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ISSN 1813-6001
Robyn Alders
Division des systèmes de soutien à l’agriculure
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Rome 2005
Brochure de la FAO sur la diversification 3
© FAO 2005
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■ Préface v
■ Avant-propos vii
■ Abréviations xi
■ Histoire de la production avicole domestique 1
■ Principaux types et races de volailles 1
■ Systèmes de production, démographie et géographie 3
■ Importance sociale, culturelle et religieuse de la production avicole 5
■ Rôle de l’aviculture dans l’exploitation et dans la famille 6
■ Ressources nécessaires à la production avicole 6
■ Contributions de l’aviculture aux moyens d’existence durables 7
■ Création d’un revenu 7
■ Amélioration de la situation nutritionnelle 7
■ Premier barreau de l’échelle de l’élevage 8
■ Démarginalisation des exploitants sans ressources, notamment
les femmes 9
■ Impact environnemental positif 10
■ Produits sans antibiotiques ni hormones 10
■ Santé animale 10
■ Rôle de l’aviculture dans les ménages affectés par VIH/SIDA 10
■ Facteurs clés de la production avicole rurale 11
■ Moyens rentables et peu coûteux d’améliorerla production avicole 13
■ Le type d’oiseau 13
■ Les aliments pour volailles 13
■ Les bâtiments 13
■ Le contrôle des maladies 14
■ La collaboration communautaire et la formation de groupes 14
■ Diversification de la production avicole 15
■ Intensification de la production avicole 17
■ Utilisations des produits avicoles 19
■ L’autoconsommation 19
■ La commercialisation et la vente 19
■ La mise en commun de l’information de marché 20
■ Les compétences en gestion d’entreprise 21
iv
■ Exemples/Etudes de cas 23
■ Etude de cas 1: Les petites exploitations avicoles: le modèle
du Bangladesh 23
■ Améliorer la production des poulets villageois en contrôlant
la maladie de Newcastle 25
■ Etude de cas 2: Le programme sud-africain: Fowls for Africa® 29
■ Etude de cas 3: La production avicole: secteur d’un programme
agricole à petite échelle à Pinalto, au Guatemala 30
■ Etude de cas 4: La production de canards au Cambodge 31
■ Etude de cas 5: Un système agricole intégré riz-poisson-fougères-canards
aux Philippines 33
■ Bibliographie 35
■ Sources d’information, formation et constitution de réseaux 37
■ Lectures recommandées 39
Table des matières
Les brochures de la FAO sur la diversification ont pour but de sensibiliser et
d’informer sur les possibilités d’accroissement du revenu des petits exploitants
au niveau des exploitations et des communautés locales. Chaque brochure est
consacrée à une activité ou une technologie précise, agricole ou non, pour
laquelle l’expérience a montré qu’elle peut être intégrée avec succès aux petites
exploitations ou aux communautés locales. Nous y explorons les avantages
potentiels associés aux nouvelles activités et technologies ainsi que leur adapta-
bilité et viabilité dans des circonstances différentes.
Les brochures de la FAO sur la diversification ciblent principalement les per-
sonnes et les organisations qui fournissent les services de soutien en matière de
consultation, de création d’entreprise et de technologie aux petits exploitants
sans ressources, et aux communautés locales dans les pays à faible et moyen
revenu. Nous espérons qu’elles offriront suffisamment d’information pour
aider ces fournisseurs de services de soutien à envisager de nouvelles possibili-
tés créatrices de revenu, et qu’elles inciteront les petits exploitants à se mobili-
ser. Quels sont les besoins et les contraintes des exploitants? Quels sont les fac-
teurs critiques du « succès »?
Les brochures de la FAO sur la diversification concernent également les per-
sonnes chargées de l’élaboration des politiques dans les organisations gouverne-
mentales et non gouvernementales. Quelles mesures devraient prendre les res-
ponsables des politiques pour créer un environnement permettant aux petits
exploitants de diversifier leurs sources de revenus en introduisant des activités
génératrices de revenus?
Il est important de signaler que les brochures sur la diversification ne préten-
dent pas servir de directives techniques sur la marche à suivre. Pour introduire
auprès des exploitants des activités de soutien et de consultation liées à la créa-
tion d’activités génératrices de revenus, la plupart des organisations devront se
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Préface
procurer davantage de renseignements ou un soutien technique supplémentaire.
A leur intention, des sources supplémentaires de renseignements et de soutien
technique figurent dans chaque brochure.
Si vous trouvez cette brochure utile, veuillez bien nous le faire savoir. Et la
faire connaître à vos collègues et amis. De même, si vous avez des suggestions
concernant des améliorations à apporter à notre prochaine édition, ou d’autres
sujets pouvant faire l’objet d’une brochure – c’est tout aussi important pour
nous. C’est en nous faisant part de votre point de vue et de vos idées que nous
parvenons à vous offrir un meilleur service.
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L’aviculture rurale est comme la der-nière nouveauté vestimentaire à lamode, qui peut avoir du succès touteseule ou être assortie avec n’importequoi. L’aviculture peut s’associer àpresque tous les types d’activités despetits exploitants. Un programmeavicole adapté aux conditions localessaura donner satisfaction à sesclients.
La production avicole rurale contri-bue à la durabilité de la sécurité ali-mentaire de beaucoup de pays endéveloppement, en engendrant unrevenu pour les exploitants pauvres,notamment les femmes. Elle utilise lesressources locales à bon escient, faitappel à peu d’intrants et contribueconsidérablement aux moyens d’exis-tence du ménage, sur les plans écono-mique, religieux, social et culturel.
Les volailles tirent de nombreuxavantages des systèmes d’exploitationmixte. Elles sont de petite taille, sereproduisent facilement, ne nécessi-tent pas d’investissements majeurs ettrouvent elles-mêmes leur nourriture.Elles se nourrissent de déchets de cui-sine, de brisures de céréales, de vers,d’escargots, d’insectes et de végéta-tion; en Asie, les canards trouvent leurnourriture dans les rizières. Les oies et
les pintades jouent le rôle de senti-nelles; les oiseaux-chanteurs et lescoqs de combat sont utilisés dans lescérémonies, les activités sociales et lesparis.
Le terme « volaille » sous-entend lesoiseaux domestiques qui produisentles œufs, la viande, le fumier et lesplumes qui peuvent être utilisés ouvendus par les aviculteurs. Dans lemonde entier, il y a des élevages depoulets, de dindons, de canards,d’oies, de pintades, de colombes et depigeons, de faisans, de cailles et d’au-truches, les trois derniers étant généra-lement élevés dans des fermes com-merciales. Dans les zones rurales, iln’est pas rare de rencontrer desfamilles qui élèvent plusieurs typesd’oiseaux domestiques.
Au cours de la dernière décennie, lapopulation avicole mondiale a aug-menté de 23 pour cent dans les paysdéveloppés et de 76 pour cent dans lespays en développement. Cette haussespectaculaire est due en grande partie àl’essor de la production commerciale,notamment en Extrême-Orient, où lacroissance moyenne a été de l’ordre de90 pour cent. Dans les pays pauvres,les conditions propices au développe-ment de l’aviculture commerciale sont
Avant-propos
viii
cependant rarement réunies. Ellescomprennent: • la capacité d’acheter des intrants
tels que les races améliorées, lespoussins d’un jour de bonne qualité,les aliments pour volaille, les vac-cins, les médicaments et le matériel;
• la disponibilité d’une main d’œuvrespécialisée;
• le contrôle strict des maladies;• les marchés intérieurs qui absorbent
les produits avicoles à des prix inté-ressants.Une région doit être autosuffisante
en céréales et avoir accès à une mon-naie forte grâce à ses exportationsavant que la production des poulets degril et des œufs puisse passer à l’échel-
le moyenne ou grande. Dans beaucoupde pays, la production avicole reposesur l’élevage extensif traditionnel oùles intrants et la production sontfaibles. Depuis des siècles, elle entredans la composition des petites exploi-tations et le restera dans un avenir pré-visible. Environ 20 pour cent des pro-téines consommées dans les pays endéveloppement proviennent de lavolaille, de la viande et des œufs.L’aviculture familiale contribue 70pour cent de la production avicole dela majorité des pays à faible revenu et àdéficit vivrier (PFRDV).
Cette brochure a pour but d’infor-mer les initiateurs des projets, lesdonateurs, les organismes de dévelop-
FIGURE 1 Les volailles villageoises sont le type d’élevage le plus courant dans les régions rurales.Elles s’intègrent parfaitement dans les activités des exploitations familiales. (Artiste: Razac Chame)
Banane Mangue Noix de cajou Goyave Papaye
Poisson Chèvre
Poulailler
Abri aux canards
Fabrication des nattes
Légumes
Cultures
ForêtsCuisine
Famille
Maison
Marché
Compost
pement et les travailleurs du dévelop-pement sur les diverses possibilitésd’améliorer les moyens d’existencedes populations rurales grâce à l’avi-culture rurale. Elle introduit des idéesnovatrices et fait l’analyse des pro-grammes d’expérimentation.Elle a été élaborée avec le soutien fortapprécié de la FAO. L’étude de cas surle modèle du Bangladesh a été prépa-
rée par le réseau danois du développe-ment des petites exploitations avicoles(Danish Network for SmallholderPoultry Development). L’auteur aime-rait remercier le Centre australien derecherche agronomique internationale(ACIAR) pour les ressources et le sou-tien fournis pendant les six annéesconsacrées à l’étude de la productionavicole villageoise.
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ACIAR Centre australien de recherche agricole internationaleARC Conseil pour la recherche agricole d’Afrique du SudRIDAF Réseau international pour le développement de l’aviculture familialePFRDV Pays à faible revenu et à déficit vivrierPSC Centre d’approvisionnement avicole ND Maladie de New CastleONG Organisation non gouvernementale
Abréviations
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Les volailles sont domestiquées depuis desmilliers d’années. Des fouilles archéolo-giques révèlent qu’il y avait des pouletsdomestiques en Chine il y a 8 000 ans etqu’ils se sont répandus plus tard en Europeoccidentale, probablement en passant parla Russie. En Inde, la domestication a eulieu indépendamment ou bien les oiseauxdomestiques sont venus de l’Asie du Sud-Est. Des témoignages sur des combats decoqs il y a 3 000 ans en Inde indiquent queles poulets appartiennent à cette culturedepuis très longtemps.
En Afrique, les poulets domestiquessont apparus il y a des siècles; ils font main-tenant intégralement partie de la vie africai-ne. Le coq y est fréquemment représentédans l’emblème des partis politiques.L’extrait qui suit montre le rôle joué par uncoquelet dans l’histoire de la création desYoruba, qui étaient les maîtres de l’ancienétat d’Ife, situé dans l’actuel Nigeria:
« Dans le mythe de la création desYoruba, Ife est le lieu d’origine del’Homme. Olorun, le dieu suprême desYoruba, a fait descendre son fils,Oduduwa, du ciel à l’aide d’une chaîne àlaquelle étaient accrochés un coqueletpossédant cinq doigts à chaque patte, unenoix de palme et une poignée de terre. Laterre a été éparpillée par Oduduwa audessus de l’eau. Le coquelet à cinq doigtsa gratté la terre et elle a séché; la noix de
palme y a germé pour devenir un pal-mier: ce palmier avait seize frondesreprésentant les seize maîtres deYorubaland (Crowder, 1977) ».
■ Principaux types et races de volailles
Les poulets domestiquesLe poulet domestique descend d’un oiseausauvage de la jungle asiatique. Dans lesdernières décennies, deux types de pouletdomestique ont été développés, l’un pourses œufs, l’autre pour sa chair. Auparavant,les races comme le New Hampshire et leLight Sussex produisaient les deux. Lesraces à deux fins ne sont pas rentables surles marchés commerciaux où s’exerce laconcurrence, mais elles sont idéales en tantque poulets domestiques: les coqs sont éle-vés pour leur chair, les poules à la fois pourleurs œufs et leur chair.
Il existe de nombreuses races locales depoulets domestiques. Ils sont bien adaptés àleur environnement: ils peuvent voler pouréchapper aux prédateurs, et la couleur et lemotif de leur plumage leur sert de camou-flage. Grâce à leur instinct profond pour laponte, les poules couvent leurs propresœufs et maternent leurs fragiles poussins.Comme les poulets cherchent leur nourri-ture par eux-mêmes, il faut peu s’en occu-per. Leur chair a une saveur forte qui plaîtgénéralement aux consommateurs; elle
Histoire de la production avicole domestique
convient bien aux plats de viande bouilliequi sont courants dans les pays en dévelop-pement. Leurs œufs ont souvent unecoquille brune et un jaune foncé qui plai-sent aux consommateurs.
Les dindons domestiquesLe dindon a probablement été domestiquéau Mexique. Il était utilisé comme volailledomestique par les communautésd’Indiens d’Amérique dans ce qui consti-tue maintenant le sud-ouest des Etats-Unis.La chair de dinde est très riche en protéineset pauvre en graisse; sa valeur nutritionnel-le est par conséquent très élevée. Les din-dons ont été introduits en Europe dans lesannées 1500, suite à la colonisation euro-péenne de l’Amérique centrale. Des éle-vages existent maintenant dans le mondeentier; plus de 50 pour cent de la productionprovient des pays développés. Les princi-pales races sont le noir de Norfolk, le din-don bronzé d’Amérique, et le dindon bron-zé à poitrine large. Les races plus légèresdonnent de bons résultats sous les tropiquessecs quand elles sont laissées en liberté etqu’elles ont accès à suffisamment d’ombreet de nourriture.
Les canards domestiquesLe colvert est généralement considérécomme l’ancêtre des canards domestiques,à l’exception du canard musquéd’Amérique du Sud, qui appartient en réali-té à la famille des oies. Sur les 500 millionsde canards qui existent dans le monde, 430millions sont en Asie. Les canards d’éleva-ge commercial comme le canardd’Aylesbury et le canard de Pékin sont prin-
cipalement élevés pour leur viande; lescanards comme le Campbell kaki sont éle-vés pour les œufs. Les races locales decanards sont bien considérées dans beau-coup de pays. Le canard musqué est unexcellent chercheur de nourriture bienadapté à la vie en liberté, parce qu’il n’a pasbesoin de beaucoup d’eau; sa chair estmoins riche en graisse que les autres races.
Les oies domestiquesLes oies sont principalement élevées pourleur chair; elles produisent également desplumes de qualité. Les oies domestiquesdescendent de l’oie sauvage grise d’Europeet l’oie cygnoïde d’Asie. Les oies domes-tiques sont de taille beaucoup plus grandeque leurs ancêtres et elles ne volent plus.Les oies sont des brouteurs exceptionnelsqui peuvent manger d’énormes quantités
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FIGURE 2 Un dindon en Ouganda. (Photo:Baguma Francis)
d’herbe et de plantes herbagères; de ce fait,elles sont utiles dans les pays en développe-ment où elles broutent là où les animauxcomme les chèvres endommagent les cul-tures. En Egypte, elles contribuent à la pro-preté des villages en mangeant les détritus;elles assuraient le désherbage des champsde coton avant l’utilisation des pesticides.
Les principales races d’oies élevéespour leur chair sont l’oie de Toulouse, l’oiedes Landes, l’oie d’Embden, l’oie romane,l’oie buff américaine, et l’oie pèlerin, quidescend de l’oie cendrée. La race chinoisedescend probablement de l’oie cygnoïde;elle est bien adaptée aux climats chauds etpeut pondre jusqu’à 100 œufs par an.
Les pintadesLes pintades originaires d’Afrique del’Ouest sont maintenant élevées dans beau-coup de régions du monde mais, à l’excep-
tion de l’Afrique de l’Ouest, ce ne sont quede petits élevages. En France et en Italie,les élevages sont de type commercial etintensif, axé sur la production des œufs etde la chair. Dans les villages, les pintades necouvent généralement pas leurs œufs; ilssont couvés par les poules domestiques.Les trois variétés bien connues sont: la grisperle, la blanche et la lavande.
Les colombes et les pigeonsDans les pays où on élève des colombes etdes pigeons, les aviculteurs installent unabri pour la nuit, et les oiseaux trouvent leurnourriture par eux-mêmes. Dans les vil-lages, on les élève souvent avec les pouletsdomestiques et les canards.
■ Systèmes de production, démographieet géographie
Le troupeau avicole rural est principale-
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FIGURE 3 Oies de basse-cour. (Photo: FAO)
ment composé de poulets en Afrique, decanards en Asie et de dindons enAmérique latine. Les troupeaux fami-liaux varient de 3 à 100 têtes en Afrique,10 à 30 têtes en Amérique du Sud et 50 à2 000 têtes en Asie. Le nombre d’oiseauxdans le troupeau est fonction des objec-tifs de l’entreprise; la productivité esttrès basse par rapport aux systèmes agri-coles de haute production. Une poule quicherche seule sa nourriture ne pond que30 à 50 œufs par an, ou jusqu’à 90 dansdes conditions d’alimentation et d’éle-vage améliorés; une poule d’élevagecommercial dans des conditions opti-males pond 280 œufs par an.
Un guide sur l’adaptation des inter-ventions aux conditions locales se trouveen encadré 7.
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FIGURE 4 Au Myanmar, les petits exploi-tants font souvent couver les œufs descanards par les poules. (Photo: PeterSpradbrow)
Canards et oies
FIGURE 5 Un arbre généalogique des volailles domestiques
(Adapté de Smith, 1990)
Pigeon ColombePouletPoulet Faisan Pintade Dindon
domestique de jungle
Canard Canard
colvert colvert
domestique sauvage
Poulets, dindons,
Pintades et faisans
Colombes et pigeons
Oiseaux volants
Canard Oie
musqué
■ Importance sociale, culturelle et reli-gieuse de la production avicole
Dans beaucoup de pays, les bonnes conve-nances veulent que l’on offre à ses invitésun repas à base de viande, et le plus sou-vent, il s’agit de viande de volaille. Il arriveque les invités reçoivent une volaille vivan-te à emporter chez eux comme marque derespect. Les volailles et les produits avi-coles sont vendus pour acheter des articlesqui permettent à la famille de participerpleinement aux activités de la communau-té. Dans le sud du Bhoutan, les volaillesjouent un rôle important dans le culte desdéités locales. Les animaux doivent êtreofferts par paire: un poulet, un canard ou unpigeon peut être associé à un animal plusgros, ou peut être offert à la place d’unechèvre ou d’un cochon. Par exemple, uncochon et un poulet, ou une chèvre et unpigeon sont considérés égaux à deux grosanimaux. Les exploitants de cette région
croient que les offrandes protègent leurfamille contre les maladies.
Les poulets jouent un rôle importantdans la vie culturelle du Ghana rural,notamment dans les régions du nord: JohnMiller Chernoff a décrit le rôle des pouletsdans la cérémonie qui a marqué sa consé-cration comme apprenti du maître joueurde tambour Gideon Folie Alowoyie dans leculte de la tribu Ewe:
«En définitive, la cérémonie devait m’ai-der à me concentrer et à apprendre mieuxet plus vite. L’oncle de Gideon, prêtrefétichiste de haut rang, était chargé de lacérémonie. D’abord, cet après-midi-là,Gideon et moi avons acheté deux pouletsblancs, un mâle et une femelle pourl’équilibre et l’harmonie, et une bouteillede gin… Pendant que le ragoût de pouletmijotait, Gideon était occupé à fairedavantage de libations et à m’expliquerle but de la pratique rituelle….Le prêtre a
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ENCADRÉ 1 Définition des éléments de la production avicole
• Volaille: ensemble des oiseaux domestiques comme les canards, les oies etles dindons élevés pour la consommation.
• Œufs: objet oval-sphéroïdal produit par la femelle des oiseaux et quicontient le germe d’un nouvel oiseau.
• Viande de volaille: chair des oiseaux utilisée comme nourriture.
• Duvet: premier plumage des jeunes oiseaux; plumes menues et douces uti-lisées dans les coussins et dans les doublures d’isolation.
• Plume: appendice qui recouvre la peau des oiseaux, formé du calamus, dutuyau et des barbes latérales.
• Fumier: déjections, excréments.
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annoncé que le poulet était prêt. Il a poséles poitrines de poulet sur la sépulture desancêtres. Il m’a ensuite donné un grandbol et m’a dit: “Mange”. Dans le bol, setrouvait les parties des poulets corres-pondant aux parties de mon corps quidevaient être protégées: les deux têtes,les pieds, les ailes, les queues, les gésierset les cœurs. J’ai tout avalé » (MillerChernoff, 1979).
■ Rôle de l’aviculture dans l’exploita-tion et dans la famille
Les exploitants élèvent des volailles pourdiverses raisons, depuis le besoin de créerune source de revenus au simple plaisir decontempler des oiseaux en bonne santé.D’une façon générale, l’aviculture ruralefournit les protéines animales sous la formede viande et d’œufs ; ces produits sont dis-ponibles pour la vente, ou pour le troc dansles sociétés qui manquent d’argent liquide.L’aviculture villageoise remplit une sériede fonctions dont il est difficile d’évaluer le
prix: les volailles servent de protectionphytosanitaire et fournissent le fumier,elles sont utilisées dans les festivals, lescérémonies, pour soigner les maladies etremplir certaines obligations sociales.
■ Ressources nécessaires à la produc-tion avicole
Dans la plupart des régions rurales propicesà la production avicole, les exploitants pra-tiquent déjà l’élevage des volailles. La pro-duction avicole villageoise exprimée engain de poids et en nombre d’œufs parpoule par année est généralement faible,mais les intrants exprimés en bâtiments,prévention des maladies, gestion et alimen-tation complémentaire sont minimaux.Pour améliorer la production avicole defaçon rentable, il est nécessaire d’introduiredes méthodes de gestion appropriées, desintrants d’élevage comme l’alimentationcomplémentaire, la prévention des mala-dies, les bâtiments, et développer des stra-tégies de commercialisation efficaces.
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■ Création d’un revenuLes produits avicoles vendus ou troquéspermettent de payer les frais scolaires etmédicaux, ou d’acheter de l’huile, du sel etd’autres articles. Une étude menée dans laprovince sud de la Zambie, récemmentfrappée par la sécheresse et la maladie ani-male de la theilériose bovine, a remarquéque les ménages éleveurs de poulets sontcapables de survivre à la sécheresse et à seredresser l’année suivante plus rapidementque les ménages sans poulets.
■ Amélioration de la situationnutritionnelle
Les familles d’exploitants consommentdavantage de viande et d’œufs devolailles quand elles sont sûres que lenombre de leurs volailles est suffisant et
qu’elles ne vont pas être décimées. Il estparticulièrement important que les enfantset les femmes enceintes mangent de laviande de volaille et des œufs. La contri-bution de l’aviculture est considérabledans les régions où la malnutrition infanti-le est courante: une meilleure nutritionfavorise la croissance, le développementmental, les résultats scolaires et la produc-tivité au travail, et réduit la vulnérabilitéaux maladies.
Les communautés urbaines bénéfi-cient aussi de la disponibilité croissantedes volailles en provenance des villages.Généralement, plus la disponibilité aug-mente, plus les prix diminuent; des prixbas signifient que davantage de consom-mateurs urbains peuvent se permettred’acheter de la volaille, ce qui engendre un
Contributions de l’aviculture aux moyens d’exis-tence durables
ENCADRÉ 2
«Les poulets représentent l’espèce d’animaux d’élevage la plus facile àaccéder par les personnes à faible revenu, et constituent une source de pro-téines bon marché…. Les volailles sont en quelque sorte la « carte de créditde platine » des familles pauvres, d’utilisation rapide et universelle, et quipermet de consolider les bases d’une participation plus active dans le pro-cessus du développement communautaire ».
Son Excellence Mr João Carrilho, Vice-ministre mozambicain de l’agricultu-re et du développement rural: discours d’ouverture de l’atelier de planifica-tion de la SADC pour la lutte contre la maladie de Newcastle chez les pouletsvillageois, 6 mars 2000. (Alders et Spradbrow, 2001)
7
accroissement des ventes et des bénéficespour les producteurs.
■ Premier barreau de l’échelle del’élevage
Dans les exploitations mixtes, lesexploitants choisissent souvent d’élever
différentes sortes d’animaux. En aug-mentant le nombre de leurs volailles, lesexploitants pauvres augmentent leursavoirs et accroissent considérablementleur capacité à gérer les imprévus. Grâceau contrôle de la maladie de Newcastlechez les poulets villageois du
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FIGURE 6 Au Mozambique, des enfants élèvent eux-mêmes les poulets et les vendent pouracheter des livres scolaires et autres articles. (Photo: Robyn Alders)
ENCADRÉ 3
« L’œuf est connu comme étant un des aliments les plus équilibrés, quicontient la plupart des acides aminés indispensables, du calcium en grandequantité, du phosphore, du magnésium, du fer, du zinc, des vitamines A etvitamines B complexes. On peut le manger seul ou l’incorporer à d’autres ali-ments suivant des recettes simples et faciles. » (Branckaert et al, 2000)
Mozambique, du Sénégal et du Togo, lesexploitants ont vendu certains de leurspoulets pour acheter des chèvres.
■ Démarginalisation des exploitantssans ressources, notamment lesfemmes
Dans beaucoup de pays, l’aviculture estconsidérée comme une affaire de femmes.
L’avicultrice aura davantage droit à la paro-le quant à l’utilisation de ses gains parcequ’ils sont le fruit de son propre travail.Dans le sud du Mozambique, l’élevagedes poulets permet aux femmes d’acheterleurs propres chèvres; leurs maris accep-tent parce qu’elles le font avec le produitde leur travail. Certaines femmes tra-vaillent pour acheter des bovins, ce qui est
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FIGURE 7 Au Sénégal, une fermière ramasse les œufs dans le poulailler. (Photo: Robyn Alders)
ENCADRÉ 4
Une veuve mozambicaine explique: «Le poulet, c’est comme un mari: grâce àlui, j’ai pu acheter ces chaussures, ce morceau de tissu, cette écharpe».
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un véritable exploit dans une société où cesont les hommes qui s’occupent des trou-peaux.
■ Impact environnemental positifLes volailles rurales qui vivent en libertéet trouvent elles-mêmes leur nourriturecontribuent à la lutte contre les insecteset les animaux nuisibles comme la tiquedu bétail. Elles produisent du fumier quisert à fertiliser les cultures et leslégumes. La production avicole extensi-ve ne produit pas d’énormes quantités dedéchets et n’utilisent pas d’alimentsindustriels contenant des céréales demonoculture.
■ Produits sans antibiotiques ni hor-mones
Dans beaucoup de régions d’Asie, lesvolailles villageoises se vendent à un prixsupérieur aux volailles commerciales parcequ’elles n’ont pas subi de traitements anti-biotiques ou hormonaux.
■ Santé animale Les programmes de santé animale sont plusdurables quand ils intègrent la prévention etle traitement des maladies des volailles. Ilest facile pour un aviculteur de vendrequelques volailles pour obtenir un peu d’ar-gent liquide pour payer les services d’untravailleur de la santé animale.
■ Rôle de l’aviculture dans les ménagesaffectés par le VIH/SIDA
Les projets avicoles en Afrique du Sud et auSwaziland ont pour but de venir en aide auxfamilles victimes du VIH/SIDA. Lesménages qui ont des enfants ou desvieillards à leur tête pratiquent l’élevage desvolailles pour la vente et pour leur consom-mation personnelle. Les chèvres et lesbovins ont besoin d’être surveillés pendantla journée; ce type d’élevage est impossibledans les familles où il n’y a pas d’adultes enactivité, et où la survie de la famille dépendde l’efficacité et de la rentabilité de chacunde ses membres.
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Les facteurs de la production avicolerurale sont: le type d’oiseaux, les ali-ments pour volailles, les bâtiments, lecontrôle des maladies, la collaborationcommunautaire et la formation de
groupes. Des exemples sur l’intégrationde ces facteurs aux programmes dudéveloppement avicole figurent dans lesétudes de cas contenues dans cette bro-chure.
Facteurs clés de la production avicole rurale
ENCADRÉ 5 Production avicole rurale: lescomposantes
Les composantes de la production avicole ruralesont:
• le type d’oiseau;
• les aliments pour volailles;
• les bâtiments;
• le contrôle des maladies;
• la collaboration communautaire; et
• la formation de groupes.
11
Les programmes avicoles rurauxdurables doivent tirer parti de ce quiexiste déjà et adapter les interventionstechnologiques aux situations locales.Des analyses coût-avantage effec-tuées avant l’arrivée des nouvellestechnologies permettront d’identifierles interventions les plus aptes à êtreadoptées par les aviculteurs. Les ini-tiateurs des programmes doiventcompter avec le fait que les volaillessont susceptibles d’attraper des mala-dies et d’être les victimes des préda-teurs et des voleurs.
■ Le type d’oiseauPour assurer le succès du programmeavicole rural, il est fondamental de choi-sir le type d’oiseau qui convient. Lesoiseaux doivent être adaptés aux condi-tions du village et ne pas aller à l’en-contre des tabous locaux. Dans lecontexte du village, les poulets de racelocale démontrent souvent une supério-rité incontestable sur leurs cousins d’ori-gine commerciale parce que les oiseauxindigènes savent échapper aux préda-teurs, trouver leur nourriture et veillersur leurs poussins.
■ Les aliments pour volailles Les aliments dont disposent les oiseauxdans la nature leur apportent une variété
de nutriments et leur assurent un régimealimentaire équilibré. L’alimentationcomplémentaire améliore considérable-ment la rentabilité des volailles, à condi-tion que ceux-ci soient de prix abordableet qu’ils soient disponibles localement.Quand il y a pénurie d’aliments complé-mentaires, il est nécessaire d’encouragerles aviculteurs à prévoir un complémentalimentaire pour les poussins jusqu’àl’âge de deux mois; les jeunes poussinssont les premières victimes des pénu-ries d’aliments qui se traduisent par labaisse de leur taux de survie. Une man-geoire sélective fabriquée à partir dematériaux locaux met à leur dispositiondes petites quantités d’aliments sanspour cela accroître considérablement laquantité totale distribuée aux volaillesdu ménage.
■ Les bâtiments Les poulaillers sont des abris qui pro-tègent les volailles contre les préda-teurs et le mauvais temps et qui per-mettent d’améliorer la production avi-cole. Ils facilitent les manipulationsquand les traitements individuels oules vaccinations sont nécessaires. Ilfaut prendre soin d’utiliser des struc-tures et des matériaux qui résistent auxinfestations de parasites internes ouexternes.
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Moyens rentables et peu coûteux d’améliorerla production avicole
■ Le contrôle des maladies Pour que la production rurale avicoledevienne une source de revenu fiable, ilest indispensable de prévenir ou decontrôler les principales maladies desvolailles. La maladie de Newcastle peutdécimer 100 pour cent des poulets récep-tifs. Les vaccins contre la maladie deNewcastle d’origine industrielle associésà des méthodes d’élevage appropriéespermettent de prévenir la maladie dansles régions où il est possible de réfrigérerles vaccins; sinon, il faut utiliser des vac-cins thermostables. Les poulets villa-geois peuvent attraper le choléra aviaireou la variole aviaire, qu’il est possible deprévenir en associant la vaccination auxméthodes d’élevage appropriées.
La production des canards peut être sévè-rement menacée par des épidémiescomme celle de la peste du canard. Lesvaccins existent mais ne sont pas toujoursdisponibles dans les régions rurales. Lecontrôle des parasites internes et externespermet d’améliorer la santé du troupeau.Les traitements antiparasitaires indus-triels sont généralement chers, mais ilexiste des remèdes locaux qui réduisentou éliminent les parasites.
■ La collaboration communautaire etla formation de groupes
Les activités qui encouragent la partici-pation communautaire et la formation degroupes favorisent l’établissement deprogrammes durables.
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FIGURE 8 Une mangeoire sélective, fabriquée à partir des matériaux disponibles localement,améliore la nutrition des poussins. (Artiste: Razac Chame)
Le type d’oiseau choisi pour l’élevagereflète souvent les centres d’intérêts tra-ditionnels et les valeurs culturelles.Cependant, comme les traditions évo-luent avec lenteur, il est nécessaire d’in-troduire les nouveaux types de volaillesavec prudence et sensibilité. Pour diver-sifier la production avicole, il est bon de
commencer par une étude de marchépour déterminer les produits qui sontsusceptibles de mieux se vendre, et uneétude de faisabilité pour s’assurer que laproduction est possible dans la région. Ilpeut être utile de s’inspirer des expé-riences réalisées dans les autres régionsoù la production est prospère.
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Diversification de la production avicole
ENCADRÉ 6
Il s’agit de déterminer si … les changements proposés sontréalisables dans le contexte culturel donné, et non si lecontexte culturel est approprié ou opportun. (Rushton etNgongi, 1998)
On pourrait croire que plus les volaillessont nombreuses, plus l’entreprise est ren-table, mais ce n’est pas toujours le cas. Ilest nécessaire de s’assurer que les intrantset les compétences sont disponibles et queles prix sont abordables, sinon les activi-tés visant à intensifier la production avi-cole ne seront pas durables. Au fur et àmesure que la densité de la populationavicole augmente, il est nécessaire d’ap-
pliquer des mesures de contrôle des mala-dies plus sophistiquées. Les races amélio-rées ont besoin d’un abri et de nourriturede qualité pour produire avec efficacité.Les poules améliorées n’ont pas l’instinctde couvaison, il est donc indispensable deprévoir des stocks de remplacement pro-venant d’une source fiable de poussinsd’un jour ou plus âgés dans le cas des pon-deuses.
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Intensification de la production avicole
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ENCADRÉ 7 Adaptation des programmes d’élevage des poulets aux condi-tions locales
Critères
Conditions localesAccès à une sourced’énergie électriquefiable
Existence d’une chaînedu froid
Source alimentaire
Système deproduction/exploitation
Accès aux marchésurbains
Races de volailles
Grandeur des troupeaux
Accès aux services vété-rinaires et aux produitspharmaceutiques
Source des nouveauxpoussins
Bâtiments pour lavolaille
Temps consacré chaquejour à la volaille
D’autres animaux d’éle-vage
Intrants nécessaires
Formation
Services vétérinaires etproduits pharmaceu-tiques
Durée du programme
Estimation du montantdes fonds de projetnécessaire par ménagepour lancer le programme
Production ruraleextensive
Non
Non
Cherchent eux-mêmesleur nourriture; supplé-ment occasionnel
Mixte, animale et agricole
Non, ou indirect
Locales
1-50
Quelquefois
Incubation naturelle
Quelquefois; générale-ment fabriqué à l’aide dematériaux locaux
< 30 minutes
Généralement
De base: contrôle de lamaladie de Newcastle, ducholéra des volailles(régions d’Asie), élevageet gestion des volailles.
Minimes
3-5 ans
Mnime
Production semi-intensive despetites exploitations
Oui
Oui
Cherchent eux-mêmes leurnourriture; supplément néces-saire
Généralement seulement lavolaille
Oui
Industrielles ou croisées
50-200
Oui
Poussins d’un jour industriels
Oui; matériaux conventionnels;abris de qualité variable
1 heure
Quelquefois
Modérée: contrôle de la maladiede Newcastle, du choléra desvolailles et de la variole aviaire;sélection des races; alimentationcomplémentaire; bâtiments appro-priés; élevage; gestion financière.
Essentiels
5-10 ans
Modéré
Production intensivedes petites exploitations
Oui
Oui
Ration industrielle équilibrée
Seulement la volaille
Oui
Industrielles
> 200
Oui
Poussins d’un jour industriels
Oui; matériaux convention-nels; abris de bonne qualité
> 1 heure
Non
Considérable: contrôle géné-ralisé des maladies; sélectiondes races; utilisation de rationéquilibrée; bâtiments appro-priés; élevage; gestion finan-cière.
Essentiels
5-10 ans
Considérable
■ L’autoconsommationLes exploitants pauvres hésitent souvent àse nourrir de leurs volailles ou de leursœufs; ils craignent d’en avoir besoin pourfaire face aux imprévus. Quand les inter-ventions techniques ont permis de stabili-ser le nombre des oiseaux, les famillesconsomment davantage de viande devolaille et d’œufs.
Il est important de travailler en collabo-ration avec les services sanitaires et sco-laires pour encourager l’autoconsomma-tion dans les ménages, notamment où ilexiste des tabous concernant la consomma-tion des produits avicoles par certainsmembres de la famille. Dans certainesrégions d’Afrique, la tradition interdit auxenfants et aux femmes enceintes de mangerdes œufs. Il est important de garder des œufsà couver au cas où la mortalité augmente,quand les oiseaux de remplacement sontindispensables. Avec la baisse de la mortali-té des poulets villageois, par exemple grâceau contrôle de la maladie de Newcastle,manger des œufs devient une option et unebonne utilisation des ressources.
■ La commercialisation et la venteLes réseaux de commercialisation exis-tent dans la plupart des régions et ils cor-
respondent parfois aux groupes eth-niques. Par exemple, les hommes dugroupe ethnique Frafra de la hauterégion orientale du Ghana dominent lecommerce des volailles villageoises,même à Accra. Il est bon d’analyser cesréseaux pour en déterminer les atouts etles faiblesses avant de planifier desinterventions de marché nouvelles.
La commercialisation des produitsavicoles est plus facile quand on saitqu’ils font l’objet d’une forte demande.Au Bhoutan, en 1999, les œufs produitslocalement coûtaient deux fois pluschers que les œufs importés d’Inde.Cependant, les consommateurs locauxpréféraient quand même les œufs pro-duits localement en raison de leurcoquille brune et de leur jaune foncé.Dans le sud du Mozambique, les pouletsaux plumes frisées sont considéréscomme ayant davantage de pouvoirdans les cérémonies traditionnelles;pour cette raison, ils se vendent généra-lement deux fois plus chers que les pou-lets ordinaires.
La demande reste forte quand la qua-lité du produit est régulièrement satis-faisante. Dans les régions où la réfrigé-ration n’existe pas, les gens préfèrent
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Utilisations des produits avicoles
acheter les volailles vivantes. Les négo-ciants qui achètent les volailles aux avicul-teurs pour les vendre au marché vendrontdavantage si les oiseaux sont vaccinés. Laqualité de l’albumine dans les œufs de caneet de poule se détériore très rapidementquand les œufs sont entreposés à températu-re ambiante, notamment dans les payschauds. On peut réduire les pertes en lesenduisant d’une huile médicinale ou àmoteur le jour de la ponte, ce qui permet depréserver la qualité de l’albumine pendantplusieurs semaines à température ambiante.
■ La mise en commun de l’informationde marché
L’efficacité de la commercialisation est lacondition préalable indispensable au suc-cès des petites entreprises. Les techniquesde commercialisation utilisées pour lesautres produits s’appliquent à l’aviculturerurale. La diffusion de l’information demarché à la radio peut aider les aviculteurs
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ENCADRÉ 8
Un expert en volailles locales vient d’arriver sur la scène de la gastronomiemondiale grâce à sa nomination pour le Prix spécial du jury du concours 2001de Slow Food. Noel Honeyborne, qui appartient à Oiseaux d’Afrique, est lepremier finaliste sud-africain …
A l’occasion d’une dégustation au restaurant Herbert Baker à Parktown, lechef Alan Gerson a préparé quatre oiseaux indigènes différents et un pouletordinaire suivant des recettes différentes qui présentaient toutes une fortesaveur locale: poulet chakalaka, poulet à la sauce au kumqua, poulet auxherbes Mpumalanga et un coq au pinotage original.
Cet évènement n’a pas seulement confirmé que le poulet local a véritable-ment un goût excellent, mais il l’a vérifié de maintes et maintes façons.(Minnaar, 2001)
FIGURE 9 Poulets vivants sur un marché enAsie. (FAO)
ruraux à obtenir des prix équitables pour lesproduits de leurs volailles.
■ Les compétences en gestion d’entre-prise
Le développement des compétences
en gestion d’entreprise est la dernièrepierre à poser sur les fondations de laproduction avicole durable quicontribue à la création de moyensd’existence durables dans les régionsrurales.
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