+ All Categories
Transcript

Benmebkhout Mohamed [email protected]

CROISADE

SOUS

CAPE ?

Août 2003

4

Pas un jour n’est passé où je n’aipensé à toi

A la nuit des temps tu étais sûrement avec moi

Les barbares ont décidé de devenirtes rois

En faussant l’histoire et créant aussi l’effroi

Si le monde connaissait leur doctrine sans foi

5

Trahie par lui, lui qui parle du respect des lois

Impure, dorénavant ils voudront que tu sois

Nenni, certes tu ne l’accepteras pas, toi

Et libérée tu seras, si assez tu y crois.

« Chaque fois que desparoles sont attribuées à unepersonne en qui les gens ontconfiance, ils les acceptent,même si elles sont contrairesà la vérité. Si ces parolessont prêtées à quelqu’un dont

6

ils pensent du mal, ils lesrefusent, même si ellescorrespondent à la vérité.Toujours ils connaissent lavérité par référence auxhommes, jamais par référence àla vérité. Voilà le pointsuprême de l’ignorance et dupréjudice que l’on se fait àsoi-même. »

Emir Abdelkader (1808-1883)

7

PREFACE

Excédé par une agression quasiquotidienne dirigée contre l'Islam et lesMusulmans, je me suis permis par larédaction de cet opuscule de vouloirdéceler les raisons de cette antipathiedéclarée contre ma communauté, d'identifierles reproches, y apporter une réponseadéquate dont le but espéré est de fairecomprendre aux Occidentaux le point de vuearabe rapporté par un Arabe, de clarifier àcertains de mes coreligionnaires un pan del'histoire nécessitant un dépoussiérage età rappeler les atrocités commises parl’Occident aisément oublieux. Le rappel decertaines vérités enfouies ouvolontairement passées sous silenceconcernant les crimes perpétrés pendantplus de vingt siècles sur la communautéjuive « ashkénaze » d'Europe n'a pour butque de démontrer que l'autre communauté« Sépharade » du Maghreb et du Moyen-Orienta pu s'épanouir sereinement de la mêmefaçon que les Musulmans. Cette évocation ne

8

doit pas être interprétée comme une actionsectaire dans le but de diaboliser le Juifou de jeter l'opprobre sur le Chrétiend'aujourd'hui mais doit servir plutôt àreplacer les circonstances dans le décortemporel et à dévoiler les causes quipeuvent expliquer ce déchaînementmédiatique contre l'Islam et les Musulmans.

Mon approche n´est certes pas celle d'unhistorien, car je n'en ai pas le titre ;cependant, les résultats relatifs auxrecherches entreprises m'ont énormémentsurpris. Les informations récoltées ont étéordonnées de façon intelligible, éliminanttoute phraséologie tortueuse et déroutante.Encore une fois, cet écrit ne doit surtoutpas se répertorier comme une doctrineantisémite mais plutôt comme un désir devérité dans le but de confondre despolitiques malsaines, menant le monde à saperte par une confrontationintercommunautaire non désirée et nonsouhaitable.

9

La mission ne fut pas aisée car la routeest semée d'attitudes partiales et d'idéesfausses très enracinées en Occident, demanipulations partisanes et de clichésfraîchement introduits dans la mémoire del'Occidental. Il s'agira donc de poser lesjalons d´une prospection destinée à fairejaillir la vérité ou de la rendre moinscomplexe. Je souhaite que le lecteur aitpour souci de déceler toute assertion quilui semblerait douteuse, de la vérifier etde la dénoncer si inexacte tout endéveloppant une attention soutenue pouréviter de tomber dans les pièges desstéréotypes. Walter Lippman en 1922 écrira : «On nous

a parlé du monde avant de nous le laisservoir. Nous imaginons avant d’expérimenter.Et ces préconceptions commandent leprocessus de la perception. ».Une enquêteréalisée aux Etats-Unis consistait àprésenter l’image d’un Noir et d’un Blanctenant à la main un rasoir à un certainnombre d’individus. Quand ils eurent àdécrire l’image perçue, les Blancs finirentpar dire que c’était le Noir qui portait un

10

rasoir conformément au stéréotype courantqui fait du Noir américain un être violentet agressif.

Ainsi l'image des Musulmans a été terniedepuis le début du siècle précédent par desrévisionnistes juifs et des politiciensoccidentaux influents, corruptibles, quiont présenté les croisades comme un moyende libération des lieux saints judéo-chrétiens de l'emprise du monde musulmantoujours en vigueur et que, par la créationde l'Etat hébreu, le but serait atteinttout en omettant de dire au monde que lesArabes chrétiens ont été aussi spoliés deleurs droits sans oublier que l'Occidentavait trouvé là, après la Deuxième Guerremondiale, le meilleur moyen de sedébarrasser des Juifs en leur offrant uneterre d'asile appartenant à d'autres. Ilfaut se rappeler que lors du XIe congrèssioniste de 1903, l'Angleterre avaitproposé aux congressistes l'Ouganda commefoyer national au peuple juif. Avant l'idée même de création d'un état

judaïque, les Musulmans, les Chrétiens et11

les Juifs vivaient en quasi parfaiteentente sur cette terre pendant plus d'unmillénaire où les droits des minoritésfurent respectés. La colonisation sciemmentdétruira cet équilibre et favorisera lesectarisme entre ces peuples sous leprécepte colonial d’usage : « Diviser pourmieux régner ».

INTRODUCTION

L'historiographie de l'humanité a révéléque toutes les civilisations ont eusuccessivement leur lot de gloire et leur

12

lot d'opprobre. Cette dernière phase,souvent de courte durée, peut êtreoccasionnée par des personnes malconseillées, mal renseignées, ignorantesou malintentionnées. La fin de cettepériode s'apparente généralement à unevolonté populaire manifeste ou à un conflitanémiant le pouvoir en place.

Toute décision prise, qu’elle soitpolitique ou autre, bonne ou mauvaise,introduit incontestablement une variationdans le mouvement de métamorphose des idéesqui définiront par la suite la conduite deshommes. Ce changement généralementdoctrinal dicté par une caste dirigeanteest repris par les foules manipulées dansla majorité des cas. L'humanité serappellera de beaucoup de tragédies causéespar la jalousie, l'ignorance, la cupidité,le racisme, la malveillance et l'arrogance.Telle fut l'Inquisition et les fanatismesreligieux, la traite des Noirs, lescroisades, l'asservissement etl'extermination des peuples colonisés.

13

L'histoire des peuples arabes se confondavec celle du monde musulman. Elle estsouvent lue par beaucoup d'Occidentaux avecpartialité et sous des angles d´analysetrès singuliers faits par des soi-disantspécialistes du monde arabe. On vantera lesMusulmans quand il s'agira d'œuvresarchitecturales ou scientifiques et onévoquera l'Andalousie, Avicenne etAverroès. On se souviendra du Taj Mahalquand on évoquera l'amour. On les accablerasans preuves quand il s'agira de toléranceet de civilité. On leur reprochera leurinflexibilité religieuse et leur non-dilution dans la société occidentale et onles considèrera comme des fanatiques,quand cela concernera leur fermeté dans lerespect des causes justes.

Le monde arabe, considéré à tort commeopulent, occupe un territoire quasidésertique ayant une très faiblepluviométrie annuelle avec une agriculturerudimentaire loin de satisfaire sesbesoins. Le constat est amer, le mondemusulman déstructuré, victime d’une

14

déculturation, est pauvre et sa dépendancevis-à-vis des anciennes puissancescolonisatrices reste encore d'actualité.Dans la majorité de ces pays, lesressources pétrolières appartiennent à desconsortiums internationaux et ne profitentpratiquement guère à leurs populations. A la fin de la Première Guerre mondiale

et après le démembrement de l'Empireottoman, l'immixtion de l'Europe colonialeet des Etats-Unis a pesé négativement parl'occupation sur l'histoire politique dumonde oriental en créant des micro-étatsdémographiquement faibles, aux sous-solstrès riches, et après la proclamation desindépendances, en promouvant des régimesfantoches dénués de toute légitimitépopulaire dont la mission essentielleservira à préserver les intérêts de cespuissances protectrices, notamment lesgisements pétrolifères. Les chefs arabeséprouveront le besoin de développer leurarmée et leur police, confortant par lapeur et la répression ainsi leur pouvoir etempêchant l'émergence d'idées

15

émancipatrices. Certains d'entre eux sontconscients de la fragilité de leur pays carles différentes blessures infligées aumonde musulman par l'Occident se sontrévélées dévastatrices.

Après la création inique de l'Etatisraélien en 1948, le nationalisme arabedicta lui aussi la nécessité de renforcerle potentiel militaire des forces arméesarabes, afin de faire disparaître cetteinjustice tout en repoussant en même tempsaux calendes grecques toute aspirationdémocratique. Cette course à l'armementfera le bonheur des blocs américano-soviétiques qui s'enrichiront au détrimentdu progrès scientifique et économique de lanation arabe.

Cette carence démocratique dans cetterégion du monde répondra aux attentes desgouvernements occidentaux. Elle est lagarantie de la pérennité de leurdomination. Les peuples pensent tout hautmais les gouvernants tout bas, car ladiplomatie, telle qu'elle se pratique

16

aujourd'hui, s'identifie à de la fourberieet ne peut s'accorder avec les grandsprincipes et les valeurs positives del'humanité que sont la bienséance,l'honnêteté, le pacifisme, la commisérationet l'entraide entre nations. Cematérialisme cupide dénué de touteaspiration noble se marie très mal avec ladéfense des droits de l'homme quel qu’ilsoit.

L'état de détresse dans ces contrées aengendré beaucoup de problèmes et de mauxsociaux générateurs de mouvements derévolte et de révolutions violentes,sanglantes, voire naïves. Des hommes à laperspicacité néfaste ou eux-mêmes incultesinstruisent et dirigent des personnesignorantes qui perpétuent des atrocitésaujourd'hui identifiées comme le fruit d'unfanatisme religieux qui essaie de porteratteinte à l'Islam. Les instigateurs sontnombreux et peuvent ne pas apparteniruniquement au monde musulman. LesAméricains ont eu recours à ce stratagèmeen encourageant un certain Ben Laden à

17

chasser les Soviétiques d'Afghanistan.Madeleine Al Bright a affirmé que lepouvoir Taliban sur l'Afghanistan était unetrès bonne chose, bien que décrié par lemonde entier. Les USA le feront tomberaprès la chute des tours du World TradeCenter. Curieusement, les Américains fontla guerre aujourd'hui à des entités crééespar eux.

Ce revirement dans l'appréciation desrégimes ne dépend donc que du volume dubien-être que peuvent se procurer lespuissants. Ainsi, cette bénédictionintéressée du pouvoir en place estentièrement économique et le sortmalheureux des peuples n'est brandi qu'unefois le divorce prononcé d’avec le pouvoirvassal ou que les objectifs espérés soientcontrecarrés. L'opinion occidentale estsouvent trompée par ses gouvernants et parune presse subalterne dont l'unique but estde cacher l'objectif véritable par desconsidérations présentées comme strictementhumanitaires ou préventives concernant lasécurité nationale. Les hommes politiques

18

et les médias prépareront longtemps àl'avance un terrain favorable à leurintervention militaire en diffusant desinformations difficilement vérifiables aucommun des mortels et dans la plupart descas jamais corroborées à la fin desconflits. Les séquelles sont abominablesquand la lumière se fait. Le désir devengeance de gens blessés dans leur chairne sera que plus fort et ne distinguera niles personnalités officielles ni lessimples citoyens de la nation agressive oucomplice, car les uns ont falsifié lesfaits et les autres se sont laisséstromper.

Les termes « modernité » et « Islam »déclenchent un faux débat, car il ne peut yavoir d'entente tant que les injustices nese résorbent pas. L'Occident fait sonpossible pour que des solutions ne soientpas apportées à l'injuste dossierpalestinien qui envenime toute relationentre les différentes communautés descultes monothéiques. L'Occident veut unIslam moderne qui ne doit pas intégrer la

19

Palestine dans ses équations, et le mondemusulman veut la modernité sans oublier l´inique théorème du Moyen-Orient. Un dénide justice qui dure depuis plus decinquante ans dont l'exemple le plusfrappant est celui de ce peuple spolié desa terre et de ses droits que l'on présentecomme une nation terroriste et où même lesenfants de l'Intifada méritent la mort quileur est donnée. Ce peuple, auquel onrefuse de se référer à l'histoire, pourtantrécente de la colonisation anglaise, et àses méfaits, malgré toutes les résolutionsdes Nations unies, jamais respectées parIsraël avec le silence complice desgouvernements occidentaux, ne peut serassembler et avoir une vie décente sur sonpropre sol. Ce fut aussi la tragédie du peuple

algérien qui a souffert pendant plus de 132ans d'une occupation inqualifiable et quisouffre encore depuis plus d'une décennied'une guerre qui ne dit pas son nom dont lagenèse est multidimensionnelle. Leségorgeurs et les éventreurs ne sont pas

20

uniquement des Algériens. Plus de centmille victimes ont été tuées dans desconditions effroyables et la liste continueà s'allonger. Révoltée contre sesgouvernants en 1988, une Algérie nouvelleest née dans la douleur malgrél'opposition non déclarée des gouvernantsarabes et les manigances de certains étatsoccidentaux apeurés par l'idée de voirnaître une démocratie dans un état musulmandont le contagieux exemple menacerait àterme leur domination et leur patrimoinepétrolier ainsi que celle de leursprotecteurs. Les Algériens connaîtront l'horreur juste

après l´avènement de la démocratie.Etrangement, cela coïncidera aussi avec lemarathon engagé par leur président Chadli,privilégiant un règlement pacifique dans leconflit Irako-koweitien sans interventiondes puissances occidentales, car le mondemusulman ne se trompait pas sur les viséesaméricaines qu'il assimile d'abord à unenouvelle forme de croisade pour asseoirdurablement l'Etat d'Israël, puis à unenouvelle forme de colonisation qui

21

s'apparenterait à placer à la tête de cespays moyen-orientaux des gouvernementsvassaux. Cet interventionnisme ne serajamais assimilé à une opération humanitairepar les nations victimes.

Depuis le 11 septembre 2001, des proposmalveillants et des jugements de valeurnégatifs agressent les oreilles musulmanes.En Occident, on considère que l'Islam estune religion rétrograde, incapable des'agglomérer avec la modernité. De nouveauxconcepts sont inventés pour désigner cet« anti-modernisme » comme « le mal »,« l'assimilation », « l'axe du mal » et« choc des civilisations ». De même estdépoussiéré le terme « croisade », utilisépar le Président américain dans sa luttecontre El Qaïda.

Accusant de barbarie et d'insensibilitéles Arabes, ce doigt accusateur, sans pourcela se démasquer, est pourtantl'instrument d'une stratégie experte auservice d'Israël et de ses amis.

22

Comment peut-on aujourd'hui causerles souffrances du peuple palestinienet accuser des institutions ou desfirmes européennes actuelles d'êtreresponsables des malheurs de lacommunauté juive pendant la DeuxièmeGuerre mondiale ?

Il est aberrant aujourd’hui de voir desprocès contre des pays et même desentreprises pour leur rôle durant laDeuxième Guerre mondiale dans le malheur dupeuple juif et les voir condamnés às’acquitter de sommes astronomiques pourdes faits vieux de plus de cinquante ansalors que le peuple palestinien ne peutmême pas arrêter la main du bourreau qui leflagelle et l'assassine, ou trouver unemain secourable qui assurerait sa défenseet l’aiderait à recouvrer ses droits. Uncrime vieux de cinquante ans est puni alorsqu’un crime qui se commet présentement

23

n’est même pas condamnable. Le veto quasipermanent des USA au Conseil de sécuritéest l'illustration parfaite de cetteignominie au profit d'Israël.

La perception de l'Occident vis-à-vis decette injustice imposée au peuplepalestinien, que l’on veut rendre apatride,a énormément changé parce qu'influencée parune puissante médiatisation partisane enfaveur de l'Etat hébreu qui a su utiliserl'atrocité des attentats perpétrés par despersonnes désespérées, révoltées tout enrappelant aux Occidentaux oublieux lessouffrances de la diaspora juive etl'holocauste et en légitimant la répressionde l'armée juive sur la population civilepalestinienne. Depuis la seconde Intifada,plus de trois mille Palestiniens et sixcents Israéliens ont trouvé la mort. Lamanipulation médiatique a ignoré sciemmentles douleurs palestiniennes et superbementamplifié les deuils israéliens. Cettecampagne médiatique servile ne peut pasêtre exécutée par des journalistesinnocents mais par des partisans, des

24

corrompus ou des faibles d'esprit menacésde licenciement. L'intelligentsia a peur dulobby juif. Le journaliste israélien ShamirIsraël le confirme : « La plupart desintellectuels accepteraient plus facilementde se voir accusés de pédophilie qued'antisémitisme. »

Le rôle des journalistes ne peut seprêter à la corruption de la vérité car lafinalité n'est pas seulement de dénigrerl'ennemi mais de tromper aussi l'ami,c'est-à-dire l'opinion de sa propre nation,et nul ne peut dire où s'arrêtera lemensonge.

L'exemple le plus concret de cettedéviation a été l’attitude de la presseinternationale pendant la première guerredu Golfe, trompée ou complice dans lapromotion du mythe « Guerre propre », enréalité meurtrière pour les populationsciviles car il y eut plus de cent millemorts. L'assertion que l'Irak était laquatrième armée du monde s'était révélée uncanular. La presse a été ou s'est laissée

25

manipuler de bout en bout par les officinesde propagande des armées occidentales.Cette même presse, pendant la guerred’occupation de l’Irak, cette fois poursoi-disant ne pas être trompée, se dit« embarquée ». Cette situation, loin d’êtreobjective, rend le journaliste plus prochedes soldats avec qui il partage le gîte etle logis et parfois le danger de mort et savision est troublée par le décès brutald’un nouveau pote au point d’accuser lapopulation civile de brutalité. LesAméricains, lors de la prise de Bagdad, onttué d'indésirables journalistes et ont misau pas d'autres (des Occidentaux pour laplupart). Plusieurs perdront leur job ouseront arrêtés et accusés de complicitéavec El Qaïda comme le journaliste de lachaîne qatarie « El Djazira », TeissirAlouni. Les exactions ne seront pas filméeset montrées. En fin de compte,l’information est toujours manipulée etperfide.

Aujourd'hui l'Irak est occupé par lesAméricains désavoués par l'ensemble de

26

l'opinion mondiale qui se rend compte de ladangerosité de la situation créée. L'ONUest mourante et avec elle tous les accordsconclus ainsi que l'espoir de voir naîtreun monde meilleur où le faible n'auraitplus à être protégé et le puissant nepourrait plus exercer son hégémonie.

Dans ce conflit, dès les premiers jours,certes, certains pays ont adopté unecourageuse attitude saluée par l'ensemblede la population mondiale. Mais lepragmatisme économique après ledéclenchement de la guerre a contraintcertains de ces pays à se repositionnerderrière les Etats-Unis, fustigeant lepouvoir dictatorial de Saddam Hossein enespérant sa chute rapide tout en oubliantl'illégitimité de l'agression d'un étatsouverain. Les valeurs humaines ne doiventen aucun cas se monnayer et les principeslégaux devront être toujours défendus.

Le droit international doit prévoirmaintenant une place pour le droitd'ingérence désormais non condamné.

27

Le droit d'ingérence sera-t-il appliquésans hypocrisie et sans exception dans tousles pays du monde où règnerait uneinjustice ? La faim pourrait-elle êtreassimilée à une injustice ? L'hypothétiquecommunauté internationale se chargera-t-elle d'appliquer cette punition? Quelsdoivent être les critères pourl'application de ce nouveau concept ?Comment sera-t-il appliqué contre les étatsdétenteurs d'armes de destruction massive ?Le droit d'ingérence ne pourra jamais

être appliqué par la communautéinternationale, mais sera seulement l'armede la puissance de l'état fort au servicede son propre intérêt. Hormis les USA,toutes les autres nations sont conscientesde leur propre faiblesse et que l'avenirsera incertain si des mesures réellescontrecarrant cette hégémonie ne sont pasprises. La puissance américaine menace un autre

état arabe et lui intime l'ordre de ne pashéberger les combattants palestiniens sur

28

son sol. Les Palestiniens, les Syriens etles Libanais luttent pour la libération deleurs territoires occupés et sont obligésde se soutenir mutuellement tant que dureracette spoliation. On ne peut pas interdireà un peuple agressé de ne pas se défendrecontre un agresseur.

La calomnie dirigée contre la Syrie etpar conséquent contre le monde musulman estintimement liée au conflit israélo-arabe,qui sert de paravent à la volonté demaintenir un foyer de tension etd'instabilité nécessitant une interventionmilitaire « réparatrice » de temps à autreet visant aussi à isoler les Palestinienspour les rendre plus malléables àl'adoption des desseins israéliens etfinalement à faire agréer l'inacceptable,c'est-à-dire l'abandon pur et simple decertaines revendications telles quel'intégrité des territoires occupés en 1967et le non-retour des réfugiés palestiniens.

L'occasion de régler définitivement cetteiniquité après la punition infligée à

29

l'Irak pour « non-respect » de larésolution de l'ONU est offerteaujourd'hui, mais elle ne suscite pasl’engouement des puissances occidentales etl'adhésion des Américains. L'embourbementde l'US Army en Irak aujourd'hui présage, àplus ou moins long terme, unrepositionnement plus favorable de lapolitique américaine envers le mondemusulman après la déchéance de Bush et deBlair aux prochains rendez-vous électoraux.Les armes nucléaires de l’Irak n'ont pasété encore trouvées. La puissance d'Israëlface au monde musulman n'existe que grâceau bouclier américain. Le soutien dugouvernement des Etats-Unis pouvant êtreéphémère, le peuple israélien ne doitsurtout pas oublier que les Arabes,aujourd'hui en situation de faiblesse commejamais auparavant, tendent leurs mains versla paix et reconnaissent l'Etat d'Israël.Repousser cette proposition signifieraitl'échec de toute autre tentative future deréconciliation et s’interpréterait comme unvœu de prolongation du statu quo ; alors,le monde musulman devra trouver une autre

30

manière de se libérer de cette humiliationpermanente, et la solution préconiséepassera forcément par la disparition del'Etat d'Israël. La feuille de route auxmains de Sharon ne présage rien de bon etse désintègrera par les délais très longsdes négociations et par des actionsvolontaires de sabordage du processus, telsque la construction du mur et du tir demissiles aériens sur des civils. Prix Nobelde la paix aujourd'hui accusé de terrorismepar les Américains, Yasser Arafat risque demourir de vieillesse ou de maladie etn'aura pas la chance de voir son payslibéré. Un nouvel épisode concernantl’Iran, accusé lui aussi de produire desarmes nucléaires, est en train de serédiger dans les officines israéloaméricaines. Dans cette histoire, le mondearabo-musulman, ayant perdu la puissancenon négligeable de l'Irak, s'interrogerasur la prochaine concession qui, en toutelogique, concernera soit l’Iran soit laSyrie dans le but d’éliminer toute forcepouvant constituer un danger à la pérennitéde l'Etat d'Israël.

31

Par ces temps imprégnés de souffrance etde violence où le mensonge recouvre lavérité, il devient difficile de distinguerles intrigues créées de toutes pièces pardes scribouillards et orateurs montrant dudoigt le spectre du choc des civilisationset fustigeant le monde civilisé pour soninaction.

Cet état de fait durera tant quel’individu sera incapable de séparer le bongrain de l’ivraie sans qu’il ait às’appuyer sur des écrits ou des prêches depersonnes malintentionnées, en puisant dansl'histoire des peuples, notamment danscelle du monde arabe. La confirmation estmentionnée dans un Livre Saint : « L’hommen’est que mensonge », Bible, AncienTestament, Psaumes, IV, 3 ; et « Vous leshommes, jusqu’à quand ces cœurs fermés, cegoût à rien, cette course au mensonge ? »,Bible, Ancien Testament, Psaumes, IV, 3.

Il existe énormément de raisons quipoussent l’homme à devenir vil par lemensonge, car il est toujours récompensé à

32

brève échéance. Le fait de mentir ou detravestir la vérité ne peut être en aucuncas assimilé à une plaisanterie, mais doitêtre considéré plutôt comme une actioncriminelle lorsqu'il nuit aux relationsintercommunautaires. La tromperie peut êtretrès bien rémunérée pour les uns etmachiavéliquement prolifique pour lesinstigateurs.

Dans cette quête d'exactitude, il estcapital d’ouvrir les yeux et le cœur entenant compte des us et coutumes en terred'Islam sans ignorer les parcourshistoriques semés d’embûches, de miragesdressés et de conflits passés ou encoreexistants. Pour la réussite de cetexercice, ne nous conformons pas à cettephrase d’Alain Emile Chartier : «L’erreurde Descartes est de meilleure qualité quela vérité d’un pédant.» Le pédant a raisonet Descartes a superbement tort, telle doitêtre la conclusion pour l’amour del’authenticité et de la sincérité, toutesdeux nécessaires pour générer un débat

33

fructueux ainsi qu'une reconnaissanceréciproque entre les communautés.

Les vocables « choc des civilisations »et « croisade », brandis par des chefsd’état occidentaux prennent des dimensionsdramatiques puisqu’ils trompent leurscitoyens et provoquent la montée de lahaine et du racisme contre une autrecommunauté. Les buts sont multiples et lesdesseins inavoués. Il n’y a pas d’effetsans cause et pas de cause sans effet danscette conjoncture récente imposée à lareligion musulmane et à travers elle aumonde arabe dont une partie estchrétienne.

Ainsi se profilent deux possibilitésd’analyser cette agression en la mettanten corrélation, soit avec la religion soitavec le monde arabe. Selon la premièrehypothèse, le conflit serait d’essenceidéologique et selon la seconde, ildeviendrait un problème exclusivementpolitique.

34

1. L’IDEOLOGIE EN QUESTION

Qualifiée de religieuse après lesévènements du 11 septembre 2001, cetteconfrontation ne peut revêtir l’aspect d’uncombat où les protagonistes seraient leCoran d’un côté et la Bible ou l’Evangilede l’autre. Cela ne mènerait à rien, carl’Islam donne aux Chrétiens et aux Juifsune place de choix. Ils sont mentionnéscomme « Gens du Livre » dans le Coran. Ilreconnaît comme siens, sans faire dedistinction aucune, la religion hébraïque,la religion chrétienne ainsi que tous les

35

Prophètes venus avant Mohamed (Que le SalutSoit Sur Lui). Le Coran cite nommément :Abraham 75 fois, Loth 27 fois, David 18fois, Moïse 162 fois, Marie 35 fois, Jésus33 fois et bien d'autres avant eux. Lareligion musulmane ne professe aucuneagressivité envers les Chrétiens et lesJuifs. Le monde musulman, de par sonhistoire, n'a pas opprimé les minoritésreligieuses. C'est en Andalousie musulmaneque l'Age d'Or de la pensée juive s'estdéveloppé. Et c'est toujours là que lessavants arabes enseignaient les sciencesaux autres nations d'Europe pendant près dehuit siècles.

Imprégné de cette richesseintellectuelle musulmane, se distingueraplus tard sur le continent africain unhéros algérien nommé Abdelkader quiconduira l'insurrection contre l'occupationfrançaise de son pays. Grand chefmilitaire, longtemps il défiera la Franceet c'est lui qui concevra l'Etat algérien.Il se rendra pour sauver les tribusalgériennes menacées d'extermination et

36

sera incarcéré en France. Là-bas, ildevient la coqueluche de l'aristocratie etde l’intelligentsia française, surprisespar l'érudition de ce bédouin et par sesécrits, qui intercéderont auprès dusouverain français en sa faveur pour unexil en Turquie puis en Syrie. Durant son exil en Syrie, l’Emir

Abdelkader sauva d’une mort certaine lesChrétiens de Damas en s’interposant avecses guerriers maghrébins et en forçant parle sabre les émeutiers. Ce geste lui valutla reconnaissance et la gratitude despeuples d’Europe et d’Amérique. L’ensembledes souverains, présidents et dignitairesde tout rang lui rendirent hommage et luifirent de somptueux présents. Legouvernement français lui décerna la Légiond’honneur. L’Etat de l’Iowa donna en 1848son nom à une ville : El-Kader. Il n’existepas dans l’histoire de l’humanité depersonnalité passée ou présente ayantrécolté autant de reconnaissance. Soncontemporain le Maréchal français Soultdisait : « Il n’y a présentement dans le

37

monde que trois hommes auxquels on puisseaccorder légitimement la qualification degrands, et tous trois appartiennent àl’Islamisme : ce sont Abdelkader, MehemetAli et Chamyl le tchétchène ».

Philosophe mystique et poète, le guerrierAbdelkader écrit en 1855 dans sa « Lettresaux Français » que beaucoup nomment aussi« Rappel à l’Intelligent, avis àl’indifférent » à propos des religionsmonothéistes et de l’abrogation des lois :

« Sur les fondements de la religion etsur ses principes, les différents Prophètesdepuis Adam jusqu’au dernier messagerMohamed ne se contredisent en rien. Tousappellent la création (les gens) àproclamer l’unicité de Dieu, à lemagnifier, à croire fermement que toutechose dans le monde est son œuvre, et queLui, le Très Haut, est l’unique cause del’existence de tout, ne dépendant Lui-même(qu'IL soit glorifié !) d’aucune cause quiLe fasse exister. Tous les Prophètesprofessent également le respect de l’âme,

38

de l’esprit, de la lignée et des biensacquis. Tous s’accordent sur ces quatrepoints, que toutes les lois religieusess’entendent à défendre. Leur but commun estla glorification de Dieu et la sollicitudeà l’égard des créatures de Dieu. Abrogerl’un de ces quatre points est impossible,alors qu’on peut toujours abroger telle outelle loi religieuse dictée par laconjoncture. Ceci à l’exclusion bien sûrdes lois que l’esprit juge nécessaire –ainsi la reconnaissance de l’unité(unicité) de Dieu et les quatre points quenous venons de mentionner, quel’intelligence, en accord avec les loisreligieuses, impose de sauvegarder. Ce quidiffère chez l’un ou l’autre des Prophètes,c’est uniquement la manière de lessauvegarder, les aménagements prévus pourassurer leur permanence. On peut juger dela sagesse de telle ou telle mesured’abrogation et de son utilité enconsidérant dans quelle mesure la loireligieuse sert les intérêts des serviteursde Dieu ; ou en considérant aussi bien labienveillance de Dieu à l’égard de ses

39

créatures. Il est possible que cesintérêts, temporels, viennent à changer, etque ce changement puisse affecter la loi enquestion. Il en va de même pour les soinsprescrits par un médecin. Un jour ilordonne de boire une potion spéciale, qu’ilne prescrira plus à un autre moment. Demême l’intérêt au service duquel la loireligieuse devait être maintenue, dont ilfallait prendre soin, a pu être remplacépar un intérêt nouveau, venu supplanter lepremier : ce qui rend nécessaire, à unmoment donné, l’abrogation de la loi qui setrouvait au service de l’intérêt premier.On peut aussi considérer que les loisreligieuses, dépendant de la pure volontéde Dieu, ne sont pas au service d’unintérêt précis. Dans ce dernier cas,l’affaire est simple, car le Très-Haut,Juge Absolu, fait ce qu'IL veut. IL peutétablir une loi et en supprimer une autresans avoir à se justifier par telle causeou tel but déterminé. Comme il ne saurait y avoir

d’incompatibilité entre une décision renduenécessaire par la disparition de la même

40

réalité à un autre moment, de même il n’y apas incompatibilité foncière entre lapermission de faire quelque chose à telmoment et l’interdiction de la faire à telautre. Comme la durée de toute réalité,ainsi que l’heure où elle sera effacée, estfixée par la sagesse de Dieu, même si nousignorons quand, de même la durée de touteloi et l’heure de son abrogation sontfixées par la même sagesse, même si leshommes qui vivent leur religion avant cetinstant ignorent ce qui va en advenir. Leslois religieuses dictées par les Prophètesvarient au gré des considérationsjuridiques qui les ont inspirées, car lesintérêts des hommes changent au cours dessiècles, tout jugement n’étant jamais justequ’en fonction des intérêts des gens del’époque où il a été promulgué, c’est-à-dire compte tenu des vrais besoins del’homme, unique destinataire du messageprophétique. L’abrogation vise lesjugements, non le message du Prophète, quia pu prendre la forme de telle loireligieuse qu’il lui a plu d’édicter. La

41

prophétie est une qualité ; elle ne sauraitêtre retirée à qui la possède……. ».

Et plus loin l'émir Abdelkader ajoute :

« La religion est unique. Et ce, parl’accord des Prophètes. Car ils n’ont étéd’un avis différent que sur certainesrègles de détail. Ils ressemblent en fait àdes hommes qui auraient un même père,chacun une mère différente. Les accusertous de mensonge ou accuser de mensongel’un et croire l’autre revient au même :c’est enfreindre avec légèreté la règleessentielle du devoir religieux. Si lesMusulmans et les Chrétiens avaient voulu meprêter leur attention, j’aurais fait cesserleurs querelles : ils seraient devenus,extérieurement et intérieurement, desfrères. Mais ils n’ont pas fait attention àmes paroles : la sagesse de Dieu a décidéqu’ils ne seraient pas réunis en une mêmefoi. Ne fera cesser leurs divergences quele Messie lorsqu’il reviendra…. ».

42

Cette analyse d’Abdelkader est confortéepar le Coran ( sourate AlImran, verset 171) :

 « Ô Gens du Livre (chrétiens),n’exagérez pas dans votre religion, et nedites de Dieu que la vérité. Le MessieJésus, fils de Marie, n’est qu’un Messagerde Dieu, Sa parole qu’IL envoya à Marie, etun souffle (de vie) venant de Lui. Croyezdonc en Dieu et en ses Messagers et nedites pas «Trois » (le Père, le fils et lesaint Esprit), cessez ! Ce sera meilleurpour vous. IL est trop glorieux pour avoirun enfant. C’est à Lui qu’appartient toutce qui est dans les cieux et sur la terreet Dieu suffit comme Protecteur » ; et parla sourate Al-Imran, verset 45 :« Rappelle-toi quand les Anges dirent : « ÔMarie, voilà que Dieu t’annonce une parolede Sa part : Son nom sera ‘’Al Massih’’ (LeMessie), ‘’Issa’’ (Jésus) fils de Marie,illustre ici-bas comme dans l’au-delà etl’un des rapprochés de Dieu ».

43

Par ces révélations, le principe de latrinité apparaît comme le grief principalfait à la religion chrétienne. Toutes lesautres différences ne sont que détails, carDieu nous dit par la Sourate Al-Maida,verset 48 : « Et sur toi (Mohamed) Nous avons fait

descendre le Livre avec la vérité, pourconfirmer le Livre qui était là avant luiet prévaloir sur lui. Juge donc parmi euxd’après ce que Dieu a fait descendre. Nesuis pas leurs passions, loin de la véritéqui t’est venue. A chacun de vous Nousavons assigné une législation et un plan àsuivre. Si Dieu avait voulu, certes ILaurait fait de vous tous une seulecommunauté. Mais IL veut vous éprouver ence qu'IL vous donne. Concurrencez donc dansles bonnes œuvres. C’est vers Dieu qu’estvotre retour à tous; alors IL vousinformera de ce en quoi vous divergiez ».

Dieu a créé la diversité des races et desreligions dans un but que Lui seul connaît.Destinataires du dernier message divin, lesMusulmans ne peuvent absolument adopter

44

aucune autre religion excepté la leur. MaisDieu, s'adressant à l'humanité, nouscommande d’œuvrer dans le droit cheminconformément aux croyances monothéistesdans le strict respect mutuel.

Cette recommandation est encore confortéepar la sourate Al-Houjourat, verset 13 :

 « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’unmâle et d’une femelle, et Nous avons faitde vous des nations et des tribus, pour quevous vous inter-connaissiez. Le plus nobled’entre vous est le plus pieux. Dieu estcertes Omniscient et Grand Connaisseur» ;et par la Sourate Houd, verset 118 : « Etsi ton Seigneur avait voulu, IL aurait faitdes gens une seule communauté. Or, ils necessent d’être en désaccord (entre eux) ».

Beaucoup d’ignorants imputent uncaractère violent à l’Islam en mettant enavant l’utilisation de termes poussant à labestialité dans certains versets. Dans saplus grande partie, le texte coranique

45

raconte l’histoire de l’humanité, celle desProphètes et des peuples précédents, lesfautes commises par les peuples ainsi queles châtiments infligés par Dieu. L’autrepartie porte sur l'avènement de l'Islam etsur les recommandations faites aux croyantsdans leur vie de tous les jours : lasoumission à Dieu, la façon de se comporteravec les gens (parents, épouse, enfants,voisins, orphelins, pauvres et voyageurs),la pratique de l’hospitalité et surtout laprévention contre des fléaux aujourd’huimontrés du doigt, tels que l'usage desubstances enivrantes (alcool et drogue),la pratique de jeux de hasard et dedébauche. Dans tout exercice de recherche de la

vérité, il est inconcevable de sortir unephrase de son contexte à partir d’un textequi forme un tout et dont le sens estclair, n’offrant aucune autre possibilitéd’interprétation. Certains s'autorisentpourtant à le faire et proclament haut etfort que l’Islam traite tous les Chrétienset les Juifs de mécréants. Ce qui est

46

totalement faux car ils sont désignés comme« Gens du Livre », mais la qualification de« mécréant » pourrait être attribuée à unepartie d'entre eux, tels les hypocrites etles ennemis qui, par leurs agissements, ontnui et nuisent à l'exercice du cultemusulman en exhortant les croyants aublasphème.

Cette assertion s'avère fausse car, aucommencement de l’ère musulmane, leProphète Mohamed (QLSSSL) conseilla àcertains de ses disciples, menacés de mortet pourchassés par les idolâtres, d’allerse réfugier en Abyssinie (Ethiopie) oùrégnait un roi chrétien « très juste ».Aurait-il recommandé cela s’il considéraitce roi comme un mécréant ? Le fait dequalifier ce monarque de juste suffitpleinement.

La définition du mot « mécréant » estclaire : personne qui n’a pas de religion.Dans le texte coranique, ce terme désigneles idolâtres agresseurs et ceux qui ont

47

combattu le Prophète et ses disciples. Ilpeut concerner aussi certains insoumis decultes monothéiques. On ne naît pas juif,chrétien ou musulman mais on le devient parconviction et par pratique religieuse ainsique par les actes de bienveillance enversles créatures de Dieu. Cette vision ne peutêtre perçue et acceptée par n'importe quelindividu qui se prétend appartenir aumonothéisme sans pour cela que cettepersonne ne s'implique dans la dévotion etle service de Dieu. La notion de paradis oud'enfer ne peut exister que dans l'espritdes croyants avec l'intime certitude de larétribution divine conformément aux actionsaccomplies. Le fait de pressentirl'existence de Dieu sans suivre lespréceptes de la religion juive, chrétienneou musulmane ne donne pas le droit des'autoproclamer comme pratiquant d'une deces religions. La croyance est un tout quiréunit la foi et le dévouement par laprière et par les actes dans le chemin deDieu. Etymologiquement, la laïcité sedéfinit par son indépendance vis-à-vis desconceptions religieuses et comme un système

48

qui exclut la religion de l'exercice dupouvoir politique ou administratif, et enparticulier de l'organisation del'enseignement public.Dans un état laïc, la société se compose

donc de croyants, de non-pratiquants seprétendant croyants, d'adeptes à d'autresdogmes et d'athées. Par l'abstraction de lareligion à la politique, ainsi le pouvoirlégislatif, devenu la propriété deminorités, conduit inexorablement à lapermissivité dans un premier temps, àbanaliser les péchés tels que l'adultère,la prostitution et l'homosexualité, àmodifier la faculté d'analyse desgénérations montantes relative auxinterdits prescrits par Dieu et par voie deconséquences à les éloigner descommandements divins, c’est-à-dire fairedisparaître l'essence même de la religion.En Occident, dans les blagues et lesmanifestations culturelles, on fait dire etfaire à Dieu n'importe quoi et on en rit,on le tourne en dérision et cela amuse.Pourtant il n'y a pas très longtemps lesChrétiens montraient leur désapprobation

49

contre des représentationscinématographiques blasphématoires, et celarelève maintenant de la liberté desopinions qui annihile en un tour de main cequ'il y a de sacré dans leur dogme deuxfois millénaire.

Dieu recommande aux Musulmans de vivre enpaix et en toute intelligence avec lescommunautés qui les entourent et derépondre en cas d’agression par le moyen leplus approprié. La supposée agressivité del'Islam par l’utilisation d’uneterminologie violente voire meurtrièren’existe que dans l’esprit de ceux qui neveulent pas entendre. L’expression « netuez pas» est employée 14 fois alors que lemot « tuez » n’est utilisé que 5 fois,toujours pour punir ces mêmes mécréants quisont toujours en position d'agresseurs.

D’autres mots sont utilisés beaucoup plusfréquemment, tels que : « Aime : 44 fois ;Amour : 10 fois ; Pardon : 73 fois ; Paix :35 fois ». Ces répétitions démontrent àquel point le Coran appelle à l’amour et

50

la paix, se souciant des liens defraternité entre les différentescommunautés. Il n’autorise pas la violencemais recommande de se défendre.

Les Musulmans sont toujours apostrophéspar une question lancinante liée au statutde la femme. Cela constitue à l'heureactuelle le grief le plus mis en évidencepar les soi-disant laïcs contre lacommunauté musulmane « indigeste » à touteassimilation. Même en Occident, la femmevote et ne commence à recouvrer ses droitsque depuis la fin de la Deuxième Guerremondiale grâce à une série de petits pasd’une extrême timidité. A l’heure actuelle,le train occidental est près d’arriver engare et la femme descendra prochainementsur le quai de l'égalité pleine et totale.

La femme musulmane, par contre, revientde très loin. Pendant la périodepréislamique, les parents avaient honte dedéclarer la naissance de filles et certainsles enterraient vivantes. Cela fut interditdès l’avènement de l’Islam et grâce à lui

51

la femme devint une personne à part entièrequi recouvra tous ses droits (droits desuccession, héritage, commerce) et quiparticipera au combat et à la propagationde la nouvelle religion. La législationmusulmane assure à la femme sécurité etprotection (mariage par consentement,interdiction au mari d’utiliser les biensde l’épouse sans son consentement, le droità l’éducation).

Le lecteur a certes envie de connaîtrel’attitude de la religion concernant lapolygamie. Cela pouvait avoir uneexplication dans une société où le taux demortalité des hommes était grand du faitdes combats dans une société sans foi niloi, et où les veuves et orphelines seretrouvaient souvent sans ressources. Ellesétaient alors épousées dans un cadre légalet ainsi éloignées du chemin de laprostitution. Dans La sourate An-nissa,verset 3, il est précisé :

« Et si vous craignez de n’être pas justeenvers les orphelins, il est permis

52

d’épouser deux, trois ou quatre, parmi lesfemmes qui vous plaisent, mais, si vouscraignez de n’être pas juste avec celles-ci, alors une seule ou des esclaves quevous possédez. Cela, afin de ne pas faired’injustice. »

La vérité absolue appartient à l’Eternelet Omniscient. Le meilleur choix est den’épouser qu’une seule femme, car nous nepourrions pas être juste même si on ledésirait ardemment de tout son cœur. Lamonogamie s'est généralisée et la polygamieest illégale dans certains états musulmanset en voie de l'être dans d'autres.

Le sort de la femme dans les paysmusulmans est plus complexe, car il nes’agit pas de décréter une loi en faveurdes femmes pour que la chose soit acceptée.La majorité de ces états ne sont pas encoredes démocraties et le modèle occidentaln'est peut-être pas adéquat.

Les pays arabes méditerranéens ont faitune avancée notable dans ce domaine. Mais

53

des réticences empreintes de machismepersistent. Aujourd’hui, des femmesmusulmanes sont militaires ou à la tête deministères. Le train roule à une vitesseappréciable. Toute nouveauté positive dansce cadre engendre dans la société d’abordune opposition puis un questionnement, unebanalisation et finalement une acceptation.Tous les états du monde musulman suivrontcette voie, mais chacun à son proprerythme.

Le terme « esclave » peut être choquantmais le Coran a été révélé au ProphèteMohamed (QLSSSL) par fragments (sourates)dans une société qui pratiquait des razziaset prenait des esclaves. La religion, en serenforçant, libère les esclaves d’abord parle mariage et prohibe par la suitel’exploitation de l’homme par l’homme.Bilal, un des premiers compagnons duProphète, était un esclave noir affranchi.

L'autre débat tristement mis à l'indexconcernant le foulard « Islamique » estabsurde, car on veut inexorablement

54

l’opposer à la laïcité. Khadîdja estmusulmane, Jacqueline chrétienne, Sarahisraélite, elles le savent, jouent ensembleet ne voient rien de choquant avec leursyeux d’enfant dans ce débat imposé par desadultes.

Ne s’égare-t-elle pas l’Europe ou plutôtla France de vouloir presque abroger unarticle de sa constitution concernant laliberté de culte ? Les élèves entre eux nese connaissent-ils pas et ne jouent-ils pasdans la même cour de récréation ? Quechangera entre elles le fait que le voile,qui ne peut être aucunement assimilé à unacte de prosélytisme, soit banni del'enceinte scolaire ?

Les politiciens français sont en train dedéraisonner en essayant par tous les moyensde créer un malaise entre jeunes Françaisde religions diverses. Le port du foulardn’est pas un désir ardent d'embrigadementde nouvelles recrues pour l'Islam mais unacte de foi pour la personne qui le portetout comme le crucifix ou la kippa. Cela

55

s'avère être un devoir de la femme qui seconsidère musulmane pratiquante. Le soucipoliticien de rechercher les signes d’uneenfance maltraitée ou terrorisée est certeslouable, mais ne peut s’appliquer dans cecas. La France s'avère un mauvais élève.Dans ce cas, les élèves français nedevraient pas s'interpeller par leursprénoms qui automatiquement dévoileraientleur appartenance religieuse. Certains paysnordiques d'Europe rejettent cette façond'opérer, ont accepté le port du foularddans les écoles et l'ont intégré dans lecostume des élèves. Cette façon de procédercrée plus de barrières entre lescommunautés et ne favorise pasl'acceptation de l'autre qui est une formede respect et de reconnaissance.

Le port du foulard  est-il plus importantque le fait d’autoriser l’adoptiond’enfants par des couples homosexuels ?

La réponse de toute évidence doit êtrenégative, car il y va du devenir del’enfant parce qu’une partie de son esprit

56

se formera par mimétisme. Restif de laBretonne a dit : « Les mœurs sont uncollier de perles ; ôtez le nœud, toutdéfile ».

Le fanatisme n’est pas le propre desreligions seulement, mais il est aussicelui des doctrines contraires. LesMusulmans s’inquiètent légitimement desappels les exhortant à imiter le mondeoccidental et s’interrogent sur la laïcité.Ils sont persuadés que la démocratie est lebon choix, car elle incarne le pouvoir dupeuple et s'y dirigent. Mais le conceptdémocratique occidental trop permissif,agréant certains excès licencieux, commepar exemple la pornographie etl'homosexualité déclarée, les laisseperplexes. La communauté musulmane, bienque dépourvue de clergé, ne tolérera jamaisl'abrogation de versets coraniques car cesmaux sont considérés comme péchés capitaux,d'où l'impossibilité de calquer le modèlerecommandé par l'Occident de moins en moinsreligieux.

57

Même si ses gouvernants l’acceptent parcompromission ou par pression politiqueétrangère, la communauté musulmanes’élèvera contre. Bien sûr, ces mauxmarginaux existent dans les pays arabesmais aucune écoute publique n´est permise ;beaucoup de personnes diront que la manièreest répréhensible.

Ces déviations, d'ordre strictementprivé, n'ont pas à être étalées sur lascène publique, et, comme dit un proverbearabe : « Ma maison cache ma honte ». Leprécepte « Vivre et laisser vivre » conduità la perte des valeurs morales, à ladébauche, à l’homosexualité déclarée etmontrée dans les médias. Il porte, parvoie de conséquence, atteinte auxIsraélites, Chrétiens et Musulmans.

L’Europe revient-elle une nouvelle foisvers le royaume de Sodome et Gomorrhe ? Oùsont donc les droits des croyants quelsqu’ils soient ?

58

L’article 26 de la Constitution françaisede 1852 devrait reprendre du service car ilstipulait que : « Le sénat s’oppose à lapromulgation de lois qui seraientcontraires ou qui porteraient atteinte à laconstitution, à la religion, à la morale, àla liberté de culte, à la libertéindividuelle, à l’égalité des citoyensdevant la loi, à l’inviolabilité de lapropriété… ». La religion, la morale et la liberté de

culte ont été placées avant la libertéindividuelle. La loi doit déterminer desbornes à ces états de fait provocateurs quiconstituent une atteinte à la morale ainsiqu'aux religions. Cela mettrait fin auxagressions télévisuelles que subissentquotidiennement les familles juives,chrétiennes et musulmanes.

Quelle attitude adopter lorsque vous êtessurpris avec vos enfants par une scène oséesur le petit écran ?

Interdire et punir un strip-tease sur unquai du métro, et l’accepter sur un écran

59

de télévision relève de l’inconscience oubien de l’hypocrisie. Ces émissions doiventêtre interdites ou regroupées dans desbouquets exclusivement pornographiques etleur cryptage doit être efficace et sûr.L’Occident chrétien, trop laxiste, est entrain de perdre la tête tel un navire surl’océan se dirigeant au gré des vents etdes vagues et dont l’arrivée à bon port nese fera jamais. Beaucoup de personnes malinspirées nous recommanderont de nousdébarrasser de ce téléviseur.

Le clan des marginaux composés de laïcs,d'athées et d'homosexuels est en train deremporter une victoire éclatante dans lemonde occidental permissif en affaiblissantle pouvoir de l'Eglise et de la religionjusqu'à les faire disparaître, et là, touteinterdiction divine deviendra autorisée parles hommes.

Donc, il apparaît clairement que le débatsuscité concernant l'opposition desreligions entre elles est complètementfabriqué, et cette manigance ne peut avoir

60

comme essence qu'une action politiquedéstabilisante au service d'Israël etd'intérêts occultes bassement matérielsdont le fruit serait in fine le désaveu dumonde arabo-musulman, ce qui donneraitainsi une légitimité aux actions punitivesoccidentales.

61

2. LA POLITIQUE EN QUESTION

L'histoire de l'Espagne andalouse demeureun chapitre exceptionnel de l'histoireuniverselle. Tout au long de cette présenceislamique, l'Andalousie fut un exempleremarquable et un modèle patent detolérance. Celle-ci se manifesta dès laconquête, puisque les conquérants musulmanss'étaient engagés auprès des Chrétiens etdes Israélites à maintenir leurs libertés,à préserver leur fortune et leurs biens, àrespecter leurs lieux de culte et à assurerleur défense. Durant huit siècles, les trois religions

monothéistes cohabitèrent dans uneatmosphère scientifiquement etculturellement prolifique, engendrant lemeilleur de l'esprit humain. A l’époquemême où les Juifs d'Allemagne et de Francevivaient une très sombre période, les Juifsespagnols connaissaient un âge d'or. LesMusulmans ont accordé aux Juifs ainsiqu'aux Chrétiens une autonomie considérablede même que le droit de pratiquer leur

62

culte. Aussi, les restrictions que lesRomains et les Byzantins avaient édictéesont été annulées, notamment le droit desJuifs de visiter et d’habiter Jérusalem.Beaucoup de Chrétiens et de Juifsoccupèrent des postes importants sous lerègne de divers califes musulmans.

Le Juif Moshé Ibn Ezra, lui-même poètevivant en Espagne, écrit : « Parfois, lesJuifs de l'exil espagnol réussissent mieuxque les Juifs des autres diasporas dans ledomaine poétique [...]. Il y a à mon avis,dans le climat espagnol, quelque chose quiest de nature à inspirer l'âme poétique.Enfin, les citoyens de l'Espagne ont étudiéla langue et la littérature arabes, ycompris la poésie et en ont étéinfluencés. » Beaucoup s'illustreront comme Moshé ibn

Maimone, plus connu sous le nom deMaimonide.

L'Islam appelle au dialogueintercommunautaire, nous exhorte à dénonceret combattre l’injustice, à promouvoir

63

l'émulation pour prodiguer le bien autourde nous et diminuer la souffrance du genrehumain et à ne pas être des corrupteurs surcette terre. La corruption se présente sousdifférentes formes : depuis celle del’homme à celle faite par lui à des êtresvivants, aux choses, à des évènements et àdes paroles. Cette basse condition chezl’être humain s’accompagne de valeurs toutaussi condamnables comme le manque dediscernement, la course au pouvoir, lafaiblesse devant l’argent, l'hypocrisie oule désir intéressé de dénaturer la véritépour porter atteinte à autrui, à une idéeou à une communauté. Le manque de discernement, évidemment

condamnable, ne peut être imputable qu’auxrigueurs des conditions de vie imposées etde développement intellectuel et moral del’individu dans son milieu. Il sera lefruit rêvé recherché pour générer uneexploitation de l’homme par l’homme, c’est-à-dire la suprématie de l’esprit fort surl’esprit faible. Ainsi, des personnesnaïves seront utilisées par des êtres

64

dangereux pour diffuser des idéesdestructrices et devenir les bras arméscontre des personnes et des manifestations.

C’est sur ce terrain-là que règne lapropagande. Elle dispose de stratègesfourbus à l’exercice de la désinformationidéologique ou politique et vise àcanaliser la pensée d’une population dansle but de faire passer des lois contrel’avis d’une majorité de citoyens, de créerl’inimitié contre une autre population puisla confrontation ou sa mise en accusationet même à la guerre entre nations. Cesprocédés sont l’arme d'hommes politiquessournois ou corrompus, souvent parrainéspar une presse financièrement intéressée etparfois, dans très peu de cas, elle-mêmedésinformée.

Après le 11 septembre 2001, le mondeoccidental a cru se retrouver devant uncauchemar dans lequel les Musulmans étaientles persécuteurs sanguinaires qu’il fallaitcombattre et impérativement neutraliser.Cette peur, issue d’une intoxication

65

médiatique contre le monde musulman, est leproduit d’une action combinée de forceshostiles, aux desseins bassement matérielset politiques.

Dans ce monde, village interplanétaire oùl’information et les hommes voyagent aveccélérité, le principe des vasescommunicants est de rigueur. Le principalcombustible de la campagne médiatiquedirigée contre les Musulmans se trouve dansla violence de la guerre en Afghanistan eten Tchétchénie, dans le drame perpétuel desPalestiniens, dans les atrocités commiseset qui se commettent encore en Algérie pardes criminels dirigés à partir de capitalesoccidentales. Celles-ci, en donneuses deleçons, ont offert l’asile politique à desassassins et ont couvert leurs crimes tantqu’ils étaient dirigés contre leurscoreligionnaires tout en distillant desphrases telles : « Qui tue qui ? »

Les centaines de mille morts en Algérievalent-ils moins que les trois mille mortsdu World Trade Center pour qui l'opinion

66

mondiale s’est sentie bouleversée,interpellée et indignée ? Une réponse affirmative serait empreinte

de racisme indubitablement. La tragédie atouché des familles en leur enlevant desêtres chers que la raison ne pourraitjamais expliquer et elles ne pourrontjamais oublier. Dans les deux cas, nul nedétient la vérité ou ne connaît l'identitédes authentiques commanditaires et leursraisons véritables. Tout n'est quesupputation, rumeur et aucune certitude necrève l'écran. Les mains pourraient êtreinnombrables mais le cerveau ne peut êtrequ'unique dans chacune de ces tragédies.C'est le royaume de la désinformation, etla question serait de savoir au service dequi elle opère et quels intérêts elleprocure.

Si c'est l'action de l'intégrismereligieux, son principal terreau estl'ignorance et la naïveté de l'exécutant,c’est-à-dire l'esprit faible. Par le passé,cette même situation a généré un cataclysmequi a bouleversé le monde durant plus de

67

sept siècles. Depuis le deuxième Concile deLatran à Rome en 1139 et jusqu’à 1820,année de son abolition en Espagne parFerdinand VII, l’Inquisition sousl'autorité de l'Eglise a assassiné, brûlé,dépossédé, chassé et exterminé des millionsde gens avec la bénédiction des papessuccessifs.

En Espagne, l'Inquisition sera instituéeen 1478 à la demande des souverainsFerdinand et Isabelle qui veulent s'assurerde la sincérité des convertis juifs(conversos) et maures (morisques) dontl'objectif avoué était faire de l'unité dela foi le ciment national. L'Inquisition nedépendra plus du pape mais d'une instanceespagnole, sous l'autorité du tristementcélèbre : le Grand Inquisiteur d'Espagne,Tomas de Torquemada, de 1483 à 1497. LesJuifs en 1492 et les Maures en 1525 furentcontraints à la conversion ou à l'exil parles souverains catholiques d'Espagne ettrès surveillés par l'Inquisition. Lesmorisques s'insurgèrent en 1569 et furentsévèrement réprimés. Cela a conduit, plus

68

tard, en 1793, à la disparition totaledes morisques et des conversos d’Espagne etdes marranes (Musulmans et des Juifsconvertis au christianisme mais dont onjugeait la conversion feinte) du Portugal.

Dans la crise algérienne, les tueries decivils dans les recoins les plus isolésvont à l'encontre des recommandationsdivines, et l'auteur soi-disant désigné estle fanatisme religieux. Cette aberration enterre d'Islam ne peut se concevoir que siles criminels sont des ignorants avérés dela doctrine religieuse et sont dirigés parune main experte dans le domaine de ladésinformation très imprégnée de l'Islam,mais catégoriquement non musulmane. Celaconfirme que les résultats de cettebarbarie ne pourront jamais êtrerevendiqués par une formation politiquemême à consonance religieuse. Si cela n'estpas l'action de l'intégrisme, l'Islam estdonc au-dessus de tout cela et lescommanditaires ne peuvent être que deshommes politiques ayant une stratégie aubut non encore divulgué ou éventé.

69

3. L’EUROPE ET SA PEUR

Dieu nous avertit par le verset 6 de lasourate Al-houjourat :

« Ô vous qui avez cru ! Si un perversvous apporte une nouvelle, voyez bien clair(de crainte) que par inadvertance vous neportiez atteinte à des gens et que vous neregrettiez par la suite ce que vous avezfait. »

70

Beaucoup d’Occidentaux, suite aumatraquage d’une presse secondée parcertains hommes politiques, ont acquis lacertitude que les Musulmans sont déterminésà détruire leur monde et à les exterminer.Même l'enfant palestinien, avec son caillouface au char israélien tel David devantGoliath, amplifie cette phobie. Ce sont cesmêmes hommes dépourvus de scrupules quiréalisèrent l'explosion de la cohabitationintercommunautaire par l'usurpation desdroits d'un peuple au profit d'un autre.Certains plateaux de télévision invitentdes spécialistes européens du monde arabequi disent ce que les Musulmans ne pensentpas du tout. Les téléspectateurs arabes deces émissions se tordent de douleur devantles insanités proférées et ne peuventparticiper à ces débats. Aucun dignereprésentant du monde arabe n'est convié sice n'est une personne parfaitement choisiequi n'arrive même pas à aligner deux motspour s'exprimer si toutefois on lui donnela parole et parfois lui-mêmespécifiquement ignorant, donc ne pouvant

71

donner un avis éclairé sur une questionreligieuse ou politique.

Il est impossible pour un état depratiquer une politique coloniale sansqu'il y ait brassage de races et présenced'autres ethnies sur son territoire.Savamment orchestrée par des organesd'information très puissants, subordonnésau lobby le plus influant du monde qu'estle groupe de pression sioniste, cettesymphonie médiatique pénètre à petite dosedans l’inconscient des Occidentaux à lasuite d'une série de faits diversincriminant une population européennedéfavorisée (beure ou noire) généralementmusulmane. Les faits divers anodinsprovoqués par des individus appartenant àcette minorité sont rapportés en ignorantsciemment et comparativement les donnéesdémographiques. Lors d'interviews, ondisséquera les paroles d'enfants de cettecommunauté en recherchant les proposracistes ou violents. Cela donne

72

l’impression d’un raz-de-marée de sous-développés essayant d’éliminer lesautochtones. Ces infractions à la loidoivent être sanctionnées conformément à laréglementation sans toutefois porterpréjudice à tout un pan de la populationcitoyenne dont le seul souci estd’améliorer son sort et celui de sesenfants. L’insécurité ne peut être imputéeà cette frange populaire du fait qu’ellesoit de race, de couleur ou de confessionsdifférentes. Elle est l’œuvre de l’actionpolitique hypocrite de ceux qui ont masquéleur incompétence historique, du faitcolonial ou de leur xénophobie et qui ontcréé les conditions d’exclusion, mettant enavant les différences et empêchant cettecatégorie sociale de progresser.

73

4. LE COLONIALISME FRANCAIS

Le passé colonial de l'Europe est pourbeaucoup dans le malaise existant, mais iln’en constitue pas la raison principale. Lecolonialisme a concerné le monde arabe,qu’il a morcelé, trompé, et aindirectement provoqué l'antipathie enquestion. Beaucoup d'Occidentaux diront que des

villes ont été construites par lacolonisation et que le progrès a étéintroduit dans les colonies. La négation del’être humain au profit de cet ensembleurbain devrait nous interpeller et nousinciter à dénoncer cette exploitation del’homme par l’homme qui est toujoursd’actualité.

74

Jules Ferry avait déclaré : « Les racessupérieures ont un droit vis-à-vis desraces inférieures. » Ainsi, la preuve del'évidence raciste était établie et ladomination agréée.

L’exemple de l’Algérie est, à ce propos,bouleversant. De 1830 à 1962, l’occupationfrançaise n’a réussi qu’à causer lasouffrance du peuple colonisé en expulsantles Algériens de leurs propriétés et en lesremplaçant par des immigrants maltais,grecs, espagnols, italiens ainsi que desprostituées, des bagnards et des soldatsfrançais à la retraite. Les indigènesseront encore une fois dépossédés de leursterres, au profit de nouveaux colons venusd'Alsace et de Lorraine, perdues par laFrance en 1870. De grosses fortunes et detrès grands domaines furent constitués. Ilsétaient la propriété d'une poignée decolons. Des tribus entières furent brûléesvives dans des grottes, les populationsaffamées, les hommes décapités, les femmesviolées. Leur seul tort, durant plus d'unsiècle, a été celui de vouloir sortir de la

75

misère dans laquelle on les avait plongés ycompris par l’assimilation qui leur seratoujours refusée. Seuls les Juifs d’Algérieont pu être émancipés par le décretCrémieux en 1870. De cette souffrance, Victor Hugo

témoignera :

L'Afrique agonisante expire dans nos serres.

Là, tout un peuple râle et demande à manger.

Famine dans Oran, famine dans Alger.

Voilà ce que nous fait cette France superbe !

Disent-ils. Ni maïs, ni pain. Ils broutent l'herbe.

Et l'Arabe devient épouvantable et fou.

76

Les nombreuses insurrections algériennesne se sont produites qu'à cause desinjustices pratiquées, dépouillant lesautochtones de leurs biens, de leur langue,de leur culture et de leur dignité. Endépit de cela, les notables etintellectuels algériens ainsi que leurspartis politiques libéraux et réformistesn’avaient pour unique leitmotiv quel’assimilation jusqu’à pratiquement la finde la Deuxième Guerre mondiale.

Pour les Algériens, le 08 mai 1945 est unjour de deuil. Ce jour-là, alors quel’Europe fêtait l’anéantissement dunazisme, des dizaines de milliers deMusulmans furent assassinés par lesFrançais sur l'ensemble du territoirealgérien (45.000 morts). Le peuple algérienentrera en rébellion le 1er novembre 1954 etl'indépendance sera proclamée le 05 juillet1962. Il y aura plus d'un million et demide morts algériens.

Après l’indépendance, même les harkis,supplétifs musulmans trompés par les

77

promesses de la France, seront considéréscomme des moins que rien et parqués avecleurs femmes et enfants dans des camps enFrance. Ce n´est que récemment que lesautorités françaises ont commencé à réglerdéfinitivement cette question honteusealors que la majorité des concernés s’estéteinte dans le dénuement etl’indifférence. Leurs enfants, comme laplupart des fils d’émigrés, sontmarginalisés et souffrent encore demanifestations de xénophobie dans larecherche d’un travail ou dans leurcarrière. Pour éliminer ces tracasseries,on leur suggère de remplacer leur patronymearabe par un patronyme européen, mais ledélit de faciès subsiste toujours.

Les desseins avoués de la conquête n´étaient-ils pas dictés par une missioncivilisatrice et non par le pillage desressources naturelles et la paupérisationdes peuples colonisés au profit de quelquescolons ? Est-ce que la nation colonisatricedoit se retirer sur la pointe des piedsaprès s’être immiscée dans la vie des

78

peuples et après avoir détruitl’organisation ancestrale de cesethnies ?

Pour répondre à ces interrogations, ilfaut énumérer toutes les colonies de laFrance en éliminant celles ne se trouvantplus dans son giron, et l’on se rendracompte qu’à part quelques lointaines îles,la France a été chassée parce qu’ellen’avait jamais voulu assimiler lescolonisés en leur octroyant les mêmesdroits qu’aux citoyens français. Le malsubi est trop grand et les dédommagementsdérisoires. Le colonisateur doit réparer lepréjudice causé et demander pardon aupeuple colonisé. La gaucherie de lapuissance colonisatrice serait de réclamerle bien des colons qui ont directement ouindirectement dépossédé les paysansautochtones dans les colonies. S'il devaity avoir réparation, elle devrait êtreportée au compte de l'Etat français.

La colonisation n’a pas seulement mis àsac les richesses d’un pays en pillant ses

79

ressources (matières premières, forêts,etc.), mais elle a introduit un grain desable dans le mécanisme précis de l’horlogede ces civilisations millénaires dontl’expérience avait permis de respecter lanature et de préserver, sans les rompre,les équilibres écologiques, sociaux,humains et économiques afin d’éviter lesfamines et les crises sociales.

Ainsi, l´action violente de lacolonisation a déstructuré les sociétésautochtones et généré l’éclatement brutaldes familles, des tribus et des ethnies. Ona pratiqué scientifiquement unedéculturation de masse. Lors de la prised’Alger en 1832, écrivant à sa mère, unofficier français s’étonne : « On nous adit qu’on venait pour éduquer cesMusulmans, je constate que le plus jeuned’entre eux a plus de savoir que lemeilleur de nos soldats. » En 1962, àl'indépendance de l´Algérie, seule unepoignée d'Algériens parle et écrit l'arabe.

80

Pourquoi l’Europe colonisatrice s’était-elle arrogée le droit de considérer cespeuplades comme arriérées ?

Cette immixtion intéressée n’a jamais étéhumanitaire et Jules Ferry le confirmeencore une fois : « Il faut, grâce auxcolonies, trouver de nouveauxconsommateurs, faute de quoi c’est lafaillite de la société moderne. »

C'est incontestablement une invitation àinvestir de nouveaux territoires. On alaissé les populations colonisées vivreparce que nécessaires comme main-d’œuvrecorvéable à merci, pas chère si ce n’estgratuite. Certains colons se vantaient enforçant la « vermine » d’avoir asséché lesmarais de la Mitidja pour en faire desterres fertiles. C´est par ces termesqu’on qualifiait les indigènes. Non, lecolonialisme n'a rien déboursé. Les amendesimposées aux tribus algériennes insurgéescontre l'injustice, serviront àl'édification des villes et au bien-êtredes colons.

81

Combien d’Africains ou d’Asiatiquestrompés par les promesses d’un lendemainmirobolant sont tombés sur le champd’honneur pour sauver cette France dont ladevise est : « Liberté, fraternité etégalité » ?

Que l’on se rappelle en Algérie ledeuxième collège, le code de l’indigénat,les élections truquées. Huit Algériens nevalaient-ils pas un Français ? Tous lesprincipes ont été bafoués par une nation seprésentant comme la mère de la démocratie.La France serait peut-être restéeindéfiniment dans ses colonies si elleavait tenu ses engagements et respecté lesprincipes de bienséance et d’humanité enn’adoptant pas une politiqueségrégationniste. Tout individu aspire àvivre paisiblement et correctement dans unpays qu’il considèrera comme sien à partirdu moment où sa dignité est respectée et safamille sécurisée. Aujourd’hui, il estconcevable que la France rembourse unepartie de ses dettes. Elle doit

82

obligatoirement assumer et réparer.Curieusement, les Français accablentl'Algérien de n'avoir pas acceptél'oppression offerte et lui en veulent. LesAlgériens ont pardonné ; cependant, ilsn’oublieront pas.

Par maladresse, la classe politiquefrançaise, bien qu’en rien responsable etque les acteurs de la guerre soient mortsou sur le point de l’être, persiste àprolonger le supplice et à retarder laguérison. La France reconnaît timidementcette péripétie historique qu’a été laGuerre d’Algérie, mais bien du chemin resteencore à faire.

83

84

5. LE COLONIALISME BRITANNIQUE

En révolte contre leur roi Jean sansterre, les Anglais ont rédigé en France lapremière mouture de la « Magna Carta »,leur déclaration de 1215. La seconde, la« Petition of Right », vit le jour en 1629et « Bill of Right » la troisième, en 1689.Le souci essentiel des rédacteurs de cestextes était de limiter l’absolutismeroyal. Les principes contenus dans cestextes inspireront la Déclarationfrançaise de 1789.

L’Empire britannique, pourtant imprégnéde ces principes, ne s’est guère gêné pourasservir les peuples. L’expansionnismeanglais fut présent sur tous lescontinents. Cette frénésie d'acquisition denouvelles terres ne s'apitoiera jamais surle sort des populations locales. L’hommefut réduit à une situation comparable àcelle de l’animal.

85

Intrigues et guerres pour la maîtrise desmers opposèrent ces puissances colonialesen quête de nouveaux territoires et denouvelles richesses. Par cupidité, leAnglais et les Français se disputeront lemonde et causeront des dégâts irréparablesdans la vie des peuples. Ils fomentent àtour de rôle des troubles dans les colonieset organisent des soulèvements afin dechasser l'autre occupant pour finalementprendre sa place.

Les exemples sont fréquents dansl’histoire universelle. Les drames d´aujourd'hui trouvent leurs racines danscette colonisation exercée par despuissances qui ont maintes fois promis maistoujours renié la parole donnée. La Franceet l’Angleterre échangeront desterritoires, bousculeront des frontières,éclateront des états, diviseront desfamilles et déplaceront des peuples sansregrets. En créant de micro-états au sous-sol très riche en pétrole, les Anglais

86

causeront les malheurs du monde musulmanplacé sous leur tutelle.

A la fin de la Deuxième Guerre mondiale,les pays libérés du colonialisme, par lalutte pour certains, seront entraînés dansde nouvelles guerres avec leurs voisins àcause des frontières établies par lespuissances coloniales soucieuses deconserver des richesses qu’elles nedésirent pas restituer à la nation jadisdétentrice.

Le problème des frontières estactuellement insoluble, et des atrocitéssont commises dans l’indifférence de cemonde « civilisé ». Le conflitindopakistanais à propos du Cachemire, lemalheur du peuple afghan, le démantèlementde la grande Syrie, le Rwanda, le SaharaOccidental, la situation de l’Irak et lecalvaire du peuple palestinien en sont lesexemples éloquents.

Ce déni de vérité et la non-reconnaissance du principe de légitime

87

défense contre l’agression, combinés ausilence du monde occidental sur lessouffrances des peuples, ne font qu’attiserles haines et fournissent le combustibledes brasiers de l’extrémisme universeldésireux lui aussi du « choc descivilisations ».

A la fin du conflit mondial de 1945,l'économie anglaise se retrouve trèsaffaiblie. La livre sterling ne semaintient que grâce à des prêts ou aidesdes États-Unis et du Canada et en raisonaussi de la situation chaotique en Extrême-et Moyen-Orient, pendant que le vice-roianglais Archibald Perceval Wavellrecommandait vivement d'évacuer la « maisonde fous ». Cela aboutit à l'indépendance del'Inde et du Pakistan, celle de Ceylan etde la Birmanie en 1948. Le Royaume-Unis'efforce de retenir l'Egypte et l'Irakdiminué du Koweït dès 1928.

De puissants mouvements d'indépendancemettaient partout en péril l’emprisecoloniale : la cause de la décolonisation

88

bénéficiait de la sympathie des démocrateset de la conjonction des efforts intéressésdes Soviétiques et des Américains dans lecadre de la promotion de l'ONU. Les Arabessont encore une fois trompés.

Le sionisme bénéficiait d’un énormeapport de sympathies occidentales, quiavait obligé la Grande-Bretagne àabandonner son mandat en 1948 et à assisterà la naissance de l'état d’Israël béni etsouhaité par les Etats-Unis d'Amérique.

Le Premier ministre iranien MohamedMossadegh est renversé en 1953 pour avoirnationalisé le pétrole iranien. Les Anglo-américains appuient le retour du Shah aupouvoir. Le 26 juillet 1956, le présidentégyptien Gamal Abdel Nasser procède à lanationalisation du canal de Suez. LesAnglais, principaux actionnaires de lacompagnie, refusent de se laisserdéposséder et affirment craindre pour laliberté de circulation sur le canal. Le 30octobre, Français et Britanniquesdéclenchent une intervention militaire avec

89

l'appui des Israéliens. Les Françaisreprochent à l'Egypte son soutien auxnationalistes algériens. Cette criseengendre la seconde guerre israélo-arabe.

Pendant les années cinquante, un puissantcourant migratoire, composé de Noirs desAntilles, d'Indiens, de Pakistanais, deChinois venus de HongKong et d’autres Noirsd’origine africaine ainsi que des réfugiésd’Afrique du Sud chassés par l'Apartheid, aengendré en Grande-Bretagne la phobie de lanégrification. Cette catégorie de lapopulation ne représentait pourtant queseulement trois pour cent de la populationde l'Angleterre, mais dès 1962, des mesuresde plus en plus restrictives ont été prisescontre cette immigration. L'ambiguïté del'attitude anglaise vis-à-vis de lapolitique d'apartheid pratiquée parl'Afrique du Sud demeurera toujourscondamnable Attachés au Commonwealth, lesAnglais, y ont, en partie, trouvé uneraison pour dédaigner leur « absorption »

90

par l'Europe. Ils ne rejoignent pas en1950-1952 la Communauté européenne ducharbon et de l’acier, ni en 1957 laCommunauté et l'Euratom fondée par letraité de Rome. Un climat d'instabilités'instaure, et l'aide financièrebritannique aux dominions (nom donné avant1947 à divers états indépendants duCommonwealth unis à la Couronne par desliens d'allégeance) est insignifiante. Depeur de les voir succomber aux attraits ducommunisme, le Premier ministreconservateur, Harold MacMillan, estcontraint d'offrir la justice et l'égalitéaux peuples dépendants en février 1961. Lemouvement d'indépendance des dominions sepoursuivra jusqu'à 1980 et certains étatsquittent le Commonwealth. Aujourd'hui,cette organisation compte plus de quarantemembres. Seul persiste un conflit insolubleet fratricide entre catholiques etprotestants en Irlande. Par sa forcenucléaire, la Grande-Bretagne est membrepermanent du Conseil de sécurité de l'ONU,de même que la France.

91

6. L’AMERIQUE ARROGANTE

Conquise par la France et l’Angleterredès le seizième siècle, l’Amériqueaccueille des pionniers, essentiellementd’Europe du nord dans un premier temps,puis des vagues successives d’immigrantsvenus d’Europe du sud et d’Extrême-Orient.D’une centaine de mille au XVIIe siècle, sapopulation passe à vingt-trois millionsd’individus à la fin du XIXe siècle. Cetaccroissement démographique se fera audétriment des Indiens originaires de cetteterre. Dès le XVIIIe siècle, la France serachassée par les colons avec l'aide desAnglais.

La traite des Noirs est banalisée. Ellecréera des drames comparables à descentaines de shoahs. Après l’abolition del’importation des esclaves en 1808, elleconstituera une richesse pour certainscolons se livrant à « l’élevage »

92

d’esclaves, à tel point que des livresdonnent des conseils aux « éleveurs » deNoirs concernant leur reproduction et desconseils d’achat et de transport. LesAméricains s’attachèrent même à améliorerles croisements de races pour obtenir desesclaves plus robustes. Les femmes noiresétaient tenues d’enfanter chaque année. Lesfrais d’élevage d’un enfant jusqu’à l’âgedu plein emploi se calculaient afin dedéterminer les seuils de rentabilité. L’ordonnance de mars 1645 ou « code

noir » stipule qu’à sa première évasion, etsi celle-ci durait plus d’un mois,l’esclave aurait les oreilles coupées etserait marqué de la fleur de lys. Il auraitle jarret coupé à la deuxième tentative etserait mis à mort la troisième fois.L’expansion de la suprématie blanche

s’est aussi faite au détriment du peuplerouge autochtone. Les Indiens serontdécimés dans leur grande majorité, lessurvivants seront repoussés vers des terresarides et connaîtront la faim et ladéculturation.

93

Dans « Ethnocide », Pierre Clastresécrit: « Un de leurs bourreaux, le généralSherman, le déclarait ingénument dans unelettre adressée à un fameux tueurd’Indiens, Buffalo Bill : «Autant que je peux l’estimer, il y

avait, en 1862, environ 9 millions et demide bisons dans les plaines entre leMissouri et les montagnes Rocheuses. Tousont disparu, tués pour leur viande, leurpeau et leurs os […]. A cette même date, ily avait environ 165 000 Pawnees, Sioux,Cheyennes, Kiowas et Apaches, dontl’alimentation annuelle dépendait de cesbisons. Eux aussi sont partis, et ils ontété remplacés par le double ou le tripled’hommes et de femmes de race blanche quiont fait de cette terre un jardin et quipeuvent être recensés, taxés et gouvernésselon les lois de la nature et de lacivilisation. Ce changement a été salutaireet s’accomplira jusqu’à la fin. »

94

L’économiste allemand Werner Sombartabonde dans ce sens: «Nous sommes devenusriches parce que des races entières sontmortes pour nous : c’est pour nous que descontinents ont été dépeuplés. »

Dès 1898, les Etats-Unis d’Amériqueengagent une véritable curée sur lesrestes de l’empire espagnol. Ils occupentCuba, Porto rico, les Philippines etdeviennent ainsi une puissanceimpérialiste.

Fondé sur les principes du fédéralisme,de la limitation et de la séparation despouvoirs, de la liberté des citoyens, lerégime politique américain s’est étendu destreize états fondateurs, tous situés sur lacôte Est, jusqu’au Pacifique. Il a connuune croissance économique d’une ampleursans précédent dans l’histoire, a survécuaux crises politiques et sociales du XIXe

ainsi qu’à la guerre de Sécession (1861-1865) et a organisé l’accession des Etats-Unis aux responsabilités internationales,lors des deux guerres mondiales.

95

L’interventionnisme américain apparaîtdès 1917. Mais après la capitulation del’Allemagne nazie et le bombardementnucléaire sur le Japon (Hiroshima : 6 août1945 ; Nagasaki : 10 août 1945), l’ère dela terreur se fait une place.

La possession de la bombe à hydrogène,plus puissante que celle utilisée àHiroshima, ouvre les portes à une nouvellenotion d’équilibre par la terreur entre lesEtats-Unis et l’Union soviétique appelée«guerre froide». Ce nouveau conceptdivisera le monde comme le fera le partagede l’Europe (Allemagne, Pologne et lesBalkans), décidé à la Conférence de Yaltaen février 1945.

En 1947, Truman crée la CIA (CentralIntelligence Agency) dont le rôle est larecherche, l’exploitation et l’analysed’informations obtenues légalement ouillégalement, afin de fournir auxresponsables américains des estimations« objectives ». Pour cette action

96

d'espionnage et de contre-espionnage, elleemploie plus de soixante-dix millepersonnes et gobe un budget de plus devingt milliards de dollars par an. Sapolitique d'infiltration noyauteraillégalement, dans les années cinquante etles années soixante, des centainesd’organisations nationales etinternationales, à l´instar de la« National Students Association », afin decontrecarrer l’action de groupementsd’étudiants jugés subversifs. Cette grossemachinerie a été elle aussi noyautée nonpas par des étrangers, mais par desAméricains au service d’Israël ou eux-mêmesde confession israélite.

La CIA utilisera la désinformationmédiatique pour canaliser et tromperl'opinion pour pouvoir agir par des frappesénergiques sur le malheureux pays qui s´opposerait à la suprématie américaine.

D'innombrables scandales seront éventéssans que les choses changent dans lapolitique américaine. On citera, à ce

97

propos, le renversement de Mossadegh enIran, l’affaire de la Baie des Cochons àCuba, le Vietnam, l’assassinat du présidentchilien Allende et son remplacement parPinochet, l'Irangate, le Watergate, lerenversement de Noriega à Panama, l’embargosur Cuba, la tentative de renversement duprésident Hugo Chavez, la guerre« propre » en Irak à la suite de laquelleun génocide a été perpétré contre descivils affamés pendant plus de dix annéeset l'occupation actuelle de l'Irak.

En juillet 1987, lors de son auditiondevant la commission d’enquête du Congrès,dans le cadre de l'Irangate, KasparWeinberger, secrétaire à la Défense mettraen cause les responsables du Conseil desécurité nationale qui avaient leurspropres objectifs et faisaient tout cequ’ils pouvaient pour les réaliser, enlaissant, notamment, ignorer au présidentles points de vue dont ils soupçonnaient, àjuste titre, qu’ils différaient des leurs(George Bush, le père était le directeur dela CIA qui menait les discussions secrètes

98

avec les Iraniens et sera un des maîtresd’œuvre de l’Irangate).

Chargée de coordonner les actions desnombreux services de sécurité américains,la CIA recrutera des agents partout dans lemonde et s'appliquera à créer des troublesdans le but de faire basculer tout régimesupposé être un ennemi économique oustratégique dans le cadre de la rivalitésoviéto-américaine.

Des guerres (Cuba, Vietnam, Moyen-Orient,etc.) verront l’expérimentation denouvelles armes. Les deux puissances,marchands d’armes s’enrichissent et lespays, divisés en pro-soviétiques et pro-américains malgré eux, s’arment avec destechnologies coûteuses au détriment de leurdéveloppement et du bien-être de leurspopulations. Cette guerre froide causeraencore plus de malheurs en divisant lesnations et en détruisant celles qui nes'alignent pas.

99

Ces desseins sont l'acquisition depositions géographiques stratégiques pourla mainmise sur les richesses du sous-solet où le pétrole et le gaz sont lesingrédients principaux. Ces filons setrouvent dans le monde musulman très vitedivisé en cases rouges (Pacte de Varsovie)ou bleues (OTAN) d'un échiquier dont lesjoueurs sont les USA et l'URSS. LesAméricains, dès la fin de la PremièreGuerre mondiale, affichent la volonté desoutenir l'établissement du foyer juif. LeProgramme sioniste de Baltimore en mai 1942stipulait de rejeter le « Livre Blanc » de1939, de ne pas se conformer à sesrestrictions, de favoriser l'immigration enPalestine sous l'autorité de l'agence juiveavec pour objectif, à la fin de la DeuxièmeGuerre mondiale, la création d'un Etat juifen terre arabe. Tout de suite après lavictoire sur le nazisme, le terrorismejuif, sous une direction des servicessecrets américains, causera la mort, dansles rangs de l'armée britannique, etl'élimination physique des habitants arabesde villages entiers sans distinction d'âge

100

et de sexe, dont le plus effroyable seracelui de Diar Yacine, le 9 avril 1948.L'attentat contre l'hôtel King David, Q.G.des forces britanniques, le 22 juillet1946, fera 200 morts.

Le 17 septembre 1948, deux terroristes,sous les ordres de Menahem Begin, abattentà bout portant le comte Folke Bernadotte,médiateur de l’Organisation des Nationsunies, et son adjoint le colonel françaisSérot qui se rendaient à Jérusalem.

Bien que dotée d’une démocratieinstitutionnelle, les Etats-Unis ontinauguré une nouvelle forme d’électionsd’hommes politiques à coups de budgets decampagne colossaux provenant de groupes depression. Ces intérêts organiséss’efforcent de faire élire ou réélire lescandidats de leur choix, bien disposés àleur égard. Ces lobbies peuvent agir enaval et en amont dans le but de faire voterdes lois et de les faire appliquer enélisant pouvoirs législatif et exécutif.La presse (tous médias confondus)

101

appartient au puissant lobby juif. Sesobjectifs inavoués sont contraires auxintérêts du peuple américain et pourrontgénérer des conflits et des guerres.

La diaspora juive aux Etats-Unisreprésente une population d'environ 6millions d’individus, soit 30 pour cent deplus que la population d´Israël. Trèsdisciplinée lors d'élections etreprésentant démographiquement près de 4 à5 pour cent de la population dans les Etatsde Californie, Connecticut, Pennsylvanie,Massachusetts, Maryland, New Jersey et 14pour cent de l'Etat de New York, elle estencadrée par plusieurs formations desoutien à l'Etat israélien. Les plusimportantes sont l'AIPAC (Americain-IsraelPublic Affairs committee) et l'ADL (LigueAnti-Diffamation). La conférence des présidents de tous les

groupes pro-israéliens joue un rôle actif,notamment en direction de la Maison-Blancheet du Département d'État, sans oublierl'action du conseil sioniste américain, du

102

B'nai Brith canadien et celle de la Liguede Défense Juive du rabbin Kahane.

La coordination des plans d'actions'effectue lors des réunions de présidents.L'AIPAC agit sur les décisions politiquesaméricaines par la mobilisation del'électorat juif, par l'entremise depoliticiens acquis à la corruption et parla mise en branle de l’ensemble de sesorganes de presse. L'AIPAC compte près de52.000 membres très actifs dont unesoixantaine de permanents au Capitolequ'elle a réussi à faire élire. Denis Rosset Martin Indyk sont issus de cetteformation et ont été désignésrespectivement comme médiateurs dans leconflit israélo-arabe. Si Israël était un état américain, il

serait représenté au Congrès par seulementdeux membres du Sénat au lieu de lasoixantaine qui le soutient actuellement.Cela permet à Israël de s'allouer desbudgets colossaux sur le dos et à l'insudes contribuables américains sous forme

103

d'aides votées par le Congrès.Annuellement, l'AIPAC distribue plus de 20millions de dollars à plusieurs dizaines deComités d'action politique (PAC), auxhommes politiques en fonction de leursprises de position en faveur d’Israël dansles conflits du Moyen-Orient. Les relais de cet organisme sont présents

et diffus dans tous les gouvernements etleurs actions efficaces. L'ADL a pour rôlede mettre au pas hommes politiques etjournalistes récalcitrants qui condamnentles actions de l'Etat israélien, par ledéclenchement d'une campagne médiatique lesaccusant d'antisémitisme ou par la menacepure et simple. Cette intimidation réussità terroriser les politiques soucieux deleur réélection et oblige les journalisteset intellectuels de ne pas dénoncer lapolitique d'extermination menée par l'Etatfasciste d'Israël.

Les Juifs américains sont aussi aidés parun grand nombre d'organisations à caractèrereligieux. Des associations minoritaires,

104

très actives et très puissantes dans leSud, exercent une influence croissante dansle Parti républicain. Le groupe de pressionle plus actif est la Coalition Chrétienned'Amérique. Cette alliance révisionnistejudéo-chrétienne est en train de créer dansle monde occidental un sentiment de haineenvers le monde musulman. Elle fait lapromotion de la politique agressiveisraélienne en Palestine et tente de faireaccepter les thèses de l’Etat sioniste.Après la Deuxième Guerre mondiale, pourinduire en erreur l'opinion des Américainsen faveur du jeune Etat israélien, lesstratèges du sionisme ont réussi à proposerune nouvelle lecture de la Bible créant unparallèle entre les recommandations divinesconcernant le peuple élu « Israël » etl'Etat d'Israël.

La fondation américaine «Héritage»dépense près de cinquante millions dedollars pour payer des experts dans le butde relayer les idées de « Christiancoalition of America » au sein du pouvoir.

105

Le chef de la « Fondation pour un congrèslibre », Paul Weyrich, très écouté par laMaison-Blanche, a déclaré que : « LesMusulmans qui ne pratiquent plus ou qui neprennent pas leur religion trop au sérieuxne posent pas de problèmes parce que cesont des gens très bien mais avec les vraiscroyants, nous avons des problèmes parceque selon eux, nous sommes des mécréants eton devrait nous tuer. Alors j’ai dit auxprincipaux collaborateurs du président :Ecoutez, si le président (Bush Junior) ditque les Musulmans ont une religionpacifique, ce genre de choses pour fairebien, je comprends, mais s’il le pensevraiment, alors là nous avons un sérieuxproblème ».

Un autre groupe de pression, représentantles milieux d’affaires américains notammentl'industrie pétrochimique et celle del'armement, agit financièrement sur leschoix électoraux. Il a permis l’électiondu président et des hommes du pouvoir législatif et ainsi que ceux del’exécutif. Les milieux d’affaires ont mis

106

sur la table des centaines de millions dedollars pour faire élire, à la tête del’exécutif, Bush. Dans le gouvernementactuel, le président, le vice-président etde nombreux ministres sont issus de firmespétrolières et possèdent des actions enBourse liées au pétrole et au gaz.

Dick Cheney, vice-président actuel etministre de la Défense pendant la premièreguerre du Golfe, a été Président-DirecteurGénéral de la société de servicespétroliers « Haliburton ». Haliburton serala première société à arriver en Irak avecun contrat de plusieurs milliards dedollars.

Diane Norton, ministre chargée del'Environnement a été l'avocate de DeltaPetroleum et a défendu les intérêtsd'AMOCO.

Stevin Gray, adjoint du ministre del'Environnement, a été consultant decompagnies pétrolières et minières.

107

Don Evans, ministre chargé du Commerce,issu de la « Midlands » a été dirigeant dela compagnie pétrolière « Tom Rand ».

Paul O'Neil, secrétaire au Trésor,était le président du géant de l'aluminium« ALCOA ».

Condoleezza Reiss, conseillère à laMaison-Blanche pour la sécurité nationale,a siégé pendant une dizaine d'années aucomité directeur de la société pétrolière «Chevron ».

Insidieusement, toute crise menaçant lasécurité mondiale fait grimper les prix desproduits pétroliers, donc, augmenter lesavoirs de ces politiciens et de leurs amis.Par deux fois, la famille Bush a créé unconflit au Moyen-Orient. Un autre Bush,aujourd'hui gouverneur du Texas, se prépareà devenir le président des Etats-Unisd’Amérique. Cette nation ne peut plusservir de modèle au monde.

108

Pétrone a dit: « Que peuvent les lois, làoù règne l’argent ? »

Le mode électoral est à revoir quand ilse met au service de l’argent et non àcelui du peuple. Cet argent provient aussidu lobby sioniste dont les prétentionshégémoniques sont évidentes. L’Amériquepolitique affiche son soutieninconditionnel et dévoué à Israël enfaisant fi de toute légalité internationaleet des résolutions des Nations unies sur laPalestine.

109

110

7. LA PALESTINE, LES JUIFS ET ISRAEL

Le conflit arabo-israélien est laprincipale source qui génère indirectementle trouble actuel de l’Occident et duMoyen-Orient. Il est à l’origine de lastratégie haineuse ayant pris pour cibleles Arabes et les Musulmans qui laressentent comme une nouvelle agression ouplutôt comme une énième croisade. Pour lemonde arabe, ce problème constitue l’uniqueet seul traumatisme devant être résorbé caril représente l’injustice inqualifiablemêlée de l'indifférence complice des paysoccidentaux qui pourraient véritablementforcer Israël à aller vers une paixévidente et durable. Le monde retrouvera lapaix dès que les décisions des puissancespolitiques vis-à-vis de ce problème serontempreintes de justice et le problème judéopalestinien définitivement réglé.

111

L’histoire encore une fois, si personnene la consulte, ne sert à rien, et ladernière modification est celle dont on sesouvient le plus. Si le génocide du peuplejuif interpelle les consciencesoccidentales, ces dernières ne doivent pasentreprendre de retouches historiques sansénoncer leur contribution au malheur decette communauté, sinon cela aurait l´effetdu rejeton que l'on chasse de sa maisonpour l’envoyer s’inviter dans celle duvoisin. L’Europe a causé le malheur dupeuple juif ashkénaze depuis la nuit destemps.

Il est donc nécessaire d'identifier lestermes usités comme qualificatifs danscette région aujourd’hui en crise pour uneréelle compréhension de la tragédie et nepoint faire d’amalgame, car dessuperpositions temporelles se sontopérées: Palestine, Juifs, Séfarades,Ashkénazes, sionisme et Etat d’Israël de1948. Cela permettra de déterminer lesétapes de peuplement et les populationslors des invasions en Palestine, dont

112

historiquement l’ancien Israël fait partie,de cerner les causes de l’émigration desJuifs (diaspora) et de déterminer lesraisons mythiques ayant amené à la créationde l’Etat d’Israël.

Le terme grec « diaspora » désigne, dansl'antiquité, les groupements juifs du mondegréco-romain.

113

8. LA PALESTINE

L’histoire de la Palestine, partie du« Croissant fertile », façade asiatique surla Méditerranée, voie de passageprivilégiée entre l’Asie et l’Afrique, seradéterminée par cette situationgéographique. Ce pays subira une multituded’invasions avec des mouvements de flux etde reflux entraînant la fixation ou ledépart de ces masses migrantes. LaPalestine devient le passage obligé detoute conquête militaire. Cette situation,bien qu’inconfortable, lui permet d’être lecentre de mouvements de populations etd’échanges de produits et d’idées.

Son nom est un dérivatif du nom de sespremiers habitants originaires de la merEgée, « les Philistins » qui ont chassé lesCananéens, les premiers habitants et dontla présence remonte au troisièmemillénaire.

114

Nombre d'historiens avancent la thèse queJérusalem a été arrachée aux Philistinspar les Hébreux menés par David en 1200avant J.-C. La ville deviendra au fil dutemps une ville sainte rendant ainsi laPalestine sujette à de nombreusesincursions et invasions. Il est clair qu'àcette époque, les ascendants, aussi bien deChrétiens que de Musulmans, faisaientégalement partie de cette même communauté,et l'apparition des nouvelles religions(Christianisme et Islam) scindera cettemême population en plusieurs entités dereligions différentes. Les Chrétiens et lesMusulmans ne peuvent être des peuples sansmémoire, puisque ce même patrimoinehistorique se confond durant ces périodeset ne peut être l'appartenance exclusive dupeuple juif. Flavius Josèphe, témoin de ladestruction de Jérusalem en l'an 70,rapporte dans son livre « Guerre desJuifs » : Les « Pharisiens » (termedérivatif de Perse, proche de l'arabe :Farissiynes ou forsses) vivaient enPalestine, constituant une secte à part.

115

Ils sont considérés comme « séparés  etimpies » par les rabbins qui, dans leursécrits, les qualifieront de « peuple dupays ». En même temps, cohabitent avec euxles Esséniens, les Sadducéens et lesZélotes et bien d'autres encore.

Suite à l'invasion des Babyloniens en 586avant J.-C., Nabuchodonosor détruisitJérusalem, déporta sa population etl'asservit. Jérusalem est hellénisée sousle nom d' « Antioche » en ~300 av. J.-C.puis romanisée par Pompéi en 70 av. J.-C.En l'an 30, Jésus y est condamné et laville devient la mère des premièreséglises. En l'an 70, une insurrection deGaliléens contre les Romains est matée etJérusalem sera incendiée par Titus. En l'an132, Jérusalem devient « AeliaCapitolina », les Chrétiens et Juifs y sontinterdits de séjour.

En l'an 335, la ville prend un caractèrechrétien sous le règne de l'empereurConstantin et les Israélites en sontexclus. En l'an 438, l'impératrice Eudoxie

116

rétablit les Israélites dans la ville. Enl'an 629, ils seront une fois encorechassés par l'empereur perse Héraclius lorsde la prise de Jérusalem.

L'histoire de Jérusalem musulmane, « El-Qods », commence en 638 après sa conquêtepar le calife Omar. Les Israélitesreviennent et construisent une synagoguesur le mont de Sion. Les successeursd'Omar, Muawiya en 660 et Abdelmalik en691, construiront respectivement lapremière mosquée « Al Aqsa » et le dôme durocher « Qubbat Al Sakhra ». La paixrègnera pendant plus de quatre siècles.

Le 5 juillet 1099, Jérusalem tombe auxmains des croisés qui massacrent Musulmanset Israélites. Repeuplée par des Chrétiens,elle sera pendant près de deux siècles lacapitale du royaume latin de Jérusalem(Regnum Hierusalem) avant d’être reprisepar Salah-eddine (Saladin) le 2 octobre1187. Saladin rétablira les communautésjuive et chrétienne et les autorisera àpratiquer leur culte.

117

De 1099 à 1272, plus de neuf croisadesseront organisées par la papauté. De 1229 à1244, les zones changent de mains jusqu'àla victoire en 1244 des Turcs kwarizmides.En 1244, El-Qods redevient musulmane.L'empire ottoman l'intégrera dans laprovince de Damas en 1516.

Dû à l’initiative du tsar Alexandre Ier,le pacte signé à Paris le 26 septembre 1815« La Sainte Alliance » est une déclarationde principes où les monarques d'Europes’engageaient à s’inspirer désormais, dansleurs relations, des préceptes duchristianisme, et à se prêter assistancemutuelle dans un esprit de fraternité. Cetaccord est une bénédiction perfide à toutaffaiblissement de l'Empire ottoman et legarant d'une paix entre les étatseuropéens. Se sentant encouragé, le Tsar deRussie cherchera à accaparer despossessions de l'Empire ottoman. Depuis lafin du XVIIIe siècle, la Russie cherchait àarracher aux Turcs le contrôle des détroitsentre la mer Noire et la Méditerranée.

118

Après leur victoire contre la Turquie, de1828 à 1829, les Russes essayèrentd'établir un protectorat sur l'Empireottoman. Pour le Royaume-Uni et la France,une mainmise russe sur les détroitsmenaçait directement leurs intérêts auMoyen-Orient. Au début des années 1850, leTsar Nicolas Ier pensait avoir une nouvelleopportunité d'étendre l'influence de laRussie en intervenant dans les affairesturques. Il pensait que le gouvernementbritannique s'associerait à un partage desterritoires des Balkans contrôlés par lesTurcs.

La guerre de Crimée (1854-1855) opposa laFrance, l’Angleterre et la Turquie à laRussie sur la question de la protection desLieux Saints. L'intervention russe futprovoquée par un conflit entre catholiqueset orthodoxes concernant la protection desLieux Saints en Palestine, qui relevaientde l'Empire ottoman.

En décembre 1852, le sultan, sous lapression de Napoléon III, se prononça en

119

faveur des catholiques. Nicolas Ier,protecteur de l'église orthodoxe, envoyaune mission à Constantinople, pour négocierun nouvel accord en faveur des orthodoxeset un traité garantissant leurs droits dansl'Empire ottoman. Les Britanniquespersuadèrent les Turcs de s'opposer auxexigences de reconnaissance d'une forme deprotectorat russe sur les Chrétiensorthodoxes de la Porte. Le 1er juillet1853, les Russes ripostèrent en occupantles principautés turques de Moldavie et deValachie (maintenant en Roumanie). Le4 octobre, assuré des soutiens français etbritannique, l'Empire ottoman déclara laguerre à la Russie.

Les Turcs connaîtront une nouvelletrahison en 1919 de la part de leursanciens alliés. Par les accords Sykes-Picotsignés secrètement en 1916, la France etl'Angleterre négocieront un partage desterritoires de l'Empire ottoman affaibli.Portée par tous les courants juifs,

l'idée d'un pays pour le peuple israélites'imposa en Europe dès 1860. Elle sera

120

portée par des hommes politiquesd'obédience sioniste corrompus, en 1916,par la concrétisation des accords Sykes-Picot et par la Déclaration équivoque deBalfour (1917) qui propose la terre dePalestine comme foyer national juif. Cettenouvelle croisade atteindra ses desseins encréant l’Etat d’Israël dès la fin de laSeconde Guerre mondiale, provoquant,pendant plus de cinquante ans, le malheurdu peuple palestinien. Effectivement, lemonde occidental a soulagé le peuple juifde ses souffrances par l’oppression dupeuple palestinien. Ce plan machiavélique,ne pourra être exécuté qu’avec la mauvaisefoi des responsables politiques de l’époqueet ne peut se poursuivre qu'avec la mêmemauvaise foi. À la fin du conflit mondial,on aurait pu installer les Juifs dans unepartie de l'Allemagne nazie, responsable dugénocide de la communauté ashkénaze. Aulieu de rembourser des dommages de guerre,l'Allemagne reçoit une aide pour sareconstruction et un pays arabe payera lafacture. Le monde musulman a du mal àcomprendre cela et le virage désolant

121

qu'emprunte à chaque fois la légalitéinternationale quand il s'agit de problèmearabo-musulman.

122

9. LE PEUPLE ISRAELITE

Il est salutaire de clarifierl'utilisation ambiguë du mot « juif » quisert de qualificatif à plusieurs entitésliées par un processus de transformationrelatif aux cultes à diverses époques.

Une seule entité, amnésique peut-être,revendique le vocable « juif » comme sientout en niant aux autres leursparticipations au patrimoine historique.Abraham, premier monothéiste, engendra deuxfils. Par Ismaël naquit sa descendance enArabie et par Isaac vint celle de Chaldée(Irak). Leur culte ne pouvait êtrequ'hébraïque d'abord et peut-être mosaïqueaprès. La scission survint bien plus tard,c'est-à-dire après la cité de David et lacréation du royaume de Juda lors du schismede ~930 avant J.-C., d'où dérive le terme« Juif » (du royaume de Juda) qui nedésigne en aucun cas une race ou uneappartenance religieuse mais plutôt une

123

appartenance clanique à plus ou moinsgrande échelle.

L'histoire du peuple hébreu, divisé endeux royaumes de confession mosaïque (celuid'Israël et celui de Juda), devient ensuiteplus complexe. Plus tard, une nouvellereligion, le christianisme, est apparue.Elle n'a pas importé d'adeptes du néantpuisqu'ils étaient sur place et faisaientpartie intégrante de cette même communautéet même Jésus était juif. Désormais, ilfaudra faire la différence entre Juif etChrétien car, à partir de là, le Juif estsubordonné au culte israélite et ledemeurera malgré la venue de nouvellesreligions. Donc, une partie du peupleisraélite est alors devenue chrétienne etaussi musulmane par la suite. Mais ilserait parfaitement inconcevable de penserqu'une race puisse rester pure dans unecontrée où une multitude de conquérants ontcolonisé le pays, asservi sa population,engrossé ses femmes qui ont enfanté.

124

Cette croyance ne peut être que le fruitd'une mystification profonde, faisantl'apologie de la grandeur du peuple « élu »et de la soi-disant légitimité de droitsancestraux sur la « terre promise » dePalestine.

Durant l'évolution historique de laPalestine, les Israélites seront plusieursfois chassés par des conquérants. Cetteinstabilité, insécurité en elle-même,explique la dispersion du peuple israélitedans les pays d'asile volontaire oucontraint.

A l'origine, le peuple hébreu étaitétabli à Our en Chaldée (Babylonie). Suiteà de nombreuses migrations voulues ouforcées pendant plus de deux millénaires,ce peuple se retrouvera principalementdivisé en deux familles : les communautésashkénaze et séfarade.

Le terme « ashkénaze » désigne dans laBible un des arrière-petits-fils de Noé etaussi un royaume voisin de l’Arménie. La

125

littérature hébraïque l’attribue aux Juifsd'Allemagne. Vers le onzième siècle, lepeuple ashkénaze comprenait les groupementsde la France du Nord et de la Rhénanie. Lapersécution des Israélites en Allemagnedéclencha une migration vers l’est : enBohême, Moravie, Lituanie et en Pologne quidevint, dès le XVIe siècle, la patrie parexcellence du judaïsme. Ces communautés,sous protection royale au XVIIe siècle,jouirent d’une large autonomie et d’unereprésentation dite « Conseil des QuatrePays ». En 1648, lors des révoltes contrela noblesse, les Cosaques massacrent lesIsraélites et les font fuir vers l’ouest.Les Ashkénazes s’établissent aux Pays-Bas,en Angleterre et dans le Nouveau Monde. AuXIXe siècle, leur émancipation en Occidentet le statut d’infériorité imposé par laRussie tsariste aux Ashkénazes de Pologneaccrurent l’émigration vers les paysd’Europe occidentale et les Etats-Unis.

En hébreu médiéval et moderne, Séfaradeéquivaut à Espagne. Le terme «Séfarade» estappliqué aux Juifs dont les ancêtres

126

vécurent dans l’Espagne médiévale. Ilconcernera par la suite les Juifs duPortugal et des pays maghrébins. Leurhistoire, intimement mêlée à celles desMusulmans, est pleine de rebondissements etde persécutions dus à des bouleversementshistoriques qui feront et déferont lesfrontières de l’Espagne lors des guerresd’Andalousie et de l’Espagne chrétienne.

127

10. MUSULMANS, JUIFS ET CHRETIENS

Aussi bizarre que cela puisse paraîtreaujourd'hui et volontairement occulté, lesJuifs de même que les Chrétiens n’ont puvivre en sécurité que sous le règne desouverains musulmans. Les Juifs et lesChrétiens étaient redevables d’un impôt(capitation) et les Musulmanss’acquittaient d’autres charges prescrites.La tolérance dont jouissent les Mozarabes(chrétiens passés sous le joug musulman) etles Juifs leur permet de participer à lavie économique et à la vie publique.

Ces communautés ont le libre exercice deleur culte et le maintien de leur autoritétraditionnelle. A chaque fois que les Juifsétaient chassés par les rois chrétiens, ilstrouvaient refuge auprès de souverainsmusulmans. Les exemples sont nombreuxdans l’histoire des relations entre

128

Musulmans et les autres communautésreligieuses.

En 691 après la prise de Jérusalem, lecalife Omar réinstalle les Juifs dans laville dont ils ont été chassés en 629 parl’empereur Héraclius. Les Juifs sontrétablis en Espagne en 711 par lesMusulmans alors qu’ils en ont été chasséspar le roi Reccarede après plus d’un sièclede persécution des Wisigoths.

La période comprise entre 711 et 1036,qui coïncide avec le califat de Cordoue etles royaumes islamiques qui luisuccédèrent, est considérée comme l’âged’or du judaïsme espagnol.

C’est à la moitié du XIIe siècle auMaghreb que sont rapportées despersécutions à l’égard de la populationjuive obligée à s’islamiser sous le règneAlmohade de ‘Abd al Moumen.

Cette instabilité épisodique estprovoquée par l’arrivée massive de vagues

129

successives juives fuyant la répression dessouverains européens (d’Allemagne en 1096,de France en 1182, d’Angleterre en 1290) ets’explique par la différence de leurscoutumes dissemblables à celles desMusulmans. A partir du XIIIe siècle, lesJuifs et les Chrétiens occupent des postesimportants dans l’administration de l’état.Seule une distinction d’ordre vestimentaire(port d’une coiffe de couleur différente àcelle des Musulmans) est rapportée. D’aprèsun historien juif S.D. Goitein, Istanbulen 1603 comptait quarante synagogues pourcinq mille Juifs.

L’Egypte par exemple comptait environ 6000 Juifs en 1850 et leur nombres’accroîtra pour atteindre 30 000 en 1890,60 000 en 1919 et 75 000 en 1930. Denombreux Juifs s’intègrent parfaitement,occupent des fonctions de ministres,sénateurs. Cette intégration est similairedans tous les autres pays musulmans et onpeut distinguer les Musulmans des non-Musulmans que par la couleur de la coiffe.

130

Après la fin de la Première Guerremondiale, l’exaspération des peuplesmusulmans se fera sentir après ladéclaration de Balfour et dès que les Juifsmanifestent leur loyauté au sionisme qui apour objectif l’occupation de la Palestinetout en oubliant d’appartenir à l’Etatmusulman qui les a adoptés et sauvés.L’accusation de collaboration avec lessionistes et l’impérialisme anglo-saxonplacent les Juifs dans une situationinconfortable dans le monde musulman etmènera à la rupture définitive des liensentre ces communautés.

131

11. CHRETIENS ET JUIFS

Les relations judéo-chrétiennes n’ontjamais été sereines. L´animosité chrétienneenvers les Juifs, fondée principalement surl’accusation de déicide et le refus de seconvertir à la nouvelle religion, senourrissait également de la haine desusuriers.

132

L’Europe chrétienne ayant pourprincipe « Un Peuple, un Roi, une Foi » dressait ses bûchers un peu partout etfaisait la chasse aux Juifs. Cesmanifestations épisodiques de violenceanti-juives, de plus ou moins courte durée,d’origine mystique parfois et souventd’origine économique, seront trèsviolentes. Elles marqueront l’histoire descommunautés juives européennes del’avènement du christianisme jusqu’à lavictoire sur le nazisme.

Avant l’ère chrétienne, le peupleisraélite avait connu deux déportations :celle des Assyriens de  722 avant J.-C.marquait la fin du royaume d’Israël ; cellede  586 avant J.-C. a eu pour conséquencela destruction du premier Temple deJérusalem par le Babylonien Nabuchodonosor.

Après l’avènement du christianisme,Jérusalem sera détruite en 70 après J.-C.par le romain Titus. Les Galiléens,insurgés contre la décision de l’empereur

133

Hadrien de faire de Jérusalem une citépaïenne, seront battus et interdits deséjour dans la ville. Chaque année, aumoment du carnaval, les Juifs devaientaussi présenter leurs hommages au sénatromain dont le conservateur posait le piedsur la nuque d’un rabbin et congédiait ladélégation.

L’impératrice chrétienne Eudoxie en 438rétablit les Juifs dans Jérusalem d'où,encore une fois, ils seront bannis parl’empereur Héraclius en 629. La judéophobie chrétienne s’appuiera toujours surl’accusation de déicide par les Juifs etsur leur refus de suivre la nouvellereligion. Ces mouvements de communautés dusà des barbaries seront les principauxfacteurs de la dissémination de la diasporajuive à travers l’Europe.

En chemin pour Jérusalem le long du Rhinet du Danube, les croisés déciment lescommunautés juives en avançant commeargument : «Pourquoi devrions-nous attaquerles infidèles en Terre Sainte, et laisser

134

ceux-là en repos en notre sein ? ». Le 25mai 1096, environ 800 Juifs sont assassinésen Allemagne (à Worms) et d'autreschoisissent le suicide. À Regensburg, lesJuifs sont jetés et noyés dans le Danubepour leur « Baptême ». Dans beaucoupd'autres villes comme à Mayence, Cologne,Prague, des milliers de Juifs sont tués etleurs biens pillés. Les Juifs n'ont pas ledroit de résider en permanence dans lesvilles et les villages où ils sontautorisés à s'adonner au commerce, aucolportage et au prêt sur intérêt.

Lorsque le développement économiqueexige l'expansion des échanges commerciauxet du crédit, ils sont frappés d'impôtssupplémentaires. Lorsque la situationéconomique change ou que les marchandslocaux sont trop endettés envers eux, leurspermis de séjour ne sont pas reconduits etils sont purement et simplement expulsés.De nombreuses communautés doivent verserdes impôts au roi ou au prince en retour desa «protection». Dans les États allemands,les Juifs appartiennent à l'Empereur, qui

135

vend aux princes et évêques locaux le droitde les taxer.

En 1182, Philippe Auguste, roi de France,sillonnait les rues parisiennes l’épée àla main, pour abattre des Juifs tout enextorquant leur argent. Dans différentspays, les persécutions serontinnombrables : expulsés d’Angleterre en1290 où l’accusation de crime rituel estemployée pour la première fois ; de Franceen 1394 ; d’Espagne en 1492 et du Portugalen 1496. Luther appelait au meurtre desJuifs et à la destruction de leurssynagogues, les exilés rejoignent l’est del’Europe et le monde musulman. Les enfantsd'Israël trouvaient refuge dans les paysmusulmans du Maghreb (Maroc, Algérie etTunisie) et du Machrek (Syrie, Egypte etTurquie) où le pluralisme religieuxd’essence monothéique était accepté.

Le principe d’une ségrégation forcéeétait défini par le quatrième concile duLatran (1215). Afin d’éviter que desChrétiens aient des rapports sexuels avec

136

eux, les Juifs seront distingués par leursvêtements. Des secteurs géographiques ditsjuiverie, rue des Juifs, étaient octroyéset formaient les quartiers juifs ou ghetto.Dans le monde chrétien, le principe dereléguer les Juifs dans un quartier étroitet insalubre étant admis, sa réglementationvariait selon les états et les princes. Lafermeture des portes du ghetto, la nuit, del’extérieur et de l’intérieur, étaitimposée. L’interdiction pour les Juifs dequitter le ghetto après l’Ave Maria, lesdimanches et jours de fêtes chrétiennesétait obligatoire. L’encyclique (loi papale) du pape Paul IV

(1555) fut complétée par diversesinstructions pontificales quiétablissaient :

1. Le ghetto n’aurait qu’une entrée etune sortie.

2. Les Juifs n’auraient qu'une seulesynagogue.

137

3. Les Juifs ne pourraient yposséder d’immeubles leur appartenant.

4. Les Juifs porteraient un chapeau jauneet un signe distinctif, la rouelle, cousuesur leur vêtement.

5. Les Juifs ne pourraient accueillird'autres Juifs venus d’ailleurs. L’église institue en 1584 les sermons

obligatoires pour les Juifs et légalise lesenlèvements d’enfants israélites pour lesconvertir ainsi que la conversion forcéedes adultes. Des ordonnances restreignentaussi l’activité économique du ghetto :c’est ainsi qu’en 1724, le pape InnocentXIII ne permet aux Juifs que le commercedes vieux vêtements, des chiffons, de laferraille. En 1623, le pape Urbain VIIIdécréta que, lors des audiences accordéesaux représentants de la communauté juive,ceux-ci ne baiseraient plus son pied, maisle plancher sous son pied.

138

En Pologne, le roi Sigismond Augustepromulgue, en 1551, une «grande charte»garantissant l’autonomie des Juifs. Pendantprès d’un siècle, l’hostilité envers lesJuifs s’accroît et aboutit à un massacreperpétré par les Cosaques d’Ukraine enrévolte contre le pouvoir polonais. De 1648à 1658, elle fera plus de 100 000 victimes.

L’Inquisition qui se prolongera jusqu’en1798 poussera à l’exil les Juifs (marranes)du Portugal et d’Espagne. La multiplicationdes pogroms (massacres) en Russieprécipite, entre 1880 et 1920, l’émigrationdes Juifs aux Etats-Unis.

Ce rappel macabre, bien que trèssuccinct, montre à quel point la communautéjuive d'Europe (peuple ashkénaze) a eu àsouffrir du comportement xénophobe despeuples de la chrétienté d'alors. Cettetragédie millénaire se prolongeant jusqu'àla Deuxième Guerre mondiale ne doit êtrejamais envoyée aux oubliettes. Par sonrepentir et son souci de réparation,

139

l'Occident est en train de déposséder lepeuple palestinien de ses droits et de saterre au profit d'émigrés européens.

12. LE SIONISME

Suite aux persécutions subies en Europe,les intellectuels juifs développent unepensée, qui deviendra plus tard idéologie,fondée sur la nécessité d’avoir un foyernational.

En 1863, Hess Moses dans son ouvrage« Rome et Jérusalem » développera unethéorie raciste qui affirme la primauté de

140

la lutte des races sur celle des classes.Il y considère que les races aryenne etjuive sont les deux grandes races et que lepartage s’opère entre races différentes etnon pas entre races supérieures etinférieures, et que, comme toute autrerace, les Juifs ont besoin « d’un centred’action national». Il définit égalementles bases de l’Etat juif.

Léon Pinsker, le porte-parole du pré-sionisme russe, publie, après les pogromsde 1881, son livre «Auto-émancipation»dans lequel il dénonce une psychose del’antisémitisme héréditaire et suggère quela guérison ne serait envisageable qu'aprèsl’établissement d’un foyer national juifsur un territoire autonome.

Auteur de «L’Etat juif, essai d’unesolution moderne du problème juif», publiéen allemand en 1896, Théodore Herzltransforme en réalité puis en forcepolitique l’idée de Hess.

141

En 1897, trois jours suffisent au premiercongrès de Bâle, composé d’une assembléejuive internationale, pour adopter leprogramme politique sioniste fondé sur lacréation d’un foyer national. Herzln’évoque pas la Palestine mais le vœu desJuifs concerne plutôt l'Amérique du Sud oul'Afrique du Sud. Le plan comportait lacréation de l’Organisation SionisteMondiale et d’un Congrès sioniste annuel.

Deux tendances s’affronteront et secomplèteront : celles de la fraction russemajoritaire qui préconisait l’infiltrationmassive, commencée depuis des décennies etqui se poursuivra par les « Amants deSion » en Palestine, considérée comme leberceau mythique du peuple juif, et celletemporaire de Herzl qui voyait dansl’infiltration et dans l’implantationillégale un moyen indigne et inefficace. Ilproposait une action de grande politiqueauprès des puissances en vue d’obtenir unecharte internationale reconnaissant auxJuifs le droit de s’implanter sur unterritoire qui deviendrait le leur.

142

Le sionisme politique définit le judaïsmecomme une nationalité non comme unereligion et s'est donné pour mission partous les moyens de regrouper les Juifs ausein d'un état qui leur serait propre afinde les soustraire aux violences antisémiteset leur assurer une sécurité définitive.Son projet était fondé sur la convictionque les minorités juives étaientinassimilables aux nations. Les politiciensjuifs entretiennent sciemment une confusionentre judaïsme et sionisme ce qui sacraliseles objectifs historiques du mouvementpolitique.

Par une majorité des cinq cents délégués,le 11ème congrès sioniste de 1903 retint, àtitre de « solution intérimaire », l’offrefaite par l’Angleterre de l’Ouganda commeterre de refuge pour le peuple juif.

143

13. ISRAEL, L’OCCIDENT ET LE MONDE MUSULMAN

Il est important de s'interroger surl'ascendance des peuples du Moyen-Orient etd'identifier les migrations de tous lespeuples de Palestine, leur implantation etleur histoire. Cela démontrera que laPalestine n'était pas possession juivepuisque conquise par les armes par David oualors que les Juifs pratiquèrent ungénocide sur un autre peuple et le terme de« terre promise » date de la période deMoïse et où les ancêtres des Chrétiens etdes Musulmans avaient embrassé aussi lareligion Mosaïque. Une réflexion doits'engager sur cette mystificationentreprise dans un but de légitimation d'unacte contre-nature visant à déposséder unpeuple de confession musulmane etchrétienne de sa terre et une séried’interrogations se dégagent :

144

S'agit-il de ces mêmes Juifs quiaujourd'hui revendiquent cette terre ?

Que sont devenus les hébreux de Chaldée,parents de Moïse et qui sont leursdescendants ?

Etre juif cela veut-il dire êtrecroyant israélite ou est-ce un individuappartenant à une race ?

Existe-t-il une race juive ? Les Juifs ont-ils conservé la même

religion et comment appelle-t-on un Juifqui s'est converti au Christianisme ou àl’Islam ?

Quelles ont été les croyances despeuples de la Palestine avant l'avènementdu Christianisme et de l'Islam ?

Beaucoup de ces questions ne trouverontpas de réponses justes et resteront ledomaine réservé d'études d'historiens. Lareligion ne peut s'identifier à une race,elle est une façon d'être. Comment prouverce changement de foi alors que cet être,fils d’Abraham d’abord, juif ensuite aprèsla création du royaume de Judée, s'estconverti au christianisme et que ce

145

Chrétien ou cet israélite ait pu conserversa croyance ou devenir musulman par lasuite ? Un amalgame se fait quand on parlede religion juive et de personne juive. Lareligion d'Abraham et de Moïse à cetteépoque concernait des tribus qui occupaientun espace important. Par la suite, de cesmêmes tribus émergèrent aussi des Chrétienset aussi des Musulmans. Pour les nouvellescommunautés religieuses, la religionMosaïque est donc un héritage des autresreligions monothéistes, c’est-à-dire unpatrimoine commun. A l'heure actuelle, lapersonne juive se présente sous deux formesdifficilement séparables à cause de cyclesplus ou moins courts ayant participé à leursuperposition : Une entité religieuse etune entité politique.

Cette dernière notion politique tented’impliquer tous les Juifs du monde quelque soit leur pays et de les faire adhérerà l'idée du retour du « peuple élu » à « laterre promise ». Cette amorce est trèsinsidieuse, voire très dangereuse pourl'ensemble des pays et des frontières. Elle

146

est arborée aujourd'hui par l'organisationsioniste mondiale dans l'unique but devouloir justifier une politiqued'occupation de la Palestine conformémentaux plans établis qui poussent tout Juif dumonde à œuvrer pour l’existence d’Israël enfalsifiant l’histoire.

Le fait que la Palestine, pendant dessiècles jusqu'à 1917, ait vécu en paixrelative où Juifs, Chrétiens et Musulmansse sont côtoyés sans heurts, signifieévidemment que ces communautés avaient unehistoire et un pays communs. La paixdisparaîtra et le traumatisme naîtra dèsque la communauté juive œuvrera dans laferme intention de s'accaparer du pays,alors qu'elle était numériquementminoritaire, en essayant d'introduire undéséquilibre démographique favorable pourelle par l'intrusion migratoire d’étrangersà cette terre.

Les Anglais engagés dans la guerre contreles empires centraux, aidés par les Turcs,dans l'intention d’affaiblir l’alliance

147

turco-germanique, promettent au Chérif(noble en arabe) Hussein d'Arabie, ungrand royaume arabe composé de l’Arabie,de la Transjordanie, de la Syrie, du Libanet de l’Irak. La correspondance entre leChérif d'Arabie et sir Henry Mc Mahon,composée de dix lettres échelonnées du 14juillet 1915 au 10 mars 1916, avait pourobjet de rechercher les termes d’un accordentre les deux parties, pour l'organisationde la révolte arabe contre les Turcs et lareconnaissance anglaise de l’indépendancedes Arabes.

En mai 1916, reniant la parole donnée auxArabes, les Britanniques signentsecrètement avec les Français les accordsSykes et Picot par lesquels ils separtagent déjà les territoires arabes deleur allié, l'empire ottoman.

En 1917, les Arabes se libèrent desTurcs. Par la déclaration du ministre desAffaires étrangères Balfour, ils promettentaux Juifs un foyer national en Palestine. Ala fin de la Première Guerre mondiale et

148

suite au démembrement de l’Empire turc, laPalestine, détachée de la Syrie alorscolonie française, est passée sous lecontrôle des Britanniques. L’immigrationjuive s'y développe et des tensionséclatent entre les communautés arabe etjuive.

Les Arabes, trahis par des promessesanglaises non tenues pour s’assurer de leurconcours dans le conflit mondial, serebelleront. Le monde arabe entre eneffervescence et il s’ensuivra une série derévoltes : insurrection en Egypte en 1920,émeutes de Palestine en 1920, révolteirakienne en 1920, insurrection syrienne de1925-1927, révolte de Abdelkrim au Maroccontre la France de 1921-1926, et beaucoupd’autres encore.

Dès 1922, essayant de nuancer ladéclaration de Balfour, un premier « LivreBlanc » vient marquer les limites dudessein britannique désirant calmer lapopulation arabe en colère : foyer nationalen Palestine, certes, mais la Palestine ne

149

devait pas devenir un foyer national pourle peuple juif. Et puis, en 1939, dans lebut de gagner la sympathie des Arabes, des'assurer de leur non-participation auxcôtés de l'Allemagne nazie et ainsi assurerla pérennité de l’Empire pendant la guerre,l'Angleterre accorde aux Etats arabes desindépendances formelles, entérinées par destraités. La France en fait de même. LaGrande-Bretagne freine l’immigration juiveen Palestine et publie le deuxième « LivreBlanc » qui peut se résumer à trois mesuresprincipales :

Interdiction d’achats des terres parles Juifs.

Limitation du nombre de certificatsd’immigration pour les Juifs (75 000 par anpendant cinq années ; toute prolongation ouaugmentation du nombre devra se faire avecl’accord des Arabes)

Déclaration de sa sympathie pourl’unité arabe (Déclaration Eden : 29 mai1941).

A la fin de la guerre, la politique

britannique ne se modifie guère. Après

150

l’arrivée des travaillistes au pouvoir, etmalgré leurs promesses aux dirigeantssionistes, la politique de Londres seraidit. Les incidents sont quotidiens et deplus en plus meurtriers. Les sionistesbénéficient des circonstances les plusfavorables grâce au consensus inespéré etle soutien des Américains et desSoviétiques. Les Américains entendentcontrôler la Palestine au départ desBritanniques. Les Soviétiques voient dansle départ des Britanniques un moyen d'enlimiter les visées impérialistes dans larégion.

En octobre 1946, le président américainTruman approuva l’Agence juive, quiréclamait un «Etat juif viable contrôlantson immigration et sa politique économiquedans une région adéquate de la Palestine».

De son côté, la Ligue arabe proposa lacréation d’un Etat indépendant unique oùArabes et Juifs seraient représentés augouvernement et au Parlement en proportionde leur nombre, toute immigration étant

151

interdite. Cette proposition rejetée parles Juifs reçut hypocritement l'adhésiondes Occidentaux. Le grand tournantintervient pourtant au cours de l’année1947. En février, la Grande-Bretagne, sousles pressions américaines, porte l’affairepalestinienne devant l’O.N.U.

La commission d’enquête de l’O.N.Ucomptait onze membres (Australie, Canada,Tchécoslovaquie, Guatemala, Inde, Iran,Pays-Bas, Pérou, Suède, Uruguay etYougoslavie). Le rapport fut adopté à lamajorité de sept membres. L’Inde, l'Iran etla Yougoslavie soutinrent le planminoritaire qui prévoyait la création d’unEtat fédéral. L’Australie s’abstint. Lerapport adopté projetait la création dedeux Etats, l’un juif, l’autre arabe et uneunion économique entre les deux entités. Unstatut particulier est prévu pourJérusalem, qui échapperait à lasouveraineté des deux Etats, et ainsi lesobjectifs de l’Eglise seraient atteintsdoublement par la prise d’El-Qods(Jérusalem) aux Arabes et l’éviction des

152

Juifs d’Europe. L’évacuation des troupesbritanniques devrait intervenir au plustard le 1er août 1948. Ce plan sera adopté àla majorité des deux tiers par l’assembléegénérale, le 29 novembre 1947.

Les autorités juives annoncent qu’ellesacceptent le plan, cependant que les Etatsarabes s’y opposent. Une nouvelle croisadeétait déclarée. Elle sera dirigée non parles Chrétiens mais par la communautéashkénaze rejetée d'Europe, fortement arméeet soutenue. La période allant de la fin denovembre 1947 à la proclamation de l’Etatjuif sera la période la plus sanglante. Lapopulation entière du village de DiarYacine, sans distinction d'âge ou de sexe,est massacrée le 9 avril 1948. Les Anglaisannoncent qu’ils avancent leur départ et lefixent au 15 mai 1948 à zéro heure.

La création de l'Etat juif n'a pu sefaire qu'avec la complicité des Anglais quiont autorisé l'arrivée massive decontingents de Juifs d'Europe fuyant lesrépressions dans leur pays. A cause des

153

pogroms de Pologne, dès 1648, un fluxmigratoire se développe vers la Palestine.Plus de 370 000 Juifs s’installent malgréles protestations des Arabes de Palestineet des États arabes voisins. L’arrivéed’Hitler au pouvoir provoque le départ de37 000 Juifs allemands vers la Palestine,suivis de plusieurs autres vagues (45 000 en 1934, 66 000 en 1935, 30 000 en1936, 15 000 en 1938 et 75 000 « à titrehumanitaire » dès 1939). La commissionWoodhead, en 1938, avait proposé un Etatjuif réduit à Tel-Aviv (1 275 km2) ; lesArabes refusèrent. Les Juifs de tous lesEtats européens fuient le rouleaucompresseur nazi ainsi que la complicité decertains gouvernements en place. Ladélation bat son plein et des fortunes sontséquestrées et des biens détournés. Desnavires pleins de Juifs se dirigent vers laPalestine.

L’accroissement de l’immigration juivea toujours suscité l’opposition des Arabesqui se sont trouvés devant le faitaccompli. Ces flux migratoires sont

154

pourtant répertoriés mais sont totalementoccultés par l’Occident, voire non retenuscomme preuve de dépossession du peuplepalestinien de sa terre. Les chiffresavancés dans la Résolution 181 des Nationsunies du 29 novembre 1947 sont la preuveflagrante du dommage causé au peuplepalestinien par l’introduction massived’une population répertoriée venued’ailleurs. Cela a permis de rendreminoritaire la population autochtone danscertaines zones de Palestine et même lasuperficie qui lui est octroyée est pluspetite que celle offerte aux Juifs.

Grâce à la connivence des puissances del’époque, les Juifs proclament la naissancede l’Etat d’Israël le 14 mai 1948. Cetteinjustice se renforcera avec le soutienoccidental au jeune Etat israélien lors deses guerres contre les Arabes par l'octroid'armements sophistiqués et par le

155

développement des technologies de pointe,telles que l'aviation et les armesnucléaires. L’avion de chasse israélien« Kfir » est une copie du « Mirage »français. Cet apport technologiquemilitaire, pourtant relevant du secretd'état, était aussi le produit de fuitesd'informations entreprises par desEuropéens et des Américains de confessionjuive très bien assimilés dans leurssociétés. Ces technologies serontinterdites au monde arabe et le sonttoujours. L'exemple le plus frappant estcelui de la centrale nucléaire de Tammouzen Irak construite par les Français etdétruite en 1981 par l'aviationisraélienne, guidée au sol par destechniciens français.

156

14. RESISTANCE ET TERRORISME

Le terrorisme, arme du pauvre pourcertains et arme du lâche pour d'autres,engendre un impact psychologiquespectaculaire qui occasionne en finalité unsentiment de terreur et d’insécurité pourl’individu ou la société sur lesquels ilest employé, pour en tirer profitmatériellement ou politiquement. Cetteterreur peut être aussi un procédé degouvernement qui permet au pouvoir en placede briser ses opposants par l’emploi demesures extrêmement violentes générantl’effroi collectif, concept déjà en vigueurpendant la Révolution française.

157

La force de l’état fort qui s’exerce surl’état faible est aussi productrice deterreur. Cette stratégie de la peurexacerbée privilégie l’utilisationsystématique de la violence. L’actionterroriste est fortement liée auxtechniques de l’information et de ladésinformation et ne peut exister sanselles. L’ennemi peut provoquer l’effroi surson propre sol, sur son propre peuple et lefaire endosser à son adversaire pour ledévaloriser aux yeux de l’opinion nationaleou internationale.Depuis plus d'une décennie, le monde

enregistre les atrocités vécues par lesAlgériens sans que la classe politiqueoccidentale manifeste un sentiment decompassion véritable. Les Algériens ont eudroit, au contraire, à toute une panopliede mesures provoquant des effetsadditionnels à la tragédie. D'abord, parl'accusation de crime portée à l´encontredu gouvernement algérien, par ladistillation de rumeurs, de phrasesassassines telles que « Qui tue qui ? » etpar l'hébergement, au nom des droits de

158

l'Homme, de forces d'opposition désignéespar les officiels algériens comme étant lesinstigateurs du terrorisme et qui lerevendiquent alors qu'un citoyen algériendont les parents de nationalité françaiserésidant en France, aujourd’hui encore nepeut prétendre à un visa pour leur rendrevisite après une multitude de demandes. Impavide ou versant des larmes de

crocodile, l'Europe politique a vu unpeuple se faire égorger (plus de 100 000morts) mais s’est émue au plus haut pointlorsque les tours du World Trade Center sedésintégrèrent et où trois mille personnespérirent. Processions, minutes de silence,prières, défilés et manifestations desoutien aux Américains dans leur actionvengeresse permirent au monde de se rendrecompte que 3 000 vies valaient plus que 100000.Ce terrorisme, ainsi défini, a été initié

par les Américains eux-mêmes pour chasserles Soviétiques et prendre leur place enAfghanistan. La CIA a créé et financél'islamisme contre les communistes, recrutéet formé des soldats plus efficaces que des

159

commandos venus de tout le monde musulman,y compris d'Algérie, pour obliger lesRusses à se retirer de la terre afghane.Cette volonté néfaste des services secretsaméricains de vouloir tout modifier doitencore exister et est responsable deplusieurs points chauds bouleversant lemonde.La terminologie militaire américaine

définit le terrorisme comme une guerre debasse intensité, et les Américains lepratiquent à outrance. En décembre 1997,lors de l'adoption d'une résolution contrele terrorisme par l'Assemblée générale del'ONU, les USA et Israël s'y opposent parcequ'un paragraphe de la résolutionn'assimilait pas la lutte contre lecolonisateur ou contre l'occupantmilitaire. La guerre de l’administration Reagan

contre le Nicaragua provoqua plus de 30000 morts et la ruine du pays. La Cour deJustice Internationale trancha, le 27 juin1986, en condamnant l'emploi illégal de laforce par les Etats-Unis qui avaient minéles ports du Nicaragua tout en leur mandant

160

de cesser l'agression et de payer lesdommages et intérêts. La réaction des USAfut de ne plus reconnaître la juridictionde la Cour internationale. Le génocide pratiqué sur le peuple

algérien ne peut être donc l'œuvre del'institution militaire qui est une arméede conscrits qui dénonceraientnaturellement la « chose » ettémoigneraient de l'implication de lagrande muette si cela était. Plus de douzeans ont passé et aucun témoignage fiablen'est venu confirmer sa compromission dansles meurtres de civils.Il était cependant clair pour la majorité

des Algériens que ce régime sénile, quis'accrochait au trône et qui avaitcontribué à former une classe de dirigeantscorrompus à tous les niveaux, devaitpartir. Par son immobilisme, ce pouvoirprônait le pourrissement et son inactions'interprétait comme une faiblesse etconduisait le pays vers sa perte. On peutdonc accuser ce pouvoir des tueriesperpétrées sans en apporter les preuves, ensupposant des scénarios abracadabrants et

161

en utilisant des forces secrètes. Sisecrètes elles sont, elles ne peuvent êtreconnues du commun des mortels. Cesmassacres auraient pu servir le pouvoir audébut de la crise politique pour en faireporter la responsabilité aux intégristesmais leur prolongement ne pouvait en aucuncas servir la classe politique, carl'Algérie se dirigerait alors vers unsuicide en règle et vers le chaos et, parvoie de conséquence, vers la disparitionpeut-être physique de ces dirigeants collésà leur siège. L'implication des islamistes ne sert

aucune cause noble d'essence sociale oureligieuse car dirigée contre le peuple ets'identifierait comme un sabordagepolitique parce qu’inacceptable et générantun rejet populaire. Le déclenchement decette crise pourrait être l'œuvre de partisintéressés par l'exclusion des islamistesdu champ politique ou l'œuvre de beaucoupd’autres, par exemple des services secretsmarocains désireux d’affaiblir le soutienalgérien au Polisario ou encore l'actiondes Américains opposés à la mise en place

162

d'une démocratie dans un pays musulman ou,enfin, un plan israélien souhaitantl'affaiblissement du bloc musulmansoutenant l’OLP. L’Algérie a toujoursassuré son soutien aux causes justes ets'inscrivait en 1990 contre une guerre enIrak.Cette crise peut être aussi inscrite dans

une stratégie globale planifiée par Israëlet certains milieux américains pro-sionistes. L’objectif principal serait :1. De présenter le monde musulman comme

obscurantiste et sanguinaire. 2. De provoquer une compassion du monde

chrétien en faveur du peuple juif. 3. De justifier la politique agressive de

l’Etat hébreu même dirigée contre descivils.4. En définitive, éloigner toute

tentative d’union du monde musulman quicompromettrait l'avenir d'Israël et lesintérêts des groupes de pressionaméricains.Ce plan est par contre très plausible

dans le contexte international actuel. Ladisparition du bloc communiste et

163

l’adhésion de la quasi-majorité des Etatsde l’Europe de l’Est à la CEE ont provoquéun réexamen de la politique étrangèreaméricaine et automatiquement vers denouvelles cartes d’état-major où est définil’ennemi. Dans l’esprit des gouvernantsoccidentaux, dignes héritiers de leursprédécesseurs coloniaux, l’ennemi ne peutêtre que le monde musulman. Les raisonsessentielles de cette désignation nepeuvent guère s’expliquer militairementmais économiquement par contre. Le monde musulman – exclusivement

consommateur, plus d’un milliardd’individus – ne peut en aucun casconstituer un péril pour les Européens etles Américains, car totalement désuni etconstitué d'états dont la puissancemilitaire est négligeable et de toutemanière subordonnée au bloc occidental dontfait partie dorénavant la Russie. La menaceserait économique si les Etats arabo-musulmans venaient à s’unir entre eux.Cette union, par la création d’un marchécommun, provoquerait un raz-de-marée dansles économies occidentales, et ceci, par la

164

possibilité de fixation des prix desproduits pétroliers et par l’acquisition detoutes les autres matières à des prixconcurrentiels qui risqueraient de faireexploser cette belle entente occidentale,elle-même tributaire d’un bien-êtrefructueux. Ces questions sont étudiées par les chefs

du G7 lors des séances à huis clos, et delà, est élaborée une stratégie pouréloigner les risques de banqueroute. Lemoyen le plus utilisé est toujours celui degénérer un climat de discorde entre paysmusulmans pouvant conduire à la guerre. Cestratagème fut très employé pendant laguerre froide et tout récemment parl’encouragement américain signifié à l’Irakpour envahir le Koweït qui a conduit à lapremière guerre du Golfe. La création del’Etat d’Israël s’inscrit dans ce cadretout en taisant le désir ardent de voirJérusalem échapper aux Arabes. Tous ces scénarios sont plausibles. Les

plus probables sont sûrement d'essenceétrangère, car cette innommable barbarie nepeut être provoquée par des Algériens

165

seulement. Elle touche la population sansdistinction dont la majorité rurale estisolée. Violent, sanguinaire, considéré comme

improductif par certains et parfois mêmesuicidaire, le terrorisme, souvent acte dedésespoir, peut être aussi apprécié commeune forme de combat découlant dudéséquilibre numérique et de la qualité desmoyens de destruction dans le cas de luttesde libération. Il s'identifie plutôt à laguérilla dans les combats contre l'armée.Larbi Ben Mhidi, héros algérien assassinépar l'officier Aussaresses après sacapture, répondant à une question dejournalistes quant à l’utilisation depaniers pleins d'explosifs dans les lieuxpublics  répondit : « Que la France nousprête ses avions et nous lui offrirons noscouffins » ! Cette violence doit être jugée

différemment, qu´il s’agisse d'actions demouvement de libération ou de procédés degouvernement. Dans aucun des deux cas, nousne pouvons comprendre et accepter la mortde nos proches ou de nos compatriotes quand

166

le conflit concerne deux autres peuples etoù il nous semble que nous n’avons rien ànous reprocher. Il devrait s’avérer alors que le sort de

ces victimes, certes déplorable, relève dela responsabilité de leurs hommespolitiques qui soutiennent des régimesbasés sur l’injustice et prolongent lecalvaire d’une population meurtrie par lamanipulation des institutionsinternationales ou la manifestation d´unesolidarité active avec l’oppresseur. Lemonde « civilisé » ne pourra jamaisconnaître la paix tant que son attitude,provocatrice à l’égard des causes justes etinsensible à l'égard des inégalitéssociales dans le monde, se prolongera.Toutes les stratégies ne pourront paséradiquer ce phénomène, mais ellesl’amenuiseront peut-être s’il existe uneréelle volonté de réparer les dégâts. L’oppression comme le colonialisme sont

des formes de terrorisme car c’est un dénide justice lorsqu´un pays détenteur del’arme nucléaire rend illicite sapossession à d’autres. Le bon sens veut qu

167

´il s’en débarrasse lui-même et favoriseune politique commune pour éviter toutconflit et toute domination. L’emploi systématique du veto onusien par

un des cinq pays membres permanents duConseil de sécurité ne constitue-t-il pasune injustice alors que plus de centquatre-vingts pays sont condamnés aumutisme ? Quelle est donc cette démocratiedont se prévaut le monde « libre » ?Comment alors les causes justes peuvent-elles triompher ? Est-ce que les peuplescolonisés doivent cesser d’aspirer à bienvivre et oublier leur indépendance pour quele monde occidental puisse continuer àvivre dans l’opulence, alors qu’il a étél’initiateur historique de ces injustices ?

Que les parents de toute victime deterrorisme pointent leurs doigts vers lesvéritables assassins ! Le soi-disantterrorisme tchétchène aurait-il la mêmesignification si l’on apprend que ce peuplese bat depuis 1830 et que son héros, l'imamChamil, a été reconnu comme « grand » parla France de cette époque. La résistance

168

des peuples tchétchène, palestinien et debien d’autres encore est légitime et nepeut être assimilée au terrorisme, maisplutôt à celui d’une lutte de libération.

Quelle attitude devrait adopter unréfugié palestinien qui a été dépossédé, àla fin de la Deuxième Guerre mondiale, parla force, de sa terre et de sa maisonaussitôt occupées par des Juifs venus dePologne, d'Union soviétique etd’Allemagne ? Comment des gens qui ontconnu les camps de la mort peuvent-ils êtreaussi sanguinaires que des nazis ?

La réponse la plus logique est que lesJuifs qui ont vécu ces situationsabominables à Dachau, Treblinka etailleurs, ne devraient jamais accepterl'extermination du peuple palestinien oualors la Shoah ne servirait plutôt qu’àémouvoir les consciences occidentales et sefaire pardonner d'avance les atrocités quivont se commettre sur les Arabes dePalestine. Les porte-voix du sionismes'évertuent à avancer que les Palestiniens

169

n'aiment pas la vie et leurs enfants carils leur apprennent à mourir.

Un citoyen occidental ne se sacrifierait-il pas pour préserver la vie de sesparents, de ses enfants ou défendre sonpays contre l'oppression? Que ferait-ils'il ne pouvait plus subvenir aux besoinsde sa famille parce que l'ennemi a ferméles portes du camp ?

Le combat légitime pour une cause nobletrouvera toujours des gens courageux quiiront jusqu'au don de leur vie dans le butd'affaiblir l'ennemi par n'importe quelmoyen, pourvu qu'il ait très mal. Si lapersonne est croyante, elle est intimementconvaincue que son action la conduirait auparadis et l'éloignerait de cette chiennede vie que lui imposent ses tortionnaires.Elle considère qu’elle n'a plutôt rien àperdre mais au contraire tout à gagner. Le terme de tortionnaire s’applique au

soldat d'occupation. Afin de l'anéantir,on identifiera comme cible le colonisateur,sa famille ou ses coreligionnaires

170

militaires ou civils. Le résistant ne seraaucunement bouleversé par la disparition deses ennemis. L’atteinte morale ou physiqueà cette force d'occupation sera à la mesurede la douleur de son peuple ou de safratrie. Dans son esprit, il ne faitqu'appliquer la loi du talion. Ils'efforcera de faire plus de dégâts et devacarme médiatique. La réaction du monde,offusqué par l'acte violent, s'avèreranégligeable pour le résistant, puisque latragédie de son peuple ne rencontre aucunécho favorable auprès de ces indignés. La notion de la mort est relative et ne

peut avoir la même signification pour unepersonne qui voit chaque jour les maisonsde ses voisins détruites, ses proches tués,ses parents outragés, ses droits ignorés etses frères et sœurs affamés. Pour cedernier, quand la mort l'atteint par uneballe ennemie ou par le sacrifice ultime,elle ne peut être qu'acte d'amour envers safamille et son pays. Cela se nomme encore« héroïsme » ou « patriotisme ». La mort dece combattant est l'issue de sortie de cecauchemar.

171

André Malraux en dit : « La mort n'estpas une chose si sérieuse ; la douleur,oui » ; et Albert Camus poursuit: « La mortn'est rien. Ce qui importe, c'estl'injustice ». On ne peut accepter ce genre de vie si

l'on est sincère et on en voudrait au mondeentier. Dans l'indifférence générale, ce drame le

touche depuis plus de cinquante ans, lui,ce kamikaze. Bien qu'il décèdera suite àson acte, les chars et les bulldozersraseront la maison de ses parents et de sesvoisins, et c'est cela le comble del'injustice. Par ce sacrifice juste etlégitime, le martyr entre au Paradis. Telleest la conception du monde arabe. Lefatalisme arabe voit en la mort quelquechose de naturel et le Musulman doit œuvrerdans le bien et le droit chemin comme s'ilallait vivre éternellement et œuvrer pourl'au-delà comme s'il allait mourir demain.La mort n'est pas une fin mais uncommencement prometteur pour celui quicroit en Dieu et au Jugement dernier. Lacrainte de Dieu pour le croyant est plus

172

forte que celle qu'engendrent les hommes.Cette bombe humaine n'aurait pas existé sion lui avait laissé sa dignité et lapossibilité de vivre et non de survivre. Lecalvaire palestinien, sous le regard amusédu monde occidental qui blâme l'enfantarabe tué par les tanks israéliens, est enlui-même un blasphème. Au Moyen-Orient, larésistance est palestinienne et leterrorisme est israélien. Le collectif depilotes israéliens ayant refusé debombarder des bâtiments civils condamne labarbarie de l'Etat hébreu.Après le « Livre Blanc » de 1939,

véritable frein à l’expansionnisme juif parl’émigration, les Anglais seront touchéspar le terrorisme largement utilisé enPalestine par des groupes juifs tels que leLehi (Irgoun), le Palmach, le Etzel et laHaganah. Leurs actions meurtrières etsanglantes contre la population arabepousse celle-ci à l’exode et lesBritanniques à la fuite de Palestine. Cetteaction violente résultait de la stratégiedes dirigeants sionistes. Ils y voyaientl'affaiblissement de l'empire britannique

173

et l'émergence d'un allié de poids que sontles Etats-Unis où la diaspora juive estinfluente. Plus de 800 000 Palestiniens quitteront

le pays. Leurs descendants viventaujourd'hui dans des camps de réfugiésinstallés dans les pays arabes voisins etdans des ghettos aussi sordides que celuide Varsovie. Dans son article « Le jour de Deïr

Yassin », le journaliste juif Israël Shamirtémoigne : « La mort a plusieurs noms. Les

Tchèques l'appellent Lidice, lesFrançais Oradour, en vietnamien ondit My Lai. Pour tous lesPalestiniens, c'est : Deïr Yassin. Lanuit du neuf avril 1948, les groupesterroristes juifs Etzel et Lehiattaquèrent ce village paisible et enmassacrèrent la population, hommes,femmes et enfants. S'il vous plaît,ne me demandez pas de répéter lesrécits sanguinolents d'oreilles

174

tranchées, de ventres ouverts, defemmes violées, d'hommes brûlés vifset de cadavres balancés dans descarrières, ni de rappeler la paradetriomphale des assassins. Tous lesmassacres se ressemblent, de Babi Yarà Chain Gang, en passant par DeïrYassin. Toutefois, le massacre deDeïr Yassin est particulier, pourtrois raisons. Tout d'abord, il abien été décrit et les témoignages nemanquent pas ; d'autres combattantsjuifs appartenant à d'autresmouvements, la Haganah et le Palmach,des scouts juifs, des représentantsde la Croix-Rouge et la policebritannique de Jérusalem ont laissédes comptes-rendus très détaillés deces événements. Il s'agissaitsimplement de l'un des nombreuxmassacres de Palestiniens commis parles Juifs au cours de la guerre de1948, mais aucun autre n'a fait

175

l'objet d'une attention similaire.Ceci est dû, sans doute, au fait quele siège du Mandat britannique sur laPalestine, Jérusalem, était à deuxpas. Ensuite, le massacre de DeïrYassin eut des conséquencesgravissimes, mis à part le sorttragique du village lui-même.L'horreur de ce massacre a accéléréla fuite massive des habitants desvillages palestiniens voisins,donnant aux Juifs le contrôle totaldes contreforts ouest de Jérusalem.Fuir était la seule solutionrationnelle et sage pour lapopulation civile. Tandis que j'écrisceci, je vois à la télé les images depaysans macédoniens fuyant une zonede combats. La famille de ma mère afui une Minsk à feu et à sang, le 22juin 1941, et elle a survécu. Lafamille de mon père était restée dansla ville : ils ont tous péri. Après

176

la guerre, mes parents purentretourner à Minsk, comme biend'autres réfugiés de guerre. LesPalestiniens, eux, n'ont pas, jusqu'àce jour, été autorisés à revenir.Enfin, autre différence : le devenirdes assassins. Les commandants desbandes du Etzel et du Lehi, MenahemBegin et Yitzhak Shamir, sontdevenus, plus tard, Premiersministres d'Israël. Aucun des deuxn'a exprimé le moindre remords, etMenahem Begin a passé les dernièresannées de sa vie avec le panorama deDeïr Yassin, étalé sous ses fenêtres.Pour lui, pas de tribunal deNuremberg, pas de vengeance, pas depénitence, non : juste un cheminjonché de pétales de roses, et toutschuss (directement) vers le PrixNobel de la Paix (!). Menahem Beginétait très fier de cette opération,et dans une lettre aux exécutants, il

177

les félicita pour avoir brillammentmené à bien leur devoir national."Vous êtes les créateurs del'histoire d'Israël", leur avait-ilécrit. Yitzhak Shamir se félicitaitlui aussi de ce haut fait, qui avaitcontribué à la réalisation de sonrêve : expulser les nochrim (les non-juifs) du territoire de l'Etatjuif… »

Peut-on comprendre pourquoi despourparlers de paix se prolongent pendantprès de quinze ans et que ce peuple esttoujours maintenu sous les verrous ?

Charles De Gaulle a dit : «  La fin del'espoir est le commencement de la mort. ». Plus le monde se bouchera les oreilles

et plus le cri du désespoir se feraassourdissant. Les plaies de la tragédie du11 septembre 2001 se refermeront et lepeuple américain se rendra compte del'aventurisme et de l'affairisme de sespoliticiens. Il réagira en excluant la

178

subordination des partis et des médias à labotte d'Israël. Les lendemains seraientsûrement incertains. Même si l'affairismene disparaît pas de la politiqueoccidentale, le bon sens économique desgouvernements dictera de ne pas ignorer unmilliard et demi de consommateurs musulmansface à six millions d'israéliens. L’aviation israélienne a bombardé un camp

palestinien près de Damas. Le Vetoaméricain à la plainte syrienne a encoreune fois évité une condamnation à l’Etathébreu, et l’ONU fait la preuve de sonimpuissance et nous dicte son besoinpressant de rénovation du Conseil desécurité actuel qui joue plutôt une comédieau détriment des peuples aspirant à laquiétude et au bien-être.

179

Conclusion

La peur de l’Europe vis-à-vis du mondearabe est en corrélation directe avec sonsoutien, physique ou politique, inique etindéfectible, à la politique américaineenvers les pays arabes et à la politiqued’extermination du peuple palestinien menéepar Israël. L’abjecte calomnie dirigéecontre le monde arabe est intimement liéeau conflit israélo-palestinien. Ce derniersert de paravent à la volonté américaine demaintenir un foyer de tension etd'instabilité nécessitant périodiquementune intervention militaire « réparatrice ».Le Sommet arabe de Beyrouth reconnaît

l’Etat d’Israël et aspire à unetranquillité de la région et à une paixjuste assurant au peuple palestinien lerecouvrement de ses droits.Si le reniement des accords signés à

Oslo, Madrid, Camp David (USA) par lesdirigeants de l’Etat hébreu auxPalestiniens se manifeste encore, la

180

situation de la région deviendra pluscatastrophique et le devenir d’Israël plusqu’incertain à défaut du mandant américain.Aujourd’hui l’Amérique est en train de se

réveiller grâce au cauchemar irakien quil’oblige à réviser dorénavant sesengagements militaires. Le combat du monde arabe avec ou sans ses

gouvernants se radicalisera, s'exporteratoujours et durera autant que sepoursuivront l'injustice et l'affront faitsau peuple palestinien. La poursuite desactions peut se dérouler suivant lesscénarios suivants :1. Cette cécité volontaire ou non de

l'Occident vis-à-vis de ce déni de justiceconduira irrémédiablement à uneeffervescence populaire menant àl'instabilité des régimes arabes et peut-être au renversement de certains au profitde partis à connotation religieuse. LesMusulmans ne pourront jamais comprendrel'inaction même verbale de leurs dirigeantsmais assimileront cela à une trahison et àun abandon pur et simple d'un combatlégitime. Evidemment, cette éventualité

181

dirigera le monde vers plus d'instabilitéet moins d'échanges commerciaux touchantles pays complices de cette agression.L'ONU ne pourra plus reprendre du service,car désertée par le monde musulman, etaucun accord de cette prestigieuseorganisation ne fera plus désormaisjurisprudence. Les combats reprendront enPalestine avec un embrasement général de larégion. L'Amérique et ses alliés devrontalors déployer leurs troupes au sol pourcontrôler ces populations, mais le peupleaméricain, guère désireux d'enterrer sesenfants comme en Irak et ailleurs,rappellera ses boys rapidement.

2. A défaut de mandants et devant uneagression flagrante et non dénoncéeclairement par les pays européens, lesdirigeants arabes, conscients de leurdivision et de leur faiblesse,s'aligneront derrière les Américains, lesferont prospérer et les problèmes lesconcernant se règleront et les Palestiniensretrouveront la quiétude dans un état auxfrontières négociées, recevront un large

182

dédommagement et même les exilés aurontdroit au retour. Les Américains gagnerontle marché arabo-musulman et s'assurerontune place de choix dans l'industrie deshydrocarbures. L’attitude des Européens vis-à-vis des

Américains, ressemblant au louvoiementd'une ombre suivant son possesseur, ne peuten aucun cas être bénéfique sur le planinternational. L'Europe, tant qu’elle nes’oppose pas et ne condamne pas lesinjustices, notamment américaines même aurisque de faire exploser l'ONU, ne pourrajamais décider de l'avenir du monde, sesvœux pieux ne seront qu'utopie et elle seratoujours clouée au pilori par Washington,car, dans l'esprit du monde arabo-musulman,restera présent que son impotence et sonpassé colonial. La lutte américano-européenne, finalement, ne repose sur aucunargument humanitaire mais est uniquementd'ordre économique.Les Arabes ont plus de raison d'en

vouloir à l'Occident et détiennent despreuves historiques de l'ignominie del'occupation, des massacres perpétrés, des

183

promesses reniées, des intrigues qui setrament sous le soi-disant sceau de lalégalité internationale et l'emploi duprincipe des deux poids, deux mesures dansles décisions les concernant. L'organisation des Nations unies, fille

de la Société des Nations, se trouveaujourd'hui à cent mille lieues desmissions qui lui ont été confiées lors desa naissance en avril 1945. Ses mécanismesprincipaux reposent sur le Conseil desécurité, chargé d’interdire le recours àla menace et à l’emploi de la force contrel’indépendance politique ou l’intégralitéterritoriale de tout état et de toute autremanière incompatible avec les buts etprincipes des Nations unies : art. 2,paragr. 4. Il existe au surplus une obligation de

régler pacifiquement les différends : art.2, paragr. 3, mais le rôle de l’ONU en lamatière est plus discret. Le premier usagede la force a été utilisé contre l'Irak etpar la suite hypocritement élargi à laYougoslavie, après les interminablesmassacres de Musulmans alors que les

184

obligations de l'ONU envers le peuplepalestinien demeurent dans le tiroir del'oubli. L'Organisation internationale atoujours fermé les yeux sur les abusperpétrés par Washington.

En 1991, si elle avait été sincère, lacoalition vassale contre l'Irak aurait dûcontinuer sa progression, renverser ladictature et soulager la populationirakienne, mais cela ne s'est pas fait etle peuple irakien souffre depuis. Certainspays arabes ayant participé à cette guerres'en veulent, convaincus que dorénavant lapuissance des Nations unies allait semettre réellement au service de la paix,régler tous les dossiers en suspens etproscrire ainsi toute velléité guerrièredans le monde. Aujourd'hui une autre injustice est

commise par l'Occident. Bagdad est occupéepar les Américains désavoués au début parl'ensemble de l'opinion mondiale qui serendait compte de la dangerosité de lasituation créée. Dans ce conflit, dès lespremiers jours, certes, certains pays

185

européens ont eu une démarche trèscourageuse, saluée par l'ensemble de lapopulation mondiale. L'attitude du blocfranco-allemand en faveur de la légalitéinternationale a été ovationnée même auxEtats-Unis. Mais le pragmatisme économiquefait aujourd'hui que la France politique,sortie de son ivresse, essaie de réparer lepréjudice causé à l'allié américain par lacondamnation du régime irakien et espèreainsi se faire attribuer une part activedans la reconstruction de l'Irak après laguerre et de ne pas perdre son marchéaméricain. Ce changement de cap resteraambigu parce qu'il dévoile que les causesnobles n'existent pas et que le profitfinancier engendré est le seul déterminantde toute action politique, et ainsi lesidéaux sont bafoués. La Belgique aussi aété obligée, sous la pression américaine,de renier ces idéaux en effaçant l'actionjudiciaire engagée de ses tribunaux enannulant les charges de crimes contrel'humanité d'Ariel Sharon, de Bush. L'ONU, terrassée par la superpuissance

américaine contre l'avis de plus de cent

186

quatre-vingt-dix pays, est mourante et avecelle tous les accords conclus et l'espoirde voir naître un monde meilleur où lefaible serait protégé et où la cause justeserait défendue âprement. Cetteorganisation ne peut en aucun cas continuersa mission sans une réforme catégorique oùla prise de décision du Conseil de sécuritéserait soumise à un vote de tous les pays,tenant compte de leur poids démographiqueet non de leur détention de l'armenucléaire. Le veto est une insulte à laface du monde et un encouragement vers lacourse à l'armement. La sérénité et latranquillité du monde ne passera que par leremodelage de cette organisation. L'ONU,ainsi réformée, pourrait avoir une réellearmée d'intervention composée de trèspetites unités à la charge des états(chiffre arrêté par rapport à ladémographie du pays en fonction de lapuissance de l'armée onusienne). Soulagésdu risque de guerre, tous les paysdiminueront leurs forces armées etverseraient par conséquent leur budget de

187

défense au développement national et à lapromotion sociale de leur population. L’aviation israélienne a bombardé un

camp palestinien près de Damas. Le vetoaméricain à la plainte syrienne a encoreune fois permis d'éviter une condamnation àl’Etat hébreu et l’ONU fait la preuve deson impuissance et nous dicte son besoinpressant de rénovation du Conseil desécurité actuel qui joue plutôt une comédieau détriment des peuples aspirant à laquiétude et au bien-être. Aujourd’hui nous assistons à une nouvelle

agression de l’Agence Internationale del’Energie Atomique (AIEA) contre l’Iran.Cette succursale ne devrait plus s’occuperd’un autre dossier, car les conclusions deson rapport concernant l’Irak n’ont pas étéreconnues par les Américains. Le pays a étéoccupé et aucune arme nucléaire, à l’heureactuelle, n’a été trouvée. Un scénarioidentique risque de se produire en Iran,mais ce ne sera pas le même cas pour laCorée qui n’entre pas dans les objectifsstratégiques du moment des USA. L’AIEA nepourra en aucun cas renouer avec ses

188

activités tant que l'organisation onusiennen'a pas été rénovée. L'action de cetteagence, involontairement peut-être, a faitle jeu de la superpuissance.Le document parrainé essentiellement par

les Américains, « La feuille de route » nedeviendra jamais réalité parcequ'indésirable par Israël sous le regardamusé du Pentagone. Le peuple palestiniensouffre depuis plus de cinquante ans. Lesaspirations pour le règlement de ceproblème, exprimées par l'ensemble desétats, sont superbement ignorées ethumiliées par le veto américain.

La stratégie de l'Etat hébreu est trèsclaire, car les supposées crises politiquescréant un changement de gouvernement entrela gauche et la droite ne font que retarderle processus de paix et aussi permettent àla classe au pouvoir de renier les accordsconclus par le précédent staff politique.On se laisserait à penser que l'assassinatdu Premier ministre israélien Isaac Rabin aété programmé conformément aux desseins dela classe politique juive. Les hommes

189

politiques juifs ont besoin de prendre desdécisions courageuses conduisant à ladisparition des injustices causées aupeuple arabe de Palestine tout en faisantface au courant extrémiste et à leurscolons installés sur le territoirepalestinien grignoté. Le reniement desaspirations libératrices du peuplepalestinien mènera l'humanité à lacontemplation d'atrocités de plus en plusmeurtrières n'importe où, à unerecrudescence de l'insécurité des personneset des biens d'origine occidentale dans lemonde arabo-musulman. Pour éviter uneradicalisation conduisant à un divorceintercommunautaire et à une résurgence duracisme, la communauté internationale doits'interposer efficacement entre lesbelligérants de Palestine et d'Israël,peser de tout son poids pour parvenir à unesolution juste et rapide et fairedisparaître cette plaie.

Le calme n’est pas pour bientôt tant quesubsisteront des abus dans le monde, car lapaix de l'humanité correspond aussi à la

190

faillite déclarée des marchands d'armes.Elle est donc non désirée par ces mêmespuissances détentrices du veto onusien etelles-mêmes productrices de ces engins demort. Ces mêmes nations, qui ont fournil'armement chimique à Sadam Hussein pourgazer les Kurdes, le condamnent aujourd'huialors que ce crime est passé inaperçu dansles années 80. Cette arrogance pourra êtreréduite à néant si l'ensemble des peuplesboycottent les produits fabriqués par lespays opposés à la refonte des règlesonusiennes aujourd’hui en vigueur et à leurremplacement par un nouvel ordre mondialplus juste et où le vote des nations estplus démocratique. Cela permettral’établissement véritable de la quiétude etde la sérénité dans le monde, par laréduction de l'effort militaire, ladiminution des disparités économiques entrenations. Que de chemin reste à faire !

L’échec du sommet de l’OMC à Cancunprouve que l’Occident n’est encore pas prèsd’accepter des changements, et sonattitude, pourtant suicidaire, ne peut

191

conduire d'abord qu'à une instabilité despays pauvres, ensuite à leur implosion,générant des flux migratoires sansprécédent vers les pays plus nantis etfinalement au développement de lacriminalité partout dans le monde, dû à unrecul de la croissance et un taux dechômage important généralisé. La richesseet le confort de l'Occident passentinévitablement par l'amélioration desconditions de vie dans les pays pauvres.Les pays du tiers monde sont obligés de sedéfinir une autre stratégie commerciale etune politique d’échange plus favorableentre eux.

192

193

REFERENCES

194

La Déclaration Balfour2 novembre 1917

Cher Lord Rothschild,

J'ai le plaisir de vous adresser,au nom du gouvernement de Sa Majesté,la déclaration ci-dessous de sympathieà l'adresse des aspirations sionistes,déclaration soumise au cabinet etapprouvée par lui.

« Le gouvernement de Sa Majestéenvisage favorablement l'établissementen Palestine d'un foyer national pourle peuple juif, et emploiera tous sesefforts pour faciliter la réalisationde cet objectif, étant clairemententendu que rien ne sera fait quipuisse porter atteinte ni aux droitscivils et religieux des collectivités

195

non juives existant en Palestine, niaux droits et au statut politique dontles Juifs jouissent dans tout autrepays. »

Je vous serais reconnaissant debien vouloir porter cette déclarationà la connaissance de la Fédérationsioniste.

Arthur James Balfour

ACCORDS SYKES-PICOT

Accords secrets conclus en 1916 entre laFrance et la Grande-Bretagne puis ratifiéspar la Russie, en vue du partage del'Empire ottoman, allié de l'Allemagne etde l'Autriche-Hongrie au cours de laPremière Guerre mondiale. Complétés par lesaccords de Saint-Jean-de-Maurienne auxquelsse joint l'Italie, ils répartissent les

196

zones d'influence des puissancesvictorieuses :La Russie s'est réservé le nord-est de

l'Empire, et, à l'ouest, Constantinople, lacôte ouest du Bosphore, la mer de Marmara,les Dardanelles, ainsi qu'une partie de lacôte d'Asie Mineure et de la mer Noire. Leport de Constantinople et les détroitsrestent cependant libres à la navigationdes flottes alliées ;La Grèce et l'Italie obtiennent, l'une,

une petite zone autour de Smyrne, à l'ouestde l'Anatolie, l'autre, tout le sud del'ancienne Turquie ;

La France s'adjuge la Cilicie et le vilayetd'Adana, la bande côtière libano-syrienneainsi qu'une zone d'influence correspondantà l'actuelle Syrie, plus la régionpétrolifère de Mossoul, que Clemenceaurétrocédera en 1918 aux Britanniques ; LaGrande-Bretagne s'attribue l'est de laMésopotamie, l'ouest entrant dans sa zoned'influence de même que le territoire del'actuelle Jordanie, ces deux zones devant

197

former un Etat ou une confédération d'étatsarabes ;La Palestine, enfin, serait

internationalisée, les ports de Haïfa etSaint-Jean-d'Acre revenant à la Grande-Bretagne ;Seule la Péninsule arabique, sous

direction Hachémite, deviendraitindépendante.

LES RESOLUTIONS

La Résolution 181

La Résolution 181 de l'Assemblée généraledes Nations unies, votée le 29 novembre1947, recommande le partage de la Palestineen : un Etat juif, un Etat arabe et unezone ‘’ sous régime international particulier’’ ,14 000kilomètres carrés, avec 558 000 Juifs et405 000 Arabes pour l'Etat juif, 11 500kilomètres carrés, avec 804 000 Arabes et10 000 Juifs pour l'Etat arabe ; 106 000Arabes et 100 000 Juifs pour la zoneinternationale qui comprend les LieuxSaints, Jérusalem et Bethléem. Entre les

198

deux Etats devait s'installer une unionéconomique, monétaire et douanière. Adoptée par 33 voix (dont les Etats-Unis

et l'URSS) contre 13 voix opposées et 10abstentions (dont la Grande-Bretagneespérant à la faveur des troubles maintenirson influence), elle est refusée par lesArabes et critiquée par les sionistes quis'y rallient malgré tout. La Résolution nesera jamais appliquée et six mois après sonvote, le 15 mai 1948, débute la premièreguerre israélo-arabe, après cinq mois deguerre judéo-palestinienne.

La Résolution 194La Résolution 194 est adoptée le 11

décembre 1948 par l'Assemblée générale desNations unies. Elle décide, à la suite du départ forcé

de centaines de milliers de Palestiniens :« qu'il y a lieu de permettre aux réfugiés qui ledésirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôtpossible et de vivre en paix avec leurs voisins, et quedes indemnités doivent être payées à titre decompensation pour les biens de ceux qui décident de

199

ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bienperdu ou endommagé lorsque, en vertu des principesdu droit international ou en équité, cette perte ou cedommage doit être réparé par les gouvernements ouautorités responsables. »

La Résolution 242Adoptée par le Conseil de sécurité, le 22

novembre 1967, six mois après la guerre dessix jours, la Résolution « exigel'instauration d'une paix juste et durableau Moyen-Orient », qui passe par «leretrait des forces armées israéliennes desterritoires occupés pendant le récentconflit» et le «respect et reconnaissancede la souveraineté de l'intégritéterritoriale et de l'indépendance politiquede chaque état de la région, et leur droitde vivre en paix à l'intérieur defrontières sûres et reconnues, à l'abri demenaces et d'actes de force. »

La Résolution 338

200

Adoptée par le Conseil de sécurité le 22octobre 1973, pendant la guerre du Kippour,la Résolution réaffirme la validité de laRésolution 242 et appelle au cessez-le-feuet à des négociations en vue « d'instaurer unepaix juste et durable au Moyen-Orient ».

La Résolution 1322

La Résolution du Conseil de sécurité du 7octobre 2000, adoptée par 14 voix pour etune abstention (Etats-Unis),«condamne les actes de violence,particulièrement le recours excessif à laforce contre les Palestiniens, qui ont faitdes blessés et causé des pertes en viehumaine » et « déplore l'acte deprovocation commis le 28 septembre 2000 auHaram al-Charif de Jérusalem, de même lesviolences qui ont eu lieu par la suiteainsi que d'autres lieux saints. »

La Résolution 1397Vers un Etat palestinien

201

La résolution 1402 de l'ONU - 30 mars2002Texte de la résolution 1402 de l'ONU sur

la situation au Proche-Orient, adoptée le30 mars par le Conseil de sécurité enréunion extraordinaire. « Le Conseil de sécurité, Réaffirmant ses Résolutions 242 du 22

novembre 1967, 338 du 22 octobre 1973, 1397du 12 mars 2002 et les principes de Madrid,Exprimant ses graves inquiétudes devant

la nouvelle détérioration de la situation,dont les récentes attaques suicides à labombe en Israël et l'attaque militairecontre le quartier général du président del'Autorité palestinienne, 1 - Exige que les deux parties s'engagent

immédiatement vers un cessez-le-feuconstructif ; appelle au retrait destroupes israéliennes des villespalestiniennes, dont Ramallah ; appelle lesparties à coopérer pleinement avec legénéral américain Anthony Zinni, et autres,pour mettre en place le « plan Tenet » desécurité, premier pas vers la mise en œuvredes recommandations du rapport Mitchell

202

avec comme but la reprise des négociationssur un règlement politique ; 2 - Réitère sa demande faite dans la

Résolution 1397 (2002) exigeant l'arrêtimmédiat de tous les actes de violence,incluant tous les actes de terreur, deprovocation, d'incitation et dedestruction ; 3 - Exprime son appui aux efforts du

Secrétaire Général et de ses envoyésspéciaux au Moyen-Orient pour aider lesparties à mettre un terme à la violence etreprendre le processus de paix ; 4 - Décide de rester saisi de la question

».

La Résolution 3236

Résolution de l'Assemblée générale desNations unies du 22 novembre 1974 quiréaffirme le «droit inaliénable desPalestiniens de retourner dans leurs foyerset vers leurs biens, d'où ils ont étédéplacés et déracinés, et demande leur

203

retour » et le droit à l'autodéterminationdu peuple palestinien.

204

TABLE DEMATIERES

PREFACE..................................9INTRODUCTION............................131. L’IDEOLOGIE EN QUESTION..............252. LA POLITIQUE EN QUESTION.............393. L’EUROPE ET SA PEUR..................454. LE COLONIALISME FRANCAIS............475. LE COLONIALISME BRITANNIQUE..........536. L’AMERIQUE ARROGANTE.................577. LA PALESTINE, LES JUIFS ET ISRAEL....678. LA PALESTINE.........................699. LE PEUPLE ISRAELITE..................7510. MUSULMANS, JUIFS ET CHRETIENS.......7911. CHRETIENS ET JUIFS..................8112. LE SIONISME.........................8513. ISRAEL, L’OCCIDENT ET LE MONDE MUSULMAN................................8714. RESISTANCE ET TERRORISME............95Conclusion.............................107REFERENCES.............................115ACCORDS SYKES-PICOT....................117

205

LES RESOLUTIONS.......................118

BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR

Né en avril 1952 à Oran, bachelieren 1973 de l'Ecole Nationale desIngénieurs et des Techniciensd'Algérie de Bordj El-Bahri,Benmebkhout Mohamed Mokhtar choisiracomme arme l'Aviation militaire etpoursuivra une formation d'ingénieuren Aéronautique à Kiev (Ukraine

* * * * *

206


Top Related