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Bulletin mensuel bilingue d’informations - N° 34 mai 2016 ...Edition Spéciale 3 3 Bulletin N°...

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Récépissé de déclaration N° 00000038 / RDDJ / J06 / BASC du 9 juillet 2012 Directeur de Publication : Martin BELINGA EBOUTOU Bulletin mensuel bilingue d’informations - N° 34 mai 2016 Cabinet Civil de la Présidence de la République du Cameroun
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Récépissé de déclaration N° 00000038 / RDDJ / J06 / BASC du 9 juillet 2012Directeur de Publication : Martin BELINGA EBOUTOU

Bulletin mensuel bilingue d’informations - N° 34 mai 2016

Cabinet Civil de la Présidence de la République du Cameroun

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Le Temps des Réalisations

Edition Spéciale2

Bulletin N° 34

Cameroon welcomes thebusiness, economic,international finance and

political personalities who haveaccepted our invitation to attend theYaoundé Economic Conference of 17and 18 May 2016.

The theme of this Conference,“Investing in Cameroon, Land ofOpportunities”, conveys ourdetermination to showcase to allinterested economic players, ourcountry’s abundant opportunities andrich economic potential. It alsoconveys our high expectations,following your discussions on yourprojections as well as the resourcesand conditions required to furtherboost investment and attract newpartners.

In this light, the conclusions of theYaoundé Economic Conference will beof the utmost importance to ourcountry.Cameroon abounds in assets whichcan reassure any informed investor’sdecision.

It is CEMAC most populouscountry and is distinctive owing to thestrategic location at the crossroadsbetween West and Central Africa. It isendowed with varied and abundantnatural resources. Its diverse climatesand soils are conductive to agricultureand road infrastructures offer it the

potential to significantly contribute toregional and international trade.

With the ongoing construction ofmajor energy infrastructure, the(development) consolidation of adiversified industrial fabric is feasiblein the medium term. Moreover,Cameroon’s labour force is youthfulskilled thanks to one of the bestenrollment rates in sub-SaharanAfrica. Lastly, the business climate hassignificantly improved in recent yearsthanks to the governance andstructural reform measuresundertaken and the promotion of aframework of investment incentives.

Cameroon’s set objective is toattain economic emergence by 2035.Over the past few years, our growthrate has stayed at around 5%, despitean adverse global and securitysituation (slump in oil prices, decline incommodity prices, increased securityand national defence-relatedexpenditures).

This remarkable performancerecently prompted the IMF tocommend Cameroon’s economic“resilience”. A higher rate of 6% isprojected for the near future.

In light of this, a number ofdevelopment programmes based onour growth and employment strategy

Paper have been prepared andimplemented. The sectors covered arenotably agriculture, energy, industry,transport infrastructure and digitaleconomy.

The implementation of the majorprojects planned in these sectors willrequire substantial investment.

Accordingly, the purpose of thisConference is to urge participants tomake appropriate proposals that wouldenable Cameroon’s economy toundergo the expected transformation,but also to facilitate interpersonal orinstitutional interactions such as tolead to mutually beneficial businessrelationships with domestic or foreignenterprises.

Cameroonians are fully aware thattheir country’s future depends to alarge extent on the success of theinitiatives and economic policyadopted to archive emergence.

That is why they consider that theYaoundé Economic Conference willconstitute a milestone towardsachieving our vision.

(sd ) Paul BIYA

A Milestone towards Achieving Our Vision of Emergence *

H.E. Paul BIYA, President of the Republic

* This text was published at the occasionof the Conference of Yaounde. Editor’s title.

INTERNATIONAL ECONOMIC CONFERENCE

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Le Temps des Réalisations

3Edition Spéciale 3

Bulletin N° 34

Le Cameroun souhaite la bienve-nue aux hautes personnalités dumonde des affaires, de l’écono-

mie, de la finance internationale et dumonde politique qui ont accepté, en ré-ponse à notre invitation, de participer àla Conférence Économique de Yaoundédes 17 et 18 mai 2016.

Le thème de cette conférence, « In-vestir au Cameroun, Terre d’attractivi-tés » traduit notre volonté de présenterà tous les acteurs économiques intéres-sés les nombreuses opportunités et leriche potentiel économique de notrepays. Ce thème traduit également nosattentes fortes, au terme de voséchanges, sur vos projections, ainsique sur les moyens et les modalités àmettre en œuvre en vue de stimuler da-vantage l’investissement et attirer denouveaux partenaires.

Dans cette perspective, les conclu-sions auxquelles la Conférence Écono-mique de Yaoundé aboutira serontd’une grande importance pour notrepays.

Le Cameroun dispose de nom-breux atouts sur lesquels tout investis-seur avisé peut prendre appui pourfonder sereinement sa décision.

Pays le plus peuplé de la CEMAC,il se distingue par sa position straté-gique à la charnière de l’Afrique del’Ouest et de l’Afrique Centrale. Sesressources naturelles sont variées etabondantes. La diversité de son climatet de ses sols est propice à l’agriculture.Son sous-sol est riche en minerais. Ses

infrastructures portuaires, aéropor-tuaires, ferroviaires et routières le pré-disposent à contribuer activement aucommerce régional et international.

La construction en cours d’impor-tantes infrastructures énergétiques luipermet d’envisager à moyen terme (ledéveloppement) la consolidation dutissu industriel diversifié. De plus, lamain d’œuvre camerounaise est jeuneet qualifiée grâce à l’un des meilleurstaux de scolarisation d’Afrique subsa-harienne.

Enfin, l’environnement des affairess’est considérablement amélioré aucours de ces dernières années, grâceaux actions menées dans les domainesde la gouvernance, des réformes struc-turelles et de la promotion d’un cadreincitatif pour les investissements.

Le Cameroun s’est fixé comme ob-jectif d’atteindre l’émergence à l’horizon2035.

Au cours de ces dernières années,notre taux de croissance s’est maintenuautour de 5%, malgré une conjonctureinternationale et sécuritaire défavorable(chute des cours du pétrole, baisse desprix des matières premières, haussedes dépenses liées à la sécurité et à ladéfense nationale).

Au regard de cette performance re-marquable, le FMI a récemment saluéla « résilience » de l’économie came-rounaise. Les projections pour leproche avenir prévoient un taux decroissance plus élevé de l’ordre de 6%.

Dans cette optique, un certain nombrede programmes de développement ontété élaborés et mis en œuvre sur labase de notre Document de stratégiepour la croissance et l’emploi. Les sec-teurs concernés sont notamment l’agri-culture, l’énergie, l’industrie, lesinfrastructures de transport et l’écono-mie numérique.

La mise en œuvre des importantsprojets envisagés dans ces secteursnécessitera des investissements consi-dérables.

L’objet de la présente conférenceest, dès lors, d’amener les participantsà faire des propositions idoines en vuede permettre à l’économie du Came-roun d’opérer la mutation envisagée,mais aussi de faciliter des rencontresinterpersonnelles et institutionnelles denature à permettre la conclusion de re-lations d’affaires mutuellement avanta-geuses avec les entreprises nationalesou étrangères.

Les Camerounais sont bienconscients que l’avenir de leur pays dé-pend largement du succès des initia-tives et de la politique économiquemenée pour conduire à l’émergence.

C’est pourquoi ils considèrent quela Conférence Économique de Yaoundéconstituera une étape importante dansla réalisation de notre vision.

(é) Paul BIYA

Une étape importante dans la réalisation de notre vision de l’émergence *

S.E. Paul BIYA, Président de la République

* Ce texte a été publié à l’occasion de la Conférence de Yaoundé. Le titre est de la rédaction.

CONFERENCE ECONOMIQUE INTERNATIONALE

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Le Temps des Réalisations

Edition Spéciale4

Bulletin N° 34

S o m m a i r eS o m m a i r eLettre du Président de la République.........................................................2-3

Discours d’ouverture du Chef de l’Etat....................................................5-11

En ouvrant le 17 mai 2016, la Conférence économique internationale deYaoundé « Investir au Cameroun, Terre d’attractivités », le Président de laRépublique, S.E. Paul BIYA, a réaffirmé la détermination du Cameroun àencourager l’investissement privé en vue de l’émergence du pays à l’horizon2035. Le Chef de l’Etat, en redoutable promoteur, a présenté au gotha mondialdes affaires, les énormes potentialités et opportunités dont regorge le Cameroun.Un pays à la situation géographique stratégique dans le golfe de Guinée, havrede paix et de stabilité en Afrique.

Keynote addresses Strengthening Europe-Africa Economic Partnership and Ramping Up

European Investment in Africa by Mr José Manuel BARROSO, President ofthe European Commission (2004-2014); Prime Minister, Portuguese Republic(2002-2004) ............................................................................................. 12 -21

Lessons from Korea: Economic Growth with Shared Growth in Mind by UN-CHAN CHUNG, Chairman, Korea Institute for Shared Growth; FormerPrime Minister, Republic of Korea Former President, Seoul National University................................................................................................................ 22-30

Building Resilience and Attracting New Investors to the CameroonianEconomy by Tony ELUMELU, Chairman of the United Bank for Africa andFounder of the Tony ELUMELU Foundation ............................................ 31-35

- Déclaration de la Conférence ........................................... 36-37

- Communiqué Final ................................................................. 38

- Projets prioritaires présentés en ateliers............................. 39

Le temps des Réalisations

Une publication du Cabinet Civil de la

Présidence de la République

Directeur de publication Martin BELINGA EBOUTOU Directeur du Cabinet Civil

CoordonnateurJoseph LE, Directeur Adjoint du CabinetCivil, Chef de la Cellule de Communication

Conseiller à la rédactionOswald BABOKE, Conseiller Technique

Rédacteurs en Chef Nicolas AMAYENA, Attaché BANSI Victor SUYHANG, Attaché

ContributionAntoine BOUSOMOG, Conseiller Tech-nique ( Chef de la Division de la Linguis-tique et du Bilinguisme, SGPR)Churchill EWUMBUE MONONOConseiller Technique Salomon EHETH, Chargé de Mission Jean Lucien EWANGUE, Attaché

Images Elie NYAT SAF, ANDJONGO SEME,Victor YENE, SALIFOU CHIGHET

AppuiJeanne d’Arc OTAM, Médard NKODONSOULOU, Joseph Bienvenu AMOUGOU MEYONG

InfographieClarisse TCHIENOU

All these instruments and decreesare available on our website:

www.prc.cm Civil Cabinet – Presidency ofthe Republic of Cameroon

Ne peut être vendu / Not to be sold

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Discours d’ouverture de la Conférence EconomiqueInternationale par le Président de la République,

S.E. Paul BIYAYaoundé, le 17 mai 2016

Edition Spéciale

Le Temps des Réalisations

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Distingués Invités,Mesdames, Messieurs,

Je tiens tout d’abord à exprimer maprofonde gratitude à l’ensemble deshautes personnalités du mondepolitique, économique et financier,réunies ici, en ce jour. Je les remercied’avoir accepté notre invitation.

Le Cameroun est très sensible àvotre présence à ces assises. Pournous, elle est la marque insigne del’intérêt que vous portez à lamodernisation de notre économie et àl’amélioration des conditions de vie deses populations.

Qu’il me soit maintenant permis derappeler l’objet, au demeurant pluriel,de la conférence qui nous réunitaujourd’hui.

Dans un premier temps, il s’agitd’examiner l’économie du Cameroundans ses composantes essentielles ;de voir dans quelle mesure le secteurprivé peut contribuer à son expansion; et après cet examen, d’évaluerl’attractivité réelle du pays, en vue deson intégration à l’économie globale,de manière plus judicieuse et plusbénéfique.

Les conclusions de cette revueseront d’une grande importance pourla conduite de notre politiqueéconomique. Elles pourront, peut-êtrebien, servir à d’autres pays ducontinent dont la situation présente desanalogies avec la nôtre.

Dans un second temps, et ce sera,sans doute, le point culminant de nosassises, nous allons favoriser larencontre entre porteurs de projets tantpublics que privés, et investisseurs tantétrangers que nationaux. Et pouremprunter au langage deséconomistes, cette conférence est uneoccasion idoine de créer, ici même, unvéritable marché de l’investissement.

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Bulletin N° 34

Il ne me revient pas de dresser, ici,un tableau général de l’économiecamerounaise. Cela sera fait, sansdoute, pendant la table-rondeconsacrée à la situationmacroéconomique et aux perspectivesde croissance.

Je voudrais pour ma part, plutôtrelever quelques faits significatifs deportée générale, de manière à laissertransparaître nos vues profondes ainsique nos aspirations réelles, pour uneprospérité durable, dans le contextegéostratégique du moment.

Je dirai d’abord, quelques mots surle continent :

Réputée « mal partie » dans lesannées soixante, l’Afrique seraitdevenue, selon certainscommentateurs, un « continentd’avenir »…

Je m’en réjouis sincèrement, mais

en même temps, je vous avoue resterplutôt prudent sur les prévisions partrop optimistes et sans nuance, decertains.

Ceux-ci mettent en avant des tauxde croissance qui vont, selon les pays,de 5 % à 10 % au fil des années.

Il faut pourtant se rappeler que lacroissance n’est pas une fin en soi.Bien plus, il est reconnu, y compris parles plus grandes institutionséconomiques internationales, qu’il fautaller au-delà de la mesure numériquedu taux de croissance, pour rechercherune amélioration palpable desconditions de vie des populations.

Ce qui est en jeu, ici, c’est d’abordnotre capacité à mettre l’homme,réellement, au centre de nos initiativesà caractère économique.

Le service de la personnalitéhumaine et son bien-être intégraldoivent être au principe et àl’aboutissement de nos choixd’investissement, et de nos priorités decréation de richesses.

De même, la gestion durable desressources de la planète est seule àmême de nous garantir une vraieprospérité.

Cette exigence est globale, maiselle touche particulièrement l’Afrique,compte-tenu du retard à combler ; etaussi du fait des iniquités nombreusesqui subsistent dans l’environnementinternational et que subit souvent lecontinent, sans véritable moyen dedéfense.

Sa position marginale, lors de lacrise financière des années2007/2008, lui a certes évité d’en subir

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7Bulletin N° 34

le choc de plein fouet. Mais, lecontinent n’en a pas moins essuyé leseffets différés tels que l’effondrementdes cours du pétrole et des autresmatières premières, le ralentissementdes investissements, etc.

Il est vrai que, progressivement,l’Afrique s’intègre dans la globalisation.L’on pourrait même prévoir que le rôledu continent gagne en importance, aufil des ans, dans l’économie globale. La forte croissance démographique etl’augmentation de sa classe moyennecréent les conditions d’un marchéattrayant, et à la fois, pour la grandeconsommation et pour la constructiond’infrastructures diverses.

La jeunesse et le dynamisme de sapopulation sont source d’optimisme.Les jeunes africains, notamment,constituent un atout majeur pour lecontinent. Ils doivent demeurer àl’avant-garde de la technologie, pourassurer à l’Afrique un bon arrimage àune économie dans laquellel’innovation s’avère, aujourd’hui plusqu’hier, un facteur déterminant decompétitivité.

A cela, il faut ajouter les richessesnaturelles nombreuses et variées, maisqui devraient faire l’objet d’une plusgrande transformation locale, pour êtreencore plus bénéfiques à noséconomies.

Nul doute que tous ces élémentscaractéristiques feront de l’Afrique unpartenaire sans cesse convoité, par lespays plus avancés aujourd’hui et à larecherche d’un second souffle pourleurs économies.

Dans un monde marqué par uneinterdépendance toujours accrue deséconomies et des sociétés, le défi est

celui de la construction d’espacesauthentiques de prospérité partagée.Il s’agit de bâtir un nouveau type derelations économiques etsociopolitiques, autour de l’idée debénéfice mutuel entre partenaires. Dans une telle relation, certainsapportent leur capacité de financementet leur technologie, là où les autrespeuvent offrir des opportunités uniquesà saisir, des richesses rares àtransformer, dans un échange juste etéquitable.

C’est ce nouveau type de relationque nous devons rechercher, dans lesaccords de partenariat économique,avec l’Union Européenne par exemple,et aussi, éventuellement, avec d’autrespartenaires…

Le secteur privé devra jouer unrôle essentiel dans un tel schéma.L’Afrique où, souvent, l’Etat tient uneplace prépondérante dans l’économie,va devoir favoriser le développementde l’entreprise.

C’est ce que le Camerounrecherche. Il poursuivra ses effortsdans cette voie, pour s’assurer que lesinvestisseurs nationaux et étrangersbénéficient du meilleuraccompagnement possible.

Ici aussi, il est important depromouvoir l’établissement de vraispartenariats gagnant-gagnant, entreles entreprises locales et les grandesfirmes internationales.

Distingués invités,Mesdames et messieurs,

Comme vous le savez, notreobjectif, au Cameroun, est d’atteindrel’émergence à l’horizon 2035. Cetteambition est, je crois, largement

partagée par le peuple qui en a fait unecause nationale. Toutes nos politiquespubliques sont orientées dans cettedirection et en particulier la gestion denos finances publiques.

Notre politique budgétaire, enexpansion, privilégie la qualité de ladépense. Contenue aux alentours de25 % du PIB, notre dette publique faitl’objet d’un suivi rigoureux. Elle doitrester à un niveau toujours soutenable,tout en nous procurant des moyens definancement productifs.

Nous avons bon espoir que laconsolidation de ces conditions sauranous attirer, plus encore, la faveur desinvestisseurs.

J’aime d’ailleurs à rappeler que leCameroun, Afrique en miniature, nevient pas les mains vides à ce rendez-vous du donner et du recevoir. Ildispose en effet de nombreux atoutsqui fondent son attractivité :

Pays le plus peuplé de la zoneCEMAC, partageant plus de 1500 kmde frontière avec le Nigeria, premièreéconomie d’Afrique, le Cameroun sedistingue par sa position stratégique,au carrefour de l’Afrique de l’Ouest etdu Centre, à l’intersection des zonesCEDEAO et CEMAC.

Sa façade atlantique, son réseauferroviaire, ses trois aéroportsinternationaux et ses 50 000 Km deroutes, tout cela en constantdéveloppement, favorise sa bonneintégration au commerce régional etmondial.

Ses ressources naturelles sontabondantes, la diversité des sols,climats et milieux naturels y sontpropices à l’agriculture.

Deuxième potentiel hydro-électriqued’Afrique et disposant de réservessignificatives de gaz naturel, le

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Bulletin N° 34

Cameroun s’est engagé dans uneconstruction d’infrastructuresénergétiques variées et de grandeenvergure. Avec la mise en serviceprogrammée de celles-ci, ce sont debonnes perspectives qu’il convientd’envisager pour la disponibilité d’uneénergie viable, suffisante etpermanente.

En outre, le pays est doté d’un tissuindustriel qui s’enrichit et se diversifieavec de nombreuses PME/PMI, biendisposés pour des contrats de sous-traitance et de cotraitance.

La main d’œuvre est abondante,jeune et qualifiée, pour un pays quiprésente l’un des meilleurs taux descolarisation d’Afrique au sud duSahara.

Le Cameroun est, par-dessus tout,déterminé à favoriser l’investissementprivé. Un cadre légal propice a étéaménagé à cet effet. Articulé autourd’une loi sur les incitations àl’investissement, ce cadre permettra le

développement des secteursstructurants prioritaires que sont :- l’agro-industrie, - les infrastructures de transport,- l’énergie, - le logement social et l’aménagement

urbain, - les industries extractives - les nouvelles technologies.

Toutes ces dispositionstémoignent, à suffisance, de la volontéforte du Cameroun d’attirer, sur sonsol, toujours plus d’investissementsproductifs, en vue d’accélérer lacroissance économique et la prospéritépour ses populations.

Le Cameroun est un havre de paix,un état de droit, un pays de libertés.Ses institutions sont stables,fonctionnelles et harmonieuses. Ellessavent s’adapter aux évolutions de lasociété pour garantir en tout temps lapaix sociale, la sécurité des personnes

et des biens, et la stabilité politique dupays.

Dans le monde d’aujourd’hui, etsingulièrement en Afrique, il s’agit là,nous semble-t-il, d’un atout majeurpour les investisseurs.

Distingués Invités,Mesdames et Messieurs,

Par votre présence ici, vous nousexprimez votre détermination decontribuer à la réalisation de cesaspirations légitimes de notre pays. Le Cameroun s’en souviendra.

Je souhaite à tous des échangesfructueux, en vue de partenariatsmutuellement bénéfiques, et à nosnombreux visiteurs, je souhaite bienévidemment un agréable séjour auCameroun.

Je vous remercie.

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Distinguished Guests,Ladies and Gentlemen,

First of all, I would like to expressmy profound gratitude to all the perso-nalities from the world of politics, busi-ness and finance gathered here today.I wish to thank you for accepting ourinvitation.

Cameroon highly appreciates yourpresence at this conference. To us, thisclearly marks your interest in the mo-dernization of our economy and impro-vement of the living conditions of ourpeople.

Permit me now to recall the objec-tive, or rather, objectives of today’sconference.

Its purpose is firstly, to review thekey components of Cameroon’s eco-nomy; to determine the private sector’spotential contribution to its expansion;and thereafter, assess the country’sreal opportunities that would ensure itsintegration into the global economy, ina more judicious and helpful manner.

The findings of this review will behighly instrumental in implementingour economic policy. They could, per-haps, be useful to other African coun-tries facing a situation similar to ours.

Secondly, and this will certainlymark the highpoint of our conference,we will facilitate meetings between pu-

blic and private project initiators alike,and foreign as well as local investors.To borrow from economic lingo, thisconference affords an excellent oppor-tunity to create a veritable “investmentmarket” right here.

It is not my place here to give youan overview of Cameroon’s economy.Certainly, that will be done during theroundtable devoted to the macro-eco-nomic situation and growth prospects.For my part, I would rather highlightsome salient facts of a general naturein a way that would reveal our inner-most views as well as our genuine as-pirations for lasting prosperity in thecurrent geostrategic context.

I will start off with a few wordsabout our continent:

The continent that in the sixtieswas considered “doomed” has be-come, according to some observers, a“continent of the future”...

Of course, I am sincerely deligh-ted, but at the same time, I must admitthat I remain rather cautious about theoverly optimistic and unqualified fore-casts made by some people.

They highlight the growth ratesranging across countries from 5% to10% over the years.

However, we must recall thatgrowth is not an end in itself. Moreo-

ver, it has been acknowledged, evenby the most prominent internationaleconomic institutions, that we must gobeyond the quantitative measurementof growth rate, to seek a tangible im-provement in people’s living condi-tions.

What matters here is, first of all,our ability to actually put people at thecentre of our economic endeavours.

Serving the human person and hisoverall well-being should constitute thebe-all and end-all of our investmentchoices, and our priorities for wealthcreation.

Similarly, it is only through sustai-nable management of global re-sources that we can ensure trueprosperity.

This is a global obligation, but itparticularly concerns Africa, conside-ring that it has to catch up and also thenumerous inequities of the globalcontext often affecting the continent,which lacks the real wherewithal to de-fend itself.

Obviously, its marginal positionspared it from the full impact of theshocks of the financial crisis of 2007and 2008. Nonetheless, the continenthas suffered its delayed effects suchas the collapse of oil and other com-modity prices, the slowdown in invest-ment, etc.

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Opening Speech of the International EconomicConference by the President of the Republic,

H.E. Paul BIYAYaoundé, 17 May 2016

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Bulletin N° 34

Admittedly, Africa is gradually en-tering globalization. One could evenenvisage that the continent’s rolewould be increasingly prominent in theglobal economy as the years go by.

Its high population growth and ex-panding middle class create conditionsconducive to market attractiveness interms of mass consumption and infra-structure development.

The youthfulness and dynamismof its population are reasons for opti-mism. The African youth, in particular,are a major asset for the continent.They should be at the forefront of tech-nology to ensure that Africa hooks upto an economy where innovation is,now more than ever before, a decisivefactor of competitiveness.

To this should be added the abun-dant and diverse natural resources,which progressively should be proces-sed locally in order to be more benefi-cial to our economies.

Undoubtedly, all these features willmake Africa a partner that is constantlycoveted by the most advanced coun-tries in their quest for resources toreboot their economies.

In a world marked by ever-growingeconomic and social interdependence,the challenge is to develop genuineareas of shared prosperity. This in-volves forging new types of economicand socio-political relations based onthe idea of mutual benefit betweenpartners.

In this type of relationship, somecontribute their financing capabilityand their technology, while others offer

unique opportunities to be seized, andrare resources to be tapped, all in a fairand equitable exchange.

Such is the new type of relations-hip that we should seek in economicpartnership agreements with the Euro-pean Union, for instance, and also withany other partners…

The private sector should play akey role in such a set up. Africa, wherethe State often occupies a prominentposition in the economy, will need tofoster business development.

Such is what Cameroon is see-king. It will pursue efforts in that direc-tion to lend the best possible supportto domestic and foreign investments.

Here too, it is important to promotethe establishment of true win-win part-nerships between local businessesand major international firms.

Distinguished Guests,Ladies and Gentlemen,

As you are aware, Cameroon’s ob-jective is to become an emergingcountry by 2035. This ambition, Ibelieve, is largely shared by our peo-ple who have transformed it into anational cause. All our public policiesand, particularly our public financemanagement are geared towardsachieving this objective.

Our expansionary budget is basedon a fiscal policy which prioritizes ex-penditure quality. Our public debt,contained at around 25 % of GDP, isclosely monitored. It must remainconstantly at a sustainable level, whileproviding us with productive financing

resources.We are optimistic that the consolida-tion of these conditions will endear useven more to investors.

Moreover, I am fond of saying thatCameroon, Africa in miniature, is notcoming empty-handed to this give-and-take forum. Indeed, it has abun-dant assets, hence its attractiveness:

The most populated country in theCEMAC zone sharing a more than 1500 km-long border with Nigeria,Africa’s leading economy, Cameroonstands out thanks to its strategic posi-tion at the crossroads between Westand Central Africa and at the intersec-tion between the ECOWAS andCEMAC zones.

Its Atlantic coastline, its rail network,its three international airports and 50000 km of road all of which areconstantly developing foster its inte-gration into regional and global trade.

It abounds with natural resourcesand its varied soils, climates and natu-ral environments are suitable for agri-culture.

With Africa’s second hydro-electricpotential and huge natural gas re-serves, Cameroon has embarked onvaried and large-scale energy infra-structure construction. The phasedcommissioning of such infrastructureis opening up bright prospects for theavailability of sustainable, adequateand permanent energy.

Additionally, the country is endowedwith an expanding and diversified in-dustrial fabric with many small and me-dium size enterprises and industries(SMEs/SMIs) ready to enter into sub-contracting and co-contracting agree-ments.

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There is abundant, young and quali-fied labour force for a country with oneof the highest school enrolment ratesin sub-Saharan Africa.

Above all, Cameroon is determinedto encourage private investment. Anappropriate legal framework has beenput in place to that end.

Based on the law on investmentincentives, the framework will enablethe development of priority high-impactsectors which are:- agribusiness;- transport infrastructure;- energy;- low-cost housing and urban development;

- the extractive industry; and new technologies.

All these measures bear sufficienttestimony to Cameroon’s strong deter-mination to attract more and more pro-ductive investments on its soil so as toaccelerate economic growth and pros-perity for its people.

Cameroon is a haven of peace,respecting the rule of law and acountry of liberty. Its institutions arestable, functional and harmonious.They are capable of adapting to socie-tal trends to ensure social peace, thesecurity of persons and property andthe country’s political stability at alltimes.

In today’s world, and particularly inAfrica, this, we believe, is a majorasset for investors.

Distinguished Guests,Ladies and Gentlemen,

Your presence here expressesyour determination to contribute to-wards fulfilling our country’s legitimateaspirations.

Cameroon will bear that in mind. I wish everyone fruitful discussions formutually beneficial partnerships, andof course, I wish our numerousvisitors, a pleasant stay in Cameroon.

Thank you.

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Bulletin N° 34

Keynote addressesRenforcer le partenariat économique entre l’Europe

et l’Afrique et dynamiser les investissements européens à destination du continent africain

Monsieur le Président de la Répu-blique,Monsieur le Président du Sénat, Monsieur le Président de l’Assem-blée Nationale, Monsieur le Premier Ministre, Messieurs, Mesdames les invités, Chers amis,

Tout d’abord, j’aimerais très sincè-rement remercier le Président BIYA pourl’invitation qu’il m’a faite pour être pré-sent parmi vous. C’est pour moi ungrand honneur de pouvoir m’adresser à

cette assemblée, devant le Président dela République, le Chef de l’Etat du Ca-meroun, pour vous parler d’un sujet quime tient beaucoup à cœur : le rapport,la coopération entre l’Afrique et l’Eu-rope. J’ai travaillé pour cet objectif pen-dant dix ans à la tête de la Commissioneuropéenne mais aussi à d’autres fonc-tions dans mon pays. J’ai visité très sou-vent ce continent. J’ai visité plus 35 paysde ce continent, en tant que jeune Mi-nistre des Affaires Etrangères et respon-sable pour le développement.

Je continue de croire, avec le mêmeenthousiasme, au potentiel d’un rapportqui sera fondamental pour l’intérêt del’Afrique et de l’Europe, surtout pourcette jeunesse d’Afrique.

Maintenant, je ne suis plus dansune fonction officielle, donc je peux direque ma sincérité est en train de grandirchaque jour. Je ne vais rien dire qui soiten contradiction avec ce que je disaisauparavant parce que je disais ce queje croyais. Mais je crois que je peux êtreplus explicite, plus franc quand on parle

Par M. José Manuel BARROSO, Président de la Commission européenne (2004-2014) ; Premier Ministre, République Portugaise (2002-2004)

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des difficultés et des énormes défisdans ce rapport et dans l’avenir et sur-tout de la croissance en Afrique.

Je tiens d’ailleurs à vous féliciter,Monsieur le Président. Dans votre prisede parole, vous avez esquissé lesgrandes questions, avec une grandefranchise et de la sagesse, en étantréaliste, en reconnaissant le potentielde l’Afrique mais aussi les difficultésauxquelles l’Afrique continue à faireface.

Dans ma brève intervention, j’aime-rais très sommairement parler de la si-tuation en Europe et en Afrique, aprèson pourrait voir quelles sont les voies decoopération.

Tout d’abord, permettez-moi un motsur l’Europe. Je sais bien que le ton està l’europessimisme. Aujourd’hui en Eu-rope, chacun veut montrer qu’il est plusintelligent que les autres, en prévoyantle déclin, la désintégration de l’Europe.Je n’y crois pas. Pendant mes dix ans àla tête de la Commission européenne etsurtout ces cinq dernières années, toutle monde m’a parlé de la fin de l’Europe,du « Grexit», la Grèce quittant l’euro, ladébâcle totale.

La vérité c’est que l’Europe a mon-tré son extraordinaire résilience. C’estvrai que nous avons connu de grandesdifficultés. C’est vrai qu’on sent encoreles conséquences de cette crise finan-cière qui, d’ailleurs, n’est pas née en Eu-rope mais qui a touché l’Europe d’unefaçon spéciale. Une crise que certainsont appelé la « crise de l’euro » maisqui, en fait, n’est pas une crise de l’euroen tant que telle, parce qu’elle n’a pasété créée par l’euro ; elle n’a pas touchéseulement les économies de l’euro.Même en Europe, il y a des pays qui nesont pas dans l’euro qui ont subi ses

conséquences. C’est vrai que nousn’avions pas encore d’architecture pourfaire face à ce type d’émergence. Maisnous avons répondu, pas toujours aurythme que certains et moi-même au-raient souhaité parce que nous sommesmaintenant vingt huit pays en Europe.

En 2004, l’année où j’ai assumé laresponsabilité de la Commission, nousétions quinze pays. Maintenant noussommes vingt huit pays à l’Union euro-péenne ! Nous avons presque doublé lenombre de membres de l’Union. Seule-ment dans la zone euro, nous sommesdix-neuf pays maintenant.

Auparavant dans toute l’Union eu-ropéenne, nous n’avions pas des instru-ments. Mais nous avons commencé àconstruire une union bancaire qui auraitété impensable s’il n’y avait pas eu lacrise. C’est cela que je voulais très sin-cèrement partager avec vous. L’Europea des difficultés, je ne le nie pas. D’ail-leurs, je crois que les Européens sontassez sincères sur cette crise et sur sesimplications. Mais l’Europe a montré sacapacité à résister.

Et Comme l’ont prédit certains despères fondateurs, c’est parfois dans lescrises que l’Europe avance, en étant ca-pable de créer un mécanisme européende stabilité pour faire face à la crisedans les pays vulnérables, en créantl’union bancaire que j’ai mentionnée, enrenforçant le système de gouvernance.

Je le dis et je le répète, les pro-blèmes ne sont pas tous derrière nousmais je crois que ce qu’on a appelé lacrise existentielle de l’euro est pour l’es-sentiel derrière nous. Aujourd’hui, il n’yaucun pays en Europe en récession. Il ya une croissance timide certes, unecroissance en dessous du potentielmais c’est quand même une croissance.

En fait, l’Europe part d’une situation re-lativement bonne avec son modèle so-cial capable de répondre à plusieursdéfis auxquels elle doit faire face. Jecrois que l’Europe a besoin de plus decroissance et précisément, la crois-sance peut venir des rapports avecd’autres parties du monde commel’Afrique, pour des raisons évidentes àcause d’une proximité géographique etculturelle.

Nous avons beaucoup de pro-blèmes aujourd’hui, surtout à caractèrepolitique. La crise des refugiés est unecrise qui n’est pas née en Europe. C’estune crise dans le voisinage de l’Europequi a des conséquences profondes surl’Europe. Elle est en train de faire naîtreou renaître des mouvements extré-mistes, populistes, parfois même xéno-phobes. C’est un sujet que les forcespolitiques responsables doivent prendreavec sérieux. Moi-même, je ne peux pasoublier que je me suis incliné à Lampe-dusa au sud de l’Italie, en compagnie duPremier Ministre italien, devant plus de300 cercueils de personnes qui ont péridans les eaux de la Méditerranée en es-pérant arriver en Europe qu’elles consi-dèrent comme une terre de prospéritéet de paix. Ce problème est l’expressiondes rapports et des défis qui interpellentl’Afrique et l’Europe. J’ai interviewé cesrefugiés, beaucoup venaient de l’hinter-land, ils arrivaient par la Libye venant dela Somalie et de l’Erythrée.

Quand on voit les tendances enEurope et en Afrique, quand on voit quece continent immense qu’est l’Afrique aaujourd’hui un milliard deux centsmillions d’habitants et qu’il va avoir en2050 environ deux milliards et demi depersonnes et que l’Europe, si elle semaintient dans la tendance actuelle, vase trouver au niveau de cinq cents mil-lions d’habitants, il y a lieu de faire

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quelque chose ensemble. C’est évidentque la croissance démographique del’Afrique peut être un grand atout pourl’Afrique mais elle peut être aussi unproblème s’il n’y a pas une générationde croissance nécessaire pour offrir desemplois à tous ces milliers de jeunes quiveulent entrer dans le marché du travail.Moi, je continue de penser que la crois-sance démographique est un grandatout pour l’Afrique.

Permettez-moi maintenant cesquelques mots sur l’Afrique. Le Prési-dent BIYA l’a déjà dit avec une grandesagesse et équilibre. C’est vrai, la pro-messe de la croissance n’a pas été en-tièrement concrétisée, en partie à causede la chute des prix des matières pre-mières, du pétrole, du gaz… Des paysqui étaient trop dépendants de ces ma-tières premières sont en train de passerun moment difficile. Mais je crois quece moment peut être propice pour fairefinalement ce que nous devrions avoirfait auparavant. Soyons sincère, je veuxparler de la diversification de l’écono-mie. Ce n’est pas sage, ce n’est pasprudent de voir les économies de cer-tains pays dépendant à 70-80% d’unseul produit. Il faut la diversification. Etc’est une opportunité pour l’Afriqueaussi de réussir cette diversification quidoit être construite par le secteur public,le secteur privé et par l’ouverture desmarchés, mais aussi en exploitanttoutes les possibilités de l’intégration ré-gionale. Car un des problèmes, vous lesavez bien, c’est que l’Afrique ne faitpas assez de commerce avec elle-même. Les pays restent fermés sur eux-mêmes et ne bénéficient pas dupotentiel immense du commerce régio-nal et même sous-régional.

La croissance démographique vafaire naître et consolider une classemoyenne. Les économistes ont du mal à

expliquer ce que c’est qu’une classemoyenne. En tout cas, nous voyons quedans beaucoup de pays en Afrique, iciau Cameroun, une classe moyenne sedéveloppe et veut de nouvelles sourcesde consommation. Cette nouvelleclasse est ouverte à l’innovation commele montre le cas de la téléphonie mobile,du digital ou du numérique en général.Nous voyons qu’en Afrique, il y a un es-prit d’innovation et le dynamisme.L’Afrique pourra bénéficier de ce quecertains appellent les dividendes démo-graphiques. Mais nous savons qu’il y ades problèmes qui demeurent, même sila sécurité en Afrique est bien plus meil-leure que la situation que j’ai connuedans les années 80 et 90. Il y avait énor-mément de pays en guerre civile. Il yavait une situation désespérée dansbeaucoup de pays. Nous avons mainte-nant un défi sécuritaire sérieux danscette région, le terrorisme. En général,l‘Afrique au sud du Sahara connait au-jourd’hui une stabilité en moyenne plusgrande. Certains régimes despotiquesd’autrefois ont disparu. De ce point devue là, nous avons des raisons d’êtreconfiant en l’avenir de l’Afrique.

Mais je vais vous poser une ques-tion. J’ai écouté une fois, d’une façon unpeu trop dure, voire brutale, pas diplo-matique, une question qui avait étéposée par le Président OBAMA lors desa première participation à une réuniondu G8 en Italie. Nous avions une partiedu G8 avec des Chefs d’Etat africainsqu’on appelait « The Elders ». Alors lePrésident OBAMA a posé cette question: « Moi, mon père était du Kenya ; il y a50 ans, la Corée du Sud et le Kenyaétaient au même niveau de développe-ment, mais aujourd’hui, il y a une grandedifférence de croissance et de dévelop-pement économique entre le Kenya etla Corée du Sud, pourquoi ? » Après ily a eu débat.

Nous allons avoir après moi, surcette tribune, l’ancien Premier Ministrede Corée du Sud qui va nous présentercertaines raisons.

Laissez- moi vous dire quelles sont,à mon avis, de par mon expérience del’analyse du développement, non seule-ment en Afrique mais dans le reste descontinents, certaines raisons.

Les facteurs cruciaux de développe-ment sont essentiellement trois, avecune condition de fond à savoir l’ouver-ture. Je ne connais aucun pays qui s’estdéveloppé dans la fermeture, dans l’au-tarcie. Au contraire, l’ouverture commer-ciale et aux investissements est unecondition sine qua non pour la crois-sance économique.

A part l’ouverture, les facteurs struc-turels sont les infrastructures, l’éduca-tion et l’état de droit. Et c’est là que nouspouvons faire beaucoup de chosesensemble, c’est-à-dire les Européens etles Africains. L’Afrique a besoin des in-frastructures en termes d’énergie, detransport (routes, chemins de fer…)mais aussi du numérique, du digital etdes télécommunications. Elle fait cer-tains efforts, parfois elle connaît un dé-veloppement spectaculaire. Certainsparlent de la possibilité pour l’Afrique etles jeunes Africains de sauter l’essordes nouvelles technologies…J’y croisen partie. On a vu certains succès maisje crois qu’il est un peu illusoire qu’onpuisse le faire dans tous les secteurs.En fait, il y a un type de nouvelles tech-nologies qui sont plus « user friendly »,qui peuvent permettre à une nouvellegénération de rattraper un certain retardtechnologique. Alors là, il faut de laconnectivité en général, la connectivitépar les transports avec les moyens etl’énergie nécessaires et bien sûr, les té-lécommunications.

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Après il y a l’éducation. Tous leshommes politiques disent qu’ils aimentbien l’éducation. Dans mon cas, c’estvrai. La vérité est que quand je quitte laCommission, je suis maintenant profes-seur à l’université aux Etats-Unis, àGenève et à Lisbonne. L’éducation estla première condition pour le développe-ment. Là aussi, l’Afrique fait desprogrès, plus 70% de gens peuvent lire.Il n’y a plus d’analphabétisme. Je croisque dans l’éducation, l’Europe peutaider. Nous avons des moyens et descompétences. Je me rappelle bien ceque disait l’ancien Président de Tanza-nie, Benjamin Mkapa. Il disait que sil’Europe pouvait mettre des professeursqui arrivaient à la retraite - des retraitésparfois très jeunes - d’anglais, de ma-thématiques et de science, à la disposi-tion de l’Afrique, ce serait une excellentechose.

Je crois qu’au-delà de l’investisse-ment dans l’éducation, ce qui est impor-tant c’est ce que certains sont en trainde mettre en place avec succès enAmérique Latine : des universités et desécoles privées avec des partenariats pu-blics- privés. Il faut éduquer les genspas seulement pour être docteur en let-tres, docteur en droit ou docteur en rela-tions internationales mais aussi pourl’apprentissage.

En Europe, nous avons des payscomme l’Allemagne, l’Autriche, laSuisse - qui n’est pas membre del’Union européenne mais que je connaistrès bien - qui ont des systèmes d’ap-prentissage extrêmement performants.On arrive à donner des diplômes demoyenne carrière pour des professionsqui sont essentielles et parfois man-quent quand il y a un investissementétranger. Il faut penser non seulementaux entreprises multinationales qui sontcapables de recruter, mais aussi aux pe-

tites structures qui ont besoin de qualifi-cations et de talents. L’Afrique a besoindes cadres supérieurs mais aussi descadres intermédiaires. Nous devons dé-montrer dans les politiques de coopéra-tion plus d’agilité pour être capabled’investir plus de ressources dans l’édu-cation dans ce continent à la créativitéextraordinaire. L’Afrique montre vrai-ment un dynamisme, une créativité ex-traordinaire.

Permettez que je le dise aussi,l’Afrique est plus forte en créativité qu’enorganisation. Il faut un esprit de mana-gement, il faut plus de rigueur dansl’organisation. Il faut combiner créativitéet capacité de gestion. L’Europe, avecses grandes écoles de gestion et demanagement, mais aussi avec un« know how » au niveau des entre-prises, pourra être très utile.

D’ailleurs, vous voyez que je croisbeaucoup à cette idée de partenariat pu-blic-privé. J’aurai déjà pu le dire pour lesinfrastructures. Là aussi il y a des ins-truments comme les banques publiquesd’investissement. La Banque euro-péenne d’investissement est la plusgrande banque d’investissement publicau monde, plus grande que la BanqueMondiale. La Banque européenne d’in-vestissement s’intéresse déjà àl’Afrique. Nous avons ici devant vous,la Banque Africaine de Développementet d’autres banques d’investissementd’autres pays qui sont en train de fairedes choses importantes dans le do-maine des infrastructures. Je vous le distrès franchement, l’Europe ne va pasêtre jalouse, au contraire. Je me réjouislorsque je vois d’autres partenaires,comme la Chine, qui viennent enAfrique, qui sont prêts à faire des inves-tissements, c’est normal. Ce sont degrandes économies qui cherchent àavoir des rapports très importants avec

ce continent. On ne doit pas être jaloux.Encore une fois, j’utilise une expressionque le Président BIYA a mentionnée, ilfaut penser à des partenariats ga-gnants-gagnants.

L’Afrique a besoin, pour être un suc-cès, de plus d’infrastructures et, là, il fautassocier les différents partenaires dontl’Europe avec des sources de finance-ment soit public, soit privé grâce au par-tenariat public-privé. Il y a des pays enEurope, comme la France qui ont uneexpérience, qui connaissent mieux cetterégion. L’Allemagne, l’Espagne, monpropre pays (le Portugal), l’Italie, lespays scandinaves, ont une grande ex-périence et des moyens intéressants auniveau des banques de financement etdes banques privées aussi. Nous allonsavoir tout à l’heure la possibilité d’écou-ter quelqu’un qui a une expérience desbanques privées et des fonds privés. Il ya des fonds qui peuvent avec plus d’agi-lité être captés pour appuyer le secteurprivé en Afrique.

Last but not the least, l’état de droit.C’est une question de sécurité juridique,de sécurité dans les affaires. Leshommes d’affaires, les investisseursveulent la sécurité en ce qui concerneleurs investissements. A part la politique,plus générale, même d’un point de vuestrictement économique et commercial,l’état de droit est une condition pourqu’on puisse avoir un développementéconomique soutenable. C’est dans l’in-térêt des pays même. On voit déjà sedévelopper un certain nombre dechoses dans les pays d’Afrique et d’Eu-rope, mais laissez-moi vous dire quel’Afrique doit s’approprier elle-même cesprocessus. Elle doit le faire non pasparce que les Européens, les Améri-cains et d’autres le disent, mais parceque c’est dans l’intérêt de l’Afrique, c’estdans l’intérêt même des pays africains

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d’avoir un état de droit qui donne de lagarantie, non seulement aux étrangersmais aussi aux nationaux.

Quand on veut faire un investisse-ment sûr, il faut connaitre les règlesavec prévisibilité, connaitre les règlesavec sécurité, c’est essentiel pour l’am-biance générale des affaires. La meil-leure façon de le faire, je crois, c’estd’avoir les points de vue des gouverne-ments. Je dis qu’il y a certains gouver-nements qui l’ont fait, c’est uneapproche micro. Il faut un programme,d’un point de vue microéconomiqueavec les entreprises, pas seulement lesgrandes entreprises, pas seulement lesmultinationales, celles là savent se dé-brouiller. La question se pose pour lespetites et moyennes entreprises. Com-bien de temps faut-il pour obtenir uneautorisation de construire ou avoir unelicence ? Quelle est la difficulté pratiquepour quelqu’un qui veut investir ? Ungouvernement éclairé pourra effective-ment déblayer le terrain, créer les meil-leures conditions pour l’investissementprivé parce qu’il y a le dynamisme,parce qu’il y a le savoir.

Le paradoxe de l’Afrique réside éga-lement en ceci que sa jeunesse est en-treprenante - on voit dans les marchéspopulaires comment les gens sont dy-namiques - mais il manque de l’effi-cience, de l’efficacité, parfois à cause dumanque de certitude, de garantie, deprévisibilité dans certaines règles. C’estpourquoi l’état de droit est essentiel. Jecrois que si les gouvernements investis-sent au niveau micro pour voir commentdépasser cette difficulté, ils peuvent ap-porter une contribution importante pourassainir le milieu des affaires.

En matière d’intégration régionale,votre Président a pris une bonne déci-sion lorsque vous avez décidé d’adhé-

rer aux APE. Nous, au niveau del’Union européenne, avons beaucoupinsisté là-dessus parce que c’est essen-tiel d’avoir une dimension régionale. CesAccords de Partenariat Economiquepeuvent permettre non seulement de re-dynamiser les grandes entreprisesparce qu’il y a de grandes matières pre-mières, mais aussi de développer ungrand marché. Quand on regarde leséconomies les plus avancées, quandvous voyez l’intégration régionale desAméricains avec les Canadiens, l’Eu-rope, tout cela est impressionnant.

Est-ce que vous êtes au courantque le troisième partenaire au monde del’Union européenne, celui qui vient im-médiatement après les Etats-Unis et laChine, c’est la Suisse, un tout petit paysnon membre de l’Union européenne,mais pleinement intégré dans notre mar-ché ? Ce qui est un grand succès. Re-gardez le Royaume-Uni et l’Irlande,l’intégration régionale a fait qu’il y a plusd’investissements et plus d’échangesentre ces deux pays et toutes les éco-nomies émergentes. L’Espagne vend auPortugal deux fois plus que ce qu’ellevend à l’Amérique Latine, y compris leMexique. L’intégration régionale estindispensable. C’est une illusion de pen-ser qu’on peut s’intégrer dans l’écono-mie globale en n’ayant pas d’intégrationrégionale. Je crois que vous avez pris labonne décision, en faisant un pari surl’APE et je pense, dans le futur, elle vapermettre l’amélioration du commerce etde l’investissement qui sont indispensa-bles pour une croissance soutenable.

Donc, je vais terminer en vousdisant que je suis absolument confiantque l’Afrique est la grande réserve decroissance au niveau mondial à causede son évolution démographique, du dy-namisme de sa population, de sarichesse extraordinaire en matières

premières, qui sont essentielles pour sacroissance globale, de sa croissancepotentielle et de sa classe moyenne quivont créer un des marchés, sinon lemarché le plus important. L’Afrique acette capacité d’être une réserve decroissance mondiale à un moment oùcertaines économies émergentesconnaissent des difficultés.

C’est dans l’intérêt de l’Europe detravailler avec l’Afrique. En termesd’aide à la coopération, on fait beaucoupde choses et je peux dire avec fierté quel’Union européenne et les Etats mem-bres sont les premiers donateurs d’aideau développement. Encore une fois,soyons sincère, l’aide au développe-ment en soi ne va pas résoudre tous lesproblèmes mais elle est essentielle pourcertains secteurs sociaux. Ce qui est im-portant, c’est de créer un rapport écono-mique d’investissement qui soitmutuellement fructueux. On ne le ditpas souvent assez, l’Europe est de loinle premier investisseur en Afrique. Nouscontinuons à occuper la première posi-tion en Afrique, espérons qu’on puissele faire pour le bénéfice des deux conti-nents.

Pour terminer, Monsieur le Prési-dent, un mot sur le Cameroun. Nousconnaissons bien les efforts de dévelop-pement dans votre pays. Vous avez destaux de croissance assez importantsgrâce à l’unification de votre pays. Vousavez montré une résilience. Je veux ter-miner mes mots en désirant à vous-même et surtout au peuple camerounaistout le bonheur, le succès dans vos ef-forts pour garantir la stabilité et la pros-périté dans ce beau pays d’Afrique. Je vous remercie.

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Strengthening Europe­Africa Economic Partnershipand Ramping Up European Investment in Africa

By Mr José Manuel BARROSO,President of the European Commission (2004-2014); Prime Minister, Portuguese Republic (2002-2004)

Mr. President of the Republic,Mr. President of the Senate, Mr. President of the National Assem-bly, Mr. Prime Minister, Distinguished Guests,Dear Friends,

First of all, I would like to sincerelythank President BIYA for inviting me tobe here among you. I feel greatly ho-noured to address this gathering, in thepresence of the President of the Repu-blic, Cameroon's Head of State, on atopic that I hold very dear: the relations-hip and cooperation between Africa andEurope. I worked towards this objectiveat the helm of the European Commis-

sion and in other positions in my coun-try, for ten years. I have very often visi-ted this continent. I visited over 35African countries as a young Minister ofForeign Affairs and official in charge ofdevelopment, I still believe, with thesame enthusiasm, in the potential of arelationship that will be essential forAfrica and Europe, and particularly forthe youth of Africa.

Currently, I no longer hold any pu-blic office, and so I may say I am moreand more sincere as the days go by.However, nothing I say will contradictwhat I used to say in the past becauseI have always said what I believe. Ho-wever, I believe I can be more explicit

and more frank when speaking aboutthe difficulties and huge challenges inthis relationship for Africa’s future andespecially its growth.

By the way I wish to congratulateyou, Mr President. In your address, yououtlined key issues, with much honestyand wisdom, while remaining realisticand acknowledging Africa's potential aswell as the difficulties still plaguing it.

Very briefly, I would like to talkabout the situation in Europe and Africa,before exploring cooperation avenues.

First of all, let me say a word on Eu-rope. I am aware that euro-pessimism

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is the order of the day. In Europe today,everyone is trying to show that they aremore intelligent than others, by predic-ting Europe’s decline or disintegration.I do not believe in that. During my ten-year tenure at the helm of the EuropeanCommission, and especially over thelast five years, everyone has been tel-ling me about the end of Europe,"Grexit", Greece leaving the euro zone,a total debacle.

The truth is that Europe has beenfantastically resilient. It is true we havehad serious problems. There are linge-ring effects of the financial crisis, whichby the way, did not originate from Eu-rope, but which affected Europe in aparticular way. Some dubbed it the"euro crisis" but it was not in fact a eurocrisis as such, because it was not cau-sed by the euro; it did not affect onlyeuro zone economies. Even in Europe,some countries outside the euro zonewere affected by it. It is true our set-upwas still ill-prepared to deal with suchan eventuality. But we responded, notalways as fast as some including my-self would have hoped because we cur-rently number 28 European countries.

In 2004, the year when I assumedleadership of the Commission, we were15 countries. Now the European Unioncomprises 28 countries! Membership ofthe Union has almost doubled. In theeuro zone alone, we are now 19 coun-tries.

Formerly, within the entire Euro-pean Union, we did not have instru-ments. But we have embarked onbuilding a banking union which wouldhave been unthinkable were it not forthe crisis. That is what I wanted to sin-cerely share with you. It is true that Eu-rope has difficulties; I do not deny it. By

the way, I think Europeans are quitefrank about the crisis and its implica-tions. But Europe has demonstrated itsresistance capacity. And as some of itsfounding fathers predicted, it is some-times in crises that Europe forgesahead, by being able to establish a Eu-ropean stabilizing mechanism to copewith the crisis in vulnerable countries,by creating the banking union I havementioned, and by enhancing gover-nance.

I say and I repeat that all our pro-blems are not behind us, but I feel thatwhat was referred to as the euro exis-tential crisis is now virtually a thing ofthe past. Today, no country in Europe isexperiencing recession. Definitely,growth is sluggish, below its potential,but all the same it is growth. In fact, Eu-rope is on a relatively good footing witha social model capable of respondingto its many challenges. I believe Europeneeds stronger growth and such growthcan ensue from its relations with otherparts of the world such as Africa, for ob-vious reasons, such as geographicaland cultural proximity.

Today, we face numerous pro-blems, especially political ones. The re-fugee crisis did not originate fromEurope. It is a crisis in Europe’s vicinitywhich now has profound consequenceson Europe. It is spawning and revivingextremist, populist and even xenopho-bic movements. It is an issue which res-ponsible political forces must takeseriously. I personally cannot forget thatin Lampedusa, in southern Italy alongwith the Italian Prime Minister, I bowedbefore more than 300 coffins of peoplewho drowned in the Mediterranean Seaattempting to reach Europe which theyconsider to be a land of peace andprosperity. This problem mirrors the re-

lations and challenges that are ofconcern to Africa and Europe. I spokewith some of the refugees, many ofwhom were arriving from the hinterland,through Libya from Somalia and Eritrea.

When we see the trends in Europeand Africa and note that this vast conti-nent of Africa is currently home to 1.2billion inhabitants, a population that willreach about 2.5 billion by 2050, whileEurope which, if it maintains its currenttrend, will have some 500 million inha-bitants, there is every reason for us todo something together. It is clear thatAfrica's population growth could be ofgreat advantage to it, though it couldalso be a problem if the growth which isrequired to provide employment to thethousands of youth seeking to enter thejob market is not generated. I still be-lieve that population growth is a majorasset for Africa.

Let me now say a few words onAfrica. President BIYA has already saidit with great wisdom and balance. It istrue that the expected growth has notbeen fully achieved, due partly to thedecline in commodity prices, oil and gasetc. Countries that were overly depen-dent on such commodities are goingthrough a difficult patch. But, I believethis may be the appropriate time to fi-nally do what we should have done ear-lier. To be honest, I am talking ofeconomic diversification. It is unwise; itmakes no sense for the economies ofsome countries to be 70-80% depen-dent on a single product. Diversificationis necessary; and this is an opportunityfor Africa also to successfully embarkon diversification that should be drivennot only by the public and private sec-tors and the opening up of markets butalso through the use of all regional inte-gration avenues. Because, one of the

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problems, as you very well know, is thatthere is not sufficient intra-African trade.African countries remain closed up andconsequently do not benefit from thehuge regional and sub-regional tradepotential.

Population growth will give rise toand strengthen a middle class. Econo-mists are hard put to define middleclass. In any case, we can see that inmany African countries, including herein Cameroon, a middle class is growingand is in need of new sources ofconsumption. This new class is open toinnovation as evidenced by the mobiletelephone or digital sector in general.We can see that there is a spirit of inno-vation and dynamism in Africa. Africacould benefit from what some refer toas demographic dividend. But we knowthat there are lingering problems, evenif security in Africa is far better than thesituation I experienced in the ‘80s and‘90s. Very many countries were plun-ged into civil war. Many others were ina desperate situation. We are nowfaced with a serious security challengein the region; terrorism. Overall, sub-Saharan Africa today enjoys greaterstability on average. Some despotic re-gimes of the past have disappeared.From this standpoint, we have everyreason to be confident in Africa’s future.

However, let me ask you a ques-tion. I once heard a rather harsh oreven blunt and undiplomatic questionby President Obama during his first par-ticipation in a G8 meeting in Italy. Therewas a session of the G8 with AfricanHeads of State referred to as "The El-ders". Then, President Obama askedthis question: "My father was fromKenya; 50 years ago, South Korea andKenya were at the same level of deve-lopment, but today there is a huge diffe-

rence in growth and economic develop-ment between Kenya and South Korea,why?" This was followed by a debate.

After me, the former Prime Ministerof South Korea will be taking to the ros-trum and will give us some reasons.Allow me tell you what I think are someof the reasons, based on the develop-ment analysis experience I have gathe-red in African and all the othercontinents.

There are three key developmentfactors with one basic condition, namelyopening up to the world. I don't knowany country that has developed whilebeing closed up, in autarchy. On thecontrary, opening up trade and invest-ment is a sine qua non for economicgrowth.

Apart from opening up to the world,structural factors include infrastructure,education and the rule of law. And thisis where we, Europeans and Africans,can achieve many things together.Africa needs energy, transport (roads,railways...), and digital and telecommu-nications infrastructure. It is makingsome efforts and at times, it expe-riences spectacular growth. Some peo-ple say Africa and African youths canskip the takeoff of new technologies... Ipartly believe in that. We have hadsome success stories but I think it is ra-ther illusory for this to occur in all sec-tors. Actually, there are some newtechnologies that are more "user-friendly", and can help a new genera-tion bridge some technological gap. So,we need to connect globally. We needto connect through transport facilities,with the necessary resources andenergy and, of course, telecommunica-tions.

Then there is education. All politi-cians say they love education. In mycase, this is true. The truth is that whenI left the European Commission, I be-came a university lecturer in the UnitedStates, Geneva and Lisbon. Educationis the leading precondition for develop-ment. There again, Africa is making pro-gress, over 70% of people can read.There is no more illiteracy. I believe thatas far as education is concerned, Eu-rope can help. We have the means andthe competence. I quite remember whatthe former President of Tanzania, Ben-jamin Mkapa said. He said it would be agreat thing if Europe could put its reti-ring teachers - very young retirees attimes – of English, mathematics andscience at Africa’s disposal.

I believe that beyond investment ineducation, what is important is whatsome people are successfully putting inplace in Latin America: private univer-sities and schools through public-pri-vate partnerships. People must beeducated not only to become PhDs inthe arts, law or international relationsbut also for learning.

In Europe, we have countries likeGermany, Austria, and Switzerland – anon-member of the European Unionthat I know very well – with extremelyefficient learning systems. These coun-tries are able to provide middle-level ca-reer qualifications for professions thatare indispensable but are sometimeslacking when there is foreign invest-ment. We should think not only of mul-tinational companies that are able torecruit but also of small companies thatneed skills and talents. Africa needs se-nior and middle management execu-tives. We must demonstrate moreagility in cooperation policies so as to

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be able to invest more resources ineducation in this continent with amazingcreativity. Truly, Africa shows dynamismand great creativity.

Let me also say this: Africa is betterat creativity than organization. Africaneeds a management spirit; Africashould have more rigour in its sense oforganization. You have to combinecreativity and management capacity.With its business and managementacademies and its corporate "knowhow" Europe would be very useful.

By the way, you see that I stronglybelieve in this idea of public-privatepartnership. I might have said it alreadyas concerns infrastructure. There also,instruments such as public investmentbanks exist. The European InvestmentBank is the largest public investmentbank in the world, larger than the WorldBank. The European Investment Bankis already interested in Africa. Righthere before you, there is the AfricanDevelopment Bank and other invest-ment banks from different countries thatare doing great things in the area of in-frastructure. Frankly speaking, Europewill not be jealous, on the contrary. I amhappy when I see other partners suchas China come to Africa ready to investas this is normal. These are major eco-nomies seeking to establish great linkswith this continent. We must not bejealous. Once again, I will borrow an ex-pression used by President BIYA: it isimportant to think in terms of “win-winpartnerships”.

To succeed, Africa needs more in-frastructure and here, there is a need toinvolve various partners including Eu-rope with public or private financingsources, through public-private partner-

ship. There are countries in Europe likeFrance with experience, which knowthis region better. Germany, Spain, myown country (Portugal), Italy and Scan-dinavian countries, have great expe-rience and interesting resources at thelevel of corporate banks and privatebanks as well. Soon, we will have theopportunity to listen to someone withexperience in private banks and privatefunds. There are funds that can easilybe tapped to support Africa’s privatesector.

Last but not least is the rule of law.This is a legal security and business se-curity issue. Businesspeople and inves-tors want security for their investments.Apart from policy which is more gene-ral, and even from a purely economicand commercial perspective, the rule oflaw is a precondition for sustainableeconomic development. It is in the veryinterest of countries. Already, a numberof things are developing in African andEuropean countries but allow me to saythat Africa must take ownership of theseprocesses. It must do so, not becauseEuropeans, Americans and others sayso, but because it is in Africa’s interestand in the very interest of African coun-tries to have the rule of law that is aguarantee, not only to foreigners butalso to nationals.

When one wants to make a soundinvestment, there is a need to know therules with predictability and with secu-rity. This is essential for the general bu-siness atmosphere. The best way to dothis, I think, is to have the perspectivesof governments. I am saying that somegovernments have done this and this isa micro approach. There is need for aprogramme, from a microeconomicviewpoint, with enterprises, not onlywith large enterprises or multinationalsas they know how to manage. The pro-

blem is with small and medium-sizedenterprises. How much time is neededto obtain a building permit or a licence?What practical difficulty faces someonetrying to invest? An informed govern-ment can lay the groundwork andcreate an enabling environment for pri-vate investment because there is vitalityand because there is knowledge.

Africa’s paradox also lies in the factthat its youth is enterprising – the dyna-mic nature of the people can be obser-ved in popular markets – but it lacksefficiency, effectiveness and sometimesdue to lack of certainty, guarantee andpredictability of some rules. That is whythe rule of law is important. I think thatif governments invest at the micro level,to see how to overcome this difficulty,they might make a significant contribu-tion to cleaning up the business envi-ronment.

Regarding regional integration,your President took the right decision toaccede to EPAs. We, at the EuropeanUnion, insisted on this because it is im-portant to have a regional dimension.Such Economic Partnership Agree-ments not only help to revitalize largeenterprises because raw materials areabundant, but also to develop a sizea-ble market. When we look at highly ad-vanced economies, you see theregional integration of Americans withCanadians, Europe, this is quite im-pressive.

Do you know that the EuropeanUnion’s third partner, following imme-diately after the United States andChina is Switzerland, a tiny non-EUcountry, but which is fully integrated intoour market? This is a major successstory. Look at the United Kingdom andIreland. Thanks to regional integration,

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there is more investment and trade bet-ween these two countries and all emer-ging economies. Spain sells to Portugaltwice more than it does to Latin Ame-rica, including Mexico. Regional inte-gration is essential. It is an illusion tothink that we can integrate into the glo-bal economy without regional integra-tion. I believe you have taken the rightdecision, by betting on the EPA and Ithink, in the future, it will help to improvetrade and investment which are essen-tial for sustainable growth.

So, I will finish by saying that I amvery positive that Africa is a major worldgrowth reserve because of its demogra-phic growth, the dynamism of its popu-lation, its abundant raw materialresources, which are essential for itsgeneral growth, its potential growth andits middle class which will create an im-

portant, if not the most important mar-ket. Africa has the capacity to be aworld growth reserve at a time whenother emerging economies are strug-gling.

It is in Europe’s interest to work withAfrica. In terms of cooperation assis-tance, we are doing many things and Ican proudly say that the EuropeanUnion and its member-States are theleading development aid donors. Oncemore, let us be sincere, developmentaid will not solve all problems but it isessential for some social sectors. Whatis important is to establish a mutuallybeneficial economic investment rela-tionship. This is often understated; Eu-rope is by far the leading investor inAfrica. We still occupy the first positionin Africa and we hope to do so for thebenefit of both continents.

To conclude, Mr President, I wouldlike to say a word on Cameroon. Weare aware of your country’s develop-ment efforts. Your growth rates havebeen fairly considerable thanks to yourcountry's unification. You have shownresilience. I wish to conclude by wishingyou and especially Camerooniansevery happiness and success in yourefforts to ensure stability and prosperityin this beautiful African country.

Thank you.

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It is both my honor and pleasure to behere in Cameroon, a land of long his-tory, great diversity, and overflowing

energy. And above all, a land of a magni-ficent soccer player, Samuel Eto’o. I maynot know too much of soccer, but I knowenough to recognize Eto’o’s athleticism.Not only that, Cameroon and Koreaboast a long diplomatic relations since1961, soon after Cameroon’s indepen-dence. In many regards, I am truly de-lighted to be in Cameroon especially inthe presence of President Biya of the Re-public of Cameroon and honored guests.

We are here today with one topic inmind, “Investing in Cameroon.” As a for-mer Prime Minister of Republic of Korea,I have been asked to share Korea’s ex-perience of rapid economic growth toshed light on what Cameroon could do inorder to speed up her economic growthand boost her attractiveness to foreigninvestors. Now, former President Barrosoof European Commission just gave awonderful speech and it puts a lot ofpressure on me, but I will do my best toshare with you lessons from Korea’s de-velopment from a nation in poverty intoone of the largest economies in theworld.

I will present my speech in the follo-wing order: I will first briefly talk about Ko-rea’s fast economic growth because noteveryone is familiar with the story. After-wards, I will explain what made it possi-ble for Korea to grow so fast. And then Iwill finish by drawing conclusive mes-sages for Cameroon from lessons Koreahas learned.

Korea underwent a series of unfor-tunate events in the first half of the 20thcentury. In 1910, Korea was colonized byJapan, which marked the beginning ofone of the darkest periods Korea hadever experienced. Korea fiercely resisted

Lessons from Korea: Economic Growth with SharedGrowth in Mind

By UN-CHAN CHUNGChairman, Korea Institute for Shared Growth; Former Prime Minister, Republic of Korea

Former President, Seoul National University

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and fought Japan’s colonial rule and re-gained her independence in 1945 at theend of the World War II. Nonetheless, theCold War immediately set in, and Koreawas divided into North and South Ko-reas. In the southern half of the penin-sula, the Republic of Korea was foundedin 1948 under the auspices of the UnitedNations.

The joy of a new beginning for theRepublic of Korea did not last long. Onlytwo years later, in 1950, the Korean Warbroke out. During three years of devasta-ting warfare, over 4 million people werekilled or wounded. The infrastructure ofthe economy was severely destroyed.Seoul was almost completely burnt toashes, and orphans and refugees roa-med the cities and the countryside sear-ching for their lost love ones. Malnutritionand disease were everywhere. I still havememories of the difficult time both duringand after the war.

Towards the end of the 1950’s, Ko-rea’s per capita GDP ranked 101st out of125 nations. In 1962, Korea’s per capitaGDP was less than 100 US Dollars. Over40% of the nation’s population sufferedfrom absolute poverty and it seemed asthough there was no way out. But in2015, Korea recorded approximately28,000 USD in per capita GDP. Thisvalue, when converted into purchasingpower, is higher than that of Italy and ap-proaches the average per capita GDP ofEU nations. Korea’s GDP recorded 11thin 2015, with 1.4 trillion USD. Korea isthe first and only nation to transition froma foreign aid recipient nation to a donornation in the world history. Some peoplerefer this achievement as the Korean Mi-racle.

Natural question to ask would be,“How did Korea do it?” Numerous scho-lars have asked the same question andanalyzed Korea’s economic develop-

ment in search of an answer. There can-not be one right answer to this question,but I will share a few points that stand outfor me personally.

First point I would like to mention isKorea’s export-led growth strategy. Mosteconomists agree that Korea’s successlies in the adoption of such strategy aswell. But focus is on the word “strategy”not on “export-led growth”. If export-ledgrowth policy is the universal key to rapidgrowth for all developing nations, whyhave some countries that have adoptedthis policy not been as successful asKorea?

Korea is not endowed with rich natu-ral resources. She has limited suppliesof coal, iron, tungsten, limestone, andkaolin, while other resources are scareor nonexistent. Arable land accounts forjust 20 percent of total land; climate, soil,rainfall, and temperature are all unfavo-rable for agricultural production.

On the other hand, Korea has ad-vantage in human capital. Even rightafter the end of the Korean War, popula-tion of Korea was increasing at 3% peryear. In addition, Korea is among themost densely populated countries in theworld, with 517 people per square kilo-meter which is one of the highest in theworld. This meant that Korea had wides-pread surplus labor at its initial phase ofdevelopment with low wage rate. Thisaccounts for one of the key differencesbetween Korea and other nations.

In addition, it takes more than laborsurplus to develop manufacturing indus-tries effectively. The labor force has to beequipped with those attributes requiredfor modern industrial activities: for exam-ple, a minimum standard of literacy, dis-cipline, and a desire to “get ahead.”Furthermore, there has to be vigorousentrepreneurship, administrative skill,

and efficiency in government. In this re-gard, Korea was well-equipped for ma-nufacturing. Years of subsisting on scareland have nurtured strong survival traits,such as tenacity and pragmatism. Thepotential labor force was largely literateand ready to work long hours for lowwages. Many entrepreneurs with a “can-do” spirit emerged; they took advantageof the government policy encouraging in-vestment with favorable bank loans andallocation of foreign exchange.

In short, we cannot say that ”export-led growth strategy” is the key to fasteconomic growth in all developing na-tions. Rather, it takes a careful analysisof the nation and deliberate economicplanning in accordance with the analysis.Cameroon is located in a geographicallystrategic area, has rich agricultural re-sources, and English and French spea-king people. How do these advantagestranslate into a strategy is the job for thisconference, but it is imperative to devisea plan that accounts for Cameroon’s ad-vantages and disadvantages. In thatsense, Cameroon’s Vision 2035 andthree-year Emergency Plan for 2015-2017 appear to be good starting point,and I hope that lessons from Korea willhelp Cameroon execute its plan as inten-ded.

Second, a focus on education andinvestment in human capital was critical.With no significant natural resources oraccumulated capital, South Korea had torely on a highly educated workforce todrive economic growth. Passion for edu-cation has a long heritage in Korea. Per-haps a famous anecdote will help you tounderstand the Korean people’s attitudetoward education. It involves a 16th-cen-tury scholar, Seokbong Han, who is re-cognized as one of the foremostcalligraphers in Korean history. I will referto him as Han. Han’s mother, despite herdesire to keep her son by her side, sent

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him to a Buddhist temple in the mountainso that he could focus on studies, awayfrom distractions. Some years later, stillimmature and unmotivated, Han returnedhome one day and told his mother thathe no longer wished to pursue calligra-phy. Although she was delighted to seeher son again, she was determined tosee him finish his education.

His mother, who was supporting Hanby selling rice cake in the marketplace,proposed a contest. They would turn thecandlelight off, and if Han could write cal-ligraphy better than she could slice therice cake in complete darkness, then hecould do whatever he wanted. Whenthey turned the candlelight back on,Han’s calligraphy was humiliating at bestwhile each piece of the rice cake slicedby his mother boasted perfect form andsize. Realizing that his studies and prac-tice did not come close to completion,Han was humbled and returned to thetemple, determined never to return homeuntil he could be the best calligrapher inJoseon. Can you imagine yourself inplace of Han? First, your mom sends youoff to a remote temple in the mountains.When you return, she scolds you forbeing immature and sends you back untilyou make enough progress in your stu-dies. This is how much the Koreansvalue education. The tradition still pushesKorean people to study more and to workharder.

I myself had numerous helpers andmentors who allowed me to fulfill my aca-demic pursuits. I was born in a countryside, and, during my elementary schoolyears, my family could not afford evenmy lunches. My mother worked at a hos-pital washing clothes to support my si-blings and me during the tough postwaryears. She kept reminding me of herconfidence that a bright future awaitedme so that poverty would not discourageme. I worked as a tutor since high school

years all the way through college to earntuitions, but I never neglected my ownacademics. Besides my mother, I hadothers who imbued me with confidencethroughout my youth. They all had a pas-sion for education. Without the convictionof my supporters and professors, myacademic path from the country side toSeoul to United States, and myself todaywould not have been possible.

The third factor for South Korea’srise is the “can do” or “fighting” spirit ofthe Korean people that I had briefly men-tioned earlier. This type of spirit is crucialto every successful entrepreneur. Duringthe rapid industrialization process, manySouth Koreans worked tremendouslyhard to help themselves, their families,and their communities to climb out of po-verty and built the foundation for a mar-ket-driven society. Wherever there werejobs, our young men and women went tofar-away countries to grab the opportu-nities. In the 1960’s, South Koreans wentto West Germany to work as coal minersand nurses. Impressed with the Koreanwork ethic, the then West German go-vernment was one of the first friends toextend to South Korean industrial deve-lopment loans. In the 1970’s, with theconstruction boom in the Middle Eastmany South Korean construction wor-kers helped to build key infrastructuresand development projects in the region.The wages these workers earned andsent back home allowed their families tosend their children to college.

At the end of the 1990’s, SouthKorea overcame the Asian financial crisisin only a couple of years. The crisis of1997-1998 was South Korea’s ownGreat Depression. Almost a third of thenation’s banks and lending institutionswent under, and, in a span of month, 7%of workers were out of jobs. South Koreacame out of the crisis thanks to the col-lective willpower of its citizens, who spent

less, saved more, worked harder, increa-sed exports, and strove to more compe-titive.

So far I have discussed factors ac-counting for Korea’s rapid economicgrowth. Careful economic planning anddeliberate execution, value of education,and can-do spirit of the Korean peopleaccount for some of the reasons behindKorea’s economic development. But thatis not the end of the story. Korea mayhave achieved an economic “miracle” butwhether that miracle is a sustainable oneremains questionable due to polarizationof wealth and sluggish economic growthin recent years.

Korea’s economic development inthe formative years adopted theory of un-balanced growth. That is, Korean go-vernment allocated resources toindustries that exhibited higher potentialsinstead of distributing resources throu-ghout all industries. The strategy wassuccessful in growing the economy butat the cost of economic equality. In otherwords, corporations that benefited fromthe government’s policies became globalconglomerates today, but their economicinfluences are overshadowing small andmedium enterprises, also known asSME’s. Gini coefficient in Korea is risingfast, and wealth is being polarized wherethe rich get richer and the poor get poo-rer. And the economic growth rate is notas high as it once used to be.

A list of solutions would include well-edu-cated population, many engineers, des-igners, and other professionals,enormous deposits of knowledge, ade-quate capital, strong public education, ef-ficient economic institutions, and legalsystem congenial to the promotion of en-trepreneurship, etc. But I would like toemphasize that the solution can be sum-med up as two words: Shared Growth. Itmay be unconventional to discuss topics

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like Shared Growth in developing na-tions. But I propose Cameroon to keepShared Growth in mind because first, thevicious cycle of “rich gets richer and poorgets poorer” is extremely difficult to breakafter the country’s economy grows andsecond, Shared Growth will help Came-roon find a more sustainable model foreconomic growth.

To briefly explain, Shared Growth isa philosophy that promotes economicallygrowing together. Various scholars in dif-ferent fields may refer to it with a slightlydifferent name. For example, Hillary Clin-ton or Bernie Sanders uses the term in-clusive economy, which shares similarideas with Shared Growth. What is moreimportant than what we call it is what“growing together” truly means. By gro-wing together, Shared Growth aims topromote fairer distribution without cur-bing vigorous economic growth.

People sometimes misconstrue Sha-red Growth as another distribution me-chanism that takes away from the richand gives it away to the poor. I do notblame them because traditionally growthand distribution were in an “or” relations-hip; you could either pursue growth ordistribution in economics. If you wantedto push for economic growth, distributionhad to take a back seat. Likewise, distri-buting wealth meant that you were givingup growth. Shared Growth says other-wise; economic growth and distributionof wealth are not at opposite ends of thespectrum. Growth and distribution can beachieved at the same time by growingthe economic pie bigger and distributingthe fruit of the growth fairly amongstcontributors.

I will explain the concept with a hypo-thetical scenario. Let’s say that Korea’seconomic output on GDP in 2015 is 100and that 50% of the output went to themajor conglomerates while the other

50% went to SME’s. Now let’s imaginethat Korean economy grew by 20% in2016, bringing Korea’s GDP up to 120.But this time, let’s make distribution fai-rer; conglomerates take away 45% whileSME’s get 55%. Both parties benefit fromthe growth because income of theconglomerates went up from 50 to 54while the income of the SME’s went upfrom 50 to 66. In other words, the realproblem of the Korean economy is thatwhile the SME’s contribute more than50% of the work, they get much less thanwhat they deserve. When we make thedistribution process fairer and pay theSME’s for what they really deserve, wecan achieve growth and distribution atthe same time. In short, Shared Growthis about securing the justice in the pro-cess of distributing growth fruit. Insteadof pursuing economic growth for the sakeof growth, Shared Growth will help Ca-meroon grow in a healthier and sustaina-ble way.

The concept of Shared Growth canbe extended to building cooperativerelations with other nations as well. In to-day’s world of high connectivity, a nationcannot “do it alone”. Even back in the1950’s, Korea worked with great friendswho cared. In response to the UN Secu-rity Council Resolution 84, 16 countriescame to South Korea’s aid during theKorea War. Young men and women fromthese far-flung lands came and shedtheir precious blood to defend a countrythey had not even known and a peoplethey had never met. The proud flagsrepresenting these 16 countries fly dailyat the War Memorial of Korea in Seoul tocommemorate those courageoussoldiers. After the war, our allies and theUN lent a valuable hand in rebuilding ourwar-torn nation. Currently, South Koreanagencies and corporations implement di-verse humanitarian projects in all cornersof the globe to reciprocate the generosityand goodwill that we as a nation recei-

ved from our dear friends around theworld. Likewise, Cameroon must worktogether with its friends to make a break-through, especially so in today’s globalworld. And shared Growth philosophy willhelp her build cooperative relations withother nations.

Today, I talked about Korea’s rapideconomic growth and factors accountingfor it. And I added a few remarks aboutwhat Cameroon might do differently inorder to grow in a healthier and moresustainable way. Each country is diffe-rent. Cameroon is a much bigger countrythan Korea with less population. But I dobelieve that emphasis of education andhigh spirits to excel are universal factorsthat will help any nation go far. I have nodoubt that Cameroon’s strategic planswith Shared Growth in mind will help herbuild her own economic growth modeland that other nations in the future will beasking, “How did Cameroon do it ?”

In the recent years, South Korea ledinitiatives to enhance the internationaldevelopment aid model. In addition to as-sisting struggling countries with fundsand materials, or the hardware, Koreahas also emphasized the provision of thesoftware for economic development suchas strengthening public education, crea-ting efficient economic development andinfrastructure plans, and building socialwelfare networks. I sincerely hope thatCameroon will continue to work togetherwith Korea and that the two nations willshare their growths.

It was truly an honor and privilege for meto speak in front of honored guests todayand with that I would like to conclude my speech.

Thank you.

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J’ai à la fois l’honneur et le plaisir deme retrouver ici au Cameroun,pays qui jouit d’une longue his-

toire, d’une grande diversité et d’uneénergie débordante. Et par-dessus tout,le pays d’un footballeur célèbre,Samuel Eto’o. Je suis probablementignorant en matière de football, maisj’en sais suffisamment pour reconnaîtreles qualités d’Eto’o en tant qu’athlète.Par ailleurs, le Cameroun et la Coréeentretiennent des relations diploma-tiques depuis 1961, peu après l’indé-pendance du Cameroun. A plusieurségards, je suis sincèrement heureux deme retrouver au Cameroun, particuliè-rement en présence de Monsieur Biya,Président Biya de la République du Ca-meroun et de ses honorables invités.

Le thème qui nous rassemble ici au-jourd’hui est : ‘‘Investir au Cameroun’’.En tant qu’ancien Premier Ministre dela République de Corée du Sud, il m’aété demandé de partager l’expériencede la croissance rapide de la Coréepour expliquer comment le Came-roun peut accélérer sa croissance éco-nomique et accroître son attractivitépour les investisseurs étrangers. Aupa-ravant, M. Barroso, ancien Président dela Commission de l’Union européenne,a prononcé un merveilleux discours quimet assez de pression sur moi, mais jeferais de mon mieux pour vous fairepartager les leçons tirées du dévelop-pement de la Corée qui, de pays pau-vre, est devenu l’une des plus grandeséconomies au monde.

Mon discours s’articulera commesuit : je ferai un bref aperçu de l’histoirede la croissance rapide de la Coréedans la mesure où elle n’est pasconnue de tous. Ensuite, j’expliqueraipourquoi la Corée a pu connaître unecroissance aussi forte. Enfin, je conclu-rai par des messages à l’intention duCameroun sur la base des leçons ap-prises par la Corée.

La Corée a connu une série d’évè-nements malheureux dans la premièremoitié du 20ème siècle. En 1910, laCorée fut colonisée par le Japon, ce quimarqua le début de l’une des périodesles plus noires qu’il lui ait été jamaisdonné de vivre. La Corée résista farou-chement et lutta contre la colonisation

Leçons de Corée : croissance économique visant la croissance partagée

Par UN-CHAN CHUNGPrésident de la Korea Institute for Shared Growth

Ancien Premier Ministre de la République de Corée du SudAncien Président de l’Université d’Etat de Séoul

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japonaise pour reconquérir son indé-pendance en 1945, à la fin de laDeuxième guerre mondiale. Mais, laGuerre froide suivit immédiatement, etla Corée fut divisée en deux pays, laCorée du Nord et la Corée du Sud.Dans la partie méridionale de la pénin-sule, la République de Corée fut fondéeen 1948, sous les auspices des NationsUnies.

La joie d’un nouveau départ pour laRépublique de Corée du Sud fut decourte durée. Deux années seulementplus tard, en 1950, la Guerre de Coréeéclata. Pendant trois années d’unconflit dévastateur, plus de 4 millions depersonnes furent tuées ou blessées.L’infrastructure économique fut forte-ment détruite. Séoul fut presque entiè-rement réduite en cendres, lesorphelins et les réfugiés errant dans lesvilles et les campagnes à la recherchede leurs bien-aimés portés disparus. Lamalnutrition et les maladies sévissaientpartout. Je me souviens encore de cesdifficiles temps de guerre et d’aprèsguerre.

Vers la fin des années 1950, le PIBpar tête d’habitant de la Corée du Sudétait classé au 101ème rang sur 125pays. En 1962, il était inférieur à 100dollars EU. Plus de 40% de la popula-tion souffrait de pauvreté absolue et ilsemblait que cette situation était sansissue. Mais en 2015, le PIB par têted’habitant de la Corée du Sud a atteintpresque 28.000 dollars EU. Ce chiffre,converti en pouvoir d’achat, est supé-rieur à celui de l’Italie et avoisine lamoyenne du PIB par tête d’habitant despays de l’UE. Le PIB de la Corée duSud a été classé 11ème en 2015, avec1,38 trillions de dollars EU. La Corée duSud est le premier et le seul pays aumonde à être passé de pays bénéfi-

ciaire de l’aide étrangère à pays dona-teur. D’aucuns qualifient cetteprouesse de Miracle coréen.

La question que l’on en droit de seposer naturellement est la suivante :‘‘Comment la Corée du Sud a-t-elle pule faire?’’ de nombreux universitaires sesont posé la même question et ontétudié le développement économiquede la Corée du Sud afin de trouver uneréponse à cette question. Il ne peut yavoir de réponse satisfaisante à cettequestion, mais je vous présenteraiquelques aspects qui, à mon sens, ontété déterminants.

Le premier facteur que je tiens à si-gnaler est la stratégie de croissancecoréenne qui est tirée par les exporta-tions. La majorité des économistess’accordent à penser que le succèsde la Corée du sud tient aussi à l’adop-tion de cette stratégie. Mais l’accent estmis dur le terme ‘‘stratégie’’ et non surl’expression ‘‘croissance tirée par lesexportations’’. Si la politique de crois-sance tirée par les exportations est lapanacée pour la croissance rapide detous les pays en développement, pour-quoi certains pays qui l’ont adoptéen’ont pas connu le même succès quela Corée du Sud ?

La Corée du Sud n’est pas dotéede richesses naturelles. Elle compte demodestes réserves de charbon, de fer,de tungstène, de calcaire et de kaolin,les autres ressources étant rares ouinexistantes. Les terres agricoles repré-sentent seulement 20% de la superficietotale du pays. Le climat, les sols, lapluviométrie et la température sont tousdéfavorables à la production agricole.

En revanche, la Corée du Suddispose de l’atout qu’est le capital

humain. Même immédiatement après lafin de la Guerre de Corée, la populationdu pays a cru au rythme de 3% l’an. Enoutre, la Corée du Sud figure parmi lespays les plus densément peuplés aumonde, avec 517 habitants au kilomè-tre carré, l’un des taux les plus élevésau monde. Ceci signifie qu’à l’aube deson développement, la Corée du Suddisposait d’une main-d’œuvre large-ment excédentaire et à faible taux derémunération. C’est ce qui expliquel’une des différences essentielles entrela Corée du Sud et les autres pays. Lespays d’Amérique latine qui présententde faibles densités de population nepeuvent utiliser un excédent de main-d’œuvre aussi facilement et pragmati-quement que les Coréens. Parexemple, la densité de la populationbrésilienne en 2015 était de 25 habi-tants au kilomètre carré, soit environ5% celle de la Corée du Sud.

En outre, il faut plus que de l’excé-dent de main-d’œuvre pour développerun secteur industriel efficace. La main-d’œuvre doit avoir les compétencesrequises pour faire fonctionner uneindustrie moderne : par exemple, un ni-veau d’instruction minimum, de la dis-cipline et la volonté ‘‘d’aller de l’avant’’.Bien plus, il est nécessaire d’avoir unleadership solide, des compétences ad-ministratives et un gouvernement effi-cient. A cet égard, la Corée du Sud étaitbien outillée pour réaliser son industria-lisation. Des années d’exploitation desrares terres ont favorisé l’apparition desolides caractères de survie, tels laténacité et le pragmatisme. Le gise-ment de travailleurs était très instruit etdisposé à travailler de longues heurescontre de bas salaires. Beaucoupd’entrepreneurs dotés d’un esprit volon-tariste sont apparus ; ils ont tiré parti dela politique gouvernementale visant à

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encourager l’investissement par le biaisdes prêts bancaires et l’allocation dedevises.

Bref, l’on ne saurait dire que la‘‘stratégie de la croissance tirée par lesexportations’’ est la clé pour une crois-sance économique rapide dans tous lespays. Il convient plutôt de faire une ana-lyse minutieuse du pays et d’entrepren-dre une planification économiquedélibérée qui soit conforme à l’analyse.Le Cameroun est situé dans une régiongéographiquement stratégique ; il dis-pose de riches ressources agricoles etd’une population parlant l’anglais et lefrançais. Le but de cette conférence estd’étudier les moyens de traduire cesatouts en une stratégie, mais il est im-pératif d’élaborer un plan qui tiennecompte des atouts et des faiblesses duCameroun. Dans cette optique, laVision 2035 du Cameroun et son Pland’urgence triennal 2015-2017 semblentêtre un bon point de départ, et j’espèreque les leçons apprise de l’expériencecoréenne aideront le Cameroun à met-tre en œuvre ce plan comme il se doit.

En deuxième lieu, l’accent mis surl’éducation et l’investissement dans lecapital humain a été crucial. Ne dispo-sant pas d’importantes ressourcesnaturelles ou de capitaux accumulés, laCorée du Sud a dû compter sur unemain-d’œuvre très instruite pour stimu-ler la croissance économique. Lapassion pour l’éducation est un fait ac-quis de longue date en Corée du Sud.Peut-être que la célèbre anecdote sui-vante vous aidera à comprendre l’atti-tude des Coréens à l’égard del’éducation. Elle concerne un intellec-tuel du 16ème siècle, Seokbong Han, quiest connu comme étant l’un des plusgrands calligraphes de l’histoire de laCorée. Je l’appellerai simplement Han.

La mère de Han, malgré son désir degarder son fils près de lui, l’envoyadans un temple bouddhiste dans lamontagne pour qu’il se consacre auxétudes, loin de toute distraction.Quelques années plus tard, toujoursimmature et non motivé, Han retournachez lui un jour et déclara à sa mèrequ’il ne désirait plus poursuivre sesétudes de calligraphie. Bien que raviede revoir son fils, elle était déterminéeà le voir terminer son éducation. Samère, qui élevait Han en vendant desgâteaux de riz au marché, lui proposale marché suivant : elle éteindrait lachandelle, et si Han parvenait à calli-graphier mieux qu’elle pouvait trancherle gâteau de riz dans l’obscurité totale,alors il pourrait faire tout ce dont il avaitenvie. Lorsqu’elle ralluma la chandelle,la calligraphie de Han était très humi-liante, alors que chaque morceau dugâteau de riz tranché par sa mère étaitde forme et de taille parfaites. Compre-nant que ses études et sa pratiqueétaient loin d’être achevées, Han en futhumilié et retourna au temple, déter-miné à ne jamais revenir chez lui tantqu’il ne serait pas devenu le meilleurcalligraphe de Joseon. Pouvez-vousvous mettre à la place de Han, Premiè-rement, votre mère vous envoie dansun temple éloigné dans les montagnes.A votre retour, elle vous réprimandeparce que vous êtes immature et ellevous renvoie au temple jusqu’à ce quevous ayez fait suffisamment de progrèsdans vos études. C’est cette impor-tance que les Coréens accordent àl’éducation. La tradition pousse encorele peuple coréen à étudier davantageet à travailler plus dur.

J’ai eu moi-même de nombreusesaides et mentors qui m’ont permis deréaliser mes projets universitaires. Jesuis né à Congju, dans la province de

Chungcheong du Sud, et, pendant mesétudes primaires, ma famille était inca-pable de m’offrir même le déjeuner. Mamère travaillait à l’hôpital où elle lavaitdu linge pour subvenir aux besoins demes frères et sœurs et de moi-mêmependant les années post-conflit. Elle necessait de me rappeler qu’elle était cer-taine qu’un brillant avenir m’étaitréservé, de sorte que la pauvreté ne medécourage pas. Je donnais des coursparticuliers depuis le secondairejusqu’à l’université pour pouvoir acquit-ter mes frais de scolarité, mais je n’aijamais négligé mes études. Outre mamère, d’autres personnes m’impré-gnaient d’un sentiment de confiancependant toutes mes années dejeunesse. Ils avaient tous la passion del’éducation. Sans la conviction de mesparents et de mes professeurs, monparcours scolaire et universitaire, de-puis Congju à Séoul jusqu’aux Etats-Unis d’Amérique, y compris moi-même,auraient été impossibles.

Le troisième facteur de l’essor de laCorée du Sud est l’esprit ‘‘volontariste’’ou de ‘‘combativité’’ du peuple coréendont j’ai brièvement fait mention plushaut. Ce type d’esprit est déterminantchez tout entrepreneur qui souhaiteréussir. Lors du processus d’industriali-sation rapide, beaucoup de Sud-co-réens ont travaillé très dur poursubvenir à leurs besoins, s’occuper deleurs familles et de leurs communautésafin de sortir de la pauvreté et jeter lesfondements d’une société tributaire desforces du marché.

Nos jeunes hommes et femmespartaient pour des pays lointains afin desaisir les opportunités d’emploi partoutoù il y en avait. Dans les années 1960,les Sud-coréens partaient pour l’Alle-magne de l’Ouest afin d’y travailler

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comme mineurs ou infirmiers. Impres-sionnée par l’éthique professionnelledes Coréens, l’Allemagne de l’Ouestd’alors, à travers son gouvernement, aété l’un des premiers pays amis àaccorder des prêts au développementindustriel à la Corée du Sud. Dans lesannées 1970, avec l’essor qu’a connule secteur du bâtiment au Moyen-Orient, de nombreux ouvriers Sud-co-réens ont participé à la réalisationd’infrastructures et projets de dévelop-pement clés dans la région. Lessalaires et les envois de fonds de cestravailleurs vers leur pays ont permis àleurs familles de financer les étudesuniversitaires de leurs enfants.

A la fin des années 1990, la Coréedu Sud a surmonté la crise financièrequi secouait l’Asie en quelques annéesseulement. Le pays a connu sa Grandedépression avec la crise des années1997-1998. Près d’un tiers desbanques et institutions de prêt du paysont déposé le bilan, et, en l’espace dequelques mois, 7% de la populationactive se sont retrouvés au chômage.La Corée du Sud est venue à bout decette crise par la volonté collective deses citoyens, qui ont dépensé moins,épargné plus, travaillé plus dur,renforcé les exportations et déployédes efforts pour devenir plus compéti-tifs.

Jusqu’ici, je me suis intéressé auxfacteurs de la croissance économiquerapide de la Corée : une planificationéconomique rigoureuse et une exécu-tion réfléchie des projets, une éduca-tion de qualité et l’esprit d’initiative desCoréens constituent autant de raisonsqui expliquent le développement éco-nomique du pays. Mais ce n’est pastout. Si l’expérience coréenne peut êtrequalifiée de « miracle » économique, la

polarisation des richesses et le ralentis-sement de la croissance économiquequi ont caractérisé le pays ces der-nières années suscitent des interroga-tions quant à la pérennité de ce«miracle».

Dans un premier temps, le dévelop-pement économique de la Corée s’estfondé sur la théorie de la croissancedéséquilibrée : plutôt que de répartir lesressources entre tous les secteurs, legouvernement coréen a alors misé surceux qui présentaient le meilleur poten-tiel. La stratégie a réussi à accroîtrel’économie, mais au détriment de l’éga-lité économique. En d’autres termes,les entreprises qui ont bénéficié du sou-tien de l’Etat à cette époque sont deve-nues aujourd’hui des conglomératsd’envergure mondiale, qui, en raison deleur poids économique, font néanmoinsombrage aux Petites et moyennesentreprises autrement dénomméesPME. Le coefficient de Gini augmenterapidement en Corée, tandis que lesrichesses sont polarisées, si bien queles riches deviennent plus riches et lespauvres s’appauvrissent davantage. Lacroissance économique, quant à elle,est moins forte que par le passé.

Les solutions à ce phénomènepourraient consister en une populationbien éduquée, un grand nombre d’ingé-nieurs, de concepteurs et autres profes-sionnels, de gigantesques gisementsde savoirs, des capitaux suffisants, unsystème éducatif solide, des institutionséconomiques efficaces et un systèmejuridique qui favorise la promotion del’entreprenariat, etc. Cependant, qu’ilme soit permis de souligner que lasolution tient en deux mots : Croissancepartagée. Il pourrait paraître incongrud’évoquer des sujets tels que la crois-sance partagée dans les pays en déve-

loppement. Mais je propose au Came-roun de garder cette notion à l’espritpour deux raisons : premièrement, il esttrès difficile, pour un pays qui a réaliséla croissance économique, de sortir ducercle vicieux par lequel ‘‘les riches de-viennent plus riches et les pauvres ledeviennent davantage’’ ; deuxième-ment, la croissance partagée permettraau Cameroun de viser un modèle decroissance économique plus durable.

En bref, la Croissance partagée estune philosophie qui promeut l’idée decroître ensemble. Certains spécialistesde divers domaines pourraient em-ployer une expression légèrementdifférente. C’est notamment le casd’Hilary Clinton ou de Bernie Sandersqui emploient le terme d’économieinclusive, qui se rapproche de celle decroissance partagée. Au-delà du terme,ce qui importe le plus est le sens vérita-ble de l’idée de «croître ensemble», parlaquelle la croissance partagée vise àpromouvoir une répartition plus équita-ble des richesses sans entrave à unecroissance économique vigoureuse.

D’aucuns considèrent à tort lacroissance partagée comme étant unautre mécanisme de redistribution quiprend aux riches pour donner aux pau-vres. Je ne leur en fais pas grief, dansla mesure où, traditionnellement, lacroissance et la répartition desrichesses ont toujours été antino-miques. Soit on visait la croissance, soiton recherchait la répartition en écono-mie. Si l’on voulait promouvoir la crois-sance économique, il fallait sacrifier larépartition des richesses. De même, larépartition des richesses était syno-nyme de renoncer à la croissance. Lacroissance partagée repose sur un pa-radigme différent : la croissance écono-mique et la répartition des richesses ne

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sont pas aux antipodes l’une de l’autre.La croissance et la répartition peuventse réaliser simultanément en suscitantune croissance économique plus forteet en redistribuant équitablement lesfruits entre les différents acteurs.

J’expliquerai ce concept à partird’un scénario hypothétique. Supposonsqu’en 2015, la production économiquede la Corée en termes de PIB s’élève à100, et que 50% de cette production aitprofité aux principaux conglomérats,tandis que les 50% restants aientprofité aux PME. Supposons ensuitequ’en 2016, l’économie coréenneconnaisse une croissance de 20%, por-tant à 120 le PIB du pays. Mais cettefois, imaginons une répartition plusjuste : 45% pour les conglomérats et55% pour les PME. Les deux partiesprofitent de la croissance, car les reve-nus des conglomérats passent de 50 à54, et ceux des PME de 50 à 66. End’autres termes, le véritable problèmede l’économie coréenne est que lesPME, qui contribuent à hauteur de plusde 50% de la production, reçoiventmoins que ce qu’elles méritent. En ren-dant le processus de répartition pluséquitable, c’est-à-dire en donnant auxPME ce qu’elles méritent, on répond si-multanément aux exigences de crois-sance et de redistribution desrichesses. En somme, la croissancepartagée consiste à garantir la justicedans le processus de répartition desfruits de la croissance. Plutôt que derechercher la croissance pour la crois-sance, la Croissance partagée permet-trait aux Camerounais de connaître unecroissance plus saine et plus durable.

Le concept de croissance partagéepeut aussi s’étendre à l’établissementde relations de coopération avec d’au-tres pays. Dans ce monde moderne

hautement connecté, aucun pays nepeut « s’en sortir seul ». Même dans lesannées 1950, la Corée a pu comptersur des partenaires bienveillants. En ré-ponse à la résolution 84 du Conseil deSécurité, 16 pays sont venus en aide àla Corée du Sud pendant la Guerre deCorée. De jeunes hommes et femmesissus de pays lointains sont venusverser leur sang précieux pour défen-dre un pays qu’ils ne connaissaient pas,et un peuple qu’ils n’avaient jamaisconnu. Les drapeaux représentant ces16 pays flottent fièrement au Mémorialde la Guerre de Corée à Séoul en mé-moire de ces vaillants soldats. Après laguerre, les Nations Unies et nos alliésont apporté une aide précieuse à lareconstruction de notre pays dévastépar la guerre. A l’heure actuelle, les en-treprises et organismes sud-coréensmettent en œuvre divers projets huma-nitaires à travers le monde, pour, ànotre tour, faire acte de générosité etde bonne volonté, comme nous enavons bénéficié, en tant que nation, dela part de nos chers amis à travers lemonde. De même, pour progresser demanière décisive, le Cameroun doit tra-vailler de concert avec ses amis, enparticulier dans le monde globaliséd’aujourd’hui. Dans cette optique, laphilosophie de la croissance partagéel’aidera à nouer des relations de coopé-ration avec d’autres pays.

Aujourd’hui, j’ai parlé de la crois-sance économique rapide de la Coréeet des facteurs qui l’ont favorisée. J’aiaussi fait des propositions sur ce que leCameroun pourrait entreprendre diffé-remment pour connaître une crois-sance plus saine et plus durable.Chaque pays est unique. Le Camerounest bien plus grand et moins peuplé quela Corée. Mais je reste persuadé qu’enmettant l’accent sur les facteurs univer-

sels de réussite que sont l’éducation etla culture de l’excellence, n’importe quelpays serait en mesure d’aller loin.

J’ai la conviction qu’avec la crois-sance partagée en ligne de mire, lesplans stratégiques du Cameroun luipermettront de définir son propre mo-dèle de croissance économique, et qu’àl’avenir, les autres pays se demande-ront « Comment est-ce que le Came-roun y est parvenu ? ».

Au cours des dernières années, laCorée du Sud a mené des actions pouraméliorer le modèle de l’aide publiqueau développement. Outre une assis-tance fournie aux pays en crise sous laforme de financements, d’équipementsou de matériel informatique, la Coréedu Sud a aussi mis l’accent sur la four-niture de logiciels destinés au dévelop-pement économique, pour, entresautres, renforcer l’éducation publique,élaborer des plans d’infrastructures etde développement économiqueefficaces et créer des réseaux d’assis-tance sociale. J’espère sincèrementque le Cameroun continuera de coopé-rer avec la Corée et que nos deux payspartageront leurs croissances.

J’aimerais conclure mon propos endisant que cela a été pour moi un hon-neur et un privilège de m’adresseraujourd’hui à ce parterre d’honorablesinvités.

Je vous remercie de votre attention.

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Building Resilience and Attracting New Investors to the Cameroonian Economy

By Tony ELUMELU, Chairman of the United Bank for Africa and Founder of the Tony ELUMELU Foundation

Your Excellency, President PaulBiya of the Republic of Cameroon;Distinguished Members of the Ca-meroon Government;Citizens of Cameroon;Investors and Entrepreneurs; andDistinguished ladies and Gentle-men.

Bonjour!

As Chairman of the United Bankfor Africa (UBA) and Founder of theTony Elumelu Foundation, it is a plea-sure to be here with you this morning todiscuss how to attract and deepen in-vestment in The Republic of Came-roon.

I want to thank his Excellency, Pre-sident Biya, for being such a gracioushost and for bringing all of us togetherfor this important dialogue.

This is not only a GOOD time forCameroon to be having this conversa-tion, it is a SMART time to be having it.As we speak, the giant economies ofAfrica, such as South Africa, Nigeriaand Angola are wrestling with econo-mic down-turns, while countries suchas Senegal, Cote D’Ivoire and Came-roon are experiencing economicbooms, and foresight and fore-planningcan hopefully avert such an event forthis country.

Cameroon’s $28 billion economy isdoing very well and growing at an im-pressive rate of 5.5%. This is the righttime to think about what it takes to AT-TRACT and KEEP investors.

As a long-time banker and entre-preneur, I have learned how to spot agood investment and I am pleased toaffirm to all investors present thatCameroon is a great place to invest. Iknow this because of the United Bankof Africa, which I chair, and whichserves 11 million customers in 19 Afri-can countries, including Cameroon.We saw the opportunities in Came-roon, in 2008, and have been hereever since. Infact, in our initial roll out

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in Africa, Cameroon was the first fran-cophone subsidiary we establishedand we’ve done very well in the nineyears we’ve operated in this market.

In the short time that we’ve beenhere, UBA has also been making a po-sitive impact in the communities weserve, and the country as a whole.Through our many branches we arehelping to create employment- not onlyby lending to our customers to startand expand their businesses- but alsoby hiring Cameroonian citizens to helprun our various branches.

But even more significant, UBAhas been able to leverage our footholdin Cameroon to recruit and deployCameroonians to serve at senior levelsin our other subsidiaries. At least 3 ofthe CEOs of our other sub-Saharansubsidiaries are Cameroonians. It is atestament to the quality of the talentavailable in Cameroon, and it is alsowhat makes UBA a truly pan-Africanbank.

Since 2008, from a handful ofbranches, we’ve grown to 14 branchesin Younde, Doualla and the variousprovinces to give Camerooniansaccess to financial services. And I ampleased to share with you today, thatUBA Cameroon will be opening morebranches this year. And we are doingthis because we have confidence in thebusiness environment here and we arehere for the long-run.

But let me stress that UBA’s stra-tegy and investments in Cameroon arenot a happy coincidence or simply dri-ven by the pursuit of profit maximiza-tion. They are consistent with thephilosophy that guides my investmentsand aspirations for the economic deve-lopment of the continent.

I believe that the private sector hasa role to play in advancing Africa’s de-velopment. I believe that we must re-cognize and embrace thatresponsibility by making long-term in-vestments in strategic sectors whichdeliver economic dividends for share-holders and social dividends for so-ciety. I call this Africapitalism.

I believe that financial services isone of those strategic sectors. I havetherefore undertaken long-term invest-ments in this sector, and it has provento be successful in over a dozen coun-tries in which we operate, includingCameroon.

So the genius is how to further at-tract private sector investments to Ca-meroon and how to retain it. Globalprivate capital is looking for destina-tions. Cameroon needs to attract thiscapital through the promotion of localentrepreneurship.

Cameroon has human capital of 22million people who can be the engineof your economic growth.

This is true of all of Africa.

While other regions of the worldhave aging populations, Africa’s youthdominate our demographic. Thismeans that Africa itself is poised to be-come the engine of global economicgrowth - but only if we empower andharness our youth as well.

Governments and corporationsalone cannot provide enough jobs forthe more than 200 million young Afri-cans entering the workforce by 2030.

Therefore, one of the keys to win-ning the demographic dividend is EN-TREPRENEURSHIP.

At the micro-level, entrepreneur-ship is a bottom up approach to econo-mic growth and development thatempowers the individual to find andpursue the best opportunities in theircurrent environment to improve theirown economic circumstances. It alsodrives the creation of home-grownsolutions to local problems in coreareas such as food, education, health,water and sanitation, etc. At the macro-level, it is the expression of African so-lutions to African economic problems.

Entrepreneurship means Africanshave options for advancement that arenot limited to just finding a job. Theycan create their own employment op-portunity, as well as for others, andtransform their communities, and eventhe continent.

My belief in the inherent capacityof Africans to be successful entrepre-neurs - if they have the right tools- isso resolute, that through the TonyElumelu Entrepreneurship Programme(TEEP) I have invested $100 millionover the next 10 years to identify, men-tor, train and seed 10,000 African start-ups.

Over the first two years of the pro-gram, we selected the best 2,000 ideasfrom the more than 65,000 applicationsreceived from 53 of Africa’s 54 coun-tries, irrespective of their age, gender,nationality, level of education or sector.All that the selectees needed was atransformative idea and the drive tosucceed, and we gave them a chance.The first batch have already completedtheir training and received their firsttranche of seed capital.

And I’m proud to say that 44 ofCameroon’s finest young people are

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part of the program and I met with themand our Cameroonian mentors lastnight at the Hilton Hotel. A good 25%of them have their sights set on theagriculture sector and will do much topromote nutrition and food security inthis country.

And they are all brilliant!

Among these Cameroonian andAfrican entrepreneurs could be thenext Tony Elumelu, Aliko Dangote, oreven Steve Jobs.

And there are many, many moreaspiring African entrepreneurs outthere who also deserve a chance, ifonly their governments would prioritizesupporting entrepreneurship.

My dream for Cameroon is that inthe next few years, not I, but a Came-roonian Tony Elumelu Entrepreneur willbe standing on this stage telling youabout his/her investments in Cameroonand how it is creating thousands of jobsand generating revenues for thegovernment while making profit andmeeting local demands. That is Africa-pitalism!

So I would like my foundation topartners with the government of Came-roon to put into place concrete pro-grams and policies that encouragemore young Cameroonians to startbusinesses and enable them to thrive.Tough registration hurdles, multiple taxjurisdictions, onerous reporting requi-rements and lack of access to finance

can extinguish millions of businessesbefore they start. But all of these arefixable and once done will fast trackCameroon’s economic transformation.

In closing, I want to again com-mend President Biya and the Govern-ment of Cameroon for thinking aboutinvestment in Cameroon during thegood times, and planning ahead for astable and attractive economy that sti-mulates investments from within andwelcomes investor from outside. I amhonoured, as your neighbour and bro-ther, to be a part of the discussion andrest assured, I am a long-term investorin Cameroon and a happy one.

Merci beaucoup. Vive le Came-roon et vive l’Afrique.

Développer la résilience et attirer de nouveaux investisseurs pour l’économie camerounaise

par Tony ELUMELU, Président du groupe « United Bank for Africa» (UBA)

Excellence, Monsieur Paul Biya,Président de la République du Cameroun,Distingués membres du Gouver-nement du Cameroun,Citoyens camerounais ;Investisseurs et Entrepreneurs,Mesdames et Messieurs,

Bonjour !

En mes qualités de Président del’United Bank for Africa (UBA) et deFondateur de la Tony Elumelu Foun-dation, je suis heureux d’être ici avecvous ce matin pour débattre desvoies et moyens d’attirer et d’appro-

fondir les investissements dans laRépublique du Cameroun.

Je tiens à remercier Son Excel-lence, Monsieur le Président Biya,de son aimable hospitalité et denous avoir tous réunis pour cet im-portant forum.

Il s’agit non seulement d’un mo-ment OPPORTUN, mais aussi d’unmoment JUDICIEUX pour le Came-roun d’engager ce débat. Aumoment où je vous parle, les géantsde l’économie africaine, tels l’Afriquedu Sud, le Nigeria et l’Angola, fontface à une récession économique,alors que certains pays comme le

Sénégal, la Côte-d’Ivoire et le Ca-meroun connaissent un essor dansleurs économies, et il est à espérerque la prévoyance et la planificationpréalable soient en mesure de met-tre le Cameroun à l’abri d’une pa-reille récession.

L’économie du Cameroun, d’unevaleur de 28 milliards de dollars, seporte très bien et elle croît au tauximpressionnant de 5,5%. C’est lemoment idéal pour penser à ce qu’ilconvient de faire pour ATTIRER etRETENIR les investisseurs.

En tant que banquier et entre-

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preneur de longue date, j’ai appriscomment repérer un bon investisse-ment, et je suis heureux d’affirmer àtous les investisseurs présents icique le Cameroun est une grandeplace pour les investissements. Je lesais à travers l’United Bank for Africadont je suis le Président, et qui estau service de 11 millions de clientsdans 19 pays d’Afrique, dont leCameroun. Nous avons repéré desopportunités au Cameroun en 2008,et nous y sommes depuis lors. Enréalité, dans le cadre de notre dé-ploiement initial en Afrique, le Came-roun était la première filialefrancophone que nous avons crééeet nous avons beaucoup progressépendant les neuf années de notreexistence dans ce marché.

Durant cette courte période,l’UBA a aussi eu un impact positifauprès des communautés que nousservons, et dans le pays en général.A travers nos nombreuses agences,nous contribuons à créer des em-plois – non seulement en accordantdes prêts à nos clients afin qu’ils lan-cent et développent leurs activités-mais aussi en recrutant desCamerounais pour aider à gérer nosdiverse agences.

Mais, fait plus significatif, l’UBAa été en mesure de tirer parti denotre présence au Cameroun pourrecruter et déployer des Camerou-nais appelés à servir à des postesd’encadrement au sein de nos au-tres filiales. Au moins 3 des Direc-teurs généraux de nos filialesd’Afrique sub-saharienne sont ca-merounais. Ceci atteste de la qualitédes talents disponibles au Came-

roun, et c’est aussi ce qui fait del’UBA une véritable banque panafri-caine.

Depuis 2008, d’un petit nombred’agences, nous sommes passés à14 agences localisées à Yaoundé, àDouala et dans les autres régionspour offrir aux Camerounais unaccès aux services financiers. Et jesuis heureux de vous déclarer au-jourd’hui que l’UBA Cameroun ou-vrira d’autres agences cette année,que nous le faisons parce que nousavons confiance en l’environnementqui prévaut ici, et que nous sommesici pour longtemps.

Mais qu’il me soit permis de sou-ligner que la stratégie et les investis-sements d’UBA au Cameroun nesont pas une heureuse coïncidenceou simplement motivés par la quêtede la maximisation des profits. Ilsobéissent à la philosophie qui guidemes investissements et mes aspira-tions pour le développement écono-mique du continent.

J’ai la conviction que le secteurprivé a un rôle à jouer dans la pro-motion du développement del’Afrique. Je crois que nous devonsreconnaître et assumer cetteresponsabilité en investissant dansles secteurs stratégiques qui génè-rent des dividendes économiquespour les actionnaires et des divi-dendes pour la société. C’est ce quej’appelle l’africapitalisme.

J’ai la conviction que les servicesfinanciers sont l’un de ces secteursstratégiques. C’est pourquoi j’ai réa-lisé des investissements à longterme dans ce secteur, et cela a

réussi dans plus d’une douzaine depays dans lesquels nous sommesimplantés, dont le Cameroun.

Cela étant, il serait génial de sa-voir comment attirer des investisse-ments pour le secteur privé auCameroun et comment les retenir.Les capitaux privés internationauxsont à la recherche de destinations.Le Cameroun doit attirer ces capi-taux par la promotion de l’entrepre-nariat local.

Le Cameroun dispose d’un capi-tal humain de 22 millions de per-sonnes qui peuvent être le moteurde sa croissance économique.

Il en est de même pour toutel’Afrique.

Alors que les autres régions dumonde ont des populations vieillis-santes, l'Afrique est majoritairementpeuplée de jeunes. L'Afrique estdonc elle-même en passe de deve-nir le moteur de la croissance éco-nomique mondiale, à conditiond'outiller notre jeunesse et d'en tirerparti.

Les gouvernements et les entre-prises seuls ne peuvent fournir suffi-samment d'emplois pour les plus de200 millions de jeunes Africains quiarriveront sur le marché du travaild'ici 2030.

Par conséquent, l'une des solu-tions pour exploiter ce dividendedémographique est l'ENTREPRE-NARIAT.

Au niveau micro-économique,l'entreprenariat est une approche as-

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cendante de la croissance écono-mique et du développement qui per-met à un individu de rechercher etsaisir les meilleures opportunitésdans son environnement du momentpour améliorer sa propre conditionéconomique. L'entreprenariat offreégalement des solutions locales auxproblèmes locaux dans des do-maines fondamentaux tels que l'ali-mentation, l'éducation, la santé,l'approvisionnement en eau et l'as-sainissement, etc. Au niveau macro-économique, il est l'expression dessolutions africaines aux problèmeséconomiques africains.

L'entreprenariat signifie que lesAfricains ont des possibilités de dé-veloppement qui vont au-delà dusimple fait de trouver un emploi : ilspeuvent créer des emplois pour eux-mêmes, autant que pour les autreset transformer leurs communautés,voire le continent.

Je crois si fermement en la ca-pacité intrinsèque des Africains àréussir en tant qu'entrepreneurs -pour peu qu'ils soient dotés desbons outils -qu'à travers le Pro-gramme d'entreprenariat Tony Elu-melu (TEEP), j'ai investi 100 millionsde dollars pour identifier, parrainer,former et créer 10.000 start-upafricaines dans les dix prochainesannées.

Au cours des deux premièresannées du programme, nous avonssélectionné 2000 personnes parmiles 65.000 candidatures issues de53 des 54 pays africains, tous âges,sexes, nationalités, niveaux d'ins-truction ou secteurs d'activités

confondus. Tout ce dont les per-sonnes sélectionnées avaient be-soin était une idée porteuse dechangement et la volonté de réussir,et nous leur avons donné unechance. La première vague a déjàachevé sa formation et reçu la pre-mière tranche du capital de départ.

Et je suis fier d'annoncer que 44des jeunes Camerounais les pluscompétents font partie du pro-gramme, que j'ai rencontrés hier soirà l'hôtel Hilton avec nos mentorsCamerounais. 25% de ces jeunesont le regard tourné vers le secteuragricole et ils vont jouer un rôle im-portant dans la promotion de la nutri-tion et de la sécurité alimentairedans ce pays.

Ils sont tous brillants!

Parmi ces entrepreneurs came-rounais et africains pourrait bien setrouver le prochain Tony Elumelu,Aliko Dangote ou même Steve Jobs.

Et il y a encore beaucoup, beau-coup plus de jeunes Africains quiaspirent à devenir des entrepreneurset qui méritent également d’avoirune chance, si seulement lesgouvernements pouvaient faire de lapromotion de l'entreprenariat leurpriorité.

Mon rêve pour le Cameroun estqu'au cours des prochaines années,pas moi, mais un Tony ElumeluCamerounais se présente sur cetteestrade pour vous dire comment ilinvestit au Cameroun, créée des mil-liers d'emplois et génère des reve-nus pour l'Etat tout en réalisant des

bénéfices et en satisfaisant la de-mande locale. C'est cela l'africapi-talisme !

J'aimerais donc que ma fonda-tion travaille en partenariat avec leCameroun pour mettre en place despolitiques et programmes concretsqui encouragent davantage dejeunes Camerounais à créer desentreprises et leur donnent lesmoyens de prospérer. Les impor-tants obstacles à la constitution desentreprises, les nombreuses admi-nistrations fiscales, les obligationsde déclaration onéreuses et lemanque d'accès aux financementspeuvent tuer dans l'œuf des millionsd'entreprises. Mais il est possible d'yremédier pour accélérer la trans-formation économique du Came-roun.

Pour conclure mon propos, j’ai-merais une fois de plus féliciter lePrésident Biya et le gouvernementcamerounais d'avoir pensé à l'inves-tissement au Cameroun au momentopportun, et de prévoir déjà la miseen place d’une économie stable etattractive qui stimule les investisse-ments de l'intérieur et accueille lesinvestisseurs de l'extérieur. Je suishonoré, en tant que voisin et frère,de participer aux débats et je vousdonne les assurances que je suis uninvestisseur à long terme au Came-roun et que j’en suis heureux.

Merci beaucoup. Vive le Came-roun et vive l’Afrique.

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Propositions d’actions

Réunies à Yaoundé du 17 au 18 Mai2016 à l’invitation de S.E.M PaulBIYA Président de la République duCameroun, dans le cadre de laConférence Economique Internatio-nale de Yaoundé intitulé « Investir auCameroun, Terre d’attractivités »

I) Les hautes personnalités du mondedes Affaires de l’Economie, de la Fi-nance Internationale et du monde Po-litique saluent cette initiative dont leformat inédit a permis d’allier ré-flexions en plénière aux rencontresen ateliers entre porteurs de projetstant publics que privés et investis-seurs étrangers et nationaux. Cetteconférence a ainsi créé un véritablemarché des investissements.

II) Les hautes personnalités ont eu,dans une atmosphère franche et cor-diale, des échanges approfondis surla contribution du secteur privé à lacroissance de l’Afrique en général etplus spécialement du Cameroun.

III) A l’issue des interventions en plé-nière et des échanges dans les tablesrondes, les hautes personnalités ontadopté les recommandations ci-aprèspour un plan d’action en réponse àl’appel et aux attentes, du Présidentde la République, contenus dans sondiscours d’ouverture :

1) Prendre acte des recommanda-tions formulées pendant ces deuxjours pour favoriser l’investissement

privé qui est au cœur de toute crois-sance.

2) Renouveler l’engagement d’êtredavantage encore aux cotés des ac-teurs du secteur privé pour faciliterleurs démarches et les accompagnerdans la réalisation effective de leursprojets au Cameroun.

3) Prendre les mesures prioritaires ci-après :

3.1- Mise en place à un niveau appro-prié, d’un conseil léger pour le suividu financement et de la réalisationdes projets identifiés et présentés aucours de la Conférence ;

3.2- Facilitation de l’obtention desvisas pour les hommes d’affairesavec dématérialisation des dé-marches (mise en place d’une procé-dure de visa on line) et, en attendant,l’octroi généralisé des visas au débar-quement ;

3.3- Création des zones écono-miques spéciales;

3.4- Encouragement des investisse-ments privés par des facilités fiscaleset administratives et une administra-tion plus performante ;

3.5- Renforcement des liens avec lespays voisins de la CEMAC et du Ni-géria, pour accroître la taille du mar-ché régional.

4) Prendre des actions dans l’intérêt

des camerounais. C’est bien poureux et avec eux que le décollage éco-nomique du Cameroun doit être ac-céléré. A cet égard, il importe de :

4.1 Mettre l’homme au cœur de touteinitiative économique en veillant no-tamment à ce que chaque projetcontribue réellement à l’emploi et àl’amélioration des conditions de viedes populations ;

4.2 Favoriser une croissance et undéveloppement durables respec-tueux de la nature et des générationsà venir ;

4.3 Accélérer la formation des jeunesgénérations aux nouvelles technolo-gies qui sont créatrices d’emploi ;

4.4 Accélérer la formation profession-nelle des techniciens et des ingé-nieurs, si indispensables àl’industrialisation du pays, notammentpour les projets structurants et notreéconomie agricole.

IV) Les hautes personnalités dumonde des Affaires de l’Economie,de la Finance Internationale et dumonde Politique réunies à Yaoundése feront les porte-parole de ce qu’ilsont entendu, vu et vécu au cours deces deux jours d’intenses et fructueuxéchanges. Elles remercient les auto-rités camerounaises et les popula-tions de Yaoundé pour leur accueil.

Fait à Yaoundé le 18 Mai 2016

Déclaration de la Conférence « Investir au Cameroun, Terre d’Attractivités »

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Proposed actions

Gathered in Yaounde on the 17th and18th of May 2016, following the invi-tation of H.E. Paul BIYA, President ofthe Republic of Cameroon, in theframe of the International EconomicConference intitled « Investing in Ca-meroon, Land of Attractiveness » :

I) The prominent international leadersfrom the economic and financesphere, along with the political spherewelcome this initiative whose unpre-cedented format allowed to combinediscussions in plenary sessions andmeetings between project initiators -both public and private - and nationaland international investors during de-dicated workshops. This conferencegenerated a genuine market for in-vestments.

II) The gathered leading figures, in acordial and frank atmosphere, had in-depth discussions on the contributionof private sector to growth in Africa ingeneral and more specifically to Ca-meroon’s.

III) At the end of the plenary sessionsand following the round-tables, theleading figures have adopted therecommendations below in order toelaborate an action plan, directly res-ponding to the President of the Repu-blic’s call and expectations,expressed during his opening speech:

1) Taking note of the recommenda-

tions given during these two days inorder to foster private investmentwhich is at the heart of growth.

2) Renewing the commitment tostand even more by the actors of theprivate sector in order to ease forma-lities and accompany them in theeffective realisation of their projectsin Cameroon.

3) Taking the priority actions as fol-lows:

3.1- Implementing at an appropriatelevel a light structure to follow on thefinancing and realization of the iden-tified projects, presented during theConference;

3.2- Facilitating the obtention of visasfor businessmen through formalitiesdigitalization (implementing an onlinevisa process) and, in the meantime,the generalised attribution of visaupon arrival;

3.3- Creating special economiczones;

3.4- Encouraging private investmentswith administrative and tax facilita-tions and a more efficient administra-tion;

3.5- Reinforcement of relations withneighbouring countries, the CEMACand Nigeria, to increase the regionalmarket size.

4) Taking actions in the interest of the

Cameroonian people. It is indeed forthem and with them that Cameroon’seconomic takeoff should be accelera-ted. In this respect, it matters that:

4.1 We put the human being at theheart of any economic initiative bymaking sure that every project will be-nefit employment and contribute toimprove populations’ living condi-tions;

4.2 We foster a sustainable growthand development, respectful of na-ture and of the generations to come;

4.3 We accelerate the youth trainingto new technologies which are job-creating;

4.4 We accelerate the vocational trai-ning of ingeneers and technicians, somuch necessary to the country indus-trialisation, notably for the projectsstrcuturing for our agricultural eco-nomy.

IV) The proeminent international lea-ders from the economic and financesphere, along with the politicalsphere, gathered in Yaoundé, will bethe ambassadors of what they’veheard, seen and lived during thesetwo days of intense and fruitfuldiscussions. They thank the Came-roonian authorities and the popula-tions of Yaoundé for their warmwelcome.

Concluded in Yaoundé on 18th May2016

Declaration of the Conference « Investingin Cameroon, Land of Attractiveness »

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Bulletin N° 34

Succès de la conférence écono-mique internationale qui se termineaujourd’hui au Cameroun : intérêt

accru des investisseurs pour le pays LaConférence économique internationalesur les opportunités d’investissement auCameroun a permis de dresser un étatdes lieux de la situation économique etdes prévisions de croissance et surtout devaloriser l’important potentiel économiqueà travers divers projets structurants dansle cadre de la stratégie à long-terme duCameroun, appelée Vision 2035.

Cet événement inédit de deux jours aeu lieu dans la capitale camerounaise les17 et 18 mai 2016, à l’initiative et sous leHaut patronage de S.E.M. Paul BIYA, Pré-sident de la République du Cameroun.Dans son discours d’ouverture, il a souli-gné sa vision « Notre objectif est d’attein-dre l’émergence à l’horizon 2035. LeCameroun est, par-dessus tout, déter-miné à favoriser l'investissement privé envue d'accélérer la croissance économiqueet la prospérité pour ses populations.Votre présence ici exprime votre détermi-nation de contribuer à la réalisation de cesaspirations légitimes de notre pays. »

La Conférence a été une occasionunique de recueillir auprès de nombreuxacteurs économiques et financiers despropositions concrètes visant à améliorerles conditions d’investissements au Ca-meroun pour renforcer l’attractivité finan-cière du pays et nourrir la croissance.

Plus de 800 participants, ministres,représentants des institutions de dévelop-pement africaines et internationales, ainsique chefs d’entreprises, industriels, entre-preneurs, décideurs et financiers venusdu monde entier ont participé à la Confé-rence «Investir au Cameroun ». M. TonyElumelu, président du groupe UBA, a in-sisté sur l’attractivité du pays : « En tant

que banquier et entrepreneur de longuedate, j’ai appris comment repérer un boninvestissement et je peux affirmer au-jourd’hui à tous les financiers et entrepre-neurs que le Cameroun est un payspropice à l’investissement. Je souhaiteégalement féliciter le Président Paul Biyaet le gouvernement du Cameroun pourleur vision à long terme visant à établirune économie stable et attractive qui sti-mulera les investissements d’acteurs lo-caux et étrangers. »

La Conférence s’est articulée autour detrois temps forts :

La cérémonie d’ouverture du 17 mai,sous le haut patronage du chef de l’EtatPaul Biya et avec les discours d’honneursde M. Barroso, Président de la Commis-sion européenne entre 2004 et 2014, duDr Un-Chan Chung, premier ministre dela CoréeSud en 2009-2010 et de M. Tony Elumelu,a permis de partager leur vision de lea-ders sur développement des économieseuropéenne, sud-coréenne et panafri-caine.Une série de table-rondes autour de thé-

matiques économiques et financières ma-jeures a ponctué la journée du 17 maigrâce à des échanges pragmatiques etutiles.

Pierre Damnon, le Directeur généralde Cimencam confirme : " Cimencamvient d'annoncer un projet de constructiond'une nouvelle cimenterie à Yaoundé pourun investissement estimé à 23 milliards deFCFA. Cette conférence renforce notreconfiance dans la prospérité et le déve-loppement du Cameroun. Nous voulons yparticiper."

La situation macroéconomique et at-tractivité du Cameroun, le rôle du secteurprivé, les perspectives de croissance ainsique le potentiel de l’économie numériqueont été discutés.

La journée du 18 mai a été un momentclé de la Conférence. Elle a permis lesrencontres constructives, entre une cen-taine d’investisseurs et développeurs deprojets, en présence de plusieurs minis-tres camerounais. Vingt-quatre projetsstructurants sollicitant plus de 2,5 milliardsd’euros d’investissement ont été présen-tés aujourd’hui dans les secteurs variésque sont l’agro-industrie, les infrastruc-tures routières, portuaires et aéropor-tuaires, l’énergie, l’aménagement urbainet les nouvelles technologies. Plusieursprojets ont rencontré un écho très favora-ble de nombreux investisseurs. Cetteconférence a ainsi permis à plusieurs ac-teurs d’établir ou de renforcer des enga-gements financiers pour continuer àdévelopper ces nombreux projets, indis-pensables à la croissance du Camerounet de la sous-région et pour certainsexemplaires et réplicables.

Retrouver les dernières informationssur la Conférence sur les sites Internet :

- http://www.conferenceinvestiraucame-roun.com/- http://www.prc.cm/- http://www.minepat.gov.cm/

Contacts :- Organisation: Cabinet Civil/Présidencede la République du Cameroun Tél. (+237) 222 20 49 09/ 222 21 33 93/222 21 09 17 [email protected] Coordination générale : Ministère del’Economie, de la Planification et del’Aménagement du Territoire – Tél. (+ 237)222 2236 37/ 222 23 28 41/ 222 23 44 83/222 23 65 07- Secrétariat Technique : Agence de Pro-motion des Investissements -Tél. : (+237) 222 21 87 12/ 699 99 4585/ 673 78 42 78 [email protected] /[email protected]

Communiqué de PresseYaoundé, le 18 mai 2016

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Nom du projet Secteur Type Présentation desprojets

1 SOPROICAM, transformation de grains de soja et raffinage huiles végétales Agriculture Société de droit privé

(SARL) API /Promoteur

2 DOMAYO FARMING – projet d’investissementdans la production d’huile de palme et de cacao Agriculture Société de droit privé

(SA) API /Promoteur

3RossoBlu Cameroun - Création d’un complexede mariculture à Kribi (production et commercia-lisation de poissons et crevettes)

Agriculture Société de droit privé(SARL) API /Promoteur

4

AGRO RESSOURCES CAMEROUN – Projetd’implantation trois unités industrielles de cultureproduction, transformation de manioc, du mais etde la graine de courge

Agriculture Société de droit privé API /Promoteur

5 Projet de construction de centrales à granulesde bois dans un but de production énergétique Energie Société de droit privé FEVA-API

6 Aménagement électrique de Njock Energie Potentiel PPP MINEE

7 Complément financement Power Plant à Limbé Energie Société de droit privé API /Promoteur

8 Biocam Energie Société de droit privé API /Promoteur

9 Projet WAKATV TIC Société de droit privé API /Promoteur

10 Présentation CAMTEL (Data center et MCN) TIC Public et privé API /Promoteur

11 Projet 2ème phase de l’autoroute Yaoundé-Douala et Kribi-Bafoussam

Transport-BTP-AU PPP MINTP

12 Construction de 14 postes de péages dans lesprincipaux axes routiers du Cameroun

Transport-BTP-AU PPP MINTP

13 Construction d’une gare routière moderne à Ba-menda

Transport-BTP-AU PPP Communauté Urbaine

de Bamenda

14 Plan d’entreprise de restructuration TIC Le Busen Le Bus-Co

Transport-BTP-AU

Société d’économiemixte avec communede Yaoundé

Communauté Urbainede Yaoundé

Projets prioritaires presentés en ateliers

- API : Agence de Promotion des Investissements- MINEE : Ministère de l’Eau et de l’Energie- MINTP : Ministère des Travaux Publics

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