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Influence des recommandations d’internautes: le role de la ......(Annexe A2). La définition...

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HAL Id: hal-01258971 https://hal-upec-upem.archives-ouvertes.fr/hal-01258971 Submitted on 28 Jan 2016 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Influence des recommandations d’internautes: le role de la presence sociale et de l’expertise Caroline Ardelet, Bérangère Brial To cite this version: Caroline Ardelet, Bérangère Brial. Influence des recommandations d’internautes: le role de la presence sociale et de l’expertise. Recherche et Applications en Marketing (French Edition), SAGE Publications, 2011, 26 (3), pp.45-69. 10.1177/076737011102600303. hal-01258971
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  • HAL Id: hal-01258971https://hal-upec-upem.archives-ouvertes.fr/hal-01258971

    Submitted on 28 Jan 2016

    HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

    L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

    Influence des recommandations d’internautes: le role dela presence sociale et de l’expertise

    Caroline Ardelet, Bérangère Brial

    To cite this version:Caroline Ardelet, Bérangère Brial. Influence des recommandations d’internautes: le role de la presencesociale et de l’expertise. Recherche et Applications en Marketing (French Edition), SAGE Publications,2011, 26 (3), pp.45-69. �10.1177/076737011102600303�. �hal-01258971�

    https://hal-upec-upem.archives-ouvertes.fr/hal-01258971https://hal.archives-ouvertes.fr

  • Recherche et Applications en Marketing, vol. 26, n° 3/2011

    Influence des recommandations d’internautes :le rôle de la présence sociale et de l’expertise

    Caroline Ardelet

    ATERUniversité Paris-Dauphine

    Dauphine Recherche en ManagementDRM, UMR CNRS 7088

    Bérangère Brial

    ATER Université Paris-Dauphine

    Dauphine Recherche en ManagementDRM, UMR CNRS 7088

    Les auteurs tiennent à remercier les professeurs Christian Pinson et Pierre Volle pour leurs remarques et suggestions, ainsi que les lecteurs ano-nymes qui, par leurs remarques constructives, ont permis une amélioration sensible de cet article.Elles peuvent être contactées aux adresses électroniques suivantes :[email protected] ; [email protected]

    R E C H E R C H E

    RÉSUMÉ

    L’objectif est de comparer le pouvoir d’influence des recommandations d’internautes et des contenus institutionnels surInternet. Nous montrons que les internautes sont plus influents que les sources institutionnelles lorsqu’ils semblent proches psy-chologiquement. Pour les recommandations en ligne, la présence sociale est un plus fort levier de persuasion que l’expertise.

    Mots clés : Avis de consommateurs, blog, expertise, Internet, médias sociaux, présence sociale.

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  • Les médias sociaux jouent, à l’heure actuelle, unrôle fondamental dans le processus de décisiond’achat d’un produit (Belvaux et Marteaux, 2007 ;Helme-Guizon, 2001 ; Larceneux, 2007 ; Kumar etBenbasat, 2006 ; Smith, Menon et Sivakumar, 2005).Depuis l’avènement du Web 2.0 et l’émergenced’une logique collaborative, les médias semblentavoir donné le pouvoir et la crédibilité aux masses(Pisani et Piotet, 2008 ; Surowiecki, 2005 ; Tapscott etWilliams, 2007) 1. Les contenus générés par les inter-nautes sont présentés comme de meilleures sourcesd’information que les contenus institutionnels 2.Même si les internautes contributeurs ne bénéficientd’aucune compétence particulière pour évaluer leproduit, leurs « prises de parole » semblent plus perti-nentes et plus crédibles que les informations émanantdes sources institutionnelles (Bickart et Schindler,2001).

    Malgré l’essor de la logique contributive surInternet, les recherches académiques sur l’influencedes contenus générés par les utilisateurs par rapportaux contenus institutionnels restent pour le momentassez discordantes. D’une part, certaines recherchesindiquent que l’expertise 3 est le plus fort levier de lapersuasion (Tractinsky et Rao, 2001). Les internautesaccorderaient plus de crédit aux recommandationsdes experts et des marques car elles seraient pluscompétentes pour évaluer le produit (Bounie et alii,2008 ; Bronner et de Hoog, 2010 ; Eccleston etGriseri, 2008). D’autres part, des études suggèrentque l’impression d’une proximité psychologiqueavec les internautes, qui sont vus comme des pairs,rendrait leurs propos plus persuasifs (Brown etReingen, 1987 ; Hass, 1981). Les recommandationsd’internautes auraient alors plus d’influence sur lescomportements des internautes qui les consultent queles recommandations des marques, des experts oudes journalistes (Bickart et Schindler, 2001).

    Cette recherche contribue à expliquer ces contra-dictions dans la littérature et à montrer que, contraire-ment aux assertions actuelles des médias, les contenus

    générés par les internautes ne remplacent pas lescontenus institutionnels. Pour cela, nous soutenonsque le pouvoir d’influence des informations surInternet dépend de l’impression de présence socialeque les internautes y perçoivent. En effet, la littéra-ture montre que la confiance des internautes est ren-forcée lorsqu’ils ressentent de la présence sociale surles sites internet (Kumar et Benbasat, 2002a, 2002b ;Gefen et Straub, 2004 ; Hassanein et Head, 2005,2007). Une approche individuelle de la présencesociale, qui prend en compte la variabilité des réactionsindividuelles à l’égard des informations sur internet,doit permettre de nuancer la supériorité des contenusgénérés par les internautes par rapport aux contenusinstitutionnels.

    Cet article propose de comparer l’attitude àl’égard d’un produit selon qu’il est recommandé par uninternaute (contenu généré par un internaute) ou par lejournaliste d’un blog spécialisé (contenu institution-nel), tout en soulignant le rôle de la présence sociale.Nous avons choisi de nous focaliser exclusivementsur la présence sociale véhiculée par des indicesanthropomorphiques (incarnation du commentairepar une personne humaine via une photo, un nom et unlangage parlé) (Gefen et Straub, 2003 ; Kumar etBenbasat, 2002a). Contrairement aux commentairesd’internautes qui sont de facto incarnés, les contenusinstitutionnels disponibles sur les blogs peuvent êtredes commentaires incarnés, lorsque le journaliste qui arédigé le message est clairement identifié, ou descommentaires désincarnés, lorsqu’il reste anonyme.Par conséquent, cet article propose deux études.Dans l’étude 1, nous comparons l’avis d’un inter-naute, vecteur d’une présence sociale plus ou moinsforte, à un article de type journalistique. Ce dernierétant désincarné, il est supposé sans présence sociale.Dans un deuxième temps, nous complétons les résul-tats obtenus en comparant l’avis d’internaute à l’avisd’un journaliste spécialisé. Ce dernier étant incarné, ilest supposé véhiculer une présence sociale plus oumoins forte.

    Nous avons choisi d’appliquer cette recherche aucas des blogs de parfums. Deux raisons ont motivénotre choix. Tout d’abord, les blogs étant considéréscomme des média faibles en présence sociale(Kaplan et Haenlein, 2010), ils constituent un terraind’étude neutre sur lequel il est possible de manipulerles vecteurs de présence sociale. De plus, le parfum estun produit pour lequel l’avis des tiers (spécialistes ou

    Caroline Ardelet, Bérangère Brial2

    1. On va même jusqu’à parler d’empowerment des consommateurs(Firat, Dholakia et Venkatesh, 1995 ; Fuchs, Prandelli et Schreier,2010), de consommacteur (Rebillard, 2007) ou de co-création desproduits avec le consommateur (Prahalad et Ramaswamy, 2004).2. « Les 10 mythes du Web 2 .0 », François Guillot, responsableStratégies Internet du Groupe i&e, Le Journal du Net du23/01/2009.3. Expert, du latin expertus, « qui a éprouvé », signifie « quitémoigne d’une compétence, habile, exercé » (DictionnaireLarousse).

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  • non) est déterminant dans la décision d’achat sansessai 4.

    Nous définissons, dans une première partie, lesfondements conceptuels qui nous permettent deposer les hypothèses de recherche. Nous présentonsensuite les deux études, puis les résultats obtenus.Enfin, l’article conclut sur les apports et limites de larecherche, et présente des voies de recherche futures.

    FONDEMENTS CONCEPTUELS ET HYPOTHÈSES

    L’influence des recommandations d’experts et des non-experts

    Le web 2.0 a mis à la portée des internautes desoutils leur permettant de donner leur avis sur les pro-duits qu’ils consomment. Une nouvelle source d’in-formation est ainsi venue compléter les sources insti-tutionnelles que constituaient les informationsfournies par les marques et les journalistes. Plusieursrecherches ont montré que les recommandationsd’internautes avaient un effet positif sur les comporte-ments de leurs lecteurs (Bickart et Schindler, 2001 ;Buhalis et Law, 2008 ; Chevalier et Mayzlin, 2006 ;Senecal et Nantel, 2004). Ainsi, elles facilitentl’achat (Smith, Menon et Sivakumar, 2005), suscitentun plus grand intérêt pour le produit (Bickart etSchindler, 2001 ; Wang et alii, 2007), et augmententles intentions d’acheter (Ansari, Essegaier et Kohli,2000 ; Hassanein et Head, 2005) et les ventes(Balagué et Florès, 2007 ; Clemons, Gao et Hitt,2006 ; Duan et alii, 2008).

    Si les auteurs s’accordent à dire que les recom-mandations d’internautes ont un effet positif sur lescomportements des consommateurs qui les consul-tent, leur pouvoir de persuasion par rapport auxcontenus institutionnels fait débat. Certains auteursmettent en avant le manque d’expertise des inter-

    nautes par rapport à une source institutionnelle. Ilsreprennent la conclusion de Wilson et Sherrell (1993)selon laquelle « l’expertise 5 est le plus fort levier de lapersuasion » (p. 109), et l’appliquent aux relationsmédiatisées 6 (Reeves et Nass, 1996). L’influence desrecommandations d’internautes ne serait donc pasplus forte que celle des experts ou des marques(Bounie et alii, 2008 ; Bronner et de Hoog, 2010 ;Eccleston et Griseri, 2008). Mais pour d’autres, lesinternautes, qui sont vus comme des pairs, sont pluspertinents et plus crédibles que les informations insti-tutionnelles fournies par les marques, les journalistesou les experts (Bickart et Schindler, 2001). Cetarticle contribue à clarifier ces contradictions obser-vées dans la littérature en identifiant dans quellesconditions le pouvoir de l’expertise prévaut par rapportà celui de la proximité.

    La présence sociale comme levier de la persuasion

    La première définition de la présence socialeremonte à Short, Williams et Christie en 1976. Ellecaractérisait la capacité « subjective » d’un média 7, àrendre saillant l’interlocuteur lors d’une discussionmédiatisée par un écran (Short, Williams et Christie,1976). Elle renvoyait donc à la capacité du média àrestituer, aux yeux des interlocuteurs, les caractéris-tiques d’une communication interpersonnelle en face àface (Lombard et Ditton, 1997). À la fin des années1990, les chercheurs en systèmes d’information ontmontré que la présence sociale pouvait être restituée àtravers les médias sociaux, alors même que les inter-locuteurs ne se voyaient pas. Ils ont alors identifié unensemble de vecteurs de la présence sociale, au rangdesquels figurent les vecteurs anthropomorphiques(Annexe A2).

    La définition initiale de Short, Williams etChristie (1976) est particulièrement intéressante carelle souligne que la présence sociale est « subjec-tive » (p. 66), c’est-à-dire que la tendance à ressentir dela présence dans un avis d’internaute varie selon lesindividus. Elle dépend notamment de ses caractéris-

    Influence des recommandations d’internautes : le rôle de la présence sociale et de l’expertise 3

    4. Comme en témoigne la multiplication des recommandationsd’internautes sur les forums dédiés (Osmoz.com, Beaute-test.com) etgénéralistes (Doctissimo.fr, Ciao.fr), ainsi que sur les blogs(Chroniques Olfactives, Esprit de Parfum), et les sites d’achats enligne (Sephora.fr, Yves-Rocher.fr).

    5. Expert, du latin expertus « qui a éprouvé », signifie « quitémoigne d’une compétence, habile, exercé » (DictionnaireLarousse).6. Par média, Reeves et Nass entendent les ordinateurs, la télévision,l’internet.7. À l’origine des appareils de visioconférence ou encore le vidéo-phone qui permettent de voir son interlocuteur à distance.

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  • tiques individuelles, comme, par exemple son genre(Gefen et Straub, 1997), son degré d’acceptation dela technologie (Davis, 1989 ; Komiak et Benbasat,2006) ou encore ses motivations de shopping(Hassanein et Head, 2005). Une approche indivi-duelle est donc indispensable.

    Short, Williams et Christie (1976, p. 72) lientégalement la présence sociale à un autre concept issude la psychologie sociale : celui de distance psycholo-gique au sens de Wiener et Mehrabian (1968).L’étude des différentes définitions proposées depuisles années 70 (Annexe A1) montre que tous lesauteurs ont, à la suite de Short, Williams et Christie(1976), repris sous des terminologies différentescette notion de proximité psychologique, en parlantde « présence psychologique » (Lombard et Ditton,1997) ou de « capacité du média à véhiculer l’expres-sivité et l’émotion » (Burke et Chindambaram, 1999,p. 566), ou encore de « compréhension, relation,implication, interaction » (Kumar et Benbasat,2002a, p. 5). Ainsi, la présence sociale ressentie sur unblog donne aux internautes l’impression de converseravec d’autres internautes comme s’ils étaient à côtéd’eux physiquement et en temps réel (Hassanein etHead, 2007 ; Kumar et Benbasat, 2002a). Ils ne res-sentent pas la distance spatiale et temporelle qui lessépare. Si la présence sociale réduit la distance spatialeet temporelle entre les internautes, elle amoindritégalement la distance sociale, c’est-à-dire les diffé-rences sociales (culture, passé...) . Ainsi, lorsque lesinternautes ressentent de la présence sociale, ils onttendance à considérer que les autres internautes leursont similaires 8. « Même si le profil sociodémogra-phique et les modes de vie de l’internaute contribu-teur ne sont pas similaires à ceux de l’internaute lec-teur, [les internautes ont tendance à penser] que cesont tous deux des consommateurs lambda » (Bickartet Schindler, 2001, p. 33).

    Dans le monde physique, lorsqu’un produit estrecommandé par une personne qui est jugée commesimilaire, l’individu a tendance à penser que le produitcorrespond à ses attentes et à ce qu’il aime (VanDolen, Dabholkar et de Ruyter, 2007). Le créditaccordé à une recommandation dépend ainsi de lasimilarité perçue entre la source du message et lerécepteur (Hass, 1981 ; McGuire, 1969 ; Price, Feick

    et Higie, 1989). En minimisant la distance tempo-relle, physique et sociale qui sépare le lecteur del’émetteur, la présence sociale augmente le pouvoird’influence de la recommandation. Ainsi, une recom-mandation de produit incite d’autant plus un inter-naute à aimer et à aller découvrir le produit en magasinqu’il se sent proche psychologiquement (spatiale-ment, temporellement et socialement) de la personnequi recommande le produit.

    Hypothèses

    Dans le monde physique, les consommateurssemblent accorder plus de crédit aux messages émispar des personnes dont ils se sentent proches, surtoutlorsqu’il s’agit de produits pour lesquels les préfé-rences sont hétérogènes (Feick et Higie, 1992). Enmagasin, un conseiller perçu comme proche, mêmes’il est inexpérimenté, est plus influent qu’unconseiller distant expérimenté (Woodside etDavenport, 1974). La proximité avec la source estdonc un plus fort levier de persuasion que l’expertise.

    Dans la mesure où les caractéristiques des relationsinterpersonnelles en face à face peuvent être transfé-rées aux relations médiatisées (Palmer, 1995 ; Reeves etNass, 1996), nous faisons l’hypothèse que l’impres-sion de proximité psychologique que les internautespeuvent ressentir avec l’émetteur d’une recommanda-tion de produit conditionne davantage son impact sur lescomportements que le degré d’expertise qui lui estaccordé. Ainsi, un contenu institutionnel qui ne véhiculepas de présence sociale n’aurait pas plus d’influencesur les comportements des lecteurs qu’un contenugénéré par un internaute. Au mieux, son pouvoir d’in-fluence serait équivalent lorsque l’internaute lecteur sesent proche de la source institutionnelle. Nous suppo-sons donc que l’appréciation d’un produit et l’inten-tion d’aller le découvrir en magasin ne devraient pasvarier significativement selon qu’il est recommandépar un internaute ou par une source institutionnelledont les lecteurs se sentent proches. De plus, dès lorsqu’il véhicule une forte présence sociale, un contenugénéré par un internaute devrait avoir plus d’influencesur les internautes qu’un contenu institutionnel qui nevéhicule pas de présence sociale. S’il n’en véhiculepas, il n’a pas plus d’effet sur les comportements desinternautes. Ceci nous conduit à formuler les hypo-thèses suivantes.

    Caroline Ardelet, Bérangère Brial4

    8. Le jargon Internet veut d’ailleurs que l’on nomme « pairs » lesinternautes, comme dans l’expression « peer to peer ». Un pair estun homme de même condition, un égal.

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  • H1a : Comparé à un contenu institutionnel àfaible présence sociale, une recommandation d’inter-naute entraîne une meilleure appréciation du produitdès lors qu’elle véhicule une forte présence sociale.

    H1b : Comparé à un contenu institutionnel àfaible présence sociale, une recommandation d’inter-naute entraîne une plus forte intention d’aller décou-vrir le produit en magasin dès lors qu’elle véhiculeune forte présence sociale.

    H2a : Une recommandation d’internaute à faibleprésence sociale entraîne la même appréciation duproduit qu’un contenu institutionnel à faible pré-sence sociale.

    H2b : Une recommandation d’internaute à faibleprésence sociale entraîne la même intention d’allerdécouvrir le produit en magasin qu’un contenu insti-tutionnel à faible présence sociale.

    H3a : Un contenu institutionnel à forte présencesociale entraîne la même appréciation du produitqu’une recommandation d’internaute, quel que soitson niveau de présence sociale.

    H3b : Un contenu institutionnel à forte présencesociale entraîne les même intentions d’aller décou-vrir le produit en magasin qu’une recommandationd’internaute, quel que soit son niveau de présencesociale.

    PREMIÈRE ÉTUDE : POUVOIR D’INFLUENCE DES RECOMMANDATIONS D’INTERNAUTES PAR RAPPORT AUX CONTENUS INSTITUTIONNELSDÉSINCARNÉS

    Le design et la procédure

    L’objectif était de mesurer les attitudes des inter-nautes à l’égard d’un produit selon qu’il était recom-mandé par un avis d’internaute ou par un article detype journalistique. À cette fin, nous avons retenu undesign inter-sujet dans lequel les répondants étaientexposés, via une enquête en ligne, à une page de blogqui présentait un nouveau produit. Nous avons créédeux versions de cette page, et exposé les répondants à

    une des deux versions. Dans la première version, leproduit était recommandé par un internaute. Dans laseconde version, le produit était décrit dans un articlede type journalistique. Les observations obtenuessuite à l’exposition à la recommandation d’internauteont été divisées en deux groupes : d’une part lesrépondants ayant ressenti une forte présence socialeet d’autre part les répondants ayant ressenti unefaible présence sociale. Aussi avons-nous demandéaux répondants, après exposition à la page du blog,d’évaluer sur l’échelle de Gefen et Straub (2004),que nous avons traduite en français 9, la présencesociale ressentie. La variable obtenue après calculd’un score factoriel suivait approximativement uneloi normale. Après avoir éliminé, pour que lesgroupes soient bien contrastés, les observationscontenues entre le 33e et le 66e percentile, nous avonsretenu deux groupes : les répondants exposés à unerecommandation perçue comme faible en présencesociale, et ceux exposés à une recommandation perçuecomme forte en présence sociale.

    Création des stimuli

    Nous avons choisi de mettre en scène un blog et unparfum fictifs, inconnus et neutres. Nous avons donccréé deux versions d’une fiche produit présentant leparfum Eau parfumée sur le blog parfums.com(Annexes A4 et A5). Nous avons choisi pour ce par-fum une senteur 10 « pomme verte » et un flacon trèsclassiques en parfumerie féminine 11. Nous noussommes assurées que les contenus des descriptionsétaient identiques dans la recommandation de l’inter-naute et dans l’article. Les mêmes mots étaient utilisés(Annexe A3). Seules les structures de phrases et laponctuation variaient afin d’être cohérentes avec lamanière de s’exprimer de la source du message.

    Influence des recommandations d’internautes : le rôle de la présence sociale et de l’expertise 5

    9. Avec l’aide de trois professeurs d’anglais (merci à AgnèsDussol, Zohra Ramouni et Arnaud Maria). 10. D’après un entretien avec Françoise Guermeur, responsableÉvaluation olfactive chez Symrise, les senteurs fruitées sont trèsappréciées en France. Le vocabulaire lié aux odeurs de fruits estégalement plus familier et plus concret que le vocabulaire lié auxautres familles olfactives (comme par exemple les senteursambrées, aromatiques, boisées ou fleuries).11. Préalablement à l’étude, nous avons présenté, en face à face, laphoto de ce flacon de parfum à 20 étudiants en doctorat àl’Université. Nous leur avons demandé leur avis sur le flacon. Laconclusion de ce pré-test qualitatif est que le flacon est neutre. Il nesuscite ni enthousiasme, ni rejet.

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  • Pour la page présentant la recommandation d’in-ternaute, nous avons utilisé des vecteurs anthropo-morphiques et éditoriaux de présence sociale(Annexe A2). Ainsi, l’internaute était incarné par unepersonne de sexe féminin, dénommée Marie. Ce pré-nom, très connu, suscite un fort agrément 12. Elleétait désignée par un pseudonyme typique du Web,Marie88, qui utilisait une combinaison prénom etnuméro, et était représentée par une photo. Un pré-test auprès de 20 étudiants en doctorat à l’Universiténous avait indiqué que, sur la base de cette photo,Marie était perçue comme une jeune femme ayant latrentaine, plutôt jolie et sympathique. De plus, larecommandation était rédigée dans un langage parlé(avec des phrases déstructurées et de nombreusesmarques de ponctuation) comme il est d’usage dans lesavis d’internautes.

    La photo du produit était placée sur la gauche et letexte (soit la recommandation de Marie88 soit l’ar-ticle de type journalistique) sur la droite. Afin dedécider de l’emplacement de la photo par rapport autexte, nous nous sommes appuyés sur les recherchessur la spécialisation des hémisphères cérébraux. Cesrecherches indiquent qu’il est préférable de placerl’image à gauche du texte plutôt qu’à droite (Ellis etMiller, 1981; Janiszewski, 1988). En effet, le texte,lorsqu’il est situé dans le champ visuel droit, est plusaisément traité par l’hémisphère gauche. À l’inverse,l’image, lorsqu’elle est située dans le champ visuelgauche, est plus aisément traitée par l’hémisphèredroit, zone spécialisée dans le traitement des infor-mations visuelles. Ceci corrobore par ailleurs les pra-tiques managériales sur les forums et les blogs.

    Pour la page présentant l’article de type journalis-tique, nous avons utilisé un langage soutenu (avecdes phrases composées d’un sujet, d’un verbe etéventuellement d’un complément). Aucune précisionn’était donnée sur la personne qui avait rédigé l’ar-ticle.

    Les participants

    Seules des femmes ont été interrogées, car la litté-rature les dit plus sensibles à la présence sociale que

    les hommes (Gefen et Straub, 1997), et 76 % desachats de parfums sont effectués par des femmes 13.Grâce à un effet boule de neige à partir des bases dedonnées dont disposaient les chercheurs, 174 répon-dants ont été contactés par mail pour répondre à unel’enquête en ligne, 70 d’entre eux ont été exposés à lacontribution de membres et 104 d’entre eux à l’ar-ticle de type journalistique. La procédure d’éliminationdes individus ayant ressenti une présence socialemoyenne (c’est-à-dire ceux pour lesquels lesréponses étaient comprises entre le 33e et le 66e per-centile) nous a conduit à éliminer 50 réponses. Aufinal, cette procédure a permis de récolter 124 obser-vations (75 observations pour l’article, 22 pour larecommandation à faible présence sociale et 27 pour larecommandation à forte présence sociale).

    Échelles de mesure utilisées

    La présence sociale

    Nous avons utilisé l’échelle monodimensionnellede présence sociale de Gefen et Straub (2004), quenous avons traduite en français (Annexe A6). Nousavons ensuite calculé un score factoriel reflétantl’impression de présence sociale que chaque inter-naute perçoit sur la page Internet à laquelle il estexposé.

    L’attitude à l’égard du produit

    D’une part, nous avons mesuré les réactions émo-tionnelles en demandant directement aux répondants s’ « ils aiment le parfum qui est présenté sur la page ».Ils étaient invités à se prononcer sur une échelle en 7 points. D’autre part, nous avons mesuré les prédis-positions à agir à l’égard du parfum via trois items(cette fiche descriptive vous donne-t-elle envie desentir ce nouveau parfum ? / Si vous voyiez ce par-fum dans un magasin, iriez-vous le sentir ? / Si vousaviez besoin d’acheter un parfum, essaieriez-vous detrouver ce parfum dans le magasin pour le sentir ?).

    Caroline Ardelet, Bérangère Brial6

    12. Sur le site prenoms.com, le prénom Marie est évalué par 1 166internautes et obtient la note d’appréciation de 4,13 sur 5.

    13. Le marché des parfums, octobre 2007, étude réalisée pour lecompte de Mondadori France Publicité, http://www.mondadori-pub.fr/

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  • Les répondants étaient invités à répondre sur deséchelles en 7 points. À partir de ces trois items, nousavons formé un score reflétant les comportementsd’approche à l’égard du parfum.

    Les variables de contrôle

    Tout d’abord, nous avons mesuré le degré d’ex-pertise accordée à la source du message à travers uneéchelle mono-item qui consistait à demander auxinternautes d’indiquer, sur une échelle de Likert en 7 points, à quel point ils pensaient que l’avis émanaitd’une personne experte en parfums.

    Ensuite, la littérature montre que la familiaritédes mots facilite leur traitement perceptivo-cognitif.Plus un mot survient fréquemment dans le langage,plus les temps de réaction qui lui sont associés sontcourts dans des épreuves de lecture à voix haute, dedécision lexicale et de catégorisation lexicale ousémantique (Allen, McNeal et Kvak, 1992 ;Desrochers, Paivio et Desrochers, 1989 ; Monsell,Doyle et Haggard, 1989 ; Paap et Johansen, 1994).Dans la mesure où la recommandation d’internauteest rédigée dans un langage parlé et que l’article estrédigé dans un style plus soutenu, nous avons veillé àce qu’il n’y ait pas de différence significative dans lafacilité de compréhension des messages. À cette fin,les répondantes devaient se prononcer sur une échellesémantique différentielle en 7 points. Par ailleurs,nous nous sommes également assurées que l’effortcognitif nécessaire pour traiter les messages étaitidentique. Nous avons donc utilisé l’échelle res-source demand de Keller et Block (1997) 14.

    Résultats

    Les variables de contrôle

    Les résultats montrent que Marie88 est jugéemoins experte que le journaliste ayant rédigé l’articlede type journalistique (p < 0,05) (Tableau 1). Parailleurs, la recommandation de Marie88 est aussifacile à comprendre que l’article de type journalis-tique. Les différences de moyennes ne sont pas signi-ficatives (p = 0,357) (Tableau 1). Les répondants esti-ment que le traitement de la recommandation deMarie88 demande autant de ressources cognitivesque celui de l’article de type journalistique. Les diffé-rences de moyennes ne sont pas significatives (p =0,568) (Tableau 1).

    Le pouvoir d’influence des recommandationsd’internautes par rapport à celui des articles de type journalistique

    Les deux premières hypothèses supposaient que,comparée à un article de type journalistique ne véhi-culant pas de présence sociale, une recommandationd’internaute entraînait une meilleure appréciation(H1a) et une meilleure intention d’aller découvrir leproduit (H1b) dès lors qu’elle véhiculait une forteprésence sociale. Nous avons également supposé quel’appréciation du produit (H2a) et l’intention d’aller ledécouvrir en magasin (H2b) 2HhHne variaient passignificativement selon qu’il était présenté dans unerecommandation d’internaute à faible présencesociale ou dans un article de type journalistique.

    Des tests de différences de moyennes indiquentqu’il n’y a pas de différence significative dans l’ap-préciation du produit et dans l’intention d’aller ledécouvrir selon qu’il est recommandé par l’article de

    Influence des recommandations d’internautes : le rôle de la présence sociale et de l’expertise 7

    14. Les cinq items de l’échelle ont été administrés sous la formed’échelle de Likert en 7 points. Les répondants devaient se pro-noncer sur la difficulté de compréhension, la nécessité d’êtreconcentré, le fait que le message soit facile à comprendre et àsuivre et qu’il attire l’attention.

    F Sig. t df Sig.Article journalistique

    Contribution de Marie88Article journalistique

    Contribution de Marie88Article journalistique

    Contribution de Marie880,002– 0,902 4,573 0,034 3,125 122

    Différence de moyenne (article vs internaute)

    0,334

    – 0,108

    Test tTest de Levene

    0,466 0,496 – 0,924 123 0,357

    0,277 0,600 0,572 122 0,568

    Source

    Tableau 1. – Variables de contrôle pour l’étude 1

    Ardelet-Brial 29/09/11 14:03 Page 7

  • type journalistique ou par Marie88 (p > 0,05)(Tableau 2). Ainsi, l’expertise de la source n’a pasd’effet direct. En revanche, lorsque le produit estrecommandé par Marie88 et que l’internaute perçoitune forte présence sociale, l’appréciation du produit etl’intention d’aller découvrir le produit sont plusfortes que lorsque le produit est décrit par un article detype journalistique (Figure 1). La recommandationde Marie88 augmente l’appréciation du produit et lesintentions d’aller le découvrir en magasin lorsqueson avis dégage de la présence sociale (p < 0,05)(Tableau 3). Les hypothèses H1a et H1b sont vali-dées. De plus, lorsque le produit est recommandé parMarie88 et que l’internaute perçoit une faible pré-sence sociale, l’appréciation du produit et l’intentiond’aller le découvrir en magasin ne sont pas significati-vement différentes de celles obtenues lorsque le pro-duit est décrit dans un article de type journalistique(p > 0,05) (Tableau 3). Les hypothèses H2a et H2bsont validées.

    Discussion des résultats de la première étude

    La mise en avant du rôle de la présence socialepermet de réconcilier les précédentes recherchesapparemment discordantes. La supériorité des infor-mations d’internautes par rapport aux informationsdonnées par les sources institutionnelles n’est passystématique. Dès lors que les internautes contribu-teurs paraissent proches psychologiquement, grâce àune forte impression de présence sociale ressentiedans leur commentaire, les lecteurs jugent que lesrecommandations d’internautes sont plus pertinentes etplus crédibles que celles des articles de type journalis-tique. En revanche, si les internautes contributeursparaissent distants, alors les recommandations d’in-ternautes n’ont pas plus d’impact que celles desarticles de type journalistique.

    Caroline Ardelet, Bérangère Brial8

    3,649

    2,955

    5,222

    0

    1

    2

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    0

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    3

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    6

    Appréciation du produit Intention d'aller découvrir le produit

    Article journalistique(institutionnel à

    faible PS)

    Avis de Marie88(internaute àPS faible)

    Avis de Marie88(internaute à

    PS forte)

    Articlejournalistique

    (institutionnel àfaible PS)

    Avis de Marie88(internaute àPS faible)

    Avis de Marie88(internaute à

    PS forte)

    Figure 1

    Ardelet-Brial 29/09/11 14:03 Page 8

  • Influence des recommandations d’internautes : le rôle de la présence sociale et de l’expertise 9

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    Ardelet-Brial 29/09/11 14:03 Page 9

  • DEUXIÈME ÉTUDE : POUVOIR D’INFLUENCE DES RECOMMANDATIONS D’INTERNAUTES PAR RAPPORT AUX CONTENUS INSTITUTIONNELSINCARNÉS

    Le design, la procédure et les participants

    Cette deuxième étude visait à compléter les résul-tats de la première étude en s’intéressant aux contenusinstitutionnels incarnés par une personne humainesusceptibles de véhiculer de la présence sociale.Nous avons choisi de reprendre le blog parfums.com,ainsi que le nom et le flacon du parfum EauParfumée et de comparer la recommandation d’uninternaute à celle d’un journaliste employé par leblog. Comme dans la première étude, les répondantesétaient exposées en ligne, via le logiciel wyzuforms, àune des deux versions de la fiche produit que nousavions créées. Dans la première version, le parfumétait recommandé par l’avis d’internaute. Dans laseconde version, le produit était recommandé parl’avis de spécialiste. Les contenus des deux avisétaient identiques.

    Cette deuxième étude a été administrée auprèsdes répondantes qui avaient accepté, lors de l’étude1, de participer à une deuxième étude sur les par-fums. Les répondantes qui avaient été exposées aucontenu institutionnel désincarné (article de typejournalistique) ont été exposées à l’avis d’internaute etcelles exposées à l’avis d’internaute (recommanda-tion de Marie88) ont été exposées au contenu institu-tionnel incarné (avis de spécialiste). Toutes lesrépondantes d’une même condition ont donc étéexposées au même traitement lors de l’étude 1. Nousétions conscients que cette première étude constituaitune tâche d’amorçage qui pouvait influencer lesrésultats de l’étude 2. Cependant, dans la mesure oùtoutes les répondantes d’une même condition étaientsujettes à la même amorce, nous avons supposé que lesbiais étaient limités.

    Cette procédure nous a permis de contacter 69 répondantes, 30 d’entre elles étant exposées àl’avis d’internaute et 39 d’entre elles étant exposées àl’avis de spécialiste. La base de données obtenue aété épurée de 5 répondantes dont les réponses présen-taient des incohérences. Quatre d’entre elles avaientattribué la même note à plus de 50 % des questions

    (note de 7 pour deux des répondantes, notes de 1 et 2pour les deux autres répondantes). Ces répondantessemblaient avoir attribué des notes de manière systé-matique, sans prendre le temps de nuancer leur juge-ment. La dernière répondante supprimée avait eu desproblèmes de compréhension de l’échelle de présencesociale qui présentait de nombreuses réponses man-quantes. Nous avons ensuite adopté la même procé-dure que dans la première étude pour diviser les obser-vations en deux groupes : d’une part les répondantsayant ressenti une forte présence sociale et d’autre partles répondants ayant ressenti une faible présencesociale. Le nombre d’observations récoltées étant pluspetit que dans la première étude, nous avons éliminéles réponses des répondants dont le score factoriel étaitcompris entre le 40e et le 60e percentile. Nous avonsainsi éliminé 13 réponses. Nous avons ainsi obtenu unplan factoriel à quatre conditions : 2 (avis d’inter-naute/avis de spécialiste) × 2 (faible présence socialeressentie/forte présence sociale ressentie). Au final,nous avons retenu 51 réponses, 20 exposés à l’avisd’internaute et 31 à l’avis de spécialiste.

    Création des stimuli

    Nous avons utilisé la même page de blog par-fums.com et le même flacon d’Eau parfumée(Annexes A4 et A5). Nous avons légèrement modifiéla senteur du parfum, en mettant en avant une senteur « cocktail de fruits ». Pour créer les deux versions de lafiche produit, nous avons repris le même graphismeque les fiches produits de la première étude, avec laphoto du produit positionnée à gauche du texte des-criptif. Comme dans la première étude, nous avonsutilisé des vecteurs anthropomorphiques et éditoriauxde présence sociale (Annexe A2). Ainsi, le spécialisteet l’internaute étaient incarnés par des personnes desexe féminin, dénommées Alice 15. Elles s’expri-maient toutes deux dans un langage parlé, et étaientreprésentées par une même photo qui, d’après unpré-test auprès de 20 étudiants en doctorat àl’Université, les présentaient comme des jeunesfemmes ayant la trentaine, plutôt jolies et sympa-thiques.

    Caroline Ardelet, Bérangère Brial10

    15. Ce prénom, très connu, suscite un fort agrément. Sur le siteprenoms.com, le prénom Alice est évalué par 750 internautes etreçoit une note de 4,34/5.

    Ardelet-Brial 29/09/11 14:03 Page 10

  • Afin de clairement distinguer l’internaute du spé-cialiste, nous avons manipulé la manière de présenterl’identité du contributeur et le niveau de langageemployé dans la recommandation. Ainsi, l’internautelambda était présentée par un pseudonyme, Alice55, ets’exprimait dans un langage parlé familier, avec unverbe à l’impératif interpellant le lecteur et de nom-breux points d’exclamation (Annexe A3). La spécia-liste était présentée quant à elle par son nom et sonprénom, Alice Audiart, et s’exprimait dans un lan-gage parlé plus soutenu. Sa fonction, « rédactrice enchef de la rubrique Parfums », était précisée à côtéde son nom. La désignation par le prénom et le nom defamille, et l’affichage d’une fonction d’experte dans lesparfums appuyaient l’expertise de cette personne.

    Échelles de mesure utilisées

    Nous avons utilisé les mêmes échelles que dans lapremière étude, à savoir l’échelle de présence socialeGefen et Straub (2004) traduite en français (AnnexeA6), la fréquence subjective des mots utilisés, laquantité de ressources nécessaires pour traiter lemessage, l’expertise perçue de la source du message,l’appréciation du parfum ainsi que le score de com-portement d’approche créé pour la première étude.

    Résultats

    Les variables de contrôle

    Les résultats montrent qu’Alice Audiart est jugéeplus experte qu’Alice55 (p < 0,05) (Tableau 4). Deplus, l’avis d’Alice Audiart est aussi facile à com-

    prendre que celui d’Alice55. Les différences demoyennes ne sont pas significatives (p = 0,551)(Tableau 4). Les répondants estiment que le traite-ment de l’avis d’Alice Audiart demande autant de res-sources cognitives que celui d’Alice55. Les diffé-rences de moyennes ne sont pas significatives(p = 0,745) (Tableau 4).

    Le pouvoir d’influence des recommandationsd’internautes par rapport aux recommandations des spécialistes

    Cette deuxième étude nous permet de répliquerles résultats obtenus à l’étude 1. Comme dans l’étude1, l’expertise de la source du message n’a pas d’effetdirect sur l’appréciation et l’intention d’aller découvrirle produit en magasin. Il n’y a pas de différencesignificative dans l’attitude à l’égard du produit selonqu’il est recommandé par un internaute lambda(Alice55) ou par un spécialiste (Alice Audiart) (p > 0,05) (Tableau 5). L’effet de l’expertise dépend duniveau de présence sociale que les contenus déga-gent. L’interaction existant entre la présence socialeressentie et la source du message est significative (enunilatéral) pour l’appréciation du produit (p < 0,1) etpour l’intention d’aller découvrir le produit (p < 0,1)(Tableau 7). Ainsi, la recommandation d’internauteest plus influente que celle du spécialiste lorsque larecommandation d’internaute a une forte présencesociale et celle du spécialiste une faible présencesociale. Dans les autres conditions de présencesociale, la recommandation d’internaute et celle ducontenu institutionnel ont un impact équivalent surles internautes (Figure 2).

    Des tests de différences de moyennes permettentde valider, comme dans l’étude 1, les hypothèses

    Influence des recommandations d’internautes : le rôle de la présence sociale et de l’expertise 11

    F Sig. t df Sig.Contribution d'Alice55

    Contribution d'Alice AudiartContribution d'Alice55

    Contribution d'Alice AudiartContribution d'Alice55

    Contribution d'Alice Audiart– 0,902 0,285 0,596 – 2,364 49 0,022

    Source

    46 0,745

    Différence de moyenne (Alice55 vs Alice Audiart)

    Test de Levene Test t

    1,558 0,218 – 0,601 49 0,5511,123

    – 0,090 0,315 0,578 – 0,328

    Tableau 4. – Variables de contrôle pour l’étude 2

    Ardelet-Brial 29/09/11 14:03 Page 11

  • H1a, H1b, H2a et H2b. Ainsi, lorsque le produit estprésenté par Alice55 à travers une recommandationqui véhicule une forte présence sociale, il est plusapprécié et les intentions d’aller le découvrir enmagasin plus nombreuses que lorsqu’il est présentépar Alice Audiart à travers une recommandation quivéhicule une faible présence sociale (p < 0,05 pourl’appréciation du produit et p < 0,1 pour l’intentiond’aller le découvrir en magasin) (Tableau 6). H1a etH1b sont validées. De plus, lorsque le produit estrecommandé par Alice55 et que l’internaute perçoitune faible présence sociale, l’appréciation du produit etl’intention d’aller le découvrir en magasin ne sontpas significativement différentes de celles obtenueslorsque le produit est recommandé par Alice Audiart etque l’internaute perçoit une faible présence sociale(p > 0,05) (Tableau 6). H2a et H2b sont validées.

    Cette deuxième étude visait également à tester leshypothèses H3a et H3b qui supposaient qu’uncontenu institutionnel à forte présence sociale entraî-nait la même appréciation du produit (H3a) et lamême intention d’aller le découvrir (H3b) qu’unerecommandation d’internaute, quel que soit sonniveau de présence sociale. Un test de différences demoyennes indique que le spécialiste (Alice Audiart) aautant d’influence que l’internaute lambda (Alice55)lorsque sa recommandation dégage une forte pré-sence sociale. Dans ce cas, la recommandationd’Alice Audiart déclenche la même appréciation et lamême intention d’aller découvrir le produit qu’Alice55 (Tableau 6). H3 et H4 sont validées.

    Caroline Ardelet, Bérangère Brial12

    4,63,6

    4,75,1

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    3,0

    4,0

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    Avis d'internaute

    Appréciation du produit

    4,9 4,2

    5,2 6,1

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    1,0

    2,0

    3,0

    4,0

    5,0

    6,0

    7,0

    PS faible PS forte

    Avis d'internaute Avis de spécialiste

    Intention d'aller découvrir le produit

    Avis de spécialiste

    Figure 2

    F Sig. t df Sig.Contribution d'Alice55

    Contribution d'Alice AudiartContribution d'Alice55

    Contribution d'Alice Audiart– 0,538 46 0,593

    Différence de moyenneTest de Levene Test t

    0,360 0,002 0,962 0,833 49 0,409Aimer parfum

    Intention d'aller découvrir le parfum

    – 0,255 0,249 0,620

    Source

    Tableau 5. – Comparaison de l’attitude à l’égard du produit selon qu’il est recommandé par un internaute ou un spécialiste (étude2)

    Ardelet-Brial 29/09/11 14:03 Page 12

  • Influence des recommandations d’internautes : le rôle de la présence sociale et de l’expertise 13

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  • Discussion des résultats de la 2e étude

    Comme dans la première étude, le pouvoir d’in-fluence de la recommandation ne varie pas significati-vement selon qu’elle émane d’une source institution-nelle ou d’un internaute. Le levier de la persuasionréside plus dans l’impression de présence sociale quise dégage de la recommandation que dans le degréd’expertise de la source. Les recommandations d’in-ternautes ne peuvent remplacer les contenus institu-tionnels que pour les internautes lecteurs qui se sententplus proches psychologiquement des internautescontributeurs que des sources officielles. Dans cecas, les informations données par les internautes sontplus pertinentes et plus crédibles que celles donnéespar les sources officielles. Pour les internautes qui sesentent plus proches des sources institutionnelles, lescontenus institutionnels sont aussi influents que lesrecommandations d’internautes.

    CONCLUSIONS, LIMITES ET VOIES DE RECHERCHE

    Notre travail de recherche visait à mettre en pers-pective le pouvoir d’influence des contenus généréspar les utilisateurs et celui des contenus institution-nels sur les attitudes des lecteurs de blogs. La capacitédes recommandations d’internautes à déclencher desattitudes favorables à l’égard des produits présentéssur les blogs était comparée à celle des sources insti-tutionnelles (incarnées ou désincarnées). L’intérêt del’article était d’appréhender l’impression de présencesociale que les internautes percevaient dans lesrecommandations en ligne. Cette approche indivi-duelle, nouvelle dans le champ des Media Research,est porteuse de plusieurs résultats intéressants.

    Cette recherche montre que, sur un blog, le créditaccordé à une recommandation dépend de la relationqui se crée entre l’internaute contributeur et l’inter-naute lecteur. Un lecteur se laisse d’autant plusconvaincre par une recommandation qu’il ressent de laprésence sociale dans la recommandation, c’est-à-

    dire, au regard de la définition originelle de Short,Williams et Christie (1976), une forme de proximitépsychologique (sociale, spatiale, temporelle) avecl’internaute contributeur. Ainsi, l’internaute lecteurdoit avoir l’impression qu’il discute, à travers le blog,avec une personne qui lui ressemble, qui partage lesmêmes opinions que lui, et qui lui donne des conseilspertinents au regard de ses attentes. Si tel est le cas,alors la recommandation suscite une attitude plusfavorable à l’égard du produit qu’un contenu institu-tionnel désincarné, comme un article de type journa-listique, qui est faible en présence sociale. Dans lecas contraire, elle déclenche une attitude à l’égard duproduit qui est équivalente à celle engendrée par l’ar-ticle de type journalistique. Ainsi, la supériorité desrecommandations d’internautes par rapport auxcontenus institutionnels n’est avérée que pour lesinternautes lecteurs qui se sentent plus proches psy-chologiquement de l’internaute contributeur que dela source officielle (marque, journaliste ou spécia-liste). Tous les autres internautes accorderont un créditrelativement équivalent aux informations fourniespar les internautes et celles fournies par les sourcesinstitutionnelles. Ainsi il faut donc nuancer lacroyance que, sur les médias sociaux, les contenusgénérés par les utilisateurs, supposés non experts,prennent le pas sur les sources institutionnelles, sup-posées expertes. La proximité avec la source est unplus fort levier de persuasion que l’expertise.

    Nos résultats comportent également certaineslimites qui invitent, à l’avenir, à compléter cetterecherche. Tout d’abord, il est intéressant de noterque l’effet de la présence sociale est non significatifpour la recommandation d’Alice55 mais significatifpour les recommandations de Marie88 et d’AliceAudiart. Alice55 et Marie88 étant aussi peu expertesdu produit l’une que l’autre, ces résultats suggèrentl’existence d’une autre variable. La littératureindique que les contenus générés par les internautessont d’autant plus privilégiés que le consommateurest novice (Chen et Xie, 2008). En effet, les consom-mateurs ont l’impression que le parfum ressembleplus aux parfums qu’ils ont l’habitude de porter lors-qu’il est recommandé par Alice55 que par Marie88 etAlice Audiart (p < 0,05). Il sera intéressant de montrerdans une prochaine étude que la présence sociale res-sentie dans une recommandation améliore d’autantmoins l’attitude à l’égard du produit que le consom-mateur se sent expert du produit.

    Influence des recommandations d’internautes : le rôle de la présence sociale et de l’expertise 15

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  • Par ailleurs, l’analyse des tendances non signifi-catives soulève quelques questions. Dans l’étude 1, larecommandation de Marie88, lorsqu’elle dégage unefaible présence sociale, entraîne une moins bonneattitude à l’égard du produit que l’article de typejournalistique. Le contenu institutionnel à faible pré-sence sociale est alors plus persuasif que le contenugénéré par les internautes à faible présence sociale. À l’inverse, dans l’étude 2, la recommandationd’Alice55, lorsqu’elle dégage une faible présencesociale, engendre une meilleure attitude à l’égard duproduit que la recommandation d’Alice Audiart lors-qu’elle dégage une faible présence sociale. Lecontenu institutionnel à faible présence sociale estalors moins persuasif que le contenu généré par lesinternautes à faible présence sociale. Même si cesdifférences sont trop faibles pour être significatives,il semble que les effets enregistrés puissent varierselon que le contenu institutionnel émane d’une per-sonne humaine (un spécialiste, un expert) ou d’uneentité désincarnée (une marque par exemple).Lorsque le produit est recommandé par une personnehumaine, l’impression de se sentir éloigné (temporel-lement, spatialement ou socialement) pourraitdéclencher un véritable rejet pour le produit. Cettequestion pourra faire l’objet d’une recherche ulté-rieure.

    Plusieurs voies de recherche futures peuvent éga-lement être proposées. Premièrement, il serait inté-ressant d’étudier des contenus institutionnels surd’autres médias sociaux, comme par exemple l’avisdu leader d’opinion d’une communauté virtuelle, destweets sur un microblogs ou encore des messages dif-fusés au sein de mondes virtuels dont la présencesociale est élevée (Kaplan et Haenlein, 2010). Deplus, notre approche consistait, comme il est d’usagedans les recherches sur Internet, à opposer les com-mentaires incarnés, censés être des vecteurs de forteprésence sociale, aux contenus désincarnés, censéesêtre des sources d’informations institutionnellesdénuées de présence sociale. Toutefois, si les contenusdésincarnés comportent généralement peu d’indicesde présence sociale (voir une liste de ces indices enAnnexe A2), certains internautes peuvent, notam-ment lorsqu’ils connaissent particulièrement bien leblog et qu’ils y sont attachés, ressentir une forme decontact humain dans les contenus désincarnés. Ilserait ainsi intéressant de reconduire cette recherchesur un blog véhiculant des valeurs et une personnalité

    Caroline Ardelet, Bérangère Brial16

    de marque. Il est également important de répliquerl’étude sur d’autres terrains d’application, et auprèsd’un échantillon composé d’hommes et de femmes.Des produits moins impliquants, moins complexes àverbaliser, et dont les bénéfices sont d’ordre plusfonctionnels pourront être étudiés. En effet, on peutse demander dans quelle mesure l’impression de pré-sence sociale varie selon la nature des bénéfices que leproduit apporte : fonctionnels, hédoniques ou symbo-liques (Park et alii, 1986). En dernier lieu, bienqu’elles soient rarement étudiées dans ce champ derecherche, exception faite pour le genre et le degréd’acceptation de la technologie, les variables influen-çant la sensibilité des internautes aux différents vec-teurs de présence sociale (Annexe A2) ou aux indicescensés renforcer la crédibilité du membre contribu-teur (e.g. le statut contributeur 16) devront être explo-rées à l’avenir. Certaines caractéristiques indivi-duelles des internautes lecteurs, comme par exemple leniveau de self-monitoring ou l’extraversion, pour-raient renforcer la tendance des internautes à accor-der du crédit aux contributions sur les blogs. Unemeilleure connaissance de ces déterminants aideranotamment les praticiens à définir leur politique demodération des contributions, à choisir les indices lesplus pertinents pour renforcer l’impression de pré-sence sociale ou l’expertise du membre contributeur, àadopter la bonne répartition entre les contributions demembres et les contenus institutionnels.

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  • Caroline Ardelet, Bérangère Brial20

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  • Influence des recommandations d’internautes : le rôle de la présence sociale et de l’expertise 21

    A2. – Les vecteurs de présence sociale sur les sites Internet

    Type de vecteurs de présence sociale Détail du vecteur de présence sociale

    Vecteurs anthropomorphiques Agent virtuel (Aberg et Shahmehri, 2001 ;

    Papadopoulou et alii, 2001)

    Photo, vidéo (Gefen et Straub, 2003 ;

    Kumar et Benbasat, 2002a)

    Voix humaines (Lombard et Ditton, 1997)

    Vecteurs non

    anthropomorphiques

    Vecteurs éditoriaux Texte : registre de langage au travers des

    choix lexicaux et syntaxiques (Gefen et

    Straub, 2003 ; Nass et Steuer, 1993)

    Mise en forme : polices, encadrés,

    animations de type pop up, couleurs

    Vecteurs « marketing

    direct »

    Envoi d’e-mails de la commande à la

    livraison (Gefen et Straub, 2003 ; Kumar

    et Benbasat, 2002a)

    Salutation du client par son nom, prénom

    (Gefen et Straub, 2004 ; Kumar et

    Benbasat, 2002a)

    Vecteurs « Web » Avis de consommateurs (Kumar et

    Benbasat, 2006), forums (Cyr et alii,

    2007), chats (Kumar et Benbasat, 2002a),

    Moteurs de recommandation de produits

    Web call center (chat avec un vendeur)

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  • Caroline Ardelet, Bérangère Brial22

    A3. – Textes descriptifs du parfum pour chaque condition expérimentale

    Étude 1 Article de type journalistique Avis d’internaute

    Contribution de Marie88

    Fragrance à dominante

    pomme verte

    « La fragrance fleurie, douce et

    fruitée s’ouvre sur la fraîcheur d’un

    accord ‘sorbet de pomme verte’.

    Le cœ ur fleuri tout en légèreté

    révèle une note de pivoine et un

    accord ‘bouton de rose’. En fond,

    les bois s’adoucissent de notes

    ambrées et musquées. »

    « Au départ, c’est comme un sorbet

    de pomme verte ! Puis on sent des

    fleurs (pivoine… ou rose ?!?).

    Lorsqu’on le porte plus longtemps,

    il devient plus boisé (plus

    ambré ?)… En fait, c’est à la fois

    fleuri, et fruité ! C’est doux… »

    Étude 2 Avis d’internaute

    Contribution d’Alice55

    Avis de spécialiste

    Contribution d’Alice Audiard

    Fragrance à dominante de

    cocktail de fruits

    La fragrance évoque un cocktail de

    fruits frais, acidulé et sucré. Elle

    dévoile tout de suite le citron, la

    clémentine et l’orange puis, en

    cœ ur, des notes de fruits rouges.

    C’est un parfum coloré qui sent les

    beaux jours.

    « Imaginez un cocktail de fruits

    frais, acidulé et sucré… on

    reconnaît tout de suite le citron, la

    clémentine et l’orange. Ensuite, on

    devine également des notes de

    fruits rouges. C’est coloré… Ça

    sent les beaux jours ! »

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  • Influence des recommandations d’internautes : le rôle de la présence sociale et de l’expertise 25

    A6. – L’échelle de présence sociale (Gefen et Straub, 2004)

    1

    Pas du tout

    d’accord

    7

    Tout à fait

    d’accord

    Il y a des contacts humains

    On s’adresse à moi personnellement

    Il y a de la convivialité

    Il y a de la chaleur humaine

    Il se dégage une certaine sensibilité

    humaine

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