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Vol. 22 - No. 2, Fall 2008

Date post: 04-Jan-2017
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International Settlement Canada Inside this issue 1 INSCAN Vol 22 ( 2 ) 2008 E very year, more than 250,000 newcomers settle permanently in Canada, and they come from all corners of the globe. To- gether, they speak more than 100 languages and worship in churches, synagogues, mosques, and temples. Canadians are still playing baseball and hockey but a growing number are now playing soccer, badminton, table tennis, and cricket. In some places like Toronto, Mississauga, Brampton, and Markham, where more than half of all residents were born outside the country, the Canada many experience is not just diverse – it is hyper-diverse. This diversity holds incredible promise but it also holds challenges. How can we as Canadians de- fine our common values and purpose when so many of our residents do not share a common history or tradition? The answer lies in appreciating the unfinished edges of our Canadian identity. Canada is, and will always be, a work in progress. Successive waves of immigrants have helped Canada define itself and, as a country, we can enable future newcom- ers to do the same. This is Canada’s hidden and unleveraged strength. Sadly, a great deal of the debate on diversity has been hijacked by discussions on “reasonable ac- commodation.” Drawn from the legal sphere, the term is problematic. The question could well be asked: “Who is accommodating whom?” The term “reasonable accommodation” sets limits on how much change and adaptation our society can handle. It suggests the primacy of what is and what has been, and that diversity is a compromise. The language sets limits to our imagination. Diversity is not a problem to be managed but an asset to be leveraged. We need the state to create Diversity, continued on page 2 the rule of law by which we must all abide, and we need all levels of government to create institu- tions that can respond to demographic change. And, perhaps even more importantly, there are a myriad of actions individuals can take at a personal and community level to chart a path to inclusion. It is at this practical level that we can learn how to le- verage diversity. Our experiments to-date on diversity can teach us a bit about how we should move forward as a so- ciety. First, in a hyper-diverse society, strong but flexible public institutions are indispens- able. Second, any request for accommodation needs to be seen as a request for inclusion. Third, we need to leverage diversity – for our individual and shared benefit. Strong Common Institutions A few experiments to-date on diversity have pointed to the need for strong public institutions. Religious Arbitration From 1991 to 2005, Catholic and Jewish faith- based tribunals settled family law matters on is- sues such as divorce. The practice did not get much attention until Muslim leaders wanted to use Sharia law in such tribunals. Women’s groups, from both inside and outside the Muslim community, ex- pressed concern that Sharia law would be used to discriminate against women. This soon became a high-profile issue in the media. Marion Boyd was asked to review the Arbitration Act, and recom- mended that faith-based arbitration continue and be extended to the Muslim community as long as human rights were protected. Despite this recom- mendation, the Ontario government decided to re- Volume 22, Number 2, Fall 2008 Leveraging Diversity for a New Canada Ratna Omidvar * * Executive Director, Maytree Foundation, Toronto, <[email protected]>. Leveraging Diversity for a New Canada ....................... 1 OCASI at 30 ....................... 4 Immigrant and Refugee Voices ................................. 6 Canadian Council for Refugees, Spring 2008 Consultation - Our Past, Our Future: Our Children ....... 10 - Policy Shifts: Temporary Work Permits, Canadian Experience Class .............. 10 - Refugees and Immigrants Caught in Precarious Employment ..................... 12 - Youth and Education: Identifying Barriers, Exploring Solutions .......... 13 Should I Stay or Should I Go? A Policy-Research Seminar on Temporary Migration ... 16 • Reviews ............................ 19 Canadian Network for the Health of Survivors of Torture and Organized Violence (ResCanNet) ..................... 21 - Report on Canada’s Compliance with the Convention against Torture (CAT), Part II ................... 21
Transcript
Page 1: Vol. 22 - No. 2, Fall 2008

L’établissement international au Canada

Dans nos pages

International Settlement Canada

Inside this issue

1INSCAN Vol 22 ( 2 ) 2008

Chaque année, plus de 250 000 nouveauxarrivants s’établissent de façon permanenteau Canada, venant des quatre coins du

monde. Ensemble, ils parlent plus de 100 langues etfont leurs dévotions dans des églises, des synago-gues, des mosquées et des temples. Les Canadiensjouent encore au baseball et au hockey mais ils jouentde plus en plus nombreux au soccer, au badminton,au tennis de table et au cricket. Dans certaines villestelles que Toronto, Mississauga, Brampton etMarkham, où plus de la moitié des résidents sontnés à l’extérieur du pays, le Canada vécu par plu-sieurs est plus que divers, il est hyper-divers.

Cette diversité est pleine de promesses mais elle com-porte aussi des défis. Comment est-ce que nous, entant que Canadiens, nous pouvons définir nos va-leurs et nos buts communs quand tant de résidentsdu pays ne partagent pas une histoire ni une tradi-tion communes?

La réponse? Il faut apprécier le côté non fini de no-tre identité canadienne. Le Canada est et sera tou-jours un travail en cours. Des vagues successivesd’immigrants ont aidé le Canada à se définir et, entant que pays, nous pouvons permettre aux futursnouveaux arrivants de faire de même. C’est là la forcecachée et non exploitée du pays.

Chose triste, une bonne partie du débat sur la diver-sité a été récupérée par des discussions surl’«accommodement raisonnable. » Tiré de la sphèrejuridique, ce terme est problématique. Il faut se de-mander, «Qui accommode qui? » Le terme imposedes limites sur les changements et l’adaptation quenotre société peut accepter. Il suggère la primauté dece qui est et a été, et semble dire que la diversitéreprésente un compromis. La langue impose des li-mites à notre imagination.

La diversité n’est pas un problème à gérer mais plu-tôt un atout à exploiter. L’État est nécessaire pourassurer la primauté du droit, que nous devons tousrespecter. Les différents niveaux de gouvernementLa diversité, suite à la page 2

créent des institutions qui peuvent répondre auxchangements démographiques. Et ce qui est plusimportant, il y a une myriade d’actes que les indivi-dus peuvent poser au niveau personnel et commu-nautaire pour favoriser l’inclusion. C’est à ce niveaupratique que nous pouvons apprendre comment uti-liser la diversité.

Nos expériences de la diversité jusqu’ici peuventnous montrer un peu la voie en tant que société. Pre-mièrement, dans une société hyper-diverse, des ins-titutions fortes mais flexibles sont indispensables.Deuxièmement, toute demande d’accommodementdoit être considérée comme une demanded’ixclusion. Troisièmement, il faut utiliser la diver-sité-pour notre bien individuel et collectif.

Institutions communes fortes

Certaines expériences de la diversité ont déjà in-diqué la nécessité d’institutions communes fortes.

Arbitrage religieux

De 1991 à 2005, des tribunaux religieux catholi-ques et juifs en Ontario ont réglé des différends dedroit familial tels que le divorce. Cette pratiquen’a pas attiré beaucoup d’attention avant que leschefs musulmans aient voulu utiliser la sharia dansde tels tribunaux. Des groupes féminins, à l’inté-rieur et à l’extérieur de la communauté musulmane,ont exprimé leur inquiétude que la sharia mène àla discrimination à l’égard des femmes. Bientôt,cela faisait les manchettes des médias. On a de-mandé à Marion Boyd d’examiner la Loi sur l’ar-bitrage. Elle a recommandé que l’arbitrage reli-gieux continue et que celui-ci soit étendu à la com-munauté musulmane tant que les droits de la per-sonne seraient protégés. Malgré cette recomman-dation, le gouvernement de l’Ontario a décidé derévoquer tout l’arbitrage religieux et de revenir àune seule institution centrale et commune.

Volume 22, Numéro 2, Automne 2008

Profiter de la diversité en vue d’unCanada nouveau

Ratna Omidvar*

* Directrice exécutive, Fondation Maytree, Toronto, <[email protected]>.

•Profiter de la diversité en vue

d’un Canada nouveau........1

•OCASI à 30 ans..................4

•Voix d’immigrants et

réfugiés..............................6

•Conseil canadien pour les

réfugiés, Consultation du

printemps 2008 – Notre passé,

notre avenir : nos

enfants.............................10

- Changements en matière de

politiques : permis de travail

temporaires, catégorie de

l’expérience canadienne...10

- Réfugiés et immigrants pris

dans des emplois

précaires...........................12

- Les jeunes et l’éducation :

identifier les obstacles,

explorer les solutions........13

•Devrais-je rester ou partir?

Un séminaire de recherche

sur les politiques en matière

de migration temporaire....16

•Comptes rendus................19

•Réseau canadien pour la

santé des survivants de la

torture et de la violence

organisée (ResCanNet).....21

- Rapport sur la conformité du

Canada avec la Conventioncontre la torture,

Partie II...........................21

1 INSCAN Vol 22 ( 2 ) 2008

E very year, more than 250,000 newcomerssettle permanently in Canada, and theycome from all corners of the globe. To-

gether, they speak more than 100 languages andworship in churches, synagogues, mosques, andtemples. Canadians are still playing baseball andhockey but a growing number are now playingsoccer, badminton, table tennis, and cricket. Insome places l ike Toronto, Mississauga,Brampton, and Markham, where more than halfof all residents were born outside the country,the Canada many experience is not just diverse– it is hyper-diverse.

This diversity holds incredible promise but it alsoholds challenges. How can we as Canadians de-fine our common values and purpose when somany of our residents do not share a commonhistory or tradition?

The answer lies in appreciating the unfinishededges of our Canadian identity. Canada is, and willalways be, a work in progress. Successive wavesof immigrants have helped Canada define itselfand, as a country, we can enable future newcom-ers to do the same. This is Canada’s hidden andunleveraged strength.

Sadly, a great deal of the debate on diversity hasbeen hijacked by discussions on “reasonable ac-commodation.” Drawn from the legal sphere, theterm is problematic. The question could well beasked: “Who is accommodating whom?” The term“reasonable accommodation” sets limits on howmuch change and adaptation our society canhandle. It suggests the primacy of what is and whathas been, and that diversity is a compromise. Thelanguage sets limits to our imagination.

Diversity is not a problem to be managed but anasset to be leveraged. We need the state to create Diversity, continued on page 2

the rule of law by which we must all abide, andwe need all levels of government to create institu-tions that can respond to demographic change. And,perhaps even more importantly, there are a myriadof actions individuals can take at a personal andcommunity level to chart a path to inclusion. It isat this practical level that we can learn how to le-verage diversity.

Our experiments to-date on diversity can teach usa bit about how we should move forward as a so-ciety. First, in a hyper-diverse society, strongbut flexible public institutions are indispens-able. Second, any request for accommodationneeds to be seen as a request for inclusion.Third, we need to leverage diversity – for ourindividual and shared benefit.

Strong Common Institutions

A few experiments to-date on diversity havepointed to the need for strong public institutions.

Religious Arbitration

From 1991 to 2005, Catholic and Jewish faith-based tribunals settled family law matters on is-sues such as divorce. The practice did not get muchattention until Muslim leaders wanted to use Sharialaw in such tribunals. Women’s groups, from bothinside and outside the Muslim community, ex-pressed concern that Sharia law would be used todiscriminate against women. This soon became ahigh-profile issue in the media. Marion Boyd wasasked to review the Arbitration Act, and recom-mended that faith-based arbitration continue andbe extended to the Muslim community as long ashuman rights were protected. Despite this recom-mendation, the Ontario government decided to re-

Volume 22, Number 2, Fall 2008

Leveraging Diversity for aNew Canada

Ratna Omidvar*

* Executive Director, Maytree Foundation, Toronto, <[email protected]>.

• Leveraging Diversity for a

New Canada ....................... 1

• OCASI at 30 ....................... 4

• Immigrant and Refugee

Voices ................................. 6

• Canadian Council for

Refugees, Spring 2008

Consultation - Our Past, Our

Future: Our Children ....... 10

- Policy Shifts: Temporary

Work Permits, Canadian

Experience Class .............. 10

- Refugees and Immigrants

Caught in Precarious

Employment ..................... 12

- Youth and Education:

Identifying Barriers,

Exploring Solutions .......... 13

• Should I Stay or Should I Go?

A Policy-Research Seminar

on Temporary Migration ... 16

• Reviews ............................ 19

• Canadian Network for the

Health of Survivors of Torture

and Organized Violence

(ResCanNet) ..................... 21

- Report on Canada’s

Compliance with the

Convention against Torture

(CAT), Part II ................... 21

Page 2: Vol. 22 - No. 2, Fall 2008

2INSCAN Vol 22 ( 2 ) 2008

Room 2126 DT, Carleton University

1125 Colonel By Drive, Ottawa, Ontario K1S 5B6

Telephone: 613-520-2717; Fax: 613-520-3676

E-mail: [email protected]

Web site: http://www.carleton.ca/rrdr/INSCAN.html

Editor: Adnan Türegün Editorial Assistant: Stephanie PyneLayout: Barbara Grant Administrator: Jana Eidem

Translation: Sinclair Robinson, Nandini Sarma

Editorial Advisory Board:

Kevin J. Arsenault, Harald Bauder, Chedly Belkhodja, Tara Blanchard, Sarah Bukhari,Sherman S. M. Chan, Victoria M. Esses, Joseph Garcea, Jean McRae

The publication of this issue is made possible through financial assistance provided by Citizenship and Immigration Canada.Additional copies are available for $7.50 (+.38 GST). Back issues of INSCAN are available for $5.50 (+.28 GST, singleissues). Subscriptions are $25.00 (+$1.25 GST). Please enclose payment with orders and make cheques payable to: Carleton

University (RRDR).

The views expressed in this publication are solely those of the contributors and do not necessarily reflect the opinions of theResearch Resource Division for Refugees.

G.S.T. #118838937 ISSN #0845-2466

INSCANInternational Settlement Canada

Published quarterly by Research Resource Division for Refugees

From the Editor

O ur readers will not see this issue beforethe 2008 Canadian general election isover. Whatever the results of the election

will be, it is certain that the new government willhave to deal with the perennial issues facing new-comers to Canada, permanent and temporary alike.One of these issues, perhaps the key issue, is em-ployment. It is ironic that, while the credentials,skills, and experience of immigrants and refugeesremain underutilized, Canada is relying more andmore on temporary migration to address its labourforce shortages.

In this issue, we approach the topic of employ-ment from both “immigrant” and “migrant” per-spectives. In her article titled “Leveraging Diver-sity for a New Canada,” Ratna Omidvar of the

Maytree Foundation emphasizes, among otherthings, the representation of immigrant and visibleminority individuals in public sector managementboards. Giving a touch of optimism to the largelygloomy picture of immigrant economic reality, thisissue also includes the truly remarkable story ofan internationally trained physician who was ac-cepted into medical residency in Ontario.

As for temporary migration and migrants, this is-sue reports extensively on related workshops andseminars, including two workshops held as part ofthe Spring 2008 Consultation of the CanadianCouncil for Refugees and a Metropolis policy-re-search seminar. Temporary migration issues arelikely to figure prominently in the months aheadand we will follow the developments closely.�

Diversity, continued from page 1

voke all religious arbitration and return to one cen-tral and common institution.

Faith-Based Schools

Another highly charged debate occurred when theprovincial Progressive Conservative Party as partof its election campaign in 2007 proposed to ex-tend public funding to faith-based schools. InOntario, the Catholic school system already re-ceives public funding, and the proposal was in-tended to put other religious groups on equal foot-ing. Public opinion in opposition quickly mobi-lized, and eventually the party had to withdraw thisidea. Rather than further fragmenting our schoolsystem, Ontarians voted to keep the status quo andnot go down the road of further fragmentation.

Prayer in the Legislature

A third example is the opening prayer in the Ontariolegislature. Earlier this year, the Premier suggestedthat the Ontario legislature dispense with the Lord’sPrayer and move to one that was more reflectiveof our religious diversity. More than 30,000Ontarians wrote to the Premier and, as a result, thelegislature decided to keep the Lord’s Prayer butto add additional prayers from other religions suchas Buddhism, Hinduism, and Islam.

On the face of it, these three examples resulting insignificantly different outcomes illustrate a remark-able inconsistency in how we deal with religiousdiversity. In one instance, we decided to go backto a central institution for all people, regardless of

2 INSCAN Vol 22 ( 2 ) 2008

Pièce 2126 DT, Université Carleton

1125, promenade du Colonel-By, Ottawa (Ontario) K1S 5B6

Téléphone : 613-520-2717; Télécopieur : 613-520-3676Courriel : [email protected]

Site Web : http://www.carleton.ca/rrdr/INSCAN.html

Rédacteur : Adnan TüregünRédactrice adjointe : Stephanie PyneÉditorialiste : Barbara GrantAdministratrice : Jana Eidem

Traduction : Sinclair Robinson, Nandini Sarma

Comité consultatif de rédaction :

Kevin J. Arsenault, Harald Bauder, Chedly Belkhodja, Tara Blanchard, Sarah Bukhari,Sherman S. M. Chan, Victoria M. Esses, Joseph Garcea, Jean McRae

La publication de ce numéro a été rendue possible grâce à l’aide financière de Citoyenneté et Immigration Canada. Des copiessupplémentaires d’INSCAN sont disponibles au coût de 7,50 $ (TPS ,38). Les numéros antérieurs sont disponibles au coût de5,50 $ (TPS ,28, pour un numéro). Les abonnements sont de 25,00 $ (TPS 1,25). Veuillez régler le paiement au moment decommander avec un chèque à l’ordre de : Carleton University (RRDR).

Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des contributeurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vuede la Division de ressources pour la recherche sur les réfugiés.

G.S.T. #118838937 ISSN #0845-2466

INSCANL’établissement international au Canada

Publication trimestrielle de Division de ressources pour la recherche sur les réfugiés

Mot de la Rédaction

Nos lecteurs ne verront pas ce numéro avantla fin des élections canadiennes de 2008.Quels que soient les résultats, il est cer-

tain que le nouveau gouvernement devra s’occuperdes problèmes perpétuels auxquels font face les nou-veaux arrivants au Canada, tant permanents que tem-poraires. Un de ces problèmes, peut-être le problèmeclé, est l’emploi. Il est ironique que, alors que lestitres, les compétences et l’expérience des immi-grants et réfugiés demeurent sous-utilisés, le Canadacompte de plus en plus sur la migration temporairepour combler ses pénuries de main-d’œuvre.

Dans ce numéro, nous abordons le sujet de l’emploidans la perspective des «immigrants » et des «mi-grants. » Dans son article intitulé «Profiter de la di-versité en vue d’un Canada nouveau, » RatnaOmidvar de la Fondation Maytree souligne l’impor-

tance, entre autres, de la représentation d’immigrantset de membres de minorités visibles au sein des con-seils de gestion du secteur public. Pour donner unetouche d’optimisme à l’image largement sombre dela réalité économique des immigrants, ce numéroinclut l’histoire remarquable d’un diplômé interna-tional en médecine qui a été admis en résidence mé-dicale en Ontario.

Pour ce qui est de la migration temporaire et desmigrants, ce numéro rend compte de plusieurs ate-liers et séminaires, dont deux ateliers tenus dans lecadre de la Consultation du printemps du Conseilcanadien pour les réfugiés ainsi qu’un séminaire derecherche sur les politiques de Metropolis. Les ques-tions relatives à la migration temporaire risquentd’occuper une place importante dans les mois à ve-nir et nous suivrons les développements de près.�

La diversité, suite de la page 1

Écoles religieuses

Un autre débat plein d’émotion a entouré la propo-sition du parti progressiste-conservateur provincial,pendant les élections ontariennes de 2007, d’éten-dre le financement public aux écoles religieuses. EnOntario, le système scolaire catholique jouit déjà d’untel financement. La proposition visait à mettre lesautres groupes religieux sur un pied d’égalité. L’opi-nion publique s’est vite mobilisée pour s’y opposeret le parti a dû finalement retirer cette idée. L’Onta-rio a opté de garder le statu quo plutôt que de frag-menter encore plus le système scolaire.

Prières dans la législature

Un troisième exemple est la prière d’ouverture dansla législature de l’Ontario. Plus tôt cette année, le

premier ministre a suggéré que la législatureontarienne abandonne le Notre-Père et adopte uneprière qui reflète mieux notre diversité religieuse. Plusde 30 000 Ontariens ont écrit au premier ministre et,par conséquent, la législature a décidé de conser-ver le Notre-Père mais d’ajouter d’autres prièresd’autres religions telles que le bouddhisme, l’hin-douisme et l’islam.

Superficiellement, ces trois exemples, qui ont aboutià des résultats très différents, illustrent un manquede constance remarquable dans notre traitement dela diversité religieuse. Dans le premier exemple, nousavons décidé de revenir à une institution centrale pourtout le monde. Dans le deuxième, nous avons décidéde ne pas réveiller «le chat qui dort » en votant pourle statu quo, même si celui-ci accordait un traitementpréférentiel (permis par notre Constitution) à unereligion en particulier. Dans le troisième, nous som-

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mes arrivés à un consensus hybride. Et pourtant, dansles trois exemples, on voit un désir d’arriver à uncadre commun par la création d’institutions commu-nes et sensibles.

Une demanded’accommodement est unedemande d’inclusion

Il y a des cas où il faut des institutions séparées pours’occuper d’injustices historiques ou pour promou-voir l’équité. Prenons le cas du Conseil scolaire deToronto qui a décidé d’aller de l’avant avec une écoleexclusivement pour ses élèves noirs. Les opposantsdisaient qu’une école séparée ségréguerait et stig-matiserait les élèves noirs. Mais les partisans del’école ont fini par gagner parce que l’école devaits’attaquer au problème grave du succès scolaire desjeunes Noirs. Selon le Conseil, certains élèves noirsétaient plus de deux fois plus susceptibles de décro-cher que d’autres élèves. On espère que les écolesaxées sur les Noirs aideront les élèves noirs à termi-ner l’école secondaire et à poursuivre leurs étudesdans des institutions postsecondaires mixtes. Cesécoles donnent aux élèves noirs les compétencesnécessaires pour bien participer au marché du tra-vail et, finalement, à notre communauté partagée.

De façon semblable, les «accommodements » quo-tidiens qui font rarement les manchettes sont ceuxqui créent des conditions d’inclusion. La femme quiveut travailler chez Wal-Mart tout en se couvrant lescheveux veut participer à notre population active.Le Sikh qui veut servir dans la GRC mais porter sonturban veut participer à notre service de police. Re-gardons ces autres «accommodements » :

•Plusieurs piscines publiques et communautairesde Toronto offrent des périodes hebdomadairesde natation réservées aux femmes. Cela permetaux femmes venant de familles conservatrices surle plan religieux de participer aux sports et devisiter leur centre communautaire local.

•Les trois universités torontoises ont créé des lieuxde culte sur leur campus. Cela permet à tous depoursuivre des études postsecondaires.

•La Ville de Toronto imprime des matériels sur levote dans les élections locales dans plusieurs lan-gues afin de rejoindre ses nombreux résidentsallophones. Cela permet à ceux qui apprennentencore l’anglais de participer à la politique.

Ces accommodements ne sont pas exclusifs, maisplutôt inclusifs. Une ouverture à la diversité ethni-que et religieuse est une ouverture à de nouvellesfaçons de faire et à de nouvelles façons de penser.Cela nous permet à tous de penser de façon créativeà nos espaces publics.

Le secteur privé s’est rendu compte de l’importancede la diversité. Celui-ci gère la diversité pour accroî-

tre la rentabilité en perçant un marché nouveau etpuissant et en recrutant et retenant les meilleurs etles plus brillants. Considérons les exemples suivants :

•Les allées ethniques chez Loblaw à Toronto grigno-tent tranquillement sur les étagères de moutarde.

•Wal-Mart a un rayon consacré aux vêtements deBollywood.

•Tycos, fournisseur mondial de produits électro-niques à Markham, a élaboré récemment unepolitique d’accommodement, qui aide les gestion-naires à répondre aux demandes d’accommode-ment. La compagnie attribue à cette politique unenouvelle aisance à discuter de la diversité.

•Les centres d’appel IBM permettent aux em-ployés musulmans de prendre leur pause du lunchà la fin de la journée pendant le Ramadan. Celadonne plus de flexibilité à la compagnie quand ils’agit de programmer le travail par quarts et celapermet aux employés musulmans de rompre leurjeûne à la fin de la journée.

•Pitney Bowes Canada a créé des congés flexi-bles, en plus des jours fériés, pour permettre auxpersonnes de différents groupes de prendre uncongé en fonction de leurs besoins religieux,qu’ils soient autochtones, musulmans, hindous,chrétiens ou sikhs.

L’ouverture des voies de la participation a souventdes résultats involontaires. Les rampes destinées auxpersonnes ayant une déficience physique sont utili-sées également par les femmes avec des poussettes.L’appel des arrêts dans un autobus municipal aideles personnes ayant une déficience visuelle, maisaussi ceux qui sont coincés en arrière. De tels avan-tages imprévus apparaissent quand nous accommo-dons la diversité religieuse et ethnique. Il suffit depenser au nombre de femmes qui profitent des pé-riodes de natation réservées aux femmes, ou la fa-çon dont la flexibilité des congés peut créer une cul-ture de respect dans le lieu de travail et aboutir à unemain-d’œuvre satisfaite et fidèle.

Profiter de la diversité

Ces exemples du secteur privé montrent que l’ac-commodement peut être autre chose que les conces-sions que fait la société dominante à l’Autre. L’ac-commodement peut être exploité pour augmenter lesventes et finalement améliorer la rentabilité. Commentle secteur public et bénévole peut-il aller au-delà desaccommodements pour profiter de la diversité?

À Maytree, nous croyons que ce sont les dirigeantsqui développent une vision de notre société et denos institutions qui nous guidera vers l’avenir. Cesont eux qui ont le pouvoir de prendre des déci-sions qui affectent un nombre significatif de per-sonnes, et ce sont eux qui symbolisent qui est enplace, qui a le pouvoir et qui ne l’a pas dans notresociété. Les dirigeants nous aident à voir et à imagi-

La femme qui veuttravailler chez Wal-Marttout en se couvrant lescheveux veut participer ànotre population active. LeSikh qui veut servir dansla GRC mais porter sonturban veut participer ànotre service de police.

Une ouverture à ladiversité ethnique etreligieuse est uneouverture à de nouvellesfaçons de faire et à denouvelles façons de penser.

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their religion. In a second, we decided to “let sleep-ing dogs lie” by voting to keep the status quo, eventhough it gave preferential treatment (allowed byour Constitution) to one religion. And, in the third,we reached a hybrid consensus. And yet, in all threeinstances, we can see a desire to reach a commonframework by creating common, shared, and re-sponsive institutions.

Request for AccommodationIs a Request for Inclusion

There are some cases where separate institutionsare needed to address historical injustices or tohelp promote equity. Consider the Toronto Dis-trict School Board decision to go ahead with aschool exclusively for its black students. Thoseopposed to the idea said that a separate schoolwould segregate and stigmatize black students.But, in the end, the “yes” side won because theproposal was intended to address serious con-cerns about the academic success of Toronto’sblack youth. According to the Toronto DistrictSchool Board, some black students were morethan twice as likely as other students to dropout of high school. The hope is that black-fo-cused schools will help black students completehigh school and go on to mixed post-secondaryinstitutions. These schools give black studentsthe skills they need to participate successfullyin the labour market and, ultimately, in ourshared community.

In a similar way, the everyday “accommodations”which rarely make the news are about creating theconditions for inclusion. The woman who wantsto work at Wal-Mart but cover her hair wants toparticipate in our labour force. The Sikh man whowants to serve in the RCMP but wear his turbanwants to participate in our police force. Considerthese other “accommodations”:

• Several Toronto public and community poolsoffer weekly all female swim periods. This al-lows women from conservative religious back-grounds to participate in sport and to visit theirlocal community centres.

• All three Toronto universities have createdplaces of worship on campus. This makes itpossible for everyone to pursue post-second-ary education.

• The City of Toronto prints materials related tovoting in local elections in a number of lan-guages in order to reach its many multi-lingualresidents. This makes political participationpossible for many people who might still belearning English.

These accommodations are not exclusive but in-clusive. An openness to ethnic and religious diver-sity is an openness to new ways of doing things

and new ways of thinking. It allows all of us tothink about our public spaces creatively.

The private sector has caught on to the importanceof diversity. They are managing diversity to helptheir bottom line by tapping into a new and power-ful market and recruiting and retaining the best andbrightest employees. Consider these examples:

• The ethnic grocery aisles at Loblaws in Torontoare quietly eating into the mustard racks.

• Wal-Mart has a section devoted to Bollywoodclothing.

• Tycos, a global provider of electronic productsin Markham, recently developed an accommo-dation policy, which helps managers respondto requests for accommodation. The companyhas credited the policy with creating a new com-fort about discussing diversity.

• IBM call centres allow Muslim employees totake their lunch break at the end of the day dur-ing Ramadan. This enables the company to havemore flexibility when scheduling shift work andit allows their Muslim employees to break theirfast at the end of the day.

• Pitney Bowes Canada has created flexible holi-days, in addition to statutory holidays, so thatpeople from different groups can use these holi-days for their own religious needs, be they Ab-original, Muslim, Hindu, Christian, or Sikh.

Opening up avenues for participation often hasunintended outcomes. Ramps for those with physi-cal disabilities are also used for women with stroll-ers. Calling the stops out on a city bus helps thevisually impaired and those stuck at the back of acrowded bus. Similar unintended benefits happenwhen we accommodate religious and ethnic diver-sity. Consider how many women take advantageof women-only swim periods, or how flexibilityaround time-off in the workplace can create a cul-ture of respect in the workplace and result in a sat-isfied and loyal workforce.

Leveraging Diversity

Rather than seeing accommodation as the “main-stream” making concessions to the “diverse other,”these private sector examples show us how diver-sity can be leveraged to increase sales and ulti-mately affect the bottom line. How can the publicand voluntary sector go beyond accommodationto leverage diversity?

At Maytree, we believe that leaders develop a vi-sion of our society and our institutions which willguide us into the future. It is leaders who have thepower to make decisions which affect a signifi-cant number of people, and they are a symbol ofwho belongs, who has power, and who does not insociety. Leaders help us see and imagine the soci-

The woman who wants towork at Wal-Mart butcover her hair wants toparticipate in our labourforce. The Sikh man whowants to serve in theRCMP but wear his turbanwants to participate in ourpolice force.

An openness to ethnic andreligious diversity is anopenness to new ways ofdoing things and new waysof thinking.

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ety we live in and so must reflect the views andfaces of the population. When the leadershipmatches the demographics, we can be assured thatinstitutions are drawing on a larger talent pool (andthe bigger the pool, the more likely you are to findthe best person). Also, when leaders reflect thepopulation, they are better able to reflect the viewsof those whom they serve. The underemploymentof recent immigrants, the racialization of poverty,and growing ethnic enclaves are all issues thatwould be better addressed by a diverse leadership.And these are all issues that need to be addressedin order to leverage our diversity effectively.

In order to help ensure that our leadership betterreflects our demographics, Maytree has developeda project called DiverseCity onBoard. This projecthelps match talented immigrants and visible mi-norities with boards looking to better serve theirdiverse populations in the Greater Toronto Area.As of June, we have 320 people on our roster andhave made close to 182 appointments to such pub-lic agencies as the LCBO, Ontario Science Cen-tre, Housing Rental Tribunal, Landlord and Ten-ant Board, Health Professionals Appeal and Re-

view Board, and the Criminal Injuries Compensa-tion Board. We hope to have 1,000 candidates andmake at least 500 appointments by 2010.

Defining Our Shared Future

Canadians, new and old, are on the same journey –creating a Canada that is diverse and prosperous.While we have some work to do along the way, weare seeing the benefits of our actions in the waywe interact with each other. Even on a crowdedToronto subway or streetcar, you can observe thatpoliteness and civility exist across language, colour,income, age, and ability. Doors are held open forwomen with strollers. People talk to each other indifferent languages, often at the same time!

Through what is sometimes described as “accom-modation,” immigrants and religious minoritieshave the opportunity to participate and help defineour shared future. By creating the space for par-ticipation, new ideas are brought to old problems,so our public and private organizations can becomemore relevant. It is through leveraging diversitythat our community can reach its full potential.�

OCASI at 30Amy Casipullai*

T hirty years ago, 16 community organiza-tions in Toronto and one in Sudbury cametogether to champion the cause of effective

and meaningful immigrant and refugee settlementin Ontario by creating the Ontario Council of Agen-cies Serving Immigrants (OCASI).

The group first came together to monitor the Im-migrant Settlement and Adaptation Program(ISAP) funded at that time by Canada Employmentand Immigration Commission. One year later, thegroup was incorporated as OCASI.

From the start, the Council made a commitment toanti-racism and anti-oppression, and adopted a mis-sion, that is, to achieve equality, access, and fullparticipation for immigrants and refugees in ev-ery aspect of Canadian life. As the fledgling Coun-cil grew and matured, it took on the challenge ofacting as the moral and ethical standard bearer forequity and social justice for all migrants in Ontario.

OCASI also adopted a dual mandate: acting as thecollective voice for the immigrant- and refugee-serving sector while remaining pro-active in work-ing towards equal treatment and access to social,political, and economic opportunities for all mi-grants. At times, this has created a dilemma for the

* Policy and Public Education Coordinator, OCASI, Toronto, <[email protected]>.

The underemployment ofrecent immigrants, theracialization of poverty,and growing ethnicenclaves are all issues thatwould be better addressedby a diverse leadership.

In order to help ensurethat our leadership betterreflects our demographics,Maytree has developed aproject called DiverseCityonBoard. This projecthelps match talentedimmigrants and visibleminorities with boardslooking to better servetheir diverse populationsin the Greater TorontoArea.

From the start, theCouncil made acommitment to anti-racismand anti-oppression, andadopted a mission, that is,to achieve equality,access, and fullparticipation forimmigrants and refugeesin every aspect ofCanadian life.

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ner la société où nous vivons et doivent donc refléterles points de vue et les visages de la population.Quand les dirigeants correspondent aux donnéesdémographiques, nous pouvons être sûrs que les ins-titutions puisent dans une plus grande réserve de ta-lents (et plus la réserve est grande, plus on est sus-ceptible de trouver la meilleure personne). De plus,quand les dirigeants correspondent à la population,ils sont mieux à même de refléter les points de vuede ceux qu’ils servent. Le sous-emploi des immi-grants récents, la racialisation de la pauvreté et lesenclaves ethniques croissantes sont des questions quiseraient mieux traitées par des dirigeants divers. Etil s’agit là de questions qui doivent être résolues afind’utiliser notre diversité de façon efficace.

Afin de s’assurer que nos dirigeants reflètent mieuxnos données démographiques, Maytree a développéun projet du nom de DiverseCity onBoard. Ce projetaide à jumeler immigrants qualifiés et minorités vi-sibles avec des conseils d’organismes cherchant àmieux servir leurs populations diverses dans la ré-gion du Grand Toronto. En juin, nous avions 320personnes sur nos listes et avions fait près de 182nominations à des organismes publics tels que laRégie des alcools de l’Ontario (LCBO), le Centredes sciences de l’Ontario, le Tribunal du logementde l’Ontario, la Commission de la location immobi-

lière, la Commission d’appel et de révision des pro-fessions de la santé et la Commission d’indemnisa-tion des victimes d’actes criminels. Nous espéronsavoir 1000 candidats et faire au moins 500 nomina-tions dès 2010.

Définir notre avenir partagé

Les Canadiens, nouveaux et de souche, font le mêmevoyage-créer un Canada qui soit divers et prospère.Si nous avons du travail en cours de route, nousvoyons les bienfaits de nos actions dans nos façonsd’interagir. Même dans une voiture de métro ou untramway, on peut observer que la politesse et la civi-lité existent à travers les langues, les couleurs, les reve-nus, l’âge et les capacités. On ouvre les portes pour lesfemmes avec des poussettes. Les gens se parlent dansdes langues différentes, souvent en même temps!

Grâce à ce qui s’appelle parfois l’«accommodement, »les immigrants et les minorités religieuses ont l’op-portunité de participer et d’aider à définir notre ave-nir partagé. En créant de l’espace pour la participa-tion, de nouvelles idées sont apportées à de vieuxproblèmes, de sorte que nos organismes publics etprivés deviennent plus pertinents. C’est par l’utilisa-tion de la diversité que notre communauté peut at-teindre son plein potentiel.�

OCASI à 30 ans Amy Casipullai*

Il y a trente ans, 16 organismes communautai-res à Toronto et un à Sudbury se sont réunispour défendre la cause d’un établissement ef-

ficace et sensé des immigrantset réfugiés en Ontario en créantle Conseil ontarien des organis-mes de service aux immigrants(OCASI).

Le groupe s’est réuni pour lapremière fois pour surveiller leProgramme d’établissement etd’adaptation des immigrants(PEAI), financé à l’époque parla Commission de l’emploi etde l’immigration du Canada.Un an plus tard, le groupe a étéconstitué comme OCASI.

Dès le début, le Conseil s’estengagé à l’antiracisme et àl’anti-oppression et a adoptéune mission, à savoir, obtenirpour les immigrants et les réfugiés égalité, accèset pleine participation et ce, dans tous les aspects

de la vie au Canada. À mesure que le Conseil agrandi et mûri, il a relevé le défi d’agir commeporte-étendard moral et éthique pour l’équité et la

justice sociale pour tous les mi-grants en Ontario.

OCASI a aussi adopté un man-dat double : agir comme voixcollective pour le secteur de ser-vice aux immigrants et réfugiéstout en restant proactif dans letravail en faveur d’un traitementéquitable et de l’accès aux op-portunités sociales, politiques etéconomiques pour tous les mi-grants. À l’occasion, cela a crééun dilemme pour la directiond’OCASI et continue d’être unsujet de débat animé parmi lesmembres.

Le Conseil a agi égalementcomme voix du secteur sur toute

une gamme de questions pour contrer ou atténuerl’impact négatif de législation, de politiques ou de

* Coordonnatrice des politiques et de l’initiation du public, OCASI, Toronto, <[email protected]>.

Le sous-emploi desimmigrants récents, laracialisation de lapauvreté et les enclavesethniques croissantes sontdes questions qui seraientmieux traitées par desdirigeants divers.

Afin de s’assurer que nosdirigeants reflètent mieuxnos donnéesdémographiques, Maytreea développé un projet dunom de DiverseCityonBoard. Ce projet aide àjumeler immigrantsqualifiés et minoritésvisibles avec des conseilsd’organismes cherchant àmieux servir leurspopulations diverses dansla région du GrandToronto.

Dès le début, le Conseils’est engagé àl’antiracisme et à l’anti-oppression et a adopté unemission, à savoir, obtenirpour les immigrants et lesréfugiés égalité, accès etpleine participation et ce,dans tous les aspects de lavie au Canada.

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pratiques sur immigrants et réfugiés. OCASI amilité avec succès pour sauver le PEAI, qu’onmenaçait d’éliminer dans les années 1980, et atravaillé pour accroître l’immigration au Canadaet fournir la traduction multilingue pour l’ac-cès aux services sociaux en Ontario. Le Con-seil s’est prononcé contre le profilage racial etl’imposition d’un traitement spécial aux com-munautés en fonction de la race, de l’origineethnique et de l’appartenance religieuse. Ré-cemment, OCASI travaille pour sensibiliserau besoin de régulariser le statut de migrantssans plein statut au Canada, pour s’assurerque notre système de détermination du statutd’immigrant et de réfugié soit juste et équi-table et pour s’attaquer à la racialisationcroissante de la pauvreté.

Trouver un emploi est rarement un proces-sus facile. Cela s’applique aux Canadiensde tout âge et encore plus aux nouveaux ar-

rivants au Canada puisque ceux-ci doivent appren-dre bien des choses que les citoyens canadiens éta-blis tiennent pour acquis. How to Find a Job inCanada aide à combler plusieurs de ces lacunespar une approche globale, graduelle et interactive,conçue pour couvrir toutes les étapes de la recher-che d’un emploi. Décrit dans la préface comme«boussole pour naviguer dans la recherche d’unemploi, » le livre prévoit et décrit les diverses dif-ficultés que les nouveaux arrivants risquent d’af-fronter dans leur recherche d’un emploi en plusd’offrir des idées utiles pour des solutions.

Le livre est écrit dans un langage simple qui estaccessible aux apprenants d’anglais langue se-conde. Il couvre des choses que les gens peuventfaire et apprendre avant d’arriver au Canada : parexemple, des stratégies et des projets avant le dé-part, des renseignements de base sur les emploisau Canada et les choses que les gens peuvent fairepour améliorer leurs chances d’une bonne transi-tion vers un nouveau pays et un nouveau marchéd’emploi. Il comprend une quantité importanted’information sur les ressources en matière de re-cherche d’emplois, des informations géographiqueset démographiques et des renseignements spécifi-ques sur la rédaction de CV et la réussite aux en-trevues. De plus, le livre ne suppose pas qu’unefois un emploi trouvé, la personne n’a plus besoinde conseils. Il y a une section intitulée «You’reHired-Now What » qui renferme des renseigne-

How to Find a Job in Canada: Common Problems andEffective Solutions.

D’Efim Cheinis et Dale Sproule.

Don Mills, Ontario: Oxford University Press Canada, 2008, x+367 pages

ments utiles concernant les relationsinterpersonnelles, la gestion de carrière, les droitsdes employés et les profils des services des res-sources humaines. Parmi les forces du livre il y ala présentation d’informations pertinentes sousdiverses formes, dont des anecdotes de nouveauxarrivants, des tuyaux, des listes de contrôle et desactivités. De plus, il présente ces informations sansprésupposer des connaissances préalables de laculture de l’emploi au Canada.�

Le Conseil s’est prononcécontre le profilage racialet l’imposition d’untraitement spécial auxcommunautés en fonctionde la race, de l’origineethnique et del’appartenance religieuse.

OCASI doit maintenant relever le défi de fournirune représentation et un leadership à un secteurqui a changé de façon dramatique au cours des 30dernières années. Les changements démographi-ques dans l’immigration, l’Accord Canada-Onta-rio sur l’immigration et le financement massive-ment accru de l’établissement et de l’intégrationdes immigrants ont créé des défis significatifs etsoulevé des questions importantes pour les orga-nismes membres d’OCASI : sur leur propre tra-vail et sur la composition du secteur de serviceaux immigrants et réfugiés.

Comme par le passé, OCASI va continuer à rele-ver ces défis et à remplir sa mission de concertavec une grande gamme d’alliés à travers leCanada.�

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OCASI leadership and continues to be a source oflively debate among the membership.

The Council has acted as the sector voice on a broadrange of issues to counter or mitigate the negativeimpact of legislation, policy, and practice on im-migrants and refugees. OCASI had successfully ad-vocated to save ISAP, which had come under threatof elimination in the 1980s, and advocated to in-crease Canadian immigration levels and to providemultilingual translation for access to social servicesin Ontario. The Council spoke out against racialprofiling and subjecting communities to specialsecurity treatment on the basis of race, ethnicity,and faith. More recently, OCASI has been work-ing to raise awareness of the need to regularize thestatus of migrants without full status in Canada, toensure that our immigration and refugee determi-

nation system is fair and equitable, and to addressthe growing racialization of poverty.

OCASI now faces the challenge of providing rep-resentation and leadership to a sector that haschanged dramatically over 30 years. The changein immigration demographics, the 2005 Canada-Ontario Immigration Agreement, and the massiveinfusion of new funds for immigrant settlementand integration have created significant challengesand raised very important questions for OCASImember agencies: about their own work and aboutwho constitutes the immigrant- and refugee-serv-ing sector.

As in previous years, OCASI will continue to ad-dress these challenges and to fulfill its mission to-gether with a broad range of allies across Canada.�

F inding a job is rarely an easy process. Thisapplies to Canadians of all ages and evenmore so to newcomers to Canada since new-

comers must learn much of what established Ca-nadian citizens take for granted. How to Find aJob in Canada helps to fill in many of these knowl-edge gaps with its comprehensive, step-by-step, in-teractive approach, which is geared to covering allthe bases of the job finding journey. Described inits forward as “a compass to help navigate the jobsearch,” the book anticipates and describes vari-ous “bumps in the road” that newcomers may facein their individual job search processes in additionto offering useful ideas for solutions.

The book is written in a plain language style thatis accessible to people learning English as a sec-ond language. It covers topics related to prepara-tion for the job search that includes things peoplecan do and learn before they arrive in Canada: forexample, pre-departure strategies and plans, basicknowledge of occupations in Canada, and particu-lar things that people can do to increase theirchances of a smooth transition to a new countryand a new job market. It includes a substantialamount of information on job search resources,geographical and demographic information, andspecific information concerning resume writingand interview skills. In addition, How to Find aJob in Canada does not assume that once a personhas “landed a job,” s/he will be all set and willneed no further advice. The section titled “You’reHired – Now What?” contains some very usefulinformation concerning interpersonal relations,

How to Find a Job in Canada: Common Problems andEffective Solutions.By Efim Cheinis and Dale Sproule.

Don Mills, Ontario: Oxford University Press Canada, 2008, x+367 pages

career management, employee rights, and humanresources profiles. Among the strengths of thisbook is its ability to present relevant informationin a wide variety of ways, including anecdotal vi-gnettes from newcomers, tips, checklists, and ac-tivities. Also, it presents this information in a waythat takes nothing for granted in terms of the aver-age newcomer’s previous knowledge of the em-ployment culture in Canada.�

The Council spoke outagainst racial profilingand subjectingcommunities to specialsecurity treatment on thebasis of race, ethnicity,and faith.

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Immigrant and Refugee Voices

I n accounting for the deteriorating economicperformance of newcomers to Canada, we often emphasize a host of objective and subjec-

tive barriers facing them in the labour market.There is no question that these barriers are realand deep-rooted. What is sometimes lost in thisexplanation, however, is the role of human ini-tiative. The story of Dr. Demir, a young IMG(international medical graduate), is a case inpoint. In the span of only three and a half yearsfollowing his arrival in Canada, this Turkish-educated professional managed to get into medi-cal residency while, at the same time, acquir-ing his permanent residency. He is currently inhis third year of residency in anaesthesiologyat the Ottawa Hospital. We wanted to share thisinspiring story with our readers. Thus, on Au-gust 26, 2008, our editorial assistant StephaniePyne sat down with Dr. Demir in Ottawa andchatted about his Canadian experience – Editor.

Question (Q): How long have you been in Canada?

Answer (A): I came here almost six years ago.

Q: Were there more hoops to jump through in termsof process than you had expected?

A: Oh yeah. When I first came, I may not havebeen as prepared as some other people who mayhave had better English. I had to write Englishexams and it took me eight months or so. Therewas the TOEFL [Test of English as a Foreign Lan-guage] and there was another exam, Test of Spo-ken English. I had to take the oral exam three times.I failed twice.

Q: Did you learn any English in Turkey?

A: Not much. I took some courses for a while be-fore coming to Canada.

Q: But that was probably mostly grammar?

A: Yeah. But the speaking part is always hard.

Dr. Özgür S. Demir: An Immigrant Success Storyin Accessing Regulated Professions

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Voix d’immigrants et réfugiés

En rendant compte de la détérioration de laperformance économique des nouveauxarrivants au Canada, nous mettons souvent

l’accent sur les obstacles objectifs et subjectifs aux-quels ceux-ci font face dans le marché du travail.Ces obstacles sont sans aucun doute réels et pro-fonds. Mais on perd parfois de vue le rôle de l’ini-tiative humaine. L’histoire du Dr Demir, un jeunediplômé international en médecine, en est un bonexemple. Dans l’espace de trois ans et demi sui-vant son arrivée au Canada, ce professionnel forméen Turquie a su se faire admettre en résidencemédicale tout en devenant résident permanent duCanada, Il est actuellement en troisième année derésidence en anesthésiologie à l’Hôpital d’Ottawa.Nous avons voulu partager cette histoire inspiranteavec nos lecteurs. Le 26 août, donc, notre rédac-trice adjointe Stephanie Pyne s’est assise avec leDr Demir à Ottawa pour parler de son expérienceau Canada – Le Rédacteur.

Question (Q) : Cela fait combien de temps que vousêtes au Canada?

Réponse (R) : Je suis arrivé il y a presque six ans.

Q : Est-ce qu’il y a eu plus d’obstacles dans leprocessus que vous aviez prévu?

R : Oui. Quand je suis arrivé, j’étais peut-êtremoins bien préparé que d’autres qui parlaientmieux l’anglais. J’ai dû passer des examensd’anglais et cela m’a pris huit mois. C’étaitle TOEFL [Test of English as a ForeignLanguage] et puis un autre, Test of SpokenEnglish. J’ai dû passer l’examen oral troisfois. J’ai échoué deux fois.

Q : Aviez-vous appris un peu d’anglais en Turquie?

R : Pas beaucoup. J’ai suivi quelques courspendant un bout de temps avant de venir auCanada.

Q : Mais c’était surtout de la grammaire?

R : Oui. Parler c’est toujours difficile.

Le Dr Özgür S. Demir : l’histoire à succès d’unimmigrant dans l’accès aux professions réglementées

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Q : Vous parlez bien l’anglais pour l’avoir appristout seul.

R : Pas vraiment tout seul. J’ai eu beaucoup deprofesseurs à Toronto.

Q : C’est là que vous avez vécu en arrivant auCanada?

R : Oui.

Q : Quand est-ce que vous avez eu votre diplômeen médecine?

R : En l’an 2000. Et puis j’ai travaillé presque deuxans comme omnipraticien dans une petite ville del’est de la Turquie qui s’appelle Tunceli. Je suisvenu ici en 2002.

Q : Quand êtes-vous devenu résident médical?

R : En 2006. Je suis devenu résident médical aprèstrois ans et demi au Canada, ce qui est pas mal. Lapremière année ici, tout ce que je faisais c’est ap-prendre l’anglais. Puis après ça j’ai commencé leprocessus de demande de résidence médicale.

Q : Alors vous avez été omnipraticien en Turquieet maintenant vous devenez spécialiste ici au Ca-nada? Pouvez-vous expliquer le processus?

R : C’est un peu différent ici. Les Canadiens quiont fini leur quatrième année d’école de médecinedemandent à faire une spécialisation ou bien lamédecine de famille. La résidence de médecine defamille prend deux ans et les autres filières pren-nent cinq ans. En Turquie, l’école de médecine duresix ans et on sort omnipraticien.

Q : Qu’est qui vous a motivé à deveniranesthésiologiste?

R : Au début, j’allais demander à faire la médecinede famille parce qu’elle est plus accessible aux di-plômés internationaux. On accepte plus de candi-dats et la période de formation est moins longue.Je vais commencer par décrire ce que j’ai fait etcela va aider à expliquer les choses.

Pendant presque toute la première année, j’ai étu-dié l’anglais pour préparer les examens et je n’avaispas à travailler parce que j’avais un peu d’argent.Mais j’ai travaillé un peu quand même, dans unepizzeria et dans des restaurants. J’ai été serveurdans une salle de réception. Au bout d’un an, j’avaisfait les examens d’anglais alors j’ai commencé àpasser les examens de médecine. Pour les examensde médecine, j’ai été obligé de suivre des cours.Ils coûtent cher, 2000 $ par cours. Ils sont montéspar un diplômé international déjà établi au Canadaqui connaît le système. C’est une bonne affaire. Je

pense qu’ils font un bon travail. Autrement, il n’ya pas moyen de savoir toutes ces choses-là, commeles détails sur les examens. Et puis j’ai passé cesexamens-là tout en travaillant à temps partiel. Lapremière année je n’ai pas réussi parce que jen’étais pas vraiment préparé. Mes résultatsn’étaient pas très bons et je suis devenu déprimé.Cela faisait deux ans que j’étais ici et je pensaispréparer les examens américains ou déménager auRoyaume-Uni.

Q : Et vous viviez à Toronto à ce moment-là?

R : Oui. J’étais sur le point de déménager. J’aichangé d’idée quand un ami m’a dit de rester. Alorsje suis resté. Je connaissais un autre diplômé in-ternational qui avait été admis dans le programmed’anesthésiologie à Toronto. Il travaillait commeassistant de recherche à l’Hôpital Général de To-ronto au service d’anesthésiologie. Il a dit qu’il yaurait un poste vacant et qu’il parlerait à son pa-tron. J’ai passé l’entrevue et ils m’ont offert leposte.

Q : Alors vous avez eu quelque chose qui se rap-prochait de votre formation?

R : Oui. C’était très bon, la recherche clinique enanesthésiologie. C’était le point tournant dans monétat d’esprit. On travaille avec des gens auxquelson veut se joindre. On est exposé à toutes sortesde choses. On apprend à communiquer, à parleraux patients, parce qu’il faut recruter des patientspour les études. Je faisais cet emploi à temps par-tiel tout en préparant les examens, encore une fois.Je travaillais avec des anesthésiologistes. Cela m’apermis d’apprendre plus sur la spécialité et j’aidécidé de demander l’admission au programmed’anesthésiologie.

Q : Combien d’examens avez-vous eu à passer?

R : Après le TOEFL et le Test of Spoken English,il y a eu l’Examen d’évaluation du Conseil médi-cal du Canada (EECMC). C’était le premier exa-men que tous les diplômés étrangers devaient pas-ser. J’étais dans le programme spécifique pourl’Ontario. Il y a eu l’examen écrit de l’Ontario pourdiplômés internationaux et l’examen clinique del’Ontario pour diplômés internationaux, qui est leplus difficile. Pour l’examen écrit, on peut le pré-parer et apprendre tout seul, mais pour préparerl’examen clinique il faut suivre des cours parcequ’ils vous testent sur 15 patients. On est dans lasalle avec un patient et le médecin examinateur. Ilfaut interviewer le patient, lui faire subir un exa-men physique et le traiter. Cela ressemble à la si-tuation réelle. Les patients sont des joueurs de rôleprofessionnels. Cela a été pour moi un examen trèsstressant et difficile parce que je n’avais jamaispassé un examen comme ça.

La première année je n’aipas réussi parce que jen’étais pas vraimentpréparé. Mes résultatsn’étaient pas très bons etje suis devenu déprimé.Cela faisait deux ans quej’étais ici et je pensaispréparer les examensaméricains ou déménagerau Royaume-Uni.

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Q: Your English is good for someone who learnedon their own.

A: Not really on my own. I had a lot of teachers inToronto.

Q: Is that where you lived when you first cameto Canada?

A: Yeah.

Q: When did you graduate with your medical de-gree?

A: I graduated in 2000. Then I worked for almosttwo years as a general practitioner in a small townin eastern Turkey called Tunceli. Then I came herein October 2002.

Q: When did you become a medical resident?

A: In 2006. I got into residency after three and ahalf years of living in Canada, which is not toobad. The first year I couldn’t do anything exceptfor learning English. And then I started the pro-cess of applying for medical residency.

Q: So you were a general practitioner in Turkeyand now you are becoming a specialist here inCanada? Can you explain the process?

A: It’s a bit different here. Canadians who havefinished their fourth year of medical school applyfor specialties or family medicine. Family medi-cine residency takes two years and the others areusually five years. In Turkey, medical school is sixyears and we graduate as a general practitioner.

Q: What motivated you to become ananaesthesiologist?

A: I was first going to apply for family medicinebecause it is more accessible to IMGs. It takes morepeople and the training period is shorter. I will startfirst by talking a little about what I did and then itwill make more sense.

For almost all of the first year, I tried to study En-glish and pass the English exams and, during thattime, I didn’t have to work to pay for my examsbecause I had some money. But I had some jobs tosurvive. I worked at a pizza store and restaurants.For a while, I worked as a waiter in a banquet hall.After a year, I was okay with the English examsand then I started writing medical exams. So, forthe medical exams, I had to take some courses.They are really expensive, $2,000 a course. Theyare usually run by an IMG who came to Canadaearlier and who knows the system. It’s a good busi-ness. I think they are doing a great job. Otherwise,there is no way to know all of these things, like the

details about the exams. And then I wrote thoseexams at the same time as I was still working parttime. The first year I wasn’t able to get in becauseI wasn’t really prepared. My exam scores were notthat good and I got depressed. It was my secondyear here and I was planning to study for the U.S.exams or even to move to the United Kingdom.

Q: And you lived in Toronto then?

A: Yeah. I was about to move. I changed my mindafter a friend of mine influenced my decision andsaid to stay. So I stayed. I knew another IMG whogot into the anaesthesiology program in Toronto.He was working as a research assistant at theToronto General Hospital in the anaesthesiologydepartment. He said that there would be a va-cancy in his position and that he would talk tohis boss. I got interviewed and they said that Icould have the job.

Q: So you got something closer to your training?

A: Yes. It was really good, clinical research inanaesthesiology. I think it was really the turningpoint in terms of my mood and everything. Youare working with people you eventually want tobe one of. You get exposed to a lot of things. Youlearn communication skills: talking to other people,talking with patients, because you have to recruitpatients into the studies. I was doing that job parttime at the same time as studying for the exams,again. I was working with anaesthesiologists. Thisenabled me to learn more about the specialty and Idecided to apply for the anaesthesiology program.

Q: How many exams did you have to write?

A: After the TOEFL and the Test of Spoken En-glish, there was the Medical Council of CanadaEvaluating Exam (MCCEE). That was the firstexam that all foreign graduates had to write. I wasinvolved in the program specifically for Ontario.There were the IMG Ontario written exam and theIMG Ontario clinical exam, which is the really dif-ficult one. For the written exam, you can studyand learn on your own but, for the clinical exam,you have to take some courses because they aretesting you on 15 patients. Basically, there is onepatient in the room along with the physician-ex-aminer and you. You are interviewing the patient,doing a physical exam, and treating the patient. Itis like the real situation. Of course, the patientsare professional role players. It was a very stress-ful and difficult exam to me because I had nevertaken a similar exam before.

Q: So it is a real performance-based exam?

A: Oh yes. You have to know medical stuff. Inaddition to that, you must have communication

The first year I wasn’t ableto get in because I wasn’treally prepared. My examscores were not that goodand I got depressed. It wasmy second year here and Iwas planning to study forthe U.S. exams or even tomove to the UnitedKingdom.

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Q: Do you think it had something to do with theirperformance?

A: No, their performance part was good, too,but for some reason they were failing in the in-terview. It’s not very common but it happens.So it is not guaranteed that if you write the ex-ams and get good scores you are in. The mostdifficult thing is to find the right people and theright information. There are a lot of Web sitesto get information from but you need to knowwhat kinds of questions will be on the exams.You can get this only from other people whohave taken the exams or who are writing theexams. Networking is very important and, forsome immigrants from some communities, it canbe easier than for others. If your community hasa large population in Canada, your chances ofgetting to know other people who are studyingfor the exams are higher. It took me almost ayear to find the first doctor who was studyingfor the exams. I think it is really important toget the support from your own community, atleast initially. I knew one person who was adoctor from Turkey. The only thing he told mewas that it was going to be very difficult andthat’s why he was not studying for the exams.Instead, he was running a truck business. Themain thing is networking. The other thing is tofind a medicine-related job although it is re-ally hard to do so. When I was living inToronto, I knew a lot of people who werelooking for that kind of job. It took me al-most two years to find one.

Q: How did you meet the friend who told youabout the research assistant job inanaesthesiology?

A: Ironically, I met him here in Ottawa whilewriting one of the exams. There were not enoughspots in Toronto; so I had to come to Ottawa.And he was also from Toronto and came here towrite the exam. So we exchanged e-mails andphone numbers. And he called me one day. Idon’t know what would have happened to me ifI hadn’t met that guy in Ottawa. I probablywould not have applied for anaesthesiology.Maybe I wouldn’t even have stayed in Canada.After I started working at Toronto General, ev-erything was better. I was working during theday and studying during the night. I had accessto the hospital’s library. I also made some otherconnections. I met people from internal medi-cine and surgeons. It was possible to get expe-rience observing those people in their jobs,something like shadowing. For example, I couldsometimes accompany them on their morningrounds and listen to them talking about the pa-tients. I didn’t know those kinds of things untilI got there and got to know the people.

skills. They assess everything. So I did that examin addition to other written exams. After theseexams, I had to write the other exams, whichare applicable to all graduates: Medical Coun-cil of Canada Qualifying Exam (MCCQE), PartI and Part II.

Q: Was there some overlap in the content?

A: Yes. The IMG Ontario written exam is almostequivalent to the MCCQE, Part I. And the IMGOntario clinical exam was almost the same as theMCCQE, Part II. You had to do both sets of examsthen – but now you just have to do the MCCQE,Parts I and II; currently, the only additional examfor IMGs is the MCCEE.

Q: So when it came for you to do the exams com-mon to all graduates, you did all right?

A: Oh yeah, I was okay. I had studied enough. Iprobably studied eight months full time. I went tothe library at eight in the morning and came homeat six or seven in the evening every day.

Q: Did you have some hints about what the Cana-dian medical establishment considers important?

A: I think many of us have difficulty in the Cana-dian context. This comes up in some small parts ofthe MCCQE, Part I but it can really determine yourscore. A disease is a disease anywhere. It’s the sameand we learn most of our stuff from Western sourcesanyway. But we don’t really know, for example,that in Canada skin cancer is the most commonform of cancer. There is some statistical informa-tion you have to know that is very specific toCanada or Western countries. Take, for example,occupational health and public health. These areareas that are not really emphasized enough in ourcountries of origin. But here you really have to payattention. And then there is the ethics. Medical eth-ics involves a lot of difficult things, controversialthings, even for Canadians. Now that I am in thesystem and I talk to the people, everybody findsthe questions controversial.

Q: In light of your experience, what can you sug-gest for people coming to Canada with professionaldegrees?

A: That is a really hard question. The things I founddifficult might not be that difficult for other people.I think a lot of people come here thinking that it’snot going to be that difficult and that, once theywrite the exams, it will be good. Unfortunately,you can write the exams and get good scores andstill not get into residency. That is also possible. Ithappened to many people I knew. They were great.They could answer any questions in medicine butthey couldn’t get in.

I probably studied eightmonths full time. I went tothe library at eight in themorning and came homeat six or seven in theevening every day.

I think a lot of peoplecome here thinking thatit’s not going to be thatdifficult and that, oncethey write the exams, itwill be good.Unfortunately, you canwrite the exams and getgood scores and still notget into residency.

The most difficult thing isto find the right peopleand the right information.

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R : C’est une question difficile. Ce que moi j’aitrouvé difficile ne serait peut-être pas difficile pourd’autres. Je pense que plusieurs qui viennent icipensent que ce ne sera pas difficile et qu’une foisles examens passés, tout sera correct. Malheureu-sement, on peut passer les examens et avoir de bonsrésultats et pourtant ne pas devenir résident. Çaaussi c’est possible. C’est arrivé à plusieurs per-sonnes que je connaissais. Ils étaient bons. Ils ontpu répondre à toutes les questions médicales maisils n’ont pas pu devenir résidents.

Q : Pensez-vous que cela avait quelque chose àvoir avec leur performance?

R : Non. Ils avaient une bonne performance, maispour une raison quelconque ils échouaient aux en-trevues. Cela n’arrive pas souvent mais cela peutarriver. Il n’y a pas de garanties. Il faut trouver lesbonnes personnes et les bons renseignements. Il ya beaucoup de sites Web où on peut trouver desrenseignements mais il faut savoir quelles sortesde questions on pose à l’examen. Cela, on peut lesavoir seulement en demandant à ceux qui ont passéles examens. Le réseautage est très important etpour certains immigrants de certaines communau-tés, il est plus facile que pour d’autres. S’il y abeaucoup de membres de votre communauté auCanada, vous avez plus de chances de connaîtredes gens qui préparent ces examens. Je pense quele soutien de votre communauté est très important,au moins au début. Je connaissais une personnequi était un médecin de la Turquie. Tout ce qu’ilm’a dit c’est que cela allait être très difficile et quec’était pour cela qu’il ne préparait pas les examens.À la place, il était propriétaire d’une entreprise decamionnage. Le réseautage est très important. Ilvaut mieux aussi trouver un emploi relié à la mé-decine mais cela est très difficile. Quand j’habitaisToronto, j’en connaissais plusieurs qui cherchaientcette sorte d’emploi. Moi, cela m’a pris presquedeux ans pour en trouver un.

Q : Comment est-ce que vous avez rencontré l’amiqui vous a parlé de l’emploi comme assistant derecherche en anesthésiologie?

R : L’ironie, c’est que je l’ai rencontré ici à Ottawaen passant un des examens. Il n’y avait pas assezde places à Toronto alors j’ai dû venir à Ottawa.Mais lui aussi venait de Toronto et était ici pourpasser l’examen. Alors nous avons échangé noscoordonnées. Et puis un jour il m’a appelé. Je nesais pas ce que je serais devenu si je n’avais pasrencontré cet homme à Ottawa. Il est probable queje n’aurais pas demandé à entrer en anesthésiolo-gie. Je ne serais peut-être pas resté au Canada.Après que j’ai commencé à travailler au TorontoGeneral, tout a été mieux. Je travaillais le jour et jepréparais les examens le soir. J’avais accès à labibliothèque de l’hôpital. J’ai fait d’autres contacts.

Q : Alors il s’agit d’une évaluation basée sur laperformance?

R : Oui. Il faut savoir les choses médicales. Deplus, il faut savoir communiquer. Ils évaluent tout.Alors j’ai passé cet examen en plus des autres exa-mens écrits. Après ces examens-là j’ai dû passerles examens qui s’appliquent à tous les diplômés :L’Examen d’aptitude du Conseil médical du Ca-nada (EACMC), partie I et partie II.

Q : Est-ce que le contenu se recoupait?

R : Oui. L’examen écrit de l’Ontario est presquel’équivalent de l’EACMC, partie I. Et l’examenclinique de l’Ontario était presque le même quel’EACMC, partie II. À ce moment-là, il fallaitpasser les deux séries d’examens, mais mainte-nant l’EACMC, parties I et II suffit; le seul exa-men additionnel pour les diplômés internatio-naux c’est l’EECMC.

Q : Alors quand il s’agissait de passer les exa-mens communs à tous les diplômés, vous avez bienfait?

R : Oui. J’avais assez étudié. J’ai dû étudier huitmois à temps plein. J’allais à la bibliothèque à huitheures du matin et je rentrais à six heures ou septheures le soir, tous les jours.

Q : Aviez-vous des idées sur ce que l’esta-blishment médical canadien considère commeimportant?

R : Je pense que nous sommes nombreux à avoirdes difficultés dans le contexte canadien. Celarevient à certains endroits de l’EACMC, partieI, mais cela peut vraiment déterminer le résul-tat. Une maladie, c’est une maladie partout.C’est la même chose et de toute façon nous ap-prenons la plupart des choses dans des sourcesde l’Ouest. Mais ce que nous, qui venons del’étranger, nous ne savons pas c’est qu’au Ca-nada le cancer de la peau est la forme de cancerla plus répandue. Il y a des statistiques qu’il fautsavoir qui sont spécifiques au Canada ou auxpays de l’Ouest. Prenez par exemple la santé autravail et la santé publique. Il s’agit là de do-maines qui sont peu développés dans nos paysd’origine. Mais ici il faut en tenir compte. Etpuis il y a l’éthique. L’éthique médicale com-prend des choses difficiles, controversées, mêmepour les Canadiens. Maintenant que je suis dansle système et que je parle aux gens, tout lemonde trouve ces questions controversées.

Q : À la lumière de votre expérience, qu’est-ce que vous pouvez suggérer pour ceux quiviennent au Canada avec des diplômes pro-fessionnels?

J’ai dû étudier huit mois àtemps plein. J’allais à labibliothèque à huit heuresdu matin et je rentrais àsix heures ou sept heuresle soir, tous les jours.

Je pense que plusieurs quiviennent ici pensent que cene sera pas difficile etqu’une fois les examenspassés, tout sera correct.Malheureusement, on peutpasser les examens etavoir de bons résultats etpourtant ne pas devenirrésident.

Il faut trouver les bonnespersonnes et les bonsrenseignements.

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J’ai rencontré des gens en médecine interne et deschirurgiens. J’ai pu observer ces gens au travail, quel-que chose comme la formation par observation. Jepouvais parfois les accompagner lors de leurs visi-tes du matin et les écouter parler de leurs patients. Jene m’y connaissais pas avant de rencontrer ces gens.

Q : Est-ce qu’il y a des jugements qualitatifsque les examinateurs font lors de l’examen dela performance?

R : Cela reste objectif. Dans cet examen-là, ils neconsidèrent pas vraiment vos connaissances mé-dicales. Je pense que tout le monde a un certainniveau. Ils font plus attention à votre façon de par-ler aux patients. C’est moitié art et moitié science.

Q : Est-ce que vous avez des souvenirs ou des his-toires du temps où vous avez eu affaire aux orga-nismes d’établissement ou aux ministères?

R : Ils n’ont pas pu faire grand-chose. Tout lemonde était bien gentil, mais plus ou moins inu-tile. Les gens des centres communautaires ne s’yconnaissent pas vraiment en médecine. Si vous êtesingénieur ou en technologie de l’information, ilssavent vous aider à faire un CV, etc. Mais pour unmédecin, c’est très différent. Je devrais cependantmentionner l’Association of InternationalPhysicians and Surgeons of Ontario, qui défendles droits des diplômés internationaux. Elle a unbureau à Toronto.

Q : Vous avez trouvé cette Association utile?

R : Oui. J’en ai pris connaissance au bout d’un an.Quand j’y suis allé, ils m’ont référé à de bons li-vres. Grâce à eux, j’ai pu me joindre à un grouped’étude avec d’autres qui habitaient tout près. Vouspouvez figurer sur la liste courriel de l’Associa-tion. Le groupe d’étude se réunissait tous les mer-credis à St. Michael’s Hospital pour discuter lesquestions, etc.

Q : Vous y êtes allé régulièrement?

R : J’y suis allé pendant un bout de temps, maispas régulièrement. Cela a servi à rencontrer dumonde, surtout.

Q : On dirait que votre succès au Canada estbasé sur plusieurs choses : des efforts, de ladétermination et une lutte contre le décourage-ment, les gens que vous avez connus ainsi quela chance.

R : Je suis d’accord. La chance c’est très impor-tant. Pour les nouveaux arrivants, demander à êtremédecin résident est un processus compliqué àmultiples aspects. Il ne s’agit pas juste de prépareret passer les examens.

Q : Merci d’avoir partagé votre histoire.

R : C’est moi qui vous remercie.�

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Q: Are there some qualitative judgments that theexaminers make in the performance exam?

A: It is somehow objective. In this exam, theydon’t really consider your medical knowl-edge. I assume everybody has a certain level.They look more at how you talk to the pa-tients. Fifty percent is art and the other halfis science.

Q: Do you have any memories or stories about howsettlement agencies and government departmentseither helped you or didn’t help you when you firstgot here?

A: I don’t think there was much they coulddo. Everybody was nice but they couldn’t domuch. And people don’t really know aboutthe medical issues at the community centres.Everybody knows about other areas. If youare an engineer or in information technology,they can help you prepare your resume andother things. But, for a physician, it is verydifferent. However, I should mention the As-sociation of International Physicians and Sur-geons of Ontario, which is kind of an advo-cate for IMGs. It has an office in Toronto.

Q: Did you find that association helpful?

A: I think they were helpful. I found out about themafter about a year. When I went there, they told meabout some good books. It was good because,through them, I could join a study group with otherpeople who live close to you. You can get on theassociation’s e-mail list. The study group used toget together every Wednesday at St. Michael’sHospital and discuss the questions and those kindsof things.

Q: Did you go regularly?

A: I went for a while but not regularly. It was goodto meet people. That was the most important thing.

Q: It seems that your success in Canada has so fardepended on a lot of things: effort, determinationand dealing with feelings of discouragement,people you have met, and luck.

A: I agree and luck is very important. For new-comers to Canada, applying to be a medical resi-dent is a really complicated process with a lot ofdifferent aspects. It’s not only about studying forand writing medical exams.

Q: Thank you for sharing your story.

A: Thank you.�

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Policy Shifts: Temporary Work Permits,Canadian Experience Class

David Dorey

Canadian Council for Refugees, Spring 2008 Consultation Our Past, Our Future: Our Children,

May 22-24, Winnipeg, Part II

O ver the past few years, the shape of immi-gration in Canada has shifted greatly. Tem-porary workers comprise an ever greater

proportion of immigrants to Canada and their num-bers continue to swell as the government opens newoptions for employers to look abroad to solve la-bour needs. A proposed federal Canadian Experi-ence Class will expand the scope of temporary for-eign workers even further. In response to thesedevelopments, Jorge Fernandez, Roberto Jovel, andMeissoon Azzaria provided insight into the cur-rent impacts of temporary foreign worker policiesand programs, and raised questions and concernsabout the proposed changes the new class willbring. Moderated by Debbie Douglas, the sessionaddressed in great detail the debate between thehuman rights of immigrants and the economic pri-orities of Canada, and challenged the notion thatthese interests are diametrically opposed.

Jorge Fernandez of the International Centre inWinnipeg started the discussion by providing anoverview of the challenges faced by temporaryworkers in Manitoba. Many immigrants he workswith have told stories of being charged upwards of5,000 dollars by immigrationconsultants to come toCanada. Once they arrive inthe country, they may be em-ployed for a brief period oftime and then be laid off. Oth-ers are being forced into lowerskilled positions because theyare told that they do not havethe Canadian experience nec-essary for higher paid andmore stable positions.

The temporary status of im-migrants prevents them fromaccessing services and re-sources offered by govern-ment and community organi-zations. Fernandez noted howhe has had to inform workersof their rights in terms of howmany hours and under whatconditions they are allowed towork. In the end, the only realadvice to give these workers,

noted Fernandez, is to return home and apply toimmigrate to Canada.

Meissoon Azzaria of the CCR followed with a dis-cussion on the potential impact and fall-out of theforthcoming Canadian Experience Class, whichwill offer the possibility of permanent residenceto some people in Canada with temporary status,based on “skilled” work experience. She began byacknowledging the increases in temporary migra-tion and how this trend is cause for concern be-cause migrant workers are not given full protec-tion under the law and are vulnerable to exploita-tion. Further, without permanent status, these work-ers cannot fully integrate into society and contrib-ute to their full potential because they cannot ac-cess settlement assistance.

Instead of addressing this issue in the 2007 bud-get, the federal government announced an extra$50 million to aid in speeding up processing oftemporary foreign work permits. Azzaria noted thatno money was announced to address delays withfamily reunification, a development the CCR findstroubling.

Presenters:

Jorge Fernandez,International Centre,Winnipeg,<[email protected]>

Meissoon Azzaria,Canadian Council forRefugees (CCR), Montreal,<[email protected]>

Roberto Jovel, OntarioCouncil of AgenciesServing Immigrants(OCASI), Toronto,<[email protected]>

Moderator:

Debbie Douglas, OCASI,Toronto,<[email protected]>

Moderated by DebbieDouglas, the sessionaddressed in great detailthe debate between thehuman rights ofimmigrants and theeconomic priorities ofCanada, and challengedthe notion that theseinterests are diametricallyopposed.

Jorge Fernandez of theInternational Centre inWinnipeg started thediscussion by providing anoverview of the challengesfaced by temporaryworkers in Manitoba.

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Changements en matière de politiques : permis de travailtemporaires, catégorie de l’expérience canadienne

David Dorey

Conseil canadien pour les réfugiés, Consultation duprintemps 2008 – Notre passé, notre avenir : nos enfants,

22-24 mai, Winnipeg, Deuxième partie

Au cours des dernières années, l’immigra-tion au Canada a changé de façon impor-tante. Les travailleurs temporaires consti-

tuent une proportion toujours croissante des im-migrants, alors que le gouvernement ouvre de nou-velles options aux employeurs cherchant à répon-dre aux besoins de main-d’œuvre. La catégorie del’expérience canadienne proposée ajoutera encoreplus à l’importance des travailleurs étrangers tem-poraires. Dans ce contexte, Jorge Fernandez,Roberto Jovel et Meissoon Azzaria ont donné unaperçu des impacts actuels des politiques et pro-grammes de travailleurs étrangers temporaires etont soulevé des questions et des préoccupationsconcernant les changements que la nouvelle caté-gorie amènera. Présidée par Debbie Douglas, lasession a porté en détail sur le débat entre les droitsde la personne des immigrants et les priorités éco-nomiques du Canada et a remis en question la no-tion que ces intérêts sont diamétralement opposés.

Jorge Fernandez de l’International Centre de Win-nipeg a commencé la discussion par fournir unaperçu des défis auxquels font face les travailleurstemporaires au Manitoba. De nombreux immi-grants auprès desquels il travaille ont rapporté avoireu à payer jusqu’à 5000 $ à des consultants enimmigration pour venir au Canada. Une fois arri-vés au Canada, ils peuvent être employéspendant une courte période pour ensuiteêtre mis à pied. D’autres sont forcés deprendre des emplois moins qualifiés ense faisant dire qu’ils n’ont pas l’expé-rience canadienne nécessaire pour despostes mieux payés et plus stables.

Le statut temporaire des immigrants lesempêche d’accéder aux services et res-sources qu’offrent le gouvernement etles organismes communautaires.Fernandez a noté qu’il a eu à informerles travailleurs de leurs droits en ce quiconcerne combien d’heures et à quellesconditions ils sont autorisés à travailler.

En fin de compte, a noté Fernandez, leseul conseil à donner à ces tra-vailleurs est de retourner dans leurpays et de demander à immigrer auCanada.

Meissoon Azzaria du CCR a suivi avec une dis-cussion des répercussions potentielles de la caté-gorie de l’expérience canadienne, qui offrira lapossibilité de résidence permanente à certainespersonnes ayant un statut de temporaire, si celles-ci ont une expérience de travail «qualifié. » Elle acommencé par reconnaître la croissance de la mi-gration de travailleurs temporaires en disant quecette tendance est préoccupante vu que les tra-vailleurs migrants ne jouissent pas d’une protec-tion complète aux termes de la loi et qu’ils sontdonc susceptibles d’être exploités. De plus, sansstatut permanent, ces travailleurs ne peuvent pass’intégrer pleinement dans la société ni contribuerselon leur potentiel puisqu’ils ne peuvent pas ac-céder à l’aide à l’établissement.

Plutôt que de s’attaquer à ce problème dans lebudget de 2007, le gouvernement fédéral a annoncé50 millions $ de plus pour aider à accélérer le trai-tement de permis de travail pour étrangers. Azzariaa noté qu’il n’y avait pas d’argent prévu pour ré-duire les retards dans la réunification familiale, ceque le CCR déplore.

Il faut aussi regretter les exclusions dans la caté-gorie de l’expérience canadienne. Les demandeurs

Présentateurs :

Jorge Fernandez,International Centre,Winnipeg,<[email protected]>

Meissoon Azzaria, Conseilcanadien pour les réfugiés(CCR), Montréal,<[email protected]>

Roberto Jovel, Conseilontarien des organismesde service aux immigrants(OCASI), Toronto,<[email protected]>

Modératrice :

Debbie Douglas, OCASI,Toronto,<[email protected]>

Présidée par DebbieDouglas, la session aporté en détail sur ledébat entre les droits de lapersonne des immigrantset les prioritéséconomiques du Canadaet a remis en question lanotion que ces intérêtssont diamétralementopposés.

Jorge Fernandez del’International Centre deWinnipeg a commencé ladiscussion par fournir unaperçu des défis auxquelsfont face les travailleurstemporaires au Manitoba.

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du statut de réfugié ainsi que les travailleurs clas-sés aux niveaux de compétences C et D seraientexclus, ce dernier niveau constituant le tiers destravailleurs admis au Canada. Il s’agit d’un pour-centage semblable à celui des catégories de com-pétences supérieures, selon les statistiques de 2006.Parmi d’autres qui seront exclus il y a les ressor-tissants des pays du moratoire ainsi que ceux quivivent au Canada sans statut. Azzaria a mentionnéaussi les implications quant à la classe et augenre. Elle a noté qu’«il y a beaucoup plusd’hommes qui appartiennent aux catégories su-périeures, ce qui fait que le programme accordemoins de chances aux femmes. »

Azzaria a continué par souligner les éléments in-connus de la proposition. Non seulement les critè-res de sélection seront-ils basés sur la notion, en-core à déterminer, d’intégration réussie, mais onexige deux ans avant la demande. On signale desabus à cause d’une exigence semblable dans lescas des aides familiaux, les travailleurs ayant peurde perdre leur statut s’ils dénoncent leurs em-ployeurs. Selon Azzaria, il faut que le Canada mettel’accent sur l’immigration permanente, ce qui de-vrait comprendre ceux qui vivent actuellement auCanada et qui sont victimes d’abus, faute de sta-tut. Le CCR recommande donc que tous les tra-vailleurs temporaires aient le droit de demander larésidence permanente en même temps qu’ils de-mandent un permis de travail.

Roberto Jovel d’OCASI a poursuivi en regar-dant le Programme des travailleurs étrangerstemporaires dans le contexte des objectifs et desvaleurs de la Loi sur l’immigration et la protec-tion des réfugiés.

Jovel a soutenu que l’importance accordée par legouvernement fédéral à l’immigration comme stra-tégie économique entre en conflit avec les dispo-sitions relatives aux droits de la personne com-prises dans la Loi. Si la Loi tient compte de laprospérité et des intérêts économiques, il y aaussi un engagement à l’établissement et à l’in-tégration des résidents permanents et à l’enri-chissement de la vie politique et sociale au Ca-nada. De plus, la Loi engage le Canada à assu-rer la réunification familiale et le respect desdroits de la personne.

De plus, selon Jovel, on ne répond pas aux intérêtséconomiques dans l’application actuelle du pro-gramme des travailleurs temporaires. «Si les tra-vailleurs qui viennent ici dans le cadre de ce pro-gramme ne sont pas établis, enracinés, nous ne leurassurons pas une vie équilibrée et stable au Ca-nada. » Cette situation ne permet pas aux tra-vailleurs d’atteindre leur plein potentiel et mène àun marché du travail peu sain. Il est frappant qu’onne consulte pas le secteur de l’établissement ni les

communautés d’immigrants sur la meilleure façondont la politique d’immigration peut répondre auxbesoins du marché du travail. Le Projet de loi C-50 démontre à quel point le gouvernement a com-biné immigration et intérêts commerciaux. Ce pro-jet de loi apporterait des changements profonds àl’immigration, mais il a été introduit dans le cadredu processus budgétaire. Le communiqué de presseaccompagnant le projet de loi a déclaré que le gou-vernement essaie d’aligner le système d’immigra-tion sur les besoins du marché du travail.

En conclusion, Jovel a souligné que le CCR n’apas vu de collaboration entre le gouvernement etla communauté des affaires pour assurer des cho-ses telles que la reconnaissance des titres, l’équitéen matière d’emploi, des méthodes d’embauchageéquitables ou des mécanismes appropriés pour as-surer le maintien en poste ou l’avancement des tra-vailleurs. Puisque ces problèmes ont des impactséconomiques importants, il faut douter des moti-vations du gouvernement.

Pendant la période des questions, un participantde l’Alberta a noté que l’année dernière, pour lapremière fois, la province a reçu plus de travailleurstemporaires que de résidents permanents. Face àcette situation, le gouvernement a annoncé le fi-nancement de neuf organismes pour assurer desservices d’établissement aux travailleurs étrangerstemporaires. Un autre participant a fait remarquerque certains commerces prennent aussi des mesu-res pour répondre aux besoins des travailleurs tem-poraires. Un employeur en particulier a embauchédes travailleurs en établissement, offert des coursd’anglais et consulté les organismes d’établisse-ment pour aider les travailleurs à demander la ré-sidence permanente.

Un autre participant a soulevé le problème du man-que de réglementation dans le système et du faitqu’on fait venir de nombreux travailleurs pour oc-cuper des emplois peu qualifiés pour une paie mi-nimale et avec des normes de sécurité médiocres.Le participant a ajouté que le processus a étéracialisé dans le sens que la plupart de ces tra-vailleurs viennent du Sud et appartiennent à desminorités visibles.

D’autres participants ont souligné la nature mon-diale du phénomène des travailleurs étrangers tem-poraires et que le problème existe depuis longtempsau Canada et est loin d’être nouveau.

La session s’est terminée par la proposition d’unparticipant appelant le CCR à demander que lestravailleurs étrangers temporaires aient le droit dechanger d’employeur pour leur assurer plus de li-berté et de droits. Selon les règlements actuels, lescontrats attribuent les travailleurs temporaires à unemployeur spécifique.�

Meissoon Azzaria du CCRa suivi avec une discussiondes répercussionspotentielles de la catégoriede l’expériencecanadienne, qui offrira lapossibilité de résidencepermanente à certainespersonnes ayant un statutde temporaire, si celles-ciont une expérience detravail «qualifié. »

Roberto Jovel d’OCASI apoursuivi en regardant leProgramme destravailleurs étrangerstemporaires dans lecontexte des objectifs etdes valeurs de la Loi surl’immigration et laprotection des réfugiés.

Pendant la période desquestions, un participantde l’Alberta a noté quel’année dernière, pour lapremière fois, la provincea reçu plus de travailleurstemporaires que derésidents permanents.

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Also of concern are exclusions built into the Ca-nadian Experience Class. Refugee claimants andworkers classified as skill level C and D wouldbe excluded, the latter forming one-third ofworkers admitted to Canada. This is a similarpercentage as those workers in higher skilledcategories, according to 2006 statistics. Othersthat will be excluded include nationals frommoratorium countries and those living in Canadawithout status. Azzaria expressed concern aswell over the implied class and gender consid-erations. She noted that “many more men comeunder higher skilled categories, so it’s basicallygiving women less chance of being eligible un-der this program.”

Azzaria went on to describe the unknown elementsof the proposal that are cause for alarm. Not onlywill the selection criteria for the class be based ona yet-to-be-determined notion of successful inte-gration, but there is a requirement of two yearsbefore the applicant can apply. A similar require-ment for live-in caregivers has led to reports ofabuses as workers fear losing their status if theyreport abuse by employers. What Canada needs,argued Azzaria, is an emphasis on permanent im-migration that includes those who are currently liv-ing in Canada and subject to abuse because theylack status. Thus, the CCR recommends that alltemporary workers, in all the different classes, havethe right to apply for permanent resident status atthe same time as they apply for a work permit.

Roberto Jovel of OCASI built upon Azzaria’s pre-sentation by looking at the Temporary WorkersProgram within the context of the goals and val-ues of the Immigration and Refugee Protection Act.

Jovel argued that the current emphasis of thefederal government on immigration as an eco-nomic strategy comes into conflict with humanrights provisions contained within the Act.While the Act does note that prosperity and eco-nomic interests are imperative, this is accom-panied by a commitment to the settlement andintegration of permanent residents and the en-richment of political and social life in Canada.Further, the Act commits Canada to family re-unification and the upholding of the humanrights of immigrants.

What is more, Jovel argued that economic in-terests are not being met by the current imple-mentation of the temporary worker program. “Ifthe workers who come here on this program arenot settled, not grounded, not taking root, we’renot ensuring that they have a balanced and stablelife in Canada.” This situation is not conduciveto workers meeting their full potential and leadsto an unhealthy labour market. Indicative of thisproblem is the fact that the settlement sector and

immigrant communities are not being consultedon how labour market needs can best be metthrough immigration policy. Jovel discussed howthe recent unveiling of Bill C-50 demonstrates theextent to which the government has conflated im-migration with business interests. This wide-rang-ing bill would radically alter immigration but wasintroduced as part of the budget process. The pressrelease that accompanied the proposed legislationstated that the government is trying to align theimmigration system with labour market needs.

In concluding his remarks, Jovel cautioned thatthe CCR has not seen the government workingwith the business community to ensure suchthings as credential recognition, employmentequity, fair hiring policies, or proper retentionand advancement mechanisms. As these issueshave broad economic impacts, the motives ofthe government come into question.

During the question and answer period, a par-ticipant from Alberta noted the fact that last yearthe province received more temporary workersthan permanent residents for the first time. Inresponse to this development, the provincialgovernment announced funding for nine agen-cies to administer settlement services to foreigntemporary workers. Another commented thatsome businesses are also making strides to en-suring that the needs of temporary workers aremet. One particular employer has hired settle-ment workers, offered classes in English, andmade consultations with settlement agencies toassist workers with the application process forpermanent residency.

This comment prompted another participant toargue that the issue that should be addressed isthe lack of regulation in the system and the factthat many workers are being brought to Canadato perform low-skilled jobs for minimum payand subjected to poor safety standards. The com-mentator went on to argue that the process hasbecome racialized in that these workers aremostly coming from the global south and be-long to visible minority groups.

Other comments from the audience concernedthe global nature of the foreign temporaryworker phenomenon and the fact that the issuehas a long history in Canada and cannot be con-sidered new.

The session came to a close with a proposal fromone commentator who called for the CCR toargue for temporary foreign workers to be al-lowed to change employers to enable them morefreedom and to protect their rights. Under cur-rent regulations, contracts circumscribe tempo-rary workers to a specific employer.�

Meissoon Azzaria of theCCR followed with adiscussion on the potentialimpact and fall-out of theforthcoming CanadianExperience Class, whichwill offer the possibility ofpermanent residence tosome people in Canadawith temporary status,based on “skilled” workexperience.

Roberto Jovel of OCASIbuilt upon Azzaria’spresentation by lookingat the TemporaryWorkers Program withinthe context of the goalsand values of theImmigration and RefugeeProtection Act.

During the question andanswer period, aparticipant from Albertanoted the fact that lastyear the province receivedmore temporary workersthan permanent residentsfor the first time.

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Refugees and Immigrants Caught in PrecariousEmployment

Jana Eidem

O rganized by the CCR Working Group onImmigration and Settlement, the workshopaddressed problems resulting from struc-

tural shifts in the Canadian labour market as em-ployers increasingly seek “flexible” labour forcearrangements.

Sarab Atiyat, a labour market specialist, started thepresentations by discussing her experience in work-ing with immigrant professionals and skilled work-ers at the Success Skills Centre in Winnipeg. Theorganization is a non-profit workplace resourcecentre offering independent assessments and intern-ships for profession-als, as well as adviceand guidance foremployers. Particu-lar problems that arecommon to her cli-ents include unrec-ognized credentialsand a lack of Cana-dian work experi-ence. Atiyat andother staff at the cen-tre have helped im-migrant profession-als through all thesteps of findingwork – from devel-oping personal rela-tionships with andproviding trainingfor local employersto helping immi-grants build indi-vidualized actionplans. The programoffers immigrantprofessionals on-the-job experience,including on-sitework placementssuch as job shadowing or doing particular work-related projects. A colleague of Atiyat’s, TayebMeridji, has noticed that, while English-speakingwhites generally integrate into Manitoban societyrather quickly (in a matter of months) and find rel-evant jobs in their fields, it takes non-Englishspeaking whites significantly longer (approxi-mately two years) to integrate professionally.Meanwhile, visible minority immigrants face manymore barriers and, on average, seem to take somefive years to find employment relevant to their pro-fessional training and experience, regardless of lan-

guage capabilities and previous experience in theirhome countries. Thus, there is a multitude of highlyskilled and professional immigrants who arrivedin Canada dreaming of a better future, but whoremain underemployed and working in low-skilledpositions of no relevance to their training.

The panel’s next speaker, Tess Tesalona, repre-sented the Immigrant Workers Centre in Montreal.The organization advocates for systemic changesto improve working conditions and to address chal-lenges faced by immigrant and refugee workers,such as the cycle of poverty, homelessness, and

substance abuse.She cited severalsituations in whichpeople can findthemselves at riskof being exploitedthrough precariousemployment. Forexample, she notedproblems faced bypeople working un-der the Live-InCaregiver Program.Specifically, a live-in caregiver is noteligible to apply forpermanent resi-dency until after shehas worked for twoyears under the pro-gram. Rules such asthis could foster ex-ploitative situationsas workers will notcomplain and are atrisk of abuse. Sub-contracting to homeworkers (as in thetextile industry) isanother field in

which people are known to have been taken ad-vantage of. When factories close and employeesare forced to work from home, benefits are nolonger paid and compensation and other pro-tections are ignored. The third group of particu-lar concern is elderly workers who may not havethe flexibility to find other employment or com-plain when they are treated unfairly. Based onthe centre’s experience, Tesalona suggested that,when advocating for systemic change, success-ful campaigns should include both legal andpolitical aspects.

Resource Persons:

Sarab Atiyat, Success

Skills Centre, Winnipeg,

<[email protected]>

Tess Tesalona, Immigrant

Workers Centre, Montreal,

<[email protected]>

Amy Casipullai, Ontario

Council of Agencies

Serving Immigrants

(OCASI), Toronto,

<[email protected]>

Moderator:

Debbie Douglas, OCASI,

Toronto,

<[email protected]>

Organized by the CCRWorking Group onImmigration andSettlement, the workshopaddressed problemsresulting from structuralshifts in the Canadianlabour market asemployers increasinglyseek “flexible” labourforce arrangements.

Sarab Atiyat, a labourmarket specialist, startedthe presentations bydiscussing her experiencein working with immigrantprofessionals and skilledworkers at the SuccessSkills Centre in Winnipeg.

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Réfugiés et immigrants pris dans des emploisprécaires

Jana Eidem

Organisé par le Groupe de travail Immigra-tion et Établissement du CCR, cet atelierportait sur des problèmes résultant des

changements structurels dans le marché du travailcanadien alors que de plus en plus d’employeursrecherchent des arrangements «flexibles. »

Sarab Atiyat, spécialiste du marché du travail, acommencé les présentations par décrire ses expé-riences en travaillant auprès de professionnels im-migrants et travailleurs qualifiés au Success SkillsCentre à Winnipeg. L’organisation est un centrede ressources pour le milieu de travail, sans butlucratif, qui offre des évaluations indépendantes etdes stages pour des professionnels, ainsi que desconseils et de l’orientation pour employeurs. Desproblèmes courants chez ses clients : le manquede reconnaissance des titres et un manque d’expé-rience de travail au Canada. Atiyat et d’autres tra-vailleurs au centre ont aidé les professionnels im-migrants à travers toutes les étapes de la recherchede travail-allant du développement de relations per-sonnelles avec des em-ployeurs, à qui on donneaussi une formation, jusqu’àl’élaboration de plans d’ac-tion individualisés pour lesimmigrants. Le programmeoffre aux professionnels im-migrants une expérience me-nant à un emploi, dont desplacements tels que l’obser-vation au poste de travail oudes projets reliés au travail.Un des collègues d’Atiyat,Tayeb Meridji, a remarquéque, si les blancs anglopho-nes s’intègrent généralementdans la société manitobaineplutôt vite (au bout de quel-ques mois) et trouvent desemplois appropriés dans leurdomaine, les blancs non an-glophones ont besoin de beaucoup plus de temps(à peu près deux ans) pour s’intégrer sur le planprofessionnel. Entre-temps, les immigrants appar-tenant à des minorités visibles font face à beau-coup plus d’obstacles et, en moyenne, semblentprendre à peu près cinq ans pour trouver un em-ploi relié à leur formation et expérience profession-nelles, quelles que soient leurs compétences lin-guistiques et leur expérience dans leur pays d’ori-gine. Il y a donc une multitude d’immigrants hau-tement qualifiés et professionnels qui sont arrivésau Canada en rêvant d’un meilleur avenir, mais qui

restent sous-employés et qui travaillent dans despostes peu qualifiés et non reliés à leur formation.

La prochaine présentatrice, Tess Tesalona, repré-sentait le Centre des travailleurs et travailleusesimmigrants de Montréal. Cette organisation mi-lite pour des changements systémiques pour amé-liorer les conditions de travail et s’attaquer aux pro-blèmes auxquels font face les travailleurs immi-grants et réfugiés, tels que le cycle de la pauvreté,du sans-abrisme et de l’abus d’alcool ou d’autresdrogues. Elle a cité plusieurs situations où les genspeuvent être exploités dans des emplois précaires.Elle a noté par exemple que dans le cadre du Pro-gramme des aides familiaux résidants, un aide fa-milial ne peut demander la résidence permanentequ’après avoir travaillé deux ans. De tels règle-ments peuvent favoriser des situations d’exploita-tion puisque les travailleurs ne veulent pas se plain-dre et risquent les abus. L’embauche de travailleursà domicile, en sous-traitance (comme dans l’in-dustrie du textile), est un autre exemple d’exploi-

tation possible. Quand les usi-nes ferment et que les em-ployés doivent travailler à lamaison, les avantages sociauxcessent et l’indemnisation etd’autres protections sont igno-rées. Un troisième groupe pré-occupant est celui des tra-vailleurs aînés qui peuvent nepas avoir la flexibilité néces-saire pour trouver un autre em-ploi ni pour se plaindre d’in-justices en milieu de travail.Tesalona a suggéré, vu l’expé-rience du centre, que les cam-pagnes en faveur des change-ments systémiques doivent in-clure les aspects juridiques etpolitiques.

Finalement, Amy Casipullai,représentant OCASI, a discuté les emplois précai-res et les difficultés de l’intégration au marché dutravail à la lumière des recherches et de l’analysedes politiques de sa propre organisation, des ex-périences de ses organismes membres, et du tra-vail du Workers’ Action Centre et de la campagneColour of Poverty. Elle a commencé par donnerun bref aperçu historique de l’emploi précaire àpartir du début des années 1990, qui a vu l’es-sor du travail «flexible » et des conditions devie instables alors que la mondialisation et lenéo-libéralisme permettait le libre mouvement

Personnes ressources :

Sarab Atiyat, SuccessSkills Centre, Winnipeg,<[email protected]>

Tess Tesalona, Centre destravailleurs ettravailleuses immigrants,Montréal,<[email protected]>

Amy Casipullai, Conseilontarien des organismesde service aux immigrants(OCASI), Toronto,<[email protected]>

Modératrice :

Debbie Douglas, OCASI,Toronto,<[email protected]>

Organisé par le Groupe detravail Immigration etÉtablissement du CCR, cetatelier portait sur desproblèmes résultant deschangements structurelsdans le marché du travailcanadien alors que de plusen plus d’employeursrecherchent desarrangements «flexibles. »

Sarab Atiyat, spécialistedu marché du travail, acommencé lesprésentations par décrireses expériences entravaillant auprès deprofessionnels immigrantset travailleurs qualifiés auSuccess Skills Centre àWinnipeg.

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des biens tout en restreignant la migration hu-maine. Ceux qui migrent se retrouvent souventendettés et forcés de travailler de longues heu-res; la planification à long terme devient im-possible à mesure que la dégradationenvironnementale et le manque de filets de sé-curité sociale rendent la vie incertaine.

Se concentrant sur la scène canadienne, Casipullaia soutenu qu’il est raisonnable qu’un migrant s’at-tende à un accès à l’intégration au marché du tra-vail et à la génération de revenu. Entre-temps, lesemployeurs essaient de rester compétitifs dansl’économie mondiale en réduisant les coûts de lamain-d’œuvre; ils font de l’impartition, embau-chent du personnel avec des permis de travail tem-poraires et divisent les emplois à temps plein pouren faire des emplois à temps partiel afin d’éviterd’avoir à couvrir des avantages sociaux et d’autrescoûts. Même si le travail à temps partiel n’est pasmauvais en soi, elle a noté que les travailleurs decommunautés racialisées, dont les immigrants etles réfugiés (surtout les femmes) qui cherchent despostes à temps plein et stables doivent de plus enplus accepter des emplois précaires pour participerau marché du travail. Non seulement ces travailleurssont-ils vulnérables aux abus et à l’exploitation, il ya aussi des impacts négatifs au plan physique et auniveau des émotions et de la santé mentale.

Parmi les défis actuels il y a : la racialisationdes travailleurs dans des emplois en bas del’échelle; l’absence de législation protégeant lesdroits des travailleurs temporaires et à tempspartiel; la discrimination; des salaires impayés,avec des effets disproportionnés sur les person-nes de couleur et leurs communautés; et le peude poursuites contre les employeurs qui abu-sent des droits de leurs travailleurs. D’autresfacteurs qui peuvent avoir un impact sur la pos-sibilité de trouver un emploi sérieux compren-nent le statut d’immigration, la classe, la race,le genre, l’orientation sexuelle et les capacités.

Utilisant des opportunités créées par l’AccordCanada-Ontario sur l’immigration, les organismescommunautaires ont commencé à se prononcer enréponse à ces problèmes pour demander l’accès àune protection réglementaire. Pour sa part, le CCRdemande des changements dans les lois de l’im-migration et les politiques relatives au marché dutravail pour empêcher que les réfugiés et immi-grants soient traités comme des travailleurs jeta-bles. Elle a suggéré que le CCR demande mainte-nant des changements juridiques pertinents pouraméliorer la protection fédérale, provinciale etmunicipale, pour fournir de meilleures opportuni-tés de formation et pour améliorer les niveaux depromotion et de rétention.�

Les jeunes et l’éducation : identifier lesobstacles, explorer les solutions

David Dorey

Présentateurs :

Reiman Abakar,<[email protected]>

Ruwa Banaga,<[email protected]>

John Mayom,<[email protected]>

Maribela Arruda,psychologue pour enfants,Winnipeg,<[email protected]>

Tim MacKay, Disionscolaire Louis Riel,Winnipeg,<[email protected]>

Le thème de la Consultation du printempsétant les enfants, les voix des jeunes ont prisla vedette lors de la troisième journée. Or-

ganisé par le Réseau des jeunes du CCR, la ses-sion a commencé par trois jeunes réfugiés qui ontdécrit leurs perspectives sur les obstacles au seindu système d’éducation au Canada et les défis etles succès qu’ils ont vécus. A suivi un aperçu desdéfis qu’ont à relever les jeunes réfugiés venantd’environnements de conflit. Maribela Arruda aexprimé le besoin d’incorporer des méthodologiesd’apprentissage expérientiel et tactile, puisant dansle travail du Dr Bruce Perry. Tim MacKay a con-clu la session par décrire les défis particuliers ausein de la Division scolaire Louis Riel de Winni-peg, où la diversité des élèves nouveaux arrivantsdemande des approches nouvelles.

Les trois étudiants ont parlé de façon éloquente deleurs expériences d’immigration au Canada et deleur adaptation à la vie dans un nouvel environne-

ment souvent frustrant. Reiman Abakar, étudiantede travail social, est venue au Canada il y a cinqans de l’Égypte, où elle venait de terminer uneannée d’études universitaires en psychologie. Alorsâgée de 17 ans, elle a été placée en dixième annéeen raison de son âge et de ses compétences en an-glais, décision qui a été tout un choc émotionnelet qui a fait qu’elle est restée enfermée dans sachambre pendant trois mois. Si on a mis un sou-tien éducationnel et linguistique à sa disposition,un soutien social manquait et les enseignants in-terprétaient souvent les frustrations des jeunesimmigrants comme la mauvaise conduite, ce quiexacerbait le problème.

Abakar a dit que les mœurs culturelles sont sou-vent difficiles à naviguer. Une élève s’est fait ré-primander par une amie pour avoir montré tropd’affection en public, ce qui a rendu l’élève en-core plus réservée et renfermée. Elle a soutenu queles enseignants devraient recevoir plus d’informa-

Amy Casipullai,représentant OCASI, adiscuté les emploisprécaires et les difficultésde l’intégration au marchédu travail à la lumière desrecherches et de l’analysedes politiques de sa propreorganisation, desexpériences de sesorganismes membres, et dutravail du Workers’ ActionCentre et de la campagneColour of Poverty.

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Finally, Amy Casipullai, representing OCASI, dis-cussed precarious employment and challenges tolabour market integration in Ontario based on herorganization’s research and policy analysis, theexperiences of its member agencies, and work doneby the Workers’ Action Centre and the Colour ofPoverty Campaign. She began by giving a briefhistorical overview of precarious employment start-ing from the early 1990s, which saw an upsurge in“flexible” work and unstable living conditions asglobalization and neo-liberalism freed the globalmovement of goods while restricting human mi-gration. Often, people who migrate find themselvesindebted and working longer hours than usual;long-term planning becomes impossible as envi-ronmental degradation and fewer social safety netsmake life more uncertain.

Focusing on the Canadian scene, Casipullai arguedthat it is reasonable for a migrant to expect accessto labour market integration and income genera-tion. Meanwhile, employers are attempting to re-main competitive in the global economy by cut-ting labour costs; they outsource, hire staff withtemporary work permits, and divide full-time jobsinto part-time work in order to avoid paying ben-efits and other costs. Although part-time work isnot bad in and of itself, she noted that workers fromracialized communities, including immigrants andrefugees (especially women) who are looking forfull-time, secure positions, must increasingly re-

sort to precarious employment in order to partici-pate in the labour market at all. Not only are theseworkers vulnerable to abuse and exploitation, butthere are also negative physical, emotional, andmental health impacts.

Contemporary challenges include: the racializationof workers in low-status jobs; a lack of protectivelegislation for the rights of people in temporaryand part-time work; discrimination; unpaid wages,with disproportionate effects on people of colourand their communities; and few charges laidagainst employers who abuse the rights of theirworkers. Other factors that can have an impact onsecuring meaningful employment include immi-gration status, class, race, gender, sexual orienta-tion, and ability.

Using opportunities created by the 2005 Canada-Ontario Immigration Agreement, Casipullai de-scribed how community organizations have begunto speak out in response to these problems aboutthe need for access to regulatory protection. Forits part, the CCR has been pushing for changes toimmigration laws and labour market policy to en-sure that Canada’s refugees and immigrants arenot treated as disposable workers. She suggestedthat the council should now push for relevant le-gal changes to increase federal, provincial, and mu-nicipal protection and to provide better trainingopportunities, promotion, and retention levels.�

Youth and Education: Identifying Barriers,Exploring Solutions

David Dorey

Presenters:

Reiman Abakar,<[email protected]>

Ruwa Banaga,<[email protected]>

John Mayom,<[email protected]>

Maribela Arruda, ChildPsychologist, Winnipeg,<[email protected]>

Tim MacKay, Louis RielSchool Division, Winnipeg,<[email protected]>

W ith children providing the theme of theSpring consultation, it was appropriatethat the voices of youth took centre

stage on day three. Organized by the CCRYouth Network, the session began with threerefugee youth from across Canada describ-ing their perspectives on the barriers withinthe Canadian educational system and puttingforward the challenges and successes theyhave each faced. This was followed by anoverview of the particular challenges facedby refugee youth coming from environmentsof conflict. Maribela Arruda expressed theneed to incorporate experiential and tactilelearning methodologies, drawing upon thework of Dr. Bruce Perry. Tim MacKay con-cluded the session by describing the particu-lar challenges faced within the Louis RielSchool Division in Winnipeg where the di-versity of newcomer students demands novelapproaches.

The three student speakers spoke eloquently oftheir experiences immigrating to Canada andadapting to life in a new and often frustrating en-vironment. Reiman Abakar, a social work student,came to Canada five years ago from Egypt whereshe had just finished a year of university studies inpsychology. Just 17 at the time, she was placed ingrade 10 because of her age and ability in English,a decision that came as a huge emotional shockand led her to stay locked in her room for threemonths. While educational and language supportwas made available to her, social support was lack-ing and teachers often misinterpreted the frustra-tions of immigrant youth as misbehaviour, exac-erbating the problem.

Abakar shared that cultural mores are also diffi-cult to navigate. She recalled how one student wasreprimanded by a friend for showing too muchaffection in public, an action that led the studentto become more reserved and withdrawn. She ar-

Amy Casipullai,representing OCASI,discussed precariousemployment andchallenges to labourmarket integration inOntario based on herorganization’s researchand policy analysis, theexperiences of its memberagencies, and work doneby the Workers’ ActionCentre and the Colour ofPoverty Campaign.

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Moderators:

Jodi Alderson, NewcomerEmployment andEducation DevelopmentServices Inc.,Winnipeg,<[email protected]>

Noelle DePape,Immigrant and RefugeeCommunity of Manitoba,Winnipeg,<[email protected]>

gued that teachers should be given more infor-mation on the specific needs of immigrant andrefugee youth to help in the transitional process.

Next to speak was Ruwa Banaga, a grade 11 stu-dent from Hamilton. She arrived in Canada atage eight and was placed in the second grade.The most frustrating aspect of her arrival wasthe inability of other children to understand howRuwa did not know any of the languages or cul-tures of Canada, things that were obvious toother children.

While Ruwa was the only black child in herschool, when she arrived at high school she wasfaced with what she saw as the inevitability ofcliques and being forced to belong to a particu-lar group. Students are automatically placedaccording to their ethnicity or religion, a situa-tion that can perpetuate stereotypes and preventstudents from integrating fully.

John Mayom of Winnipeg began his speech byassuring everyone that “I love Winnipeg.” He thenadded: “It’s pretty cold, a pretty cold placethough.” John had never been to school beforearriving in Canada but was placed in grade 9 andgiven English as a Second Language lessons. Oneof the primary challenges was making friends be-cause “you can’t make friends when you cannotcommunicate with people.” This also meant thatthe friends that do make themselves available cantry to take advantage of newcomers. Communi-cation problems extended as far as the cafeteriawhere Mayom got lunch. Given his limited lan-guage skills and knowledge of Canadian cuisine,he would often end up ordering the same thing asthe person in front of him.

Mayom said that the problems he has experi-enced have influenced him to become an ex-ample for other immigrant and refugee youth inthe community, to help them better adjust toWinnipeg and Canada.

Following the youth presentations was MaribelaArruda, a child therapist who elaborated on thespecific psychological needs of trauma-affectedchildren and youth and what approaches andtools are necessary in assisting them in theireducational journey. She began by arguing thatschools need to harness the skills many of thesechildren have, such as resiliency, while at thesame time address the overwhelming psycho-logical impacts they bring. These include diffi-culties expressing emotion, unresolved grief, de-sensitization to pain, uncertainty about the fu-ture, difficulty trusting, pseudo-maturity fromtaking on responsibilities beyond their years,and self-esteem issues.

Arruda discussed the work of Dr. Bruce Perryon the development of children affected bytrauma. Dr. Perry used MRI scans to demon-strate how the brains of these children have beenaffected by trauma and how traditional teach-ing methods are not geared towards their spe-cific needs. Most teaching models focus on ab-stract thinking, the highest level of brain devel-opment, yet most of these children struggle withabstract thinking. Therefore, Arruda said, teach-ers have to utilize more tactile and kinaestheticforms of instruction to teach other areas of thebrain to compensate.

It is very important, noted Arruda, to validatethe students’ experiences. She argued that thesechildren need to be told that their progress isimpressive. What they learn in one year, in termsof language, cultural adaptation, and scholasticinstruction, is the equivalent to what a Cana-dian child learns over many years.

To assist in the learning process, Arruda sug-gested the usage of such tools as the sand tray,where students can physically write out theiranswers and make the learning process moretactile. Audio recorders are also suggested asthey help students learn on their own time when

The three student speakersspoke eloquently of theirexperiences immigratingto Canada and adapting tolife in a new and oftenfrustrating environment.

Mayom said that theproblems he hasexperienced haveinfluenced him to becomean example for otherimmigrant and refugeeyouth in the community, tohelp them better adjust toWinnipeg and Canada.

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Modératrices :

Jodi Alderson, NewcomerEmployment andEducation DevelopmentServices Inc., Winnipeg,<[email protected]>

Noelle DePape,Immigrant and RefugeeCommunity of Manitoba,Winnipeg,<[email protected]>

tion sur les besoins spécifiques des jeunes im-migrants et réfugiés afin de mieux aider dans leprocessus de transition.

Ruwa Banaga, élève de 11e année de Hamilton,

a pris la parole ensuite. Elle est arrivée au Ca-nada à l’âge de huit ans et a été placée endeuxième année. Ce qui a été le plus frustrant,c’était que les autres enfants n’arrivaient pas àcomprendre pourquoi Ruwa ne savait rien de lalangue ni de la culture du Canada, choses quisemblaient aller de soi.

Si Ruwa était la seule enfant noire de son école,quand elle est arrivée à l’école secondaire elles’est trouvée devant ce qui semblait êtrel’inévitabilité des cliques, de l’appartenanceforcée dans un groupe. Les élèves étaient auto-matiquement classées selon leur appartenancereligieuse ou ethnique, situation qui peut pro-voquer des stéréotypes et empêcher les élèvesde s’intégrer pleinement.

John Mayom de Winnipeg a commencé par ras-surer tout le monde qu’il aimait Winnipeg. Mal-gré le froid. John n’avait jamais fréquentél’école avant d’arriver au Canada mais il a étéplacé en neuvième année et on lui a donné desleçons d’anglais langue seconde. Un des grandsdéfis était de se faire des amis, ce qui est «diffi-cile quand on ne peut pas communiquer. » Lessoi-disant amis peuvent aussi essayer de profi-ter des nouveaux arrivants. Les problèmes decommunication s’étendaient jusqu’à la cafété-ria, où vu ses compétences linguistiques limi-tées et son ignorance de la cuisine canadienne,il finissait souvent par tout simplement com-mander la même chose que la personne devant.

Mayom a dit que les problèmes qu’il a vécusl’ont persuadé de servir d’exemple pourd’autres jeunes immigrants et réfugiés dansla communauté, pour les aider à s’adapter àWinnipeg et au Canada.

Suivant les présentations des jeunes, MaribelaArruda, thérapeute pour enfants, a décrit les be-soins psychologiques spécifiques des enfants etdes jeunes affectés par les traumatismes ainsique les approches et les instruments nécessai-res pour les aider dans leur éducation. Elle asoutenu que les écoles doivent utiliser les com-pétences qu’ont plusieurs de ces enfants, commela résilience, tout en s’attaquant aux énormesimpacts psychologiques qu’ils présentent, dontdes difficultés à exprimer des émotions, un deuilnon résolu, une désensibilisation à la douleur,une incertitude face à l’avenir, une difficulté dese fier aux gens, une pseudo-maturité pour avoirassumé des responsabilités d’adulte et des pro-blèmes d’estime de soi.

Arruda a discuté le travail du Dr Bruce Perrysur le développement des enfants affectés parles traumatismes. Le Dr Perry s’est servi d’exa-mens IRM pour démontrer les effets des trau-matismes sur le cerveau de ces enfants et l’in-suffisance des méthodes traditionnelles d’ensei-gnement face à leurs besoins spécifiques. Laplupart des modèles d’enseignement se concen-trent sur la pensée abstraite, le niveau le plusélevé du développement du cerveau, et pourtantla plupart de ces enfants ont des difficultés avecla pensée abstraite. Il s’ensuit que les ensei-gnants doivent utiliser plus d’instruction tactileet kinesthésique pour s’adresser à d’autres par-ties du cerveau.

Il est important, a noté Arruda, de valoriser lesexpériences des élèves. Elle a soutenu qu’il fautdire à ces enfants qu’ils font des progrès im-pressionnants. Ce qu’ils apprennent en un an,en ce qui concerne la langue, l’adaptation cul-turelle et les matières scolaires est l’équivalentde ce qu’un enfant canadien apprend au coursde plusieurs années.

Pour faciliter le processus d’apprentissage,Arruda a suggéré l’utilisation d’outils tels que

Les trois étudiants ontparlé de façon éloquentede leurs expériencesd’immigration au Canadaet de leur adaptation à lavie dans un nouvelenvironnement souventfrustrant.

Mayom a dit que lesproblèmes qu’il a vécusl’ont persuadé de servird’exemple pour d’autresjeunes immigrants etréfugiés dans lacommunauté, pour lesaider à s’adapter àWinnipeg et au Canada.

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le bac à sable, où les élèves écrivent leurs répon-ses, ce qui rend l’apprentissage plus tactile. Lesenregistreuses sont utiles, permettant aux élèvesd’apprendre en prenant leur temps, loin des dis-tractions, facilitant l’absorption des informations.

«Ce sont les élèves idéaux, » a dit Arruda, en-thousiaste. «Ils veulent apprendre-ils veulent sefaire instruire. »

La dernière personne à prendre la parole cematin-là était Tim MacKay de la Division sco-laire Louis Riel de Winnipeg. MacKay a com-mencé par souligner la diversité des nouveauxarrivants et la nécessité d’éviter d’agir de façoncatégorique en répondant à leurs besoins nom-breux et parfois contradictoires. Au centre dece processus il y a la reconnaissance que diffé-rence ne veut pas dire pathologie. MacKay arappelé que les élèves arrivent avec des connais-sances, des expériences et des stratégies d’ap-prentissage qui sont souvent différentes de cel-les qu’on attend, vu leur âge ou leur année. Tropsouvent, on voit ces différences comme des in-dicateurs négatifs en ce qui concerne la capa-cité d’apprentissage. Il faut reconnaître ces dif-férences sans en faire des pathologies. Il est éga-lement peu raisonnable de s’attendre à ce que,lors de leur arrivée, ces élèves sachent exacte-ment comment se comporter en salle de classeou avec leurs pairs.

Le processus commence par une analyse del’alphabétisme des nouveaux arrivants. La lan-gue première, a noté MacKay, est en effet plusimportante que l’anglais dans la déterminationdu succès. Si on met dans la même classe unélève sans connaissances en anglais et analpha-bète dans sa langue première et un autre élèvequi ne sait pas l’anglais non plus mais qui a unhaut niveau d’alphabétisme dans sa languepremière, on rend un mauvais service auxdeux. Le premier élève n’est pas un appre-

nant en anglais langue seconde, mais plutôt unapprenant en alphabétisation.

Un problème au niveau du système d’éducationactuel c’est que les écoles planifient typique-ment les résultats d’apprentissage sur une baseannuelle. Les apprenants réfugiés ont une édu-cation formelle interrompue et des besoins àlong terme qui cadrent mal avec un cycle deplanification s’appuyant sur des années succes-sives d’apprentissage. Pour remédier à ce pro-blème, MacKay a suggéré que les systèmes sco-laires introduisent des plans à long terme ad-ministrés sur plusieurs années dans des classessuccessives. «Il faut abandonner l’idée de l’an-née qui commence chaque septembre. »

MacKay a ensuite parlé du travail du NewcomerFamily Reception Centre au sein de la divisionscolaire. Le centre aide à identifier les besoinsde nouveaux arrivants individuels et de leur fa-mille et développer un plan d’apprentissage quiréponde à ces besoins. Les élèves peu scolari-sés reçoivent un programme intensif qui sert detransition vers le curriculum régulier. Il fautaussi identifier les élèves qui ont le plus besoind’une aide intensive. Il faut reconnaître queceux qui arrivent sans savoir l’anglais et peuscolarisés ont très peu de temps pour apprendrebeaucoup d’information. Il s’agit d’un défi par-ticulièrement difficile pour ces élèves, qui ris-quent de devenir frustrés et aliénés.

À la fin de la table ronde, les participants ont étéinvités à participer à un groupe de travail sur lesobstacles auxquels font face les jeunes immigrantset réfugiés au sein du système d’éducation et les fa-çons de surmonter ces obstacles. Une discussionanimée a suivi, offrant de nouvelles approches etperspectives face au système d’éducation.

Le travail du Dr Perry se trouve en ligne à :<http://childtrauma.org/>.�

«Ce sont les élèves idéaux, »a dit Arruda, enthousiaste.«Ils veulent apprendre-ilsveulent se faire instruire. »

MacKay a suggéré que lessystèmes scolairesintroduisent des plans àlong terme administrés surplusieurs années dans desclasses successives.

À la fin de la table ronde,les participants ont étéinvités à participer à ungroupe de travail sur lesobstacles auxquels fontface les jeunes immigrantset réfugiés au sein dusystème d’éducation et lesfaçons de surmonter cesobstacles.

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they may be less distracted and better able toabsorb information.

“These are your ideal students,” Arruda en-thused, “they want to do school, they want tolearn – they truly want to get an education.”

The final speaker of the morning was TimMacKay from the Louis Riel School Divisionin Winnipeg. MacKay began by outlining thediversity of newcomers and the need to refrainfrom acting categorically in addressing theirmany and sometimes conflicting, needs. At thecentre of this process is recognizing that differ-ence does not equal pathology. MacKay relatedthat students arrive with knowledge, experience,and learning strategies that differ from thoseoften expected of students at various age andgrade levels. These differences are too oftenmisconstrued as negative indicators of astudent’s educational capacity. We have to becognizant, MacKay emphasized, of these dif-ferences without pathologizing them. It is alsounreasonable to assume that, on arrival, thesestudents would have a clear sense of expectedage-appropriate classroom and peer socialbehaviours.

The process begins with an analysis of the lit-eracy development of newcomers. The first lan-guage, noted MacKay, is actually more impor-tant than English in determining success. Put-ting one student without English skills and first-language literacy in a classroom with anotherstudent who lacks English skills but has a highdegree of literacy in his or her first language isa disservice to both students. The first studentis not an ESL learner; “s/he is a literacy learner.”

Part of the problem with the existing educationalsystem is that schools typically plan learningoutcomes on an annual basis. The challenge forrefugee learners with interrupted formal educa-

tion is that they arrive with long-term learningneeds that do not fit well with an annual plan-ning cycle that builds on successive years oflearning. To solve this issue, MacKay suggestedthat school systems implement formal long-termlearning plans that are administered over sev-eral years in successive grades. He punctu-ated his argument by saying: “We need toescape the thinking about classroom to class-room to classroom – every September, it’slike starting all over again.”

MacKay then turned his attention to the workwith the Newcomer Family Reception Centrewithin the school division. The centre helpsidentify the needs of individual newcomers andtheir families and develop a learning plan thatmeets these needs. Students with limitedschooling are given an intensive program thatseeks to transition students into the regular cur-riculum. Important too is identifying those stu-dents who require the most intensive assistance.To this end, it is important to recognize that stu-dents who arrive as beginning English languagelearners and with limited formal schooling havea short amount of time to learn a great deal ofinformation. While all newcomer students needsupports, it is important to recognize the par-ticularly intense challenge of high school stu-dents who often become frustrated and alien-ated by expectations that they earn a greatdeal of information in a short period of time.

At the conclusion of the panel, the participantswere invited to engage in a working group onbarriers newcomer and refugee youth face in theeducational system and ways these can be over-come. An animated discussion followed, offer-ing new approaches and perspectives on theeducation system.

Dr. Perry’s work can be found online at: <http://childtrauma. org/>.�

“These are your idealstudents,” Arrudaenthused, “they want todo school, they want tolearn – they truly want toget an education.”

MacKay suggested thatschool systems implementformal long-term learningplans that areadministered over severalyears in successive grades.

At the conclusion of thepanel, the participantswere invited to engage in aworking group on barriersnewcomer and refugeeyouth face in theeducational system andways these can beovercome.

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16INSCAN Vol 22 ( 2 ) 2008

Should I Stay or Should I Go? A Policy-Research Seminar on Temporary Migration

March 12, 2008, Ottawa

Jana Eidem

O rganized by the Metropolis Project, thisseminar provided an overview and critiqueof temporary migration policies and pro-

grams in Canada. The different types of programsas well as difficulties encountered by workers, em-ployers, service providers, and government offi-cials working within the temporary immigrationsystem were discussed. The seminar was organizedinto four panel discussions.

Temporary and TransitionalImmigration Programs:Where Are We At?

In order to familiarize the audience with the manylegal intricacies and issues surrounding temporarymigration in Canada, Citizenship and ImmigrationCanada (CIC) representative Bradley Pascoe startedoff by giving a historical overview of the nation’seconomic immigration policy goals and the result-ing temporary and transitional immigration pro-grams. The government’s approach to immigrationand employment over the past several decades hasat times closely connected the two sectors while atother times separated them completely. In responseto short-term labour and skill shortages in the mid-1970s, the Temporary Foreign Worker (TFW) Pro-gram was introduced. Today’s version has been up-dated but remains similar. In recent years, the areasof immigration and employment have grown evermore interlinked.

Next, James Sutherland of Human Resources andSocial Development Canada/Service Canada(HRSDC/SC) described the technical applicationprocess for the TFW Program. Under the program,jointly managed by HRSDC/SC and CIC, employ-ers are required to prove that wages and workingconditions are consistent with Canadian standards,that they have tried to hire Canadians for the posi-tion, and that the worker’s entry either is likely toresult in a transfer of skills and knowledge to Canadaor will fill a labour shortage. There are no quotas asto the number of TFWs allowed in Canada. Sutherlandfinished by discussing challenges and program re-sponses, enhancements, and future directions.

Temporary Migration andLabour MarketResponsiveness

Robert Annis from Brandon University’s RuralDevelopment Institute started off the presenta-tions by providing an overview of the immigra-

Chair:

Chris Worswick, CarletonUniversity

Participants:

Bradley Pascoe,Citizenship andImmigration Canada

James Sutherland,Human Resources andSocial DevelopmentCanada

tion situation in Manitoba. He noted that theprovince has been trying to attract immigrantssince the Canada-Manitoba Immigration Agree-ment was signed in 1998. To this end, the prov-ince devised several strategies, policies, andprograms to protect workers, help a growingnumber of immigrants settle, and improve part-nerships while promoting regional economic de-velopment. Annis gave the example of a majoremployer in Brandon which was in need oflabourers. The company eventually sought em-ployees from abroad to deal with labour short-ages; it has since opened an international recruit-ment office. The City of Brandon and the prov-ince have been supportive, and many of theTFWs were eventually nominated under the pro-vincial nominee program (PNP) and plan tosettle permanently. Annis urged that, in orderto deal with the impact of rapid demographicchanges on rural municipal governments andservice providers, settlement and communityprograms as well infrastructure be expandedthrough multi-level engagement, cooperation,and collaboration.

The next speaker, Karl Flecker of the CanadianLabour Congress, began by casting doubt on theassertion that Canada is in fact experiencing anytype of severe labour shortages. He providedexamples from across Canada of human rightscases in which employers were found guilty ofintimidation, coercion, and other abuses againstTFWs. Reported problems include: workersbeing underpaid, jobs that are radically differ-ent from what they were led to believe; demandsto perform inappropriate personal services; rac-ist behaviour and threats of deportation and im-prisonment; false promises of citizenship andillegal charges by brokers; poor-quality hous-ing with excessive rent; and no help in attain-ing required trade certification.

Rob Vineberg, Director General of the Prairiesand Northern Territories Region for CIC, pro-vided an overview of the role of temporary mi-gration as a component of the broader labourmarket in his region and looked at the links be-tween temporary and permanent migration in thecontext of today’s economy and labour market.He provided a broad historical overview of la-bour needs and the evolution of the TFW Pro-gram in relation to the Prairie and Northern re-gion. Currently, the three Prairie provinces havethe lowest unemployment rates in the country

Chair:

Percy Cummins, AlbertaEmployment, Immigrationand Industry

Participants:

Robert Annis, BrandonUniversity

Karl Flecker, CanadianLabour Congress

Rob Vineberg,Citizenship andImmigration Canada

Lyle Tomie, Mexi-CanLabour Force

Casey Warman, Queen’sUniversity

Organized by theMetropolis Project, thisseminar provided anoverview and critique oftemporary migrationpolicies and programs inCanada.

16 INSCAN Vol 22 ( 2 ) 2008

Devrais-je rester ou partir? Un séminaire de recherchesur les politiques en matière de migration temporaire

le 12 mars 2008, Ottawa

Jana Eidem

Organisé par le projet Metropolis, ce sémi-naire a fourni un aperçu et une critique despolitiques et programmes de migration

temporaire au Canada. On a discuté les différentstypes de programmes ainsi que les difficultés aux-quelles font face les travailleurs, employeurs, four-nisseurs de services et les représentants gouverne-mentaux œuvrant au sein du système d’immigra-tion temporaire. Le séminaire était sous forme dequatre tables rondes.

Programmes d’immigrationtemporaire et de transition :où en sommes-nous?

Afin de familiariser l’auditoire avec les nom-breuses complexités et problèmes juridiquesentourant la migration temporaire au Canada,Bradley Pascoe de CIC a commencé par don-ner un aperçu historique des objectifs des po-litiques canadiennes en matière d’immigra-tion économique et des programmes d’immi-gration temporaire et de transition qui en dé-coulent. L’approche du gouvernement en cequi concerne l’immigration et l’emploi aucours des dernières décennies a parfois reliéces deux secteurs, et les a parfois séparéscomplètement. Pour répondre à la pénurie àcourt terme de main-d’œuvre et de compé-tences du milieu des années 1970, le Pro-gramme des travailleurs étrangers temporai-res (TET) a été mis en place. La version ac-tuelle a été révisée quelque peu mais est sem-blable. Au cours des années récentes, les do-maines de l’immigration et de l’emploi sontdevenus encore plus liés.

Le présentateur suivant, James Sutherland de Res-sources humaines et Développement social Ca-nada/Service Canada (RHDSC/SC) a décrit le pro-cessus de demande pour le Programme des TET.Aux termes du programme, géré conjointement parRHDSC/SC et CIC, les employeurs doivent prou-ver que le salaire et les conditions de travail sontconformes aux normes canadiennes, qu’ils ont es-sayé d’embaucher des Canadiens pour le poste etque l’admission du travailleur est susceptible soitde transférer des compétences et des connaissan-ces au Canada soit de combler une pénuriede main-d’œuvre. Il n’y a pas de quotas pourl’admission des TET au Canada. Sutherlanda fini par discuter les défis et les réponses duprogramme, les améliorations et les direc-tions futures.

Président

Chris Worswick,Université Carleton

Participants :

Bradley Pascoe,Citoyenneté etImmigration Canada

James Sutherland,Ressources humaines etDéveloppement socialCanada

Migration temporaire etréceptivité du marché dutravail

Robert Annis de l’Institut de développement ruralde l’Université de Brandon a commencé par don-ner un aperçu de la situation de l’immigration auManitoba. Il a noté que la province essaie d’attirerdes immigrants depuis la signature de l’AccordCanada-Manitoba en matière d’immigration en1998. À cette fin, la province a élaboré plusieursstratégies, politiques et programmes pour protégerles travailleurs, aider un nombre croissant d’im-migrants à s’établir et améliorer les partenariats touten favorisant le développement régional économi-que. Annis a donné en exemple un employeur ma-jeur à Brandon qui avait besoin d’ouvriers. La com-pagnie a fini par rechercher des employés à l’étran-ger pour combler la pénurie. Depuis, elle a ouvertun bureau de recrutement international. La Villede Brandon et la province ont appuyé cette initia-tive et plusieurs de ces TET ont été admis dans lecadre du Programme Candidats du Manitoba(PCM) et ont l’intention de s’y établir de façonpermanente. Annis a soutenu que, pour répondre àl’impact des changements démographiques rapi-des sur les gouvernements municipaux et les four-nisseurs de services en milieu rural, il faut élargirles programmes d’établissement et communautairesainsi que l’infrastructure par l’intermédiaire d’enga-gement et de collaboration à multiples niveaux.

Le présentateur suivant, Karl Flecker du Congrèsdu travail du Canada, a commencé par exprimerun doute quant à l’affirmation selon laquelle leCanada vivrait des pénuries sévères de main-d’œuvre. Il a fourni des exemples d’un peu partoutau Canada de cas d’abus des droits de la personneoù des employeurs ont été inculpés d’intimidation,de coercition et d’autres abus contre les TET. Parmiles problèmes signalés il y a : le sous-paiement destravailleurs, des emplois radicalement différents deceux annoncés, des demandes de services person-nels inappropriés, des comportements racistes etdes menaces de déportation et d’emprisonnement,de fausses promesses de citoyenneté et des fraisillégaux exigés par des courtiers, des logementsde mauvaise qualité avec des loyers excessifs et lemanque d’aide à se faire accréditer.

Rob Vineberg, directeur général de la région desPrairies et des Territoires du Nord pour CIC, adonné un aperçu du rôle de la migration tempo-raire comme composante du marché du travail dans

Président :

Percy Cummins, AlbertaEmployment, Immigrationand Industry

Participants :

Robert Annis, Universitéde Brandon

Karl Flecker, Congrès dutravail du Canada

Rob Vineberg,Citoyenneté etImmigration Canada

Lyle Tomie, Mexi-CanLabour Force

Casey Warman,Université Queen’s

Organisé par le projetMetropolis, ce séminaire afourni un aperçu et unecritique des politiques etprogrammes de migrationtemporaire au Canada.

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17INSCAN Vol 22 ( 2 ) 2008

sa région et a examiné les liens entre la migrationtemporaire et permanente dans le contexte de l’éco-nomie et du marché du travail actuels. Il a donnéun historique des besoins de main-d’œuvre et del’évolution du Programme des TET par rapport àsa région. À l’heure actuelle, les trois provincesdes Prairies ont les taux de chômage les plus basau pays et ont reçu un nombre croissant de TET.Afin de répondre à la croissance projetée de la ré-gion, il a suggéré qu’avec la migration on se con-centre sur le recyclage professionnel des Cana-diens, le développement des compétences des jeu-nes autochtones et, si nécessaire, des mesures in-citatives pour encourager les travailleurs plus âgésà rester dans le marché du travail ou à y retourner.Le gouvernement recherche actuellement des fa-çons de répondre au besoin d’ouvriers. Actuellement,la seule façon de régulariser les TET à faible niveaude compétences est par l’intermédiaire du PCM. Il afini par recommander un examen attentif et objectifde l’ensemble de la situation avant d’exclure des tra-vailleurs temporaires qui se disent intéressés à resterau pays de façon permanente.

Lyle Tomie de Mexi-Can Labour Force, une com-pagnie de recrutement international de Calgary, asoutenu que le besoin d’ouvriers additionnels auCanada va de soi. Des stratégies appropriées derecrutement peuvent mener à un taux de rétentionde 95 pour cent et aider à soulager les problèmesd’offre et de demande au niveau de certains mé-tiers. Tomie a dit que la migration temporaire cons-titue une stratégie de développement économiqueraisonnable, vu que les pénuries de main-d’œuvrelimitent déjà la croissance économique. De plus,la situation va probablement empirer au cours des20 prochaines années en raison du vieillissementde la population. Il a suggéré que des programmespour aider les migrants temporaires à devenir desrésidents permanents donneront de meilleurs résul-tats au niveau du marché du travail. Si les gouverne-ments et le secteur industriel collaborent et suiventles règles pour s’attaquer aux problèmes tels que lesobstacles linguistiques, les problèmes de sécurité, laformation, la rétention et les cas d’exploitation po-tentiels ou isolés, la migration temporaire constitue uneréponse raisonnable à la pénurie de main-d’œuvre auCanada, soulagera certains problèmes d’offre et de de-mande et favorisera la croissance économique.

Le dernier présentateur, Casey Warman de l’Uni-versité Queen’s, a discuté une étude qui examineles TET et les anciens étudiants internationauxcomme source d’immigration permanente au Ca-nada. L’étude, dont il est co-auteur avec ArthurSweetman, a conclu que les TET ont des résultatssupérieurs en ce qui concerne l’emploi et le revenu,alors que les étudiants étrangers affichent des ré-sultats plus mitigés. Dans l’ensemble, les deuxgroupes semblent s’intégrer assez facilement etrapidement au marché du travail canadien.

Comment les migrants s’entirent-ils au Canada? Défis enmatière d’intégration

Tanya Basok de l’Université de Windsor a discutéle Programme des travailleurs agricoles saison-niers. Elle a commencé par décrire les instrumentspertinents de droits de la personne au niveau in-ternational, les dispositions légales canadiennes,et les accords bilatéraux en place pour protégerles migrants temporaires. Elle a ensuite discuté lapratique, soulignant que les travailleurs étrangerstemporaires au Canada font face à trois défis ma-jeurs en ce qui concerne la jouissance de ces droits : lapeur (en raison de relations inégales de pouvoir, lamenace de déportation et la nécessité de lettres derecommandation), un manque de connaissances etl’incapacité de revendiquer leurs droits. Plusieursproblèmes sont devenus évidents : des conditionsde logement médiocres, des abus en milieu de tra-vail, des problèmes de santé négligés et la non ré-clamation d’indemnisation des accidents de travail.Basok a suggéré que parmi les remèdes il y aurait lacréation de commissions d’appel, des séminairesd’information, des centres de soutien et l’élimina-tion de la nécessité de lettres de recommandation.

Yessy Byl de l’Alberta Federation of Labour amené une enquête sur la situation des TET de laprovince en 2007. Elle a conclu que le tiers destravailleurs temporaires souffrent d’abus et que lesprogrammes des TET accusent des défauts struc-turels et opérationnels. Il y a des problèmes rela-tifs aux attentes quant à la possibilité de rester auCanada. Le racisme inhérent à certains secteurs sevoit dans les cas d’employeurs qui font commes’ils étaient propriétaires des travailleurs, mainte-nant des salaires bas et des situations de logementsurpeuplé. Dans de nombreux cas, a-t-elle dit, lesTET ont l’impression d’être des otages. Des uni-tés d’enquête ont été créées pour s’attaquer à plu-sieurs de ces problèmes. Cependant, le personnelest surmené. Une autre préoccupation soulevée parByl est que certains recruteurs peuvent faire despromesses irresponsables ou demander un paie-ment illicite pour des services.

Sylvie Gravel a discuté le processus complexe d’in-demnisation au Québec. Elle a ensuite discuté sonétude sur les difficultés auxquelles les travailleursmigrants au Québec font face quand ils veulentune indemnisation à la suite de problèmes émo-tionnels ou blessures physiques. Ces difficultéscomprennent des consultations médicales et juri-diques et des procédures administratives. Les mi-grants ont un niveau plus élevé de diagnostics

Président :

Louis Goldring,Université York

Pariticpants :

Tanya Basok, Universitéde Windsor

Yessy Byl, AlbertaFederation of LabourTemporary ForeignWorker Advocate

Sylvie Gravel, Universitédu Québec à Montréal

Patricia Tomic, Universitéde la Colombie-Britannique, Okanagan

Lyle Tomie de Mexi-CanLabour Force, unecompagnie de recrutementinternational de Calgary, asoutenu que le besoind’ouvriers additionnels auCanada va de soi.

Le racisme inhérent àcertains secteurs se voitdans les cas d’employeursqui font comme s’ilsétaient propriétaires destravailleurs, maintenantdes salaires bas et dessituations de logementsurpeuplé.

17 INSCAN Vol 22 ( 2 ) 2008

and have seen rising numbers of TFWs. In or-der to keep up with projected growth in the re-gion, he suggested that, alongside migration, fo-cus should be on re-training Canadians, devel-oping the job skills of Aboriginal youth, and, ifnecessary, encouraging older workers to stay inor return to the labour market. The governmentis now seeking ways to respond to the pressurefor labourers. Currently, the only way to regu-larize low-skilled TFWs is through the PNP. Heconcluded by advising careful and objective ex-amination of the situation as a whole beforeshutting out temporary workers who express in-terest in staying in Canada permanently.

Lyle Tomie of Mexi-Can Labour Force, aCalgary-based international recruiting firm, ar-gued that the need for additional labourers inCanada is a given. Regarding the issue of tem-porary migration as a means to address labourmarket responsiveness, proper recruitment strat-egies can lead to a 95 percent retention rate andhelp relieve occupational supply and demandproblems. Tomie argued that temporary migra-tion is a reasonable economic development strat-egy, as Canada’s labour shortage is already con-straining economic growth. Moreover, the situ-ation is likely to worsen over the next 20 yearsdue to the ageing population. He then suggestedthat programs to help temporary migrants be-come permanent residents will lead to better la-bour market outcomes. If government and in-dustry work together and follow the rules to dealwith language barriers, safety issues, training,retention, and potential and/or isolated casesof exploitation, temporary migration is a rea-sonable answer to Canada’s labour shortage,will alleviate some of the country’s supplyand demand problems, and will benefit eco-nomic growth.

The panel’s final speaker, Queen University’sCasey Warman, discussed a study examiningTFWs and former international students as asource of permanent immigration to Canada.The study, which he co-authored with ArthurSweetman, found that TFWs have superior out-comes with regards to both employment andearnings in Canada, while foreign students havemore mixed results. Overall, however, both

groups seem to integrate into the Canadian la-bour market relatively smoothly and quickly.

How Do Migrants Do inCanada? IntegrationChallenges

Tanya Basok of the University of Windsor dis-cussed the Seasonal Agricultural Worker Program.She started off by outlining relevant internationalhuman rights instruments, Canadian legal provi-sions, and bilateral agreements in place to protecttemporary migrants. She then discussed practice,emphasizing that temporary foreign workers inCanada face three major challenges to enjoyingthese rights: fear (due to unequal power relations,threat of deportation, and the need for recommen-dation letters), lack of knowledge, and the inabil-ity to claim their rights. Several problems with theprogram have been revealed. These include poorhousing conditions, work-related abuse, unat-tended health problems, and failure to claim work-ers’ compensation. Basok suggested that remediescould include the creation of appeal boards, in-formation seminars, support centres, and theelimination of the requirement for recommen-dation letters.

Yessy Byl of the Alberta Federation of Labour con-ducted an investigation into the situation of theprovince’s TFWs in 2007. She found that a thirdof temporary workers suffer some type of abuseand that TFW programs are experiencing bothstructural and operational flaws. There are prob-lems surrounding expectations to remain inCanada. Inherent racism in certain sectors can beevidenced by instances of employers acting asthough they “own” the workers, maintaining lowwages, and overcrowded housing situations. Inmany cases, she said, TFWs feel like hostages. In-vestigation units have been created to address someof these problems. However, the staff is over-worked. A final concern raised by Byl is that cer-tain recruiters can be irresponsible with their prom-ises of immigration, or charge migrants for ser-vices they should not.

Sylvie Gravel first outlined Quebec’s complex ad-ministrative compensation process. She then dis-cussed her study about the difficulties faced by

Chair:

Luin Goldring, YorkUniversity

Participants:

Tanya Basok, Universityof Windsor

Yessy Byl, AlbertaFederation of LabourTemporary ForeignWorker Advocate

Sylvie Gravel, Universityof Quebec in Montreal

Patricia Tomic, Universityof British Columbia,Okanagan

Lyle Tomie of Mexi-CanLabour Force, a Calgary-based internationalrecruiting firm, argued thatthe need for additionallabourers in Canada is agiven.

Inherent racism in certainsectors can be evidencedby instances of employersacting as though they“own” the workers,maintaining low wages,and overcrowded housingsituations.

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migrant workers in Quebec in getting com-pensation after experiencing emotional prob-lems and/or physical injuries. These difficul-ties include medical and legal consultations,and administrative procedures. Migrants havea higher level of inaccurate diagnoses andmore difficulty being understood during theirexaminations than Canadians. During admin-istrative procedures, a high percentage of for-eign workers use a third party to draw up theirclaims, file claims late, or misunderstand theprocedures, decisions, and correspondence ofcompensation agencies. It was also found thatmigrant workers faced many difficulties upontheir return to the workplace; they might notbe given a lighter workload or offered theoption of gradual return.

The final panellist on this topic was PatriciaTomic from the University of British Colum-bia who discussed the situation of temporaryforeign agricultural workers in the Okanagan.She gave a brief history of temporary migra-tion in the region, explaining that the natureof available farm work has led to transient,racialized, and temporary migration. Due toa boom over the last five years in the region,housing prices have increased dramatically.This has resulted in poorer living conditionsfor temporary workers.

What Can We Learn fromOthers: InternationalPerspectives

Carolina Calderón of the Embassy of El Sal-vador mentioned that there are some 1,000El Salvadorans who have come to work inCanada (mainly in meat plants) since 2002.She sees the TFW Program as a dignified wayfor low-skilled workers to emigrate from ElSalvador. In order to help ease the emigra-tion process, her country has requested thatthe International Organization for Migration(IOM) help select candidates and providethem with pre-departure orientation sessions.For TFWs, the benefits of coming to Canadainclude attaining new skills and earning moremoney enabling them to send remittances tofamily members. The El Salvadoran Consu-late checks up on the workers (many of whomare based in Brandon, Manitoba, where theyare considered more “transitional workers”than temporary migrants) and sends represen-tatives to visit workplaces to ensure theirhealth and well-being. Although this particu-lar program is considered a success, indepen-dent recruiters and agents sometimes go toEl Salvador and offer things that never mate-rialize or charge potential workers for “con-ferences” they cannot afford.

Chair:

Dominique Gross, SimonFraser University

Participants:

Carolina Calderon,Embassy of El Salvador

Jobst Koehler,InternationalOrganization forMigration

Philip Martin, Universityof California, Davis

Jobst Koehler of the IOM discussed elementsof good practice in managing TFWs. He startedout by introducing the IOM and outlined itspurpose, activities, and services in the area ofglobal labour migration. He then gave examplesof various temporary migration categories, ad-mission programs, and policies, including pre-entry controls, selection variables, and condi-tions. In order for TFW programs to be effec-tive, he emphasized, two issues need to be re-solved: ensured return and the guaranteed fairtreatment of temporary workers. He also gaveexamples of policies put in place to encourageand enforce return, and those focusing on fairtreatment and/or development-sensitivity. Ofthe many types of temporary migration pro-grams throughout the world, some allow forgreater flexibility in determining the length ofstay while others have experimented with eco-nomic incentives to ensure return (such as at-tractive investment opportunities in the coun-tries of origin). For policy incentives and theimplementation of programs to work, it is criti-cal that migrants have access to the informa-tion and that the governments of out-migrationcountries cooperate. Nevertheless, conditions“back home” will always be a factor when mi-grants are considering return.

Philip Martin of the University of California,Davis, began by discussing the nature of tem-porary migration policies. He then discussedhow Canada’s various TFW programs mirror,or differ from, other ones around the world.Experience has shown that programs tend to lastlonger than anticipated and grow along with“employer-migrant distortion and dependence.”This, he advised, is something Canada shouldbe cautious about and account for through eco-nomic mechanisms when designing policies andprograms. Martin pointed out that rural migrantsgenerally do not lead home-country develop-ment upon their return; instead, they seem toencourage further migration. There has been noautomatic link found between migration and de-velopment, although rural-urban migration mayincrease due to investment in children’s educa-tion in the home countries. Finally, Martin sug-gested that employers and advocates be includedin program design and that administrators begranted a certain amount of discretion.

In all, the seminar provided an excellentoverview and debate about temporary migra-tion in Canada, as panellists were knowledge-able about their discussion topics and the daywas well organized. Most panel presentationsfor this event can be found on the Metropo-lis Web site at: <http://canada.metropolis.net/p o l i c y p r i o r i t y / m i g r a t i o n _ s e m i n a r /MigrationAgenda_e.htm>.�

Of the many types oftemporary migrationprograms throughout theworld, some allow forgreater flexibility indetermining the length ofstay while others haveexperimented witheconomic incentives toensure return (such asattractive investmentopportunities in thecountries of origin).

18 INSCAN Vol 22 ( 2 ) 2008

inexacts et plus de difficultés à se faire compren-dre au cours de leur examen que les Canadiens.Lors de procédures administratives, un pourcen-tage élevé de travailleurs étrangers ont recours àun tiers pour rédiger leur demande d’indemnisa-tion, soumettent des demandes en retard ou com-prennent mal les procédures, les décisions ou lacorrespondance des organismes d’indemnisation.Elle a conclu que les travailleurs migrants fontface à de nombreuses difficultés lors de leurretour au travail; ils risquent de ne bénéficier nide charge de travail réduite ni de l’option d’unretour graduel.

La dernière présentatrice était Patricia Tomic del’Université de la Colombie-Britannique, qui a dis-cuté la situation des travailleurs agricoles étran-gers temporaires dans l’Okanagan. Elle a donnéun bref historique de la migration temporaire dansla région, expliquant que la nature du travail agri-cole disponible a mené à une migration transitoire,racialisée et temporaire. En raison du boom descinq dernières années dans la région, le prix desmaisons est monté de façon dramatique. Cela amené à des conditions de vie moins favorables pourles travailleurs temporaires.

Ce que l’on peut apprendred’autres : perspectivesinternationales

Carolina Calderon de l’Ambassade d’El Salvadora mentionné qu’il y a quelque 1000 Salvadoriensqui sont venus travailler au Canada (principalementdans des établissements de traitement des viandes)depuis 2002. Elle voit le Programme des TETcomme façon digne pour les travailleurs à bas ni-veau de compétences d’émigrer d’El Salvador. Afinde faciliter le processus d’émigration, son pays ademandé que l’Organisation internationale pour lesmigrations (OIM) aide à choisir les candidats etleur fournisse des sessions d’orientation avant leurdépart. Pour les TET, les avantages de venir auCanada comprennent l’acquisition de nouvellescompétences et des salaires plus élevés, ce qui leurpermet d’envoyer de l’argent aux membres de leurfamille. Le consulat d’El Salvador suit les tra-vailleurs (dont plusieurs habitent Brandon, auManitoba, où on les considère plutôt comme destravailleurs de transition que des migrants tempo-raires) et envoie des représentants pour visiter leslieux de travail et s’assurer de la santé et du bien-être des travailleurs. Même si ce programme parti-culier passe pour être un succès, des recruteurs etagents indépendants vont parfois en El Salvadoret offrent des choses qui ne se matérialisent jamaisou font payer aux travailleurs potentiels des «con-férences » à prix exorbitant.

Jobst Koehler de l’OIM a discuté des éléments debonne pratique dans la gestion des TET. Il a com-

Présidente :

Dominique Gross,Université Simon Fraser

Participants :

Carolina Calderon,Ambassade d’El Salvador

Jobst Koehler,Organisationinternationale pour lesmigrations

Philip Martin, Universityof California, Davis

mencé par introduire l’OIM et a résumé ses ob-jectifs, activités et services dans le domaine de lamigration mondiale de travail. Il a ensuite donnédes exemples de diverses catégories de migrationtemporaire, de programmes d’admission et de po-litiques, dont des contrôles précédant l’admission,des variables de sélection et des conditions. Pourpermettre aux programmes des TET d’être effica-ces, a-t-il souligné, il faut résoudre deux questions :le retour assuré et le traitement équitable garantides travailleurs temporaires. Il a aussi donné desexemples de politiques mises en place pour en-courager et contraindre le retour ainsi que cellesse concentrant sur le traitement équitable ou lasensibilité au développement. Parmi les diverstypes de programmes de migration temporaire àtravers le monde, certains permettent plus de flexi-bilité dans la détermination de la durée du séjouralors que d’autres ont expérimenté des mesuresincitatives pour assurer le retour (telles que des op-portunités d’investissement attirantes dans le paysd’origine). Pour que les mesures incitatives et la miseen œuvre des programmes soient efficaces, il est es-sentiel que les migrants aient accès à l’informationet que les gouvernements des pays d’émigration col-laborent. Il n’en reste pas moins que les conditionsdans leur pays d’origine seront toujours un facteurquand les migrants envisagent un retour.

Philip Martin de l’University of California, Da-vis, a commencé par discuter la nature des politi-ques de migration temporaire. Il a ensuite com-paré les divers programmes canadiens des TET àd’autres d’un peu partout au monde. L’expériencemontre que les programmes tendent à durer pluslongtemps que prévu et que leur croissance va depair avec une distorsion et dépendance employeur-migrant. Il faudrait que le Canada se préoccupede ce dernier phénomène et qu’il tienne comptede mécanismes économiques en élaborant des po-litiques et des programmes. Martin a fait remar-quer que les migrants ruraux ne mènent pas le dé-veloppement dans leur pays d’origine lors de leurretour. Ils semblent plutôt encourager d’autre mi-gration. On n’a trouvé aucun lien automatique entremigration et développement, même si la migrationrurale-urbaine peut augmenter en raison de l’inves-tissement dans l’éducation des enfants dans le paysd’origine. Finalement, Martin a suggéré que les em-ployeurs et les défenseurs des TET soient impliquésdans la conception de programmes et que les admi-nistrateurs jouissent d’une certaine discrétion.

Dans l’ensemble, le séminaire a fourni un excel-lent aperçu et un débat stimulant sur la migrationtemporaire au Canada, puisque les participantsconnaissaient bien leur sujet et que la journée étaitbien organisée. La plupart des présentations setrouvent sur le site Web de Metropolis à :<http://Canada.metropolis.net/policypriority/migration_seminar/MigrationAgenda_e.htm>.�

Parmi les divers types deprogrammes de migrationtemporaire à travers lemonde, certainspermettent plus deflexibilité dans ladétermination de la duréedu séjour alors qued’autres ont expérimentédes mesures incitativespour assurer le retour(telles que desopportunitésd’investissement attirantesdans le pays d’origine).

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Compte rendu de David Dorey

Il est difficile de ne pas se sentir frustré par lasituation des professionnels immigrants lorsde leur arrivée au Canada, Plusieurs viennent

ici à cause de la promesse d’opportunités et desuccès, mais peu sont préparés aux obstacles qu’ilsaffrontent. Land of Opportunity raconte l’histoirede plusieurs de ces immigrants alors qu’ils cher-chent une meilleure vie au Manitoba. Le documen-taire représente un voyage touchant dans les luttesquotidiennes de professionnels immigrants, suivantleurs efforts de s’établir dans un pays étrange etde passer à travers le processus labyrinthiqued’accréditation.

Tourné à Winnipeg, le film interroge un certainnombre d’immigrants, de travailleurs d’établisse-ment, de représentants gou-vernementaux et de chefsd’entreprise sur les défis et lesobstacles auxquels font faceau Canada les professionnelsformés à l’étranger. Chacunpartage ses perspectives etfrustrations, bien que les his-toires racontées par les immi-grants soient les plus éloquen-tes et juxtaposent la vie desprofessionnels immigrantsavec leurs aspirations lors deleur arrivée.

Plusieurs parmi ceux qu’onrencontre dans le documen-taire ont été repoussés enmarge de la société, où ilsconduisent des taxis ou net-toient des bureaux, malgréune pénurie de main-d’œuvredans leur domaine. Ils disentne pas pouvoir trouver d’em-ploi sans expérience cana-dienne, mais ne pas pouvoiracquérir de l’expérience cana-dienne sans emploi. Ceci mal-gré le fait que 36 pour cent desimmigrants soient diplômésd’université, ce qui représentele double de la moyenne ca-nadienne. Pour ceux qui doi-vent se faire accréditer, le pro-cessus est encore plus décou-rageant. Plusieurs ont eu àfournir des lettres, des copiesde diplômes et des relevés de

Comptes rendusLand of Opportunity: Immigrant Professionals in Canada

Réalisé par Russell Giesbrecht et Larry Giesbrecht. Winnipeg:CLG Communications, 2005, 47 minutes

notes avant de pouvoir poser leur candidature à unposte. Mahboob Singh note que, malgré 18 annéesd’expérience comme avocat au Pakistan, il auraitdû suivre neuf cours avant de se faire accréditer.Non seulement les cours étaient-ils élémentairesmais il aurait eu à payer les frais de scolarité et lesmatériels et consacré beaucoup de temps, ce qu’ilne pouvait pas se permettre. Ce qui frustreMahboob encore plus, c’est que le Pakistan et leCanada partagent un héritage de droit anglo-saxon.

Un ingénieur électricien raconte avoir été encou-ragé par le Haut- Commissariat du Canada à Delhià venir au Canada, où les ingénieurs étaient trèsdemandés. Malgré le fait que ses titres ont été ac-ceptés, il n’a pas pu trouver de travail puisqu’il

Land of Opportunityraconte l’histoire deplusieurs de cesimmigrants alors qu’ilscherchent une meilleurevie au Manitoba.

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Reviewed byDavid Dorey

I t is hard not to feel frustrated by the situationimmigrant professionals find themselves inwhen they arrive in Canada. Many come be-

cause of the promise of great opportunity andsuccess, although few are properly prepared forthe many hurdles placed in their paths. Land ofOpportunity shares the stories of many of theseimmigrants as they seek opportunity and a bet-ter life in Manitoba. The documentary is an en-gaging journey through the daily struggles ofprofessional immigrants, following their effortsto settle in a strange country and navigate thelabyrinthine accreditation process.

Shot around Winnipeg, the film interviews anumber of immigrants, settlement workers, gov-ernment officials, and busi-ness leaders on the chal-lenges and roadblocks tosuccess foreign-trained pro-fessionals face in Canada.Each shares his or her per-spectives and frustrations,although the stories told byimmigrants are the mosttelling and juxtapose thelives led by immigrant pro-fessionals with the aspira-tions they held when theyfirst arrived in Canada.

Many of those profiled inthe documentary have beenforced to the margins, driv-ing taxis or cleaning offices,despite employment short-ages in their fields. Theyspeak of a trap wherein theycannot find work withoutCanadian experience, butcannot get Canadian expe-rience without a job. This isdespite the fact that, as thenarrator points out, 36 per-cent of immigrants haveuniversity degrees, doublethe Canadian average. Forthose who have to becomeaccredited, the process canbe even more daunting.Many have had to provideletters, copies of degrees,and transcripts of marks be-fore they can be considered

ReviewsLand of Opportunity: Immigrant Professionals in Canada

Directed by Russell Giesbrecht and Larry Giesbrecht. Winnipeg:CLG Communications, 2005, 47 minutes

for a position. Mahboob Singh notes that, de-spite 18 years of experience in law in Pakistan,he was asked to complete nine courses to beaccredited in Canada. Not only were the coursesof an elementary nature but Mahboob wouldhave had to pay for the courses and coursewareand invested a great deal of time that he couldill afford. What frustrates Mahboob even moreis that Pakistan and Canada share a commonlegal heritage based on British common law.

Another story is told by an electrical engineerabout how he was encouraged by the CanadianHigh Commission in Delhi to come to Canadawhere engineers were in high demand. Despitethe fact that his qualifications were accepted,

Land of Opportunityshares the stories of manyof these immigrants asthey seek opportunity anda better life in Manitoba.

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he has not been able to find work because helacks Canadian experience. His wife, with aMaster’s degree in commerce, has also been shutout of her field. Their stories are echoed by manyothers who held high-skilled positions beforecoming to Canada but are now struggling tomake ends meet.

Monika Feist, Executive Director of the Suc-cess Skills Centre, shares her experience assist-ing newcomer professionals find work. She ar-gues that accrediting associations act as gate-keepers within the system and yet are not ac-countable for the decisions they make. Prefer-ential treatment mechanisms within the systemoften ensure that preference is given to immi-grants from largely white-populated Common-wealth countries.

Complicating the issue is the fact that Canada’spoint system rewards education and skills, butdoes not ensure that immigrants can utilize thoseskills when they arrive. Marty Dolin of theManitoba Interfaith Immigration Centre notesthat, in the case of accreditation, the provincesare the key players. The provinces control ac-creditation and fund 85 percent of higher edu-cation. “They need the courage,” he says, “tomake the decisions that are necessary to bemade.” He adds that the issue is one that theelectorate has to get behind, “to understand thatthis is a problem that affects all of us in societyand there is a great gain to moving that ball alittle faster.”

Government and business leaders also sharetheir perspectives, highlighting the need to capi-talize on the skills and experience foreign-trained professionals bring with them to Canada.Gerald Clement, Assistant Deputy Minister forImmigration for Manitoba, and Jim Carr fromthe Business Council of Manitoba both admitthat problems exist within the current systemand emphasize the potential benefits that awaitManitoba if it can solve the problem of accredi-tation. Despite the positive comments, nothingconcrete is offered in the way of solutions tothe current system.

The film does conclude on a more optimisticnote by presenting a success story in the formof Teshmont Consulting where greater than halfof the engineers are immigrants. Roy Vallanceof Teshmont explains that, apart from the lan-guage issue, foreign-trained professionals bringintangible benefits with them to Canada. For ex-ample, many demonstrate great courtesy andrespect with co-workers which contribute to apositive work environment. One worker, WeiLu, was offered a position at Teshmont aftercompleting an internship there organized by the

Success Skills Centre. The problem with othercompanies not hiring skilled immigrants mayhave to do more with image than with anythingelse, as Vallance describes a conversation he hadwith another employer who said that he couldnot find any workers, that the only ones avail-able were foreigners.

Land of Opportunity is not trail-blazing in de-scribing the fissures apparent in the immigra-tion system as it applies to professional immi-grants. Little of the information it provides isnew or entirely surprising. What the documen-tary does do is give voice to the frustrations ofimmigrants themselves, making their vision ofCanada more accessible and personable. At justover 45 minutes, there is little time spent fol-lowing individual immigrants through thecourse of their day or over a period of time. Thisprevents a three-dimension image of those pro-filed from emerging and forces each story to fallinto a neat pile. If the makers of the documen-tary had focused on one or two stories over thecourse of a year or more, then the viewer wouldhave been witness to a broader range of emo-tions, successes, and failures. Given the careshown by the filmmakers, it is hoped that theyconduct a follow-up piece to stretch these snap-shots into a more organic piece. For those notfamiliar with the plight of foreign-trained pro-fessionals, this documentary is an important in-troduction to the topic, casting a critical lens onthe accreditation process and challenging view-ers to question why the foreign-trained are notworking within their fields.�

Marty Dolin of theManitoba InterfaithImmigration Centre notesthat, in the case ofaccreditation, theprovinces are the keyplayers.

If the makers of thedocumentary had focusedon one or two stories overthe course of a year ormore, then the viewerwould have been witnessto a broader range ofemotions, successes, andfailures.

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manque d’expérience canadienne. Sa femme,qui a une maîtrise en commerce, a aussi été ex-clue de son domaine. Leurs histoires sont répé-tées par beaucoup d’autres qui occupaient despostes très qualifiés avant de venir au Canadamais qui ont maintenant beaucoup de mal à join-dre les deux bouts.

Monika Feist, directrice du Success Skills Centre,partage son expérience dans son travail auprès desprofessionnels immigrants qui cherchent du travail.Elle soutient que les associations d’accréditationagissent comme portiers au sein du système maisqu’elles n’ont pas à répondre de leurs décisions.Les mécanismes de traitement préférentiel du sys-tème font que souvent on privilégie les ressortis-sants des pays du Commonwealth peuplés surtoutpar des blancs.

Ce qui complique le problème, c’est que le sys-tème de points récompense la formation et les com-pétences, mais ne s’assure pas que les immigrantspuissent utiliser ces compétences quand ils arri-vent. Marty Dolin du Manitoba Interfaith Immi-gration Centre note que, dans le cas del’accréditation, les provinces jouent un rôle clé. Cesont les provinces qui contrôlent l’accréditation etqui financent 85 pour cent de l’éducationpostsecondaire. «Il leur faut le courage, » dit-il,«de prendre les décisions nécessaires. » Il ajouteque l’électorat doit embarquer, et «comprendreque ce problème nous affecte tous et qu’on abeaucoup à gagner à faire avancer les chosesun peu plus vite. »

Les dirigeants du domaine du gouvernement et desaffaires partagent aussi leurs perspectives, souli-gnant la nécessité de profiter des compétences etde l’expérience que les professionnels formés àl’étranger apportent au Canada. Gerald Clement,sous-ministre adjoint de l’immigration au Mani-toba et Jim Carr du Business Council du Manitobaadmettent tous les deux qu’il existe des problèmesau sein du système actuel et soulignent les avan-tages potentiels pour le Manitoba s’il peut ré-soudre le problème de l’accréditation. Malgréles commentaires positifs, on n’offre rien deconcret quant aux solutions.

Le film conclut quand même sur une note plusoptimiste en présentant l’histoire à succès deTeshmont Consulting, où plus de la moitié des in-génieurs sont des immigrants. Roy Vallance deTeshmont explique que les professionnels formésà l’étranger apportent des bienfaits intangibles auCanada, en dehors de la question linguistique. Plu-sieurs, par exemple, démontrent beaucoup de cour-toisie et de respect avec leurs collègues, ce quicontribue à un environnement de travail positif. Untravailleur, Wei Lu, s’est fait offrir un poste chezTeshmont après y avoir terminé un stage organisé

par le Success Skills Centre. Si d’autres com-pagnies n’embauchent pas les immigrants qua-lifiés, il peut s’agir plutôt de l’image. Vallancedécrit une conversation qu’il a eue avec un autreemployeur qui a dit qu’il ne pouvait pas trouverde travailleurs, que les seuls disponibles étaientdes étrangers.

Land of Opportunity n’est pas innovateur quand ildécrit les failles du système d’immigration en cequi concerne les professionnels immigrants. Ildonne peu d’information nouvelle ou surprenante.Ce que fait le documentaire c’est donner une voixaux frustrations des immigrants eux-mêmes, ren-dant leur vision du Canada plus accessible et per-sonnelle. Avec un peu plus de 45 minutes, il y apeu de temps pour suivre les immigrants indivi-duels pendant une journée ou une période de temps.Cela empêche une image tridimensionnelle despersonnes profilées de se dégager et aboutit à deshistoires raccourcies. Si les documentaristess’étaient concentrés sur une ou deux histoires surune période d’une année ou plus, le spectateuraurait assisté à une plus grande gamme d’émotions,de succès et d’échecs. Vu le soin dont les cinéastesont fait preuve, il est à espérer qu’ils feront unesuite pour produire un ensemble plus organique àpartir de ces instantanés. Pour ceux qui ne con-naissent pas les difficultés des professionnels for-més à l’étranger, ce documentaire constitue uneintroduction importante au sujet, jetant un œil cri-tique sur le processus d’accréditation et amenantles spectateurs à se demander pourquoi les profes-sionnels formés à l’étranger ne travaillent pas dansleur domaine.�

Marty Dolin du ManitobaInterfaith ImmigrationCentre note que, dans lecas de l’accréditation,les provinces jouent unrôle clé.

Si les documentaristess’étaient concentrés surune ou deux histoires surune période d’une annéeou plus, le spectateuraurait assisté à une plusgrande gammed’émotions, de succès etd’échecs.

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Rapport sur la conformité du Canada avec la

Convention contre la torture, Partie IIMulugeta Abai

*

et Ezat Mossallanejad**

explique le principe de non-refoulement, c’est-à-dire que dans aucune circonstance une personnene devrait être renvoyée dans un pays où elle ris-que la torture. Les centres de droits humains etde réhabilitation considèrent cela comme unabsolu qui ne peut être affecté par des motifs

Réseau canadien pour la santé des survivants dela torture et de la violence organisée (ResCanNet)

LE BULLETIN

Automne 2008Volume 11.3

L’article 3 de la Convention est un des ins-truments les plus importants pour le sou-tien aux survivants de la torture. L’article 3

Protection contre lerefoulement

* Directeur exécutif, Canadian Centre for Victims of Torture (CCVT), Toronto, <[email protected]>.

**Analyste et recherchiste en matière de politiques, CCVT

ResCanNet est un réseau formé d’individus etde groupes à travers le Canada qui apporte un sou-tien aux survivants de la torture. Les buts deResCanNet sont de faciliter l’interaction entre desgroupes et des individus, de fournir une fondationplus ferme de soutien aux fournisseurs de service,et de former une voix plus puissante et unie auprèsdes avocats pour les survivants. La participationou l’adhésion au réseau est ouvert aux groupes quitravaillent directement avec les survivants de la tor-ture; aux organisations et individus qui travaillentavec les réfugiés; aux groupes de santé; aux grou-pes culturels; et à toute autre personne intéressée.

Le Réseau canadien est actuellement coordonnépar le Edmonton Mennonite Centre for Newcom-ers (EMCN).

Contact :Jim GurnettEdmonton Mennonite Centre for Newcomers#101, 10010 - 107 A AvenueEdmonton, AlbertaCanada T5H 4H8

Téléphone : 780-424-7709

Télécopieur : 780-424-7736

Courriel : <[email protected]>Site Web : <http://www.emcn.ab.ca>

Le Bulletin publié dans INSCAN est une des fa-çons dont le Réseau canadien communique. Nousvoudrions grandement remercier INSCAN pourcette occasion. Le Bulletin est préparé par KenAgar-Newman de la Coalition de Victoria pourles survivants de la torture (CVST). De brèves con-tributions au Bulletin peuvent être expédiées à KenAgar-Newman, 2901, rue Queenston, Victoria, Co-

lombie-Britannique, Canada V8R 4P4; Téléco-pieur : 250-370-8885; Courriel : <[email protected]>. Les opinions exprimées dans le Bulle-tin ne sont pas nécessairement celles du Réseaucanadien.

Le Réseau canadien est membre du Conseil inter-national de réhabilitation des victimes de la tor-ture (CIRT). CIRT est une organisation internatio-nale et indépendante des professionnels de la santéqui favoriser et soutient la réhabilitation des victi-mes de la torture et la prévention de la torture àtravers près de 200 centres et programmes de ré-habilitation à travers le monde.

Secrétariat du CIRT :Conseil international de réhabilitation des victi-mes de la tortureCase postale 2107DK-1014 Copenhague O, Danemark

Téléphone : +45 -33 76 06 00

Télécopieur : +45 -33 76 05 00

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John Docherty est le représentant du Réseau ca-nadien au Conseil du CIRT. John invite les contri-butions des survivants de la torture, des personneset des centres qui travaillent avec les survivantsde la torture. Vous pouvez le rejoindre par courriel :<[email protected]>.

Le site Web du Réseau canadien peut être visitéau : <http://www.rescannet.2itb.com>. Si vousvoulez vous abonner au serveur de listes« rescannetlist », contactez le Réseau canadien au :<[email protected]>.�

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Report on Canada’s Compliance with the

Convention against Torture (CAT), Part IIMulugeta Abai*

and Ezat Mossallanejad**

of non-refoulement, i.e., that under no circum-stances should a person be returned to a countryin which s/he will be at risk of torture. This isregarded by human rights and torture rehabilita-tion centres as an absolute that cannot be balancedwith such considerations as danger to the publicor risks to national security.

Canadian Network for the Health of Survivorsof Torture and Organized Violence (ResCanNet)

ResCanNet is a network of individuals andgroups across Canada that support survivors oftorture. The goals of ResCanNet are to facilitateinteraction between groups and individuals, pro-vide a stronger base of support to service provid-ers, and form a more coherent and powerful voiceto advocate on behalf of survivors. Participationor membership in the network is open to groupsworking directly with survivors of torture; orga-nizations and individuals working with refugees;health groups; cultural groups; and other interestedpersons.

ResCanNet is currently coordinated by theEdmonton Mennonite Centre for Newcomers(EMCN).

Contact Person:Jim GurnettEdmonton Mennonite Centre for Newcomers#101, 10010 - 107 A AvenueEdmonton, AlbertaCanada T5H 4H8

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One way ResCanNet communicates is through theBulletin published in INSCAN. We would like tosincerely thank INSCAN for this opportunity. TheBulletin is developed by Ken Agar-Newman of theVictoria Coalition for Survivors of Torture (VCST).Brief submissions to the Bulletin are invited andcan be sent to Ken Agar-Newman, 2901 Queenston

Street, Victoria, British Columbia, Canada V8R4P4; Fax: 250-370-8885; E-mail: <[email protected]>. The opinions expressed in the Bulletinare not necessarily those of ResCanNet.

ResCanNet is a member of the InternationalRehabilitation Council for Torture Victims (IRCT).IRCT is an independent, international healthprofessional organization which promotesand supports the rehabilitation of torture vic-tims and the prevention of torture throughnearly 200 rehabilitation centres and pro-grams around the world.

IRCT Secretariat:International Rehabilitation Councilfor Torture VictimsP.O. Box 2107DK-1014 Copenhagen O, Denmark

Telephone: +45 - 33 76 06 00

Fax: +45 - 33 76 05 00

E-mail: <[email protected]>

Web site: <http://www.irct.org>

The ResCanNet representative on the IRCTBoard is John Docherty. John welcomes infor-mation from torture survivors as well as indi-viduals and centres that work with survivors oftorture. He can be reached by e-mail at:<[email protected]>.

The Web site of ResCanNet can be visited at:<http://www.rescannet.2itb.com>. If you wish tosubscribe to the list-serv “rescannetlist,” contactResCanNet at: <[email protected]>.�

THE BULLETIN

Fall 2008Volume 11.3

A rticle 3 of CAT is one of the most impor-tant tools of support in favour of torturesurvivors. Article 3 explains the principle

Protection againstRefoulement

* Executive Director, Canadian Centre for Victims of Torture (CCVT),Toronto, <[email protected]>.** Policy Analyst and Researcher, CCVT.

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Unfortunately, we have serious concerns re-garding Canada’s compliance with this veryimportant article. We have recorded cases ofCCVT clients who have been deemed a dan-ger to the public (on the basis of criminality)and as national security risk. They have endedup with deportation and removal orders. Whatis disturbing is the prolonged inaction andindecision. There are cases that non-citizensare not easily removable due to war or gen-eralized violence in their countries of origin.In such cases, non-citizen survivors of tor-ture remain in a tormenting state of limbowith re-traumatizing impacts.

In its ruling of January 11, 2002, on Suresh vs.Canada, the SCC ruled that “to deport a refu-gee to face a substantial risk of torture wouldgenerally violate Section 7 of the Charter” andis therefore “unconstitutional.” For all intentsand purposes, this general rule fails to recog-nize the absolute nature of Article 3 of CAT:“Determining whether deportation to tortureviolates the principles of fundamental justicerequires us to balance Canada’s interest in com-bating terrorism and the Convention refugee’sinterest in not being deported to torture” (Sureshvs. Canada, section 47).

The Supreme Court’s ruling is a matter of graveconcern to us with regards to Canada’s compli-ance with Article 3 of CAT. We are concernedthat in their task of enforcing immigration leg-islation, enforcement authorities may apply theSuresh exception (under which removal to tor-ture is permissible) in an overly broad fashion.And we have already had some indication in ourwork that this trend is starting.

Based on our experience, there is inadequate at-tention to Article 3 in IRB hearings, Pre-Re-moval Risk Assessment, and in Humanitarian& Compassionate applications.

Diplomatic Assurances

In recent years, we have witnessed a grow-ing trend among Western governments –Canada is not excluded – of seeking diplo-matic assurances of humane treatment in or-der to deport undesirable non-citizens tocountries with records of gross human rightsabuses, including the practice of torture. Inalmost all cases, these assurances are noth-ing but empty promises that can never be con-sidered as safeguards against torture. It is awell-known fact that torture is surroundedwith denial and secrecy and governments thatare involved in systemic torture always tryto hide their practice. Therefore, their “as-surances” can never be trusted.

It should be acknowledged that the thresholdof torture under tyrannical regimes is veryhigh and their interpretation of the term “se-vere pain or suffering” in Article 1 of CATcan fundamentally be different from a demo-cratic government’s. There are many coun-tries in the world that never consider theirsordid crime of torture as such. On the con-trary, tyrannical regimes and their profes-sional torturers use soft words when they re-fer to their horrendous acts of torture andhuman butchery. In Greece under the militaryrule, severe torture was called “tea-party.”SAVAK, the notorious secret police of theShah of Iran, used “caressing” (navazesh inFarsi) instead of torture. SAVAK membersused “preparing room” instead of torturechamber. Under the present clerical regimeof Iran, torture is replaced by such terms as“guiding punishment” and “divine penalty”(Ta’azir). We also have terms such as “dance”and “football games” used by other dictato-rial governments.

The main problem of diplomatic assurances isthe total lack of monitoring system after a per-son is removed to a country that is notoriousfor the perpetration of the crime of torture. We,at the CCVT, have witnessed the unfortunateremoval of our clients to their countries of ori-gin. Our efforts to monitor their situation afterremoval through sister organizations have al-ways failed due to the lack of solid foundationfor civil society in these countries. Under des-potic governments, NGOs are very weak and,in some countries, are fully controlled by thestate. A close look at the states that offer diplo-matic assurances reveals that they include suchabusive governments among the family of na-tions as Syria, Egypt, Uzbekistan, Sri Lanka,Iran, Yemen, Morocco, Tunisia, Algeria, Rus-sia, and Turkey. Diplomatic assurances are un-justified justifications for transferring non-citi-zens to torture. It is a utilitarian short-cut thattakes away responsibility from host govern-ments that are pre-occupied with deportationand removal. It erodes the global ban on thepractice of torture.

Independent Oversight ofLaw Enforcement

Despite the heavy emphasis of IRPA on removaland detention and an ever-increasing number ofImmigration detainees in Canada, torture is notused in Canadian jails and detention centres as partof a systematic, political strategy of repression andwe feel lucky and proud in this regard. The issueof violence by police and other law enforcementofficials, however, is an increasing concern in Ca-nadian society.

It is a well-known fact thattorture is surrounded withdenial and secrecy andgovernments that areinvolved in systemictorture always try to hidetheir practice.

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de danger pour le public ou menaces pour la sé-curité nationale.

Malheureusement, nous avons des inquiétudes sé-rieuses quant à la conformité du Canada avec cetarticle important. Nous avons dans nos dossiers descas de clients qui ont été considérés comme un dan-ger pour le public (pour des motifs de criminalité) etcomme une menace pour la sécurité nationale. Ilsont fini par faire l’objet de mesures d’expulsion. Cequi est troublant c’est la longue période d’inaction etd’indécision. Il y a des cas de non-citoyens qu’il n’estpas facile de renvoyer en raison de guerres ou deviolence généralisée dans leur pays d’origine. Dansde tels cas, les survivants non-citoyens restent dansun état de tourment avec des impacts qui lesretraumatisent.

Dans l’arrêt du 11 janvier 2002, Suresh c. Canada,la Cour suprême a statué que «l’expulsion d’un ré-fugié vers un pays où il court un risque sérieux detorture porte généralement atteinte aux droits garan-tis par l’art. 7 de la Charte » et est donc «inconstitu-tionnelle. » À toutes fins pratiques, cette règle géné-rale ne reconnaît pas l’article 3 de la Convention :«Pour décider si une expulsion impliquant un risquede torture viole les principes de justice fondamen-tale, il faut mettre en balance l’intérêt du Canada àcombattre le terrorisme d’une part, et le droit d’unréfugié au sens de la Convention de ne pas être ex-pulsé vers un pays où il risque la torture d’autre part. »(Suresh c. Canada, section 47).

La décision de la Cour suprême nous inquiète beau-coup en ce qui concerne la conformité du Canadaavec l’article 3 de la Convention. Nous nous inquié-tons de ce qu’en appliquant la législation en matièred’immigration, les responsables puissent faire valoirl’exception Suresh (selon laquelle le renvoi vers latorture est acceptable) de façon trop large. Et nousavons déjà certaines indications dans notre travailque cette tendance commence.

Si nous nous fions à notre expérience, on prête troppeu d’attention à l’article 3 dans les auditions de laCISR, l’examen des risques avant renvoi et les de-mandes pour des considérations d’ordre humanitaire.

Assurances diplomatiques

Au cours des dernières années, on a assisté à unetendance croissante chez les gouvernements del’Ouest- le Canada ne fait pas exception-à demanderdes assurances diplomatiques de traitement humainavant de déporter des non-citoyens indésirables versdes pays reconnus pour des abus grossiers des droitsde la personne, dont la pratique de la torture. Danspresque tous les cas, ces assurances constituent desimples promesses vides qui ne peuvent être consi-dérées comme des sauvegardes contre la torture.C’est un fait notoire que la torture est entourée de

dénégation et de secret et que les gouvernements quipratiquent la torture systémique essaient toujours decacher leur pratique. Il s’ensuit que leurs soi-disantassurances ne sont pas fiables.

Il faut reconnaître que le seuil de la torture sous desrégimes tyranniques est très élevé et que l’interpré-tation que font ceux-ci du terme « douleur ou souf-frances aiguës » de l’article 1 de la Convention con-tre la torture peut différer de façon fondamentale decelle d’un gouvernement démocratique. De nom-breux pays ne considèrent pas que la torture consti-tue un crime sordide. Au contraire, les régimes ty-ranniques et leurs tortionnaires professionnels utili-sent des euphémismes pour leurs actes de torture etde boucherie. En Grèce, sous le régime militaire, onappelait la torture extrême « un thé. » SAVAK, po-lice secrète notoire du Chah d’Iran, parlait de «ca-resses » (navazesh en farsi) plutôt que de torture.Les membres de SAVAK parlaient de « salle de pré-paration » plutôt que de chambre de torture. Sous lerégime clérical actuel de l’Iran, la torture s’appelle« peine correctionnelle » et « peine divine » (Ta’azir).D’autres dictatures parlent de «bals » et de «matchsde football. »

Le principal problème posé par les assurances di-plomatiques est le manque total de suivi après le ren-voi d’une personne dans un pays dont la pratique dela torture est notoire. Nous, au CCVT, nous avonsassisté au renvoi malheureux de nos clients vers leurpays d’origine. Nos efforts de suivre leur situationaprès renvoi en passant par des organisations sœursont toujours échoué en raison du manque d’assisessolides pour la société civile dans ces pays. Sous desrégimes despotiques, les ONG sont très faibles et,dans certains pays, sont totalement contrôlés parl’État. Un bref regard sur la liste des pays donnantdes assurances diplomatiques révèle des États abu-sifs comme la Syrie, l’Égypte, l’Ouzbékistan, le SriLanka, l’Iran, Le Yémen, le Maroc, la Tunisie, l’Al-gérie, la Russie et la Turquie. Les assurances diplo-matiques constituent des justifications injustifiéespour le transfert de non-citoyens vers la torture. Ils’agit d’un raccourci utilitaire qui enlève la respon-sabilité aux gouvernements d’accueil préoccupés parla déportation et le renvoi. Il s’agit d’une érosion del’interdiction mondiale de la torture.

Suivi indépendant del’application de la loi

Malgré l’insistance de la LIPR sur le renvoi et ladétention ainsi que le nombre sans cesse croissantde personnes mises en détention par l’Immigrationau Canada, on ne se sert pas de la torture dans lesprisons et les centres de détention au Canada dans lecadre d’une stratégie politique systématique de ré-pression et nous pouvons nous compter chanceux àcet égard. Il n’en reste pas moins que la violence dela part de la police et d’autres agents chargés de l’ap-

C’est un fait notoire que latorture est entourée dedénégation et de secret etque les gouvernements quipratiquent la torturesystémique essaienttoujours de cacher leurpratique.

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plication de la loi préoccupe de plus en plus la so-ciété canadienne.

Nous avons reçu des plaintes de nos clients concer-nant la violence physique et psychologique de lapolice et des agents d’application de la loi lors dedétentions. Ce qui est en jeu, ce sont les droits civilset politiques. Ce qui manque au Canada, c’est unmécanisme efficace pour traiter les plaintes au sujetde mesures excessives et de violence de la part de lapolice et d’autres agents. C’est un comité interne quienquête sur les plaintes. S’il est important d’avoirun service de police efficace et puissant au pays, cepouvoir doit faire l’objet d’une surveillance civileindépendante.

Impunité

Le Canada a toujours été à l’avant-garde de la cam-pagne mondiale contre l’impunité des tortionnaireset d’autres auteurs de crimes internationaux. Dès ledébut, le Canada a joué un rôle significatif dans lesefforts qui ont mené à l’adoption et à l’applicationultérieure du statut de Rome et à l’établissement dela Cour pénale internationale (CPI).

Le Canada a fait des démarches pratiques et a con-tribué à un fonds en fiducie permettant aux pays pau-vres de participer aux négociations sur la CPI. LeCanada a signé le statut de Rome relatif à la CPI le18 décembre 1998. Le 29 juin 2000, le Canada estdevenu le premier pays au monde à incorporer lestatut de Rome de la CPI dans sa législation dans laLoi sur les crimes contre l’humanité et les crimes deguerre. L’adoption de cette Loi a ouvert la voie pourla ratification du statut de Rome par le Canada le 7juillet 2000. Le Canada est un des rares pays dumonde à avoir accepté légalement une compétenceuniverselle dans les poursuites judiciaires contre lesauteurs de torture, de crimes de guerre et de crimescontre l’humanité.

S’il faut reconnaître le Canada pour son leadershipen ce qui concerne l’établissement de la CPI, il fautnoter aussi que le Canada n’est pas parfait face auproblème de l’impunité. Nous espérons que le gou-vernement fera preuve de vigilance dans ce domaine.

Nous sommes préoccupés aussi par la préférencedémontrée par le gouvernement canadien pour unremède dans le domaine de l’immigration plutôt quedans le domaine judiciaire en ce qui concerne lesauteurs de crimes internationaux. Cela tient en par-tie aux difficultés techniques de réunir des témoinsétrangers en vue d’un procès criminel et d’obtenir lapermission d’entrer dans le pays contrevenant pourmener des enquêtes.

Avec l’établissement de la Section des crimes deguerre en 1996, le gouvernement canadien a choisila déportation plutôt que les poursuites criminelles

en ce qui concerne les auteurs de crimes internatio-naux. Les coûts élevés et les difficultés de réunir despreuves et de faire venir des témoins au Canada ex-pliquent cette préférence. Nous craignons que la dé-portation des auteurs de torture et d’autres crimesinternationaux ne mène à leur impunité continue.

Nous demandons au Canada de collaborer avec desexperts de droit international et des organisations nongouvernementales pour prendre des mesures prati-ques pour poursuivre les tortionnaires, les criminelsde guerre et ceux qui ont commis des crimes contrel’humanité.

Extradition

Nous croyons que les accords bilatéraux et multila-téraux auxquels le Canada participe prévoient l’ex-tradition des auteurs de la torture et d’autres crimesde droit international. La Convention contre la tor-ture de l’ONU pourrait aussi servir de base pour l’ex-tradition. Le manque de démarches pratiques de lapart du Canada en vue de l’extraction de tortionnai-res ne nous surprend pas. Dans le but de combattrel’impunité, nous appuyons la prudence de notre gou-vernement dans toute extradition discrétionnaire. Ilest essentiel que le Canada s’assure que la personnefaisant l’objet d’une extradition subisse un procèséquitable après l’extradition. Il est vrai qu’il n’existeguère de système judiciaire ni de programme de pro-tection des témoins viable dans les pays qui souf-frent de guerres ou de violence généralisée. Un autreproblème est le lien serré entre les pouvoirs judi-ciaire et exécutif dans ces pays. Les politiciens ainsique la police et les autorités bureaucratiques peu-vent exercer une influence sur les résultats d’enquê-tes. Vu ces limitations, nous demandons que les tor-tionnaires, criminels de guerre et ceux qui ont com-mis des crimes contre l’humanité soient poursuivisau Canada plutôt que d’être extradés.

Protection des citoyenscanadiens contre la torture

L’article 9 de la Convention contre la torture con-cerne la collaboration des États parties dans les pour-suites contre les tortionnaires. Nous croyons que ceserait aller à l’encontre de l’esprit de cet article si lesÉtats parties à la Convention refusaient de protégerleurs citoyens contre la torture de la part d’autresÉtats ou, ce qui serait pire, s’ils facilitaient la prati-que de la torture contre leurs citoyens en donnantune excuse quelconque. Nous sommes perturbés parles atteintes aux droits fondamentaux des citoyenscanadiens à l’étranger. Nous avons été choqués parla mort de la photojournaliste Zahara Kazemi à lasuite de la torture en Iran le 12 juillet 2003. A suivi letémoignage de William Sampson sur les torturesodieuses qu’il a subies au cours de ses 31 mois d’em-prisonnement en Arabie Saoudite. Après, MaherArar, citoyen canadien, a déclaré avoir été déporté

Le Canada est un desrares pays du monde àavoir accepté légalementune compétenceuniverselle dans lespoursuites judiciairescontre les auteurs detorture, de crimes deguerre et de crimes contrel’humanité.

Vu ces limitations, nousdemandons que lestortionnaires, criminels deguerre et ceux qui ontcommis des crimes contrel’humanité soientpoursuivis au Canadaplutôt que d’être extradés.

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We have received complaints from clients aboutphysical as well as psychological violence bypolice and enforcement officials while in cus-tody. What is at stake here is people’s civil andpolitical rights. Lacking in Canada is an effec-tive complaint mechanism against excessivemeasures and violence committed by police andother law enforcement officials. An internalcommittee from the police or the relevant lawenforcement department looks into the com-plaints against individual offenders. While it isimportant to have an effective and powerfulpolice force in the country, that power must besubject to independent civilian oversight.

Impunity

Canada has always been at the forefront of theglobal campaign against impunity for torturersand other perpetrators of international crimes.From the very beginning, Canada played a sig-nificant role in efforts that led to the adoptionand later enforcement of the Rome Statute andestablishment of the ICC.

Canada took practical steps and contributed toa UN trust fund enabling poor countries to par-ticipate in the negotiations about the ICC.Canada signed the Rome Statute of the ICC onDecember 18, 1998. On June 29, 2000, Canadabecame the first country in the world that in-corporated the Rome Statute of the ICC throughits comprehensive Crimes against Humanity andWar Crimes Act. The adoption of this Act pavedthe way for Canada to ratify the Rome Statuteon July 7, 2000. Canada is among the few coun-tries in the world that have legally accepteduniversal jurisdiction in the prosecution of per-petrators of torture, war crimes, and crimesagainst humanity.

While Canada should be credited for its leader-ship towards the establishment of the ICC, itshould also be noted that Canada is not perfectin terms of addressing the problem of impunity.We expect the government to go with utmostvigilance in this area.

We are also concerned about the preferencedemonstrated by the Canadian government foran immigration remedy rather than a judicial onewith regards to perpetrators of internationalcrimes. This is partly due to the technical diffi-culties involved in gathering foreign witnessesfor a criminal trial, as well as in obtaining per-mission to enter the offending country to con-duct investigations.

With the establishment of the War Crimes Unitin 1996, the Canadian government chose thepath of deportation rather than criminal pros-

ecution against perpetrators of internationalcrimes. Lack of attention to criminal prosecu-tion is justified by its high costs and the diffi-culty of finding evidence and of bringing wit-nesses to Canada. We are concerned that de-portation of perpetrators of torture and otherinternational crimes may lead to their furtherimpunity.

We ask that Canada works with international lawexperts and non-governmental organizations totake practical steps in the prosecution of tortur-ers, war criminals, and people who have com-mitted crimes against humanity.

Extradition

We believe that the bilateral and multilateralagreements to which Canada is a party providefor the extradition of perpetrators of torture andother crimes of international law. The UN Con-vention against Torture could also be used as abasis for extradition. The fact that Canada hasnot taken practical steps in the extraction of tor-turers is not surprising to us. In the interests offighting impunity, we endorse our government’scaution in any discretionary extradition. It iscrucial for Canada to see if the subject of extra-dition would receive a fair trial upon extradi-tion. It is a fact that there is hardly any func-tioning judicial system or a viable witness pro-tection program in place in countries that sufferfrom war or generalized violence. Another prob-lem is the close connection between the judi-ciary and executive powers in these countries.Politicians as well as police and bureaucraticauthorities can assert influence over the outcomeof particular investigations or prosecutions.Given these limitations, we ask that torturers,war criminals, and those who have committedcrimes against humanity be prosecuted inCanada rather than being extradited to othercountries.

Protection of CanadianCitizens against Torture

Article 9 of CAT is about the cooperation of thestate parties in the process of prosecution of tor-turers. We believe that it will be against the spiritof this article if states parties to CAT refuse toprotect their citizens against torture by otherstates or, even worse, facilitate torture againsttheir citizens under any guise or excuse. We aredeeply disturbed by attacks against the funda-mental human rights of the Canadian citizensoverseas. We were shocked by the tragic deathof the Canadian photo-journalist Zahara Kazemiunder torture in Iran on July 12, 2003. This wasfollowed by the testimony of William Sampsonabout his experience of abhorrent tortures dur-

Canada is among the fewcountries in the world thathave legally accepteduniversal jurisdiction inthe prosecution ofperpetrators of torture,war crimes, and crimesagainst humanity.

Given these limitations, weask that torturers, warcriminals, and those whohave committed crimesagainst humanity beprosecuted in Canadarather than beingextradited to othercountries.

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ing his 31 months of imprisonment in SaudiArabia. Following that, Maher Arar testified that,despite being a Canadian citizen, he was deportedto Syria by the U.S. authorities to face torture andother cruel, inhuman, or degrading treatment there.Both Mr. Sampson and Mr. Arar mentioned theinadequate support from the Canadian governmentto protect them as Canadian citizens. Mr. Ararmentioned about possible collaboration betweenthe Royal Canadian Mounted Police (RCMP) andthe Canadian Security and Intelligence Service onthe one hand and U.S. and Syrian authorities onthe other.

The Commission of Inquiry into the Actions ofCanadian Officials in Relation to Maher Arar wasestablished in February 2004 under Part I of theInquiries Act. In September 2006, the Commissionreleased its final report on the matter, entitled Re-port of the Events Relating to Maher Arar. TheReport consists of two parts, the first of which pre-sents the Commissioner’s analysis and recommen-dations, and the second of which summarizes thefactual findings of the Commission.

In his Analysis and Recommendations, the Com-missioner summarizes his conclusions under fourmain headings: first, information sharing prior toMr. Arar’s detention; second, Mr. Arar’s detentionin New York and removal to Syria; third, his im-prisonment and mistreatment in Syria; and fourth,the period after his return to Canada.

The Commissioner finds that there is no evidenceto suggest that Mr. Arar committed an offence orthat he at any point constituted a threat to Cana-dian national security. He concludes that the RCMPprovided American authorities with informationabout Mr. Arar which was inaccurate and whichportrayed him in an unduly negative fashion, no-tably, by suggesting that he was an Islamic extrem-ist and that he had links to Al Qaeda. The Com-missioner concludes that it was highly likely thatthe American officials relied upon the informationprovided by the RCMP when making their deci-sion to detain Mr. Arar and to deport him to Syria.However, he notes that Canadian officials did notdirectly participate in or acquiesce to the Ameri-can decision. Finally, the Commissioner finds thatupon Arar’s return to Canada, the government actedin ways to damage Mr. Arar’s reputation and todownplay the mistreatment that he suffered.

The Factual Background contains informationtaken from the testimony of over 70 governmentofficials and some 6,500 government documentsthat were entered as exhibits. It details the eventsthat occurred before, during, and after Mr. Arar’sdetention in New York and his subsequent depor-tation and imprisonment in Syria. The report alsoendeavours to explain the organizational and policy

contexts in which these events occurred, with par-ticular emphasis on the contexts that shaped theactions of Canadian officials.

The public version of the report is a thorough butoccasionally vague and incomplete account, as itdoes not include evidence that the Commissionerand the Canadian government have determined tobe confidential for reasons of national security.

From the very beginning, the CCVT supported thecases of Mr. Sampson, Mr. Arar, and Ms. Kazemiby various means, including direct contacts, pressrelease, and letter writing. We are encouraged bysome constructive measures taken by the Cana-dian government in the cases of Ms. Kazemi andMr. Arar. The consistent and effective Canadianprotests forced the Iranian government to initiatea preliminary investigation into Ms. Kazemi’sdeath under torture.

On March 31, 2005, the Iranian medical doctor,Sharam Azam, who had examined Kazemi justprior to her death, said he was shocked by the ex-tent of her injuries and felt that she had been tor-tured and possibly raped. He reported scars andmutilation consistent with torture, such as flogging,wounds on the back, and missing fingernails. Afemale nurse told him of “brutal” genital injuries.Dr. Azam fled Iran for Canada with the intentionof sharing his story.

Ms. Kazemi’s suspected torturer, Mr. Mortazavi,was never officially charged in Iran for his involve-ment in her death. Instead, in a move of open defi-ance, the fundamentalist government of Iran senthim to Geneva, as a member of Iran’s delegation,to participate at the meeting of the UN HumanRights Council. Canada called for Mr. Mortazavi’sarrest on his way back, in Germany, due to his sus-pected complicity in the illegal arrest, rape, tor-ture, and murder of Ms. Kazemi in 2003. The Ca-nadian Prime Minister, Mr. Harper, reassured theworld that “Canada has not dropped this matter.”The Foreign Affairs Minister, Mr. MacKay, prom-ised that “[i]f there is any way that Canada canbring this person to justice, we’ll do it.” Despitethese statements, the Canadian government has notyet indicated its intention to initiate a criminal in-vestigation against Mr. Mortazavi in Canada withthe intention of pressing charges against him. Thisshould be done immediately as a matter of prin-ciple, ensuring that Mr. Mortazavi cannot againleave Iran without facing arrest. We expect Canadato send a strong message to the world that impu-nity is not tolerated.

We have learned fruitful lessons from the cases ofMr. Simpson, Mr. Arar, and Ms. Kazemi. Canadais a country of immigration and there are thou-sands of Canadians with dual citizenship. The

From the very beginning,the CCVT supported thecases of Mr. Sampson, Mr.Arar, and Ms. Kazemi byvarious means, includingdirect contacts, pressrelease, and letter writing.

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en Syrie par les autorités américaines pour faireface à la torture et à d’autres traitements cruels, in-humains ou dégradants. M. Sampson et M. Arar onttous les deux mentionné le peu de soutien du gou-vernement canadien pour les protéger en tant quecitoyens canadiens. M. Arar a mentionné la colla-boration possible entre la Gendarmerie Royale etle Service canadien du renseignement de sécuritéd’une part et les autorités américaines et syrien-nes d’autre part.

La Commission d’enquête sur les actions des res-ponsables canadiens relativement à Maher Arar a étéétablie en février 2004 en vertu de la Partie I de laLoi sur les enquêtes. En septembre 2006, la Com-mission a publié son rapport final intitulé Rapportsur les événements concernant Maher Arar. Le Rap-port comporte deux parties, la première présen-tant l’analyse et les recommandations du Com-missaire, et la deuxième résumant les conclusionsrelatives aux faits.

Dans Analyse et Recommandations, le Commissairerésume ses conclusions sous quatre rubriques : pre-mièrement, le partage de l’information avant la dé-tention; deuxièmement, la détention à New York etle renvoi vers la Syrie; troisièmement, l’incarcéra-tion et les mauvais traitements en Syrie; et quatriè-mement, la période suivant le retour de M. Arar.

Le Commissaire conclut qu’il n’y a pas de preuvespour démontrer que M. Arar ait commis un délit niqu’il ait constitué une menace pour la sécurité natio-nale du Canada à quelque moment que ce soit. Ilconclut que la GRC a fourni des renseignements surM. Arar qui étaient inexacts et qui le montraient d’unefaçon indûment négative, notamment en suggérantqu’il était extrémiste islamique avec des liens avecAl-Qaïda. Le Commissaire conclut qu’il est fortprobable que les responsables américains se fiaientsur les renseignements fournis par la GRC en dé-cidant de détenir M. Arar et de le déporter vers laSyrie. Il note, cependant, que les responsables ca-nadiens n’ont pas participé directement ni ac-quiescé à la décision américaine. Finalement, leCommissaire conclut qu’à l’arrivée de M. Arar auCanada, les actions du gouvernement one endom-magé la réputation de M. Arar et ont minimisé lesmauvais traitements dont il avait été victime.

Le Rapport sur les faits renferme des renseignementsvenant des témoignages de plus de 70 représentantsgouvernementaux et de quelque 6500 documentsgouvernementaux qui ont servi de pièces à convic-tion. Il donne les détails sur les événements surve-nant avant, pendant et après la mise en détention deM. Arar à New York ainsi que sa déportation et sonemprisonnement en Syrie. Le rapport tente aussid’expliquer les contextes organisationnels et politi-ques de ces événements, en particulier les contextesfaçonnant les actions des représentants canadiens.

La version publique du rapport constitue un docu-ment approfondi, mais vague et incomplet à l’occa-sion, puisqu’il exclut des preuves que le Commis-saire et le gouvernement canadien ont jugées confi-dentielles en raison de la sécurité nationale.

Dès le début, le CCVT a soutenu les cas de M.Sampson, M. Arar et Mme Kazemi de diverses fa-çons, dont des contacts directs, des communiquésde presse et de la correspondance. Nous sommesencouragés par certaines mesures constructives pri-ses par le gouvernement canadien dans les cas deMme Kazemi et M. Arar. Les protestations cana-diennes constantes et efficaces ont forcé le gouver-nement iranien à initier une enquête préliminaire surla mort de Mme Kazemi à la suite de la torture.

Le 31 mars 2005, le médecin iranien, Sharam Azam,qui avait examiné Kazemi juste avant sa mort, a ditêtre choqué par l’ampleur de ses blessures et a cruqu’elle avait été torturée et peut-être violée. Il a si-gnalé des cicatrices et des mutilations compatiblesavec la torture, telles que des marques de flagella-tion, des blessures au dos et des ongles manquants.Une infirmière lui a parlé de blessures génitales «bru-tales. » Le Dr Azam a fui l’Iran pour le Canada avecl’intention de partager son histoire.

Le tortionnaire soupçonné de Mme Kazemi, M.Mortazavi, n’a jamais été inculpé officiellement deson implication dans la mort de Mme Kazemi. Dansun acte de défi, le gouvernement fondamentalistede l’Iran l’a plutôt envoyé à Genève, comme mem-bre de la délégation iranienne, pour participer à laréunion du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.Le Canada a demandé l’arrestation de M. Mortazavipendant son voyage de retour, en Allemagne, en rai-son de sa complicité soupçonnée dans l’arrestationillégale, le viol, la torture et le meurtre de MmeKazemi en 2003. Le premier ministre canadien, M.Harper, a rassuré le monde que «le Canada n’a paslaissé tomber cette affaire. » Le ministre des Affai-res étrangères, M. MacKay, a promis que « s’il y aune façon de traduire cette personne en justice, nousle ferons. » Malgré ces déclarations, le Canada n’atoujours pas indiqué son intention d’initier une en-quête criminelle contre M. Mortazavi au Canada dansle but de le poursuivre en justice. Cela devrait sefaire sans délai, par principe, pour empêcher M.Mortazavi de quitter l’Iran sans encourir la possibi-lité d’arrestation. Nous espérons que le Canada en-verra un message clair au monde que l’impunité nesera pas tolérée.

Les cas de M. Sampson, de M. Arar et de MmeKazemi nous ont appris des leçons précieuses. LeCanada est un pays d’immigration et des milliersde Canadiens ont la double citoyenneté. Le CCVTa des clients à l’heure actuelle avec des membresde leur famille qui sont citoyens canadiens qui lan-guissent dans des prisons à l’étranger. Dans un cas

Dès le début, le CCVT asoutenu les cas de M.Sampson, M. Arar et MmeKazemi de diversesfaçons, dont des contactsdirects, des communiquésde presse et de lacorrespondance.

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(un citoyen canadien en Turquie), il y a eu des re-tards indus dans les visites consulaires, et cela mal-gré le fait que le citoyen mis en détention risquait lerefoulement vers la torture. Dans un autre cas (uncitoyen mis en détention aux États-Unis), nousavons assisté à l’apathie de la part des responsa-bles du ministère des Affaires étrangères à Ottawa.Ce citoyen n’a toujours pas reçu de visite consu-laire. Nous recommandons qu’un système efficacesoit établi pour la protection des citoyens cana-diens contre la torture, à Ottawa et dans les bu-reaux des visas à l’étranger.

Formation

Le CCVT fournit une formation aux membres descomités et aux agents de protection des réfugiés à laCISR. Dans ces séances de formation, nous noussommes concentrés sur la torture comme crime in-ternational, son impact sur les survivants et la néces-sité de sa prévention. Nous avons partagé notre ex-pertise sur les problèmes reliés aux témoignages dessurvivants de la torture lors de leur audience devantla CISR. Nous sommes prêts à fournir une forma-tion à tous les niveaux de personnel au Canada œu-vrant dans l’application de la loi et dans l’interroga-tion. Le manque d’une telle formation est particuliè-rement flagrant dans le cas du personnel des centresde détention, de la police et des autorités des pri-sons. Malheureusement, nous n’avons pas été ap-prochés par ces secteurs et il reste une lacune dansl’éducation et la formation en ce qui concerne l’arti-cle 10 de la Convention.

Indemnisation des victimes

Malgré la reconnaissance d’une compétence juridi-que universelle dans les poursuites relatives à la tor-ture, le Canada n’a pas pris de mesures efficaces dansce domaine. Il y en a plusieurs qui ont été torturésdans leur pays d’origine et qui sont devenus avec letemps des citoyens canadiens. Il est presque impos-sible pour ces survivants de la torture de demanderune indemnisation aux gouvernements responsablesde leur torture. Le cas de Houshang Bouzari est unedémonstration de l’échec canadien dans le domainede la lutte contre l’impunité.

Le Dr Bouzari a subi des tortures horribles en Iranen 1993. Il est arrivé au Canada en 1998 et avec letemps est devenu citoyen. La Cour de justice de l’On-tario a rejeté sa poursuite contre le gouvernementiranien en 2002. Le rejet de la demande du Dr Bouzariétait basé sur une disposition de la Loi sur l’immu-nité des États qui accordait l’immunité aux Étatsétrangers face à la compétence des tribunaux cana-diens. Le Dr Bouzari a soutenu devant la Cour d’ap-pel de l’Ontario (décembre 2003) que la Charte ca-nadienne des droits et libertés délimitait une excep-tion à la Loi sur l’immunité des États quand il s’agis-sait de la torture. La Cour a rejeté son argument.

Le Comité contre la torture de l’ONU a critiqué leCanada pour «l’absence de mesures efficaces pourfournir une indemnisation civile aux victimes de latorture dans tous les cas. » Le Comité a recommandéque le Canada assure « l’indemnisation de toutesles victimes de la torture par sa juridiction civile. »Nous croyons qu’il faut une exemption spécifiquepour la torture dans la Loi sur l’immunité des États.

Mise en détention de non-citoyens

La condition délicate de non-citoyens mis en dé-tention pour des raisons d’immigration préoccupele Canada. On retient les personnes dans les cen-tres de détention de l’Immigration pour différen-tes raisons :

•des demandeurs du statut de réfugié dont onsoupçonne qu’ils ne se sont pas présentés auxagents d’immigration.

•des demandeurs du statut de réfugié quiviennent au Canada sans «pièce d’identitéappropriée. »

•des visiteurs dont on soupçonne qu’ils posentdes menaces pour le Canada à leur arrivée ou,plus tard, ceux dont les visas ont expiré.

•des demandeurs du statut de réfugié dont la de-mande a été refusée et qui ont épuisé tous lesrecours judiciaires pour pouvoir rester au Canada etqui font donc l’objet d’une mesure de renvoi.

•Des réfugiés et immigrants qui ont été jugés inad-missibles au Canada puisqu’ils constituent un«danger pour le public » ou des « menaces à lasécurité nationale. »

•des personnes apatrides qu’on ne peut renvoyerdans aucun pays.

Selon le cas et à la discrétion du représentant deCitoyenneté et Immigration ou de l’Agence des ser-vices frontaliers du Canada, les personnes détenuesen vertu de la Loi sur l’immigration sont dirigéesvers des centres de détention ou des prisons. On pro-cède à un examen des motifs de la détention dansles 48 heures suivant la détention. Une semaine plustard il y a un deuxième examen et par la suite lesexamens ont lieu une fois par mois. Si la situationde la personne détenue ne change pas, les examenspeuvent continuer comme formalité pendant desmois. Au Canada, nous avons eu des cas de person-nes qui ont langui dans des prisons ou des centresde détention, uniquement pour des questions d’im-migration, pendant quatre ans.

On signale des cas de mauvais traitements de per-sonnes détenues de la part de gardes de prison etdu manque d’accès des personnes détenues aux soinsmédicaux et psychiatriques. La situation a été telle-ment mauvaise, il y a quelques années, qu’un Nigé-rian du nom de Michael Atkin est mort en raisond’un manque de soins pour son diabète.

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CCVT is presently serving clients with familymembers who are Canadian citizens and languish-ing in jails overseas. In one case (a Canadian citi-zen in Turkey), consular visit was provided withundue delay. This was done despite the fact thatthe detained citizen was at risk of refoulement totorture. In another case (a citizen detained in theUnited States), we witnessed apathy on the part ofresponsible officials at the Canadian Departmentof Foreign Affairs in Ottawa. This citizen has notso far been given a consular visit. We recommendthat an effective system be established for the pro-tection of the Canadian citizens against torture bothin Ottawa and at visa posts overseas.

Training

The CCVT provides training for panel members(acting judges) and Refugee Protection Officers atthe IRB. In these training sessions, we have fo-cused on torture as an international crime, its im-pact on survivors, and the need for its prevention.We have shared our expertise on problems relatedto the testimonies of survivors of torture in theirrefugee hearings. We are willing to provide train-ing for all levels of personnel in Canada involvedin enforcement and interrogation. In particular, suchtraining is very much lacking for staff in enforce-ment centres, the police, and prison authorities. Un-fortunately, we have not been approached by thesesectors and there remains a gap in education and train-ing with regards to the Article 10 of CAT.

Provision of Compensationto Victims

Despite the recognition of universal jurisdiction inthe prosecution of torturers, Canada has failed totake effective measures in this respect. There arepeople who have been tortured in their countriesof origin and, in the course of time, have becomepermanent residents or citizens of Canada. It is al-most impossible for these torture survivors to askfor compensation from the governments respon-sible for their torture. The case of HoushangBouzari is a manifestation of the Canadian failurein this area of struggle against impunity.

Dr. Bouzari experienced horrible tortures in Iranin 1993. He arrived in Canada in 1998 and, in duecourse, became a Canadian citizen. The OntarioCourt of Justice dismissed his lawsuit against theIranian government in 2002. Rejection of Dr.Bouzari’s claim was based on a provision in theState Immunity Act that has granted immunity toforeign states from the jurisdiction of the Cana-dian courts. Dr. Bouzari argued at the Ontario Courtof Appeal (December 2003) that the CanadianCharter of Rights and Freedoms carved out an ex-ception to the State Immunity Act for torture. Thecourt refused his argument.

The UN Committee against Torture has criticizedCanada for “the absence of effective measures toprovide civil compensation to victims of torturein all cases.” The Committee has recommendedthat Canada ensures “the provision of compensa-tion through its civil jurisdiction to all victims oftorture.” We believe that the State Immunity Actneeds a specific exemption for torture.

Detention of Non-Citizens

The awkward condition of non-citizens in Immi-gration detention is an area of grave concern inCanada. People are detained in Canadian Immi-gration detention centres for different reasons:

• Refugee claimants who are suspected of notreporting to immigration officers.

• Refugee claimants who come to Canada withno “appropriate identification document.”

• Visitors who are suspected of posing risks forCanada upon their arrival, or later, those whosevisas are expired.

• Rejected refugee claimants who have ex-hausted all legal remedies to stay in Canadaand are under removal order.

• Refugees and immigrants who have been foundinadmissible to Canada as “danger to public”or “national security risks”.

• Stateless people who are not removable to anycountry.

Depending on the cases and the discretion ofthe official of Citizenship and Immigration orthe Canadian Border Services Agency, immi-gration detainees are taken to immigration de-tention centres or jails. There is a detention re-view after 48 hours of the arrest of the detainee.One week later, s/he will have the second re-view and, following that, detention reviews takeplace once a month. If there is no change in thesituation of detainees, detention reviews couldcontinue, as a formality, for months. In Canada,we have had cases of people languishing in Im-migration jails or detention centres, solely forimmigration-related issues, for up to four years.

There are reports about maltreatment of detaineesby prison guards and their lack of access to medi-cal and psychiatric care. The situation was so badthat, a few years ago, a detainee from Nigeriacalled Michael Atkin died because he did not re-ceive adequate treatment for his diabetes.

Following the death of Mr. Atkin and complaintsto immigration authorities, the situation was some-

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what improved in immigration detention centres.Still, there remain problems. Immigration deten-tion centres are decentralized and located far fromthe main cities. This has made access extremelydifficult. Detainees do not have meaningful accessto counsel; they suffer due to improper and mean-ingless detention reviews (they are done once amonth as a kind of formality); they have hardlyany psychological and psychiatric care; and thereis no social worker who could prepare the detain-ees for future participation in social life. Deten-tion as such can be very harmful for vulnerablegroups such as women and children as well asfor survivors of war and torture. It can lead totheir retraumatization and irreparable life-longmental damage.

Immigration adjudicators are reluctant to releasedetainees even if there is no reason for the con-tinuation of their detention. In such conditions, theyagree to release the person in detention on bail. InOntario, Immigration detainees can be bailed outthrough the Bail Program or by friends or relativeswho put cash for assurance bond for them. Theseoptions are not usually available for newcomers.After release, some of the former detainees haveto report regularly to police or probation officers.We have had clients at the CCVT reporting to po-lice for 12 years. Almost all our clients at theCCVT feel awkward to report regularly to theauthorities. This reminds them of their tortureand persecutions at home. Some of them haveto report every week to two or three places. Thisleaves them no time and peace of mind to workand plan for the future. They suffer in silencewithout knowing when the humiliation of un-necessary signatures and reports will be ended.Like convicted criminals, they are constantlysupervised by the Bail Program as it is respon-sible for verifying their addresses and avail-ability to the Immigration officials when theneed arises.

An issue of future concern is the possibility ofImmigration detention centres being managed byprivate companies. These companies go only withtheir profit incentives and have a tendency to hidethe truth and add to the suffering of detainees.

NGOs have frequently asked the government toconsider detention as the last resort, prepare a na-tion-wide standard for detention, appoint an inde-pendent ombudsperson to receive detainees’ com-plaints, and not to keep people in detention for along time. Following the implementation of IRPA,the Department of Immigration promised not tokeep anybody in its detention for more than sixmonths. We strongly recommend that the Cana-dian government make its best attempts to fulfillthis promise.

Conclusion

Canada has accepted a long-term commitmenttowards eliminating torture, investigating itspractice, and supporting its victims. In fact,Canada is among the first States parties to theUN Convention against Torture. Canada hasalso played a crucial role in the adoption ofthe Rome Statute of the International Crimi-nal Court and has incorporated this vital in-strument into the Canadian legislation. Yet,although Canada has made sincere efforts to-wards the prevention of torture and rehabili-tation of survivors, there is much work to bedone for the achievement of such challeng-ing goals.

Canada played an active and consistent rolein the Working Group on the Optional Proto-col to CAT. The Optional Protocol wasadopted on December 18, 2002, at the 57th

session of the General Assembly of the UnitedNations by resolution A/RES/57/199. It isavailable for signature, ratification, and ac-cession as of February 4, 2003 (i.e., the dateon which the original of the Protocol was es-tablished) at the United Nations Headquar-ters in New York. We expect that Canada ac-cede to this crucial instrument for preventionof torture and incorporate it into the Cana-dian legislation.

While we endorse the Canadian government’sglobal campaign against terrorism, we areconcerned about its excessive measures ofpost-September 11. Canada must do more toaddress the principle of non-refoulement totorture and to act against cruel, inhuman, ordegrading treatment or punishment by en-forcement officials. There is a need for genu-ine effort by the Canadian government to re-form its domestic legislation and regulationwith regards to refugee determination, deten-tion, and removal. We are particularly con-cerned about prolonged detentions and keep-ing non-citizens in Immigration limbo indefi-nitely. Enforcement officials must be ac-countable and accessible. There is also anurgent need for their training and education.

Finally, we were delighted by Canada’s re-fusal to join the war against Iraq and admireour country’s international peace making ef-forts. Such efforts challenge the atmosphereof global violence that is the source of allsorts of terror, torture, cruelty, and atrocities.We do hope that Canada will continue to co-operate with other nations in creating a cul-ture of peace and non-violence in which ev-erybody will live in peace and harmony.�

Yet, although Canada hasmade sincere effortstowards the prevention oftorture and rehabilitationof survivors, there is muchwork to be done for theachievement of suchchallenging goals.

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Suite à la mort de M. Atkin et aux plaintes auprèsdes responsables de l’immigration, la situation s’estquelque peu améliorée dans les centres de détention.Il reste quand même des problèmes. Les centres dedétention sont décentralisés et éloignés des grandesvilles. Cela rend l’accès extrêmement difficile. Lespersonnes détenues n’ont pas un accès significatif àdes avocats; leurs cas font l’objet d’examensinappropriés et inutiles (une sorte de formalité men-suelle); il n’y a presque pas de soins psychologiquesni psychiatriques; il n’y a pas de travailleur socialpour préparer les personnes détenues à une partici-pation future à une vie sociale. Une telle détentionpeut s’avérer très nuisible pour des groupes vulnéra-bles tels que les femmes et les enfants ainsi que lessurvivants de la guerre et de la torture. Cette déten-tion peut mener à leur retraumatisation et à des dom-mages psychiques irréparables.

Les arbitres de l’immigration hésitent à libérer lespersonnes détenues même s’il manque des motifsde maintenir la détention. Dans de telles condi-tions, ceux-ci acceptent de les libérer sous cau-tion. En Ontario, les personnes détenues peuventêtre libérées par l’entremise du Programme de cau-tionnement ou par des amis ou parents qui dépo-sent un cautionnement en espèces. D’habitude, cesoptions ne sont pas disponibles dans le cas desnouveaux arrivants. Une fois libérés, plusieursanciens détenus doivent se présenter régulièrementau service de police ou aux agents de probation.Nous avons eu des clients au CCVT qui ont dû seprésenter à la police pendant 12 ans. Presque tousnos clients trouvent cette obligation gênante. Celaleur rappelle leur torture et leur persécution dansleur pays d’origine. Certains doivent se présenterchaque semaine à deux ou trois endroits différents.Cela leur enlève le temps et la tranquillité d’espritnécessaires pour penser à l’avenir. Ils souffrenten silence sans savoir quand cessera l’humilia-tion des signatures et des rapports inutiles.Comme des criminels condamnés, ils sont cons-tamment suivis par le Programme de caution-nement puisque celui-ci doit confirmer leuradresse et leur disponibilité auprès des respon-sables de l’immigration au besoin.

Un problème potentiel à l’horizon serait la ges-tion des centres de détention d’immigrants par descompagnies privées. Ces compagnies ne pense-raient qu’à leurs bénéfices financiers et cacheraientla vérité et ajouteraient aux souffrances des per-sonnes détenues.

Les ONG ont souvent demandé aux gouvernementsde considérer la mise en détention comme un der-nier ressort, de préparer des normes nationales enmatière de détention, de nommer un ombudsmanindépendant pour recevoir les plaintes des person-nes détenues, et de ne pas prolonger les détentions.Suite à la mise en œuvre de la LIPR, le ministère de

l’Immigration a promis de ne détenir personne pen-dant plus de six mois. Nous recommandons forte-ment que le gouvernement canadien fasse de sonmieux pour tenir cette promesse.

Conclusion

La Canada a accepté de s’engager à long terme àéliminer la torture, à enquêter sur la pratique de celle-ci et à en soutenir les victimes. Le Canada se trouveparmi les premiers États parties à la Convention con-tre la torture de l’ONU. Le Canada a aussi joué unrôle important dans l’adoption du statut de Rome dela Cour pénale internationale et a incorporé cet ins-trument vital dans la législation canadienne. Pour-tant, même si le Canada a fait des efforts sincères enmatière de prévention de la torture et de réhabilita-tion des survivants, il reste beaucoup de travail à fairepour atteindre ces buts difficiles.

Le Canada a joué un rôle actif et cohérent au sein duGroupe de travail sur le Protocole facultatif à la Con-vention. Le Protocole a été adopté le 18 décembre2002 à la 57

e session de l’Assemblée Générale de

l’ONU par la Résolution A/RES/57/199. Il est dis-ponible pour signature, ratification et adhésion de-puis le 4 février 2003 (la date de l’établissement del’original) au siège de l’ONU à New York. Nous es-pérons que le Canada adhérera à cet instrument cru-cial pour la prévention de la torture et qu’il l’incor-porera dans la législation canadienne.

Tout en appuyant la campagne mondiale du gouver-nement canadien contre le terrorisme, nous nous in-quiétons des mesures excessives prises par celui-cidans la foulée du 11 septembre. Le Canada doit re-doubler d’efforts en faveur du principe de non-re-foulement vers la torture ainsi que contre les traite-ments cruels, inhumains ou dégradants de la part desagents chargés de l’application de la loi. Il faut uneffort réel de la part du gouvernement canadien pourréformer sa législation et sa réglementation en ce quiconcerne la détermination du statut de réfugié ainsique la détention et le renvoi des réfugiés. Nous som-mes préoccupés en particulier par les détentions pro-longées et les vides juridiques dans lesquels on gardeindéfiniment les non-citoyens. Les responsables del’application de la loi doivent être imputables et ac-cessibles. Ceux-ci ont aussi un besoin urgent de for-mation et d’éducation.

Finalement, nous avons été ravis du refus du Ca-nada de se joindre à la guerre contre l’Irak et nousadmirons les efforts de notre pays pour le maintiende la paix au niveau international. De tels effortsmettent en question l’atmosphère de violence mon-diale qui est la source de toutes sortes de terreur, tor-ture, cruauté et atrocités. Nous avons bien l’espoirde voir le Canada collaborer avec d’autres pays pourcréer une culture de paix et de non-violence qui per-mette à tous de vivre en paix et harmonie.�

Pourtant, même si leCanada a fait des effortssincères en matière deprévention de la torture etde réhabilitation dessurvivants, il restebeaucoup de travail àfaire pour atteindre cesbuts difficiles.


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