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Page 1: In Real Estate, We Trust

[Echo«InReal Estate We Trust>Le doute n'est plus permis, Après avoiressuyé rune des pires crises de son his-toire, l'immobilier américain confirme,mois après mois, sa reprise.

bilières ont reculé, en 2012, pour la secondeannée consécutive, de 16,6%par rapport à2011et ont concerné 671.25110gements du-rant l'année écoulée. C'est tout simplementle nombre de saisies le plus faible depuis ledébut de la crise immobilière américaine, ilya 6 ans.

SERGEVANDAELE

Tous les indicateurs pointent dans le mêmesens. Qu'il s'agisse de l'évolution des prix devente des logements, du nombre de permis.de bätir qui ont.augmenté de 50% depuisleur point bas, des mises enchantier qui ont cru de28% en glissement an-nuel ou du nombre demaisons neuves ou ëxis-.tantes vendues ...la briqueaméricainereprenddes cou-leurs. Etl'actualité aoublié cesfameuses sai-sies immobilières dontchacun garde en mé-moire l'image de fa-milles expulsées deleur domicile au plusfort de la crise. Selonles données publiéespar le cabinet Realty-Trac, les saisies immo-

Un logement, trois emploisCette embellie du marchê immobilier, c'estévidemment une aubaine pour l'économieamérièaine. EIle se concrétise, en effet, aumoment oü le taux de chömage tend à re-fluer (7,7%en février soit son niveau le plusbas depuis fm 2008) et ou les prix au détailindi- .

sur les résultats du spécialiste américain dubricolage Home Depot, qui a l'avantagejïedonner à la fois une indication en matière deconsommation et sur l'état du marché im-mobilier, autrement dit les deux moteurs decroissance aux Etats-Unis.Ces performances ont plutöt de quoi ras-

surer les plus sceptiques. Legéant d'Atlantaa, en-effet, augmenté ses bénéfices et sesventes plus que prévu l'an dernier. Le béné-fice net a progressé de 16,8%sur l'ensemblede l'exercice 2012-13 (cIos fin janvier ) à 4,5milliards de dollars.Un bémol, mais de taille: la prévision

Dulcie S. Latorre683-.2800

quent une haussedes dépenses courantes. L'immobilier, quiavait été laminé par la récession de 2007-2009, apparaît dêsormais comme l'un desmoteurs de cette reprise économique. Etpour cause. Les économistes estiment géné-ralement que, pour chaque nouveau loge-ment construit, au moins trois emplois sontcréés. «Laconfiance des consommateurs améri-cains est en hausse. Les taux hypothécaires sonttoujours incroyablement bas. Et puis il ne fautpas oublier que, pendant presque 7 ans, des fa-milies, des individus ont refoulé leur souhait d'ac-quérir une maison. Maintenant que le contexteest meilleur, ilspassent à l'acte. Lorsque vous te-nez compte de tout ce/a, vous comprenez que lesaffaires vont bien pour neus», explique-t-onchez le numéro un américain de la construc-tion haut de gamme, Toll Brothers. On com-prend: le chiffre d'affaires de l'entreprise a.progressé de 48% l'an dernier.Parmi les meilleurs baromètres pour ju-

ger de la vigueur de cette reprise du marchéimmobilier aux Etats-Unis, et plus génêrale-ment de la santé économique du pays, lesanalystes ont pris l'habitude de se peneher

6,8%Les prix de I'immobilier ont repris 6,8%I'an dernier aux Etats-Unis. JP Morganestime que les prix peurralent encoreprogresser de 7% cette année et re-prendre, au final, 14% d'ici 2015.

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pour l'exercice en cours est, en revanche, dé-cevante, Home Depot tablant sur une aug-mentation de ses ventes d'environ 2%. «Nousne pensons pas que le marché immQbilier se re-prendra complètement en ~013», avait sobre-ment déclaré la directrice financière, Carol. Tome, lors de la publication des résultats.

Le retour des grands fondsTout ne serait-il pas encore redevenu rose surle marché immobilier américain? Certaine-ment pas. Leretour à la normale n'est encorequ'un fantasme. Les stocks d'invendus et le

niveau des mises en chan-tier sont encore à des an-nées-Iumière de leur picatteint en 2006. D'autrepart, le marche irnmo-bilier américain est Ioind'être homogène. Cer-taines zones ont beau-coup moins souffert que

d'autres, Au cceur de New York, àManhattan,par exemple, la crise n'aura finalement étéqu'un épiphénomène. A Phénix, en Arizona,on assiste à un rattrapage assez spectacu-laire: le prix des logements avait chuté, enmoyenne, de 56% entre juin 2006 et septem-bre 2011. L'an dernier, Phénix était la ville quiavait vu le plus grirnper ses prix, au sein del'indice S& P Case/Shiller, qui mes ure la va-riation des prix des logements dans les mé-tropoles américaines. Pour donner une idée,une maison unifamiliale s'y négocie désor-mais 35% plus cher qu'il y a un an, autour de163.000 dollars, en moyenne. Dans le MiddleWest, en revanche, tous les spécialistes s'ac-cordent pour dire que le secteur mettra en-core des années avant de se relever ...«C'esr vrai que les prix ont déjà bien re-

monré», concède Jean-Marc Goossens, avocatbruxellois qui s'est spécialisé dans l'accom-pagnement de candidats investisseurs auxEtats-Unis. ((Maisle marché n'estpas du tout lemême d'une vil/e à l'autre.Je travaille beaucoupà Miami. Er,dans certains quartiers, lesprix ontdéjà remonté de 70%, c'est donc difficile de déni-cher encore de bonnes affaires. Mais ce n'estpastrop tard pOUTautant, dans la mesure oi: le ni-veau de prix moyen est encore moitié celui quiprévalait en 2008. Etpuis, il suffit généralementde se déplacer de quelques kilomètres et on re-monte le temps. On trouve des endroits ou lesprix sont restés tiès attractifs», explique-t-il.Autre ombre au tableau, la présence des

fonds de private equity, qui comme Black-stone ou Colony, ont senti la bonne affaire et

font monter les enchères. Apriori, c'est plu-tot une bonne nouveIle, dans la mesure oüils aident le marché à se redresser, mais celasignifie aussi que les institutionnels sont dés-ormais nombreux et très actifs dans ce cré-neau. Certains spécialistes s'inquiètent aussidu retour de flamme possible, si ces milliersde maisons qu'ils ont acquises venaient à êtreremises brutalement sur le marché.Selon Trulia, le numéro 1des sites web irn-

mobiliers américains, dont l'expertise est re-connue, beaucoup d'investisseurs ont achetéer achètent encore des logements unifami-liaux aux Etats-Unis, en partie pour les louer.Cela contribue à accroître l'offre sur lernar-chê, ce qui a pour conséquence d'empêcherles loyers de grimper. Exemple concret: àAt-lanta, les loyers ont modestement crû de0,5% en l'espace d'un an, alors que, sur lamême période, le prix des logements s'est en-volé de 14%.Mêrne chose à Las Vegas oü, là,les loyers ont fondu de 1,7%en moyenne tari- .dis que les prix de vente prenaient 18%.Tou-jours en moyenne évidemment. Car, pris glo-balement, le marché de la location reste ren-table aux Etats-Unis. Les loyers y ont crû de5,2%, en moyenne, en 2012. Et dans des villescomme Houston (+ 16,2%), Oakland (+ 12,6%)ou Miami (+ 10,3%), le prix des loyers a carré-ment flambé. Blackstone, qui a d'ores et déjàdépensé quelque 3,5 milliards pour racheterprès de 20.000 maisons uni familiales auxEtats-Unis, admet néanmoins que l'environ-nement est redevenu extrêmement compé-titif. Mais répète aussi qu'il y a encore des op-portunités intéressantes sur le marché. Brefqu'ils n'ont pas fini de faire leurs emplettes.Preuve en est, le géant du private equityvientde renégocier, la semaine dernière, sa lignede crédit auprès de la Deutsche Bank pourcontinuer à acheter des habitations.

«Maintenant que le doute est levé quant à lareprise du marché immobilier américain,j'ai en-core davantage de demand(!s de lapart d'inves-risseurs», observeJean-Marc Goossens. «Septsur dix sontFrançais. LesBe/ges sont encore assezconservateurs. fls préjèrent investir en Espagne,mais ce n'estpas une bonne idée.La criseyesttel-lement profonde que rien ne dit que lepays ensera sorti d'ici 10 ou 15 ans. Enplus l'Espagne dé-pend entièrement de l'Europe.Les Etats-Unis res-tent la première puissance économique mon-diale. fls disposent demoyens considérables poursortir des crises, même lesplus graves. Lapreuveavec ce qui se passe aujourd'hui.»

(*) «Dans I~immobilier, nous croyons.»


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