Séminaire ESEN

« Du CDI au Learning Centre »

23 - 25 mars 2011

Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 1

Alain Picquenot, IA-IPR EVS Académie de Rouen

Participants Académie de Rouen :

Séverine Autret (Responsable médiathèque du CRDP de Haute-Normandie )Sophie Bocquet (Animatrice du pôle de compétences en documentation)

Vincent Boyé(Membre du pôle de compétences en documentation)Anne-Sophie Closet (Chargée d'inspection)

Laurence Ermel (Membre du GRAP en documentation)Yves Peuziat (IA-IPR SVT)

Rédacteurs du compte-rendu :

Anne-Sophie ClosetVincent Boyé

Laurence ErmelSophie Bocquet

Le compte-rendu n'engage que ses auteurs et vise à favoriser la réflexion professionnelle sur le sujet.

Le séminaire « Du CDI au learning centre » s'est déroulé à l'Esen (Poitiers) du mercredi 23 au vendredi 25 mars 2011. Tables rondes, conférences et ateliers se sont enchainés pendant deux jours pour mieux cerner le concept de learning centre et étudier son adaptabilité en France.

Le programme du séminaire est disponible à l'adresse suivante : http://www.esen.education.fr/fileadmin/user_upload/Contenus/Formations/formation_continue/10NDEN0032_prog.pdf

Mise en ligne des diaporamas des conférences et des vidéos sur le site de l'ESENhttp://www.esen.education.fr/fr/les-formations/formation-continue/ressources/10nden0032/

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Ouverture. Direction générale de l'enseignement secondaire. Ecole supérieure de l'Education nationale. Inspection générale de l'Education nationale. Erick ROSER, doyen de l'Inspection générale de l'Education nationale

On assiste à un renouveau de « l’action documentaire » dans le système scolaire, à une évolution des pratiques pédagogiques : le socle commun, la réforme du lycée et la personnalisation de l'enseignement dans le cadre de la nouvelle classe de seconde (accompagnement personnalisé, enseignements d’exploration). Les démarches actives et pluridisciplinaires sont mises en avant : il faut désormais traiter une question à travers deux ou trois disciplines.La documentation est l'affaire de tous. La mise en place d'une politique documentaire est une nécessité et doit s'inscrire dans le projet éducatif et pédagogique de l’établissement. Elle doit être au service des apprentissages des élèves. Il y a donc nécessité d'organiser en conséquence l’accès à l’information. On peut retenir l'exemple des bibliothèques publiques ou universitaires, notamment en Angleterre avec les Learning centres, qui sont des lieux ouverts et plus conviviaux.

Conférence « Eduquer, former ». Jean-Marc MONTEIL, professeur des universités - CNAM

Peu de changements ont été constatés en matière d'enseignement et de pratiques pédagogiques. Tout repose sur la transmission de contenus et de savoirs. On note un manque de réflexion collective sur l'acte d'enseigner et l'acte d'apprendre. Les contenus disciplinaires sont structurés autour de la didactique des disciplines. Peut on envisager une didactique commune à toutes les disciplines ? Il y a nécessité à maîtriser un socle commun de connaissances dans un souci de respect du principe d'égalité. Or la diversité du public scolaire s'accroit. Celle-ci résulte à la fois de l’histoire culturelle de chacun et de l'accroissement des inégalités. La diversité culturelle impose de réfléchir à la transmission de savoirs caractérisés par leur universalité. On constate une incapacité du système éducatif à lutter contre les inégalités qui ne cessent de se creuser (cf PISA http://www.oecd.org/dataoecd/33/5/46624382.pdf). L’École exige, en effet que les élèves soient conformes à la norme qu'elle impose sans tenir compte de leur diversité culturelle. On classe ainsi les élèves dans des catégories - « mauvais », « moyens », « bons » - sans tenir compte des progrès accomplis. « Les professeurs finissent les programmes, les élèves beaucoup moins ». Afin de dépasser cette situation, il s'agit de savoir comment permettre à une diversité d'apprenants de s'approprier un même objet de savoir. Savons nous gérer l'hétérogénéité ? Disposons-nous d'un espace-temps facilitant l'appropriation de contenus par les apprenants ? La classe est-elle toujours le milieu approprié ? Il faut donc réfléchir à des formes différentes pour appréhender l’objet. Le numérique laisse entrevoir des possibilités nouvelles en permettant des contextualisations différentes d’un même objet de savoir afin que son traitement soit possible par tous. Une formation méthodologique sur la construction scientifique du savoir et des méthodes d’apprentissage est une nécessité.

Eléments bibliographiques :

MONTEIL, Jean-Marc. Eduquer et former : perspectives psycho-sociales. Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, 1989MONTEIL, Jean-Marc. Réussir ou échouer à l'école : une question de contexte ? Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, 2002.MONTEIL, Jean-Marc. Les sciences du comportement : une recherche d'interfaces. Leçon inaugurale de Jean-Marc Monteil au CNAM le 19 janvier 2011. http://media.cnam.fr/lecon-de-jean-marc-monteil-les-sciences-du-comportement-une-recherche-d-interfaces-367369.kjsp

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Conférence « Les learning centres en Grande-Bretagne » Graham BULPITT, directeur des services d'information, Kingston University- Londres.

1- Le contexte en Grande Bretagne :

On note une volonté de réduire les effectifs et les dépenses publiques dans l'enseignement supérieur. Les services et les formations des universités sont évalués annuellement. Les coûts doivent être, en grande partie, pris en charge par les étudiants. Ainsi la subvention de Kingston doit être diminuée de plus de 40 % alors que l'on note une hausse des frais de plus de 3%. En même temps, on note une augmentation exponentielle du nombre des étudiants depuis ces dernières années, Kingston étant l'université la plus populaire de Londres.

2- Les modèles d'apprentissage :

Une attention particulière est portée à l'apprentissage en autonomie (enseignement par la médiation documentaire, projets, dissertations). L'idée est de créer un campus électronique c'est à dire un environnement électronique qui restitue tous les éléments de l'environnement réel tout en permettant aux étudiants d'avoir des réponses à leurs besoins propres. Le campus doit également répondre aux besoins des futurs chercheurs qui auront de nouveaux moyens pour travailler. Cependant les étudiants ne veulent pas non plus d'une « open university » complètement virtuelle. L'accompagnement reste donc nécessaire. Un système de type « tableau de bord » permet d'assister et de guider les étudiants.

3- Le Learning centre est lié à la stratégie de l'université :

La reconstruction d'une nouvelle bibliothèque ne permettait pas de répondre aux besoins. Il a été nécessaire de créer une nouvelle organisation pour favoriser les apprentissages. Le learning centre est un environnement flexible qui permet de rassembler l'ensemble des ressources, des personnels aux compétences variées et complémentaires, des services et de l'expertise dans un même espace. L'organisation des équipes, horizontale et centrée sur les étudiants, permet de mieux identifier les compétences en fonction des besoins. Le learning centre est un espace de convivialité qui conjugue des espaces de travail individuel et des salles pour le travail en groupe. Des ordinateurs et des bornes conseils sont mis à disposition. Une aide de premier niveau est fournie par le personnel. L'espace doit permettre aux étudiants et aux spécialistes de chaque discipline de travailler ensemble. On a noté que 42 % des étudiants fréquentent le centre tous les jours et que 88% possèdent un ordinateur portable.

Organisation de l'emploi du temps des étudiants :

10 h cours/ 2 h séminaire, 14 h travail autonome à la maison, 13 h travail autonome dans le Learning centre, 1 h de tutorat.

Des exemples :

Ex : Sheffield 1998, création d'un Learning centre

Création d'un Learning centre en 2003 à Kingston http://www.kingston.ac.uk/informationservices/

Warwick University espace social d'apprentissage géré par les étudiantsSessions d'apprentissage libres, salles de cours, laboratoire de nouvelles formes d'apprentissage. .http://www2.warwick.ac.uk/services/ldc/

A Lausanne : proposition d'un « café éducatif » http://duldule.com/2010/04/the-rolex-learning-center-design-in-lausanne-switzerland/

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http://rolexlearningcenter.epfl.ch/Kingston University . Nightingale Learning centre http://www.dailymotion.com/video/xhpxzn_learning-ressource-center_tech

Éléments bibliographiques :

BULPITT, Graham. Les learning centres : de nouveaux espaces pour une nouvelle façon de travailler avec les étudiants. 9èmes rencontres FORMIST. ENSSIB, 18 juin 2009. http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-40663

http://www.slideshare.net/Bibliolab/bulpitt-abf-14-juin-2010-learning-centers-avec-pages-de-commentaires

Learning centre et CDI. Savoirs CDI, 22 mars 2011. http://docsdocs.free.fr/spip.php?breve572

« Learning centres » : modèle international de bibliothèque intégrée à l’enseignement et à la recherche. Educnet. 25/02/2010. http://www.educnet.education.fr/veille-education-numerique/fevrier-2010/rapport-learning-centres-modele-international-bibliotheque-integree-enseignement-et-recherche

Blog professionnel de Jean-Michel MERMET, chargé de mission en système d'information documentaire pour l'université de Grenoble : définition du learning centre http://tournerlapage.net/2010/11/un-resume-du-concept-de-learning-center/

Table ronde « Exigences du socle et des nouveaux programmes et espaces scolaires »

Jean-Michel BLANQUER, Directeur général de l'enseignement secondaire 1- Définition « universelle » du centre de ressources : doit fournir des ressources et permettre de développer des capacités à la recherche. A une fonction centrale et transversale dans les EPLE :

– pour les élèves,– on note une amélioration des centres de ressources dans les EPLE,– le centre de ressources doit permettre une relation entre l'EPLE et l'extérieur.

2- Finalités : le centre de ressources doit favoriser la réussite des élèves (cf les réformes dont on doit retrouver les effets dans la fonction documentaire) :

2-1 Réforme à l'école primaire : – maîtrise de la langue, lecture, relation au livre à renforcer,– personnalisation des parcours : prendre en compte les progrès de chaque élève dans

une perspective d'autonomie (le professeur documentaliste doit développer la capacité à rechercher).

2-2 Réformes dans le secondaire : le socle commun au collège– arriver à la transversalité des savoirs : le CDI doit favoriser le lien entre les disciplines. La maîtrise de l'information est centrale dans le socle commun,– le socle commun propose une approche pédagogique différente des apprentissages disciplinaires et vise l'efficacité.

2-3 Réformes dans le secondaire : la réforme du lycée– consolider les savoirs, favoriser l'ouverture sur le monde, la transversalité, l'autonomie, et en conséquence importance accrue de la fonction documentaire.

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3- Le professeur documentaliste est membre de l'équipe de direction. Il ne doit pas craindre la transformation, l'innovation, l'expérimentation.

Annie MAMECIER, IGEN SVT

En sciences, la recherche renouvelle les savoirs. On note en conséquence un changement de posture. Il ne s'agit plus de transmettre des savoirs mais d'associer les élèves à la construction des savoirs, l'acquisition d'une culture scientifique étant l'objectif visé. Les évolutions constatées en sciences supposent une réflexion sur l'élaboration des savoirs scientifiques. La « vérité scientifique » est quelquefois remise en question. L'exemple des controverses scientifiques souligne ainsi la nécessité de prendre du recul et de prendre en compte les sciences expérimentales. L'actualité interroge également les savoirs scientifiques (cf tsunamis, nuage radioactif). L'information est accessible partout, par tous. En est-il de même pour les connaissances ? Un adolescent est-il capable de trier les informations, de comprendre le pourquoi (objectif de l'enseignement scolaire) ? Il y a donc nécessité de travailler, non pas sur les sources d'information mais sur le statut de l'information. C'est une notion que l'élève doit maîtriser pour pouvoir la réinvestir.

Ces constats supposent :

– de faire évoluer les pratiques pédagogiques et la réflexion didactique,– de penser une nouvelle posture pour l'élève, posture active (cf recherche en ligne)

Le CDI doit permettre aux élèves d'accéder à des collections scientifiques conséquentes. On note que ce n'est pas toujours le cas. Les ressources sont souvent disséminées dans les laboratoires (cf les manuels scolaires). Les professeurs documentalistes peuvent faire des dossiers de presse ; les horaires d'ouverture du CDI doivent être aménagés de manière à ce que les élèves puissent accéder facilement aux ressources.On note, en lycée, des pratiques informationnelles déviantes : copiés-collés sur Internet (TPE, PPCP) sans traitement de l'information.

Catherine BIZOT, IGEN Lettres

Le learning centre ne se substitue pas au CDI mais doit permettre à l'école de se transformer, de passer de la transmission de savoirs à un espace de concentration et de rayonnement de ressources où se développent de nouvelles modalités d'apprentissage. L'école a pour objectifs la réussite des élèves et l'épanouissement du citoyen. La maîtrise de la langue est une compétence transversale. Depuis longtemps, il existe donc une « complicité naturelle » entre les professeurs de français et les professeurs documentalistes : ateliers lecture, ateliers d'écriture. Par ailleurs, l'éducation aux médias figure également dans les programmes d'enseignement (cf 2nde, terminale L). Rappel sur la pédagogie active : proposer des situations d'apprentissage qui favorisent l'autonomie des élèves, la motivation. (Cf l'enseignement d'exploration « littérature et société »).

Laurent WIRTH, IGEN Histoire et géographie

La thématique « espace/temps » correspond bien à l'enseignement de l'histoire et de la géographie. Le CDI permet d'accéder à tous les domaines de la connaissance à travers les ressources mises à disposition.Le CDI et le socle commun : validation des compétences 6 et 7. Au collège et au lycée, l'EDD est un thème récurrent.Une réflexion est menée sur les TICE en histoire géographie. Le professeur documentaliste y est associé. L'objectif est de sortir de la classe pour construire les savoirs.Il faut noter l'existence de cabinets d'histoire et de géographie : une réflexion interne doit être menée dans les EPLE sur les modalités de stockage de la documentation. Le professeur documentaliste doit être associé à cette réflexion.Pédagogie : le professeur documentaliste peut collaborer avec les professeurs d'histoire et de géographie sur la communication à l'oral.

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Norbert PERROT, IGEN STI

Les connaissances évoluent au fil du temps. Il s'agit de permettre aux élèves de comprendre les démarches (cf CCF) et de maîtriser les compétences dans un contexte donné et dans une perspective d'autonomie.Les professeurs des classes préparatoires (Sciences des ingénieurs) mettent en ligne des ressources, des TP dans le but de favoriser le travail autonome. Un exemple, le site http://www.confortetdomotique.fr/. Ces pratiques sont à mettre en place au lycée.

Conférence « S'informer pour apprendre ET apprendre à s'informer ». François TADDEI, chercheur en biologie des systèmes à l'INSERM. Auteur d'un rapport « Former des constructeurs de savoirs créatifs et collaboratifs » pour l'OCDE.

Questions de Jean-Louis Durpaire, IGEN EVS, et échanges avec l'auditoire.

J-L DURPAIRE

Que pensez-vous du CDI ?

F. TADDEI

Les jeunes donnent des réponses très diverses. Il y a des habitués et d'autres qui ne ne fréquentent jamais le lieu. Il suffit de faire réfléchir les élèves sur le sigle (cf jeu sur les mots), définir le CDI sur une autre planète...) pour se rendre compte de la diversité des représentations et des envies.Le CDI a évolué davantage que le reste de l'environnement professionnel éducatif (référence aux méthodes d'enseignement). La formation des professeurs documentaliste y est pour beaucoup. Par ailleurs, il y a eu l'arrivée de l'Internet qui a bouleversé les pratiques et l'accès aux connaissances. Il faut noter par exemple l'augmentation croissante des publications scientifiques sur le Web. La question de la qualité de l'information se pose. Le rapport de l'OCDE mentionne également que l'accès aux TICE favorise les apprentissages mais aussi que l'on apprend mieux avec les TICE, que l'on sait mieux chercher et exercer son esprit critique quand on a chez soi des livres et des pratiques culturelles. La France prend peu en compte la question de l'égalité des chances, d'où l'importance du CDI qui est un lieu d’innovation (cf article n°34, loi de 2005, « droit d’innover » http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000259787&dateTexte=#LEGIARTI000006435746).

J-L DURPAIRE

Le CDI contraint-il le type d'activités ?

F. TADDEI

On observe des comportements divers suivant les environnements. Par exemple les tables à roulettes permettent la flexibilité.

J-L DURPAIRE

Comment apprend-on à s'informer ? Il n'y a pas actuellement d'enseignement défini en tant que tel.

F. TADDEI

Il faut partir des pratiques et de situations précises. On apprend différemment aujourd’hui : exemple de l’encyclopédie collaborative wikipédia et de la possibilité de corriger des articles ; exemple canadien avec les démarches expérimentales en sciences. Les élèves, encadrés par l'enseignant, rédigent des compte-rendus d'expériences et se corrigent mutuellement. Ils

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apprennent ainsi à connaître les conditions de la production des savoirs (cf la revue par les pairs).Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. http://www.cnle.gouv.fr/Une-revue-par-les-pairs-sur-la.html

IST. http://www.slideshare.net/phelly/veille-diffusion-et-valorisation-de-list-cours

Le questionnement est donc essentiel. Il convient de distinguer une donnée, une information et une connaissance (capacité à mettre en contexte). Se poser des questions favorise également la mémorisation (individu en quête de connaissances). Il serait vain d'apprendre les outils (TIC) qui évoluent sans cesse mais il convient de maîtriser les concepts pour pouvoir penser l'imprévu.

J-L DURPAIRE

Comment la pédagogie du questionnement transforme-t-elle le système d’enseignement et le temps de cours ? Le système actuel est basé sur une succession de temps de cours.

F. TADDEI

En France, la majeure partie du temps est actuellement consacrée à la mémorisation de contenus. Il faudrait réfléchir à apprendre à s’informer et à s’informer pour apprendre. On finit toujours à apprendre à apprendre. (cf Y. Chevallard http://wiki.univ-paris5.fr/wiki/Apprentissage). Se poser des questions permet de mieux mémoriser.

J-L DURPAIRE

Entre questionnement, mémoire (apprendre par coeur), démarche d'investigation ?

F. TADDEI

En France, le décloisonnement est difficile (sections du CNU, agrégations très spécialisées). Il faudrait former différemment les chercheurs et les enseignants.

Question de la salle : Référence à Hervé le Men sur l'étude des controverses et l'information située. (François Taddei approuve cette démarche).

Bruno Latour et les controverses http://www.bruno-latour.fr/cours/index.htmlEntretien avec Bruno Latour dans la revue de sciences humaines Tracéshttp://traces.revues.org/index158.htmlGAULLIER. Voyage dans un monde de polémiques. Entretien avec Bruno Latour. Conseil général de l'Essonne, 14 février 2011. http://www.savoirs.essonne.fr/dossiers/les-hommes/sociologie/voyage-dans-un-monde-de-polemiques/des-controverses-a-profusion/

et Hervé Le Men qui place l'information dans un contexte et interroge la notion d'expertise (controverses). http://en.scientificcommons.org/herv%C3%A9_le_men

CHAPRON, Françoise, DELAMOTTE, Eric (dir.). L'éducation à la culture informationnelle. Presses

de l'ENSSIB, mars 2010. (Papiers).

J-L DURPAIRE

Cette démarche est présente dans les programmes, en particulier au lycée. Dans les épreuves du bac, il y a une évaluation de la démarche d’investigation.

F. TADDEI

On note un décalage entre les programmes et leur mise oeuvre. La France est en fin de liste

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dans les évaluations internationales pour le traitement de la grande difficulté scolaire. Pour ce qui concerne la culture numérique, il faut noter une grande hétérogénéité parmi les étudiants.

Martine ERNOULT (présidente de la FADBEN, fait référence aux interventions des IGEN)

Le professeur documentaliste est-il au service des autres disciplines pour la construction d’une culture de l’information ?

F. TADDEI

Il y a évidemment besoin de travailler ensemble.

Les métiers qui seront les plus demandés dans 10 ou 20 ans n’existent pas encore. On comprend l'importance de donner aux élèves des outils qui leur permettront de faire face aux défis de l'évolution.Traiter des apprentissages demanderait également à prendre en compte la multiplicité des formes d'intelligence. ( Cf Howard Gardner : la théorie des intelligences multiples) http://www.ia94.ac-creteil.fr/premier_degre/intmult/index_intmult.htm

http://eduscol.education.fr/cid52893/zoom-sur-les-intelligences-multiples.html Éléments bibliographiques :

Curriculum Vitae de François Taddéi : http://www.necker.fr/tamara/pages/francois.html

TADDEI, François. Former des constructeurs de savoirs créatifs et collaboratifs : un enjeu majeur pour le 21ème siècle. Rapport pour l'OCDE. Avril 2009.http://www.cddp92.ac-versailles.fr/spip2/ressources_pdf/Rapport%20Taddei%20pour%20l%27OCDE.pdf TADDEI, François. Inventer une nouvelle maïeutique pour apprendre à apprendre. L'actualité pédagogique des Cahiers pédagogiques, n° 478, janvier 2010.

TADDEI, François. Six milliard d'autodidactes. Libération, 14 avril 2009. http://www.liberation.fr/sciences/0101561874-six-milliards-d-autodidactes

TADDEI, François. Réformer le système éducatif d'ici à 2025. http://lyceesrp.canalblog.com/archives/2009/05/22/13816887.html

« Les learning centres à l'université : modernité et modernisation ! »Dominique AROT doyen IGB/ Jean-Louis DURPAIRE IGEN EVS

Intervention de Dominique AROT :

1- Modernité et modernisation : le terme « Learning centre » est difficile à traduire en français. Le concept s'inscrit cependant dans la politique du Ministère de l'enseignement supérieur (rénovation des bibliothèques universitaires).

JOUGUELET, Suzanne. Les learning centres : un modèle international de bibliothèque intégrée à l'enseignement et à la recherche. Rapport à Madame la Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Ministère de l'enseignement supérieur et de la Recherche, décembre 2009. http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2009/33/6/Rapport_Learning_Centers_7-12_RV_131336.pdf

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2- La documentation « coeur battant de l'université » :

Objectifs :

– prendre en compte l'offre croissant des ressources électroniques,– prendre en compte le travail de groupe,– prendre en compte de nouvelles formes d'apprentissage autonome,– nécessité d'une politique documentaire renouvelée,– nouveau rapport au service public avec un guichet unique.

En référence à Robert Darnton :

DARNTON, Robert. La bibliothèque universelle, de Voltaire à Google. Le Monde diplomatique, mars 2009http://www.monde-diplomatique.fr/2009/03/DARNTON/16871DARNTON, Robert. Le livre numérique ne tuera pas le papier, au contraire. Entretien au salon du livre. Télérama, 19 mars 2011. http://www.telerama.fr/livre/robert-darnton-historien-a-harvard-plus-un-individu-consulte-sur-tablettes-plus-il-achete-de-livres-imprimes,66774.phpLECLERE, Marie-Françoise. « L'information n'est pas le savoir ». Entretien avec Robert Darnton. Le Point, 6 janvier 2011. http://www.lepoint.fr/grands-entretiens/robert-darnton-l-information-n-est-pas-le-savoir-06-01-2011-1283072_326.php

3- Exemples de nouvelles bibliothèques :

A l'étranger :

De nouvelles bibliothèques à Londres et aux Pays Bas, les « Idea stores », ont été créées pour remplacer les anciennes bibliothèques « papier » qui sont de moins en moins fréquentées :

– à Londres : accès aux différents services publics. Le besoin de se former tout au long de la vie est très ancré dans la culture britannique : cours pour les immigrés, cours de cuisine, cours de musique... – Aux Pays-Bas à Delft (Dok) et à Amsterdam : ouverture très large, convivialité mise en avant (restaurants, cafés), conception dynamique des collections et des services au service des usagers,– à Lausanne, le Rolex Learning centre : http://www.swissinfo.ch/fre/multimedia/galeries_photos/Apprentissage_futuriste.html?cid=8326166

En France :

– A Poitiers : volonté de croiser les enseignements disciplinaires et d'organiser des formations regroupant étudiants et enseignants, innovation pédagogique,

– A Mulhouse avec l'université de Haute-Alsace : volonté de créer un lieu de vie et de rencontre, une « maison commune », d'acquérir des habiletés dans le maniement des ressources électroniques,

– A Saclay/Paris XI (trois Learning centres sont prévus) : favoriser le travail collaboratif, lieux de culture, favoriser la mixité des populations sur le campus,– à Lille, projet autour de la culture scientifique et technique, 30% de l'espace réservé au travail en groupe, création d'un Internet café...

En France bibliothèques des universités de Mulhouse, Poitiers, Paris XI http://www.u-psud.fr/fr/biblio/service_commun_de_la_documentation.html, Lille 1 http://doc.univ-lille1.fr/

Galeries de photographies de nouvelles bibliothèques :

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http://www.flickr.com/photos/jiscinfonet/Learning centre de l'ESSEC : http://www.dailymotion.com/video/xdjfpy_learning-center-essec_school

4- Objectifs :

– prendre en compte les besoins des usagers : réflexion sur les non-usagers (personnes âgées, adolescents),– améliorer les conditions d'accès et les horaires d'ouverture,– créer un espace convivial,– penser la pluralité des espaces en tenant compte notamment du rapport silence/bruit.

GLIANI, Sergio. Les idea Stores : une nouvelle approche de la bibliothèque et de l'accès à la connaissance. ENSSIB, 2008. http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2008-01-0069-013

« Quelles réalités dans les collèges et les lycées ? ». Jean-Louis Durpaire, IGEN EVS

Aucun guide des constructions n'existe pour les CDI. Cette question fait l'objet de peu d'articles en dehors de celui intitulé « Entre multipolarité et virtualité » http://www.cndp.fr/savoirscdi/index.php?id=66. Le rapport Fourgous mentionne également la question des espaces. http://www.reussirlecolenumerique.fr/pdf/Rapport_mission_fourgous.pdf

1- Le Learning Centre est une réflexion sur le CDI et ses espaces. Quand on lit les textes institutionnels, on retrouve des idées qui font référence au concept de Learning Centre :

– évolution qui tient compte des nouvelles demandes pédagogiques (travaux personnels, travaux de groupe, recherche documentaire),

– évolution qui met en avant le rôle pédagogique du professeur documentaliste et l'importance d'une réflexion globale sur les espaces documentaires dans les EPLE.

2- Rôle des bibliothèques scolaires : une interrogation internationale à l'heure de l'internet

Référence au colloque de Lisbonne : concevoir des établissements scolaires dans la société de la communication (http://www.oecd.org/dataoecd/0/43/1933434.pdf, http://ec.europa.eu/information_society/eeurope/i2010/docs/2002/action_plan/actionplan_fr.pdf)

– Internet est pris en compte,– la formation pour tous : toute bibliothèque est un lieu de formation.

Vers le Student-centred learning (SCL) qui définit des principes sur le respect des modes d'apprentissage de chaque étudiant :

– nécessité d'individualiser les parcours,– tenir compte des besoins, des centres d'intérêt,– penser l'environnement de travail.

http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.teaching.rmit.edu.au/progimprov/sclearn.html&ei=7P6NTdSYJoqKhQejsfG7Dg&s a=X&oi=translate&ct=result&resnum=3&ved=0CDsQ7gEwAg&prev=/search%3Fq %3D%2522student%2Bcentred%2Blearning%2522%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a %26hs %3DInV%26rls%3Dorg.mozilla:fr:official%26prmd%3Divnsb

3- La documentation et les réformes :

– la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'Ecole et le socle commun (2005) : la réussite de tous les élèves : « Les écoles et les collèges organiseront un

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enseignement adapté : études surveillées, tutorat, accès aux livres, à la culture et à internet » http://eduscol.education.fr/pid23228-cid47733/socle-commun-et-enseignements.html ,

– la réforme du lycée 2000 - 2009 : insuffisance des espaces documentaires ; les cabinets et l'Internet éloignent les usagers du CDI.

4- Les CDI aujourd'hui :

– Le CDI dans les marges : on y remarque une activité dense ou réduite,– le CDI « coeur », « poumon » de l'établissement au service de la réussite des élèves.

L'activité dépasse les murs du CDI.

5- Le CDI et la Vie scolaire : cadre institutionnel (circulaire de 1982) mais éloignement des pôles ; séparation historique entre l'éducatif et l'enseignement ; le rôle des discours et l'affirmation de la documentation comme une discipline. On n'a pas réfléchi aux « espaces détente », « culture ».

6- Les axes nouveaux :

– recherche d'une plus grande motivation des élèves (les PDMF par exemple),– réelle mise au travail des élèves, – pluridisciplinarité.

Visite de lycées neufs : lycée Kyoto à Poitiers, un lycée mixte Ministère de l'Education nationale/ Ministère de l'Agriculture.Projet d'établissement du lycée Kyoto : http://ww2.ac-poitiers.fr/meip/IMG/pdf/Retour_d_experience_lycee_KYOTO.pdfCDI du lycée Kyoto , passerelle entre lycée agricole et LGT : http://www.lycee-kyoto.eu/diapos2.asp?nlien=2Réflexion du conseil régional de Poitou-Charentes sur les CDI : http://www.cndp.fr/savoirscdi/index.php? id=65

En Grande-Bretagne : plus axé sur le « learning », rapports publiés sur les conditions de travail des apprenants cf Manifeste de la National Literacy Association (les bibliothèques au coeur des apprentissages).

7- Conditions pour passer du CDI au Learning centre :

– une approche usagers,– une réflexion globale et collective sur les lieux de vie des élèves (direction, CPE, équipes

disciplinaires). Tout projet d'un nouvel espace doit donc questionner les enseignants des disciplines,

– le porteur du projet est le professeur documentaliste,– il y a des services minima à mettre en place : accueil individuel et prêt, accueil des

groupes, accueil des classes entières...

Eléments bibliographiques :

DURPAIRE, Jean-Louis. L'accès et la formation à la documentation du lycée à l'université : un enjeu pour la réussite des études supérieures. Rapport N°2009-024. Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, mars 2009. http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2009/47/1/Former_a_la_documentation_9_mars_version_definitive_133471.pdf

Construire pour enseigner. Revue de l‘inspection générale. Numéro 2, février 2005 http://media.education.gouv.fr/file/71/5/3715.pdf

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 12

Table ronde « les learning centres : premières réalisations et perspectives »

Modérateur : Pascal COTENTIN, Directeur du Centre régional de documentation pédagogique de l’académie de Versailles

Pascal Cotentin : « pour vous, les Learning Centres à la française qu'est-ce que c'est ? »

Nicolas DOMPNIER, professeur documentaliste à la cité scolaire internationale de Grenoble.

Le CDI de la cité scolaire est aussi une bibliothèque municipale internationale. C'est une bibliothèque très ouverte et très fréquentée (800 passages par jour).

Les usages :

Les élèves cherchent d'abord une petite salle de travail, un tableau blanc, une chaise, un document. Pour les lecteurs de la ville, il s'agit d'une découverte plus spontanée des ressources, la lecture d'albums pour les petits avec les parents ; les retraités viennent pour utiliser les écrans et parce que le lieu favorise le lien social. On remarque également la présence d'étudiants et de chercheurs.

Le learning centre : deux questions autour du café et des jeux. Le jeu : des pratiques, mise en scène TPE (jeux de rôles). Au CDI, on propose des jeux de rôles. Mais est-ce pertinent ? Peut-être est-ce une question de culture...

La salle de lecture devient un portail physique et virtuel de la cité scolaire. L'espace physique doit-il être pensé de la même manière qu'un portail virtuel ?

Michèle CAINE, IA-IPR EVS Dijon

A Dijon, on note des projets qui tendent vers le learning centre. – partir d'une typologie d'élèves : élèves bons, élèves faibles. Comment les attirer ?

Comment les garder ? S'interroger également sur les élèves moyens que l'on ne sait épauler,

– mise à disposition des ressources : il ne faut pas que les espaces soient fermés quand les moyens sont donnés (cyberbase). Il faut donc réfléchir à l'accès aux ressources en utilisant les outils technologiques disponibles (cf bibliothèque numérique des enfants). A voir les « serious games », le site.tv.,

– travailler sur l'accueil des élèves, l'aide au choix, l'encadrement,– travailler sur la gestion des espaces (travail en groupe), le rapport bruit/silence,

l'ouverture du CDI.

Jean-Jacques PELLE, conseil général du Finistère

Le Finistère : 63 collèges publics, 49 collèges privés. Une direction des collèges a été créée en 2010. Le référentiel collège doit être revu. Un comité de pilotage auquel sont associés tous les acteurs a été créé.

Bénédicte ROBERT, IA-IPR EVS chef département de la recherche et du développement, de l'innovation et de l'expérimentation, DGESCO.

Il faut cibler les élèves faibles et les élèves moyens. On n'a pas encore de leviers pour travailler sur l'autonomie. On s'occupe de la démarche et de l'évaluation de l'action. On peut contacter les correspondants académiques en innovation.

Julien ROCHE chef du service documentation de l'université Lille 1

95% ressources sont en format électronique en ligne (ouverture vers l'extérieur). On a noté une totale désaffection des enseignants pour la bibliothèque, une diminution des prêts et donc

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 13

la fragilisation du lieu bibliothèque. La réponse apportée est liée à un contexte : refonder une bibliothèque et élargir ses missions avec comme lignes de force :

– 30% de l'espace - tables toutes tailles- est dédié au travail en groupe (sur réservation),– existence de grandes salles 20-30 personnes en auto-gestion,– la gestion bruit/silence a été prise en compte : gradation dans la consommation

aliments/ bruit/ utilisation du téléphone portable (ce qui suppose de définir les lieux où ces usages sont permis et ceux où ils ne sont pas permis),

– création d'un espace détente et d'espaces verts,– création d'un complexe évènementiel,– enjeu majeur : ambition renouvelée en matière de culture virtuelle (intégrant serious

games et technologies mobiles : smart phone, i-pad).

Pascal Cotentin : « Information, media literacy, learning centre : des mots anglais, des concepts différents... En quoi cela vous semble-t-il innovant pour la réussite des élèves ? Comment cela va-t-il sans doute modifier l'organisation des lieux et les fonctions, voire les métiers ? »

Bénédicte ROBERT, IA-IPR EVS chef du département de la recherche et du développement, de l'innovation et de l'expérimentation, DGESCO.

On peut avoir un beau CDI central et un professeur documentaliste qui ne travaille pas avec les autres professeurs ou le contraire... Tout se joue aussi dans les pratiques.L'utilisation des manuels scolaires numériques devrait changer les pratiques (cf tablettes sur lesquelles on pourra charger les manuels). Comment fera-t-on cours ? Quel sera le rôle du CDI ?Que peut on mettre en place en matière de mutualisation de pratiques ? Proposition d'un vade mecum pour les équipes qui le souhaiteraient. On peut contacter les délégués académiques en innovation. Cf experithèque . http://applications.eduscol.education.fr/D0216F/bdd_accueil.php

Christophe BARBIER, Préfet des études

Projet de Pôle vie scolaire : CDI, étude, bureau CPE, salle informatique

– les acteurs ont une vision globale de la manière dont ils peuvent intervenir,– se pose la question de la formation des assistants d'éducation : recrutement, formation

interne (exemple : la recherche documentaire), formation à l'externe,– la volonté d'associer enseignants de discipline au projet (avoir une politique globale).

Pierre DANEL, IA-IPR Clermont-Ferrand

– diversifier les formes d'apprentissage,– réfléchir sur la gestion espaces/temps. Instituer d'autres temps de travail, individuels ou

collectifs. Tenir compte des contraintes : par exemple, les transports scolaires,– depuis 2005, déploiement des ENT. Usages et demandes d'adaptation des services : plus

de la moitié de ces usages se déroule en dehors du temps scolaire (après 17h et avant 8h). L'ENT clos est un donc un outil très limité,

– on ne peut ignorer l'impact du numérique sur les pratiques des adolescents. Les élèves mobiles ont besoin de nouveaux outils : que fait-on des usuels, des manuels... ? Nécessité de répondre à la pression des besoins et de la réalité sociale, culturelle, économique. Pour ce qui concerne les pratiques professionnelles, on remarque le besoin de partager, de mutualiser.

Reportage sur le learning ressource centre de Newvic réalisé par Pascal Cotentin http://webtv.ac-versailles.fr/?id=695

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 14

Conférence « La conception des espaces documentaires d'un CDI : l'indispensable participation du professeur documentaliste praticien. » Marie-Françoise BISBROUCK, expert-consultante pour la construction et l'équipement des bibliothèques

1- Repenser l'espace du CDI comme un espace d'apprentissage mais aussi comme un espace de vie.

Notions : lieu de convivialité, lieu de confort, lieu de conception ludique pour ouvrir à d'autres apprentissages que celui de l'apprentissage scolaire. Il faut prendre en compte le fait que le contexte familial ne permet pas toujours l'accès à la culture. Il faut donc concevoir le CDI comme un lieu de formation globale. Il faut changer l'idée que l'on va au CDI quand on n'a pas cours ou que l'on est exclu de cours. Le CDI doit trouver sa place dans l'établissement scolaire.La conception des espaces documentaires doit être envisagée en collaboration avec le professeur documentaliste.

2- Un lieu qui permet plusieurs types d'attitudes.

Questions d'aménagement du CDI et positionnement du CDI dans un EPLE.

Constat : l'aménagement est axé sur le positionnement de l'élève assis devant une table (convenable, conforme, décent) alors que dans les bibliothèques municipales, les contraintes sont moindres sans que soient toutefois acceptées des attitudes « débridées ». Les pays nordiques sont plus permissifs sur ce point.

Attitudes permises au corps : que pense l'élève quand il vient au CDI ?

– Travailler à partir de documents imprimés, être sérieux, s'asseoir à une table, environnement calme,

– lire une BD, un manga. Envie d'un fauteuil ou d'un gros coussin qui prend la forme du corps,

– jouer à des jeux de société sur une table interactive,– jouer sur un écran à des jeux sportifs : est-ce correct ?

Il faut équiper l'espace pour que le bruit ne se propage pas, prévoir une bonne ventilation des locaux, aménager les écrans.

Le CDI doit évoluer dans son architecture, passer d'une pièce unique à l'aménagement d'espaces différenciés, travailler sur l'éclairage, penser l'ergonomie et le confort (mobilier, acoustique), la modularité des espaces au fur et à mesure des besoins (ex : TPE).

3- Le nouveau CDI :

La réflexion de toute l'équipe pédagogique et de l'équipe de direction est nécessaire (projet d'établissement). On peut y associer les élèves qui savent ce que leur apporte ou pas le CDI. Un groupe de pilotage est donc à mettre en place avec le professeur documentaliste comme chef de travaux (assure le relai auprès du chef d'établissement). Le professeur documentaliste doit comprendre le projet dans toutes ses applications mais n'a pas toujours de connaissances dans l'aménagement des espaces. Il doit faire reconnaître son professionnalisme tout en acceptant l'idée que l'acquisition de nouvelles connaissances est nécessaire. Le soutien de la part de l'équipe de direction est indispensable.

Eléments essentiels :

– Le CDI doit être central, visible, accessible, accueillant,

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 15

– les espaces doivent êre évolutifs. Il faut prévoir, dans l'organisation des espaces, les activités bruyantes à l'extérieur et envisager les activités plus calmes au centre,

– regrouper à proximité du CDI d'autres espaces : salle de musique, salle de dessin. Prévoir éventuellement des réserves pour l'archivage,

– le mobilier doit être mobile (roulettes) et unitaire (une table de base pour une personne avec possibilité de regrouper les tables),

– nécessité de prévoir des matériaux permettant l'absorbtion phonique, réfléchir sur l'éclairage généralement trop uniforme, terne et indifférencié, penser à la colorimétrie.

Actions et tâches précises pour le professeur documentaliste :

– visiter les bibliothèques,– faire des photographies,– créer une documentation de référence,– déterminer des objectifs,– constituer des groupes de travail,– faire des scenarii de faisabilité,– communiquer sur les objectifs,– commencer à penser les équipements,– valider le projet.

– Participer à commission technique,– être membre du jury,– préparer le déménagement,– travailler sur la signalétique,– choix à faire à partir des propositions des entreprises,– suivre le chantier.

Elément bibliographique :

BISBROUCK, Marie-Françoise. Bibliothèques d'aujourd'hui : à la conquête de nouveaux espaces. Editions du Cercle de la Librairie, 2010.

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Ateliers « Les démarches d'apprentissage des collégiens et des lycéens générées par le passage du CDI au Learning centre, compétences et autonomie de l'élève.

Ateliers animés par Philippe AMPILHAC (IA-IPR Créteil), Annick BAILLOU (IA-IPR Poitiers), Hélène BIDOT (IA-IPR Besançon), Didier BOUILLON (IA-IPR Versailles), Michèle CAINE (IA-IPR Dijon), Didier DELERIS (IA-IPR Versailles), Patrick DUPRAT (IA-IPR Bordeaux), Raymond RIQUIER (IA-IPR Paris).

Atelier des académies de Grenoble, Lyon, Nice, Rouen, Versailles.Animation : Didier Bouillon, IA-IPR EVS académie de Versailles

Diapositive extraite du diaporama présenté lors de la synthèse.

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 17

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 18

Carte mentale réalisée par Vincent Boyé, professeur documentaliste dans l'académie de Rouen

Synthèse des ateliers

1-La place du « learning » et du « teaching » dans les apprentissages scolaires :

Le « learning » : présent dans les programmes (notion d'autonomie), suppose d'impliquer les élèves dans les apprentissages, de mettre à disposition les ressources en réseau et de développer des formations intercatégorielles,Le « teaching » : le professeur facilite l’accès aux savoirs, intervention de la didactique.

Ces deux aspects ne renvoient pas à des lieux précis et ne sont pas opposés.

2-La pédagogie est-elle induite par les espaces et les temps ?

Elle en dépend en partie. Les projets pédagogiques devraient aider à définir les espaces-temps et concourir en conséquence au développement de nouvelles postures professionnelles. Un pilotage est nécessaire pour créer cette dynamique.

3-Le Learning centre est-il un cadre propice à la mise en oeuvre des orientations ministérielles ?

Les réformes actuelles dans le secondaire induisent de nouvelles exigences : modularité et flexibilité des espaces, faciliter l'accès aux ressources (temps d'ouverture élargi). Mais il faut également considérer l'EPLE comme un laboratoire d'expériences et ne pas limiter le concept de learning centre à l'aménagement des espaces et à l'élargissement du temps d'ouverture.

4- Présenter un lieu :

Présentation du collège Charpack à Goussainville, du lycée Bellevue à Saintes, du collège Pons à Perpignan, du collège Renoir à Limoges.

Conférence « culture numérique et lieux d'apprentissage ». Alain GIFFARD, directeur du groupement d'intérêt scientifique « Culture et médias numériques »

Quelques définitions :

Computer literacy : au départ, des livres qui traitaient de l'informatiqueInformation literacy : recherche d'information Compétence numérique : accrochée aux pratiques et aux usages. Elle relève de l'autonomie des usages , « les manières de faire » .

Les usages se développés avec les réseaux sociaux et les blogs. La culture numérique est largement diffusée, ancrée dans les pratiques et médiatisée par la technique. La culture numérique pose un double problème : informatique et documentation (problème horizontal), usages/ constitution de ce savoir (problème vertical).Pour ce qui concerne la formation des usagers aux compétences numériques, on note une difficulté à structurer le savoir et la formation. Les progrès incessants de la technique et de la science posent surtout le problème des usages sociaux. (Cf les thèses de Debray et de Schumpeter).DEBRAY, Régis. Cours de médiologie générale. Gallimard, 1991.http://www.monde-diplomatique.fr/1999/08/DEBRAY/12314http://pedagogie2.ac-reunion.fr/ses/Pedago/terminale/eds/SCHUMPETER.htm.

1- Les lieux et les espaces :

L'espace numérique est un espace de pratiques mais aussi un espace industriel (cf les industries culturelles). A leur époque, Sainte-Beuve et Tocqueville appelaient l'édition « l'industrie littéraire ». Puis l'école a eu affaire à la télévision et à la radio. Le développement à l'école de l'éducation à la Presse est à mettre en relation avec l'éducation de masse.

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 19

Les industries numériques interviennent sur le lieu même de l'école : industrie de l'information (telecom, logiciels, industrie culturelle: ex :skyrock, Google, industrie du marketing : industrie qui structure le marché.). Google et l'économie de plateforme : économie à double face (relation à droite, à gauche, favorise les échanges et fabrique ainsi son économie, cf rôle de la publicité). C'est également le cas d'Apple qui est passé à l'économie de plateforme (ex : Itunes). Cette économie est fondée sur la captation du public. Les industries numériques partent de l'usager, de l'internaute et de ses pratiques dans une perspective économique.

2- La lecture numérique :

Il n'existe pas de technologie particulière relative à la lecture numérique. Mais la lecture numérique entraîne des perturbations (cf études en psycho-cognition) : l'hypertextualité et la surcharge cognitive. Elle empêche l'association entre lecture et réflexion. Le lecteur formé à la lecture classique va pouvoir composer avec ce système, par exemple télécharger les textes en pdf. Celui qui ne dispose pas de la pratique classique de la lecture (nombre de non-lecteurs en hausse depuis 1990 - cf PISA- alors que l'on note une augmentation exponentielle du nombre de publications), risque de considérer la lecture numérique comme étant plus accessible qu'elle ne l'est dans la réalité. La réflexion sur les problèmes engendrés par la lecture numérique n'est pas prise en compte par Apple et Google. Quand on crée un logiciel, on cherche avant tout une lecture qui permette une exploitation commerciale. Il s'agit donc en premier lieu de capter l'attention du lecteur internaute en favorisant l'hyperattention (cf principe des séries TV).

http://skhole.fr/lecture-num%C3%A9rique-et-culture-%C3%A9crite-par-alain-giffard

http://alaingiffard.blogs.com/culture/2009/09/is-google-au-cipm.html

http://www.educnet.education.fr/dossier/archives/hypermedia/bibliographie/modes-de-lecture/lecture-numerique

3- Enjeux éducatifs et culturels des espaces numériques :

La question de la formation doit prendre en compte les industries numériques et les pratiques des internautes. Les industries observent les pratiques et formatent en conséquence (skyblog, skyrock).

http://alaingiffard.blogs.com/culture/2009/03/skyblog-la-grande-secte-molle.html

4- La place des organismes, des lieux d'apprentissage comme l'école, le CDI, les Learning Centres :

– renoncer à utiliser les TIC ? Il faut renoncer à l'idée que l'on pourrait soumettre les TIC à des finalités pédagogiques et éducatives. Nous n'avons pas de pouvoir sur ces outils,

– renoncer à la production de contenus pour le numérique ? Penser que proposer des contenus serait facilité par le numérique est illusoire. Ex : le guide officiel du Louvre détourné, réutilisé par un éditeur anglais pour les touristes britanniques,

– le CDI doit être un lieu où l'on apprend à décélérer. On ne peut être plus rapide que les outils. Il faut donc apprendre aux élèves à chercher. Il faut réinventer l'exercice, le temps de la préparation et de la réflexion, traiter les changements de contextes et ne pas imiter les industries. Posséder des compétences numériques, c'est savoir distinguer ce qui vient de l'homme (réflexion, classement,des connaissances, esprit critique...) et ce qui vient des robots,

– il faut relancer la relation entre la subjectivité et le savoir, par nature objectif. Les jeunes ont des pratiques en dehors de l'école : subjectivité (désirs, souci de soi, expression de soi) alors qu'à l'école on enseigne des savoirs (objectivité). Il importe de ne pas maintenir la séparation entre l'école et l'extérieur mais de favoriser l'entrée par les pratiques, plus intéressante qu'une réflexion théorique didactique déconnectée de la

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 20

réalité.

Eléments bibliographiques :

STIEGLER, Bernard, GIFFARD, Alain, FAURE, Christian. Des lectures industrielles In Pour en finir avec la mécroissance. Flammarion, 2009.GIFFARD, Alain. Lecture numérique et culture écrite. Skholè, 20 janvier 2010. http://skhole.fr/lecture-num%C3%A9rique-et-culture-%C3%A9crite-par-alain-giffard

GIFFARD, Alain. Lectures industrielles. Ars industrialis. 5/12/2007. http://arsindustrialis.org/node/2879

Conférence « Les cadres et le management des ressources » Denis BOULLIER, IGEN et directeur de l'ESEN

A l'ESEN, des évolutions ont affecté simultanément la notion de centre de ressources et le modèle de formation. L'ESEN est un opérateur de formation. Il met en place une politique de formation à l'encadrement.

1- L'ESEN a été construit autour du centre de ressources. Le centre de ressources est ouvert jusqu'à 22 heures. Au début, les stagiaires n'étaient pas en responsabilité : transmission de savoirs et de savoir-faire, cours magistraux. De façon annexe et illustrative, le centre de ressources réalisait des dossiers documentaires. Le centre de ressources n'était pas réellement « central ».

2- A partir de 2000, le site Web innove en mettant en ligne des ressources élaborées par l'ESEN : conférences séquencées auxquelles on ajoute des textes, des images et du son. L'accès est libre. On compte 3 millions de visiteurs par an, soit une moyenne de 13 pages par visiteur. Un « espace cadres » comme dans les CRDP a été créé. Le centre de ressources a alors tendance à sortir de son espace initial à la faveur de la distance mais ne se positionne pas encore comme un espace de formation.

3- Depuis 3 ou 4 ans la mise à disposition de ressources prend une nouvelle orientation avec l'élaboration de parcours de formation. L'intégration fonctionnelle du centre de ressources et de la formation a pour objectif d'accompagner la professionnalisation (acquérir des compétences). Des espaces accessibles grâce à la plate forme « Pairformance » ont été créés permettant l' animation et la formation à distance. Des parcours hybrides ont été institués (présentiel et formation numérique du personnel d'encadrement) conjuguant des apports théoriques et des situations problèmes en prise directe avec les situations professionnelles auxquelles les IPR ou IEN sont confrontés (individualisation, pédagogie active). Les stagiaires ont un cahier des charges qu'ils mettent en œuvre lorsqu'ils sont sur le terrain. Les personnels d'inspection et de direction peuvent transférer l'expérience et les acquis dans le but de former les personnels dont ils ont la charge (par exemple, les enseignants qui sont mis tout de suite en responsabilité/ dans leur rôle de conseil aux EPLE, les IPR pourront diffuser les modèles de transmission pour adultes et élèves dans l'esprit des compétences). L'ensemble est architecturé par l'ESEN en collaboration avec les experts et les conseillers des Recteurs. Pour citer quelques thèmes : accueil des élèves handicapés (ASH), formation pour accompagnement tuteurs.

http://esen.pairformance.education.fr/index.php?cal_m=12&cal_y=2010

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 21

Ateliers thématiques

- Internet rend-il obsolète le CDI ou lui donne-t-il un nouvel élan ? Bernard PALLEC, IA-IPR EVS - académie de Toulouse

Constat : il faut penser l'EPLE comme un système de formation : on note une diversité des usages et des pratiques. Les choix ne sont pas toujours réfléchis.

Proposition : développer une réflexion collective sur l'usage d'internet. Cette réflexion, impulsée par le chef d'établissement, aura pour objectif de mettre en place une politique de formation des élèves.

- Comment la documentation peut-elle contribuer à la réussite des élèves internes ?Christine SAPET-REVERDY, IA-IPR EVS – académie de Besançon

Constats :

– seul le professeur documentaliste intervient,– les internes sont désignés comme tels dans l'établissement,– les professeurs ignorent l'espace de l'internat,– on ne met pas en adéquation les ressources et les moyens pédagogiques,– on note cependant l'émergence de projets collaboratifs.

Propositions :

– une visite de l'internat s'impose pour tous les personnels,– politique éducative : réfléchir ensemble aux besoins et associer tous les acteurs pour

définir la politique à mettre en place, en particulier pour la consultation d'Internet. Prendre en compte le Conseil de Vie lycéenne, la Maison des lycéens.

– Le CDI : espace sacré ou lieu de consommation ?Marie-Claude BOYER-ROCHE, IA-IPR EVS - académie de la Réunion

Constats :

– contradiction entre l'espace sacré (codes, silence, élèves élus) et le lieu de consommation (services, consumérisme, élèves usagers). La réalité est plus nuancée, les deux termes pouvant être complémentaires selon le public qui fréquente le CDI,

– évolution du CDI devenu un lieu d'éducation et d'apprentissage,– le CDI est un espace qui a plusieurs fonctions, le public est très hétérogène,– question de sémantique : qu'est ce qu'un espace ? Plusieurs lieux ? Un lieux séparé en

plusieurs espaces ?– Les mêmes règles sont observées dans l'EPLE donc le CDI n'est pas le seul lieu sacré.

Propositions :

– vers le Learning Centre : prendre en compte l'hétérogénéité des élèves, les réformes depuis 2005 supposent une évolution du CDI dans une perspective de learning centre,

– nécessité d'une réflexion collective par la communauté éducative, – formation des élèves au niveau de l' EPLE : nécessité de mutualiser les pratiques,– nécessité que l'Institution donne plus d'autonomie à chaque EPLE,– Learning Centre : trouver un terme équivalent en français en tenant compte du contexte

culturel français.

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 22

– Comment développer les coopérations avec les bibliothèques ? Laurence LEVY-DELPLA, IA-IPR EVS - académie de Paris

Quelques exemples de partenariats :

– CDDP, CRDP, médiathèques– BM, médiathèques, BNF– URFIST

Constat : volonté de mettre en place des partenariats.

Propositions :

– analyse des besoins et des pratiques. Exemples : à Marseille et à Dijon, liaison lycée- université,

– proposer une co-formation bibliothèque-CDI autour de la culture de l'information (notions en commun : mot-clé, source).

– Comment les documentalistes et les C.P.E. peuvent-ils améliorer ensemble les conditions d’accueil et de travail des élèves ?

Philippe MITTET, IA-IPR EVS - académie de Bordeaux

Constats :

– Volonté de travailler ensemble,– favoriser la réussite de tous les élèves,– reconnaissance du cloisonnement des services sauf pour les usages de l'internet,– espaces disjoints, problème de l'ouverture des espaces,– assistants d'éducation trop souvent affectés à la vie scolaire uniquement,– le projet de vie scolaire CPE/professeur documentaliste figure rarement dans le projet

d'établissement. On note également une difficulté à concevoir des projets en commun.

Propositions :

– affirmer la position d'éducateur pour tous les adultes exerçant dans l'EPLE,– proposer une réflexion commune sur le temps de l'élève/jeune (cf projet éducatif

internat),– projet commun du professeur documentaliste et du CPE sur les espaces étude/cdi :

Learning centre ou espaces pédagogiques et éducatifs à définir en prenant en compte les espaces numériques (cf projet d'établissement),

– réfléchir aux missions des assistants d'éducation au regard des besoins des élèves.

– Quelles responsabilités les élèves peuvent-ils assumer par rapport à la documentation ?

Alain SEDILOT, IA-IPR EVS - académie de Montpellier

Constats : polémique et débat sur la question.

Propositions :

– partir d'un contrat décliné en missions clairement formulées (délégation de compétences),

– passer de la culture du règlement à celle du contrat (nécessité due à la réduction du nombre de personnels),

– proposer un parcours de formation (6ème, seconde),– responsabiliser les élèves (responsabilisation différente au collège et au lycée) : tutorat,

prêts en autonomie, accueil des internes...

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 23

– associer les élèves à la politique d'acquisition,– associer les élèves aux évolutions du CDI.

– Quel rôle de la documentation pour les élèves décrocheurs ? Frédéric GANTE, IA-IPR EVS - académie d’Amiens

Constats :

– Le CDI est un lieu central, c'est un lieu de culture et un lieu de « bien être », – réfléchir aux ressources, aux différents supports proposés,– le numérique : le projet doit être mis en avant et non pas le matériel,– problèmes comportementaux : les enseignants de discipline souhaitent ne plus

enseigner seuls à un groupe classe,– la question est nouvelle. Une réflexion doit être menée sur le rôle du CDI.

Propositions :

– CDI « sas » de respiration,– espace pluridisciplinaire qui doit permettre d'aller au delà des échecs et favoriser la

réussite des élèves,– cloisonnement généré par la classe, nécessité de mutualiser les pratiques pédagogiques,– le chef d'établissement doit mener le projet.

– Quel rôle du professeur documentaliste pour l’acquisition de compétences info-documentaires par les élèves ?

Pierre RIVANO, IA-IPR EVS - académie de Toulouse

Pistes possibles et éléments de réflexion apportés par M. Rivano :

– L'évolution des techniques de l'information a nécessité que l'on fasse évoluer la formation proposée. Les élèves n'ont plus le même niveau de compétence. S'ils possèdent souvent des compétences procédurales, leurs pratiques restent empiriques. La formation à la maitrise de l'information est donc nécessaire.

– La formation doit être cohérente. On note souvent une disparité des préconisations en matière d'accès à l'information et aux documents. Les enseignants doivent donc se mettre d'accord sur la démarche. Il faut noter que les professeurs de discipline n'ont pas de formation dans ce domaine précis. Le professeur documentaliste a donc une position d'expert.

– Une position commune de l'équipe éducative, semblable à celle imposée par les éducations à… (EDD, santé...), est nécessaire. Il faut également réfléchir aux modalités de mise en oeuvre (lieu(x), temps). Le conseil pédagogique favorise la réflexion collective et permet de mettre en place une démarche de projet. Rapport IGEN sur le conseil pédagogique http://media.education.gouv.fr/file/98/8/5988.pdf (politique documentaire citée page 17).

Débats et constats :

– Les enseignants ne se posent pas toujours la question de la validité des informations,

– on remarque que la politique documentaire est rarement abordée lors du conseil pédagogique. Par ailleurs, on note l'absence de politique nationale sur le sujet. On constate toutefois quelques initiatives académiques. Par exemple, à Toulouse le recteur communique sur le sujet sous la forme d'une circulaire.

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 24

http://automne-cdi.ac-toulouse.fr/automne_modules_files/standard/public/p100_fa70316f2bb42fae3895474465306622note_politique_documentaire_2010-2011.pdf

– accompagner les équipes enseignantes et de direction au niveau académique. Par exemple l'académie d'Aix Marseille propose une évaluation du projet documentaire académique mis en oeuvre depuis 2007.http://eprofsdocs.crdp-aix-marseille.fr/Projet-documentaire-academique.html?artsuite

– si la politique documentaire doit être bâtie sur le projet académique, convient-il alors de définir la formation info-documentaire des élèves ? Réponse : ce n'est pas souhaitable afin de respecter l'autonomie des établissements,

– on remarque toutefois, qu'en l'absence de cadrage national, les élèves ne bénéficient pas de la même offre de formation suivant les contextes et les établissements (référence à un curriculum). Réponse : il y a des objectifs de formation dans les programmes de toutes les disciplines. Dans l'académie de Toulouse, il y a eu un travail de repérage des compétences info-documentaires dans les programmes et production d'un document destiné à aider le professeur documentaliste à travailler en interdisciplinarité,

http://groupeaindombes.blogspirit.com/files/apprentissages_documentaires_toulouse.pdf

http://aivasat.ac-toulouse.fr/index.html

– il faut se mettre d'accord sur la définition de la notion de compétence : articulation étroite entre des connaissances déclaratives, des savoirs-faire et des savoirs-être. Sur ce point, il faut noter que l'intitulé du socle est ambigü « socle commun de connaissances et de compétences ». S'il n'y a pas de cadrage national pour ce qui concerne les compétences info-documentaires, on constate toutefois l'existence d'outils divers, d'initiatives locales et parfois de préconisations universitaires dans certaines académies,

– dans les projets collaboratifs, la priorité est souvent donnée aux savoirs disciplinaires et à la production finale au détriment de l'acquisition de compétences info-documentaires. On constate par ailleurs que la formation à l'information n'est pas suffisamment installée dans les pratiques d'enseignement. Les compétences des professeurs documentalistes ne sont pas toujours sollicitées (par exemple, lors des TPE). Or les compétences se construisent à partir de tâches complexes dans des situations contextualisées et diversifiées. Savoir mobiliser des compétences requiert de la part des apprenants la capacité d’agir de manière réflexive et souvent critique. La mobilisation de compétences fait donc appel à des capacités cognitives complexes et nécessite de prendre en compte le temps de l'apprentissage.Enfin, le professeur documentaliste est responsable du centre de ressources dont il doit assurer la gestion. Il ne peut donc se consacrer uniquement à la formation des élèves.

Les propositions :–

– Quel est le statut des « éducations à …. » ? La réponse pourrait être de créer un ou des modules. Il existe un rapport de l'IGEN datant de 2007 sur « l'éducation aux médias »,

http://pressealecole.fr/wp-content/uploads/2007/12/rapport_inspection_generale.pdf

http://www.educnet.education.fr/dossier/education-aux-medias/@@document_whole2

– si les entrées peuvent être différentes selon le travail avec les enseignants de discipline, il est nécessaire de définir avec rigueur les compétences info-documentaires sollicitées. Un cadrage national est nécessaire.

Séminaire « Du CDI au Learning Centre » Compte-rendu des professeurs documentalistes de l'Académie de Rouen 25

Synthèses générales

– Intervention de Jean-Pierre Véran :

Avec le Learning centre, on se réfère à une autre culture, un modèle d'éducation anglo-saxon qui se démarque du modèle français.

En France, le modèle prend appui sur la morale de la maîtrise et du sacrifice. L'éducation vise à former un citoyen libre, capable de se dégager des superstitions. Il s'agit à la fois de transmettre les valeurs de la République et la connaissance. Référence à Durkheim, Rousseau, Condorcet, Rabeau Saint Etienne. De cette double intention naît une tension évidente. Le Learning Centre peut-il résoudre cette tension ?

Aux Etats-Unis, l'éducation développe une morale qui vise à rendre les individus meilleurs en les orientant vers le bien commun. L’éducation rend libre parce qu’elle développe des capacités et des possibilités d’action. Référence à Dewey.

Ces modèles induisent une relation différente de l'élève au savoir, des postures différentes pour les enseignants, des conceptions différentes de l'école : cours magistral/échanges. Le Learning Centre à la française peut permettre de concilier les deux modèles à la manière du socle commun qui met sur le même plan d'égalité la culture humaniste, l'autonomie et l'initiative.

Eléments bibliographiques :

BARBIER, Christophe, TUCHAIS, Denis, VERAN, Jean-Pierre. Le CDI n'est pas une perm ! Les Cahiers pédagogiques, N°485, décembre 2010.

Le conseiller principal d'éducation : de a vie scolaire à la politique éducative. (collectif). Berger-Levrault, 2009.

VERAN, Jean-Pierre. Culture de l'information, formation à l'information et politique documentaire : par delà les controverses, les enjeux éducatifs. Journée professionnelle des professeurs documentalistes de l'académie de Marseille, 3 mai 2011.http://www.crdp-aix-marseille.fr/sites/crdp-aix-marseille.fr/IMG/pdf/intervention_jpveran.pdf

- Intervention de Mireille Lamouroux :

Le Learning centre est un lieu augmenté de services assemblés. Ce nouveau lieu de savoir nous amène à repenser les modalités plutôt que les contenus. L'apprentissage et l'apprenant sont au coeur du concept. Il s'agit donc d'axer la réflexion sur « comment enseigner» plutôt que sur « quoi transmettre ».

Eléments bibliographiques :

LAMOUROUX, Mireille. Le modèle du Learning centre. Présentation aux rencontres IANTE, Paris, 24 janvier 2011.http://www.cddp92.ac-versailles.fr/spip2/texteanim/Le_modele_du_Learning_Centre_IANTE.pdf

http://www.educnet.education.fr/cdi/anim/interlocuteurs/reunions/documents-en-telechargement/2011/txtlc

LAMOUROUX, Mireille. Le Rolex Learning centre de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. ADBS, mars 2011. http://www.adbs.fr/le-lrc-de-l-epfl-a-lausanne-100152.htm?RH=1227533334193

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LAMOUROUX, Mireille. Repenser les espaces documentaires de l'établissement scolaire : du CDI au Learning centre. Administration et éducation, N°129, 1/2011. Dossier « L'école à l'ère numérique ».

LAOUROUX, Mireille. Le modèle du learning centre (LC). Réunion des professeurs-documentalistes interlocuteurs académiques. DGESCO. Paris, 24 janvier 2011 http://www.educnet.education.fr/cdi/anim/interlocuteurs/reunions/documents-en-telechargement/2011/txtlc

Pour aller plus loin :

– BONEU, Olivia. Du CDI au Learning center :compte-rendu du Séminaire de l'ESEN 23-25 mars 2011. Académie de Montpellier. http://cdi.ac-montpellier.fr/file/CR_seminaire_Esen.pdf

– FADBEN. Des learning centres à la place des CDI ? Réflexion préliminaire au séminaire de l’ESEN "Du CDI au learning center, Mars 2011http://www.fadben.asso.fr/Des-learning-centres-a-la-place.html

– KOENIG, Didier. Du CDI au Learning Center ? Des échos personnels du séminaire de l'ESEN des 23-25 mars 2011. Mars-Avril 2011 http://lewebpedagogique.com/cdilc/

– REA, Brigitte. Cdi ou learning center : pourquoi le travail documentaire reste identique, Documentation dans l'Académie de Versailles, 23 avril 2011http://www.documentation.ac-versailles.fr/spip.php?article136

– WEISS, Didier. Synthèse des notes de Sylvie Decroix, Dominique Varlet, mars 2011. Académie de Parishttp://www.ac-paris.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011-04/learning-center--esen-mars-11.pdf

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