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Magazine- mars-avril- 2020 cahier spécial BDA Copie de …Magazine Diplomat Investissement 1111...

Date post: 29-Mar-2021
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diplomat Investissement Magazine de la diplomatie et des affaires Mars 2020 DISTRIBUTION CIBLÉE Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Inde, Japon, Malaisie, Sénégal, Suisse, BCEAO, Banque mondiale, Banque islamique, Banque africaine de développement, CEDEAO, FMI, OIF, ONU, Représentations diplomatiques, Union européenne, Union africaine, UEMOA. www.diplomatinvestment.com + Ambassade de la RDCongo au Canada Cahier spécial LA RDC EST DE RETOUR
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diplomatInvestissementMagazine de la diplomatie et des affaires

Mars 2020

DISTRIBUTION CIBLÉE

Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Inde, Japon, Malaisie, Sénégal, Suisse, BCEAO, Banque mondiale, Banque islamique, Banque africaine de développement, CEDEAO, FMI, OIF, ONU, Représentations diplomatiques, Union européenne, Union africaine, UEMOA.www.diplomatinvestment.com

+Ambassade de la RDCongo

au Canada

Cahier spécial

LA RDC EST DE RETOUR

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ÉLECTRICITÉ POUR TOUS

PROJET GRAND INGA

Une solution pour éclairer (enfin) l’Afrique

Agence pour le développement et la promotion duGrand Inga (ADPI )

Au service du développement de la RDC

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EN BREF

Saviez-vous que… 4

ÉDITORIAL

Félix Tshisekedi, un an après 5

POLITIQUE

Offensive diplomatique de la RDC 9 Félix Tshisekedi aux États-Unis : les enjeux d’une pre-mière visite hors d'Afrique 11

J E A N - C L A U D EJUNCKER

Bruxelles ouvre les portes del’Europe à Félix Tshisekedi

RELATION INTERNATIONALE

Coopération Canada-RDC: 56 millions USD du gouver-nement canadien d’appui dans le domaine de la santéen RDC 14

DIPLOMATIE DES AFFAIRES

YEMBA LOHAKA : Un diplomate de carrière au servicede son pays 27

PRÉSENTATION DE LA RDC

Situations politique, juridique et économique 31

ÉCONOMIE ET DÉVELOPPEMENT

Perspectives économiques en République Démocratique duCongo 33Secteurs générateurs de croissance économique etd’emplois 33Gouvernance et efficacité de l’État 38

ÉNERGIE

Projet Inga III : Écartelé entre la pression de besoins et lacrainte d’une autre saga de contrats. 44

DÉVELOPPEMENT DURABLE

BDA : Au cœur du développement de la RDC 49

RÉFLEXION

Le «Réveil du Léopard» congolais 58

Sommaire

VLADIMIRPOUTINE

DIPLOMAT INVESTISSEMENTCahier spécial, mars-avril 2020

www.diplomatinvestissement.com

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FÉLIX TSHISEKEDI Retour de la RDC sur la scène internatio-nal

MIKE POMPEO

A salué le programme duprésident Tshisekedi axé sur lalutte contre la corruption, lerenforcement de la gouver-nance, la promotion des droitshumains, la stabilité et la sécu-rité.

Diplomat Investissement mars-avril 2020 3

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La Russie veut renforcer sesliens avec la RDC

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4 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

Saviez-vous que…•La République Démocratique du Congo est située au cœurde l'Afrique où elle figure parmi les géants du continent,avec une superficie de 2.345.000 Km2². Elle partage 9.165 Kmde frontière avec neuf pays voisins.

•Estimée à près de quatre-vingt millions d’habitants, la po-pulation de la RDC est proportionnellement répartie parprovinces ou par milieu de résidence.

•La Constitution de la troisième République votée en février2006 prévoit 26 provinces, comprenant la ville province deKinshasa.

•La RDC a connu son premier transfert pacifique de pou-voir depuis son accession à l’indépendance, le 30 juin 1960.« Cette passation pacifique de pouvoir entre le président sor-tant ( Joseph Kabila)et le nouveau Président entrant, le diri-geant du plus ancien parti d’opposition a démenti tous lespronostics du chaos annoncé à l’issue de ces élections. Elleest la preuve de la maturité politique de notre peuple.

•La RDC dispose d'une vaste étendue de sol arable très fer-tile, qui recouvre une superficie de plus de 80 millions d'hec-tares, dont 10% seulement sont jusque-là exploités.

•Le taux de croissance est devenu positif passant de -2,1%en 2001, 3,5% en 2002, 5,7% en 2003, 6,6% en 2004 à 6,5% en2005, à 8% en 2010, 4 .1% en 2018, contre 3,7 % en 2017 grâceaux réformes structurelles dans tous les secteurs de l'écono-mie nationale. La gestion de la dette publique reste maîtri-sée avec un encours total de la dette publique estimé à 18,2% en fin 2017 du PIB et le taux d'inflation à 7 % (FMI) en fin2018 contre 41,5 % en 2017. Les taux de croissance sont de4,6 % en 2019 et une prévision de 4,6 % en 2020

•La RDC est le premier pays d’Afrique du point de vue del’étendue de ses forêts et le plus important dans la préser-vation de l’environnement mondial. Elle a 140 millionsd’hectares de forêts et représente 60 % des forêts du Bassindu Congo qui constituent le deuxième poumon forestier dela planète après l’Amazonie.

•La RDC se classe parmi les 10 pays de la méga biodiver-sité du monde avec 480 espèces de mammifères, 565 espècesd’oiseaux, 1.000 espèces de poissons, 350 espèces de reptiles,220 espèces de batraciens et plus de 10.000 angiospermesdont 3. 000 seraient endémiques.

•Le réseau de transport est constitué de 16.238 km de voiesnavigables, de 5 033 Km de voies ferrées qui datent pourl'essentiel de l'époque coloniale, de 145 000 Km de routes na-tionales et régionales et des pistes secondaires rurales, de 7400 km d'axes urbains et de 270 aéroports à travers l'ensem-ble du pays dont 5 aéroports internationaux (à Kinshasa, Lu-bumbashi, Kisangani, Goma et Gbadolité).

•La RDC possède la deuxième réserve mondiale en cuivreet en cobalt (10 % de toutes les réserves de la planète). Lesréserves en cobalt de la GECAMINES s'élèvent à 80 % dutotal mondial. La RDC est aussi le producteur le plus impor-tant du Cobalt au monde et détient 80% de réserve mondial.

•La RDC détient 75% de réserve mondiale de coltan, inputindispensable dans lafabrication de haute technologie.

•La RDC détient 60% de réserve mondiale de Lithium ser-vant à la fabrication des batteries pour les voitures élec-triques

•La bombe atomique qui avait été lancée sur la ville de Na-gassaki en 1945 était fabriquée à l’aide de l’uranium extraitdu Congo, à l’époque colonie belge.

•La riche hydrographie de la RDC lui confère un potentielhydroélectrique estimé à 100 000 MW, soit 13,0 % du poten-tiel hydroélectrique mondial dont 44 000 mégawatts concen-

trés sur le seul site d'Inga dans la Province du Kongo-cen-tral.

•La République Démocratique du Congo est peuplée deplus de 450 tribus et autant de dialectes. Les principauxgroupes sont bantous.

•La langue officielle de la République Démocratique duCongo est le français. En outre, quatre langues nationales :lingala, swahili, kikongo et tshiluba servent de communica-tion.

•Le Premier Président de la République Démocratique duCongo (indépendante) s’appelait Joseph Kasa-Vubu.(1960-1965).

•Le premier Premier Ministre du 1er gouvernement de laRDC s’appelait Patrice Emery Lumumba .

•C’est en 1971 que Joseph-Désiré Mobutu a décidé de chan-ger le nom du pays. La République Démocratique du Congodevient République du Zaïre, le fleuve Congo, devientfleuve Zaïre, la monnaie devient également Zaire-monnaieetc.

•En 1997, Laurent-Désiré Kabila remplace Joseph-DésiréMobutu et reprend l’ancienne dénomination du pays quis’appelle à nouveau République Démocratique du Congo.

•Le fleuve Congo, long de 4 374 km avec une largeur va-riant entre 1 à 15 km est le deuxième fleuve au monde depar sa longueur (après le Nil) et aussi 2ème de par son débit(après l’Amazone). La RDC est l’une des plus grandes ré-serves d’eau douce au monde.

•La République Démocratique du Congo devient un vérita-ble puits de carbone mondial. Les 40 milliards de carbonequ’elle stocke jouent un rôle considérable pour l’équilibreclimatique planétaire.

•Joseph Kabila est le premier président de la RépubliqueDémocratique du Congo indépendante élu démocratique-ment au suffrage universel et le premier président à quitterle pouvoir au terme de ses deux mandats à la tête du pays.

•Felix Tshisekedi est le premier président de la RépubliqueDémocratique du Congo à accéder démocratiquement aupouvoir suprême sans effusion du sang.

•L’État Indépendant du Congo (EIC) créé en 1885 était unepropriété privée du roi Léopold II qu’il légua à la Belgiqueen 1908.

•L’agriculture congolaise est la deuxième au monde enterme de potentialité après le Brésil.

•Le réseau de transport est constitué de 16.238 km de voiesnavigables, de 5 033 Km de voies ferrées qui datent pourl'essentiel de l'époque coloniale, de 145 000 Km de routes na-tionales et régionales et des pistes secondaires rurales, de 7400 km d'axes urbains et de 270 aéroports à travers l'ensem-ble du pays dont 5 aéroports internationaux (à Kinshasa, Lu-bumbashi, Kisangani, Goma et Gbadolité).

•La culture des plantes à valeur ajoutée (plantes médicinaleset les biocarburants) représentent actuellement un marchéen pleine croissance de plus 60 milliards de $ US et les mar-chés du crédit carbone ont enregistré entre 120 et 150 mil-liards de dollars de volume d'échange en 2009.

•La République Démocratique du Congo détient 43 % deressources mondiales de plantes médicinales. Sur les 53plantes reconnues en Afrique, 47 sont au Congo.

•La RDC abrite à elle seule 60 % des espaces animales et vé-gétales recensés dans le monde. On retrouve les espèces rarestelles que les gorilles de montagnes, les okapi, les bonobosn

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Diplomat Investissement mars-avril 2020 5

ÉditorialDIPLOMaT

Diplomat Investissement s’adresse aux décideurs politiques,diplomatiques, financiers et aux investisseurs. Magazined’informations diplomatiques et économiques, il donne laparole à ceux qui prennent des décisions et fait la promo-tion de la nouvelle diplomatie axée sur les affaires et lesinvestissements.

Président-éditeur: Jean Telé UdimbaDirecteur général : Viviane DéguyRédacteur en chef par intérim : Henri Tambwe

ADMINISTRATIONFatouma MuhiyaLiliane Aneka

DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRESRelations avec les Gouvernements: Telé WemboluaRelations avec les secteurs privé et public: Joseph TeteRelations avec les institutions: Joseph TeteDéveloppement des affaires: Ignace LumumbaDirecteur de projets: Dominique GagnonChargé de mission: Sylla Naby Laye

DIRECTION INTERNATIONALERelations diplomatiques et consulaires: André OkitoPromotion du commerce et des investissements: Alex MwengeRelation avec les pays du Golfe et Arabe: Souleyman KelleyYounous

MARKETING ET PUBLICITÉMarketing et relations d’affaires: Elodie RukizaMarketing et Publicité : Sylla Aminata

RÉDACTIONChef rubrique: Dominique GagnonChef réviseur: Dominique GagnonCorrespondants: Jacques Fani, Dominique Martens, LambertOpula, Jacques Malu, Joseph Smith, Azize Fouad, EricKouassi, Camara Lemine, Kakoyi Yaya Mahamat.Reportage: Mamie Omeonga

STAGIAIRES

Cherifa Abdramane Ali

PRODUCTIONDirecteur de production: Jean TeléPhotos & Illustrations: Jean-Jacques OmeongaImpression: GULogistique: Mutombo Kahozi

COLLABORATION ET SOUTIEN LOGISTIQUEWABC ET L’AMABSSADE DE LA RDC AU CANADA

DISTRIBUTIONDistribution ciblée: WABC

PUBLICATION ET DIFFUSIONGroupe diplomat InvestissementOnt également collaboré à ce numéro: Alphose Noah, RichardMartin, André Lalonda.Consultant et Chargé des projets: Emmanuel Dieudonné Kaldjob,PhD. Photos de la Présidence de la République

Notre politique de distribution: Il nous arrive de communiquerà nos partenaires les besoins de nos annonceurs afin de lesintéresser à leurs produits ou services. Bon nombre d’entre euxapprécient cette méthode de distribution ciblée. Cependant sivous ne voulez pas ce genre de service, faites-le savoir à notre administration. Droits d’auteur et droit de reproduction.Dépôt légal : Bibliothèque nationale du CanadaISSN: 1205-9757

Magazine Diplomat Investissement1111 Boulevard Dr. Frederik-Philips, suite 626Saint-Laurent, QC H4M 2X6Tél. : +(1) 514 655-1008 - Télécopieur : +(1) 579 641-1797 Courriel : [email protected]

Toute demande de reproduction doit être adressée à l’admi-nistration du magazine.

Magazine de la diplomatie et des affairesInvestissement

Jean Tele

Le président congolais a réussi à se faire accepter sur la scène internationale.Depuis son investiture en janvier 2019, le président congolais a visité plus devingt pays, dont certains plusieurs fois, pour des rencontres bilatérales ou mul-

tilatérales.Une victoire diplomatique internationaleUn an après, il est accueilli et soutenu avec chaleur et empressement par l’ensemblede la communauté internationale : de l’Union africaine à Pékin, de Londres à Paris,de Washington à l’ONU. Du point de vue diplomatique, donc, la première année duquinquennat de Felix Tshisekedi est une véritable réussite. Et pour la RDC, un retourgagnant sur la scène internationale après des années d’effacement et d’isolement.Une nouvelle dynamique sous-régionaleNon seulement il a obtenu une reconnaissance et un soutien international – il a étéreçu à la Maison-Blanche, à Bruxelles, à l’Élysée –, mais il a aussi redynamisé sesrelations avec les pays frontaliers de son territoire le plus exposé à la violence etl’insécurité, le nord et le sud Kivu, dans l’Est. Toute cette première année a été ryth-mée par ses visites et ses démarches auprès de ces pays avec qui les relations n’ontjamais été très faciles, pacifiant ses rapports avec eux et défendant l’idée de constituerun état-major intégré avec l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie.RD Congo : le Kivu, théâtre d’une vaste mobilisation militaire et diplomatiqueUn projet ambitieux qui, bien qu’il n’ait pas abouti réellement, a permis cependantde renforcer l’axe Kinshasa-Kigali : les deux pays sont engagés aujourd’hui, dans uneoffensive conjointe contre deux groupes armés qui sèment la terreur dans le Kivu, lesForces démocratiques alliés (ADF) d’origine ougandaise et les Forces démocratiquesde libération du Rwanda (FDLR), la rébellion issue des rangs de ceux qui ont com-mis le génocide des Tutsis au Rwanda.Les avancées sur le plan intérieurAu moins deux grands changements sont à mettre au crédit du nouveau président.Comme il s’y était engagé lors de son investiture, il a bien libéré des prisonniers po-litiques. En mars, il a accordé une « liberté conditionnelle » à quelque 700 détenus,dont des détenus politiques comme Franck Diongo, le chef d’un parti d’oppositionet député de Kinshasa, arrêté fin 2016 et condamné à cinq ans de prison, et FirminYangambi, membre du barreau de Kisangani, arrêté en 2009, accusé de préparer uncoup d’État et condamné à 20 ans de prison. Sur le même plan, il a permis le retourde grands opposants comme Jean-Pierre Bemba ou Moïse Katumbi. De sorte que surle plan politique, le climat en RDC est moins tendu qu’avant sa prise de pouvoir.Rencontre chaleureuse entre le pape et le président de RD-CongoDe même avec l’institution catholique. La relation avec Joseph Kabila était des plustendues, elle apparaissait comme son principal opposant. La situation a changé avecle nouveau président. Le pape François a même reçu le président Tshisekedi au Va-tican, le 17 janvier 2020.Des promesses du Président :- la gratuité de l’éducation - la lutte contre la corruption- l’amélioration du climat des affaires- la fin de l’insécurité à l’Est du pays- la couverture sanitaire universelle- l’amélioration des conditions de vie sociale et économique de la population - la relance de l’économie et le redressement des finances publiques n

Félix Tshisekedi, un an après

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Politique

________________________Emile Gagnon

Si la première par t i c ipat ion duPrésident Félix Antoine TshisekediTshilombo en 2019 était couronnée

par son élection à l’unanimité comme 2e

vice-président de l’UA, la deuxième par-ticipation est celle de la consécration entant que 1ère vice-présidence de l'UnionAfricaine pour l'année 2020 et à la prési-dence de cette même organisation pourl'exercice 2021. Il sera le nouveau présidentde l'Organisation panafricaine en 2021.C'est là le résultat du vote effectué à l’una-nimité par une quarantaine de Chefsd'État et de gouvernement, peu avant l'ou-verture de la 33e Session de l'AssembléeGénérale de cette structure, dont lestravaux ont eu lieu du 09 au 10 février2020.

C'est le Président de la République deDjibouti, en sa qualité de Doyen de l'UA,qui a annoncé la bonne nouvelle aux par-ticipants à ladite session. Félix AntoineTshisekedi se positionne ainsi comme ledeuxième Chef de l'État de la RDC àdiriger l'Union Africaine, le premier àassumer la fonction étant le MaréchalMobutu Sese Seko, élu à la présidence en1967, lorsque le Congo/Kinshasa avaitaccueilli le 4e Sommet de l'OUA (Organisa-tion de l'Union Africaine), l'ancêtre del'UA. C'est du reste à l'occasion de la tenuede ce Sommet que l'ancien Président de laRDC avait fait ériger une somptueuse citésur les coll ines du Mont-Ngaliema,baptisée Cité de l'OUA.

La double élection de Félix AntoineTshisekedi à la première vice-présidence etla présidence de l'UA est saluée, par nom-bre d'observateurs, comme l'expression dugrand retour de la RDC sur la scèneafricaine et internationale. Il s'agit là de la

FÉLIX TSHISEKEDI Retour de la RDC sur la scèneinternationaleSuccès diplomatique de la RDC à l’Union Africaine. Sous le leadership de M. Tshisekedi, la RDC esten train de reprendre sa place dans le concert des nations. Le Président Félix Tshisekedi va présiderl'Union Africaine en 2021.

6 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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Politique

marque de confiance que ses pairs té-moignent au nouveau Président congolais,une année seulement après sa prise defonctions et son entrée dans la « Cour desGrands » du continent.

Ce succès diplomatique témoigne duretour de la RDC sur la scène interna-tionale. Pour 2020, l'Organisation estprés idée par l e Sud-a f r i ca in Cyr i lRamaphosa. Il s'est choisi pour thème : «Faire taire les armes : créer des conditionspropices au développement de l'Afrique ».Félix Tshisekedi : «mon élection est un re-tour marquant de la RDC sur la scèneinternationale»Félix Tshisekedi s’est dit honoré d’occuperla première vice-présidence de l’Unionafricaine. Pour le Chef de l’État congolais,son élection est un signal fort pour le re-tour de la RDC sur la scène internationale.« Mon pays a longtemps été absent de la

scène internationale en général et en parti-culier de la scène africaine. C'est un retourmarquant. C'est une fierté pour moi etmon pays. », a déclaré Félix Tshisekedi àAddis Abeba.

«Je le prends avec humilité, surtoutbeaucoup de fierté. Mon pays à longtempsétait absent de la scène internationale engénéral et en particulier de la scèneafricaine. C’est un retour marquant. Pourmoi, c’est une fierté pour la RDC», a dit leprésident de la République, visiblementému et content.

Il considère cette nouvelle positioncomme une opportunité de faire parler dela RDC: « Ce sera peut-être pour moi, l’oc-casion de porter très haut la voix de laRDC et pourquoi pas de faire bénéficier àl’Afrique les potentialités du Congo ». Pour lui, l’Afrique peut être considérée

comme un débouché pour le Congo: «J’aiparlé du projet d’Inga. Nous avons ledeuxième massif forestier du monde.Nous avons énormément des matièresprécieuses, y compris des matièresstratégiques: le cobalt, le lithium, etc. Nousavons des terres arables par millionsd’hectares qui peuvent nourrir des mil-liards d’individus. Le Congo peut être unacteur principal dans cette Afrique quimonte et qui va gagner demain.»RDC-UE: Charles Michel salue l’engage-ment de Félix Tshisekedi d’améliorer levécu de la populationÀ Addis- Abeba, en marge du sommet del’Union Africaine, Félix Tshisekedi s’estentretenu avec Charles Michel, ancien

premier ministre belge et actuel présidentdu Conseil Européen. Les échanges entreles deux hommes ont porté sur les progrèsaccomplis par la RDC.Charles Michel a félicité le président con-golais pour son élection à la première vice-présidence de l’organisation panafricaine.«Je crois que c’est une bonne chose pour

la RDC, une bonne chose pourl’Afrique», a déclaré l’homme

d’État belge.Selon lui, avec son retour actif sur le planinternational, la RDC jouera un rôle essen-tiel dans le cadre de l’Union africaine. Uneposition qui permettra selon lui, de ren-forcer le lien entre l’Europe et l’Afrique.Aussi, le Président du Conseil Européen asalué la volonté politique affichée par FélixTshisekedi depuis son arrivée au pouvoirpour améliorer les conditions de vie de lapopulation, soutenir le développement etsusciter plus d’investisseurs.

«Nous voyons qu’il y a un président, ily a des projets, qu’il a une ambition pourle pays, qui veut améliorer les conditionsde la population », a fait remarquerCharles Michel. À cette occasion, le patrondu Conseil Européen a rassuré de la volon-té de l’UE sous son leadership d’être mo-bilisée pour renforcer l’efficacité du parte-nariat. nADDIS-ABEBA : ANTONIO GUTER-RES ENCOURAGE FÉLIX TSHISEKEDI«POUR SA DÉTERMINATION À LUT-TER CONTRE LES GROUPES ARMÉS»Le Secrétaire général de l’Organisation desNations Unies (ONU) encourage le Prési-

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres et le président congolais, Felix Tshisekedi

Diplomat Investissement mars-avril 2020 7

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Politique

Félix Tshisekedi débute ses visites officielles àl’étranger par l’Angola

Pour sa première visite à l‘étranger,Tshisekedi vante “l’alternance paci-fique” en RDC. Le président congo-

lais s’est rendu en Angola pour une ren-contre avec son homologue Joao Lourenço.Au menu des échanges entre les deuxchefs d‘État, les questions d’intérêt com-mun assure le président angolais, au pre-mier rang desquelles la coopération éner-gétique.

“Nous avons discuté et négocié surcomment nous pouvons profiter avecl’Angola de l‘énergie produite par le bar-rage d’Inga pour alimenter la province deCabinda et d’autres localités qui sont liéesà la province du Zaïre. Nous devons bienexploiter les chemins de fer de Benguela etLobito, pas seulement avec le transport

des minerais en provenance de Katangavers les marchés internationaux mais cechemin de fer peut aussi nous servir pourles importations en RDC”, a expliqué leprésident angolais Joao Lourenço. Le pro-jet commun d’exploration pétrolière dansla ZIC (zone d’intérêt commun) était aussiau centre d’une réunion, dimanche 5 jan-vier à Benguela en Angola, entre les prési-dents João Manuel Gonçalves Lourenço etFélix-Antoine Tshisekedi Tshilombo

Du côté congolais, cette première visiteen Angola a surtout permis au présidentTshisekedi de réaffirmer sa disponibilité àtravailler avec l’Angola. Prochaine étapede la visite régionale du président Tshise-kedi, le Kenya puis la République duCongo voisine. n

dent de la RDC, Félix Tshisekedi, « pour sadétermination à lutter contre les groupesarmés dans la partie Est de son pays ». Desencouragements formulés le 9 février àAddis-Abeba (Éthiopie) lors de la rencon-tre entre les deux personnalités, avant l’ou-verture des travaux de la 33e session del’Assemblée générale de l’Union africaine.Selon la presse présidentielle, le patron del’ONU a salué les efforts d’ouverture en-trepris par le Chef de l'État congolais en-vers les pays voisins.

Pour lutter contre les groupes armésdans l'Est du pays, le Secrétaire général del'ONU a souhaité une coordination desÉtats des forces engagées dans cette lutte.I l a réaff irmé la disponibil i té de laMONUSCO pour un appui multiforme.La question des fonds pour la consolida-

tion de la paix durable disponibles auxNations Unies a aussi été évoquée entre lesdeux personnalités.Félix Tshisekedi participe à la 33e sessionde l’Assemblée générale en tant que 2evice-président. A l’issue de cette session,il occupera le poste de 1er vice-présidentavant de prendre la présidence de l’UAen 2021.

« J’ai l’occasion de le féliciter. Je crois quec’est une bonne chose pour la RDC, unebonne chose pour l’Afrique. Je me réjouisque la RDC soit active sur le plan interna-tional. Elle jouera un rôle essentiel dans lecadre de l’Union africaine et ça con-tribuera à renforcer le lien entre l’Europeet l’Afrique, je l’espère (…). Dans cette po-sition, on aura l’occasion de parler d’a-vancer des projets très concrets entre les

populations entre l’Europe et l’Afrique », adit Charles Michel. Après avoir échangéavec le Chef de l’État congolais, il s’estmontré plutôt optimiste. « L’ambition duprésident est d’être mobilisé pour amélior-er les condi t ions , pour soutenir ledéveloppement, surtout pour susciter plusd’investissements notamment dans les in-frastructures qui correspondent aux at-tentes de la population congolaise », a t-ilajouté. Il a promis le soutien de l’Europeau président congolais. « ’ai indiqué toutela volonté de l’Union européenne sousmon leadership d’être très mobilisée pourrenforcer l’efficacité du partenariat, de lacoopération. Nous voyons qu’il y a unprésident, il y a des projets, qu’il a une am-bition pour le pays, qui veut améliorer lesconditions de la population». n

Le président congolais Félix Tshisekedi, à gauche, salue son homologue angolais João Lourençoà Luanda

L’alternance politique et pacifique du pouvoir entre l’ancien président Joseph Kabila et le nouveauprésident Félix-Antoine Tshisekedi.

8 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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Politique

Bruxelles ouvre les portes de l’Europe à Félix Tshisekedi

LE CONGO DANS LE MONDEEn réponse au message de vœux du corps diplomatique ac-crédité en République Démocratique du Congo, le prési-dent de la République a tenu à souligner que des défis ma-jeurs auxquels fait face notre pays requièrent encorel’implication de tous. Notamment, par rapport à la pour-suite de la lutte contre le terrorisme à l’Est de la Répu-blique, mais aussi à l’éradication des dernières poches dela maladie à virus Ebola.

Pour y faire face, ‘’j’ai décidé la redéfinition de la poli-tique extérieure de mon pays avec comme objectif de le do-ter d’une diplomatie qui soit à la hauteur d’un pays stable,fort et prospère au cœur de l’Afrique‘’, a précisé Félix Tshi-sekedi le jeudi 30 janvier dernier, au Palais de la Nation.A cet effet, durant l’année qui vient de s’achever, il a voulu

briser l’isolement diplomatique dans lequel se trouvait lepays, à travers ses différentes tournées. ‘’Nous avons eu leprivilège de présenter le nouveau contexte de la Répu-blique Démocratique du Congo‘’, a dit le chef de l’État.Par ailleurs, Félix Tshisekedi a affirmé au corps diploma-tique accrédité en RDC que ‘’la cérémonie de ce jour medonne l’opportunité de vous rappeler la place qu’occupe ladiplomatie dans ma vision pour le développement de laRDC‘’.

Il a également noté le fait que la RD. Congo est dispo-sée à apporter sa contribution pour répondre aux défis aux-quels fait face l’humanité actuellement dans les domainesvariés. Particulièrement dans celui de la lutte contre lechangement climatique.

OFFENSIVE DIPLOMATIQUE DELA RDC

_________________________Pierre Masala

Avant de quitter Bruxelles pourNew-York (États-Unis) où il a prispart à la 74ème assemblée générale

des Nations unies, le chef de l’État FélixTshisekedi s’est entretenu avec le prési-dent de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. À Bruxelles, qui fait éga-lement office de capitale de l’Unioneuropéenne, Le Président a fait d’unepierre deux coups. Les portes de la Bel-gique et de l’UE lui ont été ouvertes. C’està lui maintenant de capitaliser cette maintendue pour asseoir une nouvelle forme decoopération, plus dynamique et mutuelle-ment avantageuse. La communauté inter-nationale va scruter de plus près tous sesfaits et gestes.

Dans la capitale belge, le chef de l’Étata pu mesurer son degré de popularité, nonseulement auprès des officiels belges quilui ont déroulé le tapis rouge, mais ausside la diaspora congolaise, venue de quatrecoins de l’Europe pour communier aveccelui qui incarne, depuis le 24 janvier 2019,l ’alternance démocratique en RDC.Comme l’empereur romain Jules César,Félix Tshisekedi peut crier : « Veni, vidi,vici (Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu). ÀBruxelles, Félix Tshisekedi est venu re-

nouer le dialogue avec Bruxelles pour ré-partir sur de nouvelles bases, et ce, aprèsles tensions de ces dernières années.Bruxelles s’est montré attentif à son appel,lui promettant son soutien, sous certainesconditions.

Félix Tshisekedi a également vu lesgrandes attentes de son peuple, représentépar la grande diaspora qu’il a rencontréeau Palais de Heysel. Il a certainementvaincu, car Bruxelles n’avait jamais ré-servé un accueil aussi chaleureux à un pré-sident de la RDC. Bruxelles a adopté Félix

Tshisekedi. Il ne pouvait pas en être autre-ment. La page de la visite de Bruxelles estdonc tournée. C’est le temps de se projeterdésormais vers l’avenir.QUE RETENIR ?Dans le fond, il faut reconnaitre que FélixTshisekedi a marqué des points. Il a réussià faire bouger les lignes jusqu’à amener lesautorités belges à ouvrir leur cœur. Dansce qui sert aussi de capitale européenne,Félix Tshisekedi a tendu sa main à la Com-mission européenne où il est allé à la ren-contre de Jean-Claude Juncker.

Félix Tshisekedi en Belgique avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker

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On se rappelle encore du bras de fer queKinshasa a engagé avec l’Union euro-péenne, à quelques jours des élections du30 décembre 2018. Le bras de fer a été telque Kinshasa est passé à la vitesse supé-rieure, en expulsant le 27 décembre, à troisjours des élections, l’ambassadeur del’Union européenne en RDC, Bart Ouvry.Depuis lors, les relations entre la RDC etl’UE ont connu un plongeon.

À Bruxelles, Félix Tshisekedi a profitéde l’occasion pour panser les plaies de2018 et rouvrir une nouvelle page avecl’UE. L’Union européenne a promis deprendre en compte la main tendue du pré-sident de la République, se réservant d’an-noncer quoi que ce soit.UNE NOUVELLE PAGE S’OUVREDans les relations entre Bruxelles et Kins-hasa, une nouvelle page s’est ouverte.Après plusieurs années de rupture de coo-pération commerciale, la RDC et la Bel-gique viennent de renouer avec la signa-ture du mémorandum de partenariat entrel ’Antwerp Wor ld Diamond Center(AWDC) et le Centre d’expertise, d’évalua-tion et de certification des substances mi-nérales précieuses semi précieuses de laRDC (CEEC). Ainsi, le diamant congolaissera retracé afin que sa commercialisationà Anvers profite à la population, se félicite-t-on à la présidence de la République.

Toujours à Anvers, le chef de l’État aassisté à la signature d’un autre mémoran-dum de coopération entre le port de Ma-tadi et celui d’Anvers. Premier port en Bel-gique et deuxième en Europe, Anvers estun hub mondial important qui va partagerson expertise avec le port de Matadi.

Évidemment, la Belgique et l’Union euro-péenne espèrent voir Félix Tshisekedi po-ser des actes qui rassurent. Sur papier, lechef de l’État a déjà leur soutien. La suitedépendra de son attitude. Autrement dit,la balle est dans le camp de Félix Tshise-kedi. C’est à lui de rassurer l’Europe pourqu’elle reprenne avec sérénité le chemin deKinshasa. Juncker a félicité Tshisekedipour son élection et surtout pour la reprisede la coopération avec l'Union européenneet particulièrement la Belgique.

À en croire le service de communication dela présidence, l'Union Européenne qui suitde près l'évolution de la situation politiqueen RDC, se dit prête à collaborer efficace-ment avec le gouvernement Congolais etlui a assuré de tout le soutien multiforme. "La libéralisation de l'espace politique, leretour des exilés politiques, la relaxe des

prisonniers politiques, les réformes ainsique la bonne gouvernance sont autant dessignaux qui forcent l 'admiration del'Union européenne", indique la mêmesource. nBELGIQUE: SIGNATURE DE PROTO-COLES D’ACCORD LORS DE LAVISITE DU PRÉSIDENT TSHISEKEDILa Président Félix Tshisekedi été reçu avecles honneurs militaires en Belgique par lePremier ministre Charles Michel. Les deuxpays ont signé quelques textes symbo-

liques pour la reprise de la coopérationavant que le chef de l’État de RDC soit reçupar le roi des belges. C’est une visite àgrande pompe avec un programme chargéà laquelle se prête Félix Tshisekedi. Il y aune volonté de part et d’autre de montrerqu’une certaine page est tournée, alors quesur les dernières années de la présidencede Joseph Kabila, les deux pays étaient àcouteaux tirés. Kinshasa avait expulsé lesofficiers belges et suspendu la coopérationmilitaire. Des consulats avaient été ferméset la Belgique avait ouvertement réorientéson aide au pays vers la société civile.L’Union européenne avait fait de même,mais sans le dire ouvertement.

Le chef de l’Etat congolais espère en toutcas que la Belgique lui servira de ported’entrée pour relancer la coopération avecl’Union européenne. C’est en partie pourrevenir sur ces différents accrocs que leprésident Tshisekedi et le Premier ministreCharles Michel ont signé plusieurs docu-ments. Trois textes au lieu des quatre pré-vus initialement. Celui sur la reprise de lacoopération militaire est toujours en coursde négociations. Il faut plus de réunions de

Le président congolais, Félix Tshisekedi, avec le roi des Belges, le roi Philippe, au palaisroyal de Bruxelles

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planification, explique la présidencecongolaise. Ce qui n’est pas sans créer dela déception chez ses interlocuteurs belges.Des protocoles d’accord qui ne sont pascontraignants, mais qui devraient permet-tre une certaine normalisation entre lesdeux pays. Après le Premier ministre, lechef de l’État congolais a été reçu par le roides belges, le roi Philippe. Félix Tshisekedia laissé un mot sur le livre d’or du palaisroyal. Enfin, la dernière rencontre impor-tante de la journée a été sa rencontre avecle patronat au siège de la Fédération desentreprises belges. Les entrepreneursbelges étaient nombreux, eux aussi ontpâti de la brouille.

Pour Felix Tshisekedi, cette visite estimportante à plus d’un titre. Le chef del’Etat congolais l’a dit aux entrepreneursbelges, il espère que ce rapprochementavec la Belgique lui offrira une « ported’entrée » pour la reprise de la coopérationavec l’Union européenne. Car, comme laBelgique, l’UE avait fait le choix sous laprésidence de Joseph Kabila de réorienterson aide vers la société civile, au détrimentde l’Etat congolais, au vu de la dégrada-tion de la situation politique. Mais cette vi-site n'a pas fait que des heureux. Des di-zaines de congolais ont tenté de manifesteravant d’être repoussés par la police belge,loin de tout site officiel. Ils reprochent à laBelgique de recevoir le président FélixTshisekedi alors que son élection étaitcontestée. nÉTATS-UNIS : LES ENJEUX D’UNE PRE-MIÈRE VISITE HORS D'AFRIQUEBrazzaville au Congo, Luanda en Angola,Addis-Abeba en Éthiopie, Windhoek enNamibie, Kigali au Rwanda et même En-tebbe en Ouganda, Dakar au Sénégal…eton ne compte plus ! Depuis son arrivée aupouvoir Félix Tshisekedi parcourt, d’unpas pressé, les capitales. Une activité di-plomatique intense qui ne s’est limitéejusque-là que dans la sous-région ou sur leContinent. Mike Pompeo, le chef de la diplomatieaméricaine, avait exprimé son « soutien

au programme de changement » dunouveau président congolais, Félix Tshi-sekedi, en visite aux États-Unis du 3 au

5 avril 2019.Mike Pompeo a salué un programme « axésur la lutte contre la corruption, le renfor-cement de la gouvernance, la promotiondes droits humains », « la stabilité et la sé-curité », selon un communiqué du dépar-tement d’État américain publié mercredi 3avril.

"Nous partageons l'intérêt du présidentTshisekedi à développer un partenariat so-lide entre les États-Unis et la Républiquedémocratique du Congo", avait déclaré leporte-parole du Département d'Etat amé-ricain, Robert Palladino.

Il avait soutenu que Washington est"déterminé" à travailler avec Tshsekedi"pour faire avancer son programme delutte contre la corruption, renforcer l'Étatde droit, renforcer la sécurité, protéger lesdroits de l'homme et promouvoir la crois-sance économique grâce à une augmenta-tion des investissements étrangers". FélixTshisekedi a été aussi reçu au Sénat desÉtats-Unis d’Amérique. L’échange entredes sénateurs américains et le Chef del’État congolais avait tourné autour desquestions politiques et sécuritaires. Le sé-

nateur INHOFE, Président de la Commis-sion des Armées et armements du Sénat ena profité, d’ailleurs, pour saluer les avan-cées de la RDC depuis l’avènement duPrésident Félix-Antoine Tshisekedi, sou-ligne la présidence. Le président congolaisa affirmé à l'occasion de cette visite sa dé-termination à "poursuivre les réformesdans les secteurs stratégiques et améliorerle climat des affaires" dans son pays, classéparmi les plus pauvres de la planète.

Le Président Felix Tshisekedi a invitéles investisseurs américains à investir enRépublique démocratique du Congo(RDC). Il a lancé cet appel lors de sa récep-tion par la Chambre de commerce desÉtats-Unis. Il a garanti un climat d’affairespropice aux investisseurs américains quiaimeraient s’implanter dans son pays, ren-

La première ministre belge Sophie Wilmès et le président congolais Felix Tshisekedi à Kinshasa

Le secrétaire d’État américain Michael R. Pompeo et le président Félix Tshisekedi

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seigne le tweet de la présidence. A l’issuede l’échange entre les deux personnalités,le président Tshisekedi s’est engagé en fa-veur de la bonne gouvernance et du res-

pect des droits de l’homme, de la mise enplace d’institutions transparentes et de lalutte contre la corruption en RDC. Profi-tant de son séjour sur le sol américain, lechef de l’Etat congolais a visité le mémo-rial dédié au célèbre pasteur afro-améri-cain Martin Lutter King, militant non-vio-lent pour les droits civiques des noirs auxÉtats-Unis.Il a également visité la GeorgesTown University qui a formé le basketteurDikembe Mutombo, d’origine congolaise.Ce dernier a construit un hôpital dans lapartie Est de Kinshasa.Retombée de la visite du Président auxÉtats-Unis : Félix Tshisekedi arrache sonpremier important investissement privéaméricain en RDCGeneral Electric, un conglomérat améri-cain fondé en 1892 par la fusion d'une par-tie de Thomson-Houston Electric Com-pany et de Edison General Electr icCompany, vient de signer un Mémoran-dum d'entente avec le gouvernementcongolais pour des investissements dans

les domaines de l'énergie et de la santé.L’Envoyé spécial des États-Unis dans laRégion des Grand Lacs, Peter Pham, auxcôtés de l’Ambassadeur américain à Kins-

hasa, Mike Hammer, a conduit une déléga-tion des représentants du groupe GeneralElectric auprès du président congolais etdes représentants du gouvernement, pourla signature de l’Accord. Concrètement,cet accord ouvre la voie à des discussionspour identifier des besoins et les secteursclés dans lesquels General Electric peut in-tervenir et investir plusieurs millions dedollars. “Nous espérons que ce partenariatpuisse ouvrir une nouvelle ère où nouspouvons aider les populations congolaisesen améliorant les infrastructures dans ledomaine de santé, mais également dansl’énergie“, ajoute le représentant de Gene-ral Electric. Peter Pham, en tournée enRDC, s’est félicité de cet Accord, réaffir-mant la confiance et l’engagement desÉtats-Unis en l’endroit du président Félix

Tshisekedi. “C’est un grand honneur pournous aujourd’hui de voir nos efforts seconcrétiser. Je dois saluer l’AmbassadeurHammer, ainsi que les équipes de l’ambas-sade américaine [à Kinshasa] pour le tra-vail abattu avec General Electric et le gou-vernement du président Félix Tshisekedipour voir arriver ce premier grand inves-tissement américain en RDC“, dit l’Envoyéspécial américain dans la région.

Le gouvernement de la RDC et Gene-ral Electric entameront bientôt des discus-sions pour établir des priorités et des pro-jets concrets, ainsi que les fonds qui yseront disponibilités. En prenant la parolepour clôturer, l’Ambassadeur américain àKinshasa affirme espérer que cette arrivéesoit la première d’une longue liste, réité-rant la volonté des États-Unis à soutenir leprésident Félix Tshisekedi dans la re-cherches des solutions économiques pourla RDC, mais également et surtout, dans lalutte contre la corruption. nFMI IMPATIENT DE REPRENDRE LACOOPÉRATION AVEC LA RDCFélix Tshisekedi a été reçu par ChristineLagarde, ancienne directrice générale du

Fonds Monétaire International (FMI) àWashington D.C. (USA). Il était question

Félix Tshisekedi a rencontré Donald Trump avec leurs épouses à New York en marge du diner offert le 27septembre 2019 par le président américain aux dirigeants qui participaient au débat général de la 74e session

de l'assemblée générale de l’ONU.

Signature du Mémorandum d'entente Le président de la RDC Félix Tshisekedi (à g.) l'envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands lacs PeterPham (c) et l'ambassadeur américain en RDC, Mike Hammer

L’ancienne directrice générale du FMI,Christine Lagarde et le président Félix

Tshisekedi

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d’envisager la reprise de la coopérationentre la RDC et l’institution internationale.La mission du FMI est d’aider les Étatsmembres de l’Institution (…). Je suis raviequ’on ait pu renouer la relation et mettreen place ce partenariat, travaillé ensembleà l’amélioration de la situation écono-mique et à la situation des populations”, a

dit la Directrice générale du FMI au microde Top Congo FM au sortir de la rencontreavec le Chef de l’État congolais. «Nousn’avions pas encore fait de revue com-mune de l’économie du Congo. On vacommencer par remonter les manches, semettre au travail et déterminer la situationéconomique ensemble pour faire ce qu’onappelle en langage FMI un article 4, c’est-à-dire que c’est un audit de l’économie dela RDC qui va nous permettre de savoir oùsont les forces et les faiblesses, où les poli-tiques budgétaires peuvent être amélio-rées, où la situation peut être améliorée surla protection sociale des populations et ondonnera les questions appropriées à Mon-sieur le président et à son gouvernement »,a-t-elle précisé.

Le travail doit commencer immédiate-ment, avait précisé Christine Lagarde.« Ensuite, on verra si on peut ou on doit fi-nancièrement, à la demande de Monsieurle président et de son gouvernement, aidersous forme de programme. On n’a pas be-soin de programme pour se mettre au tra-vail. On commence déjà lundi (...). Je croisque le ministre des finances et certainsconseillers restent ici à Washington. Lamission du FMI chargée de la RDC estmobilisée et prête à travailler dès lundi

matin», a-t-elle ajouté. C'est depuis décem-bre 2012 que le Fonds monétaire interna-tional a suspendu sa coopération avec laRDC suite à l'absence de transparencedans un contrat minier passé entre laGécamines et Straker International, ungroupe américain domicilié dans les îlesVierges. n

LA FRANCE ANNONCE 65 MILLIONSD'EUROS D'AIDES À LA RDCÀ l'issue d'une rencontre avec son homo-logue congolais Félix Tshisekedi, le prési-dent français Emmanuel Macron a an-noncé que la France allait aider la RDC à

hauteur de 65 millions d’euros dans le ca-dre d’un contrat de développement et dedésendettement du pays. Paris va accom-pagner le travail de modernisation et detransformation entrepris par Félix Tshise-kedi, a annoncé Emmanuel Macron. LaFrance va d’abord aider le pays à luttercontre les groupes armés, notamment àl’Est. La coopération se fera en matière derenseignement, mais elle sera aussi mili-taire. Paris entend également mener uneaction diplomatique dans le cadre des Na-tions unies, pour sanctionner les leadersde ces groupes. Sur ce volet sécuritaire,Emmanuel Macron a dit souhaiter quetous les pays de la région s’engagent auxcôtés du président congolais, et en particu-lier le Rwanda et l’Ouganda.

La France va également apporter sonaide en matière d’éducation. Vingt-troismillions seront débloqués pour accompa-gner le projet de gratuité de l’éducation.Paris s’investira en priorité sur la forma-tion des maîtres. La France continuera éga-lement à soutenir le pays sur les questionsde santé. «La stabilisation, la reconstruc-tion du système de santé dans toutes lesrégions aux côtés du président Tshisekediest un point pour nous très important », adéclaré Emmanuel Macron. Le présidentfrançais a assuré que la France multiplie-rait les actions concrètes dans de nom-breux autres domaines tels que l’agricul-ture, l ’environnement ou encore lafrancophonie. Le président Tshisekedis’est, de son côté, félicité de voir que la

Christine Lagarde, ancienne Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI), salue la reprise decoopération entre la RDC et le FMI.

Le président français Emmanuel Macron et son homologue congolais Félix Tshisekedi

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France «revienne en pointe dans tous cesdomaines ». Au palais de l’Elysée, FélixTshsekedi s’est dit « heureux de voir laFrance revenir en pointe ». « Je veux quela France soit beaucoup plus présente ence moment en Afrique », a-t-il ajouté, endisant préférer le terme de « coopération »à celui d’« aide ». « Quand un ami a desdifficultés, on l’aide », a-t-il résumé, enévoquant le soutien français.

Emmanuel Macron a indiqué son in-tention de se rendre en RDC « dans ladeuxième moitié de 2020», après le som-met Afrique-France prévu en juin à Bor-deaux. Il a précisé avoir signé avec sonhôte « le deuxième contrat» de développe-ment bilatéral, qui verra la France « inves-tir 65 millions d’euros pour accompagnerle travail de modernisation et de transfor-mation de la RDC du président Tshisekedi». Il portera notamment sur l’éducation, lasanté, la francophonie et la préservation dela forêt. Le président congolais reviendradans l’Hexagone en juin 2020 pour le som-met Afrique-France. Emmanuel Macron a,quant à lui, répondu favorablement à l’in-vitation de Félix Tshisekedi. Il se rendraa i n s i e n R D C l ’ a n p r o c h a i n .nLA RDC ET LE JAPON VEULENTTIRER LES FRUITS D'UNE COOPÉRA-TION RENFORCÉEDéjà bénéficiaire de la Conférence Interna-tionale de Tokyo sur le Développement del'Afrique (TICAD), la République démo-cratique du Congo veut renforcer la coopé-ration entre ses entreprises et les milieuxd'affaires japonais. Les autorités de Kins-hasa l'ont souligné auprès de leurs homo-logues nippons lors de la septième TICADqui s'est tenue fin août à Yokohama au Ja-

pon. Félix Tshisekedi est le tout premierchef de l'État de la RDC à participer enpersonne à un sommet de la TICAD. Et ilne s'en cache pas : il est venu au Japonpour trouver des soutiens à sa politiqueéconomique. En marge des réunions bila-térales avec ses homologues, il a rencontréles milieux d'affaires, en particulier lesgrandes entreprises présentes au ForumJapon-Afrique piloté par le gouvernementjaponais.Félix Tshisekedi constate "l'intérêt mani-feste du Japon" pour son pays"Le Japon a laissé de bons souvenirs auCongo," assure Félix Tshisekedi avant depréciser : "Je pense au pont Maréchal, à

l'Avenue des Poids Lourds : ce sont des ou-vrages qui sont restés intacts malgré lesannées. Et cela continue : le nombre dechefs d'entreprises – et non des moindres– que j'ai reçus," renchérit-il, "prouve l'in-térêt manifeste que le Japon attache à monpays et j'en suis fier." Les pays de la TICADont opté pour une coopération qui soit da-vantage axée sur les échanges écono-miques entre le Japon et l'Afrique. Afind'accélérer le développement du continentpar les affaires, l'Organisation japonaisedu Commerce Extérieur (JETRO) se pro-pose d'accompagner les entreprises afri-caines à structurer leurs projets dans lesstandards de Tokyo.

"Avant, l'Afrique était la destinationde l'aide financière pour nous," fait remar-quer Noanori Yamada, du service des rela-tions publiques de l'organisation JETRO."Mais récemment, l'Afrique est devenu uncentre d'intérêt pour les sociétés japonaisespour y investir, y développer leurs affaireset exporter vers ce continent," explique-t-il. Kinshasa est déjà bénéficiaire des retom-bées des précédentes TICAD : par exem-ple, avec la rénovation de l'Avenue desPoids Lourds dans la capitale congolaise,dans le domaine de la formation profes-sionnelle au bénéfice des jeunes ou encorede l'organisation de la riposte contre lamaladie à virus Ebola.Engagement dans la santéL'engagement du Japon sur les questionsde santé humaine et singulièrement enmatière de recherche sur Ebola est visible

Le premier ministre japonais Shinzo Abe et le président Félix Tshisekedi

Le Président Félix-Antoine Tshisekedi s’est entretenu le mercredi 28 août à Yokohama avec le président del’Agence Japonaise de coopération internationale (JICA)

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à l'Institut National de Recherche Biomé-dicale de Kinshasa. Dispositif de dépistagerapide, équipement de protection pour leschercheurs... Le soutien des Japonaiss'étend jusque dans les provinces congo-laises comme en témoigne le professeurJean-Jacques Muyembe, directeur généralde l'Institut National de Recherche Biomé-dicale. "Il y a toute une équipe du Japonqui est arrivée pour préparer les autresprovinces attenantes aux provinces quisont touchées pour le moment à faire facesi jamais l'épidémie venait dans ces pro-vinces, notamment la province de laTshopo," précise le professeur Jean-Jacques Muyembe. L'Agence japonaise decoopération internationale (JICA) soutientles travaux du professeur Jean-JacquesMuyembe. L'engagement du scientifiquelauréat du prix Hideyo Noguchi a égale-ment encouragé Tokyo à entreprendre lamodernisation de l'Institut. nLA RUSSIE VEUT RENFORCER SESLIENS AVEC LA RDCLe président Félix Tshisekedi a été reçu parVladmir Poutine avec une importante dé-légation congolaise. Les liens entre lesdeux pays restent assez limités, mais dés-ormais, la Russie souhaite jouer un rôleplus important. L’arrivée au pouvoir dePatrice Lumumba, en 1960, avait offert debelles perspectives à Moscou, mais sous lemaréchal Mobutu, ce fut l’ère glaciaire,Laurent Désiré Kabila signe une conven-tion militaire avec la Russie, elle ne sera ra-tifiée que 19 ans plus tard quand JosephKabila, le fils, sera sur le point de quitterla présidence. Au début des années 2000,la Russie, membre permanent du Conseil

de sécurité, a joué un rôle actif dans leCiat, le Comité International d’Accompa-gnement de la Transition, soutenant laposture présidentialiste du tout jeune chefde l’État. Elle n’est cependant jamais deve-nue une actrice majeure sur le plan écono-mique.

En RDC aujourd’hui, la Russie s’inté-resse comme tout le monde à Inga 3, legros projet de barrage hydroélectrique,mais aussi aux secteurs minier et agricole.Pour Moscou, malgré l’omniprésence desÉtats-Unis auprès de Félix Tshisekedi et auvu de l'ouverture affichée du nouveau chefde l’État, il y a aujourd’hui une place pourla Russie comme pour tout autre parte-naire. Vladmir Poutine ambitionne de re-venir en Afrique près de trois décennies

après. Au programme, des discussions po-litiques et économiques pour montrer queles Russes peuvent, comme la Chine oul’Europe, être un partenaire fiable. « LaRussie a beaucoup à offrir en terme de coo-pération mutuellement bénéfique pour lesÉtats africains », a assuré, le porte-paroledu Kremlin.La RDC, l'un des partenaires prometteursde la Russie en AfriqueLors de son séjour à Moscou en octobredernier, en marge du sommet Russie-Afrique, Félix Tshisekedi avait fait bonneimpression auprès de Vladmir Poutine,son hôte. "En ce qui concerne nos relations,je dois dire dès le départ que nous consi-dérons la République Démocratique duCongo comme l’un de nos partenaires lesplus prometteurs en Afrique. Son potentielcommercial et d'investissement est consi-dérable. Nous savons que ce potentiel estlié à la richesse des ressources naturelles etaux capacités de votre peuple", avait-il faitsavoir au Président Tshisekedi à Sotchi.Selon le site officiel du Président de la Rus-sie, l'hôte du chef de l'État se réjouissait dufait que "la coopération russo-congolaiseest constructive et fondée sur le respectmutuel".L'année 2020 va marquer le 60ème anni-versaire de relations diplomatiques entrela Russie et la RDC.Le président russe avait aussi émis le vœude voir ce séjour de Félix Tshisekedi enRussie contribuer " à renforcer nos liensdans tous les domaines". "Nous sommesvenus en Russie afin que votre pays s'inté-resse encore plus à faire des efforts supplé-mentaires avec nous pour développer no-

Le président congolais Félix Tshisekedi et Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie

Le président congolais Félix Tshisekedi en tête-à-tête avec Vladimir Poutine

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tre pays. Si nous ne pensons pas à la popu-lation, rien ne fonctionnera", expliquait,pour sa part, le président Félix Tshisekedià son hôte Vladimir Poutine, en insistantsur son attachement à privilégier la santé,l’éducation et l’emploi.Investissement russe dans le rail en RDCongo : "la facture est monstrueuse"Lors du premier sommet Russie-Afrique, àSotchi, les autorités russes ont affiché leurambition de doubler, d'ici cinq ans, leséchanges avec le continent. Parmi lescontrats signés, celui engageant la sociétéde chemin de fer russe RJD à investir dansle réseau ferroviaire de la République Dé-mocratique du Congo. Le contrat s'élève à"500 millions de dollars", selon la prési-dence congolaise. Sur les 2,3 millions dekm² de son territoire, la RD Congo disposed'un réseau de rails de 5 000 km datant del'époque coloniale. Ce réseau est éclaté enquatre zones sans interconnexions. Les dé-raillements sont fréquents – le dernier datede la mi-septembre, dans la région du Tan-ganyika.

Autre retombées du séjour du prési-dent Tshisekedi en Russie, 2 laboratoiresmobiles ultra modernes offerts à la RDCLe ministère de la santé a offert 2 labora-toires mobiles ultra modernes qui, norma-lement, vont servir pour le dépistage desmaladies endémiques comme notammentEbola, la Rougeole et autres qu'on peut re-trouver dans différents endroits enAfrique", nBERLIN. FÉLIX TSHISEKEDI REÇUPAR LA CHANCELIÈRE ANGELAMERKELEn séjour à Berlin en Allemagne, le Prési-dent congolais Félix Antoine Tshisekediétait reçu en novembre 2019 par la chance-lière allemande Angela Merchel. Lors dupoint de presse tenue à l'issue de cette ren-contre, le Président Tshisekedi a rappeléque la RD Congo était le deuxième pou-mon de la planète et qu'il était nécessaireque le monde le considère comme tel.Quelques questions ont été posées au Pré-sident congolais: le climat des affaires, lasécurité, l'épidmie d'Ebola, ses relationsavec l'ancien Président Joseph Kabila.Le Président Tshisekedi a lancé un appelaux investisseurs allemands afin qu'ilsviennent en RD Congo compte tenu desopportunités que le Congo présente. À laquestion d'un journaliste allemand concer-nant les relations entre le Président actuelet l'ancien Président Kabila, le PrésidentTshisekedi a rappelé qu'en 60 ans d'indé-pendance, c'était la première fois qu'il y

avait passation de pouvoir à la tête dupays et que le Président sortant n'allait pasen exil. L'opinion devra s'habituer à cela,c'est une question de temps. Il y a un Pré-sident en RD Congo : c'est Félix Tshise-kedi. Rien ne lui interdit de consulter sonprédécesseur sur certains problèmes, no-tamment celui ide leur coalition. nA PEINE ARRIVÉ AU POUVOIR, TSHI-SEKEDI JOUE À LA MÉDIATION : AC-CORD ENTRE LE RWANDA ET L’OU-GANDA POUR UN ÉCHANGE DEPRISONNIERSLe Rwanda et l’Ouganda voisins ontconclu à Luanda un Accord pour échangerdes prisonniers afin d’apaiser les tensionsà la suite d’accusations mutuelles d’es-pionnage et d’ingérence politique. Le pré-

sident rwandais Paul Kagame et l’Ougan-dais Yoweri Museveni ont longtemps étéde proches alliés, puis leurs relations sontensuite devenues profondément conflic-tuelles. Kigali et Kampala ont signé un ac-cord en août 2019 pour améliorer leurs re-lations politiques et économiques maispeu de progrès ont été accomplis. Dansl’accord signé par Kagame et Musevenidans la capitale angolaise, les deux partiesont convenu de « la libération de citoyensde chaque pays ». Les deux dirigeants, quise sont rencontrés en présence des média-teurs du président angolais Joao Lourencoet du président de la République Démo-cratique du Congo Felix Tshisekedi, sesont engagés « à avancer vers la paix, lastabilité, le bon voisinage et le rétablisse-

La Chancelière allemande Angela Merkel et Félix Tshisekedi

Les présidents : de G à D, Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazza), Yoweri Museveni (Ouganda), JoãoLourenço (Angola), Paul Kagame (Rwanda) et Félix Tshisekedi (RDC).

16 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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ment de la confiance mutuelle», stipulel’Accord. Ils ont également décidé que lesdeux parties se retrouveraient à nouveaule 21 février pour d’autres pourparlers àun poste de leur frontière commune. LeRwanda a brusquement fermé sa frontièreavec son voisin du Nord en février 2019,coupant une importante route terrestrecommerciale. Kigali a également accusél’Ouganda d’enlever ses citoyens et desoutenir des rebelles cherchant à renverserle pouvoir de Kagame.

En mai, la police ougandaise a accusédes soldats rwandais d’être entrés dans lepays et d’avoir tué deux hommes, ce queKigali a nié. nLA VISITE DU PRÉSIDENT DE LARDC, FÉLIX TSHISEKEDI EN AFRIQUEDU SUDDans le cadre de la coopération entre laRépublique démocratique du Congo etl’Afrique du Sud, le Chef d’État sud-afri-cain, Cyril Ramaphosa a reçu son hôte dela RDC, le président Félix Tshisekedi. Àl’occasion de cette rencontre, le sujet deséchanges économiques a été le focus de ladiscussion entre les deux Chefs d’État, no-tamment le projet Inga 3 qui a été évoquélors de cette rencontre. En outre, ces deuxChefs d’État ont exprimé leur volonté derenouveler leur engagement dans le parte-nariat gagnant-gagnant au bénéfice deleurs peuples respectifs. Pour sa part, lePrésident Cyril Ramaphosa a été recon-

naissant envers le Chef d’État de la RDCpour sa visite et celle de son épouse à Pré-toria afin de renouer les liens d’amitié en-

tre ces deux pays. Le président de la Répu-blique, Félix-Antoine Tshisekedi Tshi-lombo a été l’Invité de marque du prési-dent Cyri l Ramaphosa lors de soninvestiture le 25 mai 2019. Rappelons quel’Afrique du Sud était le premier pays àsoutenir l’élection du président Félix Tshi-sekedi. Kinshasa et Pretoria entretiennentd’excellentes relations d’amitiés et de coo-pération, appelées à se raffermir davan-tage avec l’avènement à la magistrature

suprême du 5eme président de la RDC. LePrésident de la République d’Afrique duSud, Cyril RAMAPHOSA, a été désigné ce

09 février, nouveau Président de la Confé-rence des Chefs d’État et de Gouverne-ment lors du 33e Sommet ordinaire del’Union Africaine. Il sera secondé par sonhomologue du Congo Félix Tshisekedi.Cyril RAMAPHOSA a promis de renforcerles progrès accomplis au cours de la dé-cennie écoulée sur le continent africain,d’œuvrer pour une unité plus forte del’Afrique afin d’assurer la croissance éco-nomique et le développement, d’assurer labonne gouvernance et de consolider lapaix sur le continent. Il succède au Prési-dent égyptien, Sabdel Fattah AL-SISSI.

A la tête de l’organisation pour les 12prochains mois, Cyril Ramaphosa a déjàannoncé les couleurs de son mandat. L’in-tégration économique et la sécurité de-vraient être les principaux points del’agenda du dirigeant de la nation arc-en-ciel. « L’Afrique du Sud accueillera unsommet extraordinaire au mois de maiprochain pour travailler sur les questionsde paix et sécurité en Afrique. Nous Afri-cains, devons nous attaquer au conflit etlutter contre le terrorisme qui fait tant demal à nos pays, dans le Sahel, la corne del’Afrique et même en Afrique australe », aindiqué le chef d’Etat. nLE MARÉCHAL ABDEL FATTAH AL-SISSI INVITE FÉLIX-ANTOINE TSHI-SEKEDI TSHILOMBO EN ÉGYPTELe président égyptien et président en exer-cice de l’Union africaine (UA) le maréchalAbdel Fattah Al-Sissi a transmis à partir deLondres au Royaume-Uni une invitation àson homologue congolais, Félix-AntoineTshisekedi Tshilombo pour une visite en

Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa et Felix Tshisekedi

Félix Tshisekedi et le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi

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terre égyptienne, au cours des entretiensavec ce dernier en marge du SommetRoyaume-Uni-Afrique sur l’Investisse-ment. Les échanges entre les deux person-nalités ont porté sur la coopération bilaté-rale. Le président égyptien, précise-t-on,compte beaucoup sur la participationcongolaise pour booster le continent à par-tir notamment de ses ressources multiples.

L’Égypte considère le Congo-Kinshasacomme un allié stratégique dans la sous-région d’Afrique centrale dans le secteurde l’énergie, des mines et des infrastruc-tures. C’est dans ce cadre que dans les se-maines à venir il va dépêcher une déléga-tion à Kinshasa. Par ailleurs, la RDC etl’Égypte développent d’étroites relationsdiplomatiques et de coopération écono-mique et dans le domaine de la sécurité.A titre d’exemple, en ce qui concerne lacoopération économique, les bus demarque Mercedes de l’entreprise Transcoont été montées en Egypte.

Le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, Pré-sident de la République arabe d’Égypte, aéchangé avec son homologue congolaisFélix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à Lon-dres (Royaume-uni) en marge du SommetRoyaume-Uni-Afrique sur l’Investisse-ment. nDIPLOMATIE: FÉLIX TSHISEKEDIADMIRÉ PAR ALEKSANDER VUČICDANS LEUR ENTRETIEN À BEL-GRADEAprès l’accueil à l’aéroport Nikola Tesla dela ville de Belgrade en Serbie, le Présidentde la République Felix-Antoine TshisekediTshilombo a été reçu avec honneur le 25octobre, au Palais de la Serbie “Novi Beo-grad”, le siège de la Présidence Serbe. Unedisposition d’honneur du détachementprésidentiel a été dressée pour accueillirles Présidents Félix Antoine Tshisekedi

Tshilombo et Aleksandar Vučic au rythmedes hymnes nationaux. Les deux chefsd’État ont échangé en tête-à-tête pendantun peu plus d’une heure avant de poursui-vre leurs échanges autour d’un déjeunerde travail avec leurs collaborateurs respec-tifs. Dans son mot de bienvenue, lePrésident Vučic a déclaré toute son admi-ration pour le Chef de l’État Félix-AntoineTshisekedi Tshilombo et la RDC. Il a rap-

pelé que les deux États faisaient parti des“Non Alignés” à l’époque de l’ex Yougo-slavie. Ils veulent ainsi ouvrir une nou-velle page de l’histoire entre les deux na-tions. Pour saluer cette première visited’un Chef d’Etat de la RDC en Serbie,toutes les grandes artères de Belgrade ontété ornées des drapeaux de la RDCRDC : retombées socio-économiques duséjour de Tshisekedi en SerbieLa Serbie a signé avec la Rd Congo de par-tenariats dans le cadre de la coopérationstratégique, militaire et agro-alimentaire.Ces partenariats seront les grandes retom-bées de la visite du Chef de l’État, Félix-

Antoine Tshisekedi du 25 au 26 octobre2019 à Belgrade en Serbie. Pendant les 48heures de sa visite officielle en Serbie, leprésident congolais a su arracher des ac-cords de principe auprès de son homo-logue Aleksandar Vuccic. En ce quiconcerne la coopération technique-mili-taire, le président serbe a indiqué suivre deprès la politique congolaise et il entendsoutenir la diplomatie de Félix Tshisekedi.

En retour, il attend que Kinshasa apporteson soutien à Belgrade dans le respect desa souveraineté. Quant à l’agro-alimen-taire, il reste l’un des secteurs piliers del’essor de l’économie Serbe après l’indus-trie automobile. Dans le cadre de ce parte-nariat, une première équipe d’expertsSerbe foulera le sol congolais dans les pro-chains jours pour tester le sol dans le butde cultiver le blé, le soja et autres produits.

Déjà, le ministre de la Recherche scien-tifique José Panda et le chargé de missiondu chef de l’État, Pacifique Kahasha ont vi-sité les différents maillons de transforma-tion des produits alimentaires chez Dure-vic. Cette firme est une principale chaîned’approvisionnement en viande bovine etporcine de la Serbie dont la production vaau-delà des besoins locaux. Elle souhaiteen même temps produire localement enRDC au lieu simplement de transférer latechnologie et l’expérience au pays de Fé-lix Tshisekedi.

Ce qui va être une possibilité non seu-lement d’accroître son chiffre d’affaires,mais aussi de donner du travail à certainscongolais évoluant dans ce domaine.Même si les chiffres n’ont pas été évoquésformellement, ceci aurait des consé-quences positives directes sur les agricul-teurs, les communautés rurales et le restede la population bénéficiaire. Sur le plandes nouvelles technologies couplées àLe président Félix Tshisekedi et le président Aleksandar Vučic

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l’agriculture, la RDC pourra, pour sa toutepremière fois tenter la riche expérienced’une ferme numérique. Une expériencerendue possible en Serbie en mars 2018avec sa toute première ferme numérique,

un établissement qui utilise les technolo-gies de pointes liées aux machines agri-coles avec des applications concrètes pourles champs. Le chef de l’État congolais en-verra son ministre de l’Agriculture trèsprochainement en Serbie pour approfon-dir cette question. L’agriculture constitueune part importante du produit intérieurbrut, soit 20 pourcents. Les cultures lesplus répandues sont les céréales, entre au-tres le maïs et le blé. Ainsi, dans sa struc-ture de production agricole, les céréales etlégumes occupent 58 pourcents ; le bétail,30 pourcents ; les fruits, 10 pourcents et laviticulture, deux pourcents. Jusqu’à pré-sent, en termes d’exportation agricole,c’est le marché européen qui prime en Ser-bie avec 64 pourcents de ces exportationsvers les pays de l’Union Européenne. En2002, Flamand Mondi Foods, un des plus

grands producteurs des fruits rouges enEurope, s’est installé en Serbie, d’autresgéants agricoles européens ont suivi lespas. Du point de vu de l’Enseignement su-périeur et universitaire, les deux chefs

d’Etat ont évoqué les possibilités de l’aug-mentation du nombre d’étudiants congo-lais en Serbie. En même temps que lesquestions liées à la coopération en matièrede santé publique seront approfondies en-tre les deux Etats.

Avec ses 88 361 km2 de superficie, laSerbie, a été isolée de l’économie interna-tionale depuis les années 1990 à cause desa situation politique. Candidat à l’Unioneuropéenne depuis 2014 dont la procédured’adaptation de son économie et de sesméthodes dans la gestion sont en cours, laSerbie se reconstruit et s’ouvre davantage.Par conséquent, le contact avec la Répu-blique Démocratique du Congo est uneréelle chance pour ce pays de commencerune nouvelle expérience avec l’Afrique. LaRd Congo, un pays à vocation agricole,n’attend voir que des initiatives à la hau-

teur de ses attentes se mettre en place pourenfin diversifier son économie. Le prési-dent, Félix-Antoine Tshisekedi ne cesse demettre l’agriculture en première positionpour répondre sensiblement au besoin pri-maire de sa population. Ce partenariatcongo-serbe sera donc certainement uneréponse à ses attentes. nL’AXE KINSHASA-KIGALI EN VOIEDE REDYNAMISATIONPendant environ deux heures d’entretien,les deux hommes ont échangé sur les pos-sibilités de rebooster la coopération bilaté-rale au mieux des intérêts de leurs peuplesrespectifs. Ils sont apparus souriants à l’is-sue de leur rencontre au terme de laquellerien n’a filtré. Qu’à cela ne tienne. Unechose est vraie, l’axe Kinshasa-Kigali tendà se remettre en place dans le sens d’unpartenariat gagnant-gagnant où chacunedes parties pourrait engranger des divi-dendes. L’autre État voisin avec lequel laRDC a tout intérêt à coopérer sur le plandiplomatique est l’Ouganda de YouweriMuseveni. Félix Tshisekedi l'a rencontré le11 février, toujours en marge du sommetde l’UA. Sur la table des discussions figu-raient, entre autres, l’épineuse questiondes combattants ADF (Forces démocra-tiques alliées) qui sèment au quotidien ladésolation dans la partie Est de la RDC,précisément dans les territoires de Beni,Butembo, Walikale, Kasindi, etc. Les deuxchefs d’Etat n’ont fait qu’approfondir deséchanges qu’ils ont entamés depuis octo-bre 2018 lorsque Félix Tshisekedi, alorscandidat de l’Union pour la Démocratie etle Progrès Social à la présidentielle, fit uneescale à Kampala. Les deux hommes ontréaffirmé leur volonté de s’impliquer acti-vement dans la lutte contre les rebelles del’ADF et ceux du M23 afin de sécuriserleur frontière commune.

Outre Paul Kagame et Youweri Muse-veni, Félix Tshisekedi s’est également en-tretenu avec le Sud-Africain Cyril Rama-phosa, premier vice-président de l’UA; leKényan Uhuru Kenyatta; Teodoro ObiangNguema Mbasogo de la Guinée équato-riale; Alpha Condé de la Guinée; AlassaneDramane Ouattara de la Côte d'Ivoire etVerónica Michelle Bachelet, l’ancienne pré-sidente du Chili et actuelle Haut commis-saire des Nations unies aux Droits del'homme. nFORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL : ÀDAVOS, FÉLIX TSHISEKEDI INSISTESUR LA NÉCESSITÉ D’ENCOURAGERLES INVESTISSEURS AFRICAINS ÀREVENIR EN RDCLa journée du jeudi 23 janvier 2020 au

Le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais, Félix Tshisekedi

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Forum Économique Mondial de Davos(Suisse) a été consacrée à l’Afrique. Deuxchefs d’États étaient en honneur. Il s’agitde Félix Tshisekedi et de son homologueghanéen, Nana Akufo- Ado. Le tandemcongolo- ghanéen a développé son dis-cours autour de la problématique des in-vestissements des africains dans leur paysd’origine. Selon la presse présidentielle, leChef de l’État, Félix Antoine TshisekediTshilombo a estimé qu’il faille lutter contrele chômage des jeunes en créant des em-plois-jeunes et encourager des investis-seurs africains à revenir en RépubliqueDémocratique du Congo.

En outre, le président Tshisekedi a évo-qué le problème de la double nationalité etsa politique de délivrer des visas aux bi-nationaux à leur arrivée à l’aéroport. Pourrappel, ce Forum réunit du 21 au 24 janvier2020 plusieurs leaders mondiaux de la po-litique, de l’économie, de la société civile,de la science, des médias et des arts. LeChef de l’État congolais Félix-AntoineTshisekedi a, lors de ce court séjour à Da-vos en Suisse, échangé avec Sunil Mittal, lefondateur de Bharti Enterprises dont Air-tel, la société mondiale des télécoms quiopère dans plusieurs pays africains dont laRDC.

En RDC, avec sa firme Airtel, SunilBharti Mittal a conquis le secteur de télé-communication il y a maintenant plusieursannées. A ce jour, Airtel couvre plusieursvilles, même les coins les plus inaccessi-bles de la RDC, grâce à son personnel com-pétent évalué à plus de 500 employés di-rects et plus 50 000 employés indirects.

Cette rencontre est intervenue le 23 janvierdernier, annonçait la porte-parole adjointedu Chef de l’Etat, Tina Salama, via soncompte Twitter. Plusieurs sujets ont faitl’objet de discussion entre les deux person-nalités, notamment « les perspectivesde développement, coût du roaming enRépublique Démocratique du Congo etautres projets. Pour cette édition, près de3.000 participants issus de 117 pays,dont 53 chefs d’État parmi lesquels le pré-sident américain Donald Trump et la chan-celière allemande Angela Merkel étaientprésents. nLE PRÉSIDENT FÉLIX TSHISEKEDIREÇU PAR LE PAPE FRANÇOIS AUVATICAN

Le Pape François a reçu le Président de laRépublique Démocratique congolaise Fé-lix Tshisekedi avec lequel il a évoqué leconflit armé et l'épidémie d'Ebola dansl'Est de ce pays, indique le Vatican dans uncommuniqué. Les deux hommes "ont évo-qué la situation actuelle du pays, avec uneattention particulière aux souffrances de lapopulation dans les provinces orientalesen raison des conflits armés persistants etde la diffusion du virus de l'Ebola", précisele communiqué. Le pape et le présidentcongolais ont souligné "l'urgence de lacoordination et de la coopération, au ni-veau national et international, visant àprotéger la dignité humaine et à promou-voir la cohabitation civile, à partir des

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nombreux réfugiés et déplacés qui affron-tent une grave crise humanitaire", selon lamême source. À cet effet, le Pape Françoisa annoncé le soutien du Vatican envers laRépublique Démocratique du Congo pourlutter contre l’insécurité et les massacresde la population à l’Est. nLONDRES: CHANGEMENT CLIMA-TIQUE AU CŒUR DE LEUR DISCUS-SION ENTRE FÉLIX TSHISEKEDI ETLE PREMIER MINISTRE ANGLAIS BO-RIS JOHNSONLe président congolais Félix Tshisekedis’est entretenu à Londres avec le premierministre anglais, Boris Johnson. Les deuxhommes se sont rencontrés en marge dupremier sommet Britannico- africain.Leurs échanges ont tourné autour de l’im-portance de la RDC dans le défi commundu changement climatique à l’approche dela COP 26 qui se tiendra en Écosse.

Félix Tshisekedi avait d’ailleurs axé sonintervention à la tribune de ce sommet surles énergies renouvelables et les réformesplanifiées par son gouvernement afind’améliorer le climat des affaires. Possé-dant le deuxième massif forestier dumonde, après l’Amazonie, la RDC a uneréponse à la menace du changement cli-matique car le pays jour un rôle importantdans l’atténuation des effets néfastes duréchauffement de la planète.

Ainsi, le Congo Kinshasa voudrait voirla communauté internationale l’accompa-gner dans cet effort, à l’instar des autrespays comme le Brésil et l’Indonésie. Pourrappel, les assises londoniennes ont pourfinalité de créer de nouveaux partenariatsdurables qui vont générer plus d’investis-sements, d’emplois et de croissance, àmême de profiter aux populations et éco-nomies africaines et britanniques.Félix Tshisekedi aux investisseurs britan-niques : « Mon pays est déterminé à amé-liorer le climat des affaires»

Le Président Félix Tshisekedi appelle lesentreprises et les capitaines de l’industriebritannique dont l’expertise est avérée, àvenir investir en RDC. Selon lui, la RDCentreprend des efforts pour améliorer leclimat des affaires et faciliter la tâche auxinvestisseurs. Il a lancé cet appel mardi 21janvier à Londres, en marge du SommetRoyaume-Uni-Afrique, devant les inves-tisseurs britanniques.

«L'un de mes principaux objectifs enassistant à ce Sommet est de vous montrerà tous que mon pays est déterminé à amé-liorer le climat des affaires afin que nouspuiss ions travai l ler ensemble . Au-jourd’hui, je suis également venu vousécouter, vous les investisseurs britan-niques, à qui j’adresse mes amitiés, pourcomprendre vos préoccupations et tenir

compte de vos suggestions pour relever lesmultiples défis auxquels mon pays faitface », a indiqué Félix Tshisekedi. Selonlui, la RDC présente une dichotomie entrece qu’elle regorge comme richesse et levécu quotidien de sa population consti-tuée majoritairement d’une jeunesse enquête d’emplois.

«C’est ce partenariat, que nous voulonsgagnant-gagnant, qui nous permettra devaloriser ce vaste potentiel naturel. LaRDC dispose également de deux atoutsmajeurs à savoir une population jeune etdynamique et un nouveau gouvernementdéterminé à amener le changement.

C’est pourquoi, je saisis cette opportu-nité pour inviter les entreprises et les capi-taines de l’industrie britannique ici repré-sentés, dont l’expertise est avérée, à venirinvestir en RDC», a lancé M. Tshisekedi. Lechef de l'État Félix Tshisekedi a assisté àLondres à la signature d’un protocoled’accord entre la RDC et la sociétéanglaise BBOXX. Ce protocole d'accordsigné par le ministre des RessourcesHydrauliques et de l'Électricité, en pré-sence de Laurent Van Houcke, co-fonda-teur de BBOXX, va s'étaler jusqu'en 2024.

La concrétisation de ce protocoled’accord apportera l’électricité à 10 mil-lions de Congolais, la création de 100.000emplois, et favorisera une croissance éco-nomique durable et inclusive ainsi que lacompensation de 4 millions de tonnesd'émissions de CO2. n

Le président Felix Tshisekedi et le premier ministre britannique, Boris Johnsons

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Signature du protocole d’accord entre le ministre des Ressources Hydrauliques et de l'Électricité de la RDCet M. Laurent Van Houcke, co-fondateur de BBOXX, en présence du Chef de l’État Félix Tshisekedi

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FÉLIX TSHISEKEDI À L’ONU Un discours aux accents panafricanistesUne belle opportunité saisie à bras-le-corps par Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo pour évoquer les défisdu développement auquel fait face le monde actuel, à la fois globalisé et en constante mutation. Aussi, pourse mettre aux diapasons des nouvelles réalités de l’univers et, surtout, relever durablement les défis quiplombent le progrès de la communauté universelle, le chef de l’État a préconisé une réforme intégrale del’ONU, notamment du Conseil de sécurité et des agences du système des Nations unies.

__________________________Joseph Kani

Dans la foulée, le Président de la Ré-publique a évoqué sa volonté detransformer le potentiel agricole

congolais avec ses quatre-vingts millionsd’hectares de terres arables et ses quarantemillions irrigables. Deux milliards d’indi-vidus peuvent être nourris par le potentielagricole de la RDC, a- t - i l soutenu,convaincu que dans la dynamique de lutteengagée contre la pauvreté à l'échelle uni-verselle, ce pays peut justement faire par-tie de la solution.

Parlant des acquis démocratiques en-gangés depuis son investiture, Félix Tshi-sekedi, outre les garanties accordées à l’en-semble des droits et des libertés ainsi quela matérialisation de la décrispation poli-tique, a mis en exergue la parité homme-femme dans les institutions, laquelle estpassée de 6 à 18 % concernant le taux de

participation des femmes. Autre divi-dende à mettre à son actif, l’effectivité dela gratuité de l’enseignement de base enRDC avec, à la clé, la perspective de por-

ter le budget du secteur de l’éducation de8 à 20%, soit à un niveau proche des stan-dards internationaux tels que recom-mandé par l’Unesco. A la tribune de l’As-semblée générale des Nations Unies, lePrésident de la République démocratiquedu Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a af-firmé que son pays avait encore besoin dela MONUSCO, mais qu’il fallait que laMission des Nations Unies ne soit pas plé-thorique et qu’elle soit dotée d’un mandatadapté.

«Je note une convergence de vues avecle Secrétaire général quant à l’urgente né-cessité de réadapter la configuration de laMONUSCO à l’évolution de la situationsur le terrain, en concentrant davantage lesefforts sur les capacités d’interventionopérationnelle des forces onusiennes auxcôtés des forces armées de la RDC », a dé-claré M. Tshisekedi devant les autres Étatsmembres des Nations Unies.

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«En d’autres termes, la RDC a encore be-soin de la MONUSCO, mais une MO-NUSCO non pléthorique, bien équipée,forte et dotée d’un mandat adapté, àl’image de la brigade d’intervention ra-pide qui avait jadis mis en déroute le Mou-vement M23 », a-t-il ajouté.

Le Président congolais a souligné quele plus grand défi de son pays est celui dela paix, de la sécurité et de la stabilité.Dans cette perspective, il a proposé en juil-let dernier au 39ème sommet de la Com-munauté de développement d'Afriqueaustrale (SADC), une organisation inter-gouvernementale réunissant 16 pays decette région, la création d’une coalition ré-gionale à l’image de la coalition mondialecontre le terrorisme, pour éradiquer lefléau de l’insécurité créé par les groupesarmés d’origine interne et externe. M. Tshi-sekedi a rappelé qu’à l’est de la RDC lesforces de sécurité congolaises se battent auquotidien, avec le concours de la MO-NUSCO, « pour éradiquer les forces néga-

tives qui sèment la mort et la désolation ausein de nos populations ». « Certains deces mouvements rebelles, notamment lesADF-MTN, opèrent par des actes terro-ristes conformes à leur appartenance àDaech, ce qui constitue une nouvelle me-nace tant pour mon pays que pour la sous-région », a-t-il ajouté.

S’agissant de l’épidémie d’Ebola dansl’est de la RDC, le Président congolais adéclaré que la nouvelle stratégie de ripostecommençait à produire ses effets, notam-ment dans la ville de Goma, « qui est au-jourd’hui à l’abri du virus ». Quant au dé-veloppement de son pays, le Présidentcongolais s’est dit convaincu que la RDCdevait jouer la carte de l’intégration afri-caine et que c’est pour cette raison que songouvernement soutient le projet de Zonede libre-échange continentale, « tout enétant conscient qu’il se mettra en œuvrepar étapes successives ». « C’est dans cettevision que la RDC entend accélérer la miseen œuvre d’un programme de développe-

ment d’infrastructures à la hauteur de sonimmense superficie de 2,3 millions de ki-lomètres carrés, afin de relier le paysd’ouest en est et du nord au sud, de facili-ter le transit des biens et des personnes etde libérer le potentiel agricole de nos pro-vinces », a-t-il souligné.

Il a rappelé que la RDC détient envi-ron 70% des réserves mondiales des mé-taux stratégiques indispensables pour réa-l i s e r l a t r a n s i t i o n é n e r g é t i q u e e tnumérique qui s’impose à l’humanité. «Plutôt que d’utiliser ses réserves naturellesde minerais comme source de rente mono-polistique, mon pays se propose de s’ou-vrir au monde en permettant l’exploitationréglementée de son sous-sol contre un ac-compagnement à l’industrialisation et à laproduction de batteries et de composantsà plus haute valeur ajoutée », a-t-il ajouté.« Le monde a soif de cobalt, de coltan, delithium. Nous voulons des emplois indus-triels, de la formation et du développe-ment », a affirmé Félix Tshisekedi. n

Félix Tshisekedi et la diaspora congolaise__________________________Jacques Sana

En visite à Bruxelles, à Paris toutcomme à Londres, le Président FélixTshisekedi avait rencontré les

Congolais vivant dans ces pays européens. Ils étaient nombreux à avoir fait le dépla-cement pour voir leur président. Pendantune demi-heure, Félix Tshisekedi s’estadressé à ses compatriotes en insistant surses différentes réalisations depuis son ac-cession au pouvoir. Il a également évoquéles différents chantiers sur lesquels ilcompte s’atteler durant son mandat : l’es-sor du secteur agricole, l’essor du numé-rique, l’indépendance de la justice ainsique l'assainissement de la gestion du sec-teur minier. Il a aussi parlé de paix :

"Le premier chantier bien entendu, c’estcelui de la paix et de la sécurité. Au-jourd’hui, notre armée est déployée enIturi et dans le nord Kivu principalementdans le but d’éradiquer complètementtoutes ces poches de violence et de conti-nuer ce combat jusqu’à l’instauration d’unEtat de droit. Et cet Etat de droit doit êtresoutenu par une justice plus juste." FélixTshisekedi est également revenu sur d’au-tres chantiers comme la lutte contre la cor-

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ruption et le rôle clé que doit jouer le sec-teur agricole. Il a même parlé de la re-vanche du sol sur le sous-sol en insistant

sur le fait que le secteur minier n’avait pasété bien géré. Le Chef de l’État congolais aégalement rappelé la gratuité des frais sco-

laires et son souhait de voir émerger unegénération de congolais instruits qui pour-ront bénéficier de cet aspect de son pro-gramme.Félix Tshisekedi a justifié le bien-fondéde tous les voyages qu'il est en train d’ef-fectuer à l’extérieur du pays.A cet effet, le Président de la République afait savoir que ces voyages n'ont même pascoûté 50 millions de dollars mais ont déjàpermis de ramener plus d’1 milliard etdemi de dollars américains au pays. Ainsi,le Chef de l'État a fait savoir à la diasporacongolaise de ces trois pays qu'il nevoyage pas pour le plaisir de voyager.

" Si seulement vous saviez commentj'ai envie de rester à la maison à côté de mafemme et de mes enfants. Ces voyages nesont pas une partie de plaisir. Ce sont desépreuves. Partout où je vais, tout le mondeveut avoir des nouvelles du Congo. Je faisle travail, avec mes collaborateurs, dechercher des investisseurs et de les rassu-rer. Ce n'est pas du tout des vacances", dé-claré Félix Tshisekedi.

En outre, le chef de l'État a réitéré savolonté de poursuivre ces voyages au pro-fit de son pays et de ne pas écouter lesmauvaises langues qui avaient promis detout faire pour que les investisseurs neviennent pas au Congo. n

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Relations internationales

___________________________Joseph Tete

Mme Gould a fait savoir qu’elle a,à cette occasion, annoncé au Chefde l’État les projets canadiens en

RDC dans les domaines de la santé et del’éducation. En ce qui concerne la santé,elle a annoncé que son pays va débloquer56 millions USD d’appui à la réponsed’urgence à la maladie à virus Ebola dansl’Est du pays. S’agissant de l’éducation, laministre canadienne du Développementinternational a indiqué que son pays a unprojet en faveur des enfants congolais quine vont pas à l’école à la suite des conflitsarmés et d’insécurité. Il s’agit des en-seignements qui seront diffusés à la radiopour permettre à ces enfants de profiter dusystème éducatif.

La ministre canadienne a égalementévoqué avec le Chef de l’Etat, la situationsécuritaire dans l’Est du pays et la diversi-fication de l’économie ainsi que les appuisdu Canada au Chef de l’Etat dans ses ef-forts en faveur de la démocratie, des droitshumains et l’égalité entre les sexes.Aide du Canada pour plusieurs activités,dont le traitement à virus EbolaCette aide va soutenir plusieurs activitésdans plusieurs secteurs vitaux, partic-ulièrement celles liées à la prévention, à lavaccination et au traitement du virus Ebo-la. Selon elle, le Canada reconnait l’impor-tance d’assurer les soins de santé primairede qualité et solides pour contrer d’autreseffets des maladies tout aussi dévastatricescomme le choléra et la rougeole.

«C’est pourquoi nous annonçons aussile versement de 10 000 000 $ (7 652 700USD) à l’UNICEF, pour renforcer les serv-ices de santé dans les zones les plustouchées par le virus Ebola et affaiblies parles conflits et les crises », a promis la min-istre canadienne, Mme Gould.

La ministre canadienne Karina Gould avisité les survivantes des violencessexuelles à KinshasaLa ministre Canadienne au développe-ment international, Karina Gould, a visitéaussi le Centre Intégré des Services Multi-sectoriels (CISM) de Kintambo installé ausein de l’Hôpital général de Kintambo àKinshasa. Accompagnée de BéatriceLomeya, ministre du Genre, famille et en-fant, elles ont ensemble palpé du doigt laprise en charge des survivantes des vio-lences basées sur le genre.

«Ma visite a consisté à s’assurer que lesvictimes des violences sexuelles ont accèsaux services appropriés pour rebâtir leuresprit et leur physique et de trouver sonpouvoir encore une fois. Nous savionsqu’à l’époque il y avait manque des serv-ices. Mais aujourd’hui grâce au pro-gramme JAD, l’hôpital de Kintambo faitun travail extraordinaire en recevant des

cas difficiles des femmes violées afin de lesaider à reprendre leur vie après l’accident.Le Canada appuie le projet JAD et tous lespartenaires qui réalisent ce travail », adéclaré Karina Gould.

Pour sa part, la ministre du Genre,famille et enfant Brigitte Lomeya a saluél’apport du Canada dans la lutte contre lesviolences basées sur le genre en RDC. « Jesalue la présence de Mme Karina Gould enRDC. Les femmes doivent être mises dansdes conditions qui leurs permettent decontribuer à l’avancement de la commu-nauté. Je salue l’apport du Canada dans leprojet JAD, qui prend en charge lesfemmes violées. N’eut-été cette prise encharge nous ferions face à beaucoup dedifficultés. Nous apprécions à juste titre letravail qui est fait au niveau de l’hôpital deKintambo », a dit Brigitte Lomeya. Pourmettre en œuvre sa politique d’aide inter-nationale féministe, le Canada finance le

COOPÉRATION CANADA-RDC56 millions USD du gouvernement canadien d’appuidans le domaine de la santé en RDCLe Canada va accorder 56 millions de dollars américains à la République Démocratique du Congo à titre d’appui dansle domaine de la santé dans le cadre de la réponse d’urgence à la maladie à virus Ebola, a déclaré à la presse, MmeKavina Gould, ministre du Développement international du Canada, au sortir de l’audience que le Président de laRépublique Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo lui a accordée, accompagnée de Monsieur Nicias Simard, ambassadeurdu Canada en RDC , à la Cité de l’Union africaine.

M. Nicolas Simard, ambassadeur du Canada en RDC et Mme Kavina Gould, ministre du Développementinternational du Canada, reçus par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo

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Relations internationales

programme «Justice, Autonomisation etDignité des femmes et des f i l les enRépublique démocratique du Congo(JAD)» à hauteur de 18 millions de dollarscanadiens pour une durée de 5 ans (2018-2023) dans les provinces du Kasaï centralet Kinshasa et de 3 ans pour les provincesde l’Est (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri).L’objectif principal de ce projet est de con-tribuer à la réduction des violences baséessur le Genre (VBG) à travers l’adoptiond’attitudes et de normes socioculturellesrespectant l’égalité des sexes, le renforce-ment du pouvoir et la résilience des sur-vivant(e)s.

Le CISM assure une prise en chargemédicale, psychosociale des cas de violsou autres cas de violences basées sur legenre provenant du service médical et/oudes communautés à la suite des différentessensibilisations des populations via le mé-canisme de prévention. Ce centre apporteun accompagnement juridique de casréférés par l’hôpital jusqu’à atteindre lesbarreaux.Au Nord Kivu, le Canada va financer l’é-ducation des enfants victimes des con-flits armésLa ministre canadienne du Développe-ment international, Karina Gould, en vis-ite à Goma au Nord Kivu a confirmé le 16janvier le financement d’un projet d’édu-cation par le gouvernement canadien enfaveur des enfants victimes des conflits ar-més au Nord-Kivu. Elle l’a affirmé devantl a p re s s e p e u a p r è s s o n re t o u r d eKitchanga dans le territoire de Masisi. Ladiplomate canadienne s’est dite pleine d’e-spoir pour la RDC, en dépit de la situationdifficile que traverse encore ce vaste paysde l’Afrique centrale. Après avoir rencon-tré la société civile et les comités des

femmes dans la région de Kitchanga, Ka-rina Gould a confirmé que dans un futurproche, son gouvernement financerait unprojet d’éducation des enfants victimesdes conflits armés en province. « Nousavons un projet d’éducation pour les en-fants qui sont affectés par les conflits et la

violence, ces enfants qui n’ont pas la pos-sibilité de retourner à l’école », a-t-elle af-firmé. La diplomate canadienne a rencon-tré le gouverneur Carly Nzanzu Kasivita.Ensemble, ils ont identifié les opportunitéset les potentialités dont regorgent le Nord-Kivu pour y investir.« Il y a des opportunités ici au Nord-Kivu.Nous serons là. On voudrait voir la paix et lastabilité pour arriver aux résultats attendus »,a-t-il lancé.Lors de son séjour dans le Nord-Kivu, laministre canadienne a visité le centre desanté de Himbi, où le premier cas suspect

de la maladie à virus Ebola avait étédéclaré à Goma.JDH et le Canada ont lancé un pro-gramme d’appui en genre pour les mé-dias et la société civilePour exécuter ce programme qui s’étalesur 4 ans, JDH/RDC se propose de passerpar le renforcement des capacités des pro-fessionnels des médias, principalement lesfemmes. “Nous avons échangé sur lesgrands objectifs de ce programme. Entreautres, renforcer les capacités des femmesdes médias, appuyer les organes média-tiques en matière de genre et autonomiserla femme à travers une information crédi-ble qui valorise son l’image. Canada worldest déjà en cours avec l’appui financier duministère canadien du développement in-ternational. Nous allons organiser des ac-tivités dans toutes les provinces de laRDC,” a précisé Prince Murhula, gestion-naire principal de JDH International enRDC. Avec un budget de 11,7 millions dedollars canadiens, ce programme et celuides Journalistes pour les droits humainscouvre, 2 pays en Afrique et 2 autres auMoyen Orient. Karina Gould a également

ajouté l'importance de partager avec lereste du monde les expériences de viola-tion des droits de l’homme.“C’est impor-tant pour promouvoir les droits humainset s’assurer que les journalistes ont l'appuiet la formation pour partager les récits enRDC, au Kenya, en Jordanie et en Syrie. Bi-en sûr il y a une cible centrale qui est l'é-galité des sexes mais il est aussi importantque les histoires des personnes qui ontsouffert des violations en droits humainssoient partagées dans le but d’éviter larépétition de ces mêmes faits” a dit la min-istre canadienne. n

La ministre Canadienne au développement international, Karina Gould a visité le Centre Intégré desServices Multisectoriels (CISM) de Kintambo installé au sein de l’Hôpital général de Kintambo à Kinshasa.

Accompagnée de Béatrice Lomeya (G), ministre du Genre, famille et enfant, elles ont ensemble palpé du doigtla prise en charge des survivantes des violences basées sur le genre.

La ministre canadienne du Développement international, Karina Gould à visite à Goma a confirmé lefinancement d’un projet d’éducation par le gouvernement canadien en faveur des enfants victimes des

conflits armés au Nord-Kivu.

26 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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Diplomatie des affaires

YEMBA LOHAKAUn diplomate de carrière au service de son pays.Le Chargé d’Affaires a.i. de la RDC au Canada M. Yemba Lohaka est un diplomate de carrière et chevronné,homme des dossiers, dynamique et compétent. Depuis son arrivée au Canada, il ne cesse de sillonner le payspour promouvoir non seulement les atouts économiques de la RDC et surtout pour sensibiliser l’opinionpublique canadienne sur l’impact de la première passation du pouvoir historique et civilisé de son pays. Il aaccepté de répondre à nos questions.

______________Fatuma Muhiya Shindano

Diplomat investissement: Vousvenez d’être nommé Chargéd’Affaires de votre pays au

Canada. Comment se porte la coopéra-tion entre votre pays et le Canada ?Yemba Lohaka: La coopération entre laRDC et la Canada se porte très bien. Ladernière visite effectuée en RDC en juillet2017 par la ministre du Développement in-ternational et de la Francophonie, l’hono-rable Marie-Claude Bibeau illustre biencette relation entre ces deux pays. Lors desa visite, le Canada avait octroyé un finan-cement de 97 millions de dollars visant àaméliorer la protection des enfants, à pro-mouvoir une croissance au service de touset à fournir une aide humanitaire essen-tielle en RDC et dans la région.

Conformément à la nouvelle politiqued’aide internationale féministe du Canada,les initiatives annoncées par la ministrecontribueront à surmonter certaines de cesdifficultés et à améliorer la vie des Congo-lais les plus vulnérables, en particulier lesfemmes et les enfants.

Au cours de ce mois de janvier 2020,soit deux mois après l'investiture du nou-veau gouvernement au Canada, une mis-sion conduite par l'Honorable KarinaMaxime Gould, Ministre canadien du Dé-veloppement international s’est rendue enRDC pour notamment s'enquérir sur lesenjeux de la consolidation de la paix dansnotre pays.

Rappelons que le Canada qui présideactuellement la Commission des NationsUnies sur la Consolidation de la Paix, fi-nance en RDC des projets locaux par l’in-termédiaire du Fonds canadien d’initia-tives locales (FCIL) géré par l’ambassadedu Canada à Kinshasa, notamment dans lesecteur de la santé et octroie des boursesd'études par l’entremise du programmecanadien de bourses de la Francophonie.

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Diplomatie des affaires

Dans le domaine de renforcement des ca-pacités, nous savons que le Canada appuiele projet de formation initié en partenariatavec l’École Nationale d’AdministrationPublique (ENAP), qui accompagne admi-rablement bien la réforme de la FonctionPublique congolaise.

Notre souhait est de voir cette coopé-ration s’intensifier et se diversifier dans lebut de rejoindre le plus grand nombre pos-sible des congolaises et congolais dans lebesoin. Ce souhait sera concrétisé dansmon plan d’action qui va s’inspirer du dis-cours-programme que le Président de laRépublique, Son Excellence Monsieur Fé-lix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a pré-senté, le 13 décembre 2019, devant lesdeux Chambres du Parlement Congolaisréunies en congrès et qui tiendra comptedes réalités canadiennes.Depuis votre nomination au Canada,quelles seront les principales actions quevous comptez mener au Canada ou plusprécisément quel est votre plan d’action ?Notre plan d’action : il va s’articuler au-tour de trois (3) axes, la Diaspora congo-laise du Canada, la Société civile cana-dienne et le Gouvernement canadien dansson sens le plus large, car nous entendonsen appeler à tous les paliers du Gouverne-ment, conformément aux règles établies. • Sensibiliser la Diaspora congolaise duCanada au rôle lui assigné par le discours-programme du 13 décembre 2019, qui ser-vira de référence. Ensemble avec la Dias-

pora congolaise, nous discuterons desvoies et moyens qui pourraient permettreà leurs membres de contribuer efficace-ment au développement économique deleur pays d’origine, la RDC. Ces discus-sions conduiront à l’élaboration du cadredans lequel seront définies les différentesactions concrètes à entreprendre pour ren-

dre réelle la contribution tant attendued’elle.• La Société Civile canadienne, à traversleurs Organisations Non Gouvernemen-tales (ONG) qui opèrent déjà en RDC seramise à contribution et appelée à intensifierleurs interventions dans le but de les sys-tématiser durablement. Nous entendonsgarder un contact permanent avec cetteclasse d’acteurs pour mieux répondre àleurs préoccupations.• La République Démocratique du Congoest déjà très reconnaissante de tout ce quele Canada accomplit sur le terrain, à tra-vers son aide. Alors faut-il en rester là ? Laréponse est "non". Le Canada, un pays amide longue date, peut faire plus. Si l’aide ca-nadienne permet, à terme, à l’économiecongolaise de prospérer et de croitre, l’ex-pansion de cette économie aurait un im-pact indéniable sur les pays voisins quipartagent la frontière avec la RDC.

La coopération Canado-Congolaisedoit se diversifier et s’intensifier. Il estdonc grand temps que nous puissionscommencer à parler de coopération indus-trielle. Le Canada, avec ses programmesde subvention aux entreprises cana-diennes qui veulent exporter leurs techno-logies, pourra encourager pareilles firmesà prendre pied dans un pays comme laRDC. Une industrie installée en RDC neproduirait pas seulement pour la RDC,mais aussi pour les neuf (9) autres pays li-

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et Monsieur Yemba Lohaka, Chargé d’Affaires de laRDC au Canada

Madame Yemba Lohaka, Ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne etMonsieur Yemba Lohaka, Chargé d’Affaires de la RDC au Canada

28 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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Diplomatie des affaires

mitrophes. Le discours-programme duPrésident Tshisekedi vise la mise en œuvredes actions concrètes destinées à assainir leclimat d’affaires en RDC. • Environnement Politique et sécuritaire: la stabilité politique avec un premiertransfert pacifique du pouvoir depuis l’in-dépendance du pays ; la stabilité des insti-tutions, l’effort du Président pour mettrefin à l’insécurité dans le nord au pays.• Environnement Juridique : les lois de laRDC pour garantir les investissementsétrangers, l’effort du Chef de l’État pourlutter contre la corruption et l’impunité,l’effort du gouvernement pour améliorerle climat des affaires pour les investisse-ments et les entreprises étrangères.• Environnement économique : (promou-voir les atouts économiques de la RDCpour attirer les financements et les inves-tissements canadiens, promouvoir les ré-formes initiées par le gouvernement dansle cadre des finances publiques, les me-sures prises par le gouvernement pour as-sainir les finances publiques ; l’effort dugouvernement pour maintenir la stabilitédu cadre macroéconomique en RDC).• Investissements et échanges commer-ciauxLes investissements miniers canadiens enRDC sont importants mais les investisse-ments pour la diversification de l’écono-mie sont absents. Les relations commer-ciales entre le Canada et la RDC sontmodestes. En 2017, les échanges bilatérauxentre les deux pays se sont élevés à envi-ron 54.6 millions de dollars. Les exporta-tions canadiennes ont atteint 13,6 millionsde dollars principalement avec le textile,les matériaux de transport et la machine-rie. Les importations canadiennes étaientde près de 41 millions de dollars compre-nant le cacao, le bois, les pierres précieuseset les métaux.

Mon objectif au Canada est de travail-ler pour l’augmentation des investisse-ments et les échanges commerciaux entrela RDC et le Canada à travers les trois ins-truments suivants.

Je ne ménagerai aucun effort pour al-ler dans les différentes chambres de com-merce canadiennes pour expliquer à leursmembres l’avantage à prendre pied dansun pays aussi stratégique que la RDC.• Accords commerciaux, Il n’y a aucun ac-cord en vigueur entre les deux pays. Pour-tant les deux pays avaient entamé des né-gociations bilatérales en février 2015, envue de parvenir à un Accord sur la promo-tion et la protection des investissements

étrangers (APIE), mais celles-ci sont fortm a l h e u r e u s e m e n t a u p o i n t m o r tdepuis maintenant cinq ans. En l’absenced’un Accord de protection des investisse-ments, le climat actuel des affaires poseraitde sérieux défis aux entreprises cana-diennes.Mon objectif est de travailler pour faciliterla conclusion d’un Accord qui pourraitgrandement contribuer à accroître les in-vestissements canadiens en Républiquedémocratique du Congo et favoriser lacroissance et le développement écono-mique du pays. À cet effet, le cadre adé-quat demeure la convocation d’une Réu-nion de Commission Mixte entre les deuxpays.•Aide au développement internationalPlaider pour que le Canada augmente sonaide pour la RDC à travers le renforcementdes capacités des institutions publiquesqui est au cœur de la stratégie du Canada,lequel souhaite contribuer à mettre enplace un État plus démocratique, plusprospère et plus équitable. Nous allonsaussi plaider pour une aide humanitairesubstantielle aux populations touchées parles conflits. Également, nous allons encou-rager le Canada à travailler à renforcer lesystème de santé congolais en ciblant lesbesoins prioritaires des populations dé-munies, en particulier ceux des mères, desenfants et des jeunes.Malgré l’alternance pacifique du pouvoiropérée en RDC, l’opinion publique cana-

dienne est mal informée des efforts dugouvernement en faveur de la paix, de lasécurité, de la stabilité économique, dudéveloppement des outils de la démocra-t ie e t de la défense des droi t s del’homme. Ces efforts et transformationsdu Gouvernement congolais sont peuconnus des décideurs et des acteurs éco-nomiques clés du Canada. Commentcomptez-vous les sensibiliser ?• Je me mets à la disposition de tous pourexpliquer la signification réelle de la pas-sation historique du pouvoir sans effusionde sang que la RDC a connue à l’issue del’élection de décembre 2018. Les effets dece premier transfert pacifique du pouvoiren RDC sont déjà palpables : la consolida-tion de la paix, la stabilité retrouvée, lesmédias libéralisés, la libération des prison-niers politiques, les réunions et les mee-tings politiques sont autorisés. • Les affrontements, les violences et l'effu-sion de sang qu’on redoutait ne se sont pasmatérialisés. Cet évènement sera un tour-nant majeur dans la stabilité de la RDC etcontribuera à attirer les investisseurs pourpermettre à la RDC de développer son éco-nomie. • Nous en appelons à nos amis canadiensde nous aider à consolider ces acquits quisont encore fragiles. La visibilité de la RDCau Canada doit devenir réalité. C’est pour-quoi, je ferai tout pour être présent partoutoù le devoir m’appellera pour aller appor-ter aux canadiens le message de paix et de

L’Honorable Karina Maxime Gould, Ministre canadienne du Développement international et MonsieurYemba Lohaka, Chargé d’Affaires de la RDC au Canada

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Diplomatie des affaires

réconciliation du peuple congolais, car lesnouvelles véhiculées par les médias tradi-tionnels sont souvent biaisées à dessein.Le Président de la République a décrétéque l’année 2020 sera une année d’actionpour la RDC. Quelles sont les actions quevous prendriez au Canada pour accompa-gner le Chef de l’État à réaliser ses objec-tifs ?Plus haut, j’ai annoncé un certain nombred’actions que je compte entreprendrecomme faisant partie de mon plan d’ac-tion, lesquelles actions me sont inspiréespar le discours-programme du Présidentde la République. Nous pouvons simple-ment insister quelques points qui résu-ment les grandes préoccupations du Chefde l’État Congolais :• Puissent nos amis canadiens nous aiderà améliorer la santé de la populationcongolaise, par la bonification de l’enve-loppe d'aide canadienne consacrée à lasanté (accent mis sur toute interventionpour lutter contre l’épidémie à VirusEbola)• Le soutien à l’ambitieux programme dela gratuité de l’éducation en RDC seraitaussi hautement apprécié ;• Appuyer la campagne de consolidationde la paix entreprise par le gouvernementcongolais à l’Est du pays ou les forces né-gatives et les groupes armés continuent àsemer violences et désolations parmi lespopulations.Quelles sont les opportunités d’affaires oules secteurs d’activités que la RDC peut of-frir au Canada et vice-versa ?• L’énergie• La santé• L’Éducation et la formation• Les Mines• L’Agriculture• Les infrastructures

• La télécommunication• Les voies de communication transportOn parle de plus en plus de la diploma-tie des affaires. Quelles stratégies préco-nisez-vous pour attirer non seulement lesfinancements, les investissements maisaussi les entreprises canadiennes dansvotre pays ? La pratique diplomatique a opéré une mu-tation majeure au cours des dernières dé-cennies, voyant ses objectifs se tournervers l’économie, le commerce et les inté-rêts du secteur privé. De nouveaux acteursont également fait leur entrée sur la scènediplomatique en misant sur les affaires etles investissements.• Donc la diplomatie s’oriente de manièrecroissante vers l’économie, le commerce etles investissements.• Mon rôle au Canada consiste notammentà promouvoir les intérêts économiques dela RDC au Canada par plusieurs moyens.C'est le cas du soutien au secteur privécongolais lors des activités telles que lesmissions commerciales au Canada, de l'or-ganisation ou participation à des missionséconomiques en RDC, de la promotion desinvestissements et financements créateursd’emplois en RDC.• Bref, pour moi la diplomatie écono-mique touche à des domaines divers et va-riés comme le commerce, l’investissement,les migrations, l’aide au développement,et utilise comme outils les relations, l’in-fluence et la négociation. C’est ce que jecompte faire au Canada.Pour terminer, comment voyez-vousl’avenir de la RDC et quel message sou-haiteriez-vous adresser aux décideurs ca-nadiens ?La RDC est un pays-continent qui regorged’énormes potentialités dans tous les do-maines. Ces ressources naturelles sont

presque inexploitées. Pour mettre ces der-nières en valeur, il faut des capitaux tant fi-nanciers que matériels. Le pays renfermeun atout géostratégique de taille : la RDCfait frontière avec neuf (9) pays. En termeséconomiques, cela représente un marchépotentiel réunissant ces neuf (9) pays. Uneindustrie installée en RDC produirait àtoutes fins pratiques pour tous les dix (10), c’est-à-dire la RDC et ses neuf (9) voisins.

Avec ses 80 millions d’habitants, la RDCest le pays francophone le plus peuplé dela planète avec lequel on peut compterdans le contexte canadien.

Le nouveau pouvoir en place envoie dessignaux positifs aux partenaires extérieursnon négligeables. Mais ce pouvoir a besoindes appuis de ces partenaires pour seconsolider. n

Diplômé en relations internationales, Mon-sieur Yemba Lohaka a occupé plusieurs

fonctions au sein du Ministère des AffairesÉtrangères de la RDC. Permuté Chargé d’Af-faires a.i. au Canada en 2019, Monsieur Lo-haka a également exercé la fonction de Chargéd’affaires a.i. près l’Ambassade de la RDC àBuenos Aire (Argentine) de 1999 à 2019. Il aaussi occupé la fonction de Consul au Consu-lat général de la RDC à Kigoma (Tanzanie) de1998 à 1999. Il a également exercé la fonctionde Secrétaire de Cabinet du Ministre des Af-faires étrangères de 1997 à 1998. De 1996 à1997 il est nommé Chef de Bureau a.i. chargéde la gestion du personnel intérieur au Minis-tère des Affaires étrangères et de la Coopéra-tion internationale. De 1988 à 1994 il estnommé Chef de Bureau a.i. chargé des Traitéset Accords internationaux, Direction juridiqueau Ministère des Affaires étrangères et de laCoopération internationale.

Monsieur Lohaka a représenté la RDCdans plusieurs Sommets et Forums internatio-naux : Chef de la délégation de la RDC auSommet de la Zone de Paix et de Coopérationde l’Atlantique Sud à Buenos Aires en 1998.– Membre de la délégation de la RDC à la 62esession de l’Assemblée Générale des Nations-Unies à New York en 2007-Participation à laconférence des Nations Unies pour la luttecontre la désertification (Buenos Aires 2009) -Participation au Sommet des Ministres de laZone de Paix et de Coopération de l’Atlan-tique Sud à Montevideo en 2013. -2012 à 2015Président du Groupe de CMD des pays fran-cophones en Argentine.

Yemba Lohaka parle plus de sept langues(Français, Espagnol, Anglais, Swahili, Lingala,Tshiluba, avec notions consistantes duPortugais). n

30 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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Diplomatie des affaires

Le Chargé d’affaires de la RDC au Canada M. Yemba Lohaka a pris part au plus grand congrès sur l’exploration minièreà l’échelle mondiale, le Prospectors and Developers Association of Canada (PDAC), présenté à Toronto du 28 février au4 mars 2020, afin de promouvoir la richesse du secteur minier congolais et de faire connaître l’excellente perspective dedéveloppement de la RDC auprès des principaux acteurs de l’industrie.

Ce rendez-vous annuel, qui rassemble près de vingt-cinq mille participants venant d’une centaine de pays, a per-mis au Chargé d’Affaires de faire connaître le fort potentiel minier de la RDC reconnue mondialement.À sa première participation au PDAC, le Chargé d’Affaires a profité de sa présence pour rencontrer des investisseurs etdes développeurs potentiels. Il a également visité les différents kiosques et échangé avec les exposants présents au Palaisde congrès de Toronto de la vision du Chef de l’État, de la stabilité politique et des opportunités de la RDC. Dans lecadre de ses activités le Chargé d’Affaires a également remontré les leaders de la communauté congolaise.Ci-dessous nous vous présentons les impressions du Chargé d’Affaires.

Le Chargé d’affaires de la RDC au Canada présent àToronto pour faire rayonner le potentiel minier de laRDC.

PDAC 2020

PARTICIPATION A LA CONVENTIONANNUELLE DES INVESTISSEURS ETEXPLORATEURS MINIERS/EDITION2020, TENUE DU 1er AU 4 MARS 2020A TORONTO• On se souviendra que dans le derniernuméro de DIPLOMAT/INVESTMENT,j’avais exposé un plan d’action en troisaxes (Diaspora Congolaise du Canada, Mi-lieux Officiels canadiens, investisseurs ca-nadiens et Société Civile canadienne danssa composition multifacette, c’est-à-dire lePublic, les ONG et les Compagnies quiopèrent en RDC);• En exécution de ce plan d’action, j'avaispris part au déroulement de la Conventiondont question ci-dessus. Mon but étaitbien entendu d’aller à la rencontre des in-vestisseurs miniers canadiens qui opèrenten RDC, mais aussi et surtout d'exposer lespotentialités de notre pays à ce groupe se-lect.• Pendant quatre jours, j’ai eu l’opportu-nité et le privilège de rencontrer et côtoyerles investisseurs venus de divers horizons(Europe, Asie, Amérique, Afrique et duCanada) pour échanger sur les possibilitésde diversifier leurs portefeuilles d’inves-tissements en RDC;• Il sied de préciser ici que cette impor-tante rencontre, qui a lieu chaque année,consacre une grande partie de ses activitésau développement du secteur minier dansle monde et plus spécialement dans leséconomies en voie de développement. Etc’est dans cette perspective que cetteConvention m’a interpellé en tant que re-

présentant d’un pays avec les atouts mi-niers indéniables;• Étant nouvellement arrivé en poste auCanada, mon objectif en allant à Torontoétait d’aller faire la connaissance des com-pagnies minières canadiennes qui opèrenten RDC, qui seraient présentes à cet im-portant forum économique;• En effet, parmi les nombreux investis-seurs rencontrés, je peux en mentionnerdeux (2), qui opèrent dans les secteurs ducuivre et de l’or dans notre pays;

• La première, BANRO CORPORATION,devenu aujourd’hui LONCOR ressourcesInc. qui est dans le secteur de l’or, a ses in-vestissements concentrés dans le Kivu(Sud et Nord). Banro a débuté à transfor-mer l’or en lingots, depuis bientôt près dehuit (8) ans;• La deuxième, IVANHOE MINES, quiœuvre dans le secteur du cuivre, a ses in-vestissements concentrés dans le Haut-Ka-tanga, notamment à Kolwezi, Kamoa, Ka-kula et Kipushi;

M. Yemba Lohaka, Chargé d’Affaires de la RDC au Canada et M. Anold Kondrat, Chairman et PrésidentExécutif de Loncor Ressources, ex Banro Corporation

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Diplomatie des affaires

• Lorsque tous les projets de cette compa-gnie seront opérationnels, sa productionde cuivre sera de l’ordre de 700.000 tonnes-métriques;• Ces deux compagnies que j’ai eu le pri-vilège de rencontrer à Toronto ont en com-mun ce qui suit :• Elles sont toutes les deux inscrites à laBourse de Toronto, ce qui garantit une dis-cipline de gestion et le respect de la Loi ca-nadienne sur la responsabilité sociale desentreprises minières.• Elles sont également impliquées dansdes projets sociaux destinés à alléger le lotquotidien des membres des communautésenvironnantes de leurs mines.• Elles construisent des écoles, des dispen-saires, des routes, des ponts et vont mêmejusqu’à fournir des graines aux villageoispour leur permettre de cultiver et assurerainsi leur autosuffisance alimentaire.

Enfin, pour encourager ces compagniesà investir davantage dans le social, notreGouvernement devrait instituer une primesous forme de crédit d’impôt par exemple.Dans la mesure du possible, je m’investiraià aller à la rencontre de la majorité descompagnies canadiennes qui opèrent enRDC pour faire un rapport complet surleurs œuvres sociales à soumettre aux Au-torités compétentes de la RDC en vue devoir lesquelles mériteraient les encourage-ments fiscaux dont nous parlons ci-dessus. LA RENCONTRE AVEC LES LEADERSDE LA DIASPORA CONGOLAISE DUCANADA EN VUE D’INITIER SA MOBI-LISATION EN FAVEUR DES ACTIONSCONCRETES POUR SA CONTRIBU-TION A LA RECONSTRUCTION DUPAYS • Ma rencontre avec les Leaders de laCommunauté congolaise du Canada m’aoffert l’occasion de jeter les bases de monplan d’action visant à mobiliser la dias-pora congolaise du Canada pour des ac-tions en faveur de la reconstruction de no-tre pays (voir le dernier numéro deDiplomat/Investissement, janvier-février2020);• Cette rencontre a eu lieu le 15 février2020 dans le décor enchanté du restaurantBUFFET DES CONTINENTS à Gatineau(Québec). Étaient présents à cet importantévénement :- Monsieur YEMBA LOHAKA, Chargéd’affaires a.i.;- Monsieur MWENGE NGOY JUVENAL,Attaché d’Ambassade,- Monsieur LARBI BENNOUNA, ConsulHonoraire de la RDC pour la province deQuébec;

- Monsieur JUSTIN MATERANIA, Secré-taire Général de la Table de Concertationdes Présidents des Communautés Congo-laises du Canada (TCPCCC) accompagnédes Présidents concernés. Cette rencontreen famille a eu lieu en marge du Congrèsannuel organisé par la TCPCCC, Congrèsqui avait été honoré par la présence de:- Cinq députés fédéraux (quatre du PartiLibéral au pouvoir et un du Parti Conser-vateur, opposition officielle);- Quatre représentants du Ministère cana-dien des Affaires étrangères ;- Les représentants d'autres communautésde la Région (Burundi, Cameroun, Guinée,Haïti, Soudan du Sud), par élan de solida-rité. Dans le mot de circonstance que j’aiprononcé à l'occasion du dîner, j’ai d’em-blée rappelé à l’assistance que le temps neprêtait pas à des longs discours et que,nous inspirant du discours du 13 décem-bre 2019 du Président de la République,Son Excellence FELIX ANTOINE TSHISE-

KEDI TSHILOMBO, nous devrions nousmettre au travail sans tarder. Nous mettreau travail signifie passer la grande partiede temps à réfléchir sur les voies etmoyens pour nous de répondre à l’appeldu Président de la République, à savoirconcevoir des actions concrètes devantreprésenter la contribution de la Diasporacongolaise du Canada à la reconstructiondu pays.

Pour tirer grand profit de la soirée, j’aitout de suite exposé les deux axes autourdesquels nos échanges devaient tourner : -adopter une approche pragmatique dans

leur relation avec l’Ambassade; - rassem-bler dans un cahier, les actions que la Dias-pora entend entreprendre pour concrétisersa contribution à la reconstruction de laRDC.De cet important exercice, il se dégage cequi suit :1- Les échanges se sont déroulés dans unclimat empreint de l’esprit de partage et desolidarité, car les différentes communautésen présence se sont partagé leurs expé-riences;2- Tous les participants se sont accordéspour féliciter la TCPCCC pour cette loua-ble initiative;3- Ils ont également reconnu que la façondont la Diaspora Congolaise du Canadaest structurée est unique et cet aspect mé-rite d’être partagée ;4- En effet, le fait d’avoir toutes les Com-munautés des Villes regroupées au seind’une structure d’ensemble facilite la cir-culation de l’information entre les Com-

munautés des villes. Cette structure per-met à l’Ambassade de communiquer toutmessage destiné plus rapidement à la com-munauté.

Dès que possible, l’Ambassade organi-sera une autre rencontre au cours de la-quelle il sera demandé à la Diasporacongolaise du Canada d’élaborer un cahierregroupant l es d i f fé rentes ac t ionsconcrètes auxquelles nous avons fait allu-sion ci-dessus, ce qui permettrait de mieuxrépondre à l’esprit du discours du 13 dé-cembre 2019 du Président de la Répu-blique. n

Au centre, M. Yemba Lohaka, Chargé d’Affaires de la RDC au Canada et M. Larbi Bennouna, ConsulHonoraire de la RDC pour la province du Québec entourés des leaders de la communauté congolaise du

Canada.

32 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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Diplomat Investissement mars-avril 2020 33

RDCONGO

PRÉSENTATION DE LA RDCSITUATIONS POLITIQUE, JURIDIQUE ET ÉCONOMIQUE

Après plus ieurs années , deconflit et d'instabilité politique,la RDC est devenue stable ets’est dotée des institutions dé-

mocratiques. Sur le plan politique, diplomatique et

sécuritaire, il faut noter la consolidationde la paix et de la sécurité sur toute l’éten-due du territoire national; sauf la situationsécuritaire dans l’Est de la RDC demeuraitpréoccupante; le renforcement de la cohé-sion nationale et la consolidation de l’Étatde droit; l’organisation des élections géné-rales en 2006, 2011 et 2018 et la signaturede l’Accord-cadre d’Addis-Abeba destinéà ramener la paix dans l’est de la Répu-blique démocratique du Congo par 9pays. Conformément à l’Article 100 de laConstitution de la République Démocra-

tique du Congo, le Parlement congolaisest bicaméral comprenant l’Assemblée na-tionale et le Sénat. Le Parlement vote deslois, contrôle le Gouvernement, les entre-prises publiques ainsi que les établisse-ments et les services publics. Chacune desChambres jouit d’une autonomie adminis-trative et financière et dispose d’une do-tation propre.

Le Sénat est composé de 108 membresélus au suffrage indirect par les Assem-blées provinciales tandis que l’Assembléenationale est composée de 500 députéséluent aux suffrages universels. Les actions réalisées :• Organisation des premières élections li-bres et démocratiques depuis l’accessiondu pays à l’indépendance en 1960.• Consolidation de la démocratie

• Renforcement des institutions républi-caines (Assemblée nationale, Sénat, Coursconstitutionnelle, gouvernement)• Stabilité politique et militaire, à partquelques zones restreintes, la paix règnesur l’ensemble du territoire national.• Organisation des élections générales en2011.• Organisation des élections générales endécembre 2018 et première passation depouvoir entre Joseph Kabila et Félix Tshi-sekedi a été présentée comme un « événe-ment historique ». Pour la première fois,dit-on, il y a eu un transfert de pouvoir«civilisée et pacifique » en RDC.

Les actions ou lois qui ont été menéespour la consolidation de la paix, dela stabilité, de l’État de droit et de la dé-mocratie. n

La République Démocratique du Congo est située au cœur de l'Afriqueoù elle figure parmi les géants du continent, avec une superficie de2.345.000 Km². Elle partage 9.165 Km de frontière avec neuf pays voisins.Estimée à près de 80 millions d’habitants dont 80 % a moins de 25 ans,et en comptera 150 millions d’ici 2030.

Depuis bientôt plus de dix ans, la République Démocratique duCongo, ce pays vaste et riche en ressources naturelles est en phase de lareconstruction de ses institutions, de son économie et de son tissu social.Le Gouvernement a entamé le processus qui consiste à remettre le payssur le chemin de la paix durable, de la stabilité et, il faut le croire, du dé-veloppement.

Environnement politique

Palais du peuple

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RDCONGO

Environnement juridique

L’assemblée nationale et le sénat ontvoté des lois en vue d'améliorer leclimat des affaires en RDC. Parmi

ces lois, celles qui portent sur le code d’in-vestissement, le registre de commerce, surla publication et la notification des actesofficiels et sur les sociétés commerciales.Il y a aussi la loi autorisant l’adhésion dela RDC à l’OHADA ainsi que l’adhésionde la RDC à l’Initiative pour la Transpa-rence des Industries Extractives, ITIE ensigle, la loi relative à l’attribution desmarchés publics, les lois sur le nouveauregistre du commerce et la publicationdes actes au Journal Officiel et la loi surl’institution de la Taxe sur la Valeur Ajou-tée (TVA) dans le système fiscal congolaisen remplacement de l’impôt sur le Chiffre

d’Affaire (ICA). Ces lois rassureront lespartenaires extérieurs à venir investir aupays et ainsi contribuer à la résorption duchômage et au renflouement de la caissedu Trésor Public par le paiement de leursimpôts et autres taxes. D’autres mesuressont prises par le gouvernement:•L’instauration et la consolidation d’unÉtat de droit;•La lutte contre l’impunité y compriscelle des violences sexuelles, la luttecontre la corruption et toutes les antiva-leurs constituant un frein au développe-ment ;•La consolidation du cadre légal et insti-tutionnel pour une justice accessible àtous, socle de la paix et de la stabilité desinstitutions. n

Environnement Économique

En 2018, la RDC est sortie de la réces-sion économique occasionnée par lachute, des cours mondiaux de ses

principaux produits d’exportations entre2015 et mi-2017. La croissance économiquea continué de progresser pour atteindre4,1 % en 2018, contre 3,7 % en 2017 et2,4 % en 2016 – la plus faible performanceenregistrée par le pays depuis 2001. Ce re-gain d’activité a principalement été portépar la reprise de la production minière etla bonne tenue des cours mondiaux du cui-vre et du cobalt consécutive à la relance dela demande mondiale de ces produits.

La situation des finances publiquess’est également améliorée en 2018 dans uncontexte de poursuite d’une gestion bud-gétaire sur basse caisse et grâce à l’amélio-ration de la mobilisation des recettes inté-rieures. L’excédent budgétaire global de0,4 % du PIB en 2017 s’est ainsi accru à 1,3% du PIB en 2018, après trois années suc-cessives de déficits. Cette performancetient à la fois au renforcement du contrôledes dépenses publiques – malgré l’accrois-sement des dépenses liées au processusélectoral – et à la hausse des recettes fis-cales directes issues du secteur minier.Toutefois, le niveau des dépenses pu-bliques sociales et d’investissement estresté faible et insuffisant pour soutenir unrythme de croissance à moyen et longterme plus soutenu et inclusif.

Le gouvernement a par ailleurs initié plu-sieurs réformes sectorielles visant à renfor-cer la gouvernance dans la gestion des res-sources naturelles et améliorer le climatdes affaires. La quasi-totalité des contratssignés par le gouvernement pour l’octroides titres miniers, pétroliers et forestierssont désormais accessibles au public. LaRDC prend part à l’Initiative pour la trans-parence des industries extractives (ITIE) etpublie dans ce cadre des rapports régulierssur les recettes tirées des ressources natu-relles. De plus, la législation sur les mineset les hydrocarbures a été amendée afin depermettre à l’État de tirer davantage profit

de l’exploitation de ces ressources. Quantaux réformes engagées pour améliorer leclimat des affaires, elles incluent notam-ment les lois sur le partenariat public-privé, la libéralisation du secteur des assu-rances et les télécommunications.Performances macroéconomiquesLe taux de croissance du PIB réel est estiméà 4 .1% en 2018, contre 3,7 % en 2017 sousl’impulsion d’une amélioration des coursdes produits de base et d’une hausse de laproduction minière. Le secteur primairereste donc le principal moteur de la crois-sance en 2018, soutenu par le dynamismede la branche « extraction ». n

Un taux de croissance du produit intérieurbrut (PIB) réel de 8.5 % en 2013.

Un taux de crois-sance 8 ,7% pour2014

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______________________Jean Tele Udimba*

La RDC est un pays aux multiples op-portunités d'investissement. Toutesses potentialités offrent d'extraordi-

naires opportunités d'investissement danstous les secteurs d'activités économiques.L’Agence de développement économiquedu Congo (ADEC) en a épingler quelques-unes, à titre purement indicatif. Il faut exa-miner les possibilités de développementéconomique en tenant compte du rythmerapide de l’urbanisation, de l’intégration ré-gionale et de l’amélioration des télécommu-nications.

Les secteurs agricoles et énergies de-vraient poursuivre leur expansion tout enaccroissant la productivité de la main-d’œu-vre et en libérant une partie de celle-ci. Lapopulation urbaine, estimée à 24 millions depersonnes en 2012, devrait atteindre 40 mil-lions en 2025.

Certains des centres urbains fonction-neront comme centres de services aux zonesrurales mais ils seront de plus en plus inté-grés aux marchés internationaux par le biaisdu commerce formel et informel, en partiesous l’effet de l’amélioration des télécom-munications. En outre, l’ADEC reconnaîtque la croissance récente de l’économien’a pas donné lieu à une forte créationd’emplois.

Agriculture : La RDC dispose d'une vasteétendue de sol arable très fertile, qui recou-vre une superficie de plus de 80 millionsd'hectares, dont 10% seulement sont jusque-là exploités. L’agriculture congolaise est ledeuxième au monde en termes de potentia-lité après le Brésil. Le secteur agricole, quireprésente près de 20 % du PIB, L’ADECainsi que les services du FMI et de l’IDAsouscrivent au plan d’action des autoritéspour ce secteur. Ils recommandent toutefois

de faire intervenir les Conseils agricoles ru-raux de gestion (CARG) existant déjà danstous les territoires pour assurer que les ser-vices publics répondent aux besoins privés.Pour ce qui est de la stratégie, ils recomman-dent au gouvernement de s’attacher princi-palement à I) cibler la croissance par un ac-croissement de la productivité dans lesecteur des cultures vivrières et la promo-tion des activités agroalimentaires; II) don-

ner la priorité aux investissements au détri-ment des dépenses courantes de manière àreconstruire l’infrastructure critique qui estnécessaire pour soutenir la croissance de laproductivité; et III) promouvoir les partena-riats public-privé pour aider à développerdes chaînes de valeurs potentielles. IV)

Une étude macro-économique des be-soins agricoles de la RDC pour accroître ra-pidement sa production et reprendre sonrang de leader mondial dans le café, le co-ton, le cacao, les noix d’acajou, les bananes,l’hévéa etc.., notamment par l’agro-indus-trie et plus particulièrement l’industrieagroalimentaire qui est susceptible de réin-sérer les paysans congolais dans les circuitsde distribution des revenus.

Des besoins d’usines d’engrais chi-miques, de transformations de produitsagricoles, d’entreposage réfrigérés et detransport intermodal, pour la période 2014-2035. Un programme intensif d’équipe-ments agricoles modernes. L’identificationde sites destinés à abriter des technopolesagroindustriels, agroalimentaires du pays.Un programme agressif d’implantationsindustrielles agro- alimentaires pour lavalorisation des produits agricoles et l’aug-mentation des exportations. Le secteur agri-cole et la filière bois présentent des oppor-tunités de diversification économique pour

Perspectives économiques

Diplomat Investissement mars-avril 2020 35

Perspectives économiques en RépubliqueDémocratique du CongoLa croissance économique a été robuste en 2018 portée par la reprise de la production minière. Le taux de croissance du PIB réel estestimé à 4 .1% en 2018, contre 3,7 % en 2017 sous l’impulsion d’une amélioration des cours des produits de base et d’une hausse dela production minière. Le secteur primaire reste donc le principal moteur de la croissance en 2018, soutenu par le dynamisme de labranche «extraction» La gestion de la dette publique reste maîtrisée avec un encours total de la dette publique estimé à 18,2 % en fin2017 du PIB et le taux d'inflation à 7 % (FMI) en fin 2018 contre 41,5 % en 2017. Les taux de croissance sont de 4,6 % en 2019 et uneprévision de 4,6 % en 2020 principalement grâce à la pulsion du secteur primaire. Plusieurs facteurs positifs influencent ces projec-tions : (I) des cours favorables des produits de base sur le marché international, (II) une organisation réussie des élections prévues endécembre 2018 avec des résultats acceptés par tous, (III) une amorce de diversification du tissu productif.

La situation des finances publiques s’est également améliorée en 2018 dans un contexte de poursuite d’une gestion budgétairesur basse caisse et grâce à l’amélioration de la mobilisation des recettes intérieures. L’excédent budgétaire global de 0,4 % du PIB en2017 s’est ainsi accru à 1,3 % du PIB en 2018, après trois années successives de déficits. Cette performance tient à la fois au renforce-ment du contrôle des dépenses publiques. La RDC a réussi à maîtriser et à rationaliser les dépenses afin de consolider la stabilité ma-croéconomique. Le gouvernement a par ailleurs initié plusieurs réformes sectorielles visant à renforcer la gouvernance dans lagestion des ressources naturelles et améliorer le climat des affaires.

Secteurs générateurs de croissance économique etd’emplois

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la RDC. Le Plan national stratégique de dé-veloppement (PNSD) prévoit d’utiliser latransformation de l’agriculture pour faireaccéder la RDC. en 2025 au statut de pays àrevenu intermédiaire, notamment par l’im-plantation des parcs agroindustriels dansles différentes régions du pays, qui pren-dront en compte les intérêts des petits pro-ducteurs. L’industrialisation de la filièrebois renforcerait les efforts déployés dans lesecteur agricole.Infrastructures: Le marché congolais des in-frastructures à construire ou à réhabiliter re-présente un potentiel de 150 milliards dedollars au cours des 15 prochaines années.(Transports : de 16.238 km de voies naviga-bles, de 5 033 Km de voies ferrées qui datentpour l'essentiel de l'époque coloniale, de 145

000 Km de routes nationales et régionales etdes pistes secondaires rurales, de 7 400 kmd'axes urbains et de 270 aéroports à traversl'ensemble du pays). La croissance et la di-versification de l’économie congolaise res-tent tributaires du renforcement de l’infra-structure de base de la RDC, en particulierde celle des transports, de l’électricité et descommunications.

L’ADEC reconnait l’importance des in-vestissements dans les secteurs des trans-ports, de l’énergie et des TIC et la diversifi-cation économique et le développement dusecteur privé. En outre, l’ADEC encouragela nécessité de réformer la gouvernance des

entreprises publiques de transport etd’énergie et de procéder à des investisse-ments dans les secteurs des transports et del’hydroélectricité pour réduire les coûts desmoyens de production (transports et éner-gie) pour l’économie. En général, les ser-vices du FMI et de l’IDA recommandent augouvernement de mobiliser les synergiesd’investissements combinés dans les sec-teurs des transports, de l’énergie et des télé-communications. Les investissements com-binés dans les trois secteurs d’infrastructurestimuleront l’investissement privé et par-tant, le développement de ces trois secteurs.Parmi les exemples d’investissements com-

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Perspectives économiques

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fructueux figurent le couloir de transport del’énergie et des TIC entre Kinshasa et Lu-bumbashi, ainsi que le couloir fluvial pluri-modal entre Kinshasa et Kisangani. Plusprécisément, les services des deux institu-tions recommandent au gouvernement demettre en place le projet de couloir océa-nique du Congo axé sur le segment fluvialKinshasa-Kisangani ainsi qu’un plan d’ac-tion pour l’aviation civile de la RDC, qui re-couvre la certification des avions commer-ciaux de la RDC et de leurs équipages et lasignature d’un accord jumelé pluriannuelavec une Agence de l’aviation civile étran-gère qualifiée. Énergie: La riche hydrographie de la RDClui confère un potentiel hydroélectrique es-timé à 100 000 MW, soit 13,0 % du potentielhydroélectrique mondial dont 10.050 MWpropices aux ouvrages micros, mini et pico-hydroélectriques répartis sur 780 sites situésdans 145 territoires et 76.000 villages. Ceténorme potentiel hydroélectrique doit êtrecombiné avec les autres avantages quecompte la RDC, notamment ses ressourcesen lithium, qui représentent 60 pour cent

des réserves mondiales. Le couplage li-thium-hydroélectricité pourrait faire de laRDC une puissance mondiale de produc-tion et de stockage de l’électricité. La réali-sation de ce potentiel nécessite notammentla mise en place d’un programme de re-cherche et développement dans ces do-maines. Par exemple, la RDC pourrait s’ins-pirer de l’exemple d’Hydro-Québec auCanada en mettant sur pied un Centre d’ex-cellence en électrification des transports eten stockage d’électricité. Un tel centre posi-tionnerait la RDC comme pôle d’innovationde classe mondiale dans le domaine des ma-tériaux de batterie pour les véhicules élec-triques et autres applications de stockaged’énergie, tant stationnaires que mobiles. LaRépublique démocratique du Congo a fixéen 2020 le début de la construction de laplus grande centrale hydroélectrique du

monde à Inga, sur le fleuve Congo (ouest),en partenariat avec l'Afrique du Sud. L aRDC veut poser la première pierre duGrand Inga en 2020. La présidence dela Ré-publique doit lever deux options: entre l’of-fre de la Banque Africaine de Développe-m e n t p o u r 4 8 0 0 M W e t l ’ o f f re d eGroupement Chine-Espagne pour 11050MW. Les observateurs pensent que l’optionde 11050 MW est réaliste compte tenu desbesoins de la RDC et de l’Afrique. Avec une

production de 40.000 MW, le projet GrandInga fournira à terme en électricité la moitiédu continent africain. La première phase duprojet, Inga 3 Basse Chute doit avoir unepuissance de 11.050 MW. L'Angola prévoitd'acheter 5 000 MW et l'Afrique du Sudprendrait 2.500 à 5 000 MW des 11.050 MWde la puissance de la future centrale Inga 3Basse Chute, devenant de fait l'acheteur de

référence. Deux groupements ont été rete-nus par le gouvernement pour construireInga 3, il s’agit de: les chinois Sinohydro etThree Gorges Corporation, exploitants dubarrage chinois des Trois Gorges, actuelle-ment le plus important au monde; les espa-gnols Actividades de Construccion y Servi-cios (ACS), Eurofinsa et AEE. Un Accord dedéveloppement exclusif du projet a été si-gné entre le gouvernement et ces deux re-groupements.Énergie renouvelable : La RDC est dotéed’importantes ressources en énergies renou-velables et beaucoup d’entre elles ont étédiffusées avec des taux de réussite varia-bles. Le pays dispose de potentiels d’hy-draulique, de géothermie, de biomasse, desolaire et d’éoliens importants. Ces vastespotentiels sont encore largement inexploi-tés. Un certain nombre de technologiesd’énergies renouvelables (TER) peuventcouvrir une partie des besoins en énergiedes provinces et milieux ruraux tout en ap-portant des avantages supplémentaires.Secteur minier : Les potentialités minièresde la RDC évaluées à 24 mille milliardsUSD. Selon l’étude réalisée en avril 2010 parValerie Noury, journaliste à New African.Avec plus de 1 100 minéraux et métaux pré-cieux ainsi que des minéraux stratégiques(Lithium, cobalt, coltan etc.) répertoriés.L’objectif du gouvernement est d’accroîtrela production et la contribution du secteurminier aux recettes budgétaires, ne saurait

Mines du Katanga

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38 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

être atteint sans une augmentation de l’in-vestissement étranger, une amélioration duclimat des affaires et un renforcement de lagouvernance. Les services des deux institu-tions font observer que ces conditions et lesprévisions de croissance des recettes budgé-taires provenant du secteur minier, qui de-vraient passer de 9 % du total des recettesbudgétaires en 2010 à 30 % en 2021, peuventse concrétiser si la fiscalité minière s’amé-liore en même temps que le climat des af-faires, notamment grâce à une plus grandeprotection des investissements; cette protec-

tion accrue serait assurée par l’adoptiond’une série de mesures, parmi lesquellesl’adhésion à la Convention de New York de1958 pour la reconnaissance et l’exécutiondes sentences arbitrales étrangères, la miseen place du cadre juridique OHADA et l’ap-plication de l’Initiative pour la transparencedes industries extractives (ITIE). En outre,l’ADEC et ses partenaires recommandentau gouvernement d’accroître la transpa-rence dans la gestion des entreprises mi-nières publiques, en particulier au regarddes transactions relatives aux propriétés et

contrats miniers. Il semble en outre que cer-tains des contrats qui ont été publiés jusqu’àprésent n’ont pas maximisé les recettes bud-gétaires. Les services des deux institutionsattendent avec l’adhésion de la RDC à l’ITIEet l’amélioration de la gestion des entre-prises publiques, notamment de la transpa-rence des ventes d’actifs. Pétrole et gaz : Les importantes ressourcesen pétrole et gaz de la RDC restent large-ment inexplorées mais peuvent représenterune grande possibilité de développementéconomique.

Le potentiel en hydrocarbure de tous lesbassins sédimentaires en RDC est énorme :Le Graben Albertine, la Cuvette Centrale, leGraben Tanganyka, les Bassins Upemba etMoero et le Bassin Côtier découverts récem-ment représentent de gros gisements de pé-trole estimés à plusieurs milliers des mil-liards de barils. Selon certaines étudesestiment qu’il pourrait y avoir environ 20milliards de barils de pétrole non découvertdans les bassins du pays, à la fois onshoreet offshore. Le gisement potentiellement ex-ploitable du Gaz méthane du lac a été es-timé à plus (à pression et température am-biante) à 57 milliards de mètres cubes. Lesservices du FMI et de l’IDA font observerque, pour que le secteur pétrolier et gaziercontribue pleinement à la croissance et à ladiversification économique du pays, il fau-dra mettre en œuvre un certain nombre deréformes institutionnelles et de politiqueéconomique. Ils recommandent de veiller àce que ces réformes aient pour objectifd’accroître le niveau des investissementspar une amélioration du climat dans lequelils s’effectuent, et de maximiser les recettespubliques tout en protégeant la biodiversitéet l’environnement. Ces réformes porte-

raient sur le régime fiscal applicable auxactivités pétrolières et incluraient l’applica-tion des réglementations de la nouvelle loisur les hydrocarbures, la mise en place ducadre réglementaire de l’allocation desdroits de prospection et de production depétrole et du gaz et la définition d’une poli-tique à teneur locale.Plantes médicinales : La stratégie de valo-risation des plantes médicinales, la RDC dé-tient 43 % de ressources mondiales deplantes médicinales. Le marché des nutra-ceutiques explose mondialement atteignant151 milliards USD en 2011 et créé des pers-

pectives de retombées économiques ma-jeures pour les populations des zones ru-rales. Néanmoins, les pays africainssubsahariens, bien que disposant de ri-chesses végétales importantes sont à toutesfins pratiques absents du paysage interna-tional. D’où l’importance de la RDC deprendre le leadership dans ce secteur.Secteur forestier : La RDC est le premierpays d’Afrique du point de vue de l’éten-due de ses forêts et le plus important dansla préservation de l’environnement mon-dial. Elle a 140 millions d’hectares de forêtset représente 60 % des forêts du Bassin duCongo qui constituent le deuxième poumonforestier de la planète après l’Amazonie soit10 % de l’ensemble des forêts tropicales dumonde et environ 45 % de celles d’Afrique.La RDC abrite aussi une des plus grandesforêts naturelles intactes de la planète (Laforêt équatoriale). Ces forêts sont inestima-bles: au-delà de la richesse de leur biodiver-sité et de leur rôle crucial pour atténuerle réchauffement climatique. La Républiquedémocratique du Congo (RDC) détient 8 %du carbone terrestre stocké dans la matièreforestière vivante, soit le quatrième stock

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Perspectives économiques

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national de carbone forestier du monde. LaRDC détient le plus grand ensemble detourbières du monde et est capable destocker 30 milliards de tonnes de carbonesoit l'équivalent de trois années d'émissionscarbonées au niveau mondial.

Les services des FMI et de l’IDA notentque, pour que le taux d’expansion de ce sec-teur augmente comme prévu, il faudra ac-célérer la mise en place d’un certain nombrede mesures, telles qu’elles sont énoncéesdans le Projet pour la protection de la forêtet de la nature financé par la Banque mon-diale: I) passage d’un système de traçabilitédu bois d’œuvre financé par la Banquemondiale à un système autofinancé dontl’application est assurée par les pays impor-tateurs de bois d’œuvre, ce qui rend possi-ble un contrôle plus efficace des coupes illé-gales et un meilleur recouvrement derecettes; et II) adoption des textes de loi ré-gissant les forêts communautaires, ce quipermet aux communautés locales de gérerles ressources forestières pour leur propre

bénéfice tout en veillant à éviter qu’il en ré-sulte une surexploitation de ces ressources àdes fins commerciales. En outre, les servicesdu FMI et de l’IDA font observer que la pos-sibilité d’accroître sensiblement les exporta-tions de bois d’œuvre à court terme est limi-tée par le niveau élevé des coûts detransport et de manutention.

Cependant, ils évoquent le potentiel decroissance des marchés intérieurs. Les tra-verses ferroviaires, par exemple, sont fabri-quées à l’aide de bois de feuillus, qui sontabondants dans les forêts de la RDC mais nefont pas l’objet d’une demande internatio-nale. En outre, les services des deux institu-tions s’accordent à penser qu’il est néces-saire de remplacer en partie le charbon et lebois de chauffage par d’autres sourcesd’énergie face aux craintes de déboisementet d’effets nuisibles sur la santé des femmes

et enfants du mauvais fonctionnement descuisinières. Cependant, une conversion ra-pide aux sources de substitution sera trèsdifficile à opérer et peut ne pas être souhai-table, car l’industrie du bois de chauffageest une importante source de revenu etd’emplois à la fois dans les zones rurales eturbaines. Pour limiter le déboisement et leseffets négatifs sur la santé dans le courtterme, les services des deux institutions re-commandent d’axer davantage la stratégiesur une production plus soutenable de char-bon et la fourniture de cuisinières fonction-nant mieux. L’ADEC recommande le déve-loppement de l’industrie de transformationdes bois sur place en RDC pour créer la ri-chesse tout en mettant l’accent sur la forma-tion et l’aide à l’exportation des entrepriseslocales. Tourisme : La République démocratique duCongo abrite plus d’espèces d’animaux quen’importe quel autre pays d’Afrique. Uneréorganisation complète du secteur touris-tique en ferait une source de richesse plus

importante que l’extraction de minerais. Lesatouts de la nature congolaise sont im-menses. La RDC se classe parmi les 10 paysde la méga biodiversité au monde avec 480espèces de mammifères, 565 de reptiles, 220espèces de batraciens et plus de 10.000 an-giospermes dont 3000 seraient endémiques,1000 espèces de poissons, et 1000 espècesd’oiseaux qu’on ne trouve qu’en RDC, troisdes quatre grands singes (le chimpanzé, legorille et le bonobo), l’okapi et le paon duCongo. On recense aussi plus de 11000 es-pèces de plantes supérieures. Le payscompte sept parcs nationaux – dont quatreinscr i t s au Patr imoine mondia l del’UNESCO – des réserves de biosphères, ungigantesque fleuve, des lacs et des rivières.Les experts environnementaux mention-nent trois mécanismes pour relancer ou pro-mouvoir le tourisme en RDC : a) mettre un

terme à l’insécurité, b) faire un état des lieuxprécis du potentiel touristique du pays, c)réhabiliter toutes les infrastructures touris-tiques (hôtels et restaurants, mais aussiroutes, avions et pistes d’atterrissage), etprivatiser certains sites. Les services du FMIet de l’IDA reconnaissent que la rénovationde l’infrastructure pour les visiteurs de sixparcs nationaux viendrait à propos, maissont d’avis que, s’il n’est pas entièrement ré-formé, l’Institut congolais pour la conserva-tion de la nature (ICCN) ne pourra jouer sonrôle dans la gestion des parcs ni attirer lespartenaires du secteur privé dont il a besoinpour développer le secteur de l’écotou-risme.

Le gorille des montagnes

L’ infrastructure hôtelière à Kinshasa

Okapi

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Perspectives économiques

Secteur manufacturier : Selon l’ADEC lareprise du secteur manufacturier dépend dela remise en état de l’infrastructure. Elle si-gnale toutefois que le gouvernementcompte trop sur les initiatives d’envergurepour résoudre cette question et accordemoins d’attention aux efforts de plus faibleampleur mais géographiquement étendusface à ces contraintes. Grâce aux réformesopérées dans les provinces de la RDC, onobserve une croissance sensible des activités

telles que la transformation des produitsagricoles avant leur vente, la purificationdes produits miniers avant leur exportationet la préparation des matériaux de construc-

tion. Nombre de ces activités ont lieu dansle secteur informel ou semi-formel, maiscréent néanmoins des possibilités d’emploiet de revenu pour un grand nombre de tra-vailleurs qualifiés et semi-qualifiés. Lesgrandes implantations industrielles et plusparticulièrement des unités délocaliséesd’élaboration des produits, de fabricationdes composantes et d’assemblage des com-posantes, qui auront pour effet de créer desemplois, d’élargir l’assiette imposable etd’accroître les exportations. L’identificationdes sites destinés à abriter des grappes in-dustrielles, des équipements de formationde la main-d’œuvre qualifiée et de forma-tion continue. Les implantations indus-trielles destinées à la production des maté-riaux de construction : unités régionales deproduction de béton préfabriqué. Projectiondu déploiement de l’industrie de chimie or-ganique et de matériaux.Services : Il existe des possibilités de crois-sance dans le secteur des services notam-ment la construction, la distribution et lecommerce mais pourrait apporter davan-tage de précisions sur l’environnement ha-bilitant. Les activités de services représente40% au PIB: le secteur bancaire compte plus

de 20 banques dont 5 à capitaux locaux; lesecteur des assurances s’est ouvert à laconcurrence en 2019; le secteur des télécom-munications compte 5 opérateurs; le secteurde la santé où de nombreuses cliniques pri-

vées sont présentes; le secteur hôtelier en-core peu pénétré par les grandes chaines, lesecteur aérien est encore peu structuré; lesecteur de la distribution marqué par la pré-sence de nombreux indépendants; le secteurde la distribution automobile est de plus enplus concurrentiels. Les secteurs des ser-vices a un avenir en RDC et se développentrapidement dans les régions où la paix a étérétablie et a besoin de main-d’œuvre quali-fiée.

Gouvernance et efficacité de l’État

L’ADEC reconnaît la nécessité d’assu-rer une plus grande efficacité et effi-cience de l’État pour établir un envi-

ronnement propice à la création d’emploisdans le secteur privé. Les services du FMIet de l’IDA jugent encourageant l’accentmis par le gouvernement sur le renforce-ment des institutions politiques et sécuri-taires par : I) l’accroissement des capacitésparlementaires; et II) la promotion de laparticipation politique de tous les citoyenspar un renforcement des capacités et del’indépendance des médias et de la sociétécivile.

Priorités du secteur public : ces cinq der-nières années, la RDC a fait des progrèssensibles dans le domaine de la gouver-nance économique. Une nouvelle loi-cadresur la gestion des finances publiques a étéapprouvée en juillet 2011, et le plan straté-gique de réforme des finances publiques,fondé sur les résultats de l’examen des dé-penses publiques de 2008, a été adopté enjuin 2010. En ce qui concerne la gestion desrecettes, le gouvernement a institué le nu-méro d’identification des contribuables etla mise en place d’une taxe sur la valeurajoutée (TVA) en janvier 2012. Cependant,

les services des deux institutions font ob-server qu’il reste important d’assurer unegestion transparente et efficace des res-sources publiques. Renforcement du capital humain Éducation La gratuité dans l’enseignement de base enRDC devient effective. Les services du FMIet de l’IDA saluent cette décision et de l’in-clusion de la description d’un cadre straté-gique complet pour le développement dusecteur de l’éducation, en conformité avecle PAG. Ils constatent en outre que la stra-tégie de développement de l’enseignementprimaire, secondaire et professionnel(EPSP) présentée dans le DSRP-2 sembleporté fruit.

Le virage technologique qui a produitla nouvelle économie se caractérise parl’accélération du cycle des innovations. Lacrise politique enregistrée par la RDC a af-fecté l’infrastructure de dispensation dusavoir et du savoir-faire, au moment où lasatisfaction des besoins de nouveauxmodes de production induit une véritablesociété apprenante. Pour matérialiserl’objectif d’accélération de la croissance, lepays doit initier des actions de «capacity

building» de son capital humain. Cela doitse traduire par une politique de formationscolaire et de formation continue accéléréetouchant les travailleurs peu qualifiés,semi-qualifiés et qualifiés, les technicienset machinistes, ainsi que les profession-nels, sans oublier les futurs gestionnairesd’entreprise dont elle a le plus grand be-soin. Il faut développer également la poli-tique de l’adéquation formation-emploi etélaborer un plan de financements pour lesprojets jeunesses sans oublier l’emploi desjeunes et insertion et réinsertion de cesderniers en milieu de travail.

La formation dans le programme dehautes études commerciales et dans le mé-canisme de montage financier est cruciale.La nécessité de mettre en place un pro-gramme de type MBA coopératif en ma-tière de développement international etdes exportations en toute priorité. Égale-ment l’urgent besoin de développer l’en-trepreneuriat national compétitif. La parti-cipation directe de ces universitaires dansles études et recherches nécessairesà la réalisation du plan de développementstratégique serait un atout très précieuxpour son succès tout en les préparant à

40 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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Perspectives économiques

Diplomat Investissement mars-avril 2020 41

diriger les entreprises en pleine connais-sance de cause. Ils pourront également de-venir d’excellents promoteurs des exporta-tions congolaises. Le gouvernement doits’articuler autour de mesures et actions vi-sant à I) accroître l’accès à l’éducation et larétention scolaire dans un souci de plusgrande équité; II) améliorer la qualité et lapertinence de l’enseignement; et III) ren-forcer la gouvernance du secteur public.

En particulier, l’ADEC félicite le gouverne-ment d’avoir lancer la politique de promo-tion d’un enseignement primaire gratuit,ce qui accroîtra progressivement l’égalitéd’accès à l’éducation. En ce qui concernel’enseignement supérieur, l’ADEC saluel’importance accordée par le gouverne-ment pour l’amélioration de la gouver-nance du secteur et de son efficience ex-terne mais note que les options décritesrestent trop générales et devraient porterégalement sur des points précis comme letaux d’abandon des études.

Néanmoins, l’ADEC loue le gouver-nement pour sa détermination à prendreles mesures nécessaires afin d’accroître lacoordination entre les ministères chargésde l’éducation et saluent son attachement,exprimé dans le PAG, à une augmentationdu budget de ce secteur, qui passerait de7 % du PIB en 2011 à 25 % du PIB en 2020. L’ADEC recommande au gouvernementde : I) poursuivre l’élaboration d’une stra-tégie solide et intégrée pour ce secteur afind’assurer une expansion harmonisée etdurable de ce dernier; II) mettre en œuvredes mesures visant à améliorer l’efficienceet à favoriser la responsabilisation dans lagestion du système; et III) centrer sonattention sur les résultats de l’éducation,tels que l’acquisition de connaissances etl’adéquation formation-emploi.

En ce qui concerne l’enseignement su-périeur, ils lui recommandent de s’attacheressentiellement à faire avancer le pro-gramme d’assurance de la qualité, éven-

tuellement au moyen de la certification pardes institutions étrangères, comme dans lecas de la participation de l’Université ca-tholique de Bukavu à un réseau d’univer-sités internationales. Les programmesd’enseignement supérieur devraient êtreprogressivement recentrés sur les résultatsqui répondent aux besoins de développe-ment économique du pays. Santé La décision du Chef de l’État Félix Tshise-kedi de mettre en place une couverture sa-nitaire universelle et fixée comme objectifgénéral possible pour la santé dans le pro-gramme de développement de la RDC estlouable. L’ADEC note avec satisfaction lafocalisation stratégique sur les soins desanté primaires dans le programme dugouvernement et la nouvelle attention ac-cordée aux questions démographiques.Cependant, ils constatent que, par suite dela baisse récente des dépenses de santé,qui ont été ramenées de 2 dollars EU parhabitant en 2008 à 1,17 dollars EU en 2010,l’objectif de vaccination de 80 % est le seulobjectif du DSRP-2 susceptible d’êtreatteint. L’ADEC recommande au gouver-nement de porter directement son atten-tion sur : I) la qualité de l’éducation dupersonnel de santé, qui s’est détériorée parsuite de la prolifération d’écoles de méde-cine et d’infirmiers non réglementées; II) lafaiblesse de la gestion de la chaîne d’ap-provisionnement en médicaments et l’ab-sence de contrôle de la qualité dans le sec-teur pharmaceutique; et III) la répartition

inefficace du personnel de santé et autresressources entre les régions géographiques(provinces et zones de santé). Ils recom-mandent par ailleurs au gouvernementd’améliorer sa stratégie sectorielle enconsultant des organismes de santé reli-

gieux bien organisés qui ont fourni desservices publics dans tout le pays, notam-ment dans les régions touchées par leconflit. Enfin, ils lui recommandent demettre davantage l’accent sur la décentra-lisation de la stratégie de lutte contre leVIH/SIDA -EBOLA et f inancementL’ADEC recommande au gouvernementd’augmenter le budget de la sante pourl’exercice 2020-2021.Protection sociale L’ADEC félicite le gouvernement d’avoirexprimé dans le DSRP-2 son attachement àla protection des citoyens les plus vulnéra-bles du pays. Ils conviennent que l’établis-sement de politiques de protection socialeet une meilleure coopération avec les orga-nisations non gouvernementales (ONG)aident à répondre aux besoins de cesgroupes. Ils jugent par ailleurs encoura-geante la détermination du gouvernementà réduire les vulnérabilités en assurant uneplus grande égalité des genres et l’accès àdes chances égales pour tous les citoyenscongolais. Cependant, ils font valoir queles initiatives de protection sociale propo-sées dans le PAG sont centrées sur des ré-gimes d’assurance sociale contributifs,programmes peu susceptibles de bénéfi-cier aux segments les plus vulnérables dela population puisque ceux-ci n’y ont pasaccès. ExportationDévelopper un programme national desexportations (PNE) ou Exportation Déve-loppement Congo (EDC) Horizon 2021-

2035. Le développement industriel etl'accroissement des exportations sont deuxmoteurs stratégiques de création derichesse nationale. La RDC possède des ri-chesses naturelles extraordinaires qu'ellese doit de développer dans les meilleurs

L'Hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa

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Perspectives économiques

42 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

intérêts des congolais. L'ADEC propose augouvernement de créer un nouveau pro-gramme national d'exportations afind'accroître la production industrielle et ob-tenir des devises étrangères.CommunicationsUn plan de communication visant les mar-chés locaux, régionaux, nationaux et inter-nationaux accompagnera chacun deséléments stratégiques du plan de dévelop-pement de L’ADEC.

Le plan de communication informerales citoyens sur la création d’emplois, lesprojets d’investissements dans leurs com-munautés respectives et l’évolution del’ensemble des indicateurs économiquesdu plan de développement stratégique. Ceplan de communication informera aussil’option mondiale ciblée sur les réalisa-tions du gouvernement congolais, sur leschantiers en cours et à venir. Ce plan decommunication ciblée permettra égale-ment d’attirer des capitaux nouveaux aupays.

Sur le plan international, il mettra l’ac-cent sur la stabilité politique et démocra-tique de la RDC sa forte croissance écono-mique, son ouverture sur le marchémondial, sa gouvernance axée sur la créa-tion de la richesse populaire, et son émer-gence comme nouvelle puissance écono-mique africaine. Indicateurs de rendementDes indicateurs sectoriels spécifiques de

succès seront adoptés préalablement pourfaciliter l’évaluation du succès dans l’at-teinte des objectifs du plan stratégique dedéveloppement de L’ADEC. CONCLUSIONS ET QUESTIONS ÀL’ÉTUDEL’abondance de ses ressources naturelleset une main-d’œuvre à faible coût en situa-tion de sous-emploi peuvent offrir à laRDC de grandes possibilités de croissance. Les secteurs clés au potentiel énorme entant que moteur de la croissance sont no-tamment : l’agro-industrie, la transforma-tion miniers et du bois provenant de fo-rêts, les matériaux de construction, lesindustries extractives, les mines, l’agricul-ture, les infrastructures, le transport etl’énergie.

Les contraintes et risques qui empê-chent les investisseurs de tirer avantage duniveau levé les prix des biens importés,des ressources naturelles et de la taille re-lativement grande du marché congolaisélèvent de quatre larges catégories : uneinfrastructure déficiente, une faible gou-vernance et une réglementation complexedes activités commerciales, des coûts de fi-nancement élevés et le manque de travail-leurs qualifiés.

Le gouvernement a réalisé des progrèset ses initiatives fructueuses devraient êtreétendues et mieux intégrées pour porterun bon coup au chômage et à la pauvreté.L’ADEC note avec satisfaction les efforts

poursuivis en vue d’améliorer le climatdes investissements et de limiter le rôle del’État, de centrer l’attention sur la fourni-ture de biens publics, notamment par unepoursuite plus ferme et plus crédible duprogramme inachevé visant à assurer unebonne gouvernance, la viabilité opération-nelle et la prestation de services des entre-prises publiques. En outre, l’ADEC sou-l i g n e q u ’ i l i m p o r t a n t d ’ a c c o r d e rexplicitement la priorité à l’inclusion desjeunes, des femmes de la diaspora dans lacréation d’emplois et le développementéconomique de la RDC.

La RDC doit poursuivre des efforts afinde conclure des accords sur la promotionet la protection des investissements étran-gers avec les pays émergeants et indus-triels et participée à des discussions avecplusieurs autres industriels ainsi qu’avecles organismes ou institutions spécialisésdans le domaine de garantie investisse-ment industriel. Ces accords pourraient ai-der considérablement la RDC et les paysémergeants à tirer profit de nouvelles oc-casions d’affaires et, par le fait même,contribuer à améliorer les relations d’af-faires avec les investisseurs. L’ADEC ac-compagnera le gouvernement pour amé-liorer la gestion et la productivité. n(*) Jean Tele Udimba, Directeur général de l’Agencede Développement économique du Congo )ADEC)et Président -Éditeur du magazine Diplomatinvestissement.

La croissance engendre la croissance

La RDC devrait enregistrer une croissance record àdeux chiffres en 2022.

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InvestissementIl s’adresse aux décideurs. Magazine

spécialisé dans l’information économique et diplomatique destinéeexclusivement aux grands dirigeantsmondiaux (politiques, diplomatiques,

financiers et investisseurs), aux grandsévénements internationaux et aux

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à l’échelle planétaire. Il donne la parole à ceux qui

prennent des décisions et fait lapromotion de la nouvelle diplomatie

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Énergie

________________Lambert OPULA, PhD.*

MISE EN CONTEXTE

Depuis 1997, l’aménagement du bar-rage d’Inga III hante les autoritéset les milieux économiques de la

RDC, un pays où le taux d’accès à l’électri-cité est parmi les plus bas d’Afrique, alorsque le pays dispose du plus grand poten-tiel d’hydroélectricité du continent. De-puis lors, ruptures de négociation, renver-sements d’alliance, changements deschéma technique, remises en question demontages financiers et de la forme de gou-vernance du projet, se sont alternés sanscesse, suscitant de doute sur la capacité depilotage d’un tel mégaprojet au sein dugouvernement. En outre, selon l’AgenceÉcofin, il faudrait craindre que la guerred’influence actuelle n’aliène au projet ses

chances d’exploiter son important marchérégional potentiel, ce qui conduirait à desrisques de liquidité et donner lieu à unnième éléphant blanc1 en RDC.

Il convient ainsi d’analyser les enjeuxque mis de l’avant à travers les argumen-taires des forces centrifuges en confronta-tion. Nous croyons ainsi faciliter l’identifi-cation de la variante du projet la plusconforme aux intérêts économiques dupays et de la région Afrique.

Par conséquent, ce texte comporte lesquatre parties ci-après :• Mise en contexte• Les trois variantes du projet• Analyse comparée des variantes- Le choix de la première variante du pro-jet d’Inga III: 11 050 MW- Le choix de la deuxième variante du pro-jet d’Inga III: 4 800 MW- Le choix de la troisième variante du pro-jet d’Inga III: 22 000 MW• Et la conclusion.Nous avons déjà décrit en détail2, les va-riantes présentées par des promoteurs suc-cessifs ainsi que leurs partenaires, aussibien étatiques (notamment la RSA, la Bel-gique, la France et la Corée du Sud); insti-tutionnels (le NEPAD3, le CCPP4, et leConseil mondial de l’énergie, le SAPP5, laBanque mondiale et la BAD); que corpora-tifs (SNC-Lavalin, Eskom, AECOM, EDFet Daewo-Posco de Corée.

Officiellement, c’est l'Agence pour leDéveloppement et la Promotion du ProjetGrand Inga, en sigle «ADPI-RDC») qui as-sure le pilotage du projet Inga III, depuissa création par ordonnance présidentielle,

44 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

PROJET INGA III Écartelé entre la pression de besoins et la crainted’une autre saga de contrats.Les travaux de construction du gigantesque barrage hydroélectrique d’Inga III ne pourront plus être lancés à courtterme comme escompté précédemment. D’une part, depuis le changement de garde à Kinshasa, de puissantsgroupes financiers extérieurs, autrefois rebutés de ce mégaprojet tiendraient à reprendre les positions perdues.D’autre part, les nouveaux acteurs internes ne s’engageraient pas dans la voie de mise en œuvre de la mouturedéjà apprêtée.

Au Congo et en Afrique émergente, le nouveau coup d’arrêt porté sur ce projet aura pour effet d’accentuer leretard dans l’implantation de nombreux projets d’industrialisation, de développement minier et d’accroissementdu taux d’accès des populations à l’électricité. Des groupes d’intérêt se livreraient à des empoignades, les uns, lesautres contre, pour le contrôle de nouvelles alternatives du projet, rappelant ainsi la saga des contrats de construc-tion d’Inga I et II révélé dans les années 1980 par le journaliste belge François Misser.

Lambert OPULA, Coordinateur des projets àl’Agence de développement économique du Congo

(ADEC); Professeur d’entrepreneuriat.

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Énergie

le 13 octobre 2015. C’est aussi à ce titrequ’au terme d’un processus de sélection,deux soumissionnaires à son double appeld’offre, à la fois technique et financière ga-gnèrent le marché. Il s’agit du regroupe-ment «Chine-Inga III» piloté par ChinaThree Gorges Corporation (gestionnairedu gigantesque barrage des Trois-Gorgesen Chine) et Pro-Inga conduit par CobraInstalaciones y Servicios, filiale du groupede BTP espagnol ACS. Un accord de déve-loppement exclusif du projet Inga III fut si-gné entre les trois parties6, le 16 octobre2018. La partie congolaise, en sa qualité demaître d’ouvrage, demanda aux deux en-tités constitutives de la maitrise d’œuvrede fusionner leurs propositions techniquesen vue de cofinancer7 et construire unecentrale hydroélectrique ayant une capa-cité de production8 de 11 050 MW, au coûtde 14 milliards de dollars.

En outre, subsidiairement à la décisionde fusion des schémas techniques, lesdéveloppeurs s’engageaient à réaliserdes études qui devraient adapter lescontraintes de la variante de 11 050 MW àcelles de la variante originale de 4800 MW.Une provision de 60 millions US$ a été

constituée pour la réalisation d’un complé-ment d’étude de faisabilité environnemen-tale, parce que la version précédente, cellede 2018 prévoyait la construction d’uneusine de basse chute à la place de celle dehaute chute retenue dans l’étude héritéedes deux firmes commanditaires de laBAD : AECOM et EDF. Quant à l’échéancede livraison, elle était fixée à six ans, soiten 2025. Par la suite, tirant profit de la lunede miel entre les autorités congolaises is-sues des élections de décembre 2019 et cer-taines chancelleries occidentales, des puis-

sants intérêts éconduits auparavant, li-vrent un combat d’arrière-garde, pour seréintroduire dans ce mégaprojet. Ainsi, laBAD a-t-elle invité les autorités plutôt àréactiver la version de 4 800 MW dont elleavait financé l’étude de faisabilité. Le coûtde cette ancienne version a été réévalué à11 milliards de dollars.

Au même moment, le partenariat RDC-China-Inga III-Pro-Inga enregistrait unedéconvenue en octobre 2019. Les deuxfirmes du consortium, Trois Gorges et ACSne sont pas parvenues à s’accorder sur «lepourcentage des parts du capital9.»

Parallèlement à ces développements,d’autres évolutions sont intervenues dansle dossier du projet. Une firme chinoise, laState Power Investment Corporation(SPIC), a discuté récemment avec les auto-rités congolaises sur des initiatives dontles besoins en énergies s’élèveraient à10 000 MW. La demande globale d’électri-cité pourrait donc être portée à 22 000 MW.

Par ailleurs, l’homme d’affaires congo-lais, Yves Kabongo, patron de The IconGroup, entreprend la construction d’unecentrale de 900 MW10 d’hydroélectricitésur le fleuve, en aval de Kinshasa. Il comp-

terait fournir entre 650 et 850 MW aux mi-niers dans les Katanga au moyen de sespropres lignes à haute tension qui suivrontparallèlement le tracé de celles d’Inga-Kol-wezi. La différence d’une moyenne de 250MW pourrait servir à alimenter Kinshasa,conformément aux dispositions légales surla responsabilité sociale.

La production de ce projet complémen-taire permettra de réduire à 2 000 MW ledéficit enregistré par le miniers, au profitde la demande régionale bien plus impor-tante. Le 12 février, un protocole d’accord

de plus d’un milliard de dollars a lié laRDC et la firme américaine General Elec-tric (GE) qui ambitionnerait d’occuper laplace laissée par les Espagnoles de l’ACSdans le consortium avec Trois Gorges. LaGE se serait engagé à construire, en troisans, des infrastructures électriques d’unecapacité de 1 000 MW, dans ce gigantesquecomplexe hydroélectrique.

Selon le ministre en charge de l’éner-gie électrique, pour la partie congolaise,«la présence américaine dans le projet IngaIII est la bienvenue et ne présente aucunobstacle pour les autres partenaires quivoudraient bien accompagner ce projet11»Ainsi, «l’accord de développement resteouvert : Américains, Chinois, Indiens etÉgyptiens pouvant être tous les bienve-nus12». Par ailleurs, nos ambitions régio-nales pour la commercialisation de l’élec-tricité en Afrique subissent une rudeconcurrence des Russes qui fait la promo-tion de la technologie nucléaire, notam-ment en Afrique du Sud.

Toutefois, selon les informations pro-venant des sources proches de la directionde la GE aux États-Unis, cette compagnien’a pas entrepris d’entrer dans le capitald’Inga III. Son projet concerne plutôt lestravaux, étalés sur trois ans, de réhabilita-tion des centrales d’Inga I et II et d’autresinvestissements pourraient être affectés àla construction des infrastructures sani-taires. La confusion, entretenue ou non, esttrès grande, ce qui donne l’impressiond’un manque de maitrise dans la conduitede ce projet.Dans l’entretemps :• Selon les sources chinoises, le 27 février2020, la firme Trois Gorges a saisi officiel-lement la partie congolaise de sa détermi-nation à financer et construire la centraled’Inga III, conformément à l’accordconclu13 avec la RDC;• L’Angola a introduit officiellement unedemande d’électricité pour 5 000 MW;• L’Afrique du Sud a confirmé tout aussiofficiellement sa demande de 5 000 MW,malgré l’offre concurrente des Russes quivoudraient y construire une centrale nu-cléaire;• Le Nigéria avait déjà introduit une re-quête pour l’importation14de 3 000 MW;• Les négociations devraient se poursuivreavec l’Égypte qui compte s’ériger en répar-titeur de l’électricité d’Inga dans le Ma-ghreb;• Enfin, le Kenya et d’autres pays del’Afrique de l’Est expriment leur intentionde négocier l’achat d'électricité.

Diplomat Investissement mars-avril 2020 45

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Énergie

46 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

LES TROIS VARIANTES DU PROJET

L’effet combiné de la contre-offensivedes firmes extérieures, et des empoi-

gnades entre les groupes d’influence quigravitent autour des centres de décision,à l’intérieur, a pour conséquence le retourà la nécessité de choisir une varianteparmi les trois ci-après :1- La première, issue de l’accord de déve-loppement exclusif du projet Inga III si-gné en octobre 2018 entre les dévelop-peurs et l’ADPI qui vise à produire 11 050MW au coût de réalisation de 14 milliardsde dollars américains;2- La deuxième, par la BAD, qui table surune production de 4 800 MW au coût es-timé de 11 milliards de dollars et, enfin,3- La troisième, avec le concours de laState Power Investment Corporation

(SPIC), qui est la plus ambitieuse, prévoitune capacité de 22 000 MW au coût deplus de 25 milliards de dollars.

Par leurs déclarations, les négocia-teurs congolais soutiennent ouvertementla 2e variante, celle d’une capacité de pro-duction de 4 800 MW mise de l’avant parla BAD, en lieu et place de celle de 11 050MW sur laquelle porte l’accord de déve-loppement du partenariat exclusif déjà si-gné avec Chine-Inga III.

Le 07 février, le ministre des Res-sources Hydrauliques et Électricité avaitsollicité auprès du Conseil des ministresun mandat15 devant lui permettre de pi-loter directement ce mégaprojet, avec enpriorité la constitution d’une celluleconjointe d’expertise RDC-BAD, la prépa-

ration d’un accord formel de développe-ment du projet, d’une matrice détailléedes activités et d’un chronogramme demise en œuvre des différentes actions16.Malheureusement, le Conseil de ministresn’a ni délibéré, ni mandaté ou renvoyé laquestion à une ultérieure réunion.

Les autorités de Kinshasa soutien-draient-elles mieux les intérêts socio-éco-nomiques du Congo et de l’Afrique,sinon, prendrait- on le risque d’hypothé-quer les chances de succès de cette impor-tante infrastructure économique, enfin,répèterait- on ainsi les graves erreurs desannées 1970, comme ce fus le cas avec laconception de la stratégie d’approvision-nement de l’ex-usine sidérurgique17 deMaluku?

La relance du processus de développe-ment du projet Inga 3 a connu un net

ralentissement dû notamment à l’attented’une option claire de la RDC quant à lapuissance à adopter (4 800, 11050 ou 22000MW), voici les analyses sur ces variantes :Le choix de la première variante du pro-jet d’Inga III : 11 050 MWLa variante qui vise à produire 11 050 MWau moyen d’un schéma technique et finan-cier de 14 milliards de dollars possèdel’avantage de ne pas alourdir la dette exté-rieure de la RDC, par ce qu’elle devraitêtre financée en BOT et permettra de satis-faire, en moyen terme, la totalité des be-soins en énergie du pays en plus d’une trèsbonne partie de la demande régionale.Cette variante réunit donc des atouts quilui confèrent la meilleure position concur-rentielle par rapport aux deux autres.

La réalisation de ce schéma aurait pour ef-fet d’accroitre la capacité de production de4 800 MW à 11 050 MW dont 6 000 serontprévus pour les besoins internes. 3 000 mé-gawatts prévus pour la population congo-laise et 3 000 MW pour les industries mi-nières et de l'aluminium du pays ce quipermettrait d’exporter 5050 MW vers unmarché régional, dont la demande déjà of-ficiellement exprimée s’évalue à environ13 000 MW sur un marché potentiel totalde 17 500MW.

Calculé sur une période de rembour-sement de 25 ans en partenariat de gestion,le poids d’un investissement de 14 mil-liards de dollars sur le mégawatt annueld’électricité serait de 48 695,65$US.• Avec un coût, certes plus élevé de 3 mil-liards de dollars, le schéma de China-IngaIII et Pro-Inga (14 G$US) produirait 6 700

MW pour d’électricité que ne le ferait l’in-vestissement du schéma BM & BAD, soit11 milliards de dollars pour 4 800MW. In-versement, le schéma du duo RDC-BADproduirait 6 250 MW de moins un coûtd’investissement de trois milliards moinscher que celui du consortium China-IngaIII. • Par ailleurs, le schéma Chine-Inga IIIrepose sur un financement innovant no-tamment le mode en BOT18qui donne lieuà la cogestion alors que le schéma RDC-BAD prône un montage financier par en-dettement, ce qui alourdirait la dette exté-rieure du pays.

De même, les réserves relatives à l’éva-poration et au dépôt des limons fertiles19,à l’instar de celle observée dans le lac Nas-ser, sur le Nil, lors de la construction dubarrage d’Assouan en Égypte, ne déborde-raient pas une zone de 18 km², à Inga encomparaison avec 5000 km² au lac Nasser.Aussi, le consortium China-Inga III et Pro-Inga a prévu une enveloppe de 60 millionsde dollars en prévision d’une analysed’impacts potentiels de la constructiond’une usine de de haute chute au lieu decelle de basse chute20. Enfin, de l’avis desexperts, rien ne préfigurerait une évolu-tion dangereuse, similaire à la tragédie dela région d’Assouan.

Cependant, selon nos sources en Chine,Trois Gorges affiche toujours sa détermina-tion à remplir la totalité des engagementspris dans l’accord du 17 octobre 2018,même sans Pro-Inga (espagnols). Cettevariante de 11 050 MW présente des avan-

ANALYSE COMPARÉE DES VARIANTES

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Énergie

tages en termes de revenus annuels estiméen 1,5 milliards de dollars, sans endette-ment extérieur. Et en termes de créationd’emplois, environ 10 000 emplois directset 20 000 indirects, soit un total de 30 0000emplois. Aussi, la durée de constructionannoncée est de 6 ans au lieu de 10 anspour la livraison de la variante de 4 800MW, d’autant plus que la version 11 050MW dispose déjà des études et du finan-cement.Le choix de la deuxième variante du pro-jet d’Inga III : 4 800 MW«Lors d’un atelier organisé les 13 et 14 jan-vier derniers, à Abidjan, avec la Banqueafricaine de développement (BAD) etd’autres bailleurs de fonds, Kinshasa aadopté une nouvelle feuille de route pourle projet Inga III et a relancé le processusde recrutement d’un nouveau dévelop-peur21.

Les participants se sont prononcés enfaveur du retour à un ancien schéma ap-prouvé en 2013 par la BAD, dont lesétudes de faisabilité sont terminées, et pré-voyant un barrage et une centrale hydro-électrique de 4 800 MW, sans tenir comptedes couts d’interconnexions vers l’Afriquedu sud.» «...L’heure est à la recherche denouveaux partenaires, qui doit faire l’objetd’un nouvel appel d’offres ouvert, orga-nisé avec des conseillers juridiques, tech-niques et financiers, agréés et financés parla Banque africaine de développement(BAD).» L’adoption de la variante du pro-jet qui prévoit la construction d’une usinede 4 800 MW entrainerait de nombreusescontraintes, notamment : la nécessité decerner l’impact des contraintes ci-après :• Un coût de réalisation très élevé (11 mil-liards de dollars US) au regard de la capa-cité de production à mettre sur pieds, soit4 800 MW. Cela implique, d’une part,l’adaptation du schéma technique initiale-ment prévu pour une faible capacité deproduction à celle de 11050 MW que pro-pose China-Inga III;• Le coût du mégawatt d’électricité de 11milliards de dollars d’investissement, soit91 666,67$/MW est ironiquement plusélevé que celui de l’investissement de 14milliards, soit 48 695,65$US.• Une capacité de production qui suffiraitjuste à répondre à la demande interne etinversement, une déception amère desclients extérieurs potentiels qui y verraientun coup de freins aux perspectives d’inté-gration régionale datant de l’époque duNEPAD, ce qui induirait inévitablement laperte d’une partie importante de la de-

mande du marché régional potentiel, à lasuite de la concurrence agressive des tech-nologies nucléaire et solaire;• L’impact d’un crédit de 11 milliards surla dette étrangère et son incidence sur labalance financière de la RDC, un paysdont la croissance économique s’est ralen-tie depuis 2018. • Une action possible en justice des Chi-nois de Trois Gorges qui auront été relé-gués à la case départ, alors qu’ils détien-nent un accord de partenariat exclusifsigné avec l’ADPI, qui agissait au nom dela RDC ;• L’impact des critiques des milieux finan-ciers de première importance, notammentla Banque mondiale qui a dénigré la poli-tique d’endettement excessif des États afri-cains menée par la BAD. Cette dernière,en effet, encouragerait la corruption parmises clients. L’Agence Bloomberg, de soncôté, a estimé, comme les Chinois, que la

variante réduite à 4.800 MW du projet IngaIII ne serait pas viable économiquement22 .• Le manque de précision sur les méca-nismes de mobilisation du capital requisde 11 milliards s’ajoutant à l’exigence deréaliser une étude de faisabilité environne-mentale et au long processus de sélectiondes développeurs, il est évident que le dé-lai de livraison de l’ouvrage serait plusgrand dans le cas précis de cette variante.• Le manque de précisions importantes,notamment : la durée de réalisation desétudes de faisabilité pour passer de 4 8000

qu’ils comptent produire ensuite l’atteintede l’objectif de 11500 MW; le temps requispour la mobilisation des capitaux et enfinla durée que prendra la sélection des déve-loppeurs.• Des observateurs extérieurs comme lejournaliste François Misser, auteur de lasaga de la construction des barragesd’Inga, se demandent dans un article déjàcité du 21 janvier :

« …comment le président Félix Tshise-kedi expliquera-t- i l à l ’Angola et àl’Afrique du Sud qu’il doit décliner leursmanifestations d’intérêt pour acquérirl’électricité d’Inga III ? Si l’on ignore en-core quelle sera la réaction des Chinois.»

En analysant les six objectifs poursui-vis par l’atelier de Kinshasa ( mars 2020)qui intervient après les deux autres qui sesont tenus successivement à Abidjan enCôte d’Ivoire ( en janvier 2020) et en tenantcompte du délai supplémentaire de la

BAD attendu à la fin septembre 2020!concernant le chronogramme des grandesétapes du développement du projet pourla variante de 4 800 MW, bien que la BADse soit engagée à clarifier sa position auplus tard cette année sur l’accord dedéveloppement exclusif et le mandat duconseiller stratégique qui accompagnera laRDC dans le développement du projet, lesexperts doutent que ce projet ne démarrepas avant 2026 si on tient compte de ceschéma de la variante 4 800 MW et de l’at-teinte de 11 050 MW promit par la BAD.

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Énergie

Le choix de la troisième variante du pro-jet d’Inga III : 22 000 MWCette option pose des problèmes énormesdès le départ. Combien de temps faudra-t-il pour réaliser des études techniques et fi-nancières requises pour un projet d’unetelle envergure, ensuite pour passer à tra-vers tous le processus de gestation d’unmégaprojet, alors que les besoins sont déjàcritiques au pays comme sur le marché ré-gional ? Enfin, quelles seront les termes etconditions de financement? Quoi qu’il ensoit, l’échéance initiale de livraison pourradépasser 15 à 20 ans.

Nous avons vu que la constructionéventuelle d’un ensemble d’ouvrages pourla production de 22 000 MW aurait commeavantage de répondre, une fois terminée, àla totalité des besoins identifiés, aussi bienen RDC que dans l’ensemble des pays dela région.Néanmoins, cette option n’épargnerait pasle pays des contraintes ci-après :• La reprise de toutes les études de préfai-sabilité et de faisabilité menées en prévi-sion d’un ouvrage de 4 800MW;• Un coût de réalisation très élevé (plus de25 milliards de dollars US) au regard de lacapacité de production à mettre sur pieds,soit 4 800MW par RDC-BAD et 11 050MWpar le consortium China Inga III;• La pression d’investissement d’un capi-tal de 25 milliards de dollars sur chaquemégawatt annuel tomberait à 45 454,55$,donc inférieure à la pression générée parles usines de deux premières variantes,soit 91 666,67$/MW par la centrale de 11milliards et 48 695,65$US par celle de 14milliards.• Si la capacité de production à générer aumoyen de cette variante est suffisante poursatisfaire la totalité de la demande natio-nale et régionale, elle comporte un risquesérieux de liquidité et de déclenchementdes déséquilibres macroéconomiques,consécutivement au choc brutal de cettelourde dette sur les finances publiques dela RDC.

• Une action possible en justice des chinoisdes Trois Gorges qui auront été relégués àla case départ, alors qu’ils avaient signé unaccord de partenariat exclusif avec l’ADPIqui agissait au nom de la RDC ; • Enfin, les échéances requises pour la réa-lisation des études de faisabilité technique,financière et environnementale pourraientprolonger de 15 à 20 ans la livraison de lacentrale électrique attendue, ce qui ne se-rait pas en adéquation avec le niveau demisère d’une population dont le territoirehéberge le plus grand potentiel d’hydro-électricité du monde, mais dont le tauxd’accès à l’électricité. ConclusionUn regard comparé des trois variantes enprésence relatives à la construction d’IngaIII permet de constater que la centrale de11 050MW au coût de 14 milliards de dol-lars présente les meilleurs avantages effi-cacité-coût, une échéance de livraison pluscourte et une disponibilité de financementet sans endettement. Si la variante de22 000MW présente un indice de vraisem-blable économie d’échelle, elle comporte-rait de sérieux risque de gestion (échéance10 à 20 ans), tandis que la variante de4 800 MW, au coût de 11 milliards de dol-lars constitue la variante la moins écono-mique pour la RDC et la moins intégratricepour l’Afrique. De même, un climatd’anarchie prévaut autour du projet, parl’existence de trois centres de planification(le Ministère de l'Énergie et RessourcesHydrauliques, le Cabinet de la présidencede la République et l’ADPI), ce qui entre-tient la confusion au risque de saper la cré-dibilité des autorités congolaises auprès deleurs partenaires.

À la suite du retrait de la firme espa-gnole ACS du projet Inga III, de la mani-festation d’intérêt du groupe Trois Gorgesà financer et construire seul le projet, desambitions de la State Power InvestmentCorporation et de l’arrivée récente du Ge-neral Electric qui s’est invité dans le dos-sier d’Inga III ouvrent-elles la porte à une

formule plus diversifiée? Sinon, les autori-tés congolaises actuelles vont-t-elles se mé-nager des entrées auprès des chancelleriesoccidentales ou privilégier la variante de11050 MW du projet Inga III qui est plusconforme à l’intérêt national et à l’intégra-tion régionale. Enfin, les Congolais qui at-tendent l’énergie d’Inga sur laquelle onttravaillé tous les gouvernements qui sesont succédé depuis celui de la colonie23,réclament de plus à plus ouvertement, unesolution efficace, durable, pour un accèsaccru à l’électricité.

L’idée d’un projet de 22 000 MW sug-gérée par la State Power Investment Cor-poration, est certainement dans le sens del’histoire, néanmoins, étant donné que ceprojet prendra du temps (entre 15 à 20 ans)cela pourrait faire l’objet d’un projet sé-paré, soit la 4e des 8 étapes prévues au sited’Inga, ce qui permettrait l’intégrationéconomique de la RDC et de l’Afriquedans le cadre de la Zone de libre-échangecontinentale africaine (Zlec).

Enfin, la dernière réaction du prési-dent Félix Tshisekedi au cours de laréunion du Conseil des ministres du 7 fé-vrier 2020 traduirait certainement sa pro-fonde déception devant l’imbroglio quicondamne le projet à la stagnation d’unprojet hautement stratégique pour la re-lance du développement de la RDC, unprojet intégrateur, classé prioritaire aussibien par la Communauté de développe-ment économique de l’Afrique australe,par l’Union africaine que pour la Commis-sion des Nations-Unies pour le développe-ment de l’Afrique.

D’où l’importance que le Chef del’État congolais clarifie la gouvernance deprojet, en établissant une structure depilotage efficace ayant une vue globale deses implications, passées, présentes et fu-tures. n

(*) Lambert OPULA, PhD.Coordinateur des projets à l’Agence de développe-ment économique du Congo (ADEC);Professeur d’entrepreneuriat.

Notes :1. Gwladys Johnson Akinocho, Agence Écofin, RDC : Tshisekedi envisageune conférence régionale autour du barrage d’Inga,https://www.agenceecofin.com/hydroelectricite/1603-74846-rdc-tshisekedi-envisage-une-conference-regionale-autour-du-barrage-d-inga2. Lambert Copula, Grand Inga : la guerre des alternatives pour construireInga III, Diplômât Investissement, vendredi, 01 novembre 2019;https://www.diplomatinvestissement.com/fr/news/4281/grandinga--la-guerre-des-alternatives-pour-construire-inga-iiiAussi, Lambert Opula, Inga III : les Occidentaux débranchent touteinitiative chinoise, 10 octobre 2019, Business and finances.com, URL :http://business-et-finances.com/inga-iii-les-occidentaux-debranchent-toute-initiative-chinoise/ 3. Le NEPAD : le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD).4. La CDAA : la Communauté de Développement de l'Afrique Australe.5. Le SAPP : le Southern African Power Pool.6. RFI, La RDC a signé un accord pour la construction du méga-barrage deGrand Inga, 17 octobre 2018, http://www.rfi.fr/fr/afrique/20181017-rdc-accord-construction-mega-barrage-grand-inga 7. RDC Finances, RDC : l'Espagnol ACS se retire du mégaprojet debarrage Inga IIIhttp://rdcfinances.com/energie/archives-petrole/1724-rdc-l-espagnol-acs-se-retire-du-m%C3%A9ga-projet-de-barrrage-inga-iii.html

8. BAD c’est le sigle de la Banque africaine de développement.9. Un rapport du Groupe des experts du Congo (GEC, rattaché àl’université de New York) et de l’ONG belge Ressources matter, se référantà une lettre de la China Three Gorges International Corporation auxautorités congolaises en date du 20 septembre.10.Au niveau du Pool Malebo, aux rapides de Kinsuka, référ. : JoanTilouine, En RDC, l’homme d’affaires qui mise sur le fleuve Congo : YvesKabongo veut lancer le plus grand projet hydroélectrique privé du pays :une usine d’une capacité de 900 MW pour fournir l’industrie minière, LeMonde, le 18 juin 2019.11. Stanis Bujakera Tshiamala, Avec General Electric - les capitauxaméricains font leur grand retour en RDC, 17février 2020.12. Op. Cit.13. Référence : Sources gouvernementales chinoises.14. Lambert Opula, Grand Inga : Pourquoi les milieux économiques etfinanciers devraient-ils investir dans le projet de barrage hydroélectriqued’Inga en RD Congo ? , Diplomat Investissement, mai-Juin 2016, pp. 40-41.15. Ceci imprimerait un changement majeur en déchargeant ce mandat àl’ADPI, une agence spécialisée dépendant de la présidence, en faveur d’uneinstance sujette à des changements fréquent, un cabinet ministériel.16. Compte-rendu du Conseil des ministres de la RDC, du 07 février 2020.17. L’usine de la SOCIDER érigée dans la commune banlieusarde deMaluku à Kinshasa, fut équipée des laminoirs à froid pour traiter les

mitrailles importées de l’Europe, au lieu des laminoirs à chaud pour traiterles minerais de fer que le pays aurait pu exploiter des gisements de Banaliadans les Ueles et de Luebo au Kasai Occidental. À cause des difficultésd’approvisionnement, jusqu’à sa fermeture la sidérurgie de Maluku neparvint pas à atteindre 10% de sa capacité de production d’acier.18.Build, Operate and Transfert.19. Notamment le Comité de facilitation du projet Inga (CFI), proche del’ONG américaine, la CORAP.20. Op. cit.21. Home / News and Events / African Development Bank Rebuts WorldBank President’s comments on Africa’s debt profile, 13-Feb-2020.22. François Misser, Inga : Fatshi remet les compteurs à zéro, les Espagnolsabandonnent, République démocratique du Congo, 21 janvier 2020.23. Le 13 novembre 1957, annonce du roi Baudouin sur la mise en valeurdu site d’Inga : la construction de vastes barrages et de centraleshydroélectriques, Barrage d'Inga, 199 ans d’une longue et riche histoire,Home» ÉCO / TECH», lundi, August 19, 2019, KongoTime, Source :http://www.afrique.kongotimes.info/eco_tech/10225-rdc-barrage-inga-longue-riche-histoire-grand-espoir-pour-congo-afrique-site.html. Le premierprésident du Congo entra en contact avec le gouvernement colonial, laBanque mondiale (B.I.R.D. d’alors) d’un contrat de vente d’énergieélectrique aux aluminiers américains, dont la Kaiser Aluminium, le dossiers’enlisa jusqu’au congédiement de Joseph Kasavubu par l’armée congolaise.Home» ÉCO / TECH», Monday, August 19, 2019, ongoTime, op.cit

48 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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BDAAu cœur du développement de la RDC

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Développement durable

MISSION

Promouvoir l e Déve loppementEconomique Durable par la valorisa-tion de la biodiversité locale et la fil-

ière des plantes à valeur ajoutée selon lesstandards internationaux de contrôle dequalité, et ainsi générer un triple rende-ment : économique, social et environ-nemental. Les programmes de BDA por-tent sur :- Développement de la filière industrielle

et commerciale des « botanicals » (Plantesà Valeur Ajoutée) - Développement de PME agricoles,opérant dans l’économie formelle, créatri-ces de revenus et d’emplois, respectant lesnormes GACP de l’OMS (culture et ré-c o l t e s d e s p l a n t e s m é d i c i n a l e s -https://apps.who.int/medecinesdocs/es/d/Js4928e/ )- Industrialisation lié à la transformation

locale respectant les exigences interna-tionales de contrôle de qualité- Mise en place des centres locaux de con-

ditionnement de Plantes à Valeurs Ajoutée- Mobilisation d’équipes multidisci-

plinaires d’experts et scientifiques congo-lais et internationaux. - Mise en place d’un véritable écosystèmed’affaire au bénéfice des entrepreuneurscongolais. RÉALISATIONS DE BDA EN RDCBDA travaille sous financements d’a-gences multilatérales et réussis avec succèsles audits de suivi évaluation et audit fin-ancier. Voici quelques projets réalisés enRDC:

- Projet dʼEntreprenariat des Jeunes danslʼAgriculture et lʼAgro-business (PEJAB),financement de la Banque Africaine deDéveloppement. BDA a été choisi en octo-bre 2019 comme l’un des 4 incubateurs enagri-business en RDC. 2020-2023 (encours) - Programme Valorisation des plantesmédicinales africaines pour la promotionde l'entreprenariat et la protection de l'en-vironnement (VPMAPEPE), Sous finance-

m e n t d e l a B a n q u e A f r i c a i n e d eDéveloppement, (2012-2018) - Mise en œuvre effective de l’accès auxRessources Génétiques et le Partage desavantages (APA) conformément au proto-cole de Nagoya et à la valorisation desplantes à valeur ajoutée (médicinales, cos-métiques et nutraceutiques) en RDC (Rôled’expert international, responsable de lacomposante VALORISATION- Finance-ment FEM/ONU Environnement, coordi-nation MEDD et AASD) 2019-2022- encours - Depuis 2009, BDA a établi et opère dansle KONGO CENTRAL, un campus de for-mation et de production destiné aux « Éco-preneurs congolais», capables de produireles PVA, en RDC, de manière à satisfaireaux exigences de contrôle de qualité desacheteurs locaux et internationaux. (parte-naires multiples : Fonds Propres/ BanqueAfricaine de Développement/ FondationPrince Albert de Monaco/ FondationLundin/ Fondation VODACOM/Fonda-tion SOCO, etc.)- Établissement des antennes BDA :

Kalemie (Tanganyika) Bukavu (SudKIVU), Kole (SANKURU), Masimanimba(KWILU). - Établissement du Jardin Botanique Ex-périmental de Luki, destiné à l’analyse etla promotion des plantes à valeur ajoutée,financement Fondation Prince Albert deMonaco. (2014-2016)- Valorisation de la filière des plantes à

valeur ajoutée: une approche innovante deformation et de création d'emplois en

Fondation Biotechnologiepour le DéveloppementDurable en Afrique (BDA)Au cœur du développement de la RDCBDA est une Organisation internationale de droit canadien (http://www.fondationbda.org). BDA-RDC estreconnue légalement par le gouvernement de la République Démocratique du Congo, selon l’enregistrementd’ASBL No1108/MIN/PL&SMRM/SG /DCRE/2013, précédé d’un avis favorable du Ministère de l’Agricul-ture, son ministère de tutelle, et de l’autorisation d’exercer du Ministère de la Justice, et travaille en RDC se-lon un accord cadre de collaboration avec le Ministère de l’agriculture, avec l’INERA, avec le Ministère duPlan et Suivi de la Modernité, et avec le Ministère de l’Environnement.

Carole Robert, présidente de la FondationBiotechnologie pour le développement durable en

Afrique (BDA)

50 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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Développement durable

RDC, financement OIF (Organisation In-ternationale de la Francophonie) (2017-2018) - Étude prospective sur les impactséconomiques, environnementaux et soci-aux du développement de la filière desPlantes à valeur ajoutée dans les provincesd u B a s C o n g o e t d u K a t a n g a e nRépublique Démocratique du Congo(PNUD 2014-2015) - Pour information, BDA est en dé-ploiement au Sénégal, en Cote d’ivoire, àMadagascar et au Maroc.

BDA a établi au fil des 15 dernières an-nées, des accords de collaboration avec denombreuses universités en RDC, au Cana-da et ailleurs dans le monde : notammentUNIKIN, UNILU, UGOMA, UCatholiquede BUKAVU, INERA, Université de Mon-tréal, Université de Sherbrooke, UniversitéLaval, Université d’Ottawa, Université deRabat (Maroc), Université du Mississipi,Université de Bordeaux et a mis en placeun réseau d’experts multidisciplinaires.

BDA s’est mérité plusieurs prix na-tionaux et internationaux pour son actioninnovante en RDC. RIPOSTE AU CORONAVIRUS Le COVID-19 a plongé la RDC dans unesituation de crise. La fragilité des infra-structures sanitaires ouvrent la porte à untaux de mortalité supérieur à 10% et unetragédie au sein du personnel soignant. Le

bris des chaînes d’approvisionnementrisque de plonger la population dans unecrise alimentaire tout aussi grave que levirus lui-même. Les plantes sont une réponse concrète à lacrise sanitaire (médicaments et produits desanté), mais aussi économique (créationd’empois et de revenus) et alimentaire(production de denrées alimentaire de pre-mière nécessité). Les plantes sont le soclede tout un secteur d’activité économique.

Le processus va de la R&D vers laproduction vers la transformation/industrialisation et enfin vers la commer-cialisation/distribution.

Face à la menace du COVID-19, la com-munauté scientifique internationale se mo-bilise pour orchestrer une réponse baséesur la science. Alors que des études clin-iques se multiplient sur l’isoquercitine etsur la colchicine, la RDC, qui regorged’une biodiversité locale exceptionnelle,

Les écopreneurs formés à la gestion durable des filières des plantes à valeurajoutée du campus BDA à LUKI ( Province du Kongo central, RDC)

Diplomat Investissement mars-avril 2020 51

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Développement durable

peut apporter une solution concrête, tantau niveau des plantes et légumes feuillessupernutritifs pour lutter contre la malnu-trition que des plantes médicinales,notamment de la famille des Fabiacées etdes Colchicineaes , a fort contenu enflavonoides et autres ingrédients actifs àfort potentiel anti-viral, immunostimulant,et antiinflammatoire.BDA a déjà pris l’initiative de mettre en

place un comité scientifique multidisci-plinaire regroupant des experts congolaiset inernationaux dans les disciplines suiv-antes : - Pharmacologie et pharmacognosie - Médecine - Botanique et ethnobotanique - Biologie et agronomie - Économie biomédicale - Formulation - Génie des procédés et transformation En marge des études cliniques déjà encours, des procédures de confinement, et

de construction d’infrastructures adaptéesaux urgences médicales qui ne man-queront pas de survenir, chez BDA, nous

croyons qu’il est nécessaire de développerdes solutions à base de plantes, créer desentreprises locales productrices, et prépar-er une réponse nationale à cette pandémie.En première étape : • Formalisation d’un comité multidisci-plinaire national et international, impli-quant la diaspora congolaise et des expertsprovenant d’universités et instituts derecherche internationaux • réalisation d’une revue de littérature etsélection des meilleurs « prospects », enfonction de leur efficacité démontrée, cyclevégétal, biodisponibilité, et répartitiongéographique sur le territoire de la RDC • Standardisation de formulations gal-léniques • études cliniques à double insu

• analyse et validation Nous proposons de regrouper les ap-proches selon les catégories suivantes : 1. Aliments permettant de combler lescarences pour assurer une meilleure santégénérale et permettre de mieux faire face àla maladie, (kikalakasa, , Fumbwa,moringa) comme source de protéine, de vi-tamine et de minéraux, fruits et légumesen général comme source de vitamines, deminéraux, de polyphénol et d’antioxy-dants. 2. Aliments courants ayant fait l’objet denombreuses études qui démontrent leureffet sur la santé et la résistance aux infec-tions (gingembre, ail, curcuma, thé vert…)Ces aliments peuvent être consommés di-rectement en prévention sans extractionou sous forme de thé ou de tisane. 3.Plantes ou extrait ayant démontré un effetantipaludéen (artémisine, quinine, querci-tine, colchicine…) Les premières étudescliniques portent sur l’effet de médica-ments antipaludéen. 4. Extrait de plante ayant un effet antiviral.

5. Extrait de plante ayant un effet im-munomodulateur n

52 mars-avril 2020 Diplomat Investissement

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UNE INDUSTRIE 100% CONGOLAISE

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Développement durable

Le projet réunit les trois axes princi-paux du Programme PrésidentielAccéléré de lutte contre la pauvreté

et les inégalités (PPA LCPI) soit :• L’amélioration de l’accès de la popula-tion aux services sociaux de base : car il in-clue une composante énergie renouvelablepar la construction d’une minicentraleélectrique, l’accès à l’eau et les dessertesagricoles• L e d é v e l o p p e m e n t d e s f i l i è r e séconomiques locales rentables et durables: la filière agricole des plantes à valeurajoutée représente un marché mondial enpleine expansion atteignant déjà de 93 mil-liards USD. Ce marché est régie par des rè-gles strictes de contrôle de la qualité et né-cessite des infrastructures industrielles detransformation respectant les standards in-ternationaux. Le projet permettra la pro-duction locale d’ingrédients pour les for-mulations de super aliments, de MTA(Médicament traditionnel amélioré), d’al-imédicaments, d’extraits biopharmaceu-tiques tout en développant des marché d’-exportation dans les secteurs cosmétiques,nutraceutiques et biopharmaceutiques.• Le renforcement des compétences man-agériales des bénéficiaires: car le pro-gramme est basé sur la création de cen-taine de PME congolaises certifiées,opérant dans l’économie formelle sousforme de SARL formées, certifiées, et réu-nies dans un cluster économique. U N P R O J E T D E 1 0 0 M $ U S D :P L U S I E U R S PA RT E N A I R E S R E -G R O U P É S A U T O U R D E 3 C O M -POSANTES :10M $ USD : Fondation BDA (ASBL) Formation, certification et démarrage desPME des écopreneurs pour la productionGACP (normes de l’OMS) d’ingrédientsbotaniques et, via l’écosystème d’affairede BDA, accès au marché et accès au

financement de démarrage pour les PME. Construction d’un centre de condition-

nement industriel et d’un laboratoire decontrôle de la qualité40M $ USD : PharmAfrican (SA) Première usine cGMP ISO 22716 ISO 14001FSSC en Afrique sub-saharienne pour lafabrication d’extraits botaniques, formula-tions galéniques et produits de spécialités.

Création de valeur par la transformationlocale des ingrédients en produits semi-finis et finis.50M $ USD : PPP (Partenariat PublicPrivé) Spécifiquement formé pour la composanteEau/Énergie afin de fournir l’électricitéstable pour le complexe industriel dehaute technologie, le reste du courant de-

Cluster industriel agro-industrielbiopharmaceutiqueDiversification de l’économie par une approche intégrée d’industrialisation de l’agri-culture et de développement économique durable.

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Développement durable

venant accessible à la population locale,réseau de distribution d'énergie, méthani-sation des déchets botaniques, distributiond'eau et irrigation, réhabilitation dedessertes agricoles et routes pour l’évacu-ation des produitsLes trois composantes sont interdépen-dantes entre elles et ensemble les re-tombées sont multiples:- Démarrage des 150 écoentreprises,opérant en SARL, et création de plus de4000 emplois décents directs- Via l’écosystème BDA, et au bénéfice desécopreneurs, accès au marché local et in-ternational, et accès au financement de dé-marrage par la finance inclusive - Construction d’un centre de condition-nement BDA de plantes à valeur ajoutée - Construction d’un laboratoire derecherche et de contrôle de qualité - Construction de l’usine PharmAfrican,usine cGMP, ISO 22716, ISO 14001 deproduction d’extraits et de produits na-turels suivant les standards internationaux - Methanisation des déchets botaniquespour en faire de l’énergie et des intrantsagricole bio fertilisants- Introduction de technologies d’énergierenouvelable pour assurer au minimumde 5MW (le complexe industriel nécessi-tant 2,5MW, le reste destiné aux ménagesdes écopreneurs et de la région)- Programme d’emphytéose de 10,000 hapour faciliter l’accès à la terre au bénéficedes écopreneurs

- Valorisation de la biodiversité locale dansle cadre du Protocole de NAGOYA, dont laRDC est signataire- Recherche et développement, implicationdes instituts de recherche de la RDC, et

transfert de technologie. - Valorisation du savoir ancestral.PORTEURS DU PROJETLa Fondation BDA est présente en RDCdepuis 2007, et légalement reconnue parle Gouvernement de la RépubliqueDémocratique du Congo, selon ASBL

No1108 / MIN / PL & SMRM / SG /DCRE / Ministère de la Justice, BDA asigné un accord avec le Ministère de l'A-griculture, Environnement, planification etsuivi de la modernité et INERA. Le pro-gramme DBA a été présenté comme unprojet modèle et officiellement reconnupar les Nations Unies à la COP 10, Nagoya

en 2010, RIO + 20 et présenté à la COP-22dans le segment principal comme un mod-èle innovant pour la résilience aux change-ments climatique en Afrique centrale.Compagnie biopharmaceutique privée,

PharmAfrican travaille en partenariatavec des acteurs de l'innovation gouverne-mentale, académique, industrielle et so-ciale, afin de développer des ingrédientsnovateurs, produits de santé et médica-ments botaniques à base de plantesafricaines. Faisant partie d'une plateforme

hybride de développement durable, Phar-mAfrican envisage la construction en RD-Congo d’une usine de manufacturingselon les normes internationales et entenddevenir le premier fabricant et distributeurafricain de classe mondiale d'ingrédientset produits de santé novateurs à base deplantes médicinales pour les industriespharmaceutique, cosmétique et alimen-taire.Pourquoi un projet intégréL’approche « cluster » permet d’accélérerla réal isat ion tout en générant deséconomies de coûts grâce à des études defaisabilité agrégées. Chaque composanteest interconnectée et interdépendante desautres, c’est pourquoi on parle ici d’unprojet intégré:- Le centre de conditionnement industrielBDA et l 'usine de fabrication Phar-mAfrican nécessitent l’accès à l'énergie ;- Le projet Énergie, quant à lui, a besoin depreneurs industriels tels que Phar-mAfrican et le centre de conditionnementde BDA pour assurer la viabilité commer-ciale ;- L'ensemble du projet, y compris la créa-tion de centaines de PME opérant dans l’é-conomie formelle et création de milliersd’emplois, reposent sur l’accès à la terrepar un programme d’emphytéose au béné-fice des Écopreneurs ;- PharmAfrican compte sur l'accès en qual-

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Développement durable

ité et en volume d'ingrédients botaniquesrépondant aux exigences internationale decontrôle de qualité ;- Les Écopreneurs tirent avantage desdébouchés commerciaux provenant dePharmAfrican pour assurer la viabilité deleur entreprise ;

En raison de leur interdépendance,chaque composante ne peut être prise sé-parément, même si elle est promue parune entité distincte, ayant chacun sonplan d'affaire, et bénéficiant d’outils fin-anciers distincts. Le succès de la grappe industriel lebotanique est lié à une approche globale etintégrée.

Le cluster industriel de produitsbotaniques adresse de manière spécifique12 des 17 Objectifs de développementsdurables, et fait entrer la RDC dans lemarché mondial de la transformation etl’industrialisation. Le projet est réplicabledans d’autres provinces tout en permet-tant à la jeunesse de prendre en main leur

destinée et celle de leur communauté parla création de PME et la valorisation indus-trielle de la biodiversité congolaise.CONTEXTE ET ENJEUXLe marché mondial annuel des PVA(Plantes à valeur ajoutées) destinées auxsecteurs pharmaceutiques (médicinales),thérapeutiques, nutraceutiques (oligo-élé-ments, alimédicaments, aromatiques), cos-méceutiques (Parfum) et industriels est es-timé a plus de 93 milliards de dollars US.

Le commerce des plantes médicinales,des médicaments botaniques et desmatières premières augmente à un rythmeannuel pouvant atteindre 15%. Le marchémondial des aliments fonctionnels devraitêtre évalué à 305,4 milliards de dollarsaméricains d'ici 2021; et le marché mondi-al des nutraceutiques à 278,96 milliards dedollars américains d'ici 2022.Même si l’Afrique en général, et la RDC enparticulier, regorge d’une grande abon-dance et d’une diversité extraordinaire desPVA d’intérêts, le continent a des capacitésminimales du côté technique et très limitéau niveau des infrastructures habilitantes.Elle ne peut tout simplement pas saisir cesopportunités, du fait que le secteur d’af-

faire des PVA est un secteur de niche trèsréglementé et soumis aux plus hautes exi-gences de contrôle de qualité des produitssemi-finis et à des standards très élevés denormes et de protocole. Ceci constitue defacto une barrière systémique d’accès aumarché pour les compagnies africainesœuvrant dans le domaine des PVA et deleur incapacité à commercer et rivaliseravec les grands joueurs internationauxdans un marché libre, ouvert et libéralisé.

En conséquence, les communautésafricaines sont continuellement prises aupiège dans les chaînes d'approvision-nement botaniques verticales tradition-nelles (SC) dominées par de grandesmultinationales et intermédiaires, tels queles transformateurs et les vendeurs d'in-grédients. Ces modèles SC traditionnelsnégligent l'amélioration des moyens desubsistance des communautés pauvres,avec des conséquences environnementalesnégatives par le biais de pratiques agri-coles non durables (coupe de forêt,chauffage au bois pour l'énergie, etc.).Alignement avec les priorités nationalesLes approches BDA et PharmAfrican sontbasées sur l'accès et le partage des avan-tages (APA) du Protocole de Nagoya et ontété reconnues à la COP-10 à Nagoya ainsique présentées à Rio+20, au Sommet de la

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Développement durable

Francophonie en RDC et à COP-22 à Mar-rakech.

Le projet est aligné sur les principauxobjectifs de développement durable duGoDRC, notamment la réalisation de lasécurité alimentaire et la promotion d'uneagriculture durable, l'élimination de lapauvreté et des inégalités, la promotiond'une croissance inclusive et la réductiondes inégalités. Il est ancré dans la stratégienationale d'adaptation au changement cli-matique et le plan d'action, et la contribu-tion prévue déterminée au niveau nation-al dans laquelle le GoDRC s'est engagé àminimiser les impacts du changement cli-matique sur la sécurité alimentaire. Le pro-jet contribue également aux engagementsdu GoDRC, notamment dans les forumsinternationaux tels que le Plan de crois-sance verte et l'engagement des pays surles capacités des puits forestiers pour laCOP21.

Ce projet est également aligné sur lamise en œuvre du plan national d'in-vestissement agricole, qui dans son pre-mier objectif vise à promouvoir lessecteurs agricole et agroalimentaire,développer des pôles d'entreprises agri-coles, créer des zones de développementagricole, soutenir l'installation de profes-sionnels de l'agriculture et définir desnormes et un contrôle qualité, étiquetageet certification des produits agricoles.Cette initiative s'inscrit également dans lastratégie nationale de développement del'agroalimentaire qui promeut une actionaccélérée pour lutter contre la pauvreté etles inégalités.Le projet est également l'un piliers de lastratégie nationale pour les petites etmoyennes entreprises, à savoir l'environ-nement institutionnel, l'accès au finance-ment, l'éducation à l'entrepreneuriat et

l'accès aux marchés. Enfin, il fait partie duprogramme national d'accès pour tous à

l'énergie durable et de promotion des én-ergies nouvelles et renouvelables.

Ce projet positionne la RDC en prévi-sion de son intégration économique dansla SADC. En effet, les produits agricoles etbiopharmaceutiques standardisés de laRDC pourront être commercialisés danstoute la sous-région et sur le continent. n

MARCHÉ BOTANIQUE ET OPPORTUNITÉSLe marché mondial des produits botaniques utilisés dans la nutraceutique, la cosmé-tique, la biopharmaceutique et la médecine traditionnelle est estimé à 93 milliards USD,mais l'Afrique subsaharienne ne représente que 0,1% de la part de ce marché. Néan-moins, l'Afrique subsaharienne et la RDC en particulier ont le potentiel de conquérirune grande part du marché car elles remplissent toutes les conditions pédologiques,climatiques et de biodiversité nécessaires pour produire des plantes botaniques diver-sifiées et en grande quantité.

D'un autre côté, les pipelines pharma synthétiques conventionnels s'assèchent et l'èredu blockbuster «synthétique / chimique» est en déclin avec un certain nombre deblockbusters majeurs sur le point de perdre la protection que confèrent les droits depropriété intellectuelle. En conséquence, plusieurs des plus grands fabricants de l'in-dustrie ont fait un effort majeur pour réduire les coûts. Les fermetures de sites, les re-structurations et les regroupements sont devenus des termes trop familiers dans l'in-dustrie ces dernières années.

Alors que les industries pharmaceutiques conventionnelles (molécule synthétique)évoluent, le marché botanique connaît une expansion rapide et de nombreux nouveauxsegments apparaissent, notamment les nutraceutiques, les aliments fonctionnels, lescosméceutiques et les biopharmacies. Les marchés mondiaux des médicaments d'ori-gine végétale et végétale devraient atteindre 35,4 milliards de dollars d'ici 2021.

Le marché des médicaments d'origine végétale et végétale devrait croître à un TCACde 6,2% au cours de la période 2019-2023. Le marché des nutricosmétiques devrait dé-passer 13,43 milliards de dollars US d'ici 2025, la croissance du secteur des soins per-sonnels créant un environnement de croissance propice. Le facteur le plus importantlimitant la production locale est le manque de pratiques de contrôle de la qualité exi-gées au niveau international pour l'exportation. Ces exigences incluent cGLP (GoodLaboratory Practice) et cGCP (Good Clinical Practice) pour la recherche ainsi quecGACP (WHO Guidelines on Good Agricultural and Collection Practices (GACP)for Medicinal Plants) for production and collection of Medicinal Plant.

Les chaînes de valeur botaniques offrent des opportunités de développement éco-nomique, social et environnemental. Le commerce des plantes médicinales, des médi-caments botaniques et des matières premières croît à un rythme annuel pouvant attein-dre 15% (OMS, 2013). Le marché mondial des aliments fonctionnels devrait atteindre305,4 milliards de dollars US d'ici 2021; et le marché mondial des nutraceutiques à278,96 milliards de dollars US d'ici 2022.

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Réflexion

_________________________________Richard Martin*

Bien des pays ont un animal « national » arbo-rant leurs armoiries. Pour plusieurs, c’estl’aigle, symbole de hauteur et de domination.Pour le Canada, c’est le lion et la licorne. Si le

lion semble assez évident, il faut se demander ce quepeut bien symboliser une licorne. C’est le castor,plutôt que le lion (que l’on trouve seulement dans leszoos au Canada) et la licorne (animal mythique) quisymbolise le mieux le Canada : travaillant, modifiantla nature pour son bien-être, couvrant l’immensité duterritoire, lié à son passé colonial, tant français que bri-tannique.

Dans le cas de la RDC, l’animal national est leléopard. C’est la rapidité, l’agilité, la persévérancequ’il faut souligner dans le symbole pour caractériserla marche du pays vers l’édification d’un État de droit.La RDC vient de célébrer la première transition paci-fique de son histoire.

L’accouchement d’un gouvernement national decoalition nécessita aussi un long processus. Mais en-core là, tout s’est fait de façon civilisée, dans le dia-logue, la négociation et l’apaisement. Les médiasfurent mis à contribution, la liberté de parole a dom-iné et la formation d’un gouvernement national en arésulté. Depuis plus d’un an, la RDC et ses dirigeantsétonnent la planète entière et même les Congolais par

une transition jusqu’ici réussie. Le président Tshiseke-di gouverne tout en laissant les différents pouvoirslégislatifs, exécutifs, judiciaires et militaires faire leurtravail. Il parcoure la planète pour encourager l’in-vestissement et pour annoncer « Congo Is Back». Ilprend son rôle de Premier Vice-Président de l’Unionafricaine au sérieux pour avancer la cause de l’Afriqueet de la RDC. Il assumera en juin 2021 la Présidencemême de l’Union africaine.

La RDC est énormément riche : de son sous-sol, deses terres, de ses forêts, de son patrimoine biologique,de ses immenses cours d’eau, en somme, de tout.Beaucoup d’observateurs, de gouvernants, d’écono-mistes et autres conseillers et soi-disant expertsprédisent un avenir radieux pour la RDC et les Con-golais si seulement ils réussissent à exploiter conven-ablement les ressources de cet immense pays. Le hic,c’est que la richesse humaine, sociale et culturelle nedépend nullement des ressources naturelles ni del’immensité d’un pays. Tout repose plutôt sur la qual-ité du régime et de la culture politique et de l’éthiquede ses dirigeants et de sa population.

Est-ce que la transition pacifique en cours setraduira par une transformation en profondeur dupays, de ses dirigeants et de son peuple? Ou est-ce quela transition pacifique sera gaspillée et ne sera perçued’ici quelques années que comme un faux départayant mené à de faux espoirs?(*) Richard Martin, Président de CANLEAD

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Le «réveil du léopard» congolais

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Pour toute information sur les opportunitésd’affaires en RDCongo, contacter notre ambassade

au:18 chemin Range Road

Ottawa, ON K1N 8J3CANADA

Tél: (613) 230-6582Fax: 613 230-1945

www.ambardcongocanada.caCourriel: [email protected]

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