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Maroc Hebdo

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BIOGRAPHIE DE MEHDI QOTBI Qotbi fait de la prose sans le savoir CHERTÉ DE LA VIE Les Marocains s’endettent trop UNION MÉDITERRANÉENNE Les véritables objectifs de Sarkozy MarocHebdo INTERNATIONAL www.maroc-hebdo.com N°800 du 11 au 17 Juillet 2008 MarocHebdo Maroc 15 DH - France 3 Euro - Espagne, Belgique, Allemagne et Italie 3,90 Euro - Canada 5,95 $ - USA 6,75 $ Une_800_1 9/07/08 18:40 Page 1
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BIOGRAPHIE DE MEHDI QOTBI

Qotbi fait de la prosesans le savoir

CHERTÉ DE LA VIE

Les Marocainss’endettent trop

UNION MÉDITERRANÉENNE

Les véritablesobjectifs de Sarkozy

MarocHebdoI N T E R N A T I O N A Lwww.maroc-hebdo.com N°800 du 11 au 17 Juillet 2008M

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Maroc 15 DH - France 3 Euro - Espagne, Belgique, Allemagne et Italie 3,90 Euro - Canada 5,95 $ - USA 6,75 $

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N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 3

ÉDITORIAL

Faut-il prendre au sérieux Nicolas Sarkozy et son pro-jet d’Union pour la Méditerranée (UPM) ? Lorsqu’ilen avait fait l’annonce, avant même son installationà l’Elysée, ce nouveau sigle, balancé à la surprise

générale, a été considéré comme un effet d’annonce électo-rale sans lendemain prévisible, ni même possible. C’est malconnaître le Président Sarkozy, qui fonctionne comme s’ilétait toujours candidat.Tous ses ballons d’essai du temps de l’élection présidentielle,qu’ils soient d’ordre hexagonal ouextérieur, il les reprend un à un, enessayant d’y mettre des doses varia-bles de concret. Il en est ainsi del’UPM. Il y tient. Il y croit durcomme fer. Une bouteille à la merqu’il veut transformer en réalité etmême la mener à bon port. Pourdonner corps à cette nouvelle struc-ture, Nicolas Sarkozy a déployé destrésors d’énergie, comme il sait bienle faire. Il devait convaincre les 27pays membres de cette union deprendre part au conclave fondateur,le 13 juillet 2008 à Paris, et partagerles festivités de la fête nationale fran-çaise du 14 juillet.Une Union pour la Méditerranée,pour faire quoi, si jamais celle-cis’avère réalisable? Il s’agit, d’après lalettre d’intentions introductive, defaire de cette mer intérieure, à peine entrouverte sur ses deuxextrémités Est et Ouest, un espace de rapprochement et nonde distanciation; de coopération et non de rejet; d’intercom-munication culturelle et non d’incompréhension; bref, depaix et non de haine et de conflits.Tout un programme à l’ambition démesurée, voire utopi-que. Ce “Grand Lac” a toujours été un lieu de confrontationsur ses eaux et à l’intérieur de ses terres. Les génocides sur lesdécombres de l’ancienne Yougoslavie et l’implantation cala-miteuse d’Israël au détriment des Palestiniens, sont les der-niers soubresauts de cette longue accumulation deconfrontation où les influences culturelles réciproques pas-

saient d’abord par les glaives du plus puissant. Sous nosyeux, en histoire immédiate. S’il peut en être autrement, ence début du 21ème siècle, pourquoi pas. Seulement voilà, la réalité récalcitrante se fait un malin plai-sir à compliquer les idées les plus prospectrices et les plus pro-metteuses. Quelques questions pour rendre compte de lacomplexité du projet. Comment concilier, d’une part, l’élargis-sement de l’Union européenne aux anciens pays du bloc del’Est et, d’autre part, l’invite faite aux pays de la rive sud -Israël

non compris, parce que privilégié d’of-fice- de s’amarrer à une locomotive euro-péenne développante pour tous; sansdiscrimination ethnique ou géographi-que? Les pays non-européens -ceux ara-bes, en particulier, pour ne pas lesidentifier- auront-ils le même statut pré-férentiel que les pays européens ancien-nement ou récemment intégrés à l’UE? Comment appréhender le phénomènede l’immigration, sans qu’il y ait deuxpoids-deux mesures, selon les directi-ves même de l’UE, entre les migrants dela rive Sud et ceux de la rive Nord ? Mal-gré la fougue de Nicolas Sarkozy, ledoute est permis. Et puis, cette Union pour la Méditerra-née, n’est-elle pas de nature à noyernotre incapacité à construire une entitémaghrébine, à notre échelon régionalet selon notre propre volonté politique?

Le bon sens et le vœu même des peuples d’Afrique du Nord,ayant une façade méditerranéenne, auraient voulu quel’Union du Maghreb arabe précède l’Union pour la Méditer-ranée. Si cela n’a pas été fait, ce n’est pas faute de disponibi-lité marocaine, mais de la convoitise algérienne sur nosprovinces sahariennes. Pour ce qui nous concerne, l’UPM deSarkozy nous conforte dans notre politique d’ouverture,constamment renouvelée, en direction de l’Europe. Il n’y a pour nous aucun complexe à cet égard. Nous n’avonspas définitivement mis sous l’éteignoir nos ambitions pourle Maghreb. L’Union pour la Méditerranée pourrait, peut-être, nous y conduire. Pourquoi pas, après tout?

Le bon sensaurait vouluque l’Uniondu Maghreb

arabeprécède

l’Union pour laMéditerranée.

Méditerranée

Mohamed Selhami

Deux rives, deux mondes

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SOMMAIRE MAROC HEBDO INTERNATIONAL - 17e ANNÉE - N° 800 DU 11 AU 17 JUIllET 2008

ÉditoDDeeuuxx rriivveess,, ddeeuuxx mmoonnddeesspar Mohamed Selhami

ActualitéLe nouveau sélectionneur des Lions de l’Atlas exposeson plan d’actionRRooggeerr LLeemmeerrrree cchhaarrmmee llaa pprreesssseeLa chronique de Mouna IzddineEEppoouusseess,, ccoonnccuubbiinneess eett ccooccuussVisite du Premier ministre,Abbas El Fassi, à LisbonneDDeess rreellaattiioonnss aauu bbeeaauu ffiixxeeLe statut avancé Maroc-UE à l’ordre du jour UUnn ppaarrtteennaaiirree pprriivviillééggiiééConférence de Paris sur l’Union pour la MéditerranéeLLeess vvéérriittaabblleess oobbjjeeccttiiffss ddee SSaarrkkoozzyy

CouvertureVoisinage conflictuel entre le Maroc et l’EspagneLL’’aarrrrooggaannccee eessppaaggnnoolleeL’Espagne, deuxième investisseur étranger après la FranceLLeess hhoommmmeess dd’’aaffffaaiirreess eessppaaggnnoollss aaiimmeenntt bbiieenn llee MMaarrooccL’Espagne compte un million et demi de MusulmansPPoouurrqquuooii lleess IIbbèèrreess rreejjeetttteenntt ll’’IIssllaamm ??

PolitiqueLes RG disparaissent après un siècle d’existence LLeess sseerrvviicceess ffrraannççaaiiss ffoonntt ppeeaauu nneeuuvveeL’évolution des mouvements jihadistes LLaa ttrrooiissiièèmmee ggéénnéérraattiioonn

ÉconomieLes ménages marocains en situation de surendettementLLeess ccrrééddiittss ddee llaa mmoorrttLa RAM confrontée à une vague d’absences des navigantsLLeess ppiillootteess ssoonntt--iillss vvrraaiimmeenntt mmaallaaddeess??Attribution de deux terminaux du port Tanger MedAAkkwwaa GGrroouupp eett llaa SSNNII ppaarrmmii lleess vvaaiinnqquueeuurrssLa chronique de Aziz LahlouQQuu’’eesstt--iill aarrrriivvéé aauu mmaarrcchhéé ddeess ddeevviisseess??

Société et cultureCheb Khaled au Festival de TimitarRRooii dduu rraaïï oouu rrooii ddee llaa pprroovvoocc??Safi accueille ses enfants juifs pour la Hilloula LLeess mmeessssaaggeerrss ddee llaa ffrraatteerrnniittééKamal Barouti, directeur de l’hôtel New candide à parisUUnn pprroo hhoorrss ppaaiirrPalette de vie, autobiographie de Mehdi Qotbi QQoottbbii ffaaiitt ddee llaa pprroossee ssaannss llee ssaavvooiirrLa chronique de Driss FahliLLaa ccaallccuullaattrriiccee ddee MMoorrddeekkhhaayy

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•ARTSUne école à Marrakech Le musée des Trames de laMéditerranée, de la villede Gibellina, en Sicile,abrite actuellement uneexposition itinérante, sousle thème: 100 Céramiquespour le jardin d’éden.Organisée à l’initiative del’architecte italien SergioCalatatroni, cette exposi-tion est destinée àrecueillir des fonds pour lefinancement de laconstruction d’une écoled’art à Marrakech.L’exposition, qui réunitune centaine d’oeuvresréalisées par des artistes,designers et architectesitaliens de renom, a déjàété présentée à Milan. Ellefera escale en décembre2008 au Palais El Badi àMarrakech.

•CARICATURESDU PROPHÈTEPas de poursuitecontre un dano-marocain Un dano-marocain de 40ans, arrêté le 12 février2008 par le service derenseignement de lapolice (PET) danoise, etsoupçonné d'avoir projeté,avec deux complices tuni-siens, un attentat contreun des auteurs des carica-tures du ProphèteMohammed, ne sera paspoursuivi en justice, aannoncé la procureuredanoise de la région nord-est du Jutland, ElsemetteCassoee, mercredi 9 juillet2008. Ses deux complices,résidents réguliers auDanemark, seront enrevanche expulsés sansjugement.

Attentat contre leMaroc à Athènes Une voiture diploma-tique marocaine a étéciblé par un attentat àl’engin incendiaire arti-sanal qui a eu lieu la nuitdu 9 au 10 juillet 2008 àAthènes.Ce véhicule de l’ambas-sade du Maroc a étéincendié par deux petitescartouches de gaz àPsychiko, dans labanlieue nord de la capi-tale grecque, tandis quedeux motos de la policemunicipale du Phalère,dans la banlieue sud, ontégalement été incen-diées de la même façon.Ces actes n’ont pas étérevendiqués pour lemoment, selon la police.Les autorités imputenten général ce type d’at-tentats, très fréquentsdans le pays, à desgroupes anarchistes oud’extrême gauche.

• CONSEIL CONSTITUTIONNEL

Quatre nouvelles nominations

De nouveaux membres entrent au Conseil constitutionnel. Il s’agitde Mohamed Achergui, nommé au poste de président, Mohamed

Seddiki, Mohamed Amine Benabdallah et Rachid Lemdaouar. Les deuxpremiers ont été nommés par SM le Roi Mohammed VI, le troisièmepar le président de la chambre des Conseillers et le quatrième par le pré-sident de la chambre des Représentants. Les quatre nouveaux membres du conseil ont prêté serment devant leSouverain, qui les a reçu, mardi 8 juillet 2008, à Oujda. Ces nomina-tions s’inscrivent dans le cadre du renouvellement partiel du tiers de lacomposition du Conseil, conformément à la loi organique.

Ahmed Réda Chami a retiré ledroit au label Maroc à sept

entreprises du secteur de laconserve de poisson. Ainsi, le

ministre de l’Industrie, du Com-merce et des Nouvelles technolo-gies ne garantit plus les produitsmis sur le marché par cesconserveries. Il s’agit de NouvelleCasarno Cibel et Unimer, socié-tés spécialisées dans la conservede sardine à Agadir; de Samara,à Essaouira, et Belma, à Agadir,opérant dans la conserve de sar-dine et de filets de maquereaux;ainsi que Les conserveries maro-caines de Doha, à Aït Melloul, et

UPA II, à Safi, toutes les deuxspécialisées dans la conserve desardine, filets de maquereaux etde thon. Mis en place en 1998,conjointement avec le départe-ment des Pêches et à lademande des professionnels, lelabel Maroc est une marque dis-tinctive attestant la conformitéd’un produit. Jusqu’à mainte-nant, ce label n’a fait l’objet d’au-cune large campagne decommunication.

•QUALITÉ

Retrait du label Marocà sept conserveries

INFOEXPRESS

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Les nouveaux membres du Conseil prêtant serment devant le Souverain,mardi 8 juillet 2008, à Oujda.

Ahmed Chami.

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•TENSION

Les frontières Algérie-Marocau goût du jour Quelle mouche a

piqué la pressealgérienne pour

qu’elle remette sur latapis la question de lafrontière entre l’Algérieet le Maroc? Plusieursquotidiens algériensrapportent que le gou-vernement algérienestime que l’ouverturede la frontière entre l’Al-gérie et le Maroc n’estpas une priorité. Vrai-s e m b l a b l e m e n t ,aucune actualité ne jus-tifie cette excitation. À moins que les déclara-tions du directeur de l’Observatoire d’étudesgéopolitiques (OEG), Charles Saint Prot, nerevêtent pour eux un caractère officiel.

Au fait, ce spécialiste dumonde arabe a écrit dansle préambule du derniernuméro de la revue Etudesgéopolitiques, éditée parl’OEG, que l’ouverture desfrontières contribuerait à laréussite du projet d’Unionpour la Méditerranée. Par ailleurs, le secrétairegénéral du Front de Libé-ration nationale, AbdelazizBelkhadem, dans une ren-contre du 9 juillet 2008avec les élus des wilayasfrontalières, a accusé le

Maroc d’exporter illégalement de la drogue,de l’alcool et des produits contrefaits dange-reux pour nuire à la santé de la population età l’économie de l’Algérie.

•IMMIGRATION

Le Maroc contre laDirective de retourLe Maroc a invité, le 9 juillet 2008 à Dakar,les pays européens à abandonner les poli-tiques de retour des émigrés et à encou-rager à leur place, la migration circulaireet la mobilité des personnes.Le Parlement européen a adopté, le 18juin, ce texte qui fixe à 18 mois la duréemaximum de placement en rétention desimmigrés clandestins et prévoit une inter-diction de séjour de cinq ans dans l’UE.Les ministres européens ont par ailleursapporté, le 7 juillet 2008, leur soutien àun Pacte sur l’immigration proposé par laprésidence française de l’UE.La “Directive du retour” a déjà été large-

ment critiquée en Amérique latine, où laprésidente argentine, Cristina Kirchner, aestimé que cela rappelait «l’époque de laxénophobie», alors que son homologuevénézuélien, Hugo Chavez, a menacé desuspendre les livraisons de pétrole auxpays qui appliqueront le texte.Mais l’Afrique, particulièrementconcernée par le sort de dizaines demilliers de migrants qui tentent chaqueannée de rallier l’Europe au péril de leurvie à bord d’embarcations de fortune,était restée silencieuse. Cette rencontrede trois jours à Dakar à laquelle prennentpart plus de 50 délégations de pays afri-cains et européens pour convenir d’unestratégie sur la Migration et le dévelop-pement, a été l’occasion pour connaîtreles réactions des uns et des autres.

Le chanteur français de raï Faudel, attendu en Cisjordanie pour un concert, a étéretardé, mercredi 9 juillet, pendant cinq heures par les autorités israéliennes à la

frontière avec la Jordanie, selon son entourage. Faudel, d’origine algérienne, et son groupe de dix autres

personnes, ont été bloqués au pont Allenby, contrôlépar Israël, entre la Jordanie et la Cisjordanie occu-pée.Ils ont finalement été autorisés à franchir le pont

après des contrôles poussés qui ont duré cinq heures.«On est bloqués. Les Israéliens ne nous donnent pas de

raison», avait déclaré le manager de Faudel, MichelLevy, qui se trouvait avec lui au pont, avant que le groupe

ne soit autorisé à passer. Faudel devait se produire mercredi soir à Ramallah en

Cisjordanie dans le cadre du Festival de danse et demusique de la Palestine. Les autorités israéliennesentravent l’entrée de Faudel, qui était censé arriverà Ramallah dans la matinée, a pour sa part déclarélors d’une conférence de presse la directrice duFestival, Iman Al-Hammouri.

• TRACASSERIES

Faudel bloqué par les autoritésisraéliennes

Faudel.

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Abdelaziz Belkhadem.

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L’ANMA explique lanouvelle loi sur la SA

L’Association nationale dessociétés marocaines (ANMA),

dont le conseil d’administrationest présidé par Brahim Benjelloun

Touimi, a organisé, mer-credi 9 juillet 2008, unejournée de réflexion. Lestravaux de cette journéeont tourné autour de lanouvelle loi 20-05 quiamende l’ancienne loi 17-95 sur la société anonyme. La nouvelle loi, promul-guée le 16 juin 2008,apporte de nombreuxamendements à l’ancientexte. À titre d’exemple, onpeut citer la redéfinitiondes pouvoirs au sein desorganes d’administration,le renforcement ducontrôle et de la transpa-

rence, l’assouplissement duformalisme pour la constitutionet le fonctionnement des sociétésanonymes ainsi que l’allégementdu dispositif fiscal.

•SOCIÉTÉ ANONYME

•JUSTICE

Omar Bahraoui acquitté

Le maire de Rabat, Omar Bah-raoui, poursuivi pour tentative

de corruption électorale lors deslégislatives de septembre 2007, a étéacquitté lundi 7 juillet 2008 par letribunal de première instance deRabat. Omar Bahraoui étaitpoursuivi, ainsi queson adjoint et deuxautres employésmunicipaux, pourtentative de gagnerdes voix en échangede cadeaux, utilisa-tion des moyensappartenant à la

commune pour influencer les élec-teurs et non respect de la réglemen-tation.Le juge a annoncé l’acquittementdes prévenus sans donner de justifi-cations, mais le parquet a encore la

possibilité de faireappel.«Je suis fier de la Jus-tice de mon pays et j’aitoujours respecté laloi», a affirmé à l’an-nonce du jugementM. Bahraoui, par ail-leurs membre de ladirection du Mouve-ment populaire.

Omar Bahraoui.

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Brahim Benjelloun Touimi.

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N° 800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 11

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Les Pays-Bas relancent le débat sur ladouble nationalité. Le gouvernement,

répondant à une requête parlementaire,a affirmé qu’il continuerait d’envisager lapossibilité d’interdire la double nationalitéaux ressortissants marocains résidantdans ce pays. Environ 300.000 person-nes sont concernées. Sitôt l’informationdiffusée, le gouvernement marocain aréagi. Les ministres de la Justice et desAffaires étrangères, Abdelouahed Radi etTaïeb Fassi Fihri, sur instructions du RoiMohammed VI, se sont entretenus, le 7juillet 2008, avec l’ambassadeur des Pays-Bas à Rabat, Sjoerd Leenstra, pour lui faitpart de la position marocaine. Les deux ministres ont exprimé le vifétonnement de l’Exécutif marocain et lerejet catégorique de toute politique quiexigerait des citoyens marocains aux Pays-Bas de renoncer à leur nationalité maro-

caine d’origine. Ils ont, ainsi, rappelé quela perte de la nationalité marocaine d’ori-gine ne peut être autorisée qu’à titreexceptionnel et par décret seulement, enfonction de paramètres et de critèresobjectifs, basés sur le respect de la légiti-mité religieuse ancestrale et de la légalitépolitique et juridique.Cette problématique ne date pas d’au-jourd’hui. Déjà en 2005, le Maroc et lesPays-Bas étaient entrés en désaccord surla question de la double nationalité. Les

Néerlandais voulaient que les immigrésmarocains de 3ème génération n’aientqu’une seule nationalité dans l’objectif defaciliter les procédures administratives etjudiciaires.Les Pays-Bas avaient estimé que la doublenationalité compliquait la tâche aussibien pour la justice que pour le justicia-ble. Le Maroc avait indiqué, pour sa part,qu’il s’agissait d’une question de souverai-neté non négociable.

BE.L

Le gouvernement néerlandais remet sur la table son projet d’interdire la double nationalité aux

enfants des émigrés marocains. Le Maroc réagit fermement.

Une question de souveraineté• LES PAYS-BAS POUSSENT LES ÉMIGRÉS MAROCAINS À ABANDONNER LEUR NATIONALITÉ

La perte de la nationalité marocainene peut être autorisée qu’à titre

exceptionnel.

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•LE PARTI TRAVAILLISTE TIENT SON 3ÈME FORUM

La gaucheen ordre de marche

ILS ONT DÉCLARÉ

SHLOMO BEN AMI,ex-ministre israélien desAffaires étrangères«J’ai déjà dit en plaisantant que siHassan II créait un parti et seprésentait aux élections en Israël, ilen sortirait victorieux».

JAWAD KERDOUDI,pwrésident de l’Institutmarocain pour les relationsinternationales« Ce que le Maroc attend de l'Unionpour la Méditerranée est l'apport decapitaux,mais surtout le transfertde technologie et la bonnegouvernance »

FATIMA OUFKIR,veuve du général putschiste Mohamed Oufkir

Je pardonne à toutes les personnes qui ont maltraité mes en-fants, mais je ne pardonnerai jamais à Driss Basri (ancienministre de l’Intérieur, décédé) ce qu’il nous a fait.

Le 3ème Forum initié par le Parti travailliste(PT) s’est tenu, samedi 5 juillet, à Rabat,

sous le thème L’union de la gauche, en tantqu’acteur principal dans la recomposition duchamp politique. La rencontre initiée par leparti de Abdelkrim Benatiq a constitué uneoccasion pour dessiner les contours de l’unionde la gauche, dont le lancement a été annoncé

le 5 juillet. Elle sera composée dans une pre-mière étape de l’Union socialiste des Forcespopulaires (USFP), du Parti du Progrès et duSocialisme (PPS), du Front des Forces démo-cratiques (FFD), du Parti socialiste (PS) et duParti travailliste (PT). Un bloc qui restera ouvertà d’autres formations de la gauche. L’idée du thème de ce forum est venue aprèsle constat fait des résultats des dernières légis-latives. Combien pèse chaque composante de

la gauche? Pas beaucoup. Mais si toutes lesformations de gauche se réunissent, elles peu-vent constituer un pôle qui pèsera lourd surl’échiquier politique. «C’est à partir de cetteapproche, chiffrée, que nous nous avons entaméles discussions autour de ce thème», déclare M.Benatiq. Le dirigeant du PT ajoute que «leMaroc doit choisir entre un système éclaté et dis-

persé où il n’a pas de référenceidéologique entre la majoritéet l’opposition, et un systèmeoù on a des pôles avec des réfé-rences idéologiques». Un certain nombre d’ac-tions liées à diverses couchesde la population en diversesrégions seront entaméespour donner un aspectconcret à cette démarche.Objectif à court terme, uneattitude commune à l’égarddes prochaines échéancesélectorales de 2009. Pour le secrétaire général du

PT, rassembler plus de 4.000 personnes n’estpas une mince affaire. Sentir qu’il y a de laréactivité dans la salle est réconfortant. «Le plusimportant, c’est le message politique. Ce n’est quele début d’un chantier qui ne va pas être facile»,déclare-t-il, rejoignant ainsi les vœux expiméspar les dirigeants des autres formations pré-sentes au forum, Nabil Benabdellah, du PPS,Thami Khyari, du FFD, et Abdelmajid Bou-zoubaâ, du PS. N. J.

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LA PHRASE DE LA SEMAINE

CHARLES SAINT PROT,directeur de l’observatoirefrançais d’étudesgéopolitiques« Sans un règlement juste de la

question palestinienne,je vois mal commentpourrait se réaliserl’objectif fixé parNicolas Sarkozy visantà sortir du cycleinfernal de lavengeance et de lahaine entre Israël et lespays arabes. »

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Thami Khyari et Abdelkrim Benatiq.

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14 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008

Le mardi 8 juillet 2008, a eu lieu à l’hô-tel Hilton de Rabat la conférence de la

Fédération royale marocaine de footballpour “présenter” à la presse le nouveausélectionneur en charge des équipesnationales marocaines, Roger Lemerre;et le nouveau Directeur technique natio-nal, Jean-Pierre Morlans. Fethi Jamal, qui a assuré l’intérim après lelimogeage en février 2008 de HenriMichel, conserve son poste d’entraîneurde l’équipe nationale A. Toutes les autreséquipes nationales, depuis les olympiquesà celle des moins de 16 ans, qui va êtrecréée, seront également coachées par desentraîneurs marocains, sous la responsa-

• LE NOUVEAU SÉLECTIONNEUR DES LIONS DE L’ATLAS EXPOSE SON PLAN D’ACTION

Roger Lemerre charme la presse

bilité du sélectionneur national. Le contratde Roger Lemerre est de quatre ans, dontles deux derniers sont conditionnés par laqualification du Maroc aux coupes duMonde et d’Afrique de 2010, organiséesrespectivement en Afrique du Sud et enAngola. Auquel cas, le contrat de courraitjusqu’en 2012, année olympique.

MissionMais la mission de M. Lemerre et de sonéquipe va bien au-delà de la gestion ponc-tuelle des équipes nationales. Ledeuxième volet de la mission de MM.Lemerre et Morlans est beaucoup plusardu. Il concerne la formation des entraî-neurs-éducateurs des clubs nationaux et lamise en place au sein des clubs nationauxdes structures de formation adéquates àl’apprentissage du football en tant quemétier du spectacle à part entière et nonplus comme “petit spectacle du diman-che”. En ce sens, ce volet s’inscrit en droite

La Fédération royale marocaine

de Football présente à la presse

Roger Lemerre, le nouveau

responsable des équipes

nationales.

ligne dans le contrat-programme pour lamise à niveau du football marocain, signéentre la FRMF et le gouvernement Jettouen juin 2005, et qui jusqu’à maintenantsemble faire du surplace. Un labeur de longue haleine, qui exigepatience, abnégation et solidarité de la partde tous les acteurs et les intervenants de la

chose footballistique marocaine. De soncôté, Roger Lemerre se dit prêt, avec sonstaff, à se dépenser sans compter et à tra-vailler avec les joueurs, les entraîneurs etles arbitres nationaux pour que «notreéquipe nationale soit exemplaire.» D’ail-leurs, il a déménagé sa petite famille àRabat, où il compte vivre en permanence,pour suivre au jour le jour l’évolution duprojet in situ. Enfin, M. Lemerre n’a paslaissé passer l’occasion de la conférencede presse, retransmise en direct par la télé-vision marocaine -une première- pourenterrer la hache de guerre avec les jour-nalistes. «Entre la presse et moi, beaucoup dechoses ont été dites. Malgré tout, je reste per-suadé que la presse est le lien nécessaire etindispensable entre une nation et ses respon-sables. J’ai pour les journalistes un profondrespect et ils méritent toute ma gratitude.»Des mots chaudement applaudis par lesnombreux représentants des médias pré-sents dans la salle. Croisons les doigtspour que des “impondérables” ne vien-nent pas gâcher la lune de miel.

Abdellah Rajy

ACTUALITÉ

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Roger Lemerres’occupera ausside la formation

des entraîneurs.

Roger Lemerre. Enterrer la hache de guerre.

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SOCIETECHRONIQUE

Désormais, grâce aux logiciels espions, dont lepionnier, Flexispy, a été édité par la société thaï-landaise Vervarta, et pour une modiquesomme de 60 à 200 euros, vous pouvez épier

les communications téléphoniques de votre moitié voiresuivre géographiquement ses escapades extra-conjuga-les. Inséré en une minute dans le téléphone mobile dela victime qui, comme son nom l’indique, ignore qu’elleest surveillée, le logiciel retransmet au James Bond enherbe, tous les appels de l’espionné, les numéros destéléphones, la durée des communications et même lesSMS reçus et envoyés. Et, pour les smartphones dotés duGPS et de l’Internet, les moindres déplacements de lapersonne épiée. Merci les nouvelles technologies, merci

Google Map répondront jalouxmaladifs ou cocu(e)s avéré(e)s.Ceci dit, on trouve toujoursplus malin que soit. Des opéra-teurs ingénieux peuvent tou-jours contre-attaquer lesconcepteurs de ces logicielsmouchards en proposant despacks téléphoniques “spécialamants & maîtresses”, “épou-ses & concubines” ou “call girl& gigolos”. Autant de télépho-

nes high-tech et secrets que tout un chacun utiliserauniquement pour communiquer avec ses amourettessans lendemain ou ses aventures qui durent. Et le moinsque l’on puisse dire, c’est que le marché est très por-teur, surtout au pays de l’Oncle Sam, où 72% des hom-mes et 70% des femmes ayant plus de cinq ans demariage déclarent avoir été infidèles au moins une fois.Ou encore dans l’Hexagone, où des études sur les grou-pes sanguins, confirmées par des tests de paternité parADN, estiment qu’un père sur 25 élèverait l’enfant d’unautre sans le savoir. Mais, quoi qu’il en soit, toutes ces avancées technologi-ques, heureuses pour certains, malheureuses pour d’au-tres, ne font pas vraiment avancer le débat sur la chose.En 2008, d’aucuns en sont encore à s’interroger sur lavéritable définition de l’adultère. Quand commence doncla trahison? Est-ce, comme l’écrit le Petit Larousse, le faitpour un époux d’avoir des relations sexuelles avec unepersonne autre que son conjoint? Cela reviendrait àminimiser la gravité de la tromperie dans un couple nonmarié, sous prétexte que seule la couche conjugale est

On n’arrête plus le progrès

Epouses, concubines et cocussacrée. Et en même temps, à ne pas prendre comme tra-hison un flirt tant que celui-ci n’aboutit pas à “l’acte”.Autrement dit, à autoriser oeillades suggestives ouregards franchement libidineux, frôlements sensuelsou folles caresses, blagues légèrement salées ou SMSclairement coquins. D’aucuns rétorqueront que l’onpeut s’offrir une incartade de temps à autre, juste histoirede se rassurer quant à son pouvoir de séduction tou-jours intact ou pour pimenter sa routine quotidienne.Avec, joli alibi, la garantie de revenir dans les bras de sesamours “légaux” plus amoureux que jamais. Mieux, leséchangistes, version new age des libertins d’antan, esti-ment qu’il n’y a même pas lieu de parler de tromperietant que l’autre s’adonne à ses parties friponnes sousles yeux de son partenaire.

Par Mouna Izddine

D’aucuns rétorquerontque l’on peut s’offrir

une incartade, histoirede se rassurer sur sonpouvoir de séduction.

Voilà qui déplairait à Pierre Bourgault, le célèbre hommepolitique et polémiste québécois, auteur de la non moinsfameuse citation sur la fidélité selon laquelle «il vautmieux aller plus loin avec quelqu’un que nulle part avectout le monde». En somme, la fidélité, c’est très subjectif, pour ne pasdire une simple vue d’esprit. En attendant que l’huma-nité s’accorde un jour sur ses vertus, ses vices et sespéchés capitaux, on imagine les dégâts qu’aurait causéFlexispy et consorts dans les contrées des AmérindiensIllinois, où l’on coupait le nez, arrachait les cheveux etviolait collectivement les femmes adultérines. Et, tou-jours d’actualité, en Arabie saoudite, où les couples illé-gaux sont lapidés. Ou encore à Istanbul ou Islamabad,où un homme peut égorger sa femme ou sa soeur rienque pour l’avoir vue parler trop longuement à un voisin.Mâle qui goûtera à son tour aux fruits amers de la ven-detta, comme les quelque 6.000 femmes tuées chaqueannée de par le monde au nom de l’honneur. MerciFlexispy, merci les nouvelles technologies!

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Tout va donc pour le mieux entre Rabatet Lisbonne; la 10ème réunion de la

commission mixte qui s’est réunie,samedi 5 juillet 2008 dans la capitale por-tugaise, peut en effet se réjouir des résul-tats de ses travaux présidés par les deuxPremiers ministres, Abbas El Fassi et JoséSocrates. De quoi donner raison à ce com-mentaire d’un ministre marocain en fonc-tions, à la veille de cette rencontre: «Alorsqu’avec l’Espagne, les relations bilatéralespâtissent souvent d’une culture du conten-tieux permanent, avec le Portugal, rien detel: à nous d’élargir ce boulevard…»Parallèlement au calendrier officiel, desrencontres sectorielles ont été program-mées entre les hommes d’affaires et lesopérateurs des deux pays. Le ministre desFinances, Salaheddine Mezouar, sur place,

• LA VISITE DU PREMIER MINISTRE,ABBAS EL FASSI, À LISBONNE

Des relations au beau fixe

s’est félicité devant la presse de l’accordrelatif à l’augmentation du montant dela ligne de garantie d’un prêt de finance-ment de 200 à 400 millions d’euros. Il yvoit «un message fort du Portugal, quitémoigne de la ferme volonté de ce pays dediversifier le partenariat économique et d’ac-compagner les projets de développement auMaroc».

EchangeD’un autre côté, le secteur stratégique desénergies renouvelables va occuper uneplace de premier plan dans les axes decoopération bilatérale. C’est qu’en effet lePortugal justifie d’une expérience mon-diale dans ce domaine puisque pasmoins de 43% de sa consommation pro-

La 10ème réunion de la Haute

Commission mixte maroco-

portugaise s’est tenue le 5

juillet à Lisbonne. Un bilan

positif.

vient des énergies éoliennes et renouve-lables.Le partenariat élargi, désormais àl’ordre du jour, s’étend également à d’au-tres secteurs tout aussi importants: auto-routes, ports, industrie automobile, pêchemaritime et équipements, infrastructu-res touristiques. Intervenant sur ce point,Mohamed Boussaïd, qui a en charge cedépartement, a souligné le sens et la por-tée de l’accord conclu entre les deux pays.Trois axes ont été pris en compte à cetégard: la formation hôtelière, l’échanged’expertise et la réhabilitation de monu-ments historiques en résidences touristi-ques. Au moment où l’attractivité duproduit national marque le pas, il vaut derelever que ce produit culturel et histori-que lui donne une plus-value et qu’ellene peut qu’intéresser des cibles potentiel-les de touristes portugais et lusophones. Le renforcement des liaisons aériennes -avec le lancement d’une desserte quoti-dienne entre Lisbonne et Casablanca- par-ticipe bien de cette nouvelle approche.Celle-ci est également confortée par desprogrammes particuliers de formation etde valorisation des ressources humainestravaillant dans ce secteur.Les deux Premiers ministres ne pou-vaient qu’exprimer leur satisfaction à l’is-sue de cette session. D’autant plus quepour le reste aussi, la convergence desvues est réelle: l’immigration, lutte contrele terrorisme, dialogue euro-méditerra-néen, appui au projet marocain d’auto-nomie interne au Sahara. Un modèle debilatéralisme entre deux pays, l’un euro-péen et l’autre de la rive Sud de la Médi-terranée.

Mustapha Sehimi

Les énergies renouvelablesoccuperont une place de premier

plan dans la coopération bilatérale.

ACTUALITÉ

José Socrates et Abbas El Fassi. La convergence des vues est réelle.

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C’est le 16 juillet que le statut avancé duMaroc dans ses rapports avec l’UE, doit

faire l’objet d’une finalisation. Les derniersmois ont été en effet marqués par des ren-contres à Rabat et à Bruxelles pour cerner lanature et la portée des traits de ce partenariatparticulier. L’idée en avait été lancée voici plusde huit ans, le 20 mars 2000, par SMMohammed VI, lors de sa première visite àParis, à savoir: plus que l’association et moinsque l’adhésion. Mais quel contenu juridiquedonner à ce pacte singulier? Dans le détail, un tel statut devrait prendre encompte au moins quatre préoccupations cen-trales: un nouveau cadre de concertation poli-tique; une meilleure intégration du Maroc aumarché intérieur européen tant pour ce quiest des politiques agricoles que pour ceuxliés aux activités et services nouveaux (offsho-ring); la promotion élargie dans les réseauxtranseuropéens des transports et de l’énergie;enfin, des liens renforcés entre les ONG, lesacteurs non étatiques et les collectivités terri-toriales.

AccompagnementPour ce qui est de la sécurité, la Royaume jus-tifie de références probantes dans de nom-breuses opérations de maintien de la paixqui peuvent même impulser son adhésionà la politique européenne de Défense et desécurité (PESD) et sa participation à la forceeuropéenne de protection civile contre desrisques divers. L’autre grand volet impliquépar ce statut avancé est formé par le bloc dece que l’on appelle les “quatre libertés” (biens,services, capitaux et personnes). Pour ce quiest des biens, l’accès des produits marocainsau marché intérieur européen doit pouvoir

se faire par étapes; pour autant, Rabat n’estpas opposé à la mise en place de mesures etde mécanismes d’accompagnement avecdes rampes de sauvegarde ainsi qu’un suiviplus affiné pour des secteurs dits sensiblescomme les produits agricoles ou les règlesd’origine et de concurrence. S’agissant des services, les avancées réali-sées sont tout à fait significatives avec leslibéralisation opérée dans les télécommuni-

cations, le tourisme, la poste, le transportaérien -avec l’Open Sky- et le TIR. Pour ce qui est des capitaux, les acquis deleur libre circulation sont nombreux: libéra-lisation des comptes courants, statut indé-pendant de la Banque centrale dans lecontrôle monétaire et bancaire, surveillancedes services bancaires d’assurance et devaleurs mobiliers, loi sur le blanchiment descapitaux… Mais c’est sans doute la libre cir-

culation des personnes qui n’enregistre pasdes progrès aussi rapides. Il s’agit de l’ouver-ture du marché européen aux travailleursmarocains dans certains secteurs (agricul-ture, bâtiment, travaux publics, hôtellerie,…)Le statut avancé impose aussi au Maroc unemise à niveau de ses normes et standards parrapport à l’acquis communautaire. Il induitune dynamique qui ne peut qu’améliorer laproductivité des entreprises et, de manièregénérale, l’attractivité du Royaume dans l’es-pace euro méditerranée.

Mu.S.

S’agissant desservices, les

avancéesréalisées sontsignificatives.

Le statut avancé, c’est un

nouveau cadre de concertation

politique et une meilleure

intégration du Maroc

au marché intérieur européen.

Un partenaire privilégié• LE STATUT AVANCÉ MAROC-UE À L’ORDRE DU JOUR

José Manuel Barrosso et Taïeb Fassi Fihri. Les acquis sont nombreux.

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ACTUALITÉ

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• CONFÉRENCE DE PARIS SUR L’UNION POUR LA MÉDITERRANÉE

Les véritables objectifsde SarkozyLes pays arabe se rallient de plus en plus au projet d’Union pour la Méditerranée chère à Nicolas

Sarkozy. Elle ambitionne de bâtir un ensemble qui serait «un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique».

ACTUALITÉ

Un succès diplomatique: telle estbien cette conférence de Paris surl’Union pour la Méditerranée, vou-

lue par Nicolas Sarkozy. Tout le mondeest là, ce 13 juillet 2008, soit les 27 paysmembres de l’Union européenne et lesriveraines du Sud, y compris Israël. Il n’y a que le niveau de la représentationqui accuse un bémol par rapport aux

espoirs de départ, puisque le guide libyenMouammar Kadhafi n’est pas présent,son pays n’ayant délégué qu’un minis-tre. Il faut dire qu’avant même d’être élu,en mai 2007, le chef de l’État français -alors ministre de l’Intérieur- avait déjàannoncé la couleur. Ainsi, dans son dis-

cours du 14 janvier de cette année-là, ilavait annoncé que «dans un monde où sedessinent des vastes stratégies continentalesqui enjambent les hémisphères, il est vitalpour l’Europe d’imaginer une stratégie euro-africaine dont la Méditerranée sera fatale-ment le pivot». Il a également invité àToulon, le 7 février 2008, l’Europe àregarder vers son avenir, à savoir le Sud.

Nicolas Sarkozy annonçantle projet de l’UPM.

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Et de préciser que c’est à la France -avecle Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grèce etChypre- de prendre l’initiative. Enfin, il y a eu ses propos forts, le soirmême de son l’élection, le 6 mai: appel àsurmonter toutes les haines pour ungrand rêve de paix et de civilisation et àbâtir ensemble une union méditerra-néenne qui serait «un trait d’union entrel’Europe et l’Afrique». Ce projet prendforme à Tanger, le 23 octobre, lors de lavisite de Sarkozy au Maroc. S’il estaccueilli avec intérêt avec, à la clé, en juil-let 2008, un sommet, force est de relevercependant que la déclinaison des réac-tions est variable. Il a fallu tout d’abordharmoniser les positions avec l’Italie etl’Espagne, ce qui se fera le 20 décembre2007 à Rome, lors du sommet Sarkozy-Prodi-Zapatero.

PartenariatUn appel commun est lancé à cette occa-sion. Il se prononce pour un «partena-riat sur un pied d’égalité entre les pays dupourtour méditerranéen»; il souligne que

ce projet est une valeur ajoutée pour laMéditerranée en ce qu’il donne un élan àla coopération et à la mobilisation dessociétés civiles, des entreprises, des collec-tivités locales, des associations et desONG. Enfin, il se prononce pour la miseen œuvre d’une approche fondée sur desprojets concrets. Pas suffisant pour levertoutes les préventions et même les for-tes réserves d’autres membres de l’UE etsurtout de la part de la chancelière alle-mande, Angela Merkel. Laborieusement, un accord est obtenu.Lors du sommet de Bruxelles, le 14 mars2008, tous les membres de l’UE serontpartie prenante à cette conférence pour laMéditerranée: une union d’égaux asso-ciés dans la codécision. D’un autre côté, du côté de la rive Sud, lesdifficultés ne manquent pas. La Turquieest plutôt critique à propos d’une formulequi lui apparaît comme un ersatz à sonadhésion à l’UE, toujours en instance.Quant aux pays arabes, de réunion enréunion, ils finissent par s’y rallier mêmeen traînant les pieds en réclamant par

exemple des “éclaircissements” sur laparticipation de l’État d’Israël. Le mini-sommet arabe tenu à Tripoli, le 10 juin,avec la participation de la Syrie, de laTunisie, de l’Algérie, de la Mauritanie etdu Maroc est confronté au refus deKadhafi, qui refuse de «sacrifier la Liguearabe ou l’Union africaine pour des projetspassagers» et qui s’exclame: «Nous ne som-mes ni des affamés ni des chiens pour qu’ilsnous jettent des os».

AdhésionSi la dimension géographique de l’Unionméditerranéenne est pratiquement réglée-les 27 membres de l’UE et tous les paysriveraines du Sud- la question de la struc-ture institutionnelle a dû être précisée etajustée a minima. Le débat a porté sur lechoix entre deux options: l’une éligibleau schéma d’une véritable Union et l’au-tre plus limitée et plus légère. C’est cetteseconde formule qui a été retenue: uneprésidence bicéphale -un pays de l’UE etun de la rive Sud- un siège de ce côté-cide la Méditerranée et, enfin, un secré-taire général d’un pays de ce même pour-tour. Qu’aura au passage l’Algérie danscette articulation? Après bien des ambi-guïtés tactiques, Bouteflika a annoncé àSarkozy, lors du sommet du G8 tenu àTokyo, le lundi 7 juillet, qu’il serait finale-ment présent au sommet de Paris.

Mustapha Sehimi

Le projet est une valeur ajoutéepour la Méditerranée en ce qu’ildonne un élan à la coopération.

Le Maroc a appuyé le projet de l’UPM présenté officielle-ment dans la capitale du Détroit, voici près de neuf mois.

Il estime que c’est là un nouveau cadre de partenariat; qu’iloffre de nombreuses opportunités fondées sur la définition deprojets concrets; et qu’il dépasse les échanges commerciauxet embrasse des dossiers de fond comme la sécurité collective,les flux migratoires, l’environnement, l’eau, la sécurité ali-mentaire.Rabat escompte aussi, dans cette optique, que l’UPM favori-sera le projet de statut avancé du Maroc actuellement à l’ordredu jour. Ce qui est en cause, en effet, c’est bien ceci: le rappro-chement stratégique au-delà de la proximité géographique,mais aussi une adhésion à un référentiel de valeurs et un par-

tage d’intérêts communs. D’où l’objectif à terme d’une zonede libre-échange au sein de l’UPM, mais doublée par uneunion politique. Une vision réellement méditerranéenne va-t-elle prévaloir sur de grands problèmes tels ceux des migra-tions? D’un autre côté, le Maroc compte sur cette nouvelledynamique pour soutenir des processus plus marqués d’unitésubrégionale. Référence est faite en particulier à cette UMAqui pâtit encore d’un déficit de volonté politique de l’Algérielié à la question du Sahara. Le multilatéral euro-méditerranéen va donc connaître uneforte avancée avec l’UPM au moment où, dans l’espace magh-rébin, la dynamique unitaire est en panne.

Mu. S.

Le Maroc et l’UPM

En attendant que l’UMA redonne signe de vie

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L’ARROGANCEESPAGNOLE

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Les visites des Premiers ministresd’Espagne et du Maroc sont tou-jours un événement. Même sielles peuvent être brèves, commec’est le cas cette fois-ci pour José

Luis Zapatero, ces visites constituent unesorte de thermomètre qui permet de mesu-rer le degré de réchauffement ou de froiddans les relations entre les deux pays. Il nedevait pas en être autrement pour la venueau Maroc de José Luis Rodriguez Zapatero,le vendredi 11 juillet 2008. D’autant plusque ce déplacement était attendu, parce quetrois fois reporté. De plus, il est le premierdepuis la victoire du Parti socialiste ouvrierespagnol (PSOE) aux législatives du 9 mars2008, et la reconduction de M. Zapatero à laprimature.Historiquement, ces relations ont été à lafois proches, sinon trop proches, et problé-matiques, voire conflictuelles. Les stigma-tes de ce passé commun subsistent toujours.Au jour d’aujourd’hui, l’actualité offre unhorizon en clair-obscur; et la réalité des éclair-cies conjoncturelles et des zones d’ombreendurcies. Ayons une attitude positive etcommençons par les éclaircies.

IndicateurOn se plaît à dire, des deux côtés du détroit,qu’entre Rabat et Madrid, c’est le beau fixe.Ce n’est pas seulement une formule diplo-matique de convenance. Ce constat corres-pond bien à une certaine réalité. Lespouvoirs politiques et les milieux d’affairestant au Maroc qu’en Espagne ont été soula-gés de sortir de la période de turbulence et detension extrême qui a marqué la gouver-nance de l’ex-premier ministre de droite,José Maria Aznar. Depuis, les clignotantséconomiques, entre les deux pays, sont auvert, pour ne prendre que cet indicateur par-ticulier. Actuellement, l’Espagne est le secondinvestisseur étranger au Maroc, juste aprèsla France, avec pas moins de 600 entrepri-ses, tous secteurs et tailles confondus.Tout ceci semble être pour le mieux dansles meilleures des relations bilatérales possi-

bles. Et pour le plus grand bonheur desentrepreneurs espagnols installés au Maroc,qui jubilent. Et pourtant, ce ne sont pas lesnuages assombrissants qui manquent dansce décorum économique euphorisant. Plu-sieurs pierres d’achoppement émaillentnotre jardin commun. Difficile d’en faire letri, selon un ordre de priorité, par rapport àleur niveau d’intérêt pour les deux pays.Place à l’homme migrant, dans sa rechercheéperdue de quoi vivre et d’un mieux-être.L’immigration constitue en effet un aspectessentiel dans notre rapport à l’Espagne.Celle-ci a toujours été, pour des raisons qu’iln’est pas besoin de rappeler, le principal

point de chute de nos MRE.Ils sont plus d’un demi-million à y vivre,sous divers statuts et dans différentes condi-tions d’existence. Durant le premier mandatde José Luis Zapatero, il y a eu une grandevague de régularisation d’immigrés maro-cains sans papiers. Une bouffée d’oxygènepour ces dizaines de milliers de travailleursauto délocalisés à qui l’on a enfin reconnu ledroit à une résidence légale.

DépassementsCette décision a été bien accueillie par lesofficiels marocains. Mais attention, il ne fautpas s’y tromper. Il ne s’agit pas d’uncadeau de pur humanisme ou de cha-rité chrétienne. Nos voisins ibériques

Il n’est pasquestion

d’abandonner larevendication

des présides etdes îles occupés

par l’Espagne.

Immigration, Sebta et Mellilia, Sahara, trois dossiers

qui empoisonnent toujours nos rapports avec l’Espagne.

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24 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008

ont une démographie vieillissante qui ne sereproduit pas suffisamment pour renouvelerses matrices juvéniles. Ils ne disposent pas debras nécessaires pour entretenir leur rythmede développement et maintenir, voire amélio-rer toujours plus, leur train de vie. Ils ontdonc un besoin impérieux, aux plans éco-nomiques et humain, d’une main d’œuvreétrangère, à différents niveaux de qualifica-tion. Qu’ils soient avec ou sans papiers, nosMRE d’Espagne continuent à faire l’objet deprovocations et de vexations au quotidien.Des contrôles d’identité musclés agrémentésde propos humiliants. Pas plus tard que ledimanche 6 juillet 2008, des centaines deMarocains résidant à Murcie ont manifestépour dénoncer les dépassements policiers àleurs égard.

MutismeLes ONG nationales qui les encadraient ont,par la même occasion, exprimé leur étonne-ment desabusé face au mutisme des autori-tés marocaines. L’ambassade et le consulat,sur place, du Maroc n’auraient «même paspris la peine de téléphoner ne serait-ce que pours’informer», affirme, dubitatif et ulcéré, un

associatif marocain de Murcie. L’explicationde cette attitude ambivalente des pouvoirspublics espagnols se trouve dans les encein-tes de l’Union européenne. L’Espagne s’esten effet trouvée face à un tir groupé de laquasi totalité des vingt-sept pays de l’U.E.Les premières rafales à volonté sont venuesde France, par la voix de Nicolas Sarkozy, quis’est laissé emporter par «les régularisationsmassives d’immigrés illégaux»; qui, d’après lui,provoquent un «appel d’air». Le Président français, lui-même immigré,a mis dans la balance toutes ses facultés pro-digieuses de rhétorique et sa présidenceimminente de l’UE, devenue effective depuisle 1er juillet 2008, pour faire valoir sa politique

draconienne de l’immigration. Son slogande prédilection, “l’immigration choisie et nonsubie”. C’est connu, avec Nicolas Sarkozy ça passeou ça casse. Il a voulu à tout prix européani-ser son projet de pacte commun sur l’im-migration et l’asile. José Luis Zapatero a faitde la résistance, tant qu’il a pu, mais il a finipar céder. Le lundi 7 juillet 2008, AlfredoPerez Rubalcaba, ministre espagnol de l’In-térieur, apposait son paraphe sur le texte pro-posé par Brice Hortefeux, ministre françaisde l’Immigration et de l’Identité nationale,après quelques modifications de forme poursauver la face. Nos immigrés d’Espagne ontdéjà commencé à subir un acompte de lavolte-face de Madrid sur sa politique d’immi-gration.

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José Luis Zapatero et SM Mohammed VIà Rabat, le 24 avril 2004.

Avec les voisins de palier, leshéritages du passé et les anicroches

du présent sont toujours d’actualité.

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Il faut craindre que le pire ne soit à l’avenant.Ceci devait constituer un des points d’orguedes pourparlers avec le Premier ministreespagnol, lors de sa visite de travail au Maroc.Le Maroc a toutes les raisons d’exiger de l’Es-pagne un traitement particulier de notre émi-gration, en tout ce que celle-ci a de spécifiquedans nos relations bilatérales, produit denotre historicité commune.

HistoricitéDécidément, avec les voisins de palier, leshéritages du passé et les anicroches du pré-sent sont toujours d’actualité. Nous nousrappelons tous du tollé général d’indigna-tion de l’opinion publique marocaine à lasuite de la parade, en grandes pompes, le 5et 6 novembre 2007, à Sebta et Mélilia, duRoi d’Espagne, Juan Carlos, et de son épouse,la Reine Sophia. C’était un signal de toute lacomplexité manifestement sédimentaire desrelations maroco-espagnoles. Assurément,l’histoire continue de bégayer, au fil des siè-cles. Récemment, à une question écrite auCortès (Parlement espagnol), un préposé à laréponse au nom de l’Exécutif espagnol adéclaré «Sebta et Mélilia ainsi que les îles et lesîlots situés en Afrique du Nord, sont et resterontdes territoires espagnols».

ComplexitéCe n’est pas fortuit qu’à trois jours de l’arrivéeà Oujda de M.Zapatero, la presse internatio-nale fait écho de la visite, programmée pourle 16 juillet, du président du Parlement espa-gnol dans la ville occupée de Sebta. Voilà quisemble clair et net, en dehors de toutes fiori-tures langagières d’une diplomatie de cir-constance. Rabat entend bien. Il n’est pas question d’abandonner la reven-dication de souveraineté marocaine sur lesprésides, les îles et les îlots occupés par l’Es-pagne. Par contre, le Maroc ne cherche pasle bras de fer avec l’Espagne occupante. Ilappelle, depuis toujours, à une démarchequi sauvegarde l’intégrité territoriale duRoyaume; tout en préservant les intérêtsespagnols sur les lieux, dans un compromisde type gagnant-gagnant. Sur toutes ces questions d’actualité brûlanteou de relance récurrente depuis des lunes,José Luis Zapatero devait être questionné. Ildevait nous donner la distance entre ses

contraintes vis-à-vis de l’Union européenne,et sa politique marocaine. Ce qui est d’ores et déjà irrecevable, c’est sonalignement sur la politique d’immigrationde Nicolas Sarkozy. De même que les gagesqu’il donne à la droite espagnole en voulantêtre chez nous, à Sebta et Mélilia, comme s’ilétait chez lui. L’une comme l’autre de cesdeux facettes de nos relations bilatérales sontinadmissibles. Sur la question du Sahara, enfin, la posi-tion de l’Espagne a connue trois étapes :- Un alignement total sur les thèses algé-riennes et polisariennes. Malgré les

accords de Madrid de 1976, qui ont scelléle retrait définitif de l’armée espagnoledu Sahara, l’Espagne a continué à consi-dérer que la décolonisation de cette pro-vince du Sud marocain n’était pas encoreachevée tant que le Polisario n’y est pasinstallé au nom de l’Algérie.- Une posture esthétique qui consiste àcompter les coups diplomatiques oumême à balles réelles dans une triangu-laire sans issue faite du Maroc, de l’Algé-rie et du Polisario. Cette neutralitéespagnole en trompe l’œil joue en fait lacarte algérienne, particulièrement sous

le gouvernement de José Maria Aznar.- Depuis l’arrivée au pouvoir de José LuisZapatero, la position de l’Espagne a évo-lué vers une plus grande bienveillance àl’égard d’une solution politique sousl’égide de l’ONU. Le référendum n’estplus mis en avant. L’offre marocaine d’au-tonomie élargie tombe à point nommé.L’Espagne de Zapatero n’est pas contre.Mais sans plus. On en est toujours làdans ce jeu croisé où se mêlent les inté-rêts avoués et les stratégies occultes dansun Maghreb impossible.

Abdellatif Mansour

Nos immigrésd’Espagne ont

déjà commencé àsubir un acompte

de la volte-facede Madrid.

José luis Zapatero avec les immigrés marocains.

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Mais dès le retour aux affaires du Parti socia-liste, en 2004, les choses se sont rapide-ment arrangées. L’Espagne retrouve ainsi saseconde place, après la France, en termesd’investissements étrangers au Maroc. Cesont ainsi de grands groupes et des holdingscomme le géant en télécommunications,Telefonica, et le mastodonte immobilier,Fadesa. Le premier est actionnaire à hau-teur de 35% dans le capital du second opé-rateur téléphonique, Méditel; et le deuxièmea réussi en quelques années à se tailler uneplace de choix dans le marché immobiliermarocain. Selon les statistiques officielles du minis-tère du Tourisme, l’immobilier et le tou-risme sont les deux secteurs les plusattractifs pour les investisseurs espagnols. Iberostar a ainsi signé une convention avecle gouvernement marocain pour construireà Marrakech deux hôtels 4 étoiles, un golf,une zone résidentielle et des zones sportives.

Avec une capacité additionnelle de 2.364 litset 864 emplois créés, le montant du projets’élève à plus de 2,3 milliards de dirhams.Fadesa, dont la filiale au Maroc a été rache-tée en 2007 à hauteur de 50% par le groupeImmobilier Addoha, s’est engagé en 2007 àréaliser deux hôtels de haut standing, uncomplexe d’animation, un espace bureau etdes logements.

AtoutsCes projets, qui représentent la somme d’undemi-milliard de dirhams, seront implan-tés à Tanger, la perle du Nord, vers laquelletous les regards sont désormais braqués.Fadesa est aussi connue pour ses gros inves-tissements touristiques réalisés dans la villede Sâadia, pour faire de cette station bal-néaire l’une des stations les plus belles et lesplus attirantes dans le pourtour méditerra-néen. Il faut dire aussi que l’investissementespagnol au Maroc a pris de nouvelles pro-portions grâce aux alliances conclues entredes groupes espagnols et marocains. A cet égard, Addoha et Gilmaroc réalisent unprojet commun à Tanger. Il s’agit de la créa-tion d’un hôtel d’une capacité de 720 lits,une zone résidentielle (3.318 appartements et110 villas) et des équipements sportifs et de

loisirs. Au programme égale-ment une zone commerciale,des espaces verts et un terrainde golf. Le coût global de cesprojets dépasse les 2,86 mil-liards de dirhams. Enfin, Urba-golf est derrière un mégaprojetdans la ville de Safi. D’un inves-tissement global de 3,7 mil-

liards de dirhams, ce méga chantier prévoitl’aménagement d’une marina, un hôtel deluxe d’une capacité de 174 lits, trois établisse-ment 5 étoiles et trois golfs 9 trous. Onretrouve également les Espagnols dans letransport urbain, le textile, l’industrie de car-

Pas moins de 600 entreprises

espagnoles investissent au

Maroc. Les deux secteurs qui

les séduisent le plus, ce sont

le tourisme et l’immobilier.

COUVERTURE

Les hommes d’affaires espagnolsaiment bien le Maroc

• L’ESPAGNE, DEUXIÈME INVESTISSEUR ÉTRANGER APRÈS LA FRANCE

César AliertaPdg deTelefonica.35% ducapital deMéditel.

15milliards de dirhams. C’est lemontant des investissementsespagnols au Maroc en 2006et 2007. «C’est encore peu. Car

nous pouvons faire mieux que ça», com-mente un investisseur espagnol, qui exploiteplusieurs unités hôtelières à Marrakech. Cetinvestisseur joint ainsi sa voix à tous leshommes d’affaires espagnols, présents auMaroc, qui appellent au renforcement desrelations économiques entre les deux pays.Ces dernières, il est vrai, se sont un peu tas-sées pendant le mandat gouvernementaldu Parti populaire, de José Maria Aznar.

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relage et du sanitaire, les télécoms, les nouvel-les technologies de l’information et l’industrieaéronautique. La société espagnole Alsa, quigère actuellement le transport urbain à Mar-rakech, a connu un succès fulgurant. Ellecherche ainsi à exporter son savoir-faire auxautres villes du Maroc comme Agadir ouRabat, où elle participe à des appels d’offreslancés par les mairies de ces villes. Notons aussi la présence au Maroc de Roca,réputée pour ses produits de qualité, qui riva-lise avec des marques sanitaires très connuescomme Jacob Delafon. Dans le secteur dutabac, le groupe Altadis fait figure de leaderau Maroc, après le rachat de la Régie destabacs. Dans le secteur bancaire, c’est la ruée

vers le Maroc. La Caixa, déjà représentée,pense investir encore plus que son concur-rent Santander, dont l’intention serait d’aug-menter sa participation dans Attijariwafabank.

EngouementSelon José Manuel Reyero, conseiller com-mercial et économique d’Espagne au Maroc,le Royaume chérifien est le huitième client dela péninsule ibérique et le troisième horsUnion européenne. «Les relations économi-ques ne peuvent qu’être meilleures. Il y a chaquejour un peu plus d’entrepreneurs espagnols quis’intéressent à l’évolution de l’économie maro-caine, c’est un climat d’affaires propice que nous

espérons avoir avec d’autres pays», conclut-il.Pour renforcer cet engouement pour leMaroc, les autorités espagnoles n’hésitentpas à mettre le paquet.L’Espagne disposemême d’un plan spécifique dédié au Maroc.Selon les investisseurs espagnols ayantchoisi le Maroc pour leurs projets, l’Espa-gne met à leur disposition divers outils etlignes de financement.Trois types d’instruments permettent definancer les premiers contacts et l’installa-tion de l’entreprise. L’Espagne propose aussiun fonds pour l’appui au développement.À noter que ce dernier a octroyé 100 mil-lions d’euros (1,2 milliard de dirhams) auprojet de parc éolien de Tanger . Enfin, l’une des réussites espagnoles reste leprogramme de conversion de la dette. Dotéde près de 50 millions d’euros (500 mil-lions de dirhams), ce projet a déjà permis definancer la remise à niveau du réseau d’as-sainissement de plusieurs bourgades dansle nord du Maroc. A.Amourag

L’immobilier et le tourisme sont lessecteurs les plus attractifs pour les

investisseurs espagnols.

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28 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008

Ils n’étaient que 100.000 voilà dix ans àpeine. Aujourd’hui, les Musulmansd’Espagne sont près d’un million, dontquelque 50.000 convertis. Et ce abstrac-

tion faite des immigrés clandestins. Dans,cette communauté musulmane, les Maro-cains, avec 600.000 membres déclarés, sontmajoritaires. La plupart d’entre eux, près de90%, sont venus s’installer dans la pénin-sule ibérique au début des années 1990. L’Es-pagne, en plein essor économique, avait faitmassivement appel à la main-d’œuvre magh-rébine, marocaine surtout, étant donné la

proximité géographique et les liens histori-ques entre les deux pays. Des bateaux entiersde Marocains, hommes et femmes, pour laplupart jeunes et faiblement diplômés, ontalors débarqué sur les côtes espagnoles. Cette première génération d’immigrés, quoi-que disposant majoritairement de la citoyen-neté espagnole, essaie tant bien que mal dese faire une place au sein de son pays d’ac-cueil, tant pour son intégration sociale et cellede ses enfants que pour la reconnaissance deson culte, l’Islam étant désormais la secondereligion au pays de Juan Carlos. Un premier accord a ainsi été signé en 1992entre le gouvernement socialiste de FelipeGonzales et les organisations musulmanesautour de problématiques diverses, allant del’enseignement de l’Islam dans les écoles au

statut des imams en passant par les aumône-ries dans les pénitenciers et les hôpitaux. Aujourd’hui, l’Islam espagnol commencepetit à petit à se structurer. On recense ainsiune centaine de mosquées, quelque 40enseignants en religion et près de 150 associa-tions musulmanes, essentiellement dans lesgrandes villes. Comme Madrid, la capitale,qui regroupe 10% environ de la commu-nauté musulmane, près de 20 mosquées etde nombreuses écoles islamiques. C’est diresi les Musulmans d’Espagne sont déterminésà ne plus compter pour du beurre. Mais tout est loin d’être rose pour ces eux. Amille lieues de l’image glorieuse des Anda-lous, les descendants des Maures ontaujourd’hui une triste réputation de commu-nauté pauvre, violente, misogyne, à la foishermétique et prosélyte. C’est que, matra-quage médiatique aidant, l’amalgame entre

L’Islam, devenu deuxième

religion en Espagne,

commence à se structurer.

Mais les dangers de

récupération sont réels.

COUVERTURE

Pourquoi les Ibères rejettent l’Islam ?

• L’ESPAGNE COMPTE UN MILLION ET DEMI DE MUSULMANS

De jeunes musulmanes dans une écoleislamique en Espagne.

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migration et religion, islam et arabité, musul-mans modérés et radicaux, est vite fait. Par ail-leurs, en interne, l’Islam espagnol, malgré lesapparences de façade, est un islam divisé.

ReprésentationIls sont de plus en plus nombreux à dénon-cer la main mise de la Commission islamiqued’Espagne (CIE), organe reconnu par le gou-vernement, regroupant la Fédération des enti-tés religieuses islamiques (FEERI) et l’Uniondes communautés islamiques d’Espagne(UCIDE). A l’instar de Yusuf Fernandez.Dans une interview à SaphirNews.com, ledirecteur du journal espagnol Webislam.com,

n’y va pas avec le dos de la cuillère: «Le proces-sus de représentation des musulmans d’Espagnea totalement écarté les Espagnols musulmansconvertis et les intellectuels, pourtant très bienintégrés à la société et surtout capables de négo-cier face à l’Etat. La CIE est aujourd’hui composée essentielle-ment de personnes qui ont une vision de l’islaminféodé aux pays étrangers (Arabie Saoudite,Syrie…) et, surtout, une vision non contextua-lisée de la pratique religieuse. La commissionislamique n’a pas réellement les moyens de défen-dre l’intérêt collectif du culte musulman en Espa-gne. Ses membres sont davantage préoccupés àgagner de l’espace politique pour faire peser

auprès de l’Etat chacune de leur fédération».Des propos qui rejoignent les craintes for-mulées par nombre d’intellectuels de tousbords et de militants de droits de l’homme,qui appréhendent que, sous prétexte de res-pect de la différence, les autorités ne laissentce qu’ils considèrent comme des exactions secommettre sur le sol espagnol, notammentpour tout ce qui touche aux droits des fem-mes. D’autres réclament, via notammentl’augmentation des subventions publiquesaux associations muslmanes et des salairesdes imams, un meilleur encadrement parles autorités des lieux de culte déclaréscomme des mosquées clandestines, tom-bées pour certaines sous le contrôle des cou-rants extrémistes et djihadistes. Autant de mouvements radicaux dans lequelnombre de jeunes immigrants de ladeuxième génération trouvent refuge, entrechômage, discrimination et déchirementidentitaire. Mouna Izddine

Aujourd’hui, l’Islam espagnolcommence petit à petit

à se structurer.

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Deux grandes innovations ont étéintroduites dans le dispositif derenseignement français. La pre-mière, annoncée officiellement,

mardi 1er juillet 2008, par la ministre del’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, concernela création de la Direction centrale duRenseignement intérieur (DCRI), quifusionne les Renseignements généraux(RG, près de 4.000 policiers) et la Direc-tion de la surveillance du territoire (DST,2.000 policiers). Les missions ancienne-

• LES RG DISPARAISSENT APRÈS UN SIÈCLE D’EXISTENCE

Les services français font peau neuve

ment dévolues à ces deux services vontêtre scindées en deux au sein de la DCRI.Un pôle Renseignement veillera aux“intérêts fondamentaux de l’Etat” et ras-semblera le contre-espionnage, la luttecontre le terrorisme et l’intelligence éco-nomique. Environ 3.000 agents y serontaffectés. L’autre pôle (1.000 policiers) tra-vaillera sur les Informations généralestouchant à la “cohésion nationale et à l’or-dre public”: lutte contre les bandes et lesviolences urbaines, mouvements de

Les fameux Renseignements généraux (RG) et la Direction de Surveillance du territoire (DST)

disparaissent pour laisser place à la Direction centrale du Renseignement intérieur (DRCI),

placée directement sous les commandes du président de la République.

contestation. Imaginé depuis longtempspar Nicolas Sarkozy, qui s’était heurté àl’opposition de Jacques Chirac, ce grandservice répond, selon la ministre de l’In-térieur, à “une exigence absolue” de la sécu-rité française. “Dans le contexte actuelmondial, la nation a besoin d’un renseigne-ment fiable et efficace”, avait affirméMichèle Alliot-Marie aux journalistes. LaDCRI est dirigée par le préfet BernardSquarcini, un proche du Président, quifut longtemps le numéro deux des Ren-seignements généraux dont la directionlui avait échappé en 1984 après un vetochiraquien. Il est épaulé par deux direc-teurs, Patrick Calvar, un ancien de la DSTet René Bailly, issu des RG.L’autre grande innovation introduite dansle dispositif de renseignement français,concerne la création d’un Conseil natio-nal du Renseignement (CNR) placé sousl’autorité du président de la République.

SuppressionPrésentant son Livre blanc de la défense etde la sécurité intérieure, le président fran-çais a annoncé la suppression de 54.000emplois au ministère de la Défense, dansles six ans qui viennent. Objectif: doterles armées françaises d’une nouvellefonction stratégique articulée autour dedeux piliers essentiels: la connaissance etl’anticipation. Fonction basée, pour êtreplus clair, sur le Renseignement, avec unbudget qui passera de 350 millions d’eu-ros à 700 millions d’euros par an. Tousles moyens, humains, techniques etfinanciers devront être mis à la disposi-tion du CNR pour répondre aux nou-veaux besoins de renseignement qui se

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Michèle Alliot-Marie.“La nation a besoin d’un renseignement fiable et efficace”.

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sont aujourd’hui considérablementaccrus et diversifiés. Une autre grande innovation introduitedans ce dispositif réside dans la créationd’un poste de coordonnateur du rensei-gnement attaché directement au prési-dent de la République. Cette fonction,qui sera prochainement confiée au diplo-mate Bernard Bajolet, actuellement

ambassadeur à Alger, va changer unepratique institutionnelle mise en placedepuis les débuts de la Vème République.L’ambassadeur Bajolet sera la porte d’en-trée vers le président de la République, del’ensemble des services du ministère dela Défense -à savoir la Direction du Ren-seignement militaire (DRM), la Direc-tion générale de la Sécurité extérieure(DGSE), la Direction de la Protection etde la Sécurité de la défense (DPSD- etdu ministère de l’Intérieur -Direc-tion centrale du Renseignementintérieur (DCRI).

DémentiLes milieux politiques et les profes-sionnels des média sont fondés àse demander aujourd’hui si l’orga-nisation du renseignement françaisallait maintenir, avec cette réforme,son fonctionnementdans le non-dit ,comme ce fut le casavec le général deGaulle qui n’était pasau courant, d’aprèsses dires, des circons-tances de l’enlève-ment et de l’assassinat de MehdiBen Barka. Et de François Mitter-rand ou de Jacques Chirac qui ontpu laisser dire parfois qu’ilsn’avaient pas donné l’ordre d’agir

dans une telle ou telle affaire. La nou-velle réforme se doit, insistent-ils, de met-tre un terme au démenti présidentiel. D’autant plus qu’il est de façade à ce queles deux plus importants services, la DSTet la DGSE, rendaient compte à leursministres de tutelle. Mais dans la réalité,les patrons ne traitaient les dossiers lesplus importants qu’avec un collaborateur

du chef de l’État, ou avec le président dela République lui-même lorsqu’il s’agitdes dossiers d’une très haute confidentia-lité. Ils s’interrogent également sur le butet la finalité d’une telle réforme, avant desaluer le bon choix de Bernard Bajoletqui a occupé plusieurs postes dans deszones brûlantes. Il fut conseiller à Damas(1986-1990), ambassadeur à Amman(1994-1998) et à Sarajevo (1999-2003),puis titulaire du poste de Bagdad (2003-

2006), avant de rejoindre Alger en 2006.L’homme, qui a traité et eu à connaîtredes affaires de journalistes otages, depoursuites de criminels de guerre, et deterrorisme, ne peut pas être vraimentétranger aux affaires de renseignement. Quant à la fusion RG et DST, les observa-teurs sont unanimes à souligner que lanouvelle réforme, ne portant que sur lerenseignement “intérieur” et ne s’inscri-vant dans aucune réorganisation d’en-semble, ne répond aucunement auxnouveaux besoins de renseignement.Pire encore, elle délaisse l’essentiel: la Jus-tice, qui devrait être placée au coeur de lalutte antiterroriste, sachant que les nou-velles menaces sont souvent liées à la cri-minalité organisée, au terrorisme et à lamafia économique et financière. Le seulrattachement du renseignement au pou-voir exécutif ne peut prévenir les mena-ces, qui ne sont plus les mêmes quedurant la Guerre froide.

UrgenceAucun service de renseignement améri-cain, britannique, français ou autre, n’apu prévoir ni imaginer il y a dix ans,qu’un homme pieux, flânant dans les val-lées et les montagnes afghanes, ferait

trembler la terre sous les piedsde l’Amérique, qui mobiliseraitcontre lui, mais sans résultatsconcrets, les grandes armées etles services secrets de l’Occident.Aucun service secret français, etils sont nombreux, n’a songé niprévu qu’un mot déplacé (lefameux “racaille”) d’un ministrede l’Intérieur qui n’était autreque l’actuel président Sarkozy,allait obliger le gouvernement àdécréter l’état d’urgence, pourfaire face aux émeutes des ban-lieues. Réformer les renseigne-ments en éliminant la Justice dudispositif antiterroriste et en laramenant au rôle d’exécutante,alors qu’elle était pilote. Réfor-mer en s’alignant sur les Etats-Unis, qui ont fait de la menaceantiterroriste la seule etunique menace sur

Les observateurs sont unanimes àsouligner que la nouvelle réforme

délaisse l’essentiel: la Justice.

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SquarciniBernard.Directeurde lanouvelleDRCI.

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POLITIQUE

laquelle sont mobilisés tous les moyens de l’Etat, ne peuten aucun cas, selon certains milieux proches des rensei-gnements, prévenir les multiples menaces qui pourchas-sent la planète toute entière: terrorisme, crime organisé,trafics, délinquance économique et financière, etc.

ObédiencesLes Français sont aujourd’hui nombreux à suivre avecregret la disparition des RG après un siècle d’existence.À l’époque (1911), ces policiers de l’ombre étaient chargésde surveiller l’état de l’opinion, de recenser les rumeurset de prévenir les mouvements contestataires d’obédien-ces multiples. Ils sauvent in extremis leur tête après l’ar-rivée au pouvoir de François Mitterrand, méfiant aveccette police chargée de surveiller les partis politiques.Une tâche qu’elle abandonne d’ailleurs en 1994lorsqu’elle se fait pincer en train d’espionner le Conseilnational du Parti socialiste.Chargés d’informer l’Etat sur les hommes et les fem-mes jouant un rôle significatif en matière politique, éco-nomique, sociale, et religieuse, les Renseignementsgénéraux ont aussi établi près de 2,5 millions de fiches depersonnes morales et physiques. En janvier 2007, ils sesont ainsi vu accuser d’avoir “actualisé” la fiche de BrunoRebelle, le patron de Greenpeace France, recruté dans lestaff de Ségolène Royal, candidate à l’élection présiden-tielle.

Ahmed Elmidaoui - Paris

Bernard Bajolet. Un choix salué.

Direction générale de le sécurité extérieure (DGSE) Dans l’imagerie populaire, c’est “le” service secret par excel-lence, équivalent français de la CIA. Créée en 1982, la DGSE asuccédé au fameux Sdece. Sa mission est de rechercher et d’ex-ploiter les renseignements intéressant la sécurité de la France,ainsi que de détecter et d’entraver, hors du territoire national, lesactivités d’espionnage dirigées contre les intérêts français afind’en prévenir les conséquences. La DGSE dispose de moyensimportants -des centres d’écoute électronique aux nageurs decombat-, d’une centaine d’antennes permanentes à l’étranger,et d’un réseau de milliers d’informateurs (les “source)

Direction du Renseignement militaire (DRM)Elle relève du chef d’état-major des armées dont elle satisfait lesbesoins en renseignement d’intérêt militaire. Elle satisfait, enoutre, en ce domaine les besoins des autorités et organismes duministère, des commandements opérationnels et des com-mandements organiques ainsi que ceux des autorités et desorganismes gouvernementaux concernés.

Secrétariat général de la Défense nationale (SGDN) Il coordonne plusieurs ministères en matière de défense et desécurité. Avec 540 personnes et 75 millions d’euros de bud-get, il assure le secrétariat des conseils et comités de défense,celui du comité interministériel du renseignement (CIR), etsuit l’évolution des technologies de l’information et de la com-munication.

Direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD)La DPSD a pour mission de veiller à la sécurité du personnel,des informations, des matériels et des installations sensiblesrelevant de la défense nationale. Elle accorde les habilitations auxdifférents niveaux de classification des informations (“confi-dentiel”, “secret- défense”, etc.) et enquête sur les intéressés. LaDPSD est aussi chargée d’une mission de contre-ingérenceéconomique afin de protéger les industries de Défense.

Le Commandement des Opérations Spéciales (COS)Il regroupe les "forces spéciales", des militaires qui, contraire-ment aux agents du service Action de la DGSE, opèrent enuniforme. Ils peuvent agir au sein d’une opération multinatio-nale (comme actuellement en Afghanistan, sous commande-ment américain), dans un cadre interarmées (Tchad, Côted’Ivoire, Balkans, etc.), ou de façon autonome. Le COS a été crééen 1992, après la guerre du Golfe. Ses effectifs sont d’environ2.000 hommes (armée de terre : 1 200 ; marine et armée del’air: 400 chacune).

Des sigles et des espions

Les principaux services du ministère de la Défensefrançais exerçant des missions de renseignement

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Il y a une généalogie du jihadisme. Cette nébu-leuse est un monde vivant, avec ses générations,ses formes de lutte et ses stratégies. Et force et dedire que l’islamisme radical a trouvé dans le

Royaume un vivier -comme si certaines conditionsd’incubation étaient plus favorables sous cette lati-tude qu’ailleurs…Pourtant, la première génération a vu la victoire dujihad afgan à la fin des années 80 lorsque l’Arméerouge, défaite, a abandonné Kaboul.

C’est le temps de la pré-valence d’une critiqueradicale de la stratégiepolitique des FrèresMusulmans (syriens etEgyptiens) jugée peu effi-cace: la supplante prati-quement l’inéluctabilitéde la “solution militaire”.Cette séquence est, rappe-lons-le, celle du texterapide - difficile des idées.

Pour autant, le jihad afghan sera la matrice nourricièredu jihadisme radical. La deuxième séquence, elle, commence en 1990 avecla succession des guérillas, ici et là, en Algérie et ail-leurs. Elle s’achève avec les attentats du 11 septembre2001 et elle sera théorisée par Zawahiri dans sonouvrage de référence Cavaliers sous la bannière du Pro-phète. Que dit-il, en substance? Que le salut du Jihadest dans le changement d’échelle radical: c’est le tempsde la mondialisation. Avec deux centres : d’abord leLondonistan puis Kandahar et Kaboul. Le mouve-ment des idées est diffusé par fax avant de s’étendreà l’échelle planétaire avec Internet et la télévision parsatellite, dont Al Jazeera est le pionnier dès 1996.Quant à la troisième génération, la voilà incarnée,avec d’autre par Moussab Al Souri. Elle s’accompagned’une remise en cause des attentats du 11 septembre-considérés comme négatifs-du point de vue des effetspervers - bénéfices politiques. Il n’y a pas eu en effet de mobilisation des massesderrière l’étendard du jihad. De plus, la prise de

L’évolution des mouvements jihadistes

La troisième générationconscience islamique n’a point profité aux jihadistes,mais à leurs “ennemis intimes”, les frères musulmans,et même aux chiites en Iran, Irak ou Liban. Enfin, dans le monde sunnite, les partis islamistes sesont fourvoyés dans le processus électoral et l’illusiondémocratique; ils ont même été pratiquement coop-tés par des régimes “apostats” au pouvoir soutenus parWashington et l’administration Bush.C’est sur la base de ces données que cette troisième

Par MustaphaSehimi

La prise de conscienceislamique n’a point

profité aux jihadistes,mais à leurs “ennemis

intimes”, les frèresmusulmans.

génération a redéfini et réajusté sa stratégie: recréerdes cellules, renforcer l’idéologie planétaire du Jihad,mener le combat contre l’Occident et ses alliés musul-mans, recevoir une éducation religieuse et une for-mation opérationnelle. Et l’articulation organique n’est plus pyramidale maisdécentralisée; ainsi, les groupes nationaux auront despossibilités locales de financement et une capacitéopérationnelle autonome.Il n’est donc plus nécessaire de se déployer et de sedéplacer sur un “front ouvert” comme l’Afghanistanou l’Irak, mais d’opérer et de combattre sur place dansune cellule jihadiste - c’est en terme d’efficience leretour optimal sur investissement terroriste. D’où lesattentats perpétrés ces dernières années. Alerte doncLa menace est toujours là…

N° 800 DE 11 AU 17 JUILLET 2007 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 33

CHRONIQUE

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34 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008

•LES MÉNAGES MAROCAINS EN SITUATION DE SURENDETTEMENT

Les crédits de la mortLe crédit à la consommation explose au Maroc. Une explosion qui a provoqué un surendettement

considérable des ménages. Une enquête de Bank Al Maghrib tire la sonnette d'alarme.

ECONOMIE

C’est une activité assez dense et par-ticulièrement forte qu’ont connueles sociétés de crédit à la consom-

mation en 2007. C’est ce qui ressortd’une enquête de Bank Al Maghrib, dontle rapport a été rendu public mardi 8 juil-let 2008. Le même rapport parle d’untaux d’endettement relativement élevéchez les ménages marocains. Car,comme chacun sait, moins le revenu estsuffisant, plus on a tendance à s’endetter.Ceux qui gagnent par exemple moins de4.000 dirhams concentrent à eux seuls48% du montant global des crédits distri-bués en 2007. Les salariés du secteur privé et les fonc-tionnaires représentent 87% des bénéfi-ciaires, contre 4% pour les artisans et les

commerçants et 3% pour les professionslibérales. À force de rivaliser d’offres definancement, alléchantes, les sociétés decrédit à la consommation ont réussi àdistribuer environ 30 milliards de dir-hams de crédits en 2007. Ce qui élèvel’encours de ces crédits à environ 60 mil-liards de dirhams. Enorme, disent cer-tains, normal, rétorquent les autres.

FacilitéComme on s’y attendait, le rapport deBank Al Maghrib avance que ce sont leshabitants de Casablanca et ceux de Rabatqui s’endettent le plus. 46% des dossiersde crédit signés en 2007 leur reviennent.Pour les ménages qui gagnent moins de3.000 dirhams par mois, le taux d’endet-

tement s’est établi à 45%, contre 12%pour les débiteurs qui touchent plus de20.000 dirhams. Le taux d’endettementcorrespond au rapport entre les créditscontractés par un client et ses revenusdéclarés à l’établissement prêteur.Chez Bank Al-Maghrib, on souligne quele taux d’endettement est inversementproportionnel au revenu. Idem pour letaux de créances en souffrance. Il est de15% pour la tranche de revenus inférieursà 3.000 dirhams et de 12% pour les per-sonnes dont le revenu est supérieur à20.000 dirhams. En effet, depuis quel-ques années, la procédure de recouvre-ment des crédits auprès de leurs titulairess’est accélérée et les sociétés de crédit peu-vent aujourd’hui avoir recours à la jus-tice pour récupérer son dû. Plusieursclients ont perdu leurs biens en saisieparce qu’ils n’ont pas pu honorer le rem-boursement de leurs échéances. C’estaussi cela qui explique l’explosion actuelledu crédit à la consommation.

ImpévusN’importe qui aujourd’hui peut contrac-ter un crédit. Il suffit pour lui de justifierun revenu régulier sur lequel vont s’exer-cer les prélèvements. Le reste n’est faitque pures formalités. La concurrenceféroce entre les sociétés a aussi rendu trèssimple et rapide la procédure d’octroid’un crédit. Entre le dépôt de la demandeet la réponse de l’agent, c’est une affaired’une heure. Dans les cas les plus déli-cats, c’est l’affaire d’une journée. Maisderrière cette simplicité et cette souplessedans la satisfaction des demandes de cré-dit se cachent bien des problèmes.Problèmes liés principalement au nonremboursement du crédit à la suite d’uneperte d’emploi ou d’une crise financièremajeure. Là, les sociétés, poussées par

Des offres alléchantes poussent les ménages à s’endetter.

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des considérations de profit, sontintransigeantes. Leur principe estsimple: vous avez contracté unprêt et vous vous êtes engagé à lerembourser, alors il faut respectervotre engagement. Et ce, quelsque soient les imprévus de la vie.Certaines sociétés tentent deremédier à cela en incluant dansle contrat de crédit une clause sti-pulant la suspension du rembour-sement à la demande du client.Mais, généralement cette suspen-sion ne dépasse pas 6 mois.Bien entendu, cette clause n’estpas gratuite. Elle est assortie d’unemajoration du taux d’intérêt etdonc du montant de l’échéance àla reprise du remboursement.Malgré tous ces problèmes, nom-breux sont ceux qui vantent les

mérites du crédit à la consomma-tion et ses avantages pour l’éclo-sion d’une classe moyenne.Non seulement, il a facilité à la vieà de nombreux ménages maro-cains en leur permettant d’ache-ter tout ce dont ils ont besoin,mais il a ancré dans notre sociétécette culture de consommationpropre aux grands pays. L’accès àla voiture est désormais chosefacile. Avec 0 dirhams en poche,on peut aujourd’hui s’offrir unebelle voiture neuve de grandemarque. Ou encore, on peut réali-ser une petite épargne de 20 ou30 mille dirhams par exemple, etle tour est joué. Idem pour l’équi-pement des maisons. Il faut dire aussi que l’explosiondu crédit à la consommation et lamultiplication des sociétés spécia-

lisés dans ce secteur ont permisaux magasins de vente d’électro-ménager de gagner en nombre.Pour gagner de la clientèle, cesmagasins proposent même desoffres de financement, à traversdes conventions signées avec lessociétés de crédit. Et la réponse estdonnée en un clin d’œil.Si tout le monde se réjouit de cedéveloppement considérable de cemoyen de financement, complé-mentaire à l’activité bancaire clas-sique, des craintes sont soulevéespar la banque centrale quant à l’ex-plosion du surendettement desménages. On a peur que la situa-tion économique et financière nedégénère pour ces ménages, sur-tout que la vie devient de plus enplus chère et que les salaires res-

tent presque aux mêmes niveauxque’il y a quelques années. D’où lapromulgation de mesures suscep-tibles de contrôler cette frénésie.Mesures qui s’appuient sur lasupervision, l’analyse puis lecontrôle de la situation financièredu client. Depuis un certain temps, uneCentrale des risques a été instau-rée, qui permet à toutes les socié-tés de crédit d’avoir un droit deregard sur l’historique des créditsdu client. «Cette centrale, bienqu’elle ne fonctionne pas commeprévu, a le mérite de prévenir plu-sieurs cas de saisie et de poursuitesjudiciaires», affirme un haut cadredans une société marocaine deconsommation. Mieux vaut pré-venir que guérir, conclut-il.

A.Amourag

Pour les ménages qui gagnentmoins de 3.000 dirhams,

le taux d’endettementest de 45%.

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36 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008

Jeudi 3 juillet 2008, c’est le branle-bas decombat dans les aéroports du Maroc.

Plusieurs vols de la compagnie Royal airMaroc ont été retardés, d’autres tout sim-

plement annulés. Un communiqué de laRAM rendu public le lendemain parled’un nombre anormalement importantd’absences de pilotes. Ils seraient en effet20 commandants de bord à avoir désertéles cabines. Selon leur syndicat, les pilotesabsents seraient malades et par voie deconséquence, leur état de santé ne leurpermettait pas de piloter les avions souspeine de prendre des risques énormespour la sécurité des passagers. Une rai-son qui n’a pas convaincu la directiongénérale de la RAM, qui a mis en placeune cellule de crise pour tenter d’achemi-

• LA ROYAL AIR MAROC CONFRONTÉE À UNE VAGUE D’ABSENCES DES NAVIGANTS

Les pilotes sont-ilsvraiment malades?

ner à leurs destinations tous les passagersvictimes de ces perturbations. En paral-lèle, une enquête a été engagée pour déter-miner les causes réelles de ces absences.

SanctionsÀ l’heure où nous mettons sous presse, lesrésultats de cette enquête ne sont pasencore connus. «Il faut savoir que le proces-sus d’enquête est assez long. Car il faut réu-nir toutes les informations sur ce qui s’est

réellement passé ce jour-là», nous déclareune source autorisée à la RAM. Ce quel’on sait par contre, c’est que les déléguésdu personnel navigant technique, l’ins-pection du travail et l’Association maro-caine des Pilotes de ligne (AMPL) ont été

20 pilotes de la RAM se sont

absentés jeudi 3 juillet 2008,

provoquant de graves

perturbations aux plans. La

direction ouvre une enquête.

saisis par la direction de la RAM pourapporter leur assistance dans le cadre decette enquête. La même direction menaceles pilotes défaillants de sanctions disci-plinaires s’il s’avère que leurs absences nesont pas justifiées. Chose que l’AMPLdéplore dans son communiqué diffusésur le site Internet de ce syndicat que l’ondit puissant. Najib Ibrahimi, porte-parolede l’association, affirme que les vingt pilo-tes absents représentent moins de 5% del’effectif du personnel navigant.Chiffre inférieur à 7%, communémentadmis entre les compagnies aériennes dumonde entier, dont Royal air Maroc. Selonla direction de la RAM, ce chiffre de 5% nes’applique pas à la situation dramatiquedans laquelle s’est trouvée la compagnieau cours de cette journée. «Imaginez quenous étions habitués à deux ou trois absencespar jour. Or, ce 3 juillet 2008, on s’est retrouvéavec 20 absences. Ce qui est énorme», nousaffirme la même source autorisée. Celle-ciajoute: «Tous les vols de la compagnie à des-tination de l’Afrique, de l’Europe, de l’Asie etmême plusieurs vols intérieurs ont été pertur-bés». Cette situation intervient dans une périodede forte activité où la RAM augmente par-ticulièrement la cadence de ses vols. Elleintervient aussi au moment les Marocainsrésidents à l’étranger sont de retour chezeux et où les touristes affluent. Toujoursest-il, Royal air Maroc nous informe queles pilotes qui se sont absentés ce 3 juilletont repris leur activité et ont regagné leurcabines. Mais, l’enquête se poursuit.

A.Amourag

Une cellule de crise a été mise enplace pour acheminer les passagers

victimes des perturbations.

ECONOMIE

Des avions immobilisés en période de grande affluence.

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Al’issue de deux procédures d’appelsd’offres lancées le 31 juillet 2007,

l’agence spéciale Tanger Méditerranée(TMSA), que dirige Saïd El Hadi, a pro-cédé, le lundi 7 juillet 2008, à l’attribu-tion des concessions des terminaux àconteneurs 3 et 4 du futur port TangerMed II. Le terminal 3, d’une capacité de 3 mil-lions de conteneurs et comprenant 1.600mètres de quais et 78 hectares de terre-pleins a été attribué au groupementformé par Maersk (Danemark), APM Ter-minals (Hollande) et Akwa Group(Maroc). La capacité de ce terminal seraprincipalement dédiée à la compagnieMaersk Line. Quant au terminal 4, d’une capacité deplus de 2 millions de conteneurs et com-prenant 1.200 mètres de quais et 54 hec-tares de terre-pleins, il a été attribué augroupement formé par PSA (Singapour),Marsa Maroc et SNI (Maroc). Ce terminal

sera ouvert à un large éventail de com-pagnies maritimes nationales et interna-tionales. Selon les termes des conventionsde concession qui les lieront à TMSApour une durée de 30 ans, les attributai-

res s’engagent à mettre en place l’ensem-ble des superstructures et équipementsnécessaires au bon fonctionnement desdeux terminaux, totalisant un investisse-ment initial de 600 millions d’euros(près de 7 milliards de dirhams). Lesplans d’affaires des futurs concessionnai-res prévoient par ailleurs un niveau detrafic dépassant les 5 millions de conte-neurs sur les deux terminaux dès la cin-quième année de leur exploitation. Ledémarrage des travaux de constructionde Tanger Med II est prévu pour la finde l’année 2008, après la finalisation duprocessus d’attribution du contrat deconstruction et la mise en place du mon-tage financier de l’opération. La mise enservice des terminaux 3 et 4 de TangerMed II est prévue pour sa part à la fin del’année 2012. Avec la réalisation du projetTanger Med II, le complexe portuaireTanger Med disposera d’une capacité plusde 8 millions de conteneurs. AA.

•L’AGENCE TMSA ATTRIBUE DEUX TERMINAUX DU PORT TANGER MED

Akwa Group et la SNIparmi les vainqueurs

•AMINA BENKHADRA PRÉSENTE SON PLAN NATIONAL D’ACTIONS PRIORITAIRES

Comment économiser l’énergie ?

Saïd El Hadi, directeur général de TMSA.

La ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environne-ment, Amina Benkhadra, a exposé, lundi 7 juillet 2008,

devant la commission des secteurs productifs à la Chambre desreprésentants, les grandes lignes du Plan national d’actions prio-ritaires dans le secteur de l’énergie visant à combler le déficitque connaît le Maroc en matière d’énergie électrique et deshydrocarbures. Abordant la situation énergétique, Mme Ben-khadra a indiqué qu’elle a été marquée l’année dernière par lerecours presque total à l’étranger (96%) pour pallier la faiblessedes ressources énergétiques nationales ainsi que par l’augmen-tation de la facture énergétique (50 milliards), la hausse de lademande de 5% des sources de l’énergie primaire et de 8% pourl’électricité entre 2003 et 2007. La ministre a annoncé, à cette occasion, un ensemble de dispo-sitions prioritaires dans le secteur de l’énergie, visant la mise en

place d’une feuille de route en adéquation avec le Plan nationald’actions prioritaires pour traiter des questions de l’offre et de lademande et la promotion d’une gouvernance spéciale à traversla création d’une commission nationale d’orientation, présidéepar le Premier ministre, et une commission de suivi, présidée parle ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environne-ment. Concernant les dispositions relatives au renforcement del’offre, la ministre a mis l’accent sur la création de nouvellescapacités de production de l’électricité par le biais de la mise enplace de la centrale thermique de Safi et des unités supplémen-taires 5 et 6 de la centrale de Jorf Lasfer, ainsi que du programmede l’énergie éolienne (1.000 MW). Ces mesures concernent lerenforcement de l’interconnexion électrique maroco-espagnolepar la mise en place d’une troisième ligne, qui augmentera lacapacité d’échange à 1.000 MW. AA.

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ECONOMIE

N° 800 DE 11 AU 17 JUILLET 2007 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 37

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ECONOMIE

•IMMOBILIER

Atlantic Magna, nouveaucomplexe résidentield’Occibelia à Tanger Occibaldia, entre-

prise espagnolespécialisée dans l’im-mobilier de luxe, a pré-senté le 1er juillet 2008son complexe résiden-tiel Atlantic Magna , édi-fié en front de merdans la zone du CapSpartel à Tanger. La pre-mière tranche de loge-ments sera livrée enseptembre 2008. Atlan-tic Magna propose une gamme d’appartements ambitionnant derépondre aux goûts et besoins différenciés des acquéreurs potentiels.Ce complexe se veut doté d’un style mettant en exergue le géniearchitectural et l’exubérance végétale, vestige de l’opulence des civi-lisations qui se sont succédée en Andalousie. «La volonté première d’ Occibelia est de créer un cadre de vie harmonieuxqui reflète, à tous les niveaux, l’âme et l’atmosphère singulières de Tanger.Pour ce faire, nous avons mis en place une charte de qualité certifiant laconformité des constructions aux normes internationales les plus exi-geantes. Atlantic Magna accompagne en outre le développement de Tan-ger en créant de la valeur tout en respectant le patrimoine de la ville duDétroit», souligne-t-on chez Occibelia.

•RÉGIONS Oujda aura sa technopole

Au cours de sa visite officielle dans la région del’Oriental, SM Mohammed VI a lancé, vendredi 4 juillet2008, le projet de la Technopole d’Oujda. Situé dans laRégion de l’Oriental, à proximité de l’aéroport Oujda-Angad, à 12 km de la ville, ledit projet s’articule autourd’un parc industriel, d’une zone logistique, d’un retailparc et d’un espace dédié aux activités tertiaires.Un campus est également prévu pour renforcer lepotentiel de formation et de recherche, notammentdans les domaines précités.MEDZ, filiale de CDG Développement, est en charge dela réalisation de ce projet dans le cadre d’un partena-riat avec le ministère des Finances, le ministère de l’In-dustrie, la Wilaya, la Région de l’Oriental, l’Agence del’Oriental et de l’ONDA. Pour un investissement s’éle-vant à près de 1,2 milliard de Dirhams, ce projetpermettra de créer environ 25.000 emplois directs.L’entrée en activité de la première tranche du projetest prévue pour fin 2010.

•FROMAGERIE Le Sandwich’in Charcuteriede Coeur de Lait dans les rayonsLa marque Coeur de Lait a de lancé une nouvellevariante pour sa gamme de fromage fondu en tran-ches: Sandwich'In Charcuterie.«Cette nouvelle référence répond à un besoin deconsommation de mix sandwich, associant lefromage et la charcuterie de boeuf. Elle vients'ajouter à l'offre Gouda et Emmental particulière-ment appréciés pour leur goût et leur inégalablerapport qualité-prix», explique un responsable àFromagerie des Doukkala. Ce nouveau produit estdisponible en barquette de 10 tranches prédécou-pées. Il se veut destiné aussi bien à la consommationà domicile qu'aux repas à l'extérieur. Fromagerie desDoukkala, filiale de Centrale Laitière, est le fruit d'unpartenariat stratégique avec le groupe français Sopa-rind Bongrain. Dans sa marque Coeur de Lait, onretrouve plusieurs gammes dont, outre Sandwich'In,Carré Crème, Jebli ou plus récemment Cremio Ftour.

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•PRIX

Développement durable,Ecoval de Holcim récompensée

Le 9 juillet 2008 à Casablanca, Ecoval a été récompensée, dansle cadre des journées économiques de la région Chaouia Ouar-

digha, pour ses efforts dans le développement de services éco-res-ponsables. Ecoval, filiale à 100% du groupe cimentier Holcim, estune plate-forme de traitements de déchets. Elle se fixe pour objec-tifs de proposer aux industriels la revalorisation de leurs déchets,d’honorer l’engagement de Holcim pour la préservation des res-sources naturelles et de réduire lecoût de la facture énergétique. Leprix a été remis par AbdelkébirZahoud, Secrétaire d’Etat auprèsdu ministre l’Environnement, àDominique Drouet, président dudirectoire de Holcim Maroc. ©

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PROFIL

•TEXTILE

Cosmétotextile, Lytess s’installe au Maroc Lytess, la marque française de “textile intelligent”,

vient d’être lancée au Maroc. Ses produits sontcommercialisés dans les pharmacies et les espacesparapharmaceutiques via le distributeur exclusif dela marque au Maroc, Oxygen Distribution: «Pantyanti-cellulite, Panty Push up (remonte fesses), ceintu-res, culottes ceintures, brassières, panty ventre plat...sont autant de vêtements qui veulent du bien à leursutilisatrices. Leur principe est simple: des milliards demicrocapsules renfermant une solution cosmétiqueamincissante, hydratante, raffermissante… sont impré-gnées dans un vêtement. Par simple frottement du tissusur la peau, ces textiles techniques libèrent progressive-ment leur contenu actif de manière régulière et pro-longée et restent efficaces après 20 lavages. Ainsi, onpeut perdre quelques centimètres et gagner son bien-être », explique une responsable de la marque. Présente dans plus de trente pays à travers lemonde, Lytess, créée en 2003, se veut aujourd’huila marque de référence sur le marché français descosmétotextiles.

•TÉLÉPHONIE MOBILE

Nokia, quand lamode rencontre latéléphonie mobileA Marrakech, le vendredi 4 juillet2008, Nokia a réuni près de 100membres des médias de diffé-rents marchés du Moyen-Orientet d’Afrique ainsi que d’autresinvités de choix pour assister àl’événement Nokia DestinationDesign. Après une matinée deprésentation et d’échangesautour de la stratégie et de laphilosophie de la marque enmatière de design, Nokia a orga-nisé à la PlageRouge, lieu de fêteincontournable despeople et autresjet-setteurs de laville ocre, un défiléde mode haut encouleurs. Inspiré desa toute dernièregamme d’appareils,celui-ci a permis àsept jeunesstylistes (dont laMarocaine IlhamLahmoudi) sélec-tionnés parmi 40candidats issus detoute la région, dedévoiler leurtalent. Nokia aégalement profitéde cet événementrégional pour lancer ses sixnouveaux portables, dont quatrede la gamme Nokia Supernova, enl’occurrence les 7610, 7510, 7310et 7210: «Comme un sac à mainou une paire de lunettes, le télé-phone devient aujourd’hui unmust destiné aux hommes et auxfemmes attachés à la mode et quisouhaitent», soutient-on chezNokia.

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•SERVICES PUBLICS

Plus d’énergie électriquepour Casablanca

Le 1er juillet 2008, l’autorité délégante de la Wilaya du Grand Casablanca, Lydec etl’ONE ont signé une convention permettant d’accompagner le développement

de la ville et ce en augmentant la capacité de distribution de l’énergie électrique sur laWilaya du Grand Casablanca et en sécurisant son alimentation. Cet accord ambi-tionne aussi de contribuer aux économies d’énergie et de participer ainsi à la préser-vation de l’environnement de Casablanca. Les besoins en énergie électrique du GrandCasablanca progressent au rythme moyen annuel de 5%. Pour faire face à la forte urba-nisation et à cette croissance, un programme de renforcement des infrastructures estmis en place pour les 20 prochaines années pour un montant global de plus de 4 mil-liards de dirhams. A souligner par ailleurs quel’autorité délégante et Lydecont autorisé l’ONE à implan-ter deux transformateurs de70 MVA dans le poste-sourceAïn Harrouda de Lydec, pourpermettre à l’Office de ren-forcer la desserte de sesclients sur la zone de DarBouazza.

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ECONOMIE

Les travaux du Conseil d’administration et de l’assemblée générale de l’Observatoiredu Tourisme se sont déroulés lundi 7 juillet 2008 à Rabat, au siège du département

du Tourisme, en présence du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Bous-saïd. Ces réunions ont été consacrées à la présentation et à l’approbation du projet derapport d’activité, du rapport financier de l’exercice2007, ainsi qu’à l’arrêté des comptes de 2007 del’Observatoire. Aussi, Kamal Bensouda, DG d’AtlasHospitality Morocco (filiale hôtelière du groupeRoyal Air Maroc) a été désigné au poste de nou-veau président de l’Observatoire du Tourisme. Posi-tionné comme une pièce essentielle du dispositif desurveillance et de pilotage de la Vision 2010, l’Ob-servatoire se veut à la fois un instrument d’observa-tion de l’économie touristique nationale, un outild’orientation et de promotion du développementtouristique ainsi qu’un espace de partenariats etd’échanges.

•TRANSPORT AÉRIEN

Emirates fait del’œil aux PMELe 7 juillet 2008 à Casablanca,Emirates a lancé le BusinessRewards, son nouveau programmede récompense destiné aux petiteset moyennes entreprises présentesau Maroc. Ce programme de servicesen ligne offre aux PME-PMI maro-caines ainsi qu’à leurs employés,membres du programme de fidélisa-tion Skywards, la possibilité de béné-ficier conjointement des milescumulés à l’achat de tout billetEmirates. «Les Petites et MoyennesEntreprises représentent un moteurde développement économique etune part croissante du marché,

notamment au Maroc, qui est l’undes pays les plus ouverts sur lemonde. Notre nouveau programmede récompenses a été adapté pouroffrir aux entreprises opérant auMaroc une série d’avantages presti-gieux», a déclaré à ce sujet KhalidBel Jaflah, directeur régional d’Emi-rates pour le Maroc, la Mauritanie etle Sénégal. Ce programme proposeégalement aux PME-PMI une admi-nistration et gestion des voyages surEmirates de leurs employés sur unportail en ligne. En s’inscrivant dansle programme Business Rewards,l’entreprise peut accumuler desmiles, à partir des voyages effectuéspar ses employés, dans un comptecommun.

•BAGAGERIE

Samsonite fête l'été 2008Voici venu le temps des

vacances et des grandsdéparts. La collection été2008 de la célèbre marquede bagagerie haut degamme Samsonite estd'ores et déjà disponible auMaroc. Une collection hauteen couleurs, trendy et prati-que à la fois, pour jouer lesfashion mais pas victimesentre deux aéroports. D'allé-chantes promotions atten-dent les voyageurs etvoyageuses au magasinSamsonite à Casablanca (2,rue El Jihani, Place des Iris,Racine). A noter qu'en 2010,la marque Samsonite fêterason centième d'anniversaire.La success-story de la mar-que a en effet débuté en1910, avec la création parJess Shwayder d'une fabri-que de valises à Denver,dans l'Etat du Colorado.

•TOURISME

L’Observatoire du Tourisme renouvelle ses instances

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Kamal Bensouda.

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•INFORMATIQUE

Bull et EMC, partenairesdu 1er Forum Stockage au Maroc

Bull Maroc, opérateur informa-tique, et son partenaire EMC,

acteur mondial en solutions d’in-frastructures d’information, ont étéles participants majeurs du pre-mier Forum Stockage au Marocqui s’est tenu les 16 et 17 juin2008. Ce forum avait pour objec-tif d’informer les organisations etentreprises sur les produits et ser-vices disponibles pour les aider à

faire face à leurs besoins croissantsen matière de stockage, protectionet gestion de leurs données infor-matiques. En marge du forum,Mehdi Kettani, président de BullMaroc, a notamment déclaré:«Pour répondre aux défis des entre-prises dans le domaine de l’infrastruc-ture d’information, nous avons lancécette année un portefeuille completde solutions pour la protection desdonnées, dont la reprise d’activitéaprès sinistre sur réseaux IP, et lasécurisation et gestion des donnéesnon structurées».Premier fournisseur global en sys-tèmes d’information d’origineeuropéenne, Bull est présent dansplus de 100 pays. Au Maroc, lafiliale du groupe emploie environ150 personnes, essentiellementdes ingénieurs, et compte porterses effectifs à 300 salariés en2009. Présente en propre à Casa-blanca, Rabat et Tanger, Bull Marocintervient sur l’ensemble du terri-toire marocain vie un réseau departenaires.

Motorola a présenté le 2 juillet 2008 à Casa-blanca son nouveau ROKR E8 permettant

la conversion du lecteur de musique en télé-phone en un seul clic. «Le ROKR E8 est pratique et facile à utiliser. Il està la fois un lecteur MP3 permettant de passer desappels téléphoniques de qualité supérieure et untéléphone mobile avec de grandes capacités audio.Grâce à la technologie unique ModeShift de Moto-rola, le mythe selon lequel les téléphones mobilesavec des fonctions téléphoniques musicales sont infé-rieurs aux dispositifs musicaux autonomes est

abattu», soutient Stephan Nolan, vice-président et directeurgénéral des téléphones mobiles en Europe, Moyen-Orient etAfrique. Le ROKR E8 a a décroché au CES (Consumer Electro-

nic Show) de Las Vegas le meilleur prix CNETdans la catégorie du téléphone cellulaire et dutéléphone intelligent, outre le prix CNET’s Peo-ple’s Voice. A souligner également que ce nou-veau téléphone peut recevoir des appels tout entéléchargeant et diffusant de la musique,envoyant des messages texte, surfant sur le Webou en prenant des photos. Le portefeuille de pro-duits Motorola comprend: infrastructures decommunication, solutions de mobilité pour lesentreprises, décodeurs digitaux, modems câble,terminaux mobiles et accessoires Bluetooth. Asouligner que Motorola a réalisé un chiffre d’af-faires de 36,6 milliards de dollars en 2007 .

•TÉLÉPHONE MOBILE

ROKR E8, nouveau-néchez Motorola

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•NOUVELLES TECHNOLOGIES

Le magazine Stuffbientôt en kiosque

Téléphones dernier cri, lec-teurs MP3 hyper perfec-

tionnés, lifestyle résolumentbranché, astuces “in” et plans àne pas rater... Après Londres,où il est né il y a plus de 10 ans,Paris, New York et Pékin, Stuffs’installe au Maroc. Lu chaquemois par plus d’un million depersonnes à travers le monde,le magazine Stuff se veut la réfé-rence mondiale de l’informa-tion High-tech. A partir d’octobre 2008, uneéquipe marocaine basée à Casa-blanca promet de faire décou-vrir chaque mois de manière ludique à ses lecteurs lesnouveautés en téléphonie, baladeurs MP3, informa-tique, HI-FI, TV ou encore Home Cinéma. Mais aussi les dernières voitures mises sur le marché,la montre qu’il faut absolument porter ou l’endroitoù il faut être vu. «Des tests exigeants, des comparatifs impitoyables, desconseils avisés vont faire des lecteurs de la version maro-caine de Stuff des hommes, mais aussi des femmes, aver-tis, des “geeks” accomplis pour qui les nouvelles tendancesn’auront plus aucun secret», assure-t-on chez StuffMaroc.

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Mehdi Kettani.

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42 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008

Après le renforcement de la participa-tion de Morgan Stanley dans le capital

de Mixta Africa, c’est au tour d’Internatio-nal Finance Corporation (IFC), filiale dela Banque mondiale, d’acquérir 10% deson capital. L’opération a été réalisée viaune augmentation de capital. En outre,IFC devrait apporter en complément uneligne de financement supplémentaire surles huit prochaines années. Ainsi, l’apportnet d’IFC devrait s’élever à 150 millionsd’euros. Signalons par ailleurs que MixtaAfrica est un opérateur espagnol présentau Maroc à travers des projets immobi-liers et touristiques, notamment Anass, àTanger, Essafia, à Martil, et Costa Cabo,entre Martil et Cabo Negro. Ce nouveaupartenariat capitalistique devrait permet-tre à Mixta Africa d’avoir les moyens de

ses ambitions, notamment pour d’éven-tuels projets à Tanger Med et les zones fran-ches afférentes.

• CRÉDIT À LACONSOMMATIONE CMKD reprendDiac SalafLe conseil des établissementsde crédit s’est réuni, mardi 8juillet 2008, pour statuer surle dossier de la reprise de DiacSalaf par le groupe koweïtienCMKD. En effet, le conseil adonné l’agrément à la sociétéde crédit à la consommation,pour continuer son activité eten développer d’autres(leasing, LOA et produitsalternatifs). Le conseil a égale-ment donné son feu vert à laprise de contrôle par CMKD.Une opération qui doit s’ef-fectuer à la suite d’une doubleaugmentation de capital dontles caractéristiques n’ont pasencore été dévoilées.

• CARTESMONÉTIQUES 100 millions detransactions en 2007Selon le Centre monétiqueinterbancaire, les opérationspar carte bancaire, tous typesconfondus, ont dépassé les100 millions de transactions,soit une moyenne quoti-dienne de 27.400 opérationspar jour. En valeur, les transac-tions affichent une hausse de25% par rapport à 2006. Partype, les cartes marocainesreprésentent 91 millionsd’opérations pour plus de 75milliards de dirhams; le resteétant réalisé par les cartesétrangères. Le développementde réseaux d’agencesbancaires, combiné à l’émer-gence du e-commerce,devraient permettre à lafilière monétique d’assurer unrythme de développementsoutenu au cours desprochaines années.

•INVESTISSEMENT ÉTRANGER

Mixta Africa dans la lignede mire des fonds étrangers

•PRISE DE PARTICIPATION

Un fonds asiatiquedans le capital de Colordao

Suite à l’acquisition de 2.202 titres Colorado (au prix moyen unitaire de 778 dirhams)en date du 26 juin 2008, Arisaig Africa Fund Limited a franchi le seuil des 5% à la

hausse en capital et en droits de vote. Notons qu’Arisaig Africa Fund est un fonds d’inves-tissement appartenant à Arisaig Partners (opérant initialement en Asie) créé en 2007. Ilgère des fonds de 240 millionsde dollars, dont 3,3% allouésau Maroc. Signalons par ail-leurs que ce fonds comptepoursuivre ses achats desactions Colordao dans les 12mois suivant le franchisse-ment de seuil. L’entrée d’unfonds d’investissement dans lecapital de Colorado marqueune nouvelle ouverture de lasociété dans le renforcementde son institutionnalisation et,par voie de conséquence, de sanotoriété.

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•BANQUE POSTALE

Poste Maroc crée Al Barid Bank

Poste Maroc a créé, en date du 19juin 2008, une société de partici-

pation nommée Al Barid Bank SA,dotée d’un capital social de 200 mil-lions de dirhams. Selon le businessplan 2008-2010, présenté par PosteMaroc, le produit net bancaire de lanouvelle entité devrait passer de 37millions de dirhams à 51 millions dedirhams pour un bénéfice net corres-pondant de 1,2 million de dirhams en2008 et de 6,3 millions de dirhams infine. Rappelons que Poste Maroccompte 4 millions de clients et qu’elleattire près de 450.000 nouveauxclients annuellement. Dans l’attentede l’agrément de Bank Al Maghrib, labanque postale semble se profilercomme un futur géant du systèmebancaire eu égard au nombre impor-tant de sa clientèle et au large réseaudont elle devrait disposer.

•GESTION DE PATRIMOINE

Attijariwafa Bank lanceun fonds à capital garanti

Le nouveau fonds commun de placementlancé par Attijariwafa bank, baptisé capitalgaranti 2011, fait partie de la catégorie desOPCVM contractuels. Le FCP Capitalgaranti 2011 est indexé sur un paniercomposé de quatre indices internationaux,à savoir Eurostoxx 50 (Europe), S&P 500(Etats-Unis), Nikkei 225 (Japon) et HSI(Chine). La valeur liquidative unitaire de sesparts a été fixée à 1.000 dirhams, réviséechaque semaine. Le minimum de souscrip-tion a été fixé à 100 parts (100.000dirhams). Quelle que soit la somme sous-crite, elle est garantie à sa valeur liquida-tive initiale, mais à condition que l’investis-

seur garde ses parts pendant trois ans.Adéfaut, il ne bénéficiera d’aucune garantie.Il est en mesure de liquider ses parts enfonction de leur valeur sur le marché. Si lesparts sont gardées jusqu’à échéance, leclient recevra son capital initial en plus de70% des performances réalisées durant lestrois années. De plus, il n’aura pas à payerla commission de rachat. Les souscriptionsau nouveau fonds sont ouvertes depuishier 7 juillet. La fenêtre (période) de sous-cription sera clôturée dans dix jours (17juillet). Durant cette période, les investis-seurs sont exonérés des commissions desouscription.A noter que la gestion de cesfonds est assurée par Wafa Gestion.

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•EXPLORATION

Deux sociétés étrangèresprospectent le pétrole au Maroc

Le Maroc a conclu, mardi 8 juillet 2008, un contrat d’exploration pétrolièresur une superficie de 19.951 Km2 dans le sud-est du pays avec la société Petro-

Canada et la société allemande RWE Dea AG basée à Hambourg, a indiqué l’Of-fice Marocain des Hydrocarbures (ONHYM, public). L’accord, d’une durée de 30mois, prévoit la réalisation d’une série de campagnes sismiques et des étudesgéologiques et géophysiques dans la région du Draâ. La société petro-Canada a ainsidécidé d’entamer des travaux d’exploration dans cette zone où elle avait déjàobtenu il y a deux ans de l’ONHYM un contrat de reconnaissance. La sociétéallemande RWE Dea AG participe,quant à elle, pour la première fois à larecherche d’hydrocarbures au Maroc.L’ONHYM compte, à ce jour, 21 accordspétroliers et 7 contrats de reconnais-sance avec 28 sociétés étrangères cou-vrant une superficie totale de plus de286.000 Km2 et répartis en 4 conces-sions d’exploitation, 91 permis derecherche -dont 42 onshore et 49 offs-hore- et 7 autorisations de reconnais-sance onshore, selon l’ONHYM.

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Anas Alami.

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FINANCE

•TRANSFERTS DE FONDS AU MAROC

La manne des Marocainsrésidents à l’étranger

Les transferts de fonds des marocains résidantà l’étranger (MRE) ont enregistré, au terme descinq premiers mois de 2008, une hausse de5,1%, par rapport à leur niveau une annéeauparavant, alors que les recettes voyagessont restées relativement stables à environ 20milliards de dirhams, selon l’Office deschanges. Les Marocains établis à l’étranger onttransféré au Maroc, à fin mai , l’équivalent de21,28 milliards de dirhams contre 20,25milliards une année auparavant, précise l’Of-fice, qui vient de publier les indicateursmensuels des échanges extérieurs du Maroc.Par rapport à la moyenne des recettes desannées 2003 à 2007, soit 16 milliards de

dirhams, les recettes MRE ont enregistré uneprogression de 32,8%. Pour l’Office deschanges, les recettes voyages se sont inscritesen hausse ces dernières années, passant de10,4 milliards en 2003 à 13,8 milliards en2005 pour se stabiliser à 20 milliards en 2007.Comparées à la moyenne des recettes des cinqdernières années, soit 14,8 milliards, lesrecettes voyages au titre de la période janvier-mai 2008 ont enregistré une augmentation de33,8%. Par ailleurs, les dépenses voyages sesont chiffrées, à fin mai 2008, à quelque 2,85milliards de dirhams, pour afficher une haussede 27,3% par rapport à la période correspon-dante en 2007. La balance voyages fait ainsiressortir un excédent de 16,98 milliards dedirhams, en baisse de 4,9 %.

Le groupe Al Omranes’introduira bel et bien

en bourse. Mais, pas cet été.Son introduction en bourseest programmée pour l’an-née 2009. Rappelons quele groupe Al Omrane estun holding public spécialisédans la construction et lapromotion immobilière.L’opération d’introductionen bourse prendra donc laforme d’une privatisationqui se réalisera par uneaugmentation de capital surprès de 30% de ce dernier. Rappelons aussi que le groupe Al Omrane a été créesuite à la fusion de trois entreprises d’Etat à savoir Attacharouk, l’Agence de luttecontre l’habitat insalubre, et la SNEC. En 2007, le groupe a été rejoint par lessept établissements régionaux d’aménagement et de construction (ERAC), entant que filiales régionales. Cette introduction en bourse devrait permettre augroupe de financer son programme d’investissement, lequel porte sur un mon-tant de plus d’un milliard de dirhams en 2007.

•COTATION

Le holding Al Omraneen bourse en 2009

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La Bourse de Paris est tombée mardi 8juillet 2008 à son plus bas niveau en

séance depuis trois ans, vacillant sous lepoids de nouvelles menaces sur le sys-tème financier mondial, susceptibles decontaminer l’ensemble de l’économie.L’indice CAC 40 a perdu jusqu’à 2,73%,enfonçant un nouveau plancher. Il a finien baisse de 1,54%, dans un volumed’échanges de 5,4 milliards d’euros. Il y aeu un mouvement de panique, sansdoute amplifié par la spéculation. Selonun analyste financier, «on craint des appelsde marché sur des montants très importantsalors que les liquidités se font rares». La perspective d’une faillite de grandsgroupes financiers américains a fait plon-

ger l’ensemble des valeurs bancaires américaines à Wall Street. Dans leur sillage,BNP Paribas, Crédit Agricole, Dexia et Société Générale ont respectivementcédé 1,84%, 2,65%, 5,54% et 2,01% mardi 8 juillet 2008.

•FINANCE INTERNATIONALE

La crise américaine menace Paris

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44 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008

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La réforme monétaire dont parle Bank-Al-Magh-reb, implique, dans les B.A.BA. des mécanismeséconomiques, des rapports d’échanges stablesentre le dirham, l’euro et le dollar.

On peut se demander pourquoi l’intervention de l’État estnécessaire à l’économie de marché et non pas seulementsi elle est souhaitable. De nombreux économistes mettenten avant le fait que la croissance de la part de l’État dansl’activité de production n’est pas un obstacle au dévelop-pement économique.De mon point de vue sur la gestion quotidienne, la seulequestion qui compte est de savoir si le marché peut à lui

seul assurer la stabilité de l’al-location optimale des ressour-ces et la distribution équitabledes richesses. D’où la ques-tion: l’idée de la convertibilitédu dirham n’est-elle pasd’ajuster les taux de changeaux taux d’inflatio? La réformemonétaire implique effective-ment des rapports d’échangestables entre le dirham et les

devises étrangères. Mais de tels rapports ne pourrontexister tant que l’inflation sévira dans les pays industriels.Les variations entre les différents indices d’inflationdevront être compensées par des réajustements des tauxde change…Depuis plusieurs décennies, les Marocains ont eu beau-coup de mal à payer les factures de leurs importations deproduits alimentaires et de matières premières et égale-ment à payer les intérêts de leur dette. D’autant plus quele coût élevé de nos produits manufacturés, la médio-crité de leur qualité et la longueur de leurs délais de livrai-son les mettaient dans une position très défavorable faceà la concurrence étrangère, notamment espagnole. Avant que la baisse du dirham des dernières années aitpu porter ses fruits en stimulant les exportations, elleavait fait monter le prix des produits importés et aggravéle coût de la vie. Notre pays contracta de gros empruntsauprès du Fonds monétaire international (FMI). Poursatisfaire aux conditions du FMI, le Maroc dut alors pro-céder à des réductions sévères dans son programme dedépenses publiques. Le freinage de la progression dessalaires et des prix fut l’amorce du redressement. Les

La convertibilité du dirham en question

Qu’est-il arrivé au marchédes devises?

exportations équilibrèrent petit à petit les importations,des portefeuilles de devises étrangères s’accumulèrent àBank-Al-Maghreb et il devint possible de rembourser lesemprunts.Une chose est sûre, c’est que le FMI n’offre pas de trai-tement permanent contre l’instabilité du marché deschanges. Il faut en chercher le remède dans la maîtrise del’inflation des principaux partenaires économiques duMaroc. Le cours de l’euro, c’est-à-dire la monnaie de notrepremier partenaire (l’Europe), à faible taux d’inflation,continuera à monter. Et le dirham, harcelé par l’inflation,ou la mise en œuvre de la politique dollar, impuissantface au dérapage de sa valeur. Malgré les bonnes inten-

Par Aziz Lahlou

La prééminence del’Europe ne doit pas

pousser le Maghreb àbaisser les bras.

tions, le Maghreb est loin d’avoir réalisé son unité. L’unitéimplique, pour moi, une politique fiscale monétaire com-mune, et des mesures de contrôles identiques sur lesprix, les salaires et les revenus. C’est seulement une foistoutes ces conditions réunies qu’il sera possible de créerune monnaie maghrébine. Mais nous en sommesencore très loin.La prééminence de l’Europe ne doit pas donner au Magh-reb un alibi pour baisser les bras. Je m’explique: parexemple, la politique d’un ensemble de revenus et desprix serait plus aisément réalisable si tous les pays duMaghreb comprenaient son enjeu et harmonisaient leursefforts pour en appliquer les dispositions. Ainsi, chacunde nous pourrait mieux se protéger des effets des mou-vements de prix en dehors de ses frontières.Aurions-nous pu nous prémunir contre cette situation?Bien sûr que c’est une situation fâcheuse, mais pas dés-espérée. On parlera d’extension de délai, de report, de refi-nancement, de moratoires, etc. et l’esprit d’entreprisechez nous démontrera de nouveau sa merveilleuse sou-plesse. C’est une précaution élémentaire si nous vou-lons sauvegarder notre indépendance économique etêtre prêts à affronter les défis du troisième millénaire!

CHRONIQUE

N° 800 DE 11 AU 17 JUILLET 2007 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 45

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Il y aurait différents rapports (entendez rumeurs) d’un iPhone avecune apparence radicalement différente du passé, mais aujourd’hui, le

bruit court que Apple a montré un iPhone avec un clavier physique(qwerty) aux cadres supérieurs représentant les opérateurs de téléphonie.Si c’était vrai, ce serait une bonne nouvelle pour les nombreuses per-sonnes qui possèdent un iPhone (pour la frime) et un Blackberry (pourle boulot). Du moins, dans la Silicon Valley, ce nombre augmente dejour en jour, et ça ne peut que s’empirer avec un iPhone GPS dans 9jours. Le clavier physique est désormais la seule barrière qui empêcheApple de marcher sur les plates-bandes de BlackBerry. Personnellement,c’est la seule chose qui me retienne.

•NOUVEAUTÉ

Sony Ericsson soignel’autonomie de sesmobiles low costSony Ericsson complète ses lancements de find’année avec deux mobiles d’entrée de gamme,des appareils au design classique monobloc, sedistinguant par leur excellente autonomie. Ils’agit de terminaux bibandes, compatiblesGSM/GPRS pour le K330 et seulement GSM pourle J132. Dotés d’une mémoire interne limitée,respectivement 10 et 4 Mo, et d’un petit écran,ils ne disposent que de fonctionsmultimédias limitées.Assez fin, le K330 est,avec sa fonction deradio FM et son appa-reil photo VGA, lemieux équipés desdeux terminaux.Compatible Bluetooth,ce mobile intègre uneminitorche, leprogramme Health Matepour suivre ses calorieset un haut-parleur, ce quis’avère plutôt pratiqueétant donné que l’appareilne semble pas être livréavec des oreillettes stéréo.Sony Ericsson annonce luiattribue une autonomie desept heures en conversation.Capable d’archiver jusqu’à 1.000 contacts et 450SMS, le K330 sera proposé en noir avec desbordures vertes ou or à partir du troisièmetrimestre 2008 à un prix qui devrait se situerentre 68 et 78 euros.Doté d’un clavier anti poussière, le J132, noir oubleu, est plus épais (1,53 millimètre). Livré avecun kit mains-libres stéréo, il dispose d’une fonc-tion de radio FM RDS avec alarme et intègre unhaut-parleur ainsi qu’une torche. En revanche,son écran est plus petit et il est dépourvu decapteur VGA et de connectique Bluetooth. Sonautonomie de neuf heures en conversationdevrait toutefois séduire bon nombre d’utilisa-teurs. Le J132 est annoncé pour le quatrièmetrimestre. Son prix devrait se situer dans unefourchette allant de 35 à 45 euros.

Fujitsu vient de présenter deux nouveaux modèles de sa gamme descanners pour groupe de travail: le Fi-6130 et le Fi-6230. Tous deux

sont des modèles recto-verso couleur équipés de doubles capteurs CCDhaute vitesse avec chargeur automatique de documents. De même, tousdeux offrent une définition réelle de 600 ppp afin de garantir une bonne

précision. Cela dit, le Fi-6130 et le Fi-6230 se diffé-rencient par leur aspect. Le premier est un scannerà défilement, tandis que le second dispose en

prime d’une vitre de numérisation à plat etpermet de scanner des documents à partir delivres ou de magazines. Toutefois, seul le pre-mier peut bénéficier d’un module optionnel depost-impression, nommé Fi-614PR, grâceauquel il est possible de marquer les docu-ments numérisés par l’impression au verso decaractères servant de certificat numérique.

•SCANNER

Deux Fujitsu couleur,recto-verso et rapides

•INFO OU INTOX?

Un iPhone avecun clavier physique

TECHNOLOGIE©

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•APPLE

Baisse de 500 dollarssur le MacBook Air

STOCKAGEPioneer promet des DVD de 400Gopour bientôtPioneer a développé un disque optique à 16couches capable de stocker 400 gigabytes(gigaoctets) de données. Les disques laminés,composés de 16 couches de 25Go en sandwich,pourraient entrer prochainement en productionde masse. Pioneer a réussi à réduire les pertes dedonnées en transmission qui affectent lessupports optiques multi-couches grâce à unenouvelle technologie développée en parallèle deson activité de production de DVD.

PORTABLEUn mobile Nokia pour jeunesbranchésLe nouveau téléphone monobloc de Nokia, le7.310 (qui appartient à la même gamme Super-nova), mise sur son design jeune et branché.Pour cela, il est livré avec des jeux de façadesinterchangeables rosebonbon, vert wasabi et bleuacier, gravées avec destextures 3D originales.Autres atouts de ce mobile:son prix, situé sous la barredes 180 euros, son équipe-ment multimédia relative-ment complet et sa compa-tibilité avec le réseau Edge.Doté d’un capteur photo dedeux mégapixels, le 7310Supernova dispose d’unesortie TV pour le partaged’images et inclut des jeuxpréinstallés compatiblesavec un téléviseur.Le câble vidéo n’est malheu-reusement pas inclus dansle package de base. L’appareil offre égalementune fonction de radio FM RDS et de baladeurMP3, sous réserve d’acheter une carte microSD,la mémoire interne étant limitée à 32 Mo.Petit et léger, le mobile dispose d’une prisecasque standard 2,5 mm et d’une connectiqueBluetooth et USB. Il sera disponible dans lecourant du troisième trimestre.

TEXTO

Acer, spécialiste de l’informati-que, annonce la sortie de qua-

tre téléviseurs LCD. Une diversitéqui montre bien que ce marché seporte bien. Pas de révolution, lamarque taïwanaise a joué la cartede la simplicité. Et suit la mode enproposant un look passe-partout,une coque noir laqué reposant surun pied. La série ATxx45 (rempla-cer les xx par la dimension) inclutdes modèles de 19 à 32 pouces quidiffèrent par la résolution de leurécran: 1440x900 pour l’AT1945,1680x1050 pour le 22 pouces et1366x768 pour les 26 et 32 pou-ces. On l’aura compris, on est surdu petit HD Ready, la petite taille

des écrans ne laissant pas le loisirà Acer de proposer du Full HD.Notons que la plus grande finessed’image revient au 22 pouces, sug-gérant qu’il s’agit d’une dalle infor-matique recyclée en téléviseur.Tous sont équipés de la technolo-gie Acer TV couleur. Une correc-tion gamma classique, censéelutter contre les images pâlichon-nes; un balayage progressif, leminimum; un filtre “peigne 3D”,qui joue sur la luminance et sur lachrominance pour affiner l’image;un réducteur de bruit; la fonctionPull Down Recovery, pour adapterdes films en 24 images/seconde.

Apple vend son MacBook Air ultra mince au prix de 2.598 dollars, au lieude 3.098. La baisse du prix est due à une réduction des coûts de sescomposants, divisés par deux. Le processeur Intel Core 2 Duo 1.8GHz est

passé de 200 dollars à 100. Ladeuxième raison est que lamémoire Flash du disque durSSD 64Go est à 599 dollars aulieu de 999 dollars. Mainte-nant les clients peuvent confi-gurer un MacBook Air 1.6GHzavec un disque SDD à partir de2398 dollars.

HAUTE DÉFINITION

Acer sort une nouvellegamme de téléviseurs

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•CHEB KHALED AU FESTIVAL DE TIMITAR

Roi du raïou roi de la provoc ?

Les Marocains ont-t-ils la mémoirecourte? L’accueil réservé à ChebKhaled le prouve bien. Pour sonpassage à Agadir dans le cadre

du festival Timitar, signes et cultures, du1er au 6 juillet 2008, le roi du raï est reçuavec tous les égards. Deux suites etquinze chambres dans un palace de lacité balnéaire avec la consigne de ne pasdéranger la star et son staff. Mais, passeulement. Son arrivée met la ville en étatd’alerte. Le moins que l’on puisse, c’estque les forces de l’ordre sont sur le qui-vive. Les cinq gardes du corps du chan-

teur, en déplacement aveclui, ne sont apparemmentpas en mesure de garan-tir sa sécurité.Des policiers en uniformeet en civil l’accompagnentdans ses déplacements.Cette garde rapprochéesoulève, de parts et d’au-tres, une multitude de

questions. De quoi Cheb Khaled a-t-ilpeur? La réponse est à chercher dans lesrevirements politiques de l’artiste algé-rien. À commencer par son refus à ladernière minute de participer au festivalDakhla, du 28 février au 3 mars 2008. Un refus expliqué par les organisateurs etl’entourage de Cheb Khaled par unemaladie soudaine. Une excuse plausiblesi ne n’est que la presse algérienne a pré-senté les choses autrement. Le lende-main de son désistement, plusieursquotidiens du voisin de l’Est ont, en effet,applaudi le soutien du chanteur à la thèsedes séparatistes. Selon eux, ce boycotts’explique par le fait que «Dakhla se trouvesur le territoire contesté par le Polisario».

Cheb Khaled se permet de provoquer le peuple marocain et ses valeurs jusque dans nos murs. Cela

ne l’empêche pas de faire un tabac à chacun de ses spectacles donnés au Maroc. Que cache le

manque de réaction des officiels?

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Cheb Khaleddrapé del’étendardamazigh àAgadir.

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S’il avait accepté de participer à ce festival,il aurait reconnu la souveraineté duMaroc sur ses régions du sud. Une thèsecompliquée et douteuse lorsque l’onconnaît le quotient intellectuel du ChebKhaled. Ses couacs sont légion. Et, sesentrevues avec la presse n’ont jamais volétrès haut. Mais, les pétrodinars des géné-raux algériens peuvent, vraisemblable-ment, rendre intelligent. Deux mois plustard, l’interprète de Didi dissipe toutdoute sur ses engagements politiques.Le 10 mai 2008, dans un concert àMadrid, capitale espagnole, Cheb Kha-led brandit le drapeau du Polisario. Ungeste largement relayé par les médiasalgériens et marocains.

InsultesSes proches s’empressent d’expliquerque l’artiste ignorait la nature de l’éten-dard qu’il a posé négligemment de côté.L’affaire ne s’arrête pas là. Lors d’une soi-rée privée, le 1er juin 2008 à Fès, le chan-teur a une altercation avec un invitéquelque peu éméché. Un incident gon-flé, comme à leur habitude, par les jour-naux algériens. Le quotidien Le JeuneIndépendant parle d’un jet de bouteilles etde verres et d’échanges d’insultes aprèsque Cheb Khaled ait rejeté une tentativede corruption visant à infléchir sa posi-tion sur la question du Sahara. Le fanto-matique ministère de la Culture duPolisario s’en mêle à son tour. Il diffuse,le 10 juin 2008, dans la presse algé-rienne un communiqué où il exprimeleur solidarité et leur soutien à Cheb Kha-led et le félicite pour sa fidélité.C’est ainsi dans une ambiance de bataillemédiatique et de positions mitigées quele roi du raï débarque, le 5 juillet 2008, àAgadir. Les représentants de la pressenationale, présents sur place pour couvrirTimitar, l’attendaient de pieds fermespour lui demander des explications etavoir des éclaircissement sur cette nou-velle conversion politique des plus éton-nantes. Mais rien n’y fit. Cheb Khaledaime cultiver le mystère. Pas de confé-rences de presse ni de rencontres avecles journalistes. Impossible pour qui quece soit de l’approcher. Le soir de son

concert, il est arrivé dix minutes avant ledébut dans une grosse berline noire,escorté d’un policier motard et d’une voi-ture de police. Pour atteindre sa loge, installée derrière lascène de la place El Amal, c’est aussi toutun stratagème. Trois rangées de policiersentourent la star. Lui, au centre, habillé enliquette blanche en lin, avec un chapeletau cou, paraît plus apeuré que jamais.Pas un seul sourire ni un regard àl’adresse des photographes et les journa-listes qui patientent au backstage dansl’espoir d’obtenir une déclaration. Quel-ques instants plus tard, il en ressortcomme il est entré.Ce n’est qu’une fois sur scène que ChebKhaled retrouve son sourire béat légen-daire. Devant 120.000 spectateurs, ilchante La Camel, l’un de ses premiers

succès, avant d’enchaîner avec Lilah YaJazaïre. Et là, Cheb Khaled commet uneautre boutade comme s’il n’en avait pasassez fait. Il récupère un drapeau maro-cain et un autre amazigh, bleu, jaune etvert avec au mileu un signe tifinagh,lancé par les spectateurs pour les portersur ses deux épaules.

SacralitéUne gêne parmi les forces de l’ordre s’estfaite immédiatement ressentir. Le dra-peau amazigh, emblème des revendica-tions du mouvement amazigh, peut aussiavoir une portée politique séparatiste. Lebrandir, c’est toucher aux sacralités del’Etat. Plus de quatre jeunes hommes,âgés entre 18 et 25 ans, ont été arrêtés,ce soir-là, pour l’avoir hissé au milieu dela foule. Quant à Cheb Khaled, il s’estpermis de l’accrocher à son micro pen-dant toute la durée de son spectacle, une

heure et demie, sans être embêté. À lafin, il est reparti sous haute protectionsécuritaire sans un mot d’explication niun mot d’excuse. Même durant son concert, il n’a pas tentéd’établir de contact avec son public. Ils’est juste contenté d’interpréter succes-sivement ses anciennes chansons, entreautres, Wahran et Bakhta. Comme uni-que tentative de réconciliation, celle-cibien timide, Cheb Khaled, en chantantSahra, pointait le doigt vers le sol poursignifier que le “Sahara est marocain”.

SurprenantUn bien maigre repentir lorsqu’on saitque des stars internationales ont payé leprix fort de bourdes beaucoup moinssérieuses. Sharon Stone est l’une parmid’autres. Les autorités chinoises ont exigé

le retrait de la campagne publicitaire deDior avec l’effigie de l’actrice de Basic Ins-tinct de leur pays après ses déclarations àCannes sur le tremblement de terre,conséquence prétendue d’un mauvaiskarma fruit de la répression au Tibet.Pour sa maladresse, l’actrice américaineCameroun Diaz a été contrainte de pré-senter ses excuses aux Péruviens pouravoir porté un sac à main orné d’unemaxime de Mao Zedong dans un paysmarqué par l’insurrection des guérillerosmaoïstes du Sentier lumineux. Cheb Khaled, lui, continuera à narguerles Marocains sur les scènes et dans desémissions télévisées étrangères commedans Star Academy LBC en mars 2008où il les a traité de « peuple servile ». Et, lesMarocains continueront à l’accueillircomme le roi du raï qu’il est. Un fair-playpour le moins surprenant.

Loubna Bernichi

Comme unique tentative deréconciliation, Khaled chante son tubeSahra, en pointant le doigt vers le sol.

N° 800 DE 11 AU 17 JUILLET 2007 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 49

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50 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008

•SAFI ACCUEILLE SES ENFANTS JUIFS POUR LA HILLOULA

Les messagersde la fraternité

ensemble au sanctuaire des Ouled Zmi-rou Bensbaâ. La Hilloula, au-delà de son aspect pure-ment spirituel, est aussi une occasion pri-vilégiée pour les membres de lacommunauté israélite de Safi comme desautres villes et régions du Maroc, de seretrouver et de resserrer les liens défaitspar la distance et l’exil.

PartageL’occasion de se solidariser avec les mem-bres les plus démunis de la communautéjuive au Maroc, en participant à l’habi-tuelle vente aux enchères de tableaux, detoiles et de cierges en leur faveur. L’occa-sion aussi de se remémorer, le bon vieuxtemps où Safi la multiconfessionnelle, laseule cité du pays à ne pas avoir son mel-lah, son quartier israélite, bruissait d’uneatmosphère singulière de respect, de fra-ternité, de solidarité et de partage entre lescommunautés hébraïque et musulmane. A la fin des années 50, la communautéjuive de Safi était estimée à quelque10.000 membres, pour la plupart desartisans et des commerçants.Aujourd’hui, seules quelques famillesvivent encore dans la cité portuaire. Et,de la bonne vingtaine de synagoguesqu’abritait la ville, rares sont celles à avoirrésisté à l’usure du temps ou au béton. Mais les Juifs safiots, comme leur coreli-gionnaires marocains de par le monde,ont le coeur empli d’espérance. Beaucoupparmi leurs enfants vivant à l’étranger ontpar ailleurs décidé d’apprendre l’arabe etde venir régulièrement en vacances auMaroc.Certains choisissent même de s’y instal-ler, rejoignant ainsi les quelques 3.000israélites vivant toujours au Maroc. L’annonce d’un retour progressif au ber-cail?

Mouna Izddine

installés en France, en Suisse, au Canada,aux Etats-Unis, en Israël, au Brésil ouencore au Mexique, ont également tenu àrevenir avec leurs parents et grands-parents, le temps d’un Moussem, à ce

pays d’origine, creuset de cohabitationséculaire, auquel ils sont restés viscérale-ment attachés. Dans le même élan de spi-ritualité, entre festivités communautaireset cérémonies religieuses, ils ont prié

Français, anglais, hébreu, portugais ouespagnol, ici, les langues se côtoient

dans un joyeux méli-mélo mais l’arabedialectal est de mise quand il s’agit de seremémorer d’une voix tremblante d’émo-tion les souvenirs d’enfance et de jeu-nesse dans ce Maroc qui les a vu naître etcommémorer ensemble sur la terre deleur aïeux la Hilloula, anniversaires desdécès des saints juifs locaux. A Safi, ils sont venus par milliers, desgrandes villes du Royaume et des quatrecoins du monde, se recueillir au Mauso-lée des sept Saints des Ouled Ben Zmi-rou, du vendredi 4 au dimanche 6 juillet2008. Les plus jeunes, nés ou désormais

La Hailloula, fête israélite, est

l’occasion de retrouvailles et

de recueillement pour les Juifs

Marocains du monde entier.

SOCIÉTÉ

Safi est la seuleville marocaine

à ne pas avoirson mellah.

Les Juifs safiots, comme leur coreligionnaires marocains de par le monde, ont le coeur empli d’espérance.

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Un quadra marocain à Paris. Qui a faitsa place à force de travail et de profes-

sionnalisme. Un profil qui atteste qu’àl’export, toute une génération a conquisses lettres de noblesse parce qu’elle a lesens de l’effort, le goût de la formation etla volonté de réussir. Tel est bien KamalBarouti.Quel Marocain de passage à Paris ne l’apas croisé? Aujourd’hui à la direction del’hôtel New Candide, dans le XIème arron-dissement, il justifie d’un cursus déjàprobant. Né à Fès en 1968, le bac enpoche, le voilà qui “monte à Paris”, où ildécroche en 1989 le diplôme de HEC.Ingénieur informaticien à Bull, à la placede la Défense, il intègre l’hôtellerie,rejoint Lausanne, puis Orlando (Floride)comme supervisor dans la chaîne Marriotavant de reprendre la direction de 10hôtels New Candide.Avec 17% de clients marocains dans sonétablissement, il assure le meilleur tauxd’occupation de la chaîne. Sa clientèle estinternationale, mais les Marocains, quisont fortement fidélisées, y apprécient la

chaleur de l’accueil, la qualité du service,le dévouement du personnel et cette notede convivialité que Kamal Barouti ydonne depuis toujours. Les hauts cadres,les hommes d’affaires et les familles encourt séjour dans la capitale goûtent cetteambiance familière qu’ils y trouvent.

MotivationIl a des recettes de management et il nemanque pas non plus d’idées pour le pro-duit touristique marocain. Il regrette ainsi

la cherté du transport aérien, les insuffi-sance du personnel couplées à une faiblemotivation, les nuisances qui pénalisentle séjour -faux guides, prix fantaisistes,…-ainsi que le déficit des infrastructuresd’accompagnement et d’agrément (ani-mation, spectacles, découvertes, visitesdu patrimoine,…). Un diagnostic pertinent au moment oùle produit Maroc enregistre une banalisa-tion et un tassement de son attractivité.

Mu. S

•KAMAL BAROUTI, DIRECTEUR DE L’HOTEL NEW CANDIDE À PARIS

Un pro hors pair

Kamal Barouti.

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52 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008

Le feuilleton judiciaire de l’APAEI n’estpas près de connaître son épilogue.

Son président, Ali Redouane, tire la son-nette d’alarme. «Si rien n’est fait pour quel’association récupère son argent détourné, ily a de fortes chances qu’on ne rouvre pas àla prochaine rentrée scolaire», tonne-t-il.C’est que le principal accusé, l’ancien pré-sident de l’association, plusieurs foiscondamné, ne veut toujours pas rem-bourser les sommes dérobées. Plus de100 millions de dirhams que le bureauactuel de l’APAEI réclame à l’ancienneéquipe dirigeante, menée par AbdellahGuennouni. Certains des jugements sontmaintenant devant la Cour suprême.

• L’ASSOCIATION DES ENFANTS INADAPTÉS MENACE DE FERMER SES PORTES

Où est l’argent de l’APAEI?Le procureur général près cette cour aété sensibilisé par les dirigeants del’APAEI. Moulay Taïeb Cherkaoui a ras-suré ces derniers que justice sera faite etque leurs diverses plaintes contre l’an-cien président ne resteront pas sans suite.Mais, jusqu’à quand les parents des

enfants continueront-ils à attendre? C’est que déjà il y a un an, le 9 juillet2007, un jugement en première instancea condamné le principal accusé et sessept autres complices à rembourser lasomme dérobée de 13,5 millions de dir-hams. Suite à ce jugement définitif, l’avo-cat de l’APAEI avait entamé des

Au lieu de concentrer ses

efforts sur le développement

de ses activités et les moyens

de les pérenniser, l’APAEI mène

un combat homérique pour

recouvrer ses fonds détournés.

procédures pour obtenir une saisieconservatoire sur les biens personnels del’ancien président. Une tentative restée vaine car le concernéa transformé sa villa en société civileimmobilière, selon le nouveau bureau del’association. De ce fait, l’Agence natio-nale de la Conservation foncière, duCadastre et de Cartographie de Casa-Anfaa rejeté la requête de l’association de sai-sir les biens de l’ancien président del’APAEI. Les saisies-arrêts que la défensede l’APAEI, menée par Me AbdelkebirTabih, a tenté à chaque fois de faire appli-quer n’ont pu être exécutées.

Complices«Quand la justice a pris en charge les diversdossiers de détournement de fonds et demauvaise gestion de deniers publics, nousavons nourri de grands espoirs quant à l’is-sue de nos affaires avec l’ancien bureau.Malheureusement, ça bloque sans que l’onsache pourquoi», précise M. Redouane.Certes, l’APAEI a fait un bon travail avecl’ancienne ministre en charge des Affai-res sociales, Yasmina Baddou. Certesaussi, l’apport de Mohamed Fawzi, gou-verneur de la préfecture d’Anfa, à larestructuration de l’association est impor-tant. Mais si l’argent détourné n’est pasremboursé et si la justice ne va pasjusqu’au bout et avec la célérité que néces-site la particularité de l’action de l’APAEI,les 650 familles auront la désagréablesurprise en septembre prochain, de voirles portes closes d’une association crééedepuis 1972 pour les servir des enfantsque la nature n’a pas épargnés. N. J.

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Ce sont plus de 100 millions dedirhams que le bureau de l’APAEI

réclame à l’ancienne équipe dirigeante.

Les enfants de l’APAEI retrouveront-ils le chemin de l’association ?

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N°800 DU 11 AU 17 JUILLET 2008 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 53

Les fameux conteurs de la célèbre placeJemaâ El Fna de Marrakech, espace

culturel classé en 2001 par l’Unesco parmiles chefs-d’oeuvre du patrimoine oral etimmatériel de l’humanité, sont en voie dedisparition.Abdelhay Nafiî, responsable de l’Associa-tion des Professionnels de la halqa pour lespectacle et le patrimoine, tire la sonnetted’alarme. Cet art séculaire est destiné àl’extinction. Un tour dans cette place his-torique pour le constater. Dans une foulebigarrée et bruyante de prestidigitateurs,cartomanciennes et autres charmeurs deserpents, aucune trace des conteurs quiont fait, jadis, rêver jeunes et moins jeu-nes.

Nostalgie«On n’en voit presque plus», déclare un ven-deur de brochettes. Un herboriste renché-rit: «Leur temps est bel et bien fini».Vraisemblablement, les histoires de SayefDou Lyazal et de Antar Benouchedad netrouvent plus leur auditoire. MohamedBariz, 69 ans, barbu, cheveux grison-nants, fait encore de la résistance. C’estl’un des derniers survivants.Nostalgique du bon vieux temps, il racontequ’en 1970 dix-huit conteurs se parta-geaient la scène Jamaâ El Fna. C’est d’ail-leurs à cette époque qu’il a commencé cemétier. Il n’avait que 12 ans mais, déjà,riche d’une vingtaine d’histoires apprisesde ses maîtres conteurs.Mohamed Bariz errait de ville en ville et decampagne en campagne pour gagner savie, mais revenait toujours à Marrakech, saville natale, particulièrement à la placeJamaâ El Fna: «Elle était fascinante». Selonlui, ce n’est plus le cas. Depuis 1998, la

•LA PLACE JAMAÂ EL FNA PERDRA-T-ELLE SES HLAÏQIA?

Les conteurs n’ont plus la cote place a perdu toute sa magie. MohamedBariz ne revient que périodiquement. Finile temps où l’on pouvait ramasser jusqu’à2.000 ou 3.000 dirhams par mois. D’au-tant plus les jeunes ne veulent pas pren-dre la relève. «Ce métier est ardu àapprendre et rapporte peu. C’est beaucoupplus dur que le chant ou la percussion car ilfaut capter l’attention des auditeurs avec lesmots», explique Mohamed Bariz.

Les conteurs seraient en voie

de disparition de la place

Jamaâ El Fna. Le métier ne

rapporte plus et les jeunes ne

prennent plus la relève.

Dernièrement, une polémique a opposécertains conteurs à la mairie de Marra-kech, par voie de presse, sur de suppo-sées “primes” de l’Unesco destinées à êtreversées aux conteurs. Les sept conteursencore présents sur la place Jamaâ ElFena, sont tous d’accord pour direqu’avant que l’Unesco ne s’intéresse àcette place, ils gagnaient bien leur vie. Car,après chaque épisode d’un conte, le public

se montrait généreux. Aujourd’hui, il secontente de leur dire qu’ils sont payés parl’Unesco et par la mairie. Seulement, cen’est pas le cas. L’Unesco n’accordeaucune subvention financière auxconteurs, selon une déclaration de Phi-lippe Queau, directeur du bureau del’Unesco à Rabat, à l’AFP.À en croire les derniers conteurs, cemétier est voué à la disparition sans l’oc-troi d’un salaire mensuel et une couver-ture médicale ainsi qu’une école deformation de jeunes conteurs.

Loubna Bernichi

L’Unescon’accorde aucune

subvention aux conteurs.

Une halqa, place Jamaâ El Fna.“Leur temps est bel et bien fini”.

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•PALETTE DE VIE,AUTOBIOGRAPHIE DE MEHDI QOTBI

Qotbi fait de la prosesans le savoir

Le peintre Mehdi Qotbi se découvre un talentd’écrivain. Une belle découverte. Son pre-mier test est un coup de maître. Une auto-

biographie, Palette de vie, paru aux éditions LeFennec,écrite dans une prose poétique et chatoyante à l’image de ce

personnage attachant. Une entreprise longuement réfléchie.Voilà déjà plusieurs années que Mehdi Qotbi est sollicité par

des maisons d’éditions pour raconter son parcours. Un parcoursexceptionnel, riche en rencontres extraordinaires.Mehdi Qotbi a, enfin, accepté de se lancer dans cette nouvelle aven-

ture. Au grand bonheur de ses lecteurs! Palette de vie est avant tout une leçon de vie où l’on apprend

qu’il faut, parfois, forcer le destin pour arriver. Et, MehdiQotbi est de cette trempe. Il est de ceux qui savent,

avec l’art et la manière, frapper aux bonnes portessans jamais manquer d’audace et sans jamaislâcher prise.

EstimeL’ancien ministre des Affaires étrangères fran-çais, Hubert Védrine, cité par l’auteur, l’a sibien dit: «Avec Mehdi, il ne faut pas hésiter à lui

donner ce qu’il désire tout de suite, car, de toutefaçon, il ne vous lâchera pas tant qu’il

n’aura pas obtenu ce qu’il veut.»Le premier à le compren-dre est Mahjoubi Aherdan.Au début des annéessoixante, alors qu’il estministre de la Défensenationale, cette illustre per-

sonnalité politique maro-caine accepte d’accorder un

rendez-vous à un garçon malchaussé et mal habillé qui l’at-

Dans Palette d’une vie, Mehdi Qotbi se

raconte. Depuis son enfance, faite de

rejet et de privation, jusqu’à l’âge

de la reconnaissance où il côtoie

les grands de ce monde. Le tout dans

un style digne d’une fresque.

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tendait devant sa Ford Mustang blanche. Plus tard, il lui donne un emploi poursa soeur adoptive, Rkia, et la chance decontinuer ses études au prestigieux lycéemilitaire de Kenitra. Mais, ce que Mah-joubi Aherdan donne à ce môme duquartier pauvre de Takdoum sans lesavoir, c’est l’estime et le respect de sesparents. Né d’une relation illégitime,Mehdi Qotbi était l’enfant rejeté. Mêmesi son père et sa mère se sont mariésaprès l’avoir eu, il est toujours resté àleurs yeux le fruit du péché. Une malé-diction pour une famille qui peine àmanger à sa faim. Son enfance est faite de privation et deviolence jusqu’au jour où il sera ami avecle ministre Mahjoubi Aherdan. Là, ildeviendra la fierté des Qotbi. Un statutqui lui procure plus de liberté de mouve-ment, mais aucun geste d’affection nid’amour. Le grand peintre Jilali Gharbaoui, lui,l’aide à trouver sa vocation refoulée aprèsl’avoir découvert au Lycée militaire lorsd’un atelier de scoutisme où il dessineun tigre au milieu d’une forêt sansjamais avoir touché auparavant un pin-ceau. Si ce dernier lui permet de seretrouver, Monsieur Alerini, directeur del’école des Beaux-arts de Rabat, lui offrel’occasion de se former en le dispensantde payer les droits d’inscription.

AffectionL’un et l’autre joueront un rôle essentieldans son apprentissage de la peinture. Son ancien employeur, un certain Ben-nani de Rabat, istiqlalien, chez qui MehdiQotbi a travaillé comme boy, lui a réaliséson rêve de partir en France en le met-tant en contact avec l’ambassadeur d’Ita-lie, qui lui donne les 100 dirhams, le prixdu voyage. Pour le passeport, il a solli-cité le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, SiAlame, l’une des connaissances de Mah-joubi Aherdane. Arrivé à Paris, après des auto-stops et desnuits passées dans des églises, MehdiQotbi revient à Toulouse, où l’accueil aété plus chaleureux. Le hasard, encore une fois, fait bien leschoses. Daniel Schintone, professeur à

l’école des Beaux arts de Toulouse, leprend d’affection. Il l’aide à décrocher sondiplôme et l’encourage à passer les exa-mens devant le jury national réuni à Bor-deaux. Un passage qui lui permetd’occuper un poste de professeur au Col-lège Saint-Joseph d’Auxerre puis à l’illus-tre lycée privé de La Rochefoucauld, dansle 7ème arrondissement de Paris. Un postequ’il ne quitte qu’en 2006.

AudaceC’est aussi dans la ville Lumière qu’ilcroise Françoise, l’amour de sa vie etmère de ses deux filles. Une femmedécrite par l’auteur comme étant calme,profonde, réservée et raffinée. C’est à sescôtés qu’il deviendra le grand MehdiQotbi que l’on ne présente plus.

Mehdi le peintre qui a exposé au Maroc età l’étranger et qui figure dans un grandnombre de collections publiques et pri-vées, mais aussi Mehdi le lobbyiste qui asu vendre l’image du Maroc auprès del’Hexagone. L’un et l’autre ne pouvaient exister sansune bonne dose d’audace et d’imprévisi-bilité, un bol d’humour et une grandecuillérée de sympathie sincère et fran-che… Ce sont là les ingrédients magiqueset élémentaires à la fois qui font le secretde Mehdi Qotbi. Mais, son plus grandatout reste son réseau amical bien étoffé,cultivé au fil des années. Une listeimpressionnante énumérée dans Paletted’une vie. On y retrouve le chantre de lanégritude, Léopold Sédar Senghor, et lepoète Aime Césaire. Avec l’un et l’autre, ila édité une oeuvre commune. Le journaliste et écrivain François Nouris-sier, longtemps président du jury Gon-

court et prix Nobel de littérature; le Mexi-cain Octavio Paz, avec qui il organise desrencontres écrites. Le poète et ancienministre des Affaires étrangères Domini-que de Villepin, rencontré sur un volParis-New York, devenu ensuite un amifidèle. Mehdi Qotbi a aussi côtoyé trois prési-dents de la République française. Fran-çois Mitterrand, qu’il rencontre lors d’unsommet France-Afrique en 1986 à Can-nes et en 1987 pour la même occasion àCasablanca. Jacques Chirac, qui le décoreChevalier des Arts et des Lettres en 2005.Et Nicolas Sarkozy, pour qui il organise savisite au Maroc en 2005. Des ses amitiés, Mehdi Qotbi dira: «Endonnant du temps, de l’intérêt, de l’affectionet de la sincérité aux autres, vous finissez

toujours par en recevoir. De plus, quandvous laissez une impression positive àquelqu’un, les autres veulent souvent vousconnaître à leur tour. » Malgré le retour au bercail, le fondateurdu Cercle d’amitié franco-marocaine n’apas rompu ses liens avec les milieux déci-sionnels français. Aujourd’hui, sans abandonner pourautant sa casquette de promoteur dévouédu Maroc, Mehdi Qotbi, en parallèle à lapeinture, se lance dans d’autres projets,notamment la création d’une ligne signéede son nom de cosmétiques, bijouterieet bagagerie, autour du voyage, en colla-boration avec d’autres créateurs. La célè-bre maison Dior a accepté de s’associer àson projet de Bijoux. Tout ce que MehdiQotbi touche, il le réussit. Sacré Mehdi!

Loubna Bernichi

Palette de vie est avant tout uneleçon où l’on apprend qu’il faut

parfois forcer le destin.

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BRÈVES

Danse TraditionnelUne troupe de danse folkloriquecoréenne Samlnori Molgae s’estproduite, le 2 juillet 2008, surles planches du théâtreMohammed VI de Casablanca,offrant au public un florilège dedanses et de chants puiséesdans les traditions ancestralesde la Corée du sud.Majestueux dans leurs tenuesoriginales et face à leur Janguu,instrument à percussion coréenen forme de sablier, ils jouentdes musiques traditionnellesprofondes et captivantes. Face àeux, dans une salle archicomble,un public ensorcelé par ces sonsvenus d’ailleurs. Ce style, richeet unique, est à la source créépar les paysans coréens.

Exposition Paysage L’artiste-peintre marocainAbdellatif Zeraïdi expose sesoeuvres jusqu’au 28 août 2008à Mulhouse. Cette exposition,intitulée Paysages de tout paysrenferme des peintures enaquarelles et en huile de

paysages de l’Atlas et desmédinas et ruelles de Salé etFès, ainsi que des paysages depays de son parcours, entreautres l’Italie et le Luxembourg.Né en 1960 à Ouezzane,Abdellatif Zeraïdi a quitté leMaroc après des études à l’Ecolenationale des Beaux Arts deTétouan pour la France où il asuivi les cours à l’Ecolenationale des Beaux-Arts àDijon.

Ahd Bensouda tourne son nouveau long-métrage Moussem Mchaoucha dans plusieurs

villes marocaines, Sefrou, Meknès, Fès Erfoud,Ouarzazate et El Jadida. Plus de 42 comédiens etcinéastes, dont Hamidou Benmasoud, HassanEssakalli et Hicham Bahloul. L’histoire de ce long-métrage se passe en 1860, à Fès, où Slimane,amoureux de la radieuse Saâdia, fille unique deHaj Lamfadel, grand marchand de viande séchée,met tout en oeuvre pour se marier avec elle. Saufque Tabokha, commerçant de bétail et grand lutteurde Mchaoucha, un sport de combat très ancien auMaroc, répandu jusqu’au début du 20ème siècle, ena décidé autrement. Il utilisera tout son pouvoir demarchand connu et sa force physique pour mettrela pression à son père afin d’épouser Saâdia. Lescénario, plein de suspens, d’intrigues, de faussespistes et de rebondissements, s’associe avec labeauté des décors et donne naissance à une fictionpurement marocaine.

Une rue de Crest, en France, a été bapti-sée du nom de l’écrivain marocain

Driss Chraïbi. Installé à Crest depuis 1988jusqu à sa mort en avril 2007, cette ville luia rendu un hommage, le 28 juin 2008,enprésence de sa femme Sheena, de sesenfants, de ses amis et de personnalitésfrançaises et marocaines. Le dévoilement de la plaque a été suivi pardes lectures des écrits du défunt de la Ciné-mathèque de Crest. Sa ville natale, El Jadida,a aussi donné son nom au nouveau boule-vard qui mène à l’universitéAbou Chouaïb Doukkali.Driss Charaïbi, l’un des plusgrands écrivains d’expressionfrançaise, fut révélé au grandpublic en 1954 avec son ouvrageLe Passé Simple. Une oeuvre bienaccueillie par la critique françaisemais beaucoup moins par lesintellectuels marocains, qui l’ac-cusent de trahir son pays par sescritiques acerbes de la société tra-

ditionnelle. Mais réduire sa littérature uniquement authème Passé Simple, révolte contre le pèresur fond autobiographique, serait tout sim-plement insulter sa riche carrière. DrissChraïbi aborde bien d’autres thèmes aucours d’une oeuvre qui n’a cessé de serenouveller: colonialisme, racisme, condi-tion de la femme, société de consomma-tion, islam, Al Andalus, Tiers-Monde. Sesromans sont et resteront une référence enmatière de littérature comparée.

•TOURNAGE

Dans le Fès du 20ème siècle ©

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• HOMMAGE

84, rue Driss Chraïbi Crest

Hicham Bahloul.

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L’écrivain et penseur marocainAbdelkébir Khatibi a reçu le Prix deLittérature, qui lui a été décerné, le3 juillet 2008 à Rome, par lefestival culturel Lazio entre l’Eu-rope et la Méditerranée. Ce prix luia été attribué pour la pertinence etla profondeur de ses réflexionsdans le domaine des sciencessociales et pour sa contributionsingulière à la création d’unelangue littéraire nationale et indé-pendante consciente de sonhistoire particulière.

Abdelkébir Khatibi évoque l’Italiedans deux de ses travaux, d’aborddans un roman intitulé Un été àStockholm, où le personnageAlberto est un metteur en scèneitalien qui va tourner en Suède unfilm sur le philosophe RenéDescartes et la reine Christine. Il aaussi réalisé un travail sur le philo-sophe français Jacques Derrida,avec le peintre italien ValerioAdami. Il est à rappeler que la 1èreédition du festival culturel "Lazioentre l’Europe et la Méditerranée"avait attribué son prix spécial depaix et d’amitié entre les peuples àl’écrivain marocain Tahar Benjel-loun.

• LITTÉRATURE

Abdelkébir Khatibiprimé en Italie

•TAPISSERIE

Les symboles amazighs à Fès

Le tapis amazigh s’expose à Fès. Plein de spon-tanéité et de créativité, cet objet d’art unique au

monde se présente noué, tissé ou de techniquemixte. Réalisé en laine ou en poil de chèvre ouencore de dromadaire avec un épais duvet, il com-porte des formes géométriques simples: losange,triangle, zigzag, étoile et croix. À l’origine, toutes ces formes étaient dotées d’unevaleur symbolique, chacune représentant uneémotion, une superstition, ou une conception dela vie spirituelle ou quotidienne de la femme.Cette exposition d’une rare beauté est organiséedans le cadre du 4ème Festival de la culture amazi-ghe, 3 au 6 juillet 2008. Outre cette exposition, cette manifestation com-porte des activités artistiques, des fantasias, desdéfilés d’habits amazighs, des chants et dansesreprésentant les différentes régions du Maroc.

•CINÉMA

Deux Marocains récompensés à Oran

Deux réalisateurs marocains ont été primés à ladeuxième édition du Festival international du

film arabe, 28 juin au 3 juillet 2008 à Oran. AhmedEl Maânouni a reçu le prix de la meilleure mise enscène pour son film Les Coeurs brisés, et DaoudOuled Sayed a obtenu le prix jury pour En attendantPasolini. Quant au premier prix, doté de 50.000 dollars,Ahaggar d’or, il a été décerné au film syrien Horschamp, réalisé par Abdelatif Abdelhamid. Le prixdu meilleur scénario a été remporté par le film LeJardin de poisson, de la réalisatriceégyptienne YousraNasrallah. L’Algérien Ahmed Mossaâd a eu le prixde la meilleure photo pour la qualité des prises devues du film Erwan, du réalisateur Barhim Tsaki. Le jury a attribué le prix de la meilleure interpréta-tion masculine au comédien égyptien AhmedEssaqa pour son rôle dans le film L’Ile, réalisé parCherif Arfa.Celui de la meilleure interprétation féminine estrevenu à la comédienne libanaise Nada Abou Ferhat pour son rôle dans le film Sous les bom-bes, réalisé par Philippe Arcatengi.Le festival a enregistré la participation de plus de 250 artistes invités de différents pays ara-bes, dont le comédien Doureyd Lehham, l’actrice Mouna Wassef, la comédienne BahiaRachedi,le réalisateur Lakhdar Hamina, les comédiens Mahmoud Yacine et MahmoudAbdelaziz ainsi que Ilhem Chahine, entre autres.

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Daoud oUled Sayed .

Abdelkébir Khatibi.

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BRÈVES

Salon LivreLe Salon régional du livre et dela lecture Eté du livre 2008 setient du 3 au 12 juillet 2008 àAgadir. Au menu de cettemanifestation culturelle,figurent notamment des

activités destinées aux enfants,dont des exposés et descompétitions d’art plastique, dethéâtre, de cinéma, outre laprésentation de documentsconcernant la région.

Festival BrassageLa 4ème édition du festivalculturel d’Errachidia est prévuedu 12 au 16 juillet 2008 autourdu thème Tafilalet: cultureplurielle et civilisation ances-trale avec l’ambition affichée deses initiateurs de mettre enavant la culture du spectacle, deconsacrer le brassage culturel etde faire de la capitale du Tafi-lalet un centre d’intérêt rayon-nant par sa culture autant richeque diversifiée.

Théâtre Odyssée La pièce de théâtre "les pasperdus" de Denise Bonval,agrémentée d'extraits de "lamastication des morts" seradonnée, le 23 juillet 2008 à18h30 à la Villa des Arts deCasablanca. Mise en scène parRemy Nancy Secret, cette pièceest une odyssée au cours delaquelle des destinéess'entrecroisent élargissant lafrontière floue entre rêve etréalité.

SOCIÉTÉ

• MUSÉE

Hitler crée la polémique

La figure de cire de Hitler a été décapitéepar un visiteur du musée Madame Tus-

sauds à Berlin. Trois minutes après l’ouver-ture du musée, le 5 juillet 2008, en pleincoeur de la capitale allemande, un Berlinoiss’était précipité sur la figure du dictateurnazi, bousculant dans son action deuxmembres du personnel. Il avait réussi àarracher la tête de la sta-tue en criant «Plus jamaisla guerre!». Pour expli-quer son acte, cet ancienpolicier, âgé de 41 ansaujourd’hui au chômage,raconte dans plusieursjournaux avoir fait unpari avec ses copains etavoir eu la trouille avantde s’attaquer à la statue.La direction du muséeannonce que la statue,qui a coûté 200.000

euros (2 millions de dirhams) sera réparéemais ne parle pas de son replacement. La statue en cire avait suscité la controverseavant son exposition et beaucoup de voixs’élèvent pour dénoncer son éventuel retour. Les concepteurs du musée ont veillé àreprésenter le dictateur nazi comme un“homme brisé”, dans une reconstitution

du bunker où il a passéses derniers jours et oùil s’est donné la mort le30 avril 1945. La direc-tion avait aussi pris laprécaution de rappelerles crimes du régimenazi dans une note d’ac-compagnement. La sta-tue du Führer figuraitparmi celles de quelque70 autres personnagesclés de l’histoire alle-mande et mondiale.

•PRIX

Un Rabab d’or pour Bensaïd Le festival Voix de fem-

mes, 3 au 5 juillet2008, a décerné le prixRabab d’or pour l’année2008 à la chanteuseSamira Bensaïd.Ce prix a été remis à lachanteuse par l’artisteHassan Migri et KarimaBenyaïch, présidente del’association Voix de fem-mes, à l’ issue d’unconcert donné le 4 juillet2008 en plein air près del’aéroport de la ville enprésence de plus de10.000 spectateurs. Samira Bensaïd a exprimé sa joie et sa fierté de ce prix, attribué chaque année à un artistepionnier dans la chanson moderne au niveau national, arabe et international, notant quec’est la première fois que cette distinction est accordée à une artiste. Dans une déclarationà la presse, la chanteuse a indiqué que cette récompense est de nature à lui donner plusde confiance pour poursuivre son action en matière de créativité.

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Samira Bensaïd, Hassan Migri et Karima Benyaïch.

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LLee vviissaaggee ccaacchhéé ddee CClloooonneeyy Qualifié par le magazine People d’«homme vivant le plussexy», présent chaque année sur les écrans aussi bien dansles grosses productions hollywoodiennes que dans desfilms indépendants, très concerné par les dossiers humani-taires, George Clooney en séduit beaucoup et en agacequelques-uns par son apparente perfection. Clooney n’hé-site pas à dépasser les standards. Son père, journalisteengagé, l’a élevé ainsi, ce qui fait de lui un “phénomèneunique”. Encore inconnu à 33 ans, il ne lui a fallu qu’unpassage dans la série télévisée Urgences pour entrer dansla légende et devenir l’Américain le plus estimé au monde.Mais, nous dit l’auteur de cette flamboyante biographie,journaliste spécialisée en cinéma qui vit à New York, cetacteur, producteur et réalisateur doué, est aussi un descélibataires les plus endurcis et les plus recherchés de laplanète, qui enchaîne les aventures, les rencontres etassume son statut de play-boy.Truffé d’anecdotes inéditeset de témoignages de proches, un récit passionnant “àdévorer”.George Clooney: gentleman-acteur, de Karine Cohen-Dicker,

éditions Nouveau monde

JJaaccqquueess VVeerrggèèss,, uunn mmyyssttèèrree àà ddééccoouuvvrriirr C’est sa carrière d’avocat qui a rendu célèbre JacquesVergès. Défenseur de Klaus Barbie? Celui qui dénonce labarbarie coloniale? Celui de Milosevic? Celui qui voulaitêtre l’avocat de Saddam Hussein? De Pol Pot? Mais qui estdonc Jacques Vergès? Une figure médiatique fortcontroversée, assurément, mais pas seulement. Pour percerles mystères de sa personnalité, peut-être faudrait-il luirendre la parole, ce qui est bien la moindre des choses pourun avocat. Son Journal, précisément, nous permet del’entendre, et de découvrir un visage moins familier: celuide l’homme que cache la robe noire. Du 1er janvier 2005 au9 avril 2006, chaque jour, il a noté avec beaucoup d’humourses impressions, ses pensées, ses rêves, les événementsmarquants. Et contre toute attente, ces pages sont auxantipodes d’un règlement de comptes. On ne trouveraaucune révélation sur les affaires médiatiques auxquelles ila pris part. En revanche, il exprime ses opinions, note descitations ou des poèmes qu’il aime, décrit des paysages,évoque des repas, des atmosphères; bref, son quotidien.Al’évidence, il ne s’agit pas pour lui d’un prétexte pour attiserla curiosité, mais bien d’un journal intime au sens plein dumot. Et "La passion de défendre" n’est pas un titre "coup depoing" à l’usage des médias, mais une "petite phrase" quiexprime tout ce qui fonde sa vie et justifie son action.Journal: la passion de défendre, de Jacques Vergès,

éditions du Rocher

NOTE DE LECTURE

DDaannss lleess aarrccaanneess ddee llaa CChhiinnee L’auteur, contrôleur général desarmées, ancien officier desforces spéciales françaises à quil’on doit déjà deux romansd’espionnage remarqués, nousdonne, avec cet ouvrage, lepremier d’une série mettant enscène les aventures d’AdrienLaurent, ancien officier duservice action de la DGSE, uneoeuvre forte à l’anglo-saxonne,nourrie d’attentats, decomplots, de doubles jeux qui,bien évidemment, explore lesarcanes du pouvoir chinois,mais aussi ceux des services derenseignements occidentaux etdes sociétés militaires privées.Le héros était appelé à unemission de tout repos: assurerla sécurité d’une industrielle del’armement venue prospecter àPékin un marché chinois sousembargo. Mais voilà quependant la cérémonied’ouverture des Jeuxolympiques, un drone vients’abattre au-dessus de latribune présidentielle. Etat desiège, 50.000 touristes bloqués,le chaos qui s’installe très vite,et des paysans encadrés etarmés par les hommes de lasécurité d’Etat qui prennentd’assaut les hôtelsinternationaux! On imaginebien que devant cettecatastrophe géopolitique, lesservices secrets américains,britanniques et français nevont pas se contenter de jouerles spectateurs. Ils s’unissentdonc, mais il ne leur sera pasfacile de venir à bout de tousceux qui tirent les ficelles de cescénario. Un thriller implacableet palpitant dont il reste àespérer qu’il ne sera pasprémonitoire.Jeux de Chine, de Daniel Hervouët

éditions Nouveau monde

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DANS LES SALLES

Kung Fu Panda, animation réalisé par

Mark Osborne et John Stevenson; avec

Jack Black, Dustin Hoffman, Angelina

Jolie

Le PandaCombattant

Bien costaud mais plutôt maladroit, le jeune pandaPo est sans conteste le plus grand fan de kung fu.Apprenti serveur dans le restaurant de nouilles deson père,ce jeune homme passionné n’a jamais faitses preuves,même s’il rêve de combattre aux côtésdes plus grandes stars du kung fu.Son père, lui, rêve

de voir son fils perpétuer la tradi-tion de la recette secrète denouilles spécial maison.Mais la jungle chinoise estenvahie par une horde deléopards assoiffés de sang.Seule solution pour les autresanimaux:s’en remettre à unhéros prophétique, le “guer-rier dragon”, qui doit êtredésigné par un grand sage,le vieux maître de kungfu du village. La céré-monie s’annonce

mythique et Po veut absolument yassister. Il profite d’un moment d’inattention de sonpère pour se rendre au temple et voir s’accomplir l’an-cienne prophétie.Et là,par un incroyable hasard,c’estson destin tout entier qui bascule: le vieux maîtredésigne Po comme le “guerrier dragon”! Le héros etsauveur potentiel du village sera un gros,un très grospanda paresseux et gourmand à souhait.Avec ses ombres chinoises,ses temples et ses pagodes,ses couleurs et paysages, Kung Fu Panda respectel’imagerie de la Chine et ses traditions ancestrales,ycompris celle de l’humour. C’est là que Po le pandapataud prend toute sa dimension,et devient une sortede budha bedonnant et attachant dont le destinunique fait office de morale. Comment vaincre sespeurs et ses complexes pour croire en soi, se réaliseret dépasser ses ambitions pour atteindre l’idéal? Après Shrek, Madagascar ou Bee Movie, les studiosDreamworks confirment donc leur talent avec ceKung Fu Panda, innocent, joyeux et optimiste,mêmesi le film ne parvient pas à atteindre la beauté etsurtout la finesse des chefs d’oeuvres de Pixar.MMeeggaarraammaa:: 111144hh1155,, 1177hh0000,, 1199hh4455,, 2222hh3300

Hancock, action réalisé par PeterBerg; avec Will Smith, CharlizeTheron,Jason Bateman Il y a les héros, les super-héros et il y a...

Hancock. Sessuperpouvoirs luiont souventpermis de sauverd’innombrablesvies, mais lesdégâts mons-trueux qu’il fait aupassage ont finipar le rendre

impopulaire.Les habitants de Los Angelesn’en peuvent plus et se demandent cequ’ils ont bien pu faire pour mériter un“héros” pareil. Hancock est une tête demule irascible qui n’est pas du genre àse soucier de ce que pensent les gens...du moins jusqu’à ce qu’il sauve la vie deRay Embrey,un spécialiste des relationspubliques.MMeeggaarraammaa:: 111144hh1155,, 1177hh0000,, 1199hh4455,, 2222hh3300

Om Shanti om, indien réalisé parFarah Khan, avec Shahrukh Khan,Arjun RampalOm est un jeuneartiste dans lesannées 70. Shantia été une super-star des années70. Il était sonplus grand fan.Elle a été sa plusgrande sourced’inspiration. Il est follement amoureux.Elle est prête à renoncer à tout ce qu’ellea de l’amour. Il se sent trahi dans la vie.Elle se sent trahi en amour. ... Et puis ... acommencé la saga de Om Shanti Om.MMeeggaarraammaa:: 111144hh1155,, 1177hh0000,, 1199hh4455,, 2222hh3300

L’Amour de l’Or,aventure réalisé parAndy Tennant;avec Matthew McCo-naughey,Kate Hudson,Ben Finniganest un ancien surfer qui consacre désor-mais l’essentiel de son temps à la chasseaux trésors sous-marins.Depuis huit ans,ce flegmatique aventurier rêve de décou-

vrir la légendaire“Dote Royale”: 40coffres renfermantd’ inest imablestrésors qui coulèrenten 1715 au large desCaraïbes.Finn a toutsacrifié à cetteobsession, notam-ment son mariageavec la belle Tess. Plus urgent et plusinquiétant : il doit un paquet de dollarsau gangster Bigg Bunny, individu peurecommandable et bien décidé à récu-pérer son investissement.Tandis que Tessentame une nouvelle vie comme serveuseà bord du somptueux yacht du milliar-daire Nigel Honeycutt,Finn découvre unindice capital sur la position des 40 coffres.Persuadé qu’il tient la chance de sa vie,il s’introduit sur le yacht et persuadeHoneycutt et sa fille Gemma de parti-ciper à ses recherches.MMeeggaarraammaa:: 111144hh1155,, 1177hh0000,, 1199hh4455,, 2222hh3300

Le Monde de Narnia, Le princeCaspian,famille réalisé par AndrewAdamson; avec Georgie Henley,Skandar KeynesUn an après les incroyables événementsdu Monde de Narnia-Chapitre 1, lesnouveaux rois et reines de Narnia sontde retour dans ce royaume magique.Lesquatre enfants ont été rappelés à Narniapar le Prince Caspian, le jeune héritier dutrône des Telmarins.Sa vie est en danger:son oncle Miraz cherche à l’éliminer afinque son propre fils nouveau-né puissemonter sur le trône à sa place.Avec l’aidedu gentil Nain rouge, d’une courageusesouris parlante nommée Ripitchip,et duNain noir aigri et revêche Nikabrik, lesNarniens, menés par les puissants roisPeter et Caspian, s’engagent dans uneformidable quête à la recherche d’Aslan,afin de sauver Narnia de la tyrannie de

Miraz et de rendre sagloire et sa magie auroyaume...MMeeggaarraammaa:: 1144hh1155--1177hh0000--

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CINÉMA

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Les vacances approchent. Je commence sérieusement à me relâcher. Je rêve demer bleue, de sable doré, de palmiers et de cocktails. Ce n'est pas à Dar Bouazzaque mon rêve se réalisera. Là bas, la mer est grise et le sable est marron avecdes bouts de verre et des sacs en plastique noir en option. Sans parler des

ambiances. Des plus ringardes. Vous ferez votre idée en consultant les reportagesphotos de casabouge.com. À dégoûter les plus enthousiastes de la bronzette. Vousl'avez compris ! Ce n'est pas à Dar Bouazza que je brunirai ma peau au soleil ou queje piquerai un plongeon. Heureusement que mon métier me permet de m'évader detemps à autre. C'est, d'ailleurs, l'un de ses rares avantages. Ma dernière évasion est laville Agadir. J'y suis allée, ce week-end, pour couvrir le festival Timitar, signes et cultu-res. Quel bonheur de fuir la canicule de Casablanca ! Là bas, le ciel était dégagé, la tem-pérature avoisinait 25 c° et une brune marine rafraîchissait les soirées. Pour couronnerle tout, la mer était calme et limpide. Seul hic dans ce tableau idyllique est les condi-

tions d'hébergement. Les hôteliers ne semblent avoir aucune considération pourle touriste national. Ils leur fourguent souvent les chambres peu aérées,

mal éclairées et mal situées. Comme je ne suis pas une blondeaux yeux verts, je n'échappe pas à la règle. Je refuse une

chambre donnant sur le boulevard au-dessus de la boîte denuit, on me refile une avec comme unique panorama unmur lézardé parfumé aux odeurs nauséabondes deségouts. De quoi guérir mon asthme ! L'autre problèmeest celui de la restauration. Les buffets destinés à desgroupes touristes qui payent 400 euros, prix du billetinclus sont tout à part mangeable. On y trouve des

plats bizarroïdes venant d'un autre monde. Le problèmeest que dans la ville d'Agadir, rares sont les endroits qui

proposent de la cuisine raffinée. Mon espoir est de trouverune bonne adresse au Port de Plaisance Marina, fraîchement

ouvert. Il y en a deux : Les Blanches et le Madrangue. Je choisis, auhasard, le dernier, situé juste en face du port. Je m'installe à la terrasse

pour mieux profiter du soleil. La carte propose de la cuisine internationale. Je m'atten-dais à une spécialité de fruits de mer. Je commande une composition au thon. Cette salade est préparée à base de feuilles delaitue coupées, de poivrons verts hachés, de tomates concassées et du thon conserve.Le tout est présenté par couches interposées. Le décor est pas mal, mais cette entrée manque de goût. Pas d'assaisonnement. De plus,le thon n'est pas assez égoutté de son huile de conserve. J'enchaîne avec des pennes aux fruits de mer. Sur la carte, cette recette est proposée avecdes spaghettis. Comme je n'aime pas ce genre de pâtes, je demande qu'on les remplace.Des pennes à la sauce tomate aromatisée au basilic avec des tomates cerises, des cre-vettes, des calamars et du poisson blanc. Tous les ingrédients sont réunis pour réussirce plat, mais il n'a aucune de saveur. La sole grillée accompagné de pommes terres sau-tées se laissent manger sans plus. Par contre, la taille du poisson et la quantité de l'ac-compagnement est plus que correcte. Je finis mon repas avec des profiteroles au chocolat. Des choux farcis d'une glacevanille, nappés d'une sauce chocolat et saupoudrés d'amandes grillées. Pas de quoi rou-ler par terre. Je paye ce déjeuner à 365 dirhams avec deux sodas. Je perds tout espoirde dénicher une bonne adresse gastronomique à Agadir.

Bon appétit

Sole grillée

Par Loubna Bernichi

ADRESSES

Casablanca

Café M du Hyatt Regency à Casablanca

Tél. : 022 43 12 78

Golden China

Tél. : 022 27 35 26

Atlantic Beach

Tél. : 022 33 01 36

Comptoir du Saumon

Tél. 022 20 74 74

La Taverne du Dauphin

Tél. : 022 22 12 00

Rabat Le Grand Comptoir :

Tél. 037 20 15 14

Le Bistrot du Pietri

Tél. : 037 70 78 20

Dinarjat

Tél. : 037 70 42 39

Villa Mandarine

Tél. : 037 70 42 39

Marrakech Le Chat qui rit

TTééll.. 002244 4433 4433 1111

Kosybar

Tél. 024 38 03 24

La Table du Marché

Tél. 024 42 41 00

Le Tougana

Tél. 024 37 62 76/78

Le Jad Mahal

Tél. 024 43 69 84

Le Relais du Lac

Tél. 024 48 49 24

EssaouiraLe Chatelet de la plage

Tél. 024 47 59 72

Silvestro

Tél. 024 47 35 55

Taros

Tél. 024 47 64 07

SORTIES

N° 800 DE 11 AU 17 JUILLET 2007 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 61

CHRONIQUE

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La Fondation ONA invite le public r’batià la découverte d’une exposition consa-

crée au fonds exceptionnel issu d’une dona-tion privée qu’elle vient de recevoir. Il s’agit

de la donation de Valérie et Serge Bar-kowski, constituée des œuvres de 42 artis-tes de toutes nationalités ayant séjournédans le Sud marocain et à Marrakech entre1997 et 2004. Chaque artiste ayant résidéà Marrakech a laissé une trace de son pas-sage (en cédant une partie de sa produc-tion à la Fondation Sahart de MadameBarkowski). Chacune de ces traces témoigne d’une ren-contre, d’un moment précieux passés dansun pays que, pour la plupart, ils ne connais-saient pas ou peu. Séjour après séjour, uneimportante collection, véritable mosaïqueculturelle, a été patiemment réalisée, tra-duisant autant de regards sur notre pays etnotre culture. A ne manquer sous aucunprétexte. Villa des Arts: Angle Avenue MohammedV et rue Beni Mellal, Hassan - Rabat. Tel : (+212) 37 66 85 79 à 82

•EXPOSITION Du 10 Juillet au 28 Août 2008, Villa des Arts de Rabat

Sahart, regards d’ailleurs

SORTIES

THÉÂTRE Le 17 et 18 juillet 2008 à

CasablancaFestival de théâtre scolaire

•JARDINAGE 15 août 2008, Rabat

Fondation Orient Occident,avis de concours

La Fondation Zakoura Education,organise un Festival de théâtre les17 et 18 juillet 2008 à Casablanca.Visant principalement l’épanouis-sement des enfants et le dévelop-pement de leurs capacités d’ex-pression, ce projet a permis auxélèves de 20 écoles de la Fonda-tion, réparties sur 4 régions duMaroc, d’adapter et d’interpréterdes pièces de théâtre d’origineitalienne, française et espagnolesous l’encadrement régulier deprofessionnels du métier. Lefestival de théâtre solidairepermettra aux 4 meilleurestroupes sélectionnées lors dereprésentations régionales, ainsiqu’une troupe “coup de cœur dujury” d’interpréter leurs pièces le17 juillet 2008 à Casablanca auComplexe Culturel Touria Sekkat.

TOURNOI Du 14 au 26 juillet 2008 à

Meknès

Compétition de Basket-ball

Meknès abrite du 14 au 26 juillet2008 la 13ème édition du cham-pionnat arabe de basket-balljuniors. Cette édition met auxprises 10 sélections représentantla Tunisie, l’Algérie, l’Egypte,Somalie, les Emirats arabes unis,la Syrie, la Jordanie, le Yémen etl’Arabie Saoudite, outre le Maroc.La liste de l’équipe nationale estcomposée de quinze joueurssélectionnés au sein de neufclubs nationaux.La précédente édition, organiséeen Syrie, a été remportée parl’équipe libanaise.

La Fondation Orient-Occident pré-voit le lancement des formations

professionnelles d’aide jardinier etd’agent de réception. Ces formationss’adressent aux jeunes ayant aumoins un niveau troisième annéecollège, pouvant suivre la formationet âgés entre 18 et 30 maximum. Ladate limite de dépôt des dossiers decandidature est le 15 août 2008. Leconcours est prévu le mois de sep-tembre. Le dossier de candidaturedoit être déposé ou envoyé à l’adressesuivante: Centre de la fondationOrient Occident, avenue des FAR,El Massira - Boîte postale 3210 Rabat. Pour toute information: [email protected]

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Les zones humides (étangs, maraissalants, lagunes, etc) constituent un

patrimoine biologique, culturel et socio-éco-nomique non négligeable. Le Maroc enabrite plusieurs, dont la lagune de Khnifisssituée au sud du Maroc, réserve biologiqued’intérêt mondial. Le laboratoire Aquamarde la Faculté des Sciences d’Agadir, l’associa-tion Khnifiss et l’Agence dusud organisent en collabora-tion INRH Laâyoune, Associa-tions locales, Eaux et Forêt, unejournée d’étude autour de cettelagune le 12 juillet 2008 àAkhfennir, dans la préfecturede Laâyoune-Boujdour-SakiaElhamra. Cette journée, articu-lée autour de conférences, decommunications scientifiqueset d’activités socio-culturelles

vise à réunir des chercheurs et personnesportant un intérêt scientifique ou socio-cul-turel à la lagune de khnifiss, présenter unbilan des travaux réalisés sur la lagune,mais aussi élaborer un plan d’action visantla concrétisation des recommandations dela convention Ramsar dans la lagune deKhnifiss.

•ÉCOLOGIE Samedi 12 juillet 2008,Akhfennir

Zones humides, journée d’étude

•DÉVELOPPEMENT Samedi 19 juillet 2008, de 9 à 17h, Benguérir

Caravane des femmes de Rhamna

Le Réseau, Initiative de Partenariat avecl’Afrique du Nord et le Moyen-Orient

(MEPI), en partenariat avec le tissu associa-tif des Rhamnas et l’Association FemmesArtisanes, organise un séminaire autour deL’autonomisation économique de la femmede Rhamna - Province de Kelâa de Sraghnale Samedi 19 Juillet 2008 de 9 heures à 17heures. Le Réseau MEPI (appuyé par AMI-

DEAST) a été lancé en juillet 2007 par desjeunes cadres, universitaires et entrepre-neurs marocains ayant participé aux pro-grammes de formation, d’échangesculturels et de développement profession-nel financés par (MEPI). Ce réseau a pourbut de mener des projets de développe-ment personnel et professionnel pour sesmembres ainsi que des projets de déve-loppement au sein de la communauté. A cet effet, le Réseau MEPI a lancé le pro-jet de la Caravane des Femmes deRhamna dans le but de renforcer leurscapacités techniques et les aider à dévelop-per des projets concrets au profit de leurs

coopératives et associations. Cette caravanesera donc clôturée par un séminaire à Ben-guerir afin de sensibiliser les acteurs régio-naux et nationaux sur l’importance del’autonomisation économique des Femmesde Rhamna pour le développement de larégion et inciter ces acteurs à appuyer cesfemmes par le biais de partenariats effec-tifs et durables.

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Directeur de la Rédaction Rédacteur en Chef : Mohamed [email protected]

Editorialiste : Abdellatif [email protected]

Chroniques Maïssa [email protected] [email protected] EL [email protected]

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MAROC HEBDO INTERNATIONAL4, rue des Flamants Riviera- Casablanca MarocDépôt légal: 82/91 -ISSN : 1113-0091-CCP : 1806-67CCCPE N° H.F/021-05StandardTél.: 022.23.81.76 (10 LG)Fax : 022 98 21 61TélécopiesDirection : 022 98 39 74Rédaction en chef: 022 98 28 03Commercial : 022 98 13 46Internet: http://www.maroc-hebdo.comE-mail : [email protected]

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DistributionNMPP SOCHEPRESS

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Journal d’informations générales

Ce numéro est tiré à 24.000 exemplaires

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COURRIER

Vos lettres ou E-mails sélectionnés et présentés par Noureddine Jouhari Cette rubrique est la vôtre.

C’est un espace ouvert pour les lecteurs. Faites-nous part de vos réactions, remarques ou suggestions

par courrier à : Maroc Hebdo International, 4 Rue des Flamants, Riviera, ou par e-mail à :

[email protected].

Sahara, l’attitude des sagesLaâfora,Izzou et la Justice

Je tiens, en fidèle lecteur de votrehebdomadaire, à vous rendre

hommage pour la constance de votreattitude concernant l’affaire duSahara. Loin de toute surenchère ourecherche de sensationnalisme. Etsurtout aussi loin de faire l’apologiedu discours officiel. Vous n’avez pasà plusieurs reprises manqué de crti-quer le comportement des officielsmarocains au sujet de tel ou tel déve-loppement de l’affaire du Sahara.Mais les politiques et les lecteursavertis font vite la différence entrevos critiques, au demeurantconstructives, et la position inchan-gée qui est la vôtre, à savoir que lamarocanité du Sahara ne doit pas

faire l’objet de concessions.Votre article, La fin d’uneimposture, MHI n°798, en estla parfaite illustration. Voussoulignez les points forts duMaroc, ainsi que les problè-mes qui peuvent surgir. Et jetiens à reprendre ce paragra-phe de votre article et qui estlourd de sens. «La dernièretrouvaille du Polisario, pourune vaine tentative d’enrayer lavague diplomatique enfinconsciente de son imposture, aété de suspendre sa participa-tion aux négociations directesavec le Maroc, à Manhasset,sous l’égide de l’ONU. C’est ceque l’on retient de l’entretienparu, le lundi 23 juin 2008,dans le quotidien espagnol El

Pais, avec Mohamed Khaddah, coordi-nateur du Polisario auprès des com-missions et missions de l’ONU. On estdonc fixé, il n’y aura pas de cinquièmeround à Manhasset…».Sauf et comme vous le dites dansl’article, qui croire des gens du Poli-sario? Car après la sortie de votre arti-cle, si bien documenté, desresponsables séparatistes ont récuséM. Khaddah, considérant qu’il n’étaitpas habilité à faire de telles déclara-tions. Le chef du Polisario a faitsavoir que son organisation irait àManhasset. Et qu’elle défendra sonprojet. C’est à dormir debout. Dequel projet veut-il parler? Saïd Belhassan Casablanca

Il m’est difficile de comprendrecomment l’ancien gouverneur de AïnSebaâ Hay Mohammadi, acquitté par laCour suprême, le 13 mars 2008, aprèsavoir été condamné au premier degré à10 ans de prison ferme, soit à nouveaurejugé par la même cour, égalementtoutes chambres réunies, et condamné àcinq ans de prison ferme. Il est retourné

en prison pour purger ce qui lui en reste,à savoir une dizaine de mois. Celadépasse les pinaillages juridiques, et puispresque au même temps où Lâafora estréincarcéré,Abdelaziz Izzou, ancien chefde la sécurité royale et poursuivi dans lecadre d’une affaire de trafic de drogue,est lui aussi réincarcéré après avoirquitté la prison il y a quelques semaines.La coïncidence est troublante et j’aime-rais bien comprendre les dessous de cesprocès, si jamais quelqu’un parvient ànous les expliquer un jour.II..GG.. -- MMaarrrraakkeecchh

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Abdelaziz Laâfoura.

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NOTRE JOURNAL

Clandestins: où sont lesvéritables causes ?

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Aforce de voir les images sur leschaînes de télévision internatio-

nales, et de lire les articles de la pressenationale et internationale, je medemande s’il y a vraiment une solu-tion au problème de l’immigrationclandestine. Et aux tentatives d’entreren force dans certaines zones, notam-ment l’Union européenne ou d’y res-ter par la force également? Quand vous évoquez, dans votre arti-cle, la tentative d’assaut de clandes-tins subsahariens sur Mélilia, le 22juin 2008 (MHI 798), je suisconvaincu que vous êtes égalementconscient qu’il ne s’agit ni d’un faitisolé, ni d’un coup d’essai désespéréde certains. C’est tout le problème dusous-développement et de la pauvretéd’un continent, voire de plus de lamoitié de l’humanité, qui est encause. Et c’est la prospérité et la

richesse des autres qui risquent d’enpâtir si jamais on ne s’intéresse pasaux divers cris de détresse. Aux son-nettes d’alarme de plus en plus reten-tissantes.Quand la France parle à l’occasion despréparatifs du sommet de Paris surl’Union pour la Méditerranée, despolitiques de co-développement et departage de richesses, on est en droitde se demander si vraiment Paris agitdans ce sens. Et si on peut un jourtrouver une idée concrète de ce queSarkozy et les siens resssassentdepuis des années. Autrement, lesgraves crises humanitaires qui pous-sent aux tentatives d’assaut commecelle de Mélilia se transformeront endes manifestations généralisées quicauseront d’énormes dégâts.Abdellatif Mahrous Casablanca

Dans votre numéro 796, qui a coïncidéavec le huitième congrès de l’USFP, vousavez donné la parole à Abdelouahed Radi,candidat au poste de Premier secrétaire duparti. Ce qui est une démarche profession-nelle et respectable. Mais avec le recul,quand on relis l’entretien de M. Radi, il y ades choses que la réalité a démenties.Notamment quand il parle de FathallahOulalaou et de Habib El Malki en disantceci: «sur le fond, y a-t-il beaucoup dedifférences entre nous? Je ne le crois pas:nous appartenons tous à la mêmetendance, à la même culture et nouspartageons ainsi un référentiel commun.Nous avons travaillé ensemble depuislongtemps.». Les assises du congrès, quin’a pas encore clôt ses travaux, reportés àl’automne prochain, ont montré tout lecontraire de ce qu’a défendu M. Radi.Vautmieux alors voir les choses en face.HH.. SSkkiittii -- RRaabbaatt

Voir les choses en face

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Abdelouahed Radi.

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CHRONIQUE

Pour le capitalisme actuel, c’est-à-dire celui qui atroqué son visage peu humain contre une sau-vage facette impitoyablement spéculative,l’homme, son environnement, ses droits, sa

nature etc., n’est plus qu’un epsilon marginal par rapportaux gains rapides d’un placement massif. Les trillions(un million de billions) amassés par les fonds spécula-teurs, souverains ou pas, sont là pour rafler les ressour-ces sans créer de richesse. C’est le cas par exemple etentre autres, des ensembles émiratis, saoudiens, koweï-tiens, etc. à bâtir sur des hectares domaniaux acquis àprix quasi-symboliques et revendus à prix d’or.

Si vous n’arrivez pas à imagi-ner ce qu’est un trillion, faitecomme David Mordekhay:Briefez-vous par votrematheuse de nièce. Morde-khay a 70 ans et est proprié-taire d’une villa construite surun terrain de 5.000 m2 dansune zone visée par les préda-teurs à particule “Al”, style “Almachin pas chouette”. L’en-trepreneur oriental lui pro-

pose un prix au mètre qui, a force de zéros, a mis lacalculatrice du siècle dernier de Mordekhay hors de salimite digitale.La pauvre calculatrice, pendant sa carrière active, n’ajamais dépassé le calcul d’un linéaire de tissu à 40 dir-hams le mètre. Mordekhay, ahuri par le chiffre, refusa decéder le terrain par peur d’une arnaque. Il fait venir chezlui sa jeune nièce pour lui demander si le nombre dezéro est bien vrai et si sa calculatrice n’a pas chopé,comme lui, la maladie d’Alzheimer. Les détenteurs de fonds étrangers trouvent en local lesfacilitateurs locaux et les opportunistes de fortune quivont nous rassurer sur l’utilité (pour qui?) des cessa-tions concédées et des investissements opérés. Peuimporte la forêt qu’on va raser, l’essentiel est d’avoir unretour sur investissement rapide et une bonne commis-sion-bakchich locale.Le cadre moyen, payé à flux tendu, pourra toujours cou-rir pour trouver un mètre carré à la hauteur de sa boursepour construire, se marier et générer une famille. Lemisérable ne fait même pas partie de la course. Il est viré

Ce capitalisme finance le cataclysme

La calculatrice de Mordekhaypar le caïd de sa cabane et déplacé le plus périphériquepossible. Qu’il y laisse la vie à vouloir défendre son zinc-carton, c’est son problème.Pour ce capitalisme financier, tout cela est normal: touta un prix. Vous voulez déséquilibrer la planète? OK,payez le prix et allez-y. Vous voulez souiller l’atmosphère,il n’y a pas de problème. On va vous financiariser toutcela et vous pouvez y cracher en toute légalité. Vous avezenvie de siphonner une matière première jusqu’à sonépuisement, allez-y: des économistes construits pourvous trouveront la théorie qui calmera le people et fer-mera la bouche aux aboyeurs de service. On refilera un

Par Driss El Fahli

Des hectaresdomaniaux acquis à

prix quasi-symboliqueset revendus à prix d’or.

prix Nobel à celui qui trouvera la théorie adéquate pourmaximiser les profits, justifier le pillage et minimiserl’impact des destructions collatérales inévitables. Dans lecas du pétrole et des matières premières finies, il estaméricain et s’appelle Harold Hotelling. Selon sa théo-rie sur les ressources non renouvelables, si les genscontinuent à acheter du pétrole malgré son prix exorbi-tant, c’est qu’ils préfèrent la pollution à la planète Terre…une solution alternative mettra fin à l’ère du pétrolequand personne ne pourra plus l’acheter.Ce capitalisme là a aussi ses experts. Je ne sais pas si ondoit le regretter ou en être fier. Le plus grand expert estmarocain. Selon Le Monde, Il touchera 500 millions dedollars par an sans les primes chez un hedge fund bri-tannique. Ce n’est même pas un polytechnicien et iltouchera plus que 3 fois (j’imagine) le salaire secret detous les PDG marocains réunis. Comme quoi…

Paris le 10 juillet 2008

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