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Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

Date post: 18-Nov-2014
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l’objectif principal de cette étude qui est de faire le point sur l’état des lieux complet de la problématique de l’entrepreneuriat et de la micro-finance des jeunes en RDC. De manière spécifique, cette étude vise à recentrer le débat sur les avantages possibles de l’auto-emploi des jeunes comme cheminement de carrière valide, sur les obstacles qui se présentent en cours de route, sur les mesures et sur les stratégies qui peuvent appuyer ce mouvement. Comment aider la catégorie vulnérable de la population, les « jeunes » de sortir, au travers de la création de leurs propres entreprises (micro entreprise) ou de l’auto-emploi, de la pauvreté de masse qui ronge la population congolaise ? Tel est le but ultime que nous poursuivons dans cette étude
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MINISTERE DE L’EMPLOI/BIT/PNUD PROGRAMME CONJOINT D’APPUI A L’EMPLOI DES JEUNES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO PHASE I PROBLEMATIQUE DE L’ENTREPRENEURIAT ET DE LA MICRO-FINANCE DES JEUNES EN RDC Rapport intérimaire de consultation 1 ère Version revue 2010 Juillet 2008 Consultant Principal Bruno. P. TOMI MVEMBA Master en Entrepreneuriat/IFE/Maurice Master en Création-Reprise d’entreprises et Gestion des projets/Bordeaux IV/France Assistant/Université de Kinshasa Email : [email protected] Consultante Associée Pauline BOSSUKI Master en Développement Conseillère au Ministère de l’Industrie Email : [email protected]
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Page 1: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

MINISTERE DE L’EMPLOI/BIT/PNUD

PROGRAMME CONJOINT D’APPUI A L’EMPLOI DES

JEUNES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

PHASE I

PROBLEMATIQUE DE L’ENTREPRENEURIAT ET DE

LA MICRO-FINANCE DES JEUNES EN RDC

Rapport intérimaire de consultation 1

ère Version revue 2010

Juillet 2008

Consultant Principal Bruno. P. TOMI MVEMBA

Master en Entrepreneuriat/IFE/Maurice

Master en Création-Reprise d’entreprises et

Gestion des projets/Bordeaux IV/France

Assistant/Université de Kinshasa

Email : [email protected]

Consultante Associée Pauline BOSSUKI

Master en Développement

Conseillère au Ministère de

l’Industrie

Email : [email protected]

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TABLE DES MATIERES

Table des matières……………………………………………………………………………...02

Liste des abréviations…………………………………………………………………………..05

Liste des tableaux………………………………………………………………………………06

Liste des figures………………………………………………………………………………..07

Liste des encadrés………………………………………………………………………………08

INTRODUCTION…………………………………………………………………………….10

1.1. Contexte et justification de l’étude……..………………………………………………10

1.2. Objectifs de l’étude…………………………………………………………………….11

1.3. Intérêt et délimitation de l’étude……………………………………………………….12

1.4. Approche méthodologique de l’étude………………………………………………….14

1.5. Subdivision de l’étude………………………………………………………………….15

1.6. Difficultés rencontrées…………………………………………………………………15

CHAPITRE I. : RECENTRAGE DES CONCEPTS DE BASE DE L’ETUDE :

ENTREPRENEURIAT ET MICROFINANCE………………………….16

1.1. Entrepreneuriat et Micro finance : historique, définition et importance…………........16

1.1.1. Entrepreneuriat ……………………….....................................................................16

- Quelques faits historiques………………………………………………….16

- Définition…………………………………………………………………..18

- Importance…………………………………………………………….........18

1.1.2. Micro-finance………………………........................................................................22

- Quelques faits historiques………………………………………………….22

1. de la période coloniale à 1970……………………………………….22

2. de 1970 à 1990……………………………………………………….22

3. de 1990 à nos jours…………………………………………………..23

- Définition…………………………………………………………………..24

- Importance……………………………………………………………........26

1.2. Entrepreneuriat des jeunes et micro-finance des jeunes : vers une convergence

d’intérêts réciproques ………………………………………………….........................27

CHAPITRE II. : REVUE DES MESURES ET DISPOSITIFS LEGAUX, JURIDIQUES

ET INTITUTIONNELLES SUR L’ENTREPRENEURIAT

DES JEUNES...............................................................................................32

2.1. Revue des mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles

sur l’entrepreneuriat des jeunes………………………………………………………..32

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2.1.1. Conditions d’obtention du Nouveau Registre de Commerce (NRC)…………………..33

2.1.2. Conditions d’obtention du Numéro d’Identification Nationale (ID)…………………..33

2.1.3. Conditions d’obtention de la patente…………………………………………………..34

2.2. Revue des lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles sur

la micro-finance des jeunes………………………………………………………….....34

2.2.1. La loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle

des établissements de crédit……………………………………………………….35

2.2.2. Instruction n° 1 du 12 septembre 2003 aux IMF…………………………………..35

2.2.3. Instruction n° 1 aux IMF mis à jour du 18/12/2005…………………………….…36

2.2.4. Les conditions d’agrément d’une IMF de type entreprise

de micro-crédit…………………………………………………………………….36

2.2.5. Les conditions d’agrément d’une Société de micro-finance…………………………...38

CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DE L’ENTREPRENEURIAT ET DE LA

MICROFINANCE DES JEUNES EN RDC……………………………40

3.1. Etat des lieux de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC……..…………………………40

3.1.1. Quelques constats tirés de l’environnement congolais sur la problématique

de la création des micro entreprises des jeunes………………………………………..40

3.1.2. Impact des textes de lois, mesures et dispositions réglementaires

du commerce sur l’entrepreneuriat des jeunes en RDC………………………………..41

3.2. Etat des lieux de la micro-finance des jeunes en RDC……….………………………..44

3.2.1. Tableau synoptique de l’état des lieux sur la réglementation de la micro-finance

en RDC…….…………………………………………………………………………...44

3.2.2. Tableau synoptique des forces et faiblesses du système de la

micro-finance en RDC…….…………………………………………………………...46

3.2.3. Tableau synoptique des contraintes et atouts de la

micro-finance en RDC………………………………………………………………...48

CHAPITRE IV : STRATEGIES OPERATIONNELLES POUR LA CREATION

ET LE FINANCEMENT DES MICRO ENTREPRISES DE

JEUNES………………………………………….........................................52

4.1. Axes d’appuis à la politique de l’entrepreneuriat et de la micro-finance

des Jeunes en RDC……………………………………………………………………..52

Page 4: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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4.1.1. Nécessité d’un cadre réglementaire et institutionnel incitatif

à l’entrepreneuriat des jeunes………………………………………………………52

4.1.2. Nécessité d’un cadre réglementaire et institutionnel incitatif

à la micro-finance des jeunes……………………………………………………....54

4.1.3. Nécessité d’atteler la formation à l’emploi des jeunes…………………………….55

4.1.4. Nécessité de définir des secteurs ou filières à forts potentiels

de création d’activités durables et générateurs des revenus pour jeunes…………..57

4.1.5. Nécessité de renforcer les capacités managériales et entrepreneuriales

des IMF existantes et des structures d’accompagnements

des micro-entreprises des jeunes ………………………………………………...58

4.2. Matrice des actions stratégiques opérationnelles pour une meilleure politique

de création et de financement des micro-entreprises des jeunes ………………………59

4.2.1. Matrice des actions stratégiques opérationnelles et Recommandations

pour une meilleure politique de création des micro-entreprises

des jeunes………………………………………………………………………….60

4.2.2. Matrice des actions stratégiques opérationnelles et Recommandations

pour une meilleure politique de financement des micro entreprises

des jeunes …………………………………………………………….....................61

4.3. Mécanismes de mise en œuvre et de suivi – évaluation……………………………….64

4.3.1. Les Mécanismes de mise en œuvre des actions stratégiques et

Recommandations préconisées…………………………………………………….64

A. Constitution d’un comité d’animation de la stratégie…………………………………64

B. Renforcement des capacités des structures d’appuis principales et secondaires………65

C. Identification des partenaires potentiels……………………………………………….65

4.3.2. Les Mécanismes de suivi – évaluation……………………………………………..65

4.3.3. Cadre institutionnel de mise en œuvre, de suivi et évaluation de la stratégie

nationale à la prise en charge des jeunes par la création et le financement

de leurs propres entreprises………………………………………………………...66

CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………….67

BIBLIOGRAPHIE ………………….…………………………………………………………68

ANNEXES : Termes de références de l’étude…………………………………………………70

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LISTE DES ABREVIATIONS

IMF : Institution de Micro-Finance

RDC : République Démocratique du Congo

DSCRP : Document de la Stratégie de Croissance et de réduction de la Pauvreté

HIMO : Haute Intensité de Main-d’œuvre

ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire

EPSP : Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel

ONEM : Office National de l’Emploi

COPEMECO : Confédération des Petites, Moyennes Entreprises du Congo

FEC : Fédération des Entreprises du Congo

OPEC : Office des Petites et Moyennes Entreprises du Congo

FPI : Fonds de Promotion de l’Industrie

INS : Institut National de la Statistique

ONG : Organisation Non Gouvernementale

Page 6: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 01 : Etapes opérationnelles de l’étude………………………………………………...14

Tableau 02 : Comparaison entre IMF et IFC………………………………………………......28

Tableau 03 : Conditions juridiques pour l’obtention du NRC…………………………………33

Tableau 04 : Conditions juridiques pour l’obtention de l’ID…………………………………..34

Tableau 05 : Conditions juridiques pour l’obtention de la Patente ……………………………34

Tableau 06 : Condensé des conditions d’agrément d’une IMF de type entreprise de

micro- crédit………...……………………………………………………………37

Tableau 07 : Condensé des conditions d’agrément d’une société de micro finance…………...39

Tableau 08 : Impact des textes des lois, mesures et dispositions règlementaires

du commerce sur l’entrepreneuriat des jeunes en RDC………………………….42

Tableau 09 : Impact de la règlementation de la micro finance sur la promotion de

l’auto emploi des jeunes en RDC………………………………………………...45

Tableau 10 : Analyse des forces et faiblesses………………………………………………….47

Tableau 11 : Classification des clients de la micro finance selon l’Age (cas de l’Ascension

micro finance)……………………………………………………………………48

Tableau 12 : Analyse des contraintes et atouts de la micro finance des jeunes en RDC………50

Tableau 13 : Difficultés rencontrées dans le recrutement des agents de niveau supérieur et

universitaires en RDC……………………………………………………………56

Tableau 14 : Quelques filières ou secteurs productives………………………………………..54

Tableau 15 : Matrice des actions stratégiques opérationnelles et

Recommandations/entrepreneuriat……………………………………………….60

Tableau 16 : Matrice des actions stratégiques opérationnelles et

Recommandations/micro-finance………………………………………………...61

Page 7: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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LISTE DES FIGURES

Figure 01 : Liens entre entrepreneuriat-croissance économique-réduction de la pauvreté ……19

Figure 02 : Modèle du GEM « croissance économique »………………………………….......21

Figure 03 : Développement multisectoriel de la Province du Bas-Congo par l’approche

d’incubation d’entreprises………………………………………………………….31

Figure 04 : Cadrage institutionnel de mise en œuvre et de suivi-évaluation de la politique

nationale entrepreneuriat/micro-finance…………………………………………..66

Page 8: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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LISTE DES ENCADRES

Encadré 01 : Amélioration de l’intermédiation financière et promotion de la micro

finance……………………………………………………………………………12

Encadré 02 : Elargir dans l’équité les opportunités d’emplois et les activités productives

des revenus pour les pauvres……………………………………………………..13

Encadré 03 : Ecrasante prédominance de micro unités et de l’auto emploi……………………20

Encadré 04 : Concepts de pauvreté et de micro finance……………………………………….25

Encadré 05 : Promotion du micro-crédit et de la micro entreprise…………………………….26

Encadré 06 : Condition d’obtention des crédits auprès de la mutuelle d’épargne et de crédit

Bosangani………………………………………………………………………..48

Encadré 07 : Politique de réinsertion des personnes affectées par la guerre dans le système

économique………………………………………………………………………53

Encadré 08 : Regard sur l’enseignement de l’entrepreneuriat en RDC………………………..57

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NOTE DES AUTEURS

La présente version actualisée du rapport intérimaire de consultation sur la problématique de

l’entrepreneuriat et de la micro-finance des jeunes en République Démocratique du Congo est la

première d’une série qui interviendra chaque deux année. Les deux concepts clés du problème posé sont

d’actualités et sont aujourd’hui à la base de l’élaboration des stratégies de promotion de l’auto emploi

et de lutte contre la pauvreté chez les jeunes.

La première version du rapport a été soumise en 2008 lors de la première phase du programme

conjoint d’appui à l’emploi des jeunes en RDC initié conjointement par le Ministère du Travail et de

l’Emploi, le Bureau International du Travail (BIT) et le Programme des Nations Unies pour le

Développement (PNUD). Cette première version, produite sous des conditions de travail

particulièrement difficiles, en termes de temps accordé aux consultants (1 mois) pour accéder aux

données, organiser les ateliers, recenser, échanger et discuter les informations et les questions

spécifiques à l’emploi des jeunes par la création d’entreprises et l’accès aux micro-crédits, n’a pas était

à la hauteur de nos ambitions et des objectifs personnels que nous avions voulu corrélés à ceux des

initiateurs de ce programme conjoint.

Par ailleurs, la situation précaire des jeunes congolais évoluant d’année en année, en fonction même de

l’évolution de l’environnement social, économique et politique du pays, l’exigence de s’adapter et de

participer à cette évolution, notamment pour s’aligner et atteindre les objectifs du millénaire pour le

développement, nous oblige d’actualiser ce rapport intérimaire susceptible de servir de référence ou de

source d’informations structurantes à la mise en œuvre des stratégies, des politiques et programmes

nationaux sur l’auto-emploi et l’accès aux micro-crédits des jeunes en RDC.

La présente version actualisée du rapport revient essentiellement sur l’écriture, la structuration du

texte, le recentrage des concepts de base et le recadrage de la problématique. La deuxième version

actualisée, qui interviendra certainement en 2013, portera sur les détails de la procédure de création

d’entreprise et d’octroi des micro-crédits, l’évaluation de l’impact des nouveaux programmes et

politiques mis en œuvre au profit de la jeunesse pour mieux entreprendre.

Bruno Polycarpe TOMI MVEMBA Pauline BOSSUKI

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INTRODUCTION GENERALE

1.1.Contexte et justification de l’étude

- Les problèmes liés à l’emploi des jeunes se généralisent dans les pays tant développés

qu’en développement dans la mesure où les obstacles à l’emploi des jeunes se sont

multipliés ces dernières années. Un nombre proportionnellement élevé de jeunes

subissent de longues périodes de chômage ou doivent se contenter des travaux précaires

et de courte durée ou d’emplois médiocres et mal rémunérés. Par conséquent, de

nombreux jeunes quittent le monde du travail, car difficilement accessible pour eux, et

deviennent inactifs. Les jeunes socialement défavorisés sont particulièrement affectés.

Cela perpétue le cercle vicieux de la pauvreté et de l’exclusion sociale pour cette

catégorie de la population vulnérable.

- La République Démocratique du Congo (RDC), qui évalue sa population active à

27.390.000, dénombre un total de 14.437.000, soit 53 % de personnes concernées par

les problèmes de chômage et de sous-emplois des jeunes, ne reste pas indifférent à ces

préoccupations soulevées ci-dessus. C’est ainsi que le Gouvernement de la République

a retenu l’emploi, comme l’une des priorités dans son programme national, en

stigmatisant notamment la définition des dispositifs d’encadrement des jeunes en phase

d’insertion à travers la définition des contrats souples d’embauche1. Plusieurs

programmes sectoriels du Gouvernement ont également abordés les problèmes liés à

l’emploi des jeunes et au sous-emploi dans le but de promouvoir l’emploi, de réduire la

pauvreté et de créer les conditions nécessaires pour un développement durable.

- Cependant, la question que l’on se pose est celle de savoir si les problèmes de chômage

et de sous-emploi des jeunes sont-ils résolus au travers ces différents programmes,

quand on sait qu’il n’y a pas une politique ou une stratégie nationale d’appui à la

création d’entreprise par les jeunes ou à l’auto-emploi des jeunes en RDC ?

- En effet, malgré l’engouement observé ces dernières années pour la création des micro-

entreprises comme remède au chômage, peu des programmes pour favoriser l’emploi ou

l’auto-emploi ont réellement ciblé les jeunes entrepreneurs potentiels. Non seulement

les connaissances et les études sur le sujet sont peu nombreuses et largement ignorées,

mais les potentialités inhérentes aux jeunes sont généralement sous-estimées. Pourtant

1 Programme d’Actions Prioritaires du Gouvernement de juillet 2007 à décembre 2008

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le fait que les jeunes se lancent dans la création d’entreprise permet de résoudre un

certain nombre des problèmes liés au chômage (et qui touchent particulièrement la

jeunesse) tels que la délinquance et la paupérisation d’une communauté. De ce fait, La

création d’entreprise chez les jeunes c’est-à-dire l’auto-emploi des jeunes, demeure,

nous le pensons, la voie la meilleure pour lutter contre le chômage et le sous – emploi.

- Aussi, soutenir et susciter l’esprit entrepreneurial chez les jeunes congolais, au travers

des programmes nationaux de création des micro-entreprises et d’auto-emploi a donc un

impact social important qui permet, non seulement, de créer de l’emploi, en particulier

chez les jeunes marginalisés, mais également de bouster la croissance économique. Ces

jeunes « entrepreneurs » étant très impliqués sur le marché local, toute nouvelle création

d’activités aura pour conséquence d’insuffler des nouvelles dynamiques dans

l’économie locale2. Toutefois, il y a lieu de reconnaître que les jeunes, ayant plus des

difficultés que les entrepreneurs adultes, auront à surmonter certaines barrières,

notamment l’accès aux capitaux nécessaires et, donc, au circuit de financement. De ce

fait, comment soutenir ainsi la création des micro-entreprises chez les jeunes, grâce à

l’accès aux crédits à petites échelles ?

- Selon l’avis de plusieurs spécialistes en développement, la micro-finance parait

aujourd’hui comme une approche de solution idéale pour soutenir la création des micro-

entreprises chez les jeunes. Elle constitue au même titre que l’entrepreneuriat un levier

important de lutte contre la pauvreté et de l’amélioration des conditions de vie des plus

vulnérables. Sans le crédit, il n’y a pas l’esprit d’entreprise, essence même de

l’entrepreneuriat.

1.2.Objectifs de l’étude

L’entrepreneuriat étant la consécration de l’esprit d’entreprise c'est-à-dire de la volonté

d’entreprendre dans les « affaires », il doit aller de pair avec l’existence des capitaux, l’accès au

financement et aux crédits dont les conditions répondent au profil social et économique des

bénéficiaires. Or le système bancaire le plus accessible à la catégorie de la population

vulnérable en RDC demeure la micro-finance. Celle-ci est la provision des services financiers

aux clients exclus par les banques ou ne présentant pas suffisamment de garantie pour accéder

2 Francis CHIGUNTA, L’Entrepreneuriat chez les jeunes : relever les grands défis stratégiques, EDG 2002

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aux services financiers classiques. A ce titre, elle ne peut donc déployer tout son potentiel que

si elle est intégrée dans un système financier général dynamique du pays (Encadré n°01).

Ces considérations permettent ainsi de retracer l’objectif principal de cette étude qui est de faire

le point sur l’état des lieux complet de la problématique de l’entrepreneuriat et de la micro-

finance des jeunes en RDC. De manière spécifique, cette étude vise à recentrer le débat sur les

avantages possibles de l’auto-emploi des jeunes comme cheminement de carrière valide, sur les

obstacles qui se présentent en cours de route, sur les mesures et sur les stratégies qui peuvent

appuyer ce mouvement.

Comment aider la catégorie vulnérable de la population, les « jeunes » de sortir, au travers de la

création de leurs propres entreprises (micro entreprise) ou de l’auto-emploi, de la pauvreté de

masse qui ronge la population congolaise ? Tel est le but ultime que nous poursuivons dans

cette étude.

1.3.Intérêt et délimitation de l’étude

Même s’il faut se garder de considérer l’entrepreneuriat ou l’auto-emploi des jeunes, comme

solution de « masse » susceptible de guérir tous les maux de la société (curtain 2000), il

demeure néanmoins, pour la RDC, une des stratégies conjoncturelles efficace de survie et de

lutte contre la pauvreté. Les emplois qui en découlent seront bien entendu précaires, peu

durables et de qualité inférieure, mais les multitudes d’initiatives individuelles développées

Encadré n°01 : Amélioration de l’intermédiation financière et promotion de la micro-finance

Le Gouvernement a réalisé un vaste programme de réformes du secteur financier national, en vue de

faire jouer à cet important secteur de l’économie son véritable rôle dans le financement de la

croissance et la lutte contre la pauvreté. Malgré ces efforts, le système bancaire connaît un problème

de dysfonctionnement de la fonction d’intermédiation financière en termes de financement des

crédits à moyen et à long terme. Par ailleurs, l’accès au crédit et/ou aux facteurs de production,

l’une des conditions efficaces à l’insertion des pauvres dans le circuit économique reste encore très

difficile. La vision dans le secteur bancaire et de la Micro- finance est de voir s’instaurer à

l’échéance 2010 – 2015, un système national de paiement efficace dans lequel les opérations se

dénouent rapidement et favorisent la circulation des capitaux à l’intérieur du pays ou vers

l’extérieur. L’objectif vise à consolider et à moderniser le dispositif de conduite de la politique

monétaire en vue d’assurer la stabilité des prix et améliorer la bancarisation de l’économie

congolaise.

Source : DSCRP – RD Congo, Juillet 2006

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dans ce cadre dans les différents secteurs (agricole, construction, agroalimentaire…) ne sont

plus des phénomènes de la périphérie mais bien des réalités qu’il faut intégrer dans une

nouvelle vision de l’économie nationale pour créer des richesses et des revenus. Pour Lubuma

Mubiala (2000), elles devraient donc abandonner la logique sociale pour adopter le

comportement économique garantissant à la fois l’auto-prise en charge, la pérennisation et la

durabilité des activités en création3.

L’intérêt porté à cette étude est triple, elle permet d’abord de dégager la problématique

longtemps négligé et esquivé de l’entrepreneuriat des jeunes et de leur accès au crédit ; de

proposer ensuite des pistes de solutions sur la base du diagnostic posé et de jeter enfin les bases

d’une politique nationale de l’emploi qui mette en évidence l’auto – emploi des jeunes par la

création des micro-entreprises (Encadré n°02).

Poser la problématique de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC revient à clarifier les limites

d’âge qui déterminent qu’une personne soit appelée jeune ou non. Ce débat est si complexe que

nous n’avons pas la prétention d’imposer un point de vue. Néanmoins, nous retenons qu’il n’y

a pas à proprement parler une loi qui situe, de manière péremptoire les limites d’une tranche

d’âge pour être appelé « jeune » ou non. Mais par contre la loi n° 87-010 du 1er

août 1987

portant code de famille détermine la majorité à 18 ans révolus pour les garçons et à 16 ans

révolus pour les filles.

3 BIT/MINTRA, Rapport de consultation du Programme de Création d’Emplois et de Revenus en RDC, Janvier 2002

Encadré n° 02 : Elargir dans l’équité les opportunités d’emplois et les activités productives pour

les pauvres

L’action gouvernementale s’articulera autour de : (i) développement des diverses filières notamment

dans les domaines de l’agriculture, du développement rural, de la construction et de l’environnement en

vue d’améliorer les compétences pour de meilleures possibilités et des chances égales pour les hommes,

les femmes et les jeunes de trouver un emploi convenable ; (ii) promotion de l’entrepreneuriat

coopératif qui passe par la formulation du Programme de création des emplois et auto-emplois ruraux et

péri-urbain décents ; (iii) promotion des approches et méthodes à Haute Intensité de Main-d’œuvre

(HIMO) et vulgarisation de ces dernières auprès des administrations dans le cadre notamment de

l’exécution des travaux de reconstruction et des projets sectoriels ; (iv) mise en place des micro-crédits

pour le financement des micro, petites et moyennes entreprises ; (vi) promotion de l’emploi et de la

formation professionnelle qui passerait par la mise en place des programmes et projets de formation,

d’éducation et d’emploi en faveur des groupes défavorisés en tenant compte du genre (jeunes, femmes,

handicapés, etc.) et (vi) renforcement du partenariat avec le secteur privé.

Source : DSCRP/RDC juillet 2006

Page 14: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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En droit congolais, la majorité est l’âge à partir duquel une personne est dite « capable » de

poser des actes juridiques. L’acte entrepreneurial suscite certaines actions (l’échange, la prise

des risques, l’incertitude…) créatrices des droits et d’obligations entre parties, il serait donc

souhaitable qu’on considère l’âge de la majorité comme la première limite d’entrée « à la

jeunesse entrepreneuriale » c’est-à-dire l’âge à partir duquel on peut être qualifié de « jeune

entrepreneurs » parce que susceptible de poser, en toute responsabilité, des actes qualifiés de

commerciaux par la loi. Cependant, les spécificités de l’environnement socio-économique

congolais, avec tout le poids de la pauvreté urbaine et rural, les jeunes commencent à se

« débrouiller » déjà en deçà de 18 ans, entre 14 et 15 ans. Aussi, fort de cette vérité, force nous

est de considérer la problématique de l’auto-emploi des jeunes à partir de 15 ans. Est donc

considéré comme « jeune entrepreneur » en RDC, toute personne âgée de 15 à 35 ans pour les

garçons et filles qui font preuve d’initiative, de créativité, d’innovation et de prise de risque

dans la mise en route d’une activité productive.

1.4.Approche méthodologique de l’étude

Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés dans le cadre de cette étude

exploratoire, nous avons utilisé une méthodologie intégrée basée sur une approche qualitative

inductive reposant sur les étapes opérationnelles suivantes :

Tableau 01 : Etapes opérationnelles de l’étude

Niveau Etapes opérationnelles Commentaires

1ère

étape

Enquête documentaire - Revue de littérature en rapport avec

l’entrepreneuriat et la micro-finance des jeunes.

Cette revue est faite à l’aide de la documentation

internationale, africaine et congolaise sélectionnées

à ce propos.

2ème

étape

Enquête de terrain

- Entretiens avec les responsables politico

administratives du pays, le secteur privé, les

partenaires multilatéraux, les organisations et

Associations qui œuvrent dans les deux secteurs

- Visites auprès des Institutions de Micro-Finance

(IMF) internationales et locales implantées en RDC

- Regard de la société civile congolaise sur la

problématique de l’emploi et la micro-finance des

jeunes en RDC

- Mise en place des ateliers rassemblant différentes

catégories des jeunes et échanger des vues.

3ème

étape Analyse des données

recueillies

4ème

étape Formulation et validation

des hypothèses de travail

5ème

étape Elaboration des scénarios

de solutions possibles

Page 15: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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1.5.Subdivision de l’étude

En plus de l’introduction et la conclusion générale, cette étude se subdivise en quatre

chapitres. Le premier chapitre porte sur le recentrage des concepts clés de l’étude, en faisant

ressortir l’historique, la définition et l’importance de l’entrepreneuriat et de la micro-finance.

Pendant que le second chapitre déballe la revue des mesures et dispositifs légaux, juridiques et

institutionnels sur l’entrepreneuriat et la micro-finance des jeunes en RDC, le troisième quant à

lui se consacre à l’état des lieux de la problématique de l’entrepreneuriat et de la micro-finance

des jeunes en RDC, en relevant, d’une part, les forces et faiblesses et, d’autre part, les

contraintes et opportunités qu’offrent l’environnement congolais par rapport à ces deux

systèmes. Le dernier chapitre quatre propose des stratégies opérationnelles facilitant la création

et le financement des micro-entreprises des jeunes en RDC.

1.6.Difficultés rencontrées

Plusieurs difficultés ont parsemé la réalisation de cette étude exploratoire. Si nous avions pu

collecter quelques données avec facilité sur la micro-finance, il n’a pas été facile d’obtenir les

données sur l’entrepreneuriat, un domaine particulièrement vide des statistiques en RDC. De

même, les données recueillies sur la micro-finance ne concernaient pas le volet « jeunesse » de

la micro-finance. Il a fallu, de ce fait, réorienter nos techniques de collecte des données vers des

enquêtes participatives sur la base d’observations directes pour conduire l’étude vers ses

objectifs fondamentaux. Le domaine de l’entrepreneuriat des jeunes est totalement vide, pas

des statistiques sur le nombre des micro-entreprises, sur la répartition par âge, par sexe, par

catégorie de secteur. Bref, ces difficultés sont donc de plusieurs ordres et concernent

notamment :

1. L’absence des données statistiques sur l’entrepreneuriat et le volume des micro-crédits

des jeunes en RDC

2. L’absence d’études appropriées sur l’entrepreneuriat et la micro finance et des

programmes dans le domaine de l’entrepreneuriat des jeunes

3. L’insuffisance des moyens opérationnels pour la réalisation des enquêtes appropriées

sur terrain

4. L’insuffisance des moyens pour couvrir tout le cadre de l’étude (urbain, péri urbain et

rural) et l’ensemble de la RDC

5. Délai d’élaboration de l’étude très court. Il est quasiment impossible d’aborder, avec

efficacité et dans un délai de 30 jours, toute la problématique de l’entrepreneuriat et de

la micro-finance.

Page 16: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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CHAPITRE I :

RECENTRAGE DES CONCEPTS DE BASE DE L’ETUDE :

ENTREPRENEURIAT ET MICRO-FINANCE

Ce chapitre pose la question de l’historique, de la définition et de l’importance de deux

concepts clés de l’étude, à savoir : l’Entrepreneuriat et la Micro-finance tout en les situant dans

la problématique de l’emploi des jeunes. Il comprend donc deux sections qui s’articulent autour

des points suivants :

1. Historique, définition et importance de l’entrepreneuriat et de la micro-finance des

jeunes

2. Entrepreneuriat et micro-finance des jeunes : vers une convergence d’intérêts

réciproques

1.1. Entrepreneuriat et micro-finance : Historique, Définition et Importance

Cette section aborde l’historique, la définition et l’importance de l’entrepreneuriat et de la

micro-finance. Il ne s’agit pas de ressasser toutes les études faites jusque-là sur

l’entrepreneuriat et la micro-finance, nous rappellerons seulement quelques faits saillants

portant sur l’histoire, la définition et l’importance de ces deux domaines.

1.1.1. Entrepreneuriat

- Quelques faits historiques4

Au cours de vingt dernières années, on a assisté au triomphe, certes, du capitalisme et de

l’économie du marché ; mais dans le même temps, force a été de constater l’impuissance

croissante des grandes entreprises hiérarchisées dont la dite puissance reposait davantage sur la

hiérarchie (le management) que sur l’esprit d’entreprise. Parallèlement, on constate, dès le

début des années 80, dans le saint des saints du capitalisme - à Harvard - la montée en

compétitivité des petites entreprises, au travers de la création d’affaires dans tous les secteurs

d’activités, contribuant ainsi à régénérer le tissu économique américain, gravement endommagé

par la crise industrielle des années 70.

Depuis, le phénomène n’a cessé de s’amplifier. Avec l’avènement du capitalisme mondial,

touchant désormais aussi bien les anciens pays socialistes à économie planifiée que les pays en

recherche de développement, la foi accordée, parfois avec quelques excès, à la création et au

développement des petites entreprises « entreprenantes » s’est généralisée. Dans les pays des

4 Nous nous référons aux faits historiques détaillés par P.A Julien et M. Marchesnay (1996) dans leur ouvrage

portant sur l’Entrepreneuriat

Page 17: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 17 Toute reproduction interdite

vielles économies de marché, les PME sont sommées littéralement de créer des emplois, quand

les grandes firmes « managériales », c’est-à-dire supposées être administrées

« scientifiquement », ne cessent d’en perdre. D’ailleurs, elles se « reconfigurent », pour utiliser

le jargon à la mode, et prétendent se gérer comme le feraient les petites entreprises

« entrepreneuriales ».

Entre 1925 et 1975, le développement du capitalisme s’est largement appuyé sur le mythe de la

grande entreprise, hiérarchisée, qui bénéficiait des avantages liées à la grande dimension (les

« économies d’échelles », et à la diversification des activités « les économies d’envergures »).

Il valait donc mieux que les entreprises existantes crussent, plutôt que de créer de nouvelles

entreprises. La crise des années 1975 a conduit à renverser petit à petit la proposition, pour

remettre au premier plan l’importance de la création d’entreprises. Cette proposition

correspondait à la nécessité de trouver de nouveaux emplois, essentiellement dans les services,

pour remplacer les emplois disparus (dans l’agriculture et dans l’industrie) mais aussi pour

répondre à des technologies nouvelles et des besoins nouveaux. On a donc vu apparaître des

politiques industrielles, pratiquement dans tous les pays du monde, axées sur la promotion

d’entreprises nouvelles ou de petites tailles, à l’aide d’incitation financières et fiscales, de

soutiens matériels et technologiques, pour l’essentiel. Mais les résultats ont été très inégaux.

Cette brève histoire corrobore celle qu’a vécue la RDC au lendemain de son indépendance

avec la décrépitude de la grande industrie minière et de transformation des matières premières

dû au départ précipité des étrangers européens et aux mesures de zaïrianisation, de

radicalisation et de rétrocession. La participation des congolais, non préparés, dans la création

des entreprises nouvelles et de l’extension d’entreprises existantes était devenue une nécessité

pour le développement économique de la RDC. Parallèlement à cette période d’après

l’indépendance, Kinshasa connut un afflux des migrants venant des milieux ruraux et des villes

secondaires attirés par le rayonnement politique de la ville.

Ces mouvements migratoires ont eu des conséquences sur la situation socio-économique du

pays, à savoir : une croissance rapide de la population urbaine ayant eu des effets pervers sur

l’emploi, le revenu, le logement et l’occupation incontrôlée des terres ; un accroissement rapide

des charges familiales accompagnées d’une dépendance, a fait dégringoler le pouvoir d’achat.

D’où la nécessité de créer des nouvelles possibilités d’emplois pour que les uns ne vivent aux

dépens des salaires des autres. La disparité croissante entre le salaire et le prix implique une

nécessité absolue dans la recherche des revenus complémentaires (Pain 1984). Ainsi naquirent

Page 18: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 18 Toute reproduction interdite

les petits métiers, les petits commerces subventionnés par des salaires. La nécessité de résoudre

les problèmes de subsistance est donc à la base de l’éveil de l’esprit d’entreprise, conséquence

logique de la création d’entreprise.

- Définition

Plusieurs études sur l’entrepreneuriat existent, mais les différents chercheurs dans ce domaine

ne sont jamais accordés quant à une définition consensuelle sur l’entrepreneuriat. Les uns

passent tout simplement par la description de l’ « entrepreneur », de ce qu’il fait et de comment

il le fait. Les autres, par contre, reviennent sur les qualités, le problème, les fonctions

économiques et sociales qui sous-tendent le terme « entrepreneuriat » tel que l’esprit

d’entreprise, la création d’entreprise etc.

Cependant, comme l’objectif poursuivi dans cette étude met l’accent sur la problématique de

l’entrepreneuriat des jeunes (auto-emploi des jeunes) et de sa promotion, dans le but de

proposer des stratégies d’orientation et de solutions possibles, nous adoptons une définition qui

va dans le même sens que nos préoccupations. Il s’agit de la définition de Francis Chigunta5

(2002) qui désigne l’entrepreneuriat comme « l’application pratique des qualités propres à

l’entrepreneur, comme l’initiative, l’innovation, la créativité et la prise de risques dans le

milieu de travail en utilisant les compétences appropriées afin de réussir dans ce milieu et cette

culture »6.

Nous considérons que ces qualités propres qui définissent l’entrepreneuriat cheminent vers la

réalisation des activités dites « entrepreneuriales » dans tous les domaines : social, commercial,

économique et politique. Aussi, l’entrepreneuriat des jeunes en RDC est ce processus des

qualités qui concourent à la réalisation d’une activité autonome permettant aux jeunes de se

prendre en charge en créant leurs propres emplois.

- Importance

Il est de plus en plus admis qu’il existe une relation positive entre le taux de création

d’entreprises (l’entrepreneuriat), la croissance économique et la réduction de la pauvreté

5 L’entrepreneuriat chez les jeunes : relever les grands défis stratégiques. Document produit pour le sommet de l’emploi des

jeunes (SEJ2002) d’Alexandrie en Egypte. 6 L’auteur spécifie sa définition en rapportant que « des jeunes développant et faisant une utilisation optimale de leurs propres

habilités, seuls ou en groupes ; des jeunes définissent leurs propres problèmes, établissant des solutions et trouvant les

ressources pour concrétiser leur vision ; des jeunes réalisant leur potentiel et leur vision, gagnant en confiance et assumant des

rôles actifs dans leurs propres communautés ».

Page 19: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Le schéma (Fig.1) ci-après illustre la relation de causalité entre l’entrepreneuriat, croissance

économique et réduction de la pauvreté

Fig. 01 : Liens entre entrepreneuriat - croissance économique - réduction de la pauvreté

Source : Auteurs

Au tour de ces trois éléments, il se dégage ainsi un large consensus se basant sur une logique

simple : le secteur privé (l’entrepreneuriat privé) est l’acteur fondamental de la croissance

économique qui prend une part cruciale dans la lutte contre la pauvreté. Les Gouvernements

des pays en développement se doivent donc de permettre à ce secteur de se développer et de

garantir que la croissance contribuera effectivement à la réduction de la pauvreté.

C’est ici que nous mettons en exergue le rôle important réservé, dans ce cadre, aux micros-

entreprises qui sont des acteurs principaux du secteur privé dans ces pays. Elles sont le moteur

de la création d’emplois et des revenus. Leur impact sur la réduction de la pauvreté des jeunes

est direct, car elles sont généralement les employeurs de groupes de population plus pauvres,

plus vulnérables et contribuent, par conséquent, à une répartition plus grande des revenus. En

RDC, par exemple, le secteur informel représente une part importante de l’entrepreneuriat

privé. Sa part dans la création des emplois s’accroît davantage. Plus de 57% de la population

est en situation d’auto-emploi ou œuvre dans le secteur de la micro entreprise. Dans ce pays,

les activités de la micro entreprise ne sont plus des phénomènes de la périphérie, mais bien des

réalités qu’il faut intégrer dans l’économie nationale. Car bien que ne générant pas un

développement durable très important et bien que les emplois créés ne sont guère de grande

Croissance économique

Entrepreneuriat

(Création des Micro-entreprises)

Réduction de la pauvreté

Création d’emplois Création des revenus

Amélioration du niveau de vie

Amélioration des

conditions de vie

La croissance économique

via l’entrepreneuriat privé

favorise la réduction de la

pauvreté au sein de la

population congolaise. Par

ricochet, les nouvelles

conditions de vie acquise, du

fait que la population s’est

prise en charge en créant ses

propres emplois et en

générant ses propres

revenus, permettent à leur

tour d’augmenter la

croissance économique

Page 20: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 20 Toute reproduction interdite

qualité, les micro-activités actuelles apparaissent comme une réponse, non seulement, au défi

de survie, mais aussi à l’accumulation du capital du jeune entrepreneur congolais en général

(Encadré 03).

Cette analyse corrobore celle de « GEM » (Global Entrepreneurship Monitor ou Projet de Suivi

Global de l’Entrepreneuriat) qui propose un modèle (figure 2) mettant en évidence le rôle clef

de l’entrepreneuriat dans la croissance économique d’un pays. Ce modèle continue à être testé

et fait l’objet des ajustements permanents depuis sa première édition en 1999. Les résultats des

études menées depuis lors ont montré que l’entrepreneuriat comptait pour environ un tiers de la

croissance économique dans les pays étudiés. Pour les experts de GEM, trois facteurs

importants expliquent le rôle particulier que joue l’entrepreneuriat dans la croissance

économique et la réduction de la pauvreté : les créations d’entreprises et d’emplois, les

innovations de rupture et la participation au renouvellement du tissu économique qu’il

engendre.

Encadré 03 : Ecrasante prédominance des micro-unités et de l’auto emploi

La majorité des Unités de Production Informelle (UPI) sont en fait des travailleurs à compte propre :

83,8% des UPI sont réduites à une seule personne. Cette distribution fortement polarisée sur l'auto-emploi

est un indicateur de la faible capacité d'accumulation d'un secteur informel qui semble surtout se

développer par un processus de croissance extensive, caractérisé par la multiplication des unités de

production. Ce phénomène d’atomisation est encore plus marqué à Kinshasa que dans les autres centres

urbains puisque seules 5 % des UPI kinoises ne correspondent pas à de l’auto-emploi. L’analyse par

branche montre que la main d’œuvre des UPI agricoles recourt moins à l’auto-emploi que dans les autres

secteurs, du fait d’une mobilisation plus conséquente de la main d’œuvre non salariale (29,6 %) comme

les aides familiaux, ce qui conduit à des UPI agricoles de taille moyenne légèrement supérieure (1,5

personnes) à celle des autres branches. Du fait de la taille réduite des unités informelles et du poids

écrasant de l'auto-emploi, le taux de salarisation (ratio rapportant le nombre de salariés au nombre total

d’actifs des UPI) est évalué à 4,8 %. L’intensité de la relation salariale discrimine assez bien le secteur

informel du secteur formel où la norme salariale est la règle. Ainsi, les unités informelles ayant

exclusivement recours au salariat ne représentent que 2,5 % des UPI (1,1 % à Kinshasa et 3 % aux autres

centres urbains). Par branche, le taux de salarisation le plus élevé s’observe dans les services (13,5 %)

tandis que le taux le plus bas est dans le commerce (2,4 %).

Le secteur informel en milieu urbain en République Démocratique du Congo : performances, insertion,

perspectives principaux résultats de la phase 2 de l’enquête 1-2-3 2004-2005. Document de travail DIAL,

Décembre 2007, p.12

Page 21: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Fig.2 : Modèle du « GEM » croissance économique

Source : Rapport GEM 2005

Par la création d’entreprise, l’entrepreneuriat participe au renouvellement du tissu économique.

En France, par exemple, le nombre d’entreprises créées ex nihilo chaque année oscille entre

250.000 et 300.0007. Bien que 5 entreprises seulement sur 10 franchissent le cap d’une année

d’activités, les entreprises créées sont généralement de très petites tailles et desservent le

secteur à forte rotation d’activités comme l’artisanat, la transformation agroalimentaire, le petit

commerce, les professions libérales…L’auto-emploi et les emplois créés redynamisent, d’une

part, l’activité économique et résorbent, d’autre part, le chômage. Par l’innovation,

l’entrepreneuriat apparaît comme un instrument de sélection économique qui sous-tend le

développement économique. Les nouvelles entreprises innovantes font disparaître des

entreprises existantes installées dans leurs secteurs d’activités et qui n’ont su (ou pas pu)

adapter leurs produits, leurs services ou leurs méthodes. C’est l’expression du processus

Schumpétérien de « destruction-création » dans lequel les entrepreneurs sont la force centrale :

ils identifient les opportunités et développent les concepts et technologies pour lancer des

nouvelles activités productives.

7 APCE (Agence Pour la Création d’Entreprise)

Conditions -cadres nationales · Ouverture

· Gouvernement

· Marchés financiers

· Technologie, R&D

· Infrastructure

· Management (compétences)

· Marché du travail

· Institutions

Contexte

-Social

-Culturel,

-politique

Grandes entreprises établies

Micro- entreprises et

PME

Conditions - cadres pour entreprendre

· Financement

· Politique gouvernementale

· Programmes spécifiques

· Enseignement et formation

· Transferts R&D

· Infrastructure légale et commerciale

· Ouverture du marché intérieur

· Infrastructure physique

· Normes socioculturelles

Croissance

économique

· PIB

· Emploi

Dynamiques

Économiques

· Restructurations

· Fermetures

· Créations

· Expansions

Capacités d’entreprendre

· Compétences

· Motivation

Opportunités d’entreprendre

· Existence

· Perception

Le modèle GEM se compose

de six variables :

-la croissance économique

-la dynamique économique

-les opportunités et capacités

d’entreprendre

-les conditions cadre pour

entreprendre

-les conditions cadres

nationales

-le contexte social culturel et

politique

Page 22: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 22 Toute reproduction interdite

1.1.2. Micro-finance

- Quelques faits historiques

Il serait difficile, sinon malaisé de restituer une histoire unique de la micro-finance dans le

monde, parce qu’elle a connue des évolutions différentes selon qu’elle s’est déroulée en Asie,

en Amérique Latine, en Afrique etc. Le mieux serait de la compter au cas par cas pour mieux

comprendre les attentes, les pratiques, les habitudes, les motivations qui ont présidées à son

avènement. Fort de cela, nous allons plutôt nous appesantir essentiellement sur l’histoire de la

micro-finance en RDC. Trois périodes8 ont caractérisé ainsi l’histoire de la micro-finance en

RDC, à savoir : la période coloniale à 1970 (1) ; la période 1970 à 1990 (2) ; et de 1990 à nos

jours (3).

1. De la période coloniale à 1970

Le législateur a organisé, par le décret du 24 mars 1956, la création et le fonctionnement des

sociétés coopératives indigènes dont l’objet social était de promouvoir les intérêts économiques

et sociaux de leurs membres exclusivement.

Toutes les sociétés de type coopératif étaient assujetties à la loi ci-haut y compris les

coopératives d’épargne et de crédit ou COOPEC en sigle. Celles-ci étaient placées sous la

tutelle du Gouverneur de Province. Le colonisateur a créé durant cette période la Caisse

d’Epargne du Congo (CADECO), institution du droit public, afin de collecter les petites

épargnes. Aucune structure financière de proximité d’initiative privée n’a été agréée.

La première COOPEC congolaise, la caisse populaire coopérative fut créée à Mbuji-Mayi dans

le Kasai Oriental, mais son expérience ne fut pas concluante faute des cadres compétents.

2. De 1970 à 1990

Cette deuxième période est caractérisée par l’émergence des COOPEC en raison notamment de

l’accessibilité des services offerts aux membres et de leur implication dans les milieux les plus

reculés du pays, dépourvus des Banques.

Le mouvement coopératif congolais s’est développé donc autour de trois foyers notamment

BASANKUSU (Province de l’Equateur) en 1970, Bukavu et à Kinshasa en 1971, avec la

création de la Fédération des caisses populaires du Crédit LUYMAS/CBCO. Dès ce moment,

8 Banque Centrale du Congo, Etat de la Micro-Finance en République Démocratique du Congo, Kinshasa, 2002 ;

p2

Page 23: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 23 Toute reproduction interdite

le mouvement s’est rependu sur tout le territoire national et plus sensiblement à Kinshasa, dans

les provinces du Bas Congo, du Bandundu et du Kivu.

La structure des COOPEC congolaises est caractérisée par une organisation à trois niveaux :

niveau primaire (COOPEC), le niveau secondaire (centrale) et le niveau tertiaire (union ou

fédération). En 1987, les coopératives détenaient l’équivalent de 7% de l’épargne bancaire. La

plupart d’entre elles étaient affiliées à des centrales provinciales et regroupées à leur tour au

niveau national à une union des coopératives centrales d’épargne et de crédit UCCEC. Cette

dernière supervisait cinq réseaux provinciaux totalisant 145 coopératives primaires, avec

274.389 membres et 4,9 millions de dollars américains.

3. De 1990 à nos jours

Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique difficile caractérisé, notamment, par

les pillages, hyper-inflation, la prise des mesures monétaires incohérentes (le blocage des

dépôts, le non-remboursement de bons de trésor…) et l’instabilité politique, a contribué à

fragiliser le système financier congolais et particulièrement les COOPEC. Cette fragilisation du

système financier et bancaire congolais s’est traduite, notamment, par la faillite des Banques

commerciales contrôlées par l’Etat et l’essoufflement de celles à capitaux privés, la réduction

des activités des institutions financières non bancaires et le ralentissement sensible de l’activité

de COOPEC en matière de collecte d’épargne et de distribution de crédit. Elles ont perdu entre

1991 et 1993, près de 80% de leur clientèle et 66% des fonds placés dans les Banques de

dépôts.

Par ailleurs, un bref aperçu de l’organisation du système bancaire congolais permet de dégager

deux constats majeurs ; à savoir, la sous bancarisation du pays et les distorsions existant dans

l’implantation provinciale des guichets des Banques commerciales9. Cette situation a nécessité

la promotion des structures alternatives de financement capables d’assurer la mobilisation de la

petite épargne, d’octroyer du micro-crédit en milieu rural et en milieux urbains défavorisés et

de créer des conditions d’une insertion progressive du secteur informel dans l’économie.

Par ailleurs des nombreux ménages, confrontés au problème de pauvreté ont entrepris des

activités nouvelles capables de générer des revenus. Cette situation les amène à concevoir des

micro-projets en quête de micro-financements. En réponse à ces attentes, on a assisté à

9 BCC, Op.Cit., p5

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TMBP 24 Toute reproduction interdite

l’éclosion d’une catégorie d’institutions chargées de mobiliser des ressources et capables

d’octroyer des micro-crédits : c’est la Micro-finance.

- Définition

La littérature donne plusieurs définitions sur le concept de micro-finance. Planet Finance

définit la micro-finance, comme l’offre des services financiers (micro-crédit, micro-assurances,

etc.) aux populations pauvres exclues du système bancaire, sans ressources, ni droit de

propriété10

. Les pauvres sont exclus du système bancaire traditionnel parce qu’ils ne

représentent pas à priori une population rentable. Dit-on, on ne prête qu’aux riches (encadré

n°03). Selon le Portail Micro-Finance, la micro-finance désigne les dispositifs permettant

d’offrir de très petits crédit (micro-crédits) à des familles très pauvres pour les aider à conduire

des activités génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites

entreprises11

en dehors de la ressemblance avec la première définition qui réside au niveau de

l’offre des services financiers aux pauvres, cette définition met l’accent sur le fait que les

micro-crédits sont octroyés pour les activités productives et non pour la consommation.

Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde

y compris dans les pays en développement la micro-finance s’est élargie pour inclure

désormais une gamme de service plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d’argent, etc.)

et une clientèle plus étendue. Dans ce sens la micro-finance ne se limite plus aujourd’hui à

l’octroi de micro-crédit aux pauvres mais bien à la fourniture d’un ensemble des produits

financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel (encadré n°04).

La micro-finance, quant à LEDGERWOOD12

, s’est développée en tant qu’approche de

développement économique qui s’intéresse spécifiquement aux hommes et femmes à faibles

revenus. En tant que tel, le terme désigne l’offre des services financiers à une clientèle pauvre

composée notamment de petits travailleurs indépendants. Au-delà de leur fonction

d’intermédiation financière, un grand nombre d’institution de micro-finance jouent un rôle

d’intermédiaire social (formation, éducation, santé, etc.).

10

www.planetfinance.asso.fr 11

Le Portail Microfinance : www.lamicrofinance.org/Section.fag 12

LEDGERWOOD J, Manuel de Micro-Finance : une perspective institutionnelle et financière, Washington. DC,

Banque Mondiale, 1998, p.1

Page 25: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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La communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), entend par micro-

finance, une activité exercée par les entités agréées n’ayant pas le statut de banque ou

d’établissement financier et qui pratiquent, à titre habituel des opérations de crédit ou de

Encadré 04 : Concept de pauvreté et micro-finance

L’ambiguïté du concept de pauvreté est révélée par la diversité et le caractère relatif des indicateurs

employés pour en rendre compte. Les limites conceptuelles sont d’autant plus évidentes lorsqu’il s’agit

d’étudier le phénomène dans une économie en développement caractérisée par la faiblesse du taux

d’investissement, les fortes inégalités de revenus et de patrimoine, le manque de fiabilité de l’appareil

statistique et une rationalité fortement déterminée par des valeurs non marchandes.

La revue de la littérature sur la pauvreté laisse apparaître l’approche conceptuelle des sociologues (B.S.

Rowntree), des économistes du bien-être (W. Pareto) et des philosophes économiques de la pauvreté

(J.Rawls), (minimum vital, pauvreté absolue, équité, justice et inégalité), ainsi que celle de l’économie

normative qui a produit un cadre conceptuel propre à l’évaluation, [Sen (1983, 1988) Foster, Greer et

Thorbecke (1984). Au-delà de l’appréhension conceptuelle du phénomène, il convient d’avoir une définition

opérationnelle. Pour les statisticiens d’Eurostat, dont nous adoptons la définition, on entend par pauvres, «

les individus, les familles et les groupes de personnes dont les ressources (matérielles, culturelles et

sociales) sont si faibles qu’ils sont exclus des modes de vie minimaux acceptables ». Cette perception est

proche de la conception de Sen (1983, 1999), qui appréhende la pauvreté comme une privation de

capacités1.Le caractère opératoire de cette définition apparaît avec les méthodes de saisie empirique de la

pauvreté, (méthodes des budgets et des indices de privation).

Les indicateurs de pauvreté

Ils permettent de mesurer l’importance de la pauvreté. Pour Eurostat, le seuil de pauvreté correspond à un

niveau de bien être inférieur à un seuil relatif déterminé. Ainsi, sont considérés comme pauvres les

individus dont les dépenses équivalentes totales sont inférieures à un certain pourcentage (40%,50%,60 %)

de la moyenne arithmétique des dépenses équivalentes dans le pays considéré. La fixation d’un seuil de

pauvreté, permet la perception conceptuelle du phénomène et l’identification des pauvres. Outre le seuil de

pauvreté, les statisticiens proposent d’autres indicateurs pour agréger les situations individuelles :

l’incidence de pauvreté ou l’écart relatif moyen au seuil de pauvreté. Cela montre que l’intensité de la

pauvreté dépend du revenu et du seuil de pauvreté. Partant de cette relation, on peut postuler que toute

action menée en faveur des pauvres (par exemple l’accès au micro-crédit) et qui améliorerait leurs revenus

individuels pourrait participer à la réduction de la pauvreté. Au cas où, l’augmentation des revenus ne

dépasserait pas le seuil de pauvreté (z), il n’y aurait aucun effet sur l’incidence de la pauvreté, la proportion

de pauvres dans la population totale ne changerait pas, cependant, son intensité moyenne diminuerait. Si, en

revanche, l’augmentation des revenus d’un pauvre dépasse le seuil de pauvreté, il y aurait un effet combiné

sur l’incidence de la pauvreté et sur son intensité, l’écart du revenu au seuil de pauvreté diminuant, on

assisterait à la réduction (relative) de la pauvreté.

Source : Extrait des travaux de Hyacinte DEFOUNDOUX-FILA, sur la « Pauvreté urbaine, accès au crédit,

entrepreneuriat et développement durable » Université Marien Ngouabi, Congo

Page 26: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 26 Toute reproduction interdite

collecte d’épargne et offrent des services financiers spécifiques au profit des populations

évoluant pour l’essentiel en marge du crédit bancaire traditionnel13

. Cette définition met en

exergue le fait que les institutions de micro-finance (IMF) doivent être agréées et exercer cette

activité de manière permanente.

La Banque Centrale du Congo (BCC) définit la micro-finance comme étant une prestation de

services de crédit et/ou d’épargne aux agents économiques vulnérables, exclus du système

bancaire classique, en vue de leur permettre de réaliser des activités génératrices de revenus, de

créer des emplois et lutter ainsi contre la pauvreté14

.

De toutes les définitions, il en découle que la micro-finance est l’offre des services financiers et

non financiers par les institutions agrées aux populations démunies n’ayant pas accès au service

bancaire du secteur formel afin de créer les emplois et de lutter contre la pauvreté. Cette

précision laisse entrevoir la possibilité d’accès des jeunes, comme groupe vulnérable, au

système de financement par les micro-crédits afin de créer leurs micro-entreprises.

Encadré n°05 : Promotion du Micro-crédit et de la Micro-entreprise

1. En synergie avec la stratégie du développement rural et de la relance de la productivité, il importera de

mener une politique volontariste de diversification de la production et de financement du secteur rural

2. Cette politique passera par la promotion et le soutien des systèmes de micro crédit et par la promotion des

unités individuelles et collectives de production sous de micro-entreprises. De même, le développement

du crédit rural pourrait améliorer (améliorera) l’accès aux intrants agricoles. Toutefois, force est de

constater qu’à leur actuelle, les instruments de financement du monde rural sont très faibles et

rudimentaires.

3. En outre, ce financement permettra de promouvoir l’épargne rurale qui demeure faible. Il s’agira de faire

la promotion des institutions de crédit et d’épargne, de favoriser leur implantation en milieu rural. Il

convient donc de mettre au point des mécanismes d’octroi des crédits flexibles et adaptés. Pour ce faire,

on fera appel aux ONG, aux comités de développement communautaire.

Source : Document final DSRP juillet 2006

- Importance

La définition de la micro finance a permis de révéler également l’importance de celle-ci dans ce

sens qu’elle est un outil efficace de lutte contre la pauvreté pouvant contribuer à la réalisation

des Objectifs du Millénaires pour le Développement (OMD). En effet, l’accès des populations

vulnérables dont les femmes et les jeunes à des services de micro-crédits (encadré 05) durables

13

CEMAC, Règlement n°01/00/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions de l’exercice et de contrôle de

l’activité de Micro-Finance dans la CEMAC 14

Instruction n°1 aux IMF du 12 septembre 2003

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leur permet de créer et/ou de développer des activités productives rentables, d’acquérir des

actifs, d’accroitre leurs capacités à générer des revenus réguliers. C’est ainsi que le

Gouvernement congolais a inscrit, dans son programme d’action, la promotion de la micro-

finance, comme stratégie de développement, de lutte contre la pauvreté et de promotion de

l’entrepreneuriat privé.

1.2. Entrepreneuriat et micro-finance des jeunes : vers une convergence d’intérêts

réciproques

Les deux concepts clés de l’étude ayant été explicités, il y a lieu de rechercher l’articulation à la

base de laquelle, une complémentarité d’intérêts réciproques peut être décelé de manière à

fonder une convergence d’objectifs poursuivis par chacun de ces domaines au regard de la

problématique de l’ « emploi des jeunes » comme solution, non seulement, à la marginalisation

des jeunes, en tant qu’acteur de développement, mais également dans la dynamisation

économique des communautés et collectivités locales. Tout le monde s’accorde pour

reconnaître que les « jeunes » constituent, au même titre que les femmes, la catégorie de la

population la plus vulnérable qui éprouve des difficultés pour accéder au système de

financement classique. Or les jeunes autant que les femmes cherchent à se prendre en charge

par la création d’activités productives grâce, notamment, à la mise en place des micro-

entreprises nécessitant au démarrage ou en cours de réalisation un appui financier conséquent.

Les conditions d’accès au crédit des institutions de financement classiques (IFC) connu

(Banque commerciales, institutions financières non bancaires ….) ne permettent pas aux jeunes

d’obtenir une assistance financière capable de les aider à lancer ou développer une activité

rentable. Les jeunes ne font pas parti du profil reconnu de leur clientèle. Le tableau 2 sur les

éléments de comparaison entre une IMF et une IFC fait ressortir un profil type dissemblable de

la clientèle de deux institutions.

A la lecture du tableau ci-dessous, on comprend que seules les IMFs répondent le mieux au

profil « vulnérable » du jeune entrepreneur ou du jeune créateur d’entreprise. Elles constituent

ainsi un des mécanismes destinés à déclencher ou à soutenir le développement économique et

social en encourageant les activités entrepreneuriales des jeunes. En luttant, prioritairement,

contre la pauvreté et l’exclusion des jeunes congolais par la création d’activités productives de

valeur et des revenus, la micro-finance des jeunes se positionne en mentor ou mieux en

partenaire digne de confiance dans le soutien et le développement de l’entrepreneuriat des

jeunes en RDC. Il y a donc conjonction des missions qui convergent vers des objectifs

Page 28: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 28 Toute reproduction interdite

communs : lutte contre la pauvreté des jeunes, prise en charge individuelle par la création

d’activités productives, soutien à la création des micro-entreprises ou d’activités productives

par les jeunes.

Tableau 2 : Comparaisons entre IMF et IFC

Eléments de

comparaison

IMF IFC Observations

1. Types des

services

Rendus

Microcrédit, micro épargne,

micro assurance, formation et

autres

Crédit, épargne assurance et

autres

Activités de moindre

envergure (IMF)

2. Clientèle (Plus) pauvres

présentant une garantie

basée sur les

solidarités, les qualités

morales

exclus du système

bancaire classique

Personnes disposant des

moyens capables de présenter

des garanties matérielles,

écrites (états financiers),

morales…

Remboursement assuré (IFC)

et plus de crédibilité que dans

les IMF

2. Durée des

services

fournis

Souvent de très courtes

échéances et rarement à moyen

terme

Allant de court à long terme Possibilité de réaliser des très

gros investissements,

accumulation du capital

(IFC)

4. Montants Faible Important Coûts de transaction élevés

dans les IMF que dans les

IFC

5 Taux d’intérêt Très élevé Relativement faible

6. Objectifs Lutter contre la

pauvreté

Intégrer les exclus du

système classique dans le

système financier

Financer des investissements

nouveaux ou développer ceux

existant

7. Acteur Certaines coopératives, ONGD,

IMF,

Essentiellement les banques

et les institutions financières

spécialisées

8. Origine des fonds Capitaux propres

Très souvent des

subventions

Endettement

Capitaux propres

Endettement

Presque les mêmes sources

Source : Elaboré à partir des enquêtes et analyses effectuées

De ce fait, il apparaît impérieux pour une IMF, qui recherche l’efficience et l’efficacité dans ses

résultats, d’allier l’approche globale intégrée du client à l’approche minimaliste qui n’a pour

support d’activités que l’intermédiation financière (crédit). Elle doit intégrer, non seulement

l’intermédiation financière, mais également l’intermédiation sociale, le service d’appui au

développement des entreprises et le service social.

Approche Minimaliste

Intermédiation financière

- Fonds de roulement - Crédit d’investissement

- Epargne - Assurance

Intermédiation sociale

- Constitutions des groupes - Formation des chefs

- Apprentissage de la création de coopérative

Service d’appui au développement d’entreprise

- Marketing - Formation en gestion

- Formation technique - Analyse du secteur d’activité

Approche intégrée

Services financiers et non financiers

Crédit

Page 29: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 29 Toute reproduction interdite

C’est ici que nous pouvons relever la nécessité d’un accompagnement intégral du jeune

candidat entrepreneur potentiel qui devra bénéficier à la fois d’un accompagnement à la

création d’entreprises, à la gestion (gestion financière, gestion commerciale, gestion de la

distribution, gestion des approvisionnements, gestion des ressources humaines) et des

environnements (environnement juridique, environnement fiscal, environnement familial,

environnement bancaire…) de l’entreprise. Un des outils le plus approprié dans

l’accompagnement des jeunes entrepreneurs peut être la mise en place d’un centre d’incubation

d’entreprises des jeunes. Cette structure, souvent à la portée de la population locale

entreprenante, peut être mobilisée, sans occasionner d’importants débours des frais pour

l’accompagnement à l’émergence, au démarrage et à la finalisation d’activités productives des

jeunes. Le centre d’incubation de Mbanza Ngungu, visité pendant la phase d’enquête sur

terrain ; lors de la formation des ateliers et la rencontre des groupes des jeunes (étudiants,

enfants des rues, délinquants et autres) du Bas-Congo, nous a édifié. En effet, au-delà de son

rôle classique d’accompagnateur des créateurs et gestionnaires d’entreprises, ce centre sert

d’ascenseur social pour les jeunes et de vecteur de l’esprit d’entreprendre dans le Bas-

Congo/Cataractes.

Il permet à des chômeurs de plus ou moins longue durée, dans certaines conditions, de

retrouver un emploi qu’ils auront créé, grâce à leurs sens de l’initiative et à leur esprit

d’entreprendre. L’entrepreneur ne pouvant être à lui seul le vecteur de l’acte d’entreprendre

sans faire appel au contexte social, cette structure offre un cadre favorable à la formation et à la

propagation de l’esprit d’entreprendre dans le Bas-Congo et permet l’insertion ou la réinsertion

sociale. Le Centre d’Incubation de Mbanza-Ngungu, en partenariat avec l’Université

communautaire Kongo et le Ministère de l’Industrie, permet, entre autre, aux étudiants,

candidats entrepreneurs ou porteurs des idées de projets innovants, de se faire incuber dans le

cadre de la création d’entreprises nouvelles ou de la reprise (successions) d’entreprises

anciennes, en bénéficiant d’un encadrement personnalisé qui suscite et optimise leur esprit

d’entreprendre et favorise leur insertion sociale.

Pour comprendre l’importance d’un centre d’incubation et le rôle d’intermédiaire social qu’il

joue, essayons de situer le centre d’incubation de Mbanza Ngungu dans le contexte dynamique

justifiant sa création :

- une volonté manifeste de l’Etat dans la mise en œuvre des politiques nationales et

sectorielles ad hoc qui favorisent la création d’entreprises ;

Page 30: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 30 Toute reproduction interdite

- une présence d’universités qui alimentent la recherche-développement ;

- un tissu d’entreprises à l’œuvre ;

- un potentiel d’entrepreneurs en herbe ;

- et une présence d’institutions de micro finance.

Ce centre bénéficie donc du rayonnement de son cadre opératoire de base qu’est l’Université

Kongo et de la présence dans la Province d’entrepreneurs de référence nationale reconnus et de

ceux en herbe témoignant des potentialités avérées. Il s’est créé dans un environnement

institutionnel mouvant : une volonté déclarée de l’Etat congolais et du Gouvernement

provincial du Bas-Congo, notamment, au travers de leur adhésion :

- aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ;

- au Document des Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP) ;

- aux différents documents des Stratégies de Développement du Secteur Privé (SDSP) ;

- et aux différents Programmes d’Actions Prioritaires (PAP) adossés à la Province du

Bas-Congo.

Ces différents documents et programmes mettent en évidence le rôle capital du secteur privé en

général et des micro-entreprises en particulier dans la croissance économique et la réduction de

la pauvreté.

L’entrepreneuriat est donc un ascenseur social pour ces étudiants finalistes – demandeurs

d’emplois. En créant leurs propres entreprises, ils s’affirment et deviennent assez vite des

modèles pour la société Kongo. Ceci, nous rappelle l’interpellation de R. Barre, alors Premier

Ministre français à la fin des années 1970, qui lança cette phrase si gênante et provocatrice à

l’époque « chômeurs ? Qu’ils créent leurs entreprises ». Cette provocation jeta un froid dans la

société française. Pourtant, dans la même lancée, comme le rappelle Boutillier et Uzinidus

(1999) F. Mitterand, devenu Président de la République, déclarait publiquement « qu’il n’y

avait aucune honte à vouloir s’enrichir, et que se lancer dans l’aventure entrepreneuriale était

une action noble et valorisante pour l’individu et la société ».

Nous pensons que la création des micro-entreprises par les jeunes dans le Bas-Congo valorise

l’individu – étudiant – chômeur - demandeur d’emplois supposé être une charge en plus pour

de nombreuses familles Kongo confrontées à l’absence d’une politique nationale de prise en

charge sociale des démunis (sécurité sociale). Se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner, assurer

Page 31: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 31 Toute reproduction interdite

son transport deviennent des tâches avilissantes quand on ne peut se les offrir soi-même et

qu’on est obligé de tendre la main aux autres (familles, amis et autres).

La figure 3 ci-dessous présente une approche de développement multisectoriel intégré du Bas-

Congo par l’approche d’incubation d’entreprises justifiant, par ailleurs, la création même du

centre d’incubation de Mbanza-Ngungu.

Fig. 3 : Développement multisectoriel intégré du Bas-Congo par l’approche d’incubation d’entreprises

Par la mise en place au niveau national et provincial d’un cadre d’organisation, d’encadrement et de régulation

de la vie économique, sociale et politique

Gou

ver

nem

ent

cen

tral

- Programme Intérimaire renforcé

(2001-2002)

- Programme Minimum du

Gouvernement (2005-2005

- Programme Multisectoriel d’urgence

de réhabilitation et reconstruction

(2002-2005)

- Programme de relais de consolidation

(2005-2006)

- Document de stratégie et de

croissance et de réduction

- Conférence Economique du Bas Congo (2002)

- Programme d’Actions Prioritaires du Bas

Congo (2002-2005 ; 2006-2008 ; 2010)

- Dscrp Provincial (2007)

- Programme du Gouvernement provincial (2007)

- Stratégie de réduction de la pauvreté et le

partenariat avec le secteur privé

Gou

ver

nem

ent

pro

vin

cial

Par la mise en place au niveau sectoriel des cadres organisant l’encadrement et la promotion des PME-

PMI/TPE-TPI

Gou

ver

nem

ent

cen

tral

- Programme Intérimaire renforcé

(2001-2002)

- Programme Minimum du

Gouvernement (2005-2005

- Programme Multisectoriel d’urgence

de réhabilitation et reconstruction

(2002-2005)

- Programme relais de consolidation

(2005-2006)

- Document de stratégie et de

croissance et de réduction

- Conférence Economique du Bas Congo (2002)

- Programme d’Actions Prioritaires du Bas

Congo (2002-2005 ; 2006-2008 ; 2010)

- Dscrp Provincial (2007)

- Programme du Gouvernement provincial (2007)

Gou

ver

nem

ent

pro

vin

cial

Source : Auteurs

Formation d’un pôle d’appui à

l’incubation

Universités

Organisations intermédiaires

Centre d’informations structurantes

Coopération décentralisée

Formation du Tissu entrepreneurial

du Bas Congo par la mise en place des

centres d’incubation d’entreprises

Accueil,

Accompagnement

Formation

Conseils

Recherche de financement

Services de base

Mise en réseaux

Clubs de business Angels

Echanges d’infos structurantes

Apprentissage collectif

Identité collective

Réduction de l’incertitude

Maîtrise des risques

Innovations systématiques

DEVELOPPEMENT

MULTISECTORIEL DU BAS

CONGO PAR L’APPROCHE D’INCUBATION ’ENTREPRISE

Page 32: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 32 Toute reproduction interdite

CHAPITRE II :

REVUE DES DIFFERENTES MESURES ET DISPOSITIONS LEGALES, JURIDIQUES ET

INSTITUTIONNELLES SUR L’ENTREPRENEURIAT ET LA MICRO-FINANCE DES

JEUNES

La lutte contre la pauvreté des jeunes congolais passe à la fois par une stratégie de création des

micro-entreprises et de financement de ces unités génératrice des revenus. Cette démarche est

délicate et ne peut être efficace que si le gouvernement l’organise en l’insérant dans un

processus de développement global et intégré de l’ensemble du pays, notamment, par la mise

en place des politiques et programmes sectoriels appropriés, des mesures et dispositions

légales, juridiques et institutionnelles conséquentes.

D’où l’importance du présent chapitre qui consacre en deux sections la revue des mesures et

dispositions relatives à l’organisation de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC (2.1) et la revue

des mesures et dispositions consacrées à la micro-finance des jeunes en RDC (2.2).

2.1 Revue des lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles sur

l’entrepreneuriat des jeunes.

A l’état actuel, nous n’avons pu répertorier dans le pays des lois, des politiques, ni des

programmes et moins encore des mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles

exclusivement consacrées à la création d’entreprises par des jeunes (entrepreneuriat des

jeunes). Par contre, nous avons pu répertorier des textes généraux légaux et réglementaires qui

mettent en relief des lignes directrices ou mieux des conditions et dispositions juridiques qui

concourent, de manière générale, à la création d’une entreprise en RDC, plutôt que ceux qui

organisent de manière particulière l’accès des jeunes à l’entrepreneuriat.

Au fait, la création d’entreprises en RDC n’est pas un acte unique intégré, mais plutôt un

ensemble d’actes isolés concourant à l’obtention de certains documents juridico - légaux qui

créent l’entreprise. L’obtention de chaque document constitue une étape distincte dans ce

processus de création juridique de l’entreprise. Parmi les principaux documents/étapes nous

pouvons retenir :

- Le Nouveau Registre de Commerce (NRC) ;

- Le Numéro d’Identification Nationale (NID) ;

- La Patente.

L’obtention de chaque document principal nécessite préalablement l’acquisition de quelques

documents auxiliaires obtenus de manière isolée.

Page 33: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 33 Toute reproduction interdite

2.1.1. Conditions d’obtention du Nouveau Registre de Commerce (NRC)

L’obtention du Nouveau Registre de Commerce (NRC) nécessite de remplir préalablement,

selon qu’il s’agit de la création d’une entreprise de type SPRL, SARL ou ETS, les conditions

suivantes :

Tableau 03 : Conditions juridiques pour obtenir le nouveau registre de commerce

Forme de l’entreprise Conditions

Personne morale Sprl

- Trois exemplaires des statuts notariés

- Publication des statuts au journal officiel

- Paiement des frais de dépôt

- Paiement de la taxe rémunératoire

Personne morale SARL

- Trois exemplaires des statuts notariés

- Publication des statuts au journal officiel

- Décret présidentiel qui crée la dite SARL

- Paiement de 1% du droit proportionnel

- Dossier pièces du Gérant présumé de la SARL composé

de :

Photocopie de la carte d’identité

Extrait de casier judiciaire

Attestation de résidence

Attestation de sans emploi ou de non

fonctionnaire

Spécimen de signature

Demande écrite adressée au greffier

divisionnaire (TGI de Kinshasa/Gombe)

Une farde chemise

Personne physique (ETS)

- Trois exemplaires des statuts notariés

- Publication des statuts au journal officiel

- Paiement des frais de dépôt

- Paiement de la taxe rémunératoire

- Dossier pièces du Gérant composé de :

Photocopie de la carte d’identité

Extrait du casier judiciaire

Attestation de résidence

Attestation de sans emploi ou de non

fonctionnaire

Demande écrite adressée au greffier

divisionnaire du Tribunal de grande

instance de Kinshasa/ Gombe

Taxe rémunératoire

2.1.2. Conditions d’obtention du Numéro d’Identification Nationale (ID)

Les conditions exigées pour l’obtention du Numéro d’Identification Nationale se résument

comme suit :

Page 34: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Tableau 04: Conditions pour l’obtention de l’identification nationale

Forme de l’entreprise Conditions

Pour les sociétés

- Statuts notariés

- Nouveau Registre de Commerce

- Lettre de demande

- Paiement des frais

Pour les Etablissements - Nouveau registre de commerce

- Paiement des frais

2.1.3. Conditions d’obtention de la patente

Par dérogation aux dispositions du décret du 6 mars portant institution du Nouveau Registre de

Commerce, l’exercice du petit commerce n’est subordonné qu’à la détention d’une patente.

Ne peut obtenir une patente que celui qui remplit les conditions suivantes :

Tableau 05 : Conditions pour obtenir la patente

Forme de l’entreprise Conditions

- Non définie :

Le législateur n’a pas définie

la forme de l’organisation

juridique des activités pour

lesquelles, il faut obtenir la

patente. Mais tout laisse

supposer que la patente est

délivré à celui exerce le petit

commerce, les activités

génératrices des revenus,

appelées abusivement

« entrepreneuriat féminin »

- Etre de nationalité congolaise

- N’être ni magistrat, ni agent des services publics ou

para-étatique, ni épouse ou un intermédiaire de l’une de

ces personnes ;

- N’avoir pas été condamné depuis moins de trois ans du

chef de vol, abus de confiance, tromperie, escroquerie,

faux en écriture et usage de faux…la délivrance de la

patente pourra être subordonné à la présentation par le

demandeur, de l’extrait du casier judiciaire.

- Paiement de la taxe de patente

2.2. Revue des lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles sur la

micro-finance des jeunes.

La revue des mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles répertoriées ne

concerne que la micro-finance en générale. Elle n’intègre pas les lois, les mesures et

dispositions sur les banques commerciales, les coopératives, les messageries financières et

autres institutions spécialisées.

Ces lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles portant sur la micro-

finance sont citées ci-après :

1. La loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des

établissements de crédit

2. L’instruction n°1 du 12 septembre 2003 aux institutions de micro-finance

Page 35: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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3. L’instruction n° 1 (mise à jour) aux institutions de micro-finance relative à l’activité et

au contrôle des institutions de micro-finance.

4. Les conditions d’agrément d’une institution de micro-finance de type « entreprise de

micro-crédit »

5. Les conditions d’agrément d’une société de micro-finance

6. Les conditions d’octroi de crédit

2.2.1. La loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des

établissements de crédit

La présente loi n° 003/2002 du 02 février 2002 reconnue sous l’appellation de la loi bancaire

qui vient complétée l’ordonnance loi n°72-004 du 14 janvier 1972 relative à la protection de

l’épargne et au contrôle des intermédiaires financiers, confère à la banque centrale le contrôle

de tous les établissements de crédit quelles que soient. Les IMFs sont également sous le

contrôle de la Banque Centrale du Congo au même titre les autres institutions financières

bancaires.

L’élaboration de cette loi a été guidée par le souci d’adapter le secteur financier congolais à

l’évolution de l’environnement économico-financier mondial caractérisé par une

mondialisation des activités financières, à l’interconnexion des marchés et à l’informatisation

de plus en plus poussée de la gestion et définir un cadre unique couvrant l’ensemble des

activités du secteur financier congolais. Ces mutations observées à travers le monde, amplifient

les risques traditionnels de la profession autant qu’elles en font naître des nouveaux, rendant

ainsi nécessaire la mise en place des dispositifs adéquats d’encadrement axés sur le contrôle

prudentiel plutôt que sur les vérifications sectorielles à posteriori.

2.2.2. Instruction n° 1 du 12 septembre 2003 aux IMFs

L’instruction n°1 du 12 septembre 2003 s’applique essentiellement aux institutions de micro-

finance et les catégorise comme suit :

Les caisses de micro-finance dont le nombre des personnes exigé pour la constitution

est fixé à 15 et sans limitation du capital ;

Les entreprises de micro-crédit qui ne peuvent être constituées qu’à partir de 7

personnes avec un capital minimum équivalent de 25.000$US ;

Page 36: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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La société de micro-crédit dont le nombre minimum des personnes exigé à la

constitution est de 2 avec un capital 50.000$ et une possibilité de majoration du capital

en cas de développement du secteur de la micro-finance.

2.2.3. Instruction n° 1 aux IMFs mis à jour du 18 décembre 2005

La mise à jour de l’instruction n°1 aux institutions de micro-finance amène une particularité en

supprimant la caisse de micro-finance telle que prévue dans l’instruction n°1 du 12 septembre

2003 et augmente le niveau de souscription du capital comme suit :

L’équivalent en francs congolais de 15.000 $ USD pour les entreprises de micro-crédit

de première catégorie qui accordent à un client des micro-crédits ne dépassant pas 250

$US ;

L’équivalent en francs congolais de 50.000 $USD pour les entreprises de micro-crédit

de deuxième catégorie qui collectent de l’épargne, à titre accessoire que si elles y sont

autorisé par la Banque centrale et accordent des micro-crédits à leurs clients dans un but

lucratif

L’équivalent en francs congolais de 100.000 $USD pour les sociétés de micro-finance

qui collectent l’épargne publique et octroi le crédit.

Le capital doit être intégralement libéré à la constitution de toutes ces catégories d’institution

de micro-finance.

2.2.4. Les conditions d’agrément d’une IMFs de type entreprise de micro-crédit

Ces conditions d’agrément sont données dans le tableau n°04 ci-après :

Page 37: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Tableau n°06 : Condensé des conditions d’agrément d’une IMF de type « Entreprise de Micro-crédit ».

1. Personnalité juridique ;

2. Résolution de l’Assemblée Générale Constitutive et de l’Assemblée

Générale Extraordinaire des Actionnaires-personnes morales les

autorisant à prendre part au capital de l’IMF ;

3. Numéro d’identification nationale et le répertoire de registre de

commerce de l’IMF ;

4. Original des statuts notariés ;

5. Pièces attestant de la libération du capital par chaque Associé ;

6. Liste des Associés et Dirigeants ;

7. Curriculum vitae, Attestation de résidence et de bonne vie et mœurs,

Extrait de casier judiciaire de tous les Actionnaires, des représentant

des Actionnaires-personnes morales, des membres du Conseil

d’Administration et des autres dirigeants, y compris ceux du Gérant

et les états financiers certifiés de trois derniers exercices comptables

des Actionnaires-personnes morales ;

8. Pour les personnes physiques et morales étrangères, éventuellement : une attestation de

l’autorité de supervision du pays d’origine ;

9. Règlement d’ordre intérieur ;

10. Règles et procédures comptables et financières ;

11. Procès-verbal de l’Assemblée de désignation des membres du conseil d’Administration,

du collège des commissaires aux comptes et du comité de crédit ;

12. les prévisions d’activités (plan d’affaire), d’implantation et d’organisation

(organigramme détaillé indiquant clairement les lignes de responsabilité au sein de

l’IMF) ;

13. Le détail des moyens techniques et financiers ainsi que des ressources humaines de

l’institution au regard de ses objectifs et de ses besoins ;

14. Le règlement des frais de dossiers : 120 $ USD à verser au compte G 17416/0500 en les

livres de la Banque centrale du Congo.

Page 38: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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2.2.5. Les conditions d’agrément d’une société de micro-finance

Les conditions d’agrément pour une société de micro-finance sont les mêmes que celles

déterminées pour l’agrément d’une IMF de type entreprise de micro crédit, à l’exception de la

personnalité juridique d’une SARL que l’on doit obtenir par décret présidentiel et de

l’attestation de l’autorité de supervision du pays d’origine, pour les personnes physiques et

morales étrangères.

Ces conditions sont reprises dans le tableau n° 07 ci-après :

Page 39: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Tableau n°07 : Condensé des conditions d’agrément d’une Société de Micro-finance

1. Obtenir un statut juridique d’une SARL (décret présidentiel) ;

2. Résolution de l’Assemblée Générale Constitutive et de l’Assemblée

Générale Extraordinaire des Actionnaires-personnes morales les autorisant

à prendre part au capital de la SARL;

3. Numéro d’identification nationale et le répertoire de registre de commerce

de la SMF;

4. Original des statuts notariés ;

5. Curriculum vitae, Attestation de résidence et de bonne vie et mœurs, Extrait

de casier judiciaire de tous les Actionnaires, des représentant des

Actionnaires-personnes morales, des membres du Conseil d’Administration

et des autres dirigeants, y compris ceux du Gérant et les états financiers

certifiés de trois derniers exercices comptables des Actionnaires-personnes

morales ;

6. Pour les personnes physiques et morales étrangères, éventuellement : une

attestation de l’autorité de supervision du pays d’origine ;

7. Règlement d’ordre intérieur de la SMF ;

8. Règles et procédures comptables et financières ;

9. Procès-verbal de l’Assemblée de désignation des membres du conseil

d’Administration, du collège des commissaires aux comptes et du comité de

crédit ;

10. les prévisions d’activités (plan d’affaire), d’implantation et d’organisation

(organigramme détaillé indiquant clairement les lignes de responsabilité au sein

de la SMF;

11. Le détail des moyens techniques et financiers ainsi que des ressources humaines

de la SMF au regard de ses objectifs et de ses besoins ;

12. Le règlement des frais de dossiers : 120 $ USD à verser au compte G

17416/0500 en les livres de la Banque centrale du Congo.

Page 40: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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CHAPITRE III :

ETAT DES LIEUX DE L’ENTREPRENEURIAT ET DE LA MICRO-FINANCE DES

JEUNES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Il s’agit dans ce chapitre de faire le point sur l’état des lieux de l’Entrepreneuriat et de la

Micro-finance des jeunes en RDC en passant l’analyse critique de l’ensemble des lois,

programmes, mesures et dispositions initiés au profit des jeunes dans ces domaines. Il s’agit

également d’analyser les forces et faiblesses des systèmes mis en place pour favoriser la

création d’entreprises par les jeunes, d’une part, et pour leur assurer un accès à des

financements appropriés, d’autre part. Enfin, il s’agit aussi de rechercher dans l’environnement

congolais des opportunités à capitaliser et des contraintes à affronter pour dégager l’importance

complémentaire de ces domaines d’activités, dans la croissance économique et la réduction de

la pauvreté.

3.1. Etat des lieux de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC

Il est malaisé sinon difficile de faire l’état des lieux d’un domaine d’activités totalement vide,

pour ne pas dire inexistant. Il n’y a aucun texte juridique ni des mesures et dispositions

réglementaires spécifiques à l’entrepreneuriat des jeunes en RDC.

Si le concept est utilisé de temps en temps dans la littérature congolaise pour la rédaction des

politiques et programmes socio – économiques concernant la lutte contre la pauvreté et

l’emploi, l’entrepreneuriat des jeunes ne revêt jusqu’à présent aucune connotation

opérationnelle, dans le sens de favoriser la prise en charge des jeunes par la création de leurs

propres entreprises.

De manière générale, telle que relevé plus haut, un ensemble de textes généraux des lois, des

mesures et dispositions générales réglementaires organise la fonction de commerçant en RDC

et institue par-là les conditions essentielles qui retracent le processus de création administrative

et juridique d’entreprises en RDC.

3.1.1. Quelques constats tirés de l’environnement congolais sur la problématique de

la création des micro-entreprises des jeunes.

Avant de relever au point 3.1.2 ci-dessous l’impact des textes de lois, mesures et dispositions

réglementaires sur l’exercice du commerce et la promotion de la création de l’emploi des

jeunes en RDC, il est présenté d’abord un condensé des constats tirés de l’environnement

congolais sur la problématique de la création d’entreprise par des jeunes.

Page 41: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Ces constats sont :

Absence des textes juridiques cohérents et intégrés sur la création dite

d’entreprises ;

Absence d’unicité des démarches et formalités à remplir pour la création

d’entreprises ;

Absence de guichet unique pour les formalités d’usage de création d’entreprise

en générale ;

Multiplicité des taxes et des services ;

Inexistence des dispositifs d’appui à la création d’entreprises par les jeunes et à

l’accompagnement de ces jeunes créateurs ;

Absence des stratégies nationales d’accès des jeunes créateurs d’entreprise au

circuit de financement

Mauvaise application de la loi sur le petit commerce

Absence d’une politique d’intégration professionnelle des jeunes

Nous pouvons, ainsi, sur la base de ces constats établir un état des lieux sommaire en faisant

ressortir l’impact des différents textes de lois, des mesures et dispositions réglementaires par

rapport à la promotion de l’entrepreneuriat en général et à l’entrepreneuriat des jeunes en

particulier.

3.1.2. Impact des textes de lois, mesures et dispositions réglementaires du commerce

sur l’entrepreneuriat des jeunes en RDC

L’impact des lois, des mesures et dispositions réglementaires du commerce sur la promotion de

l’auto-emploi des jeunes est présenté dans le tableau 06 ci-après. Ce tableau affiche à la

première colonne les différents textes de lois, mesures et dispositions au regard desquels sont

décrits leurs substances et impact sur la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes.

Pour rappel, les textes de lois, des mesures et des dispositions analysés sont ceux portant sur les

principaux documents que sont le Nouveau Registre de Commerce (NRC), l’Identification

Nationale (ID) et la Patente. L’obtention de ces documents se fait par étape au niveau des

services publics de l’Etat. Il s’agit, bien entendu, des démarches isolées et distinctes finalisant

la création administrative et juridique de la micro entreprise.

Page 42: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Tableau n°08 : Impact des Textes de lois, mesures et dispositions réglementaires du commerce sur l’Entrepreneuriat des Jeunes en RDC

Lois/Mesures/Dispositions Substances Impact sur la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes

1. NOUVEAU REGISTRE

DE COMMERCE

La qualité de commerçant en RDC est subordonnée non

seulement à l’exercice, de manière répétitive et permanente

des actes qualifiés de commerciaux par la loi, mais aussi et

surtout à l’obtention du Nouveau Registre de Commerce.

Nul ne peut exercer une profession commerciale au Congo

s’il n’est pas immatriculé au registre de commerce.

L’immatriculation au registre de commerce doit être obtenue

préalablement à :

- l’ouverture de tout établissement principal par une

personne physique ou morale exerçant une

profession commerciale

- l’ouverture de toute succursale, agence ou siège

d’opérations, par une personne physique ou morale

exerçant une activité commerciale et dont le

principal établissement se trouve hors du territoire

national

L’établissement du NRC, comme document légal qui confère la qualité de

« commerçant » en RDC ne répond visiblement pas au souci de

promouvoir l’entrepreneuriat et l’esprit entrepreneurial auprès des jeunes.

Dès lors qu’il est institué préalablement comme condition préalables pour

créer une activité en RDC

Son obtention exige des conditions difficilement accessibles aux jeunes

congolais, entrepreneurs potentiels. Les frais à payer s’élèvent

(officiellement) à 175 $ pour le NRC, mais il y a aussi des frais de

publication au journal officiel qui est calculé en fonction de nombre des

lignes des statuts.

Il faut noter également d’autres taxes à supporter pour notarier les statuts

auprès du Notaire.

Ces différentes taxes alourdissent les démarches et ne facilitent pas la

promotion de l’auto emploi en général et à l’auto-emploi des jeunes en

particulier.

2. IDENTIFICATION

NATIONALE

Suivant l’ordonnance-loi n° 73-236 du 13 août 1973, portant

création d’un numéro d’identification nationale, en son

article 1er

, il est dit : un numéro d’identification nationale est

attribué par le département de l’économie nationale à

chaque personne physique ou morale exerçant une activité

commerciale, industrielle agricole, libérale ou de service sur

le territoire national de la RCC.

La loi n’explique pas la portée d’un Numéro d’Identification

Nationale

En Parcourant le texte de loi n° 73-236 et l’arrêté Ministériel

023/CAB/MINEC/98 portant re-confirmation ou octroi du n°

d’identification nationale rien n’a été dit pour motivé l’octroi de ce

numéro.

Ni à travers les quelques articles retenus pour sa réglementation, on n’y

décèle aucun souci par le législateur de promouvoir l’auto-emploi et moins

encore la promotion même de l’entrepreneuriat en général.

Par contre, on a l’impression que le législateur voudrait d’avantage

restreindre l’accès a la création d’entreprise quand on sait que la taxe pour

l’obtention du Numéro d’Identification Nationale s’élève à 300 dollars et

qu’il est d’obligation pour tout détenteur d’une activité lucrative de

posséder ce numéro et de le publier sur tous les supports administratifs de

l’entreprise sous peine de payer des amendes deux fois plus cher que le

montant de la taxe.

On ne sait donc pas promouvoir la création d’entreprise ou l’auto emploi

des jeunes avec des taxes à supporter avant l’entrée en activités

Page 43: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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3. PATENTE

Réglementer l’exercice du petit commerce. Au sens de la loi,

est dit petit commerce, celui effectué par la vente de

marchandises en petites quantités et dont la valeur globale

mensuelle n’excède pas quatre cent mille zaïre.

Sont assimilés au petit commerce et soumises aux dispositions

de la présente ordonance-loi, les entreprises artisanales dont le

chiffre d’affaires mensuel ne dépasse pas quatre cent mille

zaïres ainsi que les prestations de services.

Sont exemptés de la patente, les petits cultivateurs et petits

éleveurs, les petits marchands ambulants de produits de

consommation courante et des petits vendeurs à domicile.

La patente est nominative et personnelle. Elle est réservée aux

personnes physiques. Elle ne peut être cédée ni prêtée.

On ne cherche pas forcement à interpréter l’esprit du législateur autour de cette

loi. Mais on peut comprendre qu’il s’agissait d’une volonté délibérée du

législateur de favoriser la création d’activités productives, parce que conscient

du fait que les démarches pour l’obtention des documents légaux (NRC, Id

Nat) sont si fastidieuses et lourdes qu’elles ne donnent pas l’accès facile aux

jeunes à créer leurs propres entreprises. Cette loi n’intègre pas le vrai problème

de l’entrepreneuriat des jeunes.

Page 44: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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3.2. Etat des lieux de la micro-finance des jeunes en RDC

Comme on l’a fait remarquer plus haut qu’il est difficile de faire l’état de lieux de la micro-

finance des jeunes sans passer par celui du secteur même de la micro-finance en général et voir

dans quelle mesure ce secteur peut-il avoir un impact sur la problématique de l’emploi des

jeunes.

La présente section comprend trois points portants respectivement sur le tableau synoptique

faisant état des lieux de la micro-finance en RDC, en s’appuyant sur les lois, les mesures, les

instructions et les dispositions légales, juridiques et institutionnelles consacrées à ce domaine

(3.2.1), sur les forces et faiblesses du système de micro-finance en RDC (3.2.2) et les

contraintes et atouts du système de micro-finance en RDC (3.2.3).

3.2.1. Etat des lieux sur la réglementation de la micro-finance en RDC

Le tableau affichant l’état des lieux de la règlementation de la micro-finance en RDC présente

en trois colonnes d’abord les différentes lois, instructions, mesures et dispositions

réglementaires et institutionnelles sur la micro-finance en générale (1ère

colonne) ; les objectifs

poursuivis par ces lois, mesures et dispositions (2ème

colonne) et l’impact qu’elles ont sur la

micro-finance des jeunes (3ème

colonne)

Page 45: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Tableau n°09 : Impact de la réglementation de la micro-finance sur la promotion de l’auto-emploi des jeunes et son financement en RDC

Lois/Instructions/Mesures/ Dispositions Objectifs Impact sur la Micro-Finance des jeunes

1. La loi n°003/2002 du 02 février 2002

Assurer la protection des IMF en organisant

le contrôle ;

Assurer l’habilitation des

établissements de crédit

Pas des points relatifs à la promotion de la micro-finance des

jeunes. Pas d’intérêt manifeste aux épargnants

2. L’instruction n° 1 (mise à jour) aux

institutions de Micro-Finance relative à

l’activité et au contrôle des institutions

de Micro-Finance.

Introduire une nouvelle catégorisation des

institutions de Micro-Finance ;

Assainir le secteur de Micro-Finance en

renforçant les conditions de constitution.

Cette instruction a permis l’apparition d’autres IMF (étrangères) et

l’obligation de performance des IMF locales. Avec l’avènement

d’autres IMF. Rien n’a été épinglé de manière explicite sur la

volonté de s’occuper de l’auto emploi des jeunes par le

financement de leurs projets

3. Les conditions d’agrément d’une

institution de Micro-Finance de type

entreprise de micro-crédit

Rigueur dans les conditions d’agrément des IMF

selon qu’elles vont colleter l’épargne publique ou

non.

Ces conditions d’agrément devraient exigées à ces institutions, dès

leur constitution, de prévoir déjà une politique de crédit aux jeunes

entrepreneurs

4. Les conditions d’agrément d’une société

de Micro-Finance

Rigueur dans les conditions d’agrément des IMF

selon qu’elles vont colleter l’épargne publique ou

non.

Ces conditions d’agrément devraient exigées à ces institutions, dès

leur constitution, de prévoir déjà une politique de crédit aux jeunes

entrepreneurs

Page 46: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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3.2.2. Forces et Faiblesses du système de la micro-finance en RDC

Il convient de compléter ce tableau synoptique par une analyse détaillée des forces et faiblesses

constatées dans la pratique de la micro-finance en RDC, de manière à déceler les possibilités de

promotion de l’entrepreneuriat des jeunes par un accès facile aux micro-crédits.

Ceci revient à examiner particulièrement :

- Les activités préfinancées par les IMFs

- Les conditions d’obtention de crédit des IMFs ;

- Les taux d’intérêt de l’épargne et du crédit ;

- Les garanties exigées pour l’octroi du crédit.

- La diversification du portefeuille (produits financiers).

Page 47: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Tableau n° 10: Analyse des forces et faiblesses du système de micro-finance des jeunes en RDC

Eléments d’analyse Pratique Analyse globale par rapport à la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes

Forces Faiblesses Observations

Activités

pré financées

Les activités pour lesquelles, les IMF octroi les crédits

sont diversifiées et touchent plusieurs secteurs :

l’agriculture, l’artisanat, petit commerce, transformation

des produits alimentaires, les services, le maraîchage

+

Mais en pratique la

jeunesse congolaise

n’est enclin à

effectuer ces genres

d’activités. Il y a

donc un travail à

faire au niveau

culturel

Ces différents domaines d’intervention sont justement

accessibles aux jeunes. Il est donc indispensable de

valoriser ces secteurs d’activités, ne fût-ce que par des

séances d’informations organisées autour des jeunes, dans

tout le niveau d’enseignement : primaire, secondaire,

universitaire, professionnel,…

Conditions d’octroi

de crédit

Parmi les conditions pour obtenir un crédit dans les IMF

congolaises (voir encadré n° 06), il y a notamment :

- Etre majeur

- Avoir une activité génératrice des revenus ou

avoir l’intention d’en créer ou encore avoir un

emploi rémunérateur

+

Mais malgré cela

les IMF

congolaises

préfèrent accorder

du crédit à la

catégorie d’âge

avancé (voir

encadré n° 07)

Les conditions d’octroi de crédit est une force que pourrait

exploiter les IMF pour appuyer l’entrepreneuriat des jeunes

Nous avions considéré l’âge de la majorité comme l’entrée

à la jeunesse et donc susceptible de responsabiliser et

protéger le jeune dans toutes les transactions juridico-

commerciales que nécessiteraient la création d’une

entreprise. Mais malgré cela les IMF congolaises préfèrent

accorder plus de crédit à la catégorie d’âge avancé (voir

encadré n° 05)

Taux d’intérêt de

l’épargne et du crédit

Généralement, les IMF rémunèrent l’épargne en même

temps qu’elles fixent

des intérêts mensuels sur les crédits qu’elles accordent.

Le taux de rémunération de l’épargne est faible par

rapport au taux d’intérêts appliqués au crédit. Et le tout,

pour un délai de remboursement très court.

-

C’est une faiblesse du système de crédit des IMF dans la

promotion des entrepreneurs jeunes qui ne sauraient

mobiliser, pour un début d’activités, autant des ressources

pour payer le service de la dette.

Garanties exigées

Les garanties au financement de crédit sont constituées

de :

- caution solidaire d’un groupe de 3 à 4

personnes

- caution financière de 20% du montant sollicité

+

L’octroi des crédits aux jeunes entrepreneurs peut être

cautionné par les membres de la famille ou des ment ou des

mentors. Cette caution constitue donc une garantie

susceptible de favoriser la promotion même de

l’entrepreneuriat des jeunes dès lors que les micro-crédits

accordés sont assurés à être remboursé par des personnes

digne de foi et de bonne volonté

Diversification

du portefeuille

La plupart des IMFs congolaises ont un portefeuille

d’activités diversifié. A part les opérations de collecte de

l’épargne et de l’octroi des micro-crédits, elles effectuent

d’autres opérations et services tel le crédit-bail, la

location de coffre-fort, la formation et

l’accompagnement

+

Une telle diversification rassure et conforte les IMFs dans

leur rôle de promouvoir l’entrepreneuriat. La formation et

l’accompagnement assuré aux jeunes entrepreneurs

permettent de faire prendre confiance à ces jeunes par

rapport aux étapes de création, de gestion et de pérennité

de leurs activités.

Page 48: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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En relevant les forces et faiblesses du système de micro-financement, d’autres aspects, non de

moindre, touchant à l’environnement global des IMF en RDC apparaissent et portent sur les

contraintes et les atouts.

Tableau n° 11 Classification des clients de la micro-finance selon l’âge

Cas de l’ascension Micro-Finance (ASMIF)

Classe d’âge Fréquence Pourcentage % cumulé

Moins de 25 ans

25-30

31 – 35

36 – 40

41 – 45

46 – 50

51 – 55

56 - plus

0

1

2

4

5

9

7

2

0

3,33

6,66

13,33

16,66

30,00

23,33

6,66

0

3,33

9,99

23,32

39,98

69,98

93,31

100

Total 30 100

Source : élaboré sur base des éléments d’enquête

3.2.3. Contraintes et atouts de la micro-finance en RDC

Par « contraintes » nous désignons tout ce qui freine l’extension qualitative et/ou quantitative

des IMF dans la prise en charge des aspects de la promotion de l’entrepreneuriat et de la micro-

finance des jeunes. Tandis que par « Atouts », nous comprenons toutes les possibilités ou les

moyens offerts par l’environnement socio-économico-politique pour conforter davantage les

Encadré n° 05: Conditions d’obtention de crédit auprès de la Mutuelle d’Epargne et de Crédit

BOSANGANI (MEC) - Etre résident ;

- Etre connu par les membres du comité local ;

- Avoir une carte d’identité valable ou une attestation de perte des pièces ;

- Etre majeur ;

- Etre en règle avec la MEC, avoir versé le droit d’adhésion et la part sociale

- Avoir l’ancienneté d’au moins 30 jours depuis l’adhésion

- Avoir une activité génératrice des revenus ou avoir l’intention d’en créer ou avoir un emploi

- Démontrer que l’activité est rentable ;

- Ne pas avoir d’anciennes dettes envers l’institution

- Compléter la fiche d’analyse du projet;

- Compléter la fiche demande de crédit ;

- Avoir l’approbation des membres du groupe solidaire

- Verser les frais de dossiers (1% du montant sollicité)

La majorité de clients

bénéficiaires des crédits

de l’ASMIF se situe dans

les tranches d’âge de 46

– 50 et 51 – 55 c’est-à-

dire entre 30 et 23%.

L’enquête faite a révélé

que plusieurs clients

(adultes, plus de 41 ans)

ont eu accès aux crédits

parce qu’ils sont sans

emploi.

Page 49: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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IMF dans la lutte contre la pauvreté des populations vulnérables, en leur apportant un appui

financier dans la mise en œuvre d’activités productives des valeurs et des revenus.

Le tableau n° 11 reprend quelques contraintes et atouts de la micro-finance en RDC et leur

incidence sur la problématique de l’emploi des jeunes.

Page 50: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Tableau n° 12 : Analyse des contraintes et atouts de la micro-finance des Jeunes en RDC.

Eléments d’analyse Facteurs Incidence

1. CONTRAINTES

1. Politiques

- Instabilité politique et absence d’un climat de paix, particulièrement, dans

l’Est de la RDC

- Insuffisance des lois sur la micro-finance

- Absence des lois sur l’octroi des micro-crédits aux jeunes (catégorie de la

population marginalisé au même titre que les femmes)

La spirale de crise et de conflits politiques armés porte un coup sévère à la

stabilité intérieure et extérieure et crée un dysfonctionnement de l’appareil

étatique, le recul de la croissance économique et une aggravation des

conditions sociales des populations. Cette situation ne favorise guère le

développement de la micro-finance et de l’entrepreneuriat des jeunes. De

même, l’absence d’une loi nationale sur la micro-finance constitue aussi une

contrainte pour la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes

Il est observé curieusement un développement important des IMFs très

performantes et un engouement à l’entrepreneuriat à l’Est de la RDC.

2. Economiques

- Absence d’une couverture nationale des Banques (Banques commerciales,

Banque de développement, Banque d’investissement, Banque centrale…

- Les conditions de refinancement sont difficiles pour les IMF nationales

qui tentent de s’implanter un peu partout alors que les IMF internationales

très performantes (remplissant les conditions pour le refinancement) se

concentrent essentiellement dans la capitale fuyant l’insécurité.)

- Le fond d’appui disponible au PASMIF est essentiellement étranger

La couverture des Banques étant extrêmement réduite, les structures

intermédiaires informelles ou semi–formelles (IMF), sans capacité

d’intermédiation, n’ont pas accès à des mécanismes d’épargnes pour leurs

clients, ce qui limite leur capacité d’expansion.

Les Difficultés d’accès aux sources de refinancement local et international

(BCC et PASMIF) par les IMF œuvrant à la base.

Difficulté pour l’Etat congolais de règlementer le secteur.

Le refus des partenaires financiers d’associer l’Etat congolais comme

partenaire dans la gestion de ce fond laisse entrevoir beaucoup de non-dits.

3. Sociales

- Accumulation des mauvaises expériences comme « Bindo, Madova »

- Absence de l’éthique des affaires

L’accumulation de ces mauvaises expériences a discréditée le système

bancaire et financier congolais en renforçant sa désintermédiation et en

créant de l’illusion chez les jeunes sur le fonctionnement d’un système

financier crédible. Plusieurs jeunes se sont rués sur des gains (intérêts)

illicites, car dépassant de deux ou trois fois la mise initiale et cela pour un

temps record de 7 jours maximum.

L’absence d’éthique congolaise dans les affaires gène la promotion des

affaires en RDC, au point de décourager les jeunes dans les initiatives de

création et de gestion d’activités productives.

1. Politiques

Le cadre légal et réglementaire sur la micro-finance en RDC, l’avènement

des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et la constitution

du Document de la Stratégie de croissance et de Réduction de la Pauvreté

(DSRP) en son chapitre 3, point B3 sur l’amélioration de l’intermédiation

financière et la promotion de la micro-finance, la stratégie nationale de la

Page 51: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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2. ATOUTS

- Cadre légal et Réglementaire actuel

- OMD

- DSRP

- Stratégie Nationale de la Micro-Finance

micro-finance, constituent un atout pour le développement et la promotion de

la micro-finance en RDC parce que depuis plusieurs années, les IMFs ont

opéré sans un cadre légal et réglementaire et sans une canalisation, sans une

volonté politique nationale et internationale à ce sujet.

Assister les populations vulnérables dans la lutte contre la pauvreté, est un

des objectifs de la micro-finance. L’Etat devrait donc saisir de ces

opportunités pour poser la problématique de l’accès des jeunes aux différents

systèmes de financement.

Les jeunes, comme les femmes constituent, la tranche la plus importante en

termes de volume de la population et la plus vulnérable en RDC, ils devraient

donc bénéficier du même traitement.

2. Economiques

- Nouveaux investissements

- Programmes économiques du Gouvernement,

- Programmes sectoriels

- Libéralisme économique déclaré

L’environnement de la reconstruction, de relance et de réhabilitation des

affaires en RDC détermine les opportunités à saisir pour se lancer dans la

création les emplois des jeunes. L’afflux des investissements nationaux et

étrangers dans un pays permet la création d’emplois et des revenus et relève

le niveau de vie de la population. Tout comme le Programme Economique du

Gouvernement ainsi que les différents programmes sectoriels initiés dans le

but d’accélérer la croissance économique et de réduire la pauvreté au sein de

la population sont des opportunités à capitaliser et permettant en contrepartie

d’initier des stratégies opérationnelles pour les micro-crédits en soutien, bien

entendu, à l’entrepreneuriat des jeunes.

3. Sociaux

- Majorité de la population pauvre

- Forte demande des liquidités

- Approche genre

- Majorité des jeunes

- Proximité des liens sociaux

La RDC a l’avantage de posséder une grande population des jeunes Cela est

un indice d’espoir pour son développement. Mais il faudrait, par contre,

mieux capitaliser et canaliser cette énergie vers une croissance économique

effective. Il y a donc possibilité d’organiser un entrepreneuriat des jeunes

comme soutien à la réalisation d’un développement intégré.

Page 52: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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CHAPITRE IV :

STRATEGIES OPERATIONNELLES FACILITANT LA CREATION ET LE

FINANCEMENT DES MICRO-ENTREPRISES DES JEUNES

Ce dernier chapitre de l’étude porte sur les stratégies opérationnelles facilitant la création des

micro-entreprises des jeunes et leur financement. Il comprend trois sections. La première

aborde les axes d’appuis nécessaires à une bonne politique de création et de financement des

micros-entreprises des jeunes, la deuxième propose la matrice des actions stratégiques

opérationnelles et les recommandations pour une meilleure politique d’auto-emploi et de

financement des activités productives par les jeunes et la troisième circonscrit les mécanismes

de mise en œuvre et de suivi-évaluation.

4.1. Axes d’appuis à la politique nationale de l’entrepreneuriat et de la micro-finance

des jeunes en RDC

Pour développer les conditions facilitant la création et le financement des micro-entreprises

chez les jeunes, il y a lieu d’instituer une politique ou mieux une stratégie nationale sur l’auto-

emploi des jeunes (l’entrepreneuriat des jeunes), proposée sous la forme d’un programme

national qui mettra en évidence, non seulement, les conditions et facilités administratives,

juridiques, fiscales et autres que les jeunes pourront mobiliser pour la mise en œuvre de leurs

micro-entreprises, mais également des stratégies d’accès direct de ces entrepreneurs aux micro-

crédits. Pour y parvenir, cette politique ou stratégie nationale devra s’appesantir sur quelques

axes d’appuis complémentaires, à savoir :

4.1.1. Nécessité d’un cadre réglementaire et institutionnel incitatif à

l’entrepreneuriat des jeunes

Nous l’avions signifié au chapitre 2 de cette étude, il n’existe pas de document de politique ou

de stratégie nationale relative à l’entrepreneuriat des jeunes. De même que pour

l’entrepreneuriat en général, il n’existe, non seulement, aucun texte de loi, ni des dispositions

juridiques et réglementaires en la matière, mais que les différents programmes initiés dans le

but de promouvoir la création d’emplois décents pour jeunes (CERPUDEC, PROCER…) ne

présentent pas des politiques structurées ou des stratégies opérationnelles de prise en charge

des jeunes par la création de leurs propres entreprises. Le concept de l’entrepreneuriat des

jeunes est confiné dans ces programmes et reste souvent des slogans sans contenu réel.

L’élaboration de la politique ou de la stratégie nationale sur l’entrepreneuriat des jeunes,

nécessite une approche participative et concertée de manière à :

Page 53: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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- Impliquer les jeunes tant universitaires que non universitaires et marginalisés (jeunes

désœuvrés) dans l’élaboration d’un cadre légal et/ou réglementaire en la matière. En

claire, il s’agit de constituer des ateliers regroupant ces jeunes (urbain, péri-urbain et

rural) de façon à recueillir auprès d’eux leurs considérations sur la problématique

soulevée et ce qu’ils pensent être des pistes des solutions possibles à leurs problèmes ;

- Impliquer les Ministères, Institutions nationales et Agences multinationales concernées

par les problèmes de la jeunesse, de sa formation, de son éducation et son travail

(emploi) autour de la mise en œuvre d’une réglementation ad hoc en matière de

l’entrepreneuriat des jeunes ;

- Initier des plans d’actions sectoriels basés sur la politique et/ou la stratégie nationale en

matière d’entrepreneuriat des jeunes et de mobilisation des dispositifs d’appuis au

financement d’emplois des jeunes ;

- Faire la promotion de la stratégie nationale initiée et la vulgariser dans les milieux des

premiers concernés (encadré n°06) : les Jeunes universitaires, non universitaires,

désœuvrés, soldats démobilisés, jeunes urbains, jeunes péri-urbains, jeunes ruraux….

Encadré n°06 : Politique de réinsertion des personnes affectées par la guerre (démobilisées,

déplacées, rapatriés, enfants soldats, enfant de la rue) dans le système économique

La meilleure approche de réinsertion est une approche globale centrée sur l’emploi et ayant comme

composantes principales : des programmes de promotion de l’emploi indépendant ou rémunérés, le

développement de petites et de micro entreprises ; de construction et de réhabilitation des

infrastructures à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) ; d’activités génératrices des revenus

(AGR), et une formation professionnelle visant a identifier les possibilités d’emploi.

Dans la plupart des cas les démobilisés devraient opter pour la création d’emploi par eux-mêmes. Pour

mieux les aider dans ce sens, l’orientation professionnelle pour le choix des domaines de formation et

d’activités doit être précédée par une analyse approfondie du marché local et des filières d’emplois

dans les milieux de réinsertion, afin de ne leur offrir que les opportunités réalistes de leur milieu de

réinsertion.

Conformément à la stratégie nationale de réinsertion (SNR), le secteur agricole (agriculture, élevage,

pêche et activités connexes) devrait absorber la plus grande partie des démobilisés. Les emplois

indépendants dans des activités non agricoles du secteur rural, urbain et non structuré constituent une

alternative plausible aux activités du secteur agricole. Cela peut conduire à la création d’une petite

entreprise, d’un commerce, ou d’une coopérative. Dans ce cas, une formation à la gestion, à

l’éducation coopérative, un développement des qualifications nécessaires, des services conseil et de

soutien technique pourraient s’avérer indispensables. Il est évident que l’apport du programme de

création d’emplois décents à travers l’entrepreneuriat coopératif avec le PNDR se trouve focalisé dans

la piste de la réinsertion économique.

Source : Programme CERPUDEC-RDC

Page 54: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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Cependant, s’agissant de la réglementation, il y a lieu de noter que plus les démarches

administratives sont accessibles, faciles, simples et rapides, plus on a la chance de voir aboutir

la création et le développement des micro-entreprises des jeunes. Il est également intéressant de

réduire le coût de la conformité à la réglementation publique. L'État peut par exemple mettre en

place des centres de services à « guichet unique » où peuvent s'adresser les jeunes créateurs

pour obtenir de l'aide ou l’accompagnement à la création. Les aider à remplir les formalités

d’usages à la création d’entreprises, notamment, en utilisant les nouvelles techniques de

l’information (formulaires électroniques...)

4.1.2. Nécessité d’un cadre réglementaire et institutionnel incitatif à la micro-finance

des jeunes

Comme rappelé plus haut, la micro-finance s’appuie sur un texte juridique portant instruction

n°1 mise à jour du 18 décembre 2005 aux IMFs. Cette instruction n’incite pas les IMFs à la

promotion de la micro-finance des jeunes. De même, les dispositions portant sur les conditions

d’agrément des IMFs auprès de la Banque Centrale du Congo (BCC) n’ont pas prévues des

conditions incitatives à la promotion de la micro-finance des jeunes

La stratégie nationale de la micro-finance initiée en avril 2008 à la suite du Forum National sur

la micro-finance en RDC n’a pas encore fait l’objet d’une loi nationale instituant sur la micro-

finance. Il y a donc nécessité :

- De disposer des moyens pour la mise en œuvre de la stratégie nationale ;

- De prendre en compte le volet « jeunes » dans la réglementation à venir ;

- De par sa nouvelle approche d’inclusivité, de déployer l’activité de la micro-finance sur

toute l’étendue de la RDC ;

- D’accélérer la réforme du régime fiscal, en l’adaptant à la problématique d’auto-emploi

des jeunes ;

- D’initier des produits ou dispositifs financiers spécifiques pour les jeunes

entrepreneurs ;

- De revoir les conditions d’accès au Fonds de Garanti par les IMF, au Programme

d’Appui au Système de Micro-Finance (PASMIF) ;

- D’améliorer le climat des affaires

- D’initier une loi sur la création/reprise d’entreprises en RDC

Page 55: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 55 Toute reproduction interdite

4.1.3. Nécessité d’atteler la formation à l’emploi des jeunes

Les innombrables faiblesses dans le management et le fonctionnellement du système éducatif

congolais sont à la base de l’adéquation entre la formation et l’emploi des jeunes. Cette

adéquation résulte, bien attendu, de l’environnement de crise multiforme que connaît la RDC

depuis plus de deux décennies et dans lequel évolue le système éducatif congolais en général et

ceux de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP) et de l’Enseignement

Supérieur et Universitaire (ESU) en particulier. Réfléchissant sur le défi de la qualité de

l’éducation scolaire en RDC, Max KUPELESA affirme que « une mauvaise école est le virus le

plus dommageable dans un contexte de sous-développement chronique. Les moyens utilisés

contre le Sida doivent être quadruplés pour réédifier l’école efficace en RDC »

En effet, il est reconnu que plusieurs partenaires interviennent directement dans le

fonctionnement, l’organisation et le financement du système éducatif congolais. On peut

retrouver d’une part les parents, l’Etat, les Entreprises, les ONG et les partenaires bilatéraux et

multilatéraux qui forment à des degrés divers le premier niveau du pyramide du système

éducatif congolais, en organisant et en pourvoyant les moyens nécessaires à la production des

connaissances et, d’autre part, les étudiants, les enseignants et les établissements qui forment

le second niveau du pyramide, en produisant de la connaissance. Cependant, tout en sachant

que l’accès au système éducatif congolais est payant à tous les niveaux, la scolarisation des

jeunes est fonction de la capacité de leurs familles (parents) de payer les frais d’études. L’Etat

et les autres partenaires se sont désengagés faute des moyens. Or, nous reconnaissons que c’est

les parents (la famille) qui constituent le groupe le plus vulnérable de la population, car ils sont

les principales victimes de la pauvreté de masse qui ronge plus de la moitié de la population

congolaise. Si, on demandait à l’étudiant – jeune (sans ressources) de payer sa propre

formation, il va de soi qu’il n’y arrivera pas et cherchera une formation « à la qui va vite » non

socialisante et sans intérêt professionnel.

La RDC, qui a grandement besoin d’entrepreneurs pour créer et développer des entreprises et,

donc, créer des emplois, a tout intérêt que son système éducatif joue un grand rôle dans l’éveil

des élèves et des étudiants à l’entrepreneuriat et dans la préparation des futurs entrepreneurs. Il

y a donc nécessité d’atteler la formation que les jeunes reçoivent à l’emploi futur qu’ils

exerceront (Tableau 10). Il s’agira en conséquence:

- De professionnaliser les programmes de formation à partir du secondaire ;

- D’instaurer de manière formelle la collaboration entre le système d’enseignement et le

monde du travail ;

Page 56: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 56 Toute reproduction interdite

- D’initier les étudiants – jeunes aux mécanismes de création, de gestion d’entreprises et

de montage des projets productifs ;

- De vulgariser au travers du système éducatif les dispositifs de micro-crédits disponibles

dans le cadre de l’entrepreneuriat des jeunes.

- De diversifier les objectifs du programme d’enseignement de manière à permettre un

développement d’activités axées sur l’entrepreneuriat des jeunes

- D’initier dans le système d’éducation universitaire national des enseignements sur la

portée d’une approche de programme d’incubation d’entreprises qui est un système

novateur conçu pour aider les entrepreneurs à développer des entreprises, qu'elles soient

jeunes ou à l'étape de la création. Un tel programme cherche à créer des liens entre le

talent, la technologie, le capital et le savoir-faire afin d'encourager l'entrepreneuriat, et

accélérer à la fois le développement des nouvelles entreprises et la commercialisation

des produits.

Tableau 13 : Difficultés rencontrées dans le recrutement des Agents de niveau supérieur et universitaire

Difficulté dans le recrutement Entreprises Institutions Total

Privées Publiques Nombre %

Aucune difficulté. Compétence de

l’Administration Centrale et du Ministère

de la Fonction publique

10

(28,57%

6

(15,79%)

21

30,00%)

37 25,87%

Faible niveau des rémunérations payées

aux agents

0

(0,00%)

4

(10,53%)

18

(25,71%)

22 15,38%

Inadéquation entre la formation théorique

et la formation pratique entre la

formation à l’ESU et l’emploi

15

(42,86%)

7

(18,42%)

11

(15,71%)

33 23,08%

Recrutement des agents sur base des

critères subjectifs (recommandations

interventions

3

(8,57%)

13

(34,21%)

13

(18,57)

29 20,28%

Autres difficultés 7

(20,00)

8

(21,05%)

70

(10,00%)

22 15,38%

Total 35 38 70 143 100,00%

Le recrutement des agents de niveau supérieur et universitaire, d’après les données du tableau ci-dessous ; se

bute à trois types de difficultés mais qui se posent différemment d’une catégorie d’employeurs à une autre. Pour

les entreprises privées, la principale difficulté rencontrée dans le recrutement des diplômés de l’ESU, c’est

l’inadéquation entre la formation reçue à l’université, qui est généralement très théorique, et la réalité pratique en

milieu professionnel. Le recrutement sur base de critères subjectifs n’est pas beaucoup cité comme difficultés, et

surtout personne n’a soulevé la faiblesse du niveau des rémunérations comme obstacle dans le recrutement des

diplômés de l’ESU. Pour les entreprises publiques, les recommandations, les interventions, bref le recrutement

des agents sans profil et sans compétences requis, constituent la difficulté majeure dans le recrutement des

universitaires. Cette difficulté est soulevée dans 34,2% des réponses contre 18,4% pour le cas d’inadéquation

entre la formation et l’emploi. Enfin, pour les Institutions de l’Etat, comme on pouvait s’y attendre, la principale

difficulté de recruter les universitaires c’est la faiblesse des rémunérations payées aux Fonctionnaires et Agents

de l’Etat.

Page 57: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 57 Toute reproduction interdite

L’école étant ainsi le lieu par excellence pour cultiver l’esprit d’entreprise chez les jeunes, il est

ainsi devenu impérieux de coupler la formation générale à une formation spécifique sur

l’entrepreneuriat (encadré n°07) de manière à susciter chez les jeunes étudiants, futurs jeunes

entrepreneurs, l’esprit entrepreneurial et la dimension de prise de risque inhérente à tout esprit

de création des micro-entreprises

4.1.4. Nécessité de définir des secteurs ou des filières à forts potentiels de création

d’activités durables et générateurs des revenus pour jeunes

Un programme de promotion d’emplois des jeunes par l’entrepreneuriat devra s’appuyer sur

l’existence des secteurs ou des filières porteurs des revenus pour les jeunes. En effet, selon

qu’ils viennent d’un milieu à un autre (urbain, péri - urbain, rural) ou de certaines conditions

sociales (jeunes de la rue, jeunes universitaires, non universitaires…), l’accès à un emploi,

Encadré n° 07 : Regard sur l’enseignement de l’entrepreneuriat en RDC

L’enseignement de l’entrepreneuriat est quasi nul dans les écoles et les universités congolaises. Ceci

explique, sans doute, le fait que la culture de la création d’entreprise passe par la famille, et beaucoup

d’entrepreneurs congolais actuels n’ont fait acquérir les entreprises nationalisées. La culture de la création

d’entreprise ne passe pas encore par le système éducatif. On comprend mieux pourquoi la création

d’entreprise par des étudiants ou des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et universitaire

représente un phénomène plus marginal dans la société congolaise.

Il conviendrait de réaliser une bonne étude identifiant les meilleures pratiques en matière d’enseignement

de l’entrepreneuriat afin de les diffuser plus largement dans les écoles les instituts supérieurs et les

universités de la RDC pour éviter d’aller chaque jour chercher des investisseurs à l’étranger. Et comme

notre économie n’est pas fameuse, les vrais et les bons entrepreneurs ne mordent jamais, et nous nous

retrouvons avec les plus mauvais profiteurs de l’Asie qui en sont encore au stade de l’exploitation des

Noirs. Ce n’est pas non avec une économie rudimentaire et informelle qu’on peut développer un pays

L’entrepreneuriat constitue une compétence de base qui doit être acquise à travers l’apprentissage tout au

long de la vie. Il convient donc de promouvoir l’enseignement de l’entrepreneuriat dans tous les niveaux

d’études, de l’école primaire à l’université afin de développer les qualités personnelles et de former à la

création et à la gestion de l’entreprise

Source : Max KUPELESA

Cette difficulté est citée dans 25,7% des réponses. La dernière difficulté, c’est le recrutement sur base des

critères subjectifs, cité dans 18,6% des réponses. En troisième lieu, vient l’inadéquation entre la formation et

l’emploi dans 15,7% des réponses. Dans l’ensemble, la première difficulté rencontrée par les employeurs en

recrutant les universitaires c’est l’inadéquation entre la formation donnée par les établissements supérieurs et

universitaires et l’emploi (23%) ; vient en deuxième position, le recours aux critères subjectifs (20,3%) et enfin

les mauvaises conditions salariales (15,4%). Il faut toutefois faire remarquer qu’un grand nombre d’employeurs,

10 sur 35 pour les entreprises privées, 6 sur 38 pour les entreprises publiques et 21 sur 70 pour les institutions

publiques n’ont signalé aucune difficulté dans le recrutement des cadres universitaires.

Source : Rapport d’étude Adéquation formation -Emploi en RDC

Page 58: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 58 Toute reproduction interdite

pourtant décent, peut être conditionné par certains facteurs liés soit à l’environnement dans

lequel vivent ces jeunes, soit à certaines conditions sociales auxquelles ils sont habitués. Un

jeune du milieu rural peut bien évoluer en agriculture, mais celui du milieu urbain aura du mal

à créer une micro-entreprise dans ce domaine. Il y a, donc, lieu de cibler des activités porteuses

vers lesquelles, les jeunes peuvent être orientés en tenant compte de ces différents facteurs. Ces

activités doivent être, non seulement, génératrices de revenus, mais aussi susceptibles de

promouvoir à la fois l’individu–jeune et de contribuer d’une façon ou d’une autre au

développement du milieu dans lequel vit ce jeune entrepreneur.

Les activités porteuses peuvent concernées les filières ou secteurs suivants pour lesquels des

études appropriées doivent être faites pour dégager notamment la part en volume susceptible

d’être consacré aux activités des jeunes et leur contribution réelle au Produit Intérieur Brut du

secteur. A titre indicatif ces filières ou secteurs peuvent être :

Tableau 14 : Quelques filières ou secteurs productives N° Filières ou secteurs

1. L’agriculture et Bois

2. L’élevage

3. Environnement

4. Bâtiments et travaux publics

5. Mines

6. Pêche

7. Artisanat

4.1.5. Nécessité de renforcer les capacités entrepreneuriales, managériales et

techniques des IMF existantes et des structures d’accompagnements des micro-

entreprises

La performance d’une organisation est fonction de la qualité de ses ressources humaines et

matérielles, Pour permettre aux IMF et aux structures d’accompagnements des micro-

entreprises d’atteindre leurs objectifs, les personnels des IMF et des structures intéressées par

l’accompagnement des jeunes doivent être formés et informés pour être performante.

Ce volet consistera à créer au niveau méso-économique (OPEC, SEPI, PASMIF, RIFIDEC)

deux observatoires : Observatoire de l’Entrepreneuriat des jeunes et Observatoire de la Micro-

finance des jeunes. Ces deux observatoires serviront des cellules de suivi-évaluation et se

comporteront comme des centres de services, d’informations structurantes et de formation pour

les IMF et les micro-entrepreneurs jeunes.

Page 59: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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4.2. Matrices des actions stratégiques opérationnelles pour une meilleure politique de

création et de financement des micro-entreprises des jeunes

La matrice ci-dessous présente les actions stratégiques opérationnelles en rapport avec les

objectifs principaux et spécifiques que poursuivent l’entrepreneuriat et la micro-finance des

Jeunes.

Chaque matrice présente d’abord, dans une première colonne, les objectifs globaux et

spécifiques que poursuivent chacun des deux domaines précités. Au regard de ces objectifs sont

présentés des actions prioritaires et stratégiques appropriées pour les deux domaines. En face

de de ces actions prioritaires et stratégiques sont exposés les résultats attendus et les

recommandations appropriées. .

Page 60: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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4.2.1. Matrice des Actions stratégiques opérationnelles et Recommandations pour une meilleure politique de création des micro-

entreprises des Jeunes en RDC

Tableau 15 Matrice des actions stratégiques et recommandations/Entrepreneuriat

ENTREPRENEURIAT DES JEUNES

Objectifs Actions Stratégiques Résultats attendus Recommandations

Objectifs

Globaux

- Promouvoir l’emploi des

jeunes

- Mettre en œuvre la stratégie nationale

en matière de politique d’emploi des

jeunes qui prenne en compte la

problématique de chômage des

jeunes

- La stratégie nationale est rédigée et le

problème de chômage des jeunes est

mis en exergue

- Associer les jeunes à l’élaboration de la

stratégie ou de la politique nationale en

matière d’auto-emploi des jeunes

- Création d’entreprises des

jeunes

- Elaborer un référentiel de création

d’entreprises des jeunes

- Le référentiel de création d’entreprise

des jeunes est crée

- Rédiger les termes de référence du manuel

- Valider ce manuel en atelier des jeunes

- Faire la promotion de ce référentiel à tous

les niveaux d’encadrement des jeunes ;

- Auto-prise en charge des jeunes

par eux-mêmes - Sensibiliser les jeunes aux avantages

d’initiatives privées - Les jeunes sont sensibilisés aux

avantages d’initiatives personnelles - Elaborer des dépliants qui reprennent ces

avantages, mais aussi les problèmes

auxquels il faut faire face dans la gestion

d’une entreprise personnelle dont le risque,

l’incertitude….

Objectifs

Spécifiques

- Création d’activités

Génératrices des revenus

- Proposer des secteurs d’activités

porteuses des revenus pour jeunes

entrepreneurs

- Mise en œuvre d’un guide d’activités

porteuses des revenus pour jeunes

entrepreneurs

- Sélectionner les activités rentables pour les

jeunes

- Création d’emplois autonomes

- Apprendre aux jeunes la gestion

autonome d’une activité personnelle

- Les jeunes sont initiés aux pratiques de

la gestion d’activités autonomes

- Elaborer des guides qui tiennent compte

des milieux de provenance des jeunes dans

la mesure où chaque milieu possède ses

particularités culturelles et que les activités

de production peuvent ne pas être porteuses

de revenus de la même manière dans tous

les milieux.

- Mise en place des centres de

services pour jeunes

entrepreneurs

- Mettre en place un guichet unique où

peuvent s’adresser les jeunes

créateurs pour monter leurs projets

d’entreprises

- Réduction des coûts de la conformité à

la réglementation

- Création d’un environnement favorable

à tous les créateurs d’entreprises

indépendamment de la nature de leur

entreprise

- Diffuser largement la création de ce

guichet unique

- Adapter le programme d’enseignement à

tous les niveaux en fonction de l’impératif

de création d’emplois autonomes

- Instaurer une mesure contraignante

obligeant tous les créateurs d’entreprises de

passer par les centres de service

Page 61: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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4.2.2. Matrice des Actions Stratégiques Opérationnelles et Recommandations pour une meilleure politique de financement des

Micro- entreprises des jeunes en RDC

Tableau 16 : Matrice des actions stratégiques opérationnelles et Recommandations/Micro-finance

MICRO FINANCE DES JEUNES

Objectifs Actions stratégiques Résultats attendus Indicateurs

Objectifs

immédiats

- Elaborer une politique et une

législation nationale incitative

à la micro finance des jeunes

- Préparation et organisation des

ateliers provinciaux : organiser

l’atelier national et élaborer le

document de la politique nationale

- L’adoption de la stratégie nationale - Des structures de micro-finance

performantes octroient des crédits aux

jeunes créateurs d’emploi

- Les conditions d’agreement des IMFs et

COOPEC sont allégées

- Mettre sur pied des cadres

institutionnels

- Etablir les termes de référence pour

la mise en œuvre du cadre

institutionnel

- Préparer les textes de création du

cadre institutionnel

- Un cadre institutionnel adapté aux

exigences et aux besoins des jeunes est

opérationnel

- les centres d’informations provinciaux

existent

- Créer une direction au niveau

de PASMIF pour une cellule de

gestion de fond mixte et de

renforcement des capacités des

jeunes entrepreneurs

- Préparer les textes de création du

cadre institutionnel

- Adopter les textes par le

gouvernement

- Faire nommer le personnel ou cadres

institutionnels

- Elaborer les programmes sectoriels

- Etablir un budget opérationnel pour

la mise en œuvre de la stratégie

nationale pour la micro finance des

jeunes

- Mise en place d’un document unique

des conditions d’accès des jeunes aux

micro-crédits

- Elaborer une étude faisant ressortir

les mécanismes financiers et

comptables permettant d’évaluer le

coût de l’activité en référence au

nombre total de jeunes à appuyer par

an

- Elaborer les documents juridiques

pour règlementer le secteur et le

faire adopter au niveau du

- Le budget est établi et les moyens sont

accordés

- Le document unique des

conditionnalités est établi

- Un manuel de vulgarisation de la

politique nationale sur la micro finance

des jeunes est disponible

- Des programmes aux plans d’actions

sectoriels de promotion de la micro

finance des jeunes sont disponibles

- Des textes de lois incitatives à la micro

finance et à l’auto emploi des jeunes

sont adoptés

- Un rapport sur les filières porteuses est

disponible

- Les centres d’informations provinciaux

sur les filières porteuses existent

- Le fonds mixte est fonctionnel au sein de

PASMIF

Page 62: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 62 Toute reproduction interdite

Gouvernement

- Former le personnel à cette tache

- Organiser un séminaire en vue de

présenter les conclusions à toutes les

parties prenantes

- Identifier l’ensemble des

activités porteuses pour le

financement

- Mener les études sur les activités de

l’économie informelle

- Sélectionner les activités à forte

rentabilité pour les jeunes

- Consigner ces activités dans un

registre

- Multiplier et diffuser largement le

document

- Installer le centre d’informations et

de formation des jeunes sur les

filières porteuses dans chaque

province et sur la création d’emploi

- Concevoir les kits de vulgarisation

- Former le personnel des Ministères

concernés par la création d’emploi

dans les directions provinciales

- Equiper le personnel avec les kits

- Formuler, de manière participative,

la politique en incluant toutes les

parties prenantes (Etat, Associations

des jeunes, les partenaires au

développement etc.)

- Faire une large diffusion de ce

document

- Les promoteurs ont accès aux informations

sur les activités porteuses des valeurs

- Les centres d’informations provinciaux sur

les filières porteuses et les conditions

d’octroi des prêts sont connus

- Elaborer une politique qui

permet à 25.000 jeunes de créer

les emplois grâce aux micro-

crédits

- Identifier les 25.000 jeunes à appuyer

- Installer les dispositifs d’incubation

dans toutes les provinces

- Former les jeunes et les accompagner

dans la création d’entreprises

- Un document de politique de

financement de l’auto emploi des

jeunes est disponible

- 25.000 jeunes sont incubés ou encore

financés pour la création d’emploi

- Existence d’une politique sur la micro

finance

- L’effectif de jeunes entrepreneurs

bénéficiaires des micro-crédits existe

- Intégrer les enseignements et

les pratiques de la micro

finance t de l’entrepreneuriat

dans le programme scolaire et

universitaire en vue de

développer la culture de

- Sélectionner les matières pouvant

rentrer dans le programme

- Sélectionner les domaines porteurs

intéressant les jeunes

- Elaborer le programme d’intégration

- Un rapport sur le séminaire national

d’enseignements et des pratiques de la

micro finance et de l’entrepreneuriat

est disponible

- Un programme national sur la pratique

et l’enseignement de a micro-finance et

- La maitrise des secteurs porteurs par les

jeunes qui veulent entreprendre.

- Fort désir et forte demande pour ce qui

concerne la création d’emploi par les

jeunes grâces aux micro-crédits

Page 63: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 63 Toute reproduction interdite

l’épargne et l’entrepreneuriat

chez les jeunes - Planifier la formation des étudiants à

tous les niveaux

- Concevoir les manuels appropriés

- Vulgariser les manuels auprès des

utilisateurs

- Evaluer la formation sur le terrain

de l’entrepreneuriat est disponible.

- Le rapport de faisabilité existe

- Les documents de gestion adoptés et en

application

- Le fond est mobilisé

- Les fonctionnaires sont formés à la

tache

- Le système de crédit spécial aux jeunes

est fonctionnel

- Déclencher ou soutenir le

développement économique et

social en encourageant les

activités entrepreneuriales des

jeunes

- Adopter la stratégie nationale sur

micro-finance en tenant compte de

l’impératif de promotion de

l’entrepreneuriat des jeunes

- La stratégie se prononce clairement sur

l’entrepreneuriat des jeunes.

Page 64: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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4.3. Mécanisme de mise en œuvre et de suivi-évaluation

Face à des objectifs identifiées et des actions stratégiques et recommandations préconisées pour

chacune des problématiques sous études, il s’avère nécessaire de mettre en place des

mécanismes de mise en œuvre et de suivi – évaluation. En d’autres termes, il est indispensable

de mettre en place des dispositifs d’accompagnement pour consolider ces objectifs et ces

stratégies. Cette dernière section aborde ainsi deux points, portant respectivement sur les

mécanismes de mise en œuvre des actions stratégiques et recommandations (4.3.1) et les

mécanismes de suivi-évaluation (4.3.2)

4.3.1. Mécanismes de mise en œuvre des actions stratégiques et recommandations

préconisées

Trois mécanismes de mise en œuvre peuvent être préconisés, à savoir :

1. la constitution d’un comité d’animation de la stratégie de prise en charge des jeunes par

l’auto-emploi et le financement de leurs activités, comme volet de la stratégie nationale

de l’emploi des jeunes en RDC

2. le renforcement des capacités des structures d’appuis principales et/ou secondaires et

des cellules de suivi-évaluation

3. l’identification des partenaires potentiels à la mise en œuvre des actions et stratégies et

de la mobilisation des fonds nécessaires au financement de ces actions et stratégies

A. Constitution d’un comité d’animation de la stratégie

Ce comité d’animation aura pour rôle :

- la coordination des actions au niveau des structures d’appuis principales

(Ministère du travail et Prévoyance sociale, Ministère de la jeunesse, Ministère

de l’industrie, Petites et Moyennes Entreprises et Artisanat, Ministère de

l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, Ministère de

l’Enseignement supérieur et universitaire, Ministère de l’agriculture et

développement Rural, Ministère des affaires sociales…) et secondaires (ONEM,

COPEMECO, FEC, FENAPEC, OPEC, FPI, INS, ONG et Autres partenaires

multilatéraux) à la stratégie nationale à l’emploi des jeunes ;

- de veiller à la mise en œuvre, au suivi-évaluation, au niveau des cellules, des

actions prioritaires et des stratégies ad hoc initiées à cet effet pour favoriser

l’auto-emploi des jeunes (entrepreneuriat des jeunes) ;

Page 65: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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- de réorienter, au besoin, la mise en œuvre des stratégies et actions prioritaires

préconisées

B. Renforcement des capacités des structures d’appuis

Ce renforcement consiste notamment à la mise à niveau et à la dotation des moyens matériels

et financiers indispensables pour permettre une meilleure mise en œuvre des stratégies et

d’actions prioritaires préconisées. La mise à niveau évoquée peut requérir une formation

appropriée des ressources humaines en charge de l’animation des structures principales,

secondaires et des cellules de suivi-évaluation. Tandis que la dotation consiste à mettre à la

disposition de ces structures des outils nécessaires à l’exécution des actions et stratégies

arrêtées.

C. Identification des partenaires potentiels

Ce volet consiste à répertorier tous les intervenants internes et externes qui peuvent contribuer

au financement des actions prioritaires préconisées et au pilotage des stratégies initiées.

4.3.2. Mécanismes de suivi – évaluation

La mise en œuvre de la stratégie requiert aussi la mise en place d’un système de suivi régulier

et permanent pour chacun des axes d’appuis stratégiques et d’actions prioritaires retenus. Ceci

implique notamment :

- la collecte des informations et des données générées par le processus d’exécution de la

stratégie, de manière à étudier des facteurs qui déterminent ou empêchent les résultats

- le traitement des informations ou des données afin d’initier des décisions correctives qui

s’imposent ;

- la mise sur pied d’une centrale «d’informations structurantes» c’est-à-dire l’information

riche capable d’ouvrir des opportunités, de permettre l’évaluation de l’efficacité ou non

des mesures prises, des actions préconisées et des stratégies initiées susceptibles

d’apporter des corrections à opérer pour la réalisation des objectifs. Ce suivi se fera à

l’aide des indicateurs préalablement établis et approuvés.

Alors que le suivi est destiné à adapter l’action aux circonstances, l’évaluation sert davantage à

apprécier les objectifs fixés et la stratégie choisie. Aussi, l’évaluation de la politique et/ou de la

stratégie mise en place contribuera à l’amélioration de l’efficacité. Concrètement, elle

permettra :

Page 66: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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- la comparaison des résultats obtenus aux objectifs fixés

- l’interprétation des écarts constatés

- la proposition des mesures correctives.

4.3.3. Cadre institutionnel intégré de mise en œuvre et de suivi-évaluation de la

politique et/ou de la stratégie nationale entrepreneuriat/micro-finance des

jeunes

Nous proposons ci-dessous le schéma opératoire représentant le cadrage institutionnel unique

de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation de la stratégie nationale de l’entrepreneuriat et la

microfinance des jeunes en RDC

Fig.3 : Cadrage institutionnel de mise en œuvre et de suivi-évaluation de la politique ou de la stratégie

nationale entrepreneuriat/micro finance

Les structures d’appuis principales (Ministères) qui siègent au niveau national constituent des

organes délibérants nationaux au regard de la stratégie nationale initiée. Elles sont appuyées par

les structures secondaires (institutions publiques, secteur privé et Société civile).

Deux observatoires de l’entrepreneuriat et de la micro-finance des jeunes sont mis en place et

constituent des cadres de concertations entre les parties intéressées à la problématique de

l’emploi des jeunes et de son financement. Ils auront pour rôle de :

- faire vivre la réglementation et adapter les textes, les procédures et leur application

concrète à la réalité ;

- définir les conditions spécifiques de la mise en œuvre des lignes de crédit pour jeunes :

politique de crédit et d’épargne, implantation géographique, instruments de gestion et

de suivi et d’évaluation ;

- garantir le bon usage et la bonne fin des crédits distribués ainsi que la pérennisation des

IMFs et des micro-entreprises créées par les jeunes.

Structures d’appuis secondaires

Observatoire de

l’Entrepreneuriat des jeunes Observatoire de la Micro-

Finance des jeunes

Centrale d’informations

structurantes Organe Technique Organes Technique Centrale d’informations

structurantes

Structures d’Appuis Principales

Organes délibérants nationaux

Organes délibérants provinciaux

Cellule de suivi- Evaluation/Entrepreneuriat

Cellule de suivi

évaluation/Micro

finance

Page 67: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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CONCLUSION GENERALE

La problématique de l’entrepreneuriat et de la micro-finance des jeunes telle que abordée dans

cette étude appelle à une conclusion sommaire suivante :

1. la RDC ne dispose pas d’une loi sur l’entrepreneuriat et la micro finance en général et

sur l’entrepreneuriat et la micro finance des jeunes en particulier ;

2. la création d’entreprises en RDC est soumise à des procédures juridico-légales et

réglementaires qui sont une succession d’actes isolés;

3. Ces procédures ne se préoccupent pas des dispositifs d’incitation en faveur de l’emploi

des jeunes. Ce volet de « jeunes entrepreneurs » est tout simplement ignoré dans la

pratique légale et réglementaire des affaires au Congo ;

4. Bien que plusieurs politiques socio-économiques actuelles vantent et suscitent les

merveilles de l’entrepreneuriat, de l’auto-emploi et de la micro finance en général

comme une des solutions à la pauvreté de masse qui ronge la population congolaise,

mais elles ne proposent pas des programmes structurés sur la prise en charge des jeunes

par la création et le financement de leurs propres activités ;

5. Il y a lieu d’organiser ces secteurs par une réglementation appropriée qui mettent en

évidence l’intérêt pour l’Etat d’intégrer les jeunes dans le processus de développement

en favorisant la culture de l’esprit entrepreneurial et l’inclusivité de toutes les couches

de la population au micro-crédit. C’est ici où toute l’importance de l’approche

d’incubation d’entreprise devra être mise à contribution pour aider les jeunes à créer et

s’épanouir par leurs propres efforts, leur propres initiatives de créativité et

d’innovation ;

6. L’Ecole et la Famille ont ainsi un rôle important à jouer pour réussir une telle stratégie.

Elles doivent par conséquent œuvrées ensemble dans les orientations à imprimer pour le

recentrage des efforts que fournis l’Etat dans la reconstruction-réhabilitation et relance

de l’économie du pays ;

7. Des dispositifs d’accompagnement des micro-entreprises et des IMFs érigés en

observatoires de l’entrepreneuriat et de la micro finance des jeunes peuvent être initiés

pour le pilotage, le suivi et l’évaluation des actions opérationnelles mises en places.

Page 68: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

TMBP 68 Toute reproduction interdite

BIBLIOGRAPHIE

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séminaire scientifique, Kinshasa 1996 ;

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de financement, janvier 2002

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Insertion, Perspectives : Principaux résultats de la phase 2 de l’enquête 1-2-3, 2004-

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(DSCRP), Ministère du plan, Kinshasa, Juillet 2006

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pauvreté, Kinshasa 2000 ;

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Revenus en RDC, janvier 2002

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(CERPUDEC), décembre 2004

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16. Bulletins trimestriels de PASMIF N° 2 mars 2008

17. Document de la Stratégie Nationale de la Micro-Finance

18. FEDERATION DES ENTREPRISES DU CONGO (2007), « Etat des lieux de

l’économie congolaise : Problèmes et pistes des solutions pour la relance économique

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19. GLOBAL ENTREPRENEURSHIP MONITOR OU PROJET DE SUIVI GLOBAL DE

L’ENTREPRENEURIAT, Rapports 2006, 2007, 2008, 2009, 2010

20. CABINET DU GOUVERNEUR DE PROVINCE (2005), « Conférence Economique du

Bas-Congo, Assises sur la Stratégie de Réduction de la Pauvreté et le Partenariat avec le

Secteur Privé, Rapport Final

Page 70: Problèmatique de l'entrepreneuriat et de la Micro finance des jeunes en RDC

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ANNEXE : TERMES DE REFERENCE DE L’ETUDE

Termes de référence

1. Contexte et justification

1. L'ampleur et les conséquences du chômage et du sous-emploi des jeunes en RDC ne peuvent laisser indifférents,

étant donné la prépondérance des jeunes dans la population active. En effet, sur une population active évaluée à

27.390.000, les jeunes représentent 53%, soit 14.437.000 personnes. Bien que les statistiques fiables fassent défaut,

en partie du fait qu'un grand nombre des jeunes sont manifestement sous-employés et contraints de travailler dans

des conditions médiocres dans le secteur informel, on estime que le taux de chômage chez les jeunes d'Afrique

Subsaharienne est trois fois plus élevé que chez les adultes plus âgés.

2. C'est à juste titre que les Autorités Publiques de la République Démocratique du Congo ont retenu l'emploi

comme l'une des priorités du programme gouvernemental. L'importance accordée à la promotion de l'emploi fait que

celui-ci a donné lieu à plusieurs programmes sectoriels à savoir: le Programme de Création d'Emplois et de Revenus

(PROCER), le Programme de création d'emplois décents ruraux et péri urbains par l'entrepreneuriat coopératif

(CERPUDEC) et plus récemment, une série de stratégies préconisées en marge du Forum National sur l'Emploi

(FNE) dans le but de promouvoir l'emploi, de réduire la pauvreté et de créer les conditions d'un développement

durable.

3. Sur le plan international, outre le Plan d'Action du Sommet extraordinaire de l'Union Africaine de Ouagadougou,

la promotion de l'emploi des jeunes s'inscrit en ligne droite de l'Initiative du Secrétaire Général des Nations Unies

d'encourager la mise en place des réseaux pour l'emploi des jeunes (Youth Employment Network/YEN). La RDC

s'est portée volontaile de faire partie des pays chefs de file de ce réseau, et par ce fait, s'est engagée à mettre en

œuvre les Directives à l'intention des pays chef de file contenues dans l'annexe au Rapport du Secrétaire Général des

Nations Unies sur la Promotion de l'Emploi des Jeunes concernant l'établissement d'un inventaire et d'un Plan

d'Action National sur l'Emploi des jeunes.

4. En vue d'appuyer le Gouvernement de la RDC dans l'effort de création d'emplois décents et utiles pour les jeunes

en République Démocratique du Congo, le Bureau International du Travail et le Programme des Nations Unies pour

le Développement ont lancé en septembre 2007, un Programme Conjoint d'Appui à l'emploi des jeunes dont la

première phase qui est en cours d'exécution devra aboutir à la formulation et l'adoption d'un Plan d'Action National

pour l'emploi des jeunes, la mobilisation des ressources de financement du Programme conjoint et la mise sur pied

d'un cadre permanent de concertation et d'animation pour des partenaires nationaux et internationaux concernés par

la problématique de l'emploi des Jeunes.

BUREAU INTERNATIONAL DU TM V AIL Original Contrat de Collaboration Extérieure Emploi Jeunes RDC Page 2 de 4

2. Objectif

5. L'objectif de la présente consultation est de faire un état des lieux complet de la problématique de

l'entrepreneuriat et de la micro finance des jeunes en R.D.C.

3. Tâches du Consultant

Sous la Supervision du Coordonnateur National du Projet, le Consultant travaillera en étroite collaboration

avec le Comité de Pilotage du Programme Conjoint d'Appui à l'Emploi des Jeunes. Etant donné l'ampleur de

l'étude, M. Tomi Mvemba (Consultant principal) bénéficiera de l'appui de Madame Lompole Bawayi du

Ministère de l'Industrie, Petite et Moyenne Entreprise (Consultante associée). En outre, en sa qualité de

Consultant principal, M. Tomi Mvemba sera chargé de concevoir la méthodologie et le plan de travail et

d'élaborer le rapport synthèse de la consultation.

De manière spécifique, le Consultant aura à accomplir les tâches suivantes:

Passer en revue les mesures et dispositions légales, juridiques

et institutionnelles en rapport avec l'entrepreneuriat et la

micro finance des jeunes.

Faire l'état de lieux de la problématique de l'entrepreneuriat et de la micro

finance des jeunes en RDC en se basant sur les études existantes et des

enquêtes à mener.

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Identifier les principales contraintes structurelles, juridiques et autres qui empêchent les jeunes tant en

milieu rural, péri urbain qu'urbain à accéder au financement de leurs projets de création des micros,

petites et moyennes entreprises.

4. Résultats attendus

A l'issue de la consultation, le Consultant devra soumettre un rapport synthèse comprenant:

- Un état des lieux de la problématique de l'entrepreneuriat des jeunes. - Un état des lieux de la situation des institutions de la micro finance des jèunes en RDC. - Une stratégie opérationnelle facilitant aux jeunes l'accès au financement

5. Durée

La présente consultation a une durée de 30 jours.

6. Profil

Avoir au moins une licence ou un diplôme équivalent en sciences économiques, gestion

financière ou bancaire, administration des affaires, planification ou science de développement;

Avoir une expérience avérée dans les domaines de l'entrepreneuriat et de la micro finance ainsi

que du marché de travail congolais;

Disposer des connaissances éprouvées sur la problématique de

l'emploi en RDC ; Maîtriser parfaitement les techniques

d'enquête et de sondage;

Avoir travaillé ou participé au processus d'élaboration des plans d'action, programmes

sectoriels ou nationaux; Etre capable de travailler sous pression;

Connaître les procédures administratives du SNU

"BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL Original Contrat de Collaboration Extérieure Emploi Jeunes RDC Page 3 de 4

• 2. Les services devront être complétés et le travail livré au plus tard le 15/07/ 2008 date à laquelle expirera le

présent contrat.

3. Lors de l'achèvement des services à la satisfaction du Directeur général, le BIT paiera au collaborateur extérieur le

montant de: ……..$US (…………………….. US) comprenant un montant forfaitaire de $US de frais de

recherche (transport, communication et reproduction document) et ……… $US (Grade SC-8,Classe 5)

correspondant à ses honoraires qui représentent sa seule rémunération et qui couvrent tous les frais divers tels que frais de sténographie,

etc. Le collaborateur extérieur n'aura pas droit, en quelque circonstance que ce soit, à d'autre paiement que celui qui

est expressément prévu ci-dessus.

4. Ce paiement s'effectuera selon les modalités suivantes:

……$US : A la signature du contrat; forfait couvrant les frais de recherche (transport, communication et

reproduction document)

……. $US : Soit 40% des honoraires payables lors du dépôt du rapport préliminaire.

……. $US : Soit 60% des honoraires payables l'acceptation du rapport final de l'étude par le BIT.

5. Les clauses générales reproduites au verso font partie intégrante du présent contrat. Dispositions complémentaires et observations, s'il y a lieu:

J'atteste par la présente être protégé(e) par des assurances qui me couvrent de façon adéquate en cas de décès, d'accident OLi

de maladie pouvant survenir pendant la période au cours de laquelle j'assumerai les obligations découlant du présent contrat,

étant entendu que le BIT n'assume aucune responsabilité au titre de ces risques.

Toudjidi N. Andemel Directeur Bureau de l'OIT À Kinshasa ~ Signé par le Collaborateur extérieur: Tomi Mvemba

Kinshasa, le 14 juin 2008


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