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West African Association for Marine Environment (WAAME) Villa N° 193, HLM Hann-MaristesB.P. 26 352 Dakar, Sénégal. Tél/Fax : +221 33 832 51 23 E-mail : [email protected] web : www.waame.org
Centre de RessourcesB.P. 57 FoundiougneTél/Fax : +221 33 948 12 92Sénégal
SommaireLe mot du Directeur Exécutif ……………………………………………………………………………………..3
Présentation de WAAME ……………………………………………………………………………………………4
Accès à l’assainissement des populations défavorisées dans le Delta du Saloum …………..7
Conservation participative de la biodiversité des écosystèmes de mangrove ……………...11
Focus sur les femmes de Moundé ....…………………………………………………………………………..22
Réseau des partenaires de WAAME ………………………………………………………………………….24
Finances ………………………………………………………………………………………………………………….26
La vie de WAAME …………………………………………………………………………………………………….27
3
Agir localement, pour un phénomène global de l’érosion de la biodiversité ; car la
biodiversité, c’est la vie.
L’année 2010, décrétée Année
Internationale de la Biodiversité, dont
l’objectif de sensibilisation et
d’éducation du grand public, coïncide
avec l’un des axes majeurs des activités
de WAAME de renforcer les
connaissances et les consciences des
populations locales aux problèmes
environnementaux dans le Delta du
Saloum. La Réserve de Biosphère du
Delta du Saloum (RBDS) est une zone
humide d’importance internationale,
très riche en biodiversité ; avec 60 000
hectares de mangroves, elle est le
troisième site d'accueil d'oiseaux d'eau
de l'Afrique Occidental (100 000 à 120
000 individus) et environ 95 espèces
d'oiseaux d'eau). La perte de la
biodiversité de la RBDS liée à la
dégradation de l’environnement, à cause
des activités anthropiques et des
impacts de changements climatiques,
influe sur les conditions de vie des
populations locales. Pour pérenniser le
bien-être de ces populations, WAAME a
opté pour une approche participative, en
impliquant les OCB (Organisations
communautaires de base) dans la prise
des décisions et la mise en œuvre de ses
projets. Car, la conservation
participative de la biodiversité est gage
de la durabilité de gestion des
écosystèmes de mangrove ; en
permettant aux habitants de cette aire
protégée de concilier les impératifs
socio-économiques et
environnementaux. A cet effet, WAAME
agit depuis quelques années pour
l’amélioration des conditions
environnementales et économiques des
zones défavorisées de Delta du Saloum,
en brisant le cercle vicieux de la
pauvreté et dégradation des
écosystèmes de mangrove ; pour
parvenir à un cercle vertueux de lutte
contre la pauvreté et conservation de la
biodiversité, en baissant la pression sur
les ressources naturelles de la RBDS.
C’est ainsi qu’un projet de diversification
des sources économiques des
populations locales est mis en œuvre,
des solutions innovantes ont été
proposées en matière de construction
des latrines, la poursuite des actions de
reboisement et d’autres activités de nos
projets. WAAME remercie ainsi tous ses
partenaires qui l’accompagnent dans
cette œuvre exaltante de préservation
de l’environnement marin et côtier.
Le Mot du Directeur Exécutif
4
AAME (West African
Association for Marine
Environment) est une
Organisation non gouvernementale
sénégalaise d’appui à l’exploitation et à
la préservation du milieu marin, créée
en septembre 1995. Elle est basée à
Dakar (siège social) et à Foundiougne1
(Centre des ressources), et gérée par des
acteurs locaux avec le concours de
partenaires techniques et financiers
nationaux et internationaux.
W
Mission :
Appuyer les populations et les décideurs
à la prise en charge de l’environnement
marin, dans la perspective d’un
développement durable.
Objectifs :
L’objectif général est d’appuyer et de
soutenir les populations et les autres
partenaires dans la conception, la mise
en œuvre de plans d’aménagement et de
gestion des zones humides.
Les objectifs spécifiques consiste à :
o Faciliter les échanges entre
chercheurs et groupes de
recherche dans le cadre de
programmes pluridisciplinaires,
tant nationaux que sous-
régionaux sur le milieu marin ;
o Favoriser l'introduction de
nouvelles techniques et
technologies en milieu marin, et
l'application des résultats de la
recherche par les structures de
production ;
o Soutenir les producteurs à
accroître leur possibilité
d'appréciation et d'utilisation des
techniques, technologies et tout
appui extérieur nécessaire ;
o Permettre aux populations
d'accroître leur capacité de
production, d'améliorer la
productivité par une meilleure
organisation à la base ;
o Faciliter l'acquisition, la
rentabilisation, la restauration
des infrastructures de production
et de communication en milieux
marin et côtier ;
o Organiser, encadrer et assister,
le conseil et le financement de
toutes activités économiques des
populations, groupements et
organismes liés directement ou
indirectement au milieu marin ;
o Etablir le diagnostic des
problèmes environnementaux
marins, et leurs incidences sur les
1 Localité située à 280 km au Sud-est de Dakar, dans la Réserve de Biosphère de Delta du Saloum (RBDS).
Le mot du Directeur Exécutif Présentation de WAAME
5
activités socio-économiques et la
santé des populations ;
o Et, contribuer à déterminer les
dispositions des populations
pour obtenir leur adhésion à tout
programme, projet et activité
ayant comme objectif la
protection du milieu marin et la
sauvegarde des ressources.
Organisation et structuration
o L’Assemblée générale
L’Assemblée générale (AG) est l’instance
suprême de l’association. Elle est
constituée par les membres fondateurs,
les permanents et l’équipe technique.
Elle se réunit une fois par an, sur
convocation de la Direction exécutive ou
à la demande des deux tiers de ses
membres à jour de leurs cotisations.
C’est l’AG qui définit les orientations,
adopte le programme d’activité, le
budget et approuve les comptes et
entérine les propositions d’adhésion et
de radiation. L’AG élit en son sein le
Conseil d’administration.
o Le Conseil d’administration
Le Conseil d’administration (CA) se
compose de cinq (05) membres. Il se
réunit une fois par semestre. Des
réunions extraordinaires peuvent être
organisées. La durée de son mandat est
de deux (02) ans renouvelables au tiers.
Un membre du CA est rééligible une fois.
Le CA est dirigé par un(e) Président(e),
chargé(e) de superviser la vie
associative de WAAME sur la base des
décisions de l’AG.
o La Direction Exécutive
La Direction Exécutive est composée de :
un Directeur Exécutif (DE) ;
un Responsable Administratif et
Financier (RAF) ;
un Coordonnateur des
Programmes (Coordo).
Le Directeur Exécutif est recruté au sein
des membres fondateurs de WAAME par
le CA. Et, c’est le Directeur Exécutif qui
recrute le RAF et le Coordo.
o Zone d’intervention
WAAME intervient essentiellement dans
la Réserve de la Biosphère du Delta du
Saloum (RBDS), qui couvre les régions
de Kaolack et Fatick. Elle intervient
principalement dans cinq (05)
Communautés rurales (Djilor, Ndiaffate,
Djirnda, Ndiédiène et Bassoul).
La RBDS se situe au Centre-ouest du Sénégal (Carte ci-dessous), et couvre une superficie de 334 000 ha dont 60 000 ha de mangrove.
6
La RBDS est limitée au Nord par le
Département de Mbour, à l’Est par la
Région de Kaolack, au Sud par la
République de Gambie et à l’Ouest par
l’Océan Atlantique. Elle est classée
Patrimoine mondial de l’Unesco depuis
1981, et Site RAMSAR depuis 1984.
o Domaines d’intervention
Les principaux domaines d’intervention
de WAAME sont :
La formation en technologie et
technique de valorisation des
ressources naturelles ;
La conception de manuels
didactiques ;
L’épargne et le micro crédit ;
L’ostréiculture ;
La réhabilitation des écosystèmes
de mangrove dégradés ;
L’alphabétisation fonctionnelle ;
L’eau ;
L’assainissement ;
L’éducation relative à
l’environnement marin et côtier.
7
« L’accès à l’assainissement, c’est la dignité » WAAME s’est engagé depuis 2007 aux
projets d’assainissement dans le Delta
du Saloum, avec différents partenaires
(FUNDESO et l’USAID), pour faire face au
défit d’infrastructures d’assainissement,
qui a entraîné des conséquences
sanitaires graves dans certaines îles
(cholera à Moundé, etc.).
Latrines sur pilotis dans les villages insulaires de Delta du Saloum
En 2007, 73 % des ménages de
Delta du Saloum ne disposaient
pas des latrines et fréquentaient
les bois villageois pour se
soulager, contre 13 % qui
utilisaient des latrines sur pilotis
et 14 % disposaient de latrines.
Ce projet d’amélioration de la situation
sanitaire et environnementale de la
population de la Commune de
Foundiougne, des communautés rurales
de Djirnda, Dionewar, Bassoul et
Toubacouta à travers l’accès aux
systèmes d’évacuation d’eaux
résiduelles, ont permis de contruire 168
latrines dans ces localités. Et cela, grâce
à l’appui financier de l’AECID (Agence
Espagnole de Coopération
Internationale pour le Développement),
des Mairies de Barcelone et de Basauri
et de FUNDESO (Espagne).
Des résultats probants ont été
réalisés, avec l’amélioration de
taux d’accès à l’assainissement
selon les normes internationales
de 10 personnes/latrine, allant de
18, 7 à 63,5 % selon les localités.
Accès à l’assainissement des populations
8
Latrine et douche réalisées par WAAME dans les localités de Delta du Saloum, en 2008.
Projet « Un toit, une latrine dans les zones insulaires du Delta du Saloum »Ce projet d’assainissement
USAID/WAAME a une durée deux ans,
avec un délai d’exécution allant du mois
de Décembre 2009 au mois de Janvier
2011. Dans la logique d’amélioration du
cadre de vie et du bien-être des
populations cibles, le mécanisme de
mise en œuvre est axé sur trois
composantes suivantes :
Accès aux infrastructures
d’assainissement ;
Renforcement des capacités
techniques et organisationnelles
des communautés ;
Renforcement des connaissances
et des consciences des populations
locales sur l’hygiène et
l’assainissement.
Accès aux infrastructures d’assainissement
La dégradation des conditions sanitaires
et environnementales des villages de
Djirnda, Diamniadio, Diogane, Diouré,
Thialane, Bassar, Falia, Djinack Bara,
Djinack Diatako et Bossingkang est liée
principalement à l’absence
d’infrastructures d’assainissement
(puisards, latrines, douches, etc.). Pour
freiner cette tendance, il était donc
nécessaire de mettre en place des
infrastructures adéquates et en nombre
suffisant. Ce qui permet de doter 4 000
personnes (soit 10personne/latrine)
en infrastructures d’assainissement
individuel (latrine et douche),
permettant ainsi d’augmenter le taux
d’accès à l’assainissement dans ces
localités à 8 % au moins.
9
Renforcement des capacités techniques et organisationnelles des communautés
La prise en charge des infrastructures et
des questions liées à l’assainissement
nécessitent des groupes commu-
nautaires organisés et capacités, pour
garantir un environnement sain et
susciter l’auto-action communautaire.
Des Comités de gestion ont été mis en
place et formés à la gestion et à
l’entretien des infrastructures. En
outre, dans chaque village, un relais
communautaire fut formé afin de mener
les activités de suivi et d’animation des
activités du projet (information et
sensibilisation, reporting, etc.). C’est
ainsi que 20 comités de gestion ont été
mis en place et formés, et qui sont
opérationnels ; 40 maçons ont été aussi
formés, ainsi que 20 relais
communautaires et agents de santé
formés aux outils SARAR.
Renforcement des connaissances et des consciences des populations locales sur l’hygiène et l’assainissement
Un des facteurs déterminants dans
l’amélioration de l’hygiène et de
l’assainissement est le comportement
des individus. En effet, l’ignorance des
populations et leur inconscience influent
considérablement sur l’amélioration de
leur cadre de vie. A cet effet, des
stratégies ont été développées pour
susciter le changement des
comportements. C’est ainsi que 15 000
personnes fut sensibilisées à l’hygiène
et à l’assainissement, et le taux de
maladies diarrhéiques est réduit de 5
% environ.
Villages Nombre de latrines prévues
Nombre de latrines réalisées
Thialane 20
144Diouré 05Bassar 20Diogane 20Djirnda 30 Taux de réalisationDiamniadio 15Falia 10Bossingkang 10
96 %Djinack Bara 10Djinack Diatako 10TOTAL 150
10
Le retard accusé dans la réalisation des
travaux de construction est dû au retard
de contribution des Communautés
rurales en carburant, telle que stipulée
dans le protocole d’engagement entre le
projet et les Collectivités locales, pour le
transport des matériaux des sites de
déchargement de Foundiougne vers les
villages bénéficiaires. Les activités de
mise en œuvre des infrastructures
d’assainissement se poursuivront en
2011, avec les six latrines restantes et
150 autres latrines.
Latrine réalisée à Thialane Causerie avec les outils SARAR/PHAST à Falia
Le projet « Un toit une latrine dans les
villages insulaires de Delta du Saloum »
apportera une valeur ajoutée par
rapport à d’autres projets mis en oeuvre
dans le Delta du Saloum, car il propose
des réponses pour la gestion des boues
de vidange, des exutoires avec des
bassins de lagunage aérobie, pour
faire face au volume de boue de vidange
produit par les latrines construites par
tous les projet d’assainissement qui
interviennent dans cette zone. Levant
ainsi le défi de l’amélioration de la
situation sanitaire et environnementale
des populations des zones insulaires de
Delta du Saloum, car le problème de
gestion des boues de vidange se pose
avec acuité, d’autant plus que les
matières fécales ou les boues sont
déversées sur les plages et dans les
bolongs2 avec tous les risques des
maladies liées au péril fécal. Des bassins
de lagunage seront installés, et offriront
une opportunité majeure aux
populations, leur permettant après le
traitement des boues d’avoir de l’engrais
organique pour les activités de
maraichage des femmes, et la culture
des fourrages pour l’alimentation du
bétail.
2 Bras de mer dans la mangrove.
11
La dégradation croissante des écosystèmes de mangrove dans
le Delta du Saloum, est principalement due aux activités
anthropiques (mauvaises pratiques de cueillette des huîtres,
coupe abusive des bois, etc.) et aux effets néfastes des
changements climatiques, qui entraîne l’érosion de la
biodiversité de ces milieux de mangrove. Cette perte de la
biodiversité a des impacts négatifs sur les moyens de
subsistances et les conditions socio-économiques des
populations de Delta du Saloum. La gestion durable des
écosystèmes de mangrove permet donc de réduire la perte de
la biodiversité, dans le Delta du Saloum.
A cet effet, WAAME œuvre depuis plusieurs années pour la
conservation participative de la biodiversité des écosystèmes
de mangrove, en impliquant les populations locales,
notamment les femmes qui subissent plus les conséquences
des impacts négatifs de cette perte de la biodiversité. C’est
ainsi qu’une espèce de la biodiversité des écosystèmes de
mangrove, le rônier (Borassus aethiopum), fut choisi par
WAAME pour sa valorisation, afin de baisser la pression sur
les ressources de mangrove dans le Delta du Saloum.
Projet « Diversification des ressources économiques des populations locales de Djirnda et Djilor (Sénégal) à travers le renforcement des capacités des communautés locales pour la réhabilitation des écosystèmes de
Conservation participative de la biodiversité
La mangrove constitue une importante source de revenus et de moyens de subsistance, en offrant des services écosystémiques tels que : l’habitat, le bois de construction et le bois de chauffe ainsi que plusieurs autres activités de subsistance et commerciales. La mangrove contribue aussi efficacement à la lutte contre les changements climatiques, en protégeant les côtes contre l’érosion et l’élévation du niveau de la mer, ainsi qu’à la séquestration de carbone.
Une étude de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar sur la séquestration de carbone dans la Communauté rurale de Djirnda, montre que les sites de reboisement villageois de Rhizophora sont de bons puits de carbone. Et ces villageois organisés en GIE de Mangrove, peuvent bénéficier des Mécanismes de Développement Propre (MDP).
Evaluation de séquestration de carbone sur un site de reboisement de Rhizophora.
12
mangrove et l’exploitation rationnelle des ressources naturelles »Ce projet initié par WAAME, a permis la
régénération de la rôneraie par des
campagnes de sensibilisation et de
reboisement depuis 2009. Ce qui a
permis aux populations des villages
insulaires de Fayako et Moundé, d’avoir
des activités alternatives génératrices de
revenus pour répondre à leurs besoins
socio-économiques, grâce à la
valorisation des sous-produits du rônier.
Gestion et régénération de rôneraie Reboisement de mangrove par les femmes
La participation des populations locales
à la gestion durable des écosystèmes de
mangrove, les responsabilise et
contribue à la conservation de la
biodiversité. Ce mode de gouvernance
locale des ressources naturelles, permet
de renforcer les capacités des
populations, notamment les femmes qui
sont les premières bénéficiaires de
services écosystémiques de mangrove,
en conciliant les impératifs économiques
et la conservation participative de la
biodiversité. La diversification des
revenus des populations de Moundé
(Communauté rurale de Djirnda) et
Fayako (Communauté rurale de Djilor),
à travers la fabrication et la
commercialisation des sous-produits de
rôniers, permet de lutter contre la
pauvreté et de baisser la pression sur les
écosystèmes de mangrove, en
respectant le repos biologique de 7 à 8
mois.
Une augmentation de 25 % des revenus des bénéficiaires à la fin du projet
13
L’un des objectifs du projet est l’augmentation des revenus grâce à la gestion rationnelle
et durable des ressources naturelles. La valorisation de la rôneraie est une manière de
développer une activité génératrice de revenu alternative qui permettra aux populations
locales de préserver l’environnement, et de respecter les périodes de repos biologique.
Les femmes constituent le groupe le plus important du projet (93 % des bénéficiaires
directs du projet). Elles ont suivi des formations, après une visite d’échanges à Fandène3
en avril 2010, pour la valorisation des sous-produits du rônier à travers les
renforcements des capacités sur les techniques de confection des articles artisanaux. Ces
formations en menuiserie de rônier (30 % d’hommes) et de vannerie (65 % de femmes)
ont permis une amélioration des conditions de vie des villageois, et plus
particulièrement des femmes de Moundé et Fayako.
Les formations reçues sur la rôneraie ont permis d’une part à la population de Moundé,
de relancer l’activé commercial des sous-produits du rônier qui était une activité
ancestrale en voie de disparition ; d’autre part, elles ont permis la diversification de
produits (tables, chaises, bancs,
balaies, éponge, nattes, abat-jour,
salon), car ce sont les paniers
seulement qui étaient fabriqués dans
ce village. A Fayako, les formations
ont permis de développer une autre
activité génératrice de revenus
alternative à la baisse de rendement
des coquillages, et plus
particulièrement des huîtres, ainsi
que de la raréfaction de produits
halieutiques.
Grâce à ce projet, 25 % de
producteurs vendent sur commande,
alors qu’ils ne représentaient que 3 %
avant le projet. Cette augmentation de la
vente sur commande s’explique par
l’augmentation de la production, et la
fidélisation de la clientèle. La vente en
détails se fait sur place, au marché
hebdomadaire (Foundiougne), dans les
3 Une localité située au Nord de la ville de Thiès (70 km de Dakar), où les habitants ont survécus aux différentes périodes de sécheresse, grâce au rônier dont ils ont l’expertise de la valorisation de ses sous-produits.
Panier
PM
Balai P
MBan
cChais
e
Abat-jour
salon
0
50
100
150
200
250
La production en moyenne avant le projetLa production en moyenne après le projet
14
marchés locaux (Fatick, Foundiougne) et sur le marché international (Gambie).
Les sous-produits de rônier exposés dans les kiosques de commercialisation
Pour permettre un bon écoulement des
sous-produits de rônier, deux kiosques
de commercialisation et d’un atelier
hangar pour la transformation des
produits forestiers non ligneux issus de
l’artisanat du rônier, ont été inauguré le
17 juin 2010 à Ndakhonga
(Foundiougne) et à Moundé, par les
autorités administrative (Préfet du
Département de Foundiougne) et locale
(Président de la Communauté rurale de
Djirnda).
Les revenus monétaires tirés de cette commercialisation, contribuent à pérenniser les
actions de reboisements et d’aménagements des rôniers dans la Réserve de Biosphère
de Delta du Saloum (RBDS).
Ce projet financé par l’Agence Catalane pour la Coopération et le Développement
(ACCD), a augmenté les revenus des populations locales, grâce à la gestion durable et
rationnelle des écosystèmes de mangrove, à travers les sous-produits de rônier. Le
rapport d’évaluation menée par WAAME, montre que plus de 65 % des bénéficiaires
Pas de r
éponse
-
100000
20000-30000
40000-50000
60000-70000
80000-90000
Plus de 1
000000
10
20
30
40
50
60
70
Pourcentage des revenus avant le projetPourcentage des revenus après le projet
Le renforcement des capacités des populations locales permet de
participer pleinement à la conservation de la biodiversité, au
maintien des services écosystémiques et au bien-être.
15
n’avaient pas de revenus issus de rôneraie, avant la mise en œuvre du projet ; 25 %
avaient de revenus mensuels de 10 000 francs CFA environ, tandis que 10 % avaient de
revenus mensuels variant entre 10 000 et 15 000 francs CFA.
La valorisation de la rôneraie à travers les activités mis en œuvre par le projet, ont
permis une augmentation très nette des revenus des artisans, avec la
commercialisation des sous-produits du rônier. C’est ainsi que 25 % des populations
ciblées ont désormais, de revenus mensuels supérieurs à 100 000 francs CFA, contre
seulement 5 % des bénéficiaires qui gagnent moins de 10 000 francs CFA. Les autres
bénéficiaires (70 %) ont des revenus variant entre 30 000 et 90 000 francs CFA.
L’indicateur des résultats attendu d’augmentation des revenus de 25 %, a été largement
attient. Les efforts consentis
durant l’exécution du
projet notamment la
sensibilisation, la formation et le
reboisement ont dopé le secteur
de la rôneraie, qui était en perte
de vitesse. Le revenu mensuel
moyen est donc passé de 3 000
francs CFA à 23 500 francs
CFA.
16
Une perspective d’autonomisation des organisations communautaires de base pour les activités de reboisement
Pour l’autonomisation des OCB (Organisations communautaires de base) dans
l’exécution des activités reboisement, WAAME est entrain de tester un système de
financement alternatif qui permettrait à la longue, aux populations locales de prendre en
charge une bonne partie des dépenses liées au reboisement. Pour cette phase test, le
choix est porté sur l’association dénommée « Génération Mame Diambane » qui est une
structure qui regroupe des hommes de la génération du Lutteur4 Mame Diambane,
vivants dans une quinzaine de villages répartis dans la zone de Logue, aux alentours de
la Commune de Foundiougne (Mbam, Mbassis, Ndorong, Soum, Thiaré, Sapp, Gagué) ; du
Joognik (Djilor et alentours) et une partie des îles du Gandoule (Baoût, Fayako, Félir,
etc.).
Ce choix est guidé par le dynamisme de
cette association dans les activités de
reboisement. La GMD, en partenariat
avec WAAME s’est engagé à exécuter le
programme de reboisement de l’ONG
WAAME dans la zone du Logue,
communauté rurale de Djilor. Ce
financement alternatif consiste à
financer l’exploitation d’un champ
d’arachide de deux (02) hectares, dont les retombées financières serviront à
pérenniser les activités de reboisement de mangrove et de bois de village entreprises
par une association communautaire partenaire de WAAME.
A cet effet, des activités suivantes ont été initiées :
La formation en techniques de régénération de mangrove et de suivi des
reboisements de mangrove, ainsi qu’en protection de ressources naturelles et en
conservation de rônier ;
L’installation d’une pépinière communautaire ;
Le reboisement des zones dégradés et érodés ;
Le reboisement de rônier ;
4 La lutte est le sport favori des sénégalais, et le plus médiatisé au Sénégal.
17
Le reboisement des bois communautaires ;
Des séances d’information et de sensibilisation auprès de communautés locales.
Les sites de reboisement pour ce programme, sont mentionnés dans le tableau ci-
dessous.
Villages Superficies Observation
Mbam 1 ha Parcelle disponible
Djilor 1 ha Parcelle pas encore disponible
Mbélane 1 ha Parcelle disponible
Sadioga 1 ha Parcelle disponible
Goudème 1 ha Parcelle pas encore disponible
Les pépinières des villages de Sadioga et
Ndorong ont été visitées, et la
production de plants est en cours. A
Sadioga, les espèces disponibles sont :
Eucalyptus et Jatropha curcas (tabanani).
A Ndorong, 28 000 plants d’Eucalyptus
sont disponibles pour la présente
campagne. Des citronniers également
seront disponibles ainsi que des
manguiers.
Plants de Jatropha à Sadioga Pépinière de Ndorong
18
Education relative à l’environnement : Les élèves de Dial Diop de Dakar à l’école de WAAME.Les élèves de CM2 l’Ecole Franco-Sénégalaise Dial Diop de Dakar ont effectuent depuis
quelques années un voyage annuel dans le Delta du Saloum, pour s’imprégner des
problèmes environnementaux et socio-économiques avec WAAME et ses projets, et
éducatifs avec l’Ecole du village de Mbassis, qu’ils racontent à quelques mots sous forme
de carnet de voyage.
Lundi 11 mai. Sandry : Nous avons
chargé le car et nous sommes partis. Sur
le chemin, nous avons vu de très beaux
paysages. Il faisait chaud et le trajet était
drôlement long. Nous avons pris le bac
puis nous sommes arrivés à
Foundiougne. Nous nous sommes
installés dans le campement puis nous
avons déjeuné : au menu un bon
thiéboudien !
Joseph : WAAME veut dire West African
Association for Marine Environment.
Dans le centre d’hébergement il y a des
cases, des dortoirs, une grande paillote
pour se réunir, une salle de conférence
et une salle à manger. Il y a aussi
beaucoup d’arbres avec des étiquettes
présentant leurs noms scientifique et
vulgaire et leur famille. Il y a des ruches
et une termitière.
Mardi 12 mai. Rayan et Stéphan : On a
pris la pirogue tôt le matin et on a fait
une heure de route avant d’arriver dans
une île appelée Djamnadjo. Il faisait très
chaud. On a fait le tour du village, on a
vu des latrines sur pilotis et un
reboisement de palétuviers. Les
villageois nous suivaient partout. On est
reparti dans la pirogue et on a accosté
dans la mangrove.
Yasmine et Adja : La pirogue a touché le
fond et nous sommes descendus dans
l’eau. Nous avons goûté et nous sommes
repartis dans l’eau : nous avons fait les
fous en s’éclaboussant. Ensuite Gérard
19
nous a appelé et Adji nous a présenté la mangrove : il y a
deux sortes de palétuviers. Le rhizophora qui a des racines aériennes et l’avicennia dont
les racines sont dans l’eau et qui a des feuilles couvertes de sel. Nous sommes repartis et
plus loin la pirogue s’est arrêtée et nous avons observé des oiseaux sur leur repositoire.
Mercredi 13 mai. Sandry et Mehsen :
Nous avons fait un atelier dans la classe
de nos correspondants sur le rôle de
l’arbre. Monsieur Dia, nous a présenté
son métier : il surveille, il repère les
fraudeurs, les contrebandiers et les gens
en surpoids de charge. Il nous a dit qu’il
ne faut pas confondre le métier de garde
forestier avec celui d’agent technique
des eaux et forêts, car c’est totalement
différent. Son travail est très difficile. Il
n’a jamais de congé car une urgence
peut surgir à tout moment. Mr Dia aime
beaucoup son travail, car il aime les
tenues, et il voulait faire ce métier
depuis qu’il était petit. Il nous a expliqué
comment planter les arbres pour qu’ils
survivent. Il faut coucher l’arbre pour
ouvrir son sachet sans abîmer les
racines ni défaire la motte de terre.
Ensuite on le pose délicatement dans le
trou. On remplit de trou de terre : toutes
les racines doivent être enterrées. Enfin,
on arrose bien.
Khatum et Karim : Nous avons présenté
notre travail : il y avait 3 scénettes sur
les causes et les conséquences et les
remèdes de la déforestation (la culture
sur brûlis, le bois de chauffe, les
troupeaux), puis nous avons exposé le
rôle de l’arbre à l’aide d’une grande
affiche. Monsieur Dia nous a félicités
pour notre travail. Après les ateliers
sportifs, en fin d’après midi, on a planté
150 arbres : des eucalyptus, quelques
filao et des niaoulis. On a fait une grande
file indienne et on s’est passé les arbres.
On est allé chercher de l’eau dans un
puits qui date du 16 janvier 2007. On
puisait avec une corde et une poulie.
L’eau était à 17 mètres de profondeur.
On a rapporté l’eau dans des seaux et on
a arrosé les arbres. Ensuite deux chèvres
sont entrées dans l’école par une entrée
dans le grillage qu’on a mis autour de
l’école. On a essayé de les faire sortir…
mais c’était difficile car elles courraient
vite ! A la fin on a réussi à les faire
sortir : on ne voulait pas qu’elles
mangent nos arbres.
20
Jeudi 14 mai. Joseph, Aïssatou et Rayan :
Nous sommes partis en pirogue avec nos
correspondants sur une île qui s’appelle
Fayako. Nous avons vu des greniers à
mil : ce sont des petites cases qui
protègent les récoltes de mil du bétail et
des pluies mais qui n’empêchent pas les
petites bêtes de rentrer. Nous avons
ensuite vu un groupe de femmes qui
nous ont accueillis avec des rythmes sur
des calebasses. On s’est assis, puis Adji
nous a expliqué tout ce qu’on peut faire
avec la tige, la feuille et le bois du
rônier : des balais, des tables, des
chaises, des paniers à linge, des
chapeaux, des paniers à pain. Les dames
nous ont montré comment elles
démarrent un panier. Ensuite, Adams
nous a expliqué les différentes étapes du
fruit du rônier : le coni. Lorsque le fruit
est sur l’arbre, il est vert : c’est le coni.
Pus il tombe de l’arbre, il devient jaune :
c’est le sibi. S’il n’est pas mangé, il
rétrécit et devient marron foncé : c’est le
poulo. Puis il devient blanc et marron et
enfin il s’enfonce dans la terre et germe :
l’arbre sort. Ensuite, nous avons chanté
et dansé avec les élèves de Mbassis puis
nous avons continué notre route et
avons vu des rôniers males et femelles
avec leurs fruits. Mme Mbow a acheté
pour l’école des balais et des paniers
puis nous sommes retournés prendre la
pirogue.
Samy et Khatum : Après les ateliers
sportifs, nous sommes partis en car voir
les marais salants à côté du village de
Mbassis. Nous avons découvert que les
marais salants, c’est de l’eau de mer qui
s’infiltre dans des trous qui ensuite
s’évapore en laissant des grains de sel
que les femmes ramassent. Quand on a
voulu rentrer, le pneu du car s’est
enfoncé dans le sable. Le car ne pouvait
plus avancer. En attendant l’aide des
populations, nous avons joué et observé
l’apparition des premières étoiles du
ciel. Il faisait complètement nuit, et
quand le car était décoincé, nous
sommes rentrés au campement.
21
Vendredi 15
mai. Aïssatou,
Joana et Céline :
Après la visite des
familles, nous
avons fait des
ateliers. Chaque
équipe était
composée
d’élèves de Dial
Diop et de Mbassis devait passer dans 3 ateliers.
Atelier « eau » : Nous avons appris
comment rendre l’eau potable, parce
que leur eau vient des puits. On met le
morceau de tissus au dessus du seau
vide et on verse l’eau dans l’autre seau,
puis on met deux bouchons de Javel. On
attend 30 minutes et l’eau est potable.
Après l’avoir filtrée, on peut aussi faire
bouillir l’eau 10 minutes pour la rendre
potable. Atelier « latrines » : Madame
Ngaté (Gestionnaire de WAAME) nous a
expliqué pourquoi on construit des
latrines : pour ne pas faire ses besoins
n’importe où. Elle nous a expliqué les
conséquences : si on fait nos besoins
n’importe où, on peut être malade ou
rendre des gens malades, et ça pollue
aussi la forêt. Si on n’a pas les moyens de
construire des latrines : on peut faire ses
besoins chez les voisins.
Atelier « maladies » : Nous avons
travaillé sur les maladies contagieuses
avec Pierre qui est médecin. Le choléra
se transmet dans l’air : un enfant en
bonne santé qui se promène et qui
rencontre un enfant qui a le choléra, va
respirer l’air que l’enfant malade rejette
et devenir malade. Le choléra se
transmet de main à main un enfant en
bonne santé qui se promène et
rencontre un enfant malade et lui sert la
main, se fait contaminer. Le choléra se
transmet aussi dans l’eau qui n’est pas
filtrée et javellisée. La diarrhée se
transmet par un manque d’hygiène :
lorsqu’un enfant va aux toilettes et ne se
lave pas les mains, après, il peut
transmettre les microbes qu’il a sur les
mains à un autre enfant qu’il rencontre.
Samedi 16 mai. Karim et Stéphan :
Retour à Dakar. Ce séjour a été génial.
Nous avons découvert des tas de choses
qui n’existent pas à Dakar.
22
Le village de Moundé se situe au cœur de la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum
(RBDS). La pêche reste la principale activité de la population vient s’ajouter la
transformation des sous produits du rônier appuyé par
WAAME et d’autres activités de revenus génératrices tel
que le commerce, la transformation de fruits local.
Depuis des générations, les femmes de Moundé
pratiquent les techniques de gestion durable des
ressources naturelles, marines et agro-forestières.
La culture et récolte d’arches (Arca senilis) :
La récolte d’arches se fait à l’aide d’un panier perforé
spécialement conçu par les femmes. Les coquillages
immatures passent à travers les trous et sont semés
c'est-à-dire replonger en mer, jusqu’à leur maturité.
Les arches de grande taille seront destinées à la consommation ou à la vente.
Femme exhibant son panier de
Moundé.
Le repos biologique :
Dans le but de mieux conserver les ressources naturelles, et d’avoir des produits de qualité destiné à la vente et à la consommation, le repos biologique se pratique à Moundé. Pour les activités de substitutions lors de repos biologique, l’ONG WAAME a mis un
vaste programme de revalorisation des sous-produits du rônier, pour permettre à ces populations de bénéficier d’autres sources de revenus en période de repos biologique qui dure huit (8) mois.
L’apiculture :
La culture du miel constitue un moyen efficace pour la protection de la mangrove. Les
ruches installées au cœur de forêts de mangrove freinent l’exploitation anarchique du
bois de mangrove à cause de l’agressivité des abeilles. C’est aussi une activité alternative
au repos biologique.
La transformation des produits halieutiques : Cette activité constitue la principale source de revenus de ces femmes, à travers la cueillette et le ramassage des coquillages (huîtres, arches, cymbium, etc.), avec des techniques adéquates à la valorisation des sources.
Focus sur les femmes de Moundé
23
Le reboisement de
mangrove :
Les OCB (Organisations
communautaires de base), les
ONG tel que WAAME appuient à
la régénération de mangrove, à
travers des actions de
reboisement et de préservation.
La gestion durable des
forêts de rônier :
l’ONG WAAME a mis en place, en partenariat avec les populations des îles de Fayako et
de Moundé un programme de préservation et de gestion durable du rônier à travers la
recherche (étude et inventaire), la régénération et mis en défends de jeunes pousses et
la valorisation (artisanat, menuiserie, charpenterie) de ses sous-produits.
Grâce au projet « Diversification des
ressources économiques des
populations locales de Djirnda et Djilor
(Sénégal), à travers l’amélioration des
techniques de conservation et
d’exploitation des ressources naturelles
dans la Réserve de Biosphère du Delta
du Saloum (RBDS) », financé par
l’Agence Catalane de Coopération au
Développement (ACCD) via FUNDESO.
24
Pour relever les nombreux défis liés à la perte de la biodiversité, eu égard à la
proclamation par les Nations Unies de l’année 2010 comme Année Internationale de la
Biodiversité ; WAAME s’est engagé dans un réseau des partenaires diversifiés, pour une
gestion durable des écosystèmes et la protection de l’environnement.
A l’échelle nationale
WAAME gère localement les défis
environnementaux qui se posent au
niveau global, en étroite collaboration
avec les OCB (Organisations
communautaires de base), les ONG
(Organisations non-gouvernementales),
les Collectivités locales, les Services
déconcentrés de l’Etat, le Gouvernement
du Sénégal et ses partenaires au
développement.
A l’échelle régionale
Le Secrétariat Exécutif de RAM (Réseau
Africain pour la conservation de la
Mangrove) est assuré par WAAME,
depuis 2004. Ce réseau couvre une
vingtaine de pays côtiers de l’Afrique
centrale et de l’Ouest, dont les membres
sont les OCB et les ONG qui œuvrent
pour la gestion durable des écosystèmes
de mangrove. A cet effet, un ouvrage est
sous édition, et il contribuera à une
meilleure connaissance des stratégies en
matière de conservation et d’utilisation
des mangroves ainsi que leurs impacts
socio-économiques, écologiques et
culturelles. Le but final étant une
amélioration des politiques de gestion et
de conservation de la mangrove, sources
de bien-être pour de nombreuses
communautés sur le continent. WAAME
est aussi membre actif de GAWA (Green
Actors in West Africa).
A l’échelle internationale
WAAME est membre de l’UICN (Union
pour la Conservation de la Nature)
depuis 2008, à l’issue du Congrès
mondial pour la nature qui s’est tenu à
Barcelone, du 04 au 14 octobre 2008. Un
réseau des partenaires espagnols s’est
aussi associé aux partenaires
traditionnels de WAAME, que sont
FUNDESO et l’AECID (Agence Espagnole
de Coopération Internationale pour le
Développement) ; il s’agit notamment de
l’ACCD (Agence Catalane de Coopération
au Développement), Bassauri,
Generalitat de Catalunya, la Fondation
CIDEAL. Un partenariat fructueux dans
le domaine de l’Eau et l’Assainissement
est aussi noué avec l’USAID depuis 2009,
et qui doit continuer avec un autre
projet pour les zones insulaires
défavorisées du Delta du Saloum.
Réseau des partenaires de WAAME
25
LES DONATEURS DE WAAME
AGENDAS DE WAAME
o 19 au 29 avril 2011 à Guinée Bissau : Visite d’échange d’expériences et de formation sur le sel solaire, des ONG AFEL (Bénin), ADEPAG et ODIL (Guinée), WAAME (Sénégal) et AD (Guinée Bissau).
o 29 au 30 avril 2010 à Kayar (Sénégal) : Atelier d’échange et de concertation sur une gestion concertée des AMP (Aires Marines Protégées), organisé par l’Association des Pêcheurs Artisanaux du Sénégal, en par-tenariat avec la FIBA (Fondation Internationale du Banc d’Arguin).
o 01 au 12 mai 2010 au Parc National de Kibale (Ouganda) : 2nd Atelier de formation sur le carbone, organisé par IUCN-NL et World Land Trust MT.
o 01 au 04 juin 2010 à Ouagadougou (Burkina Faso) : Forum de renforcement des capacités des ONG locales d’Afrique de l’Ouest, pour la conservation efficace des aires protégées et de la biodiversité ; avec l’appui de l’UICN, FIBA et IUCN-NL.
o 04 juin 2010 à Ouagadougou (Burkina Faso) : Signature de Protocole de collaboration entre les ONG AFEL (Bénin), ADEPAG et ODIL (Guinée), AD (Guinée-Bissau) et WAAME (Sénégal), pour un partenariat dynamique axé sur la conser-vation et l’utilisation durable des ressources naturelles et de leur environnement ; l’élabora-tion et la mise en œuvre conjointe des programmes de conservation et d’utilisation du-rable de la biodiversité.
26
27
Cette année, WAAME a reçu un important soutien financier de ces donateurs, compte
tenu de volume des activités qui a sensiblement augmenté. Ces apports financiers sont
repartis comme ci-dessous.
PARTENAIRES MONTANTS
EN DEVISE
MONTANTS
EN F CFA
POURCENTAGE
USAID 331 029 $ 153 548 100 76 %
IUCN-NL 33 613 € 22 016 201 10 %
ACCD 11 093 € 7 265 917 4 %
Swedish Society for Nature
Conservation
216 092, 16 SEK 13 460 337 7 %
WAAME 9 160 € 6 000 000 3 %
TOTAL (EN F CFA) 202 290 555 100 %
Le total de fonds reçus par WAAME en 2010 est de 202 290 555 de francs CFA, avec
l’USAID comme premier contributeur (96 %) ; tandis que l’ACCD dont le projet devrait
prendre fin en décembre 2009, a financé le reste des activités d’où la contribution de 4
% par rapport son important financement en 2009. Ce financement est reparti selon les
activités comme suit (cf. graphique).
79%
17% 4%
Assainissement Conservation de mangroveDiversification des sources de revenu
Finances
28
Administration de WAAMEAbdoulaye
DIAME
Directeur
Exécutif
Abdoulaye
Ndiaye DIOUF
Chauffeur
à Foundiougne
Jean-Luc GUI
GUI
Chef Comptable
Thierno
Abdoulaye
BADJI
Gardien à Dakar
Papa Oumar
DIAGNE
Chargé
de Programme
Wagane SARR
Gardien
à Foundiougne
Alioune Badara
NDIAYE
Assistant
Technique
Maurice SARR
Gardien
à Foundiougne
Pascaline
BASSE
Secrétaire
de Direction
Seynabou
DIOUF
Technicienne de
Surface
à Dakar
Adji Ngoundji
CISSE
Animatrice
des Projets
Oumy BADJI
Technicienne de
Surface
à Foundiougne
La vie de WAAME
29
Accueil de Stagiaires à WAAMEWAAME reçoit régulièrement des stagiaires, pour mener leurs recherches de mémoire
ou pour accompagner les actions des projets sur le terrain. En 2010, les étudiants Modou
DIOUF et Mamadou SARR y ont effectué leurs stages de mémoire, Joris CART et Margelin
MAXIME pour leurs stages en milieu professionnel, Babacar DIOUF et Bara FALL pour
leurs stages pré-professionnel.
Modou DIOUF : étudiant de Master
en Agronomie et Agro-Almentaire,
Spécialité Gestion Environnement
des Ecosystèmes et Forêts
Tropicales, d’AgroParisTech –
ENGREF (France) avait pour thème
de mémoire, la « Valorisation du
palmier rônier pour une gestion
durable des ressources au niveau
de l’île de Moundé, située dans la
Réserve de Biosphère du Delta du
Saloum au Sénégal » qu’il a soutenu
le 29 septembre 2010. En résumé, le
mémoire présente l’île de Moundé
qui est au cœur de la Réserve de
Biosphère du Delta du Saloum
(RBDS), et qui compte 1 861
habitants ; vivant principalement de
l’agriculture, de la pêche et du
commerce. L'importance écologique
et économique de la RBDS qui a
incité plusieurs structures à
intervenir dans la zone, dans
différents domaines ; dont l’ONG
WAAME (West African Association
for Marine Environement), qui milite
pour une diversification des sources
de revenus avec les produits
artisanaux fabriqués à base de sous-
produits de rôniers, pour espérer
éviter le risque de surexploitation
des ressources tirées de la mer.
L’exploitation de ces rôniers offre
plusieurs produits dont les poutres,
les produits artisanaux et le «
poulokh » (noix germées). Un
inventaire des rôniers ainsi que des
espèces ligneuses accompagnatrices
de ce terroir a été réalisé. Des
enquêtes ont également été menées
sur les peuplements de rôniers et sur
l’état de la mangrove. Les résultats
de l’inventaire ont montré une faible
exploitation des feuilles servant à la
confection de produits artisanaux et
de menuiserie. Les enquêtes ont
révélé plusieurs facteurs qui
entravent le bon développement des
peuplements des rôniers.
Concernant la diversification des
produits fabriqués, les artisans
adoptent encore assez timidement le
modèle, cependant cette
30
diversification permet de relever
leur niveau de revenu.
Mamadou SARR : étudiant à l’Ecole
Nationale d’Economie Appliquée de
Dakar (Sénégal), au Département
ATEGU (Aménagement du Territoire,
Environnement et Gestion Urbaine),
le mémoire aborde la question de
migration dans les îles du Saloum,
dans un contexte de dégradation des
écosystèmes de mangrove. Les
déterminants de cette migrations
sont divers et variés, mais la
surexploitation des ressources de
mangrove demeure la cause
principale. Ce qui rend les
populations vulnérables, avec la
pauvreté de plus en plus croissante ;
mais, il a souligné que la migration
est aussi liée aux facteurs sociaux,
économiques et politiques.
Joris CART et Margelin MAXIME :
élèves en BTS Gestion et Protection
de la nature, Option Gestion des
Espaces Naturels au Lycée Agricole
Charlemagne à Carcassonne
(France), ont effectué leur stage du
01 juillet au 30 septembre 2010 sur
la forêt de rôniers à Moundé et
Mécessé dans le Delta du Saloum. Un
plan de gestion durable de la forêt de
rôniers, en prenant en compte les
aspects économiques, sociaux et
environnementaux afin de satisfaire
les besoins des populations locales
est prioritaire. A cet effet, ils ont
mené un inventaire des rôneraies et
ont fait des relevés GPS, pour la
cartographie. Ils ont remarqué qu’à
Moundé les populations participent à
la gestion durable de la forêt de
rôniers, après la restitution de leur
travail sur le terrain dans les deux
villages insulaires, et ils étaient
heureux d’être accueillis par WAAME
pour ce stage.
Babacar DIOUF et Bara FALL :
élèves en deuxième année au Centre
National des Techniciens des Eaux,
Forêts, Chasse et Parcs Nationaux
(CNFTEFCPC) de Ziguinchor
(Sénégal), ils ont débuté leur stage à
WAAME le 09 août 2010. Ce stage
pré-professionnel leur a permis de
mettre en pratique les techniques de
reboisement de mangrove et de
rônier, ainsi que d’autres espèces ;
mais aussi la préservation de la
faune et de la flore dans cette zone
humide de Delta du Saloum. Ils se
sont imprégner des problèmes de
l’environnement marin et côtier, de
la gestion foncière, de système de
production et des organisations
paysannes.
31
WEST AFRICAN ASSOCIATION FOR
MARINE ENVIRONMENT
Organisme d’appui à l’exploitation et à la préservation du milieu marin
©2011