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art. «Maxime de Tyr» (M 69), dans R. Goulet (ed.), Dictionnaire des philosophes antiques, vol. IV,...

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CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DICTIONNAIRE DES PHILOSOPHES ANTIQUES publié sous la direction de RICHARD GOULET Chercheur au C. N. R. S. IV de Labeo à Ovidius C. N. R. S. ÉDITIONS 15, rue Malebranche, 75005 PARIS 2005
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CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

DICTIONNAIREDES

PHILOSOPHES ANTIQUES

publié sous la direction deRICHARD GOULET

Chercheur au C. N. R. S.

IV

de Labeo à Ovidius

C. N.  R. S. ÉDITIONS

15, rue Malebranche, 75005 PARIS

2005

MAXIME DE TYANE M 68324 68 MAXIME DE TYANE ép. imp.

Ce philosophe ne paraît connu que par l’autel élevé à Athènes (IG II2 3820),qui porte son nom au datif.

BERNADETTE PUECH.

69 MAXIME DE TYR RE 37 IIOrateur et philosophe platonicien, auteur de quarante-et-une conférences

(E§`≥Ä∂|§»).Études d’ensemble. 1 H. Kämmel, « Maximos der Tyrier. Ein Beitrag zur

Geschichte der Pädagogik », JKPh 104, 1871, p. 1-17 ; 2 R. Rohdich, DeMaximo Tyrio theologo, Breslau 1879 ; 3 H. Hobein, De Maximo Tyrioquestiones philologae selectae, Thèse, Göttingen 1895, 100 p. ; 4 K. Dürr,Sprachliche Untersuchungen zu den Dialexeis des Maximus von Tyrus, coll.« Philologus » Suppl. 8, Leipzig 1899, 156 p. ; 5 K. Meiser, Studien zu MaximosTyrios, München 1909, 67 p.  ; 6 H. Mutschmann, « Das erste Auftreten desMaximus von Tyrus in Rom », Sokrates 5, 1917, p. 185-197 ; 7 W. Schmid etO. Stählin, Geschichte der griechischen Litteratur, t. VII 2, 2, München 1924,p. 767-769 ; 8 W. Kroll et H. Hobein, art. « Maximos von Tyros  », RE XIV 2,1930, col. 2555-2562 ; 9 H. Dörrie, art. « Maximus » II 1, KP 3, col. 1115 ;10 J. Puiggali, Étude sur les Dialexeis de Maxime de Tyr, conférencier plato-nicien du IIème siècle, Thèse, Univ. de Paris IV (10/06/1978), Lille 1983, vol. I(seul paru), 585-XXXIV p. ; 11 G. L. Koniaris, «  On Maximus of Tyre : Zetemata(I) », CA 1, 1982, p. 87-121 ; 12 Id., « On Maximus of Tyre : Zetemata (II)  », CA2, 1983, p. 212-250  ; 13 M. Szarmach, Maximos von Tyros. Eine literarischeMonographie, Toruƒ 1985, 133 p. ; 14 M. B. Trapp, Studies in Maximus of Tyre :A second century philosophical orator and his Nachleben, AD 200-1850, Thèse,Oxford Univ. 1986, 566 p., résumé dans DA 51, 1990, p. 156 ; 15 Id., «  Philo-sophical sermons : the ‘ Dialexeis ’ of Maximus of Tyre », ANRW II 34, 3, 1997,p. 1945-1976 ; 16 Id. (trad.), Maximus of Tyre. The Philosophical Orations,Oxford 1997, p. XI-XCIV ; 17 Id., s. v. «  Maximos von Tyros  » 1, NP VII, 1999,col. 1074 sq.

Sources biographiques anciennes(1) La Souda, s. v. Nc∂§¥∑», N 173, t. III, p. 321, 35-37 Adler : Nc∂§¥∑»,

VÕƒ§∑», ⁄§≥∫«∑⁄∑», {§Ä…ƒ§‹| {Å }µ ˆS‡¥ñ }√® L∑¥∫{∑ . R|ƒ® ˆQ¥çƒ∑  ≤`®…ß» å √`ƒı `À…Ù aƒ¤`ß` ⁄§≥∑«∑⁄ß`/ F• ≤`≥Ë» T›≤ƒc…ä» ∑À≤ a√|≥∑zç«`…∑/≤`® e≥≥` …§µd ⁄§≥∫«∑⁄` âä…ç¥`…` (« Maxime de Tyr, philosophe. Il vécut àRome sous Commode. [Il écrivit] Sur Homère et sur la philosophie antiquequ’on trouve chez lui, Socrate a-t-il bien fait de ne pas se défendre ? et d’autresproblèmes philosophiques »). Le renseignement dérive de l’ıQµ∑¥`…∑≥∫z∑»d’Hésychius [➳H 113] (VIe siècle) ; c f . 18 H. Mutschmann, « Die Über-lieferungsgeschichte des Maximus Tyrius », RhM 68, 1913, p. 560-583, notam-ment p. 562 sq., et 19  A. Adler (édit.), Suidae lexicon, 4 vol., Stuttgart 1928-1938 ; réimpr. 1971, t. I, p. XXI.

M 69 MAXIME DE TYR 325(2) Dans le Codex Parisinus graecus 1962 (= R), l’archétype des confé-

rences, on les décrit trois fois (fol. 1  v, 18 

v et 146 v) comme voici : N`∂ߥ∑ 

V ƒß∑  R≥`…›µ§≤∑◊ ⁄§≥∑«∫⁄∑  …˵ }µ ˆS‡¥ñ {§`≥Ä∂|›µ … ï » √ƒ‡…ä»}√§{ä¥ß`» (cf. infra).

(3) Eusèbe de Césarée (➳E 156) situe le floruit de Maxime dans l’olympiade232, c’est-à-dire, entre 149 et 152. La traduction latine de la Chronique parJérôme (Die Chronik des Hieronymos [= Eusebios Werke VII], 3  

e éd., Berlin1984, p. 203 Helm) associe Maxime à Arrien (➳A 425), qui avait largementdépassé son acmè dans cette olympiade. Dans la traduction arménienne (EusebiiChronicorum Canonum quae supersunt, t. II, Berlin 1866, p. 168 Schoene), lesdeux philosophes deviennent des maîtres de Marc Aurèle (➳M 39). Comme l’aindiqué 20 T. Gataker (édit.), Marci Antonini imperatoris De rebus suis… libriXII, Cantabrigiae 1652, « Annotationes  », p. 26 (ad I 15), une telle datation est lefruit d’une identification erronée de notre auteur avec le philosophe stoïcienClaudius Maximus (➳M 71), maître de Marc Aurèle et proconsul d’Afriquedevant qui Apulée de Madaure (➳A 294) a prononcé son Apologie en 158.

(4) Georges le Syncelle, Ecloga chronographica, p. 429 Mosshammer(= p. 662 sq. Dindorf) tient d’Eusèbe sa confusion avec Claudius Maximus.

(5) Théodore Métochite, Miscellanea philosophica et historica 17, p. 128Müller-Kiessling = p. 86, 5-9 Hult, associe Maxime à Porphyre parce qu’ilsétaient Phéniciens tous les deux, plus précisément originaires de Tyr. Sur cetémoignage, cf. 21 W. Crönert, c.  r. de Hobein 118, dans BPhW 33, 1913,col. 644-648, notamment col. 646 ; Puiggali 10, p. 10 sq., et Trapp 16, p. LXIV.

Crönert 21, col. 646, ajoute à ces témoignages un passage des Anecdotagraeca e codd. manuscriptis bibliothecarum Oxoniensium, t. III, Oxford 1836,réimpr. Amsterdam 1963, p. 196 Cramer, où l’on caractérise un certain« Maxime le philosophe » comme }√§⁄ƒß««›µ ≤`® ¥|≥`§µ∫¥|µ∑» (« hirsute etnoiraud »), mais, comme le signale Puiggali 10, p. 11 n. 1, on ne peut pas êtresûr que ce soit à Maxime de Tyr qu’il fasse référence.

BiographieLocalisation  : La S o u d a , le Codex Parisinus et Théodore Métochite

confirment son origine, ou du moins le lieu où il a obtenu sa renommée : Tyr(aujourd’hui Sour), dans la province de Syrie. Il a résidé à Rome du temps del’empereur Commode, c’est-à-dire à une certaine période entre 180 et 192, quiest sûrement la période que l’on identifie dans le Parisinus comme son « premierséjour (√ƒ‡…ä }√§{ä¥ß`) », peut-être le seul dont il ait bénéficié, à Rome. C’estlà qu’il développa ses enseignements sur des problèmes philosophiques (⁄§≥∫-«∑⁄` âä…ç¥`…`), centrés sur les deux pôles sélectionnés par l’auteur de l’articlede la Souda : d’un côté, Homère, de l’autre, Socrate, dont il reconstitue leportrait à partir de Platon, mais aussi d’autres héritiers de la pensée socratique ;cf. Trapp 17, p. 1074 sq.

Il n’est pas prouvé que certaines des conférences conservées aient été prononcées hors deRome. Les expressions ≤äƒÕ……∑¥`§ }µ R`µÄ≥≥䫧 (I 6) et π¥§≥|±µ a∂§∫¤ƒ|›» ¢|c…ƒ∑§»ˆF≥≥䵧≤∑±» (I 10) ont mené plusieurs savants, dont Mutschmann 6, p. 191, à penser quecette conférence-là (ainsi que d’autres, peut-être) fut prononcée en Grèce, notamment à

MAXIME DE TYR M 69326Athènes. Au contraire, « tous les Grecs » est, comme le signale Puiggali 10, p. 50, une réfé-rence à « tous les gens cultivés, Grecs, Romains ou Orientaux hellénisés qui sont capables decomprendre et d'apprécier les {§`≥Ä∂|§» de notre auteur ».

Datation  : Il prononce ses conférences à Rome du temps de l’empereurCommode, c’est-à-dire entre mai 180 et décembre 192.

D’après 22 K. Peitler, Die 11. Rede des Maximos von Tyros und die µ∑◊»-Theologie des Albinos, Diplomarbeit Magist. Philos., Graz 1989, p. 2, cettedatation est confirmée par l’insistance mise dans les conférences sur l’oppositionentre la nature et la loi, et surtout sur le « discours véritable » (a≥ä¢é» ≥∫z∑» ;cf. X 1, XI 10, XV 6, XVI 3, XVII 3, XXI 1, XXXIII 1), qui, à son avis, dériventconcrètement du Discours véritable de Celse (➳C 70), daté en 178 par23 H.  U. Rosenbaum, «  Zur Datierung von Celsus’ Alethes logos », VChr 26,1972, p. 102-111, et vers 177-180 par 24 J. Whittaker, art. « Celsus », C 70,DPhA II, 1994, p. 255 sq.

À en juger par ce qu’il déclare dans la première pièce de la collection, qui sertd’introduction à l’ensemble des conférences (cf. Hobein 33 et Koniaris 97, p. 26-32 ; contra Puiggali 10 , p. 49 n. 2), à ce moment de sa vie il a déjà reçupassablement d’éloges et il jouit d’un grand renom (I 6), ce qui permet de penserqu’il ne visite Rome qu’après avoir récolté des succès pendant des années dansles provinces de l’Empire, vraisemblablement dans la partie orientale ;cf. Hobein 3, p. 7 et n. 3, et 25 J. Dillon, The Middle Platonists. A Study ofPlatonism. 80 B. C. to A. D. 220, 2 

e éd., London 1996, p. 399. Cela pourrait êtreconfirmé par certaines informations que lui-même fournit sur ses voyages, si ondevait y voir des propos autobiographiques et non pas rhétoriques (cf. Hobein 3,p. 7 n. 2, et Dürr 4, p. 3 sq.) : il affirme avoir contemplé la pierre cubique sacréedes Arabes (II 4) et les fleuves Marsyas et Méandre en Phrygie (II 7). Néan-moins, ces informations ne permettent pas de préciser sa date de naissance nison floruit, qui eurent probablement lieu dans la première et la seconde moitiédu IIe siècle, respectivement.

Essais d’identification (cf. Dürr 4, p. 4 sq. ; Trapp 16, p. XII) :(1) Avec le stoïcien Claudius Maximus ; cf. supra.(2) Avec Cassius Maximus, à qui Artémidore de Daldis (➳A 429) dédia les

trois premiers livres de son Traité sur l’interprétation des rêves (ıQµ|§ƒ∑-≤ƒ§…§≤c) ; cf. 26 O. Hirschfeld, « Vorrede » à S. Krause (trad.), Artemidor, Wien1881, p. VIII sqq. ; aussi PIR2 II 120 (C 509). L’identification est très probable  :cf. 27 R. A. Pack (édit.), Artemidori Daldiani Onirocriticorum Libri V, coll. BT,Leipzig 1963, p. XXV sq., et Puiggali 10, p. 11 sq., avec une liste de ses partisansà la p. 12 n. 3 ; pour Trapp 119, p. LVIII, elle manque d’une base suffisammentsolide. Artémidore affirme en II 70 que Cassius Maximus est « le plus sage deshommes » et informe qu’il est d’origine phénicienne ; à en juger par le nom, ledroit de citoyenneté romaine a dû lui être accordé par Avidius Maximus,gouverneur de Syrie en 166-172. Cf. aussi la préface du livre II, où l’auteurdemande au destinataire de son œuvre de ne pas la comparer à sa propreéloquence (≥∫z∑§), au moyen d’une comparaison d’inspiration platoniciennespécialement chère à Maxime (cf. e.  g. V 8, XI 1, XIII 2, XL 4). La proposition a

M 69 MAXIME DE TYR 327l’avantage d’associer Maxime à Éphèse, centre culturel où Artémidore atravaillé ; cf. Onirocriticon III 66, et Trapp 16, p. XII.

(3) Avec le « Sidonien » mentionné par Lucien dans la Vie de Démonax(§ 14), expert en toutes sortes de philosophies, qui connaissait un grand succès àAthènes à cette époque ; cf. 28 F. Fritzsche (édit.), Lucian, 3 vol., Rostock 1860-1882, t. II 1, p. 198, dont la suggestion a été développée par 29 K. Funk Unter-suchungen über die Lukians Vita Demonactis, coll. « Philologus », Suppl. 10,Leipzig 1907, p. 180 et 686 ; aussi PIR2 II 120 (C 509). Sidon (aujourd’huiSaïda) était, comme Tyr, une cité phénicienne de la province de Syrie ; ellepourrait donc être aussi la patrie de Maxime (cf. supra). En outre, la parfaitemaîtrise des doctrines des différentes écoles que Lucien attribue au Sidoniens’accorde avec les larges intérêts philosophiques de Maxime  ; cf. I 10, où celui-cientreprend un éloge de sa compétence philosophique et cite comme ses précur-seurs Pythagore, Socrate, Xénophon et Diogène le Cynique. 30 E. Rohde, Dasgriechische Roman, 4 

e éd., Hildesheim 1960, p. 346 n. 4, et Puiggali 10 , p. 12sq., s’opposent à cette identification.

Trapp 119, p. LVIII n. 60, et Id. 16, p. XII, rappelle aussi un certain « T(itus) Fl(avius)Maximus, philosophe » (➳M 73), honoré sur une stèle de la cité de Césarée maritime ;cf. 31 B. Burrell, « Two Inscribed Columns from Caesarea Maritima », ZPE 99, 1993, p. 287-295, notamment p. 291 sq. Néanmoins, il est plus probable qu’il s’agisse du philosophehomonyme originaire de Gortyne en Crète (➳M 65), peut-être, ou du procurateurd’Urbisaglia en Italie (RE Flavius 132 ; PIR2 F 318). Certaines identifications modernes,clairement erronées, apparaissent chez 32 I. Fabricius, Bibliotheca Graeca sive notitiascriptorum veterum Graecorum… Editio quarta curante G. Chr. Harles, t. V, Hamburgi 1796,réimpr. Hildesheim 1966, p. 516.

Œuvres. On conserve un recueil de quarante-et-une conférences. D’aprèsl’index qui les précède dans le Codex Parisinus Gr. 1962 (fol. 1 

r), elles portentles titres suivants :

N. B. : Ci-dessous trois numérotations différentes sont offertes : la première est celle enonciales du Parisinus, acceptée par Hobein 118, Trapp 119 et Koniaris 120, qui ne numérotepas les conférences XXX-XXXV (cf. infra) ; la deuxième, celle qui reproduit l’ordre desconférences du Codex Parisinus Gr. 1962 (R), acceptée par Davisius 114 et Duebner 117 ; etla troisième, celle du Codex Laurentianus Conventi Soppressi 4 (I), acceptée par Paccius 127,Stephanus 108, Heinsius 109-110 et Davisius 113.

(1) [= 7 R = 37 I] ˘Q…§ √ƒª» √k«`µ Ã√∫¢|«§µ bƒ¥∫«|…`§ π …∑◊ ⁄§≥∑«∫⁄∑ ≥∫z∑», Que le discours du philosophe est adapté à tout sujet.

(2) [= 8 R = 38 I] F• ¢|∑±» azc≥¥`…` ¶{ƒ …Ä∑µ, Faut-il élever des statuespour les dieux ?

(3) [= 9 R = 39 I] F• ≤`≥Ë» }√∑ßä«|µ T›≤ƒc…ä» ¥é a√∑≥∑zä«c¥|µ∑»,Socrate a-t-il bien fait de ne pas se défendre ?

(4) [= 10 R = 29 I] Vßµ|» e¥|§µ∑µ √|ƒ® ¢|˵ {§Ä≥`y∑µ/ √∑§ä…`ß, ê ⁄§≥∫-«∑⁄∑§, Lesquels ont eu les idées les plus justes sur les dieux, les poètes ou lesphilosophes ?

(5) [= 11 R = 30 I] F• {|± |œ¤|«¢`§, Faut-il prier ?(6) [= 12 R = 40 I] Vß }√§«…ç¥ä, Qu’est-ce que la science ?

MAXIME DE TYR M 69328(7) [= 13 R = 41 I] R∫…|ƒ` ¤`≥|√‡…|ƒ` µ∑«ç¥`…`/ …d …∑◊ «‡¥`…∑», ê …d

…ï» ‹ ¤ï», Quelles maladies sont les plus pénibles, celles du corps ou celles del’âme ?

(8) [= 14 R = 26 I] Vß …ª {`§¥∫µ§∑µ T›≤ƒc…∑ » `˝, Qu’est-ce que le démonde Socrate ? Livre I.

(9) [= 15 R = 27 I] ˜F…§ √|ƒ® …∑◊ T›≤ƒc…∑ » {`§¥∑µß∑  x˝, Derechef sur ledémon de Socrate. Livre II.

(10) [= 16 R = 28 I] F• `¶ ¥`¢ç«|§» aµ`¥µç«|§», Les connaissances sont-elles des réminiscences ?

(11) [= 17 R = 1 I] Vß» π ¢|ª» ≤`…d R≥c…›µ`, Qu’est Dieu selon Platon ?(12) [= 18 R = 2 I] F• …ªµ a{§≤ç«`µ…` aµ…`{§≤ä…Ä∑µ, Faut-il rendre à

l’injuste son injustice ?(13) [= 19 R = 3 I] F• ¥`µ…§≤ï» ∑œ«ä», Ç«…§µ …§ }⁄ı 奱µ, Si la divination

existe, y a-t-il quelque chose qui dépend de nous ?(14) [= 20 R = 4 I] Vß«§µ ¤›ƒ§«…Ä∑µ …ªµ ≤∫≥`≤` …∑◊ ⁄ß≥∑ , Par quels

critères faut-il séparer le flatteur de l’ami ?(15) [= 21 R = 5 I] Vß» a¥|ßµ›µ xß∑»/ π √ƒ`≤…§≤∫», ê π ¢|›ƒä…§≤∫», æ…§ π

√ƒ`≤…§≤∫», Quelle est la meilleure vie, la pratique ou la contemplative ? Quec’est la vie pratique.

(16) [= 22 R = 6 I] ˘Q…§ π ¢|›ƒä…§≤ª» xß∑» a¥|ßµ›µ …∑◊ √ƒ`≤…§≤∑◊, Quela vie contemplative est meilleure que la pratique.

(17) [= 23 R = 7 I] F• ≤`≥Ë» R≥c…›µ ˘Q¥äƒ∑µ …ï» √∑≥§…|ß`» √`ƒñ…ç-«`…∑, Platon a-t-il bien fait de chasser Homère de l’État ?

(18) [= 24 R = 8 I] Vß» å T›≤ƒc…∑ » }ƒ›…§≤ç `˝, Quel est l’art amoureux deSocrate ? Livre I.

(19) [= 25 R = 9 I] ˜F…§ √|ƒ® ǃ›…∑» x˝, Derechef sur l’amour. Livre II.(20) [= 26 R = 10 I] ˜F…§ √|ƒ® …ï» T›≤ƒc…∑ » }ƒ›…§≤ï» z˝, Derechef sur

l’art amoureux de Socrate. Livre III.(21) [= 27 R = 11 I] ˜F…§ √|ƒ® ǃ›…∑» {˝, Derechef sur l’amour. Livre IV.(22) [= 28 R = 12 I] ˘Q…§ √c«ä» …ï» {§d ≥∫z›µ |À⁄ƒ∑«Õµä» ê {§d

⁄§≥∑«∫⁄›µ ≥∫z›µ a¥|ßµ›µ, Que la joie tirée des discours philosophiques estmeilleure que celle procurée par n’importe quel discours.

(23) [= 29 R = 13 I] Vßµ|» ≥ «§…|≥Ä«…|ƒ∑§ √∫≥|§/ ∑¶ √ƒ∑√∑≥|¥∑◊µ…|», ê ∑¶z|›ƒz∑◊µ…|», ˘Q…§ ∑¶ √ƒ∑√∑≥|¥∑◊µ…|», Quels sont les citoyens les plus utilesà la cité, les soldats ou les agriculteurs ? Que ce sont les soldats.

(24) [= 30 R = 14 I] ˘Q…§ z|›ƒz∑® …˵ √ƒ∑√∑≥|¥∑Õµ…›µ ≥ «§…|≥Ä«…|ƒ∑§,Que les agriculteurs sont plus utiles que les soldats.

(25) [= 31 R = 15 I] ˘Q…§ ∑¶ «Õ¥⁄›µ∑§ …∑±» ǃz∑§» ≥∫z∑§ eƒ§«…∑§, Que lesdiscours en harmonie avec les actions sont les meilleurs.

(26) [= 32 R = 16 I] F• Ç«…§µ ≤`¢ı ˘Q¥äƒ∑µ `´ƒ|«§», Existe-t-il une école depensée propre à Homère ?

M 69 MAXIME DE TYR 329(27) [= 33 R = 17 I] F• …Ĥµä å aƒ|…ç, La vertu est-elle un art ?(28) [= 34 R = 18 I] RË» eµ …§» e≥ √∑» |©ä, Comment peut-on éviter le

chagrin ?(29) [= 35 R = 19 I] Vß …Ä≥∑» ⁄§≥∑«∑⁄ß`», Quelle est la fin de la philo-

sophie ?(30) [= 1 R = 31 I] R|ƒ® å{∑µï»/ æ…§ |• ≤`® az`¢∫µ, a≥≥ı ∑À xÄy`§∑µ `˝,

Sur le plaisir. Que même s’il était un bien, il n’est pas solide. Livre I.(31) [= 2 R = 32 I] R|ƒ® å{∑µï», æ…§ |• ≤`® az`¢∫µ, a≥≥ı ∑À xÄy`§∑µ x˝,

Sur le plaisir. Que même s’il était un bien, il n’est pas solide. Livre II.(32) [= 3 R = 33 I] R|ƒ® å{∑µï», æ…§ |• ≤`® az`¢∫µ, a≥≥ı ∑À xÄy`§∑µ z˝,

Sur le plaisir. Que même s’il était un bien, il n’est pas solide. Livre III.(33) [= 4 R = 34 I] Vß …Ä≥∑» ⁄§≥∑«∑⁄ß`», Quelle est la fin de la philosophie ?(34) [= 5 R = 35 I] ˘Q…§ Ç«…§ ≤`® }≤ …˵ √|ƒ§«…c«|›µ fi⁄|≥|±«¢`§, Qu’il

est possible de tirer profit des circonstances (difficiles).(35) [= 6 R = 36 I] RË» eµ …§» √ƒª» ⁄ß≥∑µ √`ƒ`«≤| c«`§…∑, Comment

peut-on se comporter à l’égard d’un ami ?(36) [= 36 R = 20 I] F• √ƒ∑äz∑Õ¥|µ∑» π …∑◊ ≤ µ§≤∑◊ xß∑», La vie du

cynique est-elle préférable ?(37) [= 37 R = 21 I] F• « ¥yc≥≥|…`§ √ƒª» aƒ|…éµ …d }z≤Õ≤≥§` ¥`¢ç¥`…`,

Les disciplines du cycle scolaire contribuent-elles à la vertu ?(38) [= 38 R = 22 I] F• zĵ∑§…∫ …§» ¢|ßl ¥∑߃l az`¢∫», Devient-on bon

grâce à la providence divine ?(39) [= 39 R = 23 I] F• Ç«…§µ az`¢ªµ az`¢∑◊ ¥|±â∑µ/ }µ Û, æ…§ ∑À≤ Ç«…§µ,

Un bien est-il meilleur qu’un autre ? Dans ce traité : que ce n’est pas le cas.(40) [= 40 R = 24 I] F• Ç«…§µ az`¢ªµ az`¢∑◊ ¥|±â∑µ/ }µ Û, æ…§ Ç«…§µ, Un

bien est-il meilleur qu’un autre ? Dans ce traité : que c’est le cas.(41) [= 41 R = 25 I] V∑◊ ¢|∑◊ …d az`¢d √∑§∑◊µ…∑», √∫¢|µ …d ≤`≤c,

Puisque Dieu produit les biens, d’où viennent les maux ?Études de détail sur les conférences.Sur la conférence I : 33 H. Hobein, « Zweck und Bedeutung der ersten Rede

des Maximus Tyrius », dans Ycƒ§…|» (Festschrift F. Leo), Berlin 1911, p. 188-219 ; Koniaris 12 ; 34 M. Kokolakis, The dramatic simile of life, Athens 1960,p. 48-50 ; 35 C. E. Glad, Adaptability in Epicurean and early Christian psycha-gogy, Thèse, Brown University, 1992, 561 p., résumé dans DA 54, 1993-1994,p. 210.

Sur la conférence II  : 36 J. Geffcken, «  Der Bilderstreit der heidnischenAltertums  », ARW 19, 1916-1919, p. 286-315, notamment p. 296 sq. ;37 L. Mayda, De pulchritudine imaginum quid auctores Graeci saec. II p. Ch. n.iudicaverint, Cracovie 1939, p. 17 ; 38 U. von Wilamowitz-Moellendorff, DerGlaube der Hellenen, 2  

e éd., Darmstadt 1955, réimpr. 1984, t. II, p. 489 ;39 V. Fazzo, La giustificazione delle immagini religiose dalla tarda antichità alcristianesimo, Napoli 1977, p. 137-150  ; 40 G. L. Huxley, « QSQT JFQT

MAXIME DE TYR M 69330(Maximus Tyrius 2. 8)  », LCM 3, 1978, p. 71 sq.  ; 41 C. Stöcker, « IndischeSchlagengötter in einer Alexandersage », W J A N. F. 5, 1979, p. 91-97 ;42 M. Szarmach, « Maximos von Tyros über Gottheit und Kultsymbole  », SPhP6, 1983, p. 85-92 (reproduit dans Id. 13, p. 63-69)  ; 42a M. Rosso, « Su Omero eFidia  : un incontro tra Dione Crisostomo (XII) e Massimo di Tiro (II, IV,XXVI) », QuadAugRostagni, n.s. 1, 2002, p. 237-249.

Sur la conférence III : Meiser 5, p. 24-31 ; 43 W. A. Oldfather, « Socrates atCourt », CW 31, 1938, p. 203-211.

Sur la conférence IV : 44 M. Grimaldi (trad., comm.), Due orazioni diMassimo di Tiro (Diss. 4. 10 Trapp), col. « Hellenica et Byzantina Neapolitana,Studi e Testi  » 20, Napoli 2002, p. 25-86 ; 45 F. Stok, « Un topos platonico nelde medicina di Celso », dans I. Mazzini et F. Fusco (édit.), I testi di medicinalatini antichi. Problemi filologici e storici, Roma 1985, p. 115-129 ; Rosso 42a.

Sur la conférence V : 46 G. Soury, Aperçus de philosophie religieuse chezMaxime de Tyr, platonicien éclectique, Paris 1942, p. 16-38  ; 47 P. W. Van derHorst, « Maximus of Tyre on Prayer. An annotated translation of F• {|±|œ¤|«¢`§ (Dissertatio 5)  », dans H. Cancik (édit.), Geschichte-Tradition-Reflexion (Festschrift M. Hegel), t. II : Griechische und Römische Religion,Tübingen 1996, p. 323-338.

Sur la conférence VII : 48 H. Dörrie-M. Baltes, Der Platonismus in derAntike, t. III : Der Platonismus im 2. und 3. Jahrhundert nach Christus,Stuttgart/Bad Cannstatt 1993, p. 304 sq. (Baustein 91. 5c).

Sur les conférences VIII-IX  : 49 R. Heinze, Xenokrates. Darstellung derLehre und Sammlung der Fragmente, Leipzig 1892, réimpr. Hildesheim 1965,p. 99-110 ; 50 J. Beaujeu, « Aperçu historique sur la démonologie gréco-romaine », dans Id. (édit.), Apulée. Opuscules philosophiques. Fragments. Texteétabli et traduit par J. B., coll. CUF , Paris 1973, réimpr. 2002, p. 183-201,notamment p. 197 ; Dörrie-Baltes 48, p. 317-319 (Baustein 93. 3-4) ; 51 N. Fick,« La démonologie impériale ou Les délires de l’imaginaire au IIe siècle de notreère », dans J. Thomas (édit.), L’imaginaire religieux gréco-romain, Perpignan1994, p. 235-272.

Sur la conférence X : 52 B. P. Reardon, Courants littéraires grecs des II 

ème etIII 

ème siècles après J.-C., Paris 1971, p. 201 sq. ; 53 C. Grotanelli, « La parolarivelata », dans G. Cambiano, L. Canfora et D. Lanza (édit.), Lo spazio letterariodella Grecia antica, t. I 1, Roma 1992, p. 219-264, notamment p. 231 ;Grimaldi 44, p. 87-147 ; Dörrie-Baltes 48, p. 308 sq. (Baustein 91. 6c).

Sur la conférence XI : 54 M. Depré, La connaissance de Dieu chez Maximede Tyr, Thèse Univ. de Louvain (inédite) ; Peitler 22 ; Dörrie-Baltes 48, p. 333sq. (Baustein 96. 3c).

Sur la conférence XIII : 55 E. Schröder, Plotins Abhandlung R∫¢|µ …d ≤`≤c[Enn. I, 8], Borna-Leipzig 1916, p. 183 n. 3 ; Soury 46, p. 39-56  ; 56 D. Amand,« Liberté humaine et |¶¥`ƒ¥Äµä chez Maxime de Tyr et chez l’auteur de ladissertation R|ƒ® |¶¥`ƒ¥Äµä» (le Pseudo-Plutarque) », dans Fatalisme et libertédans l’Antiquité grecque, Louvain/Paris 1945, p. 101-106  ; Dörrie-Baltes 48,

M 69 MAXIME DE TYR 331p. 325 sq. (Baustein 94.  14)  ; 57 C. Moreschini, « Saggio introduttivo » àCalcidio, Commentario al Timeo di Platone, Milano 2003, p. LXXVII-LXXIX.

Sur la conférence XIV : 58 M. Szarmach, «  Maximos von Tyros über dieFreundschaf t  », Studia z zakresu antyku, Toruƒ 1984, p. 125-137  ;59 D. Konstan, Friendship in Ancient World, Cambridge 1997, p. 153 sq.  ;60 P. Volpe Cacciatore, « Plutarco e Massimo Tirio : procedimenti retorici etecnica formale », dans L. Van der Stockt (édit.), Rhetorical theory and praxis inPlutarch. Acta of the fourth international congress of the International Plutar-chean Society (Louvain, July 3-6 1996), Louvain-Namur 2000, p. 527-532.

Sur la conférence XVII : Dörrie-Baltes 48, p. 252 (Baustein 85. 4).Sur la conférence XVIII-XXI : 61 M. Szarmach, « ıFƒ›…§≤∑® ≥∫z∑§ von Maxi-

mos Tyrios », Eos 70, 1982, p. 61-69 (reproduit dans Id. 13, p. 71-82) ; Filippo-Scognamillo 126 ; 62 H.  P. Foley, «  “ The mother of the argument ” : “  eros ” andthe body in Sappho and Plato’s “ Phaedrus ” », dans M. Wyke (édit.), Parch-ments of gender : deciphering the bodies of Antiquity, Oxford 1998, p. 39-70.

Sur la conférence XXII  : 63 E. Bignone, L’Aristotele perduto e la formazionefilosofica di Epicuro, t. I, Firenze 1936, p. 310-312  ; 64 A. Tescari, Lucretiana,Torino 1936, p. 69 sqq. ; 65 E. Bignone, « A proposito della polemica di EraclidePontico e di Massimo Tirio contro Epicuro », Convivium 14, 1936, p. 445-450 ;66 A. Tescari, «  Per la interpretazione di un passo di Massimo di Tiro : Epicuro ela poesia », ibid. 15, 1937, p. 212-214  ; 67 E. Bignone, « Ancora di Epicuro e diMassimo di Tiro », ibid., p. 345-347 ; 67a Ch. Orfanos, « Ecclésia vs banquet »,Pallas 61, 2003, p. 203-217.

Sur les conférences XXIII et XXIV : 68 A. Michel, « De Socrate à Maxime deTyr : les problèmes sociaux de l’armée dans l’idéologie romaine  », REL 47 (bis),1970, p. 237-251 ; 69 M. Szarmach, «  Maxime de Tyr sur les cultivateurs et lessoldats », Études de Philologie Classique de l’Université de Toruƒ, Toruƒ 1983,p. 71-78.

Sur la conférence XXVI : Dörrie-Baltes 48, p. 252 (Baustein 85. 4)  ; Rosso42a.

Sur la conférence XXIX : Dörrie-Baltes 48, p. 329 (Baustein 95. 2).Sur la conférence XXXIII : Dörrie-Baltes 48, p. 329 (Baustein 95. 3).Sur la conférence XXXV : 70 R. Renehan, « A new Hesiodic fragment », CPh

81, 1986, p. 221 sq.Sur la conférence XXXVI : 71 A. O. Lovejoy et G. Boas, Primitivism and

related ideas in Antiquity, Baltimore 1935, réimpr., Baltimore-London 1997,p. 145-151 ; 72 T. Cole, Democritus and the sources of Greek anthropology,coll. « American Philological Association, Philological Monographs » 25, Cleve-land 1967, réimpr. mise à jour, Oxford 1990, p. 150 sq.

Sur la conférence XXXVIII : 73 K. Meiser, « Ein Zitat dem “ Alkibiades ” desSokratikers Aischines bei Maximos Tyrios », BPhW 32, 1912, col. 703 sq.

Sur la conférence XLI : Soury 46, p. 57-76 ; 74 W. Theiler, « Gott und Seeleim kaiserzeitlichen Denken », dans Recherches sur la tradition platonicienne,

MAXIME DE TYR M 69332coll. « Entretiens sur l’Antiquité Classique » 3, Vandœuvres-Genève 1955, p. 63-91, notamment p. 77 n. 2 ; Dörrie-Baltes 48 , p. 334 (Baustein 96. 4 )  ;74a R. Batty, «  A tale of two Tyrians », CI 9, 2002, p. 1-18.

La structure du corpus des E§`≥Ä∂|§».

L’ordre des conférences. La numérotation en minuscules des titres de confé-rences dans l’index des E§`≥Ä∂|§» du Parisinus (fol. 1  

r) les comprend toutes,mais assigne un même numéro à des conférences différentes appartenant à unmême cycle thématique, qui ne se distinguent que par un numéro d’ordre relatif ;cela explique que le dernier numéro soit 35, et non pas 41. Cette numérotationsemble confirmer l’ancienneté de l’ordre des conférences dans le ParisinusGraecus 1962, c’est-à-dire XXX-XXXV, I-XXIX et XXXVI-XLI, qui a étésuivi par Davies 114 et Duebner 117 ; cf. aussi Puiggali 10, p. 18-21. Cependant,Hobein 118, p. XXIII-XXVI, soutenu par Koniaris 120 et Trapp 119, a défendul’ordre offert ci-dessus, qui est fondé sur une autre numérotation qui accom-pagne les titres des conférences tout au long du codex. Celle-ci, en onciales,omet les numéros des six premières, mais, étant donné qu’elle passe de la XXIXdirectement à la XXXVI, on peut penser que les six premières conférences, nonnumérotées, correspondent aux absentes XXX-XXXV, qui sont passées en têtede la collection pour une raison inconnue. Ainsi, la numérotation en oncialescouvre la totalité des quarante et une conférences et permet de récupérer l’ordrede l’édition qui a servi de modèle au Parisinus Graecus 1962.

L’authenticité des titres des E§`≥Ä∂|§». La Souda cite des titres différentspour les conférences XXVI (R|ƒ® ˆQ¥çƒ∑  ≤`® …ß» √`ƒı `À…Ù aƒ¤`ß` ⁄§≥∑-«∑⁄ß`) et III (F• ≤`≥Ë» T›≤ƒc…ä» ∑À≤ a√|≥∑zç«`…∑). La variation suscitedes réserves sur l’ancienneté plus ou moins grande de l’ensemble des titresofferts par le Codex R. C’est un fait incontestable que certains titres necoïncident pas exactement avec les contenus développés dans les conférencesrespectives, ce qui a conduit nombre de savants à les considérer comme faux etcomme l’œuvre d’un éditeur qui les a introduits dans une copie réalisée entre leIIe et le IXe siècles ; cf. Hobein 3, p. 15 n. 19, et Trapp 16, p. LVIII (aussi 75 H.-G. Nesselrath, c. r. de Trapp 119 , dans M H 53, 1996, p. 315 sq.). Or,Koniaris 11, p. 102-110 (appuyé par 76 P. Kalligas, c. r. de Trapp 119 etKoniaris 120, dans Hellenika 46, 1996, p. 389-396, notamment p. 393), soutientque rien ne s’oppose à l’authenticité des autres titres qui correspondent effecti-vement au contenu des conférences. Dans ce cas, il faudrait assumer que lestitres inadéquats le sont parce qu’au cours du temps la tradition éditoriale les adéfigurés et éloignés des contenus correspondants.

Un ou deux recueils ? Tout au long du Codex R les titres apparaissent dans l’ordre suivantet avec les en-têtes que voici :

N`∂ߥ∑  V ƒß∑  R≥`…›µ§≤∑◊ ⁄§≥∑«∫⁄∑  …˵ }µ ˆS‡¥ñ {§`≥Ä∂|›µ …ï» √ƒ‡…ä»}√§{ä¥ß`» (fol. 1 

v)Titres des dissertations XXX-XXXVN`∂ߥ∑  V ƒß∑  R≥`…›µ§≤∑◊ ⁄§≥∑«∫⁄∑  …˵ }µ ˆS‡¥ñ {§`≥Ä∂|›µ …ï» √ƒ‡…ä»

}√§{ä¥ß`» (fol. 18 v)

N`∂ߥ∑  V ƒß∑  ⁄§≥∑«∑⁄∑Õ¥|µ` (fol. 18 v, dans la marge de gauche)

M 69 MAXIME DE TYR 333Titres des dissertations I-XXIX et XXXVI-XLIN`∂ߥ∑  V ƒß∑  ⁄§≥∑«∑⁄∑Õ¥|µ` (fol. 145 

v).Mutschmann 6, p. 187, suivi par Puiggali 10, p. 18-21, a considéré les titres comme une

preuve qu’on avait juxtaposé dans le codex deux collections différentes de conférences deMaxime. Il en vient même à proposer que les six premiers discours constituaient un cyclethématiquement homogène face au reste, au contenu hétérogène ; cf. Koniaris 11, p. 94-102, etPuiggali 10, p. 430-432, qui ont démontré l’inexistence de ce cycle. D’après Koniaris (aussiHobein 8, col. 2556, et Trapp 16, p. LVIII-LX), le fait de placer au début les conférences XXX-XXXV dans le Parisinus a fait que ce groupe aussi a été précédé par le même en-tête que lereste d’où il s’était détaché, c’est-à-dire N`∂ߥ∑  V ƒß∑  R≥`…›µ§≤∑◊ ⁄§≥∑«∫⁄∑  …˵ }µˆS‡¥ñ {§`≥Ä∂|›µ …ï» √ƒ‡…ä» }√§{ä¥ß`». Il est différent de celui qui apparaît à la fin desConférences, N`∂ߥ∑  V ƒß∑  ⁄§≥∑«∑⁄∑Õ¥|µ ,̀ mais dans ce même codex les titres quifigurent au commencement et à la fin de l’œuvre d’Alcinoos (➳A 92) sont différents aussientre eux. Le copiste ou un correcteur ultérieur a probablement interprété la différence entreles deux titres comme un indice de l’existence de deux collections, et a introduit dans lamarge de gauche le titre N`∂ߥ∑  V ƒß∑  ⁄§≥∑«∑⁄∑Õ¥|µ`, qui à son avis manquait.

Les E§`≥Ä∂|§» de Maxime forment un ensemble d’une certaine cohérence etd’une structure, aussi bien formelle que thématique, qui a été conçue à une finéducative en accord avec une certaine conception de l’activité philosophique. Sion laisse de côté la distinction de deux corpora (cf. supra), elles se présententcomme un série assez complète d’enseignements philosophiques (⁄§≥∑«∑⁄∑Õ-¥|µ`) précédée par une conférence en guise de préface (I), dont le sens pourl’ensemble de la collection a été mis en relief par Hobein 33 et par Koniaris 12.Tous deux soutiennent que l’image de la versatilité de l’acteur qui ouvre etferme la conférence (§ 1 et 10) doit s’entendre comme un modèle de l’orateurphilosophique que Maxime lui même incarnera dans les conférences suivantes.Celles-ci, à leur tour, ne présentent pas une articulation d’ensemble claire, si l’onexcepte l’essai d’Heinsius 110, p. 11-13, de les grouper en tétralogies, mais elleslaissent voir des structures partielles ou «  cycles ». Ainsi, une structureantithétique héritée de la dialectique relie XIV et XVI (sur les vies active etcontemplative) et aussi XXIII et XXIV (sur le mérite relatif pour les cités dessoldats et des agriculteurs ; ce sont les seules conférences où l’on a détecté uneréférence au contexte historique : cf. Michel 68, mais contra Puigalli 10, p. 536sq.). XXXIX et XL développent des thèses opposées au sujet de l’existence ounon de degrés du bien (conférences mises apparemment dans la bouche de deuxpersonnes différentes, la première adoptant une position très proche du stoï-cisme). VIII et IX se trouvent unies thématiquement par le sujet du démon socra-tique (VIII), qui aboutit à la question générale de la nature des démons. XXX-XXXIII forment un ensemble avec un sujet commun, le plaisir, et sont articuléescomme une série, décrite parfois comme une tétralogie ; cf. Mutschmann 6,p. 194 sq., qui inclut aussi dans le cycle XXXIV et XXXV ; contra Puiggali 10,p. 430-432 et Koniaris 11, p. 88-102 ; Trapp 16, p. 236, commence la série par laconférence XXIX et donne à l’ensemble le titre « De finibus de Maxime ». XXXet XXXII semblent accorder au plaisir certaines justifications, et les conférencesXXXI et XXXIII refutent ces concessions. On retrouve une structure tétra-logique dans la série XVIII-XXI, consacrée à l’amour socratique, dans laquellechaque discours conteste le précédent comme dans le Phèdre platonicien  ;cf. 77 M. B. Trapp, «  Plato’s Phaedrus in second-century Greek literature », dans

MAXIME DE TYR M 69334D. A. Russell (édit.), Antonine Literature, Oxford 1990, p. 141-173, notammentp. 162 sq.

On pourrait aussi organiser le corpus des E§`≥Ä∂|§» suivant les distinctionsfondamentales du discours philosophique. Conformément à la division en chapi-tres de Puiggali 10, Maxime a deux grands intérêts philosophiques : d’un côté, lamorale pratique (cf. VII et XXVIII, XII, XXXIV, XXV, XVIII-XXI, XIV etXXXV, XXVII, XXXVII et XXXVIIII, XXXIX et XL, XV et XVI, XXIII etXXIV) et de l’autre, la philosophie religieuse (XI, IV, VIII-IX, II, V, XIII, XLI).Ensuite, I, XXVI et XXIX traiteraient des questions générales, tandis que XXVI,III, XVII et XXXVI seraient consacrées aux maîtres reconnus par Maxime :Homère, Socrate, Platon et Diogène, respectivement. Finalement, Puiggali 10traite séparément VI et X, qui concernent la théorie de la connaissance.

Les conférences sur des problèmes de philosophie religieuse ont suscité un grand intérêtcomme témoignage sur l’évolution des idées religieuses dans la période de formation de laphilosophie chrétienne et du néoplatonisme ; cf . 78 W. Theiler, Die Vorbereitung desNeuplatonismus, coll. « Problemata  » 1, Berlin 1930, réimpr. Zürich 1964, passim, et, pour lesauteurs chrétiens, 79 J. Daniélou, Message évangélique et culture hellénistique aux IIe et IIIe

siècles, Tournai 1961, passim ; 80 Id., « Origène et Maxime de Tyr  », RSR 34, 1947, p. 359-361  ; 81 J. F. Kindstrand, « The Date and Character of Hermias’ Irrisio », VChr 39, 1980,p. 341-357.

TransmissionOn dispose de l’archétype de la tradition manuscrite de Maxime, le Codex

Parisinus graecus 1962 (= R), du IXe siècle, qui avec la Souda permet de formu-ler certaines hypothèses au sujet de la transmission du corpus de Maxime entrele IIe siècle et le IXe. Koniaris 120, p. XVII-XX, a déduit de l’inexistence quasitotale de variantes textuelles dans les scholies marginales que l’exemplaire surlequel ce codex fut copié n’en avait pas non plus et qu’on est en présence d’unetransmission « protégée », qui remonte sûrement à l’exemplaire originel desœuvres de Maxime. Selon Trapp 16, p. LX, Maxime et son œuvre ont dû susciterau V Ie siècle un grand intérêt, si l’on tient compte des données suivantes :(1) l’information de la Souda sur notre auteur provient de l’ıQµ∑¥`…∑≥∫z∑»d’Hésychius, du dernier quart du VIe siècle ; (2) les scholies d’un strict intérêtphilosophique contenues dans le Codex R peuvent provenir concrètement del’érudition alexandrine du VIe siècle (cf. 82 J. Whittaker [édit.], Alcinoos.Enseignement des doctrines de Platon, coll. CUF, Paris 1990, p. XXXVII pourAlcinoos) ; (3) le manuscrit, outre les conférences de Maxime (fol. 1  

v-145 v),

contenait trois œuvres de divulgation du moyen-platonisme, une période de ladiffusion de la philosophie platonicienne qui a cessé d’intéresser à partir du VI  

e

siècle  : le E§{`«≤`≥§≤ª» …˵ R≥c…›µ∑» {∑z¥c…›µ d’Alcinoos (fol. 147 r-

175 r) et deux traités d’Albinos, perdus depuis le XIV  

e siècle : une Introductionaux dialogues de Platon (F•«`z›zé |•» R≥c…›µ∑» {§`≥∫z∑ ») et une Esquissedes doctrines de Platon à partir des conférences de Gaius (V˵ D`ß∑  «¤∑≥˵Ã√∑… √‡«|§» R≥`…›µ§≤˵ {∑z¥c…›µ).

Sur les changements dans la disposition relative de ces ouvrages, cf. 83 J. Whittaker,« Parisinus Graecus 1962 and the writings of Albinus, I  », Phoenix 28, 1974, p. 320-354,(repris dans Id. 83a, Studies in Platonism and Patristic Thought, Aldershot 1984, n° XX), etWhittaker 82, p. XXXVI sqq.

M 69 MAXIME DE TYR 335Quant au Codex Parisinus gr. 1962, il est écrit sur parchemin d’une écriture

en minuscules élégante et lisible. Il fut copié à Constantinople dans la secondemoitié du IXe siècle, entre 850 et 875, comme une partie d’un large projetd’édition d’œuvres philosophiques (la “Collection philosophique”) ; cf. 84 T. W.Allen, « Palaeographica III  : A group of ninth-century Greek manuscripts », JP21, 1893, p. 48-55, et Whittaker 83, p. 321.

La condition d’archétype ne lui était pas encore reconnue dans Hobein 118, et elle n’a étéétablie qu’au début du XX  

e siècle par Mutschmann 18 et, surtout, par 85 F. W. Schulte, DeMaximi Tyrii codicibus, Thèse, Göttingen 1915, 84 p. Sur les vicissitudes du codex depuisqu’il est passé en Occident jusqu’à son arrivée à la Bibliothèque Royale de France,cf. Whittaker 83 et 86 Id., « Parisinus Graecus 1962 and Janus Lascaris  », Phoenix 31, 1977,p. 239-244 (repris dans Id. 83a, n° XXII).

Du Codex Parisinus gr. 1962 dérivent un total de trente-quatre manuscrits,copiés entre le IXe et le XVIe siècles, et deux plus récents; ils ont été décrits parTrapp 119, p. XIX-XXIX. Voici les plus importants :

(1) U = Vaticanus gr. 1390, fol. 85 r-137 

v, papier, copié entre 1250-1275 etdérivé de R.

(2) I = Laurentianus Conventi Soppressi 4, fol. 19 r-139 

v, papier, XIVe siècle.D’après Koniaris 120, p. XXVIII sqq., il dérive d’une copie de R aujourd’huiperdue ; d’après 87 M.  B. Trapp, « Zenobi Acciaiuoli, Laurentianus ConventiSoppressi 4, and the text of Maximus of Tyre », BICS 42, 1997-1998, p. 159-182, notamment p. 160, il s’agit d’une tentative d’établir un « texte nouveau » àpartir de l’intégration de lectures distinctives des traditions de R et de U. L’édi-tion a sûrement été favorisée par Nicéphore Grégoras, qui a introduit l’en-tête etles titres des conférences. Le manuscrit inclut des annotations et des correctionsde Zenobi Acciaiuoli (XVe siècle). Le codex présente les conférences dans cetordre : XI-XXIX, XXXVI-XLI, VIII-X, IV-V, XXX-XXXV, I-III, VI-VII.

Le reste des manuscrits dérive d’un ou de plusieurs de ces trois manuscrits (R, I, U).Cf. Trapp 119, p. XXXVII-XL, et Id. 16 , p. LXIV-LXV, pour des renseignements sur latransmission indirecte des conférences.

Questions textuelles : Hobein 118, p. V et XVII sq. pour la bibliographie duXVIe au XIXe siècles ; 88 A. A. H. Hahn, Observationes criticae in MaximumTyrium, Diss. Inaug., Vratislavae 1877, 36 p. ; 89 S. Kontos, « TÕ¥¥§≤…`≤ƒ§…§≤c », BCH 2, 1878, p. 229-243, notamment p. 40 ; 90 U. von Wilamowitz-Moellendorff, « Coniectanea  », Ind. schol. aest. Gottingae 1884, p. 3-18,notamment p. 10 (= Kleine Schriften, t. IV, Berlin 1962, p. 562-582, notammentp. 571) ; 91 L. Radermacher, « Varia », RhM 50, 1895, p. 475-478, notammentp. 478  ; 92 Th. Gomperz, « Zu Maximos Tyrios », WS 31, 1909, p. 181-189 ;Meiser 5, p. 32-67 ; 93 Id., « Ein vergessene Emendation  », BPhW 32, 1912,col. 573 ; Mutschmann 18 ; Schulte 85 ; 94 P. Shorey, « Emendation of Maximusof Tyre XVII. 8  », CPh 10, 1915, p. 452 sq. ; 95 E. Orth, « Varia critica  »,Helmantica 6, 1955, p. 69-79, notamment p. 73 sq. ; 96 R. Kassel, « Kritischeund exegetische Kleinigkeiten I  », RhM 106, 1963, p. 298-306, notammentp. 304 sq. ; 97 G.  L. Koniaris, Critical observations in the text of Maximus ofTyre, Thèse, Cornell Univ. 1962, résumé dans DA 23, 1963, p. 3361 ;98 Id., « Emendations in the text of Maximus of Tyre », RhM 108, 1965, p. 353-

MAXIME DE TYR M 69336370 ; 99 Id., « On the text of Maximus Tyrius  », CQ n. s. 20, 1970, p. 130-134 ;100 Id., « Emendations in Maximus Tyrius », AJPh 93, 1972, p. 424-436 ;101 M. Z. Kopidakis, « R`ƒ`«ä¥|§‡«|§» «Å ~≥≥䵧≤c ≤|ߥ|µ`. A˝ », Hellenica29, 1976, p. 344-348, notamment p. 345 sq. ; 102 G.  L. Koniaris, « More emen-dations in Maximus Tyrius », Hermes 105, 1977, p. 54-68 ; 103 R. Renehan,«  Some passages in Maximus of Tyre  », C P h 82, 1987, p. 43-49  ;104 M. B. Trapp, « Some emendations in the text of Maximus of Tyre, Dialexeis1-21 (Hobein) », CQ n. s. 41, 1991, p. 566-571 ; 105 Id., « More emendations inthe text of Maximus of Tyre  », C Q n. s. 42, 1992, p. 569-575  ;106 F. G. Hernández Muñoz, « Notas críticas al texto de Máximo de Tiro  », CFC15, 2005, p. 141-149  ; 107 J. Campos Daroca, « Una nota mitológica al texto deMáximo de Tiro », ibid., p. 151-154.

Éditions. Editio princeps : 108 H. Stephanus, Maximi Tyrii philosophiPlatonici Sermones sive Disputationes XLI. Graece nunc primum editae, 2 vol.,Genève 1557 ; 109 D. Heinsius, Maximi Tyrii, philosophi Platonici, Disser-tationes XLI Graece. Cum interpretatione, notis et emendationibus D. H. Acces-sit Alcinoi in Doctrinam Platonis Introductio ab eodem emendata : et aliaeiusdem generis, 3 vol., Lugduni Batavorum 1607 ; 110 Id., Maximi TyriiDissertationes Philosophicae, Cum interpretatione et notis D. H. hac secundeeditione emendatioribus. Accessit Alcinoi in Platonem Introductio, 2 vol.,Lugduni Batavorum 1614 ; 111 C. Lariot, Maximi Tyrii, philosophi Platonici,scriptoris amoenissimi, Dissertationes. Ex nova interpretatione recens adGraecum contextum aptata, et collocata e regione : additis numeris, et erroribusanteriorum editionum quam diligenter detersis, Lugduni 1630 (il s’agit d’unerévision minime d’Heinsius 110)  ; 112 Maximi Tyrii Dissertationes, Oxford1677 (une révision d’Heinsius 110 aussi) ; 113 J. Davisius, Maximi TyriiDissertationes. Ex interpretatione Danielis Hensii. Recensuit et notulis illustravitJ. D., Coll. Regin. apud Cantabr. socius, Cantabrigiae 1703 ; 114 Id., MaximiTyrii Dissertationes, Ex recensione I. D., Coll. Regin. Cantab. Praesidis. Editioaltera, ad duos codices mss. locis quamplurimis emendata, notisque locupletio-ribus aucta. Cui accesserunt viri eruditissimi, I. Marklandi, Coll. D. PetriCantabrig. socii, annotationes, London 1740 ; 115 I. I. Reiske, Maximi TyriiDissertationes ex recensione I. Davisii, Colleg. Regii Cantab. Praesidis editioaltera… Recudi curavit et annotatiunculas de suo addidit I. I. R., 2 vol., Lipsiae1774-1775 ; 116 N. Doukas, N`∂ߥ∑  V ƒß∑  M∫z∑§ …|««`ƒc≤∑µ…` ≤`® |Æ».ıF√|∂|ƒz`«¢Äµ…|» ≤`® }≤{∑¢Äµ…|» √`ƒd O. E., Wien 1810 ; 117 F. Duebner,Theophrasti Characteres, Marci Antonini Commentarii, Epicteti Dissertationesab Arriano litteris mandatae, Fragmenta et Enchiridion cum commentarioSimplicii, Cebetis Tabula, Maximi Tyrii Dissertationes. Graece et Latine cumindicibus. Theophrasti Characteres XV et Maximum Tyrium ex antiquissimiscodicibus accurate excussis emendavit F. D., Paris 1840, réimpr. 1842 et 1877  ;118 H. Hobein, Maximi Tyrii Philosophumena, coll. B T, Leipzig 1910 ;119 M.  B. Trapp, Maximus Tyrius Dissertationes, coll. BT, Stuttgart/Leipzig1994  ; 120 G. L. Koniaris, Maximus Tyrius Philosophumena–E§`≥Ä∂|§», coll.« Texte und Kommentare » 17, Berlin/New York 1995.

M 69 MAXIME DE TYR 337Dans une lettre datée du 7 novembre 1556, le juriste et helléniste autrichien Georg Tanner

a exprimé son intention d’entreprendre une édition des Dialexeis, mais il n’a jamais accomplison projet ; cf. 120a M.  B. Trapp, «  The editio princeps that wasn’t  : Georg Tanner and theDialexeis of Maximus of Tyre  », dans Apodosis (Festschrift W. W. Cruickshank), London1992, p. 95-104. Une édition préparée par J. Puiggali en 1978 est encore à ce jour inédite.

Éditions partielles : 121 Maximi Tyrii philosophi Platonici disputatio, Vtrimelius de diis tractavint, poetaene an philosophi, Lutetiae 1595, 16 p. (Diss. IV,suivie de la traduction de Paccius 127) ; 122 Maximi Tyrii commentatio quodsermonum optimi sint qui operibus consonent, Helmstedtiae 1665 (Diss. XXV) ;123 R|ƒ® …∑◊ …ß» π J|ª» ≤`…d R≥c…›µ`, dans J. Patousas, ıFz≤ ≤≥∑√`§{|ß`⁄§≥∑≥∑z§≤ç, Venetiis 1744, t. III, p. 362 sqq. (Diss. XI) ; 124 J. A. Schier,N`∂ߥ∑  V ƒß∑  M∫z∑» …ß«§ ¤›ƒ§«…Ä∑µ …ªµ ≤∫≥`≤` …∑◊ ⁄ß≥∑ … Curavitnotasque suas adiecit et praefatus est J. A. S., Athenis ad Elmum (= Lipsiae)1760 (Diss. XIV)  ; 125 U. von Wilamowitz-Möllendorff, GriechischesLesebuch, Berolini 1902, t. I 2, p. 338 sqq. et t. II 2, p. 212 sqq. (Diss. II) ;126 A. Filippo Scognamillo, Massimo di Tiro. L’arte erotica di Socrate. Ed.critica, trad. e commento, coll. « Testi e studi / Università degli Studi di Lecce,Dipartimento di Filologia Classica e di Scienze Filosofiche » 10, Lecce 1997(Diss. XVIII).

Scholies du codex R. Trapp 119, p. 337-347.TraductionsEn latin : 127 Cosmus Paccius, Roma 1517, révisée par 128 Beatus

Rhenanus, Basel 1519 (cf. 128a M. B. Trapp, «  Beatus Rhenanus and Maxymusof Tyre [Basel 1519] », dans J. Hirstein [édit.], Beatus Rhenanus [1485-1547] :Lecteur et éditeur des textes anciens. Actes du Colloque International tenu àStrasbourg et à Sélestat du 13 au 15 novembre 1998, Turnhout 2000, p. 151-171), et aussi par 129 G. Albertus Pictus, Paris 1554) ; partielles  :130 J. Reuchlin, 1488 (Diss. XLI) ; 131 A. Ferron, Paris 1557 (Diss. II) ;132 J. Caselius, Rostochiae 1587 (= Helmstedtiae 1590  ; aussi dans J.  A. Acker[édit.], J. Caselii Amoeniora Opuscula, Ienae 1707) (Diss. XIV)  ;133 J. Rainolds, Oxford 1613 (réimpr. ibid. 1614, 1619 et 1628), mais faite en1581 (Diss. VII, XV, XVI) ; 134 H. Grotius, dans Philosophorum sententiae defato et de eo quod in nostra est potestate, Paris 1648 (Diss. XIII).

En français : 135 N. Guillebert, Rouen 1617 ; 136 J.-H.-S. Formey, Leyde1764 ; 137 J.-J. Combes Dounous, 2 vol., Paris 1802 ; partielles : 138 F. Morel,Parisiis 1596 (Diss. XXIII) ; 139 Id., Paris 1607 (Diss. IV et XXVIII) ; 140 J.-H.-S. Formey, dans J.-F. Dreux du Radier, Le Temple du Bonheur, t. I, Bouillon1769 (Diss. XXIII et XXIV).

En anglais : 141 T. Taylor, 2 vol., London 1804, réimpr. Chippenham,Wiltshire 1994  ; Trapp 16 (excellente) ; partielles : 142 H. Vaughan, London1651 (Diss. VII) ; 143 G. Benson, dans Two letters to a friend, 2  

e éd., London1737, et dans A collection of tracts, London 1748 (Diss. V) ; Koniaris 12, p. 244-250 (Diss. I) ; Van der Horst 47 (Diss. V) ; 144 R. Scott Smith, dans W.  M.Calder III, B. Huss, M. Mastrangelo, R. Scott Smith et S. M. Trzaskoma (trad.),The Unknown Socrates, Wauconda, Illinois 2002, p. 221-232 (Diss. III).

MAXIME DE TYR M 69338En italien  : 145 Piero De Bardi, Venezia 1642  ; partielles  : Filippo

Scognamillo 126, p. 3-43 (à côté du texte grec) (Diss. XVIII) ; Grimaldi 44,p. 27-41 et 89-107 (à côté du texte grec) (Diss. IV et X).

En allemand : 146 Chr. T. Damm, Berlin 1749 ; réimpr. 1764 ; 3 e éd., ibid.

1845 ; 147 O. Schönberger et E. Schönberger, Würzburg 2001.En russe : 148 I. Kovalëva, dans A. Taho-Godi Aza et I. M. Nachov (édit.),

L’Antiquité dans le contexte de l’actualité, Moskva 1990, p. 196-204 (Diss. V).En espagnol  : 149 J. L. López Cruces et J. Campos Daroca, Máximo de Tiro,

Disertaciones filosóficas. Introducción general de J. L. L. C. y J. C.  D. Introduc-ciones, traducción y notas de J. L. L. C. (I-XVII) et J.  C. D. (XVIII-XLI), coll.« Biblioteca Clásica Gredos » 330-331, Madrid 2005.

Les traductions italienne et espagnole qui, d’après Hobein 118, p. IV, furentpubliées à Venise en 1559 n’existent pas vraiment ; cf. Trapp 16, p. LXXXVIIIn. 203.

Index. Index fontium : Trapp 119, p. 359-377 ; Id. 16, p. 343-346, et pourHomère, Kindstrand 177, p. 49-56  ; Index nominum  : Hobein 118, p. 488-510 ;Koniaris 120, p. 515-527  ; Trapp 119, p. 359-377, et Id. 16, p. 347-359.

Le genre littéraire des conférences (E§`≥Ä∂|§»)Les compositions que Maxime appelle, simplement, « discours  » (≥∫z∑§, e. g.

I passim, II 9, VI 4, VII 6, X 6, XI 1) ou « réflexions » («≤Ä¥¥`…`, II 9, III 2, IV2, XXXI 1, XL 2) reçurent dans l’Antiquité deux appellations  : ⁄§≥∫«∑⁄`âä…ç¥`…` (Souda) ou ⁄§≥∑«∑⁄∑Õ¥|µ` (souscription des Conférences dans R) et{§`≥Ä∂|§», appellation qui figure dans les en-têtes des deux groupes deconférences de l’Index I du Parisinus. Selon Trapp 16, p. XL sqq., dans le cas deMaxime les deux sens techniques différents que les Anciens ont appliqués auterme se rejoignent :

(1) le discours philosophique ({§c≥∑z∑»), avec la variété d’énonciation et lesprocédés pédagogiques des dialogues de Platon, de Xénophon et des autressocratiques ; cf. Heinsius 110, p. 9, qui propose d’ordonner les conférences partétralogies (p. 11-13). Face aux dialogues, cependant, les {§`≥Ä∂|§» optent pourl’exposition monologique, mais elles maintiennent l’impression de dialogismegrâce à l’introduction ponctuelle d’un interlocuteur fictif ; cf. 150 O. Halbauer,De diatribis Epicteti, Thèse, Leipzig 1911, p. 9  ; 151 H. Throm, Die Thesis. EinBeitrag zu ihrer Entstehung und Geschichte, Paderborn 1932, p. 78 sq.

(2) le discours rhétorique : au IIe siècle on avait l’habitude de réaliser, enguise de préface du discours (¥|≥Ä…ä) qu’on allait prononcer, une déclamationbrève d’un caractère «  détendu » et riche en images, que l’on pouvait détacher dudiscours principal ; c’est ce que la rhétorique antique a appelé {§c≥|∂§» ou(√ƒ∑)≥`≥§c ; cf. Ménandre le Rhéteur (➳M 105), R|ƒ® }√§{|§≤…§≤˵, t. I I ,p. 388, 16 - 394, 31 Spengel (= p. 114-126 Russell-Wilson) ; 152 G. Anderson,The Second Sophistic, London 1993, p. 47-68  ; 153 L. Pernot, La rhétorique del’éloge dans le monde gréco-romain, coll. « Études Augustiniennes. SérieAntiquité » 137, 2 vol., Paris 1993, t. II, p. 558 sq. Une conférence de Maxime

M 69 MAXIME DE TYR 339devait durer entre vingt minutes et une demie-heure ; cf. Puiggali 10, p. 31  ;Koniaris 11, p. 100, et Pernot 153, t. II, p. 454 sqq., notamment p. 457 n. 219.

Le contexte scolaire. Un tel mélange de rhétorique et de philosophie supposeque l’on utilisait ces conférences brèves et «  détendues » pour transmettre unsavoir philosophique peu spécialisé de la part d’un maître à des disciples, ce quipermet de rattacher les conférences de Maxime au cadre générique de l’ensei-gnement « scolaire  ». D’après 154 I. Hadot, « Der philosophische Unterrichts-betrieb in der römischen Kaiserzeit », RhM 146, 2003, p. 48-71, notammentp. 68 sq. (maintenant repris dans Arts libéraux et philosophie dans la penséeantique. Contribution à l’histoire de l’éducation et de la culture dans l’Anti-quité. Seconde édition revue et considérablement augmentée, coll. « Textes ettradition » 11, Paris 2005, (« L’organisation de l’enseignement philosophique àl’époque impériale », p. 487-505), la {§c≥|∂§» est le second des deux momentssuccessifs de l’enseignement d’époque impériale : d’abord, le professeur, ou unélève aidé par lui, commente les textes des grands auteurs classiques (lectio) ;puis, dans la phase d’assimilation et de pratique des principes théoriques, a lieul’échange de questions des étudiants et de réponses du maître, où celui-cidéveloppe en détail sa position. Les destinataires principaux des conférencessont donc les jeunes (µÄ∑§) qui commencent à s’intéresser à la philosophie ;cf. I 7 et 8, XIV 1 (le jeune Héraclès au carrefour) ; voir aussi Grimaldi 44, p. 15sq., qui pense à un auditoire plus large et plus varié. Le contexte scolaire expli-que une série de traits récurrents dans les conférences : le ton, qui rend l’audi-toire plus sûr de ses propres capacités ; l’abandon de la complexité conceptuelleet de la terminologie spécifique ; la volonté d’appliquer la philosophie à toutesles activités de la vie ; l’utilisation consciente et mesurée des images commemoyen d’illustration dans l’exposition (cf. Meiser 5, p. 13-24), et, finalement, lechoix des autorités citées par Maxime : il s’agit presque toujours d’auteurs quifaisaient partie de la formation scolaire que notre auteur présuppose chez sonauditoire de jeunes aristocrates (pour une liste des auteurs cités, cf. Trapp 15,p. 1965-1970, et Id. 16, p. XXXV-XXXIX). Donc, les {§`≥Ä∂|§» s’adressent à unpublic très concret auquel l’orateur ajuste son discours ; cf. I 9-10, où Maximeprend soin de se différencier des prédicateurs populaires qui pullulent dansl’Empire.

En raison de son contexte scolaire, la {§c≥|∂§» reçut dans l’Antiquité aussi le nom de« diatribe  » ({§`…ƒ§yç) ou d’« enseignement scolaire » («¤∑≥ç) ; cf. Halbauer 150, p. 3 sqq., et155 J. Glucker, Antiochus, p. 160-166. De fait, l’intégration rhétorique et philosophique dansles {§`≥Ä∂|§» est semblable à celle qui a été proposée pour le genre de la diatribe par156 U. von Wilamowitz-Möllendorff, Antigonos von Karystos, Berlin 1881, réimpr.Wiesbaden 1953, p. 307, qu’il conçut comme « un croisement du dialogue philosophique et del’épideixis rhétorique » ; cf. 157 T. C. Burgess, Epideictic Literature, Chicago 1902, p. 239 sq.Sur les problèmes de définition des genres de la diatribe et de la dialexis, cf. 158 D. M.Schenkeveld, « Philosophical Prose  », dans S.  E. Porter (édit.), Handbook of classical rhetoricin the Hellenistic period. 330 B. C.–A. D. 400, Leiden/New York/Köln 1997, p. 195-264,notamment p. 230-247, et surtout 159 P. P. Fuentes González, Les diatribes de Télès. Intro-duction, texte revu, traduction et commentaire des fragments, coll. « Histoire des doctrines del’Antiquité classique  » 23, Paris 1998, p. 44-78. Le contexte scolaire explique aussi lecaractère vulgarisateur des conférences de Maxime, qui correspondaient à la partie pratique del’enseignement. Donc, on ne doit pas en extraire des conclusions sur le niveau de précision et

MAXIME DE TYR M 69340de profondeur de l’enseignement théorique de Maxime ; cf . 160 P. Hadot, La citadelleintérieure. Introduction aux Pensées de Marc Aurèle, 2 

e éd., Paris 1997, p. 79-81, pour le casd’Épictète.

Composition et style des conférences. Les {§`≥Ä∂|§» embrassent d’ordinaireun seul thème ; parfois elles en englobent davantage, et, dans certains cas, lemême sujet couvre plusieurs conférences, généralement deux ou quatre, soit enconsidérant une même question sous divers aspects, soit en présentant des déve-loppements opposés, dont le dernier à être exposé est toujours celui qui prévaut ;cf. supra. En général le thème de la dissertation ne se présente pas immédiate-ment, mais à l’aide d’un exemple introductif emprunté à l’histoire, au mythe ouà la fable, et il se développe d’une façon généralement ordonnée au moyend’une séquence d’arguments qui, occasionnellement, s’éloigne considérablementde la tâche établie au début ; cf. Hobein 3, p. 25-27 n. 2.

Une étude détaillée des procédés rhétoriques et, en général, de la langue deMaxime est offerte par Dürr 4, résumée par Puiggali 10, p. 35-42, et complétéepar Trapp 15, p. 1960-1970. Dans les conférences, on trouve le double mouve-ment caractéristique de l’enseignement scolaire (cf. 161 G.  F. Nieddu, «  Il ginna-sio e la scuola : scrittura e mimesi del parlato  », dans G. Cambiano, L. Canfora etD. Lanza [édit.], Lo spazio letterario della Grecia Antica, t. I 1, Roma 1992,p. 555-585, notamment p. 565) : d’un côté, la volonté de maintenir l’impressionde la communication orale à l’aide d’appels à l’audience, d’interrogations rhéto-riques, d’exclamations, d’apostrophes, de changements d’opinion séance tenanteet d’aveux de perplexité, ainsi que d’inversions et d’incohérences syntaxiques,comme des anacoluthes ou des changements de sujet  ; de l’autre, un procédé denormalisation et de stabilisation du discours parlé, qui comporte un enrichisse-ment au moyen d’éléments plus nettement persuasifs ou hédonistiques, commeune disposition soignée des mots grâce à des chiasmes, des structures parallèleset des antithèses, accompagnées d’accumulations verbales dont la fonction estmarquée par une polysyndète réitérée, ainsi que le soin de finir les périodes pardes clausules déterminées, parmi lesquelles prédominent celles qui se terminentpar un crétique ; cf. Trapp 15, p. 1963 sq.

Quand au style, Maxime intègre des éléments aussi bien du courant oratoireconnu comme « asianisme », à cause de sa prédilection pour les périodes courtes,pour les figures gorgianiques et pour les rythmes marqués que ces optionscomportent, que de l’atticisme, surtout à cause de la sélection lexicale, de lagrammaire et de la syntaxe, ce qui permet de considérer Maxime comme unreprésentant de l’atticisme modéré, proche de Dion Chrysostome, Lucien etPhilostrate ; cf. Trapp 15, 1964 sq.

École philosophiqueLe platonisme de Maxime (cf. Puiggali 10, p. 569-575, et Trapp 16, p. XXII-

XXV). Des raisons aussi bien externes qu’internes permettent de définir l’affilia-tion philosophique de Maxime :

(1) Dans le fol. 1 v, 18 v et 146 

v de l’archétype, on indique que les conférencessont l’œuvre « de Maxime, philosophe platonicien (R≥`…›µ§≤ª» ⁄§≥∫«∑⁄∑»)  »,et l’index général du codex les inclut auprès d’œuvres d’Alcinoos (➳A 92) et

M 69 MAXIME DE TYR 341d’Albinos (➳A 78), dont l’orientation et l’intérêt sont résolument platoniciens(cf. supra).

(2) Maxime lui-même reconnaît à plusieurs reprises l’autorité de Platon :cf. }z· zcƒ …∑§ …c …| e≥≥`, ≤`® }µ …° …˵ ∏µ∑¥c…›µ }≥| ¢|ƒßl √|ߢ∑¥`§R≥c…›µ§ (XXI 4), ¥`µ…|Õ|…`ß ¥∑§ å ‹ ¤ç, ≤`…d …∑Œ» R≥c…›µ∑» ≥∫z∑ »(XXIV 3), √§«…|Õ› R≥c…›µ§ (XLI 2), et aussi IX 6, XI 1-2, XX 4 et XXVII 5  ;voir Fabricius 32, p. 515, et Hobein 8, col. 2560. Le schéma philosophiquefondamental de Maxime est platonicien, ce qui se vérifie dans le modèle de laréalité à deux niveaux, matériel et intelligible, le second étant l’origine du bienet de la beauté du premier ; dans la condition transcendante de la divinité (X 9 etXI) ; dans la façon de concevoir l’âme humaine, dont le sort est étranger à celuidu corps (VII 5, X 9, XI 6, XXI 7), et dans le souci éthique de contrôler lespassions qui poussent à la recherche du plaisir. Il faut y ajouter les trèsnombreuses citations directes et les allusions à des textes du fondateur del’Académie dans pratiquement toutes les conférences (cf. Dürr 4, p. 83-86), ainsiqu’à ses doctrines. Parmi celles-ci, Puiggali 10, p. 571 sq., souligne l’héritageplatonicien dans le « culte » de Socrate (III), où il faut admettre une influence dumoyen-platonisme (cf. 162 P. L. Donini, « Socrate “ Pitagorico ” e medioplato-nico », Elenchos 24, 2003, p. 332-359, notamment p. 357-359) et du stoïcisme(cf. Meiser 5, p. 24-31 ; Döring 169, p. 130 sq.) ; dans l’éloge de l’État platoni-cien (XVII)  ; dans la critique de la démocratie (XVI)  ; dans la défense de laconnaissance comme réminiscence (X) ; dans les idées sur l’amour expriméesdans les discours sur l’amour socratique (XVIII-XXI), fondées sur le Phèdre(cf. Trapp 77, p. 161-164) ; finalement, dans les idées sur le plaisir, pourlesquelles cf. Aulu-Gelle, Nuits Attiques IX 5, 1-8 (= Calvenus Taurus, test. 18Gioè), un passage que 163 J. Annas, Platonic Ethics. Old and New, Ithaca/London 1999, p. 139 n. 5, attribue non pas à Calvenus mais à Favorinus(➳F 10). En ce qui concerne la psychologie, la tripartition de l’âme que l’ontrouve dans XVI 4 dérive de Platon, ainsi qu’en général la façon dont le corpsest lié à l’âme et la prééminence qu’il accorde à celle-ci (VII et XXVIII). En cequi concerne les questions plus strictement morales, Puiggali 10, p. 571 sq.,souligne l’influence platonicienne dans la défense de la possibilité d’acquérir lavertu, soit à travers l’enseignement, soit grâce à une intervention divine (XXVIIet XXXVIII) ; dans la référence aux thèses socratiques sur la possibilité de souf-frir l’injustice et de la commettre (XII) ; dans la conclusion de XL, à savoir qu’ilexiste une hiérarchie de biens, face aux thèses stoïciennes qui vont dans le sensopposé, et que Maxime défend seulement en apparence dans XXXIX ; aussi,dans la conception du Dieu comme la cause et la source du bien (XLI 1-2) etdans la définition qu’on peut lire dans XXVI 9 du but de la philosophie commeassimilation au Dieu (π¥∑ß›«§» ¢|Ù, Théétète 176 b) ; cf. Puiggali 10, p. 574 ;Dillon 25, p. 43 sq., et Annas 163, p. 52-71. Finalement, l’opposition de Maximeaux sophistes est également platonicienne ; cf. I 8, X 1, XIV 8, XV 6, XVIII 4,XX 3, XXI 4, XXVI 2, XXVII 8, XXXI 1, XXXII 3.

(3) Maxime tient également certains sujets de la tradition platonicienneultérieure ; cf. Hobein 3, p. 39-53 ; Puiggali 10, p. 572 sq. ; Trapp 16, p. XXVI.

MAXIME DE TYR M 69342Theiler 78, p. 4 sqq., 41 sq., 53 sqq., 121 et 150, se sert de Maxime pourconstruire les antécédents de la métaphysique néoplatonicienne en prenantcomme point de repère Antiochos d’Ascalon (➳A 200). Au sujet de l’infuencede Philon d’Alexandrie sur Maxime, 164 W. Theiler, «  Philo und der Beginn deskaiserzeitlichen Platonismus », dans K. Flasch (édit.), Parusia (FestschriftJ. Hirschberger), Frankfurt 1965, p. 199-218, notamment p. 200-203, a signaléleur ressemblance sur le motif platonicien du vol de l’âme, dans une recherchesur la médiation d’Eudore d’Alexandrie (➳E 97) dans la transmission du plato-nisme. Ce n’est qu’après la mort de Platon qu’ont été clairement formulés lesthèmes qui font l’objet des conférences VIII-IX (la démonologie), XIII (le destinet le libre arbitre), XV-XVI (l’idéal de la vie contemplative) et XXXIX-XL (lanature du bien et de la divinité). Certains ont fait remonter à cette période del’Académie la polémique contre Épicure de XXII. Trapp 16, p. XXVI n. 35,signale également la présence de doctrines aristotéliciennes dans I 2, VI 4-5,XXVII 7 et 9, XXIX 1-5 et XXX 7. Heinze 49, p. 99-110, et 165 I. Heinemann,Poseidonios’ metaphysische Schriften, 2 vol., Breslau 1921-1928, réimpr.Hildesheim 1968, t. I, p. 99 sq., 128-130 et t. II, p. 283 n. 1, ont soutenul’influence de Posidonius dans le procédé d’assimilation de doctrines de l’Aca-démie ancienne ; contra Puiggali 10, p. 167 sq. n. 1, et notamment pour l’imagedu vol de l’âme, 166 R.  M. Jones, «  Posidonius and the flight of the mindthrough the Universe », CPh 21, 1926, p. 97-113.

(4) Le contenu des conférences permet d’inclure Maxime dans ce qu’onappelle le « moyen-platonisme », désignation qui groupe une liste hétérogèned’auteurs attachés à la tradition platonicienne entre Antiochos d’Ascalon au Ier

siècle av. J.-C. et Plotin au IIIe siècle ; cf. 167 P. L. Donini, Le scuole, l’anima,l’impero. La filosofia antica da Antioco a Plotino, Firenze 1982, réimpr. 1997,p. 133-137. Il s’agit d’une période où l’Académie absorbe de nombreuxéléments du stoïcisme ; cf. Hobein 3, p. 39-53 pour Maxime. Puiggali 10, p. 573sq., a reconnu cette volonté de synthèse médio-platonicienne dans les aspectssuivants : la conciliation de la liberté et la nécessité (VII)  ; l’idée qu’il n’y a pasd’autre bien que la vertu (mais sur le caractère platonicien de cette idée,cf. Annas 163, p. 31-51) ; la présence d’une psychologie bipartite (XX 4, XXVII5) et la défense d’une vie «  mixte » dans le débat sur la vie contemplative et lavie active (XV-XVI), même en accordant à la contemplative une plus grandedignité. En ce qui concerne les questions théologiques, Puiggali signale que dansXI on trouve, comme chez Alcinoos et chez Celse, les trois voies fondamentalesde la connaissance de la divinité  ; cf. 168 A.  J. Festugière, La Révélationd’Hermès Trismégiste, 4 vol., Paris 1949-1954, t. IV, p. 109-115, et Peitler 22,p. 27-66. Dans la définition de la prière (V), Maxime anticipe des idées néopla-toniciennes.

Les autres socratiquesMaxime estime que la pensée de Socrate peut se reconstituer à partir de la

pensée commune de ses disciples : cf. XVIII 5 a√∑≤ƒ§µc«¢› 奱µ Ã√Ń …∑◊T›≤ƒc…∑ » R≥c…›µ, ê P|µ∑⁄˵, ê A•«¤ßµä», è …§» e≥≥∑» …˵ π¥∑⁄‡µ›µ`À…Ù (aussi XXII 6)  ; 169 K. Döring, Exemplum Socratis. Studien zur

M 69 MAXIME DE TYR 343Sokratesnachwirkung in der kynisch-stoischen Popularphilosophie der frühenKaiserzeit und im frühen Christentum, coll. « Hermes-Einzelschriften » 42,Wiesbaden 1979, p. 130-138 ; 170 M. Szarmach, « Drei Diatriben des Maximosvon Tyros mit Sokrates  », Eos 72, 1984, p. 75-84 (en polonais avec résumé enlatin ; réélaboré dans Id. 13, p. 24-35). De Xénophon Maxime connaît surtoutl’Apologie de Socrate , le Banquet et les Mémorables (cf. e. g. III passim, et Dürr4, p. 86 sq.). D’Aischinès de Sphettos (➳A 71) il connaît l’Alcibiade (cf. VI 6 etVII 7 = SSR VI A 42, XVIII 4 = SSR VI A 31 et 9, XXXVIII 4 = SSR VI A 62 )et, peut-être, l’Aspasie (cf. XVIII 4, XXXVIII 4 = SSR VI A 62) ; cf. Meiser 73.Enfin, la présence d’Antisthène (➳A 211) chez Maxime est plus controversée.Maxime ne le mentionne qu’une seule fois avec Aischinès en I 9 (= SSR V A 19)comme disciple pauvre de Socrate dont la vertu n’était pas utile à la cité.171 F. Napolitano, « Gli studi omerici di Massimo Tirio », AFLN 17, 1974-1975,p. 81-103, a soutenu une influence d’Antisthène sur l’interprétation homériquede Maxime à travers Dion Chrysostome, mais 172 J. Puiggali, « DionChrysostome et Maxime de Tyr », AFLD 12, 1982, p. 9-24, a montré que lesparallélismes entre les deux auteurs ne sont pas valables et ne démontrent pas ladépendance de Maxime par rapport à Dion sur ce point. 173 Id., « Maxime deTyr et Favorinos », AFLD 10, 1980, p. 47-62, a également mis en questionl’influence directe de Favorinus sur Maxime.

L’éclectisme de Maxime, l’unité de la philosophie et l’exclusion d’ÉpicureL’existence dans quelques conférences d’éléments irréconciliables avec le

platonisme ancien a mené certains à considérer Maxime comme un auteur éclec-tique  ; cf. e. g. Hobein 33, p. 211 sqq., et sur la variété des sources philo-sophiques de Maxime, Id. 3, p. 53-90 (notamment sur le motif cynico-stoïciende la vie en tant que représentation théâtrale, cf. Koniaris 12, qui critique leplatonisme de Maxime et rapproche ce dernier de la tradition cynico-stoïcienne).Or, la qualification d’« éclectisme » peut laisser entendre à tort que le penseurconstruit sa position en choisissant selon son goût ce qui lui convient le plus dechaque école philosophique ; cf. Dillon 25, p. XIV, et 174 Id., « ‘ Orthodoxy ’ and‘ Eclecticism ’ : Middle Platonists and Neo-Pythagoreans », dans J. Dillon etA. A. Long (édit.), The question of eclecticism, Berkeley 1988, p. 103-125. Pourcommencer, on peut reconnaître dans une bonne partie de ces éléments latendance du moyen-platonisme à incorporer des thèmes stoïciens à une doctrineessentiellement platonicienne ; cf. l’analyse de Soury 46 des conférences sur laprière (V), le destin (XIII) et l’origine des maux humains (XLI), où les élémentsstoïciens sont soumis à la conviction platonicienne que l’homme participe dudivin, où il doit retourner comme s’il s’agissait de sa patrie. Dans certains cas ontrouve des idées acceptées par le milieu philosophique général de l’époque deMaxime, indépendamment de sa provenance ; cf. la définition de la philosophiedans XXVI 1, qui, malgré ses racines stoïciennes, n’implique pas un engage-ment philosophique spécifique. À ce niveau, il n’est pas pertinent de parlerd’éclectisme, puisqu’il existe à l’époque de Maxime entre les diverses écoles des« mélanges » doctrinaux d’une variété extraordinaire qui seront la norme pendantun certain temps. Le moyen-platonisme depuis Antiochus se distingue par sa

MAXIME DE TYR M 69344tendance à faire converger des traditions philosophiques qui remontent à Platon,à Aristote et au stoïcisme, auxquelles viendra bientôt s’ajouter le pythagorismeavec Eudore d’Alexandrie (➳E 97)  ; cf. 175 E. Zeller, Die Philosophie derGriechen in ihrer geschichtlichen Entwicklung, t. III 2, 5 

e éd., Leipzig 1923,réimpr. Hildesheim 1963, p. 219-223, et Dillon 25, p. 115-135. L’analyse duplatonisme de Maxime doit donc signaler la façon dont les idées stoïciennes etpythagoriciennes se mélangent dans un ensemble d’inspiration originairementplatonicienne qui ne permet pas une distinction nette entre ses composants.

On doit ajouter que, du temps de Maxime, le qualificatif «  platonicien » n’im-plique pas tant une relation scolaire qu’un lien spirituel : il s’agit de connaître àfond les écrits de Platon et de cultiver une apparence et un comportement quirappellent le maître (uiderier gestiebat) ; cf. Aulu-Gelle, Nuits Attiques XV 2, 1sqq. ; Glucker 155, p. 137 sq. et 206-225 ; Trapp 16, p. XXII, et Kalligas 81,p. 391 sq.

Or, on doit admettre l’existence d’autres éléments qui sont étrangers aumoyen-platonisme ; par exemple, la définition de la science dans VI, ainsi quel’insistance généralisée sur la « morale pratique  » dans XIV et XXXV (surl’amitié), XXV (sur l’accord entre l’action et la pensée), XXXIV (sur la possi-bilité de tirer profit même des vicissitudes), II (sur les images des dieux) etXXXVI (sur la vie cynique). Comme le souligne Trapp 16, p. XXIII, bien qu’onreconnaisse l’existence d’une diversité doctrinale, ces doctrines ne s’opposentjamais aux platoniciennes et l’on n’oblige jamais l’auditoire à faire un choixparmi les doctrines. De fait, la philosophie authentique se présente comme unetradition unique qui, sous différentes personnalités philosophiques, dit toujoursla même vérité (I 10). Dans la recherche de cette tradition unique, Maximetourne son regard vers le passé et trouve des points de repère fondamentaux chezPlaton et aussi chez Pythagore et les poètes, surtout chez Homère ;cf . 176 M. Szarmach, «  Über Begriff und Bedeutung der Philosophia beiMaximos Tyrios », dans P. Oliva et A. Frolíkova (édit.), Concilium Eirene XVI,Praha 1983, t. I, p. 223-227 (= « De significatu vocis philosophiae apudMaximum Tyrium », Meander 38, 1983, 199-202 [en polonais, résumé en latin]  ;trad. allem. partielle dans Id. 13 , p. 11 sqq.). En ce sens, la philosophie deMaxime est inséparable d’une idée de l’histoire selon laquelle l’humanité dégé-nère à mesure que la culture devient plus sophistiquée ; cf. 177 C. Andressen,Logos und Nomos. Die Polemik des Kelsos wider das Christentum, Berlin 1955,p. 252-256, pour qui Maxime a emprunté cette idée à Posidonius ; d’aprèsPuiggali 10, p. 91 n. 1, il l’a empruntée à Antiochus. La parole (≥∫z∑») a subiune semblable décadence depuis le temps où la poésie déclarait les véritésessentielles sur la divinité et la vie humaine, la philosophie étant le reflet le plusfidèle de cette dégénérescence à cause de la diversification extrême qu’elleprésente; cf. IV 2-3, XXVI 2, XXIX 7. Maxime s’inquiète de la diversité dessectes philosophiques, dont l’effet sur le débutant peut être dévastateur (XXX 1).Il en exclut Épicure (➳E 36), qui aurait usurpé le titre de philosophe. En réalité,la distinction entre la philosophie et Épicure est la même qu’entre la vertu et leplaisir ; l’épicurisme n’est donc pas une option philosophique.

M 69 MAXIME DE TYR 345La philosophie d’HomèreCf . 178 S. Weinstock, «  Die platonische Homerkritik und ihre Nach-

wirkung », Philologus 82, 1926, p. 121-153, notamment p. 148-150  ;179 J. F. Kindstrand, Homer in der zweiten Sophistik, coll. « Acta UniversitatisUpsaliensis. Studia Graeca Upsaliensia » 7, Uppsala 1973, p. 45-71 et 163-192 ;180 F. Buffière, Les mythes d’Homère et la pensée grecque, 2 

e éd., Paris 1973,p. 525-528 ; Napolitano 171 ; 181 H. Schwabl, « Zeus nickt (zu Ilias 1, 524-530und seiner Nachwirkung) », WS N. F. 10, 1976, p. 22-30, notamment p. 29 sq. ;182 J. Campos Daroca et J.  L. López Cruces, «  Maxime de Tyr et la voix duphilosophe » (sous presse).

Maxime est la source principale pour reconstituer le débat soutenu au IIe

siècle sur la sagesse d’Homère et la valeur de sa poésie ; cf. Weinstock 178,p. 145-152, 183 R. Lamberton, Homer the theologian, neoplatonist allegoricalreadings and the growth of the epic tradition, Berkeley-Los Angeles-London1989, p. 10-21, Dörrie-Baltes 48, p. 64 et 250-255 (Baustein 85 : « Das ThemaPlaton und Homer »), et Kindstrand 179 sur l’Homère de Maxime. Ainsi, XVIIse demande si Platon a bien fait de chasser Homère de son État idéal ; XXVI, sila sagesse d’Homère est une philosophie (`´ƒ|«§»), et IV compare la façon dontpoètes et philosophes parlent des dieux. La position de Maxime est résolumentconciliatrice : philosophie et poésie sont des discours complémentaires et égale-ment valables quand ils sont en quête de la vérité. Cependant, de façon cohé-rente avec l’idée de l’histoire que se fait Maxime, les poètes ont le privilège del’ancienneté et, donc, de la vérité : il accorde à Homère la prérogative d’être lemaître de Platon lui-même, davantage encore que Socrate (XXVI 3).

Du temps de Maxime il était fréquent d’expliquer le langage de la poésie engénéral et notamment d’Homère en termes d’allégorie, entendue comme unmode d’expression par lequel l’auteur attribue un sens caché qu’il est capitalpour l’interprète de dévoiler s’il veut comprendre le texte dans son intégralité ;cf. Buffière 180, p. 9-78, 184 J. Pépin, Mythe et allégorie, 2 

e éd., Paris 1976, et185 G.  R. Boys-Stones (édit.), Metaphor, allegory and the classical tradition.Ancient thoughts and modern revision, Oxford 2003. Dans IV Maxime se sert dela série lexicale `©µ§z¥`-`•µß……∑¥`§ pour mettre en relief la signification latented’un passage ou d’un mythe (§§ 3, 5, 6 et 7). Pour lui, ce mode d’expression estcommun à la poésie et à la philosophie et s’oppose à la licence moderne de toutdire ouvertement (√`ƒƒä«ß`), que Maxime compare dans IV 5 à la profanationdes Mystères et dans XXVI 2 même à la prostitution. L’expression de l’allé-gorie, conçue comme vêtement et parure, suscite le respect (`•{‡») des hommesenvers ce qu’ils ne voient pas tout à fait, les incite à la quête de la vérité et, enmême temps, leur procure un plaisir particulier qui n’est pas indépendant de sacapacité d’adaptation au public le plus varié. Malheureusement, l’effet éducatifn’était immédiat qu’avec le public simple et presque enfantin des premierstemps (IV 2) ; à présent que le discours s’est fragmenté à cause de son utilisationpar les sectes philosophiques, il faut compter, d’un côté, avec la dégénérescencedu mythe poétique quand on lui ôte la vérité et, d’un autre, avec la transfor-mation de la philosophie en quelque chose de pire qu’un mythe, comme dans le

MAXIME DE TYR M 69346cas d’Épicure (IV 8). Avec cette conviction, Maxime lit dans la poésied’Homère les mêmes vérités qu’expriment les philosophes en prose sur lemonde physique (IV 8, XXVI 6) et sur le monde moral (XXVI 8).

Homère est un des fondements du projet littéraire de Maxime de créer undiscours philosophique (⁄§≥∫«∑⁄∑» ≥∫z∑») qui tient compte de la diversité despublics et des situations sans perdre l’unité d’inspiration originelle ; c’est pour-quoi, dans la première conférence, qui sert d’introduction à l’ensemble, ilcommence par l’exemple de l’acteur comme modèle du philosophe justementpar son habileté à adapter sa voix aux différents personnages. La polyphonie, quia un sens négatif quand elle s’applique à la diversité des voix discordantes dupeuple (VII 2, IX 6, 7, XI 10, XIII 3, XVI 4, XXVII 6, XXIX 3) et de la philo-sophie fragmentée en sectes (XXX 1), est rapportée positivement à Homère dansla conférence XVIII, la première de la série sur l’amour de Socrate, où il estprésenté comme le plus capable d’émettre des voix différentes (√∑≥ ⁄›µ∫-…`…∑», XVIII 8). En cela il coïncide avec Platon  : du temps de Maxime uneinterprétation des dialogues platoniciens est attestée selon laquelle « Platon aplusieurs voix, non pas plusieurs opinions  » ; cf. Arius Dydimus chez Stobée II 7,3f et II 7, 4a ; Annas 161, p. 9-30. Le philosophe et le poète apparaissent unisdans leur capacité de diversifier leur voix sans que les opinions fondamentaleschangent, empêchant ainsi que la représentation de la diversité de la vie effaceles distinctions éthiques fondamentales. Le modèle de Maxime ne serait pas tantla sagesse de l’acteur que celle de Calliope, la Muse « à la belle voix  », qui apprità Homère à multiplier la sienne pour mieux transmettre la beauté morale (…ª≤`≥∫µ). Finalement, Homère et Platon se rejoignent aussi sur les tableauxmoraux qu’ils tracent tout au long de leurs œuvres, et qui deviennent signifi-catifs à cause de leur emplacement antithétique dans le cadre de la trame (XXVI5).

PostéritéEn général, cf. Trapp 16, p. LV-XCIV et les introductions qu’il consacre aux

différentes {§`≥Ä∂|§».Le premier auteur byzantin qui parle de Maxime est Théodore Métochite au

XIIIe siècle. Trapp 16, p. LXIV, suggère qu’il peut avoir suscité un intérêt pourMaxime chez Nicéphore Grégoras (cf. supra à propos du Codex I). 186 K. Hult(édit.), Theodore Metochites on ancient authors and philosophy. « Semeioseisgnomikai » 1-26 & 71. A critical edition with introduction, translation, and notesby K. H., with a contribution by B. Bydén, coll. « Studia Graeca et Latina Gotho-burgensia » 65, Göteborg 2002, p. 86 sq. n. 6, a vu une influence de MaximeXVIII 5 à propos de Socrate et des socratiques dans Miscellanea 8, p. 66 Müller-Kiessling. B. Bydén, dans Hult 184, p. 245-288, notamment p. 249, et 187 Id.,Theodore Metochites’ « Stoicheiosis astronomike  » and the study of naturalphilosophy and mathematics in early Palaiologan Byzantium, coll. « StudiaGraeca et Latina Gothoburgensia » 66, Göteborg 2003, p. 331-334, a repérél’influence de Maxime XI 1-3 dans Miscellanea 88 et 90 et il a remarqué desressemblances entre les deux auteurs dans la forme et dans la structure, mais nonpas dans les détails du style.

M 69 MAXIME DE TYR 347Tout au long du XV  

e siècle les manuscrits contenant l’œuvre de Maximearrivent en Italie. On constate leur présence dans les bibliothèques de quelquesprofesseurs et érudits, dans celles du Vatican et du cardinal Bessarion(1395/1403-1472), qui en a eu trois copies (manuscrits Y, Z et un troisièmeaujourd’hui perdu). Une de ses connaissances, Michel Apostolès (ca 1420-1474/86), a inclus dans ses Proverbia neuf citations de Maxime qui ont ététransmises dans la version augmentée du recueil préparée par son fils Arsène.Un moment essentiel de la réception de Maxime est l’accueil de ses conférencesdans le cercle des Médicis dans la Florence des dernières décennies du XVe

siècle et des premières du XVI e. Marsile Ficin l’a considéré comme une source

digne de foi sur Socrate : il l’a cité dans l’introduction de sa traduction duThéagès platonicien et l’a paraphrasé in extenso dans son commentaire duBanquet ; cf. 188 M. Ficino (édit., trad.), Omnia Divini Platonis Opera, Basel1551, p. 8 et 415. Cristoforo Landino s’est servi des conférences XV et XVI surles vies active et contemplative pour la structure de la première des Disputa-tiones Camaldulenses et pour fournir des exemples à la fin de la troisième.Angelo Poliziano a cité des passages de Maxime dans plusieurs de ses œuvres :Trapp 16, p. LXXI sq., rappelle, en outre, l’utilisation de XVIII 9 dans quelquesnotes du commentaire d’Ovide, notamment de la lettre de Sappho à Phaon(Héroïdes 15), une citation de VIII 1 dans le commentaire aux Silves de Stace(I 2, 247) et une autre de XXIX 1 dans Miscellanea I 15 ; 189 A. Guida, c. r. deTrapp 119 et de Koniaris 120, dans Prometheus 23, 1997, p. 279-282, notam-ment p. 279, a signalé quelques citations de Maxime aussi dans les Nutricia dePoliziano ; cf. 190 F. Bausi (édit.), A. Poliziano, Silvae, Firenze 1996, p. XVII,228 et 234. Selon Trapp 16, p. LXXI, Poliziano est probablement l’auteur decertaines annotations du Codex Parisinus gr. 1962, éditées par Trapp 119,p. 347-354 ; quelques-unes parmi elles, notamment celles de la fin de la Disser-tation XVIII, ont été incluses par Poliziano dans des notes de son édition desœuvres d’Ovide (Bodl. Auct. P. 2. 2) et dans la version écrite d’une série deconférences qu’il prononça au début de 1481 dans le Studio de Florence ;d’après 191 Chr. Förstel, c.  r. de Trapp 119, dans Scriptorium 49, 1995, p. 168,la consistence des annotations que Trapp attribue à Poliziano est faible et ilexiste certaines divergences entre celles-ci et les citations de Maxime qui appa-raissent dans ses œuvres. Zenobi Acciaiuoli, proche de Poliziano et responsablede la Bibliothèque de Saint Marc à Florence, lut très attentivement le CodexLaur. Conv. Sopp. 4 (= I) et essaya de corriger le texte de nombreux passages ;cf. Trapp 87. De son côté, Giovanni Pico della Mirandola et Janos Lascarispossédaient chacun une édition des conférences ; on ne sait pas quel était lemanuscrit acquis par le premier, mais le second était le propriétaire du Har-leianus gr. 5760 (= H), qu’il annota largement. Lascaris, en outre, a sûrementjoué un rôle décisif dans l’arrivée du Parisinus gr. 1962 à Florence et a entraînéla première traduction latine de Maxime, celle de Paccius 127.

De la survie de Maxime à partir de ce moment font foi les différentes éditionset traductions (cf. supra) ainsi que les citations, de plus en plus fréquentes,extraites des conférences, qui ont été recueillies en détail par Trapp 16,

MAXIME DE TYR M 69348p. LXXIX-XCIV. Parmi celles-ci on peut souligner le parti tiré de Maxime pourdes questions religieuses par 192 Lilio Gregorio Giraldi, De deis gentium, Basel1548, et par 193 G. Voss, De theologia gentili et physiologia christiana, sive Deorigine et progressu idolatriae, Amsterdam 1642, réimpr. 1668 et 1706 ; pourdes questions philosophiques, par 194 R. Cudworth, The true intellectual systemof the Universe, London 1678 ; réimpr. London 1845 et Bristol 1995 ; pour desquestions artistiques, par 195 F. Junius, De pictura Veterum, Amsterdam 1637,et 196 Id., Catalogus Architectorum…, Rotterdam 1694 ; et pour la connaissancede la poésie et des poètes lyriques, notamment Sappho et Anacréon dans XVIII9, F. Orsini, Carmina novem illustrium feminarum… et lyricorum, Antwerp1568.

Pour l’Espagne et l’Amérique latine, voir López Cruces et CamposDaroca 149, vol. I, p. 69-73. Hernán Núñez de Guzmán, « Comendador Griego »de l’Université de Salamanca connu comme « el Pinciano », avait fait avant 1539une copie personnelle de la version latine de Paccius 127  ; cf. 197 J. SignesCodoñer, C. Codoñer Merino et A. Domingo Malvadi, Biblioteca y Epistolariode Hernán Núñez de Guzmán (el Pinciano) : una aproximación al humanismoespañol del siglo XVI, Madrid 2001, p. 279 n. 69 ; 198 V. Beltrán de Heredia,Cartulario de la Universidad de Salamanca, Salamanca 1970-1972, t. III,nº 1143, p. 491.

Maxime apparaît cité de façon récurrente comme une autorité dans des traitésde poétique, surtout par sa manière originale de concilier dans XVII 3-4 ladévotion envers Homère avec son expulsion de l’État platonicien : cf. 199 A.López Pinciano, Philosophia Antigua Poética, Madrid 1596 (texte établi parA. Carballo Picazo, 3 vol., ibid. 1953, t. I, p. 178) ; 200 L. A. de Carballo, Cisnede Apolo, Medina del Campo 1602 (texte établi par A. Porqueras Mayo, 2 vol.,Madrid 1958, t. II, p. 4 ; aussi t. I, p. 134, où l’on cite un passage du début de laconférence IV en traduction latine et espagnole à propos de l’étroit rapport entrephilosophie et poésie)  ; 201 J. A. González de Salas, Nueva idea de la tragediaantigua, Madrid 1633 ; réimpr. ibid. 1778, p. 17 n. 2 et p. 74 sq.

En 1774, Reiske 115, p. IV sq., émet un jugement négatif qui finit pars’imposer sur le style de Maxime et, ainsi, pendant près de deux siècles il a étéconsidéré comme un philosophe médiocre et comme un rhéteur ennuyeux ;cf. e. g. 202 E. Norden, Die antike Kunstprosa, Leipzig 1898, t. I, p. 164, et203 A. Croiset et M. Croiset, Histoire de la littérature grecque, Paris 1938, t. V,p. 581.

Notice traduite de l’espagnol et adaptée par Fedra Egea Tsibidou.JAVIER CAMPOS DAROCA ET JUAN LUIS LÓPEZ CRUCES.

70 MAXIME HÉRON D’ALEXANDRIE RE H 2 et M 109 flor. 380Philosophe cynique d’origine égyptienne, revendiquant un christianisme

militant conforme à l’orthodoxie de Nicée.Sources. Maxime est connu surtout par Grégoire de Nazianze, son ami

devenu son ennemi :


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