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LE FÉMINISME, SUR QUOI RÉAGIT-IL?
Par
Witakania S. Som
La femme et l’homme différent en physiques, par les traits sexuels différents. C’est
impossible ni de nier ni de refuser ces différences, car comme c’est, tel quel. Nous ne
pouvons donc contester ou réfuter ces différences naturelles.
Les valeurs de la société distinguent entre la femme et l’homme et en même temps elles
dirigent leur fonction et leur place au sein de la société dans laquelle ils vivent. Influencées
par les valeurs culturelles, religieuses et sociales, ces valeurs donnent effectivement un
certain caractère culturel et psychologique.
Les différences physiques se lient à la sexualité, tandis que le distinctement culturel se
lient aux genres du sexe. Simone de Beauvoir déclare à propos du distinctement culturel
qu’« on ne naît pas femme, on le devient ». Nous pouvons dire qu’on devient une femme à
cause de la culture, mais pas de l’essence. C’est la construction des individualités qui
impose des rôles différents, genrés, aux personnes de deux sexes.
Or, les hommes créent les valeurs culturelles en pesant sur la domination, l’hégémonie
et aussi la compétence existant dans la société. Ainsi, les valeurs culturelles, les coutumes,
la tradition et aussi l’éducation confirment et accentuent ensuite les différences physiques
entre l’homme et la femme. Ayant l’utérus et donc une possibilité d’être enceinte et puis de
mettre au monde la descendance de son époux, les femmes sont donc obligées de prendre
soin et de s’occuper de leurs enfants. L’argument biologique et la différence de sexe sont
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utilisés pour réduire les femmes à la maternité. À la suite de cette condition, la société leur
attribue une série de valeurs culturelles : douce, affectueuse, gentille, aimable, obéissance,
docile, soumise et passive ! On juge les femmes à partir de son sexe. La culture patriarcale
caractérise les femmes par la sensibilité, le sentiment mais aussi le manque d’originalité et
l’incapacité à raisonner. Comme la maternité absorbe la plus grande partie de leurs forces
et de leur temps, les femmes sont souvent considérées incapables de faire d’autres choses.
Ces qualités déterminent la répartition traditionnelle des rôles, de l’identité et des
comportements adéquats des femmes.
Les femmes sont cantonnées à un devoir de femme de ménage où le travail comme
moyen de subsistance et de protection du foyer incombe à la responsabilité des hommes.
C’est-à-dire il y a l’idéal patriarcal et le travail des femmes est indispensable à la survie de la
famille. Traditionnellement responsables de la gouvernance du foyer, de leur entretien et
de la réception d’invités, les femmes restent cependant à charge de leur époux après avoir
été à celle de leurs parents selon l’idéologie patriarcale
(http://fr.wikipedia.org/wiki/feminisme).
Or, la faiblesse physique des femmes constitue une infériorité flagrante, par la suite
elles apparaissent radicalement impuissantes. La grossesse, l’accouchement, les
menstruations diminuent d’ailleurs leur capacité de travail et les condamnaient à de
longues périodes d’impotence. Pour se défendre contre les ennemis, pour assurer leur
entretien et celui de leur progéniture, elles ont donc besoin de la protection des hommes,
de leur époux.
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Pourtant, la société patriarcale installe les hommes à la classe supérieure et les femmes
à classe inférieure et subordonnée. Les femmes restent au deuxième rang de la société. La
culture patriarcale renforce la domination des hommes et en même temps, elle affaiblit en
plus la position des femmes.
Faute de causer des inégalités fondées sur le sexe, cette condition provoque ensuite le
mouvement de féminisme. Le féminisme est un ensemble d’idées politiques,
philosophiques et sociales cherchant à promouvoir les droits des femmes et leurs intérêts
dans la société civile. La pensée féministe vise en particulier l’amélioration du statut des
femmes dans les sociétés où la tradition établit de ces inégalités. Le féminisme travaille à
construire de nouveaux rapports sociaux et développe des outils propres à la défense des
droits des femmes et de leurs acquis. Ce mouvement est soutenu par diverses théories
sociologiques et philosophiques.
Histoire du mouvement de féminisme
Le terme « féminisme », longtemps attribué à tort à Fourier, ne date en réalité que de
1874. Mais, au cours de la Révolution française de 1879 provoquant le mouvement de
revendication sociale et politique, de nombreuses femmes prennent alors part aux actions
et aux débats révolutionnaires, et des hommes et des femmes réclament l’égalité entre les
sexes du statut politique et social.
Né après l’âge industriel, le féminisme se réclame de mouvements plus anciens ou de
combats menés dans d’autres contextes historiques. Il est parfois présente comme une
lutte menée afin d’abolir l’oppression dont les femmes sont victimes au quotidien. Le
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féminisme est soutenu principalement par les femmes, bien qu’il soit également activement
défendu par les hommes. Les féministes cherchent à faire progresser les femmes dans leur
contexte social, politique et économique, mais également dans la perception qu’elles ont
d’elles-mêmes. Ils défendent l’idée que « le personnel est politique » et font avancer la
cause des femmes en les aidant à se structurer comme des personnes autonomes, capables
de gérer leur propre corps et, de façon plus générale, toutes les dimensions de leur vie.
En effet, l’idée que les femmes sont entretenues par les hommes de leur famille est un
renversement typique de l’invisibilité de la productivité des opprimé(e)s. Les patriarcats
consistent essentiellement en la mise au travail gratuit des femmes au bénéfice des
hommes (servage dans l’agriculture, l’artisanat, les professions d’indépendants et libérale…)
en plus de l’exploitation domestique (travail ménager – dont 80% est assuré par les femmes
encore aujourd’hui en France) et prise en charge des personnes invalides de la famille
(enfants, vieux, handicapés). Comme toute oppression, le patriarcat est un système
d’exploitation d’une classe par une autre : individuellement (travail domestique) et
collectivement (ségrégation horizontale et verticale du marché du travail, sous emploi
féminin…) le dominant est dépendant du travail approprié de l’opprimée.
Malgré les contributions féminines à la rédaction des cahiers de doléances et le rôle que
jouent les femmes du peuple parisien – notamment lors des manifestations d’octobre 1789
pour demander du pain et des armes-, les femmes ne se voient pas attribuer de droit
particulier dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; et si le nouveau régime
leur reconnait une personnalité civile, elles n’auront pas le droit de vote à cette époque.
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Elles n’en continuent pas moins à investir l’espace public, organisées en club mixtes ou
féminins et en sociétés d’entraide et de bienfaisance, et participent avec passion à toutes
les luttes politiques de l’époque. Parmi les personnalités féminines notoires des débuts de
la Révolution, il faut retenir Olympe de Gouges qui publie en 1791 la Déclarations des droits
de la femme et de la citoyenne et Théroigne de Méricourt qui appelle le peuple à prendre
les armes et participant à la prise de la Bastille, ce dont elle sera récompensée par le don
d’une épée par l’Assemble nationale. C’est par des femmes comme Claire Lacombe, Louison
Chabry ou Renée Audou qu’est organisée la marche sur Versailles qui finit par ramener
Louis XVI dans la capitale.
En 1793 un militantisme féminin se développe à Paris, porté par des femmes du peuple
parisien proches des sans-coulottes. Les deux cents femmes du Club des citoyennes
républicaines révolutionnaires créé le 10 mai 1793 par Claire Lacombe et Pauline Léon, les
« tricoteuses », occupent les tribunes publiques de la Constituante et apostrophent les
députés, entendant représenter le peuple souverain. Leurs appels véhéments à la Terreur et
à l’égalité, leur participation à la chute des Girondins et les autres manifestations
spectaculaires des « enragées » donnent une image de furies sanguinaires qui nourrissent
longtemps les répulsions du mouvoir masculins. Claire Lacombe propose d’armer les
femmes.
Toutes deux proches des Girondins, elles connaissent une fin tragique : Théroigne de
Méricourt devenant folle après avoir été fouettée nue par des partisantes de leur
adversaires et Olympe de Gouges, guillotinée.
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Cependant, plus que les excès d’une violence largement partagée à l’époque, ce sont
d’abord les réticences des hommes au pouvoir qui excluent ces femmes de la sphère
politique. La plupart des députés partagent les conceptions exposées dans l’Emile de
Rousseau d’un idéal féminin restreint au rôle de mères et d’épouses. En revanche,
Condorcet revendique le droit de vote des femmes en vertu des droits naturels inhérent au
genre humain qui à la même époque inspirent la lutte contre le despotisme et l’esclavage.
En novembre 1793, toute association politique féminine est interdite, mais, par ailleurs,
les femmes vont continuer à jouer un rôle jusqu’à l’insurrection du printemps 95, dont le
mot d’ordre est « du pain et la Constitution de 93 », avant que la répression généralisée qui
marque la fin de la Révolution ne mette un terme provisoire à cette première prise de
parole politique, pour les femmes comme pour les hommes.
Depuis la fin du XIXe siècle, la répartition traditionnelle des rôles commence à craquer
de toutes parts sous le double effet de la modernisation du monde et des combats des
femmes pour leur émancipation collective. Elles conduisent bien des batailles pour obtenir
progressivement une évolution de leur statut qui est encore loin d’être achevée.
Leur premier combat du siècle est dans l’éducation. En France, les premières bachelières
de 1861 refusent de s’engouffrer dans le trou qui leur entrouvre. Elles entrent dans l’école
pas seulement pour être de meilleures gestionnaires du foyer et de bonnes éducatrices de
leurs fils, comme disent les discours dominant de l’époque, mais aussi pour faire autre
chose, pour investir l’espace public et accéder aux sphères qui leur sont interdites :
l’exercice de la citoyenneté et celui de la politique.
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Dès la fin du XIXe siècle, le mouvement de féminisme concentre ses actions dans le
domaine du travail. L’industrie a besoin d’une main-d’œuvre féminine qu’elle sous-paye par
rapport à leurs collègues masculins. Afin de revendiquer un travail égal avec un salaire égal,
les ouvrières commencent à créer leurs propres syndicats et à multiplier les grèves. Les
progrès sont indéniables, mais après plus d’un siècle de batailles, l’égalité de salaires n’est
pas encore acquise pour la majeure partie des femmes du globe. Les femmes sont
particulièrement employées dans des fabriques de textile ou des usines d’habillement. Elles
sont souvent exploitées, travaillant ainsi pour de bas salaires et dans de mauvaises
conditions de travail, jusqu’aux premières législations qui s’efforcent d’atténuer ces abus
par des mécanismes de protection des travailleurs, à la fin du XIXe siècle.
La situation est moins pénible pour les femmes employées dans les services ou exerçant
une profession libérale, mais les possibilités d’accès aux différentes fonctions et les niveaux
de salaire est moindres que ceux des hommes.
L’utilisation croissante de la machine à écrire et du téléphone à la fin du XIXe crée deux
nouveaux types d’emploi presque exclusivement féminins, dactylographe et téléphoniste,
qui provoque ensuite la réémergence de professions féminines sous-payées et mal
reconnues. L’un des premiers métiers à se féminiser est la médecine, peut-être parce la
profession d’infirmière est traditionnellement réservée aux femmes. L’industrialisation
permet donc la féminisation d’un nombre croissant de professions.
Dans la vie politique, les Françaises se montrent contre la misogynie de leur classe
politique. Comme leur accès dans l’espace public n’est pas encore franchement ouvert, elles
doivent continuer leurs luttes. Leurs victoires restent incomplètes et l’avenir incertain car
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les résistances à l’égalité se manifestent toujours, car les femmes rencontrent les obstacles
dans leur chemin à parcourir.
Quant à la participation à la vie civique, la lutte est longue pour l’obtenir le droit de
vote. Elle est parfois violente, comme celle des « suffragistes » britanniques qui descendent
dans la rue pour tenter de l’arracher, ou des Chinoises, qui envahissent en 1912 le tout
nouveau Parlement pour le réclamer. Acharnées partout, les résistances du monde
politique cèdent progressivement devant la détermination des mouvements de femmes.
C’est dans les pays scandinaves qu’elles deviennent le plus tôt, dès 1906 en Finlande,
électrices et éligibles. La Première Guerre mondiale les ayant propulsées sur le devant de la
scène, la plupart des Européennes obtiennent le droit de vote en 1918 et en 1919. Mais les
Françaises doivent parcourir un très long chemin. En 1848, l’opposition de l’Assemble
nationale aux droits politiques des femmes fait naître les réactions militantes d’Engels et de
Flora Tristan qui soutiennent les droits politiques et économiques des femmes. En 1868, la
liberté de réunion est enfin rétablie, et les féministes exigent de plus belle la
reconnaissance de leurs droits. De nombreuses féministes participent à la Commune de
Paris, mais la répression qui s’en suit ne permet pas la satisfaction de leurs revendications.
Aux XXe siècle, la crainte de l’influence du clergé sur l’électorat féminin, éprouvée par les
politiciens marqués par l’anticléricalisme, engendre leur opposition au mouvement en
faveur du suffrage des femmes. Et, par conséquence, le droit de vote ne leur est
définitivement accordé qu’en 1944.
La participation au monde de travail et dans la vie politique montre que les femmes ont
la possibilité de jouer un rôle dans la société. Celui-ci peut-être très divers : dans certains
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cas, la femme aura le même métier que son mari, les mêmes engagements, et par suite, un
réseau de relations sociales largement partagé. Dans d’autres cas, elle aura sa propre
profession, et ses propres occupations extra professionnelles, qui l’insèrent dans un niveau
social différent. Ce sont diverses manières d’être ensemble, selon le génie propre à chaque
couple, dont aucune n’est supérieure à l’autre, ni n’est préférable, si chacune est
proportionnée au bien des personnes, et de leur réciprocité.
Ce n’est pas seulement le rôle de la femme, mais aussi le rôle de mère qui, tout en
gardant sa valeur, se trouve lui-même modifié. Traditionnellement la femme trouve son
épanouissement dans la maternité et assure le gouvernement de maisonnée. Cependant, le
féminisme fait naître un nouveau type de mariage dans la société française qui est centré
sur le couple et met en œuvre et en lumière la conjugalité. Grâce à la facilitation
intellectuelle désormais accessible aux femmes, les professions hier réservées aux hommes
sont de plus en plus ouvertes aux femmes. Peu à peu l’entretien du foyer ne revient plus à
l’un, tandis que le travail social reviendrait à l’autre : hommes et femmes peuvent
désormais faire ensemble, mais différemment, ce qui autrefois ne les interpellait
qu’isolément.
Or, les progrès de la biologie, de la médecine, de la technologie, peuvent la décentrer du
seul rôle de mère. L’espérance de vie s’accroissant et le nombre des enfants par famille est
beaucoup limité. La femme peut donc encore vivre longtemps après avoir terminé sa tâche
éducative, et, vers 45 ans, belle et jeune encore, désirable aussi, peut valoriser alors plus
spécialement sa relation d’épouse, ou si son mariage est en échec, songer à refaire sa vie.
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Toutefois, il est dans la condition de la femme telle que le mariage la lui fait, des
ressources de changements et de protestations le mythe de la libération de la femme, par la
pilule, par l’érotisme ou par le travail, tel qu’il est représenté par l’idéologie actuelle,
comme tout mythe, possède sa vérité quelque part : non pas dans une exaltation de la
femme en soi, mais dans la reconnaissance d’une égalité de droits, suivie d’une égalité de
fait, entre hommes et femmes, au niveau du rôle social et des conditions d’existence.
Libérer le mariage, cela ne peut se faire avant que cette mutation n’ait obtenu deux
objectifs dans le réel : la reconnaissance de la différence sexuelle, et, en même temps, de
l’égalité des sexes (http://membres.lycos.fr/ocjocj/home/htmlfiles/Femme.htm).
Sur le plan politique, les femmes se mobilisent aussi contre le statut civil de la femme,
autre fois soumise en matière juridique et financière à son mari (qu’affirme le Code civil « la
femme doit obéissante à son mari ») et pour le rétablissement du divorce qui est interdit
avant par la Restauration (1816).
À la suite de la conscience de la maîtrise du corps, en France, des sections de femmes et
d’homme, y compris de médecins, se forment en plusieurs lieux pour promouvoir le droit à
l’avortement et à a contraception, mouvement qui prennent entre autres, le nom du
Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF) et le Mouvement pour la Libération
de l’Avortement et de la Contraception (MLAC). Ces groupes mettent en pratique elles
luttent, en permettant à plusieurs femmes la réappropriation de leur corps, par des groupes
de discussion non-mixte, le libre choix de la femme à l’avortement, l’apprentissage de la
méthode d’avortement par aspiration, la pratique collective de cette méthode, et
l’information et la mise à disposition des moyens de contraception. Cette requête rallie un
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mouvement national massif de femmes de toutes classes sociales, fédérées pour la plupart,
en Mouvement de Libération des Femmes (MLF), dont les diverses réflexions portent sur
l’analyse global de la domination masculine sur les femmes et les lesbiennes dans la société
capitaliste moderne.
Le débat sur la condition des femmes dans la société prit une nouvelle dimension dans
les années 60. Le féminisme trouve souvent dans le marxisme une référence idéologique. Le
terme de « lutte des sexes » ou « classe des femmes », est directement importé de
l’ouvrage d’Engels intitulé l’Origine de la famille. Le Women’s League aux États-Unis et le
MLF en France sont deux des plus célèbres mouvements de libération de la femme.
Libération qui apparaît dans leur dénomination renvoie à l’identification de l’oppression
systématique dont les femmes sont victimes. Un des mots d’ordre des mouvements
militants de l’époque est « le privé est politique », ce qui signifie que la subordination dont
chaque femme fait individuellement l’expérience, n’a pas de valeur d’incident isolé, mais
est l’expression d’une oppression collective de nature politique, ou, en d’autres termes, que
dans une société patriarcale, le sexisme marque la vie des femmes dans tous les domaines.
Parmi les revendications essentielles de ces mouvements, on notera l’accès à la
contraception libre et gratuite, la lutte contre l’oppression familiale, où la femme est
enfermée dans un rôle d’épouse et de mère, etc… L’heure est à la lutte pour le droit à la
contraception, à l’avortement, à l’autonomie, à l’égalité au sein du couple. En France, la loi
Veil qui autorise l’avortement déchaîne les passions en 1974.
On témoigne que les hommes français soutien des féministes gardent les enfants quand
les femmes partent manifester. Depuis 2003, le mouvement français ni putes ni soumises
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reprend le flambeau du MLF petit bourgeois. Les femmes, surtout originaires de banlieues,
font plus largement connaître des problèmes comme les mariages forcés les viols, l’excision.
Le post-féminisme
Or, la Seconde Guerre mondiale et les luttes de libération dans le Tiers-monde font
passer un temps au second plan les combats spécifiques. L’heure est aux luttes contre le
fascisme, puis contre le colonialisme, qui mobilisent toutes les énergies. Des femmes s’y
distinguent, ce qui ne suffira pas à établir les droits de leur sexe. Le monde continue
pourtant de bouger. Avec les indépendances, de nombreuses femmes au Sud accèdent à
l’école, au travail salarié et certain au monde fermé de la politique. Dans les pays
occidentaux, l’après-guerre les voit investir massivement le marché du travail. Le décalage
est de plus en plus considérable entre les réalités et des lois discriminatoires défendues par
des pouvoirs exclusivement masculins.
S’ils provoquent l’hostilité de nombreuses femmes du Tiers-monde qui ne se
reconnaissent pas dans ces combats « d’Occidentales » et veulent mener leurs propres
luttes à leur rythme, les mouvements féministes ont toutefois donné un second souffle aux
luttes des femmes dans le monde. Prenant acte des évolutions et proclament leur intention
de les accélérer, les Nations Unies font de 1975 « l’année de la femme » et organisent à
Mexico la première conférence internationale qui leur est consacrée.
Déjà proclamée dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, l’égalité
des sexes est réaffirmée par la Convention internationale de 1979 sur l’abolition de toutes
les formes de discrimination à l’égard des femmes, qui devient un précieux outil
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d’émancipation au Nord comme au Sud. Au fil des conférences organisées par l’ONU, à
Copenhague en 1980, à Nairobi en 1985, à Pékin en 1995, femmes du Nord et du Sud
trouvent des terrains d’entente, pour réclamer « un enfant si je veux, quand je veux » en
refusant les injonctions des natalistes comme des malthusiens, pour revendiquer leur place
dans des instances politiques qui décident sans elles de l’avenir du monde pour lutter
contre les régressions religieuses qui menacent leurs modestes conquêtes.
Considéré souvent comme réaction ou quelque fois comme antiféminisme, le post-
féminisme se concentre à l’exigence de la culture marginalisée, diasporique, colonisée ayant
l’objectif d’atteindre une sorte de féminisme non-hégémonie soutenant le féminisme local,
indigène et post colonial (Brooks, 2004 :6).
Les hypothèses racistes et ethnocentriques du féminisme occidental qui concernent
plutôt aux femmes blanches, de la classe sociale moyenne, hétérosexuelle sont ensuite
critiquées représentant faussement toutes les femmes. Le féminisme ne touche presque
pas les femmes de couleurs, et dénie d’ailleurs la question de racisme.
Le post-féminisme lance une critique au féminisme de vouloir trop e t de donner trop de
charges de devenir une femme supère étant une image d’une féministe (Alice dans Brooks,
2004 : 5). Le féminisme est responsable de beaucoup de souffrances emprisonnant les
femmes, de la dépression au manque d’argent, du suicide chez les adolescents aux
problèmes d’alimentation. On remarque que, dans la dernière décennie, ce qui rend les
femmes malheureuses ce n’est pas le problème de l’inégalité, mais c’est plutôt l’intensité
de la tension pour arrêter la cherche des femmes de l’égalité.
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Luce Irigaray (2005) montre qu’en effet l’égalité que cherche depuis toujours est
utopique. Les féministes réclament le sexe neutre. Selon Irigaray, la volonté de supprimer la
différence sexuelle entre les femmes et les hommes est destructive. Ce qui est important ici
c’est de formuler les valeurs rédigeant la même place des sexes différents. Développer une
culture masculine-féminine c’est de développer une culture qui respecte les deux sexes
différents. La justice sociale peut être atteinte en contrebalançant la domination d’un sexe
sur l’autre. Pour cela, il faut donc reformuler les valeurs culturelles concernant la sexualité
féminine.
Sans cette conception, le féminisme risque par contre de détruire les femmes et aussi
toutes les valeurs. L’égalitarisme utilise son énergie pour refuser une certaine valeur qui en
effet positive. Par conséquence, le mouvement d’émancipation des femmes souffre des
crises, du découragement fatal et de la récession progressive. Pourtant les femmes ne
peuvent jamais montrer leurs présences significatives dans l’Histoire.
Références bibliographiques
Brooks, Ann, Posfeminisme & Cultural Studies : Sebuah Pengantar Paling Komprehensif, terj.
S. Kunto Adi Wibowo. Yogyakarta : Jalasutra, 2004.
Crittenden, Danielle, What Our Mother Didn’t Tell Us : Why happiness Eludes the Modern
Women. New York : Touchestone, 1999.
De Beauvoir, Simone, Second Sex : Kehidupan Perempuan, terj, Toni B. Febriantono, Nuraini
Juliastuti. Pustaka Promethea, 2003.
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Irigaray, Luce, Aku, Kamu, Kita : Belajar Berbeda, terj. Rahayu S. Hidayat. Jakarta : KPG,
2005.
Tong, Rosemarie Putnam, Feminist Thought : Pengantar paling Komprehensif kepada Alira
Utama Pemikiran Feminis, terj. Aquarini Priyatna Prabasmoro. Yogyakarta : Jalasutra : 2005.
Références sitographiques
http://www.unesco.org/courier/2000_06/fr/doss11.htm, le 4 septembre 2008
http://www.well.ac.uk/cfol/simone.asp, le 6 septembre 2008
http://membres/lycos.fr/ocjocj/home/htmlfiles/Femmes.htm, le 4 septembre 2008.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Feminisme, le 4 septembre 2008.