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Pulp Op at Hies

Date post: 21-Jun-2015
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MOTS CLES Pulpite Dégénérescence pulpaire Nécrose pulpaire Parodontite apicale Abcès périapical KEY WORDS Pulpitis Pulpal degeneration Pulpal necrosis Apical periodontitis Apical abscess Etienne DEVEAUX 1 PU-PH Alain GAMBIEZ 1 MCU-PH 1 Université de Lille 2 LE DIAGNOSTIC EN ENDODONTIE II - LES PATHOLOGIES L es différents moyens diagnos- tiques que nous venons de passer en revue permettent, lorsqu’ils sont utili- sés avec discernement, de poser un diagnostic endodontique qui s’orien- tera vers deux grands types de pathologies : les pulpopathies d’une part, les maladies pulpoparodontales d’autre part. PULPOPATHIES Bilan radiologique pulpaire Une pulpe saine est asymptomatique. Les stimuli thermiques et électriques provoquent une réponse qui disparaît dès leur arrêt. Bien qu’il soit impossible de connaître avec exactitude l’état de santé pulpai- re, il est impératif d’établir le bilan bio- logique pulpaire afin de prendre la bonne décision thérapeutique (5). Le praticien évalue la possibilité de conserver la vitalité de l’organe pulpo-dentinaire, sur la base des don- nées relevées par l’interrogatoire et les examens cliniques et radiolo- giques (fig. 1). Cette estimation de l’état de santé pulpaire repose sur l’analyse de facteurs généraux et locaux. Pour les facteurs généraux, toutes les affections agissant sur l’ensemble des processus métaboliques et/ou REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 3, 2006 pp. 291-306
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Page 1: Pulp Op at Hies

MOTS CLESPulpite

Dégénérescence pulpaire

Nécrose pulpaire

Parodontite apicale

Abcès périapical

KEY WORDSPulpitis

Pulpal degeneration

Pulpal necrosis

Apical periodontitis

Apical abscess

Etienne DEVEAUX1

PU-PHAlain GAMBIEZ1

MCU-PH

1 Université de Lille 2

LE DIAGNOSTIC EN ENDODONTIE II - LES PATHOLOGIES

Les différents moyens diagnos-

tiques que nous venons de passer en

revue permettent, lorsqu’ils sont utili-

sés avec discernement, de poser un

diagnostic endodontique qui s’orien-

tera vers deux grands types de

pathologies : les pulpopathies d’une

part, les maladies pulpoparodontales

d’autre part.

PULPOPATHIES

Bilan radiologique pulpaireUne pulpe saine est asymptomatique.

Les stimuli thermiques et électriques

provoquent une réponse qui disparaît

dès leur arrêt.

Bien qu’il soit impossible de connaître

avec exactitude l’état de santé pulpai-

re, il est impératif d’établir le bilan bio-

logique pulpaire afin de prendre la

bonne décision thérapeutique (5). Le

praticien évalue la possibil ité de

conserver la vitalité de l ’organe

pulpo-dentinaire, sur la base des don-

nées relevées par l’interrogatoire et

les examens cliniques et radiolo-

giques (fig. 1). Cette estimation de

l’état de santé pulpaire repose sur

l’analyse de facteurs généraux et

locaux.

Pour les facteurs généraux, toutes les

affections agissant sur l’ensemble

des processus métaboliques et/ou

REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 3, 2006 pp. 291-306

Page 2: Pulp Op at Hies

292 REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 3 2006

1 2

Fig. 1 - Bilan biologique pulpaire.L’examen radiographique, à l’aide de

clichés rétroalvéolaires, doit êtresystématique. Il permet de découvrir

des pathologies insoupçonnéescliniquement. Il objective dans ce casune récidive carieuse sous amalgameet atteignant la dentine profonde sur

la 37. Le patient âgé de 35 ans, qui esten bonne santé, ne se plaint d’aucune

douleur et la dent répondnormalement aux tests de sensibilité

pulpaire. La radiographie montre une rétraction pulpaire de défense.

Ces renseignements, associés à ceuxfournis par l’interrogatoire du

patient, sont précieux pour établir le bilan biologique pulpaire et pour

décider de la thérapeutique à mettreen œuvre. Une fois l’éviction carieuse

et le retrait de l’amalgame effectués,quelle restauration sera la mieuxadaptée pour garder la dent vitale

avec un risque de pulpite irréversibleminimum ? Ne vaut-il pas mieux

faire le traitement endodontique ?Bien des paramètres sont à considérer

avant de prendre la décision et le patient doit en être informé.

Fig. 2 - Pulpite aiguë sur 46. Le patient âgé de 24 ans, en parfaite

santé, se plaint de douleurs vives,spontanées, pouvant devenir

continues sur 46, l’empêchantparfois de dormir. Le test au froid

est très positif. La douleur ne cessepas à l’arrêt du stimulus.

La radiographie confirme une volumineuse carie distale

atteignant la pulpe et visible cliniquement.

immunitaires sont des éléments défa-

vorables (diabète, déficiences vitami-

niques ou hormonales, maladies

immunodépressives). Un interrogatoi-

re bien mené et, dans certaines cir-

constances, des examens complé-

mentaires, sont indispensables à la

connaissance du potentiel santé du

patient.

L’analyse des facteurs locaux com-

mence par le bilan pulpaire pour

lequel l’interrogatoire sur les antécé-

dents dentaires, la prise en compte

de l’âge, l’examen clinique dentaire,

les tests de vitalité et les examens

radiographiques revêtent une impor-

tance capitale. Il faut chercher à com-

prendre le passé pathologique de la

dent et de la pulpe en particulier.

Quelles ont été les agressions subies

par le passé, quelle en a été leur

intensité, leur durée ? C’est la som-

mation des agressions sur le com-

plexe dentinopulpaire qui détermine

l’état de santé pulpaire.

L’étude de l’état pathologique dentai-

re se base tout d’abord sur la sympto-

matologie qui n ’est pas toujours

représentative du processus inflam-

matoire. El le repose ensui te sur

l’appréciation de l’épaisseur de denti-

ne résiduelle grâce à la radiographie.

Enfin, cet examen est indispensable

pour estimer le volume et le contenu

pulpaires (minéralisations, résorp-

tions) ainsi que l’aspect des struc-

tures périapicales et périradiculaires.

Une fois le facteur d’agression pulpai-

re identifié, il faut en apprécier son

intensité, sa durée d’action, son point

d’application et son étendue (44).

Par ailleurs, d’autres facteurs locaux

tels que le contexte parodontal et le

contexte occlusal doivent être consi-

dérés. L’intégrité de l’attache épithé-

lio-conjonctive est un facteur favo-

rable. La présence de lésions paro-

dontales avancées est un facteur

défavorable au même titre qu’une

occlusion mal équilibrée.

Le sens clinique et l’expérience du

praticien sont des atouts précieux.

Ainsi, sur des critères objectifs mais

aussi sur un faisceau de présomp-

t ions, se profi le l ’état de santé

pulpaire. Au cas où l’on décide de gar-

der la pulpe vivante, il faut se deman-

der quelles sont ses chances de survie

après notre intervention. Au-delà de

l’estimation du potentiel de défense et

du potentiel vital, i l y a nécessité

d’extrapoler et de mesurer le risque

d’échec d’une thérapeutique conserva-

trice de la vitalité pulpaire (10) (fig. 1).

Devant l’impossibilité d’établir un dia-

gnostic pulpaire selon des critères

anatomopathologiques, Baume a pro-

posé en 1962 (8) une classification

des pulpopathies retenue par

l’O.M.S., basée sur des données cli-

niques et adaptée aux moyens théra-

peutiques disponibles (tableau I).

Toutefois, certaines pulpopathies

telles que les dégénérescences pul-

paires f ibreuses et calciques ne

nécessitent pas toujours une théra-

Page 3: Pulp Op at Hies

peutique et doivent parfois être sim-

plement surveillées.

Pulpe saine blesséeaccidentellementIl arrive qu’une pulpe saine soit mise

à nu accidentellement lors d’un soin

ou d’une fracture coronaire. En pareil

cas, l’effraction pulpaire, directement

visible, saigne légèrement. Le contact

de la sonde, très douloureux, doit être

évité. Il n’y a pas de douleur sponta-

née. Les tests thermiques et le test

électrique sont positifs. La percussion

est négative. L’évolution est favo-

rable, surtout chez les sujets jeunes,

quand la thérapeutique (coiffage pul-

paire direct) est menée de manière

adéquate (digue, asepsie). Quand

ces conditions ne sont pas réunies,

l’évolution est plus aléatoire et peut

s’orienter vers la pulpite aiguë ou la

nécrose pulpaire. Une surveillance cli-

nique et radiologique s’impose.

Pulpite réversibleIl s’agit d’une hyperémie pulpaire

encore appelée pulpite subaiguë ou

prépulpite.

Les signes cliniques peuvent régres-

ser après la mise en œuvre d’une thé-

rapeutique appropriée. Histologique-

ment, le tissu ne retrouve jamais son

état de santé initial. Il existe toujours

une cause expliquant l’existence de

l’inflammation pulpaire. Les douleurs

spontanées sont absentes ou dis-

crètes. Les douleurs sont de type

aigu, provoquées par un test de sen-

sibilité se prolongeant peu de temps

au-delà de la stimulation. Il n’existe

pas de distinction sémiologique entre

hyperesthésie dentinaire et inflamma-

tion pulpaire réversible (30, 48).

L’hypersensibilité dentinaire caractéri-

sée par des douleurs brèves et

intenses provoquées par l’exposition

de plages dent inaires t rès per-

méables à des stimuli physiques, chi-

miques, thermiques ou osmotiques

rentre dans la catégorie des pulpites

réversibles.

Une pulpite résiduelle s’observe par-

fois consécutivement à un soin

conservateur. L’acte thérapeutique du

clinicien, si peu invasif soit-il, est tou-

jours une agression supplémentaire

pour le tissu pulpaire. Cela entraîne

une inflammation passagère et locali-

sée de la pulpe avec exacerbation

transitoire des réponses aux tests de

sensibilité. Un retour à la normale

peut demander quelques jours voire

quelques semaines. L’absence de

retour à la normale peut engager la

pulpe dans un processus de pulpite

irréversible (45). Une pulpite réver-

sible peut survenir après extraction de

dent incluse adjacente. Ce désordre

de type subaigu est dû au traumatis-

me de l’intervention chirurgicale sur la

dent voisine. Les manifestations cli-

niques d’hyperhémie pulpaire rentrent

dans l’ordre en quelques semaines à

quelques mois (30).

Pulpite aiguë irréversibleLa pulpite aiguë irréversible est une

inflammation pulpaire caractérisée clini-

quement par des douleurs intenses,

pulsatiles et intermittentes, augmentées

par une stimulation thermique (fig. 2).

293E. DEVEAUX et A. GAMBIEZ

TABLEAU I - CLASSIFICATION SYMPTOMATOLOGIQUE À BUT

THÉRAPEUTIQUE DES PULPOPATHIES (8)

Catégorie I Pulpes vivantes sans symptomatologie, lésées

accidentellement ou proches d’une carie ou d’une cavité

profonde, suscept ibles d’être protégées par coiffage

Catégorie II Pulpes vivantes avec symptomatologie, dont on tentera

surtout - chez les jeunes – de conserver la vitalité par

coiffage ou biopulpotomie

Catégorie III Pulpes vivantes dont la biopulpectomie suivie d’une

obturat ion radiculaire immédiate est indiquée pour des

raisons symptomatologique, prothétiques, iatrogènes ou

de pronostic

Catégorie IV Pulpes nécrosées avec - en principe - infection de la

dentine radiculaire, accompagnée ou non de manifestations

périapicales, exigeant un t raitement canalaire ant iseptique

et une obturat ion apicale hermétique

Page 4: Pulp Op at Hies

Fig. 3 - Pulpite chronique sur 25 sur une patiente de 43 ans.

La patiente ne se plaignait d’aucunedouleur du côté gauche. Un examendentaire attentif a permis de détecter

une opacité sous amélaire disto-occlusale sur la 25. Le test au froid

était faiblement positif. Le cliché rétroalvéolaire a révélé une volumineuse lésion carieuse

distale atteignant la pulpe qui a évolué selon un mode

inflammatoire chronique.

Elle se distingue histologiquement par

un œdème pulpaire important. Les

signes cliniques et histologiques ne

peuvent revenir à la normale, quelle

que soit la thérapeutique mise en

œuvre. La pulpite aiguë est typique

d’une consultation d’urgence (14, 17,

31). Il existe très souvent une voie de

contamination bactérienne du tissu

pulpaire. Les douleurs spontanées

sont caractéristiques. Elles sont asso-

ciées à une réponse positive aux

tests de sensibili té pulpaire. Une

réponse douloureuse à la percussion

est possible dans le cas d’une pulpo-

desmodontite. Initialement provo-

quée, la douleur pulpaire devient

spontanée, étant donné la stimulation

permanente des fibres C par les

médiateurs chimiques de l’inflamma-

tion et l’augmentation de pression

intrapulpaire. Les douleurs ne cèdent

pas aux antalgiques/anti-inflamma-

toires. Les douleurs, violentes, sont

souvent d’apparition récente. Il peut

s’agir d’un retour en phase aiguë

d’une phase chronique. L’activité phy-

sique et la position allongée peuvent

exacerber les douleurs. La pulpite

peut évoluer en pulpite purulente

caractérisée cliniquement par des

douleurs intenses, continues et lanci-

nantes, voire irradiantes.

Pulpites chroniquesLes pulpites chroniques correspon-

dent à une inflammation pulpaire qui

se développe lentement avec une

symptomatologie clinique réduite. Les

réponses aux tests de sensibilité pul-

paire sont atténuées (fig. 3). La vitali-

té pulpaire n’est souvent objectivée

que par une manœuvre invasive intra-

pulpaire. Il existe toujours la présence

d’une cause expliquant l’inflammation

pulpaire. Les pulpites chroniques

revêtent différentes formes. Des états

inflammatoires dis tincts peuvent

affecter les différents canaux d’une

même dent (fig. 4). La symptomatolo-

gie et les signes cliniques sont alors

moins évidents à interpréter. Ainsi

une molaire peut-elle présenter un

canal atteint d’une pulpite chronique

et un autre atteint d’une pulpite aiguë

ou encore d’une nécrose.

Pulpite hyperplasique

La pulpite hyperplasique ou polype

pulpaire se caractérise par la prolifé-

ration du tissu pulpaire sous forme

d’un bourgeon épithélialisé faisant

hernie à l’extérieur de la chambre pul-

paire ou du canal radiculaire (fig. 5a).

On observe une masse charnue,

rouge, saignant, mais peu douloureu-

se au contact de la sonde, sans dou-

leur spontanée, sensible à la mastica-

294 REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 3 2006

3a 3b

Page 5: Pulp Op at Hies

295E. DEVEAUX et A. GAMBIEZ

4c

4d

Fig. 4 - Ce jeune patient de 17 ansconsulte pour des douleurs violentessur la 46 atteinte par unevolumineuse carie à progressionrapide. La dent présente des signes de pulpite aiguë. Toutefois, la racinedistale montre sur la radiographieune image de résorption apicale (a) (flèches rouges) qui signe uneinflammation pulpaire chronique.Contre l’avis du praticien, le patient avoulu faire extraire la dent. Sur lapièce opératoire, on s’aperçoit que letissu pulpaire était bien vivant (b).La morphologie des apex témoigne dedeux processus inflammatoirespulpaires distincts dans chaqueracine. Les contours de la résorptionsont nettement visibles (c, d) (flèchesnoires) sur la racine distale.

4a 4b

tion. Les tests thermiques sont néga-

tifs. La percussion est négative. Il n’y

a pas d’odeur. Cette pulpopathie sur-

vient presque exclusivement sur des

dents temporaires ou sur des dents

définitives immatures à apex ouverts.

Bien que le polype puisse ne pas évo-

luer pendant très longtemps, la nécro-

se pulpaire finit par survenir. Il est à

di fférencier du polype gingival

d’aspect plus lisse et rattaché à la

gencive marginale (fig. 5b).

Pulpite ulcéreuse

Encore appelée pulpite chronique

ulcérative, cette affection se caractéri-

se par une destruction de surface de

la pulpe qui s’ulcère et se couvre de

débris nécrotiques. Une voie de drai-

nage naturel s’établit via la dentine

désorganisée et perméable. Ainsi, le

pus n’est pas en surpression dans la

chambre pulpaire et peut être évacué.

Ces conditions favorisent la tendance

de cette lésion à rester localisée et

peu symptomatique.

Dégénérescences pulpaires

Les dégénérescences pulpai res

signent un vieillissement de l’organe

pulpaire plus ou moins accéléré. Leur

caractéristique commune est la perte

de tout potentiel réparateur et/ou den-

tinogénétique. L’organe pulpaire peut

Page 6: Pulp Op at Hies

296 REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 3 2006

5a 5b

6a

6b

s’atrophier ou encore subir une dégé-

nérescence calcique, fibreuse ou

graisseuse. Ces pathologies sont

souvent secondaires à un traumatis-

me ancien mais peuvent également

concerner des dents dont la fonction

est exacerbée ou au contraire très

diminuée voire nulle.

Au cours de la dégénérescence cal-

cique, prédominent des phénomènes

de minéralisation anarchique rédui-

sant fortement les volumes caméral et

canalaire. L’étiologie a souvent pour

origine un traumatisme ancien. Le

silence clinique est fréquemment de

mise. Les tests de vitalité sont sou-

vent négatifs ou faiblement positifs.

Radiographiquement, en fonction du

stade évolutif, la pulpe peut être

réduite à un filet très fin ou avoir dis-

paru totalement. Cliniquement, la cou-

ronne présente souvent une colora-

tion jaune et a perdu de sa transluci-

dité (fig. 6a, b). La dégénérescence

calcique peut aussi se traduire par la

présence de pulpolithes ou de miné-

ralisations diffuses rendant l’accès à

la pulpe difficile (fig. 7). Des névral-

gies touchant des dents sans cause

apparente, avec des sensations ther-

miques parfois douloureuses et à

localisation imprécise pourraient

Fig. 5 - Polype pulpaire sur une 36(a). La dent était asymptomatique,

y compris lors de la mastication.L’aspect de tissu de granulation

à couleur très rouge du polypepulpaire diffère de celui d’un polype

gingival d’aspect plus lisse et plusrosé comme sur la 47 dont ondistingue bien le pédicule qui

le rattache à la gencive marginale (b).

Fig. 6 - Atrophie pulpaire sur la 11.L’examen visuel de la 11 montre uneopacification coronaire par rapport àla 21 qui a une translucidité normale.

La radiographie rétroalvéolairedévoile une oblitération totale de la

pulpe camérale et une racine pluscourte sur la 11. La dent a toujours

été asymptomatique et l’interrogatoiren’a pas permis de trouver une causeexpliquant cette pathologie pulpaire

chronique de type atrophique.

Page 7: Pulp Op at Hies

297E. DEVEAUX et A. GAMBIEZ

Fig. 7 - Dégénérescencepulpaire calcique dans uneracine palatine de molaire maxillaire. Un volumineux pulpolitheoblitère le canal et s’élargitdans le tiers apical. Detelles formations peuvent

engendrer, par compression des fibresnerveuses pulpaires, des douleurs de typenévralgique difficiles à localiser.Fig. 8 - Fistule vestibulaire associée à une résorption interne perforante sur la11 sur un patient de 29 ans.L’interrogatoire a révélé que la fracturede l’angle mésial, survenue dans la petiteenfance, n’avait pas été traitée. Un traitement canalaire insuffisant n’apas permis de stopper le foyer derésorption qui s’est infecté. La percolation bactérienne peut avoir demultiples origines : manque d’étanchéitédes obturations coronaire et/ouradiculaire, parodonte marginal. Noter l’absence d’image radiologique deparodontite apicale. Toutefois, le sondageparodontal n’ayant pas permis de mettre en évidence une perted’intégrité de l’attache épithélio-conjonctive, une contaminationbactérienne d’origine parodontale sembleimprobable.Fig. 9 - Résorption de remplacement surune racine distale de molaire mandibulaire.La pulpe a sécrété de la dentineréactionnelle dans la moitié coronaire de laracine (flèches noires). Cela incite à penserqu’il s’agit d’une résorption externe avecconséquences endodontiques. Le volumedentinaire résorbé a abouti à uneperforation au tiers apical de la racine(flèche rouge). Il est quasiment sécrété « àl’identique » par du tissu osseux (étoile).L’os n’a pas fusionné avec la racine.

s’expliquer par des phénomènes de

compression des fibres nerveuses

pulpaires résiduelles dues à l’accrois-

sement volumétrique des calcifica-

tions.

La dégénérescence fibreuse ou fibro-

se pulpaire et la dégénérescence

graisseuse correspondent respective-

ment à un envahissement anar-

chique par des faisceaux de fibres

conjonctives et par des gouttelettes

lipidiques. La symptomatologie atté-

nuée est de mise. Radiologiquement,

la pulpe peut avoir gardé un volume

quasi normal.

Les dégénérescences pulpaires doi-

vent faire l’objet d’une surveillance

radiologique et clinique car elles peu-

vent évoluer vers la nécrose pulpaire

et ses complications. Le traitement

endodontique des dents atteintes de

dégénérescence calcique peut s’avé-

rer délicat. Dans ce cas, l’estimation

du rapport bénéfice/risque devient

essentielle. Pour les dégénéres-

cences calciques avec oblitération

totale du canal radiculaire, une paro-

dontite apicale survient dans 1 à 16 %

des cas (38).

Résorption interne

Encore appelée granulome interne, la

résorption interne se caractérise par

un tissu de granulation contenant en

périphérie des odontoclastes. Le pro-

cessus de résorption s’effectue de

façon centrifuge aux dépens de la

dentine coronaire ou radi-

culaire et peut présenter

des phases de rémission.

On n’observe pas de dou-

leurs ou des douleurs peu

durables et peu intenses.

Les tests thermiques sont

très atténués. Lorsque la résorption

est coronaire, une tache de couleur

rosée peut apparaître (“pink spot” des

anglo-saxons), objectivant l’activité de

résorption et pouvant provoquer la

fracture de l’émail. Lorsque le granu-

lome interne est de localisation radi-

culaire, la découverte est uniquement

radiographique. On distingue deux

formes de résorption radiculaire inter-

ne : la résorption interne infectieuse

(fig. 8) et la résorption interne de rem-

placement (20, 21, 36). Dans le pre-

mier cas, les contours de la résorption

interne sont en continuité avec les

contours de l’espace pulpaire. La

transparence radiologique est homo-

gène, de forme ronde ou ovalaire. Un

tissu de granulation occupe l’espace

radioclair de résorption. Dans le

second cas, la dentine résorbée est

remplacée par du tissu osseux, révélé

par un réseau radio-opaque tacheté

(9). La résorption de remplacement

peut aboutir à l’ankylose qui se singu-

larise par la fusion entre la racine

dentaire et l’os alvéolaire, par dispari-

tion de l’espace desmodontal (38). La

résorption interne peut aboutir à la

*

*

7 8a 8b 9

Page 8: Pulp Op at Hies

perforation radiculaire et/ou coronaire.

La résorption interne est à différencier

de la résorption externe initiée au

niveau du parodonte et affectant au

départ les surfaces externes de la

dent. Celle-ci peut être classée en

résorption de surface, inflammatoire

ou de remplacement (fig. 9) ou par

sa localisation cervicale, latérale ou

apicale. Elle peut envahir l’espace

pulpaire. Les résorptions cervicales

invasives sont une pathologie peu

commune dont l ’étiologie est mal

connue (26).

Nécroses pulpairesLa nécrose pulpaire est la mortifica-

tion du tissu pulpaire dont l’étiologie

peut être physique, chimique, trauma-

tique ou bactérienne. Elle peut être

partielle ou totale.

La nécrose pulpaire aseptique ou

nécrobiose, correspond à la nécrose

totale de la pulpe exempte de

germes. C’est une nécrose de coagu-

lation qui peut avoir une étiologie

ischémique, traumatique, physique ou

chimique. C’est un état passager,

rapidement colonisé par les microor-

ganismes. Souvent, la dent a perdu

sa translucidité originelle, devenant

opaque, voire grisâtre. Elle est insen-

sible au sondage, à la percussion,

aux tests thermiques et électrique. Il

n’y a pas de signes radiologiques. Il

n’y a pas d’odeur lors de l’ouverture

de la dent.

La nécrose pulpaire septique ou gan-

grène pulpaire, est associée à la pré-

sence de bactér ies et de leurs

toxines. Elle peut être primaire (infec-

tion d’emblée) ou secondaire (inocu-

lation septique d’une nécrose pulpaire

aseptique). Elle diffère de la nécrose

aseptique par une odeur putride, nau-

séabonde lors de l’ouverture de la

chambre pulpaire. La dent est asymp-

tomatique. La réponse est négative

aux tests de sensibilité pulpaire et à la

percussion. On note l ’absence

d’image radioclaire périapicale dans

les stades initiaux. La nécrose pulpai-

re évolue inexorablement vers une

parodontite apicale.

PARODONTITESD’ORIGINEENDODONTIQUELes maladies pulpoparodontales cor-

respondent à un processus inflamma-

toire localisé au parodonte périradicu-

laire (le plus souvent périapical) en

réponse à une agression d’origine

endodontique : infectieuse, méca-

nique ou chimique. Elles résultent de

pathologies pulpaires ou de

manœuvres iatrogènes (12).

Parodondite apicale aiguëCette inflammation aiguë des tissus

périapicaux est définie comme primai-

re lorsqu’elle correspond à une

inflammation de courte durée, initiée

dans un périapex sain. Elle est définie

comme secondaire lorsqu’elle corres-

pond à une exacerbation aiguë d’une

lésion chronique préexistante. La

parodontite apicale aiguë, lorsqu’elle

est d’origine bactérienne, évolue sous

la forme d’un abcès, si les moyens de

défense sont débordés ou en l’absen-

ce de traitement approprié. L’existen-

ce d’une contamination parodontale

d’origine bactérienne, issue de l’endo-

donte, doit être recherchée. La dent

ne répond pas aux tests de sensibilité

pulpaire. Un traitement endodontique

insuffisant peut être également à l’ori-

gine d’une parodontite apicale aiguë

(fig. 10 a, b). On constate une dou-

leur spontanée et exacerbée à la

pression ou à la percussion. La palpa-

tion apicale est indolore. Les tests

thermiques doivent être menés en

douceur, sans pression sur la dent,

afin de ne pas engendrer de fausse

réponse positive. La pulpodesmodon-

tite est une phase de transition entre

la pulpite aiguë irréversible et la paro-

dontite apicale aiguë où les tests de

sensibilité pulpaire sont encore posi-

298 REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 3 2006

Page 9: Pulp Op at Hies

Fig. 10 - Parodontite apicale aiguësur 46. La patiente ressentait desdouleurs lancinantes exacerbéespar la mastication depuis quelquesjours. La palpation du fond duvestibule était légèrementdouloureuse. Il n’y avait pas de tuméfaction. Les tests de mobilité et de percussion étaient très positifs.L’examen dentaire ainsi quel’observation du cliché rétroalvéolairemontrent un manque d’étanchéité des obturations coronaire etradiculaire. L’élargissementdesmodontal affecte les deux racines,mais l’image radiologique, peu spectaculaire, ne reflète pas le tableau clinique.

299E. DEVEAUX et A. GAMBIEZ

10a 10b

tifs. La dent est reconnue dans ce cas

au contact et à la percussion.

La flambée inflammatoire encore

appelée arthrite périapicale ou des-

modontite apicale se caractérise par

une douleur vive à la pression, à la

percussion axiale et latérale, associée

à une douleur à la palpation de la

zone périapicale. La dent est légère-

ment mobile. Une hyperhémie gingi-

vale ou de la muqueuse alvéolaire,

circonscrite, peut y être associée.

Cette affection purement inflammatoi-

re se manifeste 24 à 48 heures après

un traitement endodontique d’une

dent à pulpe vitale et peut être due à

une surinstrumentation de la zone

apicale ou au refoulement de débris

lors de la préparation ou de produits

d’obturation canalaire (45).

Il nous faut évoquer l’accident opéra-

toire qu’est l’injection accidentelle

d’irrigant dans le périapex lors de la

préparation canalaire (hypochlorite de

sodium, solutions d’EDTA, acide

citrique, solutions de chlorhexidine,

solvants…). Le tableau clinique asso-

cie une douleur violente et une tumé-

faction importante qui apparaît dans

les minutes qui suivent l’injection. Une

hémorragie canalaire prolongée se

produit. Tous les irr igants sont

toxiques pour le périapex. L’injection

forcée et une aiguille bloquée entre

les parois canalaires sont souvent à

l’origine de cette faute technique.

Parodontie apicale chroniqueCette pathologie est une inflammation

de la région périapicale évoluant sur

une longue durée, caractérisée par la

présence d’un tissu de granulation

majoritairement infiltré par des lym-

phocytes, des plasmocytes et des

macrophages (granulome). Cette

lésion épithélialisée peut évoluer en

kyste (fig. 8 a à h, article précédent).

Il existe toujours une voie de contami-

nation bactérienne pulpoparodontale.

La symptomatologie est très atté-

nuée, la dent pouvant être totalement

asymptomatique. Les réponses sont

négatives aux tests de sensibilité pul-

paire. Le tissu osseux périapical irrité

réagit par un phénomène d’ostéolyse.

On observe une image radioclaire

périapicale de lésion osseuse d’origi-

ne endodontique (fig. 11 a, b, c).

L’ostéite condensante est une paro-

dontite apicale asymptomatique qui

se caractérise par une image radiolo-

gique d’ostéosclérose périapicale.

L’hyperactivité du tissu osseux irrité,

due à une pulpite chronique asympto-

matique, est objectivée par une image

radiodense périapicale (20).

Page 10: Pulp Op at Hies

Fig. 11 - Parodontite apicalechronique sur la 11 découverte

lors d’un examen de routine chez une patiente de 23 ans. La dyschromie est évidente.

La nécrose pulpaire est consécutive à un traumatisme survenu à l’âge

de 7 ans. La patiente ne se plaignaitd’aucune douleur.

Noter la faible surface dentinaireexposée et le mésiodens situé

à proximité de l’apex de la l 1 dont l’édification

n’a jamais pu commencer.

300 REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 3 2006

11a 11b

Abcès périapicalL’abcès périapical ou abcès alvéolaire

aigu est la manifestation aiguë du

réveil de l’infection apicale qui se

caractérise par une collection locali-

sée de pus dans le périapex, consé-

cutive à la nécrose de la pulpe ou à

l’infection de l’endodonte. Il existe

toujours une contamination bactérien-

ne parodontale d’origine endodon-

tique. Les tests de sensibilité pulpaire

sont négatifs. Les douleurs sont spon-

tanées, permanentes et exacerbées

par la pression. Le test de percussion

est contre-indiqué tant il est doulou-

reux. La palpation apicale est algique

et une tuméfaction sous-périostée ou

sous-muqueuse est possible (fig. 12a,

b). Un abcès périapical n’est pas

nécessairement visible radiographi-

quement au stade initial. Il peut être

entièrement intra-osseux, sans attein-

te des corticales.

L’abcès récurrent ou abcès Phoenix

est l’exacerbation aiguë d’une patho-

logie inflammatoire périradiculaire

chronique d’origine endodontique.

Les critères diagnostiques sont iden-

tiques à ceux de l’abcès périapical

avec toutefois, la présence systéma-

tique d’une image osseuse radioclaire

de lésion d’origine endodontique.

La flambée infectieuse encore appe-

lée «flare up» ou réactivation infec-

tieuse ou encore exacerbation infec-

tieuse présente le même tableau cli-

nique que l’abcès alvéolaire aigu. Elle

survient en général dans les 24 à 48

heures après la première séance de

nettoyage canalaire d’une dent nécro-

sée initialement asymptomatique. Dif-

férents facteurs peuvent expliquer la

flambée infectieuse : passage forcé

de débris nécrotiques, de bactéries et

/ou d’endotoxines au-delà du foramen

apical au cours des manoeuvres ins-

trumentales, refoulement de maté-

riaux exogènes dans le périapex,

changement et/ou exacerbation de la

flore bactérienne après ouverture de

la chambre, diminution des résis-

tances du patient (déficit immunitaire,

diabète, fatigue, stress) (45).

Parodontite apicale avec fistuleLa fistule d’origine dentaire est un

conduit d’origine pathologique s’éten-

dant d’une zone inflammatoire chro-

nique interne (dans ce cas précis, la

région périradiculaire), cheminant

dans l’os et débouchant sur une sur-

face épithéliale intraorale (gencive,

muqueuse alvéolaire) ou extraorale

11c

Page 11: Pulp Op at Hies

Fig. 12 - Abcès périapical aigu sur la 25. La collection suppuréerefoule la muqueuse vestibulaire et est visible par transparence. La palpation de la zone est douloureuse. La moindre pressionexercée sur la dent est insupportable.La radiographie objective une imageradioclaire périapicale de typegranulome. La cavité carieuse est envahie par un polype gingival.

(peau) et par lequel s’écoule un exsu-

dat. On observe la présence d’un

ostium fistulaire dont la relation avec

la dent causale est objectivée à la

radiographie par l’introduction d’un

cône de gutta (fig. 13 a-d, article pré-

cédent). La fistule peut être ignorée

par le patient. La fistule se crée après

des épisodes aigus pr imaires et

secondaires. Le drainage naturel, qui

s’opère par la fistule, fait disparaître la

surpression tissulaire, la tuméfaction

et les douleurs. Il est important de dis-

tinguer une fistule d’origine endodon-

tique d’une fistule d’origine parodon-

tale. On découvre une fistule sur envi-

ron 20 % des dents montrant une

inf lammation périradiculaire à la

radiographie (25). Il n’existe aucune

corrélation entre la taille de la radio-

clarté périradiculaire et la présence

d’une fistule. La très grande majorité

des fistules ont leur orifice de sortie

en vestibulaire. Il peut exister plu-

sieurs fistules provenant d’une même

dent. Certaines fistules peuvent se

drainer dans les fosses nasales ou

dans le sinus maxillaire et ainsi pas-

ser inaperçues. Cela peut expliquer

pourquoi un certain nombre de dents

maxillaires ayant une manifestation

radiologique d’inflammation périradi-

culaire sont asymptomatiques (46).

L’orifice d’émergence fistulaire est

plus rarement sulculaire, lingual ou

palatin. La fistule cutanée reste occa-

sionnelle (18). Bien que l’origine

endodontique soit très probable, le

diagnostic différentiel doit être fait

avec une ostéomyélite, une fistule

congénitale, la présence d’un corps

étranger, un carcinome basocellulai-

re, un accident infectieux de dent de

sagesse (18).

Lésions combinées pulpo-parodontales ou lésionsd’origine endo-parodontaleDes rapports s’établissent entre

l’endodonte et le parodonte par diffé-

rentes voies anatomiques (orifice api-

cal, canaux latéraux et accessoires)

et histologiques (tubuli dentinaires).

Les lésions d’origine endodontique

peuvent provenir d’une nécrose pul-

paire septique, d’un traitement cana-

laire insuffisant, d’une fracture radicu-

laire ou d’une fêlure radiculaire. Le

dénominateur commun à ces patholo-

gies est la présence de bactéries

dans l’endodonte profond. Les lésions

d’origine parodontale peuvent être

301E. DEVEAUX et A. GAMBIEZ

12a 12b

Page 12: Pulp Op at Hies

dues à une parodontite (de l’adulte, à

progression rapide, juvénile, pré

pubertaire) ainsi qu’à une poche paro-

dontale associée à une anomalie ana-

tomique et/ou embryologique de la

racine. De par les relations qui existent

entre la pulpe et le parodonte, les

lésions pulpoparodontales peuvent

être de différents types (18). Les

lésions d’origine pulpaire stricte guéris-

sent par le seul traitement endodon-

tique, celles d’origine parodontale stric-

te par le seul traitement parodontal et

les lésions combinées pulpo-parodon-

tales par un traitement mixte (15).

La pathogénie de ces affections peut

s’opérer de diverses façons. Une

lésion pulpaire primaire peut

s’étendre aux tissus périradiculaires

et se superposer à une maladie paro-

dontale. Une lésion parodontale pri-

maire peut s’étendre au tissu pulpai-

re. C’est le cas des pulpites et

nécroses a retro (40). Enfin, des

lésions concomitantes pulpaires et

parodontales peuvent se développer

indépendamment.

Le sondage parodontal doit être mené

de façon méthodique dans le dia-

gnostic des lésions endo-parodon-

tales afin d’établir le type de défaut

parodontal : étroit ou large, apical/

marginal ou mixte. Il doit être associé

à une anamnèse méticuleuse, à la

recherche de l’ancienneté des lésions

ainsi qu’aux autres signes cliniques et

radiologiques. Toutefois, le diagnostic

ne pourra être définitivement établi

qu’après l’analyse de la réponse aux

traitements endodontique et/ou paro-

dontal des lésions.

Diagnostic différentielIl convient d’établir un diagnostic dif-

férentiel entre pulpopathies et paro-

dontites d’origine endodontique, d’une

part et desmodontites traumatiques,

d’autre part.

La desmodontite traumatique est une

inflammation du ligament alvéoloden-

taire qui se caractérise dans sa phase

débutante par une simple gêne au

niveau de la dent causale. L’œdème

et la congestion des vaisseaux liga-

mentaires provoquent un épaississe-

ment desmodontal qui se traduit par

une extrusion minime de la dent.

C’est le syndrome de la «dent

longue», sensible au contact de la

langue. Sans traitement, l’inconfort

évolue vers une vraie douleur locali-

sée, associée à une légère mobilité.

La moindre pression devient franche-

ment douloureuse. La percussion

(axiale et latérale) est positive. La

réponse aux tests de vitalité peut être

exacerbée sur les dents vitales. On

observe une hyperhémie gingivale

et/ou de la muqueuse alvéolaire asso-

ciée. La palpation est douloureuse à

ce niveau.

Différents facteurs peuvent être à

l’origine de cette pathologie. Il peut

s’agir d’un choc direct sur la dent. Un

bourrage alimentaire lié à l’absence

de point de contact ou à des restaura-

tions défectueuses de la zone proxi-

male peut être à l’origine d’un syndro-

me du septum. Des surcharges occlu-

sales, d’origine iatrogène ou non peu-

vent entraîner une desmodontite trau-

matique. Lorsque l’origine est iatrogè-

ne, il s’agit d’une inflammation transi-

toire d’orig ine non bactérienne,

concernant, le plus souvent, une dent

porteuse d’une restauration récente

avec interférence occlusale. Un

séchage minutieux de la restauration

permet de visualiser la surocclusion.

La dent est sensible au contact masti-

catoire et à la percussion, mais les

tests de sensibilité pulpaire sont nor-

maux. La desmodontite traumatique

peut également concerner une dent

ayant subi un traitement endodon-

tique. Par ailleurs une manœuvre ins-

trumentale inadéquate au niveau radi-

culaire (perforations, déviation forami-

nale, refoulement de matériau d’obtu-

ration) au-delà des limites de l’endo-

donte (cf. flambée inflammatoire) peut

302 REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 3 2006

Page 13: Pulp Op at Hies

Fig. 13 - Fêlure coronaire sur 27. La dent a été reconstituée trois foispar de volumineux amalgames quele patient a perdus régulièrement. Après chaque soin restaurateur, lepatient se plaignait de douleursprovoquées, en particulier au froid,dont l’intensité et la durée étaientcroissantes. Les manifestationsdouloureuses ont évolué vers la spontanéité quelques jours avant la consultation. Après nettoyage de la dent,l’inspection visuelle a révélé une fêlure coronaire associée à une proximité pulpaire du planchercavitaire. Les agressions successivessubies par l’organe pulpaire ont entraîné une pulpite aiguëirréversible. Hormis la proximitépulpaire, l’examen radiographiquen’apporte pas d’élément diagnosticsur la pulpopathie.

engendrer une desmodontite trauma-

tique (45).

Le diagnostic des parodontites api-

cales aiguës et/ou chroniques doit

être différencié de celui de patholo-

gies plus lourdes telles que cellulites,

phlegmons, abcès orofaciaux ou

encore de celui des sinusites maxil-

laires qu’elles soient d’origine dentai-

re ou non. Ces affections se caractéri-

sent par une extension plus ou moins

contenue d’un processus infectieux,

avec, dans les cas les plus graves,

des signes généraux (fièvre, cépha-

lées, œdème, adénopathies régio-

nales, fatigue) (41).

FELURESLes fêlures peuvent être coronaires,

radiculaires ou coronoradiculaires.

Les signes cliniques rappellent ceux

d’une pulpite aiguë si la dent est vita-

le, ceux d’une desmodontite si la dent

a subi un traitement endodontique.

Toutefois, pour les fêlures sur dent

vitale, le test de morsure montre un

soulagement lorsque la dent est mise

en pression et une douleur vive lors

du relâchement (33) (fig. 13). Cette

douleur correspond à une surpression

de la lymphe dentinaire transmise aux

cellules pulpaires. Pour les fêlures

radiculaires, le sondage parodontal

objective une lésion ponctuelle qui

peut être profonde. Les fêlures sont

des sites de proliférations bacté-

riennes qui vont irriter la pulpe et le

desmodonte (6). La levée d’un lam-

beau gingival associé à des aides

optiques (loupes, microscope opératoi-

re) est parfois la seule façon de visuali-

ser une fêlure. Il faut systématique-

ment rechercher une surcharge occlu-

sale, une reconstitution coronaire et/ou

corono-radiculaire inadéquate, un

choc. Radiographiquement, la fêlure

peut passer inaperçue dans les stades

précoces, ou bien si elle concerne la

paroi vestibulaire ou l inguale.

Lorsqu’elle intéresse une face proxi-

male, elle se manifeste par un épais-

sissement desmodontal remontant

latéralement le long de la paroi radicu-

laire. La fêlure coronaire peut évoluer

en fracture coronaire ou en fracture

coronoradiculaire. La fêlure radiculaire

peut évoluer en fracture radiculaire ou

en fracture radiculocoronaire.

CONCLUSIONLe diagnostic en endodontie est une

démarche médicale où l’écoute et

l’interrogatoire du patient revêtent

303E. DEVEAUX et A. GAMBIEZ

13a 13b

Page 14: Pulp Op at Hies

une grande importance au même titre

que les différents examens et tests

pratiqués. Chaque détail a son impor-

tance. Le quotidien du praticien est

basé sur une interprétation fine et

rapide de signes et symptômes cou-

rants, caractéristiques et bien définis.

Il faudra toujours rechercher une

porte d’entrée bactérienne, coronaire

et /ou parodontale, très souvent à

l’origine d’une pathologie endodon-

tique. Une erreur de diagnostic est

toujours possible. Elle peut être lour-

de de conséquences, pour le prati-

cien comme pour le patient. Un dia-

gnostic précis, dont le patient est clai-

rement informé, est la meilleure base

de départ pour une approche théra-

peutique en adéquation avec les

desiderata du patient.

304 REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 3 2006

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Le bilan biologique pulpaire est la première étape à considérer : eneffet, pour une même symptomatologie, plusieurs options diagnos-tiques et thérapeutiques existent. L’état de santé général du patient, l’ancienneté du processus patholo-gique, les traitements déjà entrepris, influent sur la décision à prendre. Le processus inflammatoire de la pulpe, parfois caractéristique (formeaiguë/chronique), évolue dans le temps (hyperémie, pulpite réversible,pulpite irréversible, nécrose) et peut parfois prendre des formes moinscourantes (p u l p i t e hyperplasique, ulcéreuse, résorptions internes/externes …). Les complications pulpo-parodontales peuvent aussi prendre de nom-breuses formes cliniques, et il faudra alors estimer l’histoire bactérien-n e de la dent pour anticiper les flambées inflammatoires ou infec-tieuses, toujours possibles.L’identification précise du processus pathologique, permet de choisir lathérapeutique la plus conservatrice en vue d’un pronostic favorable àlong terme.

EN PRAT I Q U E

Page 15: Pulp Op at Hies

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305E. DEVEAUX et A. GAMBIEZ

Page 16: Pulp Op at Hies

306 REALITES CLINIQUES Vol. 17 n° 3 2006

RÉSUMÉ

LE DIAGNOSTIC EN ENDODONTIE (II) : LES PATHOLOGIESLes pathologies endodontiques regroupent deux grandes familles d’affections, d’une part les pulpopathies, les

parodontites d’origine endodontique d’autre part. Le diagnostic des pulpopathies s’établit, lorsque la dent est vitale,

après avoir dressé le bilan biologique pulpaire. Les pulpopathies sont décrites successivement, selon leur mode

évolutif, du stade aigu réversible à la nécrose pulpaire, en passant par les différentes formes de pulpites chroniques.

Les parodontites d’origine endodontique sont abordées de manière analogue en y associant les lésions combinées

pulpo-parodontales, les desmodontites traumatiques, pour lesquelles un diagnostic différentiel doit être établi et les

fêlures.

ABSTRACT

DIAGNOSIS IN ENDODONTICS (II) : THE PATHOLOGIESEndodontic pathologies are divided into two types of diseases : pulpal diseases, on the one hand, and periodontal

diseases having an endodontic origin, on the other hand. The diagnosis of pulpopathology is determined, when the

tooth is vital, after the practitioner has evaluated the biological state of the pulp. Pulpal diseases are successively

described, according to their evolution, from reversible pulpitis to pulpal necrosis, as well as various forms of chronic

pulpitis. Periodontal diseases with an endodontic origin are described in a similar way, covering combined pulpal and

periodontal pathologies, traumatic periodontal pathology, for which a differential diagnosis must be established, as

well as teeth cracks.

RESUMEN

EL DIAGNOSTICO EN ENDODONCIA (II) : LAS PATOLOGIAS Las patologías endodónticas agrupan dos grandes familias de enfermedades: por una parte las pulpopatías y, por la

otra, las parodontitis de origen endodóntico. El diagnóstico de las pulpopatías se establece, cuando el diente es vital,

después de haber realizado un chequeo biológico pulpar. Las pulpopatías son descritas sucesivamente, según su

modo evolutivo, del estadio agudo reversible a la necrosis pulpar y pasando por las diferentes formas de pulpitis

crónicas. Las parodontitis de origen endodóntico son abordadas de manera análoga, asociando las lesiones

combinadas pulpo-parodontales, las desmodontitis traumáticas (para las cuales debe establecerse un diagnóstico

diferencial), y las fisuras.

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Correspondance :Alain Gambiez

Faculté de Chirurgie dentaireService d’Odontologie

CHRU de LillePlace de Verdun

59000 LilleFRANCE

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