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La diffusion du semis direct au Brésil, diversité des pratiques et logiques territoriales :...

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06/07/2016 La diffusion du semis direct au Brésil, diversité des pratiques et logiques territoriales : l’exemple de la région d’Itaipu au Paraná https://confins.revues.org/7143 1/20 Confins Revue francobrésilienne de géographie / Revista francobrasilera de geografia 12 | 2011 : Numéro 12 La diffusion du semis direct au Brésil, diversité des pratiques et logiques territoriales : l’exemple de la région d’Itaipu au Paraná A difusão do plantio direto no Brasil, diversidade das práticas e lógicas territoriais: o exemplo da região de Itaipú, Paraná FRANÇOIS LAURENT,GUILLAUME LETURCQ,IVO MELLO,JEANNINE CORBONNOIS ET ROBERTO VERDUM Résumés Français Português English Le semis direct est un système de production fondé sur le nontravail du sol. Il intègre une série de pratiques agricoles qui permettent de protéger les sols cultivés de l’érosion, de réduire les consommations de carburants, voire d’augmenter les rendements. Le large succès du semis direct au Brésil, contribue à la compétitivité et à la forte croissance de ses productions tout en préservant les sols. Le système complet du semis direct sous couvert est fondé sur trois principes : le nonlabour, la couverture permanente du sol et des rotations culturales. Sur le terrain, les pratiques sont variées et nombre d’agriculteurs n’appliquent pas les deux derniers principes. La technique est le plus souvent associée à l’emploi d’herbicides qui présentent des risques de pollution, encore peu appréhendés au Brésil. Le semis direct s’est implanté dans le Sud du pays dans les années 19701990. De là, le système, mis en œuvre par les gaúchos, s’est rapidement étendu dans d’autres régions, particulièrement dans le centre et le nord du pays. Dans ce travail, les pratiques du semis direct sont étudiées à deux échelles. La région du Paraná 3, située en bordure orientale du lac de barrage d’Itaipu, montre que la pratique du semis direct, adoptée par de nombreux agriculteurs intègre également la protection du barrage afin de limiter l’érosion et la pollution de l’eau. À l’échelle des exploitations, des entretiens avec trois producteurs du Paraná et du Rio Grande do Sul, réalisant du semis direct sous couvert, présentent les pratiques et les raisonnements qui leurs sont associés. Ces entretiens nous montrent que l’adoption d’un système d’agriculture de conservation repose sur une révision profonde du mode de production et sur l’appropriation des connaissances relatives aux processus naturels. Si le succès du semis direct s’appuie sur l’augmentation des gains économiques, ce sont ces approches systémiques qui conduisent à une plus grande durabilité dans le mode d’exploitation des sols. O plantio direto é um sistema de produção baseado sobre o não revolvimento do solo. Ele incorpora uma série de práticas agrícolas que protegem os solos agrícolas da erosão, diminuem os
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06/07/2016 La diffusion du semis direct au Brésil, diversité des pratiques et logiques territoriales : l’exemple de la région d’Itaipu au Paraná

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ConfinsRevue franco­brésilienne de géographie / Revista franco­brasilera de geografia

12 | 2011 :Numéro 12

La diffusion du semis direct auBrésil, diversité des pratiques etlogiques territoriales : l’exemplede la région d’Itaipu au ParanáA difusão do plantio direto no Brasil, diversidade das práticas e lógicas territoriais: o exemplo da região deItaipú, Paraná

FRANÇOIS LAURENT, GUILLAUME LETURCQ, IVO MELLO, JEANNINECORBONNOIS ET ROBERTO VERDUM

Résumés

Français Português EnglishLe semis direct est un système de production fondé sur le non­travail du sol. Il intègre une sériede pratiques agricoles qui permettent de protéger les sols cultivés de l’érosion, de réduire lesconsommations de carburants, voire d’augmenter les rendements. Le large succès du semis directau Brésil, contribue à la compétitivité et à la forte croissance de ses productions tout enpréservant les sols. Le système complet du semis direct sous couvert est fondé sur troisprincipes : le non­labour, la couverture permanente du sol et des rotations culturales. Sur leterrain, les pratiques sont variées et nombre d’agriculteurs n’appliquent pas les deux derniersprincipes. La technique est le plus souvent associée à l’emploi d’herbicides qui présentent desrisques de pollution, encore peu appréhendés au Brésil. Le semis direct s’est implanté dans leSud du pays dans les années 1970­1990. De là, le système, mis en œuvre par les gaúchos, s’estrapidement étendu dans d’autres régions, particulièrement dans le centre et le nord du pays.Dans ce travail, les pratiques du semis direct sont étudiées à deux échelles. La région du Paraná3, située en bordure orientale du lac de barrage d’Itaipu, montre que la pratique du semis direct,adoptée par de nombreux agriculteurs intègre également la protection du barrage afin de limiterl’érosion et la pollution de l’eau. À l’échelle des exploitations, des entretiens avec trois producteursdu Paraná et du Rio Grande do Sul, réalisant du semis direct sous couvert, présentent lespratiques et les raisonnements qui leurs sont associés. Ces entretiens nous montrent quel’adoption d’un système d’agriculture de conservation repose sur une révision profonde du modede production et sur l’appropriation des connaissances relatives aux processus naturels. Si lesuccès du semis direct s’appuie sur l’augmentation des gains économiques, ce sont ces approchessystémiques qui conduisent à une plus grande durabilité dans le mode d’exploitation des sols.

O plantio direto é um sistema de produção baseado sobre o não revolvimento do solo. Eleincorpora uma série de práticas agrícolas que protegem os solos agrícolas da erosão, diminuem os

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gastos de combustíveis e podem aumentar os rendimentos. O grande sucesso do plantio direto noBrasil contribui para a competitividade e o crescimento de seus produtos e conserva o solo. Umsistema completo de plantio direto na palha integra três princípios: não revolvimento, proteçãopermanente do solo e rotações de culturas. No campo, as práticas são variadas, tem produtoresque não fazem os dois últimos. O sistema, entretanto, é frequentemente associado com o uso deherbicidas que apresentam riscos de poluição, ainda pouco analisado no Brasil. O plantio diretotem se estabelecido no Sul do Brasil, nos anos 1970­1990. Assim, o sistema implementado pelosgaúchos, rapidamente se espalhou para outras regiões, particularmente no Brasil central e donorte. Neste trabalho, as práticas de plantio direto foram estudadas em duas escalas. A região doParaná 3, localizada na margem oriental do Lago de Itaipu, mostra que a prática do plantiodireto, adotada por muitos agricultores também inclui a proteção da barragem para o controle daerosão e da poluição da água. Ao nível da exploração, entrevistas com três produtores do Paraná eRio Grande do Sul, realizando a plantio direto sob a cobertura, as atuais práticas e de raciocínioque lhes estão associados. Estas entrevistas mostram que a adoção de um sistema de agriculturade conservação baseados em uma revisão profunda do modo de produção e apropriação doconhecimento sobre os processos naturais. Se o sucesso do plantio direto baseia­se em aumentaros ganhos econômicos, estes são sistemas de abordagens que levam a uma maior sustentabilidadena maneira de uso da terra.

No­till or direct seeding is a production system based on non­ploughing. It incorporates a range offarming practices that protect agricultural soils from erosion, reduce fuel consumption and couldincrease crop yields. The broad success of no­till in Brazil, contributes to the competitiveness andgrowth of its products while conserving soils. The complete system of conservation agriculture isbased on three principles: no tillage, permanent soil cover and crop rotations. In the field, thepractices are varied and many farmers apply so the first principle. The system, however, is mostoften associated with the use of herbicides that induce risks of pollution, yet little studied inBrazil. No­till has become established in southern Brazil in the years 1970­1990. Hence, thesystem implemented by the gaúchos, quickly spread to other regions, particularly in central andnorthern Brazil. In this paper, the practices of no­till are studied at two scales. The region ofParaná 3, located in eastern edge of Lake Itaipu dam, shows that the practice of no­till, adoptedby many farmers also includes the protection of the dam to control erosion and water pollution. Atfarm level, interviews with three farmers of Paraná and Rio Grande do Sul, realizing the no­tillwith cover crops, present the practices and the knowledge associated with them. These interviewsshow that the adoption of a conservation farming system is based on a deep change of theproduction system and appropriation of knowledge about natural processes. The success of no­tillis based on increasing incomes but the sustainability of soil use requires a integrated approachassociating no­till with cover crops and crop rotation.

Entrées d’index

Index de mots­clés : agriculture, environnement, Paraná, semis direct, solIndex by keywords : agriculture, Environment, No­till, Paraná, soilIndex géographique : Itaipú, PRÍndice de palavras­chaves : agricutura, meio ambiente, Paraná, plantio direto, solo

Texte intégral

Afficher l’imageCrédits : Hervé ThéryGrande puissance agricole, le Brésil est aussi un pays d’innovation en matière de

conservation des sols. Le semis direct, appelé également non­labour, est largementpratiqué au Brésil pour ses avantages économiques, agronomiques etenvironnementaux. Les intérêts du semis direct sont en effet nombreux : réduction del’érosion, accroissement de la réserve en eau des sols, recyclage des nutriments, gain detemps et diminution des travaux pénibles, moindre consommation de carburants,moindre usure du matériel agricole et séquestration du carbone. En zone tropicale,encore plus que dans d’autres zones, la matière organique joue un rôle essentiel dans la

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Le semis direct : intérêts et difficultés

Figure 1 : Semis direct entre des résidus de culture

(photo : I. Mello, Manoel Viana, Rio Grande do Sul, 2006)

Figure 2 : Riz en semis direct avec mulch

fertilité des sols. Le semis direct, en réduisant l’oxydation de la matière organique,conduit alors à des rendements plus élevés qu’en labour. Pour ces raisons, il est reconnupar la FAO comme l’un des fondements de l’agriculture de conservation.Cet article analyse la dynamique de diffusion de cette innovation à travers le Brésil,

dans ses dimensions spatiales et temporelles, en identifiant les acteurs et leursmotivations. Une revue de la bibliographie, des analyses cartographiques et desenquêtes de terrain montrent quels sont les intérêts du semis direct et ses limites,comment le semis direct a émergé, comment les pratiques associées se sont structuréeset comment elles sont mises en œuvre par les agriculteurs brésiliens, motivés en grandepartie par l’accroissement des rendements et par la réduction des coûts. Nous verronségalement que sous le terme de semis direct, existent différentes pratiques dont lesimpacts agro­environnementaux sont inégaux.

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Le semis direct repose sur trois principes : le non­travail du sol, le couvert permanentpar des résidus de culture ou par des cultures intercalaires et la rotation des cultures. Lenon­labour permet de ne pas enfouir les résidus végétaux afin de constituer un mulchen surface et de ne pas dégrader la structure du sol en conservant les agrégats argilo­humiques. Les couverts protègent physiquement le sol de l’impact de la pluie et d’unréchauffement excessif. Ils sont de plus à la source de la nutrition du sol en carbone, enazote et en phosphore. Les rotations permettent de limiter les invasions de plantesadventices, de maladies et d’insectes ravageurs qui prolifèrent en monoculture etconduisent ainsi à réduire l’usage de produits phytosanitaires. Ces trois principes fontsystème. Le terme plus précis de semis direct sous couvert végétal est employé pourdésigner cet ensemble de pratiques que les Brésiliens nomment « plantio direto napalha » (Figure 1).

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(photo : I. Mello, Manoel Viana, Rio Grande do Sul, 2006)

Dans les régions soumises à de fortes intensités de pluies ou sur des sols vulnérables,le semis direct est tout d’abord un moyen de limiter l’érosion (Minella et al., 2009) : lenon­labour permet de garder un mulch en surface (Diaz­Zorita et al., 2002 ; Scopel etal., 2004 ; Amado et al., 2006 ; Bayer et al., 2006 ; Calegari et al., 2008). Ce sont lesrésidus de culture qui, en se décomposant, accroissent la teneur en matière organiquedu sol et donc la fertilité (Derpsch et al., 1986 ; Diaz­Zorita et al., 2002 ; Sisti et al.,2004 ; Maia et al., 2010). Dans un système bien mené, une partie significative de laproduction de biomasse doit être laissée au champ (Figure 2), à des valeurs en matièressèches proches de 4 à 6 t.ha­1.an­1 (Bollinger et al., 2007). Le couvert limite l’effet desplashdes gouttes de pluies, amortit le passage des engins (Séguy and Bouzinac, 2001)et améliore la structure du sol par l’accroissement de l’activité biologique. A moyenterme (de trois à dix ans), la faune du sol est activée par l’abondance de matièreorganique en surface et les galeries creusées par les vers de terre créent une porositéfavorisant l’infiltration de l’eau aux dépens du ruissellement (Derpsch et al., 1986 ;Pinheiro et al., 2004 ; Cavalieri et al., 2009 ; Engel et al., 2009 ; Minella et al., 2009 ;Calonego and Rosolem, 2010). La réserve en eau du sol se trouve accrue d’autant que lemulch limite l’échauffement du sol et réduit ainsi l’évaporation (Bollinger et al., 2007).

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La matière organique est également centrale pour retenir et recycler les élémentsminéraux qui seraient sinon lessivés hors de portée des racines. Ceci estparticulièrement important dans les régions tropicales où une grande partie des sols estconstituée d’oxydes/hydroxydes et d’argiles à faible capacité d’échange cationique(CEC) comme la kaolinite. C’est alors la matière organique qui représente l’essentiel dela CEC. Ainsi, au Brésil, les sols conduits en semis direct avec couvert végétalprésentent à moyen terme une meilleure disponibilité en phosphore, azote, calcium,magnésium et potassium que des sols labourés (Séguy et al., 1996 ; Bollinger et al.,2007).

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Mais ce système présente aussi des difficultés face au labour. Le labour permet delimiter les plantes adventices, en son absence, le semis direct implique le plus souventl’emploi d’herbicides. Les détracteurs du semis direct lui reprochent pour cette raisond’être un système liant l’agriculteur à l’industrie agro­chimique, voire aux plantestransgéniques résistantes aux herbicides (Lal, 2007). En effet, l’usage des herbicides estgénéralement plus élevé dans des exploitations produisant en semis direct, ce qui peutavoir des conséquences sur l’eau et les sols et peut peser sur le budget des exploitations.Lors d’une enquête auprès de 31 petits producteurs du Paraná, Samaha et al (1998) ontainsi noté un accroissement des coûts de désherbages chimiques dans les exploitationsen semis direct : 11 à 12 % des coûts de production, contre 2 à 5 % pour des systèmesavec labour. Par ailleurs, le glyphosate (herbicide de post­levée largement utilisé de part

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Diffusion du semis direct au Brésil

Historique de la diffusion au Brésil

le monde et particulièrement en système de non­labour) inhiberait à moyen terme la vieépigée du sol (Serpantié, 2009).Conscients de ces risques, des agronomes et des agriculteurs développent des

systèmes de semis direct sous couvert associés à la « Lutte Phytosanitaire Intégrée »(réduction des traitements par la couverture du sol et par des rotations de cultureadaptées). Silva (2002) et Scopel et al. (2004) montrent ainsi que, dans de telssystèmes, l’emploi d’herbicides s’abaisse au bout de quelques années du fait du mulchet du couvert végétal qui bloquent la germination des adventices. Par ailleurs, le mulchaccroît le pouvoir de rétention et de dégradation des molécules de pesticides, ce quiréduirait le risque de contamination des eaux (Gaston et al., 2003). Mais dans le cas duglyphosate, l’auto­épuration par les sols doit être relativisée par la forte persistance del’un des produits de sa dégradation : l’aminométhylphosphonate (AMPA) fréquemmentmesuré dans les eaux. Il est encore difficile de bien évaluer leurs effets dans un milieutropical, les études sur la contamination des cours d’eau par le glyphosate et l’AMPAmanquent encore au Brésil.

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Le semis direct est né aux États­Unis. La dénudation des sols et leurappauvrissement en matière organique ont provoqué des crises érosives qui menaçaientla productivité des sols. Le Soil Conservation Service (dépendant du ministère del’agriculture) a alors travaillé sur une réduction du labour et sur la couverture du sol pardes résidus de culture (mulch). Des essais furent menés à la fin des années 1940, maisles premiers tests en système mécanisé furent réalisés en 1961 dans le Kentucky(Derpsch, 1998). C’est à partir des années 1970 que le semis direct amorça unediffusion plus large pour répondre non seulement à des problèmes d’érosion mais aussipour réduire les coûts de production. La diffusion fut stimulée par la crise pétrolière,qui a poussé les agriculteurs à des économies de carburant, et par l’apparitiond’herbicides efficaces sur le mulch (herbicides de post­levée). Le semis direct fut encorerenforcé à la fin des années 1990 par l’introduction des variétés transgéniquestolérantes aux herbicides (Serpantié, 2009). En 2006, le semis direct couvrait 95millions d’hectares à travers le monde, soit près de 6 % des surfaces cultivées (Derpsch,2007).

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Au Brésil, le semis direct est apparu dans le Sud du pays. Auparavant, les cultures desoja et de blé avec labour généraient une érosion massive des sols du fait de l’absence decouverture végétale en interculture et de la déstructuration des agrégats argilo­humiques par le travail du sol (Amado et al., 2006). A partir des années 1960, desagriculteurs et des scientifiques ont cherché à réduire l’impact du travail du sol surl’érosion en s’inspirant de techniques développées aux États­Unis par le SoilConservation Service.

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Le premier essai de non­labour a été conduit par des agronomes de l’UFRGS en 1969,puis en 1971 par la future EMBRAPA, l’institut de recherche agronomique brésilien, àLondrina et à Ponta Grossa dans le Paraná (Bollinger et al., 2007). Herbert Bartz, unagriculteur de Rolândia (Paraná), fut le premier agriculteur brésilien à pratiquer lesemis direct en 1972. Préoccupé par l’érosion, il fut impressionné par les essais del’EMBRAPA et alla visiter des exploitations en semis direct en Grande Bretagne et auxÉtats­Unis. Il en revint avec un nouveau semoir pour appliquer le semis direct dans sonexploitation. La démonstration qu’il fit en matière de réduction de l’érosion et des coûtsde production convainquit d’autres producteurs dans les années 1970. Néanmoins, ladiffusion fut restreinte du fait de problèmes de contrôle de plantes adventices etd’adaptation des semoirs à des sols couverts de résidus pailleux (Bollinger et al., 2007).L’arrivée du glyphosate au Brésil à la fin de la décennie 1970 permit d’écarter en grande

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Figure 3 : Evolution des surface en semis direct au Brésil (en millions ha)

source FEBRAPDP (www.febrapdp.com.br)

Diversité des pratiques

partie la difficulté des invasions d’adventices.La diffusion de cette innovation s’appuya sur des réseaux d’agriculteurs. Au début

des années 1980, les producteurs s’organisèrent en associations de promotion du semisdirect comme le Clube da Minhoca (« Club du ver de terre ») et les Clubes dos Amigosda Terra (« Clubs des amis de la Terre ») avec l’appui du réseau de coopérativesFundação ABC. A partir de 1992, la FEBRAPDP, Federação Brasileira de PlantioDireto na Palha, structura les producteurs à l’échelle nationale.

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À la fin des années 1980, les organismes agricoles de l’État du Paraná et du SantaCatarina, en coopération avec la FEBRAPDP, initièrent le développement du semisdirect pour les petits producteurs (moins de 50 ha) en adaptant le système à la tractionanimale et aux petits tracteurs, mais aussi en informant (plates­formes dedémonstration) et en formant les agriculteurs (journées de formation et de rencontres)(Bollinger et al., 2007). La technique se diffusa alors largement dans les petitesexploitations du Sud (Figure 3). Ainsi, à l’inverse de la plupart des autres pays dumonde où cette technique n’est adoptée que par les grandes exploitations (Dijkstra,2002 ; Scopel et al., 2004), au Brésil de petits producteurs pratiquent le semis direct.Les principales motivations sont la réduction de la pénibilité du travail, le contrôle del’érosion, la réduction des coûts de production et l’accroissement des rendements(Dijkstra, 2002 ; Leturcq et al., 2008).

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Le semis direct pratiqué dans le Sud se propagea également dans d’autres régions.Durant les années 1980, la colonisation agricole du Cerrado dans le centre du Brésil sedéveloppa rapidement (Santos, 2004 ; Théry, 2004 ; Dubreuil et al., 2005 ; Théry,2005 ; Arvor et al., 2009). Là aussi, auparavant, le labour pour la culture du soja et ducoton entraînait une dégradation des sols et les rendements baissaient, malgré l’emploicroissant d’engrais et de pesticides (minéralisation progressive de la matièreorganique). La transposition des techniques de semis direct du Sud ne donnait pas lesrésultats escomptés du fait des différences pédo­climatiques et d’une inadaptation à lataille des exploitations. Pour surmonter ces difficultés, les mutations du système,nécessaires en milieu tropical, ont été accompagnées par le CIRAD dès la fin des années1980 (Séguy and Bouzinac, 2001). Le Cerrado est ainsi devenu une aire importante dusemis direct avec 6 millions d’hectares en 2002 (Bollinger et al., 2007 ; Altmann, 2010).Actuellement, la nouvelle zone de développement est l’Amazonie où les pâturagesdégradés sont convertis en champs de soja, de riz ou de maïs conduits en semis direct,soit en rotation continue, soit en cycles de trois ans alternés avec une prairie artificielle(Capillon and Séguy, 2002 ; Valbuena, 2009). Mais dans le Cerrado, c’est plus souventun travail minimal du sol qui est pratiqué à la place du système de semis direct souscouvert prôné par les agronomes de l’EMBRAPA (Arvor et al., 2009).

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Au total, le semis direct couvrait 25,5 millions d’ha en 2005/06 au Brésil(www.febrapdp.com.br) (Figure 3), soit près de la moitié de la surface en culturesannuelles.

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Pratiques de travail du sol à l’échelle des ÉtatsbrésiliensCarte 1 : Travail du sol et semis direct au Brésil (source IBGE, 2006)

De multiples pratiques existent entre le système intégré de semis direct sous couvertet un labour conventionnel. En réalité, de nombreux agriculteurs ont réduit le semisdirect au non­labour en négligeant la production de biomasse et les rotations. Lorsquele sol n’est pas couvert, les effets du non­labour sur le sol sont plus limités, il peutmême engendrer une érosion accrue par rapport à un labour conventionnel, notammentsur des sols sableux ou compactés. Ce sont généralement de petits producteurs qui nemaîtrisent pas totalement le système du semis direct sous couvert, tel qu’il estpréconisé par les agronomes : certains effectuent un travail du sol épisodique pourlutter contre les adventices ou chauler leurs terres, d’autres ne couvrent pas le sol eninterculture ou recourent massivement aux herbicides (Bollinger et al., 2007). Ceciréduit à la fois la performance économique de leur exploitation, dégrade le sol etfinalement accroît les effets négatifs sur l’environnement.

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Des techniques de travail minimal du sol (cultivo mínimo en portugais) sontégalement largement pratiquées dans les grandes exploitations : le sol n’est pas labourémais l’horizon de surface est ameubli et les résidus sont enfouis sur les cinq à dixpremiers centimètres. Les impacts agronomiques et environnementaux peuvent alorsfortement diverger du système de semis direct sous couvert.

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La diffusion des techniques de semis direct et de travail du sol, à l’échelle des Étatsbrésiliens, est présentée dans carte 1. Issue du recensement de l’IBGE, elle distinguetrois types de travail du sol : le labour conventionnel (labour et hersage ou hersageprofond), le travail du sol minimum (hersage superficiel) et le semis direct (souscouvert et sans travail du sol). Mais il convient d’être prudent sur les pratiques réellessous­jacentes : le semis direct sous couvert doit en réalité englober dans ces statistiquestous les systèmes pour lesquels aucun travail du sol n’est effectué, car les enquêtes que

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Les aides publiques

nous avons réalisées montrent que le système complet avec couverture permanente etrotations culturales est très minoritaire y compris dans le Sud. Par ailleurs, l’IBGErecense le nombre d’exploitations et non les surfaces selon le type de travail du sol.Cette carte ne présente donc pas les impacts sur le milieu puisqu’ils dépendent dessurfaces concernées.La lecture de la carte 1 montre que le « semis direct sous couvert » (selon la typologie

de l’IBGE) est adopté largement dans le Sud et le Nord du pays, (entre le tiers et lamoitié des exploitations). Différentes raisons peuvent expliquer cette distribution : sapromotion par les réseaux d’agriculteurs originaires du Sud et les conditionsclimatiques (saison sèche peu marquée dans le Sud et dans le Nord, favorisant unecouverture permanente utilisée pour réduire l’érosion générée par les pluies intenses).Dans le Centre­Ouest, le travail du sol minimum domine, sans que le semis direct soitnégligeable ; la saison sèche est bien marquée avec de moindres risques d’érosion durantcette période, la couverture du sol est ainsi moins indispensable. Le semis direct est peupratiqué dans le Sud­Est et le Nord­Est où le labour tient encore une large place (àl’exception du Maranhão). Les types de production végétale qui y sont implantésexpliqueraient en partie ces différences (notamment la canne à sucre ou le manioc),mais pour le démontrer il faudrait disposer de statistiques présentant les types detravail du sol en fonction des cultures. Dans le Sud­Est et le Nord­Est, les modes deproduction sont par ailleurs plus traditionnels et le contexte historique dedéveloppement agricole diffère.

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Un des freins majeurs à la diffusion du semis direct sous couvert réside dans larévolution culturelle qu’il nécessite. Pour les agriculteurs, non seulement le labour estun principe de base, mais sa suppression implique une révision profonde de l’ensembledu système de production. Il entraîne un retour à plus d’observation et d’adaptation aucontexte pédo­climatique, une remise en cause des « recettes » acquises, plus de tempsà consacrer à la lecture de documents techniques et au partage d’expériences entreproducteurs (Dijkstra, 2002 ; Scopel et al., 2004 ; Leturcq, 2005 ; Bollinger et al., 2007 ;Serpantié, 2009). Les ingrédients de cette innovation et de sa diffusion ont été réunisinitialement dans le Sud du pays : ouest du Paraná et nord du Rio Grande do Sul. L’aireactuelle de distribution du semis direct correspond aux migrations issus de ce noyau,les espaces colonisés par les gaúchos pour la culture du soja : le Sud, le Cerrado etl’Amazonie (colonisations souvent organisées par les compagnies de migration etd’exploitation rurale où les coopératives et les structures d’entraide entre agriculteursjouent un rôle important dans la diffusion des innovations).

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Les innovations dans les techniques de non­travail du sol ont reçu d’emblée lesoutien des pouvoirs publics brésiliens au moyen d’une aide technique et scientifique. Ilest aujourd’hui question de financement du semis direct sous couvert en tant que bonnepratique agricole et service à l’environnement, comme le souhaitent les associations deproducteurs en semis direct sous couvert (FEBRAPDP, APDC). Les bonnes pratiquespourraient être certifiées par un « label vert », selon une méthode similaire à celle testéesur le Paraná 3 dans le cadre du programme Cultivando Água Boa. Depuis 2010, lesemis direct sous couvert végétal bénéficie du soutien financier du Ministère del’Agriculture au moyen de prêts à taux bonifiés. L’aide s’inscrit dans le programmeAgricultura de Baixo Carbono (ABC) qui vise à séquestrer du carbone tout enaccroissant la productivité agricole. Le budget du programme ABC s’élève à deuxmilliards de réais (www.agricultura.gov.br). Ainsi l’ambition est d’étendre au niveaunational la surface en semis direct sous couvert de 25 millions d’hectares en 2005 à 33millions d’hectares en 2020, notamment par la restauration des pâturages dégradés.

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Par ailleurs, l’Agência Nacional de Águas (ANA) commence à reconnaîtrefinancièrement l’intérêt de la réduction du ruissellement et de la diminution del’érosion à l’amont des barrages. Dans des secteurs menacés, les agriculteurs en semisdirect sous couvert pourront être qualifiés de Produtores de Água avec une aidefinancière à la clef (Trecenti, 2010).

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Le bassin versant du Paraná 3 à l’amontd’Itaipu : une démarche volontaristevers l’agriculture de conservation

Carte 2 : Localisation du barrage d’Itaipu et du bassin du Paraná 3

L’expérience construite sur une partie du bassin versant du barrage d’Itaipu illustreune démarche territoriale soutenue par les pouvoirs publics. Le lac de barrage d’Itaipuest situé sur le fleuve Paraná, à la frontière du Paraguay et de l’État du Paraná, auBrésil. Il reçoit des apports importants en sédiments et en nutriments ce qui provoqueson eutrophisation et un risque d’envasement prématuré. Le semis direct est largementpratiqué dans cette région mais se réduit le plus souvent à du non­labour sansraisonnement des couverts végétaux en période hivernale, ni de rotation des cultures etun usage massif d’herbicides. Les gestionnaires du barrage d’Itaipu financent un vasteprogramme nommé Cultivando Água Boa qui concerne l’épuration des eaux urbaines,la protection de la forêt sur les berges du lac et des cours d’eau, l’aménagement desversants et le développement de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.Ce programme s’applique sur le bassin versant des affluents du lac de barrage en rivegauche, nommé bassin du Paraná 3, qui représente une surface de 8 000 km² (carte 2).

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L’ensemble du Paraná 3 est couvert de banquettes anti­érosives dont la réalisation aété financée par le programme Cultivando Água Boa dans les exploitations familiales.Les cultures sont systématiquement implantées en suivant les courbes de niveau(contouring). Le dimensionnement des banquettes permet de retenir le ruissellementgénéré par des pluies de période de retour de 20 ans. La forte perméabilité des solspermet une infiltration rapide de l’eau en amont de la banquette sans dommage pourles cultures. Selon les ingénieurs de la FEBRAPDP, si la plupart des agriculteurs ontaccepté la construction de ces banquettes, la moitié les entretient bien, les autres enarasent certaines lorsqu’ils les jugent trop denses pour faciliter le passage des engins.

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Figure 4 : Banquettes anti­érosives sur un versant cultivé en soja, bassin du Paraná 3

(photo : J. Corbonnois, São Michel d’Iguaçu, 2010)

Figure 5 : Soja en semis direct avec mulch, bassin du Paraná 3

(photo : F. Laurent, São Michel d’Iguaçu, 2010)

Avant la large diffusion du semis direct, opérée durant la décennie 1990, l’érosionétait extrêmement forte dans cette région avec des valeurs de dégradation spécifiqueatteignant 50 t/an/ha (source : entretien avec Glaucio Roloff, agronome à l’UNILA –Universidade Federal da Integração Latino­Americana). Le semis direct y a constituéun réel progrès. Mais son impact sur l’érosion pourrait être amélioré grâce à la mise enplace d’une couverture permanente et à la rotation des cultures.

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Afin d’améliorer le semis direct, la FEBRAPDP participe au vaste programmeCultivando Água Boa. L’objectif du projet concernant les pratiques agricoles estjustement de réduire l’érosion des sols et d’améliorer la performance économique desexploitations. Le projet qui a débuté en 2005, est construit sur une démarcheparticipative à laquelle sont associés les agriculteurs lors de réunions et de visites de

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Carte 3 : Travail du sol et semis direct dans le du bassin du Paraná 3

(source IBGE, 2006)

terrain à l’échelle de six sous­bassins versants. La FEBRAPDP apporte desconnaissances agronomiques et contribue à la valorisation des expériences acquises parles agriculteurs du secteur. La fédération et les agriculteurs locaux ont conçu ensembleun système d’auto­évaluation de la durabilité du système de semis direct. Il est fondésur une analyse multicritère n’exigeant ni mesures coûteuses, ni ingénierie extérieure,mais sur l’observation et le savoir faire des producteurs. Les critères concernent lacouverture des sols, la fertilisation organique, les rotations (par exemple une culture deblé, d’avoine ou de Brachiaria en hiver, suivie de soja et de maïs en été), la réduction desdoses d’herbicides, le non­travail du sol et un comptage des vers de terre attestant de labonne qualité biologique des sols. Outre son intérêt technique et environnemental, cettedémarche vise à rendre les agriculteurs plus autonomes dans le raisonnement de leurspratiques. En effet, les fournisseurs de pesticides ou de semences sont souvent les seulsconseillers des agriculteurs, bien qu’ils soient économiquement intéressés par les choixopérés.

La carte 3 souligne la prédominance du système de semis direct (tel que l’IBGE ledéfinit, cf. supra) sur le bassin du Paraná 3. Le semis direct sous couvert est largementplus pratiqué dans cette zone que dans le reste de l’État du Paraná. Cette situations’explique tout d’abord par le fort potentiel pédo­climatique qui permet deux à troisrécoltes par an, ce qui incite à réduire la durée d’interculture au moyen du semis direct.L’érosion des sols affecte par ailleurs la productivité et Itaipu Binacional soutientdepuis plusieurs années les actions de sensibilisation et de formation des agriculteurs

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Diversité et convergences des pratiqueset des motivations à l’échelle de troisexploitations en semis direct

Exploitation 1

Exploitation 2

sur les intérêts du semis direct. Il est cependant notable de remarquer des différences dediffusion de cette technique entre les municipios proches du lac de barrage, en zonevallonnée, qui pratiquent encore pour un quart à la moitié le labour et ceux pluséloignés, situés sur le plateau à l’Est, où le labour est très minoritaire. Ces différencespeuvent s’expliquer en partie par la taille des exploitations, plus étendues sur leplateau, ce qui converge avec différents travaux montrant que le semis direct est pluspratiqué dans les grandes exploitations (Bollinger et al., 2007).

Des témoignages individuels permettent de mieux saisir les motivations, les intérêtset les difficultés rencontrées par des agriculteurs pratiquant le semis direct souscouvert. Les producteurs enquêtés ne sont pas représentatifs de l’ensemble desagriculteurs engagés dans ces systèmes mais en expriment certaines caractéristiques.Ils ne réalisent pas une pratique « moyenne », ils se démarquent par un engagement etune conception particulièrement intégrée du système de production.

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Elle est située à São Michel d’Iguaçu, Paraná. Le producteur, d’une cinquantained’années, est originaire de la région des Missiões dans le Rio Grande do Sul et cultive 30ha depuis 1983. Le potentiel de production est élevé dans la région grâce à des latosolsprofonds bien structurés, dérivés de basalte, et un climat humide toute l’année avec unhiver doux et court. Ces conditions permettent trois récoltes par an : du soja (cultureprincipale), du maïs (safrinha, culture de fin d’été), du blé ou de l’avoine (culturesd’hiver).

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Initialement en labour conventionnel, l’exploitation a été convertie au semis directsous couvert en 1997. Les motivations en furent : un gain de temps, une moindreconsommation de carburant, un accroissement de la réserve en eau du sol pour unemeilleure résistance à la sécheresse et surtout une moindre érosivité des sols. En effet, àl’époque du labour, lors de fortes pluies, les jeunes pousses pouvaient être détruites enquelques heures. Durant les premières années de semis direct sous couvert, ceproducteur a rencontré des problèmes de bourrage de paille lors du semis, résolusdepuis par l’évolution de l’équipement. Les résidus de culture laissés après la récoltedes grains forment un mulch qui couvre bien le sol au moment de la levée de jeunesplants et se décompose rapidement du fait de la chaleur et de l’humidité. Le mulch et lavie biologique réduisent la compaction du sol et améliorent très nettement l’infiltration.Le producteur travaille avec l’association FEBRAPDP pour améliorer la performance deson système et l’évaluer par lui­même au moyen d’indicateurs, en réalisant notammentdes comptages de vers de terre. Il a aussi baissé sa consommation d’herbicides grâceaux couverts végétaux qui limitent le développement des plantes adventices. Il estmême parvenu à supprimer le désherbage chimique sur certaines parcelles. Sesmotivations sont d’ordre économique car le glyphosate pèse dans ses comptesd’exploitation.

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Ingénieur agronome, cet exploitant a géré une ferme à Alegrete, dans l’ouest du RioGrande do Sul, comprenant 1 500 ha de riz et 800 ha de soja et de maïs. Le riz estirrigué et cultivé dans le fond de la vallée de l’Ibicuí, les cultures non irriguées sontimplantées sur les versants sableux. Le climat est subtropical humide avec une saison

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Exploitation 3

fraîche de mai à septembre.Le semis direct sous couvert est pratiqué dans cette exploitation depuis 1994. Le

système a été initialement impulsé par la crise agricole des années 1980­1990 pendantlaquelle les aides de l’État furent fortement réduites et les prêts bancaires rendusdifficilement accessibles. L’adoption du semis direct a permis de répondre àl’augmentation des coûts de production par un abaissement de deux tiers desconsommations de carburants, une réduction de moitié du nombre d’engins agricoles,une économie de temps de travail, une réduction de deux tiers de la quantitéd’herbicides employés (grâce à la couverture des sols) et une suppression desinsecticides (développement « d’auxiliaires » : animaux prédateurs des ennemis descultures, bénéficiant du milieu créé par le mulch). Parallèlement, sur une dizained’années, les rendements se sont accrus de 40 % grâce au doublement de la teneur enmatière organique des sols. Cette mutation a été réalisée avec le soutien technique del’Institut Rio Grandense do Arroz (IRGA) et a bénéficié de nombreux échanges avecd’autres agriculteurs engagés dans la FEBRAPDP et le club des Amigos da Terra.

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Le semis direct ou le travail simplifié du sol (cultivo mínimo) couvrent la quasi­totalité des grandes exploitations de la région des campos du sud­ouest du Rio Grandedo Sul. Ils concernent 80 % des rizières et la totalité des surfaces portant du soja et dumaïs. Mais cela ne constitue pas pour autant de l’Agriculture de Conservation car lesproducteurs n’accordent pas assez d’attention à la matière organique du sol par unmaintien des résidus de culture et des couverts végétaux en interculture. Le soja revientsur la même parcelle chaque année dans la plupart des exploitations alors qu’il devraitêtre alterné avec des crucifères ou des graminées. Cette culture laisse par ailleurs peu derésidus qui minéralisent rapidement (du fait d’un taux de C/N bas). Les culturesd’hiver comme l’avoine ou le blé ne produisent pas une biomasse suffisante pour couvrirle sol en hiver. L’enjeu majeur au Brésil, selon cet agriculteur, est de passer d’un semisdirect conçu simplement pour économiser des intrants et du temps de travail à unevéritable agriculture de conservation qui favorise au mieux la vie biologique du sol et leprotège par un enrichissement en matière organique.

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Située dans l’ouest du Rio Grande do Sul, à Urugaiana (municipio au premier rangdans la production de riz au Brésil), cette exploitation comprend 700 ha de riz dont laculture a commencé en 1964. Le semis direct fut adopté en 1987. Depuis 1994,l’exploitation s’est inscrite dans une démarche de qualité ayant abouti à la certificationISO 9001 en 2002.

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Le semis direct a permis de réduire fortement l’érosion. Il est combiné avec unensemble de pratiques visant à économiser l’eau et à accroître le potentiel de productiondes sols. Les engins agricoles ont été choisis pour être plus légers et sont équipés dedoubles roues en période humide afin de diminuer la compaction du sol. Le semis directa permis de baisser la consommation de carburant d’environ 80 %. Les coques du rizautrefois considérées comme des déchets servent à présent d’amendement organique.Des couverts végétaux de légumineuses sont implantés pour protéger les sols en hiver etpour enrichir leur teneur en matière organique et en azote. Ceci permet de réduirel’utilisation d’engrais de synthèse sans remettre en cause les rendements qui sontélevés : 7 à 8 t/ha (Leturcq, 2005). Ils permettent par ailleurs de réduire les traitementsherbicides en étouffant les adventices. Ainsi, sur cette exploitation, le semis direct a étéassocié à une révision profonde du système de production afin de valoriser et deprotéger le potentiel naturel des sols. L’exploitant enquêté est fortement impliqué dansl’IRGA pour que l’évolution des systèmes de production de riz s’oriente vers unemeilleure prise en compte des ressources naturelles. Il s’emploie aussi à diffuser lestechniques à travers une participation à divers évènements et groupes.

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Selon ce producteur, le frein majeur à l’adoption de ce système résulte du manque deformation en agronomie et de volonté d’observation de la majorité des agriculteurs alorsqu’une bonne gestion d’une exploitation nécessite une compréhension élaborée dufonctionnement des sols et des cultures. Le non­labour est une composante

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Conclusion

Les travaux de recherche ont été financés par le programme CAPES­COFECUB, projet n° 580/07.

Bibliographie

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fondamentale d’un système et ne suffit pas à lui seul. Avancer vers l’Agriculture deConservation nécessite une vision à long terme. Sous cet aspect, la diffusion d’unsystème de riziculture durable butte sur la question foncière : de nombreux exploitantslouent les terres avec des baux de trois ans, or le système basé sur la matière organiqueprésente une dynamique longue avant de porter ses fruits. L’Agriculture deConservation reste finalement pratiquée par une petite minorité.Ces trois exemples montrent que la conversion des systèmes au semis direct sous

couvert a été motivée par la recherche d’une meilleure productivité en s’appuyant surl’agronomie et la conservation des sols Elle s’est manifestée par des gains réels enmatière d’économie d’intrants permettant à l’agriculteur de diminuer sa dépendance àceux­ci et aux fluctuations de leurs valeurs. Le potentiel de production des sols s’estaccru grâce à un enrichissement en matière organique. Mais l’amélioration du systèmea nécessité plusieurs années, ayant recours à de nombreuses évolutions techniques. Cesproducteurs ont raisonné leurs pratiques en fondant les gains de productivité sur unrespect de la vie biologique du sol et de ses cycles naturels, garants selon eux de ladurabilité du système de production. Les exploitants rencontrés ne sont pas desindividus isolés mais se sont inscrits dans des réseaux de producteurs afin de partagerdes savoir­faire. C’est ainsi que leur système a gagné en performance, grâce à ceséchanges.

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La diffusion du semis direct sous couvert végétal a été initiée par des agriculteurspionniers, férus d’agronomie et soucieux de la réduction de l’érosion. L’approche qu’ilsont développée est fondée sur un respect de la vie biologique des sols en considérantqu’il faut « nourrir le sol avant de nourrir les plantes ». Des visites d’exploitation, desrevues professionnelles, des sites internet, des forums organisés par les Clube dosAmigos da Terra, le Clube da Minhoca et par la FEBRAPDP ont permis de partager lesexpériences acquises et d’entraîner des agriculteurs de plus en plus nombreux. Certainsse sont contentés d’un gain de productivité à court terme, grâce à l’économie d’intrantset à la réduction de l’érosion, d’autres sont allés plus loin par une révision profonde deleurs pratiques en les centrant sur l’agronomie et la conservation du sol. Le soutienscientifique et technique des chercheurs et des ingénieurs des universités et des centresde recherche agronomique a été nécessaire pour évaluer et capitaliser ces expériences.Les firmes multinationales de l’agrochimie, les coopératives et les entreprises dematériel agricole apportèrent également un soutien financier et technique important àce développement, tout en l’orientant vers l’emploi de leurs produits et matériels.

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La vision systémique d’une certaine « avant­garde » d’agriculteurs intégrant le semisdirect dans un ensemble de techniques cherchant à améliorer les sols et réduirel’utilisation d’intrants n’est cependant pas partagée par le plus grand nombre desproducteurs qui réduisent le semis direct au fait de ne plus travailler le sol. Lesmotivations de cette majorité sont avant tout l’économie de carburant, de matériel et detemps de travail ou la mise en culture de sols improductifs en système conventionnel.L’évolution du plus grand nombre vers un système intégré d’agriculture deconservation nécessitera une meilleure appropriation des connaissances des processusnaturels. Un partenariat entre des associations d’agriculteurs et des institutionspubliques, telles qu’elles sont expérimentées sur le Paraná 3, auraient certainement unrôle important à jouer afin que les intérêts économiques immédiats ne priment pas surune agriculture durable.

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Table des illustrations

Titre Figure 1 : Semis direct entre des résidus de cultureCrédits (photo : I. Mello, Manoel Viana, Rio Grande do Sul, 2006)URL http://confins.revues.org/docannexe/image/7143/img­1.jpg

Fichier image/jpeg, 152kTitre Figure 2 : Riz en semis direct avec mulchCrédits (photo : I. Mello, Manoel Viana, Rio Grande do Sul, 2006)URL http://confins.revues.org/docannexe/image/7143/img­2.jpg

Fichier image/jpeg, 340k

Titre Figure 3 : Evolution des surface en semis direct au Brésil (en millionsha)

Crédits source FEBRAPDP (www.febrapdp.com.br)URL http://confins.revues.org/docannexe/image/7143/img­3.png

Fichier image/png, 7,9k

Titre Carte 1 : Travail du sol et semis direct au Brésil (source IBGE, 2006)

URL http://confins.revues.org/docannexe/image/7143/img­4.png

Fichier image/png, 101k

Titre Carte 2 : Localisation du barrage d’Itaipu et du bassin du Paraná 3

URL http://confins.revues.org/docannexe/image/7143/img­5.png

Fichier image/png, 85k

Titre Figure 4 : Banquettes anti­érosives sur un versant cultivé en soja, bassindu Paraná 3

Crédits (photo : J. Corbonnois, São Michel d’Iguaçu, 2010)URL http://confins.revues.org/docannexe/image/7143/img­6.jpg

Fichier image/jpeg, 64kTitre Figure 5 : Soja en semis direct avec mulch, bassin du Paraná 3

SERPANTIÉ G., « L’agriculture de conservation à la croisée des chemins (Afrique, Madagascar) »,VertigO ­ la revue électronique en sciences de l’environnement, vol. 9, n.3, 2009,<http://vertigo.revues.org/9290>, consulté le 25 janvier 2011., p. 1­21, 2009.DOI : 10.4000/vertigo.9290

SISTI C. P. J., DOSSANTOS H., KOHHANN R., ALVES B. J. R., URQUIAGA S., BODDEY R. M., « Change incarbon and nitrogen stocks in soil under 13 years of conventional or zero tillage in southernBrazil », Soil & Tillage Research, n.76, p. 39­58, 2004.DOI : 10.1016/S0167­1987(03)00196­X

THÉRY H., « La vague déferlante du soja brésilien », M@ppemonde, n.74,<http://mappemonde.mgm.fr/num2/articles/art04204.html>, accès : 15 février 2011.

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06/07/2016 La diffusion du semis direct au Brésil, diversité des pratiques et logiques territoriales : l’exemple de la région d’Itaipu au Paraná

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Titre Figure 5 : Soja en semis direct avec mulch, bassin du Paraná 3Crédits (photo : F. Laurent, São Michel d’Iguaçu, 2010)URL http://confins.revues.org/docannexe/image/7143/img­7.jpg

Fichier image/jpeg, 140kTitre Carte 3 : Travail du sol et semis direct dans le du bassin du Paraná 3Crédits (source IBGE, 2006)URL http://confins.revues.org/docannexe/image/7143/img­8.png

Fichier image/png, 189k

Pour citer cet article

Référence électroniqueFrançois Laurent, Guillaume Leturcq, Ivo Mello, Jeannine Corbonnois et Roberto Verdum, « Ladiffusion du semis direct au Brésil, diversité des pratiques et logiques territoriales : l’exemple dela région d’Itaipu au Paraná », Confins [En ligne], 12 | 2011, mis en ligne le 02 juillet 2011,consulté le 05 juillet 2016. URL : http://confins.revues.org/7143 ; DOI : 10.4000/confins.7143

Auteurs

François LaurentMaître de conférences, université du Maine – UMR CNRS Espaces et Sociétés (ESO) –Francefrancois.laurent@univ­lemans.fr

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Guillaume LeturcqChercheur associé à l’UMR CNRS ESO – [email protected]

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Groupe de Recherche Interdisciplinaire sur le Brésil (GRIB) [Texte intégral]Paru dans Confins, 2 | 2008

Ivo MelloIngénieur agronome, président de la Federação Brasileira de Plantio Direto na Palha(FEBRAPDP) – Brésil

Jeannine CorbonnoisProfesseur, université du Maine – UMR CNRS ESO – Francejeannine.corbonnois@univ­lemans.fr

Roberto VerdumProfesseur, Universidade Federal do Rio Grande do sul (UFRGS) – Bré[email protected]

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