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Date post: 11-Sep-2021
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République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université d’ORAN Es Senia Faculté des Sciences Département de Biologie Thèse présentée par Mr. BEKADA Ahmed Mohammed Ali Pour l’Obtention du Diplôme de Docteur ÈS SCIENCES en Sciences Biologiques Option: Microbiologie Alimentaire et Industrielle Intitulée Modélisation et mise en place d’un plan HACCP pour la lutte contre Le Mucor dans un Fromage à pâte molle type camembert et soutenue publiquement le 2007 devant le jury composé de : Pr. BELKHODJA Moulay Président U. d'Oran Es Senia Pr. GUECHI Abdelhadi Examinateur U. Ferhat Abbes. Sétif Pr. SLIMANI Miloud Examinateur U. d'Oran Es Senia Dr. YOUCEF BENKADA Mokhtar Examinateur U. Mostaganem Pr. BENSOLTANE Ahmed Directeur de Thèse U. d'Oran Es Senia Pr. BERKANI Abdallah Invité U. Mostaganem 2006 - 2007
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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université d’ORAN Es Senia

Faculté des Sciences

Département de Biologie

Thèse présentée par

Mr. BEKADA Ahmed Mohammed Ali

Pour l’Obtention du Diplôme de Docteur ÈS SCIENCES

en Sciences Biologiques

Option: Microbiologie Alimentaire et Industrielle

Intitulée

Modélisation et mise en place d’un planHACCP pour la lutte contre Le Mucor

dans un Fromage à pâte molle type camembert

et soutenue publiquement le 2007 devant le jury composé de :

Pr. BELKHODJA Moulay Président U. d'Oran Es Senia

Pr. GUECHI Abdelhadi Examinateur U. Ferhat Abbes.

Sétif

Pr. SLIMANI Miloud Examinateur U. d'Oran Es Senia

Dr. YOUCEF BENKADA Mokhtar Examinateur U. Mostaganem

Pr. BENSOLTANE Ahmed Directeur de Thèse U. d'Oran Es Senia

Pr. BERKANI Abdallah Invité U. Mostaganem

2006 - 2007

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Remerciements

La rédaction de cette thèse me donne l’occasion de remerciertoutes les personnes qui ont participé et contribué à son bondéroulement.

Je remercie tout particulièrement :

- Le professeur BENSOLTANE Ahmed, directeur de thèse pourson encadrement, l’apport de ces connaissances, sa disponibilité,sa positivité et sa motivation.

- Le professeur BELKHODJA Moulay pour l’honneur qu’il me faitde présider ce jury.

- Le professeur GUECHI Abdelhadi à qui j’exprime toute mareconnaissance d’avoir accepter volontiers de faire partie de cejury.

- Le professeur SLIMANI Miloud qui a aimablement accepterd’examiner ce travail.

- Le Docteur YOUCEF BENKADA Mokhtar pour l’honneurd’avoir accepter de juger mon travail.

- Le professeur BERKANI Abdellah qu’il trouve ici toute magratitude d’être l’invité de ce jury.

Mes remerciements s’adressent à tout le personnel de la laiteriefromagerie de SIDI SAADA, particulièrement le directeurgénéralpour m’ avoir accueilli durant trois années de suite (2002-2005)au sein de leur unité.Je tiens à exprimer ma reconnaissance à Monsieur KARER A,

sous directeur de l’administration et responsable de la qualitépour l’intérêt particulier qu’il a accordé à ce thème.

Un merci particulier est adressé au professeur en sécuritéalimentaire Mme SARTER Samira de m’avoir accueilli dans leslaboratoires de CIRAD de Montpellier.

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Abstract

During the manufacturing process, the soft cheese standard Camembert

cheese is prone to contaminations by Mucor. The analysis of the

microbiological dangers related to this species were observed more particularly

during stages of maturation (1600 UFC/ml), of moulding (1000 UFC/ml) of

reversal (4800 UFC/ml), of release from the mould and the washing of the

plates is respectively 2000 and 6800 UFC/ml on average. These levels of

contamination are initially related to the quality of the milk believed in the

reception itself in relation to the bad conditions of breeding, draft, storage and

carriage, as well as the material, environment and the personnel charged to

handle the product. The installation of a system HACCP based on the

determination of the points criticize and of the corresponding corrective actions

allows to fight effectively against the opportunism of Mucor. In addition, the

substitution effect of the lactic leavens mesophilic by the thermophiic ones

during maturation on refined Camembert cheeses with 12°C and two relative

moistures different (85% and 95%) on the evolution from the flora mucorale,

the pH and the dry extract showed that the refined cheeses with 12°C/95%HR

were contaminated definitely in Mucor and the contents of dry extract much

weaker than those with 12°C/85%HR. Highly significant effects (p<0.01) of the

substitution of the leavens and relative humidity were observed on the evolution

of parameters pH, dry extract and flora of Mucor. A negative but significant

correlation (p<0.05) between the evolution of the dry extract and the flora of

Mucor for the samples refined to 12°C/85%HR were also noted. Finally the

prediction of the effect of the pH (4.0-6.0), NaCl (1.5-3.0%) corresponding to

the values of aw (0.987-0.910) and of the temperature (10-30°C) on the growth

of the colonies of Mucor racemosus isolated from Camembert cheese during the

stage of refining was carried out on solid medium, the sabouraud with

chloramphenicol. The fungic growth was obtained by the daily measurement of

the diameter of the colonies (mm. Day-1). The primary predictive model of

Baranyi was adopted to consider the growth rate maximum specific (µmax). In

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one second approach, two secondary predictive models were developed, the

polynomial model and that of Davey (modified model of Arrhenius). The two

empirical models gave a satisfactory prediction of the experimental results. The

effects of the temperature and the aw on the growth of this fungic species were

clearly shown, contrary to the pH which, with the experimental values tested,

exerted any effect on the growth. This result was also shown by the variance

analysis. The results of this study could be exploited by the industrialists of

cheese dairy in order to predict the development of Mucor racemosus in

Camembert cheese.

Key words: Mucor, Camembert cheese, HACCP, lactic starter, Modeling,

predictive microbiology, empirical Models

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Résumé

Durant le processus de fabrication, le fromage à pâte molle type

camembert est sujet à des contaminations par le Mucor. L’analyse des dangers

microbiologiques liés à cette espèce ont été observé plus particulièrement au

cours des étapes de maturation (1600 UFC/ml), de moulage (1000 UFC/ml) de

retournement (4800 UFC/ml), de démoulage et le lavage des plateaux soit

respectivement 2000 et 6800 UFC/ml en moyenne. Ces niveaux de

contamination sont liés en premier lieu à la qualité du lait cru à la réception elle-

même en relation avec les mauvaises conditions d’élevage, de traite, de

stockage et de transport, ainsi que le matériel, l’ambiance et le personnel chargé

de manipuler le produit. La mise en place d’un système HACCP basé sur la

détermination des points critiques et des actions correctives correspondantes

permet de lutter efficacement contre l’opportunisme du Mucor.

Par ailleurs, l’effet de la substitution des ferments lactiques mésophiles par les

thermophiles durant la maturation sur des camemberts affinés à 12°C et à deux

humidités relatives différentes (85% et 95%) sur l’évolution de la flore

mucorale, le pH et l’extrait sec a montré que les fromages affinés à

12°C/95%HR étaient nettement plus contaminés en Mucor et les teneurs en

extrait sec beaucoup plus faibles que ceux à 12°C/85%HR. Des effets

hautement significatifs (p<0.01) de la substitution des ferments et de l’humidité

relative ont été observés sur l’évolution des paramètres pH, extrait sec et flore

mucorale. Une corrélation négative mais significative (p<0.05) entre l’évolution

de l’extrait sec et la flore mucorale pour les échantillons affinés à 12°C/85%HR

ont été également notées.

Enfin La prédiction de l’effet du pH (4.0-6.0), du NaCl (1.5-3.0%)

correspondant aux valeurs d’aw (0.987-0.910) et de la température (10-30°C) sur

la croissance des colonies de Mucor racemosus isolé du camembert au cours de

l’étape d’affinage a été effectué sur milieu solide, le sabouraud au

chloramphénicol. La croissance fongique a été obtenue par la mesure

quotidienne du diamètre des colonies (mm.J-1). Le modèle prédictif primaire de

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Baranyi a été adopté pour estimer le taux de croissance maximum spécifique

(µmax). Dans une seconde approche, deux modèles prédictifs secondaires ont été

développés, le modèle polynomial et celui de Davey (modèle modifié

d’Arrhenius). Les deux modèles empiriques ont donné une prédiction

satisfaisante des résultats expérimentaux. Les effets de la température et de l’aw

sur la croissance de cette espèce fongique ont été clairement démontrés,

contrairement au pH qui, aux valeurs expérimentales testées, na exercé aucun

effet sur la croissance. Ce résultat a été également démontré par l’analyse de

variance. Les résultats de cette étude pourront être exploités par les industriels

de fromagerie afin de prédire le développement de Mucor racemosus dans le

camembert.

Mots clés : Mucor, Camembert, HACCP, Ferments lactiques, Modélisation,

microbiologie prédictive, Modèles empiriques

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Liste des abréviations

◦ AFNOR : Association Française de Normalisation

◦ aw : Activity of Water (Activité de l’eau)

◦ BPF : Bonnes pratiques de fabrication

◦ BPH : Bonnes pratiques d’hygiène

◦ °C : Degré Celsius

◦ CCP : Critical Control Point

◦ CODEX : Commission de la FAO/OMS

◦ °D : Degré Dornic

◦ dl : Degré de liberté

◦ E S : Extrait Sec

◦ FAO : Food and Agriculture Organisation

◦ HACCP : Hazard Analysis Critical Control Point

◦ HR : Humidité Relative

◦ ICMSF : International Commission on Microbiological Specification

for Foods

◦ ISO : International Organisation for Standardisation

◦ MES : Mesophile

◦ min : Minute

◦ mm : Millimètre

◦ NACMCF : National Advisory Comittee on Microbiological Critical for

Foods

◦ NASA : National Aeronauties Space Administration

◦ OMS : Organisation mondiale de la santé

◦ pH : Potentiel d’Hydrogène

◦ SRCE : Somme des racines carrées des écarts.

◦ T° : Température

◦ THE : Thermophile

◦ UFC : Unité Formant Colonie

◦ US : Unité de Surface

◦ WHO : World Health Organisation

◦ % : Pourcentage

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Liste des figures

Figure 1: Diversité des fabrications fromagères

Figure 2: Voie de dégradation du lactose

Figure 3: Voie de dégradation de l'acide lactique

Figure 4: Cycle de développement du Mucor

Figure 5: Schéma de la logique fondamentale du HACCP

Figure 6: Séquence logique d’application du système HACCP

Figure 7: Arbre de décision permettant de déterminer les CCP

Figure 8: Structure documentaire du système HACCP

Figure 9: Cinétiques de croissance microbienne

Figure 10: Modèle primaire de Baranyi

Figure 11: Modèle primaire de Rosso

Figure 12: Modèle secondaire cardinal de température (Prévision du taux de

croissance d’Escherichia coli)

Figure 13 : Modèle secondaire polynomiale (Prévision du taux de croissance en

fonction du pH et de la température de Brochotix thermosphacta

Figure 14 : Diagramme de fabrication industrielle d’une pâte molle type

camembert à l’unité de Sidi saada

Figure 15 : Diagramme de fabrication du camembert expérimental

Figure 16 : Photo d’observation macroscopique (à gauche) et

microscopique (à droite) du Mucor mucedo (GR 40).

Figure 17 : Photo d’observation macroscopique (à gauche) et

microscopique (à droite) du Mucor hiemalis (GR 40).

Figure18 : Photo d’observation macroscopique (à gauche) et

microscopique (à droite) de Mucor racemosus (GR x 40).

Figure 19 a : Evaluation du niveau de contamination par le Mucor au niveau des

surfaces intérieures

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Figure 19 b : Evaluation du niveau de contamination par le Mucor au niveau

des surfaces extérieures

Figure 20 : Evaluation du niveau de contamination atteint dans les sols, les

murs et les rigoles d’égouts

Figure 21 : Evaluation du niveau de contamination atteint chez le personnel

Figure 22 : Evolution du Mucor sp au cours de la chaîne de fabrication du

camembert

Figure 23 : Evolution de l’acidité Dornic en fonction du temps pour les souches

mésophile et thermophile

Figure 24a : Evolution de la flore mucorale au cours de l’affinage à

12°C/85%HR

Figure 24b : Evolution de la flore mucorale au cours de l’affinage à

12°C/95%HR

Figure 25a : Evolution du pH durant le process de fabrication jusqu’à l’étape de

Ressuyage

Figure 25b : Evolution du pH durant l’affinage à 12°C/85%HR

Figure 25c : Evolution du pH durant l’affinage à 12°C/95%HR

Figure 26a : Evolution de l’extrait sec au cours de l’affinage à 12°C/85%HR

Figure 26b : Evolution de l’extrait sec au cours de l’affinage à 12°C/95%HR

Figure 27 : Evaluation du diamètre de croissance des colonies de Mucor

racemosus à pH 4.5, concentration en NaCl de 1.5% et à

température de 20°C.

Figure 28a : Model quadratique de surface de réponse (effet de la T°, pH et aw

sur le logarithme népérien de croissance maximum µ max de

Mucor racemosus)- Taux de NaCl 1.5 %

Figure 28b : Model quadratique de surface de réponse (effet de la T°, pH et aw

sur logarithme népérien de croissance maximum µ max de Mucor

racemosus)- Taux de NaCl 2 %

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Figure 28c : Model quadratique de surface de réponse (effet de la T°, pH et aw

sur le logarithme népérien de croissance maximum µ max de

Mucor racemosus)- Taux de NaCl 2.5 %

Figure 28d : Model quadratique de surface de réponse (effet de la T°, pH et aw

sur le logarithme népérien de croissance maximum µ max de

Mucor racemosus)- Taux de NaCl 3 %

Figure 29a : Courbes adaptées du modèle de Davey exprimant le logarithme

népérien de la croissance maximale (µ max) en fonction de l’inverse

de la température (°K)

Figure 29b : Courbes adaptées du modèle de Davey exprimant le logarithme

népérien de la croissance maximale (µ max) en fonction de l’inverse

de la température (°K)

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Les différents points de prélèvement

Tableau 2 : Morphologie des principales espèces de Mucor

Tableau 3 : Détermination des points critiques relatifs au Mucor et mise en

place d’un plan HACCP au cours de la fabrication d’un fromage à

pâte molle type camembert

Tableau 4 : Résultats des tests d’identification des levains industriels

Tableau 5 : Les principaux paramètres de coagulation et de salage

Tableau 6a : Analyse de variance avec comparaison des moyennes du facteur

Substitution ferments MES/THE

Tableau 6b: Analyse de variance avec comparaison des moyennes du facteur

Hygrométrie

Tableau 6c: Analyse de variance avec comparaison des moyennes du facteur

temps (durée d’affinage)

Tableau 7: Corrélation entre paramètres flore mucorale et extrait sec

Tableau 8 : Evaluation du taux de croissance en fonction de la T°, pH, NaCl et

aw.

Tableau 9 : Estimation des valeurs statistiques des coefficients de deux modèles

de régression aux différentes conditions (T°, pH, aw)

Tableau 10 : Analyse de variance du taux de croissance en fonction des

différents paramètres (T°, pH, aw)

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Table des matières

INTRODUCTION

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

Chapitre I Technologie de fabrication de fromage à pâte molle typecamembert

1 FABRICATION FROMAGE..........................................................................011.1 La coagulation..............................................................................................021.1.1 Les caséines...............................................................................................021.1.2 La coagulation acide..................................................................................031.1.3 La coagulation enzymatique......................................................................031.2 L'égouttage ...................................................................................................041.2.1 Egouttage du coagulum acide....................................................................05.1.2.2 Egouttage du coagulum enzymatique .......................................................051.2.3 Egouttage du coagulum mixte...................................................................051.3 Le salage...................................................................................................... 06.2 AFFINAGE DES FROMAGES À PÂTE MOLLE………………………….072.1 Les agents d’affinage....................................................................................072.1.1 La flore bactérienne...................................................................................082.1.1.1 Les bactéries lactiques…………………………………………………082.1.1.2 Les bactéries de surface………………………………………………. 092.1.2 Les levures …………………………………………… ......................... 092.1.2.1 Cas de Geotrichum candidum………………………………………….102.1.2.2 Les principales activités biochimiques de Geotrichum candidum……. 102.1.2.3 Evolution de Geotrichum candidum au cours de l'affinage……………112.1.2.4 Rôle dans l'affinage des fromages à pâte molle ……………………….122.1.3 Les moisissures ........................................................................................132.1.4 Les interactions entre micro-organismes..................................................132.2 Biochimie de l’affinage ..............................................................................142.2.1 Dégradation du lactose et transformation de l'acide lactique....................142.2.2 Protéolyse et transformation des acides aminés…………………………172.2.3 Lipolyse et transformation des acides gras................................................192.2.4 Production d’arômes et développement des caractéristiques………….…20

organoleptiques2.3 Facteurs influençant l’affinage ...................................................................212.3.1 Facteurs internes au fromage.....................................................................212.3.1.1 L’activité de l’eau des fromages………………………………….……222.3.1.2 Le pH des fromages……………………………………………….…...222.3.2 Facteurs environnementaux.......................................................................232.3.2.1 La température…………………………………………………………23

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2.3.2.2 L’hygrométrie………………………………………………………..232.3.2.3 La ventilation et la composition gazeuse des caves…………………242.3.2.4 Les traitements de surface des fromages………………………….....25

Chapitre II Les Mucorales

1-Généralités…………………………………………………………………262-Caractéristiques biologiques……………………………………………….263- Description de la moisissure………………………………………………264-Classification……………………………………………………………….265- Reproduction et cycle de développement………………………………… 275-1- Reproduction asexuée………………………………………………….. 275-2- Reproduction sexuée…………………………………………………… 286- Accident dit du « poil de chat »………………………………………….. 306-1- Description………………………………………………………………306-2- Sources et conditions de contamination…………………………………316.3- Maîtrise des accidents dus aux Mucor…………………………………..316.4- Maîtrise des accidents dus au Mucor par la méthode HACCP………….326.4.1- Au stade de réception de lait cru………………………………………326.4.2 Ensemencement et maturation………………………………………….326.4.3 Le moulage……………………………………………………………..336.4.4 Le salage………………………………………………………………..336.4.5 L’affinage………………………………………………………………34

CHAPITRE III LE HACCP : Hazard Analysis and Critical ControlPoint

1- L'Harmonisation du système HACCP à l'échelle international…………352- Historique……………………………………………………………….353- Application du HACCP à différentes branches de l'industrie agro-

alimentaire………………………………………………………………364- Le HACCP –Définition…………………………………………………365- Intérêts du système HACCP………………………………………….....37

6- Principes du système HACCP……………………………………….....417- Etapes du système HACCP…………………………………………….42

7-1 Constitution de l’équipe HACCP……………………………………...427-2 Description du produit…………………………………………………427-3 Identification de l’utilisation attendue…………………………………457-4 Description du procédé de fabrication…………………………………457-5 Vérification sur site du diagramme de fabrication…………………….457-6 Analyse des dangers…………………………………………………...45

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7-7 Déterminer les points critiques pour la maîtrise des dangers …………467-8 Etablir les limites critiques pour chaque CCP ………………………. 477-9 Etablir un système de surveillance pour chaque CCP…………………497-10 Etablir les actions correctives ………………………………………. 497-11 Etablir des procédures de vérification ……………………………….497-12 Etablir un système d’enregistrement et de documentation……………50

CHAPITRE IV La microbiologie prévisionnelle ou prédictive

1- Généralités sur la modélisation …………………………………………….522- Fondements et démarches de la modélisation……………...………………533- Modélisation de la croissance des micro-organismes....................................553-1 Cinétiques de la croissance microbienne……………………………….….553-2 Description des principaux modèles.......……………………………….….573-2-1 Le modèle primaire de Baranyi..…………………………………….…..573-2-2 Modèle primaire de Rosso………………………………………………583-3 Les modèles secondaires…………………………………………….…….603-3-1 Modèles cardinaux…………………………………………………..…..603-3-2 Modèles secondaires polynomiaux………………………………….…..623-3-3 Modèle d’Arrhenius……………………………………………..............63

PARTIE EXPE RIMENTALE

MATERIELS ET METHODESI- Détermination des points critiques relatifs au Mucor sp et mise en placed’un plan HACCP dans un fromage à pâte molle type camembert……….…65I-1- Techniques de fabrication du camembert industriel……………………..65I-2 Niveaux de prélèvement……………………………………………….…66I-3 Prélèvement des échantillons à contrôler………………………………...68I-4 Techniques analytiques ………………………………………………….69

II- Etude de la substitution des ferments lactiques mésophiles par desthermophiles sur le développement des Mucor sp lors de l’affinage………..69II-1 Dispositif expérimental………………………………………………….69II-1-1 Préparation des souches………………………………………………72II-1-2 Etude des caractères morphologiques…………………………………72II-1-3 Etude des caractères physiologiques………………………………….72a- Température de croissance………………………………………………..72b- Test de croissance en milieux hostiles……………………………………73II-1-4 Etude des caractères biochimiques……………………………………74a- Mise en évidence de la catalase…………………………………………..74b- Culture sur lait tournesolé………………………………………………...74c- Etude du métabolisme carboné………………………………………. ….74

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d Etude de l’interaction bactérienne…………………………………… 75e- Etude du pouvoir acidifiant………………………………………….. 76II-2-Analyses physico-chimiques et microbiologiques…………………..76II-2-1- Le pH……………………………………………………………..76II-2-2- Le taux de matière sèche…………………………………………76II-2-3- Recherche et dénombrement des Mucor sp………………………77II-2-4- Etude statistique…………………………………………………..77

III- Modélisation de l’effet combiné de pH, de l’Aw, de Nacl et de latempérature sur la croissance de Mucor racemosus isolé d’une pâte

molle type camembert………………………………………………....…...78III-1- Isolement de l’espèce mucorale……………………………………...78III-2-Préparation de l’inoculum ………………………………………….. 78

III-3- Milieu de croissance et conditions d’incubation …………………... 78III-4- Modèles de développement……………………………………... … 79

RESULTATS ET DISCUSSION

IV-1 Isolement et identification des espèces mucorales………………… 82IV-2 Evaluation de la contamination par le Mucor au niveau du matériel. 83IV-3 Evaluation de la contamination par le Mucor au niveau

de l'ambiance, sols, murs, et les rigoles d'égouts…………………… 85IV-4 Evaluation de la contamination des mains du personnel par

le Mucor……………………………………………………………. 87IV-5 Evaluation de la contamination par le Mucor au cours

de la fabrication…………………………………………………….. 88IV-6 Etablissement d’un plan Haccp……………………………………. 90V-1 Caractérisation des levains industriels……………………………... 94V-2 Evolution du pouvoir acidifiant des levains industriels …………… 96V-3 Comparaison des paramètres de coagulation et de salage…………. 97V-4 Evolution de la flore mucorale ……………………………………. 98V-5 Evolution du pH et effet sur la flore de Mucor……………………. 99V-6 Evolution de l’extrait sec et effet sur la flore de Mucor…………… 103V-7 Analyse statistique…………………………………………………. 105VI-1 Estimation du taux de croissance en fonction des différents

paramètres physico-chimiques…………………………………….. 108VI-2 Le modèle polynomial ……………………………………………… 113VI-3 Le modèle de Davey …………………………………………………116VI-4 Les modèles et la prédiction de croissance de Mucor racemosus…... 118

CONCLUSIONREFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ANNEXES

INTRODUCTION

Le public est en droit d'attendre que les aliments qu'ils consomment soient

sans danger et propres à la consommation. Les intoxications alimentaires et les

maladies transmises par les aliments sont, dans la meilleure des hypothèses,

déplaisantes, au pire, elles peuvent être fatales. Mais elles ont aussi d'autres

conséquences, les foyers d'intoxication alimentaires peuvent perturber les

échanges et entraîner un manque à gagner, du chômage et des litiges. La

détérioration des aliments est une source de gâchis, elle est coûteuse et peut se

répercuter négativement sur le commerce et la confiance des consommateurs.

Il faudrait aussi noter, qu'en Algérie, plus de 4000 cas de toxi-infections

alimentaires ont été déclarés au ministère de la santé pour la seule année 1997.

Ceci nous amène à rester encore conscient de l'existence de quelques

insuffisances en la matière, et c'est là l'aspect le plus important de s'attacher avec

enthousiasme à trouver les voies et les moyens appropriés pour pallier à cette

situation.

Divers outils sont à la disposition des opérateurs pour leur permettre de

répondre à ces attentes. Les bonnes pratiques de fabrication (BFP), les bonnes

pratiques d'hygiène (BPH) correspondant à des moyens ou activités génériques,

propres à un secteur professionnel déterminé, qui doivent être appliqués dans

tous les cas.

Néanmoins, il souhaitable de mettre en place une méthode qui va

permettre d'hiérarchiser les dangers au niveau de la chaîne de fabrication. Dans

ce souci, il est indispensable de pouvoir quantifier leurs risques et leurs

amplitudes et d'établir la relation entre ces risques et l'importance du danger

final. Pour répondre à ces besoins la méthode HACCP (analyse des risques et

maîtrise des points critiques) est une arme efficace et un outil essentiel

contribuant à la mise en place de l'assurance qualité au sein des entreprises agro-

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alimentaires qui va prendre en compte la filière dans sa totalité depuis la

production jusqu'à la distribution au consommateur.

Dans le cas des industries laitières Algériennes, cette démarche est plus

que nécessaire. C’est ainsi que parmi les produits laitiers, le fromage à pâte

molle type camembert l’objet de cette étude est souvent sujet à différentes

contaminations en particulier par le mucor responsable de l'accident dit "poil de

chat" lui causant un défaut d'aspect redoutable (Bertier et al,1990;

Dumont,2002). L'écrasement des sporanges portés à l'extrémité des hyphes

donne des taches noirâtres qui déprécient la qualité des fromages (Lemens, 1979

; Desfleurs, 1982). Un excès de Mucor peut développer des toxines présentant

un danger pour le consommateur qui se manifeste notamment par des troubles

digestifs (Moreau, 1976). En conséquence, l’un des objectifs visés à travers cette

étude est de déterminer les sources de contamination mucorales sur ce type de

fromage au cours de son passage dans la chaîne de fabrication et de proposer des

solutions qui peuvent servir à améliorer la qualité organoleptique et hygiénique

du produit par la mise en place d'un plan HACCP permettant d'analyser les

dangers associés aux différents stades du processus de production (HA) et

d'identifier les points critiques à maîtriser (CCP) dans le système (Mortimore et

Wallace, 1994). Le second objectif porte sur le contrôle du Mucor par

l’amélioration des paramètres technologiques de fabrication en maîtrisant un

point critique (CCP) primordial lors de la fabrication ; il s’agit du choix du

ferment lactique utilisé durant l’ensemencement. Or, le développement

harmonieux de la flore d’affinage et le bon déroulement de celui-ci dépendent en

grande partie des étapes antérieures plus particulièrement la coagulation,

l’égouttage et le salage et dont l’interdépendance est très étroite de telle sorte

qu’elles sont directement responsables de l’évolution des paramètres ou facteurs

écologiques extrinsèques comme le pH, l’activité de l’eau (aw), le taux du

chlorure de sodium (Desmazeaud,1997). La qualité de l’égouttage dépend du lait

initial (composition, traitements subis) mais aussi de l’acidification lactique au

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moment de la coagulation (Ramet, 1997) et également de la température

(Kandarakis et al.,2001). L’égouttage fixe les caractéristiques physiques (pH,

aw) et chimiques des préfromages qui en partie vont contrôler la cinétique de

croissance des micro-organismes et donc de l’affinage (Brulé et al., 1997)

Enfin, le dernier objectif consiste, dans le cadre de la microbiologie

prédictive, de déterminer les conditions environnementales du milieu (pH, aw,

taux de sel et température) permettant la croissance des Mucor et ce par le biais

de la modélisation. De nombreux travaux sur la modélisation de croissance des

bactéries en fonction des facteurs expérimentaux (température, pH, aw,….etc)

ont été publiés à ce jour (McMeekin et al., 1987 ; Davey,1994 ; Zwietering et

al.,1994 ; Rosso et al.,1995). Cependant peu de modèles sur la croissance des

espèces fongiques dans les produits alimentaires ont été abordés ; citons

notamment ceux de Gibson et al., 1994 ; Cuppers et al.,1997 ; Valik et al.,1999 ;

Panagou et al.,2003)

La microbiologie prévisionnelle s’avère un outil indispensable aidant à

prévenir les dangers microbiologiques imputés aux Mucor sp et à éliminer les

risques. Ceci permettra aux opérateurs industriels d’instaurer une démarche

qualité dans le cadre de l’application du système HACCP.

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Chapitre I Technologie de fabrication de fromage à pâte molle type

camembert

1- Fabrication du fromage

La transformation du lait en fromage se fait, généralement, en quatre

étapes principales : la coagulation, l'égouttage, le salage et l'affinage. Selon le

lait initial et les paramètres technologiques mis en oeuvre au niveau de ces

étapes, une grande variété de fromages peut être obtenue (figure1).

Figure 1 : Diversité des fabrications fromagères (Lenoir et al., 1985)

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1.1 La coagulation

La coagulation représente la première étape de transformation du lait qui

constitue la principale matière première des fromages. Le lait est un milieu

complexe contenant de nombreux composés essentiels pour la constitution des

fromages, tels que les matières grasses, le lactose, les matières protéiques et les

matières minérales ainsi que des micro-organismes (Mahaut et al., 2000a)

La coagulation résulte d'un changement irréversible du lait qui passe de l'état

liquide à l'état semi-solide. Lors de cette transformation, les caséines, qui

représentent 80 % des protéines du lait de vache, vont jouer un rôle essentiel.

1.1.1 Les caséines

Elles se trouvent dans le lait sous forme d'un complexe des diverses

caséines liées à du phosphate de calcium colloïdal. Ces protéines, qui

contiennent des groupes acides et amines à caractère basique, sont sensibles au

pH du milieu et coagulent en se séparant de la phase aqueuse à pH acide (pH

isoélectrique : 4,6). Il existe plusieurs types de caséines, dont les principales sont

les caséines α, β, γ et К. Elles s'organisent en micelles de caséines : particules

sphériques formées par l'association des caséines (α S1, α S2, β, К ), de quelques

fragments peptidiques (caséine γ ) et de composants minéraux (principalement

calcium et phosphate). La caséine К a la propriété de stabiliser les micelles en

présence de calcium. Contrairement aux autres caséines, elle apparaît très

sensible à l'action de la chymosine principale enzyme de la présure (Brulé et al.,

1997) .

Au cours de l'étape de coagulation, les micelles de caséines subissent des

modifications physico-chimiques sous l'action des enzymes protéolytiques

(présure) et/ou de l'acide lactique produit par les bactéries lactiques. Deux types

de coagulation sont ainsi définis : la coagulation acide et la coagulation

enzymatique.

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1.1.2 La coagulation acide

Ce type de coagulation résulte d'un abaissement du pH du lait par ajout

d'acide minéral ou bien par production d'acide lactique par des bactéries

lactiques, suite à la dégradation du lactose. Lorsque le pH est inférieur à 5,2, le

phosphate de calcium est solubilisé, provoquant une désorganisation des

micelles. Il y a alors une réorganisation protéique et la formation d'un réseau

protéique tridimensionnel, insoluble emprisonnant du lactosérum et de la

matière grasse, appelé gel ou coagulum. Le coagulum est dit "lactique". Il est

généralement cassant, perméable, et peu contractile après égouttage. Les

caractéristiques des gels lactiques dépendent, à la fois, de la teneur en protéine,

de la température, du pH final, de l'apport de minéraux et de la vitesse

d'acidification mais aussi de la nature du levain lactique (Brulé et al., 1997) .

1.1.3 La coagulation enzymatique

Des enzymes d'origine animale, végétale et microbienne peuvent faire

coaguler le lait. Mais la plus couramment employée est la présure.

Elle se compose d'un mélange de chymosine et de pepsine. Le mécanisme de

coagulation enzymatique comporte trois étapes principales :

- l'hydrolyse enzymatique de la caséine К (coupure d'une liaison peptidique

spécifique : Phe105-Met106),

- l'agrégation des micelles de caséines,

- la réticulation et la formation du gel.

A l'issue de ces trois étapes, les micelles se réorganisent, pour former un gel

appelé "gel présure" qui est souple, très cohésif, imperméable, contractile et ne

s'égouttant pas spontanément.

Dans le cas de la coagulation enzymatique, plusieurs paramètres peuvent

aussi influencer la coagulation et les caractéristiques physiques du coagulum,

comme la concentration en enzyme, la température liée à l'activité enzymatique,

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le pH agissant sur le temps de coagulation, les caractéristiques du lait comme sa

teneur en calcium, en caséines et son état après traitements préalables.

Il existe également des coagulations dites "mixtes" qui associent les deux

types de coagulation (cas des fromages frais). Les propriétés des gels ainsi

formés et l'aptitude à l'égouttage sont intermédiaires entre celles du coagulum

acide et celles du coagulum présure.

A l'issue de l'étape de coagulation, le lait se trouve à l'état semi-solide (gel

+ lactosérum) et les caractéristiques physico-chimiques du gel formé

conditionnent l'aptitude à l'égouttage et les caractéristiques finales du fromage.

1.2 L'égouttage

L'égouttage se traduit macroscopiquement par une élimination du

lactosérum qui s'accompagne d'une rétraction et d'un durcissement du gel.

L'égouttage résulte, à la fois, d'un processus actif, appelé synérèse, et de

l'aptitude du gel à évacuer le lactosérum occlus. Il ne s'agit pas d'une simple

déshydratation. La plus grande partie des éléments solubles du lait (lactose, sels

minéraux) et quelques fractions insolubles mineures (protéines solubles) sont

expulsées du gel avec l'eau (Ramet, 1997a). La synérèse a un mécanisme

complexe résultant d'un pouvoir de contraction de la trame protéique et d'une

aptitude du gel à évacuer le lactosérum, selon sa porosité et sa perméabilité.

Lors de l'égouttage, l'acidification lactique est importante car elle apporte

une protection acide et règle la déminéralisation de la pâte du fromage.

Globalement, l'égouttage fixe les caractéristiques physiques (pH, aw) et

chimiques des préfromages. Ces propriétés ont une grande importance car elles

vont, pour partie, contrôler la cinétique de croissance des micro-organismes,

l'action de leurs enzymes, et donc l'affinage. Les techniques d'égouttage

dépendent des caractéristiques physico-chimiques du coagulum et du mode de

coagulation employé.

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1.2.1 Egouttage du coagulum acide

Les gels acides, sont très friables et constitués d'un réseau de caséines

déminéralisées sans structure réticulée, contrairement au caillé enzymatique. Le

coagulum présente une forte perméabilité qui conduit à un écoulement statique

du sérum. Les techniques fréquemment employées pour ces égouttages sont la

mise en faisselles et la centrifugation. En fin d'égouttage, le fromage est sans

cohésion et fortement humide.

1.2.2 Egouttage du coagulum enzymatique

Il est constitué d'un réseau de caséines bien organisées. Au moment de la

réticulation, des liaisons se créent à l'intérieur de ce réseau, entraînant la

rétractation du gel et l'expulsion d'une partie du lactosérum contenu dans les

mailles du réseau. Ces gels ont une forte porosité, mais une perméabilité faible.

Pour extraire le lactosérum, des traitements mécaniques (découpage,

pressage, et/ou brassage) et thermiques (chauffage) sont appliqués. Cependant,

pour obtenir une pâte suffisamment égouttée, ces traitements sont toujours

associés à une acidification (dont la durée d'action est variable en fonction des

technologies fromagères) qui accroît la contraction du gel et s'accompagne d'une

déminéralisation importante du caillé.

1.2.3 Egouttage du coagulum mixte

Ces coagulums, produits par action simultanée des bactéries lactiques et

de la présure, ont une aptitude à l'égouttage intermédiaire entre les deux

coagulums précédemment cités. Un grand nombre de fromage est obtenu par

coagulation mixte et la multiplicité des combinaisons possibles entre l'équilibre

acide/enzyme, est à l'origine de la grande diversité typologique des fromages à

pâtes molles et à pâtes pressées non cuites. Pour ce type de coagulum, c'est

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l'acidification (prématuration des laits) qui va déterminer le comportement

rhéologique et l'aptitude à l'égouttage.

La qualité de l'égouttage va dépendre, d'une part, du lait initial

(composition, traitements subis…) mais aussi de l'acidification lactique au

moment de la coagulation, du taux d'enzymes coagulantes présentes ou ajoutées

au lait avant coagulation, et également de la température (Kandarakis et al.,

2001) et de la technique d'égouttage employée.

1.3 Le salage

L'incorporation de chlorure de sodium dans le fromage a trois rôles

majeurs (Hardy, 1997) :

- le drainage de la phase aqueuse libre du caillé et la formation de la croûte,

- l'action directe ou par aw (activité de l'eau) sur le développement des micro-

organismes et l'activité des enzymes et, donc, sur la phase d'affinage. Action sur

les micro-organismes directement en fonction de leur halotolérance (résistance

au sel),

- les caractéristiques organoleptiques des fromages.

Le salage est réalisé, essentiellement avec du chlorure de sodium, selon

deux méthodes :

- salage à sec par saupoudrage superficiel, frottage ou incorporation dans la

masse du caillé,

- salage en saumure par immersion dans une solution de chlorure de sodium

saturée.

La différence de concentration entre la phase aqueuse du fromage et la

saumure provoque une diffusion du sel dans la pâte et une migration inverse de

la phase aqueuse vers la saumure (Payne et Morison, 1999 ; Simal et al., 2001).

En fin de salage, le sel se trouve concentré dans les couches superficielles du

fromage et migre jusqu'au cœur du fromage (en raison d'un gradient de

concentration) pendant l'affinage.

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Les cinétiques de transfert du sel au moment du saumurage sont

dépendantes de la perméabilité, du rapport surface/volume et du pH du caillé, et

également de la température, du pH, et de l'agitation de la saumure (Mahaut et

al., 2000b).

Au-delà du phénomène de dilution, la saumure doit être régulièrement contrôlée

car, au cours du temps, elle se charge en constituants du caillé, son pH se

modifie, et elle peut être contaminée par des micro-organismes halotolérants.

Le salage représente une étape importante non seulement pour la

formation de la croûte et le goût salé des fromages affinés, mais aussi parce qu'il

conditionne la phase d'affinage en intervenant sur l'activité de l'eau des fromages

qui régit les développements microbiens et enzymatiques, principaux agents de

l'affinage.

2- Affinage des fromages à pâte molle

De manière générale, l'affinage correspond à une phase de digestion

enzymatique des constituants du caillé. Ce substrat, issu de la coagulation et de

l'égouttage du lait, est constitué de matière protéique, de matière grasse et d'une

fraction des composants solubles du lait. Au cours de l'affinage, le caillé est

transformé sous l'action d'enzymes présentes à l'origine dans le lait (plasmine,

lipase…), ajoutées au lait (enzymes coagulantes par exemple), et produites au

cours de l'affinage par synthèse microbienne (bactéries, levures et/ou

moisissures) (Mahaut et al., 2000a).

2.1 Les agents d’affinage

Les micro-organismes sont les principaux agents biologiques contribuant

à l’élaboration des fromages. Dans les deux premières étapes de la fabrication

(la coagulation du lait et l’égouttage du gel), les bactéries lactiques jouent un

rôle déterminant de par leur activité acidifiante (Choisy et al., 1997b) .

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Au cours de l’affinage, les enzymes d’origine microbienne participent très

activement aux modifications de texture et au développement de la flaveur. Les

diverses études sur la microbiologie des fromages montrent qu'il s'agit de

véritables écosystèmes microbiens, à l'intérieur desquels il existe de nombreuses

interactions entre les différents micro-organismes (Beresford et al., 2001).

2.1.1 La flore bactérienne

La flore bactérienne normale des fromages à pâte molle comprend deux

groupes principaux : les bactéries lactiques et les bactéries de surface.

2.1.1.1 Les bactéries lactiques

Elles sont les premières espèces microbiennes à se développer dans le lait

et le caillé, et en modifiant les caractéristiques du milieu, elles préparent les

conditions de développement des autres espèces responsables de l'affinage

(essentiellement levures et moisissures). Les bactéries lactiques ont en commun

l'aptitude à produire de l'acide lactique en quantité importante à partir du lactose

(fermentation lactique). Elles participent également plus directement à l'affinage

en produisant des composés d'arômes ou des précurseurs (Larpent, 1987). Elles

sont généralement apportées par les levains. Ce groupe est constitué par :

- Les lactocoques homofermentaires, qui constituent la flore dominante dans la

plupart des fromages. Il s'agit d'espèces mésophiles dont la fonction principale

est de transformer le lactose en acide lactique (quatre molécules de lactate

produites par molécule de lactose) et de produire des enzymes protéolytiques

intervenant dans l'affinage de la pâte. En effet, ils peuvent produire des

précurseurs d'arômes (par leur action sur les petits peptides) lorsque les

concentrations en lactose deviennent négligeables (Desmazeaud, 1992).

- Les lactobacilles et streptocoques thermophiles qui ont un rôle acidifiant et

protéolytique et qui sont utilisés pour limiter le phénomène de post-acidification.

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Les lactobacilles, apportés par le lait sont présents en nombre relativement

faible en début d’affinage, mais ils se multiplient assez activement au cours de la

maturation. Par leur potentiel métabolique, ils peuvent participer au

développement de l’arome (Lenoir et al., 1983).

- Les Leuconostoc hétérofermentaires, sont également présents mais en nombre

très variable selon la nature du levain. Ils produisent de l'acide lactique (deux

molécules de lactate produites par molécule de lactose) et qui sont souvent

associés aux lactocoques dans la production de composants aromatiques

(alcools, acétate…) et de gaz carbonique (Lenoir et al., 1983).

2.1.1.2 Les bactéries de surface

Il s’agit de bactéries appartenant pour l’essentiel aux groupes des

Micrococcaceae et des bactéries corynéformes. Les genres et les espèces

impliqués sont nombreuses et leur taxonomie est en pleine mutation

(Stackebrandt et al., 1997). La croissance de ces bactéries à la surface des

fromages est possible en raison de leur caractère aérobie, de leur résistance au

sel et de leur aptitude à se multiplier aux températures de 10-12 °C. Toutefois,

ce développement n’intervient que si le pH du milieu est suffisamment élevé,

car ce sont des organismes acido-sensibles.

2.1.2 Les levures

Les levures se rencontrent surtout à la surface des fromages et jouent des

rôles variés tels que la désacidification des pâtes, par consommation d'acide

lactique, la formation d'éthanol et de produits secondaires, l'estérification, les

actions protéolytiques et lipolytiques. Il existe de nombreuses levures classées

selon leurs caractéristiques physiologiques. Parmi celles-ci on peut citer les

Kluyveromyces, l’espèce Debaryomyces hansenii et la levure de la bière et du

pain, Saccharomyces cerevisiae.

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2.1.2.1 Cas de Geotrichum candidum

Anciennement classé parmi les champignons levuriformes, Geotrichum

candidum est désormais admis au sein du groupe des levures (Gueguen et

Schmidt, 1992).

- Sur le plan morphologique, Geotrichum candidum forme des thalles blancs à

crème, mats, lisses ou duveteux, très ras ou légèrement feutrants. Trois types

morphologiques ont été différentiés : les souches levuriformes (couleur crème,

peu de mycélium, activité acidifiante et protéolytique faibles), les souches plus

ou moins feutrantes (couleur blanche, activité protéolytique plus marquée et

plutôt alcalinisante) et les souches intermédiaires.

Certaines espèces ou certaines souches d'une espèce donnée présentent

une aptitude à la filamentisation ; elles peuvent former un pseudo-mycélium,

voire un mycélium vrai, ce qui leur donne un aspect proche de celui des

champignons filamenteux.

- Au plan microscopique, Geotrichum candidum se caractérise par des

arthrospores qui se forment par désarticulation des hyphes sporulants. D'abord

cylindriques, lors de leur formation, ces arthrospores s'arrondissent pour devenir

ovalaire (De Hoog et al., 1986).

- Sur un plan physiologique, Geotrichum candidum et les levures, en général,

ont un temps de génération très court (quelques heures selon les espèces, les

souches et les conditions de culture). Le développement des levures est fonction

de la température (optimum à 25°C), du taux de sel, du pH (optimum autour de

6), de l'oxygène, du gaz carbonique et des apports nutritionnels. G. candidum

utilise les sources carbonées presque exclusivement par voie oxydative (Amrane

et al., 1999).

2.1.2.2 Les principales activités biochimiques de Geotrichum candidum

- L'utilisation des lactates : Geotrichum candidum n'assimile pas le lactose

quelles que soient les conditions de culture et de milieu. Par contre, il a la

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capacité d'utiliser les lactates comme source de carbone. Ceci a pour

conséquence l'augmentation du pH permettant un assouplissement de la pâte, la

croissance des bactéries de surface acido-sensibles et une action convenable des

lipases et des enzymes protéolytiques.

- L'activité protéolytique : Geotrichum candidum possède deux à trois

protéases exocellulaires (enzyme excrétée par la cellule productrice et qui

agit dans le milieu extérieur) et une protéase endocellulaire (enzyme qui

reste dans la cellule productrice et qui attaque les corps pénétrant dans la

cellule). Il possède des activités aminopeptidasiques exo et intracellulaires

(enzymes, diversement localisées dans la cellule, qui sont libérées après

lyse de la cellule) et une activité carboxypeptidasique liée au mycélium.

De par leur équipement exopeptidasique, les souches de Geotrichum

candidum sont douées d'une aptitude particulière à la libération d'acides

aminés à partir des peptides issus des caséines ainsi qu'à la réduction de

l'amertume des fromages, lorsqu'il y a eu production de peptides

amérisants par la flore d'affinage.

- L'activité lipolytique : le niveau d'activité lipolytique de Geotrichum

candidum varie beaucoup, selon les souches. Il est constitué de deux

lipases exocellulaires et d'une lipase liée au mycélium. Il est capable, par

voie oxydative, de dégrader les acides gras pour produire des méthyl

cétones et des alcools secondaires, qui sont des composés d'arômes très

importants.

2.1.2.3 Evolution de Geotrichum candidum au cours de l'affinage

Geotrichum candidum est présent à l'intérieur des fromages et en surface,

en plus grande quantité. Sur le Camembert, il se développe dès le premier jour

d'affinage mais sa croissance augmente nettement du 4-5ème jour d'affinage, où

il commence à apparaître en surface, au 10-12ème jour. Durant cette période, il

consomme essentiellement du lactate mais aussi des sucres comme le glucose ou

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le galactose. Ensuite, la concentration en Geotrichum candidum tend à se

stabiliser, jusqu'à la fin de l'affinage (Molimard et al., 1995).

2.1.2.4 Rôle dans l'affinage des fromages à pâte molle

Au niveau de la fabrication des fromages, Geotrichum candidum est

ensemencé par addition au lait avant emprésurage ou par vaporisation à la

surface des caillés. Il a été principalement étudié au niveau de l'affinage du

Camembert. Il se développe après 4-5 jours à la différence de Kluyveromyces

lactis qui couvre la surface dès le premier jour, Geotrichum candidum agit en

consommant l'acide lactique issu de la fermentation du lactose par les bactéries

lactiques. Il participe ainsi à la remontée du pH du caillé. Sa rapidité de

croissance lui confère un rôle de couverture et de lutte contre les contaminants.

Geotrichum candidum intervient également sur la dégradation des

protéines et des matières grasses. Il participe au développement de l'arôme des

fromages (Berger et al., 1999), et également à la diminution de l'amertume

(Mourgues et al., 1983 ; Molimard et Spinnler, 1996) probablement liée à une

forte activité aminopeptidasique. Il permet donc l'amélioration de certains

caractères organoleptiques des fromages de type Camembert. Cependant, il peut

également être à l'origine de défauts type "graisse" ou "peau de crapaud", qui se

forment à la surface du caillé. Ainsi, une peau grasse, plus ou moins plissée,

empêche Penicillium camemberti de s'implanter correctement et modifie les

caractéristiques de texture et la qualité organoleptique du fromage. Par

conséquent, il est nécessaire de bien sélectionner les souches de Geotrichum

candidum qui peuvent avoir des effets très variables selon les espèces. Les

critères de sélection sont essentiellement basés sur leur morphologie et leurs

aptitudes physiologiques et biochimiques.

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2.1.3 Les moisissures

Divers types de fromages sont caractérisés par la présence de moisissures

superficielles ou internes. L'espèce Penicillium, et plus précisément Penicillium

camemberti (feutrage blanc en surface) représente la principale moisissure

utilisée dans la fabrication des fromages à pâte molle et à croûte fleurie. Les

moisissures interviennent au cours de l'affinage par désacidification des pâtes et

cette neutralisation contribue à une modification de la texture de la pâte qui perd

son aspect granuleux. Par ailleurs Penicillium camemberti est un actif

producteur d'enzymes protéolytiques et lipolytiques (dégradation des acides

aminés et des acides gras), ce qui lui confère un rôle important sur

l'aromatisation des fromages.

Ainsi, les bactéries, les levures et les moisissures, agissent simultanément au

cours de l'affinage et peuvent avoir des actions combinées.

2.1.4 Les interactions entre micro-organismes

De manière générale, les interactions sont classées selon deux catégories :

les interactions directes par contact entre les cellules des différents micro-

organismes, et les interactions indirectes, nécessitant l'intermédiaire d'une

substance produite par l'un ou l'autre des microorganismes (facteur de

croissances, inhibiteurs…). Les interactions positives caractérisent une

stimulation et, à l'inverse, les interactions négatives, une inhibition. La

microflore des fromages est en évolution constante, l'équilibre microbien entre

les différentes espèces, varie en fonction du temps d'affinage avec une

succession des flores impliquées (Molimard, 1994 ; Molimard et al., 1995 ;

Leclercq-Perlat et al., 2002)

Dans le cas plus particulier de G. candidum, son association avec d'autres

levures est généralement stimulante. Son association avec Kluyveromyces lactis

et Penicillium camemberti permet une désacidification du caillé plus rapide, ce

qui agit favorablement sur le développement de la flore bactérienne superficielle

acido-sensible participant fortement à l'affinage des fromages. Et, de façon plus

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macroscopique, cette association joue sur l'aspect de la couverture de surface et

sur l'amertume des fromages dans le cas du Camembert, mais l'effet reste

variable en fonction des souches présentes. Geotrichum candidum peut

également avoir une action d'antagonisme sur des contaminants tels que Mucor.

Cependant, de nombreux mécanismes d'interaction existant entre les

levures et les moisissures ne sont pas encore élucidés. Mais, ces interactions

interviennent sur le développement des microorganismes et, par conséquent,

influencent indirectement les réactions biochimiques ayant lieu dans le fromage,

au cours de l'affinage.

2.2 Biochimie de l’affinage

Les transformations biochimiques confèrent au caillé des caractères

nouveaux. La pâte, à l’origine relativement dure, compacte, sans grande saveur,

est modifiée dans sa composition, sa structure et, par suite, dans son aspect, sa

consistance, sa couleur. Simultanément, une saveur et un arôme nouveaux se

développent. Les phénomènes impliqués dans cette évolution sont d’une grande

complexité en raison, notamment, de la nature du substrat, de la variété des

agents responsables des transformations, de la diversité des modifications subies

par les constituants, et du très grand nombre de produits formés.

Au cours de l’affinage, trois principales modifications biochimiques sont

observées : la dégradation du lactose, la dégradation des protéines ou protéolyse,

l'hydrolyse des triglycérides ou lipolyse.

2.2.1 Dégradation du lactose et transformation de l'acide lactique

La principale transformation du lactose (principal glucide présent dans le

lait) est sa conversion en acide lactique par les bactéries lactiques.

Cette conversion commence lors de la coagulation et de l'égouttage. Selon les

micro-organismes, la dégradation du lactose entraîne la formation de nombreux

métabolites (figure 2) :

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- les bactéries lactiques homofermentaires produisent 90 à 95 % d'acide lactique

et de petites quantités de produits secondaires (éthanol, acide acétique…),

- les bactéries lactiques hétérofermentaires, donnent environ 50 % d'acide

lactique et 50 % d'acide acétique, d'éthanol et de CO2,

- les bactéries coliformes produisent de l'acide lactique, de l'acide acétique, de

l'acide formique, du CO2 et de l'hydrogène, les levures produisent de l'éthanol,

du CO2 et de petites quantités d'acétaldéhyde et d'acides organiques en aérobie

(au coeur des fromages, certaines levures produisent des acétates…) .

(Mahaut et al., 2000a)

Figure 2 : voie de dégradation du lactose (Merlet, 1995)

Dans le cas des fromages de type Camembert, la quantité de lactose

résiduel dans le caillé décroît rapidement entre le 1er et le 10ème jour de

fabrication. C'est Kluyveromyces lactis qui consomme en premier le lactose en

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surface et à l'intérieur du caillé. La concentration en lactose dans le caillé est

quasi inexistante à partir du 7-8ème jour d'affinage.

En ce qui concerne l'acide lactique produit par les levains lactiques, son

évolution est variable selon le type de pâte et le type de flore (figure 3).

Figure 3 : Voie de dégradation de l'acide lactique (Merlet, 1995)

En présence d'oxygène (aérobiose), l'acide lactique est consommé par les

moisissures et les levures pour former de l'éthanol, du dioxyde de carbone et de

l'eau. Et, en anaérobie, certaines levures (Kluyveromyces lactis) le transforment

principalement en acide acétique.

Dans le Camembert, l'acide lactique est consommé par les levures, les

moisissures et les bactéries de surface. Suite à l'action de Kluyveromyces lactis

sur le lactose, Geotrichum candidum intervient entre le 4-5èmeet le 10-12ème

jour d'affinage et consomme à coeur et en surface, le lactate produit par la

dégradation du lactose ; ceci a pour effet de neutraliser le pH du caillé,

essentiellement en surface. A partir du 6- 7ème jour d'affinage, Penicillium

camemberti agit en surface en consommant le lactate car les quantités de lactose

sont négligeables en surface à 6-7 jours d'affinage (Leclercq-Perlat et al., 2002).

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La remontée du pH, liée à la consommation de l'acide lactique, permet le

développement de souches acido-sensibles (exemple des bactéries de surface qui

agissent après 15-20 jours d'affinage)

et leurs enzymes vont avoir des actions protéolytiques et lipolytiques sur les

composants du caillé.

2.2.2 Protéolyse et transformation des acides aminés

Au cours de l'affinage, la protéolyse est due à trois catégories d'enzymes :

la plasmine du lait, les protéases coagulantes, et les protéases et peptidases

microbiennes. L'action de ces enzymes dépend, à la fois, des paramètres de

fabrication, des compositions physico-chimiques du caillé et de la nature de la

flore microbienne (Choisy et al., 1997a).

La plasmine est naturellement présente dans le lait et associée aux

micelles de caséine. Elle exerce une activité protéolytique sur les caséines.

Les protéases coagulantes proviennent essentiellement de la présure. Elles

ont une action spécifique sur la caséine et une action de protéolyse générale sur

les autres protéines. Elles produisent généralement des peptides qui seront

hydrolysés en acides aminés libres par les enzymes microbiennes. Cependant,

elles n'ont pas un rôle essentiel sur la protéolyse primaire par rapport à celui de

Geotrichum candidum ou de Penicillium camemberti.

Les enzymes protéolytiques microbiennes se divisent en deux groupes :

les endopeptidases(ou protéases) qui hydrolysent les protéines en libérant des

peptides, et les exopeptidases (aminopeptidases, carboxypeptidases,

dipeptidases) qui scindent les peptides en acides aminés libres.

Le système protéolytique des bactéries lactiques agit grâce à une protéase

de paroi qui hydrolyse les caséines en oligopeptides et sur plusieurs peptidases

intracellulaires.

Geotrichum candidum synthétise plusieurs protéases exocellulaires

agissant sur la caséine, une aminopeptidase alcaline exocellulaire et une

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carboxypeptidase acide. Elles sont reconnues pour leur aptitude particulière à la

libération d'acides aminés à partir de peptides issus des caséines.

Penicillium camemberti possède un système protéolytique complexe très

actif et variable selon les souches (Trieu-Cuot et Gripon, 1982 ; Lenoir et al.,

1992), et du caillé. Dans le cas de Camembert, Penicillium camemberti entraîne

une production importante de peptides et d'acides aminés. L'effet protéolytique

de Penicillium camemberti progresse de la surface (où il s'est implanté) vers

l'intérieur du fromage, ce qui est caractéristique de l'évolution de la protéolyse

des fromages à pâte molle et à croûte fleurie (Noomen, 1983). Il faut, cependant,

remarquer qu'une activité trop élevée peut entraîner des défauts d'amertume.

L'association Geotrichum candidum / Penicillium camemberti permet une

protéolyse plus intense accompagnée d'une moindre amertume (Mourgues et al.,

1983 ; Molimard et Spinnler, 1996).

Une fois hydrolysées, les protéines forment des peptides et des acides aminés

qui vont, eux même, subir des transformations et des dégradations en chaîne,

pour donner des composés aromatiques.

Dans un premier temps, les principales enzymes agissant sur les acides

aminés sont des décarboxylases, des transaminases, des désaminases qui

forment des acides cétoniques, des amines, des aldéhydes… Dans un deuxième

temps, les oxydases et les réductases agissent sur les aldéhydes formés pour

libérer des alcools et des acides (Hemme et al., 1982). La protéolyse est donc à

l'origine de l'apparition de nombreux composés aromatiques ou de leurs

précurseurs. Sur le plan organoleptique, un autre rôle majeur de la dégradation

des protéines porte sur la texture des fromages car les protéines représentent la

phase solide continue de la pâte fromagère et elles constituent le réseau

tridimensionnel qui piège les globules gras et le lactosérum.

Aussi, toute modification de la nature des protéines présentes dans le fromage

influera sur ses caractères rhéologiques. Pour certains types de fromages à pâte

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molle, les modifications de texture sont très prononcées entre le début et la fin

de l'affinage.

En conclusion, au cours de l'affinage, l'hydrolyse des protéines joue un

rôle essentiel sur les propriétés organoleptiques des fromages puisqu'elle

participe à la fois à l'assouplissement de la pâte et au développement de la

flaveur des fromages.

Selon les différentes flores en présence, la nature et la quantité des

composés aromatiques issus de la dégradation des protéines associée à celle des

lipides, varient. En fin d'affinage, cette variation est à l'origine de la typicité

sensorielle de chaque fromage.

2.2.3 Lipolyse et transformation des acides gras

Les principaux constituants de la matière grasse du lait sont les lipides

neutres, avec 98 % de triglycérides et 0,2 à 0,5 % de diglycérides. Les

phospholipides représentent environ 1 %, les acides gras libres 0,1 à 0,2 % et la

fraction insaponifiable 0,3 à 0,5 %.

Sous l'action des lipases, les triglycérides sont hydrolysés en glycérides

partiels et en acides gras libres (Choisy et al., 1997a).

Les moisissures telles que Penicillium camemberti ont l'activité

lipolytique la plus importante. Les lipases des levures sont moins connues pour

leur action lipolytique que celles des moisissures. Cependant, dans les fromages

de type Camembert, même si Penicillium camemberti est le principal agent

lipolytique, Geotrichum candidum est probablement responsable de la

modification du profil des acides gras libres en faveur des acides insaturés

(Choisy et al., 1997a). Différents systèmes enzymatiques, ou groupes

d'enzymes, ont pour substrat les acides gras, essentiellement sous leurs formes

libres et estérifiées (coenzyme A). Les voies métaboliques des acides gras sont

principalement des β-oxydations et des estérifications. Les β-oxydations

transforment les acides gras saturés en acides α-cétoniques qui, par

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décarboxylation, donnent des méthylcétones (agents de saveurs). Celles-ci, par

réduction, forment des alcools secondaires participant à l'arôme global des

fromages. Les réactions d'estérification sont à l'origine de la formation d'esters

d'acides gras à chaîne courte avec l'éthanol, le phényléthanol ou le méthanethiol

qui participent aussi à l'arôme des fromages.

La matière grasse a un rôle déterminant sur les qualités organoleptiques

des fromages, dû à ses liaisons avec les autres constituants et aux

transformations qu'elle subit au cours de l'affinage.

2.2.4 Production d’arômes et développement des caractéristiques

organoleptiques

Les répercussions de l'action des micro-organismes sur la flaveur des

fromages sont particulièrement nettes. Les produits formés au cours de la

maturation sont à l'origine de la saveur et de l'arôme des fromages affinés.

Comme il est décrit dans les paragraphes précédents, les dégradations du

lactose, de l'acide lactique, des matières protéiques et lipidiques sont à l'origine

de ses composés aromatiques.

Une grande diversité d'arômes caractérise les fromages. Elle est liée aux

constituants du caillé, aux conditions de fabrication et d'affinage et, surtout, à la

diversité des flores présentes à l'intérieur et en surface des fromages. Ainsi, le

lien existant entre la diversité des composés aromatiques produits et les micro-

organismes présents dans le fromage (fromage modèle ou réel) a été montré par

de nombreux auteurs (Martin et al., 1999 ; Berger et al., 1999 ; Dahl et al.,

2000). Pour les fromages à pâte molle et à croûte fleurie, la grande diversité des

composés issus des réactions biochimiques permet, notamment, d'identifier et de

quantifier les molécules responsables du goût et de l'odeur de ce fromage

(Dumont et al., 1974 ; Molimard et Spinnler, 1996 ; Kubickova et Grosch,1998).

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Dans le cas des croûtes fleuries, les moisissures et/ou les levures sont les

principales responsables de l'aspect des fromages. La couleur et l'uniformité de

la couverture de surface vont dépendre de la composition physico-chimique du

caillé, des conditions d'affinage, de la présence ou non de contaminant mais

aussi de l'activité et de l'état physiologique des micro-organismes.

Au-delà des propriétés organoleptiques précédemment citées, la texture

représente également une caractéristique importante des fromages. La protéolyse

et la lipolyse agissent fortement sur le développement de la texture mais d'autres

paramètres tels que le pH, le taux de sel, l'eau présente dans la pâte et, également

les conditions d'affinage comme la température vont influer sur la texture des

fromages (Vassal et al., 1986 ; Kfoury et al., 1998 ; Ramkumar et al., 1998).

2.3 Facteurs influençant l’affinage

Tous les paramètres susceptibles d'agir sur le développement des micro-

organismes, la production d'enzymes et les activités enzymatiques jouent un rôle

déterminant au cours de l'affinage.

Ces paramètres peuvent être intrinsèques au fromage, ou bien, être liés à

des facteurs environnementaux de la cave comme la température, l'humidité

relative ou la composition de l'atmosphère pendant la phase d'affinage.

2.3.1 Facteurs internes au fromage

Les composants du caillé (protéines, matières grasses, sels minéraux,

micro-organismes…) ont une influence sur l'évolution de l'affinage, de par leur

nature et leur concentration dans le caillé. Mais, parmi tous les facteurs

intrinsèques du fromage, deux facteurs liés au procédé semblent jouer un rôle

important sur l'affinage : l’activité de l’eau et le pH (Choisy et al., 1997a).

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2.3.1.1 L’activité de l’eau des fromages

L’activité de l'eau (aw) représente la disponibilité de l’eau dans un produit.

Dans le cas des fromages, elle exerce une action majeure sur le développement

microbien et l'activité enzymatique.

En effet, les pâtes humides s'affinent plus vite que celles fortement

égouttées. L'activité de l'eau est essentiellement déterminée par les teneurs en

eau et en sel. Pendant l’affinage, elle dépend également de l’hygrométrie de la

cave. En effet, le fromage perd son humidité progressivement jusqu’à ce que

l'équilibre, entre l’aw de surface et l’hygrométrie ambiante, soit atteint. Cette

évolution contribue à la formation d’un gradient vertical de concentration en eau

entre le cœur et la surface du fromage. Une autre cause de modification de l’aw,

en cours d’affinage, est liée aux réactions biochimiques d’hydrolyse existant

dans le substrat et qui fixent l’eau. Ceci entraîne une diminution de l’eau libre et

donc de l’aw.

2.3.1.2 Le pH des fromages

Le pH agit également sur les micro-organismes et les enzymes. Seules les

bactéries lactiques, les levures et les moisissures peuvent se développer à des pH

inférieurs à 5. L'activité des enzymes est, elle aussi, très sensible aux variations

de pH. L'activité maximale des protéases se situe dans l'intervalle de pH 5-7,5,

et celle des lipases dans la zone de pH 7,5-9,0. Au-dessous de pH 5, l'activité et

la stabilité de nombreuses enzymes sont fortement réduites. La neutralisation du

caillé se fait au cours de l’affinage et selon différents mécanismes en fonction

des types de fromages ; Pour les pâtes molles à croûte fleurie, la neutralisation

est obtenue par voie biochimique à l’aide de levures ou moisissures acidophiles

se multipliant en surface. Cependant, lors de la phase d’affinage, l’ambiance de

la cave, en particulier la présence de NH3, exerce également une forte influence

sur l’évolution du pH, et donc de l’affinage.

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2.3.2 Facteurs environnementaux

Les fromages à pâte molle et à croûte fleurie possèdent une flore de

surface à caractère aérobie très marqué, ce qui demande une bonne maîtrise de

l’air des caves d’affinage et, notamment, de trois paramètres essentiels : la

température, l’humidité relative et la composition de l’air (Ramet, 1997b) .

2.3.2.1 La température

La température est un facteur majeur de la croissance microbienne et de

l'activité enzymatique. Elle possède une influence importante sur le déroulement

de l'affinage, par son intervention sur les équilibres et la dynamique de ces

systèmes microbiens et enzymatiques. Les températures optimales diffèrent

selon les groupes microbiens : 20-30°C pour les moisissures, levures, bactéries

de surface et 30-35°C pour les bactéries lactiques mésophiles. De même, les

températures optimales des enzymes varient selon leur type : 30-35°C pour les

lipases et 45-50°C pour les protéases. Cependant, les températures d'affinage

sont bien inférieures à ces optima et dépendent du type de fromages

(Camembert, 8-14°C ; Rogeret, 10-12°C). La température a un effet sur la

vitesse d'affinage. De manière générale, une augmentation de la température a

tendance à diminuer la durée d’affinage. Cependant, une élévation trop

importante peut entraîner des modifications organoleptiques comme une

hétérogénéité de texture ou un développement d’amertume. A l’inverse, un

refroidissement permet de freiner l’évolution des fromages, facilitant la conduite

d’affinage, car les températures basses ralentissent les phénomènes

biochimiques.

2.3.2.2 L’hygrométrie

L'hygrométrie influence la teneur en eau du fromage et l’activité de l’eau

à sa surface. Le taux d’hygrométrie est fixé en fonction du type de fromages et

des micro-organismes présents en surface.

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Pour les croûtes fleuries, il varie entre 90 et 99 %. Le choix de l’hygrométrie

permet de favoriser, ou au contraire, d’inhiber les micro-organismes en fonction

de leur sensibilité à l’aw. L’hygrométrie étant inférieure à 100 %, il se produit

toujours une évaporation de l’eau contenue dans le fromage vers l’atmosphère.

Cette perte d’eau varie fortement en fonction de plusieurs paramètres liés au

fromage :

- la teneur en eau totale du fromage : plus le fromage contient d’eau libre, plus il

est susceptible d’en évaporer.

- la surface spécifique du fromage définie par le rapport surface / volume. A

masse égale, les fromages possédant une grande surface d’évaporation perdent

davantage d’eau pendant l’affinage.

- l’état de liaison de l’eau : il est lié à l’aw, puisque seule l’eau libre peut

s’évaporer.

- l’état de surface du fromage : plus la croûte est sèche en surface, plus

l’évaporation est faible.

- le temps de séjour en cave et la vitesse de renouvellement de l’air dans la cave

agissent sur la perte en eau.

2.3.2.3 La ventilation et la composition gazeuse des caves

Ces deux paramètres participent également à l’environnement des

fromages au cours de leur affinage. La circulation d’air permet d’éviter des

micro-ambiances qui pourraient se former autour de chaque fromage. Le débit

de l’air dans la cave doit être suffisant pour maintenir un taux d’humidité et,

donc, être capable d’évacuer la quantité d’eau évaporée par les fromages.

Cependant, il faut éviter une vitesse de l’air trop importante qui pourrait

entraîner un assèchement des fromages en surface.

En ce qui concerne la composition gazeuse de l’atmosphère, il convient

d’assurer un renouvellement de l’air afin de maintenir des concentrations en

oxygène, dioxyde de carbone ou ammoniac adaptés à chaque type de fromages.

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Pour l’affinage des fromages possédant une flore de surface aérobie, il est

important d’avoir une concentration en oxygène permettant une croissance

satisfaisante des micro-organismes. Cependant, dans la pratique, contrairement à

la température et à l’hygrométrie, la maîtrise de la composition de l’ambiance

relève très souvent de l’empirisme, par manque de quantification en temps réel

des éléments constituant l’atmosphère d’affinage.

2.3.2.4 Les traitements de surface des fromages

En plus des facteurs environnementaux, l’intervention directe de l’affineur

sur le fromage et les soins qu’il leur apporte, influencent l’évolution de

l’affinage.

L’absence d’intervention sur les fromages pendant la durée de leur

affinage entraîne une hétérogénéité du développement des flores et donc une

variabilité des caractéristiques organoleptiques. Dès l'entrée en cave des

fromages, le support d’affinage doit être choisi de façon à leur assurer une

aération suffisante. Au cours de l’affinage, un retournement des fromages est

généralement pratiqué et possède une double fonction. Il sert, d’une part, à

régulariser la forme des fromages qui tendent à s’affaisser sous l’effet combiné

de leur poids et de la protéolyse et lipolyse, et d’autre part, à régulariser le

développement des flores utiles et réduire le risque de développement de flores

indésirables. La fréquence des retournements est fonction des types de fromages.

Pour les pâtes molles à croûte fleurie, ils s’effectuent tous les 3 ou 4 jours.

Lors des retournements, la flore peut être couchée, manuellement par frottage,

pour obtenir une couverture plus homogène.

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Chapitre II : Les Mucorales

1-Généralités

Les fromages à pâte molle et à croûte fleurie sont particulièrement

exposés à un accident de fabrication appelé « poil de chat ». Les agents de cette

nuisance sont des moisissures du genre Mucor qui se développent à la surface

des fromages contaminés formant des taches noirâtres (Sozzi et al., 1971).

2-Caractéristiques biologiques

Le Mucor sp. est un genre de champignon zygomycète, comportant des

espèces se présentant sous forme de moisissures, très communes sur le pain et

sur d’autres substances végétales. Dans les fromageries, ces agents se trouvent

dans l’ambiance des ateliers de fabrication du camembert et ils apparaissent sous

forme de touffes noires plus hautes que le Penicillium (Moreau, 1976).

Les réservoirs à Mucor sont le sol et les végétaux en décomposition. Ses

spores se trouvent partout dans la nature, elles sont très résistantes aux

conditions défavorables et sont rencontrées en suspension dans l’air humide.

3- Description de la moisissure

La morphologie du Mucor est de type filamenteuse avec à l’extrémité des

sporanges contenant de nombreuses spores. Il s’installe de manière conséquente

en cas d’absence de concurrence microbienne dans des conditions de

température et d’humidité rencontrées en technologie de fabrication fromagère.

La durée du cycle est de 02 jours si les éléments favorisants sa croissance sont

réunis (Marie et al.,2002).

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4-Classification

Classe : Phycomycètes

Sous classe : Zygomycètes

Ordre : Mucorales

Sous ordre : Sporangiophores

Famille : Mucoraceae

Genres : Mucor, Rhizomucor, Rhizopus, Absidia

Parmi les espèces de Mucor les plus fréquemment rencontrées en

fromagerie on peut citer :Mucor racemosus, Mucor plumbeus, Mucor hiemalis,

Mucor fuscus, Mucor globosus et Mucor mucedo (Desfleurs, 1980). Leurs

aspects sont différents à la surface des fromages, certains sont gris ou marrons à

poils longs alors que d’autres sont noirs à poils rats. Leur vitesse de croissance

n’est également pas la même, certains sont plus envahissants que d’autres

(Botton et al.,1990).

5- Reproduction et cycle de développement

Les caractéristiques des accidents dus aux Mucor s’expliquent assez bien

par les données sur la reproduction et la croissance. Il existe deux types de

reproductions différentes selon les conditions (Devoyod, 1988).

5-1- Reproduction asexuée

Elle se fait par l’intermédiaire de sporanges ou sporocystes qui naissent à

l’extrémité de filaments dressés. A la rupture, ils libèrent des milliers de spores

(environ 30000) dans l’ambiance où elles sont disséminées et qui vont germer

pour former à leur tour des sporanges et ainsi de suite (Figure 7). La paroi des

spores est facilement mouillable, une sorte de mucus semble les envelopper. On

parle de myxospores, c'est-à-dire des spores humides qui adhèrent facilement à

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n’importe quel support (mains, habits, matériel, moules, claies,…). L’eau, les

surfaces ruisselantes, les vapeurs humides favorisent leur dispersion (Bergère et

Lenoir, 1997). Les spores de Mucor germent très vite et les filaments mycéliens

qu’elles produisent croissent également très vite (5 à 10 fois plus rapidement que

ceux des Pénicillium).Pour cela, en plus d’une humidité élevée, il est nécessaire

que les spores soient en contact direct avec le milieu nutritif. Une fois implanté

sur son support, le Mucor épuise très rapidement les facteurs nutritifs

nécessaires à son développement et différencie très tôt des sporanges qui

libèrent de nouvelles spores et le cycle continue (Devoyod, 1988).

5-2- Reproduction sexuée

Elle consiste à la conjugaison de deux espèces de Mucor par leur courts

rameaux situés à l’extrémité, ils fusionnent leur noyaux pour former un œuf

résistant ou zygospore. Cette forme de résistance, comme les chlamydospores,

permet au Mucor de survivre à de mauvaises conditions, de résister à différents

agents physiques ou chimiques tels que la dessiccation, la chaleur, les

antiseptiques (Devoyod, 1988). Certaines spores résistent même à la digestion

des ruminants et se retrouvent dans les féces, prêtes à germer (Lemens, 1996).

Dés que les conditions deviennent favorables, la germination commence.

Le Mucor est donc une moisissure très répandue dont il est difficile de se

débarrasser.

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Figure 4 : Cycle de développement du Mucor (Marie et al., 2002)

Suivant le mode de reproduction, le Mucor se développe selon deux types

morphologiques radicalement différents : l’un filamenteux, l’autre lévuriforme.

Cette dualité, que l’on dénomme communément « dimorphisme moisissure-

levure », est donc soumise aux facteurs environnementaux. Le développement

des Mucor en aérobiose (surface des fromages par exemple) conduit à une

croissance typiquement « moisissure » tandis que la croissance « lévuriforme »

n’apparaît que lorsque la culture est insuffisamment aérée (à la surface de

contact fromage-support, par exemple).

Les Mucor apparaissent donc comme des espèces particulièrement

adaptées à la colonisation de différents substrats humides (activité en eau

supérieure à 0.93).

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6- Accident dit du « poil de chat »

6-1- Description

Cet accident peut se présenter sous deux formes : une forme bénigne et

une forme aigue (Devoyod, 1988). La forme bénigne se manifeste par

l’apparition, à la surface des fromages, de quelques touffes duveteuses

blanchâtres terminées par des petites boules noires. L’aspect des thalles, rigides,

parallèles et serrés, rappelle les poils d’un chat d’où le nom donné à cette

anomalie. En général, cette forme ne dure que quelques jours et n’atteint qu’un

nombre limité de fromages. Par contre dans la forme aigue, des lots entiers de

fromages doivent être déclassés voire éliminés car invendables. Leur surface est

envahie de touffes grisâtres à noirâtres donnant au produit un aspect peu

engageant, une odeur plus ou moins prononcée de moisi et un goût altéré. Les

symptômes apparaissent, en général, au bout de 2 à 3 jours, c'est-à-dire 4 à 5

jours après l’emprésurage, mais toujours avant le développement de la flore

normale. En effet, les thalles du Mucor sont souvent installés dés le moulage des

caillés, avant même la pulvérisation superficielle des spores de Pénicillium. Le

problème du poil de chat est avant tout un problème de compétition entre ces

deux espèces. Si le Mucor est installé le premier, il gène la croissance du

Pénicillium ; il supporte mieux l’anaérobiose, ses spores germent plus vite à la

température ambiante des hâloirs de la fromagerie(12-14°C) et ses hyphes

s’allongent et se ramifient rapidement. De plus, même si le fromage est bien

recouvert par le Pénicillium, le Mucor peut s’implanter au niveau de la surface

de contact avec la claie, l’anaérobiose partielle n’ayant pas d’incidence sur sa

germination, contrairement à Pénicillium camemberti (Lemens, 1996).

Il convient de souligner aussi que les conditions dans les hâloirs

conviennent souvent mieux au développement des Mucor que du Penicillium

camemberti.

Sur le plan physico-chimique, les conditions favorables à l’apparition de

cette altération sont :

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- Un pH au démoulage trop élevé : pH> 4.8

- Une hygrométrie trop importante : > 85% dans les salles de ressuyage,

>91% dans les locaux d’affinage.

- Un taux de sel trop faible (< 1%) (Bergere et Lenoir, 1997).

6-2- Sources et conditions de contamination

Les Mucor, champignons saprophytes, sont particulièrement abondants

sur les murs, plafonds, carrelages des salles de fabrication (Moreau, 1983).

La contamination est possible par les mains et les bottes du personnel qui

circule dans les différents locaux. Dans d’autres cas, c’est le matériel (étagères,

claies, stores,…) trop sommairement nettoyé qui permet de véhiculer les spores.

Le bain de saumure peut être lui aussi contaminé par ces myxospores et devenir

ainsi un véritable diffuseur de spores.

L’eau utilisée pour le nettoyage et le rinçage du matériel peut être aussi

incriminée lors d’un accident de poil de chat (Lemens, 1996). L’eau d’adduction

peut être contaminée lors des périodes où la chloration est insuffisante ou par

une pollution des canalisations entre le point de chloration et le point

d’utilisation.

6.3- Maîtrise des accidents dus aux Mucor

Les moyens de lutte consistent d’une part à éviter la contamination

massive par ces moisissures, d’autre part à les empêcher de proliférer sur les

fromages, surtout aux périodes critiques. Il faut dans un premier temps veiller

aux vecteurs potentiels tels que les aérations intempestives, l’hygrométrie de

l’air et des locaux, l’eau éventuellement doit être filtrée, l’interférence des

circuits de fromages contaminés avec ceux des fromages sains, les matériel et

locaux (accentuer les opérations de désinfection, l’eau de javel étant très

efficace). En outre pour éviter la prolifération, il faut bien prendre en compte les

facteurs technologiques : évolution de l’acidification du caillé, température et

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hygrométrie des différentes salles, salage, état des saumures et favoriser

l’implantation rapide du Penicillium.

6.4 Maîtrise des accidents dus au Mucor par la méthode HACCP

L’utilisation de la démarche HACCP pour assurer la salubrité des produits

livrés aux consommateurs représente un outil intéressant pour les industries

laitières. La maîtrise des dangers microbiologiques revêt une importance

particulière pour les fabrications au lait cru ou toutes les mesures préventives

doivent être appliquées avec encore plus de rigueur, d’un bout à l’autre de la

chaîne.

Parmi les différentes étapes de fabrication d’un fromage à pâte molle de

type camembert, certaines présentent des risques particulièrement importants de

contamination, d’où la nécessité d’une vigilance accrue dans le respect des

recommandations hygiéniques à chacune de ces étapes ( LeBars-Bailly et al.,

1999).

6.4.1 Au stade de réception de lait cru

La qualité de la matière première utilisée est fondamentale. Le lait ne doit

pas contenir de spores de Mucor, pour cela, il faut qu’au niveau de l’atelier de

fabrication, les cuves de transport, les circuits de réception et les cuves de

stockage soient régulièrement nettoyées et désinfectées. Des mesures d’hygiène

doivent être prises en amont, chez le producteur laitier qui doit respecter une

hygiène rigoureuse de la traite ainsi que la réalisation des programmes de

nettoyage désinfection de tout le matériel (machine à traire, tuyauterie, tank de

réfrigération et de stockage du lait avec des produits adaptés (Devoyod , 1988).

6.4.2 Ensemencement et maturation

La sélection des ferments lactiques et leur bon dosage sont des points

critiques de point de vue technologique. La quantité de ferments doit être celle

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nécessaire à une acidification assez rapide et suffisante. La température du lait

doit permettre la croissance des ferments (Jouve, 1996).

L’ensemencement du caillé par les levains fongiques est aussi une étape

qui présente un risque de contamination mais qui va aussi influencer les

possibilités de multiplication ultérieure des espèces contaminantes. Il est

nécessaire d’utiliser des ferments dépourvus de contaminants mais aussi

possédant des aptitudes physiologiques leur permettant de se développer

rapidement sur le fromage. Plus ce développement sera rapide, plus les risques

d’apparition des Mucor sont minimes. C’est l’effet barrière de la flore fongique

souhaitée. Pour que ces ferments se développent rapidement, il faut que

l’ensemencement soit suffisamment abondant le substrat (le caillé) doit

présenter des paramètres physico-chimiques permettant la croissance des

ferments fongiques tels que le pH et la teneur en eau (Breton, 1990).

6.4.3 Le moulage

Le moulage est une étape qui présente des risques élevés de

contamination, plus encore lorsqu’il est effectué à la louche. On peut avoir une

contamination par le matériel, les moules, les louches, si ceux – ci sont mal

lavés, mal désinfectés ou encore mal séchés. En effet, le séchage s’avère être

une étape très importante pour éviter une contamination éventuelle par des

myxospores. Le séchage des moules à l’air libre est à proscrire en raison de

l’abondance des spores dans l’atmosphère. Il peut être nécessaire de prévoir, au

sein de l’atelier de fabrication, un local spécifiquement destiné à cet usage

(Bergere et Lenoir, 1997).

6.4.4 Le salage

Le salage constitue une étape à risque, non pas que l’on risque de

contaminer le caillé, mais surtout parce qu’il est possible, en salant trop ou trop

peu, de créer des conditions favorables au développement des spores

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contaminantes éventuellement présentes. Certaines espèces de Mucor sont

capables de supporter de grandes variations en teneur de sel que les espèces

fromagères (Desfleurs, 1980).

6.4.5 L’affinage

Pendant cette étape, il existe à la fois un risque de contamination du

fromage et un risque de multiplication des spores contaminantes déjà présentes

dans le caillé. L’atmosphère des chambres d’affinage est particulièrement

propice au développement des moisissures. Le problème est que les espèces de

Mucor contaminantes ont une vitesse de croissance supérieure à celle des

espèces fromagères. Par conséquent, une contamination du caillé au cours des

étapes précédentes deviendra rapidement visible pendant la période d’affinage.

L’hygiène de ces locaux est aussi très importante car ils ne doivent pas

représenter un réservoir de contaminants susceptibles ensuite de se développer

sur les fromages (Botton, 1990).

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CHAPITRE III LE HACCP : Hazard Analysis and Critical Control

Point

1- L'Harmonisation du système HACCP à l'échelle international:

Le système d'analyse des risques points critiques pour leur maîtrise

(HACCP) identifie des dangers spécifiques et détermine les mesures préventives

à adopter en vue de les maîtriser et ceci dans le but d'assurer l'innocuité des

aliments. Le système HACCP est un instrument destiné à évaluer les dangers et

à établir des méthodes de contrôle axées sur des mesures préventives au lieu de

faire appel essentiellement à des procédures de contrôle à posteriori du produit

fini.

Le système HACCP peut être utilisé tout au long de la chaîne alimentaire,

de la production au consommateur final. Outre le renforcement de l'innocuité

des aliments, les avantages comprennent une meilleure utilisation des ressources

et une solution plus opportune aux problèmes qui se posent. De plus

l'application du système HACCP peut aider les autorités responsables de la

réglementation dans leur tache d'inspection et favoriser le commerce

international en renforçant la confiance à l'égard de l'innocuité des aliments

(NACMCF, 1989).

2- Historique

Le concept de HACCP est né aux Etats-Unis vers 1970 dans l'industrie

chimique pour mettre en place l'assurance de la qualité des opérations de

fabrication. Il s'est alors trouvé très tôt ,dés 1972 repris par les industries telles

que Pillsbury corporation travaillant aux cotés de la NASA et des laboratoires de

l'armée américaine pour la conception et la réalisation de l'alimentation des

cosmonautes.

Presque en même temps, le concept de HACCP a été très largement

introduit dans l'industrie américaine de la conserve. Ultérieurement, la méthode

Page 55: ’ M icrosoft W ord

a été utilisée sur une base volontaire dans diverses industries de l'alimentation

européennes (Jouve, 1996).

Parallèlement à son utilisation par ces industriels, diverses organisations

internationales ont prôné le recours au HACCP, considéré comme l'un des

meilleurs moyens de garantir la sécurité des produits alimentaires, en

prolongements des actions entreprises à la fois par les industriels eux-mêmes et

les organismes publics. Vont en particulier en ce sens les recommandations de

l'organisation mondiale de santé (OMS), de l'international Commission for

Microbilogical Spécification for Food (ICMSF) et plus récemment du Codex

Alimentarius qui vient de proposer la première harmonisation internationale des

définitions et des éléments de base de système (Codex Alimentarius, 1993).

3- Application du HACCP à différentes branches de l'industrie agro-

alimentaire

Il est bien établi que la majorité des accidents morbides à allure

épidémique d'origine alimentaire sont imputable à des traitements à

températures erronées, à une manutention incorrecte ou à une contamination

croisée une fois que les articles produits ne sont plus sous le contrôle des

fabricants. Ces derniers doivent également prendre conscience le fait que les

nombreux dangers dont sont porteurs les produits alimentaires sont déjà présents

dans les matières premières lorsqu'elles atteignent les usines où elles sont

transformées et que les mesures de contrôle actuellement disponibles à ce stade

de la chaîne alimentaire ne permettent pas de les éliminer (F.A.O/O.M.S, 1999).

4- Le HACCP –Définition:

C'est l'abréviation du Hazard Analysis and Critical Control Points qui

pourrait être traduite en français par analyse des risques et maîtrise des points

critiques.

Page 56: ’ M icrosoft W ord

Le HACCP est une approche systématique pour fabriquer des aliments

salubres acceptables basée sur l’identification et la gestion des points critiques à

maîtriser (Notermans et al.,1996)

Le système HACCP est une démarche préventive, spécifique et

responsabilisante qui doit permettre d'assurer la qualité des denrées alimentaires

dans le contexte d'une démarche qualité globale, il consiste en un contrôle

rigoureux depuis l'arrivée de la matière première jusqu'à l'expédition du produit

fini (Mortimore et Wallace, 1996).

Le recours à une approche fondée sur les principes de ce système

permettra ainsi d'anticiper ou de prévenir les problèmes avant qu'ils ne

surviennent (Figure 8).

Lorsqu'il est correctement appliqué, ce système permet de contrôler toutes

les étapes du processus de fabrication qui pourraient être sources de risques,

qu'ils soient d'origine microbiologique, physique ou chimiques (Rohmer, 1995).

5- Intérêts du système HACCP

Les avantages du système sont nombreux et peuvent être résumés comme

suit:

Atouts stratégiques

- Assurer la confiance du producteur sur la qualité de son produit.

- Apporte des garanties relatives à la sécurité alimentaire.

- Confère une image positive au pré du public, des médias, des salariés de

l'entreprise et des clients.

Atouts économiques

- Permet au producteur d'acquérir de nouveaux marchés (grandes distributions,

des marchés internationaux).

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- Assure une meilleure rentabilité des ressources.

Atouts juridiques

-Assure la sécurité du consommateur tout en répondant à la réglementation

admise dans le pays.

- Permet à l'entreprise d'exercer conformément aux lignes directives des

administrations d'inspection et de contrôle de qualité.

Atouts managériaux

- Nécessite l'implication d'un personnel dans la démarche HACCP.

- Oriente la société vers un système de gestion de qualité (ISO 9001, ISO

9002) (Jouve, 1996).

Page 58: ’ M icrosoft W ord

Figure 5 : Schéma de la logique fondamentale du HACCP (Jouve, 1996)

Description des- matières premières

- ingrédients

Description duproduit fini

Identification del’utilisation attendue

Description du

ProcédéDiagramme de fabricationInformation technique des

Identification des dangers

Agents biologiques, physiques, chimiques

Identification des

conditions conduisant à :- la présence

- la contamination- le développement- la non élimination

de chaque danger

- Dans les

matières

premières

- Ingrédients

- Etapes du procédé

Evaluation

Danger(s) - Gravité- Fréquence- Probabilité

-Conditions

Faible impact Fort impact

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Figure 5 (suite) : Schéma de la logique fondamentale du HACCP (Jouve, 1996)

* Bonnes Pratiques de Fabrication et d’Hygiène

Faible impact

Fort

Mise enplace

Amélioration

Mise enplace

Amélioration

- Identificationdes CCP

- Identificationdes optionsde maîtrise

à chaque CCP

Pour chaque CCP

- les limites critiques- surveillance

- suivi du procédé- actions correctives

Pour chaque CCP

- documentation- procédures opérationnelles

- procédures pour lasurveillance

Enregistrement

Documentation

RevueAméliorationMise à jour

Vérification

Entretien

Conduite despoints de contrôle

Procédures

Enregistrements

Page 60: ’ M icrosoft W ord

6- Principes du système HACCP

Le système HACCP repose sur sept principes qui définissent comment

établir, réaliser et assurer le suivi d'un plan HACCP pour l'opération étudiée

(Jouve, 1996).

Les principes du HACCP ont reçu une approbation internationale et ont

été publiés en détail par la commission du codex (Codex Alimentarius, 1993 ;

Nothermans et al., 1996).

Principe n°1

- Identifier les dangers associés à une production alimentaire à tous les

stades de celles-ci depuis la culture ou l'élevage jusqu'à la consommation finale,

en passant par le traitement, la transformation et la distribution.

- Evaluer la probabilité d'apparition de ces dangers.

- Identifier les mesures préventives nécessaire à leur maîtrise.

Principe n°2

- Déterminer des points critiques pour la maîtrise de ces dangers: (CCP ou

Critical Control Point).

Principe n°3

- Etablir les limites critiques dont le respect atteste de la maîtrise effective

des CCP.

Principe n°4

- Etablir un système de surveillance permettant de s'assurer de la maîtrise

des CCP.

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Principe n°5

- Etablir des actions correctives à mettre en œuvre lorsque la

surveillance révèle qu'un CCP donné n'est plus maîtrisé.

Principe n°6

- Etablir des procédures spécifiques pour la vérification, destinées à

confirmer que le système HACCP fonctionne efficacement.

Principe n°7

- Etablir un système documentaire (procédures et enregistrements)

approprié couvrant l'application des six principes précédents.

7- Etapes du système HACCP

Elles consistent à décrire une séquence logique de 12 activités afin de

mettre en œuvre les principes identifiés précédemment (Figure 9) (Mortimore et

Wallace, 1996).

7-1- Constitution de l’équipe HACCP

L’équipe HACCP est la structure opérationnelle indispensable au

développement de l’action. Elle rassemble des participants de l’entreprise

possédant les connaissances spécifiques et une expérience appropriée au produit

considéré et directement impliqués dans la construction et la maîtrise de la

sécurité. Ces participants constituent le noyau dur de l’équipe, responsable et

pilote de l’étude.

7-2- Description du produit

Il s’agit de procéder à un véritable audit de produit et donc à l’étude et à la

description complète des matières premières, des ingrédients, des produits en

cours de fabrication et des produits finis. Ceci dans le but d’apprécier le rôle

joué par les facteurs liés au produit dans l’origine des dangers étudiés et ou leur

évolution jusqu’à un niveau inacceptable ainsi que les éléments nécessaires à

leur maîtrise.

Page 62: ’ M icrosoft W ord

Constituer l’équipe HACCP

Décrire le produit

Décrire son utilisation prévue

Etablir un diagramme des opérations

Enumérer tous les dangers potentielsEffectuer une analyse des risques

Fixer un seuil critique pour chaqueCCP

Déterminer les CCP

Fixer un seuil critique pour chaque CCP

Mettre en place un système desurveillance

Prendre des mesures correctives

Appliquer des procédures de vérification

Tenir les registres et constituer un dossier

Vérifier sur place le diagramme desopérations

Figure 6 : Séquence logique d’application dusystème HACCP (Codex Alimentarius, 1993)

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

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7-3-identification de l’utilisation attendue

Elle complète les informations précédentes et conduit à préciser la

durabilité attendue, les modalités normales d’utilisation du produit, les

instructions données pour l’utilisation.

7-4- Description du procédé de fabrication

Il s’agit dans ce cas d’un audit du procédé. Au cours de cette phase, le

processus étudié est dissocié en chacune de ses étapes élémentaires identifiés

sous forme de diagramme de fabrication (Flow diagram ; process flow chart) qui

servira de guide pour l’étude.

7-5-vérification sur site du diagramme de fabrication

C’est une étape indispensable afin de s’assurer de la fiabilité du

diagramme préétabli et de l’exclusivité des informations recueillies. Elle se

déroule sur site, pour chacune des étapes élémentaires identifiées et durant les

heures de fonctionnement de la chaîne.

7-6- Analyse des dangers

Etape clé du HACCP qui consiste à collecter et à interpréter toutes

informations disponibles sur les dangers et les conditions de leur présence dans

le but de déterminer ceux puis celles qui doivent faire l’objet d’interventions

spécifiques (plan HACCP détaillé).

Sous le terme de danger, il faut considérer :

- Les agents biologiques (parasites, micro-organismes, toxines),

- Les composés chimiques (toxiques naturels ou acquis ; résidus ; excès

d’additif),

- Les corps étrangers.

Sous le terme de condition, il faut entendre toute situation où l’on aura à

redouter :

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- La présence, à un taux inacceptable, de contaminants de nature

biologique, chimique ou physique dans les matières premières, les produits

intermédiaires ou les produits finis.

- La contamination ou la re-contamination à un taux inacceptable des

produits intermédiaires ou des produits finis par des micro-organismes, des

composés chimiques ou des corps étrangers.

- La production ou la persistance à des taux inacceptables de toxines ou

d’autres produits indésirables issus du métabolisme microbien.

- La survie ou la multiplication à des taux inacceptables de micro-

organismes pathogènes et la génération à des taux inacceptables de composés

chimiques toxiques dans les produits intermédiaires, les produits finis, la ligne

de production ou son environnement.

7-7- Déterminer les points critiques pour la maîtrise des dangers

(Principe2)

La détermination d’un CCP peut être facilitée par l’application d’un

« arbre de décision » (par exemple Diagramme de la figure 10) qui présente une

approche de raisonnement logique. L’arbre de décision doit être appliqué avec

souplesse selon que l’activité est une opération de production, de transformation,

d’entreposage, de distribution ou autre. Elle peut servir de guide pour déterminer

les CCPs. L’exemple présenté dans le diagramme peut ne pas être applicable à

toutes les situations. Il est possible de recourir à d’autres approches.

Si un danger a été identifié à une étape où la maîtrise est nécessaire pour

assurer la salubrité et s’il n’existe aucune mesure de maîtrise à cette étape, ou à

toute autre étape, le produit ou le procédé doivent donc être modifiés à cette

étape, ou à tout autre stade antérieur ou ultérieur, en vue de l’inclusion d’une

mesure de maîtrise.

Page 65: ’ M icrosoft W ord

7-8- Etablir les limites critiques pour chaque CCP (Principe 3)

Les limites critiques doivent précisées pour chaque point critique pour la

maîtrise des dangers. Dans certains cas, plusieurs limites critiques seront établies

à une étape déterminée. Parmi les critères fréquemment utilisés, on note les

mesures de température, de temps, d’humidité, de pH, d’aw, de taux de chlore

disponible et des paramètres sensoriels tels que l’aspect visuel et la texture.

Page 66: ’ M icrosoft W ord

Existe-t-il une ou plusieurs mesure (s)Préventive(s) de maîtrise ?

Oui NonModifier l’étape, le procédé

ou le produit

La maîtrise est-elle nécessairepour garantir la salubrité ?

Oui

Non Pas de ccpC

Stop*

L’étape est-elle expressément conçue pouréliminer la probabilité d’apparition d’un

danger ou la ramener à un niveauacceptable ?**

Oui

Non

Est-il possible qu’une contaminations’accompagnant de dangers identifiés survienne à

un niveau dépassant les limites acceptables ouces dangers risquent-ils d’atteindre des niveaux

inacceptables

Q1

Q2

Q3

Oui Non Pas de CCP

Stop*L’étape suivante permettra-t-elle d’éliminer le ou

les risque(s) identifié(s) ou de ramener leur

Q4

Oui Non

Pas de CCP Stop*

Point critique pour la maîtrise(CCP)

** Il est nécessaire de définir les niveaux acceptableset inacceptables en tenant compte des objectifs

généraux lors de la détermination des CCP dans leplan HACCP.

* Passer au prochain dangeridentifié dans le processus décrit.

Figure 7 : Arbre de décision permettant de déterminerles CCP (FAO/OMS 1999)

Page 67: ’ M icrosoft W ord

7-9- Etablir un système de surveillance pour chaque CCP (Principe4)

La surveillance correspond à la mesure ou à l’observation programmée

d’un CCP par référence à ses limites critiques. Les procédures de surveillance

doivent être telles qu’elles permettent de déceler toute perte de maîtrise des

CCPs. Par surcroît, la surveillance doit, idéalement, fournir une information en

temps utile pour faire des ajustements et s’assurer da la maîtrise du processus

pour éviter de dépasser les limites critiques. Si la surveillance n’est pas continue,

le nombre et la fréquence des opérations de surveillance doivent être suffisants

pour garantir la maîtrise du CCP. La plupart des procédures de surveillance des

CCPs doivent être réalisées rapidement dans la mesure où elles correspondent à

des contrôles en direct pour lesquels on ne dispose pas du temps nécessaire à de

longs essais analytiques.

7-10- Etablir les actions correctives (principe 5)

Dans le contexte du système HACCP, des actions correctives spécifiques

doivent être prévues pour chaque CCP de façon à pouvoir réagir aux écarts

lorsqu’ils surviennent.

Les actions entreprises doivent permettre de vérifier que le CCP a été à

nouveau maîtrisé.

7-11- Etablir des procédures de vérification (principe 6)

Etablir des procédures pour s’assurer que le système HACCP fonctionne

correctement. Des méthodes de suivi et de vérification des procédures et des

tests, y compris l’échantillonnage au hasard et l’analyse, peuvent être utilisés

pour vérifier que le système HACCP fonctionne correctement. La fréquence des

vérifications doit être suffisante pour valider le système HACCP. Les activités

de vérification comprennent par exemple :

Page 68: ’ M icrosoft W ord

-L’examen du système HACCP et de ses documents.

-L’examen des écarts et la destination donnée aux produits.

-La confirmation que les CCPs sont bien maîtrisés.

-La revalidation des limites critiques établies.

7-12- Etablir un système d’enregistrement et de documentation

(Principe 7)

Un enregistrement efficace et précis est essentiel pour l’application du

système HACCP. Les procédures HACCP se référant à chacune des étapes

doivent être documentées et ces documents doivent réunis dans un manuel

(Figure 11).

Les enregistrements concernent par exemple :

- Les ingrédients

- La transformation

- Le conditionnement

- L’entreposage et la distribution

- Les dossiers relatifs aux écarts

Page 69: ’ M icrosoft W ord

Figure 8: Structure documentaire du système HACCP

(Codex Alimentarius, 1993)

Règles d’organisation

dispositions généralesPLAN HACCP

Organismes,

Définitions des fonctions,

Procédures de vérifications,

Procédures de revue du système

Procédures préventives de maîtrise,

conduite du processus qualification du personnel

Procédures de surveillance, Procédures d’actions correctives

Enregistrements documentaires

Niveau descriptif synthétique

(Manuel HACCP)

Niveau de preuve

Niveau d’application

Niveau de référence

Niveau de surveillance

Niveau de preuve

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CHAPITRE IV La microbiologie prévisionnelle ou prédictive

1- Généralités sur la modélisation

La croissance microbienne est un phénomène très complexe du fait du

nombre et du type de réactions qui interviennent, mais également de l’influence

et de l’interaction de certains facteurs extérieurs qui peuvent s’exercer.

La définition des conditions optimales de croissance des micro-

organismes était basée sur l’étude d’un grand nombre possible de paramètres

maîtrisables (composition du milieu, facteurs extérieurs on ne faisant varier

qu’un seul à la fois et les interactions entre les paramètres étaient négligées.

Traditionnellement, les microbiologistes essaient de comprendre les

phénomènes sous-jacents à la conservation des produits alimentaires par des

challenge tests, c’est à dire qu’ils interprètent a posteriori les différences entre

les états microbiologiques initial et final par des considérations sur les

conditions physico-chimiques de stockage. Or ces méthodes sont fastidieuses et

coûteuses et ne concernent que le produit testé et les conditions dans lesquelles

il a été étudié.

Actuellement, l’application des méthodes mathématiques et de

statistiques, a permis d’accroître de façon considérable la connaissance de ces

phénomènes et leur maîtrise (Leveau et Bouix, 1988). C’est ainsi qu’il est

possible d’établir une équation mathématique permettant de traduire de façon

aussi précise que possible le phénomène que l’on veut analyser. Cette équation

peut être complexe en faisant intervenir tous les paramètres à étudier. Le modèle

ainsi réaliser est soumis au test de validité c’est à dire évaluer l’écart entre les

valeurs expérimentales et les valeurs fournies par le calcul à l’aide du modèle.

C’est dans ce contexte que le concept de microbiologie prévisionnelle (Roberts,

1995 ; Whiting, 1995 ; McMeekin et Ross, 1996) a été proposé ; les phénomènes

observés sont modélisés avec des modèles généraux valables pour plusieurs

micro-organismes et plusieurs types d’aliments. Ceci nous conduit à prévoir le

Page 71: ’ M icrosoft W ord

résultat d’un essai sans pour autant le réaliser (simulation), d’ou un gain de

temps considérable (Buchanan et whiting, 1996). Cette approche est largement

exploitée actuellement afin d’optimiser et accroître la rentabilité des

phénomènes de fermentation par exemple et d’assurer également la sécurité

microbiologique des produits alimentaires grâce à l’estimation des risques

associés à des germes pathogènes (Baranyi et Roberts,1994).

L’utilisation de la microbiologie prévisionnelle intervient également dans

la mise en place des démarches HACCP en indiquant les conditions permettant

la croissance ou la survie des micro-organismes (analyse des risques) et delà à

identifier les points critiques pour la maîtrise de la sécurité des aliments

(Baker,1995 ; Notermans et al,1995).

Enfin, la simulation du comportement des micro-organismes sous

différentes conditions environnementales peut permettre de fixer les limites

critiques à ne pas dépasser pour certains facteurs (la température, le pH,

l’aw,…..).

2-Fondements et démarches de la modélisation

Le développement des micro-organismes obéit à des lois, que l’on peut

représenter par des équations mathématiques. Une courbe de croissance

microbienne comporte dans tous les cas plusieurs phases bien distinctes. On peut

attribuer à cette courbe une ou plusieurs expressions mathématiques. Ce sont ces

expressions que l’on nomme « modèles ».

Les modèles publiés décrivant la croissance des micro-organismes sont

pour la plupart des modèles empiriques, c’est à dire qu’ils sont développés à

partir d’observations de faits expérimentaux (Hedges,1991). Il existe cependant

des modèles dits mécanistes qui sont construits à partir de théories sur le

comportement des micro-organismes et qui sont donc intellectuellement plus

satisfaisants (Cole et al., 1991). Ces modèles mécanistes sont basés sur les

Page 72: ’ M icrosoft W ord

phénomènes biologiques et leur compréhension, et sont parfois appelés modèles

phénoménologiques (Heitzer et al.,1991).

D’une manière plus générale, on distingue deux grandes familles de

modèles descriptifs du développent microbien : les modèles primaires et les

modèles secondaires.

Les modèles primaires décrivent l’évolution de la population de micro-

organismes en fonction du temps dans un environnement déterminé.

Ils peuvent être statiques ou dynamiques ; de croissance ou de décroissance, de

destruction ou de survie.

Les modèles statiques de croissance décrivent par exemple la courbe de

croissance d’une population en conditions stables de température comme par

exemple les modèles classiques dits « logistiques » de Gompertz, ou encore de

Buchanan.

Les modèles dynamiques de croissance, comme ceux de Baranyi

expriment également la croissance de la population, mais en tenant compte par

exemple des conditions de températures qui varient dans le temps (Zwietering et

al., 1990).

Les modèles secondaires par contre décrivent la dépendance des paramètres de

l’évolution des micro-organismes (temps de latence, taux de croissance

maximale, concentration cellulaire maximale) par rapport aux conditions de

l’environnement, décrites par les conditions de température, de pH, ou d’activité

de l’eau. Ainsi un modèle secondaire peut servir à modéliser l’évolution du taux

de croissance maximum (µmax) en fonction de la température, les autres

conditions de l’environnement étant stables. Les paramètres influents sur le

développement microbien sont nombreux, mais dans les conditions normales,

une poignée de paramètres suffissent pour le décrire avec une bonne précision.

3-Modélisation de la croissance des micro-organismes

Page 73: ’ M icrosoft W ord

3-1-Cinétiques de la croissance microbienne

Il existe plusieurs méthodes expérimentales permettant de mesurer

l’évolution des populations de micro-organismes (détermination du taux de

croissance maximum µmax). Ces différentes techniques reposent sur deux grands

types de mesures :

Les mesures directes du nombre de micro-organismes fondées sur les

dénombrements sur boites de Petri ou la cytométrie en flux (Rosso et al.,1993).

Les mesures indirectes du nombre de micro-organismes qui consistent à

évaluer les variations de la densité bactérienne par le dosage de certains

composés dont la synthèse est due au métabolisme bactérien (ATPmètrie,

dosage du glucose, du CO2,etc.), ou par la mesure des variations d’une grandeur

physique du milieu comme la densité optique (turbidimétrie), ou la mesure de la

conductance ou de la capacitance (l’impédancemétrie) (Baranyi et

Roberts,1994).

Le schéma classique de la croissance d’une population de micro-

organisme en milieu non renouvelé (Figure 9) comporte sept phases bien

distinctes :

La phase de latence, qui correspond à une phase de transition entre un état

physiologique initial et un état de croissance à proprement parler (phase

d’adaptation au nouvel environnement).

La phase d’accélération

La phase de croissance quasi-exponentielle. La pente de la droite (lorsque

la concentration bactérienne est exprimée en coordonnées semi-logarithmiques)

correspond à la vitesse (ou taux) de croissance maximale, µmax (h-1) :

µmax = y2-y1 / t3-t2

La phase de décélération ou phase de freinage, qui semble intervenir au

fur et à mesure que le substrat s’épuise ou que des produits toxiques

s’accumulent.

La phase stationnaire maximale.

Page 74: ’ M icrosoft W ord

La phase d’accélération de la décroissance.

La phase de décroissance exponentielle, qui apparaît lorsque le milieu

devient fortement défavorable à la multiplication des cellules.

log (Concentration microbienne)

Figure 09 : Cinétiques de croissance microbienne (Leveau et Bouix,1988).

Les cinétiques de croissance observées en pratique ne correspondent pas

au schéma classique simplifié de la figure 9 qui présentent une grande

variabilité. Néanmoins de nombreux efforts ont été fournis pour modéliser les

quatre ou cinq premières phases de cette cinétique.

Les cinétiques de croissance microbienne sont le plus souvent

représentées proportionnelle à x c’est à dire que le taux de croissance dx/dt est

constant :

1/x dx/dt = µmax

t ≥0 et 0< x0 ≤ x

Des modèles plus complexes permettant de décrire de façon continue les

phases de croissance de 1 à 5 ont été proposés par de nombreux auteurs qui

Page 75: ’ M icrosoft W ord

utilisent le modèle de Gompertz appliqué sur le logarithme décimal de la

concentration bactérienne (Gibson et al., 1988 ; Zwietering et al., 1990).

3-2 Description des principaux modèles

3-2-1 Le modèle primaire de Baranyi (Baranyi et Roberts, 1994) introduit la

fonction de freinage f(x) permettant de décrire les phases 4 et 5 et une fonction

d’adaptation α (t) pour décrire les phases 1 et 2 (Figure 10) :

1/x dx/dt = µmax α (t) f(x)

avec f(x) = 1- x/xmax et α (t) = q(t)/1+q(t)

La fonction α (t) est une fonction sigmoïde strictement croissante à

valeurs dans [0,1] et tendant vers 1 lorsque t tend vers l’infini. La fonction q(t) à

l’état physiologique de la cellule.

La forme intégrée de ce modèle est la suivante (Baranyi et Roberts,1994) :

Y= y0 +µmax A(t)- ln[1+ eµmaxA(t)-1/ eymax-y0)]

avec A(t) = t + 1/µmax ln[e -µmaxt (1-e–h0) + e-h0] (4)

et h0 = µmax x lag

Ce modèle repose sur l’hypothèse que l’adaptation se fait au taux de

croissance µmax et donc α(t) = α(0) = e-h0 avec h0 = ln [1+1/q0]

Le modèle de Baranyi (4) est un modèle non linéaire à quatre paramètres

avec :

-y0=ln(x0) le logarithme népérien de la concentration microbienne initiale,

-ymax=ln(xmax) le logarithme népérien de la concentration microbienne

maximale que peut atteindre la population de départ,

-µmax le taux de croissance maximum,

Page 76: ’ M icrosoft W ord

-h0 une constante égale au produit du taux de croissance par le temps de

latence (Zwietering et al.,1994). Selon Rosso,(1995), la constante h0 peut être

prise égale à h0=µopt X lagmin.

Les paramètres µopt et lagmin sont respectivement les taux de croissance et

temps de latence à la température optimale de croissance.

Le modèle de croissance de Baranyi est un modèle primaire car il permet

de relier la concentration de la population microbienne au temps ; il appartient

au premier niveau de modélisation.

3-2-2 Modèle primaire de Rosso appelé également modèle logistique avec

délai et rupture. Une croissance microbienne, obtenue à température, pH et

activités de l’eau constants, est ajustée à un modèle primaire (Figure 11).

L’équation est de la forme :

si t<= à lag dN/dt=0

si t> à lag dN/dt= µmax.N(1-N/Nmax)

Figure 10: Modèle primaire de Baranyi (Baranyi et Roberts, 1994)

Page 77: ’ M icrosoft W ord

Figure 11: Modèle primaire de Rosso (Rosso et al., 1995)

3-3 Les modèles secondaires : Il existe des modèles cardinaux, polynomiaux

ou encore d’Arrhenius.

Les modèles secondaires correspondant au modèle de Baranyi peuvent

s’écrire sous la forme :

µmax ou h0 = f(T, pH, aw ;θ)

T et pH désignent respectivement la température et le pH, aw est une variable

corrélée à la teneur en sel du milieu. θ est le vecteur des paramètres.

3-3-1 Modèles cardinaux

Le modèle le plus simple est le Modèle des Températures Cardinales

avec point d’Inflexion (modèle CTMI) de Rosso et al.(1993). Il relie le taux de

croissance maximum à la température seule (Equation 7).

0 T≤Tmin

µmax = µopt x γ (T) Tmin<T<Tmax (6)

Page 78: ’ M icrosoft W ord

0 T≥Tmax

avec γ(T) =

Les trois températures Tmin, Topt et Tmax sont les températures cardinales

caractéristiques du micro-organisme : Tmin est la température minimale de

croissance en dessous de laquelle aucune croissance n’est observée ; Topt est la

température optimale de croissance correspondant au taux de croissance µopt ;

Tmax est la température maximale de croissance au dessus de laquelle la

croissance n’est plus observée (Figure 12).

Il existe une relation biologique linéaire reliant les trois températures

cardinales (Rosso et al.,1993):

Tmin = Topt – 31.425 avec r2 = 0.899 et σr2 = 11.738 (7)

Tmax = 1.1 x Topt + 3.429 avec r2 = 0.971 et σr2 =3.774 (8)

Ces relations linéaires sont valables pour des micro-organismes aussi bien

psychrophiles, que mésophiles ou bien encore thermophiles.

Afin de tenir compte du pH sur la croissance microbienne, Rosso et

al.,(1995) ont proposé de complexifier le modèle CTMI en définissant le modèle

des températures et pH cardinaux (CTPM).

Enfin pour tenir compte de l’effet de la teneur en sel du milieu sur la

croissance des micro-organismes, Zwietering et al.,(1992) ont proposé

Le modèle complet des températures, pH et activités de l’eau cardinaux

(CTPAM). Ces modèles donnent une bonne précision d’ajustement. Ils

présentent en outre l’intérêt d’une signification biologique évidente des

(T-Tmax) (T-Tmin)

(Topt-Tmin)[(Topt-Tmin)(T-Topt)+(Topt-Tmax)(Topt+Tmin-2T)]

Page 79: ’ M icrosoft W ord

paramètres (température, pH, aw…). Enfin ce sont des modèles évolutifs,

présentant de larges possibilités d’amélioration des prévisions.

Figure 12 : Modèle secondaire cardinal de température (Prévision du

taux de croissance d’Escherichia coli)(Rosso et al.,1993)

3-3-2 Modèles secondaires polynomiaux

Ces modèles sont utilisés pour décrire une croissance liée à plus de deux

facteurs :

Taux de croissance µ =( ax + by + cz + dx2 + ey2 + …..+ fzn)

X, y,….z sont des facteurs environnementaux.

Les modèles polynomiaux sont aisés à calculer, et donnent des prévisions

acceptables. Leur défaut principal est que les paramètres (a,b,c…n) sont sans

signification biologique (McClure et al., 1993) (Figure 13).

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Figure 13: Modèle secondaire polynomiale (Prévision du taux de croissance en

fonction du pH et de la température de Brochotix thermosphacta (McClure et al., 1993)

3-3-3 Modèle d’Arrhenius

Ce modèle s’inspire des cinétiques de réactions chimiques. Il s’exprime par la

relation :

µ= A e-Ea/RT

µ : taux de croissance

Ea : énergie d’activation (cal.mol-1)

R : constante des gaz parfaits

A : autre constante

T : température de stockage (degré Kelvin)

Page 81: ’ M icrosoft W ord

Le modèle d’Arrhenius concerne la croissance ou l’inactivation microbienne

(Bourgeois, 1991).

Objectifs de l'étude

A- Détermination des points critiques à l'origine de la contamination du fromage

par le mucor au cours de son passage dans la chaîne de fabrication qui peuvent

servir à l’amélioration des qualités organoleptiques et hygiéniques du produit

par la mise en place d’un plan HACCP. Proposition des solutions préventives et

correctives permettant de maîtriser les dangers microbiologiques relatifs aux

mucors.

B- Amélioration de la maîtrise des paramètres technologiques de fabrication

grâce à la substitution des ferments lactiques mésophiles constitués de

Lactococcus lactis ssp lactis et Lactococcus lactis ssp cremoris par les

thermophiles représentés par Streptococcus salivarus ssp thermophilus durant la

maturation. Cette dernière étant considéré comme un point critique à maîtriser

(CCP : Critical Control Point) en terme d’analyse des risques dans le système

HACCP.

C- Détermination de l’influence da la température, de la concentration en NaCl,

de l’activité de l’eau (aw) et du pH sur la croissance d’une espèce mucorale :

Mucor racemosus contaminant le fromage à pâte molle type camembert et ce par

le développement de modèles prédictifs empiriques.

Page 82: ’ M icrosoft W ord

MATERIELS ET METHODES

I- Détermination des points critiques relatifs au Mucor sp et mise en place

d’un plan HACCP dans un fromage à pâte molle type camembert

Cette étude expérimentale a été réalisée à la laiterie- fromagerie Sidi

Saada (Wilaya de Relizane) dans une période très critique ou la maladie du poil

de chat sévissait et posait de sérieux problèmes pour l’unité allant de 2002

jusqu’à la fin 2005.

I-1- Techniques de fabrication du camembert industriel

Le lait utilisé pour l’élaboration du camembert est un lait de vache cru

récolté dans la localité de la wilaya de Relizane.

Après standardisation qui consiste à normaliser la composition du lait en

matière grasse à 26 g/l, ce dernier subit une pasteurisation à 78°C/15 à 20

secondes dans le but d’améliorer sa qualité microbiologique. Le lait est ensuite

stocké dans des tanks pendant 24 heures à 4-6°C, puis il est soutiré vers les tanks

de la salle de maturation ou il subit un réchauffage à 38°C, ensuite une

maturation allant de 15 min à 1h-30min tout en ajoutant les ingrédients

suivants :

- Ferment lactique mésophile (Lactococcus lactis ssp lactis et Lactococcus

lactis ssp cremoris) à raison de 2%.

- Chlorure de calcium (CaCl 2) à raison de 0.05 g/l

- Penicillium camemberti et Geotrichum candidum à raison de 0.1%

L'emprésurage est effectué par la présure d'origine fongique à raison de

2.5 %/100l de lait. Le temps de prise marquant le début de la coagulation est de

10 minutes, alors que la coagulation totale dure 30 à 40 minutes. Après cela

intervient l’étape de tranchage ou le caillé est découpé en grains de 2 à 2.5 cm3

afin d’augmenter la surface d’exsudation du sérum, suivi d’un léger brassage

Page 83: ’ M icrosoft W ord

pour éviter la réaglomération des grains du caillé et qui par choc mécanique

facilite l’exsudation du sérum hors des grains. Après avoir soutiré 30 à 40 % de

lactosérum, on procède au moulage du coagulum dans des clayons comprenant

des moules. Les pièces obtenues vont subir deux retournements successifs, le

premier est opéré après 1 heure 30 minutes, le second intervient 03 heures après.

L'égouttage est activé durant 16 heures dans une salle dont le gradient de

température baisse de 18 à 16 °C.

Les fromages sont ensuite démoulés manuellement, placés sur des claies

et plongés dans un bain de saumure pour atteindre 1.7 à 1.8 % de NaCl /100 g de

fromage.

Le temps de salage est fonction de l’acidité et dure environ 20 à 45

minutes. Une fois salés, les fromages expérimentaux subissent un ressuyage

pendant 2 à 3 heures à une température de 14 à 15 °C et à une humidité relative

de l’ordre de 85%.

L'affinage constitut la dernière étape, les fromages sont placés dans des

hâloirs à une température de 12 à 15 °C et une hygrométrie de 90% (figure 17).

I-2- Niveaux de prélèvement

Les niveaux de prélèvement destinés à l’analyse microbiologique sont

mentionnés dans le tableau suivant :

Page 84: ’ M icrosoft W ord

Tableau 1 : Les différents points de prélèvement

Niveaux de prélèvement

Matières premières Lait cru

Lait après pasteurisation

Lait avant maturation et après maturation

Appareillages et

matériels

Appareils et matériels de : la salle de réception

la salle de maturation

la salle de fabrication

la salle de salage

la salle de ressuyage

la salle d’affinage

Personnels Mains, blouses et bottes du personnel au contact du

produit

Sols, murs

et ambiance

Différentes salles : Réception

Maturation

Fabrication

Salage

Ressuyage

Affinage

Chaîne de fabrication Lait coagulant

Caillé après tranchage et brassage

Caillé durant l’égouttage et retournements

Fromage après démoulage

Fromage après salage

Fromage après ressuyage

Fromage durant l’affinage (3èm,6èm, 9èm et 12èm jour)

Page 85: ’ M icrosoft W ord

Réception de lait Acidité 16°D↓

Stockage du lait (tanks) T° 4-6°C↓

Standardisation 26 g/l de MG↓

Pasteurisation 78°C/20 S↓

Maturation 1 h à 1h 30 min30°C

Cacl2 0.05 g/lPenicillium etGeotrichum 0.1%

Présure 25 ml/100l Coagulation↓

Grains 2 à 2.5 cm Tranchage ↓

Léger brassage Synérèse↓

Retournement le 1er à 1 h30 min après moulagele 2èm à 3 h après moulage

↓Egouttage 16 heures à 16-18°C

↓Salage du caillé 24 -26% NaCl

20 à 45 min↓

Ressuyage 15°C/85% HR/24h

Pulvérisation de ↓moisissures Affinage 12J à 12°C/ 90%HR

et retournement ↓

Conditionnementet

conservation

Figure 14: Diagramme de fabrication de Camembert industriel à l’unité de Sidi saada

Page 86: ’ M icrosoft W ord

I-3- Prélèvement des échantillons à contrôler

L'expérimentation s'est déroulée de la mi-Mars jusqu'à la fin Avril. Les

échantillons sont prélevés en triples essais dans des conditions d'asepsie strictes,

puis immédiatement soumis à un examen microbiologique mucorale.

Les prélèvements au niveau de l'ambiance sont réalisés en laissant les

boites de pétri contenant la gélose spécifique aux mucors ouverte durant 02

heures. Concernant les autres points de la chaîne (personnels, murs, sols, rigoles

d'égouts et matériels), le prélèvement est réalisé par écouvillonnage.

I-4- Techniques analytiques

Après prélèvement des essais expérimentaux, chaque échantillon est mis

dans un tube à essai stérile contenant 9 ml d'eau physiologique stérile. Tout en

effectuant une légère agitation et à partir des dilutions décimales retenues de 10-

1 à 10-3, porter 1 ml de chaque dilution et ensemencer dans des boites de pétri

contenant le milieu gélosé sélectif pour les Mucor et dont la composition en

grammes par litre est la suivante : Extrait de malt : 20, Extrait de levure : 2,

Chloramphénicol : 0,5, Kétoconazole : 0,05, Agar-agar : 15, pH = 5,4 – 5,8

Après ensemencement, les boites sont incubés pendant 05 jours à 20°C

(Lemens, 1996). La lecture et le dénombrement ont lieu à partir du troisième

jour.

Les résultats sont exprimés en UFC/ml ou en UFC/g de produit.

II- Etude de la substitution des ferments lactiques mésophiles par des

thermophiles sur le développement des Mucor sp lors de l’affinage

II-1-Dispositif expérimental

Les fromages expérimentaux destinés à l'affinage ont été préparés avec du

lait de vache pasteurisé et standardisé en matière grasse. La maturation sert à

améliorer le lait en tant que milieu de culture pour les bactéries lactiques et

Page 87: ’ M icrosoft W ord

d’amener le lait à son pH optimum d’emprésurage, consiste à réchauffer le lait

aux températures de 30°c et 42°C et qui correspondent respectivement aux

températures optimales de croissance des ferments lactiques ensemencés

mésophiles et thermophiles. Les ferments lactiques industriels sont identifiés

comme suit:

Mésophile MA014 : - Lactococcus lactis subsp.lactis

- Lactococcus lactis subsp.cremoris

Thermophile TA052 : - Streptococcus salivarus subsp.thermophilus

Au cours de cette étape sont également additionnés du chlorure de

calcium : CaCl2 (0.05g/l), le Penicillium camemberti et Geotrichum candidum

(principales souches de couverture et d’affinage) à raison de 0.1%. Le lait pré-

coagulé nécessite un temps de maturation d’une heure à une heure et demi et

atteint une acidité qui varie de 22 à 24 °D. L’emprésurage est effectué à l’aide

d’une présure d’origine fongique à raison de 25ml pour 100 litres de lait, tout en

maintenant la température de la salle de fabrication entre 26 –28 °C. Le caillé

mixte obtenu est découpé, homogénéisé puis mis en moules. Le salage se fait

par immersion dans une saumure de chlorure de sodium : NaCl (26%). La durée

de salage est fonction de l’acidité Dornic atteinte au démoulage. Les fromages

jeunes sont ressuyés puis transférés en salle d’affinage jusqu’au moment de

l’emballage (J12).Les conditions d’ambiance, température et humidité relative

sont respectivement de l’ordre 12 °C et 85%.Afin d’estimer l’effet de l’humidité

relative sur l’évolution des paramètres mesurés, d’autres essais ont été réalisées

dans une atmosphère de 95%, la température étant maintenue à 12°C.Les

fromages sont retournés une fois tous les 48 heures accompagnés par une

nouvelle pulvérisation en surface de moisissures. Le procédé de fabrication du

camembert est présenté sur la figure 18

Les pâtes molles expérimentales sur lesquelles ont porté nos analyses sont

réparties en deux lots dont chacun contient 06 pièces de camembert soit un

nombre de 12 pièces.

Page 88: ’ M icrosoft W ord

Réception de lait Acidité 16°D ↓

Stockage du lait (tanks) T° 4-6°C ↓

Standardisation 26 g/l de MG ↓

Pasteurisation 78°C/20 S ↓Ferments lactiques Maturation 1 h à 1h 30 min

SubstituésCacl2 0.05 g/l

Penicillium etGeotrichum 0.1%

Essai N°1 Essai N°2Ferment mésophile (2%) Ferment thermophile (2%)

30° C 42° C

Présure 25 ml/100l Coagulation ↓

Grains 2 à 2.5 cm Tranchage ↓

Léger brassage Synérèse ↓

Retournement le 1er à 1 h30 min après moulagele 2èm à 3 h après moulage

↓Egouttage 16 heures à 16-18°C

↓Salage du caillé 24 -26% NaCl

20 à 45 min ↓

Ressuyage 15°C/85% HR/24h

Pulvérisation de ↓moisissures Affinage 12J à 12°C/85%HR

et retournement et à 12°C/95%HR ↓

Conditionnementet

conservation

Figure 15: Diagramme de fabrication de Camembert industriel expérimental

Page 89: ’ M icrosoft W ord

Les levains lactiques industriels mésophiles et thermophiles ayant servi à

la maturation du lait pour l’élaboration du camembert expérimental ont subi un

certain nombre de tests permettant la vérification de la pureté, l’identité des

souches qui les caractérisent, la concentration bactérienne ainsi que leur pouvoir

acidifiant. Les étapes suivies sont les suivantes :

II-1-1 Préparation des souches

Les souches lyophilisées concentrées sont repiquées directement dans 10

ml de lait écrémé et incubées pendant 01 heure, suivi de dilutions succéccives

jusqu’à 10-9 à 10-10 dans de l’eau distillée stérile. 1 ml de la dernière dilution est

inoculé dans des boites de pétri contenant le milieu M17 recommandé par

Petransxienne et Lapied, (1981). Un dénombrement est effectué après

incubation à 30°C et 42°C pendant 24heures pour respectivement les

lactocoques et Streptococcus thermophilus

II-1-2 Etude des caractères morphologiques

Cette étude s’effectue par examen microscopique et permet d’observer la

morphologie des cellules, leur taille, leur mode regroupement après coloration

de Gram.

II-1-3 Etude des caractères physiologiques

a- Température de croissance

Après inoculation en bouillon M17 avec les cultures des souches à tester, les

tubes sont incubées à 45°C/24-48heures. Ce test permet de distinguer

Streptococcus thermophilus qui pousse à 45°C et même au dessus (50°C) des

lactocoques incapables de croître à cette température, mais par contre poussent

encore à 10°C alors que Streptococcus thermophilus ne le peut pas. (Leveau et

Bouix, 1980).

Page 90: ’ M icrosoft W ord

b- Test de croissance en milieu hostile

- Croissance en présence de 6.5% NaCl

Les souches pures sont cultivées en bouillon M17 à 6.5% de NaCl, puis

incubées à 30 et 42°C pendant 24 à 48 heures pour respectivement les

lactocoques et S. thermophilus. La croissance est appréciée par l’apparition de

troubles. Dans ce milieu seul les Streptocoques se développent (Leveau et

Bouix, 1980).

- Croissance en présence de 4% NaCl

On utilise le même milieu cité précédemment avec cependant 4% de

NaCl. Il faut rappeler que Lactococcus lactis subsp cremoris ne peut pas croître

dans ce milieu (Schleifer et al., 1985).

- Croissance à pH 9.6

Ce test est réalisé en inoculant un milieu liquide (bouillon M17) dont le

pH est porté à 9.6par les souches lactiques. Les tubes sont incubés à 30°C et

42°C pendant 24-48 heures pour respectivement Lactococcus lactis et

Streptococcus thermophilus (Guiraud et Galzy, 1980).

- Croissance sur lait bleu de Sherman

Le bleu de méthylène est décoloré par les germes possédant une activité

réductasique. Cette propriété est utilisée pour estimer la charge microbienne du

lait, mais également pour caractériser les espèces (Guiraud, 1998). Le milieu de

Sherman à 1% est employé. Après ensemencement, les tubes sont portés à 30 et

42°C pendant 24-48 heures. Dans ce milieu, Streptococcus thermophilus ne se

développe pas (Leveau et Bouix, 1980).

Page 91: ’ M icrosoft W ord

II-1-4 Etude des caractères biochimiques

a- Mise en évidence de la catalase

La recherche de la catalase est effectuée par contact de la culture avec une

solution fraîche d’eau oxygénée à 10 volumes. Une » goutte d’eau oxygénée est

placée sur une lame propre et une colonie jeune développée sur gélose M17 y est

répartie à l’aide d’une pipette pasteur. Un dégagement gazeux indique un

résultat positif (catalase positive) (Guiraud, 1998).

b- Culture sur lait tournesolé

Ce test a pour objectif de mettre en évidence la présence de la réductase. Il

se fait sur lait écrémé tournesolé. Un ensemencement à 1% est réalisé à partir de

la culture sur bouillon M17. L’activité en cours de l’incubation à 30°C est notée.

Ce milieu permet d’observer plusieurs types de réactions. Un virage mauve au

rose indique une acidification (A) due à l’attaque du lactose. Une décoloration

de l’indicateur depuis le fond du tube traduit une réduction. La souche peut

ensuite coaguler le lait (C) (Guiraud, 1998).

Les lactocoques réduisent le tournesol avant de coaguler le lait, par contre

Streptococcus thermophilus acidifie et coagule le lait sans réduction antérieure

(Leveau et Bouix, 1980).

c- Etude du métabolisme carboné

- Recherche de la citratase

Cette recherche est réalisée en inoculant les germes à identifier dans un

lait écrémé stérilisé additionné de citrate de sodium stérile et gélosé grâce à un

apport de gélose blanche elle-même stérilisée au préalable. Le métabolisme du

citrate se manifeste par la production de gaz dans la masse du milieu en 3 à 5

jours d’incubation à 30°C pour les mésophiles et 42 °C pour les thermophiles

(Leveau et Bouix, 1980).

Page 92: ’ M icrosoft W ord

- Recherche du type fermentaire

Ce test permet d’apprécier le type de métabolisme par lequel le substrat

carboné est catabolisé (Novel, 1993).

Après l’ensemencement du milieu de culture, 4 ml de gélose blanche stérile

est ensemencé en surface. Les tubes sont incubés à 30° et 42°C. Le gaz produit

pousse la gélose vers le haut du tube (Guiraud, 1998).

- Etude de la fermentation des sucres

Elle est recherchée par ensemencement d’un milieu de base pour

fermentation des streptocoques (eau peptonée à 0.5% contenant du pourpre de

bromocrésol) dans lequel on rajoute du sucre à la concentration finale de 0.5%

(Guiraud et Galzy, 1980).

Le développement de la culture et le virage de l’indicateur coloré du à

l’acidification du milieu traduit la fermentation du sucre.

d- Etude de l’interaction bactérienne

Cette recherche de l’interaction est effectuée uniquement pour les souches

lactiques constitutives du levain mixte mésophile. Celle-ci est réalisée après

confirmation de l’identité des souches selon la méthode de Flemming et al.,

(1975). Lactococcus lactis subsp lactis considérée comme inhibitrice est

déposée en touches à la surface du milieu de culture M17 gélosé à l’aide de

l’inoculateur multipoints. Les boites sont mises à l’étuve après séchage pendant

24 heures à 37°C, la culture est ensuite recouverte avec 7 ml de gélose molle à

0.7% d’agar contenant 0.5 ml d’une culture jeune de Lactococcus lactis subsp

cremoris considérée comme indicatrice. Après solidification, les boites sont à

nouveau incubées à 37°C durant 24 heures. La présence d’inhibition sera

traduite par l’existence d’un halo clair autour de la souche ensemencée en

touche.

Page 93: ’ M icrosoft W ord

e- Etude du pouvoir acidifiant

Le pouvoir acidifiant est déterminé par la mesure de l’acidité Dornic

développée (1°D = 0.1 g d’acide lactique).

Le principe consiste à neutraliser l’acidité par une base (NaOH 0.1 N) en

présence de la phénophtaléine à 1% comme indicateur coloré (Accolas et al.,

1977 ; Lucas et Rey Rolle, 1989).

II-2-Analyses physico-chimiques et microbiologiques

Les analyses physico-chimiques ont porté essentiellement sur la mesure

de la variation du pH durant toutes les étapes de la chaîne de fabrication ainsi

que la mesure de l'extrait sec total au cours de la période d'affinage

II-2-1- Le pH

La mesure de pH est réalisée avec un pH-mètre (WTW, pH340,+-0.01) et

une électrode de contact (WTW sentix, pH 2 à 13), étalonnée à l’aide de

solutions tampons à pH 4, 7 et 10.

II-2-2- Le taux de matière sèche

La mesure du taux de M.S est appliquée selon la norme AFNOR NF V

04-282 (AFNOR, 1985). Elle nécessite une balance de précision (OHAUS,

Analytical plus AP 310, 0-310g +-0,0007 g) et une étuve (Memmert, ULP 600,

20-300°C). Le principe de cette mesure repose sur une différence de masse

entre l’échantillon initial et le même échantillon séché pendant 24 à 48 Heures à

102°C +- 2°C. La différence de masse représente la quantité d’eau évaporée. La

masse obtenue après séchage ramenée à la masse initiale, représente le % de

matière sèche (équation 1)

Equation 1=m2-m0/m1-m0 x 100

Page 94: ’ M icrosoft W ord

M0 : poids de la capsule vide

M1 : Poids de l’échantillon dans la capsule

M2 : Poids de l’échantillon après séchage

II-2-3- Recherche et dénombrement des Mucor sp

L’analyse mucorale a été effectuée au cours de la phase d’affinage. A

partir des dilutions décimales retenues (10-1 à 10-3), 1 ml de chaque dilution est

porté dans des boites de pétri contenant la gélose sélective pour les Mucor (voir

composition dans § I-4).

Après ensemencement, les boites sont incubés pendant 05 jours à 20°C

(Lemens, 1996). La lecture et le dénombrement ont lieu à partir du troisième

jour.

Les résultats sont exprimés en UFC/g de produit.

II-2-4- Etude statistique

L’analyse de variance avec le monofactoriel en randomisation totale a été

adopté pour le traitement des résultats du pH au cours de la chaîne de fabrication

du camembert jusqu’à l’étape de ressuyage.

Durant l’affinage, une analyse de variance à trois critères de classification,

soit le trifactoriel en randomisation totale a été appliqué pour le traitement des

donnés des paramètres pH, de l’extrait sec et de la flore mucorale. Les facteurs

étudiés étant, la substitution des ferments MES/THE, l’hygrométrie (85 et 95%

HR) et le temps (durée d’affinage).

Les moyennes de résultats des trois paramètres ont été comparées deux à

deux selon le test de Newman –Keuls (Dagnelie, 1986).

Page 95: ’ M icrosoft W ord

III- Modélisation de l’effet combiné de pH, de l’Aw, de Nacl et de la

température sur la croissance de Mucor racemosus isolé d’une pâte molle

type camembert.

III-1- Isolement de l’espèce mucorale

Parmi les nombreuses espèces de Mucor isolées à partir du camembert

dans l’unité de fromagerie de Sidi Saada, une seule espèce a fait l’objet d’une

modélisation prédictive. Il s’agit de Mucor racemosus, une espèce difficile à

éliminer de l’environnement de fromagerie, et ayant l’habitude de se développer

aisément dans des conditions ou l’hygrométrie est assez élevée 80 à 95%.

III-2-Préparation de l’inoculum

La culture de Mucor racemosus a lieu dans le milieu Sabouraud au

chloramphénicol et incubée pendant 07 jours à 24+- 0,5°C afin d’obtenir le

maximum de spores. Après récupération, les spores sont transférées dans de

l’eau distillée stérile additionnée de 20 gouttes de Tween 80 (Rosso et robinson,

2001). Les concentrations atteintes après dénombrement sont de l’ordre de 1-5 x

106 spores.ml-1.

III-3- Milieu de croissance et conditions d’incubation

Le milieu standard de croissance utilisé dans toute l’expérimentation est le

sabouraud au chloramphénicol. Des concentrations en Nacl (Merck) variant de

l’ordre de 1.5%, 2%, 2.5% et 3% (p/v) sont additionnées au milieu, ce qui

correspond aux valeurs d’activité de l’eau (aw) respectives de 0.987, 0.950,

0.930, et 0.910. Les valeurs d’activité de l’eau (aw) ont été mesurées par un

appareil Aqualab série 3. Les valeurs de pH du milieu ont été ajustées par une

solution HCl 0.1N afin d’atteindre des pH de l’ordre de 4.0, 4.5, 5.0 et 6.0.

01 ml de la suspension de spores est inoculée aseptiquement au centre des

boites de pétri contenant 20 ml de milieu sabouraud gélosé.

Page 96: ’ M icrosoft W ord

Toutes les boites de pétri ont été enveloppées dans des sachets en

plastiques afin d’éviter toute variation de l’aw. La mesure du diamètre des

colonies de l’espèce mucorale de tous les essais expérimentaux est réalisée à

l’aide d’un pied à coulisse dans deux directions orthogonales horizontalement et

verticalement.

Au total quatre vingt expériences (4 NaCl X 4 pH X 5 Températures) ont

été réalisées dans cette étude. Chaque essai est répété 03 fois. La durée

d’incubation est de 15 jours.

III-4- Modèles de développement

La croissance fongique a été établie par la mesure quotidienne de

diamètres (exprimés en millimètre) en fonction du temps (exprimé en

jours)(Gervais et al.,1988). Les taux de croissance en mm.J-1 ont été évalués par

la régression linéaire (Sautour, 2001) en utilisant le Microsoft Excel version

97 : L’évaluation des taux maximums de croissance des colonies (µ max) a été

obtenue par l’application du modèle primaire de Baranyi et al, (1993). Ensuite

les valeurs de µ max ont été appliquées aux modèles secondaires pour décrire les

effets simples et combinés de la température, du pH et de la concentration en

NaCl sur la croissance de Mucor racemosus.

Le premier modèle utilisé est le modèle quadratique de surface de

réponse. La transformation de l’activité de l’eau introduite par Gibson et al.,

(1994) est donnée par l’équation suivante :

bw =1- aw (1)

L’expression du logarithme normal du taux de croissance prend la forme

d’une équation polynomiale suivante :

Page 97: ’ M icrosoft W ord

Ln µmax = a1 +a2T + a3 bw + a4 pH + a5 T2 + a6 bw2 + a7 pH2 (2)

+ a8T.bw + a9T.pH + a10 bw.pH

a1……….a10 sont des coefficients estimés par la régression linéaire.

Un autre modèle d’Arrhenius modifié par Davey constitue la deuxième

approche à examiner est donné par l’équation suivante : (Davey, 1989)

Ln µmax = a1 + a2 pH + a3 pH2 + a4aw + a5aw2 + a6/T + a7/T2 (3)

a1………a7 sont des coefficients à estimer par la régression non linéaire.

Enfin, une analyse de variance à trois critères de classification en

randomisation totale a été appliquée en utilisant le Statbox. Version 6.3 afin

d’estimer l’effet des paramètres aw, pH, et température ainsi que leur interactions

sur le facteur étudié taux de croissance.

Page 98: ’ M icrosoft W ord

Résultats et discussions

IV-1 Isolement et identification des espèces mucorales

Plusieurs espèces de Mucor dont Mucor hiemalis, Mucor mucedo et

Mucor racemosus ont été isolées durant la période d’expérimentation tableau2).

Leur identification a été faite en tenant compte des caractéristiques culturales:

forme, couleur, dimension de la colonie, des sporanges, de la columelle et des

spores (Pitt et Hocking., 1997).

Tableau 2 : Morphologie des principales espèces (selon Pitt et Hocking, 1997 )

ColonieCouleurHauteur (cm)

Mucor racemosusBlanc jaunâtre(souvent 1cm)

Mucor hiemalisBrun-grisâtre1-2 cm

Mucor mucedoBrun-jaunâtre1.5-2 cm

SporangeFormeCouleur

SphériqueBrun jaunâtre

Sphérique- ovaleBrun

globuleuxBrun noirâtre

ColumelleFormecouleur

Ovale sphériqueIncolore

Ovale denticuléebrune

Sphériquebrune

SporesFormeCouleur

ElliptiqueJaune clair

SphériqueJaunâtre

LissesBrun jaunâtre

Figure 16 : Photo d’observation macroscopique (à gauche) et microscopique (à droite)

du Mucor mucedo (GR 40).

Page 99: ’ M icrosoft W ord

Figure 17 : Photo d’observation macroscopique (à gauche) et microscopique (à droite)

du Mucor hiemalis (GR 40).

Figure 18 : Photo d’observation macroscopique (à gauche) et microscopique (à droite)

du Mucor racemosus (GR 40).

IV-2 Evaluation du niveau de contamination par le Mucor au niveau du

matériel

Les résultats obtenus dans les différents matériels montrent que le niveau

de contamination par le Mucor dans toutes les surfaces est assez élevé. Dans les

surfaces internes, les niveaux de contaminations les plus sévères sont

Page 100: ’ M icrosoft W ord

enregistrées dans la laveuse des bassines de coagulation, la laveuse des plateaux

et la retourneuse du 1er et 2ème retournement après lavage, avec respectivement

un nombre moyen de 1200, 9000, 8000 et 7200 UFC/US (Figure 19 a). Ceci

démontre que le risque de prolifération du mucor dans le produit au cours de son

passage dans la chaîne de fabrication semble être générée par le contact direct de

celui ci avec les surfaces intérieures du matériel contaminé. Cette contamination

serait également due au non respect des règles de nettoyage NEP (nettoyage en

place) soit la concentration, le temps, la température et l'action mécanique. Ceci

se traduit par la présence des traces de produits aux différents points sous cités

(Plusquellec et Leveau, 1991)

Par ailleurs, les surfaces extérieures du matériel sont aussi contaminées

avec une moyenne de 5000 UFC/US environ via l’air ambiant circulant chargé

en spores (Figure 19 b). Selon Cerf et Carpentier, (1992), les micro-organismes

trouvent dans certaines surfaces des conditions favorables à leur croissance, et

peuvent alors se retrouver dans l’air et contaminer d’autres surfaces qui soient

en contact avec les produits alimentaires.

Figure 19 a : Evaluation du niveau de contamination par le Mucor au niveau des

surfaces intérieures

0100020003000400050006000700080009000

10000

Lave

use

bass

ines

coag

ulat

ion

Ret

ourn

euse

Lave

use

plat

eaux

Table

coag

ulat

ion

Plate

aux

avan

t mou

lage

Plate

aux

aprè

sm

oula

ge

Empile

ur

Table

d'ég

outta

ge

Table

dém

oula

ge

Cha

riot sa

lage

Cha

riot re

ssuya

ge

Points de prélèvement

UF

C/U

S

Page 101: ’ M icrosoft W ord

Figure 19 b : Evaluation du niveau de contamination par le Mucor au niveau des

surfaces extérieures

IV-3 Evaluation du niveau de contamination par le Mucor au niveau de

l'ambiance, sols, murs, et les rigoles d'égouts

Le niveau de contamination le plus remarquable de l'ambiance par le

Mucor a été enregistré durant les étapes de maturation (1200 UFC), brassage

(2000 UFC), moulage (3200 UFC), les retournements (2500 UFC) et le lavage

des plateaux (1000 UFC)(Figure20a). Ceci peut être expliqué par une mauvaise

circulation de l'air véhiculant les spores ainsi qu'aux nombreux facteurs de

contamination tels que la vapeur des laveuses, le matériel, les sols et les murs.

Selon (Marie et al,2002),la présence de 500 spores par m3 d'air est suffisant pour

contaminer le lait et les fromages Ainsi il serait raisonnable à l'unité d'utiliser

plusieurs extracteurs afin d'évacuer l'air contaminé vers l'extérieur et d'améliorer

la qualité de l'air environnant en adoptant un dispositif d'air stérilisant. L’air

reste le principal vecteur de spores susceptibles d'affecter le fromage (Lemens,

1996). Par ailleurs tous les murs de l'atelier fromager accusent un fort taux de

spores soit 2800 UFC/US en moyenne et ceci plus particulièrement au cours des

étapes, de moulage, d'égouttage, de retournements et de lavage des plateaux

(Figure 20b). Les sols murs et plafonds doivent être les plus lisses possibles et

010002000300040005000600070008000

Tankstoc

kage

lait

Tankmatur

ation

bass

ines

coag

ulatio

n

Tranc

he-c

aillé

Mou

leus

e

Lave

useba

ssines

Retou

rneu

se

Lave

useplateau

x

Points de prélèvement

UFC

/US

Page 102: ’ M icrosoft W ord

non poreux ainsi les revêtements doivent être compatibles tant avec les matières

premières qu'avec les produits de nettoyage et de désinfection (Plusquellec et

Leveau, 1991 ; Amgar, 1992)

Dans les hâloirs une légère contamination a été enregistrée soit 600

UFC/US en moyenne. Ces résultats sont dus à une mauvaise opération de

nettoyage des murs qui s'effectue par simple jet d'eau sans détergents ni

désinfectants. Ceci est valable pour les surfaces des sols des salles de maturation

de soutirage et de moulage ou le niveau de pollution est le plus élevé soit 1200,

10000 et 7900 UFC/US en moyenne respectivement.

Concernant les rigoles d'égouts, le niveau de contamination devient

important durant les opérations de moulage 5400 UFC/US, de retournement

9800 UFC/US, de démoulage 12000 UFC/US et de lavage des plateaux 7700

UFC/US en moyenne.

Figure20a : Evaluation du niveau de contamination de l’ambiance de fromagerie par le

Mucor

0200400600800

100012001400160018002000

Mat

uratio

n

coag

ulatio

n

Tranc

hage

Brass

age

Soutir

age

Mou

lage

Ret

ourn

emen

ts

Egout

tage

Dém

oulage

Lava

gede

spl

atea

ux

Salag

e

Res

suya

ge

Affina

ge

Points de prélèvement

UF

C

Page 103: ’ M icrosoft W ord

Figure 20b : Evaluation du niveau de contamination atteint dans les sols, les murs et les

rigoles d’égouts

IV-4 Evaluation du niveau de contamination des mains du personnel par le

Mucor

Il a été remarqué un niveau de contamination appréciable dans les mains

du personnel exerçant les activités de coagulation, de salage, de ressuyage et

d’affinage soit une moyenne de 7500UFC/US (Figure 21). Cette présence assez

importante des spores de Mucor provient éventuellement par le contact direct

avec le matériel et l'ambiance de l'atelier de fromagerie, de plus la perte des

produits sur le sol favorise la prolifération des microorganismes. Le personnel

est responsable de la dissémination d'un nombre non négligeable de particules,

certaines étant chargées de divers microorganismes (Jouve, 1991).Les vêtements

peuvent être à l'origine d'une contamination, il arrive qu'ils soient en contact des

produits en cours de fabrication. Souillés de matières organiques, ils constituent

alors d'excellent supports pour le développement de microorganismes (Accolas

et al, 1991). C'est ainsi que le personnel doit être non seulement sensibilisé pour

0

2000

4000

6000

8000

10000

12000

14000

Matu

ratio

n

coagulatio

n

Tranch

age

Brassa

ge

Sou tirage

Moula

ge

Retourn

ements

Egouttage

Démou lage

Lavagedes

plate

auxSala

ge

Ressuyage

Affinage

Points de prélèvement

UF

C/U

S

Sols Rigoles d'égouts Murs

Page 104: ’ M icrosoft W ord

respecter les bonnes pratiques d'hygiène mais aussi mettre à leur disposition des

bassines de désinfection à base d'eau javellisée à forte concentration et des

lavabos dans chaque étape de la chaîne ou le produit est manipulé

manuellement.

Figure 21 : Evaluation du niveau de contamination atteint chez le personnel

IV-5 Evaluation du niveau de contamination au cours de la fabrication

A la réception, le lait cru est relativement chargé en spores de Mucor soit

1200 UFC/ml en moyenne. Ceci est en étroite relation avec les mauvaises

conditions d'élevage, de traite, de stockage et de transport adoptés par les

éleveurs. La présence de 1000 spores de Mucor par litre de lait est suffisante

pour qu'apparaisse l'accident "poils de chat" sur les fromages particulièrement au

démoulage et plus la contamination est précoce plus l'accident est rapide et

intense (Marie et al, 2002). La pasteurisation détruit totalement les spores

mucorales mais au cours de la maturation un nombre appréciable de spores a été

décelé dans le lait à cause vraisemblablement des mauvaises conditions

hygiéniques régnant à l'intérieur de l'atelier de fromagerie plus particulièrement

l'air ambiant, le sol, les murs et les rigoles d'égouts. Après coagulation, le niveau

0

2000

4000

6000

8000

10000

Rec

eptio

nlait

prép

aratio

nleva

in

Coa

gulatio

n

Brass

age

Soutirag

e

Mou

lage

Retiour

nemen

ts

Dém

oulage

Salag

e

Res

suya

ge

Affina

ge

Points de prélèvement

UF

C/U

S

Page 105: ’ M icrosoft W ord

de contamination atteint dans le caillé obtenu est relativement réduit soit une

baisse de l'ordre de 85% (Figure 22).

Cependant, la plus forte contamination du fromage a lieu durant

l’égouttage, le premier et le second retournement soit respectivement 3200,4500

et 4800 UFC/ml. Il semble que le pH atteint dans le caillé n'élimine pas

totalement les espèces mucorales qui paraissent adaptées aux conditions de

fabrication du camembert particulièrement en fin d'égouttage ou le pH atteint

des valeurs comprises entre 4.6 et 4.9 ( Hardy et al,1982).

Le salage permettant de compléter l'égouttage diminue l'activité de l'eau

(l'Aw) et crée à la surface des fromages un milieu sélectif permettant ainsi de

réduire considérablement le niveau de contamination par le mucor. Il en est ainsi

pour le ressuyage pratiqué à une humidité relative de 85% et à une température

de 14°C – 15°C empêchant ainsi la multiplication des mucors dans le fromage (

Jouve, 1996; Desmazeaud, 1997).

Durant l'affinage, une baisse notable du seuil de contamination a été

enregistrée, celle ci est vraisemblablement liée à la baisse de la température dans

les hâloirs (12-13 °C) qui ralentit considérablement la croissance du Mucor

(Hardy et al., 1982) , ainsi qu'à la compétition par la flore microbienne qui

s'installe notamment le Geotrichum candidum et le Penicillium camemberti au-

delà du 6ème jour (Lenoir et al., 1983 ) ceci aboutit à l'élimination totale du

mucor. Cependant cette élimination totale n’est pas le résultat d’une maîtrise

d’un point critique au cours de cette ultime étape de fabrication, mais plutôt à la

performance des souches microbiennes d’affinage constituées principalement de

levures et de moisissures.

Page 106: ’ M icrosoft W ord

Figure 22 : Evolution du Mucor au cours de la chaîne de fabrication du camembert

IV-6 Etablissement du plan HACCP

Le plan HACCP est un document formel qui rassemble les

informations clé de l’étude et recense le détail de tout ce qui pourrait être

critique du point de vue de la gestion de sécurité alimentaire. Ce plan établi est

constitué de deux documents essentiels :

- Le procédé de fabrication du fromage camembert au niveau de

l’unité industrielle de Sidi Saada.

- Le tableau de maîtrise HACCP rassemblé dans une matrice

(Tableau2).

L’utilisation de l’arbre de décision pour chaque danger et à toutes les

étapes du processus nous a permis d’identifier et de déterminer les

points critiques (CCP) à maîtriser.

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

Reception

dula

it

Pasteuris

ation

Matu

ratio

n

Coagulatio

n

Tranch

age

Brassa

ge

Sou tirage

Moula

ge

Egouttage

1er reto

urnem

en t

2èmre

tourn

ement

Démou lage

Salage

Ressuyage

Affinage

J3

Affinage

J6

Affinage

J9

AffinageJ12

Points de prélèvement

UF

C/m

l

Page 107: ’ M icrosoft W ord
Page 108: ’ M icrosoft W ord

Etapes duprocédé

Dangers Mesurespréventives

CCPoui/non

Limites critiques Surveillances Actionscorrectives

Vérification Responsabilité

Procédures Fréquences

Réception dulait cru

Présence de spores de mucor Bonnespratiquesd'élevage et detraite

Oui Minimiser lenombre de spores demucor dans le lait

Analysemucorale

A chaqueréception

Hygiène au coursd'élevage et de latraite

Analysesmucoralespour chaqueéleveur

Eleveur

Pasteurisation Présence de spores sur lasurface extérieure des tanksde stockage

Eviterl'ouverture destanks

Non - - - - - -

Maturation dulait

Présence de spores de mucordans le lait

Opération souscontrôled'hygièneNettoyage etdésinfectioninstruments dematuration

Oui -Lavage etdésinfection avantusage-Respect du moded'ensemencement

Surveillance desopérations denettoyage

A chaquepréparation

L'ensemencementest effectué parle responsabled'A.QRénovation del'air ambiant de lasalle

Vérification del'efficacité dunettoyage etdésinfectionpar analysemucorale surl'ambiance dela salle

Préparateur dulevainResponsabled'assurancequalité

Coagulation Présence demucor(personnel,;l'ambiance,murs ,sol)

Rénovation del'air ambiantdésinfectiondes mains

Oui Températuremaintenue entre 26-28°CRespect du temps deprise

Surveillancefréquente desopérations denettoyage desmains, del'ambiance etdes murs,

A chaquepréparation

Rénovation del'air ambiant etles solutions dedésinfection desmains

Analysemucorale del'ambiance etdes mains

Responsableassurancequalité

Tranchage Présence de mucor(ambiance, tranche caillé etsol)

Nettoyageefficace etdésinfection dutranche caillé

Oui Absence de résidusdu caillé dans letranche caillé

Contrôle visuelsur le tranchecaillé et test parécouvillonnage

À chaquenettoyageavantdémarrage

Nettoyage etdésinfection

Vérification del'efficacité denettoyage destrancheurs

OpérateurproductionTechnicien dequalité

Brassage Présence de mucor(personnel et ambiance)

Mettre à ladisposition dupersonnel dessolutions dedésinfection .Rénovation del'air ambiant

Oui Aucune spore dansles mains dupersonnel

Contrôlemicrobiologiquedes mains et del'ambiance

Avantdémarrageet au coursde lafabrication

Rénovation dessolutions dedésinfection desmainsInstallation d'undispositif d'airstérile

Vérification del'efficacité dedésinfectionparécouvillonnageet testmucorale pour

Responsableassurancequalitéet opérateurde production

Tableau 3 : Détermination des points critiques relatifs au Mucor et mise en place d’un plan HACCP au cours de lafabrication d’un fromage à pâte molle type camembert

Page 109: ’ M icrosoft W ord

l'ambianceMoulage Présence de mucor

(mouleuse, ambiance,plateaux, chariot, le cailléaprès moulage,le sol,etrigoles d'égouts

Nettoyage etdésinfection Oui

Absence de sporesde mucor dans lematériel

Contrôlemicrobiologiqueparécouvillonnage

Avant ledémarrageet au coursde lafabrication

Renforcer lenettoyage et ladésinfection dumatériel

Vérificationdes restes derésidu dans lematériel etanalysesmucorales

Responsableassurancequalité

Egouttage Présence de mucor Nettoyage etcontrôle del'ambianceVérifier latempérature dela salled'égouttage

Oui26-28°C baisse1°C/heure à 19-20°C la nuit

Contrôle de latempérature

Quotidienne Nettoyage etdésinfection de lasale d'égouttage

Vérification dela températureet la duréed'égouttage

Opérateur deproductionTechnicien dequalité

Retournements Présence de mucor Nettoyage etdésinfection dumatériel

Oui Gestion del'environnement etrespect de la duréede retournements

Contrôle visuelEnregistrementdes temps deretournements

Avant etdurant lafabrication

Contrôlemicrobiologiquede l'ambiance

Vérificationsquotidiennesde la durée desretournements

Technicien dequalité

Démoulage Présence de mucor Procédured’hygiène dupersonnel etformation àcelle -ci

Oui Mains propres etdésinfectées

Surveillance del’hygiènecorporelle ainsique l’efficacitédu nettoyage dumatériel par lalaveuseplateaux

Quotidienne - Eviter de laisserles fromagesdémoulés à latempératureambiante pendantune duréeprolongée- Rénovation dela démouleuse

- Vérificationde l’efficacitédu nettoyage- Vérificationde l’hygiènecorporellesurtout le portdes gantsjetables qui estobligatoire

- ResponsableA.Q- Maintenance- Responsabled’atelier- Responsablede production

Tableau 3 (suite): Détermination des points critiques relatifs au Mucor et mise en place d’un plan HACCP au cours dela fabrication d’un fromage à pâte molle type camembert

Page 110: ’ M icrosoft W ord

ResponsableassurancequalitéOpérateur deproduction

Vérification delaconcentrationen sel(1.7à1.8%Nacl/100g defromage

Fermeture de lasalle de salageCouvrir lasaumure aprèschaqueopération avecun couverclespéciale

Pour chaquelot

Le trempagedes piles dansle bain àsaumuress'effectue avecagitationcontinue

Respect de laconcentration du selet la durée de salage

OuiTraitement etrenouvellement dela saumure

Vecteur decontamination et dedissémination de spores

Salage

Opérateur deproductionTechniciende qualité

Vérificationdesenregistrements et ladésinfection dela salle

Fermeture de lasalle deressuyage

QuotidienneEnregistrements des lots,de latempérature etde l'humidité

12 à 15°C et85%humiditérelative

OuiMaîtrise de latempérature et del'humidité relativede la salle

Présence de mucor(ambiance)

Ressuyage

ResponsableassurancequalitéOpérateur deproductionTechniciende qualitéMaintenance

VérificationdesenregistrementsEvaluationmucorale desfromagesjeunes

Isolement du lotinfecté en casd'anomaliePort de la tenueobligatoireRénovation dumatériel decontrôle nonfonctionnel

QuotidienneContrôleambiance etpersonnelEnregistrementtempérature ethumiditérelative dechaque lot etde chaquehâloir

12 à 13°C et90%humiditérelative

ouiRespect des bonnespratiques de lafabricationMaîtrise de latempérature etl'humidité relativede chaque hâloir

Présence de mucor(murs, ambiance)

Affinage

Tableau 3 (suite): Détermination des points critiques relatifs au Mucor et mise en place d’un plan HACCP au cours de lafabrication d’un fromage à pâte molle type camembert

Page 111: ’ M icrosoft W ord

V-1 Caractérisation des levains industriels

Après culture sur milieu M17, les examens macroscopiques et microscopiques

des colonies isolées et purifiées ont révélé un aspect rond, lenticulaire,

blanchâtre à opaque et à Gram (+). Le dénombrement a donné en moyenne 7.109

germes/ml pour les mésophiles et 4.1010 germes /ml pour les thermophiles.

Selon Christophe, (1994), la concentration bactérienne des levains lactiques

concentrés lyophilisés varie de 109 à 1011 germes/ml.

Les tests physiologiques et biochimiques ayant servi à l’identification des

souches constituant les levains mésophiles et thermophiles sont regroupés dans

le tableau 4.

Le test d’interaction entre les souches du levain mixte mésophile

Lactococcus lactis subsp lactis et Lactococcus lactis subsp cremoris a révélé

une absence d’inhibition, ceci justifie donc leur association en culture mixte.

Les levains industriels utilisés actuellement en industries de

transformation du lait sont sous forme de cultures concentrées lyophilisées

généralement très actives qui n’exigent pas de cultures intermédiaires, ce qui

permet de les inoculer directement dans la cuve de fabrication (ensemencement

direct).

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Tableau 4 : Résultats des tests d’identification des levains industriels

Type de levainMésophile Thermophile

Caractère

Gram + + +Catalase - - -Croissance à :45°C30°C10°C

-++

-++

++-

Croissance à :6.5% Na Cl4% Na Cl

-+

--

-+

Croissance à pH 9.6 - - -Type fermentaire Homo Homo HomoCroissance sur lait au bleude méthylène (1%) + + -Hydrolyse de l’arginine

+ - -Citratase - - -Lait tournesolé ARC ARC ACFermentation des sucres

- Glucose- Galactose- Lactose- Maltose- Mannose- Arabinose- Raffinose- Xylose- Tréhalose- Ribose- Cellobiose- Amidon- Dextrine

+++++--++++-+

+++-+--+--+++

+++-+-+---++-

Espèces Lactococcuslactis subsplactis

Lactococcus lactissubsp cremoris

Streptococcussalivarus subspthermophilus

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V-2 Evolution du pouvoir acidifiant des levains industriels

L’acidité du lait comprise entre 18 et 20 °D reste inchangée après 01

heure d’incubation pour les deux types de levain. Ceci correspond à la phase de

latence nécessaire à leur adaptation aux conditions de culture. Au-delà de cette

phase, les niveaux d’acidité augmentent avec des différences assez nettes entre

les espèces mésophiles et thermophiles. Après 02 heures d’incubation, les

niveaux d’acidité atteints sont de l’ordre de 30°D pour Streptococcus

thermophilus et 24°D pour Lactococcus lactis. Ces valeurs sont assez

comparables aux niveaux d’acidité atteints dans le lait lors de la phase de

maturation. Après 24 heures, les teneurs en acidité atteignent des niveaux de

l’ordre de 82 et 98°D pour respectivement Lactococcus lactis et Streptococcus

thermophilus (Figure 23). Selon De Roissart, (1986), l’aptitude acidifiante est

une caractéristique propre à chaque souche bactérienne car elle est liée aux

aptitudes particulières qu’elle possède à dégrader les composés du milieu pour

les rendre assimilables et à transporter les éléments nutritifs dans le cytoplasme.

Ces valeurs d’acidité correspondent aux valeurs limites de pH compris entre 4 et

5 (niveaux atteints au démoulage), d’où une incidence négative sur la croissance

des bactéries lactiques. Au dessous de pH 4.5, l’activité et la stabilité de

nombreuses enzymes est fortement réduite (Choisy et al., 1987). Les

lactocoques ont pH optimal d’action de 6.5 et un pH minimal de 4.5 (De

Roissart, 1986). Des pH plus inférieurs provoquent des dommages cellulaires

(Novel, 1993).

Page 114: ’ M icrosoft W ord

Figure 23 : Evolution de l’acidité Dornic en fonction du temps pour les

souches mésophile et thermophile

V-3 Comparaison des paramètres de coagulation et de salage

Au cours des essais expérimentaux de fabrication du camembert, certains

paramètres ont été mesurés particulièrement au cours des étapes de coagulation

et de salage. Selon les résultats mentionnés dans le tableau 5, on en déduit que

les temps de prise et de coagulation sont écourtés chez le lot II réalisé à partir de

souches thermophiles. L’autre constatation est le degré d’acidité atteint dans les

caillés après le démoulage largement supérieur dans le lot II par rapport au lot I.

Cela confirme les données selon les quelles les bactéries lactiques thermophiles

sont beaucoup plus acidifiantes (Ramet, 1997a). Enfin la durée de salage dépend

de l’acidité atteinte au démoulage, en effet lorsque l’acidité diminue, la durée de

salage augmente et inversement.

0

20

40

60

80

100

120

0 2 4 6 8 24

Temps (heures)

Acid

ité

(°D

)

L,lactis S,thermophilus

Page 115: ’ M icrosoft W ord

Tableau 5 : Les principaux paramètres de coagulation et de salage

Lots

Paramètres

I

MES

II

THE

Temps de prise (en min) 12 9

Temps de coagulation (en min) 36 27

L'acidité (en°D) 92 125

Durée de salage (en min) 27 20

V-4 Evolution de la flore mucorale

L'évolution de la flore mucorale au cours de l'affinage est caractérisée par

une baisse progressive mais assez importante depuis le 3 èm jour jusqu'au 12

èm jour pour le lot I ensemencé par des mésophiles affinés à 12°C/85% HR avec

cependant une absence totale dans le lot II ensemencé exclusivement par des

souches thermophiles à partir du J6 d’affinage (p<0.01). Par contre, chez les

lots affinés à 12°C/95% HR une légère baisse a été enregistrée allant de J3

jusqu’au J9 d’affinage, suivie d’une remontée des valeurs des échantillons des

deux lots. Selon Le Bars-Baily et al., (1999), le Mucor apparaît au bout de 2 à 3

jours d’affinage, c'est-à-dire 4 à 5 jours après l’emprésurage et que son

développement gène considérablement la flore normale d’affinage constituée

principalement de Penicillium à cause de la vitesse de germination de ces

spores.

Par ailleurs, il faut noter également que les valeurs moyennes atteintes

dans les fromages affinés à 12°/ 95% HR sont beaucoup plus importantes

(p<0.01) par rapport à celles obtenues à 12°C 85% HR soit une différence de

l’ordre de 45% en moyenne (Figure 24a, 24b). Ces résultats rejoignent en partie

ceux obtenus par Bergere et Lenoir, (1997) qui notèrent qu’une hygrométrie

trop importante, supérieure à 85% dans les salles de ressuyage et au-delà de 91%

Page 116: ’ M icrosoft W ord

dans les locaux d’affinage constituent les conditions favorables à l’apparition de

cette altération.

Figure 24a : Evolution de la flore mucorale au cours de l’affinage

à 12°C/85%HR

Figure 24b : Evolution de la flore mucorale au cours de l’affinage

à 12°C/95%HR

V-5 Evolution du pH et effet sur la flore de Mucor

Concernant le paramètre pH, les valeurs notées suivent une allure

décroissante chez les deux lots expérimentaux du fait de la production de l’acide

lactique par les ferments ensemencés avec cependant des valeurs de pH

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

3 6 9 12

Durée d'affinage (jours)

UF

C/g

Lot I MES Lot II THE

01000200030004000500060007000

3 6 9 12

Durée d'affinage (jours)

UF

C/g

Lot I MES Lot II THE

Page 117: ’ M icrosoft W ord

beaucoup plus basses chez le lot II ensemencé avec des souches thermophiles

(figure 25a). Ces résultats peuvent expliquer vraisemblablement en partie

l’évolution des Mucor durant la phase d’affinage. Or, les ferments thermophiles

ont une propriété reconnue liée à leur métabolisme qui est très actif

comparativement aux ferments mésophiles se traduisant par une consommation

importante du lactose avec pour conséquence une acidification accélérée et

intense (voir résultats des paramètres de coagulation dans tableau 4). Les levains

thermophiles seraient moins sensibles aux valeurs basses de pH que les

mésophiles (Turner et al, 1983). Une baisse rapide du pH influe alors

négativement sur le développement et la germination des spores mucorales.

Selon Béliard et al., (1991) L’effet inhibiteur spécifique des acides

organiques est attribuée à leur forme non dissociée qui pénètre librement dans la

cellule où elle s’ionise, provoquant un abaissement de pH interne et le blocage

de certains mécanismes de transport. Par ailleurs, Baired-Parker, (1980) rapporte

les concentrations d’acide lactique non dissocié nécessaire pour provoquer une

inhibition de l’ordre de 1 mM pour les levures et les Entérobactériaceae contre

2 mM pour les moisissures. Il en est ainsi à la fin de la coagulation où le pH

enregistré montre une nette différence significative (p<0.01) entre les deux lots,

le plus bas 5.75 est le lot II obtenu par les ferments thermophiles soit une

différence de l’ordre de 0.50 unités pH par rapport au lot I ensemencé par des

ferments mésophiles. Selon Le Bars- Bailly et al., (1999), il existe une

corrélation positive entre la fréquence de la contamination par le Mucor sp et le

pH au démoulage s’il est supérieur à 4.8. Cette variabilité entre les deux lots se

poursuit durant toutes les étapes de fabrication, et qui atteint 0.40 unités pH au

premier jour d’affinage. Après 3 jours d’affinage, le pH diminue légèrement

chez les deux lots expérimentaux. Par ailleurs, l’augmentation de pH est très

rapide entre j6 et j9 ou les fromages passent d’un pH acide (pH=5) à un pH

proche de la neutralité (pH compris 6.68 et 6.78). La pente d’évolution la plus

rapide appartient au lot II, estimée à environ 1.47 et la plus lente est de 1.23

Page 118: ’ M icrosoft W ord

représentée par le lot I. Cette remontée du pH est la conséquence de

l'implantation des levures et de Géotrichum candidum (Lenoir et al., 1992 ;

Amrane et al., 1999).

Ces microorganismes très abondant au début d'affinage consomment

l'acide lactique et le pH du caillé s'élève progressivement (Desmazeau,1997 ;

Berger et al.,1999). Au-delà du 5èm jour d'affinage, un fin tapis de Pénicillium

camemberti apparaît et le pH de surface du fromage augmente rapidement car en

plus de la consommation du lactate, il y'a production d'ammoniac par

désamination de certains acides aminés (Greenberg et Ledford; Desmazeau et

Cogan, 1996 ; Molimard et spinler, 1996).

Après 12 jours d'affinage, le pH moyen de l’ensemble des lots atteint une

valeur de l'ordre de 7.02 (Figure 25b, 25c). Or ces valeurs seraient assez

éloignées du pH optimum de croissance du Mucor telle que cela été démontré

dans une étude sur des fromages expérimentaux ou le Pénicillium camemberti

pouvait s'adapter à une large gamme de pH comprise entre 3.5 et 9,

contrairement à une souche de Mucor de contamination qui ne se développait

bien que dans une gamme de pH beaucoup plus étroite aux environs de 4.9

(Hardy et al,1982 cité par Desmazeau,1997).Notons enfin qu’aucune différence

significative de valeurs de pH n’a été décelée entre les lots affinés à 12°C/85%

et ceux à 12°C/95% durant toute la période d’affinage.

Page 119: ’ M icrosoft W ord

Figure 25 a : Evolution du pH durant le process de fabrication jusqu’à l’étape de

ressuyage

Figure 25 b : Evolution du pH durant l’affinage à 12°C/85%HR

4

4,5

5

5,5

6

6,5

7

Laitcru

Coa

gulatio

n

Tran

chag

e

Mou

lage

Egou

ttage

1er r

etou

rnem

ent

Egou

ttage

2èm

retour

nemen

t

Dém

oulage

Salage

Res

suya

ge

Etapes de fabrication

pH

Lot I MES Lot II THE

44,5

55,5

66,5

77,5

3 6 9 12Durée d'affinage (jours)

pH

Lot I MES Lot II THE

Page 120: ’ M icrosoft W ord

Figure 25 c : Evolution du pH durant l’affinage à 12°C/95%HR

V-6 Evolution de l’extrait sec et effet sur la flore de Mucor

L’évolution des valeurs moyennes des taux d’extraits secs est caractérisée

globalement par une augmentation chez les deux lots expérimentaux quelque

soit les conditions hygrométriques testées depuis le début jusqu’à la fin de la

période d’affinage. Néanmoins, les valeurs enregistrées montrent des différences

significatives entre les lots. Les taux d’extrait secs seraient beaucoup plus

augmentés (p<0.01) chez le lot I ensemencé avec les thermophiles que le lot II

ensemencé avec les mésophiles. Par ailleurs, l’effet de l’humidité relative de

l’ambiance d’affinage devient perceptible à partir de J3 d’affinage

significativement (p<0.01) entre les échantillons affinés 12°C/85% et ceux à

12°C/95% soit une différence moyenne de l’ordre de 6.52%.

De ce fait, la disponibilité de l'eau nécessaire pour la croissance du Mucor

apparaît alors comme un facteur déterminant justifiant son installation et son

évolution. Selon les résultats mentionnés sur les figures (26a et 26b), les

mesures effectuées du taux initial d’extrait sec varient significativement selon

les lots (p<0.01). Il est de 50.3% pour le lot II (thermophiles) contre 42.3%

pour le lot I (mésophiles). Or, les lots ayants les taux de M.S les plus élevées

44,5

55,5

66,5

77,5

3 6 9 12Durée d'affinage (jours)

pH

Lot I MES Lot II THE

Page 121: ’ M icrosoft W ord

sont ceux qui ont les pertes de masse les plus importantes et inversement, ce qui

est d’ailleurs une conséquence logique, car la masse perdue correspond

essentiellement à une perte d’eau importante par exsudation lors de l'égouttage

du caillé d'ou une baisse de l'aw disponible pour le Mucor. De plus l’humidité

relative de la chambre d’affinage de 85% est très basse et donc l’échange entre

celle ci et la surface des fromages expérimentaux est faible et ce contrairement

aux lots affinés à 95% d’HR. Les résultats de l’évolution du taux de M.S sont

en accord avec ceux obtenu par Agioux, (2003) ou des fromages expérimentaux

affinés dans une enceinte à 96% d’HR présentent des taux de M.S très faible et

donc moins d’eau perdue par rapport a ceux affinés dans une atmosphère de

92%d’HR. Selon Mescle et Zuca,(1996),une baisse d'aw entraîne une baisse de

la pression osmotique voire un choc osmotique entraînant des stress divers pour

les microorganismes. Le taux de M.S augmente environ de 4% durant les trois

premiers jours et continu d’augmenter jusqu’à j12 d’affinage pour atteindre des

valeurs de 59.29% et 62.22% pour les lots I et II respectivement. Cette

augmentation du taux de M.S correspond à une évaporation de l’eau à la surface

des fromages. Dans une autre étude, il a été montré que la souche de Mucor de

contamination mise à l'essai était très rapidement inhibée par un abaissement de

l'activité de l'eau, en dessous d'aw 0.92 aucun développement n'était constaté,

même après 14 jours d'incubation. Par contre la souche de Penicillium pouvait

encore se développer avec une vitesse ralentie jusque vers 0.85.

A tous ces facteurs cités, la température d'affinage pratiquée de 12°C est

aussi un paramètre contribuant à ralentir le développement du Mucor dont

l'optimum de croissance se situe aux alentours de 24°C (Martley &Crow,1993)

Page 122: ’ M icrosoft W ord

Figure 26 a: Evolution de l’extrait sec au cours de l’affinage

à 12°C/85%HR

Figure 26 b: Evolution de l’extrait sec au cours de l’affinage

à 12°C/95%HR

V-7 Analyse statistique

L’analyse de variance du paramètre pH montre un effet dominant et

hautement significatif (p<0.01) du facteur substitution des ferments MES/THE

particulièrement durant les étapes coagulation, moulage et égouttage.

0

20

40

60

80

3 6 9 12Durée d'affinage (jours)

ES

ec

%

Lot I MES Lot II THE

0

20

40

60

80

3 6 9 12Durée d'affinage (jours)

ES

ec

%

Lot I MES Lot II THE

Page 123: ’ M icrosoft W ord

Concernant les paramètres extrait sec et flore mucorale l’analyse de

variance a montré un effet hautement significatif (p<0.01) des facteurs étudiés à

savoir substitution de des ferments MES/THE, de l’hygrométrie et du temps

(Tableau 6a, 6b, 6c).

Une corrélation significative (p<0.05) a été obtenue entre l’évolution de la

flore mucorale et le taux d’extrait sec pour les échantillons affinés à 12°C/85%

HR. En revanche, la relation entre l’évolution de la flore et le pH n’a pas été

établi et ce quelque soit les conditions d’affinage (Tableau 7).

Tableau 6 a : Analyse de variance avec comparaison des moyennes du facteur

Substitution ferments MES/THE

Lots

Paramètres

Lot IMES

Lot IITHE

Analyse de variance

Effet facteur

Extrait sec 48,31±0.93a

51.81±0.64b

**

Flore mucorale 4325±144.46a

475±65.93b

**

pH lait cru 6.39±0.01a

6.38±0.01a

NS

pH coagulation 6.25±0.02a

5.75±0.01b

**

pH égouttage 2èretournement

5.70±0.01a

5.00±0.01b

**

pH salage 4.82±0.02a

4.59±0.01b

**

pH affinage 5.98±0.01a

5.88±0.01b

*

NS : Non significatif

* : significatif au seuil de 5% (p≤0.05)

** : significatif au seuil de 1% (p≤0.01)

a et b : Groupes homogènes selon le test de Newman-Keuls au seuil du risque

p≤0.05

Page 124: ’ M icrosoft W ord

Tableau 6 b: Analyse de variance avec comparaison des moyennes du facteur

Hygrométrie

NS : Non significatif

** : significatif au seuil de 1% (p<0.01)

a et b :Groupes homogènes selon le test de Newman-Keuls au seuil du risque

p≤0.05

Tableau 6 c: Analyse de variance avec comparaison des moyennes du facteur temps

(durée d’affinage)

Temps(jours)

Paramètres

3 6 9 12 Analysede

varianceEffet

facteurpH 4.66±0.014

a5.40±0.011b

6.74±0.009c

7.03±0.009d

**

Extrait sec 43.47±0.81a

47.41±0.56b

52.87±0.34c

56.73±0.71d

**

Floremucorale

3662±135.33a

3154±130.77b

2800±138.31c

2841±19.01c

**

NS : Non significatif

* : significatif au seuil de 5% (p<0.05)

** : significatif au seuil de 1% (p<0.01)

HR(%)

paramètres

85 95 Analyse devariance

Effet facteurpH 5.96±0.012

a5.966±0.01a

N.S

Extrait sec 53.38±0.833a

46+.86±0.69b

**

Flore mucorale 2225±109.15a

4004±143.41b

**

Page 125: ’ M icrosoft W ord

a,b,c et d : Groupes homogènes selon le test de Newman-Keuls au seuil du

risque p<0.05

Tableau 7: corrélation entre paramètres flore mucorale et extrait sec

12°C/85% HR 12°C/95% HR

r - 0.634 * -0.093 ns

* : Significatif au seuil de 5%

ns : Non significatif

VI-1 Estimation du taux de croissance en fonction des différents paramètres

physico-chimiques

Les courbes de croissance basées sur les diamètres des colonies sont

typiques à une croissance fongique linéaire après une courte période de

germination qui varie de 6 à 7 jours.

L’estimation de la croissance maximum des colonies selon les différentes

combinaisons de pH, de température et de concentration en NaCl est

représentée dans le tableau 8 ; Figure27. Il ressort à travers les résultats, les

constatations suivantes :

- Lorsque la concentration en NaCl augmente graduellement de 1.5%

jusqu’à 3%, le taux de croissance diminue.

- Concernant le pH, les valeurs expérimentales choisies sont rangées dans

la gamme optimale – super optimale, c’est la raison pour la quelle aucun effet

sur la croissance maximale des colonies (µmax) n’est apparu évidente.

Néanmoins à la concentration minimale de 1.5% NaCl, le taux de croissance

Page 126: ’ M icrosoft W ord

maximum des colonies varie très peu avec un léger pic aux valeurs de pH égales

4.5 et 5.

- En revanche l’effet des températures expérimentales a été clairement

démontré. Les taux de croissances maximales ont été atteints aux alentours de

20-25°C.

Page 127: ’ M icrosoft W ord

Figure 27 : Evaluation de diamètre des colonies de Mucor racemosusà pH =5, concentration en NaCl de 2 % et à T° 15°C.

Page 128: ’ M icrosoft W ord

Tableau 8 : Evaluation du taux de croissance en fonction de la T°, pH, NaCl et aw

Température

°C

pH NaCl % aw bw µmax

10101010151515152020202025252525303030301010101015151515202020202525252530303030101010101515

4.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.5

1.51.51.51.51.51.51.51.51.51.51.51.51.51.51.51.51.51.51.51.52.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.02.52.52.52.52.52.5

0.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9870.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9500.9350.9350.9350.9350.9350.935

0.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.1140.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2230.2540.2540.2540.2540.2540.254

2.6402.1102.2801.4315.2316.3406.4526.2218.75110.62210.5409.28110.46911.05214.11812.1098.1197.2207.4556.3562.5422.2102.0421.3444.7835.6305.7844.7967.9809.87510.4386.8759.87210.32411.5306.4808.6889.1249.2305.7562.3202.4102.4651.1154.1564.142

Page 129: ’ M icrosoft W ord

15152020202025252525303030301010101015151515202020202525252530303030

5.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.04.04.55.06.0

2.52.52.52.52.52.52.52.52.52.52.52.52.52.53.03.03.03.03.03.03.03.03.03.03.03.03.03.03.03.03.03.03.03.0

0.9350.9350.9350.9350.9350.9350.9350.9350.9350.9350.9350.9350.9350.9350.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.9100.910

0.2540.2540.2540.2540.2540.2540.2540.2540.2540.2540.2540.2540.2540.2540.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.3000.300

4.2103.8546.6528.2438.5406.1127.8789.54510.0108.5326.7317.0127.1546.5201.9801.9852.0451.0083.2853.3103.6572.8551.7181.9081.9191.0491.7951.9671.9781.7741.3541.4431.4291.149

Page 130: ’ M icrosoft W ord

VI-2 Le modèle polynomial

Le comportement de l’espèce mucorale en fonction des paramètres

environnementaux étudiés a été quantifié par l’application de différents modèles.

Le premier consiste à modéliser le logarithme népérien de la croissance

maximale des colonies (ln µmax) en fonction du pH, de la température et de

l’activité de l’eau exprimée par bw, par l’application du modèle quadratique de

surface de réponse (modèle polynomial de l’équation N°2).

Les réponses exprimées par les surfaces des figures 28a, 28b, 28c et 2 8d

donnant les taux de croissance maximum obtenus selon la gamme des conditions

expérimentales sont représentés par différentes courbes ayant une forme de

parabole avec des positions relativement parallèles, ce qui implique que les

facteurs expérimentaux (pH, aw et température) agissent indépendamment et

posent des effets additifs.

Il a été également observé que les taux de croissance sont meilleurs dans

la région optimale de température (20-25°C), de concentration en NaCl de 1.5%

et de pH (4.5-5). En revanche, dans les régions qui s’éloignent des conditions

optimales, température (10-15°C), un taux de NaCl de 2.5 à 3% et de pH =6, les

taux de croissance sont à leurs plus bas niveaux.

Page 131: ’ M icrosoft W ord

Figure28a : Model quadratique de surface de réponse (effet de la T°, pH et aw surlogarithme népérien de croissance maximum µ max de Mucor racemosus)

(Taux Nacl : 1.5%)

Figure28b : Model quadratique de surface de réponse (effet de la T°, pH et aw surlogarithme népérien de croissance maximum µ max de Mucor racemosus)

(Taux NaCl : 2%)

Page 132: ’ M icrosoft W ord

Figure28c : Model quadratique de surface de réponse (effet de la T°, pH et aw surlogarithme népérien de croissance maximum µ max de Mucor racemosus

(Taux Nacl : 2.5%)

Figure28d : Model quadratique de surface de réponse (effet de la T°, pH et aw surlogarithme népérien de croissance maximum µ max de Mucor racemosus

(Taux Nacl : 3%)

Page 133: ’ M icrosoft W ord

VI-3 Le modèle de Davey

Le second modèle est une modification de la version du modèle

d’Arrhenius (Equation 3 ; figure 29a, 29b) tel qu’il a été proposé par Davey

(1989).

Figure 29a : Courbes adaptées du modèle de Davey exprimant le logarithme népérien

de la croissance maximale (µ max) en fonction de l’inverse de la température (°K)

1,5 % NaCl

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

32 33 34 35 36

pH = 4

pH = 4,5

pH = 5

pH = 6

Ln µ max

1/T.10-3 (°K)

2% NaCl

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

32 33 34 35 36

pH = 4

pH = 4,5

pH = 5

pH = 6

Ln µ max

1/T.10-3 (°K)

Page 134: ’ M icrosoft W ord

Figure 29b : Courbes adaptées du modèle de Davey exprimant le logarithme népérien

de la croissance maximale (µ max) en fonction de l’inverse de la température (°K)

2,5 % NaCl

0

0,5

1

1,5

2

2,5

32 33 34 35 36

pH = 4

pH = 4,5

pH = 5

pH = 6

Ln µ max

1/T.10-3 (°K)

3 % NaCl

0

0,5

1

1,5

2

2,5

32 33 34 35 36

pH = 4

pH = 4,5

pH = 5

pH = 6

Ln µ max

1/T.10-3 (°K)

Page 135: ’ M icrosoft W ord

L’utilisation de ce modèle était limitée à la croissance bactérienne et a été

appliqué avec succès pour prédire la croissance de Bacillus circulans,

Escherichia coli et lactobacillus delbruckii en combinant pH, aw et température.

Les courbes des figures 29a-b montrent qu’à partir des données acquises à

une température, on peut déterminer le paramètre cinétique considéré (µmax) à

d’autres températures et donc de prédire les niveaux de contamination mucorale

atteint après un certain temps de conservation.

VI-4 Les modèles et la prédiction de croissance de Mucor racemosus

Le Mucor est un champignon à croissance rapide. Etant donné que

l’espèce Mucor racemosus a été isolée à partir des fromages à pâte molle de

type camembert, il serait important afin de l’étudier que les conditions

expérimentales soient plus proches de l’environnement de fromagerie. C’est

ainsi que la concentration en NaCl utilisée dans la fabrication varie

généralement de 1.5 à 3%.Concernant la température, elle s’étend de 10 à 30°C

étant donné que le processus de fabrication du camembert passe par plusieurs

phases qui se déroulent aussi bien à température ambiante qu’aux basses

températures entre 8 et 15°C (ressuyage et affinage). Enfin pour le pH, il a été

étendu de 4 à 6 car après une fermentation (coagulation), on s’attend à ce que le

pH atteigne des valeurs qui se situent au alentours de 4.3-5.5, et durant

l’affinage ; il remonte pour se situer aux environ de 7.

Les résultats obtenus expérimentalement corroborent ceux de Le Bars-

Bailly,(1999) en rapportant les conditions optimales de croissance de Mucor

racemosus , se situant à une température de 22°C, à un pH de 4.5 et une faible

teneur en sel (<1.5%).Par ailleurs selon Pitt et Hocking, (1999), la plupart des

moisissures sont capable de croître en dessous de 0.80 aw, en revanche, les

zygomycètes comme le Rhizopus et le Mucor et certaines Deutéromycètes

comme Fusarium et Trichoderma ne peuvent se développer en dessous de 0.90

aw. Hardy et al., (1982) rapportent l’optimum de croissance de certaines souches

Page 136: ’ M icrosoft W ord

de Mucor de contamination sur des fromages expérimentaux se situe entre 20 et

24°C.

La quantification des résultats observés a été obtenue par l’intermédiaire

des modèles prédictifs. L’utilisation du modèle primaire développé par Baranyi

et al.,(1993) a permis de déterminer les taux de croissance maximum atteints

par Mucor racemosus en fonction des différentes combinaisons de paramètres

(T°, pH et taux de sel). Le même modèle a été appliqué sur certaines espèces

fongiques comme Pénicillium roqueforti (Valik et al.1999), Aspergillus flavus

(Gibson et al., 1994) et Pénicillium brevicompactum (Membre et Kerbackza,

2000) Le modèle polynomial constitue une approche de modélisation empirique

pour les champignons (Gibson et al., 1994) et sont fréquemment préférables

que les modèles mécanistes (Box et Draper, 1987). Dans le cas de nos essais, ce

modèle a montré de bonnes performances en terme de r2 (coefficient de

corrélation) et de SRCE (somme des racines carrées des écarts) entre les

valeurs expérimentales et théoriques (prédites) et ce comparativement au

second modèle appliqué de Davey (tableau 9). Des résultats similaires ont été

obtenus par Panagou et al.,(2003) ; Valik et al., (1999) ; Valik et Pieckova,

(2001).Cependant les deux modèles secondaires font ressortir l’absence d’effet

significatif du pH sur le taux maximum de croissance de Mucor racemosus, cela

a été aussi bien confirmé par les résultats de l’analyse de variance (Tableau

10).

Page 137: ’ M icrosoft W ord

Tableau 9 : Estimation des valeurs statistiques des coefficients de deux modèles de

régression aux différentes conditions (T°, pH, aw)

Equationtype

Paramètres Valeurs estiméesdes coefficients de

régression(p<0.05)

Coefficientde corrélation

r2

dl SRCE

Polynomial a1a2a3a4a5a6a7a8a9a10

-16.24051.53345.1914

-0.1232 ns

-1.24650.1044

0.0029ns

0.0907-0.0010-0.0067

0.953 66 0.192

Davey a1a2a3a4a5a6a7

2.6486-2.1870ns

4.527ns

0.1461-1.08540.0383-0.0032

0.910 69 0.315

ns : Non significatif dl : Degré de libertéSRCE : Somme des racines carrées des écarts

L’analyse de variance a donc montré un effet hautement significatif de la

température, de l’activité de l’eau (p<0.01) et leur interaction sur le taux de

croissance maximal (µmax). Par contre aucun effet du au pH n’a été décelé

(tableau 10).

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Tableau 10 : Analyse de variance du taux de croissance

Source de

variation

S.C.E ddl Test F Probabilité

Variance

totale

744.258 79

Température 58.848 4 22.616** 0

pH 0.62 3 0.318 ns 0.814

aw 32.536 3 16.672** 0

Temp X pH 616.93 12 79.03 ns 0

Temp X aw 7.916 12 1.014 ** 0.457

pH X aw 3.989 9 0.681 * 0.721

SCE : Somme des carrées des écarts

ddl : Degré de liberté

ns : Non significatif

* : Significatif (p<0.05)

** : Significatif (p<0.01)

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Conclusion générale

Le fromage est un substrat particulièrement favorable au développement

des moisissures. Si certaines espèces utiles exercent un rôle fondamental dans

l’élaboration d’un fromage lui permettant d’acquérir l’ensemble de ces

caractéristiques organoleptiques, d’autres au contraire sont indésirables et leur

développement peut rendre le produit invendable en altérant son aspect et son

goût, c’est le cas de nombreuses espèces de Mucor. Ce sont des moisissures

ubiquistes capables de s’adapter rapidement aux conditions du milieu, toute

modification des paramètres physico-chimiques du substrat favorisent leur

développement aux dépend de la flore fromagère utile. La prévention de tels

accidents de fabrication passe impérativement par la maîtrise de l’hygiène, pour

éviter la contamination par des espèces indésirables, et également par la

maîtrise de la technologie fromagère, de manière à empêcher la multiplication

des moisissures contaminantes éventuellement présentes. La mise en place

d’une démarche HACCP peut aider les producteurs, d’une part à mieux cerner

les étapes à risque et d’autre part, à définir les mesures à mettre en œuvre pour

éviter ces accidents de fabrication. C’est ainsi que le choix des souches

lactiques lors de l’ensemencement du lait est une étape qui présente un haut

risque qui va influencer les possibilités de multiplication ultérieure des espèces

mucorales contaminantes. Dans ce cadre, l’emploi des ferments thermophiles

qui apportent une garantie en terme d’acidification, peut aider à l’amélioration

des paramètres technologiques grâce à la baisse rapide du pH et à une

diminution importante de l’activité de l’eau, ceci se traduit par une forte

diminution de l’exposition aux Mucor. Par ailleurs, la microbiologie

prévisionnelle s’avère un outil indispensable aidant à prévenir les dangers

microbiologiques imputés aux Mucors et à éliminer les risques. Les outils de

modélisation et de simulation ont permis d’évaluer les prédictions possibles du

taux de croissance maximum de ces espèces fongiques dans un milieu

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synthétique de laboratoire. L’influence des facteurs environnementaux (aw et

température) sur la prédiction de croissance a été clairement démontrée,

contrairement au pH qui semble n’avoir que très peu d’influence sur la

croissance mucorale (fongique) par comparaison à la croissance bactérienne.

En perspective,les résultats de ces simulations pourraient apporter une

aide assez intéressante aux unités de fromagerie particulièrement de camembert

leur permettant d’estimer et de prévoir les risques associés à cette espèce

mucorale en ayant des connaissances assez détaillées sur les conditions

permettant sa croissance et sa survie, ce qui leur facilite également la mise en

place des démarches HACCP en identifiant l’ensemble des points critiques pour

la maîtrise de la sécurité alimentaire du produit.

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ANNEXE 1

Tableau 1 : Résultats du niveau de contamination par le Mucor au niveau du matériel

Point de prélèvement *Nombre de Mucor en UFC/US

Bac de réception de laitIntérieur

000

Extérieur000

Tank de stockage de laitpasteurisé

000

240025002300

Tank de préparation de levainTank de Maturation du lait

000

000

Bassines de coagulation 000

600700500

Tranche-caillé 000

600060505950

Mouleuse 000

600700500

Laveuse des bassines decoagulation

120013001100

500040006000

Retourneuse (1er retournement) 800075507000

000

Retourneuse (2èm retournement) 720074506950

000

Laveuse des plateaux 900095008500

700069507050

Table de coagulation 130012001400

Plateaux avant moulage 830081008500

Plateaux après moulage 250027002300

Empileur 550054005600

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Table d’égouttage 250024002600

Table de démoulage 750077007200

Chariot de salage 600057006300

Chariot de ressuyage 500048005200

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Tableau 2 : Résultats du niveau de contamination atteint par le Mucor(Ambiance, sols, murs et rigoles d’égouts)

Etapes Nombre de Mucor en UFC ou UFC/USAmbiance Sols Murs Rigoles

d’égoutsMaturation 1200

13001100

120014001000

300 310030003200

Coagulation 800850750

400500300

200 80060001000

Tranchage 600700500

600500700

- -

Brassage 200018002200

600650550

- -

Soutirage 140015501250

10000955010050

- -

Moulage 320032503150

790078008000

- 540053505450

Retournements 250026002400

800700900

320034003000

980099009700

Egouttage 250025502450

8001000600

240022002600

440042504550

Démoulage 800700900

600400800

180017001900

120001210011900

Lavage desplateaux

10001150900

800950650

260027502450

770079007500

Salage 800900700

400300500

600500700

200100300

Ressuyage 500550450

200250150

200250150

10050150

Affinage 000

000

600500700

000

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Tableau 3 : Evaluation de la contamination des mains du personnel par le Mucor

Personnel exerçant aux étapes Nombre de Mucor UFC/USRéception lait cru 6300

62006400

Préparation des levains et lait dematuration

000

Coagulation 750076507350

Brassage 400042003800

Soutirage 120011001300

Moulage 000

Retournements 000

Démoulage 350035503450

Salage 750074007600

Ressuyage 750075507450

Affinage 750074007600

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ANNEXE 2

Tableau 1 : Résultats des valeurs de pH au cours de la fabrication

Etapes Lot I MES Lot II THELait cru 6.39

6.406.39

6.386.406.37

Coagulation 6.256.276.27

5.755.775.72

Tranchage 6.206.196.22

5.705.725.68

Moulage 6.216.226.23

5.655.645.67

Egouttage1er retournement

5.715.705.71

5.455.485.42

Egouttage2èm retournement

5.705.695.72

5.005.104.90

Démoulage 4.934.954.92

4.624.604.58

Salage 4.824.844.81

4.594.614.58

Ressuyage 4.824.814.83

4.504.514.49

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Tableau 2 : Résultats des valeurs de pH au cours de l’affinage à 12°C/85%HR

Lot II THELot I MESEtapes4.404.414.39

4.804.824.78

J3 Affinage

5.315.295.30

5.445.425.43

J6 Affinage

6.776.796.75

6.686.696.67

J9 Affinage

7.057.047.06

7.017.027.00

J12 Affinage

Tableau 3 : Résultats des valeurs de pH au cours de l’affinageA 12°C/95%HR

Lot II THELot I MESEtapes4.434.424.44

4.814.804.81

J3 Affinage

5.325.335.33

5.425.435.41

J6 Affinage

6.776.756.78

6.716.726.72

J9 Affinage

7.047.047.05

7.027.017.03

J12 Affinage

Tableau 4 : Résultats des valeurs d’extrait sec à 12°C/85%HR

Lot II THELot I MESEtapes49.3050.2551.35

42.3041.3042.30

J3 Affinage

52.2451.2353.26

46.5044.5048.50

J6 Affinage

59.1658.1760.15

53.7550.8056.70

J9 Affinage

62.2262.1062.34

59.2957.2761.32

J12 Affinage

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Tableau 5 : Résultats des valeurs d’extrait sec à 12°C/95%HR

Lot II THELot I MESEtapes42.3041.5543.10

39.2540.2541.35

J3 Affinage

45.7545.7645.70

44.3544.6544.54

J6 Affinage

48.2049.2548.20

49.3849.2849.42

J9 Affinage

54.2954.2754.29

53.2553.4053.25

J12 Affinage

Tableau 6 : Résultats des valeurs de la flore de Mucor à 12°C/85%HR

Lot II THELot I MESEtapes200350350

460047004500

J3 Affinage

000

340036003200

J6 Affinage

000

290029002700

J9 Affinage

000

260026002500

J12 Affinage

Tableau 7 : Résultats des valeurs de la flore de Mucor à 12°C/95%HR

Lot II THELot I MESEtapes800900800

540053005700

J3 Affinage

500700700

520053005600

J6 Affinage

900800

1000

490052005200

J9 Affinage

110014001200

520053005400

J12 Affinage

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TRAVAUX SCIENTIFIQUES

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Séminaires

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2- Bekada.A.M.A &Bensoltane.A.,(2006) : Modélisation de l’effet combiné

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