Infections nosocomiales en ORL

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Les infections nosocomiales en ORL

Étude rétrospective sur 05 ans

Introduction:

Le risque de contracter une infection à l’hôpital a toujours existé mais ce risque s’est accru avec l’évolution des pratiques de soin.

La pratique de soins plus efficaces mais souvent plus invasifs s’est accompagnée d’une possibilité de contamination par des micro-organismes d’origine endogène ou exogène.

infection nosocomiale = infection contractée à l’hopital.

Objectifs:

- Attirer l’attention sur ce problème de santé publique préoccupant à l’origine de multiples complications ;

- Essayer de déterminer approximativement l’incidence de ses infections dans notre service;

- Comprendre ses infections selon les données recueillies afin proposer un cadre d’action pour lutter contre elles.

Définition:

Une infection est dite nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite d’une hospitalisation et si elle était absente (ni symptomatique ni en incubation) à l’admission.

Lorsque la situation à l’admission n’est pas connue, un délai d’au moins 48 heures après l’admission.

Pour les infections du site opératoire on considère comme nosocomiales les infections survenues dans les 30 jours suivant l’intervention et celles survenues dans un an s’il y a eu mise en place d’une prothèse ou d’un implant.

Matériels et méthodes:

Ce travail consiste en une étude épidémiologique rétrospective qui a eu lieu dans le service d’ORL de l’HCA entre juin 2005 et juin 2010.

Pour chaque patient hospitalisé durant cette période il a été noté la durée d’hospitalisation; la nature de son affection; le traitement reçu; le protocole de soins post opératoire et le suivi et l’évolution du patient.

Les variables auxquelles nous nous sommes intéressés dans notre étude sont:

• Le sexe;

• l’age des patients;

• Le mode d’hospitalisation;

• Le diagnostic;

• La durée d’hospitalisation;

• L’usage des antibiotiques.

L’analyse statistique des données a été basée sur un axe de:

Statistique descriptive: dégagement des fréquences et des caractéristiques de chaque paramètre étudié ( moyenne; minimum; maximum…) ce qui nous a permit de dresser un profil épidémiologique.

Résultats :

Entre juin 2005 et juin 2010 nous avons retrouvé

un total de 3606 malades hospitalisés, parmi lesquels:

2678 Étaient de sexe masculin et 928 de sexe féminin.

L’age moyen des patients était de 38,1 ans avec un écart allant de 02ans à 91ans.

Sur les 3606 malades, 2935 ont été opérés soit 81,3%.

Fréquence générale de l’infection nosocomiale:

Sur les 3606 patients hospitalisés 241 ont présenté une infections soit un taux d’infection nosocomiale de 6,6%.

Sur les 2935 opérés, 191 ont présenté une infection soit un taux d’infection post opératoire de 6,5%.

Parmi les 671 non opérés, 50 ont fait une infection.

Epidémiologie:

Taux d’infection nosocomiale des patients hospitalisés selon 2tranches d’age:

Le taux d’infection nosocomiale le plus élevé a été trouvé dans la tranche d’âge des plus de 40 ans soit 6,8 %,

contre 6,5% dans la tranche d’âge de 0 à 40 ans.

La différence n’est pas significative.

6.8 6.5

0

1

2

3

4

5

6

7

0 - 40ans plus de40ans

Taux d’infections nosocomiales des patients opérés selon 2tranches d’age:

Le taux d’infection nosocomiale le plus élevé a été trouvé dans la tranche d’âge de 0 à 40 ans soit 6,7%,

contre 6,2% dans la tranche d’âge des plus de 40 ans.

La différence n’est pas significative.

6.76.2

0

1

2

3

4

5

6

7

0 - 40ans plus de40ans

Fréquence de l’infection nosocomiale des malades hospitalisés en fonction du sexe:

Le taux d’infection nosocomiale a été plus élevé chez les hommes soit 7,0% contre 6,2% chez les femmes.

La différence n’est pas significative.

76.2

0

1

2

3

4

5

6

7

homme femme

Taux d’infection nosocomiale des malades opérés selon le sexe:

Le taux d’infection nosocomiale a été plus élevé chez les hommes soit 6,7% contre 6,3% chez les femmes.

La différence n’est pas significative.

6.76.3

0

1

2

3

4

5

6

7

Homme Femme

Taux d’infections nosocomiales des patients hospitalisés en fonction du mode d’entrée:

Les malades entrés en urgence ont eu le taux d’infection nosocomiale le plus élevé soit 11,7%, contre 5,9% pour ceux dont l’entrée était programmée.

Taux d’infections nosocomiales des patients opérés en fonction du mode d’entrée:

Les malades opérés en urgence ont eu le taux d’infection le plus élevé soit 11,8% contre 4,6% pour ceux dont l’opération était programmée.

Taux d’infections nosocomiales des patients opérés selon le diagnostic d’entrée:

Fréquence de l’infection nosocomiale en fonction de la durée d’hospitalisation préopératoire:

Taux d’infection nosocomiale des malades opérés en chirurgie programmée selon 3 tranches de durée d’hospitalisation préopératoire:

Les malades dont la durée d’hospitalisation préopératoire était comprise entre 2 et 3 jours ont eu le taux d’infection le plus élevé soit 9,0% contre 3,0% pour ceux dont la durée d’hospitalisation préopératoire était comprise entre 0 et 1 jour.

Fréquence de l’infection nosocomiale en fonction de l’usage des antibiotiques:

Le taux d’infection nosocomiale des malades opérés

selon l’usage ou non de l’antibioprophylaxie n’a pu être établi car 100% des patients ont reçu une antibioprophylaxie

Fréquence des germes responsables des infections et sensibilités de ces germes aux antibiotiques:

Tous les patients ont bénéficié d’un prélèvement.

Sur tous les prélèvements……… sont revenus positifs soit 89,4%.

Eschérichia coli a été le germe le plus fréquemment isolé soit 35,3%.

2 prélèvements sont revenus négatifs (stériles à la culture) sans doute en raison d’une mauvaise conservation de ceux-ci en dehors des heures de travail du laboratoire.

Délai d’apparition de l’infection nosocomiale:

Le délai d’apparition de l’infection nosocomiale s’est situé entre le 2ème et 19ème jour postopératoire avec une

moyenne de 8,8 jours.

La durée moyenne d’hospitalisation des malades infectés a été de 19,3 jours contre 8,8 jours pour les malades non infectés.

La différence est très significative .

L’infection nosocomiale a prolongé de la durée moyenne d’hospitalisation d’environ 10,5 jours.

Discussion:

Nous avons trouvé un taux global d’infections nosocomiales de 6,6% qui est un taux supérieur à celui retrouvé dans la littérature en Europe mais qui se rapproche des chiffres avancés par les pays du Maghreb.

Ce taux est inférieur aux taux des services de gynécologie, de chirurgie générale , d’urgence et de réanimation+++.

En ce qui concerne la nature du germe:

Au cours de notre étude les germes les plus isolés sont les bacilles gram négatif.

Eschérichia coli a été le germe le plus fréquent en opposition au SDMR qui le germe le plus retrouvé dans la plus part des études européennes.

L’E.coli a été résistant à 100% à l’amoxicilline .

Facteurs pouvant influencer la fréquence des infections nosocomiales:

a-) Age:

Dans notre étude, nous n’avons pas trouvé de relation entre le taux d’infection nosocomiale et l’âge.

Mais plusieurs auteurs estiment que l’âge élevé du malade est un facteur favorisant les infections nosocomiales.

b-) Sexe:

Dans notre étude, nous n’avons pas trouvé de relation entre le taux d’infection nosocomiale et le sexe.

Plusieurs auteurs ont trouvé un résultat similaire.

c-) Le mode d’entrée:

Nous avons trouvé une relation entre le mode d’entrée et le taux d’infection nosocomiale.

Les malades entrés en urgence ont fait plus d’infection que ceux entrés de façon programmée.

d-) La durée d’hospitalisation préopératoire:

Nous n’avons pas trouvé de relation entre la durée d’hospitalisation préopératoire et le taux d’infection nosocomiale.

Cependant, plusieurs auteurs estiment que la longue durée d’hospitalisation préopératoire est un facteur favorisant la survenue des infections nosocomiales.

En effet, pendant l’hospitalisation préopératoire, les flores microbiennes cutanée et digestive subissent des modifications dès le 3ème et le 4ème jour d’hospitalisation.

La différence peut être expliquée par la réduction de la durée d’hospitalisation préopératoire par le personnel médical pour prévenir les infections.

CONCLUSION:

L ’analyse de nos résultats montre un taux d’infection nosocomiale assez élevé et nous force à constater que des progrès restent à faire.

La lutte contre ces infections soit être perpétuelle et la prévention ainsi que la surveillance régulière doivent être la stratégie de cette lutte pour éviter les conséquences dramatiques qui en découlent .