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Rodrigo Lira Et La (Les) Censure

Date post: 14-Dec-2015
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presentation des aspects de la poésie de Rorigo Lira, poète chilien contemporaine.
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Rodrigo Lira et la (les) censure (s) pendant la dictature chilienne Nicolás Folch M. Criccal Université Sorbonne Nouvelle, Paris III.
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Rodrigo Lira et la (les) censure (s) pendant la dictature chilienne

Nicolás Folch M.Criccal

Université Sorbonne Nouvelle, Paris III.

Rodrigo Lira Canguilhem(26-12- 1949 / 26-12-1981)

• Pendant la dictature Lira réalise des multiples activités et son nom commence à être reconnu dans le cercle artistique et culturel.

• Ses propres amis ont de lui l’image d’un être étrange, misanthrope et introverti.• traitement par électrochoc.• Poète conflictuel, ce que défavorise son inclusion dans la tribune littéraire.• Son œuvre utilise des images qui survolent un imaginaire sombre sur la vie

culturelle chilienne.• La commodité du silence et la restriction de liberté sont ses ennemies déclarés.• Publie de manière artisanale ses textes. Deux livres publiés de manière

posthume: Proyecto de Obras Completas [P.O.C.] (1984, 2003)et Declaracion Jurada [D.J.] (2006)

Les stratégies discursives dans un contexte dictatorial

• Défiguration (Evelyn Grossman) et ironie : transgression dans le champ littéraire (Pierre Bourdieu).

• Mémoire collective et symboles de la violence face à la censure officielle.

La censure à l’intérieur du champ littéraire

• Rodrigo Lira : poète auto défini « artisane de la parole » utilise l’intertextualité (canon et loi du marché linguistique littéraire).

• Textes avec un langage hybride (expérimentation) – performance – utilisation de la critique envers ses textes comme matière poétique.

• L’ironie pour préfigurer un pouvoir intellectuel.

78: Panorama poético santiaguino o « Los jóvenes tienen la palabra » – crónica de época –

Y llegódesde Chillán odesde San Fabián de Alicodon Nicanory se instaló con sumontaña rusa; perohasta donde lleganlos datos del autor,nadie ha sido atendido aúnpor hemorragias nasales y/obucales en las postas […].Y a pesarde lo prominente de la montañarusa de canciones rusas,a pesar de la obra gruesa de la montaña […]la pobre poesía sigue siendoel paraíso del tonto solemne;los poetas « bajaron del Olimpo »y se desbarrancaronhasta que los cuerposde socorro los atajaronen algún suplemento dominical de EL MERCURIOo en el acto culturalo en el fomenaje escrito con hache […].Epigraphe :

Durante medio sigloLa poesía fue el paraíso del tonto solemneHasta que vine yoY me instalé con mi montaña rusa.Suban si les parece:Claro que yo no respondo si bajan Echando sangre por boca y narices.

(Nicanor Parra, « La montaña rusa », Versos de Salon, 1962)

La loi du marché linguistique à nue

• Lira recopie et met en épigraphe ou en note de bas de page plusieurs commentaires critiques envers son œuvre ou celles des autres jeunes poètes. Ainsi par exemple, dans la page 82 de P.O.C. Lira ajoute comme épigraphe la réaction du poète Jorge Jobet qui dit que simplement ce n’est pas de la poésie ce que Lira écrit.

• « […] días después, otros jóvenes hicieron la demolición crítica y autocrítica de aquella atmósfera como de capilla y ceremonia ritual, que tiende a formarse en torno a una cierta idea de la poesía » (Enrique Lihn). Exerge de « El mercado de las libres ocurrencias o ACERCA DEL DERECHO A escribir – humano, por excelencia – » [P.O.C.]

« Testimonio de circunstancia » [P.O.C.]

Porque lo que escribo, los textos como o casi como éste

no son poemasa no ser que poema no se escriba solo con /p de profundo

con /p/ de prístino, de puro de plateado pétaloa no ser que

poemase escriba también con /p/ de puta

de puta preñada, de puta pariendo: puta madre…!

Un langage de la violence pour déjouer la censure dictatorialle

• Lira mobilise dans ses textes des symboles de la violence historique refoulée par un discours officiel de l’identité nationale.

• Oscar Galindo dans son article « Metatextos e imaginarios identitarios en la literatura chilena (1950-1970) » : un pouvoir social obscure avec le soutien de l’armée si nécessaire.

• Mission protectrice de cette « tradition » dont le symbole est personnifié par Augusto Pinochet.

• Lien entre les symboles à forte signifiance collective et le mode de transmission de cette mémoire (Jeffrey A. Barash – Paul Ricoeur).

La manière de transmission des symboles de la violence

• Prologue écrit par Lihn : « Hay aquí textos cuyas oscuridades de referencia no tardarán en ser borrones […] ceden a la tentación de un periodismo polémico extremadamente local ».

• Lira ironise sur la figure du dictateur au même temps que sur l’action de l’opposition. Peu de références directes en réalité.

• Lira préfère utiliser le registre colloquial urbain, l’utilisation de la parodie et de l’ironie, ce qui donne l’apparence d’une poésie vouée plutôt aux jeux littéraires.

• Lira préfère utiliser le registre colloquial urbain, l’utilisation de la parodie et de l’ironie, ce qui donne l’apparence d’une poésie vouée plutôt aux jeux littéraires. Mais, en réalité il mobilise les symboles de la mémoire lointaine et il s’oppose à l’image officielle d’un pays sans violence.

« Declaración » [D.J.]

Yo estaba más interesado en la Contemplación de la Luna majestuosa que en el inmediato entorno humano, de modo que fui sorprendido cuando se me interpeló en forma amenazante, siéndome solicitados mis documentos, los cuales habíanseme quedado en el departamento. Mientras los otros muchachos eran registrados también, se me hizo apoyar las manos sobre el poste para baloncesto que hay allí, más arriba de mi cabeza, con las piernas abiertas y se palpó toda la extensión de mi cuerpo.

[y]o había bebido aproximadamente entre 50 (cincuenta) y 75 (setentaicinco) centímetros cúbicos del mencionado trago, y alguien más bebió después de mí, acabando con el contenido de la botella, la cual alguien más se llevó; quiero decir que la noche de autos la gente iba y venía, y yo estaba ya marchándome a casa, soy muy parsimonioso para decir algo más que « salud » como saludo de despedida, y a veces « nos vemos », y otras veces « chao ». De modo entonces que, al estar mis piernas en movimiento, y, por ende, mi persona toda, en el momento de la entrada en escena de los Agentes […].

La violence quotidienne

• La sémiotisation de la violence est effective car ce langage détient l’une des clés de la mémoire collective.

• Les symboles sont reconnus par le lecteur post dictature par une construction sociale qui a fait de la violence une norme légal.

• Auteur – lecteur = reconnaissance effectuée par l’anecdote et le ton intime (paranoïa – peur – sentiment de vulnérabilité, etc.). L’autre comme moi.

Conclusions

• Dans des périodes exceptionnels, une décodification exceptionnel (lecture viciée). Problème d’interprétation excluant (Lobos y Ovejas de Manuel Silva Acevedo en 1972).

• Les textes de Lira sont dans son ensemble, un discours du contrepouvoir intellectuel. Lira renvoie la vision déformée de celui qui se regarde (les intellectuels soumises à la répression de la dictature).

• avec l’intervention de la parole et l’altération de la graphie, Lira masque la profondeur de sa sémiotisation de la violence. Il rapproche son langage du lecteur commun, universel par une codification souterraine de ce que l’Histoire ou les discours officiels refoulent.


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