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BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Date post: 24-Mar-2016
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LE MAGAZINE DES ARTS MARTIAUX
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Nº 183 BIS OCTOBRE BIMESTRIEL 2011 - France METRO : 4.30 • DOM : 5.00 • BEL : 4.90 • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF BIS OCTOBRE BIMESTRIEL Nº 183 BIS OCTOBRE BIMESTRIEL Nº 183 Nº 183 BIS OCTOBRE BIMESTRIEL 2011 - France METRO : 4.30 • DOM : 5.00 • BEL : 4.90 • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF LE MAGAZINE D’ARTS MARTIAUX LE PLUS INTERNATIONAL • KAJUKENBO WUN HOP KUEN DO • MUAY THAI SELF DEFENSE • KOBUDO POLICIER LE MAGAZINE D’ARTS MARTIAUX LE PLUS INTERNATIONAL • KAJUKENBO WUN HOP KUEN DO • MUAY THAI SELF DEFENSE • KOBUDO POLICIER JACKIE CHAN : « The New Shaolin Temple » JACKIE CHAN : « The New Shaolin Temple » KENJUSTU : Protocole et esprit de l'art samouraï KENJUSTU : Protocole et esprit de l'art samouraï KARATE SHITO RYU : Une guerre familiale KARATE SHITO RYU : Une guerre familiale KAPAP COMBATIVES : Le Muay Thaï dans la self-défense KAPAP COMBATIVES : Le Muay Thaï dans la self-défense KOBUDO POLICIER : Des professionnels de la défense KOBUDO POLICIER : Des professionnels de la défense
Transcript

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JACKIE CHAN :« The New Shaolin Temple »JACKIE CHAN :« The New Shaolin Temple »

KENJUSTU :Protocole et esprit de l'art samouraï

KENJUSTU :Protocole et esprit de l'art samouraï

KARATE SHITO RYU : Une guerre familialeKARATE SHITO RYU : Une guerre familiale

KAPAP COMBATIVES :Le Muay Thaï

dans la self-défense

KAPAP COMBATIVES :Le Muay Thaï

dans la self-défense

KOBUDO POLICIER :Des professionnels

de la défense

KOBUDO POLICIER :Des professionnels

de la défense

Vous pourrez maintenant Vous pourrez maintenant pratiquer avec le Sifu pratiquer avec le Sifu Paolo CangelosiPaolo CangelosiKung-Fu traditionnelCombat free style

Inform

ations et

Réservatio

ns

Barcelone28 et 29 janvier 2012

Paris 11 et 12 février 2012

Lisbonne25 et 26 février 2012

Frankfort10 et 11 mars 2012

Milan 21 et 22 avril 2012

Le Sifu Paolo Cangelosi présente le documentaire

« VOYAGE À LA « VOYAGE À LA TERRE DES DRAGONS »TERRE DES DRAGONS »

ART MARTIAL DOCTRINE RELIGIEUSEALCHIMIE CORPORELLEMÉDITATIONSELF-DÉFENSEMASSAGE THAÏLANDAISMÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE

BIENTÔT DISPONIBLEBIENTÔT DISPONIBLELE PREMIER VOLUMELE PREMIER VOLUME

Un récit fascinant dans les décors les plus suggestifs

D'ITALIE, DE HONG KONG, DE CHINE ET

DE LA THAÏLANDEInterviews, fiction et témoignages

de la vie et du folklore de la culture orientale

racontés par unexpert bien connu

Découvrez la promotion et achetez le DVD :

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e titre paraphrase celui d'unalbum de Supertramp dont les plus âgés sesouviendront. Tout est bon pour donner un air

encourageant à un sujet fatiguant etépineux, un thème qui marque la vie detoute une génération… et ce qui nousattend !Face à la turbulence, les sages

recommandent de se fermer à ladispersion, de concentrer la structure etde se centrer sur les qualités centralesde nos intentions. Autrement dit, ça faitlongtemps que la fête est finie et il fautbaisser la tête car celui qui la redresse,le rasoir la coupe.C'est une crise différente des autres.

Bien qu'aucune ne soit pareille à uneautre, je crois qu'il ne s'agit pas d'unajustement cyclique mais d'un saut finald'une spirale qui change de sens. Çaveut dire que les anciennes formulesd'adaptation, du genre : « ça passera »,ne seront pas suffisantes. Des actionsplus décisives sont nécessaires parceque la crise est systémique, structurelleet non transitoire. Bien sûr aucun mal nedure mille ans (moi je dis, encore neufan, les paris sont fait !), mais ce quirestera après ce changementressemblera à ce que nous avons connucomme le jour et la nuit.Derrière elle, i l y a beaucoup de

facteurs, mais le plus grand estindiscutablement la globalisation. Le système capitaliste que nousconnaissons prend l'eau et avec sonchant du cygne, i l agonise dans ses contradictions géopolitiques etfinancières, curieusement là où il se nialui-même. On dit que le marché est leméchant de l'histoire, mais on oublievite que le marché c'est nous. La libertéde marché est mise en question à tord età travers. Comme si une telle chose avaitun jour existé ! Et sinon, regardez lesimpôts que nous payons. Facultatifs ?Non ! Pas vrai ? Regardez la misérablemarge de manœuvre des gensentreprenants (un mot conciliant pourne pas dire chef d'entreprise, qui sonnemal) et par conséquent des travailleurs(euphémisme et doute : les chefs

d'entreprise ne travail lent pas ?). La vieille dichotomie est exactementcela, vieille. Ici, nous sommes tous dansle même train et ils ne nous ont paslaissé prendre les commandes. Le premier monde passe en deuxième

division et le deuxième ne monte pas enpremière, le tiers monde n'obtient rien,comme toujours… ils sont trèsnombreux. Le géant asiatique, lui, prendtout, mais il joue avec un avantage, il sebat en conservant artificiellement unyuan bas pour continuer d'exporter etcomme il rachète la dette occidentale,personne ne fait rien. Que la boulecontinue de tourner… Des millions deChinois, esclaves comme toujours, etavec la cinquième colonne en Occident,sont en train de donner le fameux coupde pied en même temps à la Terre… Si Mao se réveil lait ! Le reste, le fait l'avarice du premier monde, leconfort du « qu'ils travaillent », unmirage aussi fugace qu'apocalyptiqueoù nous nous noyons tous. Leséconomies émergentes (un autre grandmot) le font, tirées par la Chine. Ne nousy trompons pas…Les États-Unis sont sur le point

d'abandonner la première place dansl'économie mondial en chiffre, car dansles faits, ils l'ont déjà fait, il y a desannées, et l'Europe se recroquevilledans ses petites perspectives. Onmanque de statistiques inspirées, onmanque de couilles, le court-termerègne, la démocratie du XIXème, « lemoindre mal », est devenue obsolète,tandis que les masses se cabrent, « indignées » d'avoir été trompées. Maissont-elles vraiment dignes de s'in-digner ? N'était-ce pas un mensongeauquel tous voulurent croire ? Qu'ilscessent de se plaindre ! Ce qui est faitest fait ! Le sujet est autre, le sujet c'est :et maintenant, quoi ?Pleurer sur ce qui aurait pu être

n'apportera pas de solutions. Lespensions ont toujours été un systèmepyramidal, une blague pour idiots,basée sur une autre tromperie, celle dela croissance éternelle (durable ?durable ? allons !), une farce oùl'escamoteur était l'État (insatiable et

abominable créature détentrice dumonopole de la vérité, la violence et lajustice et même des corps et de la santéde ses esclaves).Depuis ma plus tendre jeunesse, je

me suis rendu compte que ce n'étaitpas en accord avec la nature et tout cequi va contre elle, chute tôt ou tard. Jeregrette que le temps me donne raison,car la chose me surprend un peuémoussé. Tandis que d'autres payaientla facture, les choses fonctionnaient,mais en ouvrant les vannes, en quittantles tarifs douaniers ou en les réduisant àleur plus simple expression, la maréearriva, imparable. Avec elle, ladélocalisation des industries et desembarcations de plus en plus énormes,qui font venir de l'autre bout de la terre(comme par hasard, made in China !)des choses que nous avons juste àcôté, mais à un prix meilleur marché.Que la boule continue de tourner…De deux choses l'une : soit nous

travaillons comme les Chinois (nousvivons pour travailler, nous ne travaillonspas pour vivre), soit ils se mettent àcroire à nos histoires à dormir debout etréclament nos privi lèges sociaux,environnementaux et juridiques, chosequi n'arrivera pas. Le Tiers Monde vientde plus bas et ces cultures n'inventèrentpas l'individualisme pour une raisonsquelconque. Il semblerait que ce trucdes « pauvres hériteront la terre » soit entrain de devenir vrai, mais ils n'aurontchacun qu'un tout petit peu. Mais ilss'en fichent car ils n'avaient de toutefaçon presque rien et ils s'endettaientjusqu'à leur petit fils s'il fallait, passantdes heures et des heures à travailler,dormant et mangeant là où i lstravaillaient, car la question, jusqu'il y apeu, était simplement de manger.D'accord, nous nous ajusterons,

d'une manière ou d'une autre, mais lestactiques défensives ne sont passuffisantes pour atteindre la victoire.Sun Tzu affirme que la victoire résidedans l'attaque et la possibilité d'êtrevaincu, dans la défense. L'Occidentpeut reculer et doit le faire, mais il doitégalement mettre en marche, nousdevons mettre en marche des stratégies

RIAL

L

CRISIS ? WHAT CRISIS ?« Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes avec la même façon de penser que celle qui les a produits »

Albert Einstein

3

Editorial

offensives basées sur nos points les plus forts. En finde compte, les riches doivent avoir leurs Disneyland oùjouir de leurs conquêtes.Le marché martial passe par des heures bien basses.

Bien trop ont renoncé par nécessité à aller au gymnase,à maintenir leur dojo en fonctionnement, justementquand nous avons besoin d'être plus fort. Ne laissezpas tomber votre art martial car notre entraînement noustient éveillés et les temps l'exigent. En ce qui concerneles magazines du secteur, nous nous retrouvons toutseul : en Espagne, avant, il y en avait quatre… etmaintenant, il n'en reste plus qu'une. En Allemagne,plusieurs ont cessé d'être cet été, en France également.Nous continuons d'y être présents, en nous adaptantaux changements de chaque pays et à leursstratégies. Nous avons également dû renoncer àbien des choses et travailler comme des Chinois.Mais au cours de ces deux dernières années, nousavons produit une moyenne de deux nouveaux livreset trois DVDs par mois, un pari ferme dans nosconvictions et notre service au secteur.Choisir les structures de haute consommation,

c'est ce que nous faisons et continuerons de lefaire, survit qui veut. Nous choisissons lesstructures, mais nous ne rabaissons pas la fonction,ni la qualité. Nous ne supprimerons pas lescontenus ni le nombre de pages, maisirrémédiablement nous réduirons bientôt le formatun demi centimètre par ci, un demi par là, parcequ'i l faut être conséquents par rapport auprocessus. Notre engagement de qualité resteindemne tout comme notre esprit combattif, avecun simple objectif : faire connaître le meilleurs desarts martiaux à nos lecteurs et donner aux maîtresune occasion unique au monde, celle de présenterleurs travaux de manière professionnelle etinternationalement, au-delà de ces merstourmentées où n'importe qui va pêcher ou estpêché (qui sait ?) qu'est Internet, un endroit oùvaut tout autant un jeunet récemment arrivé dans le secteur qu'un maîtrevéritable. Ce ne seront des temps faciles pour personne, mais ne sommes-nous pasdes guerriers ?Banzai !

Alfredo Tucci est General Manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.Émail : [email protected]

« C'est une crise différentedes autres. Bien qu'aucunene soit pareille à une autre,je crois qu'il ne s'agit pas

d'un ajustement cyclique maisd'un saut final d'une spirale

qui change de sens. »

L'auteur, José Luis Montes, aélaboré un protocole

international de Kobudo policier. Voici la suitede son DVD précédent. Cette fois, il aborde letravail des techniques policières avec lebâton et le tonfa policier.

p. 58

POLICE KOBUDO

Al Dacascos occupe une placetrès importante dans l'histoire

des arts martiaux modernes et de larévolution des styles syncrétiques versl'efficacité. Son nom est bien connu desexperts et des véritables passionnés partoutdans le monde.

p. 06

« The New Shaolin Temple »commença par être un projetde remake du classique desarts martiaux de 1962, mais ilfinit par devenir un nouveaufilm, très bon par ailleurs,avec des acteurs exception-nels chapeautés par JackieChan.

p. 14

CINEMA MARTIAL

KAJUKENBO

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE

Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialiséedans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans sondomaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company pour BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Une très intéressanteinterview du maître PaoloCangelosi qui partage avecnous des souvenirs et nousparle de toute une vieconsacrée aux arts martiaux.

p. 48

KUNG FULes deux fils de Kenwa

Mabuni, Kenei et Kenzo,en plus de développer leShito Ryu de leur père,sont au centre de l'unedes brouil les les plusimportantes de l'histoiremartiale. Salvador Herraíza interviewé à OsakaKenei Mabuni pourconnaître un peu mieux ledernier héritier vivant dufondateur du Shito Ryu.

p. 20

À l'intérieur de la philosophie du « Kapap Combatives », nous vousprésentons ici une approche basée

sur la réalité du Muay Thaï en vue du combat réel,autrement dit de la self-défense.

p. 52

MUAY THAI SELF DEFENSE KAPAP

SHITO RYU KARATE

REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: [email protected] • Directeur de publication: Alfredo Tucci,

e-mail: [email protected] • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Responsable: Patricia Ferriot • Assistante de rédaction: Brigitte de le Court • Chef de production: Marga López-BeltránGarcía, e-mail: [email protected] • Directeur audio-visuel: Javier Estévez • Traducteurs: Brigitte de le Court, Cristian Nani, Celina Von Stromberg.• Service publicité: (+34) 93 775 50 03.• Service abonnements: Tél:(+34) 93 775 50 03. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, LillaDistéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Huang Aguilar, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Photographe: Carlos Contreras • Imprimé par: Sergraph, Amado Nervo, 11 Local 4, Madrid, Espagne • Distribution: MLP, Z. A. de Chesnes, 55 bd de la Noirée, 38070 Saint Quentin Fallavier. B.P.: 59 La Verpillière.Tél: 04 74 82 14 14. Fax: 04 74 94 41 91 • Une production graphique de: Budo International Publishing Co. Capital Budo International France SL: 500.000 pts. NIF: B 61376919. Nº CommissionParitaire: 1111 U 88626. Adresse du titre: c/ Escuelas Pías 49, 08017 Barcelona. • Nº de TVA intracommunautaire: FR 654 144 148 9600012 • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.

our découvrir le cœur et l'âme du Kajukenboet comprendre pourquoi et comment il estarrivé à être ce qu'i l est, vous devezregarder à travers le réseau des faits et desmythes pour assimiler la transformation etl'évolution du système ainsi que ses styles,

méthodes et expressions.Vous devriez avoir la mentalité du fondateur du système

de Kajukenbo original, du style du Kenpo-Karaté, sesméthodes et ses expressions personnelles, ainsi que lesmauvaises interprétations qu'on a fait de son véritablecaractère et de la manière dont certains de sesdisciples, les uns bien intentionnés, les autres pourleur propre intérêt, modifient l'essence duKajukenbo pour leur propre bénéfice et pouvoir.

C'est un fait et cela n'arrive pas seulementdans le système Kajukenbo, mais dans denombreux autres styles d'arts martiaux. Dans lareligion comme exemple, les fidèles ont tendance àpenser que leur chemin est le seul qui permet d'allerau ciel, alors que nous savons tous que nombreux sont leschemins qui conduisent à Rome.

Quand on parle d'histoire, il faut toujours se centrer surl'histoire au pluriel et pas sur la propre histoire. Et il nousfaut, malheureusement, faire confiance à l'intégrité et àl'exactitude du narrateur.

Les quatre piliers du Kajukenbo sont le Kenpo-Karaté (ou Kempo, également connu comme le styleoriginal), le Tum-pai, le Ch'uan Fa et le Wun HopKuen Do. On a souvent erronément assimilé leKajukenbo au Kenpo-Karaté.

Revenons à l'époque où à Hawaii (fin desannées 40, début des années 50), les frèresEmperado, ainsi que d'autres jeunes,développèrent une méthode de combat efficacebasée sur la self-défense sensée. Si nousremontons dans le temps, les bagarres et leséchanges de coups de couteau étaient, à cetteépoque, habituels dans les rues d'Honolulu etpas seulement entre les autochtones, maiségalement entre les autochtones et les marinsaméricains envoyés là-bas.

On ne sait comment, celle qui s'appelait enréalité la « Société de la ceinture noire »commença à être connue en tant que Ka-Ju-Ken-Bo. On a assumé que le nom fut une idée deKenneth Funakoshi, ceinture bleue du cours deKenpo-Karaté d'Emperado au Palama Settlement

Ce maître occupe une place très importante dans l'histoire des arts martiauxmodernes et de la révolution des styles syncrétiques vers l'efficacité. Son nomest bien connu des experts et des véritables passionnés partout dans lemonde, mais aussi des profanes en la matière car son fils, Marc Dacascos, estl'une des vedettes du cinéma d'action de ces vingt dernières années. Nous avonsaujourd'hui l'honneur de présenter son premier travail avec nous en format DVD,un travail qui démarre brillamment une série de publications audio-visuelles etécrites pour les prochaines années.

PTexte :

Photos en studio : © Alfredo TucciAl Dacascos

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Dojo d'Honolulu et neveu de GiginFunakoshi, créateur et fondateur du KaratéShotokan. Mais on en attribue le mérite àFrank Ordoñez, chargé à cette époque derédiger la matière et les articles à propos duKajukenbo.

Cela montre combien il est facile dechanger l'histoire et de dire que le systèmes'appelait le Kajukenbo. Les styles pratiquésen réalité étaient le Kenpo-Karaté, le Tum-Pai,le Ch'uan-Fa et le Wun Hop Kuen Do. Cesstyles sont les piliers qui servirent de base à lacréation du système Kajukenbo, mais d'autresarts martiaux ont également été utilisés poursoutenir chacun des piliers, je veux parler desarts martiaux mixtes, plus connus commeMMA, le Sambo et les méthodes modernesde combat militaire ainsi que la pratique desarts médicaux et thérapeutiques.

Il est intéressant de faire remarquer quetandis que beaucoup considèrent que leKajukenbo est la base originale du MMA, jesuggèrerais que le MMA du Kajukenbo estplus proche du sens profond des artsmartiaux car l'attitude et de l'application destechniques de combat cherchent à vaincre età survivre.

Les méthodes concernent les typesd'enseignement ou la manière d'enseignerdes maîtres : la méthode d'Emperado, laméthode de Reyes, la méthode de Gaylord,la méthode de Dacascos, la méthode deRamos, la méthode de Rebelo, la méthodede Wulf, la méthode de Bettencourt ou laméthode de Dam Baker. Les expressionssont les accents de la méthode.

Ça peut paraître confus, mais en réalité çane l'est pas. L'explication n'est que lamanière concrète de l' individu decomprendre au-delà du système, du style,de la méthode, c'est de là que vient laliberté, l'expression du cœur et de l'âme del'art. Par exemple, en Europe, nous pouvonsvoir des uniformes où on lit : « système

Kajukenbo, style Kenpo-Karaté, méthodeEmperado », mais l'expression de cetteméthode, c'est le maître qui l'enseigne. Et siel le devient la vôtre, c'est alors votreexpression de la méthode. Nous en avons vubeaucoup qui disent qu'ils enseignent uneméthode complète, mais si nous faisons bienattention, c'est là l'expression oul'interprétation de la méthode de la part dumaître lui-même que vous voyez. Autreexemple : le système Kajukenbo, style WunHop Kuen Do, méthode Dacascos, expriméepar Bruno Rebelo.

Les quatre piliers ci-dessus indiquésdonne une idée de ce qu'est le Kajukenbo,de comment il est réellement car il ne sebase pas sur un seul pilier comme beaucouple pense, en Espagne particulièrement, où onutilise mal le mot « Sijo » (créateur). Commeremarque à part, permettez-moi de vous direqu'il n'existe qu'un Sijo en réalité, « Sijo »signifie le créateur, le divin ou Dieu. Enutilisant « Sijo » tout seul, on implique l'idéede divinité. Quand nous utilisons le mot « Sijo », nous devons le faire dans unephrase comme « le Sijo du Kajukenbo » ou « le Sijo du Kenpo », qui signifierait le créateurdu Kajukenbo ou le créateur du Kenpo. Pourse référer au créateur de l'art martial, le motcorrect devrait être Jo-Tze (Jo-Si), ainsi, lemot pourrait ainsi être utilisé tout seul.

Le premier pilier, le Kajukenbo original,style Kenpo-Karaté, est un style composé deplusieurs arts martiaux et on dit qu'il futconçu entre 1947 et 1949 par cinq hommesd'une vingtaine d'années : P.Y.Y. Choo,pratiquant de Karaté, ce qui donna lapremière diphtongue (KA), Frank Ordoñez duJu-Jitsu et J. Holck qui contribua avec leJudo (JU), Adriano Emperado qui apporta leKenpo (KEN) ainsi que d'autres arts decombats philippins, et George Chuen YokeChang qui apporta certains aspects de laBoxe (BO), aussi bien la Boxe occidentale

que la Boxe chinoise plus connue commeKung-Fu ou Gung-Fu.

Aucun d'entre eux n'était grand maître àcette époque, ils simplement maîtres ouprofesseurs ou tout simplement instructeursou élèves de leur art martial. Actuellement,après des années de pratique, de réussite etd'élèves, tous les fondateurs originaux ontobtenu le titre de grand maître.

Au moment d'écrire cet article, des cinqfondateurs, sont encore en vie deux grandsmaîtres : le grand maître Joseph Holck, enArizona et le grand maître Frank Ordoñez, àHawaii. Dans le style Kajukenbo-Kenpo-Karaté, la plupart des conservateurs qui sesentent à l'aise en sauvegardant ce qui leur aété enseigné ont formé la base de ce qu'onappelle le Kajukenbo original.

La plupart des anciens mouvements, trucset techniques qui étaient enseignés dans lespremières étapes du Kajukenbo existentaujourd'hui encore sans changements àpeine. Beaucoup de gens affirmentenseigner le système original de Kajukenbo,style Kenpo-Karaté, méthode Emperado,mais il s'agit de leur propre expression ouinterprétation.

Le premier pilier apporta la terminologie qui,comme toutes les terminologies utilisées,provenait de la langue japonaise du fait del'influence d'individus comme James T. Mitosequi se chargea de faire connaître le Kenpo àHawaii. Il fut le maître du fameux professeurChow et du professeur Emperado, toutcomme d'autres instructeurs japonais quienseignèrent le Judo et le Karaté à cetteépoque. C'est au cours des soixantepremières années qu'eurent lieu les plusgrands changements dans l'histoire duKajukenbo et l'enregistrement légal de l'Institutde Self-Défense de la Kajukenbo Hawaii Inc.

Robert “Centella” Kawakami devintprésident du Kajukenbo et AdrianoEmperado en devint son fondateur et la tête

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Grands Maîtres

« Le Kajukenbo est unart hybride qui stimule

ses pratiquants àdécouvrir leur propre

expression. Cela fait partie del'essence de cet artmartial éclectique et adaptable. »

visible tandis qu'il passa de l'uniforme blanc traditionnel du Karatépour le noir du Kenpo. De nombreux élèves portaient deschemisettes rouges en dessous des uniformes noirs tandis quecelles des instructeurs étaient noires.

Le deuxième pilier du Kajukenbo, le style Tum-Pai, provint del'instructeur chef Adriano D. Emperado qui se sentait frustré par ladirection que prenait le Kajukenbo Kenpo-Karaté original. Avecbeaucoup de ses meilleurs instructeurs qui émigrèrent avec lui auxÉtats-Unis depuis Hawaii, avec la perte de contrôle et d'autres conflitsqui suivirent, Emperado modifia la prononciation de Kajukenbo pourKajukembo et inclut Al Dela Cruz et moi-même, Al Dacascos, à la têtede ce qu'il appela le Tum-Pai Gung Fu en 1962-63.

Dela Cruz cessa d'être l'instructeur chef de l'Association deKenkabo du système Kajukenbo pour apprendre des matières plus

avancées -comme je le ferai moi-même plus tard-, ce qui lui

permettra d'acquérir lacapacité et l'habileté suffisante

pour devenir l 'un des quatrefondateurs du Kajukenbo

Original.

Nous n'avions aucune idée de la direction qu'Emperado allait nousfaire suivre, mais nous étions désireux d'apprendre. Du fait de sarelation avec la communauté chinoise et avec beaucoupd'instructeurs de Gung Fu chinois, Emperado avait commencé àimplanter les concepts de la Lutte du sud de la Chine, ses principeset ses formes. Surtout le Sil-Lum del Sur, le Hang-Ga, le Choy-Li-Fat,le Tai Chi, le Hsing Yi et le Chi-Kung.

D'autre part, je fus l'élève de Sifu Buck Sam Kong du système Sil-Lum Pai de Gung Fu pendant une courte période de temps.J'étais donc le dernier homme de la toute récente section Tum-Pai,pilier du Kajukembo.

L'ordre était le suivant : Emperado, Dela Cruz et puis moi,Dacascos. Et c'est resté comme ça jusqu'à ce que je doive émigreraux États-Unis en février 1965. Je me suis installé dans le nord dela Californie, tout comme avant moi le firent d'autres pratiquants deKajukenbo. Le nom de Tum-Pai sera retiré du Kajukenbo en 1966 etreviendra officiellement avec le Kajukenbo Tum-Pai du nord en avril 1984, quand le Sifu Jon Loren de Kelso, Washington, présenta

la nouvelle version du Tum-Pai auprofesseur Adriano Emperado en

Orégon et sol l ic i ta que le Tum-Pai soit reconnu comme lequatrième pilier.

Le troisième pilier du Kajukenbose fit connaître en tant que

Kajukenbo Ch'uan Fa et je fus moi-même le fondateur de cette section

conjointement à Adriano Emperado et AlDela Cruz. Cette section devint celle quiexerça la plus grande influence car sonemblème devint le symbole internationaldu Kajukenbo. Les idéogrammes chinois

Ch'uan Fa Gung Fu veut essentiellementdire Kempo Chinois-Gung Fu. Les mots

affectèrent tous les pratiquants de Kajukenbodu monde au point d'identif ier le pil ier

auxquels ils appartiennent. L'évolution seproduisit quand je fus présenté au Centre

culturel chinois San José où le Sifu Paul Ngenseignait le système Fu-Huk du Kung, ainsi que le

style de nord de Shaolin Kung-Fu.Sifu Ng était également élève du professeur Wong

Jack Man, l'homme qui affronta Bruce Lee dans unecélèbre bataille entre ces deux styles. L'influence du styledu nord du Kung-Fu sur ma croissance et mondéveloppement personnel fut telle que je n'ai plus jamaispu dire que le Tum-Pai s'appelait Tum-Pai. Après deux ansd'entraînement intensif à ce style de Kung-Fu,

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j 'ai commencé à introduire et à mettre enpratique ces formes dans « I began Tum-Pai » etje pensais pour ça que jamais plus ça nepouvait s'appeler Tum Pai. Emperado, Dela Cruzet moi avons décidé d'éviter le nom de Tum-Paiet d'utiliser celui de Ch'uan Fa qui était un nomplus générique du Kempo chinois. Nous avons

alors commencé à utiliser une terminologiechinois au lieu de la terminologie japonaisequi était utilisée jusqu'alors.

L'Association américaine de Kajukenboadopta l'emblème de 1967 et deux ans après,l'Association international de Kajukenbodécida d'utiliser également cet emblème.

Grands Maîtres

Le quatrième pilier du Kajukenbo est le Wun Hop Kuen Do, il futreconnu officiellement en 1969.

Le nom de Wun Hop Kuen Do ou WHKD acquit sa propre identité.Je suis devenu le seul fondateur de cette section car mon innovationet ma redécouverte des concepts et des principes du passé

exercèrent une grande influenceauprès de la communauté desarts martiaux.

L'importance des 25principes techniques ducombat adoptés par JoeLewis, les concepts

et les interprétations me conduisirent plus loin. Cela me poussa àincorporer significativement plus de systèmes éclectiques de lutte ausystème ainsi que des concepts empruntés aux arts martiauxphilippins incluant le combat contre les armes blanches. Il en résultatun style qui est fier de pouvoir être utilisé dans les combats de la vie réelle.

La principale caractéristique du WHKD est sa fluidité et sesinstruments uniques pour mettre en valeur la fluidité ou Chi. Le

WHKD est communément appelé « le système sanssystème ». Cet art martial cherche à s'adapter à

n'importe quelle situation et à incorporer denouvelles techniques que puissentréaliser les pratiquants. Avec une tellestructure, le style conserve ses racinestraditionnelles du Kung-Fu, il enseigne

les voies pour conserver plutôt que détruire etcherche à inculquer le respect de l'être humain et

le sens de la quiétude qui doit être présente danstout pratiquant d'art martial. L'attitude de

souplesse s'applique également auxtechniques de défense, car il n'existe pas de

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réponse préétablie pour chaque situation et il fauts'adapter à la situation qui se présente. Cette idéedomine la self-défense, celle-ci est créative et permet àchacun de choisir la meil leure réponse. I l y a denombreux exercices permettant de développer cettesouplesse et cette créativité pour devenir capable derépondre de manière réflexe aux différentes situations.

La méthode Dacascos Wun Hop Kuen Do a produit denombreux champions et des célébrités dans le monde duKajukenbo. L'une d'elles est Mark Dacascos, acteur etexpert martial qui a joué dans des films comme « LePacte des loups », « Crying Freeman », « Only the Strong »et d'autres films et programmes de télévision, sanscompter son rôle de présentateur dans « Iron ChefAmerica ».

D'autres champions comme Malia Bernal Dacascos,Eric Lee, Karyn Turner, Karen Shepard, Christian Wulf,Emmanuel Bettencourt, Winfred Joszko ne sont qu'unpetit morceau de la grande fabrique de lutteurs, profes-seurs et élèves qu'est le Wun Hop Kuen Do.

Sur cette structure se créa l'Association Ohana de Kaju-kenbo, qui regroupe une multitude d'organisations dans le

monde entier. « Unies maisindépendantes »,telle est la devi-se.

Le Kajukenboest un art hybridequi stimule sespratiquants àdécouvrir leurpropre expres-sion. Cela faitpartie de l'essen-ce de cet art mar-tial éclectique etadaptable.

« L'entraînement est la voie, bouger encercle, danser avec vos sentiments tout en

connaissant la merveille, l'illumination Chan. »Moine Jing Neng

« New Shaolin Temple »

SynopsisAu début de la Chine républicaine, les

luttes entre les différents seigneurs de laguerre pour étendre leur pouvoir et leursterres ravageaient le pays. C'est ainsi quele jeune général Hou Jie (Andy Lau) et sondélégué personnel Cao Man (NicholasTse) prirent le contrôle de la localité deDengfeng, dans la province de Henan,la issant des mi l l iers de morts et deblessés sur leur passage et attaquantégalement le vénérable Temple Shaolin.Peu après, Hou fut t rahi par Cao lui-même, qui l'abandonna grièvementblessé et sans aucune possibilité claire desurvie jusqu'à ce que le cuisinier Wu Dao(Jackie Chan) lui fournisse aliment etrefuge. Hou se sentai t terr ib lementcoupable de ses erreurs du passé etdécida de devenir moine pour rédimer sespéchés. Au cours de son séjour à Shaolin,peu à peu, Hou apprend à comprendreles principes de Shaolin à travers l'étudeet la pratique des arts martiaux, devenantnon plus l'ennemi mais l'ami des jeunesmoines Jing Neng (Wu Jing) et Jing Kong(Xing Yu) au point de protéger le TempleShaolin à leurs côtés.

La productionCette production ambitieuse commença

par être un projet de remake du classiquedes arts martiaux de 1962 « Shaolin Temple» qui non seulement catapulta auvedettariat de grandes starscomme Jet Li, mais encoremarqua le début duresurgissement de la cultureShaolin telle qu'on la connaît

aujourd'hui, captivantdes mil l iers dejeunes de tousles coins de laChine et même del'étranger, qui se

rendirent à

la province de Henan dans l'espoird'apprendre quelque chose dans cetendroit légendaire. Mais une foisconcrétisée l'équipe de production etobtenue l'approbation de l'abbé du templeShi Yonxin, le f i lm prit une directiondiamétralement opposée à la directionoriginale, optant pour un argument chargéde dramatisme et centré sur la mise enévidence des attributs essentiels dubouddhisme Chan, mais avec suffisammentde scènes d'action pour ne pas s'opposercomplètement aux conventions du cinémamartial.

La version originale est une histoire devengeance. Jet Li interprète le rôle d'unjeune qui se rend au temple pourapprendre les arts martiaux et pouvoir ainsivenger la mort de son père. Les artsmartiaux, représentés par une équipe derêve de champions de Wushucontemporain, sont le point fort du film.Dans cette nouvelle version, l 'acteurprincipal accourt au temple se repentant deses brutales actions passées et à larecherche de l ' i l lumination et c'estjustement ce processus de reddition l'undes points forts du f i lm. Malgré saprofondeur, « New Shaolin Temple »possède également tout l'attirail d'uneproduction commerciale importante etprésente un budget de 30 mill ions dedollars. Il fut intégralement tournée dansles studios cinématographiques deHengdian à Zhejiang, où l'on construisit enquatre mois une réplique du temple,plusieurs des jardins et des bâtiments quil'entourent et une statue de Bouddha de 10 mètres de haut. En ce sens, laproduction est on ne peut plus voyante,avec une photographie extraordinaire, demagnifiques effets spéciaux et une superbebande sonore

Les acteursJackie Chan - D'origine extrêmement

humble, son histoire est aujourd'hui unsymbole de dépassement grâce à untravail infatigable et un dévouementabsolu. Chan n'est pas seulementparvenu à devenir la principale figuremondiale du cinéma martiale, il est ausomment pendant plus de trente ans. Sonnom est synonyme d'un mélange uniqueentre le cinéma martial, lacomédie physique et les scènesrisquées.

Andy Lau - Acteurcommercial à succès depuis lesannées 80 à Hong Kong, AndyLau a plus de 160 films à sonactif en plus d'une carrière dechanteur menée conjointement.Bien que ne possédant pas unentraînement martial en dehorsde celui demandé par le cinéma,Lau se débrouille bien dans lesrôles d'action comme il ledémontra dans « Twinkle LuckyStars » (1986), « Island of Fire »(1990) et bien d'autres. Pour son rôledans « New Shaolin Temple », il seprépara en s'entraînant pendant trois

Cinéma Martial

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mois à la Boxe Shaolin Qixingquan ainsi qu'aumaniement du bâton.

Nicholas Tse - Autre artiste polyfacétique del'ex-colonie britannique, Nicholas Tse est chanteur,compositeur, acteur, réalisateur et producteur. Il estconsidéré comme l'acteur le plus prometteur de sagénération. Tse étudie les arts martiaux et enparticulier le Wing Chun depuis qu'il a commencésa carrière cinématographique. Il a participé à denombreux films d'action comme New Police Story(2004), Dragon Tiger Gate (2006) et Invisible Target (2007).

Wu Jing - Également appelé Jackie Wu, Wu Jingest un ancien membre de la prestigieuse équipe deWushu de Beijing avec de nombreux championnatsnationaux de Wushu à son actif. Wu fut découvert parle réalisateur Yuen Woo-Ping qui le sélectionnacomme acteur principal pour « Tai Chi Boxeur »(1996). Il a depuis participé à de nombreux films etséries télévisées dont « Fatal Contact » (2006) et « Invisible Target » (2007).

Xing Yu - Membre de la 32e génération de moinesguerriers du temple de Shaolin, Shi Xingyu

commença sa carrière d'acteur dans la comédiemartiale hilarante « Hung Fu Hustle » (2004). À partir

Emilio AlpansequeEmperor Classic Films Company Limited,

Emperor Motion PicturesPhotos :

Texte :

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Cinéma Martial

de là, ses travaux les plus importantsincluent plusieurs projets comme « DragonTiger Gate » (2006), « Flash Point » (2007) et« Ip Man » (2008) entre autres. Récemment,Xing Yu a renoué ses vœux bouddhistes àShaolin et est devenu membre de la 34egénération, recevant le nom de Yanneng.

Hung Yan-Yan - Également connu sousson nom en mandarin Xiong Xinxin, Hungest célèbre pour avoir été le double de JetLit pendant de nombreuses années. Ancienmembre de l'Équipe de Wushu de Guangxiet plusieurs fois champion national, Hung,avec ses trente ans de carrière, est undoubleur, acteur, chorégraphe et réalisateurexpérimenté. L'incombustible « Coweb »(2008) est sa première œuvre en tant queréalisateur.

Yu Hai - Ayant pratiqué les arts martiauxavant et après la Révolution culturelle(1966-1976), Yu Hai est un grand expert deWushu, membre de l'équipe de Shandonget mieux connu comme le créateur de laversion moderne de la Boxe de la mantereligieuse ou Tanglangquan, entre autresréussites. Yu est le seul membre de l'équipeoriginale du fi lm de 1982 qui joue denouveau dans « New Shaolin Temple »,cette fois dans le rôle de l'abbé du temple.

Les scènes d'actionLe réalisateur Benny Chan qui a dirigé

Jackie Chan dans « Who I Am ? » (1998), « New Police Story » (2004) et « Rob-B-Hood » (2006), conféra la direction de

« New ShaolinTemple est un filmqui mérite d'être vu

car malgré qu'ils'agisse d'un drame,c'est également une

œuvre digne dugenre martial. »

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l'action aux vétérans Corey Yuen et Yuen Tak qui nousprésente une succession de scène d'actions qui ne devraientdécevoir personne, ni les fans les plus acharnés du cinémamartial. Ils viennent tous les deux de la même école del'Opéra de Pékin où se formèrent Jackie Chan et SammoHung entre autres et n'ont pas lésiné sur les chorégraphiesmagnifiques, scènes d'entraînement, combats multiples,persécutions, explosions et l'indispensable combat final,utilisant au maximum les habiletés des acteurs.Bien qu'Andy Lau et Nicholas Tse démontrent clairement

leur capacité martiale, le pilier fondamental en la matière est lesplendide travail des acteurs expérimentés : Wu Jing, Xing Yuet Hung Yan-Yan. Il est fait un usage adéquat, rapide et clair

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Cinéma Martial

des câbles pour aider les acteurs, avecmoins de coupes et moins de CGI ce quirend les séquences d'action plus fortes etdynamiques. Jackie Chan nous régale avecson rôle de moine cuisinier, heureux et bonenfant, qui ne sait en réalité pas mesurer sespropres habiletés martiales obtenues aprèsdes années de travail dans les cuisines. Unetouche de comédie de situation qu'onapprécie pour équilibrer un peu les momentsles plus mélodramatiques de l'histoire.Il convient de faire remarquer que les

moines basent tout leur entraînement surl'exercice traditionnel du ShaolinQixingquan, quelque chose de neuf, quicontraste avec les styles de Wushu

contemporain montrés dans le film original.Cet exercice appartient à l'un des styles lesplus anciens pratiqués dans le temple, leChanghu Xinyimen, avec une variété detechniques d'attaque et de défensesensées et très pratiques et une applicationbrève mais vigoureuses de la force. Lemoine guerrier Shi Yongzhi a été chargé dediriger l'entraînement des acteurs à cetexercice traditionnel.

Notre critique« New Shaolin Temple » est un film qui

mérite d'être vu car, malgré qu'il s'agissed'un drame, c'est également une œuvre

digne du genre martial. La trame se déroulebien, elle se centre sur la transformation dupersonnage principal, homme mauvais etmégalomane en un homme sincère, repentiet renouvelé. Une manière différente deprésenter la culture Shaolin, commequelque chose qui transcende l'apparence,qui va au-delà des arts martiaux qui y ontété pratiqués au cours des siècles et pourdes raisons différentes. Des arts martiauxqui ne sont, dans ce contexte, que desvéhicules pour facil iter la réalisationpersonnelle, la méditation et la pratique duChan en général, en faisant confiance à lasagesse innée de tout être humain pourpouvoir réaliser tout son potentiel.

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Dans ce travail qui est une suite de son précédentDVD, José Luis Montes élabore le Protocole

international de Kobudo policier, centré sur lestechniques de bâton et de tonfa adaptés à la fonctionpolicière, où la frappe passe au second rang et où lapriorité est donnée au contrôle et à l'arrestation. Ce protocole cherche à unifier les techniques

internationales que doivent utiliser les fonctionnaireschargés de l'accomplissement de la loi, en respectantles normes internationales des Nations unies pour

agents de police en missions de paix ainsi que celles dela Déclaration universelle des droits de l'homme, ainsi

que la Convention contre la torture et autrestraitements dégradants. Nous étudierons avec lui lesempoignements, les gardes, les zones de frappe et lescoups interdits, les techniques d'attaque, de défense,

de luxation, les projections, les transports, les contrôles,les immobilisations, les techniques de self-défense, lessituations de résistance passive et de combat, aussi

bien pour le bâton que pour le tonfa. Un travailintéressant, fruit d'une longue expérience de l'auteur,qui a comparé les idées et les types d'entraînement

d'instructeurs de police de pays comme les États-Unis,le Canada, le Brésil, l'Argentine, la France, l'Italie,

l'Allemagne, le Maroc, le Sénégal, l'Égypte, l'Algérie, leBénin, le Cameroun, les Philippines, etc.

Le style Kempo-Karaté est souvent reconnucomme étant le leader du système Kajukenbo,mais trois autres styles, le Tum-Pai, le Chuan-Faet le Wun Hop Kuen Do, représentent presque65% des pratiquants de Kajukenbo dans le

monde. Le célèbre grand maître Al Dacascos,co-fondateur des styles originaux de Kajukenbo

Tum-Pai et Chuan-Fa et seul fondateur duKajukenbo Wun Hop Kuen Do, explique etdémontre les influences de l'évolution duKajukenbo en ce nouveau millénaire.

Les principes et des concepts de combat duWHKD sont brièvement abordés dans ce DVD

qui met particulièrement l'accent sur lesexercices pour améliorer la souplesse en

utilisant les coudes et les genoux dans « l'InsideRange », les mouvements de contre qui

faciliteront nos réactions même quand leschoses vont mal. Il présente également un

éventail des désarmements d'armes blancheset contondantes suivant les principes d'angleset de vitesse pour tous les pratiquants de Wun

Hop Kuen Do. Une série de DVDsd'entraînement avec laquelle le Sifu Al

Dacascos veut laisser une trace de l'importancedu style Wun Hop Kuen Do dans le système

Kajukenbo.

Le Kapap actuel est un système de combat hybride qui étudie ce qui fonctionne et ce quine fonctionne pas, mais avec une base réelle et en travaillant avec des principes. Alors

qu'une technique peut fonctionner ou pas, un principe nous permet de passersouplement d'un mouvement à un autre et d'avoir le contrôle de la situation. À l'intérieur de la philosophie du « Kapap Combatives », ce travail présente uneapproche du combat réel basée sur le Muay Thaï, un art magnifique sur lering, mais qui doit s'adapter à un autre types de règles dans la rue et la règlela plus importante est celle qui dit que dans la rue, il n'y a pas de règles. W. Paardekooper, instructeur de niveau 4, a directement été formé par AviNardia. Il possède une intense carrière de combattant de Muay Thaï etnous surprend avec ce système élaboré de self-défense. Sesenseignements sont destinés à des gens qui ne font pas de sports etcherchent simplement à apprendre à se défendre et à défendre les leurs.N'ayant pas beaucoup de temps pour préparer leurs mains et leurs tibias,ils apprennent à utiliser les coudes et les genoux, des parties très fortes ducorps humain et de grands instruments pour faire mal. Quand vous nepouvez pas éviter l'affrontement, vous devez vous battre. Il n'y a alorsqu'une seule règle : GAGNER !

Tous les DVDs produits par Budo International sontscellés au moyen d’une étiquette holographiquedistinctive et sont réalisés sur support DVD-5, formatMPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même,l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphiessuivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVDne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou lasérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vousmontrons ici, il s’agit d’une copie pirate.

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Kenwa Mabuni fut en son moment l'un des principaux maîtres de Karaté, peut-être le plusgrand, tant pour sa technique que pour ses connaissances dans cet art martial. Ses deux fils,Kenei et Kenzo, en plus de développer le Shito Ryu de leur père, sont au centre de l'une desbrouilles les plus importantes de l'histoire martiale. Salvador Herraíz a visité à Osaka les dojosdes deux maîtres et il a interviewé Kenei Mabuni pour connaître un peu mieux le dernier héritiervivant du fondateur du Shito Ryu.

LE SHITO RYU DÉRACINÉ ET LA MÉSENTENTE DES FILS DE MABUNI

Salvador Herráiz, 7e Dan de Karaté, depuis Osaka (Japon)

Texte et photo :

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Histoire du Karaté

i nous pensons aux maîtres historiques du Karaté, ilfaut indiscutablement considérer Kenwa Mabunicomme l'un des principaux, sinon le plus important,car il fut grand maître de grands maîtres.

Bien que s'étant formé à Okinawa sous la direction d'Anko Itosu et deKanryu Higaonna, il s'en alla vivre avec sa famille à Osaka où ildéveloppa son style qu'il appela d'abord simplement Mabuni Ryu, puisHanko Ryu et plus tard et définitivement Shito Ryu.

En 1939, Mabuni créa également ce qu'il appela audébut la Dai Nihon Karaté-do Kai et qui deviendra ensuite laNippon Karaté-do Kai, une organisation que son plus jeunefils Kenzo dirigera jusqu'à sa mort. J'avais depuis longtemps très envie de connaître

personnellement, lors d'un de mes voyages au Japon, lefief du Shito Ryu traditionnel dans la ville d'Osaka et quandle moment est arrivé, j'y ai consacré plusieurs jours. Grâceà l'élève de Kenzo Mabuni, le maître Kazuo Sakai, 8e Dan,avec qui depuis longtemps j'avais préparé cette rencontre,je me suis enfin vu, une après-midi d'août, sur le tatami duvéritable et authentique dojo du maître fondateur, KenwaMabuni. Effectivement, le dojo se trouve à côté de lamaison du créateur du Shito Ryu, et son fils cadet, Kenzo,en hérita. C'est un dojo très petit, à Ikue, dans le quartierd'Asahi. C'est là que j'ai pris rendez-vous avec TakaakiKato, président de la Nippon Karaté-do Kai, le shihanNobuyasu Kitano et bien sûr Kazuo Sakai (qu'il ne faut pasconfondre avec un autre maître exactement du même nomet qui est rien moins que 10e Dan de Wado Ryu). Actuellement, Tsukasa (Hiroko), la fille de Kenzo, tient le

dojo qui fut celui de son père et avant de son grand-pèreKenwa. Mais la maison d'à côté, qui a également appartenuà ses ancêtres, n'appartient plus à la famille. Elle vit àSakai, tout près d'Osaka. J'avais également pris rendez-vous avec elle, l'actuelle soke d'organisation, mais unrhume inopportun l'empêcha de venir au rendez-vous et jedus me « contenter » de recevoir les explications de troisshihans de l'école.À la mort de Kenwa, en 1952, le Shito Ryu non seulement

souffrit les divisions que nous pouvons même considérercomme logique, étant donné qu'on peut en voir dans toutesles écoles, mais encore il souffrit l'affrontement des deuxfils du fondateur, Kenei et Kenzo. Ainsi, à la mort de Kenwa,progressivement, de nouveaux groupes se constituèrent,dirigés par de grands disciples de Kenwa, avec en 1955,une fuite de disciples très importants : Ryusho Sakagami(Itosu Kai), Masaru Watanabe (Seiki Kai), Kenjiro Tomoyori(Kenyu Ryu) ou encore Chojiru Tani (Shukokai). Mais au sein de la famille, il y eut une lutte de pouvoir

pour la direction de l'école. L'histoire commença à la mortde Kenwa Mabuni. Sa veuve Kame avait besoin d'unsuccesseur familial pour le Shito Ryu. L'épouse de Kenwaavait exercé un poids spécifique sur son mari qu'elle avaittoujours appuyé et accompagné. Ainsi, Mabuni avaitcoutume de frapper le makiwara du jardin tous les matins etsi un jour, il pleuvait, il pratiquait le également et sonépouse le protégeait avec un parapluie. L'héritage technique du Shito Ryu accumulé par Kenwa

Mabuni était important et Kame voulait le préserver. Le styledispose en effet de plus de 60 katas et plusieurs ont étécréés par Mabuni. C'est le cas de Yuroku, Shiho Kosokun,Matsukaze, Aoyagi, Shinsei et Myojo. Ce dernier était sonkata privé et bien que son sens soit « L'étoile du matin », « L'étoile brillante » ou « L'étoile de l'aube », comme onveut, Mabuni lui donna ce nom en mémoire à l'institut où ilavait enseigné la défense personnelle. Le kata reprend lesdéfenses qu'il enseigna dans cet institut. On raconte qu'à lafin de sa vie, Kenwa Mabuni avait terminé quatre katas deplus qu'il aurait appelé Kenosha, Kuench, Kenki et Kenshu,mais sans les ajouter encore officiellement au style. Sa mortl'empêche définitivement de le faire. Le maître Minobu Miki

S

Sur la page précédente, Kenei Mabuni et ShigehiroTerada dans le dojo de Kenei à Ichioka.Sur cette page, en haut, la Kamiza (partie principale)

du dojo de Kenwa Mabuni (et ensuite de Kenzo). Au centre, extérieur du dojo de Kenei, à Ichioka. En bas, extérieur du dojo original de Kenwa à Ikue.

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(élève de Kenzo) se référait à ceux-ci commeles katas fantômes. J'ai interrogé à ce sujet lesshihans de Kenzo, mais ils ne savaient rien, cequi ne cesse d'être pour le moinsdéconcertant. Il fallait également préserver leskata de Bo Jutsu et de Sai que les maîtresArakaki et Soeshi, dans le premier cas, etTawada, dans le deuxième cas, avaienttransmis.À la recherche du successeur idéal, Kame

demanda d'abord à Kenei (né le 13 février1918) d'accepter cette responsabilité, en tantque fils aîné. Kenei avait été prévu commesuccesseur déjà avant la mort de son père,mais à l'heure de la vérité, il refusa. Au début,peut-être parce qu'il ne s'en sentait pas

capable car il avait cessé de s'entraîner vers1940. Sa mère fit alors la même offre à son filscadet, Kenzo, qui avait commencé às'entraîner à l'Àge de 13 ans. Kenzo réponditqu'il devait y réfléchir.Kenzo Mabuni est né le 30 mai 1927 à Shuri,

deux ans après que son père Kenwa neformalise le Shito Ryu. Kenzo obtint sonpremier Dan le 1 août 1943.On raconte que tandis qu'il réfléchissait à

l'offre de sa mère, Kenzo continua de pratiquerdu Karaté provisoirement avec RyushoSakagami et Kenichi Watanabe, élève deKanken Toyama (et ce dernier d'Itosu etHigaonna tout comme Kenwa Mabuni).Finalement, Kenzo se retira à Nagoya pour

réfléchir sur le sujet etdécida d'accepter l'offre.Mais peu après, son frèreaîné, Kenei, accepta la demande de samère… et l'embrouillecommença. Kenzo s'étaitfait à l'idée et ne voulaitpas renoncer à sonnouveau statut. « Donnerc'est donner et reprendrec'est voler », dut penserKenzo. Kame, sa mère,

préfèra que Kenei, le f i ls aîné, soit lesuccesseur officiel et comme Kenzo ne reculapas, leurs vies empruntèrent des voiesdifférentes et ils dirigèrent chacun des courantsdifférents.Kenei et Kenzo, deux grands maîtres, tous

deux de la plus haute catégorie dans le ShitoRyu, sont donc littéralement frères de sang etils ont, tous les deux, grandi à Osaka (Kenei yest toujours). Cependant, leur manièredifférente de comprendre l'héritage de leurpère a fait que leurs vies aient ététechniquement et spirituellement opposées.Kenzo est décédé en 2005.Les disciples de Kenzo Mabuni ont toujours

affirmé qu'il était le véritable héritier du Karatétraditionnel de son père. Ils considéraient queKenei, son frère aîné, s'était progressivementéloigné du Shito Ryu original, influencé par uncaractère plus sportif et plus politique. Quoiqu'il en soit (je n'ai pas la base suffisante pourprendre parti ou pas pour une telle idée), à lamort de Kenzo en 2005, d'importants disciplesde cette lignée s'en écartèrent et refusèrentd'obéir à la nouvelle direction de sessuccesseurs. C'est le cas par exemple deMinobu Miki, qui vit à San Diego (États-Unis).L'organisation de Kenzo Mabuni est la NipponKarate Do Kai (Shito Ryu Japan Karate Do Kai),

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Histoire du Karaté

mondialement la Shito Ryu International KarateDo Kai. La l ignée dirigée par Kenzo estégalement appelée Seito Shito Ryu, autrementdit le Shito pur et véritable. Le plus haut gradédu style, excepté bien sûr feu le Soke KenzoMabuni, est le 9e Dan Toji Tanaka. Après lui,neuf personnes sont shihan 8e Dan et neufautres shihan 7e Dan.J'ai connu Kenzo Mabuni, il y a plusieurs

années, en 1993, nous avons même partagéaux États-Unis un vol intérieur entre laCalifornie et le Nevada. Bien qu'il ait donné pasmal de cours aux États-Unis, Kenzo n'a paseu, dans le reste du monde, unetranscendance aussi grande que son frère. Il

n'existe pas non plus beaucoup dedocumentation historique à son sujet. Enrevanche, le passé (et le présent) de Kenei estbien connu, il est plus associé au Karaté. Quoiqu'il en soit, mon principal objectif à Osaka,c'est Kenei Mabuni, compte-tenu en outre dufait qu'il est le fils aîné de Kenwa et qu'il a unplus grand poids spécifique sur l'histoirerécente du Shito Ryu et que son frère Kenzoest décédé.Quand, à travers Shigehiro Terada, nous

avions pris rendez-vous dans son dojo, lemaître Kenei Mabuni pensa qu'il arriverait àtemps après un cours donné en France. Je l'aiespéré longtemps sur son tatami, dans son

dojo Yushukan (nom qu'il emprunta au dojooriginal de son père), avec sa fille Rie, maisl'avion qui devait amener Kenei mit longtempsavant d'atterrir. Finalement son fils, Kenyusoulagea mon attente quand i l mecommuniqua qu'ils étaient à l'aéroport, mais ilme suggéra, pour des raisons évidentes, de lelaisser se reposer et de nous voir le joursuivant. C'est ce que nous avons fait etfinalement, j'ai rencontré Kenei Mabuni chezlui, dans le quartier d'Ishioka, dans son dojo. Extérieurement, à peine une petite pancarte

sur le mur indique qu'il s'agit d'un Hombu dojode Karaté. Pas de lumières, ni de dessins, nirien. Un extérieur très discret et austère

Sur la page précédente, en haut àgauche, Hidy Ochiai, Kenzo Mabuni etSalvador Herraiz, en 1999.En haut à droite, les shihan de Kenzo

Mabuni : Kazuo Sakai, Takaaki Kato etNobuyasu Kitano.En bas à gauche, Salvador Herraiz et

Kenzo Mabuni en 1999.En bas à droite, l'auteur Salvador

Herraíz entre le président Kato et leshihan Kitano, à Osaka en 2010.Sur cette page, en grand, Kenei et le

blason familial des Mabuni. En bas, dans le petit cadre, Kenzo

Mabuni.

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comme la maison elle-même. Le dojo de sonfrère Kenzo est celui qui a appartenu à leurpère, Kenwa. Kenei ouvrit donc son propredojo il y a un demi siècle. Quand il n'est pas envoyage, le soke Kenei enseigne encorehabituellement le Karaté ici, dans son dojo,dans sa maison, un endroit plein de photos, desouvenirs et de cadeaux de ses voyagesincessants de par le monde. Le jour suivant, je suis donc arrivé au dojo

de Mabuni avant l'heure du rendez-vous.Kenei était en train de donner cours à deuxpersonnes. L'une d'elles est Terada, que jeconnais. Je dois dire que le déracinement de Mabuni m'impressionne… et paspositivement. Ses parents eurent quatredescendants. Kenei me raconte qu'i l sesouvient à peine de ses frères et sœur, l'und'eux étant mort il y a très longtemps. Quandnous repassons son arbre généalogique,Kenei doit faire un effort pour se souvenir parexemple du nom des conjoints de ses enfantsKenyu et Rie (Yuka et Kimura respectivement).Mais il le prend avec humour et nous rionstous les deux de ses doutes.Bien que Kenei Mabuni étudia évidemment

avec son père, il reçut également des leçonsd'un autre disciple de Kenwa, le maître HiroshiHirokawa, maître également du fameux TadashiArai. Kenei inclut dans ses connaissances

martiales des notions de Jukendo RenyaBuntai (l'art de la baïonnette), Kendo (qu'ilapprit avec l'ami de la famille Yasuhiro Konishi)et curieusement un peu de Ninjutsu Koga Ryu,un art qui intéressa son père (sous la directionde Seko Fujita). Mais comme on dit… Kenein'exerce pas ces autres arts martiaux.

Budo International : Sensei Mabuni, quevous rappelez-vous de votre père ?Comment était son Karaté ?Kenei Mabuni : Kenwa fut officier de police

pendant de nombreuses années et il pratiquaplusieurs arts martiaux différents, le Judo, leKendo, le Karaté… surtout le Karaté, bien sûr. Enréalité, il est venu à Osaka pour le Karaté, pour ledévelopper ici. Comme il était agent de police, ildéveloppa beaucoup de techniques de défense.B.I. : Comment considérez-vous l'aide

qu'il a reçu d'Yasuhiro Konishi au Japon ?K.M. : Yasuhiro Konoshi était un maître de

Judo et de Kendo. Il enseignait le Kendo etétait concierge à l'Université de Keio, dans lequartier de Minato Ku à Tokyo.B.I. : Gichin Funakoshi était déjà au Japon

depuis quelques années, mais il était,semble-t-il, plus limité techniquement.Qu'en pensez-vous ?K.M. : Gichin Funakoshi démarra le Karaté

à Tokyo. I l ne faisait prat iquement que

Naifhanchi, où on bouge le tronc. En réalité, iln'en savait pas trop, c'est pour ça qu'i lenvoya son fils apprendre plus de chosesavec Kenwa.

Les enseignements de Mabuni influencèrentdirectement l'introduction de katas commeUnsu, Niiseishi (Nihushiho) et Gojushiho dansles enseignements du Shotokan. Plus tard,après la Deuxième Guerre mondiale, il envoyaIsao Obata et Masatoshi Nakayama étudieravec Mabuni à Osaka, où il les accompagnacourtoisement pour les présenter à son amid'Okinawa.

B.I. : Que pensez-vous des tournois deKaraté sportif ?K.M. : Les championnats sont très différents.

Les compétitions donnent de la popularité auKaraté et c'est bien, mais ce n'est pas unKaraté réel et techniquement, il est différent.Comme je vous l'ai dit avant, comme il étaitpolicier, Kenwa utilisait un type de techniquestrès réelles. De toute manière, après la guerre,les arts martiaux changèrent beaucoup. Avant,i l n'y avait pas beaucoup de gens quipratiquaient le Karaté et ça consistaitessentiellement à frapper, mais le Karaté, c'estbien plus que frapper. En Shito Ryu, le bunkaiest très important.

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B.I. : Dernièrement, on appelleHeian les katas élémentaires enShito Ryu, au lieu de Pinancomme cela correspondait à leurorigine chinoise. Quelle est lamanière la plus correcte de lesappeler ?K.M. : Anciennement, les katas

de base s'appelaient Pinan, qui estun mot chinois car Okinawa fut trèsinfluencé par la Chine. Mais enarrivant au Japon, mon père vit qu'ily avait une certaine confusion etdécida de leur donner le nomjaponais de Heian.

Bon, je ne vais pas discuter avecle maître Mabuni, loin de là ! Maistout le monde sait que le Shito Ryu aux temps de Kenwa etpostérieurement a toujours appeléses katas élémentaires Pinan. Lamode pour certains groupes deShito Ryu de les appeler Heian s'estproduite, il y a quelques années, etobéit à une unification des critères,katas, noms et techniques quel'entourage de la Fédérationjaponaise de Karaté s'efforced'implanter en son sein (et le Shito

Sur la page précédente, en haut à gauche, Kenwa Mabuni.En haut à droite, Kenwa, assis, à l'Université de Keio, près de Gichin

Funakoshi, un jeune Kenwa Mabuni et d'autres personnages au milieudes années 30.En bas à gauche, Kenwa Mabuni reçoit Gichin Funakoshi et d'autres

karatékas à la station d'Osaka vers 1950.En bas au centre, Kenei Mabuni réalisant un kata.En bas à droite Kenwa Mabuni à la porte de son dojo, à Ikue.Sur cette page, en haut, Kenei Mabuni effectuant Yoko Tobi Geri.

À gauche, Go Ken Kin réalisant un kata sous le regard de KenwaMabuni. En bas à droite, groupe de karatékas parmi lesquels setrouvent, assis devant, Kenei Mabuni y Ryusho Sakagami.

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Kai auquel appartient Kenei fait partie de cetteFédération). Il a peut-être pour ça un certainintérêt à donner une certaine ambiguïtéhistorique au changement de nom alors qu'enréalité, dans le cas du Shito Ryu, il n'en est pas ainsi.Kenei Mabuni va franchement bien

physiquement, compte tenu de son âge. Sesavant-bras sont forts et il a bon aspect.

B.I. : Qui vous accompagne quand vousvoyagez ?K.M. : Je vais seul habituellement.

Pour une personne de plus de 90 ans, lethème des aéroports, des vols, des valises, del'embarquement, etc… n'en est pas moinsquelque chose d'épuisant… Voyage-t-i lvraiment seul ?Pour un instant son élève Tareda nous

interrompt afin de me dire que Kenyu, le fils deKenei, l'accompagne habituellement, bien quele maître le coupe immédiatement et le renvoieen disant :K.M. : Il ne m'accompagne que de temps en

temps… je vais presque toujours tout seul. Onm'attend toujours à l'arrivée à l'aéroport, maisje voyage seul.

De fait, comme je l'ai expliqué notre rendez-vous fut sur le point d'avoir lieu juste après

l'atterrissage d'un très long voyage… Vousavez dit jet lag ?Quand je demande à Kenei Mabuni

d'expliquer le fait qu'il partage le symbolefamilial avec les Hokama d'Okinawa, Kenein'en croit pas ses yeux.K.M. : Ce blason est celui de ma famille

depuis des générations…

Je n'en doute pas, mais il semble que le faitde partager ce blason remonte bien loin et ilest parfaitement plausible que ce soit depuisles origines, au château de Chibana. Mabunine connaît pas le sujet… mais il finit par être demon avis. Je ne vais pas l'importuner plus avec ça.Sur l'un des murs du dojo, j'observe des

photos de Kenei et de son fils Kenyu devantune tombe à Okinawa et il me dit : « C'est latombe de ma famille ». B.I. : Mais… ce sera la tombe de vos

grands-parents à Onna, parce que celle devotre père est ici à Osaka, n'est-ce pas ?K.M. : Effectivement, confirme-t-il tout en

souriant, et il me demande : comment ensavez-vous autant sur ma famille ?Je lui explique que deux jours avant j'étais

sur la tombe de son père à Hattori, ici à Osaka,où, cela dit en passant, est également enterréKenzo, mais ça… je ne le rappelle pas àKenei… pour si jamais.

Comme Kenwa et Kenei partage le mêmecaveau, quelques jours avant j'avais demandéaux shihan de Kenzo Mabuni qui s'occupait dela tombe, la famille de Kenzo ou celle de Kenei.Les deux familles le font, assurèrent-ils. Unesemaine avant j'avais également été voir, àOkinawa cette fois, l'endroit de la maison deShuri où naquit Kenwa Mabuni.

B.I. : Avez-vous toujours la maison deShuri ?K.M. : Non, nous n'avons rien là-bas.

Le déracinement familial est égalementévident en ce qui concerne son frère Kenzo,dans ce cas, du fait des circonstances qui ontentouré leur vie. Certains de ses plus prochesméconnaissent même l'existence de ce frèrede Kenei qui se consacra au Karaté au plushaut niveau. En effet, quand je parle de Kenzocomme de son frère et également maître deKaraté, Terada, proche disciple de Keneim'écoute perplexe et ensuite regarde sonmaître et dit : « Salvador affirme que vous avezun frère karatéka appelé Kenzo… ». Ce à quoiévidemment Kenei répond : « Oui, c'est vrai.Mais nos vies se sont déroulées séparément ».Kenei prend l'air de ne pas vouloir aborder le sujet.Peu avant de m'en aller et suite à la fièvre

qu'il y eut l'année passée dans le monde entier

Salvador Herraíz et Kenei Mabuni en train de bavarder dans le dojo d'Ichioka en 2010.

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avec la sélection espagnole de football, en plus de cadeauxen rapport avec le Karaté, j'offre à Kenei une écharpe avecle drapeau espagnol. Connaissant cette fièvre, il se met àrire et son léger sourire se transforme en éclats de rire.La ligne du maître Kenzo Mabuni ne pratique pas le

Kobudo comme le fait parallèlement de manière plus oumoins importante celle de son frère aîné Kenei. Les shihande Kenzo me disent que « le Kobudo doit être seulementKobudo et le Karaté seulement Karaté ». Mais j'observequ'ici, dans le dojo de Kenei Mabuni, il y a un tas de Sais etd'autres armes de Kobudo dans un tiroir sous la main. Dansson cas, le Kobudo fait partie de l'entraînement…K.M. : Le Kobudo aide le karatéka à comprendre certains

principes à d'autres niveaux. Les positions, déplacementset esquives sont les mêmes en Karaté et en Kobudo etcelui-ci aide à sentir la distance et à se concentrer, même sile Kime est différent, avec et sans armes.En ce qui concerne le différend historique entre les deux

frères, je dois dire que, de mon point de vue et à monhumble avis, Kenzo a peut-être mieux conservé la pureté deson père, mais je crois qu'en tant que pratiquant de Karatéet, bien entendu en tant que maître et diffuseur du Shito, letravail de son frère Kenei a été plus important.

En haut, Kenei effectuant un coup de pied sauté. En bas, le vieux maître expliquant son Karaté.

Reigi To Sato. ProtocoleDe nombreuses méthodes ont été créées par l'homme dans le passé

pour développer son esprit et sa raison de vivre. L'observation de toutce qu'il voyait autour de lui le poussa à interroger et à étudier lessources vitales.Comprendre comment fonctionne l'univers et vers où il va fut et reste

le plus grand défi de l'être humain.L'étude des protocoles dans le Bugei éveille la sensibilité quant au

plus petites gestes existants dans le monde physique et spirituelle.Lorsque l'on intègre tout cela aux fréquences d'énergie, une fusionénergétique se produit qui permet de dépasser les limites du spécifiqueet d'éveiller à l'abstraction. Elle est présente dans la purification del'environnement et des prêtres.

Kamisama Ni TsuiteRespect envers Kamisama (Dieu)Kamisama est le Dieu omniprésente. Il se trouve dans toutes les

choses existantes dans la nature. Par respect pour sa création ettout ce qu'il représente, il est indispensable de le saluer, quelle quesoit l'heure du jour ou l'endroit, en remerciement et révérence pourtoutes les bonnes choses de la vie.Pour un adepte du Bugei ou de n'importe quel art, qu'il soit

martial ou autre, le culte a kamisama doit être sincère et pure. Ilne doit y avoir aucun type de pensée étrangère à lui dans lesmoments de méditation et de prière. Être en harmonie avecle tout puissant, c'est chercher la compréhension deschoses, ce pourquoi nous sommes à un endroit ou à unautre. Pour le dire de manière plus directe, c'est larecherche du moi intérieur.

Dojo no Naka DeKamisama dans le dojoDans le dojo, Kamisama est symbolisé par

le Kamisa (sanctuaire). Traditionnellement,dans le Kamisa, certains objetsinfluencent l'ambiance. Quand on entredans un dojo, avant de faire quoi que cesoit, il faut toujours révérer Kamisama.La manière correcte de le faire est la

suivante :D'abord en Tachi (debout), avec les

mains jointes en prière, faire Hitsu Rei(salut debout en inclinant la partiesupérieure du corps suivant un angle de 30º).Ensuite, s'asseoir en Seiza. Faire Za Rei (salut

assis, en mettant les deux mains par terre formantun triangle, baissant la tête vers le sol).Faire le salut Hitsu Rei trois fois, suivi de trois petits

coups de paume.

28

Japon

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Dojo no KotoLe dojo (local illuminé)

Parties du dojo :- Kamiza : Endroit où se trouve le

Kamidana (sanctuaire)- Joseki : Partie de gauche quand on

est dos au Kamisa- Shimoseki : Partie de droite quand

on est dos au Kamisa- Shimoza : Partie opposée au

Kamisa.

Hiérarchie dans le dojo

Sensei : Représentépar le cercle noir, il sesitue de dos au Kamiza, faceà ses élèves.Élèves : Situés plus près du Shimoza,

i ls sont face au Kamiza par ordredécroissant de grade, suivant lescouleurs des cercles montrés sur lafigure.

Observation : I l est également

important de souligner que, dansla disposition des élèves, l'ordre desgrades va avec le changement derangée, les plus hauts gradés devant, lesmoins gradés derrière.

Pour entrer dans le dojo

En entrant dans le dojo, il faut d'abordfaire la liturgie de l'Asokoro (provenantdu O-Chikara qui plus tard influencera leprotocole du Kenjutsu).S'agenouiller avant d'entre dans le

dojo. Laisser ses pantoufles dos audojo.

1. Debout, avec les mains en Gasho(sur la poitrine pour la prière), on salueen respectant le silence.Nerime - Révérence au Jinja.Komoge - acte d'élever les mains.

2. En Seiza, s'agenouiller avec lesdeux genoux (pour Kamisama), être prêtà recevoir la lumière. S'agenouiller avecun genou (pour un homme), être prêt àrecevoir les enseignements.Mains en Gasho, se lever pour

Kamisama et donner un coup depaume (avec la main droite enbas), descendant jusqu'à Zarei.

30

Japon

Mains en Gasho et donner troiscoups de paume, faire Zarei(Isatsu).

3. Zarei :Osatsu - Révérence faite au

moins gradé (s'incliner un peu).Isatsu - Révérence faite au plus

gradé (incliner le corps un peu plus).Asatsu - Révérence faire à un

gradé (mettre la tête sur leSankako).

4. 1) Marcher en Shiko jusqu'à Jinja.2) Ne jamais entrer au dojo chaussé, à

moins qu'il ne s'agisse des Tabi.3) Entrer dans le dojo seulement avec

le costume adéquat (Doji), sauf si onvous en donne la permission.4) Ne jamais entrer dans le

dojo quand un cours acommencé, attendretoujours la permission duprofesseur ou de celui quidirige le cours.

Sortir du dojo

5) Avant de sortir dudojo, faire Hitsu Rei.6) Ne jamais sortir

sans en avoir reçu lapermission de celuiqui dirige le cours.

Dans le dojo

Silence

Le silence doit être présentependant tout le cours, sauf pendantles explications du professeur oules moments destinés à se détendreet à s'amuser.

Respect

Respecterc'est, par dessus

tout, être dans unendroit ou une situation

déterminée sans dépasser seslimites ou barrières. Cela veut dire

avoir conscience du droit et du devoir.Connaître les droits et les devoirs est unélément essentiel dans la formation ducaractère d'un être humain. On inclut làla notion de droit d'autrui, car nous

devons également connaître les droitset les devoirs de ceux qui nousentourent pour qu'il n'y ait pas dechocs ou d'interférences avec eux.

C'est ça respecter leprochain, c'est comprendrenos droits et les droits

des autres, enessayant de nejamais interférerou les affronter, àmoins que cene soitnécessaire.

« L'esprit de l'entraînement peut être compris comme lesentiment que la personne a en elle et qui influence tout

l'entourage et les personnes qui l'entourent. »

« Traiter poliment celui quidirige le cours. Il est à ce

moment-là le guide, c'est luiqui nous transmettra

fidèlement sesenseignements. »

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ÉducationL'éducation doit être une priorité dans n'importe quel dojo.

Le manque d'éducation constitue un manque de respectenvers Dieu et nos semblables. Chaque fois que nous nousadressons à quelqu'un, nous devons le faire de manièreaimable et sincère, car notre énergie doit circuleragréablement, pour ne pas contaminer l'endroit et lespersonnes qui s'y trouvent.Traiter poliment celui qui dirige le cours. Il est à ce moment-

là le guide, c'est lui qui nous transmettra fidèlement sesenseignements. Avec lui, nous élargirons nos connaissancesde l'art martial et de la vie. Pour cette raison, le respect et lapolitesse avec lui doivent être impeccables pour quel'ambiance entre le professeur et l'élève soit de grandeharmonie, ce qui permet une meilleure compénétration etunion, facilitant tout autant l'apprentissage de l'élève quel'enseignement du professeur.C'est ainsi que l'on conçoit l'interrelation du binôme

respect-éducation toujours conjoints au cours duchemin de l'apprentissage.

Manière éduquée d'établir desrelations dans un dojo1. S'adresse à un gradé ou à un professeur :

Gomen Nasai (s'il vous plaît, pardon).2. Commencer l'entraînement avec un partenaire :

Onegai Shimasu (s'il vous plaît).3. Demander la permission pour boire de l'eau :

Mizu, Onegai Shimasu (de l'eau, s'il vous plaît).4. Demandez la permission pour aller aux toilettes :

Toire, Onegai Shimasu (manière polie de demander lapermission).

Si l'élève est interne, autrement dit s'il fait parte de lareligion du l ignage Kaze no Ryu - O-Shikara -, lesdemandes doivent être faites dans le dialecte interneappelé Shizen-go.Le protocole dans le dojo est également fondamental,

toujours en relation avec la tradition des anciens samouraïs.

1. Dans le dojo, si on a besoin d'arrangerson kimono, le faire de dos au Tatame, aprèsavoir obtenu la permission de celui qui dirigele cours.2. Marcher toujours en Shikko, sauf si on

ne peut pas bouger ou dans le cas où ons'entraîne et quand on fait le relaxation. Lamanière correcte de se déplacer dans un dojoest la caractéristique la plus profonde de l'artmartial venant des samouraïs, renforçant touteleur tradition. C'est l'un des grands objectifs del'art du Bugei, conserver la tradition. Comme pourl'arbre où les racines sont reliées aux feuilles quiabsorbent la lumière recevant la sève qui vient dusol, la tradition est la racine qui soutient toutl'enchevêtrement des feuilles et des branches qui

forment aujourd'hui l'art martial. Dès lors, plus latradition est grande, plus grande est l'union de la racineavec l'arbre et par conséquent, plus grande sera laforce structurelle qui contiendra cet arbre, le rendantplus résistant aux obstacles imposés par la nature elle-même.

Esprit

L'esprit de l'entraînement peut être compriscomme le sentiment que la personne a en elleet qui influence tout l'entourage et lespersonnes qui l'entourent. Il est nécessairede développer cet esprit pour qu'aumoment de l'entraînement, il n'y ait quedes sentiments transmis avec pureté etbonté dans tout le dojo. Ce typed'ambiance est beaucoup plusagréable et permet une plus grandecommunion entre les personnes touten projetant un climat de paix. Enconséquence logique, lesentraînements sont beaucoupplus riches et bénéfiques.

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Les prix Les pLUs prestigieUx dU monde mArtiAL

« Unité, Qualité, Honneur »Quand les bons se réunissent… avec les bons

Avec l’appui de la ville de Valencia et de sa mairie.

OCTOBRE

Comment être nominé ? Il existe deux manières d’accéder à une nomination. 1) Être présenté par quelqu’un qui ait été introduit précédemment dans le Hall of Fame. 2) Envoyer au maître Santiago Sanchis, apartado de correos 1767, Valencia 46080 – Espagne, le récit des mérites de la propre carrière martiale,titres, Dan, curriculum, etc. Vous pouvez prendre contact avec l’organisation à l’Émail : [email protected] / [email protected]

N’importe qui peut-il assister au dîner de gala ? Tout pratiquant d’art martial, maître, élève ou leurs proches, peut assister au dîner de gala moyennantpaiement préalable de son couvert. C’est une occasion magnifique de connaître de près les grands maîtres qui assistent chaque année. Il est également possiblede s’inscrire au stage où chaque année différents grands maîtres partagent tatamis et enseignements. Nous devons cependant ajouter que le nombre departicipants est limité et que l’organisation se réserve le droit d’admission.

Tenue : Pour les hommes, en uniforme ou smoking, pour les femmes, en long.

Vendredi 21 : 14 h Déjeuner pour les Chevaliers et aspirants du cercle HOF18 h Conférence ICPSE et Alliance internationale Polices21 h Dîner ICPSE et IWPA

Samedi 21 : 10 h 30 Cours magistral, 4 Grand Masters21 h 30 Dîner de gala du Hall of Fame 2011 Dimanche 23 : 10h30 corrida amateur de jeunes taureaux, démonstration et enseignement de l’art de la tauromachie par le maître Angel de la Rosa et repas amical.Prix : Contacter l’organisation.Information pratique : Endroit : Hôtel ABBA ACTEON, Valencia, Espagne. C/ Vicente Beltrán Grimal, 2 – 46023 Valencia – Espagne. Tél +96 331 07 07 • Fax +96 330 22 30 • Émail : [email protected] existe des prix d’hôtel spéciaux pour les participants à l’événement. Les chambres bloquées par l’organisation pour les participants sont en nombre limité,

leur réservation par ceux qui le souhaitent doit donc se faire le plus rapidement possible.

anuman (héros du Ramayana) était un demi-dieuhindou possédant une force légendaire. Fidèledisciple de Rama et personnage central duRamakien (la version thaïlandaise du Ramayana),Hanuman était le général de l'armée des Wanorm(des Vanaras dans la version originale), la race

guerrière des hommes singes. Il était d'ailleurs lui-même uneespèce de grand homme-singe blanc. On le considérait commele fils du dieu du Vent, Vayu (Phrai Pai en thaï). Il a de ce fait lepouvoir de voler et il possède une capacité de transformationétonnante, pouvant augmenter sa taille comme il veut, en plusd'être célèbre pour sa grande astuce et son habileté au combat.Du point de vue technique, les créateurs inconnus du Muay

ancestral observèrent sûrement très attentivement les singes etleur manière de combattre et essayèrent de découvrir leurssecrets. Les singes sont des créatures très intelligentes. Leurstyle de combat se base sur l'imprévisibilité des mouvements. Unsinge saute, roule, tourne sur lui-même et frappe par surprisedans toutes les directions.L'Hanuman mythique réunit toutes les caractéristiques de

l'animal qui l'inspire, amplifiées par sa nature semi-divine.Hanuman attaque en frappant avec les deux poings, en avançantet en sautant grâce au mouvement explosif de toute lamusculature du corps, depuis les jambes jusqu'aux bras. Il sautevers l'avant par surprise, donnant de puissants coups de genouen l'air ou de violents coups de coude qui écrasent la tête del'adversaire comme un fruit mûr.Parmi les nombreuses actions mortelles utilisées par les Nak

Muay au cours des siècles, une grande famille de techniquess'inspira précisément des mouvements agiles d'Hanuman.Caractéristiques du style de Boxe thaï traditionnel, leMuay Boran, elles aidèrent les guerriers siamois àsurvivre dans d'innombrables combats. Cestechniques sont habituellement reprises sous le termede « techniques de Hanuman ». Elles sont particulières ence sens qu'il s'agit de techniques réalisées en sautant. Unbon guerrier expert en Muay devait savoir affronter n'importequel type d'adversaire, un seul adversaire ou un groupe, et quoide mieux qu'une attaque sautée, réalisée avec le férocité d'unsinge agressif, pour surprendre et battre d'un seul coup l'ennemile plus puissant ou pour rompre rapidement le cercle de plusieursattaquants.Dans le Muay Thaï « style Hanuman », presque chaque partie

du corps est utilisée pour frapper en sautant : la tête, lespoings, les avant-bras, les coudes, les genoux, les tibias, lespieds. Les cibles peuvent être pratiquement toutes les zonessensibles de l'adversaire, depuis la tête jusqu'aux jambes. Lesdifférentes armes naturelles sont souvent combinées entreelles et utilisées conjointement (par exemple un genou et lesdeux coudes) pour que les actions d'attaque soient encoreplus difficiles à bloquer. Seul celui qui a souffert l'agressionviolente et inattendue d'un coup sauté réalisé depuis unedistance très particulière, c'est-à-dire de très loin ou de toutprès, peut apprécier complètement le péril de ces techniquessi efficaces.

Les attaques d'Hanuman réalisées en saut poursuivent desobjectifs techniques très précis :1. Elles permettent d'augmenter la puissance du coup en

utilisant toute la masse corporelle, stratégie très efficace surtoutdans le cas où l'adversaire est plus lourd et plus robuste que l'exécutant.2. Elles permettent évidemment d'accroître la hauteur du coup.3. Elles permettent d'augmenter la portée (distance) du coup,

en particulier dans la version du saut exécuté depuis la distancelongue.4. Ces attaques peuvent exploiter, de la meilleure manière

possible, la force de la gravité, quand le coup est réalisé dans laphase de la retombée (par exemple avec un coup de coudedescendant).5. Les coups réalisés en saut peuvent déséquil ibrer

considérablement l'adversaire grâce à l'usage de toute la massecorporelle de l'exécutant lancé au vol vers l'objectif.6. Ils offrent un effet de surprise important. S'ils sont exécutés

depuis une distance à laquelle l'adversaire s'attend à une attaquede coup de pied (distance lon-gue) ou de poing (distan-ce moyenne), lescoups sautés peuventconstituer une sur-prise très désagré-able pour celui quiles reçoit.7. Ils sont

très utilespour serrer

rapidementla distance, per-mettant alors deparer un adver-saire fuyantou d'entrerd i r e c t e -ment aucorps àc o r p sdepuis lad i s t a ncel o n g u e ,sans passerpar la distancemoyenne.

34

H

Les surprenantes techniquessautées d'Hanuman

35

Le mannequin de bois du Weng Chun :Lutter contre un adversaire invincible

Affronter un adversaire invincibleEn premier lieu, que voulons-

nous dire quand nous par-lons d'un adversaireinvisible. Il s'agit d'unadversaire qui esttoujours en équilibreet qui peut cons-tamment conserversa structure. Il estimpossible de lejeter par terre, dele pousser, de lefrapper, del'envoyer enl'air, de l'écra-ser, de l'étran-gler, etc. Enmême temps, ilbombarde sonad v e r s a i r esur lestrois

hauteurs (basse, moyenne, haute). Comment affronter unadversaire aussi supérieur, aussi difficile à faire bouger,presque invincible et qui ne cesse d'attaquer à tout moment ?Réponse : en s'entraînant avec le mannequin de bois.Quelle stratégie exige un tel adversaire ? Les combattants

sans expérience renoncent facilement ou en font trop et parconséquent perdent leur structure, ce qui les rend encore plus

faciles à battre. L'entraînement avec le mannequin de boisdu Weng Chun nous montre une autre voie : l'objectifavec l'adversaire en bois, c'est de se déplacer suivantun angle correcte, de faire pression, circuler, couler,dévier, couper vers le bas, altérer (en appliquant lessix principes et demi et les 18 ponts). On pratiqueégalement les contrôles les plus importants et les sou-missions du Weng Chun, en plus de conserver la pres-sion et la structure, pour autant qu'il ne soit pas

possible d'imposer la propre stratégie.

Monter le Tigre - Fok Fu

L'adversaire aura beau être très fort, il nous offriratoujours un peu de force avec laquelle nous pourronstravailler. Voyons un exemple. Si je veux lever les brasdu mannequin de bois, ce sera impossible, mais je rece-

vrai une pression d'en bas, que j'utiliserai pourmon mouvement suivant. Le premier contact avec

l'adversaire en bois met ainsi en marche le MouvementPerpétuel et tous les exercices suivants surgissent en réactionà l'attaquant en bois. On peut dire que la force de la personne« super puissante » qui est en face de nous « augmente » jus-qu'à révéler une ouverture. Avec la forme du mannequin debois, on exerce beaucoup le travail contre un adversaire trèspuissant jusqu'à ce que celui-ci finalement « se rende ». On

« vainc » alors l'attaquant pour ainsi dire. Cette straté-gie du combat dans le Weng Chun est appelée « Fok

Fu », « Monter le Tigre ».

Le système Weng Chun ledécrit très bien dans ces quatre stratégies traditionnelles :

1e stratégie : Tschoi TschungBei Chung Choy

Avancez, continuez vers l'avant, attaquez, mais éviter laconfrontation direct avec votreadversaire.

2e stratégie : Hoi TschungSat Loi ChumTrouvez le point faible de

votre adversaire derrière undéfense apparemment soli-de, autrement dit il existetoujours une faiblessechez adversaire aussi fortqu'il soit. 3e stratégie : Ta Mo Yee

Shun Shuok

2

Weng Chun

Gertru
Texto escrito a máquina

3

Si l'attaquant ne montre aucun pointfaible, obligez-le à perdre l'équilibre et sastructure en sautant vers l'avant (mouve-ments rapides, inattendus), faites glisservos pas et tournez-vous vers lui, en l'é-crasant (Mo) agilement et rapidement.

4e stratégie : Pien Cheng Chi YanMokQue vous attaquiez sur le côté ou

directement devant, agissez automati-quement, sans hésiter.

La salle du mannequin debois dans le Shaolin du Sud :

Deux mannequins de bois différentsont survécuL'entraînement avec le mannequin de

bois du Weng Chun se réalisait, dans letemple de Shaolin du Sud, dans unesalle appelée salle du mannequin debois. Le Weng Chun était le style utiliséau temple du Sud. Des différents man-nequins de bois qui se trouvaient là, onen utilisait deux. Le premier est la ver-sion bien connue de trois bras et unejambe pour le combat au corps à corps.On l'appelait « mannequin de bois 108 »(108 Muk Jan Chong, en chinois), parceque la forme est constituée symbolique-ment de 108 exercices.L'autre était le mannequin de bois de

sept longs bâtons, avec trois bâtonslongs qui ressortaient à trois hauteurs(genou, ventre, nuque) et un au milieu duventre pour la distance longue. En Chi-nois, on l'appelle Kwun Chong, car dansle Weng Chun, il est surtout utilisé avecle bâton long.Avec ces deux mannequins de bois,

on pouvait effec-tuer unentraî-

nement au combat complet. Un maîtrede Weng Chun pouvait s'entraîner aucombat au corps à corps et au combatsur plusieurs distances, aussi bien avecarmes que sans elles.Dans les milieux du Kung-Fu, le man-

nequin de bois du bâton long estinconnu aujourd'hui. La famille du WengChun peut donc apporter quelque chosede précieux en conservant et transmet-tant cet extraordinaire instrument d'entraînement traditionnel.

108 Muk Jan Chong - Version Ciel, Terre etHommeDans le Shaolin du Sud, le mannequin

de bois pour le combat au corps à corpsétait fixé au sol. Comme il y avait autourde lui un certain espace, on pouvait dés-équilibrer un peu cet homme de bois etl'attaquer également dans le dos. C'étaittrès important pour s'entraîner au com-bat réaliste. À l'époque des jonques rou-ges, il était installé sur le mat de l'embar-cation. À Fatshan, on l'installa de nou-veau traditionnellement par terre. Lesgrands maîtres de Weng Chun de HongKong (Wai Yan, Lo Chiu Woon, TangYick, Chu Chung Man, Tam Kong)conçurent la suspension murale souplemondialement connue. Fixée sur le murdu Dai Duk Lan, la Mecque du WengChun, elle permettait de pratiquer enco-re mieux l'absorption de la force de l'ad-versaire qui rebondit et le bombarde-

ment dans l'attaque. Grâce augrand maître du Wing Chun, Yip

Man, qui commanda à sonami le Sifu Ko Sang, sculp-teur de son mannequin debois, de mesurer celui du DaiDuk Lan, on a pu aujourd'huistandardiser le mannequin ducombat au corps à corpsdu Weng Chun utilisédans presque tous lesstyles de Kung-Fu.

Ciel, Terre,Homme et lemannequinde boisToute famille

du Weng Chun asa propre ver-sion de la formedu mannequin debois. Le manne-quin de bois du

Ciel provient du lignage du grand maîtreChu Chung Man, celui de la Terre, de lafamille Tang et le mannequin de bois del'Homme, de la famille Lo.Les grands maîtres du Weng Chun se

mirent d'accord au Dai Duk Lan sur lefait que le mannequin de bois du Cieldevait devenir la forme standard dumannequin. La forme du mannequin debois de l'Homme est aujourd'huipresque uniquement pratiquée et ensei-gnée par le Sifu Andreas Hoffmann etses principaux élèves. Cette forme secentre tout particulièrement sur lesattaques en rotation telles que Sou GerkRoundhouse Kick à différentes hauteursainsi que sur les mouvements rotatoiresWun/Huen.

Kwun Chong - Le mannequinde bois du bâton long

Les sept bâtons longs symbolisentaussi bien un attaquant avec armes quesans armes. L'objectif est de pratiquer lepassage de la distance longue à la dis-tance courte et vice versa, en conser-vant toujours les angles avec l'adversai-re et naturellement la propre structure.Une des caractéristiques c'est d'atta-quer et de contrôler les trois hauteurstandis qu'on passe d'une distance àl'autre. Du fait de l'existence des troisbâtons longs aux différentes hauteurs :genou, ventre et nuque, il est possible defaire des exercices de combat très inté-ressants. Je voudrais pour cela remer-cier la famille Tang d'avoir transmis pré-cisément cette manière de s'entraîner.Le premier mannequin de bois du

bâton long en Occident fut installé, il y a10 ans, au quartier général du WengChun à Bamberg en Allemagne. Il a servid'exemple mondial aux nombreux KwunChong qui le suivirent.

Weng Chun Chan

On raconte que Bodhidharma, le fon-dateur légendaire du Chan et du Kung-Fu, resta assis devant un mur pendant 9ans, jusqu'à obtenir l'illumination. Lespratiquants de Weng Chun pratiquentparfois pendant des années avec lemannequin de bois et partagent desexpériences semblables. Le premier passur cette voie, c'est de comprendre lacause et l'effet. Quand je pousse le man-nequin de bois, il me rend ma pousséede manière très semblable…Et maintenant… Allez vous entraîner

aux mannequins de bois !

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Chiu Kow - Héros populaire (1)Chiu Kow fut témoins de 100 ans d'histoirecontemporaine du Sud-Est asiatique. Le

travail dans les mines au cours de sonenfance, la guerre de l'opium, les

rébellions paysannes en Chine etla Deuxième Guerre

mond ia le…sont desé v é n e m e n t snous signalent quecet homme a vécu destemps très durs. Malgrécela, son art martial, leHung Gar Kung-Fu l'a toujoursconduit du côté honorable de lavie. À Hong Kong, sesconnaissances en médecine et soncombat contre les triades lui valurent lesurnom de « héros des rue ». Ses habiletésmartiales ne lui ont pas seulement permis desurvivre et de résister, elles firent le pontavec notre époque car il inclut le Nam Chuandans le Wushu moderne et forma des maîtresde Hung Gar sensationnels qui transmettentson héritage traditionnel à nos contemporains.J'utilise ici la forme écrite la plus utilisée

« Chiu Kow » qu'utilise également son fils, ChuiChi Ling. De temps en temps, on le trouve parfoisécrit Chiu Kau ou Chiu Koa. Le grand maître chinois de Kung-Fu et médecin,

Chiu Kow, est très certainement l'une despersonnalités les plus importantes et les plusremarquables des arts martiaux du siècle dernier. Il aréalisé beaucoup de choses extraordinaires, et passeulement en tant qu'expert martial et médecin, il est aussiun très bel exemple pour tous en tant qu'être humain. J'ai eu la chance et le grand honneur de connaître

personnellement Chiu Kow au cours de sesdernières années et de pouvoir bénéficierde cours sous sa supervision. Bien quela barrière de la langue n'ait pas permisd'avoir des conversations trèsprofondes, Chiu Kow est l'une de cespersonnes qui ont laissé une traceprofonde dans ma vie. Je venais d'avoir20 ans quand je suis allé à Hong Kongpour me mettre sous la direction d'unvéritable maître de Kung-Fu et rien moinsque le grand maître Chiu Ling allait être monmaître. J'avais suivi des cours d'arts martiauxpendant près de 10 ans, mais je n'aurais pusoupçonner tout ce qu'allais pouvoir embrasser avecle savoir que j'allais développer. Chiu Kow avaitprofondément touché mon cœur avec sa manière siéduquée, courtoise et prévenante avec moi (le jeune élèveétranger de Kung-Fu). Ses yeux exprimaient l'amour, lasagesse et la chaleur humaine, mais en même temps, ilsavaient une dureté et une puissance comme je n'en ai plusjamais vu. À cette époque, j'avais 8 à 10 h de cours par jour. ChiuKow et son épouse contrôlaient et, s'il le fallait, corrigeaient tousmes mouvements pendant le cours. Chiu Kow avait alors déjà 96 ans. Mais voyons cela dans l'ordre.

Chiu Kow, esclaveLe légendaire grand maître Chiu Kow naquit le 3 août 1895 à

Samkong dans le district de la province de Canton en Chine. À cette époque, presque toute la Chine souffrait de la pauvreté.Les parents de Chiu Kow étaient très pauvres. Désirant une viemeilleure pour le jeune Chiu Kow, ils le vendirent à l'âge de 10 ans à d'autres personnes. Celles-ci le conduisirent en Malaisiepour le faire travailler dans des mines de charbon et d'étain. Lesconditions de vie étaient d'extrême pauvreté et le travail très dur.Les travailleurs étaient souvent frappés et maltraités. Beaucoupmouraient dans les mines. Chiu Kow comprit l'importance pourlui de pouvoir exercer un art martial, il prit donc la décisiond'apprendre le Kung-Fu.

Chiu Kow fuit les minesÀ l'âge de 14 ans plus ou moins, Chiu Kow s'enfuit des minesde Malaisie pour aller à Singapour. Il espérait avoir de

meilleures conditions de travail et de vie. Il trouva untravail dans la famille Lok Yau la plus riche et la plus

influente et sa vie s'améliora considérablement.Cette famille possédait des plantations de

caoutchouc et donnait beaucoupd'argent pour ce qui al lait

devenir l'Université deHong Kong. I l y aactuellement desu n i v e r s i t é sportant lenom de

Lok Yau.

Chiu Kowà Singapour

Les vil lagesé t a i e n tg o u v e r n é spar lesd i f f é r e n t sclans quio f f r a i e n tprotection etsécurité, mais

é g a l e m e n topprimaient et

exploitaient. Au dehorsdes vil lages, on étaitsouvent attaqué. À cetteépoque, la policen'existait pas et l'arméeétait insuffisante pourprotéger la population.Comme on voyageaitsouvent à pied, il étaitfacile d'attaquer lesvoyageurs.Les Chinois qui

avaient émigrélongtemps avantChiu Kow en

Malaisie et à Singapouravait fait connaître le

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Hung Gar

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Kung-Fu chinois danscette région d'Asie. Ilétait presque vital desavoir pratiquer leKung-Fu. Celui quine le connaissaitpas ou mal étaitsouvent attaqué etdépouillé et n'avaitainsi presque pas depossibilités de gagnersa vie et peu dechances de survivre.

Le fameux combatUn jour, Chiu Kow assista à

l'un des plus célèbrescombats de

l'époque.

Les deuxa d v e r s a i r e s

étaient Leng CaiYuk, un expert enHung Gar, et HaSaan Fu, un hommep h y s i q u e m e n tsupérieur, maîtred'un style interne.Ha Saan Fu faisaitpartie d'un clanqui traitait avec laprostitution, lesjeux pour del'argent et le traficde drogues. I lvoulait élargirson territoire etainsi sesrevenus. Leng

Cai Juk croisa son

chemin et celui de l'organisation mafieuse. Leng Cai Juk étaitconnu pour ses bras et ses mains puissantes, avec lesquelles ilsavait entrer au corps à corps avec l'adversaire. Ha Saan Fu lesavait et se prépara en conséquence pour le combat. Il se protégea en entourant son torse d'une ceinture en cuir largeet épaisse.Le combat se disputa publiquement sur une grande estrade

(Lei Tai). Les deux adversaires signèrent un contrat, acceptant lapossibilité que le combat puisse se terminer sur la mort. Ha SaanFu déclara qu'il s'en irait du territoire de Leng Cai Yuk si cedernier remportait le combat.Beaucoup de gens virent voir ce combat. Leng Kai Yuk

attaquait avec des techniques massives de Hung Gar. Très vite.Ha Saan Fu ne put résister aux attaques efficaces. Leng Cai Yukse servit finalement de sa fameuse technique. D'en haut, il entradans le ventre d'Ha Saan Fu. Il contourna ainsi la protection dece dernier et sortit une partie de ses entrailles. Le combat setermina donc par la mort d'Ha Saan Fu. Les disciples d'Ha SaanFu voulurent attaquer Leng Cai Juk, mais la police locales'interposa et arrêta Leng Cai Juk pour le protéger de la massefurieuse. Il fut bien sûr très vite libéré. Ce combat devint trèscélèbre et pendant longtemps, les gens continuèrent d'en parler.Beaucoup (ded personnes âgées surtout) racontent que labranche du Hung Gar appelée Ha Say Fu, également connuecomme « prendre le tigre du Kung-Fu », se base sur le récitde cette légende. Paradoxalement, le système porte lenom du perdant. Les maîtres les plus âgés racontentégalement que jamais il n'existât différents styles deKung-Fu.

Chiu Kow rencontre son maîtreEn observant ce combat, Chiu Kow comprit que le

Hung Gar était supérieur à tous les autres styles qu'ilavait vus jusqu'alors. I l voulai t l 'apprendrecomplètement et y consacrer sa vie. Chiu Kow partit àla recherche de Leng Cai Juk et lui demanda de lui

donner cours. Leng Cai Juk refusa, argumentant qu'iln'était pas Sifu (maître). Mais il conduisit le jeune homme à

son propre maître, son oncle Wong Sai Wing. Il avait émigréde Chine de nombreuses années auparavant, comme tantd'autres à l 'époque. Au cours de ses voyages, i l avaitrencontré le grand maître du Hung Gar, Wong Fei Hung, unmédecin et un héros populaire qui finit par devenir son maître.Wong Sai Wing apprit beaucoup de choses avec Wong FeiHung, il fut l'un de ses meilleurs élèves. Bien que tous deuxportaient le même nom de famille : « Wong », ils n'étaient pasde la même famille. Wong Sai Wing voyagea ensuite en qualitéde vendeur de plantes médicinales et médecin et put ainsiéchanger des connaissances avec de nombreux maîtresdifférents. Il n'avait pas d'école fixe, il donnait cours tout envoyageant, là où il se trouvait.Chiu Kow le suivit et, ambitieux et déterminé, il apprit l'art

martial de Hung ainsi que la médecine traditionnelle chinoise. Ilresta plus de 10 ans avec Wing Sai Wing et le suivit dans tousses voyages à travers le Sud-Est asiatique, la Malaisie, laThaïlande et l'Indonésie. Peu après, Chiu Kow commença àdonner cours à Singapour et en Malaisie avec le consentementde son maître. Très vite, il y a des élèves de Wing Sai Wing et deChiu Kow dans tout le Sud-Est asiatique. L'honorabilité etl'empressement de Wong Sai Wing et de Chiu Kow envers lespauvres étaient réputés. Leur notoriété et la reconnaissance desgens grandissaient et se propageaient avec chaque patient guéri.Ils étaient très respectés par les villageois et furent plusieurs foishonorés. Une grande partie des l ignées de Hung Gard'aujourd'hui dans ces pays proviennent directement ouindirectement de Chiu Kow.

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La vedette du Kung-Fu - Présentation spéciale« Inspiré de la vie du Sifu Vincent Lyn »Histoire et scénario de Matt StevensIllustré par Chase ConleyDialogue de Jaymes Reed

Ces nichons…

Ces cuisses…

Oh mon Dieu, ces lè vres…

Ce corps si ferme…

Eh, Rose, si je n'é tais paslà tu prendrais le soleil

toute nue ?

Tais-toi.

Permets-moi de te sortir cette nuit.

Trop risqué .

Allons. Que peut-il arriver ?

En aucune faç on,

c'est ç aton problè me.

Ce sera strictementplatonique. Minh m'a

parlé d'une petite boî tede nuit impressionnante.Allons la connaî tre, je

suis inoffensif.

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Interview

Interview du grand maîtreSifu Paolo CangelosiBudo International : Quand avez-vous

commencé à étudier les arts martiaux ?Paolo Cangelosi : À la fin des années 60, à

l'âge de 9 ans. Nous vivions dans un petitvi l lage et c'est là que j'ai commencé àpratiquer le Ju-Jutsu. Ensuite, quand j'avais10 ans, mes parents sont allèrent vivre en ville et c'est là que j'ai connu mon maître Fu Han Tong.

B.I. : Avez-vous commencé à pratiquer leKung-Fu avec lui ?P.C. : Oui, grâce à une connaissance. Il

n'avait pas de gymnase, il était l'un desnombreux Chinois qui émigrèrent vers la milieudes années soixante en passant pasl'Australie, la Californie, la France, pour arriverfinalement en Italie, à Genova et Turin.

B.I. : Qu'avez-vous étudié avec le maîtreFu Han Tong ?P.C. : J'ai commencé un travail traditionnel

et ce ne fut pas facile au début. Le maître étaitdur, sévère et très exigeant avec moi. Il me fitconnaître plusieurs styles de Kung-Fu : leWing Chun, le Tang Lang et le Tai Chi. Ensuitemes expériences s'élargirent avec le Pa Kua,le Hsing I, le Tsui Pa Hisien et le Shaolin.C'était quelqu'un qui possédait uneextraordinaire culture martiale chinoise, il étaitdifférent de ses compatriote, mentalement trèsouvert et physiquement préparé à la pratiquede nombreux styles.

B.I. : Le Kung-Fu détermina votre vie ?P.C. : Oui, il exerça une grande importance

dans mes choix, bien que ces années-là, jen'aie pas seulement étudié le Kung-Fu. Jen'avais alors pas de camarade d'entraînement,c'était quelque chose entre lui et moi et ce futmon secret. J'avais beaucoup d'amis quipratiquaient les arts martiaux dans des dojosclassiques. Pour pouvoir m'entraîner avecquelqu'un, j'ai donc commencé à pratiquer lesarts martiaux japonais comme le Karaté et leJudo. Ensuite, j'ai connu un boxeur et j'aiégalement été séduit pas la Boxe. Tous lesarts martiaux et toutes disciplines de combatme fascinaient et j'ai consacré de nombreusesheures de pratique quotidienne à mon Kung-Fu et à d'autres expériences.

B.I. : Quand avez-vous commencé àenseigner ?P.C. : Très vite, car la vie l'exigeait. J'ai

enseigné la gymnastique, le Karaté et la self-défense. Ensuite, quand mon maître Fu HanTong retourna en Chine, je donné mon premiercours de Kung-Fu en 1977, jusqu'à le faireconnaître à niveau nationale et international.

B.I.: Nous savons que ça fait plus de 30 ans que vous voyager en Orient ?Pouvez-vous nous en parler ?P.C. : Dans les années 70 et 80, j'ai

commencé à me rendre à Hong Kong et enChine. C'était assez difficile pour le jeune de20 ans que j'étais, avec des connaissancestrès élémentaires d'anglais et de chinois. J'aipassé presque 9 ans de ma vie en Orient, j'aiconnu beaucoup de maîtres et de championsavec lesquels je me suis entraîné et j'ai élargimes connaissances. Je suis parvenu à rétablir

les relations avec mon premier maître Fu HanTong et grâce à lui, j'ai pu fréquenter desendroits de pratique où, à cette époque, lesOccidentaux n'étaient pas acceptés.

B.I. : Vous avez été un excellentcombattant bien que vous ayez peufréquenté l'aspect sportif agonistique.P.C. : Oui, je me suis assez souvent battu en

Asie : en Chine, à Hong Kong, à Macao, enThaïlande. Il s'agissait souvent de combat freestyle de plein contact, avec des motivationstraditionnelles très différentes de l'espritsportif. Je me suis battu 39 fois pour un totalde 38 victoires, ce qui est bon pour unOccidental. J'ai également été l'un despremiers Européens à se battre à Bangkok aumilieu des années 80.

B.I. : Le Kung-Fu et le Muay Thaï, alors ?P.C. : Oui, à Hong Kong, j'ai découvert le

Kick Boxing japonais et de là je suis allé enThaïlande pour approfondir ses racines dansle Muay Thaï. C'était en 1983. Depuis, je n'aiplus jamais cessé de fréquenter la terre deSiam. À l'aller ou au retour de mes voyages, jem'arrêtais toujours à Bangkok pourm'entraîner dans les camps. J'ai ainsi fait laconnaissance de nombreux champions decette époque dont je suis devenu ami, uneamitié qui se maintient aujourd'hui encore. Jecollabore d'ailleurs quant à l'enseignementavec certains d'entre eux. Je voudrais mettreen évidence le fait que mon fils Shan est entrain de faire une carrière agonistique dans leMuay Thaï et qu'il s'est déjà plusieurs foisbattu dans des combats prestigieux avec desrésultats optimaux.

B.I. : Est-il vrai que des personnalités ducinéma et de la télévision ont pris contactavec vous ?P.C. : Oui, plusieurs fois. J'ai travaillé avec

des scénaristes et des réalisateurs intéresséspar ma vie car i ls la considéraientextraordinaire et pleine d'aventures et doncdigne d'un film, mais jusqu'à présent rien n'aété réalisé, c'est un monde très difficile. Lesproducteurs comptent beaucoup plus que lesréalisateurs et les scénaristes.

B.I. : Pourquoi ne commencez-vous paspar écrire un livre autobiographique ?P.C. : J'y ai déjà pensé, mais cela

représente un grand travail et je dois espérerle moment juste. Je le ferai sûrement enessayant de décrire le mieux possiblel'essentiel d'une vie dédiée à l'art martial. J'aiconsacré beaucoup d'années à l'élaborationd'un documentaire intitulé « The Journey » quia été conçu, écrit et dirigé artistiquement envisitant les endroits d'origine de l'art martial :la Chine, Hong Kong et la Thaïlande. Undocumentaire qui contient des imagesinédites, avec la collaboration à la réalisationet à la co-production des frères Parodi et biensûr, celle de mes instructeurs et de mon école.Je suis fier de ce travail et je pense qu'il serautile à tous les pratiquants d'arts martiaux engénéral, pas seulement aux pratiquants deMuay Thaï. J'espère pouvoir bientôt présentercette œuvre dans une série de DVDs ou àtravers un canal de télévision.

B.I. : Comment considérez-vous les artsmartiaux aujourd'hui ?

P.C. : Par rapport au passé, i l y aaujourd'hui plus de dispersion et moins derespect pour les valeurs importantes de cetart. Aujourd'hui, on a tendance à vouloirdépasser rapidement les bases. La passionque nous avions était beaucoup plus intense,nous suions beaucoup plus pour ce que nousaimions ou voulions.

B.I. : Votre vie et votre famille onttoujours été immergées dans l'art martial…pourquoi ?P.C. : Parce qu'il aurait été impossible à

quiconque d'être près de moi et de faire partiede ma vie, sans accepter l'art martial car je vis24h sur 24 immergé dans cette dimension. J'aidonc toujours amené tout le monde à monmonde. Ma première femme, Angela, pratiqueles arts martiaux depuis 35 ans et est monélève depuis 32 ans. Mon fils Shan a 28 ans etça fait 25 ans qu'il pratique les arts martiaux.Ma deuxième femme, Minou, pratique depuisplus de 15 ans et ma fille Mei, de 4 ans, a déjàcommencé. Comme vous pouvez le voir, tousmes proches sont de véritables pratiquantsqui partagent avec moi ces sensations et cesémotions et collaborent à la profession entoute harmonie.

B.I. : En plus de nombreuses satisfactions,avez-vous également eu des désillusionsdans le domaine professionnel ?P.C. : Tout comme le Yin ne peut existe

sans le Yang, je pense que pour les maîtresqui consacrent totalement leurs vies à l'art età l'enseignement, il est impossible que toutaille toujours bien. Personnellement, la plusgrande désillusion que j'ai eue de certainsélèves, c'est de voir à un moment donnéqu'après leur avoir donné des années de mavie, une partie de mon savoir dans l'artmartial, une profession, une amitié et uneconfiance, il n'ont pas un instant titubé àprendre un autre chemin et de manière peuhonorable. Je n'ai r ien contre le fait deprendre une autre voie, mais je ne peuxadmettre le manque de respect, car c'est lapremière règle que nous enseigne l'art martialdepuis les premiers jours de pratique avecses saluts réitérés pendant les cours. Quoiqu'il en soit, ça fait partie de ma vie, c'estarrivé à tout le monde et je pense que ça seproduira encore, il faut continuer sans perdrel'amour pour ce que nous faisons, c'est ainsique nous démontrons que nous sommes devéritables maîtres.

B.I. : Vous vous entraînez toujourscomme dans le passé ?P.C. : Bien sûr, je m'entraîne toujours et

comme je vous l'ai dit, j'enseigne tous lesjours. Je suis constamment plongé dedans,mais la manière de pratiquer a changéindiscutablement au fil des ans. Je continuede donner de l'importance au physique, maismaintenant j'en donne plus au spirituel et àl'énergie.

B.I. : Quelle est la caractéristique de votreécole ?P.C. : Nous ne nous limitons pas à un style

seulement ni à une seule méthoded'entraînement et je n'exclus pas l'aspectculturel et éthique des arts martiaux.

B.I. : Combien de styles connaissez-vous ?

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Entrevista

P.C. : Ça dépend ce qu'on entend par « connaître ». J'ai indiscutablement del'expérience dans de nombreux stylesmartiaux que j'ai étudiés et pratiquésintensément au cours de ma vie, mais ce n'estpas le nombre de méthodes qui est important,mais combien quelqu'un s'efforce et parvientà transcender le style et à assimiler sonessence. Je dis toujours à mes élèves : il vautmieux savoir parler plusieurs langues qu'uneseule.

B.I. : De nos jours, il est peu communde rencontrer une école d'artsmartiaux organisée suivant unehiérarchie traditionnelle et avec desprogrammes didactiques codifiéscomme la vôtre. Quelle est la formule ?P.C. : Du professionnalisme, de la

constance et pratiquer avec le cœur. Il ya trois ans, nous avons célébré letrentième anniversaire avec unspectacle théâtral et une nuit de gala oùétaient présents des amis et des invitésdu monde entier. Mes élèves dedifférents pays se réunirent et le plusbeau de tout fut d'avoir pu remettre plusde trente plaques à des élèves quifréquentent régulièrement les coursdepuis plus de 20 ans. La hiérarchie faitpartie des grades et de la tradition.Dans mon école, tout est organisé dansle détail : les programmes techniques etthéoriques avancent de la mêmemanière dans tous nos sièges, lesgrades sont remis après des examensthéoriques et pratiques tous les deuxans. Les instructeurs ont été formésavec des cours spécifiques etseulement après avoir atteint un gradeélevé. Les rencontres nationalesd'actualisation pour instructeurs et lesassemblées sont mensuelles et jecontinue en même temps également dedonner des cours particuliers à mesélèves et aux instructeurs en fonctionsdes aptitudes personnelles et desspécialisations de l'individu. En outre,nous bougeons comme une seule écolepour faire connaître l'art martial à traversdes spectacles, des stages, des vidéos,des livres et des articles. J'espèrepouvoir être de nouveau votre hôte pourle prochain 35e anniversaire qui auralieu dans deux ans.

B.I. : Vous avez plusieurs fois fait letour du monde pour des raisons detravail et vous avez obtenu beaucoupde succès et de nombreusesreconnaissances. Quel pays vous aconquis ?P.C. : L'Orient, l'Amérique, la Rusie,

l'Europe, etc. Il n'existe pas un endroit

meilleur qu'un autre. Ce sont les personnesqui donnent aux endroits leur valeur.Sincèrement, je me suis trouvé bien partout.Je dois cependant dire que ma relation avecl'Espagne a été part icul ière et c'estégalement grâce à vous que j 'ai putransmettre au monde entier mesconnaissances à travers des vidéos, deslivres et des articles divers.

B.I. : Souhaitez-vous dire quelque choseà nos lecteurs ?P.C. : Vivez les arts martiaux dans leur

totalité, grandissez en les honorant etcontribuez à faire connaître le message juste :respect, gratitude, courage, habileté et amour.Merci à Budo International pour lesopportunités qu'il nous donne chaque fois etfélicitations pour le travail que vous réalisez.

Le Kapap actuel est un système de combat hybride quiétudie ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, maisavec une base réelle et en travaillant avec des principes. Alorsqu'une technique peut fonctionner ou pas, un principe nous

permet de passer souplement d'un mouvement à un autreet d'avoir le contrôle de la situation. À l'intérieur de

la philosophie du « Kapap Combatives », cetravail présente une approche du combat

réel basée sur le Muay Thaï, un artmagnifique sur le ring, mais qui doits'adapter à un autre types de règlesdans la rue et la règle la plusimportante est celle qui dit quedans la rue, il n'y a pas de règles.W. Paardekooper, instructeur deniveau 4, a directement étéformé par Avi Nardia. Ilpossède une intense carrièrede combattant de Muay Thaï etnous surprend avec ce systèmeélaboré de self-défense. Sesenseignements sont destinés àdes gens qui ne font pas desports et cherchent simplement àapprendre à se défendre et à

défendre les leurs. N'ayant pasbeaucoup de temps pour préparer

leurs mains et leurs tibias, ilsapprennent à utiliser les coudes et les

genoux, des parties très fortes du corpshumain et de grands instruments pour faire mal.

Quand vous ne pouvez pas éviter l'affrontement, vousdevez vous battre. Il n'y a alors qu'une seule règle : GAGNER !

REF.: • MUAYKAPREF.: • MUAYKAP

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Coups de coude et coups de genou du système de combat d'Avi Nardia

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La grande révolution de l'efficacité commeobjectif ultime a évolué depuis l'apparition del'UFC et des combats « presque » sansrègles jusqu'à la rencontre de formulescentrées sur l'efficacité, la survie et lecombat réel. À l'intérieur de la philoso-

phie du « Kapap Combatives », nous vousoffrons aujourd'hui dans ces pages uneapproche basée sur la réalité du MuayThaï en ce qui concerne le combat réel,autrement dit la self-défense. Le DVD quenous présentons avec cet article est dirigépar un expert d'une intense personnalité.Depuis la Hollande, l'auteur nous surprendavec un système de self-défense élaboré,mais qui n'a pas perdu certaines racines…

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Self-défense

epuis qu'il a commencé à ensei-gner les techniques de combatdu Kapap, Avi Nardia est instruc-teur chef du système de combatdu Kapap. Il a voyagé avec le fon-dateur, le lieutenant colonel

Chaim Peer pour faire connaître les concepts duKapap dans le monde entier. Mais cet homme afait bien plus que cela. Au cours de ces derniè-res années, il a formé un groupe choisi d'élèvesde manière régulière. Ces hommes sont devenusdes instructeurs d'élite qui ont fait la promotiondu Kapap partout dans le monde. Nous allonsdonner une petite explication pour ceux qui nesont pas familiarisés avec le Kapap.Le Kapap fut développé dans le conflit auquel

participa Israël au cours de la Deuxième Guerremondiale. Ses groupes attaquaient les principa-les forces ennemies et étaient entraînées par lescommandos de l'époque. En outre, ils avaientétudié ce qui fonctionnait et ce qui ne fonction-nait pas de plusieurs arts martiaux. Aujourd'hui,le Kapap est un système de combat hybride.Nous étudions ce qui fonctionne et ce qui nefonctionne pas, mais avec une base réelle. Cen'est pas comme le Karaté ou d'autres arts mar-tiaux traditionnels, nous travaillons avec desprincipes car lorsque nous comprenons les prin-cipes, nous pouvons les appliquer dans différen-tes situations. Alors qu'une technique peut fonc-tionner ou pas, un principe nous permet de pas-ser d'un mouvement à l'autre et d'avoir lecontrôle de la situation. C'est un grand systèmequi propose d'appliquer des principes.Je suis actuellement l'un des instructeurs prin-

cipaux et j'enseigne en Europe. Je suis né enHollande et j'ai d'abord pratiqué le Karaté avantde passer au Muay Thaï. Je pratique ce sportdepuis l'âge de 15 ans. Je me suis entraîné deux

ans en Thaïlande où j'ai participé à de nombreuxcombats. Je prends encore toujours beaucoupde plaisir à pratiquer ce sport. Quand j'eus 22 ans, la vie devint plus difficile. Je devais tra-vailler en plus de m'entraîner et j'ai dû arrêter macarrière de combattant du fait du travail. J'aicependant continué de m'entraîner activement.J'ai vécu aux États-Unis et je vis maintenant enEurope où j'enseigne le Muay Thaï aux lutteurs.Il y a à peu près 11 ans, un de mes amis, qui

était un grand combattant de Muay Thaï, fut vic-time d'un vol. Il frappa son attaquant et alorsqu'il était sur le point de terminer le combat, onlui tira dessus plusieurs fois et il mourut. J'aialors compris que le Muay Thaï était magnifiquesur le ring, mais dans la rue, il faut s'adapter à unautre type de règles. La règle la plus importantec'est que dans la rue, il n'y a pas de règles. Jedis toujours à mes élèves que quand ils ne peu-vent éviter la bagarre, ils doivent se battre, maisqu'alors il n'y a qu'une seule règle : gagner !On explique beaucoup de ce qu'il faut faire

pour gagner un combat, mais finalement, ils'agit de survivre grâce à votre action. Un grandcombattant au couteau me dit un jour : « Ôter lavie, c'est facile, mais gagner un combat et quesurvivent les deux adversaires est beaucoupplus satisfaisant ». Je suis d'accord. Car enréalité, il vaut mieux être conduit au tribunalqu'au cimetière. Mais passer sa vie en prisonn'a rien d'agréable. Souvenez-vous donc quevous devez gagner le combat, mais sans tuerl'autre personne.Dans le Kapap, nous connaissons beaucoup

de niveaux pour manier une situation. Lesbesoins d'un soldat qui va à la guerre ne sontpas les mêmes que ceux d'un agent de police.Ce que j'aime le plus enseigner, c'est quechaque personne a des besoins différents.

Aucun cours ne sera donc identique. Si nousentraînons un groupe de portiers, il faudra secentrer sur la manière de contrôler quelqu'un etde l'emmener rapidement et en toute sécurité.S'il s'agit de femmes, il faut prévenir le viol.Avec les enfants, nous faisons beaucoupd'exercices, beaucoup d'entre eux sontcentrés sur la manière d'agir pour affronterceux qui abusent des mineurs. Je suisperplexe de voir tant de personnesenseigner aux enfants à frapper fortquelqu'un d'autre. Pour moi, il estplus important qu'ils sachent se tirersain et sauf d'une situation. Nousnous centrerons donc surtout surla fuite.Nous enseignons à beaucoup

de gens qui ne font pas de sport etqui ne cherchent qu'à apprendre àse défendre et à défendre leurfamille. Nous n'avons pas beaucoupde temps pour préparer les mains etles tibias, j'aime donc leur enseignerà utiliser les coudes et les genoux.Ce sont des parties très fortes ducorps et de beaux instruments pourfaire très mal. Ce qui est bon, c'estqu'il n'y a pas beaucoup de nerfs dansces zones. J'adore ce qu'on fait enThaïlande, là ils n'utilisent ces partiesque pour frapper un objectif. Peu impor-te où on frappe, ça fera très mal. Ce n'estpas un mouvement glissant, il ne s'agitpas de glisser vers l'objectif, mais d'allerdirectement vers lui. Bien sûr le coude etle genou ne sont pas des armes de lon-gue distance, mais de courte distance.Cela fait d'eux les instruments idéauxpour la self-défense. Du fait de leur

D

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Self-défense

usage en distance courte, il est plus sûr de char-ger le poids de notre corps dans ces coups.Même si nous échouons, nous resterons dansune position relativement bonne pour pouvoirnous replacer d'un mouvement rapi-de. Je préfère frapper une zonemolle, autrement dit, un tissumusculaire. Mais même sinous frappons un os, ça fera

plus mal à celui qui reçoit le coup qu'à nous.Nous pouvons envoyer un coup de coude versl'avant, de côté ou vers l'arrière. Nous pouvons

le faire vers le haut ou vers le bas. C'est doncun outil que nous pouvons utiliser dans

presque toutes les situations,chaque fois que notre agresseur

est tout près. Nous pouvonsmême l'utiliser quand nous

sommes par terre cou-chés sur le dos.

Nous pouvonsutiliser le

c o u d eq u a n d

nous serrons la distance contre un adversairedésarmé. Beaucoup de gens utilisent le couphorizontal. Ils essayent de frapper au visage ousur le côté de la tête. Je n'aime pas utiliser lecoude ainsi. Si l'adversaire jette un peu la tête enarrière, ce qui est un mouvement naturel, notrecoup ratera complètement. Il vaut donc mieuxlancer un coup diagonal, nous sommes sûrs defrapper quelque chose, sa tête, sa clavicule ousa poitrine. Peu importe où on frappe, il resterasans respiration. Nous pourrons alors continuerde frapper l'attaquant. Avec les genoux, c'est la même chose. Il faut

choisir la zone, mais il vaut mieux ne pas frapperl'estomac. Cette zone possède beaucoup de

muscles et les gens ont coutume de larenforcer, je préfère donc les jambes.Même un coup de genou pas trèsfort les déséquilibrera. C'est l'oc-casion pour nous de le plier endeux pour nous mettre à le frap-per à la tête. Un coup degenou puissant le renversera,pas sous la douleur, car sou-vent on peut se tenir surune jambe pendant unmoment, mais parce quenous neutralisons unejambe et nous le faisonstomber par terre.

Quand nous pouvonsl'atteindre à la tête et lefrapper vers le bas, lecombat est pratique-ment terminé. Un oudeux bons coups degenou à la tête et ilperdra conscience.Le problème, c'estque les gens nechargent pas lepoids du corpsquand ils don-nent les coupsde genou. Il nes'agit pas

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seulement d'utiliser les muscles desjambes, il faut charger le poids denotre corps dans le coup.Quand nous instruisons les fem-

mes, la majorité sont très légères etn'ont pas le temps d'accroître leurmasse musculaire. Mais nous avonstous un poids corporel et si nouspouvons utiliser notre propre poidscorporel, nous pouvons frapper fort.C'est l'une des choses que nousenseignons. Peu importe la techniqueque nous faisons, il faut veiller à char-ger le poids du corps. Après uneheure d'entraînement seulement,les gens sont capables dedoubler leur puissance defrappe. Quand nous prati-quons les coups degenou, il faut doncveiller à nous plier unpeu vers l'arrière,nous chargerons

alors notre poids corporel sur le coup de genou. Avec un peud'entraînement, nous pourrons engendrer 500 kg de force dans le coup. C'est plus que ce que le muscle peut

supporter, l'impact sera donc incroyable.Au cours de l'entraînement avec un partenaire, nous

ne devons pas utiliser le tranchant du coude ou dugenou car nous lui ferions mal. Nous devons utiliser lapartie plate de l'avant-bras ou la surface plate de lacuisse. J'adore m'entraîner avec un sac ou une patted'ours par terre car nous pouvons vérifier si nous péné-trons vraiment la surface que nous frappons quandnous cherchons à avoir un pouvoir de pénétration.Parce que si nous frôlons seulement les surfaces, nousne parviendrons qu'à perdre un peu de peau. Comme

disent beaucoup de gens, nous apprenons denos erreurs à travers la douleur.

D'après mon expérience, les gens apprennent ça

en quelques minuteset frappent alors

comme desmules !

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PROTOCOLE INTERNATIONAL DE KOBUDO POLICIER

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Défense Professionnelle

osé Luis Montes, après 34 années de pratiqueet d'enseignement des arts martiaux, fruit deson expérience avec de nombreux maîtreset de plusieurs missions policières dansdivers pays mandaté par les Nationsunies, élabora un protocole

international de Kobudo policier. Voici la suite deson DVD précédent. Cette fois, il aborde le travaildes techniques policières avec le bâton et le tonfa.

Une vie dans la police

Après 24 ans dans le Corps national de police,où il est toujours en activité, José Luis Montespassa 7 ans au GOES (groupe d'opérationsspéciales de sécurité), un groupe de la police qui,conjointement au GEO (groupe d'opérationsspéciales), s'occupe des opérations spéciales.

Il est conseiller technique policier des Nations unies(ONU) et instructeur officiel du Corps national de police. Ilconvient de faire remarquer quatre services internationaux :en Mauritanie, au cours de la période de laGuerre du Golf, deux ans en Algérie etdeux missions des Nations unies pour lastabilisation de Haïti, un pays où il y aactuellement une moyenne de 17 enlèvement par jour.

Son professionnalisme lui a valu, entreautres, la décoration des deux croixblanches au mérite policier du Corpsnational de police et deux médaillesoctroyées par les Nations unies pourles missions à Haïti. Il reçutégalement la médaille d'argent aumérite sportif de la Fédérationgalicienne de luttesolympiques du Conseil

supérieur des sports,où il occupeactuellement le postede directeur techniquedu département deself-défense policière.

Montes a reçu enoutre 154 félicitationspubliques et privées,concédées par le Corpsnational de police etd'autres organismesofficiels comme les Nations unies, le FBI(Federal Bureau Investigation), l 'arméuruguayenne ou les consulats officiels dedifférents pays tels que les États-Unis, laFédération russe, la France, le Royaume-Uni,

J

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la République dominicaine ou le Maroc, pour ne citer qu'eux.

Riche de sa vaste expérience de travail etd'échanges d'impressions avec les policesdu monde entier, il a décidé de transmettre

ses connaissances dans ce DVD deProtocole international de Kobudopolicier, contrastant des idées et destypes d'entraînement avec diversinstructeurs policiers d'un grand nombresde pays : -États-Unis, Canada, Brésil,

Argentine, France, Italie, Allemagne, Maroc,Sénégal, Égypte, Algérie, Bénin, Cameroun,

Philippines, etc.

Kobudo policierLe Protocole international de Kobudo policier

veut unifier les techniques internationales quedoivent utiliser les fonctionnaires chargés deveiller à l'accomplissement de la loi.

Le travail qui est exposé dans ce DVD estréalisé en respectant les normes internationalesdes Nations unies pour agents de police enmissions de paix et celles qui se trouvent dans laDéclaration universelle des droits de l'Homme,ainsi que la Convention contre la torture et autrespeines ou traitements cruels, inhumains oudégradants.

Le Kobudo traditionnel est originaire de l'îlejaponaise d'Okinawa. Les paysans comprirentque les instruments agr icoles dont i lsdisposaient pouvaient être utilisés comme desarmes. En effet, du fait des conflits internes duJapon féodal, ils avaient besoin de pouvoir sedéfendre et ne disposaient pas d'armes. C'esta ins i que naquit l ' idée d'une nouvel leapplication pour le Tonfa, le Nunchaku, leTanbo, le Sai et le Kama. Le Tonfa était utilisépour moudre le grain. Dans les corps depol ice, on passa de l 'usage du Kobudotraditionnel à celui du Kobudo policier, quiutilise les outils agricoles en les adaptant à lafonct ion pol ic ière où la f rappe passe audeuxième plan derrière la priorité du contrôleet de l'arrestation.

Le bâton policier

Déjà dans l'ancien Japon, dans le cadre destechniques du Taiho Jutsu -techniquesd'arrestation-, la police japonaise utilisaitdans les interventions policières le Tanbo, leSai, le Jutte ou le Tonfa, entre autres armesdu Kobudo.

Le programme qui est présenté dansce DVD est divisé en différents blocs :

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Défense Professionnelle

1. Attaques : Les attaques les plus communes avec le bâton neseront utilisées que dans les situations graves.2. Défenses : Les défenses sont utilisées pour éviter d'être

agressé.3. Luxations : Les luxations les plus utilisées avec le bâton policier

sont celles qui mettent l'accent sur les articulations :poignet, coude, épaule, cheville, etc.4. Projections : Les projections qui sont

généralement utilisées avec le bâton sont celles qui sontutilisées en Judo, Aïkido et Jiu-Jitsu.5. Transports : Les transports sont utilisés pour déplacer

un détenu d'un endroit à un autre.

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6. Contrôles : Exécuter un bon contrôle surquelqu'un permet d'éviter de devoir utiliser des

techniques plus déterminantes dans l'interventionpolicière.

7. Immobilisation : Il existe des techniquesd'immobilisation avec le bâton qui le ren-

dent très utile pour le passage desmenottes.

8. Pressions : Les pressionssont normalement utilisées surles points vulnérables.

9. Défense du bâton : Ils'agit, quand un individuessaye d'ôter son bâton àl'agent de police, de l'éviter avec des techniques spécifiques.10. Étranglements : La

fonction de l'étrangle-ment policier n'est pasde laisser quelqu'unsans respiration. Ils sontidéaux pour calmer lesindividus agressifs ousous l'effet de sub-

stances psychotro-pes ou de drogues.11. Passages des

menottes : Il convient de connaî-tre les différents types de passa-ge des menottes qui existent,surtout ceux qui sont utilisésdans différents pays.12. Coups interdits : Le bâton

policier est une arme très résolu-tive, il faut donc savoir où frapperet surtout où ne pas le faire pouréviter de provoquer des domma-ges irréversibles.13. Techniques de self-défense

lorsque les agents de police sontagressés concluant avec ladétention de l'agresseur.14. Résistance passive. Dans ce

DVD, on explique des techniques

pour pouvoir surmonter les cas de résistance passiveau moyen du bâton et du tonfa policier.15. Combat avec bâton policier, coups de

poing et de jambe.16. Combat avec bâton policier : on utilise des

bâtons rembourrés et des casques pour pouvoirainsi pratiquer avec puissance, vitesse et réalisme.17. Maniement de deux bâtons : I l est

pratiquement impossible d'approcher quelqu'unqui manie rapidement et habilement deux bâtons.

Le Tonfa policier

Le Tonfa policier possède de nombreusespossibilités d'utilisation car on peut l'empoignerpar le Yawara et acquérir plus de versatilité en plusde l'utiliser comme un bâton policier.

Il convient de se souvenir à tout moment quenous sommes devant des armes, même si elles nesont pas mortelles. Je joins dès lors ci-dessousdes fragments des codes de conduiteinternationaux qui recommandent l'usage gradueldans l'emploi de la force :

« Les responsables de l'application des loispeuvent recourir à la force seulement lorsquecela est strictement nécessaire et dans lamesure exigée par l'accomplissement de leursfonctions. »

(Code des Nations unies)

« Dans l'exercice de ses fonctions, lefonctionnaire de police doit agir avec toute la

détermination nécessaire sans jamais recourir àla force plus qu'il n'est raisonnable pour accomplir une tâche exigée

ou autorisée par la loi. »Déclaration sur la police du Conseil de l'Europe

« On appliquera les principes élémentaired'action, de proportionnalité,

d'opportunité et de congruence. »(Loi des forces et corps de sécurité

de l'État, Espagne)

Défense Professionnelle

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Policier Résumé du curriculum policier

7 ans au GOES2 ans en Algérie, coïncidant avec le 11-S de New York2 missions à Haïti avec l'ONUMission en Mauritanie au cours de la Guerre du Golf3 ans dans le quartier chinois de Barcelone3 ans dans le groupe des vols avec intimidation, etc.Instructeur officiel du Corps national de policeInternational Police Instructor of the year (Hall of Fame)24 ans d'expérience

Résumé du curriculum martial

Maître international et ceinture 4e et 5e Dan en :Self-défense policièreKobudo policierSelf-défenseJiu-JitsuKick-BoxingFull ContactMuay ThaïKobudoTaidoSelf-défense SamboKrav MagaCeinture noire 1e Dan en :KaratéSamboArbitre mondial de Kick-BoxingChevalier du cercle du Hall of Fame34 ans d'expérience

Dernières compétences

2010 à Valence - Jeux européens de Policiers et Pompiers• Champion d'Europe de Karaté, Detenpolyb(détention policière) Detenpolyb par équipes,bâton policier par équipe (combat)• Vice-champion d'Europe de bâton policier (combat)

2011 à Kiev (Ucraine) - World Championship Self Defense• Champion du monde de self-défense par équipeso Vice champion du monde de Traditional & Modern Self Defense• Troisième mondial en Forces spéciales.

Pour plus d'information sur les cours donnés par José Luis Montes, prenez contact par mail à :[email protected] au bâton policier, bâton télescopique police ettonfa policier, en plus de la possibilité de demander l'organisation, la délégation ou la participation aux stages deself-défense policière. W.I.S.D.A. (World International Self Defense Association) www.worldselfdefense.com


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