Jacqueline BOUSQUET
AU CUR DU VIVANT
2
Photo de couverture : Spiralis, Wallis photothque.
St Michel Editions, 1992 ISBN 2-902450-040-0
3
AU CUR DU VIVANT
Laventure de la conscience
4
Jacqueline Bousquet
AU CUR DU VIVANT
Laventure de la conscience
Collection Science en Conscience
St Michel Editions F 07200 Saint Michel de Boulogne
5
Je tiens ici rendre hommage au Professeur Emile Pinel, dont les travaux, par le
biais des mathmatiques appliques la biologie, mont permis de faire la jonction
entre la science actuelle et les connaissances traditionnelles. Trop longtemps mconnu,
car uvrant dans la solitude, il na pu encore apporter officiellement la science toute
la contribution de ses travaux dune valeur exceptionnelle. Souhaitons quil soit enfin
reconnu comme le pionnier de gnie dune science holistique qui nous aidera aborder
le ncessaire changement de paradigme.
J.B.
6
7
Table des Matires
Introduction 11
I Les origines du mal-vivre 15
II Quest-ce que le Rel ? 21
III Quest-ce que le Vivant ? 29
IV Transfert dinformations et responsabilit de lhomme 35
V LEtre et la Science 39
VI Le monde fantastique de nos cellules 49
VII Une biologie holistique 61
VIII De lart de gurir lart de vivre 67
IX Pleins feux sur le Vivant 73
X Biologie : de nouvelles frontires 79
XI Transfert dinformations et biotemps 89
XII Leau, matrice de la vie et mmoire du monde 103
XIII Consquences de la notion de champs en Biologie, la naissance et la mort 107
XIV Mdecine Holistique 113
XV Conclusion 119
XVI Confrence 123
Annexes 139
Bibliographie 141
8
9
Un tre humain est une partie du tout, que nous appelons Univers, une partie
limite par lespace et le temps. Il exprimente lui-mme ses penses et ses sentiments
comme quelque chose de spar du reste une sorte dillusion doptique de la
conscience. Cette illusion est pour nous une forme de prison, nous limitant nos dsirs
personnels et laffection pour les quelques personnes vraiment proches de nous. Notre
tche doit tre de nous librer de cette prison en largissant notre cercle de
compassion, pour embrasser dans leur beaut toutes les cratures vivantes et
lensemble de la nature.
A. Einstein
10
11
Introduction
Ce livre fait suite Science dans la Lumire1, il en constitue un approfondissement. Il
pose, comme le prcdent, un problme de socit; nous devons nous dcider, vite. Il nous faut un
point de repre, un modle de restructuration, car nous sommes dans le chaos. Nos systmes et nos
socits sont en pleine dcomposition et cest nous quil appartient dapporter la solution.
1 Du mme auteur chez le mme diteur.
Cet ouvrage est constitu par un recueil de confrences et de publications dans diverses
revues au cours de ces dernires annes2, ce qui explique quelques rptitions invitables. Nous prions
le lecteur de bien vouloir nous en excuser.
2 Revue Le Troisime Millnaire.
Malgr lapparente disparit des textes, il se rvle la lecture une profonde unit sous-
jacente. Le contenu de cet ouvrage est une analyse implacable de nos checs dans tous les domaines.
Il recherche les raisons de ces checs, les moyens dy remdier et de se prmunir devant la catastrophe
qui approche. Seuls les inconscients dansent sur le volcan.
Notre Terre est un tre vivant; elle souffre et est en train de mourir, victime de lgosme
et de la folie des hommes. Ce constat peut tre fait par la plupart dentre nous, avec un immense
sentiment dimpuissance. La machine est emballe, elle est folle, plus rien ne semble pouvoir larrter.
De nombreuses voix slvent bien de temps autre pour dnoncer des scandales en ce qui
concerne la pollution de lair, de leau ou de la terre, mais elles sont vite touffes au nom des
normes intrts qui la produisent.
Lhumanit nira droit que lorsquelle aura tout essay pour aller de travers, a dit un
philosophe. Les temps sont venus pour enfin aller droit, non par raison (ce sont les peuples les plus
rationalistes qui font le plus preuve dun manque de raison) mais par ncessit. Nous sommes acculs,
les cosystmes3 qui nous font vivre sont tous dsorganiss, victimes des vues court terme de
lhomme et surtout de lgosme foncier dont il fait preuve, montrant par l son incurable immaturit.
3 Ecosystme : unit naturelle se composant de parties vivantes et inertes dont les effets rciproques
forment un systme stable.
Tout ordre rsulte dun dsordre, le chaos prcde toujours un nouvel ordre. La science le
dcouvre aujourdhui; la Tradition la toujours su, elle nomme cela luvre au noir. Nous vivons cette
priode et le pessimisme des propos cache, en ralit, un grand optimisme. Quand vous verrez ces
choses, sachez que la fin est proche (sous-entendu la fin des tourments).
Cest de la dcomposition des systmes qui nous rgissent que va surgir un nouvel tat de
choses, un monde nouveau correspondant un nouvel tat de conscience de lespce humaine : cest
Lhomme aprs lhomme de Mre et Sri Aurobindo.
Il faut faire vite un choix fondamental et dcisif qui va engager toute notre volution
12
future. Ce livre est une invitation en mme temps quun guide facile. Il met en garde contre les
exploiteurs et les faux prophtes qui, prenant le train en route, pullulent aujourdhui. Toujours prts
faire du profit, sans scrupules, ils sont les loups qui veulent garder les moutons dnoncs dans les
vangiles.
Ce livre nous invite mditer sur ce logion de lEvangile de Thomas : Ce sont les
solitaires qui entreront dans le lieu du mariage. Traduction : Ce sont ceux qui pensent par eux-mmes
et qui ne sont pas rgis par des esprits de groupe ou des grgores de groupe organiss qui
parviendront lunit, vritable but de toute lvolution de la Conscience qui est un jour sortie de
lunit par la faute de lhomme, et qui naura de cesse tant quelle ne laura pas oblig, de gr ou de
force, ly ramener.
Nous vivons lenvers dun monde lenvers, ont dit les Gnostiques de Princeton. Il ne
faut pas aller bien loin aujourdhui pour leur donner raison. Les moralisateurs sont ceux qui, bien
souvent, ont le plus se reprocher, Selon que vous serez puissants ou misrables.... Dans le cas du
drame du stade de Furiani, on a trs vite dmasqu les coupables. Nous attendons toujours les
coupables du drame du sang contamin; pourtant, ceux-l sont deux fois coupables, puisquils
savaient.
Science dans la Lumire nous avait permis danalyser les raisons de la monte de la
violence dans nos socits. La plupart des gens senss, aujourdhui, saccorde pour reconnatre que
nos maux sont dans notre tte et surtout dans notre assiette. Jol du Rosnay nous invite un choix :
changer nos habitudes alimentaires ou payer de plus en plus cher pour un tat de sant trs
compromis. En aurons-nous toujours les moyens ?
Si nous acceptions de rduire, voire de supprimer notre ration de viande, de trs nombreux
hommes pourraient ne plus mourir de faim. Un carnivore consomme autant que dix vgtariens. Un
million de vgtariens permettent dix millions dhommes de vivre plus dcemment. Il faut vivre
simplement afin que dautres puissent simplement vivre, a dit Gandhi. Nous pourrions ainsi
supprimer les levages en batterie, honte de nos socits, responsables de tant de souffrances et qui,
nous lavons vu, se retrouvent dans nos assiettes avec les consquences que nous savons, savoir le
retour la barbarie. Les dernires affaires en cours nous donnent, hlas, raison.
Ceci sapplique aussi notre mdecine de plus en plus coteuse qui fait survivre grands
frais, souvent dans de mauvaises conditions, certains malades alors que nous laissons mourir des gens
sains par manque dune bonne gestion des ressources collectives. Il faut choisir.
* * *
Ce travail est le rsultat dune longue rflexion partir de luvre dEmile Pinel4, dont la
profondeur et lesprit de vrit nous avaient t rvls par ce deuxime ple de notre tre, lintuition,
laquelle Jean Charon a redonn ses lettres de noblesse en nous dmontrant que les polarits sont
ncessaires la manifestation de quoi que ce soit. Toute perte de polarit conduit la mort. Cest ainsi
que plusieurs dentre nous sont morts sans le savoir !
4 Voir bibliographie.
Lintuition ainsi que son complment et antithse, la raison seront la base de la
construction de cet essai de synthse qui nous entranera la suite de quelques chercheurs mconnus,
13
dans des domaines aussi divers que les mathmatiques, la physique, la biologie... Nous pourrions nous
en tenir l, car ces sciences aujourdhui nous ont conduits suffisamment loin pour que nous puissions
retrouver les rgles du jeu de la vie, et luvre dEmile Pinel en est une brillante dmonstration.
Mais la vrit nous oblige reconnatre que le fil conducteur, en mme temps que la justification de
notre approche tout au long de ces annes de recherches, a t la Tradition, en particulier la Kabbale et
lEvangile de Thomas.5
5 Evangile de Thomas, de Philippe de Suarez. Voir bibliographie.
Ces monuments de Science cache ont nourri notre rflexion lorsque nous avons constat
que la science, mme la plus avance laquelle il nous avait t donn de participer, ne sest pas
rvle loutil idal, la cl capable douvrir pour nous les portes de la Connaissance pour une
approche satisfaisante de la ralit. Il nous a sembl quen tant que biologiste il nous tait impossible
de comprendre les manifestations du vivant, et que la rationalit en usage dans la communaut
internationale nous obligeait supprimer des pans entiers de la ralit, sous le prtexte quil ny en
avait pas dapproche scientifique.
Ce rductionnisme engendrant une troitesse desprit catastrophique, nous avons t
amens une vue tellement fragmentaire du monde quelle en serait risible si nous nen tions
participants bien malgr nous. La recherche officielle tant une dception pour les esprits curieux et
ouverts, il nous a fallu faire table rase de nos connaissances et repartir zro avec les qualits qui nous
ont paru essentielles pour aborder une telle recherche : lhonntet et lhumilit.
Lhonntet, parce quelle permet de reconnatre ses propres limites et dadmettre que
dautres puissent disposer dinformations auxquelles nos structures ne nous donnent pas (ou pas
encore) accs. Sans pour cela sabriter derrire lopinion gnrale, nous souvenant que lorsquune
mutation se produit, elle nest pas le fait dun ensemble mais de ce que lon appelle un mutant. Cest
ainsi que la marginalit nest pas forcment un dfaut; la marge est en gnral rserve aux
corrections et donc aux matres !
La communaut scientifique est un grand corps qui, comme tout corps, est dot dun
systme immunitaire qui oscille entre la tolrance et le rejet. Ainsi, elle ne peut tout tolrer sous peine
de perdre son identit, puisque nimporte qui pourrait dire nimporte quoi, et elle ne peut pas
davantage tout rejeter sous peine de crer la maladie auto-immune qui aboutirait au mme rsultat.
Ltat de sant dun individu est caractris par un systme immunitaire dynamique
fonctionnant partir dun organisme ouvert, cest--dire capable dassimiler des informations
nouvelles susceptibles de lenrichir nous verrons plus loin comment et de lui fournir un choix
beaucoup plus grand de comportements. Or, le systme actuel tant rductionniste6, il engendre perp-
tuellement un tat de fermeture, de sclrose dans lequel toute nouvelle information va provoquer un
rejet systmatique, car non signifiant pour lensemble; et nous savons tous que les prcurseurs sont
perscuts, et quil ne fait pas bon tre prophte en son pays.
6
Rductionniste : qui rduit la ralit ce qui est conforme ses structures. Le reste est limin, il ne
le voit pas. Cest le contraire dholistique (total).
Une ide nouvelle ne triomphe jamais, ce sont ses adversaires qui finissent par mourir...
Puis il y a lhumilit, humilit devant la connaissance quavaient les anciens du
14
mcanisme de lunivers, humilit devant notre faiblesse dvolution, devant la profondeur de notre
chute, ce qui a fait dire Jsus dans lEvangile de Thomas propos de lhomme : Et moi je mtonne
quune telle richesse ait pu se mettre dans une telle pauvret.
Humilit encore pour demander notre intuition de nous informer et de nous conduire
hors du bocal de lhabitude et de la limitation engendres par notre raison.
Humilit enfin dans la reconnaissance de nos erreurs et dans lacceptation du sacrifice de
soi pour le Tout, avant de savoir que nous ne sommes quun petit aspect de ce Tout et que la perte de
notre petit moi nous ouvre toutes grandes les portes de la Connaissance en nous redonnant notre
vritable dimension, le Sans-limite :
Je suis le Tout, le Tout est sorti de moi, le Tout est revenu moi (Evangile de Thomas,
logion 77).
Nous allons, tout au long de cet essai, tenter de retrouver la connaissance vhicule par la
Tradition partir des donnes scientifiques actuelles.
La recherche ne consiste pas enregistrer passivement des faits en les accumulant
sans critique dans lespoir de voir se dgager delle-mme mcaniquement la solution
recherche.
Pascal
Nous parlons du doux, nous parlons de lamer, nous parlons du chaud, nous parlons
du froid, nous parlons de la couleur : en ralit, il ny a que des atomes et du vide.
Dmocrite
15
I
Les origines du mal vivre
La science promet le pouvoir lhomme, mais comme il arrive souvent quand les
hommes se laissent sduire par la promesse du pouvoir, il y a un prix payer : la
servitude et limpuissance. Le pouvoir nest rien, sil ne sagit du pouvoir de choisir.
J. Weizenbaum
Nous vivons lenvers dun monde lenvers. Cette phrase appartient aux gnostiques
de Princeton7. Elle est toujours plus dactualit, malheureusement. Bon nombre dhommes de bonne
volont et appartenant des horizons diffrents essayent par toutes sortes de moyens dy remdier
sans y parvenir le moins du monde.
7 Voir chapitre 5.
Philippe Desbrosses rsume dans une phrase lapidaire ltat de la plante et la solution :
Il faut que a aille encore plus mal pour que a aille mieux. Il dit tre pessimiste court terme et trs
optimiste long terme.
Ceci est une attitude sage, puisque la Tradition nous apprend que lorsquune structure est
dpasse elle doit disparatre ; cest luvre au noir8, suivie dune transmutation, cest--dire une
rorganisation lchelon suprieur.
8 uvre au noir : dstructuration prcdant un ordre nouveau.
Cest ce que vit actuellement lhumanit, qui a accumul erreurs sur erreurs, prisonnire
du profit quelle a rig au rang de religion et qui est en train de lentraner dans la voie sans issue que
nous connaissons.
La machine est folle et ingouvernable, nous sommes alls trop loin et nos conomies ne
supporteront pas le changement radical de concepts qui simpose. Il nest qu voir au niveau de
lagriculture biologique : tout tre normal et sincre sait bien quelle est incontournable, elle est
respectueuse de lenvironnement et sintgre parfaitement dans une cologie devenue indispensable
notre survie. Au moment o notre systme de protection sociale est la drive, elle est un garant du
capital sant de chacun. Toutes les publications scientifiques du moment le prouvent.
Il y a, comme dhabitude, les attards de lvolution qui refusent cette ncessaire et
dchirante rvision de nos comportements. Heureusement, le public de mieux en mieux inform,
conscient dtre manipul, se responsabilise. Ce nest dailleurs que sous sa pression que les choses
changeront. Cest un leurre de penser que les hommes que nous lisons soient capables de rformer
de fond en comble ce systme compltement corrompu par largent (P. Desbrosses).
16
Nous dansons sur un volcan, et pourtant nous sentons confusment que les choses sont
arrives un point de non-retour, ce qui explique le mal-vivre des jeunes et le dsintrt de nos
concitoyens pour la vie politique. Labsence de morale a atteint son point culminant. Sa gnralisation
layant banalise, le public se sent impuissant et frustr; il attend dans la rsignation des jours
meilleurs. Mais il convient dtre trs prudent concernant ce phnomne, car on sait que la frustration
peut conduire toutes sortes dextrmits pour ne pas dire dextrmismes. Cest dans cette voie que,
malheureusement, la France sengage.
Aujourdhui, seule la Tradition peut nous aider, mais il faut la mriter. Reconnatre nos
erreurs, perdre notre arrogance de rationalistes, abandonner notre gosme. Nous ne sommes pas
seuls sur la Terre; les cosystmes sont ncessaires notre survie, nous devons en prendre soin,
religieusement. Les gnrations futures en dpendent troitement et la marge de manuvre se rtrcit
de jour en jour.
Nous faisons partie dun grand corps, la Terre, qui elle-mme sintgre dans le systme
solaire, et ce dernier dans le cosmos. Lhomme a dabord des devoirs, au nom de son intelligence
(dont il na pas jusquici beaucoup fait la preuve). Pour linstant, il na fait prvaloir que ses droits.
Ceci explique ltat de la plante.
La Tradition nous informe : Ce que lhomme refusera de faire spontanment par sagesse,
respect, amour et surtout compassion, il devra le faire par force, dans la douleur et dans les larmes.
Lvolution, telle quelle est prvue de tous temps pour lhumanit, est ce prix.
Il est temps de dprogrammer nos erreurs
Le progrs a dshumanis lhomme. Loin de lavoir amlior, il la dresponsabilis,
infantilis et, limage du comportement de nos enfants, rendu revendicateur, exigeant, irrespectueux
de lautre quand ses intrts ou son plaisir sont en jeu !
Comment justifier les affaires, le sang contamin, les magouilles de toute sorte,
lexploitation honte de lanimal tous les niveaux ? Le pire est non seulement atteint, mais depuis
longtemps dpass. Les camps de concentration danimaux baptiss pudiquement hors-sol sont une
honte pour lhumanit, alors que par ailleurs nous sommes en surproduction ! Quel gchis au nom de
largent. Comment dprogrammerons-nous toutes ces mmoires dhorreur ?
Leurs consquences sur le plan de la sant et leur responsabilit dans le dveloppement de
la violence et des comportements asociaux ne vont que se multiplier lavenir. Juste retour de bton;
on est toujours puni par l o lon a pch.
Pourquoi voudriez-vous quil y ait sur la Terre une multitude de vies ? Il ny a
quune vie qui, vgtale, animale ou humaine, nat, rit, pleure, jouit, souffre et meurt.
Une seule. Et cest dj bien assez merveilleux.
A. Einstein
17
Cest cette vie que lhomme se complat exploiter, asservir, torturer plaisir, pour
assouvir la plupart de ses instincts les plus bas.
Que penser, en effet, des soi-disant sports comme la chasse ou la corrida, dans lesquels
lanimal souffre et meurt dans lallgresse gnrale ?
Pour mmoire, nous citerons aussi les courses, les concours tous plus ou moins
raisonnables, o cest toujours lanimal qui paie la facture de la btise de lhomme , les chiens dits
de traneaux, les chevaux de course, etc...
Cest plus que jamais ici que la Tradition met en garde cet homme qui a rompu avec ses
racines et sa Tradition, la vraie : Tu seras mesur avec la mesure avec laquelle tu as mesur.
Comme il ny a quune Conscience, une Vie, nous serons traits comme nous la traitons
dans ses diffrentes manifestations. Il ny a pas moyen, mon avis, de faire lconomie des
difficults que lhomme est en train de sinventer. (P. Desbrosses)
La corrida fait partie de la Grande Tradition; elle raconte comment lhomme, dchu de sa
qualit de fils de Dieu, pourra le redevenir. Il doit en effet vaincre ses passions infrieures, toujours
symbolises par ses animaux intrieurs dont le prototype est le taureau uvre difficile sil en est.
Cest seulement ce prix quil pourra revtir son habit de lumire, celui quil naurait jamais d
quitter. Faute de cela, le triste spectacle que nous offre la corrida est celle dun pantin revtu davance
de son habit, qui recherche gloire et argent, flattant pour cela les plus bas instincts de lhomme qui se
repat de violence et de sang, videmment lorsque ce nest pas le sien. Comment nos socits dites
civilises peuvent-elles tolrer de telles aberrations ? La rponse est hlas facile : au nom de notre
Dieu, largent, et de notre totale absence de compassion.
Notre sensibilit, compltement mousse par notre gosme, ne nous permet plus de
revenir en arrire. Nous tolrons tout cela sous prtexte de libert de choix et pour la plupart
dentre nous qui napprouvent pas : par indiffrence, par lchet. Nous oublions ainsi un pch subtil,
le pch par omission, dont il faudra pourtant rendre compte.
Que dire, alors, de lexprimentation sur les animaux, quelle concerne les cosmtiques,
larme, la recherche scientifique ou mdicale ?
Pour les cosmtiques, il faut aux responsables une sacre dose de culot pour oser essayer
sur un animal, naturellement auto-nettoyant, des produits destins cacher la dchance de cet
homme qui lui ne lest plus. Lhomme est oblig dinventer toujours plus dersatz, ou produits de
remplacement, pour masquer les effets de sa dcrpitude.
Aucun commentaire nest ncessaire pour larme : on commence avec lanimal, on
continue avec les hommes... Notre socit est en crise, car elle a perdu le sens des valeurs. La sanction
en est une pollution gnralise qui est en train de dtruire la Terre, et videmment nous avec. On
nous endort avec une masse dinformations sans intrt, qui finissent par mousser notre sensibilit en
banalisant lhorreur et linhumanit des informations qui nous sont prsentes.
Pendant ce temps, les vrais problmes ne sont pas abords auprs du public, directement
concern, mais laisss aux mains dune politique dont lobjectif principal, limage de notre temps,
est reprsente par les nationalismes. Autrement dit : nous dabord.
18
Cest ainsi que la couche dozone se rarfie une vitesse bien suprieure celle prvue
par les spcialistes ! Un arrt total de la pollution ne se manifesterait que dans 20 ans... En ce qui
concerne la pollution de leau dans les nappes phratiques, cest encore en vingtaine dannes quil
faut compter.
Que ferons-nous entre temps ? Nous assisterons impuissants la multiplication des
cancers et autres maladies dites pudiquement de civilisation (cest bien laveu que la civilisation
rend malade !) et qui frapperont malheureusement en priorit les enfants. Nous voyons actuellement
au niveau de leur sant les consquences de la pilule (sans oublier les vaccinations).
Dans un autre domaine, labus des substances chimiques, mdicamenteuses ou autres est
une injure la biologie, science de lobservation de la vie, ou discours sur la vie.
Quen connaissent les biologistes, dont la seule faon dtudier la vie est de la dtruire ou
dintervenir, de la faon la plus brutale qui soit, dans son droulement ? La biologie tudie la
souffrance et la mort, dans des expriences dont lhorreur nest plus dmontrer, tant l aussi on
assiste une escalade de la violence qui, sous le couvert de lthique, profite devinez qui ? Mais
lhomme, bien sr. Qui peut encore soutenir que lexprimentation animale soit utile ? Ceux qui par
impuissance ou par paresse se refusent admettre que nous nous sommes tromps dans notre
approche du vivant.
Lhomme, animal nuisible...
A force dintervenir sans aucune sagesse dans des phnomnes que nous devrions nous
contenter dobserver, nous avons dtruit notre environnement. Nous sommes devenus un sujet deffroi
pour nos frres infrieurs, alors que nous sommes en train de dcouvrir un peu tard, il est vrai
que notre survie dpend entirement de la place que nous leur laissons dans les cosystmes. Nous
serons respects lorsque nous respecterons.
Il est en effet temps de mettre les choses au point. Il y a sur Terre un seul tre nuisible :
lhomme. Aucun animal nest prdateur ou nuisible; lhomme a jug partir de son petit point de vue,
toujours court terme et videmment irresponsable. Cette attitude de gribouille est un chef-duvre
du genre. Nous dtruisons des espces, jusqu leur disparition, par tous les moyens dont nous
disposons et Dieu sait sils sont nombreux et proportionns notre volution morale pour nous
apercevoir par la suite que cette espce tait parfaitement intgre dans lcosystme et que nous ne
contrlons plus ni lamont, ni laval des espces concernes.
Un seul exemple parmi des milliers : la mconnaissance de la vie des sols nous a fait
pratiquer une agriculture intensive qui nous arrangeait, ou du moins qui profitait certains. Sanction :
apparition de maladies chez les plantes. Consquences : attaque par diffrents prdateurs. Solution
de lapprenti sorcier : dtruisons ! Mais ce qui est nuisible pour une vie est nuisible pour toute vie...
Autre consquence : nous ne savons plus quoi faire des surplus alimentaires qui encombrent grands
frais les conglateurs et deviennent impropres la consommation (on a vendu rcemment des poulets
vieux de 9 ans 1 franc le kilo). Cest aussi dans lindiffrence gnrale que nous assistons une
multiplication de maladies dites iatrognes, autrement dit causes par les mdicaments.
Nous voici obligs de rintroduire, dans notre environnement, les espces que nous avions
19
dclares nuisibles peu de temps auparavant. Et ceci nest que le dbut de la douloureuse rvision que
lhumanit va devoir entreprendre pour tous ses comportements bass uniquement sur lgosme et le
profit.
La vie se nourrit de vie (de formes qui se dforment), et ce qui devrait tre une lapalissade
est totalement mconnu de nos ttes pensantes. Cest ainsi quon veut remplacer lhumus, le compost,
les feuilles mortes, etc..., par le trop fameux N.P.K. (sodium, phosphore, potassium) pour les plantes,
et chez nous par les additifs obtenus grands renforts de chimie.
La sanction de tels comportements ne saurait tarder. Elle est dj l pour ceux qui veulent
voir et ne pas faire lautruche, qui refusent dcouter les mensonges de plus en plus flagrants de
lintelligentsia au pouvoir.
Le public, devenu majeur et conscient, sait quil dtient le pouvoir; il commence se
lasser de vaines promesses. Comment ose-t-on encore demander de largent pour la recherche contre
le cancer, recherche dont limpuissance et le manque de rsultats est le modle mme de lchec
retentissant, et dont les responsables devraient plutt essayer de se faire oublier. Si lhonntet tait de
rgle, une entreprise avec un tel taux dchec aurait depuis des lustres fait faillite. Les meules de Dieu
font du grain trs fin; ceci explique que nous recevions, aujourdhui seulement, la sanction de fautes
que nous accumulons depuis lorigine.
Tout chercheur qui sest occup du cancer et qui soumet ses travaux une critique
impartiale et objective doit finalement arriver limpression dprimante que tout tait
inutile. Le rsultat de milliers de vies de travail concernant les divers aspects du cancer
savre nul.
Barnet, Prix Nobel
Si donc, aujourdhui, nous en sommes dplorer lexistence de problmes insolubles
notre chelle, il ne faut nous en prendre qu nous-mmes et ne pas continuer vouloir agir en
apprentis sorciers en dtruisant tout ce qui nous gne, ou surtout gne nos intrts.
Ce faisant, nous obtenons toujours leffet inverse de par une loi observable par tous (ou
presque tous, voir plus haut lexception !). Cette loi est lie ladaptation qui rgit tout le vivant et lui
permet de survivre lorsque les conditions deviennent difficiles, voire impossibles.
La vie gagne toujours, cest la base mme de son volution. A partir de ces donnes,
lorsquon veut dtruire, on slectionne. En effet, aprs une priode durant laquelle le maximum de
destruction est obtenu, les survivants sadaptent ce qui devait les dtruire, et on obtient une espce
beaucoup plus dangereuse.
Cest ce qui se passe avec la mdecine qui, en essayant de dtruire les microbes et autres
virus qui mutent et transmutent qui mieux mieux, les a rendus de plus en plus agressifs et
incontrlables. Tandis que lhomme, empch den faire autant par de multiples vaccins, est priv de
cette facult dadaptation et volue en sens inverse de la slection naturelle. (Le sida nen est quune
20
consquence). Ceci sappelle scier la branche sur laquelle on est assis. Il faut rviser et vite nos faons
de penser et dagir, il est peut-tre encore temps. Notre espce va faire lexprience de la destruction
massive qui prcdera ladaptation. Ce sera la fois physique et mental, car lhomme est
essentiellement rgi par son psychisme.
Cest le changement de niveau de conscience prvu et dcrit par toutes les Traditions.
Sachons nous y prparer, cessons de poser de faux problmes pour essayer de nous absoudre afin de
continuer nos pratiques dpourvues dintelligence. Respectons la Terre et les lois naturelles qui
gagneront toujours, car le temps joue en leur faveur.
Lorsque la nature veut faire un chne, elle sacrifie des milliers de glands. La vie se moque
de la quantit dhumains quelle devra sacrifier pour continuer, et il se pourrait bien que nous fassions
les frais de ces ajustements.
Rendons lanimal la place qui lui revient de droit. Observons la vie; elle a tout nous
apprendre. Moins on interviendra dans les cosystmes et mieux ils se rguleront spontanment. Et,
enfin, retrouvons notre me denfant en redonnant au Divin la place que nous naurions jamais d lui
enlever : la premire.
Vivez simplement pour que dautres puissent simplement vivre.
Gandhi
21
II
Quest-ce que le Rel ?
Limagination est plus importante que la connaissance.
A. Einstein
Lhomme, crateur cosmique : ce titre, emprunt louvrage de Troward
(mtaphysicien, voir bibliographie), est un rsum de toutes les connaissances, tant scientifiques que
traditionnelles, puisquil rpond cette phrase combien incomprise : Homme, connais-toi toi-mme
et tu connatras lunivers et les Dieux.
En effet, toute connaissance, aujourdhui, nous amne inluctablement la connaissance
de la conscience qui, en empruntant encore le titre de louvrage du Docteur Thrse Brosse, est :
Conscience-Energie, structure de lhomme et de lunivers.
Ce titre est un raccourci saisissant, car en effet la structure de lhomme est la mme que
celle de lunivers, cest--dire de toute chose existante. Lunivers est mental, il ressemble plus une
grande pense qu une grande machine. Il correspond en effet, chaque instant, ce que nous
pensons de lui. Une partie des physiciens de pointe pense quil ny a jamais eu de commencement et
que lunivers est cr chaque instant; il est fait de tous les Je qui lhabitent.
Il est curieux de constater qu lpoque cruciale que nous vivons, la connaissance de soi
et de lunivers passe aussi bien par la science dans ce quelle a de plus avanc, donc dans un
mouvement vers lextrieur, que par la mditation, cest--dire par une plonge en soi, prconise de
tout temps par la plus haute Tradition.
Cette tude, quelle soit intrieure ou extrieure, est celle de laventure de la conscience. Il
ny a pas de plus grande science que la matrise et la connaissance de cette aventure. Elle est celle de
ltude des formes qui la manifestent et lui permettent de sexprimer. Il faut bien faire la diffrence
entre la Vie et ses supports (Les changes de matire dans la vie dun homme sont de 50 tonnes, soit
70 renouvellements. Ceci montre bien que seule la forme persiste, il sagit du moule ou empreinte de
chaque espce; la forme, invisible, est assimile un champ).
Dans un premier temps, nous allons parler de la plonge de la conscience dans lexistant.
Le dpart de la conscience est dans lincr, linconscience, le tout et le rien, le a qui chappe
toute possibilit de description, car notre mental, instrument de perception, pse, mesure, jauge et,
partant, est relatif. Ce nest que par lui que nous apprcions la ralit; il juge en fonction de deux
paramtres permettant de crer tout lexistant, le + et le . Stphane Lupasco, dans un raccourci
saisissant, nous dit : la contradiction est la sauvegarde de lternit. Toutefois, il sagit ici de dure.
Donc, nous partons de lUn intemporel, qui est une pulsion de vie-mort chaque instant et
22
qui se projette dans lexistant sous forme duelle, ncessit absolue dun contenant pour y enfermer le
contenu. Autrement dit, une forme contient une information immatrielle qui ressemble plus un
psychisme qu de la matire, comme lunivers ressemble plus une grande pense qu une grande
machine. Au dpart donc (si toutefois on peut parler de dpart, puisque la cration est continue et se
fait chaque instant dans lintemporel), le Un se retire pour permettre ce qui est dexister. La
conscience est inconsciente delle-mme et se projette dans lexistant pour sveiller jusqu devenir
individuelle. Elle dirige alors son tour la cration dans une succession de degrs, infinis et
diversifis, dans la connaissance.
Au dpart donc, il y a une conscience-nergie enferme au sein de ce quon appelle la
matire. Les savants nous disent quelle est intelligence absolue, quelle est esprit puisquelle se voit
elle-mme dans son champ de vision, quelle investit tout ce qui est en procdant par niveaux
(rappelant les quanta9). Les niveaux o la conscience sinstalle prennent un sens dabsolu, ou plutt la
conscience confre un statut dabsolu aux niveaux ou elle sinstalle, jusqu ce quelle puisse accder
un niveau immdiatement suprieur.
9 Quanta : en physique, quantit minimale dnergie pouvant tre mise, propage ou absorbe.
Essayons donc, de faon simple et schmatique, de suivre la dmarche des physiciens dans
leur plonge au sein de la matire.
Alors que, dans la thorie de la relativit, le point dcisif a t de reconnatre que
des observateurs se dplaant les uns par rapport aux autres devaient dcrire les
mmes caractristiques de certains objets sous des formes essentiellement distinctes,
llucidation des paradoxes de la physique atomique a rvl le fait que linteraction
invitable entre objets et appareils de mesure tablit et fixe une limite absolue notre
possibilit de parler dun comportement des objets atomiques indpendant des moyens
dobservation.
Niels Bohr
(schma atome)
23
Lextraordinaire monde de latome
Nous sommes, et lunivers avec nous, constitus de molcules, elles-mmes constitues
datomes qui sont eux-mmes constitus de particules. Toute reprsentation de ce qui se passe et de ce
qui est au niveau de latome est impossible. Il ne peut y avoir de modle nous permettant de nous
reprsenter ce quest un atome. Il y a un noyau de forme variable constitu de protons et de
neutrons10et, des distances considrables11, un nuage dlectrons tourbillonnant des vitesses folles.
A chaque instant, cest--dire 1023 fois par seconde, les protons et les neutrons changent un mson12
pi ou pion, empchant ainsi les forces de rpulsion de faire exploser cet atome.
10 Proton : particule constitutive du noyau atomique (avec le neutron), de charge lectrique positive.
Le nombre de protons, gal celui des lectrons plantaires, dfinit le numro atomique de chaque
lment chimique. Le proton a cependant une masse 1840 fois plus grande que llectron. Neutron :
particule lectriquement neutre, de masse voisine celle du proton, et constituant avec ceux-ci les
noyaux des atomes. Electron : corpuscule trs petit charg dlectricit ngative et tournant autour du
noyau atomique.
11 A l'chelle, si un proton tait une orange place de la Concorde Paris, le premier lectron serait un
petit pois Orlans.
12 Mson : particule subatomique dcouverte dans les rayons cosmiques et ayant une masse comprise
entre celle de llectron et celle du proton.
Le proton lui-mme est constitu de quarks13. On a pens longtemps quil sagissait des
briques ultimes. Au dpart, on en a dcrit trois. Actuellement, il y en a une vingtaine... repoussant
toujours plus loin les frontires de la connaissance. Entre les quarks, on suppose lexistence de gluons
qui rempliraient les mmes fonctions que les msons pi. De plus, les particules jouent avec lexistence
puisquelles mettent et rabsorbent dautres particules qui disparaissent dans lailleurs et
rapparaissent pour reconstituer la particule primitive.
13 Quark : particule subatomique fondamentale existant sous trois tats de charge fractionnaire.
Ces particules nont donc pas dexistence propre, ce ne sont pas des choses observables, ce
sont des modles mathmatiques dfinis par des coordonnes quon appelle nombres quantiques. Au
dpart, il ny avait que quatre nombres quantiques; depuis, on y a ajout la couleur, le charme, l
tranget, etc...
Une particule est en ralit une densification dun champ14. Cest une rgion de lespace
en interaction, et sa description implique de proche en proche tout lunivers : cest la thorie du
bootstrap de Chew.15
14 Champ : rgion de lespace affecte par la perturbation cre par la prsence de masses, de charges
lectriques ou dautres agents physiques. Les champs sont des modles labors pour reprsenter
laction de forces entre des corps qui ne sont pas en contact.
15 Thorie du bootstrap : les particules sont inter-relies. Une particule existe parce que toutes les
autres existent.
24
Dans cette nouvelle sorte de physique, il ny a aucune place pour la fois le champ
et la matire, car le champ est la seule ralit.
A. Einstein
Les particules intranuclaires sont aussi appeles hadrons.16
16 Hadron : particule lmentaire susceptible dinteraction nuclaire (nuclon, msons...).
Parmi ces dernires, on trouve les baryons, particules participant des interactions fortes
par rapport aux particules interaction faible ou lectromagntique dont le type est llectron. Il y a
aussi dautres forces et parmi elles la gravitation.
Quest-ce que llectron ? Cest une particule sans masse, ou du moins dont la masse
nappartient pas notre univers. Une particule est une rgion de lespace o il se passe quelque chose
et qui courbe plus ou moins cet espace autour delle. Au niveau de llectron, lespace est tellement
courb quil sest referm sur lui-mme, et de ce fait nappartient plus notre univers. Il y joue tout de
mme un rle par les forces lectromagntiques quil dveloppe. Ce sont des changes de photons17
virtuels.
17 Photon : grain ou quantum dnergie lumineuse qui se propage dans le vide la vitesse de la
lumire.
Les ractions de llectron avec son environnement sont de quatre ordres : la rflexion, la
connaissance, lamour et lacte. Certains physiciens, dont J. Charon (voir bibliographie), situent
lesprit au niveau de cette trange particule (llectron), dont lintrieur est occup par un gaz de
photons o la temprature est trs leve et qui se comporte de faon telle que linformation saccrot
sans cesse; cest--dire un espace nguentropique18 o le temps et lespace sont inverss.
18 Les termes dentropie et de nguentropie seront utiliss assez frquemment dans cet ouvrage.
Lentropie est une grandeur qui permet dvaluer la dgradation de lnergie dun systme. Elle
reprsente une perte d'information, un accroissement du dsordre : l'nergie se transforme en chaleur.
La nguentropie est une entropie ngative; ses variations sont opposes celles de lentropie. Elle
dfinit lordre, laccroissement continuel dinformations. Cest une des caractristiques des tres
vivants.
Pour retrouver dans notre univers lespace-temps nguentropique, il faut faire appel au
vivant, cest--dire au vgtal, lanimal et lhomme, qui font de lordre partir du dsordre. Dans
la matire inerte, le principe en action est le deuxime de Carnot, cest--dire la perte dinformation,
lentropie, laccroissement du dsordre : lnergie se transforme en chaleur.
Dans la matire vivante, cest le principe dexclusion de Pauli19, facteur
dhtrognisation, qui est luvre. Ce principe empche toutes les particules ayant les mmes
nombres quantiques doccuper la mme position sur les niveaux atomiques. Cest grce lui quavec
les mmes particules, on obtient tous les atomes entrant dans la classification de Mendeleev.
19 Wolfgang Pauli : physicien thoricien minent, dont les travaux ont considrablement contribu au
25
dveloppement de la thorie des quanta et des particules lmentaires.
Les photons nobissent pas au principe dexclusion de Pauli et peuvent exister en grand
nombre, avec les mmes nombres quantiques. Donc, il est dj visible quau niveau subatomique
quelque chose diffrencie le vivant et loppose ce que nous appelons linanim : cest ce facteur
dhtrognisation. Il va permettre la conscience enterre dans le minral de gravir les chelons de
lauto-connaissance et peu peu prendre conscience delle-mme. On la voit peine merger dans
lanimal et elle culmine dans lhumain, le seul pouvoir dire Je.
Les particules atomiques : matire ou onde ?
Reprenons lhistoire des particules lintrieur de latome. La physique nous dit quune
particule est la fois particule et onde. Ceci est inconcevable pour notre entendement, o une chose ne
peut tre son contraire. Et pourtant, ici, cela est vrai. Selon la faon dont nous allons interroger la
matire son niveau ultime, elle se comportera tantt comme une particule, tantt comme une onde
avec ses proprits, cest--dire la reprsentation dune probabilit de trouver la particule tel endroit
ou tel autre, et la possibilit pour cette particule dexister dans dautres univers ou dans dautres
dimensions.
Car une fonction donde comprenant trois particules se rsout en neuf dimensions,
inconcevable pour nous qui ne vivons que dans trois dimensions despace. Autrement dit, entre deux
infinis, cest--dire entre lmission dune particule et sa rception, le systme est en tat disolation et
tout est possible. Autrement dit encore, la nature du rel ne dpend que de nos moyens dinvestigation
ou de comprhension, de nos limitations.
Le rsultat de notre prise de conscience sera, en ce qui concerne les photons, soit un grain
de lumire sur un mur ou sur une plaque photographique, soit des interfrences si cest londe que lon
veut tudier. Cest dailleurs ltude de ces ondes associes aux particules qui a permis de mettre en
vidence le principe dune relation intime et immdiate au niveau subquantique. On dit que lunivers
est corrl.
Tout ceci nous amne dire :
1 Que la ralit de lunivers ne peut tre apprhende.
2 Que, par une conscience qui lhabite et qui nest autre chose quelle-mme, nous
participons cette conscience.
3 Que nous ne sommes en ralit que des piphnomnes20. La conscience essaie de
nous investir pour nous permettre daller toujours plus loin dans la conscience connaissante.
20 Epiphnomne : phnomne qui vient sajouter un autre.
Lhomme, dans son anthropomorphisme sans mesure, a dtruit cette belle harmonie de
lunivers, en srigeant en Dieu, sommet de la cration, Roi de la Terre dabord et bientt du cosmos.
Il a, malheureusement, tout ramen sa petitesse.
26
Lhomme a accept la domination de son mental, duel par excellence. Il est devenu
lesclave des forces quil devait dominer pour rgner sur toute la cration. Il nest en ralit quun
animal humain et le pire de tous les animaux, car il bloque la conscience au niveau mental intellectuel,
lui confrant ainsi une notion dabsolu.
Nous voyons le rsultat aujourdhui. Et voici que lhomme est comme lun dentre nous,
il connat le bien et le mal, disait la Divinit propos du fruit de larbre de la connaissance, et elle
ajoute : Il faut lui interdire laccs au fruit de larbre de la vie ternelle. Heureusement, car lhomme
serait arrt dans son volution au pire stade qui puisse exister. (Puisque croire quelque chose cest
le crer, il pourrait ainsi vivre ternellement, ce qui reprsenterait un enfer indescriptible).
Heureusement, la mort, ou du moins ce que nous appelons ainsi, vient lenvoyer la
refonte pour lui permettre de recommencer lexprience. Avec lespoir quil finira par comprendre que
ce nest pas lui qui fait lexprience de la vie, mais que cette dernire est laventure de la conscience
qui, pour Charon, est analogue lesprit et se situe dans les lectrons, de la conscience du Pre comme
disait Jsus (en le dfinissant comme un mouvement et un repos dont nous avons dj parl).
Lunivers est un univers de participation, et tout ce qui EST est intimement li au niveau
profond. Il ny a pas nous et autre chose, il y a nous, participant tout lexistant.
Rappelons-nous la parole du Christ : Je suis le Tout, le Tout est sorti de moi, le Tout est
revenu moi. Fendez du bois, je suis l; soulevez la pierre, je suis encore l.
Quest-ce que lhomme ?
Que devient lhomme dans tout cela ? Nous avons suivi cette conscience depuis le niveau
lmentaire : dans les lectrons qui, depuis le dbut de lunivers, accroissent leur information, dans
des structures de plus en plus compliques. Nous pourrons dailleurs la suivre plus tard, au niveau de
lA.D.N.21, dans les chromosomes. Ces lectrons donc, porteurs de toutes les informations du monde,
sont en nous, constituent nos cellules, nos chromosomes et sont rgis par llectron distingu (Jean
Charon), porteur de notre Je, et derrire lequel salignent tous les autres.22
21 A.D.N. : abrviation de lAcide Dsoxyribo-Nuclique, constituants des chromosomes, supports de
lhrdit.
22 On peut faire un rapprochement avec latome-germe des sotristes.
Nous sommes en ralit des paquets de mmoire; quelquun a dit : des milliardaires du
temps. Ces mmoires constituent notre subconscient. Linconscient collectif est porteur de la
mmoire de tout lunivers, et le rservoir de tout le savoir du monde. Il contient notre niveau les
intentions de lespce, notre perptuelle incarnation : maison, famille, patrie, accroissement des biens,
reproduction, cycle infernal duquel il est impossible de sortir sauf si nous acceptons de ne plus nous
prendre pour des dieux en faisant une dchirante rvision de nos valeurs.
Nous ne sommes donc que des paquets de mmoires accumules, vivant entre un pass accablant et un
futur qui se contente de refaire le pass. Un futur fait dimpossibilits : ceci nest pas possible parce
que plus lourd que lair ne peut voler... Lastrologie, a nexiste pas; la tlpathie non plus.
27
Les microbes et les virus, a par contre a existe ! La vieillesse, la maladie, la mort, les
limitations, tout cela existe, cest mme scientifique, puisque cest tudi...
Ceci est ce que lon appelle la voie duelle. Tout nous invite la dpasser afin de permettre
la conscience de passer au niveau suprieur, ce qui transcendera la notion de bien et de mal, en
prenant la voie juste, celle du milieu, au-dessus du bien et du mal, le Tao des orientaux. Mais pour
parvenir cela, il faut admettre ce que nous sommes.
Nous devons faire un retour sur nous-mmes, au temps o nous tions lUn unissant les
contraires en nous pour permettre au Divin de nous investir avec son intemporalit inconcevable.
Cest une invitation tre neufs chaque instant, ouverts tous les possibles (circoncis en esprit),
dominer notre mental, sans prjugs, sans mmoires. Car la plonge en nous-mmes (vritable
descente aux enfers) nous permettra de remonter libres, afin dtre remplis par le Divin, la Conscience
Une.
Lattitude juste nest pas faite de passivit : nous sommes en effet invits chercher,
chercher sans cesse. Souvenons-nous de lintroduction de lEvangile de Thomas : Que celui qui
cherche ne cesse de chercher et, ayant trouv, il sera merveill et rgnera sur le Tout.
Le subconscient, ce paquet de mmoires, est responsable de ce que nous sommes, puisque
cest lui lorganisateur de notre vie et de notre corps. Cependant, il est minemment passif, il accepte
sans discussion tout ce que lui imprime le conscient. Il est une cathode, cest--dire quil reproduit
dans notre corps et dans notre vie tout ce quoi nous acquiesons, tout ce que nous tenons pour vrai,
en bien ou en mal, sans faire de diffrence.
Si notre pense est faible et si nous acceptons sans le soumettre la critique tout ce que
lon nous apprend, alors nous ne sommes rien. Une espce fossilise perptuant un modle, toujours le
mme, fait dincarnations et de dsincarnations, avec un peu de bonheur, beaucoup de malheur, et ceci
tout au long de nos vies successives.
Si, au contraire, nous prenons conscience de notre unit avec le Tout, de notre
participation lunivers, du rle que nous avons jouer dans la cration, alors nous devenons le tout,
le champ de tous les possibles. Nous sommes un esprit neuf, offrant notre vacuit la conscience, lui
permettant ainsi de nous investir, pour nous permettre daller plus loin, de devenir lhomme aprs
lhomme, une nouvelle espce aussi diffrente de la prcdente que loiseau lest du reptile.
Nous sommes invits cette mutation : ou nous avanons avec le courant qui devient de
plus en plus fort, en nous laissant porter, sans rsistance, vers notre nouvel tre, ou nous nous
accrochons au pass, la rptition, et nous serons broys par lvolution, fossiliss, comme lont
certainement t les singes, dans une premire mutation.
Il faudrait dire quelques mots de la philosophie des nognostiques23 de Princeton
rapporte par Raymond Ruyer. Ces savants pensent que la science dcrit lunivers comme une
tapisserie dont elle ne connat que lenvers. Lendroit se situe dans les profondeurs de ce quils
appellent le champ unitaire ultime, intemporel et acausal. Ce champ est auto-crateur, ocan de
protomatire, comme lappellent les Sovitiques. De lui mergent tous les autres champs qui nous
constituent, dans un rseau inextricable et insparable, dans lequel la description dune chose implique
lunivers entier.
28
23 Gnostique : relatif la science religieuse qui se dit suprieure aux croyances vulgaires. Gnosticisme
: systme de philosophie religieuse fond sur lintuition et lillumination soudaine, et dont les adeptes
prtendaient avoir une connaissance complte et absolue de tout. Voir chapitre 5.
Nous vivons dans un nombre indtermin dunivers, dont nous navons pas conscience. La
Conscience utilise lnergie comme support et lnergie est conscience, chacune gnre lautre.
Pour viter au maximum les effets de la crise mondiale qui approche, les gnostiques
prconisent, comme seule solution, dapprendre changer de niveau de conscience. Ils relient la
Science la Tradition et aux Religions dans ce quelles ont de plus primitif, cest--dire de moins
manipul par les hommes. Ils prconisent une attitude de non comptition dans la vie et disent :
prenez un emploi le plus subalterne possible, afin de vivre verticalement et pas seulement
horizontalement. Le systme, rgi par le mental, privilgie lhorizontal, la comptition, car il faut tre
le plus fort, le plus riche, le plus puissant pour paratre. En ralit, il faut vivre verticalement, Etre et
non Avoir.
Celui qui a trouv le monde a trouv un cadavre, et celui qui a trouv un cadavre, le
monde nest pas digne de lui (Evangile de Thomas).
La naissance ? Une continuation. La continuation dun tumulte ordonn dnergies
en perptuel devenir.
Vivre ? La sensation dune imaginaire fixit dans linsaisissable rvolution de cette
ternelle Roue des choses, dont lInde neut la vision que pour lirrsistible tentation de
sen affranchir.
Mourir ? Continuer encore, et toujours, en des formes ternellement renouveles.
G. Clmenceau, Au soir de la pense
29
III
Quest-ce que le vivant ?
Ce dont nous avons besoin, cest dimagination. Nous devons trouver une nouvelle
vue du monde.
R.P. Feymann
Quest-ce que le vivant ? Pour nous, cest ce qui soppose linanim, cest--dire au
minral. Sont vivants pour nous les plantes, les animaux et les hommes. Pourquoi ? Parce quils
traitent de linformation, sont capables de ragir des stimuli, possdent la proprit de faire des
choix. Nous allons voir que la distinction entre le vivant et linanim nest pas facile faire.
Une plante ragit lentement des stimuli, il y a une diffrence de rythme. A notre chelle,
elle ne semble pas ragir du tout. Comment savoir si les pierres ne ragissent pas une autre chelle
de temps ?
Une raction chimique se produit lorsque lon met ensemble des substances qui peuvent
interagir, par exemple de lacide chlorhydrique et de la soude. Lhomme est rgi par des lois
similaires, mais avec des programmes bien plus compliqus. En raisonnant, nous voyons que nous ne
pouvons prouver que nous sommes diffrents. Donc puisque nous nous dfinissons comme vivants,
nous devons penser que tout est vivant.
En effet, les dcouvertes de la nouvelle physique montrent que toutes les particules
subatomiques semblent faire des choix chaque instant. Elles les font en fonction dautres choix qui
se font ailleurs (exemple : les cours de la Bourse). En ralit, une particule a toutes les chances de ne
pas exister : cest un modle mathmatique, qui permet de rendre compte quil se passe quelque chose
en quelque endroit de lespace (voir chapitre 2). Nous allons essayer de dfinir, en simplifiant au
maximum, ce quest une fonction donde, qui pour nous dfinit la ralit en la ramenant notre petite
chelle de trois dimensions despace et dune de temps. Une particule peut se manifester soit comme
un point dou dnergie, soit comme une onde. Si par exemple nous prenons une source lumineuse, un
cran perc de deux fentes et un mur, et si une seule fente est ouverte, une plage est claire et les
photons se rpartissent galement. Si deux fentes sont ouvertes, on a des interfrences.
Les particules atomiques doues de conscience
Comment le photon, qui allait clairer une certaine rgion, sait-il que les deux fentes sont
ouvertes ou que lune est ferme ? et cela instantanment ? Il nexiste pas de rponse cette question.
Certains physiciens voquent la conscience des photons. Une chose est organique si elle a la capacit
de traiter linformation et dagir en consquence.
30
Nous sommes donc en face dune ralit qui se prsente de deux faons : organique cest
la particule et intangible cest londe, productrice dinterfrences.
Reprenons lexprience prcdente : une source de photons et lobservateur. Tant que le
photon se dplace sans interaction, il est dit quil se propage en tat disolation, rgi par lquation
donde de Schrdinger24. Il est exprim mathmatiquement comme une corrlation entre deux
observables. Ce nest pas une entit existant de faon indpendante, mais un ensemble de relations qui
stend de proche en proche dans tout lunivers.
24 Physicien autrichien (1887-1961). Prix Nobel pour ses travaux de mcanique ondulatoire.
La corrlation est un concept, il nexiste pas de corrlation en dehors des humains. Si nous
ntions pas l, il ny aurait pas de concept, donc pas de particules. On ne sait rien dire du rel qui
stend au dehors, sauf avec nos concepts, et mme ainsi les particules nont pas dexistence
indpendante, elles sont reprsentes par une fonction donde et celle-ci napparat que dans les
corrlations avec dautres objets !
Un photon apparat comme distinct parce que nous linterrogeons (par interfrence avec la
matire). Sinon, il continuerait voyager en tat disolation travers lunivers pris comme un tout.
Entre la zone de prparation et la zone de mesure, il y a un dploiement dynamique de
possibilits. Nous pouvons mesurer ces possibilits en interfrant avec le systme (dans le cas du
photon : plaques photographiques par exemple). Cette possibilit annule immdiatement toutes les
autres : lune stant actualise, la probabilit que lautre intervienne devient nulle. Le fait de procder
une mesure a donc interfr avec le dveloppement du systme en tat disolation.
Le dveloppement des possibilits est traduit par une formule mathmatique : lquation
donde de Schrdinger (cest elle qui rgit le systme en tat disolation) qui est reprsente
mathmatiquement par une fonction donde.
Une fonction donde est une fiction mathmatique qui reprsente toutes les possibilits
qui peuvent advenir un systme lorsquil interagit avec un systme observant. Elle peut tre calcule
partir de lquation donde de Schrdinger. En llevant au carr, on obtient londe de probabilit.
Il y a une diffrence entre possibilit et probabilit. Dans le cas dune actualisation, la
fonction donde seffondre : cest le collapsus du psi25. Entre lactualisation et leffondrement, cest le
saut quantique. Quand le systme se propage en tat disolation, tous les vnements autoriss qui
peuvent lui advenir se dploient. Sil interagit, une possibilit sactualise, les autres disparaissent. Le
saut quantique seffectue partir dune potentialit aux facettes multiples vers une actualit unique.
25 Terme de physique : londe psi sactualise en une particule.
Ce quil est important de comprendre, cest que la fonction donde dune particule est
dfinie par trois dimensions de n particules, n multipli par trois dimensions, alors que nous ne vivons
et ne pouvons concevoir que trois dimensions. Le saut quantique est le saut dune ralit dote dun
nombre thoriquement infini de dimensions vers une ralit qui nen a que trois.
Qui examine lunivers ? Comment lunivers est-il actualis ?
31
Nous actualisons lunivers, puisque nous sommes une partie de lunivers, et lunivers
sauto-actualise. On ne peut plus parler de comment. Il y a des faits : ondes et particules coexistent; la
mcanique quantique a raison, mais il faut en payer le prix : il ny a pas de ralit descriptible.
Lcoulement du temps nest peru qu notre chelle macroscopique; il est li lentropie
dun systme, cest--dire une perte dinformation. Au niveau subatomique ou quantique,
lcoulement du temps perd sa signification (il en est de mme au niveau de lADN dans les noyaux
cellulaires).
La Conscience son niveau fondamental est un processus quantique. Donc, si en
dveloppant notre perception, nous pouvons inclure des faits qui normalement sont hors de notre
limite, il est concevable dprouver lintemporalit (dans les rves).
Selon la thorie du champ quantique, on peut avoir quelque chose pour rien, mais
seulement pendant 10-15 secondes.26
26 Tout se paye dans lunivers, selon la thorie des champs... Mais tout est possible quelque part grce
des tats modifis de la conscience.
Comment comprendre aujourdhui cette conscience-nergie qui est dans tout lexistant
et qui se cre des vhicules de plus en plus conscients, jusqu cet homme, qui au fond nous est de
plus en plus tranger !
Sidentifier au pass sest se figer dans notre volution
Nous nous sommes identifis un paquet de mmoires auxquelles nous nous accrochons
dsesprment, en dpit du fait quelles reprsentent le plus souvent le souvenir dexpriences
douloureuses qui encombrent notre subconscient.
Nous permettons au pass de se dupliquer. En effet, seul parmi les tres vivants,
lhomme nat sans pass, sans instincts, entirement neuf. Son imprgnation va se faire au fur et
mesure de sa croissance, plus exactement de la croissance de son cerveau.
Lenvironnement va crire, comme sur une disquette dordinateur, le programme quil
utilisera toute sa vie si rien ne vient le dconditionner. En effet, le milieu dans lequel nous vivons
dtermine les choses que nous pourrons vivre (ce quoi nous avons droit) en crant dans notre
cerveau des sortes de sillons, analogues aux microsillons de nos disques, et qui constituent nos
programmes.
En nous se trouvent deux vies : lune subconsciente, fminine, faite de souvenirs, de
pass, porteuse de toute la mmoire de lunivers, dans laquelle une loi transcende toujours celle qui
prcde; immense rservoir de tout ce qui a t acquis, dans le bien comme dans le mal. Lautre
consciente, masculine, porteuse du futur. Seul le conscient a le pouvoir de faire fructifier ce rservoir
ou, au contraire, de rprimer ces mmoires, car il a en tant que mle nanti dun signe + le pouvoir
dinformer (lnergie, porteuse de linformation, circule toujours du signe + vers le signe ).
Il est libre dorienter la suite de lvolution par son pouvoir de choix, donc de dcider ce
32
que sera le demain de lespce. Il faut refuser de sassimiler au pass, aux souvenirs. En effet, le
reconnatre et sidentifier lui, cest se figer dans lvolution, comme lont fait les races animales.
La mutation, pour une espce nouvelle, cest le refus de rester ltat larvaire pr-humain.
Cest cette mutation que nous invitent la Science moderne et la Tradition.
Le cosmos et tout ce quil renferme joue, au niveau atomique, le jeu de lindtermination
afin de nous inviter ne rien tenir pour certain, solide ou stable, autant de choses qui sopposeraient
notre libert. Les choses dfinies sont finies et ne peuvent plus changer. Ce refus de se dfinir est trs
prsent dans la culture orientale et se rsume : je ne suis pas cela. Dans lici et maintenant, tout est
toujours possible, tout est neuf. A chaque instant, un choix nouveau simpose au niveau de la matire
dite inanime. Cette matire attend que nous reconnaissions en elle lesprit, qui est une partie de notre
esprit avec lequel nous pouvons dialoguer. Nous pouvons lui apprendre son immortalit et surtout sa
Divinit, tout en reconnaissant, videmment, la ntre.
Lhomme, par sa facult de choix, a tout pouvoir. Et parmi ces choix, lhumanit actuelle
a choisi dtre lesclave des forces quelle devait dominer. Elle avait t cre pour administrer le
cosmos; en fait, lacceptation ou le choix dtre ce paquet de mmoires accumules et rptitives
lincluent dans lvolution des autres cratures. Elle a choisi la dure, le contenant, la structure fige
dans laquelle elle enferme la vie, qui, en ralit, est mouvement et indtermination.
Cette vie nous invite, chaque instant, tre neuf et engendrer tous les possibles,
transcender toutes les lois. Il faut librer cette norme puissance qui git dans tout ce qui est et la laisser
uvrer, toujours neuve, sans pass et sans avenir. Il faut sidentifier au contenu des choses et non au
contenant, linformation et non ses supports nergtiques.
Le contenu est une pulsion de vie-mort sexprimant dans la rsistance ncessaire des
contenants.
Limportance de la pense positive
Nous nous sommes identifis au contenant, et la rigidit de nos structures a enferm cette
vie, lempchant de sexprimer librement. Cette puissance infinie, qui git au fond de tout ce qui est,
essaie de prendre conscience delle-mme. Sa structure offre lhomme dtre limage du crateur,
cest--dire de la conscience qui semprisonne dans des formes. En lhomme seulement, une vie peut
fconder une autre vie, la vie psychique peut fconder la vie physique, et le corps de lhomme et le
monde qui lenvironne sont le reflet de son contenu psychique.
Lhomme ne peut sempcher de crer puisquil est fait pour cela. La mconnaissance de
lui-mme loblige crer son propre malheur. Son identification aux diffrents rgnes vivants et sa
mmoire lempchent de revendiquer son hritage Divin et sa domination sur la cration qui lui a t
annonce dans les Ecritures.
Jusquici, tout semble avoir aid lhomme se fourvoyer (et les religions plus que tout
autre) : lassimilation au temporel de choses appartenant lintemporel, la rationalisation exacerbe,
les inversions de sens, la cupidit et la soif de puissance de certains humains, sans oublier leur
gosme et surtout la passivit des foules qui prfrent subir lautoritarisme dun pouvoir plutt que de
33
se prendre en charge et de se remettre en question. Tout ceci nous amne au chaos que nous
connaissons. Comment pourrait-il en tre autrement ? Lhomme actuel est un assist permanent, un
ras du sol, sans colonne vertbrale. Lchec de tous ses systmes affole sa psych et lenferme dans un
tissu de contradictions dont il nest pas prt de sortir.
Les Distes croient en un Dieu qui semble bien impuissant. Les autres prennent
conscience que les progrs sociaux ou scientifiques namnent pas le bonheur sur Terre; certainement,
au contraire, nous faut-il prendre conscience de notre impuissance face une nature qui refuse de se
laisser asservir et secoue de temps en temps ce dieu que se croit devenu lhomme.
On invente des mdicaments de plus en plus puissants et de plus en plus toxiques qui ont
pour effet de crer des allergies de plus en plus nombreuses
(2.500.000 franais). On cre de plus en plus dhpitaux, pourquoi faire sinon pour aider
les gens tre de plus en plus malades ? Si progrs il y avait, on en fermerait.
La mdecine, cest foutu. Elle vit un second Moyen-Age... Il y a de plus en plus de
cancers parce que le dpistage est beaucoup plus prcoce, mais on ne les matrise pas
aussi bien quon le dit, malgr la chimiothrapie qui est surtout prne par les
chimiothrapeutes et par les laboratoires. Et pour cause, ils en vivent. Si javais une
tumeur, je nirais pas dans un centre anticancreux.
Professeur G. Math, LExpress, 1985
Point nest besoin de dire que le bien-tre nest pas synonyme dtre bien. Pourquoi toutes
ces douleurs, pourquoi toutes ces contradictions et pourquoi tous ces checs ? Pour empcher
lhumain de se fixer dans un stade larvaire, de mourir de cette mort morte qui est la rptition de
naissances et de morts physiques, en ajoutant chaque fois un peu de bonheur et beaucoup de malheur.
Les preuves sont les coups de boutoir de la vie qui refuse les structures figes et les
dmolit, la vie qui refuse le pige qui se referme.
Cest au niveau du mental que nous avons conscience de notre faiblesse ou de notre force.
Notre corps, lui, est passif. Il accepte tout ce que nous lui apprenons, cest--dire quil manifeste nos
convictions profondes, ce que nous tenons pour vrai; on peut citer lexemple des yogis et des saints. Si
nous ne pensons pas consciemment de faon positive, cest lespce qui pense pour nous, avec
linfinie rptition de ses checs.
Si la conscience slve, la loi de subordination joue et avec elle la possibilit de
transcender les lois connues. La conscience peut atteindre ainsi le plan Divin, par subordination totale
ce plan vibratoire qui, lorsquon le laisse sinstaller, prend en charge lhomme qui devient ainsi
lhomme ralis. Toute la symbolique raconte cette histoire et, dans la Bible notamment, les noms qui
changent au fur et mesure symbolisent les tats de conscience par lesquels est passe ou passera
lhumanit.
34
Ce quil faut, cest apprendre reconnatre les potentialits de la nature humaine.
Ren Dubois
35
IV
Transfert dinformations et responsabilit de lhomme
La science est aveugle sans la religion, et la religion est boiteuse sans la science.
A. Einstein
La science, dans ce quelle a de plus avanc, peut nous permettre de comprendre que si la
cration va de travers, cest par la faute de lhomme, plus exactement cause de la mauvaise
utilisation de son mental. Et voici que lhomme est comme lun dentre nous, il connat le bien et le
mal. Ce sont les dmiurges qui parlent; lexistant doit obligatoirement passer par les antinomies,
reprsentes par les polarits ncessaires la manifestation.
Il est dit, juste aprs, quil faut lempcher de manger du fruit de larbre de la vie ternelle
car, en effet, si lhomme aprs avoir pch, cest--dire rat sa cible, pouvait avoir accs la vie
ternelle, il sensuivrait une abomination, car il perptuerait ses faiblesses, ses incapacits, ses doutes,
ses peurs, sa mdiocrit.
En somme, seul lhomme re-n, lhomme ralis, pourra rintgrer la divinit do il est
sorti inconscient et o il reviendra en pleine libert et conscience. Le seul acte accomplir pour cela
est le lcher prise. Il faut se rendre compte que le mental nous domine, que nous nous identifions nos
penses, notre pass. Il faut comprendre que le mental, comme le physique, ne sont que des
instruments au service de lhomme intgral. Tant que nous fonctionnerons dans le mental, en ne
sachant pas lutiliser comme un outil, nous oscillerons entre le bien et le mal, puisque le mental est
duel et quil est une facult de relation.
Il faut rendre le champ ses vritables propritaires (Evangile de Thomas) et redonner,
par notre possibilit de choix, une orientation la cration. Cest nous qui avons introduit dans nos
cellules la peur, la colre, lenvie, la jalousie, etc... Cest nous de faire le chemin inverse et
dassumer notre descente aux enfers, afin de donner au plan Divin la possibilit de purifier tout cela. Il
faut accepter de tout perdre, mentalement, afin dtre neuf tous les possibles.
La dynamique des formes tudie au niveau de la Science ou de la Tradition, en particulier
partir de la Kabbale, rvle une approche tout fait nouvelle de la vie, donc de la biologie.
Les formes sont au service de la vie, elles lui permettent de se manifester dans le monde
physique; elles sexpriment au travers dun champ dit morphique (Sheldrake27). Ce champ envoie
des informations, il est non nergtique et se manifeste par rsonance. Lnergie est, elle, dpendante
de la situation dans lespace, ce qui a fait dire Pinel que la forme est ncessaire dans la vie comme
dans la mort, et quelle dpend de la gravitation !
27 Voir bibliographie.
36
Lvolution des formes est par consquent soumise au temps qui joue le rle dune
pression. Il tend dfaire les formes par sa force centripte (le temps est une accumulation de
mmoires, expriences du vivant, dans sa composante fminine; le futur est un champ de formes-
penses, de dsirs, conscients ou inconscients, de concepts en tous genre).
Laccumulation dexpriences, les ntres et celles que nous absorbons par lintermdiaire
de la nourriture, de la respiration et du contenu habituel de notre mental, changent le niveau vibratoire
de nos supports physiques (atomes, molcules, cellules, organes et, pour finir, tout le corps lui-mme).
Le rsultat est que cette nouvelle antenne, qui se modifie au cours du temps, ne peut plus
faire rsonner le champ originel sans distorsion (on commence vieillir ds la naissance). Ceci
explique et permet de justifier ladage bien connu qui dit que la mort est le prix que doit payer la
cellule pour stre diffrencie. Nous comprenons ainsi pourquoi les tres les plus primitifs, et donc
les moins volus, bnficient de grandes facults de rgnration.
Lanalyse du vivant travers les champs qui rgissent la matire va nous permettre
dtudier plus finement le comportement de la matire vivante. La conscience consciente ne se
manifeste quau niveau humain.
Nous allons maintenant essayer de cerner les transferts dinformation travers lexistant.
Ce faisant, nous nous rendrons compte que nous avons commis une grossire erreur en refusant de
tenir compte des informations que nous donne la Tradition, sous le prtexte que la faon dont est
vhicule cette information nest pas scientifique.
Formes et transferts dinformations
Si la matire nest que le support de linformation, si la forme est informe et informante,
si comme nous lavons dj vu la forme est rgie par un champ dit de forme, alors les transferts
dinformation passent par des dformations. On sait dj que les orbites lectroniques ne sont pas
circulaires mais elliptiques, et quun atome peut tre excit par capture dun photon compatible
(phnomne utilis en particulier dans les techniques de fluorescence en microscopie). Cet atome
change de forme puisque llectron qui a capt le photon subit un saut quantique, ce qui peut tre
compar une inspiration.
En relation avec ce phnomne, la vibration du proton saccroit. On sait qu toute
vibration correspond une forme et vice-versa; ce phnomne lillustre bien. On sait aussi actuellement
en biologie des nergies ultrafines que les cellules communiquent par lintermdiaire de photons et en
particulier que les mcanismes de rparation de lADN utilisent des frquences correspondant
lultraviolet.
Ceci nous ramne aux thories de J. Charon qui pense que lesprit est dans les lectrons et
que ce sont ces derniers qui font lexprience de la vie et non nous ! Ils changent avec
lenvironnement des photons qui peuvent tre virtuels, ce qui correspond bien notre thorie des
transferts dinformation par rsonance. Si linformation est non nergtique, ainsi que les champs
morphiques, cest quil sagit dun contenu mental ou psychique (souvenons-nous : lunivers
ressemble plus une grande pense qu une grande machine).
37
Alors que nous pensons avoir besoin dnergie pour survivre, donc de calories, nous
navons besoin que dinformations. Les formes sont casses aux diffrents tages de la digestion, de
plus en plus finement; la matire est limine dans les excrtions. Si cette matire possde une
structure tridimensionnelle compatible avec le vivant, il ny a pas de problme. Par contre, sil sagit
de substances de synthse, alors lorganisme ne les reconnat pas ! La substance est stocke dans les
tissus graisseux sil sagit de substances liposolubles, dans leau dhydratation dans les autres cas.
Ces notions sont dune importance considrable, en ces temps de pollution dans tous les
domaines et en particulier dans le cas de lagriculture dite intensive. Il en est de mme pour tous les
produits de synthse dus une science chimique qui a tout envahi sous prtexte de rendre la vie plus
facile. Or chaque fois quon sloigne de la nature, elle se venge, nous montrant bien quelle finira
toujours par avoir raison et que nous serons toujours punis pour nos vues court terme au service
exclusif du profit.
Il y a une morale cosmique. La mconnatre ne nous empchera pas de payer la note, pas
plus que nous sommes exempts de dcharge lectrique lorsque nous saisissons un fil dans lequel
passe du courant si nous ne savons rien de llectricit.
Lunivers est cohrent avec lui-mme. Ne pas respecter ses rgles et ses lois expose des
sanctions qui ne sont dues qu lignorance. Dailleurs, une phrase de lEcriture prcise quil nest pas
de plus grand pch que lignorance. Pourtant, lhomme sait bien quil est intervenu maladroitement
dans les cosystmes, par manque de savoir, dhumilit et au nom dun monstrueux gosme.
Il est bien connu en Tradition quon reproche toujours aux autres les travers dont on est
affect : lautre nous renvoie toujours notre propre image ! Il suffit de transformer nos concepts et
immdiatement les autres ne projettent plus la mme image sur nous, ils semblent avoir chang. Il
nen est rien : cest nous qui avons chang.
Lorsque lhomme se permet de dtruire ce quil appelle des prdateurs (en ralit, cest lui
qui est un prdateur), il na rien compris lorganisation du vivant. Il refuse dadmettre que les formes
correspondent une vibration, et que toute dformation implique une baisse vibratoire qui va
permettre un soi-disant prdateur de venir parasiter la forme en question, parce que cette dernire
nest plus capable de maintenir sa forme.
Donc, au lieu de vouloir dtruire tout prix le prdateur, il vaut mieux, et de loin,
redonner la forme les moyens de retrouver son taux vibratoire ! Cest toute la diffrence entre la
mdecine classique et la mdecine dite de terrain.
Il ny a dans mon propos aucune amertume. Jassume, comme tous mes collgues, la
responsabilit de la situation prsente, mais mon optimisme de volont moblige
professer que le progrs scientifique implique un quilibre retrouv entre leffort pour
obtenir les rsultats matriels de la science dite dure, et leffort de rappropriation des
dimensions historiques, philosophiques, esthtiques et thiques capables de rapprocher
science et conscience.
Jean-Claude Salomon, directeur de recherche au CNRS
38
39
V
Ltre et la science
La pense est la seule ralit, lnergie primordiale. Sa force est phnomnale. Elle
dchire le voile de lavenir et y place ce quelle dcide.
Carrel disait dj : Le moment est venu de commencer luvre de notre rnovation. Il
faut nous mettre en marche, nous librer de la technologie aveugle, raliser dans leur complexit et
leur richesse toutes nos virtualits. Mais nous sommes encore plongs dans le monde que les sciences
de la matire inerte ont construit, sans respect pour les lois de notre nature, dans un monde qui nest
pas fait pour nous, parce quil est n dune erreur de notre raison et de lignorance de nous-mmes.
Pour ceux qui admettent lunit cosmique, lme des hommes comme celle des astres sort
des manations consubstantielles de lme du monde. Il y a correspondance entre elles. Lhomme est
un microcosme dont les fonctions correspondent aux diverses parties de lUnivers, qui est le
macrocosme. Les corps visibles correspondent des esprits invisibles quils symbolisent et dont ils
sont insparables (Le Melletier).
Etre conscient, cest se rendre compte. Pour le Pr Sivadon, notre conscience, cest le
vcu de notre existence prsente. Ce vcu existentiel peut avoir des niveaux diffrents, qui font lobjet
des tudes sophrologiques. A une poque o les mdicaments pharmacologique-ment actifs taient
lexception, la mdecine faisait un large usage de la valeur symbolique de nombreux remdes. Ces
derniers agissaient selon lide que se faisait le malade, de lide que le mdecin se faisait du
mdicament.
Lorsque les progrs de la bactriologie, de lanatomie pathologique, de la radiologie...
permirent de crer une science clinique objective, tout ce qui avait un aspect subjectif fut relgu au
magasin des accessoires inutiles. Mais plus prs de nous, une sorte de parti-pris scientiste anima les
pionniers de la Jeune Science Mdicale qui refusa de considrer comme possible objet dtude tout ce
qui ne pouvait tre objet de mesure. Cette exigence mtrologique contamina mme la psychologie
naissante qui consacra ses premiers efforts tenter de mesurer des sensations, cest--dire des tats de
conscience.
La phnomnologie, avec Binswanger, mais aussi avec Minkowski et quelques autres, a
rintroduit la conscience au domaine de la connaissance. Mais la mdecine scientifique en a t peu
influence. Malgr les efforts des savants, dont le grand chimiste et physicien William Crookes qui
dcouvrit les rayons cathodiques et isola le thallium , pendant prs dun sicle la mdecine
occidentale se sera dveloppe en laissant de ct, en niant systmatiquement et parfois en rejetant
avec passion, le rle de la subjectivit dans le comportement de lhomme et les ractions du corps
humain.
A de nombreux signes, on peut esprer que cette priode touche sa fin, puisque lon sait
maintenant que les lois qui rgissent la nature visible rgissent aussi linvisible, et le climat
40
scientifique sest profondment modifi surtout la suite des progrs de la physique (Werner
Heisenberg, Prix Nobel).
Au niveau atomique, les concepts fondamentaux despace et de temps sont bouleverss; le
dualisme quantique fait apparatre la mme entit sous forme de matire et sous forme dnergie.
La connaissance de soi et de lUnivers peut tre actuellement aborde par la Science qui
permet la prise de conscience directe dune ralit suprasensible, essence ultime de toute chose. Les
savants la dsignent sous les noms de Champ unitaire ultime, Champ ontologique, Conscience
cosmique, Protomatire.
Les progrs rcents des sciences, en particulier de la physique, montrent la ncessit
imprieuse de considrer lUnivers comme une totalit dont nous ne voyons que lenvers, lendroit se
situant aux ultimes profondeurs dun champ unitaire qui est lIntelligence souveraine.
Pour le physicien de 1938, suivant limage dEdington, le bureau sur lequel nous crivons
et le coude qui repose dessus ntaient dj quun espace presque vide, dans lequel des lectrons pars
tourbillonnaient autour de leurs noyaux, dont les sparait une distance 100 000 fois suprieure leurs
dimensions. Mais cette image vieillie est encore trop figurative.
Toute reprsentation figure de latome tel quon le conoit actuellement est impossible et
llectron est la fois un corpuscule et une onde. Cest ce quexprime le principe de
complmentarit de Niels Bohr, selon lequel on peut regarder un seul et mme vnement dans deux
systmes de rfrence qui sexcluent mutuellement, mais en mme temps se compltent, et seule la
juxtaposition de ces deux systmes contradictoires procure une vision exhaustive des apparences des
phnomnes (Heisenberg).
Nous avions pris lhabitude dobserver le jeu cosmique de la priphrie, de lenvers de
lUnivers, et nous assistons une srie de problmes sans issue, sans explication ni signification. En
revanche, vu des profondeurs que nous montrent la Science avance ou les plus hauts sommets de la
Ralisation spirituelle, ce jeu nest plus insens parce que lHomme a retrouv son centre, o il
nexiste plus ni conflit ni contradiction.
Depuis 1974, les travaux dminents physiciens concluent la nature spirituelle de
lessence nergtique de la matire. Ils admettent la possibilit dune prise de conscience des ultimes
profondeurs de lUnivers en lhomme et par lhomme.
Le schma Esprit-Energie-Matire, base essentielle de lsotrisme, est reconnu
scientifiquement. Sa rsolution lunit avait dj t nonce par Fleming en 1902. Il dclarait que
lnergie, en son ultime essence, nous restait incomprhensible sauf dans les manifestations
oprationnelles directes que nous nommons Esprit ou Volont.
LUnit de linfini est une ncessit mathmatique. Le principe original de la vie tant
infini ne peut tre quune entit unique.
41
Les Gnostiques de Princeton
Ruyer, en 1974, crit La Gnose de Princeton. Il rvle les conclusions surprenantes de
plusieurs savants, dont un certain nombre de prix Nobel de diffrentes disciplines, qui se runissent
depuis 1969 pour tudier les liens entre la matire et le psychisme.
Ces nouveaux Gnostiques sont des Scientifiques qui pensent que la parfaite connaissance
de soi et de lunivers se ralise autant par la science que par la mditation, et que le processus dveil
intrieur est rigoureusement individuel. Ils prennent le contre-pied des scientistes matrialistes et
proclament : Nous navons pas de corps; la seule ralit en nous, en tous les tres, en toute chose, est
lendroit, cest--dire lessence nergtique universelle qui est infiniment suprieure la ntre.
Luniversalit de lintelligence, la supra-conscience au cur mme de la matire, amne considrer
lintelligence de lnergie au niveau des processus intranuclaires comme incomparablement
suprieure la ntre.
Linfusoire, le vgtal ou la macromolcule travaillent sur les donnes de leurs difices
molculaires, sur les parties prsentes de leur champ auto-visuel. Ces donnes jouent intelligemment
en fonction de rgles et de besoins bien dfinis, alors que le technicien aux prises avec un problme
peut sgarer par leffet de mauvais schmas crbraux.
Les Gnostiques de Princeton se consacrent actuellement ltude des rapports entre la
fonction psi de la physique des quanta et la fonction psi du psychisme, entre lanti-matire et lanti-
temps, ainsi qu ltude des facults encore inconnues de lhomme.
Conscients dune crise mondiale prochaine, ils signent le manifeste de lInstitute for
fundamental studies qui se rsume comme suit :
1 Toute matire-nergie a son origine dans la pense.
2 Notre perception normale de la ralit est un compos dun nombre indfini dunivers
dans lesquels nous coexistons.
3 Lespace, le temps, les lois de la physique telles quelles sont connues actuellement
peuvent tre dramatiquement altrs par un effondrement gravitationnel de lespace-temps se
concentrant dans une singularit, cest--dire une rupture dans la structure ordinaire de lespace-temps
et de la causalit.
4 Il y a une relation intime entre lnergie quantique et la conscience, et chacune gnre
lautre.
5 Il existe une varit de techniques psychonergtiques pouvant minimiser les effets
de la crise qui approche.
A partir de cette mise au point, ils tudient actuellement :
1 La capacit qua la pense dtre en relation avec dautres espaces-temps et dlaborer
un systme de matire-nergie dans un sens diffrent de celui qui existe actuellement.
2 Les anciens codes des Archtypes et leurs relations avec nos sciences.
42
3 Lapplication de nouvelles valeurs, en vue de la ralisation dun tat suprieur de
conscience.
On peut, travers les rcents pr