au fil de l’épée

et guerriersen pays celte méditerranéen

Armes

É c o l e A n t i q u e d e N î m e s

sous la direction de

Benjamin Girardbulletin n° 30

L’ÉCOLE ANTIQUE DE NÎMES

ondée en 1920, à l’initiative de la Ville de Nîmes, pour contribuerà la diffusion auprès d’un large public, des connaissances relatives à l’histoire,à l’archéologie et au patrimoine, l’École Antique, association régie par la loide 1901, a son siège social au musée archéologique de Nîmes, 13, bd AmiralCourbet, F-30000Nîmes (tel. 04 66 76 74 80, fax. 04 66 76 74 94). Elle consacremaintenantsesactivitésàcequiconcernelePréhistoire,l’AntiquitéetleMoyenâge.Elle organise chaque année, au début du mois de juillet, une session d’été thématique d’une semaine environ qui comporte des conférences demandéesauxmeilleursspécialistes,desprojectionsdefilmsetdesvisitesquiontlieusurplaceouaucoursd’excursions.Leprogrameenestdisponibleenavrilouenmai.

Durant le reste de l’année, une session d’hiver fait alterner, de mois en mois,des conférences relatives à des recherches et des découvertes récentes ou d’autrequestions plus générales et des excursions dont certaines ont pour but de permettreaux participants de visiter des expositions présentées dans le Midi de la France.Le Bulletin et ses suppléments publient les résultats de recherches inéditesdont la plupart ont déjà été l’objet de conférences pendant les sessions d’hiveretd’été.

Les manifestations organisées par l’École Antique sont ouvertes à tous,mais l’adhésion à l’association permet de recevoir des informations à leurs sujetgrâce à une note d’information, qui est envoyée à peu près tous les deux moiset qui contient, en outre, des renseignements sur de nombreuses manifestationset publications d’autres organismes poursuivant des buts semblables à ceuxdel’ÉcoleAntique.

F

ÉCOLE ANTIQUE DE NÎMESBulletin n° 30, 2013

AU FIL DE L’ÉPÉEARMES ET GUERRIERS

EN PAYS CELTE MÉDITERRANÉEN

Sous la direction deBenjamin Girard

Catalogue de l’expositiondu 4 mai au 31 décembre 2013 au Musée archéologique de Nîmes

Ouvrage réalisé avec le soutien de l’UMR 5140-Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, de la Ville de Nîmes et du Conseil Général du Gard

Musée archéologique, 13 boulevard Amiral Courbet, 30000 Nîmes, FranceTel : 04.66.76.74.80 - Fax : 04.66.76.74.94 - Courriel : musee.archeo@ville-nimes.fr

« 1. De ce fait, les Gaulois apprirent d’eux à vivre de façon plus civilisée, après l’amollissement et l’abandon de leurs mœurs barbares ; ils apprirent à cultiver les champs et à entourer les villes de remparts ; 2. Alors également ils s’habituèrent à vivre sous les lois, non sous les armes, à tailler la vigne, à planter l’olivier, et un si grand éclat s’attacha aux hommes et aux choses qu’il semblait que ce n’était pas des Grecs qui avaient émigré en Gaule, mais la Gaule qui avait été transportée en Grèce » (Justin, Abrégé des Histoires Philippiques de Trogue Pompée XLIII, 4). En nous dressant ce rapide tableau de la situation économique, culturelle et sociale de la Celtique méditerranéenne, Trogue Pompée vante « les bienfaits de la colonisation » grecque et décrit l’entrée, au cours du VIe siècle avant J.-C., de l’homme celtique dans l’Histoire.

À ces Celto-ligures urbains et méditerranéisés qui depuis longtemps « s’habituèrent à vivre sous les lois, non sous les armes », le Voconce devait opposer les Gaulois que son propre père avait combattus lorsqu’il était sous les ordres de César, assurant même la fonction d’interprète lorsqu’il fallut tenter de convaincre Ambiorix (Bellum Gallicum, V, 36). Mais, aussi, a-t-il en mémoire ceux dont il parle plus loin dans ses Histoires Philippiques, tels Comanus ou Catumandus qui ont ferraillé contre les Marseillais, ainsi que d’autres Celtes passés « au fil de l’épée ».

Il n’en demeure pas moins que de Trogue Pompée à la littérature savante contemporaine, l’image des Gaulois du Midi abandonnant leurs mœurs barbares pour se fondre pacifiquement dans la civilisation méditerranéenne s’est imposée, laissant aux seuls Celtes de l’Europe tempérée une pugnace réputation de guerriers, sans cesse ravivée par les nationalismes républicains ou extrêmes. Ainsi, petit à petit, les idées reçues se sont installées et ont proliféré : les forgerons d’Ensérune n’auraient fait que copier des épées des Celtes septentrionaux (on en oublie la chronologie de ces armes… vues comme des imitations quand ce sont souvent des prototypes), la statue du lancier (?) de Lattes serait un Etrusque (qui aurait tenu à être représenté avec un équipement identique à celui retrouvé dans les tombes indigènes contemporaines…), les remparts des agglomérations méridionales seraient avant tout des monuments symboliques dont les courtines et les tours marqueraient le paysage, les « têtes coupées » illustreraient une forme de vénération des ancêtres, les casques représentés sur les bustes de Grézan ou de Sainte-Anastasie seraient des couvre-chefs cérémoniels… peu s’en faudrait qu’un Justin contemporain fasse dire à Trogue Pompée que « ce n’était pas des Grecs qui avaient émigré en Gaule, mais la Gaule qui avait été transportée dans un pays de cocagne ».

Au-delà de ces exemples par trop caricaturaux, force est de constater que les fouilles de qualité, programmées ou préventives, menées ces cinquante dernières années en Roussillon, en Languedoc et en Provence, ont documenté de façon rigoureuse l’ensemble des faits économiques, culturels et sociaux, ce dont bénéficie le renouvellement actuel des problématiques ; l’étude de l’armement n’en est qu’un exemple. Mais si plusieurs publications récentes (sur la statuaire, les pratiques funéraires, la poliorcétique…), des travaux universitaires novateurs (doctorats d’Alexandre Beylier, de Cristina Farnié Lobensteiner, de Benjamin Girard, d’André Rivalan…) ou des fouilles en cours (celle du comptoir de Pech Maho dans l’Aude dont la destruction militaire est souvent évoquée, l’exceptionnel sanctuaire des Touriès en Aveyron avec sa série de stèles et de blocs anthropomorphes, ou du dépôt de « trophées » d’armes et de têtes coupées du Cailar dans le Gard..) enrichissent fortement le questionnement sur les pratiques guerrières préromaines, aucun ouvrage de synthèse ni aucune exposition récente n’avait illustré ou mis en perspective les guerriers de la Celtique méditerranéenne.

Ainsi, en premier lieu, il convient de remercier Benjamin Girard (chercheur associé à l’UMR 5140 – Lattes) et Dominique Darde (directrice du Musée archéologique de Nîmes) d’avoir comblé cette lacune en rassemblant des documents exceptionnels et en permettant –avec le support de l’École antique de Nîmes– l’édition d’un catalogue

PrÉFAcE

qui associe documents et synthèses dans une approche systémique du sujet. La tenue (pour la première fois en Languedoc-Roussillon !) d’un colloque de l’Association Française pour l’étude de l’âge du Fer (AFEAF), à l’initiative de Fabienne Olmer (chercheuse à l’UMR 5140 – Lattes) et Réjane Roure (maître de conférences à l’université Paul-Valéry/Montpellier III), sera l’occasion, pour un grand nombre d’étudiants et de chercheurs européens, spécialistes de l’âge du Fer, de bénéficier de ce double évènement scientifique.

C’est probablement la première section du catalogue et de l’exposition qui réserve le plus de surprises. En effet, les recherches récentes sur les armes et les panoplies guerrières ont renouvelé de façon sensible une documentation essentiellement issue de contextes funéraires. Là où, à la fin de l’âge du Bronze et au tout début de l’âge du Fer, l’arme était symbole de pouvoir et détenue par la seule élite, les périodes de contacts interethniques (et on pensera en particulier, à partir du VIIe siècle avant J.-C., à l’arrivée des commerçants puis des colons méditerranéens) verront un armement systématique des hommes. C’est une évolution précise de l’armement porté par les populations méridionales que l’on peut ainsi dresser jusqu’à la fin de l’âge du Fer et confronter aux panoplies des Celtes septentrionaux, à celles des populations méditerranéennes et aux équipements militaires romains.

La deuxième section propose d’analyser la place des armes et des guerriers dans la société. L’armement est signe de pouvoir et les valeurs guerrières sont mises en avant dans la communauté, dans le monde des morts et même dans l’écriture et la transmission des mythes dont la statuaire – bien représentée au musée de Nîmes – est un exemple. L’anthropologie du guerrier est ainsi abordée sous toutes ses facettes, y compris par une lecture attentive des accessoires (torques, bracelets, bagues…) dont les hommes en armes étaient parés. Le guerrier chef de tribu et le paysan-soldat côtoient, dans cette savante revue des troupes, le cavalier, l’archer ou le mercenaire… et forment une large typologie d’hommes en ordre de bataille.

Avant d’abondantes et riches notices qui répondent aux collections exposées pendant la manifestation nîmoise, la dernière section du catalogue aborde « La guerre et la paix ». On y relate les combats mais, plus encore, on y retrace une géohistoire de la Gaule dans laquelle, grâce à l’apport de l’archéologie, l’Histoire est enrichie : une histoire de ces Celtes des pays méditerranéens et de leur relation aux Autres dans laquelle une hellénisation rêvée et des modes d’acculturation théoriques laissent de la place à la géopolitique et à la construction - parfois conflictuelle - des identités.

Sans se renier mais sans guère résister, grâce à cet ouvrage et à cette grande exposition nîmoise, les populations protohistoriques de Gaule et de Méditerranée occidentale retrouvent leurs mémoires « Au fil de l’épée ».

Dominique GarciaProfesseur d’archéologie (Institut universitaire de France/Université d’Aix-Marseille)

Vice-président du Conseil National de la Recherche Archéologique

Je tiens en premier lieu à exprimer ma gratitude à Madame Dominique Darde, conservatrice du Musée archéologique de Nîmes et présidente de l’École Antique de Nîmes, qui a accepté d’accueillir cette exposition qui accompagne le XXXVIIe colloque de l’AFEAF et la réalisation de ce catalogue dans la collection du Bulletin de l’École Antique.

Le personnel du Musée de Nîmes n’a pas ménagé ses efforts pour mener à bien cette entreprise, et je tiens à remercier particulièrement Manuella Lambert, conservatrice adjointe, et Gérard Gory, attaché de conservation et responsable des collections, ainsi que Jean-Pascal Marron, chef de projet multimédia, Nîmes métropole, et Jean-Louis Mylonas, muséographe.

Mes remerciements s’adressent également aux collègues qui ont contribué à la préparation de l’exposition et du catalogue, Fabienne Olmer, chargée de recherche au CNRS, UMR 5140, et Réjane Roure, maître de conférences, Université Paul-Valéry Montpellier 3, UMR 5140, ainsi qu’aux rédacteurs des chapitres spécialisés sur le premier âge du Fer et la fin de l’âge du Fer, Alexandre Beylier, responsable d’opération, Chronoterre Archéologie, UMR 5140, et Lionel Pernet, directeur du Musée archéologique Henri Prades à Lattes.

Cette exposition repose sur les indispensables autorisations d’institutions et le concours de nombreuses personnes qui ont garanti sa réussite :

La Direction régionale des Affaires Culturelles de Languedoc-Roussillon, le Service Régional d’Archéologie, et son conservateur Henri Marchesi, mais aussi Lionel Izac-Imbert, Jean-Michel Pène, Jean-Claude Roux.

La Direction régionale des Affaires Culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Service Régional d’Archéologie, et son conservateur Xavier Delestre

L’UMR 5140 - Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, son directeur David Lefèvre, ainsi que Hervé Bohbot, ingénieur de recherche au CNRS, et Michel Py, directeur de recherche au CNRS

L’UMR 7299 - Archéologie Méditerranéenne et Africaine, sa directrice Marie-Brigitte Carre, le service de la photothèque du Centre Camille Jullian, Bruno Baudoin et Loïc Damelet,

dont les photos illustrent une bonne partie des textes de ce catalogue

La Communauté d’agglomération de Lattes, le Musée archéologique Henri Prades et son directeur Lionel Pernet

La Ville d’Agde, le Musée de l’Éphèbe et sa conservatrice en chef, Odile Bérard-Azzouz, ainsi que Nathalie Huet du DRASSM

La Ville d’Aix-en-Provence, le Musée Granet, son directeur Bruno Ely et son directeur adjoint Jérôme Fabiani

La Ville de Le Cailar et Madame le Maire, Reine Bouvier

Le Musée d’Archéologie méditerranéenne à Marseille et Béatrice Vigier, conservateur du Patrimoine

La Ville de Martigues, le Service archéologique Municipal, et son directeur Jean Chausserie-Laprée

La Ville de Narbonne, le Musée archéologique et Jean Lepage, conservateur en chef des musées de Narbonne

La Ville de Nice, le Musée archéologique de Nice-Cimiez et sa conservatrice Monique Jannet

La Ville de Hyères, le site archéologique d’Olbia et Carine Deal

Le Centre des Monuments Nationaux, Musée archéologique d’Ensérune et Marie-Laure Fromont, administratrice des Monuments Nationaux, Christian Olive et Martine Schwaller,

Service Régional de l’Archéologie de Languedoc-Roussillon

La ville de Vachères, le Musée archéologique Pierre Martel et sa directrice Dominique Peyric

Bibracte EPCC et son directeur général, Vincent Guichard, ainsi qu’Antoine Maillier, photographe et Eloïse Vial, responsable de la photothèque et qui aura contribué à la rédaction de panneaux,

Dominique Lacoste, responsable des collections

Le Musée des Moulages de l’Université Paul Valéry-Montpellier 3 et sa directrice Rosa Plana

Le Conseil Général et le Service archéologique départemental des Pyrénées-Orientales à Perpignan,

rEmErcIEmEnts

Valérie Porra et Olivier Passarius

La Ville de Villetelle, Musée d’Ambrussum, Monsieur et Madame Bénédite, propriétaires des objets d’Ambrussum et Véronique Matthieu et Maxime Scrinzi, UMR 5140

L’association ASPAHC à Castelnau-de-Guers, son président Nöel Houlès

Monsieur Moïse Gervais propriétaire de la statue de Corconne

Denis Delpalillo, mouleur à Martigues

Le Laboratoire de conservation-restauration Materia Viva à Toulouse et sa directrice Monique Drieux ainsi que Typhaine Brocard-Rosa et Caroline Moreau

David Geoffroy, réalisateur, Court-Jus Production

Franck Mathieu, reconstituteur archéologique, Archéo’Art, et les guerriers de l’association Les Leuki

Erwan Seure-Le Bihan, illustrateur

Et enfin, pour son travail formidable et sa très grande patience, Daniel Beucher, maquettiste et infographiste

J’associe également tous les auteurs de ce catalogueQue tous trouvent ici l’expression de ma très grande gratitude.

LIstE DEs AUtEUrs

NasriNe aNwar

Doctorante, UMR 5140-ASM, Lattes

Patrice arceliN

Directeur de recherche au CNRS, UMR 6698-CCJ, Aix-en-Provence

Michel Bats

Directeur de recherche au CNRS, UMR 5140-ASM, Lattes

Valérie Bel

Inrap, Centre archéologique de Nîmes /UMR 5140-ASM, Lattes

louP BerNard

Maître de conférences, Université Marc Bloch-Strabourg 2

alexaNdre Beylier

Chronoterre Archéologie, UMR 5140-ASM,Lattes

PhiliPPe BoissiNot

Professeur, EHESS, UMR 5608-TRACES,Toulouse

Nicolas BoulBes

Doctorant, UMR 5140-ASM, Lattes

laura Bourdajaud

Doctorante, UMR 5140-ASM, Lattes

GeorGes castellVi

Membre associé UMR 5140-ASM, Lattes /EA2984-CRHiSM, Université de Perpignan Via Domitia

Nathalie chardeNoN

Inrap, Centre archéologique de Nîmes /UMR 5140-ASM, Lattes

elsa ciesielski

Doctorante, UMR 5140-ASM, Lattes

BerNard dedet

Directeur de recherche émérite au CNRS,UMR 5140-ASM, Lattes

éMilie duBreucq

Ingénieure de recherche au CNRS, UMR 5608-TRACES, Toulouse

éric Gailledrat

Chargé de Recherche au CNRS, HDR,UMR 5140-ASM, Lattes

doMiNique Garcia

Professeur, Institut Universitaire de France /Université d’Aix-Marseille

arMelle GardeiseN

Ingénieur de Recherche, UMR 5140-ASM,Lattes

julieN GarraNt

Étudiant en Master 2, Université Toulouse 2-Le Mirail

jeaN Gascó

Chargé de Recherche au CNRS, HDR,UMR 5140-ASM, Lattes

BeNjaMiN Girard

Chercheur Post-Doctorant, UMR 5140-ASM, Lattes

raPhaël Golosetti

Chercheur Post-doctorant Fernand Braudel-IFER outgoing Labex TransferS, Université de Durham

PhiliPPe Gruat

Chef du service départemental d’Archéologie du Conseil Général de l’Aveyron / UMR 5140-ASM

lucas Guillaud

Doctorant, Université Lyon 2 /UMR 5138-Archéométrie et archéologie

delPhiNe isoardi

Chargée de Recherche au CNRS, UMR 6698-CCJ, Aix-en-Provence

thierry jaNiN

Professeur, Université Paul Valéry-Montpellier 3 / UMR 5140-ASM

jérôMe kotarBa

Inrap, Centre Archéologique de Perpignan

thierry lejars

Chargé de Recherche au CNRS, UMR 8546-ENS, Paris

Michel Maillé

Archéologue bénévole, Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Archéologique Aveyronnais / UMR5608-TRACES

yVes Marcadal

Enseignant en Histoire, Groupe archéologique de Mouriès

GeorGes MarchaNd

Chercheur associé à l’UMR 5140-ASM,Lattes

FraNck Mathieu

Archéo-expérimentateur, Archéo’Art,Villers-les-Moivrons

FaBieNNe olMer

Chargée de Recherche au CNRS, UMR 5140-ASM, Lattes

saNdra Péré-NoGuès

Maître de conférences, Université Toulouse 2-Le Mirail / UMR 5608-TRACES

lioNel PerNet

Conservateur du patrimoine, Directeur du Site archéologique Lattara - Musée Henri Prades / UMR 5140-ASM

aNtoiNe Pierrot

Maître de conférences, Université Paul Valéry-Montpellier 3

FerNaNdo quesada-saNz

Professeur, Universidad Autónomade Madrid

stéPhaNie raux

Inrap, Centre Archéologique de Béziers / UMR 5140-ASM

aNdré riValaN

Chercheur Post-Doctorant, UMR 5140-ASM, Lattes

réjaNe roure

Maître de conférences, Université Paul Valéry-Montpellier 3 / UMR 5140-ASM

Nicolas rouzeau

Ingénieur d’études, SRA de Provence-Alpes-Côte d’Azur

MartiNe schwaller

Conservateur en chef du patrimoine, SRA de Languedoc-Roussillon / UMR 5140-ASM

Assumpció Toledo i MurIngénieure de recherche à l’Inrap, UMR 6042-Géolab, Clermont-Ferrand

stéPhaNe VerGer

Directeur d’études, EPHE / UMR 8546-ENS, Paris

éloïse Vial

Docteure en archéologie, professeure à l’Ecole préparatoire des Beaux Arts de Beaune, responsable des actions éducatives et de la photothèque, Bibracte

Béatrice ViGié

Attachée de Conservation du patrimoine, Musée d’Archéologie Méditerranéenne, Marseille

AvAnt-ProPos

L’exposition “Au fil de l’épée. Armes et guerriers en pays celte méditerranéen” organisée au Musée archéologique de Nîmes prend place dans le cadre du 37e colloque de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer à Montpellier. Elle fait appel à de nombreux partenaires que je tiens à remercier vivement pour leur participation à cet événement. L’ouvrage qui l’accompagne, loin d’être un simple catalogue des pièces exposées, constitue un véritable travail de synthèse sur le sujet, qui n’aurait pu voir le jour sans le concours de nombreux auteurs que je tiens également à remercier chaleureusement d’avoir répondu à mon appel avec enthousiasme.

La recherche sur les armes et les guerriers de l’âge du Fer en Gaule méditerranéenne s’est trouvé longtemps dans une situation contradictoire. Le sujet semblait relativement bien doté, puisqu’il pouvait s’appuyer sur une documentation large et une abondante littérature, générées par les recherches de multiples acteurs, archéologues bénévoles puis professionnels, qui n’ont pas ménagé leurs efforts pendant des décennies pour fouiller des sites, étudier des séries matérielles et publier leurs résultats quelles que fussent les difficultés. Au-delà des publications de sites, des réétudes de tombes à armes ou bien des études thématiques sur la sculpture notamment, aucune synthèse n’avait pourtant été proposée jusqu’à présent sur un thème qui occupe pourtant une place non négligeable des recherches sur la période dans d’autres régions d’Europe occidentale et méditerranéenne.

Des fouilles programmées comme celles du Cailar, de Pech Maho et des Touriès, des fouilles préventives (Nîmes, Lattes, Perpignan, etc) et des travaux de synthèse consacrés aux matériels métalliques de différentes époques de l’âge du Fer (Chardenon 2008, Girard 2010, Pernet 2011, Rivalan 2011, Beylier 2012) ont conduit ces dernières années à renouveler considérablement la documentation et les réflexions.

Ces recherches récentes autorisent à présenter une approche globale du thème. Toutes ne sont pas dans cette exposition, loin de là, mais ce sont ainsi plusieurs milliers de pièces essentiellement métalliques et près d’une cinquantaine de sculptures, depuis les stèles figurées du début de l’âge du Fer jusqu’aux statues en ronde bosse du second âge du Fer, qui nous permettent maintenant de brosser un panorama certes non exhaustif mais représentatif.

On trouvera donc ici une approche forcément générale et provisoire du sujet, une première étape en l’attente d’un approfondissement des réflexions dans le cadre de publications spécialisées, qui nous conduira à envisager successivement les armes et les panoplies guerrières sous les angles typologique et fonctionnel, puis la question du rôle social et symbolique des armes et du statut des guerriers, enfin celle de la violence à travers les conflits et les destructions attestés archéologiquement, en relation ou non avec des épisodes militaires relatés par les sources historiques.

Mais l’objectif est surtout de poser les premiers jalons d’une nouvelle lecture, qui doit débuter par une approche

archéologique cohérente basée en premier lieu sur l’étude et l’analyse la plus objective possible des realia, qu’il s’agisse des armes en métal, encore trop souvent dissimulées par la rouille et de facto vouées à disparaître irrémédiablement faute de disposer des moyens nécessaires pour leur restauration, ou des images figées dans la pierre de la statuaire, qui constitue toujours actuellement l’ensemble le plus important en Gaule, et sur laquelle il apparaît indispensable de porter un nouveau regard en faisant appel aux outils de la recherche actuelle.

Cette relecture doit être menée sans a priori en puisant à différentes sources et en tenant compte du contexte général d’une région à l’histoire complexe et mouvante. Il est essentiel en effet d’appréhender la question à l’aune des connaissances sur les sociétés celtiques d’Europe occidentale, tout en gardant à l’esprit les liens étroits tissés par les populations sud-gauloises avec les sociétés classiques méditerranéennes, au fil des contacts économiques, culturels, peut-être matrimoniaux, épisodiquement conflictuels, avec les populations étrusque, grecque, punique et romaine.

C’est donc à un voyage vers l’âme du guerrier sud-gaulois qu’invite cet ouvrage au fil des contributions de quarante-cinq chercheurs et étudiants issus de tous horizons et institutions de la recherche archéologique. Que tous soient remerciés pour leur participation à ce projet, destiné non seulement à transmettre des connaissances au plus grand nombre, mais aussi à valoriser un patrimoine archéologique fragile, pour la protection duquel il importe encore et toujours de lutter.

Manduel, le 8 avril 2013

Benjamin GiRaRD Chercheur Post-doctorant, UMR 5140, Lattes

INTRODUCTION - LE PAYS CELTE MÉDITERRANÉEN

Le Pays celte méditerranéen (Réjane RouRe) ...........................................................................................................15 Les invasions celtiques du Midi, un mythe? (PhilliPe Boissinot) ............................................................................24 Julien de saint-Venant et l’archéologie gardoise (julien GaRRant) ......................................................................26 À la redécouverte des tombes gauloises de la région nîmoise (Benjamin GiRaRD) ...............................................29

CHAPITRE I - LES ARMES ET LES PANOPLIES

Armes et panoplies individuelles du premier âge du Fer (alexanDRe BeylieR) ..........................................................37 Le guerrier italique (stéPhane VeRGeR) ..................................................................................................................45 Le guerrier dans le nord-est de la Péninsule Ibérique (FeRnanDo quesaDa sanz) ...................................................51 Les armes et les panoplies grecques en contexte funéraire (antoine PieRRot) ....................................................57 Du fragment à la panoplie : les armements et les équipements du second âge du Fer (Benjamin GiRaRD) .................................................................................................................................................63 L’armement des Celtes du second âge du Fer (thieRRy lejaRs) ...........................................................................79 Reconstitution et expérimentation des armes gauloises (FRanck mathieu) .........................................................83 Armes et équipements militaires de la fin de l’âge du Fer (lionel PeRnet) ............................................................91 Aperçu de l’armement et de l’équipement militaire romain à la fin de la République (lucas GuillauD) .............99

CHAPITRE II - LA PLACE DES ARMES ET DES GUERRIERS DANS LA SOCIÉTÉ

Valeurs guerrières et signes de pouvoir au premier âge du Fer (alexanDRe BeylieR) ............................................. 107 Les sculptures de guerriers en Languedoc oriental du premier au second âge du Fer (Réjane RouRe) ............ 113 De la fin de l’âge du Bronze à la fin du premier âge du Fer (IXe-Ve siècle avant notre ère) les tombes à armes (thieRRy janin) ................................................................................................................... 123 Armes et dépôts d’objets métalliques dans le sud-est de la France entre le début de l’âge du Bronze et la fin du premier âge du Fer (2200 - 450 avant notre ère) (anDRé RiValan) ..................................................... 129 De la panoplie au guerrier : rôle des armes, statuts et symboles au second âge du Fer (Benjamin GiRaRD) ............................................................................................................................................... 131 La parure du guerrier (emilie DuBReucq, FaBienne olmeR, Benjamin GiRaRD) .................................................................... 147 La sculpture d’Entremont (Benjamin GiRaRD, FaBienne olmeR) .................................................................................. 157 Des chevaux et des hommes (aRmelle GaRDeisen, nicolas BoulBes) ......................................................................... 167 Combattants, mercenaires et auxiliaires gaulois à la fin de l’âge du Fer (lionel PeRnet) ..................................... 173 Les tombes à armes avant et après la conquête (ValéRie Bel, nathalie chaRDenon) ................................................ 177 Statuts, promotions et romanisation (lionel PeRnet) ......................................................................................... 183

CHAPITRE III - LA GUERRE ET LA PAIX

Hiérarchisation, contrôle politique et territoires au premier âge du Fer (alexanDRe BeylieR) ................................ 187 La situation démographique des populations protohistoriques autour de Marseille grecque permet-elle d’illustrer un état de guerre ou de paix ? (DelPhine isoaRDi) ........................................................... 191 Du guerrier au conflit : tensions et épisodes militaires au second âge du Fer (Benjamin GiRaRD) ........................ 197 Le mercenariat (sanDRa PéRé-noGuès).................................................................................................................. 205 L’iconoclastie à l’âge du Fer dans le Sud-Est de la Gaule (RaPhaël Golosetti) ................................................... 207 La deuxième guerre punique et le passage d’Hannibal en Languedoc (eRic GailleDRat) ................................. 213 La conquête romaine et le temps de la paix ? (lionel PeRnet) ............................................................................. 215 La conquête romaine de la Celtique méditerranéenne et les sources romaines (michel Bats) ........................ 219 Trophées et monuments triomphaux romains dans le Midi de la Gaule (GeoRGes castelllVi) ............................ 225

Sommaire

NOTICES

La nécropole tumulaire de Cazevieille (Hérault) (B. DeDet, G. maRchanD) .............................................................. 231

La nécropole du Peyrou (agde, Hérault) (l. BouRDajauD, G. maRchanD, m. schwalleR) ................................................... 235

Les tombes à arme de la nécropole de Negabous (Perpignan, Pyrénées-Orientales) (A.toleDo i muR, B. DeDet, G. maRchanD) ................................................................................................................... 241

Le complexe héroïque à stèles des Touriès (Saint-Jean et Saint-Paul, aveyron) et la représentation du guerrier du premier âge du Fer en Rouergue méridional (Ph. GRuat) ........................ 247

Les dépôts de Saint-Dalmas-de-Tende et de Villefranche-sur-Mer (alpes-Maritimes) (a. BeylieR, B. GiRaRD) ........... 255

L’enfant armé de l’Agnel (Pertuis, Vaucluse) (D. GaRcia) ....................................................................................... 257

La sépulture à incinération de Corno Lauzo (Pouzols-Minervois, aude) (th. janin) ................................................ 261

Les nécropoles de Mailhac (Aude), témoins d’une évolution de la structuration sociale de la communauté de la fin de l’âge du Bronze (IXe siècle avant notre ère) à la fin du premier âge du Fer (début Ve siècle avant notre ère) (th. janin) ...................................................................................................... 263

Les tombes du Col de Saint-Bauzille (Les Verreries-de-Moussans, Hérault) (m. maillé, j. Gasco) ................................. 271

La sépulture à incinération de Saint-Antoine (castelnau-de-Guers, Hérault) (th. janin) .......................................... 273

Les dépôts d’Auzet (Alpes-de-Haute-Provence) et de Roquefort-les-Pins (Alpes-Maritimes) (a. BeylieR) ...................... 275

La nécropole de Las Peyros (Couffoulens, Aude) (l. BouRDajauD) ........................................................................... 277

Les tumulus du Frouzet (Saint-Martin-de-Londres, Hérault) (B. DeDet, G. maRchanD) .................................................... 283

L’aven sépulcral de Plérimond (Aups, Var) (B. DeDet, G. maRchanD) ........................................................................ 287

La nécropole du second âge du Fer d’Ensérune (Nissan-les-Ensérune, aude) (G. maRchanD, m. schwalleR) ................ 291

L’agglomération de Roquepertuse (Velaux, Bouches-du-rhône) (Ph. Boissinot, B. GiRaRD) .......................................... 299

L’agglomération de Glanum (Saint-rémy-de-Provence, Bouches-du-rhône) et l’expression de caractères guerriers (r. Golosetti) ...................................................................................... 303

L’agglomération de Pech Maho (Sigean, Aude) (é. GailleDRat) ............................................................................. 307

La nécropole des Oubiels (Sigean, Aude) (n. anwaR) .......................................................................................... 313

L’habitat du Verduron (Marseille, Bouches-du-Rhône), fer de lance de la pression celtique sur Marseille ? (l. BeRnaRD, B. GiRaRD) ......................................................................................................................................... 317

Le dépôt du Cailar (Gard) (r. RouRe, e. ciesielski, B. GiRaRD) ..................................................................................... 321

La nécropole de l’oppidum d’Ambrussum (Villetelle, Hérault) (B. DeDet) ............................................................. 329

L’oppidum d’Entremont (aix-en-Provence, Bouches-du-rhône) (P. aRcelin, B. GiRaRD) .................................................. 333

L’oppidum du Baou-Roux (Bouc-Bel-air, Bouches-du-rhône) (Ph. Boissinot, B. GiRaRD) ................................................ 343

L’oppidum de La Cloche (Les Pennes-Mirabeau, Bouches-du-rhône) (B. ViGié, B. GiRaRD) ............................................. 347

Une épée et son système de suspension sur le site « Pla de Molàs » au Boulou (Pyrénées-Orientales) (s. Raux, j. kotaRBa) ............................................................................................................... 353

Le sanglier-enseigne d’Ilonse (alpes-Maritimes) (é. Vial) .................................................................................... 357

Les tombes à armes de la Céreirède (Lattes, Hérault). Un espace à vocation funéraire entre le VIe siècle avant notre ère et le IIIe siècle de notre ère (V. Bel, n. chaRDenon) ......................................... 359

Les tombes à armes à Nîmes aux IIe-Ier siècles avant notre ère. Des sépultures disséminées aux abords et à distance de l’agglomération (V. Bel, n. chaRDenon) .................................................................. 365

Les tombes d’Ugernum (Beaucaire, Gard) (B. DeDet) ........................................................................................... 369

Les nécropoles de Servanes (Mouriès, Bouches-du-rhône) (y. maRcaDal, l. PeRnet, B. GiRaRD) ....................................... 373

La tombe de Saint-Laurent-des-Arbres (Gard) (l. PeRnet) ................................................................................. 381

La tombe de Sainte-Cécile-les-Vignes (Vaucluse) (l. PeRnet) ............................................................................. 383

Les armes de Sigoyer (Hautes-alpes) (l. PeRnet) ................................................................................................. 385

La statue de guerrier gaulois de Mondragon (Vaucluse) (B. GiRaRD)................................................................... 389

La statue de guerrier de Vachères (alpes-de-Haute-Provence) (l. PeRnet, n. Rouzeau) ............................................... 393

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................................... 399

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