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Tribune_no2_nov2012

Date post: 09-Mar-2016
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Journal du PLR.Les Libéraux-Radicaux Vaud
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JAB 1005 Lausanne Place de la Riponne 1 – 1005 Lausanne Annoncer les rectifications d’adresse tribune LE JOURNAL DU PLR VAUDOIS N°3 MERCREDI 28 NOVEMBRE 2012 Administration: Tribune, place de la Riponne 1, 1005 Lausanne, T: 021 323 72 78, F : 021 320 60 86, E : [email protected] Editeur: PLR.VD. Rédaction: Gilles Meystre, rédacteur en chef, E: [email protected] Publicité: Régipub SA, T: 021 317 51 92, E: [email protected]. BCV c.c.p.: 10-725-4/IBAN: CH42 0076 7000 Z525 3578 7 Layout: Nicolas Tschanz, www.ceramiko.ch SEULE UNE ÉCONOMIE SUISSE EN BONNE SANTÉ EST À MÊME DE SUPPORTER DES DÉPENSES SOCIALES EN HAUSSE. LA SUISSE EST MISE SOUS PRESSION. NOTRE FISCALITÉ MISE EN CAUSE. DANS LE MÊME TEMPS LA FACTURE SOCIALE PREND L’ASCENSEUR. COMMENT ÉVITER LE CLASH SOCIAL? COMMENT ÉVITER LE RECOURS DES ETATS À LA CARTE DE CRÉDIT? BICHONNONS NOS ENTREPRISES, GARANTE DE NOTRE PROSPÉRITÉ. PAR TOUS LES MOYENS. ANALYSE ET INTERVIEWS. Pages 4 à 7 ORGANE ISSU DU MARIAGE DE LA NOUVELLE REVUE RADICALE ET DU FORUM LIBÉRAL sommaire Le mot du président 2 Actualité cantonale 8-12 Agenda 11 Chronique d’Uli Windisch 13 Chronique de Pascal Décaillet 14 Dans le monde 15 On met le feu 16 aide sociale Pages 4-5 27,7 % le nombre d’habitants de 0 à 25 ans au bénéfice d’une aide sociale à lausanne yverdon-les-bains ÉCLATANTE VICTOIRE DE L’INITIATIVE PLR Page 11 dépenses sociales et compétitivité : leur sort est lié chronique de p. schaeffer FRANCE : UN CAPITAINE À LA BARRE ? Page 15
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JAB 1005 LausannePlace de la Riponne 1 – 1005 Lausanne

Annoncer les rectifications d’adresse

tribuneLE JOURNAL DU PLR VAUDOIS N°3 MERCREDI 28 NOVEMBRE 2012

Administration : Tribune, place de la Riponne 1, 1005 Lausanne, T: 021 323 72 78, F : 021 320 60 86, E : [email protected] Editeur : PLR.VD. Rédaction : Gilles Meystre, rédacteur en chef, E : [email protected]é : Régipub SA, T: 021 317 51 92, E : [email protected]. BCV c.c.p. : 10-725-4/IBAN : CH42 0076 7000 Z525 3578 7 Layout : Nicolas Tschanz, www.ceramiko.ch

SEULE UNE ÉCONOMIE SUISSE EN BONNE SANTÉ EST À MÊME DE SUPPORTER DES DÉPENSES SOCIALESEN HAUSSE. LA SUISSE EST MISE SOUS PRESSION. NOTRE FISCALITÉ MISE EN CAUSE. DANS LE MÊMETEMPS LA FACTURE SOCIALE PREND L’ASCENSEUR. COMMENT ÉVITER LE CLASH SOCIAL? COMMENTÉVITER LE RECOURS DES ETATS À LA CARTE DE CRÉDIT? BICHONNONS NOS ENTREPRISES, GARANTE DENOTRE PROSPÉRITÉ. PAR TOUS LES MOYENS. ANALYSE ET INTERVIEWS.

Pages 4 à 7

O R G A N E I S S U D U M A R I A G E D E L A N O U V E L L E R E V U E R A D I C A L E E T D U F O R U M L I B É R A L

sommaireLe mot du président 2Actualité cantonale 8-12Agenda 11Chronique d’Uli Windisch 13Chronique de Pascal Décaillet 14Dans le monde 15On met le feu 16

aide socialePages 4-5

27,7 %le nombre d’habitants

de 0 à 25 ans au bénéficed’une aide sociale à lausanne

yverdon-les-bainsÉCLATANTE VICTOIREDE L’INITIATIVE PLRPage 11

dépenses sociales et compétitivité :leur sort est lié

chroniquede p. schaefferFRANCE: UN CAPITAINE À LA BARRE?Page 15

2 N°3tribune

par Fabienne GuignardIl n’est jamais facile de se séparer d’un ami. Mais si agréable de lui dire merci ! Mercipour son dynamisme, sa vivacité d’esprit, son sens politique, son engagement, sonintelligence... Brillant, rapide, excellent analyste des enjeux et des jeux politiques, voilàles mots qui reviennent quand on parle de lui. Gilles Meystre, on le trouve amical,aimant les gens autant que les idées. Incisif quand il le faut. Ayant le sens de la formule.Les Lausannois le savent bien, eux qui le suivent au Conseil communal de Lausannedepuis 11 ans. Une belle plume aussi que celle de Gilles. Une très belle plume. Le voilà depuis cinq ansrédacteur en chef de la Nouvelle Revue des Radicaux vaudois et depuis trois mois celuide Tribune. Impossible d’oublier qu’il fut aussi durant quatre ans secrétaire politique duPRDV. Gilles Meystre était sur tous les fronts. Les discours à rédiger, les textes à pondreen toute urgence. Bref, le quotidien de tout réd’ en chef. Car dans ces jobs-là, tout sefait à la der. Une présence de chaque jour, dimanche compris, faisant obstacle à toutesles attaques des adversaires ou de la presse, avec intelligence. Sachant convaincre,à tous les niveaux. Et anticiper. Rien n’est simple dans les fonctions de secrétaire politique, de rédacteur en chef et deconseiller communal lausannois. Il faut au quotidien résister aux pressions. Séduire etcombattre. Faire avec la sensibilité et l’émotion de gens. Sentir le vent tourner.Percevoir avant les autres ce que sera l’actualité. Trouver des équilibres. Assumer sesprises de position. Faire des choix. Tout cela, Gilles Meystre savait le faire. Avec brio.Il a connu quelques nuits agitées, des critiques, des polémiques, des moments dedoute. Cela se surmonte. Car il sait rebondir.Homme de convictions, il est aussi un homme de lettres, cultivé, aux goûts éclectiques,avec un penchant certain pour la gastronomie. Assis à une table avec ses amis, oudebout, derrière ses fourneaux. Car il aime cuisiner... Ses deux filles, à qui il dédie tousses vendredis, doivent être ravies!Ceux qui le connaissent n’auront pas été surpris de son départ pour GastroVaud, où sontemps de travail passera à 80% dès l’an prochain. Pour lui, pour nous, pour votrejournal, une page se tourne. Bon vent Gilles. Et surtout MERCI !

avis à nos lecteursERREURS D’ADRESSAGE POSSIBLESPour la première fois, Tribune vous est envoyée au moyen d’un nouveausystème d’adresses, au sein duquel les fichiers radicaux et libéraux ont étéfusionnés. Il se peut que des erreurs surgissent et nous vous prions de nousen excuser. Si tel devait être le cas, nous vous remercions de nous les signaler, soit parmail à [email protected], soit par téléphone au 021 323 72 78.

message du président

la politique du plr ne se résumepas à un sloganpar Frédéric Borloz, président du PLR Vaud, député«Plus populaire !» : tel est le mot d’ordrede Philipp Müller, le président du partiSuisse qui avait fait le déplacement deMontreux pour notre Congrès. Quel prési-dent ne souhaiterait pas que son parti soitpopulaire? Encore faut-il savoir ce quel’on entend derrière ce mot.Dans le canton de Vaud, en l’espaced’une année, nous avons conservé la pre-mière place des partis représentés dansles communes, notre députation à Bernea été maintenue, nous avons le plusgrand groupe au Grand Conseil et nostrois conseillers d’Etat ont été brillam-ment réélus dès le premier tour. Nousavons de quoi être fiers. On pourraitcroire qu’il ne faut rien changer.Et pourtant. Etre populaire, c’est aller au-delà des résultats électoraux. C’est sepencher sur les problèmes des gens,c’est aller à la rencontre de la population

dans les marchés, c’est lancer des initia-tives. Dans les discussions, les slogansfont long feu. La réalité de la rue seconfronte au programme du parti.Comme président fraichement élu, jeconstate que notre politique est pragma-tique, que la population nous faitconfiance. Mais je crains toujours quel’on néglige le véritable lieu de la politi-que: le terrain.

A ce titre, plusieurs PLR locaux montrentl’exemple. A Yverdon, le succès enregis-tré par l’initiative «Stop aux bouchons»doit nous encourager à observer lesattentes de la population. L’effort déployé

par notre parti à Lausanne pour plus desécurité et moins de mendicité organiséefait gentillement mais sûrement plier lapolitique de la gauche. Ce sont autantd’exemples de politique populaire.Notre société évolue, qu’on le veuille ounon et quelles que soient nos valeurs. Desréformes s’imposent et il en va de la res-ponsabilité des partis de trouver des solu-tions. Dans ce contexte, il faut se méfier.Car populaire peut vite rimer avec popu-liste. Le populisme, c’est dire aux gens cequ’ils ont envie d’entendre, en cachantles conséquences financières de cettepolitique ou les contradictions engen-drées par cette politique au regard d’au-tres lois, de la stabilité ou de l’avenir ducanton. A ce titre, le sujet de ce numérode Tribune nous fournit un bon exemplede dérive. Qui refuserait de recevoirquelque chose de l’Etat? Qui rechigneraità voir l’Etat se soucier plus largement dela population? C’est la politique de la

gauche majoritaire. D’un côté, elle élargitle cercle des bénéficiaires de toutessortes de prestations de l’Etat, de l’autreelle ferme volontairement les yeux sur lesconséquences de cette politique pour lastabilité des communes, mais égalementsur le train de vie de l’Etat. Le tout àl’heure où la crise sévit. La populationelle, ne voit que le positif de la démarche:davantage de prestations.La libre-circulation des personnes, lapolitique migratoire sont autant dethèmes dans lesquel le populisme sévit.Toute la difficulté d’un parti pragmatiquecomme le nôtre, c’est précisément detrouver la parade contre ces populismes.Aux populismes simplistes qui réclament«plus d’argent pour» ou « les étrangersdehors», le PLR doit toujours développerun argumentaire qui ne se résume pas àun slogan. Et le seul moyen de faire partde cet argumentaire, cela reste de des-cendre dans la rue battre le pavé.

mercigilles

« toute la difficultéd’un parti pragmatique comme

le nôtre, c’est précisémentde trouver la parade contre

ces populismes. »

par Gilles Meystre, rédacteur en chef«Finances communales vaudoises : enapnée»: c’est sous ce titre que l’UCV afait connaître à la presse la grogne de sesmembres le 15 novembre dernier. Dansle viseur : l’actuelle répartition descharges entre le canton et les communesvaudoises, qui débouche sur une hausseconstante des montants incombant auxcollectivités locales. Résultat : alors que 7 communes sur 10bouclaient leurs comptes 2011 dans leschiffres noirs, elles sont désormais prèsde 9 sur 10 à prévoir un déficit en 2013 et2 sur 10 à envisager le recours à l’em-prunt pour faire face à leurs charges defonctionnement. En cause, la facture sociale, qui annéeaprès année prend l’ascenseur. Ainsi,rien que pour 2013, ce ne sont pas moinsde 97 millions de francs supplémentairesque le canton entend consacrer, notam-ment pour les subsides à l’assurance-maladie (+27 mios), les prestations com-plémentaires (+21 mios) et le revenud’insertion (+16 mios). Et ce n’est là quela pointe de l’iceberg: depuis 2008, lecumul des hausses annuelles dans lesecteur social représente en effet prèsd’un demi-milliard de francs (voir graphi-que ci-contre)… En 2013, les dépensessociales s’élèveront, au final et globale-ment, à 2,4 milliards de francs dans lecanton. Une note qui échappe à l’emprisedécisionnelle des communes, mais qu’el-les doivent néanmoins payer pour moitié,l’autre incombant au Canton.Curieusement, le mécontentement portedavantage sur la répartition de la factureque sur son montant. L’UCV exige ainsi de« (…) revoir de manière substantielle lesbases de calcul qui président aux reportsde charges du Canton sur les commu-nes », dans le cadre des négociationsactuellement en cours au sein de la pla-teforme canton-communes. Même sonde cloche au Grand Conseil, où aucun

front ne se dessine véritablement pourrevoir de fond en comble l’Etat socialvaudois. Désavoué sur les PC familles en mai2011, doté d’une faible majorité numéri-que et encouragé à la générosité grâce àl’embellie financière vaudoise, le centre-droite ne franchira pas le Rubicon. Plusde dix ans après Etacom, c’est donc surla découpe du gâteau qu’on débattra,davantage que sur ses ingrédients... Celan’empêchera pas le PLR de rester vigi-lant.

4 N°3tribune

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le dossier

dépenses sociales

facture salée et vigilance de mise

De 2008 à 2013, les hausses cumulées des dépenses sociales dans le budget de l’Etat de Vaud représentent 459.3 millions de francs.

Et la part dévolue au social a passé de 25.3% à 28.76% du total de ses dépenses. (Source: budgets annuels de l’Etat de Vaud)

les dépenses sociales prennent l’ascenseur

LES COMMUNES VAUDOISES SONT EN PÉTARD… ET ELLES LE FONT SAVOIR! MOTIF DE LEUR GROGNE:LA RÉPARTITION DES CHARGES ENTRE ELLES ET LE CANTON. DANS UN RÉCENT SONDAGE RÉALISÉ PARL’UCV, 94.1% D’ENTRE ELLES SE DISENT INSATISFAITES ET 9 SUR 10 PRÉSENTENT UN BUDGET DÉFICITAIREPOUR 2013. POINT DE SITUATION.

Cumul des hausses annuellesdes charges sociales, en miosPrévoyance sociale, en % desdépenses totales de l’Etat de Vaud

Le canton de Vaud se porte économique-ment bien. Pourtant, il occupe le peloton detête des cantons qui déboursent le plus enmatière d’aide sociale. Comment expliquercette apparente contradiction? La réponseest complexe. Et les enjeux nombreux…Première explication, le facteur politique.Le volontarisme de Pierre-Yves Maillarddans l’effort social n’a jamais faibli. Il seconcrétise par des standards plus géné-reux qu’ailleurs, dans les subsides à l’as-surance-maladie par exemple, soutenuspar la population, comme en témoigne levote sur les PC familles… Dans les villes,ce facteur politique prend égalementtoute son importance. La preuve àLausanne, où la majorité rose-rouge-verte n’a pas manqué de développer sonfilet social, tout en négligeant ceux qui

n’en auront jamais besoin. Attirant despopulations précaires, elle a dans lemême temps laissé partir ceux qui,certes, n’auraient jamais voté pour elle,mais lui auraient donné les moyens de sapolitique. Résultat : un fort déséquilibresocio-démographique, qui conduit lacommune à squatter les premières placesde l’aide sociale à l’échelle suisse.La hausse des dépenses sociales ne peuttoutefois se résumer à la seule explicationpartisane. Le fédéralisme a aussi sa partde responsabilité. Ainsi, la révision de laLACI par exemple, entrée en vigueur au1er avril 2011, déploie des effets sur lescantons et les communes. L’augmen-tation des délais de carence et la réduc-tion du nombre de jours d’indemnités dechômage augmentent en effet la pression

causes multiples

5N°3 tribune

le dossier

D’importantes variations apparaissent dans les montants versés dans les principales communes vaudoises. On notera qu’une population

favorisée, avec un faible taux de chômage, ou qu’un exécutif de droite ne sont pas forcément synonymes de pingrerie sociale. En témoi-

gne notamment le montant de l’aide apportée dans les communes de Pully ou de La Tour-de-Peilz. Par contraste, celle apportée à Renens,

pourtant ancrée à gauche, se révèle près de quatre fois inférieure à celle de Lausanne. (Source: badac)

dépenses dévolues à la prévoyance socialeen chf / habitant (2008)

Le taux d’aide sociale représente le rapport entre le nombre de bénéficiaires de l’aide et la population résidente. Il s’élevait en 2009 à

4.89% dans le canton de Vaud, qui occupait la troisième place des cantons suisses, derrière Neuchâtel (6.59%) et Bâle-Ville (5.99%).

taux d’aide sociale par canton (2009)

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sur les deux échelons et favorisent lestransferts de coûts. Une étude del’Initiative des villes pour la politiquesociale d’août 2012 rappelle que si leseffets ne seront réellement mesurablesqu’à moyen terme, une hausse de 1 %entre 2011 et 2012 est d’ores et déjàconstatable. Et «dans la plupart desvilles, la part des nouveaux cas qui est àmettre sur le compte de la révision sesitue entre 5 et 15 pour cent».

Enfin, un coup de projecteur sur les popu-lations concernées ne manque pas d’in-quiéter : 60 à 70 % des cas dépendantsde l’aide sociale sont des personnesseules, 15 à 20 % des ménages monopa-rentaux et 8 à 10 % des couples avecenfants... En termes de formation, prèsde 60 % des adultes bénéficiaires ne dis-posent d’aucun bagage. Et en termesd’âge, les mineurs sont le groupe le plusmenacé. Ainsi, à Lausanne, 15.2 % desjeunes de moins de 18 ans obtiennentune aide. Un chiffre qui culmine à 27.7 %,si l’on y ajoute les 18-25 ans...Plus d’un jeune sur quatre à l’assistance,ce constat fait frémir. Mais il légitimeaussi les exigences du PLR, en matière deformation élémentaire, de reconversionprofessionnelle ou de renforcement desmesures probatoires préalables à l’octroid’une aide sociale (postulat CatherineLabouchère). Car entre une politique del’arrosoir et des mesures favorisant letravail au détriment de la rente, le PLRa choisi. GM

«à lausanne, 15.2% des jeunesde moins de 18 ans obtiennent

une aide. un chiffre qui culmineà 27.7%, si l’on y ajoute

les 18-25 ans...

6 N°3tribune

fiscalité des entreprises

différend avec l’ue : le débat doit être global

par Fabienne GuignardPeut-on parler de guerre économique contre notre pays? Pouvons-nous la gagner? Sioui, comment? Quelle stratégie fiscale faut-il mettre en place? Le législateur suisse, surle plan national et dans les parlements cantonaux, aura à se positionner très rapidementsur cet épineux problème, de manière à donner à la Suisse toutes les chances etopportunités de développement et de compétitivité dans un contexte de crisegénéralisée. Pour nous guider dans nos réflexions, et ainsi planter le décor, la rédactionde TRIBUNe s’est approchée d’un expert reconnu en la matière, en Suisse et àl’étranger. Merci au Professeur Robert Danon de s’être prêté au jeu de l’interview.

Professeur Danon, la fiscalité des entreprises est actuellement en pleine ébulli-tion. Quels sont les enjeux?Les enjeux actuels sont liés à notre différend avec l’UE concernant les statuts fiscauxcantonaux, en particulier le statut de société dite «auxiliaire» ou «mixte». Ce statut, quiexiste dans tous les cantons en vertu de l’harmonisation fiscale, prévoit une impositionplus favorable des bénéfices de source étrangère (approx. 11% à Genève et Vaud) parrapport aux revenus de même nature réalisés sur le marché suisse (approx. 23-24% àGenève et Vaud). Pour la Commission européenne, ce mode d’imposition fausse laconcurrence et contrevient à l’accord de libre-échange que nous avons conclu avecl’UE. Le dialogue avec l’UE est en cours, mais celle-ci exige rapidement un résultat«satisfaisant», faute de quoi des sanctions pourraient être prises unilatéralement.

La position de l’UE est-elle juridiquement solide?A mon sens non. On pourrait en discuter. Mais la question est aujourd’huiessentiellement politique.

A terme, la Suisse n’aura donc pas d’autre choix que de supprimer ces régimesfiscaux cantonaux? Mais alors quelle contre-mesure pourrions-nous adopterpour rester compétitifs? Une première solution consiste à abaisser substantiellement le taux ordinaire de l’impôtsur le bénéfice. L’inégalité de traitement entre recettes de source suisse et étrangèreserait supprimée et l’ensemble des entreprises imposées à un taux effectif relativement

bas. C’est la solution adoptée par le canton de Neuchâtel (taux effectif de 15.6 % à partirde 2016). Genève privilégie également cette option (taux effectif étudié de 13 %) enraison notamment de la concentration des sociétés de négoce dans ce canton.

Cette solution pourrait-elle être facilement mise en place? Vous paraît-elle réa-liste?Techniquement, il s’agit d’une simple mesure tarifaire qui relève de l’autonomiecantonale. Une telle baisse d’impôt soulève toutefois le problème de son financement :le système de péréquation financière entre cantons devrait être revu et combiné à uneffort de la part de la Confédération. D’autre part, il serait dommage qu’une vision axéeexclusivement sur le taux occulte une réflexion plus globale de la fiscalité del’entreprise. Je suis en faveur d’une démarche coordonnée et surtout harmonisée,étudiant également d’autres paramètres comme la base d’imposition. J’observe queplusieurs Etats européens connaissent formellement un taux d’impôt sur le bénéficeplus élevé que ceux pratiqués actuellement par la Suisse, tout en offrant des avantagesfiscaux extrêmement compétitifs.

Mais existe-il d’autres alternatives pour la Suisse?Comme l’a montré une journée d’études organisée récemment par l’Université deLausanne, on pourrait notamment penser à un véritable programme d’incitationsfiscales destiné à encourager la recherche et le développement (R & D). La plupart denos voisins européens (notamment l’Angleterre, les Pays-Bas, la Belgique) connaissentde telles incitations. Ces incitations prennent la forme d’une déduction extraordinairepour les frais de R & D et/ou d’une imposition privilégiée des revenus de la propriétéintellectuelle. Le canton de Nidwald est déjà allé dans ce sens. Certes, il n’est pas excluque certains de ces régimes soulèvent à l’avenir des problèmes de compatibilité au seinde l’UE. Mais le législateur suisse pourrait, à mon sens, les élaborer en respectantle cadre de conformité posé par l’UE. Evidemment, il reste le problème des sociétésde négoce international qui profitent aujourd’hui du statut de société de domicile et quine seraient pas ou peu concernés par ces incitations.

MISE SOUS PRESSION PAR SES NOMBREUX PARTENAIRES (OCDE, UE),LA SUISSE EST PLACÉE DEVANT DE NOMBREUX DÉFIS À RELEVER DONTCELUI, TRÈS TECHNIQUE ET COMPLEXE, DE LA FISCALITÉ DESENTREPRISES.

©RD

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Robert Danon est professeur ordinairede droit fiscal suisse et international àl’Université de Lausanne. Ses recher-ches et expertises couvrent tous lesdomaines du droit fiscal et internatio-nal, en particulier la fiscalité desentreprises et le droit fiscal internatio-nal et européen. Il est aussi le repré-sentant suisse du Comité ScientifiquePermanent de l’Association interna-tionale de Droit fiscal (IFA), créée en1938, qui est aujourd’hui la plusimportante association internationaledans le domaine de la fiscalité.

« dans le cadre de son dialogue avec l’ue, la suisse doit exiger que les entreprises suisses soient traitées de la même manière

que les entreprises européennes. »

« il serait dommage qu’une vision axée exclusivementsur le taux occulte une réflexion plus globale

de la fiscalité de l’entreprise. »

7N°3 tribune

Si vous deviez formuler les principes de la stratégie suisse, quels seraient-ils?A mon avis, la réflexion (et le dialogue) devrait s’articuler autour de trois principes.Avec l’UE, tout d’abord, la négociation doit être plus globale. De plus, les exigencesde conformité doivent être «symétriques». Dans le cadre de son dialogue avec l’UE,la Suisse doit exiger que les entreprises suisses soient traitées de la même manièreque les entreprises européennes. Or tel n’est pas toujours le cas actuellement,notamment en ce qui concerne l’application de certains dispositifs anti-abus par lesEtats membres. Au plan suisse, enfin, une véritable réflexion d’harmonisation fiscales’impose. Cette réflexion devra également intégrer les importants travaux menésactuellement par l’OCDE en vue de limiter les opportunités d’économies d’impôts ausein des groupes multinationaux.

CONFORMÉMENT À DES ÉTUDES SIMILAIRES EFFECTUÉES PARD’AUTRES CANTONS, LES RETOMBÉES FINANCIÈRES GÉNÉRÉES PARLES SOCIÉTÉS AU BÉNÉFICE D’EXONÉRATIONS FISCALESTEMPORAIRES SONT TRÈS IMPORTANTES POUR LE CANTON DEVAUD. C’EST LE DERNIER RAPPORT DE L’INSTITUT CREA QUI LEDÉMONTRE, BASÉ SUR DES CHIFFRES DE 2009.

Cette étude mandatée par les départements de Philippe Leuba et Pascal Broulismontre que pas moins de 124 sociétés représentant 8954 emplois à temps plein ontinjecté directement 1,4 milliard de francs dans l’économie vaudoise. 9000 autrespostes de travail, toujours sur un calcul à plein temps, ont été créés à travers leursactivités. Ce sont aussi 106 mios d’impôt sur le revenu qui ont été redistribué auxcommunes et au canton et des contributions salariales, notamment à l’AVS, pour unmontant de 83 mios. Sans oublier des investissements pour un montant d’environun milliard.

Selon le CREA, les activités de production et d’investissements des sociétés béné-ficiaires d’exonérations fiscales temporaires ont conduit à un impact économiqueglobal d’environ 4,6 milliards, à savoir presque trois fois plus que leur impact initial.Le départ de ces entreprises aurait ainsi des répercussions immédiates : une pertede 1,4 milliard auquel ajouter 106 mios d’impôts des personnes physiques ainsi que9000 emplois supprimés impliquant une hausse des coûts sociaux. Peut-on se lepermettre?La bataille des chiffres va commencer car nos adversaires contestent d’ores et déjàle calcul et la méthodologie d’analyse… Forcément. Le législateur aura fort à faire,à tous les niveaux, pour proposer à la population et à son économie des solutionsqui permettront à notre canton, à notre pays de maintenir la tête hors de l’eau. Le PLR se voit ainsi confirmé dans sa certitude que l’économie a besoin de tous lesoutils, y compris fiscaux, pour sauvegarder emplois et prospérité. Les exonérationssont tout sauf un cadeau aux riches. C’est un cadeau pour tous. Nous reviendronsdans Tribune sur le dossier fiscal dans sa globalité dans un prochain numéro. FG

Rapport accessible en ligne sous www.hec.unil.ch/crea

exonérations fiscales vaudoises

bienfait confirmé

par Nicolas Tripet, secrétaire général adjoint

RENFORCEMENT DES EXIGENCES DANS LA RESTAURATIONPlébiscite pour l’ancien député Frédéric Haenni. Son postulat visant à renforcerla formation des restaurateurs dans les domaines de la gestion d’entreprise et de laconnaissance des produits du terroir, a été soutenu à l’unanimité du plénum! La balleest désormais dans le camp de Philippe Leuba, qui est ainsi chargé de modifier la Loisur les auberges et débits de boissons, qui ne prévoit, pour l’heure, que 17 jours deformation obligatoire pour les candidats à la licence d’établissements (ex «patente»).

FONCTIONNEMENT DU SDT Par voie d’interpellation, Christelle Luisier-Brodard demande quelles suites serontdonnées aux recommandations de la Cour des comptes, notamment celles sur lemanque de culture de service aux communes et la philosophie du tant décrié Servicedu développement territorial (SDT). Objectif : accélérer le traitement des dossiers.

ALLÉGEMENT DES PROCÉDURES DE CONSTRUCTIONUn postulat déposé par Jacques Haldy vise à alléger et faciliter les procéduresde construction, constatant une augmentation de projets issus de concoursd’architecture qui prévoient des bâtiments non compatibles avec les zones et les règlesd’affectation. Pourquoi ne pas notamment prévoir une seule procédure pour adapter lesrègles d’affectation et obtenir le permis de construire? Sujet hautement technique maisqui pourrait favoriser la construction en général et simplifier le travail du propriétaire.

INITIATIVE WEBER Frédéric Borloz s’inquiète des suites de l’initiative Weber dans les régions touristiques demontagne. Il veut connaître les mesures cantonales destinées à soutenir ces régions etéviter les pertes d’emplois. Il demande une intervention du Conseil d’Etat auprès de laConfédération afin que cette problématique économique soit prise en compte lors de larédaction du cadre légal régissant l’application de l’initiative.

RÉGION DES MOSSESLe député Pierre Volet s’engage pour des solutions efficaces dans la région desMosses, notamment pour favoriser l’enneigement artificiel dont a impérativementbesoin l’économie des régions touristiques de montagne.

PLAN DIRECTEUR CANTONALPar voie de motion, Guy-Philippe Bolay s’oppose fermement à la suppression desplans partiels d’affectation préconisée dans la dernière mouture du Plan directeurcantonal. Il veut au contraire encourager les communes à utiliser de tels instruments,propices à la densification et limitant les procédures législatives.

PROLONGATION DU M2Toujours en attente d’une réponse à un postulat déposé en 2010 concernant laprolongation du m2 en direction d’Epalinges et du Chalet-à-Gobet, Jean-FrançoisCachin veut s’assurer que le tracé souterrain a d’ores et déjà été pré-réservé, alorsqu’une parcelle de terrain en surface est en passe d’être vendue, sur ce même tracé.

TROISIÈME VOIE CFFConstatant que la troisième voie CFF n’est en réalité qu’un concept générique qui neverra que partiellement et tardivement le jour, Catherine Labouchère s’interrogeaujourd’hui sur la destination des fonds votés pour son préfinancement et surl’incohérence de récentes annonces des CFF (hausses tarifaires, suppressions delignes) avec la politique globale des transports.

LOGEMENTLe Grand Conseil vient de voter le renvoi au Conseil d’Etat du postulat de ChristaCalpini concernant les terrains constructibles thésaurisés et l’invite à commander uneanalyse complémentaire. Objectif : connaître la réponse des propriétaires sur desmesures incitatives telles que la mise à disposition d’un « incubateur» de logement.

les députés en action

« les exonérations : tout sauf un cadeau aux riches. bien au contraire, un cadeau pour tous. »

8 N°3tribune

actualité cantonale

pascal broulis a transformé l’échec en succès

par Jean-Marie Surer, présidentdu groupe PLR au Grand ConseilRosebud ou le feuilleton de l’été.Emotions et rebondissements assurés. UnConseil d’Etat débouté. Les députés ridi-culisés. Beaucoup d’argent du contribua-ble gaspillé. Et toujours pas de parlementà moyen terne. Un beau fiasco. Et un jolicamouflet à la classe politique vaudoise.Mais heureusement, tout a changé!

Rosebud se devait d’être LE projet denouveau parlement vaudois. Celui quel’on attendait depuis dix ans. Celui donton avait accepté de repousser l’investis-sement en raison de finances encorefragiles. Le Grand Conseil, en son temps, montraitpar l’exemple que ses besoins ne pri-maient pas sur l’intérêt général. Maisil y a un moment où l’on ne peut plus

attendre. Ou sur la pile des priorités, iloccupe la première place. A traiter abso-lument et rapidement. Mais rien ne sepasse toujours comme on le croit.16 300 citoyens vaudois se sont expri-més, refusant ce projet que presque tous, au Grand Conseil, avaient pourtantplébiscité. Que faire quand un toit est ainsi mis àl’index au point de réduire à néant tantd’efforts et gaspiller tant d’argent ducontribuable (4 mios)? Même si le jeu de la démocratie le permet, le projetRosebud était trop avancé pour êtrestoppé par un vote populaire, sans avoiressayé de trouver un consensus accepta-ble tant par le comité référendaire quele Conseil d’Etat, et évité de jeter à lapoubelle l’entier du travail des architec-tes. C’est ce qu’a fait Pascal Broulis.Avec les qualités de négociateur qu’on luiconnaît. Un nouveau projet, tenant compte descritiques formulées par les référendai-res vient d’être présenté. Une rapiditéexemplaire qui montre bien la volonté du magistrat PLR d’aboutir à une solutionprofitable à tous. Le toit est ainsi moinsgrand et surtout, il sera fait de tuiles. Mais

fallait-il encore convaincre le comité réfé-rendaire. Objectif atteint, car il a décidé,dans sa majorité, de soutenir le toit revuet corrigé, en acceptant aussi l’abroga-tion du précédant décret du Conseild’Etat. Espérons tout de même que safraction minoritaire ne se décide, par puresprit de conservatisme, de lancer undeuxième référendum, exigeant cette foisune construction à l’identique du bâti-ment détruit. Si tout se passe bien, nousaurons la chance de voir disparaître lesruines de Perregaud en 2016.Ce nouveau projet du Conseil d’Etat estun bon projet. Œcuménique, dans lequeltous les acteurs devraient se retrouver.Il occasionnera des frais supplémentairesà hauteur de CHF 1,498 mios, mais c’estbeaucoup moins que s’il avait fallu toutrecommencer de zéro. L’échec annoncé vient de se transformeren un magnifique succès de PascalBroulis, soutenu avec force par le groupePLR. Quel retournement de situation !Pragmatisme, sens de l’intérêt général,responsabilité, recherche du consensus,sont autant d’atouts pour trouver dessolutions de qualité. Et celle-là devraitfaire l’unanimité.

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9N°3 tribune

programme de législature 2012-2017

Vous avez été confirmé au DECS après l’avoir hérité de feu Jean-ClaudeMermoud. Y a-t-il une patte «Philippe Leuba» dans les mesures relevant de votredépartement?Ce sont mes concitoyens qui sont les mieux placés pour répondre à cette question. D’unpoint de vue personnel, je dirai toutefois que j’éprouve beaucoup de plaisir dans ladirection d’un département tel que le DECS. Les thèmes en jeu, le public auquel cedépartement s’adresse prioritairement ont renforcé ma passion pour l’activité demagistrat, car en plus de sa dimension institutionnelle, la fonction s’y enrichitd’échanges intenses avec l’extérieur, avec le monde du sport, avec celui de l’économieet avec le monde agricole dans lequel je puise certaines de mes racines. Ces contactsévitent que les décisions émanant du DECS soient déconnectées des réalitésquotidiennes. Les mesures relevant de mon département s’en ressentent en ce sensqu’elles visent à chercher des solutions qui clarifient, qui facilitent, qui allègent. Notresociété a plus besoin de liberté que de nouvelles entraves.

Une action-phare de votre département?L’un des grands axes du programme de la législature 2012-2017 vise à investir, àinnover et à faire rayonner le canton. C’est dans cet esprit que s’inscrivent les mesuresqui me tiennent particulièrement à cœur: favoriser la création de richesses par la

diversification du tissu économique vaudois, parce que c’est le seul moyen de garantirun niveau de vie élevé et de financer la solidarité à l’endroit des plus démunis ;développer l’attractivité économique de notre canton par la consolidation de son secteurindustriel ; enfin, mettre en valeur la place sportive vaudoise, qui est un gage de notrerayonnement général. Les politiques publiques qui seront entreprises dans le tourisme,l’agriculture, ou singulièrement la viticulture concourront exactement au même but :garantir à notre canton une position avantageuse sur le plan suisse et continuer, commej’aime à le dire, de faire envie. J’ai déjà eu l’occasion de le souligner publiquement àplusieurs reprises: la compétitivité est l’affaire de tous, tout le temps. Et c’est lacompétitivité, et elle seule, qui assure notre exceptionnelle qualité de vie.

Un soutien marqué aux secteurs primaires et secondaires caractérisent lesmesures annoncées par votre département. Est-ce vraiment du ressort cantonal,quand on sait que la politique agricole se joue avant tout à Berne et que l’indus-trie dépend de facteurs sur lesquels les cantons ont peu de prise (niveau dessalaires, politique monétaire, etc.)?Je ne suis pas membre du club des «abandonnistes» et ne suis pas prêt à céder àd’autres sphères des compétences que j’estime que notre canton est mieux habilité àdéfendre. Prenons l’agriculture. Notre ambition est de défendre les atouts vaudois enmatière de formation dans les métiers de la terre. Pour cela, nous voulons développerun pôle de compétence, créer des synergies, concentrer notre savoir-fairemultidisciplinaire pour mettre en évidence la qualité de nos ressources dans cedomaine. Si nous ne faisons rien, nous capitulons et acceptons que d’autres enprofitent, cela même si les grandes lignes de la politique agricole se dessinenteffectivement à Berne, voire au-delà. Quant à l’industrie, nous avons dans notre cantonquelques exemples récents assez significatifs, me semble-t-il, de ce qu’il est possiblepour l’Etat de mettre en œuvre, afin de soutenir l’emploi sans empiéter sur lesresponsabilités que seuls les entrepreneurs sont à même d’assumer. C’est un exempleparmi d’autres de notre marge de manœuvre. Indépendamment de facteurs sur lesquelsnous avons effectivement peu de prise, il en est d’autres – par exemple l’aménagementdu territoire, les infrastructures, la fiscalité – sur lesquels nous sommes seuls à pouvoirproposer des solutions.

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Parmi les mesures prévues par le Département de l’économie, un appui renforcé au sec-

teur viti-vinicole vaudois, en particulier dans le domaine œnotouristique.

trois questions à...

philippe leuba

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je ne suis pas membre du club des « abandonnistes » et je ne suis pas prêt

à céder à d’autres sphères des compétencesque notre canton est mieux habilité

à défendre.

DANS NOTRE PRÉCÉDENTE ÉDITION, NOUS INTERROGIONS NOSCONSEILLERS D’ÉTAT SUR LE PROGRAMME DE LÉGISLATURE 2012-2017,DÉVOILÉ EN OCTOBRE DERNIER. EN DÉPLACEMENT À L’ÉTRANGER,PHILIPPE LEUBA N’AVAIT PAS PU NOUS RÉPONDRE. LE POINT SUR LESMESURES PRÉVUES PAR SON DÉPARTEMENT.

10 N°3tribune

C’EST LE CHANTIER DU SIÈCLE! LA TROISIÈME CORRECTION DU RHÔNE VA CHANGER LE VISAGE DE SESRIVES ET DE SES ALENTOURS AFIN DE GARANTIR LA PROTECTION DES RIVERAINS ET DESINFRASTRUCTURES, AVEC UNE IMPORTANTE PLUS-VALUE POUR L’ENVIRONNEMENT. INTERVIEW DEJACQUELINE DE QUATTRO SUR L’ÉVOLUTION DES TRAVAUX DONT LE PREMIER COUP DE PIOCHE EST PRÉVUPOUR 2016.

actualité cantonale

correction du rhône : le chantier du siècle !

Où en est ce chantier pharaonique dontle coût total est devisé à 2,5 milliards?Le tracé futur du Rhône est aujourd’huivalidé par les gouvernements valaisan etvaudois. Ce feu vert permet de lancer lesétudes sur les secteurs prioritairesnotamment entre Bex et Aigle et pour laréalisation du delta.

La partie vaudoise représente 30 kmde rives sur les 160 km concernés parla troisième correction du Rhône.Notre canton partage-t-il les mêmespriorités que les Valaisans?Le Canton de Vaud s’intéresse à tout cequi se passe en amont, car les choix duValais ont des implications en aval. C’estdonc non seulement pour définir l’aména-gement du Rhône sur le Chablais maisaussi pour assurer la cohérence sur l’en-semble du fleuve que les deux gouverne-ments travaillent ensemble. Nousdonnons ainsi un signal politique fort. Je

rappelle que la Confédération nousapporte un soutien précieux sur le plantechnique et organisationnel.

La France, les Etats-Unis connaissentrégulièrement des inondations. Lecanton de Vaud est-il confronté à lamême urgence? La carte des dangers 2012 révèle queplus de 13 000 hectares de terre sontactuellement menacés d’inondations,principalement dans la zone industrielled’Aigle où siége également le Centrecycliste international. Ce qui entraîneraitune facture de plus 10 milliards de francspour l’ensemble des dommages poten-tiels dans la plaine, selon l’Office fédéralde l’environnement. Après la troisièmecorrection du Rhône, il ne devrait en prin-cipe plus y avoir d’inondations, même s’ilsubsistera, inévitablement des risquesrésiduels.

Le delta met-il en danger le site pro-tégé des Grangettes?Bien au contraire ! Le delta va canaliserles débordements du Rhône et permettraaussi de revitaliser le secteur pour lerendre plus naturel. C’est un parfaitexemple de multifonctionnalités où la

nature, les loisirs et les aspects économi-ques avec l’exploitation du gravier coha-bitent harmonieusement.

Les exigences environnementales ont-elles été respectées?L’aménagement du fleuve répond auxexigences fédérales en matière environ-nementale et à la loi cantonale sur la pro-tection des eaux. La création d’un delta,son extension dans le lac ainsi que l’inté-gration de forêts alluviales dans l’espacecours d’eau permettent de combler ledéficit écologique actuel. Par ailleurs, lesconseils d’Etat vaudois et valaisan ontdiminué l’impact sur les zones agricoles.Je pense aux 18 hectares dans la régionde Massongex et Bex. La gageure de ceprojet sera de concilier tous les intérêtsen présence, d’où la nécessité d’unevolonté politique forte.

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Avec un taux de participation de36.56%, les électeurs de Pully ontdésigné la PLR Lydia Masmejan àla Municipalité avec 54.59% desvoix. Elle remporte ainsi le duel qui l’op-posait à Verena Kuonen de l’UnionPulliérane. Cette dynamique chefde projet à la CVCI, spécialisée enfiscalité remplacera ChrystinaCuendet, démissionnaire, égale-ment membre du PLR. LaMunicipalité de Pully reste donc àdroite. Trois PLR seront ainsi à latête de la commune : Gil Reichen(Syndic), Martiel Lambert et laLydia Masmejan.

vu dans le parti

Jeudi 22 novembre à Goumoëns, le PLR Arrondissement du Gros-de-Vaud est né, enprésence du président cantonal Frédéric Borloz et sous la présidence conjointe des deux«past» présidents Chistine Piot et Christian Jaccoud. L’assemblée, composée d’unesoixantaine de membres présents, a voté ce mariage à l’unanimité. Un nouveau comitéa aussi été élu, composé de Jean-Pierre Mitard (président), Cédric Barde (vice-prési-dent), Nicolas Dutruy, Gérald Guex, Raymonde Gyger, Christian Jaccoud, Christine Piot,Jean-Yves Thévoz, Marc Tille.

succèsà pully

« la carte des dangers 2012révèle que plus de

13 000 hectares de terresont actuellement menacés

d’inondations. »

11N°3 tribune

votre agenda politique

tribuneProchaine parution23 janvier 2013 (pas d’édition en décembre 2012)Délai rédactionnel lundi 14 janvier 2013

plr vaudCongrès cantonalMercredi 9 janvier 2013, 20 hLieu encore à définir

plr lausanneStamms mensuels (avec repas)Restaurant du Théâtre à LausanneJeudi 6 décembre de 12 h à 14 hOrateurs : Pierre Kairouz et MauriceWagner, directeurs Débiopharm, sur lethème: «Pérennité de l’entreprise (ou desPME) : comment la construire et la main-tenir? L’expérience Débiopharm».

Jeudi 10 janvier 2013, de 12 h à 14 hOrateur : Mathieu Fleury, directeur de laFRC, sur le thème : «La Fédérationromande des consommateurs».Inscription: Françoise Longchamp,tél. 079 210 61 58

plr.arrondissementde nyonFête de l’indépendance vaudoiseSalle communale de NyonJeudi 24 janvier 2013, 19 hMenu choucroute royale à Fr. 60.–/pers.Invité d’honneur : Pierre Maudet,conseiller d’Etat, GenèveInscription au 022 361 49 76 ou par mail :[email protected]

les mousquetaireset leurs amisRestaurant Le Vaudois(sous-sol) à LausanneJeudi 13 décembre 2012, à 12 h Déjeuners-débatsAvec Barry Lopez, ancien président desJLRV et conseiller communal à Vallorbesur le thème: «Quel rôle pour les JLRV ausein du PLR Vaud?»

Jeudi 10 janvier 2012, à 12hAvec Gilles Meystre, directeur adjoint deGastrovaud et conseiller communal àLausanne, sur le thème: «Restauration:quand trop de libéralisme nuit…»

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Attendue depuis plus de 15 ans, la route de contournement permettant d’entrer enpeigne à Yverdon-les-Bains – par le sud-ouest – n’est plus un mirage. Après plus d’uneannée de rude labeur, l’équipe d’initiants issu du PLR a bondi de joie dimanche25 novembre en début d’après-midi.C’est en effet un large soutien que les électeurs de la ville thermale ont apporté à ceprojet destiné à désengorger les entrées de ville. Avec une proportion de 61,2% de oui(participation 38,8%), le score est indiscutable : les Yverdonnois ne se reconnaissentplus dans la vision idéologique qu’imprime rue après rue la majorité rose-verte en place.Dans une politique antivoiture très marquée, îlots, goulets, arbres implantés sur desrues... même de traversée ont réussi à indisposer une majorité des habitants, et mêmeles cyclistes les plus convaincus! Malgré des signes prémonitoires (3882 signaturesvalables récoltées en 50 jours par l’initiative l’hiver dernier), malgré une rupture decollégialité des trois municipaux PLR, malgré de multiples récriminations de parentsd’écoliers ou de pendulaires coincés chaque soir dans 1 km de bouchon, l’autoritémunicipale est restée totalement sourde à tout pondération de ces mesures. Elle paieaujourd’hui au prix fort son absence d’écoute! PRG

yverdon

éclatantevictoire du plr

Le comité d’initiative sur le lieu où sera construite la nouvelle route: de g. à dr. Johann

Gilliéron, Aude Briand, Daniel Cochand, Serge Lovey et Pierrette Roulet-Grin.

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La

Régi

on

La rédactionet la direction

du partivous souhaitentde très belles

fêtes de fin d’annéeet un excellent

millésime2013 !

Par Maxim WuerschPlus de 60 participants, 4 intervenantsaux positions marquées, 3 heuresd’échange: ainsi pourrait être résumé ladeuxième édition du Forum des JeunesLibéraux-Radicaux Vaudois.La journaliste Myret Zaki a entamé cettecuvée 2012 du Forum avec une affirma-tion percutante : «Le capitalisme demarché n’a presque jamais existé».Myret Zaki a soutenu que si les gainspeuvent être illimités, les pertes devraientpouvoir l’être également. «L’échec nedoit pas être récompensé par le biais decoûteux sauvetages ou des subventionspubliques», a-t-elle rappelé. Elle a enfinévoqué l’importance de la justice pourque l’économie fonctionne correctement.Elle a ainsi mentionné le récent classe-ment d’une plainte pénale engagéecontre Goldman Sachs, faute d’irrégulari-tés flagrantes, ce qui représente à sesyeux un manque de justice et un signalcorrespondant à une impunité desacteurs mal intentionnés de la sphèrebancaire.Professeur à l’IHEID et membre duConseil de banque de la BNS, Cédric Tillea mis en perspective le rôle des banquescentrales et de leur politique monétairepropre. Evoquant la panique bancaire auxEtats-Unis en 1907, il a rappelé que lesbanques centrales ont été créées dans lebut de gérer les crises. Evoquant la com-plexité de l’économie et de la finance, leprofesseur Tille a averti qu’il faut faireattention à ne «pas tomber dans desrèglements trop compliqués à mettre enplace». Quant à la question de savoir s’ilfaut privilégier une politique de relancebudgétaire ou une austérité forte, CédricTille évoque le fort chômage que provoquel’austérité budgétaire, obscurcissant les

perspectives de nombreux jeunes.Ancien trader, Thomas Veillet a partagéson expérience avec le public en rendantle monde de la finance plus compréhen-sible. Fort d’un long parcours dans diffé-rentes banques, il a mis en exergue laproblématique de la mentalité de certainsbanquiers pour lesquels « il faut toujoursgagner plus», osant la comparaison aveccertains personnages cupides du film«Wall Street». Thomas Veillet a aussipointé du doigt le fait que la Suisseprocède trop vite à des changements

dans ses diverses règlementations,rendant ainsi le milieu financier suisse«plus blanc que blanc». S’il n’a pas nié lebesoin de changements, il a brillammentrappelé que ces derniers doivent êtreopérés dans le monde entier pour avoirun réel impact. Aussi, il a critiqué le faitque les Etats-Unis jouent au gendarme dumonde, alors qu’eux-mêmes n’appliquentpas les règlements existants. Paola Ghillani a apporté quant à elle uneapproche différente de l’économie et desmarchés financiers. Par le biais d’unediscussion, elle a évoqué son expérienceà la tête de Max Havelaar et rappelé lesuccès fulgurant des bananes issues ducommerce équitable sur le territoirenational. Rappelant que le PIB ne devraitpas être une fin en soi mais plutôt un ins-

trument de mesure, elle a offert sa préfé-rence à des indicateurs sociaux et envi-ronnementaux. Avec sa philosophie«Pour un monde meilleur au travers del’économie», elle a rappelé que le déve-loppement n’est pas possible sans l’éco-nomie. Elle a également appelé à uneplus grande sensibilisation des jeunes àl’éthique au travers de leur formation,ainsi qu’à un comportement responsabledes consommateurs lors du choix deleurs produits. C’est avant tout par unchangement de mentalité qu’une écono-mie durable peut être mise en place.Des exposés brillants, un public nom-breux et participatif, pour une problémati-que complexe que cette matinée aurapermis de vulgariser. Objectif atteint pourles JLRV!

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13N°3 tribune

En Suisse, le grand débat du moment àgauche, c’est l’asile, donc aussi celui desmédias. La politique en la matière duParlement et du gouvernement serait tropdure, inhumaine, anti-humanitaire, etc.Ce thème vaut bien une dispute à l’inté-rieur de la gauche, entre dirigeants et unepartie de la base, diverses associationspro-immigrés, antiracistes, etc. Les plusremontés n’ont guère de peine à ameuterles médias : tel vieil agité du bocal parlemême de « lâcheté», d’autres de « trahi-son» de leurs dirigeants, parce que cesderniers ne veulent pas du référendumdécidé par l’extrême-gauche: la campa-gne politique reviendrait «à faire le jeu del’UDC». Il va de soi pour la gauche exaltéeet manichéenne que « l’UDC veut détruirele système de l’asile».Que l’on puisse débattre de la nature dela politique de l’asile est une évidence, etpropre à un espace public foncièrementdémocratique. Mais continuer à nier tota-lement les nouvelles réalités de ce qu’estdevenu en partie l’asile est incompréhen-sible pour la population, qui vit au quoti-dien ces nouvelles réalités. Pas un mot du côté de ceux qui «neveulent pas perdre leur âme» sur lesdérives de l’asile devenu également unesource d’abus et de criminalité, parfoistrès importants. La situation ne change pas: d’un côté lesgentils défenseurs de tout « requérant»,de l’autre, ces affreux xénophobes, inhu-mains, sans esprit humanitaire, égoïstes,nationalistes, refermés sur eux-mêmes,insensibles aux drames humains interna-tionaux, etc.La réalité est très différente. On le sait, latrès grande partie de la population suisseest acquise à l’asile. Des divergences

existent certes sur l’ampleur de sonacceptation, mais elle ne peut plus tolérerles abus et la criminalité qui lui sont liés.Rien d’inhumain là-dedans.

LA CLAQUE À 70 %N’A SERVI À RIENEn 2006, 70 % des citoyens ont refusé unmême type de référendum que celui quivient d’être décidé par l’extrême-gauche.Et que disaient-ils alors : «Nous gagne-rons le référendum contre la loi sur l’asilegrâce à une large coalition de la société

civile « (Le Temps, 23 déc. 2005). Quandon prend ses illusions pour la réalité...Partout on assiste à des durcissementsdes lois relatives à l’immigration et àl’asile ; et la Suisse, contrairement à ceque prétendent certains, figure parmi lespays qui acceptent proportionnellementle plus de réfugiés.Le sanglot de l’homme blanc: l’Autre estinnocent ou victime. Implicitement, cetteattitude signifie aussi que tout immigré,tout requérant d’asile, tout étranger quiveut s’installer chez nous, tout individu

non occidental, est, ontologiquement, unêtre idéal, innocent ou victime, surtoutune victime, notre victime, évidemment.Et nous? Coupables! tel est le verdict.Et en plus xénophobe, raciste, inhumain,insensible à l’humanitaire. A quand leretour au réel?

Uli Windisch

la chronique d’uli windisch

d’autres commentairesd’actualité sur

maximalisme idéologiqueet déni de réalité...

Le thème de l’asile refait surface, suite au Printemps arabe notamment et à de nouveaux afflux de demandeurs. Ici, les gendarmes vaudois

accompagnant des personnes refoulées au train en direction de l’Italie, en 2004.

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14 N°3tribune

Nous sommes ici dans un journal papier.Vous tenez en main, heureux lecteur,l’exemplaire de La Tribune, vous pouvezle humer, le froisser, le crayonner.Hommage, en passant, à l’équipe rédac-tionnelle d’avoir lancé, en 2012, unjournal imprimé! Parce que franchement,fallait oser ! Dans la presse de Suisseromande, ça va plutôt très mal. Lestirages diminuent, les habitudes delecture émigrent vers le numérique, etcela ne fait que commencer. Il n’y a nullieu de s’en plaindre, c’est la vie, les sup-ports changent, ce qui compte, c’est quele journalisme demeure.Mais ceux qui font des médias doiventimpérativement tenir compte de la révo-lution qui est en marche. Et là, disons-leclairement, certains chefs de presse, auplus haut niveau en Suisse romande,n’ont tout simplement pas vu venir lemaelstrom dans lequel nous sommes. Ona continué, pour laisser rouler lesconventions passées avec l’industrie dupapier, par confort aussi, par routine, àplacer le journal imprimé au centre detout, son site internet n’étant conçu que

comme une périphérie, un produit dérivé,un joujou en somme. Pour jeunes. Pourbranchés. Eh bien, on s’est totalementfourvoyés! D’ici peu, très peu même, cesera exactement le contraire : un médiaproduira des informations sur internet(des textes, du son, de l’image), et l’unedes possibilités, parmi d’autres, pour leconsommateur, sera d’imprimer le journal.Oh, le papier existera toujours, peut-êtremême les journaux imprimés seront-ils,en moyenne, de bien meilleure facturequ’aujourd’hui, jouant sur la sensualité dutoucher, la qualité de l’illustration, la miseen page. Mais à coup sûr, il y en aurabeaucoup moins qu’aujourd’hui. Ami desarbres, je ne m’en plains pas. Mais reve-nons à nos chefs de presse, nos puis-sants penseurs, au plus haut niveau desgroupes monopolistiques suisses quesont, par exemple, Ringier et Tamedia. Ilsviennent aujourd’hui, dans des émissionsde radio, nous promettre la survie pourles journaux qui «miseront sur la valeurajoutée». Ils ont raison, c’est sûr, mais ona immédiatement envie de leur poser unequestion: «Qu’avez-vous fait, vous, res-

ponsable depuis une bonne décennie, duniveau rédactionnel de vos journaux, pourla promouvoir, cette valeur ajoutée?»Nous faire une manchette (ci-dessus), celundi 19 novembre 2012, sur le faitqu’Elisabeth Tessier a été victime d’unvol dans un compartiment CFF, événe-ment certes capital, dont je ne sous-estime pas la portée astrale, c’est ça, la«valeur ajoutée»?

Et puis, il y a la donnée des nouvelles.Aujourd’hui, quelque chose se passe,vous en êtes immédiatement informé.Cette même nouvelle, tombée disons unmardi à 11 h 55, comment se fait-il quedes équipes rédactionnelles, en Suisseromande, estiment encore judicieux, fin2012, de la donner à l’état brut, dans unjournal distribué le mercredi matin dès sixheures? Et même la mise en perspective,même le commentaire intelligent,peuvent très vite intervenir, sur internet,sur les blogs, sur les réseaux, dans lesminutes ou les heures suivant le mardi,11 h 55. L’argument du journal papier dulendemain comme vecteur unique derecul, est également caduc. Ce sont justedes arguties brandies par des entrepre-neurs en déclin pour nous persuader queleur offre demeure indispensable. Quant à la clarté et la qualité d’un enga-gement derrière des idées, vous les trou-verez tout aussi bien dans des journauxd’opinion. Par exemple, celui que voustenez en mains. Et à qui je souhaitelongue vie.

Pascal Décaillet

la chronique de pascal décaillet

presse : de la valeur ajoutée, s.v.p. !

par Jean-François Ramelet, pasteur res-ponsable de «l’esprit sainf» à Saint-FrançoisDepuis que le Synode de l’EERV a accepté« le principe d’un rite pour les couples demême sexe» (extrait de la résolution), jelis et j’entends beaucoup de colère, deconsternation et d’accusations. Dans lesmilieux autorisés, on se bat à coups deversets bibliques et l’on ne manque pasd’accuser l’Eglise de s’être compromiseavec l’air du temps.Je ne souhaite pas entrer ici en discus-sion frontalement sur cette résolution,mais plutôt m’interroger sur « l’air dutemps». D’abord rappeler que commepasteur, à chaque fois que je célèbre unculte de bénédiction d’un couple, mavocation est de prêcher la pertinence dela parole de Dieu à ce moment-là : àsavoir que le couple est béni parce qu’ilest appelé à être un « laboratoire» d’hu-manité dans le monde.

Qu’est-ce à dire? Si ce n’est d’abord quele couple réunit deux personnes foncière-ment différentes. Pas uniquement parleur genre, mais aussi par leurs valeurs,par leurs opinions, leur caractère, leuréducation, leur histoire de vie, leurs aspi-rations, leurs sentiments... je m’arrête là.Le lecteur ou la lectrice qui vit au quoti-dien cette belle aventure, sait que la listedes différences entre deux êtres qui s’ai-ment est longue. L’amour commence aumoment où nos yeux s’ouvrent et quenous les découvrons. Il faut parfois dutemps pour accepter que l’autre ne soitpas exactement celui ou celle dont nousnous étions fait une image idéale. Danscette aventure, l’Evangile peut nous aiderà tenir nos engagements : le pardon, lenon jugement, la reconnaissance de sesfaiblesses sans en retirer de la honte. Ceque l’on bénit (littéralement «dire dubien») dans le couple, c’est qu’il est unespace privilégié où vivre cette altérité,

c’est à dire l’irréductible différence del’autre en l’aimant fidèlement, dans lesbons et les mauvais moments. Je n’ai jamais béni un couple à cause dela sexualité qu’il promet, ou de la pro-création qu’il permet, mais bien plusparce que le couple peut potentiellementoffrir au monde la vision réjouissante dedeux êtres qui ont décidé de vivre ensem-ble en s’aimant durablement.

L’air du temps, le naturel qui nous rat-trape souvent au galop, c’est le «mimé-tisme». Cette inclinaison à faire pressionsubtilement ou non sur l’autre pour qu’ilnous ressemble, pour qu’il pense lamême chose que nous. La fusion et laconfusion sont des réalités qui guettenttoute vie de couple. D’autant plusaujourd’hui où nous vivons dans une

société qui exhibe des modèles «canoni-ques» de ce que devrait être un hommeou une femme. Ces modèles nousinfluencent consciemment et incons-ciemment, au point que nous aimerionsque notre partenaire y ressemble. Cettequête du «même» peut être à l’origined’échec, de séparation, de divorce. Je pense que dans toute union, quellequ’elle soit, il y a du «même» (= homo engrec) et que la sexualité n’est qu’un desnombreux aspects que revêt ce mimé-tisme.Je suis personnellement opposé à l’adop-tion ou à la procréation assistée pour uncouple du même sexe (mais c’est unautre débat). Par contre, pour les raisonsévoquées ci-dessus, je pense que deshomosexuels qui souhaitent s’engagerdans une relation durable, fidèle, rayon-nante, doivent relever les mêmes défisqu’un couple hétérosexuel. Et c’est encela que j’estime que notre église araison de leur permettre qu’un culte soitcélébré au moment où ils s’engagent l’unavec l’autre et qu’ils puissent entendreune Parole qui peut les y aider.

questions de valeurs

l’air du temps !

« je n’ai jamais béni un coupleà cause de la sexualité qu’il

promet, ou de la procréationqu’il permet. »

par Pierre SchaefferSuffit-il d’une conférence de presse de deux heures,devant 400 journalistes, pour changer le plomb en or etrendre à un président de la République l’autorité, voire lecharisme que l’opinion lui a contestés pendant six mois?Telle était bien l’ambition de François Hollande qui s’estessayé, avec bonheur dans la forme, à ce genre pratiquéà la Maison Blanche par des présidents soumis au feuroulant d’une presse sans concession et, autrefois, parde Gaulle, expert en communication à qui il arrivait derépondre à des questions non posées. L’enjeu était sansambiguité pour ce président tenu de revêtir les habits duprésidentialisme de la Ve République ou de rester prison-nier des oripeaux sans gloire d’une présidence«normale».Il n’y a pourtant pas eu de miracle et le bilan des six pre-miers mois de cette présidence reste controversé etattesté par l’effondrement de sa cote de popularité. Lastratégie de désendettement de la France reste l’une deses trois priorités, avec l’Europe et la compétitivité desentreprises. Mais les voies et moyens de cette politique sont totale-ment axés sur la déferlante fiscale. La baisse de ladépense publique, qui aurait du être au cœur de ce dés-endettement, n’apparaît que tardivement, à hauteur de1 % du PIB français, et relève d’une réduction forfaitaireplutôt que de réformes de structures, génératrices d’éco-nomies durables. Le doute qui pèse sur cette politiqueest tel que la chancelière Angela Merkel aurait demandéà ses propres experts de dresser la liste des réformesnécessaires au retour de la croissance en France.Stratégie démentie à Berlin, mais qui vérifie les craintesd’une impossibilité de respecter l’objectif des 3 % dedéficits publics en 2013. La chancelière n’ignore pasqu’un sauvetage financier de la France, à l’instar de celuide la Grèce, s’avère impraticable et facteur d’implosionde la zone euro.Prisonnier d’une stratégie d’étouffement fiscal, FrançoisHollande n’a pas réussi, pour autant, à sauvegarder

l’unité de sa majorité qui se délite, avec les dissidencesdéclarées sur sa gauche et les flottements au sein dugroupe parlementaire socialiste.Cette politique d’attentisme est exactement transcrite

sur le plan international. Hollande déclare bien reconnaî-tre l’opposition syrienne, mais ne livrera pas d’armes etne garantira pas les zones d’exclusion aérienne au-dessus des régions tenues par les rebelles et occupéespar des réfugiés. Au Sahel, même prudence: Hollandeveut garantir la vie des otages français, mais, dans lemême temps, soutenir une intervention armée des paysriverains.Contesté dans son bilan, François Hollande n’a pasdavantage pratiqué la vérité et la clarté sur les réformesà venir. Il a, au contraire, choisi la stratégie de tempori-sation... Faute de résultats tangibles, après six mois degouvernement, il confirme la montée du chômage et

gagne du temps sur les réformes de société qui divisentles Français. Il y aura bien une loi sur le mariage homo-sexuel, mais l’urgence est de consulter. Il reste favorableau vote des étrangers non issus de l’UE aux électionscommunales, mais il ne le fera pas tant qu’il ne disposepas d’une majorité parlementaire...François Hollande est-il un nouveau Mitterrand ou plutôtun nouveau Queuille, déja député de la Corrèze, ministreinamovible des IIIe et IVe républiques, resté dans lesannales françaises comme le bon «Docteur Tantmieux»? On devine l’ombre de Mitterrand sur celui quifut son collaborateur pendant des années, qui apprit àcapter le pouvoir grâce à l’extrême-droite et à le conser-ver au prix de virages sans gloire. Mais Hollande n’a nil’habileté de Mitterrand qui lui aurait permis, tel lesphinx, de toujours renaître de ses cendres, ni l’autoritéqui assure la cohésion de sa majorité.

15N°3 tribune

dans le monde

france : un capitaine à la barre ?

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par Fabienne GuignardSi, à titre personnel, je suis contente del’élection de Barack, je dois avouer que lachroniqueuse aurait préféré Mitt Romney.Déjà pour le plaisir des yeux. Un beaumec mormon qui change tout le tempsd’avis laissait présager de bons momentsdurant quatre ans. Lui qui ne comprendpas pourquoi les fenêtres d’avion nepeuvent pas s’ouvrir... Avec des sortiespareilles, on ne se serait jamais ennuyé,c’est sûr. Dommage, dommage. Un deplus qui va disparaître de la circulation. Barack est décidément trop sérieux, troplisse. En quatre ans, rien. A part les robesde sa femme et le potager de la MaisonBlanche. Il lui faut quelques adultères deses généraux et directeur de la CIA pourdevoir sortir des sentiers battus et s’expli-quer sur des petites coquineries auxallures de secret d’Etat. Reconnaissonsque 30 000 mails échangés entre lesamants pris en faute, cela fait beaucoup.Surtout si c’est pendant les heures debureau. Voilà pourquoi ils veulent tousfaires des heures supplémentaires… Ahles petits chenapans… Mais aux States,on démissionne quand on se fait choper.Bill, lui au moins, nous parlait des siennesde frasques, même s’il nous mentait unpeu. C’était plus amusant. Jacques avaitl’œil toujours en alerte sur une joliefemme. Bernadette lui ferait d’ailleurspayer très cher ses infidélités passées,maintenant qu’elle dirige sa vie. Il paraîtqu’elle est odieuse avec lui. La ven-geance est un plat qui se mange froid,dit-on. Eh bien là, c’est du surgelé tousles jours chez les Chirac! Elle le prive debière, l’oblige à regarder les Feux del’amour et lui refuse toute tête de veau.Pourvu qu’elle ne lui mette pas despampers quand elle le laisse tout seul…Et l’infirmière, elle l’a choisie très moche.Mais Bernadette, il est malade. l’ancienchaud lapin! Faut le laisser tranquille… Mais qui maintenant nous fait rêver? Moiqui aime les hommes flamboyants, je doisconstater que Dominique de Villepin aperdu de sa superbe. Et ça m’énerve.Il me faut donc trouver un nouveau chou-chou. Pourquoi pas un Christian Greypolitique? Les femmes adorent. Pourpreuve, cinquante millions de «50 nuancesde Grey» ont d’ores et déjà été vendus.Première vente chez Payot. Pour l’inter-préter au cinéma, on parle du très beauMatt Bomer de FBI, duo très spécial. Les

lecteurs sont des électeurs potentiels,mieux des électrices. Donnons-leur envieen leur proposant des politiques qui lesfassent fantasmer… Les femmes aimentmanifestement à se faire menotter, pourle plaisir, mais la clé toujours à portée demains. Faut pas pousser… Une petitesouffrance, juste pour le plaisir de se fairedominer. Mais c’est un leurre. Quand ladomination est consentie, il ne s’agit plusvraiment de domination. Et Monsieur estsi content de se sentir fort, pygmalion enmatière de désir, qu’il serait dommage del’en priver. Et Madame est servie.Mais attention, Christian Grey, versionhomme politique, se doit d’être élégant,d’une beauté à couper le souffle. Uneclasse naturelle qui favorise l’imagina-tion. J’en reviens au beau Dominique,avant sa chute… Il n’y a pas photo.Il aurait répondu parfaitement aux exi-gences… Mais c’est fini. Il nous faudraitun Aymeric Caron élu du peuple et non

pas chroniqueur de «On n’est pascouché». Un faux gentil. Romantiquequant à son look mais fauve quand ilattaque. Il nous faudrait un GeoffroyDidier, avocat et secrétaire national del’UMP. Sûr de lui, un brin arrogant maisquel orateur ! Le premier est de gauche,le deuxième est à la droite de l’UMP.Quarante ans pour le premier et trente-cinq pour le second. Parfait pour tout lemonde. En Suisse, en Europe et dans lemonde, j’ai beau chercher, pour lemoment il n’y a personne prêt à faire cha-virer les cœurs et devenir le nouveauchouchou de Frivolités essentielles. Lesquadra fringants d’hier sont devenus desquinquas légèrement fatigués ou dessexa plein d’expérience mais moinsséduisants. Et les jeunes sont trop jeunes.Nous voilà en transition pour faire rêverl’électrice moyenne. Alors de quoi vais-jebien pouvoir parler? Des frasques deFlamby forcément.

16 N°3tribune

on met le feu

par Jerry Khan & associés

RECHERCHE EN PATERNITÉFinalement, l’élection à la présidence del’UMP aura largement ressemblé à la viede Rachida Dati : beaucoup de mondepour remplir les urnes. Mais peu d’éluslégitimes.

UN PETIT PAS POURL’HOMME… UN GRAND PASPOUR L’ÉGALITÉ!Les services de l’Etat de Vaud ont récem-ment organisé une action visant à sensi-biliser leurs collaborateurs aux bienfaitsde la marche à pied. Chacun a ainsi reçuun podomètre, avec l’objectif de faire leplus de déplacements possibles à pied.Car c’est bien connu, selon la doctrineécolo-égalitaro-brancho-bobo, plus onmarche, plus on est citoyen responsa-ble… Grand gagnant: le Bureau de l’éga-lité, avec un total de plus de 20 000 paspar jour, l’équivalent de quatre heures demarche continue! Bref, soit elles tournenten rond dans leur bureau, soit ellescourent toute la journée après l’égalité.Mais dans les deux cas, on se demandequand elles travaillent !

GÉO-POLICELa réalisation du bâtiment de l’universitése conclut sur la faillite de l’entreprisegénérale Baumag. Le suivi du dossierpasse désormais du domaine desconstructions à celui de l’instruction. Maispas publique.

FLATULENCESLe célèbre avocat Marc Bonnant s’estfait piégé récemment par un journalistebidon, dans l’Effet Caribou diffusé surLeman bleu et la Tele. Dans cette suited’interrogations loufoques où il ne s’estjamais départi de son savoir-vivre, l’avo-cat genevois a répondu à la question:«C’est vous qu’avez pété?» de la façonsuivante : «Non. Je n’ai pas de physiolo-gie. Je suis un pur esprit.» Les téléspec-tateurs sont rassurés. Marc Bonnant nepète pas. Mais il se la pète.

CITATIONDans votre ascension professionnelle,soyez très gentil pour ceux que vousdépassez en montant. Vous lesretrouverez au même endroit enredescendant.

Woody Allen

frivolités essentielles

aymeric et geoffroy

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