+ All Categories
Home > Documents > « Famille impériale et dynasties locales. Un modèle idéologique reproduit dans les cités...

« Famille impériale et dynasties locales. Un modèle idéologique reproduit dans les cités...

Date post: 03-Feb-2023
Category:
Upload: u-bordeaux3
View: 0 times
Download: 0 times
Share this document with a friend
17
AUSONIUS ÉDITIONS -- Études 13-- COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES - Actes des Congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques- LA TRANSMISSION DE L'IDÉOLOGIE IMPÉRIALE DANS L'OCCIDENT ROMAIN Textes réunis par Milagros NAV ARRO CABALLERO et Jean-Michel RODDAZ Colloque CTHS - Bastia 2003 - Bordeaux-Paris 2006-
Transcript

AUSONIUS ÉDITIONS--Études 13--

COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES- Actes des Congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques-

LA TRANSMISSION

DE L'IDÉOLOGIE IMPÉRIALE DANS

L'OCCIDENT ROMAIN

Textes réunis parMilagros NAVARRO CABALLERO et Jean-Michel RODDAZ

Colloque CTHS - Bastia 2003

- Bordeaux-Paris 2006-

FAMILLE [MPÉRIALE ET DYNASTIES LOCALES:

UN MODÈLE IDÉOLOGIQUE REPRODUIT DANS LES CITÉS

HISPANIQUES SOUS L'EMPIRE

Milagros NAVARRO CABALLERO'

o qllisquis /lofel impillscaedis el mbiem rollere dllical1l.

si qllaeret Pater IIrbi1l11l

sliscribi stalllis, illd011l'-10111 Cl/ldeot

refrellllre ficellfialll.

dams posrgel/itis : li/lOte/iffs, lieu /lejas!uirlwelll ;/I('oillmen odimus.

.",,!JloUlm ex oClllis quaerimlls ;'llIidi,

Homce. Ca,.",.. 3.24.25·32.

Ce travail s'intéresse à un moyen subtil mais efficace de faire passer les idées lors dela transmission et de l'adaptation des images et de l'idéologie impériale par les citésprovinciales: il s"agit de la morale. considérée comme l'ensemble des règles de conduite quigéraient les relations dans une société. Bien que ce concept n"existe pas à l'époqueaugustéenne 1. le régime du prince mct en avam la reconnaissance publique du boncomportement individuel. des bonnes mœurs et de la vertu traditionnelle. à l'intérieur d'unsystème de valeurs sociales. politiques et religieuses. susceptibles de soutenir le pouvoir. Lapropagande impériale s'est donc chargée de diffuser ces codes de conduite personnelle.créant ainsi ce que I"on appellera plus tard une morale qui. destinée à être suivie par tous. setrouvait officialisée.

Ces aspects éthiques du régime augustéen ont leur soutien dans le concept dereslilutio. un des principaux slogans politiques du prince 2 : le nouvel ordre instauré parAuguste représentait la fin du désordre et le début d'une nouvelle ère de paix qui devaitamener la reslilutio Rei Publicae. À côté des réformes institutionnelles. cette restaurationmarqua tous les aspects de la vie collective. notamment les mœurs ("qltid leges sillemoribus" 3). avec le retour au 11/05 11/aiortlm. exprimé. entre autres. par une législation au

• (nSlitul Ausonius C lRS - UnÎ\'crsité Bordeaux 3.

1 On parlait d' hOllej·ras ou de mores. Le concepl grcc d' éthique arrh'c à Rome avec les théoriesstoïciennes, Cicéron ra tr:lduÎt par I)/iilosophia moralis (jar. 1). avec un adjectif issu de mores. mœurs. mais lui­même a utilisé très peu celle expression et préféré le lenne IWIIl',\'WS, Philosophia morafis :1 été repris par Sénèque(Ep.. 89.9).

2 Roddaz sous presse.J Hor.. Con".. 3.24.35.

70 LA TRANSMISSIO DE LïDËOLOGIE IMPËRIALE

caractère traditionnel qui invitait au mariage et à la procréation~. Ces valeurs morales étaientdirectement associées aux valeurs religieuses dont Auguste se faisait le propagateur par sarelation privilégiée avec la divinité 5.

L'affichage public des valeurs personnelles issues de la tradition se situe dans cemême contexte de renouveau. Il ne suffit plus d'être un bon citoyen. il faut être aussi unhomme de bien 6 ct le manifester. Et Auguste donnait l'exemple: en 27 a.C., après l'avoirhonoré du titre d'Auguste. le Sénat dédia au premier empereur un bouclier qui célébrait sesmérites les plus éclatants: uirws. c/emeIllÎa. ÎIt,\'lÎtÎa et pieras. En devenant publics, el

derrière la réfërence obligée aux dieux et à la patrie 7, ils étaient élevés au rang de modèle.En effet, ce dipells fut ensuite placé dans la curie lulia K, mais aussi reproduit sur lemausolée 9 et dans différents monuments provinciaux JO et figuré sur les monnaies. Ils'agissait d'un symbole moral qui s'insérait dans la resliI/Ilio publique à travers les vertus duprince.

Le bon comportement, c'est-à-dire, le retour aux mores ancestraux. était donc devenuune idée du pouvoir et, de ce fait, une idée politique. Par conséquent. l'adhésion au nouveaurégime passait aussi par l'acceptation de ces nonnes morales dont on encourageait lamanifestation publique. Les principes de l'exercice du pouvoir définis par Auguste etpoursuivis par ses successeurs ont déterminé dans la conscience collective des codes morauxde comportement qui n'étaient pas nouveaux mais qui ont reçu de cet exemple uneimpulsion décisive. Pour cela, nous nous proposons ici de suivre la diffusion du modèleéthique à travers une des fOffiles du dialogue que le pouvoir impérial entretenait avec lesélites provinciales. celles des images: il s'agit des représentations dynastiques localesexposées dans les lieux publics, assez fréquemment attestées dans les cités hispaniques entrele milieu du 1er et la fin du lit' siècle p.C.

LA REPRËSENTATIOHISPANIQUES

IN LOCO PUBLICO DE DYNASTIES LOCALES

Nos remarques sur la diffusion politique des principes moraux trouvent leur sourcedans une observation d'ordre épigraphique: les élUdes sur les femmes de l'é!ile hispaniquenous ont en effet permis de remarquer qu'elles étaient souvent honorées d'une statue surpiédestal inscrit avec leur elogium. Ces monuments, élevés dans un endroit public et érigésaux frais collectifs ou particuliers, étaient rarement isolés : au contraire, ils faisaient

-1 Il s·agil de la Lex lulia de ,twriUllldis Ordillibl4s el de la Le.:r lulia de adu/u.',Ù. toules les deux del'année 18 a.C.el de leur principal complément de l"année 9 p.c.. la Lex Papia Poppae.

5 Lacey 1996. 169-189.6 Southem 1998. 145. Il s·agil d'un principe proposé par Cicéron tOUI au long de son de officiis.7 "Erga dt'O.f fHurialllq/lf!"' dit la copie d·Arles. Seston 1954 ; sur celle ronnule. ,·oir aussi Hesberg &

Panciera 1994. 113-118.Il RGDA.34.9 Hcsberg& Panciera 1994. 113·118.10 Pour Arles: Seston 1954; AE. 1952. 165 = 1955.82: pour Ostia: Floriani Squarciapino 1982.45-52.

FAMILLE IMPÉRIALE ET DYNASTIES LOCALES 71

généralement partie d'une galerie de portraits qui représentaient une famille locale.L'exposition publique des honneurs, perpétuation, selon Pline, des souvenirs des grandshommes Il. de même que leurs grands lombeaux, avaient pour objet de célébrer la gloire desdynasties loc,lIes et c'est dans ce cadre que les femmes trouvaient une place. On affichait sadoullIs devant la communauté. el on le faisait selon certains critères. Il faui donc imaginer lepaysage urbain décoré de séries de sculptures honorifiques accompagnées d'un lexteépigraphique, mettant en valeur, parfois jusqu'à la troisième génération. les notables dansleur course au prestige. Ces modes de représentations ont connu une particulière faveur danstoute la péninsule Ibérique 12. •

Cene manifestation d'auto-exaltation des notables hispaniques dans le décor urbainreflétait des phénomènes de société que l'on a essayé de comprendre à partir de leurscaractéristiques communes. Comme I"a bien démontré 1. Habermas, toute représentationhumaine dans un espace public est liée à un code strict. qui se manifeste par les objets dontsont pourvus les individus. par leur altitude, ainsi que par la rhétorique employée dans lestextes commémoratifs qui les accompagnent 13. Ces repères visuels et linguistiques mettenten évidence des fonnes bien définies du comportement social. connues des spectateurs del'époque, el que nous devons aujourd'hui décrypter.

À notre avis. les inscriptions honorifiques dynastiques de la péninsule Ibériquedonnaient des messages clairs: on honorait les hommes en fonction de leur position civique.passée, présente ou à venir car. il est évident que c'était leur carrière qui était à l'origine dumonument. À leur côté. les femmes étaient représentées en tant que mères. épouses el fi Iles.donc avec le rôle social qui leur était attribué dans la sphère publique par la mentalitécollective romaine: piliers de leurs familles. piliers de la pieras et de la deuolio romaine, ensomme, garantes de la romanité I~. Les passants pouvaient voir la statue d'une femme dansun lieu public tout simplement parce qu'elle était une excellente épouse et une mère pieusemais, surtout, parce qu'elle appartenait à une grande famille. comme dans le cas de PorciaMaura à Murga (El Ejido, Almeria) 1'.

Poreiae / Mtll/me. / L Pee/tll/ius / Venusl"...·. / u:wri op/rimae. el / L Pee/(lIl/ius) Clams el1J/ LPee/(al/ius) Lupus ffi/ii). / marri piissi(mllej / posuenmlrj. / ee/iris cirr:(etlsibus) /dedicauerul fi( J. /I(ocllm; a(ccepenmr) a R(e) P(ublica).

Pour des raisons de restriction méthodologique. les études épigraphiques omettentSouvent de considérer que le message écrit était accompagné et complété par les slatues quisurmontaient les piédestaux : hommes montrés comme des citoyens en loge 16. femmespudiques el vertueuses. comme le voulait leur rôle familial: ces représentations féminines

Il Plin .. Nor,. 34.9.17.12 Les exemples cxislCnt en dehors de la péninsule Ibérique. mais ils ne som pas très nombreux. Signalons

tependanll'hommage aux Caecili Caeciliani à Volubilis (Lcfebwe 1992. 19·36) ou encore celui des Olacilii et desMacrii à Avenches (Bielmann & Blanc 1994.83-92).

1) Habemas 1978.20.l~ avarro 2lX)().

" CIL. Il. 5490: ILER. 6021; IRAI. p. 85·86, 4-1. uméro PETRAE 14/4nOOI2.16 Kleiner 1991.

FAMILLE IMPÉRIALE ET DYNASTIES LOCALES 72

a

b

Fig. 1 : a. Dédicacc à Etrilia Afra. épouse de Yalerius Yegetus. CIL. II. 2077= CIL. 11'/5.625 = CIUI.IV. 8. Dessin manuscrit de 1. de Flores Oddouz. Mot/limeil/os descubiertos en /a ollliglltllliberio,

/IIiplllo 0 Grallllw. ouvrage ms. s. XVIII. 1.63.2. lab. 6 (archivo diocesano de Salamanque).b. Fragments de la dédicace à Comelia Scvcrina. mère de Valerius Vegetus. CIL. Il. 2074 = CIL. (F/5.

624 = CIUI. IY. 7. D'après ClUI. IV.

FAMILLE IMPÉRIALE ET DY ASTIES LOCALES 73

imitaient les modèles des impératrices qui. à leur tour. étaient représentées selon desmodèles grecs issus de l'iconographie des déesses 17.

Sans vouloir faire un développement complet du dossier concernant les effigies surpiédestal des dynasties locales. éludiées par ailleurs de façon délai liée IS. il est imponant derappeler certains exemples. illustrant ainsi les nuances de cette aUlo-exaltation des élites. sifréquente dans la péninsule Ibérique. Avec de rares exemples de la 1ère moitié du [cr sièclep.C., ces monuments sont fréquents dès l'époque flavienne et leur érection continue tout aulong du Ile siècle. La forme la plus commune est celle d'une série de piédeslaux surmontésde statues 19, généralement cn pied, mais il y avait aussi des statues équestres pour lesnotables locaux, comme le montre une inscription d·Obulco. particulièrement explicite 20 :

'./ Come/ius 'L(uci) /(i/ius) L(I/ci) ,,(epos)) / /'/ pIYJIl(epos) Ga/(eria) (w J. / (lee/i/(is). post

lIIortem. / sibi et parri el/ueslre.'l. / marri pet/estrem. pOlli iuss;r. / Come/ici L(uci) /(;/;a) AllI/s.soror. /11(olli) c(lImuit).

On trouve au:-.si des monuments plus originaux. comme le tetrapy!oll de lalusitanienne Caparra (Oliva de Plasencia. Câceres). érigé par le magistrat M. Fidius Macerpour lui ct sa famille sur le fOnlIll de la cité 21 (fig. 2). Différelll est le cadre choisi par lesFlauii et les OcUtuii à Segobriga 22 : après avoir offert la scène du théâtre à la cité. ils yontplacé leurs effigies el celles de leurs femmes à côté des statues des empereurs. face à lacommunauté civique réunie.

Un autre élément à signaler est la source de financement. en général les fonds privés.issus de la famille et souvent gérés par des femmes veuves. garantes de la mémoire familialeet de la transmission du patrimoine. car on a remarqué que ces hommages étaient souventréalisés dans un contexte de commémoration posHl1orrem 23. Cependant. on trouve aussi desdédicaces érigées par les cités à leurs plus éminents concitoyens. comme celle qu'llIiberris.en Bétique. consacra à Valerius Vegetus en 92 ou 112 (années possibles de son consulat 1").

au moins avec sa mère 15 et son épouse 16. dont on connaît les piédestaux ronds (fig. 1). Autrecas très significatif à Carlima (Cartama. Malaga). dans la même province. qui honora avec

17 Sur la représentation de... impératrice... en dées~s. Mikocld 1990 et 1995. Kleiner rele\'a le.. même...connotations idéologiques dans les représentations iconogr:lphique~ des femmes sur un :lUtre type de lllonumentfunéraire. l'autel (Kleiner 1987. 5~5-55~). Pour la péninsule Ibérique. Baena 2000. Puisque les Slatuc... des notableslocaux copienl les modèles impériaux. certains auteurs con... idèrent à IOrt toute.. les sWl/llte des rogtlli ct des femmesdécouvertes en Hisp:l.I1ia comme impériales. Garriguet 2001.

18 Navarro 2«)(J et ElUI. 2003. avec toute... les données.19 Sur les statues équestres des notables hispanique.... Stylow 2001. 1~9.20 CIL. 112130 : ILS. 5~97 : ILER. 1713: CILA. VI. p. 3~6-3·n. 300. Disparue. on en conserve un dessin.~l Il reste la dédicace aux parel1ls pérégrins du magistral (CIL. II. 83~) i" SÎIIl et celle de sa femme (CIL.

Il.835). ce qui pemlet de suggérer la présence de deux couples. La disposition des stalUe... n'est pas définitivementfixée. malgré la recenle parution d'une Illonogmphie (Nünnerich-A...mus 1996). Les vestiges archileclUr.tuxpermettCl1l de supposer. à la suite de ce que pensait Garcia)' Bellido (1972·197·t ~5·90). la présence de deuxcouples en pied sur la face nord ct de statues équestres sur la face sud.

22 Alfoldy 1987.81-84.li À ce propos. voir nos condusions dans Navarro 2~. 397~00.~.& CIL. II. 20762S Cornelia Severina. CIL. II. 207~: CIL. 111/5. 62~ = ClU\. IV. 7.~6 Etrilia Afra. CIL. II. 2077 : CIL. IP/5. 625 = CILA. IV. 8.

74 LA TRANSMISSION DE LïDÉOLOGIE IMPÉRIALE

Fig. 2 : Restitution idéale du rerrapy/olJ de Caparra. d"après Garcia y Bellido 1972.1974.

FAMILLE IMPÉRIALE ET DYNASTIES LOCALES 75

une statue la numinique ct évergèlc luniu Rustica. accompagnée dans l'honneur par son tlIsavec une effigie sur piédestal. Elle accepta l'honneur et remis les frais en ajoutant lareprésentation de son époux. le père de son fils. très probablement dérU11l27. Les faits sontracontés sur le piédestal de la statue de lunia Rustica. le seul conservé de nos jours:

Iw/;a D. f Rusrica. s(lcert/o.'; 1 perpefllo el prima in IIIIIII;cipio Carrimilllll{o/. / port;clI.\"public/asl. /lem,wate c:orrupUls refecit. so/I1'" / ba/ifle; dedit. 11('("iga/ia JJublica uintlic:auÎI.Sigll1l1Jl / aereulII Marlis ill fom po.wit. porricils ad balilleulII / solo CIIIII pisdll(l el siguoCupidillis. elJll/o dato / (" speelllclI/is ('ditis. d(t,) p(eclIllia) S(lIll) d(et/il) d(edicllllit). slat/llI.';sibi et C. Fabio / IlIlIiano j(ilio) S/IO (lb ort/Ù/l' C(lrti",iulI/o,."III decreUlJ / rt'missa impe/l.m item.~U"'WIII C. Fabio Fabiano uim !il/O / t/(e) p(e('llIIia) s(lIa)j((l('llls) t/(et/il).

Évidemment. chaque exemple est le résuhat d'une situation locale et socialeparticulière et la conséquence monumentale publique est spécifique. mais l'on peutcependant relever des éléments communs parmi lesquels la présentation familiale. quisemble avoir une importance exceptionnelle dans les cités hispaniques. On remarque doncque la famille faisait partie intégrante des phénomènes d'auto-exaltation de l'élite devant lacommunauté civique puisque l'analyse épigraphique montre l'existence de sérieshonorifiques parfois jusqu'à la troisième génération. dans lesquelles les femmes et lesenfants ont un rôle important.

LES MODÈLES: DE LA DY ASTIE D'EMPIRE À LA DYNASTIE LOCALE

Les modèles des effigies et des supports utilisés pour représenter ces dynastieslocales. très fréquentes dans la péninsule Ibérique. se trouvent. bien évidemment. dans lesgaleries des portraits de la dOl11l1s Augusta représentées sur les monnaies 18. et dans lesstatues qui. dès l'époque augustéenne. ont décoré rUr!Js et les cités provinciales sur lesmodèles des portraits officiels diffusés depuis Rome 19. On connaît bien la placequ'occupaient ces représentations dans différents mais toujours importants lieux publics desCÎuilaIeS JO• surtout sur les forums et à l'intérieur des basiliques. mais aussi sur les arcs 31 etles scènes des théâtres 32.

Certains travaux ont bien mis en évidence la signification de la position des différentsmembres de l'ensemble familial impérial. notamment celle des femmes dont l'iconographiesuivait les modèles de divinités grecques classiques ou hellénistiques bien connus 33 : ils'agissait de marquer la position de chacun dans la ligne de succession qui était destinée auxhommes. Les femmes apparaissaient cependant comme source de légitimité du pouvoir J-4.

21 CIL. II. 1956= ILER. 2054. 0 PETRAE 14/29/57011.Sur la repr6entation des membres de la dOlllllS Allgusta. voir Fullcnon 1985.Voir une excellente synthèse de la queslion d:lns la communication de J.-Ch. Balty dans ce même

"'"volume.JO Brian Rose 1997 el Boschung 2002.II De Maria 1988.l2 Gros 1990.l) Bicbcr 1962. 111-134.3-1 Flory 1993. 287-308 : Corbier 1994 : Huriel 1997a. 535-559.

76 LA TRANSMISSIO DE LïDÉOLOGIE lMPÉRIALE

l-Ch. Bahy a aussi démontré que l'utilisation des groupes statuaires avec, entre autres, deséléments féminins, est liée à l"idée dynastique et que les modèles remontent à ceux desmonarchies hellénistiques 35. Les représentations dynastiques étaient, en principe, opposéesà la mentalité romaine par leur association avec la royauté. C'est pour cela que, si à partir dela seconde moitié du Ile siècle a.C., on voit apparaître à Rome certains monuments portantles effigies associées de plusieurs grands magistrats d'une même famille J6 dans lessanctuaires ou espaces publics. les ensembles dynastiques publics n'apparaissent qu'à partirde ("époque augustéenne. sur le modèle des représentations de la doums Augusta.Cependant. ces modèles iconographiques de propagande familiale étaient bien connus carles pro-magistrats en charge dans les provinces orientales n'hésitaient pas à se l<lisserreprésenter avec tous les membres de leur famille, mères, épouses et filles incluses, dans lesexèdres des places hellénistiques 37 et même Cicéron ne fait pas exception 3K.

Ces éléments dynastiques ont été repris dans la représentation de la famille du prince.Peu après. on commence à constater l'apparition d'ensembles iconographiques familiaux demembres de l'élite dans des lieux publics des villes dïtalie. ainsi sur la scène du théâtred'Herculanum. avec la famille du sénateur M. Nonius Balbus 39 ou sur les arcs des Sergii àPola -10 ou des Gabii à Vérone". Et ce type de monument est reproduit plus tard dans lescités hispaniques (nos données sont fréquentes à partir de l'époque ftavienne) avec unefréquence plus importante que dans les autres provinces 42.

Les séries de portraits des dynasties locales hispaniques se situent sur unemplacement public. comme l'indique l'inscription d·un sévir de Sosontigi (fig. 3)"3. Cepeut être sur de arcs, comme à Caparra, sur les scènes des théâtres ou sur la place du forum.comme à Segobriga, où l'on a trouvé il1 s;w la statue de Calvemia Titulla à côté de celle deson frère et dédicant ..... et même à l'intérieur de la curie. comme à Labitolosa~ où étaientplacées les statues sur piédestal avec dédicace érigées par disposition testamentaire de

3S Balty 1988.J6 Sehlmeyer 1999.37 Tuchelt 1979.J8 Sur son monument à Samos Cl sur une possible copie privée en Italie. voir Bôhm 2000. 9-22.39 AE. 1947.53 =AE. 1976. 1+4. Le travail principal est celui de Schulacher 1976. 165·1~. qui corrige la

date f1avienne proposée par Allroggen-Bedel 197·1. 102. L·ensemble. composé de la slatue équestre du sénaleur etdes Slatues en pied de ses p,lrents. de son épouse et de sa sœur. date de l'époque augustéenne.

-lO KUhler 1939.408-409 : Traversari 1971 : De Maria 1988.251-252. Il s'agit d·un arc de I"époqucaugustéenne. cOllstmit1\ l"intérieur de la ville. près d·une pone. Une femme. Salvia Postuma. 1'.1 érigé en I"honneurde son mari et de ses beaux-frères. magistmts de la colonie et membres de I"ordre équeslre. Elle a été représenléeplus tard. à sa mort.

JI Tt!lrtlpyloll construit sous Tibère près d'une porte de la ville mais en dehors du poemeriJ/m. Il supportaitles statues des membres d·une importanle famille locale. femmes incluses. Tosi 1971 : De Maria 1988.331·333.

.12 Voir supm noie 12.

.13 CIL. 11. 1721 = ILS. 5492 = ILER. 1711 = CIL.IP/5. 232: Qfllim//s) Valerius Optatlls. / AlIgusta/isper/J(etillfs). IllI/ic ordo IIIlmiCÎpii F/lII/i / SosollgiwllOrtll1l / cellas pllb/h..-t/s decrellit 1et /ocllm il, '1"0 !iUl/lllt1.f si!JiIIxori lilJerisq/ue} / pol/l'rel. loco tu/signato / /JOl/elU/as curtil/il.

.loi Rappelons la découverte sur la place. dans l"IOglc d·un portique. d·un piédestal double où rOll pouvaitlire la dédic.lce 1\ une femme. Caluentia. C. f. Titulla. p:lr son frère. C. Caluentius Pudens : Cebriân. AlfOldy &AbascaI2003. nO 16.223·224.

fAMILLE IMPÉRIALE ET DYNASTIES LOCALES

'';j S

77

G..:..Yf\LER1VS OPIr\LVSAVCVSTALlS' PER: p.

+K "'Je "",.rh, Jr>\ \'xtc.JrII flL\ll

sa ;0:-';- LlG1T.lSOil.Y~\.

c E.l'-:.\I rY~LI cu OHJ\l.VLUET LO(:\":\l IS c.so HA.

"'~AS JI&I'~:\oJkJ L1~JU5·c..:...r 0" U,.J.f·LC'':O· A:)S1";;S~,;)

ros [SOU ClunY'

J.

" 7

t VAl'E1UV5<)PTATJI~,v~rfALlIVE""~

OIU)O/olYH'CI'il'fllA~~&'~ ..~~ ~I ITAf'/U'-Vf:1

'YI'ICA\OfCI\ r",,-"rnJ'.... INltVOIT...TVAI

\'. ~V"OI\l~I.fl...~Q:.,.Nf

~frLoCOAD"c.NAropo

101 f~DAS CV!tIlVI1'

1,1

b J

[j-~,Fig.3: Deux versions d'une inscription dispame. CIL.I!. 1721 = CIL.IP/5. 232. Sosontigi.

a. J. Fernandez Franco dans le Codex VaJell1Ùllls. feuillé du XVI~ siècle. r. 207. n. 718. ms. 3610.Biblioteca Nacional de Madrid. b. M. de Jimena Jurado. Antigiiedades dei rei/lo de jaéll. ouvrage

manuscrit de 1639. Biblioteca Nacional de Madrid. ms. 1180. f. 37. O'nprès CIL.IP/5.

Cornelia Neila (fig. 4)45. Il est également possible de remarquer que. dans ces senes.J'association des femmes transmettait très souvent la légitimité locale. notamment dans lecas des affranchis et des étrangers. très nombreux dans notre documentation 46.

Des portraits impériaux. les notables hispaniques recevaient un message idéologiqueet leur réponse passait par lï",;((II;O : ils onL en effet. suivi rexemple impérial dans sesfonnes publiques d'auto-exaltation puisqu'il s'agissait du modèle "officiel", En imitant lesmonuments honorifiques de la doulUs impériale, ils se plaçaient près de I"empereur et de safamille. au-dessus du reste des habitants de la cité. Mais. de plus ils manifestaient par là leuradhésion aux valeurs familiales que ces hommages véhiculaient.

.., Magall6n el (Il. 1995.46 Navarro2003.12-l-125.

78 LA TRANSMISSION DE L'IDÉOLOGIE IMPÉRIALE

Fig.4 : La curie de Labitolosa avec ses socles cl ses piédeslaux. vue du sud. Cliché P. Sîl1ières.

LA PROPAGANDE DE LA FAMILLE ET LES CONSÉQUENCES HISPANIQUES

L"étude des valeurs trasrnises par les représentations familiales amène à réfléchir surles conditions politiques et idéologiques qui encourageaient leur diffusion, el donc sur lesprincipes qui ont soutenu le principat. À côté de la victoire militaire-n, une des grandesjustifications du pouvoir du premier empereur se trouve dans le passé familial d'Auguste: ilétait fils du Divin (César) et descendant d'Énée et de Vénus, proche donc de la divinitécomme "ont chamé les poètes -l8, représenté sur les monnaies et. pour les moins lettrés. lesmonuments iconographiques -19, Ainsi. pour une part, la consolidation idéologique du régimepassait par la consécration de sa famille. soutien de la légalité passée el futlire. car laperduration du principat dépendait de la continuité de sa dOl/lUS, qui incarnait la prospéritéde l'Empire. Ces bases idéologiques ont été maintenues par les empereurs naviens qui ontfait de la conrinuité de la gens Flauia un des principaux aspecls de leurs programmeidéologique 50,

-17 Sur celte question. voir la particip,uion de J.-M. Roddaz dans ce même volume.-Ill Une bonne synthè~e dans Fr~ISchelti 2000.-19 En effet. ~rflce. entre autres. à W. Trillmich. nous commençons Ii comprendre l'importance idéologique

du groupe statuaire d'Ënée et Jule sur les J01'(l hispaniques (Trillmich 1995).~ À ce propos. voir la contribution de E. Rosso dans cc même collO<ltle.

FAMILLE IMPÉRIALE ET DYNASTIES LOCALES 79

Mais la famille n'était pas qu'un soutien politique voyant: on voulait qu'clleapparaisse comme un élément essentiel du renouveau de la moralité politique. Le pouvoir duprince, qui prétendait représenter le renouveau des mœurs selon la tradition. faisait d"elle unmodèle de comportement. ombreuses ont été les dispositions prises pour transmettrel'importance de la famille traditionnelle comme cadre idéal de vie dans tous les organes dediffusion impériale: la littérature officielle s'en faisait l'écho. de même que certains discoursde l'empereur (rappelons. entre autres. celui de proIe (lugent/a lu par Auguste dev3m leSénat) 51. La défense de la tradition passait entre autres par celle de la fidélité conjugale el dela procréation. Déjà R. Syme définissait ce phénomène dans sa Révolu/ion romaille et parlaitdu programme national d'Auguste dont la famille était un des premiers objectifs commemoyen de revenir au J11()S J11aiol"lllll. de réprimer la licence, d'instituer la moralité etd'encourager la natalité 52.

Le modèle de la morale régénérée devait être tout d'abord la famille impérialeaffichée par Auguste sur les monuments honorifiques de sa dOI1l".\·. mais aussi sur sonmausolée 53 et. surtout. dans le monument qui symbolise son règne: l'Ara Pacis. On y voyaitune famille. la maison julio-c1uudienne. unie devant la cité. devant la mort5~. devant lesdieux. Cet affichage publicitaire de la doullis Augusta. repris par ses successeurs. était. entant que tel. susceptible de créer des adeptes parmi les spectateurs.

La pietas. l'une des vertus exaltées par le dipells aureus en 27 a.C. 55. a besoin de lafamille pour se manifester. Suétone a bien décrit le comportement respectueux d' Augusteenvers sa mère et sa sœur 56. il était un bon parer familias et son épouse était un modèle devertu 57. Et puisque les venus d'Auguste S8 sont erga deos pa/riamque. il était normal qu'ildevînt le parer Urbium dont Horace parlait déjà en 23 a.C.. celui qui menait un frein à lalicence et à l'impiété et faisait renaître la vertu 59. Ce titre lui fut attribué en 2 a.C. sous laforme de Pater Patriae. Décerné. d'abord par la plèbe. ensuite par le Sénat 60 selon Suétone.il fit partic désormais de sa tÎtulature officielle.

La défense du bon comportement en famille a été continuée par d'aulres empereurs.notamment Domitien qui veilla li la correc/io 11101"1111/ il renouvela la lex II/lia en 89 etpromut de nouvelles dispositions visant à diriger le comportement sexuel des habitants del'Empire selon les règles de la morale traditionnelle et donc familiale 61 .

Tolite cette action en faveur de la famille a été aidée et même influencée par unchangement des mentalités. L'essor philosophique que connut Rome dès la fin du 1er s. a.C..

jl Suet.• AI/g.. 89.5.j2 SYllle 1952 (19671.-117-42-tj) HClobcrg & Panciem J99'" : Suc!.. Al/g.. 10J.5.j.l Da\'ics 2000.jj RGDA.3....56 Suc!.. A/lg.. 61.1 -2.51 Millar 2002. 321-3"'9.jH Galinsky 1996. 80-121.j9 Ctlrm.. 3.2....25-35.00 Suc!.. AI/g.. 58.61 Suel.. Dom.. 8.1.

80 LA TRANSMISSION DE L'IDÉOLOGIE IMPÉRIALE

surtout provoqué par l'influence de la doctrine stoïcienne dont Cicéron fut le premier porte·parole. a été à la fois la cause et le résultat de celte modification de la pensée. Ce n'cst queplus lard que la recherche du bonheur individuel inspira le pouvoir avec Sénèque. puisl'empereur Marc Aurèle lui-même. Dans ce contexte philosophique, l'influence de l'éthiquegrecque sur les mœurs romaines paraît transformer le concept traditionnel de uÎrllls commecourage typiquement masculin en une conception morale 62, uÎr/llS comme vertu. selon uneconception proche de la nôtre et, pourtant. applicable aux femmes 63 el aux enfants.

La propagande augustéenne s'cst faile donc le porte-parole du renouveau des mœursqui. théoriquement, partait de la Lradition. En voie de transformation et sous l'innuence dupouvoir, la conscience collective ne pouvait qu'évoluer dans ce sens. La pensée socialeromaine manifesta tout au long du l''f et du Il'' siècles un changement de mentalités quiparticipait à l'évolution des conceptions sociales. évolution que P. Veyne a reliée à l'essor dela famille nucléaire el de l'amour conjugal 6-1.

Dans ce contexte. la présence de la femme et des enfams 65 . de plus en plus fréquentesur les reliefs sculptés. les monuments funéraires et surtout dans les elogia publics, n'étaitpas simplement un symbole de l'émancipation de celles-là, car selon Pline. les honneurspublics féminins restaient exceptionnels 66. Elle était surtout la marque ostentatoire d'uncomportement public moral. donc familial. D'ailleurs, les adjectifs des valeurs familiales,telles que la pieras et l'amour. sont de plus en plus abondants dans les épitaphes 67. presqueau même moment où l'on voit se répandre les hommages en famille dans les citéshispaniques. Et ces hommages dynastiques présentent très souvent les mêmes typesd'adjectifs. car il est fréquent qu'ils soient érigés dans un contexte funéraire où l"hommagefamilial prend tout son sens dans le souvenir 68•

Au moment de conclure. il faut revenir à notre point de départ: la morale commemoyen de Lransmission idéologique. Auguste a compris le pouvoir de contrôle de la moralitéet il a fait de l'exposition des règles de conduite personnelles une des bases de sa propagandeel. parmi celles-ci. les règles familiales. avec toutes leurs considérations éthiques. Le princeutilisa sa doums comme soutien politique mais aussi comme moyen d'afficher publiquementla morale et la tradition. justification ultime de son pouvoir. Et cette pratique continua avecses successeurs pendant au moins deux siècles. avec plus ou moins d'intensité.

Dans le processus de diffusion de la propagande impériale. les notables locauxhispaniques ont été des récepteurs privilégiés et. à leur tour. ont répandu les nouvellesconceptions culturelles à l'échelle locale. entre autres. celle de la moralité familiale. Une despreuves matérielles de cette action en est conservée à Lravers leur auto-représentation en

62 McDonncl 2003.6J Mclncmcy 2003.f>..I Veyne 1978. 35-66 : voir aussi S:lllcr 1989.523·5.14 el Canlarella 1989. 575·58·t6.5 Rawson 2003.66 Plin .. NtIf., 34,25: qllOtI (uIÙ'Cll111/ flO" mi//Ils IUJllori.\' hllbn qutllllfemilltle esse decre/(I/IL67 Cun:hin 1982.6iI Forbis 1990. 506,

FAMILLE IMPÉRIALE ET DYNASTIES LOCALES 81

famille dans les espaces publics des cités hispuniques dès la fin du l~r siècle. Copie plus oumoins modeste des portraits de la dOlllllS impériale. ces mOlluments de l'élite hispaniquevéhiculaient des notions de pouvoir: il s'agissait de manifester et de justifier une positionprivilégiée en l'associant tl celle de l'empereur. Mais. avec la représentation des femmes eldes enfants, ces galeries de notables dans les lieux publics exprimaient allssi des valeursfamiliales dont le pouvoir impérial romain était le défenseur.

Ainsi, la diffusion des modèles impériaux a été plus qU'Ull dialogue el1lre le centre del'Empire et la périphérie : elle fut un moteur et. en même temps. un reflet deslransfommtÎons culturelles. car elle était toujours en constante évolution. Dans ce processus.la réception de lïnformation et l"adaptation des mentalités passaient tout naturellement parles milieux dirigeants des cités provinciales. qui adaptaient les formes et les images à leurpropre situation locale: c'est cela qui montre parfaitement dans la péninsule Ibérique lesgaleries des portraits in loco jJublico.

82 LA TRA SMISSIO DE L'IDÉOLOGIE IMPÉRIALE

BœLlOGRAPHIE

Alfëldy. G. (1987) : Romisches S,iidreU'esell Cl/if der Neukasli/ischell Hochebene. Ei" Testfall fiir dieROlllollisienlllg. AHAW 3. Heidelberg.

Alfôldy. G.. J. M. Abascal et R. Cebrian (2003) : "Nucvos monumcntos cpigrÜficos dei foro deSegobriga. Pane segunda : Înscripcioncs de dignalarios municipales. fragmentos de naluralczadesconocida. hallazgos recienles"". ZPE. 144. 217-234.

Allroggen·Bedel A. (J 974) : "Dus sogcnanntc Fonlln von Herculaneul11 lInd die borbonischenGmbungen\'on 1739", CEIT.:. 4. 102.

Ando. C. (2000) : Imperial ide%8Y and Pml'il/ciai Loyalty i" ,he Roman Empire. Berkeley.Ammni. $ .. B. Hurlel-Manineau el A. U. Stylo\\'. éd. (2003) : Epigrafia y soÔetlatl en Hispcm;a

durwue el Alto Imperio: e!ilruct/lmS y relaciones sociales. (Madrill·Alc:alâ de Hel/ares. 2000).Acta Antiqua Complutcnsia 4. Alcalâ de Henares.

Baena dei Alcazar. L. (2000) : 'Tipologia y fllncionalidad de las escultllras femeninas veslidas deHispania". in: Le6n & Nogalcs 2000.1·13.

Balty. J.-Ch. {l9g8} : "Groupes statuaires impériaux ct privés e l'époque jlliio-ciaudiennc··. in:Quademi de la R;cen.:a .'it.:iell1ifica. Ritmto IIffic:iale e ritmuo pri\'(l/(). Alti lh-Ila 1/ COllferen:a11Itema:iOllllle sul Ritrcl110 RamOllO (Roma. 198~). Rome. 31-46.

Bicher. M. (1962): ''The copies of the Herculanum Women". PA Phs. 10613. 111-134.Bielmann. A. et M. Blanc (1994) : "Le forum d'Avenches: inscriptions el monuments"". Éwdes de

Lettres. 2. 83-92.Bôhm W. H. (2000) : "Heerkunf! gektan? Oie Bronzen von Cartocet und die Exedm der Ciceronen auf

Samos". AW. 9-23.Boschung. D. (1990) : "Die Prtisenz dcs Kaiserhauses in offenllichen Bereich··. in : Stadtbild wul

Ideologie. Die MOllumellta/isiel"lmg hisplillicher Stiidte :1I'ischell Republick und Kaiser:eit(Madrid, /987), Munich. 391-400.

--- (2002) : Gens Aug/lslll : Ulltersuc/Iltllgell :11 Aufstellung, lVirkullg wul BedewlIlIg derSllItlfengruppell des jll/isc:h-c/audisehell Klliserllllllses. Cologne.

BrÎan Rose. Ch. (1997) : Dynastie Commemoratioll and Imperial Portraiture in the Ju/io·ClaudillIIPeriml. Cnl11bridge.

Canlarella. E. (1989): "La vila delle donne". in : Schiavolle 1989.557·608.Consolino. F. E.. éd. (2000) : Leuerlllura e propagmula Ilel/'Occ:idente 11IIino da AuguslO lIi regl/;

romallobarbllrici. Aui dei COII\'egilO 11Itema:iollale (Art'cl\'Clcara di Rende, 1998). Rome.Corbier. M. (1994) : "La Maison des Césars". in : Épouser llll pll/s plUche. IlIceste. prohibitiollS {'I

stratégies IIUltrimOIlÜlles al/lour de la Méditerranée. Pnris. 243-291.Curchin. L. A. {1982} : "Familial Epithets in the Epigraphy of Roman Spain". CEA. 14. 179-182.Darwall·Smith. R. H. (1996): Emperors alld Art'hiteclllre: li Study of Flal'ill/l Rome. Latomus 231.

Bruxelles.Davies. P. J. E. (2000) : Death tile Emperor. Romain Imperial FI/llerary MOIl/lmelll!ifrom August".\" 10

Marc.:us Aure/il/s. Cnmbridge.De Angeli. S. (1992) : TemplulII Dil'i Vespasic/Ili. Lavori e studi di archeologia pubblicati dalla

Soprintenden7..4l archeologica di Roma 18. Rome.De Maria. S. (1988): Cli Arc:"i Onorari di Roma e delrlralia IUmmUl. Bibliotheca Archneologica 7.

Rome.

FAMILLE IMPÉRIALE ET DYNASTIES LOCALES 83

F10riani Squarciapino. M. (1982) : "Corona civica c c1upeus vÎrtualis de OSlia". in : Mi.'il:ellmeaAIt:he%gica Tobias Dohm Del/iCtlf(/. Rome. 45-52.

Flory. M. B. (1993): "Livia and the Hislory of Public Honorific Stntues Womcn in Rome", TAPirA.123.287-308.

Forbis. E. P. (1988): Municipal VirIl/es illlhe ROll/ail Empire. Stuugart 4 Leipzig.--- (1990) : "Womcn's public image in halian inscriptions". A1Ph. 3. -l.93-512.FracheuÎ. A. (2000) : "Poesi'l per i grandi. poesia peT la COlllullità : il compromesso augusteo". in :

Consolino 2000. 9·,w.Fullertol1. M. D. (1985) : nThe Oomus AugustÎ in Imperial Iconography of 13-12 B.C:".AJA. 89. 478-

483.Galinsky. K. (1998) : AugusulI/ Culfllre : An Interpreth-e II/Irvducrioll. Princeton.Garcia y Bellido. A. (1972-1974) : "El tetrapylon de Clpera (Ciparra, Ciceres)",AEspA 45-47. 45-90.Garriguet. J. A. (2001) : La imagell dei poder il1lperial en f!isp(mia. 7ïpos estatuarios. Corpus

signorum Imperii Romani 1. Murcie.Gros, P. (1900): "Théâtre et culte impérial en Gaule Narbonnaise el dans la Péninsule Ibérique:', in:

Sradt/)ild lIIul Ideologie. Die Mnnllmel/tafisienmg hispollicher Stiidte :lIÙchen Repllblick III/d

Kaiser:eit (Madrid. 1987). Munich. 381-390.Habennas. J. (1978) : L 'espllCC' I}/Iblie. An:héologie de la publicité comme dimension constir"til'e de la

société bourgeoise, Paris (trad. fr. de StruktunlYlntlel der Offelllfichkeit. Neuwied-Berlin.1962).

Hesberg, von H. el S. Pancicra (199-J) : Das MaI/soleil", (/('.\' AuguslIIs. Der Hm, und seille Inschrifftell.Munich.

Hintzen-Bohlen. B. (1990) : "Die Familiengruppe cin Minel zur Selbsldarstellung Hcrrscher". JDAI.105. 129-15-1.

Huriel. F. (1997) : Les coffègues dlllJrillce sous Auguste et Tibère. Coll. EFR 227. Rome.--- (1997a): "La DOl1lffS Allgllsta et Claude nvnnt son avènemenl : la place du prince Claudien

dans l'image urbaine et les strnlégics matrimoniales'". REA. 99. 535-559.Kleincr. D. E. E. (1987): "\Vomen and family 1ife on funernry altars". ullOmlls. -J6. 5-J5-55-J.Lacey, W. K. (1996) : Augllstus al/(I,he p,.iflÔpme. The El'olu/ioll of Ihe System. Leeds.Lefebvre. S. (1992) : "Hommages publics el histoire sociale: les Caecilii Caeciliani el la vie

municipale de Volubilis {Mnuritanie tingitaner. Mev. 28·1. 19-36.Le6n Alonso. P. el T. Nogales BasnIT3te, éd. (2000) :Actas de la III Rell1lioll sobre eSCIIllura romana en

HispclIIia (Cârdoba, 1997), Madrid.Maga1l6n Botaya 1. A.. P. 5illières et M. Navarro Caballero (1995): "EIlIIllllicipiu", de U,!JilOlosa y

sus notables: novcdndes arqueol6gicas y epigraficas". AEspA. 68. 107-130.McDonnel1. M. (2(03) : "Rolllnn men and Grcek vinuc", in : Rosen & Sluiter 2003.Mclnemey. J. (2(03): "Plutnrch's manly women", in : Rosen & Sluiler 2003.Mikocki. T. (1990) : "Les impératrices et les princesses en déesses dans l' <ln romain". EOS. 78. 209­

218.--- (1995) : Sub s~cie deae : Les impératrices et pri"cesses /vIIllIilles assimilées il des dée.ues.

Étude iconographique, Rome.Millar. F. (2002) : Till.' Roman Rep"blic and the Augllsul/I Rem/utiol/. H. M. COllon et G. M. Rogers.

éd.. Rome, Ille Greek \\Iorld al/d the Ellst. 1. Chapel Hill-Londres.Navarro Caballero. M. (2(01) : ULes femmes de l'élile hispano-romaine, entre la famille ct la vie

publique". in: Navarro Cnballero & Demougin 200\. 191-201.

84 LA TRANSMISSION DE L'IDÉOLOGIE IMPÉRIALE

--- (2003) : "Mujcr de notable: represcnwci6n y poder en las ciudades de la Hispania impcrial". in: Annalli el al. 2003. 119-127.

Nav:.lrro Caballero. M. ct S. Demougin. éd. (2001) : Élites hispaniques. Ausonius Études 6. Bordeaux.NünncrÎch-Asmus. A. (1996) : El wro i:uadrijronte de Câparm (Coceres). VII e.mu/io sobre /ll

lIrqllifecllIm jlavia en la Pel/fnsu/a Ibérica. Ancjos de AEspA. 16. Madrid.Rawson. B. (2003) : Childrell {/luI ChildllOod il, Roma" Italy, Oxford.Roddaz. J.-M. (sous presse) : "Augusto 0 el arte de 10 posiblc". Semillllrio de Estudios lVII/aliOs.

Sanliago du Chili.Rosen. R. M. el 1. Sluiler. éd. (2003) : Alle/rei{/. SII/dies in MellllineH and eO/lrtlge ill ClasS;Cll/

Allliq//ity. Leyde.Saller. R. (1989):'" rapporti di parentela e rorganizzazione familiarc". in: Schiavone 1989.515-555.Schiavone. A.. éd. (J 989) : Storia di Roma. 4. Carcl1teri e l1/otfulogie. Turin.Schulacher, L. (1976) : "Das Ehrendekret für M. Nonius 8albus aus Herculaneum (AE. 1947,53)".

Ciliroll.6.165-184.Sehhneyer. M. (1999) : Stadtromische E"rewaatuell der repu'Jlikalli.n:"eu lei!, Histori:itÜ/ /ll/d

KOfltex/l'oll SYlllbolellllobiUtiiren Stmulesbell'tifJlseills. Historia Einzelschriftcn 130. Stllllgan.Seston. W. (1954) : "Le c/ipeus \limllis d'Arles et la composition des Res gesrae dil'i Augllsti'". CRAI.

286-297.Slyiow. A. U. (2001) : "Las estatuas honorificas como medio de autorrepresentaci6n de las élites

locales de Hispania". in : Navarro Caballero & Demougin 2001. 141· 153.Syme. R. (1939) : The Roman Rel'Ofulioll, Oxford (consulté dans la traductÎon française La rél"OlfIlioll

lVII/aille. Paris. 1967).Tosi. G. (1977): CArco dei Gavi, Venise.Traversari. G. (1971) : Carco dei Sergi, P"ldoue.Trilhnich. w. (1995): "Gestalt und Ausstatlung des 'Mannorforums' in Mérida". MDAI(M), 36. 269-

291.Tuchch. KI. (1979) : Friihe Dellkmiiler ROII/s ill Kleillasien. 1. ROllllllllld PlVl1Iagistrtlle. Tübingen.Veyne. P. (1978): "La famille et l'amour sous le Haut-Empire romain".AESC. 33.35-66.Wallacc-Hadrill. A. (198 J) : "The cmperor and his vi nues". Hi!iloria. 3D, 298-323.Weber, G. et M. Zimmennann (2003) : "Propaganda. Selbstdarstellung und Repriisenl<lIion. Die

LeitbegritTe des Kolloquiums in der Forschung zm frühen Kajserleit". in : Weber &Zimmemlann 2003. 11-t0.

---, éd. (2003) : Propagmula - SeJbstdllrstelluIIg· Repriiselllatioll im rümisc"ell KlIiserreiL"" des 1.Jhs. Il. C"r.. Historia Einzelschriften 164. StulIgan.

Zanker. P. (1983) : "Zur 8ildnisreprasentation fUhrender MÜnner in mitte1italischen und campanischenStadten zur Zcit der spaten Rcpublik und der julisch-c1audischen Kaiser"·. in Le...··bourgeoi...ies .. I1/mlicipllles irnliell1U's aux I~ et ~r siècles lm J.-c., (Naple.... 198/J, Paris·Naples. 251-266.

--- (1987) : Augu,wlIs /lnd die MaC/il der Bilder. Munich (consulté dans l'édition espagnoleAugusto y el poder de las illlâgelles. Mndrid. 1992).

--- (1994) : "Vcrandcrungcn im ôtTcnuichen Raul11 der italischen Stiidte", in : L·ltalie d'Auguste liDiodeliell. ACles du colloque if/tematiol/al (Rome, 1992). Coll. EFR 198, Rome. 259~28-l.


Recommended