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Cart’au Fil

SARL Pas à Pas

Conception de projet - Masters IPCI /CPCDT - 2015-2016

BRIANT Marlène - COULIER Alexandre - LARUELLE Noric - MARTIN Célia

PASALODOS Lucia - TESSIER Josselin -VELEZ Margaux

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Remerciements

Nous tenons à remercier Alexandre Péraud pour son suivi et ses conseils avisés tout au long de ce projet ainsi que l’ensemble des personnes qui ont accepté de donner de leur temps pour nous accompagner dans sa construction.

Yannick Jouneau, Président de l’association Flat 226

Céline Maison, directrice de l’Office de Tourisme du Cadillacais et du Langoirannais

Laurence Giuliani, directrice de l’Office de Tourisme du Créonnais

Marianne Baudouin, Chargée de mission Citoyenneté à la Direction des Interventions et du Développement Social au Département Gironde

Christophe Azéma et Lise Saubusse, service culturel de la CDC Vallon de l’Artolie

Richard Rey, animateur LEADER, Pôle Territorial du Cœur Entre-deux-Mers

Géraldine François, chargée de mission pour la DGAC du département Gironde

Guy Moréno, Maire de Lestiac et Conseiller départemental

Benoît Dupont, Philippe David et François Thouillaud, membres de l’association La Cale

Justine Lehu, Paysagiste diplômée de l’Ensap Bordeaux

Anne Cottereau, Chargée de mission du chantier 'Demain le Fleuve' chargée de la collecte de mémoire pour les Chantiers Tramasset

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REMERCIEMENTS 2

PRÉAMBULE 7

PARTIE 1 : 9

PRÉSENTATION DU PROJET 9

A. PRÉSENTATION ET ORIGINE DU PROJET 9

1. CART’AU FIL EN QUELQUES MOTS 9

a. UNE EXPLORATION DU TERRITOIRE 9

b. UNE EXPÉRIENCE SONORE AUTHENTIQUE 9

c. UNE RE-CRÉATION ARTISTIQUE DU TERRITOIRE 10

2. LES ORIGINES DU PROJET 10

3. UN PROJET AUX ENJEUX TOURISTIQUES ET NUMÉRIQUES 11

a. LE TOURISME NUMÉRIQUE DANS LE PROJET CART'AU FIL 11

b. LE CHOIX D’UNE APPLICATION MOBILE 11

c. LA RÉALITÉ AUGMENTÉE ENTRE PASSÉ, AVENIR ET ESPACES IMAGINAIRES 12

4. OBJECTIFS 13

a. TERRITOIRE D’ACTION 13

b. SUPPORT NUMÉRIQUE 14

c. PARTICIPANTS 14

DEUXIÈME PARTIE : 16

STRUCTURE PAS À PAS 16

1. LE CHOIX DE LA STRUCTURE JURIDIQUE EN REGARD DES OBJECTIFS 16

a. QUELS BÉNÉFICES POUR PAS À PAS ? 16

b. SUBVENTIONS ET CAPITAL SOCIAL 17

c. LA PROBLÉMATIQUE DE L’IMPACT FISCAL 18

d. LE CHOIX D’UNE ASSOCIATION : « LA LOI DES 4 P » 19

e. LE CHOIX D’UNE SARL : UNE STRUCTURE PLUS VIABLE 20

f. L’OBTENTION DU LABEL ESUS 22

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2. LES STATUTS JURIDIQUES 23

a. LA RÉDACTION DES STATUTS 23

b. LE PACTE D’ASSOCIÉS 24

c. L’OBJET SOCIAL 25

d. LA DÉNOMINATION SOCIALE 25

e. LE SIÈGE SOCIAL 25

f. L’EXERCICE SOCIAL 26

g. LE CARACTÈRE D’UTILITÉ SOCIALE 27

h. DÉPÔT DE BREVET ET PROTECTION JURIDIQUE 33

3. BUSINESS PLAN (PRÉVISIONNEL FINANCIER) 35

a. LES OFFRES DE PRESTATIONS 35

b. L’APPEL À PROJET 41

c. LE CHOIX DE LA NEF 42

d. PERSPECTIVES 42

4. COMMUNICATION 43

a. LES CIBLES, DES ACTEURS ESSENTIELS 43

b. UN SITE INTERNET VÉRITABLE PLATEFORME DE RESSOURCES EN LIGNE 44

c. LES RÉSEAUX SOCIAUX : FACEBOOK ET INSTAGRAM 45

TROISIÈME PARTIE : EXPÉRIMENTATION DU PROJET CART’AU FIL DANS LE CŒUR ENTRE-DEUX-MERS 47

A. LA PRÉSENTATION DU PROJET 47

1. PRÉSENTATION DU TERRITOIRE 47

2. PÉRIMÈTRE ET ORGANISATION TERRITORIALE 48

a. COEUR ENTRE-DEUX-MERS 48

b. COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU VALLON DE L’ARTOLIE 49

c. CIBLE CLÉ : LE TOURISME DE PROXIMITÉ 51

3. LA VALORISATION TOURISTIQUE DU TERRITOIRE 54

a. LES OFFRES DU TERRITOIRE COEUR-ENTRE-DEUX-MERS 54

b. BENCHMARKING : ÉTUDE DE PROJETS SUR LE TERRITOIRE AQUITAIN57

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4. L’OFFICE DE TOURISME COMME PORTEUR DU PROJET 60

B. LE DÉROULEMENT DU PROJET 61

1. PROSPECTION SUR LE TERRITOIRE 61

a. LES ASSOCIATIONS LOCALES 61

b. LES PARTENAIRES TECHNIQUES 62

c. MISE EN PLACE DU COMITÉ DE PILOTAGE 62

2. LES RÉSIDENCES 63

a. GÉNÉRALITÉS 63

b. SPÉCIFICITÉS DES RÉSIDENCES EAC 63

3. LA COLLECTE DE DONNÉES 67

4. L’APPLICATION 68

a. DÉFINITION 68

b. L’EXPÉRIENCE UTILISATEUR 69

C. LE CAHIER DES CHARGES 71

1. APPEL À CANDIDATURE ARTISTE 71

2. APPLICATION 71

a. TECHNOLOGIES ET LOGICIELS 71

b. CONTRAINTES TECHNIQUES DE L’APPLICATION 72

c. ASPECT CONDUITE DU CHANGEMENT 72

d. ASPECT ORGANISATIONNEL 72

3. PARCOURS 73

a. CONTRAINTES DU CHEMINEMENT 73

b. CARACTÉRISTIQUES DU PARCOURS 78

D. L’INGÉNIERIE FINANCIÈRE 78

E. LE CALENDRIER DU PROJET 80

F. L’ÉVALUATION 81

1. LE SUIVI DU PROJET CART’AU FIL 81

a. MISE EN PLACE 81

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b. LE SUIVI EN CONTINU 81

2. L’ÉVALUATION DURANT LES PHASES DU PROJET 82

a. L’ÉVALUATION À MI-PARCOURS 82

b. L’ÉVALUATION FINALE 82

3. LE SERVICE APRÈS-VENTE 82

PERSPECTIVES ET CONCLUSION 84

BIBLIOGRAPHIE 85

ANNEXES 87

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Préambule « Le mystère du monde réside moins dans son

exploration que dans sa puissance imaginaire » J.-M.G. Le Clézio

La relation au territoire n’est jamais neutre. Au-delà de son existence empirique, le sol est un terreau symbolique fondamental dans la construction des êtres et de leurs relations. La carte d’un territoire est un support qui a pour but la mise à disposition d’une réalité structurée dans une perspective spécifique, devant répondre aux attentes de celui qui la prend en mains. Au fil du temps et de l’évolution des techniques, la cartographie s’est enrichie de nouveaux horizons.

Brian Harley, spécialiste anglais de cartographie, considère ainsi que « par la sélectivité de leur contenu et par leurs symboles et leurs styles de représentation, les cartes sont un moyen d’imaginer, d’articuler et de structurer le monde des hommes   ». Dans ses études, la carte 1

devient un livre ouvert, une biographie de son concepteur et de son territoire. En contestant l’objectivité des cartes, Brian Harley remet en question notre attachement au sol et notre expérimentation du territoire. La carte n’est pas tant le fruit d’une réalité que d’un système culturel et, dans cette perspective, devient aussi éloquente sur ce qu’elle nous dit que sur ce qu’elle tait.

Largement contestés en leurs temps, ces travaux ont depuis nourri des questionnements et permis de nouvelles approches de la cartographie. Pourtant, l’horizon d’une cartographie subjective n’est en rien une nouveauté. Qu’elle soit totalement fictive (la Terre du Milieu, les récits ethnologiques d’Henri Michaux…), d’inspiration géographique (les inventions géographiques de Jules Verne qui s’intègrent dans notre monde) ou ancrée dans notre environnement (la « Cartographie de la mémoire » de Sara Dignard sur l’archipel madelinot ), la 2

GOULD Peter, Le pouvoir des cartes – Brian Harley et la cartographie, 1995, Paris, Anthropos1

DIGNARD Sara, Cartographie de la mémoire, 4 mars 2015, URL : http://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/3629/sara-dignard-2

cartographie-de-la-memoire

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crise épistémologique de la cartographie ne cesse d’inspirer et de stimuler l’imaginaire, tout en se parant d’attributs scientifiques.

A l’heure du numérique, notre rapport au territoire connaît de nouveaux bouleversements. Tandis que smartphones et tablettes sont devenus nos inséparables compagnons de route, c’est un véritable gisement de propositions cartographiques qui s’ouvre aux usagers. Dans cette perspective, Cart'au Fil se positionne à mi-chemin de la réalité et de la fiction, du vécu et de l’imaginaire, du numérique et du tangible.

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PARTIE 1 : PRÉSENTATION DU PROJET

A. Présentation et origine du projet 1. CART’AU FIL EN QUELQUES MOTS

a. Une exploration du territoire

Cart'au Fil a pour ambition de questionner et sublimer les territoires à travers le regard de ceux qui les côtoient au quotidien. Patrimoine naturel, bien social et culturel porteur de symboles, le paysage à l’échelle locale et régionale gagne à être revalorisé dans ses multiples facettes. Le support numérique, loin de créer une barrière entre l’homme et la nature, a ici pour vocation d’interroger notre relation à l’espace et à notre perception de l’environnement. Dans Cart'au Fil, trois perceptions du monde entrent en relation : celle des habitants dont le contenu audio de l’application restitue le vécu du paysage, celle de l’artiste composant des oeuvres 3D à partir de ces récits de territoire, et celle de l’usager-promeneur dont la déambulation au sein du paysage sera portée par les deux contenus sus-cités.

b. Une expérience sonore authentique

Ecouteurs sur les oreilles, Cart'au Fil est une déambulation sonore, l’incarnation d’un territoire par le vécu de ses habitants, par les voix qui l’habitent. Que ce soient des récits poétiques, historiques, contemplatifs ou même anecdotiques, Cart'au Fil a pour vocation de révéler toutes les facettes que peut dissimuler un territoire en se coconstruisant avec ses habitants. Ces témoignages prendront vie à travers la voix des habitants enregistrée, mais aussi par celle de comédiens qui rejoueront les récits récoltés afin de leur donner une nouvelle identité.

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c. Une re-création artistique du territoire

Lors de la déambulation au sein du territoire, le promeneur sera guidé vers des bornes permettant d’avoir accès aux créations d’un artiste 3D. En pointant le support numérique vers la borne, le territoire prendra un nouveau sens, en écho aux témoignages entendus lors de la déambulation, combinant la vision personnelle d’un artiste à celle des habitants. L’artiste aura au préalable travaillé avec les habitants sur le territoire pour produire des oeuvres en phase avec les témoignages proposés.

2. LES ORIGINES DU PROJET

Le projet Cart'au Fil est né de l’idée que nous avons tous une histoire à raconter autour de notre territoire. En effet, que ce soit en espace urbain, périurbain ou rural, la terre qui est foulée au quotidien est un terreau de récits et légendes de toutes sortes. La première ébauche de Cart'au Fil se concentrait sur une spécificité du territoire (un fleuve, un monument …) afin de créer autour une cartographie poétique, mêlant anecdotes, contes et légendes.

Depuis une quinzaine d’années, le numérique est progressivement devenu un enjeu central dans le développement d’une structure. Le choix d’une interface numérique sur laquelle nous développerions le projet Cart'au Fil nous a semblé être le plus pertinent, permettant de mettre à profit un ensemble de contenus variés et adaptables aux différents publics. En outre, la perspective de mêler un récit territorial, de préférence en espace semi-rural, à une interface numérique était l’occasion de confronter deux univers, et d’explorer leurs complémentarités.

Rapidement, plutôt que de réexploiter des histoires préexistantes au récit, il nous a semblé plus intéressant de créer notre propre mythologie au travers d’une application qui permettrait de déambuler sur le territoire en profitant de récits inédits et uniques. N’étant pas aptes à parler des territoires, et souhaitant proposer un projet participatif et authentique, l’implication des locaux s’est imposée comme une évidence. Cart'au Fil est donc devenu un récit territorial innovant s’appuyant sur le collectage de témoignages auprès des locaux afin de saisir les multiples perceptions qui peuvent émerger d’un paysage. Par cette démarche, le projet Cart'au Fil souhaite proposer un outil touristique qui valoriserait un territoire et ses habitants.

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3. UN PROJET AUX ENJEUX TOURISTIQUES ET NUMÉRIQUES

a. Le tourisme numérique dans le projet Cart'au Fil

Du fait de l’apparition constante de nouveaux usages et comportements par le numérique et les horizons qu’il ouvre, le secteur du tourisme est confronté à de fortes mutations. Le numérique est devenu un atout quasiment indispensable dans les déplacements et les modes de consommation des touristes, que ce soit à l’échelle locale, nationale ou internationale. Les vocables entourant la question du tourisme numérique évoluent vite, on parle donc aujourd’hui de « e-tourisme », de « m-tourisme », de « tourisme numérique et connecté » ou encore de « n-tourisme ». La multiplicité des possibilités offertes par ce domaine se révèle à travers ce panel d’expressions, le tourisme s’adaptant à présent à toutes les technologies d’information et de communication.

Selon les chiffres clés du e-tourisme en Aquitaine, 89% des 12 ans et plus sont équipés d’un téléphone mobile en 2014, tandis que 86% partent en vacances avec . Sur la base de ces 3

chiffres, et de leur constante progression au fil des années, l’intégration du projet Cart'au Fil au sein des stratégies touristiques numériques du territoire s’impose comme une évidence. La préoccupation première de Cart'au Fil consiste à ne pas faire du support numérique un frein à l’exploration du territoire, mais au contraire à le mettre de contribution de l’espace dans lequel l’application s’inscrira.

Le but de l’application n’est donc pas de cantonner l’usager à son support numérique. Au contraire, lors de la déambulation entre deux bornes, les promeneurs n’auront pas à regarder leur écran, mais à profiter du paysage en écoutant les témoignages défilant dans leurs écouteurs.

b. Le choix d’une application mobile

Les applications sont des logiciels fonctionnant sur les supports mobiles tels que les téléphones portables ou les tablettes numériques. Elles sont disponibles sur des plateformes de téléchargement comme l’Appstore ou l’Android Market, véritables magasins virtuels. C’est un marché actuellement en pleine croissance, qui ne cesse de s’étendre depuis le lancement des

Les chiffres du e-tourisme, site de la MOPA, URL : http://my.visme.co/projects/infographie-sur-les-chiffres-cles-du-3

etourisme-2015-5c682f

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premiers smartphones en 2007. En 2014, Flurry Analytics estimait que l’augmentation moyenne de l’usage des applications mobiles s’élève à 76% . L’application Cart'au Fil est gratuite, de 4

nombreuses recherches prouvant que les possesseurs de smartphones sont réticents à l’idée de payer pour accéder à une application . 5

En outre, Cart'au Fil est développée sur les systèmes d’exploitation Android et iOs (système d’exploitation des iPhones), représentant à eux deux les systèmes les plus prisés parmi des possesseurs de smartphones . Face à la profusion de propositions dans le domaine des 6

applications , capter l’attention des usagers devient de plus en plus difficile. Les applications 7

mobiles qui sont susceptibles de marcher auprès du public demeurent celles qui proposent une offre suffisamment unique et originale pour inciter au téléchargement.

Cart'au Fil, en s’intégrant sur des territoires spécifiques et en puisant son contenu dans le vécu des habitants ainsi que dans des productions spécifiquement conçues pour le territoire, s’inscrit dans cette logique d’un contenu exigeant, unique et original, tout en demeurant accessible au plus grand nombre par la multiplicité des supports. La possibilité de ré-explorer le contenu une fois le parcours traversé, et de le télécharger sur son support, permet de poursuivre l’expérience une fois rentré chez soi.

c. La réalité augmentée entre passé, avenir et espaces imaginaires

La réalité augmentée consiste à superposer une image virtuelle sur les éléments de la réalité. Généralement utilisée pour reconstituer un patrimoine disparu (comme le propose l’application « Jumièges 3D », qui reconstitue l’abbaye de Jumièges selon le travail d’un comité scientifique, ou bien la « Clunyvision » qui redonne vie à l’abbaye de Cluny), la réalité augmentée peut trouver de nombreux autres usages. Ainsi, le passé recomposé laisse place à un regard vers l’avenir avec l’application « Centre des Congrès  » à Nantes, qui permet de découvrir le bâtiment qui prendra prochainement la place du couvent des jacobins, donnant ainsi l’opportunité de se déplacer au sein d’un espace en devenir.

KHALAF Simon, Shopping, Productivity and Messaging Give Mobile Another Stunning Growth Year, 6 janvier 20154

Selon un sondage iVox/tapptic, 86% des sondés déclarent ne pas être prêts à payer pour une application, URL : http://appligo.biz/5

blog_fr/chiffres_utilisation_smartphones_france/

D’après les derniers chiffres du cabinet IDC, ils détiennent à eux deux 96,3% du marché des smartphones6

En avril 2015, on dénombre plus de 1,3 millions d’applications dans le Google Play Store7

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Cart'au Fil propose d’utiliser la réalité augmentée comme un passage entre deux mondes, celui de la réalité brute, vécue par l’usager, les habitants et l’artistes, et celui de l’imaginaire, résultat de la rencontre de ces trois regards. Cart'au Fil a pour ambition de superposer sur l’environnement de l’usager des créations artistiques, entremêler les souvenirs et leurs représentations plus ou moins abstraites au sein du paysage. La réalité augmentée n’a donc pas ici pour but de restituer le passé, ou d’envisager l’avenir, mais « d’augmenter la perception, et non la réalité », comme l’énonce Olivier Hughes dans sa thèse sur le sujet . 8

L’utilisation de la réalité augmentée dans l’application Cart'au Fil se fait au travers de trois étapes : l’imitation du monde réel, la symbolisation du monde réel et enfin la création du monde imaginaire. Ce basculement du réel vers l’imaginaire se fait simplement en pointant son support numérique vers l’image représentée sur la borne, portail vers le monde de l’artiste.

4. OBJECTIFS

a. Territoire d’action

L’intégration de l’application Cart'au Fil sur un territoire périurbain ou rural est l’occasion d’affirmer l’identité de territoires souvent mésestimés ou oubliés par le secteur touristique. Ne disposant pas d’un patrimoine forcément identifiable au premier abord, l’exploration du vécu des habitants est l’occasion de créer de toutes pièces un véritable récit territorial autour de ces espaces périurbains ou ruraux.

La perspective du déploiement de Cart'au Fil sur d’autres territoires dans les années à venir ouvre des horizons ambitieux pour créer une identité commune à la Grande Région. L’application pourra aussi contribuer à la structuration touristique en mettant en relation les Offices de tourisme partenaires du projet, tout en diversifiant les territoires, géographiques et administratifs, proposés au sein de Cart'au Fil. La multiplication des territoires s’accompagnera logiquement d’une diversification des paysages et témoignages disponibles, tout en assurant la préservation du patrimoine immatériel et naturel.

HUGHES Olivier, Réalité augmentée pour l’aide à la navigation, thèse soutenue le 12 décembre 2011 à Bordeaux 1, URL : https://8

tel.archives-ouvertes.fr/tel-00655018/document

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b. Support numérique

Le support numérique, aujourd’hui largement démocratisé, demeure une des formes de médiation les plus innovantes et efficaces, prisée pour son accessibilité et son adaptabilité. Les possibilités offertes par le numérique et par la réalité augmentée sont gigantesques, comme le prouve la diversité d’applications usant de ces procédés cités auparavant.

L’ergonomie de l’application Cart'au Fil doit être longuement étudiée afin d’offrir la meilleure interface possible aux utilisateurs. Face à la multiplicité de contenus possibles, il est nécessaire de faire simple. Un écran de tablette ou de support nécessite une lisibilité optimale, et donc l’absence de contenu supplémentaire qui parasiterait l’expérience Cart'au Fil.

L’application est développée par une association spécialisée dans la conception de contenu numérique, rendant son contenu adaptable en fonction des territoires sur lesquels travaillera la structure Pas à Pas, tandis que des améliorations pourront être apportées en fonction des appréciations et évaluations des usagers.

c. Participants

Cart'au Fil a pour ambition de créer un nouveau maillage local, mettant en relation artistes graphiques, habitants, comédiens et salariés des offices de tourisme afin d’offrir une application riche de contenu et de sens.

Le projet Cart'au Fil est un concept fédérateur qui peut regrouper les témoignages des habitants de tous âges. Un parcours spécialement créé auprès du public scolaire peut être intégré dans l’application.

Les résidences d’artiste, dont la durée sera d’un mois, permettront à l’artiste de s’imprégner du territoire et de ses récits, tout en créant du lien avec les habitants, assurant la production d’oeuvres authentiques et mûrement pensées.

Le projet Cart'au Fil a donc pour but de s’installer dans une temporalité qui lui permettra de s’ancrer durablement dans le territoire afin de permettre au public cible d’identifier l’application et de participer à l’expérience.

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DEUXIÈME PARTIE : STRUCTURE PAS À PAS L’entreprise culturelle est une organisation qui produit ou vend des biens culturels (un disque, un DVD, etc.) ou de services culturels (un spectacle, une prestation de sonorisation, le management d’un artiste, etc.). Son existence et son développement nécessitent des ressources financières et matérielles, ainsi que des compétences de conception et de gestion. Nommée Pas à Pas, la structure qui portera le projet Cart'au Fil devra donc prendre en considération ces objectifs et les moyens dont elle dispose afin d’opter pour le modèle le plus viable qui soit.

1. LE CHOIX DE LA STRUCTURE JURIDIQUE EN REGARD DES OBJECTIFS

a. Quels bénéfices pour Pas à Pas ?

Le choix de la forme juridique constitue l’une des étapes essentielles du projet car elle conditionne le mode de gouvernance, l’économie du projet et influe sur la voie de contractualisation avec les tiers. De manière plus générale, la structure juridique et ce qu’elle implique participe au développement et à la pérennité du projet. Il s’agit donc de déterminer un cadre en regard de la nature du projet, des enjeux qu’il renferme et de l’évolution envisagée. Le projet Cart'au Fil, l’étude des champs qu’il touche ainsi que la manière dont il pourra s’insérer dans le marché nous a poussé à considérer deux formes juridiques : l’association et la SARL.

La différence fondamentale entre ces deux formes réside dans la capacité à dégager des bénéfices au profit des personnes impliquées dans le projet. L’association, bien qu’en capacité de générer des bénéfices, oblige à ce que ces derniers soient réinvestis dans les projets de l’association. Elle ne doit, en effet, pas accumuler les excédents en vue uniquement de les

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placer ; les excédents devant être destinés à faire face à des besoins ultérieurs ou au financement de projets dans le champ de son objet non lucratif. La SARL, quant à elle, permet un partage des bénéfices entre les associés à hauteur de leur participation dans le capital.

b. Subventions et capital social

D’autres critères doivent être cependant mis en perspective afin de déterminer de manière précise la structure qui serait la plus appropriée au projet et à la conception que nous envisageons. Le tableau comparatif entre le modèle associatif et le modèle de la société à responsabilité limitée laisse apparaître un élément important. La SARL est à bien des égards plus souple que l’association. Tout d’abord, la capacité juridique est plus importante que celle de l’association notamment grâce à la liberté laissée quant à la détermination de l’objet social. Le projet sera nécessairement voué à évoluer rapidement, nous sommes en effet conscients qu’il ne sera pas possible de développer une économie viable et pérenne en se cantonnant au développement d’une application figée. Nous souhaiterions, au contraire, disposer d’une structure suffisamment souple pour nous permettre de diversifier, d’améliorer et d’étendre le projet fondateur.

Parallèlement, le modèle associatif tend à museler le recours à des financements diversifiés. En effet, les ressources financières de l’association sont réduites aux subventions publiques, aux dons ou aux legs ainsi qu’aux recettes d’activité. L’octroi à des subventions publiques souvent allouées à l’année ne permet pas d’avoir un modèle financier viable particulièrement lorsqu’il s’agit de projets croisés au long cours. Le projet étant principalement axé sur d’une part de la prestation de services et d’autre part un produit précis dont la transposition est la force, il sera clairement compliqué de réitérer certaines demandes de subventions, dont l’un des critères est souvent l’innovation et le renouvellement. Rares sont les subventions qui financent le même projet sur plusieurs années consécutives.

Le modèle de la SARL n’interdit pas le recours aux subventions publiques qui sont, pour la plupart, destinées aux organismes de droit privé dès lors que l’intérêt général de l’action financée est justifié. Elle ouvre aussi la porte à d’autres sources de financement, particulièrement dans le domaine de la culture et du numérique.

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En effet, la culture tend à être considérée comme un secteur stratégique de l’économie alors que le numérique est reconnu comme particulièrement compétitif. L’alliance de ces deux domaines, couplée à un fort potentiel de développement touristique territorial, permet de capter des aides à l’investissement et à l’amorçage qui ne peuvent être sollicitées dans le cadre d’une association. De plus, le statut de la SARL facilite le recours à l’emprunt bancaire plus difficile à obtenir pour des associations de taille modeste.

Enfin, le capital social est aussi une source de financement inexistante dans les associations, il impose une participation pécuniaire à chacun des associés. Cependant, dans le cadre d’une SARL, aucun capital minimum n’est exigé, il peut donc être constitué en accord avec les moyens dont dispose l’ensemble des associés bien que l’importance de ce capital est, dans certains secteurs, gage d’une certaine solidité de la société. Dans le secteur culturel et à l’échelle à laquelle nous souhaitons nous placer, cet argument doit tout de même être modéré. La diversification de ces sources de financement si elle peut permettre de développer un modèle plus pérenne, moins enclin à l’inconstance des subventions publiques, doit être accompagné d’une gestion budgétaire sérieuse puisque porteuse d’une complexification des lignes budgétaires à gérer.

c. La problématique de l’impact fiscal

Le traitement des recettes d’activités, très différent entre l’association et la SARL, mérite aussi qu’on s’y attarde. Si elles sont des ressources financières aussi bien pour l’association que pour la SARL, l’impact fiscal qu’elles induisent est différent selon la structure considérée. L’association ne doit pas dépasser 60 540 € (pour 2015) de recettes annuelles. Passée cette limite, l’association sera assujettie aux impôts commerciaux ou se verra dans l’obligation de sectoriser ou externaliser l’activité fiscalisée, ce qui implique une complexification de la gestion financière.

Concernant la SARL, en tant que société commerciale, elle est nécessairement imposable mais elle n’est pas imposable sur les recettes d’activités mais sur les bénéfices (bien que le taux d’imposition dépende du chiffre d’affaires), c’est-à-dire sur ce qui reste à la société après paiement de l’ensemble des charges.

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Nous souhaitons au travers du développement du projet Cart'au Fil défendre des valeurs qui ne condamnent pas la possibilité de dégager des bénéfices mais qui cherchent à ce que ces bénéfices servent au mieux les intérêts des personnes impliquées (associés et/ou salariés) dans le projet ainsi que l’évolution du projet. Il apparaît donc clairement qu’une importante partie du chiffre d’affaires servira au paiement des charges rendues nécessaires à la pérennisation du projet et des postes créés à cet effet.

En outre, le capital étant détenu à 100% par des personnes physiques, étant intégralement versé, et ne prévoyant pas à moyen terme de générer un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 7 630 000 €, les bénéfices de la SARL seront imposables à hauteur de 15% jusqu’à hauteur de 38 120€ puis à hauteur de 33,1/3% pour le reste des bénéfices. L’association lorsqu’elle est assujettie aux impôts est soumise au même règlement. Tout comme pour l’association dépassant le seuil de 60 540 €, à l’impôt sur les sociétés s’ajoute les autres impôts commerciaux, c’est à dire la TVA, la contribution économique territoriale ainsi que la taxe d’apprentissage.

d. Le choix d’une association : « La loi des 4 P »

Cependant, plusieurs éléments supplémentaires doivent être considérés afin de mesurer la charge fiscale de chacune des structures. S’il est possible d’admettre que le seuil de 60 540€ de recettes, au vu de notre activité , ne sera pas atteint immédiatement, d’autres critères 9

doivent être pris en compte pour établir le mode de gestion de l’association. Il faut en effet soumettre l’objet de l’association à la «  loi des 4P  », à savoir Produit, Public visé, Prix et Publicité.

Le produit doit être d’utilité sociale, c’est à dire qu’il doit tendre à satisfaire un besoin qui n’est pas pris en compte par le marché ou l’est de façon peu satisfaisante. Concernant le public visé, les actes doivent être réalisés en direction d’un public « défavorisé », n’ayant pas accès facilement ou habituellement aux activités proposées. En termes de prix, l’association doit mettre en œuvre des efforts particuliers afin de faciliter l’accès du public et doit proposer des prix inférieurs à ceux pratiqués pour des services de nature similaire. Enfin, les actions de publicité des associations ne doivent pas s’apparenter à de la publicité commerciale destinée à capter un public identique à celui des entreprises du secteur concurrentiel.

cf. Annexe 4 p.118 - Business Plan9

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Au vu des services que nous proposons et de la diversité des secteurs que le projet intègre (numérique, tourisme, prestations de services en ingénierie de projets), certains domaines entreront nécessairement en concurrence avec des entreprises. De plus, les prix qui seront pratiqués ainsi que la publicité qui sera réalisée autour de l’application risquent de dépasser certaines limites imposées par la législation fiscale. Cela dit, il faut noter que tous les critères n’ont pas un caractère excluant. Ainsi le critère de la publicité ne peut à lui seul conduire à l’assujettissement.

Enfin, dernier point et non des moindres, la question de la rémunération du dirigeant. Au sein d’une association, la rémunération du dirigeant ne peut excéder ¾ du SMIC soit 1092,99€ afin que sa gestion soit considérée comme désintéressée. Nous concernant, il nous semble que l’envergure du projet et les compétences qu’il implique rendent difficile une gestion quasi bénévole et désintéressée. Il apparaît donc clairement que si le choix se porte vers une association, elle sera nécessairement soumise à l’impôt sur les sociétés dans les mêmes conditions que la SARL.

e. Le choix d’une SARL : une structure plus viable

La SARL présente un intérêt supplémentaire : la loi de modernisation de l’économie autorise, en effet, depuis 2008, que la SARL soit soumise à l’impôt sur le revenu plutôt qu’à l’impôt sur les sociétés, selon certains critères. Ces critères sont les suivants : la SARL doit avoir moins de 5 ans, elle doit être non cotée, employer moins de 50 salariés et réaliser un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan inférieur à 10 millions d’euros. Les droits de vote doivent enfin être détenus à hauteur de 50 % au moins par des personnes physiques et à hauteur de 34 % au moins par le dirigeant de l'entreprise et les membres de son foyer fiscal.

Cette option nécessite l'accord de tous les associés. Elle est valable pour 5 exercices, sauf dénonciation. Le bénéfice est alors soumis à l’impôt sur le revenu des associés. Cette possibilité permet d’avoir une part moindre d’impôt notamment lorsque la SARL ne dégage pas de profit, ce qui permet aux associés de déduire leur quote-part de déficit dans leur imposition

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personnelle. Lorsqu’elle dégage un faible profit, le coût fiscal est alors plus intéressant qu’une imposition à l’impôt sur les sociétés . 10

De manière plus générale, les secteurs auxquels touchent le projet - culturel, numérique et touristique - nous poussent à davantage considérer le modèle de la SARL. En effet, pour le premier, on assiste actuellement à une mutation structurelle qui incite à reconsidérer le secteur de la culture, d’une part parce qu’il est de plus en plus reconnu comme étant compétitif, d’autre part parce que son intégration à d’autres secteurs pousse à travailler avec de nouveaux acteurs qui considèrent davantage le modèle sociétaire qu’associatif. C’est notamment le cas du secteur du tourisme et du numérique qui sont non seulement des secteurs compétitifs mais aussi en constante mutation, ce qui demande d’avoir une structure la plus souple possible afin de faire évoluer le projet rapidement.

Cependant, le projet Cart'au Fil se veut aussi être une démarche fortement ancrée sur le territoire sur lequel il se déploie. C’est dans cette perspective qu’il ne propose pas uniquement une ingénierie technique nécessaire à l’installation de l’application mais plutôt une démarche à long terme, développée avec les acteurs et habitants qui fondent le territoire afin de proposer une déambulation originale où les témoignages des habitants subliment des patrimoines trop souvent oubliés. Ainsi, à chaque développement d’un itinéraire, ce n’est pas tant l’installation de l’application qui importe que le tressage des liens nécessaires à son élaboration et à sa singularité.

L’ensemble de ces valeurs influent nécessairement sur le choix du modèle de structure. Tout d’abord, il nous semble primordial que le projet soit porté et mis en œuvre par des personnes qui d’une part sont fortement concernées par celui-ci et d’autre part souhaitent s’y engager de la manière la plus pérenne qui soit. Dans cette optique, notre choix s’est une nouvelle fois arrêté sur la SARL et ce, pour deux raisons.

Tout d’abord, les associés fondateurs, par leur apport en capital, prouvent qu’ils ont confiance dans le projet et qu’ils sont convaincus de son développement.

La comparaison ne doit pas se limiter au rapprochement du taux marginal d’imposition avec le taux de l’impôt sur les sociétés, mais 10

avec le coût global d’une imposition à l’impôt sur les sociétés (IS sur la société + imposition personnelle des associés sur les rémunérations et/ou les dividendes) car sous ce régime, il y a double imposition (au niveau de la société puis au niveau des associés en présence d’un revenu).

�22

La volonté de s’associer pour fonder une SARL repose sur le principe d’affectio societatis présent dans les articles 1832 et 1833 du Code Civil et défini par la jurisprudence. Il est vrai que cette notion emploie le terme de « volonté » en opposition à « ne pas être contraint à ». Mais elle peut, grâce aux différents documents à élaborer lors de la création d’une SARL – notamment le pacte des associés - être une valeur qui engage de manière la plus importante possible l’ensemble des associés.

La seconde raison réside dans la différence de traitement du salariat entre une association et une société. Si les deux peuvent employer des salariés, certaines limites sont imposées à l’association : elle ne peut employer plus de 9 salariés et doit répartir précisément les tâches entre salarié(s) et bénévole(s). Dans la technicité que demande le développement de notre projet et l’implication à long terme qu’il induit, il nous semble plus viable de faire le choix d’une SARL avec des salariés qui s’inscriront dans la structure de manière durable.

f. L’obtention du label ESUS

Le second point qui nous semble important à aborder à la lumière de notre conception du projet est la nécessité du dépassement de la stricte dichotomie entre efficacité économique et attachement à des valeurs. Le développement de l’économie sociale et solidaire, l’élargissement de son champ à des sociétés commerciales et sa reconnaissance par l’élaboration du label ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) est une manière intéressante de repenser le lien entre économie et développement de valeurs fortes au sein d’une société.

Ce label repose sur quatre critères principaux : l’organisation d’une gouvernance participative, la limitation de la lucrativité, la poursuite d’un autre but que le seul partage des bénéfices, la recherche d’une utilité sociale. Une nouvelle fois, il nous semble que le modèle de la SARL serait une structure intéressante pour développer de telles valeurs dans la perspective d’obtenir à moyen terme le label ESUS. En effet, la diversité des textes régissant le fonctionnement de la SARL ainsi que la souplesse laissée dans leur rédaction permettent d’intégrer les principes définissant l’ESS dans le fonctionnement de la SARL.

�23

A titre d’exemple, nous pouvons évoquer la notion de gouvernance participative. L’organisation de l’association permet en principe une gouvernance participative, pourtant en fait sa mise en œuvre peut rapidement être remise en cause.

Tout d’abord, les salariés sont admis au conseil d’administration mais ne peuvent représenter plus du quart des membres du conseil d’administration. De surcroit, il est finalement très rare que l’ensemble des personnes oeuvrant pour l’association puissent s’exprimer au sein du conseil d’administration, qui reste l’instance dirigeante de l’association. La SARL peut aussi fortement cloisonner les pouvoirs et rôles de chacun mais elle permet aussi, si les textes la régissant sont minutieusement travaillés, une gouvernance plus démocratique. Ce principe peut s’appliquer à l’ensemble des critères définis par l’ESS.

2. LES STATUTS JURIDIQUES 11

a. La rédaction des statuts

La rédaction des statuts est l’acte juridique qui permet de régir l’ensemble de la vie d’une société. Ce document permet de définir les règles de fonctionnement, l’organisation et fait loi dans la structure. Il est donc indispensable de consacrer une attention particulière à leur élaboration, particulièrement lorsque les porteurs du projet souhaitent véhiculer certaines valeurs au sein de la structure.

cf. Annexe 1 p.88 - Les Statuts11

À la lumière de ces différents éléments, nous sommes donc convaincus que le

modèle de la SARL est le plus adapté pour assurer un développement pérenne à

Pas à Pas, et plus particulièrement au projet Cart'au Fil. Ce modèle permet de

considérer dès à présent les perspectives envisagées pour notre projet tout en

offrant un cadre fiscal et organisationnel malléable. Ainsi, si la création de la

SARL demande une attention particulière et des compétences juridiques

considérables, la souplesse de cette forme en regard de notre projet rend les

avantages de l’association discutables.

�24

La rédaction des statuts résulte de discussions entre l’ensemble des créateurs du projet mais aussi, et surtout, d’entretiens avec un professionnel du droit, plus précisément une juriste spécialisée dans la constitution de SARL, qui a accepté de nous accompagner à titre gracieux dans cette étape importante.

Certains articles procèdent d’obligations statutaires qu’il n’est pas nécessaire de préciser, d’autres méritent plus amples développements. En outre, l’objectif de l’obtention du label ESUS à moyen terme, ainsi que le souci d’un modèle correspondant au mieux à notre projet et aux valeurs qui le constituent, ont nécessairement influé sur certains articles sur lesquels il importe aussi de revenir.

b. Le pacte d’associés 12

Parallèlement aux statuts, obligatoires lors de la constitution d’une société, d’autres documents peuvent venir en complément de ces derniers, principalement un règlement intérieur et un pacte d’associés. Les concepteurs du projet souhaitant, d’une part rester fortement impliqués dans l’évolution du projet, d’autre part participer à la construction progressive de la société dans le respect des principes fondateurs, un pacte des associés-fondateurs a été rédigé. Cette convention permet de réaffirmer la valeur de certaines clauses entre les associés.

Dans un premier temps, il convient de revenir sur les clauses inhérentes à la constitution de la société. L’ensemble des sept personnes ayant participé à la conception du projet souhaite devenir associés-fondateurs. Par souci d’équité, il a été décidé que chaque associé fasse un apport égal au capital de la société. En accord avec l’ensemble des futurs associés, il a été décidé de fixer cet apport à une somme de 1000 € par associé. La part sociale ayant une valeur nominale de 50 €, chaque associé détient donc 20 parts d’une valeur de 50 €. Les apports sont entièrement souscrits et libérés à la création de la SARL.

cf. Annexe 2 p.112 - Pacte d’associés de la SARL « Pas à Pas »12

Associés et capital

7 associés-fondateurs

Capital : 10 000 € à raison de 1000 € par associé

Parts sociales équitables : 20 parts chacun = 50€ la part

�25

c. L’objet social

Il a été rappelé que les associés-fondateurs doivent être animés par l’affectio societatis et qu’ils doivent avoir comme première motivation le développement de l’objet social. Ce dernier a donc été établi en accord avec ces derniers. Il se devait d’être suffisamment général pour inclure les évolutions envisagées du projet sans pour autant trahir l’objet premier du projet. Le choix s’est finalement arrêté sur la réalisation de produits numériques pour la mise en valeur de la mémoire et du patrimoine d’un territoire.

d. La dénomination sociale

Concernant la dénomination sociale, celle-ci a suscité de nombreuses discussions notamment sur la question de la visibilité. En effet, la dénomination Pas à Pas n’intègre pas de mots-clés en lien avec les éléments fondateurs de notre projet. Ce manque pourrait participer à une perte de visibilité de notre enseigne. Néanmoins, il nous a semblé important de conserver l’image que nous souhaitons véhiculer, l’expression Pas à Pas met en avant notre volonté de privilégier des projets au long cours permettant son appropriation par l’ensemble des acteurs du territoire qui souhaite s’y impliquer mais valorise aussi la notion d’itinérance au centre du résultat recherché par le développement de notre application. Ainsi, la formule Pas à Pas intègre aussi bien la démarche menant au projet que sa finalité.

e. Le siège social

Pour faire éclore les idées dissimulées derrière cette expression dans des conditions optimales, il convient d’avoir un lieu qui permette une véritable émulation autour de notre projet. En considération de son contenu et de la manière dont nous souhaitons le conduire, il nous semble intéressant d’évoluer dans un premier temps à la pépinière éco-créative de Bordeaux.

Objet social

Réalisation de produits numériques pour la mise en valeur de la mémoire et du patrimoine d’un territoire

Dénomination sociale

SARL Pas à Pas

�26

Cependant, l’entrée dans ce lieu étant soumis à candidature avec constitution d’un dossier présentant le projet et le business plan, il a été décidé, dans l’attente de la réponse, d’installer le siège social au domicile principal du gérant. Bien que cette solution implique d’une part l’autorisation du propriétaire, d’autre part un changement des statuts dans le cas d’une réponse positive de la Pépinière éco-créative, elle nous semble être la plus judicieuse. Elle l’est d’autant plus que les statuts prévoient que le siège social peut être transféré en tout autre lieu de la même ville par simple décision de la gérance.

f. L’exercice social

Un autre élément important dans la constitution d’une société est la gestion de l’exercice social. Il doit obligatoirement avoir une durée d’un an, sauf le premier conditionné par la date d’immatriculation de la société. En outre, il est communément admis que l’exercice doit s’aligner sur l’année civile. Etant prévu de déposer les statuts en juillet 2016 soit 3 mois avant le début du premier projet pour une immatriculation espérée le même mois, deux hypothèses sont à envisager : la clôture du premier exercice au 31 décembre 2016 (donc exercice d’une durée de 6 mois, minimum légal) ou une clôture au 31 décembre 2017 (donc exercice d’une durée de 18 mois, maximum légal).

Au vu du temps que prendrait une clôture au bout de 6 mois d’exercice et de l’organisation que cette démarche générerait, il nous semble plus judicieux de retenir la seconde hypothèse. L’assemblée générale ordinaire annuelle (AGOA), chargée de l’approbation des comptes devra donc se tenir au plus tard le 30 juin de chaque année, soit 6 mois après la date de clôture des comptes avant de faire le dépôt du bilan et du PV de l’approbation des comptes auprès du greffe du tribunal de commerce.

Siège social

domicile du gérant puis Pépinière éco-créative sous réserve d’acceptation de notre dossier

Exercice social

Premier exercice : de la date d’immatriculation de la société au 31 décembre 2017

Exercices suivants : 1er janvier au 31 décembre

�27

g. Le caractère d’utilité sociale

Les règles statutaires de base étant posées, il convient d’en adapter d’autres aux valeurs propres à l’économie sociale et solidaire dans la perspective de l’obtention du label ESUS. De surcroît, au vu de l’importance de ces valeurs, nous avons souhaité les réaffirmer grâce à l’élaboration du pacte des associés fondateurs.

L’éligibilité à un tel agrément dépend essentiellement du développement du caractère d’utilité sociale aussi bien au sein des projets portées par la structure que dans son fonctionnement interne. La notion d’utilité sociale est complexe à définir, l’Avise, Agence d’ingénierie et de services pour entreprendre autrement, propose un référentiel définissant différents critères pour évaluer l’utilité sociale de son activité . 13

AVISE, Evaluer l’utilité social de son activité, Les cahiers de l’avise n°5, URL : http://www.avise.org/sites/default/files/atoms/files/13

200711_avise_cahier_evaluationutilitesociale.pdf

�28

Développementd’une dynamique

économique

Création de richesse etde services

Gestionfinancière

interne

Gestionraisonnée

de l’utilisationdes bénéficesgénérés par la

société

Projet à long terme avecune forte implication desacteurs du territoire qui

nécessite notreparticipation active auprèsdes instances du territoire

La démarche du projetet sa finalité permetune implication de

bénéficiaires différents: habitants, artistes,

touristes, commenrçants,collectivités territoriales,

office du tourisme

Dimension économique

Dimensionsociale

Dimensionpolitique

Démocratie interneGouvernanceparticipative

Dimensionenvironnementale

Critères Indicateurs Projet Adaptation des règlesstatuaires

Pacte des associésfondateurs

Niveau de partenariatavec les acteurs écono-

-miques du territoire(nombre, nature,

intensité...)

Initiation de projets d’intérêt local

Mise en place d’unsystème d’animation

(nombre et typede participation

de réunions,temps et moyens

mobilisés...)

Chaque projet de territoire est développéen collaboration étroite

avec les associationslocales, collectivités,

habitants, etc...

La SARL Pas à Pas assure une coordination complète

entre les différents participants au projet

Objet social

Nombre et type de bénéficiaires de l’action

sur le territoire

Nombre de bénéficiairesdes activités et services

nouveaux

Degré de participationaux instancesdu territoire

�29

Dimension économique

Dimensionsociale

Dimensionpolitique

Démocratie interneGouvernanceparticipative

Dimensionenvironnementale

Critères Indicateurs Projet Adaptation des règlesstatutaires

Pacte des associésfondateurs

Capabilité,autonomie

Diversification et stabilitédes sources de revenus

(contractualisationavec différents

partenaires, contractualisation

pluriannuelle, CDI...)

Renforcementet diversification

des réseauxrelationnels

Création de relations, d’interactions,

de synergies entreles participants

Lien social, ouverture et

diversitéculturelle

Contractialisation avecles partenaires financiers

sur minimum 1 an

Adaptabilité etdiversité des

propositions de prestations

Exploitations duprojet sous forme de

société(projet pérenne)

Chaque projet de territoire est

développé en collaboration étroiteavec les associations locales, collectivités,

habitants, etc....

Bases de travail:patrimoine localet témoignages

des habitants

�30

Dimension économique

Dimensionsociale

Dimensionpolitique

Démocratie interneGouvernanceparticipative

Dimensionenvironnementale

Critères Indicateurs Projet Adaptation des règlesstatutaires

Pacte des associésfondateurs

Innovation

Réponses originalesà des besoins:

innovation en termesde contenu,

méthode démarche,organisation,

technique,juridique...

Recherche d’une gouvernanceparticipative

Recherche d’une cohérence entre valeurset efficacité économique

dans le projet

Essaimage, diffusion des innovations

Démarche,transversalité du projet(patrimoine, tourisme

et numérique)

Diffusion de la démarche participant

à l’identité de la Région ALPC

�31

Dimension économique

Dimensionsociale

Dimensionpolitique

Démocratie interneGouvernanceparticipative

Dimensionenvironnementale

Démocratieinterne

Fonctionnemendémocratiqueinterne (mode

de désignation, modede prise de décision, nombre de réunions,

CA, bureaux...)

Modalités derecrutement

Clause d’agrément:Afin de conserver les

critères d’unegouvernance participative

et équilibrée, il a étédécidé que toute cessionentre associés, à des tiers,

ascendants et descendantsdoit faire l’objet d’un

agrément

Critères Indicateurs Projet Adaptation des règlesstatutaires

Pacte des associésfondateurs

Un nombre égal de partspour chaque associé

tout au long dela vie sociale

L’application strictosensu du principe

“une personne = une voix”,lors des assemblées

générales

La priorité est donnéeaux associés en cas

de vacance ou d’ouverturede postes. Si aucun associén’est intéressé, les contrats

d’insertion etd’accompagnement

à l’emploi serontprivilégiés

�32

Dimension économique

Dimensionsociale

Dimensionpolitique

Démocratie interneGouvernanceparticipative

Dimensionenvironnementale

Critères Indicateurs Projet Adaptation des règlesstatutaires

Pacte des associésfondateurs

Pratiques transversales

respectueusesde

l’environnement

Mise en valeurde patrimoinesnaturels autour

d’une médiationinnovante

�33

Les statuts de la SARL ainsi que le pacte des associés fondateurs ont donc été rédigés en 14

considérant aussi bien les besoins du projet que les valeurs que nous souhaitions intégrer dans le fonctionnement de la structure. Ces documents, plus que de simples obligations juridiques constituent la matrice qui conduira l’évolution du projet et de la structure. Cependant, afin de protéger l’ensemble des éléments qui constitue le patrimoine de notre société, il importe de le protéger de manière optimale.

h. Dépôt de brevet et protection juridique

La protection juridique du travail engagé sur ce projet se pose sur différents points de vue : le travail technique d’un côté, et l’artistique de l’autre. En effet, chacun de ces domaines est concerné différemment par cette question de protection juridique. En plus des domaines artistiques et techniques se pose également la question de la marque Cart'au Fil qui est un produit commercial.

cf. Annexe 1 p.88 - Les Statuts14

Application

Brevet Marque Copyright Propriété Intellectuelle Prix

ProductionArtistique

Cart’au Fil

Pas à Pas

Chartegraphique

700 €

250 €

250 €

50 €

�34

L’application pour smartphones et tablettes, en tant que logiciel informatique, est une exception en matière de propriété intellectuelle et industrielle : elle se situe à leur frontière. En effet, un logiciel est soumis à la protection par la propriété intellectuelle bien qu’il puisse aussi faire l’objet d’un dépôt de brevet s’il participe à rendre unique l’objet global dont il fait partie.

Dans le cadre de l’application de réalité augmentée, le logiciel fait partie intégrante du procédé global instauré par l’équipe de Pas à Pas, en rendant l’expérience unique par sa structure évolutive et adaptable, nous pouvons donc estimer qu’il est soumis au dépôt de brevet tout en garantissant une propriété intellectuelle. En plus du brevet, le copyright permet une protection accrue lors de la diffusion de l’application sur le net, en lui conférant un code barre numérique de protection, puisqu’elle sera téléchargeable depuis les plateformes de téléchargement d’applications d’Apple et de Google.

Les dénominations, Cart'au Fil et Pas à Pas, sont quant à elles des marques déposées puisqu’elles constituent d’une part le nom du produit commercialisé (Cart'au Fil) par lequel l’expérience proposée aux touristes sera définie et dont on se servira pour désigner toute une expérience de promenade numérique née à partir d’un travail de collaboration locale ; et d’autre part le nom de l’entreprise prestataire du service Cart'au Fil.

Déposer ces noms comme des marques permet dans un premier temps de veiller à ce que le principe que nous avons développé reste sous le contrôle de l’entreprise malgré le fait que le produit fini soit vendu à des tiers, et dans un second temps de maîtriser, durant les dix années d’effectivité du dépôt, l’image de l’entreprise en France. Toutes les productions artistiques sont, elles, soumises à la propriété intellectuelle et sont donc protégées par les droits moraux et patrimoniaux du droit d’auteur, sans intervention de la part de l’entreprise et sans dépôt d’aucune sorte.

Une autre démarche de protection juridique de l’application Cart’au Fil consiste à établir un contrat de cession des droits d’exploitation de celle-ci. Le contrat délimite les possibilités d’utilisation de l’application ainsi que les droits accordés à l’exploitant. Certaines clauses donnent également à Pas à Pas le droit d’intervenir sur l’application déjà installée sur les périphériques concernés. Ce contrat est établi lors de la mise en place de chacun des projets, avec chacun des exploitants de l’application.

�35

3. BUSINESS PLAN (PRÉVISIONNEL FINANCIER) 15

a. Les offres de prestations

La constitution d’une société implique nécessairement l’élaboration d’un business plan afin de définir les conditions de viabilité du projet. L’application, en tant qu’outil de médiation touristique au sein du territoire, constitue le résultat d’une démarche que la SARL Pas à Pas se propose d’organiser et de coordonner. Il ne s’agit donc pas tant de vendre un concept que de proposer une série de prestations de services qui permettra d’assurer l’adaptation du contenu de l’application à un territoire ainsi que son déploiement optimal.

cf. Annexe 4 p.118 - Business Plan15

RÉSIDENCESSur la base de

2x1 mois

OFFRES PRESTATIONS

Détails HT TTC

Animation / GestionRésidencesArtiste 3D

400€/J

Animation / GestionRésidences

EAC400€/J

Animation résidenceTraitement sonore

400€/J

3 x 400

400 x 6

400 x 3

1200 €

2400 €

1200 €

1440 €

2880 €

1440 €

�36

RÉSIDENCES TRAITEMENT DETÉMOIGANGES

(Base : 2 x 2 semaines)

Détails HT TTC

Animation résidence400€/J

400x3 1 200 € 1 440 €

INGENIEURIE Détails HT TTC

Ingénieuriefinancière

400€/J

Ingénieurie technologique

(adaptabilité del’application)

Ingénieurie technique(définition du parcours,

étude de faisabilité, coordination acteurs)

Formation 2 demi journées

Forfait SAV (1 an)

400 x 4

400 x 15

400 x 25

37,5 x 2

1600 €

6000 €

10 000 €

75 €

200€

1920 €

7200 €

12 000 €

90 €

240€

�37

C’est dans cette optique que chaque projet aura une durée approximative d’une année s’étendant de la première résidence à l’inauguration de l’application. De la même manière, il est prévu de revenir régulièrement sur les lieux de développement d’une application. Cette volonté répond à deux objectifs, d’une part de vérifier la bonne marche du projet, d’autre part de poursuivre, en accord avec le porteur de projet, la démarche (nouvelle résidence et production d’un nouveau parcours, ajout de bornes, résidences EAC, etc). Cependant, cette éventualité n’apparaîtra pas dans le business plan puisqu’une période minimum d’une année après l’inauguration nous semble indispensable pour commencer à prendre la mesure de l’impact du projet sur le territoire.

INFRASTRUCTURESINFRASTRUCTURES Détails HT TTC

Ingénierie /Définition du design

des bornes400€/J

400x4 1 600 € 1 920 €

COMMUNICATION Détails HT TTC

Stratégie decommunication

400€/J(ex: marketing direct

campagnes publicitairesoffline et online)

400x2 800 € 960 €

�38

Malgré tout, cette malléabilité du projet rend les prévisions financières complexes. Il a donc été décidé d’établir un prévisionnel sur la base moyenne de 3 projets par an qui varie dans les 16

demandes formulées. Pour faciliter les calculs, l’ensemble des modèles de projets a été établi sur la même base de dépenses, étant donné qu’elle n’impact à priori pas le chiffre d’affaires de la société (sauf calcul de la TVA). Tous les paiements sont envisagés comptants.

A titre d’exemple, si le lieu de résidence de l’artiste a un coût supérieur à celui relevé sur le prévisionnel, le coût sera reporté sur le devis du porteur de projet. La SARL ne fait que centraliser les coûts afin d’assurer la coordination dans son intégralité. Elle ne fait donc de bénéfices potentiels que sur les prestations en ingénierie de projet modulables selon la demande du client.

La souscription à l’ingénierie financière (cf. tableau prestation de services) permet au client de s’alléger de la prospection financière. Cependant, pour que chaque projet soit en cohérence avec le concept proposé par la SARL Pas à Pas et pour nous assurer une protection financière, le client doit nécessairement souscrire à une offre de prestation minimale définie comme suit :

cf. Annexe 14 p.149 - Gantt & Annexe 5 p.127 - Détails des 6 projets16

RÉSIDENCESSur la base de

2x1 mois

OFFRES PRESTATIONS MINIMUM

Détails HT TTC

Animation résidenceTraitement sonore

400€/J400x3 1 200 € 1 440 €

RÉSIDENCES TRAITEMENT DETÉMOIGANGES

(Base : 2 x 2 semaines)

Détails HT TTC

Animation résidence400€/J

400x3 1 200 € 1 440 €

�39

Celle-ci peut cependant être revue encore à la baisse en réduisant les temps d’ingénierie et de résidences. Afin de concrétiser ces propositions, il est dans un premier temps nécessaire d’établir un plan de financement et d’investissement afin de définir les besoins et ressources de départ.

INGENIERIE Détails HT TTC

Ingénierietechnologique

Ingénierie technique(définition du parcours,

étude de faisabilité, coordination acteurs)

400/J

TOTAL

400 x 15

400 x 25

6 000 €

10 000 €

18 400 €

7 200 €

12 000 €

22 080 €

�40

MATÉRIEL D’EXPLOITATION

Développement application

Bureautique

Sous-total

PLAN D’INVESTISSEMENT

6 500 €

3 400 €

9 900 €

CRÉATION SARL

Frais de publicité

Frais d’enregistrement

Frais de greffe

Sous-total

300 €

500 €

50 €

850 €

COMMUNICATION

Création du site (hébergement)

Identité visuelle (charte graphique, logo, typo)

Sous-total

500 €

5 000 €

5 500 €

BREVET(S)

Dépôt de marque

Dépôt de brevet

Sous-total

500 €

700 €

1 200 €FONDS DE ROULEMENT

TOTAL 30 000€47 450 €

�41

b. L’appel à projet

Afin d’engager les dépenses nécessaires au démarrage du projet et de compléter les apports de chacun des associés-fondateurs au capital social, nous envisageons principalement de répondre à un appel à projet de la Région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes et de contracter un prêt auprès de la banque La Nef. L’appel à projets touristiques innovants qui s’adresse aux acteurs privés et publics, des secteurs marchands ou non-marchands domiciliés dans la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes propose des critères correspondant pleinement à nos objectifs :

Favoriser la valorisation touristique du patrimoine et des thématiques prioritaires :

patrimoine culturel (sites historiques, musées, patrimoine industriel …) ;

patrimoine naturel (sites naturels, parcs et jardins, …) ;

art de vivre (savoir-faire régionaux, artisanat d’art, gastronomie, …) ;

APPORT PERSONNEL

Capital social

PLAN DE FINANCEMENT

7 000 €

FINANCEMENT PUBLIC

Appel à projets touristiquesinnovants Région ALPC

23 600 €

AIDE À L’AMORÇAGE

Prêt à la Nef

Aide au brevet

17 000 €

350 €

TOTAL 47 950 €

�42

activités de loisirs et itinérance douce (tourisme durable, mobilité électrique,….) ;

Favoriser le développement des outils TIC contribuant à la mise en tourisme du patrimoine touristique : e-tourisme, technologies mobiles, …

Contribuer au développement des partenariats entre les acteurs du tourisme : entreprises, associations, professionnels de l’accueil (Offices de Tourisme) et de la culture (Villes et Pays d’Art et d’Histoire)…

c. Le choix de la Nef

Le choix de la Nef pour notre emprunt d’amorçage s’explique par les valeurs véhiculées par cette coopérative financière. En effet, elle propose des solutions de crédit orientées vers des projets ayant un utilité sociale, écologique et culturelle. Toute société peut en bénéficier pourvu qu’elle intègre dans son projet une réflexion sur les nouvelles façons de produire, de consommer ou d’entreprendre dans une démarche de transition écologique et sociale.

Souhaitant évoluer vers une structure qui intègre au mieux les principes véhiculés par l’économie social et solidaire, il nous a semblé important de faire le choix d’un organisme financier intégrant ses principes dans son fonctionnement et dans les projets qu’il porte. D’autant plus que la Nef est la seule banque de France qui rend compte de l’ensemble des financements effectués chaque année grâce à l’argent confié par ses sociétaires et épargnants.

d. Perspectives

Concernant l’exercice social dans son formalisme, comme stipulé dans les statuts de la SARL, le premier exercice s’étendra sur 18 mois. Le premier plan de trésorerie a donc été conçu sur la même période. Le second s’étend du 1er Janvier 2018 au 31 décembre 2018. Seuls certains points doivent être éclaircis afin de comprendre l’ensemble des lignes traitées.

Ainsi, les impôts et taxes présentes des soldes à 0 puisqu’il a été décidé pour une période de 3 ans d’imposer les bénéfices sur les impôts sur revenus des associés-fondateurs, ce qui implique pour cette période que le gérant détienne 34% des parts sociales pour cette période.Concernant la TVA, nous dépendons, au vu de notre chiffre d’affaires annuel HT, au régime réel simplifié d’imposition, ce qui nous oblige à débloquer des acomptes de TVA aux mois de juillet et de décembre pour chaque exercice social. Le reste à payer est déduit l’année

�43

suivante. Enfin, le gérant étant minoritaire, il est considéré comme salarié donc les deux salaires traités correspondent à celui du gérant et du premier salarié de la société . 17

À la lumière du plan comptable prévisionnel sur 2 ans et demi, la SARL Pas à Pas termine l’année 2018 avec un solde positif de 44 089 € sans avoir eu recours aux subventions pour l’année 2018. Cependant, il apparaît clairement que certains imprévus pourraient venir modifier considérablement le budget prévisionnel, notamment des coûts supplémentaires sur les prestations de services qui ne pourraient être imputés au client dans le cas d’une facture déjà arrêtée.

En outre, le développement de projets de telle envergure, aussi bien en termes de coûts, que de temporalité, à un rythme moyen de 3 par an, s’avérera rapidement compliqué à tenir. En effet, la demande sur le territoire de la Région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes risquerait de rapidement s’amenuiser. Il conviendra donc d’intégrer dans les perspectives de développement de la structure l’élaboration de projets plus ponctuels et moins ambitieux afin de conserver une trésorerie stable tout en réfléchissant à une stratégie d’élargissement de notre territoire d’action.

4. COMMUNICATION

Afin d’optimiser et de planifier les actions de communication, il convient d’abord d’en déterminer les objectifs, les cibles et le message. La stratégie marketing joue un rôle vital pour pérenniser le projet et permettre à l’entreprise Pas à Pas de devenir un acteur important du secteur culturel et touristique de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes.

a. Les cibles, des acteurs essentiels

Les cibles premières sont les prescripteurs du service de Pas à Pas. Il s’agit d’opérateurs tels que les collectivités et les offices de tourisme. Il est par conséquent nécessaire de se rapprocher de ces réseaux professionnels via les salons liés à notre activité pour démarcher des prospects et créer des partenariats directs ou indirects. Dans la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, on trouve la Foire de Bordeaux qui représente la deuxième plus grande foire de France après celle de Paris et La Semaine du Digitale en avril qui rassemble les acteurs du

cf. Annexe 6 p.133 - Fiches de poste Gérant & Annexe 7 p.135 - Salarié de l’entreprise Pas à Pas17

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numérique de secteurs variés. Le réseau Sirtaqui quant à lui vise à centraliser l’offre touristique 18

de la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou Charentes et à fédérer l’ensemble des offices de tourisme. Enfin, l’Agence Aquitaine du Numérique est le club des professionnels du numérique en Aquitaine . C’est un lieu d’échanges pour connaître les évolutions liées au 19

secteur du numérique et ainsi saisir de nouvelles opportunités.

Dans le cas, où la prestation de communication est retenue, cette dernière est orientée géographiquement en fonction du territoire concerné mais également des caractéristiques du marché touristique visé : tourisme de proximité, croisiéristes, excursionnistes.

Les partenaires du projet constitueront des acteurs importants quant à la visibilité de l’application Cart'au Fil notamment en ce qui concerne la communication. Dans le cadre de notre expérimentation sur le territoire du Vallon de l’Artolie, l’Office de tourisme du Cadillacais et du Langoirannais (OTCL) sera un acteur essentiel afin d’assurer la visibilité de l’application Cart'au Fil, notamment par leur site internet qui consacrera une rubrique à la promotion de l’application. Une de leurs missions consistera à prendre en charge la location des tablettes qui leur auront été fournies au préalable, et à s’assurer que ces dernières seront bien restituées.

Bien évidemment, les tablettes seront bloquées sur l’application Cart'au Fil, ne permettant pas à l’usager d’accéder à internet ou de modifier les fonctionnalités de celles-ci lors de la location. Les conseillers de l’office de Tourisme auront été initiés au fonctionnement des supports, et pourront ainsi accompagner les usagers moins expérimentés lors de leurs premiers pas sur l’application. Une initiation sera aussi proposée au sein même de l’application, afin d’accompagner ceux qui ne passeront pas par un Office de Tourisme et qui téléchargeront directement l’application sur leur support personnel (tablette ou smatphone). Au sein de l’office, un espace de convivialité sera prévu et dédié à Cart'au Fil pour que le visiteur découvre tranquillement l’équipement de sa tablette et le principe de l’application.

b. Un site internet véritable plateforme de ressources en ligne

Concernant la plateforme web, le choix s’est porté sur le Content Management System (CMS) WordPress pour sa facilité d’utilisation et son évolution. L’hébergement se fera sur OVH réputé

Site officiel : http://www.sirtaqui-aquitaine.com/ 18

Site officiel : http://www.aecom.org/Auberge-Numerique-incubateur-AEC/Club-des-professionnels-du-numerique-en-Aquitaine 19

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pour sa sécurité. Contrairement à l’application qui possèdera une apparence minimaliste, le site servira à apporter des informations supplémentaires. On y retrouve la présentation du projet, son origine, son ambition, les valeurs portées et l’équipe.

Mais le site ne doit pas être qu’une simple carte de visite mais un véritable outil complémentaire à l’application et aux expériences vécues par les utilisateurs et les partenaires. Au sein d’un portfolio où chaque vignette représente un territoire, l’internaute doit pouvoir partager son expérience en téléchargeant le contenu de l’application mais aussi par un apport personnel comme des photos ou des témoignages. Cette activité participera à renforcer le référencement naturel du site tout en apportant un contenu inédit sur les territoires de la grande région. De même, il sera possible de retrouver une présentation des artistes.

En parallèle, pour tenir informés les internautes un fil d’actualité présentera les nouveaux packs pour l’application et les nouveaux territoires explorables. Sans chercher à devenir une plateforme touristique mais pour proposer d’inscrire l’offre de l’entreprise dans le cadre de la grande région, des liens renvoyant aux sites des offices de tourisme des territoires concernés participera à élaborer un maillage territorial structurant pour le tourisme.

c. Les réseaux sociaux : Facebook et Instagram

L’offre de Pas à Pas est étroitement liée à l’univers sensible. Dans cette perspective, les réseaux sociaux doivent s’appuyer sur des contenus visuels dans le cadre d’une stratégie de marketing par l’image pour communiquer sur les territoires participants et témoigner de la dynamique sociale suscitée par l’entreprise. Facebook pour la capacité à rassembler une communauté et Instagram pour l’utilisation des photos sont deux leviers puissants dans notre stratégie de communication.

Sur la page Facebook, les avis postés par la communauté serviront à améliorer notre offre et seront la source de témoignages autour de l’application. Afin d’augmenter le taux d’engagement l’organisation des concours tel que des quizz sur les territoires est une solution efficace notamment quand elle donne accès à des récompenses.

La plateforme Instagram est quant à elle parfaitement adaptée à l’usage des mobiles et en ce sens elle est un moyen efficace pour créer indirectement du contenu marketing en déléguant la tâche aux usagers des téléphones. L’organisation de concours photos invitera les utilisateurs à

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témoigner de leur visite et participeront ainsi à développer la notoriété de la marque Pas à Pas. Cette plateforme étant liée à Facebook, les images de qualités viendront soutenir l’action sur le réseau social. Par ailleurs, dans le cadre des résidences, présenter les travaux artistiques en cours de construction et la collaboration qui s’établit entre les acteurs locaux humanisera la démarche.

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TROISIÈME PARTIE : EXPÉRIMENTATION DU PROJET CART’AU FIL DANS LE CŒUR ENTRE-DEUX-MERS A. La présentation du projet

1. PRÉSENTATION DU TERRITOIRE

La loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) promulguée le 7 août 2015 modifie le découpage administratif de la France, réduisant de 22 à 13 le nombre de régions. Depuis le 1er janvier 2016, l’Aquitaine, le Limousin et le Poitou-Charentes ne forment plus qu’une seule et même collectivité. D’une dimension comparable à celle de l’Autriche, ce nouveau territoire est riche d'atouts dans les domaines de l’agriculture, l’économie, l’industrie, le tourisme et la culture.

Fort de ce potentiel attractif, la question du lien unissant ce vaste ensemble est primordial. En réponse à cette nécessité, Pas à Pas propose une expérimentation du projet Cart'au Fil dans le Coeur Entre-Deux-Mers autour des communes Lestiac-sur-Garonne, Rions et Paillet en Vallon de l’Artolie.

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2. PÉRIMÈTRE ET ORGANISATION TERRITORIALE

a. Coeur Entre-Deux-Mers

Situé au Sud-Est de la métropole bordelaise, le Cœur Entre-Deux-Mers associe 71 communes du Grand Sud-Ouest. Délimité au nord par la Dordogne et au sud par la Gironde, ce territoire de 533 km2 compte 97 060 habitants répartis en 4 unités urbaines 20

dominées par 3 chefs lieux de canton (Créon, Targon et Cadillac).

Reconnu comme territoire de projet en 2003 puis comme Pôle d’Équilibre Territorial et Rural le 1er janvier 2015, le périmètre du Cœur Entre-Deux-Mers rassemble des paysages vallonnés façonnés de vignes, forêts et cours d’eau et d’une architecture patrimoniale riche et ancienne (églises romanes, bastides, moulins fortifiés, châteaux.).

À dominante rurale (182 habitants au km2), le Cœur Entre-Deux-Mers connaît ces dernières années un développement urbain et un accroissement démographique sensible autour d’une économie diversifiée : sept appellations d’origine contrôlée pour la filière du viti-vinicole, un pôle industriel important au sud avec de grandes entreprises (Sanofi Synthelabo, Ciment Lafarge…) et un artisanat spécialisé dans le bâtiment. Destination touristique reconnue, le territoire développe son attractivité autour du cyclisme (Piste cyclabe Roger Lapebie) et des traditions culinaires issues des fleuves (Aloses, Lamproies…) et des terres (cèpes, vin.)

INSEE 1er janvier 201420

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b. Communauté de Communes du Vallon de l’Artolie

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Souhaitant mettre leurs moyens en commun pour un développement local, durable et efficace, les communes du Vallon de l’Artolie se sont associées autour d’une politique culturelle de territoire axée sur l’agenda 21 local. Lestiac-sur-Garonne, Paillet, Rions, Capian, Cardan et Villenave de Rions (1er janvier 2000) désormais enrichies des communes de Langoiran, Le Tourne et Tabanac (1er janvier 2003) oeuvrent donc pour des projets d’ambition autour :

de l’économie patrimoniale et touristique

du social avec une réflexion sur la politique tarifaire, l'accessibilité des personnes en difficultés, la participation des citoyens ou représentants associatifs dans l'élaboration des projets, l’éducation artistique et culturelle ...

de l’environnement avec le développement de projets en espace naturel, d’actions éco-responsables (tri, toilettes sèches, verres consignés, produits locaux, communication respectueuse de l'environnement…)

Au service de la population, ce territoire rural de 9000 habitants répartis sur 6460 hectares entre Garonne et coteaux, fleuve et vigne pense sa politique culturelle de territoire comme un véritable outil de développement et de levier dans un contexte global d’aménagement du territoire.

Par ailleurs, la collectivité ne possédant pas de lieu de diffusion ou de création propre, les actions culturelles originales et expérimentales constituent un véritable projet « hors les murs », s'adaptant aux particularités du territoire et au plus près de ses habitants. C'est dans ce contexte que les « Saisons de l’Artolie », construites autour de temps forts culturels sur l'année, constituent un projet culturel structurant pour la Communauté de Communes du Vallon de l’Artolie.

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c. Cible clé : le tourisme de proximité

Le Coeur Entre-Deux-Mers souhaite « valoriser et favoriser une offre locale d’activités, de loisirs, de détente ; rendre lisible les ressources existantes et favoriser l’émergence de projets respectueux de l’environnement » . L’économie touristique est donc un élément clé du 21

développement et de la promotion du territoire.

Soucieux de l’amélioration de son offre, le Coeur Entre-Deux-Mers a ainsi mis au coeur des réflexions 2014 la structuration touristique de son territoire en faisant notamment un inventaire de son offre pour répondre à l’appel à projet de la région : « Structuration touristique des territoires aquitains ».

Plaquette Coeur Entre-Deux-Mers Ambition 2020 (mars 2014)21

Territoire Communautés de Communes du Vallon de l’Artolie

Lestiac-sur-Garonne, Paillet, Rions, Capian, Cardan, Villenave de Rions, Langoiran, Le Tourne, Tabanac (9)

Communes

6460 hectaresSuperficie

9000 habitants Population

Patrimoine, Coteaux, Fond de vallée, anciène carrières, Vin/vignes/châteaux,Ile de Raymond, Patrimoine vernaculaire lié à l’eau, etc...

Ressources

Zone résidentielle ancienneCaractéristiques

socio-démographique

City stades/complexes sportifs, Bibliothèques, Maisons des associations.Pas de lieu de diffusion ou de création propre, les actions culturelles originales

et expérimentales constituent un véritable projet “hors les murs”, s’adaptent auxparticularités de territoire et au plus près de ses habitants

Équipementscommunautaires

Économique: patrimoine et tourismeSociale: politique tarifaire, accessibilité des personnes en difficukté, participation

des citoyens ou représentants associatifs dans l’élaboration des projets,éducation artistique et culturelle.

Compétences

Association La Cale (Lestiac), Association Peishota (Paillet), Les Chantiers Tramasset(Le Tourne), Association Mémoire des monuments - AMENOS (Tabanac), Le Splendid

(Langoiran), Les Amis du château fort (Langoiran), École de Musique PEMDA (Langoiran), Langoiran-rando / Les randonneurs de Tabanac

Vie associative(exemples)

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Les clientèles intra régionales et du Grand Sud-Ouest représentent en effet un marché important. Hors saison (Toussaint à Avril), l’accent est mis sur le développement de séjours thématiques (nature, oenotourisme, agritourisme, gastronomie, arts de vivre, loisirs…) car 85% du tourisme de proximité présent dans l’Entre-Deux-Mers est composé de couples avec enfants venus de Bordeaux, Gironde et localités voisines (24, 47, 40). En haute saison (Avril-Toussaint) 65% de jeunes retraités viennent de Bretagne et du Nord de la France pour visiter ce territoire . 22

Les clientèles européennes de proximité peuvent être elles aussi attirées sur les mêmes arguments. Ainsi, 32% de jeunes retraités viennent de Grande Bretagne, 12% de Belgique et 15% des Pays Bas afin de séjourner dans l’Entre-Deux-Mers pendant la haute saison (Avril à Toussaint) . 23

Bilan de la saison touristique Été 2015 de l’Office de Tourisme du Cadillacais et du Langoirannais22

Ibid23

Détails provenances françaises

65 % 2 %

33 %

GirondeAquitaine hors 33France hors Aquitaine

Répartition Français/Étrangers

36 %

64 %

Français Étrangers

Répartition Fréquentation Internationale

1 %1 %9 %

11 %2 %5 %1 %14 %

5 %8 %2 %2 %

38 %

Royaume-Uni Suède SuisseAllemagne Australie BelgiqueBrésil Canada DanemarkEspagne États-Unis ItalieNorvège

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«  L’arrivée de nouveaux opérateurs sur la Garonne et l’Estuaire, ainsi que les divers travaux d’amélioration engagés sur le voie d’eau du Canal de Garonne favorisent l’augmentation du nombre de croisières (+25% entre 2010 et 2011). La mise en tourisme des différents bassins de navigation dans une dynamique fluvestre doit permettre un développement cohérent de cette filière en lien avec les territoires et leur offre touristique » 24

Ainsi cinq compagnies fluviales (Croisieurope, Uniworld, Viking River Cruises, Grand Circle Cruise Line et Scenics Tours) ont pour port d’attache Bordeaux. Elles sillonnent la Garonne avec à leurs bords une majorité de retraités provenant pour moitié de France et pour l’autre de Belgique, Pays Bas et Pays scandinaves. Actuellement les offices de tourisme du Coeur Entre-Deux-Mers préparent la venue de Kuoni croisière et du voyagiste Donatello.

Ce tourisme d’escale se conjugue également à une pratique touristique excursionniste ou de court séjour de proximité. En effet, la durée de fréquentation à la semaine est faible, 11% en haute saison, face à des séjours émiettés en plein développement (66% d’excursions et 23% 25

de week-end et court séjour).

Région Aquitaine, Règlement d’intervention Tourisme Aquitaine 2014-2020, 201424

Bilan de la saison touristique Été 2015 de l’Office de Tourisme du Cadillacais et du Langoirannais25

Durée de fréquentation sur le territoire

66 %

23 %

11 %

Semaine et plusWeek-end et Court séjourExcursion

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3. LA VALORISATION TOURISTIQUE DU TERRITOIRE

a. Les offres du territoire Coeur-Entre-Deux-Mers

Dans l’objectif de valoriser les offres de territoire et ainsi répondre aux demandes de visites guidées et de découverte du patrimoine plébiscitées par 29% des visiteurs , le Pôle d’Equilibre 26

Territorial et Rural du Coeur Entre-Deux-Mers a impulsé une politique de redynamisation patrimoniale. En effet, si le patrimoine monumental connaît une valorisation appréciable, les berges de la Garonne sont au coeur d’actions portées depuis les premiers lancement du programme LEADER en 2007. La revalorisation de l’environnement fluvial se poursuit donc aujourd’hui. Ce renouveau est d’autant plus intéressant que le patrimoine fluvial renferme une diversité singulière concentrant milieux naturels, cadre de vie, patrimoines matériels et paysages.

Les objectifs définis au sein du premier projet LEADER (2007-2013) ont donc été les ferments de projets développés à différentes échelles. Dans le cadre de son plan d’action de « réappropriation de la façade fluviale », La Communauté de Communes du Vallon de l’Artolie développe un projet de cheminement doux le long de la Garonne, reliant les communes de Tabanac, Le Tourne avec les Chantiers Tramasset, Langoiran et ses Quais, Lestiac-sur-Garonne avec sa cale et ses carrelets, Paillet et l’île de Raymond et Rions avec sa citadelle et la maison du Passeur.

Parallèlement, l’association la Cale a permis, grâce à son action, la renaissance du port de Lestiac-sur-Garonne. L’Office de Tourisme du Cadillacais et du Langoirannais dans son plan d’action de valorisation du territoire 2015/2016 travaille entre autre au repérage de circuit et, en collaboration avec l’Office de Bordeaux, à la création d’un site internet destiné aux nouvelles compagnies de croisière projetant de programmer des itinérances sur la Garonne.

Bilan de la saison touristique Été 2015 de l’Office de Tourisme du Cadillacais et du Langoirannais26

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Afin de poursuivre et confirmer les objectifs établis par le Pôle d’Équilibre Territorial et Rural du Coeur Entre-Deux-Mers nous proposons d’expérimenter le Projet Cart'au Fil sur les berges de la Communauté de Communes du Vallon de l’Artolie afin d’enrichir la proposition de liaison initiée par la construction d’un cheminement doux. Nous nous concentrons pour cela sur les communes de Lestiac-sur-Garonne, Rions et Paillet qui, par leurs actions antérieures et en cours de revalorisation du patrimoine fluvial, offrent la possibilité de réaliser un produit numérique pour la mise en valeur et le développement touristique.

Superficie

Population

Territoire

Éléments patrimoniaux

sur le parcours

Lestiac surGaronne

Paillet

298 hectares

Rions

223 hectares 10,65 km²

621 hab 1204 hab 1441 hab

La Cale, lesberges,

pontons, carrelets

L’Ile deRaymond,

berges, maisonsanciennes

La Cale, La maison du

passeur, carrelet, berges

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Atouts:Accessibilité (train, bus, voiture)

Diversité et richesse naturelle

Patrimoine bâti important

Réappropriation de façade fluviale

Densité et dynamisme du tissu associatif

Faiblesses:

Créer ou améliorer le maillage de circulations douces

Rareté et Minorité des usages du fleuve

Faible signalétique du patrimoine

Manque de capacité d’acceuil collectif

Opportunités:

Magnétisme de Bordeaux Métropole

Concurrence des grandsvignobles et villes

patrimoines

Menaces

Attractivité de Bordeaux Métropole

Notoriété: proximité de grands vignobles et villes patrimoniales

Projet Éducatif local

Marché important du tourisme de proximité, tourisme d’escale, excursionisme et court

séjours

SWOTANALYSE

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b. Benchmarking : étude de projets sur le territoire aquitain

Le support numérique est aujourd’hui un moyen de redécouvrir le patrimoine et le territoire qui séduit de plus en plus. Au niveau régional, de nombreux concepts se sont déjà inspirés des possibilités offertes par le territoire et son exploration via le numérique. Nous allons étudier trois projets partageant des similarités avec l’application Cart'au Fil, en explorant leurs similitudes et différences.

Commercialisation : Créé à Nantes en 2010, le projet s’installera dans le Créonnais en juin 2016

Structure porteuse du projet : La Compagnie Digital Samovar

Concept : « Sonopluie » propose aux visiteurs d’explorer le territoire à l’aide de parapluies géolocalisés. Écouteurs sur les oreilles, les promeneurs déambulent au fil des possibilités, soit dictées par le guide sonore, soit laissées à la volonté du visiteur. La géolocalisation permet à plusieurs participants de construire un récit commun, chacun devenant le compagnon de voyage des autres promeneurs.

Différences avec Cart'au Fil : Cart'au Fil et Sonopluie partagent de nombreux points communs : la proposition d’une déambulation sur le territoire qui prend appui sur le médium numérique, en s’inspirant notamment des témoignages des habitants restitués à travers des créations sonores. Néanmoins, Cart'au Fil ne fonctionne pas sur la base de la géolocalisation, cette dernière étant trop gourmande en énergie sur les supports numériques (smartphones et tablettes). En outre, l’application apporte une plus-value visuelle à travers l’exploration d’oeuvres graphiques produites pour l’occasion.

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Commercialisation : septembre 2012

Structure porteuse du projet : Héritage Prod (créée le 1er août 2009), cluster d’entreprises regroupant Axyz (images 4D), Systonic (sites Internet), GMT Editions (géolocalisation), Art graphique et patrimoine (numérisation et relevés au laser) et Studio Amak (production et prises de vues)

Concept : «  Imayana » fait revivre le Bordeaux du XVIIIème à travers les grands sites de la ville. Le parcours, d’une durée de 1,5 à 3,5 heures, est fondé sur le travail d’historiens et de spécialistes d’histoire de l’art afin d’être le plus fidèle possible au patrimoine de la ville. Accédant à des « passages temporels » sur la tablette louée auprès de l’Office de Tourisme, les visiteurs rencontrent, via la réalité augmentée, des personnages historiques incarnés par des comédiens et plongent au sein du Bordeaux historique.

Différences avec Cart'au Fil : Imayana est une expérience qui repose sur le patrimoine historique de Bordeaux, contrairement à Cart'au Fil qui propose d’apporter un nouveau récit au territoire, celui des habitants. De surcroît, Imayana n’est pas une application téléchargeable. On y accède après avoir loué un iPad auprès de l’Office de Tourisme de Bordeaux. La location du dispositif fait partie intégrante de l’expérience, tandis qu’elle n’est que facultative pour Cart'au Fil.

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Commercialisation : juillet 2015

Structure porteuse du projet : I CAN FLY (studio de production d’animation)

Concept : Au cœur du Pays Basque, l’application Laminapp propose d’aider Gillen, une petite créature de conte, à retrouver les légendes qui se sont échappées de la Pierre de Lune à travers quatre parcours. Grâce à la géolocalisation, les visiteurs peuvent partir à la recherche des créatures (Tartaro le cyclope, Basajaun l’homme sauvage ou encore la sirène de la roche percée…) sur le territoire, et collecter leurs histoires dans leurs supports numériques. Une carte collector en réalité augmentée permet de revoir la légende en mouvement depuis chez soi, mais aussi d’accéder à une version racontée de la Légende.

Différence avec Cart'au Fil : Fidèle à ses origines, I CAN FLY s’est inspiré de son expérience dans la production animée pour enfants afin de créer le design de ses légendes. Comme dans Cart'au Fil, une plus-value réside dans la possibilité de réexplorer les oeuvres découvertes lors du circuit sur son support, une fois rentré chez soi. Néanmoins, La Chasse aux Légendes conserve la volonté d’explorer un patrimoine historique, celui des histoires, contes et légendes, tandis que Cart'au Fil souhaite apporter de nouveaux récits sur le territoire, ceux des habitants.

Ainsi, en regard de la définition de notre projet, de la diversité de propositions présente sur le territoire, il semble pertinent de travailler avec un porteur de

projet à l’échelle local, afin d’assurer le déploiement de Cart'au Fil sur les communes de Lestiac-sur-Garonne, Paillet et Rions.

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4. L’OFFICE DE TOURISME COMME PORTEUR DU PROJET

Au 1er janvier 2014, l’organisation de la compétence tourisme en matière d’accueil sur le territoire de la Communauté de Communes du Vallon de l’Artolie est déléguée à l’Office de Tourisme intercommunautaire du Cadillacais et Langoirannais. Il s’agit d’une association comprenant deux salariés qui assure le positionnement de la structure en tant que «  chef d’orchestre du développement touristique local  ». 27

Entre-deux-Mers & Rives de Garonne PLF 2008-2010 du personnel des Offices de Tourisme27

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B. Le déroulement du projet 1. PROSPECTION SUR LE TERRITOIRE

Le projet Cart'au Fil est fondé sur la mise en valeur du territoire de la Grande Région et de ses habitants, par l’image numérique et la parole (documentaire ou narrative). Prenant le Pays Coeur Entre-Deux-Mers comme premier terrain d’expérimentation et de lancement du concept, l’ambition finale du projet reste de pouvoir étendre l’expérience à toute la Grande Région et cette optique donne au projet un ancrage local extrêmement marqué. Cette volonté de mettre en avant les qualités et particularités du territoire dans lequel nous inscrivons notre projet se manifeste notamment dans l’attention portée à travailler en collaboration avec les associations locales déjà existantes. Plus que les associations, il s’agit également de développer le projet dans son intégralité avec les acteurs locaux, qu’il s’agisse des partenaires techniques ou bien administratifs.

a. Les associations locales

En effet, pour pouvoir faire de ce projet un modèle de collaboration territoriale, créer un lien avec les acteurs associatifs ainsi que les partenaires techniques locaux est un impératif qui a été placé au centre du processus. Dans chacune des trois villes traversées par le parcours, un partenaire associatif est un intermédiaire de la mise en relation entre les habitants et l’artiste en résidence. Passer par ces intermédiaires permet de rencontrer des personnes qui ont déjà une implication sur leur territoire et pour lesquelles cette question de valorisation patrimoniale et territoriale est déjà importante. Nous pouvons citer en exemples les associations suivantes :

Musaraigne à Rions, l’association a pour but de promouvoir l’action culturelle et la valorisation patrimoniale

L’association La Cale de Lestiac-sur-Garonne est engagée dans la valorisation du patrimoine fluvial de la Garonne

Peishota, à Paillet, s’est donné pour but de « valoriser et promouvoir le patrimoine naturel de la Garonne entre Langon et Bordeaux ».

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Ces partenaires associatifs constituent une porte d’entrée sur ces communes pour l’entreprise Pas à Pas, tant d’un point de vue logistique que social. Leur connaissance du territoire et proximité avec les habitants sont deux clés d’appropriation des valeurs communes locales.

b. Les partenaires techniques

Flat 226 est un des partenaires techniques permanents de la SARL Pas à Pas. Il assure le développement de l’application de réalité augmentée qui constitue l’essentiel du projet Cart'au Fil sur l’ensemble des territoires. Développeurs de jeux vidéo et d’applications mobiles, les membres de Flat 226 ont pour credo de faire partager leur expérience et leur réseau professionnel aux adhérents de l’association. Leur capacité à conseiller, à réaliser ainsi qu’à mettre en réseau a été déterminante dans notre sélection de partenaire technique et notre choix s’est donc fait assez naturellement.

c. Mise en place du comité de pilotage

Le comité de pilotage est le regroupement de personnes qui veillent au bon déroulement d’un projet. Ce comité est donc crucial car il regroupe des membres de chaque partie prenante du projet, afin qu’il soit construit dans le respect des attentes de chacun de ses membres.

Dans le cadre du projet Cart'au Fil dans le Pôle Territorial du Coeur Entre-deux-Mers, sur les communes de Lestiac-sur-Garonne, Paillet et Rions les acteurs réunis autour de la mise en place du dispositif sur le territoire sont en premier lieu l’Office de Tourisme du Cadillacais Langoirannais (porteur du projet) et l’entreprise Pas à Pas (prestataire de service) ; viennent en second lieu la Communauté de Communes du Vallon de l’Artolie (développe le cheminement doux), les associations locales désignées précédemment (permettent le contact avec les habitants), ainsi que les trois villes traversées par le parcours établi.

Ces parties prenantes seront donc celles qui, lors de réunions organisées périodiquement, évalueront le bon déroulement de la mise en oeuvre de l’application et des résidences. La constitution d’un comité de pilotage est une nouvelle manière de faire coopérer des acteurs culturels et politiques locaux, sur un projet territorialement fédérateur.

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2. LES RÉSIDENCES

a. Généralités

Les résidences de création sont l’étape centrale du projet Cart'au Fil. Elles sont le point d’émergence de toutes les données qui composent, à terme, l’application. Organisées par paires, elles sont le moyen de mettre en contact les habitants locaux avec les artistes afin de créer le contenu de l’application.

Pas à Pas assure ainsi l’organisation de ces résidences dans la commune de Rions avec le soutien financier de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes et l’étroite collaboration des associations locales mentionnées ci-dessus. Ces dernières permettent en effet la sélection et la prise de contact des habitants participant à la collecte de mémoire (La méthode mise en place pour le collectage est détaillée par la suite)

Deux résidences d’un mois sont ainsi organisées du 15 Octobre au 15 Novembre 2016 et du 15 Mars au 15 Avril 2017. Pendant ces périodes, un artiste 2D/3D est convié à participer à des cheminements le long des berges de la Garonne accompagné à chaque fois d’un seul habitant. La donnée recueillie lors de l’échange entre les deux marcheurs est traitée par l’artiste autour d’une production de 5 oeuvres numériques par résidences. Ces dernières sont ensuite implémentées dans l’application développée par le studio Fat226 et ce de manière quasi consécutive.

b. Spécificités des résidences EAC

Un territoire qui donne une priorité à l’enfance, la jeunesse et l’environnement

En complément de la collecte d’information auprès des habitants, la question de l’éducation artistique et culturelle est également expérimentée. La transmission de connaissances se fait de manière transversale : l’artiste éprouve le territoire à travers le regard des plus jeunes et ces derniers se saisissent des enjeux de la création artistique comme vecteur culturel de valorisation d’un patrimoine matériel et immatériel.

Ces ateliers artistiques et classes culturelles, dans le premier et le second degré permettent de créer des dynamiques conduisant à l’élaboration de propositions diversifiant les démarches d’accès à l’art et à la culture et les modalités de coopération avec des partenaires culturels. Ils

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contribuent ainsi à l’élargissement du nombre d’enfants bénéficiaires de l’offre en matière d’éducation artistique. Ces propositions peuvent également intégrer des actions de diffusion et de rencontres avec les artistes et les professionnels de la culture.

Mises en place en 2001, les classes à Projet Artistique et Culturel (PAC) prévoient huit à quinze heures d'interventions de partenaires culturels offrant ainsi la possibilité d'expérimenter des formes d'interventions plus souples que celles définies par les cahiers des charges des ateliers artistiques. Ce nombre constitue le plancher en deçà duquel les actions ne relèvent pas encore d’un projet éducatif et culturel mais plutôt d’une sensibilisation ou d’une sortie à caractère récréatif.

En partenariat avec la DRAC Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, l’Education Nationale (DSDEN & IEN de La Réole et de Langon), le Département (Iddac, Direction de la Culture & Pôle Jeunesse Territorial), les Communautés de Communes du Réolais en Sud Gironde et du Vallon de l'Artolie collaborent depuis plusieurs années pour développer un projet commun d’Education Artistique et Culturelle : Au fil de l’eau.

Il s’agit de créer un parcours artistique et culturel, à destination des élèves et des enseignants afin de s'adapter à l'existant du territoire. Le contenu s’articule de manière transversale autour de la découverte des richesses patrimoniales locales et des paysages. Il s’inscrit ainsi dans les politiques d’aménagement du territoire et vient conforter les projets liés à l’environnement portés par les collectivités partenaires. La Garonne et la thématique « au fil de l’eau » constitue ainsi un lien géographique qui relie les deux collectivités partenaires, Communauté de Communes du Réolais en Sud Gironde et du Vallon de l’Artolie.

Ces thématiques constituent une source d’inspiration pour explorer les domaines des arts visuels, du spectacle vivant mais aussi du domaine scientifique et du développement durable (Agenda 21) autour de temps forts : résidences, parcours de spectacles, ateliers avec les élèves, visites locales, formations des enseignants…

Ce programme d’actions s’intègre au dispositif des CoTEAC mené par le service culturel.

Cart'au Fil comme projet éducatif local :

Le parcours d’Education Artistique et Culturelle que nous proposons s’adresse à cinq classes du cycle 3 (CE2/CM1/CM2) sur le territoire du Vallon de l’Artolie inscrites préalablement.

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Le premier temps de résidence (15 octobre au 15 novembre) comporte trois volets :

Le volet formation , destiné aux enseignants, vise à expliquer la démarche de l’artiste et à 28

repérer le territoire tout en apportant des clés pédagogiques. A l’issue de ce temps de formation, l’artiste propose aux enseignants d’amorcer le travail de collecte, en classe, à partir de sous-thématiques (patrimoine, histoire, Garonne...) afin de préparer les élèves à la future sortie sur site.

Le deuxième volet est une phase d’arpentage du territoire. La classe, l’enseignant, l’artiste et le preneur de son sillonnent et observent l’environnement autour d’une discussion. Celle-ci permet aux enfants de pointer des éléments du patrimoine naturel et bâti qui sont significatifs pour eux. Ensembles, artistes et enfants doivent parvenir à déterminer cinq points d’intérêt pour constituer les futures cibles de réalité augmentée de l’application. Ce premier temps de rencontre se déroule sur une première partie du territoire. Par exemple, de la Cale de Lestiac-sur-Garonne jusqu’à l’entrée de l’île de Raymond à Paillet.

Le troisième volet se compose d’un atelier en classe avec les élèves, l’enseignant, l’artiste et le preneur de son autour des arts numériques et des mots. L’artiste présente ses cinq productions réalisées entre temps à partir des anecdotes racontées par les enfants et recueillis lors de la sortie. Il les invite à se questionner sur ce qui a été réalisé à partir de leur parole, montée et retravaillée par le preneur de son.

La seconde phase de résidence (15 mars au 15 avril) s’organise sur le même principe que la précédente. Deux ateliers avec les enfants aboutissent à la production de cinq nouvelles œuvres suite à l’arpentage de la seconde portion du territoire (de l’île de Raymond à la maison du passeur de Rions).

A la fin de la résidence, les œuvres numériques sont validées par Pas à Pas puis intégrées à l’application. Les classes ayant participé à l’arpentage et à l’élaboration du contenu de l’application sont les premières à tester l’application, notamment durant la ou les phases de tests précédant la mise en service de celle-ci.

cf. Annexe 10 p.142 - Fiche action « Action culturelle départementale 2016/2017 »28

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Comité de Pilotage EAC

La Communauté de Communes du Réolais en Sud Gironde : son Président ou ses représentants élus et techniques,

La Communauté de Communes du Vallon de l’Artolie : son Président ou ses représentants élus et techniques,

La DRAC Aquitaine Limousin Poitou-Charentes : le Directeur régional des Affaires culturelles ou son représentant (conseillèr(e) pour l'Éducation artistique et culturelle),

La Direction des services départementaux de l'Éducation nationale : le Directeur Académique ou ses représentants (chargé(e) de mission action culturelle pour la Gironde et les inspecteur(trice)s de l’éducation nationale des circonscriptions concernées,),

Le Département de la Gironde : son Président ou ses représentants élus et techniques.

Comité technique EAC

SARL Pas à Pas

Des membres du comité de pilotage et de leurs représentants,

Des représentants de la DAAC (Délégation académique à l’éducation artistique et culturelle) du Rectorat de Bordeaux

Des représentants des établissements scolaires primaires et secondaires du territoire

Des représentants des structures culturelles et artistiques impliquées : opérateurs culturels territoriaux, services culturels intercommunaux et communaux, opérateurs associatifs, médiathèques, établissements d'enseignements artistiques, musées et établissements patrimoniaux et départementaux (BDP, IDDAC agence culturelle départementale, Archives départementales)

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3. LA COLLECTE DE DONNÉES

La collecte de données est la phase dans laquelle nous construisons toute la partie narrative et définissons le parcours qui constituera le cheminement touristique. Cette phase est donc extrêmement importante et centrale dans la mise en œuvre du projet puisqu’elle définit et induit toute la logistique territoriale : les personnes interrogées, les lieux de résidence, la délimitation du parcours et la production artistique.

Il s’agit tout d’abord de définir le public qui sera visé par cette phase de collecte de données sur le territoire définit. Notre démarche est clairement définie autour de la collaboration avec les acteurs culturels locaux afin de pouvoir intégrer le projet au mieux dans le territoire concerné. Nous avons donc mis en place un système de mise en réseau. Les associations culturelles locales sont nos intermédiaires et nous permettent d’entrer en contact avec des personnalités qui puissent être intéressées par une rencontre et surtout un partage de leur expérience du territoire, de leur vie locale.

Une fois que les personnes ont été sélectionnées pour participer à la collecte de données, nous mettons en place une résidence au cours de laquelle ces habitants rencontrent un par un l’artiste en charge du contenu 3D de l’application et partagent des anecdotes ou des histoires à propos du territoire, lors d’un cheminement commun, ici le long des berges de la Garonne. Les habitants sont munis de micros cravates, qui permettent d’enregistrer la discussion, et sont ainsi au cœur du processus de création de l’application puisque les points d’intérêts qui serviront à jalonner le parcours sont définis par leurs propos et leurs propres intérêts.

Cette méthode d’empowerment que nous avons établie permet de mettre l’habitant local en lumière, de lui permettre de rendre le projet vivant et crédible. En partant à chaque étape du projet de la parole des habitants, de leurs choix et en étant seulement des intermédiaires entre eux et les artistes professionnels, nous nous plaçons dans une position d’interprètes. L’empowerment vise à donner aux habitants un pouvoir décisionnel sur le projet en leur faisant participer aux étapes clés (création artistique, test du cheminement, etc.) du projet et, surtout, en leur donnant un espace de parole et d’expression qui soit intégré au projet de manière la plus fidèle possible.

S’approprier un point de vue subjectif sur le territoire est le but de cette étape. Dans l’idée du courant de la géographie sensible, nous désirons que ces informations délivrées par les

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habitants puissent être réinterprétées à la fois par l’artiste 3D, qui délivrera des vues et objets virtuels issus de son imagination et par l’auteur et comédien qui revisitera la parole de l’habitant et donnera une dimension narrative aux échanges enregistrés. Cette réinterprétation permet entre autre de donner une valeur ludique au parcours, de mettre en avant la parole documentaire tout en la rendant attractive pour les touristes. Chaque point d’intérêt se voit ainsi attribuer une histoire, autonome mais cohérente avec le parcours dans sa globalité, et une oeuvre 3D singulière.

La Compagnie en charge de la réécriture des témoignages bruts interviendra à raison de deux semaines par mois (une semaine sur deux) sur le même temps que les artistes 3D en résidence. Elle sera en charge de récupérer les enregistrements sonores et de les traiter par un travail de réécriture puis d’interprétation vocale, en collaboration directe avec l’artiste qui produira, à partir des témoignages, les oeuvres 3D qui intégreront le parcours. Les Compagnies seront recrutées en fonction des propositions du porteur de projet du territoire ou en fonction de leur attachement au territoire et du réseau existant sinon, sur le principe d’un appel à candidature, de la même manière que pour les résidences d’artistes 3D.

4. L’APPLICATION

a. Définition

L’application Cart'au Fil est une application pour smartphones et tablettes (Android et iOs). Cette application, téléchargeable gratuitement sur les marchés d’applications respectifs à ces deux systèmes d’exploitation, est basée sur un certain nombre de technologies qui sont en train de se démocratiser mais qui sont encore de nos jours peu représentées et disponibles pour le grand public : la réalité augmentée en est la plus représentative. En effet cette technologie permet de faire apparaître des éléments virtuels conçus en 3D dans l’environnement entourant l’utilisateur grâce aux capteurs photographiques dont sont dotés les équipements téléphoniques et tablettes tactiles ainsi qu’aux autres capteurs tels que les accéléromètres et capteurs de mouvement.

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b. L’expérience utilisateur

Dans le cas de l’application que nous avons imaginé, la réalité augmentée est basée sur deux éléments, un visuel (l’objet 3D) et un sonore (le texte écrit et lu par l’acteur). Ces deux éléments sont complémentaires et constituent l’expérience utilisateur. Cette expérience utilisateur (UX ) 29

est pensée pour être la plus simple possible :

L’utilisateur déambule sur le cheminement doux, équipé du dispositif sur lequel est installée l’application, qu’il s’agisse d’un dispositif privé sur lequel on a téléchargé l’application ou bien qu’on l’ait loué à l’office de tourisme ; équipé également d’écouteurs ou d’un casque pour profiter au mieux de la partie sonore de l’expérience (cet équipement n’est pas obligatoire mais fortement conseillé).

Le parcours est jalonné de bornes qui sont indiquées par une signalisation mise en place et qui sont reconnaissables par leur design uniformisé pour chaque parcours. Chaque fois que l’utilisateur se trouve au niveau d’une borne, il lui suffit de positionner la tablette en face de l’image qui sert de cible (différente à chaque borne) pour que l’application détecte la dite borne et déclenche le son et l’animation 3D.

Une fois l’interaction avec la borne terminée, l’utilisateur peut reprendre son cheminement et décider de se rendre à une autre borne. Entre deux bornes l’application ne diffuse rien, elle attend seulement d’être présentée à une autre borne. Il s’agit de préserver la tranquillité d’une promenade, non pas de submerger l’utilisateur avec des interactions incessantes.

Cette expérience utilisateur est conçue pour être simple dans le but de pouvoir favoriser l’accès à l’outil numérique au plus grand nombre. Le but de l’expérience étant de découvrir un territoire par l’outillage numérique, qui offre des voies de médiation et d’exposition d’œuvres inédites, mais sans pour autant perdre l’utilisateur dans une démarche complexe et trop ambitieuse. L’utilisation de cette application est donc vouée à transmettre des informations, partager des anecdotes et histoires sur un territoire et à exposer des œuvres numériques.

Pour User Interface29

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L’interface utilisateur (UI ), complément indissociable à l’UX, est également conçue pour être 30

d’une extrême simplicité, le but étant que l’utilisation de l’application soit intuitive et ne nécessite pas de temps d’apprentissage. L’utilisateur, une fois l’application lancée :

Est invité à placer l’appareil qu’il utilise devant une des bornes du cheminement et à appuyer sur un bouton pour scanner la cible de réalité augmentée, une fois ce geste réalisé il n’a plus qu’à maintenir l’appareil et profiter des images et sons qui sont diffusés

Peut changer le volume du son diffusé

Peut afficher une carte montrant les bornes à proximité

Ces interactions simples sont un moyen pour que l’expérience vécue tout au long du cheminement prime sur l’originalité de l’utilisation de l’application : la simplicité est gage de plaisir à l’utilisation. Deux boutons pour deux actions simples : changer le volume et afficher une carte.

Développée par l’association Flat226, l’application verra le jour au bout de trois mois, en prenant en compte une phase d’expérimentation et de correction des problèmes techniques qui peuvent être rencontrés lors du développement d’une telle technologie. Ces phases d’expérimentation donneront lieu à des sorties sur le territoire, sur le parcours, avec les habitants et les scolaires qui pourront découvrir en avant-première le fruit de leur travail et de leur contribution au projet. Ces bêta-testeurs pourront donc permettre de finaliser l’application 31

et pourront ainsi participer à son élaboration et son perfectionnement.

Pour User Experience30

« Un bêta-testeur, en informatique, est une personne chargée de tester le logiciel produit par les programmeurs, et de livrer à intervalles 31

réguliers un rapport décrivant les erreurs trouvées dans le produit. Les erreurs sont appelées « bugs » Il représente le client ou l'utilisateur final et, à ce titre, il est chargé de vérifier le bon fonctionnement du logiciel » - définition wikipédia.

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C. Le cahier des charges 1. APPEL À CANDIDATURE ARTISTE 32

Chaque année, deux artistes sont recrutés sur le principe d’un appel à candidature pour deux résidences simultanées. Une résidence concerne la création d’un parcours avec les scolaires et parallèlement la seconde est destinée à la construction d’un parcours avec les habitants du territoire. Concernant ces résidences de création, les artistes doivent répondre à des qualités artistiques professionnelles (artistes numériques généralistes 2D et 3D) et faire preuve d’une grande adaptabilité face à différents publics (scolaires ou habitants).

Il est demandé aux artistes de s’engager dans l’expérimentation de formes de médiations vers les publics tout en tenant compte de la spécificité du territoire rural. En arpentant le territoire avec les habitants ou les enfants, l’artiste doit, autour d’une discussion, faire émerger les points du territoire qui suscitent, chez eux, de l’intérêt et qui ponctuent les futurs parcours. Le champ disciplinaire demandé est celui de l’art numérique (oeuvres 2D puis 3D en réalité augmentée) où l’artiste questionne son univers artistique en rapport avec le territoire et les témoignages des habitants et/ou des enfants.

Les productions finales de l’artiste donnent lieu à un parcours exploitable sur smartphone et tablette au sein de l’application Cart'au Fil. Cette résidence s’adresse aux artistes de la Région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes et plus précisément aux artistes locaux du territoire d’action sur lequel se développe le parcours.

2. APPLICATION

a. Technologies et logiciels

Plusieurs supports sont envisageables afin de participer à l’expérience Cart'au Fil. Bien évidemment, les smartphones, aujourd’hui largement démocratisés, permettent une approche ergonomique et innovante de cette déambulation au coeur du territoire.

cf. Annexe 8 p.130 - Résidence Appel à candidature et Annexe 9 p.133 - Résidence Appel à candidature, Education Artistique et 32

Culturelle

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Les tablettes tactiles, de plus en plus présentes au sein des foyers , permettent une 33

appropriation intuitive de l’application Cart'au Fil, et sont facilement transportables au sein du territoire. L’application sera disponible sur tous les systèmes d’exploitation (Apple, Android, ...) par un simple téléchargement sur les plates-formes destinées à cet usage (Google Play, Apple Store …).

b. Contraintes techniques de l’application

La diversité des futurs utilisateurs de l’application nécessite une solution à la prise en main aisée et rapide. Une attention particulière doit être portée à l’ergonomie de l’outil, notamment concernant les complications que pourraient apporter certaines considérations techniques (autonomie des batteries/reflets).

c. Aspect conduite du changement

Le maintien des compétences dans les unités opérationnelles (offices de Tourisme) doit également être organisé : formation initiale du personnel des offices de Tourisme, outillage pédagogique, formation complémentaire, informations sur les mises à jour, évolutions de Cart'au Fil pour les utilisateurs, contacts fréquents avec les développeurs...

d. Aspect organisationnel

La gouvernance de l’application doit être organisée de manière à prendre en compte les remontées locales/feedback (besoins d’évolution des unités opérationnelles, anomalies constatées). Ce service peut être proposé à la fin du parcours par un très rapide questionnaire de satisfaction évaluant l’avis de l’usager, ou bien dans les offices de tourisme, lors du retour du support.

Selon une étude menée par le cabinet Deloitte, 61% des français possèdent un smartphone, et 46% une tablette, URL : http://33

www.cbnews.fr/etudes/61-des-francais-possedent-un-smartphone-46-une-tablette-a1015147

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3. PARCOURS

a. Contraintes du cheminement

La déambulation proposée par l’application Cart'au Fil est aussi l’objet de risques potentiels, qu’il est nécessaire d’évaluer. Ainsi, en dépit du terrain délimité par le parcours de l’application, la liberté de circulation des usagers ne peut être contrôlée, ces derniers risquant de ne pas emprunter le bon chemin. Néanmoins, la possibilité de recommencer le parcours ou d’accéder directement à une étape de ce dernier évite d’hypothétiques frustrations.

Guidé principalement par le biais de contenus sonores, une option sur l’application permet d’avoir accès à une carte simplifiée du territoire, qui représente les principaux éléments du territoire, ainsi que la position des bornes, et permet ainsi une identification globale du parcours et des bornes à parcourir.

Afin de participer pleinement à l’immersion de l’usager, des bornes physiques sont intégrées de manière homogène et discrète dans les espaces dédiés à l’application Cart'au Fil. Elles 34

peuvent prendre plusieurs formes, en fonction de l’environnement (potelet, rondin de bois,...) à l’image des sentiers d’interprétation ou sentiers de découverte. Les bornes sont disposées selon un parcours ordonné par étapes, au fil du cheminement, et sont les points cibles « générateurs » de réalité augmentée. A chaque borne, l’utilisateur doit pointer la cible avec son smartphone ou sa tablette et par un simple clic, actionner l’application afin de faire apparaître une nouvelle représentation de la réalité.

Afin de pouvoir vivre l’expérience à plusieurs, les bornes comportent plusieurs cibles de réalité augmentée permettant ainsi de visionner simultanément, chacun sur son propre support, l’oeuvre virtuelle et donc de progresser ensemble sur le parcours sans être gêné par l’attente de l’autre.

Des potelets de signalisation viennent s’ajouter aux bornes cibles de réalité augmentée pour 35

guider les usagers tout au long du parcours afin qu’ils évitent d’emprunter la mauvaise direction et donc de manquer une ou plusieurs étapes du cheminement.

cf. Annexe 13 p.146 - Exemples de bornes classiques34

cf. Annexe 13 p.148 - Inspiration signalétique35

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Concernant le premier parcours expérimenté sur le territoire du Vallon de l’Artolie, dix bornes-cibles seront implantées , ainsi que cinq potelets de signalisation supplémentaires pour guider 36

les promeneurs. Les bornes comporteront deux sortes de cibles génératrices de réalité augmentée, la première concernera le parcours élaboré avec les habitants du territoire et la seconde celui avec les scolaires. Deux types d’itinérances seront donc proposées sur cette même portion de territoire et accessibles depuis l’application Cart'au Fil.

cf. Annexe 13 p.147 - Parcours Vallon de l’Artolie36

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b. Caractéristiques du parcours

Destiné à un usage piéton, le parcours s’étend sur 4,8 km pour une durée d’environ une heure trente, selon la vitesse de marche du promeneur, et comporte dix points d’arrêts.

Le linéaire principal du parcours se compose de chemins, routes, sentiers, passerelles et, de ce fait, n’est que partiellement accessible aux personnes à mobilité réduite, notamment lorsque le cheminement longe le fleuve et qu’il n’est pas matérialisé physiquement.

Les usagers, qu’il s’agisse d’un public familial, scolaire, de touristes de séjour ou de locaux, peuvent découvrir librement l’application numérique après l’avoir téléchargée de manière autonome sur leurs supports personnels (smartphone ou tablette) ou bénéficier d’une courte formation à l’Office de Tourisme avant de démarrer.

Afin de faciliter l’accès au parcours, les usagers peuvent stationner à proximité du point de départ de l’itinérance situé à la Cale de Lestiac-sur-Garonne en ce qui concerne le territoire du Vallon de l’Artolie. Les tablettes empruntées à l’Office de Tourisme de Cadillac peuvent être restituées par les usagers directement à cette dernière ou à l’antenne de l’Office de Tourisme située à Rions, village d’arrivée du parcours, lors des permanences d’ouverture en haute saison (de juin à octobre). Un système de caution informatisé facilitera ces retours.

D. L’ingénierie financière La SARL Pas à Pas accompagne aussi l’office de tourisme du Cadillacais-Langoirannais en ingénierie financière. Dans cette perspective, elle se charge d’adapter l’offre ainsi que l’ensemble des éléments inhérents au projet selon le budget dédié à ce dernier mais elle assure aussi la recherche de financements pour accompagner sa concrétisation.

L’office de tourisme peut essentiellement s’appuyer sur deux sources de financement principales. Dans le cadre de la convention d’organisation et de développement touristique signé avec la Région Aquitaine, l’office de tourisme dispose de fonds dédiés qui doivent servir à la mise en valeur du rôle des offices de tourisme dans le déploiement d’offres touristiques et de

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dispositifs d’animation. Dans une perspective d’ancrage des offres dans le tissu local, les offices de tourisme doivent devenir les catalyseurs d’une valorisation des spécificités culturelles et la mise en oeuvre d’activités différenciantes . Cet objectif est complété par la promotion de 37

nouvelles mises en tourisme axées sur les nouvelles technologies ainsi qu’une place particulière pour l’itinérance fluviale . Ainsi, une importante partie du financement du projet sera pris en 38

charge par ces fonds.

Parallèlement, la SARL Pas à Pas accompagne l’office de tourisme dans sa candidature à des fonds LEADER. Dans cette perspective, nous avons d’ores et déjà rencontré Mr. Richard Rey, animateur LEADER du territoire. En effet, afin de poursuivre et confirmer les objectifs établis pour la période 2007-2013, le Groupe d’Action Locale du Pôle d’Équilibre Territorial et Rural du Coeur Entre-Deux-Mers a décidé de renouveler sa candidature LEADER pour la période 2014-2020. 1,8 millions d’euros ont ainsi été accordés au Pôle d’Équilibre Territorial et Rural du Coeur Entre-Deux-Mers autour d’un programme nommé « Activer nos ressources, agir pour notre économie ».

Sa mise en oeuvre, assurée par le Syndicat Mixte du Pôle d’Équilibre Territorial et Rural du Coeur Entre-Deux-Mers, repose sur le soutien d’initiatives publiques, privées et associatives autour du développement économique. Cette volonté se déploie autour de 5 enjeux principaux dont le développement d’une économie de proximité reposant sur les identités du Coeur Entre-deux-Mers, la valorisation du tourisme dans le Coeur Entre-deux-Mers ou encore la coopération avec d’autres territoires pour mettre l’humain au cœur des activités économiques. Se basant sur des mots-clés tels que « itinérance et fleuve », « tourisme et savoir-faire » ou encore « loisirs, itinérance et savoir-faire » ; objectifs mis en oeuvre par le projet Cart’au Fil.

La résidence EAC sera, quant à elle, financée par l’IDDAC, la DRAC et la Communauté de Communes du Vallon de l’Artolie.

Etude prospective Tourisme Aquitaine 2020-2040, p. 6237

Règlement d’intervention tourisme Aquitaine 2014-2020, p.5238

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E. Le calendrier du projet 39

La mise en service de l’application Cart'au Fil aura lieu au mois de septembre 2017, à l’occasion de la fête du port organisée par l’association La Cale de Lestiac-sur-Garonne. Chaque année, la fête du port rassemble les passionnées du fleuve ainsi qu’un public à la fois familial et/ou local. L’association propose diverses activités liées à la Garonne (navigation sur le fleuve, ateliers de noeuds marins, expositions, etc.) et propose à diverses associations qui oeuvrent pour les mêmes causes de prendre part à la manifestation (Association Port Naval à Saint-Macaire, Les Chantiers Tramasset à Le Tourne, …).

Le choix de ce rendez-vous incontournable pour le lancement de l’application Cart'au Fil n’est donc pas anodin puisqu’il concentre un nombre d’acteurs important tous concernés par la valorisation du patrimoine fluvial. Ainsi, les promeneurs venus profiter d’une après-midi sur le port de Lestiac-sur-Garonne pourront poursuivre leur promenade le long du fleuve, jusqu’à la maison du Passeur de Rions.

Un stand dédié à la promotion de l’application sera aménagé sur le site de la manifestation et permettra ainsi aux promeneur d’obtenir des renseignements sur Cart'au Fil et/ou de commencer le parcours. La collecte de mémoire est un des éléments essentiels de l’application, rendue possible grâce à un travail de collaboration avec les associations du territoire et notamment l’association La Cale.

Le choix de la fête du Port afin de lancer la communication autour du projet Cart'au Fil permettra à l’application d’acquérir une certaine visibilité auprès des locaux, tout en lui conférant une légitimité dans le paysage touristique régional. En outre, Cart'au Fil aura l’opportunité de mettre en avant les collaborations effectuées avec les associations partenaires. Une phase de test précédent le lancement de l’application à l’occasion de la fête du Port devra être envisagée. Les premiers testeurs seront les habitants ayant participé à la collecte de mémoire ainsi que les enfants dont la parole a été récoltée dans le cadre du parcours d’Education Artistique et Culturelle.

cf. Annexe 14 p.149 - Gantt39

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F. L’évaluation

1. LE SUIVI DU PROJET CART’AU FIL

a. Mise en place

La mise en place du suivi et de l’évaluation est conçue pour devenir un outil au service du pilotage du projet Cart'au Fil. Elle permet :

l’amélioration de la conduite du projet en terme d’avancements et d’impacts du projet. Il s’agit à la fois d’identifier les dysfonctionnements pour les rectifier et les points positifs pour les valoriser. Le suivi et l’évaluation permettent, au regard des effets voulus, de réajuster la stratégie voire de la réorienter.

de favoriser l’appropriation des résultats par les acteurs concernés grâce à une méthodologie participative autour de bilans et temps forts à mi-parcours et à la fin du projet Cart'au Fil (exemple : portes ouvertes des résidences, inauguration du parcours…)

Il est également possible d’effectuer une évaluation ciblée sur certaines étapes opératoires du projet Cart'au Fil (exemple : résidence EAC) pour une éventuelle reconduction, extension et diffusion ; mais également de consulter, les indicateurs de performance lorsque la prestation communication a été envisagée afin de connaître le succès de la stratégie mise en place et de justifier les investissements.

b. Le suivi en continu

Le suivi en continu est réalisé par Pas à Pas au moyen d’un cadre de référence évaluatif qui reprend les objectifs sur lesquels porte l’évaluation, la méthode (indicateurs, modalités et présentation de l’information récoltée) et les outils de suivi utilisés (tableaux de bord et de suivi financier). Ces derniers doivent être simples et pertinents pour assurer un suivi facilité.

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2. L’ÉVALUATION DURANT LES PHASES DU PROJET

a. L’évaluation à mi-parcours

L’évaluation à mi-parcours permet la rencontre de tous les acteurs engagés autour du projet Cart'au Fil (SARL Pas à Pas, Collectivités, Office de Tourisme, Artistes, Habitants, Équipe pédagogique). Il s’agit d’un bilan intermédiaire quantitatif et qualitatif sur la mise en oeuvre et le déroulement du projet Cart'au Fil. Il peut également être un moyen de communication du projet en s’inscrivant dans des temps de portes ouvertes des résidences sur le territoire concerné.

b. L’évaluation finale

L’évaluation finale, collective, quantitative et qualitative, elle aussi, apporte une dimension de réflexion et d’amélioration globale du projet Cart'au Fil. Elle porte sur les résultats attendus en ce qui concerne les objectifs stratégiques, la diffusion du projet Cart'au Fil sur le territoire et les approches partenariales.

Elle soulève également des préconisations et des pistes de construction pour l’année suivante. Le projet Cart'au Fil, à son lancement, se déploie au total sur deux ans permet certes la seconde année un retour sur le territoire avec un enrichissement des premières productions mais surtout un regard distancié de l’action du projet tant sur son déroulement que sur la perception et l’utilisation de l’application.

3. LE SERVICE APRÈS-VENTE

Dans le cadre des garanties contractuelles, Pas à Pas assure le Service Après Vente de l’application Cart'au Fil. L’entreprise peut ainsi garantir un suivi technique de :

l’installation et vérification du produit sur le matériel de location

formation et assistance des personnels et agents d’offices de tourisme (ou autres clients de Pas à Pas) en relation avec le public. Formation concernant l’utilisation de l’application, la démarche et l’histoire du projet ainsi sur les spécificités du parcours élaboré

contrôle et de réparation en cas de beugs, problèmes techniques liés à l’application mobile ou au mobilier de signalétique

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Faisant partie des offres facultatives de prestation de Pas à Pas, le service après-vente est un moyen de garantir le bon fonctionnement du projet sur un territoire donné en assurant une présence de l’équipe de création en cas de problème technique en amont ou en aval du projet.

Il est prévu de revenir régulièrement sur les lieux de développement d’une application. Cette volonté répond à deux objectifs, d’une part de vérifier la bonne marche du projet, d’autre part de poursuivre, en accord avec le porteur de projet, la démarche (nouvelle résidence et production d’un nouveau parcours, ajout de bornes, résidences EAC, etc). Elle permet en outre de collecter des données à des fins purement stratégiques d’amélioration du contenu et de l’interface de l’application.

L’application, en tant qu’outil de médiation touristique au sein du territoire, constitue le résultat d’une démarche que la SARL Pas à Pas se propose d’organiser et de coordonner. Il ne s’agit donc pas tant de vendre un concept que de proposer une série de prestations de services qui permettra d’assurer l’adaptation du contenu de l’application à un territoire ainsi que son déploiement optimal.

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Perspectives et conclusion La diversification des activités de l’entreprise est un des objectifs à long terme que Pas à Pas s’est fixé. Des actions plus ponctuelles seront graduellement mises en place afin de permettre une diversification des prestations, gage d’une trésorerie plus importante. Ces dernières seront développées parallèlement à l’expansion de Cart'au Fil et sur les mêmes territoires.

Qu’il s’agisse de nouvelles résidences EAC, de création de bornes de réalité augmentée à plus petite échelle ou du développement d’applications touristiques moins importantes en temps de mise en place et de développement, ces projets seront un moyen de valoriser le savoir-faire de l’entreprise et de créer de la trésorerie. La création d’un nouveau poste d’employé sur l’année 2019 est prévue afin de pouvoir augmenter la quantité de projets simultanés gérés par l’entreprise et de déléguer certaines tâches dont l’unique employé avait la charge auparavant.

Le projet Cart'au Fil est lui aussi soumis à une évolution. Si le principe de fonctionnement de l’application et de son développement sont fondés dès l’origine du projet, la multiplication des parcours sur le territoire de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes est un facteur d’évolutivité. La perspective de pouvoir offrir un grand nombre de parcours différents, dans des villes de toute la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes ouvre de nouveaux horizons.

Le développement d’une programmation culturelle ou d’un agenda culturel lié aux différents parcours est envisageable afin de faire gagner en visibilité l’utilisation de l’application et de la démarche de Pas à Pas. La reconduction des résidences et l’extension des parcours sur une deuxième année de travail est possible, il s’agit d’un moyen de renouveler ces itinérances et de faire évoluer l’application sur chacun des territoires concernés. Cette offre est reconductible autant que le porteur de projet le souhaitera.

Pas à Pas a encore du chemin à parcourir, des histoires à raconter, des imaginaires à développer. Cart’au Fil est une première étape dans la construction de la structure, mais aussi le socle fondateur de ses idéaux. Par la création d’une cartographie sensible, Cart’au Fil relève le pari de donner du sens au territoire, de spatialiser pensées et imaginaires pour incarner un vécu, et permettre potentiellement l’émergence de nouvelles expériences.

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Bibliographie Ouvrages :

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DANEY Charles, La Garonne, Ed. Loubatières, Portet-sur-Garonne, 2011

DIGOUT Jacques, Web marketing, Ed. Vuibert, 2014, 192p.

DROUYN Léo, Leo Drouyn en pays de Cadillac, les Ed. de l’Entre-Deux-Mers, Camiac-et-Saint-Denis, 2004, 225p.

DES GARETS Eric, Gironde terres plurielles, Ed. Sud Ouest, 2012

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Annexes


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