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La collection des instruments de chirurgie au Musée de l’Histoire de Marseille : L’usage des instruments en temps de peste

Jamel EL HADJ

Docteur en Histoire

Centre Norbert Elias - EHESS, Marseille

Membre de l’unité « Etudes Méditerranéennes et Internationales » Université de Tunis la Manouba, Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités

Contact : [email protected] ou [email protected]

Introduction

Pour soigner les pestiférés, les chirurgiens ont utilisé des instruments spécifiques à la pathologie. Un

ensemble de ces instruments, qui appartiennent aux anciennes collections du musée du vieux Mar-

seille, est depuis septembre 2013 exposé au Musée d'Histoire de Marseille [1]. Les instruments sont

parmi les rares collections qui s’intéressent, uniquement, à la peste, par conséquent une réflexion

pour éclairer cette collection est fortement nécessaire. Il faut signaler que le travail du chirurgien est

toujours lié aux instruments [2], mais les instruments ne sont pas les mêmes pour toutes les patholo-

gies et pour toutes les époques. Présenter cette collection est important, mais aussi montrer les cas

cliniques dans lesquels ces instruments sont utilisés est primordial. Une réflexion en ce sens nous

permettra de comprendre le contour des savoirs médicaux au début du XVIIIe siècle et cerner le métier

du chirurgien face à un pestiféré.

À Marseille, entre 1720 et 1722, il est fort probable que les chirurgiens ont utilisé deux sortes

d’instruments ; les uns étaient destinés à l’ouverture du corps [3], alors que les autres étaient destinés

uniquement au soin des pestiférés. Les instruments du Musée d’Histoire de Marseille font partie de la

deuxième catégorie, et sont destinés à soigner les pestiférés. Pour bien classer les quatorze instru-

ments du coffre, on en distingue trois sortes ; des instruments tranchants, des instruments de panse-

ment et des instruments de cautérisation. Toutefois, en recourant aux mémoires des chirurgiens, nous

pouvons ajouter des instruments de chirurgie utilisés lors de l’exercice curatif et en comparaison avec

d’autres collections du XVIIIe siècle [4].

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Les instruments tranchants

Afin de réaliser une incision, les chirurgiens, lors de la peste de Marseille, parlent d' « opération avec

l’instrument tranchant [5]», souvent sans en préciser le nom. Grâce à la collection du Musée

d’Histoire de Marseille, on peut noter l’existence de deux sortes d’instruments tranchants : les lan-

cettes et les bistouris. Les instruments tranchants sont d’une valeur inégale pendant la peste parce

qu’ils concrétisent la conduite thérapeutique du corps médical selon un « syllogisme logique [6]».

Selon lui, la peste étant un sang infecté dans l’organisme de l’homme, sous l’influence du venin de la

peste, il faut le faire sortir du corps humain à l’aide d’un instrument tranchant.

Les lancettes

La collection du Musée de l’Histoire de Marseille comporte deux lancettes de taille différente [Fig. 1-

2]. La plus importante partie de la lancette est la pointe, qui est très tranchante. La lancette est de

tous les instruments le plus nécessaire au chirurgien. Sans elle, il ne peut faire l’opération la plus

commune de la chirurgie : la saignée. « Comme il s’en sert à toute heure, il est obligé d’en avoir plu-

sieurs [7]», fort pointue, ayant peu de largeur, ce qui permet de mieux conduire la pointe dans la

veine. Les deux lancettes avec des lames d’acier mince, tranchant de deux cotés, ne possèdent pas de

chasse. L’extrémité libre de la lame se termine par une pointe effilée, pour pratiquer la saignée,

comme nous l'avons dit, ou pour faire des incisions superficielles et des inoculations virulentes. Une

lancette de ce type est souvent utilisée dans son fourreau puisque seule la pointe effilée est dégagée

d’au moins 4 cm de l’extrémité ; cette méthode facilite le travail du chirurgien. Pendant la peste de

Marseille, en constatant les retombés néfastes de la saignée sur les pestiférés, les chirurgiens ont

recours de moins-en-moins à cette méthode [8], mais la lancette reste très utile pour d’autres inter-

ventions à savoir la scarification du charbon surtout celui « qui a un point noir [9]». Les caractéris-

tiques des pointes des lancettes facilitent ce geste chirurgical.

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Figure 1 : Lancette 1 : lancette d'une longueur de 47.2 cm; la lame est de 1.8 cm de largeur. Le four-reau de cette lancette, d’une longueur de 42.7 cm, est libre aux deux extrémités.

Figure 2 : Lancette 2 : longue de 43 cm, la largeur de la lame mesure 1.3 cm, soit moins que la pre-mière lancette. La plus effilée est appelée lancette à langue de serpent. Le fourreau de cette lan-cette, long de 39 cm, est libre aux deux extrémités.

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Les bistouris

Le bistouri, appelé également couteau est un instrument commun du chirurgien soit pendant la peste

ou durant d’autres missions [10]. Dans cette collection on aperçoit le bistouri en forme d’un couteau

nommé "droit" [Fig. 3-4] parce qu’il ne peut pas se ployer en arrière comme d’autres couteaux, et que

la lame y demeure en droite ligne avec le manche à lame fixe, comme dans un couteau. Il ne tranche

que d’un côté. Les couteaux droits font des incisions dans toutes sortes des parties du corps. La collec-

tion du Musée d’Histoire de Marseille présente deux couteaux droits, très utiles pour les incisions des

bubons. Un couteau se compose d’une lame fixe et d’un manche, appelé plus ordinairement châsse.

Les deux couteaux sont formés également d’une tige qui relie la lame au manche; leur tranchant est

droit, la lame est alignée avec le manche. La lame ne tranche que d’un seul côté, étant aplatie de

l’autre. La pointe se trouve à l’extrémité du bord tranchant, lui-même rectiligne.

Figure 3 : Bistouri 1 : Longueur de 47.8 cm; la lame est longue de 7.2 cm, la partie la plus large de cette lame mesure 3.4 cm.

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Les couteaux sont parmi les instruments les plus utilisés parce que le recours aux incisions des bubons

sont fréquentes. Les traces de l’utilisation de ces deux instruments sont lisibles, alors que les

instruments de cautérisation n’en portent aucune.

Les instruments de cautérisation

Les cautères se divisent en deux espèces : actuels et potentiels. Les premiers sont des fers chauds et

ardents, qui cautérisent et brûlent dans l’instant tout ce qu’ils touchent, alors que les autres sont des

compositions de médicaments brûlants dont on fait de petites pierres qui, posées en quelque endroit,

y font une escarre [11]. La collection du Musée de l’Histoire de Marseille compte six cautères actuels,

qui constituent la plus importante partie de la collection. Généralement, les cautères sont formés d’un

manche, d’une tige et d’une extrémité : ces deux dernières parties constituent la partie métallique du

cautère, généralement en acier, lequel emmagasine bien la chaleur, et la cède facilement. L’extrémité

qui sert à la cautérisation a reçu des multiples formes, c’est elle qui donne son nom aux divers cau-

tères. La collection du Musée de l’Histoire de Marseille présente différentes formes des cautères : un

cautère octogonal [Fig. 5], deux olivaires [Fig. 6-7], un rond [Fig. 8], un cautère d’une forme originale,

Figure 4 : Bistouri 2 : moins grand, long de 44.4 cm; la lame a également une forme triangulaire, et mesure 7.1 cm sur 3 cm.

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non géométrique [Fig. 9], un droit [Fig. 10]; Le cautère non géométrique pourrait être l’œuvre des

chirurgiens de l’époque puisque les chirurgiens ont la liberté d’en inventer de nouveaux [12]. La pré-

sence massive des cautères actuels dans la collection ne reflète pas une utilisation abondante de cet

instrument. En effet, l’utilisation la plus intense est celle du cautère à pierre. C’est ainsi que Geoffroy

décrit la conduite thérapeutique d’un bubon: « Quand je me servais de la pierre à cautère, je faisais

un emplâtre fenestré que j’appliquais sur le bubon qui était superficiel & sur les dentelures de cet

emplâtre, je mettais deux ou trois pierres que je laissais deux ou trois heures suivant la grandeur du

bubon. Je faisais après trois scarifications sur l’escarre [13]», en même temps Geoffroy pense que les

pierres à cautères, à leur tour, sont non-recommandées pour soigner les charbons parce qu’elles

augmentent les inflammations [14]. En général, l’utilisation de cautères actuels n'a pas conservé une

bonne image dans l’imaginaire collectif [15].

La collection du Musée de l’Histoire de Marseille contient six cautères actuels :

Figure 5 : Cautère 1 : Cautère à platine de forme octogonale. La tige a 64 cm de long et l’extrémité mesure 2.8 cm sur 2.5 cm.

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Figure 6 : Cautère 2 : Cautère olivaire. On leur a donné ce nom parce que l’extrémité est faite comme une petite olive. La tige est de 61.5 cm, l’extrémité, en forme d’olive, a 2.8 cm de longueur.

Figure 7 : Cautère 3 : ce cautère olivaire a une tige longue de 62.5 cm, alors que l’olive de 2.2 cm est moins volumineuse que celle du cautère 2.

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Figure 8 : Cautère 4 : Cautère à platine ronde : La tige est longue de 63.2 cm, le diamètre de la ronde est de 2.7 cm.

Figure 9 : Cautère 5 : long de 63.3 cm; son extrémité est d’une forme rarissime ; elle a pour but aussi bien d’ouvrir les abcès que de les brûler, en gardant une extrémité non tranchante.

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Les instruments de pansement

Le Musée de l’Histoire de Marseille contient deux pincettes de différentes dimensions [Fig. 11-12]. Les

pincettes appartiennent aux instruments de pansement ; des instruments fort utiles lors de la peste,

car les incisions pratiquées par les chirurgiens sont multiples et entraînent des plaies à soigner, au-

trement dit à panser. Le fait de panser les malades est lié essentiellement à l’apparition des bubons et

des charbons, deux signes distinctifs de la peste. Dans ce sens, le service médical du chirurgien devient

de plus en plus important dès lors que les symptômes apparaissent et que les incisions sont néces-

saires dans la plupart des cas, et donc les pansements.

Les pincettes, en acier, sont des instruments de préhension composés de deux branches opposées

l’une à l’autre et aplaties. Ces deux branches égales ont les extrémités taillées d’engrenures superfi-

cielles. L’extrémité supérieure de la paire de la pincette sert à ôter quelques morceaux de chair et à

panser les pestiférés en manipulant les compresses. Les sources ne mentionnent pas l’utilisation de

cet instrument, mais sa présence dans la collection témoigne de son usage par les chirurgiens de

l’époque.

Figure 10 : Cautère 6 : cautère « droit », l’extrémité est alignée avec le manche. Ce cautère res-semble au cautère avec canule. Cependant, dans ce cas, on n’a pas la canule. Le manche est en corne, la longueur de la tige est de 65.8 cm, de forme cylindrique, l’extrémité longue de 5.5 cm, d’un diamètre plus large que la tige de 1.3 cm.

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Figure 11 : Pincette 1 : La branche de la pincette est longue de 46.7 cm.

Figure 12 : Pincette 2 : La branche de la pincette est longue de 26.3 cm.

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On pense que certains instruments manquent dans cette collection, notamment ceux qui s’attachent

au pansement à savoir les ciseaux qui constituent une pièce maîtresse pour les manipulations des

plaies. En effet, Chicoyneau, médecin montpelliérain, mentionne l’utilisation de cet instrument en

décrivant le travail du chirurgien Nelaton sur une malade au mois de septembre 1720 [16]. Cepen-

dant, on ne peut pas, aujourd’hui, déterminer exactement les types de ciseaux utilisés.

Les sondes

Il est un peu difficile de classer les sondes parmi les instruments tranchants ou autres, j’ai préféré les

classer dans une catégorie à part. La collection contient deux sondes creuses [Fig. 13-14], [17]. Ce

sont deux longues tiges d’acier destinées à l’exploration des plaies, pour savoir la profondeur de cette

plaie. Elles sont creusées en gouttières, ayant dans la partie la plus étroite une cavité en forme de

cannelure pour conduire la pointe des instruments qui font des incisions. Les sondes creuses sont les

plus grosses et les plus fortes. Chaque sonde a une anse qui se trouve presque au milieu; elle est mo-

bile, le chirurgien la tient ferme de la main gauche quand il s'en sert. Ces deux sondes gardent les

mêmes anses à l’extrémité que les anciennes sondes. C’est un instrument commun à tous les chirur-

giens. Au début du XVIIIe siècle ; face aux galériens victimes des accidents le chirurgien Chabert, lui-

même chirurgien en temps de peste, utilise les sondes avant le pansement des plaies [18]. Générale-

ment, sonder est un geste chirurgical qui s’effectue avant tout autre geste plus déterminant et plus

grave, à savoir la saignée ou l’ouverture d’un abcès. Il s’agit « d’inspecter le terrain », c’est-à-dire de

vérifier la nature de l’abcès. Si l'abcès secrète une quantité abondante de pus, le chirurgien peut son-

der à nouveau le malade, ce qui est le cas pour la malade soignée par Soulier, qui « introduisit de

nouveau la sonde & le doigt, pour examiner toute l’étendue & la profondeur des sinuosités [19]».

Figure 13 : La sonde 1 : Longue de 44.3 cm. La cannelure est longue de 21.8 cm.

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Malgré le développement des sondes, le chirurgien peut se servir de son doigt pour « mieux sonder »

les abcès, en touchant directement le corps du malade, en utilisant ses mains à côté des sondes. Bien

que l’utilisation de la main ramène le chirurgien vers le monde des artisans, ce geste fait partie de la

chirurgie qui « exige une alliance du cerveau et de la main, un accord parfait entre le jugement intel-

lectuel et l’habilité manuelle [20]».

Conclusion

La collection de Musée de l’Histoire de Marseille nous montre la face concrète de la lutte contre la

peste au début du XVIIIe siècle en précisant les caractéristiques techniques des instruments de chirur-

gie utilisés par la catégorie la plus sollicitée en temps de peste : les chirurgiens. Il est clair que le coffre

du chirurgien au Musée de l’Histoire de Marseille ne reflète pas une image complète de l’usage des

instruments de la chirurgie en temps de peste : Une confrontation entre ces instruments et les té-

moignes oculaires des médecins et chirurgiens montre que l’usage est inégal entre ces différents ins-

truments. Les mémoires des chirurgiens et des médecins vont à l’encontre d’une utilisation de la ma-

jorité de cette collection constituée surtout des cautères actuels, alors que la pratique médicale est

pour l’utilisation des cautères potentiels moins nocifs pour les pestiférés. Les lancettes, instruments

essentiels dans la saignée, sont, également, moins utilisées dans cette exercice; une procédure qui

prouve la continuité de la régression de la saignée comme conduite thérapeutique nécessaire à toute

pathologie. De même que les couteaux, les lancettes sont utilisées plutôt pour sacrifier les charbons.

Par ailleurs, la pratique chirurgicale, à Marseille, atteste une nouveauté thérapeutique suite à

l’expérience des chirurgiens acquise en côtoyant les malades dans les différents hôpitaux de peste de

la ville.

Références

1- Bien que la marque soit lisible sur les lancettes, les bistouris et les sondes, les recherches n’ont pas permis de découvrir le coutelier qui a fabriqué ces instruments.

Figure 14 : La sonde 2 : Longue de 46.6 cm, la cannelure est de 19.6 cm.

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2- Guislaine Lawrence considère que «L’histoire de la médecine était celle de ses instruments ». Citée par Christelle Rabier, Les chirurgiens de Paris et de Londres, 1740-1815, économie, identités, savoirs, Paris I, décembre 2008, p. 20. 3- AMM, GG 362, rapport de visite du cadavre d’une fille. Il s’agit d’une autopsie effectuée par le chi-rurgien montpelliérain Jean Faybesse dans laquelle il a utilisé d’autres instruments destinés l’autopsie. 4- Dionis présente dans son livre 58 planches d’instruments chirurgicaux qui datent du XVIIe siècle. Pierre Dionis, Cours d’opérations de chirurgie démontrées au jardin-royal, quatrième édition, Paris, chez d’Houry, 1751 ; L’Encyclopédie présente 36 planchesqui datent de la fin du XVIIIe siècle. Voir Denis Diderot, et Jean le Rond d’Alembert, Encyclopédie. Recueil de planches sur les sciences, les arts libéraux, et les arts mécaniques, avec leur explication, Genève, Pellet, 1777-1779. 5- C’est le cas du chirurgien Geoffroy. Voir « Observation de M. Geoffroy Chirurgien. Etat des villes & lieux de Provence qui ont été attaqués de contagion, des jours ausquels elle a commencé en chaque endroit, du nombre des morts qu'il y a eu, des jours auxquels elle a cessé », in François Chicoyneau, Traité des causes, des accidens, et de la cure de la peste avec un recueil d’observations, et un détail circonstancié des précautions qu’on a prises pour subvenir aux besoins des peuples affligés de cette maladie, ou pour la prévenir dans les lieux qui en sont menacés, Paris, chez Pierre-Jean Mariette, 1744, p.434. 6- Le syllogisme est qualifié faut. Voir Carrière Charles. Courdurié Marcel. Rebuffat, Ferreol, Marseille ville morte : la peste de 1720, Marseille, J. M. Garçon, réédition, 1988.,p. 182. 7- Pierre Dionis, op. cit.,p. 22. 8- Il est clair que la saignée peut avoir des conséquences mortelles: pour cette raison, dès le 6 avril 1721, le chirurgien Geoffroy décide de ne jamais saigner ni du bras ni du pied des malades sans l’avis des médecins. Le chirurgien conclut que la saignée pour les pestiférés est un acte chirurgical perni-cieux pour les malades qui ont des éruptions, comme les bubons et les charbons, alors qu’elle est utile pour les malades qui ont une simple fièvre. Mais cette conclusion n'est mentionnée que lors de la rechute en mai 1722. Voir « Observation de M. Geoffroy Chirurgien…»,…op. cit., p. 457-458. Quelques années plus tard, l’Encyclopédie mentionne à son tour les inconvénients de la saignée lors de la peste bubonique. Voir Denis Diderot et Jean le Rond d’Alembert, op. cit., vol. 17, p. 455. 9- « Observation de M. Geoffroy Chirurgien… »,…, op. cit.,p. 449. 10- Le couteau ou bistouri est également un instrument fort utile aux chirurgiens de l’armée. Voir Chabert, Observations de chirurgie pratique, Paris, chez Jean Mariette, 1724, p. 24. 11- Pierre Dionis, op. cit., p. 836. 12- Ibid. 13- « Observation de M. Geoffroy Chirurgien…»,…op. cit., p. 438-439. 14- Idem, p. 436. 15- Les sens figurés utilisés populairement à propos de l’utilisation néfaste des cautères sont multiples par exemple : « C’est un cautère sur une jambe de bois » c’est-à-dire c’est un remède inutile, qui ne peut donner aucun résultat. Voir Dictionnaire de la langue française, vol. 1, Hachette, Paris, 1878, p. 511. 16- « En séparant l’escarre avec les ciseaux ». Voir Chicoyneau F., Verny J., Soulier J., Relation de peste de Marseille contenant ses symptômes, son prognostic, sa curation et celle des bubons et des charbons, Marseille, 1721, p. 32. 17- Il y a des sondes plates, et d’autres rondes. Idem.., p. 23. 18- Chabert, op., cit, p. 65. 19- Chicoyneau F., Verny J., Soulier J, op. cit., p. 23. 20- Mirko D. Grmek, « La main, instrument de la connaissance et traitement », Histoire de la pensée médicale en occident, vol. 2, De la Renaissance aux Lumières, Tours, Seuil, 1997, p. 225. Toute référence à cet article doit préciser : El Hadj J. : La collection des instruments de chirurgie au Musée de l’Histoire de Marseille : L’usage des instruments en temps de peste. Clystère (www.clystere.com), n° 40, 2015.


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