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U.E. : ANTHROPOLOGIE SOCIOCULTURELLE · COMPARAISON DU RITE GUIN-MINA ... architecturaux qui...

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1 . Licence I Année académique : 2014-2015 GROUPE DE TRAVAIL « QUARTIER LATIN ISPSH DON BOSCO www.quartierlatin1.wordpress.com DOVI-GABA Ayité Dzidzoe Sous la direction : P. Marius JIODIO U.E. : ANTHROPOLOGIE SOCIOCULTURELLE LA CEREMONIE DE SORTIE D’ENFANT CHEZ LES GUIN-MINA
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Licence I Année académique : 2014-2015

GROUPE DE TRAVAIL « QUARTIER LATIN ISPSH DON BOSCO

www.quartierlatin1.wordpress.com

DOVI-GABA Ayité Dzidzoe

Sous la direction : P. Marius JIODIO

U.E. : ANTHROPOLOGIE SOCIOCULTURELLE

LA CEREMONIE DE SORTIE D’ENFANT CHEZ LES GUIN-MINA

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PLAN

LA CEREMONIE DE SORTIE D’ENFANT CHEZ LES GUIN-MINA ............................................... 1

INTRODUCTION ................................................................................................................................... 3

I. PRESENTATION DE LA VILLE D’ANEHO ............................................................................... 4

1. SITUATION HISTORIQUE ....................................................................................................... 4

2. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE ....................................................................................... 5

II. CEREMONIE DE SORTIE D’ENFANT CHEZ LES GUIN-MINA ......................................... 6

1. LE RITUEL DE LA CEREMONIE ............................................................................................ 6

2. LA NOMINATION DU NOUVEAU-NE. .................................................................................. 7

3. REPAS CEREMONIEL .............................................................................................................. 7

III. REFLEXION ANTROPOLOGIQUE ......................................................................................... 8

1. LA SIGNIFICATION DU NOM ................................................................................................ 8

2. EVOLUTION DU RITE AUJOURD’HUI. ................................................................................ 8

3. COMPARAISON DU RITE GUIN-MINA .............................................................................. 10

CONCLUSION ..................................................................................................................................... 11

SITES WEB : ........................................................................................................................................ 12

ANNEXES ............................................................................................................................................ 13

Annexes 1 : ........................................................................................................................................ 13

Annexe2 : (A2) .................................................................................................................................. 13

Annexe3 : (A3) .................................................................................................................................. 14

Annexe4 : (A4) .................................................................................................................................. 14

Annexe5: (A5) ................................................................................................................................... 15

Annexe6: (A6) ................................................................................................................................... 15

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INTRODUCTION

Dans la famille africaine traditionnelle la valeur de l’enfant était indiscutée. En effet,

l’enfant était la valeur importante de la famille élargie. Il était la richesse d’une famille, d’un

individu. Il était un don que Dieu accordait à sa convenance et pour lequel il fallait être

reconnaissant. L’adage si souvent répété : « pas enfants sans famille, pas de famille sans

enfants » correspondait à cette réalité. Pour un couple responsable, la fécondité n’est pas

seulement mettre au monde des enfants ; c’est aussi assurer leur croissance humaine

équilibrée, prenant en compte tous les aspects de leur personnalité physique et spirituelle

(Eschlimann, 1982, p.47).

Cet aspect spirituel de la vie inclut forcement certains rites dont celui de la sortie

d’enfant qui symbolise l’intégration officielle de l’enfant dans un clan (Doglo et Aziamble,

1979, p.139)

Ainsi chez les Guin-Mina d’Aného, cette cérémonie symbolise la purification, la

présentation officielle et l’intégration du « Nouvel Homme » aux membres de la communauté

dans laquelle il a vu le jour. C’est un acte à la fois social et spirituel : un « baptême

traditionnel » par lequel l’enfant est présenté aux dieux titulaires, à son lignage et la

communauté toute entière et à partir de ce moment-là, il est nommé ou porte un nom pour la

première fois. Il est accepté, reconnu par sa famille et c’est en ce jour-là qu’il nait

officiellement. A travers notre présent travail de recherche, dans une première partie nous

présenterons la situation historique et socio-économique de la ville d’Aného. Ensuite nous

détaillerons le déroulement de la cérémonie de sortie d’enfant chez les Guin-Mina d’Aného.

Enfin nous essaierons de faire une analyse anthropologique autour de cette cérémonie.

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I. PRESENTATION DE LA VILLE D’ANEHO

La ville d’Aného est à 45 km de Lomé. Première capitale du Togo sous la colonisation

allemande, Aného est située dans la région maritime dont le chef-lieu est Tsévié. Elle est

limitée par une ville côtière et frontalière, au Nord par la préfecture de Yoto, au Sud par

l’océan Atlantique, au Sud-Ouest par la préfecture du golfe, au Nord-Ouest par la préfecture

de Vo et à l’Est par la république du Bénin. Cette ville a un climat tropical de type guinéen

avec deux grandes saisons (sèche entre mi-novembre et févier) et pluvieuse (entre mars et

juillet) et deux petites saisons : sèche (d’Août à mi-septembre), et pluvieuse, (de mi-

septembre à mi-novembre, saison appelée « Kélé »). Une superficie de 32 km2, Aného

compte 25 000 habitants avec une densité de 781 habitants au km2. La population d'Aného

est composée de Guin, Mina, Xla, … (www.uct-togo.org). (A9).

1. SITUATION HISTORIQUE

Les tous premiers habitants d’origine Adja – Tado, Xla et Pédah, se sont installés dès

le 16e siècle suivis de Guin (Ethnie aujourd’hui majoritaire) et Mina venus de la Gold Coast

au 17e siècle et considérés comme présumés autochtones et fondateurs de la ville. Ces deux

ethinies (Guin et Mina) sont originaires du royaume Gan d’Accra mais les Mina viennent

d’Elmina. (A2) Le nom de « Mina » vient du portugais et veut dire “la mine“ en référence aux

mines d’or présentes dans leur région d’origine. Ces deux groupes occupent actuellement la

bande côtière qui s’étend d’Agbodrafo jusqu’au grand-popo au Bénin. En effet, avant la

colonisation et du fait du trafic triangulaire, Aného a connu un essor économique de par sa

position géographique sur la côte. Encore appelée « Petit Popo », Aného était une ville phare,

plaque tournante de la sous-région au plan économique et commerciale, mais aussi pour le

brassage des populations du fait des commerçants brésiliens, portugais et danois. (www.uct-

togo.org).

Sous la colonisation allemande et jusqu’en 1897, Aného devint la capitale de cette «

colonie modèle » qu’était le Togo. Une ville administrative fut construite au-delà de la lagune,

dans le quartier de Zébé. La zone proposée pour inscription comprend trois modules : la

bande côtière entre mer et lagune, coupée longitudinalement par la route actuelle qui délimite

dans la partie septentrionale le quartier Anéhogan ; le siège administratif du quartier de Zébé ;

le lieu des sanctuaires vivants et du bois sacré, Glidji. • La bande côtière entre mer et lagune

(ou quartier lagunaire Anéhogan) recèle, dans un entrelacs de ruelles étroites, des biens

architecturaux qui témoignent de l’histoire religieuse et commerciale de la ville. C’est un

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ensemble bâti original d’églises, de presbytères, de palais royaux (chefferies traditionnelles),

de maisons à étage de riches marchands. L’accroissement des échanges commerciaux vers la

fin du siècle fit naître une classe de marchands dont les demeures rectangulaires, aux toits à

quatre pentes et aux proportions harmonieuses, soulignent la richesse. Les bâtiments de la

mairie, du commissariat actuel, de la poste et de l’ancien hôpital sont les témoins de cette

architecture dite coloniale et de l’importance économique de ce quartier. Il est encore le lieu

de résidence des rois traditionnels (clans Adjigo, Akagban, Tougben). (A5).

• Zébé, siège administratif de la capitale allemande avec plusieurs bâtiments

d’architecture coloniale qui sont aujourd’hui la préfecture des Lacs, le musée ethnographique,

l’hôpital et la prison civile.

• Glidji, lieu des sanctuaires vivants et des bois sacrés. C’est le lieu de la vie

spirituelle, du culte des divinités et des rites vaudous du peuple Guin. Un panthéon de

quarante-deux divinités de diverses origines à savoir celles ramenées d’Accra et d’Elmina,

celles des souches autochtones adja et celles des captifs esclaves alimente ces rites dont le

point culminant est la fête annuelle d’Épé-Ekpé qui, selon un calendrier lunaire, marque le

début de la nouvelle année commençant avec la treizième lunaison. Le python sacré que les

Guin vénèrent vit caché dans les profondeurs de la forêt sacrée, îlot de verdure protégé où ne

pénètrent que les officiants en état de pureté. D’autres divinités ont leur sanctuaire dans de

grands arbres, signalé à l’attention des profanes par un enclos peint en blanc : divinités mâles

ou femelles qui protègent les entreprises des hommes et assurent leur fécondité. Des fonctions

cultuelles sont liées à l’eau, omniprésente dans le paysage, où les divinités retournent

s’immerger. (whc.unesco.org)

2. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE

Aného est l’une des villes historiques qui se trouve sur les bords du Lac Togo. Cette

ville d’Aného est renommée pour ses plages de sable fin, ses promenades ombragées, ses

grands marchés quotidiens, etc. Ainsi grâce à ces marchés, Aného fait des échanges avec les

villages voisins. Dès lors nous pouvons citer le marché d’Elavagnon, grand marché de la ville

d’Aného, hebdomadaire et s’anime tous les mardis, Djodamé (Agouegan), Marché frontalier

entre Togo et Bénin, hebdomadaire et s’anime tous les lundis.

Aného a une association Maïs - Manioc qui domine les activités des producteurs dans

la zone. Cependant, le niébé, la patate douce et les produits maraîchers constituent les

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principales cultures vivrières de la zone. Les produits de rente sont principalement les

cocoteraies et les palmeraies qui sont visibles un peu partout. Il est aussi remarqué que tous

les marchés sont hebdomadaires. (www.tresor.economie.gouv.fr).

II. CEREMONIE DE SORTIE D’ENFANT CHEZ LES GUIN-MINA

1. LE RITUEL DE LA CEREMONIE

La sortie d’enfant est une pratique courante dans la famille togolaise d’aujourd’hui.

Ainsi à la naissance d’un nouveau-né, il y a une cérémonie pour accueillir cet enfant. Par

ailleurs chez les Guins et les Minas, les cérémonies sont les mêmes étant donné qu’ils sont de

même clan appelé Tougban. (A2) Donc selon eux, cette cérémonie symbolise la purification,

la présentation officielle et intégrale du « nouvel Homme » aux membres de la communauté

dans laquelle il a vu le jour. C’est un acte social et spirituel par le quel l’enfant est présenté

aux dieux tutélaire.

Voici décrite la cérémonie de sortie d’enfant chez Guin-Mina. La nuit du 7e au 8

e jour, on

remplit une calebasse d’eau qu’on expose à la rosée matinale sur la cour de la maison et on y

ajoute certaines herbes spéciales très douces de la lune, notamment « aflatovi » ou

« kpatima » symbole de l’abondance, de la reproduction. Mais chez les Mina, certaines

familles ajoutent « Aka » (Charbon de bois). Ainsi l’eau préparée est une bénédiction divine

plus grande que la pluie pour purifier l’enfant. Avant le rite de sortie, on procède à une

libation pour invoquer la bienveillance divine des ancêtres. (A2); (A3).

En effet, très tôt, le matin du 8e jour de la naissance de l’enfant, chez les Guin-Mina, la

famille se présente au domicile du couple ayant annoncé la naissance de leur enfant. Il est

formellement interdit de parler à quiconque ce matin. Dès l’arrivée de la famille et

de « l’Ancien » et les tantes et les oncles, on procède à une libation devant le portail ou au

milieu de la maison pour certains. Et avec de l’eau mélangée à la farine de maïs (djassi),

Sodabi (la boisson locale) et une boisson sucrerie, la bière si on veut, d’habitude une bouteille

de limonade, pour apaiser l’esprit des ancêtres et invoquer la bienveillance divine. On invoque

ensuite les dieux des quatre points cardinaux. (A7)I ; (A7)

J ; (A7)

K ; (A7)

L. Ayant eu leur

accord, on procède aux « relevailles » ou rite de sortie. Le responsable de la cérémonie passe

la main pour choisir un membre de la famille né le même jour de la semaine que l’enfant. Il

faut que la personne choisie doive être du sexe masculin si le nouveau-né est de ce sexe. Celui

qui est choisi pour faire sortir l’enfant doit être de bonne moralité. Il ne doit pas toucher le sel,

l’alcool, ni avoir de rapport sexuel. Ainsi désigné, cette personne fait des aller- retour de la

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chambre à l’extérieur avec l’enfant dans ses bras. (A7)A

; (A7)

B. Au bout de la sixième

entrée, il attend un signal qui n’est autre que la lancée de l’eau préparée sur le toit. Enfin il

sort la septième fois, le bébé en avant exposée à la chute de l’eau sur le corps nu. (A7)C

;

(A7) D

. Le nouveau-né crie comme au premier jour de sa naissance. L’enfant purifié se

réveille ainsi à la lumière du jour, aux forces et aux lois de la nature. A partir de ce moment-

là, il ne porte plus les souillures des parents ou de son ancêtre. Plusieurs bénédictions pleuvent

sur lui. Et s’en suit la fête. (A7)

Il y a une petite cotisation pour le nouveau –né. Et l’argent donné est destiné pour

acheter quelques choses pour l’enfant. Si c’est des pièces, celui qui donne, les déposent dans

la calebasse remplie du reste de l’eau de la cérémonie mais si c’est des billets, on les place

sous la calebasse. (A4) ; (A7) M

; (A7) N

.

2. LA NOMINATION DU NOUVEAU-NE.

Apres cet acte social et spirituel, on procède à la nomination du nom de l’enfant. Ainsi

il est nommé et porte un nom pour la première fois. Le donné est lié à plusieurs éléments :

éphéméride, conditions de la naissance, philosophie des parents ou carrément ce nom permet

de savoir qui est cet ancêtre qui l’a envoyé ou de ancêtre est-il la réincarnation. Les prénoms

se donnent aussi par l’ordre d’arrivée dans la famille mais il faut noter que ces prénoms sont

donnés aux enfants par rapport à l’appartenance de la lignée de son père. Ainsi chez les Guin

d’Aného, le premier enfant est nommé Foly si c’est un garçon et Ayélé si c’est une fille. Le

deuxième est kanyi et Ayoko comme fille. Messan (garçon) ou Messah et Kayi comme fille

serait les noms des troisième enfants. Le quatrième Anani (garçon) et Massan comme fille.

Cinquième Anoumou(garçon) et on donne tsostso pour la fille. Sixième assiomgbon (garçon)

et povi pour la fille. Mais en prenant l’exemple des Mina, le premier enfant est nommé Ayité

(garçon) et Dédé pour la fille, le troisième garçon se nomme Adamah. Et on appelle la

troisième fille Kayissan ou Adakou ou Kokoe. (A4) ; (A6)

3. REPAS CEREMONIEL

Au fait, il n’y a pas un repas cérémoniel pour la cérémonie de sortie d’enfant chez les

Guin-Mina. Ce qui est souvent remarqué après la cérémonie est que, ceux qui pratiquent la

Religion Traditionnelle Africaine, font des sacrifices à leurs dieux comme action de grâce. Et

ils tuent des animaux domestiques comme : la poule ; la chèvre, et le mouton etc. cela dépend

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aussi de l’économie de chaque famille. Donc après ces animaux sont préparés et accompagnés

par la boisson et servies comme repas pour célébrer l’événement. Il est nécessaire de faire le

repas du milieu pour que les invités soient contents de l’évènement. Mais ce repas cérémoniel

n’est pas obligatoire. C’est quand la famille a des moyens pour pourvoir le faire. Il faut

néanmoins signaler qu’après le rituel de la cérémonie, les restes des boissons sont partagés

entres les invités et les deux familles. (A7)O

; (A7) P

.

III. REFLEXION ANTROPOLOGIQUE

1. LA SIGNIFICATION DU NOM

Le prénom joue un rôle important dans l’identité de l’individu. Dans la tradition Guin-

Mina, le prénom selon l’ordre d’arrivée dans la famille est le premier prénom qui a plus de

valeur et ça figure aussi dans l’acte de naissance. Ainsi chez les Mina du Togo, le chiffre trois

se dit Annan ; ainsi, tout troisième garçon de la famille s’appellera Annan. Signalons

également qu’au-delà du jour ou du rang de naissance, le prénom africain peut être lié à la

religion de la famille ou aux circonstances dans lesquelles l’enfant est né. En effet, dans

certaines familles, le nom est choisit en fonction des croyances religieuses. Ainsi, on peut

rencontrer chez les Guin-Mina, les prénoms comme « Elom » qui signifie Dieu m’aime.

Aussi, un couple qui conçoit difficilement un enfant pourrait le nommer Sénam ou Sénamé (ce

qui veut dire : c’est le destin qui donne). Le nouveau-né chez les Guin-Mina peut alors avoir

trois prénoms, celui lié au jour de naissance ou du rang dans la famille, celui de nature

africain et celui lié au calendrier grégorien, c’est-à-dire le prénom occidental. Très souvent, la

fréquence d’utilisation d’un prénom peut tout de suite indiquer d’où vient une personne. Voilà

pourquoi Foly Ekoué Kokou Elom est automatiquement reconnu comme ressortissant

d’Aného. ; (A2) ;

(A6).

2. EVOLUTION DU RITE AUJOURD’HUI.

Aujourd’hui, la cérémonie ne se pratique plus strictement, comme ce fut le cas par le

passé. Avec l’arrivée de plusieurs religions d’ailleurs, elle s’est trouvée un peu modifiée. Elle

se modernise de plus en plus sous le coup des autres religions. C’est le cas chez les chrétiens.

En effet, si la plupart ne condamnent pas expressivement ce rituel, nombreux parmi eux

apportent une touche moderne au déroulement de la cérémonie.

Ce pendant, les contours, de même que le déroulement d’une pareille cérémonie sont

de plus en plus neutralisés par ce qu’il convient d’appeler « la modernité » voire l’encrage

dans la « foi chrétienne ». C’est ce qu’on dénote du moins dans certaines ethnies.

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La cérémonie de sortie du nouveau-né apparaît essentiellement comme une présentation

officielle du « nouvel homme » aux membres de la communauté dans laquelle il a vu le jour,

de façon plus restrictive à ses proches parents. On pourrait même la qualifier de « baptême

traditionnel », étant donné que c’est souvent lors de cette cérémonie qu’on dit tout haut le

nom que l’on a attribué tout bas au nouveau-né.

D’une manière générique, le fil conducteur du déroulement de pareil évènement, prend

habituellement les traits de l’héritage culturel du groupe ethnique ou de l’un de ses « sous-

ensembles » dans lequel il se déroule. De ce fait, cette cérémonie n’intervient pas suivant le

même procédé chez les Guin et les Mina par exemple. Quand bien même il existe des

exceptions, le matériel de base utilisé semble faire l’unanimité : il s’agit de l’eau et du

récipient que constitue la calebasse. La détermination du jour ou de la période d’exécution

d’un tel usage culturel après l’accouchement obéit aussi à la même logique prédéfinie.

D’aucuns tablent sur le septième (7ème) jour suivant la naissance de leur rejeton. Aussi, le

choix du maître de cérémonie n’échappe-t-il pas à la « règle », ce dernier étant appelé à

devenir en quelque sorte le « parrain ou la marraine traditionnelle » de l’enfant « qu’il a fait

sortir ». Le rituel proprement dit de la sortie du bébé est sujet également à cette diversité

ethnique. Cette diversité rituelle n’heurterait probablement en rien les ardents défenseurs de la

conservation de l’authenticité des traditions africaines, tant elle est de nature à faire miroiter la

richesse culturelle du continent. Toutefois, un constat s’impose. La cérémonie de sortie du

nouveau-né se modernise, mieux, s’occidentalise sous le sceau des religions venues d’

«ailleurs ». Ceci est essentielle le lot des Chrétiens.

En effet, si beaucoup ne contestent pas fondamentalement la légitimité de cette

cérémonie, se fondant sur le parallèle fait avec la cérémonie « de présentation de Jésus-Christ

au Seigneur dans le temple de Jérusalem », nombre d’entre eux n’ont que faire « dorénavant »

des foudres promises (différentes malédictions et leurs corollaires) à ceux qui ne se plient pas

à ce cérémonial

Ainsi, à défaut d’amputations cérémonielles substantielles, chants et accessoires

traditionnels comme la calebasse, certaines plantes ou herbes particulières… n’ont plus droit

de cité. Ils ont fait place à des cantiques et chants religieux et à la lecture d’extraits bibliques.

Bref, la cérémonie de sortie du nouveau-né est exécutée sous un jour chrétien ou se réduit au

strict minimum, si elle n’est pas carrément supprimée. A titre d’exemple, c’est le cas des

chrétiens Guin, ainsi que des pentecôtistes.

Par ailleurs, sa modernisation se fait plus sentir en ville, du fait que la majorité des habitants

sont loin de leur village. Très loin de leur famille du village, certains couples procèdent seules

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à leur manière comme ils peuvent, à la cérémonie, car le déplacement de ceux qui maitrise la

cérémonie pose problème.

Toutefois, la cérémonie reste toujours légitime aux yeux de toutes les familles, si bien que la

sortie du nouveau-né semble perdre de son essence traditionnelle chez les chrétiens togolais.

Malgré les cérémonies religieuses, certains couples font toujours recours à la cérémonie

traditionnelle. (www.fofomag.com). (A3) ; (A4)

3. COMPARAISON DU RITE GUIN-MINA

Dans la cérémonie de sortie d’enfant chez les Guin est la même chose chez les Mina.

Etant donné que les deux appartiennent à un même clan qu’on appelé « Tougban ». Le rite de

la cérémonie est le même entre les deux ethnies. Mais il faut aussi souligner certaines

différences dans la nomination du nouveau-né. Par l’exemple le premier enfant chez les Guin

est nommé Foly comme fils et Ayélé si c’est une fille. Mais chez les Mina le premier enfant

est nommé Ayité comme garçon et Dédé pour la fille. Donc à travers cette différence de

noms, on pouvait vite reconnaitre un enfant Guin d’un enfant Mina. Chez certains Mina, ils

ajoutent le charbon pour l’eau préparée de la cérémonie. Il faut aussi noter que chez Guin

c’est une tante qui est choisie pour faire sortie l’enfant tandis que chez les Mina on peut

choisir un membre de la famille : grand-mère, cousin, cousine etc. En somme, nous pouvons

dire qu’il serait difficile de comparer la cérémonie d’enfant de ces ethnies du même clan

nommé « Tougban ».

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CONCLUSION

Au terme de cette recherche sur la cérémonie de sortie d’enfants chez Guin-Mina

d’Aného, nous pouvons dire la cérémonie de sortie d’enfant dans ces deux ethnies est une

cérémonie traditionnellement célébrée. Elle permet d’intégrer l’enfant dans sa culture en

invitant aussi les ancêtres à jouer un rôle important, celui de la protection de la famille et de

l’enfant. Cette cérémonie est surtout caractérisée par la prière, les réjouissances, le partage du

repas dans la famille. Mais étant donné que les deux ethnies sont dans le même clan, il y a pas

de différence dans leurs cérémonies de sortie d’enfant. En effet on contacte une différence du

nom donné au nouveau. Avec l’avènement des religions, cette cérémonie est vécue désormais

sous l’angle de la chrétienté. Malgré les changements des Guin-Mina continuent de perpétuer

certains rituels afin de conserver la tradition qui leur est très chère.

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BIBLIOGRAPHIE

DOGLO Yao – AZIAMBLE Kodzo, Annales de l’Université du bénin. Traditions

togolaise, No spéciale, série lettres, Lomé, Editogo-Offset, 1979.

ESCHLIMANN Jean-Paul, Naitra sur la terre Africaine, Abidjan, Ed. INADES, 1982.

GAYIBOR Nicoué (éd.), Histoire des Togolais -des origines aux années 1960- du

XVIe à l’occupation coloniale, Tome 2, Lomé, Karthala et les Presses de l’Université

de Lomé (UL), 2001.

BONTE Pierre-IZARD Michel, Dictionnaire de l’Ethnologie et de l’Anthropologie,

paris, Ed. PUF, 1991-1992.

SITES WEB :

- http://www.ucttogo.org/index.php?option=com_content&view=article&id=285:presen

tation-daneho&catid=57:aneho, le 14/03/15, à 18h49.

- http://www.ucttogo.org/index.php?option=com_content&view=article&id=135&Itemi

d=89, le 16/03/15, à 17h39.

- http://www.togo-tourisme.com/ville-togo.php?ville=3&region=1, 10/04/15, à 18h49.

- http://news.alome.com/h/1178.html, 14/04/15, à 22h18.

- https://www.tresor.economie.gouv.fr/8436_conjoncture-au-togo-dans-le-secteur-reel-

au-1er-semestre-2013. 22/04/15, à 16h12.

- http://whc.unesco.org/fr/listesindicatives/1505/, 09/05/15, 13h15.

- http://fofomag.com/news_print.asp?pcmd=articleprint&articleid=1509, 16/05/15,

23h05.

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ANNEXES

Annexes 1 :

Dans le cadre de notre recherche, nous avons formulé des questionnaires qui ont été adressés

à nos informateurs à Aného et Lomé. Le questionnaire a été envoyé par pièce jointe par le

biais de notre adresse facebook, le 27 mars 2015 à mon oncle Jean-Paul GABA-DOVI ; et

d’autre a été envoyé après une semaine à Mr Pamphile. Tous ont accepté volontiers faire

recours aux personnes ressources. Voici les questionnaires de recherches :

Questionnaire de recherche 1 : envoyé à Aneho.

1. Comment se déroule la cérémonie de sortie d'enfant chez Mina et les Guin ?

2. Existe- t-il une différence entre les Guin et les Mina?

3. Qui sont les Tougban ?

Questionnaire de recherche 2 : envoyé à Lomé

1. Pourquoi une cérémonie de sortie d’enfant à un nouveau- né ?

2. Chez les Guins comment se déroule cette cérémonie ?

3. Comment procède t- on pour donner le nom au nouveau-né ?

4. Existe-t-il une cérémonie préalable avant le jour de la cérémonie ?

5. Y-a- t- il un repas cérémoniel après le rite ?

6. Peut –on trouver une différence de cérémonie de sortie d’enfant chez Guin par rapport

au Mina ?

Annexe2 : (A2) Photo prise dans la vidéo

le 01/05/2015

Tel : 90 18 80 86/ 22 23 20 01.

Monsieur DOVI Adadé Gaba est un mécanicien. Il est patron et

il a son atelier dans le quartier Adidogomé. Il est marié, âgé de 54

ans. Il a été interviewé le dimanche12 Avril à 15h30 dans son

domicile à maison à Kpogan. De notre interview, il ressort que la

cérémonie de sortie d’enfant chez les Mina est la même chez les Guin car les deux ethnies

appartiennent au un seul clan. Au cours de la description du rituel de la cérémonie, Mr Adadé

a précisé en disant que les animistes faisant des sacrifices aux dieux et après ils font des repas

qu’ils partagent avec les invités. Il a aussi précisé le rôle de chaque boisson pour la libation. Il

nous a fait savoir que les boissons qu’on a utilisées pour invoquer les dieux, ne doit pas rester,

elles doivent être partagé entre les deux familles. D’autre Mr Adadé a parlé aussi du critère du

choix des prénoms chez Mina selon l’ordre d’arrivée dans la famille.

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Annexe3 : (A3) Photo prise dans la vidéo

le 01/05/2015

Tel : 90 10 71 63.

Madame HOUNDJO-TETE Sylvie, est une veuve ayant 2 enfants.

Elle est âgée de 58 ans. Elle est une revendeuse du riz à Bè-

Hounvémé. C’était le dimanche le 19 Avril 2015 à 16h dans leur

maison familiale à Bè. Au cours de notre entretien, il en ressort que

la cérémonie de sortie d’enfant se déroule le 8ème

jour de la

naissance de l’enfant. Mais dans la description du rituel, elle a

précisé que les Mina ajoutent des fois du charbon à l’eau préparée pour sortie du nouveau-né.

Ensuite elle a donné la raison qui pousse les gens surtout les chrétiens à faire cette cérémonie

de sortie d’enfant à l’Eglise.

Annexe4 : (A4) Photo prise par le fils du

Mr Pamphile le 08/05/2015.

Tel : 99 61 12 92.

Il a reçu le questionnaire le 04 Avril 2015, Mr Pamphile DOSSEH

est un électricien et il habite à Aného. Il a 56 ans, père de 5 enfants. Il

a essayé de me répondre aux six questions qui lui sont posées. Dans

ses réponses, il a affirmé que la cérémonie de sortie d’enfant est une

coutume instaurée par nos ancêtres pour faire intégrer l’enfant c'est-à-dire le nouveau-né dans

la famille. Et il a fait allusion à la présentation de Jésus au temple dans la Bible pour une

comparaison. Dans la description du rituel, il n’a souligné que la personne choisie doit être du

même sexe que le nouveau-né. Il a aussi parlé de la cotisation après le rituel de la cérémonie

et ensuite expliquer le critère du choix du prénom donné au nouveau-né.

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Annexe5: (A5) Photo prise sur le compte

facebook de Jean Paul.

Mr Jean Paul OHINIKON, est un fonctionnaire d’une société

appelée HSE Cordinator. Il travaille présentement au Ghana. Il est

marié avec 3 enfants. Il pratique la religion catholique. Il m a parle

du déroulement rituel de la cérémonie. Et m’a précisé que le choix

du nom de l’enfant est différent d’ethnie à un autre. Que grâce au

nom on peut facilement identifier rapidement l’ethnie et le nom de son papa. Il m’a aussi

parlé du clan Tougban et leur histoire et leur origine.

Annexe6: (A6) Photo prise par

sœur de la fille

Tel : 98 32 70 83.

Mme

DAHLIN Dédé est une étudiante à l’université de Lomé

dans la faculté du droit. Elle est célibataire et âgée de 27 ans. Elle

a été interviewée le dimanche 22 à 15h du matin dans leur maison

familiale à Avepozo. Elle a déjà participé à cette cérémonie car

elle est une tante. Tout d’abord elle m’a parlé de l’origine des Mina et des Guin. Et ensuite

elle a précisé qu’il n y a pas de différence cette cérémonie et celle des Mina sauf les noms

donnés au nouveau-né. Elle a aussi précisé le rôle de cette cérémonie pour les Guin. Pour elle

cette cérémonie permet de purifier l’enfant du péché de ses parents et le nettoie du sang de sa

maman. Et c’est une manière aussi de reconnaitre l’enfant dans la famille et elle a également

parlé du critère du choix des noms chez les Guin.

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Annexe7: (A7) Le déroulement du rituel de la cérémonie de sortie dNouveau-

(A7) A

: Aller-retour dans la chambre. (A7) B

: La sixième sortie de l’enfant.

(A7) C

: L’eau préparée lancée sur le toit. (A7) D

: L’enfant exposé à la chute

d’eau.

(A7)E

:L’aceuil de la maman de l’enfant. (A7)F

: L’accueil de la famille de l’enfant.

(A7)G

: L’accueil des membres de la

famille

(A7)H

: L’accueil des membres de la

famille

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(A7)I

: Libation de l’oncle de l’enfant. (A7)J

: Libation de l’oncle de l’enfant.

(A7) k

: Libation de la tante de l’enfant (A7)L

: Libation de la tante de l’enfant

Annexe7: (A7) Le déroulement du rituel de la cérémonie de sortie du Nouveau- né

(Suite)

(A7)M

: Cotisation pour le nouveau-né

(A7)N

: Cotisation déposée sous la

calebasse.

(A7)O

: Repas partagé entre les deux

familles (A7)

P : Repas partagé entre les deux

familles

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Annexe 8: (A8)

Des images de la recherche sur le terrain avec Mr Pamphile.

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LA CARTOGRAPHIE DU TOGO

Carte des principales villes du Togo in « www.hist-geo.com » (consulté le 13 avril 2015 à 17h

15).

Localisation de la ville

d’Aného

Annexe9: (A9)


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