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SOMA #22

Date post: 09-Mar-2016
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Avril - Mai 2011
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100
Numéro vingt-deux / Communisme félin
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Numéro vingt-deux / Communisme félin

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14 Le JeuNeun jeune de Nantes qui saute !

16 Le VieuxSur un des nombreux bowl qu’il a lui-même construit.

18 LeS règLeS impLiCiteSun article dédié à l’équipe de France de skate.

20 DuaNe peterS44 ans de skate dans les pattes !

24 La petite hiStoiretentative d’homicide involontaire !

26 La groSSe CLaSSeLucas puig !

28 Vert attaCkencore un sujet pour les vieux.

30 Shut up aND Skate 1Dédiées à tous ceux qui se salissent les mains.

36 Cuba, 2011Socialisme ou communisme ? Les deux mon capitaine.

44 NabiL SLimaNiaprès Werner, voici Nabil, toujours en direct d’annecy.

52 bieNVeNue eN Corée Du NorDon a marché sur la lune.

58 bLaCk CroSS boWLLa typo du titre s’appelle helvetica. Comme la Suisse !

64 La breSSeVincent bressol n’a pas changé.

72 SCaNDaLe !Je féline, tu félines, ils félinent.

78 Shut up aND SkateL’heure des hammers.

90 eN VraCavec un questionnaire vraiment très intéressant.

LeSommaire

Entre deux parties de billard arrosées de café au lait, Sylvain Tognelli trouve toujours moyen d’aller se dégourdir les jambes, même avec 20cm de neige. BS noseblunt. Berlin.

Photo : Jonathan Peters

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L’intro

on n’est jamais si bien servi que par soi-même. C’est souvent ce qu’on se dit le jour où le maire, assisté de son responsable jeunesse et

sports, inaugure en grande pompe la superbe bouse métallique qu’il offre à ses concitoyens à roulettes. La flat barre sans élan, la fun box gigantesque, le curb trop bas…

Vous aurez remarqué que dans « concitoyens » il y a… Voilà, je ne vous le fais pas dire. alors si c’est pour avoir un spot inskatable, autant se le faire soi-même. C’est en tout cas

ce qu’on pense ici. Votre spot sera peut-être rugueux, sûrement dégueu, certainement inskatable, mais évidemment génial.

allez voir les quelques exemples de spots « DiY » qu’on vous a mis dans la galerie, la justement nommée « Shut up and Skate » ainsi que l’article sur le fameux black Cross bowl, et commencez à vous chercher un coin tranquille pour vous construire votre propre bidule skatable. C’est bientôt la fin de la pluie et du froid, vous n’avez plus d’excuse, faut

mettre les mains dans la boue maintenant ! - FD

FaiteS-Le VouS-même

Merci à la mairie de Paris pour avoir réussi à rendre inskatable l’un des meilleurs spots de la capitale... avec un skatepark !

Photo : Tura

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Numérovingt-deux

Soma est édité par Les éditions du garage SarL13, rue de l’isère 38000 grenoble

[email protected]

iSSN : 1959-2450

impression tuerlinckx, belgique. toute reproduction, même partielle, publication, édition, ou sous n’importe quelle autre forme est interdite sans autorisation préalable. remarquez, même avec une autorisation, y’a peu de chance qu’on soit d’accord.

Directeur de la publication Fred Demard Rédaction en chef Fred Demard [[email protected]] & tura [[email protected]]

Publicité David turakiewicz [[email protected]] Rédacteurs Nicolas Schneider / patrik Wallner / Vivien Feil / Fred Ferand / eric mirbach

mise en page tura Photographes Loïc benoît / kévin métallier / alan maag / Vincent Coupeau / Davy Van Laere / alex braza / Clément Le gall /

guillaume anselin / patrik Wallner / Nicolas Schneider / Leo Sharp / Yoann kim / eric mirbach / Fred Ferand / pierre Dutilleux / Jonathan peters / J Courtioux / manu Sanz / marc gérard / hendrik herzmann / ben kilpatrick

Il aura fallu attendre vingt-deux numéros pour qu’on ait une photo de Mathieu Dupuy dans l’mag ! Celle-ci ne pouvait pas mieux tomber. Crooked grind.

Photo : Kévin Métallier

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LE jeune

Date de naissance Le 28 mai 1995 à Nantes.Lieu de résidence actuel Nantes !années de skateSix.Vidéo(s) de référenceJe dirais la Volcom «Let’s live ».skateur de référenceChima Ferguson ou Lewis marnell.Première boardintersport ! avec un sorcier dessus.où te vois-tu et que feras-tu dans 15 ans ?Je continuerai à chiller avec les mêmes personnes qu’aujourd’hui et toujours à Nantes ! où p’têt’ faire des études vers bordeaux...sponsorsClick skatestore et eye clothing.

ARMAND vAucheR

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LE Vieux

Date de naissance 19 octobre 1964, à bruxelles.Lieu de résidence actuel uccle (bruxelles).années de skateDepuis que j’ai 12 ans, quelque chose comme ça... mais je n’ai pas skaté pendant un moment à cause d’un genou pété et j’ai fait 5 ans de bmx...Vidéo de référenceCa reste ce qui a déclenché la deuxième vague, la toute première powell-peralta. C’est celle-là qui m’a marquée le plus. plus tard, j’ai été moins influencé par les vidéos... skateurs de référenceY’en a tellement... Caballero, Lance mountain, Jason Jessee... les anciens ! mais ça un peu changé avec le temps !Première boardJe l’ai encore, c’était une board en plastique que j’avais eu au supermarché où ma mère travaillait. il y avait même une indication de comment il fallait mettre les pieds : dans le sens de la planche devant, et à nonante degrés dérrière !où étais-tu et que faisais-tu il y a 15 ans ? Je faisais à peu près la même chose que maintenant, j’avais mon petit atelier d’artiste, mais ça ne marchait pas aussi bien. J’arrêtais de faire du snowboard aussi, et je me remettais de mon genou...

Mike vAN DeR ouDeRAA

© V. C

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PEA

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Invert © Vincent CouPEAu

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La différence entre le skate et n’importe quel sport ? Pas de règles, pas d’arbitre, pas d’horaires, pas d’obli-gation ni d’interdiction... c’est d’ailleurs pour ça qu’on en fait, du skate. La liberté ! ah ah ah ! c’est vraiment le meilleur truc au monde, hein ? sauf qu’en vérité, le skate est régit par tout un tas de règles aussi stupides les unes que les autres, mais jamais officiellement reconnues (mais que fait la fédé ?). Voici une petite liste non-exhaustive des choses à évi-ter, pour être un vrai skateur (et merci de prendre tout ça à la rigolade, hein...).

Les règles implicites du skateboard

Le benihanaC’est vrai que c’est moche, mais ce trick a le mérite de faire marrer les copains. aucune idée d’où peut bien venir le nom, mais il n’aura pas fallu longtemps après son invention (une semaine à tout casser), pour que ce trick soit banni du “vrai skate de rue”. Si on était des vrais journalistes on aurait fait une recherche, mais bon, on n’est pas des vrais journalistes.

Pousser en mongomême certains des plus grands ont commencé en poussant du pied avant. Cependant, je vous épargnerai la liste. Ca me fait juste penser au tollé que Seb Charlot (ancien rédac’chef de Sugar) avait provoqué lorsqu’il avait consacré une double page à ce sujet (“Comment il faut/ne faut pas pousser”). Dix ans plus tard, je suis sûr qu’il y en a encore un ou deux qui seraient prêts à lui péter la gueule… bon, ok, c’est moche, mais bien pratique pour pousser en switch.

Les protectionsY’a bien que chez oxelo qu’ils sont capables d’aller faire du street avec des casques… Cependant, en rampe, c’est plutôt recommandé même si c’est toujours la classe d’en faire sans. egalement toléré dans les bowls en béton.

Lever les bras au cielLever les bras en l’air est hautement répréhensible, dans le skate. moi-même, quand je suis juge à un contest, je retire des points aux gamins qui lèvent les bras à la fin de leur run. ouais, je suis un peu con, mais j’y peux rien. 5 ans à bosser pour Sugar ont laissé des traces. bref, dans le foot, ils ont le droit, alors dans le skate, bein non.

Les video-parts filmées en skateparkSauf si vous vous appelez John Cardiel ou grant taylor. Vous et moi par contre, c’est dans la rue qu’on doit faire nos preuves. trop facile, au skatepark.

Le mall grabmall = centre commercial en anglais. ils sont bons, ces américains pour trouver les termes tout simples et parfaitement explicites. en effet, il n’y a que les poseurs

(et Julian Dykmans) qui portent leur board par le truck. C’est loin d’être pratique et ça use les vêtements (à cause du grip, oui).

Les aBD“already been done”. “Déjà fait”. interdit de refaire un trick qui a été déjà fait et immortalisé dans un magazine (ou une vidéo) sur tel ou tel spot, ou alors en cachette. Ceci dans le souci d’une perpétuelle évolution du skate, bien entendu.

etre (né) richeLe skate, c’est la rue, donc pour les pauvres. Les riches n’ont pas de mérite. par contre, le devenir par le skate est tolérable, à condition de ne pas étaler vulgairement sa fortune. Les rolex restent interdites quand-même.

Les pantacourtsLe premier à blâmer, ce serait le type qui a inventé le terme. “pantacourt”. merde, alors. Je suis sûr qu’il était fier de lui en plus. Nom seulement le nom est ridicule, mais en plus ça donne l’allure de celui qui a hésité toute la matinée entre le short et le pantalon sans jamais être capable de prendre la bonne décision.

Texte et photo par Tura

Première photo de Marcus Adams dans un magazine et en benihana. Impeccable pour commencer une carrière.

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Pour vous rapporter cette interview de Duane Peters, notre reporter de guerre a affronté des hordes de skin-Heads néo-nazis venus en masse assister à un concert de je ne sais quel groupe de merde. Duane et son groupe, les U.s. Bombs, qui ne sont ni « néo-nazi », ni « de merde » se trouvaient par hasard programmés dans le même festival de musique bruyante, et après avoir transpiré et gueulé dans le microphone pendant une bonne heure, le « master of Disaster » est allé discuter de tout et de rien avec ce bon vieux Fred Ferand. - FD

L’interviewdu vieux punk Interview et photo par Fred Ferand

tes premières sessions remontent à quand ?J’ai commencé le skate à 6 ans en 1967, j’habitais en haut d’une colline et on faisait des courses avec les fran-gins Sutton... ma board était une bossman.Deuis le temps que tu skates, tu dois avoir une époque préférée...maintenant !Le truc que tu as préféré rider ? Le bowl de Cherry hill (en forme d’oeuf) était génial, aussi la pool appelée « Lofty’s » était trop bien, on peut la voir dans « Who CareS »* et elle a réussi à demeurer secrète... Seul le team thail Stix** a pu rouler dedans... Whittier était top, Winchester, le keyhole de marina et le dogbowl... maintenant the block est incroyable, la pool de kelly belmar, celle de bucky [Lasek], palm Springs... putain y’en a trop pour toutes les nommer ! en fait, j’aime toutes les variations de pools !ton skateur favori.Jay adams et tony alva ont toujours été mes skateurs favo-ris je pense mais j’apprécie tellement de skateurs mainte-nant, jeunes et vieux, que c’est dur de les mentionner... Le style, la polyvalence, le mec qui donne tout... Ça m’éclate ! Que penses-tu de ce que devient le skateboard (reality shows, jeux videos, le truc de Dyrdek...) ? ca ne s’écarte pas du coté individuel et rebelle de tes grandes années ?Je ne fais pas attention à ce qui ne m’intéresse pas donc je ne m’en rends pas compte.. Nous devons tous créer nos propres réalités.Que ce soit en skate ou sur scène tu fais ton propre truc, est-ce que tu le fais avec le même esprit, c’est à dire tout donner avec du style ?Je sais pas si ça apparaît comme ça mais je fais ça depuis un bout de temps maintenant, je suis passé par pas mal de hauts et de bas dans la vie en général, mais merci, j’espère qu’il y a toujours du style là-dedans [il pointe son doigt vers lui] !Que faisais-tu il y a un an exactement ?La même chose qu’aujourd’hui, on terminait la tournée européenne avec uS bombs et je me préparais à rentrer payer les impôts et les factures...Depuis combien de temps joues-tu dans un groupe ?mon premier groupe s’appelait the Sharx en 1979, j’avais 18 ans.comment c’est la vie sur la route ? ca te plaît tou-jours de rouler dans un bus d’une ville à l’autre tous les jours ?

Ça va, mais après tant d’année ça devient de pire en pire parce que tu n’as que 45 minutes pour faire des claquettes sur scène*** puis tu glandes ou tu t’assoies pour attendre le prochain concert dans 23h15... mais bon c’est comme ça et puis, oui, ayant été sur la route la majeur partie de ma vie c’est ce que je sais faire, et à peu près tout ce que je sais faire... Je ne peux pas vivre avec, je ne peux pas vivre sans ! ha ha ! La putain de nature humaine, hein ?tu fais beaucoup de tournées ici, est ce que tu res-sens un choc culturel en europe ?ouais, il y a une différence dans la culture mais c’est vraiment moins stressant ici, j’ai l’impression que les gens sont plus à fond avec le punk rock. C’est vraiment plus cohérent qu’aux etats-unis dans le dévouement au punk rock... Y’en a certains qui ont pris perpète dans la zonzon punk ! ha ha...Quel est ton groupe préféré ?the Clash.tu as feuilleté le soma que je t’ai donné, qu’est ce que tu en penses ?J’ai vraiment aimé sinon j’aurais pas fait cette interview ! ha ha ! Si, je l’aurais probablement faite quand même...

* documentaire sur sa vie paru en DVD** son premier team avec des boards faites maison...

*** c’est comme ça qu’il appelle son jeu de scène « tap dancing »

DUane PeteRs

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Voici deux photos de Dallas Rockvam en Fs wallride tirette sur un spot barcelonais qui a vu défiler toute la crème du skateboard mondial. Choisissez celle qui vous plaira, moi je n’arrive pas à me décider.

en attendant que vous fassiez votre choix, laissez-moi vous raconter l’histoire du jour où j’ai presque tué Dal-las. Sans rire.C’était il y a quelques mois. De passage à paris, il m’avait demandé s’il pouvait rester dormir chez moi. plutôt flatté que le célèbre Dallas rockvam, le vrai, l’américain, ait décidé de m’appeler pour lui rendre ce service (en vérité, il ne connaissait personne d’autre en ville), j’avais joyeusement accepté.au petit matin, en allant lui apporter le café (je fais pas ça avec tout le monde, être champion de skate est un minimum pour se voir traiter avec autant d’égard dans mon 200m2 au cœur du marais), en allant réveiller mon américain donc, je constatais un vide sur le mur, juste au-dessus de sa tête, à l’endroit même où trônait

une imposante photo sous verre, (un portrait d’hugo Liard, torse nu, pensif face à la mer, auquel je suis très attaché). en laissant tomber mon regard, j’ai vite retrouvé l’objet, cassé, la lourde vitre en trois morceaux, à quelques centimètres de sa tête. en tombant sur le dossier du canapé déplié (une chute d’environ un mètre, trop haut pour avoir pu être provoqué par un mouvement nocturne), l’objet s’était probablement décroché naturel-lement et s’était brisé sans même le réveiller. Je n’ose toujours pas imaginer les conséquences que cela aurait pu avoir si Dallas avait, à cet instant précis, eu la tête quelques centimètres plus à gauche. Cependant, les yeux encore mi-clos, je ne crois pas qu’il ait réalisé à quel point il était passé près de faire les frais d’une vieille coutume française appelée guillotine. J’ai vite ramassé les morceaux, nous avons bu notre café sans vraiment y penser, sans même avoir pris le soin de nous habiller et la vie a poursuivi son cours.

alors, laquelle ? Celle de face, ou celle de dos ?

Une authentique chronique dérisoire dont on pourrait tirer tout un tas d’enseignements. mais on n’a pas que ça à faire non-plus, et puis je crois que je préfèrerais l’oublier, cette histoire. Pas malin d’en avoir fait une page...

la petitehistoire Interview et photo par Tura

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mais nous sommes aujourd’hui en 2011 (rassurez-vous, Jb n’a rien perdu de sa classe, j’en sais quelque chose pour l’avoir croisé sur ce spot barcelonais, pas plus tard que la semaine dernière) sauf que côté presse-skate en France, pas mal de choses ont changé. Freestyler a fait honneur à son logo et a rejoint Chill en enfer, emportant avec lui « La grande classe ».pour votre plus grand plaisir, j’ai donc pris l’initiative

exceptionnelle de faire revivre ici cette rubrique sauf que cette fois, c’est Lucas puig qui se charge de la démons-tration. Le voici donc en fakie flip crooked grind (ou fakie flip switch crooked pour les pinailleurs), avec la classe...

(en vérité, tout ceci n’est qu’un prétexte pour passer cette séquence de Lucas. parce que bon, les wallrides et autres tirettes, dans Soma, ça commence à bien

faire, même nous on commence presque à se lasser... un peu de tech, ça fait toujours du bien. et puis un clin d’oeil à Chill, ça ne fait pas de mal non-plus.)

il n’y a pas si longtemps, à peine 5 ans, quand l’industrie médiatique du skateboard français était au beau fixe avec 4 ou 5 magazines en kiosque, les petits gars de chill avaient intitulé une de leurs rubriques “La gRanDe cLasse”. La plupart du temps, c’était JB gillet qui occupait l’espace et nicolas malinowky (le même qui fait parfois de la maquette pour nous aujourd’hui) qui s’occupait de broder l’indispensable petit texte explicatif.

Texte et photo par Tura

La grosse classe

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Le contest de vert’

L’ambiance qui règne est dingue, tout le monde est content de se revoir... il faut voir les accolades reçues par bruno rou-land par tous les gars qui le croisent, la bidonnade générale avec les facéties

de Sean goff mais aussi le respect après les runs du jeune anglais Jake andersson, de rune glifberg et du californien alex perelson... La foule devient hystérique lorsque Steve Caballero et Christian hosoï se présentent pour les qualifs... et je dois reconnaître que ça nous a tous mis les frissons, ces gars-là sont toujours au top et savent assurer le show.

J-mag organise son truc de main de maître (on lui doit aussi l’ultra bowl, toujours à malmö) le live webcast, les interviews, la musique... Le public en redemande. résultat : une petite rallonge avec une qualif mort subite pour la finale pro, le Finlandais Jussi korhonen enchaîne les tricks au plafond pour se qualifier. Sans une seconde de répit, les finales s’enchaînent (même pas le temps d’aller boire une bière, dans un park qui s’appelle la brasserie c’est un comble...) chez les « masters », le revenant Jeff hedges déballe son sac de handplant dans toutes les variations qu’il connaît (et il a du stock), Nicky guerrero nous donne une leçon de style, mais Cab vient rafler la mise avec une variété de tricks incroyable… en pro, glifberg se déchaîne pour tenter d’élever le niveau au-dessus du jeune Jake andersson, mais laissera tout de même la première place au p’tit anglais... La remise des prix se passe devant une foule qui refuse de partir, les gagnants repartent avec une veste en jeans

équipée de patchs de type biker et des flying V miniatures en guise de tro-phées (c’est des guitares, oh, vous sor-tez d’où ?), génial ! Je croise pleins de mines réjouies dans les couloirs, même celle de Jonathan hay, l’homme derrière Confusion magazine qui s’est fait voler ses chaussures et a dû parcourir les trois kilomètres entre son hôtel et le skatepark en chaussettes... Cette dernière anecdote ne vous concerne pas vraiment, mais je tenais à signaler l’exploit tout de même.

Le lendemain, tout le monde se retrouvera de l’autre coté de la mer baltique, à Copenhague (Danemark) pour aller baver sur le nouveau park en béton énormissime et se finir par une session au royal skatepark où la rampe encore plus haute achèvera les plus motivés… peut-être pas le trip de rêve pour un skateur de curb avec chaîne en or qui brille, mais pour nous, les vieux, c’était un putain de bon week-end !

John magnusson remet le couvert pour la cin-quième fois avec son contest VeRt attack à malmö... Personne ne lui a donc dit que c’était mort la vert’ ? apparem-ment, ils sont un paquet à ne pas être au courant puisqu’en arrivant au Bryggeriet skatepark (lit-téralement ‘la brasserie’) on découvre avec mes collègues qu’au moins 500 personnes étaient venus voir les anglais Jake andersson, sam Becket, alex Halford, les ricains alex Perelson, neal Hendrix, les Danois Rune glifberg, thomas madsen, le Français marc Haziza et chez les anciens steve caballero, nicky guerrero, christian Hosoï, anders tellen, Jeff Hedges, Bruno Rouland et sean goff... plus de 60 riders venus faire un contest de rampe, comme si on était encore dans les années 80 !

Texte et photos par Fred Ferand

Bruno rouland, FS ollie

VeRt attack

resultats : 1. Jake andersson uk/ 2. rune glifberg Dk / 3. alex perelson uSa / 4. Jussi

korhonen FiN / 5. Neal hendrix uSa / 6. Sam becket uk / 7. alex halford uk / 8. andy Scott uk / 9. pontus björn SWe / 10. adil Dyani Nor

+ 40 ans : 1. Steve Caballero uSa / 2. Nicky guerrero Dk / 3. Christian hosoi uSa / 4.

anders tellen ger / 5. Jeff hedges uSa / 6. Sean goff uk

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Secret spot dans le sud-ouest.Photo par Manu Sanz

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DO IT YOURSELF

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Alexandre « Diablo » Fernandes, FS rock’n roll chez Claude, à Toulouse.Photo par Marc Gérard

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Thomas Schumann, BS smith grind chez lui, à Glarus, en Suisse.Photo par Alan Maag

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James Ahern, tail drop au bowl de Jo, à Cléré-les-Pins.Photo par Vincent Coupeau

Marcus Juergensen, crail slide au Flora bowl, à Hambourg.Photo par Hendrik Herzmann

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cuba est l’une de ces destinations qui fait rêver tout le monde. Un endroit qui, grâce à ces vieilles autos amé-ricaines et cette architecture coloniale permet un véri-table voyage dans le temps. Bien sûr, cette situation est le résultat de l’embargo américain après la révolution de Fidel et du ché en 1959 et n’est pas exactement ce que les cubains souhaitent pour leur île - mais pour le skate-board, ce temps qui semble s’être arrêté, produit une très belle toile de fond. michi mackrodt et Phil Zwijsen y sont allés pour cela. et ce sont pour les mêmes raisons que je les ai accompagnés.

texte et photos par eric mirbach

Une visite à Cuba avec Michael Mackrodt et Phil Zwijsen

Havane La

avecchauffeur

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Michael, FS wallrideavec un petit ollie pour

monter sur le trottoir.

tout d’abord, il y a eu la douane. Je dois admettre que je n’avais pas pris le temps de préparer ce voyage correctement. michi mackrodt, que si ma mémoire est bonne, je n’avais rencontré qu’une seule et brève fois auparavant – devant une pizzeria à berlin-kreuzberg, j’étais en tournée avec le team matix et lui passait juste par là – m’envoya un message sur Facebook disant qu’il allait à Cuba. est ce que j’étais intéressé ? un peu mon neveu ! J’ai donc réservé un vol et je me suis remis au travail sans prendre la peine d’y repenser jusqu’au jour du départ.

et me voilà dans la zone des arrivées de l’aéroport de La havane, tentant de retrouver mon sac avant de retrouver le fonctionnaire qui est parti avec mon passeport à la main: «trou-vez vos bagages, puis venez me voir. Quelque part là-bas ». pas qu’il ait effectivement parlé anglais, mais c’était ce que j’avais cru comprendre. Quoi qu’il en soit, l’attente aura duré près de deux heures, laps de temps pendant lequel ils ont confondu mes papiers avec ceux d’un autre, et pendant lequel on m’a confronté à quatre officiers différents, pour vérifier que je n’avais pas confectionné d’explosifs, que je ne m’étais pas drogué, et pour me demander d’expliquer trois fois de suite et en détail, la fonction de chaque élément de mon équipement

Havane La

avecchauffeur

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Phil, FS five-o colonial.

photo. on m’a ensuite fait déballer et remballer mon sac encore et encore, puis ils ont pris une photo de tout ce que j’avais apporté, pour ensuite conclure la procédure par la fouille de mes sous-vêtements. en fin de compte ils m’ont laissés partir. J’ai changé mes euros en pesos convertibles (CuC), la monnaie cubaine réservée aux étrangers et j’ai sauté dans le premier taxi.

ensuite, ce fut les ténèbres. avant de partir, tout ce que je savais à propos de Cuba, c’était ce que tout le monde en savait. De drôles de voitures, de vieux bâtiments délabrés et bien sûr, le socialisme… Je ne savais pas que cela pouvait signifier si peu de lumière dans les rues. Le chauffeur de taxi a pris mes 25 CuC (n’ayant fait aucune recherche préalable pour connaître la valeur de ces foutus CuC, je ne savais toujours pas si c’était un prix raisonnable ou pas) et nous nous sommes engouffrés dans les rues obscures et bosselées. on ne voyait rien à

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Michael, FS flip

l’extérieur à part quelques voitures nous doublant à vive allure. toute l’informa-tion dont je disposais tenait sur un bout de papier sur lequel était griffonnée une adresse. « Donne-la au chauffeur, nous t’attendrons ». Quand le taxi s’est arrêté, nous étions de toute évidence dans une partie de La havane, mais il faisait affreu-sement sombre dans la rue, les bâtiments alentour ressemblaient à des ruines, les chiens aboyaient et les passants n’étaient que des silhouettes se déplaçant dans l’obscurité. Je dois reconnaître que je n’étais pas rassuré et j’ai forcé le chauffeur à rester avec moi juste au cas où michi ne se présenterait pas. Nous n’avions pas eu de contact depuis qu’il était arrivé à Cuba quelques jours avant moi et je lui avais simplement envoyé un message pour qu’il vienne me chercher. Ce qu’il fit et je lui en suis toujours reconnaissant.

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Phil, blunt to fakie nocturne pour les kids.

Le socialisme cubain n’est pas fait pour moi, c’est sûr. même si le lendemain, sous un ciel bleu et sans nuage, les ruines sombres et effrayantes s’étaient avéré être de superbes bâtisses colorées et que les rues bosselées s’étaient emplies de piétons et de belles (voitures) américaines. Les deux premiers jours de mon séjour, j’ai été confronté à l’impossibilité de consommer comme j’en avais l’habitude, du fait du manque d’option. Vous pouvez changer tous les euros que vous voulez en CuC - il n’y a juste rien à acheter. Des vitrines désespéré-ment vides, ou presque. une fois, michi a commandé un café dans ce petit restaurant dans lequel nous traînions. après un quart d’heure, il demanda ce qui se passait – on lui répondit qu’il lui faudrait attendre que la tasse soit à nouveau disponible. allez comprendre. une autre chose qui est presque impossible à supporter les premiers jours mais se transforme ensuite en une sorte d’expérience de purification de l’es-prit est l’absolue inexistence de l’internet. il n’y en a tout simplement pas. pas de wifi, rien. un voyage dans le temps ! Cuba aurait besoin d’un gros câble sous la mer pour avoir une bonne connexion - ce qui devrait alors venir des états-unis. Cela n’arrivera donc pas de sitôt. il faut donc faire avec du 65k en haut débit, mais puisque personne ne possède d’ordinateur de toute façon, ça n’est pas un vrai problème.

La nourriture fut également un réel problème pour moi. il y avait de délicieux fruits frais sur la table du petit-déjeuner chaque matin, les bananes les plus douces et les plus petites que j’ai jamais vues et vous pouviez les acheter directement dans la rue pour quelques cents. mais à part ça, les Cubains sont très vieux jeux quand il s’agit de s’alimenter. Vous feriez mieux d’oublier vos habitudes culinaires poin-tilleuses, ou pire, votre végétarisme. Les végétaliens ? laissez tomber ! même si vous vous cantonnez au riz blanc, il y a toujours une bonne chance que vous ayez de la viande dans votre assiette.

Havane La

avecchauffeur

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Phil, lien to nose blunt. Lien comme Neil (Blender) à l’envers !

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Michael, melon grab, avec un petit shifty en prime. Rien n’à voir avec un ‘sad’ !

Se loger fut plutôt simple. La copine de michi qui l’accompagnait dans ce voyage avait trouvé l’e-mail de cette fille, elisabeth, qui louait deux chambres chez elle. Ces « casas particulares », chambres d’hôtes à louer sont très communes là-bas – une bonne alternative aux hôtels relativement chers du centre ville ou encore pire, à ces bunkers à formule « tout compris » peuplés en majorité de russes ivres et couverts de coups de soleil. être logés chez elisabeth fit toute la différence. Nous avions un endroit où dormir chaque nuit, et même un bon petit-déjeuner. Cela n’était pas particulièrement bon marché, nous avons payé environ 25 euros par nuit, et le séjour s’est avéré être assez coûteux. phil Zwijsen devait nous rejoindre un peu plus tard. il devait aller faire un contest en estonie d’abord. Nous avons alors loué une voiture pour quelques jours, le temps de trouver quelques spots, pour êtres prêts quand phil arriverait. La voiture n’était pas très bon marché non plus, mais elle nous permis de bien défricher le terrain et quand phil est arrivé, il nous fut plus facile de nous déplacer dans ces vieux taxis typiques. il y en a de partout, ils sont bon marché et c’est vraiment plus drôle de se déplacer ainsi.

Skater fut un plaisir. personne ne se souciait de nous. Les skaters que nous avons rencontrés étaient tellement contents et reconnaissants de pouvoir emprunter des boards neuves pour changer. Là où il n’y a pas de voitures récentes, pas d’internet à haut débit, il est évident qu’il n’y a pas de nouvelles planches. on a même vu un enfant qui s’était fait sa propre planche… avec une vieille chaise ! parfois, un gamin s’approchait de nous, nous empruntait une board et faisait de parfaits kickflips.généralement, nous allions à la plage le matin, pour nous baigner et manger une noix de coco, puis nous partions en promenade. Ce qui peut ressembler à des vacances sur les photos de cet article l’étaient effective-ment la plupart du temps. Ce travail qui est le nôtre est parfois agréable. mais je vous demanderais maintenant de m’excuser, je dois aller m’acheter quelque chose, un truc au hasard - juste parce que je suis capable de le faire à nouveau… phil et michi sont resté encore deux semaines après mon départ, un mois au total, juste pour enchaîner par le pérou... mais c’est une autre histoire. peut-être que vous en aurez le récit ici même, bientôt. on verra.

Havane La

avecchauffeur

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intro et interview par Fredd photos par Loïc B. et Pierre D.

Pierre Hoarau en FS bluntslide revert : un guest 100% Marseille, 100% crédible et

100% gratuit, comme on les aime.

SLiMANiNABiL

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gagner un contest en air max, retourner à l’école pour papoter avec Jamie thomas, chiller à sF, foirer des plans en or, jouer au foot en famille, skier avec candide thovex, chiller à Lyon, entrer dans une secte et y entraîner son pote Werner, se faire remonter

les bretelles par une ancienne gloire du skateboard italien, chiller à annecy, farter des skis pour vivre et même geneviève de Fontenay,

il y a tout cela dans cette interview. alors seat back and relax et soyez les bienvenus dans la très attendue (surtout en Haute-

savoie) interview de nabil slimani !

Blam ! Les primes paru Fallen et rVCA !Crooked grind sous le soleil de San Francisco.

Photo : Pierre Dutilleux

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Switch flip.Pas eu le temps de

compter le nombre de

marches. Désolé...

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où est-ce que je t’appelle, là ?Je suis au grand-bornand, chez ma copine. Ça fait trois p’tits mois déjà, il va falloir que je pense à rentrer chez moi…mais tu habites toujours à thônes ?Non, j’ai pris un appart à Lyon, avec ma copine. À thônes j’y vais de temps en temps voir mes parents et deux ou trois potes.il était temps que tu te décides à quitter ce trou…ha ha, oui ça y est, c’est fait.Fais-nous rire, tu as combien de frères et sœurs ?J’ai onze frères et sœurs. on est une bonne équipe de foot !t’arrives à te rappeler des prénoms de tout le monde ?oui, tu veux que je te les donne ? Je commence par la plus grande, mais tu dois en avoir entendu parler… Ha, c’est la fameuse miss savoie…tu vois t’es au courant...attends, tout le monde est au courant !Je commence par la plus petite alors, c’est Shéhéra-zade, attention, c’est que des prénoms compliqués… [il se lance dans la liste des prénoms, j’ai juste retenu ayatollah…]Bravo, belle famille. et sinon, pour revenir à thônes, c’est joli, mais pour le skate, c’est pas vraiment l’idéal non ?C’est clair, en plus en ce moment y’a de la neige de partout.c’est là-bas que tu as commencé ?oui, en fait le skatepark était entre chez moi et le centre ville, donc je passais tous les jours devant. J’ai commencé à m’y arrêter, pour discuter avec les gars, qui étaient de simples connaissances à l’époque et qui sont devenus de bons potes. Je leur taxais une board de temps en temps et c’est comme ça que ça a commencé. arnaud, qui bosse maintenant à abS à annecy, c’était un bon skateur, j’étais trop fan, il n’arrêtait pas de me dire de m’acheter une board. mais j’ai mis un moment avant d’en acheter une, j’avais pas forcément envie à la base. et puis y’a eu un contest à rumilly [vers annecy], j’y suis allé, avec des air max [rires] et une vieille board que m’avait filé arnaud et j’ai gagné le contest (en moins de seize ans). J’ai gagné une board et des shoes et c’est comme ça que ça a commencé.mais avant ça tu ne skatais pas vraiment ?Ça faisait un an que je taxais des boards et que je faisais plus ou moins semblant oui. mais là, c’était ma première vraie board.et tu dois faire du snowboard, un peu non ?Non, même pas. Je fais du ski ! enfin, plus maintenant, j’ai eu ma période, mais j’en fais plus là.t’en faisais avec candide thovex [célèbre skieur

Freestyle de La clusaz, à côté de thônes] ?un peu, j’ai fait un peu de skate avec lui aussi. Je sortais avec sa petite sœur à une époque en fait… il est à bloc de skate, il a réussi dans le ski, mais il voulait faire du skate à la base. il skate super bien d’ailleurs. il avait une méchante mini-rampe dans son chalet à La Clusaz, mais il n’habite plus là maintenant.Puisqu’on parle de célébrités, parle nous de la rencontre avec Jamie thomas. comment ça s’est passé ?C’était à l’avant-première de la « ride the Sky » à biarritz. Je venais de rentrer chez Fallen [France] et olivier St Jours [le tm] m’avait dit que le représentant Fallen, qui habite à annecy, allait justement à biarritz et que j’avais qu’à venir avec lui, qu’il y avait les ricains qui venaient faire une démo et que ça ferait l’occasion de se rencontrer... Du coup j’y suis allé, j’ai fait la démo avec les ricains et après, pendant la séance de dédicaces, y’a Jamie thomas qui est venu me parler. J’ai rien compris, alors il est allé chercher St Jours et on est allé se caler au bar à côté. olivier faisait la traduction. thomas m’a demandé depuis combien de temps je skatais, si j’avais une « sponsor me », ce que je faisais dans la vie, etc. puis il m’a demandé de lui envoyer des images et si j’étais chaud de venir filmer dans leur park black box à San Diego. Je lui ai dit que j’étais trop chaud ! alors il m’a dit d’apprendre l’anglais et qu’il était prêt à m’aider à payer les cours. Je savais même pas dire bonjour !il t’a payé tes cours d’anglais alors ?en fait, je me suis inscrit à « Wall-Street institute » à Lyon, mais j’ai arrêté en cours d’année parce que je galérais trop. Donc ça je l’ai payé de ma poche, mais après j’ai fait une autre formation qui avait l’air pas mal mais qui coûtait assez cher. olivier m’a aidé à payer les factures avec Fallen. alors je ne parle pas encore super bien anglais, mais ça m’a permis d’avoir les bases et de comprendre, ce qui est déjà pas mal. après ça, j’étais censé aller à San Diego, mais j’ai fait le mongole… Je suis d’abord allé à San Fransisco [cf. article dans Soma #18], je me suis défoncé le talon et du coup je ne suis jamais allé à San Diego.Parce que le but du trip à la base, pour toi, c’était quand même d’aller voir Jamie thomas à san Diego…oui, j’avais tout vu avec lui, on s’était échangé pas mal de emails, c’était bon, il était dispo, il pouvait me loger. et puis j’ai fait tarder le truc comme un con, je suis resté un mois à SF, à skater, et j’ai fini par me faire mal. J’étais quand même chaud pour y aller, pour voir, mais il m’a dit que c’était mieux que je vienne quand j’étais en forme… il m’a pas refoulé, mais presque, ah ah.en même temps, il veut te voir skater, pas chiller…ouais, j’ai fait l’con.

SLiMANiNABiL

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FS five-o en Amérique et FS 180° en Europe. Ici ou là-bas, on n’appelle toujours ça un ‘hammer’.Photos : à gauche par Pierre Dutilleux et à droite par Loïc Benoît.

« J’y SuiS ALLé Avec deS Air MAx et uNe vieiLLe boArd, et j’Ai gAgNé Le coNtest ! »

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BS flip. Prime paru ABS ?Allez Seba, fais pas ta pince !Photo : Loïc Benoît

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Bah au moins tu t’en rends compte…oui, mais c’est arrivé tellement vite aussi. J’étais pas trop dans cette optique… mais cette année faut que j’y aille, c’est sûr.c’est marrant parce que tout le monde autour de toi veut te voir percer dans le skate. nous ça fait trois ans que tout le monde nous tâne pour qu’on fasse cette interview. mais on avait l’impression que ça coinçait à ton niveau.(rires) Je me prenais pas trop la tête avec ça… J’étais plus dans l’optique de faire du skate avec mes potes à thônes… Sebastiano (d’abS annecy) m’a fait « la morale » un coup l’an dernier, on est allé boire un café ensemble et il m’a expliqué qu’il fallait que je me bouge un peu. il avait raison.Parce qu’il y a eu le plan cliché que t’as réussi à foirer aussi…oui, j’ai fait le con là encore. J’étais à Lyon, je streetais à la cool, je chillais et quand ça allait filmer j’y allais pas. Je me suis pas trop investi dans le truc et ça a saoulé [Jérémie] Daclin… mais je comprends totalement. en plus Cliché je kiffais trop, je connaissais Charles [Collet], toute la clique des Lyonnais qui skataient pour Cliché… C’était sympa, on se marrait bien, j’aurais dû me motiver un peu plus. mais bon, là, depuis l’année dernière, depuis alien Workshop en fait, je me suis dit que j’allais essayer de faire des efforts, de bouger, de faire ce qu’on me demande et voir ce qui se passe.comment tu t’es retrouvé chez alien d’ailleurs ?C’est en discutant avec greg poissonnier, je lui disais que c’était fini chez Cliché et il m’a dit qu’il avait les contacts pour alien europe. et voilà.c’est pas rien quand même, y’a qui dans le team avec toi ?Y’a enis Flazliov, Simo makela, anthony Lopez et les autres je me souviens plus de leurs noms, mais c’est tout nouveau, ils viennent juste de boucler le team. et norma-lement y’aura Werner Sandoz aussi !ah bon ? ça se fait finalement ?ouais, ça coince un peu avec V7 là. ils ne sont pas chauds de le laisser partir, mais bon, alien c’est cool pour Werner, c’est un truc européen, on skate tout le temps ensemble et ça va le faire bouger.Vous avez des tours de prévu là ?il y a un tour qui se prépare pour juin avec alien, oui. Ça va être de la balle, j’ai jamais fait de tour avec un vrai team. J’étais parti avec rvca mais c’était pas vraiment un tour.Finalement, pour un mec qui se débrouille comme un branque avec ses sponsors, tu t’en sors plutôt super bien. Fallen, alien, Rvca, et abs, c’est la classe.ouais, c’est cool. mais rvca c’est en stand-by là. Depuis qu’ils ont été rachetés, je ne sais pas trop ce qu’il se passe.il va falloir que tu sois au point avec ton anglais si tu commences à partir à droite à gauche…C’est clair, mais je me demerde maintenant, je com-prends bien. C’est pour m’exprimer que c’est plus diffi-cile. Je ne parle qu’au présent, mais j’arrive à me faire comprendre, ça me ferait pas peur de partir seul aux u.S. même si je galère un peu, c’est pas grave.et comment ça se passe à Lyon ?Ça va, je chille pas mal [rires]. Les spots c’est un peu

du vu et revu, y’a moyen de streeter mais pour faire des photos c’est un peu la galère. on essaye avec pierre [Dutilleux] mais c’est pas facile. Je sors plus trop là, j’ai eu ma période « la fête, la fête, la fête » mais je me suis un peu calmé. Ca me plait Lyon, je suis bien calé.Faut faire attention à la fête avec Pierre !ouais, c’est clair.et comment tu gagnes ta vie ?C’est un peu compliqué… heureusement, je peux vivre avec le minimum, je suis un peu comme mérour à ce niveau-là. Là tout le mois de février j’ai bossé dans le magasin de ski des parents de ma copine. et puis sur-tout, il y a Fallen qui me file un peu d’argent, d’ailleurs si tu peux le dire ce serait chanmé. J’ai des primes-paru et je suis défrayé pour tous mes trajets. mais c’est vrai que pour l’instant c’est pas le top niveau argent… D’ailleurs sur mes photos, on voit pas trop Fallen je crois… ha ha, j’ai fait le con encore !et tu comptes te balarguer comme tu le fais encore longtemps ?bein, là on est en train de filmer pour une vidéo que fait notre pote Franck [Sorgues]. il est super motivé pour faire un bon truc. il nous appelle tout le temps avec Werner pour aller filmer, c’est notre « réveil Nabil-Werner »… C’est cool, il nous bouge de partout, donc ça street à fond. Je pense qu’il veut la sortir à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. C’est un bon projet, du coup je me balargue un peu… mais j’aime bien ça. J’aime faire du curb aussi, surtout en ce moment, mais c’est vrai que j’aime bien les gaps. Je pré-fère les gaps aux rails en général, mais bon, ça dépend aussi. J’aime bien me mettre un bon coup de pression… pas tout le temps non plus, parce que je me suis déjà mis de bonnes tonches, mais oui, j’aime bien me balarguer. Ça me plaît !Bon béh on va terminer là-dessus je crois, attends non, tu ne dois pas aller à new York bientôt ?Si en avril là. C’est encore une idée de Franck, il nous a dit « allez, on va à New York » et il a pris son billet tout seul… alors on l’a suivi. on est une bonne équipe, ça va rigoler, je pense. Y’a max [génin], peut-être mérour, mais il vient de se niquer le genou alors il va peut-être nous rejoindre plus tard, y’a [adrien] Coillard qui doit prendre son billet aussi, et puis Sebastiano et son pote alex, Werner et pierre Dutilleux.c’est possible que ça rigole en effet…. Bonnes vacances alors.merci !

SLiMANiNABiL

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par

Patr

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Bienvenueen

COREEDU

NORDkenny Reed et son pote Patrik

Wallner sont allés voir du côté de l’axe du mal cher à george W. pour

se rendre compte que c’était un coin, finalement, presque accueillant,

en dehors peut-être de toutes les restrictions qui ont rendu la pratique

du skateboard quasi impossible. Bienvenue en corée du nord, dernier

état communiste réel, résistant toujours au glissement vers le

capitalisme et le monde moderne et pas vraiment réputé pour son zèle

en matière de respect des droits de l’homme...

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L’arrivée à pyongyang fut une expérience mysté-rieuse, assez difficile à décrire avec de simples mots. une terrible impression de vide, des rues

désertes, sans voiture, d’immenses affiches de propagande à la gloire du président éternel kim il-Sung, le décor, surréaliste, est planté.

J’ai toujours rêvé de visiter la Corée du Nord, ou plutôt, devrais-je dire la république populaire Démocratique de Corée. après avoir absorbé de nombreux documentaires et films sur le sujet, il est toujours resté dans le fond de mon esprit que je me devais d’y aller un jour. au début, j’avais simplement prévu de visiter Dandong, une ville juste de l’autre côté de la rivière séparant la Chine et la rpDC, pour au moins avoir un aperçu de ce que pou-vait être la Corée du Nord. mais après quelques appels téléphoniques à diverses ambassades, pour me renseigner sur les possibilités d’entrer dans le pays, j’ai été surpris d’apprendre qu’il est en fait possible d’y suivre un circuit

très court à condition de ne pas s’écarter de l’itinéraire. J’ai donc appelé mon compagnon de voyage, kenny reed, qui était également ravi de cette opportunité. Deux mois plus tard, après avoir rempli de nombreux documents et participé à des réunions de groupe avec l’organisation du périple, nous étions sur un vol à destination de la capitale, pyongyang.

Notre principal objectif avec kenny était de skater et explorer les spots de street évidement vierges. mais nous avons réalisé dès le premier jour que ça allait être impos-sible, dans la mesure où vous n’avez pas la liberté de vous déplacer sans escorte des services secrets surveillant vos moindres faits et gestes. parler avec les gens dans la rue, utiliser leur monnaie, avoir un téléphone portable, utili-ser internet, regarder un journal télévisé international, prendre des photos sans autorisation préalable, filmer avec une caméra professionnelle, tout cela est strictement interdit. Je gardais cependant l’espoir de prendre au moins une photo de kenny skatant en Corée du Nord. au début, le policier en civil qui guidait notre groupe n’était pas très réceptif à notre désir de skater. il avait peur d’en-freindre la loi, et à vrai dire, il ne comprenait pas l’intérêt de la chose. mais après quelques explications et beaucoup de conviction, il a donné deux essais à kenny pour son 3-6 flip au pied de la tour Juche, monument symbolisant le traditionalisme Coréen, l’autarcie, l’isolationnisme ainsi que le marxisme-léninisme. et le dimanche, le jour de la semaine où kim il-Sung, « le père », a interdit aux citoyens réguliers d’utiliser leurs voitures afin de réduire la pollution de l’air, notre guide a laissé kenny pousser vers le bas de la huit voies déserte de pyongyang. Voilà tout le skateboard que nous avons pu accomplir en rpDC. Depuis la fin de la guerre de Corée, la tension est restée

‘‘vous n’avez pas la liberté de vous

déplacer sans escorte des services secrets’’

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‘‘Pour d’étranges raisons, les Américains

ne sont pas autorisés à quitter le pays par la

voie ferrée’’

vive au niveau du 38e parallèle qui marque la séparation entre le Nord communiste et le Sud capitaliste. L’avant-dernier jour, nous avons été conduit sur la DmZ (zone démilitarisée), où vous pouvez voir des soldats du nord et du sud dos-à-dos sur la ligne séparant les deux pays. par coïncidence ce jour-là, le 23 novembre 2010, l’armée du nord a bombardé une île sud-coréenne. Sans accès pos-sible à des sources d’informations extérieures, ce n’est que le lendemain que nous apprenons la nouvelle alors que nous faisons nos valises en hâte pour retourner en Chine. alors que je prenais le train, kenny dû prendre l’avion. pour d’étranges raisons, les américains ne sont pas autorisés à quitter le pays par la voie ferrée. À la fron-tière, les douaniers étaient très stricts. ils faisaient défiler toutes les images prises avec votre appareil photo numé-rique et supprimaient tout ce qu’ils jugeaient inapproprié pour le reste du monde. Comme je n’avais pratiquement fait que de l’argentique, je m’en suis bien tiré. ils ont rapi-dement examiné les films, mais par chance, m’ont permis de les garder. Sinon, ces photos seraient encore au fond du tiroir d’un agent des douanes Nord-coréen, sans que personne n’ait jamais l’opportunité de les voir.

même si la liberté n’est pas une caractéristique détermi-nante de la rpDC, nous avons passé un moment excep-tionnel et inoubliable. Nous avons vu et vécu des moments tellement étranges et inhabituels, qui n’ont fait que nour-rir notre fascination pour la Corée du Nord. un exemple serait le spectacle de ces jeunes filles militaires, encore adolescentes, joggant dans la rue avec des mitrailleuses en bandoulière. ou la visite au mont myongyang, où sont exposés tous les dons que kim il-Sung a reçu de partout dans le monde, compilation d’objets hallucinante incluant animaux rares, meubles en or et même un ballon de bas-ket signé par michael Jordan. Vous pourrez aussi goûter la soupe de viande de chien, un met délicat qui, dans le

milieu des années 80 a été rebaptisé par kim il-Sung « soupe à la viande douce », afin que les visiteurs étran-gers ne soient pas horrifiés. L’absence totale de publicité au profit d’une propagande omniprésente, fait également de la rpDC un lieu comme aucun autre dans ce monde. mais malgré tout ceci, je dois avouer que les moments les plus mémorables furent les tentatives de kenny de s’en-fuir du groupe en skatant à presque tous les endroits que nous avons visités, ce qui se terminait par de comiques poursuites entre lui et la police secrète. Curieusement, ces escapades n’ont pas été sources de rancoeurs et de représailles, mais ont plutôt contribué à former un lien entre kenny et le guide qui, à la fin du séjour, lui a avoué en toute amitié : « kenny, vous allez me manquer ! », certes, après une nuit de soûlerie et de karaoké…

Dans nos médias, la Corée du Nord est dépeinte comme le mal absolu, narcissique et sous-développé. Ce portrait correspondrait bien à son chef, kim Jong-il, mais la po-pulation en général semble prête pour le changement et pour une réunification avec le Sud. une éventualité qui je l’espère vraiment, se concrétisera bientôt, car cela ren-drait la Corée du Nord plus accessible au reste du monde. Jusqu’à présent, ce pays est sans doute le moins connu dans le monde. même si on nous avait prévenu avant de partir qu’il nous serait impossible de skater, je suis heureux d’avoir essayé et d’être rentré à la maison avec ces photos uniques. et qui sait, peut être que nous avons poussé certains nord-coréens à repenser leur mode de déplacement et qu’ils demanderont un skateboard à leur « cher dirigeant » kim Jong-il !

(pour plus d’infos et de photos sur cette escapade en Corée du Nord, consultez visualtraveling.com.)

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le bowl de la croix noire

si vous êtes un adepte des spots fait-mains en béton, vous connaissez forcément le Black cross Bowl, cette étrange sculpture cimentée posée dans un no-man’s land Bâ-lois (en suisse), avec son énigmatique croix noire et son coping en canettes de bière (sur l’extension). J’ai réussi à m’immiscer parmi les skateurs indigènes, pour vous ramener quelques images et quelques histoires. mais autant vous prévenir tout de suite, vous ne verrez aucune photo de mctwist dans cet article et même si les figures présentées semblent simples, je vous déconseille fortement de les essayer là-bas, à moins d’avoir le coeur bien accroché et les cuissots bien développés.

texte et photos par nicolas schneider

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Sur le papier, un bowl de 1m20 de profondeur, avec des extensions à 1m60, ça à l’air un peu mou du genou, là où la plupart des gens rêvent d’avoir un bon vieux pool avec une deep-end à 3m50... mais quand on sait que ce petit bowl à l’aspect inoffensif a été construit par pon-tus alv et ses acolytes, il convient de se méfier un minimum ! Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de rouler un de ses fameux spots « fait maison » (DiY comme disent les américains et les punks), mais certains sont bien loin d’êtres idylliques. Le black Cross bowl est un peu comme les taureaux mécaniques qu’on voit dans les saloons, ça a l’air marrant, ça va vite, mais tu te retrouves très rapidement par-terre. même pour Johan Linö-Waad, pourtant habitué à shredder les spots plus ou moins roulables de malmö, ce bowl est assez ardu. et même pontus en personne m’a avoué qu’il lui fallait un petit temps d’adaptation à chaque fois qu’il revenait

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oli Buergin, slob fast plant

dompter la bête. et pour cause, devant ses airs bon enfant, le bowl cache en réalité un panel d’endroits plus traîtres les uns que les autres, des corners étriqués, des creux, des bosses et j’en passe. La moindre seconde d’hésitation est fatale.mais revenons un peu sur l’historique de l’endroit. Le projet est né en 2006. Comme chaque année à bâle, se déroulaient les championnats d’europe de planche à roulette. Cette année, en plus du contest a eu lieu une exposition, intitulée « Don’t hang up on me » et qui regroupait plusieurs artistes, dont pontus, appelés à produire des œuvres autour du thème du skateboard. oli buergin, l’organisateur du contest, voulait créer une sorte d’oeuvre d’art permanente et skatable, histoire de motiver tous les vieux loups de mer qui skatent à bâle. La recette était simple : des profils en bois, un peu de bordel pour remplir le tout, du ciment, du sable, de l’eau, des morceaux de trottoir en béton et du pool coping de pudi (axel görger, le « Le

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Vieux » du numéro dix-sept)(celui où l’on avait oublié le texte…), des bras, de la sueur, ajou-tez un peu de rigueur helvétique et dix jours plus tard, le tour était joué. Vous avez bien lu, seulement dix jours…Comme la plupart des spots de ce genre, le bowl se trouve dans un recoin d’une zone indus-trielle plus ou moins laissée à l’abandon. pas très loin du centre ville de bâle cependant, et à côté de la cheminée crachant tous les gaz d’échappement de l’autoroute souterraine. Ça peut

Dan Matter, drop to focus

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paraître assez peu attrayant, mais cette zone autrefois délaissée rassemble aujourd’hui plein de petits bars et autres lieux étranges. Les gens viennent y promener leurs chiens en journée et les noctambules vont y boire des coups à la nuit tombée.L’atmosphère qui se dégage de cet espace est assez insolite et la grande croix noire qui sur-plombe le bowl y est sûrement pour quelque chose. beaucoup de gens se demandent ce que symbolise cette croix. un ancien cimetière indien sous les fondations du bowl ? un repère pour

oli Buergin, transfer tail slide

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Christoph Merkt, FS rock’n roll

les gothiques Suisse-allemands ? un lieu de répétition pour les petits chanteurs à la croix de bois ? rien de tout cela, dans la grande tradition pontussiènne, cette sculpture est un hom-mage à son père et à son grand-père, tous deux décédés. mais derrière cet aspect un peu macabre se cacherait un challenge. une rumeur dit qu’il y a 1000 ChF à la clé, pour le ouf capable de droper la croix sans mourir. Celui qui meurt a perdu. mais sans doute qu’on lui fera une petite croix, rien que pour lui, dans un coin du bowl. une autre rumeur dit même qu’un dénommé adrien bulard l’aurait dropé en switch ! D’autres disent même qu’il avait les yeux bandés, les bras attachés dans le dos et qu’il était seul. pour vous donner une idée sur l’ampleur du défi, imaginez vous descendre l’inverse d’une big, c’est-à-dire trois mètres de verticale avec un mètre de courbe en bas, histoire de bien vous écraser au sol. il eut été plus charitable de donner cet argent aux personnes qui ont essayé, histoire de couvrir leurs frais d’hôpitaux, mais la charité n’a pas vraiment sa place au black Cross bowl. ici, c’est marche ou crève !Le bowl est également le lieu de nombreuses activités parallèles. en hiver, le fond se trans-forme en banquise et on y organise des concours de glissade sur le ventre, comme les pingouins en antarctique. C’est assez amusant, mais je vous conseillerai tout de même d’attendre l’été pour venir. D’autant qu’aux beaux jours, les pingouins font place aux shootings photos, avec de vrais mannequins et même une miss Nordwestschweiz… La grande classe quoi !

bon, je pense qu’on a fait le tour, vous savez ce qui vous reste à faire, rendez-vous là-bas cet été pour se griller quelques wursts (ou des steaks de soja) dans le barbecue intégré et pour se faire rosser par les transitions improbables du bowl de la croix noire.

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65 soma

BresseLa

intro, portrait et interview par tura

anvant de vous lancer dans la lecture de l’interview de cet ex-Dômeur qui fut, un temps, Roi des gitans, sachez que

Vincent a un humour grinçant. Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me fait marrer. surtout qu’il n’est jamais le dernier à se foutre lui-même de sa propre personne, conscient des tra-vers qu’il peut avoir et des conneries qu’il peut dire ou faire.

Une qualité qui n’est pas donnée à tout le monde.

aussi connu sous le nom de Vincent Bressol

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soma 66

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67 soma

a quand remonte ta dernière interview ?… euh… ah, c’était il n’y a pas si longtemps, c’était pour le site haze Wheels. mais si tu veux savoir ma dernière interview dans un magazine… je ne sais pas trop…Un truc dans un magazine espagnol ?Non…Pourtant ça y est, tu fais partie de la scène espagnole, non ?pas vraiment, non… Si tu regardes les magazines

espagnols, tu ne verras pas beaucoup de français. C’est leur politique, ils veulent rester pro-espagnols. c’est un peu normal aussi…oui, mais s’intéresser aux gens qui viennent. Juste un petit article, ça peut être pas mal aussi…Bref, ta dernière interview, alors, c’était où ? tricks, sugar ?Non, kingpin ! et j’ai fait un truc pour un mag canadien…

© L

eo S

HA

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FS bluntslide flip to fakie

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Quand as-tu quitté Paris ?Je dirais que ça fait huit ans.il y avait une raison particulière ? Quitter la France ou simplement aller à Barcelone ?C’est l’histoire un peu classique… Je vivais à paris, je ne faisais que du skateboard, je gagnais correctement ma vie, de quoi vivre, quoi. et ne faire que du skate à paris, c’est impossible à cause de l’hiver, qui commence le premier septembre, et qui finit le 28 juin ! enfin voilà, c’est surtout ça qui m’a motivé à aller au soleil. Je connaissais déjà barça… mais en fait, je suis venu comme ça pour voir, et puis finalement je suis resté.tu as trouvé un appart’ tout de suite ?Non, non, je suis allé d’appart’ en appart’ pendant un petit moment, je louais des chambres par-ci par-là, et puis ça doit faire quatre ou cinq ans que je suis dans mon appart’.tu as dû avoir pas mal de colocataires différents...oui, mais surtout beaucoup de passage…Fais-nous une petite liste des gens qui sont passés...

alors au départ, je vivais avec paul Shier, kenny hugues et kenny reed. et puis parmi tous ceux qui sont passés il y a eu Josh Friedberg, tous les gars de chez blueprint… oli bartok aussi, le célèbre photographe anglais ! il est resté pas mal de temps, oli, c’était cool ! Lola, aussi, qui est quand-même un chien de star ! il y a eu plein de filmeurs aussi, qui sont passés. Jon holland, il était sympa lui aussi, et puis mike Carroll, rick howard, Silas baxter Neal, marius Syvanen… ricky oyola est venu aussi, une petite semaine, avec sa femme. C’était tout au début de traffic. il était cool !tu as pu skater avec lui ?Non. Lui c’est plus cruising dans la ville, il pousse à fond… Comme à New York ! J’aurais pas pu le suivre !tu skatais beaucoup avec kenny Hugues ?oui, tous les jours au début, moi j’arrivais de paris où il pleut tout le temps, on se motivait, mais il cassait tout le temps ses boards. Je lui disais que le rapport 7,75 pour un gars qui chausse du 46 c’était un peu normal…

‘‘ à Paris L’hiVer commence Le Premier sePtemBre

et finit Le 28 juin ! ’’

© T

ur

A

switch ollie

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69 soma

surtout qu’il fait au moins 90 kilos !presque 100 kilos ! mais il est hyper doué, il reskate, là, il est sponso arcade apparement.aujourd’hui il ne reste plus que kenny Reed dans l’appart’ ?oui. mais il n’est pas là en ce moment. il doit être au turkistan, en indistan ou au midgikistan…tu l’as vu quand pour la dernière fois ?il y a deux mois. est-ce que lorsque tu es arrivé à Barcelone, tu as réussi à éviter la spirale infernale de la fiesta ?Je vais être honnête avec toi ! Quand je suis arrivé, je sortais d’une relation de 4 ans et demi avec une fille, on venait de finir la vidéo Cliché, la deuxième, donc j’étais en mode relax… alors oui, j’ai fait la fête au début, mais j’ai réussi à éviter la spirale des drogues dures, comme ça arrive à beaucoup.tu sortais tous les soirs ?Les deux premiers mois, au mois deux ou trois fois pas semaine, c’est sûr. Normal, tu as 24 ou 25 ans, tu es célibataire, tu arrives à barça… tu vois !ca a joué sur le skate ?oui, mais c’était une petite période. Je n’ai pas fait ça trop longtemps, mais j’en ai bien profité, on ne peut pas dire le contraire ! mais regarde moi, j’suis en forme, là !t’es donc arrivé à Barcelone en 2003-2004, combien de temps il s’est passé entre ce moment et celui où cliché a décidé de se séparer de toi ?oh putain, la question ! ah ah ah ! Cliché, ça s’est arrêté il y a deux ou trois ans, ça a bien pris 4 ou 5 ans à barça avant que je me fasse expulser ! ca t’es tombé sur le coin du nez, ou tu t’y attendais ?bah, je m’y attendais. C’est arrivé, mais je n’ai pas d’amertume, c’était des bonnes années avec Cliché. Quels sont les meilleurs souvenirs de cette période ?Les tours qu’on a pu faire ensemble, avec l’équipe de base, et même la nouvelle par la suite, on a fait des voyages sympa quand-même.Les tours avec Pontus…moi je suis un peu passé au travers de l’épisode pontus parce que je parlais vraiment pas beaucoup anglais, et lui, en bon hyperactif, il parlait tout le temps. Donc moi, je déconnectais facilement, je ne faisais pas trop gaffe à ce qu’il racontait. alors quand tu ne comprends pas, à la limite, c’est pas trop grave ! mais c’est vrai que ça devenait tendu à la fin…

five-o shove it nose grind

© A

lex

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AZA

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soma 70

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71 soma

half cab nose slide 270 out

Vincent remercie raf, Luy pa, Jb, Lucas, James, Jojo, Dilon, rams, bamak, biggie, Seb, Flo, les doubles gg, Luidgi, guy, georges et Lisa, ses potes

de paris, gigi, xav, alex, Dedern, Frank, La bik, karna, béber chez haze wheels, Clément chez WeSC… et tous les shops à qui il rend visite. il s’excuse

de ne pouvoir citer tout le monde, et souhaite bon skate à tous.

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soma 72

Je me souviens avoir passé quelques jours avec vous à Paris, il était assez insupportable… mortagne n’en pouvait plus…ah oui, c’était l’année où j’étais blessé, je n’y étais pas, mais c’est vrai qu’il l’avait bien cherché ! et toi, ça s’est arrêté quand exactement avec cliché ?Début d’année, 4 ou 5 janvier 2008 je crois. tu es toujours en contact avec JJ Rousseau ?pas vraiment en contact, mais j’ai des nouvelles. Je l’ai vu dernièrement à paris, et j’ai entendu dire qu’il voulait s’installer de nouveau à toulouse et qu’il allait bien, qu’il avait envie de faire du skateboard… il a l’air de plus s’amuser sur son skate, et je pense qu’il a encore quelques bonnes années devant lui.Qu’est-ce qui a changé à Barcelone, en 8 ans ?on ne peut plus trop skater les spots en centre-ville. C’est vraiment devenu tendu. macba c’est chaud de se faire une petite session tranquiile… Faut passer le cap de macba, là !oui mais bon, mon skate est issu des skate-plazas ! C’est vrai que j’aime bien les spots comme ça, où tu es tranquille, avec tous tes potes… mais dernièrement, je me suis pas mal bougé, j’ai changé de rythme, depuis que Charles [Collet] habite ici. Lui il skate vraiment intensément, enfin, quotidiennement. et lui, c’est pas le genre d’aller à macba, donc on visite la ville !Les flics sont vraiment reulou ? tu te fais prendre ta board régulièrement ?moi non, mais c’est arrivé à pas mal de gars. il faut être réactif, quand tu vois les flics, tu fais attention. mais il y a une pression réelle. même à universitat, j’ai entendu dire qu’il y a maintenant des flics en civil qui passent, enfin, pas systématiquement, mais il paraît que le mec arrive, te sort une plaque et c’est 15 euros direct. ils ont même la machine à carte bleue sur eux ! 15 euros la session !ca t’oblige à aller voir d’autres spots...oui, c’est clair, et on a une bonne équipe, là, avec Charles, polo qui filme avec antiz… il y a aussi Florentin [marfaing] qui habite à badalona, donc on se fait souvent des missions là-bas, parfois c’est lui qui vient… Ca a un peu changé notre rythme. et là, en deux semaines, les flics sont même venus deux fois à paral-lel, ce qui n’arrive jamais d’habitude. c’est quoi une journée normale, en ce moment ?en ce moment, j’organise ma prochaine tournée commerciale, donc le matin je passe des coups de fil, parce que je suis représentant. et puis l’après-midi je vais skater, parce que je voudrais bien shooter d’autres photos pour cette interview, justement ! Donc depuis un mois,

c’est mission skate tous les jours. tu es représentant ?Je vends des Nike Sb, dans les shops du sud de la France. tu vas arriver dans les shops en même temps que le mag avec l’interview, si ça se trouve grâce à nous, tu vendras plus de chaussures !C’est magnifique ! Surtout que j’ai failli perdre mes sponsors, là ! [rires] parce que honnêtement, l’année dernière je n’ai pas fait grand-chose, ma cheville me faisait mal. J’allais à uni, macba, je me faisais des sessions juste pour le plaisir, sans me mettre la pression pour aller faire des photos. J’avais envie de me séparer un peu de tout ça un moment… C’est compréhensible, imagine de nombre d’années pendant lesquelles tous les mois on t’appelle pour te dire : “faudrait aller shooter un truc”… et toi tu as la passion, tu aimes le skate mais tu n’as pas forcément envie de ça à certains moments… donc j’ai eu besoin de renouer avec le skate. Ca m’a pris du temps et aujourd’hui je suis revenu dans un bon esprit. et j’ai envie, en plus [de faire des photos]… partir shooter avec toi, polo ou Julien [Deniau], c’est cool, ça motive !tu te vois vivre longtemps à Barcelone ou tu comptes rentrer en France un jour ?C’est une question qu’on me pose souvent, mais à laquelle je ne sais pas répondre. 50-50. il y a autant de choses qui me donnent envie de rester que de partir…Donc si je te demande ce que tu feras dans 5 ou 10 ans, tu seras incapable de me dire…bah, je serai probablement en train de skater à macba !ah ah ah ! et cet été, par exemple, tu fais quoi ?Justement, je m’étais dit que je ne passerai pas celui-là à barça. ici, l’été les gens font la fête à bloc, naturellement la chaleur t’entraîne là-dedans, et j’ai envie de changer un peu… peut-être que j’irai à paris.ouais, l’été c’est pas mal !au moins en août y’a personne…on se voit à Paris cet été, alors.ouais, on ira faire des nose grind front !t’as quel âge, au fait ?bah, 27, comme je t’avais dit l’autre jour !tu m’avais dit 26 !bah t’as pas vu que c’était mon anniversaire l’autre jour sur Facebook ? ah bah non. Bon, je crois que j’ai tout ce qu’il me faut, je retranscris ça et on en reparle. ok, et on fait comme on a dit, hein, pas de taillage sur l’âge, et pas de photo de profil ! Ca t’évitera une clé de bras !

‘‘ j’ai réussi à éViter La sPiraLe des drogues dures,

comme ça arriVe à BeaucouP. ’’

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73 soma

les malversations felines de magenta a marseille

avant d’aller plus loin, la loi m’oblige à

indiquer que l’article qui va suivre peut heurter la

sensibilité des lecteurs habituels de soma. en effet,

il n’y figure aucun smith grind en bowl, aucun wal-

lride tirette, aucun spot de banlieue parisienne, ni

de Barcelone, ni de Berlin, aucune photo dans un

ditch et même pas le moindre petit spot customisé

au béton. a la place (horreur !) il y a juste des types

qui font des tricks qui ne rapporteraient même pas

un 0,5 à street League sur des spots de rue qui n’en

sont pas vraiment. si vous pensez ne pas pouvoir le

supporter, nous vous prions de passer immédiate-

ment à l’article suivant.

texte par Vivien Feil

photos par guillaume anselin

scandale !

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soma 74

bon. Nous voilà débarrassés de 95% du lectorat du magazine, on va pouvoir commencer.

alors voilà, avec les collègues de magenta (je devrais plutôt dire mes « business partners »

parce que chez magenta, c’est gros blé, c’est bien connu) on est parti féliner une semaine

à marseille avec les locaux dans le but de faire une « Capsule » (des vidéos qu’on met sur

internet de temps en temps) et de nous fendre la poire. parenthèse didactique. Qu’est-ce

que c’est féliner ? C’est faire du skate de rue plus basé sur le cruising que sur le degré

de performance des figures capturé sur caméra. Quand on fait ça souvent, on finit par

être à l’aise et avoir un style qui suinte l’élégance et la grâce quasi-ballerinesque en se

déplaçant tel un félin, et plus spécifiquement un chat, d’où féliner. apparemment le terme

est censé avoir une connotation négative à la base. personnellement je ne vois pas trop

où est l’offense à être comparé à un animal extrêmement classieux comme un chat et ce

qu’il y a de mal à préférer se balader dans la rue plutôt que d’essayer de faire mactwist

en passant la muraille de Chine, donc ça me va bien. Fin de la parenthèse.

Donc on est parti féliner comme des déments à marseille une semaine. Ca c’est la

version officielle. en réalité nos motivations sont bien-sûr complètement mercantiles

et viles. Faire une petite marque de skateboard indépendante est comme chacun sait

l’un des moyens les plus sûrs pour amasser des sommes de pognon gigantesque dans un

temps record, surtout en période de crise. personne ne viendra vous dire le contraire.

Je regardais encore un reportage là-dessus dans Capital hier, les mecs étaient tous una-

nimes : « Vous voulez faire du blé ? Foutez tout votre argent dans une marque de skate

avec vos potes, c’est le putain de bingo a-SSu-ré ».

J’ai peu d’espoir de réussir à vous cacher la vérité éternellement donc je vais écono-

miser l’énergie des Sherlock holmes en herbe et révéler directement le motif réel de notre venue à marseille. en vérité nous sommes venus écorcher des bébés africains pour revendre leurs tripes aux enchères sur ebay et faire des coussins avec leur peau qu’on refourguera à prix d’or à des dictateurs saoudiens. Le skate n’était qu’une cou-verture pour camoufler ce trafic immoral et répugnant. Voilà. maintenant vous savez tout. mais faites comme si vous n’aviez rien entendu et revenons à nos moutons.Ça paraît très simple dit comme ça d’organiser une semaine de voyage de ska-teboard entre amis, surtout quand on est hébergé chez des copaings du cru. mais en fait non, c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire (si j’avais une âme de poète j’aurai rajouté : « comme un peu tout dans la vie », mais j’suis pas une pédale, t’entends !). Déjà pour

Chaque année, Soy Panday

dépoussière sa gamme de tricks de fond

en comble pour repartir sur de nouvelles

bases. BS tailslide inédit.

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Maintenant Leo Valls fait des séquences de jour avec des tricks quasiment engagés ? Tout fout le camp... Nollie flip to power-bluntslide.

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Si vous avez cru qu’il était en crooked, vous perdez 1 point. BS nosegrind.

Pierre Hoarau en FS bluntslide

revert : un guest 100% Marseille,

100% crédible et 100% gratuit,

comme on les aime.

une fois arrivés à destination, force est de constater que mar-seille est une ville qui se prête admirablement bien à la pra-tique du skateboard de rue. Si vous débarquez en mission flash américaine dans l’espoir de faire des énormes hammers tout juste sauté du van sur des proving grounds en marbre mondialement connus qui vous assureront gloire et richesse éternelle, c’est pas génial, je vous l’accorde. mais si vous préférez les petits spots tordus, les downhills, les ruelles moyen-nement accueillantes et les ambiances un peu taxi Driver (qui a dit « le skate pour pédé-rastes » ?), c’est impeccable. Si vous avez en plus la chance d’y être intronisé par des locaux vieux de la vieille, c’est carré-ment le cœur. en l’occurrence, nous avons été accueilli comme le messie et je tiens à remercier au nom de tous l’incomparable momo de marseille, tonio et Leo Loden de nous avoir héber-gé, occasionnellement nourri, laissé taper dans la gnôle et supporté.

trouver un horaire qui convient à tout le monde c’est l’enfer. Jimmy (Lannon, le nouveau

chez magenta, suivez un peu les mecs !) ce salopard, s’est immédiatement disqualifié

en nous annonçant qu’il serait en voyage de skateboard amical à porto rico tout le

mois. Ne restait donc que le contingent français, à savoir Soy panday, Leo Valls et oim.

mais même avec cet effectif réduit, l’affaire n’a pas été simple. telle semaine Soy avait

son congrès annuel des sosies de bhL où il devait faire un speech très attendu (sur le

thème : « Chemise blanche dans les territoires occupés : avec ou sans revers ? ») ; telle

autre Leo avait un shooting pour une pub Sheba ou un casting pour le premier rôle de

l’adaptation cinématographique des aristochats ; telle autre j’étais invité d’honneur à

heC pour présenter mon plan agressif de conquête des marchés planétaire basé sur la

félonie et l’autopromotion. bref, on a failli ne pas y arriver.

heureusement, au dernier moment on a appris la présence d’un invité de marque (on

préfère dire « guest » nous parce qu’on est uS à fond dans notre tête) : le Shériff.

apparemment il essaye de se faire appeler guillaume anselin depuis quelques années

dans le monde du skate mais ça ne prend pas. J’ai skaté avec ce type il y a des années

à Strasbourg et il s’appelait le Shériff (à cause d’une propension anormale à faire la

loi sur le spot en jouant sur son physique massif et sa voix de ténor). Le Shériff il

était, le Shériff il restera toujours pour moi. hors donc, le Shériff a un van et il s’est

gentiment fait forcer la main sans trop broncher pour faire le taxi. au Shériff s’est

ajouté La poutrelle de bamako (qui lui essaye de se faire appeler Yoan taillandier sans

beaucoup plus de succès) le filmeur sur cette affaire (miNuit c’est lui). on a donc

chargé le van avec 18 cartons de Whiskas, 9 boîtes de ronron Fruité et 12 packs de

lait pour les provisions, un peu de litière pour bien dormir, et vogue la galère, on est

parti sur marseille. Je dis « on » mais là encore, c’est faux. C’est un mensonge total.

en vérité vous imaginez bien qu’en temps que patron de magenta, cette immense

pilier du CaC 40, je n’allais pas m’enfourner dans un van miteux comme le premier

bouseux venu. J’ai tout naturellement pris mon hélicoptère privé pour me rendre sur

les lieux. Non seulement ça, mais en plus j’ai insisté pour que le pilote vole bas afin

que je puisse pulvériser de l’anthrax à volonté sur les villages qui m’avaient l’air par-

ticulièrement pouilleux. Je hais les pauvres.

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77 soma

Je ne rechigne jamais à sauter une bonne

bite et je suis pacsé. Si quelqu’un me

taille je contacte Act up. FS 180.

personnellement je dois ajouter à ça une mention spéciale à Leo Loden pour m’avoir permis de repartir avec son écran plat de 3 mètres et laissé profiter des faveurs de sa femme (ou alors j’ai mal compris un truc. Si c’est pour ça que tu essayes frénétiquement de me joindre depuis notre départ, j’ai chan-gé de téléphone donc bon hein, désolé vieux. Ne nous fâchons pas). Nous avons par ailleurs connecté avec tout un tas de jeunes du cru extrêmement sympathiques (qu’on retrouve dans la Capsule marseille, déjà dispo sur tous les bons computer du pays) qui se sont montrés d’excellents partenaires de jeu. Certains d’entre eux n’ont jamais ou quasiment jamais eu les honneurs de la presse papier. C’est à se demander ce que branlent les charlots qui pondent ces torche-culs (à part se faire becter la rondelle dans les cocktails de l’ambassadeur par notre puissant service lobbying).Je finirais par le passage obligatoire sur les marseillais et leur côté… hmmm… comment dire, ah oui, marseillais. Je n’avais pas prévu le coup à l’avance, je vous jure. Comme à chaque fois que je vais dans ces contrées dangereusement méridionales, je m’y élance le cœur complètement ouvert et neutre, persuadé que malgré leur accent que la morale réprouve, ces gens-là sont comme nous. et ça ne rate jamais, à tous les coups je suis acculé à admettre que non, les marseillais sont en fait des créatures équi-pées de fonctions neuronales radicalement différentes des nôtres (c’est-à-

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soma 78

dire nous gens du nord, comme le veut la bienséance).

Ca avait pourtant très bien commencé. après 5 jours sur

place, on avait eu à noter que de subtiles exagérations

dictées par l’envie légitime qu’a tout être humain de capti-

ver son audience. rien de bien méchant. et puis le 6ème

soir, boum, ça a complètement dérapé. Le drame. alors

que nous étions tranquillement assis sur un rebord de

muret innocent de la préfecture, deux marseillais (dont

je tairais les noms par respect) nous pointent le truc le

plus improbable qu’on puisse imaginer, à savoir un street

gap de 5 mètres de long sans élan, et nous soutiennent

mordicus que quelqu’un l’a fait en ollie. alors nous, bon,

on rigole, on se dit, ok on est nul en skate et y’a des

gens qui sont vraiment forts et peut-être qu’on se rend pas

compte, mais là quand même, ça va un peu loin, c’est vrai-

ment infaisable et en plus ça serait débile d’essayer, alors

arrête ton char ben hur. L’un des marseillais de préciser :

« ouais, c’était un polonais », l’autre d’essayer d’achever

de nous convaincre en rajoutant : « un polonais en flow-

Cliché apparemment ». Je vous laisse imaginer dans quel

bonheur immense nous a plongé la révélation du fait que

l’auteur du ollie qui ferait claquer des dents Chris pfanner

sous amphétamine était « en flow-Cliché pologne ». D’au-

tant que tentant désespérément d’étayer leurs faits, nos

braves amis marseillais nous ont sorti une liste de tous

les exploits plus ou moins insensés qu’a réalisés de main

de maitre ce génie du skate dont la nationalité oscillait

dangereusement entre la Croatie, la bulgarie, la Serbie,

le monténégro et sa bien-aimé pologne (où je le rappelle

le mec était « en flow Cliché ») selon les témoignages qui

devenaient de plus en plus décousus.

S’en sont suivis des éclats de rire jusque tard dans la nuit

sur les exploits imaginaires dans le bowl de moldaves en

flow-antiz roumanie, sur les incroyables performances

de libyens en flow-rekiem dans le Sud-maroc et autres

énoooormes hammers de guatémaltèques en flow-trauma

au groenland. après avoir assommé sans relâche les mar-

seillais en question de blagues d’excellent goût du même

genre pendant plusieurs heures, un progrès a été fait. L’un

d’eux a fini par avouer ne pas avoir vu l’incroyable perfor-

mance flow-Cliché-pologne de ses yeux, mais qu’il était

100% sûr qu’il s’agissait d’un fait indiscutable. pendant

ce temps, l’autre jurait toujours ses grands dieux que si, il

avait tout vu comme je vous vois. Jusqu’à 4 heures du ma-

tin nous l’avons torturé, pour finalement lui faire cracher

qu’il n’avait rien vu, mais qu’un autre marseillais au-des-

sus de tout soupçon était là, et qu’il pourrait témoigner

en jurant sur le Coran, mais que malheureusement il avait

déménagé à l’autre bout de la France et qu’il était injoi-

gnable à l’heure actuelle, manque de pot. Nous n’avons

pas jugé bon de poursuivre l’enquête plus avant.

Nous en avons néanmoins tiré deux leçons sur lesquelles

je finirai le présent article : 1 – il faut impérativement

que nous embauchions un marseillais comme attaché de

presse. 2 – Nous sommes actuellement en recherche active

d’un kosovar intéressé pour entrer dans le flow-magenta

Darfour, afin qu’il y ait enfin un type vraiment balèze qui

puisse en foutre plein la gueule à la jeunesse de France

en skate chez magenta. Si vous connaissez quelqu’un que

ça peut intéresser (gratuitement hein, on ne paye pas les

gens chez magenta, et encore moins les pauvres), faites-

nous signe rapidement ! merci et bonne soirée.

"soy avait son congres annuel des sosies de bhl,

leo avait un shooting pour une pub sheba..."

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NUméro vingt-deux

Mathias Zwick, impossible, quelque part en Espagne... Photo par Vincent Coupeau

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Madars Apse gap to 50-50 BS 180° out / Barcelone © Tura

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Mathieu Dupanloup, FS feeble BS revert, Lyon.Photo par Loïc Benoît

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Osiris_Duffel_Soma_DPS.indd 1 3/17/11 3:02 PM

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Osiris_Duffel_Soma_DPS.indd 1 3/17/11 3:02 PM

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envrac

L’art contemporain, je n’y comprends pas grand-chose mais ça me fascine. La seule chose que j’en tire, c’est que j’ai l’impression d’être un peu moins inculte quand je sors d’un musée. Ce qui est sûr, c’est que ça me donne toujours envie de faire des trucs moi-même. Ce bouquin, par exemple, m’a donné envie de refaire des photos, des vraies, à l’ancienne, et de m’enfermer à nouveau dans une chambre noire pour les tirer moi-même... enfin bref, au delà des histoires que racontent les images, c’est la qualité des tirages et de l’impression qui frappe. Le papier est si agréable au toucher qu’on se prend à tourner les pages lentement, pour en profiter le plus longtemps possible. une sensation inhabituelle. pas d’images choc, juste des instantanés des périgrinations aléatoires de Sergej, aussi bien en compa-gnie de skateurs que de gens « normaux ». a feuilleter au calme, voire au coin du feu, dans un canapé en alcantara de préférence. - Dt

« something in between » de Sergej Vutuc. editions Snoeck/Carhartt Work in progress

iSbN 978-3-940953-62-9 / 104 pages / 30 euros

L e b o u Q u i N

L e m i N i Q u i Z ZLes DeRnièRes PaRt’Qui a la dernière part de « mind Field » ?Qui a la dernière part de « Sorry » ?Qui a la dernière part de « menikmati » ?Qui a la dernière part de « Stay gold » ?Qui a la dernière part de « europa » ?

envoyez vos réponses à Soma - le quizz de ouf, 13 rue de l’isère, 38000 grenoble. on aura bien un ou deux t-shirts à envoyer aux

premières bonnes réponses !

L a C h r o N i Q u e D e L a V i D é o m ê m e pa S e N C o r e S o rt i e

a l’heure où ces lignes paraîssent, il y a une chance pour que la tant attendue (à paris du moins) vidéo des blobys soit sortie, et peut-être même que vous l’avez déjà vue (cela dit, c’est peu probable...). mais qu’est-ce qu’un bloby (au singulier), me demanderez-vous ? eh bien c’est un membre de l’élite du skate parisien ayant élu domicile autour de la place de la bastille, dont les frasques sont mises en ligne régulièrement sur leur blog à l’adresse figurant un peu plus bas. une élite somme toute pas élitiste du tout, juste une bande de gamins motivés, qui ont fini par grandir depuis leur première apparition sur les écrans il y a quelques années lors du fameux contest vidéo « La rue est Vers l’image ». Voilà, maintenant vous êtes au courant. il devrait y avoir quelques DVD, alors surveillez le blog (le nôtre et le leur) pour les dates officielles de sortie et autres éventuelles avant-premières. - Dt

lesblobys.blogspot.comavec : grégoire Cuadrado, mathias Labelle,

Roman gonzalez (lien to tail par Ben kilpatrick à miami), kévin rodrigues, Valentin Jutant, Salim Furhel,

thomas Leclere, Vincent touzery, hadrien buhannic.

69 av. Danielle Casanova 94200 1vry sur Seine01 46 720 710

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93 soma

envrac

Retour vers le futurarto chez Flipmike V chez powellNyjah chez element

La casquette qui tient toute seulemathieu DupanloupDevine Callowayarthur Derrien

adorés ou détestésadrien bulardbastien Salabanziguillaume mocquin

magazines pour adultesmonster ChildrenStaffColor

L e S t r i p L e t t e S

tu ne regrettes pas trop de nous avoir quitté si tôt ?béh, c’est sûr que si j’avais eu le choix je serais peut-être resté un peu, mais je crois que je suis parti au bon moment. Je préfère assister aux conneries de Dyrdek et de Jereme rogers d’ici, ça me fait marrer, mais si j’étais toujours en bas, je ne crois pas que j’aurais supporté.

et puis d’ici tu ne prends pas le risque de te faire embarquer dans leurs conneries non plus…C’est sûr ! Quand je vois tous mes vieux potes dans les tribunes de la Street League, ça me fait un peu froid dans le dos… Dès qu’ils arrivent ici, il va falloir qu’on discute, que je leur mette les points sur les i.

et sinon, tu t’ennuies pas trop là-haut ?t’es fou, c’est plutôt cool ici. en fait, je sais pas si t’as vu, mais ça faisait à peine deux mois que j’étais là, quand il y’a eu un gros évènement chez vous, le 11 septembre 2001 je crois, organisé par des oufs là… Ça a fait pas mal de bruit, vous avez dû en entendre parler… et bref, les mecs qui on fait le coup, quand ils ont débarqués ici, ils avaient des tonnes de vierges avec eux, je te fais pas de dessin, y’en a eu pour tout le monde…

ooops oui, heu... on va revenir au skate si tu le veux bien…. Ça te manque pas trop ?bah ça skate pas mal ici, on commence à être un paquet de skateurs. Vous devriez venir…

Heu non, c’est sympa, mais… Ça va couper là, on passe sous un tunnel. Je vois une lumière au bout d’ailleurs…À toute !

ne tombez pas de votre chaise tout de suite, aux dernières nouvelles, keenan milton est toujours mort. il se trouve juste qu’on a nos entrées là-haut et qu’on a réussi à lui faire passer quelques petites questions, vite fait. - FD

L ’ i N t e r V i e Wp o S t m o r t e m

L e S b o a r D S D u m o i S

keenan miLton

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L’ e N Q u ê t e m a r k e t i N g D e o u F D e D a m i e N m a r Z o C C a

Damien est en stage chez nous, il s’est démis l’épaule la semaine dernière et il doit se faire opérer de la cheville la semaine pro-chaine, rien à signaler donc. pour commencer il a pris son billet pour partir en oregon avec nous, puis il a décidé de nous sortir de notre misère marketing avec le questionnaire que voilà. et comme Damien est bon et généreux, il offre 10 BoaRDs, 5 JeUx De RoUes et 5 t-sHiRts à 20 d’entre vous. encore faut-il que vous répondiez bien-sûr et qu’une main inno-cente et manucurée vous tire au sort. (N’oubliez pas de nous donner votre taille de t-shirt, au cas où.)

1- généralement, comment vous procurez-vous soma ? Dès l’annonce de sa sortie sur Somaskate.com, je fonce le

chercher au skateshop du coin. par hasard, j’avais besoin de roulements et il y avait des

Soma à la caisse. Chez un pote car je ne mets plus les pieds dans ce skateshop

de merde. Je le télécharge parce que le papier ça pollue !

2- si vous avez loupé la version papier, allez-vous consulter la version numérique sur somaskate.com ?

oui non

3- Prenez-vous d’autres magazines gratuits en skate-shop ?

oui nonsi oui, lesquels ?

beach brother Vice act opium autre(s) :

4- Vous arrive-t’il d’acheter des magazines ? oui non

si oui, lesquels ? Skateboard : autre :

5- connaissez-vous le site somaskate.com ? oui non

si oui, à quelle fréquence allez-vous y jeter un oeil ? tous les jours 1 fois par mois 2 à 3 fois par semaine Jamais 1 fois par semaine

6- connaissez-vous le blog de soma ?

oui non si oui, à quelle fréquence allez-vous y jeter un oeil ?

tous les jours 1 fois par mois 2 à 3 fois par semaine Jamais 1 fois par semaine

7- Quels autres sites de skate visitez-vous, si ce n’est pas indiscret ?

8- Que faites vous de soma après l’avoir lu ? en hiver je me chauffe avec et en été c’est un excellent

allume-barbecue Je le donne à un pote ou on me le pique Je le garde précieusement J’essaye de le vendre 3 euros sur « leboncoin » mais ça ne

marche pas des massesautre :

9- Pensez-vous que les magazines de skate sur papier restent indispensables, malgré l’importance qu’ont pris les médias sur internet ?

oui non

10- Qu’aimeriez-vous voir plus souvent dans soma ? classez par ordre de préférence les propositions ci-dessous (de 1 à 5).

bowl/pool Curb/manual Wallrides/tricks de zazous Cascades/hammers de ouf autre (préciser) :

11- Quel âge avez-vous, au fait ? 11bis) si vous êtes une fille, vous n’êtes pas obligée de répondre à la question 11.

12- et sinon dans la vie, vous faites quoi ? Collégien Lycéen étudiant auto-entrepreneur Salarié artiste hobo autre

13- Depuis combien de temps pratiquez-vous le ska-teboard ?

14- combien de boards achetez-vous en moyenne ? aucune, j’ai de la chance je les ai gratuites moins de 3 par an entre 4 et 6 par an 7 à 10 par an 11 ou + par an

15- où achetez-vous votre matériel de skate ? e-bay / Leboncoin Skateshop local Site web des skateshops Site web des marques Lidl / Décathlon

16) enfin, que jugeriez vous utile d’apporter au site www.somaskate.com ?

Renvoyez tout ça avant le 31 avril 2011 à :Soma - rzocca, 13 rue de l’isère, 38000 grenoble

merci pour votre aide ! n’oubliez pas votre taille , votre adresse (e-mail + domicile) et que le question-

naire sera également disponible sur le site www.somaskate.com.

Page 95: SOMA #22

♠ ♦ ♣ ♥

Nozbone skateshop 295, rue du faubourg st antoine 75011 Paris metro nation - 01 43 67 59 67le shop en ligne nozbone.com / le blog nozbone-skateshop.com

MUS BENNACER × AKIM CHERIF × GREGOIRE CUADRADO × lIONEl DOMINONIlISA jACOB × MARtIN KEllER × MAtHIEU lEBAIl × jON MONIé

SAMUEl PARtAIx × KEvIN RODRIGUEz × RéMY tAvEIRA

introducing

RéMY tAvEIRAkinked boardslide / photo : david t.

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phil zwijsen - backside smith grind • photo: eric mirbach

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phil zwijsen - backside smith grind • photo: eric mirbach

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22-Soma-DPS_SB-StefanMid.indd 2-3 08/03/2011 11:12

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22-Soma-DPS_SB-StefanMid.indd 2-3 08/03/2011 11:12

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« c’est à cela qu’on reconnaît les communistes : ils sont fous, possédés par le diable, ils mangent les enfants et, en plus, ils manquent d’objectivité. »- Pierre Desproges

JarNe VerbruggeN, FS FeebLe griNDphoto : DaVY VaN Laere


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