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Pierre Leriche

Date post: 06-Mar-2023
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Pierre Leriche EUROPOS-DOURA sÉLEUCIDE * « Ce que nous savons de son plan, de ses bâtiments et de sa constitution antérieurs mon- tre que l’Europos des premiers séleucides n’était pas une simple forteresse ni un village militaire, mais une association entre une puissante forteresse et une cité bien construite, au plan soigneusement étudié ». C’est ainsi que s’exprime M.I. Rostovtzeff dans son œu- vre maîtresse qui couronne une vie de recherches savantes dont dix années consacrées à l’exploration d’Europos-Doura. 1 Quelques pages plus loin, il confirme : « La plupart de ces colonies (en Syrie, Mésopotamie et Iran), comme nous l’avons montré plus haut, avaient une constitution de cités et étaient d’authentiques poleis grecques ». Cinquante ans plus tard, E. Will ajoute : « Le sol de la Syrie n’a encore livré les ves- tiges d’aucun édifice de quelque importance de la période hellénistique », à l’exception d’Europos-Doura qui, par ses remparts, son plan hippodaméen et son agora constitue le seul exemple qui « offre encore l’image claire de ce qu’était une fondation séleucide ». 2 Depuis que ces dernières pages ont été écrites, certaines villes séleucides telles qu’Apamée du Bêlos, Zeugma, Djebel Khaled 3 ou, depuis peu, Cyrrhus ont été iden- tifiées et fouillées, apportant leur lot d’informations nouvelles. Mais c’est effective- ment encore Europos de l’Euphrate, grâce à la richesse de la documentation écrite ou archéologique qu’elle nous a livré, qui nous fournit l’image la plus complète d’une ville séleucide. Même si les témoignages directs de ce que fut l’Europos grecque sont bien moins abondants que dans de nombreuses cités d’Anatolie, ils sont incontestables pour l’époque séleucide, en particulier dans le paysage urbain. Et l’on peut également en déceler l’empreinte dans la ville dominée par les Parthes (vers 115 av.n.è.–165 de n.è.), puis par les Romains (165–256) et jusqu’à la conquête sassanide qui met fin à l’existence d’Europos en 256. * Je tiens à remercier ici S. de Pontbriand pour son aide efficace et ses suggestions dans la rédaction et la mise en forme de cet article. 1 Rostovtzeff/Andreau (1989) : 339, 345. 2 Will 1989 : 223–250. Point de vue comparable de F. Millar (1987 : 110–133). 3 Clarke 2002 ; Leriche 2003a : 141–154. De manière générale Cohen 2006 : 156–168. ELECTRUM * Vol. 18 Kraków 2010 ELECTRUM Vol. 18 Kraków 2010 © UJ Publikacja objęta jest prawem autorskim. Wszelkie prawa zastrzeżone. Kopiowanie i rozpowszechnianie zabronione Publikacja objęta jest prawem autorskim. Wszelkie prawa zastrzeżone. Kopiowanie i rozpowszechnianie zabronione
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Pierre Leriche

EUROPOS-DOURA sÉLEUCIDE*

« Ce que nous savons de son plan, de ses bâtiments et de sa constitution antérieurs mon-tre que l’Europos des premiers séleucides n’était pas une simple forteresse ni un village militaire, mais une association entre une puissante forteresse et une cité bien construite, au plan soigneusement étudié ». C’est ainsi que s’exprime M.I. Rostovtzeff dans son œu-vre maîtresse qui couronne une vie de recherches savantes dont dix années consacrées à l’exploration d’Europos-Doura.1 Quelques pages plus loin, il confi rme : « La plupart de ces colonies (en Syrie, Mésopotamie et Iran), comme nous l’avons montré plus haut, avaient une constitution de cités et étaient d’authentiques poleis grecques ».

Cinquante ans plus tard, E. Will ajoute : « Le sol de la Syrie n’a encore livré les ves-tiges d’aucun édifi ce de quelque importance de la période hellénistique », à l’exception d’Europos-Doura qui, par ses remparts, son plan hippodaméen et son agora constitue le seul exemple qui « offre encore l’image claire de ce qu’était une fondation séleucide ».2

Depuis que ces dernières pages ont été écrites, certaines villes séleucides telles qu’Apamée du Bêlos, Zeugma, Djebel Khaled3 ou, depuis peu, Cyrrhus ont été iden-tifi ées et fouillées, apportant leur lot d’informations nouvelles. Mais c’est effective-ment encore Europos de l’Euphrate, grâce à la richesse de la documentation écrite ou archéologique qu’elle nous a livré, qui nous fournit l’image la plus complète d’une ville séleucide. Même si les témoignages directs de ce que fut l’Europos grecque sont bien moins abondants que dans de nombreuses cités d’Anatolie, ils sont incontestables pour l’époque séleucide, en particulier dans le paysage urbain. Et l’on peut également en déceler l’empreinte dans la ville dominée par les Parthes (vers 115 av.n.è.–165 de n.è.), puis par les Romains (165–256) et jusqu’à la conquête sassanide qui met fi n à l’existence d’Europos en 256.

* Je tiens à remercier ici S. de Pontbriand pour son aide effi cace et ses suggestions dans la rédaction et la mise en forme de cet article.

1 Rostovtzeff/Andreau (1989) : 339, 345.2 Will 1989 : 223–250. Point de vue comparable de F. Millar (1987 : 110–133).3 Clarke 2002 ; Leriche 2003a : 141–154. De manière générale Cohen 2006 : 156–168.

ELECTRUM * Vol. 18Kraków 2010

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Les étapes de la découverte

En 1922, une mission française dirigée par F. Cumont (1922–1924) est créée à la suite de la découverte des peintures de Salhiyé dans la steppe syrienne au printemps 1920. F. Cumont identifi e la Doura fi gurée dans le temple de Bêl, sur la peinture du tribun Terentius, avec la Doura que citent les Parthikoi Stathmoi (Stations parthes) d’Isidore de Charax (Ier s. de n.è. ?) sous la forme : « puis Doura, cité de Nicanor, fondation des Macédoniens, appelée Europos par les Grecs ».4 Nicanor, le lieutenant de Séleucos, en serait le fondateur.5 Il s’agirait donc d’une fondation royale sur ordre de Séleucos Ier. La mise au jour d’un parchemin bien conservé écrit en grec et daté de 195 av.n.è. confi rme qu’il s’agit bien d’une fondation coloniale séleucide, la première alors découverte entre la côte syrienne et le monde indien.

Après deux campagnes de fouilles, Cumont décrit avec une grande perspicacité cette Europos, l’une de ces nombreuses créations urbaines que, depuis Droysen, l’on attribue à la vigoureuse politique urbanisatrice d’Alexandre puis des Séleucides et dont on se plaît alors à inventorier les noms pour les placer sur la carte de l’Orient hellénistique.

La description nécessairement un peu sommaire, étant donné le peu de temps que Cumont a pu passer sur le site (cinq semaines au total), se précise avec la mission, beau-coup plus importante et bénéfi ciant de crédits abondants, lancée par M.I. Rostovtzeff de l’Université de Yale. Dix campagnes de six mois environ sont alors conduites de 1928 à 1937 avec de nombreux ouvriers (jusqu’à plus de trois cents).

Les découvertes s’ajoutent aux découvertes (Fig. 1 – regarde insert coloré), mais il s’agit surtout de monuments illustrant la période parthe et l’époque romaine à Europos-Doura dont les plus remarquables sont les édifi ces peints le long du rempart occidental (maison chrétienne, synagogue, mithraeum). En fait, c’est durant les dernières cam-pagnes que s’est véritablement développé l’intérêt pour les premiers états de la ville, avec, en particulier l’intensifi cation des recherches sur l’agora dont les résultats sont publiés en 1944.

Les résultats des neuf premières campagnes de fouilles ont fait l’objet de dix Prelimi-nary Reports et de très nombreux articles publiés par les membres de l’équipe de Yale. En 1938, M.I. Rostovtzeff publie une synthèse de l’histoire du site sous le titre Dura-Europos and its Art. L’image de la colonie séleucide, « la mieux connue des petites fon-dations » selon Rostovtzeff (SEHHW : 338), se précise un peu plus avec la publication défi nitive d’une série de Final Reports et c’est cette image qui est désormais acceptée par le monde scientifi que.

Depuis 1986, cependant, une nouvelle Mission Archéologique Franco-Syrienne d’Europos-Doura (MFSED) a repris l’étude archéologique du site avec des méthodes et des techniques nouvelles, tenant compte des progrès considérables de l’archéologie durant le demi-siècle qui sépare la fi n de la mission américano-française et la créa-tion de la mission franco-syrienne. L’action de cette mission franco-syrienne a surtout porté sur les nombreux édifi ces anciennement fouillés qu’il fallait sauver. Profi tant des dégagements anciens, elle a pu atteindre les états profonds des édifi ces concernés. Une

4 « Enthen Doura, Nikanoros polis, ktisma Makedonôn, hypo de Hellènôn Eurôpos kaleitai » : Geo-graphi Graeci Minores, vol. 1 : 248 ; Schoff 1914.

5 Nicanor général d’Antigone ou Nicanor neveu de Séleucos ? J’ai déjà évoqué cette question dans Leriche 2003b : 171–191.

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25Europos-Doura séleucide

telle stratégie, peu propice aux découvertes de matériel et à l’enrichissement du corpus des documents écrits, a cependant procuré des informations majeures sur le processus de création et sur l’apparence de la cité d’Europos à l’époque séleucide qui apparaît aujourd’hui nettement différente de celle proposée par les missions précédentes. C’est ce que nous allons tenter d’exposer brièvement dans le cadre de cet article en privilé-giant l’histoire de la création de la ville et de la mise en place de ses monuments, alors que les aspects institutionnels, sociaux ou économiques ont peu évolué au cours de ces dernières décennies pour l’époque séleucide.

L’image issue du matériel archéologique

Le matériel d’époque séleucide découvert au cours des fouilles, bien qu’extrêmement pauvre, nous fournit de précieuses indications que viennent confi rmer les données is-sues de périodes plus tardives.

La documentation écrite d’époque séleucide se résume à deux parchemins rédigés en excellent grec, l’un daté de 195 (vente à réméré P. 15 = P. 1 de Cumont), l’autre (P. 34 rédigé en 117 de n.è.). Il faut probablement y adjoindre un règlement sur les successions (P. 12) qui est, visiblement, une copie rédigée vers 250 de n.è. d’un original remontant à l’époque séleucide.

Le nom offi ciel est Europos. Il est attesté dans tous les documents offi ciels jusqu’en 180 (papyrus 25, l. 17 : « Europos d’Arabie »6) et, on le sait depuis peu, jusque vers 230, dans l’inscription de l’odéon.7

La société qui se révèle dans ces documents est une société grecque au plein sens du terme assez semblable à celle qu’on connaît à travers les papyri lagides. La vente à réméré, enregistrée par un notaire (chréophylax) devant témoins est conforme aux usages grecs. Le calendrier luni-solaire est syro-macédonien, l’ère est séleucide. L’onomastique est de type grec (Aristonax fi ls d’Ariston, Amynandros, Héliodore fi ls d’Ageitas) mais aussi épirote ou macédonienne (Orymbas). La notion de klèros, typique du droit grec, apparaît comme une subdivision de l’hekade, terme mal connu. Plus tard, en revanche, le territoire d’Europos fut divisé en villages et non plus en hekades. Quant à la loi de succession transcrite de l’époque séleucide, c’est probablement un prostagma ou un diagramma (ordonnance) des rois séleucides. Elle applique le droit de type athén-ien avec la primauté des descendants mâles et, en cas d’absence d’héritier, l’ousia du défunt revient à la basilikè gè.

Dans SEHHW : 341, Rostovtzeff remarque : « Nous n’avons pas de témoignage con-temporain relatif à la constitution de la cité hellénistique. Mais des inscriptions et des parchemins nous permettent de nous en faire une certaine idée à l’époque parthe. On a peine à croire que ce sont les Parthes qui dotèrent Europos d’une constitution grecque, car ce n’était pas leur habitude. Il est beaucoup plus probable qu’ils permirent à la cité de conserver la constitution qui était la sienne depuis l’époque de sa fondation ».

Ceci est probablement justifi é pour ce qui concerne la présence de petits magistrats municipaux d’époque ultérieure (agoranomes, tamiai, logeutai, sitônai avec leurs ap-pariteurs, les kerykes), de fonctionnaires royaux : juges, notaires logeant dans le chre-

6 « en Europô tè pros Arabia ».7 Leriche/Al Ejji 1999 : 1307–1346. Remplacé par celui de « Doura », le nom « Europos » réapparaît

en 254 (P. 32) comme « koloneia Europ[aiôn Seleukou] Nikatoros [t]è hiera [kai] a[su]lô kai a[u]tonom[ô] ».

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matistereion ou le chreophylakeion ou, comme dans de nombreuses cités séleucides, de prêtres éponymes (connus à l’époque romaine) tels que les prêtres de Zeus (olympien ?), d’Apollon et de la dynastie séleucide (progonoi) et de Séleucos Nicator. Il en va peut-être de même pour la coexistence à la tête de la cité d’un magistrat suprême et d’un commandant de garnison, respectivement nommés « stratège » et « épistate », comme à Séleucie de l’Eulaios à l’époque parthe (SEG VII, no 1). Par la suite, parmi les inscrip-tions d’époque parthe ou romaine découvertes à Europos, on rencontre fréquemment le titre de stratège et épistate – stratègos kai epistatès tès poleôs, un titre bien connu qui disparaît à la veille de la fi n de la ville.

En ce qui concerne le monnayage recueilli par la Mission de Yale, A.R. Bellinger, l’auteur du Final Report VI : The Coins (1949) qui publie le matériel monétaire de la Mission de Yale, recense 1024 monnaies royales séleucides, dont 953 frappées à An-tioche, et 89 monnaies hellénistiques non séleucides. Il indique que six monnaies (no 16–21) témoignent d’une frappe à Europos entre 280 à 268.

Dans la note 7 de Dura-Europos and Its Art (1938), Rostovtzeff indique que tous les règnes sont représentés, mais que les exemplaires les plus abondants sont issus des frappes de Séleucos III, Antiochos III (226–187) et d’Antiochos VIII Grypos (126–96). Il est très diffi cile de tirer des conclusions de ces données, mais il est clair que la colonie macédonienne d’Europos était en relation étroite avec le centre du pouvoir de l’empire séleucide.8

La céramique de table a été publiée en distinguant la céramique d’importation et la céramique locale, puis en reclassant le matériel d’époque hellénistique, parthe ou romaine, ce qui représente un total de 137 exemplaires.9 On perçoit un fort mouvement d’importation au début du IIIe siècle puis une raréfaction très nette de ces importations au profi t de la mise en place d’une production locale.10 Notons, dans une anfractuosité du rocher, à l’angle sud-est de la salle d’archives du chréophylakeion, la présence d’une anse d’amphore de Chios remontant au premier quart du IIIe s. av.n.è.11

Lors de la fouille des fondations du rempart nord, la MFSED a mis en évidence la présence de céramique à vernis noir mélangée à des éléments plus récents sur trois chantiers différents. C’est la raison pour laquelle on peut supposer qu’un habitat s’est développé, dans le cours du IIIe s. av.n.è., le long de la route qui longe le ouadi nord.

De toutes les terres-cuites et plaques conservées dans les réserves des musées de Yale ou de Damas publiées par S. Downey,12 aucune ne paraît avoir été produite avant la conquête parthe, si ce n’est avant le milieu du Ier s. av.n.è.

Fait nouveau, la MFSED a découvert dans les décombres d’écroulement d’une mai-son d’époque romaine de l’îlot C5 un moule à terres-cuites en céramique provenant visi-blement du remplissage d’un mur. Ce moule a été fabriqué par estampage d’une statuette d’Aphrodite en bronze du type bien connu d’Aphrodite Ourania (Fig. 2 – regarde insert coloré). L’étude que F. Queyrel a consacrée à ce moule conclut que la statuette de bronze

8 La datation de la conquête d’Europos sur la base des contremarques portées sur les monnaies de Grypos a été contestée par H. Seyrig 1958 : 174.

9 Cox 1949.10 La céramique hellénistique et parthe d’Europos mise au jour par la MFSED doit être publiée par Fr.

Alabe. Voir en attendant, Fr. Alabe, Vaisselle d’Europos hellénistique : la carrière en contrebas de la rue principale et son comblement, E-DE 6, sous presse.

11 Prel. Rep. IX, 1 : 20 et 169, Inscription no 938 : Thasiôn / prexipoli[s].12 Downey 2003.

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pourrait être une œuvre de la fi n de l’époque hellénistique époque de diffusion en grand nombre d’Aphrodites mi-nues reproduisant un modèle plus ancien.13

Enfi n, pour la première fois, de petits fragments de peinture murale d’époque hel-lénistique, ornés d’un décor très semblable à celui des maisons de Délos ont été retrou-vés dans des couches d’époque séleucide.14

Urbanisme et architecture

Quant à la ville d’Europos séleucide, plutôt que dans les ouvrages de Rostovtzeff, c’est dans la publication des fouilles de l’agora, parue en 1944 sous la plume de F.E. Brown et dont vingt-sept pages traitent de l’état hellénistique de l’agora, qu’il faut aller en cher-cher la description la plus exacte.15

Dura itself was a Seleucid royal colony, planted around the turn of the fourth and third centuries B.C., as the heavily fortifi ed halfway house on the direct road between the capitals of Antioch-on-the-Orontes and Seleucia-on-the-Tigris. The grid of its streets was laid down and its fortifi cations were planned by the royal architects. An agora was the focal point of Greek city life and the basic feature of the planned Greek city. There is therefore a strong probability that the agora of Dura was an essential part of the original colonial project. This inherent probability is abundantly confi rmed by a mass of other evidence.

The agora buildings form one of a small group of buildings at Dura which differ sharp-ly in plan and purpose from the later buildings of the city, and are all known on other grounds to be of Hellenistic date. These are the Palaces of the Citadel (note : Prel. Rep. II : 15, 53 ff. ; cf. Rostovtzeff 1938 : 12, 35–39 ; and forthcoming Prel. Rep. X) and of the Redoubt (note : Preliminary account of fi nal period, Prel. Rep. IV : 21–25 ; cf. Ros-tovtzeff 1938 : 35–37, 141 ; and forthcoming Prel. Rep. X) the Temples of Artemis-and--Apollo (note : Prel. Rep. VI : 404–411) and Zeus Olympius (note : To be described in a later part of Prel. Rep. IX), and at least one unexplored and unidentifi ed structure (note : To be described in a later part of Prel. Rep. IX). With these may be taken the socle of the west front of the city wall (note : Rep. VII–VIII : 5–23 ; cf. Rostovtzeff 1938 : 11–12 ; and forthcoming Prel. Rep. X). As a group they constitute the offi cial Seleucid buildings of the Hellenistic colony.

Le problème est que, malheureusement, les publications défi nitives des édifi ces de ce petit groupe auxquelles renvoient les différentes notes n’ont jamais vu le jour.

Le plan de Yale

Tous ces bâtiments attribués à l’époque séleucide par F. Brown fi gurent sur le plan no 12 (Fig. 3), parmi les nombreux documents graphiques de très grande qualité qui accompagnent le texte de la présentation des fouilles de l’agora.16 Ce plan schématique de la ville d’Europos intitulé, « Hellenistic city plan » apparaît singulièrement vide,

13 Fr. Queyrel, Le moule à statuette du secteur des Maisons Romaines, E-DE 6, sous presse.14 Fr. Alabe, Peinture d’Europos hellénistique : la carrière de la rue principale, bis (notule signaléti-

que), E-DE 6, sous presse.15 Prel. Rep. IX, 1 (1944) : 19–20.16 Prel. Rep. IX, 1 : 3–27. Voir également Prel. Rep. V : 73–97.

Europos-Doura séleucide

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mais on doit se souvenir qu’il n’a d’autre objet que de faire l’inventaire des vestiges de la ville grecque apparus au cours des fouilles, lesquelles n’ont concerné qu’un quart de la surface du site.

Ce plan bien connu est dessiné sur le même fond que le plan général de fi n des fouilles de Yale publié dans le même volume. Il reprend exactement les tracés de l’enceinte urbaine, de l’abrupt actuel de la falaise, et du schéma d’implantation des rues sans tenir compte des déformations ultérieures. Les bâtiments de l’époque hellénistique y sont représentés sous une forme géométrique simple. Leur datation à l’époque hel-lénistique se fonde sur le principe exprimé très tôt par C. Hopkins que les constructeurs de l’époque séleucide employaient des blocs de pierre de taille de module standardisé (1 coudée × 2 coudées), un module défi ni par A. von Gerkan à propos des fortifi cations urbaines17 et nuancé par F. Brown en 1944 à partir d’exemples de l’agora. Seule y a été restituée la zone effondrée de la rive du fl euve avec la citadelle et la porte par laquelle la route antique débouchait sur la plaine de l’Euphrate.

Ce document, réalisé par H. Detweiler sous la direction de F. Brown, directeur des dernières saisons de fouille, traduit donc très exactement l’état des connaissances de la mission de Yale dirigée par Rostovtzeff. Et c’est cette vision de la ville séleucide qui s’est imposée dans le public scientifi que.

Depuis plus de vingt ans, les travaux de la MFSED ont passablement modifi é cette image, nous l’avons dit, en réexaminant les monuments fouillés entre les deux guerres mondiales.18

17 Prel. Rep. VII–VIII (1939) : 4–61.18 Première ébauche de cet article : Leriche 2003b : 171–191. Voir aussi : Downey 2000 : 155–172.

Fig. 3. Plan de la ville hellénistique d’après la mission de Yale

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La nouvelle image d’Europos séleucide

Une nouvelle chronologie

Les fortifi cations de la ville d’Europos ont été décrites de manière très partielle par F. Cumont, puis dans les publications de la mission de Yale.19 Depuis sa création, la MFSED prête une attention soutenue à cet ensemble monumental majeur de la cité d’Europos, car celui-ci est porteur d’un éventail très large d’informations sur la chrono-logie, l’histoire, l’architecture et les techniques de construction de la cité, de sa nais-sance à la fi n de son existence (Fig. 4 – regarde insert coloré). Des recherches déjà publiées et des travaux plus récents inédits ont apporté de nombreuses informations nouvelles concernant la datation et la construction de ces fortifi cations.20

Le premier point fondamental est que, grâce à l’ouverture de plusieurs sondages stratigraphiques, le long de l’enceinte et dans la rue principale, la construction de l’enceinte (et donc l’établissement du plan de la ville) a pu être datée de manière relative-ment précise au milieu du IIe s. av.n.è.21 Ce constat, surprenant mais indiscutable, oblige à adopter la chronologie suivante :

a) A la fi n du IVe s. av.n.è., Nicanor est chargé d’installer, sur un petit plateau domi-nant l’Euphrate appelé Doura, un phrourion (forteresse) abritant une garnison originaire de la petite ville macédonienne d’Europos (Fig. 5a).

b) Par la suite, une agglomération se constitue le long de la route d’Antioche à Sé-leucie que surveille le phrourion et certains édifi ces de prestige sont construits sur le plateau face à la citadelle22 (Fig. 5b).

c) Au milieu du IIe s. av.n.è., c’est une véritable ville qui est fondée, toujours sous le nom d’Europos, et de grandes carrières sont ouvertes pour édifi er les remparts, l’agora et les rues de la nouvelle fondation royale.

d) Avec la conquête de Babylone en 129, les Parthes deviennent une menace sérieuse. La construction de l’enceinte s’accélère. Lorsque les Parthes s’emparent de la ville entre 115 et 110 av.n.è., tous les travaux s’interrompent immédiatement et ne sont plus jamais repris (Fig. 6). C’est donc sous l’apparence d’un vaste chantier que la ville d’Europos se présente à la fi n de la domination séleucide sur la ville.

Les fortifi cations urbaines

L’étude précise de la construction des fortifi cations confi rme ce schéma et révèle que, contrairement à ce qu’affi rmait A. von Gerkan, les Parthes n’ont aucunement participé à l’édifi cation de l’enceinte. La construction en pierre des remparts est d’époque grecque

19 Cumont 1926 : 1–24 ; Prel. Rep. I : 4–22 ; Prel. Rep. II : 4–9, 70–71 ; Prel. Rep. III : 14–17 et 36–37 ; Prel. Rep. IV : 4–13 ; Prel. Rep. V : 1–30 ; Prel. Rep. VI : 206–209. Synthèse : Prel. Rep. VII–VIII : 4–61 (A. von Gerkan).

20 Bessac 1997 ; Gelin 2000 ; Abdul Massih 2001.21 Leriche 1993 : 113–127 ; Leriche 1997 : 157–169. 22 Dans deux articles antérieurs (Leriche 1998 :191–210 ; Leriche 2000 : 99–125) nous avions restitué

une occupation sur le plateau, directement face à la citadelle, et une première enceinte réduite avec une por-te à la naissance de chacun des deux ouadis. Cette hypothèse est abandonnée en raison de la datation plus tardive du dispositif de porte qui serait d’époque romaine et des découvertes récentes le long du rempart nord et dans la zone au sud du Stratègeion.

Europos-Doura séleucide

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Fig. 5 a) Restitution de la première colonie d’Europos. A la fi n du IVe s. de n.è. b) La première colonie d’Europos à la fi n de la première moitié du IIe s. de n.è. Noter la formation d’une agglomération liée à la présence du phrourion le long de la route d’Antioche à Séleucie du

Tigre (réalisation S. de Pontbriand, fond H. David)

Fig. 6. Restitution de la ville séleucide à la veille de la conquête parthe (Dessin F. Ory)

a) b)

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et la présence de courtines en briques crues ne s’explique que par la nécessité d’achever la construction des fortifi cations dans l’urgence en abandonnant la pierre de taille au profi t de ce matériau. Ceci s’est produit, non seulement sur le rempart occidental, mais aussi sur les murailles qui longent les ravins nord et sud et peut-être également à la citadelle.

La plus grande partie de la pierre de taille nécessaire à la construction de l’enceinte a été fournie par des carrières ouvertes dans la dépression intérieure qui sépare la ville établie sur le plateau et la citadelle implantée à l’emplacement du phrourion de Nicanor. La topographie de toute la dépression en a été fortement modifi ée.23 C’est ce que con-fi rment les résultats d’un important chantier de fouille récemment ouvert au pied de la citadelle.

La citadelle

A l’Est de la ville, la citadelle de la nouvelle Europos forme un quadrilatère long de trois cents mètres mais large de moins de cinquante mètres entre l’Euphrate et la dépression du grand ouadi nord-sud par laquelle passe la route antique (Fig. 7 – regarde insert coloré). Ses puissantes fortifi cations sont encore bien conservées au Nord et au Sud, mais à l’Est le recul de la falaise les a totalement fait disparaître, cependant qu’à l’Ouest seul apparaît le soubassement de la muraille sur presque toute la longueur de la courtine. Surplombant directement le fl euve d’une hauteur de quarante mètres, une plateforme étroite, longue d’une centaine de mètres occupe le centre de ce quadrilatère. Cette plate-forme est en fait une butte témoin avancée du plateau calcaire dont elle a été séparée par le ouadi nord-sud. Son sommet est donc exactement à la même altitude que la surface du plateau. C’est sur cette butte que, depuis l’âge du Bronze jusqu’à l’époque hellénistique comprise, se sont dressées les différentes forteresses contrôlant la route et le fl euve.

Aujourd’hui, cette étroite plateforme calcaire est occupée par les ruines d’un palais hellénistique dont toute la partie occidentale a disparu du fait de l’effondrement de la falaise. Le plateau était donc nettement plus large qu’actuellement lorsque ce palais a été construit.

On constate, en effet, que, comme dans toute la vallée, la falaise de gypse qui borde l’Euphrate recule de manière inexorable.24 A l’heure actuelle, d’énormes blocs de falaise de gypse encore stratifi é – donc de date récente – sont fi chés en position verticale au pied de la citadelle et, au sommet de la falaise elle-même, une fi ssure grandissante af-fecte une partie des vestiges du palais (Fig. 8 – regarde insert coloré). Le phénomène de dégradation de la falaise de la citadelle est donc toujours actif. C’est pourquoi il faut se garder de projeter sur cette partie de la ville antique d’Europos l’image de la topographie actuelle.

On peut ainsi penser que la plateforme de la citadelle était un peu plus large qu’aujourd’hui lorsqu’elle était occupé par le phrourion de Nicanor, sans doute plus

23 Bessac 2005b : 247–258.24 D’importants effondrements récents ont eu lieu à proximité immédiate du site. Voir également ce

même phénomène sur eux autres sites historiques en amont d’Europos : Achara-Terqa et Zalebiyé. Ces effondrements sont le résultat, soit de l’attaque directe du fl euve lorsque celui-ci vient battre le pied de la falaise, soit de la formation d’un sillon destructeur à la base de la falaise en raison de la présence d’humidité qui entraîne la déstructuration des sels constitutifs du gypse. Mais il n’est pas impossible que des aménage-ments humains au sommet de la falaise aient également joué un rôle dans ce phénomène.

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à l’époque du fort de l’époque assyro-babylonienne et sans doute plus encore lorsque l’ancien royaume de Terqa y avait installé une forteresse (dawara).

Lorsque Nicanor crée la colonie d’Europos, la plateforme calcaire qui surplombe l’Euphrate est sans doute assez étendue pour porter entièrement le phrourion. Par la suite, le bord de la falaise a dû subir un effondrement important puisque la citadelle de la nouvelle cité qui prend la place du phrourion doit être déplacée vers l’Ouest. C’est pourquoi son mur occidental est établi sur la pente de la dépression du ouadi qui sépare la citadelle du plateau. Cette dépression est alors creusée de gigantesques carrières qui fournissent les matériaux de construction du rempart25 et, tout naturellement, on établit un front de carrière haut d’une dizaine de mètres au pied de cette nouvelle limite de la citadelle afi n d’en augmenter substantiellement la hauteur et donc la capacité défensive.

Mais l’édifi cation de cette nouvelle citadelle n’a pu être achevée avant la conquête parthe. On ignore si, comme sur l’enceinte urbaine, la brique crue est venue remplacer la pierre de taille pour compléter le mur occidental ou si le chantier a été abandonné, laissant ouvert ce côté de la citadelle. Mais on constate que l’aménagement des portes s’est totalement interrompu puisque les seuils sont restés bruts et que les montants n’ont pas été pourvus de système de fermeture.

A l’époque de la ville séleucide, cette citadelle n’a pas eu de fonction propre-ment militaire.26 Seuls y apparaissent les restes du palais sur la plateforme sommitale à l’emplacement de l’ancien phrourion. Pour l’atteindre depuis l’une des trois portes établies à un niveau proche de celui de la route antique, il faut escalader une pente de vingt à vingt-cinq mètres de hauteur.

Comme le rappelle S. Downey qui l’a réétudié il y a une vingtaine d’années, le pa-lais de la citadelle, édifi é en pierre de taille, a été daté de l’époque séleucide d’après sa technique de construction proche de celle du rempart de la ville.27 On voit très nette-ment qu’il a été édifi é sur les vestiges d’un autre édifi ce de grande taille, sans doute déjà un palais, mais orienté parallèlement au mur ouest de la citadelle (Fig. 9), c’est-à-dire à 45o de la direction de l’édifi ce qui lui a succédé.28 Trop peu de vestiges subsistent de ce premier état – qui pourrait avoir été lui aussi un palais – pour qu’on puisse en tirer de véritables informations. Il n’est pas impossible qu’il s’agisse, non pas d’un état antérieur, mais d’une première ébauche, profondément différente et abandonnée en cours de con-struction, de celui que nous voyons aujourd’hui.

Selon Rostovtzeff, le palais n’a pas été achevé en raison de l’effondrement de sa partie orientale, ce qui expliquerait la construction du palais du Stratège sur le bord du plateau qui surplombe la dépression intérieure face à la citadelle et que Rostovtzeff appelle « acropole ».29 Cette hypothèse n’est démontrée par aucun argument et a con-trario, on observe que le bâtiment avait déjà reçu son ornementation architecturale avec

25 Bessac 2005b : 237–247.26 Dans sa partie proche de la tour nord-ouest, le mur occidental porte des harpes en attente qui ont

été interprétées comme des moyens d’intégrer des casernes à la construction. En réalité, dans sa thèse sur la construction en pierre (Cf. n. 20), J.-C. Bessac a démontré que ces harpes doivent plutôt être considérées comme l’accroche de massifs de contreforts intérieursfaisant offi ce de contrepoids à l’arrière du mur long de trois cents mètres pour éviter que celui-ci ne bascule versl’extérieur.

27 Downey 1986 : 26–37. 28 Prel. Rep. II : 13–15 (M. Pillet) ; 53–55 (C. Hopkins).29 On sait que, sous la domination parthe, ces deux titres ont été réunis et sont portés par un seul et

même dignitaire sous la forme de stratègos kai epistatès tès poleôs. Cf. Leriche/Al Ejji 1999.

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l’installation de colonnades qui apparaissent nettement sur les photographies anciennes. Mais il est vrai que la contemporanéité de ces deux édifi ces ne fait pas de doute tant les procédés de construction30 et l’ornementation sont identiques (colonnes doriques à facettes, décor en table des orthostates de la cour du palais de la citadelle et des façades est, sud et ouest du palais du Stratège) (Fig. 10 – regarde insert coloré). Le problème est de savoir si l’un de ces palais remplace l’autre ou si chacun était dévolu à une person-nalité différente. Et l’on pense immanquablement alors aux titres de « stratège » et d’ « épistate » qui devaient être portés par deux dignitaires distincts possédant chacun son palais propre.

Le nouveau plan de la ville séleucide (MFSED)

Les informations obtenues par la MFSED au cours de ses travaux ont permis de modi-fi er notablement certains points et d’avancer de nouvelles interprétations. C’est sur cette base que nous proposons maintenant une nouvelle version du plan de la ville d’Europos hellénistique (Fig. 11).

La première modifi cation importante à apporter au plan de Yale concerne sa lé-gende : « Hellenistic City Plan » trop vague puisque, on l’a vu, la ville n’a été créée que vers le milieu du IIe s. av.n.è. Il faut aujourd’hui préciser que l’image du plan de la ville

30 Bessac 2005b : 81–92.

Fig. 9. Axonométrie des vestiges du palais de la citadelle et de son escalier central (Archives YUAG)

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séleucide est celle de l’état de celle-ci juste avant la conquête parthe (vers 115–110 av.n.è.) et non celle du IIIe siècle av.n.è.31

Plusieurs éléments du plan de Yale demeurent inchangés : la ville est circonscrite par des fortifi cations puissantes conformes aux principes de la poliorcétique grecque, avec une citadelle isolée au point le mieux défendu par la topographie du terrain ; l’occupation de l’espace intérieur, limitée à la surface du plateau, est conçue selon une grille préétablie avec des emplacements d’îlots identiques séparés par des rues orthogo-nales et, au centre, une agora longée par la rue principale Est-Ouest.

D’autres aspects ont dû être modifi és ou complétés :• Le tracé de la route : La grande route d’Antioche à Séleucie passe, depuis la

création de la ville séleucide, par la rue principale de la nouvelle Europos. De manière judicieuse, le plan de Yale montre qu’aux approches de la dépression de la citadelle, elle ne franchit pas le bord du plateau mais diverge vers le nord et vers le sud en deux tronçons qui empruntent les dépressions naturelles et se réunissent à la convergence de ces dépressions. A partir de ce point, le plan de Yale place la porte de Séleucie dans le prolongement de la rue principale, ce qui, en revanche, ne s’accorde pas aux données du terrain. Une fouille ouverte dans la zone la plus basse du site, à l’aboutissement du ouadi intérieur (C11) a montré que le fond de ce ouadi avait été volontairement remblayé avec les mêmes matériaux que ceux du premier état de la rue principale. C’est pourquoi nous plaçons cette porte plus au Sud, à l’aboutissement de ce ouadi dans la plaine de l’Euphrate.

31 Pour les états antérieurs, celui de la fondation du phrourion (vers 300 av.n.è.) et celui de l’état du site à la veille de la fondation de la ville (vers 150 av.n.è.) on se reportera aux trois restitutions de ce même article.

Fig. 11. Plan des vestiges de la ville séleucide d’Europos d’après les travaux de la MFSED(réalisation S. de Pontbriand d’après A. H. Detweiler)

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A l’exterieur de la ville, la représentation d’une branche sud de la route, dont on ne voit pas quelle destination elle pourrait desservir ne se justifi e pas. C’est pourquoi nous ne gardons que le tracé, bien avéré sur le terrain, de la route d’Antioche vers le Nord.

• Cinq tombes en ciste d’époque grecque ont été découvertes pour la première fois dans la nécropole d’Europos, à environ quatre cents mètres de la porte de Palmyre. L’une d’entre elle contenait une demi-drachme de Séleucos Ier à l’effi gie d’Alexandre. C’est ici l’attestation la plus ancienne de l’existence de la colonie d’Europos.

• Les carrières occupent une très grande partie de la dépression du ouadi Nord-Sud entre le plateau de la ville et la citadelle. Elles viennent même couper la rue princi-pale comme l’a montré la fouille d’une carrière au pied du plateau sur le tracé de cette rue et comme l’indique l’identifi cation de nombreux fronts de carrières tout le long du fl anc ouest de cette dépression.

• La forme de la citadelle et de la rive du fl euve au Sud de celle-ci a été lissée après le déplacement de la porte du fl euve, afi n d’être plus conforme aux exigences de la géomorphologie. La proposition d’une tour circulaire à la pointe nord-est de la partie restituée de la citadelle avant son effondrement correspond à la logique du traitement des angles importants d’une enceinte dans la poliorcétique grecque, comme on peut l’observer, par exemple, à Apamée de l’Euphrate ou à Djebel Khaled.

• La représentation des bâtiments de l’agora est conforme à celle des vestiges hel-lénistiques, débarrassée des hypothétiques restitutions. Parmi les édifi ces remarquables de cette partie de la ville fi gure le chreophylakeion identifi é dans l’angle nord-ouest de l’îlot G3. C’est ici que nous pensons avoir trouvé l’une des preuves de la nouvelle data-tion de la création de la ville d’Europos.32

• Au temple d’Artémis (H4), identifi é grâce à une dédicace à Artémis et Apollon archègoi,33 les murs les plus anciens sont des fondations remployant des blocs de car-rière de gypse maçonnés à la terre. Pour F. Brown34 qui les date d’une manière vague des IIIe–IIe s. av.n.è., les fondations sont trop légères pour porter une superstructure massive. Brown restitue donc un péribole ouvert avec des colonnes doriques, un autel au centre et des propylées monumentaux, un ensemble comparable au Delphinium de Milet (p. 410). L’état suivant, inachevé, est daté de peu avant 40–32 qui serait la date de construction du temple actuel. L’interprétation de F. Brown, reprise par S. Downey, est possible, mais non démontrée et la date demeure incertaine.35 C’est pourquoi ce temple ne fi gure ici qu’avec un point d’interrogation.

• L’acropole : Ce terme utilisé par Rostovtzeff désigne le promontoire du plateau qui surplombe la dépression de la route au Sud. Dans cette zone, au moins deux bâti-ments et trois parties d’édifi ces remontent à l’époque séleucide. Malheureusement, nous l’avons vu, aucune de ces constructions n’a été publiée par la mission de Yale qui en a pourtant fait la fouille.

32 Leriche 1997 : 157–169.33 Cumont 1926 : 169–205 ; Prel. Rep. II : 17–18 ; Prel. Rep. III : 4–33 ; Prel. Rep. VI : 397–411 ;

Downey 1988.34 Prel. Rep. VI : 407–411.35 Ce n’est pas, en effet, parce qu’il y a des restes de constructions sous un temple, que celles-ci sont les

vestiges d’un temple antérieur. On connaît à Europos de nombreux autres temples édifi és sur les vestiges de maisons antérieures (Temples des Gaddé, de Zeus Theos, etc.).

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Le premier d’entre eux est la « Redoute » de Cumont, identifi é par la suite comme le « Stratègeion ». Ce palais, qui a fait l’objet de plusieurs études stratigraphiques et d’archéologie expérimentale dès les premières années de la MFSED, a pu être daté du début du IIe s. av.n.è. (Fig. 12 – regarde insert coloré).

Il s’agit ici d’une extension de la colonie militaire avant même la fondation de la ville proprement dite et il n’est pas exclu que son implantation ait pu servir de base à celle du plan hippodaméen de la nouvelle ville. L’appareil à bossages de sa façade de pierre rappelle celui du soubassement du temple d’Athèna Polias à Priène.36

• Le temple de Zeus Mègistos ou Zeus Olympien s’élève au Sud du Stratègeion. Il subsiste quelques vestiges d’un état hellénistique sous la forme d’un mur en pierre de taille modulaire à orthostates dans la rue qui borde le temple à l’Est. D’autre part, le pavement de la grande cour du temple est entièrement fait de blocs de gypse taillé modu-laires provenant de la destruction d’un édifi ce antérieur d’époque hellénistique (Fig. 13). Une étude détaillée de ce temple devrait être publiée prochainement par S. Downey.37

A deux rues plus au Sud et une rue plus à l’Ouest se trouve un édifi ce également construit en pierre de taille avec des murs en orthostates très semblables au type de construction du Stratègeion dont il est probablement contemporain. Peu de choses en a été publié.38

Enfi n, à l’Est de ce bâtiment et dans la partie Sud de la résidence privée du stratège, dite « maison de Lysias », un chapiteau ionique monumental a été découvert en remploi dans un mur d’époque parthe ou romaine lors de la campagne de 2010.39 Par ses dimen-

36 Leriche/Mahmoud 1988 : 3–24 ; Leriche/Gelin/Gharbi/Yon 1997 : 55–80 ; Bessac 2005a : 81–92.37 Downey 1988 : 79–88, 92–96 ; Downey 1994 : 28–32 ; Downey 1997a : 107–116.38 Prel. Rep. V : 71–72 ; Allara 1986 : 43–45 ; Allara 1988 : 72–73. 39 La résidence (presque intégralement fouillée par la mission de Yale, mais de date plus tardive et donc

ne fi gurant pas sur le plan) est en cours d’étude pour une publication par S. de Pontbriand.

Fig. 13. Restitution des vestiges du temple de Zeus Megistos à l’époque séleucide (Archives YUAG)

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sions, ses proportions et la qualité de son décor tout à fait canonique (Fig. 14 – regarde insert coloré), ce chapiteau est en tous points semblable à ceux des grands édifi ces de cités de la côte anatolienne comme Magnésie du Méandre ou, surtout, Priène (temple d’Athèna). Il semble appartenir à la deuxième moitié du IIe s. av.n.è.40 et a incontestable-ment été exécuté par un des maîtres de la sculpture décorative de la koinè hellénistique de l’époque.

Cette découverte, la première de ce type non seulement à Europos, mais aussi dans toute l’aire de l’Orient hellénisé41 implique l’existence d’un bâtiment de prestige con-struit vraisemblablement dans la nouvelle cité hellénistique et taillé sur place par une équipe locale puisque ce chapiteau est en gypse.

Conclusion

L’image que nous procurent les recherches récentes sur Europos séleucide est donc bien différente de celle que nous proposait Rostovtzeff en 1941. Au lieu d’une création ur-baine ex nihilo par le génie d’un oikiste à la fi n du IVe s. av.n.è. , nous avons maintenant un processus progressif selon lequel un poste fortifi é destiné à consolider la domina-tion séleucide dans la région devient progressivement le noyau d’une agglomération locale,42 puis, après un siècle et demi d’existence, cette colonie est l’objet d’une refonda-tion urbaine. Les créateurs de cette ville nouvelle ne partent pas de rien. Ils ont à leur disposition l’expérience du terrain et une population qui constitue la base du peuplement de la ville nouvelle. Exactement comme lorsque Priène ou Magnésie du Méandre ont entrepris leur refondation.

Cette Europos nouvelle est effectivement une cité macédonienne et le reste lorsque l’immigration prévue de population venant de Macédoine, de Grèce ou d’Anatolie forte-ment hellénisée se tarit du fait de la conquête parthe. La ville s’enrichit alors d’apports de population des environs, des petits groupes de culture sémitique qui se réunissent au sein d’associations religieuses, professionnelles, thiases ou groupes familiaux. Face à ce processus, les descendants des premiers colons maintiennent leur prééminence au sein de la société qui se constitue, ainsi que le souligne Rostovtzeff.43 Les Europaioi obtien-nent alors la création d’une boulè qui s’installe dans un bâtiment édifi é au début de la période parthe, une institution dont l’existence est encore attestée plus de soixante ans après la conquête romaine de la ville,44 trente ans avant le siège fatal.

Sur le terrain, les divers aspects de la création de la ville nouvelle ont pu être étudiés de près en appliquant de nouvelles approches archéologiques. Grâce à l’observation technique de la construction, on a pu mettre en évidence, non seulement la chrono-logie des remparts, mais aussi l’adaptation de leur construction aux conditions locales. C’est le cas du principe de la fondation des murailles, non sur le rebord du plateau calcaire comme lors de la construction du phrourion, mais en avant de celle-ci, directe-

40 Je remercie ici M.-Chr. Hellmann pour ses avis éclairés.41 Nous ne parlons pas, bien sûr, des chapiteaux dérivés du modèle ionique de Faïlaka, de Kurrha ou du

chapiteau en bois d’Aï Khanoum qui sont très différents.42 Un phénomène qu’on connaît bien avec les cantonments de l’Inde, les villes nées de la conquête

russe de l’Asie centrale ou de la colonisation en Afrique.43 Arnaud 1986 : 135–155.44 Leriche/Al Ejji 1999.

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ment sur le substrat de gypse. L’archéologie expérimentale a permis une nouvelle évaluation des temps de travail (trois ans pour construire les remparts avec un millier d’ouvriers) beaucoup plus courts que ne l’évaluait Rostovtzeff qui expliquait les traces d’inachèvement de l’enceinte par le fait que la construction avançait lentement.45 Enfi n, le relevé systématique en cours des bâtiments et des rues à l’aide de stations totales permet aujourd’hui de constituer un nouveau plan général informatisé et géo-référencé, donnant lieu à une réfl exion en profondeur sur le processus de construction du plan d’urbanisme.46

L’image de la civilisation qui s’est développée à Europos sous les Séleucides a donc aujourd’hui singulièrement évolué. Grâce à la nouvelle chronologie, on comprend mieux la rareté des découvertes de matériel hellénistiques. D’un autre côté, la découverte du chapiteau ionique est grosse de sens dans la mesure où ce chapiteau ne peut être isolé. Il faisait sans aucun doute partie d’une colonnade qui, si l’on en juge par le respect ri-goureux des règles canoniques appliquées à ce décor architectural, ne pouvait qu’orner un monument dont l’architecture était strictement conforme aux modèles grecs47 des rives de l’Egée. Ceci révèle de manière incontestable la présence à Europos d’un hel-lénisme qui participe pleinement de la koinè hellénistique, comme à Aï Khanoum où l’on a fait appel à de grands sculpteurs pour produire des chapiteaux très proches de ceux du temple de Zeus Olympien à Athènes.

Enfi n, on connaissait les liens qui pouvaient unir deux cités comme dans le cas d’Antioche de Perside, fondée par Antiochos Ier, qui serait devenue une colonie de Mag-nésie du Méandre.48 C’est un lien de même genre qui aurait pu unir Europos à Priène dont la ville nouvelle semble avoir pris pour modèle l’analemma à bossages et les chapi-teaux du temple d’Athèna Polias. Il y a là, peut-être, une piste nouvelle dans les recher-ches concernant l’univers culturel et politique d’Europos à l’époque séleucide dans le cadre déjà bien documenté des relations entre villes dans l’empire séleucide.

ABRÉVIATIONS

Prel. Rep. – The Excavations at Dura-Europos, Preliminary ReportFin. Rep. – The Excavations at Dura-Europos, Final ReportDEE – Doura-Europos Études, t. I–V, Paris–Beirut 1986–E-DE – Europos-Doura Études

45 Puisque les remparts n’auraient pas été achevés au bout de deux siècles.46 Un article sur le sujet doit paraître dans le prochain E-DE 7, sous la plume de G. Thébault.47 Et non un édifi ce d’inspiration grecque comme, par exemple, le temple de Djebel Khaled.48 OGIS 231 et 233. Cité par Rostovtzeff 1941/1953 : 491.

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Europos-Doura séleucide

ELECTRUM Vol. 18 Kraków 2010 © UJ

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40 PIERRE LERICHE

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Fig. 1. Plan du site d’Europos-Doura (réalisation S. de Pontbriand, fond H. David)

Fig. 2. Moule à statuette d’Aphrodite (fi n de l’époque hellénistique)

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Fig. 7. Vue générale de la citadelle vers le nord-est. On remarque les vestiges du palais à son sommet

Fig. 4. La porte principale de la ville dite porte de Palmyre. Vue vers l’est

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Fig. 8. La falaise de la citadelle dominant l’Euphrate. A son pied, vestige d’un écroulement récent

Fig. 10. L’entrée du palais du stratège à l’époque séleucide. Remarquez l’appareil à orthostates et le décor en table

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Fig. 12. Vue aérienne du palais du stratège vers le sud-est

Fig. 14. Chapiteau ionique découvert dans la résidence de Lysias

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