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1 Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003 STRATEGIE INTERNATIONALE DES NATIONS UNIES POUR LA PREVENTION DES CATASTROPHES (ONU/SIPC) Nom officiel: Stratégie internationale de l’ONU pour la prévention des catastrophes (ONU/SIPC). En anglais : UN International Strategy for Disaster Reduction (UN/ISDR). Création: en 2000 par une Résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, dans le sillage de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes (1990-99). Raison d’être 1. Poursuivre les réalisations importantes de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes (1990-99) décrétée en réponse au nombre croissant de catastrophes dans le monde. 2. Promouvoir l’intégration de la réduction des risques de catastrophe dans le contexte plus élargi du développement durable et des questions connexes d’ordre écologique. Siège: Palais des Nations, Genève, Suisse. Groupe de travail inter-institutionnel sur la prévention des catastrophes: organe principal de formulation de politiques sur la prévention des catastrophes, dirigé par le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires et composé de 25 agences onusiennes, organisations internationales, organisations régionales et organisations de la société civile ; subdivisé en diverses unités (variabilité climatique, alerte précoce, analyse des risques et des vulnérabilités, etc.). Secrétariat inter-institutionnel de l’ONU/SIPC: connu généralement sous le nom d’ONU/SIPC ou SIPC, cet organe est le point focal du Système de l’ONU en matière de promotion de liens, de synergies et de coordination en matière d’activités de réduction des risques de catastrophe, et en matière de promotion de l’intégration de celle-ci dans les politiques de développement en général. Ce Secrétariat, dont le siège est à Genève, dispose d’un bureau Amérique latine/Caraïbes au Costa Rica et d’un bureau Afrique au Kenya. STRUCTURES ONU/SIPC AFRIQUE Création: octobre 2002 Objectif général: Contribuer au sauvegarde des vies humaines et des biens grâce à une meilleure gestion des risques et à une culture de prévention des catastrophes. Activités majeures: sensibilisation/vulgarisation, maillage par réseau (networking) et collaboration avec les principaux intervenants nationaux, régionaux et internationaux en prévention des catastrophes et en développement durable. Principes: Besoins ; Consensus ; Valeur ajoutée ; Partage des coûts ; Pérennisation. Interventions prioritaires d’ONU/SIPC Afrique en 2003 1. Promotion active de l’intégration de la réduction des risques de catastrophe dans le développement durable. 2. Appui au renforcement institutionnel et au renforcement des capacités des ressources humaines. 3. Promotion du maillage par réseau (networking) et de la coordination. 4. Sensibilisation du public et de l’accès aux informations sur les aléas, les vulnérabilités et la réduction des risques de catastrophe. 5. Appui au renforcement des capacités et à la coordination dans le domaine de l’alerte précoce. 6. Incitation à l’application de la science et de la technologie. Personnel d’encadrement 1. Feng Min Kan, responsable du bureau Afrique 2. Noroarisoa Rakotondrandria, responsable des programmes Adresse: Complexe des Nations Unies, Gigiri, Nairobi (Kenya)
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1Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

STRATEGIE INTERNATIONALE DES NATIONS UNIESPOUR LA PREVENTION DES CATASTROPHES

(ONU/SIPC)

Nom officiel: Stratégie internationale de l’ONU pour la prévention des catastrophes (ONU/SIPC). En anglais : UN InternationalStrategy for Disaster Reduction (UN/ISDR).

Création: en 2000 par une Résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, dans le sillage de la Décennie internationale de laprévention des catastrophes (1990-99).

Raison d’être

1. Poursuivre les réalisations importantes de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes (1990-99) décrétéeen réponse au nombre croissant de catastrophes dans le monde.

2. Promouvoir l’intégration de la réduction des risques de catastrophe dans le contexte plus élargi du développement durableet des questions connexes d’ordre écologique.

Siège: Palais des Nations, Genève, Suisse.

Groupe de travail inter-institutionnel sur la prévention descatastrophes: organe principal de formulation de politiquessur la prévention des catastrophes, dirigé par le Secrétairegénéral adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires etcomposé de 25 agences onusiennes, organisationsinternationales, organisations régionales et organisationsde la société civile ; subdivisé en diverses unités (variabilitéclimatique, alerte précoce, analyse des risques et desvulnérabilités, etc.).

Secrétariat inter-institutionnel de l’ONU/SIPC: connugénéralement sous le nom d’ONU/SIPC ou SIPC, cet organeest le point focal du Système de l’ONU en matière de promotionde liens, de synergies et de coordination en matière d’activitésde réduction des risques de catastrophe, et en matière depromotion de l’intégration de celle-ci dans les politiques dedéveloppement en général. Ce Secrétariat, dont le siège est àGenève, dispose d’un bureau Amérique latine/Caraïbes auCosta Rica et d’un bureau Afrique au Kenya.

STRUCTURES

ONU/SIPC AFRIQUE

Création: octobre 2002

Objectif général: Contribuer au sauvegarde des vies humaines et des biens grâce à une meilleure gestion des risqueset à une culture de prévention des catastrophes.

Activités majeures: sensibilisation/vulgarisation, maillage par réseau (networking) et collaboration avec les principauxintervenants nationaux, régionaux et internationaux en prévention des catastrophes et en développement durable.

Principes: Besoins ; Consensus ; Valeur ajoutée ; Partage des coûts ; Pérennisation.

Interventions prioritaires d’ONU/SIPC Afrique en 2003

1. Promotion active de l’intégration de la réduction des risques de catastrophe dans le développement durable.

2. Appui au renforcement institutionnel et au renforcement des capacités des ressources humaines.

3. Promotion du maillage par réseau (networking) et de la coordination.

4. Sensibilisation du public et de l’accès aux informations sur les aléas, les vulnérabilités et la réduction desrisques de catastrophe.

5. Appui au renforcement des capacités et à la coordination dans le domaine de l’alerte précoce.

6. Incitation à l’application de la science et de la technologie.

Personnel d’encadrement1. Feng Min Kan, responsable du bureau Afrique2. Noroarisoa Rakotondrandria, responsable des programmes

Adresse: Complexe des Nations Unies, Gigiri, Nairobi (Kenya)

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2Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Chers lecteurs,

Bienvenue à ce premier numéro de Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations !

« Prévention des catastrophes en Afrique » est destiné à servir de forum de partage d’expériences, d’idées, d’informationset d’avancées significatives ayant trait à la réduction des risques de catastrophe et des vulnérabilités aux aléas naturels,environnementaux et technologiques en Afrique.

« Prévention des catastrophes en Afrique » se propose d’être un bulletin - convivial - au service des efforts menés par lesinstitutions, les experts et les praticiens africains en vue de la réalisation des objectifs d’ONU/SIPC, objectifs tels que lasensibilisation, l’expansion des réseaux de réduction des risques de catastrophe, et la facilitation de l’échange d’informations.

« Prévention des catastrophes en Afrique » est publié tous les 6 mois, en français et en anglais, par ONU/SIPC Afrique dontle bureau se trouve à Nairobi au Kenya.

Notre souhait? Que ce bulletin reflète les intérêts et les préoccupations de ses lecteurs. Dès lors, vos contributions, vosidées, vos feed-back sont les bienvenus.

Bonne lecture.

Sálvano Briceño, Directeur, ONU/SIPC

Notre initiative, Votre publication

« À proprement parler, il n’y a pas de ‘catastrophes’, mais plutôt des ‘aléas’ naturels tels que cyclones et tremblements de terre... En d’autres termes, l’impact de la catastrophe est déterminé par le degré de vulnérabilité de la communauté à l’aléa ... »(John Twigg1)Révélateur. Edifiant. Mais ces trois lignes forment précisément le mur qui sépare le monde des catastrophes naturelles endeux camps :

ceux pour qui cette citation est familière et ceux à qui elle est étrangère ;ceux qui peuvent aider à prévenir et ceux à qui tout peut advenir ;ceux qui peuvent aider à parer et ceux qui sont désemparés.

La présente publication baptisée “Prévention des catastrophes en Afrique” se propose, à sa façon, modestement, d’aider àfaire tomber ce mur. “Prévention des catastrophes en Afrique” (PCA) n’est donc pas destiné uniquement aux spécialistes, auxscientifiques, aux experts, aux décideurs ; il s’adresse également aux “praticiens” à la base, aux ONG, aux communautés, àtout citoyen, notamment les plus vulnérables.

Dans la même optique, cette publication n’est pas seulement à l’intention de ceux-là, elle appartient également à ceux-là.Tous, ils sont invités à contribuer à son contenu. Et à la façonner avec vigueur. Cette publication est la leur.

PCA désire également aider à faire tomber un autre mur : mur entre les images éphémères des catastrophes (auprès desmédias et du grand public) et les causes et effets durables de celles-ci (connus des experts, des économistes, desplanificateurs, et vécus par les entrepreneurs, les paysans, les sinistrés, la famille des victimes…).

Publié dans le cadre de la collection « SIPC Informations », PCA paraîtra dans un premier temps tous les six mois enfrançais et en anglais, et est appelé à évoluer vers un format plus définitif dans ses prochaines éditions.

Puisque cette publication est la vôtre, n’hésitez pas à nous envoyer en toute liberté des articles ainsi que d’autres élémentsd’information (rapports, exposés, coupures de presse, courrier des lecteurs, avis, etc.) relatifs à la prévention descatastrophes en Afrique. Et, bien entendu, des suggestions.

Rechercher et publier des informations sur la prévention des catastrophes en Afrique est, selon nous, une forme decontribution au développement durable. Car l’heure est grave et il faut faire flèche de tout bois: la fréquence et le nombre decatastrophes ne cesse d’augmenter partout dans le monde ; or, il suffit parfois d’une et d’une seule catastrophe naturelle -d’une durée de quelques heures ! – pour réduire à néant des années, sinon des décennies d’efforts de développement.

Les catastrophes accentuent les vulnérabilités, mais les vulnérabilités accentuent également les catastrophes : une spirale, laSpirale des catastrophes… Spirale « de tous les dangers » certes, mais pas irréversible. Des cas de réussite ont étéenregistrés sous d’autre cieux. Et ensemble, dans le cadre de cette publication, nous pouvons, chacun, apporter notrepierre…

La rédaction

1 Spécialiste de renommée mondiale de la gestion de catastrophes. Citation tirée de son ouvrage intitulé « Corporate Social Responsibility andDisaster Reduction : A Global Overview » (2001, Londres : Benfield Hazard Research Centre), p.6

Nous & Vous

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3Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Prévention des catastrophes en AfriqueSIPC Informations

No 1, novembre 2003

Bulletin semestriel publié parle Bureau Afrique de la

Stratégie internationale de l’ONUpour la prévention des catastrophes

(ONU/SIPC Afrique)

Responsable du bureau AfriqueFeng Min Kan

.Rédacteur en chef

R. Alain Valency

ProductionNoroarisoa Rakotondrandria

Page de couvertureMario Barrantes

Mise en pagesTimothy Ojore

PhotosONU/SIPC Afrique, New People, DMCN,

East African Standard

DiffusionPamela Mubuta

ImpressionDon Bosco Printing Press, Makuyu, Kenya

Pour de plus amples informations sur la prévention descatastrophes,

veuillez prendre contact avec :

Secrétariat de l’ONU/SIPC,Palais des Nations, Genève

10 SuisseTel. (+506) 224-6941, 224-6395, 224-6690,

Fax (+506) 224-7758E-mail : [email protected]

Site web : www.unisdr.org

ONU/SIPC AfriqueComplexe des Nations Unies, Gigiri,

PO Box 47074, Nairobi, KenyaTel (254-2) 624568 ou 624119

Fax (254-2) 624726E-mail : [email protected]

Site web : www.unisdrafrica.org

ONU/SIPC Amérique latine & CaraïbesPO Box 3745-1000, San Jose, Costa Rica

Tel (506) 224-1186Fax (506) 224-7758

E-mail : [email protected] ; [email protected] ;[email protected]

Site web : www.eird.org ; www.crid.org

Abonnements gratuits :veuillez nous faire parvenir votre nom, prénom(s) et

adresse complète, ainsi que le nom et l’adresse complètede votre organisation (non obligatoire), de préférence au

courrier électronique suivant:[email protected]

Les opinions publiées dans ce bulletin ne sont

nécessairement ni celles de l’ONU/SIPC ni conformes aux

politiques de celle-ci.

Le maillon qui manque…

Prévention des catastrophes. Des plates-formes nationales sont enplace à Djibouti, à Madagascar, en Ouganda, et d’autres pays sontégalement intéressés; une loi est votée en Afrique du Sud et àMadagascar, et l’Ouganda aura bientôt la sienne ; un atlas des aléasest disponible en Afrique du Sud, un autre pays envisage le sien ;une grande initiative sera lancée par l’Union africaine et NEPAD,une autre est en vue du côté des femmes africaines.

La liste est longue, et se… rallonge. De jour en jour.

Bref, la prévention des catastrophes fait l’objet d’un intérêt accru enAfrique. Est-ce le fruit du hasard ? Ou de la mode ? Il sembleraitque non. Car :

1. Fait inédit: une organisation dédiée exclusivement à laprévention des catastrophes en Afrique existe désormais surle continent (SIPC Afrique).

2. Prévenir les catastrophes relève du foncièrement humain etsocial. D’autant plus qu’en Afrique, les catastrophes sontsouvent une affaire “de vie et de mort” . Et qu’elles font doncappel à la solidarité humaine, à une certaine cohésionsociale, et à des résultats rapides et concrets.

3. Prévenir les catastrophes relève également du simple bonsens économique, car des pertes économiques énormessont en jeu.

4. Prévenir les catastrophes relève aussi du bon sens« écologique », car, en Afrique, les catastrophes sont souventliées à des problèmes environnementaux.

5. Et toute initiative qui s’étend à la fois à l’humain, au social,à l’économique et à l’écologique relève tout simplement dudéveloppement - avec un grand D.

Oui, la prévention des catastrophes relève du Développement. Carpour avancer, il faut d’abord sauvegarder et pérenniser les moindresacquis. Un développement “durable” c’est aussi un développementqu’on fait “durer”, et la prévention des catastrophes s’apprête aurôle de “durabilisateur”.

Mais qu’en est-il des causes premières de la vulnérabilité en Afrique ?A ce sujet, un prix (« Distinction » du Prix Sasakawa de l’ONU) aété décerné en 2000 à la Commission éthiopienne de préventiondes catastrophes – pour ses efforts contre les causes premièresdes catastrophes et de la vulnérabilité des communautés, et pouravoir intégré des activités de prévention des catastrophes dans leprocessus de développement.

Kenneth Westgate (voir article, p.15), expert en prévention descatastrophes, a suivi de près l’expérience éthiopienne.

Sa conclusion ? “Prévention des catastrophes et allégement de lapauvreté doivent aller de pair”.

Le maillon qui manque...

R. Alain [email protected]

EDITORIAL

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4Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

SOMMAIRENous & Vous

EditorialLe maillon qui manque...

5 Prévention des catastrophes5 Grande initiative conjointe de l’Union africaine, du NEPAD et de l’ONU/SIPC Afrique – Hesphina Rukato7 L’Union africaine et la prévention, la préparation et la réponse aux catastrophes en Afrique – Foday Bojang10 Somalie: Appel à l’arrêt des exportations de charbon de bois vers les pays du Golfe – A.W. Nagheye12 Efforts de résistance aux sécheresses au Kenya – Mahaboub Maalim14 Le Botswana est « extrêmement » vulnérable au changement climatique – David Lesolle

15 Analyse & Opinion15 La prévention des catastrophes doit aller de pair avec l’allégement de la pauvreté – Kenneth Westgate18 Pourquoi Kampala veut-il élever la gestion des catastrophes au rang des grandes priorités nationales – Martin Owor21 L’Afrique a besoin d’un atlas des aléas et des vulnérabilités – Dusan Sakulski22 Le savoir traditionnel sur les conditions climatiques au service de la production – A.B.C. Ocholla–Ayayo24 Eau et progrès socio-économique: défis et perspectives en Afrique – Stephen M. K. Donkor27 Enseignements tirés des grandes inondations d’El Nino au Kenya – induced floods in Kenya – Prof. Francis Mutua29 INTERVIEW - M. Jean Seth Rambeloalijaona, Ministre malgache de l’intérieur – N. Rakotondrandria

31 Les Plates-formes nationales en action31 Mesures draconiennes en faveur de la prévention des catastrophes à Madagascar – L. Randrianarivelo33 Ouganda : lancement de la plate-forme nationale SIPC et préparation d’un projet de loi sur la gestion des catastrophes – Martin Owor36 Djibouti: Mise en place d’unités d’appui à la plate-forme nationale dans chaque district – Ahmed M. Madar37 BREVES

38 Journee internationale de la prevention des catastrophes – 8 octobre 200338 Message du Secrétaire général de l’ONU39 Message du directeur de l’ONU/SIPC40 Discours des Ministres djiboutien, malgache et ougandais43 BREVES – Activités des plates-formes nationales

45 L’ONU/SIPC Afrique en action45 Principales activités en cours et futures d’ONU/SIPC Afrique pour 200347 Préparatifs à la récente Conférence de Bonn en Afrique50 Le Soroptimist International appelle au renforcement du rôle des femmes africaines dans la prévention

des catastrophes – A. Kirambi & Mariam Alambo

52 L’ONU/SIPC en action52 Seconde Conférence internationale sur l’alerte précoce52 Campagne mondiale 2003 pour la prévention des catastrophes52 Programme de bourses d’études52 Forum euro-méditéranéen sur la prévention des catastrophes

53 Prix Sasakawa 2003 de l’ONU54 Une Africaine remporte le prix international de l’ONU pour la prévention des catastrophes – ONU/SIPC Aftrique

55 Les partenaires en action55 Le Centre régional de cartographie des ressources et l’alerte précoce dans la Grande Corne de l’Afrique – Ambrose Oroda57 FORUM INTERNATIONAL SUR L’EAU DOUCE : Appel de Douchanbé sur l’eau – ONU/SIPC

59 Pour vous informer59 Sites internet sur les catastrophes liées à l’eau

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5Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Une “Réunion consultative sur lagestion des risques de catastrophe”,organisée par le Secrétariat du NEPAD(Nouveau partenariat pour ledéveloppement de l’Afrique), a eu lieuà Nairobi le 25 juin dernier sous laprésidence de l’Union africaine (UA)et avec l’appui du PNUE (Programmedes Nations Unies pourl’environnement), du PNUD et de SIPCAfrique.

Ont participé à cette réunion desresponsables issus de l’UA, duSecrétariat du NEPAD, du PNUE, duPNUD, du COMESA (Marché communpour l’Afrique orientale et australe), dela COI (Commission de l’Océanindien), de l’IGAD (Autoritéintergouvernementale sur ledéveloppement), de la SADC(Communauté pour le développementde l’Afrique australe), de la CEEAC(Communauté économique des Etatsd’Afrique centrale), de l’USAID, deInWent et de l’ONU/SIPC Afrique.

Objectifs de la réunionLa réunion avait pour objectifs :

(1) d’améliorer la coopérationrégionale en matière de réduction desrisques de catastrophe,(2) de servir de forum pour lesorganisations régionales et sous-régionales africaines en vue d’unéchange de vues et d’expériences enmatière de réduction des risques decatastrophe, (3) d’aboutir à une vision communed’une approche régionale de laréduction des risques de catastropheet de la réponse aux catastrophes, et(4) de se pencher sur la nécessité dedéfinir un cadre régional africain degestion des risques de catastrophe(5) ainsi que les grandes lignes de lacoopération dans ce domaine.

ContexteDans son mot d’ouverture, lereprésentant de l’UA a indiqué qu’onavait souvent saisi l’UA pour desquestions de catastrophes et de gestiondes risques de catastrophe sur lecontinent. A deux occasions entre 1999et 2002, a-t-il déclaré, l’OUA avait doncsollicité l’assistance de l’Office decoordination des affaires humanitairesde l’ONU pour la tenue de

consultations régionales afin dedébattre et éventuellement de jeter lesbases d’un mécanisme régional degestion des catastrophes et des risquesde catastrophe. Mais ces deuxtentatives ont cependant échoué, pourdiverses raisons, a-t-il poursuivi.

Le représentant de l’UA a donc saluél’initiative actuelle du Secrétariat duNEPAD, initiative qui prend le relais desdeux tentatives avortées de l’OUA. Il aenfin émis l’espoir de voir lesinstitutions et les agences représentéesà la réunion appuyer de tout leur poidsl’effort actuellement déployé par

NEPAD en vue de la mise en placed’un mécanisme viable de gestion descatastrophes et des risques decatastrophe sur le continent.

Ensuite, Dr. Hesphina Rukato duSecrétariat du NEPAD a ouvert laréunion avec une présentation surl’«Approche du NEPAD à la gestiondes catastrophes », présentation allantdes résultats du premier atelier duNEPAD sur la gestion des

catastrophes organisé à Johannesburgen avril 2003 – résultats devant servirde point de départ aux consultationsdu jour – aux résultats attendus de cesconsultations et aux perspectivesd’avenir. A la fin de sa présentation,Dr. Rukato a exprimé, au nom duSecrétariat du NEPAD, sesremerciements au PNUE, au PNUD et àI’ONU/ SIPC Afrique pour leurcollaboration à la tenue de la réunion.

Les points principaux évoqués parDr. Rukato dans sa présentation surl’«Approche du NEPAD à la gestiondes catastrophes » sont les suivants :

Grande initiative conjointe de l’Unionafricaine, du NEPAD et de l’ONU/SIPC Afrique

Hesphina RukatoSecrétariat du NEPAD,

Johannesbourg, Afrique du sud

L’Union africaine, NEPAD et ONU/SIPC Afrique décident d’œuvrer ensemble à l’élaboration d’une Stratégie régionaleafricaine de prévention des catastrophes, suivie d’un programme régional africain de prévention des catastrophes.Ceci ressort d’une réunion organisée par le Secrétariat du NEPAD. PCA vous livre ici un compte-rendu de laréunion.

Prévention des catastrophes

De droite à gauche: Dr. Hesphina Rukato, Secretariat du NEPAD etM. Foday Bojang, de l’Union Africaine

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6Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

1. La sécurité alimentaire, la pauvretéet la vulnérabilité sont les moteurs del’intervention du NEPAD. La sécuritéalimentaire constitue l’une desquestions les plus pressantes enAfrique. Cette question avait déjà étéabordée lors du premier atelier duNEPAD sur la gestion descatastrophes tenu à Johannesburg enavril 2003.2. Liste des recommandations émisespar trois groupes de travail lors de cetatelier de Johannesburg,recommandations soulignant lanécessité de renforcer davantage et àdifférents niveaux les capacités, lemaillage par réseau (networking),l’élaboration des stratégies et despolitiques, le partenariat et lacoordination, les systèmes d’alerteprécoce, la cartographie des aléas,l’évaluation des vulnérabilités, etl’évaluation de la sécurité alimentaire.3. En tant que suivi du premier atelierorganisé par le NEPAD sur la gestiondes catastrophes, la réunion se devaitde se focaliser sur les points suivants :(1) modalités d’élaboration d’unestratégie africaine de gestion descatastrophes, (2) modalités de mise enplace d’un programme africain degestion des catastrophes, (3)suggestions sur la mise en place demécanismes d’échange de vues etd’expériences sur la gestion descatastrophes au niveau continental.4. Les résultats attendus de laréunion : (1) avant-projet du processusd’élaboration d’une stratégie africainede gestion des catastrophes, (2)première ébauche pour la formationd’un groupe de travail surl’élaboration d’un programme africainde gestion des catastrophes, (3)suggestions pour de la mise en placede mécanismes permanents etcohérents de partage d’informations etd’expériences sur la gestion descatastrophes.Débats préliminairesSur la base des résultats du premieratelier organisé par NEPAD àJohannesburg en avril 2003 , lesparticipants ont échangé des vues surun certain nombre de points, dont lasécurité alimentaire, l’élaboration destratégies et de politiques, ainsi queles rapports entre environnement etcatastrophes et entre conflits et

risques. Certaines terminologiescomme gestion des catastrophes etgestion des risques de catastrophe,renforcement des capacités etedification des capacités, ont étéégalement clarifiées.

Exposés des représentants desentités sous-régionalesLes organisations sous-régionales ontété priées de fournir des informationssur l’état de la gestion des risques decatastrophe dans leurs régionsrespectives.

Le représentant de l’IGAD a alorssouligné qu’un mécanisme sous-régional était déjà en place dans sarégion, sur la base d’une approcheintégrée. Le représentant du COMESA adéclaré que le COMESA œuvrait surtoutpour l’intégration économique etl’avènement d’un marché commun, maisque le COMESA désirait également selancer dans la gestion des risques de

catastrophe. Le représentant de laCEEAC a, pour sa part, déclaré que sonorganisation avait mis en place unsystème Paix et sécurité ainsi qu’uneforce multinationale en Afrique centrale,mais que la gestion des catastrophesétait encore rudimentaire. Il a soulignéque 2 pays seulement - sur les 11 paysmembres – avaient pris des initiativesdans ce domaine. Le représentant de laCEEAC a alors sollicité un appui pour lamise en place d’un système de gestiondes catastrophes - surtout dans lespays francophones de sa sous-région,non sans ajouter que de tels systèmesétaient également requis aux niveauxnationaux.

Débats et résolutionsLes discussions ont ensuite porté surles perspectives d’avenir. A l’issue dela réunion, il a été convenu que l’UA,le Secrétariat du NEPAD et I’ONU/SIPC Afrique se lancent dans une

Phase 1 de l’initiative conjointe del’UA, du NEPAD et de l’ONU/SIPC Afrique

RESULTATS ESCOMPTES (par ordre chronologique)

• Revue des politiques, des stratégies et des projets de loi existants en matièrede gestion des risques de catastrophe aux niveau national, sous-régional etrégional;

• Inventaire des capacités et des mandats existants au niveau descommunautés économiques régionales et des agences de l’ONU;

• Analyse des rapports entre réduction des risques, allégement de la pauvreté,développement durable;

• Rapport sur la revue ci-dessus, y compris les grandes conclusions desrecherches et un inventaire méthodique des capacités et mandats respectifsdes entités respectives impliquées;

• Avant-projet de Stratégie régionale africaine de gestion des catastrophes etdes risques de catastrophe (pour faciliter l’intégration de la gestion desrisques de catastrophe dans le processus de développement);

• Soumission du projet de Stratégie régionale africaine de gestion des risquesde catastrophe et du rapport sur la revue ci-dessus à la Commission de l’UAet au Secrétariat du NEPAD pour circulation aux organisations sous-régionales;

• Réunion africaine de consultation régionale (associant les expertsgouvernementaux) en avril 2004, pour examiner le projet de Stratégierégionale africaine de gestion des risques de catastrophe;

• Approbation du texte final de la Stratégie régionale africaine de gestion desrisques de catastrophe par la Commission de l’UA et le Secrétariat duNEPAD;

• Examen de la Stratégie régionale africaine de gestion des risques decatastrophe par le Conseil des ministres de l’UA, suivie de son adoption parle Sommet de l’UA (vers juillet 2004 probablement).

Prévention des catastrophes

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7Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Présentation de M. Foday Bojang, responsable des politiques au sein de la Commission de l’Union africaine, à unAtelier régional sur les catastrophes environnementales organisé par le Bureau régional Afrique du Programmedes Nations Unies pour l’environnement (PNUE) du 28 au 30 juillet 2003 à Nairobi.

L’Union africaine et la prévention, la préparationet la réponse aux catastrophes en Afrique

initiative conjointe sur la gestion desrisques de catastrophe en Afrique, etque l’initiative en question se composede deux phases.

La Phase 1 a trait à l’élaborationd’une Stratégie régionale africaine degestion des risques de catastrophe,phase culminant dans la tenue d’uneréunion consultative de niveaucontinental (associant des expertsgouvernementaux) en avril 2004, et del’adoption de ladite Stratégie par l’UA.

Sur la base de la Phase 1, la Phase 2sera dévolue à l’élaboration d’unprogramme régional africain de gestiondes risques de catastrophe, àl’approbation de ce programme parl’UA, le NEPAD et les communautés

économiques régionales, et à la mise enœuvre dudit programme.

SuiviEn collaboration avec les autoritésrégionales, sous-régionales etnationales africaines, la Commission del’UA, le Secrétariat du NEPAD etl’ONU/SIPC Afrique sont en traind’œuvrer ensemble pour faire avancer leprocessus.

Ces trois entités estiment en effet quela gestion des risques de catastropherelève d’une partage des responsabilitésentre les communautés nationales,régionales et internationales. Et qu’unecoordination et une collaborationmultidisciplinaire à différents niveaux est

donc crucial pour relever les défis de lagestion des risques de catastrophe, défisqui dépassent souvent les capacités d’unseul gouvernement ou d’une seuleorganisation.

Entre-temps, deux experts africains ontété sélectionnés, en tant que consultants,pour entreprendre les principales tâchesnécessaires a la réalisation de la premièrephase de l’initiative (élaboration d’uneStratégie africaine). Les deux experts ontcommencé leur travail le 20 octobredernier.

* Pour plus d’informations surl’article ci-dessus, veuillez contacterl’ONU/SIPC Afrique.

Prévention des catastrophes

La fréquence des phénomènes naturelssusceptibles de provoquer descatastrophes a augmenté au cours des 30dernières années en Afrique. Si dans lesannées 70 et 80, on se souciait surtout dela sécheresse et des crises humanitairesassociées à celle-ci sur le continent,désormais, depuis le milieu des années 90,on se préoccupe de plus en plus d’autresphénomènes climatiques commel’inondation et les cyclones tropicaux.

La région du Sahel, par exemple, a étéfrappée durement par des catastrophesliées à la sécheresse, tandis que l’Afriqueorientale et australe, ainsi que les régionsde l’Océan indien, ont souffert récemmentde l’impact des inondations et des ventsviolents.

Pour l’avènement d’une culture deprévention sur le continentEn effet, des inondations ont semé ladévastation dans une partie du Kenya, de

la Tanzanie et de la Somalie en 1997-98. Etcertains pays d’Afrique australe – surtoutle Mozambique, le Malawi et la Zambie -ont connu de graves inondations qui ontfait des morts et des dégâts matériels -donc économiques - considérables en2000-2002. Tandis que des vents violents,des cyclones et des pluies torrentiellesont détruit des maisons et d’autres biensdans les zones rurales de Madagascar.

Les pertes en termes de vies humaines,de biens et de moyens d’existenceoccasionnées par de telles catastrophesnaturelles et anthropiques, ainsi que lanécessité d’une mitigation de telsimpacts, appellent tout simplement àl’avènement d’une culture de préventionet de mitigation sur le continent.

L’Union africaine et la réponseaux catastrophesAvant 2002, on avait saisi l’OUA pourdes questions de catastrophes, mais

l’Organisation s’est surtout préoccupéede réponses post-catastrophes. Et cen’était que dans les années 90 quel’OUA a tenté de s’attaquer à laquestion de la gestion des catastropheset des risques de catastrophe(préparation et prévention), mais sestentatives n’ont pas abouti à desmécanismes concrets. Toujours est-ilque ces tentatives ont ouvert la voie àdes activités menées par l’Unionafricaine (qui a pris la relève de l’OUA)et son programme, le Nouveaupartenariat pour le développementafricain (NEPAD), dans ce domaine.

Fonds spécial d’aide d’urgence àla sécheresse et à la famineL’OUA avait mis en place, en 1985, unFonds spécial d’aide d’urgence à lasécheresse et à la famine en Afrique.L’objet du Fonds est d’apporter dessecours d’urgence aux pays membres

Foday BojangUnion africaine (UA),Addis Abeba, Ethiopie

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8Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Prévention des catastrophes

touchés par des événementsclimatiques défavorables dont, enpremier lieu, la sécheresse et la famineprovoquée par celle-ci. Le Fonds, quiest administré par la Banque africainede développement (BAD), est géré parun Comité d’Ambassadeurs sur lespolitiques générales, comité basé àAddis Abeba.

Depuis sa création - en 1985 donc -,ce Fonds a apporté des aides d’urgencesous forme de secours et dedéveloppement (prévention) estimées àplus de 31 millions de dollars US à 33pays membres de l’UA. Et à titre decontribution de l’UA à des activités deprévention de la sécheresse et desactivités d’urgence liées à ladésertification, le Fonds a égalementapporté une aide financière s’élevant à840.000 dollars US au Secrétariat de laConvention des Nations Unies pour lalutte contre la désertification, aidedestinée à des activités de maîtrise de ladésertification transfrontalière et de ladégradation du sol dans les régionsfrontalières du Sahel et du Maghreb.

Parmi les secours d’urgence apportésaux pays membres figurent l’aidealimentaire, l’eau potable, le transport etl’achat de denrées de premièrenécessité. Au nombre des activités deprévention et de mitigation financéespar le Fonds jusqu’ici sont l’alerteprécoce, la gestion des catastrophes, lasécurité alimentaire, la reconstitutiondes forêts et le reboisement, la maîtrisedes feux de brousse, la réhabilitationagrométéorologique, les programmespost-catastrophes de réintégration, lacréation de réserves d’urgence et lafourniture d’équipements, l’adductiond’eau pour de petites irrigations,l’emmagasinage des stocks alimentaires,le développement de cerisaies, laréhabilitation générale del’environnement, la préparationd’urgence, la construction et laréparation de barrages, et le forage depuits.

Baisse des activités dedéveloppement/préventionMais en raison d’une forte poussée desdemandes de financement auprès desressources déjà limitées du Fonds, leConseil des Ministres de l’OUA adécidé en 1998 de limiter l’usage duFonds au financement des activités

d’urgence. Par conséquent, lefinancement des activités dedéveloppement/prévention a été revu àla baisse. Toutefois, les activités liées àla sécurité alimentaire - telles que laréhabilitation des zones de pacagesévèrement dégradées et les petitesirrigations en vue de l’autosuffisancealimentaire - ont continué à bénéficierde l’appui du Fonds.

Tentatives de mise en place demécanismesEntre-temps, au vu de l’échelle et de lamagnitude des catastrophes naturellesrécentes, et consciente du besoinimpérieux d’un mécanisme viable deprévention, de préparation et deréponse aux catastrophes à l’échellecontinentale, l’OUA avaitapproché l’Office desNations Unies pour lacoordination desaffaireshumanitaires etle PNUD pourleur proposeruneinitiativeconjointe

de sensibilisation à la nécessité de lamise en place d’un mécanisme degestion des catastrophes,sensibilisation dont le but ultime étaitde mettre en place un tel mécanisme surle continent.

Une conférence continentale avait alorsété prévue pour 1999 mais le projet a étéabandonné pour des raisons imprévues.Et puis, à la suite des graves inondationsqui se sont produites en Afrique australe,cette initiative conjointe a été relancée en2001 pour que les expériences de cetterégion - en matière de coordination desréponses - puissent servir à tout le mondeà l’avenir. Mais ce processus n’a pas nonplus abouti, par manque de fonds, entreautres raisons.

Le NEPAD : une opportunité pourla gestion des catastrophes auniveau de l’UAAujourd’hui, avec la naissance duNEPAD et son portefeuilleEnvironnement, l’UA peut enfin allerplus loin dans ce domaine de laprévention, de la préparation et de laréponse aux catastrophes - dans lecontexte de la gestion des catastropheset des risques de catastrophe.

La Commission et le Secrétariat duNEPAD ont donc tenu desconsultations avec les agences del’ONU, y compris l’ONU/SIPC et lePNUE ainsi que d’autres partiesimpliquées, en juin 2003 à Nairobi - pourplanifier les choses en vue de laréalisation de cet objectif.

Il ressort de ces consultations que laCommission et le Secrétariat du NEPADdoivent assumer un rôle de premier planen coordonnant les activités prévues,activités qui impliquent desconsultations avec les communautés

économiques régionales, lesgouvernements nationaux etles partenaires dedéveloppement. Il est à noter,en passant, que lescommunautés économiquesrégionales joueront égalementun rôle de premier plan dans lamise en œuvre des activitésprévues pour le futur.

Vers un voletdéveloppement/prévention du Fondsspécial d’aide d’urgenceLa Commission de l’UA a

également élaboré une proposition pourla création d’un volet développement/prévention (Fonds régional defacilitation) dans le Fonds spéciald’aide d’urgence à la sécheresse et à lafamine. Un tel mécanisme permettrait definancer des activités de développementsusceptibles de renforcer la préparationet la prévention des catastrophes sur lecontinent. Les domaines d’actionenvisagés pour ce Fonds de facilitationseront la mitigation des sécheresses, ladégradation du sol et la maîtrise de ladésertification.

Cette proposition sera probablementexaminée par le Comité desAmbassadeurs sur les politiquesgénérales (et chargé de la gestion du

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9Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Fonds spécial d’urgence) lors de saprochaine réunion prévue avant ka finde cette anné. Si le Comité desAmbassadeurs approuve cetteproposition, il pourrait égalementdécider d’étendre les domaines d’actionde ce Fonds de facilitation à d’autresactivités de préparation et deprévention des catastrophes. Enfin, enattendant l’approbation du Comité desAmbassadeurs, cette proposition seraégalement soumise à l’examen duConseil des ministres de l’UA.

Système d’alerte précoce sur lesconflitsPar ailleurs, le Bureau pour la gestion etla résolution desz conflits de laCommission de l’UA oeuvreactuellement à l’élaboration d’unsystème d’alerte précoce sur lesconflits, système qui aideraprobablement à prévenir lescatastrophes humanitaires liées auxconflits. Les conflits sont devenus eneffet un trait caractéristique de la scènepolitique africaine, des conflits dont lecoût, sur le plan humanitaire, est trèsélevé, notamment pour les enfants, lesfemmes et les personnes âgées vivantdans les zones de conflit. Desmouvements massifs de population ausein des zones de conflit et pour fuir lescombats ont également occasionné degraves pénuries alimentaires, lapropagation de maladies contagieuseset des pertes injustifiées en vieshumaines. Bref, des fléaux qui auraientpu être évités si des mécanismesadéquats d’alerte précoce et depréparation étaient en place sur lecontinent.

En tout cas, une fois en place, ce

système d’alerte précoce sur les conflitssera en mesure de fournir desinformations susceptibles d’aider àl’installation, planifiée, des réfugiés etdes personnes déplacées afin deprévenir des souffrances humainesexcessives.

Maintien du soutien politiqueD’autre part, en tant que membre duGroupe de travail inter-institutionnel del’ONU/SIPC, la Commission de l’UAcontinuera à jouer son rôle de conseilleren matière de politiques aux niveauxinternational, régional et national, celapour faire avancer l’institutionnalisationde protection des populations contreles catastrophes, notamment celles dontl’impact est immédiat.

A cet effet, l’UA continuera à apporterson soutien politique aux initiativesinternationales au fur et à mesure desbesoins, tout en collaborant, dansla limite de ses ressources, avec lesagences et les organisations concernespour veiller à ce que les populationsafricaines soient protégées contrel’impact des catastrophes naturelles etanthropiques.

Des initiatives en cours sur lecontinentIl est à noter qu’un certain nombred’initiatives ont été prises récemmenten matière de préparation, deprévention et de réponse auxcatastrophes aux niveaux continental etrégional.

Un grand nombre de communautéséconomiques régionales disposent, parexemple, de programmes de gestion descatastrophes en dépit du climatfinancier et institutionnel actuel qui est

plutôt défavorable. Le Bureau Afriquede l’ONU/SIPC a, pour sa part, organisérécemment des consultations surl’alerte précoce avec des organisations,des agences et des institutionsrégionales et sous-régionales, en vued’améliorer la situation qui prévautdans ce domaine sur le continent. LeNEPAD a également entamé desconsultations sur la gestion descatastrophes et la gestion des risquesde catastrophes. Et voilà que le PNUEorganise également cette initiative surles catastrophes environnementales àlaquelle nous prenons part ici.

Nécessité d’une approche unifiée– dans le cadre du NEPAD

Toutes ces initiatives sontévidemment bien intentionnées, et noustenons à les saluer à cette occasion,mais une collaboration et unecoordination sont égalementnécessaires dans l’intérêt d’uneapproche unifiée de la gestion descatastrophes et des risques decatastrophe sur le continent.

A cet effet donc, l’UA veillerait à ceque l’initiative NEPAD soit acceptéecomme cadre d’une approche globale etcoordonnée aux défis de la gestion descatastrophes et des risques decatastrophe. Et l’UA voudrait, parconséquent, inviter tout le monde àassurer la liaison avec le Secrétariat duNEPAD - qui bénéficie du soutien de l’UA- et à apporter son soutien à ce mêmeSecrétariat du NEPAD, afin de présenterun front uni face à ces défis.

* Pour plus d’informations sur l’article ci-dessus, veuillez contacter l’ONU/SIPCAfrique.

Prévention des catastrophes

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10Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Appel à l’arrêt des exportations de charbon de boisvers les pays du Golfe

Ali Warsame NagheyeSomalie

Somalie. L’impact le plus grave de la déforestation, de la dégradation des sols et de la désertification est dû enSomalie au manque de sensibilisation. Un atelier de sensibilisation a donc été organisé. Les participants appellentà l’arrêt de l’exportation à grande échelle du charbon de bois vers les pays du Golfe.

La dégradation des sols menace et porteatteinte aux moyens d’existence despopulations en Somalie, notamment ceuxdes agro-pasteurs qui représentent 70pour cent de la population.

Mais l’impact le plus grave de ladéforestation, de la dégradation des solset de la désertification est cependant dû,en de nombreux endroits du pays, aumanque de sensibilisation à laconservation de l’environnement.

Atelier de sensibilisation surl’environnementUn « Atelier de sensibilisation à laprotection de l’environnement enSomalie » a donc eu lieu dans la capitaleMogadiscio du 27 au 29 avril 2003, atelierorganisé par l’Unité nationale de gestiondes risques de catastrophe (NDRMU enanglais) et financé par l’Organisationd’assistance et de développement Bani’Adam (BRDO en anglais), partenaire de laNDRMU.

Parmi les grandes activités de laNDRMU figurent en effet lasensibilisation du public aux aléasnaturels et aux aléas technologiquesassociés à ceux-ci, ainsi qu’aux risquesque ces aléas posent à l’environnement, àla société et à l’économie.

Ont pris part à l’atelier 80 délégués enprovenance de 7 régions (Hiiran, BasShabelle, Bas Juba, Moyen Juba, Bay,Bakol, Banadir) sélectionnées à partir des18 régions les plus exposées à ladéforestation, dont la capitale.

Exploitants et marchands decharbon de bois au nombre desinvitésAu nombre des participants étaient desreprésentants d’ONG locales, de groupesde jeunes, d’organisations féminines, desmédias, ainsi que des notables, desécologistes, des facilitateurs et des

invités spéciaux. Des exploitants et desmarchands de charbon de bois étaientégalement invités.

Les objectifs de l’atelier étaient lessuivants :· Transfert de connaissances, recherchede solutions susceptibles de réduire lavulnérabilité, et édification decommunautés disposées à œuvrer demanière à ce que la réduction des risqueset la prévention des catastrophes soientdes valeurs acceptées.· Sensibiliser les populations vivantdans des zones prédisposées aux aléas(zones sujettes à la dégradation dessols) et les faire comprendre qu’ellesvivent dans des endroits à risques, lesaider à se familiariser avec les dangersexistants et aux messages véhiculés parles alertes, et essayer de les associeraux processus de formulation despolitiques et de prise de décisions -dans l’intérêt d’une action adéquate deréduction des risques.· Introduction à la politique de laNDRMU et au rôle de la Stratégieinternationale de l’ONU pour laprévention des catastrophes (ONU/SIPC).

Appel à la lutte contre le charbonde bois et la destruction desforêtsIntervenant au nom du Ministère del’environnement pendant la cérémonied’ouverture, M. Mohamed Amin AdanAbdi, qui est également membre de laNDRMU, a mis en exergue l’importancede l’atelier et la gravité de ladégradation de l’environnement dans lepays, dégradation qui accentue l’impactdes catastrophes naturelles et lavulnérabilité des populations.

Il a ensuite souhaité la bienvenue auMinistre de l’environnement SE Abokar

Abdi Osman. Prenant brièvement laparole, le Ministre a évoquél’importance de la protection del’environnement et a exhorté lesparticipants à promouvoir lapréservation de la vie dansl’écosystème, non sans ajouter que Dieua confié une telle tâche à l’humanité. Il aégalement affirmé que la sensibilisationsur l’environnement était un outil deréduction des risques de catastrophe.

M. Mohamed Abshir Hassan,président de l’Organisation d’assistanceet de développement Bani’ Adam(BRDO), a, pour sa part, parlébrièvement de la situation qui prévautactuellement en Somalie. Il a exhorté lesparticipants à s’engager dans laprotection de l’environnement à traversla réhabilitation et l’instauration de lapaix.

Il a déclaré que les participants réunisdans le cadre de l’atelier avaient ledevoir de s’associer aux efforts actuelsde mobilisation des communautés contredes fléaux comme le charbon de bois etla destruction des forêts. Il a égalementexhorté les participants à exprimer leursvues sur les thèmes abordés lors del’atelier, et à suggérer des solutionsviables.

« Interconnexion étroite entrepaix et protection del’environnement »Apres l’élection du président de séanceet des présentations sur la situation quiprévaut dans chacune des régionsreprésentées, les participants ontprocédé aux débats avec l’assistance defacilitateurs. Après trois jours dediscussions et d’échange de vues etd’expériences, les participants ontdésigné un sous-comité chargé de lapréparation des résolutions.

Le président de séance, M. Ibrahim

Prévention des catastrophes

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11Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Mohamed Dhay, chef traditionnelinfluent en Somalie, a alors affirmé qu’ilexiste un rapport étroit entre protectionde l’environnement et instauration de lapaix. Il y interconnexion étroite entrepaix et protection de l’environnement,a-t-il déclaré.

« Arrêt total » des exportationsd’«or noir »A l’issue des trois jours de débats, lesparticipants ont émis les conclusions etles recommandations suivantes :· Les campagnes de sensibilisation dupublic constituent l’élément de base dela réduction des risquesenvironnementaux.· Engagement en faveur de la luttecontre la déforestation et contre lesactivités menant à celle-ci dans chacunedes régions représentées à l’atelier, celaen informant les communautés localessur les risques posés par la dégradationde l’environnement et l’impact de celle-ci sur le plan humain et en termes devulnérabilité économique.

· Introduction de la gestion descatastrophes dans les programmesscolaires tant formels qu’informels(ceux-ci sont actuellement mis en œuvrepar l’UNESCO), étant donné que lagestion des risques de catastrophemérite une attention particulière enSomalie.· Mise en place de projets d’allégementde la pauvreté susceptibles d’empêcherle « clanisme » et les sentimentsmutuels d’hostilité entre communautéssomaliennes d’aggraver les conflits et ladéforestation, celle-ci étant devenueune échappatoire à la pauvreté.· Militer en faveur de l’arrêt total desexportations à grande échelle de charbonde bois qui se font actuellement vers lespays du Golfe, exportations quiprovoquent une dégradation importantedes sols et accentuent la vulnérabilité despopulations, de l’environnement et del’économie ; recommandation devant êtremise en œuvre sous l’égide d’organi-sations internationales comme l’ONU/SIPC, le PNUE (Programme des NationsUnies pour l’environnement) et le PNUD.

· Introduction de systèmes écologiquementrationnels de production de charbon debois destinée à la consommation locale, etpromotion d’énergies de substitution.· Formulation d’une politique/stratégienationale de protection de l’environnementet mise en place de données de base dans laperspective de futurs contrôles.· Renforcement des capacitésinstitutionnelles de la NDRMU et del’Organisation d’assistance et dedéveloppement Bani’ Adam (BRDO),partenaire de la NDRMU.· Mise en œuvre d’activités génératrices derevenus ou création d’emplois à l’intentiondes personnes engagées dans ladestruction des arbres et le charbon debois. Ces personnes, qui sont généralementanalphabètes et sans emploi tout en étant àla tête de familles nombreuses, représententen effet 80 pour cent de la population adulte(en âge de travailler) et se retrouventobligées de recourir au business ducharbon de bois qu’elles appellent « ornoir ».

Les participants à l’atelier

Prévention des catastrophes

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12Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Efforts de résistance aux sécheresses au KenyaMahaboub Maalim,

Projet de gestion des ressources des terres arides,Kenya

Kenya. Des initiatives de préparation, de mitigation et de prévention des catastrophes liées à la sécheresse ontété prises par l’Etat, les communautés locales et les bailleurs de fonds. Vu le succès de l’une de ces initiatives,des négociations sont en cours pour l’étendre à 11 districts semi-arides.

Les Terres arides et semi-arides (ASAL enanglais), qui s’étendent sur 477.000 km2 (80pour cent de la surface terrestre du territoirenational) et qui sont habitées par 5,8millions de personnes (20 pour cent de lapopulation totale), se caractérisent par desprécipitations faibles, irrégulières etimprévisibles.

Du fait de températures élevéesaccompagnées d’une grandeévapotranspiration, le bilan d’eau y estnégatif, ce qui ne convient pas à lacroissance des plantes, à la productionanimale et à la pérennité des moyensd’existence.

Cette situation est exacerbée par defréquentes sécheresses, des conflits civils,des inondations occasionnelles qui fontdes morts et des dégâts matériels, et unecroissance démographique qui fait pressionsur des ressources déjà limitées.

Mécanismes communautaires desurvieLes incohérences du cadre macro-économique, social et environnemental quiprévalent actuellement au niveau local etmondial constituent également des facteursdéfavorables à une utilisation durable desressources naturelles.

En raison de tous ces facteurs et pourrenforcer leur résistance, les communautésde ces terres arides et semi-arides ont dûmettre au point des mécanismescommunautaires de survie.

Et pour aider ces communautés à faireface convenablement a l’apparitionfréquente de la sécheresse, legouvernement et les bailleurs de fonds ontpris des mesures de préparation, demitigation et de prévention. Une de cesinitiatives est le “Projet de gestion desressources des terres arides”, projet dotéd’un système d’alerte précocecommunautaire, en sus de certainesinitiatives communautaires dedéveloppement axées sur des activités(élevage et autres) génératrices de revenusdans 11 districts du pays.

Toutes ces initiatives, notons-le, sontadaptées aux contraintes et aux potentielsexistants, ainsi qu’aux institutionstraditionnelles de gestion des ressourcesnaturelles.

Projet de gestion des ressources desterres aridesL’objectif de développement du Projet estde réduire la pauvreté chronique etd’améliorer la sécurité alimentaire; sonobjectif à moyen terme étant d’aider cescommunautés à se doter des capacitésrequises pour faire face convenablementaux sécheresses.

Ces objectifs sont poursuivis selon uneapproche par la base sensible à desstructures institutionnelles capables d’aiderles gens à définir leur propredéveloppement et à établir des prioritésdans ce domaine.

Le projet vise également à aider lesMinistères impliquées à adapter leurssystèmes de prestation de services auxpopulations des terres arides.

Dispositions institutionnellesLes structures institutionnelles disponibles,au Kenya, dans le domaine de la sécuritéalimentaire sont, notamment, le Comiténational exécutif sur la sécurité alimentaire(présidé par le Président de la République),le Comité national de coordination de lasécurité alimentaire (présidé par le Ministrede l’administration provinciale et de lasécurité nationale), la Conférence sur lasécurité alimentaire au Kenya (co-présidéepar la Présidence et le Programmealimentaire mondial, PAM), le Groupedirecteur sur la sécurité alimentaire auKenya (présidé par le Département dessecours et de la réhabilitation auprès de laPrésidence), les groupes de travail et sous-comités, des structures engagées dans lacollecte/analyse/rapport de données auniveau sous-préfectoral, et lescommunautés.

Au niveau de chacune de ces structures,les responsabilités majeures sont, entreautres, la planification et la gestion dessécheresses et de la famine, la gestion des

Prévention des catastrophes

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13Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

systèmes d’alerte, la coordination de la miseen œuvre des réponses rapides, et l’appuiaux activités de renforcement des capacitéscommunautaires.

Stratégie et réalisationsEn guise de stratégie, trois domainesthématiques ont été choisis pour atteindreles objectifs stipulés :· Gestion des sécheresses dont un systèmed’alerte, une planification stratégique et unplan d’intervention d’urgence, et laréponse.

Réalisations: Au total, 539,7 millions deshillings kenyans (près de 7 millions dedollars US) ont été alloués à l’améliorationdes sources d’eau, à de petites initiativesagricoles, à des vaccinations urgentes desanimaux, ainsi qu’à l’achat et à laconstruction d’infrastructures d’urgence enmatière de santé animale et humaine. Autotal, 1,8 millions de personnes résidantdans 10 districts arides et semi-arides ontprofité de ces réalisations.

Par ailleurs, le gouvernement et lesbailleurs de fonds ont dépensé 28milliards de shillings (près de 370 millionsde dollars US) sur des produitsalimentaires et non alimentaires dans lecadre d’actions d’urgence contre lasécheresse en 2000-2001. Ces actions ontété rendues possibles grâce à desstructures préétablies relatives à lasécurité alimentaire aux niveauxcommunautaire, sous-préfectoral etnational, structures qui se sont avéréescruciales pour la mobilisation d’unesoutien opportun, au moment voulu, enfaveur du suivi des sécheresses et desefforts de gestion à travers tout le pays.· Commercialisation de la productionanimale, dont la mise en placed’installations stratégiques de

Prévention des catastrophes

manipulation des animaux, la formation degroupes chargés de la commercialisation dela production animale, des activités relativesà la santé animale, l’apiculture, etl’évacuation d’urgence des animaux.

Réalisations : Un montant total de 73millions de shillings (environ 1 million dedollars US) a été dépensé et 333.000personnes ont profité de ces activités. Desanimaux d’une valeur de 10 millions deshillings (environ 130,000 dollars US) ont puêtre sauvés ou récupérés au plus fort de lasécheresse.· Développement communautaire, dont lerenforcement des capacités des groupescommunautaires, la mise en œuvre de micro-projets relatifs à la diversification desmoyens d’existence, la promotion activedes politiques adoptées, et des actions depromotion de l’assainissement del’environnement en vue de la mise en placed’une politique véritablement pastorale.

Réalisations : Un montant total de 183,4millions de shillings (près de 2,5 millions de

dollars US) a été dépensépour appuyer des groupescommunautaires engagésdans des activitésgénératrices de revenus,dans la réhabilitation desinfrastructuresd’enseignement, dans lerenforcement des capacitésdes comités communautairesde gestion en matière decycle de gestion de projets,dans la résolution deconflits, dans le régimefoncier pastoral, et dans desactivités de contrôle et de

promotion active des politiques adoptées.

Expériences acquises et leçonsretenues· Les systèmes de gestion dessécheresses doivent inclure lesprincipaux intervenants selon uneapproche multi-sectorielle conduite parles gouvernements dans le cadre desstructures étatiques préétablies, mais enétroite collaboration avec les bailleurs defonds, les ONG, la société civile locale etles groupes pastoraux.· Pour une réponse rapide aux urgences,une alerte précoce efficace ainsi qu’unedissémination rapide des informationsvers les principaux intervenants sontnécessaires.· L’alerte précoce devrait être étendue

aux zones semi-arides et aux zonesagricoles marginales.· Une collaboration avec les autressystèmes d’alerte précoce existant dans larégion est nécessaire.· Les réponses doivent être liées auxphases du cycle de la sécheresse.· Le système exige des financements à longterme émanant de diverses sources, unebudgétisation souple et des procéduresfinancières fluides à tous les niveaux, outreune prise de décisions décentralisée et unaccès facile.· Le renforcement des capacitéscommunautaires devrait être facilité sur tousles aspects de la gestion des sécheresses.· Une assistance est requise en matière deciblage et de gestion des aides alimentaires,et l’épargne réalisé doit être comparé avecles activités ad hoc.

Perspectives d’avenirSur la base des expériences acquises,des leçons retenues, des réalisations, eten vue de la mise en place d’undéveloppement durable, legouvernement kenyan et l’Associationinternationale pour le développement(AID) ont renégocié une seconde phasede ce Projet de gestion des ressourcesdes terres arides. Cette seconde phasese propose de continuer le travaileffectué dans 11 districts arides et semi-arides lors de la première phase, etd’étendre le Projet à 11 autres districtssemi-arides.

Un accent particulier sera mis surl’importante question de la gestion desressources naturelles – sur laquellereposent la vision, la stratégie,l’information et la sensibilisation, lerégime et le contrôle foncier, ainsi que ledéveloppement institutionnel requispour l’élaboration de futures politiqueset programmes pour les terres arides etsemi-arides.

Une approche partant descommunautés ainsi qu’un soutien auxinitiatives locales de développementdonneront plus de crédibilité auconcept de projet.

Les efforts visant à introduire desinnovations au niveau des ressourcesnaturelles seront renforcés en recon-naissance du débat national et mondialactuel sur la délégation des pouvoirsvers les niveaux locaux qui sontdirectement responsables dudéveloppement durable.

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14Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Le Botswana est « extrêmement » vulnérableau changement climatique

David LesolleDépartement des services météorologiques,

Gaborone, Botswana

Pays enclavé d’Afrique australe, leBotswana est un pays aride et semi-aridede 581.730 km2 dont la population est 1,5millions d’habitants et l’économie baséesur les activités minières (le diamantsurtout), l’industrie légère, le tourisme etl’élevage, activités qui procurent au paysun PNB par habitant de 2.800 dollars US.

Le pays peut se vanter d’uneamélioration constante de la qualité de lavie de ses habitants, et d’un systèmepolitique démocratique stable.

Vers une baisse de la pluviométrieDes sécheresses grave et prolongées sesont abattues sue le pays dans lesannées 60 et 80, celle des années 80 ayantcausé la perte de près de 2,5 millions detêtes de bétail – un événement qui estresté vivace dans la mémoire de lapopulation.

Cette qualité de la vie, cetteperformance économique etl’environnement du pays en général sontcependant largement tributaires du climat.Or, selon les projections en matière dechangement climatique et les étudesd’impact, le pays est extrêmementvulnérable au changement climatique.

La grande majorité des modèles decirculation atmosphérique généraleprévoient une baisse de la pluviométrie.

Impact prévisible du changementclimatiqueL’impact prévisible du changementclimatique sur les divers secteurs socio-économiques se présente comme suit :· Pâturages et élevage: La productionanimale, qui constitue une activité socialeet culturelle dans le pays, a étésévèrement touchée par les sécheressessuccessives du siècle dernier. Un telscénario est appelé a devenir plus sérieux,plus durable et plus fréquent si le climatdevenait plus sec. Bref, la désertificationest devenue une préoccupation majeureau Botswana.· Cultures: Une baisse d’environ 30pour cent des récoltes de mais et de

sorgho est à craindre si le climatdevenait plus chaud et plus sec.· Surfaces boisées et forets:Expansion de la savaned’épines de d’arbustes audétriment des prairies, et desforets ou surfaces boisées plushumides, si le climat devenaitplus sec.· Ressources en eau:L’approvisionnement en eau atoujours été crucial pourl’avenir du Botswana, mais ceproblème sera autrement plusgrave si le climat devenait pluschaud et plus sec.· Santé publique: Un climatplus chaud, surtout s’il étaitégalement plus humide,multiplierait par 2 le nombre depersonnes exposées aupaludisme pour atteindre lechiffre de 1 million depersonnes en 2021. Unchangement climatiqueéventuel risque également defavoriser la poussée d’autresmaladies comme le dengue, lerachitisme, la fièvre jaune ou labilharziose.

Absence de politiqueAucune politique n’est cependant pas enplace face au changement climatique auBotswana, même si l’éventualité d’unchangement climatique et les risquesenvironnementaux associés à une telleéventualité sont pris en compte dans le Plande développement national.

Pour l’instant, les questions relatives auchangement climatique sont abordées àtravers un ensemble de différentespolitiques. Des politiques bien définiesd’adaptation et de mitigation climatiquesont déjà en place dans certains secteurs.Par exemple, dans le secteur del’énergie, l’Etat apporte son soutienferme à l’énergie solaire.

Une telle prise de conscience aégalement conduit à la création de comités

“Catastrophes naturelles” ou groupes deréponse aux catastrophes naturelles auniveau local.

Le public doit être sensibilisé,éduquéAu vu des sécheresses qui se sontabattues sur le pays, on reconnaîtaujourd’hui que certaines catastrophesnaturelles doivent effectivement êtreabordées de manière beaucoup plusméthodique.

Il serait donc nécessaire d’explorer lapossibilité d’une approche intégrée a laprévention des catastrophes, cela à traversune meilleure compréhension de leurscauses, ainsi que des alternativesdisponibles.

L’adage populaire suivant pourrait bienvéhiculer la meilleure solution à prendre:« Si vous pensez à une seule saison,cultivez ; mais si vous pensez à toute unevie, informez et éduquez les gens. »

Prévention des catastrophes

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15Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

La prévention des catastrophes doit aller de pairavec l’allégement de la pauvreté

Kenneth WestgatePNUD-BPCR (Bureau pour la prévention des crises et le recouvrement),

Nairobi, Kenya

On comprend de mieux en mieux lesrisques de catastrophe et leurscontextes au cours de ces 15-20dernières années. Partout dans lemonde.

Finie l’époque où les « faitsindépendants de la volonté deshommes » et autres alimentaient lesdébats et les médias, l’époque où onregardait les risques de catastropheavec un certain fatalisme. Epoque oùaprès chaque catastrophe, les gensprennent leur courage à deux mains, onréhabilite et on remet en état lesindustries et les infrastructures, et lavie suit son cours jusqu’au prochainévénement.

La réduction des risquesreléguée au départ au rang duluxeAu niveau des politiques et desstratégies, la réduction des risques decatastrophe était alors tout simplementreléguée au rang des activités de luxepropres à une future et hypothétiquepériode d’abondance. Longue était eneffet la liste des « grands dossiers »que cette réduction des risques nepouvait tout simplement pas accéder aurang des priorités.

Ceci est particulièrement vrai pour lespays moins développés où de plus enplus de gens sont confrontés à cesrisques, sans cependant disposer desoutils nécessaires.

Résultat : ceux qui vivent à lapériphérie des zones urbains et rurauxredoutent fortement la venue de laprochaine catastrophe. Encore plusaffaiblis qu’avant au lendemain dechaque événement, ils se retrouventencore plus faibles face à toute futurecrise. En l’absence d’une réduction des

« On ne peut intégrer la mitigation dans le développement dans un contexte d’échec ou d’absence dedéveloppement » ; « si on veut réussir dans la réduction des risques en Afrique, il faut s’attaquer aux sources dela vulnérabilité des populations »… en s’assurant que « les actions d’urgence et autres actions à court termecontribuent également au développement à long terme». Telle est la thèse défendue par Kenneth Westgate,conseiller régional Afrique du PNUD en prévention des catastrophes.

risques de catastrophe, leurs biens, lesressources, les alternatives s’épuisentsans espoir de renouvellement.

Puisque leur vulnérabilité va enaugmentant, elles sont à la merci decatastrophes moins sévères etdeviennent même de plus en plusvulnérables à celles-ci.

Un paysan éthiopien qui, par exemple,perd tous ses biens lors d’unesécheresse ou du fait de ladésertification, ne saurait où mettre latête. En saison sèche, il n’arrive mêmepas à se nourrir et à nourrir sa familledès la fin des opérations de distributionde vivres. Sans ses biens, il ne peutremonter la pente et se retrouvevulnérable face au moindre choc.

La montée de la « mitigation »Mais dans les années 90, on a

commencé à se dire qu’il fallait peut-êtrechanger de perception. Des agences dedéveloppement comme le PNUD ont prisconscience du fait que les catastrophesrisquaient de réduire à néant ou decompromettre gravement leurs efforts.On s’est dit alors qu’il fallait tenterquelque chose pour réduire lesprobabilités d’apparition descatastrophes, sinon les acquis seraientcompromis ou voués à la destruction.

Les Nations Unies ont alors déclarécette décennie (1990-99) « Décennieinternationale pour la prévention descatastrophes naturelles ».

Entre-temps, le changementclimatique et la vulnérabilité aux effetsdu climat (meilleure compréhension duphénomène El Nino par exemple) ontrenforcé davantage cette nouvelleperception. On s’attendait en effet à

Analyse & Opinion

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16Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

une fréquence accrue des extrêmesclimatiques et de leurs manifestationsmétéorologiques. D’où la montée de la« mitigation », autrement dit uneréduction à long terme des risquespotentiels de catastrophe de manière àréduire progressivement, dans le temps,le nombre des personnes exposées àces risques.

La mitigation des catastrophes étaitalors perçue comme une policed’assurance du développement : debons programmes de mitigationprotégeraient le processus dudéveloppement. La mitigation étaitsurtout un additif au développement, unmécanisme utilisé pour pérenniser lesacquis éventuels quand on fait dudéveloppement dans des endroits àrisques.

Il est clair que l’hypothèse de basequi sous-tend une telle approche estque le développement est généralement« positif », que les catastrophes sonttrès souvent « négatives », et que lamitigation est destinée à protéger lesrésultats positifs du développement.

La mitigation est futile là où ledéveloppement a échouéCertes, il s’agit là d’une simplification –tout comme ces modèles qui parlentd’une séquence réponse-réhabilitation-récupération-préparation-mitigation-développement, séquence qui relèvetotalement de l’abstrait. Car dire qu’agirface à une catastrophe doit obéir à une

séquence d’actions successives lesunes aux autres, relève de la purefiction.

Présumer également que toutdéveloppement, dans le contexte desrisques de catastrophe, est toujourspositif serait difficile à prouver, vu lesfaits. Car ces conditions de plus en plusprécaires dans lesquelles vivent desmillions de personnes, ces conditionsne peuvent être le résultat d’undéveloppement positif, elles sont plutôtrévélatrices d’un échec dudéveloppement ou de l’absence pure etsimple de développement. Et lamitigation ne peut tout simplement pasmarcher dans de telles conditions.

En effet, on ne peut pas intégrer lamitigation dans le développement dansun contexte d’échec ou d’absence dedéveloppement. Une telle mitigation nefera que renforcer des résultatsnégatifs.

Bref, plus la réduction des risques decatastrophe elle-même est considéréecomme un but positif dudéveloppement, plus la prévention descatastrophes est efficace.

Un contexte dynamique dedéveloppement est crucialIl est évident qu’en beaucoupd’endroits en Afrique, les populationslocales connaissent parfaitement lesrisques auxquels elles sont exposées,les risques qu’elles doivent surmonter.Leur savoir, dans ce domaine, est bien

documenté, qu’il s’agisse de pratiquesagricoles, de sagesse populaire oud’autres plus culturels. Pour maximiserleurs récoltes d’année en année, lespaysans africains ont, au fil des siècles,su s’ajuster et s’adapter aux risques quiles entourent. Les problèmes sontsurtout apparus quand le contexte dedéveloppement est devenu négatif, et acommencé a éroder leurs biens, leursressources, leurs capacités, lesalternatives. Or, récupérer tout celaexige plus qu’une simple mitigation.

Toute prévention des catastrophesréussie repose en effet sur un contextedynamique de développementsusceptible d’apporter auxcommunautés la sécurité dont elles ontbesoin pour pouvoir se détacher desbesoins immédiats. Une personne qui afaim ne pensera qu’à son ventre. Maissi elle dispose d’un surplus d’aliments,alors elle peut penser à autre chose.

Bref, si les bases du développementne sont pas solides, les populations nepeuvent pas se consacrer à la réductiondes risques de catastrophe.

La stratégie nationale deréduction de la pauvreté commecadreLe contexte de développement est doncun facteur primordial du succès de laréduction des risques de catastrophe.

A ce sujet, certains éléments duprocessus de développement en coursdans les programmes des pays danslesquels le PNUD et d’autres agencesonusiennes interviennent en Afrique,sont d’importants précurseurs d’uneréduction effective des risques. Aupremier rang de ces éléments figurentles stratégies nationales de réductionde la pauvreté. Ces stratégiesnationales pourraient servir de cadresappropriés pour une réductionsignificative et générale des risques - ens’assurant, par exemple, que lesstructures et les institutions locales sedéveloppent et qu’un teldéveloppement soit durable.

D’autres éléments comme la promotiondu développement rural et de l’agricultureainsi que la mise en place de la sécuritéalimentaire, le développement desressources humaines par la formation etle renforcement des capacités, lerenforcement des infrastructures

Analyse & Opinion

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17Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

économiques et du marché, la promotionde l’excellence et du dynamisme enmatière de gouvernance, ledéveloppement du secteur privé, la miseen place d’institutions adéquates a tousles niveaux, les efforts contre l’effetaliénateur du VIH/SIDA, l’intégration dela dimension Genre dans ledéveloppement, etc., tous ces élémentsdoivent également contribuer à laréduction de la pauvreté, à l’édificationd’une base économique et sociale solidequi apporte aux gens et aux communautésune certaine sécurité.

Car c’est cette sécurité qui représentejustement ce contexte favorable à uneréduction effective des risques decatastrophes.

Les actions à court terme doiventaussi servir le long termeEn Ethiopie par exemple, de gros effortssont actuellement déployés pour résoudreles problèmes des populations les plusvulnérables à l’insécurité alimentaire, desgens privés de nourriture qui nedisposent d’aucune ressource. Un

programme sera donc mis en œuvreselon le modèle « urgence » pourpermettre à ces gens de survivre aumoins dans le court terme.

Mais puisqu’on sait déjà qu’il en fautplus que cela, on s’attaquera également àdes problèmes structurels à plus longterme - en plus de ces actionsimmédiates et à court terme. Cesproblèmes structurels à plus long termene seront cependant pas abordés demanière séquentielle - après la mise enœuvre du programme « d’urgence » àcourt terme : ils seront abordés en mêmetemps que celui-ci. Pourquoi ? Pour queces mesures à court terme puissentjustement contribuer à l’avènementd’une sécurité alimentaire à longterme.

C’est la raison pour laquelle lasécurité alimentaire constitue unélément important de la stratégie deréduction de la pauvreté en Ethiopie.En effet, si on ne fixe des objectifsde sécurité alimentaire à long terme,l’impact des filets de sécurité à courtterme et des projets générateurs de

revenus seraient limités.Ceci est crucial pour ledéveloppement de l’Ethiopie sur lelong terme, mais ceci est égalementvrai pour un grand nombre de paysafricains.

S’attaquer aux sources de lavulnérabilité des populationsBref, si on veut réussir dans la réductiondes risques de catastrophes en Afrique, ilfaut s’attaquer aux sources de lavulnérabilité des populations. Et on nes’attaque pas à ces sources de lavulnérabilité dans le seul contexte descatastrophes, il faut les aborder dansle contexte du développement engénéral.

Et les mécanismes susceptiblesd’apporter aux populations la sécuritésociale, économique et environnementalefavorable à la réussite de la réduction desrisques de catastrophe, ces mécanismessont les grandes initiatives nationales dedéveloppement telles que les stratégiesnationales de réduction de la pauvreté.

Analyse & Opinion

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18Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Pourquoi Kampala veut-il élever la gestion descatastrophes au rang des grandes priorités nationales

Martin OworMinistère de la préparation aux catastrophes et aux réfugiés,

Primature, Ouganda

Les catastrophes naturelles et anthropiques font, tous les ans, 5.000 morts et environ 120 millions de dollars depertes en Ouganda. Or, une meilleure planification/action de développement, estime le gouvernement ougandais,pourraient aider à réduire ces pertes. Et qu’une réduction des risques peut également aider à combattre la pauvreté.

En moyenne 800.000 ha de culturesdétruites et 120 milliards de shillingsougandais (60 millions de dollars US)de pertes pour l’économie: tel est lebilan - annuel - de la sécheresse, desglissements de terrain, des ventsviolents et des chutes de grêle enOuganda

Les accidents de transport et lesfeux y font également - tous les ans -des dégâts de l’ordre de 50 milliardsde shillings (25 millions de dollarsUS).

Par ailleurs, un tremblement deterre, qui se produit tous les 5-10 ansà l’ouest du pays, fait des dégâtsestimés à plus de 80 milliards deshillings (40 millions de dollars US)au niveau des infrastructures et despropriétés individuelles.

Et des pluies occasionnées par lephénomène El Nino tous les 3-5 ans,suivies d’une grave sécheresse, fonttous les deux des dégâts estimés àplus de 200 milliards de shillings (100millions de dollars US) au niveauégalement des infrastructures et despropriétés individuelles.

En bref, les catastrophes naturelleset anthropiques (conflits arméssurtout) font, tous les ans, 5.000morts et environ 120 millions dedollars de pertes pour l’économietous les ans. Et entre 1980 et 2003,une personne sur 30 a été victime decatastrophes naturelles ouanthropiques, et est tombée endessous du seuil de pauvreté.

Une meilleure planification/actionde développement peut réduirel’impact

Pour prévenir les effets négatifsdes catastrophes sur les populationset le développement national, le

gouvernement ougandais a mis enœuvre diverses activités et mis enplace diverses structures etdispositions institutionnelles pourréduire les risques et la vulnérabilité,et pour répondre adéquatement auxcatastrophes et aux conflits.

Auparavant, la gestion descatastrophes était en effet perçuecomme une gestion d’événementsplutôt discrets qui dépassent lescapacités des communautés, despays et des régions victimes,événements susceptiblesd’occasionner des difficultésénormes. Mais désormais on tend deplus en plus à écarter cette approcheau nom de l’efficacité.

Depuis les années 90 donc, on apris graduellement conscience du faitque ces pertes qui font tomber un

grand nombre de personnes dans lapauvreté, on peut les réduire/prévenirde manière effective à travers unemeilleure planification/action dedéveloppement.

En effet, en mettant en œuvre despolitiques et des pratiques quitiennent intégralement compte desaléas reconnus et des risqueséventuels auxquels les communautéssont exposées, et en renforçant lescapacités de résistance descommunautés face à ces aléas, onpeut réduire la probabilitéd’apparition des catastrophes.

La gestion des aléaspériodiques est une “affairede développement”Car le caractère périodique dessécheresses, des inondations, des

Analyse & Opinion

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19Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

glissements de terrain, des séismes,des feux de friches et incendies deforets, des accidents de transport etdes conflits - des événements quifont tous partie intégrante de notreenvironnement -, leur caractèrepériodique fait que leur gestiondevrait relever purement etsimplement d’une affaire dedéveloppement.

L’objectif de développement de lapréparation aux catastrophes est dèslors de faire en sorte que de tes aléasbien identifiés n’occasionnent pas descatastrophes. Et que, si tel n’était lecas, les populations touchéesdevraient alors rester capables desubvenir à leurs besoins minimaux ennourriture, en eau, en habitat, ensanté et en sécurité par leurs propresefforts, mais aussi à travers uneassistance adéquate en termes detype d’assistance, de timing, de modede prestation et de durée de la périoded’assistance.

Par conséquent, sous l’angle dudéveloppement, les catastrophes nedevraient pas être considéréescomme des faits contingents et isolésde la nature, mais comme lesconséquences prévisibles d’unemauvaise gestion des risques sur lelong terme.

Il ressort clairement de cetteperception que la réduction desrisques et la gestion des catastrophesen général sont des processusmultidisciplinaires faisant appel à unelarge gamme d’intervenants, ycompris les acteurs dudéveloppement.

La réduction des risques estun “facteur d’éradication de lapauvreté”Dès lors, la réduction descatastrophes, qui est à la fois unimpératif de développementsusceptible de mener à unecroissance durable et une stratégie deprotection de la vie et des moyensd’existence au sein des populationsles plus vulnérables, constitue toutsimplement un facteur d’éradicationde la pauvreté.

Tout le monde reconnaît que l’ondépense beaucoup plus d’argent en

répondant aux catastrophes qu’en lesprévenant et en réduisant les risques.On constate, partout dans le monde,que les dépenses sont triples: undollar de mitigation et de réponsesefficaces permet d’épargner 3 dollarsde secours et d’assistance.

Mieux, cette épargne ne se limitepas uniquement à cela : on faitégalement des économies sur letemps de réponse aux catastrophes,et sur les vies humaines – celles desvictimes et celles du personnel desecours/assistance.

“Rapport de cause à effet”entre catastrophes etdéveloppementMais en Ouganda, les planificateursde développement ont longtempsignoré le rapport de “cause à effet”qui existe entre catastrophes etdéveloppement socio-économique. Laprévention des catastrophes n’entraitdonc pas en ligne de compte dans leprocessus de planification. Tout auplus, les planificateurs misaient surl’espoir de ne pas voir descatastrophes se produire, mais que sitel n’était pas le cas, l’assistance desbailleurs de fonds et des organismes

d’assistance feraient l’affaire.Les programmes de développement

n’étaient pas non plus évalués parrapport aux catastrophes antérieureset/ou à l’impact des catastropheséventuelles, ni à partir du fait quecertaines de nos actes peuvent, aucontraire, favoriser l’apparition descatastrophes elles-mêmes oul’apparition de certains effetspotentiellement destructeurs d’unecatastrophe.

Des pertes tout à fait évitablesOr, la famine et la mort du bétail, quisont les résultats les plus graves dessécheresses, auraient pu, parexemple, être largement minimiséesou même évitées si on avait préparéles populations à l’avance avec desinformations sur la sécheresse. Dansle cadre d’une telle préparation, onleur aurait dit, par exemple, quand lespluies allaient commencer et quandelles allaient s’arrêter. On leur auraitégalement donné des conseils sur lescultures qui conviennent à lapluviométrie anticipée.

Autre exemple: les conflits civilsont, pendant 33 ans (1971-2003), faitque 500.000 Ougandais ont enmoyenne vécu comme des déplacés

Analyse & Opinion

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20Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

permanents. La misère connue parces personnes déplacées aurait puêtre minimisée avec des estimationsrégulières de leurs besoins, uneplanification à temps, et labudgétisation de leurs besoins. Enfait, l’Etat ne devrait pas considérerces personnes déplacées comme unproblème à court terme/d’urgence.

Puisque ce problème a existé depuislongtemps et qu’il est appelé àperdurer, et puisqu’il est donc devenuun problème “permanent”, les besoinsde ces personnes déplacées(nourriture, vêtements, abris, soinsmédicaux spéciaux, éducation etbesoins sociaux, etc.) devraient êtreabordées sous la perspective dudéveloppement.

Une autre exemple est encore cespertes massives occasionnées par lesséismes, les inondations et lesglissements de terrain. Ces pertesauraient pu être minimisées par desimples mesures de préventioncomme celles mises en œuvre lors del’El Nino de 2002. Pendant cette ElNino de 2002 en effet, toute aidefinancière accordée par l’agenceallemande de développement GTZ,aussi minime soit elle, a été utiliséepour préparer la population trois moisà l’avance. Résultat: El Nino et lesglissements de terrain qui se sontproduits plus tard, n’ont fait aucunmort.

Coûts occasionnés par le peude soutien à la prévention descatastrophesLe peu de soutien aux activités deprévision, de mitigation, deprévention et de préparation auxcatastrophes s’est traduit par les faitssuivants:1. Pertes en vies humaines, enproduction animale et au niveau desprojets de développement, pertes quiauraient pu cependant être évitées.

2. Migration des personnes et desanimaux, migration qui favorisel’apparition de personnes déplacées etde conflits tribaux.3. Dégradation de l’environnement etpauvreté accrue en certains endroits.4. Les catastrophes ont nui à ungrand nombre de projets dedéveloppement dans des endroitsexposés aux inondations et auxglissements de terrain, car des fondsdestinés au développement ont duêtre canalisés vers les conséquencesdes conflits, des sécheresses, desinondations et des glissements deterrain.5. Bien qu’il soit difficile d’évaluerles conséquences sociales(traumatisme, dépression, afflictiondue aux pertes) de ces catastrophes,ces conséquences restent vivaceslongtemps après les événements, etde tels effets à long terme ont unimpact négatif sur la viecommunautaire et l’activitééconomique.

Une politique sur lescatastrophes dans le Plan dedéveloppement nationalEntre-temps, l’Ouganda a élaboré unepolitique relative aux catastrophesreconnue internationalement commeétant l’une des plus ouvertes et desplus axées sur une stratégiecoordonnée de prévision, demitigation, de prévention, depréparation et de réponse auxcatastrophes, mais cette politique n’apas été incorporée au Plan dedéveloppement national avant 2003.

Or, il y a une interactionsignificative entre catastrophes etdéveloppement. Et aussi mal définiesque puissent être les contours d’unetelle interaction, celle-ci n’appelle pasmoins à une compréhension clairedes risques et des vulnérabilités. Carla préparation aux catastrophes fait

ressortir, au moins, les zones à risqueset les vulnérabilités.

En bref, puisque l’évaluation desvulnérabilités, la prévision des aléas, lacartographie des risques ou le zonagedu territoire national, ainsi que lesactivités d’alerte précoce jouent un rôletrès important dans la réduction de lapauvreté, ils contribuent, parconséquent, au développement.

Prévention, mitigation au rang desgrandes priorités nationales du pays

A titre d’exemple, dans les zonesexposées aux séismes, les salles declasse devraient être conçues pourrésister aux séismes; et dans les zonesexposées aux vents violents, ellesdevraient résister à ces vents violentset à leur impact négatif. Autreexemple : les cartes des vulnérabilitésmotivent les décideurs à s’engagerdans des activités de réduction desrisques.

En bref, une seule catastrophe estsusceptible de réduire à néant desannées d’efforts de développement, etune inondation peut détruire des vies,des moyens d’existence, des biens, desservices sociaux, des structures decommunication, etc. - et il faut dutemps pour rétablir tout cela.Conclusion : les aléas et lescatastrophes ont un impact direct etgénéral, influent directement etglobalement sur la production et ledéveloppement économique, donc surles revenus de la population et laperformance économique générale.

Et c’est en partant de telles réalitésque le gouvernement ougandais aincorporé, cette année, sa politiquerelative aux catastrophes dans le Plande développement national. Et desactions sont également en cours pourélever la prévention et la mitigation descatastrophes au rang des grandespriorités nationales du pays.

Analyse & Opinion

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21Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

L’Afrique a besoin d’un atlas des aléas et desvulnérabilités

Dusan SakulskiCentre national pour la gestion des catastrophes,

Afrique du Sud

Face à la fréquence et à l’impact accrus des catastrophes, des outils plus performants sont nécessaires. Unexpert sud-africain estime qu’un atlas mondial des aléas et des vulnérabilités est indispensable. Et que l’Afriquedevrait déjà dresser son atlas, en partant de l’exemple sud-africain.

On peut définir les catastrophesnaturelles comme des événementstemporaires qui sont déclenchés pardes aléas naturels et qui dépassent lescapacités locales de réponse du faitde leur grave impact sur ledéveloppement social et économique.

Les sources de risque sontnaturelles et anthropiques en Afriquesub-saharienne, notamment dans lasous-région de la SADC(Communauté pour le développementde l’Afrique australe), sous-régionqui, du fait de la diversité des sacondition géographique, est exposéeà des phénomènes naturels de forteintensité.

Des dégâts énormes dus à unevulnérabilité extrêmeLes coûts exorbitants occasionnéspar ces phénomènes naturelsrésultent principalement d’unevulnérabilité extrême, vulnérabilité quiprovient du genre de développementsocio-économique prévalant dans larégion, et également de mauvaisespolitiques de gestion des risques.

Et malgré des efforts de préventionaux niveaux national, régional(SADC) et mondial, ces risques n’ontpas diminué. Et on peut s’attendre àune augmentation de ces coûts étantdonné que les avoirs économiquess’accumulent et le degréd’interdépendance économiques’accroît. D’autre part, bien que lenombre des victimes descatastrophes est resté relativementstable, on ne peut probablement pasespérer une baisse car la pauvretégénéralisée, la croissancedémographique et l’exode ruraldemeurent toujours.

Par ailleurs, les premiers indicationsrelatives au changement climatique

semblent annoncer une plus grandeprobabilité de l’apparition événementsclimatiques graves en Afrique.

Des atlas des aléas et desvulnérabilités sontnécessairesDans la région de la SADC, lafréquence accrue des catastrophesainsi que le montant sans cesse plusélevé des dégâts occasionnés parcelles-ci, s’inscrivent dans le cadred’une tendance au niveau mondial,tendance qui résulte d’unevulnérabilité accrue et qui reflète,peut-être également, des profilsclimatiques en mutation. Bref, toutporte à croire qu’il y a augmentationdes risques au niveau mondial.

En fait, ces tendances plaident toutsimplement en faveur de l’élaborationet de la mise en place d’atlas nationauxdes risques de catastrophe et desvulnérabilités aux catastrophes dansdes pays comme l’Afrique du Sud.

De tels atlas sont principalement des“livre virtuels” (celui d’Afrique du Sudest dénommé tout simplement« ATLAS ») interactifs à support webet à base de base de données, livresvirtuels composés de plusieurs“chapitres” tels que sécheresse,inondation, cyclone, tempête, etc.

Un tel outil permettra aux usagers derechercher et de sélectionner - à l’aided’un logiciel de navigation sur Internet– diverses données, images, cartes,graphiques, et de procéder - en coursde navigation – à divers calculs, à desessais sur certains modèles, à copier-coller les résultats des recherches et àimprimer “sa propre page de del’atlas”.

Le modèle sud-africainLes tâches principales du modèle sud-

africain déjà disponible sont lessuivantes:• Elaboration d’outils d’évaluationdes aléas, des vulnérabilités et desrisques, outils qui aident à laprésentation de rapports périodiquessur les risques de catastrophenaturelle aux niveaux mondial,régional et national; ainsi que sur lesprofils, les évolutions ou leschangements qui s’opèrent au niveaudes risques, changement qui éclairentl’usager sur les priorités à fixer enmatière d’efforts de réduction desvulnérabilités.• Mise en place d’un réseau intégréd’informations sur les risques decatastrophe et les vulnérabilités auxcatastrophes aux niveaux mondial,régional et national, cela pour faciliterla tâche aux différentes hiérarchies del’appareil étatique, du secteur privé etdu grand public. Ce réseau faciliteraégalement l’expansion tant souhaitéedes activités d’éducation et deformation.• Augmentation et renforcementdes grands programmes relatifs auxaléas.Certains des éléments principaux ded’ATLAS sont décrits ci-après entermes généraux:• Développement d’une base dedonnées générale aidant àl’identification des aléas, desvulnérabilités et des endroits àrisques.• Compréhension et traitement desrisques.• Assimilation et dissémination desinformations.

ATLAS se propose notamment :• de mener des recherches sur lesfacteurs qui font augmenter les risquesde catastrophe et la vulnérabilité aux

Analyse & Opinion

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22Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

catastrophes, ainsi que sur les moyens deréduire la vulnérabilité;• de mettre au point des méthodologiesd’analyse des aléas, des vulnérabilités etdes risques; et d’améliorer la gestion descatastrophes;• de disséminer les résultats desrecherches et les méthodologiesformulées grâce à des réseaux national(Centre national sud-africain pour lagestion des catastrophes, NDMC enanglais), régional (SADC) et mondial(Réseau mondial d’informations sur lescatastrophes, GDIN en anglais) ainsi qued’autres circuits, cela dans l’intérêt d’uneplus grande sensibilisation et unemeilleure préparation aux aléasnaturels et anthropiques.

ATLAS reçoit un avis favorableCet atlas sud-africain a été présentélors d’un atelier sur “L’application de

la technologie spatiale à la gestion desrisques de catastrophe”, atelierorganisé conjointement à Nairobi enfévrier 2003 par le Secrétariat del’IGAD (Autoritéintergouvernementale sur ledéveloppement) et le bureau Afriquede l’ONU/SIPC.

Commentaire d’un officiel del’IGAD: “…Les participants (àl’atelier) estiment que si cet atlas àbase de bases de données intégréepouvait être développé et mis enplace au niveau de l’IGAD, on peuts’attendre à une améliorationsignificative - donc à une plusgrande efficacité - des initiatives deprévention des catastrophes”.

ATLAS a été également présentélors d’un atelier de mise en place dela plate-forme nationale ougandaise,atelier tenu dans la capitale

ougandaise Kampala du 16 au 18 juin2003.

Entre-temps, des discussions sont encours pour voir s’il était possibled’inclure ATLAS dans la panoplied’outils du Réseau mondiald’informations sur les catastrophes(Global Disaster Information Network,GDIN, http://www.gdin.org/).

Références:1. “Natural Disaster Management” (“Gestiondes catastrophes naturelles”), Tudor RoseHoldings Ltd, 1999.2. “Living With Risk” (“face anx risques”), UN/ISDR (ONU/SIPC), 2002.

Pour plus d’information, veuillez contacter:[email protected], [email protected] web: http://sandmc.pwv.gov.za/atlas/

Le savoir traditionnel sur les conditionsclimatiques au service de la production

A.B.C. Ocholla-AyayoEtudes de la population et Institut de recherche (PSRI),

Université de Nairobi,Kenya

Kenya. Le savoir traditionnel africain et l’utilisation de celui-ci à des fins productives sont très peu documentés.Ocholla-Ayayo, enseignant à l’Université de Nairobi, nous donne un bref aperçu des résultats de recherchesmenées pendant 10 ans à l’ouest du Kenya.

Le savoir traditionnel africain sur lesconditions climatiques et l’usage de cesavoir à des fins de productionalimentaire font partie de ces activitésde développement relativement peuabordées par les ouvrages surl’environnement.

Le présent article se base sur lesrésultats de recherchesanthropologiques menées pendant 10ans (de 1970 à1980) chez lescommunautés Luo et Abasabu des rivesdu Lac Victoria (lac le plus vasted’Afrique) à l’ouest du Kenya. Cesrecherches ont trait également àl’histoire culturelle de l’utilisation du solet à la connaissance des types de solchez ces deux communautés.

“Indicateurs à la base”Ce savoir traditionnel sur les conditions

climatiques, savoir appelé également“indicateurs à la base”, est définicomme la mesure des signauxannonciateurs de changements dansl’environnement. Il découle del’observation immédiate de faits et decertaines pratiques, observations’étalant généralement sur une périodeassez longue.

En tout cas, sous la contrainte de lasubsistance, certaines communautésont, par la force de l’observation, supénétrer certaines interactions etrapports, ainsi que les habitudes decomportement de certaines créaturesévoluant dans leur environnement(insectes, oiseaux, etc.). Ce sont detelles interactions et de tels rapportsqui sont appelés “indicateurs à labase”, indicateurs auxquels les gensont recours pour anticiper les

changements qui se produisent dansl’environnement, pour surveiller leprocessus de production alimentaire, etpour décider des activités à entreprendre.

Observation de la survie desplantes et des culturesAinsi, l’observation et la connaissancede la survie des plantes et des culturespeuvent, par exemple, aider à planifierles activités de production.

Mais étant donné que la pêche est laprincipale activité de productionalimentaire existant sur les rives du LacVictoria, certaines communautés locales(des Luo et des Abasabu) se sontservis notamment du comportement desoiseaux ainsi que du type et de ladirection des vents pour planifier leursactivités productives.

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23Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Aigles, grenouilles, martinets,direction des ventsLes exemples suivants illustrentl’utilisation de tels indicateurs à desfins productives:• Le comportement de l’obalagwasi,un aigle pécheur, sert à prévoir ledéplacement de certains poissons dulac et des grandes rivièresenvironnantes. L’arrivée massive desobalagwasi signifie la remontée depoissons tilapia et d’autres grospoissons en surface. Mais quandl’obalagwasi pique vers les grandsarbres des rives, les pêcheurs voient ence geste un signe annonciateur defortes pluies imminentes ou enpréparation. Et il arrive, semble-t-il,qu’un obalagwasi descende et émettedes grands cris pour “informer” lespêcheurs de l’imminence de très fortespluies.• Quand les ogwande (grenouille)« pleurent » toute la soirée et toute lanuit, de fortes pluies mais pas tropdestructives sont attendues, mais onpeut poursuivre les activités culturales.· Des opija (martinet “voyageur”) quiarrivent de bon matin ont dû fuir despluies battantes accompagnées devents violents. Et s’ils repartent lemême jour, cela veut dire que les fortespluies sont déjà proches et que les gensdoivent se préparer.• Une pratique de la pêche dénomméeosadhi (cage à poissons) est entreprisequand les rivières débordent de leur lit.Mais l’osadhi prend fin lorsqu’un ventdénommé nyagenya souffle du nord et/ou un vent appelé yandha souffle àpartir du lac avec de fortes vagues.• La plupart des pêcheurs ne vontpas sur le lac quand les vents appeléskumadhi, misoke et nyakoi soufflent,car les fortes pluies qui lesaccompagnent peuvent carrément fairedes victimes. Le kumadhi et le nyakoiannoncent en outre la venue de lasécheresse et d’une saisonparticulièrement sèche. En terre ferme, le

kumadhi assèche généralement etrapidement les cultures et même lespâturages, ce qui annonce l’imminenced’une sécheresse. Et quand le kumadhisouffle à partir des hautes terres kisii àl’est, on s’attend à une saisonparticulièrement sèche. Mais quand ilsouffle à partir du nord-est, on peut êtresûr de l’imminence de la sécheresse.· Un vent appelé migenya s’accompagnede fortes pluies qui rend les eaux du lacmauvaises. La pêche est alors suspendue.

Age et expérienceLa profondeur de la connaissance de telsindicateurs traditionnels dépendent

généralement de l’âge de la personne etde son degré d’interaction avec la natureenvironnante (en tant que pêcheurs,agriculteurs ou éleveurs par exemple) surune longue période.

Dans la pêche, les jeunes comptentgénéralement sur la chance, non sur laconnaissance et l’expérience. Les jeunespêcheurs opèrent donc généralementsous les directives des « vieux », mêmepour des jeunes assez fortunés qui sontpropriétaires de leur propre bateau et deleurs filets.

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24Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Répartition géographique de l’eau et des populations sur les cinq continents

Les catastrophes naturelles ont fait 665.000 morts entre 1990 et 2001, dont 90 % ont été provoqués par descatastrophes liées à l’eau. “Il y a un rapport évident entre la variabilité des ressources en eau et les risques decatastrophe,” souligne le professeur Kwame Donkor de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique(CEA)1 dans un article2 sur les ressources en eau et le progrès socio-économique en Afrique.

Ressources en eau et progrès socio-économique:défis et perspectives en Afrique

Stephen Maxwell Kwame DonkorCommission économique de l’ONU pour l’Afrique,

Addis Abéba, Ethiopie

L’eau est quasi indispensable audéveloppement socio-économique. Or, dufait de la pression démographique et del’accroissement de la demande, beaucoupde pays sont actuellement menacés par lararéfaction de cette ressource.

Menaces d’ordre naturel et humainsur l’eau

En Afrique, les problèmes majeursrelatifs à l’utilisation de l’eau pour ledéveloppement ont surtout trait à sadisponibilité et à son accessibilité. De telsproblèmes posent des contraintesmajeures à la production alimentaire, à lasanté et au développement industriel.Mais l’eau, en tant que ressource, estdéjà confrontée à des menaces d’ordrenaturel et humain.

Parmi les menaces d’ordre naturelfigurent:La multiplicité des bassins versantstransfrontaliers;• L’extrême variabilité – dans le temps etl’espace – du climat et des précipitations,à laquelle il faut ajouter le changementclimatique;• Raréfaction accrue, rétrécissement decertaines masses d’eau et désertification.Au nombre des menaces d’originehumaine sont:• Une gouvernance et desaménagements institutionnels inadéquatsdans la gestion des bassins versantsnationaux et transnationaux;• Epuisement des ressources en eau dufait de la pollution, de la dégradation del’environnement et du déboisement;• Faible quantité et qualité desinvestissements dans l’évaluation, dansla protection et dans l’exploitation desressources;• Financement non durable desinvestissements en matièred’approvisionnement en eau et desalubrité.

Nécessité d’une nouvelle vision del’eau et d’un cadre d’actionLes menaces susmentionnéesconstituent, en Afrique, des défis pour lagestion des ressources en eau et lasatisfaction de besoins élémentaires -souvent concurrents - d’approvisionne-ment en eau et de salubrité, de sécuritéalimentaire et de développementéconomique, ainsi qu’au niveau del’environnement.

On reconnaît généralement qu’auxniveaux national et régional, les simplessolutions de routine apportées dans lecadre de la gestion des ressources en eaune suffisent pas pour faire face à cesmenaces. Une telle approche conduirait àdes conséquences désastreuses, à unscénario dans lequel les ressourcesdisponibles ne peuvent pas satisfaireles exigences - concurrentes - du maintiende la vie, du développement économiqueet de la conservation de l’environnement.

Ces menaces exigent donc une nouvellevision de l’eau et un cadre d’action pourla réalisation de cette nouvelle vision.

Les défis et objectifs les pluspressantsDans le contexte des cadres africainsexistants - Vision africaine de l’eau pour2025, Nouveau partenariat pour ledéveloppement de l’Afrique (NEPAD),Plan de mise en œuvre des résolutions duSommet mondial pour le développementdurable (SMMD) -, les défis les pluspressants ont surtout trait à lasatisfaction des besoins élémentairessuivants:• Réduction du nombre de personnesn’ayant pas accès à un approvisionne-ment sûr et adéquat en eau et à lasalubrité (réduction de 50 % en2015 selon les Objectifs de développe-ment pour le Millénaire ou 70 % selon laVision africaine de l’eau).• Mettre l’eau au service de la sécuritéalimentaire en augmentant la productivitéde l’agriculture pluviale et irriguée et enmultipliant les surfaces irriguées(objectifs devant être atteints respective-ment à 30 % et 50 % en 2015 selon lessouhaits de la Vision africaine de l’eau).

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25Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

• Accroissement du potentiel en matièrede ressources en eau, augmentation de 5% en 2005, 10 % en 2015 et 25 % en 2025 -selon la Vision africaine de l’eau – pourpouvoir répondre aux demandes accruesde l’agriculture, de la productionhydroélectrique, de l’industrie, dutourisme et du secteur du transport auniveau national.• Conservation et restauration del’environnement, de la diversitébiologique et des écosystèmes quimaintiennent la vie, par (i) l’allocationd’une quantité suffisante d’eau en vuedans l’intérêt d’un environnementdurable (objectif devant être réalisé avant2015 dans tous les pays - selon la Visionafricaine de l’eau) et (ii) la conservation etla restauration des écosystèmes desbassins versants (objectif devant êtreréalisé avant 2015 par la moitié des pays -selon la Vision africaine de l’eau).• Gestion efficace des sécheresses, desinondations et de la désertification(objectif supposé être atteint dans 50 %des pays en 2015 et dans 100 % des paysen 2025 - selon les recommandations de laVision africaine de l’eau).

D’abord des indicateurs clairs etun mécanisme de suivi acceptépar tousTous ces objectifs et ces repères nepeuvent être atteints sans des indicateursbien définis du progrès réalisé et sans unmécanisme de suivi unanimement acceptépar toutes les parties prenantes.

De tels indicateurs doivent êtrereproductibles et doivent présenter lacomplexité du secteur de l’eau sous uneforme éloquente et compréhensible auxdécideurs et au public. Ils devraient servirde repères (dans le temps et l’espace)pour les changements, et aider certainsdécideurs à s’imprégner des problèmestechniques et à promouvoir unegouvernance efficace dans le secteur del’eau.

Lors du Sommet mondial de 2002 sur ledéveloppement durable, le Système desNations Unies a été chargé du suivi desprogrès réalisés dans la poursuite desObjectifs du Millénaire pour ledéveloppement (OMD). Et toutes lesagences onusiennes engagées dans lesecteur de l’eau - regroupées au sein deUN Water/Africa (ONU Eau/Afrique) - ontrelevé ce défi en instituant un « Rapportafricain sur la mise en valeur des ressourcesen eau », rapport semestriel dont la CEA estle coordinateur.

En ce qui concerne ce suivi, lescontraintes majeures sont les suivantes:Disponibilité des données;• Adaptation de l’échelle et agrégationdes informations issues de différentessources;• Faible capacité d’utilisation desplates-formes et des données existantesde modélisation des systèmes terrestres,même sous des formes adaptées.• Obsolescence d’un grand nombre desystèmes de mesure hydrologique etmétéorologique;• Gammes insuffisantes de variablessocio-économiques immédiatementdisponibles et exploitables nécessaires àla quantification de l’utilisation de l’eau,surtout au sein des populations les plusdéfavorisées;• Grandes incertitudes dans la précisionet la fiabilité des évaluations existantes.

Réponses aux défis les pluspressantsLa réponse de l’Afrique aux défis les pluspressants mentionnés ci-dessus devraitêtre à plusieurs facettes et participative.Dans une large mesure, cette réponseexige également l’appui continu et effectifdes partenaires de développement.

Réduction du nombre des personnesn’ayant pas accès à unapprovisionnement sûr et adéquat eneau et à la salubrité (réduction de 50 %en 2015 selon l’Objectif du Millénaireou 70% selon la Vision africaine del’eau).

Les approches suivantes sont suggéréespour réaliser ces objectifs:• Changement de politiques vers unemeilleure gestion ménagère de la qualitéde l’eau, cela associée à une meilleurehygiène individuelle et familiale.• Expansion de la couverture del’approvisionnement en eau et de lasalubrité.• Amélioration des niveaux de serviceen vue de l’approvisionnement fiabled’une certaine qualité acceptable.• Introduction de pratiques fiables etsaines telles que l’Evaluation de l’impactsanitaire dans les projets dedéveloppement des ressources en eau.

Mettre l’eau au service de la sécuritéalimentaire en augmentant laproductivité de l’agriculture pluviale etirriguée et en multipliant les surfacesirriguées (objectifs devant être atteintsrespectivement à 30 % et 50 % en2015 selon les souhaits de la Visionafricaine de l’eau).La plupart des économies africaines sontagraires et basées sur l’agriculture desubsistance. L’agriculture, surtout enAfrique subsaharienne, estessentiellement pluviale. Selon lesestimations de la FAO, 40 % desressources renouvelables en eau del’Afrique du Nord seront utilisées à desfins d’irrigation en 2030, et à un tel niveause pose un choix délicat mais nécessaireentre l’agriculture et d’autres demandesconcurrentes.

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26Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

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Par contre, ailleurs en Afrique, lademande en eau destinée à l’irrigation esttrès basse et devrait rester ainsi au delàde 2030. La question (de politique)soulevée par ceci est la suivante:Pourquoi cette situation persiste-t-elle surun continent confronté à une insécuritéalimentaire grave?

En bref, l’Afrique devrait direabsolument oui à une irrigation pousséequi se focalise sur des petits systèmes àgestion individuelle pour éviter lesfiascos de l’ère pro-socialiste qui a suivil’indépendance et les systèmes étatiquesd’irrigation.

De tels systèmes devraient se focalisersur la capacité des communautés àadopter les innovations technologiquesconstatées dans le domaine del’irrigation. Une politique d’irrigation bienconçue - dans le cadre d’une Gestionintégrée des ressources en eau (GIRE) -reste le seul moyen d’assurer uneproduction agricole durable en mesure derépondre aux besoins alimentaires d’unepopulation africaine sans cesse accrue.

Accroissement du potentiel en matièrede ressources en eau (accroissement de5 % en 2005, de 10 % en 2015 et de25 % en 2025 - selon la Visionafricaine de l’eau – pour pouvoirrépondre aux demandes accrues del’agriculture, de la productionhydroélectrique, de l’industrie, dutourisme et des transports au niveaunational).Au niveau continental, la plupart desressources en eau n’ont pas étéexploitées. Seuls quelques 4 % desressources internes renouvelablesglobales sont utilisées pour l’agriculture,l’industrie et les besoins communautaires(CEA, 1999). A noter que ce pourcentagene tient pas encore compte des nappesd’eaux souterraines dont l’abondance etla disponibilité n’ont pas, jusqu’ici, étéévaluées dans la majeure partie ducontinent africain, sauf dans les payssitués en bordure de la Méditerranée eten Afrique australe.

Pour remédier à cette situation, lesdécideurs devraient, par exemple,mobiliser les ressources financières,techniques et institutionnellesnécessaires à la poursuite des objectifsde développement. La contraintefinancière étant la plus déterminante, on ademandé à la Banque africaine dedéveloppement (BAD) de jouer un rôle depremier plan sur ce front.

Pour l’instant, certaines initiatives ontété prises en Afrique, entre autres:• La mise en place du Dispositif africainpour l’eau (African Water Facility ouAWF) en tant que mécanisme definancement pour la mobilisationd’investissements accrus dans le secteurde l’eau.• L’allocation de fonds destinés auxprojets régionaux au sein de la BAD,initiative qui n’était pas possible avant laformulation de la nouvelle Politique del’eau.• Efforts en cours pour mobiliser desfinancements bien précis pour leDéveloppement du secteur Eau enAfrique, cela dans le cadre du NEPAD(Nouveau partenariat pour ledéveloppement de l’Afrique) et à traversle Fonds canadien pour l’Afrique (FCA),le futur Fonds européen pour l’eau ainsique d’autres initiatives nées du Sommetmondial sur le développement durable(SMMD).

Gestion efficace des sécheresses, desinondations et de la désertification(objectif supposé être atteint dans 50% des pays en 2015 et dans 100%des pays en 2025 - selon lesrecommandations de la Visionafricaine de l’eau).Plus de 2.200 catastrophes graves etmoins graves liées à l’eau se sontproduites dans le monde entre 1990 et2001, la plupart en Afrique et en Asie (29% en Afrique et 35 % en Asie).Le nombre de personnes touchées estpassé de 147 à 211 millions à travers lemonde, et le nombre de morts à plus de665.000 - dont 90 % sont dus à descatastrophes liées à l’eau. Un nombredisproportionné de victimes a étéenregistré en Afrique, du fait de faiblescapacités de réponse et de mitigation. Lesinondations se produisent plusfréquemment du fait de la duréerelativement brève de leur apparition,mais elles ne font que 15 % des victimes.Par contre, les sécheresses qui neconstituent en général que 11 % descatastrophes enregistrées font 42 % desvictimes du fait de leur lent cheminementet de la durée relativement longue de leurapparition.

Au nombre des catastrophes gravesenregistrées en Afrique sont lasécheresse qui s’est produite dans lesannées 70 au Sahel, les sécheresses de laCorne de l’Afrique - dont la fréquence vaen augmentant, cette sécheresse grave

qui - depuis 2001 - touche plus de 20millions de personnes en Afrique australe,et les grandes inondations duMozambique en l’an 2000.

Pour pouvoir gérer efficacement lesinondations, la sécheresse et ladésertification, les décideurs africainsdoivent envisager de combiner lesstratégies suivantes:• Intégrer la réduction des risques dansla planification et la conception de projetsen matière de ressources en eau;• Faire preuve d’une plus grandevolonté politique quand il faut appliquerdes mesures préventives comme, parexemple, empêcher les gens de vivre surdes plaines inondables;• Investir dans la mitigation des risquesou la prévention des catastrophes tant entermes d’infrastructure qued’interventions sociales;• Accorder une attention aux troisfacettes de la gestion des risques -évaluation des risques, application dedispositifs structurels (ex. barrages),application de dispositifs non structurels(politiques de zonage) – et au partage desrisques par le biais des policesd’assurance et d’autres mécanismes detransfert de risques;• Investir davantage dans les prévisions(institutions, équipement, ressourceshumaines).

Rapport entre variabilité desressources en eau et risques decatastropheIl y a un rapport évident entre lavariabilité des ressources en eau et lesrisques de catastrophe, et il est certainque des investissements sont requis pourla mitigation des risques.

De tels investissements sont hautementrentables par rapport aux énormes coûtsde substitution générés par l’adaptationdes pays à l’impact économique deschocs produits par les catastrophes liéesà l’eau.

1 La Commission économique de l’ONU pourl’Afrique (CEA) est le coordinateur du« Rapport africain sur la mise en valeur desressources en eau », rapport semestrielpublié par les agences onusiennesengagées dans le secteur Eau, agencesregroupées au sein de UN Water/Africa(ONU Eau/Afrique).

2 Article extrait d’une présentation plusélaborée et plus étendue de M. StephenMaxwell Kwame Donkor. Pour de plusamples informations sur la version originale,veuillez vous adresser à ONU/SIPC Afrique.

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27Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Enseignements tirés des grandes inondations d’ElNino au Kenya

Prof. Francis MutuaUniversité de Nairobi,

Kenya

Près d’1 milliard de dollars de dégâts en moins de 5 mois. Les inondations d’El Nino ont pris les Kenyans “audépourvu” en 1997-98. Ils avaient été pourtant prévenus - trois mois à l’avance ! - par la Météo. Mais desenseignements ont été tirés depuis.

Les « courtes pluies », qui vontd’octobre à décembre au Kenya, n’étaientpas aussi « courtes » que cela lors de l’ElNino de 1997-98.

Parties des simples pluies usuelles enoctobre 97, elles ont rapidement dégénérépour provoquer des inondations – dansla majeure partie du pays – dès débutnovembre, et ont continué avec la mêmeintensité jusqu’à janvier 98, avant des’atténuer légèrement pour disparaître enfin février 98. Un peu moins de 5 mois entout.

Des prévisions météo reçues avecscepticismeIronie du sort ? Dès juillet 97, laMétéorologie nationale (KMD en anglais)avait déjà annonce l’imminence de gravesinondations dans la majeure partie dupays.

KMD déclare avoir transmis cesprévisions à la Présidence de laRépublique, au Ministère de l’agricultureet au Ministère de l’information, dutransport et de la communication – quifigurent tous dans sa liste d’adresses -,ainsi qu’a la Société nationale d’électricitéqui utilise de telles prévisions pour réglerle débit des barrages hydroélectriques.

Ces prévisions furent donc disséminéespartout, même dans les médias. Mais ellesfurent reçues avec scepticisme, à causede prévisions météo antérieures de KMDjugées « erronées ». En tout cas, ellesn’ont donc pas été prises au sérieux. Parconséquent, aucune mesure de mitigationet/ou de réponse n’avait été prise.

Et du côté de la population, aucunemesure de protection n’avait été non plusprise, bien que beaucoup de gens étaientau courant – à l’avance – des prévisionsde KMD.

Les prévisions ont été confirméespar les faitsMais quand les fortes pluies se sont

abattues sur le pays jusqu’à décembre 97,on s’est rapidement aperçu que lesprévisions étaient finalement justes. Puis,au vu de la dévastation qui s’est produitedans tout le pays, on a commencé àconnaître petit à petit ce que c’est que ElNino; d’autant plus que tous les médiasont couvert l’événement de long en large,et du début jusqu’à la fin.

L’intensité, la force de destruction et lecaractère uniques de ces inondationsétaient en effet, aux yeux de la majeurepartie de la population - y compris ceuxengagés dans des recherches sur El Nino–, un fait tout simplement insolite.

En tout cas, elles ont eu un impactnégatif sur divers secteurs de l’économienationale, dont les plus gravementtouchés furent l’agriculture, la santé, lesressources en eau, le transport et lesvoies de communication.

Des pertes de près d’1 milliard dedollarsAgriculture: montée des maladiesvégétales et animales, maladies qui ontfait des ravages sur la production agricoleet animale; engorgement du sol par l’eau,donc baisse des récoltes et destructiondes abreuvoirs et autres installationspour la consommation animale en eau.

Santé: 300.000 familles touchées;installations détruites; sources d’eaucontaminées; multiplication des eauxstagnantes; engorgement et débordementdes égouts et des canalisations;décomposition des ordures, donccouvaison facile des mouches: autant defacteurs d’épidémie et de hausse des tauxde morbidité et de mortalité.

Education: écoles devenues horsd’accès à cause des inondations, doncbaisse du taux d’assiduité des élèves etperturbation des examens de fin d’année.

Activités politiques et sociales:perturbation des élections législatives

due au mauvais état des routes; activitéssociales (mariages, funérailles, servicesreligieux, etc.) perturbées.

Commerce et les affaires en général:ce secteur fut gravement perturbé par desproblèmes de transport etd’approvisionnement en énergie.

Télécommunication: lignes détruitespar la chute des arbres; câblessouterrains inondés; grandesinstallations électriques endommagéespar l’inondation, la chute des arbres etl’effondrement des bâtiments, doncperturbation de l’approvisionnement enélectricité.

Transport aérien et maritime:inondation des infrastructures et visibilitéréduite, donc perturbation du trafic.

Ressources en eau: pollution des eauxde surface et des eaux souterraines;destruction des petits barrages en terre;sédimentation et envasement accrus desrivières et ruisseaux, suivis des mêmesphénomènes dans les grands réservoirs.Le coût global de ces dégâts s’élève à 9millions de dollars US.

Elevage: Des animaux ont égalementpéri noyés. En tout cas, le montant totaldes toutes les pertes enregistrées dans cesecteur s’élève à 236 millions de dollarsUS.

Routes et transports routiers: Cesecteur fut très gravement touché par lesinondations et les glissements de terrain.Plusieurs ponts et 100.000 km de voiesrurales et urbaines furent détruits.Résultat: paralysie générale destransports routiers dans tout le pays.Coût estimatif des pertes: 670 millions dedollars US.

Rien que pour ces trois dernierssecteurs, les pertes sont déjà estimées à915 millions de dollars US.

Mais également des impacts...positifsDes impacts positifs ont été cependant

Analyse & Opinion

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28Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

notés:Energie: remplissage à plein des

barrages hydroélectriques, doncamélioration de la productiond’électricité par la suite.

Ressources en eau: réduction de lacharge de pollution des eaux en certainsendroits, dus à l’effet de lessivage deseaux d’inondation ; remplissage desréservoirs d’eau (donc amélioration desniveaux d’eau dans les barrageshydroélectriques).

Forets: hausse de près de 100 pour centde la croissance et de la survie des arbres.

Agriculture: hausse de la productionagricole sur les sols non engorgés d’eau -du fait de l’élévation de la teneur en eau.

Terres arides et semi-arides: momentde répit dans un contexte de sécheressequasi permanente; amélioration despâturages, donc amélioration de laproduction animale.

Absence de politique de gestiondes inondations, de cadreinstitutionnelAu vu de tous ces dégâts, il est clairque le pays ne s’est pas préparéconvenablement à l’événement etqu’aucune disposition n’a été mise enplace pour amortir les chocs. Et endépit du bulletin météo de juillet 97,aucune procédure de mitigation et deréponse d’urgence n’a été prise.

En outre, du fait du caractère plutôtisolé des grandes inondations dans lepays, l’Etat n’avait ni politique degestion des inondations facteurs decatastrophe, ni cadre institutionnel desurveillance et de gestion de cescatastrophes - avant ces inondations de1997-98; la seule institution de gestion descatastrophes intervenant au début del’événement étant le Programme nationald’assistance à la famine, programme dontle mandat se limitait presque uniquement àla surveillance et à la gestion de l’impactnégatif de la sécheresse.

Enfin, l’Etat avait bien essayé d’atténuerles impacts, mais son effort n’avait pasabouti à cause de la trop grande diversitédes impacts.

Etat, médias, secteur privé,bailleurs de fonds entrent en actionAprès le début des fortes pluies, l’Etatavait en effet mis en place un Centrenational d’opération contre lescatastrophes, avec pour mission desuperviser et de coordonner toutes lesactions. Une campagne de sensibilisation

avait été également menée dans lesmédias. Et les inondations avaient étédéclarées catastrophe nationale.

Par ailleurs, en dépit des contraintesimposées par la situation économique etfinancière du moment, l’Etat a dépensédes sommes colossales pour l’achat et letransport d’aides alimentaires d’urgence,de produits chimiques destinés autraitement des eaux, et des produitssanitaires destinés aux communautés lesplus touchées.

L’Etat avait enfin contacté les paysdonateurs pour l’aider à couvrir les fraisde réhabilitation et ceux des opérationsd’urgence.

• Le milieu scientifique engagé dans desrecherches sur le phénomène El Nino etles précipitations de la région, a apprisque le réchauffement (ou lerefroidissement) de l’Océan indien et del’Océan pacifique a des répercussions surles précipitations au Kenya. Lesrecherches n’ont cependant pas faitressortir clairement une associationquantitative entre les extrêmes d’El Ninodans la partie tropicale de l’Océanpacifique et la variation des précipitationsen Afrique de l’Est.

• De grands efforts sont déployésactuellement pour comprendre lafréquence et l’apparition d’événements

Analyse & Opinion

Parallèlement à l’Etat, les médias ontégalement joué un rôle important encouvrant quotidiennement l’impact del’événement, ce qui a contribué à uneplus grande conscientisation du public etdes décideurs.

De leur côté, les sociétés privéesavaient également pris part à des actionsd’urgence en mettant en commun leursressources et en contribuant à laréhabilitation des infrastructures situéesà leur proximité. Elles ont aussi fait deleur mieux pour maintenir leurs rythmesde production en recourant au gasoilpour satisfaire leurs besoins en énergie

Enseignements tirésCeci étant, des enseignements ont ététirés de la dévastation semée par cesinondations de 1997-98:

extrêmes, ainsi que leurs rapports avec ElNino. Le rapport entre El Nino et lesprécipitations au Kenya est aujourd’huirelativement mieux compris, et demeilleures prévisions sur les pluiessaisonnières sont désormais disponibles.

Ces prévisions servent aujourd’hui àréduire les risques liés aux aléaspériodiques facteurs d’inondation sur lesrives du Lac Victoria (à l’ouest du Kenya).• L’El Nino de 1997-98 s’est produit aumoment où l’Etat n’avait ni plan, nipolitique face aux inondations et auxrisques de maladie, ni plan national oupolitique nationale sur les inondationsfacteurs de catastrophe. Mais depuis,l’Etat a appris que de tels plans etpolitiques doivent être mis en place ouajoutés aux plans nationaux de réponseaux catastrophes existants ou encore à la

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29Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Politique nationale de l’eau - en les dotantd’un système transparent d’alertesprécoces sur les inondations et demécanismes de gestion des inondationset de coordination des actions. Laformulation d’une telle politique estactuellement à ses dernières phases.

Actions souhaitables face auxaléas facteurs d’inondation auKenya• Pour pouvoir mettre en place desmesures de contrôle, les prévisions sur

les précipitations saisonnières devraient,si possible, couvrir une périodesupérieure à 3 mois.• Maintenance et entretien réguliers dessystèmes d’évacuation des eaux desfortes pluies dans les centres urbains.• L’Etat devrait éduquer le public très tôt

à l’avance par des campagnes agressivesde sensibilisation sur l’imminence desaléas facteurs d’inondation.• Des efforts devraient être déployéspour améliorer les prévisions de laMétéorologie nationale.• Des politiques claires devraient êtreétablies pour que les gens nes’établissent plus en des endroits àrisques, notamment sur les plainessujettes à l’inondation.• Les planificateurs devraient désormaisassocier des informations sur lesconditions climatiques etmétéorologiques à leurs activités.• L’Etat devrait établir une politique ouun plan de soutien à la prévention desinondations en des endroits sensibles àl’inondation, cela à travers desprogrammes intégrés de mise en place desurfaces d’interception des précipitations

dans les régions montagneuses sujettes àla dégradation des sols.• Une réponse viable est nécessaire faceaux catastrophes à venir, par exemple pardes actions de renforcement descapacités en matière d’alerte précoce etde préparation.

Sources:1. Once Bitten, Twice Shy (Chat échaudé craintl’eau froide). The Case of the 1997-98 El NinoInduced Floods in Eastern Africa (Cas desinondations d’El Nino de 1997-98 en Afrique del’Est), Michael Glantz (ed), 2000.2. Managing the Flood Disaster of 1997-98(Gestion des grandes inondations de 1997-98).Reports of the National Opérations Centre,Office of the President (Rapports du Centrenational d’opération auprès de la Présidence dela République), 1999.

Analyse & Opinion

INTERVIEW« Nous sommes pleinement conscients du rapport

entre catastrophes et pauvreté, entre catastrophes etdéveloppement durable. »

M. Jean Seth Rambeloalijaona1,Ministre de l’Intérieur et de la réforme administrative de la République de Madagascar

Après la mise en place, à Antananarivo, de la Plate-forme nationale SIPC de Madagascar le 17 juillet dernier, leministre malgache de l’intérieur, M. Jean Seth Rambeloalijaona, a reçu Mme Noroarisoa Rakotondrandria, responsabledes programmes d’ONU/SIPC Afrique basée à Nairobi. Leurs entretiens ont porté sur la coopération entre legouvernement malgache et ONU/SIPC Afrique. Ces entretiens ont été suivies de l’interview ci-après, interview menéepar Noroarisoa Rakotondrandria :

Monsieur le Ministre, en tant quepremier responsable de la gestiondes risques et des catastrophes àMadagascar, vous êtescertainement bien placé pourparler de ce sujet…Je tiens d’abord à faire remarquer quecet atelier qui vient d’être organisé parONU/SIPC Afrique est hautementsymbolique dans la mesure où ilmarque, de manière concrète etpalpable – sur le plan de lacoopération -, le retour de Madagascarau sein de la grande famille africaine,retour amorcé par la décision récentede l’Union africaine de reconnaîtrenotre régime.Ceci étant, legouvernement malagasy2 est engagéavec détermination dans la gestion

des risques et des catastrophes - nonseulement au niveau du discours maissurtout au niveau des actes. Une Loisur la gestion des risques et descatastrophes vient d’être adoptée àl’unanimité par l’Assemblée nationalele 10 juillet dernier. Le texted’application est déjà en place. Laditeloi a été envoyée au Sénat dans lecadre de la double ratification par lesdeux chambres.

Vous êtes également un hommepolitique. Quel message auriez-vous pour les politiques engénéral, du moins en ce quiconcerne la gestion des catastro-phes ?Tout d’abord, au niveau de la réponse

aux catastrophes, dans lesmoments de détresse, les hommes -et les femmes - politiques devraientjouer un rôle dans les plans desecours.

Pour cela, il faut que cespersonnalités aient uneconnaissance parfaite de la régionou des régions concernées.Il faut qu’elles soient en mesure desensibiliser la population et deprocéder à un suivi des dispositionsarrêtées - surtout dans la gestion dessecours - pour que les secoursparviennent effectivement auxsinistrés. Mais elles doivent égalementaider à l’identification immédiate deslacunes et des anomalies. Car derrière

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30Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

M. Jean Seth Rambeloalijaona, Ministre de l’Intérieur et dela réforme administrative

tout moment de crise, derrière toutecrise, n’est-ce pas, se cache toujoursune lacune ou uneanomalie bien particulière. Toute criseest donc, dans une certaine mesure,source de nouvelles opportunités.

Mais en d’autres circonstances, ilfaut également que de tels leadersd’opinion assument un rôled’animateur. Et surtout - je tiens à lesouligner - qu’ils impulsent uneculture de gestion des risques et descatastrophes.

Par ailleurs, gestion descatastrophes rime bien avec notrepolitique gouvernementale. D’unepart, elle permet une saine et bonneutilisation des aides extérieures. Etd’autre part, elle consolide lasolidarité nationale dans le cadre denotre fihavanana4. En effet, puisqu’il yest question souvent de vie et demort, du moins à Madagascar, et queles impacts redoutés ne sont pasuniquement matériels maiségalement psychologiques etmoraux, l’élan collectif de solidarité etde patriotisme que cela interpelle metautomatiquement à l’écart lesdifférences « stériles ».

Même les artistes s’y mettent,vous savez ! Peut-être qu’il est tempségalement d’associer despsychologues au processus degestion des catastrophes ?

Qu’est-ce que vous attendez de laSIPC ?De manière générale : desinformations suffisantes et pertinentesqui permettent de passer tout desuite à l’action. Et puis desinformations récentes sur la SIPC entant qu’organisation et en tant que« stratégie internationale de réductiondes catastrophes » proprement dite.Et bien entendu, puisque je n’ai paspu procéder personnellement àl’ouverture de l’atelier, je dois mefamiliariser davantage sur nosobligations envers la SIPC, lesattentes de la SIPC vis-à-vis de nous,ainsi que les formes et les modalitéspratiques de collaboration.

Mais dans l’immédiat ?Echange d’informations – à l’intérieurdu pays et avec l’extérieur – car nousrestons confrontés à des problèmesde communication à Madagascar ; et

Analyse & Opinion

également coopérationrégionale.Je m’explique : à l’approchede chaque saison cycloniquetous lesans – pendant la saison despluies donc-, nous avons dumal à transmettre et àrecevoir les informations parvoie terrestre et par radio - vula taille, les reliefs et l’étatdes voies de communicationdans notre île. Je voudraisque la SIPC puisse nousaider dans ce domaine, ou dumoins que la SIPC puissefaciliter quelque chose dansce problème bien particulier.En ce qui concerne lacoopération régionale, nousaspirons désormais à uneintensification de cettecoopération non seulement avecla COI5 mais également avectout le continent africain. Parexemple, pour chaque cas de

1 Ministre de l’intérieur en 1994-95, puisconseiller spécial du Premier ministre et secrétairegénéral du Ministère de la fonction publique par lasuite. Il est de nouveau Ministre de l’intérieurdepuis 2002. Agé de 64 ans, M. Rambeloalijaonadispense également des cours, à Madagascar, àdeux universités

2 L’usage du terme malgache qui combine mal àgache (gasy, ou parfois gashy, étant le diminutifde « malgache » dans la langue locale) futdéconseillé officiellement dans le passé et resterelativement peu apprécié dans la bouche d’unressortissant du pays. Par conséquent, bon nombrede ressortissants de Madagascar - surtout lesofficiels - tendent à éviter ce mot pour utiliser, àsa place, le terme malagasy.

3 DSRP ou Document Stratégie de réduction de lapauvreté : document cadre de l’Etat soumis àl’approbation du Fonds monétaire international(FMI) en tant que document de référence pour ledéblocage de divers fonds de coopérationmultilatérale, parfois bilatérale, nécessaires à lalutte contre la pauvreté.

4 Du mot havana qui signifie “parents”, “membresd’une même famille”: philosophie traditionnellemalagasy de l’action individuelle et collectivereposant sur une conception « familiale » de latolérance et de l’entraide mutuelles. Toutes lesgrandes revendications et crises politiquesmalagasy ont toujours été résolues de manièrerelativement pacifique sur la base du fihavanana.

5 COI ou Commission de l’Océan indien: Cadreinstitutionnel de coopération régionale entre lesîles suivantes du sud-ouest de l’Océan indien:Madagascar, Maurice, les Seychelles, les Comoreset la Réunion.

cyclone, Madagascar est toujoursobligé d’évoluer en vase clos. Or, toutcyclone est, par nature, régional,d’où la nécessité d’une plus grandecoopération régionale.

Toujours en matière de cyclone,nous envisageons également lacréation de centres d’accueil et deravitaillement des populationssinistrées. Le texte est déjà en place.J’espère que la SIPC sera en mesurede nous aider dans toutes cespréoccupations.

Votre opinion sur cette famine etcette sécheresse qui tendent àperdurer dans le sud deMadagascar ?Je peux vous affirmer que cettesécheresse et cette famine dans le sudsont, après analyse, des fauxproblèmes. Pourquoi ? Parce qu’il setrouve que finalement on pourra lesrésoudre par une gestion pure et simplede l’eau à travers, par exemple, laconstruction de barrages, des culturesadaptées à la région, et d’autresactivités. Le gouvernement s’attelle à larésolution de ces soi-disant« problèmes ». Mais, pour l’instant, jene vous en dirais pas plus.

N.R.- Je vous remercie pour cetteinterview, Monsieur le Ministre.

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31Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Madagascar. Stratégie nationale de réduction des risques de catastrophe, intégration de la prévention des catastrophe dansla Stratégie nationale de réduction de la pauvreté, Loi sur la gestion des risques de catastrophe, plate-forme nationale SIPC: autant d’actions en faveur de la prévention des catastrophes en l’espace seulement de moins d’un an. Un Plan national degestion des risques de catastrophe est également en gestation.

Mesures draconiennes en faveur de la préventiondes catastrophes à Madagascar

Lucile RandrianariveloCoordinateur de la plate-forme nationale SIPC,

Antananarivo, Madagascar

Les participants à l’atelier

Cyclones, inondations, sécheresse,invasion acridienne, épidémies… 38cataclysmes naturels de 1967 a 2002. Bilangénéral de ces 35 dernières années: plusde 4.000 morts, des pertes économiquesd’environ 1,3 milliard de dollars US,quelques 6 millions de personnestouchées. Nous sommes à Madagascar.

Plus d’1 catastrophe naturelle par anen moyenneIl est vrai qu’à une forte dégradation del’environnement (200.000 ha de surfacesdéboisées par an) s’ajoute, dans ce pays,une vulnérabilité humaine accrue (75 % detaux de pauvreté) pour accroître, de manièredramatique, l’impact des catastrophes.Résultat: les catastrophes naturelles, qui seproduisent en moyenne plus d’1 fois paran, constituent désormais une véritablemenace pour les efforts de développementdurable et les initiatives de réduction de lapauvreté.

Pour essayer de réduire l’impact descatastrophes, une plate-forme nationaleinformelle dénommée Comité de réflexiondes intervenants en cas de catastrophe(CRIC) avait été mise en place en 1996. Bienque CRIC n’a pas cessé de jouer un rôle depremier plan dans la gestion des risques decatastrophe et la réponse aux catastrophes,les autorités malagasy1 ont tenu cependantà aller plus loin en formalisant l’existencede CRIC sous la forme d’une plate-formenationale SIPC. Cela conformément à unintérêt accru pour l’approche “prévention”(plutôt que “réponse”).

Un atelier a donc été tenu les 16 et 17juillet derniers dans la capitaleAntananarivo à la requête du Ministère del’intérieur de la République de Madagascar.Organisé conjointement par SIPC Afriqueet PNUD Madagascar – sous l’initiative duConseil national de secours (CNS,organisme sous tutelle du Ministèremalagasy de l’intérieur) -, l’atelier a regroupédes représentants de divers ministères,

d’organisations internationales etd’agences onusiennes.

PNUD Madagascar et ISDR Afrique ontété représentés respectivement par M.Michel Matera, responsable des affaireshumanitaires (PNUD Madagascar) et MmeNoroarisoa Rakotondrandria, responsabledes programmes (SIPC Afrique).

Adoption de la Loi sur la gestion desrisques de catastrophesIntervenant lors de la cérémonied’ouverture, le coordinateur résident duSystème des Nations Unies à MadagascarM. Bouffi Sanhouidi a déclaré que le nombreet l’impact des catastrophes augmente auniveau mondial, et que Madagascar ne peutéchapper à cette tendance. Les catastrophes,a-t-il ajouté, sont un des problèmes majeursde Madagascar, mais le gouvernement a faitun grand bond en avant en élaborant un projetde loi sur la gestion des risques decatastrophe.

A noter, au passage, que Madagascarest l’un des premiers pays africains à avoirincorporé la gestion des risques decatastrophes dans son Document destratégie de réduction de la pauvreté(DSRP), document qui a reçu l’aval du FMI.

En ce qui concerne le projet de loisusmentionné, M. Ali Michel, directeur decabinet de Ministre de l’intérieur, a soulignéqu’il venait d’être adopté - à l’unanimité -par l’Assemblée nationale le 10 juillet (c’est-à-dire 6 jours auparavant).

Loi conforme à la StratégienationaleSelon M. Ali Michel, ce projet de loi estconforme à une Stratégie nationale degestion des risques de catastropheformulée en collaboration avec le PNUD,suite aux recommandations de la Décennieinternationale de la prévention descatastrophes naturelles (1990-99).Se félicitant de la coopération existant

Les plates-formes nationales en action

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32Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

entre Madagascar et ONU/SIPC Afrique,M. Ali Michel a appelé à un partage descapacités et à une approche intégréeenglobant divers secteurs et activitésassociés à la gestion des risques decatastrophe, dont l’industrie desassurances, la mobilisation desressources, l’assistance technique, lesexpériences en matière d’alerte précoce,etc. Appel en direction des autres îlesafricains de l’Océan indien certes, maiségalement en direction des pays de lagrande terre africaine.

Passer du “secours” à la “gestiondes risques”Mme Marie Lucile Randrianarivelo,secrétaire permanent du Conseil nationalde secours (CNS), a pour sa part évoquéles démarches entreprises pour renforcerla gestion des risques de catastrophe àMadagascar: (1) évaluation desvulnérabilités par PNUD, (2) ateliernational de formulation de la Stratégienationale, (3) élaboration du Projet de Loide gestion des risques de catastrophe etsoumission de celui-ci à l’Assembléenationale.

Selon Mme Randrianarivelo, le projet deloi prévoit également le remplacement duCNS par un Bureau national de gestiondes risques de catastrophe (BNGRC)dont le rôle est de coordonner, au niveaunational, les activités de prévention, demitigation, de préparation, d’alerteprécoce, de redressement et dereconstruction.

Formation d’une plate-formenationale SIPCLes débats ont ensuite porté sur laformation d’une plate-forme nationale,formation à laquelle les participants ontdonné leur accord, et qui a été suivie desrecommandations suivantes:

• La plate-forme nationale SIPC seraappelée officiellement Plate-formenationale des intervenants en gestiondes risques et des catastrophes (PNIGRC).• Objectifs généraux de PNIGRC: (1)renforcement de la coopération régionaleentre les plates-formes nationales etONU/SIPC; (2) mise en place d’un réseausolide de plates-formes nationales pourl’obtention de l’appui politique et descapacités nécessaires requis pour la mise

en œuvre de la Stratégie internationale deprévention des catastrophes (SIPC).• Objectifs spécifique de PNIGRC:renforcement de la collaboration entreintervenants en gestion des risques decatastrophe en vue de la mise en œuvrede la stratégie nationale.• Membres de PNIGRC2: Présidence,Primature, ministères, chefs de province;représentants du Sénat, de l’Assembléenationale, et d’entités multi-sectorielles,internationales et d’ONG nationales;agences onusiennes, missions bilatéraleset multilatérales, secteur privé, expertsœuvrant dans le domaine de la gestiondes risques de catastrophe, médias.• La plate-forme SIPC devrait être dotéede son propre secrétariat et de sespropres ressources financières.

Actions immédiates prévues:• Renforcement des capacités desmembres• Maillage par réseau (networking)• Participation à divers ateliers,conférences, etc.• Création d’une banque de données surla prévention des catastrophes• Normalisation de la terminologie• Assistance à la préparation d’un Plannational de gestion des risques decatastrophe et à la reconnaissancejuridique de la plate-forme nationale SIPC• Inventaire de la coopération régionaleet internationale• Recrutement d’un consultant nationalpour parachever, juridiquement ettechniquement, la mise en place de laplate-forme nationale SIPC.• Affectation de deux fonctionnaires à laplate-forme nationale SIPC.

Recommandations

Sur les capacités institutionnelles• Evaluation du Système d’informationset de communication sur la gestion descatastrophes, système élaboré par CARE/CNS, les collectivités décentralisées et laplate-forme nationale SIPC.• Séance d’informations sur le DSRP(Document de Stratégie de réduction de lapauvreté) à l’intention des membres de laplate-forme nationale SIPC.• Elaboration d’un Plan national degestion des risques de catastrophe par un

groupe de travail, plan devant être soumisà un atelier national prévu en octobre2003.• Requête de fonds étatiques spéciauxpour la gestion des risques decatastrophe (taxes supplémentaires parexemple) pour pallier à la pesanteur decertaines procédures administratives enpériode d’urgence.• Mise en place d’un Centre national pourles opérations d’urgence.

Sur la promotion active• Les ONG nationales et les organisationsinternationales devraient introduire laréduction des vulnérabilités auxcatastrophes dans leurs activités.

Sur la coopération régionale• Affiliation à des réseaux œuvrant dansle secteur Catastrophes au niveauafricain.• Communication et informations avecONU/SIPC Afrique.

1 L’usage du terme malgache qui combine mal à gache (gasy, ou parfois gashy, étant lediminutif de « malagasy » dans la langue locale)fut déconseillé officiellement dans le passé etreste relativement peu apprécié dans la bouched’un ressortissant du pays. Par conséquent, bonnombre de ressortissants de Madagascar tendentà éviter ce mot pour utiliser, à sa place, leterme malagasy. L’auteur du présent article estde nationalité malagasy.2 Membres actuels du CRIC: départementsministériels clés (intérieur, santé, météorologie,agriculture); agences onusiennes dont PNUD,UNICEF, PAM, OMS et FAO; organismesinternationaux comme la Banque mondiale,l’USAID et des ONG internationales; missionsdiplomatiques.

Les plates-formes nationales en action

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33Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Ouganda : lancement de la plate-forme nationaleSIPC et présentation d’un projet de loi sur la

gestion des catastrophesMartin Owor

Coordinateur de la plate-forme nationale SIPC,Kampala, Ouganda

De plus en plus préoccupé par l’impact éventuel des catastrophes naturelles, en particulier les tremblementsde terre, l’Ouganda, le pays d’Afrique subsaharienne le plus fréquemment touché par ces derniers, a organiséun atelier au cours duquel des responsables de divers secteurs se sont, pour la première fois, rencontrés pourdiscuter de la gestion de tels risques. Cette initiative a abouti au lancement d’une plate-forme nationale SIPC età la préparaion d’un projet de loi sur la gestion des catastrophes et la à celles-ci.

En plus des autres aléas naturelscommuns aux pays de la partie orientaledu continent, l’Ouganda souffre d’unesismicité reconnue comme la plus élevéed’Afrique subsaharienne.

Les dégâts que les tremblements deterre ont occasionnés à sesinfrastructures se chiffrent à des milliardsde shillings ougandais, auxquels serajoutent les pertes en vies humainescausées en grande partie par lesécroulements d’immeubles. Cela dit,comparé à la dévastation dans laquelle denombreux autres pays se trouventplongés à la suite de séismes demagnitudes similaires, le bilan y a été peuélevé. C’est principalement dû au fait quela plupart des secousses s’y sontproduites dans des zones peu aménagéeset faiblement peuplées.

Mais, entre-temps, la forte croissanceéconomique et démographique aidant, lesinfrastructures se sont développées. Lenombre des logements modernes enbéton a, par exemple, doublé au cours des17 dernières années. D’où une inquiétudecroissante au sujet des proportions que lacatastrophe peut prendre lors duprochain séisme de grande magnitude.

Nécessité d’une plate-formenationale SIPCC’est au regard de ce qui précède, et desautres aléas naturels qui menacent lepays, que l’Ouganda a organisé un“Atelier pour l’établissement d’une plate-forme nationale” qui s’est tenu du 16 au18 juin 2003 dans la capitale, Kampala,sous l’égide du Bureau Afrique de laStratégie internationale de l’ONU pour laprévention des catastrophes (ONU/SIPC),lequel est basé à Nairobi.

Cette réunion de trois jours a été lapremière occasion donnée auxreprésentants des principaux ministères etdépartements de se rencontrer pourdiscuter de la gestion des risques decatastrophe.

Elle a rassemblé des participantsprovenant des organisations et ministèressuivants : Ministère des finances, du planet du développement économique ;Ministère de l’éducation et des sports ;Ministère de l’agriculture, de l’élevage etde la pêche ; Ministère des collectivitéslocales ; Ministère de la santé ; Ministèredes eaux, de l’aménagement du territoireet de l’environnement ; Ministère destravaux publics, du transport et de lacommunication ; Primature ; Forcesarmées populaires ougandaises ; Policenationale ; Administration pénitentiaire ;Office national de gestion del’environnement ; Mulago Hospital ;Croix-Rouge ougandaise ; UgandaSeismic Safety Association (USSA) ;Oxfam GB ; Office des Nations Unies pourla coordination des affaires humanitaires ;PNUD.

Nécessité d’une coordination etd’une coopérationinterministérielles fortes etefficacesL’objectif principal de l’atelier était dedémarrer le processus de mise en placed’une plate-forme nationale SIPC élaboréesur la base de la Stratégie internationalede l’ONU pour la prévention descatastrophes, de la Stratégie et du Pland’action pour un monde plus sûr établis àYokohama en 1994, et de la Décennieinternationale 1990-99 pour la préventiondes catastrophes naturelles.

L’accent était surtout mis sur la manièred’intensifier et d’optimiser la coordinationainsi que la coopérationinterministérielles.

“Les catastrophes nous prennentinvariablement de court”Le Secrétaire général de la Primature, M.Martin Odwedo, qui a ouvert l’atelier, atout d’abord fait remarquer que la régionest prise de court à chaque fois qu’unecatastrophe survient. Il a fait valoir lanécessité de s’organiser à l’avance pourfaire face aux catastrophes et urgences,étant donné qu’il s’agit de réalités qui seproduisent à l’improviste. Il a rajouté quece sont les actions de l’homme quiaccroissent ou réduisent la vulnérabilitéaux catastrophes. Il a ensuite demandél’adoption de démarches allant au-devantdes problèmes comme, par exemple, lamise en place de systèmes intégrésd’alerte avancée capables d’avertir del’approche d’une catastrophe.

Selon M. Odwedo : “La mise en placede la Plate-forme nationale deplanification préalable proposée nouspermettra non seulement de satisfaire auxexigences de la politique nationale enmatière de préparation aux catastrophes –laquelle demande une approchemultisectorielle et pluridisciplinaire de lagestion de ces dernières -, mais aussi degarantir l’avertissement en temps vouludes principaux intéressés et des groupesvulnérables de la société ou de lacommunauté à chaque fois que lapossibilité d’une catastrophe se profile àl’horizon”.

Appliquer l’analyse des risques decatastrophes dans les stratégies dedéveloppement

Les plates-formes nationales en action

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34Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Dans son allocution prononcée au coursde la cérémonie d’ouverture, leCoordinateur des affaires humanitairesdes Nations Unies, M. Daouda Touré,s’est penché sur la relation entre lescatastrophes naturelles et les objectifs dedéveloppement du millénaire.

Il a souligné qu’il importe au plus hautpoint : (1) d’incorporer et appliquerl’analyse des risques de catastrophe dansles stratégies de réduction de la pauvreté,de développement et de protection del’environnement ; (2) d’appuyer ledéveloppement des capacités deréduction des risques de catastrophe, deréponse et de réhabilitation tant auniveau national que local ; (3) et d’assurerque les outils de planification utilisés parle gouvernement et ses partenaires enmatière de développement tiennentcompte de la gestion des risques decatastrophe.

Élaboration d’un projet de loi surla gestion des catastrophes et lapréparation à celles-ciM. Martin Owor, le Commissaire adjoint àla gestion des catastrophes, a ensuiteprésenté un aperçu des politiques,législations et stratégies mises en placepar l’Ouganda dans le domaine de lagestion des catastrophes. Il a fait savoirque la Politique nationale en matière decatastrophes prévoit la mise sur pied d’unComité technique inter-organisationsdont relèverait la Plate-forme nationaleSIPC envisagée.

Il a également dit que : “Pour étayer lapolitique au plan juridique, la Primature aentrepris d’élaborer un projet de loi sur laplanification préalable des catastropheset leur gestion. Avec l’aide d’Oxfam GB,elle a également entamé le processusd’élaboration d’un plan stratégique demise en œuvre de cette politique.”

La prévention des catastrophes :une responsabilité partagéeMme Feng Min Kan, le Représentant pourl’Afrique de la Stratégie de l’ONU pour laprévention des catastrophes (ONU/SIPC),a, quant à elle, présenté aux participantsun exposé sur les tendances mondiales,régionales et nationales en matière deprévention des catastrophes.

Celui-ci était axé sur cinq points, àsavoir : (1) Les tendances actuelles dupoint de vue de l’impact des catastrophessur le développement, (2) La Stratégieinternationale de l’ONU pour laprévention des catastrophes (ONU/SIPC),(3) Le Secrétariat inter-organisations desNations Unies pour la SIPC, (4) Les aléas,la vulnérabilité, les catastrophes et laprévention des catastrophes, et (5) Lagestion des risques de catastrophes

Elle a expliqué que la prévention descatastrophes constitue une responsabilitépartagée et que les gouvernementsnationaux se devaient d’être les moteursde la mise en œuvre de la Stratégieinternationale en la matière. Pour yparvenir, il est, a-t-elle dit, primordiald’avoir une coopération et unecollaboration effectives entre les diversministères.

Initiatives en cours dans lesdomaines de la gestion descatastrophes et de la réduction desrisquesM. Capson Sausi, le Responsable de lagestion des catastrophes auprès duBureau du Premier ministre, a continuépar un exposé des initiatives de gestion

des catastrophes et de réduction desrisques qui se déroulent actuellementdans le pays. Ce sont les suivantes :• Une étude très fructueuse des causes etde l’impact des glissements de terrain surla population du district de Sironko, quiest effectuée par le Département de lapréparation aux catastrophes (Primature)et qui, en 2001, a reçu le soutien duGouvernement allemand parl’intermédiaire de la GTZ.• Achèvement de la carte de vulnérabilitédu district de Kotido et mise en place,dans le même district, d’un réseau élaborépar le Département de la préparation auxcatastrophes avec l’aide d’Oxfam GBpermettant d’être alerté des risques defamine.• En collaboration avec Save the ChildrenGB, étude effectuée par le Département dela préparation aux catastrophes sur lavalidité et l’efficacité des évaluationsfaites dans le district de Gulu (Nord del’Ouganda) préalablement à la mise enplace des mesures de réponse. Le rapportcorrespondant était en cours derédaction.• Conjointement avec l’Organisationinternationale des migrations (IOM), mise

De droite à gauche, Le Secrétaire général de la Primature et le Coordonateur résident du PNUDen Ouganda pendant la cérémonie d’ouverture de l’atelier

Les plates-formes nationales en action

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35Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

sur pied par le département d’un Centrenational de documentation etd’information sur les catastrophes et lesaléas.• Conjointement avec la Commissionougandaise des droits de l’homme, misesur pied d’un groupe de travailinterministériel chargé d’élaborer un planstratégique pour la mise en application dela politique IDP.• Élaboration, avec l’aide d’Oxfam GB,des plans de mise en application de lapolitique générale en matière decatastrophes.

Sujets discutésLes participants se sont ensuite répartisen groupes de discussion. Les thèmesdes débats ont été les suivants :• Comment intensifier et optimiser lacoordination et la coopérationinterministérielles ?• Comment assurer la disponibilité demécanismes de facilitation (politique,structure, développement des capacités,ressources financières, ressourceshumaines…) appropriés ?• Comment maintenir les efforts dedéveloppement des capacités aux niveauxnational et local ?• Comment réaliser l’intégration effectivede la réduction des risques decatastrophe dans les politiques,stratégies et initiatives de développementnationales ?

• Comment renforcer l’appropriation desinitiatives de réduction des risques decatastrophe par les autorités locales etappuyer leurs efforts ou les progrès qu’ilsont faits ?• Comment, avec les ressources limitéesdont on dispose actuellement, mobiliserles mass médias et le public en faveurd’une campagne nationale de préventiondes catastrophes ?

Recommandations prioritairesÀ l’issue de l’atelier, les participants ontrecommandé :

• que chaque ministère désigne unResponsable de la coordination enmatière de prévention des catastrophes.

• que le Département de la préparationaux catastrophes organise des réunionsde sensibilisation des décideurspolitiques.

• que le Département de la préparationaux catastrophes obtienne l’approbationdu Cabinet pour la politique nationale enmatière de gestion des catastrophes quivient d’être mise au point.

• que le Département de la préparationaux catastrophes élabore des directivesconcernant les fonctions desresponsables de la coordination (aussibien les individus qui travaillent seulsque ceux qui se trouvent à la tête d’undépartement de liaison existant) des

ministères de tutelle ou organismesconcernés.

• que le Département encourage laparticipation active des divers intéressésafin d’assurer l’appropriation et ladurabilité des programmes de préventiondes catastrophes.

• que le Gouvernment mette en place desstructures fonctionnelles, dont la Plate-forme nationale pour la prévention descatastrophes, au niveau national et à celuides districts.

• que le Département identifie les risquesde catastrophe secteur par secteur.

• que le Département organise desréunions mensuelles de la Plate-formenationale.

• que le Département sensibilise etinforme les responsables des districts ausujet de la réduction des risques decatastrophe et de leurs rôles etresponsabilités en la matière.

• que le Département élabore des planspour la réduction des risques decatastrophe et les intègre dans les plansde développement des districts.

• que le Département invite desreprésentants des mass médias à fairepartie de la Plate-forme nationale pour laprévention des catastrophes.

Les plates-formes nationales en action

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36Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Djibouti. Conflits sous-régionaux, conflits intérieurs, sécheresse, séismes, inondations: autant de calamitésvécues par le peuple djiboutien depuis son indépendance en 1977. Une plate-forme nationale SIPC est mise enplace en 2002, suivie d’un plan d’action en janvier 2003. Et des unités d’appui dans chaque district depuis avril2003.

DJIBOUTI: Mise en place d’unités d’appui à laplate-forme nationale dans chaque district

Ahmed Mohamed MadarCoordinateur de la plate-forme nationale SIPC,

Djibouti

Avant la mise en place d’une Plate-formenationale SIPC à Djibouti en février 2003,une formation a été donnée à l’équipecentrale de la plate-forme, et un Pland’action fut par la suite adopté le 25 janvier2003.

D’autres initiatives ont suivi l’adoptionde ce plan d’action, notamment desséminaires de 2 jours en mi-février 2003 -séminaires de Renforcement des capacitésnationales en gestion des catastrophes,et un autre séminaire de 4 jours en mi-mars2003 - séminaire sur Les principes et lesmoyens pour mettre en place un Centredes opérations d’urgence (COU) - organisédans le cadre d’un projet en cours sousl’égide du Ministère de l’intérieur et duPNUD et en collaboration avec l’ambassadedes Etats-Unis.

Des missions ont été égalementeffectuées sur le terrain dans les quatredistricts pour installer des unités d’appui,unités d’appui qui sont opérationnellesdepuis début avril 2003.

Après ces activités et ces initiatives, desateliers d’une journée sur le Renforcement etsensibilisation des capacités régionales engestion des catastrophes ont été organisésdans chaque région du 25 au 28 mai.

Les objectifs globaux de ces derniersateliers étaient de renforcer et de sensibiliserles capacités et les compétences régionalesen matière de prévention et de réponse auxcatastrophes d’une part , et decoordination d’autre part.

Leurs objectifs spécifiques étaient parcontre les suivants: institutionnalisationdu Comité régional de prévention et de

Les participants à l’atelier dans les districts de Djibouti

gestion des catastrophes des 4 districts;renforcement de la compréhension ducycle de gestion des catastrophes;renforcement de la compréhension de lagestion des risques et des catastrophes;et présentation d’autres outils etméthodes de renforcement de lacoordination.

Ont participé à ces ateliers desreprésentants de différents ministères etd’ONG locales ayant des rôles et desresponsabilités claires et bien définies enmatière de prévention et de réponse auxcatastrophes et également en matière dedéveloppement.

Les plates-formes nationales en action

Etait présente à chacun de ces ateliersune délégation composée du coordinateurnational de la Plate-forme nationale SIPCM. Ahmed Mohamed Madar, del’administrateur du projet (UNOPS), duresponsable de la Protection civile et d’unreprésentant de la Météorologie.

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37Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Brèves sur les plates-formes nationales

DJIBOUTI• Le Gouvernement djiboutien envisagede créer un « Département de gestion desrisques de catastrophe et de réponse auxcatastrophes ». Ce nouveau départementsera dirigé par le coordinateur de la Plate-forme nationale SIPC. Et pour unemeilleure coordination de la prévention etde la réponse aux catastrophes, leDépartement de la protection civile seratransféré au siège du Ministère del’intérieur et de la décentralisation.

• Djibouti désire procéder à la formulationd’une stratégie nationale de gestion desrisques de catastrophe, mais uneévaluation formative et informative doitpréalablement être menée par chaqueministère concerné. Le Secrétariat del’IGAD (Autorité intergouvernementalesur le développement) s’est déclaré prêt àapporter son assistance à ce processusd’élaboration d’une stratégie nationale.

• Avec l’assistance du PNUD et d’unconsultant national en SIG (Systèmed’informations géographiques), leGouvernement djiboutien conduitactuellement une évaluation desvulnérabilités et des risques dans lepays. Le consultant doit en principesoumettre une carte de base en finnovembre 2003. L’évaluation desvulnérabilités et des risques proprementdite sera en principe terminée en findécembre 2003.

• Une réunion de la Plate-forme nationalea eu lieu le 6 octobre 2003 dernier dans lacapitale, en présence de PNUD Djibouti,de Mme Noroarisoa Rakotondrandria del’ONU/SIPC Afrique et de M. KennethWestgate, conseiller régional Afriquepour la prévention des catastrophesauprès de PNUD/BCPR (Bureau pour laprévention des crises et la récupérationpost-crise). Lors de cette réunion, desmembres de la plate-forme ont soulignél’importance de la communication entreles membres et la nécessité de formaliserl’existence de la plate-forme par décret,cela pour qu’ils puissent travailler dansun cadre formel. Un groupe de travail aété alors formé pour procéder à larédaction du décret en question. Lors de

la même réunion, ONU/SIPC Afrique aévoqué l’expérience d’autres pays commeMadagascar et l’Ouganda. Les membresde la plate-forme djiboutienne ontapprécié cette initiative.

MADAGASCAR• La Plate-forme nationale SIPC deMadagascar opère toujours sous le nomde CRIC (Comité de réflexion desintervenants en catastrophes) dansl’attente de l’examen de son nouveaustatut en conseil des ministres.

• La Plate-forme nationale SIPC deMadagascar et CRS (Catholic ReliefServices) ont produit un lot de matérielsdestiné à la sensibilisation du public. Lesmatériels en question ont été lancés le 8octobre dernier, Journée internationale dela prévention des catastrophes.

OUGANDA• La Plate-forme nationale ougandaise aété créée en juin dernier sous la tutelle duMinistère d’Etat chargé de la préparationaux catastrophes et des réfugiés. CeMinistère d’Etat est à son tour soustutelle de la Primature.

• Un facilitateur du Centre sud-africainpour la gestion des catastrophes est venuen Ouganda en juin dernier pour initier lesmembres de la plate-forme nationaleougandaise à l’importance des atlas desaléas et des vulnérabilités auxcatastrophes. Deux membres de la plate-forme nationale ougandaise suiventactuellement une formation sur ce genred’atlas en Afrique du Sud.

• Un groupe de travail composé de cinqmembres a été formé pour rassembler deplus amples informations sur des activitésrelatives à la prévention des catastrophesauprès de chaque ministère.

• Un « Centre d’information sur lescatastrophes » a été mis en place enseptembre dernier. Le Centre en questionest destiné à servir de centre de référencepour tous les intervenants et les partiesprenantes à la prévention descatastrophes. La plate-forme nationaleougandaise a exhorté les ministères, lesorganisations internationales et lesagences onusiennes à fournir desouvrages et d’autres formes dedocumentation sur la prévention descatastrophes au Centre.

Les plates-formes nationales en action

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38Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

« Inverser le cours des catastrophes pour un développementdurable » : tel est le thème de cette Journée internationale pour laprévention des catastrophes.

Ce thème nous suggère une fois de plus, en cette Annéeinternationale de l’eau douce, qu’il ne s’agit pas seulement depréserver les ressources en eau pour préserver la vie, mais qu’ils’agit également de réduire la capacité de l’eau à détruire la vie.Plus de 90 pour cent des catastrophes enregistrées dans lemonde sont en effet liées à l’eau. Et ces catastrophes, qui vontdu manque d’eau - en temps de sécheresse - à l’excès d’eau entemps d’inondation, de glissements de terrain, de cyclones,d’ouragans et de typhons, s’abattent sur des communautésentières. Tous les ans. Dans le monde entier.

Les aléas naturels font partie de la vie. Mais ils deviennent descatastrophes quand ils font disparaître des vies humaines etdétruisent les moyens d’existence des populations. Or, lavulnérabilité des communautés est actuellement aggravée parcertaines activités humaines qui mènent à une pauvreté accrue, àune forte densité urbaine, à la dégradation de l’environnement, etau changement climatique.

Toutefois, nous ne sommes pas impuissants devant cet état dechoses : nous pouvons faire quelque chose. Une meilleure prisede décisions, une planification améliorée, une gestion efficacedes risques, des innovations en matière de développement, desactivités de sauvegarde de l’environnement : telles sont lesactivités qui permettent de réduire la vulnérabilité descommunautés. Et à cette fin, l’estimation des risques et laprévention des catastrophes devraient faire partie intégrante detout projet et de toute politique de développement durable.

A l’occasion de cette Journée internationale pour la préventiondes catastrophes, rappelons-nous que nous pouvons et nousdevons réduire le nombre et l’impact des catastrophes parl’édification de communautés durables qui peuvent, à long terme,cohabiter avec les risques.

M. Koffi AnnanSecrétaire général,

de l’ONU

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA PREVENTION DES CATASTROPHES

8 Octobre 2003

MESSAGE deM. Koffi Annan,

Secrétaire général de l’ONU

Journée internationale 2003

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39Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA PREVENTION DES CATASTROPHES

8 Octobre 2003

MESSAGE deM. Sálvano Briceño,

Directeur du Secrétariat de l’ONU/SIPC

M. Sálvano BriceñoDirecteur

du Secrétariat inter-institutionnelde l’ONU/SIPC

Chers amis,

L’eau - en quantité excessive ou en quantité insuffisante - exerce uneinfluence considérable sur nos vies, capte notre imagination et agit surnos communautés.

Les aléas hydrométéorologiques tels que l’inondation, la sécheresse,les glissements de terrain, les cyclones tropicaux, les ouragans et lestyphons posent des risques aux moyens d’existence des populations etau processus de développement.

La Campagne mondiale 2003 pour la prévention des catastrophes,campagne menée par la SIPC, se penche sur les moyens de faire face auxaléas liés à l’eau, en vue de sensibiliser davantage les décideurs et lepublic au fait que nous pouvons faire beaucoup de choses pour réduirel’impact des aléas.

Car si on admet généralement que la montée des aléashydrométéorologiques est due à des activités humaines qui accroît lavulnérabilité, on continue cependant à accorder une plus grandeattention (et les ressources correspondantes) aux catastrophes elles-mêmes – lorsqu’elles se produisent – et, naturellement, aux victimes etaux dégâts.

Il faut donc investir dans la préparation, la mitigation et la prévention.Celles-ci constituent, certes, un investissement à plus long terme, maiselles vont, au bout du compte, réduire, de manière spectaculaire,l’impact et le coût de ces catastrophes. En un mot, nous devrionsdéplacer notre centre d’intérêt et passer des secours aux catastrophesà la prévention des catastrophes.

Cette Campagne mondiale 2003 pour la prévention des catastrophesprogresse tout au long de cette année pour atteindre son apogée lorsde la Journée internationale de la prévention des catastrophes le 8octobre prochain, journée dédiée spécialement à la prévention descatastrophes dans le monde entier.

Nous vous invitons à prendre part à cette campagne en organisant desactivités qui mettent en évidence l’importance de la réduction del’impact des aléas liés à l’eau.

Journée internationale 2003

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40Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA PREVENTION DES CATASTROPHES

8 octobre 2003

Mesdames et messieurs les représentantsdes organisations internationales ;Mesdames et messieurs les membres de laplate-forme nationale chargée de laprévention et de la gestion descatastrophes;

Honorables invités,

C’est avec un grand plaisir pour moi deprendre la parole au cours de cettejournée dédiée à la prévention descatastrophes qui est célébrée dans lemonde entier le deuxième mercredi dumois d’octobre.

Pour célébrer cette journée, la Stratégieinternationale pour la prévention descatastrophes a retenu comme thème pourcette année : l’eau.

En effet, l’eau exerce une influenceconsidérable sur nos vies. Elle nouspermet de nous fixer quelque part, denous reproduire et d’assurer notresurvie et notre santé. Mais elle aussipeut être dangereuses car elle peutinonder, détruire, ravager, transmettredes maladies quand elle est polluée.Dès l’accession de notre pays àl’indépendance, la question de l’eauconstitue l’une des préoccupationsmajeures du gouvernement.

Comme vous le savez, la gestion descatastrophes couvre une vaste gammed’activités comprenant la prévention, lapréparation, la préparation, l’alerteprécoce et la réaction aux catastrophes.Jusqu’à nos jours, les gouvernementset les bailleurs de fonds consacrenténormément d’argent dans lesopérations de secours en négligeant laplanification qui doit prévenir,réduirel’impact et le coût social etfinancier des catastrophes.

Les secours ont absorbé jusqu’àprésentdes ressources importantes quiauraient pu normalement être consacréesau développement. Si cette tendancecontinue à se poursuivre dans le monde,ni les pays développés ni les pays en voiede développement n’auront plus deressources pour le développement. Aussi,il faut encourager la Stratégieinternationale pour la prévention descatastrophes pour bien les bien gérer.

Par ailleurs, mon département mettra,dans un proche avenir, une structurepermanente chargée de la prévention etde la coordination des opérations desecours au niveau national.

A partir de cette année, des programmesd’information et de sensibilisation dans

DISCOURS de M. Abdoulkader Doualeh WAÏS,Ministre de l’intérieur et de la décentralisation,

République de Djibouti

le domaine de la prévention descatastrophes à travers les médias et dansles établissements scolaires débuterontdans les jours à venir.

Mesdames et Messieurs,

Nous devons donc investir dans lapréparation, la prévention et l’alerteprécoce. Il s’agit bien entendu d’uninvestissement à plus long terme, maisces mesures vont, en fin de compte,réduire de manière spectaculaire l’impactet le coût de ces catastrophes.

En un mot, nous devons mieux concentrernos efforts sur la prévention plutôt quesur les secours.

Je vous remercie de votre attention.

Journée internationale 2003

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41Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA PREVENTION DES CATASTROPHES

DISCOURS de M. Moses ALI,Premier Vice Premier Ministre et Ministre d’Etat chargé de la préparation aux catastrophes et des réfugiés,

Comme tous les ans, la Journéeinternationale de la prévention descatastrophes est célébrée aujourd’hui - 8octobre - dans le monde entier.

Le thème choisi pour cette année - Inverserle cours des catastrophes pour undéveloppement durable - nous fait rappelerqu’il ne s’agit pas seulement de répondreefficacement aux catastrophes pour sauver desvies humaines, mais qu’il s’agit surtout defaire en sorte que les aléas ne setransforment pas en catastrophes qui fontdes morts et détruisent les acquis en matièrede développement.

En 2002, les catastrophes naturelles ont faitquelques 11.000 morts dans le monde entier,et la sécheresse et la famine ont fait près de250.000 morts pendant la dernière décennie.Or, ces chiffres ne font pas encorevéritablement état des millions de pauvresdont la vie est indirectement bouleversée parl’impact économique des catastrophesnaturelles, dont les maigres revenus se sontdavantage amenuisés ou même réduits à néant,et dont l’espoir de sortir – un jour – de lapauvreté est brisé à jamais.

En Ouganda, la sécheresse, les glissementsde terrain, les vents violents et les chutes degrêle détruisent - tous les ans - en moyenne800.000 ha de cultures et font 120 milliards deshillings ougandais (60 millions de dollars US)de pertes pour l’économie. Les accidents detransport et les feux y font également - tousles ans - des dégâts de l’ordre de 50 milliardsde shillings (25 millions de dollars US).Les catastrophes naturelles et anthropiques -les conflits armés notamment - font, tous lesans, 5.000 morts dans notre pays. Et entre1980 et 2003, une personne sur 30 a étévictime de catastrophes naturelles ouanthropiques, et est tombée en dessous duseuil de pauvreté.

Par ailleurs, un tremblement de terre, qui seproduit tous les 5-10 ans à l’ouest du pays,fait des dégâts estimés à plus de 80 milliardsde shillings (40 millions de dollars US) auniveau des infrastructures et des propriétésindividuelles. Et des pluies occasionnées parEl Nino tous les 3-5 ans, pluies suivies d’unegrave sécheresse, font tous les deux des dégâtsestimés à plus de 200 milliards de shillings(100 millions de dollars US) au niveauégalement des infrastructures et despropriétés individuelles.

Au niveau mondial, que constatons-nous ? Plus de 90 pour cent des catastrophesnaturelles enregistrées sont liées à l’eau, quecelle-ci soit en quantité insuffisante – on aalors affaire à une sécheresse – ou en quantité

excessive, et ce sont les inondations, lesglissements de terrain, les épidémies et lesinsectes nuisibles. Même chose pour lescatastrophes anthropiques: la plupart decelles-ci sont liées à des conflits politiques età la technologie. On constate, par ailleurs, quebeaucoup de communautés ont affaire auxmêmes catastrophes d’année en année.

Que dire face à toutes ces situations ?Le fait est qu’on estime trop souvent que lesaléas naturels comme la sécheresse,l’inondation, les séismes, les feux, lesmaladies endémiques, le changementclimatique, l’infestation parasitaire et lesmaladies animales sont des événementsanormaux qui ne relèvent pas de la vienormale.

Or, les catastrophes et les situationsd’urgence sont au contraire desmanifestations tout à fait normales de la vie :elles résultent tout simplement des conditionssociales et économiques prévalant dans lasociété, et, à ce titre, elles font donc partieintégrante de la vie normale. Mais le problèmeintervient quand ces aléas nuisent à la vie etaux moyens d’existence des populations, ellesse transforment alors en catastrophes.

Par conséquent, on ne peut faire de laréduction des risques de catastrophe hors ducadre du développement. Et ledéveloppement n’a aucun sens sans réductiondes risques de catastrophe.

En bref, si l’on conçoit le développementen termes d’édification de communautés,la gestion des risques de catastrophe luiapporte des fondations solides.Et une des premières démarches de laréduction des risques de catastrophe consisteà faire une distinction entre risque etvulnérabilité. Le risque est la probabilitéd’apparition d’un aléa – ou également leproduit d’un aléa et de la vulnérabilité - ; lavulnérabilité est, par contre, le degré defaiblesse d’une entité (communauté,structure, service, endroit, etc.), degré defaiblesse qui détermine l’ampleur de l’impactd’un aléa particulier sur cette entité - du faitde la nature et de la constitution de cetteentité, ou encore de son emplacement àproximité d’un endroit à risques.

Divers facteurs sont à l’origine de cettevulnérabilité, entre autres les pratiques anti-écologiques, les changements écologiquesmondiaux, la croissance démographique, lephénomène d’urbanisation, les injusticessociales, la pauvreté et les visionséconomiques à court terme.

Dans notre pays, la vulnérabilité d’ungrand nombre de communautés augmente de

jour en jour à cause d’activités humainesindésirables comme le déboisement, ladégradation de l’écosystème, la pollution del’environnement, les activités des rebelles aunord et au nord-est, le climat défavorable dansla région de Karamoja, les accidents decirculation, les feux en milieu urbain et rural,ainsi qu’une mauvaise utilisation et occupationdes sols dans plusieurs parties du pays.

Toutefois, nous ne sommes pas impuissantsdevant cet état de choses : nous pouvons fairequelque chose. Une meilleure prise dedécisions, une planification améliorée, unegestion efficace des risques, des innovations enmatière de développement, des activités desauvegarde de l’environnement : ce sont là desactivités qui permettent de réduire lavulnérabilité des communautés. Et à cette fin,l’estimation des risques et la préventiondes catastrophes devraient faire partieintégrante de tout projet et de toutepolitique de développement durable.

A l’occasion de cette Journée internationalepour la prévention des catastrophes,rappelons-nous donc que nous pouvons etnous devons réduire le nombre et l’impact descatastrophes par l’édification de communautésdurables qui peuvent, à long terme, cohabiteravec les risques.

Car en mettant en œuvre des politiques etdes pratiques qui tiennent intégralementcompte des aléas reconnus et des risqueséventuels auxquels les communautés sontexposées, et en renforçant les capacités derésistance des communautés face à ces aléas,nous pouvons réduire la probabilitéd’apparition des catastrophes. La seuleapparition périodique de celles-ci exige que leurgestion devrait relever purement et simplementd’une affaire de développement.

Et puis il ne faut pas oublier que l’ondépense beaucoup plus d’argent en répondantaux catastrophes qu’en les prévenant et enréduisant les risques. On reconnaît, partoutdans le monde, que les dépenses sont triples: 1million de shillings de mitigation permetd’épargner 3 millions de shillings desecours et d’assistance.

Enfin, au nom de la Primature, je voudraistransmettre mes condoléances aux familles desvictimes de l’accident routier1 du Barrage deKiira.

1 Cet accident de la route a fait près de 50 morts le7 octobre dernier, c’est-à-dire la veille même de laJournée internationale de la prévention descatastrophes.

République d’Ouganda

Journée internationale 2003

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42Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA PREVENTION DES CATASTROPHES

DISCOURS de M. Jean Seth RAMBELOALIJAONA,Ministre de l’intérieur et de la réforme administrative,

Président du Conseil national de secours (CNS),

République de Madagascar

Honorables invités, chers amis,collaborateurs représentant la Primature,les Ministères, les Collectivitésdécentralisées, la Société civile, lesONG ; Mesdames et Messieurs :Il m’échoit aujourd’hui l’honneur deprendre la parole au nom duGouvernement Malagasy, et en tant queMinistre de l’intérieur et de la réformeadministrative, Président du Conseilnational de secours, pour vous souhaiterà tous la bienvenue et vous remercierd’avoir répondu à notre invitation.

La Communauté internationale célèbrechaque année la Journée mondiale de laprévention des catastrophes naturelles ledeuxième mercredi du mois d’octobre, soitce 8 octobre 2003, et dont le thème choisicette année est « Inverser le cours descatastrophes pour un développementdurable ».

En cette journée de réflexion, commentne pas assurer une pensée particulière àtous ceux qui ont perdu et leurs vies, desparents et amis, et des biens, et ils sontnombreux et combien importants.

La cruauté des fléaux qui les ontfrappés nous interpelle à nous organiser,et - pourquoi pas ? - à trouver des voieset moyens pour prévenir leurs effetstoujours néfastes, à prendre d’avance lesdispositions adéquates et appropriées quis’imposent pour redonner la vie auxsinistrés, pour réhabiliter les régionséprouvées, pour faire des zonesdévastées des sites et nouveaux pôles dedéveloppement.

En effet, nous le savons tous,consécutivement à la dégradation del’environnement du fait des hommes, auxeffets de serre et du phénomène El.Nino ;depuis plus d’une dizaine d’années, unetendance à l’augmentation de lafréquence et de l’intensité descatastrophes a été constatée au niveaumondial. Peu de pays échappe aux effetsdes désastres - soit aux cyclones, soitaux séismes, soit aux inondations…Concernant plus particulièrementMadagascar, la Grande île est confrontéeà une grande diversité de cataclysmes.

La fréquence des catastrophes et leurlocalisation sont telles que, quelque quesoit l’année, il n’est pas rare qu’une denos régions ait été sévèrement touchée ;et déjà en ce début de saison cyclonique,« Abaimba », tempête Tropicale modérée,vadrouille dans la partie nord-est de notrelittoral. Nul n’est besoin de rappeler icil’impact négatif des catastrophesnaturelles sur économie.

Comment inverser le cours descatastrophes pour un développementdurable, si ce n’est par des actions visantà réduire la vulnérabilité aux risques, lasensibilisation du public afin qu’il prennedavantage conscience de l’existence desolutions idoines, de façon quel’ensemble de la communauté soitdéterminé à faire de la prévention desrisques et des catastrophes un bienpublic.

Madagascar, depuis quelques années, aabordé le problème des cataclysmes sousun angle novateur, puisque l’on fait partiedes quelques pays du continent africain às’être doté d’une Stratégie nationale degestion des risques et des catastrophes,concrétisé par l’adoption, dernièrement,d’une loi sur la gestion des ces risques.L’adoption de cette loi marquel’aboutissement des efforts importantsmenés par le Gouvernement malagasy etde vous tous ici qui nous ont appuyésdans cette démarche. Nous nous enfélicitons.

Par ailleurs, Madagascar s’est engagéfermement à réaliser un développementrapide et durable du pays. A cet effet,nous nous sommes armés d’uneStratégie de réduction de la pauvreté quiest le cadre de politique publique le plusimportant du pays.

Du fait que la majorité des éléments etfacteurs qui constitue l’état de risque etde la vulnérabilité de la société malgache,les aspects sociaux économiques,environnementaux, la gouvernance et lasécurité, sont déjà compris dans cettestratégie, il en découle que c’estégalement un instrument de hautepotentialité pour la gestion des risques etdes catastrophes.

A cela s’ajoute la prise en compte, dansce même document, de la gestion desrisques et des catastrophes en tantqu’action stratégique à part entière.

En cette journée de consécration, monmessage voudrait amener l’opinionpublique à se rendre compte davantageque la prévention des catastrophes atoujours permis de sauver des vieshumaines, de protéger des biens, deréduire les dégâts.

Je voudrais, par la même occasion,associer particulièrement les médias auxefforts de sensibilisation et d’éducation.En effet, votre implication dans latransmission des bulletins et les rapportsmétéorologiques, afin que l’alerteparvienne rapidement aux populationsmenacées, peut sauver des centaines etdes milliers de vies chaque année. Ladiffusion d’informations exactes etprécises avant, pendant et après lessituations d’urgence est l’une desresponsabilités sociales des médias, car lavaleur des alertes bien conçues etdonnées en temps opportun devientvisible en termes de pertes évitées et deressources protégées.

Pour terminer, je profite de cetteopportunité pour adresser, au nom duGouvernement et en ma qualité dePrésident du Conseil national de secours,mes sincères remerciements à tous nosamis, partenaires œuvrant dans la gestiondes risques et des catastrophes qui necessent d’intervenir à nos côtés. Soyezassuré que votre contribution -nécessaire et combien précieuse - estappréciée à sa juste valeur.

J’exprime le vœu que nos communautéspuissent résister aux catastrophesnaturelles afin d’en réduire leurs impacts -au bénéfice du développement de notrepays - parce qu’elles se sont bien préparéeset pris à temps toutes les dispositions etmesures qui s’imposent.

Je vous remercie.

Journée internationale 2003

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43Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

JOURNEE INTERNATIONALE DE PREVENTION DES CATASTROPHES

Activités des plates-formes nationales

ONU/SIPC de Djibouti, de Madagascar etd’Ouganda ont célébré la Journéeinternationale de la prévention descatastrophes le 8 octobre dernier. LaJournée a été marquée différemment danschaque pays:

DJIBOUTI• Rencontre des intervenants enprévention des catastrophes et gestiondes risques de catastrophe à la salle desconférences du Ministère de l’intérieur etde la décentralisation, en présence duMinistre de l’intérieur et de ladécentralisation M. Adboulkader DoualehWaïs. Prennent part à la rencontre desreprésentants de divers ministères, duSecrétariat de l’IGAD (Autoritéintergouvernementale sur ledéveloppement), des agencesonusiennes, du secteur privé, de lasociété civile et de la Plate-formenationale SIPC.

• Brève allocution du Ministre del’intérieur et de la décentralisation M.Adboulkader Doualeh Waïs à ceuxprésents à la rencontre susmentionnée. Ilaffirme que Djibouti a passé la premièreépreuve de la prévention descatastrophes et désire maintenant passerà la seconde qui consiste à formuler unestratégie nationale et à mettre en placeune structure solide et fiable de gestiondes catastrophes. Il remercie lespartenaires et les bailleurs de fonds et leurassure que son ministère est prêt àapprendre à partir du savoir et desexpériences des autres pays, maisambitionne également de pouvoirenseigner aux autres dans le futur.

• Discours officiel du Ministre del’intérieur. Ensuite, le Ministre del’intérieur procède à son discours officiel(voir p. 40), suivi de la lecture du messagedu Secrétaire général de l’ONU KofiAnnan (à l’occasion de la Journéeinternationale de la prévention des

catastrophes) par M. Asare, représentantrésident du HCR à Djibouti, qui assurel’intérim du Coordinateur résident duSystème de l’ONU à Djibouti.

• Le message du Secrétaire général del’ONU est suivi d’un exposé sur l’eau etles catastrophes dans le contextedjiboutien par M. Mohamed Ismael,directeur au Ministère des ressources eneau, conformément au thème de laJournée internationale de la préventiondes catastrophes qui, pour cette année,est “Inverser le cours des catastrophespour un développement durable”. M.Mohamed Ismael déclare qu’en ce quiconcerne les inondations, Djibouti a tirédes enseignements des inondations de1994 qui avaient fait beaucoup de mortset détruit un grand nombre de maisons.En ce qui concerne la sécheresse, a-t-ilpoursuivi, sécheresse que le pays connaîttous les ans et dont l’impact négatif estsurtout ressenti par les femmes, lesenfants et les animaux, un projet pilote

Journée internationale 2003

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44Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

d’irrigation et d’agriculture est en coursau nord du pays sous l’égide duMinistère des ressources en eau et enpartenariat avec le Ministère del’agriculture.

• L’exposé de M. Mohamed Ismael,directeur au Ministère des ressources eneau, est suivi de l’allocution de MmeNoroarisoa Rakotondrandria,responsable des programmes d’ONU/SIPC Afrique en mission à Djibouti. Ellemet l’accent sur le lien entre préventiondes catastrophes et développementdurable. « Un développement ‘durable’c’est aussi un développement qu’on fait‘durer’, » déclare-t-elle, « et la préventiondes catastrophes s’apprête bien au rôlede ‘durabilisateur’ (elle s’est excusée pource mot qui n’existe pas en français !) si lescommunautés sont associées à toutes lesactivités. » Mme Noro Rakotondrandriaremercie enfin le comité d’organisation etle PNUD pour son soutien à la Journéeinternationale.

• Ces allocutions et ces exposés ontété suivis de discussions au coursdesquelles les membres de la Plate-formenationale SIPC ont réitéré leursengagements en faveur de la préventiondes catastrophes dans le pays.

• ONU/SIPC Afrique a produit unprogramme radiophonique en français sur4 thèmes: Aléas et catastrophes, Impactdes catastrophes, Sécheresse, Rôle del’ONU/SIPC. Le programme sur les aléaset les catastrophes a été diffusé de Parispar Radio France Internationale (RFI)pendant cette Journée internationale. Latraduction du programme radiophoniqueen langues locales est envisagée en vuede leur diffusion sur la radio nationale.

• Des T-shirts ont été égalementdistribués à l’occasion de cette Journée.

• La campagne djiboutienne pour laprévention des catastrophes sepoursuivra au delà de cette Journée: laplate-forme nationale organisera uneséance d’information des écoles à la findu mois d’octobre 2003.

MADAGASCARCélébration de la Journée internationalede la prévention des catastrophes le 8octobre dernier au siège du Conseilnational des secours (CNS).• Le discours du Ministre del’intérieur et de la reforme administrativeJean Seth Rambeloalijaona est axé sur lethème de la Journée: “Inverser le coursdes catastrophes pour un développementdurable”. Il a également prononcé desmots de réconfort à l’endroit dessinistrés. La Plate-forme nationale SIPCde Madagascar a choisi “Sécheresse etinondations” comme thème de la Journée.

• Lancement d’un lot de matériels enfrançais et en malgache sur la sécheresseet les inondations - matériels produits parle CNS/Plate-forme nationale et CRS(Catholic Relief Services). Posters, cartes-instructions, guides techniques,dépliants, T-shirts, casquettes, etc. : desmatériels destinés à la sensibilisation dupublic - après une formation préalable surleur emploi. Une évaluation sera conduitesur l’utilisation convenable de cesmatériels.

• Présentation d’un film documentairesur la sécheresse et les inondations. Cefilm de 14 minutes intitulé “L’eau c’est lavie” et réalisé par l’Office national pourl’environnement (ONE), est axé sur deuxrégions du sud de Madagascar: la régionde Morondava qui est sujette à desinondations et celle de l’Androy qui estsouvent victime de la sécheresse. Il s’agitd’un matériel éducatif sur l’importanceque revêt l’eau pour la vie quotidiennedes hommes et des animaux, et égalementsur son importance dans les coutumes etles cultures locales. La projection du filma été suivie d’un débat.

• Exposition sur les catastrophesnaturelles et anthropiques, exposition àlaquelle les intervenants ont pris part.

OUGANDA• Publication d’un encart spécial dansun quotidien local (édition du 8 octobre2003 de “New Vision”) par la la Plate-forme nationale ougandaise et leMinistère d’Etat chargé de la préparationaux catastrophes et des réfugiés.

• Présentation du message duSecrétaire général de l’ONU par leMinistre d’Etat chargé de la préparationaux catastrophes et des réfugiés sur lesstations de radio et de télévision locales.

• Débat radiodiffusé en direct dans lasoirée. Débat fort animé sur deuxcatastrophes qui se sont produites le 7octobre - la veille de la Journéeinternationale: un accident de la route quia fait une cinquantaine de morts à l’est dupays, et des cas de glissements de terrainà l’ouest du pays.

• Réunion entre le Gouvernementougandais et les institutions engagéesdans les catastrophes le 9 octobre. Aumenu: Comment s’attaquer aux causesdes catastrophes ? Que faire pour réduireleur impact ? A noter qu’un “Groupe detravail sur les causes profondes descatastrophes” avait été formé auparavant.Le Groupe de travail doit soumettre unprojet de rapport et préparer un autrerapport qui sera utilisé en conseil desministres pour la formulation d’un“Cabinet Paper for Action” (Note “poursuite à donner” du Conseil des ministres).

Informations recueillies par NoroarisoaRakotondrandria

Journée internationale 2003

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45Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Principales activités en cours et futuresd’ONU/SIPC Afrique pour 2003

ONU/SIPC AfriqueNairobi, Kenya

Elaboration de la Stratégierégionale africaine de gestion desrisques de catastropheApres la tenue du premier atelier NEPADsur la gestion des catastrophes àJohannesburg en avril 2003, ONU/SIPCAfrique s’est engagé dans un partenariatavec le Secrétariat du NEPAD et laCommission de l’Union africaine (UA). UA/NEPAD et ONU/SIPC Afrique entreprennentactuellement des efforts conjoints – sur labase d’un partage des coûts – pourl’élaboration d’une Stratégie régionaleafricaine de gestion des risques decatastrophe. Le processus est conduit sousla direction d’UA/NEPAD et avec l’appuid’ONU/SIPC Afrique. Deux consultants ontété désignés pour commencer les travaux àpartir de fin octobre dernier sous la houletted’UA/NEPAD et la supervision d’ONU/SIPC Afrique.

Consultation sous-régionale de laCOI sur la prévention descatastrophesLes cinq pays membres de la Commissionde l’Océan indien ou COI (Madagascar,Maurice, Seychelles, Comores et LaRéunion) sont fréquemment sujets à descatastrophes provoquées par des aléasnaturels. Le Secrétariat de la COI a décidéd’aller plus loin dans ses effortsd’assistance en prévention descatastrophes aux autorités des paysmembres. Le Secrétariat de la COI ademandé à ONU/SIPC Afriqued’accompagner les efforts qu’il déploie enmatière de prévention des catastrophes.Le Secrétariat de la COI et ONU/SIPCAfrique ont convenu de procéder à unprocessus de revue qui aiderait lesactions de suivi à répondre aux besoinsréels de la sous-région. Ce processussous-régional de revue sera mené sous lahoulette du Secrétariat de la COI avec lafacilitation d’ONU/SIPC Afrique. UneRéunion consultative sous-régionale sera

organisée dans la troisième semaine denovembre 2003 avec les principauxobjectifs suivants:1. Renforcement de la coopérationsous-régionale en matière de gestion desrisques de catastrophe ;2. Forum d’échange de vues etd’expériences pour les pays membres dela COI et les agences onusiennesconcernées ; et3. Consensus sur la manière de gérer lesrisques de catastrophe dans l’intérêt dudéveloppement durable dans la sous-région. Les résultats de cette réunionconsultative sous-régionale serviront debase au processus sous-régional derevue susmentionné. Et les résultats decette revue seront, à leur tour, utilisés, àtitre de contribution régionale, pour laformulation de la future Stratégierégionale africaine de gestion des risquesde catastrophe.

Gestion des risques decatastrophes selon une perspectiveféminineL’intérêt accru que l’on observeactuellement pour la prévention desrisques de catastrophe demeuregénéralement insensible auxpréoccupations Genre, et ne tient pascompte des vulnérabilités et des besoinsparticuliers des femmes, ignorant, cefaisant, que l’impact des catastrophess’avère plus lourd chez les femmes. ONU/SIPC Afrique œuvre actuellement avecONU Habitat, UNIFEM Nairobi et desfemmes cadres et responsables membresde Soroptimist International pourpromouvoir une participation active desfemmes à la gestion des risques decatastrophe et une approche sensible auxproblèmes de genre dans la gestion desrisques de catastrophe. Cette initiativeconjointe, qui a été lancée en octobre2003 dernier, se propose de réaliser lestriples objectifs suivants:

1. Revue des préoccupations Genredans les politiques, stratégies,législations et pratiques existantes dansle domaine de la gestion des risques decatastrophe, revue dont le rapport finalservira de document de travail de basepour une future Conférence régionaleféminine sur les femmes et la préventiondes catastrophes prévue en avril 2004.2. Elaboration d’une Stratégie africained’intégration de la dimension Genre dansla gestion des risques de catastrophe - enpartant des résultats de la revuesusmentionnée et d’un ensemble devastes consultations. Une premièreversion de cette Stratégie contribuera à laformulation de la future Stratégierégionale africaine de gestion des risquesde catastrophe, et sa version finale seramise au point lors de la Conférencerégionale sur les femmes et la préventiondes catastrophes susmentionnée.3. Recommandations sur l’intégrationde la dimension Genre dans la gestion desrisques de catastrophe, recommandationsqui serviront de contribution à la SecondeConférence mondiale sur la préventiondes catastrophes prévue à Kobé, auJapon, en janvier 2005.

Mobilisation des femmes pour uneparticipation active à la préventiondes catastrophes

Divers forums ont été utilises par ONU/SIPC Afrique pour sensibiliser les femmesà la notion de gestion des risques decatastrophe, et un nombre sans cesseaccru de femmes ont exprimé un intérêtcertain pour le sujet et désirent en savoirplus sur la question des catastrophes.Pour répondre à ces besoins et accéder àces requêtes, ONU/SIPC Afriqueapportera son soutien à des efforts menésdans le même sens par des femmes cadreset responsables membres de SoroptimistInternational Kenya.

ONU/SIPC Afrique en action

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46Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Un atelier de deux jours sera organisé parONU/SIPC Afrique à l’intention dereprésentants de femmes en provenancede diverses parties du pays. L’objectifprincipal de l’atelier est de sensibiliser lesfemmes à des questions relatives auxcatastrophes et de les mobiliser à uneparticipation active à la prévention descatastrophes dans leurs communautérespectives. Mme Tadzong du Cameroun,lauréate du Prix Sasakawa de l’ONU pourla prévention des catastrophes en 2003,sera invitée à cet atelier pour qu’ellepartage son expérience aux participants.L’atelier est prévu les 27 et 28 novembre2003.

Mise en rapport de la réductiondes risques de catastrophe liés àl’eau avec la gestion desressources en eauUne Conférence panafricaine de mise enœuvre et de partenariat sur l’eau seraorganisée conjointement par le Conseilministériel africain sur l’eau, ONU-Eau/Afrique et le Groupe Afrique de travail surl’eau du 8 au 13 décembre 2003 à AddisAbéba en Ethiopie. Pour plaider en faveurdu lien qu’il faut établir entre risques decatastrophe liés à l’eau et gestion desressources en eau, ONU/SIPC Afriquecoopère avec les organisateurs de laConférence en vue d’une contribution deSIPC au thème “Gérer les risques”. ONU/SIPC parlera donc de risques decatastrophe liés à l’eau lors de cetteconférence. Et à cet effet, ONU/SIPCAfrique œuvre en partenariat avecUMVOTO AFRICA (PTY) LTD (firme deconsultants en développement et gestiondes ressources en eau) pour publier unecollection de petits ouvrages intitulée“Eau et risques en Afrique”. Un desouvrages de cette collection est un“Guide à l’intention des dirigeantscommunautaires”, et un autre est destinéà des élèves de 12 à 15 ans. Entre-temps,faisant suite à la publication (il y aquelques mois) d’un petit ouvrage pourenfants intitulé Safari’s Encounter With aLandslide (Safari et les glissements deterrain), un autre ouvrage (Safari’s

Encounter With Floods – Safari et lesinondations) destiné aux élèves est entrain d’être finalisé avec NairobiDrought Monitoring Center (Centre deNairobi pour la surveillance dessécheresses) et un artiste local (pourles illustrations). Safari’s Encounter WithDrought (Safari et les sécheresses) estégalement en cours de préparation.

Intégration de la prévention descatastrophes dans les aidesd’urgence et le développementdurableONU/SIPC Afrique confectionnera desdossiers d’information – sous la forme defaits et chiffres – pour expliquer lesavantages offerts par la prévention descatastrophes au développement durable.Des faits et chiffres bien documentés etbien argumentés seront utilisés pourdémontrer que la prévention descatastrophes sert les efforts actuels deréduction de la pauvreté etd’investissement économique au niveaunational et international.De tels et chiffresserviront également à montrer que la

prévention des catastrophes peut aider àréduire les souffrances et les besoinshumanitaires accrus. Les préparatifs sonten cours et le gros du travail commenceraau début du mois de décembre 2003.

Problèmes connexes auxcatastrophesAvec l’appui d’experts et desgouvernements nationaux, ONU/SIPCAfrique veillera à publier des dossiersd’information peu sophistiqués sur lamanière d’établir des liens entreprévention des catastrophes et initiativesrelatives à la protection del’environnement, à l’adaptation auchangement climatique, à l’eau et àl’allégement de la pauvreté. L’objectifd’une telle entreprise est d’accompagnerles autorités nationales et les dirigeantscommunautaires dans leurs effortsd’intégration de la prévention descatastrophes dans leurs programmes deroutine en matière de développement. Lespréparatifs sont en cours et le gros dutravail débutera en principe au début dumois de décembre 2003.

ONU/SIPC Afrique en action

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47Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Alerte précoce. Une consultation régionale africaine a été organisée en vue de la Deuxième Conférenceinternationale sur l’alerte précoce qui s’est tenue à Bonn en Allemagne. Pour la toute première fois, des praticiensde l’alerte précoce en Afrique ont pu se réunir autour d’une table.

Préparatifs à la récente Conférence de Bonn enAfrique

Ils étaient en tout 47 responsables issus deplus de 32 pays africains et de diversesorganisations internationales, la plupart despraticiens de l’alerte précoce en Afrique, qui,pour la toute première fois, ont pu se réunirautour d’une table.

L’événement - couvert par la pressekenyane - s’est passé lors d’une“Consultation régionale africaine enpréparation de la Deuxième Conférenceinternationale sur l’alerte précoce » (EWC II)tenue dans la capitale kenyane Nairobi les 23et 24 juin derniers.

Cette consultation, tenue en préparationde la “Deuxième conférence internationalesur l’alerte précoce » qui vient de se tenir àBonn (Allemagne) en octobre dernier, a étéorganisée par le bureau Afrique de l’ONU/SIPC, avec le soutien financier du Ministèreallemand des affaires étrangères et duBureau pour la prévention des crises et lerecouvrement (PNUD), et l’apport logistiquede Drought Monitoring Centre Nairobi(Centre de surveillance des sécheresses àNairobi) ou DMCN.

Au menu : échanges, mise en place d’unréseau, et surtout discussions sur la science

et l’art de l’alerte précoce ainsi que sur lesvoies et moyens d’incorporer celle-ci dansla politique de l’Etat.

Au nombre des autres intervenantsprésents étaient notamment desresponsables politiques ainsi que desreprésentants d’organisations régionales etsous-régionales africaines, d’agencesonusiennes, de partenaires donateursbilatéraux, et des universitaires et despersonnalités de la société civile.

“Incorporer l’alerte précoce dans lapolitique de l’Etat”

Cette consultation fit suite à une série deconsultations tenues en Asie, en Europe etsur le continent américain, en vue de lacontribution respective de ces régions à laConférence internationale de Bonn. Et danscette optique, le thème de la consultationétait “Incorporer l’alerte précoce dans lapolitique de l’Etat”.

Dans son mot d’ouverture, le Ministreadjoint de l’administration provinciale de lasécurité publique de la République duKenya, M. Kivutha Kibwana, a noté quedes solutions doivent être trouvées contre

la dévastation semée par les aléasclimatiques. Il a ajouté que l’alerte précoceest dès lors vital pour le développementnational et régional, et qu’elle doit êtreincorporée dans la politique de l’Etat.

Intervenant également lors de lacérémonie d’ouverture, M. Isaac TariraiChivore du PNUD Kenya a déploré ladisparition progressive des systèmestraditionnels d’alerte précoce, systèmes qui,selon lui, avaient cependant servi dans lepassé. Il a donc souligné que dansl’élaboration de systèmes modernes d’alerteprécoce, on ne doit pas ignorercomplètement de telles pratiques. (Voirencadré pour les autres interventions faiteslors de la cérémonie d’ouverture).

Contraintes majeures en AfriqueIl ressort de revues menées antérieurementen Afrique que dans le cadre de laprévention des catastrophes, lescontraintes majeures sur l’alerte précocesont les suivantes:· Ressources humaines et technologiquesinadéquates pour des systèmes efficacesd’alerte précoce, cela à cause surtout de

ONU/SIPC AfriqueNairobi, Kenya

Les participants

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48Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

contraintes financières qui imposent desrestrictions à l’investissement publicdans le domaine de l’alerte précoce etdans celle de la prévention et de lamitigation des catastrophes en général.• Prise de conscience insuffisante auniveau des décideurs et du grand public,ce qui nuit à la pérennisation desinitiatives en matière d’alerte précoce.• Faible application des règlements etdes normes de planification au niveau del’aménagement des ressourcesphysiques.• Concentration excessive dessystèmes d’alerte précoce sur lescatastrophes hydrométéorologiques:couverture insuffisante des épidémies,des conflits et des autres aléas.• Détérioration des réseauxhydrométéorologiques.• Mauvaise intégration et coordinationentre les organismes clés engagés dansl’alerte précoce et dans la prévention etmitigation des catastrophes.• Alerte précoce insuffisammenttraduite en planification et activités deréponse.• Mauvaise intégration de l’alerteprécoce dans la planification dudéveloppement.• Dysfonctionnement dans

l’orientation que l’usager donne auxsystèmes d’alerte précoce.• Faible coopération interfrontalière etinternationale.

Des cas de réussiteDes cas de réussite ont été cependantrelevés dans l’application des alertesprécoces à la prévention des catastrophes.Parmi ceux-ci figurent notamment la gestiondes cyclones à Maurice; l’évaluation desvulnérabilités dans la région de la SADC(Communauté pour le développement del’Afrique australe) - dont celles duMozambique et de la Zambie; l’alerteprécoce sur les éruptions limnétiques auCameroun; la pratique traditionnelle del’alerte précoce sur les rives du Lac Victoriaau Kenya; l’alerte précoce à Madagascar(où la gestion des risques et descatastrophes figure en bonne place dans lastratégie nationale de réduction de lapauvreté avalisée par le FMI).

Suggestions émises• Intégrer l’alerte précoce dans les trois(3) piliers du développement durable.• Accorder à la prévention des risquesune priorité dans les allocationsbudgétaires.• Abandon de l’approche Projet dans lefinancement de la gestion des catastrophes,

et recherche d’approches innovantes pourle financement des systèmes d’alerteprécoce.• Adoption rapide et approfondissementdes approches partant de la base en matièrede gestion des catastrophes - selon certainsparticipants. Car les ressources, estiment-ils, doivent être orientées vers la base pourpouvoir montrer aux communautés lesavantages économiques offerts par lesalertes précoces, cela afin de les motiver àune plus grande participation aux activités.• Au niveau de la coordination dessystèmes d’alerte précoce, notamment pourla sécheresse et la désertification, envisagerles systèmes d’alerte précoce dans le cadrede la Convention de l’ONU sur la luttecontre la désertification.• Nécessité vitale de s’engager dans uneréduction agressive des risques decatastrophe et d’intégrer l’alerte précoceaux pratiques de développement durabletelles que la planification de l’utilisation etde l’occupation des sols.

“Peu d’enthousiasme” de la partdes bailleurs de fondsAbordant la question du financement desalertes précoces par les bailleurs de fonds,des participants ont note le poids desrelations internationales et les effetsnégatifs de celles-ci sur le financement

ONU/SIPC Afrique en action

Discussion en groupe

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49Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

reçoivent pas à temps les demandes definancement émanant des autoritésnationales.

Solution médiane : puisque les bailleursde fonds font donc preuve de si peud’enthousiasme pour les activités à longterme de gestion des risques decatastrophe, et que l’on doit cependantintégrer l’alerte précoce dans ledéveloppement durable, il faut voircomment transformer leurs aides d’urgencepost-catastrophes en mécanismes deréduction des risques de catastrophe.

Et, allant dans le même sens, un autreparticipant a déclaré que les aides à laréhabilitation et à la reconstruction nedevraient pas se limiter au seulremplacement des ressourcesendommagées, mais qu’elles doiventégalement être étendues à des interventionsclaires relevant de la réduction des risques.

Autre remarque : les bailleurs de fondssont peut-être plus sensibles à la réponseaux catastrophes (qu’aux activités normalesde développement) du fait de leurdimension morale et humanitaire. Parconséquent, les gouvernements devraienttirer leurs propres conclusions et définirleurs propres priorités.

Comment mieux intégrer l’alerteprécoce dans la politique de l’Etat ?Les recommandations principales suivantesont été émises par les participants pourmieux intégrer l’alerte précoce dans lapolitique de l’Etat :· Renforcement et mise en place d’alertesprécoces nationales et sous-régionales parle biais, entre autres, du renforcement descapacités.• Entretien et amélioration des réseaux etdes installations hydrométéorologiques.• Elaboration et mise en place demodalités opérationnelles de partage etd’échange de données et d’informations(entre autres par le maillage par réseau ounetworking) pour une meilleure synergieentre les parties prenantes à l’alerte précoceet les initiatives relatives à celle-ci.• Application des normes et règlements,notamment dans le secteur privé.• Incorporation de l’alerte précoce et dela gestion des risques de catastrophedans les politiques nationales et régionales.· Mise en place, aux niveaux national etrégional, de structures techniques capablesde faire intégrer les données scientifiques ettechniques dans les processus deplanification et de prise de décisions.

• Intégration de la prévention descatastrophes et de la gestion descatastrophes en général dans le NEPAD.• Renforcement des mécanismes deprévention des catastrophes en Afrique.• Promotion de la propriété et del’initiative africaines de l’élaboration desystèmes d’alerte précoce et des actions desoutien à ceux-ci impulsées par lespartenaires extérieurs.

Observations finalesEn guise de conclusion, M. Foday Bojangde la Commission de l’Union Africaine (UA)a appelé au renforcement de l’ONU/SIPC entant qu’unité technique collaborant avecl’UA, le NEPAD et les autres entités sous-régionales à la promotion de la cause del’alerte précoce et de la réduction desrisques de catastrophe en Afrique. Il aégalement appelé à des actions d’urgenced’appui à la création, en Afrique, d’unCentre régional sur la gestion descatastrophes, ainsi qu’à la revalorisationdes systèmes nationaux et locaux d’alerteprécoce.

Pour sa part, M. Andrew Maskrew duBureau pour la prévention des crises et lerecouvrement (PNUD), a souligné qu’il

est nécessaire(1) que les interventions demeurentsimples, (2) que l’alerte précoce fasse partie dela gestion des risques, au même titreque les autres éléments de mêmeimportance, et (3) de se rappeler que l’alerte précoceest un investissement concret menant àdes avantages à court terme, avantagesqui offrent un mécanisme qui nouspermet de nous occuper de problèmesde développement à long terme.

Quant à M. Salvano Briceno, directeurde l’ONU/SIPC, il a souligné qu’il fautconstamment s’assurer que le but ultimede toute alerte précoce est une réponseadéquate conforme à la réduction desrisques. Autrement, a-t-il poursuivi,tous les efforts consacrés à l’alerteprécoce ne mènent pas aux résultatsescomptés en termes de réduction desrisques. Il a également noté qu’il estcrucial de renforcer le processus decollaboration en cours, et d’œuvrerensemble pour promouvoir l’alerteprécoce en tant qu’outil efficace deréduction des risques de catastrophe enAfrique.

Consultation régionale africaine en préparationde la Deuxième conférence internationale sur l’alerte précoce

23-24 juin 2003,Nairobi, Kenya

LES DISCOURS D’OUVERTURE en bref

M. Peter Platte du Ministère des affaires étrangères de la République fédéraled’Allemagne a déclaré que 50 million de personnes souffrent à cause de la sécheresse enAfrique, et que donc il faut à tout prix que les alertes précoces mènent à des initiatives deréponse efficaces. M. Platte a également fait état de l’envergure et de l’approche del’appui du gouvernement allemand à la prévention des catastrophes et aux activités liéesà l’alerte précoce tant dans le monde en général qu’en Afrique.

M. Foday Bojang, haut responsable chargé des politiques au sein de l’UA, a soulignél’importance particulière que la Commission de l’UA accorde à la réduction de l’impactdes catastrophes sur le continent. Il a attiré l’attention des participants sur les effortsactuellement déployés par la Commission – et par l’OUA, son prédécesseur – en vue del’institutionnalisation d’une gestion efficace des catastrophes sur le continent. Il aégalement émis le vœu de voir la Conférence de Bonn faciliter un tel processus.

M. Salvano Briceno, directeur du Secrétariat de l’ONU/SIPC, a déclaré qu’il estessentiel de renforcer les capacités des communautés, de faciliter l’équilibre entre lessexes, et d’encourager la collaboration et l’esprit d’équipe. Il a également mis l’accent surdeux points: (1) l’impact des catastrophes a peut-être diminué, mais les pertesenregistrées au niveau des économies ont augmente en Afrique, (2) les cas extrêmesaugmentent du fait du changement climatique, mais les vulnérabilités augmentent à untaux encore plus élevé et plus alarmant. D’où, estime-t-il, l’urgente nécessité de sefocaliser sur la gestion des risques de catastrophe et de s’attaquer aux questions ayanttrait à l’alerte précoce et à la vulnérabilité.

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50Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

« Intégration de la dimension Genre dans la gestion des catastrophes en Afrique. » Ce sujet a été évoqué en…Australie par des femmes issues de 113 pays, membres de Soroptimist International, le plus grand clubinternational féminin de service. Leur constat: les femmes africaines peuvent - et devraient - jouer un rôle clédans la prévention des catastrophes.

Sydney, Australie. Des centaines defemmes – cadres et responsables - enprovenance de 113 pays se sont réuniesdans cette grande ville australienne du 28au 31 juillet dernier lors de la 17eConvention mondiale de SoroptimistInternational1 (SI), le plus grand clubinternational féminin de service. Au menu:comment réaliser cette vision de SIexprimée par la formule “Voix mondialedes femmes”2.

D’emblée, lors de la cérémonied’ouverture, l’oratrice du jour, MmeEileen Pittaway, directrice du Centre derecherche sur les réfugies de l’Universitéde Nouvelles Galles du Sud (Australie),cite des chiffres édifiants émanant desources onusiennes dignes de foi, etrévèle que “12 pour cent de la population

mondiale consomme 85 pour cent del’eau actuellement disponible dans lemonde.”

Le débat est ouvert: “Comment mettrede telles statistiques au service du mieux-être social?” “Comment mettre en rapportObjectifs du Millénaire et prévention descatastrophes?”

Présence de SI à la Conférence deBonn sur l’alerte précoce

Prévention des catastrophes? Laquestion n’a pas été soulevée par hasard.En effet, deux dirigeantes de SI Nairobiétaient dans la salle pour sensibiliserleurs autres “sœurs” (le mot latin sororveut dire « sœur ») à une perspectiveféminine de la préparation auxcatastrophes. SI Nairobi s’était engagé

auparavant, notons-le, dans unpartenariat (voir encadré) avec ONU/SIPCAfrique pour la réalisation conjointe d’unprogramme sur la prévention des risqueset l’alerte précoce sur la base d’uneperspective féminine.

Les deux membres de SI Kenya ontdonc fait, lors d’un atelier, un exposé surles initiatives prises par ONU/SIPCAfrique et le rôle important joué par lesfemmes dans les catastrophes naturellesen Afrique.

Leur exposé visait surtout àsensibiliser leurs sœurs sur les questionsde genre qui font obstacle à une bonnegestion des catastrophes en Afrique. Celapour une collecte de points de vue et desuggestions que SI désirait avancer lorsde la Seconde Conférence internationalesur l’alerte précoce organisée à Bonn(Allemagne) en octobre dernier.

En tout cas, l’exposé a contribué à uneplus grande prise de conscience de lanécessité de promouvoir cette cause danstous les pays où SI est implantée.

“Les femmes sont en mesure dejouer un rôle clé”Autre constat : la condition des femmesafricaines est certes plus dure qu’ailleurs,car elles doivent en plus rester à lamaison pour prendre soin des enfants etveiller aux besoins familiaux, mais lespréoccupations des femmes sont lesmêmes tant dans les pays développés quedans les pays en développement.Préoccupations qui se résument auxsuivantes:

Le Soroptimist International appelle aurenforcement du rôle des femmes africaines

dans la prévention des catastrophesA. Kirambi & M. Alambo

Soroptimist International, Kenya

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51Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Partenariat entre Soroptimist International Nairobi&

ONU/SIPC Afrique

Les engagements de SI Nairobi en bref

• Mobiliser la coopération des autres membres de SI en Afriqueautour des problèmes de genre qui se posent dans la préventiondes catastrophes.

• Etablir un partenariat avec des membres de SI Europe pourpromouvoir l’intégration de la dimension Genre dans la gestiondes catastrophes en Afrique.

• Identifier les contraintes majeures à l’intégration de la dimensionGenre dans l’élaboration des systèmes d’alerte précoce enAfrique.

• Documenter les souffrances vécues par les femmes africainesen période de catastrophe, et les opportunités qui s’offrent àelles pour jouer un rôle clé dans la prévention des catastrophes.

• Documenter des « pratiques exemplaires » et des « cas deréussite » illustrant le rôle joué par les femmes dans la gestiondes catastrophes en Afrique.

• Elaborer des documentations susceptibles d’aider les femmesafricaines vivant dans des communautés à risques àcomprendre la gestion des risques de catastrophe,documentations pouvant également servir à des fins de lobbying.

• Les catastrophes n’ont pas le mêmeimpact sur les hommes et sur lesfemmes;

• Les femmes jouent un rôle clé dans lerenforcement de la cellule familiale, lemaintien des liens avec les structurescommunautaires et la satisfaction desbesoins familiaux élémentaires;

• Les femmes sont particulièrementvulnérables aux effets d’unedégradation de l’environnementcausée par les aléas naturels, et sontdonc en mesure de jouer un rôle clédans la prévention des catastrophes;

• L’inégalité entre homme et femmeconstitue une cause profonde de lavulnérabilité aux conflits et auxcatastrophes à travers le mondeentier;

• L’extrême vulnérabilité des femmesprovient d’une faiblesse de sescapacités, faiblesse qui tire sa sourcedu patriarcat, de l’enracinement decertaines valeurs culturellestraditionnelles et (dans la plupart despays) de l’absence de politiquesfavorables et de volonté politique.

« Partenaires à part entière » dansla gestion des catastrophesLes recommandations suivantes ontété alors prises :• Mise en place de politiques relatives

à l’alerte précoce;• Mise en place de systèmes d’alerte

précoce destinés aux femmes;• Formation en gestion des

catastrophes à l’intention desfemmes;

• Unification des approches dans lesendroits à risques;

• Accession des femmes africaines àun statut de partenaire à part entièredans la gestion des catastrophes;

• Préparation des jeunes - même àl’école – à des rôles dans la gestiondes catastrophes;

• Intégration des femmes africainesdans la prise de décisions sur laréduction des risques de catastropheet l’alerte précoce;

• Identification et formulation clairedes besoins prioritaires;

• Identification des stratégies et desressources requises.

Pour un rôle actif des femmes dansl’identification des vulnérabilitésLes travaux se sont refermés sur lesconclusions générales suivantes:• Les Etats, la société civile et les

organisations communautairesdevraient s’attaquer aux questions degenre qui se posent dans la gestion/prévention des catastrophes enAfrique;

• Les femmes africaines devraients’engager de manière active dansl’identification des vulnérabilités auxcatastrophes, et mobiliser lescompétences nécessaires à celle-ci.

1 Soroptimist International est le plus grandclub international de service réservéuniquement aux femmes. Fondé en 1921 enCalifornie (USA) et fort aujourd’hui de plus de100.000 membres éparpillés dans 122 pays,SI a été surtout créé pour promouvoirl’entraide entre “sœurs” à travers le mondeentier. Dérivé du mot latin soror (sœur/femme)et optima (meilleur), soroptimist signifie à lafois “le meilleur pour les femmes” et “sœurspour le meilleur”.2 Soroptimist International jouit du Statutconsultatif de Categorie 1 (catégorie la plusélevée) auprès du Conseil économique etsocial (ECOSOC) de l’ONU, organisme quichapeaute les agences spécialisées de l’ONUcomme l’OMS, l’UNICEF, l’UNESCO, etc.

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52Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

ONU/SIPC en action

L’ONU/SIPC en actionSeconde Conférence internationale sur l’alerte précoce. Le Secrétariat de l’ONU/SIPC et legouvernement allemand ont co-organisé la Seconde Conférence internationale sur l’alerte précoce qui s’esttenue à Bonn en Allemagne du 16 au 18 octobre 2003 dernier, avec pour thème “Intégration de l’alerteprécoce dans la politique de l’Etat”. Une quarantaine de gestionnaires de catastrophes, d’experts et de hautsresponsables africains ont pris part à la conférence.

Campagne mondiale 2003 pour la prévention des catastrophes. L’ONU/SIPC a lancé saCampagne mondiale 2003 pour la prévention des catastrophes le 8 octobre dernier à l’occasion de la Journéeinternationale de la prévention des catastrophes, avec pour thème “Inverser le cours des catastrophes pourun développement durable”. Des dossiers d’information sur les catastrophes liées a l’eau ont été préparéeset disséminées en anglais, en français et en espagnol. Et pour souligner l’importance de la réduction del’impact des catastrophes liées a l’eau, des activités de sensibilisation ont été menées par le siège de l’ONU/SIPC à Genève et ses bureaux Amérique latine/Caraïbes et Afrique, en collaboration avec ses partenaires.

Programme de bourses d’études. L’ONU/SIPC et UN/OCHA (Bureau de coordination des affaireshumanitaires) lancent un programme de bourses d’études dont l’objectif est de faciliter l’accès des cadres etdes techniciens des pays en développement à des formations de courte durée ayant trait à la réduction desrisques de catastrophe. Le programme sera offert par 8 établissements situés en Asie, en Afrique, enEurope et en Amérique latine. Des bourses seront attribuées à quelques 80 ressortissants des pays endéveloppement pour des formations relatives à la réduction des risques de catastrophe. En Afrique, le choixd’ONU/SIPC s’est porté sur deux établissements sud-africains pour cette première phase du Programme:African Centre for Disaster Studies of Potchefstroom University (Centre africain d’études des catastrophesde l’Université Potchefstroom) et University of Cape Town (Université du Cap).

Forum euro-méditerranéen sur la prévention des catastrophes: organisé conjointement parEUR_OPA Major Hazards Agreement du Conseil de l’Europe et le Secrétariat de l’ONU/SIPC, ce forum, quia eu lieu à Madrid (Espagne) du 6 au 8 octobre 2003 dernier, a su rallier une grande et riche diversité d’expériences enmatière de prévention des catastrophes avec des participants issus de divers horizons (enseignement, Etats, sociétécivile, recherche scientifique, protection civile, environnement, développement). Principes, politiques, échanged’informations et de pratiques étaient au menu des débats. Les participants ont convergé vers le même constat: laprévention des catastrophes est un élément central du développement durable, et la gestion intégrée des risques decatastrophe – qui ne peut être dissociée de la prévention des catastrophes – relève de la responsabilité première desEtats. Autre constat : la gestion des risques doit se fonder sur une approche holistique de la prévention et dela réduction des risques, prévention et réduction des risques combinant connaissances scientifiques,évaluation des vulnérabilités et compétences des gestionnaires de catastrophe. Enfin, on a relevé la nécessité d’unengagement entier de la société civile et du secteur privé, notamment les experts, le monde universitaire et lescompagnies d’assurance.

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53Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Prix Sasakawa 2003 de l’ONU pour la préventiondes catastrophes

Pour une meilleure sensibilisation du public àla réduction des risques de catastrophe, lePrix Sasakawa de l’ONU est décerné tous lesans à l’occasion de la Journée internationalede la prévention des catastrophes.

Ce prix prestigieux est attribué à unindividu ou à une organisation en recon-naissance de sa contribution exceptionnelle àla prévention des catastrophes et à laréduction des vulnérabilités conformément auxbuts et objectifs de la SIPC.

Pour cette année 2003, les noms du lauréatet des autres récipiendaires (voir liste ci-après) ont été annoncés le 8 octobre dernier,Journée internationale de la prévention descatastrophes.

La cérémonie de remise des prix a eulieu le jeudi 16 octobre 2003 lors destravaux de la Seconde Conférence

PRIX SASAKAWA DE L’ONU POUR LA PREVENTION DESCATASTROPHES

Créationen 1986 par Sasakawa Foundation, rebaptisée Nippon Foundation.

Administration du Prix

• Département des affaires humanitaires du Secrétariat Général del’ONU jusqu’en 1988;

• Secrétariat de la Décennie internationale de la prévention descatastrophes de 1988 à 1999;

• Secrétariat d’ONU/SIPC – sous la supervision du Secrétaire Généraladjoint de l’ONU aux affaires humanitaires – depuis janvier 2000.

Sélection et nominationLe Secrétariat de la SIPC est aidé d’un jury représentatif des cinqcontinents.Les membres de ce jury sont choisis par le directeur dela SIPC qui prend les décisions finales en tant qu’Administrateur duPrix. Le jury se réunit tous les ans pendant trois ou quatre jourspour délibérer.

Remise des prixLe Prix est décerné tous les ans.

La cérémonie de remise de prix a lieu le deuxième mercredi du moisd’octobre - dans le cadre de la Journée internationale de laprévention des catastrophes.

Lauréats

2003: Mme Esther Anwi Tadzong, Cameroun

2002: Professeur Serguei Balassanian, Arménie *

2001: Global Fire Monitoring Centre (Centre de surveillance mondiale desfeux), Allemagne

2000: Fondo para la Reconstruccion y el Desarrollo Social del EjeCafetero (FOREC – Fonds pour la reconstruction et le développement socialde la filière Café), Colombie

1999: Professeur Mustafa Erdik, Turquie

1998: Son Excellence M. Ji Cai Rang, Chine

1997 : Observatorio Sismologico del Sur-Occidente (OSSO – Observatoiresismologique du Sud-Ouest), Colombie

1996: M. Ian Davis, Royaume-Uni

1995: Aucun lauréat

1994 : Commission nationale pour les secours d’urgence, Costa Rica

1993: M. Vit Karnik, République tchèque

1992: Institut de Géophysique de l’Ecole nationale polytechnique, Equateur

1991: M. Franco Barberi, Italie

1990: M. Julio Kuroiwa, Pérou

1989: Relief and Rehabilitation Commission (Commission pour l’assistance etla réhabilitation), Ethiopie

1988: ESCAP/Typhoon Committee (Comité Typhon), Philippines

1987: Ratu Kamisese Mara, Fiji

Création, administration, sélection/nomination &remise des prix

Nicole Rencoret,Secrétariat de l’ONU/SIPC,

Genève, Suisse

Prix Sasakawa 2003

internationale sur l’alerte précoce tenue àBonn en Allemagne.

LAUREATMme Tadzong, née Esther Anwi Mofor,Global Centre for Compliance, Hazard andDisaster Management (GLOCECOHADIM-Centre mondial pour la gestion delasurveillance, des aléas et descatastrophes),Bamenda, Cameroun

CERTIFICATS DE DISTINCTIONFundación para la Prevención del RiesgoSísmico (FUNDAPRIS – Fondation pour laprévention des risques sismiques), Merida,Venezuela

M. Meda Gurudutt Prasad, Coastal AreaDisaster Mitigation Efforts (CADME –Efforts de mitigation des catastrophes sur leszones côtières), Andhra Pradesh, Inde

M. Rafi Ahmad, University of the WestIndies (Université des Antilles), Kingston,Jamaïque

CERTIFICATS DE MERITEAssociation Prévention 2000, Tours, France

Gujarat State Disaster ManagementAuthority (GSDMA – Office de l’Etat deGoudjerât pour la gestion des catastrophes),Goudjerât, Inde

M. Jean-Pierre Massué, Conseil del’Europe, Strasbourg, France

* Pour le communiqué de presse et de plusamples informations sur le Prix Sasakawa del’ONU pour la prévention des catastrophes,veuillez visiter le site web d’ONU/SIPC (http://www.unisdr.org).

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54Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

In the middle of the three women, Mrs. Tadzong, née Esther Anwi Mofor

Une Africaine remporte le prix international del’ONU pour la prévention des catastrophes

ONU/SIPC Afrique

Une Camerounaise, Mme Tadzong, vient deremporter le Prix Sasakawa 2003 de l’ONU pourla prévention des catastrophes.

Première femme remportant ce prixprestigieux (voir encadré), elle est égalementle premier ressortissant africain à accéder àune telle reconnaissance internationale; laCommission éthiopienne pour l’assistance etla réhabilitation étant la première organisationafricaine à remporter ce prix en 1989.

Le succès de Mme Tadzong fait certeshonneur au continent africain, mais il plaideégalement en faveur des actions menées parl’ONU/SIPC pour la pleine reconnaissance durôle indispensable de la femme dans laprévention des catastrophes.

Le Prix Sasakawa de l’ONU pour laprévention des catastrophes, qui a été créé en1986 par Sasakawa Foundation (rebaptiséeNippon Foundation), est l’un des principauxmécanismes utilisés par le Secrétariat del’ONU/SIPC pour faire de la promotion activeet de la sensibilisation à la prévention descatastrophes au sein des communautésvictimes des catastrophes dans le mondeentier.

Le processus de nomination et desélection pour le Prix a débuté en avril derniercette année. Au mois d’août (avant le 15août), le Secrétariat de l’ONU/SIPC a reçu desréponses positives en provenance deplusieurs endroits du globe, y comprisl’Afrique. Et en septembre, les membres dujury - représentatif des cinq continents – sesont réunis à Genève pour l’examen minutieuxde chaque nomination, et la nomination dulauréat. Pour cette année 2003, MmeTadzong, née Esther Anwi Mofor, duCameroun a été désignée lauréat du Prix.

Un choix qui honore et fait la fierté detoutes les femmes, surtout celles d’Afriquequi ont toujours joué un rôle important dansla sauvegarde du bien-être des communautéset des ménages - avant, pendant et après lescatastrophes.

Qui est Mme Tadzong ? Elle a œuvré,depuis 1986, au sein de Global Bare-footFarm Doctors (Organisation mondiale desmédecins ruraux aux pieds nus) qui aété par la suite rebaptisée Global Centre forCompliance, Hazards and DisasterManagement (GLOCECOHADIM - Centremondial pour la gestion de la surveillance, desaléas et des catastrophes). Fermementconvaincue que l’impact des catastrophespeut être réduit si les mesures et les actions

nécessaires sont prises à temps, elle a traduitcette conviction en un engagement etdévouement personnel à long terme à laréduction des risques de catastrophe, œuvrantsans répit pour promouvoir des pratiquessensibles à l’environnement, pratiques aidantà la mitigation des risques au niveaucommunautaire. Ce qui lui a conféré unegrande réputation dans la prévention descatastrophes au Cameroun.

Dans la lettre de recommandation adresséeà ONU/SIPC, voici les propos d’unepersonne qui travaille à ses côtés: “MmeTadzong est, dans la région, le seul leader -animé de principes élevés - qui guide etconseille tous les victimes et les survivantsdes catastrophes, surtout les handicapés,après chaque catastrophe.”

Ensemble avec son équipe, elle a toujoursréussi à faire revivre l’espoir chez lessinistrés et à les rassurer - par exemple enexhortant les gens à ne pas se cacher sous lesarbres ou les pentes escarpées en période defortes pluies – car cela augmente la vulnérabilitéaux glissements de terrain ou des sols, et à lachute de rochers. Pour garder la fertilité du sol,Mme Tadzong et son équipe ont égalementintroduit des pratiques agroforestières auprèsdes petits agriculteurs, et ont réussi à convaincreceux-ci à planter des arbres entre les culturespour entretenir le sol.

En bref, elles ont réussi à combinerréduction des risques de catastrophe,protection de l’environnement etagriculture. Ainsi, grâce à des activitéséducatives, sociales et économiques menées auniveau communautaire, Mme Tadzong et sonéquipe ont réussi à aider les pauvres àpérenniser leur sécurité personnelle et leursmoyens d’existence.

Mme Tadzong a reçu son prix lors de laSeconde Conférence internationale sur l’alerteprécoce qui vient de se tenir à Bonn, enAllemagne, du 15 au 18 octobre dernier.

Mme Tadzong et son équipe comptentinjecter l’argent du prix dans leurs effortsincessants de prévention des catastrophes etde développement durable au niveaucommunautaire (dont des actions d’appui auxgroupements féminins à travers desformations en prévention des catastrophes), etégalement dans un projet en cours deréduction des risques par la gestion desdéchets et la production de compost.

* Pour de plus amples informations, veuillezcontacter: Tomukum Chia, Centred’information du public, GLOCECOHADIM(Siège), PO Box 110, Belo, Province du Nord-Ouest, Cameroun.

Nairobi, Kenya

Prix Sasakawa 2003

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55Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Alerte précoce. Depuis 15 ans, à partir de Nairobi, le « Centre régional de cartographie des ressources pour ledéveloppement » (RCRMD en anglais) est associé à des projets sur l’alerte précoce dans la Grande Corne del’Afrique. Ambrose Oroda du RCRMD évoque les besoins, les contraintes, le statut des alertes précoces dans lasous-région. Et l’apport du Centre.

GRANDE CORNE DE L’AFRIQUE

Les partenaires en action

Le Centre régional de cartographiedes ressources et l’alerte précoce

Ambrose OrodaRegional Centre for Resource Mapping for Development

(Centre régional de cartographie des ressources pour le développement)Nairobi, Kenya

Vastes terres émergées de plus de 6 millionsde km2, la sous-région de la Grande Cornede l’Afrique regroupe 9 pays (Rwanda,Burundi, Ouganda, Kenya, Somalie,Soudan, Ethiopie, Erythrée, Djibouti) dont 7- l’Ouganda, le Kenya, la Somalie, leSoudan, l’Ethiopie, l’Erythrée et Djibouti -sont membres de l’Autoritéintergouvernementale sur ledéveloppement (IGAD), une organisationœuvrant pour le développement de la sous-région.

La population totale de ces 7 payss’élève à plus de 150 million habitants(World Resources Information –Information sur les ressources mondiales -,Estimations de 1995, 1996).

Alerte précoce – besoins etcontraintesAu point de vue écologique etenvironnemental, la situation est trèsprécaire dans cette sous-région. Plus de 60pour cent des terres y sont arides et semi-arides. Le Soudan, par exemple, dont lesprécipitations annuelles ne dépassent pas250 mm, est quasi désertique. En bref, lasous-région est sujette à de fréquentessécheresses et à une pluviométrie qui varieconsidérablement dans le temps et l’espace.

En raison des mauvaises récoltes et dumanque de pâturage, la famine y est l’unedes catastrophes les plus fréquentes liées àla sécheresse; famine qui conduit souvent àl’inanition, à la malnutrition, à la migrationmassive des populations et, dans beaucoupde cas, à la mort.

A ces conséquences de la famine – duesessentiellement à des facteurs écologiques

– s’ajoutent des facteurs socio-économiques qui, au fil des ans, ont eu desrépercussions négatives sur le niveaugénéral de production.

En tout cas, le constat est le suivant: lafamine y fait beaucoup de victimes quandon ne réagit pas à temps. D’ou la nécessitéimpérieuse d’un système opérationneld’alerte précoce dans la sous-région,système qui permet d’assurer unesurveillance des conditions del’environnement et des récoltes.

Statut des alertes précoces dans lasous-région

L’expérience montre que les paysmembres de l’IGAD ont besoin d’unsystème central opérationnel d’alerteprécoce, système qui fournit, à l’avance, auxEtats membres des informations sur lesperspectives en matière de famine et desécurité alimentaire. Cela parce que lessystèmes existants au niveau national, quivarient d’un pays à l’autre – et dont lesraisons d’être varient également d’un paysà l’autre –, ces systèmes n’ont pas étéconvenablement conçus. Ce qui expliqueprobablement l’échec en Afrique de l’Est,par exemple, de la lutte contre la famine liéeà la sécheresse.

De tels vices de conception sont dus àplusieurs facteurs, dont le manqued’aménagements et d’équipement ainsique l’insuffisance de personnel qualifié.

Or, l’absence de systèmes fiables etopérationnels d’alerte précoce est, depuistoujours, à l’origine de certains problèmesde dissémination des informations sur lasituation alimentaire – à la grande joie des

commerçants spéculateurs sans scrupulesmais au détriment de la population qui estainsi privée d’un accès normal auxdenrées alimentaires.

Apport du RCRMDLe Regional Centre for ResourceMapping for Development (Centrerégional de cartographie des ressourcespour le développement) - dont l’acronymeest RCRMD - est, depuis 1988, et à partirde son siège à Nairobi, engagé dansl’élaboration de systèmes d’alerteprécoce destinés à la surveillance del’environnement, de la famine et de lasécurité alimentaire. Le Centre aégalement aidé à la mise en œuvre deprojets Systèmes d’alerte précocefinancés par les gouvernements japonaiset français à travers la FAO.

Le Centre a été, par exemple, associéaux systèmes d’alerte précoce suivantsdans la Grande Corne de l’Afrique (voirencadré pour plus d’informations):• Projet Système d’alerte précoceFAO/IGAD - 1988-1993. Dans le cadre dece projet, le Centre (RCRMD) a fourni desinformations Alerte précoce, tous les 10jours et mensuellement à travers unbulletin, aux organisations et aux paysconcernés. Ce service s’est avéré utile etcrucial lors des sécheresses de 1991-1993dans la région de l’IGAD.• Regional Famine Early WarningSystem (REFEWS – Système régionald’alerte précoce sur la famine) - 1995-2000.En collaboration avec Environmental

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56Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Le RCRMD et l’alerte précoce dans la Grande Corne de l’Afrique

Les partenaires en action

Analysis and Remote Sensing (EARS –Analyse et télédétection écologique), leRCRMD a appliqué une méthodologie dequantification des estimations des récoltesde fin de saison dans ce projet financé parle gouvernement néerlandais. La fiabilité decette méthode a été vérifiée par la grandeexactitude des prévisions pour lessécheresses de 1998-2000 en Afrique del’Est.• Informations Alerte précoce. Encollaboration avec ses partenaires, leCentre continue de fournir des

informations Alerte précoce mensuellesaux pays de la Grande Corne de l’Afrique.Ces informations sont distribuées à plusde 3.000 individus (y compris desresponsables gouvernementaux) et à desorganismes internationaux. Cesinformations se sont avérées crucialespour la surveillance de catastrophes liéesà la sécheresse entre autres en Ethiopie.Elles ont aidé également dans lasurveillance de récentes inondations etde la poussée du paludisme au Kenya enmai-juin 2003.

Informations Avis d’alerte. Etant enmesure d’accéder à des donnéessatellitaires à haute résolution depuis lesannées 80, le RCRMD fournit desinformations Avis d’alerte sur ladégradation des forêts, la dégradationdes sols, la pollution des systèmeshydrologiques et la surveillance del’infestation d’aphidiens de cyprès enAfrique de l’Est.

Projet Système d’alerte précoce FAO/IGAD – 1988-1993. Dans le cadre de ce projet, le RCRMD a fourni desinformations Alerte précoce, tous les 10 jours et mensuellement à travers un bulletin, aux organisations et aux paysconcernés. Ce service s’est avéré utile et crucial lors des sécheresses de 1991-1993 dans la région de l’IGAD. Cesinformations, qui ont servi dans les appels de fonds, étaient essentiellement des données sur les estimationspluviométriques provenant de détecteurs CCD1 Meteosat et de la Différence d’index de végétation normalisé (NDVI2 enanglais) fournie par NOAA3-AVHHR4.

Système régional d’alerte précoce sur la famine (Regional Famine Early Warning System (REFEWS –) – 1995-2000. En collaboration avec EARS (Environmental Analysis and Remote Sensing – Analyse et télédétection écologique), leRCRMD a appliqué une méthodologie de quantification des estimations des récoltes de fin de saison dans ce projet financépar le gouvernement néerlandais. La fiabilité de cette méthode a été vérifiée par la grande exactitude des prévisions pour lessécheresses de 1998-2000 en Afrique de l’Est. Les informations générées par le projet ont été utilisées par les Etats despays d’Afrique de l’Est, surtout le Kenya, pour gérer leurs réserves et importations alimentaires stratégiques. Avec l’appuitechnique et financier des bailleurs de fonds, le RCRMD et ses partenaires de développement comme EARS ont puégalement contribuer à l’allégement des problèmes agrométéorologiques prévalant dans les pays de la Corne del’Afrique.

EARS (Environmental Analysis and Remote Sensing – Analyse et télédétection écologique) est une des sociétésprivées de télédétection les plus anciennes et les plus expérimentées d’Europe. Cette société a mis au point destechnologies innovantes dont un système Meteosat de surveillance de l’équilibre énergétique et hydrique, système deprévision de récoltes appelé EWBMS (Energy and Water Balance Monitoring System).

Tout le système – de la réception Meteosat à la génération des images d’alerte précoce – est largement automatisé.Et les prévisions de récoltes obtenues sont: (1) quantitatives et suffisamment fiables, (2) disponibles en l’espace d’unou deux jours, (3) capables de prévisions stables dès le milieu de la saison culturale, (4) délivrées sous forme decartes à résolution de 1 pixel Meteosat (5 km).

Informations Alerte précoce. En collaboration avec ses partenaires, le Centre continue de fournir desinformations Alerte précoce mensuelles aux pays de la Grande Corne de l’Afrique. Ces informations sont distribuéesà plus de 3.000 individus (y compris des responsables gouvernementaux) et à des organismes internationaux. Cesinformations se sont avérées cruciales pour la surveillance de catastrophes liées à la sécheresse entre autres enEthiopie. Elles ont aidé également dans la surveillance de récentes inondations et de la poussée du paludisme auKenya en mai-juin 2003.

Informations Avis d’alerte. Etant en mesure d’accéder, depuis les années 80, à des données satellitaires à hauterésolution, le RCRMD a pu fournir des informations Avis d’alerte sur : (1) la dégradation des forêts ; (2) la dégradationdes sols ; (3) la pollution, la sédimentation et l’envasement des systèmes hydrologiques; et (4) la surveillance del’infestation d’aphidiens de cyprès.

1 CCD: Cold Cloud Duration (Durée des nuages de glace)2 NDVI: Normalized Difference Vegetation Index (Différence d’index de végétation normalisé)3 NOAA: National Oceanic and Atmospheric Administration (Agence américaine pour l’administration des océans et del’atmosphère)4 AVHRR: Advanced Very High Resolution Radiometer (Détecteur de rayonnement haute résolution pour l’imagerie)

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57Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Appel de Douchanbé sur l’eau Forum international sur l’eau douce

30 août – 1er septembre 2003,Douchanbé,

République de Tadjikistan (Asie centrale)

Quelques 53 pays et 91 organisationsinternationales ont adopté un texte appeléAppel de Douchanbé sur l’eau.

Ceci ressort du Forum international surl’eau douce tenu le 30 août et le 1erseptembre 2003 derniers à Douchanbé,capitale de la République de Tadjikistan(en Asie centrale, sur la frontière nord-estde l’Afghanistan).

Organisé conjointement par leDépartement des affaires économiques etsociales du Secrétariat Général de l’ONU(UN/DESA en anglais) et dugouvernement de Tadjikistan, avecl’appui financier de UN/DESA, du PNUD,d’AKDN (Aga Khan DevelopmentNetwork – Réseau de développement del’Aga Khan), du SCD (agence Suisse deCoopération pour le Développement), deUSAID et du PNUE, ce Forum a étéouvert et présidé par le Président de laRépublique de Tadjikistan en présence de

délégués de quelques 53 pays et91organisations internationales.

Lors de ce forum, les participants ontpu réitérer leur engagement à soutenir et àmettre en œuvre des actions visant àmaximiser la contribution de l’eau à laréalisation des Objectifs du Millénairepour le développement (OMD) et desbuts convenus lors du Sommet mondialsur le développement durable (SMDD).A l’issue des travaux qui ont duré troisjours, l’appel suivant dénommé “Appelde Douchanbé sur l’eau douce” a étéadopté:

Appel de Douchanbé sur l’eaudouceL’eau douce, qui est essentielle à la vie quotidienne des populations et àl’intégrité des écosystèmes, est crucialau développement durable et à laréduction de la pauvreté. Au Sommet

de Millenium de l’an 2000 et au Sommetmondial sur le développement durable(SMDD) de Johannesburg en 2002, leschefs d’Etat ont reconnu l’importance del’eau douce et se sont engagés à mettreen œuvre - dans un délai convenu - unprogramme bien défini de protection desressources actuelles et futures en eau etde promotion de l’hygiène. Ils ontégalement convenu d’aborder lesproblèmes d’environnement qui seposent dans ce domaine.L’année 2003, déclarée « Annéeinternationale de l’eau douce » parl’Assemblée générale de l’ONU - àl’initiative du gouvernement de laRépublique de Tadjikistan, a renforcédavantage la prise de conscience sur lesproblèmes relatifs à l’eau douce et lebesoin pressant de résoudre cesproblèmes. En partant de tels acquis,cette année devrait marquer le passage

Les partenaires en action

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58Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

des engagements et des promesses àl’action et à l’exécution.

Etant essentielle à la vie, l’eau peutservir de base de coopération entre lespopulations et les nations. La gestionintégrée de l’eau devrait être utiliséepour promouvoir la stabilité, laréduction de la pauvreté et ledéveloppement durable. Tous les paysdevraient partager les connaissances,l’expérience et les technologies en vued’une utilisation raisonnable et efficacedes ressources d’eau. Et tous les payspartageant les mêmes bassins versantsdevraient œuvrer ensemble pourprotéger et utiliser cette ressourcecommune pour améliorer le bien-êtreéconomique et social de toutes lespopulations vivant sur ces bassins.

Nous, participants au Foruminternational de Douchanbé sur l’eaudouce, qui représentons desgouvernements, des institutionsscientifiques et éducatives, des autoritéslocales, des organisations nongouvernementales et internationales etdes sociétés privées,

réaffirmons notre engagement à souteniret à mettre en œuvre des actions visant àmaximiser la contribution de l’eau à laréalisation des OMD (Objectifs duMillénaire pour le développement) et àla réalisation des objectifs du SMDD(Sommet mondial sur le développementdurable) ;

invitons tous les intervenants et toutesles parties prenantes, particulièrementceux qui sont présents ici, à s’engager àréaliser les OMD et les actions et butsconvenus dans le Plan de mise en œuvredes résolutions du Sommet mondial surle développement durable tenu àJohannesburg, cela à travers lesinterventions suivantes:

• ciblage d’actions conformes à unegestion raisonnable de l’eau dansl’intérêt premier de la réduction depauvreté;

• mise en œuvre d’une gestionintégrée des ressources en eau baséesur une approche écosystème quiprend en compte les intérêts de tousles secteurs qui bénéficient desressources d’eau (énergie,agriculture, industrie,

environnement, approvisionnementen eau, assainissement, etc.);

• élaboration et applicationd’accords effectifs sur la gestion descours d’eau transfrontaliers tout enrecourant à un usage accru descadres internationaux établis, etamélioration de l’efficacité desorganisations relatives aux bassinsversants en termes de capacitésd’exécution de leurs mandats et deleurs rôles;

• amélioration des capacités enmatière de productionhydroélectrique et de distributionpour augmenter la quantitéd’énergies renouvelables utilisées,tout en accordant toute l’attentionnécessaire aux impactsenvironnementaux et sociaux;

• stratégies innovantes et en faveurdes pauvres en matière demobilisation des ressources, ycompris l’application de politiquesefficaces de tarification, lafacturation des services écosystèmeet la mise en place de partenariats -par exemple avec le secteur privé,partenariats qui accordent unepriorité aux besoins des couchesdéfavorisées;

• promotion de l’utilisation durable etde la restauration des écosystèmesliés à l’eau - tels que les forêts, leszones marécageux et les écosystèmescôtiers - à titre de contribution à laréalisation de l’objectif du SMDD enmatière de diversité biologique,objectif qui est de réduire demanière significative, d’ici 2010, letaux actuel de perte;

• hausse du niveau de prise deconscience du public sur lanécessité de réponses efficaces auxdéfis du nouveau millénaire;

• promotion de l’échanged’informations dans l’intérêt d’uneutilisation équitable et efficace desressources en eau et d’uneallocation raisonnable desressources parmi les usagers;

• utilisation du réseau de sites webétablis après le Troisième Forummondial de l’eau, cela pour le suivi

du Portefeuille d’actions Eauannoncé à la Conférenceministérielle.

Nous prenons note des décisions prises etdes appels lancés par les chefs d’Etat dela région Asie centrale en ce quiconcerne diverses initiatives régionales,y compris la mise en place d’unConsortium international sur l’eau etl’énergie et l’élévation du Fondsinternational de sauvetage de la Merd’Aral au rang d’une institutiononusienne de coordination desprogrammes et des projets réalisés dansle Bassin de la Mer d’Aral.

Nous nous félicitons de la décision del’Assemblée générale des Nations Uniesde déclarer l’année 2003 « Annéeinternationale de l’eau douce » - enréponse à la résolution avancée par leGouvernement de la République deTadjikistan, et nous exprimons notreappréciation à l’endroit des effortslouables faits par le Gouvernement de laRépublique de Tadjikistan pouraccueillir le Forum international deDouchanbé sur l’eau douce dans lecadre des divers événements organiséspour cette année.

Nous lançons un appel à l’Organisationdes Nations Unies pour qu’elle procèdeau suivi des résultats et desrecommandations de la Commission surle développement durable chargé desquestions relatives à l’eau, àl’assainissement et aux établissementshumains, cela en déclarant la période2005-2015 Décennie internationale del’« Eau pour la vie ». Et nous invitons leGouvernement de la République deTadjikistan à attirer l’attention del’Assemblée générale de l’ONU sur cetteproposition, à titre de contribution ausuivi de l’Année internationale de l’eaudouce.

Nous exhortons les gouvernements, lesagences internationales, le secteur privéet les autres intervenants à faire de cettedécennie une décennie d’actions, cela enprenant des mesures concrètes quicontribuent :

• à la réduction de moitié, d’ici 2015,le nombre de personnes qui n’ontpas accès à de l’eau potable et à unehygiène adéquates et fiables;

Les partenaires en action

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59Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Pour vous informer

• à l’amélioration de la conditionsanitaire afin de réduire certainsrisques qui entraînent la mort de 2millions d’enfants chaque année,mort due au faible accès à l’eaupotable;

• à la protection des ressourcesdisponibles en termes de quantité etqualité, pour permettre aux

générations présentes et futures depérenniser leurs moyens d’existencesur cette planète;

• à la mobilisation et àl’investissement de ressourcesadéquates pour le financement desadductions d’eau potable et del’assainissement;

• au passage de la préparation deplans de gestion d’eau à leurexécution, en se concentrant surl’augmentation de la productivité del’eau dans l’agriculture, l’adductiond’eau et l’assainissement.

Sites web sur les catastrophesliées a l’eau

Programme associé de gestion des crues (AssociatedProgramme on Flood Management – APFM)http://www.wmo.ch/apfm

Initiative conjointe de l’Organisation météorologiquemondiale (OMM) et du Partenariat mondial pour l’eau(Global Water Partnership ou GWP), le Programmeassocié de gestion des crues (APFM) aspire à faire de lagestion des crues une composante de la Gestion intégréedes ressources en eau; apporte les outils nécessaires à lafacilitation de cette démarche; sert de mécanisme decoordination des activités de gestion des crues à l’échellerégionale; et contribue à l’élaboration de projets à l’échellerégionale et nationale.

Dialogue sur l’eau et le climat (Dialogue on Water andClimate)http://www.wac.ihe.nl/home.html

Dialogue sur l’eau et le climat (Dialogue on Water andClimate) aspire à améliorer la capacité de la gestion desressources en eau à faire face à l’impact de la variabilitéaccrue du climat mondial, cela par la mise en place d’uneplate-forme offrant aux décideurs et aux gestionnaires desressources en eau un meilleur accès aux informationsgénérées par les climatologues et les météorologues, etune meilleure utilisation de ces informations.

Réseau Inondations et Sécheresses en Afriqueaustrale (Southern Africa Flood & Drought Network)http://edcw2ks40.cr.usgs.gov/sa_floods/

Sponsorisée par la Southern African DevelopmentCommunity (Communauté de développement de l’Afriqueaustrale) ou SADC, ce site web se propose de livrer desinformations actualisées sur le développement et l’impactdes inondations, des sécheresses et des climatsdéfavorables dans la région Afrique australe. Le site sepropose également de faciliter l’échange d’informationstechniques et d’autres informations utiles susceptiblesd’être utilisées par les techniciens et les communautésexposées aux catastrophes dans la préparation et laréponse aux cyclones, aux inondations et auxsécheresses.

National Drought Mitigation Center (Centre nationalpour la mitigation des sécheresses) - NDMChttp://www.drought.unl.edu/index.htm

Le NDMC aide les individus et les institutions à élaboreret à mettre en œuvre des mesures visant à réduire lavulnérabilité sociétale aux sécheresses. Opérant à partir del’Université de Nebraska-Lincoln (USA), le Centre metl’accent plutôt sur la préparation et la gestion des risquesque sur la gestion des crises. Des outils nécessaires à lasurveillance des sécheresses et à la planification en vue dessécheresses sont disponibles sur le site web. Le site donneégalement un aperçu de l’évaluation des risques au sein descommunautés.

National Landslide Information Center (Centre nationald’informations sur les glissements de terrain, USA)http://landslides.usgs.gov/html_files/nlicsun.html

Ce site fournit aux étudiants et aux professeurs desinformations spéciales sur les glissements de terrain, les

Les partenaires en action

Page 60: STRATEGIE INTERNATIONALE DES NATIONS UNIES POUR LA ... › files › 8551_Issue22003french... · 2. Promouvoir l’intégration de la réduction des risques de catastrophe dans le

60Prévention des catastrophes en Afrique - SIPC Informations No 1 / Novembre 2003

Duryog Nivaran http://www.duryognivaran.orgDuryog Nivaran Net (duryog nivaran signifie « mitigationdes catastrophes » en sanskrit) est un réseau d’individus etd’organisations opérant en Asie du sud et engagés dans lapromotion d’autres alternatives en matière de perspectivesur les catastrophes et la vulnérabilité, alternatives servantégalement de base pour la mitigation de l’impact descatastrophes dans la région. Les programmes et lesrecherches menés par le Réseau mettent en relief desétudes de cas d’engagements communautaires dans lapréparation contre les catastrophes et la réduction decelles-ci.

Site « Eau douce » du Programme des Nations uniespour l’environnement (PNUE)http://freshwater.unep.netA part des éléments de base et des informations sur lesquestions et ressources ayant trait à l’eau douce, le site duPNUE comporte une sous-section “Sécheresses etInondations” dans laquelle figure des articles sur laplanification face aux catastrophes et la mitigation del’impact de celles-ci. Divers liens à des documents del’ONU y afférents sont également disponibles sur le site.

Année internationale de l’eau douce http://www.wateryear2003.mgL’année 2003 a été déclarée “Année internationale de l’eaudouce” par la résolution 55/196 de l’Assemblée générale del’ONU. Dans le cadre de cet événement, les

gouvernements, le système des Nations unies ainsi quetous les autres acteurs sont incités à sensibiliserdavantage les populations sur l’importance d’uneutilisation, d’une gestion et d’une protection durable del’eau douce. Les gouvernements, les organisationsnationales et internationales, les organisations nongouvernementales (NGO) et le secteur privé sontégalement incités à apporter des contributions volontaireset toute autre forme d’appui à cette année internationale.

Water Media Network (Réseau médiatique sur l’eau)www.worldbank.org/wbi/sdwatermedianetwork/index.htmlWater Media Network (Réseau médiatique sur l’eau) estune initiative lancée pour aider les journalistes à sepencher sur les questions sociales, environnementales,réglementaires et financières relatives à l’eau, et pouraider ces journalistes à s’imprégner de la différence quel’eau peut apporter à l’économie de nos régions. Leprogramme comporte, entre autres, des ateliers, desvisites sur le terrain et des formations à distance.

Conseil mondial de l’eau, Forum du Tiers-Monde surl’eauhttp://www.worlwatercouncil.orgLe Conseil mondial de l’eau est un groupe international detravail sur les politiques relatives à l’eau. Il se consacre aurenforcement du mouvement global en faveur d’unemeilleure gestion des ressources en eau dans le monde.

Pour vous informer

Erratum

Dans notre numéro précédent publié uniquement en anglais (No 1, 2003 ; p. 37), nous avons attribué le passage suivant à JohnTwigg, un spécialiste de renommée mondiale de la gestion de catastrophes :

“À proprement parler, il n’y a pas de ‘catastrophes’, mais plutôt des ‘aléas’ naturels. Les catastrophes résultent del’impact de tels aléas sur la société. Les effets d’une catastrophe sont donc déterminés par l’étendue de lavulnérabilité de la communauté à l’aléa correspondant (ou, inversement, par la capacité de cette dernière à y faireface). Il s’agit d’une vulnérabilité non pas naturelle, mais découlant de toute une série de facteurs en évolutionconstante - des facteurs physiques, sociaux, économiques, culturels, et même psychologiques qui influencentl’existence des individus concernés et définissent l’environnement dans lequel ils vivent. En somme, lescatastrophes ‘naturelles’ sont la sanction infligée par la nature pour les actes que l’homme a commis”.

Cela a conduit l’auteur de ladite «citation» (tirée de l’ouvrage publié par la SIPC sous le titre de “Face au risque – une étudemondiale des initiatives menées en matière de prévention des catastrophes”) à attirer notre attention sur le fait que le texte originalse lit comme suit :

“À proprement parler, il n’y a pas de ‘catastrophes’, mais plutôt des ‘aléas’ naturels tels que cyclones ettremblements de terre. La différence est importante. La catastrophe est ce qui se produit lorsqu’une communautéest touchée par un aléa (comme nous l’avons vu plus haut, elle se définit comme un événement qui dépasse defaçon écrasante les capacités de la communauté concernée). En d’autres termes, l’impact de la catastrophe estdéterminé par le degré de vulnérabilité de la communauté à l’aléa en question. Cette vulnérabilité n’est pasnaturelle. Elle représente la dimension humaine du désastre, le résultat de toute la série de facteurs physiques,sociaux, économiques, culturels, et même psychologiques qui influencent l’existence des individus considérés etdéfinissent l’environnement dans lequel ils vivent».

Twigg, J (2001), Corporate Social Responsibility and Disaster Reduction : A Global Overview (Londres : BenfieldHazard Research Centre), p.6

Nous nous en excusons sincèrement auprès de M. John Twigg et de nos lecteurs.


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