Université de la Manouba Faculté des Lettres, d e~ Arts e t des H u manités
Le L_aboratoire Régions et Ressources Patrimoniales de Tunisie
L'olivi.er en Méditerranée Entre Histoire et Patritnoine
Centre de Publication ·Universitaire
Volume II
LABORATOUtE OU PATRIMOINE
Le Laboratoire Régions et Ressources Patrimoniales de Tunisie
Centre de Publication Universitaire, 2011
11 tfJ, ~'11'
Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités
L'olivier en Mediterranée entre histoire et patrimoine
Volume 2
TABLE DES MATIÈRES
Page
l: Techniques et procédés de fabrication de l'huile d'olive: ................................... 7
Mourad GHJ\ZOUANI: L'oléiculture dans la région de Pernana à l'époque romaine:
nouvelles données archéologiques ........................................................................................ 9
Hosni J\BJD : Témoignages archéologiques de l'activité oléicole dans la moyenne
vallée de !'Oued Siliana ......... .......... .................................... ................................................. 17
Lotfi Ni\DDARI: Les pressoirs rupestres de Jcbel Mzita (Secteur méridional du Haut
Tell tunisien) ........................................................................................................................... 29
Mou na I lERMJ\SSI : Etude des installations oléicoles dans la région de Thclcpte
durant I' Antiqu ité ..... .... ...................................................... ......................... ............ .............. 41
Jean-Pierre L/\PORTE: Pressoirs taillés dans le roc de Kabylie et d' ailleurs ............... .53
Sidi Mohammed ALAIOUD: r:huile à Banasa: témoignages archéologiques ............ 77
Jean-Sylvain CAILLOU : !.'huilerie de Yanouh et l'oléiculture dans la montagne
libanaise à la fin del' Antiquité ............................................................................................ 89
II : Chronologie et' datation des huileries: ................................................ , .................. 99
Samira SEHfLJ : L'oléiculture antique en Tunisie: Régions oléicoles et évolution
chronologique ............... .. ........................ .................. ............ .................................... ...... ..... 101
Habib BEN l f.l\SSEN: Temoins d'une activite oléicole tardive dans deux cités antiques
de la Proconsulaire: Uthina et Thignica .......................................................................... 133
Naïdé FERCHIOU: Recherches sur Oum El Abouab, l'antique Seressi : les mutations
du tissu urbain et les l,uileries tardives ............................................................................ 139
Mohamed GRTRA : Pierres inscrites remployées comme éléments de pressoirs dans
les provinces de la T3yzacène et de la Zeugitane ............................................................. 151
Ill : L'huile d'olive : usages, échanges et fiscalité: ................................................... 171
Irned BEN JERBANIJ\ : L' huile, les lampes et la question de l'éclairage dans
I' ;\ntiquité ........................... ... ........ .......... , ........................................... ............................... .. 173
Témoignages archéologiques de l'activité oléicole dans la moyenne vallée de l'Oued Siliana1
Hosni ABID2
La moyenne Vallée de l'Oucd Siliana se trouve au nord de la
Tunisie, à 120 Krn de Tunis, dans le gouvernorat de Siliana. Elle
s'étend sur une superficie de 900 Krn2. Elle empiète sur quatre cartes
topographiques au 1/S0000e, Téboursouk n° 033, Bou Arada n° 034,
Gaafour n° 040, et Jebel Mansour n° 041.
La zone septentrionale est couverte par les feuilles de l' AAT1
ôU 1 / 50000'-' de Téboursouk n° 033 et de Bou Arada n° 034, et la
zone méridionale est couverte en pnrtic par la feuille de l' AAT2 au
1 /100000'\ de Jarna n° 025.
La région est caractérisée par un relief varié par sa topographie
et son ossature géologique; elle est découpée par un dense réseau
hydrographique. Elle est délimitée par une série de montagnes et de
collines qui ont des altitudesjnférieures à 800 m. La moyenne annuelle
des précipitation.s est del' ordre de 400 mm/ an. La pluviomélTie sur
les hauteurs varie entre 600 et 800 mm/
an3• Les sols sont profonds et peuvent
avoir une lcxture fine d'argile, de marne,
ou de sable.
Toutes les conditions évoquées
corrcspondcntparfaitc1ncnt aux exigences
de la culture del' olivier (Fig. 1).
L'étude dans la région a permis
de constater la pn'�sence de plusjeurs
toponymes en rapport avec la culture de l'olivier et son extension
dans l'espace, dont des sites antiques conservant un 1natérjcl
1. Cet exposé est un rapport préliminaire sur l'oléiculture dans« La moyenne vallée de l'OlH'd Siliana àl'époque romainci », il rcprenù d'une façon partielle des données d'un chapitre consacré à cette questiondans la thtsP. de doctorat c!n cours ùc prép;iration sous la direction de Mr. Ahmed Mcharek.
2. Enseigmmt chercheur à la ]�acuité des Lettres et des Sciences Humaines de Sfax
3. /\t/a;; du go11vemomt de Silinna, Ministère de l'environnement et de l'aménagemc-.nl du tP.rritoire, Tunis,1998, 11.
Fig. 1 : L'extension de la
culture de l'olivier c1u
pién10nt de Jebel
Chehid.
17
L'OI.IVIER EN MÉDl'J'El<R/\N.ÉE
VOL JI
Fig. 2 : Répartition des éléments de pressoir /
sites.
18
archéologique oléicole, assez varié et im portant. Ces toponymes sont:
Ain cl Zitoun4, Hr el Zitoun5, Hr Oued cl Zitoun6, Hr bou Zitou na7,
Sidi bou Zitouna8, Hr Zebboudj9 (oléastre) etc.
La région a connu, une extension de l'oléiculture aux dépens de
la céréaliculture (au niveau des piém onts, notamment à partir du ne S après J.-C.).
8 éléments/1 site 1 %
6 élémerts/1 site1 % 2 éléments/2 sl'8s
2% 3%7é 5élémerts/6 sites 7%
.4% ----. 4 élémentsA sttT----=~~!I!!!
13%
25%
r-111.------1 é lémert/40 sites 44%
La prospection archéologique menée dans la région10 a permis de
recenser un important matériel archéologique oléicole, sur un total
de 252 sites archéologiques prospectés, 89 renferment des éléments
oléicoles soit 35 %. Ces 89 sites comportent 223 éléments oléicoles
(Fig. 2).
Cc matériel oléicole est généralement en rapport avec les
différentes étapes de l'opération de pressage. Un exélm.en attentif
de la série découverte permet des· conclusions sur chaque type
d' éléments :
I ~ Éléments de la première étape
La première étape de l'extraction de l'huile correspond au
broyage, durant laquelle les olives doivent être écrasées pour faire
sortir Je liquide amer« amurca » . Les deux éléments L1tilisés au cours
de cette opération, sont les plateaux d e broyages et les meules.
4. 040 087 ~ AAT2, 025 087.
5. 040 172.
6. 011 163 ~ A/\1'2, 025 163.
7. 040 094 ~ AAT2, 025 094.
8. 033 230 ~ A AT, 033 230 ; 040 133; 040 136.
9. 034 012 = A/ff, 03'1 012.
10. Nous tenons à pr~ciser, que les travaux sur Lerrain sonl élabor~s dans le c:aàre du Projet de la Carle Nationale des Sites Archoologiqucs cr des MonumcnL~ l listoriqu<!S qui a Né diri1~é par Mr. 5Jdok ben llAAZIZ.
l. Les plateaux de broyages
Les plateaux de broyage sont au nombre de onze, Il s sont
généralement en calcaire blanc, et trouvés en 1nauvais étal de
conservation, brisés ou enfouis. Le d iamètre de ces pièces varie entre :
0,87 et 1,65 rn, cl 1zi hauteur varie entre : 0,20 et 0154 m.
Ils se répartissent en deux ensembles:
- Le premier (nwla olearia) con1portc des plateaux de forme
circulaire à fond p lal 11. Dix plateaux de cc type ont été énumérés dans
la région12.
·· r .c second (moulin à galcric
g-outtic're) se limite à un seul
cxernp[c'.\ c'est une pièce circulaire
avec au centre un bourrelet
«columelle» avec un trou central e
dcsliné à la fixation de l'axe de
rotütion de la meule. Le fond est troué
de deux ouvertures d'évacuation,
dalots14 de forme rectangulaire (0,48
m x 0,19 rn x 0, 10 111). Ces dalots
servent à garder la pu lpc et chassn
le liqu ide (Fig. 3).
2. Les meules
La p.luparl des v.ingl s ix meules ont été dC:couvertes
hors conlexte, et servant a ussi à battre lc8 céréales.
La majorité, sont en céllcairc blanc et en mauvais état
de conservalion, cc sont des pièces en forme de tronc de
côm~, avec une longueur variable entre : 0,55 et 0,78 n1
et un dian1ètrc qui varie entre : 0,30 m et 0,60 m. Elles
disposent d'encoches rondes, ou carrées sur les deux
faces (Fig. 4).
Cc sont des piè~ccs lisses, une seule est n1cnéc de
rainures parallè:lcs et perpcndiculaires15.
ll. Corn1nc c·cst le ,:as i'I Vo/111,ili, ; K 1-:l iL'nnc 1960, l57.
!~' . 033 ~'4312 pièTes); iru 260; 01.0 070: 010 082 : 040 092: (l/40 w 1 ; 0,10 216; ll41 163; 01r1 22:,.
13. 01ll 197..
H. Ce type e st allesl(! ::i Madaure. la seule d ifférence cc qu'il compo rte 3 dalots a11 lieu de c'.èux ; d. M. Chritrlc 1930. 37; J.-!'. il r:r,: 1.')86. 71 et S( .
15. Site (l10 070.
l'1g. ,. ) : .\l u . l Î ll l i1
«gal cric-gou l l i ère,,
avec deux dalots.
hg. 4 : tvkulc li'.;:; t • J
encoche c;:,rrée.
L'OLIVIER EN MÉDITERRANI'.E
VOL. JI
Fig. 5: Pierre
d'ancrage avec deux
mortaises.
20
Il. Élé1nents de la deuxième étape
Après le b royage on passe ünmédiatemenl au pressurage, cette
opération rnssemble trois pièces, pierre d'ancrage, plateau de pressoir,
el contrepoid s .
1 . L'ancrage
Kous disposons de G3 pièces d 'ancragc16 présenüint dans le détail
des pcti tes n u an ces.
Il s'agi t des blocs parallélépipéd iqu es, génér alement taillées en
calc,frrc coquillé ou b lanc. Elles sont do tées d'encoches centrales en
queue d'aronde, qui dcv aicn l nécessairement encastrer un e pou tre
verticale a fin de recueil lir le bout du prclum.
Les pierres d ' ancrage sont de différentes dimensions. Cette
caractéristique paraît sans une importance majeurc 17, elles sont
placées gén ér.:dcrncnt dans un mur :
• La longueur moyenne est de 1,50 m , (mais c lic varie entre: 0,72
e t 2,]2m).
• La largeur rnoycnnc est d e 0,60 1n, (mais elle vorie entre : 0,40
et 0, 90 rn) .
• L' é pa-isse-qr moyenne es t de 0,50 m, (mais elle varie entre : 0,3]
et 0,76 m ).
Certaines pierres d ' ancrage18 sont murncs
de deux mortaises de forme rectangulaire sur
la face supericurc, d estinées à recevoir d e ux
tenons, pour fixer la pièce. La profondeur d e
ces 1nortai scs n ' est pas grande, variant entre: 7
et 8 cm. (fig. 5)
D'un autre cô té, n ou s n 'avons repéré qu'un
seul rnontant de pressoir mais brisé.
Le nombre important des pierres d'ancrage découvertes permet de
relever la p résence d ' au m o ins 63 pressoirs répartis dan s la région.
Lé) diffusion du système d'ancrage fixe (à morlaise unique), et la rareté du système d 'ancrage à montants szmf un seul exern.ple,
ne permet pas de consta ter que la prernièrc technique est moins
évoluée que la sccondc19. Puisque l'ancr aec fixe à mortaise uniqu e
16. Sd on le :noè.è'.c des huileries de Mac-laure ; M. UwisLofie 1930, 23, ph.11 bis.
17. Ph. Levea u, 1984. 431.
18. Sites, 040 0,10; 010 179; 041 163.
19. S.Uen 13a;i7.:z 2000, 306.
peut procéder à une deuxième et même une troisième opération de
pressurage, et offre même plusieurs niveaux d'ancrage, si la poutre
verticale _qui représente une matière périssable_ encastrée à la fois
dans la mortaise et un mur, avoir deux ou trois trous.
La diffusion de ce système d'ancrage dans
la région, dont le nombre est assez élevé ne
reflète pas nécessairement qu'il s'agit d'une
économie vivrière, car l'activité s'intègre
dans un cadre économique plus général et
important en présence d'autres facteurs.
2. Les plateaux de pressoir et les maies
Nous avons repérés sur terrain trente plateaux de pressoir en
ca lcaire, trouvés généralement en mauvais état de conservation.
lls sont répartis comme suit, 26 de forme rectangulaire, 3 de fonne
circulaire, et 1 seul de forme carrée.
Tous ces éléments sont dotés d'une seule
rigole « collecteur » de forme circulaire
délimitant la surface destinée aux scourtins.
Certains plateaux peuvent même, avoir deux
rigoles . L'emploi de double rigole est rare
dans la région, deux cas seulement ont été
repérés20•
Cette rigole est munie d'un nombre varié
de canaux d'évacuations, un seul canal dans
certains cas21, 8 canaux dans d' autres22 (Fig.
6). Dans d'autres cas encore, on remarque la
présence de 3 canaux23, 5 canaux24
, ou même
6 canaux25•
L'emploi d'un grand nombre des canaux,
suppose la présence de plusieurs bassins de
décantation.
Certaines rigoles sont marquées par •
plusieurs incisions, pour permettre à l'huile
de cower facilement dans le collecteur.
Plateaux de Auges 8
4%
Pierres d"ancrage
20. Sites 040 040 et 0'11 118. Cela suppose le recours 11 deux bassins de d écantation ; M . Chrstoflc 1930, 53, -55.
21. Sites 040 141 ; 041 086; 0'11 087.
22. Site 040 040.
23. Site 040 023 (2 pi~ccs).
24. Si te 040 086.
25. Si le 0'11 146.
1-io~ni ABID
Fig. 6 : P lé)teé)u d e
p réssoir é)Vec 8 canaux
d 'év,:icu a tio n.
Fig . 7 : Mé) ÎC brisée
aux côtés.
Plateaux de broyage
11 5%
Meules
26
36%
Contrepoids
F ig. 8 : Répartitio n d es
é léments d e p ressoirs
d ans la région.
21
L'OLIVIER E..\J
.. Vlf:DlTERRANÉL::
VOL. II
.b'ig. 9: Contrepoids·
avec 3 entziillcs de
fixn tio n.
Fir,. 10: Contrepoids
type A : enco che en T renversé.
type A: encoche en
ciucuc d ' aronde.
22
La forme circulaire des r igoles parait donc, la plus répandue dans
1a région. Cependa nt, nous avons découvert quelques maies avec des
. rigoles rectangulaires ou carrées. Elles sont très r ar es, nous n'avon s
repéré que t rois pièces, en calcaire, cl en mauvais é tat de conservation26
(Fig. 7) .
3. Les contrepoids
Nous avons repéré dans la r égion, un
ensemble de 83 contrepoids, taillés dans du
calcaire blanc et du calcaire coquillé . lls sont
gén érale1n e nt en rnauvais é tat de conservalion,
endommagés, brisés d'un côté ou plus,
déplacés dans les lits d es oueds, parfois ils sont
réemployés d ans des constru ctions m od ernes
(Fig. 8) .
De forme parallélépipédique les contrepoids diffèrent p·a r le
volume, et la dimen sion des encoches e t des r a inures.
Ces contrepoids ont com1ne dimensions :
- une longueur 11.1.oyenne est de ·t,20 m ,
(111.ais variable entre : 1,02 e l 1,68 n1.).
- une largeur moy enne cs l de 0,60 m, (mais
variable entre : 0,40 et 1 m).
- u ne épaisseur moyenne est de 0,50 m,
(n1ais variable entre : 0,38 et 0,82 rn).
Les contrepoi d s peuvent avoir des entâillcs
de fixation en queue d'aronde, en bas d e l'une des grandes faces.
C'est le cas d e deux contrepoids27• L'un porte deux enlaillcs en queue
d'aronde, l'autre parle trois entames (Fig. 9) .
Les contrepoid s inventoriés appartiennent ~1
p lusieurs types28. Ch aque type correspond à un
mode de fixa tion e t à un assemblage précis du
trcuiJ.
Type A, présente une rainure médiane sur la
face supérieu re du conb.·epoids reliée à deux
encoches latérales en queue craronde (Fig. 10).
C'est le modèle le plus courant on en a recensé 68
sur un total de 83 p i èccs.
26. Site:-; 033109; 041 158; C41 239.
27. Silr~ 040 089 (di•ux p ièces).
28. Selun lu lypolog:<• présentée par S. Ben Bai.1:.dz 1985, 209-215.
Une variante de ce type est repérée29, celle où l'élément est d oté
d'une rainure centrale sur la face supérieure reliée à deux encoches
latérales, dont l'une est en forme de Trenversée. Il s'agit probablement
d' une technique modifiée, une solution pour maîtriser le glissement
des stipites hors d es encoches. L'élément porte sur l'une des grandes
faces, un taureau en relief, sur la seconde une sorte de marteau avec
une tige feuillue (Fig._11).
Type C, c' es t un modèle comportant
sur chaque face latérale, une encoche qui a
pour hauteur la to talité de l'épaisseur du
contrepoids, les encoches sont attachées
par une rainure centrale sur la face
supérieure. Ce modèle est rare, n ous n 'avons
compté que 6 pièccs30 (Fig. 12).
Type B, est doté de deux encoches
latérales en queue d 'aronde, mais il est
dépourvu d e la rainure médiane existant
sur la face supérieure.
Cc modèle qui est moins courant que le type A,
dans lequel nous n 'avons dénombré que 8 pièces31
(Fig. 13).
Un quatrième type est marqué à la fois par les
caractéristiques du type B, et du type C.
C'est un mod~le qui est dépourv u de la rainure
médiane existant sur la face supérieure, il est
disposé de deux encoches latérales qui ont pour
hauteur la totalité del' épaisseur du contrepoids.
Cc modèle est rarissime, nous n'avons trouvé qu'un
seul cxernple32• Un second exemple a é té repéré dans un
site à la lirni te de la région, celui de Hr ben Blel (AAT 2,
Jama, 025 141).
Les modèles (D, E, F et G), n'ont pas été repérés dans
la région. Leurs absences supposent le recours à des
techniques peu évoluées, à l'exception du premier type
décrit (Fig. 14).
La région a connu donc, deux modes de fixation des
poutres verticales (stipites) :
29. Site 041 139.
30. Si tes Q.10 040; 040 089; (JIIO 150; 040 151; Q.1.1 086; 041 126.
31. Sites 034 075; 040 070; 040 092; 040 116; 040 128; !MO 160; 041 156 ; 041 303.
32. Sile 040 089.
l lrn,ni ABlD
Pig. 12 : Contrepoids
type C.
bg. 13: Contrepoids type B.
Fig. 14: Répartition
des contrepoids selon
le type.
23
l.'OUVIEREN MÉDITERRAKÉE
VOT .. TT
Fig. 15 : Auge en nid ù'hirunùelle.
24
- l'une se fait à l'aide d'une tige passant par la rainure
centrale de la face supérieure.
- L'autre, à l'aide du tronc d'arbre du treuil.
III. Éléments de la troisième étape
La dernière étape consiste à canaliser le liquide, vers ks bassins
de décantation.
1. Les auges dites en nid d'hirondelle
En réalité, nous n'avons pas relevé des traces de bassins de
décantation dans la région. Nous avons repéré, par contre, 8 auges33
dont 4 dites en nid d'hirondelle
en calcaire, elles diffèrent par
la fonne et la taille, ce type est
comparableàceluidcMadauré1",
sauf qu'il ne co1T1portc que
deux co1npartünents, alors
que celui de 11adaure t~st de 4
compartiments.
L'opération consiste à verser l'huile et l'eau amère dans le pre1nier
compartiment, l'eau va au fond, et l'huile plus légère surnage et se
déverse dans le second.
La série peut être classée en 3 types :
- Trois auges de taille réduite, divisée chacune en deux
compartirncnls, dont l'une est en ¼ de cercle, les deux autres en ½
ccrcld15 (Fig. 15-16).
Pig. 16 : A uge en nid d'h irondelle.
Fig. 17 : Crande aur,e à huile en nid
d'hironde lle.
33. Sile:; 033 243; 040 096; 040 150 (2 pièces); 040154; 041108 (2 p iP.n~s); 041 1(,3.
34. M . Chr:;loflc 1930, 53
35. Sites 033 243; 040 096 ; 040 150.
- une auge de grande taille, rectangulaire divisée en deux
compartiments, dont l'une est en¼ de cercle, avec cavité au fond36
(fig. 17).
- Quatre grandes auges, avec cavités au fond, réservées
vraisemblablement au stockage de l'huile37•
Conclusion
La Moyenne vallée de l'Oued Siliana est une région marquée
par une présence importante de l'oléiculture, puisque 1/3 des sites
repérés comportent un riche matériel oléicole, elle est marquée aussi
pa.r:
+ La diffusion de l'ancrage fixe à mortaise unique, et l'absence
quasi-totale de système d'ancrage à montants.
+Laprésenccdedeuxmodesdefixationdespoutresverticales,l'une
se fait à 1' aide d'une tige passant par la rainure centrale de la face
supérieure, l'autre, à l'aide de l'axe du treuil.
+ La généralisation des farines circulaires des rigoles des plateaux
de pressoir, et la rareté des rigoles rectangulaires ou carrées.
+ L'absence des traces des grands bassins de décru1tation, et la
présence des auges dites en nid d'hirondelle qui devaient jouer le
même rôle.
• .. •••••••••••••• .... •••••••••••u••••••••••• •••••••••••••••••••• .... •• .... ••• .. • ••••••••••
36. Site 0-11 108. ',
37. Sites 040 150 ; 040 154; 041 1 OS ; 041 163.
Hosni ABID
25
Tébour ouk 033
La Moyenne vallée de l'Oued Silia.na : Répartition des pressoirs
Gaafour 040
. . Ji!.-Mai ne
461
BouArada 034
Jebel Man our 041
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(
I- losni ABlD