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Why Central Paris is rich and Downtown Detroit is poor? A Laboratory Experiment

Date post: 24-Feb-2016
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Why Central Paris is rich and Downtown Detroit is poor? A Laboratory Experiment –Laurent Denant-Boemont – Henri Busson – CREM –Université de Rennes 1; Contact: [email protected]. - PowerPoint PPT Presentation
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Why Central Paris is rich and Downtown Detroit is poor? A Laboratory Experiment –Laurent Denant-Boemont – Henri Busson– CREM –Université de Rennes 1; Contact: [email protected] La question de la localisation suivant le revenu est une question centrale en économie urbaine. Ainsi la structures de villes n’est pas la même de part et d’autres de l’Atlantique. Les ménages riches se situent majoritairement en banlieue aux Etats-Unis et plutôt en centre ville dans la plupart des villes Françaises. Pour mettre en évidence ce phénomène, le modèle théorique d’Alonso est souvent utilisé comme référence. Mais c’est un modèle qui a été très peu testé expérimentalement et jamais dans un cas où les revenus des agents ne sont pas homogènes. Ainsi on ne sait pas si les facteurs d’explication de localisation mises en avant par ce modèle permettent effectivement de retrouver ces différentes configurations. Le but de l’expérience est donc de tester les prédictions théoriques du modèle d’Alonso et de retrouver les deux configurations différentes (ménages en centre ville ou en banlieue) suivant les valeurs des paramètres. Modèle d’Alonso et travaux précédents Le modèle d’Alonso met l’accent sur deux variables pour expliquer la distance du centre ville à laquelle les ménages achètent leur logement : la première est le coût d’opportunité du temps. Tous les jours un ménage se déplacera jusqu’au centre ville où se situe son lieu de travail. Si le coût d’opportunité du temps est élevé, plus le ménage sera incité à vivre en centre ville. S’il se situe loin du centre ville, le temps passé à travailler sera plus faible dû à des déplacements plus longs et cela constituera une perte de revenus. L’autre variable mise en jeu est la volonté de vivre dans une grande maison. Les logements sont moins chers en banlieue et donc à prix égal on peut avoir une maison beaucoup plus grande si on se situe loin du centre ville. C’est le rapport de ces deux forces qui constitue le choix de localisation. Si on note t le coût d’opportunité du temps et q la taille de la maison souhaitée, alors c’est le rapport t/q qui va dicter le choix de localisation. Si t/q est le plus élevé pour les pauvres par rapport au t/q des ménages riches alors ces derniers iront en banlieue et s’il est moins élevé ils iront en centre-ville. A notre connaissance le modèle d’Alonso n’a été testé qu’une seule fois et dans une version extrêmement simplifiée, avec un seul type de ménage (niveau de revenus homogènes). Conclusion Nous remercions les étudiants qui ont participé à notre expérience ainsi que l’équipe du LABEX pour nous avoir aidé à la mettre en place. Protocole expérimental Il y avait 8 étudiants par groupe ( 4 avec une dotation élevée (riches) et 4 avec une dotation plus faible (pauvres)). Il y avait 8 enchères par partie. A chaque fois, les étudiants devaient indiquer l’enchère qu’ils étaient prêts a mettre pour pouvoir acheter à la distance donnée et aussi la taille de la maison qu’ils souhaitaient. La plus forte enchère gagne (ils s’agissaient d’une enchère au second prix). Si le gagnant a acheté une maison de taille 3, la distance au centre ville pour la prochaine enchère augmente elle aussi de 3 pour les prochains participants. Le gain des étudiants est calculé de la façon suivante : Gain = Dotation – Cout de transport par unité * distance au centre ville – Couts d’administration – prix par unité * taille de la maison. Les couts d’administration correspondent en réalité à la consommation qu’un ménage est censé avoir. S’ils paient plus pour la maison alors ils pourront moins consommer d’autres produits. L’utilité des étudiants a été fixée de manière exogène pour déterminer la consommation qu’ils auraient eu. Résultat 1 – La structure des villes est retrouvée suivant la valeur des paramètres On retrouve bien les prédictions théoriques, suivant les différentes valeurs de t/q. Lorsque les ménages riches ont un t/q plus élevé, ils se situent majoritairement en centre ville et inversement. Résultat 2 – Le prix est bien décroissant lorsque l’on s’éloigne du centre ville C’est un des résultats central du modèle d’Alonso : lorsque l’on s’éloigne du centre ville, le prix des logements est moins élevé pour compenser la hausse des coûts de transport. A l’équilibre, l’utilité des ménages doit être la même partout dans la ville. L’éloignement par rapport au centre ville fait baisser l’utilité d’un ménage donc pour qu’elle soit égale avec ceux habitants en centre ville, les prix des loyers doivent baisser. Le modèle d’Alonso n’avait jamais été testé de façon aussi complète. En abscisse la distance au centre ville et en ordonnée les enchères des étudiants. Les triangles correspondent aux enchères des riches et les ronds aux enchères des pauvres. La ligne noire correspond aux enchères théoriques des pauvres et la ligne verte correspond aux enchères théoriques des riches. Comme on le voit, sur le premier graphique, les pauvres ont tendance à donner des enchères plus élevés pour des distances faibles et inversement sur le second graphique. Les enchères sont bien de moins en moins élevées avec la distance comme prédit par le modèle d’Alonso. L’expérience est considérée comme un succès. La validité des prédictions théoriques du modèle d’Alonso a été confirmée, les deux variables t et q permettent d’observer les différentes structures des villes observées. La décroissance du prix avec la distance a été elle aussi retrouvée. Néanmoins, certains faits constatées ne collent pas avec la théorie comme les différences d’enchères des pauvres selon les traitements. A l’avenir l’expérience pourra être encore étendu et complexifiée avec l’introduction d’aménités. Ces dernières constituent un troisième Prédictions théoriques Voici les prédictions théoriques pour les enchères. Le premier graphique représente les enchères pour le la ville européenne ( où les riches donnent des enchères plus élevées en centre ville). Le second r la ville us l’inverse se En bleu, les enchères des riches et en rouge celles des
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Why Central Paris is rich and Downtown Detroitis poor? A Laboratory Experiment

–Laurent Denant-Boemont – Henri Busson– CREM –Université de Rennes 1; Contact: [email protected]

La question de la localisation suivant le revenu est une question centrale en économie urbaine. Ainsi la structures de villes n’est pas la même de part et d’autres de l’Atlantique. Les ménages riches se situent majoritairement en banlieue aux Etats-Unis et plutôt en centre ville dans la plupart des villes Françaises. Pour mettre en évidence ce phénomène, le modèle théorique d’Alonso est souvent utilisé comme référence. Mais c’est un modèle qui a été très peu testé expérimentalement et jamais dans un cas où les revenus des agents ne sont pas homogènes. Ainsi on ne sait pas si les facteurs d’explication de localisation mises en avant par ce modèle permettent effectivement de retrouver ces différentes configurations. Le but de l’expérience est donc de tester les prédictions théoriques du modèle d’Alonso et de retrouver les deux configurations différentes (ménages en centre ville ou en banlieue) suivant les valeurs des paramètres.

Modèle d’Alonso et travaux précédents Le modèle d’Alonso met l’accent sur deux variables pour expliquer la distance du centre ville à laquelle les ménages achètent leur logement : la première est le coût d’opportunité du temps. Tous les jours un ménage se déplacera jusqu’au centre ville où se situe son lieu de travail. Si le coût d’opportunité du temps est élevé, plus le ménage sera incité à vivre en centre ville. S’il se situe loin du centre ville, le temps passé à travailler sera plus faible dû à des déplacements plus longs et cela constituera une perte de revenus. L’autre variable mise en jeu est la volonté de vivre dans une grande maison. Les logements sont moins chers en banlieue et donc à prix égal on peut avoir une maison beaucoup plus grande si on se situe loin du centre ville. C’est le rapport de ces deux forces qui constitue le choix de localisation. Si on note t le coût d’opportunité du temps et q la taille de la maison souhaitée, alors c’est le rapport t/q qui va dicter le choix de localisation. Si t/q est le plus élevé pour les pauvres par rapport au t/q des ménages riches alors ces derniers iront en banlieue et s’il est moins élevé ils iront en centre-ville. A notre connaissance le modèle d’Alonso n’a été testé qu’une seule fois et dans une version extrêmement simplifiée, avec un seul type de ménage (niveau de revenus homogènes).

Conclusion Nous remercions les étudiants qui ont participé à

notre expérience ainsi que l’équipe du LABEX pour nous avoir aidé à la mettre en place.

Protocole expérimentalIl y avait 8 étudiants par groupe ( 4 avec une dotation élevée (riches) et 4 avec une dotation plus faible (pauvres)). Il y avait 8 enchères par partie. A chaque fois, les étudiants devaient indiquer l’enchère qu’ils étaient prêts a mettre pour pouvoir acheter à la distance donnée et aussi la taille de la maison qu’ils souhaitaient. La plus forte enchère gagne (ils s’agissaient d’une enchère au second prix). Si le gagnant a acheté une maison de taille 3, la distance au centre ville pour la prochaine enchère augmente elle aussi de 3 pour les prochains participants.Le gain des étudiants est calculé de la façon suivante : Gain = Dotation – Cout de transport par unité * distance au centre ville – Couts d’administration – prix par unité * taille de la maison.Les couts d’administration correspondent en réalité à la consommation qu’un ménage est censé avoir. S’ils paient plus pour la maison alors ils pourront moins consommer d’autres produits. L’utilité des étudiants a été fixée de manière exogène pour déterminer la consommation qu’ils auraient eu.

Résultat 1 – La structure des villes est retrouvée suivant la valeur des paramètres

On retrouve bien les prédictions théoriques, suivant les différentes valeurs de t/q. Lorsque les ménages riches ont un t/q plus élevé, ils

se situent majoritairement en centre ville et inversement.

Résultat 2 – Le prix est bien décroissant lorsque l’on s’éloigne du centre ville

C’est un des résultats central du modèle d’Alonso : lorsque l’on s’éloigne du centre ville, le prix des logements est moins élevé pour compenser la hausse des coûts de transport. A l’équilibre, l’utilité des ménages doit être la même partout dans la ville. L’éloignement par rapport au centre ville fait baisser l’utilité d’un ménage donc pour qu’elle soit égale avec ceux habitants en centre ville, les prix des loyers doivent baisser. Le modèle d’Alonso n’avait jamais été testé de façon aussi complète.

En abscisse la distance au centre ville et en ordonnée les enchères des étudiants. Les triangles correspondent aux enchères des riches et les ronds aux enchères des pauvres. La ligne noire correspond aux enchères théoriques des pauvres et la ligne verte correspond aux enchères théoriques des riches. Comme on le voit, sur le premier graphique, les pauvres ont tendance à donner des enchères plus élevés pour des distances faibles et inversement sur le second graphique. Les enchères sont bien de moins en moins élevées avec la distance comme prédit par le modèle d’Alonso.

L’expérience est considérée comme un succès. La validité des prédictions théoriques du modèle d’Alonso a été confirmée, les deux variables t et q permettent d’observer lesdifférentes structures des villes observées. La décroissance du prix avec la distance a été elle aussi retrouvée. Néanmoins, certains faits constatées ne collent pas avec la théoriecomme les différences d’enchères des pauvres selon les traitements. A l’avenir l’expérience pourra être encore étendu et complexifiée avec l’introduction d’aménités. Ces dernières constituent un troisièmefacteur qui peut expliquer les différences de localisation entre les villes. Il s’agit de biens publiques, culturels, de parcs (qui sont très présents à Paris par exemple) qui jouent en faveur d’une localisation en centre ville des richesqui valorisent ces biens de manière plus forte que les pauvres.

Prédictions théoriques

Voici les prédictions théoriques pour les enchères. Le premier graphique représente les enchères pour le cas de la ville européenne ( où les riches donnent des enchères plus élevées en centre ville). Le second représentela ville us où l’inverse se produit.En bleu, les enchères des riches et en rouge celles des pauvres.

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