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CHAPITRE I. INTRODUCTION Physiologie Neuromusculaire ...doxa.u-pec.fr/theses/th0246406-These.pdf ·...

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1 CHAPITRE I. INTRODUCTION Physiologie Neuromusculaire & Techniques d’évaluation Configuration monopolaire Configuration bipolaire Configuration double-différentielle Configuration Laplacienne 1mV 10 ms +1 -1 +1 -1 +1 -2 +1 +1 +1 -4 +1 +1 Configuration monopolaire Configuration bipolaire Configuration double-différentielle Configuration Laplacienne 1mV 10 ms 1mV 10 ms +1 -1 +1 -1 +1 -2 +1 +1 +1 -4 +1 +1 Variation de l’allure de la réponse électromyographique selon la configuration d’enregistrement. (Repris de Hogrel, données non publiées).
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CHAPITRE I. INTRODUCTION

Physiologie Neuromusculaire

& Techniques d’évaluation

Configuration monopolaire

Configuration bipolaire

Configuration double-différentielle

Configuration Laplacienne 1mV

10 ms

+1

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-2

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Configuration monopolaire

Configuration bipolaire

Configuration double-différentielle

Configuration Laplacienne 1mV

10 ms

1mV

10 ms

+1

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+1

-2

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Variation de l’allure de la réponse électromyographique selon la configuration d’enregistrement.

(Repris de Hogrel, données non publiées).

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Préambule

La contraction musculaire résulte de l’implication de nombreuses structures anatomo-

fonctionnelles que l’on peut diviser selon quatre niveaux: les voies de commande centrale

cortico-spinales, les boucles de régulation localisées au niveau de la moelle épinière, le système

nerveux périphérique et enfin les muscles effecteurs (Figure 1).

A chaque étage de ce système moteur correspondent des pathologies neurologiques données. Par

exemple, on distinguera les pathologies centrales liées à un processus démyélinisant comme la

sclérose en plaques (SEP), ou dégénératif comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Une

dérégulation spinale peut être à l’origine d’une spasticité ou d’une rigidité. Des troubles moteurs

peuvent résulter de différents types de neuropathie périphérique, impliquant des processus de

démyélinisation ou de perte axonale. Enfin, il existe une grande variété de pathologies

musculaires. Les sites et les mécanismes lésionnels sont parfois multiples et difficiles à

déterminer.

De nombreux outils électrophysiologiques ont été développés pour mettre en évidence les

modifications inhérentes à certaines situations physiologiques ou pathologiques du système

neuromusculaire. Au cours de cette introduction, nous aborderons plusieurs de ces techniques

d’exploration.

Figure 1. Le système neuromusculaire, impliquant le cortex moteur, les régulations spinales, le système nerveux périphérique, et les muscles effecteurs. (Source inconnue).

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1. La commande corticale

1.1. Présentation des techniques de stimulation du cortex moteur

Historiquement, les premières stimulations du cortex moteur ont été réalisées par stimulation

électrique au cours d’interventions chirurgicales ou par voie transcrânienne. Les premières études

dédiées aux stimulations non invasives ont été réalisées au début des années 1950 (Gualtierotti et

Patterson, 1954). Toutefois, ces stimulations toujours très douloureuses et mal tolérées, souvent à

l’origine du déclenchement de crises d’épilepsie, ont été progressivement abandonnées. Par la

suite, Merton et Morton (1980) ont développé une technique consistant à appliquer des

stimulations électriques de haut voltage induites par un stimulateur de faible résistance et

permettant d’enregistrer des bouffées d’activité électromyographiques au niveau des muscles

cibles activés par la stimulation corticale. Malgré leur pénibilité, ces techniques s’avéraient

intéressantes à la fois pour la recherche et l’évaluation clinique (Merton et al., 1982; Rossini et

al., 1985). Par la suite, le développement des stimulateurs magnétiques a révolutionné la pratique

de la stimulation corticale.

1.2. La stimulation magnétique transcrânienne

La stimulation magnétique transcrânienne (SMT) a été introduite chez l’homme dans le milieu

des années 80 par Barker et al. (1985). Les premières machines permettaient de générer des

stimuli à une fréquence maximale de 0.2 Hz. Suite à différentes évolutions techniques, il fut

possible d’effectuer des stimulations à plus haute fréquence, jusqu’à 30 ou 40 Hz (Wasserman,

1998), permettant de modifier l’excitabilité d’une zone cible corticale (Chen, 2000). La SMT,

technique non invasive et précise, est devenue la méthode élective pour activer le cortex cérébral

chez l’homme.

La SMT permet l’exploration diagnostique des conductions cortico-spinales motrices mais aussi

de l’excitabilité du cortex moteur. Elle permet également d’établir des cartographies

fonctionnelles corticales à l’instar des techniques d’imagerie.

1.2.1. Principes physiques de la SMT

La décharge d’un courant de très haute intensité (plusieurs milliers d’ampères, A) dans un

intervalle de temps très court (quelques dizaines de microsecondes, µs) à travers une bobine de fil

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de cuivre génère un champ magnétique de haute énergie (2 à 2.5 teslas) et de brève durée (0.3 à 1

ms). Si la bobine est posée sur le scalp, le champ magnétique produit peut franchir la boîte

crânienne et atteindre le cortex cérébral sans atténuation (contrairement aux stimulations

électriques qui sont fortement atténuées par le passage de l’os). Au niveau du cortex, qui est un

milieu conducteur, ce bref champ magnétique induit un courant électrique selon le principe

d’induction électromagnétique de Faraday. Le courant cérébral induit est proportionnel au champ

magnétique. Ce courant est orienté dans un sens opposé à celui qui circule dans la bobine et

devient pratiquement nul au-delà de 3 centimètres (cm) de distance de la bobine (Cohen et al.,

1990). De ce fait, on comprend aisément que la SMT est inadaptée à la stimulation des structures

sous-corticales ou cérébrales profondes.

1.2.2. Matériel de stimulation

Il existe différents types de machine, permettant de produire des chocs uniques, doubles ou des

trains de stimuli, définissant la SMT répétitive (SMTr). Les machines délivrent des courants

monophasique, biphasique ou sinusoïdal à travers différents types de bobines:

• des bobines simples, de forme circulaire ou parabolique

• des bobines doubles, en figure de 8 ou enveloppantes.

Le type de courant généré et la bobine utilisée pour le délivrer, mais aussi son orientation,

influencent fortement la nature des effets induits par la SMT (Brasil-Neto et al., 1992).

1.2.3. Méthodologie et paramètres explorés

1.2.3.1. Potentiels évoqués moteurs

La première utilisation de la SMT en neurophysiologie clinique était dédiée à l’étude des

conductions motrices pyramidales, selon la technique des potentiels évoqués moteurs (PEM). La

réalisation des PEM demeure l’application la plus courante de la SMT (Rossini et al., 1999).

Cette technique utilise des chocs uniques appliqués sur le crâne (stimulation trans-synaptique des

neurones corticaux pyramidaux) et sur le rachis (stimulation des racines nerveuses au niveau des

trous de conjugaison). Une bobine simple circulaire est suffisante pour stimuler les aires

corticales de la face ou des membres supérieurs. En revanche, une bobine focalisant le champ

plus en profondeur (bobine parabolique ou double enveloppante) est nécessaire pour la

stimulation des aires motrices du tronc et des membres inférieurs, plus médiales et distantes du

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scalp. L’amplitude des PEM dépend de plusieurs facteurs. Elle peut en outre être facilitée par la

contraction volontaire des muscles correspondants à l’aire corticale stimulée (Rothwell, 1997).

Cette facilitation est liée à une préexcitation de la volée descendante cortico-spinale.

Les enregistrements sont effectués par un électromyogramme (EMG) de surface des muscles

« cibles ». Les paramètres de latence et d’amplitude pic-à-pic des réponses évoquées sont

mesurés. En outre, il est important de noter que lorsque la stimulation est appliquée sur un muscle

en contraction, la latence d’apparition est réduite et l’amplitude du PEM est plus grande par

rapport au muscle cible relâché (Rossini et al., 1988). De la même manière, l’amplitude des PEM

est plus importante lorsque l’aire corticale stimulée correspond à des muscles cibles distaux plutôt

que proximaux (Abbruzzese et al., 1999).

1.2.3.2. Cartographie cérébrale

En utilisant une sonde en figure de 8 pour focaliser le site de stimulation, la SMT permet de

réaliser différents types de cartographie fonctionnelle cérébrale. La méthode la plus codifiée

concerne les aires motrices (Thickbroom et Mastaglia, 2002). La sonde de stimulation est

déplacée selon une grille dessinée sur un bonnet placé sur le scalp et l’amplitude des PEM

obtenus pour chaque point de stimulation est mesurée. Ceci permet d’établir des cartes de

représentation corticale motrice d’une précision tout à fait compétitive avec les autres techniques

d’imagerie fonctionnelle. Cette approche est applicable à l’étude de la plasticité corticale motrice

en situation pathologique (accidents vasculaires cérébraux par exemple).

1.2.3.3. Excitabilité corticale

Dans une perspective clinique, l’étude des paramètres d'excitabilité corticale est souvent

considérée. Ces évaluations comprennent des tests réalisés en choc unique, pour déterminer le

seuil moteur et de la durée de la période de silence et des tests en double choc, pour apprécier les

phénomènes d’inhibition et de facilitation intracorticales (IIC et FIC) (Abbruzzese et Trompetto,

2002). Ces tests requièrent un matériel spécifique. Ils sont basés sur l’étude de réponses motrices

obtenues au moyen de stimulations focales du cortex moteur primaire utilisant une bobine en

figure de 8 et généralement enregistrées au niveau de la main. Cependant certaines études

d’excitabilité ont pu être réalisées sur d’autres segments de membres.

Le seuil moteur (Rossini et al., 1994) est défini comme l’intensité de stimulation permettant

d’obtenir en moyenne 5 réponses motrices de plus de 50 microvolts (µV) d’amplitude dans une

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série de 10 stimulations du cortex moteur, les réponses étant enregistrées sur un muscle cible au

repos. Une variante est la recherche du seuil moteur actif. Les réponses sont alors recueillies sur

le muscle cible volontairement contracté. Dans ce cas, l’amplitude de référence est élevée à 200

µV. Le seuil moteur reflète les aspects cellulaires membranaires de l’excitabilité des cellules

pyramidales (Devanne et al., 1997).

La méthode la plus répandue en double choc consiste à appliquer deux stimuli; un premier

conditionnant infra-liminaire (d’intensité inférieure au seuil moteur) délivré 1 à 20 ms avant un

second choc test d’intensité supra-liminaire (Kujirai et al., 1993). Ce type de double choc génère

une seule réponse motrice dont l’amplitude dépend de l’intervalle inter-stimuli. Si cet intervalle

est inférieur à 7 ms, l’amplitude de la réponse au double choc sera inférieure à celle obtenue par

la stimulation test seule: c’est le phénomène d’IIC. Si cet intervalle est supérieur à 7 ms,

l’amplitude de la réponse conditionnée sera supérieure à celle de la réponse non conditionnée:

c’est le phénomène de FIC. En fait, la stimulation conditionnante recrute des circuits

interneuronaux intra-corticaux à des seuils « infra-moteurs », dont la résultante sur l’excitabilité

des cellules pyramidales sera inhibitrice (médiation gabaergique) à un court intervalle et

excitatrice (médiation glutamaergique) pour un intervalle inter-stimuli un peu plus long. La FIC

résulte des afférences excitatrices sur le cortex moteur au travers d’un réseau interneuronal

glutamatergique à haut seuil, tandis que l’IIC est médiée par un circuit inhibiteur GABA A à bas

seuil (Ilic et al., 2002), différent de celui étudié par la période de silence (qui a plutôt une

médiation GABA B).

1.2.3.4. Stimulations magnétiques répétitives

Des appareils de SMTr ont été conçus dans les années 90. Ils permettaient de délivrer plusieurs

stimulations par seconde, jusqu’à 25-30 Hz initialement (Pascual-Leone et al., 1993). Le

développement de ce type de machine a permis d’utiliser la SMT non seulement pour explorer

certaines fonctions cérébrales mais aussi pour les modifier de façon prolongée, ouvrant la voie à

des perspectives « thérapeutiques » (qui seront abordées ultérieurement, § 1.2.4.2, p9).

L’effet des séances de SMTr dépend de la fréquence, de l’intensité, de la durée et aussi de

l’intervalle séparant les trains de stimuli. D’une manière générale, la relation entre la fréquence de

stimulation et l’effet cellulaire engendré reste l’un des principes majeurs guidant la pratique de la

SMTr. A basse fréquence (inférieure ou égale à 1 Hz), elle est inhibitrice, responsable d'une

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dépression synaptique à long terme, tandis que la SMTr à haute fréquence (supérieure à 1 Hz,

généralement effectuée à 10 ou 20 Hz) est excitatrice, responsable d'une potentialisation

synaptique à long terme (Post et al., 1999). Cependant, l’influence de la SMTr peut s’exercer

aussi bien sur des circuits excitateurs qu’inhibiteurs, ce qui complique l’interprétation des

résultats obtenus. Les autres paramètres de stimulation, comme l’intensité et le nombre de

stimulations, jouent un rôle sur l’amplitude et la durée des effets produits par la SMTr plutôt que

sur leur nature. Enfin, les variations inter-individuelles sont à prendre en compte, chaque sujet

présentant un patron de réponse qui lui est propre.

1.2.4. Applications cliniques de la SMT

L’utilisation de la SMT en neurophysiologie clinique présente un réel intérêt diagnostique ou

thérapeutique.

1.2.4.1. Démarche diagnostique

L’analyse des PEM appliqués en pratique clinique repose sur les mêmes principes que toute autre

étude de conduction nerveuse: une augmentation des temps de conduction ou une dispersion

marquée des réponses est en faveur d’un processus démyélinisant, tandis qu’une perte

d’amplitude prédominante témoigne plutôt d’une atteinte axonale ou neuronale. Nous

développerons l’exemple de la SEP.

Dans la SEP, les réponses aux PEM sont souvent retardées, d’amplitudes diminuées, voire même

totalement abolies selon le degré de sévérité de l’atteinte (Barker et al., 1987; Hess et al., 1987;

Ingram et al., 1988). De plus, il existe souvent une augmentation du temps de conduction

centrale, compatible avec la présence de lésions démyelinisantes de la voie cortico-spinale

(Rossini et Rossi, 1998).

Par ailleurs, il est intéressant de constater, dans le cas de SEP rémittente avec poussées, que les

réponses aux PEM sont corrélées aux phases de la maladie. Ainsi, au cours des poussées, on

notera une augmentation du seuil d’excitabilité, associée à une réduction de la période de silence

et une altération de l’IIC. En revanche, pendant les phases rémittentes, on constate un

allongement de la période de silence ainsi qu’une normalisation du seuil d’excitabilité (Caramia

et al., 2004).

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L’utilité clinique de la réalisation des PEM dans la SEP est principalement, comme pour les

autres modalités de potentiels évoqués, de mettre en évidence un processus démyélinisant

affectant le système nerveux central. La rentabilité diagnostique des PEM, notamment des

membres inférieurs, est proche de celle des potentiels évoqués visuels dans la SEP (Beer et al.,

1995). Il est donc tout à fait licite d’inclure les PEM dans tout bilan électrophysiologique de SEP,

compte tenu notamment de la courte durée et de l’inocuité de ce test. Outre l’intérêt diagnostique,

les PEM ont un intérêt potentiel comme marqueur objectif de l’évolution de la maladie et de ses

répercussions fonctionnelles, plus que ne pourrait l’avoir l’IRM dans certaines études (Schmierer

et al., 2002). Chez des patients souffrant de SEP, différentes méthodes de SMT permettent

également d’objectiver et caractériser les mécanismes de fatigue centrale (développés § 5.4.3.2,

p62), qui est un des symptômes majeurs de cette pathologie et reste difficilement évaluable par

d’autres techniques d’exploration.

1.2.4.2. SMTr, Applications à visée thérapeutique

La SMTr a été proposée comme traitement de troubles psychiatriques, et notamment pour les

patients souffrant d’épisodes dépressifs graves (Feinsod et al., 1998; Klein et al., 1999). Le

développement des techniques de SMTr pour des applications neurologiques est en cours.

1.2.5. Contre-indications et limitations

Les contre-indications de la SMT recoupent celles de l’imagerie par résonance magnétique

(IRM), et reposent essentiellement sur l’existence de matériel ferro-magnétique intracrânien

(Wassermann, 1998). La présence d’un pacemaker cardiaque est également une contre-indication

légale, bien qu’il n’existe en réalité aucun risque d’endommager un tel matériel en se limitant à

des stimulations au niveau du scalp.

Enfin, le problème de l’épilepsie est plus complexe. Certes, le risque d’induire une crise est quasi

nul pour des chocs uniques ou répétés à basse fréquence, mais il existe pour des stimulations

délivrées à haute fréquence et / ou haute intensité. Aussi, il faut donc se garder de stimuler dans

ces conditions un patient ayant une épilepsie mal contrôlée.

En conclusion, les différents paramètres évalués par la SMT sont très informatifs dans un

grand nombre des pathologies. Ils permettent de déceler des lésions infra-cliniques

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mais aussi de préciser le type d’anomalie (atteinte axonale, démyélinisation) à

l’origine des différentes pathologies.

La SMT est donc un outil électrophysiologique pertinent pour évaluer l’activité et

l’excitabilité des structures corticales motrices.

2. L’activité réflexe

2.1. Réflexe T

A la base des techniques électrophysiologiques permettant d’étudier les boucles de régulation des

commandes motrices au niveau de la moelle, nous citerons deux méthodes d’exploration du

réflexe monosynaptique d’étirement utilisant la percussion tendineuse (réflexe T) et la stimulation

électrique directe des fibres proprioceptives (réflexe H).

Le réflexe T est la réponse monosynaptique obtenue suite à une percussion tendineuse. Lorsqu’on

percute un tendon, on provoque un étirement des fibres musculaires. Les fuseaux

neuromusculaires réagissent à cet étirement en envoyant une information via la voie afférente Ia à

la moelle épinière. L’ordre descendant par la voie efférente α va induire une contraction du

groupe musculaire agoniste. La force développée (réponse mécanique) et l’activité électrique des

muscles effecteurs (potentiel d’action réflexe) peuvent être étudiées.

2.2. Réflexe H

Les premiers enregistrements de ce type de réponse réflexe ont été menés par Piper (1912), puis

le réflexe fut clairement défini par Hoffmann (1922) sur le muscle soléaire. Lors de la stimulation

électrique d’un tronc nerveux moteur, deux réponses électriques sont observables, une première

réponse de courte latence (environ 3 - 5 ms), la réponse M, correspondant à la réponse directe,

distale des fibres nerveuses motrices; une seconde réponse de plus longue latence (environ 30 -

35 ms), le réflexe H, correspondant à la réponse réflexe, médiée par les fibres nerveuses Ia

afférentes proprioceptives qui proviennent des fuseaux neuromusculaires. Ces afférences

remontent jusqu’à la moelle épinière et suivant une connexion monosynaptique activent les fibres

nerveuses motrices α qui se rendent au muscle d’origine des fibres Ia et provoquent une

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contraction réflexe. La réponse H reflète le comportement d’un contingent d’unités motrices

lentes, voire intermédiaires (Buchthal et Schmalbruch, 1970). L’amplitude de cette réponse est

proportionnelle au nombre de motoneurones activés par voie réflexe (Figure 2).

Figure 2. Schéma de la boucle réflexe spinale. La stimulation du nerf moteur va induire à faible intensité une réponse de longue latence correspondant à la réponse réflexe médiée par les fibres nerveuses Ia des afférences proprioceptives. Lorsque l’intensité va être progressivement incrémentée, le seuil d’excitabilité des fibres nerveuses motrices sera atteint. On va alors voir apparaître une réponse de courte latence correspondant à la réponse motrice directe. (Source internet).

2.3. Méthodologie d’évaluation du réflexe H

La réponse réflexe peut être enregistrée seule lorsque l’intensité appliquée est inférieure au seuil

d’excitabilité des fibres nerveuses motrices. Cette faible intensité permet de dépolariser les fibres

Ia qui, de plus gros diamètre, présentent le seuil le plus bas. Elles sont responsables de la voie

afférente du réflexe monosynaptique (Schiepatti, 1987). Lorsque l’intensité de stimulation est

progressivement incrémentée, les axones moteurs, dont le seuil de dépolarisation est un peu plus

élevé, efférents, sont recrutés. On constate alors l’apparition d’une réponse M de courte latence,

qui représente la stimulation orthodromique distale des fibres α. La stimulation de la voie

efférente donne naissance à deux influx: l’un qui se dirige vers le muscle et qui donne une

réponse de courte durée (réponse M); l’autre qui prend une direction antidromique, inverse au

sens normal de propagation, et qui entre de ce fait en collision avec l’influx réflexe évoqué au

niveau de la moelle par les fibres Ia. Si l’intensité de stimulation est davantage incrémentée, la

réponse M continue à croître pour devenir maximale (Mmax) alors que la réponse H décroît puis

disparaît par le phénomène de collision. (Figure 3).

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A Figure 3 A. Courbes de recrutement du réflexe H et de la réponse M enregistrées sur le muscle soléaire par stimulation du nerf tibial postérieur dans le creux poplité. Selon une augmentation croissante de l’intensité de stimulation, une réponse tardive (réponse H), apparaît, atteint son maximum, puis décroît. Parallèlement une réponse M apparaît. On peut ainsi incrémenter l’intensité de stimulation jusqu’à ce que la réponse M atteigne un plateau (Mmax), alors que la réponse H est abolie. B. Illustration des tracés recueillis (de T1 à T9) en fonction de l’augmentation de l’intensité de stimulation, où T1 est obtenu pour une très faible intensité de stimulation et T9 correspond à la réponse Mmax. (Source internet).

L’enregistrement de l’activité réflexe requiert une méthodologie rigoureuse, notamment

concernant le placement des électrodes de stimulation (Simon, 1962) et de recueil (Delwaide et

al., 1977), le choix des paramètres de stimulation tel que la durée de choc et la fréquence

d’application (Ishikawa et al., 1966), le positionnement du segment de membre (Mark et al.,

1968; Burke et al., 1983). Par exemple, l’amplitude du réflexe H recueillie sur le muscle soléaire

varie selon que l’articulation de la cheville est au repos ou en flexion (entraînant un étirement du

triceps sural). Enfin, l’amplitude de la réponse réflexe est également sensible aux mouvements du

reste du corps, tels que la manœuvre de Jendrassik qui permet une potentialisation moyenne à

119 % de l’amplitude du réflexe H (Gregory et al., 2001).

De par sa facilité d’obtention sur un muscle au repos, le réflexe H du muscle soléaire est le plus

fréquemment enregistré, mais des évaluations ont été adaptées sur d’autres groupes musculaires:

hypothénariens (Johns et al., 1957), thénariens (McComas et al., 1970), fléchisseurs du carpe et

quadriceps (Guihéneuc et Ginet, 1974; Pierrot-Desseligny et al., 1981).

B

Courbe recrutement Réflexe H – Réponse M

Réponse M Réflexe H

Intensité de Stimulation (µA)

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Courbe recrutement Réflexe H – Réponse M

Réponse M Réflexe H

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2.4. Paramètres étudiés

Le réflexe H est généralement caractérisé par son amplitude maximale, mesurée pic-à-pic et sa

latence. L’amplitude du potentiel H maximal (Hmax) est normalisée par rapport à la réponse

Mmax. Le rapport Hmax / Mmax reflète très fidèlement le niveau d’excitabilité globale du pool

motoneuronal correspondant au nerf moteur stimulé et l’efficacité de la transmission synaptique

au niveau médullaire (Zehr, 2002).

3. Les propriétés d’excitabilité du nerf périphérique

3.1. Généralités

Les examens menés classiquement en électrophysiologie clinique portent sur l’étude des

conductions nerveuses et permettent de caractériser un processus démyélinisant ou de perte

axonale. Par exemple, les mesures de vitesse de conduction motrice permettent d’évaluer

l’intégrité de la gaine de myéline en mettant en évidence l’existence de phénomènes de

désynchronisation des réponses motrices ou de blocs de conduction. Cependant, il s’avère

intéressant de pouvoir caractériser plus spécifiquement le fonctionnement des canaux ioniques ou

des pompes de la membrane axonale. En effet, certains symptômes neuropathiques semblent tout

à fait correspondre à des dysfonctions des canaux ioniques, notamment sodiques, ou à des

anomalies du potentiel de membrane qui ne peuvent pas être mises en évidence par l’étude

usuelle des conductions nerveuses (Lefaucheur, 2001). L’étude des propriétés membranaires

apparaît donc de plus en plus pertinente dans l’évaluation des neuropathies en pratique clinique

(Kiernan et al., 2000; Raudino, 2002; Boërio et al., 2004). La conduction nerveuse est liée à des

flux ioniques à travers la membrane axonale (Figure 4). Le potentiel d’action est généré par un

courant sodique entrant rapide et transitoire (iNat) par l’intermédiaire de l’ouverture de canaux

sodiques dépendants du potentiel et localisés aux nœuds de Ranvier. L’inactivation de ces canaux

sodiques, les propriétés capacitives des gaines de myéline et la mise en jeu de divers canaux

potassiques internodaux rapides et lents (iKf, iKs) sont responsables de la repolarisation et des

variations d’excitabilité post-potentiel. Enfin, le potentiel de repos est régulé par l’activité des

pompes à sodium et potassium (Na+/K+) dépendantes de l'hydrolyse de l'ATP et par l’influence de

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divers courants de rectification entrante, courants sodiques lents « persistants » (iNap), et courants

potassiques pour des niveaux de potentiel membranaire très négatifs (iH) par l’intermédiaire des

canaux Kir. L'entrée de Na+ (ou de K+ par les canaux Kir) dans la fibre nerveuse est excitatrice

(dépolarisante), tandis que la sortie de K+ et l'action de la pompe Na+/K+ sont inhibitrices

(hyperpolarisantes). Ainsi toute modification d’activité ou de distribution de ces canaux ou

pompes, associée ou non à des anomalies morphologiques des axones ou des gaines de myéline,

peuvent être appréhendées par des techniques spécifiques que nous allons développer ci-après (§

3.2 à 3.6, pp15-28).

.

Bergmans (1970) fut un pionnier dans le développement de méthodes d’analyse de l’excitabilité

axonale fondées sur des enregistrements de surface chez l’homme. La stimulation de surface d’un

tronc nerveux moteur génère une contraction musculaire (Huxley et Simmons, 1971) qui est

associée à un potentiel d’action composé neuromusculaire (PAC), (« compound muscle action

potential » (CMAP)), communément appelé réponse motrice M. Lorsque cette réponse est

Figure 4. Cinétiques des conductances sodique et potassique au cours du potentiel d’action (PA). Ce schéma classique ne correspond pas au cas spécifique des axones myélinisés chez l’homme. (« Courtesy of Pr. JP. Lefaucheur »).

Conductances ioniques lors d’un PA

(schéma classique correspondant au cas d’un axone myélinisé périphérique)

Conductances ioniques lors d’un PA

(schéma classique correspondant au cas d’un axone myélinisé périphérique)

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maximale (Mmax) elle correspond à l’activation simultanée de toutes les unités motrices (Hugon,

1973). Ceci donne de nombreuses informations sur la physiologie des axones moteurs et permet

d’appréhender les propriétés d’excitabilité nerveuse en étudiant les modifications de l’excitabilité

consécutives aux diverses sollicitations appliquées sur les axones (Bergmans, 1970). Ces derniers

sont sensibles aux perturbations provoquées par l’environnement (stimulations successives,

application persistante d’un courant de faible intensité, contractions volontaires ou évoquées

électriquement, stress ischémique…). Les répercussions, en terme de modifications de

l’excitabilité, peuvent être évaluées en recueillant l’activité globale enregistrée sur le muscle dans

le cas du nerf moteur. Toutefois, en raison de difficultés techniques de standardisation, ces outils

d’investigation sont restés peu utilisés pendant de nombreuses années.

Par la suite, de nouvelles méthodes dites de « threshold tracking » (« poursuite de seuil ») ont été

développées par Bostock et al. (1991). Ces méthodes sont certainement les plus précises, mais

requièrent un appareillage et un logiciel spécifiques pour une réalisation rapide et automatique;

elles restent de ce fait l’apanage des travaux publiés par les équipes de Hugh Bostock et David

Burke (1998). Ce mode d’investigation présente un outil fort pertinent car il fournit, de manière

précise, des indications relatives aux changements du potentiel membranaire consécutifs à

diverses sollicitations (Bostock et al., 1998).

L’état des connaissances sur l’excitabilité nerveuse périphérique sera, par souci de cohésion avec

les travaux menés au cours de cette thèse, principalement orienté sur l’étude des nerfs moteurs.

Les données concernant l’exploration des nerfs sensitifs se limiteront à quelques illustrations

issues de la littérature. Toutefois, il est important de préciser que l’ensemble des techniques

développées ci-après est transférable à l’exploration des nerfs sensitifs.

3.2. Cycle d’excitabilité de l’axone

3.2.1. Définition, présentation de ses différentes phases

La stimulation d’un axone moteur génère un potentiel d’action qui se propage jusqu’à la

terminaison axonale et qui consiste en une dépolarisation membranaire. Cette dépolarisation

membranaire est liée à l’ouverture des canaux sodiques dépendants du potentiel et à l’entrée

d’ions sodium dans l’axone.

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La propagation de cet influx induit des perturbations du degré d’excitabilité de l’axone

définissant le cycle d’excitabilité (« excitability-recovery cycle »). L’axone transite par

différentes phases successives avant de recouvrer une excitabilité normale entre 100 à 150 ms

après la stimulation (Taylor et al., 1992; Miller et al., 1995; Burke et al., 2001).

3.2.1.1. La Période réfractaire

Immédiatement après l'initiation du potentiel d’action en une région donnée de l’axone, cette

région passe transitoirement par une période d’inexcitabilité durant laquelle sa capacité à générer

un potentiel d'action est altérée; ce qui décrit la période réfractaire axonale, définie pour la

première fois par Gotch et Burch (1899). L’état d’inexcitabilité est dans un premier temps total,

puis partiel, ce qui permet de distinguer les périodes réfractaires absolue (PRA) et relative (PRR).

Pendant la PRA, l’axone est totalement incapable de produire un potentiel d’action, du fait de

l’inactivation des canaux sodiques qui suit leur ouverture. Les canaux sodiques (et leur retour à la

normale au terme de la période d’inactivation) sont le principal facteur responsable de la période

réfractaire (Hodgkin et Huxley, 1952). En quittant cette configuration inactivée, la restauration de

canaux potentiellement activables permet à l’axone de redevenir progressivement excitable. Au

niveau du nerf, la PRA est révolue dès que les fibres les plus excitables sont à nouveau

activables, traduisant le fait que les fibres les plus excitables présentent les périodes réfractaires

les plus courtes. La PRA nerveuse est donc égale à la PRA minimale (PRAmin) enregistrée au

niveau du muscle. Chaque fibre nerveuse possédant sa propre période réfractaire, le nerf présente

donc une distribution des périodes réfractaires (Ingram et al., 1987). Progressivement, des

populations successives de fibres vont être à nouveau excitables, mais le degré d’excitabilité de

l’axone demeure réduit par rapport à l’état basal, cet état définit la PRR. Dans ce cas, un potentiel

d’action ne peut être obtenu que si le degré de sollicitation membranaire est supérieur au seuil

d’excitabilité basale. Durant cette période, l’amplitude de la réponse sera donc proportionnelle au

nombre de fibres ayant récupéré leur excitabilité normale.

3.2.1.2. Périodes supernormale et sous-normale tardive

Au-delà de la période réfractaire relative, le stockage du courant sous la gaine de myéline

(espaces inter-nodaux) est responsable d’une dépolarisation secondaire prolongée rendant l’axone

surexcitable. Cette période de supernormalité, définie par une réduction de l’intensité de

stimulation permettant d’obtenir un potentiel d’action musculaire d’amplitude donnée (Kiernan et

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al., 1996), est maximale pour un intervalle inter-stimuli d’environ 7 ms (Kiernan et al., 1996; Lin

et al., 2000a). La sortie d’ions potassium qui résulte de l’ouverture concomitante des canaux

potassiques rapides paranodaux dépendants du potentiel diminue cet influx dépolarisant et

constitue l’un des facteurs de régulation de la période supernormale (Barrett et Barrett, 1982;

Baker et al., 1987).

Suite à cette majoration transitoire, une nouvelle réduction de degré d’excitabilité survient pour

des intervalles inter-stimuli plus importants, au delà de 15 ms (Krishnan et Kiernan, 2005). Cette

période sous-normale tardive, maximale environ 40 ms après la propagation du potentiel initial,

reflète le fonctionnement des canaux potassiques lents nodaux (Krishnan et Kiernan, 2005).

Cependant, un nombre extrêmement limité de travaux fait cas de ce paramètre (Krishnan et

Kiernan, 2005), qui passe pour être fluctuant et inconstant (Guihéneuc, 2004).

3.2.2. Techniques d’exploration

Une méthode de neurostimulation permettant l’investigation du cycle d’excitabilité consiste à

appliquer deux stimuli en faisant varier l’intervalle séparant les deux stimulations. Les techniques

sont classiquement réparties en deux catégories selon que les sollicitations sont appliquées sur un

seul site (paradigme de double choc) ou deux sites (paradigme de collision) de stimulation sur le

trajet du nerf.

3.2.2.1. Techniques de double choc

Les méthodes de « double choc », les plus simples et les plus anciennement utilisées (Krnjevic et

al., 1955; Gilliatt et Willison, 1963), comprennent un premier choc (stimulus conditionnant)

d’intensité supra-maximale, dépolarisant l’ensemble des fibres nerveuses, et un second choc

(stimulus test), d’intensité identique ou sous-maximale, délivré selon un délai variable après le

premier choc, ce délai définissant l’intervalle inter-stimuli. Pour estimer la période réfractaire, les

réponses obtenues au choc test conditionné sont comparées à la réponse de référence obtenue au

choc test non-conditionné (c'est-à-dire appliqué de façon isolée) et mesurée préalablement. Pour

apprécier spécifiquement la réponse au choc test, la réponse propre au stimulus conditionnant (qui

a également été mesurée auparavant) est soustraite de la réponse au double choc. Cette méthode

d’analyse par soustraction sous-entend le fait que les fibres conditionnées par le double choc

soient bien les mêmes que celles activées par le seul stimulus conditionnant. Si le choc test

survient pendant la période réfractaire absolue qui suit le choc conditionnant, il ne produira

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aucune réponse (« blocking »). Si le choc test survient pendant la période réfractaire relative qui

suit le choc conditionnant, il évoquera une réponse, mais qui sera affectée par rapport à la réponse

de référence, en amplitude, en latence ou en seuil d’obtention. (Chacune des méthodes d’analyse

sera développée plus en détail §3.2.3, p19). Cette technique permet donc d’établir, au point de

stimulation: d’une part la durée de la période réfractaire absolue minimale, définie par le premier

intervalle inter-stimuli permettant l’obtention d’une réponse au second choc; d’autre part, la durée

de la période réfractaire relative, qui est définie par la récupération d’une amplitude de réponse au

second choc similaire à l’amplitude de la stimulation test non conditionnée.

Les techniques d’enregistrement décrites ci-dessus proposant une stimulation du nerf moteur

entier, en un site distal, avec un recueil du PAC sur un muscle cible, d’autres phénomènes que

l’excitabilité propre des axones moteurs interviennent, comme la transmission de l’excitation au

niveau des jonctions neuromusculaires, l’excitabilité des membranes parajonctionnelles des fibres

musculaires (Guihéneuc, 2004) ainsi que les périodes réfractaires propres aux fibres musculaires

(Kopec et al., 1978). Il est donc pertinent de parler de période réfractaire neuromusculaire lorsque

les analyses portent sur l’étude des réponses musculaires suite à la stimulation du nerf moteur.

3.2.2.2. Techniques de collision

La première méthode de « collision » a été établie par Hopf (1962). Les techniques de collision

comprennent soit un seul choc à chaque site de stimulation (Borg, 1980), soit un double choc au

site proximal et un choc unitaire au site distal (Kimura 1976), soit deux doubles chocs,

proximaux et distaux, représentant la technique dite de « double collision », introduite par Ingram

et al. (1987). Nous ne décrirons que la technique de double collision, qui permet d’étudier les

propriétés d’excitabilité du nerf dans sa partie distale et non proximale. De fait, lors d’une étude

comparative (Ruijten 1994a), cette technique s’est montrée plus exacte et plus reproductible pour

évaluer la période réfractaire que la technique de collision simple qui avait été proposée par

Kimura (1976). Elle consiste à appliquer un double choc d’intensité supra-maximale aussi bien

au site proximal qu’au site distal, et à faire varier le délai espaçant les stimuli distaux, dans un

premier temps extrêmement bref puis progressivement incrémenté par palier de 0.16 ms (Ingram

et al., 1987). L’intervalle inter-stimuli proximal, quant à lui, demeure constant, de l’ordre de 4

ms, c’est-à-dire plus long que la durée théorique de la période réfractaire relative. Dans tous les

cas, le premier choc distal produit une réponse et déclenche une volée antidromique qui annule

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par collision l’influx descendant émis par le premier choc proximal. En revanche, l’influence du

second choc distal sur la réponse produite par le second choc proximal varie en fonction de

l’intervalle inter-stimuli distal. La réponse au second choc proximal est maximale si le second

choc distal est délivré pendant la période réfractaire absolue, puis elle diminue au fur et à mesure

de l’allongement de l’intervalle inter-stimuli distal par la sortie des fibres nerveuses de la période

réfractaire absolue au site de stimulation distal. En effet, dès qu’une fibre recouvre un certain

niveau d’excitabilité au second choc distal, sa stimulation détermine une volée antidromique

bloquant partiellement par collision l’influx descendant généré sur cette même fibre par le second

choc proximal. L’annulation complète de la réponse au second choc proximal est observée

lorsque toutes les fibres sont sorties de la période réfractaire absolue au site distal.

3.2.3. Méthodes d’analyse

A l’échelle d’un tronc nerveux, qui est composé de fibres ayant différentes propriétés

d’excitabilité, la période réfractaire absolue est révolue dès que les fibres les plus excitables

(celles qui récupèrent le plus vite) sont à nouveau excitables. Puis, la période réfractaire relative

se prolonge jusqu’à ce que l’ensemble des fibres retrouve une excitabilité normale. En ce qui

concerne la période réfractaire absolue, la méthode d’analyse dépend du protocole de stimulation,

« double choc » ou « double collision », comme cela a été précisé précédemment. Lorsque l’on

utilise une technique de double choc, la durée de la période réfractaire absolue correspond à la

valeur maximale de l’intervalle inter-stimuli pour laquelle aucune réponse ne peut être évoquée

par le second choc. Pour estimer la durée maximale de la période réfractaire absolue prenant en

compte les fibres qui récupèrent le moins vite, il faut avoir recours à une technique de collision.

En effet, l’influx évoqué par la stimulation proximale ne sera totalement bloqué par collision que

lorsque toutes les fibres nerveuses auront quitté la période réfractaire absolue au point de

stimulation distal. Il est ainsi possible de déterminer la distribution des périodes réfractaires

absolues entre des valeurs minimale et maximale, ce qui augmente la sensibilité diagnostique de

ce paramètre électrophysiologique en pratique clinique (Ruijten et al., 1994b).

Alors que la période réfractaire absolue n’est caractérisée que par sa durée, la période réfractaire

relative, en revanche, peut être étudiée soit en estimant sa durée, soit en calculant le pourcentage

de « réfractorité » pour un intervalle inter-stimuli donné, habituellement 2 ms (cf la revue de

Burke, 2001). Des intervalles inter-stimuli légèrement plus importants (de l’ordre de 2.5 ms) ont

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aussi été utilisés dernièrement (Krishnan et Kiernan, 2005). De plus, bien qu’une technique de

double choc soit toujours utilisée, différentes méthodes d’analyse sont envisageables pour

quantifier la période réfractaire relative, basées soit sur les variations d’amplitude ou de latence

de la réponse évoquée par le second choc délivré à une intensité donnée (Kopec et al., 1978;

Tackman et Lehman 1974), soit sur la détermination du seuil d’intensité nécessaire au second

choc pour produire une réponse d’une amplitude donnée (Kiernan et al., 1996).

De même, la période supernormale, définie par une majoration de l’amplitude de la réponse à la

stimulation test est généralement déterminée pour un intervalle inter-stimuli de 7 ms et exprimée

en pourcentage d’amplitude de la réponse test de référence.

L’étude des variations d’amplitude de la réponse au second choc en fonction de l’intervalle inter-

stimuli est d’application facile mais d’interprétation délicate. En effet, au cours de la période

réfractaire relative, la vitesse de conduction de l’influx nerveux est ralentie, augmentant la

dispersion temporelle des réponses et modifiant de ce fait les valeurs d’amplitude des réponses

évoquées: le calcul de l’aire serait plus précis que la mesure de l’amplitude pic-à-pic, car moins

influencé par la dispersion des réponses (Kopec et al., 1978). Par ailleurs, lorsqu’il s’agit

d’étudier la période réfractaire d’un nerf moteur en enregistrant les réponses évoquées

musculaires, les périodes réfractaires propres aux fibres musculaires interviennent également de

façon majeure (Kopec et al., 1978). Le recueil des réponses directes des nerfs évite ce biais, mais

n’est réalisable que pour un nerf sensitif ou un nerf mixte (Kopec et al., 1978).

L’observation d’un ralentissement de conduction au cours de la période réfractaire relative est à

l’origine des méthodes basées sur la mesure de la latence de la réponse au second choc, la

normalisation de la latence correspondant à la sortie de la période réfractaire relative des fibres de

gros diamètre qui récupèrent le plus vite. En revanche, la normalisation de l’amplitude de la

réponse à la stimulation test (second choc) témoigne de la récupération d’une excitabilité normale

de l’ensemble des fibres nerveuses au site de stimulation, y compris des fibres récupérant le

moins vite. Ceci rend compte de valeurs de période réfractaire relative systématiquement plus

courtes par une méthode d’analyse des latences comparée à une méthode d’analyse des

amplitudes (Tackmann et Lehman, 1974; Kopec et al., 1978). Enfin au cours de l’évaluation des

paramètres d’excitabilité par méthode de « threshold tracking », la période réfractaire relative

correspond à une élévation du seuil d’obtention des réponses, tandis que la supernormalité se

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définit comme une réduction de ce seuil. Les méthodes de mesure des seuils sont rarement

utilisées pour déterminer la durée de la période réfractaire, et servent plutôt à calculer le niveau

d’excitabilité pour deux intervalles inter-stimuli donnés, par exemple 2 ms pour l’étude de la

période réfractaire relative et 7 ms pour l’étude de la supernormalité (cf la revue de Burke, 2001).

En résumé, la technique de double collision permet d’estimer la distribution des valeurs de

période réfractaire absolue pour l’ensemble des fibres, mais ne donne aucun

renseignement sur les périodes réfractaire relative, supernormale et sous-normale

tardive. En revanche, les techniques de double choc ne définissent que la valeur

minimale de période réfractaire absolue des fibres qui récupèrent le plus vite et

permettent également d’explorer la récupération des fibres qui récupèrent le plus

lentement (i.e., période réfractaire relative maximale), ce qui permet d’observer

l’étendue de la distribution des périodes réfractaires. Par ailleurs, au cours de la

période de supernormalité, se produit une potentialisation de l’amplitude de la

réponse au deuxième choc. Afin de pouvoir effectivement apprécier ce gain

d’amplitude, on comprend aisément que seule la technique de double choc sous-

maximal est applicable. Chaque paramètre requiert donc l’utilisation de

techniques adaptées pour l’explorer. Aussi, au cours de nos travaux, nous avons

guidé notre choix de méthodes d’exploration spécifiquement en fonction des

éléments que nous souhaitions évaluer.

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22

3.2.4. Modification du cycle d’excitabilité chez les patients

3.2.4.1. Période réfractaire

Bien que la plupart des études du cycle d’excitabilité aient été menées chez le sujet sain, dans un

but de caractérisation physiologique, quelques applications à la pathologie ont néanmoins permis

de décrire des anomalies d’excitabilité nerveuse périphérique, essentiellement de période

réfractaire relative. De rares équipes ont suggéré une application systématique de ces évaluations

en neurophysiologie, mais ceci demeure très marginal (cf la revue de Boërio et al., 2004).

La majeure partie des évaluations a été menée avec la méthode de double choc sous-maximal.

Des patients souffrant d’atteintes métaboliques: neuropathies alcooliques (Alderson et Petajan,

1987; Raudino, 2002), diabétiques (Tackmann et Lehmann, 1980; Schütt et al., 1983; Borg, 1984;

Weigl et al., 1989; Braume, 1999; Raudino, 2002; Kuwabara, 2003; Mackel et Brink, 2003;

Krishnan et Kiernan, 2005) ou urémiques (Tackmann et al., 1974; Lowitzsch et al., 1981;

Krishnan et al., 2005, 2006) ont ainsi été étudiés. Plusieurs études ont également été menées chez

des patients présentant un syndrome du canal carpien (Tackmann et Lehmann, 1974; Gilliatt et

Meer, 1990). D’autres études ont porté sur des patients atteints d’un syndrome de Guillain-Barré

(SGB) de forme axonale (AMAN) ou démyélinisante (AIDP) (Kuwabara et al., 2002, 2003), de

polyradiculonévrite chronique (PRNC) (Capplelen-Smith et al., 2001; Sung et al., 2004) ou de

neuropathie motrice multifocale à bloc de conduction (MMN) (Cappelen-Smith et al., 2002a;

Kiernan et al., 2002). Enfin la période réfractaire a été estimée chez des patients présentant une

SEP (Hopf et Eysoldt, 1978) ou une SLA (Bostock et al., 1995; Mogyoros et al., 1998). La

plupart des travaux plus anciens tendent à montrer que la période réfractaire relative est

significativement allongée chez tous ces patients, en dehors de certaines situations cliniques que

nous allons détailler ci-après.

Tout d’abord les investigations récentes menées chez les patients diabétiques ont mis en évidence

un raccourcissement de la période réfractaire absolue (Kuwabara, 2003; Mackel et Brink, 2003;

Krishnan et Kiernan, 2005) sans modification des vitesses de conduction nerveuse (Kuwabara,

2003; Mackel et Brink, 2003). La faible concentration d’ions potassium chez les patients

présentant une neuropathie diabétique (plus particulièrement chez les insulino-dépendants)

pourrait induire une hyperpolarisation de la membrane et de ce fait un raccourcissement de la

période réfractaire. Une même réduction de la durée de période réfractaire mise en évidence par

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Krishnan et Kiernan (2005) s’accompagnait de réductions du pourcentage de supernormalité et de

la période sous-normale tardive, qui selon les auteurs, témoigneraient plutôt d’une dépolarisation

membranaire résultant d’une réduction de l’activité des pompes Na+/K+ (Wahren et al., 2000).

Par ailleurs, les patients atteints de neuropathies périphériques démyélinisantes aiguës ou

chroniques (PRNA et PRNC) se distinguent par une durée de période réfractaire normale

(Cappelen-Smith et al., 2002a; Kuwabara et al., 2002, 2003). Il en est de même pour les patients

présentant une forme démyélinisante de la maladie de Charcot Marie Tooth (CMT1A) (Nodera et

al., 2004).

Enfin, on recense uniquement trois études dédiées à l’exploration de la période réfractaire dans

les pathologies musculaires (Dillmann et al., 1996, 1998; Raudino, 2002). Les résultats divergent

selon les techniques d’investigation.

3.2.4.2. Périodes supernormale et sous-normale tardive

L’étude la période de supernormalité a été menée chez des patients souffrant de neuropathie

diabétique (Krishnan et Kiernan, 2005), urémique (Krishnan et al., 2005, 2006), de PRNC

(Cappelen-Smith et al., 2000, 2001, 2002a), de MMN (Cappelen-Smith et al., 2000, 2002a;

Kiernan et al., 2002) et de SEP (Eisen et al., 1982; Shefner et al., 1992). L’ensemble de ces

études tend à montrer une réduction du pourcentage de supernormalité chez les patients. Seules

les investigations conduites par Kiernan et al. (2002) au cours des MMN ont mis en évidence une

majoration du pourcentage de supernormalité chez les patients. En revanche, il semblerait que les

patients CMT1A ne présentent aucune anomalie de la période supernormale (Nodera et al.,

2004). Enfin, une récente étude menée chez des patients atteints de SLA a mis en évidence une

majoration de la supernormalité par rapport aux témoins (Vucic et Kiernan, 2006).

Concernant la sous-normalité tardive, elle est réduite au cours des neuropathies diabétique

(Krishnan et Kiernan, 2005) et urémique (Krishnan et al., 2005) mais aussi dans les PRNC

(Cappelen-Smith et al., 2001). Par contre les patients qui présentent un SGB, de forme axonale ou

démyélinisante, ont une période sous-normale tardive normale (Kuwabara et al., 2002, 2003).

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3.3. Courbe stimulus / réponse

3.3.1. Définition - Technique d’exploration - Méthode d’analyse

Cette technique, initialement élaborée par Brismar (1985), consiste à estimer les intensités de

stimulation nécessaires (intensités-seuils) pour obtenir un PAC d’une amplitude donnée,

correspondant à divers pourcentages de Mmax. Il en résulte une « courbe stimulus / réponse » qui

est classiquement établie pour deux durées de choc distinctes: 0.2 et 1.0 ms. Différents

paramètres peuvent être pris en compte, comme l’intensité de stimulation permettant d’obtenir

une réponse d’une amplitude équivalant à 10, 50 et 90 % de l’amplitude maximale (i10, i50, i90,

respectivement), un rapport dérivant des intensités de stimulation permettant d’obtenir des

réponses d’amplitude équivalant respectivement à 90 % et 10 % de l’amplitude maximale est

déterminé selon la formule [ ]

10

1090

i

ii − définie par Brismar (1985). Cet index reflète le nombre et le

diamètre des fibres excitables. Un autre paramètre analysé est la pente des courbes stimulus /

réponse. Par ailleurs, ces courbes peuvent être encore étudiées en normalisant les intensités de

stimulation par rapport à i50, valeur représentant le seuil moyen d’excitabilité axonale (Kiernan et

al., 2000).

3.3.2. Modifications de la courbe stimulus / réponse chez les patients

Les valeurs d’i50 peuvent s’élever pour de nombreuses raisons (modification des propriétés

nodales, augmentation de la capacité électrique (« capacitance ») par l’œdème endoneural ou la

démyélinisation, perte en grosses fibres). La pente des courbes stimulus / réponse (normalisées ou

non) renseigne plutôt sur la distribution de ces seuils, et sera donc augmentée en cas de perte

axonale homogène et possiblement diminuée dans les autres situations pathologiques (Lefaucheur

et al., 2006).

En pratique clinique, cette méthode apporte des éléments en faveur de l’implication de

dysfonctions internodales. Des anomalies de la courbe stimulus / réponse ont été mises en

évidence au cours des neuropathies diabétique (Brismar, 1985) ou urémique (Brismar, 1985;

Krishnan et al., 2005), des PRNC (Meulstee et al., 1997; Cappelen-Smith et al., 2001; Kuwabara

et al., 2002; Sung et al., 2004) et de MMN (Yokota et al., 1996; Cappelen-Smith et al., 2002a;

Kiernan et al., 2002; Priori et al., 2002) et des formes axonale (Kuwabara et al., 2002) et

démyélinisante (Meulstee et al., 1997; Kuwabara et al., 2002) de SGB. Ces études tendent

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généralement à montrer une augmentation marquée des intensités seuils caractérisée par un

décalage des courbes stimulus / réponse vers la droite. Cette réduction de l’excitabilité

s’accompagne d’une diminution de la pente de la courbe stimulus / réponse dans le SGB et les

PRNC. En revanche, les résultats concernant les MMN sont controversés, ne montrant pas de

différence par rapport aux sujets sains (Cappelen-Smith et al., 2002a), voire même une pente plus

importante (Kiernan et al., 2002).

3.4. Courbe intensité / durée

3.4.1. Définition - Technique d’exploration - Méthode d’analyse

Les premiers enregistrements ont été réalisés chez l’animal, tant in vivo que sur des modèles

d’axones myélinisés (Bostock, 1983) puis adaptés chez l’homme (Mogyoros et al., 1996). Le but

de cette méthode est de déterminer l’intensité de stimulation nécessaire (seuil) pour obtenir un

potentiel d’une amplitude donnée en fonction d’une durée de stimulation variable (Mogyoros et

al., 1996). On comprend implicitement que lorsque la durée d’un stimulus s’allonge, le courant

nécessaire à l’obtention d’un potentiel d’amplitude donnée diminue, mais selon une relation

caractéristique de l’état d’excitabilité des fibres nerveuses (Mogyoros et al., 1999). Cette relation

intensité / durée peut être décrite par deux paramètres (Figure 5): la rhéobase et la constante de

temps τ (qui correspond à la chronaxie si la loi de Weiss est respectée).

2.8

1.4

2.1

0.7

3.5

0.0

0.0 0.40.2 0.6 0.8 1.0 1.2

Temps (ms)

Rhéobase (mA)

Inte

nsité

(m

A)

Chronaxie(ms)

2 x Rhéobase

2.8

1.4

2.1

0.7

3.5

0.0

0.0 0.40.2 0.6 0.8 1.0 1.2

Temps (ms)

Rhéobase (mA)

Inte

nsité

(m

A)

Chronaxie(ms)

2 x Rhéobase

Figure 5. Paramètres de chronaxie et rhéobase définis à partir de la courbe intensité / durée. (« Courtesy of Pr. JP. Lefaucheur »).

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26

La rhéobase est l’intensité de stimulation qui correspondrait à un stimulus d’une durée infinie sur

la courbe intensité / durée. La chronaxie est la durée de stimulation correspondant à une intensité

double de celle de la rhéobase sur la courbe intensité / durée (Bostock et al., 1998). Ces

paramètres reflètent les propriétés d’excitabilité de la membrane axonale, principalement au

niveau nodal, et dépendent notamment de l’importance des courants sodiques persistants. Ils

diffèrent entre les axones moteurs et sensitifs (Panizza et al., 1992; Mogyoros et al., 1996;

Kiernan et al., 2001). Les axones sensitifs sont caractérisés par une plus faible rhéobase

(Mogyoros et al., 1996; Bostock and Rothwell, 1997) et des valeurs de chronaxie plus élevées,

traduisant l’expression d’un plus grand nombre de canaux sodiques lents dans les afférences

sensitives cutanées. En effet, ce courant constitue environ 2.5 % du flux de sodium total pour un

axone sensitif et seulement 1 % pour les axones moteurs (Bostock et Rothwell, 1997). Ainsi

l’influx de courant requis pour assurer la conduction nerveuse est moins important pour une fibre

sensitive qu’une fibre motrice (Kiernan et al., 2001).

3.4.2. Courbe intensité / durée chez les patients

Les patients souffrant d’atteinte métabolique, à type neuropathie diabétique (Kiernan et Krishnan,

2005; Misawa et al., 2005) ou urémique (Krishnan et al., 2005), présentent des altérations de la

courbe intensité / durée, caractérisées par une réduction de la chronaxie associée à une

augmentation de rhéobase. Les valeurs de chronaxie et de rhéobase enregistrées au cours de

l’exploration des neuropathies dysimmunitaires permettent d’identifier des caractéristiques

physiologiques propres à chaque entité clinique. Ainsi, les patients présentant un SGB, de forme

démyélinisante ou axonale, ont des valeurs de chronaxie normales (Kuwabara et al., 2002). En

revanche, au cours des PRNC, une réduction quasiment systématique de la chronaxie, associée à

une augmentation de la rhéobase sont mises en évidence (Cappelen-Smith et al., 2000, 2001,

2002a). Seule une équipe a infirmé ces résultats et démontré la normalité de la chronaxie dans les

PRNC (Sung et al., 2004). Dans les MMN enfin, la rhéobase est également augmentée (Kiernan

et al., 2002; Priori et al., 2002), mais les valeurs de chronaxie divergent selon les études, montrant

une augmentation (Cappelen-Smith et al., 2000), une réduction (Priori et al., 2002) ou une

normalité des valeurs (Cappelen-Smith et al., 2002a; Priori et al., 2002).

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27

Mogyoros et al. (1997a) ont mis en évidence l’importance de ces enregistrements dans le cadre de

l’examen de polyneuropathies. La rhéobase est augmentée dans le cadre du syndrome du canal

carpien au site de la lésion (Mogyoros et al., 1997a), tandis que la chronaxie est augmentée dans

la SLA (Vucic et Kiernan, 2006). Enfin, la rhéobase et la chronaxie sont normales chez les

patients CMT1A (Nodera et al., 2004).

3.5. Hyperpolarisation dépendante de l’activité

3.5.1. Définition

Différents phénomènes peuvent modifier l’excitabilité axonale. Nous traiterons de l’effet des

contractions volontaires ou évoquées et de l’ischémie.

Les mesures d’excitabilité nerveuse périphérique peuvent être évaluées avec intérêt avant et après

un effort en contraction volontaire soutenue (Vagg et al., 1998). Un effort maximal maintenu une

minute induit des modifications de l’excitabilité axonale persistant 10 à 15 minutes après l’effort.

Ces perturbations s’expriment par l’augmentation du seuil d’excitabilité et de la supernormalité,

tandis que la réfractorité et la chronaxie sont réduites. Ces modifications reflètent typiquement un

état d’hyperpolarisation axonale (Bostock et Bergams, 1994; Kiernan et al., 1997a; Mogyoros et

al., 1997b), qui est dépendant de l’activité puisque les perturbations sont d’autant plus

importantes que la durée de la contraction est longue. A titre illustratif, notons que des efforts

tenus 15, 30 et 60 s requièrent des augmentations respectives de l’intensité de stimulation de 15,

19 et 29 % pour atteindre le potentiel d’action d’amplitude donnée (Vagg et al., 1998). Cette

hyperpolarisation membranaire résulterait essentiellement de la mise en jeu excessive des pompes

Na+/K+ suite à l’important influx de sodium intra-axonal survenu pendant l’exercice.

Un phénomène comparable d’hyperpolarisation post-activité peut être obtenu en appliquant des

trains de stimuli à haute fréquence (de 20 à 200 Hz) sur des troncs nerveux in vivo ou des fibres

nerveuses in vitro (Bostock et Grafe, 1985; Morita et al., 1993; Bostock et Bergams, 1994; Miller

et al, 1995; Kiernan et al., 1997b; Lin et al., 2000a; Kiernan et al., 2004). L’importance de

l’hyperpolarisation est ici encore dépendante du degré de sollicitation. A titre d’exemple, les

perturbations maximales surviennent pour un train de 10 stimuli d’une durée de 0.1 ms appliqué à

une fréquence pouvant atteindre 200 Hz (Taylor et al., 1992). Par ailleurs, les fibres sensitives

semblent moins sujettes à l’hyperpolarisation post-activité du fait d’une meilleure efficacité des

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28

courants de rectification entrante (iNap et iH) et des pompes Na+/K+ (Vagg et al., 1998; Kiernan

et al., 2004).

Une autre manoeuvre de sensibilisation des mesures d’excitabilité consiste à produire une

ischémie nerveuse prolongée. Après quelques minutes, l’ischémie engendre une dépolarisation

axonale, notamment en raison d’une inactivation prolongée des canaux sodiques qui se sont

ouverts et de l’inhibition des pompes Na+/K+ (Bostock et al., 1991; Mogyoros et al., 1997b). Cette

dépolarisation s’accompagne de diverses modifications des paramètres d’excitabilité (diminution

des seuils de réponse et de la supernormalité, augmentation de la réfractorité et de la chronaxie).

Ces manifestations sont radicalement inverses de celles décrites précédement dans le cas

d’hyperpolarisation post-activité (Kiernan et Bostock, 2000). Cette accumulation intra-axonale

d’ions sodium altère les conductions nerveuses, pouvant même générer un bloc de conduction. En

revanche, à la levée de l’ischémie, les pompes Na+/K+ deviennent hyperactives, produisant une

franche hyperpolarisation post-ischémique, alors comparable à l’hyperpolarisation post-activité.

3.5.2. Hyperpolarisation post-activité et pathologies

Les effets de l’activité ou de l’ischémie dans les situations pathologiques n’ont fait l’objet que de

rares études. Deux études menées chez les patients atteints de PRNC relatent un moindre effet

dépolarisant de l’ischémie associé à une hyperpolarisation post-ischémie plus faible par rapport

aux témoins (Cappelen-Smith et al., 2000, 2002b). En revanche, les évaluations effectuées chez

des patients présentant une MMN sont contradictoires. La même équipe de recherche a, dans un

premier temps, montré une tendance à la réduction de l’hyperpolarisation post-ischémie chez les

patients MMN (Cappelen-Smith et al., 2000), pour ensuite infirmer ces données et démontrer une

parfaite normalité de la dépolarisation due à l’ischémie et de l’hyperpolarisation post-ischémie

(Cappelen-Smith et al., 2002b).

3.6. Electrotonus

3.6.1. Définition - Méthode de mesure

La technique de l’électrotonus consiste à appliquer un courant hyperpolarisant ou dépolarisant de

longue durée (généralement 100 ou 200 ms) et infra-liminaire (ne permettant pas la genèse du

potentiel d’action). L’objectif est d’altérer la différence de potentiel le long de la membrane

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29

axonale (entre deux nœuds de Ranvier) et donc l’état d’excitabilité de l’axone (Kiernan et al.,

2000).

Le courant dépolarisant génère un effet comparable à celui provoqué par un stress ischémique

tandis que le courant hyperpolarisant permet de créer des conditions semblables aux modalités

post-exercice ou post-ischémique (§3.5.1, p27) sous réserve d’une différence concernant la phase

de sous-normalité tardive, sensible aux courants polarisants et non à l’ischémie (Kiernan et

Bostock, 2000).

Cette méthode d’investigation permet d’apprécier in vivo chez l’homme les capacités

d’accomodation de l’excitabilité d’un nerf périphérique tant moteur (Kiernan et Bostock, 2000)

que sensitif (Lin et al., 2000b), qui dépendent notamment de la mise en jeu de divers canaux

potassiques au niveau de l’internode, de canaux sodiques lents et de canaux de rectification

entrante, le tout dépendant du niveau de potentiel membranaire de repos (Lefaucheur et al., 2006).

3.6.2. Effets de l’électrotonus chez les patients

Les méthodes d’électrotonus ont été appliquées à des patients souffrant de neuropathie diabétique

(Quasthoff et al., 1995; Horn et al., 1996), métabolique (Krishnan et al., 2005) ou toxique

(Schilling et al., 1997). D’une manière générale, la récupération à l’issue d’un courant

hyperpolarisant appliqué sur les axones moteurs et sensitifs chez ces patients est significativement

plus lente par rapport à celle des sujets sains (Horn et al., 1996). Cette défaillance est imputable à

des anomalies concernant les propriétés des courants de rectification entrante (iNap et iH). Bien

que plusieurs hypothèses aient été avancées, les mécanismes physiopathologiques responsables

de l’altération des courants de rectification entrante demeurent encore inconnus à l’heure actuelle

(Horn et al., 1996). Cependant, les anomalies d’excitabilité décelables par électrotonus chez les

patients atteints de neuropathie toxique apparaissent plus précocément que les premiers signes

cliniques neurologiques (Schilling et al., 1997).

L’effet de courants dépolarisants ou hyperpolarisants, appliqués chez des patients présentant un

SGB de forme axonale ou démyélinisante, est identique à celui enregistré chez les sujets témoins

sains (Kuwabara et al., 2002; Sung et al., 2004). Des données similaires ont été observées dans

les PRNC (Cappelen-Smith et al., 2001). Seule l’étude de Sung et al. (2004) témoigne d’une

majoration de l’effet du courant hyperpolarisant chez les patients présentant une PRNC. Les

résultats sont moins homogènes dans l’évaluation des MMN. Tandis que Cappelen-Smith et al.

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30

(2002a) ont mis en évidence une parfaite normalité des effets produits par l’électrotonus, la même

année, Kiernan et al. attestaient au contraire d’une augmentation de l’effet des courants tant

hyperpolarisants que dépolarisants.

Enfin, les enregistrements réalisés chez des patients souffrant de SLA témoignent d’une meilleure

accommodation et de changements de seuils plus importants après le passage de courants

dépolarisants ou hyperpolarisants (Bostock et al., 1995; Horn et al., 1996; Nakata et al., 2006). Il

semblerait que le déséquilibre de la balance entre les ions sodium et potassium soit à l’origine de

la dépolarisation anormale, qui induirait une augmentation des seuils d’excitabilité par

inactivation des canaux sodiques (Bostock et al., 1995). On retrouve également cette

augmentation des seuils d’excitabilité lorsque l’électrotonus est appliqué chez des patients atteints

de CMT1A (Nodera et al., 2004).

Conclusion

L’excitabilité nerveuse périphérique est un facteur physiologique sensible aux conditions

environnantes. Elle varie également selon le nerf et le muscle étudiés: nerf sensitif ou moteur

(Kiernan et al., 1996; Bostock et al., 1998; Burke et Gandevia, 1999), membre supérieur ou

inférieur (Weigl et al., 1989; Kuwabara et al., 2000; Lin et al., 2000a, b). Les modifications

dépendent aussi du site de stimulation, distal ou proximal (Bostock et al., 1991; Kugelberg,

1994).

Par ailleurs, l’ensemble de ces techniques de mesure d’excitabilité présente quelques limites

(Bostock et al., 1998). Tout d’abord, ces tests permettent une investigation du nerf en un point

précis, là où s’appliquent les stimulations. Ils ne sont donc ni utiles ni pertinents dans les cas de

neuropathies focales, à moins que les stimulations ne puissent s’appliquer au site même de la

lésion. Par ailleurs, ces mesures ne prennent pas en compte les axones qui soit ont dégénéré, soit

sont bloqués lorsqu’ils sont situés entre le site de stimulation et le site de recueil. Ainsi ces

mesures semblent être plus appropriées et révélatrices si elles sont employées dans les cas de

pathologies affectant le nerf de manière uniforme (telles que les neuropathies toxiques ou

métaboliques par exemple). De plus, d’un point de vue méthodologique, toute investigation du

fonctionnement des canaux ioniques exige un contrôle permanent de la température au site de

stimulation puisque le fonctionnement de ces canaux ioniques ainsi que celui des pompes sont

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31

extrêmement dépendants de la température (Bostock et al., 1998; Burke et al., 1999; Kiernan et

al., 2000, 2001). Il est à noter que dans la plupart des études, la température cutanée est comprise

entre 32 et 34°C.

L’étude de l’excitabilité nerveuse périphérique est liée à la mise en jeu de nombreux

processus physiologiques (activité des canaux ioniques, maintien du potentiel de

membrane...) (Figure 6). Au delà de l’utilisation ponctuelle d’une méthode, la

réalisation d’une évaluation multimodale de l’excitabilité nerveuse, permettant

d’appréhender de manière globale la dynamique de fonctionnement de divers

canaux ioniques, des pompes électrogéniques Na+/K+ et du potentiel membranaire,

est fortement recommandée.

chronaxie

Na+Na+

K+ K+ K+K+ K+ K+INat

IKf

INap

3Na+

2K+

pompepompeIKs IKs

IH

réfractorité

super-normalité

rhéobase

i50

i90/i10 hyperpolarisation

post-sous-normalité

tardive

accomodation à la dépolarisation

accomodation à l’hyperpolarisationchronaxie

Na+Na+

K+ K+ K+K+ K+ K+INat

IKf

INap

3Na+

2K+

pompepompeIKs IKs

IH

réfractorité

super-normalité

rhéobase

i50

i90/i10 hyperpolarisation

post-activitésous-normalité

tardive

accomodation à la dépolarisation

accomodation à l’hyperpolarisationchronaxie

Na+Na+

K+ K+ K+K+ K+ K+INat

IKf

INap

3Na+

2K+

pompepompeIKs IKs

IH

réfractorité

super-normalité

rhéobase

i50

i90/i10 hyperpolarisation

post-sous-normalité

tardive

accomodation à la dépolarisation

accomodation à l’hyperpolarisationchronaxie

Na+Na+

K+ K+ K+K+ K+ K+INat

IKf

INap

3Na+

2K+

pompepompeIKs IKs

IH

réfractorité

super-normalité

rhéobase

i50

i90/i10 hyperpolarisation

post-activitésous-normalité

tardive

accomodation à la dépolarisation

accomodation à l’hyperpolarisation

Figure 6. Présentation des différents paramètres d’excitabilité nerveuse périphérique et des canaux ioniques spécifiquement associés à leurs propriétés. (« Courtesy of Pr. JP. Lefaucheur »).

Le tableau 1 rapporte les principales données de la littérature concernant les anomalies

d’excitabilité spécifiques à chacune des pathologies.

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33

Pathologie Durée PR %PR %SN Période

sous-normale tardive

Courbe Stimulus/ Réponse

Courbe intensité/durée Chronaxie Rhéobase

Hyperpo-larisation post-activité

Ischémie Electrotonus dépolarisant

Electrotonus hyperpo-larisant

Références

SEP Augmentée Hopf et

Eysoldt (1978)

Diminué Eisen et al. (1982)

SLA Augmenté Augmentée Vucic et

Kiernan (2006)

Augmentée Augmentée Nakata et al. (2002)

CMT1A Normale Augmenté Normal Normale Normale Augmentée Augmentée Nodera et

al. (2004)

AMAN Normale Augmenté Normal Normale Augmenté

(i50) Pente diminuée

Normale Normale Normale Kuwabara et al. (2002)

Normale Augmenté Normal Normale Kuwabara et al. (2003)

AIDP Normal

(i90) Meulstee et

al. (1997)

Normale Normal Normal Normale Augmenté (i50) Pente diminuée

Normale Normale Normale Kuwabara et al. (2002)

Normale Normal Normal Normale Kuwabara et al. (2003)

Normale Normale Sung et al. (2004)

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34

Pathologie Durée

PR %PR %SN Période

sous-normale tardive

Courbe Stimulus/ Réponse

Courbe intensité/durée Chronaxie Rhéobase

Hyperpo-larisation post- activité

Ischémie Electrotonus dépolarisant

Electrotonus hyperpo-larisant

Références

PRNC Augmenté (i90) Pente diminuée

Meulstee et al. (1997)

Diminué Diminuée Diminuée Cappelen-

Smith et al. (2000)

Normale Diminué Diminué Diminuée Augmenté (i50) Pente diminuée

Diminuée Augmentée Normale Normale Cappelen-Smith et al. (2001)

Diminué Augmenté (i50)

Diminuée Augmentée Diminuée Diminuée Cappelen-Smith et al. (2002b)

Normale Diminué Normal Diminuée Augmenté (i50)

Normale Normale Augmentée Sung et al. (2004)

MMN Augmenté (i100)

Yokota et al. (1996)

Normal Augmentée Cappelen-Smith et al. (2000)

Normale Normal Normal Normale Normal Normale Normale Normale Normale Normale Cappelen-Smith et al. (2002a)

Diminuée Normal Augmenté Normale Augmenté (i50) Pente augmentée

Normale Augmentée

Augmentée Augmentée Kiernan et al. (2002)

Augmenté (i100)

Diminuée Augmentée Priori et al. (2002)

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35

Pathologie Durée PR %PR %SN Période

sous-normale tardive

Courbe Stimulus/ Réponse

Courbe intensité/durée Chronaxie Rhéobase

Hyperpo-larisation post- activité

Ischémie Electrotonus dépolarisant

Electrotonus hyperpo-larisant

Références

Np Diabétiq

Augmentée Tackmann et Lehmann (1980)

Diminuée Diminué Diminuée Diminuée Krishnan et Kiernan (2005)

Np Urémiq

Augmentée Diminué Diminuée Shift à droite

Diminuée

Augmentée Diminue Diminue Krishnan et al. (2005)

Np Alcooliq

Augmentée Alderson et Petajan (1987)

DM PRA diminuée Dillmann

et al. (1996, 1998)

PRAaugmentée PRR normale

Raudino (2002)

Tableau 1. Principaux résultats obtenus concernant les propriétés d’excitabilité dans les différentes pathologies explorées, avec Durée PR: durée de la période réfractaire absolue (PRA) ou relative (PRR) selon les cas; %PR: pourcentage de réfractorité; %SN: pourcentage de supernormalité.

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37

4. Etude de l’activité myoélectrique

4.1. Physiologie de la contraction musculaire

La jonction neuromusculaire est constituée d’un élément présynaptique, la terminaison de l’axone

moteur, et d’un élément postsynaptique, la cellule musculaire. La stimulation d’un axone moteur

génère un influx nerveux qui se propage jusqu’à la terminaison axonale entraînant une

dépolarisation membranaire et l’ouverture des canaux calciques dépendants du potentiel. Les

vésicules de la terminaison nerveuse contenant l’acétylcholine (neurotransmetteur) sont

mobilisées et l’acétylcholine est libérée, par exocytose, dans la fente synaptique. L’acétylcholine

vient ensuite se fixer sur un récepteur musculaire qui lui est spécifique (le récepteur nicotinique à

l’acétylcholine), la fixation de deux molécules d’acétylcholine étant nécessaire pour provoquer

l’ouverture du canal cationique associé. Le récepteur musculaire à l’acétylcholine est composé de

cinq sous-unités. Il est situé dans la partie postsynaptique de la jonction neuromusculaire (Figure

7).

Si le seuil de déclenchement du potentiel d’action est atteint, l’ouverture du canal cationique

produit une dépolarisation et si celle-ci est suffisante, elle va provoquer l’ouverture des canaux

sodiques dépendants du potentiel (situés au fond des plis sous neuraux de la membrane

musculaire) et génère un potentiel d’action musculaire. Ce potentiel d’action se propage le long

Figure 7. La jonction neuromusculaire adulte. « Courtesy of Pr. J. Koenig ».

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38

du sarcolemme jusqu’au tubule T, active le récepteur à la dihydropyridine du tubule T, ce qui

engendre un changement de conformation du récepteur à la ryanodine qui lui fait face au niveau

du réticulum sarcoplasmique. Il en résulte une libération intra-cytosolique de calcium à partir des

réserves réticulaires. Les ions calcium se fixent sur la troponine C, entraînant un changement de

configuration du complexe troponine-tropomyosine au niveau du filament fin d’actine, et

démasquant les sites de fixation pour la myosine. De ce fait les têtes de myosine basculent et

viennent s’accrocher sur le filament fin, conduisant à un glissement des filaments fins et épais du

sarcomère les uns sur les autres, selon la théorie des filaments glissants (Huxley et Simmons,

1971) et donc à la contraction musculaire. Le processus qui s’étend de la genèse du potentiel

d’action à la phase de contraction musculaire s’appelle le couplage excitation / contraction

(Figure 8). La contraction musculaire peut résulter d’un effort volontaire (dépolarisation

physiologique à partir du corps cellulaire du motoneurone) ou d’une stimulation électrique

appliquée sur un nerf moteur (courcircuitant la commande centrale). Hormis les canaux sodiques

et calciques, les canaux chlore et potassiques sont également impliqués dans la physiologie de la

contraction musculaire. Les canaux chlore, situés dans la membrane de la fibre musculaire, ont

pour rôle le maintien et le retour du potentiel de membrane à sa valeur de repos après la

dépolarisation.

1 ms

5 mm

1 ms

5 mm

Figure 8. Evolution de la morphologie du potentiel d’action de fibre musculaire entre deux zones tendineuses. Configuration de recueil mono-polaire. La morphologie du PA varie en fonction de la situation de l’électrode par rapport à la jonction neuromusculaire (gé-nération) et les jonctions myo-tendineuses (extinction). L’extinction dans la structure tendineuse donne lieu à la présence d’ondes stationnaires non propagées. (D’après Hogrel, données non publiées).

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39

L’exploration du signal myoélectrique a fait l’objet d’une multitude de travaux à visée

physiologique pour observer les aspects structuraux et fonctionnels du système neuromusculaire

et à visée physiopathologique afin de caractériser les anomalies d'activation électrique musculaire

associées à une entité clinique donnée.

On distingue classiquement deux types d’examen, l’EMG à l’aiguille, invasif et l’EMG de

surface. L’enregistrement à l’aiguille est traditionnellement utilisé en neurophysiologie clinique

pour une application diagnostique. L’EMG de surface est une technique en plein essor utilisée

dans des problématiques de recherche, d’étude de la fatigue, ou kinésiologiques. Nous traiterons

ici uniquement l’EMG de surface.

4.2. L’EMG de surface

4.2.1. Définition

L’EMG de surface désigne les techniques d’enregistrement non invasives du signal

myoélectrique et les méthodes de traitement et d’analyse qui leur sont associées (Hogrel, 2006).

En contraction volontaire, le signal enregistré correspond à la sommation asynchrone temporelle

et spatiale des trains de potentiels d’action des unités motrices activées (Hogrel, 2006). Le

potentiel d’action de chaque unité motrice rend lui-même compte de la somme des potentiels

d’action des fibres simples la composant. En contraction évoquée par stimulation électrique ou

mécanique, il s’agit d’une sommation synchrone.

4.2.2. Rôle de l’EMG de surface

L’EMG de surface permet d’explorer les adaptations du système neuromusculaire au cours d’un

effort pour observer le recrutement croissant des unités motrices (recrutement intra-musculaire)

mais également le recrutement d’autres muscles (recrutement inter-musculaire). Une autre

adaptation très répandue est l’étude de la fatigabilité, dans le but d’analyser les modifications de

la réponse neuromusculaire induite par un exercice donné, selon les conditions de contraction

(statique ou dynamique), l’intensité de la tâche (maximale ou sous-maximale) et enfin la durée de

l’effort (brève ou prolongée).

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40

L’EMG de surface est très communément appliqué en physiologie du sport pour observer et

quantifier la plasticité du système neuromusculaire en fonction des modifications induites par un

exercice ponctuel ou un entraînement programmé sur plusieurs semaines. Son utilisation en

neurophysiologie clinique demeure en revanche assez marginale pour des applications

diagnostiques ou de suivi des pathologies.

4.2.3. Matériel d’évaluation

L’enregistrement peut être mené au moyen de différents types d’électrodes variant selon le mode

de contact et la forme avec diverses configurations d’enregistrement (monopolaire, bipolaire,

multiélectrodes).

4.2.3.1. Types d’électrodes

On distingue deux types d’électrodes, les électrodes sèches et les électrodes flottantes, utilisées

avec un gel conducteur Ag/AgCl. Leur forme est circulaire ou rectangulaire. Enfin, les électrodes

disponibles sont aussi de tailles variables.

4.2.3.2. Configurations d’enregistrement

Historiquement, la configuration d’enregistrement la plus utilisée était la configuration

monopolaire avec un montage «belly / tendon » (ou corps / tendon), une électrode étant fixée sur

le corps musculaire et l’autre à distance, sur une région électriquement inactive, généralement le

tendon (Harvey et Masland, 1941). Cette méthode de recueil offre une grande surface de

détection, mais a pour inconvénient d’être très sensible à la présence d’activité non propagée

(Hogrel et Duchêne, 2002).

Avec une configuration bipolaire, les deux électrodes sont disposées sur le muscle lui-même.

L’enregistrement est de type différentiel et les caractéristiques techniques actuelles permettent

d’obtenir un très bon rapport signal à bruit. En conséquence, ce mode de recueil est le plus

fréquemment employé.

Toutefois, il ne présente pas une sélectivité suffisante pour détecter l’activité isolée d’une unité

motrice. Le recrutement précis des unités motrices peut au contraire être défini par des

configurations plus complexes, multiélectrodes, telles que les électrodes Laplaciennes qui, en

augmentant la résolution spatiale, permettent la détection d’unités motrices unitaires.

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41

Il devient possible de suivre le battement d’une unité motrice ou encore d’observer le recrutement

croissant d’unités motrices au cours d’un mouvement en rampe (Hogrel, 2003). En revanche, le

volume de détection demeure limité (Hogrel et Duchêne, 2002). La grille d’électrode placée sur

le muscle est composée de cinq électrodes, une centrale et quatre périphériques (Figure 9), selon

des pondérations bien définies.

+4 -1

-1

-1

-1

Figure 9. Exemple de configuration des électrodes pour le système d’enregistrement à haute résolution spatiale, illustré par un signal recueilli au cours d’une contraction volontaire. (D’après Hogrel et Duchêne, 1999).

4.2.3.3. Paradigme expérimental et allure du signal.

De nombreux facteurs sont susceptibles de modifier l’allure du signal interférentiel ou du PAC.

• Les conditions environnementales: l’équipement, le type de montage (monopolaire ou

bipolaire), le type d’électrodes (forme et taille), leur localisation sur le muscle (proximité des

zones d’innervation et des tendons), la distance interélectrodes, l’amplificateur utilisé, ou les

caractéristiques de la carte d’acquisition sont autant de paramètres à prendre en compte.

La forme du PAC peut présenter des allures différentes selon la localisation des électrodes de

recueil. A proximité des jonctions neuromusculaires, on trouve une pente de dépolarisation plus

abrupte et à la fin, la repolarisation est marquée par la présence d’une onde stationnaire non

propagée due à l’extinction du signal dans les structures tendineuses (Hogrel, 2006). En

revanche, un placement à distance des jonctions neuromusculaires et myotendineuses permet de

recueillir une importante activité propagée (Ledoux et al., 2006).

• Le protocole expérimental: tant la préparation en amont (résistance cutanée, épaisseur des

tissus sous-cutanés) que le type même de contraction effectué influent l’allure du signal recueilli.

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42

• Les opérations de traitement menées pour interpréter les signaux, une fois les

enregistrements effectués, sont également prépondérantes. A titre illustratif, le choix du filtrage

est tout à fait déterminant. En effet, le signal est analysé sur une certaine bande de fréquence qui

doit être adaptée selon les caractéristiques de ce signal afin de conserver toute information

pouvant être contributive (Merletti et al., 1992). Par ailleurs, il est fréquent au cours des

enregistrements, de recueillir une activité parasite, le bruit. La fréquence classique d’apparition

du bruit est de 50 Hz. Aussi, dans ce cas, pour améliorer la qualité des signaux, on applique un

réjecteur de 50Hz, c’est à dire que l’on rejette le signal à cette fréquence.

De plus, la stimulation électrique appliquée sur le nerf moteur est associée à la présence d’un

artéfact de stimulation dont l’importance varie en fonction de la configuration des électrodes de

stimulation, et de la proximité entre le site de stimulation et le site de recueil. Cet artéfact vient

« contaminer » le PAC (Merletti et al., 1992). Il convient de le supprimer ou de le réduire au

maximum avant d’analyser les caractéristiques du PAC. La première technique de suppression de

l’artéfact fut élaborée par Freeman (1971), puis plusieurs techniques ont été successivement

développées, notamment par Knaflitz et Merletti (1988).

• Enfin, les paramètres purement morphologiques tels que l’architecture du muscle,

l’organisation spatiale des fibres ou leurs diamètres doivent également être considérés.

Face à ces nombreux facteurs confondants, il convient d’appliquer un protocole rigoureusement

identique pour assurer une certaine répétabilité des mesures.

4.2.4. Paramètres explorés

L’EMG de surface peut être analysé selon trois domaines d’exploration différents présentés ci-

dessous (Figure 10).

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43

T

R

1

0

Analyse temporelle

Analyse spectrale

Analyse de propagation

T

R

1

0T

R

1

0T

R

1

0

Analyse temporelle

Analyse spectrale

Analyse de propagation

Figure 10. Exemple de signaux traités selon les trois modes d’analyse; temporelle, spectrale et de propagation. (D’après Hogrel, données non publiées).

4.2.4.1. Analyse temporelle

Une stimulation électrique unitaire appliquée sur le nerf périphérique induit un PAC ou réponse

M, enregistré sur le muscle cible. En configuration Laplacienne, il est composé d’une première

phase de dépolarisation légère, puis un premier pic négatif, puis un second positif avant un retour

à l’état de base.

Lors de secousses unitaires évoquées électriquement, la réponse obtenue représente la somme des

potentiels d’action d’unités motrices (PAUM) recrutées. Trois paramètres sont généralement

retenus pour l’analyser:

• l’amplitude du PAC du pic négatif au pic positif

• la durée du PAC estimée entre le début et la fin du pic négatif

• l’aire totale du PAC

Lors d’un effort volontaire, on recueille un signal interférentiel. L’amplitude du signal est

analysée en calculant l’EMG intégré ou la « Root Mean Square » (RMS). Etant directement liée à

la puissance électrique du signal, la RMS est plus fréquemment employée.

4.2.4.2. Analyse spectrale

Le signal peut être décomposé en sinusoïdes simples par transformée de Fourrier. La densité

spectrale de puissance est considérée comme une distribution statistique, dont on peut calculer les

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44

fréquences moyenne et médiane. La fréquence moyenne du spectre de puissance (MPF)

(Lindstrom et al., 1970), est déterminée à partir de la formule suivante:

∫=

Fmax

0

Fmax

0

P(f)df

fP(f)df

MPF

La fréquence médiane du spectre de puissance (MDF) divise le spectre en deux régions de

puissances identiques (Stulen et DeLuca, 1981). Elle est déterminée comme suit:

∫∫ =

Fmax

0

MDF

0

P(f)df2

1P(F)df

L’analyse spectrale est généralement peu utilisée pour observer une PAC ou un PAUM. Mais elle

est très utilisée pour l’analyse d’un signal interférentiel dans le cas d’un effort fatigant

notamment.

4.2.4.3. Analyse de propagation

La vitesse de conduction étant directement liée aux propriétés de propagation myoélectrique du

signal, son estimation présente un très grand intérêt.

La vitesse de conduction est corrélée à plusieurs paramètres physiologiques:

• le type et le diamètre des fibres composant le muscle exploré (Andreassen et Arendt-

Nielsen, 1987).

• les concentrations ioniques, la valeur de pH et les fluides interstitiels (Brody et al., 1991).

• la fréquence de décharge des unités motrices, ainsi que, le cas échéant, la fréquence de

stimulation (Miller et Rinzel, 1981; Morimoto et Masuda, 1984).

• la température intramusculaire (Merletti et al., 1984; Bigland-Ritchie et al., 1992a).

• les changements de longueur musculaire lors de l’enregistrement (Bigland-Ritchie et al.,

1992b).

La mesure des vitesses de conduction peut être effectuée par des méthodes globales ou locales.

Plusieurs méthodes développées au cours des années 80 sont recensées dans la littérature. Elles

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45

varient par leurs domaines d’exploration et leur sensibilité. Seules les techniques de « cross-

correlation » (Naeije et Zorn, 1983) et de « pic à pic » (Schneider et al., 1989), méthodes les plus

répandues, seront présentées dans cet exposé.

La méthode de « cross-correlation » est la plus classiquement utilisée pour analyser un signal

interférentiel. Elle permet d’estimer l’évolution de la vitesse moyenne au cours du temps.

La vitesse de propagation au cours d’un PAC est estimée par une méthode de « cross-

correlation » globale et par une méthode de « pic à pic » (Figure 11). Au cours de l’analyse, on ne

garde que la partie négative du PAC, car elle contient la majorité de l’activité propagée (Ledoux

et al., 2006).

Les méthodes de « cross-correlation » et de « pic à pic » sont estimées à partir d’un algorithme.

Deux éléments importants sont à prendre en compte: la largeur de la fenêtre d’analyse et le

pourcentage « d’overlapping » (Hogrel et Duchêne, 2002). « L’overlapping » permet d’améliorer

l’efficacité de la détection du PAUM. Différents pourcentages (de 10 à 90 %) « d’overlapping »

ont été testés, et 50 % a été retenu comme optimal, notamment pour la détection des PAUM de

petites amplitudes (Hogrel et Duchêne, 2002).

Sens de propagation

Unité motrice

Zone d’innervation

∆Td VCPA =

d

∆TSens de propagation

Unité motrice

Zone d’innervation

∆Td VCPA =

d

∆T Figure 11. Principe d’estimation de la vitesse de conduction des potentiels d’action musculaires. (Repris de Hogrel, 2005).

4.2.5. Application de l’EMG surface à la pathologie

L’analyse de tracés EMG permet de distinguer les atteintes neuropathiques, caractérisés par des

tracés appauvris et d’éparses PAUM de très grande taille, des atteintes de type myopathique,

comprenant des tracés microvoltés riches en PAUM de taille réduite (Hogrel, 2005) (Figure 12).

L’étude des vitesses de conduction chez des patients met en évidence une perte de la normalité de

la distribution. De plus, il a été identifié des profils particuliers de réponse selon la pathologie

(Hogrel et Duchêne, 2002). Les patients souffrant d’une atteinte musculaire, à type de dystrophie,

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46

présentent une diminution des vitesses de conduction, avec un décalage de la distribution des

vitesses vers la gauche (i.e., les vitesses les plus faibles) (Hogrel et Duchêne, 2002). En revanche,

les patients présentant une atteinte motoneuronale, de type SLA ont des vitesses de conduction

supérieures à celles estimées chez les sujets sains (Van der Hoeven et al., 1993).

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM =2.17 ± 0.13 m.s-1

10 ms1 mV

Dystrophie MyotoniqueSyndrome du canal carpien sévère

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM = 3.01 ± 0.20 m.s-1

Sujet sain

VCFM = 3.54 ± 0.37 m.s-1

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM =2.17 ± 0.13 m.s-1

10 ms1 mV

Dystrophie Myotonique

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM =2.17 ± 0.13 m.s-1

10 ms1 mV

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM =2.17 ± 0.13 m.s-1

10 ms1 mV

Dystrophie MyotoniqueSyndrome du canal carpien sévère

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM = 3.01 ± 0.20 m.s-1

Syndrome du canal carpien sévère

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM = 3.01 ± 0.20 m.s-1

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM = 3.01 ± 0.20 m.s-1

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM = 3.01 ± 0.20 m.s-1

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM = 3.01 ± 0.20 m.s-1

Sujet sain

VCFM = 3.54 ± 0.37 m.s-1

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

Sujet sain

VCFM = 3.54 ± 0.37 m.s-1

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

VCFM = 3.54 ± 0.37 m.s-1

1 2 3 4 5 6VCFM (m/s)

Figure 12. Exemple de tracés neurogène (à gauche) normal (au centre) et myogène (à droite). Les mesures ont été effectuées lors de contractions paramaximales sur le muscle court abducteur du pouce à l’aide d’électrodes Laplaciennes. En bas, les distributions de vitesse correspondantes. VCFM: vitesse de conduction des fibres musculaires (m.s

-1). (D’après Hogrel et Duchêne, 2002).

L’EMG de surface permet d’enregistrer l’activité musculaire dans des situations variées:

contractions volontaire ou évoquée, maximale ou sous-maximale, brève ou continue.

La force générée étant proportionnelle au nombre de fibres musculaires et donc

d’unités motrices recrutées, cela permet d’appréhender les effets de diverses

situations physiologiques (telles que le recrutement ou la fatigue) ou pathologiques

(impliquant des sites de lésions différents).

L’utilisation de l’EMG de surface à haute résolution spatiale est principalement restreinte

au domaine de la recherche. Il est rarement utilisé en neurophysiologie clinique. Il

représente toutefois un bon compromis entre l’examen invasif et l’enregistrement

monopolaire. L’intérêt serait de pouvoir l’utiliser, comme outil d’évaluation, chez

des patients déjà diagnostiqués et admis dans le cadre de protocoles de recherche

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47

clinique. Son caractère non invasif et peu contraignant permet la répétition des

mesures afin d’assurer un suivi à long terme des patients.

L’ensemble des outils d’investigation développés préalablement permet une évaluation

électrophysiologique complète et pertinente du système neuromusculaire. L’intérêt étant

d’observer les modifications suite à diverses sollicitations physiologiques ou pathologiques. Une

des applications très répandue est d’appréhender les effets de la fatigue à l’effort sur le système

neuromusculaire.

5. La Fatigue à l’effort

5.1. Définition

Il est important de distinguer la fatigue générale et la fatigue à l’effort. Les deux composantes

peuvent avoir un caractère physique et / ou psychique. La fatigue générale, quotidienne, est

définie par une perpétuelle sensation de lassitude et d’épuisement. Elle est rencontrée dans

certains cas pathologiques tels que le syndrome de fatigue chronique ou la SEP. Nous

développerons ultérieurement le sujet de la fatigue dans la SEP (§5.4, p56).

La fatigue à l’effort (ou fatigabilité) a été l’objet de multiples études. Nous traiterons uniquement

de la fatigabilité physique et principalement au cours d’efforts isométriques. De nombreuses

équipes ont apprécié les retentissements d’un effort donné sur le système neuromusculaire chez le

sujet sain. Plusieurs définitions ont été proposées, une des plus communément employée, est celle

fournie par Bigland-Ritchie et al. (1978). La fatigue à l’effort est caractérisée par une incapacité

du muscle ou du groupe musculaire à maintenir le niveau de force exigé ou attendu.

L’importance des modifications suite à un exercice fatigant dépend des caractéristiques de la

sollicitation (Fuglevand et al., 1993). La fatigabilité est transitoire, une période de repos est

généralement suffisante pour permettre au sujet de recouvrer son niveau de performance initial

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48

(Kufel et al., 2002). Il existe deux paradigmes d’étude. On distingue les évaluations réalisées au

cours de l’effort de celles menées avant et après l’effort.

5.1.1 Evaluation pendant l’exercice

La fatigue à l’effort peut être appréciée pendant la réalisation de la tâche motrice, par

l’enregistrement du niveau de force développé et le recueil de l’activité EMG.

Au cours de l’effort, l’amplitude du signal EMG (EMG intégré ou RMS) est sensiblement

augmentée (Edwards et Lippold, 1956; Carpentier et al., 2001; Levenez et al., 2005), ce qui

témoigne d’une augmentation du recrutement des unités motrices à haut seuil avec l’effort

(Bigland-Ritchie et al., 1986).

La fatigue musculaire peut également se manifester par une diminution des fréquences médiane

et moyenne du spectre (Figure 13) qui résulte d’une compression de la densité spectrale de

puissance du signal vers les basses fréquences.

y =-0.4845x + 200.12

R2= 0.9019

100

120

140

160

180

200

220

0 10 20

temps (s)

MP

F (

Hz)

Fréquence moyenne

y =-0.4845x + 200.12

R2= 0.9019

100

120

140

160

180

200

220

0 10 20

temps (s)

MP

F (

Hz)

Fréquence moyenne

Figure 13. Réduction de la fréquence moyenne du signal au cours d’un effort. L’illustration provient ici d’une contraction volontaire sous-maximale du biceps brachial, maintenue pendant 30 s à 50 % de MVC. (Repris de Hogrel, données non publiées).

Enfin, la fatigue musculaire est aussi généralement caractérisée par une diminution des vitesses

de conduction des fibres musculaires (DeLuca, 1984) (Figure 14).

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49

Vitesse de conduction musculaire

y = -0.0104x + 3.366

R2= 0.5454

2

2.2

2.4

2.6

2.8

3

3.2

3.4

3.6

3.8

0 10 20temps (s)

vite

sse (

m/s

)

Vitesse de conduction musculaire

y = -0.0104x + 3.366

R2= 0.5454

2

2.2

2.4

2.6

2.8

3

3.2

3.4

3.6

3.8

0 10 20temps (s)

vite

sse (

m/s

)

Figure 14. Réduction de la vitesse de conduction moyenne des fibres musculaires au cours d’un effort. L’illustration provient ici d’une contraction volontaire sous-maximale du biceps brachial, maintenue pendant 30 s à 50 % de MVC. (Repris de Hogrel, données non publiées).

5.1.2. Evaluation avant / après effort

Plusieurs modifications sont également observées après la fin de l’exercice. La fatigue peut être

définie comme une réduction de la capacité de production de force du muscle suite à un effort

(Gandevia et al., 1995). Cette altération est dépendante de la charge de travail réalisée (Fuglevand

et al., 1993). Il est possible d’observer la diminution du niveau de force ainsi que les

changements de l’activité électrique au cours de contractions maximales ou sous-maximales,

volontaires ou évoquées électriquement. Ces modifications témoignent d’une altération des

performances physiques et donc d’une réduction de l’efficacité du système neuromusculaire,

résultant d’une combinaison de facteurs périphériques (localisés au niveau des muscles

effecteurs) et centraux. Un certain nombre d’outils a été développé pour différencier

spécifiquement l’implication des facteurs centraux et périphériques.

5.2 Fatigue musculaire

La fatigue périphérique traduit une altération des processus physiologiques situés entre la jonction

neuromusculaire et les propriétés contractiles du muscle effecteur.

La composante purement périphérique de la fatigue musculaire peut être appréhendée par l’étude

des modifications de la réponse motrice Mmax à la stimulation nerveuse périphérique supra-

maximale enregistrée avant et après un exercice fatigant. La secousse peut être un simple

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50

« twitch », une sommation de deux, trois voire quatre secousses ou encore un train de secousses

(tétanos).

Les modifications de la réponse Mmax liées à la fatigue sont variables selon les études.

L’amplitude de la réponse M peut:

- être augmentée (Kent-Braun et al., 1994a; Cupido et al., 1996; Taylor et al., 1999; Lentz

et Nielsen, 2002), on parle alors de potentialisation après activation (Hamada et al., 2000)

due à la phosphorylation des chaînes légères de myosine au cours d’un effort maximal

volontaire, qui rendrait les ponts actine / myosine plus sensibles à la présence de calcium

lors de la secousse évoquée après l’effort (Palmer et Moore, 1989).

- demeurer inchangée (Brasil-Neto et al., 1993, 1994; Kent-Braun, 1999; Taylor et al.,

1999).

- cependant, dans la plupart des cas, les exercices fatigants entraînent une diminution de

l’amplitude de la réponse Mmax (Moritani et al., 1985; Fuglevand et al., 1993; Löscher et

al., 1996; McFadden et McComas, 1996; Lentz et Nielsen, 2002; Boërio et al., 2005a). A

titre illustratif, des efforts en contraction isométrique de l’abducteur de l’index à 20, 35 et

65 % de la force maximale isométrique entraînent une diminution de l’amplitude de

Mmax de 12 à 23 % selon l’intensité du protocole de travail (Fuglevand et al., 1993).

Cette réduction de l’amplitude de Mmax témoigne d’une inaptitude à recruter les unités

motrices les plus fatiguées (généralement les plus rapides).

Une augmentation de la durée (Moritani et al., 1985), une réduction de la vitesse de

conduction des fibres musculaires (Moritani et al., 1985) sont aussi généralement associés

à la diminution d’amplitude du PAC. Ces dernières modifications traduisent le défaut de

recrutement de certaines unités motrices mais également des désordres ioniques

perturbant la propagation des potentiels d’action. L’allure du PAC présente un aspect plus

« étalé » dans le temps.

Les propriétés histochimiques, mécaniques et électrophysiologiques des fibres musculaires étant

corrélées, les modifications électrophysiologiques observées permettent d’inférer des

informations sur le muscle et les propriétés contractiles (Merletti et al., 1992) ainsi que les

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51

altérations provoquées par l’exercice. Plusieurs hypothèses physiologiques peuvent donc être

avancées pour expliquer les modifications de la réponse M après un effort fatigant:

- une altération du couplage excitation / contraction (Moussavi et al., 1989).

- une diminution de l’excitabilité au niveau neuromusculaire (Miller et al., 1987;

Fuglevand et al., 1993; Kent-Braun, 1997).

- une réduction de l’excitabilité de la membrane musculaire (Moritani et al., 1985;

Kent-Braun, 1997) par modifications des flux ioniques (Na+, K+, Ca2+, H+) ou de leurs

concentrations respectives et de l’activité électrogénique des pompes Na+/K+ (Lentz et

Nielsen, 2002) ou encore suite à une modification du pH extracellulaire (Brody et al.,

1991).

- enfin, pour les exercices requérant une intensité de travail très élevée, l’altération des

paramètres de la réponse M peut également être expliquée par un phénomène

d’inhibition métabolique (Miller et al., 1987, 1988).

L’implication de paramètres centraux dans la fatigabilité est désormais reconnue et discutée.

Cependant, la part respective des facteurs centraux et musculaires est variable (Kent-Braun,

1999).

5.3 Fatigue centrale

La fatigue centrale est définie par une réduction progressive de l’activation volontaire des

muscles au cours d’un exercice (Gandevia et al., 1995). Différents niveaux de régulation peuvent

être impliqués.

5.3.1. Fatigue spinale

Quelques études ont mis en évidence une réduction de l’amplitude du réflexe H après fatigue

(Garland et McComas, 1990; Duchateau et Hainaut, 1993; Hultborn et al., 1996). Deux

hypothèses ont été avancées quant à l’origine des ces altérations. Elles pourraient être localisées

au niveau du motoneurone lui-même ou bien provenir d’une dépression post-activation des

synapses des afférences Ia au motoneurone (Hultborn et al., 1996).

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Toutefois, un nombre important d’étude a rapporté une absence de modification de l’amplitude

du réflexe H après fatigue (Brasil-Neto et al., 1993, 1994; Liepert et al., 1996; Gandevia et al.,

1999).

D’autres facteurs sont également susceptibles d’intervenir au cours de la fatigue. Nous citerons

par exemple; les organes tendineux de Golgi (Gandevia, 2001), les afférences musculaires de

petit diamètre (Hayward et al., 1991), les modulations pré-synaptiques des entrées afférentes

(Kremer et Lev-Tov, 1998), les cellules de Renshaw (Hulborn et al., 1996), les propriétés

cellulaires du motoneurone (Sawczuk et al., 1995).

5.3.2. Evaluation du niveau d’activation volontaire

Au cours d’un effort volontaire, l’ordre de contraction émanant du système nerveux central se

traduit par le recrutement d’un certain nombre d’unités motrices à une certaine fréquence de

décharge, communément appelé le niveau d’activation.

La première technique destinée à apprécier le niveau d’activation volontaire consistait à

surimposer une secousse électriquement évoquée au cours de la réalisation d’une contraction

maximale volontaire (MVC) maintenue 2 à 3 s (Merton, 1954). Si le niveau d’activation

volontaire n’est pas maximal, alors la secousse surimposée permet d’accroître le niveau de force

développé. Cette technique a été appliquée pour différents efforts sollicitant des muscles distaux

de la main (Merton, 1954; Gandevia et McKenzie, 1988) mais également les muscles jambier

antérieur et soléaire (Belanger et McComas, 1981; Gandevia et McKenzie, 1988) ou encore les

muscles extenseurs du genou et fléchisseurs du coude (Bigland-Ritchie et al., 1978, 1983).

Deux indicateurs du pourcentage d’activation volontaire ont ensuite été développés par Allen et

al. (1995) et Kent-Braun et Leblanc (1996), à partir des formules suivantes:

100reposau évoquée Secousse

surimposée Secousse1Volontaire Activation ×

−= , d’après Allen et al. (1995)

Totale Force

MVCCentrale Activationd' Ratio = , d’après Kent-Braun et Leblanc (1996)

où la Force Totale correspond à la force enregistrée lorsque une stimulation simple ou un train de secousses sont

surimposés à la force maximale volontaire développée par le sujet à cet instant.

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La secousse surimposée peut être une simple secousse, une séquence de quelques secousses ou

encore un tétanos. Cette dernière modalité s’est avérée plus sensible et plus précise pour déceler

une réduction du niveau d’activation centrale. Toutefois, étant généralement douloureuse, elle

reste moins souvent employée.

Quelle que soit la modalité choisie, il est important que la stimulation permette de dépolariser

l’ensemble des unités motrices du muscle (Kent-Braun et LeBlanc, 1996).

Le niveau d’activation initial pour un sujet sain est, en général, de l’ordre de 95 % (Gandevia et

al., 1995). Puis, quelle que soit l’intensité de l’effort, on observe une diminution du niveau

d’activation, y compris pour des exercices effectués à 30 % du niveau de force maximal (Lloyd et

al., 1991).

Une autre technique consiste à comparer les chutes de force résultant de deux efforts de charge de

travail identique, l’un étant induit par des contractions volontaires et l’autre par des contractions

évoquées électriquement (Merton, 1954; Bigland-Ritchie et al., 1978), ce qui permet de

distinguer la fatigue de l’ensemble du système neuromusculaire de la fatigue des paramètres

purement périphériques (en dessous de la jonction neuromusculaire).

La diminution du niveau d’activation centrale au cours de la fatigue peut être imputable à une

réduction du nombre d’unités motrices recrutées ou à une altération de la fréquence de décharge

des unités motrices (Belanger et McComas, 1981; Bigland-Ritchie et al., 1983).

5.3.3. Activité corticale

Les techniques plus anciennes, comme la secousse surimposée (Merton, 1954), ne permettaient

qu’une extrapolation de l’impact de facteurs centraux lors d’un effort fatigant sans explorer

précisément les modifications des paramètres d’activation corticale liées à la fatigabilité. Par la

suite, les stimulations électriques ou magnétiques transcrâniennes ont été utilisées pour

appréhender le comportement des structures supra-spinales et en particulier du cortex moteur au

cours de la fatigue. La première application fut menée par Brasil-Neto et al. (1993).

Plusieurs études ont observé les effets d’un effort isométrique sur les PEM du muscle cible.

Pendant l’effort, il existe une facilitation des PEM contemporaine de la contraction du muscle

cible (Samii et al., 1996; Taylor et al., 1996, 1999; Zijdewind et al., 2000; Edgley et Winter,

2004). En revanche, pendant la phase de relâchement, les modifications de l’amplitude des PEM

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sont fluctuantes. Suite à une très brève période de facilitation (Brasil-Neto et al., 1993; Liepert et

al., 1996; Samii et al., 1997), l’amplitude des PEM se trouve très franchement réduite (Brasil-

Neto et al., 1993; Zanette et al., 1995; Liepert et al., 1996; Samii et al., 1997; Gandevia et al.,

1999; Pitcher et Miles, 2002; DiLazzaro et al., 2003; Edgley et Winter, 2004). La rémanence de

cette diminution des PEM peut persister jusqu’à ½ heure après la fin de l’exercice (Brasil-Neto et

al., 1993, 1994). Brasil-Neto et al. (1993) ont observé une importante réduction de l’amplitude

des PEM du muscle cible enregistré au repos, sans modification des paramètres de la réponse M

et du réflexe H, après la réalisation d’un mouvement de flexion du poignet réalisé jusqu’à

épuisement. Ces éléments tendaient à prouver que, dans ce cas précis, l’excitabilité des

motoneurones α, la conduction nerveuse, la transmission neuromusculaire et les propriétés

d’excitabilité de la membrane musculaire n’étaient pas altérés. Mais au contraire, que les

structures neuronales impliquées étaient probablement localisées dans le système nerveux central.

Elles témoigneraient probablement d’une baisse de l’efficacité de la commande motrice générée

au niveau du cortex moteur (Brasil-Neto et al., 1993). Des résultats similaires ont été observés

par Zanette et al. (1995), Liepert et al. (1996), ou Gandevia et al. (1999).

Il est important de noter que l’effet d’un effort fatigant est différent sur les volées descendantes

directes (D) et indirectes (I) composant les PEM. L’altération persiste plus longtemps pour les

volées I (DiLazzaro et al., 2003). Les modifications des influx directs sont actuellement connues

et proviennent d’une altération de l’excitabilité des axones cortico-spinaux. Par contre, les

mécanismes impliqués dans les altérations des influx indirects demeurent inexpliqués. Une

diminution de l’excitabilité des circuits corticaux facilitateurs a été suggérée mais nécessite d’être

davantage explorée (DiLazzaro et al., 2003).

Quelques études ont observé les modifications de l’amplitude des PEM après un effort induit par

stimulations électriques. On retrouve une réduction de l’amplitude des PEM (McKay et al., 1995;

Pitcher et Miles, 2002), certes moins importante que lorsque la fatigue est induite par des

contractions volontaires. De plus, cette diminution est précédée d’une phase de facilitation

transitoire de l’activité corticale qui persiste une vingtaine de minutes environ (Pitcher et Miles,

2002).

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Ces phénomènes de facilitation ou de dépression de l’amplitude des PEM reflètent des

modifications au niveau cortical (Rothwell et al., 1991; Samii et al., 1996), dont l’origine est

encore inconnue, mais plusieurs hypothèses ont pu être avancées. On peut évoquer:

- une altération des propriétés membranaires des cellules pyramidales avec la fatigue

(Lentz et Nielsen, 2002)

- des anomalies au niveau de la transmission synaptique du cortex cérébral (Brasil-Neto

et al., 1993; Zanette et al., 1995; Liepert et al., 1996).

- des phénomènes d’accumulation / déplétion des neurotransmetteurs (Brasil-Neto et

al., 1993)

- des perturbations de la réponse à la stimulation d’autres neurones du cortex moteur, ce

qui modifierait leurs effets sur les cellules pyramidales (Lentz et Nielsen, 2002).

Enfin, à notre connaissance, les études de fatigue ont peu souvent porté sur les modifications des

paramètres d’excitabilité corticale mesurés par SMT. Chez des sujets sains soumis à un exercice

fatigant, la période de silence a tendance à s’allonger (McKay et al., 1996; Taylor et al., 1996,

1999; Sacco et al., 1997), la FIC est diminuée (Baumer et al., 2002) et l’IIC demeure inchangée

après effort (Tergau et al., 2000).

Il est important de souligner que la récupération des paramètres cortico-spinaux (amplitude des

PEM et période de silence) est plus rapide que celle des paramètres intra-spinaux (fréquence de

décharge des unités motrices et niveau d’activation) (Gandevia et al., 1996).

De plus, l’amplitude des potentiels évoqués cervico-médullaire (PECM) obtenus par une

stimulation appliquée à un niveau cervico-médullaire, peut également être réduite après un effort

fatigant (Gandevia et al., 1999; Gandevia, 2001). L’altération des PECM est moins importante et

l’effet moins prolongé dans le temps par rapport aux PEM (Gandevia, 2001). Une absence

complète de diminution de l’amplitude des PECM a même été démontrée, ce qui révèlerait

l’implication de mécanismes purement corticaux au cours d’efforts fatigants (Taylor et al., 1996).

De plus notons que, lors de la réalisation d’efforts fatigants en contraction volontaire, une part

des performances doit être attribuée à la motivation des sujets (Enoka, 1995).

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En conclusion, un nombre important d’outils non invasifs a été développé pour quantifier

précisément les contributions des facteurs centraux et périphériques dans le

développement de la fatigue. La fatigue est multifactorielle. Les implications

respectives de ces paramètres dépendent du type d’effort, de l’intensité à laquelle il

est réalisé, de sa durée (McKenzie et al., 1992; Enoka, 1995; Gandevia et al., 1995),

du groupe musculaire sollicité (en particulier de la composition en fibres

musculaires de types I et II) et de la population participant à l’évaluation.

5.4. Fatigue dans la SEP

La SEP est une maladie caractérisée par un processus de démyélinisation des voies de conduction

du système nerveux central. Les patients atteints de SEP, selon les caractéristiques et l’évolution

de la pathologie, présentent un tableau clinique plus ou moins sévère fréquemment accompagné

d’une asthénie considérable. Selon les études rapportées, 53 à 92 % des patients souffriraient de

fatigue (Freal et al., 1984; Murray, 1985; Krupp et al., 1988, 1989; Colosimo et al., 1995; Petajan

et al., 1996; Vercoulen et al., 1996; Bergamaschi et al., 1997; Bakshi et al., 2000; Lerdal et al.,

2003). La fatigue est un symptôme non spécifique, observé dans diverses pathologies aiguës ou

chroniques. Dans la SEP, ce symptôme peut survenir précocement, précéder les signes

neurologiques déficitaires (Krupp et al., 1988; Colombo et al., 2000) ou être isolé. La fatigue peut

être primaire, secondaire à d’autres atteintes caractéristiques de la pathologie (spasticité, troubles

du sommeil, troubles sphinctériens) ou être indépendante des signes neurologiques (pathologie

infectieuse, hypothyroïdie, anémie) (Krupp et Christodoulou, 2001). La fatigue peut perturber

l’activité professionnelle et sociale des patients et entraîner ainsi une répercussion notable sur

leur qualité de vie (Janardhan et Bakshi, 2002; Krupp, 2003). La fatigue est certainement un

phénomène multifactoriel, mais dont les mécanismes physiopathologiques demeurent incertains

(Krupp et Christodoulou, 2001). Par ailleurs, son caractère subjectif rend son évaluation difficile.

Le manque de résultats encourageants au cours d’essais thérapeutiques (Murray, 1985; Cohen et

Fisher, 1989; Weinschenker et al., 1992; Polman et al., 1994) participe à même phénomène

(Sheean et al., 1997). Il semblait important de faire le point sur les données physiopathologiques

connues ou supposées concernant ce symptôme handicapant et de son évaluation.

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5.4.1. Fatigue et fatigabilité dans la SEP

Les patients atteints de SEP peuvent éprouver une fatigue générale, physique e / ou psychique

permanente, mais aussi une fatigabilité (Iriarte et al., 2000). La fatigue physique peut être

quotidienne: il s’agit d’une perpétuelle sensation de lassitude. Cette impression d’épuisement

peut également survenir ponctuellement, à l’issue d’une tâche motrice, ce qui définit la

fatigabilité. La même distinction peut être établie pour la fatigue cognitive, qui peut être

permanente ou apparaître après un effort mental spécifique. La fatigue, telle que décrite par les

patients, est un phénomène hétérogène aux répercussions variables. Ces différentes modalités de

la fatigue vont être détaillées ci-après.

5.4.1.1. Fatigue physique permanente ou asthénie.

Cette fatigue est définie comme un manque subjectif d’énergie d’un point de vue physique, perçu

par l’individu comme interférant avec ses activités usuelles ou désirées (Krupp, 2003).

L’apparition de plusieurs signes fonctionnels tels qu’une sensation anormale d’épuisement, une

diminution rapide de la force au cours d’une activité continue ou tout autre symptôme suggérant

une limitation des capacités physiques, aide au diagnostic (Bakshi, 2003). Les patients éprouvent

une fatigue plus importante (Murray, 1985; Freal et al., 1994; Djaldetti et al., 1996; Schwid et al.,

1999) et une résistance à la fatigue plus faible (Lambert et al., 2000) que les sujets sains. La

fatigue est aussi plus élevée chez les patients atteints de SEP que chez les sujets souffrant d’un

syndrome de fatigue chronique (Djaldetti et al., 1996).

5.4.1.2. Fatigabilité physique

La réalisation d’efforts mineurs en contraction volontaire induit, dès les premières minutes, une

fatigue physique, qui disparaît après une période de repos. Elle est caractérisée par une

impression que l’effort requis pour accomplir une tâche est disproportionnellement élevé (Krupp

et Pollina, 1996) et exprimée par une diminution de la capacité à générer un niveau de force

donné (Bigland-Ritchie et al., 1978; Kent Braun et al., 1994a; Allen et al., 1995; Antonini et al.,

1995; Bakshi et al., 2000). La résistance musculaire à la fatigue est plus faible et le temps de

récupération plus long (de Haan et al., 2000; Lambert et al., 2000; Comi et al., 2001). Cette

fatigabilité peut être localisée sur un groupe musculaire (Sheean et al., 1997; de Haan et al., 2000;

Comi et al., 2001; Bakshi, 2003) ou généralisée et retentir sur l’activité physique des patients

(Krupp et al., 1989, 1995; Janardhan et Bakshi, 2002). Des résultats comparables ont été observés

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après réalisation de contractions évoquées électriquement (Kent Braun et al., 1994b; Sharma et

al., 1995).

5.4.1.3. Facteurs aggravants

Le stress, la chaleur, la deuxième partie de journée génèrent une exacerbation de l’asthénie (Freal

et al., 1984; Krupp et al., 1988; Schwartz et al., 1996; Vercoulen et al., 1996; Comi et al., 2001).

La réalisation d’une activité physique induit une augmentation de la température corporelle et

majore la fatigue (Bakshi, 2003). Cette exacerbation pourrait être imputable à l’instabilité des

conductions nerveuses dans les fibres partiellement démyélinisées avec l’augmentation de

température (Comi et al., 2001). En revanche, les siestes et les périodes de repos régulières

réduisent la fatigue chez les patients (Krupp et al., 1988).

5.4.2. Evaluation de la fatigue

5.4.2.1. Auto-évaluation

Différentes échelles d’évaluation ont été proposées pour appréhender subjectivement la fatigue

sans qu’aucune ne soit toutefois validée comme peut l’être l’échelle « Extended Disability Status

Scale » (EDSS) pour l’invalidité. Il existe deux types d’échelles, selon qu’elles permettent

d’appréhender une seule ou plusieurs dimensions de la fatigue.

La « Fatigue Severity Scale » (FSS), échelle anglophone, évalue une dimension générale de la

fatigue en appréciant l’impact de l’asthénie sur les actes de la vie courante (Krupp et al., 1989).

Cette échelle de sévérité de la fatigue est la plus utilisée et figure parmi les plus robustes et les

plus reproductibles (Krupp et al., 1989; Schwartz et al., 1993; Bakshi et al., 2000). Elle est très

sensible aux évolutions rapides de l’état clinique des patients (Krupp et al., 1989).

Certaines échelles analysent plusieurs variables. Nous citerons par exemple la « Fatigue Impact

Scale » (FIS). Cette seconde échelle, développée par Fisk et al. (1994), également en langue

anglaise, présente deux alternatives. Une version longue, composée de 40 items, permet d’évaluer

trois dimensions de la fatigue; physique, cognitive et psychosociale. Une version modifiée et

simplifiée ; la « Modified Fatigue Impact Scale » (MFIS), réduit le nombre d’items à 21.

L’échelle FIS (et sa version simplifiée) traduite et validée item par item en français représente la

seule échelle francophone disponible (Debouverie et al., 2002). La version longue de la FIS

adaptée en français, appelée « Echelle d’Impact de la Fatigue » (EIF-SEP), comporte non pas

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trois mais quatre dimensions: physique (13 items), cognitive (dix items), le rôle social (13 items)

et les relations sociales (quatre items). La version française de la MFIS: l’« Echelle Modifiée

d’Impact de la Fatigue » (EMIF-SEP) reprend les dimensions physique (neuf items), cognitive

(dix items) et psychosociale (deux items) de la fatigue (Vouyovitch-Pittion, 2001).

Enfin d’autres évaluations, telles que l’échelle descriptive de la fatigue (« Fatigue Descriptive

Scale », FDS), mise au point par Iriarte et al. (1999), comportent aussi plusieurs variables mais

permettent d’identifier et de différencier l’asthénie, la fatigabilité et les facteurs aggravants.

Les échelles sont sensibles aux variations inter- ou intra-individuelles et dépendent de la façon

dont les mesures sont réalisées. Elles peuvent être influencées par un biais affectif au moment de

l’évaluation (Krupp et Christodoulou, 2001). Ces outils évaluent différentes dimensions de la

fatigue; le choix définitif d’une échelle dépend de l’objectif de l’étude. Par ailleurs, un important

problème reste à souligner, concernant l’existence et la validation des traductions de ces échelles

(Debouverie et al., 2002), réduisant considérablement le nombre d’outils d’évaluation réellement

disponibles pour les cliniciens. Ainsi, la FDS, échelle initialement élaborée en espagnol est

couramment utilisée dans une traduction anglaise qui n’a pourtant jamais été validée (Debouverie

et al., 2002).

5.4.2.2. Evaluation objective

Les mesures objectives quantifiant la fatigabilité sont établies à partir d’une définition

physiologique de la fatigue. Elle peut être exprimée par une perte de la capacité maximale à

générer une force donnée au cours d’un exercice (Sheean et al., 1997, 1998; Schwid et al., 1999;

Colombo et al., 2000). La fatigue peut être induite par des contractions volontaires dynamiques

ou statiques (Schwid et al., 1999; Lambert et al., 2000) ou évoquées électriquement (Kent Braun

et al., 1994b; Sharma et al., 1995). L’installation progressive de la fatigue peut être analysée

pendant l’exercice. On peut par exemple étudier la réduction de la force développée au cours de

l’effort (Djaldetti et al., 1996; Sheean et al., 1997; Schwid et al., 1999; Comi et al., 2001; Krupp,

2003) ou encore calculer un index de fatigue (rapport entre les performances des 15 dernières et

15 premières contractions d’une série de contractions répétées; ou entre les 5 dernières et les 5

premières secondes d’un effort continu isométrique maximal) (Schwid et al., 1999; Lambert et

al., 2000). L’autre alternative consiste à évaluer les performances avant et après une tâche

fatigante donnée. Ainsi peut on comparer le niveau de force maximal développé avant et après

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l’effort (Lambert et al., 2000). D’autres paramètres, permettant de déterminer avec plus de

précision l’origine exacte de la fatigue (centrale ou périphérique), seront développés

ultérieurement (§5.4.3.2, p62).

Deux remarques doivent être apportées à ces outils d’évaluation. D’une part, aucune corrélation

n’a pu être établie entre les mesures subjectives et objectives (Paul et al., 1998; Sheean et al.,

1998; Colombo et al., 2000), mettant ainsi en cause la robustesse même des évaluations. D’autre

part, un des principaux problèmes demeure la différenciation entre la fatigue directement liée à la

SEP et la fatigue secondaire à une pathologie concomitante (Bakshi et al., 2000) telle que le

syndrome dépressif ou le trouble du sommeil.

5.4.2.3. Corrélations entre la fatigue et les autres critères d’évaluation

• Fatigue, sévérité de l’atteinte et forme de SEP.

Les études récentes (Bergamaschi et al., 1997; Bakshi et al., 2000; Kroencke et al., 2000; Bakshi,

2003) ont invalidé l’existence d’une corrélation entre le degré de fatigue et le score EDSS des

patients (initialement suggérée par Colosimo et al., 1995). La fatigue est plus importante au cours

des formes progressives de SEP, qu’elles soient d’emblée ou secondairement progressives

(Krupp et al., 1989; Bergamaschi et al., 1997).

• Fatigue et sévérité de l’atteinte IRM.

Aucune corrélation n’a pu être établie entre la sévérité de la fatigue et l’existence ou la

localisation de lésions de la substance blanche visibles à l’IRM (Van der Werf et al., 1998;

Bakshi et al., 1999; Mainero et al., 1999). De même, il n’a pas été trouvé de lien entre les

atteintes structurelles de la substance grise et la fatigue dans la SEP (Codella et al., 2002). En

revanche, la réduction du rapport N-acétylaspartate/Créatine est proportionnelle au degré de

fatigue (estimé au moyen de l’échelle FSS) des patients (Tartaglia et al., 2004a). Ce rapport est

considéré comme un marqueur de l’intégrité neuronale et un bon indicateur de l’extension de

l’atteinte axonale dans la SEP (Davie et al., 1994; Tartaglia et al., 2004a).

• Fatigue et dépression.

Les phénomènes de fatigue et de dépression sont deux entités propres. Cependant, certains

auteurs les considèrent comme associées (Freal et al., 1984; Krupp et al., 1988; Fisk et al., 1994;

Iriarte et al., 1999; Kroencke et al., 2000; Janardhan et Bakshi, 2002). D’autres auteurs (Ford et

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al., 1998; Bakshi et al., 2000) ont observé une potentialisation de la fatigue dans le cas d’un

syndrome dépressif survenant chez un patient atteint de SEP. En évaluant le degré de fatigue (au

moyen de la Fatigue Rating Scale (FRS)), les niveaux d’anxiété et de dépression de 77 patients,

Ford et al. (1998) ont montré que 85% d’entre eux avaient un score FRS supérieur à la norme. La

fatigue cognitive et la fatigue générale étaient corrélées aux évaluations de l’anxiété et de la

dépression et s’avéraient dépendantes de l’état psychique et de l’humeur des patients.

5.4.3. Physiopathologie de la fatigue

5.4.3.1. Asthénie

Bien que les mécanismes impliqués dans la fatigue au cours de la SEP demeurent inconnus

(Branas et al., 2000), il est de plus en plus établi que cette dernière est imputable à une atteinte du

système nerveux central, et plusieurs hypothèses ont pu être avancées. Les mesures de

tomographie avec émission de positrons (PET-SCAN) ont démontré l’existence de troubles

métaboliques impliquant la substance blanche et différentes structures (Roelcke et al., 1997;

Bakshi et al., 1998). La réduction du métabolisme de la substance blanche (en particulier

frontale) et des ganglions de la base, observée par PET-SCAN avec un traceur 18F-

fluorodéoxyglucose, est plus importante chez les patients fatigués par rapport aux patients non

fatigués (Roelcke et al., 1997).

Des dysfonctionnements d’aires corticales prémotrices ou limbiques, de structures cérébelleuses

ou des interactions entre les aires corticales et sous-corticales sont également envisagés par

certains auteurs (Van der Werf et al., 1998; Bakshi et al., 1999; Mainero et al., 1999; Filippi et

al., 2002; Krupp, 2003). Des facteurs immunologiques, en particulier cytokiniques (Martinez-

Caceres et al., 1998; Flachenecker et al., 2004; Racke et Hawker, 2004) ont été suggérés comme

pouvant également favoriser la fatigue au cours de la SEP. Les patients expriment souvent une

fatigue plus importante au moment des poussées, qui sont corrélées à des modifications IRM

ainsi qu’à la libération de cytokines pro-inflammatoires comme le Tumor Necrosis Factor –alpha

(TNFa), l’interféron (IFN) gamma et l’interleukine (IL) 2 (Rudick et Barna, 1990; Arnason et al.,

1997; Calabresi et al., 1998). Ainsi, l’expression des messagers du TNFa est corrélée au degré de

fatigue évalué sur l’échelle FSS (Flachenecker et al., 2004). Les patients atteints de SEP et

souffrant de fatigue ont par ailleurs une hyperactivité de l’axe hypothalamo-hypophysaire

corticotrope favorisée par le TNFa (Goebel et al., 2002) à l’inverse de ce que l’on observe dans le

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syndrome de fatigue chronique (Gottschalk et al., 2005). Enfin, l’environnement cytokinique pro-

inflammatoire favorise la libération de NO dont le rôle dans la SEP et le syndrome de fatigue

chronique semble très important (Nijs et al., 2005).

5.4.3.2. Fatigue à l’effort

• Fatigue périphérique.

Bien que la SEP soit une maladie du système nerveux central, la participation de facteurs

périphériques a été envisagée (Bigland-Ritchie et al., 1978; Allen et al., 1995; Antonini et al.,

1995; Bakshi et al., 2000). Ainsi des perturbations de l’excitabilité des nerfs sensitifs,

allongement de la période réfractaire relative (Hopf et Eysoldt, 1978) et altération de la période

de supernormalité (Eisen et al., 1982), ont été observés chez des patients atteints de SEP.

L’implication d’une composante musculaire a également été suggérée par différentes études

métaboliques (Miller et al., 1990, 1993; Kent Braun et al., 1994a, 1994b; Sharma et al., 1995;

Djaldetti et al., 1996; Schubert et al., 1998; Schwid et al., 1999). Deux études ont même montré

que la fatigabilité des patients atteints de SEP revêtait principalement une cause périphérique

(Kent Braun et al., 1994b; Sharma et al., 1995). Les mécanismes d’une fatigue induite par deux

protocoles aux charges de travail identiques étaient différents selon le mode de contraction

musculaire, volontaire (Kent Braun et al., 1994a) ou évoquée (Kent Braun et al., 1994b). La

fatigue était d’origine centrale en cas de contraction volontaire, alors que les contractions

évoquées induisaient une fatigue primitivement musculaire (caractérisée par un défaut de

métabolisme musculaire associé à une altération du couplage excitation / contraction).

• Fatigue centrale.

Les données relatives aux mécanismes physiopathologiques impliqués dans la fatigabilité au

cours de la SEP sont plutôt rares. Quelques études ont démontré l’existence d’une altération de la

commande motrice centrale (Kent Braun et al., 1994a; Sheean et al., 1997; Schubert et al., 1998;

Colombo et al., 2000; Comi et al., 2001; de Ruiter et al., 2001), certaines utilisant la SMT. La

première, et la plus conséquente, par Sheean et al. (1997), est basée sur l’analyse des PEM, d’une

série de trois secousses électriquement évoquées et de la contraction volontaire maximale avec

mesure de l’activation centrale par « twitch interpolation », enregistrés avant et après un effort

maximal maintenu 45 s. L’étude a montré une perte de la force de contraction volontaire et de

l’activation centrale pendant l’effort, sans modification des paramètres des PEM, témoignant de

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l’absence d’implication d’anomalies de conduction motrice centrale après cette tâche (Sheean et

al., 1997). Lors d’une deuxième étude incluant un protocole de contraction maximale volontaire

prolongée pendant 3 minutes, Petajan et White (2000) ont noté une réduction significative de

l’amplitude des PEM durant plus de 6 minutes après l’exercice chez les patients (fatigués ou non)

et les témoins. Les patients fatigués se distinguaient par un allongement du temps de conduction

centrale plus important et une moindre facilitation des PEM par contraction volontaire

controlatérale. Une troisième étude, par Schubert et al. (1998) a montré, après une marche

fatigante, une diminution de l’amplitude des PEM aux membres inférieurs plus importante chez

les patients fatigués que chez les témoins. Des modifications de l’excitabilité corticale des

patients ont été également observées en fonction des phases de la maladie grâce aux techniques

de stimulation magnétique transcrânienne. Il a été montré que les poussées étaient associées à une

diminution de l’inhibition intracorticale et un raccourcissement de la période de silence

accompagnés d’une élévation du seuil moteur (Caramia et al., 2004). Ces résultats méritent

confirmation et témoigneraient plutôt d’une hypoexcitabilité globale de l'ensemble des circuits

inhibiteurs et excitateurs du contrôle moteur au cours des poussées de SEP. L’altération de la

conduction nerveuse est présentée comme la conséquence probable directe des processus de

démyélinisation (Waxman, 1982), d’inflammation ou encore de dégénérescence axonale (Sheean

et al., 1997). Des anomalies de conduction peuvent aboutir à une réduction du recrutement et de

la fréquence de décharge des unités motrices (Djaldetti et al., 1996; Schubert et al., 1998; Schwid

et al., 1999) ou à une incapacité à solliciter un pool motoneuronal suffisant pour générer une

force (Rice et al., 1992). Il se pourrait que ces défaillances ne puissent pas être compensées par

une augmentation de l’excitabilité des commandes motrices centrales, ce qui générerait in fine

l’apparition d’une fatigue centrale. Des études d’IRM fonctionnelle (IRMf) ont montré que les

patients atteints de SEP et fatigués présentaient une diminution globale de la consommation

cérébrale de glucose et étaient obligés de recruter un volume d’activation cérébrale plus

important que les témoins pour accomplir une tâche donnée, aussi bien motrice que cognitive

(Lee et al., 2000; Reddy et al., 2000; Filippi et al., 2002; Pantano et al., 2002; Rocca et al., 2002;

Tartaglia et al., 2004b). Plus précisément, les patients fatigués présentaient une altération du

schéma d’activation cérébrale motrice, notamment au niveau de l’aire motrice supplémentaire

(Filippi et al., 2002), suggèrant l’existence de réorganisations fonctionnelles corticales au cours

de la SEP, possiblement compensatrices (Lee et al., 2000; Reddy et al., 2000). Des résultats

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comparables ont été obtenus par Leocani et al. (2001) en enregistrant l’activité

électroencéphalographique (EEG). L’augmentation des activités frontales en EEG chez les

patients fatigués correspondrait à une activation de l’aire motrice supplémentaire qui

interviendrait comme un mécanisme compensateur au défaut de fonctionnement moteur (Leocani

et al., 2001).

• Association de paramètres musculaires et neurologiques centraux.

Quelques études ont montré que la fatigabilité excessive des patients atteints de SEP était

imputable à une combinaison de facteurs centraux et périphériques. En évaluant les effets d’une

succession de contractions volontaires, Lambert et al. (2000) ont observé que la diminution des

performances à l’issue de l’effort provenait d’un défaut de l’activation centrale associé à une

diminution de l’efficacité du couplage excitation/contraction musculaire. Malgré la participation

probable de facteurs périphériques, les facteurs centraux restent certainement prépondérants

(Comi et al., 2001). Ces facteurs centraux sont principalement imputables à une altération des

conductions pyramidales, conséquence directe de la démyélinisation et de la dégénérescence

axonale (Sandroni et al., 1992; Schubert et al., 1998; Petajan et White, 2000; Comi et al., 2001).

Cependant, l’implication respective d’anomalies de l’excitabilité nerveuse (centrale et/ou

périphérique), de la transmission neuromusculaire et de l’activité électrique ou contractile

musculaire (Schwid et al., 1999; Lambert et al., 2000) reste à évaluer par la réalisation d’études

comparatives de ces mécanismes dans la fatigabilité de la SEP.

Conclusion, les patients atteints de SEP souffrent fréquemment de fatigue physique. Elle

peut s’exprimer par une asthénie permanente ou une fatigue à l’effort physique. Ce

symptôme très handicapant a suscité l’intérêt de différentes recherches pour en

identifier les causes. Plusieurs facteurs s’associent vraisemblablement pour expliquer

la fatigue permanente et / ou la fatigabilité: troubles de la conduction ou de

l’excitabilité nerveuse centrale, anomalies neuromusculaires, participation de

facteurs immunologiques.

Bien que plusieurs échelles aient été proposées pour quantifier subjectivement la

fatigue et / ou la fatigabilité, les cliniciens sont, au cours de l’utilisation de ces outils,

confrontés à des difficultés méthodologiques, en particulier liées à l’absence de leur

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validation en langue française. Par ailleurs, des évaluations plus objectives,

neurophysiologiques ou d’imagerie fonctionnelle, restent largement à développer et à

appliquer pour explorer les différents facteurs contribuant à la fatigue au cours de la

SEP. De tels outils pourraient être utilisés pour suivre l’évolution de la fatigue mais

aussi pour évaluer les effets de différentes stratégies thérapeutiques qui pourraient

être proposées à l’avenir pour traiter cette fatigue.

6. Problématique de la thèse

L’ensemble des travaux qui seront décrits dans ce mémoire ont trait à deux grandes thématiques:

l’excitabilité neuromusculaire et la fatigabilité.

6.1. Objectifs

Plusieurs techniques d’évaluation présentées au cours de cette revue de littérature ont été utilisées

dans les différentes études qui vont être présentées ci-après. Dans un premier temps, les

techniques étaient appliquées chez un groupe de sujets témoins dans le but d’établir nos propres

valeurs normales et de s’assurer de la répétabilité des données, puis adaptées dans différentes

conditions pathologiques.

Les objectifs étaient:

- d’évaluer les dysfonctionnements propres à ces différentes pathologies

- d’établir d’éventuelles corrélations entre les anomalies électrophysiologiques et la

sévérité du tableau clinique

- de comparer les anomalies observées dans ces différentes pathologies

6.2. Plan du mémoire

Le premier chapitre était dédié à une revue de la littérature rappelant les éléments de physiologie

neuromusculaire et présentant les divers outils utilisés dans notre travail. Le second chapitre sera

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consacré à la présentation des différentes populations recrutées pour participer aux études ainsi

qu’à la méthodologie des techniques d’évaluation employées. Le troisième chapitre rapportera les

résultats obtenus au cours des dix études menées pendant cette thèse.

Etude 1: Comparaison des méthodes d’investigation de la période réfractaire chez le sujet sain

Etude 2: Evaluation du cycle d’excitabilité neuromusculaire dans la sclérose en plaques

Etude 3: Evaluation du cycle d’excitabilité neuromusculaire dans la neuropathie diabétique

Etude 4: Evaluation du cycle d’excitabilité neuromusculaire dans la dystrophie myotonique de

Steinert

Ces quatre premières études seront suivies d’une synthèse destinée à comparer l’altération des

propriétés d’excitabilité neuromusculaire dans les trois pathologies explorées.

Etude 5: Evaluation multicentrique des paramètres de la courbe stimulus / réponse chez le sujet

sain

Etude 6: Evaluation multimodale de l’excitabilité neuromusculaire

Etude 7: Effets d’un traitement par immunoglobulines intraveineuses sur l’excitabilité

neuromusculaire dans les neuropathies périphériques démyélinisantes

Etude 8: Evaluation électrophysiologique de la fatigabilité chez le sujet sain

Etude 9: Evaluation électrophysiologique de la fatigabilité dans la sclérose en plaques

Etude 10: Evaluation électrophysiologique de la fatigabilité dans la dystrophie myotonique de

Steinert

Une synthèse comparera la fatigabilité induite par un effort donné chez les deux populations de

patients mais aussi chez les sujets témoins sains.

Dans un dernier chapitre, sera discuté l’ensemble des résultats et seront présentées les

conclusions générales et les perspectives d’étude.

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CHAPITRE II. METHODOLOGIE

Système apériodique à cadre mobile, Compagnie Générale de Radiologie.

« Courtesy of Pr. Michel Fardeau ».

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L’ensemble des évaluations a été mené dans le Service de Physiologie – Explorations

Fonctionnelles de l’Hôpital Henri Mondor.

1. Présentation des populations

1.1. Populations témoins

Les sujets témoins ayant permis d’élaborer les valeurs normales au cours des différents

protocoles ne présentaient aucune manifestation clinique ou électrophysiologique de neuropathies

périphériques ni même de facteurs de risque laissant supposer l’émergence d’une telle pathologie.

Une première population de témoins (témoins A) composée de 32 sujets contrôles, 13 femmes et

19 hommes âges de 22 à 64 ans (moyenne ± écart-type: 34.3 ± 10.6 ans) ont participé aux

évaluations des propriétés du cycle d’excitabilté neuromusculaire de manière à établir des valeurs

normatives (étude 1).

Une seconde population de témoins (témoins B), issue d’un recrutement multicentrique mené au

sein de quatre laboratoires d’électrophysiologie européens: CHU de Vaudois Lausanne, Suisse –

CHU Sart-Tilman Liège, Belgique – CHU La Timone Marseille et CHU Henri Mondor Créteil,

France, était constituée de 40 sujets, dix par centre (étude 5). Le groupe était composé de 16

femmes âgées de 20 à 50 ans (34.0 ± 10.1 ans) et 24 hommes, âgés de 22 à 49 ans (34.1 ± 8.5

ans). Les caractéristiques démographiques et les mesures de température et résistance cutanées

exigées dans le protocole sont présentées en détail dans le tableau 2.

Un troisième groupe constitué de 18 sujets témoins (témoins C) a été recruté pour élaborer les

valeurs normatives des divers paramètres d’excitabilité neuromusculaire étudiés au cours de

l’étude 6. Ce groupe comptait huit femmes et dix hommes, âgés de 28 à 41 ans (34.1 ± 6.4 ans).

Enfin, un dernier groupe de 14 sujets témoins (témoins D), composé de sept femmes et sept

hommes, âgés de 23 à 41 ans (31.8 ± 6.1 ans) a participé aux évaluations de la fatigue à l’effort

(étude 8).

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Age Sexe Température (°C) Cubital – Médian

Résistance (kΩΩΩΩ) Cubital – Median

Créteil 1 26 F 31.9 – 32.8 11.5 – 13.0 2 28 M 31.6 – 28.7 14.0 – 14.5 3 30 F 29.3 – 31.4 10.7 – 12.5 4 38 M 32.2 – 31.7 9.7 – 11.0 5 26 M 33.8 – 33.3 10.8 – 9.5 6 27 M 30.9 – 31.3 11.0 – 12.0 7 30 F 31.2 – 30.1 11.0 – 13.0 8 38 F 30.0 – 30.4 7.7 – 7.0 9 37 M 30.9 – 30.4 15.0 – 12.5 10 36 M 28.6 – 29.3 12.5 – 8.7 Moy ± ET 31.6 (5.1) 4F – 6M 31.0 (1.5) - 30.9 (1.5) 11.4 (2.1) - 11.4 (2.3)

Lausanne

1 32 M 33.0 – 31.5 50.0 – 41.0 2 24 M 32.5 – 32.0 12.0 – 29.0 3 47 M 31.0 – 30.5 24.0 – 48.0 4 28 F 32.5 – 32.5 25.0 – 28.0 5 21 F 32.5 – 33.0 27.0 – 18.0 6 46 M 32.5 – 32.5 41.5 – 32.0 7 22 M 33.0 – 31.5 12.0 – 16.0 8 22 M 32.5 – 32.0 25.0 – 15.0 9 20 F 33.0 – 31.5 8.0 – 27.0 10 32 M 33.5 – 32.5 17.0 – 21.0 Moy ± ET 29.0 (9.9) 3F – 7M 32.6 (0.6) – 31.9 (0.7) 26.5 (15.2) – 25.1 (8.0)

Liège 1 32 F 34.1 – 34.4 19.5 – 20.0

2 27 M 32.8 – 33.4 19.5 – 19.5

3 46 M 35.3 – 35.4 18.5 – 14.0

4 29 M 34.0 - 32.3 18.0 – 19.0

5 47 F 31.8 - 31.5 15.0 – 18.5

6 43 M 33.3 - 33.6 14.5 – 14.0

7 33 M 33.8 - 33.8 12.0 – 14.0

8 32 M 32.7 - 33.1 14.5 – 15.5

9 46 M 34.0 - 33.6 19.5 – 16.5

10 32 F 34.4 - 35.1 11.5 – 9.9

Moy ± ET 26.7 (7.8) 3F – 7 M 33.6 (1.0) – 33.6 (1.2) 16.3 (3.1) - 16.1 (3.2)

Marseille 1 30 F 31.8 – 32.0 25.0 – 20.0 2 23 F 31.2 – 31.0 42.0 – 45.5 3 50 F 30.4 – 30.4 46.0 – 48.0 4 41 M 31.6 – 31.6 41.0 – 36.0 5 49 M 32.1 – 32.1 40.0 – 38.0 6 43 F 31.4 – 31.4 39.0 – 41.0 7 27 M 32.2 – 32.4 42.0 – 49.0 8 50 F 31.5 – 31.5 51.0 – 42.0 9 44 F 31.9 – 32.2 32.0 – 33.0 10 29 M 32.0 – 31.2 33.0 – 35.0 Moy ± ET 38.6 (10.4) 6 F – 4 M 31.6 (0.5) – 31.6 (0.6) 39.1 (7.4) - 38.7 (8.5)

Tableau 2. Caractéristiques démographiques, température et résistance cutanées au site de recueil.

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1.2. Populations de patients

1.2.1. Sclérose en plaques

1.2.1.1. Population A

Un premier groupe de 20 patients présentant une SEP cliniquement définie (critères de McDonald

révisés par Polman et al. (2005)) a été recruté pour l’étude 2. Six hommes et quatorze femmes

âgés de 23 à 60 ans (46.5 ± 12.4 ans) ont été inclus. Parmi ces patients, 13 présentaient une forme

de sclérose en plaques rémittente avec poussées, cinq souffraient d’une forme secondairement

progressive et enfin deux patients une forme d’emblée progressive. Les évaluations ont été

conduites à distance de la dernière poussée et donc d’un traitement par perfusions de

méthylprednisolone. Un délai supérieur à trois mois avait été ménagé. De même aucun patient ne

bénéficiait d’un traitement par 3,4-diaminopyridine (bloqueur des canaux potassiques). Les

caractéristiques descriptives et cliniques des patients sont rapportées dans le tableau 3.

Age (ans)

Sexe Type de SEP

Score EDSS

Score PEM

Durée de la maladie (ans)

Traitement de fond

1 32 M RR 2 0 1 Interféron 1b 2 42 F RR 4 1 2 Aucun 3 57 F RR 2.5 1 18 Aucun 4 56 F RR 1 0 4 Interféron 1a 5 60 F SP 5.5 0 37 Interféron 1b 6 37 F SP 6.5 1 19 Interféron 1b 7 59 F SP 7 1 34 Interféron 1b 8 56 F RR 2.5 0 17 Aucun 9 44 F RR 2 1 19 Aucun

10 23 M RR 1.5 0 1 Interféron 1b 11 55 F PP 7 1 10 Mitoxantrone

12 42 M RR 3 1 3 Interféron 1a 13 54 F RR 1.5 0 9 Aucun 14 36 M RR 2 0 16 Aucun 15 43 F RR 1.5 0 1 Aucun 16 53 F SP 6 1 28 Interféron 1b 17 29 F PP 8.5 1 4 Mitoxantrone 18 28 M SP 3.5 1 12 Aucun 19 29 M RR 2 0 1 Mitoxantrone 20 66 F RR 6 1 10 Interféron 1b

Moy ± ET

46.4 ± 11.5

3.8 ± 2.3

Anomalies 55% 12.3 ± 11.1

Tableau 3. Caractéristiques descriptives et cliniques du groupe A de patients SEP. Age, sexe, type de SEP: RR: forme rémittente avec poussées; SP: forme secondairement progressive; PP: forme d’emblée progressive. Score EDSS quotation selon les modalités définies par Kurtzke (1983), Résultats des PEM selon la normalité de l’examen (0) ou l’existence d’anomalies centrales (1). Il est à noter que seules les analyses relatives à l’évaluation des potentiels évoqués moteurs du membre supérieur droit sont rapportées ici. Durée de la maladie et éventuel traitement de fond sont aussi mentionnés.

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1.2.1.2. Population B

Vingt-deux patients atteints de SEP, 18 femmes et quatre hommes, âgés de 27 à 60 ans (47.7 ±

9.1 ans) ont participé à l’étude de la fatigue à l’effort (étude 9). Quinze patients souffraient d’une

forme rémittente avec poussées et sept d’une forme secondairement progressive. Leurs

caractéristiques sont rapportées dans le tableau 4.

Les évaluations ont été réalisées à distance des poussées et des traitements par

méthylprednisolone. Un délai supérieur à trois mois était observé.

Patients Age (ans) Sexe Type de SEP

1 39 F RR 2 60 F SP 3 50 F RR 4 56 F SP 5 51 M SP 6 36 F RR 7 56 M RR 8 59 M RR 9 58 F SP

10 55 F RR 11 42 F RR 12 56 M SP 13 49 F RR 14 45 F RR 15 47 F RR 16 54 F SP 17 27 F RR 18 38 F RR 19 46 F RR 20 37 F SP 21 51 F RR 22 37 F RR

Tableau 4. Caractéristiques démographiques et cliniques du groupe B de patients souffrant de SEP. Sont indiqués, l’âge, le sexe et la forme de SEP: rémittente avec poussée (RR) ou secondairement progressive (SP).

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1.2.2. Neuropathie diabétique

Seize patients souffrant de neuropathie diabétique, trois femmes et 13 hommes, ont été recrutés

pour l’étude 3. Ils sont répertoriés dans le tableau 5.

Age (ans)

Sexe Type de Diabète

EMG Standard

1 62 H DNID Neuropathie sensitive à vitesses lentes 2 59 H DID Sévère polyneuropathie à vitesses lentes 3 65 H DNID Franche polyneuropathie à vitesses lentes 4 49 H DNID Sévère polyneuropathie 5 69 H DID Neuropathie sensitivo-motrice sévère 6 74 H DNID Sévère polyneuropathie 7 54 F DNID Discrète neuropathie 8 60 H DNID Sévère polyneuropathie 9 76 H DID Très sévère polyneuropathie

sensitivo-motrice axonale distale 10 68 F DNID Très sévère polyneuropathie

sensitivo-motrice axonale distale 11 64 H DID Sévère polyneuropathie à vitesses lentes 12 79 F DNID Sévère polyneuropathie 13 51 H DNID Sévère atteinte tronculaire cubitale 14 59 H DID Neuropathie évoluée à vitesses lentes 15 53 H DNID Discrète neuropathie 16 72 H DNID Sévère polyneuropathie

Tableau 5. Caractéristiques descriptives et cliniques des patients, en particulier le type de diabète: non insulino-dépendant (DNID), insulino-dépendant (DID) et les anomalies enregistrées à l’examen EMG standard.

1.2.3. Neuropathies périphériques

1.2.3.1. Population A

Soixante-dix patients présentant des neuropathies périphériques clairement étiquetées ont

bénéficié d’une évaluation multimodale de l’excitabilité neuromusculaire (étude 6).

Pour chaque pathologie, sont présentés dans le tableau 6. le nombre total de patients, l’âge moyen

et l’étendue des données ainsi que la répartition hommes / femmes.

Pathologie Nb de patients Age

(moy ±±±± ET)

Range âge (ans)

Nb Femmes Nb Hommes

AntiMAG 11 73.1 ± 13.5 51 – 89 5 6 PRNC 18 58.0 ± 19.2 21 – 81 8 10 SGB 8 51.7 ± 20.9 17 – 78 3 5 MMN 13 60.1 ± 13.1 30 – 84 4 9 Np Diabétique 11 61.8 ± 11.0 41 – 76 0 11 SLA 9 61.3 ± 12.3 46 – 79 4 5

Tableau 6. Récapitulatif du nombre de patients et de leurs caractéristiques démographiques, selon la pathologie: AntiMAG, PRNC, SGB, MMN, Neuropathie diabétique, SLA.

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1.2.3.2. Population B

Vingt-deux patients suivis dans le Service de Neurologie pour un traitement régulier par

immunoglobulines intraveineuses (IgIV) (Tégéline®, LFB, France) en cures répétées de cinq

jours (à une dose de 2g/kg) ont bénéficié de ce bilan d’excitabilité neuromusculaire juste avant et

immédiatement après leur traitement de manière à appréhender les effets du traitement sur les

caractéristiques électrophysiologiques des nerfs périphériques (étude 7). Onze patients

présentaient une PRNC et 11 souffraient de MMN. Le groupe était consititué de huit femmes et

14 hommes, âgés de 21 à 84 ans (60.6 ± 16.5 ans). Par ailleurs, quatre patients ne présentant pas

de manifestation clinique ou électrique d’atteinte des nerfs moteurs périphériques, mais dont

l’état clinique nécessitait l’administration d’IgIV ont bénéficié des mêmes évaluations. Ce dernier

groupe était composé trois femmes et un homme, âgés de 37 à 75 ans (55.2 ± 15.8 ans). Au sein

de ce groupe très hétérogène, on recensait une dermatomyosite, un syndrome de Lambert-Eaton

et deux neuronopathies sensitives.

1.2.4. Dystrophie myotonie de Steinert (études 4 et 10)

1.2.4.1. Population A (étude 4)

Un groupe de 16 patients atteints de dystrophie myotonique de type 1 (DM1) a également été

recruté. Le groupe était composé de 11 femmes et cinq hommes, âgés de 35 à 73 ans (45.9 ± 10.4

ans). Quatorze patients étaient cliniquement et électriquement symptomatiques, confirmés par un

diagnostisque génétique, avec un nombre de répétitions de triplets variant de 130 à 1330. Les

deux derniers patients étaient asymptomatiques et comptaient une expansion de triplets inférieure

à 100 répétitions. Par ailleurs, six autres patients souffrant de syndromes myotoniques

d’étiologies variables, associés ou non à un processus dystrophique ont également été recrutés.

Ce groupe très hétérogène comprenait deux patients atteints de dystrophie myotonique de type 2

(DM2) et quatre patients présentant une myotonie associée soit à des formes variées de

cannalopathies musculaires ou associée à une myopathie.

De plus, le score de sévérité de myotonie avait été quantifié pour chaque patient selon la

classification suivante; 0: absence de myotonie – 1: myotonie provoquée – 2: myotonie spontanée

– 3: myotonie invalidante, crampoïde.

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75

Les caractéristiques des patients sont rapportées dans le tableau 7.

Patients Age (ans)

Sexe Type de myotonie [CTG]n Sévérité de la myotonie

à la main

Complications: Cataracte – Atteinte Cardiaque

1 61 F DM1 330 2 Cataracte – Atteinte Cardiaque 2 40 F DM1 760 3 Aucune 3 41 M DM1 930 2 Atteinte Cardiaque 4 42 F DM1 700 3 Cataracte – Atteinte Cardiaque 5 39 F DM1 760 2 Cataracte 6 41 F DM1 130 1 Cataracte 7 40 M DM1 100-500 1 Cataracte 8 54 F DM1 1200 1 Cataracte 9 45 F DM1 1330 3 Cataracte – Atteinte Cardiaque 10 45 F DM1 230 1 Aucune 11 35 M DM1 460 2 Atteinte Cardiaque 12 42 F DM1 750 2 Cataracte 13 35 F DM1 800 2 Cataracte 14 43 F DM1 1330 3 Cataracte 15 57 M DM1 93 0 Aucune 16 73 M DM1 <100 0 Aucune 17 61 F DM2 NA 1 Aucune 18 35 M DM2 NA 2 Atteinte Cardiaque 19 52 F Cannalopathie Sodium NA 1 NA 20 41 M Cannalopathie Sodium NA 2 NA 21 54 F Cannalopathie Sodium NA 1 NA 22 40 M Myopathie

myofibrillaire NA 0 NA

Tableau 7. Caractéristiques génotypiques et cliniques des patients évalués. La sévérité de la myotonie est cotée de 0 à 3.

1.2.4.2. Population B (étude 10)

Douze patients parmi les 14 Steinert symptomatiques ont participé à l’étude de la fatigabilité

(étude10). Le groupe était alors composé de neuf femmes et trois hommes, âgés de 35 à 61 ans

(43.8 ± 7.1 ans).

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76

2. Matériel et méthodes

2.1. Evaluation du cycle d’excitabilité, périodes réfractaires et supernormale

Ces mesures étaient effectuées avec un stimulateur de type Phasis II (Eoste, Biomedica, Florence,

Italie) équipé de deux voies de stimulation et une voie de recueil permettant un enregistrement de

surface de l’activité du muscle cible. La durée de choc des stimuli était fixée à 0.1 ms. Les

stimulations étaient délivrées sur le nerf cubital au moyen d’électrodes de surface auto-adhésives

(#9013S0241, Medtronic Functional Diagnostics, Skovlunde, Danemark). La technique de double

collision requérait quatre électrodes de stimulation (deux actives et deux références), la première

active était placée sur le nerf cubital à son passage au niveau du coude, la référence étant

positionnée à 3 cm de l’active, sur le tendon du triceps brachial. La seconde active était placée sur

le nerf cubital au niveau du poignet et la référence correspondante fixée sur le dos de l’avant bras,

5 cm au dessus du poignet. La voie n°1 du Phasis délivrait les chocs au poignet tandis que la voie

n°2 ceux au coude. Le double choc comprenait un seul site de stimulation, les deux voies de

stimulation étant connectées à une même électrode active, grâce à un « pont » et les deux

références étaient placées côte à côte, sur le dos de l’avant-bras, 5 cm au dessus du poignet. La

voie n°1 délivrait le premier choc et la voie n°2 le second. Les réponses étaient recueillies sur le

muscle abducteur du Vème doigt; l’électrode active était placée sur le corps musculaire du Vème

doigt et la référence, en position distale, sur l’articulation métacarpo-phalangienne. L’électrode

de mise à la terre était placée sur le tiers supérieur du bras.

L’amplitude de la réponse M était mesurée du pic positif au pic négatif. Dans tous les cas, le test

débutait par la recherche de l’intensité permettant d’obtenir Mmax. Le signal EMG était filtré à

travers une bande passante de 50 Hz à 2 kHz. Afin d’éviter tout mouvement consécutif à la

stimulation, l’avant bras des sujets était immobilisé au niveau des doigts, du poignet et du coude

par des bandes de ruban adhésif. De plus, la température cutanée était contrôlée pendant toute la

durée de l’examen. Pour terminer, à l’issue des évaluations, il était demandé aux sujets d’estimer,

pour chacune des trois techniques de recueil, la douleur ressentie sur une échelle visuelle

analogique (EVA) gradée de 0 à 10.

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77

2.1.1. Présentation des techniques de mesure

Quelle que soit la méthode de stimulation, la première stimulation devait être évoquée à une

intensité supra-maximale afin de s’assurer que l’ensemble des fibres soit dépolarisé et donc

réfractaire à la prochaine stimulation.

2.1.1.1. Double collision

La double collision consistait à appliquer quatre chocs supra-maximaux (120% de Mmax)

répartis en deux points de stimulation, un site proximal et un distal, décrits précédemment et de

faire varier l’intervalle inter-stimuli séparant les deux chocs distaux tandis que l’intervalle inter-

stimuli proximal demeurait constant, égal à 4 ms. Les deux premiers chocs, un au coude et un au

poignet, étaient évoqués simultanément. De ce fait, le courant orthodromique (sens de

propagation normal du potentiel d’action) de la stimulation distale induisait une contraction,

tandis que le courant antidromique qui lui était associé (sens inverse de propagation du potentiel

d’action) rentrait en collision avec le courant orthodromique descendant du coude. Par

conséquent, la stimulation appliquée au coude n’avait aucun effet. Ensuite, pour les secondes

stimulations, lorsque le second choc distal était appliqué dans un intervalle extrêmement bref (de

l’ordre de 50 µs) après le premier choc, cette seconde stimulation étant évoquée pendant la

période réfractaire de l’axone, elle n’engendrait aucun effet, ce qui, en conséquence, permettait

au courant orthodromique de la seconde stimulation proximale de générer une contraction

musculaire. En incrémentant progressivement l’intervalle inter-stimuli distal, les fibres les plus

excitables allaient, en sortant de la période réfractaire, générer un courant orthodromique. Le

courant antidromique qui lui était associé, en remontant rentrait en collision avec le courant

orthodromique de la seconde stimulation évoquée au coude. Cette dernière était, dans un premier

temps diminuée, puis ensuite complètement annulée (Figure 15).

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78

D1 D1D1

D2

D2

D2

P1 P1P1

P2 P2 P2

0.05 ms…

1.4 ms…

1.6 ms…

D1 D1D1

D2

D2

D2

P1 P1P1

P2 P2 P2

0.05 ms… 0.05 ms…

1.4 ms… 1.4 ms…

1.6 ms… 1.6 ms…

Figure 15. Présentation de la technique de double collision. Deux stimuli sont appliqués au niveau proximal et distal (exemple ici de la stimulation du nerf ulnaire au coude et au poignet) et les réponses évoquées par la stimulation nerveuse sont enregistrées (recueil des réponses motrices sur l’abducteur du V

ème doigt dans cet exemple). L’intervalle inter-stimuli (IIS) proximal est fixé à 4 ms (supérieur à la période

réfractaire théorique) et l’IIS distal est progressivement incrémenté jusqu’à 2 ms environ. Les intensités de stimulation sont supra-maximales. Dans un premier temps sont enregistrées les réponses aux stimulations proximale et distale de façon isolée (schémas et tracés du haut). Puis la quadruple stimulation est délivrée (schémas et tracé du bas). Dans tous les cas, la réponse à la première stimulation distale (D1) génère une réponse enregistrable ainsi qu’un influx antidromique bloquant par collision la réponse à la première stimulation proximale (P1). Pour un IIS très court (0.05 ms), la réponse à la seconde stimulation distale (D2) se situe dans la période réfractaire absolue et ne génère aucun influx, laissant la deuxième stimulation proximale (P2) produire une réponse maximale. Lorsque certaines fibres sont sorties de la période réfractaire absolue au niveau distal, la stimulation D2 peut générer une petite réponse motrice et bloque partiellement par collision antidromique la réponse à la stimulation P2 (cas de l’IIS distal de 1.4 ms). L’apparition d’une diminution de l’amplitude de la réponse à la stimulation P2 définit la fin de la période réfractaire absolue minimale, correspondant à la récupération des fibres les plus excitables. Lorsque toutes les fibres sont sorties de la période réfractaire absolue (définissant la période réfractaire absolue maximale), la stimulation D2 générera une plus grande réponse motrice et bloquera totalement par collision la réponse à la stimulation P2 (cas de l’IIS distal de 1.6 ms). La réponse à la stimulation isolée au poignet obtenue préalablement peut être soustraite de chaque réponse obtenue au quadruple choc pour les différents IIS. Les réponses spécifiques aux stimulations P2 et D2 peuvent ainsi être analysées (D’après Boërio et al., 2004).

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79

2.1.1.2. Double choc supra-maximal - Double choc sous-maximal

Les deux stimulations étaient appliquées au poignet. Initialement le délai séparant les

stimulations était court (1 ms), puis augmenté par palier de 0.2 ms jusqu’à atteindre 8 ms.

Dans les conditions supra-maximales, les deux stimulations étaient évoquées à une intensité

identique, correspondant à 120 % de Mmax. En revanche, dans les conditions sous-maximales, la

première stimulation demeurait supra-maximale, tandis que la seconde était appliquée à une

intensité correspondant à 60 ± 10 % de Mmax (Figure 16).

Site de stimulation distale

-

=

Réponse au double choc

Réponse à la stimulation conditionnante

Réponse à la stimulation test

Recueil de l’activité EMG

Analyse par soustraction

Technique de double choc

IIS variable(1-8 ms, palier 0.2 ms)

Site de stimulation distale

-

=

Réponse au double choc

Réponse à la stimulation conditionnante

Réponse à la stimulation test

Recueil de l’activité EMG

Analyse par soustraction

Technique de double choc

IIS variable(1-8 ms, palier 0.2 ms)

Figure16. Présentation de la technique de double choc. Deux stimuli sont appliqués au niveau distal (exemple ici de la stimulation du nerf ulnaire au poignet) et les réponses évoquées par la stimulation nerveuse sont enregistrées (recueil des réponses motrices sur l’abducteur du V

ème doigt) pour des

intervalles inter-stimuli (IIS) incrémentés de 1 à 8 ms. La réponse obtenue préalablement à la stimulation conditionnante appliquée isolément est soustraite de chaque réponse obtenue au double choc pour les différents IIS. Ainsi les réponses spécifiquement liées au second choc, c’est à dire à la stimulation test conditionnée, peuvent être comparées aux réponses tests non conditionnées, permettant de déterminer la période réfractaire absolue minimale (apparition d’une réponse consécutive au deuxième choc) et relative maximale (récupération totale de l’amplitude de la réponse au second choc); et enfin la période supernormale (majoration de l’amplitude de la réponse à la stimulation test). (Repris de Boërio et al., 2004).

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80

La réponse globale générée résultait de la réponse à la quadruple stimulation dans le cas de la

double collision ou de la combinaison de la première stimulation (conditionnante) et de la

seconde (stimulation test) pour les double chocs. Afin de déterminer l’amplitude de la réponse à

la seconde stimulation distale, un traitement post-enregistrement, par méthode de soustraction,

était réalisé (Bostock et al., 1998). L’amplitude des réponses tests était donc mesurée après

soustraction de la réponse au stimulus supra-maximal conditionnant distal appliqué isolément

(Figure 17). Ainsi, pour la double collision, la réponse issue de la soustraction comportait la

réponse à la seconde stimulation distale et la réponse à la première stimulation proximale, pour

un intervalle inter-stimuli donné. Tandis que dans le cas des double chocs, cette courbe ne

comptait que la réponse à la stimulation test pour un intervalle inter-stimuli donné. Ensuite, la

réponse test obtenue pour chacune des courbes était normalisée par la réponse test isolée, obtenue

avant les enregistrements.

1.0 ms

3.0 ms

2.6 ms

2.8 ms

2.4 ms

2.2 ms

2.0 ms

1.8 ms

1.6 ms

1.4 ms

1.2 ms

- =

Réponses à la double stimulation Réponse à la stimulation conditionnante Réponses à la seconde stimulation

1.0 ms

3.0 ms

2.6 ms

2.8 ms

2.4 ms

2.2 ms

2.0 ms

1.8 ms

1.6 ms

1.4 ms

1.2 ms

- =

Réponses à la double stimulation Réponse à la stimulation conditionnante Réponses à la seconde stimulation

Figure 17. Exemple d’évolution de l’amplitude de la réponse à la seconde stimulation en fonction de l’intervalle inter-stimuli. Recueil Laplacien. La seule réponse à la seconde stimulation (à droite) est obtenue en soustrayant la réponse condition-nante (au milieu) à la réponse à la double stimulation (à gauche). (Repris de Hogrel, données non publiées).

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81

2.1.2. Méthodes de lecture

2.1.2.1. Détermination par lecture visuelle

Il existe plusieurs méthodes de détermination des valeurs de période réfractaire. La première

analyse consistait à lire subjectivement les valeurs sur les courbes (amplitude / intervalle inter-

stimuli). La fin de la PRAmin était décelée dès la réduction de l’amplitude de la réponse

consécutive à la seconde stimulation proximale pour la technique de double collision, et dès

l’apparition d’une faible réponse consécutive à la stimulation test pour les techniques de double

choc. La PRA maximale (PRAmax) pouvait être appréciée uniquement par la technique de double

collision. Elle était considérée comme révolue dès l’annulation complète de la réponse à la

seconde stimulation proximale, soit quand le courant antidromique associé à la seconde

stimulation distale était suffisamment important pour entrer en collision complète avec le courant

orthodromique proximal.

Pour la PRR, nous avons utilisé un mode de lecture légèrement différent selon la technique de

recueil. Ainsi, pour le double choc supra-maximal, le retour à l’amplitude de référence

(amplitude maximale) se faisait progressivement, la courbe se terminait par un plateau. Pour ne

pas surestimer la période réfractaire, il était important de noter la première valeur d’intervalle

inter-stimuli permettant d’atteindre ce plateau. Cette valeur se situait juste après le point

d’inflexion de la courbe. Pour le double choc sous-maximal, la réponse à la seconde stimulation

recouvrait sa valeur initiale avant de basculer dans la supernormalité, ainsi nous avons relevé

l’abscisse du point ayant pour ordonnée 1 (nous considérions que la PRR était révolue quand la

réponse du deuxième choc retrouvait son amplitude initiale, mesurée au repos).

Le dernier paramètre calculé était le pourcentage de réfractorité déterminé par le rapport entre

l’amplitude de la stimulation test conditionnée pour un intervalle inter-stimuli donné (2.0 ms ou

2.6 ms selon les études) et l’amplitude de la réponse test non conditionnée.

2.1.2.2. Modélisation

Toutes les courbes ont ensuite été traitées avec le logiciel Prism (Prism 4, Graphpad Software Inc,

San Diego, USA); nous avons opté pour un modèle de régression non linéaire, et choisi la courbe

de type « sigmoïde à pente variable, sans contrainte » pour modéliser le tracé.

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82

L’équation de la courbe était la suivante:

h*)xE(101

btby

−+

−+=

avec b = niveau bas, t = niveau haut, E = log de l’abscisse du point milieu et h = pente de Hill

Nous avons utilisé deux méthodes d’estimation automatique de la période réfractaire, une

méthode statistique et une méthode analytique (Figure 18). La première consistait à faire figurer

l’intervalle de confiance à 95 % de la courbe. Pour la lecture des courbes, nous estimions que la

PRA était dépassée dès que 0 ne pouvait plus être considéré comme appartenant à l’intervalle de

confiance à 95 % autour de la courbe modélisée. De même, on estimait la PRR atteinte dès que 1

pouvait être considéré comme appartenant à l’intervalle de confiance à 95 % autour de la courbe

modélisée.

Enfin nous avons utilisé une seconde méthode permettant de déterminer de manière

mathématique les valeurs de PRA et de PRR, en les calculant à partir de l’équation analytique de

la tangente à la courbe au point d’inflexion au moyen des formules ci-dessous:

)(h*EPRA

10ln

2−=

)10ln(**

4

htPRAPRR +=

avec E = log de l’abscisse du point milieu, h = pente de Hill et t = niveau haut

Dans ce cas la courbe était également modélisée en utilisant le même système de régression

linéaire que celui utilisé précédemment, mais nous avons ajouté une contrainte, en imposant un

passage de la courbe par le point de coordonnées (0 ; 0).

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83

Lecture directe

1 2 3 4 5-0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

IIS (ms)A

mplit

ude n

orm

alis

ée

1.1 2.6

Méthode de la tangente

1 2 3 4 5-0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

IIS (ms)

Am

plit

ude n

orm

alis

ée

1.16 2.46

1.0 3.2

Méthode de l’intervalle de confiance à 95%

1 2 3 4 5-0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

IIS (ms)

Am

plit

ude n

orm

alis

ée

A.

B.

C.

Lecture directe

1 2 3 4 5-0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

IIS (ms)A

mplit

ude n

orm

alis

ée

1.1 2.6

Méthode de la tangente

1 2 3 4 5-0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

IIS (ms)

Am

plit

ude n

orm

alis

ée

1.16 2.46

1.0 3.2

Méthode de l’intervalle de confiance à 95%

1 2 3 4 5-0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

IIS (ms)

Am

plit

ude n

orm

alis

ée

A.

B.

C.

Figure 18. Méthodes d'analyse de la courbe amplitude / intervalle inter-stimuli, A: méthode de lecture directe – B: méthode de l’intervalle de confiance – C: méthode de la tangente. (Repris de Boërio et al., 2005b).

Les courbes de double choc sous-maximal ont également permis de quantifier la période

supernormale. Cette majoration transitoire de l’excitabilité étant optimale 7 ms après le passage

du premier potentiel d’action, le pourcentage de supernormalité était défini à 7 ms par le rapport

entre l’amplitude de la réponse test conditionnée et l’amplitude de la réponse test isolée. Notons

que l’estimation du pourcentage de supernormalité ne requérait aucune méthode de lecture

particulière.

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84

2.2. La courbe stimulus / réponse

2.2.1. Technique d’investigation

Deux appareils de mesure différents ont été utilisés, selon les équipements à disposition dans

chacun des laboratoires de neurophysiologie. Un appareil de type Keypoint (Medtronic

Functional Diagnostics, Skovlunde, Denmark) a été utilisé à Créteil, tandis que les mêmes

mesures ont été menées au moyen d’un appareil Viking IV (Nicolet, Biomedical, Madison, WI,

USA) à Lausanne, Liège et Marseille. La fréquence de stimulation était de 0.5 Hz. Les électrodes

de recueil et de stimulation étaient des électrodes de surface auto-adhésives (de type Medtronic

(référence communiquée §2.1, p76) à Créteil et Marseille et # 019-415000, Nicolet VIASYS

Healthcare Inc., USA à Lausanne et Liège). L’électrode active était placée sur le médian ou

cubital au poignet et la référence était positionnée 4 cm en amont, sur la face dorsale de l’avant-

bras. Les PAC en réponse aux stimulations du nerf médian ou cubital ont été recueillies sur les

muscles court abducteur du pouce et abducteur du Vème doigt, respectivement. Le recueil était

effectué par des électrodes de surface auto-adhésives (décrites ci-dessus) positionnées selon un

montage « belly-tendon ». Avant chaque séance d’enregistrement, la peau était soigneusement

nettoyée aux sites de stimulation et de recueil avec une solution d’alcool. La résistance cutanée

enregistrée au site de recueil devait demeurer inférieure à 50 kOhms. De plus, la température

cutanée était également contrôlée et maintenue constante entre 31 et 33°C.

Le signal était filtré par un filtre passe haut à 20 Hz et un filtre passe bas à 1000 Hz. Dans un

premier temps, l’intensité seuil permettant d’obtenir un PAC d’une surface maximale était

recherchée. Puis l’intensité était progressivement dépréciée de manière à obtenir des surfaces de

PAC comprises entre 90 et 10 % (i90 à i10) de la surface maximale, par palier de 10 %. Le même

procédé était appliqué pour chaque nerf selon deux durées de choc: 0.05 et 0.5 ms.

2.2.2. Méthodes d’analyse

Les valeurs d’intensité obtenues pour chaque surface de PAC ont permis d’élaborer la courbe

stimulus / réponse pour un nerf et une durée de choc donnée.

Les courbes ont été modélisées par une courbe du type « sigmoïde à pente variable » selon un

modèle de régression linéaire du logiciel Graph Pad. Toutefois, de manière à optimiser

l’adéquation entre les points expérimentaux et la modélisation informatique, un coefficient de

Richard et deux contraintes supplémentaires était appliqués. Ces contraintes assuraient un départ

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85

de la courbe au point de coordonnées (0 ; 0) et une arrivée au point d’ordonnée y = 100 %

(surface maximale du PAC).

L’équation de la courbe était la suivante:

( )

( )[ ]

−+

−+=

shxE

btby

101

( )

−=

h

bt

by

ex

110logs

1

(avec b, niveau bas; t, niveau haut; E, logarithme de l’abscisse du point milieu; h, pente de Hill; s, coefficient de Richard).

Pour chaque nerf (médian et cubital) et chaque durée de choc (0.05 et 0.5 ms), dix paramètres

étaient analysés:

- les seuils d’intensités i10, i50 et i90

- les intensités i10 et i90 normalisées par la valeur de l’i50 (Kiernan et al., 2000)

- la pente de la courbe était estimée d’après la formule x

ypente

∆= , consistant à estimer

le rapport entre le delta des abscisses et des ordonnées calculé entre deux intensités données.

Dans le cas présent, la pente a été estimée entre les valeurs i60 et i40, comme suit:

( )4060

2.0

iiPente

−=

Ces intensités ont été particulièrement choisies, car elles étaient représentatives d’un niveau

d’excitabilité intermédiaire (Kiernan et al., 2000). En conséquence, l’estimation ne risquait pas

d’être biaisée par des valeurs extrêmes (i10 ou i90) au degré de variabilité plus important.

La pente normalisée était également appréciée:

( )

50

4060

2.0

normalisée Pentei

ii

−=

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86

- enfin, le rapport défini par Brismar, généralement présenté dans la littérature comme

l’indice SRC (pour « stimulus / response curve ratio ») était calculé dans chaque condition. Par

ailleurs, à partir de cette formule, deux « demi-rapports » étaient établis comme suit:

[ ]10

1090

i

ii − ;

[ ]50

5090

i

ii − ;

[ ]10

1050

i

ii −

Ils permettaient d’explorer des fibres présentant des propriétés d’excitabilité voisines (i90-i50:

fibres les plus excitables versus i50-i10: fibres les moins excitables).

2.3. La courbe intensité / durée

2.3.1. Technique d’investigation

Le principe de cet examen consistait à conserver une amplitude de PAC sous-maximale constante

(70 % de Mmax), de faire varier la durée de stimulation et d’observer les intensités nécessaires en

fonction de la durée du courant, permettant d’établir la courbe « intensité / durée ». Pour cette

dernière investigation, sept durées de choc différentes ont été adoptées (0.04 – 0.1 – 0.2 – 0.5 –

0.7 et 1.0 ms).

2.3.2. Paramètres analysés

La chronaxie et la rhéobase étaient ensuite déterminées comme suit:

( )[ ]( )1.00.1

0.11.0

1.0

1.0

ii

iiChronaxie

×−

−×=

( )[ ]9.0

1.0 1.00.1 iiRheobase

×−=

Remarque: si toutefois la durée de 0.04 ms représentait un degré de sollicitation trop faible pour

obtenir 70 % de Mmax, alors l’intensité était également recherchée pour une durée de stimulation

de 0.3 ms.

Bien que l’ensemble des techniques présenté ci-dessus implique une stimulation du nerf moteur

avec un recueil de la réponse musculaire globale, la terminologie « excitabilité nerveuse

périphérique » est généralement employée dans la littérature. Cependant, compte tenu des

caractéristiques des enregistrements, il serait davantage pertinent de parler d’excitabilité

neuromusculaire. Au cours de ce mémoire, nous emploierons la terminologie « excitabilité

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87

neuromusculaire » pour la plupart des études. Toutefois, par soucis de lisibilité, nous

conserverons la dénomination « excitabilité du nerf périphérique » au cours des études de

fatigabilité, de manière à clairement dissocier les aspects nerveux périphériques et / ou

neuromusculaires, des aspects purement musculaires, tels que la vitesse de conduction des fibres

musculaires.

2.4. Protocole d’évaluation de la fatigue à l’effort

Nous avons, au cours de ces travaux de thèse, élaboré un protocole d’examen dédié à

l’exploration des divers paramètres potentiellement impliqués dans la fatigabilité. Comme nous

l’avons vu lors de l’introduction, la fatigue à l’effort est multifactorielle et implique aussi bien la

commande centrale, le système nerveux central et périphérique, que les muscles effecteurs.

Les mêmes tests électrophysiologiques étaient répétés avant et après un effort de fatigue

standardisé consistant à maintenir un niveau de contraction correspondant à 60 % de la force

maximale isométrique. Le temps de récupération après un effort bref et intense étant assez rapide,

l’ensemble des évaluations devait être mené dans les cinq minutes qui suivaient la fin de l’effort.

Cet examen a permis de quantifier l’impact de la fatigabilité sur le système nerveux central

(activités corticale et spinale), le système nerveux périphérique et les propriétés musculaires.

Face à l’important nombre de tests nécessaires pour mener une évaluation exhaustive de la

fatigabilité, nous avons scindé le protocole en deux parties distinctes, une première comprenant

l’étude des propriétés musculaires et spinales et une seconde dédiée aux aspects corticaux et

nerveux périphériques. Pour les deux sessions, l’effort fatigant était identique et chaque sujet

bénéficiait en moyenne de 3 heures entre les deux évaluations de manière à ce qu’il puisse

convenablement récupérer.

2.4.1. Fatigue musculaire et spinale

La force de contraction est le paramètre essentiel à étudier pour établir l’existence de fatigue.

Cette dernière se caractérise par une diminution de la capacité de génération de la force de

contraction après un effort soutenu. Cette force peut être mesurée lors d’une contraction

volontaire musculaire ou après stimulation électrique du nerf commandant le muscle. Les

techniques de stimulation permettent de quantifier une contraction musculaire correspondant à

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88

une secousse ou choc unique (« twitch ») ou à contraction maximale (stimulation répétitive

induisant un tétanos).

2.4.1.1. Techniques d’investigation

L’enregistrement de l’activité EMG du muscle cible a été, dans ce cas, réalisé avec une matrice

d’électrodes de surface à haute résolution spatiale (électrodes Laplacienne, Hogrel et Duchêne,

1999), composée d’un boîtier de 11 électrodes circulaires, mesurant 2 mm de diamètre et

espacées entre elles de 5 mm (Figure 19). Ce système était donc constitué de trois groupes de

cinq électrodes disposées en croix (chaque groupement d’électrodes ayant deux électrodes en

commun avec le groupement d’électrodes voisin).

Figure 19. Configuration d’enregistrement des électrodes Laplaciennes. (D’après Hogrel et Duchêne, 1999).

Cette configuration permettait d’obtenir trois voies d’EMG, qui dans le cas d’un placement

approprié sur le muscle cible, donnait trois signaux d’amplitudes comparables et propagés. Ce

signal était quantifié par différents types de techniques et permettait notamment le calcul de

vitesse de conduction des potentiels d’action (Figure 20).

Il est important de souligner le caractère non invasif de cet outil qui fournit de nombreuses

informations très pertinentes quand à l’activité électrique musculaire. Toutefois, l’acquisition

requiert une préparation précautionneuse de la peau. Ainsi avant l’examen, la peau au niveau de

l’abducteur du Vème doigt était nettoyée tout d’abord avec une crème abrasive, puis rincée avec de

l’alcool, ensuite une seconde crème lissante, conductrice était appliquée et enfin on rinçait à

nouveau avec de l’alcool. Le bras des sujets était placé sur une plateforme, l’abducteur du Vème

doigt de la main droite reposait sur la grille d’électrodes, le Vème doigt était placé dans une

gouttière qui surmontait le capteur de force qui permettait de mesurer la force développée par le

+4 -1

-1

-1

-1

1 cm

Alimentation

Electrodes

Electrode

de référence

Sorties

+4 -1

-1

-1

-1

1 cm

Alimentation

Electrodes

Electrode

de référence

Sorties

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89

seul Vème doigt. Une seconde gouttière assurait le maintien de l’annulaire, du majeur et de

l’index. La terre était enroulée autour de l’index, du majeur et de l’annulaire (Figure 21).

Figures 20 Bouffée EMG A: Enregistrement en temps réel Deux zooms consécutifs B: Meilleure identification des PAC C: Un PAC isolé. A noter les amplitudes similaires des 3 voies et la bonne propagation des signaux, permettant facilement l’esti-mation des vitesses de conduction.

100 ms

20 ms

5 ms

A

B

C

100 ms

20 ms

5 ms

A

B

C

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90

2.4.1.1.1. Secousses évoquées électriquement; twitchs

Après cette minutieuse préparation de la peau, l’examen débutait par des stimulations du nerf

cubital délivrées par un appareil de type KeyPoint. L’électrode adhésive active était placée sur le

nerf cubital au niveau du poignet et la référence sur la face dorsale de l’avant bras. La durée de

choc était de 0.2 ms. Le degré de sollicitation était progressivement incrémenté, de manière à

ajuster le positionnement du muscle sur la grille d’électrodes afin d’obtenir un signal de bonne

qualité (Figure 20 C) et aussi de définir la valeur d’amplification du signal. Puis l’intensité

nécessaire à l’obtention de Mmax était déterminée.

L’acquisition débutait par la réalisation de 12 stimulations unitaires successives à une fréquence

de 1 Hz. Il était important d’observer un léger délai entre les stimulations, car au delà d’une

fréquence de 3 Hz, la stimulation est considérée comme répétitive (Fournier, 2000).

Figure 21. Procédure expérimentale. A Dispositif complet, placement de l’avant bras du sujet, muscle abducteur du V

ème doigt (ADM) positionné sur la

grille d’électrodes. Derrière, l’ordinateur, avec une fenêtre permettant de visualiser le PAC. A droite, l’amplificateur, ainsi que le boîtier des électrodes Laplacienne et le boîtier du capteur de force. B et C: Position de la main du sujet, ADM sur la grille d’électrodes, le V

ème

doigt dans une première gouttière. Une seconde gouttière permet le maintien de l’annulaire, du majeur et de l’index. La terre (en bleu) est enroulée autour de l’index, du majeur et de l’annulaire.

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91

2.4.1.1.2. Réflexe H: excitabilité spinale

Le réflexe H était enregistré sur le muscle grand palmaire sur la face antérieure de l’avant bras,

au moyen d’électrodes adhésives, avec stimulation du nerf médian au niveau du coude. La durée

de choc était d’1 ms. On débutait avec une intensité de stimulation relativement faible, qui était

incrémentée jusqu’à obtenir Hmax, puis l’intensité était encore augmentée. On observait alors

consécutivement à l’apparition d’une réponse M de courte latence, la réduction de l’amplitude du

réflexe H.

L’investigation se poursuivait jusqu’à l’obtention de la réponse Mmax.

2.4.1.1.3. Contractions volontaires: force maximale et effort soutenu

Une fois les enregistrements de l’activité musculaire et spinale réalisés, et préalablement à la

réalisation de l’effort soutenu, la force maximale volontaire de chaque patient était évaluée par

deux MVC espacées d’une minute de repos afin de ménager un temps de récupération suffisant.

Le niveau de force maximal développé était enregistré par un capteur de force (AQ10, Scaime,

Annemasse, France), relié à la chaîne d’acquisition, branchée à l’ordinateur, ce qui permettait au

patient de visualiser le niveau de force développé (Figure 21A).

Ensuite, les patients devaient maintenir pendant 45 s un niveau de force correspondant à 60 % de

leur force maximale. Un feed back visuel sur l’écran de l’ordinnateur permettait l’ajustement

précis au niveau de force requis (Figure 21B).

A BAA BB

Figure 21. Cible informant le sujet sur le niveau de force atteint. A: Exemple de MVC – B: Maintien dans la « zone verte », correspondant à 60% de MVC, pendant 45 s.

Immédiatement après les 45 s d’effort, la même procédure expérimentale était renouvellée de

manière à quantifier l’impact de la fatigue. Enfin pour terminer, une dernière série de 12

stimulations du nerf cubital au poignet était effectuée. En effet, immédiatement après l’effort

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92

volontaire, les réponses M suivantes peuvent être potentialisées (Hamada et al., 2000) ainsi nous

avons réalisé ces derniers enregistrements pour observer les variations des paramètres de la

secousse électrique au cours de la phase de récupération (Figure 22).

Estimation de la MVCEstimation de la MVC

Exercice

Stimulationspré-exerciceStimulationspré-exercice

Stimulationspost-exerciceStimulationspost-exercice

Stimulationsrécupération

Estimation de la MVC

Stimulationsrécupération

Réponse

réflexe

Réponse

réflexe

Estimation de la MVCEstimation de la MVCEstimation de la MVCEstimation de la MVCEstimation de la MVC

ExerciceExercice

Stimulationspré-exerciceStimulationspré-exerciceStimulationspré-exerciceStimulationspré-exercice

Stimulationspost-exerciceStimulationspost-exerciceStimulationspost-exerciceStimulationspost-exercice

Stimulationsrécupération

Estimation de la MVC

StimulationsrécupérationStimulationsrécupération

Estimation de la MVC

Stimulationsrécupération

Réponse

réflexe

Réponse

réflexe

Figure 22. Schéma du protocole expérimental. Evaluation de la fatigue musculaire et spinale.

2.4.1.2. Méthodes d’analyse

2.4.1.2.1. Secousses évoquées électriquement

La voie d’EMG présentant la plus grande amplitude était sélectionnée pour le traitement

ultérieur, effectué avec deux logiciels distincts (M-Resp© et Protags©, Hogrel, Institut de

Myologie). L’allure du PAC guidait aussi ce choix, il fallait qu’il présente une première phase de

dépolarisation, puis deux pics, un premier négatif suivi d’un positif, avant un retour à la ligne de

base. Cette cinétique de PAC était en général observée lorsque les électrodes étaient placées

suffisamment à distance des jonctions neuromusculaires. Dans le cas contraire, la première phase

de dépolarisation est occultée. Le logiciel M-Resp permettait en premier lieu d’observer la

douzaine de fichiers enregistrés et de sélectionner ceux qui étaient parfaitement synchrones.

L’étape suivante consistait à appliquer un filtrage spécial constitué d’un filtre médian et d’un

filtre moyen qui réduisaient de manière très importante la présence des artéfacts de stimulation

sur le signal, afin de ne pas perturber l’exploitation des signaux. Ensuite, les signaux étaient

moyennés, et le traitement débutait par la détermination de la surface du potentiel d’action. Le

seul pic négatif était considéré pour cette mesure (M-resp).

Le reste du traitement était mené avec le logiciel Protags. La durée du pic négatif et l’amplitude

pic-à-pic du potentiel d’action étaient mesurées (Figure 23).

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93

Figure 23. Illustration des méthodes de traitement, détermination de la durée du pic négatif, de l’amplitude pic-à-pic du potentiel et enfin de la latence au pic négatif (nécessaire au calcul de vitesse).

Enfin, deux voies d’EMG succéssives étaient retenues pour calculer la vitesse de conduction,

selon deux méthodes de calcul.

La première méthode, dite méthode de « pic à pic » consistait, pour chaque voie à déterminer la

latence d’apparition du pic négatif (Figure 10). Puis, connaissant le délai d’apparition de ces deux

pics, et la distance inter-électrodes, la vitesse était ainsi calculée d’après la formule suivante:

Latences

électrodesinter DistanceVitesse

−=

Cependant, selon le décours des potentiels d’action, cette méthode pouvait biaiser l’estimation

des vitesses de conduction. Aussi, une seconde méthode, de « cross-correlation », a été appliquée

pour s’affranchir de ce biais.

Cette seconde technique consistait à isoler le pic négatif des deux voies d’EMG sélectionnées et

de calculer la vitesse. Cette partie du signal est particulièrement choisie car elle donne une

importante activité propagée et est moins perturbée par les phénomènes de génération (au niveau

des jonctions neuromusculaires) ou d’extinction (au niveau des jonctions myotendineuses) et

reflète donc principalement le phénomène de propagation du PAC (Ledoux et al., 2006).

latence

durée

am

plitu

de

latence

durée

am

plitu

de

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94

2.4.1.2.2. Réflexe H

Les amplitudes pic-à-pic de Hmax et Mmax étaient mesurées sur le KeyPoint. Puis, le rapport

max

max

M

Hétait calculé.

2.4.1.2.3. Contractions volontaires

Quatre paramètres ont été estimés; la force, le recrutement des unités motrices par RMS,

l’analyse du signal fréquentiel (MPF) et enfin la vitesse de conduction.

Le signal de force était préalablement lissé et les signaux EMG filtrés à travers une bande

passante de 10 à 500 Hz, avec un réjecteur de 50 Hz.

• MVC

Le niveau de force maximal atteint par les sujets était déterminé par lecture des courbes de force.

Ensuite, l’analyse du signal EMG se déroulait en trois étapes. Ces paramètres ont été déterminés

sur des fenêtres de 500 ms avec un « overlapping » de 50 %.

Tout d’abord, on débutait par la détermination de la RMS. La valeur maximale de RMS était

relevée sur chacune de quatre courbes (i.e., deux MVC pré-fatigue et deux post-fatigue).

Puis la MPF et la vitesse de conduction étaient déterminées sur leur courbes respectives, en

relevant les valeurs à l’instant t, où la RMS était maximale.

Pour l’ensemble de ces paramètres évalués avant et après fatigue (secousse, MVC, réflexe), le

pourcentage d’évolution a été déterminé à partir de la formule suivante:

( )100×

−=

pré

prépostDelta

avec pré et post: valeurs enregistrées respectivement avant et après l’effort fatigant pour chaque

paramètre.

• Effort fatigant

Les mêmes paramètres ont été évalués. Afin de quantifier l’impact de la fatigue, force, RMS,

MPF et vitesse ont été déterminées au cours de deux premières et des deux dernières secondes

d’effort. De plus les « area-ratio » ont été calculés (Figure 24), afin de caractériser le sens

d’évolution de chacun des paramètres (augmentation ou réduction). Ce paramètre a été choisi car

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95

il permet de s’affranchir d’hypothèses hasardeuses sur le comportement des variables EMG au

cours du temps. En effet, l’évolution des ces variables est souvent considéré comme linéaire et

donc caractétisée par une perte. Toutefois, la pertinence d’un modèle linéaire est, en principe,

rarement vérifiée.

0

20

40

60

80

100

120

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Temps (s)

A

BY0

MPF (

Hz)

0

20

40

60

80

100

120

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Temps (s)

A

BY0

MPF (

Hz)

Figure 24. Principe de calcul du rapport de surface (« area ratio »). Le niveau initial Yo est généralement pris comme la moyenne du paramètre en question sur la première ou les deux premières secondes du signal. Le rectangle de calcul ainsi défini permet d’estimer les surfaces situées en dessous (A) et au dessus (B) de la courbe d’évolution du paramètre. Le rapport de surface se calcule alors comme suit:

A

BAR −= 1 .

2.4.2. Evaluation de la fatigue nerveuse périphérique et centrale

L’enregistrement, en mode monopolaire, de l’activité EMG était médié par des électrodes de

surface auto-adhésives disposées sur le muscle abducteur du Vème doigt. L’électrode active était

collée sur le ventre musculaire et la référence positionnée au niveau de l’articulation métacarpo-

phallangienne. La terre, placée à distance était placée autour de l’index, du majeur et de

l’annulaire. Pour évaluer les propriétés du nerf périphérique, le nerf cubital était stimulé au

niveau du poignet avec un appareil KeyPoint. Le signal était filtré par un filtre passe haut à 20 Hz

et un passe bas à 10000 Hz.

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96

2.4.2.1. Techniques d’investigation

2.4.2.1.1. Le système nerveux périphérique

L’étude de l’excitabilité nerveuse périphérique consistait en l’estimation des phénomènes de

réfractorité et de supernormalité, ainsi que l’évaluation de la courbe intensité / durée

(précédement décrits §2.1, p76 et 2.3, p86).

L’intensité de la stimulation conditionnante était égale à 150 % de Mmax et la durée de chaque

choc était fixée à 0.2 ms pour les deux stimulations.

2.4.2.1.2. Excitabilité corticale

La technique de stimulation magnétique transcrânienne a permis l’évaluation des propriétés

corticales par technique de simple choc par l’intermédiaire d’un stimulateur Magstim 200

(Magstim, Whitland, South West Wales, UK) et de double choc au moyen de deux stimulateurs

Magstim 200 reliés par un module Bistim pour appréhender les propriétés d’excitabilité corticale.

Le sujet était assis sur une chaise, le buste droit, l’avant bras droit était comme précédemment

maintenu au moyen d’une contention légère en haut de l’avant bras et au niveau du poignet. Le

patient était immobile, au repos. Il était demandé aux sujets de regarder devant eux, en essayant

d’être aussi détendus que possible. Une bobine de stimulation circulaire de 90 mm était placée sur

la tête du sujet, sur le cortex moteur primaire, centrée au vertex, la face A visible, permettant une

stimulation préférentielle de l’hémisphère gauche (Figure 25). La bobine était tenue

manuellement par l’expérimentateur.

Figure 25. Bobine de stimulation circulaire permettant d’évoquer les PEM.

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97

Les réponses évoquées électromyographiques ont été enregistrées par l'intermédiaire du muscle

hypothénarien abducteur du Vème doigt de la main droite, le muscle étant au repos et recueillies

sur le KeyPoint. Après avoir expliqué le principe de stimulation aux sujets, un repérage

topographique initialement effectué permettait de localiser le site optimal de stimulation. Il est à

noter que le site de stimulation devait demeurer identique pour l’ensemble des PEM.

Une première stimulation était appliquée à une intensité égale à 60 % de la capacité maximale du

stimulateur. Si la réponse obtenue présentait une amplitude suffisament conséquente, alors deux

stimulations étaient appliquées à cette intensité et ensuite moyennées. Au contraire; si l’amplitude

était trop faible, alors l’intensité était incrémentée par palier de 10 % jusqu’à obtenir une réponse

d’amplitude suffisante. Nous appelons cette intensité de stimulation, l’intensité test (I0). Puis

deux nouvelles stimulations étaient évoquées à une intensité de 20 % supérieure à celle définie

précédement, de manière à obtenir une courbe de recrutement. Les intensités de stimulation n’ont

pas été pondérées en fonction du seuil moteur, comme il est habituel, car la détermination du

seuil moteur est trop longue pour être intégrée à une batterie de tests devant être réalisée avant et

après effort.

Un délai inter-stimulations de 10 secondes était observé entre chaque stimulation unitaire, afin de

ne pas obtenir de modification de l’excitabilité (Chen et al., 1997).

Ensuite nous avons évalué les propriétés d’IIC et FIC par double stimulation. Deux stimulations

étaient évoquées avec un intervalle bref (3 ms) pour évaluer l’IIC tandis que 15 ms séparaient les

deux chocs pour apprécier la FIC. Les deux stimulations étaient appliquées à des intensités

différentes. La stimulation test (I0, décrite ci-dessus) était précédée d’une stimulation dite

conditionnante dont l’intensité était de 20 % inférieure à l’intensité I0.

2.4.2.1.3. MVC et effort fatigant

Suite à la réalisation de cette série de tests, les sujets ont, de manière identique au premier

protocole, réalisé deux MVC espacées d’une minute de repos, puis l’effort a été maintenu

pendant 45 s à 60 % de MVC. A la fin de l’effort, nous avons mené les mêmes évaluations de

l’excitabilité nerveuse périphérique et de l’activité corticale (Figure 26, schéma partie 2

protocole). Pour l’enregistrement de l’activité nerveuse périphérique, l’intensité permettant

d’obtenir Mmax a été réévaluée.

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98

Exercice

Estimation de la MVC Estimation de la MVC

Excitabilité

nerf périphérique

Excitabilité

nerf périphérique

Excitabilité

corticale

Excitabilité

corticale

Exercice

Estimation de la MVC Estimation de la MVC

Excitabilité

nerf périphérique

Excitabilité

nerf périphérique

Excitabilité

corticale

Excitabilité

corticale Figure 26. Schéma du protocole expérimental. Evaluation de la fatigue nerveuse centrale et périphérique.

2.4.2.3. Méthodes d’analyse

2.4.2.3.1. Excitabilité nerveuse périphérique

Les pourcentages de réfractorité à 2 ms et de supernormalité à 7 ms étaient calculés (§2.1.2, p81).

Les valeurs de chronaxie et rhéobase ont été définies à partie de la courbe intensité / durée

(§2.3.2, p86).

2.4.2.3.2. Excitabilité corticale

La latence, l’amplitude pic-à-pic et la durée des PEM ont été mesurées.

Deux rapports ont ensuite été mesurés. Le ratio )(

%)20(

0

0

Amplitude

Amplitude

I

I +

a permis d’étudier le

recrutement des PEM.

Le rapport ICAmplitudeI

ICAmplitudeFa été calculé par la suite.

Enfin les pourcentages d’inhibition et de facilitation ont été déterminés comme suit:

Pourcentage Inhibition = 1000

1 ∗

AmplitudeI

ICAmplitudeI

Pourcentage Facilitation = 1000

AmplitudeI

ICAmplitudeF

Le pourcentage d’évolution a été calculé entre les mesures réalisées pré- et post-effort selon la

formule définie § 2.4.1.2.3, p94.

2.4.2.3.3. MVC et effort fatigant

Le procédé est identique à celui décrit précédemment (§2.4.1.2.3, p94) pour le niveau de force, la

RMS et la MPF. Cependant, la configuration d’enregistrement monopolaire, comprenait une

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99

seule voie d’EMG et ne permettait pas le calcul de vitesse. La fréquence de coupure haute de la

bande passante était abaissée à 350 Hz. Le réjecteur était conservé.

3. Test de répétabilité et traitement statistique

3.1. Test de répétabilité

Deux études menées chez le sujet témoins (études 1 et 5) et destinées à évaluer des techniques de

mesure, ont fait l’objet d’une évaluation de la répétabilité. Pour s’affranchir de toutes fluctuations

du niveau de force dues aux rythmes biologiques (Freivalds et al., 1983), les sujets ont été placés

dans des conditions strictement identiques à la précédente évaluation (heure de l’examen,

température cutanée). Pour comparer les données, un coefficient de répétabilité (CoR, en %) a été

calculé comme suit:

)(2100

RT

RTCoR

+

−=

d’après Ruijten et al. (1994a), Boërio et al. (2005b) où T: test et R: retest.

3.2. Traitement statistique

La normalité des distributions a été évaluée par le test de Kolmogorov-Smirnov. Certaines d’entre

elles ne satisfaisant pas la loi normale, l’ensemble du traitement statistique a été opéré avec des

tests non paramétriques.

Les comparaisons de deux groupes de données ou les mesurées répétées chez un même

échantillon avant ou après fatigue ou avant et après traitement ont été comparées au moyen d’un

test de Mann-Whitney ou d’un test de Wilcoxon, selon le caractère apparié ou non des

échantillons.

Les comparaisons de plusieurs groupes de données ont été réalisées avec un test de Friedman ou

un test de Kruskal-Wallis selon le caractère répété ou non des mesures. En cas de différences

significatives, les tests post-hoc de Dunn permettaient d’affiner l’analyse, et d’observer quelles

variables étaient significativement différentes entre elles.

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100

Les répartitions d’hommes et de femmes de chaque groupe comparé (études 5 et 6) ont été

observées par un test de Khi-2.

Les corrélations entre les propriétés électrophysiologiques et les caractéristiques cliniques des

patients (études 2, 3 et 4) ont été explorées avec un test de Spearman.

L’ensemble des tests a été réalisé avec le logiciel statistique GraphPad Instat 3 (GraphPad

Software, San Diego, CA, USA). Le niveau de significativité était fixé à p<0.05.

Au cours de l’étude 5, compte tenu de la multitude de paramètres explorés pour chaque analyse,

nous avons appliqué un facteur correctif de Bonferroni, consistant à ajuster le niveau de

significativité en le divisant par le nombre de paramètres explorés. Le nouveau seuil était donc

abaissé à p<0.005.

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101

CHAPITRE III. RESULTATS

3.00

- 2.00

- 1.75

- 1.50

- 1.25

- 1.00

- 0.75

- 0.50

- 0.25

0.00

0.25

0.50

0.75

1.00

1.25

1.50

1.75

2.00

2.25

2.50

2.75

50.0000.000 5.000 10.000 15.000 20.000 25.000 30.000 35.000 40.000 45.000

3.00

- 2.00

- 1.75

- 1.50

- 1.25

- 1.00

- 0.75

- 0.50

- 0.25

0.00

0.25

0.50

0.75

1.00

1.25

1.50

1.75

2.00

2.25

2.50

2.75

50.0000.000 5.000 10.000 15.000 20.000 25.000 30.000 35.000 40.000 45.000

temps (s)

Exercice 45 s à 60% MVC

Am

plit

ude (

mV

)

3.00

- 2.00

- 1.75

- 1.50

- 1.25

- 1.00

- 0.75

- 0.50

- 0.25

0.00

0.25

0.50

0.75

1.00

1.25

1.50

1.75

2.00

2.25

2.50

2.75

50.0000.000 5.000 10.000 15.000 20.000 25.000 30.000 35.000 40.000 45.000

3.00

- 2.00

- 1.75

- 1.50

- 1.25

- 1.00

- 0.75

- 0.50

- 0.25

0.00

0.25

0.50

0.75

1.00

1.25

1.50

1.75

2.00

2.25

2.50

2.75

50.0000.000 5.000 10.000 15.000 20.000 25.000 30.000 35.000 40.000 45.000

3.00

- 2.00

- 1.75

- 1.50

- 1.25

- 1.00

- 0.75

- 0.50

- 0.25

0.00

0.25

0.50

0.75

1.00

1.25

1.50

1.75

2.00

2.25

2.50

2.75

50.0000.000 5.000 10.000 15.000 20.000 25.000 30.000 35.000 40.000 45.000

3.00

- 2.00

- 1.75

- 1.50

- 1.25

- 1.00

- 0.75

- 0.50

- 0.25

0.00

0.25

0.50

0.75

1.00

1.25

1.50

1.75

2.00

2.25

2.50

2.75

50.0000.000 5.000 10.000 15.000 20.000 25.000 30.000 35.000 40.000 45.000

temps (s)

Exercice 45 s à 60% MVC

Am

plit

ude (

mV

)

Paramètres mécaniques (niveau de force maintenu, en jaune) et électriques (bouffée

EMG, en vert) enregitrés au cours d’une contraction sous-maximale isométrique de

l’abducteur du Vème doigt maintenue 45 s 60 % de la MVC.

(D’après Boërio et al., 2005c).

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102

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103

I. EXCITABILITE NEUROMUSCULAIRE

Etude 1,

Comparaison des méthodes d’investigation de la

période réfractaire chez le sujet sain

1. Problématique

La première étude réalisée au cours de ces travaux de thèse a consisté à estimer les durées des

périodes réfractaires chez un groupe de 32 sujets témoins. L’objectif était double, d’une part,

s’approprier les différentes techniques d’exploration disponibles (plus précisément la double

collision et les paradigmes de double choc) et d’autre part, établir des valeurs normales afin de

positionner les données des patients présentant différentes pathologies par rapport à ces limites

normales.

Les techniques de double collision et de double choc tant supra- que sous-maximal ont été

employées et les valeurs de PRA et PRR ont été estimées dans chaque cas par trois méthodes de

lecture différentes. L’ensemble des sujets a accompli la totalité des examens et également estimé

le degré de pénibilité ressenti pour chaque examen sur une échelle visuelle analogique (EVA). La

température cutanée n’était pas significativement modifiée au cours du test (variant de 31.7°C ±

1.48 à 30.7°C ± 1.88, test de Wilcoxon, p>0.05).

Dans un second temps, la répétabilité a été appréciée chez 12 des 32 sujets de l’étude initiale.

Le degré de pénibilité (évalué sur une échelle visuelle analogique (EVA) graduée de 0 à 10)

variait selon les techniques (Test de Friedman, p<0.005). La double collision s’avèrait être la

technique d’investigation la plus douloureuse alors que les deux techniques de double choc

n’étaient pas significativement différentes entre elles (Tests post-hoc de Dunn, p<0.05). Les

scores d’EVA sont rapportés pour chaque techniques dans le tableau 8.

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104

EVA (M ±±±± ET)

Double Collision 2.95 ± 1.86 ** Double choc supra-maximal 1.92 ± 1.53** Double choc sous-maximal 1.87 ± 1.78**

Tableau 8. Estimation de la douleur ressentie pour chacune des trois méthodes. Valeurs moyennes ± écart type. La méthode utilisée a un effet sur la douleur ressentie, test de Friedman, **: p=0.0022

2. Influence de la technique d’évaluation

Les valeurs de PRAmin, PRAmax, PPRmax ont été comparées pour les techniques d’évaluation

et les méthodes de lecture avec un test de Friedman. Les valeurs moyennes des estimations des

paramètres pour chacune des techniques et selon la méthode de lecture sont rapportées dans le

tableau 9.

M ± ET (étendue) ms Lecture Visuelle Intervalle Confiance Tangente

PRAmin (Dble collision)

1.10 ± 0.14*** (0.85-1.30)

1.01 ± 0.19*** (0.70-1.30)

1.07 ± 0.16*** (0.77-1.29)

PRAmin (DC supra-max)

1.34 ± 0.27*** (0.95-1.85)

1.37 ± 0.24*** (1.00-1.80)

1.65 ± 0.22*** (1.36-2.01)

PRAmin (DC sous-max)

1.58 ± 0.33*** (1.05-2.15)

1.62 ± 0.29*** (1.20-2.05)

1.99 ± 0.30*** (1.58-2.41)

PRAmax (Dble collision)

1.58 ± 0.23*** (1.10-1.90)

1.42 ± 0.24*** (0.95-1.85)

1.42 ± 0.24*** (0.89-1.83)

PRRmax (DC supra-max)

2.82 ± 0.34*** (2.35-3.55)

2.98 ± 0.30*** (2.40-3.35)

2.60 ± 0.30*** (2.12-3.30)

PRRmax (DC sous-max)

3.26 ± 0.54*** (2.60-4.45)

3.13 ± 0.53*** (2.55-4.30)

3.18 ± 0.47*** (2.63-4.15)

Tableau 9. Valeurs moyennes (en ms ± ET) des valeurs minimales et maximales de période réfractaire absolue (PRAmin et PRAmax) et de période réfractaire relative maximale (PRRmax) estimée par les techniques de double collision, double choc supra- et sous-maximal avec les trois méthodes de lecture différentes. L’étendue des valeurs normales est définie par l’intervalle de confiance à 95 % établi en considérant les limites supérieure et inférieure contenant 95 % des valeurs des témoins. ***: p<0.0001.

Les valeurs de PRAmin et de PRRmax dépendaient de la technique de stimulation (Test de

Friedman, p<0.0001). Les valeurs de PRAmin les plus faibles étaient obtenues par la technique de

double collision, les plus élevées étaient estimées au moyen du double choc sous-maximal tandis

que le double choc supra-maximal fournissait des valeurs intermédiaires.

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105

3. Influence de la méthode d’analyse

Quel que soit le paramètre estimé, la méthode de détermination influencait significativement les

données (p<0.0001). Les valeurs de PRAmax (déterminées uniquement via la double collision)

étaient plus grandes lorsqu’elles étaient déterminées par lecture visuelle. Cette même méthode

fournissait également les plus grandes estimations de PRRmax en double choc sous-maximal.

L’appréciation par la méthode de la tangente donnait les valeurs les plus élevées de PRAmin

évaluées par double choc. De plus, cette méthode de lecture procurait les durées de PPRmax les

plus faibles en double choc supra-maximal (Tests post-hoc de Dunn, p<0.001). D’une manière

générale, on a constaté que la méthode de la tangente tendait à réduire les écarts entre les valeurs

de PRAmin et PRAmax en double collision et entre PRAmin et PRRmax pour les techniques de

double choc (Figure 27).

LD

IC

TG

Double Colision

PRAmin PRAmax

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

Double Choc Supra-max

PRAmin PRRmax

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

2.0 3.0 4.0 5.0

Temps (ms)

Double Choc Sous-max

PRAmin PRRmax

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

2.0 3.0 4.0 5.0

Temps (ms)

LD

IC

TG

Double Colision

PRAmin PRAmax

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

LD

IC

TG

Double Colision

PRAmin PRAmax

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

Double Choc Supra-max

PRAmin PRRmax

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

2.0 3.0 4.0 5.0

Temps (ms)

Double Choc Supra-max

PRAmin PRRmax

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

2.0 3.0 4.0 5.0

Temps (ms)

Double Choc Sous-max

PRAmin PRRmax

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

2.0 3.0 4.0 5.0

Temps (ms)

Double Choc Sous-max

PRAmin PRRmax

0.0 1.0 2.0 3.0

Temps (ms)

2.0 3.0 4.0 5.0

Temps (ms)

Figure 27. Distribution des valeurs de période réfrac-taire absolue et relative pour chacune des techniques d’investigation et en fonction des méthodes de lecture. gris clair: lecture directe; gris foncé: méthode de l’intervalle de confiance; noir: méthode de la tan-gente).

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106

4. Test de répétabilité

La technique de double collision s’étant avérée plus douloureuse que les deux autres, la

répatabilité a uniquement été testée pour le paradigme de double choc. Le coefficient de

répétabilité moyen des mesures de PR était de 10.8 ± 9.1 % en double choc supra-maximal et

10.6 ± 7.6 % en double choc sous-maximal. De plus, les coefficients de répétabilité calculés pour

les méthodes de lecture étaient de 12.3 ± 9.2 %, 10.1 ±6.4 % et 8.8 ± 7.9 % selon les méthodes de

lecture visuelle, de l’intervalle de confiance et par la méthode de la tangente respectivement.

Aucun coefficient de répétabilité moyen ne variait selon la technique de stimulation (Test de

Wilcoxon, p=0.86) et la méthode de lecture (Test de Friedman, p=0.50).

PRAmin (DChoc Supra)

0

1

2

3

4

5

LD IC TG

ms

0

1

2

3

4

5

ms

0

1

2

3

4

5

ms

0

1

2

3

4

5

ms

PRRmax (DChoc Supra)

PRAmin (DChoc Sous)

PRRmax (DChoc Sous)

LD IC TG LD IC TG

LD IC TG

PRAmin (DChoc Supra)

0

1

2

3

4

5

LD IC TGLD IC TG

ms

0

1

2

3

4

5

ms

0

1

2

3

4

5

ms

0

1

2

3

4

5

ms

PRRmax (DChoc Supra)

PRAmin (DChoc Sous)

PRRmax (DChoc Sous)

LD IC TG LD IC TG

LD IC TGLD IC TG

Figure 28. Variations des estimations des durées de périodes réfractaires obtenues entre les évaluations test et re-test réalisées chez 12 sujets sains. Les enregistrements ont été réalisés uniquement avec le paradigme de double choc (DChoc) supra- et sous-maximal et les données de PRAmin et PRRmax interprétées avec les trois méthodes de lecture (lecture visuelle (LD) / méthode de l’intervalle de confiance (IC) / méthode de la tangente (TG)).

Une fois ces normes établies, il nous a semblé intéressant d’estimer les propriétés d’excitabilité

neuromusculaire chez trois populations de patients dont les entités cliniques étaient bien

distinctes et les sites mêmes de lésion très différents. L’implication potentielle d’anomalies de

l’excitabilité neuromusculaire dans les atteintes centrales a été recherchée en explorant les

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107

périodes réfractaires et supernormale chez des patients atteints de SEP. Les mêmes investigations

ont été conduites chez un groupe de patients présentant une atteinte relativement fréquente et

classique du nerf périphérique, la neuropathie diabétique. Enfin l’excitabilité neuromusculaire a

été appréciée lorsque les patients avaient une atteinte décrite comme principalement musculaire,

la dystrophie myotonique de Steinert.

Le choix du paradigme portait sur le double choc sous-maximal, seule technique permettant

d’estimer les quatre paramètres explorés. Les valeurs de périodes réfractaires absolue et relative

ont été déterminées. De plus, les pourcentages de réfractorité à 2.6 ms (Kiernan et Krishnan,

2005) et de supernormalité à 7 ms (Kiernan et al., 1996) ont été calculés, en normalisant

l’amplitude de la réponse test aux intervalles inter-stimuli correspondants par rapport à

l’amplitude de la réponse test non conditionnée. Les équipements et la procédure étaient

rigoureusement identiques à ceux appliqués chez les sujets témoins, seule la durée de choc avait

été modifiée. En effet, certains cas pathologiques nécessitaient une durée de stimulation plus

importante pour générer une dépolarisation. Par souci d’homogénéité, elle a été fixée dans tous

les cas à 0.2 ms.

Certes les méthodes de lecture automatisées permettent de s’affranchir de certains biais

expérimentateur dépendants, mais il nous est parfois arrivé d’être confrontés à des problèmes

d’adéquation entre la distribution expérimentale des valeurs de certains patients et la

modélisation des données. Ainsi, l’utilisation de modèles informatiques n’étant pas

systématiquement envisageable, les mesures des paramètres d’excitabilité ont été effectuées par

lecture visuelle des courbes expérimentales chez les patients. Ensuite, ces données ont été

comparées aux valeurs normales établies par lecture visuelle.

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108

Etude 2,

Evaluation du cycle d’excitabilité neuromusculaire

dans la sclérose en plaques

1. Propriétés d’excitabilité neuromusculaire des patients

Les quatre paramètres du cycle d’excitabilité ont été évalués chez 20 patients (SEP, Population

A) et ensuite comparés aux données d’un groupe de 20 témoins, sélectionnés à partir de notre

cohorte de 32 sujets contrôles, dont la moyenne d’âge ne différait pas significativement de celles

des patients (Test de Mann-Whitney, p=0.060). Ce groupe comptait six femmes et 14 hommes,

âgés de 28 à 64 ans (39.7 ± 9.9 ans).

Les patients atteints de SEP présentaient une augmentation significative de la durée de PRA (2.16

± 0.55 ms versus 1.63 ± 0.35 ms, p= 0.0027) accompagnée d’une réduction marquée du

pourcentage de supernormalité à 7 ms (122 ± 16 % versus 152 ± 24 %, p< 0.0001). De plus, une

légère tendance à l’augmentation de la durée de la période réfractaire relative (3.90 ± 1.03 ms

versus 3.28 ± 0.63 ms) associée à une tendance à la réduction du pourcentage de réfractorité à 2.6

ms (58 ± 34 % versus 41 ± 24 %) ont été constatées sans que ces résultats diffèrent

significativement des témoins (p= 0.0790 et p= 0.0787, respectivement).

Les données individuelles des patients sont rapportées dans le tableau 10.

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109

Patients PRA PRR %Refrac %Supern

1 3.25 4.30 100% 135% 2 2.35 3.10 72% 121% 3 2.50 3.55 84% 128% 4 1.55 3.05 4% 109% 5 1.90 4.30 71% 121% 6 1.30 2.85 17% 115% 7 2.35 4.50 81% 133% 8 1.9 3.35 53% 143% 9 1.95 2.95 34% 144%

10 2.25 3.15 64% 142% 11 2.45 3.45 80% 134% 12 1.95 4.55 78% 121% 13 1.65 3.00 6% 129% 14 1.35 3.70 41% 87% 15 3.15 4.55 100% 134% 16 2.75 5.50 100% 100% 17 1.85 2.60 0% 123% 18 2.35 6.00 81% 97% 19 2.70 6.00 100% 104% 20 1.65 3.50 17% 112%

Moy ± ET 2.16 ± 0.55 3.90 ± 1.03 58 ± 34% 122 ± 16%

Tableau 10. Excitabilité neuromusculaire: durées des PRA et PRR en ms, pourcentages de réfractorité et de supernormalité estimés chez 20 patients atteints de SEP (SEP population A).

En comparant individuellement les valeurs obtenues chez les patients aux limites de la normale

définies comme l’intervalle de confiance autour de la moyenne à ± deux écart-types, 30 % des

patients présentaient des valeurs de période réfractaire absolue anormales et 15 % des patients

avaient des anomalies d’au moins un des trois autres paramètres (période réfractaire relative,

pourcentages de réfractorité et de supernormalité) (Figure 29).

Enfin, 55 % des patients évalués présentaient des anomalies des PEM à la main droite (temps de

conduction et amplitude des PEM altérés).

L’existence d’anomalies de l’excitabilité neuromusculaire chez les patients SEP nous a conduit à

poursuivre l’analyse afin d’appréhender un éventuel lien entre la sévérité du tableau clinique et

les anomalies d’excitabilité décelées ou entre les altérations électrophysiologiques centrales et

périphériques.

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110

Période Réfractaire Absolue

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

Duré

e P

RA

(m

s)

Témoins RR SP PP

Période Réfractaire Relative

0

1

2

3

4

5

6

7

Duré

e P

RR

(m

s)

Témoins RR SP PP

Pourcentage de réfractorité à 2.6 ms

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

%

Témoins RR SP PP

Pourcentage de supernormalité à 7 ms

0%

50%

100%

150%

200%

250%

%

Témoins RR SP PP

A B

C D

Période Réfractaire Absolue

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

Duré

e P

RA

(m

s)

Témoins RR SP PP

Période Réfractaire Relative

0

1

2

3

4

5

6

7

Duré

e P

RR

(m

s)

Témoins RR SP PP

Pourcentage de réfractorité à 2.6 ms

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

%

Témoins RR SP PP

Pourcentage de supernormalité à 7 ms

0%

50%

100%

150%

200%

250%

%

Témoins RR SP PP

A B

C D

Figure 29. Distribution des données du cycle d’excitabilité neuromusculaire pour les 20 sujets contrôles et les 20 patients SEP selon le type de maladie; RR: SEP rémittente avec poussées, SP: SEP secondairement progressive, PP: SEP d’emblée progressive. Les lignes horizontales pointillées représentent les limites supérieures et inférieures de la distribution des valeurs normales. Elles ont été définies autour de la moyenne à ± 2 écart-types.

2. Corrélations entre les propriétés d’excitabilité neuromusculaire et

les caractérisques cliniques ou électrophysiologiques centrales

2.1. Atteinte clinique

2.1.1. Sévérité de l’atteinte clinique

Aucune corrélation n’a été mise en évidence entre les propriétés d’excitabilité et la sévérité du

score EDSS (Test de Spearman, valeurs de probabilité comprises entre 0.5119 et 0.9469) ou la

durée d’évolution de la maladie (valeurs de probabilité comprises entre 0.2460 et 0.8705)

(Figures 30 et 31).

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111

EDSS / Période Réfractaire Absolue

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

0 2 4 6 8 10

Score EDSS

Du

rée

PR

A (

ms)

EDSS / Supernormalité

0%

50%

100%

150%

200%

0 2 4 6 8 10

Score EDSS

%

EDSS / Période Réfractaire Relative

0

2

4

6

8

0 2 4 6 8 10

Score EDSS

Duré

e P

RR

(m

s)

EDSS / Réfractorité

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

0 2 4 6 8 10

Score EDSS

%

A B

C D

EDSS / Période Réfractaire Absolue

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

0 2 4 6 8 10

Score EDSS

Du

rée

PR

A (

ms)

EDSS / Supernormalité

0%

50%

100%

150%

200%

0 2 4 6 8 10

Score EDSS

%

EDSS / Période Réfractaire Relative

0

2

4

6

8

0 2 4 6 8 10

Score EDSS

Duré

e P

RR

(m

s)

EDSS / Réfractorité

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

0 2 4 6 8 10

Score EDSS

%

A B

C D

Figure 30. Corrélations entre les paramètres du cycle d’excitabilité neuromusculaire et le score EDSS.

Durée Maladie / PRA

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

0 10 20 30 40

Durée d'évolution (ans)

Duré

e P

RA

(m

s)

Durée Maladie / Supernormalité

0%

50%

100%

150%

200%

0 10 20 30 40

Durée d'évolution (ans)

%

Durée Maladie / PRR

0

1

2

3

4

5

6

7

0 10 20 30 40

Durée d'évolution (ans)

Duré

e P

RR

(m

s)

Durée Maladie / Réfractorité

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

0 10 20 30 40

Durée d'évolution (ans)

%

A B

C D

Durée Maladie / PRA

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

0 10 20 30 40

Durée d'évolution (ans)

Duré

e P

RA

(m

s)

Durée Maladie / Supernormalité

0%

50%

100%

150%

200%

0 10 20 30 40

Durée d'évolution (ans)

%

Durée Maladie / PRR

0

1

2

3

4

5

6

7

0 10 20 30 40

Durée d'évolution (ans)

Duré

e P

RR

(m

s)

Durée Maladie / Réfractorité

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

0 10 20 30 40

Durée d'évolution (ans)

%

A B

C D

Figure 31. Corrélations entre les paramètres du cycle d’excitabilité neuromusculaire et la durée d’évolution de la maladie.

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112

2.1.2. Type d’atteinte

Le type de SEP n’influençait pas non plus les propriétés d’excitabilité neuromusculaire. Le calcul

des corrélations a confirmé statistiquement ces éléments (valeurs de probabilité comprises entre

0.3546 et 0.9999). (Figure 29).

2.2. Sévérité de l’altération de l’excitabilité corticale

La corrélation entre les altérations électrophysiologiques centrales et périphériques enregistrées

sur un même muscle cible nous a semblé une piste intéressante à explorer. Mais ces analyses se

sont avérées infructueuses, aucun des paramètres d’excitabilité neuromusculaire n’était corrélé à

l’existence d’anomalies des PEM (valeurs de probabilité comprises entre 0.7696 et 0.8263)

(Figure 32).

Période Réfractaire Absolue

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

PEM Normaux Anomalies PEM

Duré

e P

RA

(m

s)

Pourcentage de supernormalité

0%

50%

100%

150%

200%

PEM Normaux Anomalies PEM

%

Période Réfractaire Relative

0

1

2

3

4

5

6

7

PEM Normaux Anomalies PEM

Duré

e P

RR

(m

s)

Pourcentage de Réfractorité

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

PEM Normaux Anomalies PEM

%

A B

C D

Période Réfractaire Absolue

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

PEM Normaux Anomalies PEM

Duré

e P

RA

(m

s)

Pourcentage de supernormalité

0%

50%

100%

150%

200%

PEM Normaux Anomalies PEM

%

Période Réfractaire Relative

0

1

2

3

4

5

6

7

PEM Normaux Anomalies PEM

Duré

e P

RR

(m

s)

Pourcentage de Réfractorité

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

PEM Normaux Anomalies PEM

%

A B

C D

Figure 32. Corrélations entre les propriétés d’excitabilité neuromusculaire; A: période réfractaire absolue, B: période réfractaire relative, C: pourcentage de réfractorité, D: pourcentage de supernormalité et les résultats des PEM.

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113

2.3. Autres corrélations

2.3.1. EDSS et durée de la maladie / type de SEP / ou anomalies des PEM

La sévérité du score EDSS s’est avérée corrélée à la durée d’évolution de la maladie (r=0.48,

p=0.031). De même, le score EDSS était également différent selon la type de SEP (score moyen

de 2.4 ± 1.3 pour les formes rémittentes versus 6.3 ± 1.6 pour les formes progressives, test de

Mann-Whitney, p=0.001).

De plus, la sévérité du score EDSS était aussi liée à la présence ou l’absence d’anomalies des

PEM (2.2 ± 1.3 chez les patients ayant des PEM normaux versus 5.1 ± 2.2 chez les patients

présentant des anomalies de PEM, p=0.002).

2.3.2. Effet sexe

Enfin, aucun effet sexe n’a été constaté, quel que soit le paramètre étudié (valeurs de probabilité

comprises entre 0.3301 et 0.9353).

En conclusion, l’évaluation du cycle d’excitabilité neuromusculaire dans la sclérose en

plaques a révélé l’existence d’anomalies de la période réfractaire absolue et du

pourcentage de supernormalité. Aucune corrélation avec un paramètre clinique ou

électrophysiologique central n’a pu être établie. Certes ces anomalies d’excitabilité

périphérique étaient subtiles, probablement infra-cliniques et non systématiques

mais affectaient tout de même une certaine proportion de patients ayant une SEP.

Par contre, la sévérité du score EDSS était corrélée à la durée de l’évolution de la

maladie, au type de SEP et également à l’existence d’anomalies centrales des PEM.

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114

Etude 3,

Evaluation du cycle d’excitabilité neuromusculaire

dans la neuropathie diabétique

Seize patients souffrant de neuropathie diabétique ont bénéficié de l’évaluation des propriétés

d’excitabilité neuromusculaire. Leurs données ont ensuite été comparées aux données d’un

groupe de 16 témoins (cinq femmes et 11 hommes), sélectionnés à partir de notre cohorte de 32

sujets contrôles. Par contre, le groupe de patients était en moyenne plus âgé que les sujets sains

(63.4 ± 9.1 ans versus 42.6 ± 9.1 ans, test de Mann-Whitney, p<0.0001).

Les données individuelles des patients sont rapportées dans le tableau 11 et les distributions des

données des témoins et patients sont présentées Figure 33.

Patients PRA PRR %Réfractorité %Supernormalité

1 3.70 10.00 100.00% 78.57%

2 3.05 4.30 100.00% ND 3 2.10 4.30 55.74% 127.87% 4 2.35 4.95 96.88% 84.37%

5 3.05 4.60 100.00% 105.56%

6 2.30 4.15 70.15% 119.40% 7 1.65 2.55 0.00% ND 8 1.70 4.25 28.00% 132.00% 9 2.10 4.00 62.00% 126.00%

10 1.85 3.30 35.19% 137.04% 11 1.30 2.80 22.92% 137.50% 12 2.10 3.05 32.61% 130.43% 13 1.95 4.20 88.54% 116.67% 14 1.85 3.60 25.86% 144.83% 15 1.45 4.50 52.50% ND 16 1.75 3.3 84.00% ND

Moy ± ET 2.14 ± 0.64 4.24 ± 1.68 59.6 ± 32.9% 122.3 ± 22.0%

Tableau 11. Durées des PRA et PRR en ms, pourcentages de réfractorité et de supernormalité estimés chez 16 patients souffrant de neuropathie diabétique.

Le test de Mann-Whitney appliqué sur l’ensemble des données des 16 patients et des 16 témoins

correspondants a révélé une altération des paramètres d’excitabilité au cours de la neuropathie

diabétique. On notait une augmentation significative des durées de périodes réfractaires absolue

(2.14 ± 0.64 ms versus 1.66 ± 0.36 ms, p=0.0226) et relative (4.24 ± 1.68 ms versus 3.26 ± 0.60

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115

ms, p=0.0129) associé une réduction du pourcentage de supernormalité 122.3 ± 22.0 % versus

153.9 ± 27.0 %, p=0.0038). Par ailleurs, une tendance à l’augmentation du pourcentage de

réfractorité a été constatée, sans toutefois que les différences ne soient significatives avec les

témoins (59.9 ± 32.9 % versus 40.3 ± 22.6 %, p=0.0648).

Cependant, il est important de souligner que seulement quatre patients présentaient des

anomalies. Les propriétés d’excitabilité neuromusculaire des 12 autres patients se situaient dans

les limites de la normale. Une seconde analyse statistique réalisée entre les 16 témoins et ces 12

patients n’a révélé aucune altération significative des durées de période réfractaire absolue (1.84

± 0.29 ms versus 1.66 ± 0.36 ms, p=0.1857) et relative (3.67 ± 0.65 ms versus 3.26 ± 0.60 ms,

p=0.0947) et du pourcentage de réfractorité (46.4 ± 26.7 % versus 40.3 ± 22.6 %, p=0.4300).

Bien que les patients tendaient à avoir des valeurs moyennes légèrement supérieures à celles des

témoins, la distribution des données demeuraient dans l’intervalle de confiance défini autour de la

valeur moyenne des sujets sains. Seul le pourcentage de supernormalité était significativement

différent (130.0 ± 8.7 % versus 153.9 ± 27.0 %, p=0.0161).

Période Réfractaire Absolue

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

Du

rée P

RA

(m

s)

Témoins Np Diabétique

A Période Réfractaire Relative

0

2

4

6

8

10

12

Du

rée P

RR

(m

s)

Témoins Np Diabétique

B

Pourcentage de réfractorité

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

120,00%

Témoins Np Diabétique

C Pourcentage de supernormalité

0,00%

50,00%

100,00%

150,00%

200,00%

250,00%

Témoins Np Diabétique

D

Période Réfractaire Absolue

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

Du

rée P

RA

(m

s)

Témoins Np Diabétique

A Période Réfractaire Absolue

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

Du

rée P

RA

(m

s)

Témoins Np Diabétique

A Période Réfractaire Relative

0

2

4

6

8

10

12

Du

rée P

RR

(m

s)

Témoins Np Diabétique

B Période Réfractaire Relative

0

2

4

6

8

10

12

Du

rée P

RR

(m

s)

Témoins Np Diabétique

B

Pourcentage de réfractorité

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

120,00%

Témoins Np Diabétique

C Pourcentage de réfractorité

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

120,00%

Témoins Np Diabétique

C Pourcentage de supernormalité

0,00%

50,00%

100,00%

150,00%

200,00%

250,00%

Témoins Np Diabétique

D Pourcentage de supernormalité

0,00%

50,00%

100,00%

150,00%

200,00%

250,00%

Témoins Np Diabétique

D

Figure 33. Distribution des données du cycle d’excitabilité neuromusculaire pour les 16 sujets contrôles et les 16 patients souffrant de neuropathie diabétique. Les lignes horizontales pointillées représentent les limites supérieures et inférieures de la distribution des valeurs normales. Elles ont été définies autour de la moyenne à ± 2 écart-types.

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116

Etude 4,

Evaluation du cycle d’excitabilité neuromusculaire

dans la

dystrophie myotonique de Steinert

Les valeurs d’excitabilité neuromusculaire obtenues chez des patients atteints de dystrophie

myotonique de Steinert ont été comparées à un groupe de 16 sujets contrôles, issus de notre série

de 32 témoins, sélectionnés pour composer un groupe d’âge environ identique à celui des patients

DM1. Ce groupe était constitué de cinq femmes et 11 hommes, âgés de 32 à 64 ans (45.9 ± 10.4

ans).

Six patients présentant des syndromes myotoniques d’étiologies variées ont également participé à

cette étude. Le groupe était constitué de trois femmes et trois hommes, âgés de 35 à 61 ans (47.2

± 10.0 ans). Ce groupe hétérogène rassemblait deux dystrophies myotoniques de type 2, trois

cannalopathies sodium et une myopathie myofibrillaire.

1. Propriétés d’excitabilité neuromusculaire des patients

Un test de Mann-Whitney a confirmé que les deux groupes étudiés présentaient des âges

similaires (p=0.22). Du plus, le calcul de corrélation en appliquant un test de Spearman a

confirmé que l’âge des patients et sujets n’avait aucune incidence sur les propriétés d’excitabilité

(r=-0.06, -0.19, 0.15, 0.07, p=0.74, 0.27, 0.37, 0.68; valeurs de r et p respectivement indiquées

pour les durées de périodes réfractaires absolue et relative, les pourcentages de réfractorité et

supernormalité).

Le groupe de patients DM1 présentait une augmentation considérable de la durée de période

réfractaire absolue (2.43 ± 0.71 ms versus 1.66 ± 0.36 ms, test de Mann-Whitney, p=0.0006),

accompagné d’une augmentation à la fois de la durée de la période réfractaire relative (5.45 ±

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117

2.35 ms versus 3.26 ± 0.60 ms, p=0.0003) et du pourcentage de réfractorité mesuré à 2.6 ms (75

± 24 % versus 40 ± 22 %, p=0.0004). De plus, une réduction marquée du pourcentage de

supernormalité à 7 ms a été constatée (115 ± 28 % versus 154 ± 27 %, p=0.001).

Les données individuelles des patients sont répertoriées dans le tableau 12.

Patients Pathologie PRA (ms) PRR (ms) %Réfractorité %Supernormalité

1 DM1 1.85 3.15 64.00% 171.00% 2 DM1 2.35 3.92 88.00% 103.00% 3 DM1 3.55 6.10 100.00% 120.00% 4 DM1 3.55 ND 100.00% 75.00% 5 DM1 3.9 6.20 100.00% 131.00% 6 DM1 2.30 3.70 84.00% 145.00% 7 DM1 2.30 4.80 79.00% 102.00% 8 DM1 1.90 3.77 57.00% 133.00% 9 DM1 2.55 6.90 99.00% 101.00%

10 DM1 2.90 12.5 100.00% 56.00% 11 DM1 1.45 6.00 41.00% 97.00% 12 DM1 1.65 4.50 81.00% 137.00% 13 DM1 2.50 5.55 93.00% 117.00% 14 DM1 2.30 7.20 84.00% 98.00%

Moy ± ET 2.43 ± 0.71 5.45 ± 2.35 75.00 ± 24.00 115.00 ± 28.00 15 DM1 Asmpt 1.85 3.00 26.00% 126.00% 16 DM1 Asmpt 2.05 4.50 61.00% 131.00% 17 DM2 1.65 2.60 3.00% 156.00% 18 DM2 1.75 4.70 92.00% 126.00% 19 Cannalopathie 2.10 3.35 82.00% ND 20 Cannalopathie ND ND 1.00% 132.00% 21 Cannalopathie 1.82 2.45 0.00% 184.00% 22 M. Myofibril. 2.30 4.30 89.00% 103.00%

Tableau 12. Récapitulatif des données de périodes réfractaires, pourcentage de réfractorité et de supernormalité estimés chez les patients DM, les patients asymptomatiques (Asmpt), les deux patients souffrant d’une dystrophie myotonique de type 2 (DM2), les trois patients atteints de cannalopathie sodium (cannalopathie) et le patient souffrant de myopathie myofibrillaire (M. Myofibril.). Les valeurs moyennes ± écart-types sont calculées pour le groupe DM1.

Pour compléter cette analyse des paramètres classiquement explorés, nous avons comparé les

courbes de récupération de l’excitabilité des deux groupes. Le test de Wilcoxon a révélé des

différences significatives d’amplitude pour chaque intervalle inter-stimuli entre 2.2 et 8 ms

(p<0.01) (Figure 34).

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118

A Cycle d’excitabilité neuromusculaire

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0

IIS (ms)

AM

plit

ude n

orm

alis

ée

ARPPRR PRR

ARP

A Cycle d’excitabilité neuromusculaire

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0

IIS (ms)

AM

plit

ude n

orm

alis

ée

ARPPRR PRR

ARP

Figure 34 A. Evolution de l’amplitude de la réponse à la stimulation test conditionnée par une stimulation supra-maximale en fonction de l’intervalle inter-stimuli (IIS). Illustration chez deux sujets représentatifs de leur groupe d’appartenance, du cycle d’excitabilité: un témoins (courbe supérieure, traits pointillés) et un patient Steinert (courbe inférieure, traits continus). Les durées de PRA et PRR déterminées sur la courbe sont indiquées pour chacun des deux sujets.

% Supernormalité

% Refractorité

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0

IIS (ms)

Am

plit

ude n

orm

alis

ée

B

% Supernormalité

% Refractorité

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0

IIS (ms)

Am

plit

ude n

orm

alis

ée

% Supernormalité

% Refractorité

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0 9.0

IIS (ms)

Am

plit

ude n

orm

alis

ée

B

Figure 34 B. Données moyennes (et écart-type) recueillies chez les 16 témoins et les 16 patients Steinert.

Au total, parmi les patients DM1 recrutés, en comparant leurs valeurs à l’intervalle de confiance

défini à plus ou moins deux écart-types autour de la moyenne du groupe contrôle, 63 %

présentaient un allongement de la durée de PRA, 68 % pour la PRR. De plus, le pourcentage de

réfractorité était augmenté dans 38 % des cas. Enfin une réduction du pourcentage de

supernormalité survenait chez 25 % des patients (Figure 35).

En revanche, l’importante hétérogénéité des patients présentant des syndromes d’étiologies

diverses ne nous a pas permis de mener de tests statistiques. Aussi, les valeurs des patients ont

simplement été comparées aux données normatives et positionnées par rapport à l’intervalle de

confiance défini à plus ou moins deux écart-types autour de la moyenne (Figure 35). La plupart

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119

des valeurs d’excitabilité de ces patients étaient dans les limites de la normale, cependant, nous

avons pu constater une augmentation de la durée de PRR chez un témoins (4.7 ms) et chez un

patient DM2 (4.5 ms) pour une limite supérieure égale à 4.46 ms. De plus, le pourcentage de

réfractorité à 2.6ms se trouvait également légèrement augmenté chez un patient DM2 (93 % pour

une limite supérieure à 84 %).

Figure 35. Distribution des données du cycle d’excitabilité neuromusculaire pour les 16 sujets contrôles, les patients DM1 cliniquement symptomatiques et asymptomatiques, les patients souffrant de myotonie, due à une dystrophie myotonique de type 2 ou à d’autres étiologies (cannalopathie sodique ou myopathie myofibrillaire). Les lignes horizontales pointillées représentent les limites supérieures et inférieures de la distribution des valeurs normales. Elles ont été définies autour de la moyenne ± 2 écart-types.

Les anomalies d’excitabilité neuromusculaire retrouvées chez les patients DM1 étant

considérables, nous avons poursuivi les investigations, en évaluant le niveau de corrélation entre

les altérations électrophysiologiques et la sévérité des atteintes génotypiques et cliniques.

Période Réfractaire Absolue

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

AR

P d

ura

tion (

ms)

Témoins DM1 DM1Asy DM2 Cannalopathies

APériode Réfractaire Relative

0

2

4

6

8

10

12

14

RR

P d

ura

tion (

ms)

Témoins DM1 DM1Asy DM2 Cannalopathies

B

Pourcentage de réfractorité

0.00%

20.00%

40.00%

60.00%

80.00%

100.00%

120.00%

Témoins DM1 DM1Asy DM2 Cannalopathies

CPourcentage de supernormalité

0.00%

50.00%

100.00%

150.00%

200.00%

250.00%

Témoins DM1 DM1Asy DM2 Cannalopathies

D

Période Réfractaire Absolue

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

AR

P d

ura

tion (

ms)

Témoins DM1 DM1Asy DM2 Cannalopathies

APériode Réfractaire Relative

0

2

4

6

8

10

12

14

RR

P d

ura

tion (

ms)

Témoins DM1 DM1Asy DM2 Cannalopathies

B

Pourcentage de réfractorité

0.00%

20.00%

40.00%

60.00%

80.00%

100.00%

120.00%

Témoins DM1 DM1Asy DM2 Cannalopathies

CPourcentage de supernormalité

0.00%

50.00%

100.00%

150.00%

200.00%

250.00%

Témoins DM1 DM1Asy DM2 Cannalopathies

D

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120

2. Corrélations entre les propriétés d’excitabilité et les

caractéristiques génotypiques ou cliniques

2.1. Sévérité de l’atteinte génotypique

Le test de Spearman appliqué sur l’ensemble de la population DM1 n’a pas permis de mettre en

évidence de corrélation entre la sévérité génotypique (nombre de répétitions de triplets CTG) et

les altérations des propriétés électrophysiologiques. En revanche, en excluant les patients les plus

sévèrement atteints du point de vue génotypique; soit présentant un nombre de répétitions CTG

supérieur à 1000 (Logigian et al., 2005), les durées de périodes réfractaires et le pourcentage de

réfractorité s’avérèrent positivement corrélés aux données électrophysiologiques: PRA: r=0.80,

p=0.005; PRR: r=0.70, p=0.03 et pourcentage de réfractorité: r=0.87, p=0.0009. Par contre,

l’absence de corrélation persistait entre le pourcentage de supernormalité et le nombre de

répétitions de triplets (r=-0.51, p=0.11) (Figure 36).

Période Réfractaire Absolue

y = 0.0019x + 1.6301

R = 0.80

p=0.005

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

(CTG)n

Duré

e P

RA

(m

s)

A

Pourcentage de Réfractorité à 2.6 ms

y = 0.0005x + 0.5057

R = 0.87

p=0.0009

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

(CTG)n

%

CPourcentage de Supernormalité

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

140%

160%

180%

(CTG)n

%

D

Période Réfractaire Relative

y = 0.0056x + 2.6842

R = 0.70

p=0.03

0

2

4

6

8

10

12

14

(CTG)n

Duré

e P

RR

(m

s)

BPériode Réfractaire Absolue

y = 0.0019x + 1.6301

R = 0.80

p=0.005

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

(CTG)n

Duré

e P

RA

(m

s)

APériode Réfractaire Absolue

y = 0.0019x + 1.6301

R = 0.80

p=0.005

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

(CTG)n

Duré

e P

RA

(m

s)

A

Pourcentage de Réfractorité à 2.6 ms

y = 0.0005x + 0.5057

R = 0.87

p=0.0009

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

(CTG)n

%

CPourcentage de Réfractorité à 2.6 ms

y = 0.0005x + 0.5057

R = 0.87

p=0.0009

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

(CTG)n

%

CPourcentage de Supernormalité

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

140%

160%

180%

(CTG)n

%

DPourcentage de Supernormalité

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

140%

160%

180%

(CTG)n

%

D

Période Réfractaire Relative

y = 0.0056x + 2.6842

R = 0.70

p=0.03

0

2

4

6

8

10

12

14

(CTG)n

Duré

e P

RR

(m

s)

BPériode Réfractaire Relative

y = 0.0056x + 2.6842

R = 0.70

p=0.03

0

2

4

6

8

10

12

14

(CTG)n

Duré

e P

RR

(m

s)

B

Figure 36. Corrélations entre les paramètres du cycle d’excitabilité neuromusculaire (durées de périodes réfractaires absolue et relative), pourcentages de réfractorité et de supernormalité et le nombre de répétitions de triplets CTG. Seuls les patients présentant une expansion de triplets inférieure à 1000 répétitions sont représentés ici.

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121

Ces éléments tendraient à suggérer que l’altération des propriétés d’excitabilité neuromusculaire

chez les patients DM1 a, au moins en partie, une base génétique.

2.2. Sévérité de la myotonie

Les corrélations étaient identiques que l’on explore la totalité du groupe de patients DM1 ou les

seuls patients présentant un nombre de triplets inférieur à 1000.

Seuls la durée de la PRA (r=0.51, p=0.045) et le pourcentage de réfractorité (r=0.75, p=0.0008)

corrélaient avec la sévérité de la myotonie (Figure 37).

Pourcentage de Supernormalité à 7 ms

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

0 1 2 3

Sévérité de la Myotonie

%

D

Période Réfractaire Relative

0

2

4

6

8

10

12

14

0 1 2 3

Sévérité d la Myotonie

Duré

e P

RR

(m

s)

BA Période Réfractaire Absolue

y = 0,4512x + 1,8018

R = 0,51

p=0,045

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

0 1 2 3

Sévérité de la Myotonie

Duré

e P

RA

(m

s)

A

C Pourcentage de Réfractorité à 2.6 ms

y = 0,1566x + 0,4854

R = 0,75

p=0,0008

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

0 1 2 3

Sévérité de la Myotonie

%

BPourcentage de Supernormalité à 7 ms

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

0 1 2 3

Sévérité de la Myotonie

%

D

Période Réfractaire Relative

0

2

4

6

8

10

12

14

0 1 2 3

Sévérité d la Myotonie

Duré

e P

RR

(m

s)

B Période Réfractaire Relative

0

2

4

6

8

10

12

14

0 1 2 3

Sévérité d la Myotonie

Duré

e P

RR

(m

s)

BA Période Réfractaire Absolue

y = 0,4512x + 1,8018

R = 0,51

p=0,045

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

0 1 2 3

Sévérité de la Myotonie

Duré

e P

RA

(m

s)

Période Réfractaire Absolue

y = 0,4512x + 1,8018

R = 0,51

p=0,045

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

0 1 2 3

Sévérité de la Myotonie

Duré

e P

RA

(m

s)

A

C Pourcentage de Réfractorité à 2.6 ms

y = 0,1566x + 0,4854

R = 0,75

p=0,0008

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

0 1 2 3

Sévérité de la Myotonie

%

B

Figure 37. Corrélations entre les propriétés d’excitabilité neuromusculaire (PRA, PRR, pourcentages de réfractorité et de supernormalité) et la sévérité de la myotonie (gradée de 0: absence de myotonie, à 3: myotonie crampoïde invalidante) chez les patients DM1.

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122

2.3. Autres corrélations

L’existence d’une corrélation entre le nombre de répétitions de triplets CTG et la sévérité de la

myotonie a pu être mise en évidence, qu’il s’agisse du groupe complet de patients DM1 (r=0.57,

p=0.032) ou des seuls patients présentant moins de 1000 répétitions de triplets (r=0.67, p=0.028).

En revanche, la force de contraction isométrique maximale du muscle abducteur du Vème doigt ne

corrélait avec aucun des paramètres, qu’il soit génotypique ((CTG)n), clinique (sévérité de la

myotonie) ou électrophysiologique (altération des propriétés d’excitabilité neuromusculaire)

(valeurs de probabilité variant de 0.10 à 0.98).

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123

Synthèse

Les trois populations étudiées présentaient des anomalies plus ou moins marquées de

l’excitabilité neuromusculaire. Les trois groupes montraient un allongement de la PRA

accompagné d’une réduction du pourcentage de supernormalité. Une augmentation de la durée de

la PRR était aussi obtenue chez les patients diabétiques et Steinert, alors qu’une légère tendance

non significative se dégageait chez les patients atteints de SEP (p=0.0790). Enfin, seuls les

patients Steinert présentaient une majoration importante du pourcentage de réfractorité à 2.6 ms,

alors que des tendances à l’augmentation étaient enregistrées chez les patients atteints de SEP et

les neuropathies diabétiques (p=0.0787 et p=0.0648, respectivement).

En comparant les modifications obtenues, il apparaissait que la PRR était franchement plus

altérée chez les patients Steinert (Test de Kruskal-Wallis, p=0.0051), que chez les patients SEP

(Tests post-hoc de Dunn, p<0.01) ou les neuropathies diabétiques (p<0.05).

Bien que les pourcentages de réfractorité ne s’avéraient pas statistiquement différents entre les

trois groupes (Test de Kruskal-Wallis, p=0.1163), les patients SEP et les neuropathies diabétiques

présentaient, en moyenne, des pourcentages de réfractorité similaires, alors que les patients

Steinert avaient une réfractorité plus importante. L’absence de différence significative pourrait

être expliquée par les importants écart-types.

Enfin, la PRA et la supernormalité étaient altérées dans des proportions identiques dans les trois

groupes (p=0.4155 et p=0.5024, respectivement).

En conclusion, les patients atteints de dystrophie myotonique de Steinert présentaient une

atteinte franchement marquée de l’excitabilité neuromusculaire, tandis que les

deux autres populations avaient des résultats plus subtiles et nuancés. Ces éléments

seront rediscutés ultérieurement (Chapitre IV, I, §3, p190).

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124

Etude 5,

Evaluation multicentrique des paramètres de la courbe

stimulus / réponse chez le sujet sain

L’objectif de ce protocole était d’évaluer certaines propriétés d’excitabilité neuromusculaire par

stimulation des nerfs médian et cubital chez dix sujets témoins dans quatre services

d’explorations fonctionnelles, et de procéder à un second test avec des équipements identiques,

les mêmes expérimentateurs et les mêmes populations de manière à apprécier la répétabilité des

méthodes employées.

1. Influence du centre d’investigation

Les caractéristiques démographiques des groupes de sujets étaient très homogènes,

puisqu’aucune différence significative n’a pu être mise en évidence entre les âges et sexes des

quatre groupes explorés (Test de Kruskal-Wallis, p=0.0834 et test de Khi-2, p=0.4753,

respectivement).

En revanche, la température et la résistance cutanées étaient significativement dépendantes du

centre d’évaluation (Test de Kruskal-Wallis, température cutanée: p<0.0001 et p=0.0003 pour les

sites cubital et médian, respectivement et résitance cutanée: p<0.0001 pour les sites cubital et

médian).

Les données modélisées, les différents ratios et les estimations des pentes des courbes sont

présentés dans le tableau 13.

Outre chaque paramètre analysé individuellement, nous avons comparé l’évolution des courbes

modélisées entre les différents centres. Parallèlement, les courbes normalisées par i50 sont

illustrées Figures 38 et 39.

D’une manière générale, les seuils d’intensité définis pour les deux nerfs moteurs (i.e., cubital et

médian) ne diffèraient pas significativement au sein d’un centre d’exploration: Créteil (Test de

Wilcoxon, p=0.06), Lausanne (p=0.25) et Marseille (p=0.082). Cependant, nous avons observé,

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125

dans un seul centre d’investigation (Liège), des seuils d’excitabilité significativement différents

pour les deux nerfs moteurs (p<0.0001). Ces résultats reflètaient une réduction globale des

intensités seuils pour le nerf médian, par rapport au cubital.

Par ailleurs, en comparant les courbes stimulus / réponse dans les quatre centres, il apparaissait

que le centre d’investigation avait un effet considérable sur la plupart des indices de la courbe

stimulus / réponse (Test de Kruskal-Wallis, p<0.005). Au total, parmi les 40 paramètres explorés,

seulement neuf n’étaient pas significativement différents entre les centres. Quel que soit le nerf

exploré, lorsque la stimulation appliquée était extrêmement brève (0.05 ms), tous les paramètres

étaient différents. Par contre, pour une durée de choc de 0.5 ms, les valeurs de i10, i50, i90, 50

90

i

i et

[ ]50

5090

i

ii − pour le nerf cubital, ainsi que

50

10

i

i,

[ ]10

1050

i

ii − et les estimateurs de pente normalisée ou

non pour le nerf médian, ne diffèraient pas significativement entre les centres (p>0.005).

Puis, suite aux différences entre les seuils d’excitabilité des deux troncs nerveux, la même

analyse a ensuite été menée exception faite des données de Liège. Des résultats comparables ont

été obtenus pour le nerf cubital. En revanche, dans le cas du nerf médian, l’exclusion des données

de ce centre a permis de déceler d’autres paramètres non significativement différents entre

Créteil, Lausanne et Marseille: les indices i10, i50, i90 pour une durée de choc de 0.5 ms. Par

ailleurs, trois indices supplémentaires: 50

90

i

i,

[ ]10

1090

i

ii −, et

[ ]50

5090

i

ii − ne s’avérèrent pas

significativement différents entre les trois centres restant, et ce quelle que soit la durée de choc

appliquée.

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126

Tableau 13. Valeurs moyennes ± ET des intensités seuils, des divers ratios et des estimations de la pente de la courbe stimulus / réponse enregistrées dans les quatre centres d’investigation. Mesures effectuées par stimulation des nerfs cubital et médian à deux durées de choc différentes (0.05 et 0.5 ms). Les valeurs de significativité du test de Kruskal-Wallis sont présentées entre parenthèses, une fois le facteur correctif de Bonferroni appliqué. Soit ns: p > 0.005; *:p < 0.005; **:p < 0.001; ***: p < 0.0001.

A. Cubital 0.05 ms Créteil Lausanne Liège Marseille

I10 (***) 46.53 ±14.04 28.73 ± 13.44 15.79 ± 6.65 17.38 ± 5.40 I50 (***) 53.88 ±17.12 40.44 ± 16.20 21.92 ± 7.59 19.20 ± 5.41 I90 (***) 59.58 ± 18.43 48.59 ± 18.81 28.95 ± 11.04 20.61 ±5.40 I10 / I50 (***) 0.87 ±0.06 0.69 ± 0.14 0.72 ± 0.17 0.90 ±0.06 I90 / I50 (***) 1.11 ± 0.04 1.21 ± 0.07 1.31 ± 0.20 1.08 ± 0.07 [I90 - I10] / I10 (***) 0.28 ±0.10 0.83 ± 0.50 1.01 ± 0.86 0.21 ±0.16 [I90 - I50] / I50 (***) 0.11 ± 0.04 0.21 ± 0.07 0.31 ± 0.20 0.08 ± 0.07 [I50 - I10] / I10 (***) 0.16 ±0.09 0.51 ± 0.39 0.51 ± 0.57 0.12 ± 0.08 Estimation pente (***) 0.10 ±0.03 0.06 ± 0.02 0.12 ± 0.08 0.47 ±0.28 Estimation pente normalisée (***) 4.88 ±1.43 2.42 ±1.01 2.22 ± 0.90 8.89 ±5.81

B. Cubital 0.5 ms Créteil Lausanne Liège Marseille

I10 (ns) 6.97 ± 2.09 9.22 ± 4.73 5.03 ± 2.10 5.92 ± 1.83 I50 (ns) 8.56 ± 2.64 12.04 ±5.55 6.94 ±2.33 6.77 ±1.93 I90 (ns) 10.47 ±2.97 14.15 ± 6.01 9.04 ± 3.01 7.63 ± 1.97 I10 / I50 (**) 0.82 ± 0.03 0.75 ± 0.10 0.71 ± 0.12 0.87 ±0.04 I90 / I50 (ns) 1.23 ±0.08 1.19 ± 0.06 1.31 ±0.15 1.14 ±0.08 [I90 – I10] / I10 (**) 0.51 ±0.13 0.61 ± 0.23 0.91 ± 0.52 0.32 ± 0.15 [I90 - I50] / I50 (ns) 0.23 ±0.08 0.19 ± 0.06 0.31 ± 0.15 0.14 ± 0.08 [I50 - I10] / I10 (**) 0.23 ± 0.04 0.36 ±0.19 0.46 ± 0.36 0.15 ±0.05 Estimation pente (***) 0.31 ±0.12 0.19 ±0.08 0.28 ± 0.14 0.56 ± 0.14 Estimation pente normalisée (**) 2.43 ± 0.37 2.05 ±0.75 1.74 ± 0.56 3.68 ±1.19

C. Médian 0.05 ms Créteil Lausanne Liège Marseille

I10 (***) 37.66 ±9.51 26.40 ± 9.67 8.91 ± 2.64 18.03 ± 4.65 I50 (***) 42.17 ±9.42 31.28 ± 12.54 10.78 ± 2.44 19.51 ± 4.85 I90 (***) 46.98 ±10.48 36.53 ± 16.20 12.58 ±3.08 20.88 ±4.88 I10 / I50 (*) 0.89 ±0.05 0.86 ±0.04 0.81 ±0.13 0.92 ±0.030 I90 / I50 (*) 1.11 ± 0.02 1.15 ± 0.08 1.17 ±0.05 1.08 ± 0.04 [I90 - I10] / I10 (*) 0.26 ± 0.08 0.35 ± 0.17 0.49 ± 0.41 0.17 ±0.07 [I90 - I50] / I50 (*) 0.11 ±0.02 0.15 ±0.08 0.17 ±0.05 0.08 ±0.04 [I50 - I10] / I10 (*) 0.13 ± 0.07 0.17 ±0.06 0.27 ± 0.31 0.09 ±0.04 Estimation pente (***) 0.12 ± 0.04 0.18 ± 0.13 0.34 ± 0.13 0.44 ± 0.17 Estimation pente normalisée (*) 5.00 ± 1.03 4.29 ± 1.50 3.56 ±1.23 8.45 ±4.17

D. Médian 0.5 ms Créteil Lausanne Liège Marseille

I10 (***) 5.44 ± 1.25 7.90 ± 4.66 2.53 ± 0.54 5.01 ±1.75 I50 (***) 6.34 ±1.60 9.83 ± 6.14 3.17 ± 0.54 5.91 ±2.00 I90 (***) 7.22 ± 1.83 11.93 ± 7.26 3.88 ± 0.62 6.74 ± 2.21 I10 / I50 (ns) 0.86 ±0.03 0.82 ± 0.04 0.80 ± 0.07 0.84 ± 0.05 I90 / I50 (*) 1.14 ± 0.03 1.21 ±0.07 1.23 ±0.07 1.15 ± 0.07 [I90 - I10] / I10 (*) 0.32 ± 0.05 0.49 ±0.13 0.56 ± 0.20 0.36 ±0.13 [I90 - I50] / I50 (*) 0.14 ± 0.03 0.21 ±0.07 0.23 ±0.07 0.15 ±0.07 [I50 - I10] / I10 (ns) 0.16 ± 0.04 0.22 ±0.05 0.27 ± 0.14 0.19 ± 0.06 Estimation pente (ns) 0.56 ± 0.17 0.37 ±0.27 0.75 ±0.20 0.56 ±0.19 Estimation pente normalisée (ns) 3.30 ± 0.57 2.53 ±0.57 2.35 ± 0.61 3.15 ±1.06

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127

Figure 38. Courbes stimulus / réponse modélisées pour chacun des quatre centres d’investigation. A: nerf cubital – durée de choc 0.05 ms; B: nerf cubital – durée de choc 0.5 ms; C: nerf médian – durée de choc 0.05 ms; D: nerf médian – durée de choc 0.5 ms.

Figure 39. Courbes stimulus / réponse normalisées par i50 pour chacun des quatre centres d’investigation. A: nerf cubital – durée de choc 0.05 ms; B: nerf cubital – durée de choc 0.5 ms; C: nerf médian – durée de choc 0.05 ms; D: nerf médian – durée de choc 0.5 ms.

Cubital – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Intensité (mA)

% a

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

ACubital – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Intensité (mA)

% a

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

Cubital – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Intensité (mA)

% a

ire P

AC

Mondor

Cubital – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Intensité (mA)

% a

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

A

Cubital – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 5 10 15 20 25

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

BCubital – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 5 10 15 20 25

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

Cubital – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 5 10 15 20 25

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Cubital – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 5 10 15 20 25

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

B

Médian – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 10 20 30 40 50 60 70

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

CMédian – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 10 20 30 40 50 60 70

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

Médian – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 10 20 30 40 50 60 70

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Médian – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 10 20 30 40 50 60 70

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

C

Médian – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 5 10 15 20 25

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

DMédian – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 5 10 15 20 25

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

Médian – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 5 10 15 20 25

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Médian – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 5 10 15 20 25

Intensité (mA)

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

D

Cubital – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

A

Cubital – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

B

Médian – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

C

Médian – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

D

Cubital – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

ACubital – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

Cubital – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

A

Cubital – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

BCubital – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

Cubital – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

B

Médian – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

CMédian – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

Médian – Durée de choc: 0.05 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

C

Médian – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

DMédian – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

Médian – Durée de choc: 0.50 ms

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4

Intensité normalisée

% A

ire P

AC

Mondor

Lausanne

Liège

Marseille

D

Page 128: CHAPITRE I. INTRODUCTION Physiologie Neuromusculaire ...doxa.u-pec.fr/theses/th0246406-These.pdf · déplacée selon une grille dessinée sur un bonnet placé sur le scalp et l’amplitude

128

Deux hypothèses pouvaient être avancées en l’absence de différence significative. Soit les

données présentaient une très grande variabilité, les distributions étaient alors très étendues et on

constatait un important « overlapping » entre celles-ci. Soit au contraire, les données pouvaient

être caractérisées par une grande constance. Leur distribution était alors regroupée et l’écart-type

était faible. Pour apprécier la stabilité des paramètres, nous avons calculé le coefficient de

variation pour l’ensemble des paramètres, produit du rapport entre l’écart-type et la moyenne. Si

l’écart-type était au moins égal à 15 % de la moyenne (valeur arbitrairement fixée), alors on

estimait que l’absence de différence inter-centres était due à une importante variabilité intra-

centre. Par contre, si le ratio était inférieur à 15 %, les données intra-centre étaient caractérisées

par une très grande constance (tableau 14).

Il apparaissait clairement que les deux ratios 50

10

i

i et

50

90

i

i présentaient les plus faibles coefficients

de variation (valeurs comprises entre 1 et 24 %). Alors que les intensités seuils ou les estimateurs

de pente (dont les coefficients de variation étaient respectivement compris entre 16 et 62 % dans

le premier cas et 15 et 73 % dans le second) étaient beaucoup plus variables. Enfin les indices

SRC, quelle que soit la modalité de calcul, étaient également très variables (coefficients de

variation oscillant entre 15 et 113 %).

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129

Tableau 14. Coefficients de variation pour chaque intensité seuil, ratio et estimateur de pente mesurés par la courbe stimulus / réponse. Stimulation des nerfs cubital et médian à deux durées de choc dans les quatre centres d’investigation. Si l’écart-type est au moins égal à 0.15 de la moyenne, alors on estime que l’absence de différence inter-centres est due à une importante variabilité intra-centre. Par contre, si le ratio est inférieur à 0.15, les données intra-centre sont caractérisées par une très grande constance. Huit paramètres (en rouge) sont caractérisés par une très faible variabilité intra-centre.

A. Cubital 0.05 ms Créteil Lausanne Liège Marseille

I10 0.30 0.47 0.43 0.31 I50 0.32 0.40 0.35 0.28 I90 0.31 0.39 0.38 0.26 I10 / I50 0.07 0.20 0.24 0.07 I90 / I50 0.03 0.06 0.15 0.07 [I90 - I10] / I10 0.36 0.60 0.85 0.74 [I90 - I50] / I50 0.35 0.35 0.64 0.85 [I50 - I10] / I10 0.56 0.77 1.11 0.70 Estimation pente 0.34 0.37 0.68 0.61 Estimation pente normalisée 0.29 0.42 0.41 0.65

B. Cubital 0.5 ms Créteil Lausanne Liège Marseille

I10 0.30 0.51 0.42 0.31 I50 0.31 0.46 0.34 0.29 I90 0.28 0.42 0.33 0.26 I10 / I50 0.03 0.13 0.18 0.05 I90 / I50 0.06 0.05 0.11 0.07 [I90 - I10] / I10 0.25 0.38 0.57 0.48 [I90 - I50] / I50 0.34 0.30 0.48 0.60 [I50 - I10] / I10 0.18 0.54 0.79 0.34 Estimation pente 0.37 0.42 0.51 0.24 Estimation pente normalisée 0.15 0.37 0.32 0.32

C. Médian 0.05 ms Créteil Lausanne Liège Marseille

I10 0.25 0.37 0.30 0.26 I50 0.22 0.40 0.23 0.25 I90 0.22 0.44 0.24 0.23 I10 / I50 0.06 0.05 0.16 0.03 I90 / I50 0.01 0.07 0.05 0.03 [I90 – I10] / I10 0.33 0.49 0.83 0.43 [I90 – I50] / I50 0.15 0.57 0.33 0.47 [I50 – I10] / I10 0.57 0.37 1.13 0.42 Estimation pente 0.29 0.73 0.39 0.40 Estimation pente normalisée 0.21 0.35 0.35 0.49

D. Médian 0.5 ms Créteil Lausanne Liège Marseille

I10 0.23 0.59 0.21 0.35 I50 0.25 0.62 0.17 0.34 I90 0.25 0.61 0.16 0.33 I10 / I50 0.03 0.04 0.09 0.05 I90 / I50 0.03 0.06 0.06 0.06 [I90 - I10] / I10 0.15 0.27 0.36 0.35 [I90 - I50] / I50 0.24 0.34 0.30 0.45 [I50 - I10] / I10 0.25 0.24 0.52 0.34 Estimation pente 0.30 0.73 0.27 0.34 Estimation pente normalisée 0.17 0.23 0.26 0.34

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130

2. Répétabilité intra-centre

Les coefficients de répétabilité calculés au cours de la procédure de test-retest menée dans les

trois centres d’investigation sont présentés dans le tableau 15. Quel que soit le paramètre

considéré, les coefficients de répétabilité moyens ne diffèraient pas significativement (valeurs de

probabilité comprises entre 0.1334 et 0.9846). Cependant, il était intéressant de constater que les

ratios 50

10

i

i et

50

90

i

i étaient à nouveau les deux paramètres les plus reproductibles puisque leurs

coefficients de répétabilité oscillaient entre 2.09 et 8.26 % selon le nerf et la durée de choc

considérés. Alors que, pour les intensités seuils, les estimateurs de pentes et les indices SRC, les

coefficients de répétabilité étaient respectivement compris entre 13.58 et 28.88 %, 15.12 et 35.15

% et enfin 14.41 et 36.83 %.

En conclusion, cette étude méthodologique a mis en évidence une importante variabilité

inter-centres et une très bonne répétabilité intra-centre et a permis d’identifier

certains indices particulièrement pertinents.

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131

Tableau 15. Coefficients de répétabilité moyens ± ET des intensités seuil, des trois ratios et des estimations de la pente calculées dans les trois centres d’investigation ayant testé la répétabilité des données de la courbe stimulus / réponse pour les nerfs moteurs cubital et médian, stimulés avec deux durées de choc. Le degré de significativité du test de Kruskal-Wallis est indiqué entre parenthèses. ns: p > 0.005. Les intensité i10 et i90 normalisées (en rouge) présentent aussi le plus petit coefficient de répétabilité.

A. Ulnar 0.05 ms Créteil Lausanne Liège

I10 (ns) 16.22 ± 9.09 24.65 ± 24.59 21.44 ± 12.43 I50 (ns) 13.58 ± 10.33 19.22 ± 22.77 19.26 ± 14.34 I90 (ns) 12.26 ± 10.60 20.39 ± 21.44 18.32 ± 15.71 I10 / I50 (ns) 3.95 ± 1.96 7.06 ± 8.31 8.26 ± 6.57 I90 / I50 (ns) 4.43 ± 3.24 3.22 ± 3.43 6.57 ± 4.99 [I90 - I10] / I10 (ns) 30.07 ± 20.08 20.73 ± 22.19 29.15 ± 20.04 [I90 - I50] / I50 (ns) 36.83 ± 22.07 20.22 ± 21.17 26.53 ± 16.32 [I50 - I10] / I10 (ns) 29.25 ± 13.77 23.51 ± 26.46 32.45 ± 21.79 Estimation pente (ns) 25.14 ± 21.43 19.28 ± 22.64 30.26 ± 15.82 Estimation pente normalisée(ns) 27.91 ± 19.49 15.12 ± 16.99 21.76 ± 19.12

B. Cubital 0.5 ms Créteil Lausanne Liège

I10 (ns) 16.19 ± 11.20 28.88 ± 23.09 14.56 ± 14.42 I50 (ns) 15.28 ± 8.75 25.44 ± 23.45 14.58 ± 14.06 I90 (ns) 14.70 ± 7.91 24.12 ± 23.86 16.75 ± 13.16 I10 / I50 (ns) 3.51 ± 2.84 6.84 ± 6.44 5.89 ± 4.91 I90 / I50 (ns) 5.35 ± 4.37 3.32 ± 3.43 4.85 ± 3.60 [I90 - I10] / I10 (ns) 26.42 ± 22.56 21.50 ± 13.46 20.55 ± 16.21 [I90 - I50] / I50 (ns) 32.32 ± 27.80 19.96 ± 20.55 20.07 ± 12.51 [I50 - I10] / I10 (ns) 20.40 ± 19.21 28.51 ± 21.80 21.65 ± 16.91 Estimation pente (ns) 20.40 ± 12.04 23.40 ± 29.81 20.81 ± 21.87 Estimation pente normalisée(ns) 17.97 ± 17.30 20.83 ± 15.82 15.94 ± 12.442

C. Médian 0.05 ms Créteil Lausanne Liège

I10 (ns) 17.85 ± 10.06 14.52 ± 12.54 22.15 ± 19.60 I50 (ns) 16.67 ± 9.46 16.39 ± 12.24 16.11 ± 13.18 I90 (ns) 18.11 ± 11.04 17.79 ± 12.40 16.40 ± 13.34 I10 / I50 (ns) 4.49 ± 3.69 2.29 ± 2.20 7.04 ± 13.29 I90 / I50 (ns) 2.09 ± 2.53 3.14 ±3.51 2.45 ± 1.61 [I90 - I10] / I10 (ns) 23.42 ± 18.51 17.45 ± 16.65 23.64 ±27.76 [I90 - I50] / I50 (ns) 18.04 ± 16.42 23.86 ± 19.87 17.98 ± 12.95 [I50 - I10] / I10 (ns) 34.11 ± 23.57 14.41 ± 13.04 28.55 ± 35.52 Estimation pente (ns) 25.95 ± 20.14 26.09 ±20.98 22.69 ± 15.99 Estimation pente normalisée(ns) 17.99 ± 16.10 17.13 ± 15.23 18.27 ±17.78

D. Médian 0.5 ms Créteil Lausanne Liège

I10 (ns) 15.41 ± 10.92 16.67 ± 21.15 18.61 ± 17.35 I50 (ns) 18.15 ± 13.49 18.95 ± 22.29 15.84 ± 13.18 I90 (ns) 20.97 ± 17.83 21.09 ± 19.93 15.03 ± 11.68 I10 / I50 (ns) 5.73 ± 6.50 4.48 ± 3.48 5.92 ± 7.85 I90 / I50 (ns) 5.03 ± 5.48 4.01 ± 2.39 2.63 ± 2.03 [I90 - I10] / I10 (ns) 31.99 ± 25.98 22.27 ±16.67 23.29 ± 23.71 [I90 - I50] / I50 (ns) 29.83 ±20.84 22.43 ± 12.54 14.90 ± 10.82 [I50 - I10] / I10 (ns) 32.53 ± 27.31 24.20 ± 18.25 28.19 ± 31.03 Estimation pente (ns) 34.73 ± 29.25 35.15 ±26.60 27.78 ± 17.28 Estimation pente normalisée(ns) 27.65 ± 22.72 19.16 ± 15.13 22.20 ± 24.51

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132

Etude 6,

Evaluation multimodale

de l’excitabilité neuromusculaire

L’objectif de cette étude menée chez les patients était de colliger un nombre important de

d’enregistrements, afin de pouvoir établir « une base de données » référençant les anomalies

d’excitabilité neuromusculaire propres à une entité pathologique. Aussi, dans le cas présent, nous

ne nous sommes pas attachés à détailler les caractéristiques cliniques d’une pathologie, ni même à

chercher l’existence de corrélations entre les anomalies cliniques et électrophysiologiques. Les

patients ayant bénéficié de cette évaluation souffraient principalement de neuropathies

périphériques clairement diagnostiquées et étiquetées tant au niveau clinique

qu’électrophysiologique puisqu’ils avaient auparavant bénéficié d’un électroneuromyogramme

standard explorant les paramètres de conduction et de détection.

Le protocole d’évaluation a été élaboré à partir des données de la littérature et était constitué d’un

ensemble de tests destiné à mener une étude assez large des propriétés d’excitabilité

neuromusculaire. En effet nous avons, lors de l’introduction, souligné l’intérêt d’une utilisation

conjointe de ces techniques « en batterie » afin de permettre une compréhension globale de la

dynamique de fonctionnement des canaux ioniques et du potentiel membranaire dans diverses

conditions pathologiques mais également d’apprécier les modifications consécutives à

l’administration d’un agent thérapeutique donné.

Les modalités de stimulation étaient très variées: paradigme de simple et double stimulations,

intensités supra- ou sous-maximales. L’examen portait sur un nerf moteur de l’avant bras: le nerf

cubital avec un recueil appliqué sur le muscle abducteur du Vème doigt. Les six populations de

patients présentaient des moyennes d’âge assez homogènes, par contre, les sujets témoins étaient

plus jeunes (Test de Kruskal-Wallis, p=0.0011). L’analyse post-hoc de Dunn a montré que plus

précisément les témoins étaient en moyenne plus jeunes que le groupe de patients AntiMAG

(p<0.001), diabétiques (p<0.01) et MMN (p<0.05). En revanche, la répartition hommes / femmes

n’était pas significativement différente entre les sept groupes (Test de Khi-2, p=0.2288).

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133

1. Cycle d’excitabilité neuromusculaire

1.1. Double collision

En comparant les distributions de PRAmin des six groupes de patients aux valeurs normales, il

s’est avéré que certains groupent tendaient à être significativement différents des valeurs des

contrôles sains, sans que ces résultats ne soient statistiquement significatifs (Test de Kruskal-

Wallis, p=0.0517). Cependant, il apparaissait clairement que les patients AntiMAG présentaient

des durées de PRAmin plus longues (1.35 ± 0.29 ms) que les autres groupes. Par contre, les

durées de PRAmax ne diffèraient pas selon les sept groupes (p=0.4322).

1.2. Double choc sous-maximal

Les durées de PRRmax ne semblaient pas être significativement différentes entre les sept groupes

étudiés (p=0.3014). En revanche, les pourcentages de réfractorité et de supernormalité variaient

en fonction du groupe (p=0.0010 et p=0.0187, respectivement). Les tests post-hoc de Dunn ont

révélé que les PRNC présentaient une réduction du pourcentage de réfractorité (55 ± 18 %,

p<0.001). Il en était de même pour les AntiMAG (57 ± 20%, p<0.05) et les MMN (61 ± 17%,

p<0.05), alors que le pourcentage de réfractorité moyen des sujets témoins avoisinait 82 ± 25%.

Par contre, l’analyse post-hoc n’a pas été contributive pour déceler les groupes de patients

présentant une supernormalité altérée. Il semblerait cependant que les patients souffrant de MMN

ou de neuropathie AntiMAG aient les pourcentages de supernormalité les plus faibles (115 ± 35

% et 116 ± 28 %, respectivement versus 142 ± 25 % pour les sujets témoins).

2. Courbe stimulus / réponse

Les seuils d’intensité nécessaires à l’obtention de PAC d’amplitudes données ont été recherchés

pour deux durées de choc différentes: 0.2 et 1 ms. Puis l’indice d’excitabilité obtenu à partir de la

courbe stimulus / réponse (indice SRC) a été calculé pour chaque durée de choc. Les indices SRC

de chaque groupe, estimés pour une durée de stimulation donnée, ont ensuite été comparés par un

test de Kruskall-Wallis. Une majoration des valeurs des indices SRC à 0.2 ms et 1.0 ms a été mise

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134

en évidence chez certains groupes de patients (p=0.0141 et p=0.0021, respectivement). L’analyse

post-hoc a révélé une augmentation de l’indice SRC à 0.2 ms chez les patients PRNC par rapport

aux témoins (0.79 ± 0.26 versus 0.50 ± 0.14, p<0.05). Des résultats similaires ont été obtenus

pour l’indice SRC à 1.0 ms, avec une augmentation dans les cas de PRNC (0.95 ± 0.41, p<0.05)

et de neuropathie AntiMAG (1.25 ± 0.80, p<0.01) par rapport aux témoins (0.56 ± 0.11).

3. Courbe intensité / durée

Les résultats variaient selon le paramètre étudié. Tandis que les valeurs de rhéobase ne diffèraient

pas significativement entre les sept groupes (Test de Kruskal-Wallis, p=0.1489), les données de

chronaxie dépendaient du groupe étudié (p=0.0009). Les patients présentant une PRNC ou une

neuropathie AntiMAG montraient une réduction des valeurs de chronaxie par rapport aux témoins

(Tests post-hoc de Dunn, p<0.05 et p<0.001, respectivement). Les propriétés d’excitabilité

neuromusculaire de chacun des groupes de patients ainsi que des témoins sont résumées dans le

tableau 16.

Moyenne ± ET Témoins AntiMAG PRNC SGB MMN NpDiab SLA

PRAmin (ms) 0.99 ± 0.20 1.35 ± 0.29 (*) 1.22 ± 0.34 1.29 ± 0.26 1.20 ± 0.28 1.27 ± 0.31 1.25 ± 0.35 PRAmax (ms) 2.05 ± 0.38 2.19 ± 0.66 2.32 ± 0.67 2.69 ± 0.89 2.24 ±0.53 2.19 ± 0.45 2.02 ± 0.67

PRRmax (ms) 3.47 ± 0.99 3.84 ± 1.10 4.15 ± 1.24 4.29 ± 1.23 3.81 ± 1.21 3.59 ± 0.82 3.38 ± 0.92 %Réfractorité 82 ± 25 57 ± 20* 55 ± 19*** 71 ± 14 61 ± 17* 70 ± 30 62 ± 30 %Supernormalité 142 ± 25 116 ± 28 123 ± 28 120 ± 24 115 ± 35 118 ± 11 142 ± 20 Indice SRC 0.2 ms 0.50 ± 0.13 0.72 ± 0.26 0.79 ± 0.26* 0.57 ± 0.20 0.75 ± 0.50 0.54 ± 0.18 0.57 ± 0.18 Indice SRC 1.0 ms 0.56 ± 0.11 1.25 ± 0.80** 0.95 ± 0.41* 0.70 ± 0.23 0.99 ± 0.54 0.75 ± 0.46 0.78 ± 0.50 Chronaxie (ms) 0.43 ± 0.10 0.20 ± 0.11*** 0.27 ± 0.15* 0.27 ± 0.20 0.31 ± 0.18 0.27 ± 0.15 0.39 ± 0.09 Rhéobase (mA) 5.94 ± 2.45 16.54 ± 12.34 10.32 ± 6.42 13.14 ± 11.80 10.01 ± 7.62 10.86 ± 5.80 7.46 ± 3.95

Tableau 16. Valeurs moyennes ± ET des divers paramètres d’excitabilité neuromusculaire estimés chez les sujets contrôles sains ainsi que chez les six groupes de patients. Résultats des analyses post-hoc de Dunn. Les différences significatives rapport aux valeurs normales (colonne de gauche) figurent en gras. *: p<0.05; **:p<0.01; ***: p<0.001.

En résumé, seulement trois pathologies, les neuropathies AntiMAG, les PRNC et dans une

moindre mesure les MMN présentaient des anomalies des propriétés d’excitabilité par

rapport aux valeurs normales. Les indices d’excitabilité spécifiquement altérés et

l’importance des anomalies étaient fonction de la pathologie.

Une importante variabilité inter-individuelle a été constatée dans les populations de

patients.

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135

Etude 7,

Effets d’un traitement par immunoglobulines

intraveineuses sur l’excitabilité neuromusculaire

dans les neuropathies périphériques démyélinisantes

Vingt-six patients ont bénéficié de cette évaluation. Ils étaient répartis en trois populations

distinctes selon leurs entités cliniques. Au total, 11 MMN, 11 PRNC et quatre patients traités par

IgIV mais ne présentant pas d’atteinte clinique ou électrique des nerfs moteurs périphériques

(patients contrôles, CT) ont été évalués. Le groupe de patients contrôles rassemblait une

dermatomyosite, un syndrome de Lambert-Eaton et deux neuronopathies sensitives.

La séance de tests était rigoureusement identique juste avant la première et immédiatement après

la dernière perfusion. Des paradigmes de stimulation simple (à différentes intensités et durées) et

de double stimulation (double collision et double choc sous-maximal) ont été appliqués.

1. Cycle d’excitabilité neuromusculaire,

techniques de double collision et de double choc sous-maximal

1.1. Double collision

Une réduction significative de la durée de PRAmin a été observée chez les patients MMN (-4.64

± 6.25 %, test de Wilcoxon, p=0.03), sans modification de la durée de la PRAmax (p=0.46).

En revanche, après la cure d’IgIV, une absence totale de modification de ces deux paramètres

d’excitabilité était à noter chez les deux autres groupes de patients (p=0.38 et p=0.41 pour les

PRNC et p=0.12 aussi bien pour les valeurs de PRAmin que PRAmax pour les patients contrôles,

respectivement) (Figure 40).

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136

Figure 40. Valeurs moyennes ± erreur standard de PRAmin (A) et max (B) avant (en noir) et après (en blanc) les cinq jours de traitement par IgIV chez les trois groupes de patients (MMN – PRNC – CT). Les valeurs de significativité sont mentionnées pour chaque test de Wilcoxon au dessus des deux distributions comparées. Seuls les MMN présentaient une diminution de la durée de la période réfractaire absolue minimale.

1.2. Double choc sous-maximal

Une augmentation de la durée de la PRRmax (14.15 ± 15.72 %, p=0.04) associée à une

majoration du pourcentage de réfractorité à 2 ms (14.85 ± 20.85 %, p=0.04) ont été observés chez

les patients MMN. Par contre, ces mêmes paramètres restaient inchangés pour les deux autres

groupes de patients (p=0.56 et p=0.70, pour les PRNC et p=0.87 et p=0.37, pour les patients

contrôles).

Enfin, le pourcentage de supernormalité à 7 ms estimé après les IgIV était identique à celui

estimé au préalable, et ce quelle que soit la pathologie explorée (valeurs de probabilité comprises

entre 0.12 et 0.90).

Toutes ces données sont présentées Figure 41.

0.9

1.0

1.1

1.2

1.3

MMN PRNC CT

Durée PRA (ms) p=0.03 p=0.38 p=0.38

Période Réfractaire Absolue Maximale

1.5 1.7 1.9 2.1 2.3 2.5 2.7 2.9

MMN PRNC CT

Durée PRA max (ms) p=0.43 p=0.41 p=0.46

B

Période Réfractaire Absolue Minimale

0.9

1.0

1.1

1.2

1.3

MMN PRNC CT

Du

rée

PR

A (

ms)

p=0.03 p=0.38 p=0.12

Période Réfractaire Absolue Maximale

1.5 1.7 1.9 2.1 2.3 2.5 2.7 2.9

MMN PRNC CT

Du

rée

PR

A m

ax (

ms)

p=0.12 p=0.41 p=0.46

A

B

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137

Pourcentage de Réfractorité

20%

40%

60%

80%

100%

MNN PRNC CT%

p=0.04 p=0.70 p=0.37

B

Pourcentage de Supernormalité

60%

80%

100%

120%

140%

160%

180%

MMN PRNC CT

%

p=0.90 p=0.31 p=0.12

C

Période Réfractaire Relative

2.0

2.5

3.0

3.5

4.0

4.5

MMN PRNC CT

ms

p=0.04 p=0.56 p=0.87

APourcentage de Réfractorité

20%

40%

60%

80%

100%

MNN PRNC CT%

p=0.04 p=0.70 p=0.37

BPourcentage de Réfractorité

20%

40%

60%

80%

100%

MNN PRNC CT%

p=0.04 p=0.70 p=0.37

Pourcentage de Réfractorité

20%

40%

60%

80%

100%

MNN PRNC CT%

p=0.04 p=0.70 p=0.37

B

Pourcentage de Supernormalité

60%

80%

100%

120%

140%

160%

180%

MMN PRNC CT

%

p=0.90 p=0.31 p=0.12

CPourcentage de Supernormalité

60%

80%

100%

120%

140%

160%

180%

MMN PRNC CT

%

p=0.90 p=0.31 p=0.12

Pourcentage de Supernormalité

60%

80%

100%

120%

140%

160%

180%

MMN PRNC CT

%

p=0.90 p=0.31 p=0.12

C

Période Réfractaire Relative

2.0

2.5

3.0

3.5

4.0

4.5

MMN PRNC CT

ms

p=0.04 p=0.56 p=0.87

APériode Réfractaire Relative

2.0

2.5

3.0

3.5

4.0

4.5

MMN PRNC CT

ms

p=0.04 p=0.56 p=0.87

Période Réfractaire Relative

2.0

2.5

3.0

3.5

4.0

4.5

MMN PRNC CT

ms

p=0.04 p=0.56 p=0.87

A

Figure 41. Valeurs moyennes ± erreur standard de PRRmax (A) et des pourcentages de réfractorité (B) et de supernormalité (C) avant (en noir) et après (en blanc) les cinq jours de traitement par IgIV chez les trois groupes de patients (MMN – PRNC – CT). Les valeurs de significativité sont mentionnées pour chaque test de Wilcoxon au dessus des deux distributions comparées. Seuls les MMN présentaient une augmentation conjointe de la durée de la PRRmax et du pourcentage de réfractorité.

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138

2. Courbe stimulus / réponse

Les seuils d’intensité nécessaire à l’obtention de PAC d’amplitudes données ont été recherchés

pour deux durées de choc différentes: 0.2 et 1 ms. L’indice SRC a été calculé pour chaque durée

de choc. Les résultats présentés ici concernent un indice SRC moyen déterminé à partir de la

moyenne des indices SRC calculés pour les deux durées de choc.

Le traitement par IgIV n’a induit aucune modification de cet indice d’excitabilité, et ce, quelle

que soit la pathologie explorée (valeurs de probabilité comprises entre 0.12 et 0.64) (Figure 42).

Figure 42. Valeurs moyennes ± erreur standard des indices d’excitabilité moyens obtenus à partir de la courbe stimulus / réponse (SRC) estimés avant (en noir) et après (en blanc) les cinq jours de traitement par IgIV chez les trois groupes de patients (MMN – PRNC – CT). Les valeurs de significativité sont mentionnées pour chaque test de Wilcoxon au dessus des deux distributions comparées. Aucun groupe de patients ne présentait une évolution de cet indice d’excitabilité après la période de traitement.

Indice de Brismar

0.400

0.600

0.800

1.000

1.200

1.400

1.600

MMN PRNC CT

p=0.64 p=0.15 p=0.12

Indice SRC

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

MMN PRNC CT

p=0.64 p=0.15 p=0.12

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139

3. Courbe intensité / durée

Seuls les patients atteints de MMN présentaient, après le traitement, une réduction de la

chronaxie (-29.77 ± 36.61 %, p=0.04) associée à une augmentation de la rhéobase (37.85 ± 55.08

%, p=0.04).

Aucune modification de ces paramètres n’a été constatée tant chez les PRNC (p= 0.85 et p=0.68,

pour les valeurs de chronaxie et de rhéobase respectivement) que chez les patients contrôles

(p=0.37 et p=0.87, respectivement).

Ces données sont présentées Figure 43.

Chronaxie

0.10

0.15

0.20

0.25

0.30

0.35

0.40

MMN PRNC CT

ms

p=0.04 p=0.37p=0.85

Rhéobase

4.0

6.0

8.0

10.0

12.0

14.0

16.0

MMN PRNC CT

mA

p=0.04 p=0.68 p=0.87

A

B

Chronaxie

0.10

0.15

0.20

0.25

0.30

0.35

0.40

MMN PRNC CT

ms

p=0.04 p=0.37p=0.85

Rhéobase

4.0

6.0

8.0

10.0

12.0

14.0

16.0

MMN PRNC CT

mA

p=0.04 p=0.68 p=0.87

A

B

Figure 43. Valeurs moyennes ± erreur standard de chronaxie (A) et de rhéobase (B) estimées avant (en noir) et après (en blanc) les cinq jours de traitement par IgIV chez les trois groupes de patients (MMN – PRNC – CT). Les valeurs de significativité sont mentionnées pour chaque test de Wilcoxon au dessus des deux distributions comparées. Seuls les patients MMN présentaient une réduction de la chronaxie associée à une augmentation de la rhéobase après la période de traitement.

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140

Ces deux paramètres évoluant simultanément, nous avons comparé les modifications avant et

après traitement de ces deux indices chez les patients MMN, à partir de la formule suivante:

( )100×

−=

pré

prépostDelta .

Il est apparu que la réduction de la valeur de chronaxie (-29.77 ± 36.61 %) était significativement

corrélée à l’augmentation de la valeur de rhéobase (37.85 ± 55.08 %) conjointement enregistrée

(Test de Spearman: r=-0.80, p=0.0047) (Figure 44).

Corrélation Chronaxie-Rhéobase

y = -1.224x + 0.0142

R=-0.80

p=0.0047

-60%

-40%

-20%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

140%

-100.00% -80.00% -60.00% -40.00% -20.00% 0.00% 20.00% 40.00%

Delta Chronaxie

De

lta R

héob

as

e

Figure 44. Corrélation entre les pourcentages d’évolution des valeurs de chronaxie et de rhéobase estimées avant et après les cinq jours de traitement par IgIV chez les 11 patients MMN. (Test de Spearman, r=-0.80, p=0.0047).

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141

Les valeurs moyennes (± écart-types) de chacun des paramètres évalués avant et après le

traitement sont rapportées dans le tableau 17 pour chacun des groupes.

Moyenne ±±±± ET MMN PRNC CT

PRA min pré IgIV (ms) 1.20 ± 0.28 1.15 ± 0.28 1.04 ± 0.27 PRA min post IgIV (ms) 1.15 ±±±± 0.27* 1.09 ± 0.20 1.11 ± 0.28 PRA max pré IgIV (ms) 2.20 ± 0.68 2.45 ± 0.78 1.94 ± 0.33 PRA max post IgIV (ms) 2.39 ± 0.71 2.24 ± 0.69 1.72 ± 0.15 PRR max pré IgIV (ms) 3.05 ± 0.44 3.35 ± 0.92 3.65 ±1.10 PRR max post IgIV (ms) 3.45 ±±±±0.49* 3.77 ± 1.43 3.25 ±0.99 % Réfractorité pré IgIV 70 ± 24 75 ± 22 88 ± 9 % Réfractorité post IgIV 77 ±±±± 22* 72 ± 23 91 ±5 % Supernormalité pré IgIV 121 ± 23 124 ± 28 142 ± 39 % Supernormalité post IgIV 126 ± 33 113 ± 29 152 ± 36 Brismar pré IgIV 0.91 ± 0.43 0.82 ± 0.30 0.56 ± 0.15 Brismar post IgIV 0.99 ± 1.27 1.06 ±0.38 0.65 ± 0.17 Chronaxie pré IgIV (ms) 0.34 ±0.17 0.28 ± 0.19 0.34 ± 0.16 Chronaxie post IgIV (ms) 0.22 ±±±± 0.15* 0.28 ±0.15 0.28 ± 0.10 Rhéobase pré IgIV (mA) 8.86 ± 4.78 10.41 ± 7.83 7.01 ± 5.22 Rhéobase post IgIV (mA) 12.29 ±±±±9.48* 10.94 ±8.20 6.12 ± 3.16

Tableau 17. Valeurs moyennes ± écart-types de l’ensemble des paramètres d’excitabilité évalués avant et après les cinq jours de traitement par IgIV chez les trois groupes de patients (MMN – PRNC – CT). * indique une différence significative entre les valeurs mesurées avant (pré) et après (post) les IgIV. Rappelons que seuls les patients atteints de MMN présentaient des modifications de certains paramètres d’excitabilité à la suite du traitement (p<0.05).

En conclusion, les perfusions d’IgIV ont entraîné des modifications de l’excitabilité

neuromusculaire immédiatement à la suite du traitement dans les MMN, mais au

contraire aucune évolution n’a pu être mise en évidence à ce moment tant chez les

patients présentant une PRNC que chez les patients ne présentant pas d’atteinte

neurologique des nerfs périphériques mais dont l’état clinique justifiait

l’administration d’IgIV.

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142

II. FATIGUE A L’EFFORT

Il était important de différencier la part physiologique de la fatigue induite par un effort donné

des anomalies liées à la pathologie. Trois études distinctes ont été menées, la première chez un

groupe de 14 sujets témoins pour établir des valeurs normales. La seconde a été conduite chez des

patients souffrant d’une pathologie démyélinisante du système nerveux central, dont un des

principaux symptômes est une fatigue (quotidienne et / ou à l’effort) excessive, la plupart du

temps invalidante. Enfin, les dernières investigations ont été menées chez des patients atteints de

dystrophie myotonique de Steinert et se plaignant de fatigue.

Deux types d’évaluation ont été effectuées:

- un ensemble de paramètres destinés à apprécier l’impact de la fatigue sur les

propriétés contractiles du muscle, l’excitabilité nerveuse périphérique, l’excitabilité

spinale et le système nerveux central ont été évalués avant et après l’exercice

fatiguant.

- les caractéristiques tant mécaniques (force développée) qu’électriques (analyses

temporelle, spectrale et de propagation) de l’exercice fatigant ont été étudiées.

L’installation d’une fatigue à l’effort a été appréciée en comparant les mêmes

paramètres au cours des deux premières et deux dernières secondes d’effort.

Le paradigme et les indices explorés étaient rigoureusement identiques sauf pour les patients

atteints de dystrophie myotonique de Steinert, chez qui les enregistrements ont pu être menés en

une seule session, puisque les propriétés d’excitabilité spinale n’étaient pas examinées.

Les trois études seront présentées séparément. Elles seront suivies d’une synthèse visant à

comparer les effets d’une contraction maximale isométrique sous-maximale maintenue pendant

45 s obtenus chez les trois populations. Les valeurs initiales ainsi que des pourcentages

d’évolution ( )

100×

−=

pré

prépostDelta des populations seront comparés par un test de

Kruskal-Wallis.

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143

Etude 8,

Evaluation électrophysiologique de la fatigabilité

chez le sujet sain

Quatorze sujets contrôles ont été recrutés pour participer à ce protocole. Le groupe (Témoins D)

était constitué de sept femmes et sept hommes, âgés de 23 à 41 ans (31.8 ± 6.1 ans).

1. Fatigue corticale

L’intensité I0 moyenne des sujets témoins était de 68 ± 10 %.

Une franche altération de l’ensemble des paramètres corticaux a été observée après l’exercice.

Elle était matérialisée par un effondrement de l’amplitude des PEM obtenus dans des situations

de stimulation unitaire ou double. Plus précisément, on constatait les altérations suivantes:

- Amplitude des PEM à I0: -73.99 ± 23.88 % (Test de Wilcoxon, p=0.0002).

- Amplitude des PEM à I0+20%: -61.70 ± 33.37 % (p=0.0002).

- Valeurs brutes d’IIC: -60.37 ± 28.37 % (p=0.0078).

- Valeurs brutes FIC: -66.41 ± 26.38 % (p=0.0010).

- Pourcentage d’inhibition: -128.09 ± 105.67% (p=0.0078).

Par contre, le pourcentage de facilitation restait inchangé (p=0.5781). Il en était de même pour les

indices )(

%)20(

0

0

Amplitude

Amplitude

I

I +

et ICAmplitudeI

ICAmplitudeF (p=0.8926 et p=0.5771, respectivement).

2. Fatigue spinale

L’effort réalisé n’a pas induit de modification des paramètres électriques du réflexe H et de la

réponse M (recueillis sur le muscle grand palmaire par stimulation du nerf médian au coude). De

plus, le rapport max

max

M

Hétait inchangé après l’effort maintenu (p>0.9999).

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144

3. Fatigue nerveuse périphérique

Nous avons constaté une tendance à la diminution du pourcentage réfractorité à 2ms (-6.04 ±

16.93 %, p=0.0537), sans modification de la supernormalité.

De plus, on a noté une tendance à l’augmentation des valeurs d’intensité nécessaire à l’obtention

d’un PAC à 70 % de Mmax, mais uniquement pour les durées de stimulation les plus longues

(p=0.0580 pour durées de stimulation de 0.5 et 1.0 ms).

4. Fatigue musculaire

Les caractéristiques électriques des secousses unitaires enregistrées en mode Laplacien: surface,

amplitude pic-à-pic, durée du pic négatif du PAC et vitesse de conduction des fibres musculaires

ont été comparées avant l’exercice, immédiatement après l’effort et pendant la phase de

récupération, une fois les autres tests effectués.

Seule la durée du pic négatif était influencée par l’exercice (Test de Friedman, p=0.0083). Elle

était significativement allongée immédiatement après l’arrêt de la contraction maintenue (Tests

post-hoc de Dunn, p<0.05), puis on notait une tendance à la diminution, cependant non

significative, au décours de la phase de récupération.

En recueil monopolaire, nous avons simplement déterminé les intensités nécessaires à l’obtention

de Mmax et de 70 % de Mmax, ainsi que les amplitudes correspondantes. Il en résultait une

augmentation de l’intensité nécessaire à l’obtention de Mmax (16.05 ± 19.86 %, test de

Wilcoxon, p=0.0342). Cette modification s’accompagnait d’une tendance à l’augmentation de

l’amplitude de Mmax (p=0.0676) et d’une augmentation de l’amplitude de 70 % de Mmax (9.28

± 13.22 %, p=0.0353).

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145

5. Contractions maximales volontaires avant et après

effort

Les résultats sont présentés simultanément pour les deux protocoles.

5.1. Niveau de force

Bien que le niveau de force initial soit identique au cours des deux protocoles (p=0.5416), les

variations étaient sensiblement différentes selon le protocole. Alors que le niveau de force

maximal développé au cours du premier protocole restait inchangé après l’effort de fatigue, il

tendait à légèrement augmenter à la fin du second protocole (p=0.0580).

5.2. Activité myoélectrique

Les valeurs initiales de RMS avaient tendance à être plus faibles pour un recueil Laplacien par

rapport à un recueil monopolaire (p=0.0681), alors que les valeurs initiales de MPF étaient

franchement plus importantes en mode Laplacien qu’en monopolaire (p=0.0001).

L’étude de l’activité myoélectrique au cours des MVC a montré une réduction de la RMS après

l’effort (-8.02 ± 19.66 % et -21.64 ± 35.15 %, p=0.0203 et p=0.0215, pour les protocoles 1 et 2

respectivement). Par ailleurs, une augmentation de la MPF a été observée (9.82 ± 13.46 % et

28.71 ± 26.75 %, p=0.0245 et p=0.0012, pour les protocoles 1 et 2 respectivement).

Enfin, seul le recueil en mode Laplacien (protocole 1) a permis d’estimer la vitesse de conduction

des fibres musculaires. Aucune modification n’a été constatée après l’effort.

6. Mesures pendant l’effort de fatigue

6.1. Niveau de force

Les deux efforts étaient identiques en terme de charge de travail et de durée d’exercice. La tâche

demandée consistait à maintenir 60 % de la MVC pendant 45 s. Le niveau de force atteint en

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146

début d’effort ne différait pas entre les deux protocoles (p=0.9032). Nous avons comparé le

niveau de force exercé au début et à la fin de l’effort pour apprécier la stabilité de la contraction.

La force est, dans les deux cas, restée parfaitement stable pendant toute la durée de l’effort. Par

ailleurs, les faibles coefficients de variation de la force confirment la bonne stabilité de l’effort

accompli (5.46 ± 2.97 % et 6.96 ± 4.62 %, respectivement pour les protocoles 1 et 2).

6.2. Activité myoélectrique

Les résultats diffèraient selon le mode d’enregistrement.

Le mode de recueil Laplacien a fourni des valeurs de RMS plus faibles et des valeurs de MPF

plus élevées que le mode d’enregistrement monopolaire (p=0.0004 et p=0.0001, respectivement).

L’évolution de la RMS était différente pour les deux protocoles. Tandis que le recueil Laplacien

(protocole 1) a révélé une réduction de la RMS (-15.39 ± 22.87 %, p=0.0166), elle restait

inchangée pendant l’effort au cours du second protocole. En revanche une importante chute de

MPF a été enregistrée tant en mode Laplacien (-29.31 ± 8.50 %, p=0.0001) qu’en monopolaire (-

33.71 ± 8.75 %, p=0.0001). De plus, une réduction notable de la vitesse de conduction a été

observée (-20.46 ± 12.53 %, p=0.0005).

Les caractéristiques électrophysiologiques enregistrées au cours de ces protocoles sont rapportés

dans le tableau 18 A (comparaison pré- / post-effort) et B (évaluation au cours de l’effort). Les

illustrations de l’évolution des paramètres mécaniques et électriques au cours de l’effort,

enregistrés en Laplacien et en monopolaire sont rapportées Figures 45 et 46 respectivement.

Moyenne ± ET Pré-Fatigue Post-Fatigue Post-post-Fatigue P

Fatigue Corticale

Amp PEM I0 (µV) 2437.24 ± 1760.61 560.58 ± 560.14 0.0002*** (Wilcoxon) Amp PEM I0+20% (µV) 4569.16 ±2621.28 1557.46 ± 1673.89 0.0002*** (Wilcoxon) Amp IIC (µV) 712.31 ± 419.39 228.51 ± 159.21 0.0078** (Wilcoxon) Amp FIC (µV) 4976.44 ± 2366.02 1457.54 ± 1448.95 0.0010*** (Wilcoxon) Pourcentage Inhibition (%) 59.98 ± 14.17 -6.22 ± 56.53 0.0078** (Wilcoxon) Pourcentage Facilitation (%) 292.65 ± 131.70 247.60 ± 138.05 0.5781 (Wilcoxon)

Fatigue Spinale Int H (mA) 8.48 ± 1.68 7.88 ± 1.76 0.3125 (Wilcoxon) Amp H (mV) 2.98 ± 2.04 2.66 ± 1.64 0.4609 (Wilcoxon) Int M palm (mA) 12.20 ± 3.47 11.31 ± 3.01 0.1641 (Wilcoxon) Amp M palm (mV) 12.19 ± 7.29 11.90 ± 6.86 0.4238 (Wilcoxon)

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147

Fatigue N. Périphérique Pré-Fatigue Post-Fatigue Post-post-Fatigue P

% Réfractorité 2 ms (%) 78.50 ± 20.42 71.71 ±16.44 0.0537 (*) (Wilcoxon) % Supernormalité 7 ms (%) 126.00 ± 15.71 122.28 ± 19.44 0.5416 (Wilcoxon) Int 70%Mmax d.0.04 ms (mA) 64.36 ± 14.92 67.46 ± 14.06 0.2166(Wilcoxon) Int 70%Mmax d.0.1 ms (mA) 30.48 ± 7.77 30.13 ± 6.58 0.7910 (Wilcoxon) Int 70% Mmax d.0.5 ms (mA) 10.20 ± 2.55 11.18 ± 2.63 0.0580 (*) (Wilcoxon) Int 70% Mmax d.1.0 ms (mA) 7.90 ± 2.14 8.63 ± 2.19 0.0580 (*)(Wilcoxon)

Fatigue Musculaire

Protocole 1 Surface Secousse (mV.s) 6.23 ± 2.20 7.03 ± 3.56 6.33 ± 2.85 0.3547 (Friedman) Amplitude Secousse (mV) 5.98 ± 1.99 5.86 ± 2.75 5.69 ± 2.29 0.6778 (Friedman) Durée Pic Négatif (ms) 2.77 ± 0.57 3.09 ± 0.56 2.93 ± 0.59 0.0083** (Friedman) Vitesse de conduction (m.s-1) 3.24 ± 0.40 2.97 ± 0.36 3.07 ± 0.49 0.1738 (Friedman)

Protocole 2 Intensité Mmax (mA) 35.82 ±7.80 40.32 ± 4.97 0.0342* (Wilcoxon) Amplitude Mmax (mV) 15.74 ± 3.36 16.76 ± 2.58 0.0676 (*) (Wilcoxon) Intensité 70% Mmax (Ma) 17.93 ± 4.89 18.97 ± 3.42 0.1677 (Wilcoxon) Amplitude 70% Mmax (mV) 10.90 ± 2.36 11.71 ± 1.83 0.0353* (Wilcoxon)

MVC

Protocole 1 Force (kg) 2.53 ± 1.07 2.44 ± 1.20 0.3575 (Wilcoxon) RMS (mV) 0.73 ± 0.23 0.61 ± 0.15 0.0203* (Wilcoxon) MPF (Hz) 163.03 ± 32.76 176.73 ± 27.52 0.0245* (Wilcoxon) Vitesse de conduction (m.s-1) 3.48 ± 0.43 3.59 ± 0.52 0.2676 (Wilcoxon)

Protocole 2 Force (kg) 2.24 ± 0.86 2.43 ± 1.01 0.0580 (*) (Wilcoxon) RMS (mV) 0.97 ± 0.34 0.79 ± 0.47 0.0215* (Wilcoxon) MPF (Hz) 74.99 ± 13.16 93.83 ± 10.93 0.0012** (Wilcoxon)

Tableau 18A. Récapitulatif des paramètres mécaniques et électriques enregistrés avant et après l’effort de 45 s chez les 14 sujets témoins. Protocole 1, Enregistrement EMG par électrodes à haute résolution spatiale. Protocole 2, Enregistrement EMG monopolaire Les différences significatives figurent en gras ; (*): résultat à la limite de la significativité; *: p<0.05; **:p<0.01; ***: p<0.001.

Moyenne ± ET Début Effort Fin Effort P

Protocole 1

Force (kg) 1.52 ± 0.66 1.48 ± 0.62 0.5879 (Wilcoxon) RMS (mV) 0.37 ± 0.09 0.30 ± 0.07 0.0166* (Wilcoxon) MPF (Hz) 191.00 ± 38.13 135.58 ± 32.75 0.0001*** (Wilcoxon) Vitesse de conduction (m.s-1) 3.98 ± 0.68 3.15 ± 0.61 0.0005*** (Wilcoxon)

Protocole 2

Force (kg) 1.39 ± 0.56 1.38 ± 0.61 0.4548 (Wilcoxon) RMS (mV) 0.73 ± 0.34 0.75 ± 0.26 0.6257 (Wilcoxon) MPF (Hz) 76.26 ± 13.59 50.51 ± 11.56 0.0012** (Wilcoxon)

Tableau 18B. Récapitulatif des paramètres mécaniques et électriques enregistrés pendant l’effort de 45 s (au cours de deux premières et des deux dernières secondes) chez les 14 sujets témoins. Protocole 1, Enregistrement EMG par électrodes à haute résolution spatiale. Protocole 2, Enregistrement EMG monopolaire. Les différences significatives figurent en gras; *: p<0.05; **:p<0.01; ***: p<0.001 .

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148

En résumé, une contraction exercée à 60 % de MVC, maintenue pendant 45 s a entraîné

une importante altération de l’activité myoélectrique au cours de l’effort. Les

domaines d’exploration spectral et de propagation étaient particulièrement affectés,

alors que les modifications du domaine temporel étaient inconstantes et semblaient

dépendantes du mode de recueil. Par ailleurs on a noté des modifications à l’issue de

l’exercice; une franche altération de l’activité et de l’excitabilité corticales ont été

mises en évidence. Quelques changements des propriétés d’excitabilité du nerf

périphérique étaient associés (élévation du seuil d’excitabilité, diminution de la

réfractorité) et des propriétés contractiles (augmentation de la durée de Mmax). Par

contre, l’excitabilité spinale ne semblait pas être influencée par ce type d’effort.

Enfin, des perturbations de l’activité myoélectrique lors des efforts maximaux ont

été observées (réduction de la RMS et augmentation de la MPF).

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149

Figure 45. Evolution des paramètres mécaniques et électriques au cours de l’effort de 45 s chez un sujet témoins. Recueil Laplacien. A: niveau de force maintenu – B: RMS, ici peu fluctuante – C: importante chute de MPF – D: diminution de la vitesse de conduction au cours de l’effort.

2.00

0.00

0.20

0.40

0.60

0.80

1.00

1.20

1.40

1.60

1.80

450 5 10 15 20 25 30 35 40Temps (s)

Forc

e (

daN

)

4.0

2.0

2.2

2.4

2.6

2.8

3.0

3.2

3.4

3.6

3.8

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

VC

PA

(m

/s)

190

120

130

140

150

160

170

180

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

MPF (

Hz)

0.60

0.00

0.05

0.10

0.15

0.20

0.25

0.30

0.35

0.40

0.45

0.50

0.55

450 5 10 15 20 25 30 35 40Temps (s)

RM

S (

mV

)

A

C D

B

2.00

0.00

0.20

0.40

0.60

0.80

1.00

1.20

1.40

1.60

1.80

450 5 10 15 20 25 30 35 40Temps (s)

Forc

e (

daN

)

2.00

0.00

0.20

0.40

0.60

0.80

1.00

1.20

1.40

1.60

1.80

450 5 10 15 20 25 30 35 40Temps (s)

Forc

e (

daN

)

4.0

2.0

2.2

2.4

2.6

2.8

3.0

3.2

3.4

3.6

3.8

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

VC

PA

(m

/s)

4.0

2.0

2.2

2.4

2.6

2.8

3.0

3.2

3.4

3.6

3.8

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

VC

PA

(m

/s)

190

120

130

140

150

160

170

180

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

MPF (

Hz)

190

120

130

140

150

160

170

180

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

MPF (

Hz)

0.60

0.00

0.05

0.10

0.15

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0.25

0.30

0.35

0.40

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450 5 10 15 20 25 30 35 40Temps (s)

RM

S (

mV

)

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0.55

450 5 10 15 20 25 30 35 40Temps (s)

RM

S (

mV

)

A

C D

B

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150

1.60

0.00

0.10

0.20

0.30

0.40

0.50

0.60

0.70

0.80

0.90

1.00

1.10

1.20

1.30

1.40

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450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

RM

S (

mV

)

2.00

0.00

0.20

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Temps (s)

Forc

e (

daN

)

90

40

45

50

55

60

65

70

75

80

85

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

MPF (

Hz)

A

C

B

Figure 46. Evolution des paramètres mécaniques électriques au

cours de l’effort. Mode de recueil Laplacien. A: Niveau de force,

exemple d’un sujet qui ne peut plus maintenir le niveau de force

requis au-delà de 30 s – B: RMS, ici peu fluctuante – C: Chute de

MPF.

1.60

0.00

0.10

0.20

0.30

0.40

0.50

0.60

0.70

0.80

0.90

1.00

1.10

1.20

1.30

1.40

1.50

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

RM

S (

mV

)

1.60

0.00

0.10

0.20

0.30

0.40

0.50

0.60

0.70

0.80

0.90

1.00

1.10

1.20

1.30

1.40

1.50

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

RM

S (

mV

)

2.00

0.00

0.20

0.40

0.60

0.80

1.00

1.20

1.40

1.60

1.80

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

Forc

e (

daN

)2.00

0.00

0.20

0.40

0.60

0.80

1.00

1.20

1.40

1.60

1.80

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

Forc

e (

daN

)

90

40

45

50

55

60

65

70

75

80

85

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

MPF (

Hz)

90

40

45

50

55

60

65

70

75

80

85

450 5 10 15 20 25 30 35 40

Temps (s)

MPF (

Hz)

A

C

B

Figure 46. Evolution des paramètres mécaniques électriques au

cours de l’effort. Mode de recueil Laplacien. A: Niveau de force,

exemple d’un sujet qui ne peut plus maintenir le niveau de force

requis au-delà de 30 s – B: RMS, ici peu fluctuante – C: Chute de

MPF.

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151

Etude 9,

Evaluation électrophysiologique de la fatigabilité

dans la sclérose en plaques

1. Fatigue corticale

L’intensité I0 moyenne des patients SEP était de 80 ± 11 %.

L’effet de la fatigue sur l’activité corticale dépendait, chez cette population, du paramètre

exploré. Notons que trois patients sur les 22 ayant participé à ce protocole présentaient une

abolition complète des PEM (quel que soit le paradigme de sollicitation).

L’amplitude des PEM à I0 était inchangée après l’effort. On observait selon les patients, des

évolutions variables: soit une augmentation (chez 8 patients) soit une diminution (chez 11

patients sur 19) de l’amplitude.

En revanche, l’amplitude moyenne des PEM évoqués à I0+20% était réduite après effort (-24.27 ±

82.11 %, p=0.0108). L’important écart-type est expliqué par de très grandes variations inter-

individuelles. On notera par exemple que cinq patients présentaient une augmentation de

l’amplitude de ces PEM après l’exercice.

De plus, on a observé chez ces patients, une absence de modification des valeurs brutes d’IIC

associée à une légère tendance à la diminution de la FIC à la limite de la significativité

(p=0.0665). Il est à noter que la FIC diminue chez la plupart des patients. Cependant parmi les

cinq patients présentant une augmentation de la FIC, un patient en particulier voit son amplitude

en condition de FIC augmenter de manière drastique. Ceci a entraîné un énorme écart-type et

l’absence de significativité.

Les pourcentages d’IIC et de FIC n’étaient pas modifiés par l’exercice.

Enfin, les indices )(

%)20(

0

0

Amplitude

Amplitude

I

I +

et ICAmplitudeI

ICAmplitudeF demeuraient stables (p=0.8904 et

p=0.3894, respectivement).

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152

2. Fatigue spinale

Tous les paramètres d’excitabilité sont restés inchangés après l’effort fatigant. Seule l’amplitude

de Mmax recueillie sur le muscle palmaire montrait une légère tendance à l’augmentation à la

limite de la significativité (20.10 ± 25.97 %, p=0.0638).

3. Fatigue nerveuse périphérique

Les propriétés d’excitabilité n’étaient pas modifiées par l’exercice, qu’il s’agisse des

pourcentages de réfractorité et de supernormalité ou des paramètres de la courbe intensité / durée.

4. Fatigue musculaire

Au cours des deux protocoles, aucune modification des propriétés contractiles n’a été constatée.

En mode de recueil Laplacien, la surface, la durée et l’amplitude de Mmax restaient stables et la

vitesse de conduction des fibres musculaires n’évoluait pas.

De la même manière, avec l’enregistrement monopolaire, nous n’avons pas obtenu de variations

de l’intensité et de l’amplitude tant de Mmax que de 70 % de Mmax.

5. Contractions maximales volontaires avant et après

l’effort

Les mêmes paramètres observés au cours des deux protocoles ont donné des résultats similaires.

5.1. Niveau de force

Le niveau de force initial développé par les patients ne diffèrait pas entre les protocoles 1 et 2

(p=0.0973) et les niveaux de force produits avant et après l’exercice étaient identiques.

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153

5.2. Activité myoélectrique

Les valeurs de RMS précédant l’effort et calculées à partir des enregistrements Laplacien

tendaient à être inférieures à celles mesurées en monopolaire (p=0.0569). La MPF moyenne était

nettement plus élevée avec le mode de recueil Laplacien (p<0.0001).

Après l’exercice, on n’a pas constaté de modification des valeurs de RMS et de MPF et la vitesse

de conduction des fibres musculaires est restée inchangée.

6. Mesures pendant l’effort de fatigue

6.1. Niveau de force

En accord avec les MVC, les niveaux de force initialement maintenus (p=0.2380), les coefficients

de variation (p=0.2101) et les « area ratios » (p=0.4413) n’étaient pas différents pour les deux

protocoles. De plus, le niveau de force développé en début et en fin d’exercice n’était pas

significativement différent.

6.2. Activité myoélectrique

Les valeurs de RMS et de MPF étaient différentes selon le mode d’enregistrement. On a obtenu

une RMS moyenne plus faible et une MPF moyenne plus élevée en mode de recueil Laplacien

(p=0.00483 et p<0.0001, respectivement).

Les modifications de RMS dépendaient de la technique d’enregistrement. Tandis que l’on

constatait une chute de RMS en mode Laplacien (-22.32 ± 32.55 %, p=0.0071), il n’existait

aucune modification sensible en recueil monopolaire. En conséquence, les valeurs « d’area ratio »

pour la RMS étaient différentes selon les protocoles (p=0.0090).

On a observé dans les deux cas une importante chute de MPF (-20.00 ± 14.13 %, p=0.0001 en

Laplacien et –21.19 ± 9.79 %, p<0.0001 en monopolaire). Les valeurs « d’area ratio » étaient

alors similaires dans les deux cas (p=0.7019).

Enfin, l’enregistrement Laplacien a permis de mettre en évidence une réduction de la vitesse de

conduction des fibres musculaires au cours de l’effort (-10.78 ± 12.82 %, p=0.0008).

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154

Les caractéristiques électrophysiologiques enregistrées au cours de ces protocoles sont rapportés

dans les tableaux 19 A (comparaison pré- /post-effort) et B (évaluation au cours de l’effort).

Moyenne ± ET Pré-Fatigue Post-Fatigue Post-post-Fatigue P

Fatigue Corticale

Amp PEM I0 (µV) 1596.05 ± 1472.86 996.70 ± 1070.97 0.1540 (Wilcoxon) Amp PEM I0+20% (µV) 2520.49 ± 2375.64 1539.59 ± 1814.09 0.0108* (Wilcoxon) Amp IIC (µV) 855.38 ± 772.77 988.26 ± 1231.70 0.7983 (Wilcoxon) Amp FIC (µV) 2873.23 ± 2101.28 2355.08 ± 2167.76 0.0665 (*) (Wilcoxon) Pourcentage Inhibition (%) 22.06 ± 68.46 16.38 ± 124.85 0.7819 (Wilcoxon) Pourcentage Facilitation (%) 275.98 ± 183.58 309.45 ± 312.48 0.5830 (Wilcoxon)

Fatigue Spinale

Int H (mA) 19.04 ± 7.55 18.76 ± 7.18 0.8904 (Wilcoxon) Amp H (mV) 2.03 ± 2.17 1.98 ± 2.15 0.9097 (Wilcoxon) Int M palm (mA) 25.45 ± 9.91 25.13 ± 10.50 0.3692 (Wilcoxon) Amp M palm (mV) 4.88 ± 3.21 5.56 ± 3.29 0.0638 (*) (Wilcoxon)

Fatigue N. Périphérique % Réfractorité 2 ms (%) 69.70 ± 25.30 74.00 ± 27.00 0.1650 (Wilcoxon) % Supernormalité 7 ms (%) 119.40 ± 17.40 114.50 ± 13.70 0.5412 (Wilcoxon) Int 70%Mmax d.0.04 ms (mA) 58.42 ± 21.09 60.84 ± 19.47 0.1540 (Wilcoxon) Int 70%Mmax d.0.1 ms (mA) 30.82 ± 12.33 30.52 ± 10.19 0.8695 (Wilcoxon) Int 70% Mmax d.0.5 ms (mA) 10.81 ± 4.21 11.07 ± 3.84 0.3535 (Wilcoxon) Int 70% Mmax d.1.0 ms (mA) 8.28 ± 3.39 8.50 ± 3.13 0.2579 (Wilcoxon)

Fatigue Musculaire

Protocole 1 Surface Secousse (mV.s) 8.76 ± 3.42 7.46 ± 3.57 7.53 ± 2.90 0.2865 (Friedman) Amplitude Secousse (mV) 7.02 ± 2.65 6.11 ± 2.80 6.28 ± 2.54 0.7862 (Friedman) Durée Pic Négatif (ms) 3.23 ±0.55 3.24 ± 0.58 3.15 ±0.60 0.2058 (Friedman) Vitesse de conduction (m.s-1) 2.87 ± 0.88 2.81 ± 0.59 2.91 ± 0.66 0.3847 (Friedman)

Protocole 2

Intensité Mmax (mA) 40.23 ± 12.03 42.54 ± 13.49 0.1447 (Wilcoxon) Amplitude Mmax (mV) 14.17 ± 3.42 14.32 ± 3.26 0.3377 (Wilcoxon) Intensité 70% Mmax (Ma) 19.31 ± 7.41 20.14 ± 7.08 0.3554 (Wilcoxon) Amplitude 70% Mmax (mV) 9.94 ±2.36 10.24 ± 2.21 0.1470 (Wilcoxon)

MVC

Protocole 1 Force (kg) 1.77 ± 0.69 1.77 ± 0.64 >0.9999 (Wilcoxon) RMS (mV) 0.67 ± 0.36 0.60 ± 0.32 0.5217 (Wilcoxon) MPF (Hz) 164.61 ± 38.32 153.17 ± 36.12 0.1893 (Wilcoxon) Vitesse de conduction (m.s-1) 3.14 ± 0.73 3.19 ± 0.54 0.4423 (Wilcoxon)

Protocole 2 Force (kg) 1.54 ± 0.64 1.76 ± 0.85 0.2290 (Wilcoxon) RMS (mV) 0.89 ± 0.57 0.89 ± 0.58 0.3529 (Wilcoxon) MPF (Hz) 77.51 ± 13.84 80.76 ± 13.05 0.1564 (Wilcoxon)

Tableau 19A. Récapitulatif des paramètres mécaniques et électriques enregistrés avant et après l’effort de 45 s chez les 22 patients souffrant de SEP. Protocole 1, Enregistrement EMG par électrodes à haute résolution spatiale. Protocole 2, Enregistrement EMG monopolaire. Les différences significatives figurent en gras; (*): résultat à la limite de la significativité; *: p<0.05.

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155

Moyenne ± ET Début Effort Fin Effort P

Protocole 1

Force (kg) 1.08 ± 0.42 1.11 ± 0.42 0.0789 (Wilcoxon) RMS (mV) 0.35 ± 0.20 0.27 ± 0.18 0.0071** (Wilcoxon) MPF (Hz) 173.95 ± 32.09 138.67 ± 31.58 <0.0001*** (Wilcoxon) Vitesse de conduction (m.s-1) 3.19 ± 0.68 2.80 ± 0.49 0.0008*** (Wilcoxon)

Protocole 2

Force (kg) 0.91 ± 0.44 0.85 ± 0.36 0.8695 (Wilcoxon) RMS (mV) 0.58 ± 0.39 0.57 ± 0.47 0.3038 (Wilcoxon) MPF (Hz) 82.72 ± 23.27 65.69 ± 22.04 <0.0001*** (Wilcoxon)

Tableau 19B. Récapitulatif des paramètres mécaniques et électriques enregistrés pendant l’effort de 45 s (au cours de deux premières et des deux dernières secondes) chez les 22 patients atteints de SEP. Protocole 1, Enregistrement EMG par électrodes à haute résolution spatiale. Protocole 2, Enregistrement EMG monopolaire. Les différences significatives figurent en gras; **:p<0.01; ***: p<0.001.

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156

Etude 10,

Evaluation électrophysiologique de la fatigabilité dans

la dystrophie myotonique de Steinert.

Douze patients sélectionnés parmi notre groupe de 16 patients atteints de dystrophie myotonique

de Steinert ont participé à cette étude. Le groupe était constitué de neuf femmes et trois hommes,

âgés de 35 à 62 ans (44.6 ± 7.2 ans).

1. Fatigue corticale

Il est à noter que trois patients portaient un pace-maker du fait de leur sévère atteinte cardiaque.

En conséquence, les SMT n’ont pas pu être pratiquées.

L’intensité I0 moyenne des patients Steinert était de 68 ± 13 %.

L’effort de fatigue n’a induit aucune modification des propriétés corticales, puisque l’ensemble

des paramètres, tant l’activité que l’excitabilité corticales, est resté stable après l’exercice de

fatigue. De plus, tous les ratios sont aussi restés inchangés après l’effort; que ce soient les

pourcentages d’inhibition et de facilitation (p=0.5469 et p=0.5781, respectivement) ou les indices

)(

%)20(

0

0

Amplitude

Amplitude

I

I +

et ICAmplitudeI

ICAmplitudeF(p=0.4961 et p=0.4609, respectivement).

2. Fatigue nerveuse périphérique

L’effort fatigant s’accompagnait chez les patients Steinert d’une importante réduction des

pourcentages de réfractorité (-14.88 ± 11.42 %, p=0.0020) et de supernormalité (-12.98 ± 9.25 %,

p=0.0020). Par contre, les propriétés de la courbe intensité / durée n’étaient pas influencées par

l’exercice.

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157

3. Fatigue musculaire

En mode de recueil Laplacien, la surface, l’amplitude, la durée du PAC ainsi que la vitesse de

conduction des fibres musculaires étaient identiques avant l’exercice, immédiatement après et au

décours de la phase de récupération. Pareillement, avec l’enregistrement monopolaire, l’intensité

et l’amplitude des réponses Mmax et 70 % de Mmax restaient inchangées après l’exercice.

Rappelons que les patients Steinert n’ont bénéficié que d’un seul protocole de fatigue. Aussi,

l’ensemble des données suivantes et relatives aux MVC et à l’effort fatigant sera présenté

uniquement pour l’enregistrement Laplacien.

4. Contractions maximales volontaires avant et après

effort

4.1. Niveau de force

Le niveau de force développé par ces patients après l’exercice était identique à celui initialement

atteint.

5.2. Activité myoélectrique

L’activité myoélectrique n’était que très peu perturbée par l’effort. Seule la vitesse de conduction

des fibres musculaires tendait à être augmentée après l’exercice (+24.32 ± 34.66 %, p=0.0674).

5. Mesures pendant l’effort de fatigue

5.1. Niveau de force

Le niveau de force restait en moyenne stable pendant toute la durée de l’exercice.

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158

5.2. Activité myoélectrique

En revanche, une altération de l’ensemble des paramètres myoélectriques a été observée. La RMS

tendait à diminuer (-14.11 ± 28.23 %, p=0.0771). De plus on a constaté une importante chute de

MPF (-28.12 ± 20.76 %, p=0.0010) associée à une franche réduction de la vitesse de conduction

(-22.72 ± 13.89 %, p=0.0020).

Les caractéristiques électrophysiologiques enregistrées au cours de ce protocole sont rapportées

dans le tableau 20 A (comparaison pré- / post-effort) et B (évaluation au cours de l’effort).

Moyenne ± ET Pré-Fatigue Post-Fatigue Post-post-Fatigue P

Fatigue Corticale

Amp PEM I0 (µV) 1518.55 ± 1352.23 1439.61 ± 1934.91 0.8223 (Wilcoxon) Amp PEM I0+20% (µV) 2412.64 ± 2304.80 2500.01 ± 3048.18 0.9999 (Wilcoxon) Amp IIC (µV) 367.55 ± 436.43 535.48 ± 491.71 0.5469 (Wilcoxon) Amp FIC (µV) 1288.03 ± 1486.94 957.31 ± 115.70 0.5703 (Wilcoxon) Pourcentage Inhibition (%) 71.08 ± 21.79 50.48 ± 55.31 0.5469 (Wilcoxon) Pourcentage Facilitation (%) 133.42 ± 158.85 94.29 ± 104.67 0.5781 (Wilcoxon)

Fatigue N. Périphérique % Réfractorité 2 ms (%) 86.92 ± 15.02 74.83 ± 20.67 0.0020** (Wilcoxon) % Supernormalité 7 ms (%) 110.83 ± 24.02 97.18 ± 14.08 0.0020** (Wilcoxon) Int 70%Mmax d.0.04 ms (mA) 56.15 ± 13.73 55.50 ± 12.00 0.7695 (Wilcoxon) Int 70%Mmax d.0.1 ms (mA) 26.02 ± 5.98 24.78 ± 5.31 0.4258 (Wilcoxon) Int 70% Mmax d.0.5 ms (mA) 8.88 ± 1.86 8.48 ± 1.55 0.2754 (Wilcoxon) Int 70% Mmax d.1.0 ms (mA) 6.54 ± 1.32 6.44 ± 1.08 0.8203 (Wilcoxon)

Fatigue Musculaire

Recueil Laplacien Surface Secousse (mV.s) 6.00 ± 3.74 5.91 ± 4.09 5.69 ± 3.37 0.6013 (Friedman) Amplitude Secousse (mV) 4.10 ± 2.24 4.13 ± 2.78 4.40 ± 2.61 0.3675 (Friedman) Durée Pic Négatif (ms) 3.60 ± 0.88 3.77 ± 1.17 3.77 ± 0.99 0.8233 (Friedman) Vitesse de conduction (m.s-1) 2.78 ± 0.73 2.34 ± 0.76 2.56 ± 0.67 0.5866 (Friedman)

Recueil monopolaire Intensité Mmax (mA) 31.16 ± 8.37 32.54 ± 7.99 0.5186 (Wilcoxon) Amplitude Mmax (mV) 8.82 ± 2.99 8.63 ± 3.50 0.7646 (Wilcoxon) Intensité 70% Mmax (mA) 14.97 ± 3.27 14.75 ± 3.07 0.6377 (Wilcoxon) Amplitude 70% Mmax (mV) 6.14 ± 2.20 5.96 ± 2.48 0.5186 (Wilcoxon)

MVC Force (kg) 1.02 ± 0.56 1.02 ± 0.55 0.7334 (Wilcoxon) RMS (mV) 0.29 ± 0.15 0.26 ± 0.14 0.2661 (Wilcoxon) MPF (Hz) 128.56 ± 26.83 144.29 ± 27.41 0.1099 (Wilcoxon) Vitesse de conduction (m.s-1) 2.45 ± 0.54 2.98 ± 0.81 0.0674 (*) (Wilcoxon)

Tableau 20A. Récapitulatif des paramètres mécaniques et électriques enregistrés avant et après l’effort de 45 s chez les 12 patients Steinert. Les différences significatives figurent en gras; (*): résultat à la limite de la significativité; **:p<0.01.

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159

Moyenne ± ET Début Effort Fin Effort P

Force (kg) 0.58 ± 0.29 0.67 ± 0.41 0.9697(Wilcoxon) RMS (mV) 0.16 ± 0.09 0.13 ± 0.07 0.0771 (*) (Wilcoxon) MPF (Hz) 138.17 ± 21.19 98.47 ± 29.41 0.0010*** (Wilcoxon) Vitesse de conduction (m.s-1) 3.21 ± 0.99 2.42 ± 0.64 0.0020** (Wilcoxon)

Tableau 20B. Récapitulatif des paramètres mécaniques et électriques enregistrés pendant l’effort de 45 s (au cours de deux premières et des deux dernières secondes) chez les 12 patients Steinert. Les différences significatives figurent en gras; **:p<0.01; ***: p<0.001 .

Synthèse 1. Comparaison du niveau de performances initiales chez le sujet sain

et chez les patients souffrant de SEP ou de dystrophie myotonique de Steinert

Un test de Kruskal-Wallis, suivi de post-hoc de Dunn si nécessaire, a permis de comparer les

propriétés neuromusculaires initiales de chacune des trois populations.

Remarque: Rappelons que l’évaluation des patients Steinert s’est déroulée en une seule séance.

L’enregistrement des MVC et de l’effort a été effectué avec les électrodes à haute résolution

spatiale uniquement. Donc, les données relatives aux MVC et à l’effort recueillies en mode

d’acquisition monopolaire étant seulement disponibles pour les sujets témoins et les patients SEP,

ces dernières furent comparées avec un test de Mann-Whitney. Il en a été de même pour les

caractéristiques du réflexe H.

Les paramètres suivants étaient significativement différents entre les groupes.

1.1. Fatigue corticale

L’amplitude initiale des PEM évoqués à la plus forte intensité (I0+20%) variait en fonction de la

population (Test de Kruskal-Wallis, p=0.0417). Des résultats similaires ont été obtenus pour les

valeurs brutes de FIC (p=0.0043). Dans ce cas, l’analyse post-hoc de Dunn a révélé que la FIC

était beaucoup plus faible chez les patients Steinert que chez les contrôles (p<0.01). Enfin les

pourcentages d’IIC et de FIC dépendaient de la population étudiée (Test de Kruskal-Wallis,

p=0.0105 et p=0.0427, respectivement). L’analyse post-hoc de Dunn a mis en évidence un

pourcentage d’IIC franchement plus faible chez les patients SEP (p<0.01). Concernant le

pourcentage de FIC, les tests de post-hoc n’ont pas fourni de renseignement supplémentaire.

Toutefois, les patients Steinert présentaient un pourcentage de FIC beaucoup plus faible que les

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deux autres groupes (133.42 ± 158.85 % pour les Steinert versus 275.98 ± 183.58 % et 292.05 ±

131.70 % pour les patients SEP et les témoins, respectivement).

1.2. Fatigue spinale

L’intensité de stimulation nécessaire à l’obtention de Hmax était en moyenne plus élevée chez les

patients SEP que chez les témoins (19.04 ± 7.55 mA versus 8.48 ± 1.68 mA, Test de Mann-

Whitney, p=0.0022).

De plus, les patients présentaient en moyenne une intensité de stimulation de Mmax plus élevée

(25.45 ± 9.91 mA versus 12.20 ± 3.47 mA) associée à une amplitude de réponse Mmax plus

faible (4.88 ± 3.21 mA versus 12.19 ± 7.29 mA) que les sujets témoins (p=0.0006 et p=0.0052,

respectivement).

1.3. Fatigue nerveuse périphérique

Bien que le pourcentage de réfractorité à 2 ms initialement mesuré ne soit pas significativement

différent entre les trois groupes, une tendance à la différence se dégageait tout de même (Test de

Kruskal-Wallis, p=0.0788). Les patients Steinert présentaient la réfractorité la plus élevée.

Par ailleurs, le pourcentage de supernormalité dépendait du groupe étudié (p=0.0337). Les

témoins présentaient les valeurs les plus élevées, les patients SEP ne semblaient pas, dans ce cas,

être différents, mais les patients Steinert, eux, avaient un pourcentage de supernormalité moyen

nettement inférieur (Tests post-hoc de Dunn, p<0.05).

1.4. Fatigue musculaire

Les caractéristiques de la secousse unitaire diffèraient selon la population étudiée, aussi bien la

surface (Test de Kruskal-Wallis, p=0.0421), l’amplitude (p=0.0075) et la durée du pic négatif

(p=0.0145) du PAC que la vitesse de conduction des fibres musculaires (p=0.0120). L’analyse

par post-hoc de Dunn a révélé que les patients Steinert présentaient une réduction de l’amplitude

du PAC par rapport aux patients SEP (p<0.01) et une augmentation de la durée du pic négatif du

PAC par rapport aux témoins (p<0.05). De plus, on a observé chez les deux populations de

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161

patients, une réduction de la vitesse de conduction des fibres musculaires par rapport aux sujets

contrôles (p<0.05 dans les deux cas). Par contre, l’analyse post-hoc ne s’est pas avérée

contributive pour différencier les valeurs moyennes de surface du PAC. Toutefois, il semblait que

les patients SEP se distinguaient par une surface de potentiel plus importante (8.76 ± 3.42 mV.s

pour les SEP versus 6.23 ± 2.20 mV.s et 6.00 ± 3.74 mV.s pour les témoins et les patients

Steinert).

Les amplitudes des réponses Mmax et 70 % de Mmax enregistrées en monopolaire variaient

selon la population étudiée (Test de Kruskal-Wallis, p<0.0001 pour les deux paramètres). Les

tests post-hoc de Dunn ont confirmé que les amplitudes de Mmax et de 70 % de Mmax étaient

franchement plus faibles chez les patients SEP et chez les patients Steinert que chez les témoins

(p<0.01 et p<0.001, respectivement).

1.5. Contractions maximales volontaires avant et après effort

1.5.1. Niveau de force

Les niveaux de force dépendaient de la population considérée.

Protocole 1.

Le niveau de force développé (Test de Kruskal-Wallis, p=0.0003) était franchement plus faible

chez les patients Steinert que chez les patients SEP et chez les sujets témoins (Tests post-hoc de

Dunn, p<0.05 et p<0.001, respectivement).

Protocole 2.

Le niveau de force développé par les patients SEP était ici plus faible que celui des sujets

contrôles (Test de Mann-Whitney, p=0.0299).

1.5.2. Activité myoélectrique

Protocole 1.

Toutes les caractéristiques électriques enregistrées lors des MVC dépendaient de la population

étudiée.

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Les RMS des patients Steinert étaient plus faibles (Test de Kruskal-Wallis, p=0.0004) que celles

mesurées chez les patients SEP (Tests post-hoc de Dunn, p<0.01) et chez les témoins (p<0.001).

Par contre les ratios ( )

( )Effortdébut

MVC

RMS

RMS n’étaient pas significativement différents entre les groupes

(p=0.6621) indiquant que les pourcentages d’activation des unités motrices n’étaient pas

différents chez les trois populations.

De la même manière, les patients Steinert avaient des valeurs moyennes de MPF

significativement plus faibles que celles des deux autres groupes (Test de Kruskal-Wallis,

p=0.0116).

Enfin, les vitesses de conduction variaient selon la population étudiée (p=0.0009). Plus

précisément les tests post-hoc de Dunn ont révélé une diminution de la vitesse de conduction des

fibres musculaires chez les patients Steinert à la fois par rapport aux patients SEP (p<0.05) et aux

sujets témoins (p<0.001).

Protocole 2.

Dans ce cas, les paramètres électriques ne semblaient pas significativement différents entre les

deux groupes (p=0.7336 et p=0.8417, respectivement) et les ratios ( )

( )Effortdébut

MVC

RMS

RMS étaient

également similaires dans les deux populations (p=0.5088).

1.6. Mesures pendant l’effort de fatigue

1.6.1. Niveau de force

On a retrouvé les mêmes différences de niveau de force entre les populations tant pour le

protocole 1 (Test de Kruskal-Wallis, p=0.0002) que pour le protocole 2 (Test de Mann-Whitney,

p=0.0136).

1.6.2. Activité myoélectrique

Protocole 1.

Ici encore, les valeurs de RMS et de MPF mesurées en début d’effort dépendaient du groupe

étudié (Test de Kruskal-Wallis, p=0.0006 et p=0.0008, respectivement). Plus particulièrement, les

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valeurs de RMS des patients Steinert étaient plus faibles que celles des patients SEP (Test post-

hoc de Dunn, p<0.01) et des témoins (p<0.001). De la même manière, les valeurs moyennes de

MPF des patients Steinert étaient plus faibles que celles des patients SEP (p<0.05) et des témoins

(p<0.001).

Enfin, la vitesse de conduction enregistrée chez les deux populations de patients était ralentie par

rapport à celle des témoins (p<0.05 dans les deux cas).

Protocole 2.

On a obtenu les mêmes résultats que pour les MVC. Les valeurs initiales tant de RMS que de

MPF ne diffèraient pas (p=0.3212 et p=0.7157, respectivement).

2. Comparaison de la fatigabilité chez le sujet sain et chez les patients souffrant

de SEP ou de dystrophie myotonique de Steinert

2.1. Fatigue corticale

Les pourcentages d’évolution de chacun des paramètres ont été comparés chez les trois groupes.

Malgré des valeurs moyennes nettement différentes entre les groupes, on n’a pas observé de

différence entre les pourcentages d’évolution de l’amplitude des PEM à I0 (Test de Kruskal-

Wallis, p=0.1536).

Par contre les variations d’amplitude des PEM à I0+20% dépendaient du groupe considéré

(p=0.0379). L’augmentation moyenne d’amplitude constatée chez les patients DM diffèrait

significativement de la diminution d’amplitude après effort observée chez les témoins (Test post-

hoc de Dunn, p<0.05).

Les évolutions de valeurs brutes d’IIC étaient similaires entre les trois groupes, alors qu’une

différence à la limite de la significativité était observée pour les valeurs brutes de FIC (Test de

Kruskal-Wallis, p=0.0536). En effet, la FIC des sujets témoins était réduite après l’effort, tandis

qu’elle était augmentée chez les deux groupes de patients. Cependant, les importants écart-types

expliquent probablement l’absence de significativité des différences entre les données.

Enfin, les évolutions de pourcentages d’ IIC et de FIC ne diffèraient pas entre les groupes.

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2.2. Fatigue spinale

Les variations de l’amplitude du réflexe H n’étaient pas significativement différentes entre le

groupe de sujets contrôles et les patients SEP. En revanche, on a constaté une augmentation

beaucoup plus importante de l’amplitude de la réponse Mmax enregistrée sur le muscle grand

palmaire chez les patients SEP que chez les témoins (Test de Mann-Whitney,p=0.0180).

2.3. Fatigue nerveuse périphérique

Les modifications de pourcentage de réfractorité dépendaient du groupe étudié (Test de Kruskal-

Wallis, p=0.0023). Alors que les témoins et les patients Steinert présentaient une diminution de la

réfractorité, elle était augmentée chez les patients SEP.

Les différences de variation avec l’effort du pourcentage de supernormalité étaient à la limite de

la significativité (p=0.0532). On a observé une diminution plus marquée du pourcentage de

supernormalité chez les patients Steinert (-12.98 ± 9.25 %) alors que les modifications étaient

davantage discrètes chez les patients SEP (-2.75 ± 14.56 %) et les témoins (2.16 ± 17.01 %).

Les modifications d’intensité seuils pour obtenir les PAC d’amplitude donnée n’étaient pas

significativement différentes entre les trois groupes. On a simplement noté une tendance à la

limite de la significativité pour la durée de courant de 0.5 ms qui suggèrerait une augmentation

plus importante de l’intensité nécessaire à l’obtention du PAC d’amplitude donnée chez les

témoins par rapport aux patients SEP et aux patients Steinert pour lesquels on a même enregistré

une réduction du seuil d’intensité moyen.

2.4. Fatigue musculaire

Les variations des paramètres électriques de la secousse unitaire ne diffèraient pas entre les trois

groupes, que ce soit la surface, la durée ou encore l’amplitude du PAC. Notons toutefois que la

surface du PAC était en moyenne réduite chez les patients SEP alors qu’elle était augmentée pour

les deux autres populations. Cependant, les importants écart-types ont à nouveau masqué toute

différence significative.

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165

En revanche, on a observé des différences à la limite de la significativité pour la vitesse de

conduction (p=0.0564). Alors que la vitesse était en moyenne discrètement augmentée après

l’effort chez les patients SEP et légèrement réduite chez les témoins, nous avons constaté une

plus franche diminution de la vitesse de conduction chez les patients Steinert (-14.19 ± 31.16 %).

En recueil monopolaire, les modifications d’intensité seuil pour obtenir Mmax et 70 % de Mmax

ne diffèraient pas entre les trois groupes. Il en était de même pour les variations d’amplitude

Mmax. Par contre, les changements d’amplitude de 70 % de Mmax diffèraient selon les groupes

(p=0.0289). Plus précisément, les témoins présentaient une augmentation de l’amplitude de 70 %

de Mmax alors que les patients Steinert présentaient une réduction de ce même paramètre (Test

post-hoc de Dunn, p<0.05).

2.5. Contractions maximales volontaires avant et après l’effort

2.5.1. Niveau de force

Au cours des deux protocoles, les évolutions des niveaux de force n’étaient pas significativement

différentes en fonction de la population étudiée.

2.5.2. Activité myoélectrique

Protocole 1.

Les évolutions de l’activité RMS ne variaient pas en fonction du groupe étudié. Par contre, les

modifications de MPF moyennes dépendaient de la population (Test de Kruskal-Wallis,

p=0.0042). Alors que les témoins et les patients Steinert présentaient une augmentation de la

MPF après l’exercice, les patients SEP démontraient une réduction de ce même paramètre. Les

tests post-hoc de Dunn ont confirmé l’existence de différences significatives entre les patients

SEP et les patients Steinert (p<0.01) d’une part et les sujets témoins d’autre part (p<0.05). Enfin,

il n’existait pas de différence significative entre les évolutions de vitesse de conduction des trois

populations.

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Protocole 2.

En recueil monopolaire, la chute de RMS était beaucoup plus importante chez les témoins que

chez les patients SEP (Test de Mann-Whitney, p=0.0146). Parallèlement, l’augmentation de MPF

était aussi franchement plus marquée chez les témoins par rapport aux patients (p=0.0101).

2.6. Mesures pendant l’effort de fatigue

2.6.1. Niveau de force

Les variations de niveau de force ne diffèraient pas entre les groupes pour chacun des protocoles.

Par contre au cours du protocole 1, le coefficient de variation dépendait selon la population

étudiée (Test de Kruskal-Wallis, p=0.0144). Les tests post-hoc de Dunn ont révélé que les

patients Steinert présentaient un coefficient de variation supérieur aux deux autres groupes

(p<0.05). Au cours du protocole 2, les différences étaient plus modérées. Certes les patients SEP

avaient un coefficient de variation supérieur à celui des témoins, mais ces résultats n’étaient pas

significativement différents (Test de Mann-Whitney, p=0.0612). Enfin, les « area ratios » ne

diffèraient pas entre les groupes pour chaque protocole.

2.6.2. Activité myoélectrique

Protocole 1.

Les évolutions de RMS et les « area ratios » associés ne diffèraient pas entre les trois groupes. Il

en était de même pour les chutes de MPF et les « area ratios » associés.

Enfin, les évolutions de vitesse de conduction au cours de l’effort étaient significativement

différentes (p=0.0144), les patients SEP présentaient une diminution des vitesses de conduction

moins marquée que les patients Steinert ou les sujets témoins (Tests post-hoc de Dunn, p<0.05

dans les deux cas). Par contre, les « area ratios » des trois populations n’étaient pas

significativement différents.

Protocole 2.

Bien que les évolutions de RMS au cours de l’effort ne soient pas significativement différentes

entre les deux groupes, « l’area ratio », au contraire, était plus élevé chez les sujets témoins que

chez les patients SEP (p=0.0062). Par ailleurs, la chute de MPF pendant l’exercice était plus

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marquée chez les témoins que chez les patients (p=0.0020). Il en était de même pour les « area

ratios », nettement supérieurs chez les témoins que chez les patients atteints de SEP (p=0.0014).

Les pourcentages de modification induits par l’exercice ou enregistrés au cours de l’effort sont

rapportés dans le tableau 21 A (comparaison pré- / post-effort) et B (évaluation au cours de

l’effort).

Delta (%) Moyenne ± ET

Sujets Témoins (n = 14)

Patients SEP (n = 22)

Patients DM1 (n = 12)

P

Fatigue Corticale Delta Amp PEM I0 -73.99 ± 23.88 -28.79 ± 63.59 30.31 ± 165.89 0.1536 (Kruskal-Wallis) Delta Amp PEM I0+20% -61.70 ± 33.37 -24.27 ± 82.11 40.46 ± 137.45 0.0379* (Kruskal-Wallis) Delta Amp IIC -60.37 ± 28.37 5.02 ± 111.70 148.20 ± 273.46 0.1898 (Kruskal-Wallis) Delta Amp FIC -66.41 ± 26.38 30.23 ± 255.36 70.35 ± 288.89 0.0536 (*) (Kruskal-Wallis) Delta Pourcentage Inhibition -128.09 ± 105.67 -1103.85 ± 3750.07 -22.93 ± 85.67 0.3419 (Kruskal-Wallis) Delta Pourcentage Facilitation -0.53 ± 53.92 122.73 ± 566.77 63.89 ± 259.55 0.5359 (Kruskal-Wallis)

Fatigue Spinale Delta Amp H -3.32 ± 31.68 -10.68 ± 23.08 NA 0.7239 (Mann-Whitney) Delta Amp M 2.42 ± 48.33 20.10 ± 25.97 NA 0.0180* (Mann-Whitney)

Fatigue N. Périphérique Delta % Réfractorité 2 ms -6.04 ± 16.93 12.00 ± 38.40 -14.88 ± 11.42 0.0023** (Kruskal-Wallis) Delta % Supernormalité 7 ms 2.16 ± 17.01 -2.75 ± 14.56 -12.98 ± 9.25 0.0532 (*) (Kruskal-Wallis) Delta Int 70%Mmax d.0.04 ms 7.39 ± 24.04 6.61 ± 13.24 0.08 ± 10.97 0.3245 (Kruskal-Wallis) Delta Int 70%Mmax d.0.1 ms 2.01 ± 24.67 2.88 ± 15.32 -2.96 ± 16.18 0.5129 (Kruskal-Wallis) Delta Int 70% Mmax d.0.5 ms 12.21 ± 23.03 4.30 ± 11.92 -3.12 ± 12.38 0.0675 (*) (Kruskal-Wallis) Delta Int 70% Mmax d.1.0 ms 11.65 ± 18.89 4.50 ± 12.05 -0.38 ± 10.32 0.1071 (Kruskal-Wallis)

Fatigue Musculaire

Recueil Laplacien Delta Surface Secousse 17.09 ± 55.40 -14.61 ± 40.87 15.91 ± 50.86 0.1751 (Kruskal-Wallis) Delta Amplitude Secousse -2.09 ± 35.89 -7.92 ± 34.18 2.17 ± 38.75 0.8232 (Kruskal-Wallis) Delta Durée Pic Négatif 14.00 ± 21.23 0.08 ± 17.27 3.18 ± 20.78 0.8195 (Kruskal-Wallis) Delta Vitesse de conduction -7.70 ± 10.52 3.03 ± 21.18 -14.19 ± 31.16 0.0564 (*) (Kruskal-Wallis)

Recueil Monopolaire Delta Intensité Mmax 16.05 ± 19.86 6.10 ± 16.47 6.46 ± 17.70 0.2483 (Kruskal-Wallis) Delta Amplitude Mmax 8.31 ± 13.45 2.01 ± 11.86 -3.49 ± 14.53 0.1693 (Kruskal-Wallis) Delta Intensité 70% Mmax 10.36 ± 24.92 7.72 ± 21.75 -0.51 ± 10.89 0.2468 (Kruskal-Wallis) Delta Amplitude 70% Mmax 9.28 ± 13.22 3.75 ± 9.40 -3.80 ± 15.35 0.0289* (Kruskal-Wallis)

MVC

Recueil Laplacien Delta Force -5.23 ± 13.42 1.70 ± 14.79 1.09 ± 23.60 0.4937 (Kruskal-Wallis)

Delta RMS -12.95 ± 18.34 -4.99 ± 25.00 -6.11 ± 30.38 0.5082 (Kruskal-Wallis) Delta MPF 9.82 ± 13.46 -6.05 ± 14.63 16.09 ± 27.03 0.0042** (Kruskal-Wallis) Delta Vitesse de conduction 3.32 ± 10.55 6.84 ± 22.22 24.32 ± 34.66 0.2861 (Kruskal-Wallis)

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Recueil Monopolaire Sujets Témoins

(n = 14) Patients SEP

(n = 22) Patients DM1

(n = 12) P

Delta Force 8.99 ± 17.78 14.45 ± 39.67 NA 0.8796 (Mann-Whitney) Delta RMS -21.64 ± 35.15 1.05 ± 19.21 NA 0.0146* (Mann-Whitney) Delta MPF 28.71 ± 26.75 5.16 ± 12.72 NA 0.0101* (Mann-Whitney)

Tableau 21A. Comparaison des pourcentages d’évolution des paramètres mécaniques et électriques enregistrés avant et après l’effort de 45 s chez les sujets témoins et chez les patients atteints de SEP et dystrophie myotonique de Steinert. NA: non applicable. Les différences significatives figurent en gras; (*): résultat à la limite de la significativité; *: p<0.05; **:p<0.01.

Delta (%) Moyenne ± ET

Sujets Témoins (n = 14)

Patients SEP (n = 22)

Patients DM1 (n = 12)

P

Protocole 1

Delta Force -1.49 ± 8.77 3.94 ± 12.06 16.06 ± 48.54 0.3309 (Kruskal-Wallis) Cvar Force 5.46 ± 2.97 8.52 ± 4.86 11.91 ± 8.44 0.0315* (Kruskal-Wallis) AR Force 0.01 ± 0.07 0.004 ± 0.15 -0.07 ± 0.23 0.3888 (Kruskal-Wallis) Delta RMS -15.39 ± 22.87 -22.32 ± 32.55 -14.11 ± 28.23 0.4888 (Kruskal-Wallis) AR RMS 0.06 ± 0.14 0.15 ± 0.23 0.10 ±0.19 0.3884 (Kruskal-Wallis) Delta MPF -29.31 ± 8.50 -20.00 ± 14.13 -28.12 ± 20.76 0.1655 (Kruskal-Wallis) AR MPF 0.16 ± 0.07 0.13 ± 0.11 0.17 ± 0.14 0.6285 (Kruskal-Wallis) Delta Vitesse -20.46 ± 12.53 -10.78 ± 12.82 -22.72 ± 13.89 0.0144* (Kruskal-Wallis) AR Vitesse Conduction 0.12 ± 0.08 0.08 ± 0.10 0.12 ± 0.07 0.1250 (Kruskal-Wallis)

Protocole 2 Delta Force -3.03 ± 9.90 -2.40 ± 20.09 NA 0.3186 (Mann-Whitney) Cvar Force 6.96 ± 4.62 10.80 ± 6.79 NA 0.0612 (*) (Mann-Whitney) AR Force -0.004 ± 0.08 0.02 ± 0.14 NA 0.7692 (Mann-Whitney) Delta RMS 11.99 ± 35.56 -3.37 ± 24.74 NA 0.2258 (Mann-Whitney) AR RMS -0.17 ± 0.18 0.02 ± 0.15 NA 0.0062** (Mann-Whitney) Delta MPF -33.71 ± 8.65 -21.19 ± 9.79 NA 0.0020** (Mann-Whitney) AR MPF 0.22 ± 0.05 0.14 ± 0.06 NA 0.0014** (Mann-Whitney)

Tableau 21B. Comparaison de l’évolution des paramètres mécaniques et électriques enregistrés pendant l’effort de 45 s (variations calculées entre les deux premières et deux dernières secondes d’effort) chez les sujets témoins et chez les patients atteints de SEP et dystrophie myotonique de Steinert. CVar: coefficient de variation – AR: « Area Ratio » – NA: Non applicable. Protocole 1; enregistrement EMG par électrodes à haute résolution spatiale. Protocole 2, Enregistrement EMG monopolaire. Les différences significatives figurent en gras; (*): résultat à la limite de la significativité; *: p<0.05; **:p<0.01; ***:p<0.001.

En conclusion, les effets d’un exercice fatigant étaient différents pour les trois populations

évaluées. Ainsi il est arrivé que certains paramètres, initialement similaires entre les

trois groupes, soient modifiés de façon différente ou inversement. Ces éléments

seront rediscutés ultérieurement (Chapitre IV, Partie II, §4, p212).

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CHAPITRE IV. DISCUSSION

CONCLUSION GENERALE

PERSPECTIVES

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171

I. Excitabilité neuromusculaire

Une importante partie de ces travaux de thèse a été consacrée à l’exploration des propriétés

d’excitabilité neuromusculaire, chez les sujets sains et pathologiques au repos, mais aussi pour

appréhender les modifications induites par la fatigue à l’effort ou encore pour observer les effets

d’un traitement. Dans leur ensemble, ces tests ont été facilement et rapidement réalisables et bien

tolérés par les sujets.

Différentes propriétés d’excitabilité neuromusculaire ont été étudiées au moyen de plusieurs

méthodes. Dans un premier temps, nous avons réévalué certaines de ces techniques d’exploration

en appliquant, chez une même population de sujets témoins, trois protocoles préalablement

définis dans la littérature: la technique de double collision selon Ingram et al. (1987), les doubles

chocs supra- et sous-maximaux développés par Krnjevic et al. (1955) et Gilliatt et Willison

(1963) respectivement.

1. Influence de la méthode d’évaluation

Les estimations des divers paramètres d’excitabilité neuromusculaire sont sensiblement

influencées par la méthodologie.

1.1. Cycle d’excitabilité neuromusculaire

Influence de la technique de stimulation

Les trois techniques de mesure appliquées chez la même cohorte de sujets témoins (étude 1) ont

fourni des valeurs de périodes réfractaires significativement différentes entre elles. Les plus

faibles estimations de la période réfractaire absolue minimale ont été obtenues par la technique de

double collision, avec des valeurs qui s’échelonnaient entre 1.01 ± 0.19 ms et 1.10 ± 0.14 ms.

Ces valeurs sont toutefois sensiblement plus importantes que celles recueillies sur le même nerf

moteur par Ingram et al. (1987) (0.83 - 0.94 ms). Les divergences sont probablement imputables

aux écarts de température cutanée entre les études (31.7°C dans notre étude contre 35.0°C pour

l’étude d’Ingram), facteur connu pour influencer sensiblement la mesure de la période réfractaire

(Burke et al., 1999; Kiernan et al., 2001).

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172

Certes la technique de double collision s’est avérée plus douloureuse que les deux autres

techniques mais son estimation de la durée de période réfractaire absolue minimale était

clairement plus précise que celle fournie par les deux autres techniques. Par ailleurs, déterminant

les valeurs de périodes réfractaires absolues tant minimale que maximale, la technique de double

collision permet ainsi d’estimer la distribution des valeurs de période réfractaire absolue pour

l’ensemble des fibres motrices, alors que les techniques de double choc ne définissent que la

période réfractaire absolue minimale des fibres qui récupèrent le plus vite (Boërio et al., 2004).

Les techniques de double choc ne permettant pas de différencier le nombre croissant de fibres

nerveuses sorties de la période réfractaire absolue, de l’augmentation de l’excitabilité des fibres

déjà recrutées au cours de la période réfractaire relative, elles ne peuvent donc pas déterminer la

durée de la période réfractaire absolue maximale. L’utilisation de la double collision serait plus

pertinente dans le diagnostic des neuropathies présentant une atteinte isolée de la période

réfractaire absolue maximale (Ruijten et al., 1994b).

En appliquant le paradigme de double choc, la fin de la période réfractaire absolue minimale était

considérée comme atteinte dès l’apparition d’une réponse à la seconde stimulation. Les premières

évaluations de la période réfractaire absolue minimale des nerfs sensitifs ou mixtes menées chez

l’homme donnent des valeurs de l’ordre de 0.50 à 0.75 ms (Gilliatt et Willison, 1963; Buchthal et

Rosenfalck, 1966; Lowitzsch et Hopf, 1972). Au cours d’une étude destinée à mesurer la durée

de la période réfractaire absolue à la stimulation d’un nerf mixte, Kopec et al. (1978) ont obtenu

des valeurs comprises entre 0.50 et 0.60 ms ou bien supérieures à 1.0 ms selon que le recueil était

effectué directement sur le nerf ou en enregistrant les réponses musculaires globales. Dans notre

étude, les valeurs sont comprises entre 1.34 ± 0.27 ms et 1.99 ± 0.30 ms selon la modalité de

stimulation et la méthode de lecture.

Nous pouvons nous interroger sur l’important écart entre les valeurs de période réfractaire

absolue minimale obtenues par les techniques de double collision et de double choc

respectivement. Tout d’abord, la méthode d’analyse est différente puisque dans un cas nous

observons la réduction de l’amplitude à la seconde stimulation proximale et dans l’autre,

l’apparition d’une réponse à la seconde stimulation distale est détectée. De plus, il est

envisageable que l’intensité de la seconde stimulation, même supra-maximale, puisse être

insuffisante pour recruter certaines fibres déjà sorties de la période réfractaire absolue, mais

toujours relativement réfractaires. Le seuil d’excitabilité de celles-ci serait alors supérieur à la

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173

normale. Enfin, lorsque les périodes réfractaires sont estimées par une technique de double choc

utilisant un recueil des réponses motrices globales, il n’est pas possible de déterminer de façon

exacte la valeur de la période réfractaire absolue axonale. En effet, le temps de transmission

synaptique neuromusculaire, la cinétique de l’activation des récepteurs nicotiniques, l’excitabilité

membranaire parajonctionnelle des fibres musculaires ainsi que les périodes réfractaires propres

aux fibres musculaires (Kopec et al., 1978; Guihéneuc, 2004) sont autant de facteurs non axonaux

qui contribuent de façon majeure aux valeurs de période réfractaire mesurées. Certes le recueil

des réponses directes des nerfs permet d’éviter ce biais, mais cette configuration est uniquement

réalisable pour les nerfs sensitifs ou mixtes (Kopec et al., 1978), tandis que les branches

nerveuses motrices sont peu accessibles pour ce type d’enregistrement.

Les techniques de double choc donnent une estimation de la durée de la période réfractaire

relative, qui dépend de la modalité de la seconde stimulation (2.60 ± 0.30 ms à 2.98 ± 0.30 ms

pour une stimulation test supra-maximale versus 3.13 ± 0.53 ms à 3.26 ± 0.54 ms pour une

stimulation test sous-maximale). L’intensité de la stimulation test influence les résultats. Des

résultats comparables avaient été mis en évidence par Kimura (1976), Borg (1981) ou encore

Ingram et al. (1987). En général, de discrètes variations des mesures de période réfractaire

relative sont constatées dans la littérature, selon que l’analyse de la réponse test est fondée sur des

variations d’amplitude ou de latence. Les valeurs normales sont alors situées entre 3 et 4 ms ou 2

et 3 ms respectivement (Boërio et al., 2004).

Une seule étude avait au préalable comparé deux techniques d’investigation (Ruijten et al.,

1994a, b). En estimant la durée de la période réfractaire relative par simple et double collision

(méthodes de Kimura (1976) et Ingram et al. (1987) respectivement), Ruijten et al., (1994a, b)

avaient mis en évidence une influence du paradigme de stimulation sur les résultats obtenus.

Influence de la méthode d’analyse

Aucune étude ne s’était auparavant intéressée à comparer différentes méthodes de détermination

des valeurs de période réfractaire (étude 1). Les trois méthodes utilisées fournissent des

estimations significativement différentes des valeurs de période réfractaire. La méthode de

lecture visuelle requiert la participation de l’investigateur, ce qui peut présenter un biais non

négligeable et une importante source d’erreur. Pour limiter les erreurs d’interprétation, il est

souhaitable que l’ensemble des données soit analysé par le même examinateur.

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174

En conséquence, il est préférable d’utiliser les méthodes de détermination automatique, en

particulier la méthode analytique (calculant les valeurs de périodes réfractaires à partir de

l’équation analytique de la tangente à la courbe au point d’inflexion), qui présente les plus faibles

coefficients de variation test-retest.

Cependant rappelons que, dans certains cas pathologiques, le modèle proposé n’est pas adapté à

la distribution expérimentale des données, la méthode de lecture directe est alors la seule

envisageable.

1.2. Courbe stimulus / réponse

Différents indices estimés à partir de la courbe stimulus / réponse ont été réévalués dans le cadre

d’une étude multicentrique (étude 5).

L’originalité de l’étude résidait dans la méthodologie qui proposait deux durées de choc

différentes de celles traditionnellement utilisées, ainsi que le calcul de deux rapports

supplémentaires, en complément de l’indice SRC classiquement déterminé par Brismar (1985).

Ces deux nouveaux rapports pouvaient être considérés comme l’équivalent de deux « demi »

indices SRC, ce qui permettait d’explorer des populations de fibres dont les seuils d’excitabilité

étaient les plus élevés et les plus bas.

Deux objectifs principaux avaient été établis: évaluer la variabilité des valeurs enregistrées dans

quatre laboratoires de neurophysiologie différents et évaluer la validité de la méthode en

appréciant la répétabilité des enregistrements à plus de 2 jours d’intervalle. La finalité était de

déterminer quelques paramètres très pertinents pouvant être utilisés en routine clinique pour

évaluer l’excitabilité neuromusculaire par stimulation des nerfs moteurs.

Bien que le protocole ait été rigoureusement appliqué dans les quatre centres, nous avons

constaté, sur l’ensemble des paramètres analysés, d’importantes variations entre les centres

d’examen. De façon plus précise, tous les paramètres estimés à partir de la courbe stimulus /

réponse déterminés pour une durée de choc de 0.05 ms étaient significativement différents dans

les centres, quel que soit le nerf stimulé. Par contre, en appliquant une durée de choc plus

importante (0.5 ms), seuls neuf paramètres n’apparaissaient pas significativement différents entre

les centres.

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175

Deux arguments peuvent expliquer une absence de variabilité inter-centres: soit la variabilité

intra-centre est considérable et vient masquer la variabilité inter-centres, soit les données

recueillies sont peu variables quel que soit le centre. Il s’agit alors dans ce cas d’un très bon

indice, fort discriminant.

En calculant, pour chaque centre séparément, les coefficients de variation de tous ces paramètres,

les ratios 50

10

i

i et

50

90

i

i se sont avérés très constants et reproductibles, avec des coefficients de

variation inférieurs à 15 %, voire même la plupart du temps inférieurs à 10 %. Ces deux derniers

paramètres sont donc de très bons indicateurs offrant, pour une même population, une distribution

des données peu étendue. Ils devraient, à l’avenir, être préférentiellement utilisés.

Par ailleurs, compte tenu de l’importante variation de seuil d’excitabilité entre les nerfs médian et

cubital pour le centre d’évaluation de Liège, une analyse complémentaire a été menée, une fois

les données de Liège écartées. Ce nouveau traitement a permis de déceler quelques paramètres

supplémentaires non significativement différents entre les centres restants. Il s’agissait des

paramètres i10, i50, i90 pour une durée de choc de 0.5 ms appliquée sur le nerf médian ainsi que les

indices 50

90

i

i,

[ ]10

1090

i

ii −, et

[ ]50

5090

i

ii − du nerf médian, quelle que soit la durée de choc appliquée. A

nouveau, le ratio 50

90

i

i présentait une grande constance, tandis que les autres paramètres étaient

caractérisés par une très grande dispersion.

Plusieurs hypothèses, d’ordre principalement méthodologique, peuvent être avancées pour

expliquer l’importante variabilité de la plupart des paramètres. En effet, les équipements

techniques, tels que les appareils d’EMG ainsi que les électrodes de recueil et de stimulation, non

identiques dans les quatre centres d’examen, ont sans doute influencé les résultats. Par ailleurs,

bien que les limites de température et de résistance cutanées aient été clairement définies dans le

protocole, ces paramètres étaient significativement différents dans les quatre centres. Un respect

plus strict des valeurs imposées aurait sans doute permis de limiter les variations inter-centres.

Toutefois, le but initial de cette étude était de réaliser des examens qui puissent être appliqués au

diagnostique en neurophysiologie clinique de façon routinière en complément des études

standards. On comprend alors, que, en vue d’une utilisation systématique en neurophysiologie

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clinique, la réalisation d’un examen doit être fiable et précise, mais ne doit pas comporter des

contraintes techniques trop strictes.

Même si les variations de température et de résistance cutanées ont sans doute influencé les

résultats, il est important de noter que de précédents travaux menés par Kiernan et al. (2001),

destinés à appréhender les effets de la température sur les propriétés d’excitabilité des nerfs

moteurs, ont montré que la pente de la courbe stimulus / réponse n’était pas affectée par les

variations de température.

Enfin, un autre aspect méthodologique susceptible d’induire d’importantes variabilités inter-

centres réside dans le choix même du protocole. Les deux durées de choc appliquées étaient

différentes de celles classiquement utilisées dans la littérature (0.2 et 1.0 ms). Il semble que la

durée de choc représente également un facteur de variabilité. Rappelons que les plus grandes

variations ont été constatées pour les indices évoqués avec la durée de stimulation la plus faible.

Dans ce cas, la pente de la courbe présente une allure beaucoup plus raide. En conséquence, de

faibles variations d’intensité sont susceptibles d’induire d’importantes modifications de

l’amplitude du PAC.

Cependant, quelles que soient les causes de variabilité, si chaque laboratoire établit ses propres

normes, alors les différences inter-centres ne doivent pas présenter un problème majeur. A titre

d’exemple, rappelons qu’un facteur correctif utilisant des valeurs normatives est souvent appliqué

pour les mesures individuelles des propriétés d’excitabilité (Krishnan et Kiernan, 2005). Par

contre, la variabilité intra-centre et la répétabilité sont des éléments fondamentaux à ne pas

négliger.

1.3. La courbe intensité / durée

L’évaluation de la courbe intensité / durée n’a pas fait l’objet d’une étude particulière chez les

sujets témoins. Cette technique était simplement intégrée à un ensemble de tests

neurophysiologiques destiné à apprécier l’ensemble des propriétés d’excitabilité. Les données

recueillies chez les 18 témoins (Témoins C) ont été comparées à celles des patients. Nous les

rediscuterons ultérieurement (§3.2, p192).

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177

2. Répétabilité des techniques d’enregistrement

2.1. Cycle d’excitabilité neuromusculaire

Une seule étude destinée à comparer les techniques d’exploration de la période réfractaire par

collision simple (Kimura, 1976) et double collision (Ingram et al., 1987) avait été menée

auparavant (Ruijten et al., 1994a, b). Elle avait conclu à une meilleure reproductibilité de la

technique de double collision.

Les coefficients de répétabilité obtenus au cours de la procédure test-retest avec les techniques de

double choc dans notre étude sont proches de ceux calculés par Ruijten et al. (1994a, b) en double

collision (10.6 à 10.8 % dans notre cas versus 7.3 à 8.4 % pour la technique de double collision,

d’après Ruijten et al. (1994a)).

Il reste à souligner que les coefficients de répétabilité les plus faibles ont été enregistrés pour des

valeurs de période réfractaire estimées à partir de la méthode de lecture automatique analytique

(basée sur l’équation de la tangente au point d’inflexion). Ces éléments renforcent davantage

l’intérêt de telles méthodes de lecture.

2.2. Courbe stimulus / réponse

La répétabilité des mesures effectuées par la courbe stimulus / réponse s’est avérée bonne,

puisqu’aucune différence significative n’a été enregistrée entre les coefficients de répétabilité des

trois centres, quels que soient la durée de choc appliquée et le nerf moteur stimulé.

L’étendue des données est assez importante. Pour le nerf cubital, les coefficients de répétabilité

s’échelonnent de 3.31 ± 3.43 % à 36.83 ± 22.07 %, pour une stimulation de 0.05 ms et de 3.31 ±

3.34 % à 32.32 ±27.80 % pour une durée de choc de 0.5 ms. De même, pour le nerf médian, les

coefficients de répétabilité oscillent entre 2.09 ± 2.53% et 34.11 ± 23.57 % et entre 2.63 ± 2.03 %

et 35.15 ±26.60 % pour des durées de stimulation de 0.05 et 0.5 ms respectivement. Toutefois, en

détaillant chaque paramètre, il apparaît que la répétabilité est particulièrement bonne pour les

deux indices 50

10

i

i et

50

90

i

i, avec des valeurs comprises entre 3.32 ± 3.43 % et 6.84 ± 6.44 % pour le

nerf cubital selon l’indice considéré et la durée de stimulation appliquée. Il en est de même pour

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178

le nerf médian, avec des coefficients de variation compris entre 2.29 ± 2.20 % et 7.04 ± 13.29 %

selon la durée de choc et l’indice choisis.

Néanmoins, il était prévisible que les valeurs normalisées par l’i50 présentent des valeurs moins

variables et plus reproductibles que les seuils absolus. Aussi l’utilisation des valeurs d’i10 et i90

normalisées par rapport à l’i50 ainsi que les indices [ ]

50

5090

i

ii − et

[ ]50

5090

i

ii − est particulièrement

recommandée. Contrairement à l’indice SRC initialement défini par Brismar

10

1090

i

ii, ces

quatre paramètres permettent d’explorer séparément les populations de fibres les plus excitables

et les moins excitables. Sachant que certaines neuropathies périphériques peuvent affecter de

manière sélective les fibres nerveuses selon leur diamètre et leurs propriétés d’excitabilité,

l’utilisation de ces quatre ratios semble donc particulièrement appropriée et pertinente en

neurophysiologie clinique.

En conclusion, l’application en neurophysiologie clinique de ces techniques d’évaluation,

rapides et non douloureuses, permettra certainement d’apporter des informations

pertinentes et complémentaires aux études habituelles de conduction nerveuse

pour une meilleure compréhension des désordres ioniques ou autres modifications

du potentiel membranaire propres à chaque pathologie. Par ailleurs, la bonne

répétabilité des mesures de période réfractaire et de la courbe stimulus / réponse

(particulièrement des indices 50

10

i

i et

50

90

i

i) atteste de la validité de ces outils. Une fois

les normes propres au laboratoire établies, l’utilisation de ces techniques pour un

suivi longitudinal des patients, notamment pour apprécier les effets d’un

traitement, pourra être envisagée.

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3. Excitabilité neuromusculaire & pathologies

3.1. Cycle d’excitabilité neuromusculaire

Cinquante huit patients ont bénéficié de cette évaluation (études 2, 3 et 4). L’intérêt de ces études

était d’apprécier les propriétés d’excitabilité neuromusculaire chez des patients souffrant de

pathologies clairement identifiées, impliquant des altérations du système nerveux central, du

système nerveux périphérique ou purement musculaires.

Nous avons mis en évidence, dans toutes les pathologies, la présence d’anomalies plus ou moins

marquées du cycle d’excitabilité neuromusculaire.

Nous discuterons en détail l’origine potentielle des anomalies constatées dans chaque pathologie,

puis proposerons une synthèse générale.

3.1.1. Cycle d’excitabilité neuromusculaire & SEP

Les patients atteints de SEP présentent une augmentation notable de la durée de la période

réfractaire absolue (30 % des patients) associé à une réduction marquée du pourcentage de

supernormalité (15 % des patients) par rapport à un groupe de sujets témoins. En dépit de la

stricte normalité des paramètres de conduction nerveuse traditionnellement évalués, ces résultats

confirment l’existence d’anomalies de l’excitabilité neuromusculaire au cours de la SEP.

Cependant, aucune corrélation n’a pu être établie entre ces altérations électrophysiologiques et les

caractéristiques cliniques telles que le type de SEP, la sévérité du score EDSS ou encore la durée

d’évolution de la maladie. Enfin aucune corrélation n’a été retrouvée entre les perturbations du

cycle d’excitabilité neuromusculaire et les atteintes électrophysiologiques centrales.

La durée de la période réfractaire traduit une inactivation transitoire des ions sodium au niveau

des noeuds de Ranvier (Schwartz et al., 1995) alors que la période de supernormalité correspond

à une phase de dépolarisation post-potentiel (Barrett et Barrett, 1982; Bowe et al., 1987),

influencée par les canaux potassiques rapides de type paranodaux.

Seulement quatre études, relativement anciennes, avaient observé les modifications de ces deux

paramètres du cycle d’excitabilité par stimulation des nerfs sensitifs dans la SEP. Deux étaient

dédiées à l’estimation des durées de périodes réfractaires (Hopf et Eysholdt, 1978; Antonini et al.,

1995) et deux consacrées à l’évaluation de la période supernormale (Eisen et al., 1982; Shefner et

al., 1992). Notre étude démontre que le cycle d’excitabilité par stimulation des nerfs moteurs est

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180

également altéré au cours de la SEP. Toutefois certaines divergences ont pu être relevées entre les

études. Elles concernent les paramètres modifiés (période réfractaire absolue ou relative dans

notre étude ou celle de Hopf et Eysholdt (1978) respectivement) ou encore la proportion de

patients présentant des anomalies. Ces différences sont probablement imputables à des

différences d’ordre méthodologique, telles que le type de nerf stimulé (nerf moteur ou sensitif,

des membres supérieurs ou inférieurs), l’intensité de la stimulation test (supra- ou sous-

maximale) ou encore les paramètres de la réponse test analysés (amplitude ou latence), (Kiernan

et al., 1996; Kuwabara et al., 2000; Boërio et al., 2004).

L’originalité de notre présente étude était d’une part d’observer les modifications du nerf moteur

mais aussi d’appréhender à la fois la réfractorité et la supernormalité. On observe des

modifications prédominantes pour la supernormalité, en atteste le niveau de significativité du test

statistique comparant les données des patients et des témoins (120 % versus 152 %, p<0.0001). Il

semble important de noter qu’environ 60 % des patients présentent des pourcentages de

supernormalité inférieurs au plus faible pourcentage enregistré chez les témoins. Enfin, nous

avons pu constater que l’ensemble des patients a un pourcentage de supernormalité inférieur au

pourcentage moyen mesuré chez les sujets contrôles.

Concernant la réfractorité, la durée de PRA est significativement augmentée, mais ni la durée de

PRR ni le pourcentage de réfractorité ne diffèrent par rapport aux témoins. Bien que l’implication

de dysfonctionnements des canaux sodiques ait été initialement mise en cause dans l’émergence

d’anomalies nerveuses périphériques au cours de la SEP (Waxman, 2001), les présents résultats

permettent de réfuter cet argument. Par ailleurs, des dysfonctions des canaux sodiques auraient

également induit une diminution des vitesses de conduction nerveuses. Rappelons que les

paramètres d’électrophysiologie standard étaient normaux dans cette population de patients.

Plusieurs facteurs sont susceptibles d’induire les modifications effectivement enregistrées au

cours de cette étude. Tout d’abord, l’altération de supernormalité enregistrée pour un intervalle

inter-stimuli de 7 ms pourrait simplement être expliquée par un décalage du cycle d’excitabilité

chez les patients (Eisen et al., 1982). Cependant cet argument a été rejeté par Shefner et al.

(1992). Cette équipe a clairement démontré qu’indépendamment de l’intervalle inter-stimuli

exploré, la supernormalité était franchement réduite chez les patients SEP. Nous pouvons aussi

exclure toute influence d’un agent thérapeutique donné sur les paramètres étudiés, car, au sein de

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181

notre groupe de patients, les traitements étaient très hétérogènes. Enfin, la température ne peut

pas être mise en cause car elle a été contrôlée et était similaire entre les deux groupes comparés.

En revanche, il est très envisageable qu’une altération des substrats métaboliques ait pu affecter

le fonctionnement des pompes Na+/K+ ATPase, ce qui aurait induit une dépolarisation

membranaire anormale, secondairement responsable des perturbations du cycle d’excitabilité

(Burke et al., 2001). Si les perturbations de l’excitabilité nerveuse sont effectivement imputables

à un état de dépolarisation membranaire, la localisation potentielle de ces anomalies est

envisageable entre le site même de stimulation nerveuse et le sarcolemme. Cependant, la méthode

employée (stimulation nerveuse périphérique et recueil de la réponse motrice globale) ne permet

pas de spécialement identifier l’origine de l’atteinte. Une précédente étude par stimulation

nerveuse répétitive a démontré l’existence d’une altération de la transmission neuromusculaire

dans la SEP, expliquée par un retard dans la récupération après une perfusion locale de curare

(Eisen et al., 1978). De plus, une étude sur fibre unique a mis en évidence l’existence

d’anomalies préjonctionnelles localisées au niveau de la région pré-terminale de l’axone (Weir et

al., 1979). Des travaux complémentaires, utilisant des techniques d’électromyographie à l’aiguille

ont attribué l’origine de ces anomalies à un processus de dénervation / réinnervation,

probablement associé à des pathologies secondaires à la SEP, telles que des radiculopathies ou

des atteintes de la corne antérieure (Weir et al., 1980; Petajan, 1982; Antonini et al., 2001). Dans

notre étude, aucun des patients recrutés ne présentait de signes électromyographiques de

dénervation du territoire exploré et nous pouvons supposer que l’atteinte prédominante de la

supernormalité reflèterait une altération des propriétés capacitives de la gaine de myéline des

axones moteurs plutôt que des perturbations du potentiel de membrane ou un phénomène de

dégénérescence axonale.

En fait, les importantes altérations de la supernormalité pourraient laisser présager l’existence de

perturbations de l’intégrité de la gaine de myéline au cours des pathologies démyélinisantes telles

que la SEP. Certes la SEP est définie comme une pathologie purement centrale et les myélines du

système nerveux central (produite par les olygodendrocytes) et du système nerveux périphérique

(dérivée des cellules de Schwann) sont différentes. Néanmoins, les antigènes communs de la

myéline, tels que les protéines MAG (Myelin Associated Glycoprotein) et MBP (Myelin Basic

Protein) (Baumann et Pham-Dinh, 2001) étant exprimés à la fois dans les myélines centrale et

périphérique, un processus de démyélinisation périphérique est susceptible de survenir par

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182

phénomène de « cross-réactivité » (Waxman, 1993). Toutefois, des changements de l’excitabilité

neuromusculaire peuvent survenir sans phénomène de démyélinisation étendue.

La boucle terminale de la myéline est attachée sur la région paranodale, ce qui crée une zone de

« haute résistance » et de « faible capacitance » qui limite la fuite de la région internodale au

nœud de Ranvier. On pourrait supposer qu’une dysjonction axogliale au niveau paranodal

induirait une altération de la supernormalité ainsi qu’une augmentation concomitante de la durée

de période réfractaire absolue. La réalisation d’études précises de la structure des régions

paranodales des fibres nerveuses périphériques au cours de la SEP permettrait de vérifier cette

hypothèse.

De plus, il est envisageable que des modifications fonctionnelles affectent les canaux ioniques

des axones des nerfs moteurs, même si ceux-ci ne présentent pas de lésions morphologiques. La

région juxtaparanodale présente une très forte concentration d’ions potassium rapides, tendant à

limiter la dépolarisation post-potentiel, et associés à la protéine Caspr2 (Contractin-Associated

Protein). Toute altération fonctionnelle de ces structures pourrait induire des modifications

secondaires de la supernormalité. De manière intéressante, les aminopyridines, la 4-

aminopyridine ou la 3,4-diaminopyridine, ont été appliquées dans le traitement symptomatique

des patients SEP, en particulier pour les faiblesses musculaires et la fatigue (Polman et al., 1994;

Bever et al., 1996). Bien que les mécanismes d’action soient encore discutés (Smith et al., 2000),

les aminopyridines sont susceptibles d’améliorer la conduction des trains de secousses à haute

fréquence en bloquant les canaux potassiques paranodaux, et en conséquence, en augmentant la

dépolarisation post-potentiel pendant la période supernormale (Sheratt et al., 1980; Bostock et al.,

1981). Les franches altérations de la supernormalité observées dans notre étude soulignent

l’intérêt potentiel de tels traitements au cours de la SEP.

Les altérations du cycle d’excitabilité obtenues ne sont corrélées à aucun des paramètres

cliniques; qu’il s’agisse du score EDSS ou de la durée de la maladie. Des résultats similaires ont

été observés pour des études de corrélation entre la vitesse de conduction et le score EDSS ou la

durée d’évolution de la maladie (Zee et al., 1991; Antonini et al., 1995; Sarova-Pinhas et al.,

1995).

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183

En résumé, l’implication d’altérations subtiles et sub-cliniques du nerf périphérique au

cours de la SEP ne peut rester ignorée et négligée. En outre, ces altérations de

l’excitabilité neuromusculaire pourraient refléter l'existence d’anomalies

semblables au niveau du système nerveux central qui pourraient être observables

cliniquement, en terme de faiblesse motrice ou de fatigue induite par un effort

physique. Ces travaux soulignent l’importance de l’utilisation de techniques

électrophysiologiques spécifiques pour améliorer la compréhension de la

physiopathologie des atteintes au cours de la SEP et pour éventuellement envisager

un suivi longitudinal et évaluer l’efficacité d’un traitement symptomatique.

3.1.2. Cycle d’excitabilité neuromusculaire & neuropathie diabétique

Le risque d’émergence d’une neuropathie périphérique associée au diabète augmente avec la

durée d’évolution de la maladie (Pirart, 1978). La morbidité peut être relativement considérable

(Gordois et al., 2003).

La physiopathologie de la neuropathie diabétique, très complexe, demeure partiellement

inconnue et plusieurs hypothèses sont proposées dans la littérature. Des phénomènes impliquant

les interactions entre les anomalies métaboliques dues à l’hyperglycémie et les dommages

structuraux des nerfs causés par microangiopathie sont probablement mis en cause (Greene et al.,

1987; Dyck et Giamini, 1996; Sima, 1996).

Les études classiquement menées en neurophysiologie clinique révèlent une diminution de

l’amplitude des PAC, un allongement des latences distales et de la réponse F, associés à un

ralentissement des vitesses de conduction (Misawa et al., 2005).

Les résultats obtenus au cours de notre étude sont assez surprenants. Etant donné les

caractéristiques de la maladie, nous pensions obtenir de franches anomalies de l’excitabilité

neuromusculaire. Néanmoins, seuls 4 patients présentaient un allongement marqué des périodes

réfractaires absolue et relative associé à une augmentation du pourcentage de réfractorité et une

diminution du pourcentage de supernormalité. En revanche 75 % des patients présentaient une

réfractorité normale associée à une légère diminution du pourcentage de supernormalité.

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Les données recensées dans la littérature sont excessivement variables. Les premières études ont

observé des prolongements marqués des périodes réfractaires tant absolue que relative

(Tackmann et Lehmann, 1980; Ruijten et al., 1994b; Braume, 1999; Raudino, 2002). Puis des

travaux plus récents ont, au contraire, mis en évidence une réduction de la durée de la période

réfractaire dans la neuropathie diabétique. Initialement observé par Mackel et Brink (2003) sur la

fibre sensitive isolée par technique de microneurographie, des résultats similaires ont été

constatés par Krishnan et Kiernan (2005) sur le nerf médian moteur stimulé par threshold

tracking. Les 20 patients recrutés par Krishnan et Kiernan (2005) présentaient donc une réduction

de la durée de la période réfractaire relative (3.40 ± 0.20 ms versus 3.70 ± 0.10 ms chez les sujets

contrôles) associée à une diminution du pourcentage de supernormalité et de la période sous-

normale tardive. L’altération concomitante des trois paramètres suggérait davantage l’implication

de mécanismes régulant l’excitabilité nerveuse périphérique en général, que l’atteinte isolée d’un

paramètre physiologique déterminant une période du cycle. Ces perturbations étaient en outre

associées à des modifications des réponses à l’application de courants dépolarisants ou

hyperpolarisants. L’ensemble de ces éléments suggèrerait l’existence d’une dépolarisation

membranaire (Kiernan et Bostock, 2000; Krishnan et Kiernan, 2005). Cependant, la réduction de

la période réfractaire est plutôt un élément inattendu dans une situation de dépolarisation

membranaire. En effet, une augmentation de la durée de la période réfractaire est classiquement

associée à un état de dépolarisation membranaire (Grosskreutz et al., 1999; Kiernan et Bostock,

2000).

L’origine de cette dépolarisation membranaire reste à déterminer. Une altération des courants de

rectification entrante (Krishnan et Kiernan, 2005) ou de la conductance sodique (Brismar et Sima,

1981; Brismar et al., 1987), une altération du potentiel membranaire (Horn et al., 1996) ou encore

un dysfonctionnement des pompes Na+/K+ (Quasthoff, 1998; Kitano et al., 2004) ont été évoqués.

L’activité des pompes Na+/K+ a été étudiée sur des modèles animaux de neuropathie diabétique

(Greene et al., 1984). Les anomalies des pompes Na+/K+ seraient plutôt dues à une déficience en

peptide-C (Wahren et al., 2000) et aux fortes concentrations en glucose sanguin et non une

conséquence de l’ischémie (Sima, 1996). En effet l’hyperglycémie génère une augmentation du

taux de sorbitol et une déplétion en myoinositol (Greene et al., 1988). La réduction de la

concentration en myoinositol induit une baisse d’activation de la protéine-C-kinase (Zhu et

Eichberg, 1990), nécessaire au fonctionnement de la pompe Na+/K+. Parallèlement, les études

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conduites chez l’homme ont montré que l’hyperglycémie générait une réduction de l’activité des

pompes Na+/K+ entraînant une accumulation intra-axonale de sodium et donc une diminution des

courants sodiques (Sima et Brismar, 1985) pouvant aussi réduire le gradient trans-axonal en

sodium (Misawa et al., 2005). Ces dysfonctionnements peuvent être améliorés sous

insulinothérapie (Zhang et al., 2001).

Cette réversibilité potentielle des anomalies sous insulinothérapie présente un intérêt considérable

pour le suivi à long terme et la prise en charge des patients.

Le contrôle de la glycémie semble être un facteur prépondérant dans les modifications de

l’excitabilité neuromusculaire chez les patients diabétiques. En effet, une récente étude menée par

Misawa et al. (2005) a montré que le cycle d’excitabilité enregistré chez les patients diabétiques

traités avec un parfait contrôle glycémique pouvait être similaire à celui des sujets sains. Les

propriétés d’excitabilité des diabétiques semblent ainsi varier selon leur concentration en glucose

sanguin. Lorsque la concentration était élevée, des valeurs de supernormalité proches de celles

des témoins étaient obtenues. L’hyperglycémie serait responsable d’une réduction des courants

potassiques paranodaux rapides et nodaux lents. Alors que les patients ayant un diabète bien

équilibré présentaient des valeurs de supernormalité inférieures à celles des témoins.

Enfin, d’autres facteurs métaboliques, conséquences directes de l’hyperglycémie, sont aussi

susceptibles de modifier l’excitabilité tels que l’acidose tissulaire ou les métabolites ischémiques,

pouvant agir directement sur les canaux potassiques (Schneider et al., 1993).

En résumé, l’évaluation des périodes réfractaires et supernormale chez les patients atteints

de neuropathie diabétiques aboutit à des résultats très variables. Il est important

de tenir compte de la méthodologie appliquée (paradigme de stimulation, durée de

choc, intensité de la stimulation, type de nerf exploré…). La sévérité de la maladie

ou sa durée peuvent aussi influencer de manière considérable les résultats. Mais

surtout, le diabète se caractérise par une grande variabilité concernant la glycémie,

les répercussions sur le métabolisme cellulaire, ou le type de traitement mis en

œuvre, ce qui est susceptible d’avoir un impact très significatif sur les mesures

d’excitabilité nerveuse et neuromusculaire.

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3.1.3. Cycle d’excitabilité neuromusculaire & dystrophie myotonique

Les enregistrements ont mis en évidence l’existence d’anomalies très sévères de l’excitabilité

neuromusculaire dans la dystrophie myotonique de Steinert, comme en témoigne l’allongement

des durées de périodes réfractaires absolue et relative qui s’accompagne d’une augmentation du

pourcentage de réfractorité à 2.6 ms et d’une réduction du pourcentage de supernormalité à 7 ms.

De plus, des corrélations ont pu être établies entre les perturbations de la réfractorité et la sévérité

de la myotonie ou le nombre de répétitions CTG, une fois les patients présentant une expansion

supérieure à 1000 triplets exclus de l’analyse. Ce procédé a été utilisé au préalable par Logigian

et al. (2005) pour montrer l’existence d’une corrélation entre la sévérité de la myotonie et le

nombre de triplets CTG.

Certes l’allongement des périodes réfractaires associé à une augmentation du pourcentage de

réfractorité pourrait suggérer l’existence de dysfonctions des canaux sodiques nodaux des axones

moteurs dans la dystrophie myotonique de Steinert. Mais, l’altération concomitante de la période

supernormale (exprimée par une réduction du pourcentage de supernormalité à 7 ms), laisserait

davantage supposer la présence de perturbations du potentiel de membrane, plutôt qu’une atteinte

isolée de certains types de canaux ioniques dépendants du potentiel.

Ces résultats démontreraient ainsi l’existence d’une dépolarisation membranaire, dont la

localisation exacte ne peut être déterminée avec la méthodologie utilisée. La myotonie associée à

la mutation responsable de la maladie de Steinert provient d’une diminution de la conductance

des ions chlore à travers la membrane des fibres musculaires, conséquence d’un défaut de

l’épissage de l’ARNm des canaux chlore spécifiques du muscle (ClC-1) (Charlet et al., 2002;

Mankodi et al., 2002). Après la propagation d’un potentiel d’action, un influx intramusculaire

d’ions chlore entraîne la repolarisation membranaire. La réduction en ClC-1 de la membrane des

fibres musculaires dans la maladie de Steinert et les courants chlore hyperpolarisants, pourraient

conduire à un état prolongé de dépolarisation membranaire, associé à une accumulation

extracellulaire de potassium dans le tubule T, responsable des décharges répétées de potentiels,

conduisant à la myotonie.

Les résultats obtenus pourraient traduire une dépolarisation de la membrane des fibres

musculaires induite par une réduction en ClC-1. Toutefois, les modifications concomitantes de la

supernormalité laissent présager la participation d’autres facteurs, suggérant en particulier

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l’implication d’anomalies au niveau axonal. Il a, en outre, été préalablement démontré que, selon

les études, 25 à 45 % des patients atteints de dystrophie de Steinert souffraient également de

neuropathie périphérique possiblement associée au diabète et affectant principalement des nerfs

sensitifs (Jamal et al., 1986; Cruz-Martinez et al., 1992; Logullo et al., 1992; Mondelli et al.,

1993). Dans notre cas, aucun patient ne présentait de neuropathie, ni même de diabète.

Cependant, les franches altérations du cycle d’excitabilité observées dans notre étude pourraient

être des précurseurs de l’émergence d’une dysfonction axonale (Boërio et al., 2004).

Les travaux menés sur des modèles animaux ont démontré que des mécanismes présynaptiques

induisaient, chez les souris porteuses de la mutation ClC-1, une augmentation de la libération

d’acétylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire (Wang et al., 2005). Mais le rôle des

canaux chlore des axones moteurs demeure inconnu. Il se peut que les canaux chlore axonaux

participent à la stabilisation du potentiel de membrane et de l’excitabilité neuromusculaire. En

effet, des études de patch-clamp ont montré que la conductance des ions chlore a une faible

contribution dans le maintien au repos du potentiel membranaire de l’axone (de l’ordre de 10 %),

mais participe en grande part au maintien au repos du potentiel membranaire des fibres

musculaires (Strupp et Grafe, 2000). C’est pourquoi l’implication fonctionnelle des canaux chlore

le long des axones des nerfs périphériques chez l’homme reste discutable.

Cependant, la réduction de la conductance des ions chlore suite à une perte en ClC-1 n’est

probablement pas le seul facteur responsable des anomalies constatées au cours de nos travaux.

En effet, la mutation de ClC-1 est responsable de la myotonie aussi bien dans la maladie de

Steinert que dans la dystrophie myotonique de type 2. Or, les patients atteints dystrophie

myotonique de type 2 ne présentent pas de perturbations de l’excitabilité neuromusculaire. L’état

de dépolarisation membranaire évident rencontré dans la maladie de Steinert pourrait donc être

imputable à d’autres paramètres classiquement cités, comme une perturbation de l’inactivation

des ions sodium nodaux ou encore une modification de la cinétique des pompes électrogéniques

Na+/K+ ATPase (Kiernan et Bostock, 2000).

Les modifications prépondérantes de la durée de la réfractorité laisseraient davantage supposer

l’implication d’une altération de l’activité des ions sodium nodaux des axones moteurs (et non

une implication des pompes Na+/K+ ATPase comme nous l’avons suggéré dans la SEP, § 3.1.1,

p179).

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De plus, de nombreuses études ont observé l’existence d’anomalies des canaux sodiques dans la

maladie de Steinert, qui pourraient, au moins partiellement, expliquer les anomalies observées:

- une altération de l’ouverture et de l’inactivation des canaux sodiques a pu être

observée, conjointement à la réduction de la conductance en ions chlore, in vitro sur

des biopsies musculaires prélevées chez des patients atteints de dystrophie

myotonique de Steinert (Franke et al., 1990).

- la co-expression de dystrophia myotonica protein kinase (DMPK) avec des canaux

sodiques induit une réduction significative de l’amplitude des courants sodiques

résultants (Mounsey et al., 1995; Chahine et George, 1997).

- les souris déficientes en DMPK présentent également une réduction des courants

sodiques et probablement une réduction de l’ouverture des canaux sodiques

concomitante d’une dépolarisation partielle (Mounsey et al., 2000; Reddy et al.,

2002).

- enfin, les dysfonctions des canaux sodiques des souris déficientes en DMPK

pourraient également perturber l’homéostasie en calcium, l’accumulation en calcium

intracellulaire, pourrait être possiblement impliquée dans le processus dystrophique

(Benders et al., 1997).

Les perturbations de l’excitabilité neuromusculaire, plus particulièrement les paramètres de

réfractorité, sont corrélées à la sévérité de la myotonie. De plus, l’augmentation des durées de

période réfractaire est également corrélée à l’importance de l’expansion de triplets CTG. Il faut

cependant indiquer que les valeurs des patients qui présentent plus de 1000 répétitions de CTG

font perdre les corrélations. Il serait envisageable que le génotype des patients DM1 participe, en

partie, à l’altération des propriétés neuromusculaires. Plusieurs études ont par ailleurs démontré

l’existence de corrélations entre le nombre de répétitions de triplets et diverses caractéristiques du

tableau clinique, dont la myotonie (Jaspert et al., 1995; Passos-Bueno et al., 1995; Gennarelli et

al., 1996; Logigian et al., 2004).

Certaines protéines altérées par un défaut d’épissage de l’ARN (telles que ClC-1 musculaire, la

protéine récepteur de l’insuline, la protéine tau…) peuvent conduire à des perturbations au niveau

du système nerveux central. On pourrait donc supposer que les anomalies mises en évidence au

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cours de ces travaux proviennent de mécanismes moléculaires dépendants de l’expansion de

triplets, et agissant soit au niveau axonal soit sur la fibre musculaire elle-même.

Seules trois études recensées dans la littérature ont évalué les périodes réfractaires dans la

maladie de Steinert. Dillman et al. (1996, 1998) ont observé un raccourcissement de la période

réfractaire absolue, en appréhendant les modifications des propriétés mécaniques des secousses

évoquées par un double choc supra-maximal appliqué sur nerf ulnaire au poignet. Des résultats

opposés furent obtenus par Raudino (2002), qui démontra un allongement de la période

réfractaire absolue chez 22 % des patients évalués, sans modification de la période réfractaire

relative. Les divergences sont, ici encore, imputables à des paramètres d’ordre méthodologique

(comme nous l’avons préalablement énoncé § 3.1.1, p179, Kiernan et al., 1996; Kuwabara et al.,

2000; Boërio et al., 2004). Le protocole de Raudino et notre étude divergeaient de par l’intensité

de la stimulation test (supra- ou sous-maximale), le nerf stimulé (sensitif ou moteur) et le

paramètre analysé (latence ou amplitude).

En résumé, l’évaluation du cycle d’excitabilité neuromusculaire au cours de la dystrophie

myotonique de Steinert a permis de démontrer l’existence d’importantes

perturbations. Ces altérations peuvent traduire un état de dépolarisation

membranaire pouvant être localisé entre le nerf moteur et la fibre musculaire elle-

même. Ces résultats permettent d’envisager de nouvelles perspectives pour

améliorer la compréhension de la physiopathologie de la dystrophie myotonique de

type 1 et offrent de nouvelles perspectives pour les évaluations

neurophysiologiques des patients Steinert.

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Conclusion –

Synthèse, cycle d’excitabilité neuromusculaire & pathologies

L’intérêt de ces études était d’évaluer les paramètres d’excitabilité neuromusculaire chez

des patients souffrant de pathologies clairement identifiées, impliquant des

altérations du système nerveux central, du système nerveux périphérique ou

purement musculaires. Les trois pathologies explorées présentent des anomalies du

cycle d’excitabilité neuromusculaire. La durée de période réfractaire absolue et le

pourcentage de supernormalité ne diffèrent pas entre les trois groupes (Kruskal-

Wallis, p=0.4155 et p=0.5024, respectivement) et sont nettement différentes des

valeurs estimées chez les témoins (période réfractaire absolue allongée et

pourcentage de supernormalité réduit chez les patients).

Le pourcentage de réfractorité à 2.6 ms ne diffère pas significativement entre les groupes,

cependant les pourcentages estimés chez les patients atteints de SEP et chez les

diabétiques sont très similaires (58.0 ± 24.0% et 59.9 ± 32.9 %, respectivement)

alors que les patients Steinert présentent un pourcentage de réfractorité nettement

plus élevé (75.0 ± 24.0 %). L’absence de significativité des résultats pourrait être

expliquée par les importants écart-types de ces distributions.

Enfin, un allongement considérablement plus marqué de la période réfractaire relative est

enregistré au cours de la dystrophie myotonique de Steinert (p=0.0051) par

rapport aux patients atteints de SEP et aux patients souffrant de neuropathie

diabétique (tests post-hoc de Dunn, p<0.01 et p<0.05, respectivement).

Les résultats les plus surprenants sont ceux obtenus dans la neuropathie diabétique,

puisque seulement 25 % des patients évalués présentent des anomalies. En effet,

avec ce modèle classique d’atteinte du nerf périphérique, nous pensions obtenir de

franches altérations du cycle d’excitabilité. En revanche, les patients atteints de

SEP souffrent plus clairement de dysfonctionnements de l’excitabilité

neuromusculaire, tandis que les altérations les plus marquées ont été enregistrées

dans la dystrophie myotonique de Steinert.

Ces anomalies traduisent un état de dépolarisation membranaire. Plusieurs hypothèses ont

été précédemment évoquées pour tenter d’expliquer les dysfonctionnements

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propres à chaque entité clinique. Dans la SEP, il semblerait qu’un

dysfonctionnement des pompes Na+/K+ soit impliqué. Il en est probablement de

même pour la neuropathie diabétique, mais d’autres facteurs métaboliques

imputables à un état d’hyperglycémie ou encore à des dommages structuraux

causés par les phénomènes de microangiopathie sont aussi évoqués. Enfin, pour la

maladie de Steinert, l’implication d’un dysfonctionnement des pompes Na+/K+ est

également supposée. Cependant, l’atteinte prédominante de la période réfractaire,

en particulier la période réfractaire relative laisserait supposer l’implication

d’anomalies également localisées au niveau des canaux sodiques nodaux.

Rappelons que les anomalies de supernormalité sont identiques tandis que

l’allongement de la période réfractaire relative est beaucoup plus marqué dans la

maladie de Steinert par rapport aux autres pathologies étudiées.

Des recherches de corrélations avec le tableau clinique ont été effectuées. Infructueuses

dans la SEP, elles sont par contre très contributives dans la dystrophie myotonique

de Steinert. Si on ne peut pas expliquer l’origine de la survenue d’altérations de

l’excitabilité neuromusculaire dans la SEP (15 à 30 % des patients selon les

paramètres explorés), ces modifications semblent être, dans une certaine mesure,

corrélées aux caractéristiques génotypiques dans la dystrophie myotonique de

Steinert.

Dans la neuropathie diabétique, les résultats sont très variables. Quelques études ont mis en

évidence l’existence d’une relation entre les propriétés d’excitabilité et le contrôle

de la glycémie (Misawa et al., 2005). Par ailleurs, il semblerait que les traitements

par insulinothérapie soient également susceptibles d’agir sur l’activité des pompes

Na+/K+.

Il est intéressant de constater que des pathologies caractérisées par une atteinte

typiquement centrale peuvent également présenter des perturbations subtiles, non

systématiques de l’excitabilité neuromusculaire. Elles sont souvent sub-cliniques,

requièrent des outils électrophysiologiques spécifiques et sensibles, mais méritent

d’être explorés en complément des évaluations classiques de détection et

conduction typiquement réalisées en neurophysiologie clinique. Elles

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permettraient, sans doute, d’améliorer la compréhension des anomalies

physiologiques imputables à une pathologie donnée et pourraient faciliter la prise

en charge, à long terme, des patients.

Une perspective de recherche serait d’adapter ces techniques électrophysiologiques sur des

modèles animaux de dystrophie myotonique de Steinert (souris DMPK), de

neuropathie périphérique et de SEP (Encéphalite Allergique Expérimentale, EAE)

et d’associer une étude de biologie moléculaire permettant d’explorer de manière

précise le fonctionnement des canaux ioniques et des pompes Na+/K+

neuromusculaires dans chacun des modèles animaux.

3.2. Evaluation multimodale de l’excitabilité neuromusculaire. Etude menée chez 70

patients

Une cohorte de 70 patients, regroupant 11 neuropathies AntiMAG, 18 PRNC, huit SGB, 13

MMN, 11 neuropathies diabétiques et neuf SLA, a bénéficié d’une évaluation multimodale de

l’excitabilité neuromusculaire. Les propriétés d’excitabilité caractérisant chaque pathologie ont

été comparées entre elles et surtout positionnées par rapport aux valeurs normatives établies chez

18 témoins (Témoins C). Seules trois populations de patients présentent des anomalies

d’excitabilité neuromusculaire; les patients souffrant de neuropathie AntiMAG, de PRNC et dans

une moindre mesure les patients MMN. Les patients PRNC se distinguaient des témoins par une

réduction du pourcentage de réfractorité, associée à une augmentation de la valeur de l’indice

SRC (pour les deux modalités de stimulation) et une réduction de la chronaxie. Chez les patients

souffrant de neuropathie AntiMAG, le pourcentage de réfractorité était aussi diminué, alors qu’on

notait une augmentation de la valeur de l’indice SRC (uniquement pour la durée de stimulation de

1.0 ms) et une diminution de la chronaxie. Par ailleurs, on a observé chez ces patients une

tendance à l’augmentation de la durée de PRAmin sans toutefois que ces résultats soient

significatifs. Enfin, les patients MMN n’avaient pas des propriétés d’excitabilité strictement

normales, mais les résultats étaient beaucoup plus nuancés. On a observé simplement une atteinte

isolée du pourcentage de réfractorité par rapport aux témoins. Enfin, les patients présentant un

SGB, une neuropathie diabétique ou une SLA ne présentaient pas de perturbations significatives

de l’excitabilité neuromusculaire dans le territoire exploré (territoire moteur ulnaire de la main).

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Il est intéressant de constater que les modifications des paramètres d’excitabilité observées

présentent des évolutions similaires: réduction de la supernormalité, augmentation de l’indice

SRC ou réduction de la chronaxie.

Les PRNC et les neuropathies AntiMAG présentent des anomalies tout à fait comparables. Une

diminution du pourcentage de réfractorité pourrait traduire une réduction de l’inactivation

transitoire des canaux sodiques. De plus, en exposant plus de surface axonale de part et d’autre

des nœuds de Ranvier, la démyélinisation augmente la capacité électrique membranaire

(capacitance nodale), c’est-à-dire l’importance des flux électriques (ou de la charge) pour une

différence de potentiel donnée. Expérimentalement, l’augmentation de la « capacitance » et la

réduction de l’impédance qui résultent de la démyélinisation déterminent une augmentation de la

constante de temps membranaire passive (Brismar, 1981; Bostock et al., 1983). Cependant, dans

les faits, la chronaxie est principalement dépendante des courants sodiques persistants qui

régulent le potentiel membranaire de repos (Bostock et Rothwell, 1997). La réduction des

courants sodiques nodaux par « dilution » membranaire des canaux sodiques liée à la

démyélinisation ainsi que la diminution du nombre de canaux sodiques fonctionnels au niveau du

nœud de Ranvier (Kiernan et al., 2005) pourraient rendre compte de la diminution de la chronaxie

dans les PRNC et les neuropathies AntiMAG.

L’augmentation de l’indice SRC suggèrerait une atteinte concomitante des propriétés

internodales au cours des PRNC et des neuropathies AntiMAG, ce qui apparaît logique compte

tenu de la nature démyélinisante de ces neuropathies.

Les deux pathologies présentent néanmoins quelques divergences. On note au cours des

neuropathies AntiMAG une tendance à l’augmentation de la durée de la PRAmin non retrouvée

dans les PRNC. L’allongement de la PRAmin concomitante d’une réduction du pourcentage de

réfractorité et de la chronaxie semblent a priori contradictoires. Ceci pourrait seulement traduire

la co-existence de fibres en état de dépolarisation et d’autres en état d’hyperpolarisation au sein

du segment de tronc nerveux exploré, comme cela a été déjà suggéré pour les nerfs moteurs

affectés de patients MMN (Kaji, 2003; Priori et al., 2005).

Concernant l’indice SRC, qui est modifié pour les deux durées de choc dans les PRNC, on

constate que seul l’indice SRC estimé pour une durée de stimulation de 1.0 ms diffère de celui

des témoins au cours des neuropathies AntiMAG. Cela suggère que l’atteinte internodale affecte

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tous les types de fibres myélinisées dans les PRNC, mais seulement une fraction d’entre elles

dans les neuropathies AntiMAG.

Il n’existe pas, à notre connaissance d’étude, ayant observé les modifications fonctionnelles de

l’excitabilité axonale et des propriétés membranaires induites par la neuropathie AntiMAG.

Toutefois, la neuropathie AntiMAG étant l’archétype même d’une atteinte démyélinisante distale,

il est parfaitement légitime d’obtenir de franches anomalies d’excitabilité neuromusculaire dans

le segment que nous avons exploré, distal des membres supérieurs.

Il est intéressant de constater que les formes chroniques de polyradiculonévrite présentent des

anomalies fonctionnelles de l’excitabilité axonale alors que les formes aiguës ne semblent pas se

distinguer des témoins sains. Certes une partie des divergences entre les propriétés d’excitabilité

des PRNC et des SGB pourrait être expliquée par le fait que les patients PRNC recrutés pour

cette étude forment un groupe très homogène (notamment en terme de degré de perte axonale)

alors que les formes aiguës ont une présentation clinique et électrophysiologique beaucoup plus

hétérogène. Toutefois, des études antérieures ont déjà observé un possible raccourcissement de

chronaxie chez les PRNC et non dans le SGB (Cappelen-Smith et al., 2000, 2001, 2002b;

Kuwabara et al., 2002). A nouveau, la nature du territoire anatomique exploré pourrait entrer en

ligne de compte. Une autre différence entre ces deux formes est l’existence de dysfonction, voire

de dégénérescence axonale à terme dans les formes chroniques, contrairement à la majorité des

formes aiguës.

Les présents travaux mettent en évidence une quasi-normalité des propriétés d’excitabilité

neuromusculaire à l’état basal au cours de la MMN. Une seule exception, le pourcentage de

réfractorité à 2 ms est inférieur à celui des témoins. Ces données laisseraient suggérer un état

d’hyperpolarisation membranaire dans la MMN, déjà observé par Kiernan et al. (2002) et Priori

et al. (2002). Cependant, les autres mesures réalisées au cours de notre évaluation ne permettent

pas d’étayer cette hypothèse, puisque tant le pourcentage de supernormalité que les valeurs de

rhéobase sont identiques à celles des témoins. Il paraît difficile de suggérer l’implication des

canaux sodiques ou une altération des courants sodiques persistants, puisque les durées de

périodes réfractaires et les valeurs de chronaxie et rhéobase sont similaires à celles des témoins.

D’une manière générale, rappelons que l’évaluation chez les patients MMN a été conduite en

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195

dehors des territoires de bloc. Il est fréquent d’obtenir une normalité de l’examen dans ces zones

(Capellen-Smith et al., 2001, 2002a). Nos travaux tendraient à confirmer ces résultats.

Il semble que les patients souffrant de neuropathie diabétique ne présentent pas, au moment de

l’évaluation, d’anomalies de l’excitabilité neuromusculaire. Ces données confirment, en partie,

les résultats de l’étude 3, où 75 % des patients présentaient un cycle d’excitabilité

neuromusculaire rigoureusement dans les limites normales. Cependant ces résultats sont à

considérer avec beaucoup de précautions. Les études rapportées dans la littérature sont

divergentes (cf § 3.1.2, p183). Le diabète est une pathologie aux répercussions multiples et

hétérogènes. Les mécanismes impliqués dans le dysfonctionnement des nerfs périphériques au

cours de la neuropathie diabétique demeurent, à ce jour, encore mal expliqués. Des facteurs

métaboliques, un mauvais contrôle de la glycémie et une surcharge en sucres sont susceptibles de

générer des dysfonctionnements de l’activité des pompes Na+/K+ ATPase et donc d’altérer les

propriétés d’excitabilité nerveuse périphérique (Kitano et al., 2004; Krishnan et Kiernan, 2005;

Misawa et al., 2005). Toutefois ces mécanismes sont transitoires et réversibles sous

insulinothérapie (Kitano et al., 2004). Les résultats sont fonction de l’équilibre glycémique du

patient au moment de l’évaluation. La neuropathie diabétique est donc clairement une pathologie

à même de présenter une très grande variabilité. Compte tenu de cette importante diversité

d’expression des tableaux cliniques et électrophysiologiques, il aurait fallu recruter un nombre

beaucoup plus conséquent de patients de manière à augmenter la puissance des analyses

statistiques. A l’avenir il serait aussi recommandé d’associer une approche électrophysiologique

avec une étude métabolique précise.

Les patients atteints de SLA présentent des propriétés comparables aux valeurs normales dans

cette étude. En observant en détail les données des patients, les valeurs de PRAmin et de

PRAmax sont semblables à celles des témoins. On note une valeur moyenne de PRR légèrement

inférieure à celle témoins, mais l’importance de la variabilité des données empêche toute

significativité des résultats. Les valeurs de supernormalité sont rigoureusement identiques à celles

des témoins (142 ± 20 % versus 142 ± 25 %, respectivement). Une étude a très récemment mis en

évidence une majoration de la supernormalité au cours de la SLA (Vucic et Kiernan, 2006),

interprétée comme un état d’hyperpolarisation membranaire. Ces modifications pourraient aussi

être imputables à des dysfonctions ioniques, exprimées par une réduction de la conductance

potassique (Bostock et al., 1995). L’existence d’une relation entre les dysfonctionnements des

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canaux ioniques et les phénomènes de fasciculation a également été suggérée. Par ailleurs, les

valeurs de chronaxie et de rhéobase sont identiques à celles des sujets témoins. Deux études

avaient auparavant constaté des résultats similaires (Mogyoros et al., 1998; Vucic et Kiernan,

2006). Enfin, notre protocole ne nous permettait pas d’observer les modifications induites par des

courants hyperpolarisant ou dépolarisant de longue durée. Néanmoins, il semblerait que les

patients atteints de SLA présentent une meilleure adaptation que les témoins à l’application de

tels courants (Nakata et al., 2006). Dans notre série de patients présentant une SLA, nous

concluons à une stricte normalité des paramètres d’excitabilité nerveuse motrice. Toutefois,

l’effectif de patients étudiés ici reste limité, et l’enregistrement d’un plus grand nombre de

patients aurait peut-être permis de mettre en évidence certaines anomalies. De plus, les

modifications d’excitabilité périphérique pourraient être variables dans le temps en fonction de

l’évolution de la maladie, à l’instar de ce qui a été montré sur le plan de l’excitabilité corticale

motrice (Mills, 2003).

L’originalité de ce travail était d’évaluer un grand nombre de patients souffrant de

pathologies neuromusculaires clairement étiquetées. Nous avons retrouvé les

anomalies les plus marquées chez les patients présentant une atteinte démyélinisante

distale des nerfs. Ceci s’explique d’un point de vue méthodologique, puisque les

techniques utilisées permettent d’observer les altérations de l’excitabilité axonale et

du potentiel de membrane seulement localisées au site de stimulation, qui dans notre

cas correspondait à un territoire moteur distal du membre supérieur.

3.3. Effets d’un traitement par IgIV sur l’excitabilité neuromusculaire dans les

neuropathies motrices multifocales avec bloc de conduction et les polyradiculonévrites

chroniques.

Les perfusions d’IgIV peuvent entraîner une amélioration rapide de l’état clinique dans certains

cas de neuropathies démyélinisantes. Compte tenu de la rapidité des effets, les mécanismes

d’action mis en jeu ne sont pas compatibles avec des processus de remyélinisation ou de repousse

axonale. C’est pourquoi, l’implication de changements fonctionnels de l’excitabilité axonale a été

envisagée. Toutefois, de telles modifications ne pouvant pas être décelées par l’étude

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197

traditionnelle des vitesses de conduction nerveuse, nous avons appliqué un ensemble de

techniques électrophysiologiques spécifiquement sensibles aux modifications de l’excitabilité

axonale et des propriétés membranaires.

Les effets d’un traitement par IgIV sur les modifications de l’excitabilité axonale ont été

appréciés chez 11 patients présentant une MMN et 11 patients souffrant de PRNC et également

chez quatre patients ne présentant pas d’atteinte neurologique des nerfs périphériques moteurs,

mais dont la pathologie justifiait la prescription d’IgIV.

Cette étude a démontré qu’une cure d’IgIV dispensée sur cinq jours induisait des changements

fonctionnels rapides de l’excitabilité axonale et des propriétés membranaires chez les patients

souffrant de MMN et non chez les patients atteints de PRNC ou les patients « contrôles ». Il est

intéressant de rappeler qu’initialement les patients MMN ne présentent que très peu d’altérations

de l’excitabilité neuromusculaire par rapport aux sujets contrôles sains (étude 6), voire même

aucune atteinte (Cappelen-Smith et al., 2001, 2002a).

Les modifications de l’excitabilité axonale enregistrées chez les MMN sont traduites par une

réduction de la durée de la PRAmin associée à un allongement de la PRR, ainsi qu’une

augmentation du pourcentage de réfractorité sans changement du pourcentage de supernormalité.

Par ailleurs, les intensités seuils nécessaires à l’obtention de PAC de 10 et 90 % de Mmax restant

identiques, l’indice SRC demeure inchangé. Enfin, le traitement a induit une réduction de

chronaxie associée à une augmentation de rhéobase. L’ensemble de ces adaptations témoigne du

caractère « plastique » des modifications fonctionnelles affectant les nerfs moteurs dans cette

pathologie (Priori et al., 2005). La PRAmin est réduite, alors que la PRR et le pourcentage de

réfractorité sont augmentés. Certes ces trois paramètres sont évalués au moyen de techniques

différentes; double collision ou double choc sous-maximal, cependant les évolutions sont

contradictoires. Alors que les changements de PRAmin témoignent d’une meilleure excitabilité,

les altérations concomittentes de PRR et de réfractorité reflètent au contraire une réduction de

l’excitabilité. Cela laisserait supposer que les mécanismes physiologiques impliqués ne seraient

pas rigoureusement identiques entre la PRA d’une part et la PRR et le pourcentage de réfractorité

d’autre part. Une hypothèse plus probable serait l’alternance de zones de dépolarisation et

d’hyperpolarisation sur différents axones moteurs ou différents segments d’un même tronc

nerveux (Kaji, 2003; Priori et al., 2005). Ce phénomène pourrait être expliqué par l’hyperactivité

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des pompes Na+/K+ dans les zones périlésionnelles, secondaire à l’augmentation des courants

sodiques persistants dans les zones lésionnelles.

L’implication de phénomènes ioniques propres à chaque paramètre du cycle d’excitabilité a déjà

été discuté précédemment (§1.1, p171). Dans le cas présent, les altérations simultanées de PRR et

du pourcentage de réfractorité sans modification du pourcentage de supernormalité permettent

d’exclure toute implication de changements fonctionnels des canaux potassiques rapides

paranodaux ou d’un phénomène de dépolarisation membranaire (Kiernan et Bostock, 2000). Ces

modifications sont probablement imputables à des changements survenant au niveau des canaux

sodiques, par amélioration de la conductance sodique (Kitano et al., 2004). Une redistribution des

canaux sodiques ou encore une réduction de la concentration intra-axonale de sodium pourrait

être à l’origine de telles modifications. Les adaptations de conductance sodique peuvent être

également liées à des changements survenant dans le micro-environnement axonal.

Les IgIV induisent également des perturbations des propriétés de la courbe intensité / durée. La

chronaxie et la rhéobase évoluent conjointement, conformément à ce qui a été précédement décrit

chez le sujet sain, dans des conditions physiologiques normales (Mogyoros et al., 1996). Deux

mécanismes principaux peuvent être responsables de modifications des paramètres de chronaxie

et rhéobase. Il s’agit soit d’une altération des courants sodiques persistants (pour la chronaxie et

la rhéobase), soit d’une modification du potentiel de membrane (pour la rhéobase uniquement)

(Mogyoros et al., 1996). Les présents résultats mettent en évidence une réduction de la chronaxie

et une augmentation de la rhéobase. Les pourcentages d’évolution de ces deux indices sont

corrélés. En conséquence, le traitement induit à la fois une réduction des courants sodiques

persistants et une hyperpolarisation membranaire (Kitano et al., 2004). Mais l’étude réalisée ne

nous permet pas de quantifier plus précisément l’implication de chacun de ces mécanismes.

Enfin, à partir de la courbe stimulus / réponse, seul l’indice SRC a été étudié. Ce dernier reste

inchangé après le traitement. Tandis que les évolutions des intensités seuil i10 et i90 et l’indice

SRC reflètent les propriétés internodales, l’étude de l’i50 aurait permis d’observer les

modifications des entrées nodales de sodium. L’absence de modifications de l’indice SRC après

le traitement permet de conclure que les IgIV n’induisent pas de modifications des propriétés

internodales. En revanche, nos résultats ne nous permettent pas de nous prononcer sur les

modifications des entrées nodales de sodium.

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L’intérêt pour l’étude des propriétés d’excitabilité neuromusculaire au moyen de nouvelles

techniques électrophysiologiques est croissant. On recense une dizaine de travaux concernant les

principales neuropathies dysimmunitaires (PRNC et PRNA, AMAN, ou encore MMN). En

revanche, un nombre très restreint d’études a observé les modifications électrophysiologiques à

court terme d’un traitement par IgIV et les résultats sont discordants selon les équipes (Kiernan et

al., 2002; Priori et al., 2002). Dans notre étude nous avons démontré, immédiatement après le

traitement, d’importantes modifications de l’excitabilité axonale et des propriétés membranaires.

Le traitement par IgIV génère des effets à court terme dans les MMN mais pas dans les PRNC.

Cette observation pourrait refléter des différences similaires dans la rapidité de la récupération

clinique ou l’influence de différences dans l’importance des répercussions fonctionnelles de ces

pathologies au niveau particulier du site de stimulation. En effet, les résultats de notre étude

concernent des territoires non affectés par les blocs de conduction en cas de MMN, et qui sont

donc susceptibles de présenter des propriétés d’excitabilité normales initialement (Cappelen-

Smith et al., 2001, 2002a), comme le montre également notre étude 6. Toutes les modifications

induites par les IgIV (à l’exception de la PRAmin) témoignent d’une réduction de l’excitabilité

des zones non atteintes par les blocs de conduction. Les IgIV auraient tendance à améliorer

l’excitabilité sur les territoires de bloc et, parallèlement, diminuer l’excitabilité en dehors des

zones de blocs. En résumé, les fibres deviendraient moins excitables dans les secteurs non atteints

par la pathologie. Ce qui pourrait laisser supposer l’existence de mécanismes compensateurs,

faisant présager l’existence d’une meilleure répartition des influx sodiques le long du nerf.

Une autre hypothèse serait que l’action des IgIV dans ce domaine pourrait être liée au

rétablissement de l’imperméabilité de la barrière sang-nerf, modifiant les gradients de

concentration ionique (notamment potassique) au niveau endoneural (Kaji, 2003). D’autres effets

potentiels des IgIV passent par une amélioration des conductances sodiques, par exemple liée aux

modifications du pH dans le microenvironnement axonal (l’acidose diminuant le nombre des

canaux sodiques, l’alcalose augmentant leur nombre). Cependant, ces différentes hypothèses

physiopathologiques restent à explorer.

L’influence des traitements sur les propriétés fonctionnelles de l’excitabilité axonale pourrait, en

partie, expliquer certains résultats discordants. Nos résultats montrent en particulier la spécificité

des effets du traitement par IgIV sur l’excitabilité axonale au cours des MMN.

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En conclusion, les IgIV induisent un effet à court terme dans les MMN en rendant les

axones moteurs moins excitables. L’action des IgIV pouvant concourir à réduire les

concentrations intra-axonales d’ions sodium, un effet neuroprotecteur, bénéfique à

long terme, est envisageable. Ceci pourrait conforter l’intérêt d’une prescription

régulière de cures d’IgIV dans la prise en charge thérapeutique des MMN, comme le

suggère de récentes données cliniques (Vucic et al., 2004).

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201

II. Evaluation électrophysiologique de la fatigue à

l’effort

La fatigabilité a été l’objet de nombreuses recherches en physiologie de l’exercice, mais les

applications au domaine clinique sont plus ponctuelles. Notre discussion s’attachera en premier

lieu à présenter les implications physiologiques de la fatigue chez le sujet sain, puis nous

discuterons en détail les conséquences spécifiques pour chacune des deux pathologies. Enfin une

synthèse sera destinée à comparer les effets propres à chaque population.

1. Evaluation de la fatigabilité chez le sujet sain

1.1. Effets de la fatigue sur le système nerveux central

L’effort réalisé par les 14 sujets témoins a démontré l’existence d’une sévère altération des

propriétés et de l’excitabilité corticales, traduite par un effondrement des réponses à la

stimulation corticale, aussi bien pour les paradigmes de stimulation simple que double. La

réduction drastique de l’amplitude des PEM évoqués à I0 et I0+20% est due à une réduction de

l’excitabilité du cortex moteur (Maruyama et al., 2006). Ces modifications peuvent traduire une

altération de l’excitabilité des cellules pyramidales. Cette réduction majeure de l’activité corticale

implique des modifications des propriétés membranaires des cellules et probablement

dépendantes des canaux ioniques, en particulier sodiques (Awiszus, 2003). La fatigue pourrait

donc être imputable à une altération des propriétés membranaires, et plus particulièrement de la

capacité de la membrane à retrouver un niveau d’excitabilité normal après un effort fatigant

(Liepert et al., 2005). On peut aussi évoquer une atteinte post-synaptique des neurones corticaux

ainsi qu’une déplétion en neurotransmetteurs (Brasil-Neto et al., 1993, 1994). Enfin, une dernière

explication pourrait être des perturbations de l’inhibition ou de la facilitation synaptique (Taylor

et Gandevia, 2001; Lenz et Nielsen, 2002).

Les valeurs brutes des amplitudes de PEM enregistrées dans les conditions d’IIC et de FIC sont

aussi très franchement altérées. Néanmoins, il importe de comparer l’évolution des amplitudes

des réponses à la stimulation simple à I0 et à la stimulation double en condition inhibitrice ou

facilitatrice. Ainsi, en observant l’évolution des pourcentages d’inhibition et de facilitation, il

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apparaît que la facilitation reste identique (292.65 ± 131.70 % versus 247.60 ± 138.05%). Il

semblerait donc que les circuits glutamatergiques soient préservés. Par contre, le pourcentage

d’inhibition est franchement altéré. Initialement conforme aux valeurs normatives du laboratoire

(59.98 ± 14.17 %) on observe un effondrement de l’inhibition intra-corticale après l’exercice (-

6.22 ± 56.53 %). Ces derniers résultats traduisent une atteinte des circuits gabaergiques sous

l’effet de la fatigue (Maruyama et al., 2006). Ces éléments témoignent d’une réduction de

l’excitabilité corticale motrice dont l’origine n’est pas encore clairement définie. Toutefois, ces

derniers résultats permettent de confirmer l’implication de mécanismes purement intra-corticaux

indépendamment des mécanismes spinaux et périphériques.

La mesure de l’amplitude des PEM permet d’évaluer l’implication de mécanismes cortico-

spinaux au cours de la fatigue. Un nombre relativement important de travaux a été mené. Nos

résultats sont concordants avec les données de la littérature. L’importance de la diminution

d’amplitude varie selon les études, selon l’intensité et la durée de l’exercice (Zidjewind et al.,

2000). En revanche, l’évaluation de l’excitabilité corticale par technique de double choc est

d’introduction plus récente. On recense seulement peu d’études ayant observé l’effet de la fatigue

sur les phénomènes d’IIC et de FIC, parmi lesquelles deux ont été réalisées cette année

(Maruyama et al., 2006; McDonnell et Ridding, 2006). Bien que les protocoles soient très

différents et les conclusions variables, il est important de mentionner ces études. Tergau et al.

(2000) ont noté une réduction de l’amplitude des PEM associée à une diminution de la FIC après

un effort complexe réalisé jusqu’à épuisement. Il a par ailleurs été montré que la réalisation d’une

tâche sensori-motrice complexe induisait une franche réduction de l’amplitude des PEM, sans

modifications de l’IIC ni de la FIC. L’excitabilité spinale demeurait également intacte

(McDonnell et Ridding, 2006). Il paraît effectivement difficile de comparer ces données à nos

résultats, compte tenu des grandes différences dans les types d’effort proposés. En revanche,

l’étude conduite par Maruyama et al. (2006) doit être considérée avec attention. L’objectif de

cette étude était d’observer les modifications des pourcentages d’inhibition et de facilitation

générées par des contractions intermittentes du muscle premier interosseux, maintenues pendant

2 min à 50 % du niveau de force maximale. Deux tests on été réalisés. Dans le premier cas,

l’amplitude des PEM utilisée pour déterminer l’IIC et la FIC est plus faible après l’exercice. Une

diminution des PEM, une baisse du pourcentage d’inhibition et une augmentation du pourcentage

de facilitation sont constatées. Lors de la seconde série d’enregistrement, les doubles stimulations

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étaient évoquées avec des PEM d’amplitudes similaires avant et après l’effort. On comprend

implicitement que l’intensité de stimulation requise était plus élevée après l’exercice. Dans cette

nouvelle configuration, seules la réduction de l’amplitude des PEM et la chute transitoire du

pourcentage d’inhibition sont retrouvées.

L’exercice proposé dans notre étude n’a pas entraîné de modifications de l’excitabilité spinale

chez les sujets témoins. Les données rapportées dans la littérature sont très variables. Une

réduction (Kato et al., 2003) ou une absence de modification (Brasil-Neto et al., 1993) de

l’amplitude du réflexe H ont été rapportées. Cependant, une importante variabilité inter-

individuelle de l’effet de la fatigue sur le réflexe H a précédemment été observée chez un groupe

très homogène de sujets sains (Tanino et al., 2003). Des facteurs de variabilité dépendent du

positionnement du segment de membre exploré et de son état de relâchement pendant la

stimulation (Mark et al., 1968; Burke et al., 1983) mais aussi des mouvements du reste du corps

(Hugon, 1973; Zehr et Stein, 1999).

Ces résultats confirment l’existence de modifications fonctionnelles d’activité du système

nerveux central après la réalisation d’un effort isométrique sous maximal maintenu pendant 45 s.

L’altération des PEM aux paradigmes de double choc sans modification de l’excitabilité spinale

permet de conclure que les altérations impliquent des phénomènes purement intra-encéphaliques.

1.2. Effets de la fatigue sur le système neuromusculaire périphérique

Les modifications de l’excitabilité nerveuse périphérique se traduisent par une tendance à la

diminution du pourcentage de réfractorité associée à une élévation des intensités seuils

nécessaires à l’obtention de 70 % de Mmax pour les deux durées de stimulation les plus élevées.

Cette augmentation de l’intensité seuil nécessaire à la production d’un PAC cible traduit une

hypoexcitabilité de l’axone induite par l’effort. La réduction du pourcentage de réfractorité

associée confirme un état d’hyperpolarisation axonale due à une importante activation des

pompes Na+/K+ ATPase (Bostock et Grafe, 1985). Ce phénomène d’hyperpolarisation

membranaire a initialement été observé suite à des contractions électriquement induites (Gasser,

1935).

Trois études ont préalablement appréhendé les effets de l’activité volontaire sur l’excitabilité

axonale et du potentiel membranaire du nerf moteur périphérique (Vagg et al., 1998; Cappelen-

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204

Smith et al., 2000; Kuwabara et al., 2002). Un effort très bref est suffisant pour générer des

perturbations de l’excitabilité nerveuse périphérique (Vagg et al., 1998). Les trois études

antérieures ont mis en évidence une augmentation du pourcentage de supernormalité associée à

une élévation des intensités seuils nécessaires à l’obtention d’un PAC cible pour des durées de

stimulation de 0.1 et 1.0 ms. L’augmentation de la supernormalité ou la réduction du pourcentage

de réfractorité reflète un état d’hyperpolarisation membranaire. Les présentes données

corroborent les résultats obtenus au cours des précédentes recherches (Vagg et al., 1998;

Cappelen-Smith et al., 2000; Kuwabara et al., 2002). Cependant les paramètres modifiés

(pourcentage de réfractorité ou supernormalité) ou l’importance des modifications sont variables

selon les études.

En effet, plusieurs facteurs sont susceptibles d’influencer les modifications de l’excitabilité

nerveuse périphérique:

- les effets d’une contraction volontaire dépendent du nerf exploré. On obtiendra aussi des

modifications variables selon que l’évaluation est pratiquée sur un nerf moteur ou sensitif

(Kuwabara et al., 2002). De plus, pour une même catégorie de nerf, les modifications sont

également variables. Par exemple, des divergences ont déjà été observées entre membre supérieur

et membre inférieur, car les fréquences de décharge des unités motrices ne sont pas identiques

(Bellemare et al., 1983). A titre illustratif, l’élévation de l’intensité seuil (I1.0) du nerf médian était

de 40 ± 2 % et 37 ± 6 % pour les études de Cappelen-Smith et al. (2000) et Kuwabara et al.

(2002), respectivement. Des modifications plus faibles ont été observées pour les nerfs péronier

(18 ± 4%, Kuwabara et al., 2002) et cubital (12 ± 19%, notre étude).

Parallèlement, on observe une augmentation de l’intensité seuil de Mmax, alors que la valeur

même de Mmax demeure presque inchangée. Ces nouveaux résultats confirment les conclusions

précédemment apportées et soulignent l’existence d’une hypoexcitabilité induite par l’activité.

- les changements d’intensité seuil sont aussi fonction de la durée de stimulation

appliquée. Ainsi, les modifications les plus importantes sont retrouvées pour les durées de

stimulation les plus importantes (Cappelen-Smith et al., 2000; Kuwabara et al., 2002).

L’utilisation d’une durée de stimulation plus longue étant plus fiable (Inglis et al., 1998), elle

devra à l’avenir être privilégiée. Les modifications enregistrées au cours de notre étude sont

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parfaitement concordantes puisque seules les durées de 0.5 et 1.0 ms nécessitent une élévation de

l’intensité seuil.

- la durée et l’intensité de l’effort doivent également être prises en considération (Vagg et

al., 1998). A ce propos, notre étude présente l’important avantage d’évaluer les modifications de

l’excitabilité nerveuse induites par un effort standardisé (en terme de durée et d’intensité), tandis

que pour les trois protocoles précédents, la contraction volontaire développée par les sujets était

exercée contre une résistance appliquée par l’expérimentateur (Vagg et al., 1998; Cappelen-Smith

et al., 2000; Kuwabara et al., 2002).

Conjointement aux altérations des systèmes nerveux central et périphérique, l’exercice a généré

des perturbations des propriétés musculaires. Elles sont traduites par un allongement de la durée

du pic négatif de la réponse Mmax sans modification de la surface et l’amplitude du PAC. Cet

augmentation de la durée peut traduire un défaut de recrutement de certaines unités motrices mais

également des désordres ioniques perturbant la propagation des potentiels d’action (Moritani et

al., 1985; Dimitrova et Dimitrov, 2003). Ces résultats corroborent les éléments précédement

exposés, relatifs à une hypoexcitabilité axonale (exprimée par une élévation des intensités seuils

de Mmax et 70 % de Mmax pour les durées de stimulation les plus élevées).

Un ralentissement de la vitesse de conduction des fibres musculaires est généralement associé

aux modifications nerveuses péalablement décrites (Moritani et al., 1985; Dimitrova et Dimitrov,

2003). Pourtant cette dernière modification n’est pas retrouvée au cours de notre analyse. Certes

les valeurs moyennes de vitesse de conduction sont plus faibles après l’exercice (2.97 ± 0.36 m/s

versus 3.24 ± 0.40 m/s initialement). Cependant ces distributions de vitesses ne diffèrent pas

statistiquement entre elles.

On observe également d’importantes modifications de l’activité myoélectrique au cours des

MVC, sans altération de la composante mécanique, puisque le niveau de force maximal

développé reste stable au cours des deux protocoles. De plus, rappelons que les valeurs de MVC

moyennes sont identiques pour les deux séances de test, témoignant d’une bonne répétabilité des

données et de la fiabilité du capteur de force enregistrant les paramètres mécaniques. On retrouve

au cours des deux protocoles une diminution de la RMS moyenne associée à une augmentation de

la MPF. Par contre, la vitesse de conduction des fibres musculaires demeure inchangée.

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206

Certes les deux configurations d’enregistrement fournissent des valeurs différentes expliquées par

la spécificité de chaque type de recueil. Alors que l’enregistrement monopolaire donne une vue

beaucoup plus générale et moins sélective (Ollivier et al., 2005), le système Laplacien réhausse

les hautes fréquences et ne permet la détection que des unités motrices les plus proches. On

constate néanmoins une certaine homogénéité des modifications.

La diminution de l’amplitude du signal EMG manifestée par des valeurs de RMS moyennes plus

faibles après l’exercice pourrait traduire un défaut de recrutement de certains pools de fibres avec

la fatigue (Esposito et al., 1998). Par ailleurs, la MPF est corrélée au niveau de recrutement des

fibres musculaires (Broman et al., 1985; Gerdle et al., 1990). La plupart du temps, l’étude de

l’activité myoélectrique au cours des MVC, comparées avant / après fatigue est restreinte à

l’analyse temporelle. Les études spectrales et quand la configuration le permet, de propagation

sont plus rares. Notons qu’une augmentation des valeurs de MPF à MVC a déjà été

préalablement observée (Guével et al., 2000). Cependant les mécanismes d’action demeurent, à

ce jour, encore inconnus.

Les 14 sujets témoins ont pu maintenir le niveau de force exigé pendant les 45 s d’effort. Cette

tâche s’accompagne d’une importante altération de l’activité myoélectrique manifestée par une

chute des valeurs de RMS et MPF associée à une diminution des vitesses de conduction. En

configuration monopolaire, l’importante chute de MPF est retrouvée, mais les valeurs de RMS

restent stables.

Les évolutions de RMS pendant l’effort dépendent de la configuration d’enregistrement.

L’interprétation de ces données semble délicate car les deux configurations ne mesurent pas la

même chose. Les volumes explorés ne sont pas identiques. On pourrait supposer la théorie

suivante: en début d’effort, temps qu’il existe des unités motrices non fatiguées, elles pourraient

être recrutées afin de compenser la déficience de certaines fibres. Puis, après un certain temps

d’effort, toutes les unités motrices étant recrutées, la seule possibilité pour maintenir le niveau de

force requis est d’optimiser la stratégie de recrutement, ce qui n’induit pas nécessairement une

majoration de la RMS. D’autant plus, qu’en augmentant la sommation, on renforce le risque

d’avoir des sommations en opposition de phase. Les différentes évolutions en Laplacien et

monopolaire pourraient alors être expliquées par une sensibilité différente aux modifications de

stratégie de recrutement des unités motrices pour conserver une force constante.

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207

On pourrait aussi expliquer la chute de RMS en mode Laplacien en se référant au principe

d’enregistrement des électrodes à haute résolution spatiale. En effet, les électrodes Laplaciennes

détectent préférentiellement les unités motrice les plus proches, soit des unités motrices de type

rapide, qui ont une amplitude plus grande (aux dépens des unités motrices les plus lentes). Il se

pourrait qu’avec l’apparition de la fatigue, les unités motrices les plus fatiguées soient

dérecrutées, ce qui induirait cette diminution de RMS. Au contraire, la configuration monopolaire

donne une vue plus globale et large de l’activité myoélectrique, mais elle ne permettrait pas

d’observer ce dérecrutement.

Le ralentissement des vitesses de propagation des fibres musculaires pendant l’effort a été mis en

évidence au cours de plusieurs études (Merletti et al., 1990; Merletti et Roy, 1996; Gerdle et al.,

2000). Il est intéressant de comparer les évolutions des paramètres spectraux et de propagation.

Des études plus anciennes avaient obtenu des chutes de MPF et de vitesse comparables. En

revanche, il semble maintenant établi que la MPF soit davantage affectée que la vitesse de

conduction (Arendt-Nielsen et al., 1984; Merletti et al., 1990, 1996). Des résultats similaires sont

constatés au cours de cette étude (-29.31 ± 8.50 % pour la MPF versus -20.46 ± 12.53 % pour la

vitesse de conduction, Test de Wilcoxon, p=0.0148). L’analyse spectrale reflète le comportement

des PAUM détectés et de leur vitesse de conduction respective. Les évolutions de MPF et de

vitesse de conduction sont, en partie, liées à une diminution du pH et à l’augmentation de

métabolites produits au cours de l’exercice, notamment l’accumulation de lactate (Brody et al.,

1991). Toutefois, la réduction proportionnellement plus importante de la MPF laisse supposer

l’implication d’autres facteurs, encore inconnus. Une augmentation de la dépolarisation a été

évoquée par Dimitrova (1973), Gydikov et al. (1976) mais ces éléments restent à confirmer.

En conclusion, une contraction sous-maximale de l’ADM maintenue 45 s à 60 % du niveau

de force s’accompagne d’une importante fatigue, manifestée pendant l’effort par

une altération de l’activité myoélectrique, en particulier, on observe une

compression du spectre de puissance vers les basses fréquences et aussi un

ralentissement de la vitesse de propagation. Les modifications de ces deux

paramètres sont sans doute liées, et imputables en partie à une acidification du

milieu cellulaire ou à une accumulation de métabolites du fait de la contraction. A

la fin de l’effort, la fatigue se manifeste principalement par une franche altération

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de la commande corticale, relevant d’une implication de mécanismes purement

intra-corticaux alors que les boucles de régulation spinale semblent épargnées. A

cette importante fatigue centrale est associée une hypoexcitabilité nerveuse

périphérique associée à une hyperpolarisation membranaire axonale.

2. Evaluation de la fatigabilité au cours de la SEP

L’effort de 45 s n’a induit que très peu de modifications chez le groupe de 22 patients atteints de

SEP. On constate après l’effort, une diminution de l’amplitude des PEM uniquement dans les

conditions de stimulation I0+20% associée à une baisse de la valeur brute de FIC, mais les

pourcentages de facilitation et d’inhibition restent inchangés. On note aussi simplement une

tendance à l’augmentation de l’amplitude de la réponse Mmax recueillie sur le grand palmaire.

Par ailleurs, l’effort n’a induit aucune perturbation de l’excitabilité nerveuse périphérique. Enfin,

aucune modification des propriétés contractiles n’a été observée, que ce soit avec un mode de

recueil Laplacien ou monopolaire.

Ces éléments démontrent l’existence d’une altération du système nerveux central, concernant les

motoneurones corticaux, probablement lié à des modifications d’excitabilité membranaire,

comme nous l’avons évoqué précédemment (§1.1, p201). Toutefois, l’absence de perturbation

des pourcentages d’inhibition et de facilitation après l’exercice permet d’écarter toute implication

des interneurones et des circuits de régulation tant gabaergique que glutamaergique dans

l’émergence de la fatigue à l’effort au cours de la SEP.

La diminution de l’excitabilité cortico-spinale dans la fatigabilité de la SEP est un mécanisme

reconnu, quelle que soit la tâche proposée et le groupe musculaire sollicité (Liepert et al., 1996;

Sheean et al., 1997; Petajan et White, 2000). Cette fatigue centrale dans la SEP est due à une

altération de la commande centrale, localisée au niveau du cortex moteur (Sheean et al., 1997).

L’absence de modification des facteurs périphériques a préalablement été observée au cours de

protocoles de fatigue concernant d’autres groupes musculaires des membres supérieurs (deRuiter

et al., 2001).

Pendant l’effort, le niveau de force reste stable. Par contre, l’activité myoélectrique est

franchement altérée. On enregistre des chutes de RMS et de MPF associées à un ralentissement

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des vitesses de conduction en mode Laplacien. En recueil monopolaire, seule la chute de MPF est

retrouvée. Ces résultats confirment les conclusions et hypothèses avancées quant à la spécificité

de chaque technique d’enregistrement. La chute de MPF est à nouveau proportionnellement plus

élevée que la diminution de vitesse.

Il est intéressant d’observer que l’activité myoélectrique est uniquement atteinte pendant l’effort

volontaire, alors que ni les secousses électriquement évoquées, ni les brèves contractions

maximales volontaires ne sont affectées. On pourrait supposer que les altérations survenant

pendant l’effort soient liées aux changements « environnementaux »; acidification du pH,

accumulation de métabolites…

En conclusion, la réalisation d’un effort fatigant génère une altération de l’amplitude des

PEM au cours de la SEP, alors que l’excitabilité corticale par technique de double

choc ne semble pas perturbée. Aucune altération des propriétés d’excitabilité

nerveuse périphérique n’a été constatée. Par contre on enregistre pendant l’effort

une importante chute de MPF associée ou non, selon le protocole d’enregistrement, à

une diminution de la RMS. Enfin une réduction de la vitesse de conduction des

fibres musculaires est aussi rapportée. Il est intéressant d’observer que les

modifications post-effort diffèrent de celles des témoins, tandis qu’au cours de

l’exercice, on observe des changements similaires. Ces éléments seront rediscutés au

cours de la synthèse (§ 4, p212).

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3. Evaluation de la fatigabilité dans la dystrophie myotonique de Steinert

A l’issue de l’effort, très peu d’indices sont modifiés. L’ensemble des paramètres étudiés au

niveau cortical demeure inchangé, suggérant l’absence de modifications de la commande

corticale après exercice.

Parmi les propriétés d’excitabilité nerveuse périphérique, on observe après l’effort une réduction

des pourcentages de réfractorité et de supernormalité, sans modification des seuils d’excitabilité,

puisque les propriétés de la courbe intensité / durée restent identiques. Après l’effort, nous avons

également noté une tendance à l’augmentation de la vitesse de conduction des fibres musculaires

au cours des MVC.

L’étude 4 a démontré l’existence d’importantes anomalies de l’excitabilité neuromusculaire en

terme de dépolarisation membranaire dans la maladie de Steinert. La diminution de la

conductance des ions chlore à travers la membrane des fibres musculaires, la réduction en ClC-1

de la membrane des fibres musculaires et les courants chlore hyperpolarisants, pourraient

conduire à un état prolongé de dépolarisation membranaire, associé à une accumulation

extracellulaire de potassium dans le tubule T, responsable des décharges répétées de potentiels,

conduisant à la myotonie dans la maladie de Steinert. L’implication d’autres phénomènes, tels

qu’une perturbation de l’inactivation des ions sodium nodaux ou encore une modification de la

cinétique des pompes électrogéniques Na+/K+ ATPase a aussi été envisagée (Kiernan et Bostock,

2000).

Par ailleurs, l’altération du couplage excitation / contraction observée au cours de la maladie de

Steinert proviendrait d’une augmentation de la concentration en calcium dans le muscle,

conséquence d’une altération du fonctionnement des canaux calciques du réticulum

sarcoplasmique (Benders et al., 1996).

A l’issue de l’exercice, les moindres réfractorité et supernormalité et l’augmentation des vitesses

de conduction suggèrent des anomalies complexes de l’excitabilité neuromusculaire impliquant

des modifications de différentes conductances ioniques axonales et / ou musculaires.

L’effort fatigant a un induit d’importantes perturbations de l’activité myoéléctriques à la fin de

l’effort, exprimées une réduction de la MPF moyenne associée à un ralentissement des vitesses de

conduction. Ces modifications ont déjà été discutées précédemment. La comparaison des

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évolutions propres à chaque population permettra de déterminer si les atteintes sont

proportionnellement identiques ou si une population présente une majoration de l’atteinte. Par

contre, les valeurs de RMS ne sont pas significativement modifiées. On note simplement une

tendance à la diminution. Ce dernier résultat laisserait supposer que les stratégies de recrutement

des unités motrices ne sont pas franchement altérées au cours de la dystrophie myotonique.

Nous ne disposons de très peu de données dans la littérature pour comparer nos présents résultats.

Deux études (Lewis et Haller, 1989; Nitz et al., 1999) ont étudié les diminutions de performance

au cours des exercices physiques dans les pathologies musculaires. La plus récente constate une

augmentation de RMS et une réduction de MPF après des contractions intermittentes sur une

machine de hand grip (Nitz et al., 1999). Les performances sont comparées à celles de sujets

sains. Nous détaillerons les différences entre performances des patients et des témoins ci-après (§

4, p212).

En conclusion, l’exercice a induit peu de modifications du système neuromusculaire après

l’effort. Cela témoignerait d’une relative résistance à la fatigue. On note une absence

totale d’altération de la commande centrale. Les perturbations sont localisées au

niveau de l’excitabilité neuromusculaire voire au niveau des fibres musculaires elles-

mêmes.

En revanche, pendant l’effort on observe également une chute de MPF et un ralentissement

de la vitesse de conduction. Mais l’activité EMG ne semble pas diminuée de manière

aussi franche que dans la SEP ou chez les témoins.

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4. Synthèse

Nous avons observé les effets d’un protocole de fatigue standardisé sur différents paramètres

d’excitabilité centrale et neuromusculaire chez trois populations distinctes: des sujets sains, un

groupe de patients atteints de SEP et se plaignant de fatigue et enfin un groupe de patients atteints

de dystrophie myotonique de Steinert. Les évaluations initiales ainsi que l’impact de la fatigue

sont fonction de la population étudiée.

4.1. Performances initiales

4.1.1. Commande corticale

Les amplitudes de PEM moyennes mesurées chez les patients sont inférieures à celles des sujets

sains, aussi bien à I0 que I0+20%. Toutefois, les importants écart-types empêchent l’émergence

d’une significativité statistique de ces différences. Les paramètres plus précisément atteints sont

fonction de la pathologie. Les patients SEP présentent de plus une réduction du pourcentage

d’inhibition. Des résultats comparables ont été préalablement observés par Leocani et al. (2001),

Liepert et al. (2005). Cette dernière étude avait montré que seuls les patients souffrant d’une

fatigue importante (évaluée au moyen de l’échelle de fatigue FSS) présentaient cette anomalie de

l’inhibition intra-corticale traduisant une altération des circuits inhibiteurs gabaergiques du cortex

moteur. Les mécanismes impliqués dans cette réduction de l’inhibition corticale sont encore

imparfaitement connus. Cette mauvaise régulation de l’activité gabaergique entraînerait un

rehaussement de l’excitabilité corticale qui pourrait agir comme mécanisme compensateur de

l’émergence d’une fatigue motrice prématurée (Liepert et al., 2005).

En revanche, les patients Steinert présentent une altération du pourcentage de facilitation. Aucune

étude n’avait au préalable étudié les propriétés corticales chez ce type de patient. Des travaux

menés sur des modèles murins de souris DM ont mis en évidence une expansion de triplets CUG

dans le muscle mais également dans le cerveau de ces souris (Seznec et al., 2001) consistants

avec les altérations cognitives, la baisse de l’attention et l’hypersomnie, présentés par les patients

(Giraud-Dogan et al., 2005). Notre étude révèle qu’il existe, de base, dans la dystrophie

myotonique de Steinert des anomalies fonctionnelles du cortex moteur, suggérant une atteinte des

circuits de régulation intra-corticale à médiation glutamaergique.

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4.1.2. Activité réflexe

Les valeurs d’amplitude de Hmax plus faibles chez les patients SEP pourraient être le reflet d’une

atteinte périphérique. Au contraire, une augmentation de l’excitabilité spinale aurait traduit

l’existence d’une dérégulation des réflexes spinaux en rapport avec la présence d’une spasticité

(Nielsen et al., 1995; Nielsen et Sinkjaer, 1997).

4.1.3. Excitabilité nerveuse périphérique

On observe chez les patients Steinert une tendance à l’augmentation du pourcentage de

réfractorité à 2 ms associée à une diminution du pourcentage de supernormalité à 7 ms. Ces

données confirment les résultats de l’étude 4. L’absence de significativité entre les pourcentages

de réfractorité des témoins et des patients pourrait être expliquée par le fait que l’intervalle inter-

stimuli déterminé est plus court que pour l’étude 4 (2.0 ms versus 2.6 ms). Rappelons qu’au cours

de cette étude 4, le test de Wilcoxon destiné à comparer les courbes de récupération de

l’excitabilité des témoins et des patients Steinert a révélé l’existence de différences entre

l’amplitude de la réponse test conditionnée des deux groupes à partir d’un intervalle inter-stimuli

de 2.2 ms. Ces données confirment la présence d’anomalies franches d’excitabilité nerveuse

périphérique chez les patients Steinert alors que les modifications sont beaucoup plus subtiles au

cours de la SEP.

4.1.4. Réponses musculaires

Les patients se distinguent par quelques modifications des caractéristiques myoéléctriques. On

observe un allongement de la durée du pic négatif, asscociée à une augmentation de la surface

dans la SEP. On observe en revanche une diminution de l’amplitude du PAC chez les patients

Steinert.

Enfin, on note, chez les deux populations de patients une réduction de la vitesse de conduction

des fibres musculaires par rapport aux sujets sains. Plusieurs arguments pourraient être avancés

pour expliquer ces altérations d’excitabilité musculaire. La moindre amplitude des PAC des

patients Steinert pourrait être expliquée par l’atrophie musculaire classiquement retrouvée chez

ces patients, en particulier sur les segments distaux des membres. Concernant les données de

vitesse de propagation, la réduction de vitesse constatée chez les patients Steinert pourrait à

nouveau être expliquée par des modifications myotypologiques, telles qu’une prédominance de

fibres lentes. Or cela est cependant peu probable car les études histologiques ont révélé au

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contraire, que la perte de fibres musculaires touchait préférentiellement les fibres lentes et qu’il

en résultait une augmentation de la proportion de fibres rapides (Vihola et al., 2003). Par contre,

une diminution de la taille des fibres déjà proposée par Chisari et al. (1998) et Nitz et al. (1999)

pourrait être responsable de ce ralentissement de vitesse. Une autre hypothèse envisageable serait

l’existence d’anomalies de l’excitabilité de la membrane musculaire, conséquence d’une

altération des canaux ioniques ou d’une réduction de la densité des pompes Na+/K+ ATPase. Une

moindre efficacité des pompes Na+/K+ ATPase perturberait alors la transmission du potentiel

d’action musculaire chez les patients Steinert.

La diminution des vitesses de conduction observée ici chez les patients SEP pourrait être

expliquée par des anomalies localisées au niveau de la membrane musculaire. Il est concevable

que des problèmes spécifiquement membranaires puissent ne pas affecter le muscle jusqu’à une

pertinence clinique, ce qui pourrait justifier le fait qu’il n’y ait pas d’atrophie ni de perte de force.

Ces anomalies infracliniques se manifesteraient simplement par un dysfonctionnement de la

conduction membranaire, perturbant de ce fait la vitesse de conduction des fibres musculaires.

4.1.5. Contractions maximales volontaires et force musculaire

Les patients Steinert présentent un niveau de force initialement plus faible. Ces résultats sont

parfaitement logiques compte tenu de la spécificité du tableau clinique, puisqu’il est clairement

établi que ces patients présentent une atrophie et une faiblesse des membres particulièrement

exacerbée pour les segments distaux (Mathieu et al., 2003). On observe également une

importante atteinte de l’activité myoélectrique témoignée par une réduction des valeurs de RMS

et MPF ainsi qu’une diminution de la vitesse de conduction. Ces derniers résultats confirment les

éléments observés lors de l’analyse des secousses électriquement évoquées. Une altération de la

fréquence de décharge des unités motrices préalablement démontrée dans certaines conditions

pathologiques (Kamen et DeLuca, 1989; Kamen et al., 1995) pourrait expliquer cette plus faible

activité EMG chez les patients Steinert. De plus, les caractéristiques morphologiques des fibres

musculaires (i.e., petite taille) pourraient expliquer les plus faibles valeurs de RMS, MPF et

vitesse de conduction initialement observées chez ces patients (Nitz et al., 1999).

Les patients SEP présentent un niveau de force identique à celui des témoins. Des résultats

similaires ont déjà été observés lors de mesures de force des membres supérieurs (deRuiter et al.,

2001). Par contre, les patients SEP présentent une force plus faible et une moindre résistance à la

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fatigue que les témoins lorsque la contraction est exercée par un groupe musculaire des membres

inférieurs (Schwid et al., 1999; deHaan et al., 2000; Lambert et al., 2000). Ces résultats sont

expliqués de par l’atteinte fonctionnelle plus précoce des membres inférieurs chez ces patients

(deRuiter et al., 2001; Lambert et al., 2001). Deux arguments peuvent être avancés pour expliquer

cette baisse de la capacité de production de force: soit la capacité à activer une masse musculaire

donnée est altérée, soit la masse musculaire est de moindre efficience (Lambert et al., 2001).

En revanche, au cours du protocole 2, les patients SEP ont un niveau de force plus faible que

celui des témoins, alors que leurs performances étaient comparables au cours du protocole 1. On

pourrait supposer que les trois heures de repos ménagées entre les deux sessions sont

insuffisantes pour permettre aux patients de retrouver leur niveau de force initial. Des

fluctuations du niveau de force en fonction du rythme circadien peuvent aussi être évoquées

(Freivalds et al., 1983).

Les paramètres myoélectriques initialement mesurés chez les patients SEP et les sujets sains ne

semblent pas significativement différents, le recrutement étant identique pour produire la même

tâche. On notera néanmoins une tendance à la réduction de la vitesse de conduction chez les

patients SEP par rapport aux témoins, sans que ces résultats ne soient significatifs.

Il est logique de retrouver des résultats tout à fait comparables entre témoins et patients SEP pour

une contraction à 60 % de la MVC. Les patients Steinert se distinguent en revanche par des

valeurs de force, RMS, MPF et vitesse de conduction plus faibles que les deux autres

populations.

4.2. Effet de la fatigue

Les atteintes les plus marquées concernent, comme précédemment énoncé, l’activité corticale.

Elles ne sont pas homogènes selon les populations. En comparant les différences pré / post-

fatigue, seules les réductions d’amplitudes moyennes de PEM à I0+20% semblent se modifier entre

les groupes. Toutefois, il est fort probable que les différences entre les populations soient

masquées par d’importantes variations intra-individuelles au sein d’un groupe, en particulier chez

les patients.

A ces modifications des paramètres centraux viennent s’ajouter des altérations des propriétés

nerveuses périphériques témoignées par une réduction de la réfractorité chez les patients Steinert

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et les témoins. On observe aussi une réduction de la supernormalité propre aux patients Steinert et

une élévation des intensités seuils à I0.5 significativement plus importante chez les témoins.

Notons que des travaux antérieurs ont déjà démontré après activation volontaire, l’existence

d’une élévation de seuil plus importante chez les témoins que chez les patients atteints de PRNC

et de MMN (Cappelen-Smith et al., 2000).

Certaines évolutions d’excitabilité neuromusculaire divergeant après effort entre les témoins et

les patients Steinert, les mécanismes impliqués sont probablement différents. On aurait tendance

à évoquer une altération de l’excitabilité de la membrane nerveuse périphérique

(hyperpolarisation et hypoexcitabilité) chez les sujets sains et au contraire une atteinte concernant

plutôt les propriétés de la membrane des fibres musculaires dans la dytrophie myotonique, ce qui

coroborerait les éléments précédement exposés (§ 4.1.4, p213). Ces résultats hypothétiques

restent néanmoins à vérifier. Aucune implication de l’excitabilité nerveuse périphérique n’a été

retrouvée dans la fatigue de la SEP.

L’ensemble des sujets a réussi à maintenir un niveau de force stable pendant toute la durée de

l’effort, sauf quelques patients (trois patients Steinert et deux SEP), pour lesquels l’analyse de

l’effort a été effectuée sur les 30 premières secondes. La stabilité des niveaux de force est attestée

par les rapports des aires sous la courbe, sauf pour les patients Steinert et les patients SEP au

cours du second protocole. Ces éléments ont déjà été abordés (§4.1.5, p215). Nous supposons un

phénomène d’accumulation de fatigue pour les patients SEP, ce qui réduirait la stabilité de

l’effort.

Dans tous les cas, avec un recueil Laplacien, on observe des chutes de RMS et de MPF pendant

l’effort dans des proportions comparables pour les trois populations. Par contre, le ralentissement

des vitesses de conduction semble plus modéré dans la SEP. On pourrait supposer que les

patients atteints de SEP présentent une certaine résistance musculaire à la fatigue pouvant être

expliquée par une modification de la myotypologie (atteinte préférentielle des fibres de type II et

majorité de fibres de type I, moins fatigables). Une autre hypothèse envisageable serait que

l’exercice induit une amélioration du fonctionnement des pompes Na+/K+ ATPase par un effet

d’échauffement (« warm up phenomenom ») qui pourrait, au moins en partie, compenser la

diminution de vitesse.

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En conclusion, l’émergence de la fatigue à l’effort est fonction de la population. On observe

une implication majeure des paramètres intra-corticaux, concernant aussi bien les

cellules pyramidales que le circuit des inter-neurones inhibiteurs chez les sujets

témoins. Une hypoexcitabilité nerveuse ainsi qu’une hyperpolarisation membranaire

axonale sont associées à ces importantes modifications des paramètres corticaux.

Une altération modérée de la commande corticale, concernant l’excitabilité des

cellules pyramidales, sans modification de l’excitabilité nerveuse périphérique est

obtenue dans la fatigue au cours de la SEP. Enfin, aucune altération de la commande

corticale n’est observée dans la dystrophie myotonique de Steinert. Chez ces

patients, la fatigue post-effort est manifestée par une atteinte de l’excitabilité

neuromusculaire, liée possiblement à une atteinte prédominante de l’excitabilité des

fibres musculaires.

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III. CONCLUSION GENERALE - PERSPECTIVES

L’ensemble des travaux menés au cours de cette thèse a porté sur deux thèmes principaux:

l’excitabilité neuromusculaire et la fatigue à l’effort.

L’étude électrophysiologique de l’excitabilité nerveuse et / ou neuromusculaire permet

d’apporter des informations tout à fait pertinentes et complémentaires aux études de conduction

nerveuse classiquement menées en neurophysiologie clinique. Cette approche

électrophysiologique est actuellement en plein développement. Ces techniques d’investigation

permettent d’expliquer, de façon non-invasive et spécifique, les mécanismes physiopathologiques

liés aux modifications de conductance ionique et de potentiel de membrane associées à une

pathologie donnée. De par la rapidité d’examen, le caractère non douloureux et une bonne

répétabilité, ce type d’enregistrement est susceptible d’être appliqué au suivi longitudinal de

patients ou à l’évaluation des effets d’un traitement.

Toutefois, comme nous l’avons illustré au cours de ce mémoire, afin d’apprécier le

fonctionnement du système nerveux périphérique et neuromusculaire dans sa globalité, la mise en

œuvre d’une évaluation multimodale intégrant un grand nombre de tests, chacun spécifiquement

dédié à l’étude d’un mécanisme particulier, est nécessaire.

L’utilisation de cet outil en routine clinique nécessitera une meilleure automatisation des

techniques, la définition de valeurs normales propres à chaque laboratoire, l’emploi des indices

les plus pertinents pour chaque technique et aussi la caractérisation de corrélations électro-

cliniques.

Les données de ces différentes études permettent d’ores et déjà d’appréhender l’implication de

certaines perturbations de l’excitabilité axonale propre à chaque pathologie.

Dans ce travail, l’étude de la fatigabilité centrale et périphérique a également fait l’objet

d’une approche globale, utilisant l’électromyographie de surface à haute résolution spatiale et

différentes techniques électrophysiologiques d’exploration des voies cortico-spinales et du

système neuromusculaire. En tant que telle, cette « batterie » d’évaluation représente un outil très

pertinent pour identifier les mécanismes physiopathologiques de la fatigabilité. Les travaux

rapportés dans la littérature sont en général limités à l’exploration du volet central ou

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périphérique de la fatigue à l’effort, mais abordent rarement tous les aspects potentiellement

impliqués dans ce phénomène. Enfin, l’intérêt de cette « batterie » d’investigation

électrophysiologique est bien montrée par les différences significatives observées à différents

niveaux entre les sujets sains et deux populations de patients, l’une plutôt affectée par une

pathologie centrale et l’autre par une pathologie périphérique.

Nous avons ainsi mis en évidence l’important retentissement fonctionnel de l’exercice fatigant sur

des paramètres centraux chez les sujets sains, affectant des mécanismes purement intra-corticaux,

tout en préservant les boucles de régulation spinale. Nous avons par ailleurs observé une certaine

« résistance à la fatigue » chez les deux populations de patients. La fatigue corticale est tout de

même retrouvée dans la SEP, moins prépondérante que chez les témoins, n’affectant que

l’excitabilité cellulaire pyramidale et non les boucles de régulation intracorticale. Enfin, la fatigue

au cours la dystrophie myotonique de Steinert est caractérisée par l’absence de modifications

centrales (pourtant bien présentes à l’état basal), tandis que dominent les changements

d’excitabilité nerveuse périphérique et musculaire.

Ces approches électrophysiologiques ont l’avantage de s’appliquer de façon non-invasive

chez l’homme sain ou pathologique. L’interprétation croisée des anomalies observées aux

différents tests permet d’échafauder des hypothèses physiopathologiques. Il est envisageable de

pouvoir vérifier ces hypothèses en les corroborant dans des modèles animaux, ou en les

confrontant avec des données biochimiques, immunologiques ou génétiques. Cette perspective

sera l’un des objectifs de mon implication future dans ce domaine de recherche.

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Liste des publications

Articles

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assessment of dysimmune neuropathies]. Rev Neurol, 162 Spec No 1:3S17-3S26.

CREANGE A, SERRE I, LEVASSEUR M, AUDRY D, NINEB A, BOERIO D, MOREAU T, MAISON P AND

SINDEFI RESEAU. Walking capacities in multiple sclerosis measured by global positioning

system odometer Multiple Sclerosis. Article sous presse.

LEFAUCHEUR JP, BOËRIO D, CREANGE A. Blocs de conduction nerveuse et neuropathies. J Soc

Biol. Article sous presse.

CREANGE A, BOËRIO D, LEFAUCHEUR JP. Neuropathies démyélinisantes inflammatoires.

Classification, évaluation et pronostic. J Soc Biol. Article sous presse.

BOËRIO D, HOGREL JY, BASSEZ G, LEFAUCHEUR JP. Neuromuscular excitability properties in

myotonic dystrophy type 1. Neuromuscular Disord. Article soumis.

BOËRIO D, CREANGE A, HOGREL JY, LEFAUCHEUR JP. Alteration of motor nerve recovery cycle

in multiple sclerosis. J Neurol Neurosurg Psychiatry. Article soumis.

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Communications Orales

BOËRIO D*, HOGREL JY, CREANGE A, LEFAUCHEUR JP. Intérêt respectif de différentes techniques

de mesure de la période réfractaire nerveuse chez l'homme. XIVes Journées francophones

d'ENMG, Liège, mai 2004.

CREANGE A*, BOERIO D, HOGREL JY, LEFAUCHEUR JP. Mécanismes de la dégénerescence

axonale dans les neuropathies périphériques : actualités physiopathologiques, méthodes

d’explorations et potentialités thérapeutiques. XVIIemes Journees Neuromusculaires,

Marseille, septembre 2005.

BOERIO D*, HOGREL JY, BASSEZ G, CREANGE A, LEFAUCHEUR JP. Assessment of peripheral

nerve excitability properties in myotonic dystrophies. Preliminary results. IDMC, Quebec,

october 2005.

LEFAUCHEUR JP*, BOERIO D, HOGREL JY, CREANGE A. Intérêt de l’étude de l’excitabilité

nerveuse dans l’exploration des neuropathies périphériques. Journée de la Société Française

de Neurologie, Paris, janvier 2006.

LEFAUCHEUR JP*, BOERIO D, HOGREL JY, CREANGE A. Evaluation des mécanismes d’action du

traitement des neuropathies dysimmunitaires au moyen de nouvelles méthodes

électrophysiologiques. Journées du Nerf Périphérique, Paris, janvier 2006.

BOERIO D*, HOGREL JY, BASSEZ G, LEFAUCHEUR JP. Assessment of neuromuscular excitability

properties in myotonic dystrophies. Journees Francophones d’Electroneuromyographie,

Grenoble, mars 2006.

BOËRIO D*, CREANGE A, HOGREL JY, LEFAUCHEUR JP. Changes in axonal excitability following

intravenous immunoglobulin infusions in patients with dysimmune demyelinating

neuropathy. FC 28.4. International Congress of Clinical Neurophysiology, Edinburgh,

September 2005.

BOËRIO D*, CREANGE A, HOGREL JY, LEFAUCHEUR JP. Changes in axonal excitability following

intravenous immunoglobulin infusions in patients with dysimmune demyelinating

neuropathy. WS10-03. International Society of Neuroimmunology, Nagoya, October 2005.

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Posters

BOËRIO D, HOGREL JY, CREANGE A, LEFAUCHEUR JP. Intérêt respectif de différentes techniques

de mesure de la période réfractaire nerveuse chez l’homme. Application au domaine

clinique. Journées de Neurologie de Langue Française, Marseille, avril 2005.

BOËRIO D, HOGREL J-Y, CREANGE A, LEFAUCHEUR JP. A reappraisal of various methods for

measuring motor nerve refractory period in humans. Application to clinical

neurophysiology. Myologie, Nantes, mai 2005.

BOËRIO D, LEFAUCHEUR JP, CRÉANGE A, HOGREL JY. Appraisal of muscular impairments

associated to effort-related fatigability. Myologie, Nantes, mai 2005.

CREANGE A, SERRE I, LEVASSEUR M, AUDRY D, NINEB A, BOËRIO D, MOREAU T, MAISON P. for

the Réseau SINDEFI-SEP. Objective measure of walking capacities of patients with

multiple sclerosis using a global positioning system odometer. ECTRIMS/ ACTRIMS,

Thessaloniki, september 2005.

BOËRIO D, HOGREL JY, BASSEZ G, CREANGE A, LEFAUCHEUR JP. Assessment of peripheral nerve

excitability properties in myotonic dystrophies. Preliminary results. IDMC, Quebec, october

2005.


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