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Prince Charles: L'Islam et l'Occident

Date post: 07-Apr-2018
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  • 8/4/2019 Prince Charles: L'Islam et l'Occident

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    Le Conseil

    REVUE DUConseil Superieur des Musulmans de Belgique

    Hoge Raad voor Moslims van BelgicI S...n. I v,,I 0 I AA, 0 1 J - I~)J I , u.J I0: o J I..... ~ ~ ~-.

    Belcika Yiiksek Islam SurastPrince Charles d'Angleterre

    L'Islam et l'OccidentTraduction francaise de Yahya Michot

    P.21-25

    oBruxelles, Dhu l-Qa'da 1414 - Avril 1994

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    L'ISLAM EN EUROPEPrince CHARLES D' ANGLETERRE : L'Islam et l'Occident- -

    Le 27 octobre 1993, I'hiritier du trone du R oyau me-U ni a p ron once a u C en tre d es E tu des Ila miq ue s d e I' U m v er site d ' O x fo .rdu n d isc ou rs r em arq ue Iipro pos des rela tio ns en tre l'Islam et t'Occideni.Comm e I' a note un ulema' si on ne s av ait p as qw aprononce'ce discours, on pourrait croire qu'il a ete ecrit par un shaykh m usulm an. C e qui ne sig nijie p as q ue ch acu n p arta gera apriOri tout ce qu ' a dit le prince anglais... - - - - .

    Q uelles q ue so ien t, po urta nt, les reserves qu e d ' ~ cu ns p ourron t legitim em e~ t ressen tir, vis-a-vis d e telle o u tel!e a ffirm ation-particuliere, l'impression que la lecture de ce discours la isse generaleme",t est celle d un nouveau regard, dune nouvelleouverture Ii I' e nd ro it d e l'Islam d an s le ch ef du fu tur m ona rq ue dun d es p rin cip au x e ta ts o cc id en ta ux . P ou r in au gu rer la r ub riq ue< lui, da ns ch aq ue 'n um er~ de n otre revue, sera co nsacree Ii u n a sp ec t tk l'Islam europeen, c'est done bien volontiers que MUSl ais so n s l a 'p a ro le Iiun non-musu lman . Et p uisse nt se s p ro po s tro uv er e ga le me nt; d e ce c ote -c i du channel, l' e c h o quils meriten: !

    L a raiso n es t, M es dames e t M es sieu rs, q ue je cro is s in ce rem en tqu e les liens entre ces deux mondes sont plus importantsaU jou id'h ui q ue jam ais aup aravan t, parce que Ie degre de m e-comp re he ns io nen tre le sm on de s isla miq ue et o ccid en tal re stedan gereu sem ent.eleve, et parce q ue le beso in pou r ch acun devivre etde travailler ensem ble dans notre monde de plus enplus interdependant n 'a jam ais eteplus .grand, Au mememom en t, je n e suis q ue tr op au co uran t des cham ps d e m ine qu ise trouvent en ' travers du chem in du voyageur inexperimenteq ui e st d etCn nin e A e xp lo re r c et te -r ou te d if fi ci le . _Cer ta in es d e schoses queje vais d ire v ont in du bitablem ent p rovo quer -d esd es acc ord s, d es .critiq ue s, d es m ale nte nd us et p ro ba ble me ntp ire en co re : P eu t- etre c ep en dan t, q uan d to ut es t d it e t fait, v au t-, i li a peine de , se souvenir d'un a ut re p ro ve rb e arabe : Ce quiv ie nt d es levres a tt eint l es o rei ll es . Ce q ui vient du cceur atteintIe cceur,

    Le fait deprim ant est que, rnalgre les avances dan s la tech-no log ie et les m ass-m ed ia de la seco nde m oitie d u XXe siecle,rnalgre Ie tourism e de m asse, l'entrem elem ent des races et lareduction touiours croissante - du m oins Ie croyons-nous - des- mysteres de n otre monde; les m alentendus entre l'Islam etl'Occidentcontinuent. E n ce q ui co nc ern e l'O ccid en t, ceci nep eu t- et re d ii A d e I'ign orance, II y a un m illiard de M usulm an sau m on de, P lusieurs m illioris d'entre eux viven t dan s d es p aysduCommonwealth.Dix m illio ns o u p lu s v iv en t en O ccid en t, ete nv iro n u n m illio n e n G ran de- Bretag ne, N otre p ro pre commu-n au te is lam iq ue a cru et fleuri durant des decades. '11 y ap re sq ue 5 00 mosquees e n G rand e-B re ta gn e, L 'i nt er et populaire-pour la culture islamique en Grande-Bretagne croit rapidement .B eaucoup de vous se souviendront de - et, je pense, certainsd'en tre vo us o nt p articipe au - m erv eilleux F estiv al d e l'Islam- qu e S a Ma jes te la R eine a inaugure en 1976. L 'Islam est toutautour de nous. E t malgre cela la mefiance, la. peur meme,p ers iste nt. 'D an s le m on de d e l'ap re s- Gu erre- Fro id e d es a nn ees1 99 0, le s p ersp ec tiv es d e p aix d ev ra ien t ~ tre p lu s g ra nd es qU'8n 'im p or te q ue l momen t d e c es ie cle : Au Moye n-O rie nt, le s e ve -nement s r emarquab le s e t- encou ragean ts des recentes semaines ''ont cree un nouvel espoir de m ettre fin -8 un problem e qui adivise Ie m onde et a ete si dram atiquem ent une sourcede vio-le nc e e t d e h ain e. P ou rta nt, les dangers n'ont pa s disparu. DansIe .m onde m usulm an, nous voyons Ie m ode- de- v ie unique desA rab es .d es m arais d u S ud d e l'Ira q, v ie ux d e m illie rs d 'a nn ees ,etre s ys tem atiq ueme nt d ev as te etd etru it, J e c on fe ss e q ue , p en -d an t to ute u ne annee, j' ai voulu tr ou ve r u ne o cc as io n a de qu ate

    M e sd am es et M e ssieu rs +, iIm 'a ete suggere, lorsque j'aicom mence a reflechir au sujet de ce discours, de trouver unreconfort dans ce proverbe arabe :- En chaque ~te, il Y aquelque sage s se . Je confesse av oir p eu de qu alifications, enia nt q ue s av an t, p ou r ju stifie r rn a p res en ce ic i, d an s cet amphi-theatre o _ u - tant de gens, beaucoup plus doctes que m oi, ontp arle et g en era le me nt fa it av an ce r la s omm e d es c on naiss an ce sh u ma in e s, Je m e sentirais plus prepare si j 'etais un rejeton d ev otre d is tin gu ee u niv ers ite p lu to t q u'u n p ro du it d e c e C olle geTechnique des Marais- . J'espere cependant que vous vousso uv ien drez q u'u ne ch aire d 'ara be a ete eta blie -8 Cam brid ge a uX VlIe siecle, quatre annees com pletes avant votre prem ierechaire d'arabe 8 Ox fo rd

    C ontrairem ent 8 beaucoup d'entre vous, je ne suis pas unex pe rt d eI'Isla m. ie s uis n ea nm oin s en ch an te, p ou r d es rais on sq ui ; je l'espere, deviendront p lu s c 1a ir es , d'etre un v ice -d i re c -teu r d u Centre p ou r l es E tu de s I slam iq ue s d 'O x fo rd . C e Centrea ~ p ossibilite d'etre un v ehicule im po rtan t et passio nnantd e laprometionet d e l'am elio ratio n d e la comp reh en sio n d u m on deis lam iq ue en G ran de -B re tag ne , u n c en tre q ui, je l'e sp ere , tro u-'vera sa- place 8 cote d'autres centres d'etudes islamiques 8-Ox fo rd , te ls l'I ns titu t O rie nta l et Ie C en tre d u Mo ye n-Orie nt,.comme 'ins t itu tion dontl'Universite et, p lu s g en era lem en t, lessavants , deviendront legitimement fiers, .

    E lant donne toutes les reticences que j'ai 8 m 'aventurerdans un cham p com plexe et controverse, vous pourriez bienvous dem ander pourquoi je suis ici occupe, dans ce rnerveil-l eu x b fl timen t Wren ,a vousparler de l'Is lam et de I'Occident,1.Notre traduction est basee sur'Ia version integrale du discours duPrince Charles publiee in The Line. The Voice of Muslim Converts inEurope, 1/4, nov. 1993, Londres, p. 3-6. (Cette note et les suivantesSOM dU traducteur], '2. C'est-a-dire l'Universite de Cambridge, rivale traditionnelled'Oxford. ' 3."Lasignaturedes .accords de Washington entreIsrael et I'D.L.P.

    Le Conseil, n O 1 .. ;. Db fi I -Qa 'd a 14141 avril 1994 21

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    pour exprimer mon desespoir et mon indignation devant leshorreurs indescriptibles qui sont perpetrees dans Ie Sud del'Iraq. Pour moi, la supreme et tragique ironie de ce qui estarrive a la population shi'ite de l'Iraq - specialement dans l'an-cienne cite et Ie saint sanctuaire de Kerbela -, c'est qu'apresque les allies occidentaux se sont immensement soucies d'evi-ter de bombarder de tels lieux-saints (et je me souviens avoirsupplie le General Schwarzkopf, quand je l'ai rencontre aRiyadh en decembre 1990, de faire de son mieux pour protegerde tels sanctuaires durant tout conflit), ce fut Saddam Husaynlui-meme, et son terrifiant regime, qui causerent la destructionde certains des sites les plus saints de l'Islam. Et main tenant,nous avons dfi assister a I'assechement delibere des marais et ala destruction presque totale d'un habitat unique, en rnemetemps que d'une population entiere qui dependait d'eux depuisl'aube de la civilisation humaine. Il a ete raconte Ala commu-naute intemationale que I'assechernent des marais poursuit desobjectifs agricoles. Com bien de mensonges obscenes allons-nous encore devoir entendre avant qu'une action soit entre-prise ? Merne Ala onzieme heure, il n' est pas encore trop tardpour prevenir un cataclysme total. Je prie 'pour que ceci puisseau moins etre une "cause pour laquelle l'Islam et l'Occidentjoindraient leurs forces dans l'Interet de notre communehumanite. J'ai mis cet exemple particulier en exergue parcequ'il serait si evitable. Ailleurs, la violence et la haine sont plusintraitables et profondernent ancrees, ainsi que nouscontinuonsAle voir chaque jour, Anotre grande horreur, dans la miserablesouffrance de divers peuples A travers Ie monde - dans l'ex-Yougoslavie, en Somalie, en Angola, au Soudan, dans tant desex-republiques sovietiques, En Yougoslavie,les terribles souf-frances des Musulmans bosniaques, en meme temps que cellesdes autres communautes dans cette guerre cruelle, aident Amaintenir vivants beau coup des peurs et desprejuges que nosdeux mondes entretiennent I'un vis-A-vis de l'autre. Un conflit,bien entendu, apparait en raison du mesusage du pouvoir et duchoc des ideaux, pour ne pas mentionner les activites incen-diaires de leaders non scrupuleux et bigots. Mais un conflit naitaussi, tragiquement, d'une incapacite A comprendre, et des ~fortes emotions qui, d'un malentendu, conduisent Aladefianceet ala peur. Mesdames et Messieurs, nous ne devons pas glisservers une nouvelle ere de danger et de division parce que desgouvernements et des peuples, des cornmunautes et des reli-gions, ne peuvent pas vivre ensemble en paix dans un monde seretrecissant, "

    Il est curieux, en plusieurs sens, que des malentendus entrel'Islam et J'oCcide~t persistent. Ce qui lie ensemble nos deuxmondes est en effet tellement plus puissant que ce qui nousdivise. Musulmans., Chretiens - et Juifs - sont tous despeuples du Livre. L'Isiam et Ie Christianisme partagent unevision rnonotheiste commune: une croyance en un seul Dieudivin (one divine God), dans Ie caractere passager de notre vieterrestre, dans notre responsabilite pour nos actions et dans lacertitude d'une vie a venir. Nous partageons en commun plu-sieurs valeurs clefs: le respect pour la connaissance, pour lajustice, la compassion a I'egard des pauvres et des non privile- "gies, l'importance dela vie de famille, Ie respect des parents. Honore" ton pere et ta mere est un precepte coranique aussi.Notre histoire a ete intimement liee. La, cependant, se trouveune racine du probleme. Une grande part de cette histoire a eneffet ete conflictuelle : quatorze siecles trop souvent marquespar une hostilite mutuelle. Cela a donne naissance Aune tradi-tion persistante de crainte et de defiance, parce que nos deux

    mondes ont si.souvent vu ce passe de manieres contradictoires.Pour les enfants des eccles occidentales, les deux cents anneesdes Croisades sont traditionnellement vues com me une seried'exploits herotques, chevaleresques, dans lesquels les rois, leschevaliers, les princes - et les enfants - d'Europe ont essayed'arracher Jerusalem aux rnechants infideles musulmans. Pourles Musulmans, les Croisades furent un episode de grandecruaute, de terrible pillage de la part de soldats de fortune infi-deles occidentaux et d'atrocites horribles, dont Ie meilleurexemple est peut-etre fourni par les massacres commis par lesCroises quand, en 1099, its reprirent Jerusalem, la troisiemecite la plus sainte en Islam. Pour nous en Occident, 1492evoque un effort humain et de nouveaux horizons, Colomb et ladecouverte des Ameriques. Pour les Musulmans, 1492 est uneannee de tragedie - l'annee durant laquelle Grenade echut aFerdinand et AIsabelle, signifiant la fin de huit siecles de civili-sation musulmane en Europe. Le question, je pense, n'est pasque l'une ou l'autre vision soit plus vraie, ou ait le monopolede la verite. C'est que des malentendus apparaissent quandnous sommes incapables d'apprecier comment les autres regar-dent le monde, son histoire, et nos roles respectifs en celle-ci.

    Le corollaire de la maniere dont nous, en Occident, voyonsnotre histoire, a si souvent ete que nous avons regarde l'Islamcomme une menace - aux temps rnedievaux comme unconquerant militaire, et en des temps plus modemes commeune source d'intolerance, d'extremisme et de terrorisme. Onpeut comprendre comment la prise de Constantinople, quandelle echut au Sultan Mehmet en 1453, et les defaites, etroites,des Turcs en dehors de Vienne en 1529 et 1683 ont envoye desfrissons de crainte parmi les dirigeants d'Europe. L'histoire desBalkans sous la domination ottomane fournit des exemples decruaute qui se sont profondement ancres dans les sentimentsoccidentaux, Mais la menace n' a pas toujours ete a sens unique.Avec I'invasion de l'Egypte par Napoleon en 1798, suivie parles invasions et les conquetes du XIXe siecle, le penduleoscilla, et presque tout le monde arabe en vint Aetre occupe parles puissances occidentales '. Avec la chute de l'Empire Otto-man, Ie triomphe del'Europe sur l'Islam sembla complet. Cesjours de conquete sont passes. Maismeme main tenant, notreattitude commune vis-A-vis de l'Islam patit du fait que la ma-niere dont nous Ie coinprenons a ete alteree par l'extreme et lesuperficiel. Pour beaucoup d'entre nous en Occident, l'Islamest vu Atravers la tragique guerre civile au Liban, les meurtreset les attentats Ala bombe perpetres par des groupes extremistesau Moyen-orient, et par ce qui est communement appele Ie fondamentalisme islamique . Notre jugement sur l'Islam aete grossierement deforme du fait que les extremes ont ete prispour la norme. C'est, Mesdames et Messieurs, une serieuseerreur. Ce serait comme juger de la qualite de la vie en Grande-Bretagne d' apres I' existence des meurtres et des viols, des abuscontre les enfants et de l'addiction Ala drogue. Les extremesexistent, et ilfaut s'en preoccuper. Mais quand ils sont utilisescomme une base pour juger une societe, ils conduisent Aunedis torsion et a de la partialite.

    Par exemple, des gens, dans ce pays, pretendent frequem-ment que la Shari'a du monde islamique est emelle, barbare etinjuste. Nos journaux surtout aiment colporter ces prejuges

    - irreflechis. La verite est bien entendu differente et toujours plusI.Pour ne pas parler, bien entendu, de I'invasion de l'Inde musulmanedes Moghols par les Britanniques eux-memes I

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    comp lex e. L a m an iere d on t m oi-meme je c om pren ds le s ch os esest q ue d es ex trem es co mm e l'am putation d es m ains sont rare-m ent pratiques, L es principes et I'esprit guidant Ia L oi isla-m ique, directem ent tires du Coran, devraient etre ceux del'equite et de la com passion. N ous avons besoin d 'en etudierI'a pp lica tio n effec tiv e av an t d e fo rm uler d es ju geme nts . N ou sdevo ns distin guer entre des system es de justice adm inistresavec in tegrite et des system es de justice, tels que nous envoyons pratiques, qui ont ete deform es pour des raisons poli-tiqu es en q uelque cho se qu i n'est p lus islam iq ue. N ous devo nsgarder a I' e sprit Ie v if d ebat q ui a lieu d an s Ie m onde islam iqu em em e a p ro po s de l'extensio n de l'universalite o u de l'intem -poralite de la Sharl'a, a in si q ue I e d eg re s elo n le qu ell'a pp lic a-tion de cette Loi est continuellem ent en train de changer etd'evoluer,

    Nous devrions aussi d istinguer l'Is iam des coutum es dec er ta in s e ta ts i slam iq ue s. U n a ut re p re ju ge o cc id en ta l m a ni fe steconsiste a juger la position des fem mes dans la societe isla-m ique d 'apres les cas extrem es. L 'Isiam pourtant n'est pas unm onolithe et Ie tableau n'est pas sim ple. Souvenez-vous, sivops voulez, que des pays islam iques comm e la Turquie,l'Egypte et la Syrie ont donne Ie droit de vote aux femmesaussi tot q ue l'E urop e Ie fit pou r ses femm es - et b eaucoup p lustO t qu 'en Suisse! D ans ces pays, les fem mes ont depuis long-tem ps jou i de salaires eg au x et de la p ossibilite de jo uer un rolep lein em en t actif d an s leu rs societes, Les droits des fem mesm usulm anes a la propriete et a l'heritage, a une certaine pro-tectio n lo rs du div orce et a la directio n de leu rs affaires o nt etedes droits prescrits par Ie Coran il y a douze siecles 1, quandbien m em e ils n'ont pas ete partout m is en pratique. A to ut Iem oins en G rande-B retagne, certains de ces droits furent unenouveaute m em e pour la generation de rna grand-mere!B enazir B hutto et Ia B egum K haleda Zia sont devenues pre-m ieres m inistres dans leu rs pro pres so cietes trad itio nnellesalors q ue la G rande-B retagne avait, p our la to ute prem iere fo isd an s son h istoire, elu un prem ier m inistre femm e. Les femmesn e sont pas autom atiquem ent des citoy en s de deu xiem e classeparce qu'elles vivent dans des pays islam iques. N ous ne pou-v on s p as juger correctem en t la p ositio n d es femm es en Islam sin ou s p re no ns le s etats is lam iq ues le s p lu s co ns erv ate urs c omm ere pre se nta tifs d e le ur e ns em ble . P ar e xem ple , Ie v oilem en t d esfemm es n'est pas du tout quelque chose d'universel dans Iem onde islam ique, D e fait, j'a i ete in trigue d'apprendre que lacoutum e de porter Ie voile devait beaucoup aux traditionsb yz an tin e e t sa ssa nid e, et rien au P ro ph ete d e l'Is la m. C erta in esfem mes m usulm anes n'ont jam ais adopte le voile, d 'autres yont renon ce, d'autres en co re - particu lierem ent la plus jeun egeneration - o nt plus recem rn en t ch oisi d e po rter Ie vo ile o u Iefoulard en guise d'affirm ation personnelle de leur identite

    . 1. Sic. En realite, ily a presque quatorze siecles,

    musulm ane. Nous ne devrions pourtant pas confondre lam odes tie de vetem ent p rescrite par le C oran pou r les ho mm esaussi bien que pour les fem mes avec les fo rmes ex te ri eu res decoutume seculiere ou de statut social qui ont ailleurs leur ori-gine.

    N ous, en O ccident, avons aussi besoin de com prendre lavision que Ie m onde islam ique a de nous. II n 'y a rien a gagner,et beaucoup de m al a com mettre, a refuser de com prendrec om bie n, d an s Ie m on de isla miq ue , b eau co up d e g en s craig ne ntsin cerem ent notre propre m aterialism e et notre culture dem asse o ccidentaux comm e d es defis m ortels pou r leur cu ltureet leur m ode de vie islam iques. C ertains d 'entre nous pour-raient penser qu e les app arats m ateriels de la societe occid en-ta le q ue n ou s av on s exportes vers Ie m onde islam ique - la tele-v is io n, I e fast food et les gadgets electroniques de nos vies detous les jours - ont une influence m odem isante et, chose evi-d en te p ar elle -m ern e, b on ne . N ou s tomb ero ns c ep en da nt d an s Iepiege d'une arrogance redoutable si nous confondons la~ mode rn i te dans d'autres pays avec Ie fait, pour eux, dedevenir plus comme nous. L e fait est que notre form e de m ate-rialism e p eut etre offen sante p our d es M usu lm ans dev ots - et jen e vise p as seulem ent les ex trem istes p ann i eu x. N ous d evo nscom prendre cette reaction , ex actem en t de la m em e facon quel'a ttitu de d e l'O cc id en t v is -a -v is d e c er ta in s d es a sp ec ts le s p lu srigoureux de la vie islam ique a besoin d'etre com prise dans Iem on de is lam iq ue. C eci, je p en se , n ou s aid era it a c om pre nd re ceque nous en sommes communem ent arrives a regarder com m ela m enace du fo ndam entalism e islam ique. N ou s avon s beso ind'etre prudents vis-a-v is de cette etiquette em otionnetle, fondamentalisme , et de distin guer, comm e les M usulm ansle fo nt, entre les partisans d 'un ren ouv eau, qui cho isissen t depratiquer leur relig ion plus devotem ent, et les fanatiques ouextrem istes q ui u tilisen t cette dev otio n a des fins p olitiques.P arm i le s n omb re us es c au se s r elig ie us es , s oc ia le s e t p olitiq ue sde ce que nous pourrions plus precisem ent appeler Ie renouveau is lamique, ily a un puissan t sen tim ent d e d esen -ch an tem en t, d e p ris e d e co ns cie nc e q ue la te ch no lo gie o cc id en -tale et les ch oses m aterielles sont insuffisan tes, et qu'un sensplus profond de la vie repose ailleurs, dans I' essence de lac royance i sl amique .

    S im ulta neme nt, n ou s n e d ev on s p as e tre ten tes d e c ro ire q ueI' ex trem ism e serait en quelque sorte la caracteris tique etl'essence du M usu lm an. L 'extrem ism e n 'est pas p lus Ie m on o-pole de l'Is lam qu'il n 'est Ie m onopole d'autres relig ions,C hristianism e y com pris . L a vaste m ajorite des M usulm ans,bien que personnellem ent pieux, sont m oderes en leurs poli-tiq ues. L eu r relig ion est la ~ religion de la v ia m e dia , Le Pro-p hete lu i-meme a to ujo urs d etes te e t crain t l'e xtre mis me, P eu t-etre la crainte du reno uveau islam iqu e q ui a colo re les an nees1 98 0 comm en ce- t- elle m ain ten an t a c ed er la p la ce en O ccid en ta u ne in te llig en ce d es a uth en tiq ue s f or ce s s pir it ue lle s a l 'r eu vr ederriere cette lam e de fond. Si cependant nous voulons com -prendre cet im portant m ouvem ent, nous devons apprendre aclairement distinguer entre ce que la vaste m ajorite desMu su lm an s c ro ie nt et la te rrib le v io len ce d 'u ne p etite m in oritep an ni e ux , q ue le s g en s c iv ilis es , p art ou t, d oiv en t c on damne r.

    M esdam es et M essieurs, s 'il y a en O ccident beaucoup dem eco mp rehensio n a p ro po s de la nature d e l'Is lam , ily a aussibeauco up d'igno rance a pro pos de la dette qu e n os p ro pres cul-tu re e t c iv ilis atio n o nt a I'egard du m onde islam ique. C 'est un

    Le Consei l, nO 1- Dbiil-Qa'da 1414/ avril 1994 23

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    defaut qui est du, je pense, a la camisole de force historique quenous avons MritU. Le monde islamique medieval, de I'AsieCentrale jusqu'aux rivages de l'Atlantique, aete un monde oules savants et les hommes de savoir ont fleuri. M ai s parce quenous avons eu tendance a voir l'Islam com me I'ennemi deI'Occident, comme one culture, une societe et un systeme decroyance etrangers, nous avons eu lendance a ignorer et aeffacer sa grande pertinence pour notre propre histoire. Parexemple, nous avons sous-estime l'importance de 800 ans desociete et de culture islamiques en Espagne entre Ie VIle et leXVe siecles, La contribution de l'Espagne musulmane a lapreservation de I'heritage classique durant les Ages de tenebreset jusqu'a la pose des premieres bases de la Renaissance a etereconnue depuis longtemps. L'Espagne islamique a cependantete beaucoup plus qu'un simple garde-manger ou les connais-sances hellenistiques auraient ete conservees pour atre ulterieu-rement consommees par Ie monde occidental moderne enemergence. L'Espagne musulmane ne fit pas que collecter etpreserver Ie contenu intellectuel de l'ancienne civilisationgrecque et romaine. Elle interpreta aussi cette civilisation, luidonna de nouveaux developpements et apporta elle-meme unecontribution vitale dans tant de champs de l'activite humaine -en.sci~n~, astronomie, mathematiques, algebre (un mot arabe),101, ~lst01re, medecine, pharmacologie, optique, agriculture,architecture, theologie, musique. Averroes et Avenzoar, commeleurs homologues Avicenne et Rhazes a I'Est, apporterent al'etude et a la pratique de la medecine des contributions dontI'Europe beneficia ensuite pour des siecles,

    L'Islam entretint et preserva la quete du savoir. Selon lesmots de la Tradition, l'encre du savant est plus sacree que Iesang du martyr. Cordoue, au Xe siecle, etait de loin la cite laplus civilisee d'Europe. Nous avons connaissance de biblio-theques avec service de pret a I'epoque 00 le Roi Alfred faisaitde terribles bevues avec les arts culinaires dans ce pays. On ditque les 400.000 volumes de la bibliotheque du souverain deCordoue formaient' une collection de livres plus grande quetoutes les bibliotheques du reste de l'Europe mises ensemble.Cela avait ete rendu possible parce que Ie monde musulmanavait recu de la Chine la technique de la fabrication du papierplus de quatre cents ans avant Ie reste de I'Europe non-musul-mane. Beaucoup des traits dont l'Europe moderne s'enorgueil-lit lui sont venus de l'Espagne musulmane, La diplomatie, Ielibre-echange, les fromieres ouvertes, les techniques de larecherche academique, de I'anthropologie, I'etiqueue, la mode,la medecine alternative, les hOpitaux :' tout cela vint de cettegrande cite des cites. L'Islam medieval fut one religion d'unetolerance remarquable pour son temps, accordant aux Juifs etaux Chretiens Ie droit de pratiquer Ies croyances dont iIsavaient herite et donnant un exemple qui, malheureusemenl, neserait pas suivi avant plusieurs siecles en Occident. Surpre-nantes sont, Mesdames et Messieurs, la mesureen laquellel'Islam a ete une partie de I 'Europe pour si longtemps, d'abord

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    en ~spagne, puis dans les Balkans, et la mesure e n laqueUe il acontribue, de tant de points de v u e, a la civilisation que tous,nous regardons trop souvent, erronement, comme entierementoccidentale. L'lslam fait, dans tous les champs de I' activitehumaine, partie de notre passe et de notre present. n a aide acreer I'Europe modeme. nest une partie de notre propre heri-tage, non quelque chose a part.

    Bien plus, I'Islam peut aujourd'hui nous enseigner onefacon de com prendre et de vim dans le monde dont la dispari-tion, dans, Ie christianisme, a appauvri celui-ci. I f y a, au cteurde I'Islam, la preservation d'une vuemtegrale de l'Vnivers.L'Islam -: comme Ie bouddhismeet l'hindouisme -: refuse de

    " separer I'homme et la nature, la religion, et la science,l'esprit etla matiere, et a preserve une vue metaphysique et unifiee denons-memes et du monde autour de nous. Au centre du chris-tianisme se trouve encore une vue integrale de la saintete dumonde, et une perception claire du mandat et de la responsabi-lite qui nous ont ete donnes a propos de notre environnementnaturel. Selon les mots de ce merveilleux poete et compositeurd'hymnes du dix-septieme siecle, George Herbert:

    Un homme qui regarde dans du verre,Peus laisser son m il le fixer ;Ou, s'il luiplait, passer a travers,Et, alors, l e c ie l. e sp io nn er

    L'Occident a cependant, graduellement, perdu cette visionintegree du monde avec Copernic, Descartes et I'arrivee de larevolution scientifique. Vne philosophie generate de la naturene fait plus.partie de nos croyances quotidiennes. Ie ne peuxm'empecher d'avoir le sentim enrque si seulement nous pou-vions redecouvrir cette approche passee, embrassant tout, dumonde autour de nous, afin devoir et comprendre la significa-tion plus profonde de ce dernier, nous pourrions commencer anous departir de la tendance, croissante. en OCcident, que nousavons de vivre a la surface de ce qui nous entoure, nous quietudions notre monde afin de le manipuler et de Ie dominer,toumantl'harmonie et la beaute en desequilibre et chaos. C'estun fait malheureux, je crois, que.de tant de manieres, le mondeexterieur que nous avons cree durant les quelques demierescentaines d'annees en soit arrive 'arefleter notre propre etatinterieur divise et confus. La civilisation occidentale en est deplus en plus- venue a acquerir et a exploiter, au mepris de nosresponsabilites environnementales. Cette perception cruciale del'unite et d'un mandat, ainsi que du caractere essentiellementsacramentel et spirituel de monde autourde nous est certaine-ment quelque chose d'important q u e DOllS pouvons reapprendrede l'Islam, Je suis presque sur que certaiasvont a.l'instantm'accuser, comme ils Ie foot d'habitude, de vivre dans Ie passeet de refuser de regarder en face la alitt et la vie modeme. Aucontraire, Mesdames et Messieurs. ce a quoi j'appelle, c'est uneintelligence plus large, plus profonde et plus prudente de notremonde, nne.dimension metaphysique aussi bien que materiellepour nos vies, de maniere aretrouver I'equilibre que nousavons abandonne et dont l'absence, je crois, s'averera desas-treuse a long terme, Si les manieres de penser que l'on trouveen Islam et dans d'autresreligions peuvent nous aider en cettequete, ily a alors pour nous des choses ~ apprendre de ce sys-teme de croyance que, je pense, nous ignorons a nos risques etperils.

    Mesdames et Messieurs, nous vivons aujourd'hui dans unmonde un, forge Ear les communications instantanees, par la

  • 8/4/2019 Prince Charles: L'Islam et l'Occident

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    television, par I'echange des informations a une echelle dontnos grands-parents n'ont jamais reve. L'economie du mondefonctionne comme une entite interdependante, Les problemesde societe, de qualite de la vie et d'environnement sont globauxdans leurs causes et dans leurs effets, et nul d'entre nous n'aplus le luxe d'etre capable de leur trouver une solution par lui-meme, Les mondes islamique et occidental partagent desproblernes qui nous sont communs a tous: comment nousadapter au changement dans nos societas, comment aider lesjeunes qui se sentent eloignes de leurs parents ou des valeurs deleurs societes, comment nous occuper du sida, de la drogue etde la desintegration de la famille. Evidemment, ces problernesvarient de nature et d'intensite selon les societas. Les preble-mes de nos propres centre-villes ne sont pas identiques a ceuxdu Caire ou de Damas. Mais la similarite de l'experiencehumaine est considerable. Le commerce international desdrogues dures est un exemple; les dommages que nousinfligeons collectivement a notre environnement en sont unautre. Nous avons a resoudre ensemble ces menaces contre noscommunautes et contre nos vies. Et simplement se mettre a seconnaitre les uns les autres peut accomplir des miracles. Je mesouviens vivement, par exemple, avoir il y a quelques anneese mrn e n e un groupe de Musulmans et de non-Musulmans voirle travail du Centre de Sante Marylebone de Londres, dont jesuis un protecteur. L'enthousiasme et la determinationcommune que l'experience ainsi partagee engendra faisaientimrnensernent chaud au creur. Mesdames et Messieurs, d'unecertaine maniere nous avons a apprendre a nous comprendre lesuns les autres, et a eduquer nos enfants - une nouvellegeneration, dont les attitudes et la perspective culturellepourraient etre differents des notres - de rnaniere a ce qu'ilscomprennent aussi. Nous avons a montrer de la confiance, durespect mutuel et de la tolerance si nous voulons trouver unterrain commun entre nous et reuvrer ensemble a trouver dessolutions. L'approche d'entreprise communautaire de monpropre Trust et Ie Systeme de Volontaires, couronne debeaucoup de succes, qu'il a gere pendant quelques anneesmontrent combien de choses peuvent etre achevees par uneffort commun qui va au-dela des classes, des cultures et desreligions. Les mondes islamique et occidental ne peuvent plusse permettre de rester a I'ecart d'un effort commun pourresoudre leurs problemes communs. Nous ne pouvons plusnous permettre de revivre les confrontations territoriales etpolitiques du passe. Nous avons a partager des experiences, anous expliquer les uns avec les autres, a comprendre et atolerer, et a batir a partir de ces principes positifs que nos deuxcultures ont en commun. Cet echange doit se faire dans lesdeux sens. Chacun de nous a besoin de comprendre l'impor-tance de la conciliation, de la reflexion - tadabbur - pour quenous ouvrions nos esprits et deverrouillions nos cceurs les unsvis-a-vis des autres. Je suis tout a fait convaincu que lesmondes islamique et occidental ont beaucoup a apprendre l'unde l'autre. Juste comme l'ingenieur petrolier dans Ie Golfe peutetre europeen, le chirurgien specialiste des transplantations car-diaques en Grande-Bretagne peut etre egyptien,

    Si ce besoin de tolerance et d'echange est vrai intemationa-lement, ilexiste aussi, et avec une force speciale, a I'interieurmeme de la Grande-Bretagne. La Grande-Bretagne est unesociete multiraciale et multiculturelle. J'ai deja mentionne ladimension de nos propres communautes musulmanes, quivivent partout en Grande-Bretagne, a la fois dans de grandes

    villes comme Bradford et dans de minuscules communautes, endes endroits aussi recules que Stornaway, dans l'Ouest del'Bcosse. Ces gens, Mesdames et Messieurs, sont un atout pourla Grande-Bretagne. Ils contribuent a toutes les parties de notreeconomie -l'industrie, les services publics, les professionsliberales et le secteur prive, Nous en trouvons comme profes-seurs, comme docteurs, comme ingenieurs et comme scienti-fiques. Us contribuent a notre bien-eire economique en tant quepays et ajoutent a la richesse culturelle de notre nation. Bienentendu, la tolerance et la comprehension doivent exister dansles deux sens. Pour ceux d'entre nous qui ne sont pas musul-mans, cela peut signifier avoir du respect pour la pratique quo-tidienne de la foi musulmane et passablement se soucier d'evi-ter des actions vraisemblablement a rn e me de causer de pro-fondes offenses. Pour les Musulmans dans notre societe, il estbesoin de respecter l'histoire, la culture et le mode de vie denotre pays, et de mettre leur liberte fondamentale d'etre eux-memes en equilibre avec une appreciation de l'importanced'une integration dans notre societe. La ou il y a des manque-ments a la comprehension et a la tolerance, nous avons besoin,sur notre propre pas de porte, d'une plus grande reconciliationentre nos propres citoyens. J'espere que nous apprendrons tousa montrer cela alors que la comprehension entre ces commu-nautes grandira. Je ne puis qu'admirer, et applaudir, ceshommes et ces femmes de si nombreuses confessions qui tra-vaillent sans relache a Londres, dans la Galles du Sud, IeMidlands et ailleurs, pour promouvoir de bonnes relationscommunautaires. Le Centre pour l'Etude de l'lslam et les Rela-tions Islamo-Chretiennes a Birmingham est un exemple dereussite particulierement remarquable. Nous devrions etrereconnaissants,je crois, a l'egard du devouement exemplaire detous ceux qui se sont consacres a la cause de la promotion de lacomprehension.

    Mesdames et Messieurs, si, durant la derniere demi-heure,vos yeux se sont promenes sur la merveilleuse allegorie de laVerite descendant sur les arts et les sciences, au plafond de SirRobert Streeter au dessus de vous, je suis sUr que vous aurezremarque l'lgnorance violemment bannie de la scene, juste la,en face de l'orgue. Je ressens une certaine sympathie pourl' lgnorance, et j'espere pouvoir etre autorise a quitter cet am-phitheatre dans des conditions quelque peu meilleures. Avantde m'en aller, je ne pourrais insister suffisamment fort surI'importance des sujets que j'ai essaye si imparfaitementd'aborder. Ces deux mondes, l'islamique et l'occidental, sontd'une certaine maniere a un carrefour dans leurs relations.Nous ne devons pas les laisser rester chacun de leur cote. Jen'accepte pas la these disant qu'ils sont sur Ie point d'entrer encollision dans une nouvelle ere d'antagonisme. Je suis tout afait convaincu que nos deux rnondes ont beaucoup a s'offrirl'un a l'autre. Nous avons beaucoup a faire ensemble. Je suisravi que Ie dialogue ait commence, a la fois en Grande-Bretagne et ailleurs. Mais nous allons avoir besoin de travaillerplus dur pour nous comprendre l'un l'autre, pour drainer toutpoison se trouvant entre nous et abattre le spectre de la suspi-cion et de la peur. Plus loin nous pourrons cheminer sur cetteroute, meilleur sera le monde que nous creerons pour nosenfants et pour les generations futures.

    L e C a n se il; n 1- Dhu l-Qa'da 14141 avril 1994 25


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