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Tunisia Stampa

Date post: 04-Aug-2015
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Roman Empire Common Heritage in Southern and Eastern ENPI Countries La voie de l'argile Culture, histoire et artisanat La mémoire de Nabeul et du Cap Bon
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Cooperation in Urban Development and Dialogue

THIS PROJECT IS FUNDED BY THE

EUROPEAN UNION

Roman Empire Common Heritagein Southern and Eastern ENPI Countries

A project implemented by South-East Archeritage Partners

La voie de l'argileCulture, histoire et artisanat

La mémoire de Nabeul et du Cap Bon

Le Cap Bon est une presqu’ile située au Nord Est de la Tunisie. C’est une région caractérisée par l'abondance des sites archéologiques romains mais aussi puniques, byzantins, andalous, turcs et arabes. Le patrimoine romain joue actuellement un rôle secondaire dans le tourisme à l'échelle régionale: le Cap Bon est essentiellement une région où, à partir des années 60, un tourisme balnéaire estival s’est développé dans des stations de renommée internationale telles que Hammamet et Nabeul, les deux villes côtières de la partie méridionale du Cap Bon. En outre, cette région accueille 1,2 millions de touristes par an, mais elle n'a pas pu, jusqu’à maintenant, valoriser son patrimoine d'une façon générale, et surtout les sites archéologiques et la poterie.

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THIS PROJECT IS FUNDED BY THE

EUROPEAN UNIONCooperation in Urban Development and Dialogue

Roman Empire Common Heritage in Southern and Eastern ENPI Countries

La voie de l'argileCulture, histoire et artisanatLa mémoire de Nabeul et du Cap Bon

La présente publication a été élaborée avec l’aide de l’Union européenne. Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité des partenaires du projet South-East Archeritage et ne peut aucunement être considéré comme re�étant le point de vue de l’Union européenne

Cette publication a été élaborée dans l'activité A 1 du projet coordonnée par CRENoS et Dipartimento di Scienze Archeologiche e Storico-Artistiche, Università degli studi di Cagliari - Italia.

La publication a été réalisée dans le cadre du projet SOUTH-EAST ARCHERITAGE, �nancé par l’Union Européenne dans le cadre du programme CIUDAD – Coopération In Urban Development And Dialogue. Le projet South-East Archeritage vise à suivre la piste de l'Empire romain,dans le but de développer un produit touristique interactif du patrimoine local. Ce projet, o�ciellement lancé à Cagliari en Italie, rassemble des partenaires italiens, roumains, tunisiens, et russes. South-East Archeritage entend promouvoir le développement du tourisme dans la province de Cagliari (Sardaigne), dans le comté de Hunedoara (Roumanie), au Cap Bon (Tunisie), et dans la région de Krasnodar (Fédération russe). Ces régions partagent un patrimoine historique et culturel commun en raison de la longue présence de l’Empire romain sur leurs territoires. L’idée de fond du projet consiste à récupérer des procédés de production, des méthodes et des matériaux utilisés par les Romains et à les transformer en produits qui font partie de l’o�re touristique locale. Plus précisément, l’objectif est d’o�rir un produit interactif passionnant qui permet aux touristes de voir et de s’essayer aux processus, méthodes et matériaux utilisés par les Romains pour faire de la poterie, de l’huile, du vin, etc., et de créer un itinéraire international des procédés de production et des modes de vie de l’époque romaine. Le réseau de contacts entre les quatre pays rassemblera donc des artisans, des entreprises et des petits opérateurs locaux (notamment des femmes et des jeunes)"

Text e photos par Habib Jelalia (AREG - Tunis)

©2012

Le volume a été conçu et développé par l'AREG - Association de Recherche et Développement en Géographie de l'Université La Manouba - Tunis.

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Le Cap Bon est une presqu’ile située au Nord Est de la Tunisie. C’est une région caractérisée par l’abondance des sites ar-chéologiques romains mais aussi puniques, byzantins, andalous, turcs et arabes. Le patrimoine romain joue actuellement un rôle secondaire dans le tourisme à l’échelle régionale: le Cap Bon est essentiellement une région où, à partir des années 60, un tourisme balnéaire estival s’est développé dans des stations de renommée internatio-nale telles que Hammamet et Nabeul, les deux villes côtières de la partie méridionale du Cap Bon. En outre, cette région accueille 1,2 millions de touristes par an, mais elle n’a pas pu, jusqu’à maintenant,valoriser son patrimoine d’une façon générale, et surtout les sites archéologiques et la poterie.

Les ateliers et les fours traditionnels de Nabeul ont commencé à disparaitre pro-gressivement à partir des années 1970 enva-his par une urbanisation galopante et très soutenue dans cette capitale régionale. Ils ont été remplacés partiellement par des ate-liers qui se sont localisés dans la zone indus-trielle aux environs de la ville de Nabeul sur la route de Tunis. Les ateliers qui ont pu ré-sister à cette délocalisation spatiale se sont modernisés. En effet, tous les moyens de

production ont été adaptés à ces mutations spatiales techniques et technologiques. Les fours sont devenus mazoutés ou électrifiés. Aujourd’hui les techniques du vernissage, de décoration, du façonnage ont été complète-ment bouleversées afin de se conformer aux besoins de cette économie mondialisée.

Il y a encore quelques ateliers qui gardent leurs spécificités avec leurs fours de cuisson traditionnels mais dans des situations défa-vorables (cependant une chambre syndicale régionale de l’UTICA de Nabeul pour les po-tiers artisanaux vient de voir le jour pour les unifier et défendre leur métier).

Malgré ces mutations, aussi bien spa-tiales, techniques que technologiques, à Nabeul l’art de la poterie reste une activité dominante et importante dans le système économique local régional et même natio-nal. Selon les statistiques officielles, en 2008 la ville de Nabeul comptait 712 artisans po-tiers et tailleurs de pierre, ce qui représente 62% de l’effectif total du Cap Bon (1145 artisans dans cette spécialité). Le Cap Bon, donc, possède le potentiel humain et de connaissances pour activer un processus de défense et promotion de l’artisanat de qua-lité, capable de se distinguer du reste de la production de la Tunisie pour son originalité.

A travers les siècles

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La poterie

La poterie à l’époque puniqueLa poterie était une activité séculaire

dans la province du Cap Bon. Elle pré-cédait la romanisation de la région. La poterie a joué un rôle considérable dans l’économie du monde carthaginois. C’est cette activité artisanale qui doit répondre aux multiples besoins de la population à cette époque. Les Carthaginois s’adres-saient aux potiers pour tout ce dont ils avaient besoin pour leur vie culinaire et alimentaire et pour meubler les tombes de leurs morts. Les produits étaient des amphores, des assiettes, des cruches, des gargoulettes.

La céramique d’importationC’est surtout au mobilier funéraire

qu’on connait le mieux la céramique car-thaginoise. Les Carthaginois servaient en fait d’intermédiaires. En effet ils ache-taient la céramique grecque à Corinthe ou à Rhodès pour la vendre ensuite sur d’autres marchés, notamment les villes étrusques ou numides. Les commerçants carthaginois ont tiré des grands profits de ce négoce qui était florissant à cette époque. Les produits étaient des vases de Corinthe et des vases noirs d’Etrurie. C’est cette activité de céramique qui a permis d’élucider et de bien connaître les rela-tions commerciales de Carthage avec le monde hellénique.

La poterie à l’époque RomaineLa poterie avait joué un rôle primordial

dans le quotidien de la population dans la province du Cap Bon. Cette importance découle de la rareté du bois et surtout le rôle de l’emballage dans les traditions culinaires et les pratiques alimentaires de cette population. En effet l’huile, le vin, le blé, les condiments avaient besoin d’être

emballés et bien conservés. Cette impor-tance de la poterie se remarquait d’ailleurs dans les milieux, aussi bien sédentaires, semi sédentaires que ruraux. L’activité de la poterie pourrait s’expliquer par la richesse de la géologie du Cap Bon en ar-giles notamment dans la zone de Nabeul.

Avant même la romanisation de la province du Cap Bon, Néapolis était déjà connue pour sa poterie et sa céramique. Elle entretenait des rapports commer-ciaux avec Carthage basés sur les produits de la mer et aussi sur la poterie et la céra-mique. Des ateliers existaient à l’époque romaine à Néapolis. Elle exportait ses produits potiers à toute l’Ifriqiya. De nom-breux vestiges de fours existaient jusqu’à nos jours et témoignent de l’importance de cette activité dans la vie et l’économie de cette cité romanisée.

A l’époque romaine on fabriquait à Néapolis des poteries aux lignes très pures: l’amphora dans laquelle se conser-vait les réserves de l’huile, l’urna au corps largement arrondi au col étroit qui ser-vait à chercher l’eau de la fontaine et que les artistes donnaient comme attributs aux dieux et déesses des fleuves et des sources. De ces ateliers prospères il ne nous reste aujourd’hui que peu de traces visibles. En effet on trouve des traces de four et de nombreux tessons à proximité des carrières sur la route reliant Nabeul à la capitale Tunis et sur la route reliant Na-beul à Hammamet et ailleurs.

La poterie à l’époque médiévalePendant les siècles obscurs du Ma-

ghreb l’ancienne ville était en ruine. Na-beul était dominée à cette époque par Bachou la capitale de la région à l’époque médiévale aujourd’hui complètement disparue. Vers la fin du XVIème siècle l’art du feu fut relancé de nouveau à Nabeul par des potiers immigrants venus de l’île de Djerba au sud de la Tunisie. Cette émi-

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gration djerbienne vers Nabeul s’avère importante à plus d’un titre. La toponymie qui s’articulait autour de l’art de la pote-rie s’en inspira. L’artisan potier est ainsi appelé Jra Ibi, le four Jraba et le quartier des potiers connu sous le nom de Gelta se dit Dar Jraba.

Au début du XVIII siècle, l’usage des vernis plombifères s’introduisit à Nabeul importé par les artisans de Tunis ou par quelques andalous venus d’Espagne.

La poterie aujourd’huiTous les ateliers et les fours tradition-

nels ont commencé à disparaitre progres-sivement à partir des années 1970 envahis

Ateliers et fours de poterie à Nabeul en 1947

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par une urbanisation galopante. Ils ont été remplacés partiellement par des ateliers qui se sont localisés dans la zone indus-trielle aux environs de la ville de Nabeul sur la route de Tunis

Les ateliers qui ont pu résister à cette délocalisation spatiale se sont modernisés. En effet tous les moyens de production ont été adaptés à ces mutations spatiales techniques et technologiques. Les fours sont devenus mazoutés ou électrifiés.

A Néapolis l’artisanat de la poterie était un art, aujourd’hui à Nabeul elle est avant tout un art. Parlant des potiers G. Duhamel disait «J’ai cherché les potiers, j’ai trouvé les poètes».

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Le Tour artisanal du potier de Nabeul

Poterie artistique de Nabeul

La Jarre (Poterie artisanale de Nabeul)

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Néapolis signifie «ville neuve». Au-jourd’hui Nabeul, principale ville et chef lieu du gouvernorat qui a pris son nom. Il est fort probable que Néapolis fut à l’ori-gine un comptoir fondé par les commer-çants grecs qui tomba rapidement sous la domination carthaginoise. Selon l’histo-rien Thucydide Néapolis était un comptoir carthaginois. Elle était la ville d’Afrique la plus proche de la Sicile dont elle n’est séparée que de 2 jours et une nuit de navi-gation. Vers 310 av. J.C. Néapolis fut prise par Agathocle tyran de Syracuse. Lors de la 3e guerre punique Néapolis prît le parti de Carthage contre Rome. Elle fut châtiée, attaquée et saccagée en 148 par le chef de l’armée romaine Calpurnius Piso. Pendant la guerre civile entre César et Pompée la ville se rallia à la cause de César. Celui-ci lui accorda la liberté après sa victoire. Quelques années plus tard Néapolis est

devenue colonie julienne (colonia julia) sous les règnes de César ou bien d’Octave. Elle a été presque dépeuplée suite au châ-timent de Piso. Pour son repeuplement des colons romains sont venus s’y instal-ler ce qui favorisé son expansion urbaine rapide. La conquête de la presqu’ile du Cap Bon par les musulmans ruina la ville historique qui s’est transformée en véri-table carrière. L’urbanisation incontrôlée et l’édification des unités touristiques d’une manière anarchique a fortement contribué aussi à défigurer le site antique et à faire disparaitre une importante partie de ses vestiges. Les premières fouilles ont commencé en 1965 sous la responsabi-lité de l’archéologue français J.P. Darmon. Arrêtées pour des raisons inconnues, les fouilles n’ont repris que récemment. Deux grands monuments font aujourd’hui la spécificité du site de Néapolis  : la maison

Nabeul - Neapolis

La maison des nymphes

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des Nymphes et l’usine de traitement des poissons.

* la maison des Nymphes: Nympha- rum domus date du IVe s. ap. J.C.

Selon J.P. Darmon, cette maison pri-vée pourrait être une schola à usage phi-losophique. Elle est bordée au nord et au sud par 2 rues dallées occupant ainsi la largeur d’une insula. C’est une grande et somptueuse demeure avec une super-ficie de 1500 m2 renfermant une ving-taine de pièces. Un grand nombre de ces pièces étaient pavées de mosaïques. Elles s’ordonnent autour d’un vaste jardin au milieu duquel se trouve un bassin en ab-side décoré d’une mosaïque représentant une tète du dieu océan bordée à droite comme à gauche de différents espèces de poissons et d’autres animaux marins, petits dauphins, une langouste.

En face de ce bassin on a mis à jour une grande pièce l’oecus ainsi qu’une mosaïque rectangulaire représentant 2 coqs qui s’affrontent de part et d’autre d’une pépite amphore remplie, d’après les

Mosaïques de la maison des nymphes

spécialistes de pièces d’or. Toutes ces mo-saïques et d’autres découvertes dans cette maison se trouvent exposées au musée de la ville de Nabeul ouvert à la visite.

* l’usine de traitement des poissons.Un peu plus loin de la maison des

nymphes au bord de la plage, on peut visiter un ensemble industriel d’époque romaine destiné à la fabrication de salai-son et de garum. Il s’était installé sur une construction punique datant du 3e-2e siècle av. J.C. L’usine de Néapolis est com-posée de 6 bassins accolés plus 2 autres d’une profondeur de 2 m environ pour chacun. Le garum était une sauce très appréciée des Romains pour ses vertus aphrodisiaques. Il servait à assaisonner les viandes, les légumes et même les fruits. On le fabriquait à partir des intestins des poissons et d’autres restes qu’ ’on fait ma-cérer dans du sel et que l’on fait sécher au soleil pendant plusieurs semaines. Pour le fabriquer les grecs utilisaient un poisson appelé garos. Le plus raffiné se fait à partir du scombre.

Nab

eul -

Nea

polis

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L’amphore remplie d’or signe de richesse de la cité

Bassins de salaison et de fabrication de garum

Bassins de salaison et de fabrication de garum

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Clupéa est située à l’extrême nord de la presqu’ile du Cap Bon. C’était la ville des Si-ciliens, le bouclier des Carthaginois, l’Aspis des Grecs et clupéa des Romains. La ville bordait le rivage d’une enceinte Sicilienne dont les tours ont été disposées en une courbe qui lui donne l’allure d’un bouclier. C’est une grande colline aux pentes raides, un promontoire, l’akra taphitis de Strabon. C’est cette forme circulaire qui lui a donné le nom d’Aspis, c’est-à-dire bouclier dans la langue grecque. Quant aux latins ils ont traduit le toponyme par Clupéa, Clipéa ou Clypéa. C’est le nom qu’elle a gardé jusqu’à nos jours. Son histoire est devenue depuis ces dernières années controversée. En effet la majorité des historiens spécialistes s’accordent qu’Aspis est une ville fondée par les Grecs de Sicile sans avancer une date précise. Récemment le PR Mohamed H’sine Fantar grand spécialiste de l’histoire punique avance sa thèse selon laquelle qu’Aspis est une ville punique et non

grecque. Il s’est basé sur les vestiges de la nécropole de Clupéa qui n’a rien de grec. Alors que les vestiges de la forteresse sont visiblement puniques en dessous du fort hispano–turc. Aspis selon notre professeur a sans doute succédé à une petite agglo-mération libyque. Aspis est connue par les témoignages de l’historiographie en rap-port soit avec l’expédition maritime d’Aga-thocle vers 310 av. J.C. contre les carthagi-nois, où il décida d’établir une colonie, soit avec les guerres romano–carthaginoises dont on peut mentionner l’assaut de Re-gulus vers 256-255 av. J.C. et le siège de Pison en 148. Les carthaginois ont occupé le site vue son importance stratégique. Il fut longtemps un maillon important dans la stratégie défensive carthaginoise. Aspis fut détruite et reconstruite à plusieurs reprises. En 256 av. J.C. Regulus lors de la première guerre punique ravagea ses alentours. En 146 Scipion s’en empara après la prise de Carthage et la fit raser.

Kélibia - Clupea

Clupéa : La forteresse surmonte la colline

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Mais Clupéa va renaitre rapidement de ses cendres. Elle devient libre après la victoire de César à Thapsus sur les partisans de Pompée. Elle sera ensuite transformée en colonie julienne. De cette ville si prospère Jadis il ne reste que de rares vestiges. Au pied de la colline fortifiée on pourra visiter plusieurs monuments en particulier des luxueuses demeures privées d’époque romaine qui se spécifiaient par leurs belles mosaïques. A l’entrée de la ville se trou-vait le grand temple. Mais Clupéa se dis-tingue surtout par 2 monuments qui font son identité, la forteresse et la nécropole. La forteresse est d’époque punique ainsi que la nécropole d’El Mensoura. Depuis l’antiquité clupéa doit sa réputation à sa forteresse qui se dresse au sommet d’une colline qui domine la mer. Les références bibliographiques attribuent sa construc-tion à Agathocle tyran de Syracuse et à son armée. C’est une forteresse à plan pentagonal adapté aux escarpements et à la raideur de la pente. Au pied de la forteresse se trouve la nécropole d’origine

certainement punique. Elle est constituée de tombes creusées dans les flancs d’une colline gréseuse. La typologie révèle deux catégories. Les tombes fosses et les tombes tripartites dont certaines ont des marches encadrées de montants. Cer-taines tombent ont livré après leur fouille un mobilier composé d’amphores et de vases, d’amulettes en pate de verre avec des représentations divines inspirées en particulier de la mythologie egyptienne, un strigile, une spatule… etc. La datation de ce mobilier est à placer entre le IVe et le IIe s. av. J.C. Ceci laisse croire que Clu-péa fut abandonnée au lendemain de la campagne punitive lancée contre elle lors de la 3e guerre punique en 148 ap. J.C. par Calpurnusius Piso.

La vie économique à Clupéa se carac-térisait par l’importance du commerce maritime et les différentes activités des produits de la mer dont incontestable-ment le poisson. La variété la plus réputée était la mustélla (msella) type de poisson bleu.

La nécropole punique de Kélibia

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Kerkouéne est un toponyme moderne dont on ignore l’origine exacte. Le site archéologique figure dans les titres fonciers sous le nom de Tamezrat Sghira (la petite). Il s’agit d’un toponyme libyque. Les chercheurs spécialistes avancent que le nom antique de Kérkouéne pourrait être Tamezrat, cité punique au pays berbère de Tamezrat. Le site se trouve au bord littoral septentrional de la presqu’ile du Cap bon à 12 km au nord de Kélibia par la route qui conduit à El Haouaria. Il est coincé entre deux caps celui de Jbel Sidi Labiodh au nord et celui de Kélibia au sud. Avant d’être imprégné par la culture punique, Kerkouéne semble avoir habité par des libyques, une ethnie à laquelle s’apparenteraient les ancêtres berbères. Le toponyme kerkouéne a été attribué à cette agglomération par les deux savants français qui revendiquent le droit de la découverte du site. Les premières fouilles ont débuté en septembre 1952. Les origines de la cité remontent à l’ère pré-phénicienne. Il ne s’agit pas d’une fondation phénico-punique mais d’une cité libyque qui a été enrichie par les

apports exogènes, puniques voire même carthaginois. La date exacte de sa fondation reste confuse. Selon quelques hypothèses la ville existait au moins dés le VIe siècle av. J.C. La cité fut saccagée en 310 av. J.C. par Agathocle tyran de Syracuse. Sa destruction totale datait de 256-255 av. J.C. par le consul romain Regulus. Ses habitants furent tués ou bien réduits à l’esclavage.

La cité est d’une modeste superficie comprise entre 6–7 hectares. Son plan est quasi circulaire. Elle est délimitée par la mer à l’Est et une double muraille qui s’étend du nord au sud de la ville. Des portes et des tours jalonnaient ses périphéries.

Le tissu urbain se caractérisait par des rues spacieuses où la circulation piétonne était aisée. Les principales rues étaient celle des artisans de l’apotropaion, des artisans et la rue du temple. La ville a été découpée en îlots appelés les insulae. Son plan se distingué aussi par des grandes places distantes les unes de quelques mètres. La place ou Maqom ne ressemblait ni à l’agora des grecs ni au forum des romains

Kerkouéne

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mais plutôt à la place qui caractérisait la ville orientale à cette époque.

Trois espaces constituent la spécificité de la cité  : l’habitation, la chora ou territoires relevant de la cité, les fermes, les pâturages, et la nécropole.

Les maisonsElles se caractérisaient par leur grande

diversité selon l’appartenance sociale des habitants. On peut distinguer.

* La maison à cour centrale* La maison du sphinx.* La maison à structure en enfilade.* La maison du prêtre.* La maison à structure binaire* La maison à plan linéaireMalgré cette diversité toutes les

maisons étaient équipées d’une salle de bains. C’est le témoignage de l’importance que les civilisations sémitiques accordent à la propreté corporelle et à la purification par l’eau. A coté des salles de bains privées des bains publics juxtaposaient généralement le sanctuaire.

La chora Kérkouéne était avant tout une cité

urbaine. Les paysans vivaient sur leurs

terres dans les campagnes environnantes qui étaient selon l’historiographie contemporaine florissantes.

Les nécropolesQuatre nécropoles ceinturaient

l’habitat à Kerkouéne. La nécropole de la falaise au nord, la nécropole de la falaise au sud, la nécropole nord et la nécropole ouest.

Un grand sanctuaire a été découvert à Kerkouéne qui s’apparente par son plan au temple sémitique. La divinité du temple est vraisemblablement Ashtart ou Tanit. Mais la question des divinités à Kerkouéne reste suspecte et sans réponse claire.

La vie économique était riche et très diversifiée. Elle s’articulait essentiellement sur autour des activités artisanales et commerciales. Les principales branches de l’artisanat étaient la pierre taillée, la verrerie, la maçonnerie, la pêche, le tissage, la bijouterie, et la poterie qui fut très florissante. L’art de la décoration était important dans l’édifice de Kerkouéne aussi bien pour la décoration des maisons (colonnes, chapiteaux, corniches, pilastres) que celle du sol : signe de Tanit.

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Rue principale dans la cité de Kerkouene

Décoration : Signe de Tanit

Kerk

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Entrée d’une maison

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Il semble que sur l’emplacement de l’actuelle ville de Hammamet il y aurait un site phénicien, Pupput. Ce vocable de pupput n’est pas latin, il serait vraisembla-blement sémitique. Pupput fut rattachée à la proconsulaire province civile dirigée par un préfet du prétoire dont le siège était à Carthage. Elle faisait partie comme les autres villes avoisinantes Néapolis (Nabeul), Curubis (Korba), Siagu (Bir Bou Rekba), Thinissi (Campagne de Latreche) de ce qu’on a appelé  «  la pertica de Car-thage » autrement la zone d’influence de cette capitale. Cette situation lui facilita son intégration dans le système institu-tionnel romain d’où l’aisance de sa roma-nisation. Jusqu’au 2e siècle ap. J.C. Pupput était une petite bourgade dépendante de Carthage. Elle a été élevée au rang de colonie romaine pendant le règne de l’em-pereur commode en 186 ap. J.C. C’était le statut suprême auquel aspi raient toutes les villes de l’Empire romain en Afrique en Gaulle ou ailleurs. Elle disposait donc de

statut de municipalité ayant un conseil municipal et des édiles. C’était la garan-tie de son autonomie dans le cadre des institutions de l’Empire. La ville n’a cessé de progresser et d’évoluer malgré la pro-fonde crise qu’a connue l’empire Romain au III siècle. Comme toutes les autres villes romanisées Pupput a connu les disputes et les graves querelles entre les païens et les chrétiens puis entre les différents courants chrétiens. Sa population s’était scindée en deux franges religieuses, les donatistes et les catholiques. Ceci dénote du dynamisme de la vie culturelle de la ville. Hormis cette richesse sa prospérité et son évolution pourraient s’expliquer par sa situation stratégique. Pupput se lo-calisait sur la grande voie de Carthage-Ha-druméte (Sousse)- Sefétula (Sbeitla).Elle se situe aussi dans les proches environs de la capitale Carthage. Elle était aussi proche de Curubis lieu d’exil du grand évêque Saint Cyprien.

Hammamet - Pupput

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Vue du site de Pupput

Ham

mam

et -

Pupp

ut Le site de Pupput était très étendu et ses vestiges nombreux. Les fouilles entre-prises et les sources épigraphiques ont mentionné l’existence d’un petit temple, des déesses, un théâtre, un amphithéâtre, des thermes, plusieurs citernes privées, des aqueducs, des puits, une citadelle byzantine des maisons et une basilique chrétienne. La « dictature du béton », à sa-voir les unités touristiques, l’urbanisation anarchique et non contrôlée ont large-ment décimé ce site historique. Actuelle-ment seule une petite portion est classée comme zone archéologique mais délais-sée et délabrée. La maison du « péristyle figuré  » possède une mosaïque décorant l’oecus représentant 8 pyramides végé-tales dont les sommets sont reliés entre

eux par des grandes peltes. Une autre riche maison avec des thermes privés des pavements mosaïqués à trame géomé-trique. Située au nord du site la nécropole est quasi engloutie sous les décombres de l’urbanisation sauvage et anarchique. Le secteur fouillé révèle l’existence de 1300 tombes dont les plus anciennes remontent la fin du 1er siècle ou bien au début un 2e siècle. La pratique funéraire la plus répandue était l’inhumation mais l’in-cinération était aussi connue, elle était ef-fectuée généralement dans une fosse peu profonde. Les tombes étaient des simples fosses signalées chacune par un tumulus de sable ou bien des sépultures person-nalisées par des massifs maçonnées sous plusieurs formes.

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Les vestiges d’une maison de l’époque Romaine (IIIeme Siècle)

Les Thermes de Pupput

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Médina de HammametLa médina ou la ville ancienne de

Hammamet prend son origine autour du fort ou qasr. Le fort était à l’origine de l’apparition progressive de cette enceinte urbaine. De forme rectangulaire la médina de Hammamet couvre environ 40.000 m2. Son plan est celui de la ville arabo-musul-mane avec une place centrale de laquelle convergent des ruelles vers la grande mos-quée. Elles sont généralement étroites tortueuses couvertes parfois par des voûtes (sabbats). Elles débouchent aussi sur des places secondaires d’où partent d’autres ruelles vers les portes percées dans les remparts de la médina. Dans le dialecte local c’est le bled qui fait la fierté de tous les Hammamétois. Jadis la médina de Hammamet se caractérisait par trois grands édifices les maisons, les souks et la mosquée.

Les maisons Les maisons ont de type arabe, des

chambres qui s’ouvrent sur un patio. La superficie destinée initialement à l’habi-tat couvrait 70% de la superficie totale de la médina Jusqu’au début des années soixante. La superficie moyenne de la mai-son était de 90 m2. Alors que la moyenne des chambres par maison était de 3.2 et le taux d’occupation a été estimé à 5 per-sonnes par maison. Beaucoup de maisons sont dotées d’un majil type de citerne souterraine qui sert pour emmagasiner les eaux pluviales qui seront utilisées en période de raréfaction surtout pour la consommation domestique. D’autres se caractérisaient par l’existence d’une cédda type de faux plafond cimenté servant pour la conservation de la oula autrement les provisions annuelles composées de semoules, de blé d’orge de maïs, de sor-

La Médina de HammametHam

mam

et -

Pupp

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Le fort de HammametLe fort ou qasr ou encore El borj (al

Burj) semble avoir été bâti à l’époque de la dynastie des Aghlabides au IXe siècle. Il était destiné à l’origine à surveiller la mer. Les Aghlabides ont concentré leurs efforts à protéger les côtes de l’Ifriqiya contre les éventuelles attaques byzantines. Hormis sa fonction de protection et de surveil-lance il était un lieu de prière et de meder-sa (école) pour l’apprentissage du coran et les sciences religieuses. Il servait aussi comme un lieu de repos pour les voya-geurs les saints mystiques connus sous le nom d’ubbad. Le ribat a joué un rôle important dans la défense de la ville et de ses habitants des différentes expéditions

gho, de l’huile d’olive, de viande séchée etc… protégées dans des jarres et des gargoulettes. C’est une tradition culinaire et alimentaire ancestrale de la famille tu-nisienne. Devenues des résidences en état de vacuité nombre de maisons citadines ont été vouées à la fermeture définitive-ment ou une bonne partie de l’année. Un grand nombre de maisons est ainsi inoc-cupé, délabré en ruines suite au départ massif qui a pris un certain moment l’as-pect de désertion des anciens habitants vers les nouveaux quartiers de la ville mo-derne. En revanche les Hammamétois de souche appartenant au bled manifestent un attachement indéfectible à leur espace historique et à la maison natale.

Le Fort (Qasr) de Hammamet

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Ham

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Pupp

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menées par des pirates catalans. Il a été restauré à plusieurs reprises. Sous les Ot-tomans le fort a été transformé en caserne pour abriter les janissaires. Aujourd’hui du haut de ses remparts on pourra profi-ter d’une belle vue sur les terrasses et les coupoles de la médina et aussi une belle vue sur la plage de Hammamet. Sa cour est souvent un lieu qui abrite des manifes-tations culturelles.

Les souksAutrefois la médina de Hammamet à

l’instar de celle de la ville de Nabeul se spécifiait par la richesse de ses souks. On y trouvait celui de la filature, de la broderie, qui faisaient la fierté des Hammamétoises, celui du cuivre, du cuir, du charbon, et

surtout celui des pécheurs qui consti-tuait l’originalité de la vie économique de la médina. Seulement avec l’avènement touristique du début des années soixante qui se transforma rapidement en boom tout le système de l’économie locale a été profondément transformé. Les souks de la médina disparaissent l’un après l’autre. Tout se convertira vers le tourisme. L’arti-sanat s’est transformé en une industrie orientée vers le tourisme. Les habitants de la médina ont quitté vers les nouveaux quartiers à la périphérie de la ville. Un grand nombre des anciennes maisons a été loué aux commerçants dont la majo-rité sont des immigrés venus des autres régions du pays. La médina perd ainsi sa fonction initiale d’habitat en faveur du

La plage de Hammamet

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L’entrée du Souk dans la Médina (Le minaret de la Grande Mosquée surmonte les remparts)

commerce et de l’artisanat. Les maisons sont transformées en magasins modernes, des bazars, pour la vente des articles arti-sanaux (poterie, cuir, verre, tissu, cuivre, articles de souvenir) ou bien en galeries d’art, des ateliers, des restaurants…etc. D’autres ont été vendues aux riches ar-tistes et hommes d’affaires étrangers. La spéculation immobilière fait main basse sur cet espace historique très convoité. La médina fut envahie par les activités com-merciales et artisanales modernes. L’habi-tat est devenu une fonction secondaire. Le bled ou médina a perdu progressivement les sens de son identité traditionnelle et son originalité historique.

La grande mosquéeC’est la mosquée de Jamaa el Kébir

ou Jamaa El Bled. Elle serait la plus vieille

mosquée de la ville de Hammamet. Elle a été constamment rénovée à travers toutes les époques pour répondre aux besoins de la prière des musulmans. Au moyen âge elle était le lieu où officiaient les notaires et les juges de la ville. L’autre interface de sainteté de la médina de Hammamet réside dans les zaouïas et les marabouts. C’est une ville de saints. Comme tous les ribats qui ont leurs saints patrons Ham-mamet a sidi Bouhdiba. Son marabout est cloisonné entre la mer et la muraille. Selon les croyances locales sa présence est une garantie pour la cité quoique son histoire reste légendaire. D’autres zaouïas per-sistent encore au sein de la médina. Celle de Sidi Abdelkader est aujourd’hui un mausolée où sont enterrés les habitants de la médina. On cite aussi les zaouias de Sidi Atig et celle de Sidi Abdallah.

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Ham

mam

et -

Pupp

ut La nécropole de Menzel TemimeSituée sur la route de la plage sur une

colline dominant la mer, le site doit son nom moderne à un saint marabout connu sous le nom de Sidi Salem Hmam dont la coupole a été érigée sur le sommet de la colline. Les tombes furent creusées dans la roche selon les disponibilités du terrain, sur une superficie d’1 hectare. An y a mis au jour 89 tombes  : 17 tombes à simples fosses creusées dans le roc et obsturées avec des dalles, les 72 tombes qui restent

La Mausolée de Sidi Salem Hmam

La Nécropole de Menzel Temime : Vue générale

sont tripartites. La tombe T85 mérite une attention particulière puisqu’elle se distingue par son mausolée qui fait face à l’entrée de la chambre funéraire  ; il est à demi peint et à demi-taillé avec une représentation de pilastres à chapiteaux éoliques. Certains tombes ont livré des objets en céramique, en bronze et en or massif dont une onochoé, une hachette rasoir, trois bagues en or, des boucles d’oreille, des scarabées… Leur chronologie est fixée entre les IVe et IIIe s. av. J. –C.

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Tombeau n° 13 de la nécropole de Menzel Temime

Tombeau n° 29

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Carpis-Korbous Korbous est situé sur la côte occiden-

tale de la presqu’le du Cap Bon. C’est le site historique le plus réputé sur ce lit-toral. Depuis la période punique Carpis était célèbre par ses eaux et ses thermes. A l’époque grecque on l’appelait Therma, Aqua ou Aquas au temps des Romains. Elle fut nommée aussi Aquae calidae, les eaux chaudes. Malheureusement tous les monuments historiques ont complète-ment disparu. Aujourd’hui Korbous est ré-putée pour ses étuves dont la plus célèbre est el arraka c’est l’endroit où l’on transpire. Les nombreuses sources d’eaux tièdes ou chaudes chargées de minéraux sont très prisées et fréquentées pour soigner l’arth-rite, les rheumatismes, les pathologies os-téoarticulaires, d’hypertension et les cures d’obésité. L’eau minérale de la source Ain Oktor est vivement conseillée pour l’ané-mie et l’insuffisance rénale.

Hermaea- El HaouariaVille antique située sur le littoral sep-

tentrional de la presqu’île du Cap Bon. Les Grecs l’ont appelé Hermaea, les Romains Merkourion. Ce toponyme vient vraisem-blablement du fait de l’existence à ce même endroit du temple d’Hermés-Mer-cure. Non loin de la ville se trouvent les fameuses carrières souterraines connues sous le nom de grottes d’El Haouaria.

Ce sont les latomies, des grandes ca-vernes prés desquelles selon quelques sources bibliographiques qu’Agathocle débarqua en 310 av. J.C. avec son ar-mée. On avance aussi que c’est dans ces cavernes que fut extraite depuis le VIIe siècle av J.C. la pierre de grés qui a servi à la construction des monuments de Car-thage punique. El Haouaria est aujourd’hui réputée pour le festival international de la chasse à l’épervier organisé chaque année (Mai-Juin).

Les sites archéologiques secondaires au Cap Bon

Vue de Carpi -Korbous

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Carrières souterraines connues sous le nom de grottes d’El Haouaria.

Missua- Sidi DaoudA environ 2 km à l’ouest d’Elhaouaria,

se trouve l’antique Missua l’actuelle sidi Daoud. L’histoire de la ville est très peu connue. On avance seulement des hypo-thèses pour essayer de cerner son identité antique. Aucune fouille n’a été faite. Le rare mobilier trouvé (2 tombes) date vrai-semblablement du IIIe siècle av. J.C. Elle serait devenue colonie julienne, une ville importante économiquement et stratégi-quement surtout entre Carthage, la Sicile et l’Italie. Plus tard Missua est devenue une base maritime qui a servi aux vandales pour repousser les attaques Byzantines. Le site n’est pas protégé, délaissé, aucune mesure n’a été prise pour sauvegarder au moins les rares vestiges qui s’y trouvent.

Cette petite bourgade porte aujourd’hui le nom d’un saint mystique Sidi Daoud. C’est le second port du Cap Bon, derrière celui de Kelibia réputé pour la pêche au thon.

DaglaDagla se trouve entre Missua et Carpis

dans un terrain accidenté. Ses ruines éten-dues laissent supposer que c’était une ville importante. Le mobilier découvert est for-mé de quelques édifices hydrauliques, de tessons de céramiques à vernis noir.

MraïsaMraïsa se localise au voisinage de

Dagla, un petit port qui correspondrait vraisemblablement à l’antique Siminina.

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Les rares ruines révèlent l’existence des termes et des citernes, des pavements de mosaïques ainsi que des colonnes et des chapiteaux.

Sicingi Plus loin dans la direction de Korbous

de trouve le site de l’ancienne Sicingi au-jourd’hui la petite bourgade de Douala. Son histoire est inconnue. Tous les ves-tiges ont complètement disparu.

Tubernuc Aïn Tbornok Aïn Tbornok se localise aux environs de

Grombalia. Cité antique dont l’histoire est mal connue. Les fouilles du début du XXe siècle (1919-1925) ont permis de dégager plusieurs monuments dont les plus im-portants les thermes romains et le forum.-

Des vestiges archéologiques encore enterrés, défigurés ou anéantis par l’ex-tension urbaine ou l’exploitation agricole sont éparpillés dans le reste du Cap Bon témoignant de la richesse du patrimoine historique de la région. On peut citer les plus en vue comme Gummi (Sidi Ejjehmi) aux environs de Sliméne Néferis prés de Grombalia, Ad Mercurium (Grombalia),

Carrières souterraines connues sous le nom de grottes d’El Haouaria.

Vina (Bou Argub) et Siagu (Bir Bourekba ou Ksar Ez Zit). Dans les environs de Men-zel Bouzelfa -Béni Khalled se trouve Chul connu par Henchir El Mdaïna site délaissé et abandonné. Casula se situe entre Curu-bis et Maxula (Radés) plus de traces au-jourd’hui complètement disparu. On peut mentionner aussi les deux nécropoles puniques de Menzel Témime celle de sidi Salem et celle de sidi jamel Eddine.

Les haouanetLe terme haouanet est le pluriel du

mot arabe haounet qui dans le parler arabe veut dire boutique ou échoppe de l’artisan. Ce sont des nécropoles libyques. Ils se composent généralement d’une ou de plusieurs chambres rupestres étagées disposées en enfilade conformément à une structure libyque bien déterminée. On peut mentionner les 12 haounet d’El Harouri à l’ouest de Kélibia, les 17 haou-net de Sidi Mohamed Latrech près de Bir Bourekba et ceux de Jbel el Mangoub.

En somme la richesse de la presqu’ile du Cap Bon est telle qu’on compte plus de 600 sites antiques et qu’il ya 2 sites tout le km2.

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THIS PROJECT IS FUNDED BY THE

EUROPEAN UNIONCooperation in Urban Development and Dialogue

Roman Empire Common Heritage in Southern and Eastern ENPI Countries

La voie de l'argileCulture, histoire et artisanatLa mémoire de Nabeul et du Cap Bon

La présente publication a été élaborée avec l’aide de l’Union européenne. Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité des partenaires du projet South-East Archeritage et ne peut aucunement être considéré comme re�étant le point de vue de l’Union européenne

Cette publication a été élaborée dans l'activité A 1 du projet coordonnée par CRENoS et Dipartimento di Scienze Archeologiche e Storico-Artistiche, Università degli studi di Cagliari - Italia.

La publication a été réalisée dans le cadre du projet SOUTH-EAST ARCHERITAGE, �nancé par l’Union Européenne dans le cadre du programme CIUDAD – Coopération In Urban Development And Dialogue. Le projet South-East Archeritage vise à suivre la piste de l'Empire romain,dans le but de développer un produit touristique interactif du patrimoine local. Ce projet, o�ciellement lancé à Cagliari en Italie, rassemble des partenaires italiens, roumains, tunisiens, et russes. South-East Archeritage entend promouvoir le développement du tourisme dans la province de Cagliari (Sardaigne), dans le comté de Hunedoara (Roumanie), au Cap Bon (Tunisie), et dans la région de Krasnodar (Fédération russe). Ces régions partagent un patrimoine historique et culturel commun en raison de la longue présence de l’Empire romain sur leurs territoires. L’idée de fond du projet consiste à récupérer des procédés de production, des méthodes et des matériaux utilisés par les Romains et à les transformer en produits qui font partie de l’o�re touristique locale. Plus précisément, l’objectif est d’o�rir un produit interactif passionnant qui permet aux touristes de voir et de s’essayer aux processus, méthodes et matériaux utilisés par les Romains pour faire de la poterie, de l’huile, du vin, etc., et de créer un itinéraire international des procédés de production et des modes de vie de l’époque romaine. Le réseau de contacts entre les quatre pays rassemblera donc des artisans, des entreprises et des petits opérateurs locaux (notamment des femmes et des jeunes)"

Text e photos par Habib Jelalia (AREG - Tunis)

©2012

Le volume a été conçu et développé par l'AREG - Association de Recherche et Développement en Géographie de l'Université La Manouba - Tunis.

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Cooperation in Urban Development and Dialogue

THIS PROJECT IS FUNDED BY THE

EUROPEAN UNION

Roman Empire Common Heritagein Southern and Eastern ENPI Countries

A project implemented by South-East Archeritage Partners

La voie de l'argileCulture, histoire et artisanat

La mémoire de Nabeul et du Cap Bon

Le Cap Bon est une presqu’ile située au Nord Est de la Tunisie. C’est une région caractérisée par l'abondance des sites archéologiques romains mais aussi puniques, byzantins, andalous, turcs et arabes. Le patrimoine romain joue actuellement un rôle secondaire dans le tourisme à l'échelle régionale: le Cap Bon est essentiellement une région où, à partir des années 60, un tourisme balnéaire estival s’est développé dans des stations de renommée internationale telles que Hammamet et Nabeul, les deux villes côtières de la partie méridionale du Cap Bon. En outre, cette région accueille 1,2 millions de touristes par an, mais elle n'a pas pu, jusqu’à maintenant, valoriser son patrimoine d'une façon générale, et surtout les sites archéologiques et la poterie.


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