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Classification des personnes âgées en perte d'autonomie fonctionnelle : comparaison des profils...

Date post: 08-Apr-2023
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205 Classification des personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle : comparaison des profils Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources issus de la grille AGGIR par Pauline Gervais, Michel Tousignant, Réjean Hébert et Sylvain Connangle Résumé En France, la grille AGGIR est l’instrument utilisé pour établir une classification en groupes iso-ressources (GIR) servant à déterminer l’éligibilité à l’Allocation Personnalisée Autonomie(APA). En 2005-2006, un EHPAD de Dordogne a expérimenté le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF) auprès de 207 résidants. Cet outil permet une classification en 14 profils cliniques homogènes (profils Iso-SMAF). Les résidants ont été évalués avec la grille AGGIR et le SMAF en mai 2006. La comparaison entre les profils Iso-SMAF et les GIR a mis en évidence des disparités entre les classifications en profils Iso-SMAF et en GIR et qui démontrent que le quart des résidants reçoivent un montant de l’APA qui ne correspond pas à leur niveau d’autonomie. Abstract In France, the AGGIR grid is the tool used to evaluate elderly persons with a loss of autonomy and to determine their eligibility to the APA, a financial benefit administered by the general Councils. In 2005-2006, an EHPAD in Dordogne chose to experiment with the functional autonomy measurement system (SMAF) on 207 residents. This tool determines a classification in 14 homogenous clinical profiles (Iso-SMAF profiles). Residents were also evaluated using the AGGIR grid during the same period of time. The comparison revealed some disparities between the classification of Iso- SMAF profiles and the GIR, showing that 25% of residents received an allocation from the APA which was not in relation with their autonomy. Le vieillissement de la population française et l’accroissement du nombre de personnes âgées avec incapacités exercent une pression croissante sur la demande de services d’aide et de soins. Les dirigeants et les gestionnaires sont par conséquent amenés à revoir les mécanismes en place pour l’attribution des services et des prestations de soutien aux personnes en perte d’autonomie dans une perspective d’équité.
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costs of Chinese family caregivers in Canada », Journal of Family and Economic Issues,

(2002), « Estimating paid and unpaid hours of personal assistance services in activities of daily living provided to adults living at home »,

Assessment of older people: self-maintaining and

., Letenneur L. et Commenges D. (1997), « Facteurs prédictifs d’entrée en institution dans le cadre du plan gérontologique du département de Gironde (France) », Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique, Vol.

’enquête «Handicaps, Incapacités, Dépendance» : apports et

ferences in formal care use in later life »,

The MetLife study of employer costs for working

A.N. et Donelan K. American

. (Eds.), Handbook

The relationship between the cost of community care ol. 37, No. 5, p.

OCDE (2006), Projecting OECD health and long-term care expenditures: what are the

A. et Bucquet D. (1991), « Etablissement d’une table de passage de la dépendance des personnes âgées au besoin d’aide à domicile », Revue d’Epidémiologie

fets de l’allocation personnalisée d’autonomie sur

The use of long-term care services by the

tion et de

A. et al.

Economic Review,

Schulz R. et Beach S.R. (1999), « Caregiving as a risk factor for mortality: the Caregiver

Thompson L. fects of bereavement on family caregivers

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.B. et Koopmanschap M.A. (2004), « Economic valuation of An overview of methods and applications », European Journal of Health

A.M. (2004), « Impacts of informal caregiver availability on long-term care expenditures in OECD countries », Health Services

Classifi cation des personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle : comparaison des profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources issus de la grille AGGIR

par Pauline Gervais, Michel Tousignant, Réjean Hébert et Sylvain Connangle

Résumé

En France, la grille AGGIR est l’instrument utilisé pour établir une classifi cation en groupes iso-ressources (GIR) servant à déterminer l’éligibilité à l’Allocation Personnalisée Autonomie(APA). En 2005-2006, un EHPAD de Dordogne a expérimenté le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF) auprès de 207 résidants. Cet outil permet une classifi cation en 14 profi ls cliniques homogènes (profi ls Iso-SMAF). Les résidants ont été évalués avec la grille AGGIR et le SMAF en mai 2006. La comparaison entre les profi ls Iso-SMAF et les GIR a mis en évidence des disparités entre les classifi cations en profi ls Iso-SMAF et en GIR et qui démontrent que le quart des résidants reçoivent un montant de l’APA qui ne correspond pas à leur niveau d’autonomie.

Abstract

In France, the AGGIR grid is the tool used to evaluate elderly persons with a loss of autonomy and to determine their eligibility to the APA, a fi nancial benefi t administered by the general Councils. In 2005-2006, an EHPAD in Dordogne chose to experiment with the functional autonomy measurement system (SMAF) on 207 residents. This tool determines a classifi cation in 14 homogenous clinical profi les (Iso-SMAF profi les). Residents were also evaluated using the AGGIR grid during the same period of time. The comparison revealed some disparities between the classifi cation of Iso-SMAF profi les and the GIR, showing that 25% of residents received an allocation from the APA which was not in relation with their autonomy.

Le vieillissement de la population française et l’accroissement du nombre de personnes âgées avec incapacités exercent une pression croissante sur la demande de services d’aide et de soins. Les dirigeants et les gestionnaires sont par conséquent amenés à revoir les mécanismes en place pour l’attribution des services et des prestations de soutien aux personnes en perte d’autonomie dans une perspective d’équité.

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Dans le domaine de l’hébergement, l’adoption de la loi 97-60 a imposé un virage vers une démarche d’amélioration de la qualité des services aux résidants et vers une réforme de la tarifi cation des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). La Loi 2001-647 relative à la prise en charge de la perte d’autonomie des personnes âgées et à la création de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et la loi 2002-02 rénovant l’action sociale et médico-sociale obligent maintenant les prestataires de services à élaborer un plan d’aide individualisé qui tienne compte des besoins des personnes âgées desservies.

L’outil national utilisé pour évaluer le degré de dépendance des personnes âgées est la grille Autonomie Gérontologique Groupe Iso-Ressources (AGGIR). (Direction régionale des affaires sanitaires et sociales d’Aquitaine, Observatoire régional de santé en Aquitaine, et Union régionale des caisses d’assurance maladie d’Aquitaine, 2003)Elle permet de catégoriser la clientèle selon six groupes Iso-ressources (GIR) et sert à déterminer l’admissibilité à l’APA. Plusieurs faiblesses ont été identifi ées en regard de la validité et de la sensibilité de l’instrument. On lui reproche notamment de négliger l’infl uence de l’environnement, de sous-estimer les incapacités psychiques et sensorielles et de négliger certaines variables dans le calcul du GIR (fonctions mentales, communication) (Colvez, 2003). La forte variabilité du besoin d’aide dans chaque GIR est également critiquée (Coutton, 2000b; Direction régionale des affaires sanitaires et sociales d’Aquitaine et al., 2003; Roussille, 2004; Roussille, 2004). Pour le Comité scientifi que ayant étudié l’adaptation des outils d’évaluation de l’autonomie, la grille AGGIR ne permet pas de réaliser une évaluation multidimensionnelle qui permette ensuite l’élaboration du plan d’aide individualisé (Colvez, 2003). Ce constat amène les gestionnaires et les praticiens à rechercher un instrument ou une méthode d’évaluation complémentaire.

C’est ce qui a amené un EHPAD du département de la Dordogne, déjà engagé dans une démarche d’amélioration de la qualité, à expérimenter le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF). Cet outil a été adopté par le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, pour l’évaluation de la clientèle adulte recevant des services de soutien à domicile ou orientés vers une ressource d’hébergement publique (Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2000). La classifi cation en 14 profi ls Iso-SMAF qu’il permet de générer peut être comparée aux GIR calculés avec la grille AGGIR.

L’implantation du SMAF dans l’EHPAD de Bergerac a permis la réalisation d’une étude ayant pour objectifs 1) d’établir le profi l d’autonomie fonctionnelle Iso-SMAF des résidants et 2) de comparer la classifi cation des profi ls Iso-SMAF et celle des GIR.

Classifid’autonomie profi issus de la

L’ipréalablement été formé et sensibilisé à la démarche. Celui-ci infi l’infi Maison d’accueil temporaire, le médecin coordonnateur et le directeur de l’établissement. Les membres du comité ont 28 heures sur le SMAFBrière, Tà colliger les données(Guilbeault et Delli-Colli, 2005). Cette formation donnée sur place par le Centre d’expertise en santé de Sherbrooke (Québec). Un contrôle des habiletés à l’utilisation a ensuite procédé à une première évaluation de tous les résidants du EHP(n=21118 novembre 2005. Le SMAF a été complété l’équipe multidisciplinaire de chaque service. Des formulaires ont consigner les informations qui ont ensuite été saisies par la même infile logiciel eSMAFsoutenu.

La présente étude a été SMAF. Les critères d’inclusion étaient les suivants : 1) Être un résidant permanent du EHPAD, admis depuis un mois et plus, cela afiadaptés à leur environnement et que le personnel les connaisse bien.

Les variables étudiées sont 1) de dépendance. Ces deux variables ont été mesurées respectivement SMAF (Hébert et al., 2003; Hébert et al., 2003)et la grille de l’Assurance Maladie des

Le SMAF s’appuie sur le concept fonctionnel de l’autonomie mondiale de la santé (Wil a fait l’objet de (Desrosiers, Bravo, Hébert, et Dubuc, 1995; Hébert et 2001) (Hébert et al., 2001; Hébert, Spiegelhalter2006; Pinsonnault et al., 2001). L

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virage résidants et vers

tion des établissements d’hébergement pour personnes AD). La Loi 2001-647 relative à la prise en charge

de la perte d’autonomie des personnes âgées et à la création de l’allocation A) et la loi 2002-02 rénovant l’action sociale et

médico-sociale obligent maintenant les prestataires de services à élaborer un âgées

personnes Autonomie Gérontologique Groupe Iso-Ressources (AGGIR).

faires sanitaires et sociales d’Aquitaine, Observatoire Aquitaine, et Union régionale des caisses d’assurance maladie

Iso-A. Plusieurs faiblesses

s en regard de la validité et de la sensibilité de l’instrument. On lui nce de l’environnement, de sous-estimer

les incapacités psychiques et sensorielles et de négliger certaines variables dans forte

(Coutton, faires sanitaires et sociales d’Aquitaine et al.,

e ayant étudié AGGIR ne permet pas

de réaliser une évaluation multidimensionnelle qui permette ensuite l’élaboration gestionnaires

d’évaluation

AD du département de la Dordogne, déjà engagé Système

de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF). Cet outil a été adopté par le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, pour l’évaluation de la clientèle adulte recevant des services de soutien à domicile ou orientés vers

Services o-SMAF qu’il permet

AD de Bergerac a permis la réalisation d’une d’autonomie fonctionnelle Iso-

o-SMAF et

Classifi cation des personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle : comparaison des profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources issus de la grille AGGIR

1. Méthodologie

1.1. Implantation du SMAF

L’implantation du SMAF s’est faite en 2005. Un comité d’implantation avait préalablement été formé et sensibilisé à la démarche. Celui-ci regroupait une infi rmière responsable de service, aussi responsable de la démarche SMAF, l’infi rmière responsable de la qualité et des admissions, la responsable la Maison d’accueil temporaire, le médecin coordonnateur et le directeur de l’établissement. Les membres du comité ont reçu une formation d’une durée de 28 heures sur le SMAF, les profi ls Iso-SMAF et sur le logiciel eSMAF (Boissy, Brière, Tousignant, et Rousseau, 2007; Guilbeault et Delli-Colli, 2005)servant à colliger les données(Guilbeault et Delli-Colli, 2005). Cette formation a été donnée sur place par le Centre d’expertise en santé de Sherbrooke (Québec). Un contrôle des habiletés à l’utilisation de l’outil a été fait trois mois plus tard. On a ensuite procédé à une première évaluation de tous les résidants du EHPAD (n=211) et de la Maison d’accueil temporaire (n= 29) entre le 3 octobre et le 18 novembre 2005. Le SMAF a été complété par l’infi rmière responsable avec l’équipe multidisciplinaire de chaque service. Des formulaires ont été utilisés pour consigner les informations qui ont ensuite été saisies par la même infi rmière avec le logiciel eSMAF. Le processus d’évaluation a fait l’objet d’un encadrement soutenu.

1.2. Devis de recherche

La présente étude a été réalisée en 2006, six mois après l’implantation du SMAF. Ont été retenus les résidants permanents de l’établissement. (n = 211). Les critères d’inclusion étaient les suivants : 1) Être un résidant permanent du EHPAD, ce qui excluait les sujets de la Maison d’accueil temporaire, et 2) Être admis depuis un mois et plus, cela afi n de s’assurer que les sujets se soient adaptés à leur environnement et que le personnel les connaisse bien.

Les variables étudiées sont 1) le niveau d’autonomie fonctionnelle et 2) le degré de dépendance. Ces deux variables ont été mesurées respectivement avec le SMAF (Hébert et al., 2003; Hébert et al., 2003)et la grille AGGIR (Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs salariés, 2004).

Le SMAF s’appuie sur le concept fonctionnel de l’autonomie de l’Organisation mondiale de la santé (World Health Organization, 1980). Développé en 1984, il a fait l’objet de plusieurs études ayant confi rmé ses qualités métrologiques (Desrosiers, Bravo, Hébert, et Dubuc, 1995; Hébert et al., 2003; Hébert et al., 2001) (Hébert et al., 2001; Hébert, Spiegelhalter, et Brayne, 1997; McDowell, 2006; Pinsonnault et al., 2001). L’instrument évalue 29 fonctions regroupées

26

208

en cinq catégories : les activités de la vie quotidienne (AVQ) (7), la mobilité (6), la communication (3), les fonctions mentales (5) et les activités de la vie domestique (AVD) (8). Les fonctions sont cotées sur une échelle à cinq degrés : 0 (autonome); -1 (surveillance ou stimulation requises); -2 (aide partielle requise); -3 (aide complète requise); une cote intermédiaire de -0,5 ou de -1,5 est utilisée pour certains items lorsqu’une activité est réalisée de façon autonome mais avec diffi culté. Le score maximum est de -87. Le SMAF permet une évaluation exhaustive des incapacités de la personne et d’obtenir un score d’handicap à partir de l’identifi cation des ressources matérielles et sociales mises en place pour compenser les incapacités. Il permet aussi d’apprécier la stabilité des ressources et de mesurer l’écart entre les services requis et les services fournis.

Une classifi cation en 14 profi ls cliniques gradués (profi ls Iso-SMAF), chacun correspondant à un groupe de sujets semblables requérant des services similaires selon des coûts similaires (Dubuc et Hébert, 2002; Dubuc, Hébert, et Desrosiers, 2004), est également disponible.(Dubuc et al., 2004) L’utilisation du logiciel eSMAF permet d’établir le profi l Iso-SMAF de chaque sujet évalué et de générer un Tableau d’aide individualisé (Boissy et al., 2007). Contrairement aux GIR, tous les items du SMAF servent à établir le profi l Iso-SMAF. Les quatorze profi ls Iso-SMAF sont partagés en quatre catégories. La première catégorie regroupe les profi ls 1, 2 et 3, ceux de sujets présentant des incapacités aux tâches domestiques seulement. La deuxième catégorie regroupe les profi ls 4, 6 et 9, ceux de sujets présentant une atteinte motrice et dont les fonctions mentales sont relativement préservées. La troisième catégorie regroupe les profi ls 5, 7, 8 et 10, ceux de sujets chez qui l’incapacité mentale est prédominante. La quatrième catégorie correspond aux profi ls 11, 12, 13 et 14, ceux de sujets qui présentent des incapacités importantes au niveau de la mobilité et qui sont dépendants au niveau des AVQ et/ou présentant des défi cits cognitifs et une incapacité presque totale à communiquer. Chaque profi l correspond à un nombre requis d’heures de soins infi rmiers, d’assistance et de soutien (Hébert et al., 2001). La classifi cation permet d’établir le profi l d’accueil des milieux évalués et de calculer un indice de lourdeur de la clientèle (ILC) utile à la comparaison de différentes unités d’analyse (Tousignant, Dubuc, Hébert, et Coulombe, 2006).

Dérivé de l’instrument clinique Géronte (Besso, Saos, et Attalli, 1989) la grille AGGIR comporte dix variables discriminantes et sept variables illustratives. Chaque variable peut prendre trois modalités, déterminées en fonction de quatre adverbes (Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs salariés, 2004). En EHPAD, seules les huit premières variables discriminantes sont prises en compte dans l’algorithme permettant de calculer le GIR. La classifi cation comporte six niveaux qui regroupent des sujets ayant des niveaux proches en termes d’aides requises pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne (Coutton, 2000a). L’ordre des GIR est l’inverse de celle des profi ls Iso-SMAF.

Ainsi le GIR 6 correspond-il au profiSMAF 14. Seuls les GIR qui correspondent à un niveau de services modérés à importants, soit les GIR 1 à 4, donnent lieu à un firegroupe les personnes indépendantes pour les activités de la vie courante. Le GIR 5 réunit des personnes qui ont besoin d’une aide ponctuelle pour se laver et pour les activités domestiques mais qui assurent seules leurs transferts et leurs déplacements à l’intérieur du logement. Le GIR 4 comprend deux sous-groupes de personnes pour qui de l’aide pour leur hygiène de l’élimination : 1) les personnes ayant besoin d’aide pour leurs transferts, d’aide ou de stimulation pour se laver et s’habiller mais seules leurs déplacements à l’intérieur pas de problèmes locomoteurs mais qui requièrent de l’aide pour les activités corporelles et les repas. Le GIR 3 regroupe n’assurent pas leur hygiène de l’élimination des fonctions mentales satisfaisantes et des fonctions locomotrices partielles, mais qui nécessitent quotidiennement et plusieurs fois par jour des aides pour les activités corporelles. Le GIR 2 comprend deux sous-groupes : 1) les personnes confi préservées et qui nécessitent de l’aide pour la plupart des activités de la vie courante et une surveillance permanente et 2) les personnes dont les fonctions mentales sont altérées mais qui ont conservé leurs capacités locomotrices et qui requièrent de l’aide ponctuelle mais fréquente pour les activités corporelles. Le GIR 1 regroupe des personnes confitoutes leurs capacités pour les sociales.

On retrouve plusieurs variables de présente les variables et les items de chacun.

Classifid’autonomie profi issus de la

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VQ) (7), la mobilité (6), la communication (3), les fonctions mentales (5) et les activités de la vie

VD) (8). Les fonctions sont cotées sur une échelle à cinq degrés : 0 (autonome); -1 (surveillance ou stimulation requises); -2 (aide partielle requise); -3 (aide complète requise); une cote intermédiaire de -0,5 ou de -1,5 est utilisée

mais lté. Le score maximum est de -87. Le SMAF permet une évaluation

exhaustive des incapacités de la personne et d’obtenir un score d’handicap à tion des ressources matérielles et sociales mises en place pour

compenser les incapacités. Il permet aussi d’apprécier la stabilité des ressources

o-SMAF), chacun correspondant à un groupe de sujets semblables requérant des services similaires selon des coûts similaires (Dubuc et Hébert, 2002; Dubuc, Hébert, et

’utilisation du Iso-SMAF de chaque sujet évalué et de

leau d’aide individualisé (Boissy et al., 2007). Contrairement aux Les quatorze

ls Iso-SMAF sont partagés en quatre catégories. La première catégorie t 3, ceux de sujets présentant des incapacités aux

4, 6 et 9, ceux de sujets présentant une atteinte motrice et dont les fonctions mentales

8 et 10, ceux de sujets chez qui l’incapacité mentale est prédominante. La quatrième

, 12, 13 et 14, ceux de sujets qui présentent des incapacités importantes au niveau de la mobilité et qui sont dépendants au

ts cognitifs et une incapacité presque correspond à un nombre requis d’heures de

tion d’accueil des milieux évalués et de calculer un indice

férentes unités

Attalli, 1989) la grille AGGIR comporte dix variables discriminantes et sept variables illustratives. Chaque variable peut prendre trois modalités, déterminées en fonction de quatre

vailleurs salariés, AD, seules les huit premières variables discriminantes sont prises

cation comporte six niveaux qui regroupent des sujets ayant des niveaux proches en termes d’aides requises pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne

o-SMAF.

Ainsi le GIR 6 correspond-il au profi l Iso-SMAF 1 et le GIR 1 au profi l Iso-SMAF 14. Seuls les GIR qui correspondent à un niveau de services modérés à importants, soit les GIR 1 à 4, donnent lieu à un fi nancement de l’APA. Le GIR 6 regroupe les personnes indépendantes pour les activités de la vie courante. Le GIR 5 réunit des personnes qui ont besoin d’une aide ponctuelle pour se laver et pour les activités domestiques mais qui assurent seules leurs transferts et leurs déplacements à l’intérieur du logement. Le GIR 4 comprend deux sous-groupes de personnes pour qui de l’aide partielle et ponctuelle est parfois nécessaire pour leur hygiène de l’élimination : 1) les personnes ayant besoin d’aide pour leurs transferts, d’aide ou de stimulation pour se laver et s’habiller mais assurant seules leurs déplacements à l’intérieur du logement; 2) les personnes qui n’ont pas de problèmes locomoteurs mais qui requièrent de l’aide pour les activités corporelles et les repas. Le GIR 3 regroupe des personnes qui, majoritairement, n’assurent pas leur hygiène de l’élimination fécale et urinaire, qui ont conservé des fonctions mentales satisfaisantes et des fonctions locomotrices partielles, mais qui nécessitent quotidiennement et plusieurs fois par jour des aides pour les activités corporelles. Le GIR 2 comprend deux sous-groupes : 1) les personnes confi nées au lit ou au fauteuil mais dont les fonctions mentales non partiellement préservées et qui nécessitent de l’aide pour la plupart des activités de la vie courante et une surveillance permanente et 2) les personnes dont les fonctions mentales sont altérées mais qui ont conservé leurs capacités locomotrices et qui requièrent de l’aide ponctuelle mais fréquente pour les activités corporelles. Le GIR 1 regroupe des personnes confi nées au lit ou au fauteuil et ayant perdu toutes leurs capacités pour les activités mentales, corporelles, locomotrices et sociales.

On retrouve plusieurs variables de la grille AGGIR dans le SMAF. Le tableau 1 présente les variables et les items de chacun.

Classifi cation des personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle : comparaison des profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources issus de la grille AGGIR

26

210

AGGIR SMAF

Alimentation * Se nourrir Habillage * S’habiller

Se laver Toilette * Entretenir sa personne Fonction vésicale Fonction anale

Élimination urinaire et fécale *

Utiliser les toilettes Transferts * Transferts Déplacements à l’intérieur * Marcher à l’intérieur

Installer prothèse ou orthèse Se déplacer en FR à l’intérieur Utiliser les escaliers

Déplacements à l’extérieur (domicile) Circuler à l’extérieur Voir Entendre Parler Jugement

Cohérence *

Comportement Orientation * Orientation

Mémoire Compréhension

Var

iabl

es d

iscr

imin

ante

s (é

tabl

isse

men

t et d

omic

ile)

Alerter Utiliser le téléphone maison Entretenir la maison Ménage Faire la lessive

Cuisine Préparer les repas Achats Faire les courses Transport Utiliser les moyens de transport Suivi du traitement Prendre ses médicaments Gestion Gérer son budget

Var

iabl

es il

lust

rati

ves

(dom

icil

e)

Activités de temps libre It

ems

serv

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u ca

lcul

du

prof

il I

so-S

MA

F

10 variables discriminantes + 8 variables illustratives 4 – AVQ 3 – Mobilité 1 – Capacité d’alerter 2 – Fonction cognitives 7 – AVD 1 – Social

29 items 7 – AVQ 6 – Mobilité 3 – Communication 5 – Fonctions cognitives 8 – AVD

Sco

res

A – Fait seul (spontanément), totalement, habituellement (temps) et correctement B – Fait partiellement, ou non habituellement ou non correctement C – Ne fait pas

0 – Autonome -0,5 – Avec difficulté -1 –Stimulation ou supervision requise -2 – Aide partielle requise -3 - Dépendant

Tableau 1 : Variables de la grille AGGIR et items du SMAF

La collecte des données a été réalisée entre le 10 avril et le 5 mai 2006, soit un an après le début de l’implantation du SMAF. Les évaluations avec le SMAF et avec la grille AGGIR ont été faites en alternance. Un calendrier de rencontres avec

les équipes de soins des huit services chaque équipe soit rencontrée respectivement par l’infidémarche d’implantation du SMAF et par le médecin coordonnateur responsable de l’évaluation avec des huit services de l’établissement ont ainsi fait l’objet d’une évaluation avec les deux instruments.

La distribution relative des profidécrire la population étudiée. Lde travail entre les difen divisant la médiane des heures requises quotidiennement pour besoins de soins infipar la médiane des heures Chaque coeffiLa somme des coeffientre la classifipartir de statistiques descriptives et un été estimé.

Les 21décédés avant la date prévue moins d’un mois a été exclu. Deux cent sept (207) sujets ont donc été évalués. La moyenne d’âge globale des résidants était de 86 ans, soit 87 femmes, au nombre de 152 (73%), et de 84 ans chez les ho55 (27%). La durée moyenne des évaluations avec le SMAF a été de 20 minutes et de 30 minutes avec la grille

La fiSMAF et selon les six clientèle (52%). Ils correspondent aux groupes les plus lourds aux allocations fisujets se retrouve dans les GIR 5 et 6, des groupes n’ayant fi nsujets. À l’intérieur de chaque groupe, les besoins demeurent indiff

La répartition des proficlientèle.

Classifid’autonomie profi issus de la

211

La collecte des données a été réalisée entre le 10 avril et le 5 mai 2006, soit un an . Les évaluations avec le SMAF et avec

AGGIR ont été faites en alternance. Un calendrier de rencontres avec

les équipes de soins des huit services du EHPAD a été établi de façon à ce que chaque équipe soit rencontrée respectivement par l’infi rmière responsable de la démarche d’implantation du SMAF et par le médecin coordonnateur responsable de l’évaluation avec AGGIR, et ce à deux semaines d’intervalle. Les résidants des huit services de l’établissement ont ainsi fait l’objet d’une évaluation avec les deux instruments.

La distribution relative des profi ls Iso-SMAF dans l’EHPAD ont été utilisées pour décrire la population étudiée. L’ILC est aussi utilisé pour comparer la charge de travail entre les différentes unités d’hébergement de l’EHPAD. Il est calculé en divisant la médiane des heures requises quotidiennement pour combler les besoins de soins infi rmiers, d’assistance et de soutien de chaque profi l Iso-SMAF par la médiane des heures totales requises du profi l le plus lourd (profi l 14). Chaque coeffi cient obtenu est multiplié par le nombre de sujets du profi l concerné. La somme des coeffi cients est divisée par le total des sujets. La comparaison entre la classifi cation en profi ls Iso-SMAF et la catégorisation en GIR est faite à partir de statistiques descriptives et un coeffi cient de corrélation de Spearman a été estimé.

2. Résultats

2.1. Portrait de la clientèle

Les 211 lits de l’EHPAD étaient occupés au début de l’étude. Trois résidants sont décédés avant la date prévue de leur évaluation et un résidant admis depuis moins d’un mois a été exclu. Deux cent sept (207) sujets ont donc été évalués. La moyenne d’âge globale des résidants était de 86 ans, soit 87 ans chez les femmes, au nombre de 152 (73%), et de 84 ans chez les hommes, au nombre de 55 (27%). La durée moyenne des évaluations avec le SMAF a été de 20 minutes et de 30 minutes avec la grille AGGIR.

La fi gure 1 illustre la répartition de la clientèle selon les quatorze profi ls Iso-SMAF et selon les six GIR. Les GIR 1 et 2 regroupent plus de la moitié de la clientèle (52%). Ils correspondent aux groupes les plus lourds donnant droit aux allocations fi nancières les plus substantielles. Un pourcentage de 28% des sujets se retrouve dans les GIR 5 et 6, des groupes n’ayant droit à aucun support fi nancier. Les GIR intermédiaires 3 et 4 rassemblent pour leur part 20% des sujets. À l’intérieur de chaque groupe, les besoins demeurent indifférenciés.

La répartition des profi ls Iso-SMAF met en évidence l’hétérogénéité de la clientèle.

Classifi cation des personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle : comparaison des profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources issus de la grille AGGIR

26

212

La Madeleinen = 207

profil 1 profil 2 profil 3 profil 4 profil 6 profil 9 profil 5 profil 7 profil 8 profil 10 profil 11 profil 12 profil 13 profil 14

GIRN = 207

Iso-SMAFN = 207

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

1

GIR 6 GIR 5 GIR 4 GIR 3 GIR 2 GIR 1

Atteintes mixtes/sévProfils 11 à 14

Fonc.motricesProfils 4-6-9

AVDProfils 1-2-3

Fonct. mentalesProfils 5-7-8-10

GIR 5 GIR 4 GIR 3 GIR 2 GIR 1GIR 1

Figure 1 : Répartition des profi ls Iso-SMAF et des GIR dans l’EHPAD

Près d’un sujet sur quatre (24%) présente des incapacités aux AVD seulement (profi ls 1, 2 et 3), un pourcentage légèrement inférieur à celui qu’on constate dans les GIR 5 et 6. On retrouve 24% de la clientèle dans la catégorie de profi ls correspondant aux incapacités motrices (profi ls 4,6 et 9) et 22% dans la catégorie des incapacités mentales (profi ls 5, 7, 8 et 10), ce qui correspond à la proportion classée en GIR 2, 3 et 4. Finalement, 30% des sujets présentent une perte d’autonomie grave caractérisée par des incapacités importantes au plan moteur et mental (profi ls 11, 12, 13 et 14).

Dans la fi gure 2, on peut constater les différences dans la répartition des profi ls Iso-SMAF et au niveau de l’ILC entre les différents services de l’EHPAD. Ensemble, la répartition des profi ls Iso-SMAF de chaque service (aussi appelée « profi l d’accueil ») et l’ILC caractérisent le type et l’importance des besoins de la clientèle.

Les fréquences des correspondances entre les profiGIR sont exposées dans le deux classificorrespondance parfaite avec le GIR 6. Les profiprésentent également une correspondance élevée de 93%. Il en va autrement des autres profià 5. De façon générale, on observe une surévaluation des GIR à partir des profiIso-SMAF.

Classifid’autonomie profi issus de la

213

il 14

GIR 1

VD seulement ls 1, 2 et 3), un pourcentage légèrement inférieur à celui qu’on constate

dans les GIR 5 et 6. On retrouve 24% de la clientèle dans la catégorie de profi ls 6 et 9) et 22% dans la catégorie

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férences dans la répartition des profi ls AD.

o-SMAF de chaque service (aussi appelée d’accueil ») et l’ILC caractérisent le type et l’importance des besoins de

0% 20% 40% 60% 80% 100%

St-Marc RDCn = 25

St-Marc 1ern = 22

Pavillonn = 24

St-Josephn = 19

Ste-Madeleinen = 39

Ste-Annen = 32

Ste-Marthen = 23

Jeanne-d'Arcn = 23

TOTALn = 207

065

Fonctions motricesProfils 4-6-9

Atteinte mixtes Profils 11-12-13-14

AVD Profils 1-2-3

Fonctions mentalesProfils 5-7-8-10

Figure 2 : Répartition des profi ls Iso-SMAF dans les différents services de l’EHPAD

2.2. Comparaison des profi ls Iso-SMAF et des GIR

Les fréquences des correspondances entre les profi ls Iso-SMAF et des GIR sont exposées dans le tableau 2. Le coeffi cient de corrélation entre les deux classifi cations est de 0.86. Pour le profi l Iso-SMAF 1, on obtient une correspondance parfaite avec le GIR 6. Les profi ls Iso-SMAF 14 et les GIR 1 présentent également une correspondance élevée de 93%. Il en va autrement des autres profi ls qui se distribuent de façon irrégulière entre les GIR intermédiaires 2 à 5. De façon générale, on observe une surévaluation des GIR à partir des profi ls Iso-SMAF.

Classifi cation des personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle : comparaison des profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources issus de la grille AGGIR

26

214

GIR 1 GIR2 GIR 3 GIR 4 GIR 5 GIR 6 n

Profil 1 0 0 0 0 0 2 100%

2

Profil 2 0 0 0 0 3 27,3%

8 72,7%

11

Profil 3 0 0 1 2,8%

9 25,0%

3 8,3%

23 63,9%

36

Profil 4 0 1 33,3%

0 2 66,7%

0 0 3

Profil 5 0 2 10,5%

2 10,5%

7 6,8%

5 26,3%

3 15,8%

19

Profil 6 0 2 8,3%

2 8,3%

10 41,7%

6 25,0%

4 16,7%

24

Profil 7 1 8,3%

7 58,3%

3 25,0%

0 1 8,3%

0 12

Profil 8 0 5 62,5%

2 25,0%

1 12,5%

0 0 8

Profil 9 6 26,1%

14 60,9%

2 8,7%

0 1 4,3%

0 23

Profil 10 1 14,3%

6 85,7%

0 0 0 0 7

Profil 11 8 57,1%

6 42,9%

0 0 0 0 14

Profil 12 8 61,5%

5 38,5%

0 0 0 0 13

Profil 13 12 60,0%

8 40,0%

0 0 0 0 20

Profil 14 14 93.3%

1 6,7%

0 0 0 0 15

rP = 0,86 p <0,001

Tableau 2 : Correspondance entre les GIR et les profi ls Iso-SMAF

La répartition des profi ls Iso-SMAF dans les GIR, illustrée dans la fi gure 3, fournit un autre éclairage. On constate que les profi ls 1 à 3 correspondent au GIR 6 pour 67% des cas. Le tiers se retrouve dans le GIR 5 (profi l 2) et le GIR 4 (profi l 3). Les profi ls 4 et 6 correspondent aux GIR 4 dans 44% des cas, le reste étant classé en GIR 2 (profi l 4) et 5 (profi l 6). Les profi ls 7 à 10 correspondent aux GIR 2 dans 70% des cas. Le 30% restant est distribué dans les GIR 3 (profi ls 7 et 8) et dans les GIR 1 (profi ls 9 et 10). Enfi n 68 % des profi ls 11 à 14 sont classés dans le GIR 1, les autres se retrouvant dans le GIR 2 (profi ls 11, 12 et 13).

Les objectifs poursuivis dans cette étude ont été d’établir le profifonctionnelle de la clientèle d’un EHPprofi constitue une première quant à la comparaison entre ces deux classifi

Dans l’EHPpar les profidépendance et ne permettent pas de décrire la complexité des situations (Coutton, 2000b), les profides besoins. En complément, l’ILC fournit une indication de l’importance des besoins et permet de comparer entre eux difOn retrouve 28% de la clientèle en GIR 6 à des personnes autonomes ou ne AVDune proportion moindre de personnes ne nécessitant qu’une supervision ou de l’aide partielle pour les activités de la vie domestique. dépendance, le GIR 1 regroupe 24% de la clientèle, une proportion moindre que celle des profides atteintes mixtes et graves. Ces difclassifi

Classifid’autonomie profi issus de la

215

re 3, fournit orrespondent au GIR 6 pour

3). Les ls 4 et 6 correspondent aux GIR 4 dans 44% des cas, le reste étant classé

rrespondent aux GIR 2 dans t 8) et dans

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#11

#2

#2

#3

#3

#3

#3

#4

#4

#6

#6

#6

#6

#6

#9

#9

#9

#9

#5

#5

#5

#5

#5

#7

#7

#7

#7

#8

#8

#10

#10

#10

#11

#11

#12

#12

#13

#13

#14

#14

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

GIR 1

GIR 2

GIR 3

GIR 4

GIR 5

GIR 6

#9

Fonctions motricesProfils 4-6-9

Fonctions mentalesProfils 5-7-8-10

Atteinte mixtes Profils 11-12-13-14

AVD Profils 1-2-3

Figure 3 : Répartition des profi ls Iso-SMAF dans les GIR

3. Discussion

Les objectifs poursuivis dans cette étude ont été d’établir le profi l d’autonomie fonctionnelle de la clientèle d’un EHPAD puis de comparer la classifi cation en profi ls Iso-SMAF avec la catégorisation en GIR. À notre connaissance, cette étude constitue une première quant à la comparaison entre ces deux classifi cations.

Dans l’EHPAD étudié, l’hétérogénéité de la clientèle desservie a été confi rmée par les profi ls Iso-SMAF. Contrairement aux GIR qui n’indiquent que le niveau de dépendance et ne permettent pas de décrire la complexité des situations (Coutton, 2000b), les profi ls Iso-SMAF mettent en lumière la diversité des incapacités et des besoins. En complément, l’ILC fournit une indication de l’importance des besoins et permet de comparer entre eux différents regroupements de clientèle. On retrouve 28% de la clientèle en GIR 6 et 5, deux groupes qui correspondent à des personnes autonomes ou ne nécessitant qu’une aide ponctuelle pour les AVD et l’hygiène. Dans la classifi cation établie à partir du SMAF, on retrouve une proportion moindre de personnes ne nécessitant qu’une supervision ou de l’aide partielle pour les activités de la vie domestique. Au niveau le plus élevé de dépendance, le GIR 1 regroupe 24% de la clientèle, une proportion moindre que celle des profi ls Iso-SMAF 11 à 14 qui correspondent à une clientèle présentant des atteintes mixtes et graves. Ces différences de proportion entre les deux classifi cations appuient les observations faites dans d’autres études qui ont

Classifi cation des personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle : comparaison des profi ls Iso-SMAF aux groupes Iso-ressources issus de la grille AGGIR

26

216

démontré que la grille AGGIR sous-estime l’ampleur des besoins (Kerhuel, 2001). La répartition des profi ls Iso-SMAF dans les GIR démontre aussi que des erreurs de classifi cation se produisent avec l’utilisation de la grille AGGIR. Ainsi, 10% des résidants en perte d’autonomie se retrouvent dans un GIR regroupant des personnes autonomes et ne reçoivent donc pas d’allocation fi nancière alors qu’ils y ont droit. Inversement, 5% des résidants reçoivent une allocation alors qu’ils ne rencontrent pas le seuil d’admissibilité requis. Qui plus est, près de 10% reçoivent un montant qui ne correspond pas à leur niveau d’autonomie.

La validité interne de cette étude repose sur un ensemble de mesures qu’il convient de présenter. La réalisation d’une enquête dans un EHPAD de grande taille (n=211) est l’une des forces de cette recherche. On a ainsi évité un éventuel biais de sélection et optimisé la représentativité de l’étude pour des milieux semblables du département. D’autre part, nous avons été vigilants afi n de minimiser le biais d’information possible. Les données ont été recueillies par deux évaluateurs formés et familiers avec l’utilisation de chaque instrument. Chacune des évaluations avec le SMAF et avec la grille AGGIR a été réalisée auprès des mêmes équipes et une période de deux semaines a été respectée entre les deux évaluations. D’autre part, la saisie des données du SMAF a été faite sur le logiciel eSMAF pendant l’évaluation, écartant ainsi le risque d’erreur. Les données de la grille AGGIR ont été consignées sur un formulaire puis vérifi ées et enregistrées le jour même dans un fi chier informatique. Sans prétendre à un contrôle parfait des biais possibles, nous sommes confi ants quant à la qualité des données de cette étude.

Conclusion

Cette recherche avait pour premier objectif de déterminer le profi l d’autonomie fonctionnelle (profi l Iso-SMAF) de la clientèle dans un EHPAD. Aussi, constitue-t-elle une percée dans le domaine de l’évaluation des personnes âgées en perte d’autonomie en France. En vertu des modifi cations apportées à la loi depuis quelques années, la prise en charge des personnes âgées et l’élaboration du plan d’aide individualisé doivent s’appuyer sur une évaluation multidimensionnelle. Le SMAF apporte une réponse concrète à cette exigence.

L’étude a permis d’établir une comparaison entre les classifi cations obtenues à partir du SMAF et de la grille AGGIR. À notre connaissance, aucune autre recherche semblable n’avait encore été réalisée. Cette comparaison a mis en lumière des écarts entre la classifi cation en GIR et les profi ls Iso-SMAF. Un résidant peut être classé dans un GIR qui ne correspond pas à son niveau de perte d’autonomie et, en conséquence, ne pas recevoir l’allocation fi nancière à laquelle il a droit. Inversement, un résidant peut être classé dans un GIR donnant droit à une allocation fi nancière alors qu’il ne rencontre pas le seuil d’amissibilité requis. Ces premiers résultats suggèrent de poursuivre la recherche pour y inclure

toute la gamme des milieux d’hébergement et d’interventjugement éclairé sur l’équité dans l’attribution des allocations fi

Bibliographie

Besso M., Saos J. et personnes âgées », Échanges Santé, No 55, p. 23-26.Boissy Pthe assessment and follow-up of functional autonomy in 7, No 2.Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des pour améliorer l’utilisation du modèle Colvez A. Ministère de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées.Coutton Vet des Statistiques, Équipe INSERM, Démographie et Santé. MontpellierCoutton V99/13/0019. Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, Études, de l’Évaluation et des Montpellier, FrDesrosiers J., Bravo G., Hébert R. et Dubuc N. (1995), « Reliability Functional Autonomy and Aging, Dubuc N. et Hébert R. (2002), Les profiadministratif pour la planifiintégrés. SMAF: Quoi de neuf? Sherbrooke: Centre d’expertise de l’Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke.Dubuc N., Hébert R. et Desrosiers J. (2004), « Les soins de longue durée aux personnes âgées: Choix d’un système clinico-administratif dans intégrés », La Revue Canadienne Du Vieillissement, VGuilbeault J. et Delli-Colli N. (2005), Formation utilisation l’autonomie fonctionnelle (SMAF) et utilisation des profien santé de Sherbrooke.Hébert R., Carrier R. et Bilodeau fonctionnelle (SMAF) ». Revue De Gériatrie, Vol. 13, No 4, p. 161-167.Hébert R., Desrosiers J., Dubuc N., « Le système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF) », La Revue De Gériatrie, VolHébert R., Dubuc N., Buteau M., Desrosiers C., (2001), « Resources and home and in institutions ». Canadian Journal on Hébert R., Spiegelhalter D.J. et Brayne C. change on disability rating scales”, 78, No 12, p. 1305-1308.Kerhuel N. (2001), Vde l’habitat en direction des personnes vieillissantes et en perte d’autonomie. France: Ministère de l’Équipement, des Ministère de la Santé et l’adoption d’un outil d’évaluation intégré des besoins des et de détermination des services requis notamment en Gouvernement du Québec.

Classifid’autonomie profi issus de la

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AGGIR sous-estime l’ampleur des besoins (Kerhuel, o-SMAF dans les GIR démontre aussi que des

AGGIR. Ainsi, regroupant

ncière alors qu’ils y ont droit. Inversement, 5% des résidants reçoivent une allocation alors qu’ils ne rencontrent pas le seuil d’admissibilité requis. Qui plus est, près de 10%

La validité interne de cette étude repose sur un ensemble de mesures qu’il AD de grande

1) est l’une des forces de cette recherche. On a ainsi évité un éventuel biais de sélection et optimisé la représentativité de l’étude pour des

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AGGIR a été réalisée auprès des mêmes équipes et une période de deux semaines a été respectée entre les deux évaluations. D’autre part, la saisie des données du SMAF a été faite sur le logiciel

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t-elle une percée dans le domaine de l’évaluation des personnes âgées en perte tions apportées à la loi depuis

quelques années, la prise en charge des personnes âgées et l’élaboration du plan d’aide individualisé doivent s’appuyer sur une évaluation multidimensionnelle. Le

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requis. Ces premiers résultats suggèrent de poursuivre la recherche pour y inclure

toute la gamme des milieux d’hébergement et d’intervention afi n de porter un jugement éclairé sur l’équité dans l’attribution des allocations fi nancières.

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L’o

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