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SO-JUTSU OU - shugendo.fr BUSHIDO Yari-Soujtsu... · Le Kama-Yari (1) avait pour le Ninja de la...

Date post: 01-Feb-2018
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SO-JUTSU OU L'ART DE LA LANCE a lance japonaise est aussi vieille que le Japon lui-même. La légende nous rapporte qu'Izanagi, dieu mâle, lança du haut du ciel sa lance dans la mer, créant ainsi le Japon. Cette lance par- ticulière (Tama-Boko) servit de pilier central dans la maison des dieux. La lance est à l'image du sabre un sym- bole du pouvoir dans la religion snin- to. Probablement d'origine chinoise, la plus ancienne retrouvée sur le terri- toire nippon appartient à la catégorie des hoko dont la plupart des lames étaient embouties sur une perche. Avec l'apparition des guerres à pied durant l'époque sengoku (1330- 1393), on vit apparaître de nombreu- ses écoles d'arts martiaux spécialisées dans le maniement de la lance (yari jutsu). Durant l'époque Muromachi (1390-1570) et pendant les années Ten Bun (1532-1555) apparaissent le Shizo Ryu, le San Mi Icni Jo Ryu, le Hachi Jo Ryu. Pendant les années Ei- roku (1558-1570) naît la fameuse école de la « queue du tigre » : Kobi Ryu. Durant l'époque Azuchi Momoyama (1570-1604) plus particulièrement les années Tenki (1570-1573) naquit l'école Kashi Hara. Mais ce fût dans les années Tencho (1573-1592) que fleurissent la plupart des grandes_éco- les de yari jutsu : Hozoin Ryu, Otaki Ryu ; Tomita Ryu ; Dashin Ryu ; Honshin Kyotchi Ryu ; Nakamura Ryu ; Kinoshita Ryu ; Tan Seiki Ryu ; Nakane Ryu ; Saburi Ryu ; O Snimaryu ; Ippeku Ryu ; Riso Ryu ; Ishi Ryu ; Hozoin Takada Ryu ; Ki- shin Sampo Ryu. L'école Mu Hen Zan Hon Ryu appa- raît dans les années Bun Roku (1592-1596). Puis dès 1596-1615, an- nées Keicho, naquirent les écoles : Muhen Ryu, Homma Ryu, Shimpei Ryu, Kenko Ryu, Shimou Ryu. A l'époque edo, durant les années Genwa (1615-1624) _on vit naître les écoles Hikita, Shô O Shinden Muso et Betsuden. Durant les années Kwan-Heï (1624-1644) ce furent Ta- neda Ryu, 0 Shima Ryu, Kachi Hara Ryu, Kyô Ryu, Muhen Ryu et Hozoin Ryu qui eurent une redouta- ble notoriété. Les années Shô-ô (1644-1648), Kwambun (1661-1673), Gen Roku (1688-1704) sont associées aux écoles Jitoku, Shin Ten, Ichu Ha Honshin Kyotchi. Nous pourrions continuer ainsi jus- qu'à l'époque Showa, donner le nom de chaque maître d'armés ainsi que les caractéristiques de chaque Ryu, mais notre but n'est pas de saturer le lecteur par une liste de noms peu évo- cateurs à ses oreilles ; mais plutôt de lui faire prendre conscience de l'im- portance de l'arme au travers du nombre des écoles qui lui furent consacrées. La yari eut ses experts et ses héros. Souvent ces derniers possédaient éga- lement un nom dans l'art du sabre tel: - Somashiro Yoshimoto Jion du Nem-Ryû ; - Lizara Choisai Yamashiro- No-Kami lyenao du Tenshin-Seidan- Ryu ; - Aisu Ikyo du In-Ryu ; - Chûjô Hyôgô-No-Suke Naga- hide ; - Tsukahara Bokuden du shinkage Bokuden Ryu ; - Moro-Oka Ichi-û du Ichi-û Ryu ; - Negishi Tokaku du Bi-Chin Ryu ; - Kami Idzumi Musashi-No-Kami Nobutsuna de Shin-In-Ryu ; - Tomita Seigen du Tomita Ryu ; - Kanemaki Jisaï du Kane Maki Ryu ; - Ito Yagoro Tomokage (Ittosai) de IttoRyu ; - Ichin 0 Waka Sa-No-Kami du Shin Ryu ; - Benkei du Taira-Ryu ; - Izumo No Kanja Yoskiteru du Shinden Fudo Ryu ; - Hozoin-Ei du Hozoin Ryu ; - Araki Mataemon du Araki Ryu ; - Kami no Tatsunemori de Maniwe
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SO-JUTSU OUL'ART DE LA LANCE

a lance japonaise est aussivieille que le Japon lui-même.La légende nous rapportequ'Izanagi, dieu mâle, lança

du haut du ciel sa lance dans la mer,créant ainsi le Japon. Cette lance par-ticulière (Tama-Boko) servit de piliercentral dans la maison des dieux. Lalance est à l'image du sabre un sym-bole du pouvoir dans la religion snin-to. Probablement d'origine chinoise,la plus ancienne retrouvée sur le terri-toire nippon appartient à la catégoriedes hoko dont la plupart des lamesétaient embouties sur une perche.Avec l'apparition des guerres à pieddurant l'époque sengoku (1330-1393), on vit apparaître de nombreu-ses écoles d'arts martiaux spécialiséesdans le maniement de la lance (yarijutsu).Duran t l ' époque M u r o m a c h i(1390-1570) et pendant les annéesTen Bun (1532-1555) apparaissent leShizo Ryu, le San Mi Icni Jo Ryu, leHachi Jo Ryu. Pendant les années Ei-roku (1558-1570) naît la fameuseécole de la « queue du tigre » : KobiRyu.Durant l'époque Azuchi Momoyama(1570-1604) plus particulièrement lesannées Tenki (1570-1573) naquitl'école Kashi Hara. Mais ce fût dansles années Tencho (1573-1592) quefleurissent la plupart des grandes_éco-les de yari jutsu : Hozoin Ryu, OtakiRyu ; Tomita Ryu ; Dashin Ryu ;Honshin Kyotchi Ryu ; NakamuraRyu ; Kinoshita Ryu ; Tan SeikiRyu ; Nakane Ryu ; Saburi Ryu ; OSnimaryu ; Ippeku Ryu ; Riso Ryu ;Ishi Ryu ; Hozoin Takada Ryu ; Ki-shin Sampo Ryu.L'école Mu Hen Zan Hon Ryu appa-raît dans les années Bun Roku(1592-1596). Puis dès 1596-1615, an-nées Keicho, naquirent les écoles :Muhen Ryu, Homma Ryu, Shimpei

Ryu, Kenko Ryu, Shimou Ryu.A l'époque edo, durant les annéesGenwa (1615-1624) _on vit naître lesécoles Hikita, Shô O Shinden Musoet Betsuden. Durant les annéesKwan-Heï (1624-1644) ce furent Ta-neda Ryu, 0 Shima Ryu, Kachi HaraRyu, Kyô Sô Ryu, Muhen Ryu etHozoin Ryu qui eurent une redouta-ble notoriété.Les années Shô-ô (1644-1648),Kwambun (1661-1673), Gen Roku(1688-1704) sont associées aux écolesJitoku, Shin Ten, Ichu Ha HonshinKyotchi.Nous pourrions continuer ainsi jus-qu'à l'époque Showa, donner le nomde chaque maître d'armés ainsi queles caractéristiques de chaque Ryu,mais notre but n'est pas de saturer lelecteur par une liste de noms peu évo-cateurs à ses oreilles ; mais plutôt delui faire prendre conscience de l'im-portance de l'arme au travers dunombre des écoles qui lui furentconsacrées.La yari eut ses experts et ses héros.Souvent ces derniers possédaient éga-lement un nom dans l'art du sabre

tel:- Somashiro Yoshimoto Jion duNem-Ryû ;- Lizara C h o i s a i Y a m a s h i r o -No-Kami lyenao du Tenshin-Seidan-Ryu ;- Aisu Ikyo du In-Ryu ;- Chûjô Hyôgô-No-Suke Naga-hide ;- Tsukahara Bokuden du shinkageBokuden Ryu ;- Moro-Oka Ichi-û du Ichi-û Ryu ;- Negishi Tokaku du Bi-ChinRyu ;- Kami Idzumi Musashi-No-KamiNobutsuna de Shin-In-Ryu ;- Tomita Seigen du Tomita Ryu ;- Kanemaki Jisaï du Kane MakiRyu ;- Ito Yagoro Tomokage (Ittosai) deIttoRyu ;- Ichin 0 Waka Sa-No-Kami duShin Ryu ;- Benkei du Taira-Ryu ;- Izumo No Kanja Yoskiteru duShinden Fudo Ryu ;- Hozoin-Ei du Hozoin Ryu ;- Araki Mataemon du Araki Ryu ;- Kami no Tatsunemori de Maniwe

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YARIJUTSUMenRyu ;- Takenutchi Isamori du KogusokuRyu.

Les écoles de Yari Jutsu du XXe siè-cle :- Après avoir étudié quelques tempsdans la Nen-Ryu sous la direction deJion, Dizara Choisai lyenao reçu dela divinité Fututsu-No-Mikoto desécrits de stratégie militaire. Il fondasa propre école, la Tenshin Seidan-Ryu, qui devint la Tenshin ShodenKatori Shinto Ryu. A l'heure actuellecette école, classée patrimoine cultu-rel national nippon est sous la respon-sabilité exclusive du maître RisukeOtake lui-même ayant reçu la trèshaute distinction de « patrimoine na-tional vivant ». Cette école est l'unedes six qui, actuellement, enseignentl'art du yari.-La seconde école est celle du Tsu-kahara Bokuden, ce dernier étudiasous la férule du maître Choisaï lye-nao en compagnie d'un autre samou-raï qui devint célèbre par la suite :Tsukahara Tosa No Kami. Aprèsavoir accédé au grade de Hanshi, Bo-kuden se retira de l'école Katori pourfonder son propre style le ShinkageRyu, mais il inventa un autre style : leMutte-Kachi Ryu « l'école de la vic-toire sans se battre ». Ce style futfortement imprégné du concept Hei-hyo contenu dans le Katori ShintoRyu.A l'heure actuelle, le Yari Jutsu decette école est sous la responsabilitéde l'école Jikishinkage dirigée parShimada Sensei.Les deux écoles suivantes sont presti-gieuses à plus d'un titre :La Shin Ryu de Nogutsuna Meijindonna naissance à deux styles : Kura-ma-Ryu et Jiken-Ryu. L'un des Han-shi de ces écoles fut TarozayemonMunisaï, le père du fameux Miyamo-to Musashi. Ce dernier apprit d'ail-leurs l'art de la lance auprès du maîtreMiyamoto Buzayemon, responsablede l'école Kurama.L'autre école de Yari liée à l'histoirede Musashi (Shinmen Musashi Noka-

mi Fujiwara No Genshin, de son nomcomplet) est l'école Hozoin qui en1605 vainquit le moine Oku Hozoin,spécialiste de la lance. Il resta plu-sieurs mois dans le monastère afin d'yétudier plus avant cette arme.Le créateur du Hozoin Ryu, Hozoin-Ei était un So-Hei, spécialiste du sa-bre (Kenjutsu), de Yari de Shôbuzu-kuri, Naginata (hallebarde particu-lière). Né dans la province de Yama-moto en 1521 et mort en 1607,Hozoin-Ei fut un prêtre guerrierchargé de garder les temples boud-dhistes de Nara.Il créa une école chargée de la forma-tion martiale des moines So-Heï. Sonécole s'est perpétué jusqu'à nos joursgrâce à ses descendants, tous moines :Inshun (1589 à 1648), Infû(1682-1731), Inken (1746-1808)...Outre le fait qu'elle soit liée à l'his-toire de Musachi, cette école fut inti-mement liée à une autre école, leShinden Fudo Ryu du Ninja et KanjaYoshiteru.

LA SHINDENFUDO RYUSon fondateur Izumo no Kanja Yo-shiteru naquit dans les années Eikyo(1429-1441). Le nom de l'école futdonné par son successeur : Yoshikane.Yoshinari seigneur de château de Mi-zuhara, succéda à la tête du Honryu(école directe). Selon le Densho déte-nu par le maître actuel de l'école, Yo-shinari fut le gendre de Yoshitsune,célèbre personnage du Japon féodal,Yoshinari était un expert en lai (artde dégainer le sabre) Daken Taîjutsu(combat à mains nues) Ba-Jutsu(techniques chevaleresques), Kempo(boxe d'origine chinoise) et Yari.Les deux ouvrages renfermant les se-crets de la technique et de la stratégie(Densho) de la Shinden Fudo Ryu,nous indiquent que ce furent les Kal-lasou et Tengu (elfes et lutins) qui en-seignèrent le Yari Jutsu et le Kenjutsu

à Kanja Yoshiteru. D'origine divine,cette école est demeurée secrète jus-

qu à nos jours.Néanmoins, il faut savoir que Kanjan'était pas un novice dans l'art de lalance. Il étudia avec Ichi No WakasaNo Kami, Hanshi du Shin Ryu.Les différentes lances utilisées dans laShinden Fudo Ryu :Différences dans la conception, doncdifférences dans l'utilisation et le ma-niement. Chaque école avait des Yariconstruits en Bîwa (néflier du Japon)ou en Shiko Katchi (chêne blanc).Les fers de lances et gardes (hadome)étaient forgés comme les Katana.Il existe plusieurs types de lances dansla Shinden Fudo Ryu :Makura Yari, Bishamon Yari, Hoko,Nage Yari, Ryo Shinogi Yari, InoshiShi-no-Yari, Su-Yari, Sankaku Yari,Jumonji Magari Yari, Kamayari, Mo-jiri, Sodegarami.Provenant du Hozoin Ryu, le Shin-den a incorporé : la Feruzue, une per-che de bambou creux comportant àl'intérieur une chaîne reliée à uneboule d'acier, ainsi que la Kuda Yari.Au contact des moines So-Heï et Ya-mabushi, les armes tel la Ono (hachede guerre), le Otsuchi (marteau deguerre) et la Tsukushi Naginata, vin-rent élargir le patrimoine de la Shin-den Fudo Ryu. Néanmoins, les prin-cipales armes de la Kama-Yari et laSankaku-Yari.

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Le Kama-Yari (1) avait pour le Ninjade la Shinden Fudo Ryu de multiplesutilisations en dehors du combat pro-prement dit : la faucille permettait des'accrocher aux murs d'un château,sur les rebords d'un bateau, aux han-ches d'un arbre, transformant l'armede guerre en outil de grimpe. Occa-sionnellement le Kama-Yan serait degrapms, de faux, d'instruments de pê-che, etc.Afin qu'en occident et particulière-ment en France soit reconnu l'im-mense richesse contenue dans l'ensei-gnement de maître Hatsumi, légat deneuf écoles de Nmjutsu dont la Shi-den Fudo Ryu. Afin que chacun sacheque le Ninjutsu est bien un art à partentière et non un amalgame commeon à tendance souvent à le croire.Afin que ceux qui prétendent ensei-gner le Nmjutsu puissent avoir quel-que chose à se mettre sous la dent,nous avons jugé aujourd'hui oppor-tun de lever un coin du voile.Nous avons sciemment omis des dé-tails, rendant impossible toutes tenta-tives d'assimilation des techniquesci-après. Notre but à travers cet arti-cle n'est pas l'enseignement mais l'in-

formation en ce qui concerne le véri-table Ninjutsu.L'apprentissage du Yan Jutsu com-mence par le Keiko No Kata : ce sontdes exercices effectués en solo afind'apprendre les techniques de basetelles que Kasumi Ryu ou Yan Tai-nen... puis vient l'étude des Kihonstels Yoko Taoshi (faire tomber de cô-té), Ryu Tô (tête du dragon), Kugi-nuki (enlever le clou), In Cho (papil-lon dans l'obscurité), Kikusui (chry-santhème sur l'eau).Certains enchaînements portent lenom qui les décrivent tel : YokomenUchi, Ichimonji alors que d'autresont des noms poétiques ou évocateursdans le but de conserver le secret oubien de traduire l'état d'esprit à pos-séder pour exécuter correctementl'enchaînement : par exemple YokiNo Wasa (technique fantôme) est unsaut destiné à faire peur. Icho et Iryû(l'oiseau et le dragon volant) sont desenchaînements où interviennent dessauts, alors que Nana Mai Yo (lessept feuilles), Akashi (tempête) ShinMyo, Taki Otoshi, Nichi Getsu sontdes noms pour conserver le secret,pour n'en citer que quelques uns.

Après leur apprentissage, on com-mence l'étude des Katas : Yari contreYan et Yan contre Sabre.Le Kata montré sur la planche senomme Hentcho No Kata (le Kata dela métamorphose des papillons). Il estdemandé pour l'obtention de MenkyoKaiden. Avec le Kasumi No Kata, ilfait partie des Gokui Wasa (techni-ques secrètes profondes). Afin de res-pecter la loi (car en Ninjutsu il existedes « gardiens ») aucune indicationsupplémentaire ne sera donné sur ceKata. Montrer n'a jamais signifiéenseigner.A propos... Kasumi se traduit parbrouillard : bonne chance à ceux quiessaieront d'attrapper sans filet les« papi l lons » d a n s le « broui l -lard »...

par UNKAITENGU GENTARO,direction technique SHUGEN

UNION NINJA

(I) Voir page 112 Comprehensive Asian Figh-tîng Arts de Don Draeger et R. Smith.

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