+ All Categories
Home > Documents > COOMISSION INTERNATIONAIE SUR LE DEVELOPPEHENT DE...

COOMISSION INTERNATIONAIE SUR LE DEVELOPPEHENT DE...

Date post: 11-Sep-2018
Category:
Upload: nguyendung
View: 213 times
Download: 0 times
Share this document with a friend
15
Transcript

COOMISSION INTERNATIONAIE SUR LE DEVELOPPEHENT DE L'EDUCATION

SERIE B : OPINIONS

NO 15

Traduction provisoire

Original : Anglais

L'EVOLUTION DU CONTENU ET DE lA STRUCTURE DE LfEDUCA TION

CONSIDEREE COHME UN FACTEUR DU DEVELOPPElvIENT ECONOMIQUE

ET SOCIAL ET DES ASPIRl\TIONS DE L'INDIVIDU

par Wincenty Okon

Ce docUIœnt fait p:irtie de 'la deuxièrœ série d'études (Série A : Situation,

Série B : Opinions, Série C : Innovations) préparées à l'intention de la

Commission internationale sur le développement de l'éducation, créée en

application de la résolution 1.151 adoptée par la Conférence générale de

l'Unesco lors de sa seizième session. En raison de son intérêt général, il

est égalerœnt mis à la disposition de ceux que le sujet traité intéresse.

Les vues exprimées par l'auteur engagent sa seule responsabilité.

UNESCO

1971

1Jincenty OKON - Pologne. Spécialiste de la recherche pédagogique.Directeur de l'Institut de recherche pédagogique de Varsoviedel)uis 1961.

Auteur de :polonaises,didactiqu~,

Résultats pédagogiques obtenus par les écol~

Processus de l'instruction, Les grandes lignes de la- Fondements de Ir enseignemt3nt"ï)ar Ir étude des problêmes.

TABLE DES MATIERES

Page

1. lIéthode l

2. La science et le contenu del'éducation 2

3. Contenu de l'éducation etreconstruction sociale 3

4. Education pr3scolaire 5

5. Enseignement primaire 6

6. Enseignement des deuxième ettroisième degrés 7

7. Nacessité d'une strat~gie

nouvelle en matière d'éducation 9

Bibliographie li

-1-

1. Méthode

Il existe ?lusieurs méthodes ryour étudier les changements quiintervieullent dans le contenu et la structure de l'éducation, maisaucune d'elles n'est parfaite.

L'une de ces méthodes examine l'évolution de l'éducation dansle contexte des rŒOdifications apportées à la structure de la société :c'est-a-dire qu'elle indique quels genres d'éducation préfèrent lesclasses orivilégiées du point de vue social et à quels types d'éducationva:. b faveur des autres classes sociales. A 1 'heure actuelle, il n'estpas possible d'appliquer cette technique sur une grande échelle,notamment dans les pays où les moyens de production ne sont pluspropriété privée.

D'a?rès une autre méthode, on distingue certains types fondamentauxd'éducation, puis on établit les changements du contenu et de la struc­ture qui correspondent au type envisagé: on peut citer, à titred'exemple, llenseienement de culture générale, c'est-à-dire un ensei­gnement général ne comportant pas d'éléments professionnels comme l'ontimaginé Jean-Jacques Rousseau et F. Humboldt, ou un enseignement profes­sionn..J1, ou encore une éducation socio-morale, ou enfin une éducationoù prédominent les facteurs esthétiques comme c'est le cas dans lesthéories de Ruskin.

B. Suchodolski 0.4) a présenté en Pologne une variante spécifiquede cette méthodd, où l'éducation a un triole objectif: formation dela personnalité, préparation à la vie et éducation permanente - celle-cicomprenant les deux premiers aspects. Si l'on analyse les buts et lecontenu de l'éducation en fonction de ces trois critères que l'on peutqualifier de pédagogiquos, on obtient d~s résultats d'une grande valeur.

Il ressort du titre de la présente communication que les critèresemployés seront quelque peu différents. On étudiera le contenu et lastructure de l'éducation par rapoort à des facteurs tels que le dévelop­pemoùt social et économique, le progrès scientifique et technique et lesaspirations do l'individu. Par "contonu de l'éducation", on entend lasomme des connaissances et des enseignements de l'expérience acquisepar l'élève dans le contexte scolaire. Quant à la "structure de· ;l'éducation", elle désigne ici un ensemble dl éléments concern:mt lesystème d'enseignement, les mattres, les élèves, le contenu de l'édu­cation et l'environnemEmt pédagogique, ainsi que leurs relationsmutuelles. En étudiant les différents genres de structures de l'édu­cation, on fera la première place au système d'enseignement qui, dansun certain sens, met en relief tous les autres éléments. Une écolemodorne doit répondre à certaines conditions définies qui serontexaminées ci-après.

.../ ...

- 2 -

2. La science et le contenu de l'éducation

Au cours des deux dernières décenni8s, le développement de lascience a exercé une action de plus en ~lus grande sur le contenu del'éducation. Pendant la première moitié du XXe Siècle, la théoriescientifique ne tenait qu'une très petite place dans les programmesscolaires. Les éléments de cette théorie ont commencé à apparaitredans les cours dits systématiques, c'est-à-dire les cours faits à unniV8au relativement élevé de l'enseignement général; mais la diffé­rence avec la systématioue de la science était considérable. Lesétudes primaires n'en tenaient aucun compte; les enfants apprenaientà connaitre le monde sur le plan affectif et général, par le moyende centres d'intér6t ou sous la forme de projets.

Aujourd 'hui, la théorie scientifique, non seulement fait partie del'enseignement secondaire, mais va aussi figurer dans l'enseignementprimaire. J.S. Bruner a déclaré qu'''il est possible d'enseigner sousune certaine forme les principes fondamentaux de n'importe quellematière, à n'importe qui et à n'importe quel ~gell (3). D'après lui,les élèves faisant leur quatrième année d'étude peuvent se livrer à desjeux intéress~ts fondés sur les règles de la topologie et d'une théoriedéfinie, et même découvrir des préceptes nouveaux; de plus, ils sontà m6roo de comprendre la tragédie et les problèmes humains de base quel'on retrouve dans les rr.wthes. W. Dawydow, après avoiI7 travaillé dansl'école No. 91 près de MOscou, va plus loin et assuro qu'en vue d'éla­borer des programmes nouveaux, il faut tout d'abord répondre à la ,question suivante: comment peut-on, en présentant une matièrenouvella, fair.) pénétrer l'enfant dans un domaine nouveau de la réalité(mathématiquGs, linguistique, physique, etc.) en en révélant les carac­téristiques sous une forme qu'il est facile de saisir (5)? C'estainsi qu'à l'école No. 91, les débutants sont initiés à la morphologie,puis à la syntaxe, si bien que les élèves finissent d'étudier lagrammaire pendant leur cinquième année d'étude. Quant au programme demathématiques, il est encore plus révolutionnaire: dès les premiersjours où ils fréquentent l'école, les enfants apprennent ce que sontl'égalité, la non-égalité et les équations élémentaires reliées par desimples interdépendances fonctionnelles; simUltanément, les relationsmathématiques sont exprimées, non sGu10ment par dds chiffres, maisaussi à l'aide de lettres: cette "algébrisation" de l'ellseignement lerend plus théorique et sert de base à l'aprylication du langage formel.

S'il n'a été fait quo certaines tentatives pour modifier le contenude l'enseignement primaire et 10 rattacher de plus près à la science,on revanche, l'enseignement secondaire a connu une évolution rapide.L'irruption de la science dans les études secondaires a touché surtoutles élêves doués. Ceux-ci, qu'ils soient choisis d3.I1S certaines sectionsou réunis dans des établissements spécialisés, travaillent dans lecontexte de programmes particuliers, ont souvent pour professeurs desuniversitaires ou des hommes de science et vont parfois jusqu'àparticiper à des recherches scientifiques.

.../ ...

- 3 ..

Il est certain et inévitable que la tendance marquée par l'éducationà se rapprocher de la science moderne ira en s'accentuant pendant lesannées 1970-1980. Il ne faut pas, cependant, que ce soit là un phéno­mène unilatéral, illustrant la pression exercée par diverses sciencessur l'enseignement, parce qu'il serait le prélude du retour à une èreoù la mémoire aurait le pas sur la rnison et l'activité créntrice. Ilfaut donc qu'lli1e coopération étroite s'établisse entre les hommes descience, los éducateurs et les psychologues. A cet effet, le mieuxserait, sonlble-t-il, de faire appol aux contres d'établissement deproCr~es d'études qui doivent être créés dans certains pays comrael'ont recommandé l'Unesco et l'Association internationale pourl'évaluation du rendement scolaire.

3. Contenu do l'éducation et reconstruction sociale

Jusqu'à présent, l'évolution du contenu de l'éducation sous l'actiondu développement scientifique a fait l'objet de beaucoup d'attention ­ces changements sont d'une importance vitale: si l'on veut que l'édu­cation soit utile, elle doit fournir à l'homme moderne les connaissanceset los aptitudes qui lui permettront de la traduire dans les faits.C'est la fixation des objectifs de l'éducation qui détermine le contenuet la structure de cette éducation. En bref, le processus d'apprentissageest le facteur fondamental de la reconstruction sociale - c'est-a-direqu'il doit être au service, non pas des établissillaents scolaires, maisde la vie. Cette vérité ancienne n'a jamais été aussi claire et aussiévidente qu'aujourd'hui. Elle n'a été appliquée, ni par l'école axéesur un enseignement livresque, ni par l'école axée sur le développementde l'enfant. Dans une certaine mesure, mais non pas intégralement, ellea trouvé son expression dans les principes de l'école axée sur lacOImaunauté (12, 15). D'après la théorie de S. Szacki, le rapport tradi­tionnel entre le.: maître et l'élève est ramplacé par une alliance plusmoderne entre l'homme et son environnement. Le programme des activitésscolaires, dont le contenu se fondo sur la vic do la cor.~aunauté, étaitconçu en vue de compenser los inégalités éconor.ûquos, sociales ouculturelles existant au sein do cette cOI1'll.lunauté et, par là, dfa:x:ercersur la jeunesse la meilleure influence possible.

liais un proGramme de ce genre ne' sera pas suffisant pour les établis­seLlents scolaires de la décell.L'u.e 1970-1980. A mesure qu' appl~ochel'an 2000, à une époque où la r8volution scientifique et techniquo atteintde nombreux pays et offre des possibilités pemettant do satisfairetous les besoins de l'ôtre hUJ:lain, l'écolo a, aujourd'hui plus quo jamais,une chance do jeter les fondations de la société de l'avenir. Si celle-cidoit observer les règles de la justice, se laisser ~üider par lascience, appliquer les probrès techniques et créer une culture nouvello,il est absolument nécoss~ire que l'écolo p~rtici~o à son édification.Il s'ensuit quo l'éducation des enfants doit reposer sur des prograrMaesarnéliorés, employor des méthodes perfoction.~ées et être dispensée pardos ma1tres toujours moilleurs.

- 4 -

Au cours de la prochaine décennie, l'évolution des programmesd'enseignem;;nt sera de !Jlus en olus radicale. Ces changements seferont dans plusieurs directions :

mise au point de proe;rammes au contenu nouveau, traduisantles réalisations de la science moderne ;

élimination définitive des faits, des détails et des descriptionssuperflus, notamment de ceux qui n'ont pas d'application pratique;

hiérarchisation et structuration du matériel pédagogique lesprincipes et les idées générales occu!Jeront la première placetandis que des "modèles" et des descriptions de faits servirontà faciliter la compréhension des règles fondamentales ;

intégration des éléments individuels de l'instruction dans desproblèmes qui permettront aux élèves de comprendre leurs basesméthodologiques et qui simplifieront le passage de la théorie àla pratique ;

élaboration de nombreux exemples de tâches pratiques, grfteeauxquelles le milieu biologique et social pourrait §tre transforméà l'aide des connaissances et des aptitudes techniques acquisesà l'école;

introduction, à des fins éducatives, d'idées et de va.1cv.rshumaines dans l'enseignement.

Des programmes préoarés avec soin devraient donner d'autres résultatsqu'un enseignement fondé sur la mémorisation verbale. C'est seulementlorsque le processus d'apprentissage aura finalement entraîné l'évolutiondu comportem~nt dGS élèves que le système d'enseignemont 8xcrcera U!le

action &ffective sur la reconstruction sociale.

Il s'agit de modifier les activités cognitives aussi bien que lesactivités affectives et sociales et les activités opérationnelles etproductivos. On prend de plus en plus en considération les activitéscognitives d'élèves stimulés par une situation qui les amène à poser desquestions, à élaborer des idées et à les vérifier au cours d'opérationsabstraites et pratiques. Les activités du troisième genre comportentl'application générale et pratique de théories scientifiques apprisespar l'élève de façon plus ou moins autonome, do telle sorto que celui-ci,non seulement retient les informations, mais aussi agit en en tenantcompte; l'enseignement polytechnique offre un excellent domaine auxactivités de ce genre (12). Enf~.n, les activités affectives et socialesconsistent à créer chez l'enfant des attitudes morales, sociales,esthétiques ou cognitives telles que les critères d'évaluation et leursconséquences pratiques atteignent un niveau de plus en olus élevé•

.../ ...

- 5 -

4. Education préscolaire

En se fondant sur près d'un million de reoherches "longitudinales"effectuées sur des caractéristiques choisies avec soin, B.S. Bloom (2)assure qu'au moins un tiers des performances cognitives des enfantsont pour origine leur expérience préscolaire - c'est-à-dire les notionsacquises au cours des cinq pr~~ères années de la vie. Dans l'optique decette déclaration, Bloom semble avoir raison de conclure que, pourcertains individus, une année d'un certain stade du développement a plusd'importance que huit ou dix années correspondant à un autre stade dudéveloppement. D'après de nombreux spécialistes, il conviendrait d'étudierce problème en m~e temps que le phénomène de l'accélération - c'est-à­dire l'accélération du développement biologique et mental chez desenfants de notre époque par comparaison à celle que l'on constate lorsde périodes antérieures. De nombreuses observations amènent à penser que,non seulement les enfants, mais aussi les animaux vivant dans un milieuchangeant et influencés par divers stimulus se développent plus rapidementque leurs homologues placés dans des conditions stables et immuables.Dans la plus grande partie du monde, l'environnement actuel se transformerapidement sous l'influence du progrès social, économique et techniqueet il comporte un si grand nombre de stimulus nouveaux que, corinne 11prouvé D. ~'!ilgoka-Okôn, l' ronpleur des représentations et des conceptsd'enfants ftgés de 7 ans dépasse aujourd'hui de 15 %celle d'enfantsoxaJninés il y a 70 ans. Cette différeüce est due non seulement aucaractère changeant du milieu, mais aussi à certains autres factours,dont l'élévation considérable du niveau d'instruction de leurs parents.Il ressort de recherches faites en Pologne en 1968 que le degré d'aptitudescolaire des enfants est proportionnel à l'éducation que leurs parentsont reçue: ctent uinsi que les I:1eiUeurs résultats noyons ont étéobtenus par les enfants d'employés (82,7 %de réponses exactes); ladeuxième place est occupée par les enfants d'ouvriers qualifiés, d'artisanset de commerçants (71,8 %); viennent ensuite les enfants d'ouvriers nonqualifiés et d'ouvriers agricoles (68,6 %) et enfin, lùs enfants depaysans (62,5 %).

Etant donné les différences des nûlieux - milieu familial etmilieu social - dans lesquels les enfants ont grandi avant de fréquentorl'école, l'éducation préscolaire a un objectif, d'une importance vitalesur le plan social et moral, qui vise à compenser les défauts de dévelop­pement qui pourraient entraver l'avenir, tant à l'école que dans la vie,de certains enfants, notannnent dos enfants r raux.

Depuis vingt ans, l'éducation préscolaire a connnencé à acquéri.r uncertain prestige social. Da~s les pays prospères, elle s'adresse àtous los enfants ou presque tous; en Angleterre, elle est :m~me devenueobligatoire (classes enfantines). Dans les pays relativement pauvres,le pourcentage de ceux qui fréquentent les jardins d'enfants augmenterégtllièrement, le très petit nombre d'enfants ruraux -qui ont beaucoupplus besoin d'une aide pédagogique organisée quo leurs homologuesdes villes - qui réussissent à entrer dans les jardins d'enfants.

- 6 -

L'éducatiun préscolaire proprement dite comprend avant tout des jeux.Au début de la période préscolaire, ces jeux consistent en techniquesde dramatisation, qui permettent aux enfants de prendre conscience durôle social de différontes professions. On trouve aussi simultanément denombreux jeux de caractère fonctionnel et constructif. Ces derniers,ainsi que les jeux didactiques et les jeux à motivations, intéressentdavantage los enfants re13.tivement plus âgés. La fiction - caractéristiquedes "techniques de dram..'ltisation" .at indispensable au déve10-ppement del'imagination - est inf1uencéd par les jeux réalistes dans lesquels 'la méthode consistant à "penser avec ses mains", qui est le début dela pensée pratique, accompagne l'activité de l'imagination.

L'objectif le plus important de ces jeux (qui alternent avec destftches "sérieuses") est de stimuler l'intelligence de l'enfant et dedévelopper ses facultés d'apprentissage. C'est pourquoi le milieu danslequel vit l'élève, que ce soit au foyer ou au jardin d'enfants, estconçu de façon à lui permettre de se montrer actif, à éveiller sondésir d'apprendre et à l'aider à découvrir les lois qui régissent lesphénomènes naturels et sociaux. Il ne semble pas nécessaire d'apprendreà lire, à écrire et à compter à des enfants trop jeunes; il estbeaucoup plus important de développer chez eux des attitudes cognitivespositives à l'égard de la vie et de l'initiation à csrtaines connaissances,de leur apprendre à coopérer avec autrui et de compenser chez eux lesdéficiences qui ?Ourraient réduire leurs chances do réussite au momentoù ils entrent à l'école.

5. Enseignement primaire

C'est l'enseignement primaire qui a subi la plus grande métamorphose.Tout d'abord, on a modifié l'âge auquel les enfants entrent à l'école.Il n'est plus nécessaire pour eux d'attendre que les besoins d'ordresocial les obligent à commencer leur scolarité. Il y a dix ans déjà,dans 41 des 72 pays sur lesquels portent les statistiques du Bureauinternational d'éducation, le début de la fréquentation scolaire étaitfixé à 6 ans, tandis que dans 27 autres pays, il était de 7 ans (8) •A l'heure actuelle, le nombre des pays où les enfants commencent àfréquenter l'école à 6 ans continue à augmenter.

L'une des règles anciennes et respectées de la pédagogie prescritqu'un être humain doit p3.Sser son enfance à l'école et au foyer, non pointcomme s'il était un adulte en miniature, mais en exerçant des activitésqui développent toutes ses possibilités mBnta1es, moralos et physiquessans sacrifier ,?our autant sa santé et sa joie de vivre.

Pour de nombreux éducateurs, l'enseignement primaire a pour objectifle développement d'aptitudes telles que la lecture, l'écriture, laparole et l'arithmétique. Dans une ap9roche aussi formelle, non seulementces arytitudos sont privées de ceux de leurs éléments qui corres~ndent

à la vie réelle, mais en outre, les règles et les principes sur'lesque1selles se fondent sont ign~rées. En revanche, d'a?rès une théorie plus

••• / •• 0

- 7 ...

a1):,:>ronriée, il est indispensable, même au niveau primaire, ù!intégrerles aspects mentaux et opérationnels de la cogniticn et de l'activité.L'initiation aux phénumènas sociaux, naturels et culturels découle desactivités eXçrcées dans cas trois domaines, mais, simultanément, elleadopte des normes et des principes et, par là, elle règlemente lecomportement de l'enfant lors de certaines opérations.

Les buts de l'enseignement primaire doivent être complets tantdu point de vue génétique - c'est-à-dire qu'ils doivent porter sur laplanification, ltexécution et le contrôle - que du point de vue morpho­logique en ce qui concerne les structures cognitives et opérationnelles ­c'est-à-dire les éléments de la cognition et de l'action ainsi que leursrelations réciproques. Ces buts peuvent @tre classés dans les catégoriessuivantes:

- buts cognitifs, visant à appréhender la réalité des phénomènesbiologiques, culturels et sociaux ;

buts visant à l'inculcation de connaissances telles que la lecture,l'écriture, l'arithmétique et le développement d'aptitudes tech­niques, artistiques et physiques ;

buts productifs: production d'objets familiers aux élèves ;

- buts artistiques.

Dans le cadre des buts appartenant aux deux preITll.eres catégories,l'élève s'initie à la réalité, tandis que dans les deux dernières catégories,il exerce essentiellement des activités de transformation.

Cette interprétatiun des études primaires n'a pas pour conséquencequ'il faille renoncer à enseigner des matières distinctes: languematernelle, mathématiques, sciences naturelles, histoire, questionsartistiques et techniques, gymnastique -qui commencent à exister indi­viduellement même à ce stade. Ces matières individuelles, parce qu'ellessont des centres d'intér@t scientifique approprié, notamment à partirde la troisième année d'étude, doivent @tre intégrées dans diversesactivités exercées par les enfants dont chacune aboutit à certainsrésultats et modifie le comportement de l'L~téressé.

6. Enseignem~nt d8s deuxième et troisième degrés

L'évolution intervenue dans les structures de l'éducation entre1950 et 1970 a réduit l'im?ortance des barriè~es qui séparent les diffé­tents niveaux d'enseignement. De tüut tem?s, cas délimitations étaienttrès marquées, si bien qu'il était parfois difficile de passer d'unniveau à un autre Dour l'une des deux raisuns suivantes: la conditionsocio-économique du candidat ou la médiocrité de ses ca1)acités mentales.L'enseignement démocratique moderne a éliminé ou diminué l' influence dupremier facteur, notamment dans las pays démocratiques. NéanmoinS,dans beaucoup de pays, ce dualisme scolaire existe encore aujourd'hui.

- 8 -

La disparition de ces obstacles qui séparent les différents niveauxscolaires est très nette dans les p~s qni ont adopté une scolaritéobligatoire et uniforme s'étendant sur une longue période: il s'agitde la République démocratique allemande, de l'Union soviétique et de laRoumania, qui dispensent un enseignement général d'une durée de 10 ans,comorenant un cours complet linéaire albnt jusqu'à la dernière annéed'études et fondé en princioe sur trois arlS d'instruction primaire.En Pologne, la délimitation entre le premier et le second degré n'estp!J.5 stricte: c'est-à-dire que certaines matières du programme intégra­lement systématique sont enseignées dès 1~ quatrième année d'études, ouparfois lors de la sixième année et mgme au cours de la septième annéed'études (par exem?le, la chimie). Il semble que ces périodes de tran­sition soient utiles, notamment pour les quatrième et cinquième annéesd'études : elles aident les enfants à s 'habituer à faire des efforts deplus en plus grands. Simultanément, un programme compact comprenantdes matières telles que la. langue maternelle, les langues vivantes,l'histoire, les mathématiques, la physique, la chimie, la biologie et lagéographie s'étend sur cinq ans, c'est-à-dire de la sixième à ladixième arillée d'études.

Le caractèrG relatif de ces délimitations, qui dispara!tront sansdoute au cours de la prochaine décermie, est accentué par les grandesdifférences qui sé?arent l'enseignement secondaire et l'enseignementsupériaur, non seulement dans divers pays, mais souvent aussi dansle m13me pays: par exemple, aux Etats-Unis d' A!Œ rique, où il existetrois "modèles" de systèmes d'enseignement, ou en Suisse. Ces délimi­tations perdront de l' im?Ortance, caci d'autant plus que l'éducationpermanente se développera: dans ce contexte, l'éducation de l' hommes'étend sur s~ vie tout entière, tnndis que les principaux objectifsde 1lenseigneIn8nt sont les suivants: (1) initier les élèves auxfondements de la connaissance, qui est la base de 1 t éducation permanenteet (2) enseigner aux jeunes comment ils doivent a~prendre (11).

Le niv(;au de l'instruction dis~:Jens3e dans les écoles secondaires,tant générales que professionnelles, devr3it corres::>ondre, non seulementau déve10ppemBnt économique et technique, mais aussi aux nécessités duprogrès social. C'est ainsi que le but fondamental du système d'ensei­gnement est une éducation fondée sur las principes d'un humanismeauthentique et un0 harmonisation d~s intérgt sociaux et des intérgtsindividuG1s. Les matiàres ayant trait aux sciences humainas, auxsciences sociales, aux rnathématiques et aux sciences naturelles, ainsiqu'aux questions artistiques et techniques servent ces objectifs. Larévolution scientifique et technique en cours est à l'origine du re1ede :11us en ::)1us grand que l\3S matières touchant les sciences naturelleset les mathématiques jouent dans la c<.illce?tion mude:rne d'un enseignomontgénéral. D'après !.M. Arseniew (1), le temps consacré à la physique, àla chimie et à la biologie dans le pro~rarmne d'études soviétique estrécamment passé de 14,5 %à 18,5 %. Llox)ansion de l'enseignement deC0S matières dans 18s écoles permattra dJ mieux préparer les élèvesen vue d'une éducation postscolaire.

- 9 -

Compte tenu des modifications apportées à la vie socialecontemporaine, des migrations , d~ développement de lacoopération internationale et de la nécessité d'établir une équivalencedes dipl&mes, il serait souhaita~le d'ordonner l'organisation del'enseignement secondaire et de l'ensei8Uement supérieur. A ce propos,on pourrait suggèrer d'introduire une certaine confomùté dans lessystèn~s d'enseignement en fixant uniformément à Il ou 12 ans ladurée de l'éducation qui oscille actuellement entre 10 et 13 ans,de niveler les différences trop inlportm1tes entre les divers progTmillnes,d'établir des programmes types composés de matières choisies avec soin,de procéder à des évaluations internationales des résultats scolaires(Association internationale pour l'évaluation du rendeBent scolaire)et de normaliser dans une certaine mesure les appellations des niveauxd'instruction.

En ce qui concerne l'enseignement professionnel, la diversité desstructures se justifie mieux puisqu'elle est liée aux différentsniveaux de développement écononùque, d'industrialisation, d'automatisa­tion, d'urbanisation et d'autres besoins de certains pays déterminés.Les tendances nouvelles qui se manifestent dans ce domaine et quideviennent plus marquée chaque année, consistent à prolonger lapériode d'instruction générale avant l'entrée dans un établissementd'enseignement professionnel: cette période est de huit à douze ans ;il ne paratt pas souhaitable d'introduire prématurément une spécialisationprofessionnelle. Une autre tendance se retrouve dans les écoles profes­sionnelles, qui inculquent des connaissances étendues et des aptitudesprofessionnelles générales, formant ainsi des spécialistes très capablesqui, gr~ce à cette éducation polytechnique, peuvent apprendre ra:ljidementà faire fonctionner des machines et seront même en mesure de se fatililiarisercomplètenlent avec des disciplines spécialisées nouvelles.

7. Néc~ssité d'une stratégie nouvelle en matière d'éducation

Des progrès énormes qui ont marqué le développement de l'enseignementgénéral, et notamment du fait que l'on ait constaté Qu'il est susceptibled'~tre influencé par des facteurs autres que ceux do l'école tradition­nelle, il ressort certains postulats qui pourraient servir à établirune stratégie de l'avenir en matière d'éducation. Celle-ci aurait pourrègle fondamentale de produire des effets mesurables et, par là, d'obtenirque tous los projets d'ordre pédagogique soient efficaces. Les écoleset les autres établissements d'enseignement n'existent pas slluplementpour décerner des dipl8mes à des jeunes et à des adultes, mais surtoutpour les préparer à remplir dans la comraunauté des rôles divers pourlesquels il faut posséder des qualifications toujours plus élevées (7,9).

La classification systématique de ces rôles devrait correspondreaux tendances signalées plus haut et, sinlultanément, rendre compatiblesles différences existantes. Naturellm1ent, la classification proposéeci-après n'est que l'une des multiples possibilités. Mais on pout

.·.1...

- 10 -

admettre que l'éducation doit préparer les jaunes et les adultes envue de: (a) leurs devoirs de citoyens, (b) leur activité profession­nelle, (c) leur participation à la vie sociale, (c), leur vie privéeet (e) l'organisation de leurs loisirs.

Si l'on accepte ces cinq buts de l'éducation comme base d'unestratégie pédagogique, il faut lBS traduire dans les faits gr~ce à dessystèmes dfenseignGIllent appropriés. L'école enseigne à ses élèvescorrmlent rer.1plir les cinq rôles mentionnés ci-dessus, bien que lamajeure partie de son activité vise les trois premiers rôles. Bien quece soit Gssenticllill~ent le système scolaire qui décerne des titres, sesattributions ont changé, notamment en raison de toute la gamme desactivités de l'éducation extrascolaire. Il n'emp~che que l'école aconservé la première place dans le contexte de la stratégie pédagogiqueet que ses fonctions se développent tant verticalement qu'horizontalement.

On peut aisément constater que jusqu'à une date très récente,certains des rôles mentionnés ci-dessus n'ont pas été dftment respectéspar les stratéges de l'éducation; la chose est particulièrement vraiepour les deux derniers, mais la préparation en vue des autres n'est pasnon plus satisfaisante.

..

-ll-

Bibliographie

1. Arseniew A.M. Transformations dans l'enseignement général.Perspective de l'éducation. Vol. l, N° 2, 1970.

2. Bloom B.S. Stability and Change in Human Characteristics.Nevl York, 1964, J. lliley.

3. Bruner J.S. The Process of Education. Cambrid~e, 1961,Harvard University Press.

4. Children and their Primary Schools. Vol. 1: The Report,London, 1967, H.E. Stationary Office.

S. DavlYdow lI.il. Ob izmienienii sodierzanija naczalnogo obuczenija/Les Changements intervenus dans le contenu de l'enseignementprimaire/ Sowietskaja Piedagogika, 1964, N° 4.

6. Dieuzeide H. Technologie éducative et développement del'éducation. Année internationale de l'éducation, 1970,n° B.

7. Falski M. Problcmatyka organizacyjna szkolnictwa wyzszychszoszebli /Les problèmes d'organisation de l'enseignementsecondaire. l"Troclaw, 1966, Zaklad im. Ossoliflskich.

B. Dottrens R. Programmes et plans d'études dans 1 t enseignementprimaire. Paris 1961, Unesco.

9. Jablonski H. Ul'Tagi 0 polskim systemie szkolnictwa podstaÙ'Towegoi sredniego/ Remarques sur le système polonais d'enseigne­ment primaire et secondaire/ Varsovie, 1971, PZWS.

10. La planification de l'éducation. Bilan, problèmes et perspec­tives, Paris, 1970, Unesco.

11. Lengrand P. Introduction à l'éducation permanente.Paris, 1970, Unesco.

12. Okon 11r. Podstawy wykszta1cenia og6lnego. /Fondements de l'en­seignement général. Varsovie, 1969, Iiasza Ksiegarnia.

13. Platt ~l.J. L'éducation comme facteur de développement.Année int8rn~tionalo de l'éducation, 1970, N° 5.

14. Suchodolski B. Trzy pedagogiki /Trois pédagogies.Varsovio, 1970, Nasza Ksiogarnia.

15. Vexliard A. Système et non-système d'éducation.Revue française de pédagogie 1969, HO B.

16. Wilgocka-okon B. Szsob umys10wy dzieci dawniej a dzj.6Le développement mental des enfants aujourd'hui etauparavant. Varsovie, 1967, PZ1JS.


Recommended