Décembre 2015
MAGALI DUVAL
SCIENTIFIC PART
Problématique : Des risques trop maîtrisés, sans corporate éthique, valorisent ou
dévalorisent les sociétés financières ? (17)
Autre formulation de la problématique : La maîtrise des risques sans corporate ethique pourrait-elle valoriser les sociétés financières ?
Introduction (1)
Du fait de leur rôle primordial dans la gestion de l’argent d’autrui, les sociétés
financières se doivent de faire la démonstration de leurs systèmes organisationnels. Cela, afin
que le marché puisse avoir confiance en elles, mais également, pour qu’elles puissent mettre
en valeur leurs fiabilités, vis-à-vis des individus, du système et des entités régulateurs du
marché et des activités financières, ainsi qu’au niveau de la société. Dans ce cadre, il est
important que les sociétés financières sachent mettre en avant leurs performances pour avoir
la confiance du client et du marché.
Par ailleurs, les sociétés financières, depuis quelque temps, ont été amenées à
démontrer leurs capacités à s’intégrer dans le principe du respect de l’éthique. Cela en mettant
en valeur la notion de l’éthique dans leur système de gestion et dans la conception de leur
stratégie générale. Il leur est donc primordial d’assurer la bonne gestion des risques qui
s’associent aux activités qu’elles effectuent ainsi qu’aux opérations qu’elles réalisent.
Dans ce cadre, le but de ce travail est de connaitre si dans ce type de gestion, des
risques trop maitrisés, sans corporate éthique, valorisent ou dévalorisent les sociétés
financières ?
En effet, il est à constater que de plus en plus de sociétés financières, incluant les
banques, les établissements d’assurance ainsi que les auxiliaires financiers, mettent en avant
le principe du corporate éthique dans leur stratégie de gestion. Un principe qui se développe
également à travers la responsabilité sociétale et environnementale (RSE). La plupart des
sociétés financières ont même souligné qu’elles intègrent même le principe de l’éthique dans
les opérations financières. Un point intéressant qui a permis de mesurer les risques qui sont
associés aux responsabilités des sociétés financières ainsi que les risques perçus au niveau de
l’application du principe d’éthique et sur les opérations financières réalisées par ces dernières.
Dans ce cadre, afin de répondre efficacement à notre question problématique, il nous
sera nécessaire de faire quelques points théoriques sur diverses notions pertinentes. Ainsi,
d’un premier abord, nous allons définir et délimiter ce qu’est la société financière et le type de
valorisation de leurs activités. Ce point nous permettra de délimiter les formes de sociétés
financières qui sont entre autres, les institutions bancaires, les établissements d’assurance
ainsi que les différents services d’auxiliaires financiers.
Cette question nous amènera également à délimiter les différents types de risques que
les sociétés financières seront amenées à gérer et à maitriser. Nous aurons également à mettre
en avant le principe de corporate éthique et ainsi, la relation entre ce principe et la maitrise
des risques dans la valorisation des activités et des opérations des sociétés financières.
I. Généralités sur les sociétés financières (4,6)
1. Définition et caractéristiques des sociétés financières (2,3)
L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) donne la
définition suivante aux sociétés financières : « Ensemble des sociétés et quasi-sociétés dont la
fonction principale consiste à fournir des services d’intermédiation financière (banque et
assurance) et/ou à exercer des activités financières auxiliaires (auxiliaires financiers) »1.
Analysons un à un ces différentes catégories de sociétés financières.
- Les institutions bancaires
Les banques sont des sociétés qui attribuent des fonds à ses clients afin de les aider au
mieux à l’aboutissement de leurs projets. Les fonds des banques proviennent de la vente de
dettes à court termes qui serviront, par la suite, à acquérir des créances ou des actifs. Ces
derniers se présentent sous-forme de titres ou de prêts sur lesquels, les banques perçoivent des
intérêts. Le taux d’intérêt fixé par les banques sont supérieurs aux intérêts qu’elles paient afin
d’assurer son fonctionnement. Les fonds des banques proviennent entre autres, du traitement
des chèques, mais leurs principales sources de fonds sont des dépôts sans moyens de
1 http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/societes -financieres.htm consulté le 11 novembre 2015.
paiement. En effet, le taux d’intérêt pour ces passifs est élevé. Les passifs des banques sont
constitués par les dépôts mobilisables par chèque, des dépôts sans moyens de paiement, qui
constituent sa principale source de fonds pour les banques, les emprunts et enfin, des capitaux
propres (Mishkin, 2010 : 299 - 302).
A d’autres égards, la survie d’une banque dépend d’une part, de sa capacité à utiliser les
fonds qu’elle détient pour générer le plus de bénéfice possible. Dans cette optique, le
gestionnaire de la banque doit assurer la disponibilité de réserves qui vont servir pour
rembourser ses clients. L’enjeu repose principalement sur l’acquisition de réserves pour
pallier aux mouvements de retrait de dépôts. Mais également, la disponibilité des réserves de
la banque dépend de la gestion de liquidité c’est-à-dire, l’accumulation d’une réserve liquide
suffisante. A cela s’ajoute la nécessité de minimiser les risques encourus par cette dernière à
travers la gestion de ses actifs. Cela revient à ne prendre que les actifs à faible défaut. D’autre
part, la banque doit aussi gérer ses passifs en accumulant des fonds à faible coût. En effet, son
fonctionnement repose aussi sur l’adéquation des opérations qu’elle fait avec le capital qu’elle
détient, ce qui revient à déterminer le montant du fonds propres qu’elle garde (Mishkin,
2008 : 308).
Par ailleurs, la gestion des risques chez les banques passe par trois étapes différentes. La
première démarche consiste à recruter des clients qui sont à la fois solvables et aptes à payer
des taux d’intérêt élevés. Ensuite, la réduction du risque requiert l’acquisition de titres à
rendement élevé. Enfin, la gestion des actifs passe par une diversification à la fois de ce
dernier, mais aussi de la clientèle qui va l’acquérir. Cela permet de prévenir les risques liés au
changement de contexte au niveau du secteur d’activité du consommateur. Par exemple, les
clients qui travaillent dans le domaine de l’énergie ont eu des difficultés à générer des
bénéfices lors de la chute du prix de l’énergie (Mishkin, 2010 : 312).
- Les établissements d’assurances
Les organismes d’assurances ont des actifs immatériels constitués par le patrimoine
informationnel comprenant les savoirs, le personnels, les bases de données, les fichiers, etc.
sur le client. Comme tout autre actif de l’entreprise, le patrimoine informationnel doit être
protégé et valorisé. De ce fait, les sociétés d’assurance offrent à leurs clientèles des services
en cas de risque. Ainsi, les différentes précisions concernant les services qui seront données
par l’assurance sont déterminées dans le cadre d’un contrat entre l’assureur et l’assuré dont les
relations sont régies par le droit et la fiscalité. Il est à noter que les différents services fournis
par l’assureur sont délimités dans une durée bien définie (Oudjani, 2010 : 122 - 125).
Les assureurs proposent des produits qui se présentent sous-forme de contrats à leurs
clients pour leur donner une solution concernant des problèmes ou des difficultés que ces
derniers rencontrent. Les offres proposées par l’assureur peuvent évoluer en fonction des
besoins et de la situation de l’assuré. L’offre doit donc être flexible afin de couvrir les besoins
du client et des évolutions de sa vie : mariage, veuvage, etc. (Oudjani, 2010 : 127). Par
ailleurs, les assureurs ont le devoir de protéger leurs clients face aux aléas du monde de la
finance. Mais pour bénéficier de ces services, le client doit verser à la compagnie d’assurance,
des primes. De ce fait, en cas de maladie, d’accident ou de tout autre incident, il recevra des
indemnités provenant de l’assureur (Hull, 2007 : 43).
Les compagnies d’assurance proposent différents types de contrats à leurs clients. Il existe
tout d’abord, les contrats d’assurance vie qui convertit les versements faits par le client en une
indemnisation forfaitaire. A l’opposé se trouve les contrats à rentes, qui consistent à convertir
les versements forfaitaires en rentes pour l’assuré. Ainsi, les versements faits par le client
peuvent être unique (contrats à rente standard) ou non (contrats à rentes fixes). Mais en
général, les versements sont faits pendant une durée plus longue avant que la compagnie
d’assurance ne les verse à son assuré. C’est donc à partir des sommes versées par le client que
l’assureur va garantir le paiement des rentes des clients (Hull, 2007 : 47).
- Les activités comprises dans l’auxiliaire financier
Le marché financier se subdivise en plusieurs sous-activités dans son administration. En
ce sens, cette administration renferme les marchés réels et les marchés virtuels pour former ce
qu’on appelle les activités de l’auxiliaire financier. Ce groupe de marché est destiné « à
faciliter l’achat et les ventes des valeurs, d'options sur actions, d'obligations ou de contrats de
marchandises »2. En plus de ces tâches, l’auxiliaire financier renferme d’autres acteurs
comme :
- Les organismes chargés de l’administration du marché financier, qui ont
généralement pour tâches, l’organisation et la supervision du marché hormis ceux des
2 Consultée sur http://www.kubb2008.bfs.admin.ch/Default?lang=fr-CH&code=661 le 26/11/2015
institutions publiques. Mais également, la gérance des agences de notation3. Ils ne
prennent pas en compte les activités qui sont exercées par la Commission des
Opérations de Bourses
- Les agences de courtage d’actifs mobiliers et de marchandises, qui gèrent les
transactions effectuées sur le marché financier comme le négoce d’actifs immobiliers
sur le compte d’un individu. Ils se chargent également du négoce de titres, celui des
contrats de produits ainsi que des activités des sociétés de change4
- Les éléments juridiques qui gèrent le patrimoine mobilier. Ils englobent toutes
activités des unités non productives dans la gestion du patrimoine immobilier qui ne se
rattachent à aucune des activités citées ci-dessus. Ils s’occupent également des actions
des sociétés civiles qui s’occupent de la gestion de patrimoine et qui ne comprend par
le secrétariat5
- La mesure des risques et des pertes, une autre classe comprenant les acteurs des
services administratifs rattachés aux établissements d’assurance. Leur rôle consiste à
évaluer les indemnisations, les liquidations des dommages, mais également, « les
risques et les dommages, le règlement des avaries et des sinistres » 6 ainsi que les
activités qui consistent à régler les demandes d’indemnités. Par contre, cette classe ne
concerne pas la mesure des biens immobiliers et celles des actions relatives aux
enquêtes
- Les activités des personnes en charge de l’assurance comme les agents et les courtiers.
Il s’agit des diverses activités entourant les agents d’intermédiation qui sont liés avec
les transactions et les négoces de contrats d’assurance
2. La valorisation des sociétés financières (2,3)
3 http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=nomenclatures/naf2003/n5_67.1a.htm, consulté le 26/11/15. 4 http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=nomenclatures/naf2008/n5_66.12z.htm, consulté le 26/11/15. 5 http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=nomenclatures/naf2008/n5_68.32b.htm, consulté le 26/11/15. 6 http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=nomenclatures/naf2008/n5_66.21z.htm, consulté le 26/11/15.
- La valorisation au niveau des institutions bancaires
Les banques sont des institutions qui œuvrent dans l’intermédiation financière, qui se
définit comme étant une activité d’acquisition d’actifs financiers par des engagements
contractés par une institution financière pour son propre compte, grâce à des opérations
financières disponibles sur le marché. Les critères d’opérations tels que le volume financier et
le degré de risque financier, sont regroupés par l’institution financière en actifs et passifs.
Ainsi, les banques sont des établissements financiers qui font des opérations de contrats
d’engagement sous forme de services de conseils de gestion ou d’analyse des risques. La
valorisation des activités financières d’une banque vient, de ce fait, des facturations d’une
partie de ses activités à ses clients, c’est-à-dire par les intérêts, qu’elles soient perçues ou
dues. Ces intérêts peuvent être des services facturés indirectement, un revenu de la propriété
ou encore la couverture des risques tels que le non-remboursement d’emprunts ou la
fluctuation des devises étrangères. Par ailleurs, les lacunes observées dans le SEC 957 ont
mené à des réflexions pour sa réforme, notamment sur la couverture des risques énumérés
précédemment.
Après des adoptions de réformes sur la gestion des actifs-passifs des banques, il y a
l’émergence des SIFIM8. Ceux-ci constituent une partie des services issus des activités des
banques qui n’est pas facturée aux clients, mais figurent directement dans les intérêts reçus ou
payés par ces derniers. Les SIFIM peuvent concerner les facturations sur les crédits accordés
aux clients comme celles sur les dépôts qu’ils effectuent. De ce fait, les intérêts facturés aux
clients sont les intérêts purs et les SIFIM.
En outre, considérant que les banques ne versent pas habituellement des intérêts aux
déposants, elles peuvent toutefois, assurer une partie des services de gestion des comptes des
clients, gratuitement. Les effets de cette pratique font que les clients des institutions bancaires
peuvent recevoir des intérêts purs, mais payent des SIFIM en retour, en l’absence de
facturation indirecte. Ainsi, les bases de calcul des intérêts reçus ou payés par les banques
sont expliquées par les figures suivantes.
7 Système Européen des Comptes 8 Services d’Intermédiation Financière Indirectement Mesurés
Figure 1. Calcul des productions de banques
Source : http://www.comptanat.fr/principe/banquex.htm consultée le 21/11/2015
Ainsi, le règlement des SIFIM admet le taux de référence par le taux interbancaire. La
base de calcul se fait par la séparation des crédits que s’accordent les banques entre elles, mais
aussi ceux qui sont accordés à des agents. Le taux de référence se définit comme étant le
produit du rapport entre les intérêts reçus sur les crédits entre les banques et l’encours de
crédit interbancaire. Le taux de référence est également celui du taux interbancaire moyen sur
une période.
Les SIFIM sont ainsi des services bancaires intermédiaires consommés ou produits par
les clients. Ils peuvent alors être de nature « consommation intermédiaire » ou bien « une
consommation finale ».
Par ailleurs, il est utile de se rappeler du système de valorisation des actifs-passifs des
banques centrales. La banque centrale ne fonctionne pas de la même manière que les banques,
dites, primaires du fait qu’elle joue le seul rôle de contrôle du système bancaire en général. De
ce fait, la banque centrale ne produit pas de SIFIM, mais propose malgré tout, des services
gratuits à but non lucratif. L’évaluation de sa production se fait en fonction des critères des
coûts de la consommation intermédiaire, celui de la rémunération des salariés, la
consommation de capital fixe ainsi que sur les impôts auxquels on a déduit les subventions sur
la production. En effet, la facturation de la banque centrale repose sur la consommation
intermédiaire des clients, tandis que la différence entre la production et la production facturée
est déduite de la consommation intermédiaire des établissements bancaires primaires.
- La valorisation au niveau des établissements d’assurances
À la différence des institutions bancaires, les établissements d’assurance mutualisent les
risques et s’occupent de leur prise en charge. Les clients des établissements d’assurance
payent ainsi des primes et, en cas de sinistre, les établissements d’assurance leur versent des
rétributions indemnitaires.
Deux types d’offres d’assurance existent : l’assurance dommage (mutualisation des
risques accidentels) et l’assurance vie.
En termes financier, il est interdit de confondre les chiffres d’affaires des institutions
d’assurance avec leur production. En effet, le chiffre d’affaires d’un établissement
d’assurance est destiné en partie, à couvrir les risques objets de la prestation d’assurance.
Ainsi, les ressources de cette dernière sont destinées à la couverture des risques et à la
rémunération des services rendus par les assureurs. De ce fait, leurs ressources sont
composées de primes que les clients payent à l’institution, et les revenus qu’elles génèrent.
Le SEC 2010 prévoit le calcul de la couverture de risques sinistres sur une année.
Ainsi, les indemnités prévues en cas de sinistre ne sont pas effectives, mais escomptées à
partir des prévisions de paiement par les assureurs au moment de la fixation des tarifs. En
effet, l’estimation des indemnités escomptées est basée sur les indemnités passées, qui sont
également appelées « indemnités ajustées ». Par ailleurs, le calcul de la prime payée par le
client correspond aux services d’assurance, aux couvertures des risques (primes nettes) et aux
suppléments de prime.
Concernant l’assurance vie, les ressources constituées par l’institution sont composées
des paiements réguliers des clients. Dans ce cadre, l’engagement de l’assureur réside dans le
versement d’un montant donné, dans le cas du décès de l’assuré d’une façon prématuré. En
outre, l’assurance vie est en même temps, une prestation d’épargne et de couverture de risque.
Les avantages pour l’établissement d’assurance dans le cadre d’une assurance vie
concernent la rémunération des services via les paiements effectués par l’assuré. Les
suppléments de primes deviennent ainsi de nouvelles ressources pour l’établissement. Par
ailleurs, il est à noter que l’assurance vie concerne uniquement les ménages.
En d’autres termes, toujours dans le cadre de l’assurance vie, les primes nettes ou encore
les prestations dues ne sont pas obligatoirement inscrites dans les comptes, du fait leur nature
financière. Or, il est à rappeler que les opérations effectuées par les compagnies d’assurance
ne sont pas de nature purement financière. En effet, les opérations financières qu’elles
effectuent ne peuvent pas traduire la modification de valeurs patrimoniales des ménages et de
la compagnie elle-même. Les primes nettes et les prestations dues sont ainsi, de simples
opérations concernant les actifs financiers de ces dernières.
II. Les risques chez les sociétés financières (4,6)
1. Les différents types de risques (2,3)
Les banques peuvent être confrontées à des problèmes économiques qui sont de nature à
pouvoir ébranler leurs situations. Lors de la crise financière et économique qui s’est produite
en Europe, les pays puissants ont été témoin de fuite de capitaux, ce qui les a obligés à
diminuer les surcapacités financées découlant des entrées de capitaux. D’autre part, la
globalisation a conduit à une interdépendance entre les économies et les situations financières
des différents pays. C’est ainsi qu’après la crise économique qui a frappé l’Europe, le taux de
chômage a augmenté et la situation sociale de nombreux pays a dégringolé. Pour illustrer les
risques encourus par les banques dans le cadre d’un contexte politique et économique tendu, il
est préférable de se référer aux impacts de la création de la monnaie unique et du
renforcement de l’interdépendance entre les différents maillons de la chaîne.
La Banque Centrale Européenne par exemple, a fortement contribué au développement
économique en Europe. Mais en même temps, elle a été inapte à surmonter les crises qui ont
éclaté. Cela laisse penser que la diversification des produits permet aux banques de minimiser
les risques. Par ailleurs, si l’économie des pays européens avaient été moins interdépendantes,
chaque banque centrale aurait avancé et élaboré une démarche plus efficace9.
Par ailleurs, les sociétés financières peuvent se montrer incapables de valoriser les actifs à
leur disponibilité. Or, le manque d’aptitude de valorisation des actifs des banques entraîne une
méfiance chez les clients. Cela a été à l’origine de l’effondrement des marchés lors de la crise
économique de 2007. La fiabilité des prévisions et des données réalisées par les sociétés
financières sont remises en question, ce qui augmente la volatilité des actions et la remise en
question des conditions de financement de celles-ci. Dans ce cadre, l’autofinancement est
moins risqué et moins coûteux par rapport au financement externe (Clerc, 2008 : 30 – 31).
- Les risques pour les compagnies d’assurance
Comme toute autre entreprise, les assureurs se trouvent aussi confrontés à certains risques
inhérents à leur fonctionnement. Il y a notamment, les risques de longévité et de mortalité. Le
risque de longévité pourrait se produire lorsque la durée de vie des clients augmente. Dans ce
cas, les contrats à rente qui utilisent les versements faits depuis longtemps par le client, subit
des pertes par rapport aux assurances vie où l’assureur tire profit du retard de l’indemnisation
finale. Le risque de mortalité pour sa part, se produit lorsque des maladies réduisent de
manière significative l’espérance de vie des assurés. Dans cette optique, les assureurs se
9 Fichtner, F. 2014. Assurance chômage sur l’ensemble de la zone euro : projet inutile, souhaitable ou indispensable. ? in : Natalti D. Bilan social de l’Union Européenne 2013, p. 123.
trouvent dans l’obligeance de verser plus rapidement les indemnisations. Par contre, les
contrats à rente se développent puisque les paiements des rentes se font pendant une courte
durée. Mais ces deux types de risques peuvent se compenser (Hull, 2007 : 51 – 52).
D’autre part, les assureurs peuvent courir des risques plus élevés lorsqu’il y a des
catastrophes naturels puisqu’ils doivent payer des indemnités très importantes pendant une
durée très court. Cela les oblige alors, à faire des prévisions en se basant sur des données
géographiques, météorologiques et sismiques. Les catastrophes naturels amènent aux risques
de valeur extrême ou long tail risk, c’est à-dire la survenue de plusieurs catastrophes naturels
de manière successive. Parfois, il existe des conflits entre l’assureur et l’assuré pour des
maladies ou des incidents qui évoluent au cours du temps. C’est le cas par exemple, du
scandale de l’amiante. Les ouvriers exposés aux poudres d’amiantes étaient susceptibles
d’être sujets à des maladies graves. Or, les premiers signes des maladies découlant de ces
poussières d’amiantes ne se manifestent que plusieurs années après l’exposition à ce produit
chimique. Or, les ouvriers n’étaient couverts par les assurances que pendant une durée
déterminée. Ainsi, lorsque les ouvriers ont réclamé des indemnités suite aux maladies
provenant de l’exposition à l’amiante, les polices d’assurance ont expiré. Ceci a faussé toutes
les prévisions des comptables et des actuaires. Dans ce cas, les assureurs doivent faire des
prévisions des sinistres qui sont susceptibles de se manifester dans le futur. Les prévisions
sont donc très cruciales pour le fonctionnement et la survie des compagnies d’assurance.
D’un autre côté, force est de constater que certains sinistres comme le vol qui se
produisent souvent sont plus faciles à prévoir par rapport à ceux qui se produisent plus
rarement, comme les tsunamis (Hull, 2007 : 53).
Outre à cela, les compagnies d’assurance peuvent courir le risque d’aléa moral et d’anti-
sélection. Le premier cas se produit lorsque le bénéficiaire du contrat d’assurance réduit ses
précautions sous prétexte d’être couvert par l’assurance. Dans certains cas, les bénéficiaires
peuvent négliger leur santé et s’appuient uniquement sur les indemnités qui sont proposés par
les compagnies d’assurance. Dans ce cas, les assureurs réduisent les pertes pouvant être
causées par les comportements inadaptés des assurés, en leur faisant endosser une partie des
pertes.
Le deuxième scénario concerne l’anti-sélection. Cela se produit lorsque l’assurance n’a
pas su distinguer et évaluer l’importance des risques encourus par ses clients. Ainsi, elle
propose la même indemnité pour les risques très importants et ceux qui ne le sont pas. Ce cas
se produit lorsque l’assureur ne détient pas d’informations suffisantes pour pouvoir prendre
les bonnes décisions qui lui permettent de fixer les bon prix. C’est la raison pour laquelle, les
compagnies d’assurance se lancent dans des contrôles sur l’état de santé de leurs clients avant
de signer un contrat d’assurance. Pour illustrer ce fait, ces dernières exigent un contrôle
médical avant d’accorder ou non une police d’assurance vie (Hull, 2007 : 56).
Il a été observé en outre, que les assureurs peuvent subir une perte notamment, un manque
de compétitivité lorsque le système de couverture au sein du pays est défectueux. C’est le cas
par exemple, en France, pour le cas de l’assurance – maladie. En effet, la France couvre ses
citoyens à travers la Sécurité Sociale et puis, à travers les assurances complémentaires. La
Sécurité Sociale assure 76,7% de la couverture tandis que les organismes d’assurances
complémentaires se chargent de couvrir 13,7% des dépenses en santé. Ensuite, les particuliers
assurent 9,6% de la dépense. Toutefois, la couverture pour les dépenses de santé est gratuite
pour les personnes à bas revenus, et la prise en charge des maladies chroniques est de 100%.
Or, tous les assurés ne souffrent pas de maladies chroniques. Cette situation conduit donc à
une forte inégalité entre les assurés (Dormont et al., 2014 : 2 - 3).
Mais le coût de gestion dans le système français est élevé. Elle favorise aussi la hausse du
prix des soins et ne permet pas la compétitivité entre les différents assureurs. En effet, pour
rester compétitif sur le marché, la compagnie d’assurance doit faire en sorte que les dépenses
en soin soient basses. Pour ce faire, il faut dans un premier temps, réduire les demandes en
soins des assurés. Ceux-ci ne doivent pas faire des dépenses excessives. Or, le patient peut
tendre à adopter un comportement de surconsommation sachant qu’il est couvert pour ses
maladies. Dans un deuxième temps, il est nécessaire de contrôler aussi l’offre. Les assureurs
ne peuvent tirer aucun profit si les offreurs de soins qui, à cet effet, vont fixer un tarif élevé
pour les différents soins. Dans cette optique, les assureurs doivent déterminer dans le cadre
d’un contrat avec les offreurs de soins, les tarifs et les paiements. En même temps, les offreurs
de soins doivent assurer la qualité de leurs prestations, permettant ainsi de couvrir et d’aider
l’assuré, mais aussi de réduire les dépenses que l’assureur doit prendre en charge. Toutefois,
le manque de coordination entre la Sécurité Sociale et les organismes complémentaires qui
sont impliqués dans la prise en charge des malades, pose problème (Dormont et al., 2014 : 4).
- Les risques au niveau des institutions bancaires
Il existe une organisation dans le cadre de la gestion et la maîtrise des risques au sein des
sociétés financières et notamment, des institutions bancaires. Ces derniers peuvent se
présenter suite à des évènements de plusieurs natures et qui sont liés aux clients, mais aussi,
faisant suite à des évènements interne à la banque elle-même. Ce dernier, qui peut-être en
relation avec le coût d’approvisionnement et de l’impact financier qu’il va générer10. Du fait
des caractéristiques de risques qui peuvent se constater dans les activités bancaires, il est
essentiel d’avoir la maitrise sur différentes sortes de risques auxquels cet organisme doit se
confronter comme :
- Le risque de signatures qui se définit comme étant la défaillance dans l’engagement
d’un client de la banque, quelque soit le type et la forme de ce dernier
- Le risque vis-à-vis des clients qui dépend du type de l’évènement et de la période de
l’opération du client selon sa qualité personnelle et professionnelle. Dans ce cadre, les
banques lui mettent en place des systèmes permettant la décentralisation des décisions
d’accord de crédit selon le degré de risque. De ce fait, les institutions bancaires usent
des procédures de cotation interne qui visent à la fois les entreprises et les
établissements bancaires ainsi que les simples individus11
- Les risques sur le pays concernent surtout les pays en voie de développement et qui
sont dans une difficulté financière. Ils se présentent sous deux catégories, le risque
souverain qui vise un État ou une société publique, d’un côté. De l’autre, il concerne le
risque de « non-transfert » où le crédit octroyé à une firme privée se fait par le biais
d’un montant en devise. Une procédure qui peut subir une procédure de blocage de la
part de la banque centrale
- Le risque sur le marché est en relation avec la hausse et à la baisse du taux d’intérêt
sur les opérations de change, ainsi que des valeurs en bourses
- Les risques concernant les taux qui concernent les activités de crédit et celles du
marché en général. Il peut s’agir ici d’un risque au niveau des transactions sur le
marché ou les activités de crédit
10 http://www.societegenerale.com/fr/comprendre-la-banque/le-metier-de-banquier/la-gestion-des-risques-bancaires, consulté le 23/11/15. 11Keizer B., 1993, “la gestion des risques dans les banques » In Revue d’économie financière, n°27, « l ’industrie bancaire, P 346 – 348
- Le risque sur le change pour les activités effectuées en devises qui peut subir des
variations de valeur sur le marché
- Le risque sur le cours qui peut impacter la valeur des titres et des actions. Il est en
relation avec les fluctuations du niveau du cours boursier
- Le risque sur la liquidité qui concerne les soucis pour l’établissement bancaire, à
s’acquérir des ressources afin de tenir ses engagements sur une période donnée. Le
risque est présent durant les périodes où les retraits des clients se font en masse
2. La maîtrise des risques chez les sociétés financières (2,3)
- La maîtrise des risques chez les compagnies d’assurance
La prévision constitue une des démarches importantes pour la maîtrise des risques chez les
compagnies d’assurance. Il existe d’une part, la prévision des évènements qui se produisent
très fréquemment, et ceux qui ne se produisent que très rarement. D’autre part, il existe aussi
des prévisions et des contrôles à réaliser auprès des personnes qui ont souscrit à un contrat
d’assurance. Outre à cela, les assureurs peuvent aussi faire une réassurance. La réassurance
engage une compagnie d’assurance à solliciter les services d’une autre compagnie d’assurance
pour se protéger contre les risques couverts par une première assurance (Hull, 2007 : 57).
- Les principes de gestion des risques
o La maitrise
La gestion des risques passe nécessairement par deux procédés entièrement liés, à
savoir, la maitrise des risques au niveau opérationnelle et prudentielle, ainsi que la gestion de
bilan pour immuniser contre les risques financiers et de fixer les conditions pour rentabiliser
les opérations. La maitrise des risques devient alors incontournable dans les banques, car il est
nécessaire d’allouer efficacement les fonds propres. 12
12 Keizer B., 1993, “la gestion des risque dans les banques » In Revue d’économie financière, n°27, « l ’industrie bancaire, P 349-352
Dans ce contexte, l’évolution du concept conduit à considérer en même temps la
maîtrise opérationnelle et la maitrise prudentielle. Tout un mécanisme assure la maîtrise
opérationnelle, en combinant plusieurs enveloppes sectorielles et géographiques ainsi que des
autorisations et des limites de position. En effet, le dispositif appliqué sur les secteurs
concerne les opérations les plus sensibles auprès des secteurs comme l’immobilier ou les
opérations à effet de levier. Cette mesure touche également les pays à risque en présence d’un
risque souverain ou d’un risque de non transfert. En outre, des autorisations sont établies par
société ou par groupe de sociétés. Aussi, le niveau de délégation accordé aux différents
opérateurs détermine la décentralisation de cette mesure. Pour les instruments de marché, une
limitation de positions ou de pertes repose sur un système de scoring pour les particuliers, de
cotation pour les entreprises et les banques et de rating pour les pays. Il convient de préciser
que la maitrise opérationnelle inclut entre autres, des mesures sur la gestion individuelle du
risque, le suivi des engagements, le recouvrement des créances, la mise en jeu des garanties,
et les provisions éventuelles.
Quant à la maitrise prudentielle, un contrôle des risques par grandes masses
sectorielles ou géographiques est combiné avec des mesures visant à rentabiliser les
opérations en rapport avec les risques élémentaires encourus. En effet, les engagements en
masses homogènes sont regroupés afin d’appliquer des méthodes de pondération des risques
et d’estimer des taux de défaillances. L’objectif est d’avoir la prévision des pertes potentielles,
sans passer par la mesure des engagements bruts. Ensuite, de faire la comparaison entre les
catégories des risques. En ce sens, l’utilisation de plusieurs facteurs sont nécessaires, tels que
la nature et la durée de l'opération, la qualité du client, du secteur d'activité, du pays de
résidence et le taux de défaillance pour les risques de contrepartie, ainsi que la sensibilité et la
volatilité, pour les risques de marché.
Par ailleurs, des systèmes ont été mis en œuvre dans les banques pour allouer les fonds
propres par centre de décision, afin de décentraliser la recherche de la rentabilité de ces fonds
propres. Ceci dans le but de simuler la division des activités de la banque en plusieurs filiales.
Ainsi, une dotation de fonds propre est allouée à chaque centre pour couvrir leurs
propres risques, afin de corriger ses résultats et de mesurer ses performances. En ce sens,
l’approche la plus simple est de repartir, au prorata, les différentes charges de chaque centre
dans le dénominateur des ratios de solvabilité. Par contre, un système complexe incluant une
méthode de mesure homogène du risque tient compte des risques effectifs de pertes finaux
liés à chaque opération.
o La gestion actif-passif
L’appellation gestion de bilan ou gestion actif-passif vient de l’expression anglaise
ALM ou Assets and Liabilities Management. Ce type de gestion est une combinaison de
différentes approches visant à garantir la cohérence entre les fonds propres, les risques et les
résultats. A cet effet, cette fonction s’occupe de la gestion globale des risques ainsi que la
fixation des conditions de rentabilité des fonds propres et de profitabilité des opérations
A cet effet, la gestion globale des risques sur les opérations de bilan recouvre la
gestion du risque de taux, de change, de liquidité et de solvabilité de la banque. En ce sens,
toutes les opérations, excepté celles relevant des salles de marché, sont comprises dans la
gestion du risque de taux. L’objectif étant d’équilibrer le bilan, c'est-à-dire faire correspondre
en terme de taux et de durée, les éléments des actifs avec les passifs. Ainsi, des conventions,
comme l’affectation de la partie stable des dépôts à vue, et l’utilisation dans son ensemble des
opérations de marché nécessaires constituent la base de cette fonction.
Pour ce qui est de la gestion du risque de change, l’exclusion des opérations relatives
aux salles de marché est maintenue sur les opérations de bilan. En effet, toutes transactions en
monnaie étrangère sont adossées en devise. Ainsi, la gestion des risques de contrepartie et des
résultats en monnaie étrangères est assurée par cette fonction.
En outre, des émissions obligataires et des émissions de titres de créances négociables
sont réalisées par les établissements, suite à des contraintes de ratios de liquidité et de
transformation. De ce fait, un contrôle est effectué uniquement sur la transformation en
monnaie locale des liquidités mesurées par mois. De même, cette règle s’applique aussi avec
les opérations de devises dans les banques. Par ailleurs, la contrainte liée au ratio de
solvabilité engendre la recherche continue de fonds propres et la maîtrise de la gestion des
actifs.
III. Le corporate éthique (4,6)
1. La notion de corporate éthique (2,3)
- Définition et particularité
À première vue, le corporate éthique désigne une notion plus ou moins complexe, mais en
approfondissant l’étude, nous allons constater que c’est un terme rencontré fréquemment dans
le monde des sociétés financières.
o Les rôles d’une entreprise éthique
Le rôle d’une banque éthique consiste à collecter des fonds à partir des épargnes des
clients. Ensuite, ses fonds seront réintégrés sous forme d’un crédit pour des projets
socioculturels ou environnementaux. Ainsi, le but est d’avantager les intégrations sociales, le
développement économique dans le cadre de l’entrepreneuriat ainsi que la solidarité sociale.
De plus, le principal objectif est centré sur le profit à court terme.
o L’origine et la destination de l’argent
Néanmoins, il importe de rappeler que l’argent récolté pour le capital de la banque a
une provenance sûre et réelle, car ils ne sont pas liés à des activités économiques illicites
comme les organisations maffieuses ou les industries trop polluantes, ni même des
exploitations issues des paradis fiscaux et qui n’ont pas été déclarés.
Quant à la destination de l’argent récolté, leurs utilisations sont ciblées pour avoir des
impacts bénéfiques en même temps sociaux, économiques, mais également
environnementaux. Ainsi, la réalisation s’effectue par le soutien de diverses organisations
bénévoles à but non lucratif qui œuvrent pour les actions humanitaires ou socio-économiques.
L’objectif est donc de parvenir à favoriser l’emploi et les intégrations des défavorisés de la
population.
En outre, une entreprise éthique ou corporate éthique entretient une relation
partenariale avec ses clients. Pour ce, les impacts socio-environnementaux qui concerne le
quotidien des clients, sont cruciaux, tout comme les impacts économiques. Une raison pour
laquelle, ces impacts doivent être suivit d’instructions correspondantes ciblant en même temps
tous les domaines. Autant dire que tous les financements issus d’une banque éthique
répondent sans exception aux critères économiques, sociaux et environnementaux.
Pratiquement, une banque éthique évalue d’abord tous les aspects possibles d’un projet
avant de le financer, afin de réduire les risques. Par conséquent, les activités nocives et
polluantes ne seront jamais financées par une banque éthique comme les projets qui
concernent l’alcool, le tabac ou les OGM. Par ailleurs, les critères de financement sont plutôt
orientés vers les créations d’emploi pour les jeunes et les systèmes d’entrepreneuriat pour les
femmes en intervenant sous forme de microfinance ou de microcrédit. À l’instar des autres
banques, une banque éthique est en mesure d’adopter tous ces critères évoqués précédemment
pour le développement de son propre territoire, mais par-dessus tout, elle peut également
s’œuvrer à l’étranger dans le cadre de la solidarité entre les nations13.
o Les critères pour l’utilisation de l’argent
L’utilisation de l’argent s’effectue sous des critères et des valeurs à respecter. La
gestion de l’argent doit être transparente. Par exemple, la destination d’une épargne peut être
connue et décidée par son propriétaire qui est le client de la banque. Néanmoins, la
prépondérance subsiste encore entre la banque éthique et la banque traditionnelle dès qu’on
évoque les activités économiques comme l’accord de crédits à partir des épargnes collectés.
En effet, une grande partie des épargnes des clients seront utilisées sous forme de crédit. Mais
avant l’attribution d’un crédit, les garanties matérielles ne sont pas les seules considérées par
une banque éthique, car elle prend également en compte les garanties à titre personnelles ou
sociales. C’est pourquoi les filiales de la banque ne sont pas créées pour des raisons
financières ou fiscales, surtout dans les territoires où les questions de finance sont discrètes.
Une banque éthique présente dans un pays est très importante, car elle permet de diffuser et de
soutenir les pratiques financières pour préserver la transparence. Aucune spéculation n’est
possible chez une banque éthique, car elle ne donne le privilège qu’aux opérations à long
terme dont l’activité économique est réelle. Les services de trading sont également évités, car 13 2012, Fédération européenne de Finances et Banques éthiques et alternatives, en quoi les banques éthiques se différencient elles des banques traditionnelles, Consulté sur http://www.febea.org/sites/default/fi les/library_files/definition_banque_ethique-fr.pdf
elle ne tire profit qu’à partir des intérêts générés par les prêts. Cependant, la banque éthique
est autonome dans l’application des taxes sur transferts d’argent.
o Les modalités pour gérer une banque éthique
Malgré la complexité de la gestion d’une banque éthique, des modalités précises sont
mises en place dans la réalisation afin de venir en aide aux nécessiteux. En effet, les services
de crédit ne sont pas offerts pour le simple profit de la banque, mais au contraire, ils sont
principalement proposés pour servir les clients. En ce sens, la banque se contente du peu de
profit qui pourrait assurer sa longévité et sa pérennité en termes d’économie. Par ailleurs, les
profits obtenus sont réutilisés pour financer les projets sociaux au sein de l’établissement.
Ainsi, l’enracinement d’une banque éthique dans un territoire lui permet de se familiariser
avec ses clients et d’acquérir une connaissance approfondie sur les projets qu’elle finance.
Par rapport aux employés et les actionnaires, une banque éthique offre une grande
possibilité de participation par l’intermédiaire des modalités qui sont des outils biens codifiés
dans le statut et le règlement. Leurs participations interviendront ainsi dans l’influence directe
des politiques de gestion au sein de l’établissement.
Pour rappel, la transparence d’une banque éthique représente une valeur fondamentale
par rapport aux clients. Cette transparence se porte ainsi sur l’origine de l’argent utilisé, sur
les activités de crédit de la banque et sur la gestion de la banque éthique elle-même, comme la
gestion des salaires. Cela afin que les opérations d’une banque éthique conduisent toutes à un
développement durable. En ce sens, le concept de la « Responsabilité sociale d’Entreprise »
ou R.S.E peut être pris pour référence.
En somme, une banque éthique doit être définie à partir de tous ces critères que nous
venons de développer. Et dans ce sens, les actionnaires issus des banques traditionnelles ne
doivent pas être majoritaires14.
o Enjeux du corporate éthique
142012, Fédération européenne de Finances et Banques éthiques et alternatives, en quoi les banques éthiques se différencient elles des banques traditionnelles, Consulté sur http://www.febea.org/sites/default/fi les/library_files/definition_banque_ethique-fr.pdf
De prime abord, les enjeux du corporate éthique se portent essentiellement sur la
responsabilité qui produit de l’intérêt pour l’autre. A cet effet, l’économie est centrée sur la
personne et son existence, mais non sur son capital ou sa richesse. Ainsi, il s’agira d’offrir une
possibilité d’intégration et de développement aux défavorisés en mettant de côté les luttes
pour le propre intérêt de chacun. Par ailleurs, l’argent sera utilisé pour relier les êtres humains
entre eux en donnant lieu à la justice et la fraternité.
De ce fait, l’analyse des risques cadrée par le corporate éthique doit soutenir certains
paramètres qui contribuent à :
- Transformer le rapport social sur l’argent : en ralliant la transformation sociale au
propre développement de l’homme. En ce sens que les biens communs de la société
doivent être protégés en vue d’une régénération. Ainsi, tout individu doit parvenir à la
satisfaction de ses « besoins fondamentaux » en développant ses compétences et ses
capacités. En outre, il importe de bien rechercher le rôle de la responsabilité des
organisations et des personnes durant les échanges économiques. Par conséquent, une
société financière éthique sera perçue comme un laboratoire d’expériences qui analyse
le développement des valeurs marchandes et des valeurs non marchandes comme le
bénévolat, la solidarité, la gratuité, la protection de l’environnement en considérant les
coûts masqués
- Établir la transparence dans le cadre des activités bancaires comme les transferts et les
utilisations de l’argent, mais aussi la transparence dans la gestion de la banque éthique.
Ainsi, toutes les parties prenantes seront informées du déroulement des activités qui
les concernent, avec la possibilité de donner des appréciations et des jugements d’une
manière très responsable. La transparence détermine également la convergence des
actions économiques vers les profits communs, en tenant compte des conséquences
qui pourraient atteindre les domaines non économiques. De ce fait, les épargnants
doivent être en connaissance de l’importance de la gestion de leur argent en tant que
bien commun, en vue de développer ses capacités économiques
- Gouverner selon un mode approprié, en offrant les possibilités de participation et de
coopération. La gouvernance implique ainsi l’intervention de toutes les parties
prenantes comme les épargnants, les dirigeants, les salariés ou les emprunteurs, mais
également, les organisations qui sont concernés comme les institutions financières. En
effet, tout se déroule dans le respect total des choix des individus que ce soit religieux,
politiques, philosophiques ou autres
En somme, les enjeux de la notion de corporate éthique consistent principalement à
changer les attitudes de chacun vis-à-vis de l’argent, sur son utilisation et sur les potentialités
que ce dernier offre en termes de transformation sociale. (La NEF, 2014)15
o Méthodologie d’actions
Dans le cadre du corporate éthique, il existe une méthodologie précise en vue d’affiner
les modes d’actions, et qui se porte sur :
� La coopération entre les réseaux financiers comme les épargnes et les
crédits, et les réseaux économiques qui œuvrent pour une économie
réelle non spéculative. Cela s’effectue en préservant l’autonomie des
acteurs au sein de l’univers bancaire, à un niveau économique et social
afin de favoriser l’efficacité et la simplicité
� Les financements qui ne seront accordés qu’au projet dont l’intention
respecte l’humanité et son environnement. En ce sens, les produits
financiers de qualités seront offerts pour l’intérêt commun, en mettant
en place des règles pour que la société financière devienne digne de
confiance et mérite d’être une référence pour tous les clients et les
sociétaires
� La gestion des épargnes en tant que bien commun. De ce fait, les
requêtes de crédit seront accueillies avec respect, mais seront cadrées
par les responsabilités en cas de refus. Ceci explique que, l’écoute et le
dialogue sont les meilleurs moyens pour créer des conditions
favorisantes, pour l’accord d’un crédit basé sur un système de
coopération
� L’engagement de la banque à développer les liens avec les valeurs
exprimées dans les actions économiques est également pris en compte
15 La NEF, 2014, « Manifeste pour une banque éthique », Société coopérative de finances solidaires, P2
devant l’acceptation de toutes les parties concernées, à prendre et à
endosser leurs responsabilités
� Enfin, les actions doivent soutenir l’ouverture à tous ceux qui veulent
intégrer le principe de corporate éthique dans le but de partager les
valeurs. Ainsi, des étapes de concertation seront développées entre les
parties prenantes en considérant leurs attentes16
2. Le corporate éthique dans la maîtrise du risque et la valorisation de la société financière (2,3)
La banque éthique doit non seulement générer de la valeur pour elle-même, mais
également pour l’économie. Depuis que les consommateurs se montrent plus vigilants en ce
qui concerne les responsabilités sociétales des entreprises et les valeurs morales qu’elles
défendent, les banques se lancent aussi dans le renforcement des aspects éthiques de ses
activités. Les pratiques éthiques ont permis aux banques de valoriser leur inclusion financière.
Parmi les pratiques éthiques des banques se trouvent par exemple, la règle de la transparence,
le renforcement des relations entre les parties prenantes de l’organisation, l’intégrité et la
responsabilité (Dorasamy et Abdel-Baki, 2014 : 515).
Chez les banques, la notion d’éthique va de pair avec la responsabilité sociale de
l’entreprise. Ainsi, elle s’engage à gérer ses risques pour qu’elles puissent rembourser l’argent
qu’elle doit à ses clients. D’autre part, la valeur éthique consiste aussi chez les banques à
lutter contre les formes d’injustice comme le blanchiment d’argent et l’engagement dans la
protection et le respect de l’environnement. De ce fait, les banques tentent désormais de
répondre à certains enjeux sociaux améliorant son image17. Les illustrations de ces enjeux et
des rôles des banques sont représentés sur le tableau suivant :
Tableau X : Principales activités et engagements des banques dans les différents enjeux sociétaux (source : www.ipag.fr)
Enjeux Actions terrain
16La Nef, société coopérative de finances solidaires, manifeste pour une banque éthique, Consulté sur http://www.lanef.com/wp-content/uploads/2014/11/Manifeste_vok.pdf, p3 17 Hikkerova, L. et Bortolloti, J. 2014. Finance éthique et RSE : le cas de trois banques, Working Paper n°165, http://www.ipag.fr/wp-content/uploads/recherche/WP/IPAG_WP_2014_165.pdf
1. Engagement contre l’exclusion et la
pauvreté
- Actions en faveur de l’insertion, de la lutte
contre la pauvreté et l’exclusion, ainsi que la
lutte en faveur des handicapés
- Propositions sur le microcrédit et la micro
assurance
2. Devoir de précaution sociale et
environnementale dans le financement de
projet ou dans l’acquisition
- Evaluation environnementale et sociétale
d’un projet suivant, entre autres, les principes
de l’Equator
3. Lutte contre le blanchiment d’argent et la
corruption
- Respect des principes de Wolfsberg
4. Offre commerciale et développement
durable
- Financement en partie axé sur le
développement durable soit, les projets éco-
innovation, les prêts solidaires, les produits
proposés aux clients et prospects ayant un
impact positif direct ou non sur la société
5. Approche organisationnelle : mode de
gouvernance du groupe
- Relations entre parties prenantes,
organisation des organes de décision et
d’exécution
6. Développement de l’ISR Investissements socialement responsables,
indice et éthique
7. Lutte contre le changement climatique de
manière directe ou indirecte
Soucis du réchauffement climatique, des
émissions de CO2, charte environnementale,
effort dans les énergies renouvelables en
interne
Dans son engagement pour une consommation responsable d’énergie, le Crédit Agricole
SA s’est lancé dans une offre de crédit pour les personnes qui habitent dans les logements
anciens qui, par conséquent, consomment une quantité importante d’énergie. Cette offre est le
prêt d’économie d’énergie. A la fin de l’année 2008, ce prêt a été adopté par environ 30 000
clients de la banque, soit six fois plus important par rapport à ceux qui ont souscrit pour
l’exercice 2007. Cela a permis au Crédit Agricole d’accumuler 300 millions d’euros pour
l’année 2008. La stratégie du Crédit Agricole ainsi que celle de la Société Générale consiste à
soigner leur image externe à travers la conformité aux lois imposées par l’Etat, en ce qui
concerne la non-discrimination lors des recrutements, la nécessité d’établir une sécurité
financière, la protection de l’Environnement, etc. Mais en même temps, ces banques utilisent
les aspects éthiques et normatifs des différentes lois afin de pouvoir en tirer des bénéfices tels
que l’attrait de clients à travers leurs engagements dans la protection de l’environnement ou
dans l’amélioration de la consommation d’énergie. Cependant, force est de constater que la
maîtrise des risques chez ces banques n’est pas encore parfaite18.
- Le principe du corporate éthique intégré dans les activités de crédit et de financement
La meilleure façon d’arriver aux concepts de développement durable pour les sociétés
financières, est d’intégrer le principe du corporate éthique dans les activités de crédit et de
financement. Un concept qui se traduit par le principe de Responsabilité Sociétale des
Entreprises ou la norme RSE. Elle entre en jeu dans le développement social,
environnemental et économique des sociétés. Au niveau des activités de crédit et de
financement, le RSE fait partie des critères à intégrer, car elle permet de gérer les risques
sociaux et environnementaux des sociétés financières. Pour sa pratique, cette responsabilité
adhère des codes de conduites spécifiques pour le secteur financier.
En premier lieu, il s’agit du Principe Equateur II ou PE, qui implique la fonction et le rôle
des sociétés dans le financement des projets du pays. Son objectif est la prise en compte de
cette fonction afin de réduire tous risques, qu’ils soient positifs ou négatifs, dans l’élaboration
dans la mise en application de ce principe19. Le PE intéresse beaucoup les sociétés financières
internationales qui, en général, demandent de l’appui pour les projets dans les pays sous
développés.
En second lieu, il y a le Programme des Nations Unies pour l’Environnement ou L’UNEP,
intégré aux sociétés financières pour les différentes activités liées à leur environnement.
Le troisième code, fondé également par l’ONU en date du 22 décembre 1989 à l’aide de la
résolution 44/228, est une proposition de stratégie pour le financement des sociétés
financières locales ou étrangères et qui ont intégré le principe du corporate éthique. C’est
également une sorte de plan d’action sur les activités humaines envers ces sociétés et envers
leur environnement.
18 Hikkerova, L. et Bortolloti, J. 2014. Finance éthique et RSE : le cas de trois banques, Working Paper n°165, http://www.ipag.fr/wp-content/uploads/recherche/WP/IPAG_WP_2014_165.pdf 19 De Serres, « aux confins de la responsabilité sociale des banques : les défis et les enjeux de la gestion des risques éthiques et fiduciaires », 6ème conférence de l ’AIMS, P 13-15
Devant l’adoption de ce principe par les sociétés financières, le corporate éthique demeure
un principe purement théorique avec une moindre implication des sociétés. Il n’existe presque
pas de mesure ni sur les suivis ni sur les évaluations pour chaque société. Les critères
environnementaux semblent être délaissés dans la majorité des cas, et les rapports restent
rares au côté des autres indicateurs de performance comme les critères sociaux et
économiques.
- La finance responsable
Au terme des activités relatives aux prêts et aux financements, le choix de l’intégration de
critères RSE est un défi à relever. En effet, étant donné que les banques devront reconnaître
leur responsabilité environnementale et humaine, il leur est essentiel d’adhérer aux normes du
Global Reporting Initiative, afin de prévoir l’intégration des critères RSE dans les prêts.
Par ailleurs, pour la gestion des risques dans les domaines sociaux et environnementaux,
adhérer à des codes de conduite et à des principes propres au secteur financier sont
nécessaires, notamment :
o Des Principes Equateurs II (PE) qui impliquent l’utilisation de critères sociaux
et environnementaux dans le cadre du financement de projet par rapport à un
pays en développement. De ce point de vue, l’objectif est d’inciter la banque à
prendre en compte un certain nombre de critères d’évaluation sociaux et
environnementaux dans l’optique du choix d’un projet. Il est aussi fortement
conseillé d’adhérer aux PE dont différents intervenants peuvent accorder leurs
appuis face à des projets se conformant à sa politique. Une politique qui sera
prise en compte dans sa durabilité au niveau social et environnementale
o De l’UNEP et Global Compact, un programme des Nations unies relatif à
l’environnement et aux institutions financières (UNEP FI) qui vise à intégrer
les considérations en termes environnementales, en se référant aux aspects des
opérations et des services au sein de la finance
o De l’Action 21, traitant la stratégie de financement pour les activités
socialement responsables. Ce plan d’action touchant tous les domaines où les
actions humaines influent sur la société et l’environnement
Toutefois, il est à souligner que la marque de bonne volonté chez une banque ne suffit
pas, il est essentiel intégrer dans ses activités, des degrés de variables qui font l’objet de
mesures et de suivis face à un indicateur de développement spécifique. Ces initiatives sont
prises pour avoir un impact direct sur l’environnement, en faisant appel à des pratiques
écologiquement responsable.
Par ailleurs, à la différence des autres entreprises, les services offerts par les banques
sont nécessaires à la vie civique de l’individu ainsi qu’à la santé économique de la société
dans laquelle il évolue. En outre, comme une banque représente un réseau de diffusion qui
filtre et exige un comportement socialement responsable à l’encontre de sa clientèle et son
investisseur, elle doit jouer un rôle de catalyseur au terme du mouvement de
responsabilisation sociale au sein des entreprises qu’elle finance.
A d’autres égards, une conception élargie de la RSE se manifeste dans les banques par
le choix de ne pas s’adonner à certaines activités ou de s’y prendre différemment. Elle se
concrétise en adoptant une politique qui tient en compte des critères qui sont retenus et
suivis pour l’octroi des services et des produits. Ceci se présentant sous forme
d’investissement, de placement privé, de financement, de produits dérivés et d’assurance
offerts, portant atteinte au milieu environnementale. Des projets qui sont propices à des
abus aux droits humains ne respectant pas les principes de responsabilités sociales.
Dans cet esprit, il est possible de faire un éventail de critères qui permet d’effectuer un
élargissement de la RSE des banques via le courant de la finance responsable.
Mais également, il est nécessaire de constater que la finance responsable et la finance
traditionnelle partagent les défis comme suit20 :
o Effectuer une évaluation des nouvelles mesures de transparence
20 De Serres, « aux confins de la responsabilité sociale des banques : les défis et les enjeux de la gestion des risques éthiques et fiduciaires », 6ème conférence de l’AIMS, P 15-18
o Assurer l’identification, la surveillance et l’évaluation des entreprise
performantes, saines, équilibrées et porteuses d’une rentabilité stable à long
terme
o Assurer l’identification des critères qui permettent une évaluation de la
performance financière des entreprises à laquelle ne peut être soustraite sa
triple performances à savoir, la sociale, l’éthique et l’environnementale. Ces
derniers, affectant directement sa performance financière globale.
Par ailleurs, le mouvement financier responsable oriente son influence sur la finance
traditionnelle vers une performance qui tient compte du milieu extérieur souvent laissé dans le
domaine de la performance sociale et environnementale. La finance responsable forçant la
finance traditionnelle en faisant une réconciliation aux principes fondamentaux de la création
de la valeur à long terme. Création qui ne peut être concrétisée que sous la prise en
considération, à la fois de l’intérêt des actionnaires et ceux de ses partenaires ou parties
prenantes, tout en incluant les clients, les employés, les fournisseurs et la société où évolue la
banque et qui lui donnent sa légitimité.
Ainsi, dans ce nouveau contexte, l’implication des investisseurs institutionnels est
inévitable dans les fonds de retraite. Ils prennent en considération les impacts du fond de
retraite qui sont importants au niveau du contrôle et de la surveillance. En ce sens,
sensibiliser les actionnaires majoritairement gestionnaires des fonds collectifs leurs permettra
d’être efficace dans les procédures d’évaluation, et à la fois, d’être prudent et responsables
face aux clients et de les inciter à œuvrer pour la complémentarité de l’allocation des
capitaux, des prêteurs et même des assureurs. Ceci, afin de considérer l’importance de
l’apprentissage quant à l’évaluation et la valorisation des entreprises qui tiennent comme pôle
de pratiques de gestion, leur responsabilité sociale et environnementale. Au niveau gestion,
les investissements plus importants dans les infrastructures est également une piste de
diversification éthique.
A d’autres égards, les principes pour l’investissement (PRI), une initiative conjointe
entre UNEP FI et Global Compact qui est développé en 2005 pour les investisseurs
institutionnels de grande taille, se donnent comme code de pratiques volontaires, la mission
d’agir au mieux des intérêts à long terme de leurs fiduciaire ou bénéficiaires. Le code qui
prend en compte les questions environnementales, sociales et de gouvernance d’entreprise
(ESG). En outre, le mouvement de la finance responsable et de l’investissement socialement
responsable offre d’ors et déjà un ensemble riche d’innovations financières pouvant être
transférer et appliquer à la finance plus traditionnelle. Le succès, la reconnaissance et la
pérennité du mouvement de la finance responsable est tributaire des investissements en
recherche. En effet, il est tout d’abord nécessaire de soutenir le développement d’outils et de
méthodes qui facilitent l’adhésion des investisseurs, prêteurs et assureurs, mais également
celui des gestionnaires.
- La gestion des risques
Pour la pérennité du mouvement de la finance responsable, des investissements dans le
cadre de la recherche demeurent importants. Le soutient au développement d’outils et de
méthodes pourrait, en effet, attirer les investisseurs et assurer les assureurs. Par ailleurs, les
gestionnaires d’entreprise pourraient également avoir un besoin de reconnaissance et de
pérennité dans le mouvement de la finance responsable.
Dans ce sens, la « gestion des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance »
peut se positionner comme étant le nouveau défi des banques. Au-delà de la prévision légale,
d’autres catégories d’informations peuvent être ajoutées au bilan social. Ce sont entre autres
le GRI, le AA1000, l’adoption du Balance Score Board, l’ISO14000, le FTSE4GOOD, le
Domini 400 Social Index ou le Jantzi Social Index21. Avec ces outils, elles peuvent réagir à la
dénonciation des groupes de pression et des Organisations non gouvernementales.
Toutefois, de nombreux risques éthiques demeurent mal couverts par la conception de
leur RSE par les banques. Ainsi, afin d’éviter la confusion entre volonté et obligation,
l’évaluation de la performance financière doit être effectuée à la lumière de la performance
fiduciaire. De ce fait, les risques opérationnels qui menacent la réputation des institutions
financières doivent inclure les risques éthiques. L’objectif en est d’éviter « le blanchiment,
l’évasion fiscale, la corruption, le contrôle des dérapages, les conflits d’intérêts, les devoirs
fiduciaires de prudence »22.
21 Consultée sur http://www.strategie-aims.com/events/conferences/6-xviieme-conference-de-l-aims/communications/1677-aux-confins-de-la-responsabilite-sociale-des-banques-les-defis-et-les-enjeux-de-la-gestion-des-risques-ethiques-et-fiduciaires/download le 30/11/2015 22 De Serres, « aux confins de la responsabilité soci ale des banques : les défis et les enjeux de la gestion des risques éthiques et fiduciaires », 6ème conférence de l’AIMS, P 22-25
De ce fait, des principes éthiques ont été mis en place pour maitriser les risques. Le
premier fait référence à l’obligation de responsabilité fiduciaire des sociétés financières vis-à-
vis de leur clientèle. En ce sens que les établissements bancaires sont soumis au respect des
règles de prudence, de diligence et de loyauté. Comme condition, cela engendre une étude de
l’influence des plans de rémunération et des programmes qui visent à promouvoir la prise de
décision des salariés. Mais également, le code de déontologie des différents métiers au sein
des sociétés financières exige à ce qu’il y ait une forme d’indemnisation ou de rémunération
considérée dans les différentes interventions des intermédiaires financiers, quelque soit son
type. De cette manière, il est probable d’avoir l’engagement des responsabilités civiles.
Le deuxième principe concerne la maitrise sur les activités de blanchiment d’argent ou
encore, les pratiques de corruption etc. Ces cas qui doivent faire appel à des responsabilités
juridiques.
Conclusion (1)
La gestion des risques associés au principe de corporate éthique, dans les sociétés
financières, est primordiale. En effet, étant donné que les sociétés financières sont des
entreprises, elles ont la responsabilité de rendre transparente leur démarche de maîtrise et de
gestion de risque.
En effet, d’après notre analyse théorique, ces risques peuvent se matérialiser sous
diverses formes, allant des risques sur les taux, les changes ou encore les liquidités et les
contreparties. Des risques qui, par ailleurs, se doivent d’être maitrisés.
Par ailleurs, la maitrise de ces derniers amène les sociétés financières à répondre à des
exigences économiques, qui consistent à disposer d’un plancher de rentabilité qui leur sert
afin d’être viable dans le temps. Mais également, devant le marché, il leur est nécessaire de
rendre transparentes leurs actions afin d’avoir une bonne réputation et une belle image vis-à-
vis du marché. Dans ce cadre, même en maitrisant efficacement les risques, les sociétés
financières ont besoin du corporate éthique afin de valoriser leurs actions sur le marché. Cela,
en faisant part de leurs actions dans le domaine de la RSE et en démontrant leur gestion saine
des risques, quelque soit la catégorie de ce dernier.
En effet, devant le besoin de divulgation d’une gestion transparente des
risques, et devant la nécessité d’appliquer les politiques et les stratégies RSE, dans la relation
sociale, le respect environnemental et la bonne gouvernance, les sociétés financières se
doivent d’adopter le principe de corporate éthique afin de se valoriser sa valeur. Toutefois,
comme nous l’avons noté, de mettre en places des outils et des méthodes pourrait, en effet,
attirer les investisseurs et assurer les assureurs. Par ailleurs, les gestionnaires d’entreprise
pourraient également avoir un besoin de reconnaissance et de pérennité dans le mouvement de
la finance responsable.
Ainsi, à notre question problématique « des risques trop maitrisés, sans corporate éthique,
valorisent ou dévalorisent les sociétés financières ? », nous avons noté que les outils et
méthodes sont peu existants à ce jour. Or c’est un sujet très important qui va dans la
continuité de l’évolution économique, financière, sociale et anthropologique. Des outils
permettant de créer des passerelles entre les différents secteurs comptable, juridique,
financiers seront mis en place.
Analyser les outils et les méthodes existants, en tentant de jeter une approche scientifique
solide, en y intégrant une variable ethique/risk, au sein d’un modèle théorique.
Bibliographie (1)
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- Dorasamy, N. and Abdel-Baki, M. 2014. “The inception of ethical banking: An
imperative transformation in post-revolution Egypt”, International business &
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- Dormant, B., Geoffard, P. et Tirole, J. 2014. Refonder l’assurance maladie. Les notes
du conseil d’analyse économique, n° 12.
- Hull, J. 2007. Gestion des risqué et institutions financières. 2ème édition. Pearson
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- Keizer B., 1993, « la gestion des risques dans les banques » in revue d’économie
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Education France, Paris, 924p.
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Hallennes – Lez – Haubourdin, 288p.
Liens URL :
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m
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- http://www.comptanat.fr/principe/banquex.htm
- http://www.societegenerale.com/fr/comprendre-la-banque/le-metier-de-banquier/la-
gestion-des-risques-bancaires
- http://www.febea.org/sites/default/files/library_files/definition_banque_ethique -fr.pdf
- http://www.lanef.com/wp-content/uploads/2014/11/Manifeste_vok.pdf
- http://www.ipag.fr/wp-content/uploads/recherche/WP/IPAG_WP_2014_165.pdf
- http://www.strategie-aims.com/events/conferences/6-xviieme-conference-de-l-
aims/communications/1677-aux-confins-de-la-responsabilite-sociale-des-banques-les-defis-
et-les-enjeux-de-la-gestion-des-risques-ethiques-et-fiduciaires/download
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