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Nouvelle Gestion du Pouvoir - Bon à Publier

Date post: 28-Nov-2023
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Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 2

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A VOUS

MARIE-ANGELE ET JOELLE,

Mes grandes amies de toujours

car vous avez cru et vous

continuez de croire en moi, et

en NOUS !

Pour vous j’irai aussi loin

qu’on puisse aller avec les

capacités dont je dispose déjà

et celles qui vont certainement

s’y ajouter, car « à grands

pouvoirs, grandes

responsabilités » disent les

Maîtres.

« Nul ne connaît son Destin,

nous faisons du mieux que

nous pouvons jusqu’{ ce qu’il

se révèle à nous ».

Soyez toujours aussi sages et

transcendez-vous pour

atteindre la double-plénitude

d’une vie équilibrée.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 3

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PREFACE DE NOTRE MARRAINE

Mon cher Maxime,

Je ne vais pas te faire une préface ordinaire pour ton livre peu ordinaire que tu appelles

avec passion, un « traité de sciences politiques appliquées ». Je me permets juste de te

donner un grand enseignement de la vie car je sais que tu es toujours disposé à apprendre,

toujours plus, en ajoutant à ta sagesse déjà grande, de nouvelles vérités que tu arrives à

glaner ici et là (je l’affirme puisque je te connais si bien).

Je disais donc que j’allais te donner un enseignement de la vie : Sache que « dans cette

vie ici-bas, tout n’est qu’illusion ». La vie est un immense théâtre où chacun de nous

joue sa partition sans en connaître ni les tenants ni les aboutissements, sauf pour les plus

clairvoyants d’entre nous ; ceux qui ont choisi de courir vers la Lumière en acceptant la

mission à eux assignée par celle-ci (la Lumière).

Je parlais de théâtre et tu sais bien que j’affectionne particulièrement cette forme

d’expression ; et là, j’en appelle à tes souvenirs. Te rappelles-tu la pièce que nous avons

jouée avec l’Atelier-Adultes de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Fontaine ?

Te rappelles-tu cette pièce dont tu as assuré l’infographie ? Je crois que oui car tu as

grande mémoire. Si tu sais lire entre les lignes, écouter à travers les bruits, « voir au-delà

de ton nez », tu comprendras que cette pièce, « ZEUS » (le Dieu suprême chez les Grecs)

est remplie de messages pour celui ou celle qui veut bien les prendre à son actif.

Si je parle de cette pièce dans cette préface, ce n’est pas du tout hors de propos. C’est

juste pour te rappeler que dans la conclusion finale de cette pièce, il semblerait que Dieu

n’existe pas. C’est ce message prêtant à confusion que j’aimerais aujourd’hui corriger en

t’affirmant que l’Eternel-Dieu, le Grand Architecte de l’Univers, existe bel et bien, même

si je ne pratique personnellement aucune religion ; adepte de la Gnose je suis, comme tu

le sais déjà.

Si je te parle de Dieu dans cette préface, c’est pour te dire, sans vouloir t’encenser ni

t’endoctriner, que tu as été vraiment inspiré par ses messagers, les anges de lumière, que

nous nommons dans les arts « les muses » et dans les lettres « l’inspiration », lors de

l’écriture de ton traité « Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir ».

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Les muses t’ont vraiment bien inspiré. Alors, n’aie pas la prétention de dire que ce sont là

tes opinions personnelles que tu as exprimées dans ce livre. Ce sont les opinions du sage

qui ne s’appartient pas, des vérités de la vie ! Car nous nous devons, plus que jamais,

de nous positionner au milieu de la puissance malfaisante du capital à gauche et de la

faiblesse vertueuse à droite, pour te paraphraser, mon cher filleul !

Et là, j’invite ceux qui sont pressés de connaître la substance de ce livre, de lire d’abord

ton Avant-propos ; ensuite de parcourir tes Conversations autour du pouvoir avec leur

Prélude ; enfin, de prendre connaissance avec ta Conclusion qui est ton mot final, car

j’espère que ce n’est pas ton « mot de fin » ; puisque tu es si jeune (comparativement à

moi qui traine mes soixante cinq années derrière moi) et que tu as encore tant à

apprendre sur le pouvoir et sa gestion, et surtout tu vas être en position de mettre en

pratique tes idées, et je t’y verrai, le moment venu !

Je n’ajouterais plus rien à cette préface, car trop de verbes tuent le verbe. Je crois que tu

t’excuses auprès du lecteur pour l’épaisseur de ce livre que tu as souhaité très succinct,

même si tu es allé au-delà de 200 pages (pour le manuscrit A4 que j’ai reçu). Rassures-toi.

Pour un thème aussi vaste que le pouvoir et sa gestion, tu as dû faire preuve d’un grand

esprit de synthèse. Je vais juste te dire pour terminer, bravo à toi et bonne

continuation !

La Rose des ROSES à la Fontaine de la Vie (France)

Professeur des écoles

Educatrice de jeunes adultes en difficultés

Ecrivain et femme de lettres

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 5

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PREFACE DE NOTRE PARRAIN

Mon cher Rock,

J’ai été très peiné lorsque tu n’obtins pas le visa du Consulat pour repartir en France

poursuivre tes études que je croyais que tu avais abandonné, sur un coup de tête. Lorsque

tu m’appris la triste nouvelle le jour même, c’est-à-dire ce vendredi 30 septembre 2011 où

tu t’es rendu de ta propre initiative au Consulat de France, suite à leur ineffable silence

de plus d’une semaine (tu as déposé un dossier complet validé ce jeudi 22/09/2011), je

suis rentré en moi-même pour entamer une « grande réflexion »… car je ne comprenais

point. Je ne comprenais pas pourquoi… je ne comprenais pas comment… le Consulat de

France à Cotonou ne t’a pas attribué un visa alors même que le dernier des « crétins »

l’obtint, sans apporter un dossier de ta qualité (car j’ai bien vu ton dossier avant que tu

ne partes au Consulat).

Pourquoi… Comment…

Comment se fait-il que les services du Consulat Général de France à Cotonou, qui sont

censés téléphoner à chaque « impétrant » pour lui notifier leur décision, négative (un refus

du visa) ou favorable (attribution et remise du passeport à l’intéressé), ne t’aient jamais

appelé toi, Rock, pendant plus d’une semaine avant que tu te ne décides d’aller les voir de

ton propre chef… pour y constater que le passeport qu’on t’a remis est vierge ?!

Pourquoi… Comment…

Si je reparle de cette « aventure » dans cette courte préface que tu as souhaitée que je te

fasse pour la publication de ton fameux ouvrage sur la Gestion du Pouvoir, c’est justement

pour abonder dans le même sens que toi, pour apporter donc de l’eau à ton moulin.

Oui, mon cher Rock, cher ami, parfois, il y a des actions fort anodines mais qui sont de

nature à avoir des répercussions jusqu’au sommet de l’Etat : c’est ce que nous englobons

sous le terme générique de « Raison d’Etat » ! Je crois, et je l’affirme ici, sans vouloir

jeter la pierre à qui que ce soit, que ta démarche de reprise d’études en France, met à

mal un certain nombre de services étatiques béninois, car ton nouveau départ, avec un

statut « ETUDIANT » est la révélation au grand jour de leur échec dans toute sa splendeur !

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Comment ont-ils fait pour ne pas réussir à « insérer » durablement un « jeune

consultant béninois », avec tes talents, tes capacités et aptitudes indéniables, ainsi que

toutes les compétences que nous te reconnaissons ici au Bénin, après que tu en ais fait la

démonstration déjà à Grenoble !

Un jeune béninois qui s’est illustré dans les pages du Magazine des décideurs économiques

de la région Grenobloise, le Magazine Présences qui t’a accordé la faveur de te faire

paraître une présentation de ton entreprise IRIS INFOCOM spécialisée dans le conseil en

systèmes informatiques et l’implémentation des nouvelles technologies par intégration des

matériels et des logiciels dans des applications quotidiennes et professionnelles ! Une

compétence rare, sans parler de celle de créateur et dirigeant d’entreprise, qui est très

demandée dans notre pays, et j’en sais quelque chose, connaissant l’énorme marché de

l’informatique, des nouvelles technologies et du conseil pour un pays en voie de

développement comme le Bénin, qualifié de « pays émergent » par son chef d’Etat !

Oui, mon cher Rock, parfois les Hommes agissent mais les Etats les empêchent d’atteindre

leurs objectifs, car ils se sont donnés (ces Etats) des buts inavouables et inavoués.

C’est dans ces circonstances que tu demandas à la France de t’attribuer un « nouveau

visa » pour « t’arracher de cette misère », toi qui a déjà étudié à « Sciences

Po Grenoble », après un parcours suivi et validé par les services de Campus France Bénin,

qui font partie intégrante du Bloc « Diplomatie et Coopération Françaises » au même titre

que l’Ambassade de France et le Consulat Général ! Je crois bien que « la République fut

bien embêtée par ta demande insolite et inusuelle » : M. YEYE veut revenir en France avec

le statut d’un « simple étudiant de rien du tout »… montrant l’échec de son intégration

dans son propre pays… C’EST EPIQUE CHER AMI !

Et ces genres de situations épiques, tu en as vécu plus d’une, tout en rencontrant bien des

déboires sur la longue route de ton accomplissement personnel. Il était important que je

relate ces « simples faits » qui ont forgé l’Homme, et qui l’ont peut-être motivé pour

écrire un tel ouvrage, POUR UNE NOUVELLE GESTION DU POUVOIR ! Car, des gens plus ou

moins proches de toi, à différents niveaux de responsabilités, ont échoué dans la gestion

de leur pouvoir vis-à-vis de toi, et tu en as fait les frais !

Alors, si j’ai un mot à ajouter pour t’encourager dans ta progression, je vais juste te dire

pour terminer… SOIS FORT, SOIS BRAVE, SOIS EQUILIBRE, SOIS « PARDON » !

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Telle est mon humble contribution que je voudrais apporter à ton ouvrage, puisque tu l’as

souhaité. Tu as voulu que le Parrain et la Marraine soient réunis autour de l’ouvrage pour

te soutenir dans sa publication. Je crois que c’est fait maintenant, et que l’ouvrage est fin

prêt pour être publié, ici et là !

Ce n’est pas vraiment une préface, c’est plutôt un « témoignage révélateur » et un

encouragement bienveillant, d’un parrain pour son filleul !

Merci de soutenir l’ouvrage et son auteur en faisant l’effort d’acquérir l’ouvrage, que

l’auteur vous livre, je le rappelle, à prix coûtant, à part le « juste défraiement » du temps

d’amortissement des équipements du LYS BLEU utilisés pour la réalisation de l’ouvrage. Il

était important de le rappeler, car ceci n’est pas un livre pour s’enrichir, C’EST UN

SACERDOCE… ET COMME L’AUTEUR A REFUSER DE LE SOULIGNER, JE LE FAIS A SA PLACE !

Parole de Sénateur

Chef d’Entreprises

Consultant-Formateur

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La vie est un cadeau offert par le Grand Architecte de l’Univers.

Et si en la vivant une Croix t’échoie,

tu dois la porter avec Honneur, Bravoure et Courage…

Car la Rose refleurit toujours sur la Croix !

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AVANT-PROPOS

On me nomme « Rock Maxime YEYE » (de mon Nom de naissance) et je m’appelle Rock

Maxime YEYE-DELAGARDE (par le « factuel » depuis 2006 et par le spirituel depuis 2007).

J’ai 33 ans. Je n’ai donc pas connu mai 1968, ce formidable bouleversement dans les

mœurs, dans la conception de la liberté et dans le rapport au pouvoir, car je n’étais pas

né. Mais, par contre, j’ai été témoin de l’avènement de la mondialisation avec

l’interdépendance croissante entre les sociétés, entre les peuples.

J’étais présent lors de la vague déferlante du multimédia et des inforoutes qui ont permis

le fabuleux développement de l’Internet. J’étais également là quand l’Union soviétique

s’est effondrée, et avec elle l’idéologie marxiste, mettant le capitalisme en position

d’être la seule conception de la production moderne, malgré ses nombreux inconvénients.

J’ai été témoin des dérives de la civilisation postmoderne avec toutes ses conséquences,

notamment l’éclatement de la famille et la percée des drogues de toute nature révélant la

démotivation croissante dans la jeunesse occidentale.

J’ai suivi de bout en bout, la conquête du pouvoir en France par Nicolas Sarkozy de 2006 à

2007. J’ai remarqué le prodigieux désir de pouvoir qui existe en cet homme. J’ai suivi avec

beaucoup d’attention l’ascension de Barack Obama à la magistrature suprême des Etats-

Unis d’Amérique en 2008, devenant ainsi le premier président noir d’un pays occidental,

qui plus est la nation la plus puissante au monde. J’ai été séduit par l’immense baraka de

ces deux hommes, chacun dans ses qualités primordiales, même si je ne partage pas

quelques uns de leurs idéaux, ce qui est tout à fait normal.

Je fustige l’arrogance et la dureté du ton qu’emploie parfois Sarkozy en France ; même si

j’admire profondément l’intelligence et l’efficacité politique de l’Homme ! Et de l’autre

côté, j’apprécie grandement l’humilité avec lesquelles Obama s’adresse au peuple

américain, tout en étant leur Suprême Magistrat.

Ces deux hommes ont longtemps planifié la conquête de la magistrature suprême dans leur

pays respectif et ils l’ont obtenue. J’ai suivi la manière dont Georges W. Bush a géré le

pouvoir aux Etats-Unis. J’ai noté ce qu’il a fait de bien et ce qu’il a fait de mal lors de ses

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deux mandats ; et j’ai comparé avec la gestion du Président Bill Clinton, pour pouvoir tirer

mes leçons fondamentales et m’inspirer.

J’ai étudié la conduite des affaires politiques par Tony Blair. J’ai remarqué comment il a

réformé le parti travailliste et comment il a imprimé sa marque dans la politique

britannique. J’ai enfin relevé les erreurs de Nicéphore Soglo pendant les cinq années qu’il

a passé à la tête de l’Etat béninois, pour faire une place à mon pays de naissance dans ce

Traité sur le Pouvoir.

Tout cela m’a amené à mener une réflexion poussée sur le pouvoir, sa conquête et sa

gestion. J’ai noté que la recherche de pouvoir, de toutes formes de pouvoir, est devenue

la quête principale dans le monde d’aujourd’hui. Au sein de la famille, à l’école, dans

l’entreprise, dans la cité, dans les partis, le Pouvoir s’exprime désormais partout, de

différentes manières, insidieuses parfois.

Je crois que la politique peut être conduite autrement !

Je crois que l’entreprise libérale peut être gérée autrement !

Je crois que le monde peut être géré autrement pour un nouvel équilibre entre les

nations et la paix durable !

Je crois, enfin, que la vie peut être gérée autrement par une nouvelle harmonie et la

prise de différentes tendances également nécessaires avec un positionnement

novateur !

Qu’est-ce qui peut pousser un homme aussi jeune que moi à vouloir écrire un traité sur la

gestion du pouvoir ? Cette démarche ne recèle aucune prétention.

Dans ma courte vie, j’ai eu la chance de fréquenter beaucoup de milieux de pouvoir

différents. J’ai usé mon temps libre à réfléchir pendant de longues heures sur la manière

dont le monde évoluait. J’ai beaucoup médité… transcendentalement.

J’ai passé de longs moments à lire les écrits d’illustres auteurs sur les idées politiques. J’ai

lu de nombreux ouvrages sur différents sujets touchant de près ou de loin à la question du

pouvoir, de la démocratie, de la liberté, de la religion, de la vie, de l’entreprise, du

management, du leadership, etc.

J’ai lu Alain Minck, Hans Kung, Paul Ricœur, Freud, Lacan, Keynes, Sartre, Rousseau,

Tocqueville, Machiavel, Montesquieu, Marx, Hegel, Spinoza, Sartre, Nietzsche, Platon,

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Aristote, Proudhon, Adorno, Confucius, Jean-Jacques Pelletier et Peter Drucker. J’ai lu les

textes qui contiennent le Trésor spirituel de l’humanité… et tant d'autres où il convient de

savoir glaner, ici et là.

Toutes ces lectures m’ont inspiré de nombreuses et fécondes réflexions.

Ce sont ces réflexions que j’ai souhaité partager avec le lecteur dans ce traité qui

présente ma vision et mes pensées sur le pouvoir, sur la « nouvelle politique », sur

l’entreprise et sa gestion, sur la société et son évolution, sur la mondialisation, sur la

construction de la paix durable (intérieure puis internationale) et sur la vie.

Ceci n’est pas mon premier ouvrage. Mais c’est mon premier à être publié à grande

échelle, pour la multitude. Car j’ai souhaité commencer ma vie d’auteur public sur un

sujet majeur, sur un sujet aussi vaste que le pouvoir.

C’est pour cette raison que les thèmes sont si nombreux, car j’ai tellement de choses à

dire. Mais je ne ferai que survoler certains qui ont peu d’importance dans la

compréhension générale de l’ouvrage ; tout en allant plus en profondeur pour d’autres,

notamment la définition complète du pouvoir, pour présenter au lecteur ce qu’est

l’Essence même du Pouvoir.

Cependant, je ne vais pas servir mes réflexions au kilogramme, c’est-à-dire vous noyer

dans une marre de prose kilométrique. Ceci est un « traité succinct pour des gens

occupés » ; sa qualité sera donc plus appréciée pour ce qu’il est court et peu volumineux.

J’espère que ce « traité de sciences politiques appliquées au leadership » permettra au

lecteur de se faire une opinion sur la question du pouvoir en lui donnant les moyens de

mieux appréhender le monde d’aujourd’hui. J’ose enfin espérer qu’il touchera les hommes

de pouvoir et les entraînera à changer de vie, pour le bonheur de nos cités respectives.

Je suis Rock Maxime YEYE-DELAGARDE pour vous servir tout en étant ce que je dois,

depuis 2007, car je m’y suis déjà engagé !

France : Saint-Egrève septembre-octobre 2007 ;

Bénin : Cotonou 11 avril 2008 - 14 avril 2012

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1- EN PRELUDE AUX CONVERSATIONS

AUTOUR DU POUVOIR

Plagier est un crime que commettent nombre d’auteurs. Mais citer est un art, un art, qui

manié avec soin permet d’atteindre des sommets de précision après une mer de

compréhension.

Nous nous devons, nous auteurs, de manier cet art car d’autres ont déjà dit beaucoup de

choses « justes » ou « moins justes » sur les sujets que nous nous sommes donné pour

tâche de traiter.

J’ai adopté en tant qu’auteur un style d’écriture que j’ai appelé, à juste titre, des

« conversations ». Je ne suis pas un diffuseur de dogmes ou de recettes miracles toutes

prêtes, sorties de la « marmite à idées ». J’ai un style que certains ont qualifié de

« nonchalant, désinvolte, mais rigoureux ». C’est le propre de toute conversation.

Je parle avec mon ouvrage, je parle avec mes idées, je parle avec les idées des autres

auteurs qui m’ont devancé, ils me parlent et enfin je vous parle, chers amis lecteurs.

Parlez à d’autres après moi, continuez les conversations, car comme me dit Stephen

Covey, l’auteur des 7 habitudes des gens qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent, « celui

qui a appris et qui ne fait pas n’a pas appris, celui qui sait et qui ne fait pas ne sait

rien ». Et moi, j’ajoute que celui qui lit et qui n’applique pas n’a rien lu du tout. A bon

entendeur…

Ami lecteur (le singulier du rapprochement), permets que je t’appelle ami, car nous allons

parler ensemble tout au long de ces conversations sur le pouvoir afin que tu comprennes

mieux la suite du traité. Si tu n’as pas envie de converser, dépose ce traité… pour le

reprendre plus tard quand tu seras plus reposé.

Si tu penses ne jamais avoir envie de converser avec moi, alors tu as dû te tromper

d’ouvrage. Je te conseille alors de ramener celui-ci où tu te l’ai procuré et te faire

rembourser (le cas échéant). Je te prie d’aller lire dans ce cas Stephen Covey qui te

parlera des 7 habitudes des gens hautement efficaces.

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Et après, je suis certain que tu reprendras ce traité et que tu accepteras de parler avec

moi. Rien n’est jamais définitif. Tout est évolutif, changeant. Et on se comprendra mieux.

Je te souhaite, je nous souhaite de passionnantes conversations. Et à la fin, nous nous

remercierons mutuellement.

Comme je disais donc tantôt, plagier est un crime et citer est un art. Mais, il ne faut pas

citer pour citer. Il faut citer ceux qui vous parlent. Je vais donc commencer ce traité sur le

pouvoir par une série de citations célèbres ou moins célèbres qui m’ont parlé et que nous

allons discuter ensemble pour entrer dans le bain de la thématique.

Tu connais peut-être déjà certaines de ces citations. Mais attends de connaître mon point

de vue pour développer la tienne. Tu auras une meilleure vue sur elles. Tu les verras d’un

œil nouveau. Allons y donc !

Cotonou, lundi 14 juin 2010 (11 H 17 en heure locale)

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2- CONVERSATIONS AUTOUR DU

POUVOIR ET SES EFFETS

Je disais donc, ami lecteur, que plagier est un crime que commettent nombre d’auteurs.

Mais citer est un art, un art, qui manié avec soin permet d’atteindre des sommets de

précision après un océan de compréhension. Nous nous devons, nous auteurs, de manier

cet art car d’autres ont déjà dit beaucoup de choses « justes » ou « moins justes » sur les

sujets que nous nous sommes donné pour tâche de traiter.

Je vais donc commencer par te citer quelques morceaux choisis sur le pouvoir tout en te

donnant mon opinion sur les thèmes développés. C’est cet exercice que j’appelle

conversations, car c’est bien de conversations dont il s’agit.

Montesquieu nous parle dans son Esprit des lois. Il nous dit que « pour qu’on ne puisse pas

abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le

pouvoir ». Ainsi, pour chaque pouvoir, il faut un contre-pouvoir afin d’empêcher toute

velléité d’en abuser ou d’en faire un usage personnel. Le pouvoir arrêtant le pouvoir, le

contre-pouvoir joue alors un rôle de balance pour équilibrer l’exercice du pouvoir. Je parle

d’équilibre du pouvoir, car le pouvoir doit, dans son exercice être équilibré. En effet, il ne

faut pas qu’il penche ni du côté du Bien, ni du côté du Mal ; le pouvoir équilibré est droit,

en toute équité, en toute impartialité, avec justice et avec cohérence.

A ce sujet, sur la position idéale du pouvoir et la nécessité d’un contre-pouvoir, j’en

appelle à ton discernement avec l’anecdote suivante sur l’essence du pouvoir, remplie de

symboles et d’images parlantes.

Les hommes ont tous échoué à l’exercice du pouvoir, en tout cas jusqu’à maintenant, à de

rares exception près que je ne vais pas citer. Le pouvoir grise les hommes et ils finissent

tous par en abuser. Or, le pouvoir est un « mal nécessaire ». Alors, comment faire ?

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Les hommes ayant tous échoué à l’exercice du pouvoir, confions-le à un ange. Le

problème, c’est que l’ange va vouloir exercer le pouvoir de manière vertueuse, de manière

manichéenne, pour faire uniquement le Bien. Or, tout pouvoir doit reposer sur une

coercition nécessaire, donc le Mal.

Face à l’incapacité vertueuse de l’ange, confions le pouvoir à un démon. Il va aussitôt

confisquer le pouvoir à son seul profit oubliant l’essence même du pouvoir à lui confié.

Dilemme… Dilemme.

La seule entité capable de bien gérer le pouvoir devrait être mi-ange, mi-démon, un

biface ; c’est l’unique solution et j’y reviendrai plus loin dans mon plaidoyer pour une

nouvelle gestion du pouvoir. Quelle que soit l’entité qui gère le pouvoir, il est primordial

que ce pouvoir soit soumis à des contre-pouvoirs, à des organes de contrôle, le pouvoir

arrêtant le pouvoir pour éviter les abus. C’est ce que préconise Montesquieu.

Selon Francis Bacon, « on n’acquiert tout pouvoir sur les autres qu’en renonçant à tout

pouvoir sur soi-même ». C’est très vrai ! Et je lui réponds : Quand on acquiert un pouvoir,

c’est que l’on a renoncé à un certain pouvoir sur soi ; ce pouvoir sur soi qu’on a désormais

confié aux autres. Ceux qui te donnent le pouvoir, c’est ceux-là en fait qui détiennent le

vrai pouvoir sur toi. Tu exerces du pouvoir sur eux, ils ont du pouvoir sur toi grâce à ce que

j’appelle « l’effet trombone » ; le va-et-vient du pouvoir. Le pouvoir sur toi que tu donnes

aux autres, c’est ce même pouvoir qui te permet d’exercer ton pouvoir sur eux en retour,

un pouvoir plus grand, forcément, selon mon « effet trombone ».

Selon Maurice Druon qui nous parle, « les hommes politiques mesurent leur pouvoir au

nombre des faveurs qu’on vient leur demander ». Tout pouvoir, et plus particulièrement le

pouvoir politique, doit être accompagné, pour être mieux accepté, d’une distribution de

faveurs. Cela ne date pas d’aujourd’hui. En effet, depuis des temps immémoriaux, les

hommes de pouvoir, rois, empereurs, seigneurs de tous ordres, chanceliers, etc., se

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prêtent à cette distribution de leurs « faveurs » à une multitude de courtisans ou de

« clients » divers qui sont en réalité les vrais détenteurs du pouvoir. C’est de ces

courtisans et de ces « clients » divers que dépendent les monarques et les seigneurs. Si les

courtisans sont contents, les monarques et les seigneurs se portent bien. Les problèmes

commencent quand ceux-ci sont mécontents.

Le même Maurice Druon, dans son traité sur le Pouvoir, nous dit ceci : « on ne rencontre

guère, pour se déclarer satisfaits du pouvoir, que ceux qui y participent ». Ceux qui

participent au pouvoir ne peuvent qu’en être satisfaits. Maurice Druon nous affirme surtout

qu’il n’y a qu’eux qui sont satisfaits du pouvoir. Je ne suis pas d’accord avec Maurice

Druon sur ce point, même si j’accorde une place à cette affirmation dans ces conversations

sur le pouvoir. L’essence du pouvoir que je vais préciser dans ce traité, c’est de contenter

le plus grand nombre ; le vrai pouvoir, celui qui dure sans essuyer de contestations

intempestives, c’est celui-là qui arrive à satisfaire tant les gens qui participent

directement ou indirectement à son exercice, tant ceux qui n’y participent pas, au moins

une majorité d’entre eux. Ainsi, même ceux qui ne participent ni directement, ni

indirectement (et là je vais plus loin que Druon) au pouvoir, peuvent fort bien s’en

déclarer satisfaits.

Là où je suis d’accord avec Maurice Druon, c’est lorsqu’il affirme que « le fractionnement

du pouvoir est la manière la plus sûre d’en empêcher l’abus ». Oui, l’auteur a bien raison.

Il faut fractionner le pouvoir, c’est-à-dire multiplier les détenteurs "des pouvoirs" pour

éviter les abus. Plus il y a d’hommes de pouvoir, plus ces hommes de pouvoir se contrôlent

entre eux, agissant ainsi comme des contre-pouvoirs, même s’ils ne sont pas

institutionnels.

L’abbé Pierre nous dit que « le pouvoir est fait, non pour servir les heureux, mais pour la

délivrance de ceux qui souffrent injustement ». Ce que veut nous faire comprendre l’abbé

Pierre, c’est que tout pouvoir doit avoir pour but de régler les injustices en apportant des

solutions aux maux dont souffrent les gens malheureux. Tout pouvoir qui serait utilisé pour

servir les gens déjà heureux constituerait un abus contre lequel il faut lutter.

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Les abus ne manquent jamais lorsqu’on parle de pouvoir politique. Aussi vrai que l’on doit

lutter contre les abus, il ne s’agit pas pour les détenteurs du pouvoir de lutter uniquement

contre les abus de leurs compères et réciproquement. En effet, ce faisant, ils ne se

consacrent plus à l’atteinte des objectifs à eux assignés lorsqu’on leur a confié la parcelle

de pouvoir qu’ils détiennent. Selon Pelet de la Lozère qui confirme mon point de vue dans

ses Pensées morales et politiques, « est malheureux au pouvoir qui n’est ni assez

corrompu pour être indifférent aux abus (des autres), ni assez courageux pour les

réformer ».

Dans tout pouvoir, il s’agit pour un homme d’accomplir son Destin (pour ceux qui y croient)

et de partager une vision avec ces concitoyens. C’est ce que nous apprend Paulo Coelho

qui nous dit dans Comme le fleuve qui coule : « A tout être humain ont été concédées

deux qualités : le pouvoir et le don. Le pouvoir conduit l’homme à la rencontre de son

Destin ; le don l’oblige à partager avec les autres ce qu’il a de meilleur en lui ». Selon

Paulo, tout homme dispose donc d’un pouvoir intrinsèque qu’il peut et doit exploiter pour

acquérir le pouvoir sur les autres si tel est son Destin. D’ailleurs, je vais le préciser dans la

partie sur la conquête du pouvoir, il faut pour acquérir tout pouvoir, des capacités

exceptionnelles. C’est cela que nous précise Paulo Coelho. Ensuite, dans l’exercice du

pouvoir, tu dois partager avec les autres ce que tu as de meilleur en toi.

Le pouvoir enivre, le pouvoir rend fou, surtout lorsqu’il est sans contrôle, nous dit Alain

dans son Politique, appuyant de ce fait Montesquieu qui dit : « C’est une expérience

éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ». C’est pour éviter de

sombrer dans la folie du pouvoir ou son abus, qu’il faut accepter de te soumettre au

contrôle nécessaire pour contrebalancer ton pouvoir.

Dag Hammarskjöld, l’ancien Secrétaire Général des Nations-Unies, affirme tirant leçon de

son expérience personnelle, que : « seul est digne de son pouvoir celui qui le justifie jour

après jour ». C’est bien vrai Monsieur le Secrétaire Général ; vous savez d’ailleurs de quoi

vous parlez vous qui avez été à la tête de l’administration des Nations-Unies pendant

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plusieurs années. Il faut faire montre de ses capacités jour après jour quand on est au

pouvoir. Il faut surtout justifier à ceux qui t’ont confié le pouvoir qu’ils ont eu raison de le

faire et que tu es l’homme qu’il leur fallait. Il faut constamment te justifier sans faire que

cela.

Je vais terminer ces conversations sur le pouvoir en partageant avec toi, ami lecteur, la

définition du succès par Andrew Carnegie. L’auteur nous dit que le succès se définit

comme le pouvoir qui permet d’acquérir ce que l’on attend de la vie sans violer les droits

des autres. En somme, toute démarche de conquête du pouvoir doit se faire de manière

licite et en conformité avec les règles en vigueur. Tout pouvoir issu d’une démarche

contraire ne saurait perdurer.

C’est avec cette discussion autour du pouvoir que je vais entrer dans le vif du sujet. Il

s’agit maintenant, ami lecteur, de te donner quelques bases d’érudition, c’est-à-dire des

définitions terminologiques qui nous permettent de mieux comprendre la notion de pouvoir

et quelques termes qui sont fréquemment utilisés lorsqu’on parle de pouvoir, notamment

de pouvoir politique.

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3- L’ESSENCE DU POUVOIR

Pour connaître l’Essence du Pouvoir, il s’agit surtout de maîtriser sa vraie nature et le

pourquoi qui le sous-tend ! Dans les deux cas, recherche de la Vraie Nature du Pouvoir

comme de son Pourquoi, la tâche s’annonce bien difficile. Mais, je puis déjà vous rassurer

que nous y arriverons à bout ensemble, vous et moi. Alors, accrochons-nous, car il y aura

beaucoup de notions techniques développées dans les lignes qui suivent ! Il y aura ce que

je n’aime pas beaucoup, mais qu’il faut souvent faire quand on souhaite comprendre à fod

un concept, une nouvelle notion, il faut des « bases d’érudition » ! Et je vais devoir m’y

coller ! Suivons-nous toutes et tous, chers amis lecteurs !

Qu’est-ce que le Pouvoir (sa Vraie Nature) ? C’est la première interrogation à laquelle

nous allons apporter des réponses pertinentes, en appelant au besoin nombre d’auteurs qui

nous ont déjà devancés sur le sujet ; sans vouloir les reprendre, mais juste utiliser les

jalons qu’ils ont déjà posés pour poursuivre notre propre argumentaire !

QU’EST-CE QUE LE POUVOIR ?

Pour prendre son envol, le monde a besoin de modèles, d’exemples, mais surtout les

hommes ont toujours besoin de gens qui ont du pouvoir sur eux. Ceux-ci, depuis des

millénaires, gouvernent le monde : évêques, monarques, empereurs, présidents ;

beaucoup d’entre eux ont échoué dans la gestion du pouvoir. Très peu ont réussi à relever

ce défi, et surtout ils n’ont pas pu durer au pouvoir. Le monde a besoin d’une nouvelle

manière de gérer le pouvoir et c’est pourquoi j’ai décidé d’écrire cet ouvrage car

beaucoup de « choses » ont été déjà écrites sur le sujet, mais jamais on ne les avait

encore mises ensemble pour présenter une nouvelle gestion du pouvoir. Une nouvelle

démocratie dirais-je car c’est la forme la plus aboutie de gestion du pouvoir, politique

celui-là, car il fait opposer le pouvoir au contre-pouvoir pour un équilibre.

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J’irai plus loin que le simple pouvoir politique car le pouvoir est partout, le pouvoir en soi

est d’ailleurs un concept philosophique à la base. Je commencerai donc par donner une

définition du concept avant de présenter mes opinions pour une nouvelle gestion du

pouvoir.

Le Pouvoir vient du verbe « pouvoir » qui signifie « avoir la capacité » ou « avoir la

possibilité » de faire, de percevoir, etc. Par exemple, lorsque l’on dit qu’on peut faire

quelque chose, cela veut dire que (1) on en possède la capacité, (2) personne ne nous en

empêche, (3) on ne craint pas les conséquences de ses actes.

Le pouvoir est donc proche de la question de la possibilité. Si l’on n’a pas la capacité, on

ne peut pas. On ne peut que si personne ne nous entrave, ne nous barre la route. Si on est

paralysé par la peur, on est dans l’impossibilité. Il y a donc, un ensemble de conditions

pour avoir le pouvoir, c’est-à-dire avoir la possibilité de faire quelque chose.

En politique, le pouvoir est la capacité à obtenir des choses et surtout des individus, qu’ils

se comportent comme on le souhaite. Le terme démocratie signifie d’ailleurs

étymologiquement, « pouvoir du peuple ».

La question de savoir qui détient le pouvoir (individu ou classe sociale, groupes d’individus

constitués de différentes manières, ensemble de la population), comment il l’a obtenu et

comment il peut le perdre, détermine le niveau démocratique du régime politique,

pouvant aller de la dictature à la démocratie directe. Dans un système simple, le pouvoir

ne peut être que rapport de forces (force morale ou force physique).

Mais, les sociétés humaines sont complexes et il existe tout un réseau d’obligations

réciproques qui lient les gens et les obligent à (ou les empêchent de) se comporter d’une

certaine façon quand ils sont placés dans certaines conditions, au risque, sinon, de tout

perdre ou d’être emprisonné.

Il existe de nombreuses situations de pouvoir que nous allons parcourir ensemble, et de

multiples façons de classer l’exercice du pouvoir :

par son mode d’action (moral, physique…) ;

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par sa cible (la personne, ses biens, ses relations, ses déplacements, ses

communications…) ;

par son canal (presse, parole directe, audio-visuel…) ;

par son mode (conviction, contrainte, négociation…) ;

par sa portée (proposition, ratification, veto…).

Le pouvoir politique est un type de pouvoir qu’une personne ou un groupe de personnes

exerce dans une société. Il existe de nombreuses façons d’exercer un tel pouvoir, la plus

évidente étant celle du chef politique officiel d’un Etat, tel qu’un Président, un Premier

Ministre ou un monarque.

Les pouvoirs politiques ne se limitent pas aux chefs de l’Etat ou aux dirigeants, et

l’étendue d’un pouvoir se mesure à l’influence sociale que la personne ou le groupe peut

avoir, et cette influence peut être exercée et utilisée officiellement ou officieusement.

A l'échelle individuelle, avoir le pouvoir signifie, comme je le disais ci-dessus, avoir la

possibilité de faire. Le tout dans les limites imposées par la réalité. On ne peut par

exemple pas s'envoler avec ses bras. Le pouvoir est limité du fait que nos corps et esprit

sont conditionnés : par les lois de la physique, celles extérieures à notre être (la gravité, la

pression atmosphérique, etc.) comme celles constitutives de celui-ci (la forme des bras, la

matière de la peau, etc.: nous ne sommes pas des oiseaux).

Le pouvoir personnel, individuel, est limité par les lois de la physique et par notre

condition humaine ainsi que par l'interdépendance entre les êtres. Deux personnes ne

peuvent produire des actions à la fois simultanées et incompatibles. La notion de pouvoir

individuel entraine des paradoxes que l'on ne peut dépasser qu'en dépassant la notion

d'ego. Nous parlons alors d'intérêt général, ou intérêt collectif, d'éthique, de société,

ensemble de tous.

Plusieurs tentatives ont été faites pour donner une approche pragmatique du pouvoir.

L'analyse structurelle s'est attachée à analyser la position des uns et des autres en termes

de sensibilité au pouvoir (faible à forte, sur un axe de gauche à droite) et d'influence

(faible à forte, sur un axe de bas en haut).

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ANALYSE STRUCTURELLE : Sensibilité au pouvoir.

Ce qui conduit à voir dans chaque domaine (la presse, l'argent, la loi, etc.) :

une matrice statique à quatre positions typiques (décrite dans le sens des

aiguilles d'une montre)

o faible sensibilité + faible influence

o faible sensibilité + forte influence

o forte sensibilité + forte influence

o forte sensibilité + faible influence

un réseau dynamique entre ces quatre positions, composé de six relations,

correspondant à douze actions possibles (une action de chacune des quatre

positions vers les trois autres)

Tout cela décrit un espace complexe, dans lequel chacun peut jouer certains « coups »

selon sa position, qui modifie l'espace relationnel pour les autres acteurs. Telle est la

Sensibilité au pouvoir

Influence

Faible

Forte

Faible Forte

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représentation schématique du pouvoir individuel qui doit être compris comme faisant

partie d’un ensemble, la société, car tous les individus en société sont interdépendants.

Comme j’en ai désormais l’habitude, avant toute discussion majeure, il est important de

faire un peu d’érudition, en parcourant les « idées » sur le pouvoir.

L'intuition de Montesquieu est que l'évolution naturelle des systèmes politiques est de

concentrer les pouvoirs et de simplifier les rapports, qui peuvent alors dégénérer en

rapports de force. Et qu'il faut donc tout mettre en œuvre pour favoriser la séparation des

pouvoirs.

Nous pouvons distinguer aujourd’hui trois principaux pouvoirs dans le pouvoir politique :

Le pouvoir exécutif ;

Le pouvoir législatif ;

Le pouvoir judiciaire.

L’expression "quatrième pouvoir" née aux Etats-Unis désigne la presse ; et certains

considèrent qu'Internet, plus particulièrement les blogs, représentent un "cinquième

pouvoir". Ils jugent en effet que les blogs sont écrits par le peuple, contrairement aux

médias professionnels.

Le pouvoir serait d'après Max Weber, l’essence même de la politique. Il nous dit : « Nous

entendrons par politique l'ensemble des efforts que l'on fait en vue de participer au

pouvoir ou d'influencer la répartition du pouvoir, soit entre les États, soit entre les divers

groupes à l'intérieur d'un même État ».

Or, le terme "pouvoir" n'est pas très clair. Je vais donc l’éclaircir un peu plus.

Le pouvoir est exercé par des hommes sur d'autres hommes, dont il s'agit de se faire obéir.

Le pouvoir ne se réduit pourtant pas à la violence, même si elle est selon Max Weber le

moyen spécifique de l'État, qui entend s'en assurer le monopole. Ce à quoi Jean-Jacques

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Rousseau répond dans le contrat social : « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être

toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir ».

Le pouvoir a donc besoin d'autorité, c'est-à-dire d'être augmenté, par la tradition, les

particularités exemplaires d'un chef, ou la légalité. On n'obéit pas à proprement parler à la

force, puisque l'obéissance suppose reconnaissance et donc, paradoxalement, liberté.

L'obéissance parfaite renferme une contradiction, dans la mesure où elle prendrait la

forme d'un mécanisme, exclurait toute collaboration, toute servitude même volontaire.

Weber, sans doute en raison de la défaite de l'Allemagne en 1918, n'était pas tendre avec

la démocratie.

En revanche, les Grecs avaient tenté de penser la politique à partir de leur propre

organisation en Cités, polis. Pour eux le domaine de la polis était celui de la liberté. Il

excluait donc la contrainte, la soumission à la violence ou aux nécessités de la vie,

caractéristiques de la servitude, y compris celle des peuples barbares, soumis à un

monarque.

Jürgen Habermas opposera l’agir communicationnel, qui permet d'interpréter en commun

une situation et de s'accorder sur la conduite à tenir, à une conception technocratique de

la communication, où on cherche simplement à maîtriser l'autre par le discours. Or les

rhéteurs de l'Antiquité se faisaient déjà forts de réserver de fait l'exercice du pouvoir

politique à leurs élèves, dans la mesure où ils maîtriseraient les techniques de la parole.

Cet usage pervers du verbe, critiqué par Socrate, doit être distingué, plus encore que de la

propagande, de l'idéologie. Certes, dans un cas comme dans l'autre, il s'agit d'influencer la

représentation de la réalité. Mais l'idéologie se soucie moins des contenus que des cadres,

afin d'instrumentaliser la vision du monde des dominés. Il est vrai que Socrate ne cesse de

reprocher aux orateurs leur connivence avec l'opinion. Pour lui, cependant, l'opinion ne

fait pas système ; elle se caractérise tout au contraire par son inconsistance. C'est

précisément Platon qui propose d'adosser sa République à des mythes cohérents et

mensongers.

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Plus que l'aliénation idéologique, qui a focalisé l'attention des marxistes, Michel Foucault a

étudié les différentes technologies du pouvoir, la manière dont se mettent en place des

mécanismes de discipline, de surveillance et d'exclusion qui se diffusent dans le corps

social, de la caserne à l'usine, en passant par l'hôpital, l'école et la prison ; qui

assujettissent au contrôle non seulement les dominés mais aussi les dominants, le tout

avec le minimum de violence ouverte.

Si ces technologies concernent avant tout le comportement, elles entraînent la

collaboration plus ou moins forcée de ceux qui s'y trouvent pris. Ce n'est pas conformisme,

mais intériorisation : on est sinon épié à chaque instant, du moins susceptible de l'être.

L'ouvrier, dont le travail est mesuré par le chronomètre, n'a pas vraiment le choix de se

soustraire aux exigences productivistes.

Comme on le voit, assimiler la mort du politique à la libération de l'individu est une

illusion, puisqu'il existe des formes de contrôle qui se veulent apolitiques, issues des

sciences humaines, et qui consistent à substituer à la volonté et à l'action humaine,

toujours empreintes de contingence, un mécanisme implacable ; ou même à constituer

l'homme en animal réactif, entièrement soumis à l'action exercée sur lui.

Il ne s'agit plus d'écraser ou de sermonner l'individu, mais de le dresser par de menues et

multiples procédures, de l'ordre de la "microphysique du pouvoir" pour reprendre la

terminologie de Michel Foucault, de contrôler son corps plus que son esprit.

Alain considérait que mieux valait être confronté à la nécessité naturelle qu'à l'arbitraire,

car il ne viendrait à l'esprit de personne de s'humilier pour apitoyer une loi de la nature.

On ne prie un volcan de nous épargner que si on lui accorde une volonté comparable à la

nôtre. Sinon, on se contente prudemment de construire sa maison plus loin.

Le panoptique imaginé par Bentham n'a pas d'autre fonction que de réduire le surveillé à

une parfaite visibilité. Il ne dispose plus de l'opacité nécessaire pour mettre en place une

riposte, une contre-stratégie. Il est transformé en objet. Les technologies du pouvoir

tirent leur force de ce qu'elles ne sont pas de simples impostures idéologiques, qui donnent

à un intérêt contingent l'aspect d'une nécessité naturelle, ou divine. Ce n'est pas la même

chose que de croire que les machines sont faites pour soulager le labeur des ouvriers, alors

qu'elles sont conçues pour accroître la productivité, et de ne pouvoir parler librement à

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personne, parce que chacun a intérêt à pratiquer la délation pour se nourrir ou même

survivre.

Cependant, les deux se recouvrent dès qu'on nous présente un ordre implacable, sans faille

aucune, là où il y a en réalité place pour le choix, individuel ou collectif. Car le mot

idéologie recouvre une dualité : l'idéologie augmente, selon Paul Ricœur, l'autorité du

pouvoir, en particulier politique, d'une plus-value.

Mais l'idéologie sert aussi à dissimuler les relations de pouvoir, en prétendant les inscrire

dans la nature des choses. Autrefois, l'on invoquait surtout le bon sens, mais la technique,

ou plutôt la technologie (selon le jeu de mot de Jacques Ellul) se prête mieux encore à ce

rôle : pour être pleinement efficaces, une machine ou un outil doivent obéir à des

impératifs de structure très précis. En ce sens, la technocratie a aussi une fonction

idéologique, qui consiste à évacuer le politique, en tout cas à le déguiser, sous prétexte

qu'il n'y a jamais qu'une seule méthode qui soit la plus efficace de toutes, qu'il n'y a donc

pas de choix, mais seulement des calculs.

Voyons en sociologie ce qu’il en est.

En sociologie, le pouvoir est souvent considéré comme une relation entre des acteurs

sociaux, des individus, des groupes sociaux ou classes sociales. Comme le disait Max

Weber, la relation de pouvoir s'observe quand un individu accomplit (ou s'abstient

d'accomplir) conformément à la volonté d'un autre individu, une action qu'il n'aurait pas

accomplie (ou aurait accomplie) spontanément.

Denquin dit que pour avoir du pouvoir il faut savoir commander, se faire respecter et se

faire obéir. Mais le critère de pouvoir se trouve dans la tête de celui qui obéit, est censé

ou parait obéir. Lui seul sait ce qu'il aurait fait si aucun ordre ne lui avait été donné. Tous

les observateurs extérieurs y compris celui qui a donné l'ordre ne peuvent émettre à son

sujet que des conjectures.

C'est pourquoi l'on distingue deux sortes de pouvoir :

Le pouvoir d'injonction reposant sur la coercition, c'est-à-dire la contrainte.

L'injonction suppose l'emploi possible de la force.

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Le pouvoir d'influence reposant sur le consentement du gouverné. C'est la capacité

d'offrir à un individu des gratifications matérielles (salaire, récompense...) ou

symboliques (au niveau de l'estime de soi, par exemple des décorations) en

contrepartie du comportement suggéré.

Nous allons voir maintenant quelles sont les sources du pouvoir : Deux sources

envisageables.

La première concerne les caractéristiques intrinsèques des acteurs, par exemple les dons

exceptionnels que Max Weber appelle charisme ou plutôt les qualités supérieures à la

moyenne d'un individu, qualités qu'il a acquises grâce à des exploits, des idéologies qui ont

bouleversé la société, une forte personnalité qui selon Pareto, autorisent l'appartenance à

l'élite.

La seconde source se trouve dans les structures de la société : économiques (par exemple

la propriété du capital), culturelles (valeurs et normes) et politiques. On dira qu'un

individu a du pouvoir sur un autre individu non pas en vertu de ses qualités personnelles

mais en fonction du poste attribué.

Malgré ces paragraphes d’érudition, nous avons encore du mal à cerner le terme

pouvoir. En effet, le pouvoir est un terme polysémique.

La définition la plus simple que je propose du pouvoir est celle de Boudon et Bourricaud : «

Le pouvoir est la capacité exercée par des leaders, à la fois les uns sur les autres et sur

les membres du groupe, de faire coïncider des motivations et des intérêts hétérogènes. »

Le mot pouvoir est employé dans de nombreux sens qui sont parfois proches des concepts

d’influence ou d’autorité. Ces divers concepts doivent cependant être distingués. J’y

reviendrai plus loin pour apporter des précisions sur les concepts d’influence et d’autorité.

Le pouvoir peut s’exercer sur la Nature, sur soi-même (la maîtrise de soi) ou sur les autres.

Ici, je m’intéresse principalement à la question du pouvoir dans les relations avec les

autres. Avec Braud, on retiendra trois significations principales du terme pouvoir :

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Une approche institutionnaliste qui conduit à identifier le pouvoir à l’Etat (on

dénonce par exemple « la politique répressive du pouvoir »), au gouvernement (on

distingue le « pouvoir » et « l’opposition ») ou aux administrations (« les pouvoirs

publics »).

Une approche substantialiste qui conduit à considérer le pouvoir comme une chose

que l’on peut posséder (avoir du pouvoir) ou perdre (perdre le pouvoir), que l’on peut

accroître ou dilapider.

Une approche relationnelle (ou interactionniste) dans laquelle le pouvoir n’est pas

considéré comme une chose, mais comme une relation, un pouvoir sur quelqu’un.

Les analyses contemporaines mettent l’accent sur la conception relationnelle du pouvoir.

C’est cette conception qu’exprime le politologue américain Dahl pour qui le pouvoir est «

la capacité d’une personne A d’obtenir qu’une personne B fasse quelque chose qu’elle

n’aurait pas fait sans l’intervention de A ».

En ce sens, les parents exercent un pouvoir sur leurs enfants, un entraîneur sportif exerce

un pouvoir sur son équipe, un officier sur ses hommes et le législateur sur l’ensemble des

citoyens.

Le pouvoir est une relation et non un attribut des acteurs. Le pouvoir est donc une relation

« réciproque mais déséquilibrée ». Selon Crozier « C’est un rapport de force, dont l’un

peut retirer plus d’avantages que l’autre, mais où, également, l’un n’est jamais

totalement démuni face à l’autre ».

Cette conception relationnelle est aussi celle de Foucault qui nous dit : « le pouvoir n’est

pas quelque chose qui s’acquiert, s’arrache ou se partage, quelque chose qu’on garde ou

qu’on laisse échapper ; le pouvoir s’exerce à partir de points innombrables, et dans le jeu

de relations inégalitaires et mobiles ».

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POURQUOI LE POUVOIR ?

En effet, il serait peu rigoureux dans notre « souhait d’atteindre des sommets de

rationalité » de considérer la Nature d’un fait (« Démarche Factuelle ») sans en

considérer la conception même (« Démarche Idéelle ») ! D’où ce questionnement sur le

Pourquoi du Pouvoir qui fait suite à sa définition !

Evidemment, il serait absurde de ma part, surtout dans un tel ouvrage, sur un sujet aussi

mouvant, si juste après avoir donné les bases de la réflexion, de l’argumentation, je ne

passais immédiatement à son pourquoi, puisque notre « nature humaine intelligente »

commence déjà, dès les premières définitions présentées, à faire ressortir maintes et

maintes questions (par un questionnement légitime je le conçois) sur le Pourquoi de la

notion dont il a fallu deux démarches cumulatives (dans le Fait et dans la Conception

même dont il est issu = son Concept Fondateur) pour cerner la nature !

Alors Pourquoi le pouvoir ?

Le pouvoir est un des objets centraux de l’analyse politique. Dans une tradition machiavélienne, la Politique est considérée comme la Science du Pouvoir. Par contre dans les théories dominantes de « philosophie politique », le concept de pouvoir demeure absent de l’analyse des « actions politiques effectives » et l’on se cantonne souvent { une « théorisation autour des faits que l’on qualifie souvent, { tord, de "faits sociologiques" alors même qu’ils sont hautement politiques ».

Comme dans tout comportement rationnel, l’agent politique (souvent un « décideur ») est un acteur qui maximise sa satisfaction (son bénéfice) en minimisant ses peines (ses investissements et coûts), et qui agit sur un marché (la cité en mouvements) qu’il ne maîtrise absolument pas. Mais, parfois la rationalité de cet acteur laisse à désirer, mettant parfois le fait politique en opposition (ou en porte-à-faux) avec le fait économique qui, lui, est hautement rationnel, mettant le « comportement prévisible » de l’agent économique au paroxysme de la théorisation ! Ce qui est totalement incertain avec le fait politique où le concept même « d’imprévisibilité » est au centre de toute la démarche, gage souvent (pour ne pas dire tout le temps) de la réussite !

C’est l{ même le cœur de mon concept de « Déplanification » qui sera précisé un peu plus loin ! « Pour réussir en politique, il faut que personne, je dis bien personne, ne puisse savoir avec certitude où tu en es exactement dans tes démarches, ce que tu vas faire, quel est le but ultime de tes actions éparses (en apparence) » !

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Tu ne dois pas non plus paraître pour un « improvisateur constamment réactif » ! Non, tu es proactif car tout a été prévu ! Tu as tout prévu, tous les cas de figure, loin de moi l’idée de te prendre pour un dieu !

Oui, il faudra tout prévoir ! Et l{, la meilleure manière de tout prévoir, c’est-à-dire la réaction des « gens », tes challengers ou tes propres partenaires, c’est de te mettre { leur place, en préparant (en planifiant donc, mais avec rationalité) toutes les contre-mesures nécessaires à leurs actions contraignantes de nature à te limiter dans ta progression que toi seul t maîtrises vraiment.

Pour réussir totalement dans cet exercice de « Proactivité », il faudra savoir te mettre à la place des autres : donc « développer ton Empathie » !

Pose-toi la question en te mettant à la place de ton adversaire : « Et toi, que ferais-tu quand il aura fait ceci ou cela ? »

Mais, ne perds pas l’idée que tu dois aussi, avec l’empathie, développer également ton « Assertivité », c’est-à-dire ta capacité à convaincre, à réussir tes actions sans écraser les autres, tes challengers. C’est ton investissement continuel dans le futur, à moins que tu n’envisage de te retirer juste après le premier round ! Oh, erreur, grossière erreur !

Quand tu as été une fois, une seule fois au cœur de la fourmilière, la grande termitière du Pouvoir, tu ne pourras plus te retirer, au risque de « mourir », sinon tu devras « changer de cieux », aller « te faire voir sous d’autres cieux, peut-être plus cléments, peut-être moins » ! Mais oui, que croyais-tu ? On ne se retire pas comme cela, après a voir réussi à séduire la Sirène (voir la partie sur l’acquisition du Pouvoir), puisque tu as été le meilleur ; comme elle n’arrêtera pas de te chanter, non sans te faire chanter, parfois !

Sans l’assertivité, tu ne pourrais plus avoir derrière toi « DES ADVERSAIRES QUI TE FONT AVANCER PAR LEUR OPPOSITION CONSTANTE » (Concurrence positive) ! Bien évidemment, si tu les as tous écrasés en refusant délibérément de « consentir à cet investissement judicieux dans ton futur incertain (comme pour nous tous, car nul ne le connait, sauf Dieu, que tu n’es pas si je ne m’abuse) » !

L’image la plus adéquate pour mieux rendre l’idée est la suivante :

Considérons tes adversaires politiques comme « des lions » et toi tu es « une intrépide gazelle » au milieu d’eux ! Eh bien, tu ne sauras jamais les remercier assez pour t’avoir autant pourchassé car plus ils te pourchassent, plus tu cours encore plus vite, et encore plus vite, jusqu’à devenir aussi rapide que l’éclair ! C’est une chose plutôt bonne, car tant qu’il y aura des lions, tu courras toujours aussi vite, plus vite, plus loin (grâce à ton empathie qui te fait sauter tous les obstacles) !

Imaginons un peu qu’il n’y ait plus de lions dans la Grande Clairière : tu t’arrêterais de courir, en arrêtant cette « belle course, cette formidable source d’énergie pour la Grande Clairière toute entière » !

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Evidemment, t’arrêter de courir signifie que tu mets fin à toutes ces « interactions positives génératrices d’énergie productrice pour le reste des observateurs » ! LORSQUE LE CYCLISTE S’ARRÊTE DE PEDALER, IL TOMBE, ET S’IL EST DEVANT UNE MULTITUDE, IL PROVOQUE UN ENORME CARAMBOLAGE !

N’oublions donc pas, chers amis lecteurs, ne nous arrêtons pas, ne nous arrêtons jamais, sinon ce serait la FIN ! Peut-être pas la fin de toutes choses, mais certainement la Fin de beaucoup de choses, dans le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui dans sa nature et son fonctionnement, dans ce monde où nous avons décidé, de commun accord je suppose toujours, de « donner un nouveau sens au mot "Possible" ! ».

J’espère que vous aurez compris, chers amis lecteurs (et maintenant je m’adresse { nouveau à la multitude après cet aparté imagé) !

Voil{ le pourquoi du Pouvoir, j’espère que vous aurez intégré cette « Vérité incontournable du Pouvoir » (qui reviendra certainement), au risque de nous plonger à nouveau dans des développements théoriques interminables ; car comme nous le savons tous, il y a tant à dire… j’ai tant { dire sur ce concept sans cesse en mouvement, le concept auquel j’ai voué toute ma vie, à essayer de mieux le comprendre, mieux le cerner pour notre bonheur à tous, puisque je me présente devant vous comme UN LEADER (social-libéral je précise) EN DEVENIR ! Et tout ce que je fais dans ma Déplanification est source d’enseignement pour nous tous, pour chacun de nous ! Autrement, cet ouvrage n’aurait pas de sens (peut-être son Ecriture pour moi), du moins votre lecture à vous !

Comme je ne suis pas « avare » de mes « techniques et stratégies personnelles », je vais t’en révéler une, voire deux ou trois ({ titre très personnel, d’où le singulier) !

1) Considère le jeu politique, la cité, comme un « immense échiquier » (sais-tu aux échecs, l’ami ?) ou une « table de Poker » (maîtrises-tu le bluff ou la gestion des apparences trompeuses), où chacun joue sa propre partition { l’insu, dans tes grandes lignes seulement, pas totalement (sinon tu t’occulterais toi-même), car ce faisant tu deviendrais invisible, donc insignifiant dans la partie en cours, et j’espère que tu ne comprendras pas de travers cette dernière affirmation qui n’est point en opposition avec le concept de Déplanification ! Tout est une question de dosage, selon la Subtilité du Pouvoir !

2) Pour réussir toute action politique (même le fait pour nous d’aller déjeuner au restaurant peut se révéler être une action éminemment politique => l’image), il ne faut pas s’arrêter à planifier une seule action ; il faut surtout planifier toute la Chaîne d’Actions qui serait susceptible de nous conduire à la Destination finale, notre « but ultime » (et l{ je t’invite à lire attentivement la Monographie N° 7 du LYS BLEU, gracieusement offerte dans cet ouvrage pour aller plus loin) !

3) Et si parfois tu te perds dans la chaîne, cela peut arriver, n’oublie pas de revenir aux repères précédents les plus certains ; pour pouvoir te retrouver, retrouver tes repères spatio-temporels ! Sois comme un « système d’exploitation » (là je fais référence { l’informatique) pour pouvoir te restaurer à tout moment en cas de « déséquilibres majeurs » (pannes dans le système), car tu as pris le soin de laisser tout au long de ta progression des balises de récupération (des « points de

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restauration du système à un temps antérieur » pour parler comme MICROSOFT™, un grand partenaire de notre action, par exemple cette Ecriture-machine) ! La meilleure manière de faire cette restauration, car des « pannes » tu en rencontreras parfois, peut-être ou peut-être pas, c’est de ne pas être contraint de faire marche-arrière (JAMAIS DE MARCHE-ARRIERE, sinon tu risquerais de gêner tes « fameux adversaires qui te font avancer ») ! Le moyen de « se restaurer à une heure antérieure sans revenir au passé », ce GRAND MOYEN, POUR NE PAS DIRE LE SEUL MOYEN, je ne saurais te le dire publiquement, car c’est là « le petit Plus » que je réserve à ceux qui sollicitent mes services de Consultant, ceux qui apprécient sans détour (le détour d’un livre par exemple, comme ici) ! MAIS LE MOYEN EXISTE : REVENIR DANS LE PASSE POUR Y AGIR, SANS REVENIR EN ARRIERE ! Et je viens de tout dire !

JE SUIS A NOUVEAU DE RETOUR AU PLURIEL DE VOUS TOUS, chers amis lecteurs!

J’espère que vous aurez compris le Pourquoi du Pouvoir, sinon je me devrai de poursuivre encore un peu dans mes développements !

Je puis ajouter que le Pouvoir, et l’Autorité qui en découle (revoir Hannah Arendt et sa conceptualisation !) ne souffre que d’une chose, c’est l’addition, sinon IL (le Pouvoir) se perd, avec ELLE (l’Autorité) qui découle du PREMIER ! Et là, il est intéressant de savoir que dans son sens étymologique, le terme « Autorité » signifie bien « AUGMENTER => Ajouter continuellement » ! J’aime bien cette dynamique (un avis tout { fait personnel que je voudrais me permettre si vous le voulez bien) « qui consiste à additionner tout le temps, sans jamais retrancher, au risque de perdre ce que l’on a déjà engrangé » !

Puisque on m’a enseigné que « Nul n’a le droit de retrancher quoi que ce soit { l’équation originelle », il nous sera plus facilement pardonné d’avoir ajouté (« une somme étant positive par essence ») que d’avoir retranché (ô sacrilège, nous serions perdus si cela avait été le cas) !

Et pour parler comme LE MOINE, « ENTRE DEUX PECHES CAPITAUX, JE PREFERE DE LOIN CELUI QUI M’OFFRE LE PLUS D’ESPERANCE » (espoir d’être pardonné pour avoir ajouté à la vie et { l’énergie de la source, pour « l’objectif noble qui m’a animé en le faisant » => Ö LORD, MEA CULPA) !

Le Moine a parlé, et cela se passe de tout commentaire ! Tout ceci à cause de la Sirène

qui s’est trompée sur le compte, NOTRE COMPTE (au lieu de multiplier par 4, pour SA

PROPRE JUSTICE, c’est-à-dire pour chacun et pour tous dans les quatre dimensions qui

nous constituent, elle n’a considéré que les 3 que ses « petits yeux » ont vues (et

encore… c’était { l’envers, à cause du Miroir => ∑) : pour en retrancher laquelle,

N-S+/-E+/-W ?

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JE NE SAURAIS JUGER ! ELLE SEULE LE PEUT CAR C’EST ELLE QUI A DONNE LE POUVOIR !

Avec votre permission, je m’en arrêterais l{ dans ces « explications imagées et paraboliques » car dans les Arcanes du Pouvoir, il y a des Vérités Evidentes qui le sont encore plus parce que l’on n’en parle pas toujours !

POURQUOI AS-TU EU BESOIN D’ALLER VOIR LA SIRENE POUR CE POUVOIR ? Mais pourquoi donc (sans révéler en avance la substance de la Partie qui traite justement du sujet, comme annoncé plus haut) ?

Je ne saurais répondre à cette interrogation « de mon propre chef » (même si je le sais, de toute évidence) !

Je vais faire appel à Francis Fukuyama (La fin de l’Histoire et le dernier...) qui nous fournit une approche intéressante pour mieux comprendre ce besoin de pouvoir inhérent à l’HOMO ERECTUS, l’Homme, ce « petit paon vaniteux, selon les plans mêmes de la Création » !

Se référant à La République de Platon, Fukuyama distingue trois composantes dans l’être humain :

une partie raisonnante, une partie désirante, et le Thymos (ou « Esprit de Vie »).

Pour Fukuyama, le Thymos correspond au désir de reconnaissance, qui est susceptible de pousser l’être humain { risquer sa vie. Ce besoin de reconnaissance incite l’homme { continuer la lutte tant que la reconnaissance de ses droits et de sa dignité ne serait pas satisfaite.

La fin de l’Histoire correspondrait alors chez Fukuyama { la Démocratie Libérale, dans laquelle l’homme exerce sa liberté politique. Plus généralement, l’être humain serait en proie à deux pulsions contradictoires :

l’Isothymia, en tant que désir d’être reconnu égal aux autres ; la Megalothymia, c’est-à-dire le désir d’être reconnu comme meilleur que les

autres, parce qu’il en a bien conscience, puisque la « gente animale » environnante le lui montre bien, dans toute sa splendeur : « aussi idiots sont ces animaux que l’Homme est intelligent parmi eux, étant lui-aussi un animal en puissance, le plus redoutable, le plus carnassier, s’il le décidait ; d’où la différence entre lui et les animaux => LE CHOIX !

La Megalothymia représente alors un point de départ intéressant pour penser le pouvoir.

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Plus fondamentalement, la dynamique libérale ne peut se comprendre sans recourir à ce besoin d’être meilleur que les autres => Compétition pour faire avancer tout le monde (n’oublions pas la gazelle et les lions).

Le capitalisme se nourrit d’une « inéluctabilité de l’inégalité » et génère de nouvelles inégalités. Les entreprises, et les hommes qui les dirigent, ne se contentent pas de maximiser les profits, au grand dam de leurs actionnaires. Ils se lancent dans des « joutes » (uniquement oratoires ou scripturales en ce qui nous concerne ici, la Nouvelle Gestion du Pouvoir) avec leurs principaux concurrents afin d’être reconnus comme les meilleurs, les plus utiles (car on ne saura être le meilleur sans avoir une UTILITE CERTAINE POUR LA CITE).

Selon Jean Baudrillard que j’appelle { la suite de Fukuyama (Le système des objets), l’argent, le patrimoine, le statut social, les connaissances… sont autant de symboles du pouvoir qui permettent { celui qui en est doté d’influencer autrui (je re+conseille à nouveau ici de voir Hannah Arendt, Pouvoir, Influence et Autorité).

La sociologie de Bourdieu montre alors comment les quatre types fondamentaux de « capitaux », que sont le capital économique, le capital culturel, le capital social et le capital symbolique, confèrent des positions hégémoniques à ceux qui les détiennent.

Finalement, si le besoin de pouvoir, de reconnaissance et de différenciation représente une constante de la nature humaine, l’économie – la science de la production de ressources par les hommes – et la Politique qui en découle (car il n’y a nulle part de politique sans l’économique au préalable) pour sa gestion (les richesses et le Pouvoir qui découlent d’elles) ainsi que sa redistribution entre les hommes – doivent intégrer (l’économique comme le politique) les rapports de force dans leurs corpus théoriques respectifs qui sont le plus souvent étroitement liés.

Toute étude des rapports entre Entreprises et entre États, et vice-versa entre l’État (au singulier bien sûr quand c’est dans le sens contraire) et les entreprises (en tant qu’organisations créées et constituées d’hommes) passe par la prise en compte du Pouvoir, et son intégration dans « les conditionnements du rationnel ».

Si la recherche du pouvoir est décisive dans les choix individuels, la distinction classique entre la Politique, en tant que « Science du Pouvoir », et l’Economie, en tant que « Science des Choix Humains rationnels » (parce que cette dernière ne concerne que les Hommes, l’animal n’ayant pas les « qualités rationnelles » requises pour être économique en développant des « échanges » ; raison pour laquelle il s’en tient aux « luttes pour la pitance » où la dimension symbolique n’a absolument rien { voir) devient caduque, comme le montre Susan Strange, (States and Markets) à qui je vais demander de nous éclairer !

L’auteur reprend une définition de Dahl, pour qui le pouvoir est la capacité d’une personne A d’obtenir qu’une personne B fasse quelque chose qu’elle n’aurait pas fait sans l’intervention de A. Et ce SCHEMA CARDINAL est au centre de l’Essence du Pouvoir qui nous préoccupe depuis un bon moment déjà, car il (le schéma) favorise la compréhension de l’essence !

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Susan Strange complète son argumentation par une lecture attentive de De Jouvenel qui affirme :

d’une part que les actions deviennent politiques quand l’aide d’autrui est nécessaire à un individu pour atteindre ses buts et,

d’autre part, que la politique est présente quand un projet nécessite le support de la volonté d’autres personnes.

La notion de pouvoir politique ne concerne pas que l’État. Des acteurs comme les firmes multinationales sont dotés à la fois de pouvoirs économiques et politiques. Les grands groupes contribuent à déterminer les quatre valeurs fondamentales d’une société marchande (dont j’affirme qu’on peut sortir en allant au-delà en ajoutant une cinquième valeur qui se met au-dessus des quatre précédentes citées là) : la sécurité, la prospérité (richesse), la justice et la liberté. Et c’est ici que j’ajoute personnellement, pour rester en adéquation avec mes prises de position passées (Economie sociale), présentes (social-libéralisme) et à venir tout en étant tout le temps (LE MILIEU spatio-temporel) : L’EQUILIBRE ENTRE DEUX POUR POUVOIR DURER (traverser le Temps) !

Et, quand l’action internationale entre en jeu, { cause de l’interdépendance globale (le monde étant devenu un village planétaire), les choses se complexifient un peu plus !

En effet, politiques intérieure et internationale sont étroitement liées. On ne peut comprendre les choix d’un « acteur international » sans avoir suivi la maturation de la décision au « niveau intérieur ».

On ne peut considérer cet acteur comme une « boîte noire », une entité qui prendrait des décisions internationales dans le vide. Les options extérieures résultent de choix internes négociés, du pouvoir de groupes sociaux, de groupes de pression et de divers autres groupes organisés.

Le Pouvoir, dans le champ de l’action internationale, peut alors être pensé { partir d’une articulation étroite entre trois niveaux principaux :

Le méta-échiquier, qui correspond au pouvoir global ou mondial. Il s’agit d’une ou plusieurs dimensions dominantes qui structurent l’espace mondial. Dans la version braudelienne (par Baudrel), « un Pôle » ou un « Centre », représenté par une « cité dominante » (un des espaces d’accomplissement actifs dans les dimensions concernées), forme le Cœur de l’Action, et communique avec des zones successives de moins en moins intégrées, par circonscription (les « Pôles » que je nomme couramment « Centres d’Excellence », car elles demeurent « virtuellement égales » du Centre actif, et sans cette capacité d’innovation et d’efficacité qu’est l’Excellence, elles risqueraient de disparaître de l’échiquier) !

La fixation des règles du jeu sur les différents échiquiers. On peut distinguer cinq champs de puissance : la puissance physique, militaire, économique, politique (stabilité du système, adhésion des masses au régime), la puissance des valeurs ou de la « civilisation » (elle comprend la puissance médiatique et communicationnelle). La lutte pour l’élaboration des règles du jeu fait référence

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au pouvoir structurel. Il correspond à la capacité de construire et de déterminer les structures de l’économie politique globale, au sein de laquelle les autres (États et institutions politiques, Entreprises, Cités et citoyens) doivent fonctionner. Il confère le pouvoir de décider comment les choses devraient être faites !

Le gain de la partie sur un échiquier. Il correspond au pouvoir relationnel, de coercition défini par Strange, celui qu’exerce A sur B l’obligeant { faire quelque chose qu’il n’aurait pas fait sans cette influence. Le pouvoir relationnel s’exerce dans les relations avec autrui, consciemment et délibérément. Il se retrouve dans toutes les relations entre acteurs dans tous les domaines de pouvoir concernés par nos propos, l’économique (d’agent économique rationnel { agent économique rationnel), l’organisationnel (entre individus au sein d’une même organisation, le politique (entre acteurs politiques plus ou moins influents les uns les autres) et même l’international (de Nations { Nations ou entre les firmes multinationales et les Etats ainsi que les organisations qui sont au dessus de ces derniers).

En définitive, le pouvoir peut prendre des formes variées et être exercé à des échelles différentes. Ses détenteurs peuvent l’utiliser, consciemment ou non, pour infléchir le cours de l’Histoire, ou plus modestement, pour « rafler une mise » dans une partie (qui devient là du Poker au lieu de demeurer « des Echecs où il n’y a pas de mise { rafler sinon ce serait la fin du jeu ») !

Dans une tradition qui remonte à Thucydide, et qui passe par Machiavel, l’homme apparaît comme invariablement entraîné dans le conflit que lui dicte son instinct grégaire. Et je terminerai sur le Pourquoi du Pouvoir, en appelant Raymond Aron (Machiavel et les tyrannies modernes).

Aron stigmatise le déterminisme politique, lorsqu’il rappelle cet extrait du Prince (par le « Maître Machiavélique ») : « La nature a créé les hommes avec la soif de tout embrasser, l’impuissance de tout atteindre ; et le désir d’avoir l’emportant sans cesse sur la faculté d’acquérir, il en résulte un dégoût secret de ce qu’ils possèdent auquel se joint le mécontentement d’eux-mêmes. »

Si l’homme ne change pas il risque de perdre le monde qu’il a lui-même contribué à façonner tel qu’il est aujourd’hui ; et l{ je m’intéresse au monde tel qu’il est et non tel qu’il devrait être qui continue de séparer (sans toutefois les opposer vraiment) les Réalistes aux Idéalistes ou « Moralistes » (avec Kant et son Projet de paix perpétuelle et l’Idée d’une histoire universelle) !

C’est ce qui justifie, en vérité le Pourquoi du Pouvoir : « réussir à sortir de cette incessante et apparente opposition entre le Rêve (un Idéal étant nécessaire pour attendre le but lointain, en nous motivant au quotidien) et la Réalité des choses (un Pragmatisme tout aussi nécessaire pour mieux comprendre l’environnement et pouvoir le cerner tout en tirant le meilleur parti de des interactions possibles en son sein) » !

Ce qui nous ramène toujours, inévitablement, inéluctablement, à mon postulat de base dans cet ouvrage, Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir : « N’être ni de l’un, ni de l’autre, tout en étant des deux » (postulat que nous retrouverons encore et jusqu’{ la Fin) avec

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l’Equilibre nécessaire qui en découle pour « Pouvoir mieux tenir compte de chacun des deux qui entrent en ligne de compte avec une égale influence (ou PRESQUE, ce presque qui permet parfois de faire pencher la Balance, par le Glaive ou la Truelle) => ÊTRE AU MILIEU OU ENCORE MIEUX AU CENTRE (sans jamais chercher à se mettre au-dessus, sinon qui te tirerais lorsqu’{ l’Heure Vespérale tu partirais de l’autre côté) » ?!

DU REVE A LA REALITE, IL N’Y A QU’UN MIROIR PARADOXAL dont je ne cesse et ne cesserai jamais, chers amis lecteurs (je m’y engage), de vous révéler l’existence en vous assurant que j’en ai la certitude TOTALEMENT !

Parce que… de « mon sommeil virtuel et symbolique » à « mon Réveil en grande lumière », je n’ai eu qu’{ faire un PAS DECISIF PAR AUTO-REFLEXE !

Parce que j’avais pris le soin de rêver lorsque je dormais pendant mon sommeil (la répétition syntaxique voulue s’impose pour LA meilleure compréhension de l’innommable, l’inqualifiable dont je ne détiens pas le terme approprié) => AGIR EN DORMANT (par un somnambulisme actif contrôlé par une particule censée être absente dans cette dimension spatiotemporelle, alors même que le scientifique me rétorquerais que TOUT SOMNANBULISME EST AUTOREGULE) !

Nous nous sommes compris à ¾ de mots ! Mais, c’est déjà bien mieux que la demi qui laisse plusieurs équivoques en suspens !

C’est le Pourquoi de ce Pouvoir que nous recherchons tous, même si j’ai eu, par moments, bien du mal à vous le rendre dans son intégralité, chers amis lecteurs, les termes précis (qui s’imposent par rigueur dans le sujet qui nous occupe), les mots me manquant parfois !

C’est déj{ très appréciable d’avoir développé toutes ces notions éparses en les regroupant, avec vous et pour nous tous ! Appréciation personnelle qui me facilite la conclusion de ce long paragraphe sur le Pourquoi du Pouvoir, en m’offrant une « Belle Opportunité Sémantique » :

« Le Pourquoi du Pouvoir, c’est de rechercher la vérité (en se recherchant soi-même) et Agir Avec et Pour Autrui (sans toutefois s’oublier, sinon on se perdrait) ; car SEULE LA

VERITE PERMET DE FAIRE ADMETTRE L’INADMISSIBLE, le fait "qu’un seul puisse conduire une multitude en toute volonté, en toute plénitude et en toute conscience" PAR

L’ACCEPTATION D’UN FAIT EMINEMMENT INACCEPTABLE, LE POUVOIR, l’HOMME ETANT CONDITIONNE POUR ETRE LE MAÎTRE ET NON EN AVOIR UN ! C’est LA VERITE

ET SON PARTAGE RATIONNEL qui permet de REUSSIR CETTE MISSION (car c’en est toujours une, « la bonne mission », lorsqu’on a choisi de servir et non de demeurer dans son

égoïsme parfois bien commode) IMPOSSIBLE EN APPARENCE ! »

*

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PUISSANCE – DOMINATION - LEGITIMITE

Max Weber a forgé un ensemble de concepts qui conservent toute leur portée heuristique.

La puissance (Macht que certains traduisent par « pouvoir ») « signifie toute chance de

faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté, même contre des

résistances, peu importe sur quoi repose cette chance ».

La domination (Herrschaft) « signifie la chance de trouver des personnes déterminables

prêtes à obéir à un ordre de contenu déterminé ».

Le concept de domination suppose donc un certain consentement à l’obéissance. Ce

consentement (cette docilité) repose sur le fait que l’ordre reçu est considéré comme

légitime, d’où la légitimité.

Selon Max Weber, l'autorité d'un individu sur un autre reposerait sur sa légitimité. Il met en

évidence les différentes sources de la légitimité, celles-ci correspondant au caractère

d'une autorité qui est acceptée et reconnue par les gouvernés. Il distingue trois types de

légitimité :

La légitimité charismatique est fondée sur la reconnaissance par la société du

caractère exceptionnel du chef qui lui permet de se distinguer des autres

individus de la société. Cette légitimité repose sur la reconnaissance des

gouvernés aux qualités supérieures à la moyenne d'un individu qui selon Pareto,

autorisent l'appartenance à l'élite. Cette légitimité a toujours existé que ce soit

dans la société féodale ou la société contemporaine et les individus qui

l'incarnent sont le plus souvent des fortes personnalités qui vont acquérir par la

suite une légitimité légale comme Napoléon, Charles De Gaulle et d'autres.

La légitimité traditionnelle repose sur le caractère obligatoire de la règle

coutumière (selon les coutumes, les traditions). Dans la société féodale on obéit

par tradition au roi, au seigneur, au chef de tribu. La volonté du changement

est difficile car elle rencontre de l'opposition. Les limites de ce type de pouvoir

sont définies par la coutume elle-même. Lorsque la coutume n'a pas fixé de

limites, le chef possède le pouvoir absolu, soumis à ses propres limites.

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La légitimité légale se fonde sur la compétence et la validité du statut. On

l'appelle également légitimité rationnelle ; la légitimité légale s'appuie sur des

lois et des règles impersonnelles. Elle organise le fonctionnement du pouvoir

politique.

Cet ensemble est cohérent et logique. La personne a du pouvoir grâce à sa fonction qui

représente l'autorité légale et non grâce à sa personnalité (légitimité charismatique). Les

représentants de l'autorité légale reçoivent une partie du pouvoir politique donc leur

autorité est légitime. La séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) a été

créée pour qu'aucun individu ne puisse posséder tous les pouvoirs.

Nous pouvons observer que ces trois types de légitimité peuvent se combiner et évoluer

d'un type à l'autre. Les monarchies européennes par exemple sont passées de la légitimité

du pouvoir traditionnel (pouvoir du roi) à la légitimité du pouvoir légal. Dans la société

démocratique les gouvernements fondés sur la légitimité du pouvoir légal laissent une

forte place à la légitimité du pouvoir charismatique du Président ou du Premier Ministre

(par exemple) en grande partie grâce à l'intervention des médias dans le domaine

politique.

POUVOIR ET SOCIETE

Est toujours périlleux le pouvoir qu’un homme exerce sur un autre. Je ne dis pas que le

pouvoir, par nature, est un mal ; je dis que le pouvoir, par ses mécanismes est infini (ce

qui ne veut pas dire qu’il est tout-puissant, bien au contraire).

Pour le limiter, les règles ne sont jamais assez rigoureuses ; pour le dessaisir de toutes les

occasions dont il s’empare, jamais les principes universels ne sont assez stricts. Au pouvoir

il faut toujours opposer des lois infranchissables et des droits sans restrictions.

Le pouvoir apparaît comme une dimension inéliminable de la vie sociale. Certes, l’Etat,

n’est pas universel, mais même les sociétés sans Etat comportent des relations de pouvoir

(des hommes sur les femmes, des adultes sur les jeunes etc.).

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Pour Clastres, comme pour Lapierre, toutes les sociétés sont marquées par une forme ou

une autre de pouvoir politique. Dans les sociétés développées, de multiples formes de

pouvoir s’articulent et l’idée d’une société sans pouvoir, c’est-à-dire où toutes les

interactions seraient strictement symétriques semble très largement illusoire.

Dès lors, la question qui est posée est celle de la limitation des pouvoirs et l’on considère

que seul le pouvoir arrête le pouvoir. D’où les idées de la séparation des pouvoirs et l’idée

d’Etat de droit qui visent à limiter les possibilités d’arbitraire. En l’absence de normes

juridiques, tout pouvoir est susceptible de s’engager dans une dynamique conduisant à

l’abus de pouvoir.

L’existence de contre-pouvoirs et l’institutionnalisation du pluralisme apparaissent donc

comme une condition de la démocratie.

POUVOIR D’INJONCTION ET POUVOIR D’INFLUENCE

Regardons ensemble le tableau suivant. Il résume bien les différences entre pouvoir

d’influence et pouvoir d’injonction.

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Pouvoir d’influence et Pouvoir d’injonction chez Braud

Type de

Pouvoir Modalités Nature des sanctions Garantie d’effectivité

Injonction Norme juridique

Prescription morale

Injonction de fait

Sanctions négatives (univers de

la punition) :

Infliction d’un dommage

altérant la situation initiale du

Sujet sur le plan matériel ou

symbolique

Coercition matérielle

Coercition psychique

(réelle ou subjectivement

perçue)

Influence Persuasion

Manipulation

Autorité

Sanctions positives (univers de

la récompense) :

- plus-value d’information

(réelle ou imaginaire)

- rémunération matérielle

- rémunération symbolique

Pas de coercition

Source : Braud : « Du pouvoir en général au pouvoir politique »

Ce tableau permet d’ordonner d’une façon commode (mais qui peut être discutée) un

certain nombre de concepts. La distinction essentielle porte ici sur l’existence (injonction)

ou l’absence (influence) de coercition.

Les textes législatifs ou réglementaires (du code pénal au règlement intérieur d’un lycée)

reposent sur le recours possible à la coercition. Ceux qui contreviennent à ces textes

peuvent faire l’objet de sanctions (condamnation pénale, exclusion d’un élève par un

conseil de discipline). Il s’agit là de coercition matérielle.

Mais il existe aussi une coercition psychique. Par exemple un chrétien catholique

pratiquant le recours au divorce est sanctionné par l’interdiction d’accéder aux

sacrements. L’Eglise exerce ici ce que Weber appelait « le monopole des biens de salut ».

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La coercition psychique est fréquente au sein des relations interpersonnelles (utilisation

des relations affectives comme source de pouvoir sur l’autre).

Il y a « injonction de fait » lorsqu’un individu adopte un comportement correspondant aux

attentes d’un autre individu sans que ce dernier ait à formuler explicitement son

injonction. Bien évidemment les deux types de fondement au pouvoir d’injonction sont

souvent étroitement articulés. Le pouvoir d’un professeur repose à la fois sur la coercition

matérielle (menace de sanction) et sur la coercition psychique (recours possible à des

jugements négatifs sur l’élève).

En l’absence de coercition, il y a influence. Pour certains auteurs l’influence se distingue

du pouvoir, alors que dans notre tableau l’influence est un type de pouvoir. L’influence

repose sur le recours à des récompenses en faveur de celui qui se soumet à l’influence

(persuasion), sur l’utilisation de l’information (manipulation), sur des rémunérations

matérielles et symboliques de celui qui se soumet à l’autorité.

Les groupes de pression font un usage fréquent de la persuasion (par exemple pour

convaincre des parlementaires de voter ou de ne pas voter un texte). L’histoire des

rapports entre médias et pouvoir politique donne de nombreux exemples de manipulation

(information dissimulée ou biaisée afin de modifier les choix politiques et l’attitude de

l’opinion publique).

L’autorité (qui est ici considérée comme une composante du pouvoir, ce qui peut être

contesté) s’exerce par exemple au sein de l’armée, d’un ordre religieux, d’une obédience

maçonnique etc. Les participants adhèrent à l’existence de la hiérarchie et la considèrent

comme légitime. Leur soumission à l’autorité est un facteur qui favorise la promotion au

sein de cette hiérarchie.

DISTINCTION ENTRE POUVOIR ET AUTORITE CHEZ HANNAH ARENDT

Puisque l’autorité requiert toujours l’obéissance, on la prend souvent pour une forme de

pouvoir ou de violence. Pourtant, l’autorité exclut l’usage de moyens extérieurs de

coercition ; là où la force est employée, l’autorité proprement dite a échoué. D’autre

part, l’autorité, est incompatible avec la persuasion qui présuppose l’égalité et opère par

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un processus d’argumentation. Là où on a recours à des arguments, l’autorité est laissée

de côté. Face à l’ordre égalitaire de la persuasion se tient l’ordre autoritaire qui est

toujours hiérarchique.

S’il faut vraiment définir l’autorité, alors ce doit être en l’opposant à la fois à la

contrainte par force et à la persuasion par arguments.

La relation autoritaire entre celui qui commande et celui qui obéit ne repose ni sur une

raison commune, ni sur le pouvoir de celui qui commande ; ce qu’ils ont en commun, c’est

la hiérarchie elle-même, dont chacun reconnaît la justesse et la légitimité, et où tous deux

ont d’avance leur place fixée.

FORMES DE POUVOIR POLITIQUE

Pas d’institutionnalisation

(Agents seulement spécialisés)

Institutionnalisation

(Agents mandatés comme organes

du Pouvoir)

Absence de

monopole de la

coercition

légitime

Sociétés « coutumières » Société internationale

Monopole de la

coercition

légitime

Empires, monarchies et tyrannies

patrimoniales Etat

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POUVOIR ET POLITIQUE DANS LES SOCIETES

La lutte pour le pouvoir est au cœur de la vie politique, mais le pouvoir varie selon les

sociétés et selon les régimes. Je vais vous parler ici des rapports tumultueux et polyformes

qui existent entre pouvoir et politique.

La réflexion sur le pouvoir est au centre de la philosophie politique (Platon, Aristote,

Bodin). Comment et à quelles conditions une (ou plusieurs) personne(s) peuvent-elles

gouverner une cité, un Etat ? Qu’est-ce qui justifie, légitime le pouvoir ?

Les sciences politiques concernent l’étude du pouvoir, des pouvoirs. Selon cette discipline,

le concept de pouvoir est un concept décevant parce que trop ambigu, trop vague, plein

de passion. Les sciences politiques renvoient à trois notions sur le pouvoir, qu’il est

important de reprendre :

Le sens substantialiste : le pouvoir est une possession qui consiste en des bénéfices,

des avantages ; il peut donc se dilapider.

Le sens institutionnaliste : le pouvoir désigne les gouvernants, les gens de pouvoir, les

pouvoirs publics. Il en résulte que l'opposition, ceux qui ne sont pas au gouvernement,

ne disposent pas de pouvoir. La notion de pouvoir renvoie à celle de coercition légitime

dans le cadre de la souveraineté ; celui qui dispose du pouvoir possède un droit de

sanction (positive ou négative).

Le sens interactionniste : un pouvoir mobilise des ressources humaines en vue de faire

triompher, contre une éventuelle résistance, la décision ou le point de vue d'un

individu sur un autre.

Tout pouvoir suppose une restriction des libertés ; il faut différencier un pouvoir

d’injonction (autorité) d’un pouvoir d’influence (suggestion d’un comportement). L’accès

à des moyens d’influence diversifiés nécessite des ressources de pouvoir ; cela suppose

qu’un certain capital soit acquis (social, économique, culturel, etc.). La question de la

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légitimité du pouvoir se pose ; elle peut être acquise de manières diverses, et là je

reprends Weber :

par la tradition : les ancêtres ont transmis le pouvoir ;

par la rationalité : la loi ;

par le charisme : le rayonnement individuel.

Le pouvoir est pluriel car relevant de plusieurs instances à la fois (la terre, Dieu, les

ancêtres, etc.) ; l’homme au pouvoir est souvent capté par des puissances supérieures (par

exemple le Dalaï Lama, ou le Roi David dans la bible, etc.).

Dans de nombreuses sociétés africaines, le chef est celui qui donne ; or pour donner, il

prélève des tributs qu’il emmagasine. La richesse est un signe de pouvoir (par exemple

dans les sociétés africaines, bien manger est un signe de richesse donc de puissance). Le

chef prend pour redistribuer selon des critères acceptés par les sujets.

Ce qui est grave ce n’est pas le détournement mais l’absence de redistribution.

Le pouvoir est une notion ambiguë. Le pouvoir est accepté car il est garant de l’ordre et

de la sécurité : il intègre et protège, mais il est aussi contesté parce qu’il justifie et

entretien des inégalités. Ceux qui sont au pouvoir font tout pour perpétuer leur

domination, alors que les autres peuvent contester ce pouvoir. Il y a équilibre entre

acceptation et contestation.

Le pouvoir est aussi révéré parce qu’il dispose d’implications sacrées ; le lien entre les

responsables du pouvoir et les « gourous » est important. De nombreux chefs d’état

disposent de mages, de marabouts, de conseillers occultes (par exemple Catherine de

Médicis et Nostradamus en Italie, Mathieu Kérékou et Cissé au Bénin, pour ne citer que

ceux-là).

Le pouvoir est aussi considéré comme un patrimoine personnel ; très souvent les caisses de

l’Etat sont confondues avec la cassette personnelle du chef (Mobutu, Houphouët-Boigny en

Afrique, mais aussi Louis XIV, etc.). On assiste à une patrimonialisation du pouvoir : le

pouvoir étant alors considéré comme un patrimoine personnel.

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POUVOIR COMME ENJEU DE L’ACTION POLITIQUE

Si la notion de politique implique le pouvoir, tout pouvoir n’est pas politique ; le pouvoir

peut être familial, économique, religieux.

Le pouvoir est selon Dahl la « capacité de mener des actions efficaces ». Russel le définit

comme la faculté de « produire des effets recherchés » soit sur des choses, soit sur des

personnes.

Le pouvoir contient la notion de préséance qui existe dans les troupeaux : certains

animaux du troupeau boivent toujours les premiers. Le règne animal connaît donc une

hiérarchie.

Le pouvoir est un attribut de l’acteur et une relation d’êtres humains. C’est aussi la

possibilité de convaincre autrui par une argumentation ; contrairement à l’autorité chez

Hannah Arendt. Son extension varie selon les acteurs et en fonction des circonstances.

Le pouvoir se concrétise par des gains ou des pertes de crédit.

Le pouvoir comporte une intensité selon le degré d’obéissance consenti ; l’intensité varie

en fonction de ceux qui commandent et de ceux qui obtempèrent.

Le pouvoir suppose la maîtrise de quelques ressources : psychologiques (le faire pour moi),

économiques, culturelles.

Acquérir, accumuler, distribuer, dilapider des bénéfices et des avantages fait partie du

pouvoir. Celui qui n’a rien à donner n’a pas de pouvoir.

Au sens wébérien, le pouvoir se définit comme la chance de faire triompher, contre une

éventuelle résistance, la volonté ou le point de vue d’un individu ou d’un groupe sur un

autre. Les résistances peuvent être contrées par des actes de prévention ou des

démonstrations symboliques du pouvoir.

Dans les relations de pouvoir, il y a asymétrie. L’échange est inégal et produit une

restriction de la liberté. On différencie un pouvoir d’injonction (sanction) d’un pouvoir

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d’influence (capacité à suggérer un comportement en échange d’une rémunération

matérielle ou symbolique).

L’obéissance peut aussi provenir de la séduction. Le pouvoir peut être spécifié comme

politique donc institutionnalisé ; dans ce cas le terme de pouvoir désigne les gouvernants.

Les gouvernants sont chargés d’assurer l’ordre, la protection de la société contre les

désordres. Cela nécessite de procéder à des arbitrages. L’Etat s’affiche comme « unique

source de droit » en ce qu’il possède « le monopole de la contrainte physique légitime »

comme le dit Weber.

POUVOIR POLITIQUE

Ce pouvoir se rapporte au processus et au rôle de la prise de décision (et d’exécution) qui

engage et oblige tout un groupe, éventuellement par la contrainte. Il se définit par une

force coercitive, son droit à l’emploi de la force physique comme recours ultime.

Le pouvoir s’exerce dans un cadre territorial, sauf dans le cas d’ethnies dispersées. Par

exemple, l’almany du Fouta-Djalon possède une autorité morale sur tous les Peuls, mais il

n’a pas de territoire à proprement parler. Le pouvoir est institutionnalisé, c’est-à-dire

qu’il repose sur une constitution (écrite ou orale) tout en reposant sur une force

autonome. Il doit constamment maintenir cette légitimité par l’action. Ses tâches sont le

maintien de l’ordre et la présence d’une administration.

Talcott Parson insiste sur la capacité du pouvoir politique à coordonner l’action des unités

sociales autour de la réalisation de fins collectives (d’un intérêt commun).

La notion de politique inclut donc celle de rapports de force entre des individus et des

groupes, ce qui sous entend qu’il y a plusieurs pouvoirs qui agissent soit en symbiose, soit

de manière contradictoire.

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La vision optimiste (ou maximaliste) du pouvoir politique le définit comme une

administration cohérente de la société globale avec un but intégratif et la régularisation

cybernétique des demandes du peuple, des soutiens au régime et des processus

décisionnels. Galbraith soutient que le pouvoir est de plus en plus diffusé dans la société

et qu’il existe de nombreuses parcelles de pouvoir.

La vision pessimiste (ou minimaliste) définit le pouvoir comme le contrôle d’un groupe sur

la société globale sur fond de violence plus ou moins légitime. Ceux qui dénoncent la

violence de l’Etat admettent souvent la violence révolutionnaire ; il y a contradiction dans

l’appréhension de la question.

Mills et Bourdieu considèrent que l’élite au pouvoir se reproduit dans les hautes classes. En

fait, il y a accaparement par l’Etat, même en régime libéral, d’un nombre croissant de

pouvoir sur l’éducation, la santé, l’environnement, l’architecture urbaine... La

technocratie annexe de plus en plus pour contrôler.

Balandier dit que le pouvoir politique est accepté comme garant de l’ordre et de la

sécurité, révéré en raison de ses implications sacrées, contesté puisqu’il justifie et

entretient l’inégalité (entre statuts, partis, rangs ou classes) ; l’exercice du pouvoir

suppose une relation ambiguë d’approbation et d’antagonisme (refus d’obtempérer, lois en

désuétude). Le propre du politique concerne l’organisation de la société globale ; il

coordonne les conduites individuelles et gère les conflits individuels entre personnes et

groupes.

Sous cette diversité, peut-on découvrir une nature et une essence du pouvoir ?

La question est trop philosophique pour que le politologue seul y réponde. Il faut faire

appel à la philosophie politique pour y répondre. En fait, les pouvoirs sont pluriels ; ils

peuvent avoir des relations avec d’autres institutions.

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SEMANTIQUE AUTOUR DU POUVOIR

Il convient ici de refaire une rapide synthèse sur l’influence, l’autorité et la domination

avant d’aller plus loin.

L’influence est une relation qui tend à modifier les comportements, notamment par la

communication (exemple du griot) ; quant à la séduction d’une personne ou d’un

argument, elle n’influe en aucune façon sur le caractère égalitaire des partenaires, sauf si

le prestige entre en ligne de compte. La modification des conduites s’obtient par des

sanctions politiques, morales, économiques, religieuses.

L’autorité se définit par l’aptitude du chef à se faire obéir quand il commande. Plus on

montre son pouvoir, plus on en acquiert. Il faut distinguer entre l’obéissance consentante

(autorité de facto) qui repose sur le droit et l’autorité passive (autorité de jure) qui repose

sur l’absence de contestation.

La domination résulte du recours à la puissance pour obtenir l’exécution des décisions ;

elle aboutit à une dissymétrie totale entre dominants et dominés. L’obéissance des

dominés est consentie lorsque l’autorité est légitime.

La légitimité repose, je ne le rappellerai jamais assez, sur trois types :

traditionnel reposant sur la valeur des traditions ;

charismatique repose sur la valeur du chef ;

rationnel repose sur le droit et la compétence.

SOURCES DU POUVOIR

Il n’y a pas de politique sans exercice du pouvoir ; le pouvoir dispose de ressources

diverses.

La coercition : s'il n'y a pas de moyen pour sanctionner, il ne peut y avoir de

pouvoir ; cela suppose à la fois la possession de moyens pour récompenser

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(médailles, prix, etc.) et pour sanctionner les oppositions ou les déviances

(honte, mise en quarantaine, châtiment, etc.).

La possession de richesses. Les capétiens donnaient des fiefs ; les chefs indiens

et les Big Men océaniens s'imposent par leurs richesses. Ils sont tenus à la

magnificence car ils détiennent leur pouvoir de leur prodigalité.

La mise à disposition de moyens d'administration et de contrôle, donc aussi

de moyens de pression. Les médias accroissent le pouvoir du chef qui peut se

montrer à tout le monde rapidement. Il faut voir là une des raisons des tournées

à l’intérieur du pays. Les rois français avaient coutume d’effectuer un tour de

France afin de se montrer au peuple.

La compétence repose sur la fixation d'objectifs, leur adaptation aux attentes

et aux demandes afin d'en mener à bien la réalisation pour des fins strictement

collectives ; elle peut être de deux formes :

o Technique, c'est-à-dire la qualification et la conformité au poste. Dans le

cas des élites, il ne faut jamais juger sur leur position du moment, mais sur

la trajectoire qui est dynamique et qui montre s'il y a ascension ou déclin.

o Humaine : c'est la confiance en soi, le désir de réaliser ses projets, la force

de caractère, le réalisme, la sociabilité, la maturité émotionnelle, le

jugement, etc.

L'identification sur la base du respect et de l'amour : dans les pays en voie de

développement, le chef est le bien aimé (Nkrumah du Ghana) ; pour les Indiens

d'Amérique du Nord, la bravoure est source de prestige.

La légitimité du pouvoir vient essentiellement de son caractère sacré ; le roi

a reçu l'onction du sacre, il est oint ; le doyen tire sa légitimité de son âge, de

son ancienneté (sociétés africaines) ; certains souverains détiennent le pouvoir

parce qu'ils sont les descendants du prophète (Hassan II est Commandeur des

croyants car il descend de Mahomet). Chaque pouvoir est à la recherche de sa

propre légitimité.

Cette question de la légitimité est particulièrement importante pour le pouvoir c’est

pourquoi j’y reviens sans cesse, car tout pouvoir doit être basé sur une légitimité ou des

légitimités si on reprend la classification wébérienne.

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DIFFERENTES FORMES DE POUVOIR

1) Centralisation ou décentralisation. L'autorité centrale est-elle reconnue par tous

les groupes ou uniquement par des segments distincts ? La féodalité est un pouvoir

basé sur la segmentation. Chaque vassal dépend d'un suzerain, mais ce vassal peut

être lui-même suzerain d'autres vassaux : le duc de Bourgogne est vassal du roi de

France, mais le duc de Bourgogne possède des vassaux à l'intérieur de son Comté.

2) Degré de spécialisation pour une fonction spécifique. Le pouvoir central possède

parfois une autorité rituelle et religieuse mais aucune compétence territoriale. Le

roi des Ewé au Togo possède une autorité spirituelle sur tous les Ewé, mais il ne

commande pas ceux-ci ; ce sont les chefs de village qui gouvernent.

3) Concentration ou dispersion du pouvoir. C'est un corollaire de la centralisation et

de la décentralisation des pouvoirs. Cette notion touche à la séparation des pouvoirs

telle qu'elle a été définie par Montesquieu dans l'Esprit des lois. Lorsqu'il y a

concentration des pouvoirs, on s'oriente vers la tyrannie.

4) Nécessité de faire connaître la parole du chef. Pour cela, chez les Fons de

Danxomè, on utilise les fonctions de récadère, de porte-parole. La récade est le

bâton donné par le chef à son porte-parole pour montrer qu'il est investi de cette

fonction et qu'il parle donc au nom du chef.

CONTRAINTES - SANCTIONS

Tout système politique fonctionne avec des contraintes. L’interdit est un instrument de

pouvoir car il permet à l’Etat de recourir à la violence légitime. Un pouvoir non étatique

peut aussi recourir à la violence (le chef de famille sur ses enfants).

Les formes de contraintes sont diverses :

privative de liberté (incarcération, etc.) ;

peines physiques (sanctions corporelles) ;

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peine de mort (dans les conflits, tuer les adversaires ; condamnation à la peine de

mort).

L’Etat peut s’arroger le droit d’interdire l’exercice de la sanction physique (sanctions

corporelles interdites au sein de l’Education nationale, etc.). L’Etat n’a pas de regard sur

les violences morales (les pressions religieuses exercées par certains groupements tels que

les sectes, etc.) peut-être en raison de l’absence de traces matérielles quantifiables.

Quelle sanction prendre contre l’Eglise qui promet le feu éternel aux fidèles qui ne se

conduisent pas selon ses préceptes ? Aucune !

L’Etat se porte certes garant de la liberté d’expression, mais il est en mesure de faire taire

des citoyens ; il peut empêcher que certaines informations soient divulguées (à l’étranger -

problème d’espionnage - ou interne - censure).

La notion de prestige est importante dans les sociétés modernes. Les lois assurent un

prestige social à celui qui les fait appliquer. Mais les sociétés sans tribunal ne sont pas

nécessairement vouées au désordre. L’ordre est maintenu sur plusieurs bases (territoriale,

ethnique, etc.)

Prestige vient du latin praesitgium qui signifie artifice, illusion. Il y a une idée de magie,

de pouvoir surnaturel dans le prestige. (cf. prestidigitateur est souvent synonyme de

magicien).

LE POUVOIR ET LE DROIT

Qu’est ce qui en droit définit l’exercice du pouvoir politique ?

LA LOGIQUE SECURITAIRE

Si l’existence même de la société suppose un conflit entre ses membres, il semble légitime

qu’il y ait un pouvoir souverain qui exerce une position d’arbitre des conflits. Pour être

réellement efficace, il ne doit pas tolérer un autre pouvoir au-dessus de lui.

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Le pouvoir politique doit être Souverain, sans quoi il ne répondrait pas à son essence. Mais

cette force du pouvoir souverain risque toujours d’être abusive. Alors, comment faire ?

Est-il possible de la limiter dans le cadre d’un exercice juste ? Et comment ? La force du

pouvoir ne fait pas pour autant un droit. Comment peut-elle être pensée pour que soit

réalisé un ordre politique juste ?

La difficulté est posée par Kant : L’homme est un animal qui a besoin d’un maître, mais où

peut-il aller le chercher ? Qui va-t-il choisir et comment ?

Pour répondre à ces questions, je dois pour cela considérer de près la relation entre le

citoyen et l’Etat.

Cette relation, elle a été envisagée dans la philosophie politique au XVIIIème siècle, sous

la forme d’un contrat. Parce que la société humaine n'est pas naturelle, on suppose que

les hommes dans l’état de nature se rassemblent et décident collectivement de s’unir pour

former un Etat. Les hommes qui vivent dans l’Etat ne sont des citoyens que parce qu'ils

acceptent les règles qui régissent leur vie commune.

Le contrat qui constitue l’association des citoyens dans l’Etat, est celui par lequel les

hommes remettent un pouvoir à celui qui doit les gouverner tous. L’instauration du contrat

social pose la légitimité de l’Etat en droit.

Mais tout dépend de la manière d’interpréter ce contrat. Tout dépend de la fin que l’on se

propose en l’établissant. Or, ce à quoi nous pensons le plus souvent, pour justifier

l’existence du pouvoir, c’est qu’il est là pour garantir la "sécurité". Pour cela, nous

sommes prêts à accepter le renforcement de la force publique. Mais si l’on suit la logique

de la constitution d’un pouvoir fort à quoi est-on conduit ?

LE POUVOIR HOBBESIEN

Suivant exactement cette optique, Hobbes distingue deux contrats fondamentaux :

les hommes en entrant dans l’Etat ont implicitement conçu un contrat par lequel ils

souhaitent devenir membres de la société. Ce premier contrat signifie que la pluralité

des volontés est englobée dans un tout qui est plus que la somme des parties, le tout

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de la société. D'un point de vue de droit, la société n’est pas seulement la conscience

collective qui existe toujours de fait, elle est une société civile par laquelle chacun se

sent lié en droit avec tous. Ce premier contrat est le pacte d’association.

Ayant passé accord entre eux pour fonder une société, les hommes décident aussi de se

soumettre à une autorité politique, à cette condition que tous les autres en fassent

autant. Celui qui est désigné, le Souverain, reçoit donc le pouvoir. Pour que le pouvoir

soit puissant, on suppose que le Souverain, lui, n’a pas passé de contrat avec ses

sujets. Ce sont les sujets qui ont ensemble passé contrat pour lui remettre leur pouvoir

afin qu’il les protège tous ensemble. C’est le pacte de gouvernement.

Il est important de comprendre ces présupposés. Si nous cherchons un système politique

pour assurer l’ordre public, la tranquillité de tous, la logique sécuritaire en appelle à

la nécessité d’un pouvoir fort, donc d’un pouvoir tout puissant : autant dire d’un

pouvoir total, voir totalitaire. Pour constituer en droit le pouvoir absolu, il faut

interpréter le contrat social comme un pacte d’association et de soumission au pouvoir.

Pour éviter la guerre de tous contre tous, Hobbes suppose que les hommes décident de

constituer un pouvoir absolu qui saura tenir en respect ceux qui menaceraient l’ordre

public. Le Souverain détient le pouvoir suprême, pour que la paix publique soit assurée et

que la société civile soit vivable.

Tous les citoyens cèdent leur droit au profit du souverain. C’est donc en aliénant tous leurs

droits que les hommes obtiennent protection et c’est de cette manière que le pouvoir est

absolu, car il est reçu sans condition. Il tire sa légitimité du contrat qui rend le souverain

capable d’instaurer une sécurité publique.

Mais, le souverain investi de cette manière n’aura-t-il pas tendance à abuser de son

pouvoir ? Hobbes rétorque qu’il vaut mieux subir la tyrannie d’un seul homme que

l'anarchie de l'état de nature et la violence d’une multitude !

La désintégration que provoquerait la disparition du pouvoir est bien pire que les abus du

Souverain. Hobbes a vu les guerres civiles. Il en tire une vue pessimiste sur ce que les

hommes seraient en dehors de tout Etat constitué. Dans l’état de nature, l’homme est un

loup pour l’homme : homo homini lupus. Et il élabore la théorie politique qui entend

remédier à cet état malheureux. C'est seulement dans l’Etat social que l’homme est un

dieu pour l’homme : homo homini deus. Et c’est ce Deus qui détient le pouvoir.

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Mais encore faut-il que le pouvoir soit solidement constitué pour tenir les citoyens en

respect. Le pouvoir ne sera tout puissant que s’il est confié sans condition à un seul et si le

Souverain lui-même se situe au dessus de la loi, loi qui vaut d’abord pour les sujets.

L’argument est insuffisant. Où est donc la limite qui puisse marquer l’abus de pouvoir ? Si

le souverain est au-dessus de la loi, d’une loi qui n’est valide que pour le peuple, il peut

très bien exercer sa puissance contre n’importe quel citoyen en prétextant la Raison

d’Etat. Il se trouve de plus en situation de rivalité vis-à-vis des autres Etats. Entre deux

Etats différents, s’il n’existe pas de gouvernement mondial, règne l’état de nature.

Le souverain peut se donner toutes sortes de raisons pour opprimer son peuple et satisfaire

sa convoitise personnelle, se bâtir des palais sur le dos des citoyens, exploiter l’argent

public. Ce serait, du point de vue de Hobbes, une sorte de mal nécessaire, pour obtenir un

pouvoir efficace, capable de garantir la sécurité publique. Mais c’est dans le principe

consentir à la tyrannie.

Ce consentement qui fait que les hommes se dépouillent de tous leurs droits est

inadmissible. Il est inhumain, il n’est pas raisonnable d'accepter pareille caution du

pouvoir.

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L’union des citoyens dans un Etat ne peut pas se réaliser par la soumission. Demander la

soumission, c’est faire des hommes des esclaves. C’est justifier le despotisme et ne pas

voir où se situe la légitimité de l’Etat. En d’autres termes, il n’y a dans un contrat social

fondé sur la soumission aucune légitimité. Ce n’est même pas un vrai contrat.

Le problème est difficile, puisque les inclinations égoïstes de l’homme font qu’il tend à

abuser de sa liberté naturelle. Pour que la vie sociale soit possible, il faut que l’homme

puisse y être libre, mais aussi qu’il discipline ses inclinations animales et se plie à la loi. Le

citoyen doit avoir un sens élevé de la responsabilité.

Pour mettre fin au désordre, les hommes sont poussés à accepter des règles de vie

commune qui limitent leur liberté. Ils se doivent d’abandonner une liberté naturelle, pour

accepter une liberté civile. Ils y sont forcés pour leur intérêt, et c’est pourquoi ils

bâtissent cette énorme machine qu’est l’Etat.

Mais cela ne veut pas dire que les hommes soient entièrement déraisonnables au point de

se plier, sous le dictat de la peur, à la conduite d’un tyran. C’est parce qu’ils sont

raisonnables qu’ils acceptent la loi. C’est la raison qui est à même de reconnaître

l’autorité des lois en y voyant l’intérêt de tous.

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LE CONTRAT SOCIAL ET LA SOUVERAINETE

Le contrat social doit donc être entièrement repensé suivant une logique qui ne soit

pas sécuritaire, mais éthique, sur une logique qui répond à l’engagement concret des

citoyens à l’intérieur de l’Etat.

Pour qu’il y ait Etat il faut qu’il y ait d’abord une société. Le premier acte juridique

implicite qui mène une société à se constituer en Etat, c’est l’acte par lequel elle se

constitue comme Peuple. Il faut bien supposer une première convention morale par

laquelle les hommes vivants ensemble se reconnaissent comme formant un peuple.

Naît dans le pacte d’association une nouvelle entité qui est la Souveraineté qui signifie

l’autorité de la communauté pouvant s’appliquer à chacun. Il est important de bien

distinguer dès lors la Souveraineté et celui ou ceux qui l’exercent au nom de tous. L’Etat

apparaît quand l’exercice de la souveraineté est remis à quelque uns suivant les règles

d’un régime politique : autocratie, monarchie, démocratie etc.

A la question "à quelle conditions peut-il y avoir une autorité véritable et un gouvernement

légitime ?" Il faudra répondre en disant que le pouvoir est légitime, non pas parce qu'il

dispose de la force publique ; il n'est légitime que s’il est l’expression de la Souveraineté

du peuple. Ainsi les lois promulguées par l’Etat, en principe ne sont pas imposées par la

force et issues de la force, elles résultent d’une convention passée entre les hommes,

convention dont le fondement est la Souveraineté du peuple.

La loi ne me contraint pas, elle m’oblige. Je me sens obligé par les lois civiles, dans la

mesure où je peux reconnaître en elles des exigences raisonnables, ce que l’on dénommait

autrefois le droit naturel. La convention qu’elles supposent c’est un pacte d’association

entre les citoyens. Il s’agit dès lors de « trouver une forme d’association qui défende et

protège de tous, la force commune, la personne et les biens de chaque associé, et par

laquelle chacun, s’unissant à tous, n’obéisse pourtant qu’à lui-même, et reste aussi libre

qu’auparavant ». Il ne s’agit pas de sacrifier la liberté de chacun, mais plutôt de la

garantir.

Hobbes avait raison sur un point quand il posait que le respect des lois ne peut-être assuré

que par la force publique. Seule la force publique peut s’opposer aux résistances

individuelles ; il faut bien que les particuliers renoncent à défendre leurs intérêts par la

force et que l’usage de la force soit seulement entre les mains de la puissance publique.

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Le Contrat social suppose donc que les sujets se désistent de leur liberté naturelle, mais

au lieu de se désister en faveur d’un tiers, décidant de remettre leur pouvoir entre les

mains d’un homme ou d’une assemblée, ils le remettent entre les mains de toute la

communauté. Chacun se doit d’abandonner ses droits à toute la communauté et c’est

grâce à cet abandon qu’il reçoit en retour la protection de sa personne et de ses biens.

« La condition étant égale pour tous, nul n’a intérêt de la rendre onéreuse aux autres »

comme le montre Rousseau dans le Contrat social.

Égale pour tous indique que dans l’Etat aucun citoyen n’est davantage citoyen qu’un

autre : le citoyen c’est tout homme doué de ses droits civiques, c’est vous et moi, c’est un

député ou un ministre, un président ou un conseiller d’Etat, chacun étant redevable

devant la loi de la même manière que tous les autres. Nul ne peut-être placé au-dessus de

la loi, y compris le souverain qui a en charge l’exercice du pouvoir au nom de la

souveraineté de l’Etat.

« Chacun, se donnant à tous ne se donne à personne ; et, comme il n’y a pas un associé sur

lequel on n’acquière le même droit qu’on lui cède sur soi, on gagne l’équivalent de ce que

l’on perd, et plus de force pour conserver ce qu’on a ». La volonté de tous ne peut être

oppressive. Elle ne peut s’appliquer qu’à défendre les justes intérêts de ses membres, elle

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ne peut qu’assurer les droits des contractants. Le contrat social doit ainsi permettre de

sauver et de garantir la liberté.

Mais il faut bien prendre garde que le contrat social est une association idéale dont le

fondement est moral, ce n’est pas une collusion d’intérêts purement utilitaires. La volonté

commune s’identifie à la volonté de chacun, parce que chaque citoyen peut s’identifier

avec la volonté commune et la recevoir pour sienne. La volonté commune est volonté

générale d’où la formule de Rousseau : « Chacun de nous met en commun sa personne et

toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale » et nous recevons

chaque membre comme partie individuelle du tout. Ce dépassement de l’individualisme ne

peut s’entendre clairement que si on saisit que la volonté générale a une signification plus

profonde que la volonté commune, ou le consensus.

La volonté générale est une volonté morale, ce n’est pas une coalition d’intérêts. « Il y

a bien de la différence entre la volonté de tous et la volonté générale ; celle-ci ne

regarde qu’à l’intérêt commun ; l’autre regarde à l’intérêt privé, et ce n’est qu’une

somme de volontés particulières ».

La volonté générale est celle qui se détermine sur un plan universel, elle se ramène en fait

à la volonté raisonnable qui recherche le bien de tous.

Nous tenons maintenant un principe qui va nous permettre de juger de la légitimité du

pouvoir. L’Etat exprime sa volonté dans la loi. Comment l’autorité de l’Etat peut-elle être

légitime ? Il faut que dans sa formule même, elle garantisse la liberté des citoyens sans les

opprimer. Il y a deux conditions pour cela :

Que le citoyen vivant dans l’Etat ne demande pas sous le nom de la liberté une

licence sans règles, ce qui serait incompatible avec l’Etat. L’indépendance absolue,

la liberté naturelle ne sont pas pensables dans l’état social.

Que la loi ne soit pas le décret arbitraire d’un despote, mais l’expression de la

volonté générale.

Dès que le pouvoir politique est confisqué par un homme, un clan, un groupe militaire, un

parti, des intérêts financiers, un lobby etc., et qu’il n’est plus le reflet de la volonté

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générale, une séparation se forme entre la volonté de l’Etat, mise au service de quelques

uns, et la volonté générale qui devrait avoir en vue le bien de tous. Dans une dictature, le

Souverain finit par se mettre au-dessus de la loi qui est imposée seulement au peuple pour

le bénéfice de ses intérêts personnels.

Le pouvoir franchit donc les bornes de son exercice normal quand il ne reflète plus la

volonté générale, et lui substitue une volonté particulière : celle d’un homme qui

s’approprie le pouvoir pour assurer sa prospérité personnelle et celle de sa famille, celle

d’un lobby industriel qui ne poursuit que son profit, celle d’un parti qui refuse le jeu de la

représentation et s’approprie de force le pouvoir etc.

Le pouvoir se coupe dès lors de son fondement qui réside dans la conscience du peuple et

il se situe au-dessus du peuple. Dans cette séparation commence le règne de la tyrannie et

de l’asservissement. Le pouvoir a rompu avec le corps social, parce que le contrat social a

été rompu.

Aussi, puisque la volonté générale doit toujours s’exprimer dans le corps social, et se

refléter dans les décisions du pouvoir politique, il faut que les institutions soient

constituées de telle manière qu’elles permettent son expression à tous les étages de

décisions politiques. Dans l’idéal, il faudrait que chaque citoyen puisse participer aux

décisions publiques, comme dans la Cité grecque et que l’unanimité règne dans les

décisions à prendre. Mais les dimensions gigantesques de l’Etat moderne ne permettent

pas ce fonctionnement. Aussi optons-nous pour le principe de la représentation de la

volonté générale dans le système de l’élection.

Un député est celui qui est porte-parole du peuple, qui se doit de transporter une voix qui,

loin d’être seulement la sienne, s’identifie à ce que les citoyens veulent, à ce que la

volonté générale exprime. Un politique est par définition un ministre mandaté par le

peuple et chargé de gouverner au nom de la volonté générale, dans le respect de la

volonté générale.

D’autre part, dans une élection, comme il est impossible d’obtenir en toutes choses

l’unanimité, nous partons du principe que la volonté générale sera du côté de la majorité

des voix, ou de la majorité des suffrages.

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Mais d’un autre côté, il est clair que le champ de la liberté politique n’est pas celui de

l’état de nature. Nous ne pouvons pas réclamer une indépendance absolue dans l’Etat. Dès

qu’il est entré dans l’état social « l’homme qui jusque là n’avait regardé que lui-même, se

voit forcé d’agir sur d’autres principes et de consulter sa raison avant d’écouter ses

penchants ».

L’homme ne peut donc constituer un corps politique que s’il est éduqué, que s’il est

capable de faire société avec ses semblables. La raison devrait lui commander de fonder sa

conduite sur le respect d’autrui. Aussi la liberté que rend possible la constitution de l’Etat

n’est pas l’anomie ou absence de loi. Elle est autonomie, détermination de la volonté par

la loi qu’un être raisonnable découvre en lui-même.

Le citoyen est un homme responsable qui respecte la loi commune et se sent lié aux

autres hommes par une commune aspiration à vivre ensemble dans un monde libre. Les

hommes ayant ce statut sont dit concitoyens d’une même République idéale où le citoyen

vivrait en accord avec tous et pourtant en n’obéissant qu’à lui-même. C’est là justement

la définition idéale que nous donnons aujourd'hui de la démocratie.

Mais par malheur, le contrat social peut aussi être violé du côté de la responsabilité du

citoyen, comme il peut l’être du côté du politique. Il peut en effet advenir que les

hommes cessent d’assumer leur rôle de citoyen. Peut-on, par exemple, raisonnablement

dire que la volonté générale s’est exprimée lors d’une élection quand 50 % d’entre eux ne

sont pas venus voter ?

SEPARATION DES POUVOIRS

Il est facile de rétorquer qu’entre l’idéal d’un pouvoir juste et la réalité, il y a un fossé.

Qui possède un pouvoir tend malheureusement à en abuser. Contre l’abus du pouvoir, il est

possible de concevoir deux contreparties : 1) celle du droit qui est lié à une structure

équilibrée des institutions du pouvoir politique, 2) celle de la conscience morale qui

correspond à l’exercice de la vertu de citoyen.

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Montesquieu dans L’esprit des lois, montre qu’il faut que, par la disposition des choses, le

pouvoir arrête le pouvoir. Le pouvoir exécutif de l’Etat, doit être distinct du pouvoir

judiciaire, et du pouvoir législatif. Puisque les pouvoirs ont tendance à s’étendre et que

l’homme qui a du pouvoir a tendance à en abuser, un pouvoir doit être limité par un autre

pouvoir. Le pouvoir des uns arrêtant le pouvoir des autres imposera une limite.

Seul le pouvoir peut arrêter le pouvoir, mais il est clair que si un seul, ou un clan,

monopolise le pouvoir de légiférer, de décider et de juger, il risque fort d’y avoir une

corruption du système. Les institutions doivent être établies suivant le principe de la

séparation des pouvoirs et de l’équilibre des pouvoirs. Toute réforme institutionnelle qui

contribue à la séparation des pouvoirs est un bénéfice pour la protection du citoyen contre

les abus du pouvoir.

Le citoyen de son côté doit participer à la vie publique. Il ne peut y avoir de droits du

citoyen sans exercice des devoirs du citoyen. La morale civique comporte un ensemble

d’exigences que le citoyen se doit de satisfaire. Elle demande que le citoyen participe aux

élections et se prononce. Elle demande aussi de cultiver simultanément deux vertus

complémentaires : l’obéissance et la résistance.

L’obéissance fait que le citoyen se soumet à une juste loi qui vaut aussi pour tous. Il est

normal que chacun dans la société occupe la place qui est la sienne et obéisse aux devoirs

qui sont les siens.

Mais il peut aussi arriver dans l’histoire que le pouvoir politique se corrompe, que par

exemple soient votées, sous la pression des circonstances des lois fondamentalement

injustes. Il est possible que le régime en place entre dans des troubles et vire à une forme

de dictature. Dans ce cas, la volonté morale qui est présente dans la volonté générale

n’est plus exprimée. Les décisions peuvent être arbitraires et ne plus être le reflet de la

volonté générale.

Dès lors, il appartient au citoyen de pratiquer la résistance civile contre un ordre

politique devenu injuste. C’est la désobéissance civile qui a libéré l’Inde de la tutelle

coloniale des Anglais. C’est elle qui a aidé ce peuple à gagner son autonomie. La révolte

est, en un sens, vertu quand elle est authentiquement morale contre un ordre en place

injuste, qui maintient la conscience du peuple dans l’oppression. Quand règne la

corruption, il y a un devoir de résistance.

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Le pouvoir politique est lui-même un enjeu de compétition et de lutte. Il l’est tellement,

que l’individu peut se replier dans son individualisme et en venir aisément à se situer

contre l’Etat, perçu alors comme un pouvoir aussi tyrannique que les autres ! C’est un lieu

commun dans la morale commune que de tout essayer pour dérober au fisc, contourner la

loi etc., quand cela peut servir nos intérêts. L’individu se situe alors dans un rapport de

force avec le pouvoir politique et oublie sa relation intime avec la volonté générale.

Par manque d’éducation civique, il ne se sent pas citoyen porteur de responsabilités et de

droits, il se sent individu identifié à une sommes d’intérêts particuliers. A cela s’ajoute

que dans certaines périodes de l’histoire, la conscience collective peut même s’égarer et

que la loi peut imposer une volonté irrationnelle.

Le citoyen a le devoir de se protéger des abus de pouvoir, du pouvoir politique lui-

même et de dénoncer une errance immorale dans la loi qui se produirait à l'intérieur

de la loi.

C’est pour cette raison que l’on parle de devoir de désobéissance civile contre une loi

jugée injuste ou immorale. Aussi peut-on dire que par l’obéissance est assuré l’ordre, par

la résistance est assurée la liberté.

Seulement la révolte contre le pouvoir est-elle toujours légitime ? Ne peut-elle pas être

seulement une forme de violence ? Qui dit qu’elle n’est pas seulement fomentée par un

groupe de pression qui ne cherche qu’à s’emparer du pouvoir pour son propre intérêt ? N’y

a-t-il pas aussi des poussées de fièvre collectives irrationnelles ?

Autre difficulté : comment mesurer l’errance de la volonté générale ? Comment

comprendre que la volonté générale puisse d’ailleurs errer, si, comme le dit Rousseau, elle

veut toujours le bien ?

Enfin, une question demeure d’une exceptionnelle gravité : il est tout à fait possible que

les jeux de pouvoir occultent en fait des manipulations qui sont ailleurs, sur le terrain

économique. Se focaliser sur la corruption politique risque de nous masquer les

machinations économiques sous-jacentes aux enjeux de la technique. Ce qui est autrement

plus inquiétant. Dans quelle mesure la politique ne risque-t-elle pas d’être vendue aux

intérêts de l’économie ?

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Exercer le pouvoir au nom de l’Etat c’est gouverner, le pouvoir se comprend dans la

relation entre gouvernant et gouvernés. L’abus de pouvoir suppose que le bien de tous est

perdu de vue et que la visée du pouvoir devient la satisfaction d’un intérêt particulier.

Cela veut dire d’un côté que le pouvoir politique abuse de la souveraineté qui lui est

confiée, mais aussi que le corps politique a fini par se décomposer et que le citoyen a

cessé d’exercer le rôle qui devrait être le sien.

La légitimité du pouvoir n’est donc jamais définitivement acquise. Il ne faut pas trop

compter sur le système pour se réguler par lui-même. Il n'y a pas de système politique

idéal.

Un système ne vaut que ce que valent ceux qui le soutiennent. Le pouvoir peut toujours

corrompre et la désaffection de la responsabilité peut aussi gangrener de l'intérieur les

institutions.

Le jeu des institutions doit rendre possible son renouvellement. Le citoyen doit être le

garant de la conscience morale de la nation et jouer son rôle de régulateur du pouvoir.

Nous ne devons pas tout attendre d’un système, d’une idéologie, ou d’un régime. Cela

ne veut pas dire pourtant qu'une conception idéale de l'exercice du pouvoir soit sans

valeur. L'idéal donne au moins une direction dans laquelle un équilibre juste peut être

trouvé et un pouvoir juste peut être élaboré.

LE POUVOIR ET LES POUVOIRS

J’ai dit plus haut et à plusieurs reprises que le pouvoir est pluriel. C’est parce qu’il existe

plusieurs pouvoirs qu’il convient d’examiner.

Le pouvoir politique, ou pouvoir souverain, s’exerce par l’entremise d’un homme ou d’une

assemblée d’hommes. Nous admettons communément que sa mission est d’assurer la

cohésion sociale, le développement et la prospérité de l’Etat. Cela n’est possible que sous

la condition que son autorité soit établie et maintenue. Si l’Etat n’avait pas d’autorité

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reconnue, il n’aurait pas de pouvoir et ne pourrait pas assurer sa mission, il ne pourrait pas

s’élever au-dessus des autres formes de pouvoir. Il n’existerait pas.

En définitive, faut-il parler du pouvoir ou bien des pouvoirs ?

LES FACTEURS DE LEGITIMATION DU POUVOIR POLITIQUE

Le pouvoir est un terme qui a un sens qui excède la politique. Il désigne une capacité qui

est en puissance et peut passer en acte. L’eau a le pouvoir de se transformer en glace sous

l’action d’un refroidissement en dessous de 0°. Un regard langoureux a le pouvoir de faire

naître le désir, on parle de pouvoirs pour désigner les prodiges des yogis de l’Himalaya,

comme pour tout ce qui relève de la magie etc.

Le pouvoir politique a une place particulièrement importante, parce qu’il est un symbole

de puissance en ce monde, - la puissance temporelle - parce qu’il est celui qui est le plus

convoité, celui dans lequel les hommes peuvent exprimer une volonté de puissance - celle

de dominer d'autres hommes -, et un désir de reconnaissance - celui de l’egomaniaque et

du tyran.

Le pouvoir politique se forme historiquement à travers un processus par lequel il se dote

d’une autorité devant le peuple vis-à-vis duquel il s'exerce. Cependant, suivant la caution

d’autorité qu’il reçoit, il prend une signification différente. En d’autres termes, il faut

comprendre comment le pouvoir se légitime. On peut, avec Max Weber, je ne le répèterai

jamais assez, distinguer historiquement trois facteurs de légitimation du pouvoir :

1) La tradition était autrefois, et reste encore dans certains pays, la garantie suffisante

de l’autorité du pouvoir. Dans une société traditionnelle, les pouvoirs sociaux et

politiques sont confondus. Le chef, le roi, incarne le pouvoir politique, judiciaire et

législatif. Ce n’est pas tant une question de personne, qu'une sanctification du pouvoir

qui vient de l’inertie propre aux us et coutumes. C’est la coutume qui veut que le chef

transmette le pouvoir à son fils. C'est la coutume qui veut que le dauphin soit roi, parce

que cela s’est toujours fait ainsi. C'est la coutume qui dit qu'il est juste qu'il en soit

ainsi. Un peuple qui a un grand respect des traditions ne modifie pas le pouvoir de la

coutume, il le perpétue.

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La force des habitudes fait passer pour une loi ce qui a toujours été pratiqué jusque

là. Le pouvoir traditionnel est issu des coutumes. C’est ainsi que l’on sacre l’enfant

Roi, par simple filiation, sans autre légitimation du pouvoir que l’autorité de l’éternel

hier, de l’ancienneté de la coutume et des traditions. La tradition a son autorité

propre, elle est une référence dans la mémoire des hommes, car elle transporte des

valeurs dignes d’être respectées. La tradition donne au temps une continuité. Le

passage du temps instaure la pérennité des usages et leur donne une validité

immémoriale.

Dans le même sens, la religion, loin de s’opposer à cette conservation de l’hier, vient

ajouter son poids d’autorité à la tradition. Elle donne au pouvoir une valeur sacrée :

elle enseigne que tout pouvoir vient de Dieu et non des hommes. Attenter à la tradition,

c'est attenter à un ordre sacré, attenter à la personne du souverain est un blasphème.

Le souverain traditionnel concentre sur sa personne le pouvoir politique auréolé du

prestige du culte. Aux yeux des individus en société, il est beaucoup plus qu’un homme.

Il incarne un pouvoir divin et c’est cette aura de pouvoir sacré qui le rend respectable.

Et non pas la seule contrainte qu'il exerce.

Le rapport du sujet au souverain est teinté d’une crainte superstitieuse, mais aussi d'un

respect du sacré. On attribue au souverain des « pouvoirs » magiques, comme on les

attribue aux prophètes religieux. La religion rassure les peuples, elle conforte les

hiérarchies établies, elle le fait si bien qu'elle tend à faire de l’ordre établi un ordre

sacré, qui ne saurait être changé sous peine de profanation. Comme dans les sociétés

traditionnelles, la distinction entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel n’est pas

faite, le souverain cumule en lui-même les deux pouvoirs. Il est regardé comme un chef

et le représentant de Dieu sur terre.

La tradition est le facteur social de légitimation du pouvoir. Notons que la tradition

n’implique pas en fait tel ou tel régime en particulier, mais avant tout la confiance et

l’attachement d’un peuple à un système traditionnel. A notre époque, cette forme de

pouvoir ne semble plus au premier plan. Il n’en reste pas moins que la puissance de la

tradition est considérable. Elle est tout à la fois la préservation d'un passé et une

continuité au sein du changement, tout en ayant aussi le caractère de maintenir un

carcan rigide qui fait perdurer des pratiques parfois moralement discutables. La rigidité

des traditions et leur corruption appellent la nécessité des révolutions.

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2) Le déclin de la tradition, la montée de l’individualisme des temps modernes, a favorisé

une seconde forme de légitimation du pouvoir, que Max. Weber dénomme le charisme.

A l’origine pourtant, le charisme avait une origine religieuse, il était la grâce

personnelle que Dieu accordait à un élu, ce qui lui conférait un pouvoir extraordinaire.

Dans la sphère politique, il en reste l’idée que certains hommes sont appelés à être des

héros de l’Histoire, des conducteurs d’âme, comme dirait Hegel. Par charisme, on

entend le pouvoir qui émane du rayonnement d’une personnalité.

Le pouvoir charismatique vient de la reconnaissance, par la conscience collective

d’un peuple, du charisme d’un homme politique, et fait accepter l’idée que la

volonté personnelle d'un homme peut s’identifier avec la volonté de l’État, comme

s’il incarnait l’esprit de la nation. Dans l’esprit du peuple le pouvoir d'un homme

devient légitime quand il devient, à la suite d’une révolution, celui d'un "sauveur", d'un

"chef", d'un "guide suprême" d'un conductor, d'un führer, d'un grand leader etc.

Le peuple voit en lui un personnage qui a une vocation, celle de prendre en main les

rênes du pouvoir pour le conduire vers un avenir meilleur. Le leader charismatique est

appelé à jouer un rôle sur la scène de l’histoire. A travers lui le peuple sent comme un

appel de son Destin. Si le pouvoir acquiert alors une légitimité, ce n’est plus en fonction

de la coutume, ou du fonctionnement normal des institutions, mais pour des raisons

psychologiques, parce qu’il est perçu comme emblématique à travers la figure d'un chef

charismatique.

Il est indéniable que cette forme de pouvoir a toujours existé. Il y a eu à toutes les

époques des chefs charismatiques. César, Pompée, Lénine et Staline, Mussolini et

Hitler, Churchill, Mao Tse Toung, Che Guevara, Fidel Castro, ou encore De Gaule ou

François Mitterrand ont en commun un charisme indéniable. Je pourrais suivre Hannah

Arendt qui veut montrer que dans un système totalitaire, le charisme joue moins de rôle

que l'emprise policière. Cependant, on ne voit pas comment un homme politique

pourrait s’imposer, sans une certaine force de personnalité. Et le mot charisme dit

avant tout cela.

C’est aussi un fait que bien souvent l’électeur vote davantage pour un homme que pour

ses idées ! Si le charisme est le facteur psychologique important de légitimation du

pouvoir, il reste cependant à discuter dans quelle mesure ce genre de fondement peut

se suffire à lui-même. S'il est indéniable que beaucoup d’électeurs votent plus pour une

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personne que pour ses idées, cela n’a pourtant rien de rationnel. Cela ne pourrait l'être

que si le charisme était celui d'un sage. Dans la pratique, le charisme est irrationnel.

3) Un pouvoir excessivement personnalisé peut-être abusif, justement parce qu'il est

personnalisé alors qu'en réalité, il ne fait que réaliser en lui une fonction impersonnelle

de service de l'Etat.

Le pouvoir légal repose sur une légitimation du pouvoir qui résulte de l’autorité des

lois. C'est le seul facteur de légitimation qui puisse être admis de manière rationnelle.

Le pouvoir, au sens moderne de nos démocraties, est réglé par un fonctionnement

reconnu, qu’assure le jeu des institutions. C’est le seul qui corresponde à l’État

démocratique dans ses idéaux, dans la mesure où le citoyen peut rationnellement

admettre un pouvoir qu’il a lui-même délégué. Le citoyen se soumet rationnellement à

des lois qu’il estime valides pour tous.

La légalité repose sur des règles établies de telle manière qu’il est possible d’en rendre

raison. Elle suppose implicitement un contrat social que chacun est à même de

reconnaître. Une coutume ne se justifie pas, elle ne fait que se répéter ; le charisme en

impose, mais il n’a pour lui que sa puissance qui est aussi contrainte, tandis que la loi se

discute et se vote. Elle ne contraint pas le citoyen, elle l’oblige, ce qui est très

différent.

Dans la mesure où l’État se doit de neutraliser la violence, il ne peut le faire en toute

rationalité qu’en lui opposant l’autorité des lois. Si l’état exerce une violence, il la

justifie aussi par le respect du droit. Le citoyen peut reconnaître l’autorité de la loi et

par suite, l’usage de la force au nom du droit.

Max Weber admet ainsi que l'Etat dispose du monopole de la violence légitime : Staat ist

Macht (l’Etat, c’est la force).

Le pouvoir politique qui fonde l’État moderne est un pouvoir de droit ; sa légitimation

vient du consentement collectif dans des lois admises. Cela implique que celui qui exerce

le pouvoir de droit n’en est pas propriétaire mais seulement dépositaire. Rousseau dit que

le politique est un ministre du peuple. Cette distinction ne peut pas être marquée dans la

légitimation de la coutume et du charisme, où, à l’inverse, le souverain est justement

senti comme propriétaire du pouvoir.

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Aussi, en vertu du fondement légal du pouvoir, le souverain n’a pas la liberté d’en user

selon son bon plaisir.

L’existence du pouvoir traditionnel et du charisme nous montre au moins que l’on aurait

tord de se faire une idée trop rationnelle du pouvoir. Le pouvoir politique n’est pas une

puissance dont les ressorts sont entièrement rationnels, pas plus que le pouvoir

économique. La légalité est de toute manière formelle par principe et cette forme

recouvre une réalité qui est l’état de la conscience collective d’un peuple.

Tout ce que l’on peut dire, c’est que l’exercice du pouvoir dans nos démocraties est

suspendu à des institutions indépendantes de la volonté, des passions et à des intérêts

propres de ceux qui gouvernent. Dans l'idéal, il faut donc poser que le pouvoir politique

est en fait l'expression de la volonté générale d'un peuple. Mais une fois admis ce point, il

faut encore comprendre l’interaction entre pouvoir politique et pouvoirs sociaux.

La question du pouvoir est complexe. Il y a en fait autant de pouvoirs que de groupes de

pression dans l’Etat. Les églises, les syndicats, les partis politiques, les corporations de

métiers, les groupes industriels, la presse, les sociétés sportives même, etc. sont des

pouvoirs. Tous les lobbies qui interviennent sur la scène politique et font pression sur

l’Assemblée sont des pouvoirs. En fait, toute organisation, quelle qu'elle soit, instaure un

pouvoir. Il faut reconnaître que la démocratie moderne constitue un miracle dans la

gestion du pouvoir politique car elle arrive à concilier les volontés souvent antagonistes de

ces différents groupes de pression. A ce sujet, voici une petite anecdote qui nous édifie

sans trop nous sortir du thème de notre débat.

LE MIRACLE DE LA DEMOCRATIE

Dans les démocraties modernes en effet, un pays peut être gouverné par un homme sans

grand pouvoir, sans que cela entraîne de conséquences catastrophiques !

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Cela peut aussi signifier aussi que la marge de manœuvre du Chef de l’Etat est réduite et

que des corps constitués, souvent non élus, dirigent de fait le pays.

Qu'on s'en étonne ou non, qu'on le déplore ou non, le pouvoir appartient à trois groupes :

les élus (et le monopole de la violence), les puissances économiques (et les puissances

d’argent que sont les mafias) et les medias (y compris les services spéciaux et

l’espionnage qui travaillent également dans le domaine de l’information et des

renseignements en général).

A ceux-là je crains que, dans les pays à relents totalitaires, il faille ajouter le poids des

apparatchiks qui ont noyauté l'appareil d'Etat, relayé par le pouvoir des syndicats qui

dirigent la rue ; en gros, il s’agit de la masse des néophobes, c’est-à-dire de ceux qui

opèrent une résistance au changement.

Le champ d’exercice du pouvoir politique ne se ramène donc pas, comme on le croit à

tord, à imposer sa volonté à une unité homogène qui serait « le peuple ». Il ne suffit pas

de dire que le gouvernement exerce le pouvoir sur le peuple ou au nom du peuple, ce qui

est une vue très abstraite. L’exercice concret du pouvoir consiste plutôt dans une volonté

de concilier des forces hétérogènes dans l’Etat.

L’Etat est traversé de tendances, de pressions multiples qu’il s’agit d’orienter de telle

manière que leur résultante aille dans une direction qui soit progressive pour le bien de

tous. On ne peut pas regarder le pouvoir de la même façon quand on est dans l’opposition

et quand on est aux affaires !

La bonne volonté du politique se heurte à des pressions multiples et contradictoires.

Il faut faire une distinction entre la volonté morale, qui considère tout ce que le politique

devrait être capable de réaliser, sans tenir compte du réel, et la volonté politique, qui se

voit en butte à des forces sociales considérables, qu’elle doit savoir gérer.

Aussi l’exercice du pouvoir oscille-t-il entre deux extrêmes : l’autoritarisme qui impose

de force une volonté politique et le consensus mou qui finit par abandonner toute volonté

politique, tout courage de réformer, pour le souci d’équilibrer des intérêts.

De cette situation nous avons l’image dans la société américaine avec le politiquement

correct. Il faut éviter de déplaire à la presse, aux financiers, aux minorités noires,

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hispaniques, asiatiques, à l’électorat juif, aux courants intégristes chrétiens. Il faut éviter

de heurter les homosexuels, les catholiques, les protestants, les évangéliques, etc. Il faut

ménager les groupes de pression, d’où la neutralisation du discours du politique et une

langue de bois consensuelle. C’est la même situation dans tous les pays du monde, dans la

mesure où le corps politique n'a pas d'unité réelle, où il est divisé en groupes d’intérêts

dont on cherche, à travers des compromis, à rallier la bonne volonté.

C’est là même le miracle de la démocratie : pouvoir garder l’unité du pouvoir politique

tout en contentant, tant bien que mal, les différents groupes de pression.

Dès qu’un individu s’identifie à un groupe social, il en accepte les intérêts et il cherche à

les défendre. Il admet les règles disposées par son appartenance et fait corps avec ceux

dont il se sent solidaire. Par là, il sent sa volonté personnelle augmentée, il sent que sa

voix compte davantage, parce qu’il reprend à son compte les intérêts d’un groupe

influent. Il se sent solidaire de telle ou telle cause, dans telle ou telle forme d’association

qui tend à la communauté.

Ses revendications personnelles se trouvent agrandies et il exige alors une reconnaissance

de ses droits. La lutte des intérêts privés est une guerre sans fin qui mine de l'intérieur

tout Etat. Il y a là un fait social du pouvoir qui prend dans la démocratie un relief encore

plus grand, que dans tout autre régime politique, dans la mesure où la démocratie favorise

l'expression des opinions.

La démocratie tend en effet à évaluer l’importance d’un point de vue en l’objectivant

dans le nombre des suffrages en sa faveur, dans la mesure où il compte pour lui un nombre

important d’individus. L’appartenance à un groupe social se traduit par des pressions

morales, des obligations sociales pour les membres du groupe social et par des exigences

vis-à-vis du corps politique tout entier.

Concrètement, lors d’une élection comment votons-nous le plus souvent ? Par

identification ! A votera comme B, C, D, pour X parce qu’ils reconnaissent l’expression de

leurs intérêts particuliers dans les revendications affirmées par X. A, B, C, votent pour X

parce qu’il est le porte parole de leurs intérêts. On a vu dans des élections des candidats

qui se présentent comme candidats des paysans, des travailleurs, de l’aristocratie, du

patronat, des chasseurs, etc. Comme si l’exercice du pouvoir politique consistait à soutenir

l’intérêt privé.

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Le jeu de la démocratie favorise l’association pour la représentation, car elle est

pratiquement indispensable pour l’efficacité de l’action. Rester isolé dans notre monde,

c’est être condamné socialement. Mais toute collusion d’intérêts constitue en même temps

un pouvoir qui tend à s’affirmer d’abord pour lui-même et contre l’intérêt général et de

cette affirmation de soi contre les autres surgit le conflit.

D’où viennent les conflits sociaux que l’Etat doit arbitrer ? Des luttes entre les pouvoirs au

niveau social. Les revendications des routiers s’opposent aux intérêts de leurs patrons. Les

aiguilleurs du ciel partent en guerre contre les décisions de leur direction. On bloque les

routes, on casse des machines, on immobilise des aéroports au nom du droit de faire valoir

ses intérêts contre des intérêts opposés. A l’intérieur d’un groupe social, l’homme se sent

exister plus fortement, car il y trouve une forme d’identification. Il peut se définir comme

agriculteur, routier, fonctionnaire, infirmier etc. Il semble aussi plus facile de constituer

des groupes de pression contre quelque chose (l’horaire d’été, la peine de mort,

l’immigration, l’insécurité, etc.) que pour quelque chose (la paix, la liberté etc.).

La dualité nous/eux, nos intérêts/leurs intérêts, mobilise davantage que l’intérêt de tous,

puisqu’un ennemi est tout désigné. La dualité rend possible les luttes sociales.

Cette situation engendre aussi, du point de vue individuel, des déchirements moraux.

Comment nous situer en tant que citoyen ? Le citoyen est sommé de se situer au milieu des

luttes de pouvoir. L’accomplissement des devoirs envers un groupe de pression est souvent

incompatible avec les devoirs envers un autre groupe de pression, et accepter la valeur de

l’intérêt général n’est pas toujours facile. Les devoirs sociaux peuvent s’opposer au devoir

du citoyen. La condition de l’individu en société est celle du conflit, du tiraillement entre

des intérêts différents : conflit entre des instances opposées ou concurrentes.

Il faut donc que nous prenions une conscience aiguë de notre responsabilité en tant que

citoyen par-delà les luttes de pouvoir et cela ne saurait se faire sans une éducation

appropriée.

Si l’Etat est à ce point un lieu d’opposition larvée des pouvoirs, il y a donc nécessité d’en

régler l’affrontement, sous peine de le voir éclater, sous peine de décomposition interne.

Cela veut dire établir une hiérarchie, délimiter strictement leurs compétences, arbitrer

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des différends et tenter surtout de ne jamais perdre de vue ce qui relève de la volonté

générale. Derrière les pouvoirs règne une violence sourde.

La solution que la philosophie politique exprime devant un tel état de fait, c’est qu’il faut

un pouvoir supérieur à tous les pouvoirs sociaux, et telle est bien la justification du pouvoir

politique.

En raison du caractère conflictuel de l'état social, si la politique a un sens, ce doit être

au minimum de pouvoir arbitrer les conflits et de faire régner l’ordre, au mieux, de

conduire un Etat vers une plus grande prospérité, tout en assurant à chacun la

jouissance de sa liberté.

LA FORCE DU POUVOIR ET LA RAISON D’ETAT

C’est un problème difficile, car il pose la question de la force du pouvoir souverain et de

son usage. Le pouvoir politique n’est le pouvoir que s’il est pouvoir souverain. Or cela peut

d’abord s’interpréter en disant qu’il n’y a de pouvoir digne de ce nom, que celui qui aura

une force suffisamment grande pour s’opposer aux rivalités. Il n'y a de pouvoir politique

réel que celui qui est capable de faire passer l'intérêt supérieur de l’Etat, au dessus des

intérêts privés.

Il semble bien que pour cela, il soit nécessaire que la nation, en devenant un Etat, se dote

d’un pouvoir fort, à travers un souverain qui saura l’exercer. C’est dans ce sens que

s’orientent les analyses de Machiavel dans Le Prince.

La politique, d’un point de vue concret, dit réaliste, se définit comme exercice du

pouvoir et cet exercice du pouvoir possède un aspect technique.

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IDEES MACHIAVELIQUES DU POUVOIR POLITIQUE

La politique est une pratique par laquelle celui qui gouverne parvient à maintenir son

autorité. Cette technique suppose que le souverain se donne les moyens de son pouvoir.

Machiavel va très loin dans cette analyse de la pratique de la politique.

Il faut par exemple savoir paraître devant le peuple sous la forme d’une autorité

incontestable capable d’imposer sa force, être craint, sans pour autant être détesté.

Cela signifie que le souverain effectue un constant calcul d’intérêt au nom d’une instance

suprême qu'est la Raison d’Etat. Il se doit de conserver l’intégrité de l’Etat et de tenir en

respect les forces qui risqueraient de le dissoudre. Le souverain doit savoir se servir du

pouvoir, l’exercer au bon moment, en tenant compte des circonstances.

C’est pour cela d’ailleurs que je parle de gestion du pouvoir. Le souverain doit

notamment, profiter des occasions pour renforcer son autorité. La notion d’occasion à

saisir est essentielle, dans la pratique, la politique sera opportuniste. Elle est l’art de

composer avec les circonstances, de les gérer habilement, pour maintenir sa force et

maintenir l’ordre dans l’Etat. La politique, considérée d’un point de vue réaliste, est

gouvernée par l’efficacité. Un souverain qui ne serait pas efficace, ne pourrait se

maintenir. Le pouvoir souverain serait vaincu par les luttes de pouvoir qui sont en jeu dans

l’Etat.

Il y a des stratégies pour se maintenir au pouvoir et le conserver. Les hommes sont rivaux,

explique Machiavel, il faut savoir gérer cette irrationalité des conflits humains pour

régner. Il faut prendre les hommes tels qu’ils sont et non pas tels que l’on aimerait qu’ils

soient. Les considérer comme des êtres rationnels, c’est oublier à quel point ils peuvent

être cupides, violents, et dévorés d’ambitions.

L’Etat est un théâtre de conflits et non pas une assemblée de paisibles citoyens qui

pourraient être gouvernés par un sage. Le souverain est dans la caverne du monde

sensible, il ne vient pas du ciel intelligible. Il doit prendre les hommes tels qu’ils sont dans

leur ignorance et leur orgueil. Ce n’est pas la raison qui permet de comprendre l’homme

en société, ce sont ses appétits, ses désirs, ses passions, son ambition.

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Par-dessus tout, le politique doit être conscient de la lutte autour du pouvoir lui-même. La

politique se déterminera en termes de rapport de force qu’il faudra gérer. Machiavel dit

que dans les moments de crise sociale, on voit réapparaître cette nature bestiale de

l’homme, qui est dissimulée en temps ordinaire sous le couvert de la politesse, de la

flatterie et de la ruse.

Il faut donc opposer la société civile, lieu où s’affrontent les passions humaines, et l’Etat

où tous ces antagonismes doivent se résoudre sous la domination d’une force supérieure.

Le souverain, le Prince, doit dépasser par un égoïsme supérieur, les égoïsmes multiples et

contradictoires des volontés particulières dans l’Etat.

Il doit veiller aux intérêts raisonnables de l’Etat, dominer la division et faire en toutes

choses prévaloir la raison d’Etat, contre les volontés particulières. On ne fait pas de la

politique avec de bons sentiments, mais avec des actes efficaces. Une fois que cette

fin est posée, reste donc à déterminer les moyens pour l’atteindre et qui veut la fin, prend

les moyens. La fin justifie les moyens. A la limite, tous les moyens sont bons, du moment

qu’ils servent l’intérêt supérieur de l’Etat.

Il est donc possible que le souverain puisse recourir à des moyens que la morale réprouve,

s’ils servent la raison d’Etat. Les impératifs de la morale ne sont pas les exigences de la

politique. Le souci d’efficacité, si on le met en avant, fait que la raison d’Etat doit

émanciper le souverain des contraintes de la morale. Ce qui signifie que la volonté

politique et la volonté morale sont deux choses différentes.

Une telle position semble cynique.

Machiavel n’est pourtant pas un apôtre de la perversion. Il se contente de constater

froidement le cynisme des relations humaines auprès de ceux qui gouvernent. Il apporte à

son point de vue deux justifications :

Le souci du réalisme, qui veut que l’on s’en tienne à la vérité, que l’on prenne les

hommes tels qu’ils sont et non pas tels que l’on voudrait qu’ils soient. Les hommes

semblent plutôt méchants par nature.

Le souci du pragmatisme, qui veut que l’on s’en tienne à l’efficacité. Il faut être

capable de veiller à l’intégrité de l’Etat et pouvoir maintenir l’ordre.

Ce que l’on appelle machiavélisme, en philosophie politique, c’est donc une conception de

l’exercice du pouvoir qui enveloppe des pratiques telles que la ruse, la duplicité, la

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diffamation, la désinformation, etc. La justification des moyens employés relevant de la

raison d’Etat.

C’est au nom de la raison d’Etat que le pouvoir pourra tenter de corrompre un individu

devenu dangereux ; que l’on assassinera un terroriste menaçant de passer à l’action et de

commettre des attentats. C’est au nom de l’Etat que se justifie les écoutes téléphoniques,

le sabotage d’un bateau, comme le Rainbow Warrior.

Machiavel dit que c’est par la cruauté que César Borgia parvint à unifier la Romagne. Cela

veut dire qu’il peut y avoir un bon usage de la violence, un bon usage de la cruauté.

Ce n’est pas que Machiavel fasse l’apologie de la violence. La violence du souverain doit

être tempérée de sagesse et d’humilité : la force du pouvoir sera une violence calculée,

et pas une violence brutale. Ce n’est pas une violence gratuite, ni une violence au service

d’un intérêt restreint, c’est une violence justifiée par la Raison d’Etat. Dans les situations

de crise, si le Prince veut se maintenir au pouvoir, il ne doit pas confondre les nécessités

de la réalité avec les exigences du devoir moral.

Il doit agir de manière réaliste et apprendre à être aussi cruel que ses adversaires. Pour

son intérêt et pour la conservation de l’Etat, il doit apprendre à ne pas toujours être bon.

Il sera bon quand les circonstances seront favorables, quand la force du pouvoir ne sera

pas menacée par sa bonté, mais au contraire renforcée : quand il y trouvera un intérêt.

Cependant, il est indispensable qu’aux yeux du peuple, il paraisse bon. Il suffit qu’il se

montre devant le peuple généreux, bon, pieux, attaché aux traditions et aux valeurs,

puissant etc.

Il doit être admiré et aussi être craint, mais ne pas être haï. Il doit donc soigner son

image auprès du peuple en allant toujours dans le sens de ses attentes. Il faut une

bonne dose de démagogie pour gouverner. Le peuple doit pouvoir se reconnaître dans

son souverain. Il ne pourrait pas le faire, si le Prince affichait ouvertement le cynisme, la

violence et la cruauté. Le peuple ne peut s’identifier qu’à un souverain porteur des valeurs

dans lesquelles il croit. Le souverain prendra donc soin de toujours soigner cette relation

entre lui et son peuple de manière à ne pas le dresser contre lui, mais à incarner une

autorité forte, sous un jour vertueux.

Le peuple ne peut pas faire la différence entre le paraître et l’être Il est sensible aux

apparences qu’il faut donc savoir composer à bon escient.

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Il sera bon de se montrer aux cérémonies que le peuple apprécie, de soutenir les

traditions... d'aller au salon de l'agriculture, d’aller à la messe d’enterrement d’un

cardinal bien-aimé !

Mais la pratique de la politique ne se fera pas dans les grands discours et jamais

entièrement au grand jour : il restera une distinction entre les explications officielles et la

réalité officieuse, l’exercice du pouvoir ne va pas sans un certain secret, et même des

services secrets. La Raison d’Etat implique une dose de manipulation.

Il est vrai qu’une théorie de l’action politique fondée sur ce que les hommes devraient

être et non sur ce qu’ils sont, serait inutile. D’un autre côté, si les hommes étaient par

nature raisonnables et sociaux, l’Etat n’aurait pas lieu d’exister. Il disparaîtrait.

De même, si les hommes pratiquaient l’amitié entre eux, s’ils se voyaient comme membres

d’une même famille, la justice serait inutile ! Des rapports d’affection simplifieraient

toutes les relations. Ce n’est pas le cas de notre situation actuelle. Nous ne sommes pas

dans une société cohérente, où la sagesse règne sans partage. Nous vivons dans un monde

déchiré par la lutte des intérêts privés, les appétits de pouvoir, les ambitions démesurées

et l'hypocrisie générale.

Puisque le souverain politique veut maintenir son pouvoir, il doit, parce qu’il est confronté

à la pratique, savoir dominer. Il n’est pas comme un moraliste s'adressant à la foule au

nom de grands principes. Il est constamment sur la brèche de l'actuel, confronté à des

situations pratiques, et à des problèmes qu’il faut résoudre. Il ne peut le faire que par

l'action et dans l’action, en considérant avec attention les décisions qu’il doit prendre, en

prévoyant leurs conséquences et effectuant constamment un calcul d’intérêt.

Il y a d’un côté les principes absolus de la morale, que le souverain bien sûr proclamera

haut et fort pour ses sujets, et dont il sanctionnera les déviations. Mais il y a, d’un autre

côté, les impératifs de la politique qui ne se réfèrent pas à des principes absolus, mais à

un calcul d’effets sur la représentation, le comportement du peuple ou de la volonté

politique d’un autre Etat. Gouverner, c’est prévoir.

L’idée sous-jacente est que, puisque l’Etat n’est pas fondé sur la concorde des hommes,

mais sur le jeu des passions, il doit inspirer la crainte. La politique est le domaine de

l’usage de la force. Il y a cependant deux manières de combattre : la force pure comme

force publique et les lois. Machiavel concède que le seul moyen vraiment humain, c’est la

loi, la force est propre au règne des bêtes. Mais la persuasion par la parole ne suffit pas

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toujours et quand elle est inefficace, pour ne pas laisser pourrir un conflit dans l’Etat, il

faut employer la force.

Le politique doit savoir pratiquer la bête, s’il ne veut pas être réduit à l’impuissance. Il

faudra alors pour l’exercer préférer à la brutalité du lion, la ruse du renard qui déjoue les

pièges. La ruse est la forme la plus efficace de la force.

Le machiavélisme est une conception de l’action politique qui enveloppe l’usage de

moyens immoraux. Il sous-entend que le politique doit passer maître de la ruse, tout

en sachant parfaitement rester maître des apparences. Il doit être un grand

dissimulateur et un calculateur habile.

Ce qui est très grave, car cela signifie que le pouvoir peut non seulement se servir du

mensonge, mais encore organiser de véritables machinations.

Machiavel nous donne ici une leçon : l’autorité politique ne peut pas exister sans l’ordre

qu’elle sait imposer. Cela peut sembler une description cynique, mais il faut garder à

l’esprit que l’on peut très bien décrire les ruses du pouvoir et ses secrets sans pour autant

les légitimer. C’est tout l’intérêt de l’étude d’une œuvre telle que Le Prince.

Machiavel a le mérite de nous confronter directement à un problème crucial, celui des

rapports entre la morale et la politique. Il n’apporte pas de solution définitive. Je ne peux

pas tolérer que la personne humaine soit si facilement bafouée et traité comme un objet.

L’exercice du pouvoir doit s’arrêter au respect de la personne humaine, faute de quoi le

pouvoir ne sera qu’exercice de la violence et non de la force. Je ne peux pas accepter sans

broncher la politique du secret ; il me semble au contraire nécessaire qu'il y ait une

politique de la transparence pour que la paix soit possible.

Plus grave encore : on peut se demander si, en définissant le pouvoir à partir des rapports

de force, on ne finit pas par penser que la seule logique du pouvoir, c’est de se maintenir

lui-même par la violence qu’il exerce. Le but du pouvoir ne serait plus alors d’exercer le

pouvoir au nom de la raison d’Etat, mais de conserver le pouvoir en faisant usage de la

raison d‘Etat comme d’un paravent.

Ce dont nous avons donc besoin c’est de répondre à la question de savoir ce qu’est un abus

de pouvoir et de déterminer en quel sens le pouvoir peut-il être légitime.

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Et j’espère que les développements qui précèdent vous auraient donné les éléments

nécessaires pour répondre à ces deux interrogations et surtout j’espère que vous faites

désormais, amis lecteurs, la différence entre les différents pouvoirs, que vous comprenez

mieux les dimensions du pouvoir politique.

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4- TERMES FREQUEMMENT UTILISES

Lorsqu’on parle de pouvoir politique

Je vais développer dans cette partie quelques termes importants qui reviennent souvent

lorsqu’on parle de pouvoir, surtout de pouvoir politique. Je vais beaucoup m’appesantir

sur certains, tout en survolant d’autres. Je révèle ainsi les concepts qui ont toute mon

adhésion, donc j’ai plus de choses à dire sur eux.

PRAGMATISME - RATIONALISME

PRAGMATISME

Le pragmatisme est une doctrine philosophique développée au XIXe siècle par les

philosophes américains Charles Sanders Peirce, William James, ainsi que d’autres auteurs

qui les ont suivis.

Cette doctrine affirme que le critère de vérité d'une proposition est son utilité pratique,

que le but de la pensée est de guider l'action et que la conséquence d'une idée est plus

importante que son origine. Le pragmatisme s'oppose à toute spéculation sur des questions

qui n'ont pas d'application pratique et donc en particulier à la métaphysique.

Le pragmatisme affirme que la solution aux véritables problèmes philosophiques viendra

des méthodes empiriques issues des sciences, essentiellement de l'observation et de la

déduction. Le critère de la vérité énoncé par Peirce fait intervenir celui de sa

signification : « Comprendre un énoncé, c'est savoir ce qu'il en est, s'il est vrai. »

Le philosophe américain John Dewey fit évoluer le pragmatisme vers l'instrumentalisme,

qui pousse le critère de la vérité jusqu'à être une « assertivité garantie », définie par

James dans les termes suivants : « Le vrai consiste simplement dans ce qu'il est

avantageux pour la pensée ».

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De nos jours, Putnam et Rorty sont les principaux représentants américains du

pragmatisme. Le pragmatisme fut l'approche dominante de la philosophie aux États-Unis

dès le début du XXe siècle et continue de régner de nos jours sur la pensée américaine.

Cette doctrine prend pour critère de vérité d'une idée ou d'une théorie sa possibilité

d'action sur le réel. Selon le pragmatisme donc, n’est vrai que ce qui fonctionne

réellement.

Selon la perspective pragmatique, penser une chose revient à identifier l'ensemble de ses

implications pratiques, car pour Peirce et ses disciples, seules ses implications confèrent

un sens à la chose pensée. Les idées deviennent ainsi de simples, mais nécessaires,

instruments de la pensée. Quant à la vérité, elle n'existe pas a priori, mais elle se révèle

progressivement par l'expérience.

Le pragmatisme est plus une attitude philosophique qu'un ensemble de dogmes.

« Pragmatisme », vient du grec pragmata, action, ce qui atteste du souci d'être proche du

concret, du particulier, de l'action et opposé aux idées abstraites et vagues de

l'intellectualisme.

Il s'agit en fait d'une pensée radicalement empiriste : la notion d'effet pratique est

étroitement liée à la question de savoir quels effets d'une théorie sont attendus dans

l'expérience.

La maxime pragmatiste consiste à se demander, pour résoudre une controverse

philosophique : quelle différence cela ferait en pratique si telle option plutôt que telle

autre était vraie ? Si cela ne fait aucune différence en pratique, c'est que la controverse

est vaine. En effet, toute théorie, aussi subtile soit-elle, se caractérise par le fait que son

adoption engendre des différences en pratique.

Chez James, l'application la plus célèbre de la méthode pragmatiste concerne le problème

de la vérité. Cela consiste à dire que le vrai absolument objectif n'existe pas car on ne

peut séparer une idée de ses conditions humaines de production. La vérité est

nécessairement choisie en fonctions d'intérêts subjectifs. Pour autant, on ne peut réduire

le vrai à l'utile, comme l'ont soutenu les détracteurs du pragmatisme car cette théorie de

la vérité conserve d'une part une idée d'accord avec le réel ("accord" défini comme

vérification et non comme correspondance terme à terme). D'autre part, ce qui bloque le

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passage des préférences esthétiques ou morales subjectives au décret de vérité c'est l'idée

de cohérence interne avec l'ensemble des vérités déjà adoptées.

Selon le pragmatisme, la vérité est donc ce qui fonctionne, et n’est pas une propriété

inhérente des idées. On détermine ce qui fonctionne en vérifiant les propositions dans

l’expérience. Au cours de ce processus, certaines propositions se révèlent vraies.

Chez John Dewey, l'attitude pragmatique sera présentée comme l'opposé de la théorie

spectatoriale de la connaissance. Connaître n'est pas "voir", comme c'est par exemple le

cas dans la tradition cartésienne (Descartes comparait les idées à des sortes de tableaux),

mais agir. Chez John Dewey, le pragmatisme s'apparente de plus en plus à une philosophie

sociale, voire à une pratique de recherche politique. La philosophie, suggère-t-il, doit

reproduire dans le domaine sociopolitique ce que la science moderne accomplit dans le

domaine technologique.

RATIONALISME

Le rationalisme, du latin ratio, « raison », est une attitude de pensée philosophique qui

prône l’usage de la raison dans l’activité de connaissance. On l’oppose souvent à

l’empirisme, qui insiste sur le rôle de l’expérience, et en particulier celui de la perception

sensorielle, alors même que les deux peuvent être convenues comme des démarches

complémentaires.

Le rationalisme apparaît sous différentes formes dans presque toutes les périodes de la

philosophie occidentale, et peuvent être aisément qualifiées de rationalistes les pensées

de Platon ou d’Aristote, en ce que la raison est ce qui permet d’articuler la pensée dans un

discours, et qu’en ce sens une connaissance du monde est possible : la raison est logos,

langage.

Mais l’attitude rationaliste caractérise surtout le courant philosophique inauguré au

XVIIe siècle par René Descartes.

Le rationalisme de Descartes est d’abord soucieux de s’éloigner du commentaire

scolastique. La pensée doit s’exercer isolément, et doit l’être par un sujet unique. Par

ailleurs, les mathématiques offrent à Descartes la méthode appropriée pour la démarche

rationnelle en ce qu’elles constituent l’idéal de toutes les sciences, car elles posent de

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façon claire et explicite les problèmes et possèdent des concepts et des principes grâce

auxquels il est possible de découvrir certaines vérités universelles évidentes, et d’en tirer

par déduction des principes irrécusables.

Il suppose que les vérités évidentes sont innées, et non pas tirées de l’expérience

sensorielle. Mais le rationalisme cartésien n’exclut pas l’expérience, nécessaire à la

prise de conscience de ces idées innées.

Cette attitude rationaliste a été développée par Baruch Spinoza et Gottfried Wilhelm

Leibniz.

Le rationalisme kantien, quant à lui, se fonde sur la critique. Et ses trois Critiques

(Critique de la raison pure, Critique de la raison pratique et Critique de la faculté de

juger) se donnent pour tâche de délimiter l’exercice de la pensée et ses zones de

compétence dans l’activité connaissante.

Pour Hegel, « ce qui est rationnel est réel et ce qui est réel est rationnel ». Affirmant

l’identité du rationnel et du réel, cette forme de rationalisme est absolue.

Le rationalisme épistémologique a été appliqué à d’autres champs de la recherche

philosophique. En éthique, il se traduit par la thèse qui affirme que les principales idées

morales sont innées chez l’homme et que ces premiers principes moraux sont évidents

pour la faculté rationnelle. De même, en théologie, la position rationaliste soutient que

les principes fondamentaux de la religion sont innés ou évidents et que la révélation n’est

pas nécessaire, contrairement à la doctrine défendue par le déisme.

La philosophie contemporaine, après les positions extrêmes du rationalisme des

positivistes logiques, qui prétendent que la connaissance se résume à un ensemble de

propositions logiques établies sur la base de données empiriques, ne peut

« raisonnablement » plus nier le rôle de l’expérience dans l’activité connaissante.

Précisions terminologiques :

On trouve couramment et identiquement les expressions de « rationalisme moderne » ou

de « rationalisme classique » pour désigner le rationalisme tel qu’il se formule de

Descartes à Leibniz, correspondant à peu près à ce que l’on peut appeler depuis Kant le

« rationalisme dogmatique » :

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Le rationalisme est dogmatique, lorsque la raison est considérée comme seule

source déterminante de la connaissance, et par ses seuls principes a priori, prétend

atteindre la vérité, particulièrement dans le domaine métaphysique.

L'expression « rationalisme classique » vise à le distinguer d’un rationalisme élargi

et renouvelé, « modernisé », par la critique kantienne et l’apport des sciences

expérimentales : « rationalisme critique » pour Kant et Karl Popper, « rationalisme

appliqué » chez Gaston Bachelard...

L'expression « rationalisme moderne » vise à le situer dans l’histoire de la pensée

conformément à la terminologie d’usage (la période moderne commençant au

XVIe siècle, après la période médiévale) et le distinguant du statut de la raison dans

la philosophie antique, tel qu’on le trouve chez Platon et Aristote par exemple.

Le rationalisme moderne :

L’attitude intellectuelle visant à placer la raison et les procédures rationnelles comme

sources de la connaissance remonte à la Grèce antique, lorsque sous le nom de logos (qui

signifie à l'origine discours), elle se détache de la pensée mythique et, à partir des

sciences, donne naissance à la philosophie.

Platon ne voit dans la sensibilité qu’une pseudo connaissance ne donnant accès qu’à la

réalité sensible, matérielle et changeante du monde. Se fier à l’expérience sensible, c’est

être comme des prisonniers enfermés dans une caverne qui prennent les ombres qui

défilent sur la paroi faiblement éclairée, pour la réalité même. « Que nul n’entre ici s’il

n’est géomètre », fait-il graver au fronton de son école : l’exercice des mathématiques

nous apprend à nous détacher de nos sens et à exercer notre seule raison, préalable

nécessaire à la dialectique philosophique. La connaissance du réel est connaissance des

Idées ou essences, réalités intelligibles et immuables, et cette connaissance est

rationnelle. Il y a en ce sens un rationalisme platonicien.

Aristote, au contraire, appuie sa philosophie sur l'observation concrète de la nature

(physis), et pose les bases

de la logique formelle, dans son Organon (nous l'appellerions aujourd'hui logique

générale),

de ce que l'on appela par la suite la métaphysique (au-delà de la physis, c'est-à-dire

au-delà de la nature),

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de l'éthique (Ethique à Nicomaque).

Le rationalisme moderne repose sur le postulat métaphysique selon lequel les principes qui

sous-tendent la réalité sont identiques aux lois de la raison elle-même. Ainsi en est-il du

principe de raison déterminante (ou de raison suffisante) que Leibniz, dans les Essais de

théodicée, formule de la manière suivante :

« C’est que jamais rien n’arrive, sans qu’il y ait une cause ou du moins une raison

déterminante, c’est-à-dire quelque chose qui puisse servir à rendre raison a priori,

pourquoi cela est existant plutôt que non existant, et pourquoi cela est ainsi plutôt que

de toute autre façon. »

S’il n’est rien qui ne soit ni n’arrive sans cause, il n’est rien dès lors qui ne soit, en droit,

intelligible et explicable par la raison. Dans le cadre de l’onto-théologie, cette identité de

la pensée et de l’être trouve sa justification ultime en Dieu, créateur du monde et de ses

lois d’une part, de la raison humaine et de ses principes d’autre part.

Ce en quoi le rationalisme ainsi compris s'accomplit pleinement dans l'idéalisme

philosophique, auquel Hegel donnera sa forme la plus systématique, dans la formule : « Ce

qui est rationnel est réel, et ce qui est réel est rationnel » (Préface des Principes de la

philosophie du droit).

Il en résulte que la raison, contenant des principes universels et des idées a priori

exprimant des vérités éternelles, est immuable et identique en chaque homme. C’est en

ce sens que Descartes, dans le Discours de la méthode, écrit : « Le bon sens est la chose

du monde la mieux partagée », précisant que « la puissance de bien juger et distinguer le

vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est

naturellement égale en tous les hommes. »

Du point de vue de l’origine de nos connaissances, le rationalisme est traditionnellement

opposé à l’empirisme, à l’irrationalisme, et à la révélation :

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GOUVERNANTS - GOUVERNABILITE

GOUVERNANTS

Les gouvernants, c’est l’ensemble des personnes qui détiennent et exercent le pouvoir

politique dans un pays. On parle de la responsabilité des gouvernants.

C’est l’ensemble des élites dirigeantes d’un pays à un moment donné, que ces élites soient

politiques, professionnelles ou économiques.

On définit souvent les gouvernants par opposition aux gouvernés, ceux qui « subissent » le

pouvoir des gouvernants.

De nos jours, on préfère largement au terme traditionnel de gouvernants, celui plus

concret de « décideurs », c’est-à-dire l’ensemble des personnes qui occupent de hautes

fonctions de décision et de direction au sein d’un Etat.

GOUVERNABILITE

Le terme de « gouvernabilité » est un néologisme qui signifie la capacité d’un Etat, d’une

structure, d’une entité à être dirigé. En effet, ce concept fait ressortir le fait que toutes

les structures sont identiquement dirigeables. Certaines structures par des caractéristiques

intrinsèques ou plutôt des problèmes qui sont survenus, ne sont guère aptes à être gérées,

à être dirigées, ou se révèlent très difficiles à l’être. C’est en cela qu’on parle de

gouvernabilité.

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LES IDEES POLITIQUES MODERNES

LIBERALISME

Le libéralisme est un courant de pensée de philosophie politique, né d'une opposition à

l'absolutisme dans l’Europe des Lumières (XVIIIe siècle), qui affirme la primauté des

principes de liberté et de responsabilité individuelle sur le pouvoir du souverain. Il repose

sur l’idée que chaque être humain possède des droits fondamentaux qu'aucun pouvoir ne

peut violer. En conséquence, les libéraux veulent limiter les obligations imposées à la

société par le pouvoir, au profit du libre choix de chaque individu.

Le libéralisme est d'abord une morale individuelle, ensuite une philosophie de la vie en

société dérivée de cette morale, enfin seulement une doctrine économique qui se déduit

logiquement de cette morale et de cette philosophie. Pour la plupart des libéraux, la

dichotomie entre « libéralisme économique » et « libéralisme politique » n'existe pas, car

ce ne sont que l'application d’une même doctrine philosophique dans des domaines

différents.

Au sens large, le libéralisme prône une société fondée sur la liberté d'expression des

individus dans le respect du droit et du libre échange des idées. Elle doit joindre d'une part

dans le domaine économique l'initiative privée et son corollaire l'économie de marché,

d'autre part des pouvoirs politique et économique bien encadrés par la loi et les contre-

pouvoirs.

Cela suppose idéalement un Etat centré sur ses fonctions régaliennes, élu par le peuple et

responsable devant lui, transparent et soumis à une constitution garantissant les droits des

minorités.

Il existe au sein du courant libéral des différences d'opinion quant aux justes limites à fixer

à l'action de l'État, ainsi qu'aux modalités de l'action publique (notamment aux rôles

respectifs de l'action administrative et de la loi). La plupart des libéraux considèrent que

l'action de l'État est nécessaire à la protection des libertés individuelles, et nombre d'entre

eux (comme Adam Smith, Raymond Aron, Karl Popper ou Benedetto Croce) acceptent

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voire recommandent certaines interventions de l'État dans l'économie. À l'opposé, les

libertariens refusent à l'État toute légitimité dans quelque domaine que ce soit.

Le libéralisme est l’ensemble des doctrines politiques et économiques qui font de la liberté

individuelle, définie comme un droit naturel, la valeur suprême que toute collectivité

humaine doit garantir et promouvoir.

L’unité indissoluble du libéralisme politique et du libéralisme économique, postulée par les

théoriciens libéraux, peut cependant apparaître problématique et donner lieu à une

interrogation sur le caractère opératoire de ce principe.

Origines du libéralisme

Le libéralisme ne constitue pas un véritable corps de doctrines, et l’on peut davantage

parler à son propos d’une aspiration partagée par un certain nombre de penseurs que

d’une théorie uniforme. Cependant, il est possible de dater son apparition au XVIIe siècle

avec la philosophie des droits naturels, formulée par John Locke, qui constitue l’un de ses

premiers fondements.

Contre Thomas Hobbes, théoricien du pouvoir absolu, John Locke, partisan de la

limitation des pouvoirs du souverain, s’appuie sur une théorie des droits naturels : Selon

lui, dans la mesure où les hommes jouissaient dans l’état de nature d’un certain nombre

de droits, antérieurs à toute société politique et par là même imprescriptibles, un contrat

est certes nécessaire pour passer de l’état de nature à l’état social, mais ce contrat social

ne peut avoir pour effet d’abolir les droits naturels des individus et doit seulement les

codifier.

Le souverain se voit donc contraint de respecter ces droits naturels des hommes que sont

la liberté et l’égalité, mais également la propriété privée et la sûreté personnelle.

Cette conception du pouvoir, nécessairement limité, que l’on retrouve par exemple chez

Montesquieu, est caractéristique du mouvement des Lumières : dans une perspective

individualiste centrée sur l’homme, la liberté devient le but de toute société mais aussi sa

condition nécessaire, ce que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen,

adoptée dans le contexte de la Révolution Française, viendra inscrire de manière

irrévocable dans la tradition politique.

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Libéralisme politique et libéralisme économique

Dans sa variante politique, le libéralisme cherche à définir le type de régime qui

permettra de garantir au mieux le respect de ces droits et de se prémunir contre les

éventuels empiétements de l’État. L’État est ainsi pensé chez l’ensemble des libéraux

comme un État minimal, voué à ses missions de régulation, qui s’oppose à l’État absolu du

XVIIe siècle. À des titres divers, Jeremy Bentham et John Stuart Mill en Grande-Bretagne,

Mme de Staël, Guizot, Royer-Collard, Alexis de Tocqueville et surtout Benjamin

Constant en France sont, dans la première moitié du XIXe siècle, quelques-uns des

principaux acteurs du courant libéral.

Du côté français, on s’efforce de tirer les enseignements de la période révolutionnaire, en

cherchant à déterminer comment on pourrait consolider les acquis de la Révolution tout en

évitant à l’avenir la dérive despotique du régime symbolisée par l’Empire de Napoléon Ier.

Dans ses Principes de politique, Benjamin Constant s’applique à délimiter les droits

naturels imprescriptibles, dont font partie la liberté religieuse, la liberté d’opinion et la

jouissance de la propriété.

Dans un tel système, le rôle de l’État doit se borner à garantir l’exercice de ses libertés. À

cet effet, l’ensemble des libéraux du XIXe siècle mettent l’accent sur les mécanismes de

limitation du pouvoir, au nom d’un ordre naturel fondé sur la diversité humaine,

garantissant la liberté et le bonheur, et préexistant à toute société politique.

Le libéralisme politique se veut donc une éthique, reposant sur les aspects positifs de

l’homme, conception qu’illustre bien, par exemple, l’utilitarisme d’un Bentham, pour

lequel est utile ce qui est moralement justifiable.

Dans sa variante économique, le libéralisme s’applique à la défense de la liberté

individuelle sur le marché. C’est en France que l’on voit se développer au début du

XVIIIe siècle les contributions les plus importantes à cette doctrine économique. En

s’appuyant sur la théorie des droits naturels, des économistes physiocrates comme Pierre

de Boisguillebert ou François Quesnay s’opposent au mercantilisme incarné par les

successeurs de Colbert et dénoncent l’intervention économique de l’État. Pour ces

auteurs, les individus doivent être laissés libres de poursuivre leur intérêt particulier

puisque l’ordre social qui en résulte est le meilleur possible. Il existe en effet des lois

naturelles qui permettent de concilier l’intérêt personnel et le bien-être général : ces lois

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sont celles du marché, régi par les principes de la concurrence pure et parfaite. La formule

« laissez-faire, laissez-passer », du physiocrate Vincent de Gournay, résume cette

première formulation du libéralisme en matière économique.

Ces idées sont reprises par les économistes classiques britanniques de la fin du XVIIIe siècle

et du début du XIXe : Dans la Richesse des nations, publié en 1776, Adam Smith évoque

une « main invisible du marché » qui, grâce aux prix, assure la coordination des intérêts

individuels et conduit à un résultat profitable pour tous, sans qu’à aucun moment un

acteur quelconque ait eu à sa charge la responsabilité de l’intérêt général. Le marché

assure ainsi bien-être et résolution des conflits. Dans ce cadre, l’intervention de l’État doit

être réduite au maximum.

Pour Smith, l’État doit être défini comme un « État gendarme », un État minimal, qui a

pour seule fonction de veiller au respect des conditions de concurrence pure et parfaite,

de permettre l’exercice de la liberté individuelle et, le cas échéant, de pallier les rares

défaillances du marché. Au XIXe siècle, David Ricardo, Malthus, John Stuart Mill, en

Grande-Bretagne, Jean-Baptiste Say, en France, prolongent la réflexion d’Adam Smith et

font des années 1820-1914 l’âge d’or du libéralisme économique.

La conciliation du libéralisme politique et du libéralisme économique peut paraître

problématique dès lors que l’on se réfère à l’application des principes : un État mettant en

œuvre une politique économique dite libérale peut parfaitement, en effet, le faire dans le

cadre d’un système qui ne satisfait pas aux principes du libéralisme politique. Néanmoins,

cette conciliation n’est pas contestable du point de vue des principes, qui postulent que ce

ne sont pas les rapports économiques qui organisent les rapports politiques, mais bien les

fondements du libéralisme qui, transposés dans une autre sphère (le marché, libre lieu de

confrontations et d’échanges, n’étant que la traduction de l’indétermination et du choix

des individus), manifestent l’aspiration universelle à la liberté.

Libéralisme et démocratie libérale

L’influence du libéralisme au XIXe siècle ne saurait mieux se manifester que dans la

diffusion progressive du modèle de démocratie libérale, régime au sein duquel se réalise

la conciliation du libéralisme politique et du libéralisme économique. Si, à la fin du

XIXe siècle, l’Europe occidentale, pour l’essentiel, et l’Amérique du Nord sont les

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principales aires de diffusion du modèle de démocratie libérale, un nombre croissant de

pays l’ont adopté au cours du XXe siècle.

Le régime de la démocratie libérale se définit avant tout par la participation, directe ou

indirecte, des citoyens à la vie publique : c’est en cela qu’il est démocratique. Mais il est

également libéral : le régime a en effet pour but de maintenir et de défendre les libertés

individuelles progressivement acquises en Europe depuis la fin du XVIe siècle.

Les libertés politiques comme la liberté de la presse, la liberté de réunion, la liberté de

conscience, la liberté d’expression, c’est-à-dire le droit d’exprimer ses opinions sans être

inquiété, sont garanties par un système politique représentatif, c’est-à-dire par une

Constitution et par l’existence d’Assemblées parlementaires où siègent les représentants

élus de la nation, qui ont seuls le droit de voter les lois.

Les libertés économiques vont de pair avec la liberté politique : l’État se proclame le

défenseur des deux postulats de base que sont l’initiative individuelle et la propriété

privée. La liberté sociale, sœur de la liberté économique, implique enfin que l’État ne doit

pas intervenir dans les rapports sociaux, et tout particulièrement dans les rapports entre

patrons et salariés. La forme politique du régime peut différer d’un pays à l’autre :

certaines démocraties sont des monarchies, d’autres des républiques. Mais partout les

mêmes principes fondamentaux sont respectés.

Contestations et évolutions du libéralisme

Le libéralisme, bien qu’influent, n’est pas la seule doctrine politique à marquer les XIXe et

XXe siècles. Nombre d’auteurs se sont en effet opposés au libéralisme, tant du point de vue

politique qu’économique.

Parmi ces adversaires, les plus importants sont sans conteste les penseurs qui se réclament

du socialisme. Au-delà de leur diversité, réelle, les socialistes ont en commun de faire

primer l’égalité sur la liberté, le collectif sur l’individuel et, bien souvent, les rapports

économiques sur l’organisation politique. Selon eux, le libéralisme est l’idéologie d’une

classe particulière, la bourgeoisie, qui, jouant sur l’ambiguïté entre libertés formelles et

libertés réelles, profite d’un système qui postule l’égalité de tous pour établir sa

prospérité et sa domination aux dépens des autres classes sociales.

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La liberté est essentiellement la liberté du plus fort et, sans réelle égalité, la libre

concurrence a pour conséquence l’exploitation des plus faibles.

Ils considèrent donc que l’État doit intervenir : au lendemain de la révolution de 1848, des

auteurs comme Louis Blanc estiment que l’État est « une machine de progrès », apportant

à l’homme les conditions de son perfectionnement.

C’est toutefois le libéralisme économique qui, bien plus que le libéralisme politique,

suscite les critiques les plus fortes. Marx et le marxisme avaient, dès la fin du XIXe siècle,

considérablement affaibli la foi que l’on pouvait avoir dans les mécanismes

autorégulateurs du marché.

Mais c’est John Maynard Keynes qui, par la publication de sa Théorie générale de

l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, apporte en 1936 la preuve décisive du caractère

faillible du marché, et donc de la nécessité d’une intervention de l’État, seul à même de

résoudre la question du chômage.

Les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale se caractérisent ainsi par un

interventionnisme croissant de l’État dans le domaine économique et social : pour les

économistes d’inspiration keynésienne, l’État doit non seulement se substituer au marché

lorsque celui-ci est incapable de produire tel ou tel bien, mais il doit également agir sur la

répartition des richesses et sur le niveau de l’activité économique. L’État n’est plus

seulement « gendarme », il est également « providence », ayant pour charge d’assurer la

prospérité (welfare, en anglais) de chacun.

Face au keynésianisme, une contre-offensive libérale se dessine : à la fin des années

soixante, l’incapacité du keynésianisme à combattre la crise mondiale naissante permet à

des auteurs comme Milton Friedman ou Friedrich August von Hayek de se faire entendre.

Ceux-ci voient dans l’interventionnisme de l’État la cause des difficultés contemporaines

et proposent un retour aux sources du libéralisme. Selon eux, le chômage ne disparaîtra

qu’à la condition de libérer les individus et le marché des contraintes qui les entravent.

L’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne et de Ronald Reagan aux

États-Unis, au début des années quatre-vingt, peut être considérée comme l’apogée de

cette nouvelle vague libérale.

Les économistes sont en effet aujourd’hui beaucoup plus circonspects vis-à-vis du

libéralisme qu’ils ne l’étaient il y a dix ou vingt ans. Les nouvelles théories de la

concurrence ou de la croissance ont suscité un regain d’intérêt pour l’intervention de

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l’État. Sans que ces évolutions marquent un retour aux doctrines strictement keynésiennes

d’antan, il n’en demeure pas moins que les nouvelles générations d’économistes

apparaissent plus interventionnistes que la précédente.

SOCIALISME

Le socialisme est l’ensemble des courants doctrinaux s’opposant au capitalisme, et les

mouvements politiques ayant visé à mettre ces doctrines en pratique.

Tant la doctrine que les organisations socialistes, ayant pour but l’instauration d’une

société plus juste, ont connu de profondes évolutions depuis leur naissance au XIXe siècle.

L’objectif ultime des diverses organisations socialistes était originellement la société

communiste, ou sans classe, ce qui supposait la mise à bas du capitalisme.

Par la suite, une partie du socialisme s’est orientée vers la réforme du capitalisme, ou

« réformisme », tandis que l’autre, le communisme, maintenait le cap sur la révolution. À

la fin du XXe siècle, le socialisme connaît une crise d’identité face au discrédit des

idéologies modernes, à l’échec de l’expérience socialiste dans l’ancien empire soviétique

et à la montée en puissance du libéralisme et de l’économie de marché à l’échelle

mondiale.

Le marxisme

Karl Marx et Friedrich Engels formulent la philosophie de l’histoire en fondant un

socialisme se voulant scientifique : le matérialisme historique. Le marxisme considère le

capitalisme comme une phase d’un processus historique, marquée par la lutte des classes

entre la bourgeoisie et le prolétariat conduisant inéluctablement au socialisme, puis au

communisme, c’est-à-dire à l’appropriation collective des moyens de production et au

dépérissement puis à la disparition de l’État. Dès la fin du XIXe siècle, le socialisme

marxiste est devenu l’idéologie de presque tous les partis ouvriers. Cependant, ces

mouvements demeurent dispersés en d’innombrables tendances.

Comme Marx, les socialistes pensent que le système capitaliste éliminera les petits

producteurs jusqu’au moment où seules deux classes antagonistes, les capitalistes et les

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ouvriers, se feront face. Une crise économique majeure finira par ouvrir la voie au

socialisme et à la propriété commune des moyens de production.

NATIONALISME

Le nationalisme est un courant de pensée fondé sur la sauvegarde des intérêts nationaux et

l'exaltation de certaines valeurs nationales. Dans son premier sens le nationalisme est très

largement marqué dans un sens révolutionnaire et se confond avec la conscience nationale

révolutionnaire (encore convient-il de noter que la référence nationale sert de justificatif

dans la phase d'expansion territoriale et de conquête, pendant la Révolution elle-même).

Ce courant de pensée exalte les caractères propres, les valeurs traditionnelles d'une nation

considérée comme supérieure aux autres et qui s'accompagne de xénophobie et/ou de

racisme et d'une volonté d'isolement économique et culturel, telle qu’on l’a connu par

exemple avec le national-socialisme dans l’Allemagne hitlérienne.

Tout nationalisme a toujours pour conséquence un développement de l'esprit

protectionniste, c'est-à-dire une tendance des peuples à s'isoler, économiquement et

moralement, les uns des autres

Par extension, c’est le mouvement politique fondé sur la prise de conscience par une

communauté de former une nation en raison des liens ethniques, sociaux, culturels qui

unissent les membres de cette communauté et qui revendiquent le droit de former une

nation autonome. Nationalisme arabe; nationalisme des peuples colonisés.

HUMANISME

L’humanisme est un mouvement d'idées qui culmina en Europe au XVIe siècle et qui place

au-dessus de toutes les valeurs la personne humaine et la dignité de l'individu.

L'humanisme en tant que mouvement visant à renouer avec certaines valeurs de l'Antiquité

fait partie intégrante de la Renaissance. Il prit naissance au XIVe siècle en Italie, avec

Pétrarque, Boccace, et prospéra au XVe siècle avec Marsile Ficin, mais il se développa

partout en Europe, notamment en France, où il se nourrit en particulier de la pensée de

l'école de Chartres.

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En Italie, des érudits comme Coluccio Salutati et le Pogge diffusèrent des œuvres

d'auteurs romains, tandis que d'autres, comme Guarino Veronese et Francesco Filelfo

révélèrent à leurs contemporains des auteurs grecs de l'Antiquité.

Parmi les savants humanistes admirés pour leur érudition et leur esprit de liberté figure

Pic de La Mirandole, qui publia neuf cents thèses à débattre par des philosophes et des

théologiens.

L'humanisme, parti d'un retour aux textes et à certaines valeurs de l'Antiquité, s'est adjoint

tout naturellement l'esprit de liberté et d'indépendance à l'égard des dogmes trop rigides

et constitua incontestablement un courant qui, grâce à la Réforme, permit une nouvelle

libération des hommes et l'apparition d'un esprit de tolérance nourri de ce que le Don Juan

de Molière manifestera à l'égard du pauvre homme qui lui indiquait son chemin, l'« amour

de l'humanité ».

L'humanisme de la Renaissance s'est maintenu dans le monde occidental jusqu'à la rupture

opérée par Nietzsche avec la morale judéo-chrétienne.

IDEOLOGIE – VALEURS – MORALE - VERTU – ETHIQUE

IDEOLOGIE

Idéologie est le terme désignant un système d’idées et de représentations qui sert à

décrire, expliquer ou justifier la situation d’un groupe social. Sémantiquement, c’est la

science des idées (au sens général des faits de conscience), de leur nature, de leur rapport

avec les signes qui les représentent, et surtout de leur origine (qu'elles tirent de la seule

expérience sensible).

Condillac, que l'on peut regarder comme le fondateur de l'idéologie énonce au sujet de

l’idéologie : « La science qui nous occupe (...) nous la nommerons idéologie (...), discours

sur les idées ».

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VALEURS

Si nous avons décidé de vivre ensemble dans l’atteinte d’objectifs communs, c’est que

nous avons cru et que nous croyons toujours en l’avenir et à la possibilité de vie commune,

en des perspectives de développement de notre société, pour notre bien à tous.

Mais, qu’est-ce qu’une valeur ?

Une valeur est un « principe général d’inspiration morale qui oriente l’action des individus

en société en leur fixant des buts, des idéaux, autrement dit, en leur donnant des moyens

de juger de leurs actes. »

Les valeurs sont à la base de toute vie sociale, de toute démocratie. Les valeurs

permettent au leader d’être socialement plus responsable, d’agir de manière plus

vertueuse et plus adaptée aux attentes des citoyens.

Il ne s’agit pas de valeurs idéalisées à usage incantatoire qui n’auraient aucune efficacité.

Il ne s’agit pas de valeurs-marketing. Il faut qu’elles soient acceptées, intégrées et

impriment leur marque dans toutes nos actions ou décisions.

Quelles sont nos valeurs ?

Pour le savoir, nous allons nous poser les questions suivantes :

Qu’est-ce qui est le plus important pour nous ?

Quels sont les principes qui guident notre vie ?

Quelles sont les motivations premières de nos actions, de nos décisions ?

Répondre à ces questions nous permet de faire ressortir une liste de principes qu’il s’agit

maintenant d’hiérarchiser : ce sont nos valeurs.

Nous devons respecter trois étapes dans la définition de nos valeurs :

Formuler de façon concrète et précise nos valeurs.

Tirer parti des dilemmes rencontrés pour établir et préciser notre hiérarchie de

valeurs.

Traduire ces valeurs dans notre comportement. Sinon ce n’est qu’une liste, une

liste de plus.

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J’aimerais partager avec vous les valeurs suivantes, qui sont des valeurs fondamentales. Ce

sont des valeurs déjà partagées par de nombreuses personnes de par le monde et qui

attendent de vous que vous y adhériez aussi, afin que les sentiments positifs et la bonne

attitude soient adoptés par le plus grand nombre.

Ces valeurs, et je souhaiterais qu’elles soient nos valeurs, sont celles acceptées et

soutenues par toutes les sociétés ayant fait le choix de mettre leur avenir en commun.

Respect : Il est la base du contrat. C’est le respect de la personnalité de chacun ;

c’est le respect de nos différences de point de vue ; c’est le respect de notre

propre personne et de celle des autres ; c’est le respect du bien commun ; c’est

enfin le respect de l’organisation et de la hiérarchie.

Liberté : Elle représente l’affirmation de notre libre-arbitre. C’est une liberté de

choix et de vie ; c’est la possibilité de pouvoir choisir ce qui nous convient le

mieux, à nous et à nos proches, dans le respect du bien commun, de l’ordre public

et de la liberté des autres. Car votre liberté s’arrête là où commence celle des

autres ; elle s’efface devant les lois républicaines qui sont une protection pour nos

libertés à nous tous ; enfin elle trouve un compromis par rapport à la liberté de

ceux avec qui nous avons choisi de vivre, de travailler, de construire l’avenir.

Culture et connaissance : Elles sont les clés de notre accomplissement personnel

et de la croissance de l’entreprise, de notre développement individuel. Elles nous

permettent de surmonter nos imperfections et accroissent notre valeur et notre

compétitivité vis-à-vis de la concurrence. Elles représentent nos vraies ressources

pour un développement durable sur tous les plans, individuel, social (local-

communautaire) et national. Pour ce faire, nous devons toujours faire mieux ce que

nous savons faire, apprendre ce que nous ne savons pas faire, transmettre nos

connaissances et notre savoir-faire à ceux qui le souhaitent, car ils pourront ainsi

continuer à bien accomplir les tâches en notre absence.

Image et communication : L’image est importante car c’est le premier vecteur de

la communication. Elle comprend l’image que nous avons de nous-mêmes et notre

image telle qu’elle est perçue par les autres. Dans la mesure où nous contribuons à

l’atteinte des objectifs d’une entreprise, notre image influe sur celle de

l’entreprise. Aussi, est-il primordial que nous soignions notre image à tous les

points de contact avec la clientèle tant par notre mode vestimentaire que par notre

capacité à transmettre et à recevoir des informations de nos fournisseurs et de nos

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clients, c’est-à-dire de notre capacité à communiquer. La principale priorité de

l’entreprise est de nous donner les meilleurs moyens et les outils pour mieux

communiquer avec tous les acteurs important de notre vie professionnelle

(collaborateurs, clients, fournisseurs et partenaires). Ceci est également valable

dans notre vie privée.

Ecoute et service : Au-delà de nos fonctions, de notre travail, nous avons tous un

devoir de service dans l’entreprise et vis-à-vis de toute la société. Pour accomplir

ce devoir de service avec qualité et performance nous devons être à l’écoute de

tous les acteurs pour mieux appréhender leurs besoins quotidiens. L’entreprise ne

pourra pas satisfaire tous les besoins des clients, mais nous pouvons au moins les

écouter pour identifier ses besoins et faire des propositions d’action pour le futur.

Indulgence et pardon : Nul n’étant parfait ni infaillible, notre valeur passe

également par notre capacité à être indulgent, à pardonner les erreurs et à les

corriger. La sanction ne permet pas de mieux gérer les erreurs et les déviances ;

elle permet, tout au plus, de réduire leur fréquence. Alors, une bonne sanction doit

être accompagnée d’indulgence et de pardon tout en apportant les mesures

correctives nécessaires pour que l’activité puisse continuer dans des conditions

optimales pour notre bien-être à tous.

Initiative et réactivité : L’action ne se tarira jamais tant que nous aurons de

l’initiative. Nous devons toujours nous questionner sur ce qui peut être encore fait

et non sur ce qui est déjà accompli. Il est important, même quand toutes les tâches

ont été accomplies, de chercher à améliorer le résultat. Lorsque nous rencontrons

des difficultés ou en cas de survenance d’évènements non planifiés, de situations

non identifiées, nous devons faire preuve de réactivité, c’est-à-dire chercher les

meilleurs moyens de résoudre ces situations et de surmonter ces évènements. Il

faut, pour ce faire, que nous gardions notre calme sans faire preuve de latence. La

survie de l’entreprise repose sur nous et notre capacité à gérer ces genres de

situations de crise, ces évènements naturels ou non, qui ne doivent pas être

perçues comme des catastrophes mais juste comme de simples évènements.

Responsabilité : Le sens des responsabilités n’est pas inné. Mais nous l’acquérons

au fil de l’expérience. L’entreprise et la société nous ont fait confiance en nous

confiant des responsabilités, petites ou grandes. Nous devons faire de notre mieux

pour les exercer dans toutes leurs composantes, en utilisant tous les moyens licites

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et loyaux pour atteindre les objectifs communs auxquels nous avons adhérés en

acceptant les responsabilités confiées. Pour ce faire, nous devons toujours faire

preuve de rigueur et de fermeté, faire preuve d’autorité tout en restant humain,

donner l’exemple à nos collaborateurs et à nos proches, respecter nos engagements

dans la mesure des moyens matériels, humains et financiers mis à notre disposition

par l’entreprise et la société.

MORALE, VERTU ET ETHIQUE

De nos jours, l’éthique est de plus en plus au centre de tous les discours politiques.

Nombre de ceux qui utilisent ce terme ne savent en général ce qu’il recouvre en réalité. Il

convient de bien comprendre ce qu’est l’éthique afin de mieux la prendre en considération

dans nos actions.

Etymologiquement, éthique vient du grec « ethos » qui se traduit, suivant la pensée

d’Epicure, comme « la manière de conduire sa vie au quotidien ». Cette façon de conduire

sa vie au quotidien, sur un plan tant personnel que professionnel, fait intervenir

différentes notions et dépend de facteurs aussi bien individuels que sociétaux. On peut

noter que la façon dont l’individu conduit sa vie évolue dans le temps, dans l’espace et

suivant les rapports interindividuels.

L’individu conduit sa vie suivant sa perception personnelle de ce qui est bien ou de ce qui

est mal, mais aussi suivant les règles établies par la société (règles morales) dans laquelle

il évolue. Ces règles sont définies dans la morale perçue ici comme un ensemble de

prescriptions établies dans le but d’harmoniser les comportements individuels, de manière

à obtenir une société possédant des principes partagés par le plus grand nombre.

Aristote définit l’éthique comme le « bien-être de soi et des autres et la recherche des

moyens d’y parvenir ». Cette définition n’exclut donc pas des possibilités de conflits entre

« leur bien » et « mon bien », entre « eux » et « moi ». D’où la nécessité de faire des

compromis face à ces dilemmes éthiques.

Il faut retenir que l’idée d’éthique est un très fort sentiment et de souci du collectif, de

souci des autres. C’est une notion qui renvoie avant tout à une préoccupation du groupe, à

une haute idée de la moralité.

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L’éthique, c’est « la science et l’art de diriger sa conduite ». C’est la visée d’une vie

accomplie sous le signe des actions estimées bonnes, et sous le signe de la morale pour le

côté obligatoire, une vie marquée par des normes, des interdictions, caractérisées à la

fois par une exigence d’universalité et par un effet de contrainte sociale.

Pourquoi le leader doit-il avoir un comportement éthique ?

Le leader doit avoir un comportement éthique car son rôle est de trouver des solutions aux

problèmes pour faciliter la prise de décision. Le leader doit être éthique parce que, de nos

jours, l’éthique a investi tous les domaines de la vie professionnelle et politique, et il est

devenu impérieux de la prendre en considération.

Le leader qui prend en compte la dimension éthique dans son comportement doit avoir un

certain nombre de caractères :

Loyauté envers sa hiérarchie

Justice vis-à-vis des administrés

Fiabilité à l’égard des confrères et des partenaires

Qualité de la gouvernance

Responsabilité à l’égard de la collectivité.

Par rapport à l’éthique, le leader doit aiguiser son intelligence morale.

La grande majorité des individus est sincèrement attachée à se comporter selon les règles

éthiques. Cependant, faire preuve de moralité est moins simple qu’il n’y paraît. Le respect

de la morale est simple lorsqu’il s’agit de choisir, d’après une démarche manichéenne,

entre le bien et le mal. Il l’est beaucoup moins lorsque l’on est confronté à des

alternatives également insatisfaisantes.

Face à de tels dilemmes, il ne suffit pas de respecter certains principes moraux universels.

Il faut aussi affirmer, surtout pour les leaders, sa propre hiérarchie de valeurs et vivre en

cohérence avec cette « bible morale » personnelle. Cela passe par trois actions :

Formuler de façon concrète et précise ses valeurs

Tirer parti des dilemmes rencontrés pour établir et préciser sa hiérarchie de valeurs

Traduire ces valeurs dans son comportement.

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D’un point de vue pratique, l’éthique implique l’adoption d’une attitude simple et

traduite quotidiennement par la volonté d’être cohérent dans sa prise de décision et de

tenir ses engagements. Cette attitude doit reposer sur trois piliers essentiels :

Respect de la parole donnée

L’exigence de qualité

L’honnêteté et la responsabilité.

Ethique, morale et vertu, quelles nuances ?

L’éthique est « la science de la morale » dont l’objet d’étude est constitué de principes et

de valeurs morales qui nous facilitent la prise de décision. Elle n’est pas manichéenne,

mettant le Bien contre le Mal. Alors que la morale définit des principes ou des lois

générales, l’éthique est une « disposition individuelle à agir selon les vertus ».

L’éthique est plus flexible que la morale. En somme, j’oppose la flexibilité éthique à la

rigidité morale.

L’éthique est une compétence incontournable pour la concrétisation de la morale.

L’éthique permet de donner toute la force qui leur manquait aux principes moraux.

On note souvent une concurrence entre plusieurs règles morales. L’éthique permet de

surmonter cette opposition en ce sens qu’elle est une compétence décisionnelle, une

capacité d’analyse qui permet aux individus de « bien naviguer » dans l’océan social.

L’éthique comportementale, quant à elle, est une éthique appliquée dans le sens où elle

s’intéresse au comportement des individus exerçant leur pouvoir en vue de la satisfaction

des besoins des autres.

Un comportement éthique ne peut exister que dans une société où les leaders disposent

d’une grande liberté pour choisir la bonne façon d’agir sur la base de leurs valeurs.

L’éthique dans sa dimension pratique est une disposition à agir. Elle implique : 1) Une

capacité à identifier et catégoriser les exigences morales d’une situation. 2) Une capacité

à réfléchir et à délibérer sur les principes ou les valeurs à privilégier dans sa conduite.

Ces deux facultés sont indispensables pour adopter un comportement éthique. En effet,

sans une capacité à identifier le caractère moral d’une décision, il n’est pas possible d’agir

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moralement. De même, un leader qui perçoit l’aspect moral n’agira pas forcément

moralement s’il ne dispose pas du savoir-faire pour placer l’exigence morale en tant que

priorité et agir conformément à ses convictions en ayant un sens de contrôle de soi et de

patience permettant de ne pas succomber à la tentation des gratifications immédiates au

détriment de satisfactions plus éloignées.

Ainsi, un leader éthique ne se réduit ni à un décideur qui adhère mécaniquement à un

certain nombre de règles par tradition ou en raison d’une pression sociale ambiante, ni à

celui qui se donne pour mission de maximiser le bonheur de l’humanité s’il ne dispose pas

du savoir et du savoir-faire nécessaires pour réaliser ce bonheur ou pour répondre au

besoin moral.

C’est un leader qui dispose ou qui a acquis des capacités cognitives et comportementales

qui lui permettent de percevoir le besoin moral, d’arbitrer entre les demandes

conflictuelles et d’agir conformément aux résolutions qu’il a prises.

Cette conception présente l’éthique comportementale comme un capital humain, un

ensemble d’acquis que le leader a développés.

L’éthique comportementale est aussi un capital social. C’est un intérêt relationnel et

social, une compatibilité des valeurs dans le groupe, ce qui induit une proaction au lieu

d’une réaction négative.

C’est donc pour éviter les « réciprocités négatives » qu’il est nécessaire que les leaders

fassent preuve d’une éthique comportementale irréprochable : ils doivent être des

modèles, constituer un exemple pour les autres.

Une éthique comportementale favorise l’émergence de normes favorables à l’action et à la

coopération interindividuelle au profit de la performance de toute la société.

Je vais maintenant faire quelques précisions sur l’éthique en la différenciant de la morale

et de la vertu.

La vertu est la représentation individuelle de l’application d’une morale. La morale, quant

à elle, est un ensemble de normes vertueuses édictées par la société en faisant ressortir

une notion de bien. L’éthique, enfin, est un questionnement théorique et argumenté pour

accepter et intégrer dans son comportement ces normes moralement indispensables à

toute société.

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Pendant que la morale se contente de préciser ce qui est bien, dans l’éthique, il s’agit

plutôt de connaître et de définir le bien et le mal à partir de ses valeurs. L’éthique permet

d’adopter la bonne attitude en rapport avec ce qui est bien.

RELIGION – CROYANCE – FOI - LAÏCITE

RELIGION

La religion est un système de croyances et de pratiques fondé sur la relation à un Être

suprême, à un ou plusieurs dieux, à des choses sacrées ou à l’univers. Il est difficile

d’appréhender le terme religion.

Il est impossible de trouver une définition satisfaisante de la religion ou une manière

réaliste de classer les différents types de religions en raison des importantes différences

de fonction entre les divers systèmes connus.

Le terme religion a désigné dans l’Antiquité un ensemble de rites, un système de menaces

et de promesses, provoquant chez l’Homme la crainte, le respect, le culte et l’adoration.

Une étude des religions doit donc commencer par limiter le terme en soi à un ensemble de

croyances, de lois, de rites et aux institutions : le judaïsme et, issus de lui, le

christianisme et l’islam pour s’en tenir uniquement aux trois grandes religions

monothéistes.

Si cette restriction semble quelque peu arbitraire, elle a néanmoins le mérite de donner au

mot une signification plus claire en le limitant aux systèmes de foi, de morale, de rites et

aux institutions qui présentent des caractéristiques communes.

Étudier les religions autres que les trois monothéistes demande de noter le degré de

correspondance avec le concept que nous avons de la religion puis d’employer de nouvelles

manières de les classer lorsqu’aucune correspondance n’est trouvée. Cette correspondance

ne concerne pas un accord ou un désaccord doctrinal, telles que les idées de dieu ou de

conduite morale, par exemple.

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Il s’agit de décider si les institutions ou systèmes que l’on a appelés religions ont la même

fonction, dans les différents contextes culturels, que celle qu’une institution comme le

christianisme possède en Occident.

CROYANCE

Deux sens peuvent être accordés au terme croyance. D’une part, c’est une adhésion intime

qui se passe de justification, à une doctrine ou à un dogme (par exemple les croyances

religieuses).

D’autre part, c’est une conviction personnelle non fondée ou motivée rationnellement qui

se rapproche plus de la foi (par exemple avoir la croyance que la crise s’arrangera).

FOI

La foi est un mouvement de toute la personnalité, impliquant à la fois la volonté et

l'intelligence, vers une personne, une idée ou Ŕ comme dans le cas de la foi religieuse Ŕ un

dieu.

Les théologiens chrétiens contemporains insistent sur la dimension existentielle de la foi,

pour se démarquer d'une conception populaire qui identifie foi et croyance, opposées à la

connaissance.

Dans cette approche, la foi inclut la croyance mais va bien au-delà et, dans l'histoire de la

théologie, on a plus fréquemment opéré une distinction entre la foi et les œuvres qu'entre

foi et connaissance.

La foi dans la Bible

Le passage le plus significatif est celui de l'Épître aux Hébreux où la foi est définie comme

« la substance de ce que l'on espère, la preuve de ce que l'on ne voit pas ». Le mot

employé ici pour désigner la foi est le grec pistis, qui exprime le fait de donner sa

confiance.

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L'idée de foi développée par le Nouveau Testament amplifie et modifie la conception

hébraïque antérieure, laquelle exprimait une qualité de stabilité et de confiance entre

deux êtres.

Pour les auteurs du Nouveau Testament, le centre de la foi réside dans la relation du fidèle

à Jésus-Christ. Mais le Nouveau Testament ajoute à l'idée hébraïque de la foi les notions de

« croyance en » ou de « croyance que ».

La théologie chrétienne a donc établi une distinction entre un élément « subjectif » de la

foi, qui suppose l'action surnaturelle de Dieu sur l'âme humaine, et un élément « objectif »

caractérisé par l'adhésion à un ensemble de vérités exprimées dans les Credo et la Bible.

L'accord entre les exigences de la foi et celles de la raison n'a pas convaincu tous les

fidèles. Parmi les premiers Pères de l'Église, plusieurs, dont Saint Paul et Tertullien

(IIe siècle), ont souligné que la foi peut ressembler à de la folie pour qui n'a pas été ouvert

à la grâce de Dieu. Dans ce même ordre d'idées, le philosophe danois du XIXe siècle

Kierkegaard jugeait qu'un abîme sépare la raison humaine de la foi de sorte que le fidèle

doit accomplir un « bond » au-dessus de cet abîme pour trouver le salut.

La plupart des théologiens protestants contemporains insistent, à l'instar de Kierkegaard,

sur cette dimension subjective et individualiste de la foi, mettant l'accent sur l'effort

moral d'une vie de foi, plutôt que sur l'adhésion à des croyances exprimant la foi.

LAÏCITE

La laïcité est un principe d’organisation de l’Etat fondé sur un idéal : la réalisation de la

liberté et de l’égalité. Plus précisément, de la liberté de conscience fondée sur

l’autonomie de la personne et l'esprit critique, et de l’Egalité des citoyens devant la loi et

dans leur participation à la vie civique et politique.

Cet idéal vise la construction d’un monde commun, sans discrimination liée à une

appartenance religieuse ou à une origine familiale, d'un monde fondé sur le souci de

l’intérêt général, et dans lequel chacun peut donner un sens à sa vie.

La laïcité est inséparable de la notion de République, c’est à dire de l'organisation de la

chose publique en vue du bien commun, et elle y est nécessaire car dans une démocratie

les citoyens ne doivent pas être soumis à des inégalités de statuts. Leurs choix doivent être

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réfléchis et non commandés par l’émotion médiatique ou décidés par les chefs de

« communautés ».

Le principe de laïcité ainsi décrit a une traduction juridique dans la Constitution et dans

les lois, mais ne s’y réduit pas. Ses conséquences sont :

1) la liberté de pensée, d’expression et de pratique religieuse,

2) la mise en place d’un enseignement public indépendant de toute religion,

3) le refus du communautarisme,

4) la Séparation de l’Etat et des religions (ce qui donne aux religions un statut de droit

privé, mais ne les nie pas, et ne les rejette pas dans la clandestinité).

La laïcité est une organisation de l’Etat, qui vise à construire un monde commun où chacun

peut donner un sens à sa vie, et à réaliser les idéaux républicains de liberté, d’égalité et

de solidarité, ce qui nécessite, entre autres choses, que les religions ne jouissent

d’aucune reconnaissance officielle dans les instances de l’Etat et dans les services

publics. Il faut « rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Il faut

laisser le pouvoir temporel en dehors des choses religieuses, d’où la nécessité d’une

séparation stricte entre les deux dimensions, pour plus de clarté et d’impartialité.

Les implications concrètes de la laïcité

Tout d'abord la laïcité implique la séparation de l'Etat et des religions. Autrement les

principes d'égalité des citoyens et de souveraineté du peuple sont violés en faveur des

groupes religieux proches du pouvoir.

Toute religion ayant tendance à entretenir des relations ambigües avec le pouvoir, telle

religion ou telle autre voudrait peut-être profiter de la faveur dont elle bénéficie de la

part de l’Etat pour en tirer des bénéfices particuliers. Cela frustrerait les autres religions

et entraînerait peut-être des « conflits de religion » !

La laïcité, c’est également la liberté de conscience liée à l'égalité de traitement de celui

qui croit au ciel et de celui qui n'y croit pas. Les lois communes dessinent ainsi une sphère

publique consacrée au seul intérêt général. Faire prévaloir ce qui unit sur ce qui divise,

c'est fonder une paix authentique.

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Laïc, l'Etat républicain se doit d’être accueillant pour tous, sans discrimination. Pour cela,

il se refuse à tout privilège public des particularismes : ni religion reconnue, ni athéisme

consacré. Les religions et les spiritualités athées ou agnostiques peuvent se vivre

librement, dans la sphère privée de l'intimité personnelle ou des associations qui

n'engagent que leurs membres. Sans cela, l'enfermement dans la différence se raidit en

communautarisme, et la guerre des identités mutuellement exclusives se profile.

INSTITUTIONS : FAMILLE – ECOLE – PARTI - REPUBLIQUE

En démocratie, un certain nombre d’institutions jouent un rôle capital dans l’édification

du citoyen et dans sa formation. Il s’agit de la famille, de l’école, du parti qui préparent,

tous les trois, ensemble, le citoyen à comprendre ses droits et à assumer ses devoirs que la

République attend de lui.

La République doit former son citoyen et ce sont les institutions comme la famille, l’école,

le parti qui vont le lui permettre.

FAMILLE

Il existe deux définitions de la notion de famille.

En sociologie, la famille est un groupe social uni par les liens de parenté ou du mariage,

présent dans toutes les sociétés humaines.

Idéalement, la famille fournit protection, sécurité et socialisation à ses membres. La

structure de la famille et les besoins auxquels elle correspond varient d'une société à

l'autre. La famille nucléaire ŕ deux adultes et leurs enfants ŕ est l'unité principale dans

les pays industrialisés.

Dans les pays d’Afrique, la famille nucléaire est subordonnée à une famille étendue, qui

comprend également les grands-parents et d'autres membres de la parenté.

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Un troisième type de famille est la famille monoparentale, souvent éclatée, dans laquelle

les enfants vivent avec un père ou une mère non marié, divorcé ou veuf. Ce dernier type

est de plus en plus répandu aujourd'hui dans les sociétés modernes.

En droit, la famille est un groupe de personnes qui sont reliées entre elles par des liens

fondés sur le mariage et la filiation.

La famille n'a pas, d'un point de vue juridique, la personnalité morale, c'est-à-dire qu'elle

n'est pas une entité pourvue de droits et apte à les exercer, mais les relations entre ses

membres sont régies par une réglementation précise. La cohésion de la famille est

extérieurement symbolisée par l'usage du nom patronymique, ou nom de famille, qui

distingue les individus appartenant à une même famille et qui se transmet en ligne directe,

paternelle dans la famille légitime.

Le lien familial résulte de la filiation ; c'est le lien de parenté. La parenté est légitime,

lorsque la filiation est rattachée à un mariage. Elle peut aussi être naturelle ou adoptive.

Les ascendants et descendants ont un lien de parenté en ligne directe, tandis que les

personnes qui ont un auteur commun (ex. frère et sœur) sont des parents en ligne

collatérale. Un frère et une sœur sont dits consanguins s'ils ont un père commun, utérins

s'ils ont la même mère et germains s'ils ont les mêmes parents.

PARTI

Le parti est un ensemble de personnes ayant des opinions, des positions communes ou une

même ligne d'action. En politique, c’est une organisation structurée dont les membres

cherchent à conquérir et à exercer le pouvoir pour mettre en application leurs idées.

REPUBLIQUE

La République (du latin res publica ; littéralement, « chose publique »), est la forme de

gouvernement dans laquelle le pouvoir n’appartient pas à un seul, et où les fonctions

publiques ne sont pas héréditaires.

Pris dans son sens étymologique, le terme « République » semble se rapporter à la forme

de gouvernement dans lequel le peuple détient la souveraineté, et délègue à des

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représentants élus le pouvoir de diriger en son nom. Toutefois, la notion de république a

reçu au cours de l’histoire des contenus différents qui la rendent difficile à cerner.

Les différentes conceptions de la notion de République

Dans son sens générique, la République se définit comme le régime dans lequel la fonction

de chef de l’État ne se transmet pas héréditairement. La légitimité politique ne découle

pas du sang ou de la filiation comme c’est le cas dans une monarchie.

Pour autant, la République ne se confond pas nécessairement avec la démocratie. Certes,

en 510 avant notre ère, une res publica est instaurée à Rome dans laquelle le populus

(l’ensemble des citoyens) devient la source du pouvoir politique. Toutefois, dans

l’Antiquité grecque, les théories sur la République, telles que celles développées par

Platon et Aristote, dissocient République et démocratie.

En effet, la République désigne alors le caractère souverain de l’entité politique formée

par les cités-États. Toute entité politique indépendante peut, dès lors, être qualifiée de

République, sous réserve que le chef de l’État ne soit pas un monarque héréditaire. Ainsi,

une république peut aussi bien revêtir une forme aristocratique, telle qu’elle prévaut sous

l’Ancien Régime à Venise, ou une forme démocratique, comme c’est généralement le cas

dans les sociétés contemporaines.

La conception platonicienne

À titre d’illustration, dans son ouvrage la République, Platon présente une cité (en latin,

polis, « cité-État ») idéale, assimilable à une République aristocratique. Aux

caractéristiques fondamentales de l’âme humaine, l’appétit, la fougue et l’esprit

philosophe, Platon associe trois groupes sociaux distincts : une classe marchande, une

classe d’administrateurs et de guerriers, responsables de l’exécution des lois, et enfin une

classe de rois-philosophes législateurs. Cette élite de rois-philosophes y serait en charge

de garantir l’harmonie de la polis.

Dans ce modèle, une fraction de la communauté, censée posséder une capacité

particulière pour connaître ce qui constitue le bien commun, exerce le pouvoir politique.

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La conception aristotélicienne

Dans son traité Politique, Aristote présente une autre vision de la République, plus proche

de la conception occidentale contemporaine. Aristote établit une typologie des formes de

gouvernement en trois catégories, chacune recouvrant une version vertueuse et une

version pervertie du régime qu’elle renferme. La monarchie, forme vertueuse du

gouvernement d’un seul, s’oppose à la tyrannie ; l’aristocratie s’oppose à l’oligarchie, et

la République démocratique a pour forme déviante la République démagogique.

Seule la république démocratique, permettant à tous de participer au gouvernement,

garantirait l’harmonie de la cité.

INTERET COMMUN - CORRUPTION

INTERET COMMUN

L’intérêt commun n’est pas la somme des intérêts privés individuels. C’est un « supra-

intérêt » qui est supérieur à tous les autres intérêts présents dans la sphère publique. Il ne

tolère aucun concurrent, car c’est la condition même de son existence et de sa

pérennisation. Parler d’intérêt commun suppose l’existence de valeurs communes, de

valeurs partagées au sein du groupe. Ces valeurs doivent être fortement ancrées dans les

habitudes de chacun de telle sorte que dans une situation donnée on puisse s’attendre de

la part de deux sujets appartenant au même groupe social des comportements analogues.

Le sujet n’étant pas isolé de son environnement humain, autrui influence son jugement de

valeur. Pourtant, son « libre-arbitre », son autonomie naturelle au sein de la société lui

permettent d’élaborer des valeurs qui lui sont partiellement personnelles et originales.

Le pacte tacite de vie communautaire est construit de l’intersection des ensembles de

valeurs propres à chacun. Les valeurs minimales sur lesquelles s’accordent les individus

sont d’abord celles qui sont nécessaires à leur mutuelle survie (subsistance). Si celle-ci est

assurée, ce qui est souvent le cas dans les sociétés modernes, c’est la confrontation de

valeurs liées à l’amélioration et au confort (parfois indispensable) de la vie personnelle et

sociale qui apparaît au cours des débats. Ceux-ci permettent de dégager, par la bonne

volonté de chacun, l’intérêt commun. Les valeurs communes peuvent former des normes

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sociales s’imposant à tous à l’intérieur du groupe social. La notion de norme est

étroitement liée à celle de valeur morale.

Il peut arriver que plusieurs valeurs entrent en conflit ; par exemple les valeurs d’un sujet

A sont en conflit avec celles d’un sujet B.

Les conflits de valeurs apparaissent fort divers : valeurs personnelles contre celles d’une

autre personne, valeurs personnelles contre valeurs communautaires, valeurs

communautaires contre valeurs d’autres communautés, valeurs d’une minorité contre

celles d’une majorité, sans oublier les valeurs internes de la personne en conflit avec elle-

même, souvent à l’origine des autres conflits.

Toute valeur est relative, même si certaines valeurs sont tellement ancrées dans la

communauté mondiale qu’elles sont quasiment devenues des valeurs absolues. C’est le cas

par exemple de la dignité humaine et de son respect reconnu comme norme de

l’humanité.

CORRUPTION

La corruption est le fait, soit pour une personne dépositaire de l'autorité publique ou

chargée d'une mission de service public de solliciter des avantages, de l'argent ou des

cadeaux de tiers pour accomplir un acte entrant dans le cadre de ses fonctions ou, au

contraire, pour s'en abstenir, soit pour un administré, de solliciter la complaisance du

fonctionnaire.

La corruption est un délit contre l’intérêt général en ce sens qu’elle biaise les rapports

entre gouvernants et gouvernés. Les actes de corruption sont en opposition avec toutes les

valeurs de la démocratie : bonne gouvernance, égalité, liberté, solidarité, etc.

Le droit distingue la corruption passive, qui est le fait de l’agent public, de la corruption

active, qui émane de l’administré. La corruption passive constitue un délit sanctionné par

le Code pénal comme un « manquement au devoir de probité ». Cette catégorie de délits

inclut aussi la concussion (dans ce cas, le fonctionnaire exige comme un droit,

prétendument légal, l'argent qu'il reçoit) ou le trafic d’influence (le fait, pour un agent

public, de solliciter ou d’agréer des dons ou avantages pour abuser de son influence en vue

de faire obtenir d’une autorité publique une décision favorable à l’intéressé).

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Ces délits, qui constituent des abus de pouvoir, des manières de profiter de l'exercice de

sa profession pour provoquer un enrichissement personnel ou celui de tiers Ŕ au lieu

d’exercer un ministère dans l'intérêt de la collectivité publique -, tendent à ruiner, de

l’intérieur, l'administration elle-même et portent atteinte aux principes démocratiques

(tels que l’égalité d'accès des citoyens aux marchés, aux emplois et aux services publics).

C’est pourquoi ils sont par tradition sévèrement réprimés par la loi (par des peines

d’emprisonnement et des amendes).

DEMOCRATIE – LUTTE DES CLASSES - ELITISME

DEMOCRATIE

La démocratie ou « gouvernement du peuple par le peuple » (du grec dêmokratia,

dêmos, « peuple » ; kratein, « gouverner ») est le système politique dans lequel la

souveraineté appartient à l’ensemble des citoyens.

La démocratie, dont le principe fondateur « gouvernement du peuple, par le peuple et

pour le peuple » se retrouve par exemple dans la Constitution française, est dite directe,

lorsque le peuple est investi d’une responsabilité effective sur l’ensemble des décisions

ayant trait à la collectivité, ou représentative, lorsque le peuple délègue librement le

pouvoir de gouverner à des mandants.

À la fois conçue comme une valeur, constitutive d’un objectif à atteindre (la liberté pour

tous réalisée dans l’organisation collective), et comme une technique de gouvernement, la

démocratie s’est incarnée dans de nombreux modèles et selon des formes différentes.

Les origines de la démocratie

Pour les cités-États de la Grèce classique, comme Athènes, la démocratie directe, modèle

opposé à la tyrannie et à l’oligarchie, paraît le mode de gouvernement le plus adapté à de

petites entités, soucieuses d’autonomie et dotées d’une forte homogénéité sociale.

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Tous les citoyens peuvent effectivement prendre la parole et voter à l’Agora, l’assemblée

de la cité, à l’exception notable des femmes, des esclaves et des « métèques » (non

autochtones) qui, exclus de la citoyenneté, n’ont aucun droit politique.

La démocratie romaine ressemble à celle des Grecs, bien que Rome ait parfois accordé la

citoyenneté à des hommes nés hors de la cité.

À partir du Moyen Âge, l’idée démocratique s’efface devant la montée du modèle

théocratique, qui fait de la religion, inséparable d’une vision hiérarchique de la société, la

base de la légitimité du pouvoir et celle de l’organisation sociale dans son ensemble. La

prééminence peu à peu acquise par la monarchie aux dépens de la papauté ne remet pas

en question, bien au contraire, l’idée selon laquelle l’individu n’existe au sein de la

société qu’en fonction de la place qui lui a été assignée par sa naissance, système qui veut

que le pouvoir soit exercé par ceux-là seuls qui, par nature, en ont reçu la capacité.

Toutefois, certaines conceptions issues du christianisme, comme l’affirmation selon

laquelle les hommes sont égaux devant Dieu, contribuent à une nouvelle formulation de

l’idée démocratique dès la fin du Moyen Âge, en liaison avec le déclin du féodalisme,

l’émergence des premières formes du capitalisme, et la constitution d’une bourgeoisie

urbaine désireuse de participer aux affaires publiques.

S’inscrivant dans le cadre d’une affirmation progressive de l’individualisme, la Renaissance

consacre l’idée d’une autonomie de l’homme, qui doit s’entendre comme autonomie et

liberté de la conscience (manifestée par l’humanisme dans le domaine intellectuel), mais

également comme une autonomie vis-à-vis d’un pouvoir en voie de sécularisation, dont la

légitimité fait l’objet d’une interrogation majeure.

La naissance de la démocratie moderne

Si le souverain n’est plus incontestable, soit parce qu’on considère que sa qualité de

représentant de Dieu ne lui confère pas une légitimité absolue, soit, dans une optique plus

concrète prenant en compte la finalité du pouvoir, parce qu’on estime que la monarchie

telle qu’elle existe ne garantit pas à chacun le bonheur auquel il aurait droit, la question

consiste à définir le « bon » modèle de gouvernement.

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La démocratie, qui associe au pouvoir l’ensemble de la collectivité, apparaît dès lors

comme le meilleur système politique qui existe jusqu’à aujourd’hui, dans sa forme

représentative.

LUTTE DES CLASSES

La lutte des classes est une expression et un concept inventés par Karl Marx. Les

propositions du Manifeste expriment la théorie, expliquée plus tard dans son livre

Contribution à la critique de l'économie politique, de la conception matérialiste de

l'histoire, ou matérialisme historique.

Cette théorie, qui constitue une rupture à la fois philosophique et politique, explique qu'à

chaque époque (Antiquité, féodalisme, capitalisme bourgeois), le système économique

dominant (fondé sur les rapports de production) donnant naissance à des besoins vitaux,

détermine la forme de l'organisation politique et juridique de la société (la

« superstructure ») et conditionne le processus de la vie politique, sociale, culturelle et

intellectuelle de cette même époque.

Selon Karl Marx, l'humanité a vécu à l'origine dans une société primitive dans laquelle

chacun exécutait le travail nécessaire à sa survie et était libre. En permettant

l'accroissement des capacités de production, la division du travail a entraîné l'ascension et

l'enrichissement de l'humanité.

C'est ainsi que se sont mises en place des classes sociales et, dès lors, l'histoire de la

société est devenue une histoire de luttes entre les dirigeants et les exécutants, dominants

et dominés, exploitants et exploités, c'est-à-dire un rapport de force entre ceux qui louent

leur force de travail (les classes sociales opprimées) et les propriétaires des moyens de

production, détenteurs du capital (la classe dominante, la bourgeoisie).

À partir de cette analyse dialectique de l'histoire, Karl Marx tire la conclusion que la classe

capitaliste devrait être renversée et supprimée à travers une révolution réalisée par les

classes ouvrières (le prolétariat).

En devenant la propriété collective de tous, le capital (ou les moyens de production) ne

permettrait plus l'émergence d'un nouvel antagonisme de classes et disparaîtrait au profit

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d'une société sans classes dans laquelle tous les hommes seraient réellement égaux et

heureux.

ELITISME

Le terme élitisme a principalement deux sens dont l’un est positif et bénéfique et l’autre

est plutôt une déviance.

Le premier sens de l’élitisme, c’est l’exigence d’excellence dans le recrutement des

hommes de pouvoir. Ainsi, ceux qui exercent le pouvoir doivent avoir un certain nombre de

capacités exceptionnelles hors du commun.

D’un autre côté, et là c’est une déviance, l’élitisme représente la volonté de conserver à

un petit groupe (par exemple les énarques) les privilèges du pouvoir. Certes, on doit lutter

contre cette déviance lorsqu’elle est provoquée délibérément.

Cependant, lorsque cette forme d’élitisme est le résultat de la concurrence loyale dans le

recrutement des élites, on ne saurait s’élever contre. En effet, certaines grandes écoles

sont réputées pour être les pourvoyeuses privilégiées des élites à la République : les

Instituts d’Etudes Politiques (Sciences Po) ; l’Ecole Nationale d’Administration (ENA

d’où le terme énarque) ; l’Ecole Polytechnique (Polytech). De la même manière que la

République forme ses citoyens, elle forme également ses élites dans certaines grandes

écoles dont l’entrée est soumise à une sélection très rigoureuse.

L’élitisme est le résultat de notre volonté d’avoir des dirigeants de qualité et aptes à

exercer les hautes fonctions de l’Etat.

IDEAL – VISION

IDEAL

L’idéal est un modèle servant de référence en matière de perfection totale. Par exemple,

on parle d’idéal de vie. L’idéal, c’est également ce qui est le mieux adapté et le plus

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satisfaisant ; mieux, c’est le résultat le plus proche de la perfection que l’on puisse

atteindre dans une quête.

VISION

La vision est ici prise dans un sens qui va au-delà du simple fait de voir avec nos yeux. La

vision, c’est une manière de concevoir et d’appréhender les choses propres à quelqu’un.

Par exemple, on parle de la vision du Chef de l’Etat.

C’est également une image ou un message d’ordre surnaturel qui apparaît à l’esprit

lorsqu’on est dans certaines prédispositions.

Mais, comment acquiert-on cette vision qui, on le sait, est importante pour exercer le

pouvoir ?

Avoir, la vision, c’est avoir une idée claire et précise de la Destination, c’est-à-dire du

futur proche. C’est cette définition que je vais retenir. Donc, c’est une qualité essentielle

que doit posséder un Chef d’Etat ou un gouvernant.

La vision est alors comme une lumière visible par l’intéressé seul qui lui permet d’avoir

une meilleure vue sur les situations qui se présentent.

Cette lumière n’est pas innée. Elle est plutôt acquise. Elle est acquise par une longue

expérience (cette longueur est très relative ; certains peuvent l’acquérir au bout de cinq

années d’expérience, d’autres n’y réussiront pas au bout de vingt). Cette lumière

s’acquiert et se développe grâce à des aptitudes de développement personnel. Elle devient

très précise, très claire (sans vouloir faire dans l’image), quand on a intégré certains

principes de base du développement personnel, de l’efficacité et du leadership.

Nous avons cette lumière, immanquablement, si nous maîtrisons les sept savoir-faire

capitaux de l’efficacité personnelle que nous pouvons acquérir au travers de formations,

mais que nous devons mettre en application dans notre vie.

Nous avons cette lumière si nous intégrons dans notre pratique quotidienne les sept

habitudes des gens hautement efficaces, des gens qui réussissent tout ce qu’ils

entreprennent dans la vie.

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Les sept habitudes partent du principe que la vie suit une échelle de maturité. On

commence par dire « Vous », c’est-à-dire que l’on vit dans la dépendance. Puis on dit

« Je », c’est-à-dire qu’on sort de la dépendance et qu’on acquiert une certaine

indépendance. Enfin, dans la dernière étape, on dit « Nous », c’est-à-dire qu’on est en

plein dans l’interdépendance.

Voilà en quoi consiste la vision. Et c’est sur la vision que nous allons mettre un terme à

cette longue partie sur les bases d’érudition nécessaires pour mieux comprendre l’essence

du pouvoir et les termes fréquemment utilisés lorsqu’on parle de pouvoir, tels que la

démocratie, les valeurs et la vision.

Il ne nous reste plus qu’à acquérir le pouvoir et à commencer par l’exercer.

5- CONQUERIR LE POUVOIR

Comment acquiert-on le pouvoir ?

Après cette longue partie d’érudition où je parlais avec la multitude, je vais reprendre la

discussion avec toi, ami lecteur. Je vais te parler à toi qui as acquis cet ouvrage comptant

y apprendre des voies de conquête du pouvoir et comment gérer le pouvoir ainsi acquis. Je

vais te parler directement ; en usant de mots et d’images. Les mots ont l’avantage de la

précision ; les images ont l’avantage d’être plus significatives, donc plus parlantes que les

mots. Je vais utiliser les deux en insérant quelques anecdotes symboliques.

Aucun auteur ne saurait avoir la prétention de te donner, ami lecteur, une recette miracle

de conquête du pouvoir, pour la simple raison qu’il n’en existe pas. Tout ce qu’un auteur

qui écrit sur la conquête du pouvoir peut faire, c’est d’analyser des expériences vécues

par lui ou par d’autres, de confronter ses analyses avec le contexte et d’en faire ressortir

une démarche objective et cohérente de conquête de pouvoir. C’est ce que je vais faire

ici, toujours avec la simplicité que tu me connais déjà.

LA SIRENE

Si l’on me demandait quel est le genre du mot "pouvoir", je répondrais sans hésiter, et

contre toute attente, que le pouvoir est féminin (ELLE !). Et je vais m’expliquer. Tu

comprendras mieux mon aplomb. J’ai mis le pouvoir au féminin car c’est bien d’une

féminité qu’il s’agit. Le mot "pouvoir" lui est bien masculin ; mais le pouvoir en tant que

concept est comme une femme, une « sirène ». Pour acquérir le pouvoir, il faut arriver à

séduire cette femme, cette sirène ; il faut la conquérir au sens propre comme au sens

figuré. Cette femme, cette sirène tant convoitée représente le pouvoir que tu souhaite

obtenir.

Il te faudra alors mettre en place les meilleures stratégies pour la séduire et la convaincre

de t’accepter dans son sérail.

Le pouvoir étant une sirène dans mon image, il faut donc avant toute chose que tu ais

certaines qualités, certaines aptitudes. Et là, les choses commencent par se compliquer. Il

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faut, tu t’en doutes déjà, 1) que tu saches nager ; 2) que tu saches respirer sous l’eau ou

tout au moins retenir ta respiration assez longtemps pendant que tu seras à la charmer

dans son élément. Dans ces deux cas, il est très difficile pour un humain normalement

constitué de satisfaire à ces deux premiers critères. En clair, pour conquérir le pouvoir, il

faut d’abord savoir exactement ce qu’on entend par pouvoir, ce que recouvre ce terme,

de quoi est fait le concept. Cela est désormais acquis avec les paragraphes d’érudition qui

précèdent. Ensuite, il faut être doté de capacités exceptionnelles, d’aptitudes

extraordinaires de compréhension, de discernement, de vision, d’élocution, de rhétorique

et j’en passe, car la liste est longue. Il ne s’agit pas d’être Superman ; détrompe-toi ami

lecteur. Il faut juste avoir les qualités et les aptitudes qui vont te servir dans ta quête,

dans ta démarche de conquête du pouvoir. Donc, il faut pouvoir nager et respirer sous

l’eau pour reprendre notre image !

Dans toute démarche de conquête du pouvoir, il ne faut pas perdre de vue le fait que tu as

beaucoup de concurrents. Cette femme, cette sirène est tellement désirée que tu n’es pas

seul dans la course ; tu n’es pas le seul à vouloir la séduire. Dans ta stratégie, non

seulement tu dois faire usage de tous tes charmes, de toutes tes aptitudes pour arriver à

l’approcher et à la séduire, mais en plus il te faudra combattre les autres prétendants, tes

concurrents, tes challengers. Pour reprendre notre image parlante, il s’agira pour toi

d’arriver à nager, et à bien nager, tout en étant complètement lesté avec des lingots de

métal. Donc la route qui mène au pouvoir est une route bien étroite ; une route bien

sinueuse ; une route bien difficile d’accès et très peu sûre ; une route encombrée. Il va

falloir se frayer un chemin sur cette route encombrée. Et nous allons y arriver.

LE DESIR DE POUVOIR

Dans toute démarche de conquête du pouvoir, il faut une forte dose de volonté. Il faut

vouloir, car qui veut peut ! La conquête du pouvoir doit provenir d’un désir ardent et fort.

Il te faudra avoir une volonté de fer sans te rouiller et continuer à avancer même quand

les difficultés te font chanceler. C’est ça la clé de la conquête du pouvoir. C’est cette clé

qui t’ouvrira le chemin sinueux que tu vas devoir emprunter pour acquérir le pouvoir.

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La force de ton désir de pouvoir se mesurera à l’efficacité de tes stratégies pour t’attirer

les faveurs de cette belle sirène qu’est le pouvoir. Si tu veux vraiment, tu peux y arriver,

surtout maintenant que tu as lu ce traité.

La question de la volonté, du désir, est centrale dans la conquête du pouvoir. En effet,

vouloir c’est pouvoir ! Quand on veut vraiment on met tout en œuvre pour satisfaire son

désir. « Un pouvoir nommé désir ! » L’accomplissement du désir dont je parle ici n’a rien à

voir avec le concept psychanalytique du même nom, même s’il y a des analogies que je

vais faire ressortir.

Il ne saurait être question ici d’exposer la théorie psychanalytique du rêve dont on sait que

la proposition essentielle Ŕ le rêve est un accomplissement de désir (la conquête du

pouvoir aussi) Ŕ est que le rêve accomplit un désir selon Freud. Ce qu’il est important pour

nous de retenir dans les réflexions freudiennes, c’est que tout accomplissement de désir

est le résultat d’un conflit et d’un compromis. Et là, Freud vient apporter la validation

scientifique de ce que j’avais dit plus haut, plus simplement. Conflit car il y a des

concurrents qu’il faudra battre dans la conquête du pouvoir, dans la séduction de la belle

sirène pour s’attirer ses faveurs. Compromis car, comme un humain ne peut pas respirer

sous l’eau (c’est humainement impossible), il faudra apprendre à retenir le plus longtemps

possible sa respiration, donc un compromis avec la nature des choses.

Est-ce que ce désir est assez fort, est-il assez ardent chez toi ? Veux-tu vraiment acquérir

le pouvoir ? Tu dois obtenir des réponses précises à ces questions. Alors, à ce moment là,

tu seras bien décidé et prêt à effectuer tous les sacrifices, car des sacrifices il y en aura ;

sacrifier telle chose pour en obtenir telle autre. C’est cela même le compromis. Et réussir

à gérer le changement que tu as amorcé te demandera beaucoup de compromis.

LA RUPTURE (SANS BRISURE)

Dans toute conquête du pouvoir il faut avant toute chose une rupture. Il faut une rupture

avec le passé, il faut une rupture avec le présent. Je parle bien de rupture. Je ne parle pas

de cassure. Car il ne faut pas rejeter tout le passé ni de rompre avec le présent. Il faut

juste mettre de côté tous les aspects de ce passé qui ne sont pas en concordance avec les

nouveaux objectifs, c’est-à-dire les aspects de ce passé qui ne concourent pas à ta

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démarche de conquête du pouvoir. Ce n’est donc pas une cassure ; c’est une brisure de la

ligne du temps sans la rompre ; il faut redresser tous les traits de ce passé qui te tirent

vers le bas et les recadrer, en les poussant vers le haut. Il faut agir sur cette ligne du

temps et l’image de la lettre « V » est parlante à ce sujet ; car c’est justement ce « v »

qu’il faut arriver à opérer dans la réalité des choses en brisant la ligne vers le haut.

Concrètement, il faut te créer une nouvelle présentation officielle et t’en tenir, une

présentation officielle qui cadre bien ou mieux avec ton nouveau désir de pouvoir, mieux

que celle que tu avais dans le passé et qui n’était pas de nature à te permettre d’atteindre

cette fin (sinon tu l’aurais déjà fait). Les communicateurs diront qu’il faut que tu soignes

ton image publique. Désormais, toutes les actions que tu poseras seront celles d’un homme

à la conquête du pouvoir. Elles doivent avoir un objectif déterminable, une fin qui cadre

avec le but final : acquérir le pouvoir et l’exercer. A chaque fois que tu agis, prends le

recul nécessaire pour voir si telle ou telle autre action rentre dans la cohésion d’ensemble

de ton panégyrique, de ta présentation officielle. Si tu te rends compte qu’une action ne

cadre pas avec la cohésion d’ensemble de ton panégyrique (ce qui peut arriver) alors il

faudra effectuer sans tarder les actions nécessaires pour renverser la tendance, c’est-à-

dire prendre des mesures correctives.

Lorsque tu as bien opéré la rupture, cette dernière t’amène inévitablement vers un

changement que tu as amorcé et que tu dois maintenant gérer.

REUSSIR LE CHANGEMENT

Qu’est-ce que le changement ? Comment peut-on le gérer ?

Selon le dictionnaire, le changement signifie : « Action de changer ; résultat de cette

action. Transformation. » Tout changement implique donc une action. Il faut agir ! Tout

changement implique une dynamique, donc une planification rigoureuse et de l’énergie

pour l’accomplir. Dans toute volonté de changement, il faut établir des plans précis, nés

de désirs définis et d’une persévérance constante.

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En quoi consiste-il ?

Changer, c’est quitter un état A pour un état B.

Changer, c’est constater une situation mauvaise à modifier.

La vie étant faite d’étapes, changer, c’est passer d’une étape 1 insatisfaisante à

une étape 2 porteuse d’espoir.

Tout changement implique trois mots : dynamique, impulsion, croissance, et un petit

quatrième, équilibre. Le changement, c’est alors un mouvement qui doit être impulsé par

la force de la volonté et aboutir à une croissance équilibrée.

Tout changement implique la présence de forces antagonistes (progressistes §

conservatrices). Il faut pouvoir vaincre la résistance au changement (néophobie) en se

convaincant soi-même que le changement est bénéfique pour soi et pour son entourage.

Pour toute démarche de changement, il est également impérieux de changer soi-même

d’attitude, par exemple en adoptant une éthique professionnelle et comportementale

irréprochable afin d’être un modèle pour la société. Il faut, n’est-ce pas, ami lecteur,

changer l’homme pour pouvoir changer le monde ; car c’est sur l’homme que tout repose.

Le changement doit d’abord commencer par toi. Toi qui va acquérir le pouvoir, tu es un

moteur, un tracteur (eu égard à tes capacités exceptionnelles dont j’ai parlé plus haut) ;

tu es la locomotive qui tire toute la masse ; alors le changement repose sur toi à bien des

égards.

Comment réaliser le changement ?

Si nous voulons réaliser des changements aussi minimes soient-ils dans notre vie, il nous

suffit de nous pencher sur nos idées et nos comportements ainsi que sur nos valeurs. Nous

avons parlé des valeurs et de l’éthique dans les définitions d’érudition ; c’est maintenant

l’occasion d’appliquer ce qui a été développé. Pour réaliser le changement, il faut

également être doté de certaines capacités. Je dirais, en guise d’image, qu’il faut être

hermaphrodite ; c’est-à-dire allier les capacités de la femme avec celles de l’homme.

Le slogan suivant résume bien la meilleure démarche pour réaliser le changement et le

conduire à terme en gérant tous les conflits qui peuvent surgir lorsqu’il est en cours : « La

fermeté dans la douceur ».

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En effet, il faut allier la fermeté masculine à la douceur féminine. Celui qui veut réussir un

changement doit accepter d’être un homme et une femme à la fois. Sinon, son

changement ne trouvera aucun adhérent ; mieux, il ne rencontrera que des oppositions. La

douceur ne veut pas dire qu’il faut laisser de côté son plan initial pour des actions de

charme. Il faut rester rigoureux, donc ferme, tout en usant de diplomatie, tout en faisant

preuve de tact.

Ta diplomatie te permettra de gérer tous les conflits qui peuvent surgir lorsque tu

enclenches ta dynamique de changement, car les conflits sont inévitables et tu vas devoir

les gérer.

La résistance au changement est une des principales sources de conflits interpersonnels,

car tout changement implique, comme je le disais plus haut, la présence de deux forces

antagonistes : d’un côté les forces progressistes, celles qui sont favorables au changement

et le jugent opportun et bénéfique ; de l’autre les forces conservatrices, celles qui

refusent tout changement et préfèrent le statu quo, l’immobilisme. Ces dernières vont

tout mettre en œuvre pour empêcher l’arrivée du changement. D’où les fameux conflits

que tu vas devoir gérer.

Comment vaincre la résistance au changement ?

La seule manière efficace de vaincre la résistance au changement, c’est convaincre. Et ce

n’est pas là un mauvais jeu de mots (vaincre les cons !). En effet, il faut communiquer sur

la nécessité du changement et en quoi il va consister concrètement. Ensuite, il faut

convaincre les opposants au changement, c’est-à-dire les amener à adhérer au

changement. Tu dois faire appel à leur objectivité, en étant objectif toi-même, et leur

montrer que tu as la capacité d’opérer ce changement et de le mener à bout.

Il existe une autre catégorie de gens opposés à tout changement. Ce sont ceux que nous

pouvons appeler les « néophobes ». Ceux-ci ne sont pas opposés spécialement au

changement que tu prônes ; ils sont opposés à toute forme de changement quel qu’il soit.

Il est très difficile de convaincre ceux-là. En général ils ne sont pas très nombreux. N’en

tiens pas compte, sinon tu perdras beaucoup de temps et d’énergie pour « zéro résultat ».

Mais, ne commets pas l’erreur de les ignorer. Une seule action de communication en leur

direction suffit pour leur montrer que tu les as considérés.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 125

125

Comme dans toute transformation majeure, tu seras appelé à déployer beaucoup de

moyens et à utiliser beaucoup d’énergie pour réussir le changement. Ne fais pas économie

de ressources, mais il faudra que tu saches rationnaliser car le temps nécessaire pour

accomplir le changement peut s’avérer être plus long que prévu.

LA PLANIFICATION ET LA DEPLANIFICATION

Dans toute démarche de conquête du pouvoir, il faut mettre sur pied une stratégie (ou

même plusieurs car il faut des plans « B » et « C » selon les scénarios qui se présenteront).

Il faut avoir une bonne planification fruit d’une réflexion poussée. Rien ne doit être laissé

au hasard ; dans la conquête du pouvoir, le hasard n’existe pas, il n’y a que des

opportunités à saisir. Rien ne doit être incertain. L’incertitude doit être combattue car tu

as tout prévu ou presque.

Tu sais exactement où tu veux aller et comment y aller. Tu sais comment faire pour

parvenir à tes fins. C’est la différence entre toi et tes concurrents. Alors cet avantage

concurrentiel, tu dois le pousser à son maximum ; tes concurrents ne doivent jamais

savoir, je dis bien « jamais », où tu en es exactement ni ce que tu vas faire. Tu dois être

imprévisible sans être inconstant et irréfléchi ; tu dois être mystérieux sans être secret car

tu devras beaucoup communiquer.

C’est en cela que la conquête du pouvoir est justement difficile, car comment être

imprévisible sans être spontané, irréfléchi, incohérent ; comment être mystérieux sans

être secret ?

C’est cette démarche particulière que nous allons commencer par aborder à partir de

maintenant. Nous allons le faire ensemble ami lecteur.

Si tu veux conquérir le pouvoir, tu dois avoir un plan précis. Par exemple, tu dois

commencer par te préparer dès maintenant si tu veux te présenter à la présidence dans

une quinzaine d’années. Conquérir le pouvoir est comme tout projet qui a ses exigences de

planification et de rigueur d’exécution. TU DOIS AVOIR UN PLAN COHERENT, c’est-à-dire

en adéquation avec tes capacités innées et acquises tout en ressortant les capacités qui te

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 126

126

restent à acquérir avant l’échéance que tu t’es fixée dans ta démarche de conquête du

pouvoir.

Quels sont les caractéristiques d’un bon plan ?

Un bon plan est organisé. Ton plan doit être organisé et facile à comprendre. Il doit

décrire clairement les différentes étapes, définir les stratégies et des actions pour chacune

d’elles et déterminer les personnes sur qui tu peux compter à chacune d’elles. Par

exemple, dans ta course à la présidence, tu peux te fixer comme étapes, la présidence de

ton parti, l’arrivée au gouvernement ou la députation, etc. Il faut que tu fasses ressortir

une gradation visible qui montrera à l’observateur (en l’occurrence toi-même) comment tu

évolue dans ta démarche de conquête du pouvoir.

Un bon plan répond aux besoins d’un groupe. Ta démarche doit s’inscrire dans un

objectif de résolution de problèmes. Ton plan de conquête du pouvoir doit répondre aux

besoins d’un groupe. Par exemple, la communauté nationale a besoin d’un leader pour la

conduire, d’un président pour la diriger. Tu ne peux pas planifier de devenir roi alors que

nous sommes dans une république ; là c’est irréel donc irréalisable (à condition de changer

la constitution, ce qui dans ce cas doit être pris en compte par ta planification) ! En outre,

ton plan doit faire ressortir dès maintenant quels sont les bénéfices que la communauté

tirerait de ta présidence mieux que celle d’un autre. Par exemple, quelles sont les

innovations que tu apportes à la gestion du pouvoir, sans dévoiler tout ton programme.

Un bon plan doit prendre en compte la constitution d’une équipe. Tu ne peux et tu ne

dois pas te lancer dans la conquête du pouvoir tout seul. Tu as besoin de compétences

autres que les tiennes, de personnes qui te soutiennent. Ces personnes ne sont pas

obligées de savoir que tu te prépares à briguer la magistrature suprême dans quinze ans.

Ils doivent juste savoir que tu as besoin d’eux dans l’atteinte d’objectifs communs. C’est

d’ailleurs par eux que tu commences à exercer ton leadership. Ils peuvent être les

membres d’un parti politique ou d’une autre organisation de la société civile, comme nous

le verrons plus loin dans la partie sur la machine de guerre.

Un bon plan est réalisable. Un bon plan doit être applicable et montrer objectivement

qu’il est réalisable. Il ne s’agit pas de planifier la conquête de la présidence alors même

qu’on n’est pas assez responsable pour diriger sa propre famille, ou qu’on passe son temps

à se saouler avec les copains. Même s’il est osé, ta volonté de conquête du pouvoir doit

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 127

127

sortir du cadre du rêve et ta planification doit pouvoir montrer cela, convaincre que c’est

possible !

Un bon plan est simple. Il ne s’agit pas, parce que nous avons parlé d’être imprévisible,

de te mettre à concevoir des plans très compliqués qui vont plus te perdre du temps

qu’autre chose. Ton plan doit être simple, et on doit pouvoir le comprendre quand tu

l’expose (à tes équipiers).

Un bon plan est clair et précis. Ta planification doit indiquer de manière précise les

échéances, les qualités requises, les responsabilités, les coûts et les financements sans

avoir à consulter un spécialiste pour ce faire.

Un bon plan est flexible. Tu ne dois pas te mettre dans un carcan avec ton propre plan.

Ainsi, celui-ci doit être flexible car il est possible que les circonstances changent après son

établissement. Tu dois te réserver une marge, la possibilité de t’adapter aux changements.

En langage technique, on appelle cela le recalcul automatique et les mises à jour ! Tu dois

être prêt à te conformer aux évolutions de la situation en t’adaptant aux transformations

du contexte.

Un bon plan est complet. Le plan doit prendre en compte tous les détails possibles. Tu

n’es pas devin, ni voyant, mais ton plan doit montrer que tu as vraiment pensé à tout, ou

tout au moins au maximum. Rien ne doit être laissé à l’imagination ou au hasard. Toutes

les éventualités doivent être considérées. Même si quelque chose d’inattendu se produit,

le plan doit te laisser une marge de pouvoir y faire face.

Tu dois constamment avoir à l’esprit ces huit qualités d’un bon plan dans la planification

de ton projet de conquête du pouvoir.

Sans être sorti de grandes écoles, ta planification doit être rigoureuse et refléter la qualité

et l’étendue de tes réflexions. Grâce à ton plan, tu dois pouvoir convaincre tes équipiers

de prendre part à cette formidable aventure (c’est le cas pour toute démarche de

conquête du pouvoir).

Concrètement, ta planification doit être faite en deux temps où tu te poseras certaines

questions ;

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 128

128

Enquête :

Quel est l’objectif final de ta démarche (la présidence, la députation, le gouvernement ?)

Ta démarche répond-il à un véritable besoin ? Connais-tu toutes les données de ta

démarche ou repose-t-elle uniquement sur des hypothèses ? Quel est le nombre de

personnes qui doivent participer à son exécution ? Sont-elles consultées ?

Analyse :

Ta démarche s’inscrit-elle dans le renouvellement de l’élite ? Contribue-t-elle au

développement de la communauté ? Disposes-tu de soutiens au sein de la communauté

autres que les membres de ton équipe ou de ton organisation ? Y-a-t-il besoin de

compétences particulières et les as-tu, sinon es-tu prêt à les acquérir ? Y-a-t-il une

meilleure alternative ? Ta démarche sera-t-elle accomplie dans des limites de temps

raisonnables (dix ou quinze ans) pour ne pas diminuer l’intérêt des participants ?

Toutes les étapes de recherche, analyse et planification qui précèdent ont pour but de te

préparer au mieux à l’action. La réussite de ta démarche dépend en grande partie de ta

capacité à convaincre et à tirer le meilleur parti de tes aptitudes et de celles de ton

équipe.

Le titre que j’ai donné à cette sous-partie peut paraître paradoxal. Comment parler, en

effet, de planification et de déplanification à la fois dans la même sous-partie ? Sans

vouloir développer le concept philosophique de « déplanification », je vais juste présenter

les éléments de cette théorie qui peuvent concerner une démarche de conquête du

pouvoir.

La déplanification consiste à ne pas planifier les choses (ou à faire comme si c’était le cas)

afin d’agir « en suivant le courant », « en se laissant porter », suivant les opportunités. Si

tu as bien compris tout ce que j’ai développé jusqu’à maintenant, ami lecteur, tu as du

comprendre qu’il existe une dose de déplanification dans la démarche de conquête du

pouvoir que j’expose, mais pas trop.

Tout en ayant une planification rigoureuse, tu dois également laisser un champ pour les

imprévus, pour les « courants porteurs » sur lesquels tu dois te laisser choir, profitant ainsi

de leur opportunité quand elle se présente. La déplanification, c’est un ensemble de

« petits actes » qui pris individuellement n’ont aucun impact, mais qui mis bout à bout

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129

prennent une importance redoutable. Ce sont ces « petites choses de rien du tout » que tu

dois gérer en les mettant à ton profit.

Par exemple, tu dois éviter de donner des réflexions spontanées, tout en ayant toujours

sous la main, un certain nombre d’idées sur plusieurs thèmes d’actualité (et là elles n’ont

plus rien de spontané, ces idées !) : la mondialisation, la crise économique, le chômage, le

dialogue social, l’équilibre des institutions, l’avenir de la nation, etc. Tu dois éviter les vox

populi, c’est-à-dire les micros-trottoirs dans lesquels ont te demande de donner ton avis

sur des thèmes que tu n’as pas prévus dans tes réflexions spontanées. Refuse donc les vox

populi, lieux de parole à brûle-pourpoint, auxquelles tu préfèreras les interviews qui ont

l’avantage de pouvoir être préparées.

Je ne vais pas plus approfondir sur la déplanification, t’invitant juste à retenir que de

petits actes de rien du tout peuvent, s’ils sont mis bout à bout, générer de grands

résultats, et ont l’avantage de prendre de court les adversaires.

LA MACHINE DE GUERRE

Dans son accession aux responsabilités, un homme doit pouvoir compter sur un ensemble

d’acteurs partageant les mêmes valeurs, susceptibles de lui fournir des éléments de

réflexion et de proposition politiques opérationnelles et d’influencer l’opinion publique.

Autrement dit, la vitalité d’une démarche de conquête du pouvoir est conditionnée par la

plus ou moins grande effervescence des « boîtes à penser » (Think Tanks) qui gravitent

autour de lui. Les conquêtes politiques ne sont alors possibles que lorsqu’il dispose dans

son entourage de véritables Think Tanks puissants et dynamiques. Ce sont ces « boîtes à

penser », ces Think Tanks, qui vont produire toute la réflexion préalable à l’action et

faciliter sa mise en œuvre. L’action des Think Tanks est majeure et elle devance toute

autre action. Ce sont les Think Tanks qui vont d’ailleurs permettre de créer la machine de

guerre en la nourrissant d’idées porteuses et en la situant sur l’échiquier politique.

Dans toute conquête du pouvoir il faut une machine de guerre. C’est exactement le

terme qu’il faut pour désigner cette formidable organisation qui va te permettre de

conquérir le pouvoir. Elle peut être un parti politique, mais pas uniquement cela. Elle peut

être aussi une autre organisation de la société civile, surtout avec les nouvelles avancées

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 130

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dans la démocratie représentative et l’échec des partis politiques dans leur rôle de

fourniture d’élites dirigeantes bien formées et capables de conduire les affaires publiques.

C’est donc plus vers les organisations de la société civile que penche la balance de la

machine de guerre pour la conquête du pouvoir. C’est dans ce nouveau type

d’organisations dites de la société civile que se portent tous les espoirs de l’alternance

démocratique et de la formation des élites à la conduite des affaires publiques ; c’est dans

ce genre d’organisations que se fait désormais l’apprentissage de la démocratie à la base,

de la démocratie participative.

Mais, qu’est-ce que j’entends par « machine de guerre » ? Que revêt ce concept ? Je parle

de machine de guerre car dans la conquête du pouvoir, il te faudra le soutien

inconditionnel d’une organisation qui sera le premier vecteur de ta vision, le véhicule de

tes idées et l’agence de communication qui assurera la promotion de ton image publique

et te donnera une bonne visibilité pour parler à la multitude.

C’est très important, car rares sont les hommes de pouvoir qui sont arrivés seuls à acquérir

le pouvoir. S’ils n’ont pas eu la machine de guerre au sens où je l’ai défini ci-dessus, c’est

qu’ils ont bénéficié du soutien d’une « famille » qui joue dans ce cas-là le rôle de la

machine de guerre, une famille puissante et soudée. Tel est le cas de John Fitzgerald

Kennedy et nous allons le voir dans l’encadré plus loin.

Cette machine doit être bien pensée dans ses structures et dans son fonctionnement, de

telle sorte qu’elle puisse être capable de t’amener à acquérir le pouvoir, si ce n’est pas là

son unique rôle. Si elle n’existe pas encore, il faudra la créer. Si elle existe, mais ne

convient pas tout à fait à notre définition, il faudra la modifier ou mieux en créer une

nouvelle, c’est toujours mieux.

C’est toujours mieux car, en général, les hommes qui acquièrent le pouvoir pratiquent tous

ce qu’on appelle la « politique de la terre brûlée ». C’est-à-dire que la machine de

guerre a été tellement moulée pour leur permettre à eux d’acquérir le pouvoir, qu’après

eux, il faut une réforme majeure, une réforme en profondeur pour que la même machine

puisse permettre à un autre homme d’acquérir le pouvoir en utilisant la même

organisation.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 131

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Jacques Chirac en France a bénéficié du soutien du RPR, le parti qu’il a fondé, pour arriver

à la magistrature suprême. Nicolas Sarkozy son successeur, lui, a bénéficié de la puissance

de l’UMP qu’il a contribué à créer. Barack Obama a profité de la force historique du Parti

Démocrate des Etats-Unis et de sa position de seule alternative face au Parti Républicain

son rival de toujours. Quant à Nelson Mandela, c’est la conviction militante de l’ANC qui

l’a amené au pouvoir en Afrique du Sud.

Avant toute chose donc, il faut cette machine de guerre qu’il faudra créer si elle n’existe

pas encore, ou qu’il faudra modifier si sa forme actuelle ne te permet pas d’envisager une

conquête du pouvoir. Et je dis, c’est mieux de créer sa propre machine de guerre, car

ainsi, tu as bien pensé tous les rouages, toutes les structures, tout le fonctionnement,

tous les organes et le rôle de chacun. Tu es l’auteur-réalisateur-producteur : c’est toi qui

distribue les rôles et qui indique à chacun comment il doit jouer au mieux sa partition pour

l’atteinte de l’objectif commun, la conquête du pouvoir et son exercice.

Il ne s’agit pas seulement d’être membre de cette organisation ; il ne s’agit pas seulement

de créer la machine de guerre. Il faut en prendre le contrôle au vrai sens du terme. Il faut

pouvoir la conduire, la diriger, sans évidemment occuper tous les postes car il en existe

plusieurs. Il faut arriver à en devenir l’homme-clé, même si tu n’en es pas le Président,

car tu dois rester au cœur de l’action. Le poste de Secrétaire Général est très efficace à

ce sujet. Il joue un rôle capital dans toutes les organisations avec ou sans l’existence d’un

Président plus haut dans la hiérarchie de l’organisation.

Une fois que la machine de guerre est rentrée sous ton contrôle, il faut organiser un ou

deux « shows » où tu vas déployer tes talents devant l’assemblée de l’organisation réunie à

cet effet et à cet effet uniquement. Ces shows te permettent de quadriller le terrain et de

te positionner comme l’élément incontournable de l’organisation, brisant ainsi les

dernières résistances quant au soutien inconditionnel que tu souhaites obtenir de cette

organisation. Le show peut être une grande cérémonie d’investiture officielle comme l’ont

fait Chirac et Sarkozy avec leurs organisations respectives ; ce peut être aussi une

cérémonie de lancement de ton ouvrage programme ou du discours présentant ta vision au

public. Dans tous les cas, ce show doit être organisé avec minutie ; rien ne doit être laissé

au hasard, surtout que nous savons déjà, toi et moi, que le hasard n’a pas sa place dans la

conquête du pouvoir.

La machine de guerre est créée ; son soutien est acquis car tu as bien quadrillé le terrain ;

le show a été un succès. Il ne te reste qu’à exploiter cette formidable énergie, qu’à tirer

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parti de l’extraordinaire dynamique née de la réunion de ces trois inputs : l’organisation,

son soutien indéfectible et le succès du show. Il ne te reste qu’à passer à l’action et on te

regarde, on t’attend car beaucoup d’espoirs sont désormais portés en toi. Ne les déçois

pas ! Avance ! Avançons ! Exerce maintenant ton pouvoir que tu as acquis.

ETUDES DE CAS : EXEMPLES DE CONQUETES DU POUVOIR

PISISTRATE A ATHENES DANS LA GRECE ANTIQUE : LA PUISSANCE ET LA RUSE !

Pisistrate est un tyran d’Athènes né vers 600 avant notre ère, mort en 527 avant notre

ère. Fils de l'eupatride Hippocrate, Pisistrate s'empara du pouvoir par la ruse, en

occupant l'Acropole (-561), et fut le premier tyran d'Athènes, ainsi que le fondateur de la

dynastie des Pisistratides.

Par son œuvre d'homme politique et d'homme d'État, il a arraché définitivement Athènes à

la domination de l'antique oligarchie aristocratique et préparé, par une politique

extérieure nouvelle et audacieuse, la domination militaire et commerciale d'Athènes en

mer Égée, condition préalable à l'instauration de la démocratie et à l'apogée de la

puissance athénienne au Ve siècle avant notre ère, le « siècle de Périclès ».

La conquête du pouvoir par Pisistrate s'inscrit dans un mouvement général des cités

grecques, où se généralise la tyrannie. À Corinthe, Milet, Sicyone, Samos, Mytilène, dans

les colonies d'Asie Mineure, des tyrans et des dynasties de tyrans prestigieux liquident la

domination oligarchique, enrichissent et renforcent leurs cités, mais aussi développent le

commerce et son corollaire, les conquêtes.

Après les grandes réformes des VIIe et VIe siècle avant notre ère, dues à Dracon et à Solon,

la domination de l'aristocratie terrienne et son système politique, l'oligarchie, sont

menacés à la fois par les nouveaux riches, aristocrates ou non, dont la fortune est

mobilière, et par les petits propriétaires paysans, dont le mécontentement va croissant.

Pisistrate maîtrise l'art d'exciter les passions populaires : blessé accidentellement par son

barbier, il montre son visage ensanglanté dans les rues affirmant qu'on vient de tenter de

l'assassiner. Dans ses dialogues des morts, Fontenelle fait même allusion à une

mystification où il se serait affiché sur un char en compagnie d'une jeune femme qu'il

présentait comme étant Athéna la déesse elle-même !

La crise agraire est particulièrement sensible à Athènes.

Trois « factions » se constituent : les Pédiens (oligarchie) ; les Paraliens (nouveaux

riches), dits aussi Alcméonides ; les Diacriens, qui représentent la paysannerie pauvre et

particulièrement celle des montagnes du nord-est de l'Attique.

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Aristocrate lui-même, Pisistrate devient le chef des Diacriens grâce à son prestige militaire

acquis contre Mégare. Allié aux Alcméonides par son mariage, il monte un attentat simulé

contre lui pour se faire attribuer des gardes du corps. On les lui accorde avec comme seule

restriction qu'ils soient munis seulement de gourdins, d'où leur nom : les porte-matraque.

Avec cette milice il prend le pouvoir et s'installe sur l'Acropole, ancienne demeure des rois

légendaires. Chassé par l'opposition conjuguée de Lycurgue, chef des Pédiens, et de

Mégaclès, chef des Alcméonides, Pisistrate restera six ans en exil en Thrace où

l'exploitation des mines du Pangée l'enrichit suffisamment pour financer une armée de

mercenaires.

Homme d'État prudent et avisé, Pisistrate va s'assurer, à l'intérieur, l'appui solide des

paysans et des entrepreneurs maritimes par sa politique de conquêtes. Elle vise à assurer

l'approvisionnement en blé, d'où l'établissement de colonies militaires sur l'Hellespont, et à

contrôler le commerce égéen, d'où la conquête des Cyclades, de Naxos, où Pisistrate

établit la tyrannie de son ami Lygdamis, et de Délos, centre religieux et commercial.

Poursuivant ses objectifs, il est l'instigateur d'une vaste réforme politique et sociale

(création de tribunaux ambulants) qui prolongeait l'œuvre de Solon, il s'attaque aux

privilèges des riches, résout la question agraire en instaurant dans l'Attique une sorte de

crédit agricole, favorise l'industrie et le commerce maritime : les finances sont assainies

grâce aux mines d'or du Pangée et à la mise en valeur de celles d'argent du Laurion ; de

surcroît, un impôt de 5 % sur le revenu permet de financer les conquêtes.

À sa mort, Pisistrate lègue à ses deux fils, Hippias et Hipparque, une Athènes prospère et

puissante, qui connaît un essor culturel sans précédent.

Pour en finir avec la dynastie des Pisistratides, les Alcméonides devront faire appel à

l'intervention militaire de Sparte, qui ouvre la voie à la réforme démocratique dont

Pisistrate avait jeté les bases économiques et militaires.

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JOHN FITZGERALD KENNEDY AUX ETATS-UNIS : LA FORCE D’UN CLAN !

L’apport de son père, le chef du clan Kennedy a été pour beaucoup dans l’ascension à la

présidence de John Fitzgerald Kennedy. La richesse de John Kennedy et son désir d’être

président proviennent de son père, Joseph Kennedy.

C’était un homme d’affaire ambitieux, qui est devenu millionnaire assez rapidement.

Après être devenu ambassadeur des Etats-Unis à Londres, son rêve est de devenir le

premier président catholique des Etats-Unis. Mais, suite à ses rapports avec Hitler, il ne

pourra jamais atteindre son but. La mort de Joe Jr. (son frère ainé) va faire de John le

porteur des ambitions politiques du paternel ambassadeur.

En 1941, quelques mois avant l’entrée en guerre des Etats-Unis, Kennedy s’engage dans la

marine de son pays. En août 1943, le lieutenant John Kennedy commande le PT 109, un

lance torpille qui doit intercepter et détruire un convoi japonais de matériel militaire. La

mission sera un désastre, le navire sera coulé et John Kennedy avec une dizaine de

survivants devra nager pendant plusieurs heures dans la nuit afin de pouvoir se réfugier sur

un îlot désert.

Trois jours plus tard, le lieutenant et les marins les plus valides vont repartir à la nage afin

de trouver une île habitée. Une fois trouvée, les indigènes sont chargés d’aller prévenir la

base américaine la plus proche.

Cette aventure fait du jeune lieutenant Kennedy un héros aux yeux de l’Amérique. Le récit

fait la une du New-York Times et des journaux de Boston, le père Joseph Kennedy s’étant

activé pour donner le plus de retentissement possible à l’affaire.

A partir de 1946, John Kennedy fit ses débuts en politique. En 1946, il brigue le siège de

Boston à la Chambre des Représentants. C’est un John Kennedy mal assuré et timide qui

sera pourtant élu sans problème et même réélu en 1948 et 1950.

En 1952, il ambitionne de se faire élire sénateur. Et c’est un John Kennedy sans grand

rapport avec celui de 1946 qui défait sur son propre terrain Cabot Lodge.

En 1956, John Kennedy décide de se présenter à la vice-présidence démocrate pour les

élections présidentielles de 1956. Il sera battu de six voix seulement. De cette défaite, la

seule de John Kennedy, va naître une ambition : la présidentielle de 1960.

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C’est un Kennedy très affuté qui se présente devant la nation. Il est élu avec une très

courte marge 35ème Président des Etats-Unis d’Amérique à 43 ans, un des plus jeunes

présidents de l’histoire américaine.

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NICOLAS SARKOZY EN FRANCE : UN POUVOIR NOMME DESIR !

Oui, un pouvoir nommé désir ! J’ai ainsi sous-titré cette sous-partie sur la conquête du

pouvoir par Nicolas Sarkozy, car le pouvoir, il l’a ardemment voulu. Il l’a voulu, il l’a tant

désiré et il a fini par l’avoir. A la question de savoir pourquoi il a tant voulu conquérir le

pouvoir, il répond très intelligemment, « mais pour l’exercer » !

Paul Nicolas Stéphane Sarkozy de Nagibosca est un homme atypique, mais son parcours

politique s’est fait crescendo avec quelques « coups de chance » incroyables.

Il adhère à l’Union des démocrates pour la République (UDR) en 1974 où il rencontra

Charles Pasqua et Joseph Jeffredo. Il milite pour l’élection de Jacques Chaban-Delmas.

En 1975 il devient le délégué départemental des jeunes des Hauts-de-Seine. En 1976, il

adhère au Rassemblement pour la République (RPR) nouvellement créé, sous le parrainage

de Charles Pasqua à propos duquel il déclare en 1983 « tout le monde sait que je suis son

double ». Il devient responsable de la section de Neuilly en 1976, secrétaire de la

circonscription Neuilly-Puteaux en 1977, et est élu conseiller municipal de Neuilly en 1977.

Il est président du comité de soutien des jeunes à la candidature de Jacques Chirac en

1980.

En 1983, il devient maire de Neuilly-sur-Seine à 28 ans, succédant à Achille Peretti,

décédé, mais aussi en prenant de court le prétendant en titre, Charles Pasqua, alors

hospitalisé pour l’opération d’une hernie.

Après les fonctions locales, le jeune Nicolas va s’orienter désormais vers les fonctions plus

centrales dans le gouvernement. Là encore, c’est une évolution crescendo, quoique rapide

et fulgurante.

Il est chargé de mission de mars 1987 à mai 1988 pour la lutte contre les risques chimiques

et radiologiques au sein du Ministère de l'Intérieur. Il devient député à 34 ans et ministre

du Budget à 38 ans.

Lors de la large victoire de la droite aux élections législatives de 1993, il est réélu député

de Neuilly au premier tour puis nommé ministre du Budget dans le gouvernement

d’Édouard Balladur. Il y fait son apprentissage des rouages gouvernementaux. Il est alors le

porte parole du gouvernement. C’est là qu’il commence par se faire connaître du grand

public.

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En 1995, il soutient Édouard Balladur contre Jacques Chirac pour la campagne

présidentielle. À la suite de la victoire de Jacques Chirac, il n'obtient aucun poste

ministériel dans le nouveau gouvernement d'Alain Juppé. Au cours d'un bref passage à une

réunion nationale du RPR, le 15 octobre 1995, il est même sifflé.

Il va exploiter ce passage à vide gouvernemental en préparant et en réussissant à conquérir

la machine de guerre que constitue le RPR, le parti présidentiel.

D'avril à octobre 1999, il devient président par intérim du RPR, succédant à Philippe Seguin

qui en avait démissionné brutalement. Il conduit conjointement avec Alain Madelin la liste

RPR-Démocratie Libérale aux élections européennes de 1999, et devient tête de liste

conséquemment au départ de Philippe Seguin. Ces élections sont marquées par une sévère

défaite : la liste arrive en troisième position avec seulement 12,8 % des suffrages (contre

25,58 % pour l'union RPR-UDF, arrivée en première place, conduite par Dominique Baudis

en 1994), derrière celle de Charles Pasqua (13,1 %). Il abandonne alors toute responsabilité

au sein du parti et se retire de la politique nationale. Pendant cette période, il rejoint à

nouveau le cabinet d'avocat dont il s'était mis en suspension et publie en 2001 son livre,

Libre !

La XIIe législature est une ascension pour Nicolas Sarkozy, tant politique (gouvernementale

et de parti) que médiatique et populaire. Il est réélu député de Puteaux et Neuilly sur

Seine à l'occasion des élections législatives de 2002. Il est le député de droite le mieux élu,

avec 68,78 % des voix. Après le 21 avril 2002, il devient la cible privilégiée des critiques de

l'opposition.

En 2002, il soutient la réélection de Jacques Chirac. Celui-ci lui préfère Jean-Pierre

Raffarin comme Premier ministre mais le nomme ministre de l'Intérieur. Il impose un style

« musclé » et fait de la sécurité sa priorité, déclarant vouloir s'affirmer par l'action.

Il est nommé ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, dans

le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin en mars 2004, poste qu'il occupe

pendant neuf mois. Il axe dans un premier temps sa politique sur la réduction du déficit.

Lors de la convention des 28 et 29 novembre 2004, il est élu président de l’UMP par les

militants avec 85,1 % des voix. Le lendemain, il présente sa démission à Jacques Chirac et

Jean-Pierre Raffarin ; il est remplacé par Hervé Gaymard.

Après le résultat négatif du référendum portant sur le Traité constitutionnel européen (29

mai 2005), le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin démissionne (31 mai 2005) et Nicolas

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Sarkozy obtient le poste de ministre d'État, ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du

territoire, au second rang de préséance.

Il cumule ainsi un poste ministériel régalien avec la présidence de l’UMP, alors que ce

cumul avait été jugé impossible par le chef de l’État lors de son interview du 14 juillet

2004. Il conserve en même temps la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine, un

cumul exceptionnel de pouvoir.

Après quelques petites brouilles avec le Président Jacques Chirac et le Premier Ministre

Dominique de Villepin au sujet du candidat UMP pour la présidentielle de 2007, Nicolas

Sarkozy est finalement choisi et investi par le parti lors d’une monumentale cérémonie

d’investiture.

Il est élu Président de la République contre Ségolène Royal la candidate socialiste après

une longue et mémorable campagne en mars 2007.

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140

NELSON MANDELA EN AFRIQUE DU SUD : LE COMBAT POUR LE CHANGEMENT !

Rien ne préDestinait Nelson Mandela à être le président de l’Afrique du Sud, encore moins

le premier président noir du pays le plus avancé du continent africain. Rien à part le

combat de l’homme qui le mènera en prison, en faisant du même coup de l’homme un

martyr national.

En 1952, Mandela, par ailleurs avocat, monte la campagne de défiance contre le

gouvernement de Daniel Malan.

En 1955, alors que le Parti National semble appelé à durer au gouvernement, Mandela

participe à la rédaction de la charte de la liberté dont le programme fondamental est la

lutte contre la ségrégation raciale et l'apartheid.

À cette époque, Mandela et Tambo se sont associés au sein de leur propre cabinet et

prodiguent des conseils juridiques gratuits aux noirs les plus pauvres.

Le 5 décembre 1956, Mandela et 150 autres personnes sont arrêtés et accusés de trahison.

Ils sont au bout du compte tous acquittés, grâce aux plaidoiries des avocats et au légalisme

pointilleux des tribunaux sud-africains en 1961.

Après le massacre de Sharpeville en 1960, les appels à la lutte armée sont plus pressants

d'autant plus que l'ANC et le Congrès panafricain sont interdits, ses leaders emprisonnés ou

assignés à résidence.

La stratégie non-violente de l'ANC est abandonnée par Nelson Mandela qui fonde Umkhonto

we Sizwe, réseau prônant l'action armée.

Il fut emprisonné en 1962 puis condamné à cinq ans de prison en 1963, et, après un procès

où il contesta la justice d'apartheid, condamné à la détention à perpétuité en 1964 en

raison de ses activités politiques clanDestines, devenant au fil des années, le plus célèbre

et l'un des plus anciens prisonniers politiques.

Il fut en partie libéré le 7 décembre 1988 et mis en résidence surveillée. Le 5 juillet 1989,

il rencontre au Cap le président Peter Botha. Il fut définitivement libéré le 11 février 1990

sur ordre de Frederik de Klerk qui, pour des raisons politiques, mit fin à la clanDestinité de

l'ANC, et le sollicita pour maintenir la paix civile en Afrique du Sud. Les deux hommes ont

travaillé ensemble pour instaurer la fin de l'apartheid et un régime de transition.

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141

Il se vit décerner le Prix Nobel de la paix avec le président Frederik de Klerk en 1993.

À la suite des premières élections démocratiques du 27 avril 1994, remportées largement

par l'ANC, Nelson Mandela est élu Président de la République d'Afrique du Sud.

Il préside au premier gouvernement non racial du pays, en l'occurrence un gouvernement

d'union nationale entre l'ANC, le Parti National et le parti zoulou Inkhata.

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142

BARACK OBAMA AUX ETATS-UNIS : LE COURAGE ET LA DETERMINATION D’UN

HOMME !

Barack Hussein Obama Jr. (né le 4 août 1961 à Honolulu, Hawaï) est issu de la jeune garde

du Parti démocrate des États-Unis.

Le courage et la détermination d’un homme qui a osé se présenter pour devenir le premier

président de couleur de toute l’histoire des Etats-Unis d’Amérique, la première puissance

mondiale.

Le 10 février 2007, il a officiellement déclaré sa candidature à l'investiture démocrate

pour l'élection présidentielle américaine de 2008.

Obama a commencé son ascension à partir de la municipalité de Chicago et de l’Etat

d’Illinois dont elle est la capitale.

En 1996, Obama est élu au Sénat de l'État de l'Illinois dans la circonscription des banlieues

sud de Hyde Park à Chicago. Il préside la commission de santé publique quand les

démocrates reprennent la majorité au sénat local.

Barack Obama est alors catalogué comme un élu libéral (progressiste au sens américain). Il

soutient les législations en faveur de l'extension de la couverture médicale aux plus

démunis, se fait le défenseur de la cause des gays et des lesbiennes et fait augmenter les

fonds Destinés à la lutte contre le SIDA. Son mandat est marqué par sa capacité à obtenir,

par le biais de compromis, l'assentiment des républicains sur des lois comme celles contre

le profilage racial, la surveillance vidéo des interrogatoires de police ou un moratoire sur

l'application de la peine de mort dans l'Illinois.

En 2000, il tente de se faire désigner aux primaires démocrates pour être candidat à la

Chambre des Représentants des États-Unis mais il est balayé avec 30 % des voix contre 61 %

à Bobby Rush, le titulaire démocrate sortant et ancienne figure historique des black

panthers.

En juillet 2004, il se fait remarquer en prononçant un des discours clés de la Convention

démocrate à Boston désignant John Kerry comme candidat du parti à l'élection

présidentielle. Il y fait l'apologie du rêve américain, de l'Amérique généreuse en les reliant

à ses origines familiales. Il en appelle à l'unité de tous les Américains et dénonce les «

errements » et l'« extrémisme » diviseur de l'administration de George W. Bush.

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143

Le 2 novembre 2004, après avoir balayé quelques mois plus tôt ses adversaires démocrates

lors des primaires, Barack Obama est élu au Sénat des États-Unis avec 70 % des voix contre

27 % à son adversaire républicain, l'ancien ambassadeur et chroniqueur politique

conservateur afro-américain Alan Keyes.

Le score ne fut pas une surprise car pendant plusieurs mois, Obama avait fait une grande

partie de sa campagne électorale sans aucun opposant désigné contre lui à la suite du

retrait en dernière minute de Jack Ryan, le candidat républicain.

Obama a prêté serment comme sénateur le 5 janvier 2005 devenant le seul afro-américain

à siéger au Sénat, et le cinquième de l'histoire. Le 16 janvier 2007, il annonce la création

d'un comité exploratoire en vue de lever des fonds pour une candidature aux élections

présidentielles de 2008.

Tout au long de l'année 2007, pendant la campagne aux primaires du Parti démocrate, il a

insisté sur le fait qu'il incarnait le changement et qu'il s'opposait à la politique partisane.

Sa candidature enthousiasme une partie des électeurs indépendants et des jeunes. Il

obtient le ralliement de nombreuses personnalités comme le sénateur John Kerry, l'homme

d'affaires Warren Buffet, les acteurs George Clooney, Matt Damon, Will Smith, Ben Affleck,

Eddie Murphy, les actrices Halle Berry et Scarlett Johansson, ou l'animatrice de télévision,

Oprah Winfrey, personnalité extrêmement influente dans son pays, notamment au sein de

la communauté afro-américaine.

Après une longue et très dure campagne et suites à des élections primaires démocrates

caractérisées par d’extraordinaires rebondissements, Barack Obama est finalement désigné

candidat du Parti Démocrate pour se présenter contre John McCain aux élections

présidentielles américaines de 2008.

Le 4 novembre 2008, Barack Obama entra dans l’histoire comme le premier président de

couleur des Etats-Unis d’Amérique.

6- EXERCER LE POUVOIR

La gestion du pouvoir acquis

Avant toute chose, il faut que tu retiennes cette donnée primordiale du pouvoir. Si tu la

gardes constamment à l’esprit, alors tu pourras exercer au mieux ton pouvoir que tu as

acquis : Avoir du pouvoir est très bénéfique ; ne pas avoir de pouvoir du tout l’est encore

plus, c’est-à-dire moins on a du pouvoir mieux on se porte. Voici une affirmation bien

paradoxale (le pouvoir nous habituera à bien des paradoxes !). Comment pour le même

concept, peut-il être à la fois bénéfique d’en avoir et de ne pas en avoir ? C’est justement

parce que, pour bien gérer le pouvoir, il faut pouvoir trouver un équilibre relatif entre les

deux extrémités : avoir beaucoup de pouvoir et ne pas en avoir.

Exercer son pouvoir, c’est donc comme naviguer de Charybde (avoir le pouvoir) à Scylla

(ne pas en avoir). Et tous les grands navigateurs te diront que c’est très difficile. Naviguer

de Charybde à Scylla, ces deux redoutables contreforts qui gardent la porte d’accès à

l’Atlantique, n’est pas donné à tout le monde ; et même Ulysse ne me démentira pas.

En clair, exercer son pouvoir, c’est trouver un juste milieu, une troisième voie entre les

deux extrémités. C’est arriver à se frayer un passage entre Charybde et Scylla ; Ulysse l’a

fait, tu peux le faire aussi.

Une deuxième vérité concernant la gestion du pouvoir réside dans l’affirmation suivante :

« Tout pouvoir est un composé de patience et de temps ». Si tu veux exercer ton pouvoir

au mieux, tu dois toujours avoir à l’esprit ces deux notions, la patience et le temps. Dans

les deux cas, c’est la gestion de ce temps qu’il te faut maîtriser. Une fois que tu auras

maîtrisé la ligne du temps, tu seras moins exigeant par rapport au temps, donc tu seras

devenu plus patient. Patience ! Maîtrise du temps ! Courage ! Détermination !

Les gens qui ont du pouvoir veulent et veillent ! Je te ramène encore, à nouveau, à ce

que je te disais auparavant, la question de la volonté.

Je vais continuer cette introduction avec les « petites vérités » sur le pouvoir que j’ai

commencée depuis les paragraphes ci-dessus. Continuons donc ! Je vais poursuivre en te

disant encore une nouvelle vérité : « Un homme de pouvoir flatte plus son interlocuteur

par une confidence que par un compliment ». Dans la gestion de ton pouvoir que tu as

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 145

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acquis, sois parcimonieux en compliments, ou mieux, tes compliments doivent avoir

l’allure de confidences rares donc autant plus appréciées. C’est ça aussi gérer le pouvoir.

« Tout pouvoir vient d’une discipline et se corrompt dès qu’on en néglige les

contraintes ». Dans l’exercice du pouvoir, il faudra que tu fasses preuve d’une grande

rigueur. C’est rigueur ne s’adopte pas par génération spontanée. Elle doit provenir d’une

longue pratique et tu dois avoir fait tes preuves en tant qu’homme rigoureux et discipliné.

D’autre part, la discipline est aussi imposée par le caractère même du pouvoir à exercer.

Par exemple, le Chef de l’Etat ne peut pas parler à quelqu’un en même temps qu’il salue

quelqu’un d’autre.

Voilà pour les petites vérités en guise d’introduction dans cette partie sur l’exercice du

pouvoir.

EXERCER LE POUVOIR EST UN METIER

Une des critiques portées à l'organisation de la vie publique dans nos sociétés vise la

professionnalisation de l'activité politique qui s'est développée au point que l'on puisse se

demander si exercer le pouvoir est un métier.

Si l'on admet comme définition de l'exercice du pouvoir le fait d'occuper les responsabilités

suprêmes, ou du moins supérieures, au sein des institutions politiques, le premier terme de

cette interrogation, l’exercice du pouvoir, apparaît donc univoque.

Il en va autrement de la notion de métier. Son équivocité connote cette interrogation. Si

l'ambiguïté de la notion de métier semble conduire dans un premier temps à des réponses

contradictoires à la question posée, la redéfinition de ce terme dans le seul champ

politique permet de caractériser l'étendue et la légitimité de la professionnalisation de

l'exercice du pouvoir.

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Le développement des sociétés modernes va de pair avec une technicité croissante des

fonctions de pouvoir qui encadrent ces sociétés conformément aux institutions politiques.

De fait, la notion de métier renvoie bien, en premier lieu, à la maîtrise d'un savoir-faire,

d'une technè. L'évolution paraît de ce point de vue linéaire depuis l'antiquité.

La démocratie athénienne rejetait par principe l'idée que l'exercice du pouvoir demande la

maîtrise d'une technè particulière, qui aurait été cause d'inégalité dans l'accès aux

charges.

Au contraire, de nombreuses fonctions étaient attribuées par tirage au sort. L'égalité

devant et par la loi, l'isonomia, et le ratio entre le nombre des citoyens et les postes à

pourvoir font que tous ont, à un moment donné, à exercer des fonctions publiques.

La réalité de l'isonomia et de l'isègoria, l'égalité dans la parole publique, interdit non

seulement la professionnalisation, mais même la spécialisation de l'exercice du pouvoir.

Ainsi, pour Platon, la politique n'est ni une science positive, ni un savoir-faire, et elle ne

peut s'enseigner.

Cette conception ne valait cependant que dans un cadre politique peu étendu, celui d'une

seule cité-Etat, où ni les femmes, ni les étrangers, ni les esclaves ne participaient à la vie

publique, si bien qu'une démocratie directe était possible tant était faible le nombre de

ses participants.

Dans un cadre différent, la professionnalisation du pouvoir politique apparaît inévitable.

C'est le cas bien sûr dans le régime monarchique, où à l'émergence de la figure du prince

correspond celle de ses tuteurs éclairés, puis de ses conseillers. C'est ainsi le plus brillant

élève de Platon, Aristote, qui devient le tuteur d'Alexandre, préfigurant l'idée qu'au-delà

du seul prince, à qui l'on aura appris son métier de roi, se trouve un vivier de conseillers

qui doivent l'aider à assumer sa charge au mieux.

Mais cette tendance à une professionnalisation croissante est présente aussi dans un

régime oligarchique comme celui de la République romaine. Le cursus honorum en est un

symbole fort : pour exercer le pouvoir suprême, le consulat, il faut avoir fait ses preuves

dans la succession des fonctions subalternes. La professionnalisation est ici non seulement

nécessaire, mais même obligatoire.

Les régimes démocratiques modernes peuvent apparaître comme une réaction contre ces

conceptions.

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L'égalité politique, déjà affirmée par la démocratie athénienne, demande en effet que

tous soient également éligibles aux fonctions politiques. De plus, les gouvernants n'y ont

pas, en théorie, de légitimité personnelle, mais uniquement le mandat politique que le

corps social leur a temporairement confié.

Face à cette position de principe, la technicité croissante des tâches administratives

apparaît problématique.

La difficulté naît de ce que le personnel politique se recrute pour une large part au sein de

la haute fonction publique, surtout dans le modèle français ou francophone. Il est alors

difficilement contestable que l'exercice du pouvoir se rapproche, de fait, d'un métier,

parce qu'il demande la maîtrise d'un savoir-faire qui correspond, par ailleurs, aux métiers

de la haute fonction publique.

Mais élargissons. Au-delà de la haute fonction publique, le management politique se

rapproche à ce point du management économique, surtout avec les nouvelles avancées de

nos sociétés, qu’il est devenu bénéfique de recruter des managers de la classe économique

pour occuper les fonctions politiques.

A la question de fait (quid facti), savoir si l'exercice du pouvoir constitue un métier, dans

la mesure où il demande un savoir-faire particulier, se dessine une question de droit (quid

juris). En effet, la légitimité de la professionnalisation croissante de la vie publique

apparaît faible. Si le savoir-faire des gouvernants est bien nécessaire, il ne peut être la

garantie d'un statut social.

Le métier comme instrument d'accession et d'expression d'un statut social ne peut

concerner ceux qui exercent le pouvoir, du moins dans un régime démocratique qui pose à

la fois l'égale éligibilité de tous aux fonctions représentatives et la révocabilité de la

confiance accordée par les citoyens. Le statut social implique une reconnaissance de la

compétence et un caractère durable. Ceci va à l'encontre de la nécessaire révocabilité des

gouvernants par la nation ou le corps social, qui est le seul titulaire de la souveraineté.

La légitimité de ceux qui exercent le pouvoir ne peut donc qu'être le fait d'une délégation

temporaire de pouvoir par le corps social, et non pas la sanction logique d'une supériorité

technique, même si cette composante technique est prise en compte par le corps social

pour confier les responsabilités politiques aux élus (normalement !). Du reste, lorsque le

pouvoir apparaît confisqué par une classe dirigeante sur la base d'une prééminence

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technique, la critique porte directement sur cette fausse légitimité, fondement d'une

technocratie.

La question de savoir si l'exercice du pouvoir est un métier aboutit donc à des réponses

contradictoires. Si l'on entend par métier la maîtrise d'une compétence technique, il

apparaît manifeste que l'exercice du pouvoir demande de plus en plus ce savoir-faire

(réponse au quid facti). Mais si l'on entend le métier comme la manifestation d'un certain

statut social et de l'appartenance à une corporation homogène, l'exercice du pouvoir ne

peut en droit y être rattaché (réponse au quid juris).

Cette contradiction née de l'équivocité du terme de "métier" ne peut être dépassée que

par l'approfondissement de ce terme au regard de la spécificité de l'action politique. En

effet, dans son acception commune, le métier se range dans l'ordre du savoir-faire et non

du savoir pur. Le savoir-faire peut du reste être envisagé en l'absence de savoir positif. Les

peintres grecs n'avaient pas besoin de connaître les mécanismes chimiques de l'oxydation

du minerai de fer pour maîtriser parfaitement la technique de coloration de leurs

céramiques. Mais cette opposition générale s'applique difficilement à l'action politique et à

l'exercice du pouvoir.

En effet, la science de la politique n'est pas une science exacte, et elle n'est, à

proprement parler, pas même une science, puisqu'elle ne vise pas à accroître la

connaissance, mais à satisfaire des fins politiques, la gestion des affaires publiques. Mais,

elle n'est pas réductible pour autant à une technè, tant elle a peu à voir avec l'activité du

corps. C'est ce que rappelle Platon dans le Politique : « Il est clair aussi qu'un roi fait peu

de choses avec ses mains et le reste de son corps pour maintenir son pouvoir, en

comparaison de ce qu'il fait par l'intelligence et la force de son âme (...). Le roi a plus

d'affinités avec la science théorique qu'avec les arts manuels et les arts politiques en

général (...). Le placerons-nous dans l'art de juger, comme une sorte de spectateur ? Ne

tiendrons-nous pas plutôt qu'il appartient à l'art du commandement ? »

L'essentiel n'est pas tant ici que Platon range l'art d'exercer le pouvoir plutôt du côté du

savoir que du savoir-faire, mais le statut intermédiaire de cet art, ni technè ni épistémè.

Ceci peut s'expliquer par le fait que l’exercice du pouvoir ne s'inscrit pas dans le cadre

d'une production d'un bien, matériel ou intellectuel, mais dans celui de la gestion d'un

rapport interpersonnel. Le commandement est nécessairement commandement à

quelqu'un, comme le rappelle la dialectique hégélienne du maître et de l'esclave.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 149

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Le rapport de pouvoir s'inscrit donc, non pas dans le cadre d'une évaluation objective du

travail accompli, mais dans celui d'un jugement subjectif de la valeur morale de l'action

réalisée. Il y a donc, dans l'exercice du pouvoir, une forme de compétence qui ne

correspond exactement ni à une compétence scientifique, ni à une compétence technique.

Ce point peut être illustré dans le domaine de la médecine. Celle-ci constitue en effet un

savoir, mis en œuvre bien entendu par une compétence technique. Mais au-delà de ces

deux dimensions, nécessaires et complémentaires, apparaît un champ moral déjà pressenti

par le serment d'Hippocrate. Or la déontologie ne correspond pas nécessairement au

développement maximal de la science et des techniques médicales. D’où les débats sur la

bioéthique ou la polémique sur les manipulations génétiques à des fins médicales.

La coïncidence des questions de fait et de droit, quant à l'érection de l'exercice du pouvoir

en métier est donc éclairée par la nature morale du pouvoir politique : le sens quid juris

est premier dans cette interrogation. L'essentiel est donc de savoir à quelles conditions, en

droit, l'exercice du pouvoir pourrait être un métier.

En premier lieu, la révocabilité de ceux qui exercent le pouvoir doit être organisée. Dans

tous les régimes démocratiques, elle l'est par l'alternance politique. Celle-ci est plus ou

moins étendue. Le spoil system américain en est la forme la plus institutionnalisée.

En second lieu, cette révocabilité pose le problème de la reconversion du travailleur

politique. Dans ces conditions, faire de l'exercice du pouvoir un véritable métier suppose

d'offrir aux candidats potentiels, à défaut de perspectives de carrière peu avouables dans

un régime démocratique, un minimum de garanties quant à leur avenir. Cette idée est

reprise dans la revendication de plus en plus fréquente de la définition d'un statut de l'élu

en France. Celui-ci devrait permettre l'égale accessibilité de tous à l'activité politique

professionnelle. On peut en voir une préfiguration antique dans le misthos institué par

Périclès, devant permettre à tous les citoyens de participer à la vie publique.

Le statut de l'élu ne peut donc constituer la panacée, mais du moins peut-il permettre une

attitude active face au défi de la professionnalisation de l'exercice du pouvoir.

L'exercice du pouvoir tend à devenir un métier, en raison à la fois de sa technicité

croissante et du risque, pour la plupart de ceux qui ne sont pas issus de la Fonction

publique, de se consacrer temporairement à l'exercice du pouvoir. Ce risque est encore

plus accru pour le manager économique qui a été recruté pour occuper un mandat

politique. Ce dernier est obligé de laisser de côté la gestion de son entreprise pour un

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temps plus ou moins long compris entre deux et dix ans, pour se consacrer exclusivement à

la chose politique. Et si son entreprise était coulée entre temps ? Qui va lui assurer sa

retraite ?

Cette évolution représente un véritable défi aux principes démocratiques, puisqu'elle tend

en fin de compte à restreindre l'exercice du pouvoir à une oligarchie dirigeante.

Certes, la possibilité de révocation introduite par le suffrage ou par des procédures

spécifiques tel l'impeachment américain permet de contrecarrer les excès. Plus

fondamentalement, l'enjeu semble être, non pas d'interdire une professionnalisation qui,

quand bien même elle ne serait pas inéluctable, pourrait être nécessaire, mais d'organiser

cette évolution de manière à ce qu'elle ne remette pas en cause les principes

démocratiques.

Atteindre cet objectif sera en tout état de cause une tâche ardue, tant est mince la

frontière entre le choix démocratique du meilleur gouvernant et la domination d'une

oligarchie technocratique parfois brillante, ce que signalait déjà Thucydide dans son

Histoire de la Guerre du Péloponnèse, en parlant de Périclès : « Périclès avait de

l'influence en raison de la considération qui l'entourait et de la profondeur de son

intelligence ; il était d'un désintéressement absolu ; sans attenter à la liberté, il

contenait la multitude, beaucoup plus qu'elle ne le menait (...). Ce gouvernement portait

le nom de démocratie, en réalité c'était le gouvernement du premier des citoyens. »

LA LOI DES 100 JOURS

Les 100 jours sont une période très connue de tous les gouvernements, de tous les Chefs

d’Etats. En effet, cette période comprenant les cent premiers jours de gestion du pouvoir

par un homme et son équipe, il est très attendu quant au bilan de cette période. Les 100

jours sont porteurs de grand espoir pour les concitoyens.

En outre, les adversaires du gouvernement sont à l’affut de toutes les erreurs qui

pourraient être commises au cours de cette période pour lancer leur vague déferlante de

critiques sur le pouvoir en place.

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Ce que j’appelle la « Loi des 100 jours », se résume en ce que « si tu réussis bien cette

période de 100 jours, alors tu vas réussir le reste de ton mandat car tu auras créé une

impulsion positive, un courant porteur qui va te soutenir le reste du mandat ». Cette

loi des 100 jours signifie que l’appréciation de ces cent premiers jours sera à peu de choses

près l’appréciation générale du mandat ; a-t-il réussi ou n’a-t-il pas réussi à satisfaire

toutes les demandes ; a-t-il pu apporter des réponses aux nombreux maux dont souffrent

les concitoyens ; a-t-il pu répondre positivement à tous ces espoirs portés en lui.

La Loi des 100 jours, c’est en quelque sorte la règle de la première impression dans la vie

courante. Si la première impression est positive, alors tu as conquis la personne, par

exemple tes beaux parents. Mais, par contre, si la première impression est mauvaise, soit

sûr que tu es très mal noté chez les personnes concernées. Il faut donc tâcher de faire

bonne impression dès les premières rencontres, dès les premiers moments. C’est ce que

nous enseigne la Loi des 100 jours. Il faut réussir ces cent premiers jours pour réussir sa

gestion du pouvoir.

Ce n’est pas pour rien si tous les Chefs de gouvernements ou les Chefs d’Etats

nouvellement élus sont très attendus sur cette période de 100 jours qui est devenue une

échéance très stressante pour tous les hommes de pouvoir. On parle des « 100 jours de

Sarkozy », des « 100 jours de Barack Obama », etc.

LA COMMUNICATION POLITIQUE

Que ça soit dans les cent premiers jours ou plus tard dans ta gestion du pouvoir, tu vas

devoir beaucoup communiquer, comme je te l’avais déjà annoncé auparavant. La

communication en politique est très importante, alors même qu’on n’arrive pas vraiment à

s’accorder sur le contenu de la notion de communication politique.

Est-ce que la communication politique serait juste une communication appliquée à la

politique, ou s’agirait-il plutôt d’une forme particulière de communication avec ses

principes, avec ses règles et ses exigences ? Je penche plutôt vers la deuxième proposition

tout en n’oubliant pas qu’il est important de savoir ce que l’on entend par communication

pour mieux maîtriser la communication politique. C’est pour te permettre d’avoir une idée

plus claire sur la communication politique que j’ai décidé d’en parler dans cette partie sur

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l’exercice du pouvoir, surtout en ces temps où la communication politique tend à engager

l’exercice du pouvoir dans une nouvelle ère car elle est au centre de l’exercice du pouvoir

dans nos sociétés modernes. Dans les paragraphes qui suivent, nous allons encore faire un

petit peu d’érudition pour mieux cerner tous les aspects de la notion de communication

politique.

La communication politique est une forme de communication spécifique aux affaires

politiques, comme je le disais tantôt. Dans les démocraties modernes, elle a généralement

pour vocation d'aider à l'élection de la personne qu'elle sert avant ou pendant une

campagne électorale. Mais, cette définition de la communication politique n’est pas

complète car elle s’arrête uniquement à la campagne électorale qui est une période de

grande activité communicatrice pour le champ politique. La communication va plus loin

que les simples tractages, les rencontres sur le terrain, l’affichage politique et les débats

lors d’une campagne électorale. Nous allons donc approfondir.

Au départ, la communication politique a désigné l'étude de la communication du

gouvernement vers l'électorat, puis l'échange des discours politiques entre la majorité et

l'opposition. Ensuite le domaine s'est élargi à l'étude du rôle des médias dans la formation

de l'opinion publique, puis à l'influence des sondages sur la vie politique. Aujourd'hui, elle

englobe l'étude du rôle de la communication dans la vie politique au sens large en

intégrant aussi bien les médias que les sondages, le marketing politique et la publicité

avec un intérêt particulier pour les périodes électorales.

A la limite, la communication politique désigne toute communication qui a pour objet

la politique !... Cette définition, trop extensive, a cependant l’avantage de prendre en

compte les deux grandes caractéristiques de la politique contemporaine : l'élargissement

de la sphère politique et la place croissante accordée à la communication, avec le poids

des médias et de l'opinion publique à travers les sondages.

Je préfère une définition plus restrictive. La communication politique est « l’espace où

s'échangent les discours contradictoires des trois acteurs qui ont la légitimité à

s'exprimer publiquement sur la politique et qui sont les hommes politiques, les

journalistes et l'opinion publique à travers les sondages ». Cette définition insiste sur

l'idée d'interaction de discours tenus par des acteurs qui n'ont ni le même statut ni la

même légitimité mais qui, de par leurs positions respectives dans l'Espace Public,

constituent en réalité la condition de fonctionnement de la démocratie de masse.

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Le concept de communication politique, pour sa part, est confronté à deux limites :

d'une part les rapports entre expression et action ; la part croissante que prend la

logique représentative comme moyen de réguler les flots de communication nombreux et

hétérogènes d'autre part. Ces deux limites sont directement liées au concept d'égalité des

opinions au sein de la communication politique. Il est évident que sans ces deux conditions

théoriques (le droit à l'expression et l'égalité) le modèle démocratique ne serait pas

confronté à ces limites. Il faut donc être prudent dans l'analyse.

La communication est indissociable de la politique et de la démocratie, car les dictatures

ne communiquent pas ; au pire elles font de la propagande. Dans toute communication, il

y a le contenu et la relation, aucun de ces deux aspects ne doit étouffer l'autre. Sans

relation, le contenu ne "passe pas". Et sans contenu, la relation est stérile.

Pour un homme de pouvoir, la question est : quel effet est produit par ce que je dis et

la manière dont je le dis. Le danger pour un homme politique est de se couper de la

population et donc de ne plus avoir de repères pour se synchroniser, se synchro-conduire.

BOURDIEU ET LA COMMUNICATION POLITIQUE

La communication politique est ici comprise comme l'étude de l'Espace Public où s'exercent

des dynamiques de pouvoir sous toutes ses formes, le pouvoir pouvant être appréhendé de

manière institutionnelle et informelle, matérielle et symbolique. On comprend aisément la

pertinence du travail de Bourdieu sur les sondages et la représentation politique pour mes

propos.

Il faut signaler d'entrée de jeu l'importance de « L'opinion publique n'existe pas » comme

texte fondateur d'un courant de remise en question des sondages représentant l'opinion

publique au sens où l'entendent sondeurs et politistes : l'opinion agrégée de la population à

un moment donné.

La déconstruction des sondages se fait dans une veine de contestation du modèle

positiviste de la science politique dominante. Bourdieu est l'un des intellectuels français à

s'opposer à une science qui prétend dire "ce qui est" et privilégier l'objectivisme. En

contestant les trois postulats qui fondent la croyance en l'opinion publique, il établit

l'inanité du modèle de l'électeur rationnel et fait ressortir l'importance du sondage dans le

jeu politique. Il montre comment et pourquoi le sondage est construit ; la perspective

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bourdieusienne constructiviste de l'objet, quel qu'il soit, rend " naturelle " cette

déconstruction des sondages.

La fiction de l'opinion publique existe parce qu'elle repose en la croyance qu'en ont experts

en sondages, personnages publics et individus sondés. Chacun contribue à produire un

ordre qu'il pense définitivement ordonné. Mais il s'agit à mon avis d'une double-pensée au

sens orwellien bien davantage qu'une "simple croyance" : croire et ne pas croire, en même

temps et en parfaite bonne foi. Tous, experts, personnages publics et membres de

l'électorat, "savent" aussi qu'ils participent à une sorte de "jeu".

Le sondage, prototype par excellence de l'outil positiviste, s'inscrit dans un courant qui

tient pour acquis la rationalité et la compétence politique des citoyens. Or, comme la

sociologie politique américaine l'a démontré dans les années 1940, 1950 et 1960, l'électrice

et l'électeur moyens ont une connaissance fort limitée des enjeux politiques du moment et

des idéologies des partis en concurrence. Leur identification partisane, qu'on définit

comme principal facteur structurant des comportements électoraux dans l'École de

Michigan, s'accompagne souvent d'une relative indifférence à l'égard des phénomènes

politiques.

Des travaux visant à prouver que l'électorat américain avait acquis un niveau de

politisation plus important dans les années 1970 vont tout de même laisser voir que plus

d'un Américain sur deux n'est pas en mesure de maîtriser des catégories "idéologiques" et

que la conceptualisation idéologique ne préjuge en rien des manières qui ont permis de

produire une idéologie cohérente.

Un deuxième aspect des travaux de Bourdieu qui intéresse au premier chef la

communication politique porte sur les discours et le champ politiques et concernent le

pouvoir symbolique et leurs effets : la constitution des représentations sociales et

l'établissement de catégories constitutives des oppositions sociales.

Nous sommes ici au cœur de l'Espace Public où s'exercent des dynamiques de pouvoir

symboliques et matérielles. Pour Bourdieu, la communication joue un rôle prépondérant

dans le champ politique, qui comme tout autre champ, possède ses règles, épreuves et

rites de passage propres, mais ce champ dépend fortement de l'extérieur ; la force des

agents politiques est fonction de leur capacité à mobiliser l'électorat. La concurrence pour

le pouvoir s'accomplit par l'intermédiaire de la concurrence pour les profanes ou, mieux,

pour le monopole du droit de parler et d'agir au nom de la population. Le porte-parole

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155

s'approprie la force-même de ce groupe, qu'il contribue à produire en lui prêtant une

parole reconnue comme légitime dans le champ symbolique.

La prééminence de la communication dans le champ politique s'explique en ce que la

fonction de mobilisation prend le pas sur la fonction d'expression des idées et des idéaux

et sur la fonction de représentation.

Dans le champ politique s'établissent des représentations sociales ; il y a lutte pour

l'imposition d'une vision du monde, pour la conservation ou la transformation du monde

social, une lutte qui relève à la fois de l'ordre symbolique et du travail politique sur le

terrain. On cherche d'une part à faire voir et faire croire, prédire et prescrire, faire

connaître et faire reconnaître. L'importance des représentations sociales pour les luttes

politiques a été soulignée par de nombreux auteurs pour qui créer, modeler ou influencer

ces représentations donne un sens à la vie en société - une direction et une signification.

Pour Bourdieu, si les dynamiques de pouvoir s'exercent dans tous les champs, c'est dans le

champ politique que s'établissent les catégories constitutives des oppositions sociales ; le

pouvoir de représentation qui est le propre du champ politique constitue aussi un pouvoir

de manifestation qui contribue à faire exister pleinement ce qui existe à l'état tacite ou

implicite, et donc à faire surgir de nouvelles oppositions grâce à leur apparition dans

l'Espace Public. C'est dans la constitution des groupes que se voient le mieux l'efficacité

des représentations et en particulier des mots, des mots d'ordre, des théories qui

contribuent à faire l'ordre social en imposant des principes de division, et, plus largement,

le pouvoir symbolique de tout le théâtre politique qui réalise et officialise les visions du

monde et les divisions politiques. Il se fabrique donc à l'intérieur du champ politique des

formes de perception et d'exposition politiques agissantes et légitimes.

Pour Bourdieu, cette lutte d'ordre symbolique vise aussi le travail politique sur le terrain,

car l'action proprement politique vise à produire et imposer des représentations (mentales,

verbales, graphiques ou théâtrales) du monde social qui soient capables d'agir sur ce

monde en agissant sur la représentation que s'en font les agents.

Cet enchevêtrement entre les ordres symbolique et matériel constitue une voie de

recherche de plus en plus prisée en communication politique. C'est d'ailleurs dans le

maillage entre les structures économiques et juridiques des médias et leur rôle symbolique

que se font les développements théoriques les plus fructueux.

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C'est en quelque sorte en critiquant le journalisme-spectacle que Bourdieu s'est le plus

démarqué. Il faut constater que l'apport de Bourdieu à la communication politique est

multidimensionnel ; cependant, ses travaux sur les sondages et sur les discours et le champ

politiques constituent certainement les aspects théoriques les plus porteurs pour la

compréhension des dynamiques de pouvoir matérielles et symboliques qui s'exercent dans

l'Espace Public.

Jusque là, j’ai adopté une démarche plus directe allant droit au fait, c’est-à-dire

directement à la communication politique. Une autre démarche plus indirecte aurait aussi

le mérite de nous amener à comprendre les implications de la communication politique en

partant de la communication dans sons sens large. C’est ce que je m’en vais faire dans les

paragraphes suivants, sans perdre de vue que le but est de comprendre les implications

politiques de la communication dans les démocraties modernes.

La communication, c'est-à-dire la circulation et l'échange de formes auxquelles est

reconnue une signification, peut avoir deux dimensions. D'une part, il s'agit de la

communication intersubjective, qui instaure la médiation d'un échange symbolique entre

deux sujets singuliers, qui, par la mise en œuvre des processus symboliques, expriment

leur identité et leur personnalité. D'autre part, il s'agit de la communication médiatée.

Celle-ci met en scène, dans l'Espace Public, des acteurs qui s'expriment au nom

d'institutions et de logiques collectives susceptibles de fédérer ou d'engager les sujets

singuliers de la sociabilité.

Dans l'une et l'autre de ses deux dimensions, la communication repose sur la

reconnaissance, les uns par les autres, de ceux qui la mettent en œuvre. Il n'y a pas

d'échange symbolique possible qui ne repose sur le préalable de la reconnaissance de

l'énonciateur par son interlocuteur - reconnaissance qui fonde son identité, dans le

processus désigné par le concept de stade du miroir, fondateur de la personnalité. C'est

dans l'expérience de la spécularité que nous fondons notre langage, parce que nous

pouvons nous exprimer et nous comprendre à partir du moment où nous attendons de

l'autre qu'il donne aux mots le même sens que nous.

Mais la spécularité, ainsi constitutive de l'identité singulière du sujet, s'inscrit aussi dans le

fait politique, qui repose, lui aussi, sur la construction spéculaire de nos identités et sur la

reconnaissance des pouvoirs, des stratégies, des statuts qui nous donnent notre dimension

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politique. Ce qui donne naissance au fait politique, ce qui institue l'espace de rationalité

et d'intelligibilité dans lequel vont s'exercer nos stratégies et nos pratiques du politique,

c'est un ensemble de reconnaissances qui instituent les identités dont nous sommes

porteurs, et qui nous donnent, les uns pour les autres, des statuts, des pouvoirs, des

fonctions, dont l'ensemble représente la communication politique.

C'est le concept de droit qui va définir la dimension sociale et politique de la spécularité,

qui va instituer le miroir social qui fait de nous des sujets politiques. Il consiste dans un

processus complexe de trois instances qui, ensemble, font de nous des sujets politiques et

font de notre espace de rencontre et d'échange une agora, une place publique, un espace

politique.

Première instance : C'est en reconnaissant les droits des autres que nous assurons la

reconnaissance de nos droits propres, et, par conséquent, que nous fondons notre identité

politique. Ce dispositif repose sur une approche collective et indistincte de la spécularité

qui s'impose à tous au nom d'une dimension politique de la rationalité de nos pratiques.

Cette spécularité politique consiste à définir notre identité politique par les droits et les

devoirs qui font de nous des sujets, et qui sont réputés ceux-là mêmes que nous

reconnaissons aux autres. Il s'agit d'une approche pratique du miroir, fondé plus sur des

pratiques, sur des actes, sur des relations, que sur la seule logique de la parole.

Deuxième instance : Les droits politiques qui nous sont ainsi reconnus fondent notre

identité en définissant ce que l'on pourrait appeler notre être au monde social. Il s'agit de

donner à l'identité une signification non seulement dans l'espace propre de

l'intersubjectivité, dans l'espace singulier où notre subjectivité se fonde de la rencontre

avec celle de l'autre, mais aussi dans l'espace collectif, dans l'espace de la sociabilité, où

nous ne rencontrons pas des sujets singuliers, mais des pouvoirs, des acteurs collectifs, des

appartenances et des lois. L'être au monde social est l'ensemble des pratiques qui fondent

la dimension sociale de notre identité, dont la signification est politique.

Troisième instance : Enfin, ce système complexe de droits et de reconnaissances, de

statuts et d'identités, va donner lieu à un système politique qui repose sur l'indistinction.

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Tandis que les logiques singulières de l'identification définissent des identités qui nous sont

propres et qui nous distinguent de tous les autres, les logiques collectives et sociales de

l'identification définissent des appartenances communes qui nous assignent des identités

partagées : le propre du politique, au contraire de la subjectivité, est de ne pas

reconnaître de particularités et de singularités, et de fonder, plutôt, des logiques

collectives. Sans cela, le politique serait un espace de discriminations, logique récusée par

toutes les logiques politiques reconnues comme légitimes. La spécularité politique

consiste, ainsi, à fonder des identités collectives indistinctes, dans lesquelles puissent se

reconnaître tous les sujets de la sociabilité.

COMMUNICATION ET CITOYENNETE

La citoyenneté, c'est-à-dire la dimension institutionnelle de l'habitant de la cité, va

s'inscrire dans des formes symboliques, qui en assurent à la fois la signification en la

rendant interprétable, la consistance en la rendant visible et l'appropriation en lui donnant

une dimension symbolique pour le sujet qui en est porteur. Ce qui nous permet de

comprendre la citoyenneté et son implication dans l'histoire politique de la cité, c'est,

d'abord, sa signification dans les pratiques symboliques.

Civis et politès sont, dans l'histoire des institutions grecques et latines, les deux logiques

constitutives du sujet dans sa dimension politique. Ce qui est intéressant, c'est d'en étudier

la signification exacte.

Comme cela apparaît assez bien, le grec politès est un dérivé de polis, la cité. Cela signifie

que c'est le fait géographique de l'urbanité qui est au commencement, dans l'intelligibilité

grecque classique de la citoyenneté : polis existe d'abord, et se forme, ensuite, à partir de

là, politès, qui désigne l'habitant de la cité pourvu des droits liés à cette appartenance. En

latin, civitas est formé à partir de civis, qui est le terme de base, et dont la signification,

telle qu'elle apparaît dans les textes, est intéressante. En effet, selon les cas, civis signifie

le citoyen, ou le concitoyen, désigné par rapport à un personnage défini comme citoyen.

Cela signifie qu'en latin, et, par conséquent, dans la culture latine, ce n'est pas la cité qui

est le terme originaire, mais la relation spéculaire qui définit les citoyens, les uns par

rapport aux autres, dans la reconnaissance mutuelle qu'ils engagent de leur citoyenneté. Il

y a donc, au fondement de la cité latine - et, par conséquent, de l'État et du politique -

une relation spéculaire, celle qui fonde la citoyenneté non par référence à la cité, mais

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par référence aux autres citoyens. Je suis civis, parce que je suis le civis d'un autre, et,

ensemble, nous formons une civitas.

La fondation symbolique de la citoyenneté est, dans ces conditions, dans la culture latine

qui fonde notre droit, une affaire de reconnaissance mutuelle, comme dans le miroir. C'est

dire que la communication est mise, ainsi, au fondement de la citoyenneté et du fait

politique, puisque c'est dans des pratiques symboliques de rencontre, de discussion, de

commune délibération, que le citoyen peut prendre pleinement conscience de la présence

dans l'Espace Public d'autres citoyens qui partagent ce statut avec lui et qui forment avec

lui un Espace Public de vie institutionnelle et politique.

La qualité de citoyen, le statut d'appartenance à la cité ne résulte pas, dans ces

conditions, d'une habitation ou de l'usage habituel d'un site ou d'un espace géographique,

mais bien de la mise en œuvre de pratiques, d'habitudes, de paroles aussi, qui sont à

l'origine de cette reconnaissance spéculaire mutuelle constitutive de la citoyenneté.

L'espace viendra après, conçu comme le lieu dans lequel se retrouvent les personnes ainsi

spéculairement instituées comme citoyens dans le cadre des relations de communication et

de sociabilité qu'elles établissent les unes avec les autres.

C'est dire que la citoyenneté, en s'instituant ainsi, sur la base d'une relation originaire et

fondatrice avec l'autre, peut s'interpréter comme la dimension politique du stade du

miroir, ainsi constitutive d'une dimension politique et institutionnelle de la subjectivité.

C'est dire l'importance de la communication à la naissance même du fait politique. En

effet, c'est dans les formes symboliques qu'elle va revêtir dans la pratique des institutions

et dans la circulation des informations dans l'Espace Public grâce aux médias qui y sont

diffusés, que la société politique va pleinement assurer la réalité de ce principe majeur de

la représentation spéculaire de la société par les institutions et les acteurs politiques.

Le miroir politique qui assure la rationalité de l'organisation politique, et, par conséquent,

sa reconnaissance, sa légitimité et sa pérennité, est essentiellement le miroir que lui

tendent les différentes médiations symboliques de communication et de représentation. Il

y a, ainsi une double dimension de communication, au fondement des sociétés

démocratiques : les médias et les représentations qui assurent la représentation des

institutions auprès des citoyens, qui, ainsi, sont en mesure de les reconnaître ; les acteurs

politiques et les élus qui assurent la représentation des citoyens dans le cadre des

pratiques institutionnelles qui fondent la démocratie sous la forme des stratégies de

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communication et d'information qui en assurent la visibilité et en ordonnent la

signification.

POUVOIR – COMMUNICATION - INFLUENCE

La communication politique a deux grandes raisons d'exister. D'une part, elle constitue une

médiation de représentation symbolique du pouvoir, et, d'autre part, elle entend exercer

une influence symbolique, par les formes et les expressions qu'elle diffuse dans l'Espace

Public.

La communication politique donne la visibilité d'un système de formes et de

représentations symboliques aux acteurs qui exercent leurs pouvoirs et mettent en

pratique les choix et les orientations de la médiation politique.

La politique médiatée

Sur ce plan, il convient de distinguer action politique et politique médiatée, qui

représentent une différence comparable à la différence entre le réel de l'action politique

et la dimension symbolique de ses formes et de ses représentations. Engagée et conduite

par un acteur particulier, ou par un ensemble d'acteurs identifiables, l'action politique est

un ensemble de stratégies, de gestes et d'actes qui visent à faire évoluer une situation

institutionnelle, des rapports de force et l'organisation d'un état.

Comme toute action, l'action politique a des effets sur le réel. Il existe, dans ces

conditions, une dimension symbolique de cette action : la représentation de la politique

que l'on peut lire, regarder, entendre, dans les médias, et qui, comme toute inscription

dans des formes symboliques, comme tout travail sur le langage, va ajouter à la mise en

scène de l'action politique représentée l'interprétation qu'en propose son auteur, puisqu'en

assignant des formes symboliques à l'action politique, il l'associe, en même temps, à une

signification qui sera formulée et interprétée par les usagers de l'Espace Public.

Mise en scène et interprétée par des acteurs politiques, caractérisés par leur pouvoir ou

par leur relation au pouvoir, la communication politique s'inscrit toujours dans des formes

médiatées de communication : il ne s'agit pas, dans de telles processus de communication,

de faire apparaître la vérité d'un sujet, mais de rendre visibles et intelligibles les logiques

constitutives de la médiation, c'est-à-dire de la représentation des sujets singuliers par des

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acteurs collectifs. C'est pourquoi on parlera ici de politique médiatée : c'est dans l'espace

de la médiation que les pratiques du politique vont être mises en scène, représentées et

interprétées par les sujets de la sociabilité.

Tandis que la communication intersubjective implique la vérité du sujet qui parle et qui la

confronte à celle de son interlocuteur, la communication politique, comme toute forme de

communication médiatée, implique le rapport au pouvoir de chacun, sa perception du réel

de la situation qui le fonde comme acteur, et les logiques de représentation

institutionnelle dans lesquelles il est impliqué.

Une approche de la domination politique en termes de médiation

Pour mieux construire les logiques de la médiation symbolique du fait politique, il convient

de bien définir, ici, les concepts fondamentaux de pouvoir, de domination et d'influence,

qui représentent les fonctions majeures de la communication politique, du point de vue de

la relation qu'elles construisent au sujet singulier.

Le pouvoir distingue radicalement les acteurs du politique les uns des autres : ou ils l'ont

ou ils ne l'ont pas. Par ailleurs, le pouvoir, c'est ce qui peut se gagner ou se perdre, et,

dans ces conditions, le pouvoir est ce qui définit les acteurs politiques dans leur réalité,

c'est-à-dire en ce qu'ils ne sont pas identifiables symboliquement les uns aux autres : le

pouvoir définit la singularité de l'acteur qui en est détenteur par les actions ou les

décisions qu'il est en mesure de mettre en œuvre.

Tandis que le propre de la communication est de reposer sur l'identification symbolique

spéculaire des sujets les uns aux autres, il ne saurait y avoir de spécularité dans les

logiques du pouvoir : si j'ai le pouvoir, cela implique nécessairement que l'autre ne l'a pas.

Le concept de domination est plus complexe : il s'agit moins d'une relation de supériorité

vis-à-vis des autres acteurs de l'espace politique que d'un statut qui définit une forme

particulière de pouvoir fondée sur l'usage des médias et des pratiques symboliques. La

domination est un pouvoir symbolique exercée par les acteurs qui en disposent par la

médiation des stratégies de communication et de représentation qu'ils mettent en œuvre

auprès des autres acteurs de la sociabilité. La domination consiste, pour les acteurs

politiques, à imposer l'usage des formes d'intelligibilité et de rationalité de la médiation

politique qu'ils ont conçues.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 162

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Le concept d'influence peut se définir comme l'effet qu'un acteur politique peut exercer

sur les logiques inconscientes, les stratégies politiques et les décisions d'un autre. La

connaissance des formes et des logiques de l'influence politique repose, en fait, sur la

connaissance des articulations entre le psychisme du sujet et la dimension politique de son

implication et de son engagement.

C'est pourquoi l'influence ne se perçoit pas dans les formes médiatées de l'exercice du

pouvoir, puisqu'elle relève de logiques inconscientes de la décision et de la représentation.

Il importe, par conséquent, dans une analyse des formes de la communication politique,

d'analyser plus précisément les logiques et les processus de l'influence.

Les formes de l'influence

L'influence désigne, en fait, le processus par lequel le discours et les stratégies de

communication mis en œuvre par un acteur social sont de nature à structurer les actions et

les pratiques sociales d'un autre.

Le concept d'influence symbolique désigne, de façon plus précise, l'influence tenant aux

discours et aux représentations qui font l'objet d'une diffusion dans l'Espace Public. Il s'agit

d'une double articulation entre les formes symboliques du discours et de la communication

et les stratégies réelles d'action et de pratique de l'Espace Public et du fait institutionnel,

et entre les deux sujets de la communication, dont l'un - le sujet d'énonciation - assigne à

l'autre la place d'un acteur.

Le propre de l'influence, en fait, est qu'il ne s'agit pas d'une communication dans les deux

sens ; il n'y a pas de réponse à l'influence, mais au discours et aux stratégies symboliques

répondent les actes de l'interlocuteur ou de l'autre partenaire de la communication. Les

mécanismes de l'influence, c'est-à-dire la nature des relations qui s'établissent entre les

deux sujets de la communication, sont de trois ordres.

L'autorité fonde l'influence sur une relation hiérarchique, ou sur une relation de pouvoir,

entre les deux partenaires. L'acteur qui dispose d'une influence d'autorité se fonde pour

cela sur une relation institutionnelle vis-à-vis de celui qui va agir : c'est une relation de

nature institutionnelle qui définit le pouvoir du sujet du discours sur l'acteur qui subit son

influence.

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Le prestige définit une influence fondée sur l'image de l'un des acteurs sur l'autre :

l'énonciateur du discours se voit placé par son interlocuteur, par l'acteur qui subit son

influence, dans une situation symbolique de supériorité ou d'autorité, qui repose sur une

forme particulière de spécularité dans laquelle les deux sujets sont en situation de

différence.

L'expertise, enfin, fonde l'autorité de l'acteur sur le savoir dont il est censé disposer ou sur

le savoir qui lui est reconnu par l'autre. L'expertise consiste pour un sujet de

communication à fonder sur le savoir dont il est censé disposer la légitimité des actions

qu'il prescrit à l'interlocuteur.

L'influence est une forme de médiation culturelle, puisqu'elle fonde le pouvoir qu'elle met

en œuvre sur des formes culturelles et symboliques d'autorité : comme la médiation

culturelle, l'influence articule le réel des actions et des engagements qu'elle prescrit à la

dimension symbolique des discours et des représentations qu'elle énonce et qu'elle diffuse

auprès des acteurs sociaux qui, dans l'Espace Public, se caractérisent comme ceux qui

subissent l'influence.

En particulier, l'influence se caractérise comme une médiation culturelle de la décision.

En effet, elle consiste le plus souvent, sur le plan politique, dans une articulation entre les

stratégies de communication politique et une forme particulière d'action de la part de

l'interlocuteur : la décision. Influencer, en politique, c'est exercer son autorité sur la

décision prise par l'autre. Il y a donc, dans cette logique de la décision, une forme de

dialectique des identités politiques : En effet, le sujet qui énonce le discours d'influence

produit, par son discours, une identité de référence à laquelle va s'identifier l'acteur qui

subit l'influence.

L'influence produit une spécularité particulière, distincte de celle qui fonde les relations

de communication, en ce que l'autre ne s'identifie pas symboliquement à l'énonciateur,

mais à un acteur idéal conforme aux stratégies mises en œuvre dans le discours de

l'énonciateur. En ce sens, l'identification n'est pas seulement symbolique : elle est à la fois

de l'ordre du réel et de l'ordre du symbolique.

Subir l'influence d'un acteur de communication politique quand on va voter, par exemple,

c'est à la fois s'identifier à lui sur le plan symbolique (adhérer à ses propos et les trouver

justes) et se conformer aux actions qu'il engage (adopter, comme acteur, l'identité

d'acteur qu'il met en œuvre dans ses pratiques politiques et institutionnelles).

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Rhétorique, influence et décision

La rhétorique désigne une instrumentalisation du langage aux fins d'influence : il s'agit

d'une forme de communication qui utilise la parole et les formes symboliques de

l'argumentation pour agir sur la décision et sur les choix de l'interlocuteur.

C'est par la rhétorique que les dynamiques d'influence s'articulent aux faits de langage,

d'expression et de représentation symbolique : la rhétorique définit ce que l'on peut

appeler une médiation symbolique de la décision. L'influence se définit, ainsi, d'abord,

comme un effet de communication sur la décision : Elle est engagée dans le processus de

la décision, en fondant sur de l'information les choix assumés par le sujet.

C'est ainsi la décision prise par le Destinataire de la communication politique qui en fonde,

après coup, à la fois le caractère rhétorique et la dimension politique. D'abord, la

rhétorique donne au décideur les éléments et les arguments qui lui permettent de donner

un sens à sa propre décision.

La communication médiatée et l'influence

L'information médiatée se voit reconnaître une influence sur ses Destinataires. C'est

même, sans doute, cela qui la caractérise par rapport à l'autre forme de l'information,

celle qui s'inscrit dans la communication intersubjective. En effet, la communication

intersubjective constitue des identités, elle ne constitue pas des statuts ; elle porte sur

des sujets et non sur des acteurs. Ce sont les médias et les formes de la communication

politique qui articulent leur consistance symbolique (discours, images, représentations)

aux engagements de leurs Destinataires dans la pratique effective de leurs décisions et de

leurs actes.

C'est pourquoi, dans la communication politique, il est possible de distinguer le rôle des

énonciateurs et celui de leurs Destinataires : à la différence de la communication

intersubjective, la communication politique construit une spécularité particulière :

l'identité définie pour le Destinataire de la communication lui donne une place d'acteur

différente de celle qui est occupée par l'énonciateur. C'est la raison pour laquelle on peut

articuler la communication politique à l'exercice d'un pouvoir.

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L'influence des médias leur donne un rôle dans la communication politique : l'usage des

médias par leurs lecteurs définit, finalement, la nature et l'importance de la domination

politique qu'ils exercent dans l'Espace Public. La première fonction des médias est une

fonction de formation : en diffusant des informations sur l'Espace Public, ils assurent, par

là même, la formation politique des sujets de la communication comme acteurs de la

sociabilité. En élaborant l'information sur le monde qu'ils diffusent dans l'Espace Public, les

médias participent à la construction de l'opinion publique. Il s'agit d'une fonction

didactique, qui, à la fois, assure l'accès de tous à l'Espace Public de la délibération et

unifie les termes du débat public : les médias, en élaborant l'information dont sont

porteurs les acteurs de la discussion publique, font du libre débat et de la libre circulation

des idées une médiation, c'est-à-dire un processus dialectique dont la signification résulte

de la dialectique entre l'intervention de chacun et la confrontation de tous avec tous. Mais

les médias sont aussi des acteurs et des relais d'influence : en assurant l'élaboration et la

circulation des idées dans l'Espace Public, ils constituent les agents d'influence, et, à ce

titre, il convient, sans doute, de donner au concept de médias une acception assez large -

ne se limitant, en particulier, pas à la fonction des organes de diffusion de l'information.

Si l'on donne le nom de médias à l'ensemble des acteurs qui élaborent et diffusent les

formes de la médiation symbolique et les représentations de la sociabilité politique et des

appartenances institutionnelles, il convient de désigner par ce terme l'ensemble des

acteurs qui élaborent et diffusent les opinions dont l'échange et la discussion définissent

les termes et les logiques de l'Espace Public.

Ainsi, l'influence des médias est, à ce titre, de trois ordres. D'une part, en assurant

l'élaboration et la diffusion des informations sur le monde, ils donnent aux sujets de la

communication et de la sociabilité un savoir sur le monde qui les met en mesure d'exercer

une fonction d'acteurs dans l'espace de la délibération, puis dans celui de la diffusion.

D'autre part, en proposant des informations sur le monde, ils déplacent, restructurent,

font évoluer, les termes du débat public, ne serait-ce qu'en lui donnant des termes

nouveaux, des désignations renouvelées et des points de vue ou des critères renouvelés sur

le monde. Les médias, en ce sens, font évoluer ce que l'on peut appeler notre compétence

symbolique de communication politique. Enfin, l'influence des médias dans le débat public

tient à leur aptitude à faire naître des acteurs nouveaux de la médiation politique ou à en

faire disparaître d'autres. En ce sens, les médias disposent, dans le champ politique, d'une

autorité symbolique : ils proposent des logiques nouvelles au débat public et, en assurant

une fonction didactique auprès des sujets singuliers de la sociabilité, ils assurent la

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fonction capitale de faire naître les sujets symboliques de la communication politique, à la

fois en faisant apparaître les acteurs de la vie politique, leurs stratégies, leurs pouvoirs et

leurs interventions dans l'Espace Public, et en donnant aux sujets singuliers de la

communication et de la sociabilité les savoirs et les représentations qui leur sont

nécessaires pour participer pleinement au débat public et pour devenir, ainsi, des acteurs

effectifs de la médiation politique.

Mais les médias ne sont pas les seuls à exercer une fonction d'influence dans le débat

public. La communication d'expertise joue un rôle particulièrement important dans les

dynamiques constitutives de l'influence politique. La complexité croissante de

l'organisation des débats politiques et de la vie institutionnelle, mais aussi l'extension des

aires géographiques de pouvoir et d'influence dans le monde, l'interpénétration croissante,

aussi, des acteurs et des dynamiques de la vue publique, et son corollaire, la complexité

croissante des jeux de contrôle mutuel et des solidarités institutionnelles, tout cela

confère à l'expertise politique une importance considérable, et, par conséquent, donne

aux experts un pouvoir d'influence sans doute de plus en plus étendu.

L'intervention des experts fonde la décision politique sur la légitimité d'un savoir, et, en

cela, leur influence peut se définir par le fait qu'ils confèrent à la décision et aux choix

politiques l'assise indiscutable d'un savoir. L'influence des experts consiste dans le fait

qu'ils font pratiquement échapper la décision à la discussion publique ou, tout au moins,

que leur parole lui donne une légitimité qui la renforce et la valide vis-à-vis des discours

critiques.

C'est en ce sens que l'on peut parler d'influence invisible : l'influence conférée par

l'expertise est invisible en ce qu'elle échappe à la visibilité de l'Espace Public, ce qui

fonde, en quelque sorte, le mythe des "hommes d'influence" : l'influence peut se définir

comme un pouvoir indirect, comme un pouvoir exercé par l'intermédiaire d'un acteur

politique. C'est dire l'importance de la communication dans la constitution des acteurs

d'influence.

COMMUNICATION ET DÉCISION

Le moment de la décision est un moment fort du politique : elle est le moment où le

pouvoir va exercer le réel du politique dans l'Espace Public. C'est lors de la décision que les

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acteurs politiques expriment leur identité et assument la plénitude de leur identité et de

leur statut, en articulant leur perception de la situation dans laquelle ils se trouvent et les

stratégies qu'ils entendent mettre en œuvre dans l'Espace Public.

La décision

Pour bien comprendre les logiques de la décision, il convient, d'abord, de distinguer les

deux dimensions de la décision, la décision singulière, qui engage le sujet dans la

singularité de son expérience et de son devenir, et la décision collective, qui, au-delà de

l'acteur qui la prend, engage une société dans la dimension collective de la sociabilité et

de l'organisation qui la structure. En ce qu'elle manifeste dans le réel de l'Espace Public

l'intervention effective des acteurs qui disposent du pouvoir, on peut définir la décision

comme une médiation pratique du pouvoir.

En effet, la décision est inscrite dans la réalité d'une situation particulière, et, par ailleurs,

elle engage dans le réel un enchaînement de causalité qui va le transformer ou qui va faire

évoluer la situation dans laquelle se trouvent les acteurs qui vont la prendre. En ce sens,

dans la mesure où elle inscrit dans le réel la dimension symbolique et institutionnelle du

pouvoir dont dispose l'acteur qui la prend, la décision est une manifestation de l'exercice

effectif du pouvoir : elle marque le temps dans lequel l'acteur investit l'Espace Public du

pouvoir qui lui est reconnu.

Décider, c'est assumer pleinement le pouvoir dont on est investi : en prenant une décision,

l'acteur politique met en œuvre, dans une pratique institutionnelle effective, la singularité

dont il est porteur et qui le distingue des autres acteurs de la sociabilité.

La décision consiste à exercer pleinement le pouvoir qui définit le statut et l'identité des

acteurs politiques qui en sont investis. En ce sens, la décision est un moment capital des

stratégies de visibilité et de reconnaissance des acteurs politiques, puisque c'est elle qui

manifeste, aux yeux des autres, la réalité de leur présence dans l'Espace Public : C'est par

la décision que les acteurs investis du pouvoir confèrent à leur présence au monde la

réalité tangible et visible par laquelle ils sont reconnus des autres dans l'espace de la

sociabilité. Finalement, c'est par la décision que les acteurs en charge du pouvoir exercent

pleinement dans l'espace de la sociabilité.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 168

168

C'est pourquoi il convient de se poser la question du sujet et de sa place dans le processus

de décision : C'est le processus de décision, en effet, qui va définir la place qui lui est

reconnue par les autres dans l'Espace Public. Le processus de décision, dans les

circonstances et les modalités de sa mise en œuvre, est un véritable rite initiatique pour

les acteurs politiques, qui, par lui, se voient reconnaître leur place et leur statut dans

l'Espace Public.

Tant que les acteurs au pouvoir n'ont rien décidé, ils n'existent pas, aux yeux des autres.

Les acteurs du pouvoir n'assument pleinement leur existence que quand ils sont mis en

situation de faire des choix, de prendre des décisions, et de les faire appliquer. En effet,

c'est le temps de la décision qui représente pleinement l'articulation de la dimension

symbolique de l'identité des acteurs politiques avec la consistance réelle de leur existence

dans l'histoire.

Le processus de décision : un parcours entre symbolique et réel

C'est dire l'importance de la dimension proprement symbolique du processus de décision,

que l'on peut, en termes de communication politique, diviser en deux temps : le temps de

la délibération et celui de la décision proprement dite - ces deux temps faisant, l'un et

l'autre, l'objet d'une activité particulière d'information et de communication.

Le temps de la délibération est un temps de représentation : il s'agit, pour les décideurs et

pour les acteurs de la communication, de se représenter la situation présente au moment

de la décision, la transformation qui résulte de la décision et la situation prévisible après.

En ce sens, ce premier temps inscrit une activité symbolique au cœur de l'activité

politique, et c'est sur ce point que la décision politique se distingue, en termes de

communication et en termes de représentation, de la décision singulière.

En effet, la délibération singulière n'est que la mise en scène, aux yeux du sujet lui-même,

d'une réflexion alors que la décision est déjà prise, puisqu'elle est affaire de désir. En

revanche, la délibération et la communication, dans le cas de la décision politique, sont de

nature à garantir à la décision la dimension collective qui fonde son caractère

institutionnel.

La communication politique permet, par ailleurs, la connaissance du processus de décision,

et, en ce sens, elle fait en sorte qu'il fasse lui-même l'objet d'une discussion dans l'Espace

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 169

169

Public, ce qui en assure le caractère démocratique. C'est la communication qui fait entrer

le processus de décision dans l'Espace Public et lui confère, par conséquent, son caractère

démocratique, puisque, dès lors qu'il fait l'objet d'une information, il peut faire l'objet de

critiques, d'analyses, d'interrogations et d'évaluations.

Mais, la communication politique engage aussi la régulation du processus de décision, en

en rendant possible le suivi et en associant à sa mise en œuvre des acteurs qui lui sont

éventuellement étrangers, et qui peuvent, de cette façon, porter sur lui un regard

différent de ceux de ses participants.

La communication représente une instance régulatrice que l'on peut comparer à l'instance

du métalangage dans la communication : Elle en assure le contrôle et l'interprétabilité au

fur et à mesure de ses différents moments. C'est dire l'importance de la communication

politique dans les pratiques mêmes de l'exercice du pouvoir.

Le parcours du symbolique au réel consiste, dans la décision, à la fois à produire un

investissement symbolique des acteurs politiques et un processus significatif, qui permet

de donner du sens à la décision même. Par la dimension symbolique du processus, les

acteurs de la décision s'investissent dans un acte politique qui, en ce sens, les représente

et leur donne, ainsi, un statut et une identité dans l'Espace Public. La décision appartient

à la communication politique, car en engageant les acteurs qui la prennent, elle fait partie

de la construction de leur visibilité.

Les formes de communication dans le processus de décision

Le processus de décision lui-même comporte plusieurs moments importants de

communication et d'information. Il a une dimension symbolique considérable, qui entre

dans les critères de son interprétation et qui permet de le conserver dans la mémoire des

institutions.

Il s'agit, d'abord, d'un dialogue. Les acteurs consultent des experts, des conseillers, avant

de décider. La communication produit, ainsi, un partage de l'instance symbolique de la

décision. Les experts qui interviennent dans le processus y apportent l'instance de

l'information, en articulant le savoir dont ils disposent et qui leur est reconnu au pouvoir

dont dispose l'acteur politique en charge de la décision elle-même.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 170

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La communication consiste, dans ce moment particulier, dans une production et une

circulation d'informations à propos des enjeux de la décision. En articulant le savoir des

experts au pouvoir des décideurs, elle produit ce que l'on peut appeler l'assise symbolique

de la décision, en environnant la décision proprement dite de représentations, de paroles,

de discours, qui vont lui donner, en propre, sa signification.

Les institutions et les acteurs du dialogue qui entoure la décision lui confèrent un

caractère symbolique et font d'elle une médiation, sachant que la communication politique

ne doit pas occulter le fait que la décision, en définitive, se prend seul : s'il existe une

dimension symbolique de la décision, qui fait l'objet d'un partage, sa consistance réelle,

elle, ne saurait faire l'objet d'un partage.

La communication intervient, par ailleurs, dans la décision, sous la forme de ce que l'on

peut appeler les médias, les rhétoriques et les technologies de la décision, qui l'inscrivent

dans un processus politique et institutionnelle complexe et articulent le réel de la décision

à la dimension symbolique de sa signification et à la dimension imaginaire de ses

implications.

La prévision, ou l'anticipation, articule le processus de la décision à ce que l'on peut

prévoir de l'évolution de la situation dans laquelle on se trouve : des prévisions

météorologiques qui, depuis des temps immémoriaux, aident à choisir le moment d'une

bataille ou celui d'un départ en voyage, aux prévisions politiques qui, compte tenu de ce

que l'on sait des acteurs ou des institutions impliqués par la décision, permettent d'en

envisager les incidences, la prévision limite l'incertitude qui caractérise le moment de la

décision, en facilitant son appropriation par l'acteur qu'elle engage.

En produisant de l'information et en en facilitant le traitement, les médias permettent

d'analyser la situation dans laquelle est prise la décision et d'envisager les transformations

et les évolutions impliquées par la décision. La communication consiste, dans ces

conditions, à confronter ce que l'on sait de la situation au moment de la décision à ce que

l'on peut prévoir de la situation du lendemain.

La simulation, enfin, produit une représentation fictive de la situation censée prévaloir au

lendemain de la décision : elle articule l'information à l'imaginaire, en permettant ce que

l'on peut appeler un récit imaginaire, qui articule la décision non seulement au

symbolique, mais aussi à l'imaginaire.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 171

171

La communication de la décision

En lui donnant ce que l'on peut appeler une suite symbolique, la communication

représente l'achèvement du processus de décision : elle va permettre à la fois sa diffusion

dans l'Espace Public, sa reconnaissance par les autres acteurs de la vie politique impliqués,

et l'instauration d'un débat public faisant apparaître, à terme, toute sa portée symbolique.

C'est grâce à sa diffusion par les acteurs, les médias et les formes de la communication

politique que la décision peut, comme les autres événements de la vie publique, faire

l'objet d'une critique et d'un libre examen, garants de sa dimension démocratique.

Les médias et la communication diffusent la décision auprès de ceux qu'elle concerne, ce

qui fait d'elle, pleinement, un moment politique. Toutes les décisions, quels qu'en soient

les domaines et la nature de leurs incidences, deviennent politiques dès lors qu'elles font

l'objet d'une communication et d'une diffusion médiatées.

La communication de la décision consiste à la rendre légitime, à la rendre intelligible et à

la rendre applicable. Elle la rend légitime, en faisant connaître les critères de choix qui y

ont présidé : en construisant ce que l'on peut appeler une rationalité symbolique de la

décision. La communication politique, en construisant et en diffusant cette rationalité,

rend intelligibles les raisons et les logiques qui peuvent conduire à adhérer à cette décision

et, de cette façon, à lui assurer une assise démocratique. En permettant la diffusion de la

décision dans l'Espace Public, la communication lui assure la possibilité d'une

reconnaissance par les sujets de la société politique qui, ainsi, en construisent la légitimité

en la soumettant à la critique et à l'examen des acteurs de l'Espace Public, qui, de cette

manière, articulent décision, argumentation et opinion.

La communication rend la décision intelligible en l'inscrivant dans les formes et les modes

de représentation qui irriguent l'Espace Public en l'instituant : elle assure la médiation

entre les instances symboliques constitutives de l'opinion et les acteurs politiques

constitutifs du réel de la vie politique. Enfin, la communication rend la décision

applicable, en lui garantissant l'adhésion des acteurs sociaux qui seront, plus tard,

impliqués dans sa mise en œuvre.

C'est, ainsi, la communication politique qui fonde la décision en droit en même temps

qu'en raison, en articulant l'une à l'autre deux légitimités : celle qui se fonde sur

l'information et celle qui se fonde sur les usages institutionnels.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 172

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La communication rend aussi la décision exécutoire en l'inscrivant pleinement dans l'Espace

Public et en faisant d'elle, de ce fait, une médiation politique de l'appartenance et de la

sociabilité, inscrite, à ce titre, dans les impératifs constitutifs de la citoyenneté.

Mais, la décision comporte aussi un incommunicable : il y a un secret de la décision, soit

qu'il s'agisse d'une part de la décision qui ne se communique pas, dans le maintien d'une

part absolue du pouvoir du décideur, soit que le secret définisse une situation non

démocratique d'exercice du pouvoir, sans limitation et sans contrôle de la part des autres

acteurs de la sociabilité, en quelque sorte non constituée en Espace Public.

C'est le secret qui associe la décision au pouvoir, en venant toujours rappeler que la

décision incombe aux acteurs politiques à qui est reconnu un pouvoir, mais, en même

temps, il fonde la ligne de partage entre les décisions qui appartiennent au champ de la

démocratie et à celles qui appartiennent au pouvoir absolu. Le secret constitue, ainsi, ce

que l'on peut appeler l'horizon de la communication politique, la ligne vers laquelle elle

tend sans jamais, toutefois, l'atteindre.

Les "décideurs"

En spécifiant des activités symboliques propres à la décision, la communication spécifie

l'identité d'acteurs particuliers de l'Espace Public, identifiés sous le nom de "décideurs". En

représentant la décision sous la forme d'un récit, les médias et les acteurs de la

communication politique constituent les personnages de ce récit, en en désignant l'identité

sous ce nom générique, mettant ainsi en œuvre une véritable dialectique symbolique entre

forme narrative et forme politique ; entre logique narrative et logique institutionnelle.

Sachons donc distinguer entre acteurs politiques, acteurs au pouvoir et "décideurs".

Dans les pratiques de la communication politique, on peut observer que ce concept de

décideur correspond à une séparation entre l'activité de décision proprement dite et

l'activité politique : quand elle est présentée comme le fait de décideurs, la décision est

renvoyée à une activité qui n'est ni politique, ni institutionnelle, mais correspond à une

fonctionnalité particulière de l'Espace Public.

La référence aux décideurs dans la communication politique justifie ainsi leur existence

par le bon fonctionnement des organisations. La spécification des décideurs renvoie,

finalement, à la distinction entre les logiques politiques et les logiques institutionnelles et

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 173

173

les logiques de pouvoir : parler de décideurs et non d'acteurs investis de pouvoir revient à

définir la décision comme une fonctionnalité organiquement liée à un certain type

d'acteurs et non à un statut politique fondé sur une reconnaissance institutionnelle dans

l'Espace Public - par exemple sanctionnée par une élection.

Représenter les acteurs en charge de responsabilités sous la forme de décideurs, c'est, par

conséquent, véritablement dépolitiser leur statut et leur identité en la disjoignant de leur

engagement politique et en les désignant par leur fonction dans une organisation politique.

Une telle représentation s'inscrit, ainsi, plutôt dans les formes et les langages de la

communication des organisations plutôt que dans ceux de la communication politique à

proprement parler.

La référence aux "décideurs" dans la communication politique signifie aussi la complexité

du processus de la décision. Elle revient à la reconnaissance de la décision comme

processus propre aux organisations politiques, en quelque sorte distinct de l'exercice

démocratique des mandats et de la construction symbolique des identités politiques.

La complexité de la décision tient, en effet, en particulier, à l'intervention dans ce

processus, de nombreux acteurs, dont la multiplicité tient à la fois à leur spécialisation,

elle-même liée à la technicisation croissante des savoirs politiques, et à leur

fonctionnalité, de nature organique et non politique - fondée moins sur leur

représentativité que sur leur instrumentalité.

La référence aux décideurs dans la communication politique se fonde sur le constat de

fonctionnalités particulières, faisant, en particulier, l'objet d'une évaluation organique. La

représentation du politique est, ainsi, moins celle d'un ensemble d'institutions conçues

comme médiations symboliques de l'appartenance donnant un sens à la sociabilité que

celle d'un système organique d'acteurs complémentaires les uns des autres mettant en

œuvre des fonctions interdépendantes.

De plus, la référence à des "décideurs" dans le discours politique les décrit dans leur

fonctionnalité et dans leur activité plutôt qu'au point de vue de leur mandat, proprement

politique parce que fondée sur une représentativité. Comme la professionnalisation des

fonctions de la communication politique, l'apparition des "décideurs" est, ainsi,

significative de son évolution vers une rationalité de type technique et instrumental.

La représentation des "décideurs" et l'apparition de cette fonction dans les médias

s'inscrivent, enfin, dans la même dynamique de fonctionnalisation et de

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 174

174

professionnalisation de la communication politique. Les médias ont longtemps limité la

représentation des acteurs politiques à celle des élus et des titulaires de mandats, par

définition limités dans le temps et démocratiquement soumis à renouvellement.

L'apparition des "décideurs" dans leur discours signifie la division de cette représentation,

désormais ouverte à la fois aux décideurs - ceux qui sont investis de pouvoir, et qui, en

dernière analyse, assument les décisions, c'est-à-dire la part proprement institutionnelle

de l'activité politique, et aux autres - c'est-à-dire à tous les acteurs qui entourent les

décideurs : conseillers, responsables de communication, responsables de cabinet, hauts

fonctionnaires, etc.

En ouvrant ainsi la représentation de l'espace politique à des acteurs non titulaires de

mandat, les médias se font les témoins d'une évolution en profondeur du politique qui va,

en particulier, prendre la forme de l'évolution des identités politiques.

POUVOIR – HONNETETE - PROBITE

Est-il possible d’exercer le pouvoir avec honnêteté et probité ? A cette question, nombre

d’observateurs et d’auteurs répondent par la négative. Malraux ne disait-il pas que « le

pouvoir doit se définir par la possibilité d’en abuser » ? Quant à Montherlant, il pense qu’il

n’y a pas de pouvoir ; selon lui il n’y a que l’abus de pouvoir et rien d’autre.

Pourquoi tant d’affirmations sur l’impossibilité d’exercer le pouvoir sans en abuser,

d’exercer le pouvoir en toute honnêteté ? Cela est dû au fait que l’exercice du pouvoir

s’accompagne de l’exercice de la coercition légitime qui va avec tout pouvoir. Or, cette

coercition est perçue comme le mal, et là je nous renvoie à ma petite anecdote du début

concernant l’ange, le démon et le pouvoir. La violence légitime est le mal nécessaire qui

accompagne tout pouvoir. Mais, est-ce que exercer cette violence légitime revient à une

malhonnêteté ou un manque de probité ? Je dis non en me positionnant contre les idées de

Malraux et de Montherlant sur l’abus du pouvoir. Bien sûr qu’on peut exercer le pouvoir

sans en abuser ; bien sûr qu’on peut exercer le pouvoir avec honnêteté et avec probité.

Faire jouer la coercition qui permet, on le sait, de maintenir le pouvoir, ne veut pas dire

manquer de probité.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 175

175

Lorsque je définissais les termes fréquemment utilisés lorsqu’on parle de pouvoir, j’ai

consacré une bonne partie à faire la différence entre l’éthique, la morale et la vertu, en

définissant chacun de ces termes. Je pense que c’est le moment de les faire ressortir.

Exercer la violence nécessaire qui accompagne le pouvoir ne veut pas dire manquer de

probité car cela fait partie de la mission confiée. Tout au moins, c’est manquer peut-être

de vertu (la faiblesse vertueuse !) que l’éthique nous permet justement de justifier.

Il est vrai, avec les nouvelles avancées de la démocratie pluraliste, le pouvoir même

exercé avec la plus grande éthique qui soit, du point de vue de la morale de celui qui

l’applique, sera toujours discuté par une partie de la population, quoi qu’il arrive. Et ceux-

ci vont dire que le pouvoir n’est pas exercé avec honnêteté et probité. Quand on a le

pouvoir, même quand on l’exerce avec la plus grande probité, on ne peut pas plaire à tout

le monde. Certains trouveront toujours quelque chose à redire sur ta manière d’exercer le

pouvoir.

De ton côté, tu dois tenir tes engagements et montrer que tu es fiable, qu’on peut te faire

confiance, qu’on peut compter sur toi lorsque tu as le pouvoir. N’oublie pas qu’il existe

toujours deux pouvoirs dans tes mains, le pouvoir-autorité et le pouvoir-séduction. Evite

de trop pencher vers le pouvoir-séduction, car sinon, les gens risquent d’être rapidement

déçus quand ils n’obtiennent pas ce qu’ils attendaient, justement promis par la séduction

que tu as mise en œuvre.

Le pouvoir, c’est beaucoup de charges, d’obligations et de devoirs. L’éthique fait partie de

ces obligations. Il est donc nécessaire et même primordial d’exercer le pouvoir avec

honnêteté et avec probité, c’est-à-dire avec une éthique irréprochable. Sinon, c’est la

porte ouverte pour les contestations de toutes sortes qui finissent toujours par la perte du

pouvoir.

DU BON USAGE DE LA MENACE – RATIONALITE ET MANIPULATION

L’usage de la menace ou de la dissuasion fait partie intégrante de l’exercice du pouvoir.

Mais, il faut savoir l’utiliser. Pourquoi doit-on user de menace, faire de la dissuasion pour

exercer son pouvoir ? L’usage de la dissuasion est nécessaire pour la simple raison qu’il est

plus aisé d’arriver au pouvoir que de s’y maintenir, car pour arriver au pouvoir, on est aidé

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 176

176

par les fautes de ses adversaires, et quand on y est, ils ont le même avantage. Ils vont tout

faire pour te faire tomber. C’est grâce à l’usage de la menace que tu arriveras à te

maintenir et exercer ton pouvoir en toute tranquillité.

Tu dois être équilibré quant à la licéité de tes actes et l’usage de la menace. L’équilibre

repose parfois sur des choses insignifiantes mains importantes ; tu dois constamment avoir

cela à l’esprit.

Tout le monde utilise la menace dans le monde du pouvoir. Donc, ta menace doit être la

plus forte et la plus tangible pour être efficace, sans toutefois te faire trop remarquer.

Garde de la mesure, ce qui te ramène toujours à ce sacro-saint équilibre dont je te parle

depuis. Si tu veux te fondre parmi les chèvres, ne sois pas un chien, mais un lapin. Si

tu veux manger parmi les tigres, ne sois pas un lion, mais un chat. Ainsi, ils ne te

verront pas. Ils ne feront pas attention à toi.

Les idées que je partage ici avec toi n’ont rien de cyniques ; tout au plus elles sont un peu

machiavéliques. Mais, c’est cela aussi exercer son pouvoir.

Tu dois parfaitement maîtriser l’art de la dissuasion, c’est-à-dire que tu dois préparer la

guerre pour avoir la paix. Tu dois maîtriser l’art de la diversion, c’est-à-dire que, quand

il le faut, tu dois être à même de donner le fou pour faire tomber le roi. Tu dois

maîtriser l’art de la guerre, c’est-à-dire que personne ne doit exactement savoir ce que

tu vas faire, ni où tu en es, je dis bien personne. Tu dois être totalement imprévisible

dans l’exercice de ton pouvoir. Tu dois enfin maîtriser l’art de l’émotion, c’est-à-dire que

tu dois toujours garder la tête froide en toutes circonstances ; tu dois maîtriser tes

émotions ou les jouer quand cela est nécessaire. Tu dois pouvoir trouver un équilibre

(encore ce sacro-saint équilibre qui revient !) parfait entre la glace et le feu quant aux

émotions. N’oublie pas que quand tu penches du côté de la glace, tu es un homme de

pouvoir qui joue au type formidable ; et quand tu penches du côté du feu, tu es un type

formidable qui joue à l’homme de pouvoir.

Ce sont ces quelques idées que je tenais à partager avec toi avant de clore cette partie sur

l’exercice du pouvoir. Mais, c’est dans la pratique qu’on mesure réellement leur

efficacité.

7- POUR UNE NOUVELLE GESTION DU

POUVOIR

Mes idées pour un pouvoir équilibré

Je l’ai dit, l’équilibre repose parfois sur des choses insignifiantes mais importantes. Pour

réaliser cet équilibre dans la gestion du pouvoir, nous devons adopter un certain nombre

de comportements. En l’occurrence, nous devons commencer par changer de paradigme.

NECESSITE D’UN CHANGEMENT DE PARADIGME

Il s’agit de changer d’attitude, de changer de perception du monde. Il faut déposer les

« anciennes lunettes » pour adopter une nouvelle vue sur le monde, car il a changé et

continue de changer.

Ainsi, au lieu de la politique nationale de prestige, d’intérêts et de pouvoir, une politique

d’apaisement, de compréhension et de rapprochement régionaux s’impose. Cela implique,

une action politique concrète, au lieu de la confrontation nationaliste, de l’agression

et de l’esprit de revanche, la coopération multilatérale, le compromis et l’intégration.

De nouvelles organisations ne suffisent pas ; un nouveau mode de pensée est nécessaire

("mind-set"). La diversité nationale, ethnique ou religieuse ne doit pas être comprise

comme une menace ; la diversité nationale, ethnique ou religieuse doit être comprise

comme un enrichissement.

Au lieu de voir en face de soi des ennemis héréditaires, on a besoin de partenaires, de

concurrents, voire aussi d’opposants. Au lieu d’une confrontation militaire, de guerre ou

de l’absence de collaboration, on a besoin de la compétition économique, de la paix et

de la collaboration.

Au lieu de la politique comme jeu à somme nulle, dans laquelle l’un gagne au détriment

de l’autre, la politique doit conduire à une somme positive, dans laquelle tout le monde

gagne.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 178

178

Naturellement, dans le nouveau paradigme, la politique n’est pas simplement devenue

plus facile, mais reste "l’art du possible" Ŕ mais maintenant d’une manière non-violente. La

politique présuppose un consensus concernant certaines valeurs, droits et devoirs

fondamentaux. Le consensus social fondamental doit être respecté par tous les groupes

sociaux, par les croyants et les non-croyants et par les adhérents de religions et de

philosophies différentes.

Voilà en quoi consiste ce changement de paradigme nécessaire dans la nouvelle gestion du

pouvoir. Ce changement de paradigme implique notamment qu’un nouveau mode de

gestion des affaires publiques soit adopté.

POUR UNE NOUVELLE GESTION PUBLIQUE

La nouvelle gestion publique est un concept de gestion publique né dans les années 1970

dans les milieux néolibéraux. Il prône la modernisation du management des administrations

publiques dans le but d'en améliorer le rapport coût/service. Elle prône également le

pragmatisme de gestion.

La nouvelle gestion publique est basée sur un partage des rôles entre le pouvoir

politique, qui prend les décisions stratégiques et fixe les objectifs, et l'administration,

qui prend les décisions opérationnelles.

DENONCIATION DE LA GESTION PUBLIQUE TRADITIONNELLE

La mondialisation et les dérèglementations en cascade dont ont été témoins les années

1970, ont contraint les États à renforcer leur attractivité, en réformant leur

administration, pour offrir les meilleures conditions de production et de consommation et

ainsi attirer sur leur territoire capital et main d'œuvre qualifiée. En politique la nouvelle

gestion publique représente l’ancêtre du concept de bonne gouvernance développé dans

les années 1990.

Le postulat de base de la nouvelle gestion publique est que les formes classiques

d'organisation de l'État doivent être profondément repensées en raison de leurs effets

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 179

179

pervers : extension démesurée, absence d'évaluation des prestations sociales,

démotivation au travail, dilution des responsabilités.

En effet, avec la multiplication des missions de l'État, un État-providence centralisé ne

serait plus suffisamment efficient pour piloter l'administration face à la complexification

du monde.

La nouvelle gestion publique nie toute différence entre la gestion publique et la

gestion privée, le secteur public et le secteur privé. Dans cette optique, les citoyens sont

considérés comme des consommateurs de services publics auxquels l'État doit rendre le

meilleur service au moindre coût. On peut alors parler de marchandisation du service

public.

LES ORIENTATIONS DE LA NOUVELLE GESTION PUBLIQUE

Dans le cadre de la nouvelle gestion publique, l'État régalien se concentrera sur le pilotage

de l'action publique en déléguant à des entités autonomes leur exécution. Il attend de ce

transfert une exécution plus efficiente et plus efficace, ou à moindre coût, que la sienne.

Selon l'expression d'Osborne et Gaebler, les pouvoirs publics doivent moins se préoccuper

de ramer que de tenir le gouvernail. Ils définissent les priorités collectives, dégagent des

ressources financières et formulent des missions sans plus s'investir dans les détails de la

réalisation.

Les services administratifs en charge de la réalisation opérationnelle des politiques ont

besoin de disposer d'une liberté suffisante dans l'affectation des ressources à leur

disposition, et c'est à cette exigence que répond la technique du budget par enveloppes.

La nouvelle gestion publique prône donc l'application au secteur public de méthodes de

management issue du secteur privé. Pour ce faire, il conviendrait d'introduire des

« principes de marché » dans la gestion des affaires publiques, ceux-ci étant considérés

comme plus efficaces que la planification.

De même, la nouvelle gestion publique remet en cause l'organisation bureaucratique-

wébérienne traditionnelle pour aller vers d'autres formes d'organisation.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 180

180

Au niveau opérationnel, la nouvelle gestion publique s'inspire de procédures largement

mises en œuvre dans le secteur privé : qualité totale, zéro défaut, recherche de

l'excellence.

Dans la mesure du possible, les usagers se verront attribuer les moyens financiers et

informationnels d'acquérir une prestation (liberté de choix) et non plus qu’une prestation

standardisée leur soit directement imposée.

PRINCIPES DE BASE DE LA NOUVELLE GESTION PUBLIQUE

Selon Matthias Finger, la nouvelle gestion publique se laisse caractériser par cinq

transformations :

un processus de distanciation, d'autonomisation ou de désenchevêtrement de

l'administration vis-à-vis de la politique traditionnelle ;

un processus de rapprochement de l'administration vis-à-vis du citoyen, qui de ce

fait devient également client ;

un processus de dynamisation et de transformation organisationnelle de

l'administration ;

un processus de décentralisation ;

une orientation plus grande vers les résultats.

Pour François-Xavier Merrien, la mise en œuvre de la nouvelle gestion publique dans le

monde s'est articulée autour des réformes organisationnelles suivantes :

création de marchés ou quasi-marchés pour les secteurs autrefois considérés

comme biens publics ;

séparation entre le décideur et l'exécutant. Le politique fixe les objectifs, les

organisations publiques cherchent librement à les atteindre ;

décentralisation de l'État, grâce à la création d'agences publiques sous contrat avec

l'État ;

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181

remplacement des procédures hiérarchisées par des procédures contractuelles ou

semi-contractuelles (fixation d'objectifs, contrats de prestation) ;

les agences publiques sont mises en concurrences entre elles ou avec des agences

privées pour la fourniture des services au pouvoir politique central ;

les agences sont responsables de leur gestion face à l'État et aux citoyens. Elles

sont évalués en permanence à l'aide d'indicateurs de gestion ;

les employés des agences cessent d'être des fonctionnaires statutaires. Ils sont

évalués et rémunérés au mérite plutôt qu'à l'ancienneté. Les méthodes de gestion

de ressources humaines s'inspirent très largement de celles du secteur privé ;

les usagers des services publics deviennent des clients qui payent un service (par

leurs impôts ou le paiement de droits d'accès). Ils peuvent mettre en concurrence

le secteur public et le secteur privé pour la fourniture de certains services.

MISE EN ŒUVRE

La nouvelle gestion publique a très largement inspirée les réformes de l'État au Royaume-

Uni, en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis ou en Suède.

Un certain nombre de constats s'imposent dans la mise en œuvre de la nouvelle gestion

publique. Tout d'abord le secteur public possède un certain nombre de différences

fondamentales avec le secteur privé :

Les missions du service public sont définies en termes politiques et non

entrepreneuriaux.

La poursuite d'intérêts généraux pour le service public contre des intérêts

spécifiques pour le secteur privé.

La responsabilité d'un service public face au gouvernement ou aux citoyens est

différente de la responsabilité d'un dirigeant d'entreprise face à ses actionnaires qui

attendent des profits mais ne fixent pas de missions.

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Les services publics ne choisissent pas leur clientèle. Tous les citoyens-clients

doivent être satisfait, tandis que les entreprises privées peuvent se contenter de

segments de marché.

Il existe également une forte résistance au changement dans les administrations liée à leur

organisation bureaucratique et à leur protection vis-à-vis du marché (monopoles ou

cartels).

La plupart des pays ayant mis en œuvre cette gestion ont réalisée d'importantes

économies, notamment sur les activités les moins qualifiées (enlèvements des ordures,

nettoyage, entretien des bâtiments).

C’est cette nouvelle gestion publique que je recommande pour une nouvelle gestion du

pouvoir afin que le pouvoir soit plus équilibré et mieux accepté.

LA TROISIEME VOIE – LA VOIE DU MILIEU

La Troisième Voie est une philosophie politique et économique qui se situe entre le

socialisme et le libéralisme.

La notion a largement évolué depuis son apparition à la fin du XIXe siècle, à la fois en ce

qui concerne la définition des deux autres voies rejetées et en ce qui concerne les

solutions proposées.

Toutes ont en général en commun une volonté, au moins affichée, de réaliser une politique

sociale non marxiste et/ou différente des solutions socialistes classiques.

L'économiste tchèque Sik dans Der dritte Weg paru à Hambourg en 1972 (traduction : La

troisième voie) est le premier à formaliser cette notion et à lui consacrer une approche

scientifique, et non purement déclarative. La troisième voie doit permettre, dans le cadre

d’un socialisme à visage humain de trouver un chemin entre communisme et capitalisme.

Mais, c’est Anthony Giddens, dans The Third Way, The Renewal of Social Democracy

(1998) qui formulera un cadre conceptuel à la troisième voie.

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Une notion précise de troisième voie a été mise en place par des dirigeants sociaux-

démocrates au cours des années 1990 et 2000 en Europe (par Tony Blair) et aux États-Unis

(par Bill Clinton notamment).

Essentiellement, elle consiste pour les personnalités de gauche à tirer un trait définitif sur

le passé communiste et l'économie administrée, à adapter au mieux le discours socialiste à

l'économie de marché. On parle également de realpolitik, ou de pragmatisme

économique.

La mise en pratique de cette politique conduit à favoriser le développement

technologique, le capital humain et la croissance économique et de mettre en place les

mécanismes de redistribution qui perturbent le moins possible le fonctionnement

économique.

Mais, pour REUSSIR EFFECTIVEMENT A ARPENTER LA VOIE DU MILIEU, sans tomber dans le

Déchirement, l’Ecartèlement ou un Empalement dus aux Forces Contraires, de par et

d’autre, il faut détenir un degré de Résilience qui ne peut être possible que si (et

uniquement si) l’on est bien préparé psychologiquement (et même para-

psychologiquement, pour ne pas dire spirituellement) !

Il s’agit de connaître avec précision la Voie du Milieu et pouvoir y durer en toute

INCONTESTETE : « caractère de ce qui est différent, propre, distingué et apprécié, tout en

ayant conscience de l’être en agissant constamment pour en accroître la qualité et la

visibilité » !

LA VOIE DU MILIEU POUR SE REALISER AVANT DE CHERCHER A CONDUIRE LA MULTITUDE

Cher ami lecteur, ici je vais m’entretenir avec toi en aparté, de confidences à

confidences, donc au singulier, à cause de la singularité des propos que je vais te tenir ou

t’adresser, c’est selon ton point de vue !

Si tu veux être un Vrai Leader, en te réalisant parfaitement (en toute en prenant une

progression vers celle-ci, cette perfection tant recherchée), écoute Rudyard Kipling. Il te

parle.

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Rudyard Kipling nous parle !

« Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie

Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties

Sans un geste et sans un soupir,

Si tu peux être amant sans être fou d’amour

Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre

Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour

Pourtant lutter et te défendre,

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles

Travesties par des gueux pour exciter des sots

Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles

Sans mentir toi-même d’un mot,

Si tu peux rester digne en étant populaire,

Si tu peux rester peuple en conseillant les rois

Si tu peux aimer tous tes amis en frères

Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi,

Si tu sais méditer, observer et connaître,

Sans jamais devenir sceptique ou destructeur

Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,

Penser, sans n’être qu’un penseur,

Si tu peux être dur, sans jamais être en rage

Si tu peux être brave et jamais imprudent

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Si tu peux être bon, si tu sais être sage

Sans être morale ni pédant,

Si tu peux rencontrer triomphe après défaite

Et recevoir ces deux menteurs d’un même front

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront,

Alors les rois, la chance et la victoire

Seront à tout jamais tes esclaves soumis

Et ce qui vaut bien mieux que les rois et la gloire,

Tu seras un homme, mon fils. »

Tu seras véritablement un leader apprécié, si tu sais lire entre les lignes.

« Ecoute les sages et écoute ton cœur. Les sages ont été inspirés par d’autres illustres

précédents comme tu l’es aussi, ou le seras bientôt ! Ecoute-les et écoutez-toi, en vous

écoutant ensemble, mutuellement. C’est toi qu’elle a choisi, la Sirène, pour que grâce à ta

Dextre Agissante beaucoup puissent changer de vie. Choisis la voie du milieu (par ton

Choix Fondamental) et sois un leader responsable, un « modèle et un porte-drapeau » sauf

avis contraire, lorsqu’elle-même décide que tu mérite bien mieux d’être le véritable

drapeau, pour cesser d’être « faiseur de rois irresponsables » !

« Le sage nous parle encore dans le Zhongyong, la Doctrine du Milieu ».

« La voie du leader peut être trouvée dans ses plus simples éléments dans les rapports

entre les gens ordinaires, mais dans ses dimensions ultimes, il brille puissamment à

travers le ciel et la terre ».

« Il est dit dans le Livre de Poésie : "Le faucon s'envole vers le ciel ; le poisson s'enfonce

dans les profondeurs." Cela exprime comment cette voie est vue en haut et en bas.

Choisissons ensemble un juste milieu ».

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« Les gens ordinaires, bien qu'ignorants, peuvent se mêler à ce savoir ; cependant, dans sa

portée ultime, il y a des points que le sage lui-même ignore (parfois délibérément).

Il y a des vérités que toi seul détient ou détiendra bientôt ! Elles te seront confiées pour

les garder de la « sottise ambiante » !

Propage-les et partage-les quand tu le dois, avec les gens ordinaires. Aussi grands que

soient le ciel et la terre, les hommes trouvent quand même en eux des causes

d'insatisfaction. Aussi véridiques que seront tes propos, les gens ordinaires y trouveront

des éléments d’insatisfaction. N’y prends pas garde et continue ton chemin, poursuis ta

Voie (et partant ta Vie). Poursuis la mission à toi assignée sans te préoccuper des gueux

qui chercheront toujours à exciter des sots, aussi longtemps que brillera le Soleil dans le

ciel, de l’Aurore à l’Heure Vespérale, aussi longtemps que la Lune prendra son relais de

l’autre côté, dans les temps qui leurs sont impartis à tous deux, en toute équité ! »

« La voie que le leader poursuit, va large et loin, et cependant est peu connue (sans qu’il

en fasse un secret). Fais en sorte que personne ne sache exactement où tu en es, ni ce que

tu vas faire exactement sans que tu ne l’aies communiqué » ! Ainsi te l’exige notre

Déplanification, qui nous est si précieuse pour la Protection de l’Homme et sa succession,

le ca échéant !

« Le leader doit s'accorder avec la Voie du Milieu. Bien qu'elle puisse être inconnue,

ignorée par le monde, il ne ressent aucun regret. Applique-toi à communiquer pour la

faire connaître ».

« "L'homme de bien essaie d'agir en suivant la voie correcte, mais, quand il est à mi-

chemin, il l'abandonne". Sois forts et capables. Va au bout de tes actions, celles qui sont

planifiées aussi bien que celles qui seront déplanifiées, sans jamais t’arrêter (n’oublie

jamais qu’il n’y a pas de Marche Arrière possible dans la Voie du Milieu) ! »

« Le leader cultive une harmonie amicale et fraternelle, sans être faible. Il est ferme

dans la douceur. Il se tient debout au milieu, sans incliner d'un côté ou de l'autre. Sois

impartial sans jamais être neutre, sinon tu aurais sombré dans l’inaction et la passivité (les

deux ennemis de la Voie du Milieu qui exige du dynamisme, la Dynamique de la Vie) !

Et en toutes choses, dans l’atteinte de tous tes objectifs, respecte toujours, avec

constance et cohérence, les 3 V (VIE + VALEURS + VERITE) ainsi que les 3 B (le Bien, le

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Beau et le Bon) en leur donnant du sens, un sens nouveau ; mieux que tes prédécesseurs !

SOIS LE MEILLEUR !

« Montre de la patience et de la gentillesse en conduisant les autres, et ne te venges pas

des conduites exagérées ».

Le sage dit : « Les hommes disent tous : "Nous sommes sages", mais entraînés et pris dans

un filet, un piège ou une trappe, ils ne savent s'en échapper. Les hommes disent tous :

"Nous sommes sages", mais s'il arrive qu'ils choisissent la Voie du Milieu, ils ne sont pas

capables de la suivre pendant 21 jours pleins ». Sois un leader qui s’affirment dans la

durée, et dont les actions se voient pendant longtemps.

« Ecoute les autres, étudie leurs paroles, même si elles sont superficielles. Masque ce qui

est mauvais en eux et affiche ce qu’ils ont de bon ».

« Tous les corps mangent et boivent. Mais il en est peu qui distinguent les goûts. Sache

apprécier les bonnes choses sans en abuser et complimentez ceux qui te les offrent ».

Le sage dit encore : « Je sais pourquoi la Voie du Milieu n'est pas fréquentée. Les

érudits vont au-delà d'elle, et les stupides ne l'atteignent pas. Je sais pourquoi la Voie

du Milieu n'est pas comprise. Les hommes talentueux et vertueux vont au-delà, et les

hommes sans valeur n'y arrivent pas ».

Va au-delà des choses de la vie !

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8- CONCLUSION

Pour un changement d’attitude face au Pouvoir

En clair, c’est une adaptation de la faiblesse vertueuse caractérisant le socialisme

utopique, face à la puissance malfaisante du capital dans le tout économique. Mais, la

troisième voie, c’est également une adaptation du capitalisme afin de lui donner un visage

plus humain, afin de contrebalancer un tant soit peu ses effets pervers tels que les

licenciements à outrance ou le désengagement total de l’Etat.

La troisième voie que j’ai déjà évoquée dans mon premier ouvrage sous le terme « voie du

milieu » dans un contexte plus axé vers le leadership, consiste à se positionner strictement

au milieu des deux idéologies majeures qui ont gouverné ce monde pendant le dernier le

siècle, en considérant que les deux ont des composantes bénéfiques et des effets pervers

qu’il faut surmonter, le libéralisme et le socialisme. Concrètement, il s’agit de n’être ni

de l’un, le social, ni de l’autre, le libéral, tout en appartenant aux deux.

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9- POSTFACE D’UNE DAME DE POUVOIR

La Subtilité du Pouvoir par Maître Michèle LEBLANC, pour édifier les « Mâles »

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir

Lorsque Monsieur Rock-Maxime YEYE-DELAGARDE m’a contactée pour lui préfacer son

ouvrage, je fus bien surprise et fort interloquée. Je me suis posée la question :

« pourquoi moi ? ».

Cette question m’a longtemps turlupiné et j’ai hésité à accéder à sa demande. Mais, quand

j’ai enfin fait connaissance avec l’ouvrage et pris le temps de « scruter » son auteur, j’ai

finalement compris, à travers ses propres mots, pourquoi il avait souhaité que ce soit une

« DAME de Pouvoir », une « grande dame » (selon les propres mots de l’auteur) qui

apporte la « touche finale » à cet ouvrage qui lui tient tant à cœur.

« Les Africains ne comprennent pas la subtilité du pouvoir, même si j’ai essayé de

faire ressortir, en toute simplicité, ce qu’est l’essence du pouvoir », dit l’auteur (qui

est lui-même un Africain !) Et il ajoute : « Ils ne savent pas comment se positionner

entre la gauche et la droite, positionnement qui est au centre de l’ouvrage, car cette

distinction gauche - droite n’existe pas en Afrique ».

Ayant accepté de faire à Monsieur Rock-Maxime YEYE-DELAGARDE cet honneur car il a

ardemment souhaité que je sois sa « postfacière », je vais donc compléter son ouvrage

avec une vision tout à fait féminine de la notion de pouvoir, une vision digne de foi puisque

je suis au quotidien, de par mes fonctions, en contact avec divers milieux de pouvoir de

plusieurs origines et continents, aussi bien africains qu’occidentaux.

L’auteur a essayé de donner, en politiste qu’il est (il a notamment étudié à « Sciences

Po » Grenoble), une vision plutôt « académique » du pouvoir, sans aller dans ses

dimensions pratique et philosophique, les fondements mêmes du concept.

Et c’est là que ma postface prend toute son importance car abordant ces deux dimensions,

afin de donner toute sa plénitude à l’ouvrage dont il faut féliciter Monsieur Rock-Maxime

YEYE-DELAGARDE qui en a pris l’initiative à un aussi jeune âge (34 ans).

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Lorsqu’on me demande ce qu’est le pouvoir, je le sais ! Et l’instant d’après, je ne sais

plus ! En effet, le concept du pouvoir est un concept très mouvant, en perpétuel

mouvement ; ce qui rend son appréhension très difficile.

Pour bien cerner le concept, il faut donc rentrer dans ce mouvement, ce perpétuel

continuum, en essayant d’avoir une avance sur la réalité des choses.

Difficile à faire, n’est-ce pas ?

Eh bien, là réside la difficulté pour quiconque désire vraiment appréhender le concept du

pouvoir.

Il faut pouvoir être en avance sur le « cours normal des choses », savoir anticiper, savoir

planifier, savoir faire diversion, et savoir préparer les « stratégies de contournement »

avec des « plans B » et des « itinéraires bis », ce que l’auteur rassemble sous sa fameuse

notion de « déplanification ».

Maîtriser l’essence du pouvoir, c’est savoir se conduire pour mieux conduire les autres ;

avoir une vision claire du futur, de l’avenir commun à construire, tel un « dévoué maître

maçon », que nous sommes tous appelés à être pour pouvoir réussir dans la construction

de nos vies en perpétuelle déconstruction par les mutations du monde moderne et les

nouvelles exigences de la compétitivité économique et la mobilité internationales des

entreprises et des firmes.

Il n’est donc pas donné à n’importe qui d’acquérir du pouvoir et de réussir à le gérer sans

« tomber » dès les tout premiers jours d’exercice.

Le terme « pouvoir » est un terme polysémique au carrefour des sciences humaines,

politiques, juridiques et économiques.

« Le pouvoir est partout et nulle part à la fois ».

C’est cette subtilité capitale du pouvoir que l’auteur n’a pas fait ressortir, peut-être à

dessein, que je tenais à accentuer dans cette postface pour que les « hommes de

pouvoir », les « mâles », se rendent compte qu’ils n’ont en fait aucun pouvoir, sauf peut-

être celui qu’ils arrivent à se donner par leurs propres actions, avec honneur,

engagement, respect, fidélité et service citoyen.

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Si le terme même est si polysémique et le concept aussi mouvant, qui pourrait avoir

la prétention de pouvoir le définir avec exactitude ? Personne, assurément personne !

Je le crois fermement !

Cependant, il existe forcément une clé pour ne pas se perdre dans ce continuel

mouvement, dans cette « grande vacuité » du terme, dont il faut pourtant connaître

l’essence pour arriver à mieux cerner ses contours.

Monsieur Rock-Maxime YEYE-DELAGARDE n’a commencé à aborder cette spécificité du

terme de pouvoir que vers la fin de l’ouvrage, en nous en touchant « juste un mot », dans

sa conclusion. Est-ce encore à dessein, lui seul détient la réponse !

Comme je suis une « Femme de Pouvoir », telle que mes confrères me désignent, je vais

vous révéler, avec ma grande générosité, un secret du pouvoir.

Pour acquérir du pouvoir, il faut d’abord « aimer » en respectant toutes les lois de ce

« sentiment cardinal » qu’est l’amour : Respect – Fidélité – Partage – Dévouement.

Il faut savoir donner pour recevoir.

Mieux, il faut « vouloir se donner », car tout pouvoir rime avec « passion ».

L’auteur a parlé de « désir » dans l’acquisition du pouvoir : « Un pouvoir nommé désir ».

Je vais aller plus loin en parlant de passion, ce terme pris dans sa dimension la plus

« sage » pour ne pas dire philosophique.

Le terme « passion », du latin « patior, pati », signifie « supporter, souffrir ». C’est l’état

de celui qui subit. Ainsi, dans le Traité des passions de l’Ame (1649), Descartes décrit sous

ce titre tous les états affectifs (plaisirs, douleurs, émotions, sentiments) en tant qu’ils sont

subis par l’âme du fait de son union avec le corps.

C’est exactement ce qu’il faut comprendre quand on se trouve en position de pouvoir :

Etre prêt à souffrir avec « passion » en vivant avec « égalité » tous ces états dans lesquels

nous conduit le pouvoir (souffrances, douleurs, plaisirs, émotions…)

Il faut pouvoir accepter tous « ces menteurs » (ces sentiments) avec la même équité, en

se gardant toujours de prioriser les plaisirs par rapport aux douleurs, puisque les deux vont

de pair dans le pouvoir.

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Il s’agit aussi d’éviter de verser dans « l’orgueil illusoire » d’un côté ou dans « l’égo

démesuré » de l’autre.

Voilà donc cette fameuse subtilité du pouvoir que l’ouvrage n’a pas fait ressortir et que

j’ai souhaité aborder pour qu’il soit complet.

En parlant de « passion », je ne voudrais pas dire qu’il faut rester « passif » face aux

mouvements du pouvoir et « subir ses humeurs ». Il faut certes « souffrir sa passion »,

l’accepter, mais sans passivité, sans baisser les bras. Car la passivité entraîne l’inaction.

Or, gérer le pouvoir, c’est AGIR ! AGIR CONSTAMMENT pour régler des problèmes, trouver

des solutions.

Tel que je viens de le définir, et tel que l’a défini l’auteur, le pouvoir peut-il être apprécié

comme une science ou comme un art ?

Je dirais que c’est plutôt un art, après toutes mes expériences, des années de pratique des

milieux de pouvoir.

Le pouvoir est un art parce que c’est dans l’essence première du concept : « l’art du

possible » avec la politique sa « main agissante ».

Qui dit art en appelle à l’esprit féminin.

En effet, qui mieux qu’une femme peut maîtriser cet art bien singulier et subtil qu’est la

gestion du pouvoir ? Et là, c’est vraiment un paradoxe de la vie, car la quasi-majorité des

personnes qui exercent le pouvoir sont « masculines ».

Sans être aucunement féministe, je dirais que dans le meilleur des mondes, dans « la

perfection des choses », il serait plus profitable que le pouvoir soit géré, sans exclusivité,

par des « femmes » ou, mieux encore, par des êtres exceptionnels qui seraient la

« réunion du masculin et du féminin » : « androgynes » (H*!*F) ou « hermaphrodites »

(M+F). Evidemment, ces « perles rares » ne courent pas les rues, ou alors ils sont

totalement absents des « arcanes du pouvoir ».

Cette dernière idée que j’ai développée pour mettre un terme à cette postface, rejoint la

conclusion de l’auteur lui-même qui préconise de se positionner au « Milieu », entre la

faiblesse vertueuse (Féminin !) et la puissante malfaisante (Masculin !), à gauche ou à

droite et vice-versa (vertu au verso précise l’auteur lui-même) ; selon le côté où l’on se

positionne, face au miroir ou face à l’écran.

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En somme, et en définitive, il s’agit de « n’être ni de l’une, ni de l’autre, tout en étant

un peu des deux ».

C’est l’unique solution qu’admet la formidable équation de la gestion réussie du pouvoir,

une gestion rénovée.

J’espère que ce « dernier mot » saura vous interpeller comme elle m’a interpellée.

Je vais finir en vous rappelant une citation de l’ouvrage : « On n’acquiert tout pouvoir

sur les autres qu’en renonçant à tout pouvoir sur soi-même ». Misère… quel Pouvoir !

EGESTATEM… POTESTATEM !

Par Maître Michèle LEBLANC,

Chevalier du LYS BLEU (Ordre Initiatique de Formation à la Sagesse Pratique)

Dans ses Titres et Qualités.

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10- DE LA NECESSITE D’UN POUVOIR

EQUILIBRE

Répondre aux sollicitations d’en « HAUT » tout en construisant pour « la Plèbe »

Naviguer entre Charybde et Scylla !

Tout « Homme de Pouvoir » a besoin, pour exercer efficacement son pouvoir, avec

intelligence et Discernement, d’un « sage et puissant conseiller » à ses côtés ! Cette

assertion est d’autant plus vérifiée que « tout étendard a besoin d’un bras pour le

porter, de préférence une Dextre vigoureuse (un porte-drapeau ici-bas pour le porter

bien haut) » !

Mais, d’un autre côté, quand il est déjà « au sommet du Rocher de la Vie », l’étendard n’a

désormais plus besoin de ce porte-drapeau (qui peut parfois devenir un peu encombrant,

« surtout s’il a déjà fait salir l’étendard en dormant debout » => SIC) ! En effet,

l’étendard, c’est-à-dire désormais en clair, le détenteur du pouvoir, n’a plus besoin de

porte-drapeau puisqu’il est ainsi devenu « puissant et sage » ayant traversé sans

encombres les nombreuses embûches qui ont jalonné tout son parcours, les nombreux

pièges qui parsemaient la Route du Pouvoir !

Cependant, ici ou là, l’étendard ne devrait pas perdre de vue ce qui l’a porté aussi haut,

histoire de pouvoir « gérer au quotidien son mécontentement et sa jalousie » => SIC !

Il est important donc, voire nécessaire, d’avoir un pouvoir équilibré afin « d’avoir la

possibilité de pouvoir rester proche de ses ennemis d’hier sans être amené à se

venger de leurs entourloupes et fourberies du passé » !

Si on n’a pas cet équilibre, cela ne saurait être possible, car l’homme est censé être animé

d’un « instinct vengeur » qui le conduit dans bien de vendettas justifiées ou non. Le

problème, c’est que maintenant, étant au pouvoir, nous n’allons pas gaspiller notre

« précieux temps » (qui ne nous appartient d’ailleurs plus) à mener des « actions

vengeresses » au lieu d’œuvrer à affermir notre Pouvoir, le consolider en mettant tout en

œuvre, en consacrant toute notre énergie disponible à la construction d’un avenir

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commun, la mission qui nous a été assignée par la Grande Dame, LA SIRENE (voir la Partie

consacrée à la conquête du Pouvoir), celle qui nous a donné ce pouvoir !

Nous ne devons donc jamais perdre de vue le fait que : « les droits vont de pair avec les

devoirs ; les responsabilités vont de pair avec une dose de "solitude créatrice", la

Solitude du Pouvoir » !

C’est dans la Subtilité du Pouvoir que la postfacière de cet ouvrage a voulu faire ressortir,

mais sans développer en profondeur, par prudence féminine (peut-être, et nous la

comprendrons mieux en poursuivant avec un point de vue d’Homme) !

La Subtilité du Pouvoir dont Monsieur l’auteur et sa postfacière n’ont pas souhaité faire

état dans l’ouvrage, mais dont nous avons longuement discuté en privé, cette subtilité

nous amène à déceler, lorsqu’on sait la connaître, tout ce qui n’est pas automatiquement

visible (une sorte de clairvoyance en somme) quand nous sommes aux commandes, car

aucun instrument de notre tableau de bord n’est prédisposé à nous indiquer ces « détails

peu visibles ». Or, leur perception est très bénéfique pour faire accepter notre Gestion du

Pouvoir par tous, ennemis d’hier et adversaires d’aujourd’hui inclus, et les y faire adhérer

grâce à une participation active ; car aucun pouvoir, je dis bien aucun, ne peut vraiment

se gérer tout seul sans une dose de « bonne opposition » (quoique régulée) !

Alors, il faudra se faire entourer, choisir des « personnes de confiance » en tenant compte

rigoureusement des paradigmes de l’interaction, donc des personnes fiables et

compétentes, ceux qui vont « nous assister » (car nous sommes censés ne pas avoir besoin

d’aide, car c’est nous le conducteur, c’est nous qui détenons les commandes)

continuellement et durablement dans l’accomplissement de cette Mission.

Parce que toute Gestion du Pouvoir est une mission que nous acceptons dès lors que nous

avons commencé par agir, par exercer un pouvoir, d’abord quelconque en « illustre

inconnu », puis « LE POUVOIR » en Maître respectable et respecté, dès que nous sommes

« apparus » aux premiers rangs en nous révélant par une « AFFIRMATION POSITIVE », sans

volonté de « paraître » ni ostentation !

Nous sommes devenus des « CHOISIS » avant peut-être de DEVENIR DES ELUS, car NOTRE

PREMIERE ACCEPTATION DEVANT LA SIRERNE VAUT ENGAGEMENT DEFINITIF ! Et cet

engagement vaut DONATION DE SOI, jusqu’à ce qu’elle-même ou « les usagers de cet

pouvoir que nous exerçons en son nom », ceux qui ont été à nos côtés depuis le

Commencement, qui nous ont soutenus afin que nous soyons leur Porte-Flambeau et leur

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Porte-Parole (en agissant, cela va de soi), les mêmes donc, nous délient de notre

engagement par un « Parallélisme des Formes » !

Ce faisant, ils n’ont que deux choix mutuellement exclusifs que nous devons bien

comprendre et eux aussi d’ailleurs. Ils peuvent décider de :

1- Mettre fin à notre Mandat en nous renvoyant d’où nous venons !

2- Nous confier un nouveau Mandat supérieur avec une responsabilité

supérieure au précédent, par respect de la Progression intrinsèque à la

Sagesse Pratique et à la Vie ! Et là, avec une pointe d’ironie, je ne conçois

vraiment pas pourquoi les « Chefs d’Etat » veulent tous un second mandat,

alors qu’il n’y a aucune progression.

Ils sont déjà arrivés au Sommet de leur Etat, au sommet de la République,

en ayant la possibilité de gérer les affaires du pays et de conduire leur

multitude (des millions d’âmes humaines) pendant 3, 4, 5 ou 7 ans !

Je crois, et je n’arrête jamais de le dire à ceux dont j’ai le privilège d’être

les conseillers, qu’il est plus « sage » de préparer son départ, soit à une

retraite bien méritée après les nombreuses turbulences des affaires d’Etat

qu’ils ont dû gérer pendant leur mandat écoulé, soit ils partent pour

d’autres postes à l’International pour continuer à « Servir la Paix » (leur

engagement), non plus une paix intérieure immobile mais désormais une

« Paix Universelle Durable », par l’Action des Nations Unies ou des grandes

organisations régionales !

Je crois donc que le deuxième choix des usagers sur cette liste, ne

concernent que les leaders qui sont encore en deçà de la Magistrature

Suprême !

Pour gérer le Pouvoir de manière équilibrée, nous ne devons pas perdre de vue non plus

que nous avons été choisis pour nos « CAPACITES EXCEPTIONNELLES », nous parmi tant

d’autres (pas aussi nombreux que vous pouvez le penser, car les élites représentent le

« Sommet étriqué de la Pyramide ») ! Alors, nous ne saurions nous dérober à notre Mission,

nous ne saurions nous dérober à nos « usagers », sinon à qui d’autre confieraient-ils ce

POUVOIR VACANT, puisque C’EST NOUS QUI AVONS REUSSI A METTRE FIN AU CHAOS, à en

sortir et à pouvoir en faire sortir d’autres après nous ! Car nous avons réussi à « faire

passer le plus grand nombre par le plus étroit » !

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Pour exercer « correctement » le Pouvoir, donc de manière équilibrée, il faut être

PUISSANT (puissance spirituelle) et SAGE (sagesse pratique pour ne pas demeurer un

penseur, mais ça c’est déjà prouvé) afin de pouvoir AGIR POUR SOI TOUT EN AGISSANT

POUR LA MULTITUDE !

Ce que nombre de « gens de pouvoir » ignorent, et l’auteur a sciemment occulté cette

distinction (je crois, car je suis persuadé que mon frère et ami le sait bien), c’est que tout

pouvoir temporel doit être immédiatement soutenu par un « PUISSANT POUVOIR

SPIRITUEL », afin de ne pas « se laisser corrompre » par le Pouvoir, « un GRAND MENTEUR »

comme l’auteur et sa postfacière l’ont bien fait ressortir (mais surtout, afin de garantir la

circulation des « énergies renouvelables » dans le « Grand Huit », pour ceux qui peuvent

comprendre l’image de cette expression) !

Ne dit-on pas, à juste titre, dans la Sagesse Pratique, que « TOUT POUVOIR (pouvoir

temporel => la Clé d’ici-bas) VIENT DU DIVIN (Pouvoir Spirituel Intemporel => les 2 Clés de

là-haut, pour garantir notre « Retour en Innocence ») !

Alors, nous devons, nous les « Praticiens du Pouvoir », nous atteler à rechercher, avec

Discernement, par quels bouts « TENIR » les 2 DERNIERES CLES (celles d’en-haut) afin de

CONTRÔLER, justement, LE MENTEUR QU’EST CE POUVOIR ! Tel est le rôle du « puissant

soutien spirituel » qui doit être déjà avec nous, sinon nous devons le trouver dans les tout

premiers jours de notre exercice du pouvoir confié.

C’est le Discernement et la Sagesse qui nous aident à voir « plus clair » dans les

nombreuses sollicitations quotidiennes qui nous assaillent, de par nos fonctions et nos

responsabilités croissantes. Et ici, il serait intéressant d’aller relire quelques minutes les

conversations du début avec Monsieur YEYE-DELAGARDE, pour comprendre que L’HOMME

DE POUVOIR EST UN « DISTRIBUTEUR DE FAVEURS ET DE GRÂCES », un « PARTAGISTE »,

comme mon frère et ami aime à se nommer !

Que nous soyons Directeurs, Ministres de la République ou Chefs d’Etat, nous sommes tous,

sans aucune exception, des « Serviteurs du Peuple » (la « PLEBE » plutôt que le

« VULGUS »), au service entier de nos « usagers », tout en étant au service de TOUS ainsi

qu’à NOTRE PROPRE SERVICE ! Quel beau paradoxe !? Donc, réussir au Pouvoir, c’est

ARRIVER A CONCILIER CES TROIS EXIGENCES MUTUELLEMENT EXCLUSIVES !

En effet, nous voici donc avec trois exigences, qui sans être contraires (parce qu’elles sont

et demeureront complémentaires), se rejettent les unes les autres, de sorte qu’en

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répondant à l’appel des unes, on risquerait de contrarier les autres ! C’est très

contraignant pour notre réussite, CAR NOUS VOICI AINSI TRANSPORTES DANS UN TRIANGLE

DE POUVOIR DONT AUCUN DES TROIS SOMMETS N’EST ADEQUAT POUR NOUS PERENNISER !

L’UNIQUE SOLUTION QUE TROUVA LE SAGE EST D’ARRIVER A CREER UN « ESPACE VIABLE »

DANS LE VIDE (la Grande Vacuité) AU MILIEU DES TROIS : LA GESTION DU CHAOS ET SA

VIABILISATION !

En avez-vous déjà le Pouvoir, ou le Droit ? SI OUI, alors vous pouvez avoir la CERTITUDE

(totalement) QUE VOUS REUSSIREZ AU POUVOIR et que le Pouvoir vous réussira ! C’est

cette certitude qui facilite la Gestion Equilibrée, car dès lors VOUS SAVEZ où vous

positionner avec grande précision : AU MILIEU DE TOUTES !

Et j’aime souvent partager ave ceux qui me consultent au sujet de l’équilibre dans la

Gestion du Pouvoir, l’anecdote suivante :

Imaginez que vous êtes au milieu d’un « Jardin Enchanté » gardé par deux grandes

machines aux capacités de calcul redoutables (au-delà même de toute imagination) !

Dans ce Jardin, vous avez des « choix très limités et des mouvements contrôlés » ! Alors,

pour répondre aux exigences de cet ESPACE DEJA CONTRAIGNANT EN SOI ajoutées à celles

du Pouvoir lui-même que vous allez détenir sur les entités qui l’habitent (les 3 Sommets),

il n’y a que les possibilités suivantes. Vous allez devoir vous positionnez, et bien :

1- Au milieu des Machines et des Végétaux !

2- Au milieu des Végétaux et des Animaux !

3- Au milieu des Animaux et des Humains !

4- Et enfin, au milieu des Humains et du Grand Architecte qui a conçu ce

Jardin Enchanté !

Il n’y a aucune autre possibilité, et en même temps nous constatons qu’l y a UNE

NOUVELLE EQUATION qui s’ajoute à la Formule déjà fort complexe : Le positionnement

entre l’Homme et son Dieu !

Pour ne pas vous faire tourner inutilement dans des réflexions interminables qui

annihileraient notre volonté d’action, il vaut mieux occulter un tant soit peu la question du

Divin (sans toutefois l’oublier complètement, car ce serait vous perdre à jamais) !

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Ce faisant, vous ramener l’équation à trois inconnues, d’où LE POSITIONNEMENT AU MILIEU

DU TRIANGLE EN DEUX DIMENSIONS ! NE CHERCHEZ JAMAIS UN AUTRE POSITIONNEMENT

TRIDIMENSIONNEL (en voulant « paraître plus humain que vous ne l’êtes ») CE QUI AURAIT

POUR CONSEQUENCE IMMEDIATE DE TRANSFORMER LE TRIANGLE (2 dimensions) en

PYRAMIDE (3 dimensions) !

Concentrez-vous uniquement sur les questions temporelles, donc les trois grandes

exigences, QUITTE A ALLER VOUS ARRANGER AVEC DIEU LORSQUE VOUS LE VERREZ, SI UN

JOUR VOUS DEVEZ LE RENCONTRER, SI CE N’EST PAS LE DERNIER, ICI-BAS !

Dieu est là-haut, c’est nous qui sommes ici-bas, et c’est nous qui gérons les affaires de la

Cité ! Alors, cessons constamment de lui faire référence et de l’appeler à tout bout de

champ ! Cela a pour conséquence d’ajouter d’autres paramètres aux multiples autres qui

déterminent le CHAOS et que nous devons réussir à solutionner pour arriver à le gérer et

en sortir, au risque de nous y perdre pour des Temps Indéfinis : DANS LA NEBULEUSE DU

POUVOIR… Ou serait-ce peut-être un TROU NOIR ?!

Voilà pour la petite anecdote que j’aime à partager, en sachant bien qu’aucun « Homme

de Dogmes » (ni Rabbin, ni Iman, ni Cardinal, ni Pasteur) ne saurait me contredire dans

cette « explication imagée vraiment rationnelle » comme ils ont déjà eu à me le dire !

Merci aux Maîtres pour la Symbolique du TRIANGLE et de la PYRAMIDE !

Avec mes ultimes conseils par rapport à cette imagerie fort instructive :

1. Ne sois jamais l’Etoile la plus brillante le matin au lever du Soleil ! PEUX-TU

BRILLER PLUS QUE LUI EN PLEIN JOUR ?

2. Ne te couvre pas de COURONES DE LAURIERS quand le Maître ou la Maîtresse de

ton TEMPS est encore tête-nue (ceux qui t’ont fait arriver là où tu es arrivé) !

DE QUELLE GLOIRE VEUX-TU TE RECLAMER ? Ici ou là ? Le sais-tu au moins ?

3. Ne cherche jamais à CONTRAINDRE LA VOLONTE DES AUTRES EN LES

HARCELANT ! Voudrais-tu qu’on te contraigne toi-même à faire ce que tu ne

voudrais pas, par l’Epée ou par la Dague ou encore avec des Armes à Feu ?

Réfléchissons-y à deux fois, sinon trois avant d’agir ! A BON AUDITEUR…

En remerciant également Eric LEVI et Jena JINNEGREN (ERA), ENYA et ENIGMA, je voudrais

vous inviter à regarder cette imagerie édifiante parlante que j’ai « personnalisé » un peu,

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 200

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pour mieux illustrer nos propos sur la Subtilité du Pouvoir et la NECESSITE DUN EQUILIBRE

ENTRE LES DEUX !

*

* *

‡13*:*49Ø

« Parce que le Presbytère n’a rien perdu de son charme*** Ni le

jardin de son éclat »

Mais, tu dois prendre garde à ne pas chercher à trop comprendre ce qui se passe derrière

le Presbytère, sauf si on t’y invite formellement ; et à trop vouloir t’approcher de ce qui

donne cette clarté particulière au jardin, tu risque de te brûler, car tu as voulu jouer avec

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le FEU (sauf si tu es toi-même un Dragon en « pétards » ou un Lion enragé, auxquels cas,

pardon pour mon impertinence, vénérables animaux !)

* *

*

Après cette longue parenthèse où nous avons souhaité aborder la dimension spirituelle

nécessaire à une pouvoir équilibré, il est temps pour nous de revenir à des « considérations

plus pratiques » en approfondissant les caractères de ce « Pouvoir Equilibré » qu’il est

primordial pour nous de mettre en œuvre ! Sinon, c’est le « défaut capital » qui risque de

nous faire tomber, nous faire basculer dans l’échec qui ne vient jamais seul, mais suit

toujours une escalade crescendo (dans l’autre sens il y a la Spirale, et ici c’est une

Escalade d’échecs retentissants, les suivants encore plus que les précédents) !

La pérennité de notre pouvoir dépend en grande partie de la manière dont nous réussissons

à gérer cette équation majeure : « Naviguer entre Majorité et Consensus ; entre exigences

exclusives d’un groupe et l’intérêt de Tous ! Cela s’appelle la satisfaction de l’Intérêt

Général, qui revêt plusieurs dimensions elle-aussi ; dimensions que nous seuls sommes à

même de « CONNAÎTRE POUR REUSSIR » !

Sinon, nous allons faire des mécontents, de plus en plus de mécontents qui vont finir par

nous faire basculer dans l’échec (et je me répète en toute conscience) ! Car leur

opposition grandissante, avec « l’Effet Boule de Neige » (une petite boulette de neige de

rien du tout au sommet génèrera une grande avalanche dans la plaine si on ne l’arrête pas

à temps) ! L’opposition de ces nombreux mécontents qui vont croissants, ne va pas

s’arrêter comme par enchantement ! Il faudra agir de manière adéquate pour les

« contenter durablement ». Pas forcément en cédant à tous leurs caprices, mais surtout en

leur accordant le minimum d’attention qui leur permet de se sentir « exister » !

Faites-les « exister » alors, si ce n’est que cela leur « pauvre petite ambition », en leur

donnant « le minimum vital » dont ils besoin pour survivre dans cette « existence

pathétique dans laquelle ils se complaisent » ! C’est un machiavélique (une fois encore)

mes propos à ce sujet, mais c’est comme çà ; on n’y peut rien ! Il s’agit pour nous de

conduire le destin de plusieurs, plus le nôtre ; nous n’avons donc aucun droit à l’erreur,

alors quelque fois le machiavélisme, cela sert énormément pour sortir des « ornières » !

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Tâchons de ne pas ignorer cette « Opposition officielle » (puisque telle est la

dénomination qu’on lui donne, comme en Angleterre) ou acceptée factuellement (comme

en France). Tâchons de ne pas les ignorer, par une Communication Dynamique et

Professionnelle, non seulement avec une vision politique, mais également avec une vision

managériale (qualité du monde de l’entreprise qui est bien utile pour certains hommes

politiques qui ont été des managers) !

Il faudra donc, et là je m’en réfère à mon expérience personnelle, se préparer, s’outiller à

« vendre sa communication » (vendre la Com) sur un marché par définition hostile (les

opposants, ne l’oublions pas).

Pour réussir ce « tour de force », il faut, non seulement une dose de dissuasion

(« montrer les pectoraux au moins une fois » => le cas dissuasif), mais surtout réussir le

Changement quotidiennement, continuellement ; car chaque jour sera pour le

« Gestionnaire de Chaos » que vous êtes devenus, un nouveau Changement à gérer et à

réussir !

Je voudrais souligner ici que, pour exercer le Pouvoir de manière équilibrée, c’est-à-dire

de manière juste et équitable, il faut éviter de chercher coûte que coûte à satisfaire tout

le monde. Parce ce que « l’unanimité n’est pas de ce monde » ! Nul ne peut servir

valablement à la fois le Boucher (le prédateur) et le Veau (sa proie) !

Mettez-vous dans la tête, une fois pour toutes, que vous ne pourrez pas satisfaire tout- le

monde, au risque de vous renier ou d’abandonner en cours de route la bonne mission pour

laquelle vous vous êtes engagés !

LA VIE ETANT UN CHOIX (une succession de choix) ; vous allez donc devoir en faire chaque

jour pour vous sortir des nombreuses sollicitations contraires venant de Gauche comme de

Droite ! A qui donnerez-vous la primauté dans vos choix ? Vous seuls le savez car c’est

vous-mêmes qui avez « pré-paramétré » vos conditionnements réflexes, pour pouvoir agir

rapidement et efficacement en toute situation !

Alors, ÊTES-VOUS INFAILLIBLES ? Si vous, ne l’êtes pas (je le sais bien), il faudra vous

préparer à gérer constamment les conséquences de vos choix ! Car chaque choix entraîne

un effet, positif ou négatif selon le côté où on observe, médiat ou immédiat, selon la LOI

DE CAUSALITE => « Toute cause entraîne son propre effet, la conséquence qui lui est

liée » ! C’est le propre de toute ACTION ! On agit pour « FAIRE QUELQUE CHOSE » ! Alors,

agissez, agissons, mais surtout ASSUMONS LES CONSEQUENCES DE NOS ACTES !

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Compte tenu de tout ce que je viens d’affirmer, par mon expérience personnelle et par la

sagesse pratique que j’ai apprise et que je recherche toujours, nous pouvons déjà

comprendre à quel point il est difficile de réussir à gérer quotidiennement le Pouvoir qu’on

nous a confié, et à le pérenniser, le faire durer dans le temps, au moins celui qui lui est

imparti dès le début, c’est-à-dire la durée du mandat : 3, 4, 5 ou 7 ans !

Parfois même, certains hommes de pouvoir, ils me l’ont confié, et je vous l’assure, ont

envie de tout laisser et d’abandonner leur mandat, « SE LIBERER DU POUVOIR » (le Pouvoir

notre pouvoir serait-il devenu une prison => c’en est une BELLE) !

Mais, comment s’en délier si, selon nos propres engagements, seuls les « usagers » eux-

mêmes, ceux qui bénéficient de nos largesses au quotidien, ou, encore mieux, la Grande

Dame elle-même (celle qui nous a donné ce grand pouvoir) ? Eux seuls, ou elle seule

peuvent, par le parallélisme des formes, nous rendre à notre « vie d’antan », celle que

nous menions avant d’avoir été choisis, choisis pour avoir le Pouvoir, choisis pour être au

Pouvoir ! Eh bien, en général, ils vous ont trouvés, elle vous a trouvés, ils (elle et eux) ne

vous lâcheront plus, puisque vous êtes parmi les meilleurs, sinon LE MEILLEUR !

Chaque fois que vous avez la possibilité de « vous isoler », être un peu seul pour vous

retrouver au-delà de la solitude intrinsèque au Pouvoir lui-même, chaque fois que cette

occasion se présente, essayez de « FAIRE LE BILAN DE VOTRE MISERE » en priant l’autre,

celui qui vous attends là-haut : « MISERE MANI*** MEA CULPA » !

Mais, néanmoins, juste après, REVENEZ DANS L’AGORA, encore plus rayonnants que jamais,

éclatants de la Lumière que son « immense pitié », sa « Grande Miséricorde » a mis sur

vous, à nouveau ! Parce qu’il aura écouté et répondu à vos prières et exhortations (pour

les plus croyants d’entre vous) ! Il vous a répondu (ou c’est peut-être encore ELLE) : « Mon

fils, pauvre petit mortel, tu l’as bien voulu ; car si tu ne l’avais pas voulu (juste dans tes

pensées et tes désirs) ils ne t’auraient jamais mise cette misère sur la tête » !

Et le Maître aura bien raison, car, ne l’oublions pas, c’est nous-mêmes qui avons rendu

tout possible, grâce à notre fameuse Déplanification ! Et avec la Loi de Causalité, le reste

est venu, comme par enchantement, dans les temps que nous avions prévus dans notre

Planification initiale (en 14 ou en 21 selon votre échelle de progression) !

MISERE, QUEL POUVOIR ?! ***\°/*** EGESTATEM***POTESTATEM !

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Quel que soit le résultat de vos « méditations solitaires », transcendentalement, n’oubliez

pas que dans l’Equilibre nécessaire au Pouvoir, « vous ne devez être ni de l’un, ni de

l’autre, tout en étant des deux » ; ainsi que l’a longuement expliqué et démontré Monsieur

YEYE-DELAGARDE, qui a essayé de bien vous rendre certaines vérités que nous apprenons

dans nos ordres respectifs et dans les chevaleries, sans pour autant enfreindre ses

obligations de « réserve et discrétion » ! Et moi non plus je ne saurais enfreindre ces sacro-

saintes règles, c’est pour cela que je ne vais pas développer plus loin, malgré ma grande

envie de vous guider encore sur la Voie du Pouvoir, comme ceux qui me font gagner ma

vie, sur l’invitation pressante mais chaleureuse de l’auteur lui-même !

Je vais juste préciser cette affirmation de l’auteur en la décortiquant : « N’être ni de l’un

ni de l’autre tout en étant des deux » suppose 3 mouvements clairement établis avec 2

Actions par interaction, mis en toute transparence ! Voici les actions, puisque les trois

mouvements sont déjà bien apparents : D’abord, la Rupture de l’un à l’autre, puis

l’Appartenance pour être des deux !

Chacun de nous est appelé à trouver son propre « dosage subtil » qui lui permettra, tel un

alchimiste, de faire le mélange parfait entre :

1) la satisfaction de tous (ou la majorité de nos usagers),

2) la satisfaction de ses parties-prenantes,

3) et la satisfaction de soi-même (en dernière position

évidemment) !

Etre au pouvoir, c’est comme « naviguer de Charybde à Scylla dans des eaux

tumultueuses ! C’est comme « se mettre entre le Marteau (les Puissances Supérieures qui

nous veulent « parfaits » => 7) et l’Enclume (les usagers bénéficiaires principaux de notre

Pouvoir, qui nous réclament de la Justice => 4) !

Il s’agit, dès lors, de trouver une « bonne synthèse intégrative, « un juste milieu », par

l’addition des deux exigences qui sont parfois, sinon le plus souvent, incompatibles : 7+4 =

11 pour une SYMETRIE => « ONE BY ONE » ou « A chacun selon ce dont il a besoin, s’il le

mérite et s’il a une contrepartie valable (par exemple le respect de la dignité est une

contrepartie valable selon moi) » !

Dans l’exercice du Pouvoir, et pour arriver à trouver cet équilibre tant recherché, nous

devons être d’excellents professionnels hautement qualifiés (pas forcément par nos

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diplômes académiques, mais surtout avec nos « savoir-faire », notre « KNOW-HOW », ce

que la vie nous a bien appris) ! En effet, nous serons appelés constamment à éviter les

situations contre-productives qui sont de nature à nous faire sortir de notre voie toute

tracée, la Voie du Milieu ; car on nous demande constamment et nous jugera sur DEUX

INDICATEURS MAJEURS : la Qualité et la Performance !

Professionnels, mais également sages (par une sagesse pratique et non celle des

philosophes), nous devons tout le temps avoir à l’esprit le « But Ultime » de toute Gestion

Equilibrée du Pouvoir :

« Satisfaire nos "usagers", c’est-à-dire l’Intérêt Général, et apporter des solutions

pertinentes, fiables et pérennes à nos concitoyens, tout en soutenant efficacement

nos parties-prenantes (qui vont au-delà des simples "donneurs d’ordre" tout en les

englobant) » !

C’EST LA L’UNIQUE CLE POUR ATTEINDRE L’EQUILIBRE NECESSAIRE, CET EQUILIBRE QUI EST

AU CŒUR DE LA NOUVELLE GESTION DU POUVOIR, DONC AU CŒUR DE L’OUVRAGE !

Je voudrais terminer cette longue (relative) contribution que m’a demandée mon frère et

ami, celle d’un « Praticien du Pouvoir » qui se veut « Apprenti de la Sagesse » par le

Compas et la Truelle pour les 3 Roses, en nous conseillant la lecture de deux ouvrages dans

lesquels j’ai « puisé » plusieurs citations édifiantes, et je me dois (dans un but de partage

de la sagesse) de vous faire connaître quelques unes, puisque je ne saurais vous les

transmettre toutes, par défaut de temps ou d’espace (limités nous sommes par le volume

du livre que l’auteur a souhaité contenir dans un certain créneau) !

Mon frère et ami Rock Maxime YEYE-DELAGARDE, lui les connaît aussi bien que moi, mais

je tiens à vous les citer, sans avoir la certitude s’il les a déjà utilisées dans cet ouvrage !

Voici les ouvrages dont je conseille la lecture :

1) Stephen Covey : Les 7 Habitudes des gens qui réussissent tout ce qu’ils

entreprennent ;

2) Marshall Rosenberg : Les mots sont des Fenêtres (ou bien ce sont des Murs) –

Introduction à la Communication Non-Violente !

Et ci-après, je voudrais bien partager avec vous les citations qui m’ont beaucoup plu, en

vous indiquant que la première est de moi, mais inspirée par la lecture des deux ouvrages

sus-indiqués :

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1) « La Volonté sans l’Action, le Désir sans l’Accomplissement effectif, ne sont

que l’une (volonté) et l’autre (désir) plaisanteries et ruines de l’âme » !

2) Albert Jacquard : « Etre un Homme, c’est faire un projet et développer toutes ses

capacités pour le concrétiser » !

3) Franklin Roosevelt : « Il est une chose bien plus grave que de ne pas avoir réussi ;

c’est de ne pas avoir essayé » !

C’est sur ces dernières citations que j’aimerais prendre congé de vous, en vous exhortant à

« franchir le pas », « sortir du cadre » et « aller au-delà de vos idées et, surtout, plus

loin que la Parole » ; car le principal outil des leaders d’Hier était la Parole, le Verbe et

la « belle Rhétorique » ! Moi, je vous conseillerais, en me joignant à l’auteur, mon frère et

ami, qu’il vaudrait mieux « s’illustrer par d’autres moyens plus aboutis d’Action

Citoyenne », comme l’ECRITURE, car la Parole est et demeurera du vent ! Et les Ecritures

nous enseignent : « Au Commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu ; et le

Verbe était Dieu. Par lui, tout a été fait… » Jean 1:1-3 !

Si tout a déjà été fait avec la Parole et que le passé pour le leader moderne est déjà

révolu, alors illustrons-nous plutôt par l’Ecriture manipulée avec adresse, bonté et

bienveillance ! C’est l’Ecriture qui nous fait Homme car elle est toujours soutenue par le

Majeur ; c’est l’Ecriture qui nous fait vivre ; vivons donc une « simple vie d’homme » et

arrêtons de nous prendre pour Dieu, comme des apprentis-sorciers, en arpentant tous les

côtés avec notre Parole, surtout quand nous ne savons pas contrôler ces deux sens

(Hébreux 4:12 & Révélations 1:16) !

En définitive, n’oublions pas que : « QUI VEUT PEUT ! QUI PEUT DOIT !

Tout Pouvoir aussi grand et immense soit-il, s’accompagne toujours de devoirs et de

responsabilités dans une grandeur proportionnelle, pour ne pas dire égale, à celle du

Pouvoir lui-même ! L’un (le Pouvoir) ne va jamais sans les autres (les devoirs et les

responsabilités) ; encore qu’il y a toujours (dans le meilleur des cas) des « contre-

pouvoirs », les Gardiens qui nous évitent de « sombrer dans la déchéance que pourrait

nous conduire notre Ego Démesuré de pauvres petits mortels vaniteux » (c’est dans

notre essence humaine et il faut pouvoir nous autocontrôler avant d’être régulé

efficacement par les autres) !

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Et mes ultimes conseils avant de m’en aller, s’adresse surtout à l’auteur lui-même :

« N’aie pas peur d’agir ! Sois toi-même ne te caches pas par fausse modestie, par humilité

annihilant l’Action ! Affirme-toi, mais sans écraser ton prochain ! N’en fais pas trop non

plus ; ne bascule pas dans l’excès pour l’excès, car c’est le contrôle de nos excès qui nous

fait atteindre la Tour de la Sagesse en balisant notre Chemin par leur Abandon » !

« Si tu crois en toi-même, les gens te croiront à leur tour ! Mais, fais en sorte qu’ils ne

soient jamais tout pour toi, car je sais que tu ne veux plus rien, JUSTE VIVRE UNE VIE

D’HOMME, une vie en toute dignité et en toute plénitude, dans tes titres et qualités, que

je me garde bien de citer publiquement » !

Bon vent à toi, mon frère, mon fils, mon ami et mon partenaire de conversations ! Pour le

LYS BLEU, nous nous comprenons bien au-delà des mots, de chevalier à chevalier, toute

grandeur mise à part !

Merci à vous autres, chers amis lecteurs pour votre persévérance et votre détermination

pour avoir lu cet ouvrage fort complexe (à cause de son sujet) que l’auteur a plus ou moins

bien réussi à simplifier, pour vous en faciliter la compréhension !

Si cela ne tenais qu’à moi, j’aurais souhaité que cette contribution soit publiée au début,

come une préface ! Mais, l’auteur m’a convaincu en argumentant sur sa longueur ! Je

m’incline donc en vous indiquant que la relecture de cette « longue contribution »

(relativement) est vivement conseillée, pour arriver à intégrer toutes les vérités que j’y ai

disséminées ainsi que les nombreux conseils que j’ai souhaités partager avec vous, afin de

nous faciliter l’atteinte d’un équilibre dans notre Gestion du Pouvoir !

Merci pour votre attention soutenue !

Par Maître Richard LEVI,

Grand-Chevalier du LYS BLEU (Ordre Initiatique de Formation à la Sagesse Pratique)

Dans ses Titres et Qualités.

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11- INTRODUCTION A LA SAGESSE

PRATIQUE PAR LA CHEVALERIE DU

LYS BLEU

La Contribution du « Partagiste »

Introduction à la Sagesse Pratique

Première Partie : Sortir des sentiers battus et prendre la Voie de la Sagesse

Chers amis lecteurs, j’ai pris avec cette chronique, une initiative bien difficile { prendre, pour un « homme simple », un « homme ordinaire » !

Oui, qui suis-je, moi un « parfait inconnu », un « illustre mais discret apprenti de la

sagesse » qui se distingue par sa « langue de vérité » à défaut de « faire la langue de bois », qui suis-je pour « OSER VOULOIR VOUS ENTRETENIR DE SAGESSE » qui plus est, PRATIQUE ?

Chers amis lecteurs, rassurons-nous, rassurez-vous ! Si j’ai pris cette initiative éprouvante, c’est certainement pour répondre à un « réel besoin » pour ne pas dire un « besoin du réel » !

Oui, chers amis lecteurs, nous avons tous besoin d’un peu plus de réel dans ce monde ou les « vendeurs d’illusions » et les « commerçants de mystères » sont de plus en plus nombreux.

Nous avons besoin de vérité ! La vérité sur certaines « arcanes » qui sans vouloir s’entourer de secret, se retrouvent enténébrées par « la mesquinerie et la sournoiserie d’un petit nombre de vaniteux, resquilleurs et traîtres { leur propre cause » ; et pourtant c’étaient des Serviteurs de la Lumière selon leur propre vœu et leur allégeance !

Si j’ai décidé d’entreprendre ce partage avec vous en faisant une introduction (sommaire certainement) { la Sagesse Pratique, c’est pour une raison bien simple (peut-être pas

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aussi évidente pour tous) : Je suis aussi concerné que vous car nous recherchons

tous la sagesse ; mieux, la Sagesse Pratique, celle qui nous permet de « maîtriser notre vie et nos destins respectifs, en nous auto-réalisant » !

C’est, et je le crois, cette quête de maîtrise du Destin de l’Homme par une autre quête, celle de la Vérité, qui guident toutes nos vies mortelles confrontées au même sort inévitable, { l’heure inéluctable : La Mort, la chose la mieux partagée au monde, par la Faucheuse qui nous rend tous égaux devant Elle, mieux que toutes les démocraties !

Pour rentrer dans le vif du sujet, je vous dirais brièvement, en m’introduisant moi-même, que c’est cette Rencontre Inévitable avec la Faucheuse (une seule fois elle vient et part avec nous dans un voyage sans retour, et vous le savez bien) qui nous pousse, toutes et tous, à rechercher des CHEMINS D’ETERNITE ou encore à SORTIR DE

L’ESCLAVAGE DE NOS CARCANS RESPECTIFS, en brisant enfin nos liens, les chaînes de nos pesanteurs animales !

Seule la Sagesse Pratique, au-del{ de toutes les spiritualités, nous permet d’atteindre ce

résultat tout en continuant à vivre une « vie d’homme », tout en refusant de « se cloitrer dans des monastères » ou de ne pas sortir nos « épées manichéistes » !

Oui, seule la Sagesse Pratique nous permet de cheminer sur les Voies d’Eternité, encore faut-il les connaître !

Et l{, l’affaire se complique bien vite, complexifiant notre équation de la manière suivante (car je vais nous la simplifier) : Il faut d’abord atteindre la Sagesse Pratique

(donc il faut savoir de quoi il s’agit) ; puis découvrir le Chemin ; enfin pouvoir y cheminer (en termes de capacité) !

Or, le sage nous dit : « Il ne s’agit pas seulement de connaître le Chemin ; encore faut-il pouvoir l’arpenter » ! Oui, chers amis lecteurs, une fois que vous avez découvert le Chemin (étape 2), puisque je me propose ici de vous faire sauter la première étape, en vous introduisant dans la Sagesse Pratique, il reste à nous préparer et nous faire guider pour arpenter le Chemin !

Et c’est l{ qu’entrent en jeu les « Spiritualités Actives » dont les « Ordres », les « Chevaleries » et les différentes « Fraternités », célèbres ou plus discrètes : Francs-maçons, Prieurs de Sion, Chevaliers de Malte, Chevaliers de la Table-Ronde,

Scarabées Sacrés, Chevaliers du LYS, Frères combattants de l’Interlude, Templiers… !

Chers amis lecteurs, { partir d’ici, je vais vous faire une confidence, tout en vous demandant de « respecter des propos dignes de foi par un serviteur de la Vérité », car je vais vous révéler ici (j’ai peut-être déjà commencé) des « secrets » (qui n’en sont aucunement pas), même si j’ai reçu des « autorisations formelles de part et d’autre » de mes allégeances et par mes Gardiens !

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A partir d’ici donc, si le propos ne vous intéresse pas ou ne vous agrée pas, merci de

laisser tomber votre lecture en abandonnant ce que vous tenez en mains… Et de grâce, dans ce cas, ne m’en voulez surtout pas de l’avoir tenu, ni n’essayez en rien de le vilipender, car vos commentaires, « coups de gueule » comme « appréciations bienveillantes », sont déjà les bienvenus chez votre Chevalier-Servant qui prendra le soin de bien signer son Ecriture, sans « se signer par une Grande Croix pour ne pas mettre la Rose en colère, ni éveiller le courroux de l’Equerre en s’attirant les foudres de l’Epée (DESTINEE), du Bouclier, de la Truelle, du Compas et du Globe » !

Alors je m’engage par le Front, la Bouche et le Cœur dans notre Sagesse partagée, notre Vérité totale déjà éprouvée et notre Amour de la Lumière qui nous a guidés pour entreprendre cette Ecriture hors de tout commerce, de toute visée mercantile !

Cette mise en garde, un usage de Chevalier, étant faite, je vais vous dire dans cette Tétralogie, un partage en quatre parties successives, ce que l’on entend par Sagesse Pratique, tout en levant un peu le voile sur une « Grande Inconnue » (que votre serviteur connait assez bien pour vouloir vous en parler) : Je vais vous parler (en vous « causant » en frère et ami) des « Enfants de la Veuve » et de leur Père Unique, le Grand Architecte !

Je vais vous parler également des fondements mêmes de la Maçonnerie en enlevant tout le « Sulfureux » qui ne devrait pas avoir droit de citer lorsqu’on rentre dans ces « voies honorables » entretenues par des « Hommes d’Honneur » qui ne cherchent rien d’autre, depuis des siècles (voire des millénaires), qu’à construire un monde meilleur pour chacun et pour tous, pour nous tous, dans nos cités respectives, et nous

protéger des attaques malveillantes grâce aux citadelles qu’ils édifient au prix de leur sang parfois, aux points d’entrée de nos villes !

Qu’est-ce en réalité (et en toute simplicité) que la Sagesse (surtout celle qui se veut

pratique, car en adéquation avec les réalités de son monde en mouvement) ? Qu’entend-on vraiment par Franc-maçonnerie ? D’où viennent les Ordres Maçonniques et qu’est-ce qui les caractérisent ?

Telles sont les interrogations majeures auxquelles je m’engage { nous apporter des réponses dans les prochaines pages et sur les trois dernières parties de cette Tétralogie consacrée à une meilleure Connaissance partagée de la Sagesse Pratique et de la Franc-maçonnerie !

Rendez-vous est donc pris, chers amis lecteurs, pour que vous ne ratiez rien de cette formidable aventure que je vous annonce passionnante, sans vouloir vous mettre de l’eau { la bouche, car ce serait dommage de rater la Fin, alors même que ce début est déjà fort intéressant (puisque vous avez poursuivi la lecture après et malgré ma mise en garde du paragraphe précédent) !

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Chers amis lecteurs, comme les images parlent souvent mieux que les mots, je vais vous

inviter à prendre connaissance avec une « imagerie symbolique » qui vous parlera d’elle-même en vous édifiant mieux que moi, car je n’ai aucun « droit » de vous en faire le commentaire, sinon, ce serait comme propager ma propre perception (peut-être biaisée ou éthérée) ou, pire, comme vouloir vous endoctriner (une Horreur dans laquelle je ne saurais verser) ! ALORS PLACE A L’IMAGERIE PARLANTE DU COMMENCEMENT ***

IMAGE 1 : La Réponse du Chapeau dans les Graphes du Temps (image à transmettre à toute personne sûre intéressée, sur simple demande à nous adressée par messagerie au

LYS BLEU [email protected])

En disant « NAMASTE » au vénérable animal qui s’est certainement présenté de lui-

même, dans toute la splendeur écarlate de son « propre-chef », je vais vous dire, en termes très « profanes », ce que l’on peut comprendre lorsqu’on parle de Sagesse Pratique, pour les « apprentis » que nous sommes tous, tout en étant Maîtres de certains !

« Quiconque veut vraiment devenir efficace devra "une fois dans sa vie" se replier sur lui-même et, au-dedans de soi, renverser toutes les techniques et méthodes admises jusqu’ici et les améliorer, les rendre plus performantes » ! C’EST LE CHANGEMENT ET SA CROIX, « The Cross of Changes » !

C’est pour cela que nous cherchons { atteindre la Sagesse Pratique qui est la seule, l’Unique Voie qui nous aide { Réussir LE CHANGEMENT INEVITABLE DANS LE MOUVEMENT DE LA VIE : Nous devons changer sinon nous sommes morts !

Nous devons quitter l’âge de l’enfance pour arriver { l’adolescence suivie d’un âge adulte avec la maturité qui le caractérise ! C’EST PAR LE CHANGEMENT QUE NOUS VIVONS ! ALORS IL FAUT LE REUSSIR pour pouvoir continuer à vivre, pour ne pas nous envoler trop vite si notre « Manichéisme » prend le dessus en nous faisant voir des « démons » et des « suppôts du diable » partout !

Les anges ne sont pas d’ici ! Alors, si tu veux rester un ange, ou en devenir un, pourquoi ne retournes-tu pas au paradis (si tu peux y entrer) !?

De quelle Bête avez-vous peur ? C’est la première Question qui vous sera posée

lorsque vos pas vous mènent à « frapper aux portes du Temple », après une « mémorable Lettre de Supplique » ou un « éclatant passage sous le Bandeau » !

Et vous, votre propre Bête, en avez-vous peur ? Puisque je puis vous affirmer, chers amis lecteurs, qu’aucune entité temporelle, vous comme moi, eux comme nous, ne peut se pérenniser sans la puissante protection d’une bête, quelle qu’elle soit !

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Je vous invite à regarder encore une fois, avec moins de candeur, vos armoiries

respectives et vos blasons familiaux, et qu’y voyons-nous ? Lions, Panthères, Tigres, Dragons, Aigles…

Par contre, il faut vraiment être un « VRAI FRANC » pour METTRE LE SORT DE SA TERRE ENTRE LES MAINS DE DEUX SERAPHINS OU AU CŒUR DES FLEURS SACREES, LES LYS OU LES IRIS DONT ILS DECOULENT !

Chers amis lecteurs, la Sagesse Pratique est la seule voie spirituelle qui nous conseille, avec raison devrais-je dire (puisque les faits sont là, regardez encore vos armoiries), de laisser le « Diable » dans ses Enfers, dans ses Abîmes Ténébreuses, et de nous occuper nous-mêmes de nos vies, sans non-plus attendre qu’un « Dieu » vienne nous sortir du Chaos que nous avons nous-mêmes créé ! Il l’a déj{ dit, Dieu, « vous devez vous sauver par vous-mêmes » !

C’est la Sagesse Pratique qui nous permet d’atteindre la Perfection [7] et l’Equilibre [8] nécessaires pour vivre sans verser dans ce Manichéisme destructeur pour l’homme, mais peut-être bénéfique pour l’Ange !

Si tu veux être un ange, retourne au paradis, ne cesserai-je jamais de dire avec la permission du sage qui me l’a enseigné (mais c’est une Dame car la sagesse n’a pas de sexe) ! Voyez plutôt l’image suivante !

IMAGE 2 : La Perfection Equilibrée par l’OCTAVE (image à transmettre à toute personne sûre intéressée, sur simple demande à nous adressée par messagerie au LYS BLEU

[email protected])

Voici bien UNE IMPOSSIBILITE QUE NOUS SOMMES POURTANT OBLIGES A RENDRE POSSIBLE ! Il s’agit de deux sollicitations mutuellement exclusives, comme se mettre entre le Marteau et l’Enclume d’un Forgeron en Colère ! Ne mets jamais le Ferronnier en « pétards » !

Si je devais rester en France, le sens que je pourrais donner en Français à cette sollicitation serait UBINICITE : Être en deux endroits à la fois, Perfection (7) et Equilibre (8) tout en conservant l’Unicité propre à la survie de l’Homme dans sa différence enrichissante ! Cela n’existe pas (car le mot n’a jamais été « osé », jamais « forgé ») ! Et pourtant si, sinon comment en auras-je eu vent ?

Cependant, je crois qu’il est plus sage de chercher aux Amériques quand ce côté-ci de l’Atlantique ne se prête pas à notre explication quoique rationnelle et sensée : Et là, MIRACLE ! EUREKA, J’AI TROUVE LA CLE QUI REND LE MIEUX LA SOLUTION DE CETTE EQUATION APPAREMMENT INSOLUBLE CHEZ LES FRANCS => FLITE = Turn Around (Equilibre-8) and Be in this Place and Another (Perfection-7) !

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Si une solution a été prévue, c’est que la chose a été pensée au préalable par un

Architecte ! Peut-être est-ce la Question qui n’a jamais été posée ! Voilà, maintenant elle nous est posée ! UBINICITE = FLITE !

Telle est notre quête en entrant sur les Voies de la Sagesse Pratique afin de surmonter NOTRE PEUR VISCERALE DE LA BÊTE INSURMONTABLE (tu peux la vaincre, mais tu ne saurais la tuer, sinon c’est TOI) !

Et c’est cette VERITE INEFFABLE qui va clore cette première partie qui était juste destinée à nous présenter, indiquer le Chemin de la Progression et rentrer dans le bain du sujet.

A partir de la deuxième partie à venir, je vais nous donner une définition acceptable et

consensuelle de la Sagesse Pratique, en abordant le Chemin par les « Voies Maçonniques », car ce sont celles dont je peux le mieux parler ; les autres, que je connais également, cela va de soi, ne seront que survolées, juste pour votre information et la mienne aussi, certainement !

Je vous retrouve prochainement pour la deuxième partie, en prenant congé sur cette assertion : « L’Homme peut être Maître ou esclave de son Destin, selon l’état de son Âme » (Paul Marteau, Maître-cartier inventeur du tarot divinatoire) !

Merci de nous rejoindre ici pour poursuivre ce partage !

*

* *

Deuxième Partie : Etre ou Avoir ? Des richesses matérielles aux « vraies richesses » !

Chers amis lecteurs, je vais reprendre les propos qui nous rassemblent depuis la

dernière fois, une introduction à la Sagesse Pratique, en répondant à un « ami inconnu » qui m’a posé une question sans vouloir décliner son identité !

Oui, « est-ce que l’on acquiert beaucoup d’argent dans la Franc-maçonnerie pour nous permettre d’arriver au sommet de l’Etat ? » m’a-t-il demandé ! J’ai dû reprendre la question dans des termes plus « acceptables » car l’ami, lui, l’a posée en des termes « plus crus » !

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Oui, est-ce que l’initiation { la Sagesse Pratique (autre dénomination de la Franc-

maçonnerie) permet d’acquérir et d’accumuler des richesses avec une visée politique ? NON ASSUREMENT NON… ERREUR… HORREUR ! Commerce sans moralité, Richesse sans travail, Politique sans principes, Savoir sans patience, Pouvoir sans Sagesse…

Sans vouloir allonger la liste des Horreurs liées à cette « Question Pertinente » mais embêtante, qui a failli bien « me coller » personnellement, je vais répondre publiquement { l’ami, en disant ceci : Quand on s’initie { la Sagesse Pratique par une « entrée remarquable » dans la Franc-maçonnerie (sans la faire remarquer, l’entrée, ni se faire remarquer), on fait vœu de respecter certaines valeurs cardinales dont le DON DE SOI et le SERVICE A LA MULTITUDE en acceptant la « Bonne Mission » !

Ces engagements sont loin d’une accumulation de richesses, qui plus est, dans un

but politique ! Etre ou Avoir ? Telle est la Grande Question sous-jacente, au centre de toute démarche de développement personnel.

Ce qui est paradoxalement vrai, c’est que l’on constate que nombre de « frères

bâtisseurs » se retrouvent hissés au sommet de la Chaîne Alimentaire, peut-être par un concours de circonstances ou un hasard des choses !

Cependant, comme nous savons, vous et moi, qu’il n’y a pas de hasard, JE VAIS DEVOIR REPONDRE A CETTE QUESTION « DEMENTE ET DEMANGEANTE » en demandant l’indulgence et l’approbation de mes « frères et amis » : MEA CULPA FRATELLO !

Oui, beaucoup de Francs-maçons sont effectivement « riches » ! Certains matériellement

parlant avec des « signes extérieurs de cette richesse » (voitures rutilantes et maisons opulentes), mais jamais avec ostentation ; tandis que d’autres se contentent des SEULES RICHESSES QUI COMPTENT VRAIMENT POUR NOS FRERES, une ACCUMULATION DE SAVOIRS ET DE SAGESSE DANS UN BUT DE S’ELEVER DANS LA PYRAMIDE DE LA CONNAISSANCE APRES AVOIR FAIT NOTRE « CHOIX FONDAMENTAL » !

Justement un de nos « choix fondamentaux » consiste à CHOISIR ENTRE ETRE ET AVOIR, ENTRE ETRE ET PARAÎTRE !

Ai-je répondu à la question, ou dois-je continuer ? Je crois que je dois encore ajouter une précision en nuançant bien !

Quand il vient pour la première fois participer aux travaux de « nos loges », le profane peut s’étonner par la « qualité » du mobilier, de la décoration et des participants se présentant dans leurs titres et qualités ; ce n’est pas de la LUXURE, c’est de la BEAUTE récompensant la BONTE et la BIENVEILLANCE !

Car, quiconque respecte vraiment les « COMMANDEMENTS DE LA NATURE » ne peut que s’en trouver récompensé par une ADDITION DE RICHESSES ! A celui-là de savoir

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bien les utiliser et les exploiter { bon escient, au lieu de s’en servir comme d’un « mirage pour éblouir son prochain », quand le PARAÎTRE prend le pas sur l’ÊTRE !

IL EST DONC VRAI QUE LA GRANDE MAJORITE DES FRERES EST RICHE ! CERTAINEMENT ! Mais, il y a également au sein de la Maçonnerie, des « PERSONNES DEMUNIES QUOIQUE RICHES » (Paradoxe que ceci, mais c’est réel, car je pourrais bien faire partie de cette seconde catégorie) ! Oui, des personnes très riches, de richesses incalculables dont la somme pourrait bien effrayer un « non-initié », mais qui sont complètement démunis dans cette « temporalité » s’obligeant { souscrire { la GENEROSITE FRATERNELLE (car dans les « ordres » les « frères » sont très généreux et très solidaires les uns des autres) pour arriver à satisfaire nos « vaines exigences terrestres » appelées « besoins » !

Chers amis lecteurs, j’ai cherché les « meilleurs mots » pour répondre à cette interrogation « inusuelle » dans les « ordres », question impromptue qui m’a un peu fait sortir de mon programme initial dans ce partage !

Mais, je crois bien qu’en répondant { la question de la meilleure manière qui soit, sans blesser la susceptibilité d’un autre quidam, ni transgresser les sacro-saintes règles auxquelles j’ai fait vœu de RESPECT TOTAL DANS MA FIDELITE DEVOUEE, je crois certainement qu’en répondant { la question, j’aurai donné la meilleure définition qui soit à la Sagesse Pratique et à son initiation par la Maçonnerie : ÊTRE ou AVOIR, la question reste la même !

Nombre de « frères maçons » sont riches, comme bien d’autres sont démunis sans être

« ascétiques » ! C’est un fait avéré ! Mais, tous les francs-maçons ne sont pas des gens de richesses et de pouvoir !

SURTOUT QUE NOUS SAVONS BIEN QUE TOUS NOS POUVOIRS ET NOS RICHESSES SONT AU SERVICE DE LA CITE ! Nous avons fait vœu d’abandonner tout pouvoir sur les autres pour POUVOIR ACQUERIR TOUT POUVOIR SUR NOUS-MÊMES ! Et c’est çà le PLUS GRAND POUVOIR : Avoir tout pouvoir sur soi, y compris sur sa Destinée Humaine ! N’est-ce pas fabuleux au-dessus de toute autre envie d’accumulation matérielle ?

LA MAÎTRISE DE NOTRE DESTIN EST LE BUT CARDINAL DE L’INITIATION A LA SAGESSE PRATIQUE, SA DESTINATION ULTIME ! Et cette maîtrise nous procure de grandes richesses, je ne saurais le nier ! Certains convertissent ces richesses en Argent

(biens matériels), d’autres en partages, d’autres en connaissances, d’autres encore en « bénédictions sanctificatrices et rédemptrices » pour effacer les Horreurs d’une vie passée (celle qu’ils ont vécue avant d’entrer dans le Temple) !

DONC, MON CHER AMI INTERROGATEUR, SI TU VEUX ENTRER DANS LES ORDRES POUR T’ENRICHIR, TU SERAS CERTAINEMENT SERVI ! A TOI, ET TOI SEUL, DE SAVOIR QUOI FAIRE DE CES RICHESSES QUE TU AURAS ACCUMULEES : Vas-tu te servir ou servir la multitude dans le besoin ? Libre à toi, libre à nous !

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Moi j’ai déj{ fait mon choix, et tu le comprendras si tu voulais bien me rencontrer, ne

serait-ce qu’un instant pour un partage que je te garantis intense… et RICHE (telle est ma richesse) !

Une simple question qui m’a fait tourner pendant bien des lignes ! Heureusement, nous ne tournons pas en rond, car pendant qu’il tourne en rond ici, elle se transcende en traversant vers l’autre côté, like a flite, LIKE A FLITE : turn around and be in the two places in the same time ! Ne l’oubliez pas, c’était la solution { l’équation de la première partie : être Parfait tout en étant Equilibrée !

J’espère et je crois que dans cette démarche d’apporter une réponse valable et acceptable { l’interrogation de cet « ami inconnu », j’ai déj{ abordé un peu le menu de cette deuxième partie qui était de donner une définition simple de la Sagesse Pratique, avant d’aller vers les ordres maçonniques pour « le Comment des choses » !

Qu’{ cela ne tienne, chers amis lecteurs, ce sera fait exactement comme prévu, peut-être avec quelques aménagements compte tenu des exigences de longueur et de découpage des propos !

JE ME TIENS A VOTRE DISPOSITION, POUR CEUX QUI SONT INTERRESSES PAR LA FRANC-MACONNERIE, POUR VOUS TRANSMETTRE, SUR SIMPLE DEMANDE, UN PETIT TRAITE PERSONNEL QUI VOUS PERMETTRA DE FAIRE PLUS AMPLE CONNAISSANCE AVEC LES ORDRES ! BIEN EVIDEMMENT, ET C’EST UNE GRANDE EXIGENCE, IL FAUT

QUE JE SACHE EXACTEMENT A QUI JE LE TRANSMETS, DONC CONTACTEZ-MOI AU LYS BLEU POUR L’OBTENIR GRACIEUSEMENT ET SANS AUCUN AUTRE FRAIS :

[email protected]

Malgré la question « déroutante » qui nous a fait longtemps supputer, à défaut de nous faire sortir de notre route, nous avons néanmoins réussi à trouver une « réponse satisfaisante » sans avoir été obligés de jeter « la pierre dans la marre », la nôtre ou celle d’autrui !

Ceci étant dit et intégré, chers amis lecteurs, qu’entend-on réellement par Sagesse Pratique ? Car, c’est toujours l’objet de cette deuxième partie ! Car, si je ne vous donne pas une réponse « acceptable » aussi bien temporellement que dans notre intemporalité, je risque de me faire administrer une « gifle magistrale » par la Dame, la grande

prêtresse d’ISIS (ENCORA… une troisième, pour pencher vers où ?!), tandis que ses « enfants orphelins » se feraient un plaisir et un honneur de me donner « tapes amicales après tapes amicales » somme toute « bien appuyées » ! Car, une chose engagée est une chose engagée, même si une question déroutante vient se frayer un chemin dans nos propos ! Je dois et je me dois !

VOICI LA DEFINITION LA PLUS SIMPLE QUE JE PUIS ATTEINDRE :

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On entend par Sagesse Pratique, l’ensemble des Voies et des Chemins (normalement celui-ci est au singulier, LE CHEMIN) qui nous permettent :

1) DE MIEUX NOUS CONNAÎTRE NOUS-MÊMES (« GNOTI SEAUTON ») ;

2) D’ACCROÎTRE NOTRE CONNAISSANCE DES CHOSES DE LA VIE ET DU MONDE QUI NOUS ENTOURE ;

3) DE DETERMINER NOTRE INCLINATION SPIRITUELLE, NOTRE « MOI SUPERIEUR » EN EPROUVANT NOTRE FOI PAR L’ACTION (« PISTIS SOPHIA ») ;

4) DE DECOUVRIR TOUTES NOS CAPACITES (« DONS ET TALENTS »), LES MAÎTRISER POUR MIEUX EN TIRER PARTI (« GRANDEURS ET MAÎTRISES ») ;

5) DE DECUPLER NOTRE POTENTIEL PAR UNE PROGRESSION CONSTANTE VERS LE SOMMET DE LA PYRAMIDE DU DESTIN EN SE POSITIONNANT AU MILIEU DE CES QUATRE CÔTES (« ETRE » + « DEVENIR » + « CONDUIRE » + « DIRIGER »), à la Croisée du Chemin !

C’est l{ la meilleure définition que « l’apprenti de la sagesse » à réussi à trouver dans cette marre de « questionnements tous azimuts » ! Comme nous dit le sage, « pour traverser les portes de la sagesse, il te faudra te faire très petit, en devenant quasi-insignifiant, tout en te faisant remarquer par ta Force sans verser dans le dénigrement et le déni de soi » ! C’est un PARADOXE TOUT EN OXYMORE ! Et ces genres de paradoxes, avec leurs oxymores respectifs, sont monnaies courantes dans la

Sagesse Pratique ! C’est pourquoi nous devons bien nous préparer, dans nos « dispositions innées » avant d’essayer d’en acquérir de nouvelles !

Regarde, mais ne touche ! Touche, mais ne goûte pas ! Goûte, mais n’avale pas ! Et si tu dois avaler, ne le fait pas tomber dans ton ventre ! Alors Où ? Alors Quoi ? Alors Comment ?

Pour mieux affermir notre Foi et renforcer nos Âmes en les élevant vers les sommets de Perfection, le but de la Quête, la CLE DE CETTE ETERNITE DESIREE, LA CLE DE LA VICTOIRE FACE A LA FAUCHEUSE, nous devons nous renforcer par l’EPREUVE, afin de PREPARER LA SAGESSE A L’ACTION ! C’est l{ qu’elle (la Sagesse) devient Pratique, EN SE METTANT AU SERVICE DE L’ACTION !

Chers amis lecteurs, si j’ai un conseil personnel { ajouter ici, c’est de toujours suivre nos « Maîtres », les ainés qui nous ont déjà choisis bien avant nous-mêmes, parce qu’ils apparaissent toujours lorsque le disciple est prêt : « QUAND LE DISCIPLE EST PRÊT LE MAÎTRE APPARAÎT ! »

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Parfois, nous devons nous y prendre à plusieurs reprises, sans nous décourager, avant

que les portes du Temple ne s’ouvrent vraiment pour nous, surtout quand on a vécu comme nous avons vécu dans l’autre vie !

Mais, n’abandonnons jamais, si nous sommes sûrs de cette cause, puisqu’eux en sont déjà certains ! CHER AMI, ILS TE CONNAISSAIENT, AVANT MÊME QUE TU AIS OUVERT LES YEUX, AVANT MÊME QUE TU SOIS TOI, LORSQU’ELLE T’A FAIT CHAIR !

Et le Maître ajoute encore, « IL EST UNE CHOSE BIEN PLUS GRAVE QUE DE NE PAS AVOIR REUSSI ; C’EST DE NE PAS AVOIR ESSAYE ! » (FRANKLIN ROOSEVELT) ! Et, si les Temps sont bien accomplis, tu ne peux que réussir en essayant, car c’était le Moment, l’Unique Moment de cet ALIGNEMENT EXCEPTIONNEL !

Voil{, j’ai tout dit, dans la dimension spirituelle ! Reversons maintenant dans le Temporel pour appliquer la Sagesse Pratique à la Gestion de la Vie, ce que nous nommons MANAGEMENT et LEADERSHIP !

Ce sera l’objet de la Troisième Partie consacrée { l’Ethique Initiatique de la FRANC-MACONNERIE qui peut être comprise comme UN INSTITUT DE FORMATION AU MANAGEMENT CITOYEN ET AU LEADERSHIP !

C’est ainsi que je boucle cette deuxième partie qui nous a permis de définir la Sagesse Pratique et de mieux la comprendre !

Chers amis lecteurs, sommes-nous prêts à entrer dans les « ordres maçonniques » en

frappant avec sincérité aux Portes du Temple que nous auront connues, grâce à la persévérance d’un APPRENTI DE LA SAGESSE, MAÎTRE DE LUI-MÊME ?! Franchissons le pas, C’EST MAINTENANT OU PAS DU TOUT ! UNE VOIX NOUS APPELLE !

Je vous retrouve prochainement pour la troisième partie, en prenant congé sur cette

assertion : « Ce que tu veux enseigner, commence d’abord par l’appliquer dans ta vie, par toi-même, puis tu enseigneras, une fois que tu auras réussi cet accomplissement » (CONFUCIUS, Maître et Sage d’ORIENT) !

*

* *

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Troisième Partie : Les Ordres Maçonniques, entre le « Sulfureux » et le « Mystérieux » ou comment trouver la Sagesse pour mieux affronter la Vie !?

Chers amis lecteurs, comme nous savons désormais ce qu’est la Sagesse Pratique et les voies pour s’y initier, notamment la Franc-maçonnerie, il convient maintenant de présenter les « Maîtres-Maçons », puisque nous avons eu à évoquer leurs rapports avec l’Argent, sans les nommer vraiment, en parlant au nom de tous les « APPRENTIS DE LA SAGESSE, LES ENFANTS DE LA VEUVE » !

Il est donc temps de définir ce que recouvre un terme entouré de « SULFUREUX » et de

« GRANDS MYSTERES, Mystère des Mystères, ARCANA ARCANORUM », un terme qui est très prisé dans nos contrées africaines raffolant de magie et de « mystique » !

Parfois même, le terme de Franc-maçonnerie est utilisé comme un « PUISSANT SESAME », dans certains milieux de pouvoir sur le vieux continent massif, ouvrant de nombreuses portes au sommet des Républiques, en fermant d’autres dès qu’on évoque son appartenance à la Fraternité (chose déjà pas aisée pour un « Maître-Maçon ») !

C’est surtout LES EGLISES qui sont derrière les deuxièmes portes ! En effet, dans les « cercles spirituels ordinaires » (pour ne pas dire traditionnels) que constituent les Eglises, les « Enfants de la Veuve » ainsi que les « SERVITEURS DE LA ROSE AVEC SA CROIX GLORIEUSE » sont qualifiés d’enfants de Lucifer, d’associés du Diable et

« démonisés » auprès des nombreux fidèles qui vivent encore « ingénument » et « candidement » leur foi sur le continent noir !

DES QUE L’ON PARLE DE FRANC-MAÇONNERIE, UN CERTAIN CLERGE NOUS RENVOIE AUSSITOT AU SEIGNEUR DES TENEBRES, en NOUS PRENANT POUR SON SUPPOT OU SON VALET ! Quelle misère !

Eh bien, un beau jour, très en colère par tout ceci, je sortis ma FAMEUSE RENGAINE qui a, depuis, fait tâche d’huile { défaut de faire un tabac (je m’en voudrais, car ce n’était point de notoriété publique) : « QUITTE A ÊTRE CONSIDERE COMME UN DEMON, AUTANT L’ÊTRE DU PLUS GRAND, EN SE PRESENTANT SOI-MÊME COMME LE DIABLE EN PERSONNE » !

Ce fut radical et très positif pour LA CAUSE, la mienne en tout cas ! Ainsi, sauf le respect dû aux « serviteurs de l’autre seigneur et de ses petits princes », JE NE VOULUS POINT FAIRE DE L’OMBRE A !

Comment pourrais-je, MOI QUI N’ARRÊTE PAS DE COURIR EN PROGRESSANT VERS LA LUMIERE ?! Alors, SI J’AI ALLUME DE NOMBREUX PROJECTEURS SUR VOUS, PETITS PRINCES DES TENEBRES QUI AVEZ HORREUR DE CETTE LUMIERE ECLATANTE,

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VENEZ PLUTOT ME DEMANDEZ DES COMPTES EN FACE-A-FACE (mano à mano)

PLUTOT QUE DEMEURER DANS L’OMBRE EN VOUS OFFUSQUANT DE MON « OUTRECUIDANCE » !

Ainsi, je précise bien que c’est ROCK MAXIME YEYE-DELAGARDE qui a tenu ces propos, en se PRESENTANT COMME et ! Je suis prêt à vous rendre des comptes, sauf si vous méritez Justice Publique, par l’EPEE DE VERITE qui est encore mienne (comme vous pourrez le constater si vous en tâtez), et LA BALANCE que je vénère dans mon SACRO-SAINT EQUILIBRE !

Chers amis lecteurs, cette longue introduction aux ordres maçonniques n’avait d’autre mission que de vous démontrer la « PUISSANTE GRANDEUR DISCRETE D’UN APPRENTI DE LA SAGESSE, MAÎTRE PAR LE LYS ET ENCORE PLUS GRAND PAR LES IRIS

(OSIRIS+ISIS) DES MARAIS » en vous prévenant que JE SUIS BIEN EN POSITION DE PARLER DE CE QUE JE CONNAIS BIEN, LA FRANC-MAÇONNERIE !

Et l’on ne me démentira certainement pas, car les propos sont bel et bien signés et toujours dignes de foi !

Cependant, ici, JE NE FERAI QU’UNE LEVEE DE VOILE SUR LE « SULFUREUX » QUI DESSERT ENORMEMENT LES « ENFANTS DE LA VEUVE » ET MOINS SUR LE « MYSTERIEUX » QUI CONTINUE, MALGRE TOUT DE LES ECLAIRER, MALGRE PARFOIS LEURS MESALLIANCES ET LEUR ARROGANCE INSENSEE DANS NOTRE VANITE PECHERESSE, QUAND LES « MAITRES DE L’EQUERRE ET DU COMPAS » MANIFESTENT LE DESIR DE S’ARROGER LES LAURIERS ETERNELS DE L’ETOILE DU SOIR !

Je vous ai déjà promis un Traité plus complet (qui est déjà préparé pour vous par un Chevalier du LYS BLEU) qui n’attend que vous pour être réceptionné, dès la demande faite au LYS BLEU : [email protected] !

ET MAINTENANT PLACE A UN MAÎTRE QUI VA EDIFIER LA CITE EN REVELANT SON HISTOIRE, CELLE DE LA CONSTRUCTION ET NON CELLE DE SON BÂTISSEUR !

Chers amis lecteurs, parlons de Franc-maçonnerie, en jetant dehors le SOUFRE !

D’abord, une définition, car tout commence toujours par la Nomination de l’Entité dont on veut révéler la NATURE !

Par MEKKADISKEM et par EL SABAOH, voici ce que je sais de la Franc-maçonnerie, ici présenté pour vous, en guise de partage bienveillant pour édifier et non pour bercer en illusions vaporeuses ! Car, IL ME PARLE… IL NOUS PARLE ICI MAINTENANT…

« QUE TOUTE PERSONNE SOIT SOUMISE AUX AUTORITES SUPERIEURES ; CAR IL N’Y A POINT D’AUTORITE QUI NE VIENNE DE LUI » (ROMAINS 13 : 1)

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« NOUS QUI SOMMES FORTS, NOUS DEVONS SUPPORTER LES FAIBLESSES DE CEUX QUI

NE LE SONT PAS, ET NE PAS NOUS COMPLAIRE EN NOUS-MÊMES… QUE CHACUN DE NOUS ŒUVRE POUR SON PROCHAIN POUR CE QUI EST BIEN EN VUE DE SON EDIFICATION… CAR IL NE S’EST POINT COMPLU, LUI, MAIS A AGI SELON CE QU’IL ETAIT ECRIT ! OR, TOUT CE QUI A ETE ECRIT L’A ETE POUR NOTRE INSTRUCTION, AFIN QUE, PAR LA PATIENCE, ET PAR LA CONSOLATION QUE DONNENT LES ECRITURES, NOUS POSSEDIONS L’ESPERANCE » (ROMAINS 15 : 1-4)

« NE IRASCARIS DOMINE *** NE ULTRA MEMINERIS INIQUITATIS *** ECCE CIVITAS SANCTI FACTA EST DESERTA *** SION DESERTA FACTA EST *** JERUSALEM DESOLATA *** DOMUS SANCTIFICATIONIS TUAE ET GLORIA TUAE »

« VOICI QU’IL VEUT DEVASTER LE PAYS ET LE RENDRE DESERT… EN BOULEVERSER

LA FACE ET DISPERSER SES HABITANTS… ET LE MÊME SORT EST RESERVE A TOUS, MAÎTRES COMME SERVITEURS, VENDEURS COMME ACHETEURS, PRETEURS COMME EMPRUNTEURS » (ESAÏE 24 : 1 & 2)

« LE SAGE A SES YEUX A LA TÊTE, ET L’INSENSE MARCHE DANS LES TENEBRES… MAIS, ILS ONT, L’UN ET L’AUTRE, UN MÊME SORT » (ECCLESIASTE 2 : 14)

SI APRES CES ECRITURES SAINTES, ON NOUS TRAITE ENCORE DE « VALETS DU DEMON », ALORS JE CROIS QUE L’INTELLIGENCE N’EST PLUS LA CHOSE LA MIEUX PARTAGEE !

Et ainsi, JE FERAIS UNE PARTITION EN TROIS :

Une Partie retournera voir l’IMAN QUI DU SOMMET DE SON MINARET, HARANGUE LES CROYANTS AU NOM DE SON COMMANDEUR POUR APPELER LE TRES HAUT !

Une autre Partie rejoindra L’EVEQUE QUI DU PIEDESTAL DE SON AUTEL, PRECHE LA BONNE PAROLE AUX FIDELES DU CHRIST !

Une autre Partie encore IRA SE FAIRE ACCEPTER CHEZ LE RABBIN, SI ELLE Y PARVIENT, POUR DEMANDER REDEPTION LORSQUE CE DERNIER COMMENCERA PAR PROPAGER LA FOI ET LA SAGESSE POUR LES ENFANTS DE SION, NOS FRERES ET AMIS, AU MILIEU DE LA SYNAGOGUE !

QUANT A MOI, J’IRAI CHERCHER AU MONT SINAÏ DE NOUVELLES VERITES, SI LE TRIMEGISTRE (TROIS FOIS TRES HAUT) M’Y AUTORISE ENCORE !

ALORS DE QUOI AVONS-NOUS PEUR ? DES « ENFANTS DE LEUR MERE… » !

Ecoutez ce que j’ai { dire sur eux, pour que désormais cette frayeur cesse de vous assaillir, puisque votre serviteur l’a déj{ vaincu, par deux fois, et vous le saurez certainement avant la fin de cette Tétralogie !

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« La pensée a des ailes. Nul ne peut arrêter son envol » – AVERROES »

A vous qui arrivez sur cette page, Bonjour et Bien à vous ! Les lignes qui suivent, loin d'être unique en leur genre, n'ont pour modeste objet que

de vous informer sur la Franc-maçonnerie, en général, sans entrer dans des détails trop précis pour certains, et trop dérangeant pour d’autres.

Si vous êtes là, c'est que vous vous posez des questions sur le sujet et que vous aimeriez en savoir davantage. Nous avons essayé de vous donner des réponses

simples et claires. En découvrant ces lignes, vous ne deviendrez pas un INITIE, un Franc-maçon.

Vous en saurez seulement un peu plus sur la question dans le pur cadre de vos

CONNAISSANCES GENERALES. Tout ce qui est écrit ici se trouve dans des livres vendus dans le commerce ou sur internet, en général. D’ailleurs, je vous en ai déj{

promis un, à titre gracieux, une Monographie réalisée par Le LYS BLEU, pour mieux expliquer la Franc-maçonnerie aux profanes !

Si votre but est d'entrer dans la Franc-maçonnerie, nous vous invitons à lire des ouvrages que vous pourrez trouver en librairies avec quelques indications en fin de

propos (Bibliographie indicative à la fin de la Quatrième Partie) !

Et si vous préférez, prenez contact avec les OBEDIENCES, dont je me ferais un INSIGNE HONNEUR de vous indiquer les adresses en France !

Par le TRIANGLE FLAMBOYANT !

QU’EST-CE LA FRANC-MAÇONNERIE ?

Selon le LAROUSSE, la Franc-maçonnerie est une association, en partie secrète, de personnes qui professent des principes de fraternité, se reconnaissent entre elles à des signes et à des emblèmes, se divisent en groupes appelés "Loges".

La franc-maçonnerie a été aussi définie par l'ASSEMBLEE DES GRANDS-MAÎTRES EUROPEENS EN 1952 comme "une institution d'initiation spirituelle au moyen de symboles" !

L'ARTICLE 1 DES CONSTITUTIONS DE LA GRANDE LOGE DE France l'a définie comme

"un ordre initiatique traditionnel et universel fondé sur la fraternité". Elle a pour but le perfectionnement de l'homme et de l'humanité.

La Franc-maçonnerie est une organisation humaine internationale subdivisée en RITES, en OBEDIENCES et en TRADITIONS SYMBOLIQUES, qui rassemble des hommes et des femmes de tous les milieux sociaux et professionnels qui ont en commun de VOULOIR REFLECHIR A TOUS LES PROBLEMES DE NOTRE MONDE ET DE TENTER D'Y APPORTER DES SOLUTIONS RAISONNABLES ET HUMANISTES.

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QUI SONT LES FRANCS-MACONS ?

Les Francs-Maçons sont donc des hommes et des femmes que nous appelons "profanes", venus de tous horizons, plus ou moins informés des activités des Francs-Maçons, qui ont un jour FRANCHI LE PAS qui sépare la Franc-maçonnerie de ce que nous appelons le "MONDE PROFANE", EN VENANT FRAPPER A LA PORTE D'UN DE NOS LOCAUX, QUE NOUS APPELONS "TEMPLES", pour rejoindre la Franc-maçonnerie et ainsi participer aux travaux et réflexions des Frères et Sœurs Francs-Maçons.

Souvent, UN PROFANE EST PRESENTE OU PARRAINE PAR UN DE SES AMIS LUI-MEME FRANC-MAÇON, MAIS DE PLUS EN PLUS DE PROFANES FONT LA DEMARCHE SPONTANEMENT EN S'ADRESSANT SIMPLEMENT AUX SIEGES SOCIAUX DES DIFFERENTES BRANCHES OU "OBEDIENCES" DE LA FRANC-MAÇONNERIE UNIVERSELLE.

Un Franc-maçon est un homme ou une femme DROIT, HONNETE, VERTUEUX et de BONNES MŒURS, d'être MATERIELLEMENT EN MESURE DE PAYER SA COTISATION

ANNUELLE et d'accepter de TRAVAILLER ASSIDUMENT aux deux ou trois réunions mensuelles de sa loge.

Mais les Francs-Maçons sont aussi et avant tous des hommes et des femmes, avec leurs qualités et leurs défauts. ILS SONT LOIN D'ETRE PARFAITS. MAIS ILS ONT POUR LA PLUPART LE MERITE DE VOULOIR TENTER DE S'AMELIORER.

POURQUOI DEVENIR FRANC-MACON ?

On envisage généralement de devenir Franc-maçon parce que l'on a une certaine connaissance de l'idéal maçonnique et que l'on partage cet idéal. Parfois aussi parce qu'un Franc-maçon vous a parlé de la Franc-maçonnerie et vous a suggéré que vous étiez une personne digne d'avoir sa place dans la Franc-maçonnerie.

Encore une fois, c'est une démarche très personnelle et une question de conscience sociale et philosophique. Être Franc-maçon est un investissement personnel.

Et j’en aurai terminé avec les 3 PORTES MAÇONNIQUES en sortant du Triangle par ceci :

"As-tu idée du nombre de vies qu'il nous aura fallu vivre avant de soupçonner qu'il

puisse y avoir mieux à faire dans l'existence que manger, ou se battre, ou bien conquérir le pouvoir aux dépens de la Communauté ? Mille vies, dix mille ! Et cent

autres vies ensuite avant que nous commencions à comprendre qu'il existe une chose qui se nomme PERFECTION, et cent autres encore pour admettre que

NOTRE SEULE RAISON DE VIVRE EST DE DEGAGER CETTE PERFECTION ET DE LA PROCLAMER..."

Richard Bach (Jonathan Livingston le Goéland)

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Chers amis lecteurs, pour boucler la Boucle sur cette Tétralogie, je vous propose dans la

dernière partie de RETOURNER AUX ORIGINES DE LA SAGESSE PRATIQUE ET DES ORDRES, TOUT EN VOUS PROFESSANT UNE REPONSE SATISFAISANTE A LA QUESTION DES QUESTIONS : « COMMENT SURMONTER LA MORT ?

*

* *

Quatrième Partie : Au Commencement des Choses : PETITE HISTOIFRE D’UNE GRANDE LEGENDE MAÇONNIQUE !

Chers amis lecteurs, nous allons terminer cette Tétralogie, ensemble bien entendu, mais en faisant un cheminement inverse : en retournant vers le Commencement ! Car le sage nous dit : « REPARTIR VERS LA OU TOUT A COMMENCE ET DECOUVRIR L’ENDROIT POUR LA PREMIERE FOIS » (TS ELIOT) ! Or, c’est l{ où tu étais censé être au Commencement des Choses, et tu ne reconnais plus cet endroit ?! Comment est-ce possible ?

Tout a commencé en 969 (ne vous y trompez pas, certains auteurs mettent cette date et

le Fait qui l’accompagne { l’envers => 696, c’est absolument faux archi-faux et je vous invite à ne tenir compte que des Faits) !

Oui, tout a commencé en 969, lorsque « les Enfants de la Lune » sous la conduite de leur Prophète, se sont mis en idée d’entreprendre la conquête de la Terre Sainte, JERUSALEM, alors deux fois sainte ! La Ville est donc tombée sous leurs armes et du fait de cette EXPANSION MEDIATE DE L’ISLAM EN PROPAGATION sur les terres orientales !

Alors, la Riposte de la CIVILISATION CHRETIENNE OCCIDENTALE ne s’est pas fait attendre : Sous les HARANGUES PIEUSES d’un Saint-Père et les « Exhortations illuminées d’un PETIT-PIERRE », des foules se sont soulevées pour se porter au

secours de JERUSALEM, la désormais TROIS FOIS SAINTE, car OMAR Y A EDIFIE SA GRANDE MOSQUEE, A L’EMPLACEMENT MÊME DU SAINT-SEPULCRE, la dernière demeure d’un Messie, le CHRIST !

Mais, ni le Saint-Père, ni les FOULES EN COLERE VERTUEUSE ne disposaient des armes pour accomplir cette « Juste Mission » ! Il s’agissait alors d’ARMER LA FOI EN AJOUTANT AU CŒUR SUBLIME UNE DEXTRE VIGOUREUSE PORTEUSE DE L’EPEE (nommée DESTINEE HUMAINE) !

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Les Seigneurs de la Terre Franque et leurs vassaux furent appelés à la rescousse ! Pour

la première fois dans l’histoire de la spiritualité, une ALLIANCE IMPROBABLE fut conclue entre les Maîtres de la FOI et les Maîtres de l’ACTION, les Seigneurs de la Terre !

Comme je refuse d’être immobile, je vous propose ici une sélection des ETAPES CAPITALES QUI ONT ENGENDRE LA MAÇONNERIE, je veux parler des ordres et non de l’artisanat, même si les deux étaient étroitement liés au commencement des choses : LES MAITRES-MAÇONS ETAIENT, AVANT TOUTE AUTRE QUALITE, DES CONSTRUCTEURS DE CATHEDRALES !

1) Le « Saint-Jour » du VENDREDI 15 JUILLET 1099, le Saint Sépulcre est repris des mains de L’ISLAM SOCIAL pour tomber dans celles de la CHRETIENTE POLITIQUE, pendant que le JUDAÏSME ECONOMIQUE regarde impavide l’ADVOCATUS SANCTI SEPULCHRI, SIR GODEFROI DE BOUILLON qui a mené les troupes franques à la Victoire !

Dans ce clivage menaçant, UNE NOUVELLE PUISSANCE ETAIT DEVENUE NECESSAIRE POUR EQUILIBRER LES TROIS PREMIERES EN SE POSITIONNANT AU MILIEU DU TRIANGLE pour être LES YEUX QUI VOIENT LE MENSONGE DES HYPOCRITES SANS POUVOIR JAMAIS LE DENONCER car LA LANGUE A ETE LIEE DES LES ORIGINES, PAR UNE ALLIANCE INVIOLABLE !

CE SONT LES ORDRES MAÇONNIQUES QUI JOUERONT CE ROLE DE TEMPORISATEURS, d’abord par leurs ancêtres que voici :

2) 14 ans plus tard, 15 FEVRIER 1113, L’ORDRE DES HOSPITALIERS est créé avec la bénédiction du Pape => LA CHAINE BRISEE EN 1113 !

Une date qui est chère à tous les Maîtres, auto-réalisés et CEUX QUI ONT ETE CHOISIS PARMI LES APPRENTIS DE LA SAGESSE POUR ETRE LES DEPOSITAIRES DE CES VERITES pour éviter qu’elles ne sombrent dans l’oubli ! Car, L’OUBLI POURRAIT ETRE LA CAUSE DE NOTRE FIN A TOUS ! <= ALL SEING EYE =>

Certaines choses ne doivent jamais être oubliées, sous peine de répétition !

Lorsque la Chaîne fut brisée, lorsque les 3 GRANDS se furent positionnés aux trois sommets du TRIANGLE DE SANG, autour du Grand Œil, GXC POUR LE SACRIFICE DU FILS, ARX POUR LA REDEMPTION DE LA PECHERESSE ET MXC POUR LA TRANSCENDANCE DES APPRENTIS DE LA SAGESSE POUR L’AMOUR DE LA PURETE ET DE LA PERFECTION !

ET LA ROUE A TOURNE créant une brèche dans le Temps, et L’HISTOIRE TOUSSOTA !

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C’est pour cette raison que nous avons tous été obligés d’aller chercher les réponses dans le passé, pour mieux vous narrer le Présent ! ALORS VOICI !

3) LA LIGNEE DU SAINT-GRAAL ET LES TEMPLIERS :

La lignée du Saint-Graäl remonte au roi français MEROVE (458 DNE). avec toute la lignée des rois d'Europe et même le pape Étienne IX, chef de l'Église au 11ème siècle en était ! Et même Sir GODEFROI DE BOUILLON qui conquit Jérusalem déclara être de cette LIGNEE DE DAVID et créa une société secrète appelé "L'ORDRE DE SION", appelée aujourd'hui les "PRIEURS DE SION" => 1099 # 1113 !

En 1118, HUGUES DE PAYNS créa les "CHEVALIERS TEMPLIERS" et ils éliront BEAUDOIN DE RENAULD, frère de Godefroi comme leur 1er GRAND MAITRE. LES

« NEUF » se rendirent à Jérusalem, pour y accomplir leur GRANDE BESOGNE : les Trésors du Temple de SALOMON.

Ils revinrent donc en Europe avec les richesses de Salomon. Ils bâtirent des châteaux partout en Europe et devinrent les fameux GARDIENS DU GRAÄL. Éblouis devant la richesse et le pouvoir, ils se séparèrent bientôt de Rome et établirent leur propre loi ! Peut-être est-ce l’inverse, que ce soit Rome qui, jalouse de toutes leurs richesses et du nouveau pouvoir qui en découlait, leur ait retiré sa bénédiction !

4) 13 octobre 1307, tous les templiers de France furent arrêtés incluant leur Grand Maître JACQUES DE MOLAY !

Les Templiers français ayant un refuge en Écosse, s’y joignirent dans ce qui s'appelle aujourd'hui le "RITE ÉCOSSAIS".

Les MORMONS et les FRANCS-MAÇONS ont, touts deux, des rites issus des Templiers.

Voici le LIEN PREPONDERANT ENTRE LES DEUX FRERES, DES DEUX CÔTES DE L’ATLANTIQUE, les Mormons et les Francs-maçons !

5) 1717 : La Franc-maçonnerie, telle qu'elle est pratiquée de nos jours, est née avec la GRANDE LOGE DE LONDRES. Il ne s'agissait pourtant pas d'une génération spontanée. Elle s'affirme comme la continuation de la Maçonnerie de métier !

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6) Dans Le Livre du MAITRE D'OSWALD WIRTH, nous pouvons lire : « Reste à savoir SI LA FRANC-MAÇONNERIE EST OUI OU NON UNE RELIGION. Cesserait-elle d'en être une parce que les autels de ces temples sont consacres au culte de la Liberté, de la Fraternité et de l'Egalité ? Ayons le courage de nous dire religieux et de nous affirmer apôtre d'une religion plus sainte que toutes les autres. C'est ainsi que LE PREMIER EFFET DE

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L'INITIATION EST DE PURIFIER L'APPRENTI DE TOUTE MENTALITE CHRETIENNE, S'IL EN A UNE... »

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7) 1723 : LES CONSTITUTIONS D’ANDERSON !

Constitution d’Anderson

LES CONSTITUTIONS D’ANDERSON CONCERNENT PRINCIPALEMENT LES RAPPORTS ENTRE LA FRANC-MAÇONNERIE ET LA RELIGION. Elles refusent toute culture enfermée dans la représentation d’un Dieu révélé — ce que reprend, à partir de 1877, le Grand Orient de France.

À la différence de la spiritualité des rites anglo-saxons, cette approche promeut, dans un esprit foncièrement démocratique, la TOLERANCE CONFESSIONNELLE et la LIBERTE DE CONSCIENCE.

Article premier des Constitutions d’Anderson (1723)

« UN MAÇON EST OBLIGE, PAR SON TITRE, D’OBEIR A LA LOI MORALE, et s’il comprend bien l’Art, IL NE SERA JAMAIS UN ATHEE STUPIDE, NI UN LIBERTIN IRRELIGIEUX. Bien que dans les temps anciens les maçons étaient tenus dans chaque pays de pratiquer la religion, quelle qu’elle fût, de ce pays, il est maintenant considéré plus à propos de seulement les astreindre { cette religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord,

laissant { chacun ses propres opinions, c’est-à-dire d’être HOMMES DE BIEN ET LOYAUX, ou HOMMES D’HONNEUR ET DE PROBITE, quelles que soient les dénominations ou confessions qui aident à les distinguer ; de la sorte LA MAÇONNERIE DEVIENT LE CENTRE D’UNION ET LE MOYEN DE NOUER UNE AMITIE SINCERE ENTRE DES HOMMES qui n’auraient pu que rester perpétuellement étrangers. »

8) 1899 : LE CODE MAÇONNIQUE DE RITE ECOSSAIS

Les devoirs des francs-maçons de la GRANDE LOGE DE FRANCE (1899)

HONORE LE G... ARCH... DE L’U... Aime ton prochain.

Ne Fais point de mal. Fais le bien.

Laisse parler les hommes.

LE MEILLEUR APPORT QUE LA FRANC-MAÇONNERIE DONNA A LA SAGESSE PRATIQUE, C’EST DE L’ANCRER RESOLUMENT DANS DOMAINE TEMPOREL, en lui

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trouvant une application pratique à notre vie quotidienne, au Management et au Leadership modernes !

Dans le domaine du Management et du Leadership, la Sagesse Pratique peut être définie comme « la manière d’accroître notre EFFICACITE et notre PERFORMANCE tout en concourant à notre BIEN-ÊTRE et en progressant dans notre DEVELOPPEMENT PERSONNEL » !

C’est sur cette « DEFINITION ADMISE » de la Sagesse Pratique que je vais terminer cette Tétralogie, non sans avoir fait, avec votre permission, chers amis lecteurs, UN PETIT DEVELOPPEMENT SUR LA QUESTION DE L’EFFICACITE QUI EN DECOULE, bien entendu !

L’EFFICACITE DE L’ACTION ET LA CONNAISSANCE SONT UNE AFFAIRE PERSONNELLE DU LEADER, DONC DU SAGE. La Connaissance, plus que le Savoir, doit se constituer en tant que sienne ET L’EFFICACITE COMME UNE SECONDE NATURE, pour être une méthode nouvelle, une compétence et une aptitude qui tende vers l’Universel.

Du moment que nous avons pris la décision de tendre vers cette Fin, décision qui seule peut nous amener à accroître notre productivité et ŒUVRER POUR L’EXCELLENCE en matière du Travail et des Affaires, de notre vie sociale comme de notre vie privée.

« Dès lors, il est manifeste qu’il faudra d’abord nous demander comment nous pourrions trouver une meilleure méthode et une organisation qui nous donnerait la marche à

suivre pour arriver à LA DOUBLE-PLENITUDE DE L’ESPRIT ET DE L’ÂME TANT QUE LE CORPS EST AGUERRI. »

LA SAGESSE PRATIQUE NE DOIT DONC PAS ETRE UNE AFFAIRE PUREMENT PHILOSOPHIQUE, dont nous userions pour exposer nos vues sur la Philosophie que nous comprenons comme étant l’Etude de la Sagesse et sa recherche.

Au contraire, ces voies (celles de la Sagesse Pratique) dessinent le prototype du GENRE DE PREPARATIONS NECESSAIRES A TOUT LEADER POUR ACCROITRE SON EFFICACITE PERSONNELLE PUIS COLLECTIVE, qui seules peuvent donner naissance à l’Excellence maîtrisée.

« A GRANDS POUVOIRS GRANDES RESPONSABILITES »

« LE PLUS GRAND DES MIRACLES, C’EST DE NE JAMAIS EN FAIRE ICI-BAS, CAR CELA RELEVE DES PREROGATIVES EXCLUSIVES DU DIVIN » !

Alors, faisons une relecture des Ecritures, toutes les saintes écritures, même celles qui sont tombées en disgrâce par le bon vouloir d’une certaine Eglise, qui a oublié quelle

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Main a porté l’EPEE QUI LIBERA LE SAINT SEPULCRE et QUI ETAIT L’IRIS DANS LE MARAIS AVANT D’EVOLUER EN LYS !

Et le MORMON vous parle, ici et maintenant ; voici qu’il dit : « JE N’AI PLUS AUCUNE PEUR, car je le sais maintenant. Rien ne me fait plus peur ! Rien ne peut plus me faire tomber, car JE LE CONNAIS, LUI ! MAINTENANT, JE SAIS AVEC GRANDE CERTITUDE QU’IL S’AGIT DU GRAND ESPRIT (ALMA 18 : 11, LIVRE DES MORMONS - Page 307) !

MAIS, JE NE SUIS PAS UN RELIGIEUX ! Non, je ne le suis pas, car il y a bien mieux que la simple religion ! Car, LES HOMMES SONT INSTABLES, INSENSES ET PROMPTS A FAIRE LE MAL. ET AUSSI, NOUS POUVONS VOIR COMBIEN EST FAUX ET INCONSTANT LE CŒUR DES ENFANTS DES HOMES ; OUI, NOUS POUVONS VOIR QUE LE SEIGNEUR, DANS SA GRANDE BONTE, BENIT ET FAIT PROSPERER SON PEUPLE, CEUX QUI PLACENT

LEUR CONFIANCE EN LUI (HELAMAN 12 : 1, LIVRE DES MORMONS - Page 486) !

Alors, prions et prêchons ! Car, sinon, LE SEIGNEUR CHATIERA SON PEUPLE PAR DE

NOMBREUSES AFFLICTIONS, A MOINS QU’IL N’INTERVIENNE CONTRE LUI PAR LA MORT ET LA TERREUR ET PAR LA FAMINE, ET PAR TOUTES SORTES DE FLEAUX ; SI SON PEUPLE NE S SOUVIENT PAS DE LUI (HELAMAN 12 : 3, LIVRE DES MORMONS – Page 487) ! »

A BON ENTENDEUR, SHALOM 3X ! INTERLUDE qui marque la Fin de la Tétralogie !

Et, comme nulle part il n’y a de fin (revoir au début), alors je nous propose une ULTIME

PARTIE pour ETRE A TOUS LES SOMMETS DU PENTACLE ! Car c’est comme cela que nous aurons LA VRAIE REPONSE A LA QUESTION DES QUESTIONS TOUJOURS

PENDANTE : « COMMENT SURMONTER LA MORT ET ENTRER DANS LES VOIES D’ETERNITE ? »

Je ne vous donne pas rendez-vous, cela va de soi, selon notre Libre-Arbitre !

« FAIS CE QUE DOIS ADVIENNE QUE POURRA » ! Dixit le Sage qui nous accompagne dans l’INTERLUDE et nous tend la Main pour en sortir dans LA PARTIE ULTIME A

SUIVRE !

*

* *

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ULTIME PARTIE : POUR SORTIR DE L’INTERLUDE IL FAUT SURMONTER LA MORT, ALORS COMMENT ?

« L’HOMME N’EST PAS MAÎTRE DE SON SOUFFLE POUR POUVOIR LE RETENIR, ET IL N’A AUCUNE PUISSANCE SUR LE JOUR DE LA MORT ; IL N’Y A POINT DE DELIVRANCE

DANS CE COMBAT, ET LA MECHANCETE NE SAURAIT SAUVER LES MECHANTS » (ECCLESIASTE 8 : 8)

« LA MORT N’EST PAS LA FIN »… Oui, la Mort n’est point la Fin… C’est un autre début !

Chers amis lecteurs, la question primordiale de la Sagesse Pratique, LA QUESTION DES

QUESTIONS, reste et demeure la suivante : « COMMENT SURMONTER LA MORT QUE

NOUS SAVONS TOUS INELUCTABLE ? »

A titre personnel et avec la permission de mon rabbi Richard LEVI, je puis vous

indiquer deux pistes a explorer par vous-mêmes, sans écouter personne, même

pas moi, car c’est juste des pistes que j’indique, a vous de trouver les voies sur

lesquelles elles (Pistis Sophia) débouchent !

1) LA CLE DE LA VIE, C’EST DE REUSSIR A TROUVER UN « PHI » POUR POUVOIR

L’ASSOCIER A « L’YPSILON » ≠ => LIKE A FLITE, TURN AROUND (2 TIMES) AND

BE IN ONE PLACE AND ANOTHER… LIKE A FLITE UBINICITE YPSILON+PHI !

2) POUR SURMONTER L’INSURMONTABLE, C’EST-A-DIRE POUR SORTIR DE

L’INELUCTABILITE DE LA GRANDE FAUCHEUSE, IL SUFFIT DE RETOURNER AUX

ORIGINES LATINES DU MOT… INELUCTABILIS QUI DETIENNENT EN ELLES-

MÊMES LA REPONSE A LA QUESTION DES QUESTIONS : « 3PEUT-ON 2ECHAPPER

A LA 6MORT ? » => OUI § CAR « INELUCTABILIS = SURMONTER EN LUTTANT »§

Et là je crois avoir tout dit ! OUI, TU PEUX LUI ECHAPPER, A LA GRANDE

FAUCHEUSE, SI TU ARRIVES A LA BATTRE EN LUTTANT AVEC ELLE ! Oui, si tu

arrives { MAÎTRISER SES PROPRES ARMES MIEUX QU’ELLE-MÊME !

Mais, comment pourrais-tu, « pauvre petit mortel » comme moi ; comment

pourrais-tu mieux maîtriser la Faucille, et la Lance qui va avec, mieux que la

Faucheuse qui l’utilise depuis des millénaires, { titre exclusif (elle ne fait que ça

depuis la Nuit des Temps) ; comment pourrais-tu toi qui est né d’hier ?

Mais, sache au moins qu’il y a la possibilité, CAR L’EVENTUALITE A DEJA ETE

PREVUE PAR LE GRAND ARCHITECTE QUI LA COMMANDE, ET A QUI ELLE

REPOND EXCLUSIVEMENT ET A PERSONNE D’AUTRE !

Car « INELUCTABILIS = Surmonter en luttant » ! Alors voici, et c’est une expérience

vécue qui va nous édifier !

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C’est le vécu de quatre années par un « ETRANGER DANS SON PROPRE PAYS », « UN

AFRICAIN MORT POUR FAIRE VIVRE UN CITOYEN FRANÇAIS dont les « PAPIERS »

ont été pris en otage par certaines Dames de Cœur pour qu’il ne puisse leur échapper » !

Et, pour réussir quand même à prendre son envol, ce citoyen français est allé chercher la

Grande Faucheuse en la mettant au défi de l’emmener voir le GAU, si elle peut !

Que voulait-il alors ? Y aller vraiment, ou faire juste une diversion pour MONTRER

TOUTE LA SPLENDEUR DE SA PUISSANCE JUSQUE LA CACHEE ! Toujours est-il que…

Croyez-moi, chers amis lecteurs, C’EST INEFFABLE MAIS C’EST REEL, c’est tout { fait

vrai ! Car, en réalité, la question de la Mort revient à la suivante : « COMMENT

PRENDRE CONSCIENCE DE NOUS-MEMES, PRENDRE CONSCIENCE DU REEL ? »

Et vous, chers amis lecteurs, POUVEZ-VOUS ME DIRE AVEC EXACTITUDE, AVEC

CERTITUDE, SI VOUS ETES VIVANT OU MORT ? QUELLE PREUVE PALPABLE,

IRREFUTABLE POUVEZ-VOUS M’APPORTER POUR ETAYER VOTRE REPONSE ?

SOIT VOUS POSEZ LA QUESTION A UN DE CUJUS, pour lui demander s’il est bien

mort et si vous êtes bien vivant !

SOIT VOUS PARTEZ DE L’AUTRE COTE DU STYX et revenez me donner la réponse

(si vous pouvez faire l’Aller comme le Retour, en survivant) !

NE CHERCHEZ PAS ! NUL NE LE SAIT ! PERSONNE ABSOLUMENT !

Parce que vous ne vous êtes jamais posé cette question ; alors même qu’elle n’arrête

pas de turlupiner le Sage : « SUIS-JE DEJA MORT OU SUIS-JE BIEN EN VIE ? »

MATTATHIAS SE LAMENTE :

« ET VOICI QUE LE LIEU SAINT, NOTRE BEAUTE ET NOTRE GLOIRE, EST REDUIT EN

DESERT CAR LES NATIONS L’ONT PROFANE ! A QUOI BON VIVRE ENCORE ? »

(1 MACCABEES 2 : 12 & 13)

ET MELCHISEDEK LUI REPOND :

« LORSQUE QUELQU’UN MEURT DANS UN ETAT DE RAGE INTENSE***

***CELUI-LA CREE UNE MALEDICTION A L’ENDROIT OU IL FUT TROUVE GISANT, ET

A L’ENDROIT MÊME DE LA MORT (C’EST-A-DIRE CONTRE LA MORT ELLE-

MÊME)***

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***ET CELLE-CI (LA MORT) SE MET EN FUREUR ! ALORS, QUICONQUE SERA

CONFRONTEE A CETTE MALEDICTION SERA ANEANTI PAR SA FUREUR*** LA

MORT EN FURIE***

***VOILA POURQUOI LE SANCTUAIRE VENERE EST SI DESERT, CAR QUICONQUE S’Y

AVENTURANT SE VOIT CONFRONTE A LA FUREUR DE LA MORT, RISQUANT DE SE

FAIRE ANEANTIR PAR ELLE ! »

La Mort est donc INELUCTABLE A L’HEURE VESPERALE… CEPENDANT, SI CETTE

HEURE NE VENAIT PAS… BAS-TOI ! C’EST EXACTEMENT CE QU’ILS M’ONT

RECOMMANDE, LES MAITRES (ils sont trois { m’avoir donné le même conseil, chacun au

SABBAT FATIDIQUE DONT IL ETAIT TEMOIN ET ACTEUR) : POUR VAINCRE LA MORT

EN BRISANT LES CHAINES DE LA VIE !

SAMEDI 23 DECEMBRE 2006 => dans le 77 (Hôtel de Ville)

SAMEDI 17 MARS 2007 => au 92 (Hôtel particulier et établissement public)

SAMEDI 26 MAI 2007 (sabbat de pentecôte, la veille) => au cœur de

l’HEXAGONE (Cathédrale et Temple Maçonnique)

IL Y A DES REGISTRES PUBLICS QUI ETAYENT TOUTES CES VERITES !

JE PEUX EN TEMOIGNER, AVEC DES PREUVES ET MES « PIECES A CONVICTION », MAINTENANT QUE J’Y SUIS AUTORISE ! Absolument !

J’y étais { ces 3 SABBAT FATIDIQUES, DONT UN DE GRÂCE ! ABSOLUMENT ! ES QUALITES DE « Témoin » et « ACTEUR » ! Et j’y ai vu « UN GRACIE DES TROIS DAMES, MISERICORDE, GRÂCES et VICTOIRES, revenir à la vie ! MIRACLE ?! Peut-être ILLUSION DES 3 DAMES !

C’est bien vrai, mais les noms ont un peu changé ainsi que le visage de l’Homme, car les Temps ont changé ! MAIS, C’EST BIEN LUI !

SEULEMENT, SI JE VOUS L’APPELLE, VOUS NE ME CROIREZ PLUS (même après avoir observé attentivement sa photo) CAR IL N’A PLUS LE MÊME VISAGE !

ET LUI-MEME ME DEMENTIRA QU’IL N’ETAIT EN REALITE PAS MORT ET QUE CE

SONT LES MEDECINS ET TOUT LEUR ATTIRAIL DE MACHINES ET D’APPAREILS DE TOUTES SORTES QUI SE SONT TROMPES !

Et pourtant, un certain REGISTRE D’HÔPITAL (très bien tenu en territoire métropolitain) en atteste bel et bien : 13 H 35 à 13 H 37 DE CE JOUR DE MARS FATIDIQUE, ARRÊT TOTAL DE L’ACTIVITE CEREBRAL !

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POSEZ LA QUESTION A UN MEDECIN ! SI CET ARRÊT SE PRODUIT, DONC UNE

INTERRUPTION DE LA CIRCULATION ENERGETIQUE DANS NOTRE CENTRE NERVEUX, ALORS VOUS ÊTES MORT ! ABSOLUMENT !

DONC, IL Y A BIEN UN RESCAPE*** qui nous confirme que l’on peut échapper { la Grande Faucheuse ! L’A-T-IL VAINCU LA FAUCHEUSE, OU L’A-T-ELLE LAISSEE REPARTIR DE SON PLEIN GRE PAR SON BON VOULOIR ?

NUL NE LE SAIT, NUL NE PEUT LE SAVOIR ! C’est pour cela que je me dois de vous indiquer la voie de la SAGESSES DES SAGESSES, par celle d’une Petite Fille (la Voie et la Sagesse), dans une chronique à venir !

Revenez donc nous lire ici même ! En attendant, poursuivons !

Il y a donc eu une exception, l’UNIQUE, qui confirme la REGLE DE L’INELUCTABILITE DE LA MORT => INELUCTABILIS, SURMONTER EN LUTTANT !

Chers amis lecteurs, JE VAIS MAINTENANT VOUS FAIRE UNE CONFIDENCE PERSONNELLE, SANS VOUS DIRE DE QUI ELLE EST, PARADOXE ! Un certain jeune homme me demande souvent pourquoi les Hommes, tout au long de sa courte vie, ont toujours eu cette FACHEUSE HABITUDE D’ECORCHER SON NOM OU CARREMENT DE LE TRAVESTIR ?!

Qu’{ cela ne tienne, je lui ai recommandé de leur proposer le plus long pour qu’ils puissent (ceux qui écorchent le nom du malheureux ou le travestissent) choisir le plus

court ! Or, c’est justement le plus court qui s’est révélé être, le VERITABLE, L’ORIGINAL, CELUI QU’IL AVAIT A LA GENESE ! OR, TOUT LE MONDE A CRU, QUAND IL ETAIT DE L’AUTRE COTE, QUE C’ETAIT LE FAUX ; EN L’AFFUBLANT D’UNE « VRAIE CONTREFAÇON » !

Qu’{ cela ne tienne, je crois que je suis de bon conseil, car moi aussi j’ai connu cette misère, en d’autres circonstances ! Parce que votre serviteur est également un « DELAGARDE », de son nom le plus long : DELAGARDE, EN BON USAGE PAR L’HONNEUR D’UN CHEVALIER DU LYS BLEU ET PAR RESPECT POUR LA MEMOIRE D’UNE DAME GRAVE DANS LA GRAVITE DE SON AMOUR ; cet Amour qui lui a carrément coûté la Vie, pendant ma courte absence !

Et je vais terminer cette Sortie d’INTERLUDE qui met fin { cette série de CINQ CHRONIQUES POUR LE PENTAGRAMME DE L’ETOILE DU SOIR, en vous parlant d’Elle, juste un peu ! CELLE QUI A RENDU TOUTE CETTE INNEFABLE REALITE POSSIBLE !

MARIE-ANGELE DELAGARDE & SON SPACEMAN ! ILS SE PARLENT***

« SI TU MEURS, JE TE TUERAI » ! C’est elle qui parla en premier, en faisant cette déclaration brûle-pourpoint !

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Et le Spaceman lui répondis : « Ma très chère, COMME JE NE PEUX VIVRE AVEC TOI,

COMME LE DROIT NE ME FUT PAS DONNE LORS DE L’ALIGNEMENT EXCEPTIONNEL DES PLANETES LORS DU GRAND « 11 », ALORS, JE VAIS VIVRE EN TOI » !

Elle ajouta alors tristement, mais avec SON SOURIRE, un sourire à peine esquissé, « Mon cher ami, Amour de ma Vie, je te promets que je te tuerai, si tu ne vis pas ta vie, avec bonheur, mais sans aucune passion, a part celle de ton cœur ardent ! Le bonheur t’est donne pour que tu vives une vie en le partageant équitablement, a la multitude qui en a bien besoin ! Et si jamais, je ne suis pas la, si jamais je partais avant toi, ne t’enchaine pas tout seul dans tes souvenirs d’un passe déjà révolu ! Mais, reviens-y chaque fois que tu peux, chaque fois que tu dois, dans tes souvenirs, pour y chercher un encouragement ou une consolation » !

Mais, n’oublie jamais la JUSTICE DIVINE et l’ŒIL DE LA VERITE, qui est toujours braqué sur toi, UNIQUEMENT SUR TOI, A CAUSE DE MOI, CAR J’AI DIT TOUT HAUT QUE JE TUERAI LE SEUL AMOUR DE TOUTE MA VIE ! Alors, il se demande QUI C’EST CELUI QUI MERITE TANT D’ATTENTIONS, JUSQU’A ÊTRE TUE PAR AMOUR ! C’EST POUR CELA QU’IL NE TE QUITTERA PAS DE SON ŒIL OMNIVOYANT ! »

Et, avant de s’en aller, elle lui demanda de faire un vœu et de fermer les yeux !

FERME LES YEUX ! FERME LES YEUX ET ROUVRE-LES QUAND JE TE DIRAI ! PARCE QUE TU SERAIS MORT ET MIEN POUR TOUJOURS ! Car, c’est ma promesse tenue ! Il me l’a accordé, car C’ETAIT MON UNIQUE VŒU EN VENANT SUR CETTE TERRE ! TU M’APPARTIENS POUR LA VIE PARCE QUE JE T’APPARTIENS POUR LA VIE ! C’EST

TOUJOURS VICE-VERSA, QUAND LA VERTU SE MET AU VERSO ! Oui, c’est mon vœu… C’est toujours vice-versa !

C’était *** Marie-Angèle DELAGARDE & son SPACEMAN qui vous attendent à leur adresse conjointe ici ou là !

Avant de prendre congé, avec votre permission, sur ceci : « Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle ! Nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine » (Teilhard de CHARDIN) !

Avez-vous déjà vu deux reptiles de couleurs asymétriques contraposées se tenir dans le même espace confine sans se battre (ce qui est de leur nature, la lutte) ?

PARCE QU’UN TOUT PETIT ENFANT LES TIENT EN RESPECT, TEL UN PUISSANT FAKIR ?

Quand vous aurez vu cela, de vos yeux vu, chers amis lecteurs, alors vous permettrez que je vous appelle VENERABLE en vous disant NAMASTE ! JE NE SAIS SI VOUS ETES UN KUKARASHA, PEUT-ETRE MEME PLUS ! EN TOUT CAS, BRAVO GRAND-MAÎTRE !

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 235

235

Je prends congé de nous, non sans REMERCIER LE PATERNEL ECRIVAIN qui nous a

conseillé dans l’une de ses ERUDITES DYTHIRAMBES, avec sa permission et celle de BOILEAU : « SOYEZ MAÇON SI TEL EST VOTRE TALENT, QU’ECRIVAIN DU COMMUN ET POETE VULGAIRE » ! AINSI SOIT-IL ! PUISQU’IL LE SAIT BIEN, LUI ! MERCI EN TOUT CAS ! LE FILS EST AU-DESSUS DE LA MÊLEE, parce que NOUS Y VEILLONS COMME DES CONSULTANTS, DES « SAINT-AUGUSTIN », TROUVANT TOUJOURS SOLUTION AUX PROBLEMES DE LA CITE… BÂTISSEURS PAR L’EPEE (ECRITURE) ET LA TRUELLE (ACTION) !

Par

Rock Maxime YEYE-DELAGARDE

Consultant et « Apprenti de la Sagesse » pour le Glaive et sa Balance, par l’Epée et sa Truelle, ainsi que par le Globe et le Bouclier !

Chevalier du LYS BLEU (M7X + YPSILON) dans ses Titres et Qualités !

Commentaires et discussions bienvenus sur nos Blogs :

http://realise-toi.blogspot.com

http://instant-leader.over-blog.com

http://lysbleu77.wordpress.com

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 236

236

Respectons nos « Montures » et nos « Porteuses »

pendant l’ACTION !

« LA LIONNE, LA PYRAMIDE, L’ETOILE DES 3 MONDES ET L’YPSILON »

Avec nos remerciements à Hyundai France

Il y aura toujours des moments… There will

always be times***

Quand le monde entier attend du soleil.

Tout porte à croire qu’on ne peut pas échapper à la réalité quotidienne

froide, au morcellement de la routine.

Pourtant, nous sentons vraiment que quelque chose de grandiose nous

attend au prochain tournant, ou peut-être à l’extrémité de la prochaine

voie.

C’est dur à croire !

Nous avons besoin d’un petit plus, d’un catalyseur ou d’une motivation

supplémentaire pour l’inspiration, qui nous laissera vraiment être

nous+même***

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 237

237

Il y aura toujours des endroits… There will

always be places***

Là où NOUS NOUS SENTONS freinés, contraints, limités dans notre Potentiel,

plus qu’à l’ordinaire.

Or, nous voulons Avancer, Réaliser quelque chose, être NOUS+MÊMES !

Où ?

Nous seuls pouvons le Décider car nous détenons TOUT SEUL nos repères

SPATIOTEMPORELS dans leurs Infinis respectifs (TEMPS + ESPACES) *!*

Peut-être dans d’autres endroits, un peu plus Différents ou un peu plus

Spéciaux.

Quand ?

Chaque fois que l’Envie nous prend : L’Inspiration et l’Efficacité EN ACTION.

Pourquoi ?

Parce que l’Inspiration peut Frapper n’importe où et à tout moment.

Quel que soit l’endroit et quel que soit le moment, nous avons besoin qu’une

BOÎTE A OUTILS ajoute de la Puissance à cette Inspiration pour que nous

SOYONS TOUJOURS PRÊTS POUR L’ACTION !*

L’INSPIRATION EN ACTION.

Notre Boîte à Outils doit nous Donner la Liberté d’appréhender l’Instant et

l’OPPORTUNITE de Saisir le moment ; tout EN EVITANT DE RESTER DANS

L’INSTANTANE GRÂCE A NOTRE DEPLANIFICATION.

Notre DYNAMISME et notre SOLIDITE nous permettront d’Accomplir le

Changement.

Notre INCONTESTETE nous aide, CONSTAMMENT, à Allier le Travail aux

Mondanités et à l’Exceptionnel, une chose tout à fait HUMAINE, sans JAMAIS

DE MANICHEISME *!*

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 238

238

Pour laisser s’éveiller cette part en Nous qui est train de mourir, et Elever LA

MEILLEURE PART qui est en train de s’Accomplir, nous devons Être, à la fois

Elégants, Ergonomiques (comme des machines peut-être sans l’être

vraiment), Polyvalents, Professionnels et Flexibles, pour Libérer l’Esprit

CREATEUR tout en laissant notre Meilleure Part Garder les Commandes

quand c’est notre TEMPS *!*

FACILE A VIVRE, nous devrons être.

Une facile INTERACTION POSITIVE est essentielle pour apprécier la Vie,

dans toutes ses MUTATIONS.

C’est pourquoi nous devons nous entrainer constamment pour être

Immédiatement Instinctifs et inspirés.

DETENDONS-NOUS, PRENONS JUSTE LES COMMANDES !

Même les Projets les plus Spontanés sont Meilleurs quand ils sont Partagés et

Nous Devons Etre disposés à le Faire, Equipés pour le Faire.

REUSSIR n’aura jamais été plus facile (PLUS QUE PARFAIT croisant le

FUTUR ANTERIEUR) avec notre DEPLANIFICATION, car nous ne devons

jamais oublier Qui Nous Sommes, ni d’Où Nous Venons !*** Cause WE HAVE

THE POWER TO FACE THE FUTURE *!*

AVANÇONS ! CONTINUONS D’AVANCER ET EXPLORONS LES LIMITES

SUPERIEURES !

Ce qui rend l’Inspiration si Facile et L’ACTION si Détendue, c’est que nous

Savons que nous sommes, en TOUTES CIRCONSTANCES, en Sécurité, car les

« Gardes de la Citadelle » veillent TOUJOURS AUX GRAINS *!*

LE POUVOIR DE LIBERER NOTRE VRAIE NATURE.

Une ACTION Inspirée exige de la Vivacité, de la Personnalité, de la

PUISSANCE et de la PROACTIVITE ; bien évidemment sans

DISPROPORTIONS !

Notre DEPLANIFICATION Doit nous Apporter ces Quatre CHOSES pour que

notre MISSION SOIT ET DEMEURE JUSTE et BON en tout TEMPS et

PARTOUT [ANYTIME & EVERYWHERE] *!*

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 239

239

12- LE MOT FINAL ?! => LE DESTIN

Pourquoi cet ouvrage et en réponse à quelle impulsion ?

L’Auteur lève le voile : « DELAGARDE » avant la Fin !

Dans la dédicace spéciale que j’ai faite pour mettre en lumière l’œuvre de deux

« Grandes Dames » (une Française et une Africaine) à mes côtés pendant nombre

d’années, j’ai repris une de mes citations favorites : « Nul ne connait son Destin ; nous

faisons du mieux que nous pouvons jusqu’à ce qu’il nous soit révélé » ! Par qui ? Seras-tu

en droit de te questionner, cher ami lecteur (en te tutoyant par amitié) !

Eh bien, pour ceux qui y croient, je puis juste affirmer que le Destin est « une formidable

dynamique inévitable, mise en mouvement depuis notre naissance, et que nous devons

tout mettre en œuvre pour vivre en harmonie avec lui (pour parler du Destin et non de

sa Dynamique, puisqu’on est déjà dedans) » !

Pour réussir ce tour de force, c’est-à-dire vivre en harmonie avec son Destin pour mieux

l’accomplir, il faut pouvoir le connaitre ! « Pouvoir… encore le pouvoir… toujours le

pouvoir » ! Tu comprends mieux maintenant, cher ami lecteur, pourquoi j’ai souhaité

terminer cet ouvrage (au risque d’y laisser une impression d’inachevé) en nous parlant du

Destin et de ses relations ambigües avec le Pouvoir.

Je parlerai du Destin, surtout de celui que je connais le mieux (au-delà du concept), c’est-

à-dire le mien ! Parce que, en connaissant mieux « un Destin » (puisque moi j’ai la

certitude d’avoir découvert le mien, et tu l’auras compris en lisant mon précédent

ouvrage, « l’Enfant du Destin » disponible gracieusement pour toi en version électronique

si tu me le demande maintenant) tu sauras comment faire pour mieux appréhender le

tien, mieux le cerner et surtout mieux le faire agir au service de la gestion du pouvoir !

Et ainsi, je te ramène, cher ami lecteur, au sujet qui nous occupe toujours que je n’ai

point fini de t’expliquer dans toutes ses dimensions (le finirais-je enfin un jour ?) !

Quels sont les liens entre Destin et Pouvoir (liens que je qualifie débonnairement

d’ambigus) ?

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 240

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Destin et Pouvoir (donc sa gestion, cela va de soi) ont des liens très étroits, sans vouloir

me répéter. Nous pouvons aisément nous en rendre compte en regardant de plus près la

vie et l’histoire de certains « grands hommes de pouvoir » ; j’en ai cité certains dans les

études de cas, mais pas tous.

Ainsi, je pourrais te parler du Destin d’Alexandre le Grand qui a conquis le monde dans la

fleur de l’âge, mais qui l’a aussitôt quitté à un tout aussi jeune âge : 33 ans !

Je pourrais également te parler du Destin particulier de Napoléon Bonaparte, Empereur et

Général de France !

Est-ce que ces « hommes de pouvoir » avaient conscience qu’ils écrivaient l’Histoire

pendant qu’ils faisaient leurs choix et prenaient les décisions d’actions qui les ont

distingués parmi leurs semblables et leur ont permis d’acquérir les grands pouvoirs qui ont

été les leurs (pour ceux qui sont déjà décédés) ? Assurément non, cher ami lecteur !

Non, parce que le Destin est une « succession de petites actions complètement banales

mais qui ont des répercussions spectaculaires sur notre avenir, sur notre devenir, l’un

devançant souvent l’autre, souvent même à notre insu (je ne dirais pas inconsciemment

car nous avons bien sûr conscience de nos actes en agissant, c’est leur somme que nous ne

maîtrisons pas) » ! As-tu déjà entendu parler de l’Effet-Papillon ?

« Le battement des ailes d’un petit papillon à New-York peut avoir des conséquences

incalculables sur une oie à Paris », selon les interactions qui lient ces deux animaux

apparemment insignifiants dans la Quatrième Dimension (au-delà de toutes choses), et ces

conséquences vont certainement se répercuter sur les autres habitants des deux villes

choisies, malgré le fait qu’ils ne sont liés en rien aux deux protagonistes concernés par

notre histoire, car nous sommes, pour ainsi dire dans un monde d’interactions globales :

l’Interdépendance de chaque être vis-à-vis de l’autre !

Connaitre son Destin et pouvoir agir en accord avec lui, c’est d’abord et avant tout, de

pouvoir (encore notre sujet qui revient au galop) saisir avec « grande exactitude » la

place qui est la nôtre dans cette grande chaine d’interactions au niveau global, de New-

York à Paris, de Sydney à Moscou, de Pékin à Los-Angeles, de Tokyo à Berlin, de Buenos

Aires à Casablanca, de Malmö à Puebla ou de Bucarest à Yaoundé !

En clair, cher ami lecteur, il s’agit pour toi de savoir exactement quelle est ta place dans

la chaine ! Es-tu un des maillons forts ? Dans ce cas tu as du Pouvoir (sans être forcément

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 241

241

au pouvoir, avec un « p » minuscule) et tu te dois de le gérer en accord avec ton Destin, au

risque d’en devenir esclave, des deux d’ailleurs (Destin et Pouvoir) !

Es-tu le maillon faible ? Alors là, tu te cherches encore et tu peines à te trouver ! Mais, fais

vite car le Destin suis un mouvement prédéfini dans la Roue du Temps et le temps

n’attends pas, c’est là son essence !

Je crois bien qu’avant la fin de ces lignes, tu l’auras enfin compris, car tu auras fait

connaissance (dans les grandes lignes évidemment) avec le mien, et je vais t’en donner les

clés dans la Chaine de la Fin avec le Destin, la Destinée et la Destination (Monographie

N° 7 du LYS BLEU en bonus gracieux) qui clôture cet ouvrage qui aura enfin été complet

pour ne pas rester aux « vagues idées soporifiques » qui sont souvent coutume lorsqu’on

évoque ce concept mouvant qu’est celui du « Pouvoir », et tu l’auras remarqué cher ami

lecteur, je ne t’ai pas fait beaucoup dormir depuis que nous avons commencé (j’espère

bien en tout cas) !

Tiens-donc le bon bout et suis-moi dans « mes mouvements sémantiques » et mes

« révélations imagées » pour lever un tant soit peu le voile sur mon « Destin particulier »

(assez particulier pour que j’entreprenne d’écrire à mon âge, un traité de sciences

politiques sur un sujet aussi ambitieux que le Pouvoir, alors même que « je ne suis pas

aux affaires », pas encore en tout cas) !

Voici mes « difficiles mais souhaitées » révélations qui te réservent des « surprises

paradoxales » sur l’origine « ma bien longue particule terminative : DELAGARDE » ! Parce

qu’elle est bien particulière ma Destinée, l’autre face du Destin que tu comprendras avec

les clés que j’ai ajoutées juste après les révélations plutôt personnelles !

Mais, comme je n’ai vraiment rien à cacher et que j’ai souhaité que cet ouvrage soit

complètement édifiant pour chacun de nous, je vais te dire ce que je dois en te laissant

imaginer ce que je ne dois pas !

Mais, dans la compréhension du Destin et du Pouvoir immense qui en découle (une fois que

tu l’as compris avec certitude et cerné avec exactitude), il ne faut jamais perdre de vue,

cher ami lecteur, que « l’Homme peut être Maître ou esclave de son Destin, selon l’état

de son âme » (Paul Marteau, Maître-cartier de Marseille, inventeur du Tarot divinatoire) !

Cela se passe de commentaires. Et pourtant…

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 242

242

Voici le Destin de l’Homme qu’il est intéressant de comprendre pour mieux maîtriser la

trame générale de l’ouvrage et mieux cerner ses thèses de base : Au MILIEU DE DEUX…

Toi qui m’a connu depuis ma naissance, tu sais peut-être que je suis « Rock Maxime

YEYE » de mon nom de naissance (ou encore « Amoussou Yéyé » par un avatar

accidentel) ! Alors, pourquoi me vois-tu aujourd’hui avec un nom plus allongé au lieu de la

« commodité » de mon court patronyme « YEYE » (tout simplement) ?!

Serait-ce une « lubie d’auteur » ? Nous savons bien, toi et moi, que ce n’est pas le cas, car

l’Homme que tu as connu signe toujours de ses titres et qualités !

Alors, pourquoi « DELAGARDE », allongeant considérablement, du même fait ma

présentation, déjà assez compliquée du fait non-voulu de l’avatar accidentel ?

Je puis te dire, cher ami lecteur, qu’il y a certains problèmes que l’on ne peut réussir à

« solutionner » qu’en créant de nouveaux bien plus « contraignants » que les

précédents !

C’est la GRANDE REPONSE qui mérite d’être expliquée, sinon je resterais dans le vague,

refusant par là même de lever ce voile d’incompréhension qui pourrait t’animer, toi qui

m’a connu par le passé, avant que je ne m’envole pour la France en 2002 ; a lors même

que j’ai promis dans le sous-titre de ce « Mot Final » de le faire !

Comme je respecte toujours mes engagements, et tu le sais, cher ami lecteur, je vais te le

dire ! D’ailleurs, c’est ce même RESPECT DE MES SACRO-SAINTS ENGAGEMENTS QUI A

DONNE NAISSANCE A CET ALLONGEMENT DE MON NOM… A « DELAGARDE » en adjonction et

aux côtés de « YEYE » !

*

* *

Tout a commencé en France, au cours de mon séjour de cinq années (octobre 2002 –

octobre 2007) où dans le but de mieux m’intégrer dans la Société Française (un but

légitime encouragé par toutes les parties-prenantes de cette société), je me suis fait

« ADOPTER » (par ALLIANCE et non par un « arrachement à ses origines africaines »

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 243

243

comme dans d’autres cas dont je ne saurais me prétendre vu mon âge déjà avancé à mon

envol vers la France, 25 ans). Je me suis donc fait « ACCEPTER » par les « DELAGARDE »

en disant « OUI » à une Dame Grave dans la Gravité de son Amour, car elle m’a choisi

parmi une multitude !

J’ai donc dit « OUI » par une ALLIANCE INVIOLABLE, IRREVERSIBLE ET INDISSOLUBLE

(sauf par la Mort me terrassant) à cette « Dame DE+LA*GARDE » en toute légitimité EN

ACCEPTANT LES EXIGENCES CHEVALERESQUES LIEES AU NOM MEME : HONNEUR + PATRIE +

RESPECT (la Femme et sa Terre) + FIDELITE (pour toujours et jusqu’à la Fin) !

Mais, voilà, le sort (donc le Destin) a fait surgir un « GRAND PROBLEME » dans ce processus

tout à fait banal d’INTEGRATION CHOISIE ENTRE UN HOMME ET UNE NATION : JE N’ETAIS

PAS MOI EN FAISANT LE CHOIX FONDAMENTAL ! JE N’EXISTAIS PAS LORSQUE JE LUI AI

DIT « OUI » !

Comment est-ce possible, te demandes-tu, cher ami lecteur ?

Eh bien, lors de notre échange de « CONSENTEMENT » je n’avais AUCUNE EXISTENCE

JURIDIQUE LEGALE car j’étais affublé d’un « AVATAR » que je t’ai déjà précisé plus haut et

que toi qui a bien suivi mon PASSE TRES VISIBLE tu connais très bien pour pouvoir en

témoigner ; depuis que je me suis mis à AGIR PUBLIQUEMENT, depuis 1999 !

Un avatar n’a aucune existence juridique réelle ; c’est tout juste une « dénomination

virtuelle » dont on se pare (donc normalement il doit résulter d’un choix personnel en

connaissance de cause) ! Moi, je n’ai pas choisi cet avatar ! ON ME L’A AFFUBLE, et je pèse

bien le mot pour ne pas être obligé de te rappeler son sens.

Donc, j’ai posé un acte lourd de connaissances pour deux êtres (consentants évidement)

ainsi que pour deux familles sans « disposer de la personnalité juridique qui m’autorise

à le faire » ! OR CET ACTE EST, dans son essence, et là je tiens à me répéter,

IRREVOCABLE, IRREVERSSIBLE ET INDISSOLUBLE ! Un cas d’école pour les juristes d’ici !

La solution réside tout simplement dans LA REPETITION DE CET ACTE !

Mais, pour d’autres raisons tout aussi légitimes, JE NE SAURAIS LE REPETER (car un

Chevalier du LYS BLEU, que je suis, ne peut LE DIRE deux fois dans la même vie) !

Donc, désormais JE LE VIS (mon choix fondamental) DANS LES USAGES (ce qui est bien

permis chez les Chevaliers du LYS BLEU qui le savent bien eux) en honorant la Dame

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 244

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« DELAGARDE » par respect pour les coutumes françaises et en SIGNE D’ALLEGEANCE

POUR SON PEUPLE que j’aurais déçu sinon, si je ne portais pas la distinction de mon

allégeance, A DEFAUT DE POUVOIR ENCORE PROUVER L’AUTRE QUE J’ETAIS DEVANT ELLE !

Donc, voilà pourquoi « Rock Maxime YEYE » est devenu, et c’est un fait avéré, « Rock

Maxime YEYE-DELAGARDE » par ALIAS EN NOM D’USAGE (selon des « pratiques » permises

et acceptées partout ailleurs, mais encore méconnues dans nos contrées-ci) !

Ainsi donc, « DELAGARDE » n’est point un « nom d’auteur fictif » ! Car, si c’était le cas,

j’aurais tôt et bien fait de me prendre un « patronyme moins rigoureux à porter que celui-

là », ou alors m’en tenir à mon « nom de naissance YEYE » qui est paradoxalement UN

PATRONYME TOUT A FAIT FRANÇAIS, et pas des moindres (renseigne-toi, cher ami lecteur,

si tu en doute encore) !

C’est là le voile que je tenais à lever pour toi, avant de terminer cet ouvrage, car tu m’as

connu autrement et il est important que tu saches que JE SUIS LE MÊME, TOUT EN ETANT

MEILLEUR QUE PAR LE PASSE !

C’est normal, car entre-temps, j’ai dit oui aux « DELAGARDE » pour ELLE et « OUI » à la

France, pour le répéter cette fois-ci publiquement, quoique sans tambour ni trompette,

peut-être bien avec un « TOCSIN » dans le dos, juste au cas où !

Je suis donc, désormais pour toi ainsi que pour les autres, « Rock Maxime YEYE-

DELAGARDE », pour nous servir comme il se doit, tout en valant le nom dont j’use avec ses

exigences en ALIAS (je le dis et je le vis en toute conscience) et non en Avatar (ce serait

alors juste une parure virtuelle pour des « pérégrinations intemporelles ») !

« Puisque je le dis je le suis ! Puisque JE L’ECRIS JE LE DOIS : L’ÊTRE EN TOUTE

PLENITUDE ! Et comme JE LE VEUX, je le réussis et JE LE DEVIENS ! »

Ainsi parle l’IRIS ECARLATE BLANCHI PAR NOS BONS SOINS et par un Chevalier

« DELAGARDE » pour le LYS BLEU, dans le respect de nos 7 valeurs cardinales :

AMOUR + Honneur + Respect + VIE + Vérité + Valeur + TRAVAIL !

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 245

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13- POUR ALLER PLUS LOIN : DU DESTIN

A LA DESTINEE

Monographie N° 7 du LYS BLEU gracieusement offerte par l’auteur en ses titres et

qualités et à titre exceptionnel

Du Destin à la Destinée : Quelle différences entre les

deux termes ?

Selon la philosophie pratique (Aristote, Spinoza, Nietzsche), le but de toute humanité,

c’est-à-dire le but de l’homme, est de maîtriser sa Destinée.

Mais, comment pouvons-nous maîtriser notre Destinée si tout est déj{ écrit d’avance par

le créateur Suprême ? Comment pouvons-nous agir sur ce qui existe déjà et dont le

Grand Architecte de l’Univers est le seul, l’unique dépositaire ?

Selon une compréhension élémentaire, seul Dieu (le Créateur) peut donc valablement

agir sur le Destin des hommes.

Alors, le philosophe politique, le sage, serait-il en train de s’égarer en donnant comme

but à toute humanité, la capacité de maîtriser sa Destinée ? Assurément non ! Et là, il est

temps de faire ressortir la différence entre ces deux termes, que nous avons utilisés de

manière analogique : Destin et Destinée.

Mais, attention ! si nous voulons vraiment définir les deux premiers termes, nous serons

obligés d’avoir recours { un troisième : la Destination.

Le Destin est la partie du plan originel (l’équation de la source) qui ne dépend en rien de

nous, pauvres humains : il est déjà joué d’avance !

C’est notre Destin, nous n’y pouvons rien ; nous ne pouvons que l’accomplir ; car ainsi

est notre condition humaine.

Quant à la Destinée, c’est la voie que nous empruntons pour mieux accomplir notre

Destin.

En effet, le créateur suprême, dans sa grande bonté, nous a dotés d’une formidable,

d’une merveilleuse faculté : le libre-choix (libre-arbitre, don de Dieu).

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 246

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Nous pouvons donc choisir en connaissance de cause la meilleure Voie, selon nous,

selon le Discernement de chacun !

Cela est possible car il existe plusieurs voies ! Elles sont au nombre de trois définies par

le Créateur depuis des temps immémoriaux et révélées par la sagesse pratique et

initiatique, la Lumière :

1- LA VOIE DE DROITE ;

2- La Voie de Gauche ;

3- La Voie du Milieu.

Nous sommes libres de choisir la voie qui nous convient le mieux, pour accomplir notre

Destin : c’est cela la Destinée, qui peut aussi être définie comme l’ensemble des

évènements qui arrivent à l’homme.

Selon que ces évènements s’accordent ou non avec sa volonté, on distingue :

1- La Destination qui est l’essence d’un individu, la loi de sa personnalité, une exigence

intérieure ;

2- Le Destin, qui est ce qui lui arrive du dehors (planifié par le Créateur qui en détient les

plans originaux) ; un plan extérieur ;

Ce qui nous appartient, c’est juste le choix de la voie de notre accomplissement

personnel.

Et qui dit voie, dit Destination. Car chaque voie amène à une Destination donnée,

convenue ou non.

C’est inévitable, à l’heure inéluctable.

Mais, lorsqu’on parle de Destination, liée donc au choix de la voie de notre Destinée, une

notion scientifique entre en jeu : la notion de Déterminisme.

Le déterminisme est le principe de la science, selon lequel, « les mêmes causes

produisent les mêmes effets » ; c’est inévitable.

L’idée du déterminisme est celle d’un ordre immuable et constant dans les relations

entre les phénomènes de la vie, dans ce qui nous arrive.

C’est pour cette raison que seule la philosophie et la spiritualité peuvent nous

permettre de comprendre et de maîtriser notre Destinée, car la science nous amène

dans des débats plutôt interminables où rentrent en ligne de compte, d’autres notions

comme l’indéterminisme (Heisenberg) qui serait long à expliquer en un seul exposé.

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 247

247

Retenons donc juste que la Destination est le but ultime de toute vie humaine : il s’agit

pour nous de « revenir à la Lumière (comme nous l’étions au commencement des choses)

en élevant nos Âmes dans le bien à l’infini ».

Il s’agit de répondre par la sagesse avec certitude, en mettant à contribution toutes

nos connaissances, à trois questions :

1- La vérité sur la vie ; 2- La vérité sur la mort ;

3- La vérité sur Dieu : C’est-à-dire connaitre la vraie nature du Créateur.

Une fois que nous avons réussi à apporter des réponses pertinentes à ses trois

questions majeures, nous serons sur la voie de l’éternité, donc aptes à accomplir notre

Destin, en utilisant la voie de notre Destinée, la meilleure que notre discernement

nous a révélée pour nous amener à la Destination convenue !

Parce que « le plus long voyage commence toujours pour le premier pas » (proverbe

chinois), alors si le premier pas est bien fait, nous ne pouvons qu’atteindre notre

Destination, en devenant le Maître de notre Destin, en parvenant à gérer toutes ses

dimensions sans devoir s’en référer { qui que ce soit, { part nos parties-prenantes

choisies par eux aussi bien que par nous !

C’est le but ultime de toute vie : Pouvoir se gérer en toute conscience, sans aucune

imbrication ni aucune copie carbonique (visible ou invisible) !

En définitive, retenons que :

1=> Destin => EXO (extérieur à nous, indépendant de notre volonté).

2 => DESTINEE => ESO (intérieur à nous, résultat de notre choix

fondamental).

3 => Destination => MESO (au milieu de nous : retourner à nous-mêmes

pour mieux nous connaitre par le bien à l’infini et l’Amour comme essence

de notre âme => « Connais-toi toi-même, GNOTI SEAUTON ! »

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 248

248

14- UNE DERNIERE CONCLUSION POUR

LES 35 ANS DE L’HOMME –

SAMEDI 14 AVRIL 2012

Transcription intégrale de la dernière conclusion du samedi 14 avril 2012, par l’auteur

lui-même, pour effectuer les ultimes mises au point concernant un passé tumultueux et

pour régler tous les « désordres » ici et là concernant son IDENTITE, désordres créés en

France depuis 2002 et au Bénin depuis sa naissance !

Chers amis lecteurs, voici donc JUSTE UNE MISE AU POINT POUR MES 35 ANS !

*

Editions du LYS BLEU

12/04/2012

Par l’auteur lui-même A toutes celles et tous ceux qui auront ont la bonne initiative d’acquérir un exemplaire de l’ouvrage, en distribution exclusive sur SHOP MY BOOK, ou qui en aurait reçu un par nos bons soins à titre gracieux ou en désintéressement forfaitaire. Pour tout commentaire et observation contactez-moi : [email protected]

http://instant-leader.over-blog.com & http://realise-toi.blogspot.com

O B J E C T I F

Faire une dernière mise au point ici et là pour démontrer de la nature et de

l’importance de tous les compromis que j’ai eu à accepter depuis dix années

(2002-2012) et surtout depuis cinq ans, depuis 2007 !

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 249

249

E T E N P R E L U D E A C E T T E C O N C L U S I O N

P r i è r e d e m e c o n t a c t e r p o u r m e p r o p o s e r v o s

c o r r e c t i o n s , a f i n q u e l ’ o u v r a g e s o i t v r a i m e n t

« a c c e p t a b l e m a i s p e r f e c t i b l e » d e s d e u x c ô t é s d e

l ’ h i s t o i r e , e n F r a n c e e t a u B é n i n ! E t l à , j e v o u s i n v i t e à

é c o u t e r l e s p a r o l e s d e l a c é l è b r e c h a n s o n d e P h i l

C o l l i n s : " L e s 2 c ô t é s d e l ’ h i s t o i r e "

( B o t h s i d e s o f t h e s t o r y ) !

Elle prend effet à compter du samedi 14 avril 2012, le jour de mes trente-

cinq ans (35 ans) sur ces terres, les chaudes comme les enneigées. Oui,

parce que nous nous sommes tous manifestement trompés, y compris

moi, pendant des lustres, pendant au moins 25 ans ; Je suis réellement

né le 14 avril, la Sainte Maxime, et je le porte bien ce prénom

androgyne ! Parce que je ne suis certainement pas né le 29 décembre,

sinon je serais DAVID, le Juif, au lieu d’être présenté par mon deuxième

prénom, à titre principal : ROCK !

Et le Général ESTANCELIN s’exclame toujours au sujet de ses "Femmes

Célèbres" : « Il y a encore tant à apprendre sur cette existence si

agitée, souvent enténébrée… mais parfois éclairée jusqu’à

l’éblouissement »

(Un essai de paraphrase personnalisée par moi) !

Et je lui réponds : « Il vaut mieux être en avance sur son temps, qu’en

retard sur son époque » (Rock Maxime YEYE-DELAGARDE) !

E T V O I C I L A D E R N I E R E C O N C L U S I O N A L A N O U V E L L E G E S T I O N D U P O U V O I R

YPSILON | p o u r L E L Y S B L E U

14 juin 2010- 14 avril 2012

Par un Consultant ayant réussi à Conduire l’Innovation dans la Gestion

du Changement, grâce à un management rigoureux mais en douceur

des Hommes et de leurs états, d’âme et d’esprit…

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 250

250

C O N C L U S I O N : « Ê t r e d e l ’ u n e t d e l ’ a u t r e , t o u t e n n ’ é t a n t

d ’ a u c u n d e s d e u x ; c a r a y a n t é v o l u é p l u s q u e l e p r e m i e r , p a r c e q u e n e p a r t a g e a n t p a s s e s t a r e s , t o u t e n é t a n t f o n c i è r e m e n t d i f f é r e n t

d u s e c o n d , c a r p l u s p r o c h e d u R é e l e t d e s b e s o i n s c a r d i n a u x d e l ’ h o m m e à s a t i s f a i r e

d a n s l a C i t é p a r u n e r é p o n s e a d a p t é e à c h a q u e c a s , à c h a q u e c o n t e x t e e t s e l o n l e s

p e r s p e c t i v e s d e c h a c u n » .

Telle est ma nouvelle conclusion qui nécessite que vous relisiez

l’ancienne tout en prenant soin de lire entre les lignes (jusqu’au

3ème niveau de la syntaxe) notamment les parties suivantes que je

vous recommande chaleureusement : La Postface de Maître

Michèle LEBLANC ; la remarquable Contribution du Rabbi (mon

Maître vénérable et vénéré) Richard LEVI ainsi que mes Derniers

Mots concernant le Destin de l’Homme et la Destinée du Citoyen !

Rock Maxime YEYE-DELAGARDE, foncièrement différent, tout en restant un

« Homme de Cœur », malgré tout, malgré toutes les souffrances reçues en

retour, et… à cause de ces « malgré », je suis et je demeure un Bateleur

(avec la signification toute personnelle que je donne à cette figure du Tarot,

le cœur-pomme avec les 3 dagues le meurtrissant) : « Celui qui a été

"stigmatisé" (propre et figuré) à deux reprises par trois dagues meurtrières

dont il a reçu les coups, six blessures donc (3 x 2), sans "sourciller" (au

propre car il n’a rien vu venir parce que n’étant pas sur ses gardes, et au

figuré parce qu’il a encaissé en homme d’honneur sans pleurnicher) et sans

chercher ni vengeance, ni revanche » ! BONTE DIVINE ! BON SANG !

SACREBLEU !

Je suis ce BATELEUR ! Parce que dans un troisième sens (le fameux 3ème

niveau syntaxique), je pourrais bien disposer d’une embarcation pour

conduire les « naufragés » à l’autre rive, en suivant le cri joyeux de mes

belles mouettes blanches, mes « Saintes Chéries » !

C’est MAJESTE, ma belle petite Fille hybride, ma Mère Sombre et ma

Légitime, la Dame Grave dans la Gravité de son Amour… Et moi, je suis un

« Homme de Couleur », foncé, car elle m’a âprement défendu de me

présenter comme un « Noir », jusqu’à m’administrer une gifle magistrale,

comme je tardais à comprendre : « Tu n’es pas Noir, toi ; non tu es gris

parce que je t’aime… petit con… CRETINO ! Et maintenant, arrête de te

partager en deux, tu n’es pas jumeau ; arrête de t’éparpiller, tu ne dois rien

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 251

251

à personne, même pas à moi… FARFALETTA » !

Oui, ma Grande, maintenant j’ai tout compris, même si tu n’es plus là pour

le constater par toi-même, ni ici pour en témoigner devant ces « pauvres

petits incrédules ». Et pourtant tout est « vraiment VRAI »… Pourquoi faire

un mensonge qui n’apporte aucun bénéfice à personne, finalement… Alors

que nombre de gens n’ont pas arrêté de vous en faire des « tonnes » sur

l’Homme, dans son dos, jusqu’à l’affubler d’un autre nom, d’une autre date

de naissance, D’UNE AUTRE NATIONALITE JUSQU'A FAIRE DE LUI « UN

ETRANGER DANS MON PROPRE PAYS »…

Trouvez-la, ma seule légitime, je vous le recommande vivement, pour ne pas

avoir à vous conjurer, car « UN CHEVALIER NE DIT JAMAIS CERTAINES

VERITES CONCERNANT SES DAMES DE CŒUR… SAUF SI ELLE VOUS

L’AFFIRME ELLE-MÊME, AUQUEL CAS JE NE SAURAIS LA DEMENTIR, pour ne

pas me donner la peine d’être son EUNUQUE (une autre exigence de

Chevalier) ; car dans les temps modernes cela ferait de moi un « Mac… » ou

peut-être pire !

Merci à chacune et à chacun pour avoir pris la peine de prendre

connaissance avec cette « Nouvelle Conclusion », une sorte de Mise au Point

définitif, ce jour où j’ai fait un coup d’éclat dans un sens comme dans l’autre,

en réitérant ma demande de réimplantation en France, pour renouer avec la

belle Cité de Grenoble qui m’a fait « MOI » en 2005 et « IRIS » en 2006 !

Je voudrais terminer sur une note très joyeuse !

Elle est tirée d’une belle mélodie anglaise, chantée par une femme d’origine

italienne : "Dove"…

… « She is a White Dove, an Angel in disguise. She fall in love with a man ; but

this man won’t give back her love. This is her cry…

And then she question the Sun… Oh why, oh why…

« C’est une belle Colombe blanche, un ange qui s’est déguisé en "animal"…

Elle aime un homme qui ne veut point lui rendre son Amour… Alors, en se

lamentant, elle pleure et se tourne vers le Soleil en lui demandant

"pourquoi c’est comme ça l’amour, pourquoi" ?

… Et le Soleil lui répondit (j’ai ajouté par sur-traduction) en la consolant :

"Transforme-toi et tu vas voir, tu vas beaucoup lui plaire" !

… En suivant le précieux conseil, elle se transforma en "Bête furieuse"…

Coup de poing de l’homme apeuré devant cette "énorme bête" qui le fait

paniquer !

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 252

252

… Elle se transforme alors en "robot" pour le distraire car elle a constaté

qu’il est demeuré un enfant qui préfère jouer avec ses robots plutôt qu’avec

ses semblables… Gifle encore, parce qu’il joue avec les robots en leur

arrachant les bras et les jambes, car il ne les aime pas, ses propres jouets !

… Alors, elle décide, dans un éclair de sagesse, de se présenter tel qu’elle

est, dans sa vraie nature angélique. L’Homme, incrédule, ne put

comprendre que c’est la même, et tomba en adoration devant elle, la

prenant pour « Dieu », tellement elle était éclatante de lumière, une

inimaginable lumière !

Il lui demanda son nom, et elle le lui donna, son VERITABLE NOM ! Or, le

nom de l’ange est différent de celui de la Colombe Blanche qu’il a chassé à

coup de poing, à coup de gifle !

Et il s’écria : « Oh mon Dieu, tu m’as trompé… Tu m’as tenté… Tu m’as

présenté un autre visage… Mais je t’ai toujours aimé » !

Et à moi d’ajouter pour terminer mon historiette : C’est MAXIME QUI PARLE

ICI « Non mon ami, tu t’es trompé toi-même, tu t’es tenté toi-même.

Assume maintenant, et pour une fois dans ta vie, une seule fois, SOIS UN

HOMME, MON FILS ! CAR DANS LA NATURE DE L’ANGE, TOUTE HUMANITE

EST SA DESCENDANCE ! »

C’est la dernière chose que je souhaitais partager avant d’aller à mon repas

(qui reste à cuisiner) que je partagerais bien, si tu te fais inviter !

Merci et NAMASTE !

Ce jeudi 12 avril 2012 à 21 H 34 (TU) !

Relectures et corrections ce vendredi 13 avril 2012 à 23 H 54 (TU)

« Vivre, c’est accomplir un Sacerdoce tout en faisant la Politique : Participer à la Cité en la servant e toute plénitude. »

(Rock Maxime YEYE-DELAGARDE)

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 253

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TABLE DES MATIERES

PREFACE DE NOTRE MARRAINE ____________________________________________________________ 3

PREFACE DE NOTRE PARRAIN _______________________________________________________________ 5

AVANT-PROPOS ________________________________________________________________________________ 9

1- EN PRELUDE AUX CONVERSATIONS AUTOUR DU POUVOIR ___________________ 12

2- CONVERSATIONS AUTOUR DU POUVOIR ET SES EFFETS _______________________ 14

3- L’ESSENCE DU POUVOIR _____________________________________________________________ 19

Qu’est-ce que le pouvoir ? ___________________________________________________________________ 19

Pourquoi le pouvoir ? _______________________________________________________________________ 29

Alors Pourquoi le pouvoir ? ______________________________________________________________ 29

PUISSANCE – DOMINATION - LEGITIMITE _______________________________________________________ 39

POUVOIR ET SOCIETE _______________________________________________________________________ 40

POUVOIR D’INJONCTION ET POUVOIR D’INFLUENCE ______________________________________________ 41

DISTINCTION ENTRE POUVOIR ET AUTORITE CHEZ HANNAH ARENDT ________________________________ 43

FORMES DE POUVOIR POLITIQUE _____________________________________________________________ 44

POUVOIR ET POLITIQUE DANS LES SOCIETES ____________________________________________________ 45

POUVOIR COMME ENJEU DE L’ACTION POLITIQUE _______________________________________________ 47

POUVOIR POLITIQUE _______________________________________________________________________ 48

SEMANTIQUE AUTOUR DU POUVOIR __________________________________________________________ 50

SOURCES DU POUVOIR ______________________________________________________________________ 50

DIFFERENTES FORMES DE POUVOIR ___________________________________________________________ 52

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 254

254

CONTRAINTES - SANCTIONS __________________________________________________________________ 52

LE POUVOIR ET LE DROIT ____________________________________________________________________ 53

La logique sécuritaire _____________________________________________________________________ 53

LE POUVOIR HOBBESIEN___________________________________________________________________ 54

LE CONTRAT SOCIAL ET LA SOUVERAINETE ____________________________________________________ 58

SEPARATION DES POUVOIRS _________________________________________________________________ 62

Le Pouvoir et les pouvoirs ___________________________________________________________________ 65

LES FACTEURS DE LEGITIMATION DU POUVOIR POLITIQUE ________________________________________ 66

LE MIRACLE DE LA DEMOCRATIE ______________________________________________________________ 70

LA FORCE DU POUVOIR ET LA RAISON D’ETAT ___________________________________________________ 74

IDEES MACHIAVELIQUES DU POUVOIR POLITIQUE _______________________________________________ 75

4- TERMES FREQUEMMENT UTILISES ________________________________________________ 81

Pragmatisme - Rationalisme _________________________________________________________________ 81

PRAGMATISME __________________________________________________________________________ 81

RATIONALISME __________________________________________________________________________ 83

Gouvernants - Gouvernabilité ________________________________________________________________ 87

GOUVERNANTS __________________________________________________________________________ 87

GOUVERNABILITE ________________________________________________________________________ 87

Les idées politiques modernes ________________________________________________________________ 88

LIBERALISME ____________________________________________________________________________ 88

SOCIALISME _____________________________________________________________________________ 94

NATIONALISME __________________________________________________________________________ 95

HUMANISME ____________________________________________________________________________ 95

Idéologie – Valeurs – Morale - Vertu – Ethique __________________________________________________ 96

IDEOLOGIE ______________________________________________________________________________ 96

VALEURS _______________________________________________________________________________ 97

MORALE, VERTU ET ETHIQUE ______________________________________________________________ 100

Religion – Croyance – Foi - Laïcité ____________________________________________________________ 104

RELIGION ______________________________________________________________________________ 104

CROYANCE _____________________________________________________________________________ 105

FOI ___________________________________________________________________________________ 105

LAÏCITE ________________________________________________________________________________ 106

Institutions : Famille – Ecole – Parti - République _______________________________________________ 108

FAMILLE _______________________________________________________________________________ 108

PARTI _________________________________________________________________________________ 109

Pour une Nouvelle Gestion du Pouvoir Page 255

255

REPUBLIQUE ___________________________________________________________________________ 109

Intérêt commun - Corruption ________________________________________________________________ 111

INTERET COMMUN ______________________________________________________________________ 111

CORRUPTION ___________________________________________________________________________ 112

Démocratie – Lutte des classes - Elitisme ______________________________________________________ 113

DEMOCRATIE ___________________________________________________________________________ 113

LUTTE DES CLASSES ______________________________________________________________________ 115

ELITISME ______________________________________________________________________________ 116

Idéal – Vision _____________________________________________________________________________ 116

IDEAL _________________________________________________________________________________ 116

VISION ________________________________________________________________________________ 117

5- CONQUERIR LE POUVOIR ___________________________________________________________ 119

La sirène _________________________________________________________________________________ 119

Le désir de pouvoir ________________________________________________________________________ 120

La rupture (sans Brisure) ___________________________________________________________________ 121

Réussir le Changement _____________________________________________________________________ 122

La Planification et la Déplanification __________________________________________________________ 125

La machine de guerre ______________________________________________________________________ 129

Etudes de cas : Exemples de conquêtes du pouvoir ______________________________________________ 133

Pisistrate à Athènes dans la Grèce Antique : La puissance et la ruse ! _____________________________ 133

John Fitzgerald Kennedy aux Etats-Unis : La force d’un clan ! ____________________________________ 135

Nicolas Sarkozy en France : Un pouvoir nommé désir ! _________________________________________ 137

Nelson Mandela en Afrique du Sud : le combat pour le changement ! ____________________________ 140

Barack Obama aux Etats-Unis : Le courage et la détermination d’un homme ! ______________________ 142

6- EXERCER LE POUVOIR ______________________________________________________________ 144

Exercer le pouvoir est un métier _____________________________________________________________ 145

La Loi des 100 jours ________________________________________________________________________ 150

La communication politique _________________________________________________________________ 151

BOURDIEU ET LA COMMUNICATION POLITIQUE ______________________________________________ 153

COMMUNICATION ET CITOYENNETE ________________________________________________________ 158

POUVOIR – COMMUNICATION - INFLUENCE _________________________________________________ 160

COMMUNICATION ET DÉCISION ___________________________________________________________ 166

Pouvoir – Honnêteté - Probité _______________________________________________________________ 174

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Du bon usage de la menace – Rationalité et Manipulation ________________________________________ 175

7- POUR UNE NOUVELLE GESTION DU POUVOIR ___________________________________ 177

Nécessité d’un changement de paradigme _____________________________________________________ 177

Pour une nouvelle gestion publique __________________________________________________________ 178

DENONCIATION DE LA GESTION PUBLIQUE TRADITIONNELLE ___________________________________ 178

LES ORIENTATIONS DE LA NOUVELLE GESTION PUBLIQUE ______________________________________ 179

PRINCIPES DE BASE DE LA NOUVELLE GESTION PUBLIQUE ______________________________________ 180

MISE EN ŒUVRE ________________________________________________________________________ 181

La troisième voie – La voie du milieu __________________________________________________________ 182

8- CONCLUSION __________________________________________________________________________ 188

9- POSTFACE D’UNE DAME DE POUVOIR ____________________________________________ 189

10- DE LA NECESSITE D’UN POUVOIR EQUILIBRE ___________________________________ 194

11- INTRODUCTION A LA SAGESSE PRATIQUE PAR LA CHEVALERIE DU LYS BLEU

208

12- LE MOT FINAL ?! => LE DESTIN ____________________________________________________ 239

13- POUR ALLER PLUS LOIN : DU DESTIN A LA DESTINEE _________________________ 245

14- UNE DERNIERE CONCLUSION POUR LES 35 ANS DE L’HOMME – SAMEDI 14

AVRIL 2012 __________________________________________________________________________________ 248

TABLE DES MATIERES _____________________________________________________________________ 253

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