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Toute croyance religieuse est-elle irrationnelle

Date post: 30-Jan-2023
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Toute croyance religieuse croyance religieuse croyance religieuse croyance religieuse est-elle irrationnelle ? irrationnelle ? Les Lundis de la philosophie ENS Paris, 22 avril 2013 P. Clavier (ENS)
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Toute croyance religieusecroyance religieusecroyance religieusecroyance religieuse

est-elle

irrationnelle ?irrationnelle ?Les Lundis de la philosophie

ENS Paris, 22 avril 2013P. Clavier (ENS)

« Toute croyance religieuse est irrationnelle » : deux lectures

• Un fait : tout ce qui s’est présenté jusqu’ici au titre de croyance religieuse était irrationnel…

• Une nécessité : aucune croyance religieuse ne peut, ne pourra, n’aurait pu être rationnelle.peut, ne pourra, n’aurait pu être rationnelle.

Nécessairement , si C est une croyance religieuse, C est irrationnelle. (« implication stricte »)

(C)(C est une croyance religieuse→ C est irrationnelle)

Échantillon de croyances religieuses

• Les kami sont les divinités protectrices du foyer.

• Celui qui écoute la Bhagavad Gita avec bienveillance sera affranchi du mal.

• Le Créateur récompense ceux qui suivent ses commandements et punit ceux qui les commandements et punit ceux qui les transgressent.

• Dieu s’est révélé à Moïse dans un buisson ardent.

• Jésus est le Messie, le Fils du Dieu vivant.

• Allah est grand et Mahomet est son prophète.

• Le Fleuve sacré engloutit celui qui ne le respecte pas.

Rapide analyse des échantillons

• Affirmation faisant intervenir des agents d’un autre monde ou des puissances surnaturelles

• Affirmation de faits historiques (souvent controversés)

• Prescriptions (morales, rituelles, spirituelles) • Prescriptions (morales, rituelles, spirituelles)

• Perspectives « sotériologiques » : libération du mal et du péché, accomplissement de soi dans le Soi, extinction de soi, etc.

(réinterprétations, relectures, exégèses)

« C est irrationnelle » ↔?1°) C est contraire aux normes de rationalité en

vigueur (il est rationnel de croire que non-C)

2°) C échappe aux critères de rationalité en vigueur (ceux–ci sont inapplicables à C, il mais il peut être rationnel de croire que C) rationnel de croire que C) Cf. « La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent » (fr. 188)…. « Il n’y a rien de si conforme à la raison que ce désaveu de la raison » (fr. 182)

• Quels critères ?

Critère de rationalité n°1 : évidentialisme

• C est rationnelle ↔(Déf.) C est dérivable, par induction ou par déduction, de prémisses acquises naturellement et publiquement admises. admises.

• Principe de Clifford : « il est mauvais, toujours, partout et pour quiconque de croire quoi que ce soit en l’absence de preuve suffisante (upon

unsufficient evidence » (The Ethics of Belief,

1877) .

Un critère trop drastique ?• Objection : Les croyances qui passeraient le test

seraient aussitôt déclassifiées et réintégrées dans les croyances scientifiques, philosophiques, historiques ? L’adepte d’une religion ne réclame –t-il pas un droit de croire sans raison ? Cf.« Le cœur a son ordre, l’esprit a le sien qui est par principe et démonstration.» (fr.298 ) le sien qui est par principe et démonstration.» (fr.298 )

• Réponse : Le critère n’est pas forcément binaire (reçu/recalé), mais permet une évaluation progressive. Pas de démarcation stricte entre pensée magique (non-falsifiable), et pensée scientifique (empiriquement testable) mais polarité raison/superstition.

• Maintien du critère.

Critère n°2 : fondationnalismeNos croyances sont fondées sur des principes, des jugements, des intuitions de base, voire des sentiments, qui ne sont fondés sur rien d’autre.

• Mais alors ou bien on a exclu a priori toute croyance religieuse , par exemple au nom d’un Principe de Clôture Causale du Monde Physique, (impliquant des Clôture Causale du Monde Physique, (impliquant des puissances surnaturelles, un autre monde, etc.)

• Ou bien on les y inclut et alors toute espèce de croyance religieuse n’est ni plus ni moins rationnelle qu’une croyance d’origine scientifique. Croire à la validité de l’attraction newtonienne et croire à la lévitation de Gautama Bouddha, serait également fondé.

Critère n°3 : la cohérence.

Nos croyances se fondent mutuellement les unes sur les autres, sans point de départ ou d’ancrage privilégié (ni chronologiquement, ni logiquement) .

Cercle : « Il faut croire que Dieu est, parce qu’il est Cercle : « Il faut croire que Dieu est, parce qu’il est ainsi enseigné dans les Saintes Ecritures. Il faut croire les Saintes Ecritures, parce qu’elles viennent de Dieu »

Critère sans doute nécessaire, mais certainement pas suffisant.

Soumise à ces différents critères la c. r. est :

• ou disqualifiée

• ou requalifiée

• ou noyée dans la masse des théories cohérentes (mais possiblement fictives ou délirantes)

Rendre justice au caractère spécifiquement Rendre justice au caractère spécifiquement religieux de certaines croyances, sans les précipiter d’office dans l’infâme superstition ? Cf. « Si on soumet tout à la raison notre religion n’aura rien de mystérieux et de surnaturel. Si on choque les principes de la raison notre religion sera absurde et ridicule »(fr. 173)

L’absurde revendiqué : Credo quia absurdum ?

« Le Fils de Dieu a été crucifié ? je n’ai pas honte puisqu’il y a de quoi avoir honte (non pudet quia pudendum est). Le Fils de Dieu est-il mort ? Il faut y croire puisque c’est Fils de Dieu est-il mort ? Il faut y croire puisque c’est absurde (credibile est quia ineptum). Enseveli, il est ressuscité : cela est certain puisque c’est impossible (certum est quia impossibile) » (Tertullien, De carne Christi, 5)

Difficile à croire (socialement ou psychologiquement)

≠ Impossible à croire (contradictoire).

Eviter l’absurde et le ridicule: le paradoxe de Moore

La dissonance croyance/savoir est acceptable en troisième personne, pas en première.

En troisième personne : « Il pleut mais M. Météo croit qu’il ne pleut pas »

En première personne: « Il pleut mais je crois qu’il ne pleut pas».

« Dieu n’existe pas

(there is no God)…

…mais nous sommes son peuple élu

(… but we are His Choosen People) »

Croyances religieuses dissonantes

• Dieu n’existe pas mais Woody Allen croit qu’il fait partie du peuple élu de Dieu.

* Woody Allen dit : « Dieu n’existe pas mais nous sommes son peuple élu »

• Allah n’existe pas mais un tel croit que Mahomet est son prophète. son prophète.

* Un tel proclame : « Allah n’existe pas mais Mahomet est son prophète »

• « Jésus est mort mais Saul croit que Jésus est vivant »

* Saul dit : « Jésus est mort mais je crois que Jésus est vivant ».

Autopsie du ressuscité ? (The Body, 2001, Jonas McCord, A. Banderas, O. Williams)

Le défi

• Maintenir une composante évidentialiste(privée ? publique ?) quant au contenu propositionnel de la croyance religieuse, pour mettre la croyance à l’abri de l’absurde…

• … sans sacrifier la part sui generis de • … sans sacrifier la part sui generis de l’adhésion religieuse (qui pourra rester « rationnelle » au sens très large du critère de cohérence)

Une pisteCroyance religieuse = croyance propositionnelle + croyance fiduciaire, (confiance comportementale, adhésion, acte de foi, décision de s’engager dans une direction, composante volontaire) + implication d’entités ou de processus surnaturels ou spirituels

Croyance religieuse = préambules (au moins implicites) de la foi (exposés à la discussion rationnelle) + foi religieuse (cohérente avec les préambules, mais ambulante : va plus loin) + élément « sacré » « numineux » (sinon pas spécifiquement religieuse)

Deux problèmes (entre autres)

Problème 1 : les croyances religieuses risquent d’être conditionnalisées par le degré de justification des préambules. Probabilisme.

Problème 2 : la croyance est involontaire. La croyance religieuse échapperait-elle à la règle ? Volontarisme doxastique ? Auto-suggestion ? Fictionnalisme ?

Problème n°1 : le probabilisme

• Risque que le degré d’adhésion de la foi religieuse soit limité par la probabilité subjective des préambules ou des réquisits de la foi : « Louons Celui qui a probablement créé le ciel et la terre !»; « Notre Père qui es peut-être aux cieux »; « Ne fais pas cela, au cas où tu devrais être réincarné… » où tu devrais être réincarné… »

• Dissociation de la perspective évidentialiste et de l’attitude propositionnelle religieuse. Pseudo-Descartes: « l’action de la pensée par laquelle on croit une chose étant différente de celle par laquelle on connaît justifie qu’on la croit, elles sont souvent l’une sans l’autre »

Dissociation justification / engagement

• Je ne crois pas sans raisons (même faibles), mais la façon dont je m’implique dans ce que je crois n’est pas nécessairement à la mesure de ces raisons.

• Le degré d’engagement de la croyance • Le degré d’engagement de la croyance religieuse n’est pas directement proportionnel au degré de justification dont dispose le croyant (soit qu’on l’interroge, soit qu’il se demande lui-même quels sont les motifs de crédibilité de sa croyance)

Problème n°2 : le volontarisme doxastique.

• Je crois que p, parce que je veux croire que p. Ma seule raison de croire que p, c’est que je veux croire que p.

• Pourquoi ce volontarisme est problématique :

Je sais que la vérité de p ne dépend pas Je sais que la vérité de p ne dépend pas causalement de ce qui fait que p est le cas, mais seulement du fait que je veux croire que p.

Auquel cas je ne crois pas vraiment que p (au sens où croire que p, c’est croire qu’il y a quelque chose qui fait que p) : je fais comme si je croyais que p.

Croire à volonté ?

« La volonté est un des principaux organes de la créance, non qu’elle forme la créance, mais parce que les choses sont vraies ou fausses selon la face par où on les regarde. La volonté qui se plait à l’une par où on les regarde. La volonté qui se plait à l’une plus qu’à l’autre détourne l’esprit de considérer les qualités de celle qu’elle n’aime pas à voir, et ainsi l’esprit marchant d’une pièce avec la volonté s’arrête à regarder la face qu’elle aime et ainsi il en juge par ce qu’il y voit » (fr. 539)

Faire comme si ? « … je suis fait d’une telle sorte que je ne puis croire. Que voulez-vous donc que je fasse ? - … suivez la manière par où ils ont commencé. C’est en faisant ont commencé. C’est en faisant tout comme s’ils croyaient, en prenant de l’eau bénite, en faisant dire des messes, etc. Naturellement même cela vous fera croire et vous abêtira. » (fr. 418) Efficacité du procédé ?

La croyance religieuse réduite à l’autosuggestion et au « comme si ».

• En matière de religion, on croit ce qu’on veut bien croire, on se conditionne : méthode Coué.

• Ou bien on prétend transformer la réalité au moyen de la croyance : effet placébo (le croyant moyen de la croyance : effet placébo (le croyant « trouve son compte », consciemment ou non, dans ce qu’il croit).

• Autosuggestion : la vérité dépend de la croyance, au lieu que la qualité de la croyance soit indexée sur la vérité de ce qui est crû.

La méthode Coué

La méthode Coué de la dame rose

« - Pourquoi me parlez-vous de Dieu ? On m’a déjà fait le coup du Père Noël. Une fois ça suffit !

- Oscar, il n’y a aucun rapport entre Dieu et le Père Noël.

- Si ; Pareil. Bourrage de crâne et compagnie […] Alors pourquoi est-ce que j’écrirais à Dieu ?pourquoi est-ce que j’écrirais à Dieu ?

- Tu te sentirais moins seul.

- Moins seul avec quelqu’un qui n’existe pas ?

- Fais-le exister. Chaque fois que tu croiras en lui, il existera un peu plus. Si tu persistes, il existera complètement. Alors il te fera du bien »

Coué par étapes

• Je ne crois pas que Dieu existe plus que le Père Noël. La dame rose me convainc d'essayer :

• A J1 j'écris une lettre à Dieu

• A J2, j'écris une deuxième lettre• A J2, j'écris une deuxième lettre

• Pour tout n supérieur à 1, Dieu existe plus à Jnqu'à Jn-1

• Il existe un n ,tel qu’à Jn « Dieu existe complètement et me fait du bien ».

Deux interprétations• Oscar 1 : Je constate que j'ai créé les conditions de

réceptivité à une rencontre avec Dieu, j'ai ouvert les bonnes portes, regardé dans la bonne direction, fait un travail d'ascèse (j'ai travaillé à diminuer mes passions, à épurer le moi pour le faire coïncider avec le Soi, etc. )avec le Soi, etc. )

• Oscar 2 : Je fais exister Dieu par l'opération réitérée de faire comme s'il existait (ma constance a raison du caractère totalement et définitivement fictif du destinataire : mes engagements ontologiques résultent de mes comportements). Dieu n’existe pas mais je lui ai beaucoup écrit (Moore / Allen). Je sais que ma croyance religieuse est auto-suggérée.

• J'écris à Dieu

• J'offre un bélier à l'Eternel

• J'offre un coq à Esculape

• Je prends de l'eau bénite, je fais dire des messes

• Je récite le Veda en sacrifice au Brahman

L'interprétation fictionnaliste présuppose la mauvaise foi du croyant. Elle n'est pas valable en première personne, car alors le croyant devrait savoir qu'il joue au croyant, ou pouvoir le reconnaître. Si la croyance religieuse = autosuggestion diachronique, il suffirait pour la défaire d’en remémorer les étapes.

• Croire à volonté - ou au moins croire ce qu’on veut -c'est envisageable diachroniquemen, mais pas synchroniquement : à t, on ne décide pas de ce qu’on croit à t.

• Mais même en différé, est-ce possible en première personne ?A t, je ne crois pas que p, mais je fais en sorte qu’à t’> t, je sois davantage en mesure de croire que p. je sois davantage en mesure de croire que p. Si à t’, je (ou on) me remémore tout ce que j’ai fait pour être en mesure de croire que p (je me suis mis en condition…) est-ce que je crois vraiment que p ? La mise à nu du making of d’une croyance religieuse ne fragilise-t-il pas l’adhésion à cette croyance ?

Effet Placébo :

• on prescrit le remède m à P.

• m est une substance thérapeutiquementneutre

• Si P croit que m a un effet, P guérit

(mais m n’a toujours pas d’effet thérapeutique) (mais m n’a toujours pas d’effet thérapeutique)

• Effet placébo :

P croit qu'en prenant m , il va guérir.

P prend m.

P va guérir?

Question de fait : ça marche ou pas.

Placébo en première personne ? • je sais que m n'a aucune efficacité thérapeutique

• je crois que si je prends une substance qui ne me guérit que je si je crois qu'elle me guérit, alors je guéris

• je sais donc que c'est le fait de croire qu'elle me • je sais donc que c'est le fait de croire qu'elle me guérit qui me guérit.

• J'ai très envie de guérir. Je vais donc vouloir croire que m me guérit.

• Mais est-ce que je vais vraiment croire que m me guérit, alors que je sais que m ne me guérit pas ?

• Qu’est-ce que je crois ?

La réduction de la croyance religieuse à la seule auto-suggestion

• Le fictionnalisme décrit la croyance religieuse en termes de capacité à s’impliquer émotionnellement dans quelque chose que nous savons être fausse (cf. dans quelque chose que nous savons être fausse (cf. consentement à l’illusion romanesque, théâtrale, ou cinématographique …)

• Problème : je ne peux faire comme si que si je sais que ce n’est pas comme ça. Donc, même si je me prends au jeu, je ne crois pas ce que je dis croire.

Le saut de la foi (Spielberg Indiana Jones et la dernière croisade, 1989):

1°) Je crois qu’il suffit de croire qu’il y a une passerelle, pour

qu’il y ait une passerelle, alors qu’il n’y a pas de passerelle?

Le saut de la foi (suite) :

2°) Je crois qu’il y a une passerelle (invisible, furtive)

3°) Je crois que Dieu (ou la méditation) peut me faire passer

un ravin sans passerelle (suspension des effets

gravitationnels)

Conclusions• Il est possible de rendre compte de la croyance

religieuse d'une manière qui ne rende pas fatalement toute croyance religieuse irrationnelle.

• Croyance religieuse =

base propositionnelle (involontaire, non-base propositionnelle (involontaire, non-contradictoire, susceptible d'évaluation publique)

+ croyance fiduciaire (adhésion, engagement, décision comportementale)

+ relation à des agents ou des processus surnaturels

Conclusions (suite)

• Pas d’exception « cultuelle » pour les croyances religieuses : elles ont comme toute croyance des conditions de vérité (par exemple : non clôture causale du monde naturel pour les religions théistes). Elles sont partiellement falsifiables. théistes). Elles sont partiellement falsifiables.

• Les interprétations fictionnalistes, ou exclusivement volontaristes (auto-suggestion, Coué, comme si, placebo) sont recevables en troisième personne, mais ne sont pas satisfaisantes en première personne. Si elles l’étaient, l’adepte d’une croyance religieuse saurait qu’il est de mauvaise foi. Or, il y a des croyants sincères et néanmoins éclairés.

Bonus : adhésion à une révélation

• Admettre une croyance (quel que soit son contenu) comme étant de source révélée n’est pas nécessairement irrationnel. Mais cela implique l’existence de cette source de révélation. Et alors, ou bien l’existence de cette source est exclue (par un principe de clôture causale du monde). Et on se retrouve dans un cas de Moore/Allen. Ou bien elle est plausible (voire probable). Il peut être alors rationnel de Et on se retrouve dans un cas de Moore/Allen. Ou bien elle est plausible (voire probable). Il peut être alors rationnel de croire une révélation.

• Une croyance est religieuse si l’une de ses conditions de vérité concerne l’existence d’agents ou de processus surnaturels.

• Une croyance est révélée si la manière dont elle est obtenue fait intervenir l’existence d’agents ou de processus surnaturels.

Condition nécessaire d’une révélation • Nul ne peut croire une révélation sans admettre

l’existence du révélateur, et sa capacité à intervenir dans le cours des événements physiques et/ou mentaux. Sinon cas de Moore : Il n’y a pas de révélation mais je crois ce qui est révélé.

• Conséquences : certaines croyances qu’on pouvait reléguer du côté du préjugé ou de la superstition religieuse redeviennent des préambules (discutables) de religieuse redeviennent des préambules (discutables) de la croyance religieuse.

• Si je suis en mesure d’affirmer que le monde existe de lui-même et qu’aucun agent extérieur au monde ne peut en modifier le cours, alors certes il sera irrationnel de croire en une révélation, quand bien même son contenu propositionnel serait recommandable. Je pourrais d’ailleurs croire ce contenu, mais en aucun cas croire qu’il est révélé.


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