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LE FÉMINISME, SUR QUOI RÉAGIT-IL?

Date post: 19-Nov-2023
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1 LE FÉMINISME, SUR QUOI RÉAGIT-IL? Par Witakania S. Som La femme et l’homme différent en physiques, par les traits sexuels différents. C’est impossible ni de nier ni de refuser ces différences, car comme c’est, tel quel. Nous ne pouvons donc contester ou réfuter ces différences naturelles. Les valeurs de la société distinguent entre la femme et l’homme et en même temps elles dirigent leur fonction et leur place au sein de la société dans laquelle ils vivent. Influencées par les valeurs culturelles, religieuses et sociales, ces valeurs donnent effectivement un certain caractère culturel et psychologique. Les différences physiques se lient à la sexualité, tandis que le distinctement culturel se lient aux genres du sexe. Simone de Beauvoir déclare à propos du distinctement culturel qu’« on ne naît pas femme, on le devient ». Nous pouvons dire qu’on devient une femme à cause de la culture, mais pas de l’essence. C’est la construction des individualités qui impose des rôles différents, genrés, aux personnes de deux sexes. Or, les hommes créent les valeurs culturelles en pesant sur la domination, l’hégémonie et aussi la compétence existant dans la société. Ainsi, les valeurs culturelles, les coutumes, la tradition et aussi l’éducation confirment et accentuent ensuite les différences physiques entre l’homme et la femme. Ayant l’utérus et donc une possibilité d’être enceinte et puis de mettre au monde la descendance de son époux, les femmes sont donc obligées de prendre soin et de s’occuper de leurs enfants. L’argument biologique et la différence de sexe sont
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LE FÉMINISME, SUR QUOI RÉAGIT-IL?

Par

Witakania S. Som

La femme et l’homme différent en physiques, par les traits sexuels différents. C’est

impossible ni de nier ni de refuser ces différences, car comme c’est, tel quel. Nous ne

pouvons donc contester ou réfuter ces différences naturelles.

Les valeurs de la société distinguent entre la femme et l’homme et en même temps elles

dirigent leur fonction et leur place au sein de la société dans laquelle ils vivent. Influencées

par les valeurs culturelles, religieuses et sociales, ces valeurs donnent effectivement un

certain caractère culturel et psychologique.

Les différences physiques se lient à la sexualité, tandis que le distinctement culturel se

lient aux genres du sexe. Simone de Beauvoir déclare à propos du distinctement culturel

qu’« on ne naît pas femme, on le devient ». Nous pouvons dire qu’on devient une femme à

cause de la culture, mais pas de l’essence. C’est la construction des individualités qui

impose des rôles différents, genrés, aux personnes de deux sexes.

Or, les hommes créent les valeurs culturelles en pesant sur la domination, l’hégémonie

et aussi la compétence existant dans la société. Ainsi, les valeurs culturelles, les coutumes,

la tradition et aussi l’éducation confirment et accentuent ensuite les différences physiques

entre l’homme et la femme. Ayant l’utérus et donc une possibilité d’être enceinte et puis de

mettre au monde la descendance de son époux, les femmes sont donc obligées de prendre

soin et de s’occuper de leurs enfants. L’argument biologique et la différence de sexe sont

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utilisés pour réduire les femmes à la maternité. À la suite de cette condition, la société leur

attribue une série de valeurs culturelles : douce, affectueuse, gentille, aimable, obéissance,

docile, soumise et passive ! On juge les femmes à partir de son sexe. La culture patriarcale

caractérise les femmes par la sensibilité, le sentiment mais aussi le manque d’originalité et

l’incapacité à raisonner. Comme la maternité absorbe la plus grande partie de leurs forces

et de leur temps, les femmes sont souvent considérées incapables de faire d’autres choses.

Ces qualités déterminent la répartition traditionnelle des rôles, de l’identité et des

comportements adéquats des femmes.

Les femmes sont cantonnées à un devoir de femme de ménage où le travail comme

moyen de subsistance et de protection du foyer incombe à la responsabilité des hommes.

C’est-à-dire il y a l’idéal patriarcal et le travail des femmes est indispensable à la survie de la

famille. Traditionnellement responsables de la gouvernance du foyer, de leur entretien et

de la réception d’invités, les femmes restent cependant à charge de leur époux après avoir

été à celle de leurs parents selon l’idéologie patriarcale

(http://fr.wikipedia.org/wiki/feminisme).

Or, la faiblesse physique des femmes constitue une infériorité flagrante, par la suite

elles apparaissent radicalement impuissantes. La grossesse, l’accouchement, les

menstruations diminuent d’ailleurs leur capacité de travail et les condamnaient à de

longues périodes d’impotence. Pour se défendre contre les ennemis, pour assurer leur

entretien et celui de leur progéniture, elles ont donc besoin de la protection des hommes,

de leur époux.

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Pourtant, la société patriarcale installe les hommes à la classe supérieure et les femmes

à classe inférieure et subordonnée. Les femmes restent au deuxième rang de la société. La

culture patriarcale renforce la domination des hommes et en même temps, elle affaiblit en

plus la position des femmes.

Faute de causer des inégalités fondées sur le sexe, cette condition provoque ensuite le

mouvement de féminisme. Le féminisme est un ensemble d’idées politiques,

philosophiques et sociales cherchant à promouvoir les droits des femmes et leurs intérêts

dans la société civile. La pensée féministe vise en particulier l’amélioration du statut des

femmes dans les sociétés où la tradition établit de ces inégalités. Le féminisme travaille à

construire de nouveaux rapports sociaux et développe des outils propres à la défense des

droits des femmes et de leurs acquis. Ce mouvement est soutenu par diverses théories

sociologiques et philosophiques.

Histoire du mouvement de féminisme

Le terme « féminisme », longtemps attribué à tort à Fourier, ne date en réalité que de

1874. Mais, au cours de la Révolution française de 1879 provoquant le mouvement de

revendication sociale et politique, de nombreuses femmes prennent alors part aux actions

et aux débats révolutionnaires, et des hommes et des femmes réclament l’égalité entre les

sexes du statut politique et social.

Né après l’âge industriel, le féminisme se réclame de mouvements plus anciens ou de

combats menés dans d’autres contextes historiques. Il est parfois présente comme une

lutte menée afin d’abolir l’oppression dont les femmes sont victimes au quotidien. Le

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féminisme est soutenu principalement par les femmes, bien qu’il soit également activement

défendu par les hommes. Les féministes cherchent à faire progresser les femmes dans leur

contexte social, politique et économique, mais également dans la perception qu’elles ont

d’elles-mêmes. Ils défendent l’idée que « le personnel est politique » et font avancer la

cause des femmes en les aidant à se structurer comme des personnes autonomes, capables

de gérer leur propre corps et, de façon plus générale, toutes les dimensions de leur vie.

En effet, l’idée que les femmes sont entretenues par les hommes de leur famille est un

renversement typique de l’invisibilité de la productivité des opprimé(e)s. Les patriarcats

consistent essentiellement en la mise au travail gratuit des femmes au bénéfice des

hommes (servage dans l’agriculture, l’artisanat, les professions d’indépendants et libérale…)

en plus de l’exploitation domestique (travail ménager – dont 80% est assuré par les femmes

encore aujourd’hui en France) et prise en charge des personnes invalides de la famille

(enfants, vieux, handicapés). Comme toute oppression, le patriarcat est un système

d’exploitation d’une classe par une autre : individuellement (travail domestique) et

collectivement (ségrégation horizontale et verticale du marché du travail, sous emploi

féminin…) le dominant est dépendant du travail approprié de l’opprimée.

Malgré les contributions féminines à la rédaction des cahiers de doléances et le rôle que

jouent les femmes du peuple parisien – notamment lors des manifestations d’octobre 1789

pour demander du pain et des armes-, les femmes ne se voient pas attribuer de droit

particulier dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; et si le nouveau régime

leur reconnait une personnalité civile, elles n’auront pas le droit de vote à cette époque.

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Elles n’en continuent pas moins à investir l’espace public, organisées en club mixtes ou

féminins et en sociétés d’entraide et de bienfaisance, et participent avec passion à toutes

les luttes politiques de l’époque. Parmi les personnalités féminines notoires des débuts de

la Révolution, il faut retenir Olympe de Gouges qui publie en 1791 la Déclarations des droits

de la femme et de la citoyenne et Théroigne de Méricourt qui appelle le peuple à prendre

les armes et participant à la prise de la Bastille, ce dont elle sera récompensée par le don

d’une épée par l’Assemble nationale. C’est par des femmes comme Claire Lacombe, Louison

Chabry ou Renée Audou qu’est organisée la marche sur Versailles qui finit par ramener

Louis XVI dans la capitale.

En 1793 un militantisme féminin se développe à Paris, porté par des femmes du peuple

parisien proches des sans-coulottes. Les deux cents femmes du Club des citoyennes

républicaines révolutionnaires créé le 10 mai 1793 par Claire Lacombe et Pauline Léon, les

« tricoteuses », occupent les tribunes publiques de la Constituante et apostrophent les

députés, entendant représenter le peuple souverain. Leurs appels véhéments à la Terreur et

à l’égalité, leur participation à la chute des Girondins et les autres manifestations

spectaculaires des « enragées » donnent une image de furies sanguinaires qui nourrissent

longtemps les répulsions du mouvoir masculins. Claire Lacombe propose d’armer les

femmes.

Toutes deux proches des Girondins, elles connaissent une fin tragique : Théroigne de

Méricourt devenant folle après avoir été fouettée nue par des partisantes de leur

adversaires et Olympe de Gouges, guillotinée.

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Cependant, plus que les excès d’une violence largement partagée à l’époque, ce sont

d’abord les réticences des hommes au pouvoir qui excluent ces femmes de la sphère

politique. La plupart des députés partagent les conceptions exposées dans l’Emile de

Rousseau d’un idéal féminin restreint au rôle de mères et d’épouses. En revanche,

Condorcet revendique le droit de vote des femmes en vertu des droits naturels inhérent au

genre humain qui à la même époque inspirent la lutte contre le despotisme et l’esclavage.

En novembre 1793, toute association politique féminine est interdite, mais, par ailleurs,

les femmes vont continuer à jouer un rôle jusqu’à l’insurrection du printemps 95, dont le

mot d’ordre est « du pain et la Constitution de 93 », avant que la répression généralisée qui

marque la fin de la Révolution ne mette un terme provisoire à cette première prise de

parole politique, pour les femmes comme pour les hommes.

Depuis la fin du XIXe siècle, la répartition traditionnelle des rôles commence à craquer

de toutes parts sous le double effet de la modernisation du monde et des combats des

femmes pour leur émancipation collective. Elles conduisent bien des batailles pour obtenir

progressivement une évolution de leur statut qui est encore loin d’être achevée.

Leur premier combat du siècle est dans l’éducation. En France, les premières bachelières

de 1861 refusent de s’engouffrer dans le trou qui leur entrouvre. Elles entrent dans l’école

pas seulement pour être de meilleures gestionnaires du foyer et de bonnes éducatrices de

leurs fils, comme disent les discours dominant de l’époque, mais aussi pour faire autre

chose, pour investir l’espace public et accéder aux sphères qui leur sont interdites :

l’exercice de la citoyenneté et celui de la politique.

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Dès la fin du XIXe siècle, le mouvement de féminisme concentre ses actions dans le

domaine du travail. L’industrie a besoin d’une main-d’œuvre féminine qu’elle sous-paye par

rapport à leurs collègues masculins. Afin de revendiquer un travail égal avec un salaire égal,

les ouvrières commencent à créer leurs propres syndicats et à multiplier les grèves. Les

progrès sont indéniables, mais après plus d’un siècle de batailles, l’égalité de salaires n’est

pas encore acquise pour la majeure partie des femmes du globe. Les femmes sont

particulièrement employées dans des fabriques de textile ou des usines d’habillement. Elles

sont souvent exploitées, travaillant ainsi pour de bas salaires et dans de mauvaises

conditions de travail, jusqu’aux premières législations qui s’efforcent d’atténuer ces abus

par des mécanismes de protection des travailleurs, à la fin du XIXe siècle.

La situation est moins pénible pour les femmes employées dans les services ou exerçant

une profession libérale, mais les possibilités d’accès aux différentes fonctions et les niveaux

de salaire est moindres que ceux des hommes.

L’utilisation croissante de la machine à écrire et du téléphone à la fin du XIXe crée deux

nouveaux types d’emploi presque exclusivement féminins, dactylographe et téléphoniste,

qui provoque ensuite la réémergence de professions féminines sous-payées et mal

reconnues. L’un des premiers métiers à se féminiser est la médecine, peut-être parce la

profession d’infirmière est traditionnellement réservée aux femmes. L’industrialisation

permet donc la féminisation d’un nombre croissant de professions.

Dans la vie politique, les Françaises se montrent contre la misogynie de leur classe

politique. Comme leur accès dans l’espace public n’est pas encore franchement ouvert, elles

doivent continuer leurs luttes. Leurs victoires restent incomplètes et l’avenir incertain car

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les résistances à l’égalité se manifestent toujours, car les femmes rencontrent les obstacles

dans leur chemin à parcourir.

Quant à la participation à la vie civique, la lutte est longue pour l’obtenir le droit de

vote. Elle est parfois violente, comme celle des « suffragistes » britanniques qui descendent

dans la rue pour tenter de l’arracher, ou des Chinoises, qui envahissent en 1912 le tout

nouveau Parlement pour le réclamer. Acharnées partout, les résistances du monde

politique cèdent progressivement devant la détermination des mouvements de femmes.

C’est dans les pays scandinaves qu’elles deviennent le plus tôt, dès 1906 en Finlande,

électrices et éligibles. La Première Guerre mondiale les ayant propulsées sur le devant de la

scène, la plupart des Européennes obtiennent le droit de vote en 1918 et en 1919. Mais les

Françaises doivent parcourir un très long chemin. En 1848, l’opposition de l’Assemble

nationale aux droits politiques des femmes fait naître les réactions militantes d’Engels et de

Flora Tristan qui soutiennent les droits politiques et économiques des femmes. En 1868, la

liberté de réunion est enfin rétablie, et les féministes exigent de plus belle la

reconnaissance de leurs droits. De nombreuses féministes participent à la Commune de

Paris, mais la répression qui s’en suit ne permet pas la satisfaction de leurs revendications.

Aux XXe siècle, la crainte de l’influence du clergé sur l’électorat féminin, éprouvée par les

politiciens marqués par l’anticléricalisme, engendre leur opposition au mouvement en

faveur du suffrage des femmes. Et, par conséquence, le droit de vote ne leur est

définitivement accordé qu’en 1944.

La participation au monde de travail et dans la vie politique montre que les femmes ont

la possibilité de jouer un rôle dans la société. Celui-ci peut-être très divers : dans certains

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cas, la femme aura le même métier que son mari, les mêmes engagements, et par suite, un

réseau de relations sociales largement partagé. Dans d’autres cas, elle aura sa propre

profession, et ses propres occupations extra professionnelles, qui l’insèrent dans un niveau

social différent. Ce sont diverses manières d’être ensemble, selon le génie propre à chaque

couple, dont aucune n’est supérieure à l’autre, ni n’est préférable, si chacune est

proportionnée au bien des personnes, et de leur réciprocité.

Ce n’est pas seulement le rôle de la femme, mais aussi le rôle de mère qui, tout en

gardant sa valeur, se trouve lui-même modifié. Traditionnellement la femme trouve son

épanouissement dans la maternité et assure le gouvernement de maisonnée. Cependant, le

féminisme fait naître un nouveau type de mariage dans la société française qui est centré

sur le couple et met en œuvre et en lumière la conjugalité. Grâce à la facilitation

intellectuelle désormais accessible aux femmes, les professions hier réservées aux hommes

sont de plus en plus ouvertes aux femmes. Peu à peu l’entretien du foyer ne revient plus à

l’un, tandis que le travail social reviendrait à l’autre : hommes et femmes peuvent

désormais faire ensemble, mais différemment, ce qui autrefois ne les interpellait

qu’isolément.

Or, les progrès de la biologie, de la médecine, de la technologie, peuvent la décentrer du

seul rôle de mère. L’espérance de vie s’accroissant et le nombre des enfants par famille est

beaucoup limité. La femme peut donc encore vivre longtemps après avoir terminé sa tâche

éducative, et, vers 45 ans, belle et jeune encore, désirable aussi, peut valoriser alors plus

spécialement sa relation d’épouse, ou si son mariage est en échec, songer à refaire sa vie.

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Toutefois, il est dans la condition de la femme telle que le mariage la lui fait, des

ressources de changements et de protestations le mythe de la libération de la femme, par la

pilule, par l’érotisme ou par le travail, tel qu’il est représenté par l’idéologie actuelle,

comme tout mythe, possède sa vérité quelque part : non pas dans une exaltation de la

femme en soi, mais dans la reconnaissance d’une égalité de droits, suivie d’une égalité de

fait, entre hommes et femmes, au niveau du rôle social et des conditions d’existence.

Libérer le mariage, cela ne peut se faire avant que cette mutation n’ait obtenu deux

objectifs dans le réel : la reconnaissance de la différence sexuelle, et, en même temps, de

l’égalité des sexes (http://membres.lycos.fr/ocjocj/home/htmlfiles/Femme.htm).

Sur le plan politique, les femmes se mobilisent aussi contre le statut civil de la femme,

autre fois soumise en matière juridique et financière à son mari (qu’affirme le Code civil « la

femme doit obéissante à son mari ») et pour le rétablissement du divorce qui est interdit

avant par la Restauration (1816).

À la suite de la conscience de la maîtrise du corps, en France, des sections de femmes et

d’homme, y compris de médecins, se forment en plusieurs lieux pour promouvoir le droit à

l’avortement et à a contraception, mouvement qui prennent entre autres, le nom du

Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF) et le Mouvement pour la Libération

de l’Avortement et de la Contraception (MLAC). Ces groupes mettent en pratique elles

luttent, en permettant à plusieurs femmes la réappropriation de leur corps, par des groupes

de discussion non-mixte, le libre choix de la femme à l’avortement, l’apprentissage de la

méthode d’avortement par aspiration, la pratique collective de cette méthode, et

l’information et la mise à disposition des moyens de contraception. Cette requête rallie un

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mouvement national massif de femmes de toutes classes sociales, fédérées pour la plupart,

en Mouvement de Libération des Femmes (MLF), dont les diverses réflexions portent sur

l’analyse global de la domination masculine sur les femmes et les lesbiennes dans la société

capitaliste moderne.

Le débat sur la condition des femmes dans la société prit une nouvelle dimension dans

les années 60. Le féminisme trouve souvent dans le marxisme une référence idéologique. Le

terme de « lutte des sexes » ou « classe des femmes », est directement importé de

l’ouvrage d’Engels intitulé l’Origine de la famille. Le Women’s League aux États-Unis et le

MLF en France sont deux des plus célèbres mouvements de libération de la femme.

Libération qui apparaît dans leur dénomination renvoie à l’identification de l’oppression

systématique dont les femmes sont victimes. Un des mots d’ordre des mouvements

militants de l’époque est « le privé est politique », ce qui signifie que la subordination dont

chaque femme fait individuellement l’expérience, n’a pas de valeur d’incident isolé, mais

est l’expression d’une oppression collective de nature politique, ou, en d’autres termes, que

dans une société patriarcale, le sexisme marque la vie des femmes dans tous les domaines.

Parmi les revendications essentielles de ces mouvements, on notera l’accès à la

contraception libre et gratuite, la lutte contre l’oppression familiale, où la femme est

enfermée dans un rôle d’épouse et de mère, etc… L’heure est à la lutte pour le droit à la

contraception, à l’avortement, à l’autonomie, à l’égalité au sein du couple. En France, la loi

Veil qui autorise l’avortement déchaîne les passions en 1974.

On témoigne que les hommes français soutien des féministes gardent les enfants quand

les femmes partent manifester. Depuis 2003, le mouvement français ni putes ni soumises

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reprend le flambeau du MLF petit bourgeois. Les femmes, surtout originaires de banlieues,

font plus largement connaître des problèmes comme les mariages forcés les viols, l’excision.

Le post-féminisme

Or, la Seconde Guerre mondiale et les luttes de libération dans le Tiers-monde font

passer un temps au second plan les combats spécifiques. L’heure est aux luttes contre le

fascisme, puis contre le colonialisme, qui mobilisent toutes les énergies. Des femmes s’y

distinguent, ce qui ne suffira pas à établir les droits de leur sexe. Le monde continue

pourtant de bouger. Avec les indépendances, de nombreuses femmes au Sud accèdent à

l’école, au travail salarié et certain au monde fermé de la politique. Dans les pays

occidentaux, l’après-guerre les voit investir massivement le marché du travail. Le décalage

est de plus en plus considérable entre les réalités et des lois discriminatoires défendues par

des pouvoirs exclusivement masculins.

S’ils provoquent l’hostilité de nombreuses femmes du Tiers-monde qui ne se

reconnaissent pas dans ces combats « d’Occidentales » et veulent mener leurs propres

luttes à leur rythme, les mouvements féministes ont toutefois donné un second souffle aux

luttes des femmes dans le monde. Prenant acte des évolutions et proclament leur intention

de les accélérer, les Nations Unies font de 1975 « l’année de la femme » et organisent à

Mexico la première conférence internationale qui leur est consacrée.

Déjà proclamée dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, l’égalité

des sexes est réaffirmée par la Convention internationale de 1979 sur l’abolition de toutes

les formes de discrimination à l’égard des femmes, qui devient un précieux outil

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d’émancipation au Nord comme au Sud. Au fil des conférences organisées par l’ONU, à

Copenhague en 1980, à Nairobi en 1985, à Pékin en 1995, femmes du Nord et du Sud

trouvent des terrains d’entente, pour réclamer « un enfant si je veux, quand je veux » en

refusant les injonctions des natalistes comme des malthusiens, pour revendiquer leur place

dans des instances politiques qui décident sans elles de l’avenir du monde pour lutter

contre les régressions religieuses qui menacent leurs modestes conquêtes.

Considéré souvent comme réaction ou quelque fois comme antiféminisme, le post-

féminisme se concentre à l’exigence de la culture marginalisée, diasporique, colonisée ayant

l’objectif d’atteindre une sorte de féminisme non-hégémonie soutenant le féminisme local,

indigène et post colonial (Brooks, 2004 :6).

Les hypothèses racistes et ethnocentriques du féminisme occidental qui concernent

plutôt aux femmes blanches, de la classe sociale moyenne, hétérosexuelle sont ensuite

critiquées représentant faussement toutes les femmes. Le féminisme ne touche presque

pas les femmes de couleurs, et dénie d’ailleurs la question de racisme.

Le post-féminisme lance une critique au féminisme de vouloir trop e t de donner trop de

charges de devenir une femme supère étant une image d’une féministe (Alice dans Brooks,

2004 : 5). Le féminisme est responsable de beaucoup de souffrances emprisonnant les

femmes, de la dépression au manque d’argent, du suicide chez les adolescents aux

problèmes d’alimentation. On remarque que, dans la dernière décennie, ce qui rend les

femmes malheureuses ce n’est pas le problème de l’inégalité, mais c’est plutôt l’intensité

de la tension pour arrêter la cherche des femmes de l’égalité.

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Luce Irigaray (2005) montre qu’en effet l’égalité que cherche depuis toujours est

utopique. Les féministes réclament le sexe neutre. Selon Irigaray, la volonté de supprimer la

différence sexuelle entre les femmes et les hommes est destructive. Ce qui est important ici

c’est de formuler les valeurs rédigeant la même place des sexes différents. Développer une

culture masculine-féminine c’est de développer une culture qui respecte les deux sexes

différents. La justice sociale peut être atteinte en contrebalançant la domination d’un sexe

sur l’autre. Pour cela, il faut donc reformuler les valeurs culturelles concernant la sexualité

féminine.

Sans cette conception, le féminisme risque par contre de détruire les femmes et aussi

toutes les valeurs. L’égalitarisme utilise son énergie pour refuser une certaine valeur qui en

effet positive. Par conséquence, le mouvement d’émancipation des femmes souffre des

crises, du découragement fatal et de la récession progressive. Pourtant les femmes ne

peuvent jamais montrer leurs présences significatives dans l’Histoire.

Références bibliographiques

Brooks, Ann, Posfeminisme & Cultural Studies : Sebuah Pengantar Paling Komprehensif, terj.

S. Kunto Adi Wibowo. Yogyakarta : Jalasutra, 2004.

Crittenden, Danielle, What Our Mother Didn’t Tell Us : Why happiness Eludes the Modern

Women. New York : Touchestone, 1999.

De Beauvoir, Simone, Second Sex : Kehidupan Perempuan, terj, Toni B. Febriantono, Nuraini

Juliastuti. Pustaka Promethea, 2003.

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Irigaray, Luce, Aku, Kamu, Kita : Belajar Berbeda, terj. Rahayu S. Hidayat. Jakarta : KPG,

2005.

Tong, Rosemarie Putnam, Feminist Thought : Pengantar paling Komprehensif kepada Alira

Utama Pemikiran Feminis, terj. Aquarini Priyatna Prabasmoro. Yogyakarta : Jalasutra : 2005.

Références sitographiques

http://www.unesco.org/courier/2000_06/fr/doss11.htm, le 4 septembre 2008

http://www.well.ac.uk/cfol/simone.asp, le 6 septembre 2008

http://membres/lycos.fr/ocjocj/home/htmlfiles/Femmes.htm, le 4 septembre 2008.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Feminisme, le 4 septembre 2008.


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