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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO - sifee.org · Pour reprendre la déclaration de Rio sur...

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ASSOCIATION NATIONALE POUR L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE (ANEE) ACTES DES SEMINAIRE DE FORMATION ET ATELIER DE HAUT NIVEAU EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE Sous le Haut Patronage de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts et le Parrainage du Haut Commissariat Général à la Francophonie Avec l’Appui Financier de l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI), de la BRALIMA, de la SEP-CONGO et de CHEVRON-CONGO (Muanda Int’l Oil Company). Adresse : 2634, Avenue Kilangwe - C/ Lemba - BP.: 20354 Kinshasa 21 Lemba Tél. : 00243 815103330 - E-mail : anee_[email protected] - Fax : 001.775.822.7069
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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ASSOCIATION NATIONALE POUR L’EVALUATION

ENVIRONNEMENTALE (ANEE)

ACTES

DES SEMINAIRE DE FORMATION ET ATELIER

DE HAUT NIVEAU EN

EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

Sous le Haut Patronage de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la

Nature, Eaux et Forêts et

le Parrainage du Haut Commissariat Général à la Francophonie Avec l’Appui Financier de l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI),

de la BRALIMA, de la SEP-CONGO et de CHEVRON-CONGO (Muanda Int’l Oil Company).

Adresse : 2634, Avenue Kilangwe - C/ Lemba - BP.: 20354 Kinshasa 21 Lemba Tél. : 00243 815103330 - E-mail : [email protected] - Fax : 001.775.822.7069

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Kinshasa 12 – 17 janvier 2004

Editeur Coordination Comité de lecture Comité de rédaction Secrétariat technique Informations :

- Saisie

- Composition et mise en page

: Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale (ANEE) : Nicolas SHUKU ONEMBA : Michel A. BOUCHARD Nicolas SHUKU ONEMBA MAKANZU IMWANGANA Fils Léon MUBA MOPILI : Nicolas SHUKU ONEMBA Willy KIPOY S. MUSALU MAKANZU IMWANGANA Fils Léon MUBA MOPILI : MAKANZU IMWANGANA Fils MALUNDU TABU Nicole SAPWE WA SAPWE Thérèse NGEWASI AWANGA : MAKANZU IMWANGANA Fils MALUNDU TABU Nicole SAPWE WA SAPWE : Nicolas SHUKU ONEMBA MAKANZU IMWANGANA Fils Léon MUBA MOPILI

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PLAN

Listes des abréviations Programme du Séminaire-Atelier Discours d’ouverture I. Introduction : objectifs, résultats attendus et participants Organisation : bureau, secrétariat, service logistique II. Déroulement des travaux III. Recommandations IV. Conclusion Annexe I : Liste des participants Annexe II : Communications Annexe III : Discours de clôture

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Liste des abréviations ACDI ACEF AD ADIE Adj. AGRIFOR AIF ANEE APGE BCECO BDD BEAU BRALIMA CBLT CD CFC CIAT CICOS CNE COMIFAC CT D.E.S DE DEP DG Dir Dpt Dr DRE ECN EE EI EIE ERAIFT FAO F CFA FORESCOM GECAMINES GIRE ha

: Agence Canadienne de Développement International : Association Chrétienne pour l’Encadrement des Filles mères désœuvrées non scolarisées : Administrateur Délégué : Agence internationale pour le Développement de l’Information Environnementale : Adjoint : Société Agricole et Forestière : Agence Intergouvernementale de la Francophonie : Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale : Action Progressive pour la Gestion de l’Environnement : Bureau Central de Coordination : Bandundu : Bureau d’Etudes et d’Aménagement Urbain : Brasserie, Limonaderie et Malterie : Communauté des pays du Bassin du Lac Tchad : Chef de Division : ChloroFluoroCarbone : Comité International d’Accompagnement de la Transition en RDC : Commission Internationale du Bassin Congo-Oubangi-Sangha : Commission Nationale de l’Energie : Convention des Ministres en charge des Forêts d’Afrique Centrale : Chef des Travaux : Diplôme d’Etudes Supérieures : Directeur Exécutif : Direction d’Etudes et Planification : Directeur Général : Directeur : Département : Docteur : Direction des Ressources en Eau : Environnement et Conservation de la Nature : Evaluation Environnementale : Etude d’Impacts : Etude d’Impacts Environnementale : Ecole Régionale d’Aménagement Intégré des Forêts et des Territoires Tropicaux : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture : Francs CFA : Société Forestière et Commerciale : Générale des Mines et des Carrières : Gestion Intégrée des Ressources en Eau : hectare

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hab. i.e ICCN IG IGC IJBZC INEAC INERA INS IPN Ir ISP ISTM Kin. MAB Méd MINER MIOC MOGED MONUC Mr, M. N NE NEPA NEPAD NPK OAB-OIBT ONC ONGD ONGs ORSTOM P.e PD PFNL pH PMURR PNA PNAE PNUD POPS ppm PRGIE Prof.

: habitant : c’est-à-dire : Institut Congolais pour la Conservation de la Nature : Indice de pente : Institut Géographique du Congo : Institut des Jardins Botaniques et Zoologiques du Congo : Institut National d’Etudes Agronomiques du Congo : Institut National d’Etudes et Recherches Agronomiques : Institut National des Statistiques : Institut Pédagogique National : Ingénieur : Institut Supérieur Pédagogique : Institut Supérieur des Techniques Médicales : Kinshasa : Man And Biodiversity : Médecine : Ministère de l’Energie : Muanda International Oil Company : Maîtrise des Outils de Gouvernance de l’Environnement et du Développement : Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo : Monsieur : Nord : Nord Est : National Environmental Policy Act : Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique : Azote Phosphore Potassium : Organisation Internationale de bois tropicaux : Office National du Café : Organisation Non Gouvernementale de Développement : Organisations Non Gouvernementales : Office des Recherches du Sud et des Territoires d’Outre Mer : Par exemple : Pays Développés : Produits Forestiers Non Ligneux : Potentiel d’Hydrogène : Programme Multisectoriel d’Urgence pour la Réhabilitation et la Reconstruction : programme national d’Assainissement : Plan National d’Action Environnementale : Programme des Nations Unies pour le Développement : Polluants Organiques Persistants : Partie par millions : Programme Régional pour la Gestion de l’Information Environnementale : Professeur

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Prov. RC RCA RDC RTNC RVA MECNEF S.E SADC Sc SENEN SEP SF-AIEI SG SIG SOCIR SOMIC SOSIDER SPIAF SSE-NWW T TEP TPAT U.V ULK UNESCO UNIKIN

: Province : République du Congo : République Centrafricaine : République Démocratique du Congo : Radio et Télévision Nationale Congolaises : Régie des Voies Aériennes : Ministère de l’environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts : Secrétaire Exécutif : South Africa Development Community : Sciences : Service National des Energies Renouvelables : Société des Entreprises Pétrolières COngolaises : Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts : Secrétaire Général : Système d’Informations Géographiques : Société Congo-Italienne de Raffinage : Société Missionnaire Chrétienne : Société Sidérurgique : Service Permanent d’Inventaire et d’Aménagement Forestiers : Sud Sud Est - Nord Ouest Ouest : Territoire : Tonne Equivalent Pétrole : Travaux Publics et Aménagement du Territoire : Ultra- Violet : Université Libre de Kinshasa : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture : Université de Kinshasa

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PROGRAMME : SÉMINAIRE - ATELIER DE FORMATION EN

EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

LUNDI LE 12 JANVIER 2004

SEANCE D’OUVERTURE

08:30 : - Mise en place - Accueil de participants - Remise de la documentation

Hymne National 09:30 : -1.Mot de Bienvenue du Directeur Exécutif de l’ANEE -2. Intervention du Secrétaire Général à l’Environnement et Conservation de la Nature

-3. Discours du Directeur Général du Secrétariat Francophone de AIEI, -4. Discours de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forets 10 :45 : Pause

ETAT DE LIEU DES PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX EN RDC

Président de session : Mr Nicolas SHUKU ONEMBA 11: 00 : M. le SG Environnement : Problèmes environnementaux dus à l’exploitation forestière en RDC 11 :20 : M. le SG Energie : Problèmes environnementaux dus à l’exploitation énergétique en RDC 11 :40 : Débat Introduction aux ÉIE et au séminaire

11 : 50 : BOUCHARD et SHUKU : - Introduction générale au séminaire et à l’évaluation environnementale - plan du cours, manuel, méthodes, etc. 12 :40 :BOUCHARD et SHUKU : - Présentation des participants et discussion des champs d’intérêts de chacun 13 :00 Déjeuner

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14 :00 BOUCHARD et SHUKU (suite) : - Introduction générale au séminaire et à l’évaluation environnementale

- Concepts, et schéma général

1ères études de cas Président de Session : Mr Michel André BOUCHARD

15 :00 PEMBELE : -La dégradation anthropique et EE dans la réserve de LUKI : activité anthropique, conséquence et remède 15 :20 Dr. MWAMBA : -Importance de l’EE en RDC cas du parc marin de

mangrove 15 :40 Germain ZASY :-Evaluation environnementale et information en EE 16 :00 SHUKU ONEMBA : -NEPAD et évaluation environnementale 16 : 20 : MAKANZU Fils : Etude de l’ensablement du canal d’amené de la REGIDESO sur la rivière Lukunga 16 : 40 : Débat 17: 00 : Fin de la journée

MARDI 13 JANVIER 2004

LE TRAVAIL DU FONCTIONNAIRE DE L’ÉTAT

Président de session : Mr Nicolas SHUKU ONEMBA 08 :30 BOUCHARD et SHUKU : - Partie ante : Lois et Décret sur l’Environnement et l’évaluation environnementale

- Cadre réglementaire en RDC 09 :30 BOUCHARD et SHUKU : Directives et Termes de référence d’une étude d’impact

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2èmes études de cas Président de session : Mr Michel André BOUCHARD 10 :30 : MAVUNZA VUIDI : Impact environnemental, navigation et nécessite de

différentes normes en matière d’EIE en RDC 11 : 00 : MALELE MBALA : Impact de l’exploitation forestière en RDC

11 :30 NGANDO BIEMBE : Importance des ÉIE à Kinshasa 12 : 00 : Prof. MITI et Prof .ALONI : Ravinement de la ville de Kinshasa face au changement climatique 12 :30: Prof. MITI et Prof. ALONI : Coût de la lutte anti-érosive à Kinshasa 13 :00 Déjeuner 14 :30 Aimé KABAMBA NZUM : VETIVER : Une technologie innovante

adaptée pour réaliser les EIE Président de session : Mr Michel André BOUCHARD 15 :30 BOUCHARD et SHUKU Partie post, Analyse de conformité et analyse environnementale 16 :30 BOUCHARD : Consultation du public : Éléments Théoriques

MERCREDI LE 14 JANVIER 2004

LE TRAVAIL DU CONSULTANT OU DE L’EXPERT DU MAITRE D’OUVRAGE

08 :30 BOUCHARD et SHUKU : Concept d’impacts : Plan d’une étude d’impacts 09 :30 SHUKU : Méthodes et outils de l’É.I.E

3èmes études de cas

Président de session : Mr Michel André BOUCHARD 10 :00 OLIVIER BINGANA : Impact de l’exploitation pétrolière sur l’environnement du bassin côtier de la RDC

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10 :20 MUBI ASIN’THAL KIBONG : Sécurité des pipelines :agression et protection incendie 10 :50 CT SANGIBALA : Déficience de l’aménagement urbain et ravinement dans la ville de Kikwit 11: 10 MUBANGA : Déforestation dans la province de Bandundu 11 :30 Discussion 13 :00 Déjeuner 14 :30 Prof. BINZANGI KAMALANDUA : Impacts de la production des combustibles ligneux en RDC : cas du Katanga, Kinshasa et Bas-Congo 15 :00 Prof. LONGO MBENZA : Impact des variations saisonnières sur la santé publique à Kinshasa et nécessité de normes en matière des études d’impacts environnementales - PAUSE

15 :30 BOUCHARD et SHUKU : Rédaction d’une Étude des Impacts 17 :00 : Discussion

JEUDI 15 JANVIER 2004

ATELIER PRATIQUE- REDACTION D’UNE DIRECTIVE

08 :00 -11 :00 : Travaux en atelier Atelier pratique- Faire participer le public 11:00-13 :00 :Travaux en atelier 13 :00 :Déjeuner 14 :00-16 :00 : Atelier pratique- Conduire une étude d’impact 16 :30-17 :30 : Travaux en atelier

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Vendredi 16 janvier 2004

Création de groupes de travail

9 :00-17 :30 Excursion : Sites d’érosion (Mont NGAFULA, MASIKITA, DELVAUX) et

- 0 ensablement de la rivière Lukunga Samedi 17 janvier 2004

9 :00-10:30 0 Rapport de visite Séance de clôture

:00 : -1. Lecture de rapport final r Mme IDOY LiZi MANTEMPUR

ecteur Exécutif de l’ANEE rancophone de AIEI,

ux et

ational

11 -2. Motion de participants pa -3. Remise de Brevet -4 Mot de clôture, Dir -5. Discours du Directeur Général du Secrétariat F -6. Discours du Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Ea Forêts -7. Hymne n 13 :00 : Cocktail

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DISCOURS D’OUVERTURE

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I. MOT DE BIENVENUE DU DIRECTEUR EXECUTIF DE L’ANEE ( NICOLAS

SHUKU ONEMBA)

- Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature,

Eaux et Forêts ; - Excellence Madame le Haut Commissaire à la Francophonie ; - Messieurs les Secrétaires Généraux et Membres de Corps Diplomatiques ; - Monsieur le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association

Internationale de l’Etude d’Impacts ; - Mes dames, Mesdemoiselles et Messieurs ; - Distingués Invités ; - Camarades stagiaires ;

Nous sommes heureux de vous accueillir ce jour, pour parler de l’Etude d’Impacts sur l’Environnement en République Démocratique du Congo . En effet, l’Etude d’Impact Environnementale peut être définie comme un processus qui vise l’intégration des aspects liés à l’environnement naturel et humain dans la prise des décisions relatives à la conception, la planification, la mise en œuvre et le suivi des politiques, plans, programmes ou projets en vue d’un développement équilibré et durable. Elle permet dans une approche intégrée, participative, pluri et interdisciplinaire, d’anticiper les interactions entre un projet (d’activité, de programme, de plan, de politique) et son environnement naturel et humain, en vue de prévoir et d’évaluer les impacts éventuels sur cet environnement. Pour reprendre la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement en son principe 17, cette étude est un Outil précieux de conception d’aide à ma décision pour la mise en œuvre des politiques de développement durable établi sur les principes d’équilibres environnementaux. Dans le même ordre d’idée, au Sommet Mondial de la Terre tenu à Johannesburg en 2002, celui de RIO comme le Mini-sommet des Chefs d’États d’Afrique Centrale sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers, ils ont entre autre proclamé, l’attachement des Chefs d’États aux principes de conservation de la biodiversité et de la gestion durable des écosystèmes forestiers ; et le droit de leur peuple à compter sur les ressources forestières pour soutenir leur effort de développement économique et social. Cette double proclamation qui met en exergue la question de savoir comment concilier les besoins en développement et ceux en conservation des écosystèmes forestiers interpelle fondamentalement les études d’impacts environnementaux.

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Les participants de l’Atelier de Haut Niveau sur l’Evaluation Environnementale en Afrique Centrale tenu du 28 au 29 novembre 2002 à Yaoundé ont recommandé entre autres :

� La tenue des Ateliers d’états des lieux en EE dans chaque pays de la sous Région ;

� Le renforcement des capacités dans le domaine de l’environnement ; � Le renforcement de capacités humaines et techniques en vue d’une

connaissance des ressources humaines disponibles dans la sous région ; � La Systématisation des EIE dans tous les secteurs d’activités ; � La Sensibilisation des décideurs politiques, des acteurs au développement,

des ONG et des citoyens sur les questions environnementales ; � Les rencontres pédagogiques avec les opérateurs industriels ; � La vulgarisation et la sensibilisation des textes juridiques et

réglementaires en rapport avec l’étude d’impact environnementale ; � L’Elaboration d’un répertoire des Experts de la sous région dans le

domaine d’Evaluation Environnementale

C’est dans ce cadre que l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale en RDC, ANEE en sigle organise ces jours en collaboration avec l’Association Internationale de l’Etude d’Impacts, AIEI en sigle ces deux activités qui sont un Séminaire de Formation sur les méthodes et stratégies de l’Evaluation Environnementale et un Atelier de Haut Niveau en Evaluation Environnementale.

- Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts ;

- Excellence Madame le Haut Commissaire à la Francophonie ; - Messieurs les Secrétaires Généraux et Membres de Corps Diplomatiques ; - Monsieur le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association

Internationale pour l’Etude d’Impacts ; - Mesdames, Mes demoiselles et Messieurs ; - Distingués Invités ; - Camarades stagiaires ;

Nous tenons à remercier son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts qui n’a ménagé aucun effort pour assurer le patronage et la présidence du Séminaire de Formation sur les méthodes et stratégies de l’Evaluation Environnementale et de l’Atelier de Haut Niveau en EE qu’organise l’Association Nationale de la RDC pour l’Evaluation Environnementale en collaboration avec le Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Etude d’Impacts Nos remerciements s’adressent aussi à Monsieur le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Etude d’Impacts qui depuis le séminaire Régional sur les Etudes D’impacts des ouvrages électriques tenus à Libreville

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au Gabon, avait déjà le souci de renforcement de capacités des Experts Congolais et surtout la mise sur pied d’une structure nationale en Evaluation Environnementale. Nul n’ignore qu’à l’exception des quelques rares campagnes de sensibilisation initiées par le Ministère de l’Environnement, les ONG du secteur de l’Environnement en occurrence l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale et la formation dispensée par l’université à une petite élite, la population congolaise n’est pas formée à la gestion de l’environnement en générale et à l’Evaluation Environnementale en particulier. Nous profitons de cette occasion pour remercier nos sponsors que sont le Secrétariat Francophone pour les Etudes d’impacts, l’ONGD « Action Progressive pour la Gestion de l’Environnement »qui nous ont facilité la tenue de ces assises Notre souhait est celui de voir la réalisation des Etudes d’Impacts se réaliser en RDC dans tous les processus et action décisionnelle et surtout pendant la réalisation et après l’implantation d’un projet.

- Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts ;

- Excellence Madame la Haut Commissaire à la Francophonie ; - Messieurs les Secrétaires Généraux et Membres de Corps Diplomatiques ; - Monsieur le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association

Internationale de l’Etude d’Impacts ; - Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ; - Distingués Invités ; - Camarades stagiaires ;

Nous prions son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts, les Membres du Corps Diplomatique, le Secrétariat Francophone et les autres de tourner un regard sur les activités de l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale et vous invitons à bien vouloir aider celle-ci dans l’accomplissement de sa mission. Je souhaite la bienvenue à tous les invités en général, et aux stagiaires et formateurs en particulier. Je dis et je vous remercie.

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II. Intervention du Secrétaire Général à l’Environnement et

Conservation de la Nature, lue par son Représentant ( Monsieur NGANDO, Chef de Division au Ministère de l’Environnement)

• Monsieur le Représentant Personnel de Son Excellence Monsieur le Ministre de

l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts • Monsieur le Directeur Général du secrétariat Francophone de l’Association

Internationale pour l’Evaluation d’Impacts • Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale pour l’Evaluation

Environnementale • Mesdames et Messieurs • Distingués invités

C’est pour nous un réel plaisir de répondre à l’invitation que l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale nous a lancé à l’occasion de l’ouverture de ce séminaire-atelier de formation en Evaluation Environnementale. Nous saisissons cette opportunité pour présenter aux uns et aux autres et particulièrement à Son Excellence Monsieur le Ministre représenté par son Conseiller chargé de l’environnement les meilleurs vœux de nouvel an 2004 et nous fondons l’espoir que cette année va apporter un plus à vos différentes activités.

• Monsieur le Représentant Personnel de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts

• Monsieur le Directeur Général du secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts

• Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale

• Mesdames et Messieurs • Distingués invités

L’histoire des peuples africains a toujours montré que ces derniers vivaient en parfaite harmonie avec la nature. Mais, l’évolution et les impératifs de développement ont amené à des interventions qui allaient au-delà des besoins de survie directe pour répondre aux exigences d’un ordre macro-économique injuste. Ce fut alors depuis la colonisation, le lancement de grands travaux : plantations agro-industrielles, constructions routières et ferroviaires, constructions des barrages, exploitation forestière et minière, l’urbanisation, etc. Cette exploitation désordonnée de la nature a très vite montré ses limites car se traduisant par une dégradation de l’environnement. Ainsi, l’environnement de la République Démocratique du Congo bien que très riche, diversifié et relativement intact, est actuellement confronté aux problèmes écologiques de deux ordres : ceux qui

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affectent la vie humaine et l’utilisation actuelle des ressources naturelles, d’une part, et ceux susceptibles d’exercer un effet nuisible sur l’utilisation des ressources naturelles, d’autre part. Concernant les problèmes environnementaux liés à la vie humaine et à l’utilisation des ressources naturelles, nous citerons :

- Dans le domaine des ressources naturelles, les différentes pollutions des eaux dues aux activités agricoles, industrielles et minières et au mauvais système d’évacuation des excrétas sans oublier la dégradation des réseaux collectifs et le délabrement des infrastructures d’assainissement.

- Dans le domaine des ressources en terre, la mise en culture des terres marginales dans les zones de fortes concentrations humaines comme celles de l’Est du pays a favorisé le ravinement et les glissements de terrain alors que dans les zones urbaines et péri-urbaines, les terres sont victimes des lotissements anarchiques occasionnant les érosions et les inondations.

- En ce qui concerne l’air et l’atmosphère, les activités agricoles, industrielles, minières et énergétiques émettent des contaminants gazeux, des vapeurs, des aérosols, des poussières qui sont nocifs pour l’homme, les animaux ou les végétaux, etc.

- S’agissant des écosystèmes naturels, leurs problèmes résultent de l’exploitation agricole et forestière, des activités industrielles et minières, la mise en place des infrastructures (routes, lignes électriques, etc.) et les feux de brousse entraînant la perte de la biodiversité, la destruction des habitats, etc.

- Au niveau urbain et péri-urbain, la santé humaine et le bien-être des populations sont compromis par la persistance de mauvaises conditions d’hygiène dues à la gestion déficiente des déchets domestiques et au drainage insuffisant des eaux stagnantes.

Quant aux problèmes susceptibles d’exercer un effet nuisible sur l’utilisation future des ressources naturelles, nous citerons par exemples le déboisement, l’érosion des sols, l’insalubrité, la pollution industrielle, etc. Face à cette situation de la dégradation de notre environnement suite aux causes sus évoquées, les législations nationales et les scientifiques ont intégré de manière certes sectorielle et parcellaire des dispositions relatives à la prise en compte de l’environnement dans les activités humaines. Ces dispositions se trouvent, en général, dans les textes réglementant la chasse, la pêche, l’exploitation minière, l’exploitation forestière,… Avec le Sommet de Rio de Janéiro de 1992, l’évaluation environnementale se présente désormais comme un outil garantissant le lien entre l’environnement et le développement.

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Pour son efficacité, l’évaluation environnementale devra être menée à travers les études d’impacts depuis l’amont jusqu’à l’aval des politiques, des plans, des programmes et des projets. A cet effet, le principe 17 de l’Agenda 21 recommande l’adoption des EIE comme instrument national, et la réunion des Ministres africains sur les EIE de juin 1995 à Durban a réaffirmé l’engagement des pays africains à veiller à l’application effective des EIE. Le Secrétariat Général de l’environnement est conscient du fait que, de plus en plus, les pressions augmentant ont tendance à dégrader l’environnement national. C’est pour cela, que la République Démocratique du Congo, à travers le Ministère de l’Environnement a toujours répondu présent aux grandes concertations mondiales et continentales sur l’environnement et les ressources naturelles renouvelables. Il y a lieu de citer, à titre exemplatif, sa participation active, notamment :

- à la conférence des Nations Unies sur l’environnement humain, tenue à Stockholm (Suède) en 1972 ;

- à la conférence ministérielle sur l’environnement tenue en 1985, au Caire (Egypte) ;

- à la conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement en 1992 à Rio de Janéiro (Brésil) ;

- à la conférence des Chefs d’Etats D’Afrique Centrale sur les aires protégées et les forêts d’Afrique Centrale le tenue à Yaoundé, le 19 mars 1999, etc.

De même, ce souci de la République Démocratique du Congo de sauvegarder son environnement ainsi que ses ressources naturelles, a été matérialisé par l’adhésion, puis par la ratification des grandes conventions internationales et/ou régionales telles que :

- convention des Nations Unies sur le changement climatique; - convention des Nations Unies sur la biodiversité (y compris le Protocole de

Cartagena sur la Bio sécurité) ; - convention des Ministres en charge des forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC),

etc. Concernant la réalisation proprement dite des EIE, la République Démocratique a adhéré aux normes standards élaborées à ce sujet par l’Agence de Développement de l’Information Environnementale (ADIE) à travers son Programme de Gestion de l’Information Environnementale (PRGIE). Toutefois, son application systématique à l’échelle nationale n’est pas encore effective car la loi-cadre sur l’environnement actualisée est encore en chantier. Mais dans le cadre du PMURR, le Bureau Central de coordination (BCECO) impose les EIE à tout nouveau projet financé par les bailleurs de fonds.

• Monsieur le Représentant Personnel de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts ;

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• Monsieur le Directeur Général du secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts ;

• Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale ;

• Mesdames et Messieurs ; • Distingués invités.

L’atelier de formation en Evaluation Environnementale qui s’ouvre ce jour revêt d’une grande importance et s’inscrit dans le cadre du vaste Programme de Renforcement des capacités en EIE du Ministère de l’environnement car l’opérationnalité des Etudes d’Impacts Environnementaux exige la disponibilité d’un personnel formé, compétent et en nombre suffisant. Pour ce faire, le Secrétariat Général à l’environnement ne peut que soutenir et encourager ce genre d’initiatives. Nous espérons que les participants à cette formation se mettront au travail afin de profiter de l’expérience de différents formateurs ici-présents. Nous vous remercions..

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III. Discours du Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts( IAIA-AIEI), Michel A. Bouchard

Kinshasa, le 12 janvier 2004 M. le représentant de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’environnement, conservation de la nature, eaux et forêts, M. le chef de cabinet de Son Excellence Madame le Commissaire Général de la Francophonie Madame la correspondante nationale auprès de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie Messieurs les Secrétaires généraux Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale en Évaluation Environnementale Mesdames et messieurs les formateurs et les séminaristes Le Secrétariat francophone de l’AIÉI est fier de s’associer à l’ANÉE, pour la prestation de ce Séminaire et de cet Atelier, sous le patronage du Ministre de l’environnement, conservation, eaux et forêts. La pratique de l’évaluation environnementale se développe et progresse rapidement, tant au niveau des outils disponibles que des méthodologies nouvellement introduites et testées. Devenue à la fois un champ de pratique professionnelle de même qu’une discipline scientifique, voire académique, dont les progrès et les développements sont très rapides, l’évaluation environnementale, se perfectionne progressivement par ses propres expériences et son corpus de connaissances accumulées. Le progrès dans ce domaine réside donc beaucoup dans les réseaux d’échange et la diffusion de l’information. De même la formation en évaluation environnementale peut prendre la forme d’échanges de connaissances au moyen de stages, de cours, d’ateliers de mises à jour, de séminaires, de conférences, de colloques, etc., empruntés au monde institutionnel. Le présent séminaire s’inscrit dans l’important effort qu’entreprend l’Association Internationale, de concert avec l’IEPF, en terme de renforcement des capacités dans le domaine de l’évaluation environnementale dans le cadre d’un programme décennal, le MOGED, pour Maîtrise des Outils de Gouvernance en Environnement et Développement. Il est important de comprendre l’insistance des mots « gouvernance », « développement ». L’évaluation environnementale loin d’être un obstacle est en effet un outil de développement, et qui plus est, de développement intelligent.

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Dans la mesure où l’on comprend que l’environnement se trouve à la base du développement soutenable, on comprend aussi que la finalité de l’évaluation environnementale va beaucoup plus loin que la protection de l’environnement, si noble soit déjà cette entreprise en soi; on comprend que l’Évaluation environnementale, loin d’être un frein, s’avère plutôt un outil stratégique de gouvernance pour le développement. Tant au niveau de projets qu’à celui de la prise de décisions concernant des politiques, des plans ou des programmes, l’évaluation environnementale est devenue le moyen privilégié pour établir une stratégie de planification écologiquement durable et socialement acceptable. L’évaluation environnementale vise la conservation du capital naturel, le développement soutenable et le « bonheur » du capital humain. Elle réduit les coûts globaux des projets en réduisant les dommages qu’il faudra réparer « ailleurs » ou « plus tard » À l’heure du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique, dans le contexte de la réflexion entourant le Protocole de Kyoto et de ses mécanismes de développement propres, l’évaluation environnementale devient de plus en plus essentielle et stratégique et sa maîtrise requiert de notre part toute l’attention et les efforts nécessaires. Il est à prévoir que les préoccupations environnementales deviendront globales et que les entreprises humaines devront de plus en plus, dans la transparence, recevoir l’approbation de la société civile et de la communauté internationale. Au delà des défis politiques reliés à l’ordre mondial se trouvera le défi de redéfinir les pratiques et les processus de façon à tenir compte pleinement de ces enjeux. L’évaluation environnementale n’est pas prêt de disparaître mais est appelée à connaître au contraire d’importants développements. Elle est passée de l’aval vers l’amont des projets, de l’étude des effets au niveau biophysique à ceux sur l’ensemble de l’activité d’une société, à la prise en compte d’enjeux globaux. Au cours de son évolution, elle s’est transformée en un corpus de cadres réglementaires éprouvés, de méthodes relativement uniformes, et d’un compendium de connaissances maintenant impressionnants. L’évaluation environnementale n’est pas un frein au développement. Bien au contraire, l’existence de règles transparentes et comparables à ce qui est exigé partout ailleurs dans le monde, a au contraire l’effet inverse de rassurer l’investisseur. L’évaluation environnementale n’est pas une idéologie verte. Elle n’est pas conçue comme une politique d’opposition systématique au développement. Elle en est au contraire un outil efficace et stratégique. L’évaluation environnementale n’est pas onéreuse, ni en temps ni en coûts, et les coûts évités et à long terme des projets mal conçus compensent largement pour les coûts

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immédiats. D’ailleurs, pour tous les bailleurs de fond, dont la Banque Mondiale, l’ÉE est une exigence incontournable et les sommes requises pour son implantation sont généralement prévues dans les prêts. Son Excellence Monsieur le Ministre de l’environnement Son Excellence Madame le Haut Commissaire Général de la Francophonie Madame la correspondante nationale auprès de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs Messieurs les Secrétaires généraux Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale en Évaluation Environnementale Monsieur le représentant de l’Agence canadienne de développement Mesdames et messieurs les formateurs et les séminaristes Je me dois de signaler le dynamisme de l’ANÉE et de son Directeur exécutif, comme je me dois de souligner l’empressement du Ministre de l’Environnement de patronner cet événement. C’est pourquoi, à la fin de cet Atelier, nous nous ferons un plaisir de décerner au nom de l’Association Internationale un diplôme d’honneur à Son Excellence Monsieur le Ministre ainsi qu’à l’ANÉE. Que ce Séminaire soit profitable et qu’il permette à des nouveaux décideurs de pratiquer intelligemment leur difficile métier de leaders.

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IV. Discours de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts, lu Par son Représentant (Mr MULUMBA KALAL, Conseiller du Ministre de l’Environnement,Chargé de l’Environnement et Assainissements )

Excellences Messieurs les Ambassadeurs; Messieurs les Représentants des Organisations Internationales; Monsieur le Directeur de Cabinet du Secrétaire Général de la FRancophonie Monsieur le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association

Internationale pour l’Evaluation d’Impacts ; Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale pour l’Evaluation

environnementale ; Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ; Distingués Invités ;

C’est un réel plaisir que le Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts ressent en patronnant ce séminaire de formation et atelier de Haut niveau sur l’Evaluation Environnementale.

Pour ce faire, permettez-moi avant de prononcer mon mot de circonstance de souhaiter la bienvenue à la délégation canadienne qui a foulé cette terre hospitalière qui est la République Démocratique du Congo pour animer ce séminaire.

Aussi, puis-je profiter de l’opportunité qui m’est offerte pour remercier l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts pour son appui qui a permis la tenue de ces assises. Enfin, je tiens à féliciter l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale de la RDC organisatrice de ce séminaire en collaboration avec le Secrétariat Francophone pour l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts.

Excellences Messieurs les Ambassadeurs; Messieurs les Représentants des Organisations Internationales; Monsieur le Directeur de Cabinet du Secrétaire Général de la FRancophonie Monsieur le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association

Internationale pour l’Evaluation d’Impacts ; Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale pour l’Evaluation

environnementale ; Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ; Distingués Invités ;

La Communauté internationale a pris conscience des problèmes environnementaux depuis 1972, lors de la Conférence de STOCKHOLM consacrée à l’Environnement. Cette conscience s’est accrue au fur de temps en raison de l’ampleur de ces problèmes de plus

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en plus un peu plus préoccupante liée au développement socio-économique, et cela a abouti au sommet de la terre tenu à RIO de Janeiro et consacré aux problèmes d’environnement générés par le Développement d’abord ; suivi par la suite au sommet mondial sur le Développement Durable tenu à Johannesburg en septembre 2002.

Excellences Messieurs les Ambassadeurs; Messieurs les Représentants des Organisations Internationales; Monsieur le Directeur de Cabinet du Secrétaire Général de la FRancophonie Monsieur le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association

Internationale pour l’Evaluation d’Impacts ; Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale pour l’Evaluation

environnementale ; Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ; Distingués Invités ;

L’évaluation d’impacts sur l’environnement dont on situe le début en 1969 aux Etats Unis d’Amérique s’est avec le temps imposée comme l’outil privilégié pour assurer la nécessaire conciliation entre les besoins actuels en développement et la nécessité de préserver l’environnement pour les générations futures. A l’échelle d’un pays, la mise en oeuvre d’un tel instrument exige la disponibilité d’un personnel formé, compétent et en nombre suffisant. L’organisation d’un séminaire de formation sur les processus et les méthodes d’évaluation d ‘impacts sur l’environnement vient à point nommé pour la république Démocratique du Congo dont son environnement physique et humain complètement dégradé, nécessite un état des lieux précis avec un personnel avisé. Etant donné l’immensité des besoins ; le présent séminaire qui se veut international marque le début d’une série de formations qui devront s’étendre à l’intérieur du Pays. A cet effet des participants venus des provinces participent à ce séminaire pour plus tard servir comme animateurs lors de séminaires provinciaux à venir. Me référant aux objectifs généraux et immédiats de ce Séminaire et Atelier dont j’ai l’honneur de présider la cérémonie d’ouverture ce jour, je vous demande ce qui suit : .

• Contribuer au renforcement des capacités des professionnels de la RDC sur la méthodologie de l’Etude d’Impacts sur l’Environnement en vue d’assurer une meilleure intégration des impacts des projets dans les processus décisionnels et de planification.

• Circonscrire les problèmes environnementaux de la RDC et leurs causes ; • Conscientiser les participants sur les problèmes environnementaux de la

RDC et les moyens d’y faire face. • Améliorer les compétences et renforcement des capacités des participants dans

le domaine de l’évaluation d’impacts sur l’environnement. • Faciliter l’intégration des Etudes d’Impact sur Environnement dans la

planification environnementale des projets.

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• Constituer un Pool de formateurs pour l’animation de formations au niveau provincial.

De ce fait, mon Ministère fera de ce qui est de son pouvoir conformément à la législation en vigueur de mettre en place tous les instruments indispensables pour la promotion de l’Etude d’Impacts sur l’Environnement en RDC et d’encourager l’initiative privée dans ce domaine sans oublier l’appui attendu de nos partenaires de coopération bi et multilatérales.

Excellences Messieurs les Ambassadeurs; Messieurs les Représentants des Organisations Internationales; Monsieur le Directeur de Cabinet du Secrétaire Général de la Francophonie Monsieur le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association

Internationale pour l’Evaluation d’Impacts ; Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale pour l’Evaluation

environnementale ; Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ; Distingués Invités ;

Voilà pourquoi, nous invitons les participants à un sens élevé de patriotisme, en suivant sans faille cette formation. EU EGARD A CE QUI PRECEDE, JE DECLARE OUVERT LE SEMINAIRE DE

FORMATION SUR LES METHODES ET STRATEGIES DE L’EVALUATION

ENVIRONNEMENTALE ET L’ATELIER DE HAUT NIVEAU SUR L’EVALUATION

ENVIRONNEMENTALE.

Je vous remercie

Anselme ENERUNGA

Le Ministre

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I. Introduction I.1 Justification et contexte

Les premières manifestations de la prise de conscience de la dégradation de l’environnement au niveau mondial remonte à l’année 1972, lorsque les Nations Unies ont organisé à STOCKHOLM en Suède, le premier sommet mondial consacré aux problèmes de dégradation de l’environnement. Dix années plus tard, en 1992 à Rio de Janeiro, au Brésil, lors du sommet de la terre, le concept de développement durable recevait une légitimation politique. Suivant ce principe, nous devons poursuivre nos efforts de développement sans pour autant limiter les chances des générations futures d’accéder à leur tour au Développement. Lors du dernier et récent sommet de la terre de 2002 à Johannesburg, les principales orientations de Rio ont été Maintenues avec un accent particulier sur la lutte contre la pauvreté et la préservation des grands équilibres écologiques. La République Démocratique du Congo a encore la chance de posséder un environnement très riche, diversifié et relativement intact, malgré les pollutions et les dégradations qui proviennent des activités humaines dans les milieux urbains et autres centres à forte concentration démographique de même que de l’instabilité socio-politique. En effet, notre environnement est sous pression, surtout depuis 1960, année de l’indépendance. Des problèmes tels que la gestion des déchets urbains, l’assainissement du milieu, le braconnage, l’exploitation sauvage des forêts et l’occupation anarchique des terres s’accroissent chaque jour davantage, menacent de plus en plus notre cadre de vie et amenuisent dangereusement notre diversité biologique. A cela s’ajoute la carence en personnel compétent et motivé, le manque des moyens logistiques et financiers requis pour la mise en place des mesures efficaces de protection de l’environnement, ainsi que l’absence d’un cadre juridique et institutionnel approprié, permettant l’intégration de l’environnement dans le processus de développement socio-économique du pays. L’évaluation d’impacts sur l’environnement dont on situe le début en 1969 aux Etats Unis d’Amérique, s’est avec le temps imposée comme l’outil privilégié pour assurer la nécessaire conciliation entre les besoins en développement actuels et la nécessité de préserver l’environnement pour les générations futures. A l’échelle d’un pays, l’ opérationalité d’un tel instrument exige la disponibilité d’un personnel formé, compétent et en nombre suffisant. Ce dont la RDC ne dispose pas. L’organisation d’un séminaire de formation sur les processus et les méthodes d’évaluations d ‘impacts sur l’environnement s’avère ainsi d’une nécessité urgente. Etant donné l’immensité des besoins, le présent séminaire qui se veut internationale marque le début d’une série de formations qui devront s’étendre à l’intérieur du Pays. A cet effet, des participants venus des provinces joueront le rôle de multiplicateur.

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I.2 Objectifs

OBJECTIFS GENERAUX

• Contribuer au renforcement des capacités des professionnels de la RDC sur la méthodologie de l’EIE en vue d’assurer une meilleure intégration des impacts des projets dans les processus décisionnels et de planifications ;

• Circonscrire les problèmes environnementaux de la RDC et leurs causes.

Objectifs immédiats

• Inventorier les voies et moyens de sauvegarder un environnement sain ; • Initier les participants aux processus et méthodes d’EIE; • Développer les compétences des responsables des ONGs et des cadres de

l’administration en études d’impacts sur l’environnement.

I.3 Résultats attendus

Cadre de réflexion et de formation, le présent séminaire poursuit les résultats suivants : • Conscientisation des participants sur les problèmes environnementaux de la RDC

et les moyens d’y faire face ; • Amélioration des compétences et renforcement des capacités des participants

dans le domaine de l’évaluation d’impacts sur l’environnement ; • Faciliter l’intégration des EIE dans la planification environnementale des

projets. • Constitution d’un Pool de formateurs pour l’animation de formations au niveau

provincial.

I.4 Groupes cibles Les groupes visés par cette formation sont les cadres et les professionnels travaillant dans le domaine de l’environnement et des ressources naturelles qui souhaitent parfaire leur connaissance, acquérir de nouveaux outils et échanger leur expérience. Les chargés de programmes et les coordonnateurs des ONGs, les ingénieurs et les spécialistes des sciences de la terre et de l’environnement présentant le profil recquis pour cette formation. Au plan institutionnel, les participants sont venus des horizons divers, intéressés par les problèmes de l’environnement : Présidence de la République, Ministères et Institutions publiques (Environnement, Energie, Industrie, Transports & Communications, Enseignement Supérieur et Universitaire, SEP-CONGO,…), Institutions et Organismes Internationaux (VETIVER NETWORK, MAB-CONGO, Agence Intergouvernementale de la Francophonie, AIF, Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’ Evaluation d’Impacts , SF-AIEI, Commissariat Général de la Francophonie) et privés,

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Entreprises publiques et privées, Organisations non gouvernementales. Ils étaient au nombre de 40 au maximum. II. BUREAU DU SEMINAIRE-ATELIER

Le Bureau de la Coordination locale était composé de :

1. Président : Nicolas SHUKU ONEMBA, 2. Vice-président : Willy KIPOY S. MUSALU 3. Coordonnateur Technique : Léon MUBA MOPILI 4. Modérateur : Michel A. BOUCHARD 5. Rapporteur général : MAKANZU IMWANGANA Fils 6. Rapporteur adjoint : Godefroid MUBANGA NZO AYUM 7. Logistique :

• Chargé de la logistique : Michel MPETSHI OBAS • Chargée des Finances : Thérèse NGEWASI AWANGA • Opératrices de saisie : MALUNDU TABU & Nicole

SAPWE Wa SAPWE • Protocoles : Jean LUNGUDI SHONGO & Didier

MUNKULU MINGOLO • Hôtesses : Léa KAJAMA UHINDU & Dhadana MBELU

KANYINDA III. Déroulement des travaux Il s’est tenu au Centre Bondeko de Limete à Kinshasa du 12 au 17 janvier 2004, un Séminaire-Atelier de Formation de Haut niveau en Evaluation Environnementale organisé par l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale en collaboration avec le Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts, sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts de la RDC avec l’appui de l’Agence Canadienne de Développement International, de la BRALIMA, de la SEP-CONGO et de CHEVRON-CONGO (Muanda Int’l Oil Company). Au cours de ces assises, les orateurs se sont succédés et ont développé tour à tour les thèmes ci-après : 1ère journée 1. Etat de lieu de problèmes environnementaux en RDC

- Problèmes environnementaux dus à l’exploitation forestière en RDC par Monsieur Joseph IPALAKA YOWA, SG ECN.

- Problèmes environnementaux dus à l’exploitation énergétique en RDC par Monsieur Pascal MADY AMULE, SG MINER.

2. Introduction aux Etudes d’Impacts sur l’environnement

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- Introduction générale au séminaire et à l’Evaluation Environnementale par Messieurs Michel A. BOUCHARD (D.G du SF-AIEI) et Nicolas SHUKU ONEMBA (D.E -ANEE).

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3. Etudes de cas I - La dégradation anthropique et l’évaluation environnementale dans la réserve de

Luki : activités anthropiques, conséquences et remèdes par Monsieur MPEMBELE MUNZEMBA, S.E du MAB-CONGO.

- Importance de l’évaluation environnementale en RDC, cas du parc marin de Mangroves par le Docteur MUAMBA TSHIBASU, chercheur à l’ICCN.

- NEPAD et Evaluation Environnementale en RDC par Monsieur Nicolas SHUKU ONEM BA, D.E de l’ANEE.

- Etude de l’ensablement du canal d’amenée de la Régideso sur la rivière Lukunga par Monsieur MAKANZU IMWANGANA Fils, Expert à la DRE/MECNEF.

2ième journée

1. Le travail du fonctionnaire de l’Etat - Partie anté : lois et décrets sur l’environnement et l’évaluation environnementale

et cadre réglementaire en RDC par Messieurs Michel A. BOUCHARD (D.G du SF-AIEI) et Nicolas SHUKU ONEMBA (D.E -ANEE).

- Directives et termes de référence d’une étude d’impact par Messieurs Michel A. BOUCHARD (D.G du SF-AIEI) et Nicolas SHUKU ONEMBA (D.E -ANEE).

2. Etudes de cas II - Impact environnemental, navigation et nécessité de différentes normes en matière

d’étude d’impacts sur l’environnement en RDC par Monsieur MAVUNZA VUIDI BIO, ADG-CICOS.

- Impact de l’exploitation forestière en RDC par Monsieur Sébastien MALELE MBALA , C.D au SPIAF/MECNEF

- Importance des études d’impacts sur l’environnement à Kinshasa par Monsieur NGANDO BIEMBE, C.D à la DEP/MECNEF.

- Ravinement de la ville de Kinshasa face au changement climatique et coût de la lutte anti-érosive à Kinshasa par Messieurs Jean ALONI KOMANDA et Félicien MITI TSETA, Professeurs au Département des Sciences de la Terre à l’UNIKIN.

- Vétiver : une technologie innovante adaptée pour réaliser les études d’impacts sur l’environnement par Monsieur Aimé KABAMBA NZUM, Coordonnateur du projet vétiver NETWORK en RDC.

3. Le travail du fonctionnaire de l’Etat - Partie post : analyse de conformité et analyse environnementale par Messieurs Michel A. BOUCHARD (D.G du SF-AIEI) et Nicolas SHUKU ONEMBA (D.E -ANEE). 4. Consultation du public : éléments théoriques par Messieurs Michel A. BOUCHARD (D.G du SF-AIEI) et Nicolas SHUKU ONEMBA (D.E -ANEE).

3ième journée 1. Le travail du consultant ou de l’expert du maître d’ouvrage

- Concept d’impacts : plan d’une étude d’impacts par Messieurs Michel A. BOUCHARD (D.G du SF-AIEI) et Nicolas SHUKU ONEMBA (D.E -ANEE).

- Méthodes et outils de l’étude d’impacts sur l’environnement par Monsieur Nicolas SHUKU ONEMBA, D.E de l’ANEE.

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2. Etudes de cas III - Impact de l’exploitation pétrolière sur l’environnement du bassin côtier de la RDC

par Monsieur Olivier BINGANA KUMBANA, Chargé d’études à la CNE - Sécurité des pipelines : agression et protection incendie par Monsieur MUBI

ASIN’ THAL KIBONG, Responsable des relations extérieures à la SEP-CONGO. - Déficience de l’aménagement urbain et ravinement dans la ville de Kikwit par

Monsieur Willy SANGIBALA N’KUMAT, C.T au Département des Sciences de la Terre à l’UNIKIN et Assistant du SIG à la MONUC.

- Déforestation dans la province de Bandundu : importance, causes et conséquences par Monsieur Godefroid MUBANGA NZO AYUM, C.T à l’ISP KIKWIT et Coordonnateur provincial ANEE-Bandundu.

- Impacts de la production des combustibles ligneux en RDC, cas du Katanga, Kinshasa et Bas-Congo par Monsieur BINZANGI KAMALANDUA, Professeur au Département des Sciences environnementales à l’UNIKIN et membre de l’ANEE.

- Impact des variations saisonnières sur la santé publique à Kinshasa et nécessité de normes en matière des études d’impacts environnementaux par le Docteur LONGO MBENZA, professeur à la faculté de Médecine à l’UNIKIN.

4ième journée 1. Atelier pratique-Rédaction d’une Directive. 2. Atelier pratique-Conduire une étude d’impact:Les séminaristes étaient soumis à un Travail Pratique relatif à l’identification des impacts : cas du barrage de Kakobola, situé à 60 Km de la ville de Kikwit dans la province de Bandundu. 5ième journée L’avant dernier jour, des visites sur terrain ont été organisées notamment, les visites du ravin de Mataba I et les sites d’ensablement de la rivière Lukunga dans la commune de Ngaliema à l’ouest de la ville de Kinshasa et les dépôts de bois de feu et charbons de bois dans la commune de Makala au Rond-point Ngaba. 6ième journée Le dernier jour était consacré à faire la synthèse des visites sur terrain et à l’adoption des recommandations, suivi de la cérémonie de clôture. III. Recommandations Après débat et délibération, les participants au séminaire-atelier de Kinshasa ont recommandé ce qui suit : 1. La tenue des Ateliers d’état des lieux en Evaluation Environnementale dans chaque province de la RDC. 2. Le renforcement des capacités dans le domaine de l’environnement. 3. Le renforcement des capacités humaines et techniques en vue d’une croissance des ressources humaines disponibles en RDC. 4. La Systématisation des Etudes d’Impacts sur l’Environnement dans tous les secteurs d’activités de la RDC. 5. La Sensibilisation des décideurs politiques, les acteurs au développement, les ONGs

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et les citoyens sur les questions environnementales. 6. Les rencontres pédagogiques avec les opérateurs industriels, pétroliers et autres. 7. L’Elaboration d’un répertoire des Experts de la RDC dans le domaine d’Evaluation Environnementale. 8. La nécessité de mettre sur pied les textes réglementant les Etudes d’Impacts en RDC. 9. La nécessité de procéder aux études d’impacts préalables avant toute installation d’une entreprise ou d’un nouveau projet. 10. L’actualisation des Plans d’aménagement du territoire existant et leur mise en exécution sans faille. 11. La révision du Code de l’environnement en RDC. 12. L’intégration des matières relatives aux évaluations Environnementales dans tous les textes législatifs et réglementaires en RDC. 13. Que l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale ait une place de choix dans le plan de formation en Evaluation d’Impacts en RDC. 14. Que l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale participe aux Etudes d’impacts dans notre pays. IV. Après le séminaire-Atelier L’ANEE est chargée de réaliser ce qui suit :

Conduire la formation en RDC en EE sous la supervision du SF-AIEI ; Développer les modules de formations afin de renforcer les capacités des

Experts et fonctionnaires de la RDC en collaboration avec le Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts ;

développer plusieurs séminaires et Atelier dans les provinces de la RDC concernant les EIE

V. Conclusion Le Séminaire-Atelier de Kinshasa a atteint sa mission principale : celle de renforcer les capacités humaines des Experts Congolais, de conscientiser le public et les autorités politico- administratives en matière d’Evaluation Environnementale.

Fait à Kinshasa, le 17 janvier 2004

Les Participants

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ANNEXE I : LISTE DES PARTICIPANTS

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Liste des participants A. Formateurs 1. Mr Michel André BOUCHARD, S.F. AIEI - Canada 2. Mr Nicolas SHUKU ONEMBA, D.E ANEE - RDC B. Orateurs, participants 1. Mr Joseph IPALAKA YOWA, SG ECN 2. Mr MADY AMULE , SG MINER 3. Mr BINZANGI KAMALANDUA (Prof.Université de Kinshasa ) 4. C.T. SANGIBALA N’KUMAT, MONUC & Université de Kinshasa 5. C.D. NGANDO , S.G. ECN 6. Dr MWAMBA TSHIBASU, ICCN 7. Mr. Olivier BINGANA, Commission Nationale de l’Energie, CNE 8. Mr. MAKANZU IMWANGANA Fils, Expert - D.R.E/MECNEF & S.E- ANEE 9. Mr KIPOY S. MUSALU, DE-Adj ANEE et chef Dpt Adj. ENR 10. Mr MUBI ASIN’THAL KIBONG,Responsable des relations extérieures/SEP CONGO 11. C.T MUBANGA NZO AYUM, Coordonnateur -ANEE-BDD & ISP-KIKWIT, Bandundu C. Orateurs, non participants 1. Secrétaire Général à l’Environnement, Conservation de la Nature Eaux et Forêts 2. Secrétaire Général à l’Energie à l’Energie 3. C.D. Germain ZASY, A.D.I.E. et SPIAF 4. C.D. MALELE MBALA , SPIAF 5. Dir. MAVUNZA VUIDI BIO, APD CICOS 6. C.D. PEMBELE MUNZEMBA, S.E. MAB, CONGO 7. Prof. MITI TSETA, UNIKIN 8. Professeur ALONI KOMA NDA, Prof, UNIKIN 9. LONGO MBENZA, Prof. UNIKIN 10. Aimé KABAMBA NZUM, Coordonnateur Vetiver NETWORK/RDC D. Hôtesses 1. Dhadana MBELU KANYINDA 2. Léa KAJAMA UHINDU

E. OPERATRICES DE SAISIE

1. MALUNDU TABU 2. Nicole SAPWE wa SAPWE

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F. Autres participants N° Nom et Post Nom Organisme de provenance Province 10 Michel AHOSI SENEN Kinshasa 11 Janvier KABWE FIKIRINI ANEE-KIVU &AVREO Nord Kivu 12 Léon MUBA MOPILI ANEE Kinshasa 13 Jean LUNGUDI SHONGO APGE Kinshasa 14 Therese NGEWASI AWANGA ANEE Kinshasa 15 Wivine MUFUBA MUNKIOMO APGE Kinshasa 16 Michel MPETSHI OBAS INDUSTRIE Kinshasa 17 Prof.OMEONGA ONAKUDU UNIKIN et ULK Kinshasa

18 ADUYA AYEGE Joseph ONC Kinshasa 19 IDOY LIZI MATEMPUR ANEE Kinshasa 20 Didier MUNKULU MINGOLO ANEE Kinshasa 21 Gabriel NZAJI RVA Kinshasa 22 MWANA MBUYI Cabinet du MECNEF Kinshasa 23 Charles TAMBA Cabinet du MECNEF Kinshasa 24 Félicité NSIMBA KIWIZA Indépendante Kinshasa 25 NDAYE NGALULA Godelive ACEF Kinshasa 26 NAMUMBA LENGHE Fondation ADIPER Katanga 27 Michel LUNDA WOMA IGC Kinshasa 28 LUVWEZO MAKIONA IPN Kinshasa 29 KALUNGA MBIBWI Fondation ADIPER Katanga 30 Thérèse KASONGO SOMIC Kinshasa 32 DJENGO BOSULU ENVIRONNEMENT Kinshasa

Le Coordonnateur technique

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ANNEXE II : COMMUNICATIONS

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A.

FORMATION

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OUTILS ET METHODES D’ETUDE D’IMPACTS ENVIRONNEMENTALE

PAR

NICOLAS SHUKU ONEMBA

DIRECTEUR EXECUTIF, ANEE

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1. DEFINITIONS (SEMINAIRE SUR L’EIE, LIBREVILLE, JUIN 2002)

LES TECHNIQUES SONT DES OUTILS QUI PERMETTENT LA PREVISION, LA

DETERMINATION DE L’IMPORTANCE ABSOLUE DE CHACUN DES IMPACTS OU

DES TYPES D’IMPACTS. ELLES SONT AUSSI APPELEES METHODES DE PREVISION

OU EXPERTISES SCIENTIFIQUES. IL EST CLAIRE QUE LES TECHNIQUES SONT

EXTREMEMENT NOMBREUSES ET VARIEES EN FONCTION DES DISCIPLINES.

LA METHODE EST L’ENONCE DES ETAPES A SUIVRE, DANS UN CERTAIN ORDRE,

POUR ATTEINDRE UN BUT DONNE. ELLES SONT EGALEMENT L’EVALUATION DE

L’INFORMATION SUR LES IMPACTS POTENTIELS. ELLES PERMETTENT DE

DETERMINER L’IMPORTANCE RELATIVE DES IMPACTS DANS UNE APPROCHE OU

LES DIFFERENTES DISCIPLINES SCIENTIFIQUES NE PEUVENT PLUS ETRE

SOLLICITEES CAR IL S’AGIT DE LES TRANSCENDER ET DE COMPARER CE QUI,

AU REGARD DE CHACUNE D’ELLES EST INCOMPARABLE.

LES METHODES SONT DES INSTRUMENTS QUI PERMETTENT LA

DETERMINATION DE LA SIGNIFICATION DES IMPACTS, DE LEUR IMPORTANCE

OU DE LEUR COUT AUX YEUX DE LA SOCIETE, PERMETTANT D’ABOUTIR A UNE

LISTE DES IMPACTS SIGNIFICATIFS. CES METHODES SONT LIEES A LA

FONCTION DECISIONNELLE DE L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE.

2. TYPOLOGIES DE METHODES

LES PRATICIENS DE L’EIE ONT DEVELOPPE UN « COFFRE » A OUTILS QUI EST

UN ENSEMBLE DE METHODE A UTILISER SEUL OU EN COMBINAISON SELON LA

PHASE DU PROCESSUS DES EIE.

PARMI LES METHODES ON DISTINGUE:

Listes de contrôle, matrice d’impacts, les réseaux, les systèmes, Superpositions

cartographiques, modèle, SIG, méthode d’aide à la décision, Système d’experts.

1.LISTES DE CONTROLE (PIERRE ANDRE, L’EIE, MONTREAL, 2003)

Les listes de contrôle sont des listes d’ordre général de composantes

environnementales, des projets ou de leurs caractéristiques, parfois d’impacts

potentiels ; voire même de mesures d’atténuation. Chaque liste convient à une phase

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particulière du processus ou peut s’adapter à des types spécifiques de projets ou

d’activités. Elle prend donc une forme différente selon qu’elle doit aider le

professionnel.

A. CARACTERISTIQUES

Parmi les caractéristiques des listes ; on distingue entre autre : L’identification des paramètres à considérer ; sans les apprécier, l’intégration dans les autres méthodes et l’identification ou l’évacuation spécifiques à des types de projet.

B. AVANTAGES

•RELATIVE SIMPLICITE

•RAPIDE IDENTIFICATION DES PARAMETRES A PRENDRE EN COMPTE

•EXPERTISE ANTERIEURE UTILISEE

C. INCONVENIENTS

•L’AIDE MEMOIRE PEUT ETRE INCOMPLET

•ABSENCE D’INTERRELATIONS ENTRE CAUSES ET EFFETS ET IMPACTS

•ABSENCE D’EVALUATION D’IMPACTS.

Exemple de la liste de contrôle d’activités

Études techniques Arpentage et signalisation Acquisition des emprises Déboisement et reboisement Installation de chantiers Signalisation Excavation, forage et creusage Dragage et travaux préliminaire Passage des cours d’eau Modification des tracés Infrastructures routières Transport et circulation Érection des bâtiments Installation des équipements Pose des conduites Lignes électrique, téléphonique

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Entreposage des matériaux Présence des ouvrages Disposition des déchets Réseau d’assainissement Matériels et équipement Gestion de produits chimique Gestion des déchets solides et/ou liquide Contrôle et suivi de la qualité Disposition et réutilisation Sécurité et intervention d’urgence

Source : Raymond, 1995 2.ENQUETES

A. CARACTERISTIQUES

-RECHERCHE DE CONSENSUS PROGRESSIF A L’AIDE DE QUESTIONNAIRES

SUCCESSIFS

-Les personnes consultées ne se rencontrent pas ; -utilisée pour pondérer des critères b. Avantages

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-RECHERCHE D’UNE SOLUTION DANS DES SITUATIONS CONFLICTUELLES

-MINIMISE LES ASPECTS SUBJECTIFS

C. INCONVENIENTS

-TEMPS REQUIS , COUT

-NECESSITE DES ATTITUDES NON CONFLICTUELLES ENVERS OU SUR LES

PERSONNES QUESTIONNEES

3.FICHE D’IMPACT

A. CARACTERISTIQUES

•PRESENTATION DE L’ACTIVITE SOURCE D’IMPACT, DES CRITERES

D’IDENTIFICATION ET D’EI

•COMPLEMENT INDISPENSABLE D’AUTRES APPROCHES D’EVALUATION(

MATRICE, METHODE CARTOGRAPHIQUE)

B.AVANTAGES

•PERMET DE RETROUVER SOUS FORME SYNTHETIQUE L’INFORMATION

RELATIVE A UN IMPACT

C.INCONVENIENTS

•VISION INCOMPLETE DE L’EI D’UN PROJET

•ABSENCE D’INTERRELATION ENTRE LES IMPACTS.

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Fiche d’impacts Activité source de l’impact : Elément de l’environnement potentiellement affecté :

DESCRIPTION DE L’IMPACT POTENTIEL

Nature de l’impact :

Durée : Intensité : Etendue : Autre critère :

EVALUATION DE ‘IMPACT POTENTIEL

Valorisation de l’élément affecté : Contrainte : Préoccupation publique exprimée : Importance de l’impact potentiel : Elevée Faible

ATTENUATION DE L’IMPACT

EVALUATION DE L’IMPACT RESIDUEL

Source : Valiquette, 1999

4. METHODES D’EXPERTISE

a.Méthodes ad hoc

Caractéristiques : - les évaluateurs indiquent le sens et la nature des impacts anticipés ; - développées à partir du jugement et de l’expertise ; - font de plus en plus appel à de multiples méthodes ; - généralement applicables à un seul cas.

Avantages :

- permet de retrouver sous forme synthétique l’information relative à un impact. Inconvénients :

- vision incomplète de l’évaluation des impacts d’un projet ; - absence d’interrelations entre les impacts ; - pas de règle pour déterminer l’importance relative des différentes répercussions

sur l’environnement.

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Présentation finale des résultats d’une approche ad hoc

Evaluation de l’impact Eléments de l’environnement

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Faune Espèces menacées Végétation naturelle Végétation introduite Nivellement du sol Caractéristiques du sol Drainage naturel Eau souterraine Nuisances sonores Pavage Activités récréatives Qualité de l’air Esthétique du paysage Espace ouvert Santé et sécurité Valeurs économiques Edifices publics Services publics Conformité / Plans régionaux

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Source: Leduc et Raymond (1999) 5. Matrices

- aussi appelées grilles ou tableaux synoptiques ; - description :

- mettent en relations : - activités comprises dans le projet (ses composantes) ; - liste de contrôle des impacts potentiels sur les éléments de l’environnement susceptibles d’être affectés par le projet ; - appréciation de l’impact - qualitative : - impacts positifs ou négatifs ; - faibles, moyens et (très) forts ; - quantitative.

- caractéristiques : - présentation synthétique ; - permettent une double lecture ; - habituellement, seuls les effets directs sont analysés ; - méthode bien adaptée pour les pré-études d’impact. - Utilisation :

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- fréquente au Québec; Section supérieure de la matrice de Léopold

A. Modifications de régime B. Transformation du sol et construction INSTRUCTIONS 1. Identifier toutes les actions proposées (celles du haut de la matrice) qui font partie du projet 2. Inscriver une diagonale dans chacune de cases où une action proposée peut avoir un impact sur un élément du milieu 3. Une fois la matrice complétée, dans le coin gauche de chaque case, placer un chiffre s’échelonnant de 1 à 10 qui indiquera l’ampleur des impacts càd son importance absolue (le chiffre 10 représente la plus grande ampleur tandis que le 1 représente la plus faible ; il n’y a pas de 0). Devant chaque chiffre placé + si l’impact est bénéfique. Dans le coin droit de chaque case, placer un chiffre s’échelonnent de 1 à 10 qui indiquera l’importance de l’impact à savoir son importance relative (par exemple Régional ou local) 4. Le texte qui accompagne la matrice devrait être une discussion des importances les plus significatifs (les rangées et les colonnes ayant le plus grand nombre de cases marquées et les cases individuelles contenant les chiffres les plus élevés ) a.

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Actions proposées a. Ressources minières b. Matériaux de construction

c. Sols d. Caractéristiques du paysage

e. Champs de force/rad. de fond

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f. Traits physiques exceptionnels

a. De surface b. De mer c. Souterraine d. Qualité e. Températures f. Réapprovisionnement

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Source : Leduc et Raymond, 1999 Matrice de Léopold

- Grille à double entrée (groupes d’activités et catégories d’éléments) - 101 activités humaines - 86 éléments de l’environnement

- 8.600 cases d’interactions possibles - Intensité de l’impact (de 1 à 10, + ou -, hors contexte d’insertion) - Importance relative de l’impact (de 1 à 10) selon le contexte d’insertion - Impact global : produit des deux cotations

- Avantages - approche systématique des impacts de projets complexes ;

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- présentation compréhensible - Inconvénients - étendue de l’échelle de cotation ; - impacts secondaires non pris en compte ; - liste des éléments humains incomplète ; - ne tient pas compte des aspects temporels, spatiaux et des impacts cumulatifs Réseaux

- Description : - fonctionnent à partir d’une liste des activités projetées pour établir les relations

de cause à effet ; - les séquences causes-effets qui engendrent les impacts sont analysées ; - les impacts peuvent être calés selon qu ‘ils sont directs ou indirects, primaires ou

secondaires. - Caractéristiques :

- tiennent compte du caractère dynamique des impacts ; - permettent de prendre en compte le synergies ; - constituent une ébauche de modélisation ; - l’arbre des impacts montre la globalité des interventions sur l’environnement et

leur dynamique ; - point de départ d’une évaluation des impacts : une quantification est proposée

pour chacun des nœuds et ces valeurs sont cumulées, pour chaque branche, pour arriver à la sommation finale de tous les impacts.

- Avantages :

- impacts secondaires et tertiaires. - Inconvénients

- pas d’évacuation de l’importance de l’impact ; - devient vite très complexe ; - le niveau d’incertitude lié au calcul de chaque nœud devient plus &levé que la

valeur calculée ; - demande des efforts considérables pour acquérir les données et faire la

modélisation.

TYPES DE METHODES CARTOGRAPHIQUES

- superposition cartographique

- vision globale pour la comparaison de tracés - certains paramètres ne sont pas cartographiables

- emploi de photos, de vidéos et d’illustration - caractéristiques du milieu - superposition photographique

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- facilite la communication - systèmes d’information géographiques (SIG)

- intégration de l’aspect temporel ; - les biais reliés à la précision des données et aux traitements effectués pour

construire le SIG ne sont pas évidents pour l’utilisateur ; - coûteux, difficile à utiliser ; - outil d’avenir.

- Description : - reposent sur la superposition de cartes de base et de cartes thématiques sur les

différents paramètres de l’environnement ; - permettent d’aboutir à un document de synthèse qui met en évidence les

potentialités et les contraintes du milieu sur lequel des travaux sont envisagés ; - mettent au premier plan la notion de facteur limitant ; - les cartes de synthèse permettent aussi d’identifier les zones sensibles et

parfois leur niveau de sensibilité. - Utilisation :

- bons outils pour l’aménagement spatial (grands aménagements ou sélection des couloirs)

- approche perfomante dans la mesure où il existe une information géographique de qualité (composantes physiques, écologiques, esthétiques, sociales et économiques, etc.) et facilement mobilisables à des échelles identiques,

- n’intègre pas les données socio-économiques et ne permet pas de pondérer les critères ;

- utilisées avec d’autres méthodes permettant d’évaluer les impacts. Méthodes comparatives unicritères

- un seul critère de comparaison ; - objectif : comparaison de variantes ; - elles servent généralement à pondérer les éléments, - Inconvénients :

- pas de valeur de référence unique pour certains paramètres ; - sous estimation de la globalité des enjeux en cause ; - démarche peu compréhensible pour le public ;

- Deux ensembles de méthodes : numériques et économiques - Méthodes numériques - objectif ; normaliser les impacts sur une base comparable, - coûteux en temps et en moyens, - difficulté d’établir les pondérations. Ex. Méthode de Batelle - Deux étapes :

- déterminer l’importance des impacts - élaboration de courbes de qualité reliant les paramètres de

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l’environnement à des cotes variant de 0 à 1 - calcul de l’importance de l’impact EQI= EQIavec projet− EQIsans projet - distribuer la valeur relative des éléments affectés par ces impacts ( à l’aide de listes d’éléments pondérés) - 78 indicateurs d’environnement - somme des valeurs de ces 78 éléments = 1000 unités PIU - Conjugaison de ces étapes dans un indice - pour chaque indicateur : EIU = EQI * PIU - impact global du projet : ∑EIU - Méthodes économiques - Objectif : normaliser les impacts sur une base comparable, soit le critère argent - Inconvénients - pas de valeur économique pour la majorité des éléments de l’environnement (inconvénient très sérieux) ; - absence de prise en compte des coûts évités reliés aux bénéfices ; - absence de prise en compte des générations futures ; - voir les inconvénients de la méthode Batelle ; - à n’utiliser qu’en complément d’autres méthodes.

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NB : LES TEXTES SONT TIRES DU POWERPOINT DU SEMINAIRE SUR

L’EIE, LIBREVILLE,

GABON, 24-28 JUIN, 2002

BIBLIOGRAPHIE 1. Séminaire sur l’évaluation des impacts environnementaux, Libreville, Gabon, 24-28 Juin 2002, 263 p 2. Country Environmental Analysis, www.countryanalyticwork.net, 44 p 3. Environmental Guidelines for Small-Scale Activities in Africa. Environmentally Sound Design for Planning and Implementing Humanitarian and Development Activities, Technical Paper N. 18, June 1996, 202 p 4. Impact Assessment & capacity building, 23rd annual of the IAIA, 94 5. Pierre André, Claude E Delisle et Jean Pierre Revéret, 2003, L’Evaluation des impacts sur l’environnement, 2ième édition, presses internationales de polytechniques, 519 p 6. Sites : www.aiei.org www.acdi-gc.ca 7. CD-ROM SUR L’OUTIL DE TRAVAIL SUR LA LCEE V.2, VERSION HORS

LIGNE, ACDI

8. RAYMOND, 1999, IN SÉMINAIRE SUR L’EIE, ORGANISATION DES

TRAVAUX DU SEMINAIRE,

LIBREVILLE, GABON, 4-28 JUIN 2002.

9. VALIQUETTE, 1999, IN SÉMINAIRE SUR L’EIE, ORGANISATION DES

TRAVAUX DU SEMINAIRE,

LIBREVILLE, GABON, 4-28 JUIN 2002.

10. LEDUC ET RAYMOND, 1999, IN SÉMINAIRE SUR L’EIE, ORGANISATION

DES TRAVAUX DU

SEMINAIRE, LIBREVILLE, GABON, 4-28 JUIN 2002.

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DIRECTIVE POUR REALISER UNE ETUDE D’IMPACT

ENVIRONNEMENTALE « EIE »

PAR NICOLAS SHUKU ONEMBA

DIRECTEUR EXECUTIF, ANEE-RDC

NATURE D’UNE ETUDE D’IMPACT

UN IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT D’UN PROJET PEUT SE DEFINIR COMME

L’EFFET SUR UNE PERIODE DE TEMPS DONNEE ET DANS UN ESPACE DONNE

,D’UNE ACTIVITE HUMAINE , EN COMPARAISON DE LA SITUATION EN

L’ABSENCE DU PROJET.

CARACTERISTIQUES D’UNE EIE

L’EIE EST UN INSTRUMENT INSTITUE PAR UNE LOI ET DES REGLEMENTATIONS

D’ASSURER UNE MEILLEURE INTEGRATION DES CONSIDERATIONS

ENVIRONNEMENTALES AU DEVELOPPEMENT ET UNE MEILLEURE UTILISATION

DES RESSOURCES ET DU TERRITOIRE. ELLE VISE LA PRISE EN COMPTE DES

PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES DANS LES DIFFERENTES PHASES DU

PROJET(SOIT SA CONCEPTION, SA MISE EN PLACE, SON EXPLOITATION, ET SA

FERMETURE S’IL Y A LIEU).

L’EIE SERT A PREVOIR ET DETERMINER LES CONSEQUENCES ECOLOGIQUES ET

SOCIALES, POSITIVES ET NEGATIVES D’UN PROJET.

Entrevoir la mesure d’atténuation ou de compensation contribuant à réduire les impacts.

A CET EFFET, IL EST INDISPENSABLE DE REALISER L’EXAMEN D’OPTION ET D

’EE D’UN PROJET DANS LE BUT DE CHOISIR UNE VARIANTE REPONDANT AUX

OBJECTIFS DU PROJET ET ACCEPTE PAR LES PARTIES CONCERNEES.

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LES EIE PRENNENT EN CONSIDERATION LES OPINIONS, LES REACTIONS, LES

INTERETS, LES PREOCCUPATIONS IMPORTANTES DES PARTIES CONCERNEES

(INDIVIDUS, ASSOCIATIONS, ..)

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EXIGENCES LEGALES, REGLEMENTAIRES ET ADMINISTRATIVE DES EIE :

LE DECRET INSTITUANT LES EIE DES DIFFERENTS PROJETS

D’INVESTISSEMENTS PUBLICS OU PRIVES SUSCEPTIBLES DE PORTER ATTEINTE

A L’ENVIRONNEMENT S’AVERE INDISPENSABLE.

IL EST IMPORTANT DE METTRE EN RDC DES TEXTES REGLEMENTAIRES QUI

FIXENT LES REGLES ET LES PROCEDURES A SUIVRE PAR LE PROMOTEURS POUR

LA MISE EN ŒUVRE D’UNE EIE.

LE PROMOTEUR A L’OBLIGATION DE SATISFAIRE AUX EXIGENCES DE

LEGISLATIONS ET DE REGLEMENTATIONS EN VIGUEUR OU QUI DOIVENT ETRE

INSTITUEES EN RDC. A DEFAUT DES NORMES NATIONALES, LE PROMOTEUR

DOIT OBEIR AUX NORMES ETABLIES, RECONNUES OU RECOMMANDEES EN LA

MATIERE PAR LES ORGANISMES INTERNATIONAUX AFFILIES PAR LES

NATIONS UNIES.

OBJECTIFS DU DEVELOPPEMENT DURABLE

MAINTIEN DE L’INTEGRITE ECOLOGIQUE, L’AMELIORATION DE L’EFFICACITE

ECONOMIQUE ET L’AMELIORATION DE L’EQUITE SOCIALE

UN PROJET REALISE DANS LA PERSPECTIVE DU DEVELOPPEMENT DURABLE VISE

L’EQUILIBRE ENTRE CES 3 OBJECTIFS POUR LE BIEN ETRE DE LA POPULATION

ACTUELLE ET CELUI DES GENERATIONS FUTURES

L’EI EST UN INSTRUMENT DE PLANIFICATION FAVORISANT L’ATTEINTE DES

OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE.

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ASPECTS ESSENTIELS ET ENVERGURE DE L’EIE :

IL EST INDISPENSABLE QUE L’EIE SOIT REALISEE EN MEME TEMPS QUE

S’ELABORE LE PROJET

CAS DE L’ETUDE DE FAISABILITE

LA PRISE EN COMPTE DES EFFETS PREVISIBLES POSITIFS ET NEGATIFS, SUR

L’ENVIRONNEMENT DANS LA PLANIFICATION DU PROJET AUGMENTE LA

PROBABILITE DE SON SUCCES ET DE SA CONTRIBUTION A UN DEVELOPPEMENT

DURABLE ET EQUITABLE

LA PLACE DE L’EI DANS LE PROCESSUS D’EE

Etude de faisabilité

Réalisation des EI - Prédire et identifier les impacts potentiels - Analyser et évaluer la grandeur, l’importance et la signification des impacts clés - Développer des stratégies pour réduire les impacts négatifs

Mise en œuvre Contrôle et suivi environnementaux

- Mettre les mesures de protection de l’environnement - Mettre les mesures d’atténuation - veuille environnementale et suivi

Fin de projet et post évaluation

Bilan environnemental Dégrader les leçons pour les projets futurs

La phase de l’EI dans le processus d’EE Phase du projet

Procédure environnementale

Action

Identification Préparation Tri préliminaire Screening

- Connaître les exigences légales - Rassembler les informations pertinentes

Etude de préfaisabilité

Cadrage (Scoping) - Se faire une idée sur les principaux problèmes soulevés par le projet - Circonscrire mes activités à mener

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CONSULTATION ET INFORMATION DU PUBLIC :

IL EST INDISPENSABLE D’INITIER LA COMMUNICATION EN COUR D’ETUDE

AFIN DE TENIR EN COMPTE LES OPINIONS DE PARTIES

LA COMMUNICATION AU DEBUT ET PENDANT L’ETUDE INTRODUIT LA

CONFIANCE ENTRE LE PROMOTEUR ET LES COUCHES SOCIALES

UN PROJET QUI N’ A PAS LA CONFIANCE DE LA POPULATION LOCALE EST VOUE

A DISPARAITRE

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Démarche d’élaboration du rapport du projet

Mise en contexte du projet

Présentation du promoteur

Expliquer le contexte et la raison d’etre du projet

Mentionner les enjeux environnementaux

Justifier le choix de l’option proposee

Faire mention des projets annexes

DESCRIPTION DU PROJET DESCRIPTION DU MILIEU

RECEPTEUR

- decrire les composantes et caracteristiques

techniques du projet

- justifier le choix de la variante retenue et de

l’emplacement sur le plan social, economique et

environnementale

- delimiter la zone d’etudes du

projet

- decrire les composantes les plus importantes du milieu recepteur ( naturel, humain)

analyse des impacts du projet

- identifier les impacts potentiels

- evaluer l’importance des impacts

- faire ressortir les enjeux environnementaux

- presenter les mesures d’attenuation et de compensation

analyse des risques et dangers

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synthese du projet avec mesure d’attenuation

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plan de gestion environnementale :

- proposer des programmes de surveillance et de suivi

- etablir le plan de gestion environnemental

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Bibliographie

1. Séminaire sur l’évaluation des impacts environnementaux, Libreville, Gabon, 24-28 Juin 2002, 263 p 2. Country Environmental Analysis, www.countryanalyticwork.net, 44 p 3. Environmental Guidelines for Small-Scale Activities in Africa. Environmentally Sound Design for Planning and Implementing Humanitarian and Development Activities, Technical Paper N. 18, June 1996, 202 p 4. Impact Assessment & capacity building, 23rd annual of the IAIA, 94 5 Pierre André, Claude E Delisle et Jean Pierre Revéret, 2003, L’Evaluation des impacts sur l’environnement, 2ième édition, presses internationales de polytechniques, 519 p 6. Sites : www.aiei.org www.acdi-gc.ca 7. CD-rom sur l’Outil de travail sur la LCEE v.2, version hors ligne, ACDI

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LES TERMES DE REFERENCE

PAR NICOLAS SHUKU ONEMBA

DIRECTEUR EXECUTIF, ANEE-RDC

CARACTERISTIQUES GENERALES DE L’ETUDE D'IMPACT

INSTRUMENT DE LA PLANIFICATION

INTEGRER LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES DES LA CONCEPTION

A LA REALISATION DU

PROJET

CONCEVOIR UN PROJET S’HARMONISANT BIEN A L’ENVIRONNEMENT

ÉVITER DES MODIFICATIONS COUTEUSES UNE FOIS LE PROJET REALISE

PRISE EN COMPTE DES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX

Balayage des composantes du milieu naturel et du milieu humain susceptible d’être

affectées par le projet

Analyse des relations entre les facteurs influençant

Les écosystèmes

Les ressources

La qualité de vie

MOYEN DE RENDRE COMPTE DES PREOCCUPATIONS DES PARTIES PRENANTES

EXERCICE DE SYNTHESE DE L’INFORMATION

DETERMINATION DES FACTEURS SUBISSANT UN FACTEUR IMPORTANT

RECHERCHE DES FACTEURS DECISIONNELS

EXIGENCES GOUVERNEMENTALES

L’ETUDE D’IMPACT DOIT SATISFAIRE LES EXIGENCES DU GOUVERNEMENT EN

REGARD DE L’ANALYSE DU PROJET, DE LA CONSULTATION DU PUBLIC ET DE LA

DECISION. ELLE DOIT:

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PRECISER LES CARACTERISTIQUES DU PROJET ET EXPLIQUER SA RAISON

D’ETRE, COMPTE TENU DU

CONTEXTE D’INSERTION.

TRACER UN PORTRAIT DE L’EVOLUTION DU MILIEU PENDANT ET APRES

L’IMPLANTATION DU PROJET.

DEMONTRER COMMENT LE PROJET S’INSERE DANS LE MILIEU

Analyser les impacts de variantes de réalisation

Mesures d’atténuation des impacts

DEMARCHE DE L ’ELABORATION D’UNE ETUDE D’IMPACT

MISE EN CONTEXTE DU PROJET

PRESENTER LE PROJET ET L’INITIATEUR

CONTEXTE ET RAISON D’ETRE

Objectifs

Problèmes

Facteurs sociaux

Préoccupation des parties prenantes

Contraintes écologiques

Exigences techno-économiques

Politique gouvernementale

SOLUTIONS DE RECHANGE

SOLUTION RETENUE

DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR

DELIMITATION DE LA ZONE D’ETUDE

DESCRIPTION DE COMPOSANTES

Avant la réalisation du projet

Des milieux naturels et humains

Relations entre les composantes

Selon les impacts anticipés

Raisons du choix des composantes

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Exercice factuel

inventaire

ZONE D’ETUDE

•DETERMINEE EN FONCTION DE L’ETENDUE DES IMPACTS APPREHENDES

•LIMITES JUSTIFIEES

•PEUT ETRE MORCELEE EN PLUSIEURS ZONES OU AXES

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SELECTION DES COMPOSANTES A ETUDIER

SELECTION ET PORTEE DE LA DESCRIPTION SELON:

• Le degré d’influence du projet sur la composante

• La valeur de la composante

CRITERES POUR ESTIMER L’IMPORTANCE D’UNE COMPOSANTE

•SENSIBILITE PAR RAPPORT A L’AMENAGEMENT PROPOSE

•DIMENSION ET AIRE D’INFLUENCE

•RARETE OU UNICITE

•PERTE DE DIVERSITE

•VALEUR POUR LA POPULATION

•PERTE DE MOYEN DE SUBSISTANCE

•RECONNAISSANCE A CARACTERE FORMEL

DESCRIPTION DES VARIANTES DE REALISATION

IDENTIFICATION DES VARIANTES POSSIBLES

•FAISABILITE TECHNIQUE

•FAISABILITE ECONOMIQUE, CAPACITE A REPONDRE AUX BESOINS

•PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE

SELECTION DES VARIANTES REALISABLES

•AVANTAGES ET INCONVENIENTS

•ÉCONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX

DESCRIPTION DES VARIANTES SELECTIONNEES

CARACTERISTIQUES DES VARIANTES

•PLAN D’ENSEMBLE DES COMPOSANTES DU PROJET

•ACTIVITES D ’AMENAGEMENT

•ACTIVITES DE CONSTRUCTION

•DEBLAIS ET REMBLAIS

•EAUX DE RUISSELLEMENT ET DRAINAGE

•ÉMISSIONS ATMOSPHERIQUES

•DECHETS

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•MESURES DE PROTECTION(SOLS, EAUX, ATMOSPHERE, FAUNE ET FLORE )

•INSTALLATION DE CHANTIER OU TEMPORAIRE

•BATIMENTS ET STRUCTURES PERMANENTES

•INFRASTRUCTURES ET INSTALLATIONS CONNEXES

•MODE D’EXPLOITATION ;PROCEDES ET EQUIPEMENTS

•MATIERES PREMIERES ET ADDITIVES

•REJETS

•MESURES D’UTILISATION RATIONNELLE ET DE CONSERVATION DES

RESSOURCES

•PLANS DE FERMETURE

•CALENDRIER ET COUT

ANALYSE DES IMPACTS DES VARIANTES SELECTIONNEES

OBJECTIF :COMPRENDRE COMMENT LA REALISATION OU L’EXPLOITATION DE

CHAQUE VARIANTE AFFECTERA LE MILIEU, SES RESSOURCES ET SES

HABITANTS

CONTENU :

•IDENTIFICATION DES IMPACTS

•ÉVALUATION DES IMPACTS

•ATTENUATION DES IMPACTS

•JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA VARIANTE PREFERABLE

•SYNTHESE DU PROJET ET COMPENSATIONS DES IMPACTS RESIDUELS

IDENTIFICATION DES IMPACTS

VISE A DECRIRE LES RELATIONS ENTRE LE PROJET ET LES IMPACTS

SE REFERE AUX CRITERES ET AUX OBJECTIFS, AUSSI FACTUELS QUE

POSSIBLES

•SE REFERE AUTANT A LA QUANTIFICATION QU’A LA QUALIFICATION

EXPLICATION DU RAISONNEMENT

REPRODUCTIBILITE

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CRITERES D’IDENTIFICATION DES IMPACTS : PARMI LES CRITERES

D’IDENTIFICATION DES IMPACTS, NOUS CITONS :

•NATURE(SOURCE PRODUIT IMPACT)

•INTENSITE, AMPLEUR, DEGRE DE PERTURBATION

•ÉTENDUE

•DUREE

•AUTRES CRITERES

-FREQUENCE

-NIVEAU D’INCERTITUDE

-PROBABILITE

-EFFET D’ENTRAINEMENT

ÉVALUATION DE L’IMPORTANCE DES IMPACTS

• ELLE COMPORTE UN JUGEMENT DE VALEUR QUI VARIE SELON:

– le degré de changement des composantes du milieu ( étendue, durée, intensité)

– les valeurs sociales, culturelles, économiques

– le danger pour la santé

• ELLE SE REFERE A UNE METHODOLOGIE DES CRITERES D’EVALUATION DE

L’IMPORTANCE DES

IMPACTS

•CRITERES ASSOCIES A LA RESSOURCE : PARMI CEUX-CI, NOUS CITONS :

– La ssensibilité ou vulnérabilité

– l’unicité ou rareté

– la valeur accordée par la population

•RISQUES A LA SANTE OU LA SECURITE

ATTENUATION DES IMPACTS

•VISE LA MEILLEURE INTEGRATION POSSIBLE DU PROJET AU MILIEU

•PROPOSITION DE MESURES POUR LES IMPACTS DE CHAQUE VARIANTE

JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA VARIANTE PREFERABLE

•BILAN COMPARATIF DES VARIANTES

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–Impacts résiduels

–coût

•CHOIX DE L’INITIATEUR, SELON :

-IMPACTS

-COUT

-OBJECTIFS DU PROJET

SYNTHESE DU PROJET ET COMPENSATION DES IMPACTS RESIDUELS :

•MODALITE DE REALISATION ET D’EXPLOITATION

•LOCALISATION CADASTRALE, STATUTS DE PROPRIETE, CONFORMITE AUX

REGLEMENTATIONS

•MESURES DE COMPENSATIONS DES IMPACTS RESIDUELS NEGATIFS

IMPORTANTS

PROGRAMMES DE SURVEILLANCE ET DE SUIVI :

SURVEILLANCE : ELLE CONSISTE A :

•ASSURER LE RESPECT DES MESURES ENVIRONNEMENTALES ENVISAGEES DANS

L’ETUDE D’IMPACT ET DES LOIS ET REGLEMENTATION.

SUIVI A LA MISSION DE :

• SUIVRE L’EVOLUTION DE CERTAINES COMPOSANTES DU MILIEU

• VERIFIER LA JUSTESSE DE LA PREVISION DE CERTAINS IMPACTS ET

L’EFFICACITE DE CERTAINES MESURES D’ATTENUATIONS.

Bibliographie

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1. Séminaire sur l’évaluation des impacts environnementaux, Libreville, Gabon, 24-28 Juin 2002, 263 p 2. Country Environmental Analysis, www.countryanalyticwork.net, 44 p 3. Environmental Guidelines for Small-Scale Activities in Africa. Environmentally Sound Design for Planning and Implementing Humanitarian and Development Activities, Technical Paper N. 18, June 1996, 202 p 4.Impact Assessment & capacity building, 23rd annual of the IAIA, 94 5.Pierre André, Claude E Delisle et Jean Pierre Revéret, 2003, L’Evaluation des impacts sur l’environnement, 2ième édition, presses internationales de polytechniques, 519 p 6. Sites : www.aiei.org www.acdi-gc.ca 7. CD-rom sur l’Outil de travail sur la LCEE v.2, version hors ligne, ACDI

CONCEPT D’IMPACT

PAR NICOLAS SHUKU ONEMBA

DIRECTEUR EXECUTIF, ANEE-RDC

1.DEFINITIONS

A. L’ÉVALUATION DES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT (EIE) OU L’ÉTUDE

D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT EST UNE PROCEDURE QUI PERMET

D’EXAMINER LES CONSEQUENCES, TANT BENEFIQUES QUE NEFASTES, QU’UN

PROJET OU UN PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT ENVISAGE AURA SUR

L’ENVIRONNEMENT ET DE S’ASSURER QUE CES CONSEQUENCES SONT

DUMENT PRISES EN COMPTE DANS LA CONCEPTION DU PROJET OU DANS LE

PROGRAMME (OCDE).

•L’ EIE TIENT COMPTE A LA FOIS DES IMPACTS BIOPHYSIQUES QUE DES

IMPACTS HUMAINS.

B.L’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE

•EST UN PROCESSUS SYSTEMATIQUE QUI CONSISTE A EVALUER ET A

DOCUMENTER LES POSSIBILITES, LES CAPACITES ET LES FONCTIONS DES

RESSOURCES, DES SYSTEMES NATURELS ET DES SYSTEMES HUMAINS AFIN DE

FACILITER LA PLANIFICATION D’UN DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA PRISE DE

DECISION EN GENERAL, AINSI QU’A PREVOIR ET A GERER LES IMPACTS

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NEGATIFS ET LES CONSEQUENCES DES PROPOSITIONS D’AMENAGEMENT EN

PARTICULIER.

2. OBJECTIFS

•PRENDRE CONNAISSANCE DES CONCEPTS ASSOCIES A CELUI D’IMPACT;

•DEFINIR ET ILLUSTRER PAR DES EXEMPLES LES DIFFERENTS PROCESSUS QUE

L’ON ENGLOBE SOUS LE VOCABLE D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

•REALISER UN EXERCICE D’ANALYSE ET D’EVALUATION D’UN IMPACT;

CRITERES UTILISES POUR DETERMINER LES IMPACTS (SUITE)

•CRITERES DE DETERMINATION DES IMPACTS

•CRITERES ASSOCIES A LA RESSOURCE, A LA SENSIBILITE, A LA

VULNERABILITE, A L’UNICITE OU A LA RARETE.

- LA VALEUR ACCORDEE PAR LA POPULATION ET AUX RISQUES A LA SANTE OU A

LA SECURITE.

CONCEPT D’IMPACTS

PROJET

ACTION PHYSIQUE ACTION ÉCONOMIQUE

IMPACTS SUR LE SYSTEMES

BIOPHYSIQUES

IMPACTS SUR LES

SYSTEMES HUMAINS

CONNAISSANCES ÉVALUATION D’IMPACTS

CONSULTATIONS GERER LES IMPACTS

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3. CRITERES UTILISES POUR DETERMINER LES IMPACTS

•LA NATURE EST PRISE EN COMPTE EN TANT QUE SOURCE QUI PRODUIT DES

IMPACTS.

•INTENSITE, AMPLEUR, DEGRE DE PERTURBATION

•ÉTENDUE

•DUREE

• LES AUTRES CRITERES QUI DETERMINENT LES IMPACTS SONT LA

FREQUENCE, LE NIVEAU D’INCERTITUDE, LA PROBABILITE ET L’EFFET

D’ENTRAINEMENT.

LES CRITERES UTILISES POUR EVALUER LES IMPACTS SONT ENTRE AUTRES :

- CRITERES DE DETERMINATION DES IMPACTS.

- CRITERES ASSOCIES A LA RESSOURCE :

- SENSIBILISATION OU VULNERABILITE ;

- unicité ou rareté ; - valeur accordée par la population ; - risque à ;la santé ou salubrité. PS. : Les textes sont tirés du Séminaire sur l’EIE, organisation des travaux du Séminaire, Libreville, Gabon, 24-28 juin 2002. Bibliographie 1. Séminaire sur l’évaluation des impacts environnementaux, Libreville, Gabon, 24-28 Juin 2002, 263 p 2. Country Environmental Analysis, www.countryanalyticwork.net, 44 p 3. Environmental Guidelines for Small-Scale Activities in Africa. Environmentally Sound Design for Planning and Implementing Humanitarian and Development Activities, Technical Paper N. 18, June 1996, 202 p 4. Impact Assessment & capacity building, 23rd annual of the IAIA, 94 5. Pierre André, Claude E Delisle et Jean Pierre Revéret, 2003, L’Evaluation des impacts sur l’environnement, 2ième édition, presses internationales de polytechniques, 519 p 6. Sites : www.aiei.org www.acdi-gc.ca 7. CD-rom sur l’Outil de travail sur la LCEE v.2, version hors ligne, ACDI

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IMPORTANCE DE LA PARTICIPATION PUBLIQUE DANS UN PROJET

NICOLAS SHUKU ONEMBA

DIRECTEUR EXÉCUTIF, ANEE-RDC

1.DEFINITIONS

•LA PARTICIPATION PUBLIQUE EST L’ENGAGEMENT DU PUBLIC DANS LE

PROCESSUS DE DECISION D’UNE ORGANISATION(JEAN-PHILIPPE WAAB ET LUC

VALIQUENTE,,2000),(ROBERTS,1995)

•LA PARTICIPATION PUBLIQUE EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE: PEUT

ETRE COMME PARTIE DE LA DEMOCRATIE AVEC TOUS LES DEBATS QU’ELLE

COMPREND. ELLE DOIT ETRE PREVUE DANS LES LEGISLATIONS NATIONALES

D’EIE EN RDC ET CONSTITUE UNE EXIGENCE DES BAILLEURS DE FONDS TANT

NATIONAUX QU’INTERNATIONAUX

•L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE EST UN PROCESSUS DE NEGOCIATION

ENTRE DES ACTEURS QUI ONT DES VALEURS, DES INTERETS, DES HORIZONS

SPATIAUX ET TEMPORELS VARIES.

2. RAISON D’ETRE DE LA PARTICIPATION PUBLIQUE

•INTERETS PRIVES ET INTERETS PUBLICS DIVERGENTS

•INTERETS COLLECTIFS DIFFICILES A PERCEVOIR

•REALISER UN MEILLEUR PROJET, MINIMISER SES IMPACTS NEGATIFS,

AUGMENTER SES IMPACTS SOCIAUX POSITIFS

•OBTENIR L’APPUI AU PROJET PAR L’OFFRE DE COMPENSATIONS LE CAS

ECHEANT

•INFORMER, EDUQUER

•OBTENIR DES INFORMATIONS PRIVILEGIEES (BIDIRECTIONNEL)

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3.AVANTAGES DE LA PARTICIPATION PUBLIQUE

LA PARTICIPATION PUBLIQUE PERMET :

•DE MIEUX INFORMER LE PUBLIC ET LE DECIDEUR

•L’APPRENTISSAGE DES ACTEURS

•L’EXPRESSION DE POINTS DE VUE DIVERGENTS

•DE MIEUX APPRECIER LES INTERETS EN PRESENCE

•L’EXPRESSION DES CRAINTES ET INQUIETUDES

•DE CONCLURE DES ACCORDS

•D’ETABLIR UNE CONFIANCE MUTUELLE

•DE DIMINUER LES TENSIONS ET LES CONFLITS

•DE REJOINDRE UN LARGE AUDITOIRE

•DE REPOUSSER OU D’EXCLURE LES RECOURS JUDICIAIRES

•UNE PRISE DE DECISION FACILITEE ET PLUS ACCEPTABLE PAR LES CITOYENS

•L’EMERGENCE DE SOLUTIONS INNOVATRICES

•D’ETABLIR DES COMPORTEMENTS COMMUNAUTAIRES ENVERS LE PROJET

•D’ACCROITRE L’ENGAGEMENT DU PROMOTEUR VERS UNE MEILLEURE QUALITE

DE VIE DU MILIEU D’IMPLICATION DU PROJET

4.CONDITIONS A UNE PARTICIPATION EFFICACE ET UTILE

•DIALOGUE VERITABLE PERMIS PAR LA PROCEDURE

•CREDIBILITE DES ACTEURS

•PEDAGOGIE DU PROJET A L’ETUDE

•PLANIFICATION COHERENTE DES MECANISMES DE PARTICIPATION PUBLIQUE

•INFLUENCE SUR LA DECISION FINALE

•INCLURE UNE DEMARCHE DE SUIVI SIGNIFICATIVE

5. CONDITIONS A UNE PARTICIPATION EFFICACE ET HARMONIEUSE

•CONSULTATION INITIEE PAR LES AUTORITES

•CHOISIR UN MOYEN OPPORTUN POUR TENIR LA CONSULTATION (LE PLUS

TOT QUE POSSIBLE)

•PROJET AVEC ALTERNATIVES

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•INFORMATION CLAIRE, HONNETE ET VRAIE

•EFFECTUER LA CONSULTATION DANS L’OPTIQUE FINALE DE PRISE DE

DECISION

•CONSULTATION EFFECTUEE DE FAÇON A ETRE ACCESSIBLE POUR LE PUBLIC

6. TECHNIQUE DE CONSULTATION PUBLIQUE

•VISITE DE TERRAIN

•REUNIONS COMMUNAUTAIRES INFORMELLES

•AFFICHAGES DE DESSINS OU PANCARTES

•DOCUMENTS ECRITS,JOURNAUX

•RADIO,TELEVISION,INTERNET

•SEANCE STRUCTUREE D’INFORMATION PUBLIQUE

•AUDIENCE PUBLIQUE

•COMITES DE SUIVI

•AUTRES

7. LES NIVEAUX DE L’ECHELLE DE LA PARTICIPATION DES CITOYENS ( SELON

ARNSTEIN,1969)

8. QUALITE DE LA PARTICIPATION PUBLIQUE

•ELLE EST FONCTION DES ELEMENTS SUIVANTS :

•INFORMATION : CELLE-CI DOIT ETRE :

- Claire, complète, de bonne qualité et compréhensible.

– Elle doit être fournie à temps opportun et accessible.

– Elle doit nécessairement laisser le temps de réaction.

• FORMATION DES INTERVENANTS GOUVERNEMENTAUX QUI CONSULTENT EST

DE STRICTE NECESSITE, EN GESTION DES PROJETS ET EN CONSERVATION DE

L’ENVIRONNEMENT. IL FAUT ACCORDER UNE AUDIENCE OUVERTE A TOUS LES

INTERESSES, QUI PEUVENT TOUS INTERVENIR

•CONTRE EXPERTISE DU PROJET, EN COLLABORATION AVEC LES AGENCES

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•RAPPORT ECRIT DE LA COMMISSION PORTANT SUR LES CONSTATATIONS DE

LA COMMISSION, SON ANALYSE DU DOSSIER, SES RECOMMANDATIONS

•RAPPORT DE LA COMMISSION RENDU PUBLIC

•ENGAGEMENT DU POUVOIR POLITIQUE CONTROLANT LE PROCESSUS DE TENIR

COMPTE DES RECOMMANDATIONS DE LA COMMISSION

9. AVANTAGES DE L’AUDIENCE PUBLIQUE

CES AVANTAGES SONT MULTIPLES ET VARIES NOTAMMENT :

•REJOINDRE UN LARGE AUDITOIRE

•PERMET A CHACUN DE S’EXPRIMER

•ACCES AUX TRANSCRIPTIONS ECRITES

•MOYEN EFFICACE DE COMMUNIQUER

•DEVELOPPEMENTS DES HABILITES D’EXPRESSION EN PUBLIC

10. INCONVENIENTS DE L’AUDIENCE PUBLIQUE : AUTANT QUE LES

AVANTAGES, LES INCONVENIENTS SONT TOUT AUSSI MULTIPLES.

•FORMALITE DE LA PROCEDURE

•DOMINATION POSSIBLE PAR LES PERSONNES LES MIEUX ARTICULEES

•REPRESENTATIVITE DES INTERVENANTS PARFOIS INADEQUATE

•TAUX PARFOIS DECEVANT DE PARTICIPATION

11. RESOLUTION DE CONFLITS (LEDUC ET RAYMOND,1999)

IL EXISTE 4 TYPES DE CONFLITS DONT :

LA COMPREHENSION DIFFERENTE DE LA SITUATION

LES DIVERGENCES DE JUGEMENTS DE VALEUR

LES CONFLITS D’INTERETS ET

LES RELATIONS INTERPERSONNELLES CONFLICTUELLES

11.A.CONDITIONS MINIMALES POUR L’EMPLOI DE TECHNIQUES DE

RESOLUTION DE CONFLITS (CANTER 1996)

•MOTIVATION MUTUELLE A NEGOCIER

•POUVOIR COMPARABLE DES ACTEURS

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•ACCEPTATION DES RISQUES DE RUPTURE DU PROCESSUS

•PRESENCE D’UNE AUTORITE CREDIBLE

•MINIMUM DE QUESTIONS EN LITIGE

•PROCESSUS CONTROLE

11.B. CARACTERISTIQUES D’UNE AUDIENCE PUBLIQUE (ANDRE ET AL.(1999))

•REGLES DE PROCEDURE CONNUE A L’AVANCE

•L’INFORMATION RELATIVE AU PROJET VULGARISE, CONNUE A L’AVANCE,

ACCESSIBLE

•AUDIENCE DIRIGEE PAR UNE COMMISSION NEUTRE, INDEPENDANTE ET

IMPARTIALE

•AUDIENCE FAVORISE LES ECHANGES ENTRE LE PROMOTEUR, PUBLIC ET LES

EXPERTS

•MANDAT DE LA COMMISSION CLAIR ET CONNU D’AVANCE

• UN TEL MANDAT PERMET UN DEBAT DE FOND

• IL FAUT UN TEMPS NECESSAIRE POUR SERVIR ET PREPARER L’AUDIENCE

PUBLIQUE ET PERMETTRE ET FACILITER LA REFLEXION ET LES REACTIONS DES

INTERVENANTS.

MEDIATION

Elle est utilisée lorsque : les conflits entre auteurs sont déterminés les conflits ne portent pas sur la raison d’être du projet les objets de conflit sont mineurs et circonscrits

La médiation a 3 phases suivantes : regroupement du promoteur et des requérants analyse et consentement à la médiation tenue de la médiation proprement dite

o rencontres o rapport faisant état de l’analyse et des constats

avantage de la médiation circulation d’informations privilégiées entre acteurs modifications de l’image de l’entreprise souplesse et adaptabilité accrue du programme de suivi démarche de collaboration

Conditions de succès d’un comité de suivi

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Parmi les conditions de succès on peut citer : recevoir une légitime des autorités représentativité et crédibilité des acteurs partage du pouvoir fonctionnement structuré et accepté par tous maintien de l’intérêt en regard du projet diffusion et information du public

Bibliographie 1. Séminaire sur l’évaluation des impacts environnementaux, Libreville, Gabon, 24-28 Juin 2002, 263 p 2. Country Environmental Analysis, www.countryanalyticwork.net, 44 p 3. Environmental Guidelines for Small-Scale Activities in Africa. Environmentally Sound Design for Planning and Implementing Humanitarian and Development Activities, Technical Paper N. 18, June 1996, 202 p 4. Impact Assessment & capacity building, 23rd annual of the IAIA, 94 5. Pierre André, Claude E Delisle et Jean Pierre Revéret, 2003, L’Evaluation des impacts sur l’environnement, 2ième édition, presses internationales de polytechniques, 519 p 6. Sites : www.aiei.org www.acdi-gc.ca 7. CD-rom sur l’Outil de travail sur la LCEE v.2, version hors ligne, ACDI Monsieur Michel A. Bouchard, Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’AIEI, a commenté et expliqué l’ouvrage préparé par Patrick Michel du BCEOM intitulé : L’étude d’impacts sur l’environnement : objectifs, cadre réglementaire, conduite de l’évaluation, 153 p., matériel didactique remis aux stagiaires.

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B.

ETUDES DES CAS

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PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX DUS A L’EXPLOITATION FORESTIERE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Par Par Joseph IPALALKA YOWA, S.G ECN / MECNEF

Plan de l’exposé :

- bref aperçu sur le potentiel forestier de la RDC et son exploitation ; - problèmes environnementaux liés à l’exploitation forestière en RDC ; - perspectives de solutions durables ; - conclusion.

I . Potentiel forestier de la RDC

128 millions d’hectares de forêts, 54 % du territoire national ; plus de la moitié des forêts du Bassin du Congo ; près de la moitié des forêts africaines ; 6 % des forêts tropicales du monde.

La RDC est l’un des 10 pays de la mégabiodiversité du monde. Position de la RDC dans le Bassin du Congo

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Légende 1. RDC : 56 % 2. RCA : 15 % 8. Cameroun : 10 % 9. Congo Brazza : 9 % 10. Gabon : 9 % 11. Guinée : 1 %

Environ 60 millions d’hectares (sur les 128) jugés exploitables pour le boisd’œuvre (lorsqu’on soustrait les superficies marécageuses, les aires protégées, …) ;

Le potentiel de production annuelle est estimé à environ 10 millions de m3 de bois d’oeuvre, La production stagne en deçà de 500.000 m3 ;

330.300 m3 produits en 1992 contre 44.000 m3 en 2002 ; Plus de 700 essences forestières dénombrées, dont seulement une trentaine sont

couramment exploitées ; La contribution à l’économie nationale stagnant en deçà de 1 % ; Bref, la production est très faible au regard des potentialités forestières du

pays ; Environ 8 % du territoire national dédiés aux aires protégées, dont un peu plus

de 8 millions d’hectares en Parcs Nationaux, et environ 11 millions d’hectares en Domaines de chasse, et le reste en Réserves naturelles ;

Objectif consacré par le Code forestier : 15 %. II. Principaux problèmes environnementaux liés à l’exploitation forestière en RDC II.1. Sur le plan écologique 1° Problèmes liés à l’ouverture des routes forestières :

Dégradation forestière due à l’agriculture itinérante sur de nouvelles terres fertiles rendues accessibles par les routes forestières ouvertes par l’exploitation forestière ;

Extension des aires de chasse & braconnage due à l’accès offert par les routes forestières ;

Erosions en cas de routes de manière non adéquate ; 2° Perte et disparition de certaines espèces de biodiversité du milieu, dues à la perturbation de l’habitat : cas de la disparition de chenilles vers Bumba (Prov . de l’Equateur) et Bas-Fleuve (Prov. du Bas Congo) ; 3° Empiétements sur les aires protégées : cas de la Réserve de la Biosphère de Luki (prov. du Bas-Congo) ; 4° Perturbation de l’équilibre climatique et/ou hydrologique du milieu : cas du Bas-Fleuve ;

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5°Dommages collatéraux dus à des opérations forestières (i.e. Abattage, débardage) mal menées : dommages sur les arbres résiduels voisins, sur la régénération naturelle,… II.1 Sur le plan social 6° Rapports conflictuels entre populations riveraines et exploitants forestiers dus à la non-prise en compte de leurs droits ; 7° Rapports conflictuels entre ouvriers et exploitants forestiers dus à l’insuffisance de la prise en compte de leurs droits. III. Perspectives de solutions durables Opportunités de solutions durables offertes par : 1. L’adoption des Principes, Critères et Indicateurs harmonisés OAB-OIBT comme élément de cadre régional de base d’évaluation de la gestion forestière ; 2. La mise en œuvre du nouveau Cadre juridique (Code Forestier & ses mesures d’application) :

Obligation à l’Etat d’élaborer une politique forestière nationale matérialisée par un plan forestier national à réviser périodiquement en fonction de la dynamique de l’industrialisation forestière ;

Zonage du territoire forestier permettant une utilisation rationnelle de l’espace forestier en fonction de sa vocation prioritaire ;

Obligation aux requérants de concessions forestières de présenter et exécuter les plans d’aménagement forestier de leurs concessions conformément aux normes éditées par l’autorité compétente ;

Prise en compte du rôle et de la place des populations riveraines dans la gestion forestière et de leurs droits d’usage ;

Prise en compte du rôle des ouvriers des entreprises forestières dans la gestion des concessions forestières, de leur santé ainsi que celle de leurs familles.

Conclusion

• Le niveau actuel d’exploitation forestière est très faible en RDC, au regard du potentiel en place ;

• d’où, l’ampleur globale des problèmes n’est pas encore catastrophique ; • la perspective d’un accroissement d’activités d’exploitations forestières

dans le cadre de la relance du secteur forestier d’une part, et d’autre part, du nouveau cadre incitatif qui est en train de se mettre en place pour les investissements ;

• arrivée à point nommé des opportunités du nouveau Cadre juridique pour permettre d’éviter les erreurs enregistrées dans le Bas-Fleuve au niveau national, et dans d’autres pays.

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PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX DUS A L’EXPLOITATION

ENERGETIQUE

PAR

Par Pascal MADY AMULE, SG MINER

I. INTRODUCTION

L’exploitation énergétique est sans contexte l’une des activités humaines aux effets socio-économiques bénéfiques dans le monde entier. En effet, elle permet la transformation de différentes ressources et la satisfaction de nombreux besoins de l’homme. Elle contribue à l’amélioration de sa vie quotidienne et à l’augmentation du niveau économique des nations.

Mais ses avantages manifestes s’accompagnent d’une série de problèmes

environnementaux qu’il faut à tout prix prendre en compte lors de l’élaboration du projet, si l’on veut garantir et favoriser un développement harmonieux et durable dans ce secteur.

II. DIFFERENTES RESSOURCES ENERGETIQUES UTILISEES EN RDC

La République Démocratique du Congo dispose d’un potentiel énergétique très varié, constitué principalement par les disponibilités hydrauliques, des ressources en pétrole, en charbon, en gaz naturel, etc…

Lorsqu’on analyse les données énergétiques établies en 1988 par l’IIED quatre

sources émergent, à savoir le pétrole, le charbon, l’électricité et le bois. La structure de la consommation moyenne pour la période 1978-1986 montre la

prépondérance énorme du bois dans la satisfaction des besoins énergétiques.

Sources énergétiques Consommation (1.000 TEP)

%

Pétrole Charbon Electricité Bois

768 120 410

8.253

8,1 1,3 4,3

86,3 Total 10.210 100

III. IMPACT DE L’UTILISATION DE L’ENERGIE SUR L’ENVIRONNEMENT 3.1. Combustible Ligneux

Suivant les études du secteur forestier de la Banque Mondiale sur la RDC, il a été montré également la part énorme du bois de feu dans la consommation totale d’énergie (81%) mais aussi la part importante que joue la population urbaine dans cette consommation. Car, elle utilise en grande partie le charbon de bois, ce qui correspond à des besoins par personne très élevés, vu le faible rendement de la carbonisation. Ainsi le

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besoin total en énergie-bois correspondrait à environ 35 millions de m3 de bois de feu prévus en 1983 et 43 millions en 1985. L’impact destructeur de ce prélèvement sur les forêts est d’autant plus grave qu’il est concentré sur une faible surface, c’est-à-dire autour de grands centres urbains.

A Kinshasa, l’approvisionnement en bois de feu se fait par prélèvement dans les

formations forestières naturelles dans un rayon de 150 à 200 Km. Dans la périphérie immédiate de la ville, tous les massifs forestiers ont disparu avec comme conséquence la dégradation du sol, et des érosions de plus en plus fortes ont dû s’en suivre.

A Lubumbashi, dans la Province du Katanga, la situation est similaire à celle de Kinshasa. Toutefois, cette ville présente une particularité importante qu’il importe de souligner, à savoir le prélèvement du bois de chauffage pour alimenter les chaudières de deux sociétés (SOLBENA et AMATO Frères) et ce malgré la présence de l’électricité Inga-Shaba.

L’impact négatif du bois de chauffage se manifeste également lors de sa combustion. Il y a dégagement dans l’atmosphère des plusieurs substances polluantes, monoxyde de carbone, dioxyde de soufre, oxydes d’azote, hydrocarbures et particules solides ; ces dernières contiennent des hydrocarbures condensés volatiles, de la suie et des cendres. Une bonne partie de ces polluants reste à l’intérieur des habitations dont les occupants sont donc exposés à une pollution élevée.

Il est important de souligner que l’utilisation du bois de chauffage favorise non

seulement la déforestation mais aussi toutes les conséquences qu’elle entraîne principalement les érosions et le changement climatique. 3.2. Combustibles fossiles Parmi les combustibles fossiles utilisés en RDC, il faudrait citer principalement le charbon et le pétrole. Le charbon est exploité au Katanga. Les impacts apparaissent dans l’extraction, le transport et le stockage entraînant de forts risques professionnels, en particulier l’incidence, la maladie de la silicose connue sous le nom de pneumonie du mineur. La combustion du charbon dans diverses industries métallurgiques (SOSIDER, GECAMINES, cimenteries) produit des émissions de fumées et de particules des cendres et libère un grand nombre des polluants variés (minéraux toxiques, hydrocarbures polycycliques cancérigènes et traces de divers éléments dangereux dont cadmium, mercure, soufre, plomb etc...). La charge polluante du charbon est largement fonction de sa teneur en soufre et en cendres.

En utilisant le mazout de préférence au charbon pour alimenter les centrales thermiques, les chaudières et les fours industriels, on peut réduire les émissions de certains hydrocarbures. Quant à l’émission du dioxyde de soufre, elle varie en fonction de la teneur en soufre du combustible.

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Pour ce qui est du pétrole, il est exploité à la côte atlantique de notre pays. Son exploration a un impact très limité vu que la restauration des sites est généralement une question de routine. Cependant, son extraction a un impact significatif sur l’environnement. Les boues, les fuites de pétrole, le brûlage à la torche… sont tous des sources d’impacts négatifs sur le milieu aquatique, le sol et l’air. A ce stade il y a lieu de souligner les principales sources d’émission dans l’atmosphère ; des oxydes de soufre, du sulfure d’hydrogène et du CO2; ces gaz peuvent contribuer à l’acidification du milieu.

Au niveau de raffinage, il est à noter que les effluents portés par l’air chargé de SO2, SO3, CO, NO2, CO2, particules, phénols, ammoniaque, matières solides en suspension, ozone.… Tous ces produits sont irritants et certains sont même toxiques pour diverses espèces. Quant à l’utilisation du pétrole et de ses dérivés, les préoccupations environnementales se situent surtout au niveau de leur combustion. L’augmentation continue du nombre de véhicules automobiles mis en circulation contribue de manière significative aux risques de pollution du milieu. Les études menées sur terrain confirment la présence des produits de combustion émis du tuyau d’échappement dans le sol et les légumes provenant des potagers cultivés à proximité des routes. Ceci nous permet d’avoir des inquiétudes sur leurs éventuelles conséquences toxicologiques.

3.3. Energie hydroélectrique Le potentiel de l’énergie hydroélectrique est évalué à 100.000 MW dont 40% sont en un seul point, Inga au Bas-Congo.

D’une manière générale, cette source est une des sources d’électricité les moins polluantes, à condition de respecter les normes pour la construction des barrages.

Tous les travaux de génie civil à l’endroit des centrales et leur dépendance dans les environs entraînent le compactage du sol, qui est la principale forme de dégradation de la structure du sol par les machines (compacteurs, tracteurs bulldozers, pelles mécaniques…) suite à la diminution de la microporosité ou porosité drainable et même de la conductivité hydraulique.

Pour votre mémoire, nous vous rappelons que la non considération ou la négligence de certains de ces aspects a été à la base des inondations dans la centrale hydroélectrique de Mobayi Mbongo dans la Province de l’Equateur.

Cette inondation peut avoir comme conséquence : La destruction des habitations et infrastructures des particuliers ; Les conflits fonciers ; La destruction de la faune et flore ; La migration des oiseaux et autres animaux terrestres ;

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La stagnation des eaux entraînant la prolifération de certains insectes nuisibles (moustiques, mouches tsé-tsé, maringouins) et déplacement des populations vers des sites beaucoup plus viables tel le cas rencontré à la centrale hydroélectrique d’Inga dans le Bas-Congo, à Nzilo et à Nseke dans le Katanga, à Lubilanji au Kasaï et à Rutshuru au Nord-Kivu. Le stockage de l’eau au niveau du barrage de rétention peut modifier les propriétés physiques de l’eau originale (au niveau de la température, de la désoxydation), ce qui a des effets sur les espèces aquatiques sensibles. A Inga par exemple, le barrage a handicapé le mouvement des poissons créant une inégalité dans la production par suite de changement d’écologie. En amont, la production est élevée, tandis qu’en aval, elle est faible. Pour ce qui est des lignes électriques et des postes, la déforestation dans les corridors autour des ouvrages est préjudiciable à l’écosystème. Toutefois le déboisement géré rationnellement à cet endroit peut néanmoins avoir un impact positif dans la mesure où les produits du déboisement peuvent être affectés à d’autres usages tels que la construction ou cédés gratuitement à la population rurale.

La présence des lignes à haute tension crée un traumatisme dans l’esprit des populations qui, à chaque instant, craignent d’être électrocutées, ou contaminées par les champs électromagnétiques ou par la rupture d’un conducteur ou même l’écroulement d’un pylône. En tout cas, en ce qui concerne les effets des champs électromagnétiques résultant de l’exposition à de faibles doses sur les corps humains, ces effets ne sont pas encore confirmés scientifiquement.

Au niveau des équipements électriques qui utilisent des fluides diélectriques, appelés PCBs, il y a lieu de souligner que ces produits sont réglementés par la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POPs) à cause de leurs effets nuisibles sur l’environnement et la santé humaine et qu’il est temps de songer à une autre stratégie visant à leur remplacement par d’autres n’ayant pas d’incidence sur l’environnement. 3.4. Autres sources d’énergie Dans le pays on trouve d’autres formes d’énergies qui ne sont pas utilisées ou qui sont peu utilisées. Il s’agit d’énergie solaire, énergie éolienne, énergie de la biomasse et énergie géothermique. Ces énergies sont appelées nouvelles et renouvelables et n’ont pas d’impact négatif sur l’environnement. Elles constituent avec leur utilisation rationnelle la voie incontournable d’une politique énergétique durable et de la lutte contre l’effet de serre comme le stipule l’Agenda 21.

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IV. EN CONCLUSION Tout au long de notre exposé, nous avons passé brièvement en revue quelques problèmes environnementaux liés à l’exploitation de l’énergie. Nous avons relevé qu’il faut soigneusement planifier et surveiller les activités de ce secteur de manière à minimiser leurs effets néfastes sur l’environnement.

Tout projet d’exploitation de l’énergie doit être soumis au préalable à l’étude d’impact environnemental pour en évaluer les risques potentiels et suggérer des solutions avant le lancement des activités.

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LA DEGRADATION ANTHROPIQUE ET EVALUATIONS

ENVIRONNEMENTALES DANS LA RESERVE DE LUKI, HISTORIQUE, BIODIVERSITE, IMPORTANCE, ACTION ANTHROPIQUE,

CONSEQUENCES ET REMEDES

Par MPEMBELE MUNZEMBA, MAB-CONGO

Le sujet du séminaire-atelier Avant d’aborder, permettez-moi de remercier sincèrement les Organisateurs de ces travaux pour l’intérêt qu’ils ont porté au Programme MAB que je représente ici. Ce programme international et intergouvernemental a été mis sur pied dans notre pays depuis 1975.

Trois Réserves y participent. Il s’agit des réserves de Yangambi, Lufira et Luki reconnues par la Communauté internationale respectivement en 1978, 1979. Mon propos de ce jour ne concernera que la Réserve de Biosphère de Luki et s’articule sur cinq points ci- après: I. HISTORIQUE La Réserve de Biosphère de Luki est une ancienne Réserve de l’INEAC aujourd’hui INERA créée par ordonnance-loi n 5/Agri du 12 janvier 1937. Au terme de cette ordonnance la Réserve était un domaine boisé de l’Etat dont la

gestion fut confiée à l’INERA.

Avec l’avènement du concept réserve de la biosphère, sa reconnaissance par l’Unesco en 1979 comme désormais faisant partie du réseau mondial des Réserves de Biosphère, sa gestion fut retirée à l’INERA pour être confiée en mai 1979 au Programme MAB. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DE LA RESERVE La Réserve de Luki a une superficie de 33.000 ha. Elle est comprise entre trois zones administratives: SEKE-BANZA, LUKULA ET MOANDA dans la Sous-Région du Bas-Fleuve, Province du Bas-Congo. Coordonnées géographiques Latitude Sud 5° 30’ Longitude Est 13° 7’ Altitude 300 à 500m La Réserve se trouve dans la forêt ombrophile subéquatoriale.

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2. IMPORTANCE La Réserve est restée l’unique échantillon de la végétation de Mayombe suite à une intense exploitation forestière.

Sur le plan de la recherche, elle est un centre de recherche forestière. Grâce à son aménagement et son statut actuel d’une Réserve de biosphère, elle contribue à la conciliation de l’exploitation améliorée des produits forestiers et la nécessité de conservation des ressources naturelles. Du point de vue économique, elle constitue un maillon pour une politique efficace de reboisement. La réserve contient encore aujourd’hui des espèces forestières recherchées sur le marché mondial. Au plan culturel, la Réserve de Luki représente le type de forêt côtière ( côte atlantique) regorgeant plusieurs espèces et constitue la limite écologique de la forêt tropicale humide qui résiste aux assauts de l’influence marine tributaire des brouillards fréquents. Les brouillards maintiennent au sol une humidité relative très élevée et compensent ainsi la sécheresse. Sa destruction entraînera une perturbation du climat. Sur le plan environnemental, la diversité écologique de biotopes a abouti à une flore et une faune riche et diversifiée. 3. BIODIVERSITE 3.1. Flore Les études effectuées par LUBINI (1984) ont montré que la flore de la Réserve comprend :

- 35 espèces de Ptéridophytes - espèce de Gymnosperme - 997 espèces d’Angiosperme dont 127 monocotylédones et 870 dicotylédones. - 123 familles ont été dénombrées dont les mieux représentées sont celles des

Rubiaccae, lesFabaccae et les Apocynaccae. - 565 genres et 1034 espèces, sous - espèces et variétés.

La végétation est composée d’une végétation aquatique, semi-aquatique et une végétation sur les sols de terre ferme repartie en :

- forêt primaire à Goss weillerodendron balsamiferum - forêt primaire à Gilletiodendron kisantuenses - forêt primaire remaniée suite à l’action humaine et très riche dans la zone

centrale - les forêts secondaires adultes à Terminalia superba, Hymenostegia floribunda et

Xylopia aethiopica

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- les forêts secondaires jeunes au recru forestier à Musanga Ceropioides qui se trouvent sur un faible etendue et à Xylopia acthiopica résultant des savanes arbustives en defens contre le feu

- la génération post-culturale à essences héliophiles

3.2. Faune La faune de la Réserve de Luki n’a pas fait l’objet des études approfondies jusqu'à ce jour. Toutefois, au regard des travaux de PENDJE et BAYA 1992, KATSUVA KILALA (inédits) 1985 et quelques observations de HALLENORTH T. & DILLER, nous avons quelques indications sur la faune qui se présentent comme suit : I.Classes des MAMMIFERES

- Ordres des Primates : Famille des Lorisidae, Cercopithecidae et Pongidae - Ordre des Hyracoides : Famille des Anomaluridae, Cricetidae, Muridae,

Hystricidae, Sciuridae et Thryonomidae - Des Ongules : Ruminants et Suiformes : Familles des Bovidae, Tragelaphinae et

Cephalophinae et Suidae - Ordre des Pholidotes : Famille Manidae - Ordre des Mega et Microchiropteres : Familles des Pteropodidae, Nycteridae et

Hipposideridae

II. Classe des oiseaux Cette classe est bien représentée. On y trouve plusieurs ordres et familles comme les Psittacidae, Bucerotidae, Musophagidae et Phasianidae III. Classe des Reptiles Il y a des Varanidae, Boidae, Crocodylidae, Elapidae Tes udinaidae et Viperidae IV. Classe des Poissons ( annexe III) Mutambwe (1992) signale 12 familles des poissons présentes dans la rivière de Luki et ses principaux affluents ACTIONS ANTHROPIQUES Les activités économiques exercées dans la Réserve sont de trois types différents ( LUBUNI, 1984) dont notamment :

a) les activités de type traditionnel : agriculture & élevage, chasse et pêche,

production du bois de feu et du Charbon de bois, cueillette b) les activités de type artisanal : activités des planteurs agricoles- métayers et c) les activités de type moderne ou industriel : exploitation forestière

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4.1. Agriculture traditionnelle

La population utilise le système de défriche sur brûlis de type itinérant caractérisé par des périodes de jachère allant de 3 à 6 ans. Les activités culturales qui s’étendent de juin en octobre de chaque année sont : choix du site, défrichement, abattage des arbres, brûlage, bouturage et semis. Survient ensuite la période d’entretien et de récolte qui dépend d’une culture à l’autre. 4.2. Elevage L’élevage est très peu développé dans la Réserve et à ses alentours. On trouve des caprins, des porcins, des ovins et des volailles. Le mode d’élevage est de type familial extensif. 4.3. Chasse et Pêche La chasse est pratiquée dans toute la Réserve. Les activités ont pris des allures mercantiles. Les chasseurs utilisent soit les pièges ou les armes à feu ( calibre 12 et 16) soit les armes de fabrication locale.

Les pièges sont usuellement utilisés. La chasse se pratique pendant toute l’année, le jour comme la nuit. Les espèces ayant disparues sont : Loxodonta, Gorilla gorilla Hystrix sp.

La pêche est devenue une activité d’appoint suite à l’appauvrissement des rivières Ntosi et Luki dû à l’usage excessif des poisons indigènes à base de feuille, écorce et fruits de Brenania brieyi ( LUBUNI, 1984) et des produits phytosanitaires 4.4. La cueillette ( annexe IV) Cette activité fournit à la population des produits alimentaires d’origine animale et végétale, les plantes médicinales, les matériaux de construction de confection de paniers et de mobilier et les matériaux d’emballage. Le Gnetum africanum ( feuille appelée communément nfumbwa joue un rôle important dans le commerce et dans la consommation locale. 4.5. Production du bois de feu et du charbon de bois( cfr. annexe V) Le bois est recherché pour l’énergie. Actuellement, la production du bois de feu et du charbon de bois dans les villages de la Réserve et ses environs est très importante. Pour y parvenir, la population recourt à plusieurs méthodes entre autres:

- ramassage du bois sec - ramassage des morceaux de bois d’œuvre - coupe de bois frais par les hommes

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Blocs menaces- carbonisation : les blocs 1,2,3,8,9,10 et 11 Sciage de long : blocs 1,2,3,4,52 et53 5. IMPACTS DES ACTIVITES ANTHROPIQUES DANS LA RESERVE 5.1. Agriculture traditionnelle La population de la Réserve et celle vivant autour de la réserve pratiquent une agriculture de subsistance pour les cultures de base comme le maïs, banane, manioc, arachide qui sont cultivées dans la forêt. Elle pratique le système de défrichage sur brûlis de type itinérant qui est préjudiciable au maintien des forêts. En effet, les défrichements sont à la base de la réduction des forêts. En plus l’usage de feu pour brûler les abattis des terrains déchiffrés provoque s’il n’est pas maîtrisé des incendies incontrôlés ayant comme conséquence :

- la suppression de la litière, qui est source de l’humus, par conséquent la perte de la fertilité ;

- l’appauvrissement de la flore ; - l’accélération de l’érosion sur le sol accidenté lors des pluies abondantes ; - et l’apparition des espèces savanicoles en certains endroits.

5.2. Chasse et pêche 75% des protéines des populations congolaises proviennent des produits de chasse qui constitue aussi une source de revenus. La Réserve renferme encore des espèces animales, mais la chasse de subsistance et la chasse commerciale sont préjudiciables à la survie des espèces. L’ouverture des pistes aux chasseurs professionnels par l’exploitation forestière, la prolifération des armes à feu importées et fabriquées localement sont à la base de braconnage excessif de la faune, ce qui entraîne une raréfaction ou une disparition de certaines espèces. Actuellement, la pression est exercée sur les grands rongeurs et les céphalophes. La faiblesse institutionnelle se traduit par le non-respect de la réglementation en matière de chasse et en matière de fabrication et/ou port d’armes à feu qui constitue une menace qui pèse sur la zoodiversité. L’usage des produits phytotoxiques et phytosanitaires par la population a fortement menacé la faune ichtyologique. 5.3.Production des combustibles ligneux Le bois constitue la source principale d’énergie pour la population.

Actuellement les demandes élevées des industries ( boulangerie ou fabricants d’allumettes) menacent la phytodiversité.

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L’usage de la tronçonneuse et la présence de plusieurs scieurs de long qui

opèrent avec la complicité des Autorités locales est un danger pour la sauvegarde de la Réserve.

Les demandes accrues en charbon de bois, l’extrême pauvreté de la population

sont autant des facteurs qui détruisent la forêt.

Selon certaines investigations réalisées en 1997, le village de Mangala situé à 7 km de la station de Luki a près de 80 % de sa population qui s’adonnent aux activités de carbonisation.

La production moyenne journalière était estimée à 110 sacs d’au moins 40 Kg.

En faisant des extrapolations, Mangala produit 132 Tonnes de charbon par mois et 1.584 tonnes par an. ( 1992 )

En 1994, une superficie forestière d’au moins 20 ha a été écrémée dans la zone de mise en défense au bloc 9 pour la carbonisation par les jeunes de Mangala et Manterne ( Lovo).

Avec la croissance démographique et surtout la pauvreté la production de bois

croîtra d’une année à l’autre. 5.4. CEUILLETTE

Les produits non ligneux de la réserve sont exploités d’une manière intensive et procurent des revenus substantiels.

Certains d’entre eux comme le Gnetum african, les chenilles et certaines plantes médicinales pourtant utiles à l’alimentation et à la santé des populations rurales se raréfient à cause de leur surexploitation. Les statistiques de production ne sont pas connues jusqu’à ces jours. 5.5. CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE

Jadis, la population de la Réserve et de ses environs était en équilibre avec la forêt. Mais depuis l’indépendance et surtout au cours de cette dernière décennie, il y a une augmentation alarmante de la population qui constitue une véritable menace pour l’intégrité de la Réserve. 5.6. EXPLOITATION FORESTIERE ( annexe VII)

Suite à l’appauvrissement de la forêt de Mayumbe en essences forestières commerciables, à la proximité de la forêt de Mayumbe vers le Port de Matadi et au nombre élevé des sociétés forestières dans le Bas-Fleuve, la Réserve de Luki est souvent l’objet d’exploitation forestière.

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En 1994, le Ministère a autorisé les travaux de réouverture des routes carrossables qui ont été compensés par les coupes de bois. 6. CONSEQUENCES La superficie de la Réserve estimée à 33.000 ha a 96,03 % couverte des forêts et 3,97 % de terrain non forestier.

Les terrains forestiers recherchés par les agriculteurs font l’objet de plusieurs sollicitations depuis plusieurs décennies.

Les facteurs qui menacent l’intégrité sont : - la pauvreté qui oblige les citoyens de recourir à l’agriculture, la carbonisation, la coupe de bois de feu - l’explosion démographique qui est à la base d’augmentation des besoins en produits vivriers et en énergie domestique. Entre 1994 et 1996, les superficies déchiffrées pour cultiver le manioc, la banane, le riz et l’arachide ont successivement représenté 5.481,28, 5.551,03 et 5.498,98 ha dans les collectivités de Boma-Bundu et Patu - le manque d’application du plan d’aménagement Forestiers ( SPIAF) en 1987. - la faiblesse institutionnelle face à la surexploitation des ressources naturelles par la population, l’insuffisance des moyens matériels et humains pour assurer une protection efficace.

L’agriculture et l’abattage des arbres pour l’énergie entraînent des modifications des microclimats forestiers et sur les sols ( LUBUNI, 1984).

Les coupes de bois et l’abattage des arbres provoquent une élévation de la température au sol, ipso facto une diminution de l’humidité atmosphérique de l’air, perturbant ainsi le gradient thermique de l’écosystème. L’ampleur des perturbations de microclimat peut entraîner des modifications du climat de toute la région mettant en danger la biodiversité.

L’activité humaine engendre un appauvrissement de la flore forestière. Actuellement, nous assistons à la raréfaction de certaines essences forestières recherchées sur le marché international du bois. C’est le cas notamment des essences ci-après :

Entadrophragma utile ( Scpo), E.angolense ( Tiama), Gossweillerodendrom

balsamiferum ( Tola), Chlorophora excelso ( Kambala). Le Gnetum africanun fait l’objet d’un commerce florissant est devenu aussi rare.

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Les essences utilisées pour la carbonisation se rarifient également comme Coryanthe paniculata, Xylopia spp ( toutes espèces) Myrianthus arboreus et Fagara macrophylle.

Les essences secondaires Guarea cedrata, Staudtia, Stipitata, Ricinodendron heudelotii, Canarium schweinfurthii, caloncoba welwitshii, Klainedoxa gabonensis, Enantia pilosa sont devenues rares suite à la disparition ou à la raréfaction des espèces animales disséminatrices de leurs graines.

En outre, certains associations végétales telles que Xylopia Chlorophora-Entadrophragma et Xylopia Coryanthe deviennent de plus en plus rares à cause des défrichements et de l’abattage.

--

La dégradation des conditions micro climatiques, édaphiques et biotiques des milieux forestiers par l’exploitation traditionnelle provoque l’apparition des espèces rudérales : Croton hirsutus, Bidens pilosa, Sida acota.

Les activités de l’homme dans la forêt provoquent aussi la fuite, la migration et la raréfaction des espèces animales suite à la destruction de leurs biotopes. C’est pourquoi les cépholophes, les tragélaphes, les chimpanzés, les singes, les sangliers, les crocodiles sont devenus très rares.

REMEDES

A ce jour, la Réserve de Biosphère de Luki est menacée par des activités

anthropiques.

Comme piste de solutions nous proposons : a) Une législation appropriée Sur le plan légal, la Réserve devait être régie par une législation appropriée qui tient compte de ses réalités actuelles.

b) Une convention de gestion La gestion de la Réserve confiée au MAB devra être assortie d’une convention de collaboration entre l’INERA, ancien gestionnaire et le MAB, actuel gestionnaire.

c) Affectation des moyens substantiels Sur le plan technique, les effectifs et le matériel logistique sont insuffisants pour la gestion efficace de la Réserve. C’est pourquoi l’Etat devra affecter des moyens substantiels au Projet MAB/LUKI en songeant également à l’augmentation des effectifs, à l ‘amélioration des conditions de vie et de travail.

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d) Actualisation du plan d’aménagement Actualiser le plan d’aménagement élaboré par le Service Permanent d’Inventaire Forestiers ( SPIAF) en vue d’intégrer la participation des populations locales dans la gestion de la Réserve ( approche participation ou écho-systémique ou biorégional) - Sensibilisation des populations, des autorités locales sur le concept de réserve de biosphère ( éducation relative à l’environnement). - Renforcer la protection de l’aire centrale pour la conservation in situ des espèces sauvages - Faire respecter la réglementation existante sur la chasse - Développer des activités économiques alternatives ( élevage, cantines, dispensaires, écoles, éco-tourisme etc…) - Développer la fonction logistique d’une Réserve ( Recherches fondamentales et appliquées, formations des agents etc…

BIBLIOGRAPHIE

Geneviève Pendje & Baya aout 1992 : la Réserve de Biosphère de Luki ( Mayombe, Zaire) MUTAMBWE SHANGO 1992 : Le Bassin de la Luki ( Zaïre) et son aménagement, Systématique, Biologie et écologie de sa faune piscicole, Thèse de Doctorat. GATA DIKULUKILA 1997 : Réserve de Biosphère de Luki, Etude des impacts humains : estimation du degré de péril de la biodiversité et principes directeurs pour une gestion durable des ressources naturelles disponibles. Rapport final GATA DIKULUKILA 2001 : Participation de la population locale à la gestion des ressources naturelles dans la Réserve de Biosphère de Luki ( RDC) contraintes et perspectives pour un développement durable : cas de l’enclave de Tsumba Kituti- Mémoire de DES

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LA DEFORESTATION DANS LA PROVINCE DE BANDUNDU :

IMPORTANCE, CAUSES ET CONSEQUENCES

Par Godefroid MUBANGA NZO-AYUM,

C.T. à l’ISP-KIKWIT & Coordonnateur de l’ANEE-BDD

RESUME :

Cet article traite de l’écosystème forestier de la Province de Bandundu, un des

dons de la nature vaste de 138.677,8 Km2, très riche en biodiversité (zoocénose,

phytocénose et entomocenose) que l’homme exploite depuis son installation aux fins

agricoles, de la coupe de bois d’œuvre, de construction et de feu et comme source

d’aliments, des médicaments, de revenus et de culture.

Cette exploitation est aux prises à maints problèmes comme par exemple le

manque d’informations relatives à l’environnement qui soient nécessaires pour la gestion

de la forêt.

Bien que le taux de déforestation soit globalement inférieur à 1 % par an,

certains coins à l’instar des aires immédiates de grands centres urbains, Kikwit en

premier lieu et les zones d’interface savane-galerie forestière à densité de peuplement

élevé et où la savane domine offrent une exception.

C’est ainsi que nous tentons de donner la réponse à la question comment et

pourquoi l’homme exploite cette forêt ; dégageons les conséquences qui en résultent et

ce qu’il faut faire pour une ges ion efficace et durable à court et à long terme.

Cette réponse est un éveil de conscience de toutes les communautés qui

exploitent de près ou de loin et qui son drôlement acteurs directs ou indirects de tous

les dégâts qu’elle connaît et victimes des inconvénients qui en découlent.

Mots-clés : Déforestation - Ecologie - Environnement - Biodiversité - Ecosystème

fores ier - Forêt climacique - Province de Bandundu - Biotope - Habitat -

Surexploitation - Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL).

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I. INTRODUCTION

Dans cette introduction, nous donnons une brève connaissance de la province de

Bandundu notamment sa présentation et quelques données géographiques devant

faciliter la compréhension de notre thème d’études.

Le Bandundu est une des 11 provinces de la République Démocratique du Congo

(RDC). Cette province est située au Sud-Ouest du pays et s’étend entre les longitudes

16° et 21° Est et les latitudes 1° et 8° Sud. Elle couvre une superficie de 295.750 Km2

soit 13 % de la superficie du pays. Elle est délimitée au Nord par la province de

l’Equateur, au Sud par la République d’Angola, à l’Est par la province de Kasaï-occidental

et à l’Ouest par la République du Congo, les provinces de Kinshasa et du Bas-Congo.

Cette province compte 4 Districts (Kwango, Kwilu, Mai-Ndombe et Plateau), 2

Villes : Bandundu et Kikwit), 18 Territoires, 94 Secteurs et plus de 10.500 Localités. Sa

population est estimée à 9 millions d’habitants.

La province de Bandundu a une très grande vocation agricole et pastorale de par

les facteurs pédologiques et climatiques favorables. De plus, elle a l’avantage d’être

reliée au plus grand marché du pays, Kinshasa, par une route asphaltée (bien entendu en

état de délabrement), depuis Kikwit la principale ville provinciale et par la voie fluviale

et aérienne.

Le milieu physique de Bandundu est constitué :

1 de 2 zones climatiques : la zone équatoriale qui couvre le Nord-Est du lac Mai-

Ndombe et la zone tropicale. Cette dernière couvre le reste de la province et

connaît 2 saisons distinctes, l’une pluvieuse s’étendant de septembre en avril

avec des fortes chutes des pluies et l’autre sèche allant de mi-mai à mi-août.

2 d'un réseau hydrographique très dense dont les principales rivières sont Lotoï,

Lokoro, Kwa, Fimi, Lukenie, Kwango, Kwilu, Wamba, Bakali, Inzia, Lukula, Gobari,

Kwenge, Kamtsha, Piopio, Lubwe, Loange…

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3 de 3 paysages végétaux : la zone forestière située au Nord, la zone de savane

boisée au centre entrecoupée de galeries forestières et la zone de steppes et

savanes herbeuses sur les hauts plateaux du Sud.

4 de 2 grandes formes de relief : Au Nord la cuvette centrale constitue le point le

plus bas à une altitude de 300 m environ et occupe presque le tiers de la

province.

En se déplaçant vers le Sud, le terrain s’élève progressivement jusqu’à la frontière angolaise située à une altitude de 1000m. C’est la zone de plateaux.

- Des sols extrêmement variés sont constitués dans l’ensemble des sables limono-argileux et de limons sableux.

II. LA DEFORESTATION DANS LA PROVINCE DE BANDUNDU II.1. Etat et importance de la Forêt de Bandundu

Dans le Bandundu, la forêt occupe une superficie d’environ 138.667,8 Km2 . Ce qui représente 46,8 % de la superficie totale de Bandundu. (Tableau n°1)

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Tableau n° 1 : Etat de la couverture forestière dans la Province de Bandundu (1982 -

1999). Entité Administrative

Superficie en Km2

Couverture Forestière En 1982 En 1999 Ha % Ha %

Taux de Déforestation par an

District du Kwango : 1) T .Feshi

19.187 258107,6 13,4

2) T. Kahemba 19.264 303.904,0 15,8 3) T. Kasongo-Lunda

26.648 782.515,6 29,3

4) T. Kenge 18.126 666.563,12 36,7 5) T. Popokabaka 6.749 270.718,7 40,1 Sous-Total 89.974 2.281.809 25,3 2015100 30,4 0,6 District du Kwilu : 6) T. Bagata

16.898 533.976,8 31,6

7) T. Bulungu 13.404 69.2986,8 51,7 8) T. Gungu 14.664 231691,2 15,8 9) T. Idiofa 18.926 900877,6 47,6 10) T. Masi-Manimba

14.327 585974,3 40,9

Sous Total 78.219 2933212,50 37,5 2425790 26,4 0,8 District du Maï-Ndombe 11) T. Inongo

24.184 2172693,3 89,9

12) T. Kiri 12.070 1192421,9 98,8 13) T. Kutu 18.773 1148450,7 61,1 14)T. Oshwe 41.824 3968312,3 94,9 Sous Total 96.851 8481878,2 87,5 8266165 32,7 0,16 District du Plateau 15) T. Bolobo

4.046 206062,8 51

16) T. Kwamouth 14.178 482529,8 34,0 17) T. Mushie 10.844 446757,6 41 18) T. Yumbi 1.324 86943,3 65,7 Sous Total 30.392 1222293 ,5 47 ,9 1185725 10,2 0,14 Villes : V . Bandundu

222 -

V . Kikwit 92 - Province 295.750 14919192 50,4 13867780 46,8 0,41

Cette forêt est massive au Nord, surtout au Nord-Est où elle fait partie de la grande forêt équatoriale dense humide, riche en essences. Elle s’amincit au fur et à mesure qu’on va vers le Sud où elle se constitue en forêt galerie occupant surtout le fond de vallées.

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t

Aux yeux de la population de Bandundu, la zone forestière dans son ensemble présente un très grand intérêt. Elle constitue l’habitat pour une gamme variée des plantes et animaux. Aussi, elle incarne de multiples valeurs économiques, écologiques, et culturelles (…) si bien que les Bandundois l’exploitent pour le bois d’œuvre, le bois de construction, le bois de feu et pour ses autres produits non ligneux ou animaux. La forêt est donc pour les habitants de Bandundu une source de nourriture, de matière première, d’énergie et de revenus.

Par leurs activités, ces habitants transforment, dégradent, détruisent cet environnement forestier.

Voyons dans les lignes qui suivent comment cette forêt est détruite notamment l’importance, les causes et ses conséquences de cette destruction.

II.2. Importance et Rythme de la déforestation dans le Bandundu

Dans le Bandundu, la coupe de forêts est bien vécue et excède en certains endroits le taux de renouvellement des ressources forestières permis par la croissance des arbres. Globalement, le taux annuel de déforestation est relativement faible : 0,1 % par an avant 1960, 0,2 % par an de 1960 à 1982 et 0,4 % par an de 1982 à 1999.

Quoi qu’il en soit, il existe des différences, la vitesse de destruction n’étant partout pas la même dans la province.

Les écosystèmes forestiers les plus menacés où ce taux est élevé sont ceux des aires immédiates des milieux urbains (Kikwit en 1er lieu, Bulungu, Kenge, Idiofa, Dibaya-Lubwe, Mangai, Masi-Manimba, Eole…) et les zones d’interface forêt galerie-savane à densité de peuplement élevée et où la forêt occupe une petite surface par rapport à la savane.

Le taux record de déforestation des alentours des milieux urbains s’observe à Kikwit. Dans un rayon de 10-15 Km, le paysage forestier climacique initial est aujourd’hui détruit presque à 100%.

Ce paysage forestier initial était constitué de forêts primaires sempervirentes et des forêts mésophiles semi-caducifoliées subéquatoriales et péri guinéennes. La présence de quelques arbres reliques (Gilbertiodendron dewevrei, Brachystegia laurentii, celtis mildbraedii, cel is durandii, Pterocarpus soyauxii, Piptadeniastrum africanum, Gambeya lacourtiana, Omphalocarpum procerum) ayant appartenu à ces formations forestières confirme la disparition de ces forêts.

Sur les anciens emplacements de ces forêts sont apparus et apparaissent des constructions de toute sorte et une végétation d’origine anthropique notamment des palmeraies subspontanées, des savanes herbeuses à ânicum maximum, Imperata cylindrica, Hyparrhenia diplandra, des recrus préforestiers souvent à dominance de sapium cornutum et coloncoba welwitschii ; de champs avec une flore exotique assez importante.

II.3. Les causes de la déforestation

Des enquêtes menées, il ressort diverses causes de déforestation qui conjuguent leurs effets partout dans la province parmi lesquelles nombreuses sont d’origine anthropique (Tableau n°2).

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Tableau n°2 : Causes et évaluation de la déforestation dans la Province de Bandundu Motif % Habitation 15 Combustibles végétaux 10 Bois d’œuvre 8 Agriculture 60 Incendie 2 Autres 5

Les principales d’entre elles sont l’exploitation du bois en tant que matière

première, comme combustible et comme matériel de construction ; la défriche des forêts afin d’obtenir de nouvelles terres pour l’agriculture. Les autres causes de cette déforestation moins spectaculaires mais tout aussi dévastatrices quoique insidieuse que nous avons qualifiées de secondaires sont l’ouverture des routes, la cueillette et le ramassage des produits forestiers non ligneux, la chasse, l’élevage, le vent violent, l’inondation, l’incendie, le vieillissement des espèces… le tracé de la ligne électrique haute tension Inga Shaba etc.

Toutes ces causes, surtout celles anthropiques ne font qu’accentuer le phénomène de déboisement compte tenu des besoins de l’homme à se satisfaire sans cesse :

a) Besoins en habitations, faites essentiellement des matériaux forestiers (sticks, traverses, bambous, lianes…) rapidement périssables et renouvelables. Ces produits périssent vite ou facilement pour 2 raisons :

1 la première du fait de leur inflammabilité élevée à l’absence des produits ignifuges et de leur sensibilité à l’attaque des insectes et des champignons surtout lorsqu’ils sont utilisés frais et non écorcés ou piqués dans un endroit humide.

2 La deuxième tient à l’âge minime de ces matériaux issus des forêts secondarisées notamment des jachères qui dans beaucoup de coins de la province, le centre et le Sud surtout atteignent rarement 15 ans.

Voilà ce qui oblige les habitants de Bandundu à refaire très régulièrement les

mêmes opérations et continuer à exploiter les forêts à la recherche des matériaux de construction.

Nous estimons à plus de 80 % le nombre de maisons construites entièrement avec les matériaux uniquement forestiers dans le Bandundu. Les quelques rares maisons en ciment et celles bâties en briques adobes surtout en milieu urbain ont des charpentes, portes, fenêtres et parfois la toiture faites encore avec des produits forestiers (planches, madriers chevrons, feuilles, chaumes).

b) Besoins en combustibles végétaux Le bois de chauffage et le charbon de bois constituent la principale source

d’énergie des mélanges en R.D.C. Dans le Bandundu, 99 % de ménages utilisent le bois comme combustible et en moyenne chaque ménage consomme 1,8 tonnes par an. Donc le combustible ligneux ainsi consommé représente 89 % de la consommation totale des

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produits forestiers. Il y a là une sérieuse pression due par les peuplements forestiers avec comme corollaire la raréfaction de ressources en bois et l’augmentation des prix en milieu urbain de ces bois de chauffe et charbon de bois.

Précisons toutefois, que dans des villages, les paysans récoltent du bois mort comme bois de chauffe; en milieux urbains, on détruit en plus, les arbres vivants de façon artisanale et illégale pour le charbon de bois.

Cette collecte de combustibles végétaux prend une dimension telle qu’il n’existe plus aucun bosquet à moins d’une dizaine de kilomètres des villes ou centres urbains importants comme Kikwit, Gungu, Bulungu… Par exemple à Idiofa cette situation oblige les bûcherons à se retourner en savane pour abattre le Psorospermumum ferbrifugum qu’ils transforment en charbon de bois. Ce qui n’était pas l’habitude il y a 5 ans passés. Déjà on se plaint de la disparition locale très prochaine de cette espèce et donc aussi de la disparition du type de chenille qu’elle engendre.

c) Besoin en bois d’œuvre Les forêts de la R.D.C. en général comme celle de Bandundu surtout la forêt des

districts de Mai-Ndombe et de plateau au Nord et Nord-Est est riche en essence de toutes espèces (Limba, Kambala, Lifaki, Kamashi, Wenge…) pour bois dur de plaquage, bois de charpente ou de déroulage.

Ces essences sont dispersées et font l’objet d’intense exploitation artisanale par les paysans avec la hache, la machette et la scie mécanique et / ou moderne par les entreprises industrielles forestières disposant des scieries et grumiers et de complexes de transformation. C’est le cas de 19 Entreprises industrielles forestières ayant travaillé ou qui y travaillent encore : Forescom, Bimpe, SIFOREAL, IZB, DANZER,…

Par leur action, ces exploitants forestiers causent des dégâts parfois irréparables aux forêts en raison de l’ouverture des chemins, de la coupe et l’évacuation des grumes, la diminution des arbres à haute cime, la destruction d’autres arbres lors de l’accès de l’abattage des espèces exploitables.

Nioki, Kutu, Kisenge, Bankaie, Bonkita et Mondjolo autour du Lac Mai-Ndombe et sur la rivière Lukenie ; Kikwit-Kakoï sur la rivière Kwilu, Yuki sur le Kasaï sont quelques uns de grands centres d’exploitation forestière de la province de Bandundu.

Cependant, il se pose de difficultés de contrôle des exploitants, de dépistage des coupes illicites et de protections des réserves pour une gestion transparente de ces ressources naturelles. Ce qui n’étonne pas qu’il ait manque de données exactes sur le commerce du bois (volume produit, volume exporté, recette réalisées…)

d) Besoin de protection agricole Dans le Bandundu, l’agriculture reste la première activité économique et la cause

essentielle de la déforestation de par des méthodes et techniques. Cette agriculture se fait au gré de l’agriculteur là où il désire et comme il le veut parfois sans discernement. Mais en général, il y pratique une agriculture itinérante qui consiste à abattre la forêt sur une parcelle de faible étendue couvrant à peine une dizaine d’ares, d’incendier la végétation quand elle sèche et de planter la terre dénudée située entre les grands troncs d’arbres qui n’ont pas été calcinés par le feu. Après 2 à 3 ans de culture, les agriculteurs se déplacent et vont abattre puis brûler une nouvelle parcelle, laissant la

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précédente en jachère dont la durée autrefois était supérieure à une vingtaine d’années, suffisait pour qu’il s’y constitue une forêt secondaire fermée. Aujourd’hui, malheureusement, cette durée de la jachère tombe en dessous de 10 ans ; en moyenne 3 ans pour les champs d’arachide et 5 ans pour ceux de maïs et manioc surtout dans le Kwilu -Kwango et autour des centres urbains importants. Les raisons sont si simples : la croissance démographique estimée à 1,3 % par an, l’avidité pécuniaire, la rareté des forêts climaciques primitives, l’égoïsme, l’ignorance, l’imprévoyance, l’égocentrisme … Tout ceci incite l’agriculteur à augmenter les surfaces cultivées et à revenir régulièrement sur un même terrain afin d’établir ses cultures . Par conséquent il nuit à la biodiversité et à la reconstitution de la forêt.

Pour mémoire, l’agriculture emploie en monde rural presque la totalité de la population active. En milieu urbain comme Kikwit, ville agricole par excellence, 90% des actifs des autres secteurs de la vie économique (enseignement, santé, administration publique, transport, fonctions libérales …) s’adonnent à l’agriculture.

Dans ce contexte et avec la crise économique qui secoue le pays, la défriche des forêts ne ferait que s’étendre. Le propos de l’ancien Gouverneur de province Marc KATSHUNGA tenu à Kikwit, invitant la population à regarder la terre prédit combien de nouvelles étendues forestières devraient être abattues pour que le peuple trouve de quoi se nourrir et obtenir des revenus monétaires nécessaires à satisfaire ses nouveaux besoins.

e) Besoin de se servir des produits forestiers non ligneux (PFNL) comme

moyen de subsistance est une autre cause non moins importante de déforestation dans le Bandundu.

En effet, c’est presque tous les jours que les habitants vont en forêt cueillir et ramasser les feuilles, les fleurs, les écorces, les racines, les tubercules, les bulbes, les graines ou fruits, la sève, le miel, les champignons et les produits animaux tels que la viande, la peau, les os, les dents … qui leur servent de source d’alimentation, de médicaments et de revenus.

Par ailleurs, on sait que les PFNL prisés pour leurs feuilles, racines, écorces etc., sont partiellement exposés à une utilisation non durable car la cueillette par exemple mal adaptée endommage ou tue la plante mère . Le danger de l’extinction locale de l’espèce est encore très grand lorsqu’il y a surexploitation. Le cas de Gnetum africanum qui tend à disparaître dans la contrée de Kenge par suite de la demande croissante sur les marchés locaux et kinois. D’où sa conquête vers les forêts lointaines de Masi-Manimba, Bulungu, Bagata, Idiofa, Gungu … II.4. Les conséquences de la déforestation dans le Bandundu

La destruction de la forêt fait disparaître l’écran protecteur du sol qui la porte et entraîne le déséquilibre écologique aux multiples conséquences sur le climat, l’hydrologie, le sol, la vie humaine, la productivité biologique et la diversité génétique de la flore et de la faune :

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a) Conséquence sur le climat La déforestation a troublé l’ambiance climatique de certains villages de Bandundu

notamment l’élévation de la température et la baisse des précipitations. Dans la contrée de Mateko, de l’INERA KIYAKA, de Vanga et surtout de Kikwit,

les habitants se plaignent des chaleurs accablantes et de la diminution de la hauteur pluviométrique annuelle comme le confirme ces données pluviométriques de la station météorologique de l’Aérodrome de Kikwit.

Tableau n° 3 : Comparaison des moyennes des données pluviothermiques de l’aérodrome de Kikwit (1978 et 2000)

Années Température moyenne annuelle Total annuel de précipitation

1978 20,3°C 1801,7 mm 1998 24,6°C 1591,7 mm

Donc en 20 ans, la température de l’air proche de la surface aurait augmenté de

4,3°C et les précipitations diminuées de 210 mm à Kikwit, ville dont la sévère déforestation subie conduit à la savanisation et plus tard à la désertification.

b) Conséquence sur l’hydrologie

Beaucoup de témoignages concordent sur la disparition de plusieurs sources d’eau dont voici quelques cas à titre illustratif. (Tableau n° 4)

Tableau n° 4 : Quelques exemples des cours d’eau taris de suite d’intense

déboisement dans le District du Kwilu Rivière tarie (Année)

Sous affluent et Affluent de /Rive

Village Groupement Secteur

Biop : 1980 Biang-Kamtsha RG Lwem Mukanim Kalanganda Kingamwani : 1981 Mbidi-Kwilu RD Musangu Mayoko Kwilu-Kimbata Mudjidji 1995 Lwanzi-Lubwe RD Kilembe Munga Kilembe Misongi 1986 Lusanga-Loange RG Kindela Gudi Gudi Lac Parquet 1989 Kwenge RG Kimwanza Mudikasanza Kwenge

Source : Enquêtes MUBANGA N. (Avril - Mai 2003).

c) Conséquences sur la biodiversité Bien que la superficie absolue de la déforestation soit restreinte, l’exploitation forestière a pour conséquences la perte et la disparition : - de la zoocénose : avec le défrichement, on a connu la déplétion et aujourd’hui l’éradication des signes des autres primates et la plupart de grands mammifères (lions, léopards, éléphants, sangliers, buffles, grandes antilopes…) des forêts proches des agglomérations importantes.

Dans le Kwango-Kwilu où ces forêts sont moins vastes, les grands parents racontent et montrent parfois les sites sur lesquels les grands fauves : léopards, lions… ont commis de forfaits aux hommes que personne ne peut encore revoir aujourd’hui.

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- de la phytocénose et de l’entomocénose : de nombreuses forêts fortement secondarisées, des essences utilisées comme bois d’œuvre, plantes médicales, réserves alimentaires (les champignonnières, les producteurs des chenilles, des feuilles et graines commestibles) n’existent plus.

A Kikwit par exemple, il n’existe pas un bosquet ou recru forestier de la grande forêt climacique de « lubungu » des années 75 à l’Ouest vers le village Ndunga sur la route de Kinshasa. C’est la savanisation totale tout comme la forêt de la Loano à Djimba au Sud sur la route de Kipuka-Isingu.

c) Conséquence sur l’agriculture La déforestation entraîne la baisse de la production. En effet, après que la forêt ait été abattue, la décomposition des matières

organiques contenues dans le sol est rapide de même que le lessivage des éléments minéraux nutritifs, facilement entraînés par les pluies.

En outre, le raccourcissement de la période de jachère, consécutif à une pression démographique est tel que la forêt n’a plus le temps de se reconstituer, les brûlis étant effectués à l’intervalle de temps trop rapproché.

Dans de telles conditions écologiques, il en résulte un appauvrissement des terres ainsi défrichées qui sont en outre vite la proie de l’érosion quand les pentes sont fortes.

C’est ce que semble confirmer les paysans des Secteurs Nkara, Bulwem, Kalanganda, Dwe, Kapia, Sedzo quand ils racontent que le rendement du riz cultivé sur brûlis est trois à quatre fois plus faible la seconde année suivant la coupe de la forêt.

d) Conséquence sur la vie socio-économique et culturelle La déforestation entraîne le déficit vivrier et/ou alimentaire ; plus des maladies

annexes. En effet, la baisse de la production agricole, la disparition des espèces à l’instar

des chenilles, des animaux, des champignons, des fruits… qui gonflaient le plat d’antan du paysan et qui résolvaient le problème de sa faim quantitative et qualitative, participent maintenant à la détérioration de sa santé, lui causant des maladies dues à la carence alimentaire.

Un autre exemple est celui des moustiques qui s’attaquent aux singes vivant au sommet des arbres dans la strate supérieure. Le défrichement ayant ôté cette couronne, donne l’occasion à ces moustiques de descendre au niveau du sol pour s’en prendre aux nouveaux arrivants, les cultivateurs, auxquels ils transmettent la malaria et d’autres maladies que cette espèce véhicule.

Les querelles familiales sont une autre conséquence de la déforestation dans le Bandundu. Avec la raréfaction des forêts climaciques et la surexploitation des terrains agricoles acquis, il naît des conflits pour toute nouvelle tentative de réacquisition. Le pourcentage élevé des tribunaux de conflits de terre enregistrés dans les Secteurs, Territoires, Districts confirment ce propos.

f) Sur la bâtisse La déforestation ayant conduit dans certains milieux à la pénurie des matériaux

végétaux préalablement utilisés et la fatigue d’aménagement régulier des maisons

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traditionnelles, on est entrain de développer les constructions en briques adobes un peu presque partout dans la province.

II.5 . EBAUCHE DE SOLUTIONS

Face à une exploitation intensive surtout aux fins agricoles, la forêt de la province de Bandundu est confrontée à maints problèmes. Mais que faire pour restaurer l’équilibre écologique perdu ?

L’éventail des mesures à prendre est large, qu’il s’agisse de protéger ou de restaurer le milieu naturel. Ce qui n’est pas seulement la tâche de ses habitants mais aussi et surtout du gouvernement et de beaucoup d’intervenants.

Nous proposons entre autre : 1 Que les pratiques culturales forestières soient repensées ou rationalisées. 2 Que l’exploitation des écosystèmes savanicoles soient rationnelle. 3 Que la coupe de bois d’œuvre et la chasse du gibier surtout à des fins

commerciales soient planifiées. 4 Que la loi foncière soit repensée de manière que les terres soient utilisées à des

fins de conservation de la biodiversité. 5 Que la politique de reboisement soit instaurée et encouragée. 6 Que d’autres zones protégées à l’instar du seul et unique parc national de la

Salonga (Partie Sud) soient créées. 7 Que l’autorité des services de l’Environnement et Conservation de la nature soit

restaurée et produise des données exactes nécessaires pour guider la gestion forestière.

8 Que la politique de création d’emploi rémunérateur dans les secteurs de la vie économique autre que l’agriculture soit encouragée. Qu’il y ait éveil de nouvelles consciences nationales et locales invitant toutes les communautés drôlement actrices des dégâts causés à la forêt et victimes des inconvénients qui en découlent à s’impliquer avec conscience et participent aux décisions en rapport aux limitations des dégâts et à atténuer les conséquences.

CONCLUSION A la lumière de tout ce qui précède, nous disons que la province de Bandundu dispose d’un capital forestier important qui abrite un mélange extrêmement varié des plantes et animaux. Pour ses multiples valeurs économique, écologique, culturelle… cette forêt subit une exploitation intense surtout à des fins agricoles. Cette exploitation du moins à court terme sauf pour les grands centres urbains comme Kikwit n’est pas catastrophique pour la productivité. Elle semble contribuer à la croissance économique et au bien-être social de la population dont plus de 80 % dépendent directement de ses ressources pour vivre. Néanmoins, elle reste désastreuse pour la biodiversité (zoocénose, phytocénose et entomocenose) et compromet le futur des espèces surtout celles les plus endémiques.

L’urbanisme et la croissance urbaine jouent donc un rôle important dans la détermination du destin de la forêt.

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IMPACT DE LA PRODUCTION DES COMBUSTIBLES LIGNEUX EN RDC CAS DU KATANGA, DE KINSHASA ET DU BAS-CONGO

Prof. BINZANGI KAMALANDUA , UNIKIN & I.P.N

1. INTRODUCTION Dans le passé, particulièrement au début du xxè siècle, l’environnement immédiat, proche et peut-être éloigné de beaucoup de villages et villes de la République Démocratique du Congo était très riche en écosystèmes forestiers, véritables réservoirs de combustibles ligneux, « pétrole du pauvre » . Ce dernier était produit en permanence et à provision par le soleil, par l’intermédiaire des énergies offertes par des cycles constamment renouvelés de la biomasse végétale. L’on pouvait même parler de profusion de combustibles ligneux servant de source d’énergie d’appoint aux sources d’énergie conventionnelles comme le pétrole, l’hydroélectricité, le gaz méthane, etc. Ainsi, la « sécurité d’approvisionnement » en énergie domestique des villages et des villes était garantie, car les Congolais avaient un pouvoir d’achat qui le leur autorisait. Il n’est pas inutile de rappeler que l’utilisation du bois en tant que combustible remonte aux époques préhistoriques. Dans les pays développés, il a été substitué par des combustibles fossiles divers, alors que dans les pays en développement comme la République Démocratique du Congo, le bois de feu constitue encore, à l’heure actuelle, la principale ressource énergétique des villages et des villes. Cet état de choses est dû en partie à une certaine pauvreté (forme de pollution très dangereuse) qui a été renforcée après l’indépendance. Cette paupérisation des Congolais a fait que des produits tirés de la forêt, le bois occupe une place de première importance, en tant que source d’énergie et de revenu. Dès lors, avec la croissance démographique et ses besoins en énergie domestique, l’urbanisation sauvage, non maîtrisée, l’économie monétaire, la concentration des besoins liée à l’urbanisation sauvage non maîtrisée, l’exploitation minière, l’industrialisation, etc, on assiste à une déforestation qui rompt l’équilibre entre l’arbre, le sol, le climat et les activités humaines. Car, les écosystèmes forestiers, berceau de la dendro-énergie utile aux villages et aux villes ont été vidés non seulement de leurs « pétrole vert » mais aussi de leur diversité voire biodiversité et sont, aujourd’hui, entourés de « cercle de désolation », c’est-à-dire des espaces où les formations ligneuses qui fournissaient le « pétrole du pauvre » ont subi une conversion totale, portant atteinte à la « base écobiologique » des différentes communautés(BINZANGI, 1998). La crise que nous décrivons frappe plus gravement les pauvres ( J. CLEMENT & al., 1986), surtout que la part du bois de feu est en relation étroite avec le PNB. La pénibilité de la collecte de bois de feu peut être considérée comme l’un de meilleurs indicateurs du niveau de la crise de bois-énergie due à la déforestation. La menace que représente, pour la vie humaine, la destruction des ressources naturelles telle que la forêt a un impact non négligeable sur :

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- le fonctionnement des écosystèmes (biosphère) ; - les banques génétiques des plantes cultivées ; - les produits alimentaires naturels, riches en éléments nutritifs ; - la conservation des sols ; - l’appauvrissement en bois de feu des établissements humains ; - la satisfaction des besoins sociaux, scientifiques et économiques, etc.

Les motivations de cette étude procèdent des recommandations du sommet de la Terre(Rio de Janeiro, 1992) qui exigent entre autres une profonde connaissance du couvert végétal des pays, en vue de l’évaluation de son importance, surtout du point de vue énergétique. Car, dans beaucoup de pays en développement, la déforestation s’intensifie, ruine l’environnement et l’homme et met en péril le binôme « Environnement-Développement ». Et autour de certaines implantations humaines, il faut parcourir 5, 10, 20, 40. . . 100 Km ou plus pour s’approvisionner en énergie-bois, surtout que tout le monde y recourt (F. MALAISSE & al., 1981). Plusieurs études, mais pas suffisantes, ont déjà abordé la déforestation provoquée par la production non réfléchie, non planifiée, non-programmée, non écologique des combustibles ligneux en R.D.C Il s’agit entre autres des travaux des Delevoy (1928, 1948) ; Misson (1954) Schmitz et Misson (1970) ; Malaisse, Kapinga et Binzangi (1981) ; Malaisse et Binzangi(1985) ; Binzangi(1988, 1989, 1990) ; Lufuma(1989) ; Pendje (1991) ; Pendje et Baya (1992) ; Binzangi et al. (1994) ; Shuku(1994) ; Lusala(1994 et 2001) ; Binzangi(1996, 1997, 1998, 1999, 2000) ; Maloba (1998) ; Ngala (1998) ; Ngyay (1998), Buni (1999) ; Lewula (1999) ; Kilebo (2000). . . Le présent travail tente d’élargir les connaissances sur la déforestation provoquée notamment par un prélèvement non écologique des combustibles ligneux autour de quelques villages et villes congolais, renforcée par la paupérisation, la croissance démographique, l’industrialisation, l’urbanisation, etc. Il s’agit en fait d’évaluer :

- pour quelques villages, la production des combustibles ligneux et ses motifs ; - pour quelques villes, le niveau d’approvisionnement en énergie-bois, l’ampleur et le

rayon du déboisement autour des cités et villes ; - pour les aires étudiées, l’impact qui résulte de la production des combustibles

ligneux.

2. METHODOLOGIE Pour évaluer la production des combustibles ligneux dans l’arrière-pays des certaines villes congolaises, des études avaient été réalisées dans les localités Katangaises de Luisha, Katanga, Tumbwe, Kawama, Masikini, Msuswa, Shisndayika, Nakiluba, (F/ MALAISSE & al., 1981) les localités Songa-Ntela, Ntendesi, Kinseki, Ntampa, Luila du Bas-Congo et dans quelques villages péri-urbains situés dans le degré carré de Kinshasa.( BINZANGI, 1997) Il s’agissait de déterminer la production moyenne journalière d’un bûcheron et/ou charbonnier : nombre de stères, de fagots de bois de chauffe ou de sacs de charbon de

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bois. Pour le charbon de bois, nous avions d’abord cubé le bois à carboniser et le volume du four à bois. Des comptages des unités des combustibles ligneux proposés à la vente avaient été réalisés le long des axes Lubumbashi-likasi et Kinshasa- Kisantu. En ce qui concerne l’approvisionnement en combustibles ligneux des milieux urbains, les cités de Kasenga et de Kasangulu et les villes de Kinshasa, Kipushi, Kolwezi, Likasi et Lubumbashi avaient été l’objet de reconnaissance préalable de tous leurs quartiers périphériques, dans le but de répertorier et de cartographier tous les axes potentiels de pénétration de produits ligneux. Les emplacements des points de comptages furent ensuite choisis d’après les caractéristiques locales. Le revêtement et la densité de trafics qu’il autorise ont permis de distinguer trois types d’axes de pénétration routiers :

- routes avec revêtement permettant un trafic normal de véhicules à moteur ; - routes de terre carrossables ; - chemins de terre non ou difficilement carrossables ou pistes. (BINZANGI, 1988)

Cette classification avait permis de reconnaître et de retenir plusieurs points d’entrée. Certains comptages avaient été réalisés par des collaborateurs, postés aux différents points d’entrée, après une initiation qui consistait essentiellement à l’appréciation de la capacité de chargement de différents modes de transport. Des comptages directs furent réalisés pendant plusieurs jours (pas moins de 6 jours). Le comptage des entrées par voie routière fut complété par les données du transport ferroviaire, grâce aux lettres de voiture de l’ONATRA et la SNCC. Des informations complémentaires avaient également été rassemblées à propos des circuits secondaires d’approvisionnement, grâce à des enquêtes spécifiques. Les entrées nocturnes de produits ligneux ont ainsi pu être évaluées (pour Lubumbashi seulement) et un coefficient de correction visant à en tenir compte a été déterminé. Enfin, l’étude fut complétée par des comptages de sacs de charbon de bois et de fagots de bois à brûler destinés à la vente et exposés le long des axes routiers reliant Lubumbashi à Likasi et Kinshasa à Kisantu. Cette enquête permit de localiser les chantiers de production qui sont à l’origine des flux de combustibles ligneux vers les centres urbains. Ces observations et enquêtes nous avaient permis de mettre en évidence les catégories de produits suivantes :

- le bois de chauffe ou bois à brûler en stères (« bikoto » au Katanga) et le bois de chauffe en fagots ;

- le bois de carbonisation, destiné à la production de charbon de bois (« Makala »), par la méthode de carbonisation par meule traditionnelle. Ces deux catégories sont généralement rassemblées sous le vocable « bois de feu »(Métro, 1975).

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Nous faisons remarquer également que l’industrie minière (GCM) exige la consommation de « bois de feu » particulier, à savoir :

- des perches de raffinage ; - du bois cigare ; - du bois lectromelt .

La méthode systémique a été utilisée pour l’évaluation des impacts de la production non réfléchie de l’énergie-bois. 3.RESULTATS Les résultats de cette étude comportent cinq volets essentiels. Il s’agit du nombre d’artisans forestiers produisant les combustibles ligneux, des techniques de production de l’énergie-bois, de la production proprement dite, de l’approvisionnement des centres urbains en bois de feu et de l’évaluation de l’impact du prélèvement non planifié, non écologique de bois de feu. 3.1. Nombre d’artisans Les enquêtes qui ont été réalisées, particulièrement au Katanga (villages Shindayika, Ngandubensa, Mususwa, Masikini, Kawama, Chila Tembo,. . .) (BINZANGI, 1988) et dans le Bas-Congo (Dibulu, Kasangulu, Kimpika I et II, Selo, Ntampa, Kinseki, Luila, Ntendesi et Songa-Ntela (BINZANGI & al., 1997), ont permis de constater que la production de l’énergie-bois est faite par des milliers de bûcherons et/ou charbonniers. On en comptait plus de 500 dans les seules localités de Tumbwe et Kawama(en 1981), au Katanga ; plus de 1000 dans les localités de Ntampa, Kinseki, Ntendesi et Songa-Ntela au Bas Congo (BINZANGI & al., 1997). A Ntendesi et Songa-Ntela, 75 % des ménages sont bûcherons-charbonniers. Les effectifs ne font qu’augmenter. Plus de 60 % d’entre eux viennent des villes. On constate donc une espèce de ruée vers la production des combustibles ligneux, pour divers motifs. Au Katanga comme au Bas-Congo, la propension vers le bûcheronnage et/ou le charbonnage est généralement sous-tendu par la pauvreté qui s’aggrave et qui est symbolisée par les mauvaises conditions de vie :

- Amenuisement du pouvoir d’achat ; Exemple : un cadre universitaire qui, en 1975, avait un salaire équivalent à 400 $US ne touche aujourd’hui que 15$US ;

- les pertes d’emploi, apparues depuis 1973, à cause de la Zaïrianisation et aggravées par les pillages ;

- le chômage toujours croissant et les contraintes sociales ; - l’hyperinflation ; - l’aspect rémunérateur de l’énergie- bois, etc.

La paupérisation qui a caractérisé les Congolais pendant la 2ème République et pendant la longue transition fait que parmi les producteurs de combustibles ligneux, on retrouve des enseignants, des fonctionnaires, des étudiants et élèves, des navettanes.

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En résumé, n’importe qui peut, n’importe où, n’importe quand, n’importe comment, prélever les combustibles ligneux. En d’autres termes, l’exploitation du bois de feu n’est ni planifiée, ni programmée. Il n’y a pas d’aménagement forestier ; on s’implante n’importe où. Cela a pour conséquence la destruction des écosystèmes forestiers et leur remplacement par des savanes anthropiques : « cercles de désolation », tant autour des villages que des villes 3.2.Techniques de production Au sujet des techniques de production qui sont de mise pour les combustibles ligneux, l’on doit faire remarquer que celles-ci sont désuètes, obsolètes. Elles ont un faible rendement. En effet, le prélèvement de bois de chauffe (stères et fagots) et la carbonisation du bois en vue de la production de « makala » (charbon de bois) provoquent beaucoup de perte. La production du charbon de bois par meule traditionnelle donne les rendements ci-après :

- un Kg de bois séché à l’air donne 200 gr de « makala » ; - un four traditionnel a un rendement moyen de 18 % ; - un m3 de four traditionnel donne 1,3 sac de « makala » ; - un m3 de bois carbonisé par four traditionnel donne trois (3) sacs. (F. MALAISSE

& al., 1981) Ces différentes moyennes présentent des nuances sinon des différences en fonction des essences qui sont carbonisées, selon les dimensions des bûches et leur taux d’humidité. Mais globalement, c’est un véritable gaspillage. La production du « makala » par meule provoque la perte de 2100 Kcal par Kg de bois carbonisé. En effet, pour produire un Kg de « makala », il faut carboniser 5Kg de bois sec. Or 5Kg de bois sec fournissent 17500 Kcal et un (1) Kg n’en fournit que 5000. La perte est donc énorme.

3.3.Production moyenne journalière d’un artisan forestier Eu égard aux types d’écosystèmes qui sont exploités, aux moyens techniques qui sont disponibles, au temps consacré et aux autres activités quotidiennes, les bûcherons et/ou charbonniers ont une production moyenne journalière qui varie selon le milieu :

� au Katanga, l’artisan forestier a un rendement moyen journalier de : - 2 m3 de bois de chauffe en stères, - 1 sac de « makala »(BINZANGI, 1983) - presque pas de fagot de bois. � au Bas-Congo, les moyennes sont de :

- 1 fagot de bois par jour. « Celui qui, chaque jour, n’apporte pas et ne vend pas un fagot de bois, ne mange pas » (dire d’un paysan à Ntendesi, Lukaya/Bas-Congo, 1997) (BINZANGI & al., 1997) - 0,1 sac de « makala » Il s’agit d’activité de survie, non économique. Comme on peut le constater, au Katanga, on produit plus de « makala » et de bois de chauffe en stères, et au Bas-Congo, c’est surtout du bois de chauffe sous forme de fagots. Cet état de choses est probablement lié à l’histoire, aux traditions…

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Compte tenu de la forte demande des villes en énergie-bois, dans les villages et autour des villes, on trouve toujours des milliers de bûcherons-charbonniers qui produisent des milliers de tonnes de bois de chauffe en fagots et de sacs de « makala ». Cette grande production sans planification ni aménagement forestier aboutit à la déforestation qui peut conduire à la désertification. Pour évaluer l’ampleur de la production (voire dynamique), nous avions aussi effectué des comptages des unités de mesure des combustibles ligneux proposés à la vente, le long des axes routiers Lubumbashi-Likasi et Kinshasa-Kisantu. Les résultats de ces comptages sont condensés dans les tableaux 1 et 2. Tableau 1 : Nombre de sacs de « makala » notés mensuellement sur

l’axe routier Lubumbashi-Likasi, lors de 35 comptages effectués du 13 février 1979 au 07 janvier 1983( BINZANGI, 1983)

Mois de l’année et nombre de sacs Année

Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc 1979 529 368 445 825 (2) 1105 1980 561 1027

(1) 990 704 1475

(1) 1834 1354 1061 961

1981 542 612 (1)

561 1137 1489 2024 1582

1982 1315 1339 2212 (2)

1983 2595 (1) Moyenne de deux comptages. (2) Moyenne de trois comptages.

hTableau 2 : Nombre d’unités de mesure des combustibles ligneux proposées à la vente et inventoriées le long de la Nationale n°1, entre Dibulu et Kisantu (1996-1997) (BINZANGi & al , 1997)

Nombre d’unités de mesure selon le type de Combustible

N° des comptages

Fagots de bois Sacs de charbon de bois 1 2 3 4 5

8384 6915 6850 5754 4938

932 644 621 478 312

Total 32841 2987 Moyenne 6568 597

Source : BINZANGI , NLANDU ET MATA, 1996-1997

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Dans l’ensemble, les comptages ont permis d’appréhender différents aspects :

- Le nombre de chantiers de production, notamment : - � les plus importants,

� les permanents, - � les temporaires et leur dynamique. - Les aires de concentration de chantiers ; - Les aires de faible activité ; - Les aires relativement spécialisées. . .(BINZANGI & al., 1997)

Des études spécifiques sont utiles pour pouvoir déterminer le rythme de production et la vitesse de recul de la forêt. L’impressionnant nombre de fagots de bois de chauffe et sacs de « makala » est essentiellement lié aux difficultés de transport, à l’inaccessibilité de beaucoup de chantiers de production et à la forte demande des villes, symbolisée par des centaines de navettanes qui envahissent les villages, chaque jour. 3.4 Approvisionnement des centres urbains Pour élucider l’approvisionnement des villes en combustibles ligneux, nous nous référons aux résultats globaux des villes de Lubumbashi, Likasi, Kolwezi, Kasenga, Kipushi pour le Katanga (tableau 3) et aux résultats partiels de la ville de Kinshasa (tableau 4 et 5). Nous faisons remarquer que pour les cinq villes Katangaises, les valeurs moyennes du tableau 3 peuvent être utilisées pour estimer leur consommation moyenne annuelle. 3.4.1 Approvisionnement en charbon de bois L’acheminement du charbon de bois vers les centres urbains est principalement réalisé au moyen de sacs de jute dont le poids moyen unitaire a été évalué à 48 Kg. Toutefois, nous signalons l’existence de sacs plus légers, d’un poids moyen de 30Kg, confectionnés en Zambie et qui représentent 58,4% de l’approvisionnement dans la ville frontière de Kipushi. Tableau 3 : Entrée journalière moyenne de sacs de charbon de bois pour cinq (BINZANGi & al., 1997) villes du Katanga méridional.(F. MALAISSE & al., 1981)

Lubumbashi 1980

Likasi 1982

Kolwezi 1982

Kasenga 1986

Kipushi 1990

Flux de sacs de charbon de bois

Modes de transport

Nbre % Nbre % Nb % Nb % Nb % Camions, camionnettes Taxi-bus, voiture, Jeep, etc. Bicyclettes Piétons Train

1471 147 179 329 350

59 ,4 5,9 7,2 13,3 14,1

390 22 92 301 63

44,9 2,5 10,6 34,7 7,2

515 - 392 692 5

32,1 - 24,5 43,1 0,3

10 - 65 22 0

10,3 - 67,0 22,7 0,0

6 0 93 276 0

1,6 0 24 73 0

Total 2476 99,9 868 99,9 1604 100 97 100 375 100

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Tableau 4 : Entrée journalière de combustibles ligneux à Kinshasa, au niveau du village Dibulu (5-20h)

Flux des combustibles ligneux Date Fagots de bois (nombre) Sacs de charbon de

Bois (nombre) 27 Février 1997 28 Février 1997 1er Mars 1997

558 731 908

1526 1546 1724

Total 2197 4796 Moyenne 2197 4796 Source : BINZANGI et MATA, 1997 Tableau 5 : Flux des combustibles ligneux enregistrés dans quelques sites de Kinshasa (BINZANGI, 1988)

Qualité de bois de feu enregistrée Auteurs

Milieu D’étude Nbre de

Fagots bois tonnage Nbre de

Sacs de charbon

Tonnage

SHUKU, O (1993) BAKILI, L. (1995) LUFWA, I. (1995) BINZANGI et MATA (1997) NGYAY , M (1997) NGALA, N 1998) MALOBA (1998) BUNI (1999)

Commune de Lemba Marché Molaert Marché Bumbu Village Dibulu Commune de Ngaba Rond-Point Ngaba Kimwenza Gare de Matete

234 40 200 732 108 81 170 30

7,0 1,2 6,0 22,0 3,2 2,4 5,1 3,9

247 400 350 1599 316 216 246 14

12,0 19,2 17,0 77,0 15,2 10,4 11,8 5,6

L’importance relative des divers modes de transport affecté à l’acheminement du charbon de bois varie d’un lieu de consommation à un autre (tableau 3). L’existence de chemin de fer, de routes carrossables ou de simples pistes justifient généralement la préférence à accorder à tel ou tel moyen de transport pour l’approvisionnement, à partir des zones pourvoyeuses. Dans les villes Katangaises, l’apport des piétons et des cyclistes est considérable. Parfois, l’approvisionnement par bicyclette se réduit sensiblement, car ce mode de transport est supplanté par le chariot apparu pour la première fois en 1981, dans la région de Lubumbashi. Mais pour nos évaluations, le volume de charbon de bois acheminé par pousse-pousse a été fusionné à ceux portés à tête d’homme, par brouette,. . . Nous faisons remarquer que pour la ville de Kinshasa, les différents aspects précisés ci-dessus n’ont pas encore été élucidés (tableau 4, 5). Chaque jour, entre 7h et 18h, Lubumbashi, Kolwezi, Likasi, Kipushi et Katanga recevaient en moyenne 2476, 1604, 868, 374, et 97 sacs de charbon de bois(F. MALAISSE & al., 1981) Ce volume de sacs de « makala » (charbon de bois) est différemment distribué dans les différentes communes de ville étudiées. La ville de Kinshasa recevait (1997) par la seule voie nationale n°1 1599 sacs de charbon de bois. Quant à la route de Kimwenza (pont de

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la rivière Lukaya), son apport journalier était de 246 sacs. Selon Lufuma (1989), le village Katanga avait des besoins quotidiens de charbon de bois évalués à 41 sacs. 3.4.2 Approvisionnement en bois de chauffe En République Démocratique du Congo, le bois de chauffe en stères est encore très utilisé par l’industrie, les industries textiles, les savonneries, les briqueteries, les boulangeries. . . De ce fait, les entrées journalières de bois de chauffe sous forme de stères sont considérables pour les cinq villes Katangaises. Elles étaient de 545, 100, 75, 27, 5 et 2,5 stères (F. MALAISSE & al., 1981) Le chemin de fer et la route carrossable constituent les seules voies d’approvisionnement. Au sujet de la ville de Kinshasa, les études sont à faire. En outre, le bois de chauffe en fagots est bien prisé pour la consommation domestique. Environ 380, 301, 32, 85 et 8 fagots pénètrent chaque jour dans les villes de Lubumbashi, Likasi, Kolwezi, Kipushi et Kasenga .( F. MALAISSE & al., 1981) La quasi totalité des fagots sont acheminés par portage ; le reste l’est à l’aide de brouettes, de bicyclettes ou de chariots. Nous devons signaler, qu’à l’inverse du charbon de bois, les volumes de fagots de bois atteignant les villes vont vers les quartiers d’habitat semi-spontanné et les cités ouvrières. Cela est aussi une matérialisation de la pauvreté qui fait que les citadins comme les ruraux, eu égard aux conditions médiocres de vie qui sont les leurs et au « spectre de la faim » (BINZANGI, 1999) se convertissent en bûcherons-charbonniers. A cause de la pauvreté, tout le monde produit, distribue et consomme les combustibles ligneux. Une autre manifestation de la pauvreté, c’est la consommation de la sciure de bois, collectée dans les scieries et les menuiseries. 4. IMPACT DE LA PRODUCTION DES COMBUSTIBLES LIGNEUX (BOIS DE FEU) En RDC, la production des combustibles ligneux (dendro-énergie) n’étant pas le résultat d’une planification forestière, il a été difficile de lui appliquer la vision de l’EIE (AIF, 2001) car il n’y a eu au préalable :

- ni sélection de sites, évaluation préliminaire, cadrage ; - ni évaluation détaillée des impacts importants, détermination des besoins

d’atténuation, éléments d’aide à la décision ; - ni conception détaillée des mesures d’atténuation et de compensation ; - ni application des mesures d’atténuation et de surveillance environnementale ; - ni de suivi environnemental et vérification ultérieure (leçons à tirer pour des

projets futurs). En effet, le prélèvement de bois de feu étant de la simple cueillette, il n’y a pas eu de planification technique, économique et environnementale. Dès lors, on exploite la forêt sans la connaître d’abord, et on ne lui restitue rien.

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Eu égard à ce qui précède et compte tenu du fait que la forêt est un système, l’exploitation non écologique qui est de mise en RDC a des impacts multiformes et multidimensionnels. Globalement, nous signalons que la menace que représente la production non rationnelle des combustibles ligneux a un impact complexe et non négligeable sur (BINZANGI, 2000) :

- le fonctionnement des écosystèmes de la biosphère ; - la structure biologique, énergique et économique de la forêt ; - le pouvoir auto-régénérateur et auto-épurateur de la forêt ; - l’activité photosynthétique de la forêt (puits de carbone) ; - les banques génétiques des espèces végétales et animales domestiquées ;

- les produits alimentaires naturels, riches en éléments nutritifs et les produits médicinaux ; - l’appauvrissement en bois de feu des établissements (perte de sécurité d’approvisionnement) ; - la satisfaction des besoins sociaux, moraux, scientifiques, économiques, etc ; - la base écobiologique des communautés. . .

Même si après l’exploitation, la forêt peut être seulement appauvrie et non détruite, le constat fait en RDC est tel que la forêt, au départ prodigue, est convertie en un type d’écosystème dont le biotope et la biocénose sont différents. Cela signifie que la composition, la diversité biologique, la structure et le fonctionnement de la forêt ont changé : c’est la déforestation, avec tous ses corollaires. Or la déforestation rompt l’équilibre entre l’arbre, le sol, le climat et les activités de l’homme. Il s’en suit la formation de savanes à très grande échelle et qui, si elles sont soumises à une gestion non écologique, peuvent se transformer en steppe, et celle-ci peut à son tour être convertie en désert. C’est la série régressive forêt-savane-steppe-désert qu’il faut à tout prix éviter, car elle perturbe notamment le cycle de l’eau, le climat . . . Comme dans la biosphère « tout est lié à tout », et en fonction de cette déforestation, la vie est globalement menacée, particulièrement celle de l’homme devient précaire. De ce fait, la vie de plusieurs millions d’hommes est bouleversée par la dégradation des sols, la faible productivité des sols, la rupture de l’équilibre hydrologique, la faim, la pauvreté, l’ignorance, etc. A court terme, l’exploitation des écosystèmes forestiers sans aménagement forestier a abouti à la destruction des niches écologiques de plusieurs espèces végétales et animales qui sont menacées de disparition. La liste ci-après montre quelques unes des espèces végétales en voie de disparition qui, pourtant, remplissent diverses fonctions dans la nutrition, les différentes activités de la vie familiale, la technologie, les industries alimentaires, chimiques et médicinales.

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QUELQUES ESPECES VEGETALES MENACEES DE DISPARITION (BAS-CONGO)

Ananas (sauvage) (Ananas comusus) ; -Baobaa(Adansonia digitata) ; -Goyavier(Lagerstomia sp . L.) ; -Mambulu (Landophia lanceolata) ; Mansiesi (Maesobotrya staudtii) (pax) ; - Minkeni (Costus phyllocephalus K. Shum) ; Minsanga (Himenocardia ulmoïdes OLIV), Matete (Trachyphyrynium scandens Louis et Mall.) ; -Makoku (Raphia Laurentii De Wild) ; - Mbota (Milletia laurentii de Wild) ; -Kigeti(Hymenocardia acida Tul. ) ; - Kimbaki( Funtumia latifolia stapf) ; -Nkamba( Chlorophora excels) ; - Eponge Végétale (nsanu) (Luffa aegyticia) ; - Palmier à huile (Elaeïs guineensis) ; - Sela (Albizzia adianthifolia Schumach, W.F. Wight).

Autres espèces : Mbondi, Mfumbua, Mangungu, Mbamba, Mahangu, Nkaka, Kimbiolongo, Lufualundomba. Pour les espèces animales, les enquêtes effectuées dans beaucoup de villages du Bas-Congo ont révélé que le gibier (la faune sauvage) s’est raréfié. En effet, selon pendje et Baya (1992), le dernier éléphant qui a survécu dans la réserve de la Luki a été abattu en 1975. Dans les environs de Kimpese, le buffle qu’on y trouvait avant a disparu ; il en est de même des espèces telles qu’antilope, gazelle, etc. Tout ceci représente une atteinte à la biodiversité, particulièrement aux protéines animales qui font défaut dans nos pays. A long terme, la déforestation conduit à la désertification de sols et à une modification catastrophique du régime des eaux. La sécheresse s’installe avec son cortège de misère. La pénurie des produits forestiers ne permet plus de satisfaire les besoins quotidiens des populations en nourriture : (disparition des champignons, des légumes sauvages, des chenilles, des fruits, des gibiers,. . . ), en produits médicaux, en bois de feu. Toute l’économie rurale est déstabilisée et la vie des hommes n’est plus qu’une lutte pour survivre. Le Congolais reste bloqué dans le cercle vicieux de la pauvreté. Par effet d’entraînement, les cités, les centres urbains subissent le contrecoup de la misère des campagnes. A ce sujet, il y a lieu de noter que l’avenir de la forêt se joue aussi en ville. En résume, la vie devient incertaine, précaire, à cause notamment de la rupture d’équilibre entre l’arbre, le sol, climat et les activités humaines. Et, c’est cela le danger. Le phénomène de la photosynthèse s’en trouve réduit. La RDC passe progressivement du stade de biosphère à celui de cupidosphère, c’est - à - dire un espace humanisé caractérisé par :

- la médiocrité ; - le manque de sens social ; - les nuisances ; - et une pollution multiforme et multidimensionnelle.

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Quelle que soit l’importance spatiale de déforestation, les effets sont toujours considérables et il est difficile de préciser les limites de ces effets. 1. QUE FAIRE POUR EVITER LA DESTRUCTION DES ECOSYSTEMES

FORESTIERS ? Il n’est pas vain de rappeler que la pauvreté, la médiocrité de la productivité agricole, le déséquilibre du développement, la faiblesse et la précarité des institutions, une démographie galopante et la pollution sociale (et morale) sont parmi les causes de la destruction des écosystèmes forestiers de la RDC ; Généralement, il existe plusieurs solutions, plusieurs stratégies connues pour faire face à cette crise. Mais pour plus d’efficacité, il faut des solutions qui concernent à la fois les causes et les effets. Pour mieux s’attaquer aux véritables causes, les solutions sont à chercher d’abord en dehors du cadre forestier. L’une des actions à entreprendre consiste à élaborer une stratégie pour la forêt qui tienne compte des rapports entre les différents niveaux de relations de la forêt (mondial-régional-national-local) et les différents secteurs qui ont incidence sur la forêt. Il s’agit de répartir les responsabilités entre :

- les collectivités locales ; - les gouvernements ; - le secteur privé ; - les organismes de recherche, les universités, . . . - les organismes de développement, notamment ONG D ; - les institutions d’aide.

Comme la forêt ne se détruit pas elle-même, il faut agir simultanément sur plusieurs aspects de la vie de l’homme. Il faudrait notamment :

- élaborer, diffuser, faire appliquer une nouvelle législation forestière qui définit les droits de l’arbre ou de la forêt, de la flore et de la faune ; - encadrer et sensibiliser les paysans au sujet des multiples bienfaits de la forêt ; - élaborer des programmes de reboisement et de foresterie rurale ; - moderniser les techniques de prélèvement et de consommation des produits

forestiers ; - moderniser et sédentariser l’agriculture ; - électrifier toutes les implantations humaines sans oublier l’amélioration du pouvoir

d’achat du Congolais ; - enseigner l’écologie à tous les citoyens congolais, etc.

Par ailleurs, le Congolais doit être initié à la culture verte et à l’Eco-développement qui lui permettront de réaliser une révolution culturelle individuelle. Car, si les techniques, les lois, les procédures et les politiques changent, elles resteront sans effet tant que les hommes n’ont pas eux aussi changé en ce domaine.

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Le changement des mentalités prend certes du temps, mais c’est un investissement à long terme aussi important que planter des arbres. En définitive, la meilleure et la seule façon, c’est de « sauver d’abord l’homme pour sauver la forêt »(P.L LEROY, 1991) .« Déboiser, c’est assoiffer ». (G.LERAY, 1990) 6. DISCUSSION ET CONCLUSION A travers cette étude, nous venons d’aborder la production de combustibles ligneux, l’approvisionnement de centres urbains en énergie-bois et leur impact, des réalités essentiellement soutenues par la pauvreté morale, économique et infra structurelle. En effet, dans les villages et autour des villes, les différentes formes de pauvreté ont fait qu’en R.D.C., depuis 1960, la production du « pétrole du pauvre » (dendro-énergie) a pris, à cause de l’amenuisement du pouvoir d’achat de la population, des pertes d’emploi. . . des difficultés d’accès aux appareils électroménagers et de raccordement à l’énergie hydro-électrique, de la vétusté et l’insuffisance des infrastructures de la Société Nationale d’Electricité (SNEL), des coupures intempestives fréquentes et le délestage, une ampleur dévastatrice des écosystèmes forestiers ruraux et péri-urbains TABLEAU 6 : Importance du déboisement péri-urbain en Afrique

Ville Pays Rayon de la surface Déboisée (en Km)

- Likasi - Pointe Noire - Kasangulu - Kasenga - Kolwezi - Brazzaville - Kipushi - Kisangani - Lubumbashi - Lusaka - Ouagadougou - Khartoum - Sokoto - Kano - Ndjamena - Zinder - Niamey - Bamako - Kinshasa

Rép. Dém. du Congo Congo Rép. Dém. du Congo Rép. Dém. du Cong Rép. Dém. du Congo Congo Rép. Dém. du Congo Rép. Dém. du Congo Rép. Dém. du Congo Zambie Burkina Faso Soudan Nigeria Nigeria Tchad Niger Niger Mali Rép. Dém. du Congo

20 25 25 25 25 25 30 30 35 70 80 90 100 100 100 100 100 100 100

Source : BINZANGI K. et al. 1994 Depuis 1960, la « régression » des conditions socio-économiques des Congolais pousse ces derniers à pratiquer des activités lucratives informelles, notamment la production et le commerce de l’énergie-bois. De ce fait, le nombre de « mange-forêt » (D.

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DUBRANA, 1998), c’est - à dire des bûcherons et /ou charbonniers s’est accru de façon vertigineuse. Dans les villages et dans l’environnement forestier péri-urbain, on compte des dizaines ou centaines ou des milliers d’artisans forestiers. Les degrés carrés de Kinshasa, Lubumbashi, Kolwezi, Likasi et Kasenga comptent chacun près ou plus de 3.000 boucherons-charbonniers, qui produisent des milliers de tonnes de bois de chauffe (plus de 100.000 tonnes pour les centres urbains Katangais étudiés) , avec des techniques rudimentaires provoquant un gaspillage de produits ligneux et d’énergie. La production massive de très grandes quantités de bois de feu fait avec des techniques désuètes sans planification ni aménagement forestier, ni reboisement, provoque une déforestation de très grande ampleur, symbolisée par des « cercles de désolation », des rayons de déboisement péri-urbain dépassant 10, 20, 40. . . 100 Km. Le tableau 6 donne des détails à ce sujet. Pour faire face aux besoins des cinq villes du Katanga, il faut raser plus de 50.000 hectares de forêt claire, forêt galerie et forêt dense sèche, situées surtout le long des axes routiers et ferroviaires. Ceci est plausible au Katanga et au Bas-Congo (confère comptages). Mais il faut aussi savoir que les exploitations forestières produisant l’énergie-bois sont caractérisées par un semi-nomadisme, responsable de la dégradation des forêts. Dès lors, ces espaces s’engagent dans la série régressive forêt-savane-steppe-désert, dont les prémisses existent déjà presque partout. Autour de Lubumbashi et de Kinshasa, (KABALA, 1994) plus de 30 et 50 % du capital forestier a déjà disparu et l’on prévoit le déboisement total du degré carré de Lubumbashi d’ici l’an 2030. (F. MALAISSE & al., 1985) Dans l’environnement global, l’impact du déboisement provoqué par les pauvres est multiple et complexe. C’est un véritable « péril environnemental »(BINZANGI, 1999) caractérisé par :

- La destruction du couvert végétal ; - Le massacre de la faune ; - L’atteinte à la biodiversité ; - La dégradation de sols ; - Les atteintes aux micros et /ou méso-climat, l’effet de serre ; - Le spectre de la faim qui s’aggrave, chaque jour ; - Des nuisances et pollutions multiformes, toutes formes de rationnelle de l’environnement et le recours à une législation forestière obsolète (décret-loi de 1949)

La pauvreté, la faim, l’ignorance, la négligence, etc. ont, en RDC, provoqué entre autre la destruction des écosystèmes forestiers qui aboutit à des contradictions symbolisées par des coûts écologiques et humains qui sont parfois difficiles à évaluer. Car il n’existe pas de comptabilité environnementale pouvant aboutir à des écobilans forestiers, des écoprix, des écotaxes. . . à la protection, la conservation, l’aménagement, la gestion des écosystèmes forestiers, et peut être aussi à la création des aires protégées où à la diversité biologique devrait être garantie. (M. GHATTAS & al., 1993)

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Pour juguler la pauvreté et la déforestation, le congolais doit réapprendre à vivre, afin de garantir la gouvernabilité, l’habitabilité et la durabilité des écosystèmes forestiers. Car, dans les conditions énergétiques et fonctionnelles les plus favorables, le péril c’est, la limite de la vie, « la vie elle-même » (H. FRIEDEL, cité par BINZANGI, 1999), c’est le temps de vivre, c’est l’espace pour vivre, c’est les ressources pour la vie, c’est la biodiversité. L’Etat congolais doit savoir que le pauvre qui produit et qui commercialise les combustibles ligneux provoque le déboisement ; en déboisant, il assoiffe mais aggrave également la pauvreté. C’est là un défi à relever, grâce à la connaissance, à l’intériorisation et au respect du droit de l’environnement, de la nature, de l’arbre, de la forêt, de la faune, . . . et de la culture verte. Il faut d’abord sauver le pauvre pour sauver les écosystèmes forestiers. Bibliographie 1. BINZANGI, K , La destruction des écosystèmes forestiers du Bas Congo ; menace à la vie, dans Lukuni Lwa Wuma, Vo. I , n°2, 1998, p26 2. J. CLEMENT et S. STRASFROGEL, Disparition des forêts. Quelles solutions à la crise du bois de feu, harmattan, Paris, 1986, p19 3. F.MALAISSE, BINZANGI, K., J. DEGREFF, Consommation de bois de feu et déforestation au Shaba méridional (Zaïre), GEO.ECO.TROP, p18 12. BINZANGI, K, NLANDU et MATA, 1997, (Etude non publiée) 13. BINZANGI, K, Contribution à l’étude du déboisement en Afrique Tropicale : le cas du Shaba méridional, Thèse de Doctorat, UNILU, Fac des Sciences, Dpt. de Géographie, Lubumbashi, 1988, p126 14. BINZANGI, K, L’approvisionnement de Kinshasa en énergie-bois : état de la question, dans Lukuni Lwa Wuma, Vo. III , n°5, 2000, p33 15. BINZANGI, K, la production de bois de feu et de charbon de bois dans l’arrière pays de Lubumbashi : aspects techniques, sociaux et économiques, D.E.S, UNILU, Fac. des Sciences, 1983, inédit 16. BINZANGI, K, l’environnement du Bas Congo : un patrimoine en péril, dans Lukuni Lwa Wuma, vol. II, n°3, 1999, p67 17. Agence Intergouvernementale de la Francophonie, Evaluation des Impacts Environnementaux, IEPF, Montréal, 2001, p4 10. BINZANGI, K, la pauvreté et son impact sur la production des combustibles ligneux dans les milieux ruraux et péri-urbains congolais, dans Lukuni Lwa Wuma, vol. III, n°6, 2000, p105 11. P . LEROY, des forêts et des homes, Paris, Presses Pocket, 1991 12. G. LERAY, Planète Eau, Paris, Presses Pocket, 1990, p123 13. KABALA, M, Protection de sécosystèmes et développement des sociétés. Etat d’urgence en Afrique, Harmattan, Paris, 1994, p81 14. F . MALAISSE et BOINZANGI,K . , Wood as source of fuel in upper Shaba (Zaïre), Comm. For. Rev., 64 (3), 1985 15. M. GHATTAS et D. LOUDIYI, Biodiversité africaine : Fondement pour l’avenir, WWF, USAID, Maryland, 1993, pXIII.

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IMPACTS DES VARIATIONS SAISONNIERES SUR LA SANTE PUBLIQUE A KINSHASA ET NECESSITE DE NORMES EN MATIERE DES ETUDES

D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

Professeur LONGO MBENZA, Faculté de Médecine de l’UNIKIN

Introduction. La capacité d’adaptation au climat et à l’environnement est le propre de toutes les espèces vivantes dans notre planète : l’homme réagit physiologiquement à certaines conditions de l’environnement telles que la température, l’humidité, le vent, le rayonnement solaire, la pollution ou les variations saisonnières. La ville de Kinshasa est située dans un environnement tropical :

1 La chaleur est toujours élevée ; médiocre de la population. 2 L’humidité est aussi forte.

Hypothéses � L’intense infectiosité du milieu tropical dans Kinshasa n’est pas seule

responsable de l’état sanitaire � L’urbanisation et l’industrialisation de la région de Léopoldville-Kinshasa

pendant la colonisation belge, porteuse du renforcement de l’infrastructure sanitaire de 1950 -1960,l’urbanisation chaotique ( extension su) et les comportements humains ( modes de vie activités, migration) multiplient les risques pathologiques de la manière suivant :

2 émergence des maladies cardiovasculaires ( MCV ), de l’HTA, du diabète sucré, des maladies mentales et des cancers.

3 maladies réemergentes : maladie du sommeil 4 Inégalités de l’environnement.

� Socio-économique : riches et pauvres � Géographique : � Questions urbanisées et occidentalisées : eau et électricité � Cités planifiées : eau et électricité � Bidonville : cités semi-urbaines, dortoirs ou zones périphériques

excentrique de l’extension sud surpeuplées et défanrisées. � Zones rurales annexes.

5 dimunition des espaces verts ( EV )

Caractéristique d’intérêt partie de sans EV partie de Kin avec EV Température Elevée Diminuée ( -2°c ) Evapotranspiration Faible Forte Humidité relative Faible Forte ( +25% ) Dégagement d’O2 nul Notables Emission de Co Forte Nulles Pollution Forte Réduite

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6 Notion de désaisonnalisation de la morbi-mortalité dans microclimats : ilot des chaleur urbaine, sensation d’inconfort qui dépend de la température, mais aussi de l’humidité et du vent ; effet des serres.

7 Les populations urbaines de Kinshasa sont plus minérables que les populations rurales

8 Chaque saison déroule un cortége pathologique bien particulier. 9 Les variations cycliques du climat et les effets indirects des changements

climatiques sur l’écosystème humain ( sur les comportements socio-économiques, sur la qualité de l’air, sur la qualité de l’eau potable et sur la production alimentaire ) auraient des conséquences péjoratives sur la santé publique.

MODELS CONCEPTUELS

Anomalies extrêmes du climat et MPE

Variations saisonnières et variabilité inter annuelle du climat déterminent une augmentation ou une baisse de l’ampleur des problèmes de santé publique.

OBJECTIF GENERAL. Prévenir ou réduire la morbi-mortalité liée à l’alternance des saisons à Kinshasa

OBJECTIFS SPECIFIQUES

Déterminer les fluctuations saisonnières de l’incidence de la dénutrition, des maladies cardiovasculaires, de l’évolution des accouchements dystociques, du paludisme et de la mortalité hospitalière. 10 Etablir l’influence des variations saisonnières sur l’augmentation des transfusions

sanguines et du risque de transmission de l’infection par les VIH/ SIDA 11 Analyser les corrélations entre l’environnement urbain, certains paramètres

météorologiques et l’apparition de ces phénomènes pathologiques. 12 Enoncer de recommandations prophylactiques des effets pathogènes des

facteurs environnementaux sur la santé publique 13 Définir les normes en matières des évaluations d’impact de l’environnement sur

la santé humaine. There is now established that the world is facing climate change.

Climate change is due to: • Increase in the amount of heat - trapping greenhouse gases produced by human

activities; • Recurrent phenomena/El-Nino, La Nina from tropical Pacific Ocean: changes in

oceanic currents and rising sea levels How these weather and climate changes will affect health patterns in Tropical Africa, regional level, requires an understanding of the following: • Relationship between Environment and Health

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Environmental factors Health features

Socio-cultural back ground • Rural • Urban

Mortality • Inter-annual variability increases or decreases disease patterns.

Classical Environmental impacts on human Health

Direct Direct Indirect Effect Effect Effect • Pathophysiology of climate change - related diseases/disasters adapted from Purz

and Balbus (1). • El-Nino Phenomena (Maps provided by DMC-Nairobi, KENYA)

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MATERIEL ET METHODES Site géographique 1 Kinshasa, milieu tropical à saison alternées. 2 Les caractéristique bio-métérologiques observées dans la ville de Kinshasa

définissent un climat tropical avec une saison séche d’environ 4 mois ( de juin à Septembre ) et une saison plunieuse d’environ 8 mois ( d’Octobre à mai )

3 Le régime des précipitations impose un rythme annuel à la transmission des maladies infectieuses car les marécages et certains cours d’eau sont à sec durant la saison séche. L’espaces vert aurent hanrise le déplacement des secteurs et leur dispension maximale en saison des pluies.

4 En saison seche, les points d’eau non asséchés contituent un environnement privilégié de concentration des vecteurs

5 Activités champetres hors de la ville Cadre d’étude

6 CUK 7 LOMO MEDICAL 8 MATERNIT2 DE Kinshasa 9 HOPITAL de KIMBASEKE 10 HOPITAL BONDEKO 11 Nature d’étude

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12 Rétrospective 13 * Prospective 14 Méthodologie 15 Publication 16 Communication 17 Communications aux Confrés

PROCEDURE, DECISION MAKING AND EVALUATION

Figure 2 Evolution of failure and success of nutritional rehabilitation among children with moderate PEM in

2000.

020406080

J F M A M J J A S O N D

Months

%

FailureSuccess

RESULTATS

Figure 3 Incidence of moderate and severe PEM in 2001

01000200030004000

J F M A M J J A S O

Months

N

Moderate PEMSevere PEM

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Figure 4 Evolution of failure and success of nutritional rehabilitation among children w ith moderate PEM in 2001.

020406080

J F M A M J J A S O N D

Months

%

FailureSuccess

Figure 5 Variations of monthly failure and success of nutritional rehabilitation among children with severe PEM in 2001

0

50

100

J F M A M J J A S O N D

Months

%

FailureSuccess

Atm.

6 a.m 9 am 12 pm 15 pm

HOURS (GMT) Circadiant variation of atmospheric pressure at Kinshasa Binza ( METTELSAT)

Circadian variation of stroke onset in Kinshasa

0 10 20 30Hours

0

50

100

150

Num

ber o

f cas

e s

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16 1998, meteorological values > normal standard 1961-1990

Kin West > Kin East

Trend of malaria (positive blood examen) within two biomedical centers of KI1997-1999

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

1997 1998

Year

Perc

ent o

f pos

itive

blo

od e

xam

en

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Monthly breeech deliveries at KINTAMBO hospital (KINSHASA), 1996 and 1997

0

2

4

6

8

10

12

14

16

janua

ry

Februa

ryMars Apri

lMay

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Octobe

r

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ber

Decem

ber

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lMay

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t

Septem

ber

Octobe

r

Novem

ber

Decem

ber

Months

Num

ber

jan96-dec97

Monthly infant mortality at KINTAMBO hospital (KINSHASA), 1996 and 1997

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

janua

ry

Februa

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lMay

June Ju

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t

Septem

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Decem

ber

janua

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lMay

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ly

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t

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r

Novem

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ber

Months

Num

ber

Jan96-dec97

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ANNEXE III : DISCOURS DE CLOTURE

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I. MOTION DE PARTICIPANTS LUE PAR MME IDOY LIZI MANTEMPUR

Nous participants au Séminaire-Atelier de Formation en Evaluation Environnementale, organisé par l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale, ANEE en sigle, en collaboration avec le Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts, et placé sous le patronage de son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts, tenu au Centre Bondeko de Limete à Kinshasa du 12 au 17 janvier 2004, saluons à juste titre la tenue de ces genres d’ateliers qui se tiennent pour la toute première fois en République Démocratique du Congo et souhaitons vivement que ceux-ci puissent s’étendrent inclusivement dans toutes les provinces de la République Démocratique du Congo ; Estimons que le Plan ministériel de formation en Evaluation Environnementale pourrait être développé au Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts ; Et enfin souhaitons voir l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale être positionnée dans le dit Plan. Pour ce faire, au nom de tous les participants que j’ai l’honneur de représenter, je remercie le Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts et son Directeur Général, Monsieur Michel André BOUCHARD, pour avoir accepté d’appuyer l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale dans sa mission de renforcement des capacités Nationales en Evaluation Environnementale et souhaitons que la présence de M. Michel André BOUCHARD parmi nous, ne soit pas la dernière. Mais qu’il y ait plutôt un début d’un vaste programme de formation continue où il pourra encore développer d’autres modules qui traitent des Evaluations Environnementales. Ainsi, nous remercions également le Directeur Exécutif de l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale, M. Nicolas SHUKU ONEMBA, et toute son équipe, pour avoir organisé le présent atelier de formation en Evaluation Environnementale et leur prions d’organiser davantage des séminaires de formation multiplicateurs à l’intérieur du pays et de disponibiliser la documentation nécessaire pour les Séminaristes de manière à leur permettre de bien maîtriser les grandes étapes des Evaluations Environnementales. Je vous remercie

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II. Mot du Directeur Exécutif de l’ANEE ( Nicolas SHUKU Onemba)

1 A Monsieur le Représentant de son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts

2 Messieurs les Secrétaires Généraux 3 Monsieur Le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association

Internationale pour l’Evaluation d’Impacts 4 Distingués invités 5 Camarades Séminaristes

Au moment où nous clôturons le Séminaire-Atelier en Evaluation Environnementale quii coïncide fort heureusement avec les Journées commémoratives de nos héros nationaux, leurs Excellences, Patrice Emery LUMUMBA et M’zee Laurent Désiré KABILA, je vous prie de nous mettre debout pour observer une minute de silence en leur mémoire. C ‘est pourquoi, je considère qu’en ce qui me concerne que vous êtes des héros en Evaluation Environnementale en République démocratique du Congo, pour avoir participé pour la première fois à un Séminaire-Atelier de très haut niveau en Evaluation Environnementale dans des conditions assez difficiles que vous avez pu surmonter grâce à votre courage et à votre esprit de patriotisme.

- A Monsieur le Représentant de son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts ;

- Messieurs les Secrétaires Généraux ici présents ; - Monsieur Le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association

Internationale pour l’Evaluation d’Impacts - Distingués invités - Camarades Séminaristes

Je remercie tout d’abord le Président de la République Démocratique du Congo, Son Excellence le Général Major Joseph KABILA pour pouvoir réussir à pacifier le pays, et ainsi, s’efforce davantage à la relance des activités économiques et à la reconstruction nationale. Mes remerciements s’adressent ensuite, à Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts qui a bien voulu accepter de patronner le présent Séminaire-Atelier de formation en Evaluation Environnementale. Je remercie également et d’une manière particulière, le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts, le Professeur Michel André BOUCHARD et l’Agence Canadienne de Développement International pour leur appui tant matériel, logistique, technique et surtout pour le Professeur BOUCHARD, pour avoir mis à la disposition des stagiaires de la République Démocratique du Congo, son expérience riche en Evaluation Environnementale et vous prie de bien vouloir l’applaudir.

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Nous ne pouvons passer sous silence les contributions des orateurs qui se sont succédé tout au long de ce Séminaire-Atelier en Evaluation Environnementale et qui ont apporté certaines lumières sur les études de cas spécifiques en Evaluation Environnementale, qu’ils trouvent exprimés ici notre profonde gratitude. Nous remercions aussi l’équipe combien dynamique et intègre de mes collaborateurs qui s’est montrée disponible et disposée pour la tenue de ces activités. Nous remercions pour terminer tous les stagiaires d’avoir participé avec courage, lucidité, abnégation, assiduité et patriotisme à ce Séminaire-Atelier.

- A Monsieur le Représentant de son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts

- Messieurs les Secrétaires Généraux - Monsieur Le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association

Internationale pour l’Evaluation d’Impacts - Distingués invités - Camarades Séminaristes

A partir de ce Séminaire-Atelier en Evaluation Environnementale, je souhaite vivement que les stagiaires ici formés puissent être les ambassadeurs qui vont répercuter dans leur milieu respectif les résolutions et les grandes orientations du présent Séminaire. En ce qui concerne l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale en République Démocratique du Congo, « ANEE » en sigle, je puis vous rassurer qu’elle continuera la formation continue de cadres et experts congolais. L’Association Nationale pour Evaluation Environnementale, une ONG, Nationale à vocation internationale, va s’investir pour que les résolutions prises au courant de ces assises puissent trouver leur application respective auprès du Ministre de l’Environnement Conservation de la Nature, Eaux et Forêts. L’Association Nationale pour Evaluation Environnementale fera tout son possible pour mettre à votre disposition les instruments nécessaires de travail, de manière à vous permettre de bien évoluer sur terrain. A tous et à toutes, je souhaite bon retour chez vous et une meilleure application de nos résolutions. Que l’Eternel le Père de notre Seigneur Jésus Christ vous bénisse davantage et vous aide à prospérer dans le domaine d’Evaluation Environnementale. Je vous remercie

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III. Discours du Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts (IAIA-AIEI) (Michel André BOUCHARD)

Kinshasa, le 17 janvier 2004

M. le représentant de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’environnement, conservation de la nature, eaux et forêts, Madame la correspondante nationale auprès de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie Messieurs les Secrétaires généraux Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale en Évaluation Environnementale Mesdames et messieurs les formateurs et les séminaristes Nous arrivons à la conclusion d’une activité qui m’aura laissé plusieurs impressions. D’abord, la première et la plus intime, celle du sentiment d’un accueil hospitalier, qui fait que le visiteur se sent ici, bien reçu. J’espère trouver de nouvelles occasions de venir continuer de découvrir ce beau et grand pays. Ensuite, la seconde, l’impression de trouver ici un labeur intellectuel remarquable, un fond d’expertise en matière d’environnement qui autorise à tous les optimismes. Déjà, il me semble que nous avons ici un noyau de fonctionnaires, d’universitaires, de responsables de la société civile, qui tous ont développé ou acquis une maîtrise de plusieurs enjeux significatifs en matière d’environnement et qui ressentent profondément l’urgence d’intervenir d’une façon coordonnée dans ce domaine. Je trouve ici une association nationale pour l’évaluation environnementale en plein essor, fonctionnelle, active, dynamique, capable de canaliser l’expertise existante et naissante. Je constate ici un Ministère de l’Environnement pleinement conscient de son rôle crucial en matière d’environnement, conscient du rôle stratégique de l’évaluation environnementale et de l’étude d’impact, et animé d’une volonté de développer cet outil et de se doter de structures et de ressources suffisantes pour le faire. Il reste néanmoins, nous le savons, beaucoup à accomplir, tant en matière de législation que de développement de ressources en terme de bureaux d’études ou de cellules gouvernementales, ou enfin, en matière de mise en œuvre et d’implantation systémique de l’évaluation environnementale. Mais ce que j’ai constaté me rassure. Il ne manque ici ni de terreau fertile ni de volonté, ni de capacités d’organisations. Je puis à mon tour vous rassurer que l’Association internationale pour l’évaluation des impacts ne manquera pas de continuer à suivre l’évolution de la pratique en RD Congo et, avec ses partenaires institutionnels, viendra en appui dans toute la mesure de ses moyens.

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Je voudrais remercier Son Excellence Monsieur le ministre de l’Environnement, Conservation, Eaux et Forêts, pour l’attention et le soutien qu’il a su porter à ce Séminaire. Je tiens à remercier tous les séminaristes pour leur participation active et attentive, et pour leurs contributions généreuses au débat. Je tiens enfin à remercier l’ANÉE pour ce beau Séminaire, bien conçu, bien organisé, bien livré, avec une facture professionnelle dont on sait qu’elle est impossible à atteindre sans qu’elle soit le fruit d’une équipe compétente et bien rodée. Merci et bravo à toute l’équipe de l’ANÉE, tant les hôtesses, les opératrices de saisie, les coordonnateur, trésorier, directeur adjoint, coordonnateur technique, chauffeurs, etc. Enfin vous comprendrez que je ne pourrais pas ne pas souligner le travail tout à fait extraordinaire accompli par mon collègue Nicolas Shuku, dont l’élan et l’âme généreuse est à l’origine de ce Séminaire. Depuis notre première rencontre à Libreville en 2002, le collègue n’a cessé de démontrer son sérieux, sa grande capacité de travail, ses talents d’organisateurs et ce n’est pas un hasard si l’Association Internationale est venue en appui à une activité de l’ANÉE. Il a acquis notre confiance et je puis vous assurer que nous allons continuer de l’appuyer à l’avenir. Je veux lui dire merci et lui dire, devant vous, toute ma reconnaissance. Je crois que vous pouvez compter, en RD Congo, sur un expert qui pourra continuer de rendre de nombreux services à la communauté. Nous espérons vivement que ce Séminaire pourra se répercuter et se prolonger dans des Actes qui seront largement diffusés. Nous espérons que d’autres activités suivront, tant à Kinshasa, que dans d’autres provinces. Nous souhaitons vivement que dans l’avenir immédiat, l’ANÉE puisse contribuer au développement des évaluations environnementales et au développement durable de la RD Congo, en appui au Ministre de l’Environnement et des cellules qu’il mettra en place à cet effet. Son Excellence Monsieur le Ministre de l’environnement Son Excellence Madame le Commissaire Général de la Francophonie Madame la correspondante nationale auprès de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie Messieurs les Secrétaires généraux Monsieur le Directeur Exécutif de l’Association Nationale en Évaluation Environnementale Monsieur le représentant de l’Agence canadienne de développement Mesdames et messieurs les formateurs et les séminaristes Je conclus en réitérant ma confiance et en vous disant Bravo et Merci. Nous sommes, et nous serons avec vous.

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IV. Discours du Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts, lu par son Représentant, Conseiller Chargé de l’Environnement et

Assainissements, Monsieur Mulumba

1 Messieurs les Représentants des Secrétaires Généraux et Membres de Corps Diplomatiques ;

2 Monsieur le Directeur Général du Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts ;

3 Monsieur le Directeur de Cabinet du Haut Commissaire de la Francophonie ; 4 Madame la Représentante de l’Agence Internationale de la Francophonie ; 5 Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ; 6 Distingués invités ; 7 Camarades stagiaires ;

Nous sommes heureux de clôturer ce jour le Séminaire-Atelier en Evaluation Environnementale en République Démocratique du Congo, organisé du 12 au 17 janvier 2004 par l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale, ANEE en sigle, que nous félicitons ce jour, en collaboration avec le Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts, que nous appelons à nous venir en appui. Le Ministre prendra en compte les résolutions du présent Séminaire en Evaluation Environnementale et s’engage à mettre sur pied le Cadre légal et réglementaire pouvant permettre les Etudes d’Impacts sur l’Environnement. Nous citons la loi cadre en Evaluation Environnementale. Nous remercions les participants qui constituent actuellement, des ressources humaines que mon Ministère utilisera pour les travaux des Etudes d’Impacts. Ainsi, je vous prie de bien mettre en pratique les enseignements reçus pendant les assises. L’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale est, à dater de ce jour, un instrument technique et d’appui du Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts en matières des Evaluations Environnementales. Nous remercions Monsieur Michel André BOUCHARD pour sa disponibilité de renforcer les capacités des experts congolais en Evaluation Environnementale.

1 Que vive la collaboration entre le Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts et l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale

2 Que vive l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale 3 Que vive le Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et

Forêts 4 Que vive la République Démocratique du Congo

Anselme ENERUNGA

Le Ministre

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IMPORTANCE DE L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : CAS DU PARC

MARIN DES MANGROVES Par

Dr. MUAMBA TSHIBASU, Expert - ICCN Résumé Le Parc Marin des Mangroves est une des Aires Protégées de la RDC donc l’ICCN a en charge de gestion. Situé à l’embouchure du fleuve du Congo avec l’Océan Atlantique, il justifie son importance pour la conservation puisque c’est l’unique réserve de la RDC qui abrite un échantillon des forêts de Mangroves et du Lamantin sans oublier les tortues marines et de nombreuses espèces des poissons. Malheureusement, ce site touristique de grande valeur économique est sérieusement menacée de disparition par le déboisement. Le braconnage ainsi que la pollution des eaux par les hydrocarbures. Il y a donc impérieuse nécessité de disposer des études ou des évaluations des impacts de ces activités anthropiques avant d’ explorer diverses opportunité pour assurer la conservation durable et rationnelle du Parc Marin des Mangroves. Mots clés : Ecosystème marin- activités anthropiques - impacts environnementaux. Préambule D’abord, l’Institut congolais pour la conservation de la Nature, ICCN en sigle, tient à remercier les organisateurs du présent Atelier pour l’avoir invité à débattre d’un sujet toujours d’actualité brûlante par rapport à nos missions traditionnelles de conservation. Notre brève communication axée sur le sujet qui nous a été proposé s’articule autour des points ci-après :

1) Présentation de l’ICCN et du Parc Marin des Mangroves 2) Constats des menaces sur les Ecosystèmes 3) Préoccupations de l’ICCN.

1. Présentation de l’ICCN et du Parc Marin des Mangroves L’ICCN est une entreprise publique à caractère technique et scientifique créée conformément à la loi n° 75-023 du 22 juillet 1975 telle que modifiée par l’Ord. n° 78-190 du 05 mai 1978 portant Statut de l’institut. Son objet est d’assurer la protection de la faune et de la flore dans les réserves naturelles ou quasi intégrales de la RDC, d’y favoriser la recherche scientifique et du tourisme dans le respect des principes fondamentaux de la conservation de la nature et de gérer les Stations dites de capture établies dans ou en dehors des réserves. L’ICCN dispose à cet effet de sep Parcs

Adresse : 2634, Avenue Kilangwe - C/ Lemba - BP.: 20354 Kinshasa 21 Lemba Tél. : 00243 815103330 - E-mail : [email protected] - Fax : 001.775.822.7069

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Nationaux et de treize Réserves et Domaines de chasse couvrant ± 8 % du Territoire National et s’étendant sur toutes les Provinces du pays. Cinq de nos Aires Protégées jouissent du Statut des « Sites du Patrimoine Mondial », conféré par l’UNESCO. Situé à l’embouchure du fleuve Congo avec l’Océan Atlantique, dans le Territoire de Muanda, le Parc Marin des Mangroves, Zone humide et Site Ramsar a été créé par l’Arrêté Ministériel n° 44/CM/ECN/92 du 02 mai 1992 du Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme. Ce parc fut créé pour assurer la sauvegarde du biotope spécial du littoral atlantique, du lamantin (trichechus senegalensis), des mangroves à palétuviers, des tortues marines, de plusieurs espèces des poissons ainsi que des autres ressources biologiques caractéristiques des zones humides. Mais cette réserve a été aussi créée pour promouvoir le tourisme sur l’axe Kinshasa-Océan grâce aux nombreuses potentialités en faune, flore et ressources en eaux qu’elle contient. Elle couvre une superficie de 76.000 ha. Malheureusement depuis sa création, le Parc Marin des Mangroves n’a jamais été équipé pour accomplir ses missions économiques et de conservation. Ainsi donc il n’est pas possible de protéger les ressources du Parc ni d’en faire des inventaires et encore moins la promotion. 2. Constat des menaces sur les Ecosystèmes A ce jour, il est établi que les écosystèmes du Parc Marin des Mangroves sont fragilisés et subissent constamment trois types des menaces dûs essentiellement aux activités anthropiques.

1) Déboisement : il est observé un déboisement sévère des mangroves ainsi que d’autres espèces végétales par les populations riveraines au site. La destruction des mangroves est une catastrophe écologique puisque cette espèce est endémique dans ce site, donc sa disparition déterminera certaine la perte de valeur écologique de ce Parc et sans doute des perturbations climatiques.

2) Braconnage : afin de subvenir à leurs besoins de survie, les populations se

livrent activement au braconnage des tortues marines et du lamantin. Cette dernière espèce est également endémique et sa disparition est une perte écologique fort significative pour notre pays, et d’autres espèces animales sont également concernées.

3) Pollution des eaux par les hydrocarbures : les eaux du littoral sont

constamment souillées par d’importantes quantités d’hydrocarbure disséminées par les bateaux-thankers ou pétroliers qui sillonnent régulièrement cette zone. Il est évident que les poissons et d’autres organismes vivants sont affectés par les substances chimiques polluantes.

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3.Préoccupations de l’ICCN Dans les conditions critiques et actuelles de gestion du Parc Marin des Mangroves, l’ICCN dépourvu des ressources est incapable d’assumer ses missions dans ce site stratégique notamment en accomplissant les fonctions de protection et de recherche scientifique. Dans ce contexte, il nous est impossible d’effectuer les évaluations des impacts des activités agressives humaines. Toutefois en l’absence des résultats des études d’impacts de ces effets sur les ressources su Parc, l’ICCN n’est pas capable d’évaluer la nature et l’intensité des dommages occasionnés par le déboisement, le braconnage et la pollution des eaux du littoral sur la biodiversité du Parc. Or s’il ne nous est pas possible de disposer des connaissances exhaustives en cette matière, il est logiquement difficile d’élaborer et de défendre un plan de gestion cohérent et réaliste du site. De même, faute des données crédibles, il n’est pas facile d’alerter à grands cris la communauté Nationale et Internationale, ni même d’amorcer des négociations surtout avec les compagnies pétrolières implantées dans la région. Et il est fort dommage que toutes les démarches effectuées auprès de nos partenaires ne trouvent pas encore des échos favorables, alors que la situation s’aggrave au fil des jours suite à la persistance de la misère des populations riveraines au Parc d’une part, et à l’intense activité des compagnies pétrolières d’autre part. Et pourtant, les conséquences de la pollution sur la santé des écosystèmes méritent, en urgence, des études d’impacts afin de déterminer l’intensité des dégâts surtout quand on a, à l’esprit, l’idée que les effets de substances polluantes sur les écosystèmes sont, à long terme, insidieux, chroniques voire cumulatifs dans la plupart des cas. Bien plus, le déboisement et le braconnage, s’ils ne sont pas endigués, condamne le Parc à une extinction lente et certaine. Il y a donc crainte que demain on se réveille et il n’y a plis rien à conserver si les conflits entre les impératifs de la conservation et les besoins immédiats de survie économique ne sont pas pris en compte dans l’optique du développement socio-économique cohérent et durable dans notre pays.

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NEPAD : RENAISSANCE DE L’AFRIQUE OU NOUVEAU RISQUE

ÉCOLOGIQUE ?

PAR NICOLAS SHUKU ONEMBA

DIRECTEUR EXECUTIF, ANEE-RDC

QU’EST-CE-QUE LE NEPAD ?

DEFINITION: LE TERME NEPAD SIGNIFIE :

NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE

LE NEPAD TIRE SON ORIGINE DE DEUX GRANDES OBSERVATIONS CI-DESSOUS:

• LA PAUVRETE ET LE RETARD DE L’AFRIQUE CONTRASTENT VIVEMENT AVEC

L’ESSOR DES PD,

• L’AFRIQUE EST VRAIMENT MARGINALISEE PAR RAPPORT AU PROCESSUS DE

DEVELOPPEMENT DU RESTE DU MONDE.

•A TITRE D’EXEMPLE, LA CONSOMMATION PAR HABITANT SUR LA PERIODE 1980 –

1996, EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE A DIMINUE DE L’ORDRE 1,8% PAR AN EN

MOYENNE.

C’EST FORT DE CE CONSTAT QUE LES DIRIGEANTS AFRICAINS ONT MIS SUR PIED

CE NOUVEAU PROGRAMME QUI SE VEUT:

UNE PRISE DE CONSCIENCE DES AFRICAINS EUX-MEMES DES MAUX QUI MINENT

LEUR DEVELOPPEMENT,

UNE VOLONTE DE REDEFINIR LEUR PARTENARIAT AVEC LES PAYS DEVELOPPES,

ET DE PARTICIPER ACTIVEMENT A L’ECONOMIE MONDIALE. AFIN D’EVITER LEUR

MARGINALISATION DANS UN MONDE SANS PITIE «UN MONDE INTOLERABLE » POUR

REPRENDRE L’EXPRESSION CELEBRE DE JEAN ZIEGLER.

LES PERES FONDATEURS DU NEPAD (ISAAC MUSINGA, 2002)

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LES PERES FONDATEURS DU NEPAD SONT ABDOULAYE WADE, PRESIDENT DU

SENEGAL AUTEUR DU PLAN OMEGA ET THABO MBEKI, PRESIDENT SUD AFRICAIN

INITIATEUR DU MILLENIUM PLAN.

LE PLAN OMEGA ETAIT AU DEPART UN PLAN DE RELANCE ECONOMIQUE DU

CONTINENT NOIR,

ALORS QUE LE MILLENIUM PLAN, SE VOULAIT UN PLAN DE RENAISSANCE

CULTURELLE.

AU LIEU DE SE TELESCOPER, LES DEUX PLANS VONT FUSIONNER POUR DONNER

NAISSANCE AU NEPAD, CONFIRMANT AINSI L’IDEE SELON LAQUELLE, LE

CONTINENT NOIR POUVAIT (ENFIN!) SE DOTER D’UN VERITABLE PROGRAMME DE

DEVELOPPEMENT, QUI NE SOIT PAS IMPOSE PAR LES BAILLEURS DE FONDS ET

LES AUTRES INSTITUTIONS DE BRETOON WOODS.

PROCESSUS DE VALIDATION DU NEPAD

IL EST IMPORTANT DE NOTER QUE CES DEUX CHEFS D’ÉTATS ONT ETE APPUYES

PAR LES PRESIDENTS OBASANJO DU NIGERIA ET BOUTEFLIKA D’ALGERIE.

EN JUILLET 2001, LE SOMMET DES CHEFS D’ÉTATS TENU A LUSAKA EN ZAMBIE

ADOPTE CETTE NOUVELLE INITIATIVE AFRICAINE

EN OCTOBRE 2001, LE SOMMET D’ABUJA AU NIGERIA REBAPTISE LES DEUX

PROJETS EN NEPAD, FINALISE LE TEXTE, ET MET EN PLACE LES STRUCTURES

OPERATIONNELLES.

CES STRUCTURES SONT:

LA DIRECTION POLITIQUE DU NEPAD CONFIEE A DIX CHEFS D’ÉTATS COUVRANT

LES CINQ REGIONS D’AFRIQUE( AFRIQUE DE L’OUEST, AFRIQUE CENTRALE,

AFRIQUE DU NORD, AFRIQUE AUSTRALE, AFRIQUE DE L’EST) A RAISON DE DEUX

PAR REGIONS.

ELLE MET SUR PIED UNE COMMISSION DE MISE EN ŒUVRE DU NEPAD AINSI QUE

LE STEERING COMITTEE COMPOSE DE QUATRE CHEFS D’ÉTAT INITIATEURS DU

NEPAD, AUXQUELS S’EST AJOUTE LE PRESIDENT ÉGYPTIEN MOUBARAK

L’ACCUEIL DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

TRES RAPIDEMENT LE NEPAD A DEPASSE LE CADRE DU CONTINENT AFRICAIN ET

A REÇU UN ACCUEIL TRES FAVORABLE DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE.

LE G8, LORS DE SON SOMMET DE GENES EN ITALIE A REPROGRAMME LE NEPAD

A SON ORDRE DU JOUR,

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L’UNION EUROPEENNE, LA BANQUE MONDIALE ET LE FMI LUI ONT APPORTE (SA

CAUTION) UN GRAND APPUI,

CHAQUE PAYS DU G8 A NOMME UN ENVOYE SPECIAL POUR LE NEPAD CHARGE

DE FAIRE MAINTENIR LE CONTACT,

LE CANADA LORS DU SOMMET DE KANANASKIS A ADOPTE UN PLAN D’ACTION

POUR L’AFRIQUE,

LE DERNIER SOMMET DU G8 A EVIAN EN FRANCE AVAIT COMME PRINCIPAL POINT

A L’ORDRE DU JOUR LE NEPAD.

PRE- CONDITIONS A LA REUSSITE DU NEPAD

POUR QUE LE NEPAD REUSSISSE, SES PERES FONDATEURS ET L’ENSEMBLE DES

CHEFS D’ÉTATS QUI L’ONT ADOPTE, ONT POSE DES CONDITIONS PREALABLES

NOTAMMENT:

LA DEMOCRATIE, L’EXISTENCE DE PLUSIEURS PARTIS POLITIQUES ET DE

PLUSIEURS SYNDICATS. L’ORGANISATION DES ELECTIONS DEMOCRATIQUES,

LIBRES, TRANSPARENTES ET JUSTES, AFIN DE PERMETTRE AUX POPULATIONS DE

CHOISIR LIBREMENT LEURS DIRIGEANTS.

LA BONNE GOUVERNANCE DONT L’OBJECTIF EST DE CONTRIBUER AU

RENFORCEMENT DU CADRE POLITIQUE ET ADMINISTRATIF AFIN D’AMELIORER LA

GESTION DES AFFAIRES PUBLIQUES , CONDITION SINE QUA NON POUR

PROGRESSER SUR LA VOIE DU DEVELOPPEMENT ET DE L’ERADICATION DE LA

PAUVRETE.

LA PAIX ET LA SECURITE, CONDITIONS NECESSAIRES POUR ATTIRER LES FLUX

DE CAPITAUX, L’ACCES AU MARCHE ET LA MISE EN VALEUR DES RESSOURCES

HUMAINES.

LA SECURITE JURIDIQUE ET JUDICIAIRE EN VUE DE GARANTIR ET DE SECURISER

LES INVESTISSEMENTS ETRANGERS. CAR, L’INVESTISSEUR POTENTIEL NE SE

DECIDERA A VENIR EN AFRIQUE QUE S’IL EST CONVAINCU QUE LA OU IL VA

S’INSTALLER, LES MAGISTRATS DISENT LE DROIT, ET QUE, LES POUVOIRS PUBLICS

S’INTERDISENT DE CHANGER DU JOUR AU LENDEMAIN LA LEGISLATION SUR LES

INVESTISSEMENTS ET LE CAPITAL.

LES SECTEURS CLES DU NEPAD

L’EDUCATION : LES DERNIERS DEVELOPPEMENTS DE L’ECONOMIE MONTRENT

QUE LES RESSOURCES HUMAINES SONT LE FACTEUR LE PLUS IMPORTANT DE LA

CROISSANCE. DES PAYS COMME LE JAPON, LA COREE, TAIWAN OU SINGAPOUR

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ONT MONTRE QU’UN PAYS POUVAIT SE DEVELOPPER UNIQUEMENT EN

INVESTISSANT MASSIVEMENT DANS L’EDUCATION. L’AFRIQUE DEVRAIT FAIRE DE

MEME, SINON FAIRE MIEUX QUE LES PAYS PRECITES.

LA SANTE EST UN AUTRE PARI IMPORTANT A GAGNER A CAUSE DE LA

RESURGENCE DES MALADIES ENDEMIQUES(PALUDISME, TUBERCULOSE, SIDA) ET

UN TAUX DE MORTALITE PARTICULIEREMENT ELEVE EN AFRIQUE.

L’AGRICULTURE DONT LE DEVELOPPEMENT EST IMPERATIF, COMPTE TENU

D’ENORMES POTENTIALITES DONT RECELE L’AFRIQUE DANS CE DOMAINE. LA

BATAILLE POUR LE DEVELOPPEMENT DEVRA PASSER PAR LA MODERNISATION DU

SECTEUR AGRICOLE.

L’ENERGIE, QUI EST LE NERF DE LA GUERRE SANS LAQUELLE AUCUNE

ECONOMIE NE PEUT TOURNER. LE NEPAD ENVISAGE LA CONSTRUCTION DES

OLEODUCS ET DES GAZODUCS POUR APPROVISIONNER LE CONTINENT.

LA COMPETITIVITE ECONOMIQUE, LA CONQUETE DES MARCHES EXTERIEURS ET

LES NTIC QUI VONT ACHEVER DE PLONGER L’AFRIQUE DANS LA MODERNITE ET

LUI PERMETTRE DE PARTICIPER ACTIVEMENT.

LES INFRASTRUCTURES : PRIORITE DES PRIORITES

LE NEPAD VOUDRAIT COMBLER LE DEFICIT D’INFRASTRUCTURES QUE CONNAIT

L’AFRIQUE AFIN DE LA PLACER AU MEME NIVEAU QUE LES PAYS DEVELOPPES. IL

S’AGIT DES INFRASTRUCTURES TELLES QUE ; LES ROUTES, LES AEROPORTS, LES

PORTS MARITIMES, LES CHEMINS DE FER, LES TELECOMMUNICATIONS, A

CONDITIONS QUE CE SOIENT DES INFRASTRUCTURES A CARACTERE REGIONAL

OU CONTINENTAL.

IL S’AGIT D’INITIER DE GRANDS PROJETS SUSCEPTIBLES D’ENTRAINER DES

EFFETS IMMEDIATS EN TERMES D’AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES

AFRICAINS. CES PROJETS D’INFRASTRUCTURES ONT POUR OBJECTIF FINAL

D’ŒUVRER POUR L’INTEGRATION EFFECTIVE DES SOUS-REGIONS.

« SI L’AFRIQUE ETAIT DOTEE DES MEMES INFRASTRUCTURES DE BASE QUE LES

PAYS DEVELOPPES, ELLE SERAIT MIEUX EN MESURE DE SE CONSACRER A LA

PRODUCTION ET A L’AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE POUR FAIRE FACE A LA

CONCURRENCE INTERNATIONALE. LES INSUFFISANCES STRUCTURELLES DES

INFRASTRUCTURES HANDICAPENT SERIEUSEMENT LA CROISSANCE ECONOMIQUE

ET LA REDUCTION DE LA PAUVRETE. AMELIORER LES INFRASTRUCTURES, Y

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COMPRIS LE COUT ET LA FIABILITE DES SERVICES, SERAIT DANS L’INTERET DE

L’AFRIQUE COMME DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE QUI POURRAIT OBTENIR

DES BIENS ET SERVICES AFRICAINS A MEILLEUR MARCHE. » NEPAD N° 98.

L’ENVIRONNEMENT : LE PARENT PAUVRE ?

CES GRANDES INFRASTRUCTURES DONT PARLE LE NEPAD, AURONT UN IMPACT

IMMEDIAT SUR L ‘ENVIRONNEMENT. LE TEXTE DU NEPAD Y A AUSSI PENSE, EN

POSANT COMME POSTULAT « QU’UN ENVIRONNEMENT SAIN ET PRODUCTIF EST

UNE CONDITION INDISPENSABLE A LA REUSSITE DU NEPAD. »

DANS CETTE PERSPECTIVE, LE NEPAD VISE SEPT INTERVENTIONS PRIORITAIRES :

1. LUTTER CONTRE LA DESERTIFICATION.

2. PROTEGER LES ZONES HUMIDES.

3. EMPECHER L’IMPLANTATION DES ESPECES EXOTIQUES ET ENVAHISSANTES.

4. GERER LES COTES

5. LUTTER CONTRE LE RECHAUFFEMENT PLANETAIRE

6. INSTAURER DES ZONES TRANS-FRONTIERES DE PROTECTION DE

L’ENVIRONNEMENT

7. INITIER LA GOUVERNANCE ECOLOGIQUE

COMME ON LE VOIT DONC,

« L’INITIATIVE POUR L’ENVIRONNEMENT OFFRE LE NET AVANTAGE DE REGROUPER

DE NOMBREUSES INITIATIVES QUI PEUVENT ETRE ENGAGES DANS DES DELAIS

TRES COURTS ET DONT LE RENDEMENT PAR RAPPORT AUX INVESTISSEMENTS

EST EXCEPTIONNEL EN TERMES DE CREATION D’UNE BASE SOCIO- ECOLOGIQUE

PERMETTANT AU NEPAD DE PROSPERER. » NEPAD N°139

LE NEPAD: UN VASTE CHANTIER (ISAAC MUSINGA, 2002)

DE CE QUI PRECEDE UN CONSTAT SE DEGAGE : - LE NEPAD RESTE UN VASTE

CHANTIER POUR TOUS SES ACTEURS, ET PLUS PARTICULIEREMENT POUR LES

EXPERTS EN EVALUATIONS ENVIRONNEMENTALES.

SI LES FINANCEMENTS DU NEPAD NE SONT PAS ENCORE TOTALEMENT ACQUIS

MALGRE LES AVANCES NOTOIRES, LA QUESTION ENVIRONNEMENTALE RESTE UN

DEFI MAJEUR.

CELLE-CI IMPLIQUE QUE LES PROJETS LIES A L’ENVIRONNEMENT NE SOIENT PAS

SEULEMENT DES PROJETS VENDABLES A LA COMMUNAUTE DES BAILLEURS DE

FONDS,

MAIS QUE DES NORMES DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT A L’ECHELON

CONTINENTAL SOIENT MIS EN ŒUVRE.

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BIEN PLUS, LA GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALE SUPPOSE, UNE PLUS

GRANDE IMPLICATION DES POPULATIONS AU PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT.

COMMENT DONC COMPRENDRE QUE LE NEPAD SOIT RESTE JUSQU’A PRESENT

L’AFFAIRE DES CHEFS D’ÉTATS ET D’UNE POIGNEE D’EXPERTS SANS UNE PLUS

GRANDE IMPLICATION DES POPULATIONS AFRICAINES A LA BASE?

DES EXEMPLES DE GRANDS PROJETS MIS EN ŒUVRE SUR LE CONTINENT CES

DERNIERES ANNEES, COMME LE PIPELINE TCHAD- CAMEROUN ONT MONTRE QUE

QUAND UNE DES ETUDES D’IMPACTS NE SONT PAS MENEES DE FAÇON

RIGOUREUSES, CELA PEUT AVOIR DES CONSEQUENCES GRAVES POUR LES

POPULATIONS.

POURQUOI LE NEPAD RESTE –IL ETRANGEMENT MUET SUR LA QUESTION DES

IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES PROJETS?

DEFIS DU NEPAD

UNE PLUS GRANDE MOBILISATION DE LA COMMUNAUTE DES EXPERTS EN

EVALUATIONS ENVIRONNEMENTALES,

DES STRATEGIES DE LOBBYING POUR PRENDRE EN COMPTE L’EXPERTISE

AFRICAINE EN EVALUATION D’IMPACTS,

LE RESEAUTAGE POUR L’ECHANGE D’INFORMATION ET D’EXPERTISE,

LE MONITORING INDEPENDANT DES GRANDS PROJETS NOTAMMENT

INFRASTRUCTURELS AUTOUR DU NEPAD,

LA DIFFUSION A TRES GRANDE ECHELLE DU PLAN D’ACTION ENVIRONNEMENTAL

DU NEPAD QUI DOIT ETRE LA FEUILLE DE ROUTE EN MATIERE D’ENVIRONNEMENT

POUR CE NOUVEAU PROGRAMME,

LA REAPPROPRIATION DU NEPAD PAR LES POPULATIONS AFRICAINES POUR QUE

CE NOUVEAU PROGRAMME NE CONNAISSENT PAS LE MEME SORT QUE SES

PREDECESSEURS COMME PAR EXEMPLE LE PLAN D’ACTION DE LAGOS.

IMPLEMENTATION DU NEPAD: CAS DE LA RDC

A TITRE DE RAPPEL, LA RDC A 11 PROVINCES ET ENVIRON 450 ETHNIES, 4

LANGUES NATIONALES ET UNE MOSAÏQUE DE CULTURES POUR PRESQUE 60

MILLIONS D’HABITANTS(CHIFFRE ESTIMATIF).

COMME BEAUCOUP DE PAYS AFRICAINS, LA RDC A INTEGRE LA QUESTION DU

NEPAD DANS LE MINISTERE DU PLAN TIMIDEMENT :

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QUELQUES EXEMPLES CONCRETS

PARTICIPATION DE LA RDC AUX RENCONTRES TRAITANT DU NEPAD

LA RENCONTRE D’INFORMATIONS AUTOUR DU NEPAD POUR LA COMMUNAUTE

UNIVERSITAIRE, LES ASSOCIATIONS ET LA PRESSE

SENSIBILISATION DES LEADERS D’OPINION

CONCLUSION

LE NEPAD RESTE UN PROCESSUS QUI COMMENCE SEULEMENT A PRENDRE

CORPS. IL DEMEURE EMBRYONNAIRE ET DOIT ENCORE SE DOTER D’ARGUMENTS

SUR BIEN DES DOMAINES.

SON CARACTERE INTEGRATEUR, EN FAIT UNE OCCASION HISTORIQUE POUR LE

CONTINENT NOIR DE SORTIR DE LA MISERE.

CEPENDANT, IL POSE A LA COMMUNAUTE DES EXPERTS EN EVALUATIONS

ENVIRONNEMENTALES, DES QUESTIONS URGENTES SE RAPPORTANT A LA FOIS,

AUX LEGISLATIONS EN LA MATIERE, AUX NORMES, AUX RENFORCEMENTS DES

CAPACITES, TOUT COMME A LA MOBILISATION MEME DE L’EXPERTISE POUR NE

CITER QUE CELLES LA.

QUELQUES EXEMPLES D’IMPLEMENTATION DU NEPAD EXISTENT. MAIS L’AVENIR

APPARTIENT PLUS QUE JAMAIS AUX GRANDS RESEAUX DONT LA CREATION SE

FAIT PLUS QU’URGENTE COMPTE TENU DU FAIT QUE L’AFRIQUE N’AURA PLUS

D’EXCUSES CETTE FOIS-CI DE S’ETRE MISE ELLE- MEME EN MARGE DE SA PROPRE

HISTOIRE. BIBLIOGRAPHIE 1.Isaac MUSINGA, NEPAD, in Atelier de la Banque Mondiale à Marrakech, 2.Ministère du Plan de la RDC,DCRP

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ETUDE DE L’ENSABLEMENT DU CANAL D’AMENEE DE LA REGIDESO SUR

LA RIVIERE LUKUNGA

Makanzu Imwangana Fils Expert Géographe à la DRE/MECNEF & S.E-ANEE

[email protected]

Introduction Situé à l’extrême ouest de Kinshasa, et plus précisément dans les communes de Ngaliema et Mont Ngafula, le bassin versant de la Lukunga, entre 15°18’41’’ et 15°15’7’’Est d’une part, et d’autre, entre 4°18’41’’ et 4°26’20’’ Sud, couvre 32 Km2 de superficie. La rivière Lukunga, longue de 11,7 Km, prend sa source à Matadimayo non loin du camp PM à côté de la cité de la Colline(ex-maman Mobutu) à 500 m d’altitude, est gonflée des eaux de quelques affluents telle la rivière Binza, avant de se jeter dans le fleuve Congo. Au fait, l’ensablement de la rivière Lukunga n’est pas un phénomène récent. Mais ce qui inquiète est que ce phénomène qui n’était observé que le long du cours d’eau prend de l’ampleur. Il envahit le canal d’amenée de l’usine de la Régie de distribution d’eau potable en République Démocratique du Congo, en sigle Régideso. En envasant le cours d’eau, le sable diminue sa profondeur et sa compétence. Ce qui réduit de plus en plus la quantité d’eau à traiter et par conséquent, le débit au refoulement de l’usine, après le traitement.

Alors, nous nous sommes demandé si la pluie était la seule cause de l’ensablement de cette rivière, et par conséquent, du canal de la Régideso au cours de ces dernières années.

Pour ce faire, nous avons vérifié l’hypothèse selon laquelle ce phénomène était dû essentiellement au saccage de l’environnement du bassin versant de la Lukunga en particulier en amont.

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1. Normes urbanistiques (Atlas de Kinshasa, 1975)

1.1 Limites de pentes et stabilités dans le relief Limites de pentes(%) Stabilité et position dans le relief <3 3 9 12,5 25-30

- convexité sommitale stable, ruissellement faible, infiltration aisée ; - replats d’accumulation et fonds de vallée en voie de remblaiement ; - les alluvions s’y déposent, bonne stabilité si le drainage fonctionne correctement ; - pentes rectilignes stables sous couvert forestier, ruissellement en nappe sous steppe ; - apparition du ruissellement diffus, début de concentration, formation de rigoles quand le couvert naturel a disparu au profit de la steppe ou de la savane, ravinement en cas de travaux favorisant la concentration des eaux de surface ; - limite de possibilités d’infiltration des eaux en fossés suivant les courbes de niveau ; - valeur limite fréquente pour ces pentes ; - pentes moins fréquentes ou portions de versant peu étendues ; reliant une section amont en pente plus faible à une section avale plus pentue, ou l’inverse au pied d’un versant ; - limite inférieure fréquente des pentes rectilignes les plus fortes ; - pentes de cirque et des versants raides actifs, ravinement intense sur sol dénudé.

1.2 Pentes et aménagement Pentes(%) Aménagement 0-4 4-8 8-12 12-20 >20

Sites aisément urbanisables Sites fragiles dans les zones d’auto construction Sites nécessitant d’importants travaux de soutènement et d’évacuation des eaux pluviales Sites difficilement urbanisables Sites non aedificandi (inconstructibles)

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2. Facteurs d’explication de l’ensablement

L’érosion apparaît comme la cause de l’ensablement des cours d’eau à Kinshasa. En fait, elle est occasionnée principalement par la concentration et l’écoulement des eaux de pluies. Néanmoins, une analyse plus fine révèle deux types de facteurs : - l’agent causal et prépondérant du phénomène d’érosion est effectivement de nature climatique. Ce sont donc les précipitions atmosphériques ; - un ensemble des facteurs spécifiques au milieu qui conditionnement l’apparition et le développement du phénomène sur le terrain. Ceux-ci rendent le milieu plus vulnérable à l’attaque des eaux de pluies. Il s’agit particulièrement de la nature du sol, de la structure, de la texture, de la pente du terrain, de la végétation et des activités anthropiques apparentes. 2.1 La pluie

L’action érosive de la pluie est fonction de ses caractéristiques telle que l’intensité, la hauteur et la fréquence. Leur efficience est jugée par leur rapport avec le ruissellement et l’érosion. Dans cette étude, nous ne vérifions qu’une seule de ces trois caractéristiques : la hauteur. En effet, étant donné que la hauteur des pluies constitue un des facteurs de la saturation du sol, de la concentration d’eau et de la naissance du ruissellement, il n’est que normal de s’attendre à l’existence des relations causales entre elle et l’érosion. Sur base des données des précipitations de 30 années hydrologiques, soit de 1968 en 1998 (Tableau 1 en annexe), nous avons voulu vérifier, en usant du test de Gauss, s’il y a une hausse ou non de la précipitation annuelle. Alors, nous avons considéré l’hypothèse nulle (Ho) stipulant que la normale pluviométrique de la région obtenue par BULTOT(1956) est de l’ordre de 1400 mm/an tandis que son alternative prévoit une moyenne des précipitations de trois dernières décennies qui aurait accru, à l’occurrence de près de 100 mm supplémentaires. Après calcul, il s’avère que :

- la moyenne de trois dernières décennies est de 1485 mm/an avec un écart type de 248 mm ; - à un k comme valeur calculée qui n’a que 5 chances sur 100, k=1485 mm.

La moyenne étant inférieure à notre valeur k calculée, nous sommes enclin de conserver l’hypothèse nulle. Cela revient donc à constater que l’ensablement de la rivière Lukunga n’est pas significativement dû à une augmentation des précipitations annuelles. Propos du reste déjà signalé par NTOMBI et al.(1995). Par ailleurs, certaines études et expériences réalisées dans différentes régions, et en divers environnements n’ont pas systématiquement démontré les liens de cause à effet entre la hauteur de pluie, prise isolément, et l’érosion. Les données de FOURNIER(1967)

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corroborent ce fait et souligne que, même à l’échelle annuelle, la lame d’eau tombée ne constitue pas un facteur de l’érosivité de pluie. 2.2 Facteurs modulateurs de l’érosion pluviale Il est vrai que la pluie est la principale cause d’érosion, mais toujours est-il que ses effets sont modifiés sensiblement par l’état de l’environnement. Les facteurs modulateurs de l’érosion pluviale sont tous ces éléments et actions dont la présence ou l’absence peut rendre le milieu plus ou moins vulnérable à l’attaque de la pluie. Il s’agit, à l’occurrence, de la nature du sol, de la pente du terrain, de la végétation et des activités anthropiques. Bref, ce sont ces facteurs bivalents, donc qui peuvent - et ce - selon le cas - diminuer ou augmenter l’action érosive de la pluie. 2.2.1 Le facteur «sol» La résistance du sol contre l’érosion ou son érodibilité, dépend de sa texture, de sa structure, de sa perméabilité et de sa teneur en matière organique.

Dans le bassin de la Lukunga, on rencontre de la surface en profondeur: les sables remaniés, les sables plus ou moins argileux et les grès.

Les sables remaniés qui constituent le terrain de couverture du bassin versant sont facilement érodables. Ils peuvent accentuer l’érosion par le simple fait que leurs éléments, se trouvant en surface, sont très exposés au ruissellement de l’eau des pluies. Les sables sont des matériaux non-cohérents, donc ce sont des particules facilement dispersées, «victimes» du splash. En outre, elles n’ont pas de structure compacte. De ce fait, un sol sableux, et donc poreux, présente une très grande perméabilité, donc susceptible de minimiser la capacité de ruissellement. Ne peut ruisseler que le surplus d’eau. Cependant, la bonne perméabilité même de ce genre de sol est tributaire de beaucoup d’autres paramètres dont la fixation par les racines d’une végétation de préférence naturelle. A titre de comparaison, avec l’argile par exemple, la porosité est «bouchée» et par conséquent, il y a naissance du ruissellement. Ce ruissellement, fonction de la pente et du couvert végétal en place, arrache les matériaux qu’il transporte. 2.2.2 Le facteur « pente de terrain » Il ne se produit normalement pas d’érosion sur une pente nulle. Par contre, les régions à relief accidenté sont plus sensibles à d’intenses érosions, au ravinement et au glissement de terrain, favorisés par la pente.

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Notons que d’après de nombreuses observations, l’érosion démarre à partir de 4 à 5 % de pente - soit 2 à 3°-, mais que le ravinement ne se développe qu’à partir de 10% soit 6°. Or, le bassin versant que nous analysons est sur une zone des collines remarquables tant du point de vue de la variété des formes que des phénomènes géomorphologiques. Les pentes atteignent jusqu’à 20%.

2.2.3 Le facteur « couvert végétal » Le couvert végétal, en s’interposant entre la pluie et le sol, intercepte les gouttes de pluie douées d’énergie cinétique. Cette énergie est ainsi dissipée avant que les gouttes n’atteignent le sol. Ainsi, est minimisée la capacité érosive de la pluie.

Souvent, on analyse les effets des caractéristiques déterminant le degré d’érosion sous le couvert végétal en recourrant la hauteur des plantes, à la permanence du feuillage ainsi qu’à la densité des racines. Pour atteindre une meilleure protection, partant une bonne conservation des sols, un minimum de 70% de couverture du sol est indispensable. Avec un indice IG de 22,3 (TUMWAKA, 1997), les pentes sont donc raides sur le bassin versant de la Lukunga. La densité de la couverture végétale du sol étant moindre- soit 25% de la superficie totale-, puisque les ¾ restant de la superficie sont occupés par des habitations et des travaux champêtres, elles favorisent le ruissellement au détriment notamment de l’infiltration. Ce qui rend le travail de l’érosion aisé. 2.2.4 Le facteur « activités anthropiques » Le rôle de la végétation revient constamment lorsque nous parlons de l’érosion. Mais si ce rôle paraît évident en milieu naturel, il n’en est plus de mise dès lors que l’homme supprime la végétation naturelle au profit des cultures. Il en est fondamentalement ainsi surtout quand l’on sait que la végétation cultivée ne présente pas nécessairement des avantages en matière de conservation des sols. Du reste et très souvent, elle fragilise le sol et l’expose à l’érosion. A Lukunga, l’homme, non seulement qu’il lotit même les collines - suite à une impressionnante pression démographique, due à l’accroissement naturel et à l’exode rural de la population, se traduisant par une occupation anarchique de l’espace - mais il cultive à tout prix même dans la zone de protection de la rivière. Ajouter à ce tableau désolant, la coupe de bois de chauffe ou pour la fabrication de charbons de bois et également ici et là quelques élevages de fortune de porcins. On en arrive à un saccage extrême de l’écosystème l’emmenant pratiquement à la rhexistasie.

3. Impacts de l’érosion Il appert donc que l’érosion en ravinement est sans doute le grand responsable de la dégradation de ce bassin versant. Partant de cela, cette dégradation spécifique entraîne un dépôt des sables notamment sur le chenal de la Lukunga. L’illustration de cette affirmation est faite par les résultats des mesures de certains ravinements ci-dessous.

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Tableau 2 : Dimensions des ravinements

Ravin n° 1 2 3a 3b 4 5 6 7 8 9 Profondeur(m) 2 20 23 17 2,5 9 15 9 2 1,4 Largeur(m) 14 25 50 40 5 1 12 11,5 6 4,2 Longeur(m) 230 53 120 170 160 25 150 220 15 100 Source: TUMWAKA(1997)

Si nous ajoutons une dernière ligne - pour nous faire l’idée de ce que représente concrètement comme quantité ou volume des matériaux arrachés- en utilisant la formule suivante : V=L.l.P Où V est le volume en m3 ; L est la longueur en m ; l est la largeur en m et P est la profondeur en m.

Et en considérant que la densité de ce sol est de 1,5 puis en multipliant le volume trouvé par cette densité, nous aurons alors les valeurs impressionnantes ci-après: Tableau 3 : Matériaux arrachés dans les ravins en tonnes

Ravin n° 1 2 3a 3b 4 5 6 7 8 9 Matériaux arrachés(tonne)

9.660 41.250 207.000

173.400 3.000 37.125 40.500 340115 270 882

L'accumulation des matériaux arrachés sur les versants est matérialisée par l'envasement du réseau du drainage et par des pavages en bancs de sable. Dans le cas d'espèce de Lukunga, on assiste à toutes ces manifestations. A Pompage-Kinsuka/Ngaliema par exemple, nous y avons procédé au mesurage systématique de la hauteur du sable dans le canal d'amenée de l'usine. Le résultat obtenu pour 4 mois, soit juillet, août, novembre et décembre 1998, donne un total de 4.035,6 tonnes de sable charrié par le cours d'eau. Conclusion

L’ensablement du canal d’amenée de la Régideso sur la rivière Lukunga est due essentiellement au saccage de l’environnement du bassin versant de ce cours d’eau, en particulier son amont. L’on pouvait bien éviter cette dégradation si les principes d’aménagement urbain étaient respectés. Car l’urbanisation apparaît de plus en plus comme étant la principale cause de dégradations des écosystèmes dans les pays en développement à l’instar de la République Démocratique du Congo. Mots clés : activités anthropiques, érosivité de la pluie, érodibilité du sol, érosion, effet de splash, ensablement, envasement, normale pluviométrique.

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Références

1. ATLAS de Kinshasa, 1975, IGC-BEAU 2. BULTOT, F., 1956, Etude statistique des pluies intensives en un point sur une aire du Congo-Belge et au Rwanda-Urundi, B.C.C. N° 11, Bruxelles, 136p. 2. FOURNIER F., 1967, La recherche en érosion et conservation des sols dans le continent africain, Sols Africains 12, p.53-96. 3. NTOMBI, M., KIPOY, N., TUMWAKA, N & PANGU, S.R., 1995, Navigabilité du Zaïre et contraintes hydrométriques de deux dernières décennies- Rev. Zaï. Sci. Nucl. 13, 1992-1995, p.229-237 4. TUMWAKA, N., 1997, Le bassin versant de la Lukunga et la rentabilité de son usine de traitement d’eau de la REGIDESO, mémoire de 2e cycle, Unikin, 45p., inédit.

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Tableau 1 : Précipitations annuelles (années hydrologiques) de 1968-1998

STATION : KINSHASA-BINZA ELEMENT DEMANDE : PLUVIOMETRIE(mm) N° Année Juin Juillet Août Sept. Octobre JNov. Déc. janvier Février Mars Avril Mai Total annuel1 1968-1969 0 0 0 32,1 118,8 170,5 63,6 148,7 119,7 117,7 350,7 171,4 1293,2 2 1969-1970 2 7,9 0 4,2 160,5 337,2 77,2 177,1 102,1 204,6 232,2 134,2 1439,23 1970-1971 0 0 0 48,6 83,3 339,4 116,8 157,4 67,7 141,9 182,7 65,2 12034 1971-1972 6,4 1,1 1,2 43,9 147,9 185,6 176,8 181,2 72 175 120,2 81,3 1127,85 1972-1973 0 0 16,8 19,5 42,3 265,2 158,6 176,9 139,2 169 338,5 193,6 1519,66 1973-1974 0 1,2 1 43,7 187,6 304,8 172 501,5 199,9 287,5 294 99,7 2092,97 1974-1975 0 0 0 1,5 107,1 193,8 186,6 98,7 92,4 251,7 104,9 167,2 1203,98 1975-1976 0 0 0 4,7 123,1 140 281,9 77,6 244,9 102,1 248,8 35,5 1258,69 1976-1977 17,3 0 1,5 25,4 175,3 217,3 194,8 163 101,4 288,8 179,3 245,4 1609,510 1977-1978 39,4 0 0 25,4 161,7 191,5 201,7 166,7 66,3 33,2 166,4 49,1 1101,411 1978-1979 0 0 0 47,3 48,1 227,2 177,1 240 85 68,8 2347 93,1 1221,312 1971-1980 0 0 0 19,6 65,7 361,5 267,5 131,5 246,9 90,4 274,7 154,1 1611,913 1980-1981 18,8 0 18,6 24,1 121,2 286,2 374,5 189,8 240,1 374,4 276,4 5,1 1929,214 1981-1982 0 0 10 33,4 147,4 259,4 175 138,8 65,8 248,6 121,9 137,2 1337,515 1982-1983 0 0 0 20,2 137,7 369,6 146,6 159,4 256,7 143,3 301,3 103,2 1637,616 1983-1984 0 0 0 0 142,3 346,5 141,8 83,7 90,1 234,4 97,2 65,3 1201,317 1984-1985 0 9 12,4 32,5 47,3 228 111,2 188,4 15,1 315,2 363,3 195,2 1518,218 1985-1986 0 18 0,8 41,5 172,3 343,3 285,2 110,1 50,2 143,6 246,3 250,2 1661,6 19 1986-1987 25 0 0 110,2 153,6 161 119,7 61,4 299,1 355,2 254,3 44,7 1584,220 1987-1988 0 3,3 1,1 36 120,2 163,1 98,9 199 269,4 166,8 167 12,4 1237 21 1988-1989 2,4 11,4 8,4 6,5 167,8 399,8 283,5 232,4 167,2 128,2 200,7 136,3 1744,622 1989-1990 1,4 0 1 17,4 262 320,4 146,3 175,3 181 145,8 106,8 392,8 1750,2 23 1990-1991 0 0 0 28,8 228 236,9 191,7 200,1 110,6 78,6 233,5 170,8 147924 1991-1992 0, 0 7,6 17 77 212,9 132,2 229,5 179,8 159,7 164,7 169,1 1349,525 1992-1993 0 0 0 46 90,8 262,9 131,8 295,2 127,6 199,2 152,4 137,6 1443,526 1993-1994 0 0 0 15,3 241,9 134,4 132,4 14,1 61,9 203,3 175,1 116,3 1094,727 1994-1995 0 0 39 16,8 236,8 345 280,5 145,7 131,5 210,8 119,3 269,7 1795,628 1995-1996 0 0 56,2 73,8 120,7 268,7 182,8 154,7 74,8 248,6 179,8 264,9 162429 1996-1997 0 0 0 20 69,4 118,8 115,6 220,8 88,3 243,5 220,3 108,1 1204,830 1997-1998 0 0 2,8 4,3 275,4 273,1 252,8 2193

Source : METTELSAT

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IMPACT ENVIRONNEMENTAL SUR LA NAVIGATION INTERIEURE : REGLES A PRENDRE EN COMPTE

Aimé-Simon MAVUNZA VUIDI BIO

AD. CICOS & Dir. d’Armements Navigation ONATRA RESTITUTION DU DOSSIER C B L T SUR le transfert Mutu-Bassins du Congo et de l’Oubangui LE SAHEL OU LE CONTEXTE GEOGRAPHIQUE AYANT JUSTIFIE LE PROJET DE TRANSFERT Mutu-Bassins Déchéance due principalement eaux changements climatiques selon des études du PNUD et projet RAF/88/02 et de l’ORSTOM Limite de développement durable du Lac Tchad :

- suivant les niveaux actuels de ce Lac - suivant les ressources d’eau qui alimentent ce Lac, une nouvelle diminution aurait des

effets catastrophiques sur l’économie des affluents et sur celle du Lac Tchad Recours à l’Oubangui pour ;

- chercher par un transfert à augmenter les ressources en eau du Lac Tchad - partir du sous-bassin de l’Oubangui et du bassin du fleuve Congo sauvegarder ainsi les zones agricoles du local, du Chari et des autres affluents de la désertification - éviter l’assèchement complet du Lac Tchad

ACTION IMMEDIATE Commandée par :

- l’ étude récente de la sécheresse des années récentes en Afrique et des effets désastreux prévisibles

- les efforts de développement déployés dans les zones affectées et qui risqueraient dans ressources en eau, d’être annihilés

- des apports financiers importants à mettre en œuvre avant de pouvoir juguler les effets désastreux qui dérouleraient d’un assèchement irréversible du Lac Tchad

PLAN DIRECTEUR Pour une GESTION ECOLOGIQUEMENT SAINE DES Ressources NATURELLES du Bassin Conventionnel

- il est préparé avec l’assistance de la FAO, le PNUD et L’UNESCO - et adopté par les représentants des Etats membres - il occupe le 2è rang dans l’ordre des priorités des 36 projets identifiés dans le Plan

Directeur.

Adresse : 2634, Avenue Kilangwe - C/ Lemba - BP.: 20354 Kinshasa 21 Lemba Tél. : 00243 815103330 - E-mail : [email protected] - Fax : 001.775.822.7069

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IMPLICATION DE LA RCA DANS LE PPROJET DE TRANSFERT Inter-Bassins Oubangui-Lac Tchad

- elle est justifiée par le fait que ce projet couvre partiellement la RCA - celle-ci a donc été invitée à participer aux recherches relatives au projet et à

devenir membre de la C B L T - la RCA a réprimé sa volonté de coopérer avec la C B L T en espérant en tirer des

avantages substantiels notamment en ce qui concerne son désenclavement du Nord de la RC et de la RDC

- la RCA pourrait renoncer partiellement à la voie trans-équatoriale et à la voie trans-camerounaise et garantir l’importation et l’exportation de ses marchandises via le Lac Tchad et le Nigeria

- d’autant que les conditions de navigation sur l’Oubangui se sont dégradées et que le transport par route Via Douala est onéreux en particulier pour les pondéreux

SOMMET DES CHEFS D’ETAT d’Abuja mars 1994

- Au cours de ce Sommet, la RC a adhéré à la C B L T - Trois ans plus tard soit en 1997, le Parlement de la RCA a voté la loi n° 97/14

autorisant la rectification de la convention portant création de la commission du Bassin du Lac Tchad dont les membres sont passés à cinq, puis à six avec l’adhésion de la RCA suivie de celle du Soudan

STATUT DE SIMPLES OBSERVATEURS pour la RCA et la RDC POURTANT EGALEMENT PAYS Pourvoyeurs des EAUX DE L’Oubangui

- D’où opposition de la RC et de la RDC à ce projet dans la forme, à la 49è session - Et recommandation de ces deux pays rejoints par le Cameroun dans le cadre de la

CICOS à entreprendre préalablement des études d’impact en y associant leurs experts respectifs

SITUATION DU LAC TCHAD

- sur la partie Est de la Région sahélienne d’Afrique - en bordure sud du désert de Sahara - le Lac Tchad et son bassin hydrologique constituent leur large étendu d’eau douce

soit 2.355.000 Km2 - transferts la zone de juridiction de la C B L T est limité à un bassin actif d’un

superficie de 1.035.955 Km2 - par rapport aux plus grands lacs africains, le Lac Tchad occupe le 4ème rang après le

Lac Victoria, le Tanganyika et Ngassa ROLE DES RESSOURCES EN EAU ET DES TERRES DANS LES PAYS MEMBRES DE LA C B L T

Ce rôle est déterminé selon l’estimation du produit annuel brut des différents secteurs primaires tributaires de l’eau dans le bassin conventionnel du Lac Tchad, soit selon G.R. KING 1993 :

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. Pêches : 26.325.000.000 FCFA

. Elevage : 8.589.045.134 FCFA

. Petis péri

. Mètres Irrigués : 6.250.894.000 FCFA

. Agriculture : 15.513.413.000 FCFA

. Sauf le Nigeria JUSTIFICATIFS DU PROJET DE TRANSFERT INTER- BASSINS OUBANGUI - LAC TCHAD

- les justificatifs sont essentiellement économiques - la lutte contre la sécheresse par le transfert des eaux de l’Oubangui à partir du

barrage de soutien d’étiage de Palambo, RCA, vise : . le rétablissement de la pêche . la relance des cultures irriguées au boréal du Lac Tchad et le long du chari . la liaison du pays de la CBLT à la RC et à la RDC par an canal navigable . la réalisation d’une première étape du projet de transfert d’eaux dans le système fluvial Bénoué /Niger par un canal de liaison du Chari ou Logone et au Mayo Kebbi la réalisation d’un deuxième projet devant faciliter la navigation et le transport des marchandises à partir du port-d’ Harcourt au Nigéria jusqu’à Bangui. DONNEES RELATIVES AU PROJET DANS LE BASSIN RECEPTEUR

- les données souvent collectées par les services de recherches hydrologiques, hydrogéologiques, météorologiques et agricoles des pays membres C B L T en charge des stations gérées dans le cadre de leurs réseaux nationaux respectifs

- les rôles sont ainsi définis : . les données sur les ressources en eau de surface (fleuve, cours d’eau et Lac), leurs niveaux et le transport de sédiments incombent aux services hydrologiques : . les données sur la pluviométrie, l’évaporation, la température, l’humidité, la vitesse et la direction du vent, l’humidité du sol, incomberont aux services météo logiques . quant à la C B L T elle se chargera de recueillir les données sur less ressources en eau à partir des Etats Membres, de l’évaluation régulière des ressources disponibles, et du fonctionnement du module mathématique et de la production de l’annuaire hydrologique. ETUDES PRECEDENTES SUR LA DEVIATION DE L’EAU DU BASSIN DE L’OUBANGUI ET DU FLEUVE CONGO - l’étude Bonifica (Italie) ou la première contient la proposition suivante :

- Un canal en pente de 3.400 Km contournant le Nord- Est du bassin du Congo et interceptant l’eau de sous-bassins versant de l’Oubangui qu’il coupera à l’aide des barrages

- Canal servant d’infrastructure d’axe de transport des marchandises d’Est vers l’Ouest à travers l’Afrique

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- Canal devant relier l’Auto-route panafricaine de Mombassa à la navigation sur la Bénoué/Niger jusqu’à Port Harcourt

- Production hydroélectrique pour l’industrie minière en RCA et RDC - Irrigation et développement agro-industriel et commercial au Tchad, au Nord-Est du

Nigeria, au Nord du Cameroun et à l’Est du Niger - Transfert d’un débit de 3.200 m3/S Développement de 7 millions d’hectares d’irrigation Production de 35 GWh/an d’hydro-électricité

- Les analyses de cette étude Bonifaca ont estimé qu’elle est un modèle

dit d’approche « Projet- Mega » au développement et nécessite des justifications environnementales et économiques sociales

ETUDE NEPA (Compagnie Nationale du Nigeria) VISANT :

1 L’augmentation du débit dans le bassin du Lac Tchad par un apport significatif de l’Oubangui, en amont de Bangui

2 L’implantation d’un barrage de soutien d’étiage et en même temps des turbines pour la production hydro-électrique

3 Le pompage des débits d’un niveau de 250 m à travers un canal de 100 Km de long dans la rivière FAFA en pente par rapport au système de CHARI

4 La liaison de l’Oubangui avec le fleuve Congo par un canal de 170 Km de longueur 5 Le transfert dans le système Benoué/Niger par un canal de liaison du CHARI au

Logone et plus loin, au Mayo Kebbi et au Lac Leré

- Cette étude NEPA ne donne toutefois aucune indication sur les quantités d’eau à dévier ni sur sa faisabilité économique ni sur son impact environnemental et Socio- économique.

L’ AVIS DE LA C B L T appui la proposition NEPA soit celle consistant en une prise des eaux de l’Oubangui à partir du confluent OMBELLA- Oubangui proche d’Oumba jusqu’au Lac Tchad ETUDES ULTERIEURES

- Sur la possibilité d’un transfert des eaux du Congo jusqu’au Niger - Sur la prise en compte du dimensionnement des ouvrages et la gestion

des ressources en eau en amont et en aval de barrage ETUDES SOGREAH , 1989

- Sur les sites de ZAWARA et PALAMBO sur l’Oubangui situés respectivement à 39 et 64 Km de BANGUI

- Sur PALAMBO choisi pour un taux de rentabilité de 4 à 14 % entre la solution d’étiage seul et la solution mixte avec production d’énergie

- La C B L T après audition de 13 experts chargés de l’examen des possibilités offertes et d’élaboration d’un document du projet a en mai

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1998, opté pour un transfert des eaux par gravitation plutôt que par pompage jugé trop coûteux

- La côte 365 à PALAMBO correspondant au site de Moissala, ce dernier ne révèle le meilleure point d’arrivée des eaux de l’Oubangui. C’est de là que dirigera le canal vers la source de la rivière FAFA

- Les Experts C B L T poseront toutefois le problème de franchissement de la ligne de crète séparant les bassins versants du CHARI et de l’Oubangui suivant le cours de la rivière Ombella.

- Face à cette difficulté, deux options ont été retenus par la C BCL T à savoir :

� Le forage d’un tunnel sous la montagne � Le franchissement par un canal à ciel ouvert en ouvrant un passage

dans la montagne. Le canal d’amenée des eaux de l’Oubangui sera en suite creusé en aménageant le lit de la rivière Ombella à partir de la ligne de crête jusqu’aux alentours de DAMARA, lieu où sera le point d’emprunt des eaux.

PRINCIPAUX OBJECTIFS DE L’ETUDE C B L T

- Les principaux objectifs sont des deux ordres à savoir : 1 Confirmer une solution alternative de soutien d’étiage par la constitution au moyen

d’un barrage/ réservoir situé dans la région de Palambo, d’une réserve d’eau suffisante pour assurer de débit de l’Oubangui permettant de naviguer en période de décrue

2 choisir le transfert par gravitation des eaux de l’Oubangui au bassin du Lac Tchad pour l’arrêt de l’assèchement du Lac, ainsi que la restauration graduelle de son niveau normal

ETUDE DES PROBLEMES SPECIFIQUES SUIVANTS :

- Détermination précise du site à retenir à Palambo - Détermination du niveau minimum des eaux derrière le barrage de

Palambo de façon à déterminer avec plus de précision possible l’altitude de départ de chantier et partant de là, pouvoir détenir le point de même altitude situé dans le bassin, du Chari

- Définition au point d’arriver du canal d’amenée dans le bassin du Chari en fonction de la pente nécessaire à un débit de 900 m3/S

- Reconnaissance aérienne afin de pouvoir établir la topographie précise des sites à excaver

- Etude des sites susceptibles d’accueillir les déblais ainsi excavés - Etude des ouvrages d’art à réaliser pour les franchissements des

routes (ponts, caniveaux) - Etude de l’impact sur les populations et identifications des villages à

déplacer - Etude d’impact du transfert des eaux sur la navigation et création d’un

port à Bouca

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- Etude de l’augmentation du potentiel de l’énergie électrique créée par le barrage de Palambo

- Etude de l’impact possible sur les populations et les activités économiques (pêche, élevage, cultures, irriguées, etc. )

- Etude de l’impact sur l’environnement des deux bassins donateurs et récepteurs et évaluation et atténuation des effets collatéraux

- Etude de la méthode de franchissement de la ligne de crête entre le bassin versant de Chari et de l’Oubangui ( tunnel, canal découvert, etc. )

- Etude de la préparation du chenal d’amenée des eaux et du désenclavement du Lac Tchad

- Etude du chenal de navigation entre le Chari, le Logon, le MAYO KEBBI et d’un plan incliné pour relier le canal avec la Bénoué

- Etude de l’impact sur le tourisme - Etude des aspects institutionnels et juridiques nationaux et

internationaux liés au projet de transfert - Etude des activités socio-économiques et leur planification ; il s’agit

des activités prédominants dans le bassin conventionnel CBLT soit l’agriculture, l’élevage et la pêche intimement liés

- Etude des facteurs socio-économique et culturel liés aux projets de déviation

1 Nouvelles routes 2 Construction du canal 3 Lignes électriques dans la zone de déviation

Analyse agricole

1 Production agricole orientée vers l’autoconsommation dans les différentes zones du bassin C B L T

Saharienne plus au Nord 350 mm/an Sud soudanienne et soudano-guinéene 600 mm Zone inondée Analyse technique

2 Données topographiques et géologiques 3 Données hydrologiques, hydrogéologiques et hydroliques 4 Travaux de construction (hydroliques, hydro- électriques et génie civil

- Analyse des effets du projet sur le bilan hydrique des bassins fluviaux du Lac Tchad et de l’Oubangui soit l’analyse du régime d’écoulement modifié sur l’Oubangui dont l’eau a été déviée et évaluation des débits réservés (minima)

Evaluation du régime d’écoulement modifié sur les affluents du bassin du Lac Tchad dans lesquels l’eau a été déviée Evaluation du régime modifié sur les niveaux du Lac Tchad

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Evaluation du régime d’écoulement modifié sur les eaux souterrains

- Impact du projet de déviation sur l’environnement : Identification de l’impact possible sur le bassin de l’Oubangui Identification de l’impact possible à considérer sur les voies de transport Identification des sujets possibles liés à la qualité de l’eau transférée et l’impact possible sur les eaux réceptrices et leurs passages Identification de l’impact possible lié au transport des débits constants ou variés, particulièrement lié à l’écologie des terres humides de la zone du projet Identification de l’impact possible sur les ressources en eau souterraine Identification de l’impact possible sur la faune et la flore Identification de l’impact sur les populations GESTION ET INSTITUTIONS - Aspects Institutionnels et juridiques du projet de transfert d’eau . identification des problèmes liés aux eaux internationales . C B L T agent d’exécution du projet

- Navigation et lutte contre la pollution . règles de navigation sur le canal d’amenée . sécurité et entretien . formation CONSIDERATIONS LIEES A LA SITUATION PARTICULIERE DU LAC TCHAD

- composé de deux cuvettes séparées par un récif - nécessité de désenvaser le Lac, dit le débarrasser des végétations

parasites et de réaménager les barrages pour l’irrigation - superficie réduite de 25.000 Km2 dans les années 60, à 2.500 Km

récemment - étendue d’eau peu profonde soit 4 à 7 mètres contre 100 mètres de

hauteur à l’époque préhistorique - le Lac Tchad constitue l’un des trois secteurs du bassin CBLT pour

lequel le bassin de l’Oubangui constitue un quatrième secteur en raison de sa proximité

- le fleuve Chari à relier au Logone par un canal ainsi que le Mayo- Kebbi et la Benue dans le cadre du projet du route navigable du Port-Harcourt BOUCA en RCA

- les affluents FAFA , OUHAM et OMBELLA seront creusés et élargis pour acheminer le volume d’eau à transférer

- le barrage de PALAMBO est incontournable CONSIDERATIONS LIEES A LA CLIMATOLOGIE

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- régime particulièrement hétérogène du régime des bassins du Congo et du Lac Tchad compte tenu de leurs grandes extensions.

- Situation des deux régions à la convergence des trois grands courants atmosphériques à savoir :

1 Le courant Sud - Ouest humide atlantique 2 Le courant sec et chaud du Nord- Nord/Est égyptien 3 L’alizé Sud-Est venant de l’Océan indien

- Correspondance à trois zones climatiques principales :

1 La zone sahélienne . Est du Niger . centre du Tchad . Nord et Extême Nord du Cameroun . Est du Nigeria

2 La zone Intertropicale . Sud du Tchad . Nord et Centre du Caméroun . Nord et Centre de la RCA

3 La zone Equatoriale . Sud de la RDC . Sud de la RCA . Sud de la RC . Sud de la Cameroun

- Températures moyennes : . 32°C en zone Sahélienne . 28°C en zone Intertropicale . 22°C en zone Equatoriale

- EVAPOTRANSPIRATION . 2000 mm en zone Sahélienne . 1500 mm en zone Intertropicale . 1100 mm en zone Equatoriale

- PRECIPITATIONS Moyennes Annuelles . 600 mm en zone Sahélienne . 1200 mm en zone Intertropicale . 2000 mm en zone Equatoriale

- HYDROLOGIE SOIT LE REFLET CLIMATIQUE DANS LES TROIS ZONES CONTIGUES COUVRANT LES BASSINS DU FLEUVE CONGO ET DE L’OUBANGUI

- BASSIN EVOLUANT DANS DES CLIMATS typiquement différents

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Bassin du Congo . 3.822.000 Km2

. 41.000 m3/Sec en valeur moyenne interannuelle

. Valeur maximale 76.500 m3/Sec

. Minimum 22.000 m3/Sec

. 15.000 Km de voies Navigables

. le second bassin fluvial au monde après l’Amazone

. L’Oubangui est sur affluent le plus long et le 2ème en débit après le Kasidi Bassin C B L T . 1.035.955 Km2

. Son réseau hydrographique qualifié par certains géographes de réseau anarchique à cause de son alimentation hétérogène qui est à la charnière des régimes hydrologiques tropicaux régulières et permanents du Sud et des régimes sémi-arides irréguliers et temporaires du Nord. On y rencontre tous les régimes extrêmes et intermédiaires Sous- Bassin du CHARI - LOGONE (1000 à 1200 m3/Sec) EL BEID tirant ses sources dans les plateaux de l’ADAMAOUA au Caméroun et dans les monts KARRE RCA ou la pluviométrie annuelle dépase les 1400 mm sous un climat de type tropical de transition Sous- Bassin KOMADUGU-YOBE (148.000 Km2) . pertes d’eau importantes par infiltration . perte d’eau par évaporation à partir des zones de débordement . diminution des débits . écoulement moyen annuel est de 1.2 Km3/ an à GASHUA et 0.30 Km3/an comme apport au Lac Tchad

- HYDROGEOLOGIE Nappe phréatique ou le quartenaire la plus exploitée car plus accessible et de par sa nature, la plus soumise aux fluctuations climatiques Nappe captive ou nappe artésienne située en profondeur Nappe du Pliocène inférieur constituée par 20 à 70 m de sables fluviatiles, située entre 200 et 400 m de profondeur est séparée de la nappe thermale par 100 à 200 m d’argile Nappe du continental terminal soit 40 à 60 m de sables situés entre 400 et 600 m de profondeur séparée de la nappe phréatique par 100 à 200 m d’argile.

4 Nappe du Continental Terminal soit 40 à 60 m de sable situé entre 400 et 600 m de profondeur. C’est la nappe la plus exploitée au NIGERIA

La recharge annuelle des nappes dans le bassin du Lac Tchad est estimée entre 60 à 70 milliards de m3 . La réserve exploitable est en viron de 500 ou 600 milliards de m3 ATTENTION PARTICULIERE A ACCORDER A L’OUBANGUI

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- Mêmes causes donnant lieu aux mêmes effets, la sécheresse persistante à la base de la situation du Lac Tchad

- Les dégradations hydrologiques de l’OUBANGUI sont liées à la sécheresse persistant depuis les années 70

- Possibles extensions aux rivières voisines de la MONGALA, d’ITIMBIRI, l’ARUWIMI, la hante SANGHA

PRECAUTIONS

- Evaluation du potentiel hydrologique de la RDC - Concours FAO, PNUD, UNESCO, ELIMETSAT - Mise en place d’un Observatoire

MESURES URGENTES

- Conformité aux recommandations G I R E - Echanges d’informations et d’expériences - Synergies - Boisement et Reboisement - Tenir compte des informations sur la dégradation de nos forêts 0.8

millions de hectares en fumée chaque année selon des sources américaines

PROJETS DE TRANSFERT INTER - BASSINS

- Fondement humanitaire . raréfaction progressive . stress hydrique dans certains contrées . stade de crise permannente pour d’autres et même en Afrique En revanche en Afrique Centrale . abondance en ressources, en eau soit 65 % du continent . faible population pour cette abondance soit 13% de la population Africaine . faible utilisation de cette abondance soit 1 %

- D’où les demandes de transfert . C B L T . Lybie . SADC . SAPHIR AQUA INTERNATIONAL Inc

- D’où entre temps l’on note par ci et là en RDC des besoins réels d’eau potable et dans le monde des catastrophes écologiques : Lac Tchad, Lac Aral (Tadjikistan).

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EXPLOITATION FORESTIERE EN RDC ET SON IMPACT SUR

L’ENVIRONNEMENT

Par Sébastien MALELE MBALA, Ir Forestier, M.Sc CD-SPIAF

Plan de l’exposé :

- Importance des forêts de la RDC - Historique de l’exploitation forestière en RDC - Impact de l’exploitation forestière sur l’environnement - Recommandations - Perspectives - Conclusion

I. Importances des forêts de la RDC

- 135.207.000 hectares de forêts (FAO, 2001) - 6 % du monde - 47 % d’Afrique - 57 % du pays - Possibilités en bois d’œuvre et d’industrie : 10.000.000 de m3 (SPIAF, 1977)

II. Historique de l’exploitation forestière industrielle

- En 1895, 1ers essais sur plusieurs essences forestières dans les territoires de Lukula et Tshela, au Mayombe.

- En 1898, construction du chemin de fer Matadi-Kinshasa⇒ Essor économique. - De 1930 à 1949, implantation des premières sociétés d’exploitation forestière :

AGRIFOR(Société agricole et forestière dans le Bas Fleuve), FORESCOM (Société forestière et commerciale dans le Maï Ndombe).

- Dès lors l’exploitation forestière devient un secteur important de l’économie nationale.

- Les exportations de grumes progressent très rapidement : - de 25.630 m3 en 1933 à 222.554 m3 à fin 1951, - 543.382 m3 en 1952 - Jadis, le Décret d’avril 1949 portant Code forestier stipule le développement de

cette industrie. - Durant cette période, plusieurs entreprises étrangères s’installent au pays et

l’exploitation forestière enregistre des sommes de production. Devant la complexité du milieu biophysique et la demande croissante en bois, l’administration forestière coloniale s’est rapidement donnée comme premiers objectifs :

- la conservation du manteau forestier ; - sa valorisation par des mesures provisoires ; d’aménagement et ; - l’accumulation de connaissances sur le fonctionnement des écosystèmes forestiers.

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Ceci donna lieu à une série de règles de jeu dont :

- la fixation du diamètre minimum d’exploitation ; - l’instauration des taxes et redevances forestières ; - la création d’un service forestier ; - etc .

- A l’aube de l’accession du pays à la souveraineté nationale, soit de 1960 à 1965, la forêt congolaise est soumise à une exploitation effrénée et désordonnée.

- Cette situation serait favorisée par le relâchement par l’administration forestière de la rigueur dans la gestion des ressources forestières.

- De ce relâchement résulte dès lors une gestion chaotique dont les impacts directs et indirects sur l’environnement sont nombreux et déplorables.

- Les troubles socio-politiques des années 90 et la situation de guerre qu’a connue le pays n’ont fait qu’aggraver la situation.

III. Impact de l’exploitation forestière sur l’environnement

Jusqu’en 2001 : 36.000.000 hectares de forêts allouées à l’exploitation forestière, soit 28 % de l’ensemble de forêts exploitables ;

En 2003 : 19.000.000 hectares alloués à l’exploitation forestière, soit 15 % de l’ensemble de forêts exploitables ;

Seulement une trentaine d’essences sont régulièrement exploitées ; Avec 500.000 m3 coupés en moyenne par an en temps normal sur une

superficie moyenne de 100.000 hectares par an, cela donne une moyenne de 5 m3 exploités en moyenne par hectare par an, soit 1 arbre en moyenne par hectare ;

Il se dégage que l’exploitation industrielle du bois ne devrait pas avoir un impact négatif sur l’environnement de la RDC.

Par contre :

- l’écrémage et le non respect du diamètre minimum d’utilisation constituent des menaces sur les ressources génétiques ;

- les emplois créés et les facilités emportées par les sociétés forestières (dispensaire, écoles, cantines, transport, les routes, etc.) imposent des menaces indirectes aux forêts.

L’ouverture de routes d’exploitation forestière constitue une menace pour les

ressources génétiques forestières et l’environnement. Avec une population essentiellement agricole en milieu rural, ces routes favorisent l’accès aux populations locales.

Menaces qui pèsent sur l’environnement : l’agriculture itinérante sur brûlis est davantage favorisée ; les feux de brousse sont également accentués.

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IV. Recommandations La réduction des impacts environnementaux liés à l’exploitation forestière et à la création et au développement des infrastructures ne sera plus possible que par :

- la définition des normes d’aménagement durable des forêts de production ; - le renforcement du contrôle au niveau de l’administration.

Pour ce faire :

- accélérer l’élaboration des textes d’application de la nouvelle loi forestière ; - relancer l’enseignement supérieur et universitaire en foresterie dans le pays

suspendu depuis plus de vingt ans (formation des ingénieurs forestiers et des ingénieurs techniciens forestiers).

V. Perspectives

- Le nouveau code forestier a introduit quelques innovations qui favorisent une gestion durable des forêts en RDC.

- Face aux menaces qui pèsent sur les forêts, tout le monde s’accorde pour leur gestion selon une approche participative.

Parmi les innovations sur le plan législatif :

- l’inventaire et l’aménagement forestiers constituent désormais les deux concepts-clés applicables et imposables à tout exploitant forestier ;

- l’adjudication et, de manière exceptionnelle, le gré à gré, sont les deux voies possibles d’acquisition d’une concession forestière ;

- l’Etat doit élaborer un Plan Forestier National à réviser périodiquement en fonction de la dynamique de l’industrialisation forestière.

Conclusion

- Avec l’accalmie observée au niveau des troubles socio-politiques et des guerres et la mise en place en cours, des institutions politiques de la Transition, tous les espoirs sont désormais permis pour la naissance d’une tradition de gestion durable des ressources forestières.

- Face à l’immensité de son territoire et à la conjoncture socio-économique difficile qu’elle traverse, la RDC ne peut que compter sur l’appui technique et financier de tous les partenaires intéressés.

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PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX, IMPORTANCES DES ETUDES

D’IMPACTS DANS LA VILLE DE KINSHASA ET NECESSITE DES CADRES LEGAUX ET INSTITUTIONNELS EN RDC

Par Jean Paul NGANDO BIEMBE , CD –SG ECN.

1. Introduction Ville de Kinshasa : localisation - Entre les 15ème et 16ème méridiens Est et les 4ème et 5ème parallèles au sud de l’Équateur ; - Sur la rive gauche du Fleuve Congo ; - Sur une plaine sablonneuse dans sa partie Nord et sur les collines dans sa partie Sud-Ouest : Mont Ngaliema, Djelo-Binza, Mont Ngafula et Mont Amba ; - Plus à l’Est : le Plateau de Bateke ; - Population actuelle : 6.786.000 hab. (Estimations INS, 2003) 2. Problèmes environnementaux. 2.1. Dégradation et érosion des sols. - Pression démographique sur les terres pour besoins alimentaires, énergétiques ainsi que de construction, - Non respect de la législation urbanistique ; - Irresponsabilité de l’État (défaillance du pouvoir public) - Causes naturelles : - forte pluviosité 1000 à 1500 mm/an - sols argilo-sableux - topographie accidentée Sud-Ouest avec plus fortes valeurs de pentes sup. à 8% et plus. Conséquences - > Déforestation par exemple : autour de Kinshasa > perte de terres cultivables > ravinements profonds : plus 180 têtes d’érosion et + 400 ravins à Kinshasa. Ø 50.000 à 70.000 Km2 de terres cultivées perdues par an dans le monde. Ø 210.000 Km2 (21 millions d’ha ) rendus inutilisables Ø 470.000 personnes affectées par la désertification (1999, ERAIFT) 2.2. Inondations - occupation anarchique des sites ( le long des rivières et sur les versants des collines, espaces verts,…) - obstruction des rivières par le rejet des déchets de toute nature ; - conséquences : - ensablement des maisons (le long des rivières N’djili, Kalamu, Makelele, etc.) - pertes en vies humaines, et en matériels, etc.

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2.3. Gestion des déchets solides et des effluents de toute sorte. 2.3.1. Déchets solides. - Production des déchets solides par personne et par jour évaluée à 0,5 Kg soit 5.000 m3 par jour ( PNA); - Absence de décharges publiques autorisées ; - Accumulation des déchets sur le lit des cours d’eau et dans les caniveaux à ciel ouvert ; - Décomposition des déchets solides favorisant la prolifération des vecteurs de maladies (le choléra, les fièvres typhoïdes, les dysenteries,…) - Capacité mensuelle d’évacuation du PNA entre 800 et 1200 m3

s, industriels et Excréta - Les eaux usées domestiques sont évacuées dans les quartiers urbanisés par le système de trous à l’égout et par des dispositifs individuels tels que les fosses septiques et les puits perdus(Gombe, Limete, Bandalungwa, Lemba, Matete,…). - Dans les quartiers non urbanisés, les eaux usées sont directement déversées dans les rivières ou en plein air sans traitement préalable ; - Les effluents industriels sont déversés dans le Fleuve Congo sans traitement préalable (p.e: mauvais goût de poissons de Kintambo) - Manque de dispositifs collectifs d’évacuation des matières fécales ; - Évacuation des excréta dans les fosses septiques et puits perdus dans les communes et quartiers urbanisés ; - Capacité de vidange du PNA : 450 à 600 m3/mois avec un seul camion vidangeur ; - 90% des populations habitant les parcelles situées le long des cours d’eau rejettent leurs excréta dans ces rivières ; les Kinois sans moyens financiers évacuent les matières fécales dans des trous de fortune ; 2.4. Effet de Serre. - réchauffement de la terre (augmentation de la t° moyenne mondiale de 1,5 à 4,5°C) - élévation du niveau des mers de 20 à 140 cm avec effets directs sur les zones côtières et estuaires ;4

- origines : concentrations de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère et d’autres gaz comme le méthane (CH4), l’oxyde nitreux (NO2) et les chlorofluorocarbones (CFC-11 et CFC-12). Augmentation de CO2 due par l’utilisation de combustibles fossiles ( charbon, gaz naturel, pétrole) et la destruction des forêts. 2.5. Destruction de la couche d’ozone - la production des chlorofluorocarbones (CFC) ; - si la production des CFC continue au rythme actuel, la réduction de la quantité totale d’ozone pourrait être de 3% au moins au cours des 70 prochaines années ; - si les rejets de CFC étaient le double de leur niveau actuel, la réduction de la couche d’ozone pourrait être de 3 % à 12 % ; - la raréfaction de 1% de l’ozone stratosphérique mondial entraînerait un accroissement de 2% de rayonnement ultraviolet ;

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- UV-B : porte atteinte aux organismes vivants et à la santé de l’homme ; - Mesures : 1985 : Convention de Vienne pour la protection de la Couche d’Ozone. 1986 : Protocole de Montréal : Réduction progressive de la production et de l’utilisation des CFC 3. Importance des EIE - Réduction des atteintes à l’environnement (mesures d’atténuation planifiées et mises en œuvre à temps pour minimiser les impacts environnementaux négatifs) ; - Meilleure qualité du projet ; - Réduction des coûts du projet à long terme (moins de changements ou d’ajouts coûteux à une étape avancée du projet, moindres catastrophes écologiques, poursuites judiciaires ou de mesures correctives coûteuses) ; - Prévention de la dégradation de l’environnement et de la détérioration du cadre de vie des populations dues à la réalisation des projets ; - Meilleure acceptation du projet par le public et les principales parties prenantes ; - Meilleure conception du projet et sélection du site ; - Prise de décisions plus éclairées et responsables ; Meilleure intégration des projets dans leurs contextes environnementaux et sociaux. 4. Nécessité des cadres légaux et institutionnels en RDC 4.1 Cadre et textes existants - Ministère de l’Environnement, créé 1975 - Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, ICCN, Ord-lois de 1969, 1975 et 1978. - Institut des Jardins Botaniques et Zoologiques du Congo, IJBZC, mai 1978 - Loi-cadre sur l’environnement en cours d’élaboration - Code Forestier, 29 Août 2002 - Code minier, 11 juillet 2002 - Plan National d’Action environnementale ( PNAE, 1997 ) - Plan National Forêts et Conservation de la Nature ( PNFC, en cours) Signature et/ou ratification de plusieurs protocoles et conventions internationales 4.2Importance - Le ministère de l’Environnement constitue l’organe de gestion de l’environnement - Réglementation et élaboration des normes de gestion environnementale - ICCN : conservation in situ IJBZC : conservation ex situ 5. Conclusion - Prise de conscience des problèmes environnementaux au niveau des autorités ; - Finalisation des textes de base dont la loi-cadre sur l’environnement et le décret-loi des mesures d’application PMURR : EIE, conditionnalité pour l’obtention d’un financement.

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RAVINEMENT DANS LA VILLE DE KINSHASA FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ET COUT DE LA LUTTE ANTI-EROSIVE

par

MITI Tseta et ALONI Komanda

Professeurs Au département des Sciences de la Terre

Faculté des Sciences Université de Kinshasa

R.D. Congo I. ETAT DE LA QUESTION

La ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo compte

aujourd’hui près de 6 millions d’habitants répartis sur 10.000 Km2 de superficie. Celle-ci est

déstabilisée par près de 450 têtes de ravins reconnues en 1998, résultant d’une grave

érosion accélérée d’origine anthropique. L’activité érosive est localisée plus

particulièrement sur la partie des collines ayant des pentes fortes de plus de 10% de

valeur.

II. LES FACTEURS PROPICES A L’ERODIBILITE DE KINSHASA

2.1. Du point de vue climatique, Kinshasa est arrosée par des précipitations annuelles

qui dépassent les 1400 mm d’eau dont l’érosivité est fort importante.

2.2. La végétation qui colonise les collines autour de Kinshasa est une savane ouverte

d'aspect sub-steppique fortement dégradée par des actions anthropiques (cultures,

incendies, lotissement etc.).

2.3. Les sols de Kinshasa sont des sables, essentiellement constitués des grains fins

de classe médiane d'environ 200 micron, facilement mobilisables même par un ruissellement

très faible.

2.4. Les pentes fortes : La pente-seuil, à partir de laquelle le ruissellement tend à se

concentrer et acquiert une compétence telle qu’il ravine, est de 6 % [Savat, J. & De Ploey,

J., 1982]. Les résultats obtenus à Kinshasa confortent ces observations. En effet, les

ravins les plus spectaculaires sont localisés sur des terrains en pentes fortes supérieures à

10 %. (12.5 % au quartier Ngomba à Kisenso; 13,6 % au quartier Mbuku ; 12 à 22 % à

Ngaliema).

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III. Les observations Des analyses plus approfondies ont été entreprises dans les communes collinaires

notamment Lemba, Kisenso, Mont Ngafula et de Ngaliema afin de mettre en évidence la

pertinence des facteurs impliqués dans le phénomène du ravinement.

Les observations in situ ont permis de localiser les ravins les plus importants, d’en

mesurer les dimensions, d’en apprécier l’évolution et l’extension dans le temps et l’espace et

d’en identifier l’éventuelle relation avec les éléments de l’habitat.

En nous basant sur les dimensions des ravins notamment la longueur, la largeur et la

profondeur, les volumes de matériaux de sol évacués par l’érosion ont été estimés. Il a

également été possible d’évaluer l’extension et l’évolution du phénomène au cours des trois

décennies, grâce à une carte topographique de base montrant la situation du ravinement à

Kinshasa en 1972.

IV. RESULTATS DU RAVINEMENT

Dans l’ensemble des 4 sites, 110 ravins ont été recensés. Trente-neuf (39) ont été

étudiés en détail. Les résultats figurent dans le tableau synthèse ci-dessous. Cette

synthèse permet de comparer le comportement érosif des sites d’une part et, d’autre part

de dégager les facteurs du développement et de l’évolution du phénomène.

4.1. Synthèse des données caractéristiques sur le ravinement de différents sites

DonnéesQ. Ngomba Com. KisensoQ. Camp Luka Com. NgaliemaQ. Mbuku Com. LembaQ. Kindele-Kimbondo Com. Mont Ngafula

Profondeur (m) 2-30 14-17 2-24 2-13 Longueur (m) 160-980 300-990 49-471 25-1065 Largeur (m) 3-24 10-21 3-20 3-31 Chenal (m) 2-15 1-2 2-18 1-2 Erosion (m3) 1.440-211.680 40.320-174.240 245-259.992 300-118.215 Recul de la tête (m/an) 2-19 12-38 2-6 --- Causes principales Tracé des rues Tracé des rues,

caniveaux Tracé des rues

Chemins et tracés des rues

Altitude/ravinement ancien (m) (1)

310-375 325-400 310-410 350-475

Altitude/ ravinement actuel (m) (2)

296-370 308-386 296-408 344-473

Dénivellation (1)-(2) - 14 à - 5 - 17 à - 14 - 14 à - 2 - 6 à - 2 Forme de creusement Dendritique Dendritique Linéaire Dendritique Pente du terrain en % >12 12 - 22 >6 20 - 40 Nombre de ravins 49 [6*] 9 [4*] 11 [11*] 41 [18*]

* nombre de ravins étudiés

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Les ravins, qui se développent à Kinshasa, sont généralement de grande envergure : 2

à 30 m de profondeur, 160 à 1.065 m de longueur et 3 à 31 m de largeur en surface et un

chenal de 1 à 15 m de large (Tableau). La grande variabilité entre les minima et les maxima

de ces mesures dénote, sans doute, de la fragilité des sites et surtout du degré de

dépassement des seuils de la plupart des facteurs majeurs impliqués dans le phénomène par

ailleurs certainement exacerbés par les structures urbaines.

La majorité de ces ravins s’inscrivent dans le sillon des rues non revêtues dont le

fond a été incisé et transformé en ravin dans le sens de la plus forte pente ( plus de 12 % à

Kisenso, 12 à 22 % à Ngaliema, plus de 6 % à Lemba et 20 à 40 % à Mont-Ngafula).

Manifestement, il s’agit d’anciennes rues ravinées.

Quelques autres ravins ont été provoqués par l’obstruction ou la rupture

conséquente des caniveaux, comme c’est le cas à Ngaliema.

4.2. Extension et vitesse d’évolution saisonnière du ravinement

La progression annuelle en direction de la tête de l’incision a été évaluée entre 2 et

19 m de 1972 à 1996 à Kisenso, 12 à 38 m de 1972 à 1997 à Ngaliema, 2 à 6 m de 1972 à

1998 à Lemba. Une telle évolution linéaire qui n’est qu’une moyenne semble lente.

Néanmoins le creusement est soudain et très rapide. Souvent le creusement avance

et s’enfonce de plusieurs dizaines voire centaines de mètres en une seule pluie ou en une

saison des pluies (Biano, 30 m après une pluie ; Mataba, 350m de long sur 30 m de

profondeur en une seule pluie ; Unikin, 60 m de long sur 5 m de profondeur en une seule

pluie; ISTM, 50 m de long sur 8 m de profondeur au cours de la pluie du 17 mai 2000). De

telles phases d’installation rapide sont en effet suivies des périodes ± longues de stabilité

naturelle qui s’observe partout dans les sites.

Le ravinement occasionne, dans les zones affectée, une forte perte en terres. La quantité

d’érosion estimée, sur base des dimensions de ravins étudiés, varie respectivement de 1.440

à 211.680 m3 au quartier Ngomba, de 40.320 à 174.240 m3 au camp Luka, de 245 à 259.992

m3 à Mbuku et 300 à 118.215 m3 à Kindele/Kimbondo.

Le quartier Mbuku connaît une forte érosion aréolaire de l’ordre de 0,1 à 0,6 mètre par an

soit une dégradation spécifique moyenne de 150 tonnes par hectare par an ; valeur est

proche de 130 t/ha/an, mesurée sur le versant de la Kemi [Van Caillie, 1983].

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4.3. LE ROLE DE L’OCCUPATION DU SOL ET DE L’URBANISATION Les principaux éléments et structures qui déclenchent ou entretiennent le

ravinement sont liés à l'urbanisation. L’habitat y est dense et mal organisé, reprenant les

mêmes erreurs de lotissement anarchique :

- des caniveaux et collecteurs (Photos) n'atteignant pas l'exutoire, défectueux ou

bouchés par les déchets divers;

- des réseaux de pistes piétonnes et de rues tracées sillonnant la forte pente;

- des champs de culture intra-urbaine sur les versants;

- des parcelles d'occupation résidentielle;

- des surfaces couvertes par les toits, bétonnées ou goudronnées ;

- des tranchées et des plates-formes pour fondation et

- la nature poudreuse du sable fin exacerbe les phénomènes de ravinement.

Les superficies imperméabilisées diminuent le temps d'infiltration et occasionnent la

concentration rapide des eaux pluviales. Ceci modifie les conditions d’écoulement des eaux

du ruissellement avec comme conséquences une forte érosion ravinante sur les pentes et

des crues subites sur la plaine.

V. COUT DE LA LUTTE ANTI-EROSIVE A KINSHASA

Toutes les négligences relevées plus haut et qui ressemblent étrangement, il ne faut

pas s’en cacher, à un manque de prise en compte en amont de l’aménagement des facteurs

physiques qui contrôlent les équilibres du site.

Il est intéressant de noter avec CAVES (1999, p.73) que si l’on veut parler de « ville

et développement durable », il est impératif de savoir que les relations entre

l’aménagement et le milieu support c.à.d. l’environnement sont des relations

extraordinairement complexes et compliqués, souvent conflictuelles, dialectiques… jouant

dans des sens très différents.

Pour n’avoir pas tenu compte en amont de ces relations et par conséquences n’avoir

pas pris les précautions qui s’imposaient, la communauté est aujourd’hui contrainte de

construire des ouvrages de génie civil inutilement onéreux. Ces dépenses auraient en effet

pu être évitées dès lors que les caractéristiques pluviométriques, la configuration du

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terrain et la nature du sol (Van Caillie, 1983, &) permettaient de prévoir les catastrophes

(anthropiques) qui s’abattent sur la ville.

L’évaluation du coût engendré par la lutte anti-érosive vient seulement de débuter au

département de Sciences de la terre de la Faculté des Sciences de l’Unikin.

Nous savons que ces chiffres existent dispersés dans différents organismes. Leur

saisie pour les rassembler en vue de nous édifier est cependant problématique. Les

organismes chargés d’exécuter les travaux sont généralement très réticents à nous ouvrir

leur comptabilité.

En attendant, on peut au moins établir un canevas de l’évaluation du coût des

érosions au moins à deux niveaux :

1° au niveau de dégâts matériels directs et indirects ou collatéraux :

2° au niveau du coût financier de ces dégâts.

a) Les dégâts matériels et corporels

Le plus tristement célèbre parce que le premier est, vous vous en souvenez, celui du

site de Makelele. L’inondation qui s’y est produite dans la nuit du 30 au 31 mai 1990 à la

suite d’une pluie de 100 mm tombés en quelques heures s’est soldée par une trentaine de

morts, la destruction de plusieurs dizaines de maisons et l’ensablement de la vallée par un

dépôt de plus de 1 m d’épaisseur ; l’ancien pont fut rendu inutilisable. Par son ampleur, cette

catastrophe fut en fait le premier cas à réveiller l’attention du Gouvernement qui a été

contraint d’engager des dépenses urgentes pour évacuer et reloger les habitants aux sites

de Mpasa I et II.

Les quartiers de Matete contigus au flanc de Kisenso subissent depuis plusieurs

années, presque un ensevelissement par le sable provenant de la colline. L’entrée de

plusieurs maisons est devenue difficile tandis que l’habitat lui-même est devenu

humide….insalubre.

Vous vous souvenez aussi du gonflement de la rivière N’djili qui a obligé les habitants

des quartiers Ndanu et Debonhomme dits des marais, d’évacuer les lieux.

L’orage du 10 au 11 novembre 1994 qui a duré de 23 heures à 08 heures a fait

déborder la rivière Kalamu et causé 5 morts, détruit de nombreuses maisons, De nombreux

biens mobiliers ont été emportés par les flots.

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Le dégâts récents sont nombreux, citons à titre illustratif ceux causés par les pluies

du 19 au 20 mai 2001 qui a causé la mort de 50 personnes au quartier Luka ; le débordement

puis la rupture de la digue destinée à créer un bassin de rétention des eaux dans la partie

amont du ravin de Mataba II . Les conséquences furent catastrophiques :

approfondissement de l’entaille de plusieurs mètres, destruction de la glissière établie dans

cette partie supérieure du ravin et d’un complexe scolaire d’une capacité de 500 élèves et

une caisse mutuelle, reprise des glissements sur les parois, la route de Matadi est menacée

de coupure.

D’après un Rapport du PNUD/Habitat, l’érosion ravinante de Mataba II a entraîné

dans son évolution la destruction de près de 268 maisons et affecté ainsi environ 3.000

personnes sans logis. Or le 08/01/2004 la RTNC présentait de nouveaux travaux pour «

stabiliser » Mataba II avec des expropriations prévues pour effectuer des terrassements.

b) Le coût financier des ouvrages de génie civil

Comme nous l’avons dit plus haut, il s ‘agit des données fragmentaires et donc

incomplètes. Elles sont données à titre illustratif, de même il faut de longues recherches

méticuleuses pour chiffrer les coûts de certains dégâts indirects associés aux érosions.

C’est par exemple le cas des frais pour couvrir les besoins d’une cérémonie

funéraire, une hospitalisation, l’achat des produits pharmaceutiques, le relogement et

restauration temporaire des personnes déplacées à la suite d’une inondation consécutive à

une érosion etc. Voilà pourquoi il ne sera livré que quelques chiffres des travaux de génie

civil obtenus des sources fiables.

Ici encore la pluie de 1990 a créé les plus grosses frayeurs.

Le gouvernement de l’époque a évalué à au moins 4 milliards de Zaïres soit

l’équivalent de quelques 16 millions de dollars US, les travaux de construction d’un nouveau

pont sur la rivière Makelele et la stabilisation, qui s’est avérée imparfaite, de plusieurs

ravins dont ceux de l’Okapi et de Badiadingi. Plus près de nous, une étude du PNUD/Habitat

estimait en 1999 à 1.145.304 $us les travaux de génie civil nécessaires à Mataba II. De son

côté la Coopération belge a évalué à près de 1.400.000 euros de nouveaux travaux sur la

même érosion en 2001. Ces derniers jours la RTNC vient de montrer le 08/01/2004 des

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travaux en cours pour tenter une ne fois de contenir Mataba II dans ses limites actuelles et

comme dit plus haut des expropriations sont prévues en bordure des versants.

Le 09/01/2004 le Ministre de TPAT et infrastructures, interrogé par Tropicana TV

(20heures20’) au sujet de l’érosion de Selembao, a estimé le coût des aménagements à faire

à environ 10 millions de $us.

Enfin, le coût estimatif de 10 grandes érosions de Kinshasa par l’Hôtel de Ville en

1997 s’élève au total à pas moins de 32.050.000 $us.

VI. L’IMPACT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

A ce stade de notre étude rien ne permet de conclure, selon les données climatiques

actuelles disponibles (1500 mm/an), que ce ravinement intense est le résultat direct d’un

changement climatique à Kinshasa. Néanmoins il est évident que la forte péjoration infligée

à l’environnement de Kinshasa doit avoir de sérieuses répercussions sur son pédoclimat.

En effet sur un sol à faible couverture végétale (< 30 %), l’ampleur de l’érosion est

directement liée aux caractéristiques de pluies. Par contre, sur un sol fortement couvert

(>70 %), la végétation dissipe l’énergie des pluies, améliore l’infiltration et adoucit le

microclimat local et le pédoclimat [Miti, T., Soyer, J. & Aloni K., 1984].

Par ailleurs il est à noter qu’avant 1967 aucun problème d’érosion grave n’a été

signalé à Kinshasa. C’est vers les années 1970 que sont apparues les premières traces d’un

ravinement perceptible sur la carte topographique de 1972. Ceci est la conséquence normale

d’un fait bien établi que la mise en valeur des versants, plus particulièrement en régions

tropicales humides, expose les sols aux effets directs des pluies. La péjoration corrélative

du couvert végétal y déclenche alors un accroissement du ruissellement pluvial et une

accélération de l'érosion [Coque, R., 1977 ; De Ploey, J. & Savat, J., 1968 ; Derruau, M.,

1974 ; Erhart, H., 1954 ; Tricart, G. & Cailleux A., (s.d.) voir aussi les N°s 17 (1997) et 19

(1999) du réseau érosion dirigé par Rose qui contient près d’une centaine d’articles sur ce

sujet]. La dégradation des versants dénudés qui en résulte constitue ainsi un danger

permanent pour les infrastructures et les ouvrages d’art dans les espaces non protégés ou

non viabilisés.

L'urbanisation apparaît manifestement ici, comme l'une des causes majeures de

l’érosion et de la dégradation de l'environnement urbain. En effet, plusieurs villes du pays :

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Bukavu [Ilunga, L., 1978], Kalemie [Mbuyu, N. & Soyer J., 1981], Kasenga [. Kabulo, K., 1985],

Kolwezi [Mbenza, M., Miti, T. & Aloni, K., 1991], Kikwit, Kananga, Mbuji-Mayi et Mbanza-

Ngungu sont, à l'instar de Kinshasa [Van Caillie, X., 1983,1999 ], confrontées à un sérieux

problème d'érosion ravinante.

La manifestation du ravinement implique le changement brusque des caractères de

certains facteurs qui régulent l’activité des processus mécaniques en cours. Il s’agit d’un

dépassement de certaines valeurs seuils par les facteurs physiques et hydrodynamiques

favorables au mouvement des matériaux.

L’érosion résulte souvent des crises morphoclimatiques dans lesquelles la végétation joue un rôle majeur même si seuls les changements hydriques l ‘emportent sur les changements thermiques.

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VETIVER UNE TECHNOLOGIE INNOVANTE POUR ATTENUER LES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT ET UN OUTIL POUR LA CONSERVATION ET L’INGENIERIE

DU 21

:

EME SIECLE Par

Aimé KABAMBA Nzum, Ir. Msc. Coordonnateur TVN/RDC

LE RESEAU VETIVER- DESCRIPTION Le réseau Vétiver s’occupe de la promotion et du recyclage des informations auprès des agriculteurs, des ONG, des agences gouvernementales, des consultants, des chercheurs et des contractants. Les informations peuvent varier entre l’utilisation des haies de contours vétiver pour la conservation du sol et de l’humidité, la stabilisation des digues, la réhabilitation des terrains vagues, et la prévention de la pollution des ressources naturelles. Le vétiver- Une Haie contre l’Erosion- Description Générale Il existe douze variétés connues de vétiver, dont la plus importante est vétiveria zizanioides. Pendant des siècles, l’huile extraite des racines de V. zizanioides a été utilisée dans le monde du parfum. Les peuples autochtones ont reconnu les propriétés du vétiver comme plantes médicales. En outre, le vétiver peut être utilisé pour les chaumes, la paille, et peut servir de nourriture. Le vétiver entre également dans la conservation du sol et de l’humidité. Dans les temps plus modernes, le vétiver a été utilisé dans les industries de la canne à sucre pour servir de haie de contour, aidant ainsi à la conservation et la stabilisation des bords de route et des digues. Le vétiver qu’on avait toujours considéré comme se limitant zones humides, pousse sur une grande variété de conditions écologiques. La plante pousse à la fois sur un sol très acide (pH=4) et un sol alcalin (pH=1). Les racines peuvent atteindre 3-4 mètres de profondeur. La peste et les Maladies affectent très peu la plante. Plusieurs plantes ne portent pas de fleur, et combinés avec un système d’enracinement fixe, empêchent l’écoulement du sol. Chaque bosquet de vétiver est extrêmement dense, tellement dense que si on l’entretient correctement, il peut pratiquement et parfaitement servir de filtre. La plante ne coûte pas cher, se cultive facilement, et n’exige qu’un minimum d’entretien. En tant que haie de contour, le vétiver agit en tant que système de filtrage continu qui ralentit l’écoulement, réduit le ruissellement et la formation de creux, et recueille les sédiments sur ses parois. La perte en nutriment du sol est ainsi réduite ; l’humidité de sol et la rétention d’eau augmentent, de même que les terrasses naturelles et le niveau du sol dernier les haies. Une des caractéristiques la plus importante du vétiver est que la plante occupe très peu de place et ne concurrence pas les autres cultures adjacentes. A part sa propriété de conservation du sol, le vétiver est utilisé pour stabiliser les digues, les canaux, les culées

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des ponts, et protéger des affaissements. En d’autres termes, le vétiver est une alternative biologique pour les structures techniques de renforcement. Pendant ces dernières années, la technologie a joué un rôle majeur dans la prévention de la pollution en tant que stabilisateur des écluses dans les mines d’or et dans les décharges municipales. Dans le sud de l’Inde, à côté de la ville de Mysore, les agriculteurs ont, pendant de longues années, planté le vétiver pour délimiter les terres, tout comme les agriculteurs à Kano, (Nigeria) ont fait pendant des siècles (V. nigratana). Depuis le milieu des années 80, la technologie du vétiver a été introduite dans plus de 100 pays. La propagation de la technologie s’est fait par le truchement de films vidéos, de diapositives, de magazines, d’articles dans la presse, et de petits livres, le tout au bénéfice des utilisateurs finaux, des agriculteurs, des vulgarisateurs, et des ONG. La dernière revue du vétiver par un comité présidé par Dr. Norman Brolaug de l’académie nationale des sciences de Washington DC a généré de nombreuses informations. Le rapport intitulé « Le Vétiver, la ligne verte fine contre l’Erosion » a été publiée et relatée tout le travail qui a été fait jusqu’a présent, tout en incitant la poursuite des efforts pour introduire le vétiver comme la technologie la plus importante pour conserver le sol et l’humidité dans les pays tropicaux et subtropicaux. Des recherches ont été entreprises par de nombreuses organisations opérant dans les zones tropicales. Les recherches entreprises par CIAT en Colombie, où la précipitation annuelle s’élève à 1.800mm ont enregistré une réduction du sol de 143 tonnes (sans protection) à 1,3 tonnes par hectare sous protection du vétiver. On a remarqué une réduction de la perte en sol, et aucune diminution du rendement à la culture. A ICRISAT, dans le sud de l’Inde où la précipitation annuelle est de 6SOMM par an, il y eut une importante réduction de la perte en sol et du taux d’écoulement de plus de 60%. Yoon en Malaisie, et Materne en Louisiane ont fait des démonstrations pratiques remarquables sur l’utilisation, la fonction et la gestion du vétiver. Ces dernières années, des scientifiques australiens et thaïs ont souligné l’utilisation du vétiver pour la prévention des problèmes environnementaux résultant des minéraux toxiques. Simultanément, des agriculteurs, comme les grands planteurs de canne à sucre en Afrique du Sud, et des petits planteurs en Ethiopie, Inde, Chine, Amérique Centrale et aux Philippines ont tous confirmé le potentiel que renferme le vétiver pour la conservation du sol et de l’humidité SPECIFICATION TECHNIQUE DU VETIVER NOM : Vétiver (Anglais), Khus (Urdu / Hindi), Secate violetta (Espagnol), Xieng Geng Sao (Chinois), Mora (Philippines). Famille : Graminées : Vetiveria zizanioides, V. nigratana, V. nemoralis Origine : V. zizanioides pour l’Asie sous-continentale ; V nigratana dans le sud de l’Afrique, V. nemoralis en Asie du Sud-Est. Utilisation : Huiles aromatiques extraites des racines de vétiver pour l’industrie du parfum, couverture des chaumes, fourrage (si bien entretenu), paille pour l’industrie du papier,

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conservation du sol et de l’humidité, stabilisation des digues et des terrains, plantes médicinales. Présentation : Plante pérenne jusqu’à 2m de hauteur, avec un système d’enracinement dense et vertical, mesurant parfois plus de 3m. Hydrophyte par nature, mais peut se développer sous des conditions xérophytiques. Climat : Température : Moyen 18-25°C ; Moyen pendant la période la plus froide S °C ; Minimum absolu-15 °C. Quand le sol gèle, la plante meurt généralement. La croissance se fait au-dessus de 12°C ; températures d’été requises pour une croissance rapide (25°C+) Précipitation : aussi basse que 300mm, de préférence Supérieure à 700mm. Résiste à la sécheresse mais exige normalement une saison humide d’eau moins trois mois. L’idéal est une précipitation qui s’étend sur des mois. Humidité : pousse mieux dans des conditions humides, mais peut également se développer sous une faible humidité. Rayons solaires : se développe difficilement à l’ombre ; quand l’ombre se retire, la croissance est rapidement rattrapée. Sol : pousse plus rapidement sur des sols sableux, profonds et gras. Peut cependant pousser sur tous les types de sol, allant de vertisols fissurés aux alfisols rouges. Peut pousser sur des blocs acides (pH=3) et alcalins (pH=1). Tolère les toxicités minérales élevées-aluminium, manganèse (SSOppm). Peut parfaitement survivre en submersion pendant trois mois. Peut également pousser dans les bas-fonds. Altitude : supérieure à 2.000m ; gêné par les basses températures en haute altitude. Système d’enracinement : Système massif généralement vertical qui n’envahit pas les habitas avoisinants. Sous bonne condition, les racines peuvent atteindre 3m de profondeur, et la masse peut devenir importante sous les barrières au sol. Les racines pénètrent les roches désagrégées en horizon C, et suivent les fissures des roches non désagrégées. Les racines sont très résistantes et peuvent rassembler plusieurs strates. Type d’utilisateurs : grands et petits agriculteurs, conservateurs, autorités de l’eau, ingénieurs routiers, industrie du parfum, médicine traditionnelle, etc. Variétés et plants : on dénombre 12 variétés connues de vétiver et plusieurs centaines de plantes renfermant des différences phénotypiques distinctes qui peuvent être exploitées par des Utilisateurs en fonction des besoins. A titre d’exemple, les plants ayants des racines épaisses peuvent résister aux vélocités de l’eau, et sont probablement les meilleurs moyens pour contrôler les creux formés par l’érosion. Les plants plus légers et plus renversés serviront plutôt de fourrage. Propagation : par division des racines. Si les plants se présentent sous forme de haies existantes, celles-ci peuvent être divisées. Dans des situations de rareté, il faut recourir aux pépinières pour les multiplications.

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En fonction de la précipitation et du sol, une bouture peut produire 50 à 100 nouvelles boutures en six mois. Certains plants n’ont pas de fleur, d’autres en ont, mais ont des graines stériles, d’autres ont des graines fertiles (il faut éviter d’utiliser ce dernier type). Au cas où les terrains sont très instables comme les digues ou les creux, avec un courant d’eau très fort, il serait plus approprié de planter le vétiver dans des conteneurs, par exemple dans des sacs plastiques de 4 ». Cette méthode présente l’avantage d’une croissance instantanée des cultures transplantées, plutôt que d’avoir une période où le plant sans racine meurt.

Culture : la plantation des haies doit se faire au début de la saison humide quand le sol a été bien imbibé. 2-3 boutures doivent être plantées dans chaque station, les stations étant éloignées les unes des autres par une distance de 10 à 15 cm. Les haies doivent être éloignées les unes des autres d’une distance verticale de 2m. Sur des terrains plats, la distance peut être réduite à Im. Il faut veiller à choisir des boutures de bonne qualité, et elles doivent être plantées dans les trois jours qui suivent leur enlèvement des pépinières, de préférence, le jour même. Les boutures ne doivent pas sécher et doivent être protégées du soleil. Pour 100 mètres de haies, il faut à peu près 2.000 à 3.000 boutures. Dans des conditions de sécheresse extrême (µ700mm), il faut planter les boutures de vétiver dans des petites rigoles en « v » ou retourner les terres pour avoir plus d’humidité lors de la plantation. Ombre : Si on ne dispose pas de plant qui tolère l’ombre, ce qui est rare, il faut planter le vétiver à l’ombre. Le niveau de tolérance augmentera ultérieurement jusqu’à 50%. La récupération sera également plus rapide si l’ombre est retirée. Engrais : le vétiver poussera mieux si environ 100kg de FYM est utilisé sur 100 mètres de haies lors de la plantation. Si on ne dispose pas de FYM, il faut utiliser le phosphate diammonium à raison de 10kg par mètres. Le FYM présente l’avantage d’améliorer l’humidité dont le jeune plant de vétiver a besoin au moment de la plantation. FYM ou DAP peut être utilisé librement dans les pépinières avant la culture des plants pour la multiplication. Pour ce qui est des plants dans les conteneurs, il faut libérer graduellement NPK pour optimiser le taux de croissance. Cette méthode n’est toutefois pas indispensable. Il n’est toutefois pas indispensable. Il n’est pas nécessaire d’utiliser des engrais pour entretenir le vétiver une fois que les haies sont bien établies. Rendement : Huile aromatique : 1-1,5% du poids à sec des racines extraites pour la distillation. Feuilles : le niveau de rendement sous des conditions fertiles et humides (irriguées) peut atteindre 100 tonnes par hectare. Le rendement normal est de 15-30 tonnes par hectare. Peste et maladie : le vétiver résiste généralement à la plupart des maladies et de la peste. Des foreurs de riz ont été remarqués en chine. Le vétiver ne peut apparemment pas résister aux maladies quand il est faible et ne se développe pas bien, notamment dans les sols de bas-fonds sujets à sécheresse. Dans ce dernier cas, l’attaque des champignons peut être dangereuse. Les termites n’attaqueront que les parties sèches ou mortes du vétiver. Si l’attaque est

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importante, les petites montagnes créées par les termites peuvent étouffer le vétiver. Dans ce cas, il faut brûler les haies tous les ans pour réduire de tels incidents. Longévité : le vétiver est connu pour avoir une longue vie. La période la plus longue enregistrée est de 60 ans (dans la Station de recherche de Msamfu en Zambie). Disponibilité des plants : on peut trouver le plant de vétiver dans la plupart des pays tropicaux et semi-tropicaux. L’introduction du plan s’est parfois fait par l’entremise de l’industrie d’huiles essentielles et aromatiques. Les herbariums nationaux et universitaires ont souvent le vétiver parmi leurs collections, et peuvent fournir leur nom local. Les médecins traditionnels peuvent connaître la source du vétiver, mais ne peuvent pas reconnaître la plante comme étant du vétiver. On peut souvent trouver le vétiver dans les pays ayant des industries de canne à sucre bien implantées dans la mesure où celles-ci ont utilisé le vétiver pendant des années pour la conservation du sol. De bonnes sources de vétiver sont connues dans l’Est et le Sud de l’Afrique, en Inde, en Thaïlande, en Indonésie, en Chine, aux Caraïbes, en Amérique Centrale et Australe et aux Etats-Unis. A ne pas oublier qu’il faut utiliser le vétiver sans grains ou stériles. Coût d’établissement : Le coût d’établissement du vétiver repose largement sur le niveau de salaire des mains d’œuvre. Dans la plupart des pays où la main d’œuvre s’élève entre 1 – 1,5 Dollar US par jour, le vétiver peut être établi à raison de 3 Dollars US pour cent mètres de haies. La culture en conteneur peut être dix fois plus élevée. Les agriculteurs qui disposent d’une source de vétiver dans leurs terres, ou des pépinières, peuvent creuser et planter entre 100 et 200 mètres de vétiver par jour. Une bonne pépinière peut produire plus de 2 millions de boutures par hectare par an pour couvrir 50km de haies. Impact sur les pertes en sol : les données recueillies auprès de différents sites montrent que le niveau d’érosion peut être réduit à un niveau acceptable de moins de 3 tonnes / ha de sol perdu par an. Impact sur la réduction de l’écoulement des eaux de pluie : les recherches indiquent que l’écoulement des eaux de pluie peut être réduit jusqu’à 60-70% de la précipitation enregistrée. La variation est assez élevée, et dépend des pentes, de l’intensité de la précipitation, et du taux d’infiltration potentielle et de la capacité de rétention en eau du sol dans les sites. Taux de recouvrement du sol : il n’y a pas encore eu beaucoup de recherche dans ce domaine, mais on peut observer un taux de recouvrement de 30% sur les zones non protégées grâce à l’utilisation du vétiver. Augmentation du rendement à la culture : les recherches et les données sur le domaine agricole indiquent que dans la majorité des cas, on enregistre une augmentation significative de 15 à 60% du rendement à la culture grâce à l’utilisation des haies de

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vétiver. L’augmentation du rendement est variable et dépend de la précipitation et du type de sol. Les risques d’échec de culture sont réduits. A noter que dans la plupart des cas, le vétiver ne concurrence pas avec les autres cultures adjacentes en terme d’humidité et de nutriments. Contrôle de la pollution : des recherches sur terrain entreprises en Australie ont montré que le vétiver tolère bien les métaux lourds comme m’arsenic, le cuivre, le manganèse, le cadmium, le plomb, et le chrome. Le vétiver a été utilisé pour stabiliser les déchets toxiques contenus dans les mines d’or, dans les décharges municipales, etc.

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IMPACTS DE L’EXPLOITATION PETROLIERE, CAS DE LA ZONE COTIERE CONGOLAISE A MUANDA

Olivier BINGANA KUMBANA, CE-CNE / MINER

INTRODUCTION

C’est un grand plaisir et un insigne honneur pour moi de vous entretenir sur les impacts potentiels de l’exploitation pétrolière dans la zone côtière de Muanda. Dans le domaine d’hydrocarbures, le territoire de Muanda a une importance vitale due à la production du pétrole brut, aux installations de raffinage, de stockage et de transport ainsi qu’au flux d’importation des produits pétroliers.

Comme vous le savez l’énergie demeure le moteur de développement, car elle

joue un rôle déterminant dans les processus de production. Mais à côté de cet apport positif, les activités énergétiques, surtout d’origine fossile, ont aussi des implications négatives dont les effets sont directs ou retardés sur l’environnement.

C’est pourquoi le développement harmonieux prône à maximiser les retombées

environnementales positives pour l’homme et la nature, et à éviter des effets pervers.

C’est dans cette optique que nous abordons les impacts inhérents à l’exploitation pétrolière du bassin côtier afin de formuler des recommandations à l’attention des partenaires intéressés dans la production pétrolière et la protection de l’environnement de Muanda.

Pour ce faire, notre exposé s’articule autour de cinq points, à savoir, la brève

présentation du bassin côtier congolais, les activités pétrolières à Muanda, la détermination, les conséquences et les mesures d’atténuation d’impacts sur l’environnement. 1. BREVE PRESENTATION DU BASSIN COTIER CONGOLAIS

Le bassin côtier congolais se trouve dans la province de Bas-Congo, district de Boma, sur la côte Atlantique à l’embouchure du fleuve Congo. Il est borné notamment au Sud et Sud Est par la République d’Angola, à l’Ouest par le CABINDA, et au Sud Ouest par l’océan atlantique.

Le bassin côtier Congolais est le seul bassin sédimentaire du pays qui produit à

ce jour du pétrole brut. Il a une superficie de 5992 Km2 dont 1012 Km2 en offshore et 4.980 Km2 en onshore. L’offshore productif d’huile depuis 1975, et est entièrement attribué à l’association ZAGOC- TEIKOKU - UNOCAL. En onshore, seule une surface de 426 Km2 fait l’objet de 3 concessions d’exploitation attribuées à l’association FINAREP-SHELL LIREX. La superficie restante de 4554 Km2 à terre a été récemment confiée à la société polonaise King & King depuis 2000 sans toutefois concrétiser une moindre réalisation de terrain à ce jour. Cette zone peut être considérée ouverte à l’exploration pétrolière.

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Le basin côtier congolais dispose aussi d’aires touristiques tels que les plages et

parc marins de Mangroves (PMM). Cette région est une zone de transition entre les eaux fluviales (douces) et les

eaux marines (salées) dont le chevauchement confère des caractéristiques écologiques particulières aux Mangroves, marécages, savanes, étangs naturels, . . . 2. ACTIVITES PETROLIERES A MUANDA Dans ce paragraphe, nous aborderons les activités d’exploitation, de production et de raffinage du pétrole brut ainsi que celles de transport, stockage et importation des produits pétroliers. 2.1. Activités d’Exploitation et Production du Pétrole Brut Les recherches pétrolières ont débuté en 1959 avec l’attribution d’une concession exclusive pour la prospection des hydrocarbures à terre au « syndicat pour la recherche du pétrole au Bas-Congo ». L’exploitation pétrolière actuelle est confiée à deux concessionnaires : L’association Muanda International OIL COMPANY Ltd (Mioc)-TEIKOKU-ODS Ltd en mer sous la convention du 09/08/1969 et le groupe PERENCOREP-LIREX SPRL- COHYDRO sur 426 Km2 à terre sous la convention du 11/08/1969. Les travaux actifs d’exploitation en mer ont débuté en 1960 avec un leoé aéromagnétique de 19425 Km2. Depuis lors, un levé gravimétrique de 973 Km, 16 acquisitions sismiques bidimensionnelles de 3779 Km, et 2 levés sismiques tridimensionnels totalisant 45 Km2 ont été réalisés. Le forage en mer commença en 1970 avec le puits Géo-1x. Aujourd’hui, l’opérateur MIOC foré 95 puits à travers les dix champs. Géo, Géo south, Liowa, Luokami, Misato, Mako, Matoba, Moambe et Tomalo. Au 31/10/2003 , la production cumulée s’élève 203850965 boril de pétrole brut, 182.193.203. . . barils d’eau de formation et 7.85 milliards m3 de gaz associés. En onshore, les travaux d’exploration débutèrent par l’acquisition des données gravimétriques et d’aermag entre 1959 et 1966. dès 1960 ; la sismique bidimensionnelle (2D) fut tirée presque sur toute la superficie terrestre du bassin. En 1991, la sismique tridimensionnelle (3D) a été réalisée sur une superficie de 32 Km2 dans le nord ouest des concessions. L’exploration par forage démarra en 1963 avec le puits Lindu-1. c’est ce puits qui a montré la première fois la présence des hydrocarbures liquides dans le bassin côtier en RDC. Au total, l’opérateur a déjà foré près de 149 puits pétroliers. Aujourd’hui l’association exploite que 426 Km2 couvrant 8 champs Est MIBALE, KIFUKU, Kinhasa, Liawenda, Mobelekese, Muanda, Nsiamfumu et Tshiende. Au 31/10/2003, la production cumulée de pétrole brut s’élève 56.394.298 barils.

Tableau 1 : Productions cumulées de brut, gaz associés et au 31/10/2003 Concessions Pétrole brut Gaz associé (m3) Eau de gisement Eau d’inspection

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(Barils) (Barils) (Barils) offshore 203.850.965 7.859.000.000 182.193.203 154.452.675 onshore 56.394.298 Non disponibles Non disponibles _ Total 260.245.263 _ _ _

Source: CNE 2.2. Activités de raffinage du pétrole brut La raffinerie SOCIR est située à Kinlau, à l’embouchure du fleuve Congo, à 10 Km au sud-est de Muanda. Elle est créée aux termes d’une convention conclue entre le gouvernement congolais et la société italienne ANIC, filiale du groupe ENI, à raison de 50% de participation. La mission de SOCIR est d’assurer le façonnage du brut léger, l’allègrement de gros tankers à l’embouchure du fleuve Congo, le stockage tampon et le transport des produits pétroliers en transit jusqu’à Ango-Ango (Matadi). La SOCIR est du type simple dont la technologie relève de la conception de façonnage des années 50. Ses principales unités de production sont :

- une unité de distillation atmosphérique (topping) avec de stoleur dont la capacité nominale est de 750.000 TM/an de brut léger ;

- une unité d’hydroraffinage d’essence lourde et de Kérosène en opération séparée de capacité 230.000 TM/an ;

- la réformation catalytique d’essence lourde désulfurée de capacité 275.000 TM/an ; - le traitement d’essence légère à la soude caustique (Menox) de capacité 70.000

TM/an. - Et les unités auxiliaires constituées d’une centrale thermoélectrique, de parc à

réservoirs et de flottille. La raffinerie SOCIR ne possède pas une unité de conversion secondaire pour accroître le rendement des bruts traités. Elle a été conçue pour traiter les bruts légers importés du Moyen-Orient (Arabia Light et Agha Jan). En pleine capacité, la SOCIR est en mesure de couvrir les besoins pétroliers nationaux à concurrence de : 86% pour le jet / Kérosène ; 88% pour l’essence ants ; 100% pour le gasoil, le GPL et le fuel oil dont l’excédent est exporté. 2.3. Activités de transport, stockage et importation des produits pétroliers Pour assurer le transport du pétrole, la SOCIR dispose d’une flottille constituée de 3 remorqueurs-pousseurs, d’une barge de 2000 m3 pour le transport de GPL et 6 barges de 2000 m3 chacune servant :

- au déchargement du brut à la raffinerie ; - aux allègements des pétroliers approvisionnant le pays en produits importés, ne

pouvant atteindre Matadi en droiture. - Au transport final des produits aux ports de Boma et de Matadi.

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Quant à sa mission de stockage tampan, la SOCIR dispose d’un parc à réservoirs d’une capacité de 260.000 m3 ainsi que d’une salle de pompage et d’un réseau de conduites de 1 Km reliant la jetée au parc réservoirs. De 1968 à 2003, la quantité cumulée de brut raffiné par la SOCIR s’élève à 9,673 millions de TM donnant 55% des produits raffinés (GPL, Essence, Kérosène, Jet, Gasoil), 37,9% de résidu atmosphérique (Fuel oil) et 7,1 % des pertes et consommations internes de la raffinerie. La SOCIR a connu plusieurs arrêts de façonnage. Elle ne raffine plus depuis 1999. Tableau 2 : Bruts importés et produits raffinés à la SOCIR de 1968 à 2000

Désignation Quantités cumulées (milliers TM)

%

Bruts légers importés 9,673 100 Produits pétroliers raffinés 5,319 55,0 Résidu atmosphérique (Fuel oil) 3,667 37,9 Perte+ consommation interne 0,687 7,1

Source : SOCIR / CNE Au cours des opérations de production de raffinage, de transport et de stockage, on enregistre divers déchets notamment le dégagement de divers gaz (H2S, NH3, H2O, H2 ), des hydrocarbures volatiles la fuite des hydrocarbures liquides, le rejet des eaux résiduelles et des boues de nettoyage de tanks et autres déchets soldes. Le tableau 3, illustre l’importance de l’embouchure du fleuve Congo qui demeure la principale voie d’entrée avec plus de 80 % des produits pétroliers importés au pays. Tableau 3 : Importation des produits pétroliers par voie d’entrée (m3)

Voie d’entrée 2000 2001 2002 Voie Ouest 326.706 375.333 384.663 Voie Sud 75.330 69703 47.778 Voie Est _ _ _ Total 402.036 445.042 432.441 % Voie Ouest 81,26 84,34 88,95

Source : CNE

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3. DETERMINATION DES IMPACTS A ce stade, la préoccupation est de répondre à la question « quelles sont les conséquences qui sont liées à l’activité pétrolière ? A défaut de tests de laboratoire, l’estimation d’impacts environnementaux se base sur les hypothèses. Ces impacts peuvent aussi prévenir des pays limitrophes producteurs du pétrole brut. L’analyse d’impacts se ramène de chaque maillon de la chaîne d’exploitation. 3.1 Impacts au niveau d’exploration et de production du pétrole brut Les activités d’exploration qui ont un grand impact sur l’environnement sont les forages de puits et l’anomique. Cette dernière utilise des explosifs qui font de bruts et entraînent de secousses ou vibrations. Leurs impacts s’exercent sur le sol, dans l’eau, dans l’air, sur les bâtiments et sur l’homme. Au niveau de la production, lors d’un forage de puits, quand le réservoir est atteint, il y a toujours risque potentiel d’émanations accidentelles de gaz ou de pétrole brut sous pression. A ce fait, la personne est exposée à l’inhalation de gaz, à l’absorption d’effluent liquide, à l’explosion ou à l’incendie. L’exploitation normale amène à la surface un effluent constitué par l’huile, le gaz et l’eau de gisement. L’objectif du traitement est de débarrasser le pétrole brut de ses composants gênants, à savoir les gaz associés, l’eau de formation et les sels dissous. Le rejet de celle-ci dans la nature (terre ferme, marécage ou océan), pollue les couches superficielles par ruissellement et les nappes souterraines par percolation. Quant aux gaz associés, seule une petite partie est utilisée dans le système de gaz lift de production et comme combustible pour la production de l’électricité par les groupes thermiques à gaz ; la grande fraction est brûlée à la torche. A la fin d’octobre 2003, la quantité cumulée de gaz associés produits par MIOC s’élève à 7,859 millions m3. La pollution de l’atmosphère se fait donc par le dégagement direct des hydrocarbures volatiles et par l’émission des produits de combustion (CO2, H2S, NOK, . . .). A la fin d’octobre 2003, la quantité cumulée de gaz associés produits par MIOC s’élève à 7,859 millions m3. 3.2. Impacts au niveau de raffinage Au cours de façonnage du pétrole brut, l’évaporation des fractions légères et l’élimination des eaux huileuses occasionnent les mêmes impacts qu’ à la phase de la production du brut. En outre, sous l’effet de la chaleur des opérations de craquage catalytique, la présence du soufre comme impureté peut entraîner la formation de plusieurs composés tels que : H2S, SO2, H2SO4, qui sont des gaz acides d’odeur piquante, désagréable et dangereux à respirer.

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3.3 Impacts au niveau de stockage et transport de pétrole Au niveau de stockage et de transport du pétrole, la pollution est due aux manipulations et aux fuites de tankers ou de conduites. Ou même, au cours de stockage du pétrole, les fissurations de réservoirs peuvent occasionner des fuites d’huile. Les sols et les milieux aquatiques superficiels sont par conséquent contencinés par ruissellement et les nappes souterraines infiltration d’hydrocarbures. 3.4. Impacts au niveau de consommation des produits pétroliers Au niveau de la consommation, le problème est l’émission dans l’atmosphère des polluants issus de la combustion des hydrocarbures par l’oxygène de l’air. En effet, les produits de combustions sont de 2 types :

- les hydrocarbures, étant principalement constitués de Carbone et d’hydrogène, les produits de combustion sont essentiellement formés de gaz carbonique (CO2) et de vapeur d’eau (H2O). Mais la combustion incomplète du combustible conduit à la formation du monoxyde de carbone (CO). On trouve aussi dans l’atmosphère des hydrocarbures volatiles dus à l’évaporation ;

- la présence des impuretés entraîne la formation des autres oxydes, notamment le dioxydes de soufre (SO2), les oxydes d’azote (NOx), des aérosols, les oxydes des éléments (plomb, arsenic, chrome, mercure, . . .).

Pour appuyer les hypothèses d’impacts des activités pétrolières sur l’environnement du Bassin côtier, voici quelques faits observés entre 1993 et 1997 : a. La Production Artisanale du Pétrole dans la zone située près du puits KIFUKU de FINAREP et des installations de la raffinerie SOCIR. Cette activité s’est déroulée de décembre 1992 en mai 1993 avec une production journalière moyenne de 6 fûts (soit 1,2 m3) de pétrole extrait à partir de foncé de 1 à 5 m de profondeur. Le produit obtenu était directement utilisé comme pétrole lampant ou essence d’automobile après avoir mélangé à une bonne fraction d’essence normale. L’origine de ce produit a suscité une polémique entre SOCIR et FINAREP. b. La destruction des marécages par remblaiement et compactage des sols lors de la préparation de site de forages pétroliers ou de routes. c. La destruction des champs agricoles et des filets de pêche de la population lors de l’exécution de certains travaux pétroliers à terre et en mer (sismique, forage, pose de conduites, routes, . . .). En résume, la terre ferme, les eaux, l’atmosphère, la flore et la faune du Bassin côtier ne sont pas épargnées de la pollution pétrolière comme de pollution atmosphérique ne connaît pas de frontière, elle peut aussi provenir des pays voisins producteurs du pétrole brut. Le tableau 4 ci-après illustre des impacts environnementaux potentiels qui correspondent à la production du pétrole brut.

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Tableau 4 ; Matrice d’impacts environnementaux potentiels de la production pétrolière

Source des impacts ATMOSPHERE HYDROSPHERE LITHOSPHERE Gaz

poussières

bruit Vibration Qualité de L’eau sédiment

Faune aquatique

Sols, établissements humai

Accès au site * * * * Préparation du site * * * Forage de puits pétroliers * * * * * * Pose de conduites * * * Travaux de soudures * * Circulation de véhicule et Autres engins * * * * * Construction de réservoirs, Bâtiments, décanteurs, torches

* *

Construction de routes * * * Traitement d’effluents recueillis à la tête de puits

* * * *

Stockage du brut * * * * Rejet des eaux résiduelles * * * Combustion des gaz associés A la torche * * * Nettoyage de réservoirs de stockage * *

5. CONSEQUENCES DES IMPACTS PETROLIERS SUR L’ENVIRONNEMENT Les effets facilement perceptibles de la pollution pétrolière sont notamment la dégradation des végétaux, les souillures des plages et des eaux de surface ainsi que le dégagement de l’océan du pétrole à partir de la faune aquatique. Mais le caractère cumulatif des polluants engendre des effets retardés occasionnant des maladies chez l’homme ou modifiant les propriétés biochimiques des milieux récepteurs. En effet, la pollution pétrolière dégrade les sols en modifiants par exemple pH des terres arables. Il s’ensuit une dégradation du couvert végétal et une réduction de rendement agricole de cultures. L’enfouissement des produits chimiques périmés peut également contribuer à la pollution des courtes profondes et des nappes souterraines. Les eaux deviennent alors impropres à la consommation. La modification de pH et la destruction des niches écologiques par divers travaux entrepris dans des eaux de marécages perturbe donc le biotope qui constitue un refuge propice de la reproduction de certaines espèces surtout endémiques( tortues marines, poissons…). En conséquence, des espèces d’amplitude écologique limitée sont contraintes de migrer ou de crever. Quant à la pollution de l’atmosphère, on retient d’abord que l’air pollué présente un grand risque pour l’homme qui respire 20 m3 (soit 25 Kg) d’air par jour. Ainsi, même un polluant de très faible concentration dans l’air, son absorption prolongée par un organisme, peut devenir fatale en s’accumulant.

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En suite, les différents polluants de l’air ont des conséquences spécifiques, notamment. Les émissions de CO2 contribuent au renforcement d’effet de terre qui est l’origine de chargements climatiques à la surface de la terre (réchauffement de la terre, sécheresse, . . . ). Ces modifications climatiques ont des conséquences dans des secteurs d’agriculture, de ressources en eau, d’énergie, de santé humaine, . . . La préoccupation de gaz carbonique est surtout due à son caractère cumulatif suite à sa longue vie (plus ou moins 120 ans) Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore, inodore et toxique pour l’homme et les autres êtres vivants. Il a une grande affinité pour l’hémoglobine du sang avec laquelle il forme la carboxyhémoglobine. Ce composé stable empêche l’hémoglobine de fixer l’oxygène que l’homme respire. Le sang étant ainsi intoxiqué l’homme se sent asphyxié. Les oxydes d’azote (NOx) peuvent provoquer des désagréments respiratoires et oculaires. Le plomb malgré ses faibles teneurs a des effets retardés néfastes. Il peut aussi entrer dans les chaînes tropiques et devenir nuisible à l’homme. Le dioxyde de soufre (SO2) est à la base de pluies acides qui attaquent la flore, la faune et les établissements humains (ex. Tôles non galvanisées ni protégées par la peinture, monuments, . . .). En retombant avec les eaux de pluies, les composés soufrés peuvent modifier les caractéristiques d’un écosystème récepteur jusqu’à porter parfois atteinte à sa pérennité. Les aérosols atmosphériques jouent par contre dans le sens inverse de l’effet de terre ; ils empêchent une partie du rayonnement solaire d’atteindre la surface de la terre et induisent un refroidissement dans les zones polluées. La plupart des gaz émis dans l’air causent des maladies respiratoires à l’homme. Parmi les composés rejetés dans l’atmosphère, les uns y restent très longtemps et les autres disparaissent vite en réagissant avec les différents constituants. Les bruits et les vibrations issus des explosifs et autres gros travaux modifient la structure des sols qui se traduit par des éboulements des menaces d’érosion et la fissuration des bâtiments. Les bruits causent aussi des affections auditives. 5. Mesures d’atténuation d’impacts Les mesures d’atténuation visent la réduction de l’ampleur des impacts environnementaux négatifs et l’amélioration de la performance de l’exploitation du point de vue environnemental. A ce propos, les sociétés gèrent déjà les déchets solides, liquides et gazeux selon les us et coutumes de la profession pétrolière. Pour ce faire, les décanteurs sont construits pour retenir des huiles des eaux résiduelles avant leur renvoi dans la nature, les torches brûlent les gaz associés et les décharges sont aménagées pour le dépôt des déchets solides. En outre, elles fournissent des équipements appropriés au personnel oeuvrant aux postes délicats. Toutefois, la gestion doit être dynamique pour renforcer les stratégies existantes. Il s’agit par exemple de construire des décanteurs complémentaires en fonction des volumes d’eau à

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traiter et du temps de décantation nécessaire à une séparation nette des huiles des eaux résiduelles. Ainsi, le rejet de celles-ci dans la nature aura peu d’impacts. C’est par des débouchés dans la région que les gaz associés sont brûlés à la torche. Celle-ci devra être munie des pots catalytiques comme recommander dans les tuyaux d’échappement des véhicules afin de retenir les produits de combustion. Pour éviter le gaspillage économique et la pollution atmosphérique, des gazomètres peuvent être construits pour stocker les gaz d’une utilisation future. Ces initiatives relèvent du Gouvernement, car les sociétés considèrent les gaz associés comme sous-produits de leur exploitation. Il est utile d’intégrer tous les partenaires à la recherche des solutions des impacts négatifs identifiés. C’est la raison de la création de la commission paritaire Pouvoir public-Sociétés pétrolières dont la mission est la gestion concertée des stratégies de lutte contre les impacts de l’exploitation pétrolière dans le bassin côtier. Par ailleurs les sociétés se sont engagées à effectuer les actions sociales en faveur des communautés locales pour compenser tant peu soit-il, les préjudices subis. Pour obtenir les résultats escomptés, il faudra s’appuyer sur l’éducation mésologique pour que la population se prenne en charge et cesse de poser des actes de vandalisme dont les effets négatifs sur l’environnement débouchent en définitive sur l’homme. Conclusion Le bassin côtier revêt une importance capitale dans le domaine des hydrocarbures. En dépit de leur apport positif, ils ont aussi des effets pervers sur l’environnement. Ceux-ci concernent tous les compartiments de l’environnement, à savoir le sol, l’eau, l’air, la flore, la faune et l’homme situé au sommet de la pyramide trophique. En effet, les eaux huileuses polluent par ruissellement le sol et les eaux de surface, et par percolation les nappes aquifères. Le problème de pétrole est surtout l’émission dans l’atmosphère des polluants issus de la combustion des hydrocarbures par l’oxygène de l’air. La plupart des gaz émis dans l’air causent des affections respiratoires à l’homme. Bien que les sociétés gèrent déjà des déchets selon les normes de la profession des mesures d’atténuation d’impacts doivent être renforcées afin de sauvegarder l’environnement du littoral, particulièrement le par marin des mangroves qui renferme des espèces endémiques et reliques.

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Bibliographie

1. Baza, L., 1995, La zone pétrolière de Muanda dans le Bas-Zaïre, édition Océan, Kinshasa, 35p.

2. Bingana, K.B., 2003, Le parc marin des mangroves, Fac. Sc Unikin, inédit. 3. Musibono, D., 2000, Cours de conservation de la nature et gestion des ressources

naturelles, Fac. Sc. Unikin, inédit. 4. Vununu, D. M. & Bingana, K.B., 1993, Exploitation artisanale de pétrole à Muanda,

rapport de mission, CNE, kinshasa, 23p.

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SECURITE DES PIPELINES : AGRESSION ET PROTECTION INCENDIE

Par MUBI ASIN’THAL KIBONG Chargé des relations extérieures de SEP-CONGO

Mesdames et Messieurs les séminaristes. Notre intervention de ce jour porte sur « les agressions des pipelines et leurs conséquences dangereuses sur la population et l’environnement : risques d’incendie, d’explosion et de pollution » Les pipelines exploités par Sep-Congo sont des ouvrages d’intérêt public. Ils transportent de Matadi à Kinshasa des matières dangereuses inflammables que sont l’essence, le jet, le pétrole et le gasoil, soit 80 % de la consommation du pays. Dans leur parcours tantôt aérien tantôt enterré, les pipelines traversent de grandes agglomérations urbaines et rurales. Ils sont malheureusement l’objet de fréquents actes de vandalisme par des inciviques qui les scient et les percent pour soutirer frauduleusement les produits qui y circulent. Ces actions aux risques majeurs d’incendie et de pollution se produisent souvent à Kinshasa dans les quartiers populaires de Masina, Ndjili, Ndolo ; et en province du Bas-Congo, dans les zones rurales des secteurs d’Inkisi et de Mbanza Ngungu. Sep-Congo, en tant que principal opérateur de logistique pétrolière en RDC, n’a jamais ménagé des efforts sur les aspects de prévention des risques d’incendie, d’atteinte à la sécurité des biens et des personnes et de dommages à l’environnement. Notre entreprise s’est dotée, dans la chaîne de ses opérations de manutention, de stockage et d’analyse qualité des produits pétroliers, d’un ensemble de procédures d’exploitation et de sécurité, incluant la préparation aux situations d’urgences. Elle a en outre mis sur pied des équipes mobiles de patrouilleurs (plus ou moins 100 agents Sep appuyés par la police et par des correspondants civils) qui assurent la surveillance permanente des pipelines. Cet état de chose grève lourdement les charges de fonctionnement de la société. Les actions de prévention sécurité individuelle et collective que Sep-Congo mène dans le pays sont à ce jour insuffisamment relayées par des leaders d’option et décideurs qui ont la responsabilité de conscientiser la population sur les dangers des produits pétroliers En effet :

1 Les pipelines continuent à être sciés ou percés dans les provinces du Bas Congo et de Kinshasa par des malfaiteurs. Ils ont connu ces deux dernières décennies près de 6000 perforations criminelles avec une moyenne des pertes produits évaluée à

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300 m3 par an représentant environ 400.000 $ de valeur produits plus intervention

2 Plus grave encore, des constructions anarchiques sont érigées à proximité et même, sur le tracé des pipelines

3 Des produits pétroliers sont, dans des quartiers populaires et même dans des dépôts privés hors normes de sécurité, manipulés par des personnes non qualifiées. Ces structures fonctionnent au mépris de la législation fiscale et parafiscale et représentent pour l’Etat des manques à gagner colossaux dans cette phase de reconstruction nationale où les efforts sont attendus de tous les acteurs économiques.

Quels sont les risques encourus en cas de fuites volontaires ou non de carburant suite aux agressions des pipelines ?

- le plus grave est l’incendie, en particulier dans les zones habitées, car le feu peut se propager aux habitants et l’explosion peut raser toute vie dans un rayon de plus de 100m ;

- ensuite la population : brûlure des végétaux, destruction des sols arables et des champs, dégradation des eaux de surface et souterraines ;

- enfin, les ruptures d’approvisionnement du pays en carburant suite aux arrêts de pompage des produits pour raison de réparations de remplacement des pipelines détruits dont la remise à niveau appelle des investissements importants.

Il est à redouter en République Démocratique du Congo, dans les milieux où les pipelines sont attaqués par des inciviques et dans les sites où les produits pétroliers sont stockés et manipulés par des personnes non qualifiées, les risques de catastrophes semblables à celles qu’ont connu d’autres pays tels que le Cameroun (Yaoundé) et le Nigeria (Warri et Onicha) Notre pays n’a pas été épargné, avec des conséquences heureusement moins douloureuses : on peut citer les incendies par des hydrocarbures survenus à Mbuji-Mayi et à Boma dans des dépôts clandestins des produits pétroliers où respectivement 3000 et 4500 fûts contenant du carburant ont brûlé, causant des dégâts matériels importants, plus des dizaines des personnes grièvement brûlées. Mesdames et Messieurs Notre entreprise Sep-Congo s’est engagée dans une démarche volontariste de sensibilisation des autorités politico-administratives et de la population sur les dangers des produits pétroliers. A cet effet, nous venons de réaliser en collaboration avec une chaîne de télévision de la place, un documentaire sécurité intitulé « PLUS JAMAIS CA ! «

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Nous comptons sur vous pour sa vulgarisation tant à Kinshasa que dans les provinces. La cause à défendre est à la fois d’intérêt public (en termes, de sécurité individuelle et collective) et d’intérêt opérationnel pour Sep-Congo et pour la RDC. Mesdames, Messieurs, Nous vous invitons à présent à suivre 3 spots sécurité tirés du documentaire « PLUS JAMAIS ÇA Ces spots concernent essentiellement les constructions anarchiques à proximité des pipelines ; les agressions des pipelines ; la manipulation et le stockage illicite des produits pétroliers par des personnes non qualifiées. Aussi, nous nous faisons le devoir d’inviter les Pouvoirs Publics, le Pouvoir Judiciaire, la Police, les Médias et la population à se mobiliser tous dans une démarche volontaire et participative pour vulgariser cet important message de sécurité dans les différentes couches de notre population : il en va de la sécurité de tous.

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DEFICIENCE DE L’AMENAGEMENT URBAIN ET RAVINEMENT DANS LA VILLE DE KIKWIT

Par WILLY SANGIBALA N’KUMAT

CT UNIKIN & Assistant SIG- MONUC

Résumé : Un peu partout dans le monde on aperçoit des phénomènes de dégradation des sites urbains. A Kikwit cette dégradation est tributaire de la conjugaison d’une part de l’influence néfaste du manque du plan d’aménagement de la ville et de la non maîtr se du tissu urba n et d’autre part du site même de la ville caractérisé par des versants à pente raide et par un sol meuble, argilo - sableux sous un climat à forte pluviosité.

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Mots clés : Aménagement - ravinement - site - Tissu urbain, glissement de terrain -

environnement. INTRODUCTION

La menace des sites urbains devient de plus en plus préoccupante à travers le monde. D’un côté, on a des inondations meurtrières, et de l’autre côté, on a des érosions terrifiantes. Plus que jamais, cette menace est amplifiée par la démographie galopante, par la déficience dans la pratique urbaniste et surtout par la pauvreté. C’est pourquoi plusieurs villes, surtout en RDC, sont citées parmi les plus vulnérables : Bukavu, Kananga, Bulungu, Kikwit, … A défaut de se pencher sur l’évolution des impacts environnementaux dans ces villes, celles-ci risquent de disparaître complètement des cartes. I. ESPACE URBAIN ET AMENAGEMENT 1.1. Site et situation

La ville de Kikwit est située dans le territoire de Bulungu, district du Kwilu, province de Bandundu. Ses coordonnées géographiques sont 5°02’S et 18°48’E. Sa superficie est de 92 Km², avec moins de 80Km² d’espace lotis. Avec une population d’environ 450.000 habitants. Elle constitue la plus grande métropole de la province. Le statut de ville lui a été conféré par l’Edit n°5/1962 du 29/11/1962 du gouvernement provincial de l’Ex - province de Léopoldville et confirmé par l’ordonnance loi n°095/70 du 15 mars 1970.

La ville doit sa naissance à partir de l’installation d’une factorerie de la Djuma, sur la rive gauche de la Kwilu, entre les années 1897 et 1901. Dès lors elle apparut comme une tête de pont de la navigation et de l’exploitation commerciale des régions méridionales. Divers établissements commerciaux s’installent sur la basse terrasse entre le parc actuel et le confluent de la Lukemi en amont. Comme toutes les villes coloniales, Kikwit était divisée en 2 parties fortement contrastées. Le quartier blanc ou ville blanche, cité moderne construite en dur, avec eau et électricité, réseau d’assainissement des eaux usées et pluviales ; et le quartier Noir ou cité indigène, sans normes urbanistiques, réalisée par fois de façon anarchique malgré la présence d’un tracé de lotissement. La ville est donc bâtie sur 2 sites : une terrasse basse (plaine alluviale) pour la cité blanche et le plateau

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pour le reste de la ville. En effet, le reste de la ville s’est développée sur les versants de ce plateau incisé par plusieurs cours d’eau qui coulent dans des vallées profondes aux versants raides. C’est sur les interfluves que l’occupation spatiale urbaine s’est effectuée.

La principale rivière (Kwilu) présente quelques larges coudes et coule suivant une direction générale SSE-NWW au niveau de la ville. Plusieurs autres cours d’eau drainent le plateau en la disséquant : Lukemi, Yansi, ndangu, misengi, Luini, Nzinda, sopo…. La partie la plus haute de la ville, la commune de Kazamba, est située à 485 m d’altitude. La rivière Kwilu en contrebas est à 350m. L’accessibilité, d’un quartier vers un autre en traversant les vallées, est très difficile. La population a créé des sentiers le long des différents versants pour passer du sud au nord, du NE au SE qui deviennent des conduites d’eau. Cette disposition de la ville en gradins et sur des interfluves aux pentes accentuées, en fait un site accidenté, sensible aux érosions et, difficilement maîtrisable. 1.2 Développement spatial de la ville de Kikwit

D’après J. Beaujeu - Garnier, (1980), « la croissance spatiale de la ville peut être considérée comme une dangereuse menace de l’écologie : recul de la végétation qui provoque la nudité du sol. Le type d’habitat peut aussi influencer la croissance dans le cas où il y a plus de maisons individuelles que des immeubles en hauteur parce qu’elles consomment plus d’espace que des maisons en hauteur ».

La croissance de la ville de Kikwit, est à la fois formelle et fonctionnelle.

L’aspect formel est constitué uniquement de l’étendue du site qui s’agrandit année après année, tandis que l’aspect fonctionnel réside dans la succession des fonctions et adaptations aux circonstances historiques. En gros la croissance s’est opéré en 4 phases

Phase 1. De 1910-1930

En 1910, Kikwit n’était qu’une cité embryonnaire établie sur la basse terrasse alluviale de la rivière kwilu. Elle ne comprenait qu’un centre commercial, avec une superficie de 9,375 ha, regorgeant 101 habitants (soit une densité de 10,71 hab). Le reste de la cité non occupée était couvert d’une grande forêt appelée Makaku parce qu’ elle renfermait beaucoup de singes. Il ne s’y posait aucun problème d’érosion. Vers 1926, un quartier voit le jour, vers le sud de la grande route sur une colline présentant un fort escarpement vers les rivières Lukemi et Kwilu. Ce quartier appelé Makaku s’étalait sur une surface d’environ 10,25 ha. En 1930, la superficie de la ville est passée à 63,125ha. avec une population de 475 habitants. Déjà des forts glissements de terrains seront observés dans le quartier Makaku, c’est ce qui va obliger les autorités à faire déguerpir tout le quartier pour les envoyer vers les nouveaux lotissement de wenze et de « Bruxelles ». Phase de 1930 – 1960, date de l’indépendance L’extension du quartier Wenze et celle du Quartier Bruxelles vont se pour-suivre vers le sud. Vers 1949, la ville avait déjà une population. De 7.102 habitants sur une superficie de 89,375 ha. A l’indépendance, en 1960, les interfluves entre la Lukemi et la Luini étaient

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entièrement occupés et, par la forte densification de l’espace (poussée démographique conjuguée avec la prolifération d'un habitat précaire), on va déplorer déjà de fortes érosions sur les versants de la Luini et sur celui de la Lukemi. Phase de 1960 à 1980

La croissance spatiale s’est étendue, au N avec la naissance de Kikwit III, au sud-est avec la naissance du quartier Ndangu et plus au sud avec la commune de Kazamba.

Phase après 1980

La ville s’est développée sur la rive gauche de la rivière Kwilu et plus encore vers le sud avec une accentuation du remplissage intérieur dans les espaces verts (TSF, Katamusolo, Touring….). 1.3 Aménagement

Tout ce développement de la ville n’a pas été accompagné d’un aménagement conséquent. Il est important de mentionner que la ville s’est développée sur la basse terrasse alluviale, en premier lieu, au point de contact de deux paysages : celui des vallées et celui des plateaux. Ce développement s’est poursuivi sur des interfluves dont les versants ont des pentes assez prononcées. En plus, les espaces verts intérieurs et autour du tissu urbain, sont mis en exploitation par la population pour l’agriculture avec des méthodes culturales qui accentuent les risques d’érosion.

La basse terrasse ou la ville blanche, a été pourvue des caniveaux réservés

pour les eaux pluviales, et des eaux usées. Il existait aussi un système d’égouts, l’habitat moderne avec des maisons en matériaux durables, l’adduction en eau potable et la connection au réseau d’électricité.

Par contre dans la ville « noire » sur le plateau, aucun système d’évacuation d’eau pluviale n’a été prévu. Quelques caniveaux rudimentaires de faible capacité ont été construits dans le quartier Wenze dans quelques avenues et dans les transversales à l’époque coloniale. Le reste de la ville a été dépourvu des caniveaux pour l’écoulement des eaux pluviales. En 1975, avec la construction du pont sur la rivière Kwilu, quelques caniveaux ont été construits le long du Boulevard, à Wenze, et à « Bruxelles ». Tout cela reste extrêmement insuffisant par rapport aux problèmes que connaît la ville.

En plus, le tracé des lotissements pour la trame rivière, a dicté une orientation des avenues dans le sens de l’axe de l’interfluve c.à.d parallèle au boulevard principal et central. Les avenues transversales perpendiculaires à l’axe de l’interfluve suivent exactement le sens de la plus grande pente. Il n’est donc pas étonnant de constater que les têtes des ravins à Kikwit suivent carrément ces transversales et certaines avenues. Au bout de chaque avenue, vers le bas, il y a un ravin. L’erreur d’appréciation pour l’orientation des avenues, conjuguée à l’absence des caniveaux conduisent irrémédiablement au creusement du sol par les eaux de ruissellement.

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Cela est aussi relayé sur les versants par la présence des sentiers qui empêchent les eaux de s’étaler en nappe, mais de se constituer en un chenal qui aggrave le ravinement.

Au niveau de l’habitat, toutes les maisons à 86% sont en tôles ondulées qui accumulent les eaux des pluies, les concentrent et provoquent des ruissellements parfois spectaculaires pour une petite pluie de courte durée. Le véritable problème d'aménagement pour la ville est l’absence quasi totale d’un système d’assainissement public conséquent pour les eaux pluviales accumulées dans des parcelles et se déversant dans les rues en terre.

Le système drainage prévu pour l’ancienne cité ne répondait plus aux besoins

nouveaux étant donné que l’espace bâti avait augmenté. La grande quantité des eaux de ruissellement déborde des collecteurs et creuse sur les bordures latérales et au fond des collecteurs. La dalle restée en surplomb se brise en morceau par gravité. Par conséquent, le ravin commencera à progresser en remontant le collecteur qui se détruit après chaque pluie.

De plus d’autres caniveaux n’étaient pas établis jusqu’au fond de la vallée. Ils sont restés inachevés en mi- pente. Cela a eu pour effet d’accentuer le creusement sur ce bout, et en reculant, le ravin progresse en détruisant les caniveaux. Il est étonnant de constater que la majorité des ravins de Kikwit ont pris naissance au bout des collecteurs et au bout des avenues orientées vers la plus grande pente.

L’inexistence même du plan d’aménagement avec un cahier des charges

permettant au service d’habitat de refuser une autorisation de bâtir a mis en place le caractère anarchique et spontané dans le tissu urbain. En effet, les constructions anarchiques qui voient le jour sur des terrains hostiles aux pentes fortes conduisent à une bidonvilisation de la cité. Des quartiers comme Potopoto, tototo, tumbototo, Ngumbaya ville,… où il n’y a pas d’avenue, où les parcelles sont disposées les unes à côté des autres sans ordonnancement, preuve du spontanéisme et de l’anarchie, sont des véritables catalyseurs des érosions à Kikwit. L’autorité administrative, avec sa politique du « laisser aller » et du « laisser-faire » aggrave encore cette mort certaine, un plan d’aménagement conséquent et mieux réfléchit aurait pu éviter ce grand désastre à la ville.

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II. LES CONSEQUENCES DE LA DEFICIENCE D’AMENAGEMENT SUR

L’ENVIRONNEMENT URBAIN 1.Structure des sols et pluviométrie

Le climat de la ville de Kikwit est tropical humide avec 9 mois de saison de pluies. Les précipitations moyennes annuelles atteignent 1486 mm d’eau. Ce sont des pluies de forte intensité. Le nombre de pluies est relativement élevé. 45% des pluies on une hauteur supérieure à 10 mm et sont susceptibles de provoquer des phénomènes érosifs importants.

L’analyse en laboratoire, dans une étude récente (Mbala et al. 1990) a révélé

que la structure granulométrique de la couche superficielle est essentiellement composée de 18,5% d’argiles et de limon, de 80,6% de sable avec une prédominance des sables fins (50,9%), 29,7% des sables grossiers.

Les formations sédimentaires rencontrées sont les sables ocres, les grès argileux, les argiles rouges et les argilites. Les sables constituent la couche supérieure mais les grès, les argiles et les argilites sont observés en profondeur.

En général les sables sont perméables. Mais nous devons préciser que les

formations sableuses sont dans l’ensemble faiblement perméable, tandis que les sables grossiers présentent une perméabilité plus grande. A Kikwit, cette prédominance des sables fins entraîne donc une faible perméabilité, un ruissellement intense et des érosions importantes sur la couche sableuse superficielle, lorsqu’elle est dépourvue d’une importante couverture végétale. La fraction de sable fin est alors facilement emportée, en partie, en suspension, alors que les sables grossiers et les graviers exercent un effet protecteur. Quant aux argiles compactes, elles sont difficilement attaquées, par les eaux de ruissellement en raison de leur cohésion. La texture sableuse de la couche superficielle de Kikwit favorise donc l’érosion pluviale, un impact particulier sur l’environnement urbain.

2. Description des mouvements de masse Les phénomènes d’érosion du sol se manifestent sous 3 formes essentielles : ravinement, mouvement de masse et accumulation.

Pendant la pluie, les eaux rassemblées en chenaux, ruissellent sur la surface du sol. A l’absence de tout ouvrage d’assainissement, des petites rigoles se créent un peu partout. Quelques-uns d’entre eux finissent par s’enfoncer conduisant à des ravins parfois géants. Dans les rigoles, on observe des départs des matériaux emportés par les eaux par reptation. Tandis que dans les ravins, on assiste beaucoup plus des à des glissements de terrain. C’est un phénomène généralisé dans la région argilo- sablo- marneux.

Des niches de décollement (fissures longues) verticales et transversales apparaissent sur la surface. Chacun des blocs est séparé de ses voisins par ces niches plus ou moins profondes ( 2m). Ce sont de lieux de prédilection où s’accumulent les eaux des pluies. Lorsque celles-ci s’y infiltrent, en profondeur, elles amplifient un plan de glissement

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lubrifié. Les blocs de terre devenus instables s’arrachent et glissent vers l’intérieur du ravin. Les sites à pente forte sont les plus instables car l’augmentation de l’angle de pente se traduit par une augmentation de la contrainte tangentielle.

Il est bon de rappeler qu’un des principaux facteurs de l’accroissement des

forces motrices par rapport aux forces de résistance est l’enlèvement du support latéral et du support basal du versant. En effet, lorsque, pendant la pluie, le glissement de terre se produit, au niveau latéral, d’autres fissures naissent ; Au niveau basal, les eaux emportent tous les matériaux meuble par reptation, enfonçant d’avantage le ravin, et réduisant le support basal. Par conséquent, accentue de nouveau les glissements latéraux. C’est ce qui justifie l’ampleur des ravins de Kikwit qui sont dans une instabilité presque permanente. III. L’EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX Le ravinement à Kikwit se développe de façon très spectaculaire sur presque toute l’étendue de la ville. Les ravins ont des dimensions impressionnantes. Les plus grands ont une largeur moyenne de 75m, avec une profondeur de 55m (Ravin de Kaggwa) et une longueur de 1480m. Au total, on dénombre plus de 256 têtes d’érosion à Kikwit avec une cinquantaine très spectaculaires dont celle dite des chinois, celle de Lunia, le ravin Antoine……

Le cubage des vides, c.à.d le volume occupé par un ravin, allusion faite à la

quantité de matériel érodé est estimé pour l’ensemble de la ville à plus de 1.350.000 m³ de terre. Cela équivaut à une superficie de 23ha du tissu urbain détruit soit exactement plus du quart de la ville. Cette destruction du tissu urbain s’est fait au détriment des logements et d’autres équipements. En effet, les ravins à Kikwit ont détruit 4 Eglises, 788 maisons, 3 écoles et menacent encore d’en détruire d’avantage dans le futur. Il y a plus de 5.000 élèves sans infrastructures ; plus de 3.000 familles sans logis, des pertes matériels incalculables et insupportables pour une population déjà pauvre ; et plusieurs pertes en vies humaines par accident dans les ravins.

La destruction de la Trame rivièsre et du réseau routier est encore plus dramatique. La praticabilité automobile des avenues de Kikwit est quasi nulle. Partout il y a des rigoles et des ravinaux car les rues en terre ne peuvent résister à l’action érosive des eaux de ruissellement sans caniveaux. Des quartiers entiers sont coupés du reste de la ville : de Ndangu à Wenze, du quartier Etac à Misengi, de Kaggwa à Kazamba, de Kikwit III à la cité… La grande voie menant vers Kinshasa a été détruite et est aujourd’hui abandonnée. Plusieurs avenues sont coupées en deux ou 3 morceaux par des ravins.

Les matériaux emportés par les phénomènes d’érosion s’accumulent vers les

vallées des affluents de la rivière Kwilu, vers la grande rivière Kwilu elle-même, modifiant ainsi les lacs des rivières, déstabilisant le processus d’auto épuration de l’eau, polluant ces rivières en changeant leurs caractéristiques, leur coloration. Ces matériaux qui s’accumulent, enfin, dans la grande rivière Kwilu constituent un obstacle majeur à la navigation fluviale. Ils modifient le profil en long de la rivière ainsi que la hauteur limnimétrique des eaux, endommageant les ouvrages comme certains ponts. Toute la

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compacité du bassin est ainsi perturbée. Jadis, des endroits non inondables au bord de la rivière Kwilu sont aujourd’hui sous les eaux en période des crues. CONCLUSION

Il est établi que le processus d’érosion à Kikwit est un phénomène dynamique qui continue d’endommager profondément la ville en la coupant de part en part. Cet état des faits est causé par la nature géomorphologique des sols, le comportement de la population, et en amont, par l’absence d’un plan d’aménagement du site, et d’une carence d’un programme d’assainissement adéquat et adapté, de la mauvaise maîtrise de l’espace et de la pratique urbaine. BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE 1. BEAUJEU-GARNIER, J., Précis de géographie urbaine, Masson, Paris, 1980. 2. FEHR, S., La climatologie de Kikwit, inédit, ISP-Kikwit, 1990, 68.p. 3. GEORGES, P., Dictionnaire de la géographie, PUF, Paris, 1974, p.451. 4. MBALA, Z et MABWETA, KT, Les sables de Kikwit, Pistes et Recherches, vol. 5,

n°2-3, 1990, pp. 239-280 5. MBALA, Z ; MABWETA, K.T., GAHANGA, G, Ravinements des versants du quartier

Lunia à Kikwit, Pistes et Recherches, vol. 4, n°1, 1989, pp. 57-87. 6. MUTUNGU, K., et SANGIBALA, N, Essai d’une étude de l’habitat dans une ville du

Tiers-monde. L’exemple de Kikwit, Pistes et Recherches, vol 5, n°2-3, 1990, pp. 30-9-334.

7. NICOLAI, H, Le Kwilu, Etude géographique d’une région congolaise, CEMUBAC, Bruxelles, 1963, p.472.

8. POUQUET, T., L’érosion, Que-sais-je ?, PUF, Paris, p. 127. 9. TRICART, J., Précis de géomorphologie, Sedes, Paris, 1977, I-II, vol 345.

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ASSOCIATION NATIONALE POUR L’EVALUATION

ENVIRONNEMENTALE (ANEE)1

Rapport synthèse du Séminaire-Atelier tenu au Centre Bondeko

de Limete à Kinshasa du 12 au 17 janvier 2004

Rendu par Makanzu Imwangana Fils

Kinshasa 12 – 17 janvier 2004

Avec l’Appui Financier de l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI)

ADRESSE : 2634, Avenue KILANGWE, C/ LEMBA ;BP.: 20354 Kinshasa 21 Lemba,

Tél. : 00243 815103330 ; E-mail : [email protected]; Fax : 001.775.822.7069

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Rapport synthèse du Séminaire-Atelier tenu au Centre Bondeko de Limete à Kinshasa du 12 au 17 janvier 2004 rendu par

Makanzu Imwangana Fils ---------------------------------

Il s’est tenu au Centre Bondeko de Limete à Kinshasa du 12 au 17 janvier 2004, un Sémianire-Atelier de Formation de haut niveau en Evaluation Environnementale par l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale en collaboration avec le Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts, sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts. Au cours de ces assises, les éminents orateurs se sont succédé et ont développé tour à tour les thèmes ci-après :

1. Problèmes environnementaux dus à l’exploitation forestière en RDC.

2. Problèmes environnementaux dus à l’exploitation énergétique en RDC.

3. Introduction générale au séminaire et à l’évaluation environnementale.

4. La dégradation anthropique et l’évaluation environnementale dans la réserve de Luki : activités anthropiques, conséquences et remèdes.

5. Importance de l’évaluation environnementale en RDC, cas du parc marin de Mangroves.

6. Evaluation Environnementale et Information en Evaluation Environnementale.

7. NEPAD et Evaluation Environnementale en RDC. 8. Etude de l’ensablement du canal d’amenée de la Régideso sur la

rivière Lukunga. 9. Partie ante : lois et décrets sur l’environnement et l’évaluation

environnementale et cadre réglementaire en RDC. 10. Directives et termes de référence d’une étude d’impact.

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11. Impact environnemental, navigation et nécessité de différentes normes en matière d’étude d’impacts sur l’environnement en RDC. 12. Impact de l’exploitation forestière en RDC. 13. Importance des études d’impacts sur l’environnement à

Kinshasa. 14. Ravinement de la ville de Kinshasa face au changement

climatique. 15. Coût de la lutte anti-érosive à Kinshasa. 16. Vétiver : une technologie innovante adaptée pour réaliser les

études d’impacts sur l’environnement. 17. Partie post : analyse de conformité et analyse

environnementale. 18. Consultation du public : éléments théoriques. 19. Concept d’impacts : plan d’une étude d’impacts. 20. Méthodes et outils de l’étude d’impacts sur l’environnement. 21. Impact de l’exploitation pétrolière sur l’environnement du bassin côtier de la RDC. 22. Sécurité des pipelines : agression et protection incendie. 23. Déficience de l’aménagement urbain et ravinement dans la ville

de Kikwit. 24. Déforestation dans la province de Bandundu : importance,

causes et conséquences. 25. Impacts de la production des combustibles ligneux en RDC, cas

du Katanga, Kinshasa et Bas-Congo. 26. Impact des variations saisonnières sur la santé publique à

Kinshasa et nécessité de normes en matière des études d’impacts environnementaux.

27. Atelier pratique-Rédaction d’une Directive. 28. Atelier pratique-Conduire une étude d’impact.

Outre ces exposés, les séminaristes étaient soumis à un Travail Pratique relatif à l’identification des impacts : cas du barrage de Kakobola, situé à 60 Km de la ville de Kikwit dans la province de Bandundu. Il s’en est suivi, l’avant dernier jour, des visites sur terrain

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notamment le ravin de Mataba I et l’ensablement de la rivière Lukunga dans la commune de Ngaliema à l’ouest de la ville de Kinshasa et les dépôts de bois de feu et charbons de bois dans la commune de Makala. Après débat et délibération, les participants ont recommandé ce qui suit :

1. La tenue des Ateliers d’état des lieux en Evaluation Environnementale dans chaque province de la RDC.

2. Le renforcement des capacités dans le domaine de l’environnement.

3. Le renforcement de capacités humaines et techniques en vue d’une croissance des ressources humaines disponibles en RDC.

4. La Systématisation des Etudes d’Impacts sur l’Environnement dans tous les secteurs d’activités de la RDC.

5. La Sensibilisation des décideurs politiques, les acteurs au développement, les ONG et les citoyens sur les questions environnementales.

6. Les rencontres pédagogiques avec les opérateurs industriels, pétroliers et autres.

7. L’Elaboration d’un répertoire des Experts de la RDC dans le domaine d’Evaluation Environnementale.

8. La nécessité de mettre sur pied les textes réglementant les Etudes d’Impacts en RDC.

9. La nécessité de procéder aux études d’impacts préalables avant toute installation d’une entreprise ou d’un nouveau projet.

10. L’actualisation des Plans d’aménagement du territoire existant et leur mise en exécution sans faille. 11. La révision du Code de l’environnement en RDC.

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12. L’intégration des matières relatives aux évaluations

Environnementales dans tous les textes législatifs et réglementaires en RDC. 13. Que l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale ait une place de choix dans le plan de formation en Evaluation d’Impacts en RDC. 14. Que l’Association Nationale pour l’Evaluation Environnementale participe aux Etudes d’impacts dans notre pays.

Nous tenons à informer les participants et le public que les Actes du séminaire seront prochainement publiés en formant livre et seront mis dans le site web du Secrétariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts. Evidemment, ils seront distribués aux participants au temps opportun.

Je vous remercie

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