Ecole Nationale de l’Industrie Minérale (ENIM)
Rabat
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
Présenté
En vue de l’obtention du titre :
INGENIEUR D’ETAT
Par :
Najoua AKNIN (MGI) & Mohammed CHRIATT (ELM)
Etude et rénovation du circuit d’eau de lutte
contre l'incendie au sein de la centrale à
Turbines A Gaz (TAG) de Tétouan
M. ZAOUI Président du jury (ENIM)
M. ELAZEHARI & M. HAMIDI Directeurs du projet (ENIM)
M. CHAKI Parrain industriel (ONE)
M. OUAZZANI Membre du jury (ENIM)
Mme. BENMILOUD Membre du jury (ENIM)
Année universitaire 2010 - 2011
Sujet :
Jury :
« Jetez un regard sur le monde civilisé, inspirez-vous de ses sciences et suivez la voie
déjà tracée par des hommes qui ont formé la civilisation moderne en faisant appel pour y
parvenir aux savants et aux techniciens des pays amis en particulier au français épris de cette
liberté qui a conduit le pays vers la prospérité et le progrès. »
Roi Hassan II, Discours historique de Tanger du 10/04/1947
Management Industriel / Electromécanique Page i
Remerciements
Il nous est de tout honneur aujourd’hui de nous acquitter d’une dette de
reconnaissance envers toutes les personnes, ayant contribué de près ou de loin
à la réussite de ce travail.
A cet égard, nous tenons à remercier notre encadrant professionnel M. Hamid
CHAKI, Chef de la centrale thermique à TAG de Tétouan, pour ses conseils
précieux, sa disponibilité et son intérêt manifesté à ce projet.
C’est l’occasion pour nous de remercier pareillement tout le personnel de la
centrale, pour la bienveillance et la cordialité de leur accueil ainsi que leur soutien.
Nos remerciements les plus sincères vont à nos chers professeurs M. Amine ELAZEHARI et M. Youssef HAMIDI, nos professeurs encadrants à l’ENIM, pour
les directives pertinentes qu’ils nous ont prodiguées, pour leur encadrement clairvoyant et pour leur assistance dans toutes les étapes de rédaction de ce
rapport.
Nos remerciements s’adressent également aux honorables membres du jury
ayant accepté d’examiner notre modeste travail et de siéger à sa soutenance.
Notre grande estime va finalement à tout le corps professoral de l’École
Nationale de l’Industrie Minérale, pour leur formation prodigieuse et pour l’effort monumental qu’ils ont consenti afin de faire de nous des Enimistes
dignes de ce nom.
Management Industriel / Electromécanique Page ii
Résumé
La centrale à turbine à gaz de Tétouan est une centrale de production
d’énergie électrique à base de Fuel. Cette centrale située de 10 km de Tétouan
a une puissance installée de 140 MW. Elle est classée au Royaume, parmi les
sites de secours de production d’électricité.
Ce présent projet de fin d’étude, consiste à faire une étude et rénovation du
circuit anti-incendie à eau en tenant compte d’augmentation de capacité de
stockage Gas-oil qui s’élèvera à 2000 m3 en fin 2011.
En premier lieu, une application de l’analyse préliminaire des risques a été effectuée pour proposer les mesures d’atténuation des risques d’incendie et
déterminer les zones critiques. Ces zones sont prises en compte dans le
redimensionnement du circuit qui est présenté dans un second lieu. Enfin, une étude économique a été effectuée.
Management Industriel / Electromécanique Page iii
Abstract
The gas turbine power plant in Tetouan is a central power generation based on
Fuel. This plant located 10 km from Tetouan has an installed power 140 MW. It
is classified in the Kingdom among the sites emergency power generation.
This project is to examine and renovate the anti-fire water circuit considering
an increase in storage capacity Diesel which will amount to 2000 m3 in late
2011.
First, an application of the preliminary risk analysis was conducted to propose
measures to mitigate fire hazards and identify critical areas. Those areas are considered in resizing of anti-fire circuit, which is presented in a second.
Finally, an economic study was performed.
Management Industriel / Electromécanique Page iv
Liste des abréviations
APR: Analyse Préliminaire des Risques
DN: Diamètre Nominale
ECS: Equipement de Contrôle et de Signalisation
EPI: Equipement de Protection des Individus
Fig: Figure
GTA: Groupe Turbo-Alternateurs
Hg: Hauteur géométrique
Hmt: Hauteur manométrique totale
HT: Hors Taxe
JLEC: JORF LASFAR ENERGY COMPANY
NPSH: NET Positive Suction Head
ONE: Office National d’Electricité
ONEP: Office National d’Eau Potable
Pasp: Pression d’aspiration
Pv: Pression de Vapeur saturante
RIA: Robinet d’Incendie Armé
STEP: Station de Transfert d’Energie par Pompage
TAG: Turbine A GAZ
TTC: Toutes Taxes Comprises
Management Industriel / Electromécanique Page v
Liste des figures Fig 1. 1: Organigramme de l'ONE ...................................................................................................... 7 Fig 1. 2: Plan d'accès de la centrale à TAG de Tétouan ................................................................ 8 Fig 1. 3: Organigramme de la Centrale à TAG de Tétouan ........................................................... 9 Fig 1. 4: Réservoir d’eau brute de 3500 m3 ................................................................................... 10 Fig 1. 5: Schéma simplifié d’une chaîne de déminéralisation d’eau ........................................... 11 Fig 1. 6: Plan de parc de stockage de combustibles .................................................................... 12 Fig 1. 7: Coupe descriptive d'un groupe à TAG ............................................................................. 13 Fig 2.1: Diagramme de Gant du projet ............................................................................................ 17 Fig 2. 2: Diagramme Ishikawa pour les origines de dégradation du système anti-incendie ... 18 Fig 2. 3: Plan de la centrale TAG de Tétouan ................................................................................ 19
Fig 2. 4: Schéma simplifié des étapes d'analyse des risques ....................................... 20 Fig 2. 5: Diagramme de méthodologie de dimensionnement du réseau hydraulique.............. 24 Fig 3. 1: Grafcet simplifié de commande du système de pompage ............................................ 27 Fig 4. 1: Les six zones de la centrale à TAG de Tétouan ............................................................ 33 Fig 5. 1: Plan d'implantation de réseau hydraulique ..................................................................... 58 Fig 5. 2: Refroidissement de parc citerne ....................................................................................... 58
Fig 5. 3: Refroidissement et extinction d'incendie au parc citerne ............................. 59 Fig 5. 4: Refroidissement de nouveau réservoir Gas-oil .............................................................. 60 Fig 5. 5: Refroidissement et extinction du nouveau réservoir ...................................................... 61 Fig 5. 6: Extinction de feu au niveau de groupe turbo-alternateur .............................................. 62 Fig 5. 7: Extinction de feu au niveau de poste traitement Fuel ................................................... 63
Management Industriel / Electromécanique Page vi
Liste des tableaux Tab 1. 1: Parc de production de l'ONE à fin 2009 ........................................................................... 4 Tab 2. 1: Exemple de tableau de type APR [2] .............................................................................. 21 Tab 4. 1: Scénarios d'incendies liés à la zone 1, dépotage Combustibles ................................ 36 Tab 4. 2: Scénarios d'incendies liés à la zone 2, stockage Combustibles ................................ 36 Tab 4. 3: Scénarios d'incendies liés à la zone 3, Chaudières et ses auxiliaires ...................... 37 Tab 4. 4: Scénarios d'incendies liés à la zone 4, traitement Fuel ............................................... 37 Tab 4. 5: Scénarios d'incendies liés à la zone 5, Groupes Turbo-Alternateurs ........................ 38 Tab 4. 6: Scénarios d'incendies liés à la zone 6, ateliers et locaux annexes ........................... 40 Tab 4. 7: Echelle de cotation de la fréquence ................................................................................ 41 Tab 4. 8: Echelle de cotation de gravité d'incendie ....................................................................... 42 Tab 4. 9: Evaluation des risques d'incendie ................................................................................... 43 Tab 4. 10: Matrice de criticité [3] ...................................................................................................... 47 Tab 4. 11: Matrice de criticité ............................................................................................................ 49
Tab 5. 1: Coefficients de Rugosité pour des Tuyaux Neufs [5] ................................................... 56 Tab 5. 2: Coefficient émetteur pour chaque type d'appareillage émetteur d'eau ..................... 57
Tab 5. 3: Tableau de caractéristiques des conduites ....................................................... 64 Tab 5. 4: Tableau de pression consigne vannes ........................................................................... 64 Tab 6. 1: Estimation de prix des conduites du circuit hydraulique anti-incendie ...................... 66
Management Industriel / Electromécanique Page vii
Table des matières
Remerciements _____________________________________________________________ i
Résumé ___________________________________________________________________ ii
Abstract __________________________________________________________________ iii
Liste des abréviations _______________________________________________________ iv
Liste des figures ____________________________________________________________ v
Liste des tableaux __________________________________________________________ vi
Table des matières _________________________________________________________ vii
Introduction générale ________________________________________________________ 1
1. Présentation de l’organisme d’accueil _______________________________________ 4
1.1. Secteur d’électricité au Maroc _______________________________________________ 4 1.1.1. Aperçu sur l’ONE ______________________________________________________________ 4 1.1.2. Organigramme de l’ONE ________________________________________________________ 5 1.1.3. Evolution de la production d’électricité entre 2008 et 2009 ____________________________ 6
1.2. Présentation de la Centrale à TAG de Tétouan __________________________________ 6 1.2.1. Aperçu historique sur la centrale _________________________________________________ 6 1.2.2. Le site de la centrale ___________________________________________________________ 8 1.2.3. Organisation actuelle de la Centrale à TAG de Tétouan ________________________________ 8 1.2.4. Processus de production d’électricité à la centrale de Tétouan __________________________ 8
2. Problématique et méthodologie de travail __________________________________ 16
2.1. Problématique ___________________________________________________________ 16
2.2. Méthodologie de travail ___________________________________________________ 16 2.2.1. Diagramme de Gant ___________________________________________________________ 16 2.2.2. Diagnostic et analyse de l’existant _______________________________________________ 17 2.2.3. Dessin du plan de la centrale sur AutoCAD _________________________________________ 18 2.2.4. Préparation à l’analyse des risques _______________________________________________ 20 2.2.5. Processus d’application d’APR ___________________________________________________ 21 2.2.6. Etapes principales de redimensionnement du réseau hydraulique ______________________ 23
3. Analyse de l’existant ____________________________________________________ 26
3.1. Source d’eau de la centrale TAG _____________________________________________ 26
3.2. Système de pompage ______________________________________________________ 26 3.2.1. Généralités __________________________________________________________________ 26 3.2.2. Principe de fonctionnement ____________________________________________________ 26
3.3. Distribution d’eau ________________________________________________________ 27
3.4. Lutte contre l’incendie _____________________________________________________ 27 3.4.1. Fonctionnement du système anti-incendie _________________________________________ 27 3.4.2. Détection et signalisation [4] ____________________________________________________ 28 3.4.3. Réseau anti-incendie __________________________________________________________ 29
4. Application de l’Analyse Préliminaire des Risques ____________________________ 32
4.1. Objet d’Analyse du risque incendie __________________________________________ 32
Management Industriel / Electromécanique Page viii
4.2. Analyse des risques _______________________________________________________ 32 4.2.1. Identification des scénarios d’incendie ____________________________________________ 32 4.2.2. Evaluation de risque incendie ___________________________________________________ 41
5. Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique ______________________ 52
5.1. Etude théorique du système de pompage _____________________________________ 52 5.1.1. Pertes de charge _____________________________________________________________ 52 5.1.2. Calcul de pertes de charge ______________________________________________________ 52 5.1.3. Etude de cavitation des pompes haute pression ____________________________________ 53 5.1.4. Dimensionnement des pompes __________________________________________________ 54
5.2. Etude de Canalisations _____________________________________________________ 55 5.2.1. Généralités sur les canalisations _________________________________________________ 55 5.2.2. Paramètres intervenants dans le calcul hydraulique _________________________________ 55
5.3. Simulation du réseau anti-incendie __________________________________________ 56 5.3.1. Modélisation des émetteurs ____________________________________________________ 56 5.3.2. Contraintes de redimensionnement des canalisations enterrées _______________________ 57 5.3.3. Scénario critique de lutte contre l’incendie ________________________________________ 57 5.3.4. Résultats de la simulation ______________________________________________________ 64
6. Etude technico-économique du projet ______________________________________ 66
6.1. Objet de l’étude __________________________________________________________ 66
6.2. Estimation économique des prix de matériels __________________________________ 66
Conclusion générale ________________________________________________________ 67
Références ________________________________________________________________ 68
Annexes ___________________________________________________________________ i
Annexe 1 : Equipements d’extinction d’incendies à la centrale TAG ___________________ ii
Annexe 2 : Questionnaire pour estimation de la fréquence et gravité des incendie à la centrale TAG de Tétouan ____________________________________________________ iii
Annexe 3 : Diamètres Nominaux des conduites ___________________________________ x
Introduction générale
Management Industriel / Electromécanique Page 1
Introduction générale
L'Office Nationale d’Electricité (ONE) donne une grande importance à
l'assurance de la continuité de service fourni à ses clients, en adoptant des
stratégies rigoureuses en matière de suivi et de contrôle des centres de production, réseaux de transport, et réseaux de distribution d’énergie
électrique; et ce, pour réduire le nombre d'incidents et optimiser le coût
d'exploitation.
Vu que l’économie du Royaume ne cesse de progresser, il est indispensable de
disposer de nouveaux moyens de production d’énergie électrique. Mise en
service aux années 70 avec deux turbines 20 MW, puis renforcée aux années
90 avec trois turbines 33 MW, la centrale à Turbines A Gaz (TAG) de Tétouan, peut couvrir actuellement une puissance de 140 MW. Cette énergie est
produite principalement à base de Fuel stocké dans des réservoirs, et véhiculé à travers des canalisations vers les groupes turbo-alternateurs.
Malheureusement, ce type d’installations est souvent prône à de graves incidents qui coûtent cher en vies humaines; tels que explosion, chute à une
hauteur, incendie etc. De ce fait, la prise de conscience en faveur des risques liés à ces incidents notamment à l’incendie, est devenue une préoccupation
réelle dans la centrale de Tétouan. Les extensions successives du site, ainsi
que le vieillissement de ses équipements ont rendu le système anti-incendie, destiné à la détection et l’extinction du feu, inadapté à la nouvelle structure. Ce qui exige alors une rénovation totale du système anti-incendie; surtout que
la centrale s’apprête à plusieurs projets de transformation.
Le présent Projet de Fin d’Etudes (PFE) vient donc dans cette perspective et a pour objectif de mettre au point des solutions pour remédier aux incidents
survenus sur la Centrale à TAG de Tétouan, et en particulier aux risques
d’incendie causant parfois un arrêt de production d’électricité. Ce travail consiste à étudier et redimensionner le circuit d’eau de lutte contre l’incendie,
afin d’assurer une protection maximale de personnels et des installations. Dans
cette optique, une démarche de travail a été adoptée, dont les étapes sont
explicitées dans les différents chapitres de ce mémoire.
Le premier chapitre est consacré à un aperçu général sur l’ONE ainsi qu’à une
présentation de la centrale à TAG de Tétouan et les étapes de production
d’énergie électrique. En deuxième lieu, la problématique à traiter et la méthodologie du travail à suivre sont présentées dans le deuxième chapitre.
Dans le troisième chapitre, le système anti-incendie, ses composants ainsi que
son principe de fonctionnement sont décrits de façon détaillée. Le quatrième chapitre, présente l’application de l'Analyse Préliminaire des Risques (APR),
afin de proposer des mesures d’atténuation du risque incendie.
Introduction générale
Management Industriel / Electromécanique Page 2
Quant au cinquième chapitre, il développe la procédure de redimensionnement d’un nouveau circuit apparent de lutte contre l’incendie tenant compte des
résultats de l’APR. Finalement, le sixième et dernier chapitre met la lumière sur
la dimension économique du projet en détaillant une analyse des coûts.
1
Chapitre
RESUME DU PREMIER CHAPITRE
Ce chapitre présente, dans un premier temps, le secteur d’électricité au
Maroc en mettant l’accent sur l’organisme d’accueil (ONE) et ses différentes évolutions au cours de ces dernières années. La deuxième partie est consacrée
à la description de la centrale à TAG de Tétouan, son historique, son
organigramme, sa mission et son processus de fonctionnement.
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 4
1.1. Secteur d’électricité au Maroc
1.1.1. Aperçu sur l’ONE
Au cœur d'un service public stratégique et essentiel pour la compétitivité du
Maroc, l'Office National d'Electricité (ONE) est le leader de secteur électrique au Royaume. Créé en 1963, l’ONE est un établissement public à caractère
industriel et commercial, doté de la personnalité civile et de l'autonomie
financière, et placé sous la tutelle du Ministère d’énergie, des mines, d’eau et
d’environnement. Sa mission est de satisfaire la demande en électricité et de développer toute activité industrielle liée à l’énergie électrique. Avec 8 955
collaborateurs, l’ONE opère dans les trois métiers clés de secteur d’électricité:
la production, le transport et la distribution.
a. Production
En tant que producteur, l’ONE a la responsabilité de fournir sur tout le territoire national et à tout instant une énergie de qualité et à moindre coût possible. Il assure cette mission par les moyens de production qu’il exploite
directement, ainsi que par les ouvrages qu’il a confiés à des opérateurs privés dans le cadre des contrats de production concessionnelle. Celles-là incluent des
centrales thermiques à vapeur consommant Fuel ou charbon, des centrales
thermiques à turbine à gaz, des centrales thermiques diesel, des centrales
hydrauliques et des parcs de générateurs éoliens.
Le tableau 1.1 présente la puissance installée des principaux ouvrages de production d’énergie électrique dont dispose l'ONE, selon les différentes sources d’énergie et procédés de production; avec une puissance totale installée à fin 2009 dépassant les 6 000 MW.
Tab 1. 1: Parc de production de l'ONE à fin 2009
Centrales Puissance installée en MW
Usines hydrauliques 1 283,8
STEP 464
Centrales Thermiques (y compris JLEC) 4 158,7
Eolien 220,9
Total ONE 6 127,4
Au-delà de l’amélioration des ouvrages de son parc de production, l’ONE développe également de nouveaux moyens de production, notamment, les
énergies renouvelables. Dans cette perspective s’inscrit la deuxième édition
des assises nationales de l’énergie qui s’est déroulée le 31 Mai 2011 à Oujda,
placée sous le thème « Les énergies vertes, un élan pour le Maroc ». Ainsi,
l’installation d’une puissance additionnelle de 3 640 MW est prévue pour fin 2015, avec un investissement de près de 73 milliards de DH.
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 5
A l’horizon 2020, la stratégie énergétique nationale stipule que, 42 % de la capacité de production électrique installée soit d’origine renouvelable. En
outre, la mise en œuvre des plans de développement des énergies
renouvelables et de l’efficacité énergétique contribuera à la création de 50 000
postes de travail directs permanents, dont 12 000 dans le solaire et l’éolien .
b. Transport
Puisque l’électricité n’est généralement pas stockable, il est nécessaire de
gérer en continu le flux d’énergie entre les lieux de production et les clients. En
effet, les réseaux haute et très haute tension (couvrant l’ensemble du Royaume et reliés par les interconnexions régionales avec les réseaux algérien
et espagnol) sont au cœur du transport de l’électricité. Toutefois, l’ONE
poursuit le développement de ces réseaux pour plusieurs raisons, spécialement pour accroître la capacité et les économies d’échange avec les pays voisins et
pour renforcer la sécurité d’alimentation en énergie et la stabilité du réseau au
niveau national.
c. Distribution
A travers le métier de distributeur, l’ONE couvre des réseaux moyenne et basse tension de distribution sur le territoire national, hormis quelques
agglomérations urbaines qui sont gérées par des régies de distribution publiques ou des distributeurs privés. En outre, l’ONE a développé un effort
particulier en vue d’améliorer son infrastructure afin d’être toujours à même de
satisfaire sans délai et dans les meilleures conditions les demandes de ses clients.
1.1.2. Organigramme de l’ONE
L’ONE est organisé en quatre pôles d’activités opérationnelles, l’ensemble de ses activités est dirigé par la direction générale. Chaque pôle est divisé en des
directions centrales. En l’occurrence, le pôle industriel dirige les directions
centrales de transport, distribution et production. Cette dernière est à son tour, répartie à plusieurs directions d’exploitation telle que la direction d’exploitation
à TAG disposant de trois divisions d’exploitation notamment la division du
Nord. Le présent Projet de Fin d’Etudes intervient au niveau du service
d’exploitation Tanger-Tétouan, qui fait partie de cette division, et plus
précisément au sein de la centrale à TAG de Tétouan. Cette organisation de l’ONE est illustrée sur la figure 1.1.
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 6
1.1.3. Evolution de la production d’électricité entre 2008 et 2009
La production totale nationale d’énergie électrique a atteint 20 809,2 GWh en
2009 contre 20 307 GWh en 2008. Par conséquent, la production thermique
ONE a permis de satisfaire 19,4 % de l’appel d’énergie à fin décembre 2009 avec une production de 4 850 GWh, en diminution de 15,8 % par rapport à la
période homologue de l’année 2008. Ceci est dû principalement à la
participation de l’hydraulique dans la satisfaction de la demande nationale (11,8 % en 2009 contre 5,7 % en 2008).
En revanche, la production de la STEP durant l’année 2009 a été de 384 GWh
contre 444 GWh en 2008. Tandis que la production éolienne a atteint 391 GWh
en 2009 contre 298 GWh en 2008, ceci s’explique par la mise en service du parc éolien de Tanger (107 MW) en 2009. De ce fait, vu les fluctuations de la
consommation d’énergie électrique, il est nécessaire de disposer des centrales
telle que la centrale à TAG de Tétouan fonctionnant seulement dans les périodes de pics de consommation imprévisibles.
1.2. Présentation de la Centrale à TAG de
Tétouan
1.2.1. Aperçu historique sur la centrale
La province de Tétouan est dotée d’une centrale thermique à TAG d’une
puissance globale d’environ 140 MW. Celle-ci est composée de cinq groupes turbo-alternateurs et de leurs auxiliaires. Au début des années 70, la centrale à TAG de Tétouan a été mise en marche avec deux turbines à gaz d’une
puissance unitaire de 20 MW. A l’époque, la progression de la demande d’électricité était sensiblement supérieure aux prévisions. L’extension du site
de Tétouan est réalisée aux années 90 par l’installation de trois turbines à gaz d’une puissance unitaire de 33 MW.
La centrale à TAG de Tétouan s’étale sur une superficie de 5 hectares et a été
adoptée en raison de son court délai d’installation, de sa souplesse d’implantation et de ses charges d’exploitation relativement faibles. Surtout
que le carburant utilisé, Fuel n°2 traité, possède un coût de thermie
avantageux par rapport à celui du Gas-oil. S’ajoute à cela un avantage lié à la rapidité de démarrage, contrairement aux centrales conventionnelles à vapeur.
Toutefois, son rendement faible d’environ 35 % limite son utilisation directe
pour la production d'électricité. Par conséquent, la centrale de Tétouan
représente une unité de pointe et de secours pour couvrir des pics de
consommation inattendus et pour démarrer en cas de panne soudaine d’autres
unités de production.
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 7
Direction Générale
Pôle Finance et Commercial Pôle Industriel Pôle Développement Pôle Ressources
Direction Centrale Distribution
Direction Centrale Transport
Direction Centrale Production
Direction Exploitation Kenitra
Direction Exploitation Mohammedia
Direction Exploitation Turbines à Gaz
Direction Exploitation Renouvelables
Direction Exploitation Jerada
Division Technique Division Exploitation Nord
Division Exploitation Sud
Service Exploitation Tit Mellil
Service Exploitation Mohammedia
Service Maintenance Service Exploitation Tétouan -Tanger
Centrale TAG Tanger
Centrale TAG Tétouan
Fig 1. 1: Organigramme de l'ONE
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 8
1.2.2. Le site de la centrale
La centrale à TAG est située à environ 10 km de la ville de Tétouan, sur la
route secondaire reliant Tétouan à Ksar-Seghir; la figure 1.2 illustre le chemin
d’accès à la centrale. Le positionnement de la Centrale à cet endroit a été choisi pour plusieurs raisons. La proximité de l’Espagne qui permet d’assurer
l’interconnexion électrique Hispano-Marocain permet à la centrale de contribuer
au renforcement de la sécurité d’alimentation de la région et à son
développement industriel.
1.2.3. Organisation actuelle de la Centrale à TAG de Tétouan
La figure 1.3 illustre l'organigramme les différentes sections de la centrale
thermique à TAG de Tétouan sous le contrôle du chef de la centrale, lié directement au service sécurité. Chaque section est divisée à des services tels
que service ressources humaines, comptabilité, chimie etc.
1.2.4. Processus de production d’électricité à la centrale de Tétouan
La production d'énergie électrique dans la centrale à TAG de Tétouan, passe par une succession d'étapes de transformation d'énergie, allant de l'énergie
chimique, calorifique, mécanique et puis électrique.
Fig 1. 2: Plan d'accès de la centrale à TAG de Tétouan
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 9 ²
Service Sécurité
Section Appui et Gestion
Section Maintenance
Atelier Contrôle Commande
Atelier Electromécanique
Section Exploitation
Unités de Conduite (Quart N° 1 à 5)
Service Gestion Combustible
Service Chimie
Service RH
Service Achat et Logistique
Service Comptabilité
Fig 1. 3: Organigramme de la Centrale à TAG de Tétouan
Chef de la Centrale
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 10 ²
a. Traitement d'eau
A la Centrale à TAG de Tétouan, l'eau joue un rôle primordial dans les
différents processus de production d'énergie électrique. En effet, cette matière
vitale est pompée dans deux puits situés à 2 km du site, et stockée dans un
réservoir d’eau brut de 3 500 m3.
Ce réservoir illustré sur la figure 1.4 possède un seuil de sécurité réservé pour
le circuit anti-incendie de 1 520 m3. Outre le refroidissement et lavage des
équipements, l’eau sert à conditionner les combustibles, alimenter les
chaudières, etc.
En revanche, cette eau contient des particules en suspension, du chlore libre, des substances organiques et des sels minéraux engendrant à haute
température des phénomènes néfastes au sein des installations, surtout la
corrosion aqueuse. Pour éviter ce phénomène, il est indispensable de disposer
d’une station de traitement d’eau.
Le poste de déminéralisation d’eau à la centrale thermique de Tétouan
comporte deux lignes de déminéralisation ayant les mêmes caractéristiques,
chaque ligne est composée d’un filtre à sables, d’un filtre à charbon actif, d’une
colonne cationique ainsi qu’une colonne anionique et une colonne mixte tel que
présenté sur la figure 1.5.
Fig 1. 4: Réservoir d’eau brute de 3500 m3
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 11 ²
Dans un premier temps, l’eau brute est filtrée grâce à un filtre à sables, afin de
retenir les impuretés, le chlore libre Cl2 et les substances organiques. Ensuite,
le filtre à charbon actif prend la relève pour dégager les gaz dissouts dans
l’eau. Dans un second temps, la déminéralisation consiste en l’élimination
quasi-totale des sels minéraux contenus dans l’eau brute, cela comporte la mise en œuvre d’un échangeur de cation fortement acide et d’un échangeur
d’anion fortement basique. Quant à la colonne mixte, elle permet l’élimination des traces de sels qui résultent des micro-fuites cationiques et anioniques
pendant la déminéralisation.
b. Chauffage d’eau
Les deux chaudières auxiliaires de la Centrale à TAG de Tétouan, sont destinées à la production d’eau surchauffée pour le chauffage et le
conditionnement du Fuel brulé par les turbines. Chaque chaudière est munie d'un ballon permettant d’avoir un débit d’eau constant à l’entrée, cette eau est
chauffée à l’aide de six brûleurs à Fuel pulvérisé qui assurent le mélange
intime du combustible et de l'air de combustion, les gaz de la combustion sont aspirés par deux ventilateurs de tirage.
c. Dépotage et transfert de combustible
La centrale approvisionne Fuel lourd à son état brut et Gas-oil de la raffinerie
SAMIR de Mohammedia. Ces combustibles sont livrés par camions citernes de
30 tonnes, et les opérations de dépotage et de transfert s’effectuent à partir d’une station pompage. Celle-ci comprend les pompes et filtres nécessaires
ainsi que les dispositifs de chauffage et de régulation de pression
d’alimentation.
d. Stockage combustible
Le parc citerne présenté sur la figure 1.6 comprend deux réservoirs de Fuel lourd brut de 8 000 m3, un réservoir de Fuel traité de 4 000 m3 et deux
réservoirs de Fuel certifié de 100 m3. Quant au Gas-oil, il est stocké dans un
Eau Brute
Eau Déminéralisée
Fig 1. 5: Schéma simplifié d’une chaîne de déminéralisation d’eau
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 12 ²
réservoir de 2 000 m3 à l’état brut et dans un réservoir de 500 m3 à l’état
traité.
e. Conditionnement de Fuel
Les opérations de dépotage ou de transfert du Fuel lourd s’effectuent à une température de 30 °C. D’autre part, son conditionnement s’effectue à 140 °C.
En effet le réchauffage du Fuel lourd s’effectue électriquement soit dans les
réservoirs de stockage soit au travers de réchauffeurs placés sur le parcours de canalisations tracées électriquement. Enfin, une partie des calories est
récupérée dans les échangeurs.
f. Traitement de Fuel lourd
Le Fuel brut contient une quantité considérable des sels minéraux et de
vanadium, ces éléments sont corrosifs à haute température, ce qui peut
entraîner la détérioration prématurée de la turbine et ses auxiliaires, d’où la nécessité de passer par une phase de traitement.
En effet, le traitement de Fuel lourd consiste d’abord à le réchauffer puis
l’émulsionner avec l’eau déminéralisée et un désémulsifiant permettant de
casser les liaisons chimiques qui relient le Fuel avec le Sodium et le Potassium.
Ensuite, le Fuel est mélangé avec l’eau à l’aide d’un mélangeur, les sels
minéraux réagissent avec l’eau et le mélange est canalisé vers un séparateur
tournant à une vitesse de rotation donnée. Et vu que l’eau et le Fuel ont des densités différentes, le Fuel est récupéré d’un côté et l’eau de l’autre côté du
séparateur, cette opération se fait deux fois pour décharger d’avantage le Fuel
des sels minéraux. Reste maintenant à augmenter le point de fusion du vanadium, pour enfin obtenir un Fuel traité qui est acheminé vers le réservoir
de Fuel traité de 4 000 m3.
Fuel Brut 8 000 m3
Gas-oil Brut 2 000 m3
Gas-oil Traité 500 m3
Fuel Traité 4 000 m3
Fuel Certifié 100 m3
Fig 1. 6: Plan de parc de stockage de combustibles
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 13 ²
De la sorte, pour le bon fonctionnement du traitement, il est nécessaire d’effectuer des analyses de Fuel, notamment à la livraison du combustible, en
cours de traitement et dans le bac de certification. Toutes les analyses, y
compris celles à la livraison des combustibles, sont effectuées à partir
d’échantillons traités sur place dans l’analyseur.
g. Groupes turbo-alternateurs
Généralités i.
La centrale à TAG de Tétouan produit l’énergie électrique principalement à base de Fuel. Ce dernier ne peut être utilisé qu’après traitement. Par ailleurs, il
est nécessaire de respecter des séquences de démarrage des groupes, pour
enfin récupérer une puissance à la sortie des alternateurs. Le groupe à turbine
à gaz illustré sur la figure 1.7 est constitué de deux ensembles « package » et d’un compartiment de contrôle. Le package alternateur comprend trois
compartiments, le premier est réservé à l’alternateur, le second à son
réducteur et le troisième à son système d’excitation.
Le package turbine comprend deux compartiments, l’un réservé à la turbine, à
son compresseur et à son système de combustion. Le second compartiment comprend les accessoires de la turbine et notamment son diesel de démarrage,
les circuits d’huile et de refroidissement à eau, la vanne de transfert Fuel / Gas-oil ainsi que le réducteur. Quant au compartiment de contrôle, situé juste
après le compartiment du package turbine, il comprend tous les appareillages
nécessaires à l’information, la commande et l’automaticité de fonctionnement
du groupe turbo-alternateur.
Fig 1. 7: Coupe descriptive d'un groupe à TAG
Présentation de l’organisme d’accueil
Management Industriel / Electromécanique Page 14 ²
Séquences de démarrage des groupes turbo-ii.alternateurs
Le groupe est démarré à l’aide d’un moteur diesel de lancement, à 850 tr/min.
La combustion de Gas-oil est lancée pour amorcer le système. Arrivant à 3 200
tr/min, le moteur est débrayé du groupe. A ce stade, seule la combustion du Gas-oil prend la relève pour entraîner la turbine jusqu’à atteindre une vitesse
de 5 120 tr/min. La turbine est accouplée à l’alternateur à l’aide d’un réducteur
de vitesse, pour fournir une tension réseaux à 50 Hz. A la sortie de
l’alternateur, une tension de 11 kV est élevée à 60 kV moyennant un transformateur principal.
Vérifiant les conditions de combustion de Fuel, le groupe continue à
fonctionner en régime permanant. Néanmoins, en cas d’incident sur le système d’alimentation en Fuel lourd, la turbine passe automatiquement au Gas-oil. Les
auxiliaires de la turbine sont alimentés par un transformateur de soutirage 11
kV/380 V placé en parallèle du transformateur principal.
Arrêt du groupe turbo-alternateur iii.
Quand le Fuel se refroidit, il se transforme en solide, cet état de matière
bouche les canalisations. C’est pour cette raison que le groupe est arrêté en brûlant le Gas-oil jusqu’à rinçage de l’ensemble des conduites.
h. Evacuation d’énergie
L’énergie produite par l’alternateur en 11 kV est transformée en 60 kV et évacuée à cette tension vers le poste 60/22 kV associé à l’usine. Ce poste est
lui-même raccordé, par une ligne 225/60 kV de Tanger.
2
Chapitre
RESUME DU DEUXIEME CHAPITRE
Ce présent chapitre est consacré à la présentation de la problématique et les
principales étapes de la démarche suivie au cours d’une analyse des risques incendies, ainsi que la méthodologie de calcul et redimensionnement de circuit
à eau anti-incendie.
Problématique et méthodologie de travail
Management Industriel / Electromécanique Page 16 ²
2.1. Problématique
Pour assurer une protection maximale de tous ses agents et ses installations,
la centrale TAG se préoccupe de plus en plus de la sécurité contre l’incendie. Surtout que ces installations présentent un risque incendie important, vu que
les produits mis en œuvre sont inflammables (Fuel, Gas-oil, huile). Par
conséquent, la moindre erreur ou dysfonctionnement, peut mettre en danger la
centrale et même toute la région de Tétouan.
De ce fait, disposer d’un système anti-incendie destiné à la protection de la
centrale de Tétouan est indispensable. Ce système se charge de plusieurs
fonctions, particulièrement détecter et signaler le début d’incendies. Ces incendies peuvent se déclencher à l’intérieur des édifices à protéger ou en
proximité des endroits spécialement exposés aux risques d’incendie. Ce
système se charge également d’éliminer les petits ou moyens incendies avec des extincteurs mobiles et armoires muraux à hydrant. S’ajoute à cela, une
autre fonction liée à l’élimination des incendies à l’extérieur des édifices à l’aide d’armoires d’incendie et des appareillages fixes. Ces équipements d’extinction
d’incendies sont détaillés en annexe (1).
Au fur et à mesure que la centrale se développe, le système anti-incendie
devient progressivement inadapté à la nouvelle structure. Du moment que, des anomalies sont constatées au niveau du réseau hydraulique de lutte contre
l’incendie. Un suivi permanent et une adaptation des équipements de protection et du réseau enterré s’avèrent nécessaires mais difficiles. Une
rénovation du système anti-incendie alors s’impose.
Dans cette perspective, le présent PFE a pour objectif en premier lieu la gestion du risque relatif à l’incendie. En second lieu, le redimensionnement
d’un nouveau circuit hydraulique apparent, en conformité avec les normes
actuelles en matière de lutte contre l’incendie (règles APSAD).
2.2. Méthodologie de travail
2.2.1. Diagramme de Gant
Dans le but de réaliser un travail méthodique et dans les meilleurs délais, les
principales tâches liées à ce projet sont planifiées de façon optimale. D’où l’utilité de représenter graphiquement son avancement moyennant le
diagramme de Gant illustré sur la figure 2.1.
Problématique et méthodologie de travail
Management Industriel / Electromécanique Page 17 ²
2.2.2. Diagnostic et analyse de l’existant
L’objet de cette étape est de mettre en lumière le périmètre de l’étude. Il s’agit
ici d’étaler le principe de fonctionnement de chaque sous-système du système
anti-incendie existant pour révéler ses points faibles. Au-delà de la source d’eau et la station de pompage, le système anti-incendie est scindé en deux
sous-systèmes principaux, l’un réservé à la détection et l’autre destiné à l’extinction.
A partir d’un état des lieux mené sur site, plusieurs défaillances ont été
observées au niveau du réseau hydraulique de lutte contre l’incendie, à savoir
les fuites d’eau suite à une dégradation des conduites, la fissuration des tuyauteries due à la corrosion, etc.
Le diagramme Ishikawa (causes-effets) présenté sur la figure 2.2 résume
l’ensemble des causes de dégradation du système anti-incendie liées aux 5M (Main d’œuvre, Matière, Machine, Méthode et Milieu).
Fig 2.1: Diagramme de Gant du projet
Problématique et méthodologie de travail
Management Industriel / Electromécanique Page 18 ²
2.2.3. Dessin du plan de la centrale sur AutoCAD
Le découpage de la centrale TAG en zones permet de réaliser une analyse des risques incendie. Ainsi, le redimensionnement du réseau hydraulique se base la
connaissance de cheminement et longueurs des canalisations. Ceci nécessite d’effectuer des mesures sur site. Or, ce travail est difficile et peut s’étendre sur
une longue période. Par conséquent, il s’avère indispensable de travailler sur un plan de masse visualisant toute la centrale.
Sur la base d’un plan de masse existant sur papier, et après des vérifications
effectuées sur terrain, un plan de la centrale TAG est élaboré moyennant
AutoCAD, logiciel de dessin assisté par ordinateur. Ce plan muni d’une
légende, est illustré sur la figure 2.3.
Fig 2. 2: Diagramme Ishikawa pour les origines de dégradation du système anti-incendie
Problématique et méthodologie de travail
Management Industriel / Electromécanique Page 19
Fig 2. 3: Plan de la centrale TAG de Tétouan
Problématique et méthodologie de travail
Management Industriel / Electromécanique Page 20
2.2.4. Préparation à l’analyse des risques
a. Généralités
Le présent projet s’articule autour d’analyse des risques permettant d’établir des scénarios d’incendie résultant d’un évènement dangereux à partir des
informations disponibles. En plus, cette analyse consiste à déterminer la
fréquence et la gravité de ses conséquences sur les individus, les matériels et l'environnement. La figure 2.4 présente les différentes étapes d’analyse des
risques qui repose généralement sur la définition du périmètre traité,
l’identification de dangers et de scénarios de défaillance, l’estimation de
fréquences d'occurrence des scénarios et de degrés de gravité de leurs conséquences [2].
Fig 2. 4: Schéma simplifié des étapes d'analyse des risques
b. Constitution d’une équipe d’analyse
La mise en œuvre d’une analyse des risques, comme tout projet impliquant
des changements au sein de la centrale, nécessite le plus souvent la
contribution d'une équipe dédiée, responsable de la conduite de cette analyse.
Dans ce sens, la sélection des acteurs de l’équipe s’est basée sur l’ancienneté, l’expertise, la disponibilité et la nature du travail exercé par l’agent. Cette
équipe d’analyse comprend deux responsables de service maintenance, un
responsable d’exploitation, un responsable de service sécurité. Bien
évidemment l’intégration de ce comité ne peut être parvenue qu’avec
l’implication du chef de la centrale, car toute modification aux éléments de fonctionnement de la centrale ne peut aboutir sans l’accord, l’engagement et la
participation des dirigeants.
Définition du périmètre traité
Identification des scénarios de défaillance
Estimation de fréquence d'occurence des scénarios
Estimation de la gravité de leurs conséquences
Evaluation et maîtrise des risques
Problématique et méthodologie de travail
Management Industriel / Electromécanique Page 21
c. Choix de la démarche adoptée
Vu que le présent projet repose principalement de rénover le système anti-
incendie, il est fondamental de faire l'hypothèse de scénarios d'incendies et
d’en étudier les conséquences. Puis, selon la gravité de celles-ci, d’éliminer le risque, de prévoir des systèmes de protection ou de concevoir des plans de
protection adaptés. Les scénarios sont établis sur la base d'APR, puisque ce
type de démarche s'intègre souvent à la phase de conception et de
redimensionnement d’un système complexe existant.
2.2.5. Processus d’application d’APR
a. Principe de la méthode
L'APR a pour objectif d'identifier les risques des équipements dangereux tels que les équipements de stockage de carburant, les zones de réception-expédition, les réacteurs, les fournitures d’utilités etc. Elle consiste également
à définir des règles de conception et des procédures afin de maîtriser les situations dangereuses. Elle intervient au stade de la conception et doit être remise à jour dès qu'un nouveau matériel est ajouté ou dès la mise en place
d'un nouveau projet mais aussi lors du développement et de l'exploitation [2]. En collaboration avec l’équipe de pilotage, des mesures préventives ont été
choisies soigneusement afin d'éliminer ou de maîtriser les situations
dangereuses et les accidents générant des incendies potentiels.
b. Identification des risques
L'identification du risque d’incendie est une étape incontournable et constitue un préalable à l’évaluation de niveau du risque et la mise en place des
dispositions opérationnelles et techniques nécessaires au contrôle. Le but de cette partie est de présenter les risques internes et externes aux installations
de la centrale à TAG de Tétouan afin d'identifier les potentiels de dangers
détaillés dans le tableau 2.1.
Tab 2. 1: Exemple de tableau de type APR [2]
L'inventaire de ces potentiels de dangers permet de préparer les analyses de
risques. Cette identification ne peut être rentable sans le découpage de la
centrale en des zones les plus assujetties aux risques d’incendie. En premier
Sous
Système
Partie
dangereuse
Evénement
causant une S.D.
Situation
Dangereuse (S.D.)
Evénement
causant accident ou
incident
potentiel
Accident
ou incident
potentiel
Effets ou
conséquences
Problématique et méthodologie de travail
Management Industriel / Electromécanique Page 22
lieu, il s’agit de sélectionner les sous-systèmes ou les installations de chaque zone représentant une source de danger. En second lieu, il faut identifier les
parties dangereuses liées à chaque installation pour en relever l’évènement
causant une situation de danger. Pour cette situation de danger, toutes les
causes et les conséquences possibles, liées à l’incendie ou à un incident
potentiel, sont envisagées.
c. Estimation des risques
Cette étape consiste à quantifier les dangers identifiés dans l’étape précédente.
Deux paramètres sont utilisés pour estimer les risques d’incendies qui sont la fréquence d’occurrence de l’incendie et la gravité d’un sinistre. Cette dernière
peut être appréciée à partir des effets qu’il produit, elle traduit le coût des
pertes matérielles, humaines et environnementales. La mesure de la fréquence permet d'établir la possibilité d'occurrence d'un dysfonctionnement qui
déclenche l’incendie. Ainsi, il faut définir des niveaux de fréquence et de
gravité des risques et classer les risques selon les deux niveaux. La combinaison de la fréquence et gravité donne la criticité d’un risque.
Chaque paramètre doit être analysé à l’aide de toutes les informations disponibles; d’où la nécessité d’élaborer un questionnaire destiné à l’équipe
d’analyse des risques. Ce questionnaire détaillé en annexe (2), comprend tous les scénarios d’incendie relevés dans la partie précédente.
d. Hiérarchisation des risques
La hiérarchisation des risques d’incendie nécessite la construction de la matrice de criticité, devisée en zones déterminant l'acceptabilité du risque. Elle définit
les niveaux de priorités des risques qui nécessitent une action rapide et un renforcement des moyens de détection et d’extinction des incendies.
e. Acceptabilité des risques
L'acceptation du risque est une notion subjective. Elle dépend non seulement
des critères retenus pour l'évaluation des risques mais aussi du vécu des
personnes qui la définissent.
f. Maitrise des risques (protection, prévention)
La maîtrise de risque consiste à mettre en place un ensemble de barrières
techniques et opératoires qui empêche l'évolution d'un événement causant
l'incendie, ou bien d’empêcher sa propagation afin d'atténuer ses conséquences. Ainsi on peut deviser les actions à mener en action de
prévention et en action de protection. La première consiste à réduire le risque
en limitant la possibilité de réalisation d'un événement; elle regroupe donc
essentiellement les actions visant à diminuer la probabilité d'occurrence des
causes de cet événement (ou au mieux à exclure des causes). Cependant la deuxième, consiste à réduire le risque en limitant les conséquences d'un
Problématique et méthodologie de travail
Management Industriel / Electromécanique Page 23
événement une fois que celui-ci est initié; elle regroupe donc essentiellement les actions visant à diminuer les effets (au mieux à les annuler) en limitant la
propagation du flux de dangers.
2.2.6. Etapes principales de redimensionnement du réseau hydraulique
a. Choix de logiciel
La résolution à la main des problèmes hydrauliques est généralement compliquée lorsque le réseau est maillé. Or, ce maillage est nécessaire
pour assurer la disponibilité d’eau en cas d’isolation d’une partie
défaillante du réseau. Actuellement, il existe des outils informatiques
permettant de résoudre ce type de problème par des algorithmes itératifs, tels que Pipe Flow Expert, EPANET, etc. L’utilisation de ces logiciels
nécessite la saisie des données de tous les appareillages hydrauliques. A
savoir l’altitude, la pression et le débit demandé par chaque nœud, les courbes caractéristiques des pompes, ainsi que la rugosité et les diamètres de canalisations.
Malgré plusieurs essais effectués sur Pipe Flow Expert, la simulation n’est pas réussie. Car ce logiciel demande au moins trois points pour générer la
caractéristique de pompe. Malheureusement, ces caractéristiques ne sont
pas disponibles à la centrale TAG de Tétouan. Tandis que, un seul point
est suffisant pour générer la courbe de pompe sur EPANET. Ce dernier permet aussi de simuler des scénarios réels programmés au préalable.
Chose qui justifie le choix du logiciel EPANET pour le dimensionnement du réseau d’extinction d’incendie à eau. Ce dimensionnement se base sur la
détermination des scénarios critiques.
b. Implantation d’appareillages hydrauliques
A la suite des vérifications effectuées sur terrain, la position d’appareillages hydrauliques et le cheminement des canalisations sont
déterminés sur la base du plan de masse mis à l’échelle en arrière-plan du
logiciel EPANET.
c. Méthodologie de dimensionnement
Après avoir implanté tous les équipements hydrauliques, il est nécessaire de saisir les données citées précédemment dans le paragraphe (a). Or, le
dimensionnement du réseau hydraulique consiste à connaître le diamètre
de canalisations. Par conséquent, ce diamètre est estimé au début de la
simulation, et corrigé au fur et à mesure selon la vitesse d’écoulement
d’eau. La figure 2.5 illustre la démarche à suivre pour résoudre ce type de
problème.
Problématique et méthodologie de travail
Management Industriel / Electromécanique Page 24
Fig 2. 5: Diagramme de méthodologie de dimensionnement du réseau hydraulique
Implantation d’appareillages hydrauliques
Détermination de cheminement du réseau
Estimation de diamètre des canalisations
Vitesse modérée
Choix de diamètre normalisé
Non
Oui
3
Chapitre
RESUME DU TROISIEME CHAPITRE:
Ce chapitre est dédié à la description détaillée du système anti-incendie de la centrale à
TAG de Tétouan, en mettant le point sur le fonctionnement du système d’extinction hydraulique ainsi que le système de détection et de signalisation.
Analyse de l’existant
Management Industriel / Electromécanique Page 26
3.1. Source d’eau de la centrale TAG
L’eau est pompée dans deux puits situés à 2 km de la centrale, et stockée dans
un réservoir de 3500 m3, sauf en cas de sècheresse, ou quand la demande en énergie augmente, cette source devient insuffisante. Ainsi l’eau est exportée
par des citernes, ou parfois même, en accord avec les responsables de l’ONEP,
des installations sont mises en service pour soutirer l’eau du réseau de l’eau
potable.
Par ailleurs, une quantité Vs de 1520 m3 reste toujours au secours en cas
d’incendie. Par convention, elle est résultat de mise en marche de deux
pompes en parallèle pendant deux heures dans les conditions normales. Le
calcul de Vs est démontré par la formule (3.1).
⁄ (3.1)
3.2. Système de pompage
3.2.1. Généralités
En cas d’incendie, l’eau est véhiculée par l’intermédiaire d’un système de
pompage depuis le réservoir d’eau brut vers la zone présentant le danger, ce
système est constitué de deux pompes de pressurisation en cas de fuite, une pompe électrique principale, et deux pompes diesel pouvant travailler en cas d’absence d’énergie électrique, ce dernier cas est appelé Black Start
(démarrage sans couplage au réseau), et il est rarement rencontré dans la centrale.
3.2.2. Principe de fonctionnement
L’alimentation en eau est effectuée par l’électropompe et la première motopompe qui sont mises en marche automatiquement à cause de la
diminution de pression dans le réseau principal. En outre, si l’une de ces deux
pompes ne démarre pas, la deuxième motopompe est lancée pour assurer le débit demandé à la bonne pression. Par ailleurs, la mise en marche
automatique des pompes est commandée par des pressostats qui sont montés
sur le réseau principal. La figure 3.1 illustre le grafcet niveau 1 montrant les
pressions de commande du système anti-incendie.
Quant à la mise en marche manuelle du système, elle est assurée au moyen
des boutons poussoirs de commande placés dans le même bâtiment où le
système de pompage est installé, dans le poste transfert Fuel, dans les
chaudières, et par le tableau principal situé dans le local de commande.
Analyse de l’existant
Management Industriel / Electromécanique Page 27
3.3. Distribution d’eau
L’alimentation des installations de surpression d’incendie par eau est réalisée
au moyen d’un cercle principal de distribution, qui s’étend à l’extérieur des édifices. Cette conception de boucle d’alimentation, permet d’assurer la
quantité d’eau nécessaire pour éteindre le feu, même en cas de tranche défectueuse le long du cercle. Ladite tranche peut être isolée au moyen de
vannes manuelles, et l’eau est canalisée par des raccords aux appareillages de lutte contre l’incendie installés sur site.
3.4. Lutte contre l’incendie
3.4.1. Fonctionnement du système anti-incendie
En cas d’incendie, les détecteurs envoient un signal vers des équipements de
control et de signalisation, ces derniers permettent de localiser la zone qui
présente le danger et donnent l’information au responsable pour intervenir.
L’extinction du feu se fait à l’aide des extincteurs à poudre, des bouteilles de
CO2, et en ouvrant les vannes permettant de fournir la partie à arroser ou à
refroidir en quantité d’eau demandée, ce qui crée des dépressions dans le
circuit anti-incendie. Les pressostats détectent ces dépressions et mettent en
marche le système de pompage décrit ci-avant. Par ailleurs, si le danger
semble important, le responsable doit informer les sapeurs-pompiers, qui à
leur tour, arrivent au site après environ 15 min.
Fig 3. 1: Grafcet simplifié de commande du système de pompage
Analyse de l’existant
Management Industriel / Electromécanique Page 28
3.4.2. Détection et signalisation [4]
La détection d’incendie se fait à l’aide des détecteurs placés dans les locaux (détecteurs optiques de fumée, brise-glaces), aux endroits chauds (détecteurs
thermiques), à la circonférence des citernes (câbles thermo-fusible), et autour des transformateurs (Sprinklers).
a. Détecteurs optiques de fumée
Les détecteurs optiques de fumée se déclenchent au moment où le faisceau de
lumière existant dans le local s’atténue à cause de la dispersion de fumée au
long de la surface à surveiller.
b. Déclencheurs manuels d’alarme
Les déclencheurs manuels d’alarme sont appelés aussi « brise-glaces », se
déclenchent quand une personne casse la petite vitre du détecteur. Ils sont installés à proximité de l’opérateur, et ils sont remplacés par des nouveaux après une seule utilisation.
c. Détecteurs thermiques
Les détecteurs thermiques se déclenchent lorsque la température dépasse un
seuil préréglé par le constructeur. Ils sont généralement placés dans les
endroits où la température peut augmenter excessivement à cause du feu.
d. Câbles thermo-fusibles
Les câbles thermo-fusibles fondent lorsque la température dépasse un seuil préréglé par le constructeur et envoient un signal d’alarme vers les
Equipements de Contrôle et de Signalisation (ECS). Ils sont implantés le long de toutes les circonférences des citernes combustibles.
e. Sprinklers
Les sprinklers s’explosent quand la température dépasse un seuil préréglé par
le constructeur, et créent une dépression dans un circuit d’air comprimé sur
lequel ces détecteurs sont uniformément répartis, cette dépression est
détectée par des pressostats placés dans le circuit. D’autre part, les détecteurs
de pression envoient un signal de commande vers une électrovanne laissant passer l’eau vers les buses d’arrosage. Ce type de détecteur est installé près
des transformateurs principaux et des transformateurs de soutirage.
f. Pressostat
Les détecteurs de pression se déclenchent quand la pression chute dans le circuit d’eau ou d’air comprimé. Ces détecteurs sont placés prêt du système de
Analyse de l’existant
Management Industriel / Electromécanique Page 29
pompage pour assurer la mise en marche automatique, et prêt des électrovannes.
g. Equipement de contrôle et de signalisation
Afin de superviser l’ensemble des actions des équipements de lutte contre
l’incendie, il est nécessaire d’instaurer des équipements de contrôle et de signalisation. Ces ESC permettent de s’assurer du bon fonctionnement des
équipements de refroidissement et d’extinction du feu, que ce soit par injection
de mousse à l’intérieur des citernes, par arrosage avec l’eau, ou par CO2.
D’autre part, tous les signaux sont récupérés des détecteurs et acheminés vers ces centrales. Deux types de ces équipements sont à distinguer:
Centrale adressable i.
Ce sont des centrales où tous les détecteurs sont mis en série, et en cas d’incendie, une combinaison binaire est transmise vers la centrale, tout en
sachant exactement l’endroit présentant le danger. En générale ce type d’ECS
non encombrant, précis, mais il coute cher.
Centrale conventionnelle ii.
Ce sont des centrales qui récupèrent le signal d’une boucle pouvant contenir
plusieurs détecteurs. Si le nombre de détecteur est supérieur à un, l’opérateur
ne peut pas savoir exactement où se trouve l’incident, par conséquent il doit
aller sur terrain pour identifier l’endroit exacte. En générale ce type d’ECS est très encombrant, moins précis, mais son prix reste raisonnable.
3.4.3. Réseau anti-incendie
a. Généralités
L’extinction du feu par eau est effectuée à l’aide d’un réseau de canalisation enterré satisfaisant les besoins en débit et en pression. Cette eau est canalisée
à travers des conduites en béton vers l’utilisation. Le contrôle de débit est
effectué par des vannes manuelles de régulation de débit. Tandis que, le contrôle de la pression est assuré par des manomètres. Ces appareils donnent
une idée à l’opérateur sur l’état d’écoulement du fluide dans les conduites.
b. Appareillages hydrauliques
Buses i.
Les buses d’arrosage ou de refroidissement sont des appareils de demande de
débit à une pression précise. Leur structure géométrique leur permet d’émettre
l’eau pulvérisée sur une large surface.
Analyse de l’existant
Management Industriel / Electromécanique Page 30
Bouches d’incendie ii.
Les bouches d’incendie sont des appareils de demande de débit régulé au
moyen d’une petite vanne intrinsèque à chaque bouche. Ce type d’appareil
nécessite l’existence des accessoires (flexibles, raccords,…) placées à côté
dans d’armoires. Ces armoires sont fermées et munies d’une clé suspendue
sous plexiglas, et qui est accessible à l’opérateur. La distance entre deux bouches successives ne doit pas dépasser 40 m (distance recommandée par
les sapeurs-pompiers).
Robinets d’Incendies Armés (RIA) iii.
Les RIA sont des équipements de demande de débit régulé à l’aide d’une
vanne. Ils sont enroulés et placés dans des armoires accessibles à l’opérateur,
moyennant une clé suspendue sous plexiglas. Leur composition leur permet de
supporter une pression élevée.
Equipements de contrôle et de régulation iv.
hydrauliques
Ces équipements permettent de limiter le débit à une valeur souhaitée au moyen des vannes de régulation de débit, ainsi que de mesurer la pression
dans des endroits où c’est nécessaire par des manomètres. Ces instruments sont indispensables dans le circuit anti-incendie vu le risque potentiel de non
réponse du système lors d’incident.
4
Chapitre
RESUME DU QUATRIEME CHAPITRE:
Ce chapitre est consacré à l’application de l’APR pour proposer les mesures
d’atténuation des risques d’incendie et déterminer la zone la plus critique, prise en compte dans le dimensionnement du circuit.
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 32
4.1. Objet d’Analyse du risque incendie
Dans le cadre de lutte contre l’incendie, une analyse de son risque est
incontournable. Cette analyse permet de repérer les zones les plus critiques de
la centrale qui vont être prises en compte durant le redimensionnement du circuit hydraulique anti-incendie. Le but est d’identifier les causes et les
conséquences d’incendie dans chaque zone, afin de mettre en place des
moyens de prévention et des mesures d’atténuation de ses effets. Ceci
contribue, par l’intermédiaire d’une cotation, à recenser les événements pouvant conduire à des scénarios d’incendie majeur. Par conséquent,
cette approche permet à l'exploitant d'avoir une vision globale du risque
incendie au sein de son aménagement et de disposer de recommandations ciblées et hiérarchisées afin d'améliorer la maîtrise du risque incendie.
4.2. Analyse des risques
4.2.1. Identification des scénarios d’incendie
Cette approche consiste à identifier les causes et la localisation des départs de
feu et donc pouvoir identifier complètement ce risque. La détermination des
scénarios d’incendie catastrophes se fait selon les étapes suivantes. En premier lieu, il convient de découper la centrale en différentes zones selon les
recommandations de l’équipe d’analyse. Chaque zone comprend des systèmes susceptibles d’être une source de danger. En deuxième lieu, et pour chaque
système sont définis les évènements causant une situation de danger. Pour
chaque événement, la situation dangereuse, les évènements déclencheurs d’incendies ou explosions et enfin leurs conséquences sont détaillés.
La figure 4.1 illustre les six zones de la centrale TAG, à savoir zone 1, de
dépotage combustible, zone 2, stockage combustible, zone 3, chaudières et ses auxiliaires, zone 4, traitement Fuel, zone 5, groupes turbo-alternateurs
ainsi que zone 6, des ateliers et locaux annexes.
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 33
Fig 4. 1: Les six zones de la centrale à TAG de Tétouan
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 34
a. Identification des risques incendies liés à la zone
1, dépotage combustibles
La zone de dépotage est scindée à une station de pompage de combustibles
acheminés vers les réservoirs de stockage et à une station de déchargement de Fuel et Gas-oil par camion-citerne. D’après un état des lieux effectué lors
du présent projet, les équipements tels que les pompes, les filtres, les flexibles
de dépotage et les conduites de transfert combustible sont considérés entités
dangereuses de la zone. Les résultats d’un inventaire de risques incendie associés à ces entités sont affichés sur le tableau 4.1.
b. Identification des risques incendies liés à la zone 2, stockage combustibles
La zone de stockage combustible est constituée des réservoirs de stockage de Fuel brut, traité et certifié ainsi que des réservoirs de Gas-oil traité. S’ajoute à
cette zone un autre réservoir de Gas-oil situé dans l’ancien parc citerne.
Durant une visite sur site, il est constaté que de tels réservoirs contenant un liquide inflammable sont porteurs du danger, lié à l'inflammabilité du produit
contenu. D’où la nécessité de définir les risques incendie liés à cette zone afin d’identifier les scénarios d’incendies majeurs illustrés sur le tableau 4.2.
c. Identification des risques incendies liés à la zone
3, chaudières et ses auxiliaires
Dans cette zone, les deux chaudières et leurs armoires de contrôle et de
commande sont les éléments les plus dangereux. Une mauvaise manœuvre ou une dégradation au niveau des matériels peuvent engendrer des incendies,
dont les scenarios sont illustrés sur le tableau 4.3.
d. Identification des risques incendies liés à la zone 4, traitement de Fuel
Pour réduire le poids des dépenses de combustibles, la centrale à TAG de
Tétouan a mis au point une station de traitement, permettant d’utiliser également le Fuel lourd résiduel comme combustible de base. Quoique cette
zone présente un atout pour la centrale, elle peut être aussi une source de
danger. D’où la nécessité d’identifier les dangers potentiels notamment les dangers d’incendies, vu la présence de grand volume de produits
inflammables. Les résultats obtenus sont regroupés sur le tableau 4.4.
e. Identification des risques incendies liés à la zone
5, groupes turbo-alternateurs
La zone groupes turbo-alternateurs contient des turbines, des transformateurs,
des salles de commande, etc. Il s’agit de gigantesques installations qui
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 35
peuvent contribuer à des accidents majeurs, spécialement en cas d’incendie ou explosion. Ces derniers peuvent résulter de développements incontrôlés du feu
de l'exploitation. Ce qui entraîne un danger grave et immédiat pour la santé
humaine ou pour l'environnement, à l'intérieur ou à l'extérieur de la centrale.
Les scénarios majeurs d’incendie au niveau de cette zone sont détaillés sur le
tableau 4.5.
f. Identification des risques incendies liés à la zone
6, des ateliers et locaux annexes
Les ateliers de maintenance et les locaux annexes, tels que les magasins, parc
de stockage des fûts ou parc à ferraille ont tous un point commun. Ils
possèdent des éléments dangereux, produits chimiques ou matières inflammables, qui peuvent déclencher un incendie. Donc, il est essentiel
d’examiner cette zone afin de relever les différents scénarios d’incendie
illustrés sur le tableau 4.6.
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 36
Tab 4. 1: Scénarios d'incendies liés à la zone 1, dépotage Combustibles
Tab 4. 2: Scénarios d'incendies liés à la zone 2, stockage Combustibles
Système Partie
dangereuse
Evénement causant une Situation
Dangereuse
Situation Evénement
causant accident ou incident
potentiel
Accident ou
incident potentiel
Effets ou conséquences Dangereuse
(SD)
Dépotage
Combustibles par camion
Flexible de
dépotage
Dégradation de flexible
Eclatement de flexible
Fuite de Fuel ou
Gasoil
Présence
d’énergie d’activation
Incendie
Atteinte à l’environnement
Dégâts humains et matériels
Pollution de
l’environnement
Dépotage Combustibles
par pompes
Pompes
Dégradation et
vieillissement des
installations
Mauvais contact
Court-circuit Incendie Dégâts humains et matériels Echauffement
Filtres Encrassement. Détérioration des joints
d’étanchéité
Fuite de Fuel ou Gasoil
Présence d’énergie
d’activation
Incendie Dégâts humains et matériels
Conduites et vannes de Fuel et
Gasoil
Dégradation et
vieillissement
Fuite et évaporation
de Fuel ou Gasoil
Présence d’énergie
d’activation
Incendie Dégâts humains et
matériels
Système Partie
dangereuse
Evénement causant une Situation
Dangereuse
Situation Evénement causant accident
ou incident potentiel
Accident ou incident
potentiel
Effets ou
conséquences Dangereuse
(SD)
Stockage de Combustibles
Réservoirs,
Tuyauterie, robinetteries et
instrumentations
Dégradation de
tuyauteries, robinetteries et
instrumentations
Percement des
réservoirs suite à la corrosion
Fuite de Fuel ou
Gasoil au niveau des soudures ; joints ;
clapets ; vannes…
Fissuration de
réservoirs de stockage
Présence d’énergie
d’activation
Incendie
Explosion Atteinte à
l’environnement
Dégâts humains et
matériels Pollution de
l’environnement
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 37
Tab 4. 3: Scénarios d'incendies liés à la zone 3, Chaudières et ses auxiliaires
Tab 4. 4: Scénarios d'incendies liés à la zone 4, traitement Fuel
Système Partie
dangereuse
Evénement causant une Situation
Dangereuse
Situation Dangereuse
(SD)
Evénement
causant accident ou incident
potentiel
Accident ou incident
potentiel
Effets ou conséquences
Chaudières
Chaudière Mauvaise étanchéité
des brûleurs Fuite de combustible Energie d’activation Incendie Dégâts humains et
matériels
Armoires contrôle
commande Mauvais contact
Présence des points
chauds court-circuit Incendie Dégâts humains et
matériels
Système Partie
dangereuse
Evénement causant une Situation
Dangereuse.
Situation Evénement
causant accident ou incident
potentiel
Accident ou
incident potentiel
Effets ou conséquences
Situation Dangereuse
(SD)
Pompes d’alimentation
en Fuel
Tuyauteries,
robinetteries, instrumentations et
moteurs électriques
Dégradation de
tuyauteries, Fuite par robinetteries
Défaillance Moteurs électriques
Fuite de Fuel
Présence d’énergie
d’activation
Court -circuit
Incendie
Atteinte à
l’environnement
Dégâts humains et matériels
Pollution de l’environnement
Séparateurs et mélangeurs
Fuel
Séparateur, mélangeurs,
tuyauteries, robinetteries et
instrumentations
Dégradation des
étanchéités des séparateurs,
mélangeurs, tuyauterie, robinetterie
Défaillance moteurs électriques
Fuite de Fuel
Présence d’énergie d’activation
Incendie
Atteinte à
l’environnement
Dégâts humains et matériels
Pollution de l’environnement
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 38
Tab 4. 5: Scénarios d'incendies liés à la zone 5, Groupes Turbo-Alternateurs
Système Partie
dangereuse
Evénement causant une Situation
Dangereuse
Situation Evénement causant accident
ou incident potentiel
Accident ou incident
potentiel
Effets ou
conséquences Dangereuse
(S.D.)
Alimentation et
réchauffage en combustibles
Motopompes Dégradation des
garnitures
Fuite de
Combustibles
Présence d’énergie
d’activation
Incendie
Dégâts humains et
matériels
Module de
filtration
combustible
Skids Filtration Dégradation de l’étanchéité
Fuite de
combustibles
Présence d’énergie d’activation
Incendie
Brûlure
Dégâts humains et matériels
Compartiment du Contrôle
Commande
Armoires
électriques
Dysfonctionnement de la climatisation
Mauvais contact
Présence des
points chauds court-circuit Incendie Dégâts humains et
matériels
Portes de visite Mauvaise étanchéité des
portes de visites
Infiltration d’eau au niveau des
armoires
court-circuit
Incendie
Dégâts humains et
matériels
Compartiment
des auxiliaires
Conduites et
flexibles Gas-oil et Fuel
Vibration et
vieillissement des conduites
Fissure et Cisaillement des
conduites
Fuites importantes de combustibles
Contact avec corps échappement diesel
Incendie
Dégâts humains et
matériels
Compartiment
Turbine, compresseur et
échappement
Conduite alimentation
injecteurs
Vibrations Défaillance des raccords
de serrage
Percement et éclatement des
conduites
Fuite pulvérisée de combustibles à 128
°C et 43 bar
Incendie
Dégâts humains et matériels
Compartiment du réducteur de
puissance
Trappe
d’échappement
Dégradation des étanchéités des
coussins
Fuites de gaz et
des imbrulés
Prise de contact avec les gaz
Energie d’activation
Incendie
Dégâts humains et
matériels
Réchauffeur Fuel
Réchauffeur Fuel,
tuyauteries, robinetteries
et instrumentations
Dégradation du
réchauffeur Fuel, de tuyauteries, vannes et
soupapes
Fuite de Fuel
Présence d’énergie
d’activation avec le
combustible
Incendie
Atteinte à
l’environnement
Dégâts humains et
matériels
Pollution de l’environnement
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 39
Compartiment
alternateur
Excitateur de
l’alternateur
Dégradation des
coussinets Fuite d’huile
Présence d’énergie
d’activation
Incendie
l’alternateur
Détérioration de l’alternateur
Dégâts humains et
matériels
Local
disjoncteur coupleur
Cellule disjoncteur Détérioration de la tôle de la cellule
infiltration d’eau Amorçage
Incendie
Dégâts humains et matériels
Local
transformateur de puissance
(TP) et de sous-
titrage (TS)
Transformateur Perte caractéristique de
l’huile
Echauffement
d’huile Amorçage
Incendie Dégâts humains et
matériels
Aéroréfrigérants
Moteur ventilateur Dégradation des paliers
moteurs Echauffement Energie d’activation
Incendie Dégâts humains et
matériels
motopompes Dégradation des garnitures
Echauffement Energie d’activation Incendie
Dégâts humains et matériels
Caniveaux
autour de la TG
Caniveaux câbles
électriques Infiltration d’eaux
Dégradation
câbles Court-circuit Jaillissement
d’arc front Dégâts humains et
matériels
Caniveaux conduite des
fluides
Dégradation conduite et
joints Fuite de fluides
Présence de flamme
ou étincelle de
soudure à côté du bassin
Incendie
Atteinte à
l’environnement
Dégâts humains et
matériels
Pollution de l’environnement
Système de
détection et protection
incendie du GTA
Bouteilles CO2 Dysfonctionnement soupape sécurité
Augmentation de
la température en service
Augmentation de la pression
Déflagration
Incendie
Dégâts humains et matériels
Salle de commande
Armoires électriques
Dysfonctionnement de la climatisation
Mauvais contact
Présence des points chauds
Amorçage et court-circuit
Incendie
Dégâts humains et matériels
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 40
Câbles sous dalles Défaut d’isolement Echauffement Amorçage et
court-circuit Incendie
Dégâts humains et
matériels
Salle des relais Armoires électriques
Mauvais contact Présence des points chauds
Amorçage et court-circuit
Incendie Dégâts humains et matériels
Groupe
électrogène de secours
groupe Fuite de Gas-oil
Contact avec
résistante chauffante
Prise de feu Incendie Dégâts humains et
matériels
Compresseur
d’air comprimé
Réservoirs d’air
service et régulation
Dégradation du
réservoir Pression d’air fissuration
Explosion-
Incendie
Dégâts humains et
matériels
Tab 4. 6: Scénarios d'incendies liés à la zone 6, ateliers et locaux annexes
Système Partie
dangereuse
Evénement causant
une Situation Dangereuse.
Situation Evénement causant accident
ou incident
potentiel
Accident ou incident
potentiel
Effets ou
conséquences Dangereuse
(SD)
Atelier
mécanique
Matières
inflammables (chiffons
caoutchouc)
Meulage Etincèle Présence d’énergie d’activation
Incendie
Dégâts humains et matériels
Magasin
Pièces
légères
Matières
inflammables (tissu, caoutchouc,
papier, bois…)
Présence de rongeurs
Mauvais contact
Court-circuit
Déflagration d’une lampe
Incendie
Dégâts humains,
matériels et sur l’environnement
Parc
Stockage Des fûts
Matières
inflammables (huiles)
Présence de rongeurs Détérioration des câbles
Mauvais contact
Court-circuit
Déflagration d’une lampe
Incendie
Dégâts humains,
matériels et sur l’environnement
Parc
à ferrailles
Bois, Filtres, Fûts
Chaleurs excessives (Période d’été)
Echauffement des
matières organiques
Énergie d’activation
Chute d’une ligne électrique
Incendie Dégâts humains et matériels
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 41
4.2.2. Evaluation de risque incendie
A la suite d’inventaire des situations dangereuses liées à chaque unité de
travail, on procède une évaluation des risques. Cette étape est incontournable
dans le processus global d’analyse des risques.
a. Estimation du risque
Elaboration du questionnaire d’évaluation i.
Pour que l’estimation du risque acquière une crédibilité et prenne bien en
compte la réalité du travail, il est judicieux de concerter l’avis des personnels
les plus expérimentés et ayant le même niveau hiérarchique dans la centrale, car ils sont mieux placés pour connaître les situations dangereuses, même s’ils
n’en n’ont pas toujours conscience. Il est donc indispensable de les associer à
la démarche, par le biais d’un questionnaire. Ce questionnaire est élaboré à la
base des résultats d’analyse de risque comportant les scénarios majeurs d’incendie classifiés par zone. Il a pour fin de collecter les données par les personnels en termes d’estimation de la fréquence et la gravité de chaque
scénario. Ledit questionnaire détaillé en annexe (2) comporte une grille de cotation qui permet d’estimer le niveau de risque.
Grille de cotation de la fréquence et de la ii.gravité d’incendie
Le tableau 4.7 présente un modèle d’une échelle de cotation de fréquence
d’occurrence des scénarios d’incendie. Ce dernier est validé par l’équipe
d’analyse des risques.
Tab 4. 7: Echelle de cotation de la fréquence
Niveau de
fréquence Echelle Commentaires
1 Rare Une fois par an ou peu vraisemblable ou jamais
rencontré
2 Peu
fréquent
Pouvant survenir plusieurs fois par an sur le lieu
du travail
3 Fréquent Pouvant se produire une fois par mois sur le lieu
du travail
4 Très
fréquent
Pouvant se produire plusieurs fois par mois sur le
lieu du travail
Pour déterminer la gravité, les questionnaires remplis par les personnels de la
centrale sont considérés. Ceci est réalisé en tenant compte de l’échelle de
gravité d’incendie illustrée dans le tableau (4.8).
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 42
Tab 4. 8: Echelle de cotation de gravité d'incendie
Niveau de
gravité Echelle Commentaires
1 Bénin Pas ou peu de dommages sans arrêt de travail
2 Sérieux Dommages faibles, avec arrêt du travail
3 Grave Dommages réversibles, entraînant une incapacité
partielle
4 Très grave Dommages irréversibles : incapacité totale ou décès
Calcul de la criticité iii.
Généralement, la criticité d’un scénario d’incendie est le produit de sa
fréquence d’occurrence et la gravité de ses conséquences. Sur la base de cette règle et des données relevées d’un questionnaire présenté en annexe (2), le calcul de criticité des scénarios d’incendie est effectué. En effet, la fréquence
est commune entre tous les questionnaires puisqu’il s’agit d’un même historique. Mais la gravité se diffère d’un questionnaire à un autre car la notion
de gravité est relative. Vu que les agents chargés de remplir les questionnaires
ont le même niveau hiérarchique ainsi que le même niveau d’expérience. La moyenne de gravités relevées de chaque questionnaire est envisagée dans le
calcul. Ainsi, le produit de la fréquence d’un scénario d’incendie par la
moyenne des gravités correspondante donne la criticité de ce scénario. Par ailleurs, la criticité d’une zone est égale à la valeur maximale des criticités des
scénarios liés à cette zone. Les résultats de cette évaluation effectuée à la centrale TAG de Tétouan, montre que la zone la plus critique est la zone 4,
traitement Fuel avec une criticité de 7,5. Le tableau 4.9 montre le calcul
détaillé de criticité de chaque scénario d’incendie par zone.
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 43
Tab 4. 9: Evaluation des risques d'incendie
Zone 1
Système Scénarios d'accident Fréquence Gravité Criticité
Q N° 1 Q N° 2 Q N°3 Q N° 4 système Zone
Dépotage par camion
Incendie due à des fuites de combustibles au niveau de
flexible de dépotage avec présence d'une énergie
d'activation
1
2 2 1 2
1,75
4
1,75
Dépotage par pompes
Incendie causé par un court-circuit lors d'un
échauffement de pompe de dépotage 1
2 3 2 3 2,5
2,5
Incendie lié à des fuites de combustibles au niveau de
filtres (en état dégradée) avec présence d'une énergie
d'activation
2 1 2 2 3
4 2
Incendie à cause de fuite de combustible au niveau des
conduites ou vannes avec présence d'une énergie
d'activation
1 3 3 3 3
3 3
Zone 2
Réservoirs,
Tuyauteries, robinetteries et
instrumentations
Incendie suite à des fuites de combustibles au niveau de
Tuyauteries, robinetteries ou instrumentations avec
présence d'une énergie d'activation.
2
3 3 2 3
5,5
5,5 2,75
Explosion de réservoirs de stockage due à des
fissurations par corrosion avec présence d'une énergie
d'activation
1 4 3 3 4
3,5 3,5
Zone
3
Chaudière Incendie due à des fuites de combustibles suite à une
mauvaise étanchéité avec présence d'une énergie
d'activation
2
2 3 2 2
4,5
4,5
2,25
Armoires contrôle
commande
Incendie causé par court-circuit avec présence des
points chauds au niveau des armoires 1
4 3 3 4 3,5
3,5
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 44
Zone
4
Pompes d’alimentation
en Fuel
Incendie due à fuites de Fuel au niveau de pompes soit
en présence d'une énergie d'activation ou lors d'un
court-circuit
2
3 2 3 4
6
7,5
3
Séparateurs et
mélangeurs Fuel
Incendie causé par des fuites de Fuel au niveau de séparateurs ou mélangeurs Fuel avec présence d'une
énergie d'activation
3 3 3 2 2
7,5 2,5
Réchauffeur Fuel
Incendie lié à des fuites de Fuel au niveau de
Réchauffeur Fuel, tuyauteries, robinetteries et instrumentations avec présence d'une énergie
d'activation
1
3 2 2 3
2,5 2,5
Zone
5
Alimentation et
réchauffage en combustibles
Incendie due à la fuite de combustibles au niveau de
pompes en état dégradée avec présence d'une énergie d'activation
1
4 3 3 4
3,5
5,5
3,5
Module de filtration
combustible
Incendie causé par la présence d'une énergie
d'activation avec fuite de combustibles au niveau de
skids de filtration
2 3 3 2 2
5 2,5
Compartiment
du Contrôle
Commande
Incendie lié à un court-circuit au niveau des armoires
électriques et l'infiltration d'eau à cause de mauvaise
étanchéité des portes de visite
1 4 4 4 4
4 4
Compartiment des
auxiliaires
Incendie due à la fuite de combustibles au niveau
des conduites et flexibles ou à cause de Contact d'échappement diesel avec un corps
1
4 3 3 3
3,25 3,25
Compartiment Turbine,
compresseur et
échappement
Incendie causé par fuite pulvérisée de combustibles
à 128 °C et 43 bar au niveau des conduites
d'alimentation
1
2 2 2 2
2
2
Compartiment du
réducteur de puissance
Incendie due à la prise de contact d'un corps avec
les gaz chauds ou en présence d'une énergie d'activation au niveau de trappe d'échappement
2
3 3 3 2
5,5 2,75
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 45
Zone
5
Compartiment
alternateur
Incendie suite à la fuite d'huile en présence d'une
énergie d'activation au niveau d'excitateur d'alternateur 1
4 3 4 3
3,5 3,5
Local disjoncteur coupleur
Incendie due à un amorçage avec infiltration d'eau dans la cellule disjoncteur
1 3 3 3 3
3 3
Local transformateur
(TP) et de sous-titrage
(TS)
Incendie due à un amorçage avec échauffement
d'huile au niveau de transformateur 1
4 4 3 3 3,5
3,5
Aéroréfrigérants
Incendie résultant de l’échauffement de moteur
ventilateur ou motopompe en état dégradée avec la présence d'une énergie d'activation
1
2 2 2 2
2 2
Caniveaux autour de la TG
Jaillissement d’arc front résultant du court-circuit
au niveau des caniveaux des câbles électriques en état
dégradé
1 2 2 2 2
2 2
Incendie lié à la présence de flamme avec Fuel au
niveau des caniveaux de conduites de fluides 1
2 1 1 2 1,5
1,5
Système de détection et protection incendie
du GTA
Incendie due à la déflagration des bouteilles CO2 à
cause de dysfonctionnement des soupapes de sécurité 1
4 4 3 4
3,75 3,75
Salle de commande
Incendie résultant d’un amorçage ou court-circuit suite
à un échauffement au niveau des armoires électriques
et les câbles sous dalles
1
4 3 4 4
3,75 3,75
Salle des relais Incendie résultant d’un amorçage ou court-circuit suite à l’existence des points chauds au niveau des armoires
électriques
1
3 4 4 3
3,5 3,5
Groupe électrogène
de secours
Incendie résultant d’une prise de feu lors d’un contact avec une résistance chauffante et d’une fuite du gasoil
au niveau du groupe
1
3 3 3 3
3 3
Compresseur
d’air comprimé
Incendie due à l'explosion de réservoirs d'air à cause
des fissurations et la surpression d'air 1
4 4 3 3 3,5
3,5
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 46
Zone
6
Atelier mécanique
Incendie résultant de la présence d’une étincelle suite à des opérations de meulage avec
présence des matières inflammables
1
3 2 3 2
2,5
6
2,5
Magasin
Pièces
légères
Incendie lié à un court-circuit ou déflagration d’une
lampe en présences des matières inflammables (tissu,
caoutchouc, papier, bois)
2
3 3 2 4
6 3
Parc Stockage
Des fûts
Incendie lié à un court-circuit au niveau des câbles en mauvaise état ou déflagration d’une lampe
en présence des matières inflammables comme l'huile)
1
2 2 3 3
2,5 2,5
Parc
à ferrailles
Incendie due à présence d'une énergie
d'activation
et des matières inflammables avec chaleurs excessives
1
1 1 1 1
1 1
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 47
b. Hiérarchisation des risques
L’étape d’hiérarchisation des risques consiste à répartir tous les scénarios
d’incendie dans une matrice dite matrice de criticité. Ceci est effectué en
combinant les deux échelles, la fréquence d'occurrence de ces scénarios et la
gravité de leurs conséquences. Un modèle de cette matrice est adopté afin de définir le niveau de risque de chaque scénario d’incendie. Ce modèle réparti en
quatre zones est illustré sur le tableau (4.10).
Tab 4. 10: Matrice de criticité [3]
Gravité
Bénin (1) Sérieux (2) Grave (3) Très grave(4)
Fréquence
Rare (1)
Peu fréquent (2)
Fréquent (3)
Très fréquent (4)
En effet, dans les deux premières zones le niveau de risque est acceptable,
mais il doit être réduit. Quant à la troisième zone, le niveau de risque est à maîtriser et exige une action urgente pour le réduire ou plutôt le supprimer. En
ce qui concerne la quatrième zone, le niveau de risque est inacceptable et les
évènements causant le scénario associé doivent être éliminés.
c. Acceptabilité des risques
En projetant ce modèle sur la matrice de criticité illustré sur le tableau (4.11),
chaque scénario est affecté à son niveau d’acceptabilité de risque selon sa
localisation dans la matrice. A titre d’exemple, le niveau de risque inacceptable
ne contient qu’un seul scénario. Il s’agit d’incendie causé par des fuites de Fuel au niveau de séparateurs ou mélangeurs Fuel. Ce scénario est lié à la zone la
plus critique, c’est la zone de traitement Fuel. Par conséquent, il est
indispensable d’éliminer les fuites de combustible causant l’incendie dans cette
zone. En remplaçant les conduites dégradées par celles nouvelles.
Le risque est réduit au niveau le plus bas
Le risque doit être réduit : pas d’urgence dans les travaux
Le risque doit être réduit ou supprimé : action urgente
L’activité engendrant de tels risques doit être interrompue
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 48
d. Maitrise des risques :
Les moyens de prévention consistent à réduire le risque en limitant la
possibilité de réalisation d'un événement; ils regroupent essentiellement les
actions visant la diminution de la probabilité d'occurrence des causes de cet
événement. Dans ce projet, les résultats d’analyse des risques conduisent à l’identification de quatre niveaux de risques. Les deux niveaux de risque
acceptable sont représentés par la zone blanche et verte. Il s’agit des
scénarios d’incendie causés par des fuites de Fuel au niveau des caniveaux de
conduites autour des turbines, par jaillissement d’arc front ou par un court-circuit. Ces évènements sont à réduire en utilisant les moyens de prévention
suivants :
o La sensibilisation des exploitants par des plaques de signalisation de défense
de fumer, des séances de formation en gestion des risques dans la centrale ;
o Contrôle visuel des équipements fonctionnant à base de combustible ;
o Application des consignes et règles élaborées d’exploitation ;
Quant à la zone orange et rouge, le risque exige une action urgente afin de le
réduire ou le supprimer. On en trouve des incendies soient liés à des fuites de combustibles, au niveau de skids de filtration ou de pompes d’alimentation du
GTA par combustibles, soient associés à un court-circuit ou explosion d’un
réservoir. Dans ce cas il est recommandé d’éliminer le risque par:
o Changer les conduites dégradées par d’autres nouvelles ;
o Arrêter les fuites de combustibles soit par le changement des conduites dégradées ou par la maintenance préventive de tous les équipements
défectueux.
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 49
Tab 4. 11: Matrice de criticité
Gravité
Bénin (1)
Sérieux (2) Grave (3) Très grave (4)
Fréquen
ce
Rare
(1)
Incendie
lié à la
fuite de
Fuel au
niveau des
caniveaux
de
conduites
de fluides
Incendie
résultant
des
opération
s de meulage
au
voisinage
des
ateliers mécaniq
ue
Incendie
résultant de
l’échauffemen
t de moteur
ventilateur ou
motopompe
au niveau
d'Aéroréfrigér
ants
Incendie due
à des fuites
de
combustibles
au niveau de flexible de
dépotage en
présence
d'une
énergie d'activation
Incendie due à un
amorçage
avec
infiltration
d'eau
dans la cellule
disjoncteur
Incendie causé par
un court-
circuit lors
d'un
échauffeme
nt de pompe de
dépotage
Explosion de
réservoirs
de
stockage
due à des
fissurations par
corrosion
Incendie
suite à la
fuite d'huile
au niveau
d'excitateur
d'alternateur
Incendie
due à la
déflagration des
bouteilles
CO2
dans Système
de détection
et
protection
incendie du GTA
Incendie
due à des matières
inflammab
les avec
chaleurs
excessives dans le
parc à
ferrailles
Incendie
lié à un
court-
circuit au niveau
des
câbles ou
déflagrati
on d’une lampe
dans le
parc
stockage
des fûts
Jaillissement d’arc front
au niveau
des caniveaux
des câbles
électriques entourant la
turbine
Incendie lié à des fuites de
Fuel au
niveau de
Réchauffeur
Fuel, tuyauteries,
robinetteries
et
instrumentati
ons de poste
traitement Fuel
Incendie
résultant
d’une prise
de feu lors
d’un contact
avec une
résistance
chauffante
et d’une fuite du
gasoil au
niveau du
groupe
Turbo-
Alternateur
Incendie à
cause de
fuite de combustible
au niveau
des
conduites
ou vannes de transfert
Fuel à partir
de station
dépotage
Incendie causé par
court-
circuit avec
présence
des points chauds au
niveau des
armoires
de
commande
des chaudières
Incendie
due à un amorçage
avec
échauffeme
nt d'huile
au niveau de
transformat
eur
Incendie résultant
d’un amorçag
e ou court-circuit
dans des
armoires
électriqu
es ou les câbles
sous
dalles
de GTA
Application de l’Analyse Préliminaire des Risques
Management Industriel / Electromécanique Page 50
Incendie
résultant des
opérations de meulage dans
les ateliers
mécaniques
Incendie
causé par fuite
pulvérisée de
combustibles
à 128 °C et
43 bar au niveau de
Compartimen
t Turbine,
compresseur
et échappement
Incendie
due à l'explosion
de
réservoirs
d'air suite à
des fissurations
de
compresseu
r d'air
comprimé
Incendie
due au Contact
d'échappem
ent diesel
avec un
corps dans le
compartime
nt des
auxiliaires
Incendie
due à la fuite de
combustibl
es au
niveau de
pompes d'alimentat
ion du GTA
par
combustibl
es
Incendie lié
à un court-
circuit avec
infiltration d'eau dans
les
armoires de
Turbines
Incendie résultant
d’un amorçag
e ou court-
circuit au niveau
des
armoires électriqu
es des
turbines
Peu
fréque
nt (2)
Incendie lié à
des fuites de
combustibles
par de filtres
des pompes
de dépotage
Incendie
niveau de
trappe d'échappem
ent
Incendie due à fuites
de Fuel au
niveau de
pompes lors
d'un court-circuit
Incendie due
à des fuites de
combustibles
suite à une
mauvaise
étanchéité
Incendie
causé par fuite de
combustible
s au niveau
de skids de
filtration
Fréquent (3)
Incendie causé par
des fuites
de Fuel au
niveau de
séparateurs ou
mélangeurs
Fuel
Très
fréque
nt (4)
5
Chapitre
RESUME DU CINQUIEME CHAPITRE:
Après avoir déterminé la zone la plus critique, ce chapitre détaille le
redimensionnement du circuit hydraulique de lutte contre l’incendie en conformité avec les normes et les contraintes de l’étude.
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 52
5.1. Etude théorique du système de
pompage
5.1.1. Pertes de charge
Ce sont les pertes d’énergie mécanique du fluide par frottement à la paroi de la
conduite. Elles dépendent non seulement des paramètres de l’écoulement mais de l’état de surface de parois (lisses ou rugueuses). Deux types de pertes de
charge sont à distinguer, à savoir, les pertes de charge linéaires et les pertes
de charge singulières.
a. Pertes de charge linéaires
Ce sont les frottements des particules fluides entre elles et avec les parois
solides, qu’elles soient fixes ou mobiles, elles engendrent des déperditions d’énergie qu’il est coutume de désigner par pertes de charge linéaires.
b. Pertes de charge singulières
Ce sont les pertes de charge ayant lieu dans les endroits singuliers des conduites comme les rétrécissements, les élargissements, les coudes, les
nœuds, les joints, les vannes, etc. sont appelées pertes de charge singulières.
5.1.2. Calcul de pertes de charge
c. Calcul des pertes de charge linéaires
La formule de calcul des pertes de charge adoptée est celle de Darcy-Weisbach, puisque cette dernière est théoriquement la plus correcte [5], elle
est exprimée par la formule (5.1):
(5.1)
Avec :
L : Longueur de la conduite en m
D : Diamètre en m
Q : Débit en m3/s
f : Coefficient de frottement
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 53
Le coefficient de frottement est donné par la formule de Swamee et Jain (5.2):
( (
)
) (5.2)
Avec :
Ɛ : Coefficient de rugosité en m
D : Diamètre en m
R : Nombre de Reynolds donné par la formule (5.3) :
(5.3)
Avec :
V : Vitesse moyenne de l’écoulement en m/s ѵ : Viscosité cinématique en m2/s
Plage de validité : 10-6 ≤
≤ 10-2 et 5000 ≤ R ≤ 108
d. Calcul des pertes de charge singulières
La formule (5.4) permet de calculer les pertes de charge singulières :
(5.4)
5.1.3. Etude de cavitation des pompes haute pression
Pour assurer un bon fonctionnement des pompes, il faut veiller qu’à l’entrée de la roue, la pression absolue résiduelle soit suffisante, pour que la mise en
vitesse de l’eau dans la roue n’entraine pas des zones de dépression, créant
des poches d’air et causant la cavitation des pompes. Par conséquent, il faut respecter la condition suivante :
NPSHdisponible > NPSHrequis
Avec :
NPSHrequis : l’énergie massique requise à l’aspiration, c’est une
caractéristique intrinsèque d’une pompe donnée, tournante à une
vitesse de rotation donnée, elle ne dépend en effet que du débit.
NPSHdisponible : l’énergie massique disponible à l’aspiration, faisant
ainsi référence à la terminologie anglaise (Net Positive Suction
Energy), qui est caractéristique du circuit d’aspiration. Il est calculé par la formule (5.5):
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 54
–
– –
– (5.5)
Avec :
Pasp : Pression d’aspiration, Pasp = Patm + ρgh
Pv : Pression de vapeur saturante à 20°C est Pv =0,0234 bar Zs : La hauteur qui sépare l’axe d’aspiration et celui de refoulement
ΔHa : Pertes de charge à l’aspiration
5.1.4. Dimensionnement des pompes
a. Généralités
Une pompe doit être choisie selon les caractéristiques réelles de l’installation
dans laquelle elle doit être installée. En l’occurrence, Le débit et la hauteur manométrique totale qui sont les données nécessaires pour un
dimensionnement correct du système de pompage.
b. Débit Q
C’est la quantité de liquide débitée par la pompe par unité de temps, exprimé
en m3/h.
c. Hauteur manométrique totale Hmt
C’est la somme de la hauteur géométrique dans les niveaux du liquide, et les
pertes de charge dépendant des singularités du réseau, ainsi qu’aux frottements des particules fluides entre elles et avec les parois. La formule
suivante permet de calculer cette hauteur :
(5.6)
Avec :
Hg : Hauteur géométrique à l’aspiration (Hga) + Hauteur géométrique au refoulement (Hgr).
ΔH : Somme des pertes de charge dans l’installation.
d. Remarques
Il faut faire attention à la hauteur manométrique à l’aspiration (Hga + ΔHasp), qui doit être comparée avec la capacité d’aspiration de la
pompe.
Cette capacité d’aspiration ou NPSHrequis est définie comme hauteur de charge nette absolue demandée à l’aspiration, laquelle valeur est
fournie par une courbe en fonction du débit.
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 55
Puisque le réseau doit s’adapter au système de pompage existant qui peut fournir en nominale un débit de 1200 m3/h à une hauteur de 100
m. L’énergie qui en résulte est largement suffisante pour couvrir tous
les besoins en débit / pression. De ce fait, le calcul des pertes de charge
ne sert qu’à l’évaluation du rendement de l’installation.
5.2. Etude de Canalisations
5.2.1. Généralités sur les canalisations
Afin d’assurer une fiabilité maximale du fonctionnement des installations
hydrauliques, et pour améliorer le bilan économique au niveau des
investissements, un choix judicieux du diamètre des conduites est nécessaire,
tout en respectant les normes en la matière. Pour faire ce choix, il nécessaire de choisir le matériau des tubes. Ainsi, il faut définir les conditions
d’exploitation du réseau, à savoir le fluide véhiculé (eau, acide, boues,…), ses
caractéristiques (corrosif, agressif, colmatant,…), son débit, et sa pression.
Les différentes normes définissent le diamètre extérieur et l’épaisseur des tubes et les classent en fonction de leur diamètre nominal (DN) qui se
rapproche de leur diamètre intérieur. En revanche, la vitesse d’écoulement dans une conduite se calcule non pas à l’aide du diamètre nominal mais à
l’aide du diamètre intérieur réel.
5.2.2. Paramètres intervenants dans le calcul hydraulique
a. Choix du matériau
Dans les réseaux hydrauliques à eau, les principaux matériaux utilisés sont: la
fonte revêtue, le béton, le fer galvanisé, les matériaux plastiques, l’acier, et la
céramique. Les circuits anti-incendie apparents à eau, sont généralement conçus en acier afin de résister aux variations de contraintes climatiques
(température, pression, etc.).
Le tableau 5.1 montre les principaux matériaux utilisés dans les réseaux hydrauliques en général, ainsi que leurs coefficients de rugosité
correspondants aux différentes formules de calcul des pertes de charges:
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 56
Tab 5. 1: Coefficients de Rugosité pour des Tuyaux Neufs [5]
Matériel
C Hazen-
Williams
(universel)
ɛ Darcy-
Weisbach
(mm)
n Manning
(universel)
Fonte revêtue 130 - 140 0,25 0,012 - 0,015
Béton ou Revêt. de Béton 120 - 140 0,3 - 3,0 0,012 - 0,017
Fer Galvanisé 120 0,15 0,015 - 0,017
Plastic 140 - 150 0,0015 0,011 - 0,015
Acier 140 - 150 0,03 0,015 - 0,017
Céramique 110 0,3 0,013 - 0,015
b. Calcul de diamètre
Le calcul du diamètre dépend essentiellement de la vitesse d’écoulement, car si la vitesse augmente, elle peut causer des dédommagements du matériel. Si
le diamètre est important, alors, le prix de canalisations est élevé, par contre les pertes de charge sont faibles. Par conséquent, nous économisons sur le prix
d’énergie nécessaire au pompage.
Par ailleurs, si le diamètre est faible, le prix de canalisations est réduit, mais
les frais d’exploitation sont élevés puisque les pertes de charge sont grandes. Ainsi la durée de vie de matériels diminue à cause des sollicitations
hydrodynamiques excessives.
c. Limites de vitesse
Le dimensionnement du réseau hydraulique nécessite le calcul de
vitesse pour chaque conduite. Cette vitesse doit être modérée pour
éviter les vibrations et les coups de bélier pour les grandes
vitesses, ainsi que le colmatage de canalisations pour les faibles vitesses. Donc, il est nécessaire de respecter le maximum les
limites de vitesses suivantes [6] :
0,3 m/s < V < 3 m/s
5.3. Simulation du réseau anti-incendie
5.3.1. Modélisation des émetteurs
La demande de débit à une pression donnée peut être modélisée sur EPANET selon la formule (5.7):
(5.7)
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 57
Avec :
Q : Débit demandé en l/s.
C : Coefficient d’émetteur en s-1m-5/2.
P : Pression au nœud en m.
Γ : Exposant adimensionnel de pression, il est égal à 0,5 pour l’eau.
Or, la pression et le débit sont connus au niveau des équipements émetteurs d’eau, tels les buses d’arrosage et de refroidissement, les bouches d’incendie,
et les RIA. Par conséquent, le seul paramètre qui reste à calculer est C. Le
tableau 5.2 donne le coefficient émetteur pour chaque type d’appareillage émetteur d’eau.
Tab 5. 2: Coefficient émetteur pour chaque type d'appareillage émetteur d'eau
Q
(m3/h) P (m) C
Buse 1,7 35 0,08
Bouche 60 45 2,48
RIA. 9 90 0,26
5.3.2. Contraintes de redimensionnement des
canalisations enterrées
Comme il est schématisé sur la figure 5.1, le circuit hydraulique est implanté en deux boucles sur le plan de masse. Actuellement, les équipements qui
demandent un débit / pression (pour refroidir les édifices de stockage de carburant ou éteindre le feu) en cas d’incident sont déjà sur site.
De ce fait, il est nécessaire de simuler les différents scénarios de lutte contre l’incendie pour évaluer la vitesse maximale d’écoulement au niveau des
boucles. Cette évaluation de vitesse permet également de dimensionner le
diamètre des conduites. Après simulation, les diamètres nominaux retenus sont respectivement de 12’’ et 5’’. Ces diamètres sont vérifiés par la suite dans
les scénarios critiques de lutte contre l’incendie.
5.3.3. Scénario critique de lutte contre l’incendie
a. Refroidissement de parc citerne
Description i.
Quand la température d’un réservoir de carburant augmente, il faut refroidir
l’ensemble de citernes pour éviter le risque de génération et propagation du
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 58
feu, qui peut causer à son tour des dégâts colossales. La figure 5.2 montre le cas où seul le refroidissement est actionné.
Fig 5. 1: Plan d'implantation de réseau hydraulique
Fig 5. 2: Refroidissement de parc citerne
Boucle 2
Boucle 1
Buses
Bouche
RIA
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 59
Evaluation de paramètres hydrauliques ii.
Dans ce cas de figure, la vitesse maximale retenue au niveau de la boucle 1
est de 0,93 m/s, tandis que celle retenue au niveau de la boucle 2 est de 0,13
m/s. La marge de débit demandé par buses est entre 2,17 m3/h et 2,2 m3/h,
et le débit total demandé est de 394,43 m3/h. Par conséquent, la pompe
électrique principale est la seule qui est mise en marche. La marge de pression au niveau des buses retenue de la simulation est entre 34,84 m et 38,81 m.
b. Refroidissement et extinction du feu de parc citerne
Description i.
Après refroidissement, si l’incendie est détecté, il faut refroidir l’ensemble de
citernes et arroser surtout la zone présentant le danger moyennant les
bouches d’incendie. Ces bouches sont placées sur toute la circonférence du parc. La figure 5.3 montre le cas où le refroidissement et l’extinction par bouches d’incendie sont actionnés.
Fig 5. 3: Refroidissement et extinction d'incendie au parc citerne
Evaluation de paramètres hydrauliques ii.
Dans ce cas de figure, la vitesse maximale retenue au niveau de la boucle 1
est de 1,75 m/s. cette vitesse est le critère de choix de diamètre de la
première boucle qui est égal à 12’’. Par ailleurs, la vitesse retenue au niveau de la boucle 2 est de 0,29 m/s. La marge de débit demandé par buses est
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 60
entre 2,17 m3/h et 2,2 m3/h, et le débit total demandé est de 854,27 m3/h. Par conséquent, la pompe électrique principale et la première motopompe sont
mises en marche. La marge de pression au niveau des buses retenue de la
simulation est entre 34,84 m et 38,81 m.
c. Refroidissement de nouveau réservoir Gas-oil
Description : i.
Quand la température de réservoir Gas-oil augmente, il faut refroidir la citerne
pour éviter le risque de génération et propagation de feu. La figure 5.4 montre le cas où seul le refroidissement est actionné.
Evaluation de paramètres hydrauliques : ii.
Dans ce cas de figure, la vitesse maximale retenue au niveau de la boucle 1
est de 0,24 m/s, tandis que celle retenue au niveau de la boucle 2 est de 0,02
m/s. La marge de débit demandé par buse est entre 2,18 m3/h et 2,19 m3/h,
et le débit total demandé est de 87,52 m3/h. Par conséquent, les deux pompes
de pressurisation sont mises en marche. La marge de pression au niveau des buses retenue de la simulation est entre 35,85 m et 38,17 m.
Fig 5. 4: Refroidissement de nouveau réservoir Gas-oil
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 61
d. Refroidissement et extinction du feu de nouveau
réservoir Gas-oil
Description i.
Après refroidissement, si l’incendie est détecté, il faut refroidir la citerne et
arroser la zone présentant le danger moyennant les deux bouches d’incendie
placées à côté. La figure 5.5 montre le cas où le refroidissement et l’extinction
par bouches d’incendie sont actionnés.
Evaluation de paramètres hydrauliques ii.
Dans ce cas de figure, la vitesse maximale retenue au niveau de la boucle 1
est de 0,48 m/s, tandis que celle retenue au niveau de la boucle 2 est de 0,03
m/s. La marge de débit demandé par buses est entre 2,18 m3/h et 2,19 m3/h,
et le débit total demandé est de 240,8 m3/h. Par conséquent, la pompe électrique principale est mise en marche. La marge de pression au niveau des
buses retenue de la simulation est entre 35,85 m et 38,17 m, et la pression à
la sortie de bouches est égale à 45,02 m.
Fig 5. 5: Refroidissement et extinction du nouveau réservoir
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 62
e. Extinction de feu au niveau du groupe turbo-
alternateur
Description i.
Si le système d’extinction de feu par CO2 ne répond pas, ou n’arrive pas à
étouffer la flamme, il est obligatoire d’intervenir moyennant le circuit eau. Pour
cela, il faut utiliser les deux bouches à côté de groupe. Si la température
monte excessivement, les buses d’arrosage des transformateurs principal et soutirage sont actionnées. La figure 5.6 illustre ce présent scénario.
Evaluation de paramètres hydrauliques ii.
Dans ce cas de figure, la vitesse maximale retenue au niveau de la boucle 1
est de 0,56 m/s, tandis que celle retenue au niveau de la boucle 2 est de 1,81
m/s. cette vitesse est le critère de choix de diamètre de la deuxième boucle qui est égal à 5’’. La marge de débit demandé par buses est entre 2,17 m3/h et
2,19 m3/h, et le débit demandé par bouches est égal à 76,64 m3/h, Ainsi, le
débit total demandé est de 258,04 m3/h. Par conséquent, la pompe électrique
principale est mise en marche.
La marge de pression au niveau des buses retenue de la simulation est entre
35,04 m et 37,82 m, et la pression à la sortie de bouches est égale à 45,02 m.
Fig 5. 6: Extinction de feu au niveau de groupe turbo-alternateur
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 63
f. Extinction de feu au niveau de zone critique
Description i.
Après une analyse préliminaire des risques, il se trouve que le poste traitement
Fuel est la zone la plus critique dans la centrale TAG. En cas d’incendie, il est
nécessaire d’avoir les moyens d’extinction efficace, telle la source d’eau.
Cette zone s’étend sur une petite surface, en revanche, il est nécessaire de la
munir de plusieurs sources d’eau par rapport aux autres locaux qui ont
presque la même surface. Les locaux sont généralement munis d’une bouche et d’un RIA, tandis que le poste traitement Fuel est munie de deux bouches
placées au voisinage et un RIA, placées à l’intérieur, mis à part les autres
moyens de lutte contre l’incendie, tel les extincteurs à poudre. La figure 5.7
illustre ce présent scénario.
Fig 5. 7: Extinction de feu au niveau de poste traitement Fuel
Evaluation de paramètres hydrauliques ii.
Dans ce cas de figure, la vitesse maximale retenue au niveau de la boucle 1
est de 0,34 m/s, tandis que celle retenue au niveau de la boucle 2 est de 0,08
m/s. Le débit demandé par bouches est égal à 76,64 m3/h, et celui demandé par RIA est de 11,47 m3/h, Ainsi, le débit total demandé est de 164,77 m3/h.
Par conséquent, la pompe électrique principale est mise en marche. La
pression à la sortie de bouches est égale à 45,02 m et à la sortie des RIA est
égale à 90,03 m.
Redimensionnement et simulation du réseau hydraulique
Management Industriel / Electromécanique Page 64
5.3.4. Résultats de la simulation
a. Caractéristiques des conduites
Le tableau 5.3 montre les différentes caractéristiques des tubes, ainsi que la vitesse maximale d’écoulement prévue dans chaque tube.
Tab 5. 3: Tableau de caractéristiques des conduites
Site Longueur (m) Vitesse maximal
(m/s) Diamètre
Nominale (pouces)
Nouveau réservoir
21,17 1,15 6
3,46 1,68 3
40,84 1,64 2,50
18,85 1,75 2
Boucle 1 714,43 1,75 12
Boucle 2 242,91 1,81 5
b. Pressions consignes des vannes pour
refroidissement des citernes de combustible
Le tableau 5.4 montre les différentes pressions de consigne que doit respecter
l’opérateur lors de l’ouverture des vannes de refroidissement. Ces valeurs sont
indiquées par des manomètres placés en aval des vannes.
Tab 5. 4: Tableau de pression consigne vannes
Réservoirs Pression de consigne
en bar
Réservoirs Fuel brut 4,7
Réservoir Gas-oil brut 4,6
Réservoir Gas-oil traité 4,9
Nouveau Réservoir 4,5
6
Chapitre
RESUME DU SIXIEME CHAPITRE:
Après avoir abordé ce projet par plusieurs dimensions, reste la dimension économique mise en
lumière dans ce présent chapitre. Ce dernier donne une idée estimative sur le coût total d’investissement dans la rénovation du réseau hydraulique anti-incendie.
Etude technico-économique du projet
Management Industriel / Electromécanique Page 66
6.1. Objet de l’étude
A la suite d’une gestion des risques et redimensionnement du circuit d’eau de
lutte contre l’incendie. Il est aussi important, d’avoir une idée estimative sur le coût de ce projet. Cette étude économique est conduite de façon à utiliser des
matériels garantissant le fonctionnement du système anti-incendie, et en
même temps à moindre coût possible. Chose qui justifie le choix des conduites
en acier sans soudure laminé à chaud et certifié EN 10216-1 (Voir Annexe 3).
6.2. Estimation économique des prix de
matériels
Les prix des conduites présentés sur le tableau (6.1), sont relevés à partir des documents internes de l’ONEP. Ces prix incluent les frais de transport, de
fourniture et de mise en place sur site.
Tab 6. 1: Estimation de prix des conduites du circuit hydraulique anti-incendie
Diamètre nominal (pouces)
Longueur (m) PU- HT (DH) Prix Hors Taxe
2 19 1 615 30 443
2 - 1/2 41 1 650 67 386
3 4 1 700 5 882
5 243 1 950 473 675
6 22 2 015 42 658
12 715 4 500 3 214 935
Total Hors Taxe (HT) 3 834 978
TVA 766 996
Total TTC 4 601 974
10 % des imprévus 460 198
Coût total 5 062 171
Les conduites utilisées pour la rénovation du réseau hydraulique anti-incendie
ont des diamètres variant de 2’’ à 12’’. En plus du coût des conduites, s’ajoutent des coûts de vannes de régulation et d’autres matériels faisant
partie des imprévus avec un pourcentage de 10 %. Ainsi le coût total
d’investissement dans ce projet dépasse les 5 millions de Dirham. Cet investissement ne présente que 5 % d’investissement en l’installation de trois
turbines 33 MW.
Conclusion générale
Management Industriel / Electromécanique Page 67
Conclusion générale
Une sécurité efficace contre l’incendie est parmi les préoccupations majeures
de toute industrie. Ceci n’est atteint qu’en disposant d’un système anti-
incendie performant. Ainsi, pour assurer une protection maximale de ses agents et ses installations, la centrale à TAG de Tétouan a remis en étude son
système de lutte contre l’incendie afin de l’adapter à sa nouvelle structure, en
tenant compte d’une suite des extensions et de plusieurs projets de transformation prévus à fin 2011.
Dans cette perspective, l’objectif de ce projet a été de mieux gérer les risques
d’incendies et de redimensionner un nouveau réseau apparent d’extinction à
eau. Tout d’abord, une visite sur site a permis de se focaliser sur les problèmes majeurs du système anti-incendie à savoir : l’absence des plans d’action en cas
d’incendie et la dégradation du circuit hydraulique de lutte contre l’incendie.
En effet, l’analyse préliminaire des risques effectuée a permis de définir les
scénarios majeurs d’incendies et suggérer des plans d’action afin de réduire la criticité de ces scénarios. Cette analyse a conduit également à identifier la zone
la plus critique, en l’occurrence, le poste de traitement Fuel. Quant à la deuxième partie de l’étude, le redimensionnement fait sur EPANET a consisté à
simuler les scénarios critiques, ainsi à déterminer les diamètres de
canalisations. Et afin d’évaluer le projet économiquement une étude technico-économique a été élaborée.
Les résultats obtenus ont permis d’obtenir un système performant et faisable
avec un investissement négligeable devant l’ampleur des investissements dans l’ensemble de la centrale. Cependant, comme perspective du projet, il est recommandé de remplacer la centrale de détection d’incendies par une autre plus moderne et dont les pièces de rechange sont disponibles sur le marché.
Références
Management Industriel / Electromécanique Page 68
Références
www.one.org.ma
Document interne de l’ONE.
[1] www.oujda-portail.net/ma/
[2] M. OUAZZANI, Cours de management de risques, version 2010.
[3] www.CGL-Consulting.com
[4] APSAD R7, Edition 07.2006.0 (Juillet 2006).
[5] Aide EPANET, Version Française, date de publication 01/09/2003.
[6] M. ELAZEHARI, livre de Réseaux hydrauliques.
Annexe 1
Management Industriel / Electromécanique Page ii
Annexe 1 : Equipements d’extinction
d’incendies à la centrale TAG
Aires et/ou appareillages protégés Installation de détection incendie prévue Installation de
suppression incendie prévue Fonction Type de détecteur
Transformateur principal 1, 2, 3 Transformateur soutirage 1, 2, 3
Détection incendies et mise en marche automatique et
manuelle de l'installation fixe à eau
Détecteurs thermiques à bulbe fondant(Sprinkler)
Installation à eau de type déluge
Réservoir Fuel brut 1,2 (8000 m3) et
Réservoir Gasoil brut (2000 m3) et
Réservoir Gasoil traité (500 m3)
Détection incendies Détecteurs à câble thermo-
fusible
Installation à mousse à mise
en marche manuelle
Installation de refroidissement à eau à mise en
marche manuelle
Réservoir Fuel Traité (4000 m3) et Réservoir Gasoil brut (2000 m3) et
Réservoir de certification 1,2 (100 m3) Détection incendies
Détecteurs à câble thermo-fusible
Installation à mousse à mise
en marche manuelle
Incinérateur
Chaudière, auxiliaires Détection incendies
Détecteurs thermiques, Boutons d'alarme manuels Détecteurs thermiques, Boutons d'alarme
manuels
Extincteurs à
poussière,
Armoire murale
à "hydrant"
Local analyseur Détection incendies Détecteurs thermiques, Boutons
d'alarme manuels
Local de commande Détection incendies Détecteurs thermiques, Boutons
d'alarme manuels
Poste traitement de fuel
Détection incendies
Détecteurs thermiques, Boutons d'alarme manuels
Détecteurs thermiques, Boutons d'alarme manuels
Local analyseur Station de dépotage combustible Brut
Détection incendies
Détecteurs thermiques, Boutons d'alarme manuels
Détecteurs thermiques, Boutons d'alarme manuels
Stockage de fûts Station de dépotage combustible
Station de pompage et de transfert combustible
Détection incendies Détection incendies
Détecteurs thermiques, Boutons d'alarme manuels
Détecteurs thermiques, Boutons d'alarme manuels
Annexe 2
Management Industriel / Electromécanique Page iii
Annexe 2 : Questionnaire pour estimation
de la fréquence et gravité des incendies à
la centrale TAG de Tétouan
Fréquence des évènements initiateurs conduisant à l’incendie
Veuillez cocher l’un des quatre niveaux de fréquence retenus dans l’échelle de cotation suivante afin d’estimer le niveau de
risque d’incendie dans toute la centrale:
1. Zone de dépotage de combustibles :
Dépotage par camion
Incendie due à des fuites de combustibles au niveau de flexible de dépotage.……………..
Dépotage par Pompes
Incendie causé par un court-circuit lors d'un échauffement de pompe de dépotage...
Incendie lié à des fuites de combustibles au niveau de filtres (en état dégradée)……..
Incendie à cause de fuite de combustible au niveau des conduites ou vannes………….
2. Zone de stockage de combustibles :
Incendie suite à des fuites de combustibles au niveau de Tuyauteries, robinetteries
Ou instrumentations………………………………………………………………………………………………..
Explosion de réservoirs de stockage due à des fissurations par corrosion………………..
3. Zone de chaudière et ses auxiliaires
Chaudière à eau
Incendie due à des fuites de combustibles suite à une mauvaise étanchéité………………
Armoires contrôle et commande
Incendie causé par court-circuit et des points chauds au niveau des armoires………….
Niveau de fréquence Echelle Commentaires
1 Rare 1 fois par an ou peu vraisemblable ou jamais rencontré
2 Peu fréquent Pouvant survenir plusieurs fois par an sur le lieu du travail
3 Fréquent Pouvant se produire une fois par mois sur le lieu du travail
4 Très fréquent Pouvant se produire plusieurs fois par mois sur le lieu du travail
Rare Peu fréquent Fréquent Très fréquent
Annexe 2
Management Industriel / Electromécanique Page iv
4. Zone de traitement de Fuel
Pompes d’alimentation en Fuel
Incendie due à fuites de fuel au niveau de pompes lors d'un court-circuit…………………
Séparateur et mélangeur de Fuel
Incendie causé par des fuites de Fuel au niveau de séparateurs ou mélangeurs Fuel
Réchauffeur de Fuel
Incendie lié à des fuites de Fuel au niveau de Réchauffeur Fuel, tuyauteries, Robinetteries et
instrumentations………………………………………………………………………………
5. Zone de Groupes Turbo-alternateur 33 MW :
Alimentation et réchauffage en combustible
Incendie due à la fuite de combustibles au niveau de pompes en état dégradée...……..
Module de filtration de combustibles (Skids inhibiteur et lavage TG)
Incendie causé par la présence d'une énergie d'activation avec fuite de combustibles
Au niveau de skids de filtration…………………………………………………………….
Compartiment du contrôle commande
Incendie lié à un court-circuit au niveau des armoires électriques et l'infiltration d'eau
À cause de mauvaise étanchéité des portes de visite………………………………………
Compartiment des auxiliaires
Incendie due à la fuite de combustibles au niveau des conduites et flexibles
Ou à cause de Contact d'échappement diesel avec un corps………………………………
Compartiment turbine, compresseur et échappement
Incendie causé par fuite pulvérisée de combustibles à 128 °C et 43 bar au niveau
Des conduites d'alimentation………………………………………………………………
Compartiment de réducteur de puissance
Incendie due à la prise de contact d'un corps avec les gaz chauds ou en présence d'une
Énergie d'activation au niveau de trappe d'échappement Compartiment alternateur…
Rare Peu fréquent Fréquent Très fréquent
Annexe 2
Management Industriel / Electromécanique Page v
Compartiment alternateur
Incendie suite à la fuite d'huile en présence d'une énergie d'activation au niveau
D’excitateur d'alternateur……………………………………………………………………
Local disjoncteur coupleur
Incendie due à un amorçage avec infiltration d'eau dans la cellule disjoncteur…………
Local transformateur de puissance(TP) et de soutirage(TS)
Incendie due à un amorçage et échauffement d'huile au niveau de transformateur…..
Aéroréfrigérants
Incendie résultant de l’échauffement de moteur ventilateur ou motopompe en état
dégradée avec la présence d'une énergie d'activation…………………………………..
Caniveaux autour de la TG
Jaillissement d’arc front résultant du court-circuit au niveau des caniveaux des
câbles électriques en état dégradée……………………………………………………………
Incendie lié à la présence de flamme avec Fuel au niveau des caniveaux de conduites
de fluides………………………………………………………………………………………
Système de détection et protection incendie du GTA
Incendie due à la déflagration des bouteilles CO2 à cause de dysfonctionnement des
soupapes de sécurité de la salle de commande…………………………………………………
Salle de relais
Incendie résultant d’un amorçage ou court-circuit suite à l’existence des points chauds
au niveau des armoires électriques……………………………………………………………
Groupe électrogène de secours
Incendie résultant d’une prise de feu lors d’un contact avec une résistance chauffante
et d’une fuite du gasoil au niveau du groupe……………………………………………………
Compresseur d’air comprimé
Incendie due à l'explosion de réservoirs d'air à cause des fissurations et
la surpression d'air……………………………………………………………………………
6. Ateliers, Magasins et locaux annexes: Atelier mécanique
Incendie résultant de la présence d’une étincelle suite à des opérations de meulage avec
Présence des matières inflammables…………………………………………………………
Magasin des pièces légères
Incendie lié à un court-circuit ou déflagration d’une lampe en présences des matières
inflammables (tissu, caoutchouc, papier, bois)…………………………………………………
Rare Peu fréquent Fréquent Très fréquent
Annexe 2
Management Industriel / Electromécanique Page vi
Parc stockage des fûts
Incendie lié à un court-circuit au niveau des câbles en mauvaise état ou déflagration
d’une lampe en présence des matières inflammables…………………………………………
Gravité des évènements initiateurs conduisant à l’incendie
Cocher l’un des quatre niveaux de gravité retenus dans l’échelle de cotation suivante afin d’estimer le niveau de risque d’incendie
dans toute la centrale:
Niveau de gravité Echelle Commentaires
1 Bénin Pas ou peu de dommages sans arrêt de travail
2 Sérieux Dommages faibles, avec arrêt du travail
3 Grave Dommages réversibles, entraînant une incapacité partielle
4 Très grave Dommages irréversibles : incapacité totale ou décès
1. Zone de dépotage de combustibles :
Dépotage par camion
Incendie due à des fuites de combustibles au niveau de flexible de dépotage.……………..
Dépotage par Pompes
Incendie causé par un court-circuit lors d'un échauffement de pompe de dépotage...
Incendie lié à des fuites de combustibles au niveau de filtres (en état dégradée)……..
Incendie à cause de fuite de combustible au niveau des conduites ou vannes………….
2. Zone de stockage de combustibles : Incendie suite à des fuites de combustibles au niveau de Tuyauteries, robinetteries
Ou instrumentations………………………………………………………………………………………………..
Explosion de réservoirs de stockage due à des fissurations par corrosion………………..
3. Zone de chaudière et ses auxiliaires Chaudière à eau
Incendie due à des fuites de combustibles suite à une mauvaise étanchéité………………
Armoires contrôle et commande
Incendie causé par court-circuit et des points chauds au niveau des armoires…………
.
Bénin Sérieux Grave Très grave
Annexe 2
Management Industriel / Electromécanique Page vii
4. Zone de traitement de Fuel Pompes d’alimentation en Fuel
Incendie due à fuites de Fuel au niveau de pompes lors d'un court-circuit…………………
Séparateur et mélangeur de Fuel
Incendie causé par des fuites de Fuel au niveau de séparateurs ou mélangeurs Fuel
Réchauffeur de Fuel
Incendie lié à des fuites de Fuel au niveau de Réchauffeur Fuel, tuyauteries,
Robinetteries et instrumentations……………………………………………………………………………..
5. Zone de Groupes Turbo-alternateur 33 MW :
Alimentation et réchauffage en combustible
Incendie due à la fuite de combustibles au niveau de pompes en état dégradée...……..
Module de filtration de combustibles (Skids inhibiteur et lavage TG)
Incendie causé par la présence d'une énergie d'activation avec fuite de combustibles
Au niveau de skids de filtration……………………………………………………………
Compartiment du contrôle commande
Incendie lié à un court-circuit au niveau des armoires électriques et l'infiltration d'eau
À cause de mauvaise étanchéité des portes de visite…………………………………………
Compartiment des auxiliaires
Incendie due à la fuite de combustibles au niveau des conduites et flexibles
Ou à cause de Contact d'échappement diesel avec un corps…………………………………
Compartiment turbine, compresseur et échappement
Incendie causé par fuite pulvérisée de combustibles à 128 °C et 43 bar au niveau
Des conduites d'alimentation…………………………………………………………………
Compartiment de réducteur de puissance
Incendie due à la prise de contact d'un corps avec les gaz chauds ou en présence d'une
Énergie d'activation au niveau de trappe d'échappement Compartiment alternateur…
Bénin Sérieux Grave Très grave
Annexe 2
Management Industriel / Electromécanique Page viii
Compartiment alternateur
Incendie suite à la fuite d'huile en présence d'une énergie d'activation au niveau
D’excitateur d'alternateur……………………………………………………………………
Local disjoncteur coupleur
Incendie due à un amorçage avec infiltration d'eau dans la cellule disjoncteur…………..
Local transformateur de puissance(TP) et de soutirage(TS)
Incendie due à un amorçage et échauffement d'huile au niveau de transformateur…..
Aéroréfrigérants
Incendie résultant de l’échauffement de moteur ventilateur ou motopompe en état
dégradée avec la présence d'une énergie d'activation………………………………………
Caniveaux autour de la TG
Jaillissement d’arc front résultant du court-circuit au niveau des caniveaux des
câbles électriques en état dégradée…………………………………………………………
Incendie lié à la présence de flamme avec Fuel au niveau des caniveaux de conduites
de fluides………………………………………………………………………………………
Système de détection et protection incendie du GTA
Incendie due à la déflagration des bouteilles CO2 à cause de dysfonctionnement des
soupapes de sécurité de la salle de commande………………………………………………
Salle de relais
Incendie résultant d’un amorçage ou court-circuit suite à l’existence des points chauds
au niveau des armoires électriques……………………………………………………………
Groupe électrogène de secours
Incendie résultant d’une prise de feu lors d’un contact avec une résistance chauffante
et d’une fuite du gasoil au niveau du groupe…………………………………………………
Compresseur d’air comprimé
Incendie due à l'explosion de réservoirs d'air à cause des fissurations et
la surpression d'air……………………………………………………………………………
6. Ateliers, Magasins et locaux annexes: Atelier mécanique
Incendie résultant de la présence d’une étincelle suite à des opérations de meulage avec
Présence des matières inflammables…………………………………………………………………………….
Magasin des pièces légères
Bénin Sérieux Grave Très grave
Annexe 2
Management Industriel / Electromécanique Page ix
Incendie lié à un court-circuit ou déflagration d’une lampe en présences des matières
inflammables (tissu, caoutchouc, papier, bois)…………………………………………………………………
Parc stockage des fûts
Incendie lié à un court-circuit au niveau des câbles en mauvaise état ou déflagration
d’une lampe en présence des matières inflammables………………………………………………………
Parc à ferrailles
Incendie due à présence d'une énergie d'activation et des matières inflammables
avec chaleurs excessives…………………………………………………………………………………………………..
Veuillez écrire ci-dessous vos remarques sur le système de sécurité actuel ainsi que vos propositions
d’amélioration des mesures d’atténuation des risques d’incendie au sein de la centrale
Remarques :…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ….……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Propositions :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. ..….………………..………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ..….……………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ..….………………..………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..