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«LesgrandestendancesducommerceextérieurdelaFrancependantlapremièremondialisation»
ARTICLEinÉCONOMIESETSOCIÉTÉS·NOVEMBER2013
CITATION
1
READS
25
3AUTHORS:
BertrandBlanchetonGretha
UniversityofBordeaux,GREThAUMR5113
60PUBLICATIONS36CITATIONS
SEEPROFILE
StéphaneBecuwe
UniversitéMontesquieuBordeaux4
45PUBLICATIONS23CITATIONS
SEEPROFILE
LéoCharles
UniversityofBordeaux
6PUBLICATIONS5CITATIONS
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1
Les grandes tendances du commerce extérieur français pendant la
première mondialisation1
Long-run perspective of French Trade during the first
globalization
BECUWE Stéphane
(GRETHA UMR CNRS 5113)
BLANCHETON Bertrand
(GRETHA UMR CNRS 5113)
CHARLES Léo
(GRETHA UMR CNRS 5113)
Résumé
Cet article propose une mise à plat des statistiques annuelles de commerce extérieur issues du
Tableau General du Commerce de la France entre 1850 et 1913. Les flux d’importations en
provenance de 41 zones et les flux d’exportations vers 63 pays sont pris en compte. L’article
croise la dimension pays avec la dimension produit. Pour les produits 60 intitulés sont
considérés pour les importations et 75 pour les exportations. L’article fait ressortir certaines
tendances longues du commerce extérieur de la France notamment un repli des exportations
vers les marchés les plus proches.
Mots Clefs : Commerce international, mondialisation, France
JEL classification N7
Abstract
In order to highlight French foreign trade long run tendencies during first globalization the
paper uses imports and exports annual data found in the Tableau General du Commerce de la
France. The article tries to cross geographical dimensions with sectoral dimensions of French
foreign trade. Annual inflows from 41 countries (or areas) and annual outflows to 63 countries
(or areas) are analyzed. Concerning products, we take into account more than 60 headings for
the importations and about 75 for the exports. We used different level of disaggregation to
analyze product’s inflows and outflows.
Article publié dans Economies et Sociétés, Série « Histoire économique quantitative », AF, n°47, 9/2013,
p1515-1537
2
L’analyse quantitative du commerce extérieur français durant la première mondialisation est
relativement fertile mais reste particulièrement éclatée. Certains travaux focalisent leur
attention sur une période courte : Tyszynski (1951) étudie le détail de la structure des
exportations d’articles manufacturés après 1899, Verley (1988) analyse les liens entre
exportations et croissance dans les années 1860 en appliquant une méthode intersectorielle,
Broder (1993) étudie les effets du tarif Méline sur les spécialisations via une approche
pionnière en termes de protection effective, Bairoch (1993) étudie la structure géographique et
sectorielle des exportations à deux dates 1890 et 1913. D’autres travaux qui considèrent une
plus longue période ne prennent en compte que quelques points de repères chronologiques
[Bairoch P. (1977) ; Levy-Leboyer M. et Bourguignon F. (1985) ; Guillemet P. (2002)] ou se
focalisent sur des thématiques spécifiques par exemples le commerce intra-branche [Becuwe
S. (1986)], la mesure de l’ouverture commerciale [Asselain J.C. et Blancheton B. (2005),
(2008)], les liens entre politique tarifaire, productivité et exportations [Dormois J.P. (2006)],
les relations avec les colonies [Marseille J.J. (2005)]. Bien entendu le cas français est intégré
dans l’abondante littérature autour du « tariff-growth paradox » (1870-1913) dont des jalons
important ont été posés par O’Rourke (2000), Irwin (2002), Clemens et Williamson (2004),
Jacks (2006), O’Rourke et Lehmann (2008), Tena-Junguito (2009), Schularick et Solomos
(2011). Le rapprochement des pièces de ce puzzle ne permet pas de proposer une vision claire
des grands traits de l’insertion commerciale de la France dans cette première mondialisation.
Notre article propose une analyse quantitative du commerce extérieur français entre 1850 et
1913. Il croise les dimensions géographique et sectorielle des relations commerciales de la
France à partir de données annuelles extraites du Tableau général du commerce de la France.
Les importations en provenance de 41 pays et les exportations vers 63 destinations sont pris
en compte. Les flux entrants et sortants de produits sont étudiés à différents niveaux de
désagrégation. L’analyse de ces données offre une vue globale originale de l’insertion de la
France dans la première mondialisation.
Dans cet article notre démarche se déroule en quatre temps. Une première section présente les
données et l’état des connaissances sur le sujet. Une deuxième section analyse la répartition
sectorielle et géographique des exportations. La troisième section déploie la même approche
pour les importations. Une quatrième section réintroduit l’étude des flux bilatéraux à travers
l’analyse des taux de couverture.
3
Section 1. La parcellisation des études consacrées au commerce extérieur français
Les travaux de Bairoch (1993), Levy-Leboyer et Bourguignon (1985) rappellent que la France
est une grande puissance commerciale durant la première mondialisation. Sa part dans les
exportations mondiales est de 15,9% en 1865 et de 8,6% en 1900. Jusqu’en 1871 elle est la
deuxième puissance exportatrice mondiale, elle est alors dépassée par l’Allemagne, puis par
les Etats-Unis vers 1875. La perception d’un recul français est nuancée par l’historiographie.
D’abord en raison de la très grande difficulté pour un pays engagé tôt dans la révolution
industrielle à maintenir ses parts de marchés face à l’émergence inévitable de nombreux
concurrents. Ensuite en raison de la bonne tenue des exportations par habitant dont Bairoch
(1993) rappelle qu’elles sont stables sur la période 1890-1913 alors que la Suisse et la
Grande-Bretagne connaissent un recul en termes d’exportations par habitant.
L’idée d’un dynamisme des exportations ressort aussi des travaux pionniers de Toutain (1977)
qui à partir de variantes des coefficients d’ouverture (exportations / produit physique,
exportations / PIB, exportations industrielles / production industrielle) souligne notamment
que la capacité exportatrice de la France n’a pas été amenuisée par le « système
protectionniste » des années 1890-1900.
Levy-Leboyer et Bourguignon (1985) décèlent quant à eux une rupture au cours des années
1876-79. Auparavant, et ce depuis le milieu du XIXème siècle la croissance du volume des
exportations était 2,5 fois plus rapide que celui de la production. Par la suite, la croissance des
exportations ne fait qu’accompagner celle de la production. Ainsi, il apparait que l’économie
française connait à partir de la fin des années 1870 des déficits chroniques, qui s’avèrent
particulièrement élevés dans les années 1880.
Les mesures de l’ouverture proposées par Asselain et Blancheton (2005), qui corrigent les
biais dynamiques associés aux ratios traditionnels d’ouverture2, confirment l’idée d’un
moindre dynamisme des exportations à partir de la fin des années 1870 : le rapport
exportations/PIB à prix constants ne croit que très légèrement et l’ouverture manufacturière
(rapport entre le contenu en valeur ajoutée nationale des exportations manufacturières et la
valeur ajoutée totale du secteur manufacturier) stagne entre les années 1870 et la Première
2 Un ratio exportations/PIB met en rapport un chiffre d’affaire et une somme de valeur ajoutée, son analyse
intertemporelle est biaisée par la baisse du prix relatif des biens échangeables vis-à-vis des biens non
échangeables et par le développement du secteur des services au sein d’une économie qui tire le coefficient
structurellement à la baisse [Asselain J.C. et Blancheton B. (2005)].
4
Guerre Mondiale. La corrélation entre le coefficient d’ouverture manufacturière et le ratio
exportations/PIB à prix courants montre que le secteur manufacturier joue un rôle clef dans
les performances de la France.
Graphique 1. Ouverture commerciale de l’économie française entre 1850 et 1913.
Source : Asselain et Blancheton (2005)
Bairoch qui étudie la structure géographique et par produits des exportations pour l’année
1890 et pour l’année 1913 observe une faible pénétration des produits français en Amérique
Latine et en Asie, il note un développement du trafic avec les colonies que confirme les
travaux de Marseille (2005). Ces travaux suggèrent, mais sans l’établir, l’existence d’une
mauvaise diversification marché des exportations françaises.
Les études qui intègrent les importations se concentrent sur la structure plus que sur l’origine
géographique. Toutain calcule des séries de coefficients d’ouverture (importations/produits
physiques, importations agricoles/produit agricole, importations industrielles/produit
industriel), il analyse l’évolution de la répartition par produit des importations à des dates clés
(1860, 1890 et 1913) et en fait un révélateur des transformations de l’économie française.
Dans les cahiers de l’ISMEA, Jean Weiller (1969) propose des données d’importations selon
la nature des produits (alimentation, matières premières de l’industrie et objets fabriqués) et
selon la provenance des produits pour 14 pays et 23 dates entre 1873 et 1913. Il défend la
thèse d’un protectionnisme assez modéré pour ne pas contrarier les évolutions structurelles
5
naturelles liées au développement de la France. Les importations sont, selon lui, « le reflet des
grandes transformations structurelles de l’économie mondiale » [1969, p.1769]. Il souligne
que les progrès de l’industrie se traduisent par le développement des importations de matières
premières et la progression d’achats de produits fabriqués dont la provenance reste largement
européenne « d’où peu de changements significatifs dans la répartition géographique des
importations françaises entre l’Europe et le « reste du monde » jusqu’à la veille de la Première
Guerre mondiale » [1969, p.1770].
Levy-Leboyer et Bourguignon s’intéressent à la structure élémentaire des flux d’importations
et à la provenance géographique (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Europe, Algérie et
Méditerranée) pour trois dates (1876, 1896 et 1913). Guillaumet étudie l’ouverture relative de
la France vers ses partenaires européens à partir des importations à des dates clés (1860, 1881,
1903, 1912), il fait ressortir une hausse relative des échanges avec les partenaires européens,
une diminution des échanges avec ces pays à partir de 1885, puis une stagnation au début du
XXème. A partir de points de repères aussi éloignés dans le temps et sachant que ces flux
peuvent connaitre des variations annuelles très marquées, il est difficile d’analyser les
dynamiques et les retournements affectant les importations françaises éventuellement en
réaction à des modifications de politique commerciale.
Notre article propose une analyse globale du commerce international de la France entre 1850
et 1913 à partir des données annuelles d’importations et d’exportations disponibles dans le
Tableau général du commerce extérieur de la France, publication annuelle disponible au
musée national des douanes. Les flux annuels d’importations en provenance de 41 pays (ou
zones) et les flux d’exportations à destinations de 63 pays (ou zones) sont mis à plat et
étudiés. L’article cherche à croiser les dimensions géographique et sectorielle du commerce
extérieur de la France. Du coté des produits une soixantaine d’intitulés sont pris en compte à
partir des nomenclatures officielles pour les importations et 75 pour les exportations. Les
produits sont, à chaque fois, classés en trois grands groupes (produits agricoles, produits
primaires et articles manufacturés) mais en conservant la possibilité de rentrer dans une
analyse plus détaillée des flux.
6
Section 2. Structures géographique et sectorielle des exportations françaises
2.1. Vue d’ensemble de l’évolution de la « diversification marché » des exportations
françaises
Les flux d’exportations sont regroupés en douze zones : la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et
l’Allemagne en raison de leur statut de grande puissance de l’époque, la Belgique, l’Espagne,
l’Italie et la Suisse dont la proximité peut être à l’origine de relations commerciales plus
intenses voire plus conflictuelles, les Colonies en relation avec la thématique des liens avec
l’Empire, les autres pays d’Europe, les pays d’Amérique Centrale et du Sud, un ensemble
d’autres pays et enfin un groupe de trois pays Russie Egypte et Turquie.
Les trois graphiques ci-dessous montrent la part de différents pays et groupes de pays dans le
total des exportations françaises.
Ils suggèrent d’abord que la France a, en fin de période, trois grands clients : la Grande-
Bretagne, la Belgique et ses colonies. La Grande-Bretagne absorbe en début de période autour
de 25% des exportations françaises, cette part augmente à la suite du Traité de 1860 pour
atteindre 35,9% en 1866. La part britannique reste élevée jusqu’au début du XXème siècle
atteignant encore 30% en 1901, elle descend sous les 20% à la veille de la guerre. La montée
en puissance de la Belgique débute dans les années 1860 et s’accélère au début des années
1870 (14,26% en 1871), elle se poursuit ensuite régulièrement jusqu’en 1913 pour dépasser
les 16%. Si les colonies étaient un grand marché pour la France en début de période, elles
perdent ce statut à partir du début des années 1860 (la part passe brutalement de 11,52% en
1861 à 6,5% en 1864) pour ne le retrouver qu’à partir des années 1890. En fin de période ces
marchés absorbent 13,5% des exportations françaises.
Les graphiques montrent ensuite un recul de la part relative des marchés lointains dont
certains peuvent être qualifiés d’émergents à l’instar des Etats-Unis, de l’Argentine ou du
Japon. En 1850 les Etats-Unis absorbent 18,2% des exportations françaises, la guerre civile
accélère le recul, par la suite ce marché ne retrouvera jamais la même importance 10,9% en
1870, puis 6% seulement en 1913 alors que le PIB américain a crû à un rythme de 4% par an
et représente environ 2,5 fois celui de la Grande-Bretagne [Maddison A. (2001)].
L’importance relative des pays d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud (Argentine, Chili,
Pérou…) diminue nettement sur le long terme 12,7% en 1857, 4,25% en 1900 (elle remonte
un peu en toute fin de période à 6% après 1910). Il en est de même pour un groupe de trois
7
pays « partenaires historiques » de la France (Turquie, Russie et Egypte) dont l’importance
diminue tendanciellement tout au long de la période.
Enfin un dernier élément est frappant : la faiblesse permanente de la part du groupe des autres
pays (toujours inférieure à 2%) qui rassemblent pour l’essentiel soit des zones sous
domination britannique (possessions britanniques en Amérique, en Inde, en Afrique) soit de
grands pays qui commencent pourtant à s’insérer dans les échanges mondiaux (Australie,
Japon, Chine) et dont la part dans les importations françaises progresse d’ailleurs fortement
(voir section suivante).
Graphique 2. Parts de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et de l’Allemagne dans les
exportations de la France entre 1850 et 1913 (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
8
Graphique 3. Parts de pays frontaliers dans le total des exportations de la France entre 1850 et
1913 (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
Graphique 4. Parts des autres pays dans le total des exportations de la France entre 1850 et
1913 (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
9
2.2. Structure produits des exportations françaises
Nous avons classé les produits exportés en trois grandes catégories : produits agricoles G1,
produits primaires G2 et produits manufacturés G3 et calculé leur part respective dans le total
des exportations. L’imperméabilité entre les catégories n’est bien entendu pas parfaite mais
très peu d’intitulés posent en réalité problème. Bien évidemment, ces produits évoluent aussi à
travers le temps. Le graphique ci-dessous fait d’abord ressortir le statut de pays avancé de la
France en début de période. Les exportations d’articles manufacturés représentent 60% du
total des exportations dans les années 1850, cette part diminue à 50% dès les années 1860 et
stagne par la suite à ce niveau. La part des produits agricoles croît au cours des années 1850-
1860 jusqu’à atteindre un pic de 40% au milieu des années 1870. Elle décroît ensuite
régulièrement jusqu’à la guerre. La part des produits primaires voisine de 2% dans les années
1850 augmente régulièrement jusqu’à atteindre 20% en fin de période.
Graphique 5. Evolution des parts relatives des trois groupes de produits dans les exportations
de la France entre 1850 et 1913 (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
Au départ les exportations manufacturières de la France se concentrent dans le secteur textile,
la spécialisation est telle que ce secteur représente environ 40% du total des exportations
françaises sur la décennie 1850 comme le montre le graphique ci-dessous. Cette part diminue
ensuite relativement régulièrement, elle avoisine les 15% en fin de période. Il convient
10
néanmoins de noter la brusque chute de 1871, associée à la perte du potentiel d’exportations
des industries textiles alsaciennes et lorraines [Dedinger B. (2012)].
Graphique 6. Evolution de la part du textile dans les exportations de la France entre 1850 et
1913 (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
Parmi les articles manufacturés, la montée en puissance notable de huit postes révèle de
nouvelles spécialisations de l’économie française (« tabletterie, bimbeloterie, brosserie... et
articles de l’industrie parisienne », « automobiles », « peaux préparées », « machines et
mécaniques », « produits chimiques », « fontes, fer, acier, matériaux », « ouvrages en
caoutchouc », « pelleteries préparées ouvrées ou confectionnées »). Parmi eux la part du poste
« machines et mécaniques » passe de 0,2% entre 1865-70 à 2% en 1910, celle des produits
chimiques de 1% en 1870 à 3% en 1910. Les exportations automobiles qui n’apparaissent pas
dans les flux d’exportations en 1900 représentent 3,5% en 1910, la France apparait comme un
leader mondial au seuil du XXe siècle, selon Tyszynski (1951) les exportations automobiles
françaises représentent en 1913 29,5% du total des exportations mondiales.
En fin de période les spécialisations françaises paraissent extrêmement éclatées entre une
industrie textile soumise à la concurrence de pays émergents (Japon en particulier) et des
productions montantes trop nombreuses pour pouvoir exploiter des économies d’échelle.
11
Graphique 7. Evolution de la part de huit produits dans le total des exportations de la France
1850-1913 (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
Pour expliquer la baisse de la part des produits agricoles à partir du milieu des années 1870 il
est utile d’étudier deux secteurs clefs, le vin et les céréales. Les exportations de vins
diminuent rapidement, elles représentaient 13,5% des exportations françaises en 1854, à la
veille de la guerre elles représentent seulement 3%. La part des céréales, très fluctuante au gré
des récoltes entre 1850 et 1880, baisse dans les années 1880 avant de tendre vers zéro après
l’instauration du tarif Méline dont Asselain et Blancheton (2000) ont montré le caractère
purement défensif pour ce secteur et ses effets contre-productifs sur les rendements céréaliers.
12
Graphique 8. Evolution de la part des céréales et du vin dans les exportations de la France
(1850-1913) (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
La part des produits primaires connait une hausse significative. Elle est presque négligeable
en début de période, croît une première fois dans les années 1860 jusqu’à atteindre 10%, puis
une seconde fois au début du XXème pour culminer autour de 20%. Cette « spécialisation »
n’est pas conforme à la division internationale du travail qui prévaut à l’époque, elle signale
une descente en gamme des exportations françaises.
Section 3 Structures géographique et sectorielle des importations françaises
3.1. Les transformations de la structure géographique des importations françaises entre
1850 et 1913, la montée de nouveaux acteurs dans le commerce international
Les flux d’importations ont été regroupés comme pour les exportations en douze zones3. Les
trois graphiques suivants présentent l’évolution des parts relatives de ces zones dans les
importations françaises en pourcentage.
Ces graphiques sont marqués par la progression de la part de la Grande-Bretagne dans les
importations françaises jusqu’au milieu des années 1860 puis sa baisse jusqu’au seuil du
3 Les données disponibles permettent de reconstituer les importations en provenance d’Allemagne et d’Italie
13
XXème siècle. La Grande-Bretagne qui dispose au milieu du XIXème d’avantages absolus en
termes de coûts de production dans la plupart des productions manufacturières bénéficie à
plein de la politique française d’abaissement tarifaire mise en place à partir du début des
années 1850 et prolongée par le Traité de 1860. Par ailleurs, sa montée en puissance en tant
que fournisseur de la France coïncide avec l’effondrement des importations américaines
durant la guerre civile.
La trajectoire des Etats-Unis est en effet très marquée par la guerre civile qui s’accompagne
d’un effondrement de ses exportations. Par la suite, les Etats-Unis peinent à regagner des parts
de marché alors que d’autres réseaux d’approvisionnement se sont installés (par exemple des
importations égyptiennes pour le coton) ; à partir de 1880 la structure de leurs exportations est
marquée par une montée en gamme (moins de produits de base, plus d’articles manufacturés).
La part de l’Allemagne s’accroît de manière régulière y compris dans les années 1870 et au
début du XXème siècle. Cette progression témoigne de la montée en puissance de
l’Allemagne, de l’accroissement de sa compétitivité et de l’émergence de spécialisations,
notamment dans les secteurs de la métallurgie, des appareils électriques, des produits
chimiques [Dedinguer B. (2006) ; Dormois J.P. (2006)]. Les relations commerciales entre les
deux économies sont très marquées par l’article 11 du traité de Francfort par lequel elles se
reconnaissent la clause de la nation la plus favorisée [Poidevin R. et Bariety J. (1977)],
l’environnement tarifaire est ainsi apaisé.
Parmi les autres pays frontaliers l’évolution des parts de marché de l’Italie et de l’Espagne
attire l’attention par leur mouvement beaucoup plus brusque que celui concernant leur part
dans les exportations. La part de l’Italie qui culminait à 14% dans les années 1850 diminue
rapidement pour atteindre 9% au début des années 1880 et seulement 3% au seuil des années
1890. La part de l’Espagne stagnante depuis le début de la période bondit de 3% à la fin des
années 1870 à 8-9% fin 1880, elle baisse ensuite une première fois au milieu des années 1890,
puis de nouveau au début du XXème siècle pour retrouver les 3%. Ces pays entretiennent un
conflit commercial dur avec la France, l’Italie à partir de 1888, l’Espagne à partir de 1891, la
France leur applique des tarifs dits de rétorsion de nature à freiner leurs importations. Le
durcissement de la politique commerciale française entrave l’activité économique en Italie
[Fédérico G. (2006)] et pénalise lourdement le secteur viticole en Espagne [Fernandez A.
(2009)].
14
La part des autres pays (incluant notamment l’Australie, la Chine et le Japon) progressent de
manière assez régulière, elle passe d’environ 5% en début de période à près de 15% en fin de
période. Ces pays émergents s’insèrent rapidement dans les échanges internationaux et
semblent prendre des parts de marchés aux fournisseurs les plus anciens de la France
(Belgique, Grande-Bretagne, Italie…).
La part des colonies décroît nettement au cours des décennies 1860 et 1870, elle tombe à 5%
au début des années 1880 mais elle progresse par la suite pour retrouver en fin de période le
niveau des années 1850 à savoir près de 10%. L’évolution de cette part de marché globale qui
peut masquer – comme pour les exportations - des contributions différentiées de certaines
zones suggère deux phases opposées dans la contribution des colonies au développement de la
métropole.
Graphique 9. Parts des grandes puissances dans le total des importations de la France (1850-
1913) (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
15
Graphique 10. Parts des pays frontaliers dans le total des importations de la France (1850-
1913) (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
Graphique 11. Parts des autres pays dans le total des importations de la France (1850-1913)
(en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
16
3.2. La structure produit des importations
Comme pour les exportations, les importations ont été classées en trois groupes : produits
agricoles G1, produits primaires G2 et produits manufacturés G3.
La part des produits manufacturés est faible en début de période autour de 5% – conforme à la
division internationale du travail de l’époque - elle progresse légèrement durant la première
mondialisation pour atteindre 10% à la veille de la Première Guerre Mondiale. Cette hausse
est-elle associée au développement d’un commerce intra-branche avec les pays européens
particulièrement dans le secteur textile ?
La part des importations agricoles est élevée en début de période autour de 30-35%, elle
apparait très fluctuante, elle diminue en fin de période sous l’impulsion d’une baisse des
importations de vins et de céréales comme le montre le graphique ci-après (elle atteint un peu
plus de 20% à la veille de la guerre).
La part des produits primaires est de 35% en 1850, elle chute fortement pour se situer autour
de 10% au seuil des années 1880, elle remonte ensuite régulièrement jusqu’à atteindre 30% en
1912 alors que dans le même temps la France exporte davantage de produits primaires.
Graphique 12. Part des trois groupes de produits dans le total des importations de la France
(1850-1913) (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
17
Le graphique 13 montre l’importance des importations céréalières (au gré des plus ou moins
bonnes récoltes en France) et celles de vins à la suite de la crise du phylloxera en France.
Graphique 13. Parts des céréales et du vin dans le total des importations de la France (1850-
1913) (en pourcentage).
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913).
4. Etude des flux bilatéraux : l’hétérogénéité des taux de couverture
L’étude des flux bilatéraux est elle aussi susceptible d’éclairer la diversification géographique
et sectorielle de l’économie française. L’évolution du taux de couverture global de la France
est retracée dans le tableau ci-après. Après avoir culminé à 1,61 en 1859, la balance
commerciale de la France devient structurellement déficitaire à partir de 1876. En 1913, le
taux de couverture est égal à 0,8. Entre 1850 et 1876, le taux de couverture global est très
fluctuant et exhibe de grandes amplitudes. Par exemple, il passe de 1,61 en 1859 à 0,78 en
1861. Entre 1876 et 1913, le taux de couverture est plus stable, mais inférieur à 1.
18
Graphique 14. Taux de couverture global du commerce extérieur de la France entre 1850 et
1913.
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
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Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913)
Nous présentons ci-après l’évolution du taux de couverture de la France avec chacune des
douze zones prises en considération.
Graphique 15. Taux de couverture du commerce extérieur avec les grandes puissances.
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913)
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Graphique 16. Taux de couverture de la France avec des pays frontaliers.
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913)
Graphique 17. Taux de couverture de la France avec les autres zones.
Source : Tableau général du commerce de la France avec ses colonies étrangères (1850-1896) ; Tableau général
du commerce et de la navigation (1897-1913)
Comment se positionne la balance commerciale de la France vis-à-vis des différentes zones
relativement au taux de couverture global ? Afin de hiérarchiser les positions relatives des
zones, nous avons calculé le rapport suivant : taux de couverture vis-à-vis de la zone i / taux
de couverture global. En moyenne sur la période 1850-1913, par ordre décroissant
d’importance de ce ratio, les zones se situent comme suit : la Suisse (2,56) ; la Grande-
Bretagne (1,92) ; la Belgique (1,42) ; l’Allemagne (1,22) ; les colonies (1,11) ; l’Espagne
20
(1,02) ; l’Italie (1,00) ; les Etats-Unis (0,99) ; l’Amérique du Sud et Centrale (0,90) ; les autres
pays d’Europe (0,57) ; la Turquie, la Russie et l’Egypte (0,40) ; les autres pays (0,13).
Ainsi en moyenne sur la période, le taux de couverture de la France vis-à-vis de la Suisse est
2,56 fois supérieur au taux de couverture global. A l’opposé, se situent les autres pays,
regroupant notamment les pays d’Asie, vis-à-vis desquels le taux de couverture est près de 10
fois inférieur au taux de couverture global.
Ces données sont des moyennes sur l’ensemble de la période. Elles masquent des évolutions
contrastées selon les zones. Ainsi, celles que nous avons considérées comme émergentes lors
de l’examen de la structure géographique des importations françaises voient le ratio
(TCi/TCg) qui leur correspond décroître en fin de période. Les valeurs de ce dernier pour
1913 sont respectivement de 0,59 pour les Etats-Unis (au lieu de 0,99 en moyenne), 1,01 pour
l’Allemagne (1,22 en moyenne), 0,67 pour l’Espagne (1,02), 0,60 pour l’Amérique Centrale
et Latine (0,90). La situation n’évolue pas vis-à-vis des autres pays avec lesquels notre
balance commerciale reste stationnaire et largement déficitaire (ratio égal à 0,12 en 1913). Il
en est de même pour les autres pays d’Europe et la zone : Turquie, Russie et Egypte
(respectivement : 0,64 en 1913 (0,57 en moyenne) et 0,43 en 1913 (0,40 en moyenne). Il
s’agit donc bien des échanges extérieurs avec ces différentes zones émergentes qui expliquent
l’évolution négative de la balance commerciale française. Les tendances plus favorables en fin
de période avec l’Italie (1,58 en 1913, 1,00 en moyenne), la Belgique (2,47 en 1913, 1,42 en
moyenne) et la Suisse (3,73 en 1913, 2,56 en moyenne) ne parviennent pas à compenser les
déficits générés par les échanges avec les premières zones citées.
En résumé, il faut noter que la France présente des balances commerciales positives avec des
partenaires proches géographiquement, à l’exception des colonies, et négatives vis-à-vis des
pays éloignés et qui constituent en fin de période des économies émergentes.
Conclusions
L’article montre que la France a, en début de période, intensifié ses échanges extérieurs
malgré un repli relatif de ses exportations vers des marchés de proximité. De ce point de vue,
l’analyse statistique des exportations fait ressortir une rupture en 1860, date de la signature du
traité Franco-Britannique, les flux d’exportations de la France tendent à se réorienter vers des
pays plus proches (Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne) au détriment de zones éloignées
géographiquement : des pays d’Amérique du Sud (Pérou, Brésil, Chili), les colonies
21
françaises les plus lointaines (Ile de la Réunion, Guadeloupe, Martinique) et les Etats-Unis
alors en guerre civile.
L’idée selon laquelle la politique commerciale française structure les flux commerciaux
ressort aussi de l’analyse des importations. La signature des traités commerciaux avec les
pays membres du réseau Cobden-Chevalier – qui incluent la clause de la nation la plus
favorisée - permet aux pays européens partenaires de longue date de la France de conserver
leurs parts de marché durant les années 1860-70. Ce résultat est en phase avec certains
travaux récents conduits à un niveau plus global. Lampe (2008), (2009) établit comme
Accominotti et Flandreau (2005) que les traités ne provoquent pas un accroissement global du
commerce international entre 1860 et 1875 mais il montre, également, qu’ils ont un effet
différencié selon les produits et provoquent une dynamisation du commerce intra-européen.
Par la suite, le durcissement des tarifs appliqués aux produits en provenance de ces pays
européens dans le cadre d’un nouveau régime de politique commerciale plus stratégique et
discriminatoire [Becuwe S. et Blancheton B. (2013)] et la baisse des coûts de transports
entraînent une montée en puissance des importations en provenance de pays émergents
d’Amérique (Argentine, Chili) et d’Asie (Japon, Chine). Vis-à-vis de ces zones les taux de
couverture se détériorent et deviennent très inférieurs à l’unité dès les années 1860.
La montée en puissance des pays émergents que nous décelons après les années 1880 est,
quant à elle, en phase avec les résultats des travaux de Jacks (2009), Jacks, Meissner et Novy
(2011) qui montrent le rôle moteur de la baisse des coûts de transaction dans le
développement du commerce international avant la Première Guerre Mondiale.
Par contre l’étude des exportations françaises fait apparaitre un repli vers des zones de
proximité (pays européens proches et colonies d’Afrique du Nord). La France ne semble donc
pas tirer profit de la mondialisation en fin de période, elle ne parvient pas à intensifier ses
exportations vers des pays émergents de l’époque en forte croissance comme les Etats-Unis,
le Japon ou encore l’Argentine. Certes certains de ces pays sont sous domination britannique
et d’autres sont très protégés comme le montre les travaux de Williamson (2006). Le contraste
avec l’Allemagne est saisissant : la part de l’Allemagne dans les importations d’Amérique
Centrale et du Sud est environ deux fois plus élevée que celle de la France, dans les colonies
britanniques d’Asie, elle est parfois quatre fois plus élevée [Bairoch P. (1993)]. Cette
mauvaise diversification marché s’accompagne (les deux étant bien entendu liées) d’une
22
structure de spécialisation de plus en plus éclatée. En fin de période, la France continue
d’exporter des articles textiles (15% du total des exportations) soumis à une concurrence très
forte à la fois des pays émergents (le Japon par exemple qui fonde largement son insertion
dans les échanges mondiaux sur ce secteur) mais aussi les pays avancés qui à l’instar de
l’Allemagne réalise des gains de productivité dans ce secteur et dépasse la France début
XXème [Dormois J.P. (2006), p.188]. Les productions manufacturières françaises montantes
paraissent trop nombreuses pour pouvoir exploiter des économies d’échelle, nous en avons
identifié huit (« tabletterie, bimbeloterie, brosserie… et articles de l’industrie parisienne »,
« automobiles », « peaux préparées », « machines et mécaniques », « produits chimiques »,
« fontes, fer, acier, matériaux », « ouvrages en caoutchouc », « pelleteries préparées ouvrées
ou confectionnées »).
A ce stade nous n’avons pas cherché à établir un lien entre la politique tarifaire de la France et
la dynamique des exportations. Il nous semble que seule une approche en termes de protection
effective à un niveau désagrégé pourrait vraiment éclairer la question.
23
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