Cadre de Programmation Pays 2013-2017. République démocratique du
CongoOrganisation des Nations Unies pour l’Alimentation et
l’Agriculture République Démocratique du Congo 936, Boulevard du 30
juin B.P. 16096 Gombe, Kinshasa 1 E-mail:
[email protected] Site:
http://www.fao.org
Table des matières
1.1. Contexte Socio-économique national
...............................................................................................
2
1.2. Sécurité alimentaire et développement rural : Situation et
Perspectives ................................... 2
1.3. Revue et évaluation des politiques et programmes
.......................................................................
4
1.4. Capacités nationales en matière de planification, priorisation
et programmation ................... 5
1.5. Défis et opportunités
..........................................................................................................................
5
2. AVANTAGES COMPARATIFS ET DOMAINES PRIORITAIRES DE LA FAO EN RDC
........ 6
2.1. Analyse de la coopération internationale dans le secteur
agricole, rural et
environnemental
.................................................................................................................................
6
2.2.2 Le Portefeuille de la FAO en RDC
....................................................................................................
7
2.2.3 Capacités opérationnelles de la FAO en RDC
................................................................................
8
2.3. Avantages comparatifs
......................................................................................................................
8
2.5. Liens avec la matrice des priorités nationales, Sous
Régionales,
Régionale et le cadre stratégique Globale de la FAO
..................................................................
10
3. PROGRAMMATION POUR LA PERIODE 2013-2017
................................................................
11
3.1. Domaine Prioritaire 1: Amélioration de la gouvernance des
secteurs de l'agriculture, du
développement rural, des ressources naturelles renouvelables et de
la gestion des crises ... 12
3.2. Domaine Prioritaire 2 : Développement des filières végétales,
animales et halieutiques par
l’approche des chaînes de valeur et de l’agrobusiness
................................................................
13
3.3. Domaine prioritaire 3: Protection de l’environnement et lutte
contre les
changements climatiques
.................................................................................................................
14
ANNEXE I : MATRICE DES PRIORITES
...................................................................................................
20
ANNEXE II : MATRICE DES RESULTATS DU CPP (PARTIE A)
......................................................... 21
ANNEXE III : MATRICE DES RESULTATS DU CPP (PARTIE B)
......................................................... 28
i
ADAM Agricultural Development Assistance Mapping ASBL Association
Sans But Lucratif AWF African Wildlife Foundation BIT Bureau
International du Travail BAD Banque Africaine de Développement
BeCeCo Bureau Central de Coordination CAF Country Assistance
Framework CARG Conseil Agricole et Rural de Gestion CBFF Fonds pour
les forêts du Bassin au Congo CEEAC Commission Économique des États
de l’Afrique Centrale CEFDHAC Commission des Forêts Denses Humides
de l’Afrique Centrale CEP Champ École Paysan CERF Central Emergency
Response Fund CICOS Commission Internationale du bassin
Congo-Oubangui-Sangha CONASEM Conseil National Semencier COPROSEM
Conseil Provincial Semencier CNONG Coordination Nationale des Orga-
nisations Non Gouvernementales CNPMT Cadre National des Priorités à
Moyen Terme COMESA Marché commun des États de l’Afrique Orientale
et Australe COMIFAC Commission ministérielle des forêts de
l’Afrique Centrale CONAPAC Confédération nationale des Producteurs
Agricoles du Congo CONDIFA Condition féminine et famille COREP
Commission régionale des pêches du Golfe de Guinée COSOP Country
Strategies and Opportunities Paper CPP Cadre de Programmation du
Pays CRAA Centre de recherches agro-alimentaires de Lubumbashi
CREN-K Centre Régional d’Études Nucléaires de Kinshasa CRM Centre
de Recherche du Maïs CRH-B Centre de Recherche en Hydrobiologie de
Bukavu DEP Direction d’Etudes et Planification DSCRP Document de
Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté DVDA
Direction des Voies de Desserte Agricole EEI Evaluation Externe
Indépendante ERAIFT Ecole Régionale post universitaire
d’Aménagement et de gestion Intégrée des Forêts Tropicales FAO
Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et
l’agriculture
FBS Fonds Belge de Survie FCPF Fonds de Partenariat pour le Carbone
Forestier FEC Fédération des Entreprises du Congo FED Fonds
Européen de Développement FIB Fédération des Industriels du bois
FIDA Fonds International de Développement Agricole FMI Fonds
Monétaire International FMPP FAO Multi-Partners Programme G8 Groupe
des 8 pays les plus riches GEF Global Environment Funds GTZ
Coopération technique allemande GT-15 Groupe Thématique 15 :
Agricul- ture et Développement rural IFPRI International food
policy research institute ICCN Institut Congolais pour la
Conservation de la Nature IJZBC Institut des Jardins Zoologiques et
Botaniques INERA Institut National d’Études et de Recherches
Agronomiques IPC Classification Intégrée des Phases de la Sécurité
Alimentaire IPPTE Initiative en faveur des Pays Pauvres Très
Endettés KFW Coopération financière allemande MAPE Ministère de
l’Agriculture, Pêche et Élevage MDG Millenium Development Goal MDR
Ministère du Développement Rural MECNT Ministère de
l’Environnement, de la Conservation de la Nature et Tourisme MICS
Multiples Indicators Cluster Survey MINAGRI Ministère d’Agriculture
et du Développement Rural MONUC Mission des Nations Unies au Congo
NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique OCDE
Organisation de Coopération et de Développement Économiques OCHA
Office of Coordination for Humanitarian Affairs OIE Organisation
Mondiale de la Santé Animale OIBT Organisation Internationale des
Bois Tropicaux OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé ONDE Office National de
Développement d’Elevage
SIGLES ET ACRONYMES
ii
ONG Organisation Non Gouvernementale ONUDI Organisation des Nations
Unies pour le Développement Industriel OPEP Organisation des pays
producteurs de pétrole PAI Plan d’Action Immédiate PAM Programme
Alimentaire Mondial PANA Plan National d’Adaptation aux changements
climatiques PAP Programme d’Actions Prioritaires PARCEBCO Projet
d’appui à la conservation des écosystèmes du bassin du Congo PARRSA
Projet d’Appui à la Réhabilitation et à la Relance du Secteur
Agricole PARSAR Projet d’Appui à la Réhabilitation du Secteur
Agricole PBF Programme Biodiversité et Forêts PCP Plan de
Consolidation de la Paix PCT Programme de Coopération Technique de
la FAO PDDAA Programme Détaillé pour le Développement de
l’Agriculture Africaine PFN Programme Forestier National PGAI
Plateforme pour la Gestion de l’Aide et des Investissements PIB
Produit Intérieur Brut PIC Programme Indicatif de Coopération PIRAM
Projet Intégré de Réhabilitation de l’Agriculture du Maniema PME
Petite et Moyenne Entreprise PMEA Petites et Moyennes Entreprises
Agricoles PNIA Plan National d’Investissement PNR Programme
National Riz PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PPTE Pays Pauvres Très Endettés PRAPE Projet de Réhabilitation de
l’Agriculture dans la Province de l’Equateur PRAPO Projet de
Réhabilitation de l’Agriculture dans la Province Orientale PRESAR
Projet de réhabilitation du secteur agricole PRODAP Projet d’appui
à l’aménagement intégré du lac Tanganyika PRONADEF Programme
national de développement de l’élevage familial PTF Partenaires
Techniques et Financiers RDC République Démocratique du Congo REDD+
Réduction des Emissions dues au Déboisement et à la Déforestation
SADC South African Development Community
SENADEP Service national d’appui au développement de la pêche
SENAFIC Service national des fertilisants et intrants connexes
SENAMA Service national de la mécanisation agricole SENAQUA Service
national de l’aquaculture SENASEM Service national des semences
SENATEC Service National des Technologies Appropriées SNHR Service
National d’Hydraulique Agricole SENIVEL Service national des
intrants vétérinaires et d’élevage SNSA Service National des
Statistiques Agricoles SNU Système des Nations Unies SNV Service
National de la Vulgarisation SPIAF Service Permanent d’Inventaire
Forestier SPFM Special Program of Food Security STAREC
Stabilization and recovery in Eastern Congo TU Technical Unit UC
Unité de Compte UE Union Européenne UICN Union Internationale pour
la Conservation de la Nature UN REDD United Nations Réduction des
Emissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts
UNDAF United Nations Development Assistance Framework/ Plan cadre
des Nations Unies pour l’assistance au développement UNESCO
Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la
culture UNHCR Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance UN-SSSS Security and
Stabilization support strategy UPPE-SRP Unité de Pilotage des
Politiques Economiques- Stratégie de Réduction de la Pauvreté USAID
United States Agency for International Development USD Dollar des
États-Unis UTF Unilateral Trust Funds VAAC Comité National
d’Analyse de la Vulnérabilité VIH/SIDA Virus de l’immunodéficience
humaine/Syndrome d’immunodéficience acquise WWF World Wide Fund For
Nature
iii
Démocratique du Congo
L e Programme quinquennal 2012- 2016 du Gou- vernement de la RDC a
l’ ambition de porter le taux de croissance économique annuel à
deux
chiffres, le consolider de façon durable en vue de his- ser la le
pays au rang des pays à revenu intermédiaire dans un délai
raisonnable, et de préparer les condi- tions pour l’émergence du
pays vers 2030. Dans le souci de consolider cette croissance, il
est prévu la re- lance et le développement des secteurs économiques
clés dont l’agriculture pris au sens large et la gestion des
ressources naturelles. Le Présent « Cadre de Pro- grammation Pays -
CPP 2013-2017 » contient les orien- tations stratégiques des appuis
que la FAO apportera à la RDC pour atteindre ses objectifs de
développe- ment.
Il a été élaboré suivant une approche participative qui a mobilisé
les différents acteurs et partenaires au déve- loppement, ainsi que
plusieurs experts et fonctionnai- res œuvrant au sein de
différentes divisions du siège de la FAO, du bureau régional pour
l’Afrique (RAF) et du bureau sous-régional pour l’Afrique centrale.
Ce document constitue un engagement entre le Gouver- nement de la
RDC et la FAO pour la période 2013- 2017, de concentrer les efforts
et les moyens de l’orga- nisation dans la réalisation des 10
produits qui concourent à 4 effets pour un impact stratégique sur 3
domaines prioritaires qui sont :
l’amélioration de la gouvernance des secteurs de l'agriculture, du
développement rural, des res- sources naturelles et
environnementales : l’appui de la FAO se focalisera sur le
renforcement, par un appui technique et institutionnel, des
capacités des structures centrales et provinciales dans les domai-
nes de l’analyse diagnostic, de la planification axée sur les
résultats, de la programmation, budgétisa- tion et
suivi-évaluation, de la coordination de l’ai- de y compris dans le
domaine d’urgence agricoles. Il appuiera en outre la revitalisation
des appareils statistiques agricoles et environnementales du pays
ainsi que le renforcement du système national d’a- lerte rapide et
de suivi agricole, de sécurité alimen- taire et de nutrition.
le développement des filières végétales, animales et halieutiques
par l’approche des chaînes de va- leur et de l’agro-business :
l’appui de la FAO sera orienté vers la promotion d’un développement
progressif des filières agricoles commerciales té- moignant d’une
grande compétitivité, en facilitant l’accès aux semences améliorées
et aux géniteurs performants. L’application de l’approche filière
facilitera également l’accès aux intrants, à la terre, aux
techniques améliorées et aux services finan- ciers. La FAO
soutiendra aussi l’émergence des techniques de transformation
conférant une valeur
ajoutée aux produits. Un accent particulier sera mis sur le
renforcement des liens entre les diffé- rents maillons des
filières. La réponse à la vulnéra- bilité aiguë causée par les
conflits civils et armés ainsi que les catastrophes naturelles,
consistera d’une part à disponibiliser, sur base des plans de
contingence, des kits agricoles d’urgence, des stocks stratégiques
et des réponses à des épizooties et d’autre part à développer des
stratégies pour accroitre la résilience des populations face aux
chocs.
la protection de l’environnement et la lutte contre les changements
climatiques : l’appui de la FAO se focalisera sur
l’opérationnalisation des mé- canismes de gestion participative et
de conserva- tion de la biodiversité, qui favorisent la valorisa-
tion durable et économique des ressources fonciè- res, hydriques,
forestières, et halieutiques. Il sera, en outre, axé accès sur la
stratégie de développe- ment de villes vertes ainsi que
l’opérationnalisa- tion du système Monitoring, Reporting et
Vérifica- tion (MRV) pour alimenter la stratégie nationale REDD+ et
la restauration du système national des prévisions
agro-météorologiques.
Le CPP s’aligne sur les cadres programmatiques natio- naux du
développement économique et social du Pays, notamment, le DSCRP-2
et le Programme Natio- nal d’Investissement Agricole (PNIA). Il
intègre égale- ment les options stratégiques sectorielles du UNDAF
2013-2017 et les cadres stratégiques de la FAO au ni- veau sous
régional, régional et global.
La mise en œuvre d’un tel programme requiert un engagement
financier important, estimé à 250 millions de dollars, à la
dimension et à la complexité du pays. Le financement disponible est
de 45 millions, repré- sentant la contribution de la FAO (TCP) et
autres pro- jets en cours financés par les bailleurs divers. Pour
combler le gap de financement, le Gouvernement et la FAO bâtiront
une stratégie de mobilisation des res- sources fondée sur (i) un
engagement plus affirmé des pouvoirs publics pour le financement
ciblé des priori- tés définies; (ii) une présence équilibrée au
sein des instances de décision des ressources multi-donatrices
gérées par le SNU (PCP, STAREC, etc.) et (iii) la conso- lidation
des liens de partenariat tissés avec les coopé- rations bilatérales
et multilatérales.
Compte tenu du fait que le CPP est, en grande partie, une
contribution de la FAO au UNDAF 2013- 2017, son mécanisme de
suivi-évaluation prendra en compte les dispositions prises dans ce
cadre, notamment, la mutualisation des moyens et la conduite de
revues annuelles des programmes et du UNDAF.
S.E.M. Raymond THIBANDA N’TUNGAMULONGO
Ministre des Affaires étrangères, Coopération Internationale et
Francophonie
iv
Cadre de Programmation Pays 2013-2017 1
L ’élaboration du Cadre de Programmation Pays (CPP 2013-2017) de
l’Organisation des Nations- Unies pour l’Alimentation et
l’Agriculture en
République démocratique du Congo s’inscrit dans le cadre de la
reforme, au niveau global, des mécanis- mes de programmation et de
planification stratégi- que au sein de la FAO. Cette reforme est
conforme aux principes de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR)
et aux obligations redditionnelles auxquelles l’organi- sation
s’est engagée dans la foulée de la Déclaration de Paris et du
Programme d’Action d’Accra. Initié suite aux recommandations de
l’Évaluation Externe Indé- pendante (EEI) de la FAO et du Plan
d’Action Immé- diate (PAI) pour le Renouveau de la FAO (2009-2011),
le CPP constitue une étape majeure du passage d’une approche de
programmation et de planification axée sur les projets ad hoc,
régie par la demande, à une ap- proche axée sur les résultats,
régie par les besoins à long terme. Il fait partie des réformes
organisationnel- les mises en place afin de renforcer l’efficacité
des bu- reaux décentralisés et la contribution de la FAO au
développement des capacités des pays partenaires. Depuis 1978, la
FAO, en partenariat avec les autres agences du Système de
Nations-Unies (SNU) et autres Partenaires Techniques et Financiers,
appuie le gou- vernement dans ses efforts de relever les défis aux-
quels font face les secteurs agricole, rural et environ-
nemental.
En référence à son mandat, la FAO en RD Congo joue un rôle
important dans : i) l’établissement de perspec- tives à long terme
et l’encadrement en matière de suivi et évaluation des tendances
liées à la sécurité alimen- taire, à l’agriculture, aux pêches et
aux forêts, ii) la stimulation de la production, la diffusion et
l’applica- tion des informations et connaissances, y compris des
statistiques, iii) la facilitation à la participation aux
négociations d’instruments internationaux, la fixation des normes,
des critères et directives volontaires, le soutien à l’élaboration
d’instruments juridiques natio- naux et la promotion de leur mise
en œuvre, iv) l’arti- culation d’options et d’avis de politique et
de straté- gie, v) l’appui technique à la promotion des transferts
de technologie, à la promotion du changement et au renforcement des
capacités, en particulier pour les institutions rurales, vi) la
mise en œuvre des activités de plaidoyer et de communication afin
de mobiliser une volonté politique et promouvoir une reconnais-
sance mondiale des mesures requises dans les domai- nes de
compétence de la FAO, vii) la conciliation des approches
interdisciplinaires et innovatrices intégrées avec les travaux
techniques et les services de soutien de l’Organisation, et viii)
la collaboration par des par- tenariats et alliances solides
nécessitant une action commune. La FAO prend en compte dans toutes
ses
activités les questions du genre pour lutter contre les inégalités
et pour contribuer à la réduction la sécurité alimentaire et de la
faim.
Le gouvernement de la RDC, avec l’appui des parte- naires
internationaux, a développé des cadres pro- grammatiques du
développement économique et so- cial contenant des piliers
stratégiques du développe- ment national, qui reposent sur la
relance du secteur agricole. Une nouvelle génération du DSCRP a été
élaborée. En outre, le gouvernement a souscrit au Pro- gramme
Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA) et, un
Programme National de l’Investissement Agricole (PNIA) a été
élaboré. La FAO a participé activement à la définition des piliers
de ces cadres stratégiques nationaux, y compris le DSCRP-II. Dans
son UNDAF 2013-2017, le SNU s’est engagé sur un certain nombre de
priorités alignées sur le DSCRP-II, y compris l’appui au secteur
agricole et rural. La FAO a participé à la définition des
différents effets et impacts poursuivis par ce UNDAF. La
participation de la FAO à ces différents mécanis- mes de
programmation et de planification vise à coor- donner ses efforts
et celles des autres parties prenantes au sein de la stratégie
nationale de croissance et de réduction de la pauvreté et de ses
programmes d’ac- tions. L’élaboration du CPP de la FAO RDC est donc
un engagement de l’Organisation à travailler sur un certain nombre
de domaines prioritaires nationaux et en ligne avec ceux du SNU,
tenant compte des objec- tifs organisationnels de la FAO, de son
mandat, de ses avantages comparatifs. Suite à l’accord conclu entre
le gouvernement et la FAO, le processus de formulation de ce Cadre
de Pro- grammation Pays a été piloté par la FAO et le Ministè- re
des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et
Francophonie. L’équipe pays de formulation du CPP était composée de
8 Ministères sectoriels, 2 Plates Formes Nationales des
Organisations Paysannes, de la société civile, du secteur privé
(FEC) et de la FAO. Elle a été mise en place pour conduire une
large consulta- tion avec la partie nationale. Trois ateliers ont
été or- ganisés, notamment, sur la définition et la validation des
domaines prioritaires, la formulation et validation de la matrice
des résultats et validation nationale du document CPP. Des
consultations ont été également menées avec les autres Partenaires
Techniques et Fi- nanciers présents dans le pays. Ce document CPP
présente (i) une analyse de la situa- tion, (ii) les avantages
comparatifs de la FAO et les domaines prioritaires convenues avec
le Gouverne- ment, (iii) le cadre de programmation et des
résultats, (iv) les modalités de mise en œuvre et (v) le
suivi-
INTRODUCTION
2 Cadre de Programmation Pays 2013-2017
L e contexte national global de la République dé- mocratique du
Congo est marqué par des ef- forts de consolidation de la paix et
le renforce-
ment de l’autorité de l’Etat. Cependant, la performan- ce
macro-économique du pays, à partir de 2007, indi- que un taux de
croissance économique moyen de 5,6%. Cette croissance est restée en
dessous de l’objec- tif de 8%, fixé par le DSCRP 1, jugé nécessaire
pour la réalisation des OMD, dans ce pays où plus de 70% de ménages
sont pauvres. La situation de l’emploi n’a fait que se dégrader
depuis les années 70 et elle est deve- nue l’une des préoccupations
majeures du Gouverne- ment.
ANALYSE DE LA SITUATION
Sécurité alimentaire et développement rural: Situation et
Perspectives
On estime qu’environ 75% de la population souffrent d’insécurité
alimentaire et que l’apport énergétique moyen journalier est
d’environ 1 630 kcals, contre la norme de 2 500 kcals(1). L’analyse
du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire(2) a
identifié 6,4 millions de personnes affectées par les crises
alimen- taires et des moyens d’existence. Quatre situations
distinctes se dégagent de l’analyse de l’insécurité ali- mentaire
aiguë, à savoir, (i) les zones affectées par la résurgence des
conflits armés et autres types de vio- lences à l’Est du pays ;
(ii) la problématique des expul- sés d’Angola, des rapatriés
congolais et des refugiés centrafricains à l’Ouest et au centre ;
(iii) les zones en- clavées du centre et de l’ouest du pays
confrontées à une pauvreté chronique et à des taux élevés de malnu-
trition et de mortalité infantile (iv) le reste du territoire
national plongé dans une insécurité alimentaire chro- nique. La
malnutrition qui touche plus de 5 millions d’enfants est la
deuxième cause, après le paludisme, de mortalité infantile élevée
observé dans le pays(3). Bien que la situation nutritionnelle du
pays soit amé- liorée, (la MAG est passée de 13.4% en 2007 (EDS) à
11.5% en 2010 (MICS)), elle reste préoccupante, car supérieur à
l’objectif (prévalence ‹10%).
L’alimentation représente 62,3% des dépenses totales des ménages
congolais, ce qui révèle que toute infla- tion affectant les
produits alimentaires diminuerait les revenus réels, augmentant
ainsi la pauvreté et la vul- nérabilité. Sur le plan social, le
rapport sur les OMD publié en 2010, montre que des progrès ont été
réalisés
en matière de santé infantile, santé maternelle et parte- nariat
mondial pour le développement. Par contre, beaucoup reste à faire
en matière de lutte contre la pauvreté et la faim, de lutte contre
le VIH/Sida et le paludisme, de scolarisation universelle, de la
préser- vation de l’environnement, et de l’égalité de sexe et
l’autonomisation des femmes. La croissance démogra- phique de 3,1%,
fera doubler la population congolaise tous les 25 ans. Ce qui
augmentera la pression, aussi bien sur les ressources naturelles
qu’agricoles.
(1) PAM, Analyse globale de la sécurité alimentaire et de la
vulnérabilité en RDC, 2008
(2) IPC, décembre 2012 (3) DSCRP-2
Cadre de Programmation Pays 2013-2017 3
IPC
Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire 8ème
cycle, Octobre 2012 République Démocratique du Congo
Afin d’assurer la sécurité alimentaire de sa population d’ici 2025,
le pays devra miser sur l’augmentation de la production de cultures
vivrières, de cultures de rente et d’autres denrées alimentaires.
Pour atteindre cet objectif, sept sous- secteurs agricoles
nécessitent un investissement brut de 31,5 milliards de dollars EU
au cours de la période 2010-2025(4).
La part de l’agriculture dans le revenu national, qui avait atteint
jusqu'à 50% durant les années 1990, connaît depuis la restauration
de la paix en 2002, une baisse graduelle, pour se situer autour de
40% du PIB. 14 millions de Congolais travaillent dans ce secteur.
La part du budget national alloué à l’agriculture ne dépasse pas
3%. Le vaste potentiel d’élevage est sous exploité, le taux actuel
d’utilisation se situant largement en deçà de 10 % du potentiel
estimé. La consommation annuelle de viande par habitant est de 4,6
kg. Les enquêtes et rapports des services vétérinaires du pays
montrent que plusieurs maladies d’al- lure enzootique, épizootique
ou panzootique, considérées par l’Organisation
(4) FAO, Synthèse National sur les Investissements Agricoles,
2012
Mondiale de la Santé Animale (OIE) comme prioritai- res, sont
également répertoriées en RDC.
4 Cadre de Programmation Pays 2013-2017
Le pays possède un potentiel halieutique considérable et varié,
estimé à environs 700 000 tonnes mais sous- exploitées. Un des
leviers principaux qui pourrait, à court terme, apporter une
amélioration du secteur ha- lieutique est la réduction des pertes
après capture. Le capital forestier de la RDC est exceptionnel,
tant par sa diversité que par son étendue.
En termes de superficies, les forêts tropicales denses et humides
couvrent près de 40 % du pays (en incluant les forêts secondaires
qui recolonisent les aires de cou- pe). Les études montrent que la
déforestation en RDC atteindrait 12 à 13 millions d’hectares d’ici
2030 et 21 à 22 millions ha de dégradation. Les émissions associées
seraient alors de 390 à 400 Mil- lions de tonnes de CO2 en 2030,
soit une croissance annuelle des émissions entre 3 et 4% sur la
période 2010 à 2030. L’agriculture itinérante sur brûlis est la
première cause directe de déforestation et dégradation du foret en
RDC.
Le pays est particulièrement vulnérable aux impacts des changements
climatiques.
Revue et évaluation des politiques et programmes
La politique globale de développent de la RDC est contenue dans le
Document de Stratégie de Croissan- ce et de Réduction de la
Pauvreté (DSCRP). Il repose sur quatre grands piliers. Le 2ème
pilier fait référence aux politiques de développement des
infrastructures de soutien aux activités de production. Le
quatrième vise à valoriser le capital naturel de la RDC. Son ex-
ploitation conditionne en grande partie le développe- ment
socioéconomique du pays, notamment, celui des plus pauvres, qui est
en plus menacé par le change- ment climatique. En vue de mettre en
œuvre le PDDAA, le Gouvernement s’attelle à l’élaboration du
Programme national d’investissement agricole (PNIA). Avec l’appui
de la FAO, il vient d’être doté d’un document sur les stratégies de
mécanisation agri- cole. Le sous-secteur de la recherche est doté
d’un plan directeur, guide des investissements en matière de
recherches agronomiques, tandis que le Service Natio- nal des
Semences (SENASEM) est doté d’un document de politique nationale de
développement du sous- secteur des semences. Sur le plan
environnemental, le pays s’est fermement engagé, depuis janvier
2009, dans une stratégie natio- nale visant à réduire les émissions
de gaz à effet de serre issues de la déforestation et de la
dégradation des forêts (REDD+). Dans ce cadre, le pays a dévelop-
pé une Stratégie Nationale REDD+. La RDC jouit du support conjoint
du Fonds de Partenariat pour le Car- bone Forestier (FCPF) de la
Banque Mondiale et du programme collaboratif UN-REDD des Nations
Unies. Le Gouvernement, avec l’assistance des partenaires au
développement, a élaboré, en 2007, le Plan d’Action National
d’Adaptation aux changements climatiques
Tableau 1. Niveau de production (en tonnes) actuel et requis et
apport calorique pour atteindre l’objectif Zéro Faim en 2025
(5)
Cultures/ Produits
Fruits 2 413 000 2 557 000 1.1
Canne à sucre
Plantain 1 204 000 3 734 000 3.1
Viande 218 000 331 000 1.5
Lait 7 000 53 000 7.6
Production actuelle
Cadre de Programmation Pays 2013-2017 5
Le secteur agricole et rural congolais fait face à plu- sieurs
défis: (i) l’accès aux marchés, en terme d’infras- tructures de
transport et d’accès à l’information, et en terme de qualité et de
sécurité sanitaire; (ii) l’accès et la gestion des ressources
foncières ; (iii) la disponibili- té et la productivité de la main
d’œuvre active ;
Depuis 1990, les politiques agricoles mises en œuvre en RDC ne se
sont pas basées sur les méthodes scienti- fiques rigoureuses
permettant de capter les impacts induits et les chocs
macroéconomiques sur la distribu- tion de revenus, pauvreté et sur
l’environnement. Plu- sieurs ministères sont impliqués directement
ou indi- rectement dans la planification stratégique et opéra-
tionnelle du secteur agricole et rural, notamment, ceux de
l’Agriculture et du développement rural, de l’envi- ronnement,
Conservation de la Nature et Tourisme, de l’Enseignement, Supérieur
Universitaire et Recherche Scientifique et du Genre et de la
famille, du Plan, Commerce Extérieur, Économie, Énergie, Finances,
Affaires Foncières, Petites et Moyennes Entreprises. Tous les
services de l’état en charge de la planification stratégique et
opérationnelle du secteur manquent des moyens de travail et d’appui
financier de la part des pouvoirs publics conduisant, dans bien des
cas, à une déperdition du personnel qualifié et à une situation
d’abandon total par l’État de ses fonctions régaliennes.
La loi n° 11/022, du 24 décembre 2011, portant princi- pes
fondamentaux relatifs à l’agriculture, a adopté, conformément à la
constitution, la décentralisation comme mode de planification et de
mise en ouvre, de suivi et évaluation des programmes de développe-
ment du secteur agricole et rural.
A ce titre, le Gouvernement provincial est chargé d’é- laborer le
programme agricole de sa province sous la coordination du
gouvernement central, responsable, devant le Parlement, de
l’exécution des programmes agricoles provinciaux. Les Conseils
Consultatifs Natio- nal et provincial sont devenus un élément
central de la programmation, de la planification, du suivi et
évalua- tion des programmes agricoles. Ce sont des structures de
concertation entre les différents acteurs tant publics que privés
du monde agricole.
Capacités nationales en matière de planification, priorisation et
programmation
Défis et opportunités
(iv) l’accès aux technologies (équipements, intrants), à un
matériel végétal performant - et au conseil ; (v) l’ac- cès au
crédit, en particulier pour les investissements nécessaires à la
réhabilitation des plantations et des équipements agroindustriels ;
(vi) le climat des affai- res, (vii) la très faible structuration
du milieu agricole et l’absence d’appui de la part des services de
l’Etat.
Les opportunités de développement du secteur agrico- le sont
d’abord d’ordre économique et du marché tant national que régional
et international. La situation semble favorable à une reprise
soutenue de la crois- sance agricole, sur lesdits marchés. La
reprise de la croissance nationale à partir de 2002 ainsi que la
mon- tée des prix des produits agricoles sur les marchés in-
ternationaux ont créé une opportunité importante pour l’agriculture
congolaise pour les produits d’ex- portation et pour ceux de
substitution aux importa- tions. D’autres opportunités sont la
possibilité offerte pour un investissement accru dans le secteur,
grâce à l’allégement des dettes dans le cadre de l’initiative PPTE
et à l’accroissement des ressources fiscales dé- coulant de
l’établissement de la taxe sur la valeur ajou- tée, enfin, les flux
financiers devant être générés par le mécanisme de réduction des
émissions de gaz à effet de serre.
0
50
100
150
200
250
300
350
400
AVANTAGES COMPARATIFS ET DOMAINES
PRIORITAIRES DE LA FAO EN RDC
Analyse de la coopération Internationale dans le secteur agricole,
rural et environnemental
L es coopérations bilatérales et multilatérales sont très actives
en RDC, particulièrement dans les domaines de l’humanitaire, de la
sécurité, de la
stabilisation et de la consolidation de la paix. Ces do- maines ont
bénéficié de ressources financières impor- tantes entre les années
2000 et 2010. Comme le montre le graphique 1 ci-dessous, l’APD
destinée à l’agricultu- re, développement rural et environnement a
sensible- ment augmenté durant cette période. Au rang des
par-
Les dix importants partenaires fournisseurs de res- sources de
l’OCDE dans les secteurs qui relèvent du
400
350
300
250
200
150
100
50
0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source: ADAM, Août 2012
Source: ADAM, Août 2012
Canada AfDF France Netherlands Others
Graphique 1 : Evolution de l’Aide Publique au Développement dans le
domaine de l’Agriculture
et développement rural.
tenaires financiers et techniques les plus importants, on peut
citer les USA, la Banque Mondiale, la Belgi- que, le FIDA, la BAD
et l’Union Européenne pour l’a- griculture et le développement
rural. La Banque Mondiale, l’Union européenne, le Danemark, le
Royaume-Uni et les USA sont les cinq premiers bail- leurs du pays
dans le secteur de l’environnement et de la foresterie.
cadre stratégique de la FAO sont repris sur le graphi- que 2
ci-dessous.
Graphique 2 : Les dix premiers fournisseurs des ressources de
l’OCDE
en RDC (2006-2010)
Cadre de Programmation Pays 2013-2017 7
Graphique 3 : Répartition de l’Aide publique au développement dans
le domaine relevant du cadre
stratégique de la FAO
Le Système des Nations-Unies fournit une assistance dans le secteur
agricole et rural, à travers les program- mes de développement, de
réhabilitation et d’urgence.
Source: ADAM, Août 2012
Il intervient également dans les domaines de sécurité, de
stabilisation et de consolidation de la paix. Les principales
contributions dans le secteur agricole sont assurées par: (i) le
PNUD qui intervient dans le domaine du relèvement précoce et de
l’appui aux communautés de base; (ii) le PAM co-lead du cluster
sécurité alimentaire, qui intervient dans l’aide alimen- taire
d’urgence; (iii) l’ONUDI qui apporte son assis- tance dans les
domaines de renforcement des capaci- tés en agro-industrie et de
développement des chaînes de valeur agricoles ; (iv) l’UNOPS qui
intervient dans la construction et la réhabilitation des
infrastructures; (v) l’UNICEF qui assiste dans les domaines de la
récu- pération nutritionnelle et la fourniture des services sociaux
de base; (vi) la FAO, est Lead du cluster sécu- rité alimentaire.
Elle apporte, en plus son assistance dans les domaines de
l’environnement, de changement climatique et de gestion durables
des ressources naturelles renouvela- bles.
Revue du programme de la FAO
1. Réalisations de la FAO en RDC. Présente dans le pays depuis 1978
la FAO appuie le Gouvernement dans la formulation des politiques et
stratégies de développement des secteurs agricole et rural, dans
l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, dans
la gestion des ressources naturel- les renouvelables et lutte
contre le changement clima- tique.
Compte tenu de la situation sociopolitique qui pré- vaut dans le
pays depuis 1998 et ses conséquences humanitaires récurrentes, la
plus grosse partie du por- tefeuille de la FAO est affectée, à
l’assistance agricole d’urgence aux vulnérables, aux victimes des
conflits armés (déplacés, retournés et réfugiés), aux rapatriés,
aux expulsés des pays voisins et aux familles d’ac- cueil. Le
rétablissement des moyens de production des agri- culteurs victimes
de catastrophes naturelles, figure parmi les appuis de la FAO au
pays. Au niveau natio- nal et provincial, elle entretient avec les
structures décentralisées des Ministère de la Santé Publique et de
l’agriculture, un réseau de collecte d’informations pour la
classification Intégrée des phases de la sécurité alimentaire
(IPC).
La collecte des prix des denrées alimentaires de pre- mière
nécessité est assurée dans les villes et structures provinciales
avec l’appui du Ministère de l’Agricultu- re et du Développement
Rural. La FAO participe ac- tivement à côté du Gouvernement au
programme de consolidation de la paix. Dans les zones post-conflits
stables, la FAO oriente ses interventions vers la réha- bilitation,
le relèvement communautaire et le dévelop- pement.
2. Le Portefeuille de la FAO en RDC
Entre les années 2008 et 2012, le portefeuille de la FAO en RD
Congo n’a cessé d’accroitre, atteignant un pic de 40.9 millions USD
en 2010. De cette enveloppe, 5 % sont des fonds propres et 95 %
proviennent du budget extra. Le niveau d’exécution des dépenses
pendant la pério- de a été en moyenne d’environ 27 millions USD (23
millions pour les projets d’urgence et 4 millions USD pour les
projets de développement). Ce niveau de por- te feuille place le
bureau de la FAO pays au rang de trois premiers portefeuilles
importants de l’organisa- tion à travers le monde.
8 Cadre de Programmation Pays 2013-2017
Rubrique Nature 2008 2009 2010 2011 2012 Total Moyenne
Projets Nationaux approuvés dans
Urgence/ Réhabilitation
Développe- ment
Total 22,2 51 12,3 16,5 24,1 126 25,2
Delivery 29,5 31,6 32,6 25,6 14,9 134,2 26,84
Urgence/ Réhabilitation
Développe- ment
TOTAL 29,5 31,6 32,5 25,6 14,9 134,2 26,84
3. Capacités opérationnelles de la FAO en RDC Le bureau-pays de la
FAO intervient actuellement à travers 12 sous bureaux et 5 points
focaux opération- nels dans les 11 provinces du pays. Ils sont
organisés en deux zones opérationnelles regroupant l’une 7 sous
bureaux, 3 points focaux, et l’autre 5 sous bureaux et 2 points
focaux. La Représentation de la FAO en RDC est classée dans la
catégorie A des bureaux pays de l’organisation. A ce titre, le
bureau compte 14 fonctionnaires de la FAO pris en charge par le
programme régulier.
En outre le bureau recours à un important effectif du personnel
national et international recruté sur les pro- jets. Ce personnel
technique et administratif participe à la formulation, à
l’élaboration et à la mise en œuvre des programmes de
l’organisation dans le pays.
Le bureau pays dispose d’une expertise assez limitée pour la
formulation des politiques et stratégies agrico- les. Il recourt
aux bureaux sous régional, régional et au siège. Le développement
des filières agricoles se réalise sans difficulté par du personnel
du bureau pays. Les pro- grammes sur la gestion des ressources
naturelles et la lutte contre le changement climatique sont
élaborés et mis en œuvre par l’expertise du bureau pays, avec
l’appui du réseau de l’organisation à travers le monde (Bureaux
décentralisés et le siège).
L’évaluation indépendante a montré que la FAO, au niveau global,
dispose des avantages comparatifs dans les domaines tels que le
suivi /évaluation des tendan- ces et perspectives à moyen et long
terme, la collecte des statistiques et la diffusion
d’informations.
Avantages comparatifs
Elle présente également des compétences avérées dans l’élaboration
de normes et instruments internationaux en matière de politiques et
de stratégies ainsi que l’ap- pui technique aux transferts de
technologies et au ren- forcement des capacités.
Ces compétences et avantages ont été utilisés en RD Congo depuis
plusieurs décennies dans les actions d’assistance et de conseil au
Gouvernement.
Les interventions ont porté sur la planification et la
programmation des actions de développement agrico- le et rural, la
fourniture d’outils méthodologiques et des moyens pour la collecte
des statistiques agricoles, le traitement et la diffusion de
l’information sur la sé- curité alimentaire et
nutritionnelle.
Elles ont également porté sur l’assistance à la prépara- tion de
textes législatifs et réglementaires sur l’agri- culture, le
développement rural, sur l’appui à l’organi- sation et au
fonctionnement des structures publiques, des associations et
regroupements professionnels et interprofessionnels, la relance de
la recherche agrono- mique et forestière, la dissémination des
connaissan- ces, la formation et la vulgarisation, la production de
semences, la mécanisation agricole ainsi que la protec- tion de
l’environnement et de la biodiversité.
Ces avantages comparatifs sont, d’une façon générale, reconnus
aussi bien par le Gouvernement, les parte- naires techniques et
financiers, que la société civile, les organisations paysannes et
par le secteur privé.
L’expertise de la FAO est souvent sollicitée pour tout ce qui se
rapporte au secteur de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage et
de la foresterie notamment dans les groupes thématiques, les
groupes techniques de travail au sein du SNU et les clusters.
Cadre de Programmation Pays 2013-2017 9
Conclusion sur le processus de priorisation
Considérant les priorités nationales de la RDC définies dans le
DSCRP-2, les priorités sectorielles du PNIA et du document du
programme National environne- ment, foret, eaux et biodiversité
ainsi que les avanta- ges comparatifs de la FAO, les domaines de
concentra- tion suivants ont été retenus pour la période 2013- 2017
:
Domaine Prioritaire 1: Amélioration de la gouvernance des secteurs
de l'agriculture, du développement rural, des ressources naturelles
renouvelables et de la ges- tion des crises; Domaine Prioritaire 2
: Développement des filières vé- gétales, animales et halieutiques
par l’approche des chaînes de valeur et de l’agrobusiness;
Domaine prioritaire 3: Protection de l’environnement et lutte
contre les changements climatiques. Les crises récurrentes que
connait la partie Est du pays et la nécessité d’intégrer les
programmes d’urgence, de réhabilitation et de développement dans le
pro- gramme pays de la FAO, justifient la prise en compte des
opérations agricoles d’urgence dans les 3 domai- nes prioritaires
du Cadre de Programmation Pays. Ces crises étant essentiellement
d’origine naturelle et anthropique, l’approche de la FAO consistera
à aider le Gouvernement congolais à accroitre la résilience des
populations face à ces crises, à travers les 4 axes thé- matiques
comme le montre la figure ci dessous. En partenariat avec les
autres PTF, la FAO appuiera le pays à développer l’approche Gestion
des Risques des Catastrophes (Disaster Risk Management DRM) comme
moyens de prévention, de préparation, et de réponse.
Source: ADAM, Août 2012
Figure : Les axes thématique de l’approche de la résilience de la
FAO
10 Cadre de Programmation Pays 2013-2017
Liens avec la matrice des priorités nationales, sous régionales,
régionales et le cadre stratégique Global de la FAO
Elles sont arrimées sur le Programme National des Investissements
Agricoles (PNIA) et sur les notes sec- torielles qui les
fondent.
En effet, il s’agit pour les pouvoirs publics de relancer
l’agriculture en vue de la réalisation de la sécurité ali- mentaire
à partir des stratégies ci-après: (i) améliorer l’accès aux
marchés, aux infrastructures rurales et les capacités commerciales;
(ii) développer la production végétale, animale, halieutique et
l’artisanat; (iii) ren- forcer la gouvernance et les capacités
institutionnelles; (iv) organiser le monde rural en structures
autogérées et (v) assurer le financement du secteur pour redyna-
miser la production forestière grâce (a) à l’accroisse- ment de sa
contribution à la croissance économique du pays, par une gestion
durable de la forêt et des terres et (b) aux retombées économiques
et sociales, particu- lièrement pour les communautés locales et les
autoch- tones vivant dans la forêt. Ces domaines de priorité
intègrent les options d’assis- tance du SNU traduites dans l’UNDAF
qui entend, pour le cycle 2013-2017, appuyer le gouvernement dans
les piliers suivants : (i) gouvernance et dévelop- pement des
institutions, (ii) croissance inclusive et créatrice d’emplois,
(iii) services sociaux de base et développement du capital humain,
(iv) gestion dura- ble des ressources naturelles et lutte contre
les change- ments climatiques et (v) stabilisation et consolidation
de la paix. La FAO en RD Congo contribuera de ma- nière
significative à la réalisation des effets relevant des piliers 2 ,
4 et 5 du DSCRP et aux piliers 1, 2, 4, 5 et de l’UNDAF. Elle
participera, en outre, aux initiatives hors UNDAF relatives à
l’assistance humanitaire, no- tamment, le plan d’action
humanitaire.
(1) Voir les priorités régionales et sous régionales en Annexe (2)
Voir les 5 OS dans la FAO en Annexe
Bâtir une Agriculture
dynamique pour des
Contribuer au
développement durable
Les priorités ci-dessus retenues sont en conformité avec les choix
nationaux opérés pour le secteur agri- cole et rural dans le DSCRP
II.
Ces priorités sont également conformes à la vision de
l’organisation au niveau de la sous région de l’Afrique Centrale
qui consiste à bâtir une Agriculture dynamique pour des pro-
ductions diversifiées, assurant la sécurité alimentaire et
contribuant au développement du- rable. Elles s’alignent sur les
priorités régionales de la FAO en Afrique. Le CPP de la FAO en RDC
s’articule sur les 5 objectifs stratégiques globaux de
l’organisation.
Cadre de Programmation Pays 2013-2017 11
PROGRAMMATION POUR LA PERIODE 2013-2017
L a vision du Gouvernement pour la période 2011-2015 consiste à
redynamiser la structure productive du monde rural axée sur le
déve-
loppement d’une production agro-industrielle moder- ne et sur le
renforcement des petits exploitants, tout en assurant la protection
des ressources naturelles du pays et l’amélioration des conditions
de vie des ru- raux. Cette vision se matérialise à travers la
stratégie harmonisée du secteur agricole et rural, adoptée en mars
2010 qui se décline sur les axes stratégiques sui- vant: (i)
améliorer l’accès aux marchés et aux infras-
PROJETS DE LA FAO EN RDC
ELIMINER DURABLEMENT LA FAIM ET LA PAUVRETE EN RDC
Domaine prioritaire 1 : Amélioration de la gouvernance des secteurs
de l’agriculture ; du développement rural et des ressources
naturelles ainsi que de la gestion des crises humani- taires.
Effet 1 : Les capacités nationa- les en matière de formulation des
politiques et programmes sont renforcées.
Produit 1 : le Pays est doté de services effi- caces de
planification stratégi- que et opérationnelle, de suivi et
évaluation des programmes sectoriels.
Produit 2 : les plates-formes de coordina- tion des politiques et
program- mes sectoriels sont opération- nelles au niveau national
et pro- vincial.
Produit 3 : Le pays est doté d’un système viable de collecte et
d’analyse des statistiques, ainsi qu’un système fiable de diffusion
des informations sectorielles.
Domaine Prioritaire 2 : Développement des filières vé- gétales,
animales et halieutiques par l’approche des chaînes de valeur et de
l’agrobusiness.
Effet 2 : la productivité et la compétitivité des filières agri-
coles sont améliorées.
Produit 4 : Les technologies appropriées de production sont
disponibles.
Produit 5 : Les infrastructures de transfor- mation, de
conservation et d’ac- cès au marché sont renforcées et
fonctionnelles.
Produit 6 : Les PMEA, les organisations communautaires des produc-
teurs et productrices du secteur, les collecteurs et transporteurs,
les organisations des vendeurs et vendeuses, bénéficient des
programmes de renforcement des capacités, de promotion de
l’investissement et de facilita- tion d’accès aux services y com-
pris les services financiers.
Domaine prioritaire 3: Protection de l’environnement et lutte
contre les changements climatiques
Effet 3 : Les ressources naturel- les renouvelables sont gérées
durablement.
Produit 7 : Les mécanismes de gestion par- ticipative et de
conservation de la biodiversité qui favorisent la valorisation
durable et écono- mique des ressources foncières, hydriques,
forestières, et halieu- tiques sont renforcés.
Produit 8 : La stratégie de développement de villes vertes est
élaborée et mise en œuvre.
Effet 4 : Les effets des change- ments climatiques sont atté- nués
et des mesures d’adapta- tion sont disponibles.
Produit 9 : Le système Monitoring, Repor- ting et Vérification
(MRV) na- tional est opérationnel pour alimenter la stratégie
nationale REDD+.
Produit 10 : Le système national des prévi- sions
agro-météorologiques est restauré et renforcé.
Figure : Schéma programmatique 2013-2017
tructures rurales ainsi que les capacités commerciales; (ii)
développer la production végétale, animale, ha- lieutique et
l’artisanat; (iii) renforcer la gouvernance ainsi que les capacités
institutionnelles ; (iv) organiser le monde rural en structures
auto gérées et assurer le financement du secteur.
Pendant la période 2013-2017, dans son appui au pays, la FAO
concentrera ses efforts et moyens dans la li- vraison des 10
produits qui concourent à la réalisation de 4 effets pour un impact
stratégique dans 3 domai- nes prioritaires retenus.
12 Cadre de Programmation Pays 2013-2017
Domaine Prioritaire 1: Amélioration de la gouvernance des secteurs
de l'agriculture, du dévelop- pement rural, des ressources naturel-
les renouvelables et de la gestion des crises.
La politique du gouvernement dans cet axe stratégi- que concerne
une proposition de réorganisation insti- tutionnelle en profondeur
des Ministères de l’Agri- culture, du Développement Rural et
d’autres institu- tions impliquées dans les activités agricoles et
rurales. Parmi les réformes, on peut citer la séparation du rôle de
l’Etat de celui du secteur privé. Les structures étati- ques, tant
au niveau central que provincial, se focalise- ront sur les
fonctions régaliennes par l’élaboration et l’application des textes
légaux adaptés laissant les acti- vités commerciales aux acteurs
privés. Effet 1 : Les capacités nationales en matière de for-
mulation des politiques et programmes sont renfor- cées. Produit 1
: le Pays est doté de services efficaces de planification
stratégique et opérationnelle, de suivi et évaluation des
programmes sectoriels. L’approche proposée consiste à renforcer,
par un ap- pui technique et institutionnel, les capacités des
struc- tures centrales et provinciales dans les domaines de
l’analyse diagnostic, de la planification axée sur les résultats,
de la programmation, la budgétisation et le suivi-évaluation. La
FAO appuiera les Directions des Etudes et de la Planification des
Ministères concernés tant au niveau central que provincial
(Environnement, Agriculture et Développement rural et affaires
fonciè- res).
Cet appui permettra de mettre en place des méthodes d'analyses
quantitatives des politiques agricoles, envi- ronnementales et
foncières à l'aide de modèles écono- miques utilisés par les
organismes internationaux tels que l’OCDE, la Banque mondiale, la
FAO et l’IFPRI. Il s’agit de développer les capacités des services
de planification du gouvernement, analyser et évaluer
quantitativement les politiques agricoles, environne- mentales,
foncières et commerciales à l’aide de modè- les économiques
empiriques, principalement, les MEGC.
La FAO appuiera, en outre, l’opérationnalisation au sein des DEP,
des Systèmes de Gestion Axée sur les Résultats. Ce système sera
dotés d’un mécanismes autonomes de Suivi-Evaluation et d’un Système
d’In- formation Géographique.
Produit 2 : les plates-formes de coordination des po- litiques et
programmes sectoriels sont opérationnel- les au niveau national et
provincial. La FAO appuiera l’opérationnalisation des Conseils
consultatifs national et provinciaux de l’agriculture qui
regroupent tous les intervenants publics et privés y compris les
communautés locales, comme cadres de concertation sur toutes les
questions relatives à l’agri- culture. Selon le besoin, la FAO
aidera les Ministères dans le pilotage des Groupes thématiques qui
relèvent de son mandat. La FAO aidera également les institu- tions
provinciales et locales à élaborer des textes régle- mentaires sur
la mise en place des conseils consultatifs provinciaux de
l’agriculture et en assurer l’implanta- tion dans les entités
territoriales décentralisées. Une attention particulière sera
accordée à la question de conciliation des conflits fonciers. Dans
le domaine humanitaire, la FAO continuera à coordonner et à animer
le cluster sécurité alimentaire regroupant plus de 200
organisations à travers le pays. La FAO, en tant que chef de file
du cluster sécurité alimentaire, participera, également, à
l’établissement de plans de contingence des zones en crise
alimentai- res et des moyens d’existence aiguë, à la rédaction de
lignes directrices de la sécurité alimentaire afin d’har- moniser
les actions pour l’établissement des priorités d’interventions du
PAH. Produit 3 : Le pays est doté d’un système viable de collecte
et d’analyse des statistiques, ainsi qu’un système fiable de
diffusion des informations secto- rielles. L’appui de la FAO se
focalisera sur les statistiques agricoles et environnementales. Il
s’agira de bâtir un système national des statistiques agricoles et
environ- nementales qui s’appuiera sur les provinces et les enti-
tés territoriales décentralisées. Des mécanismes et ou- tils qui
assureront la viabilité et la durabilité du systè- me seront
développés.
Dans le domaine humanitaire, la FAO aidera le gou- vernement à
mettre en place des programmes de Ren- forcement du système
national d’alerte rapide et de suivi agricole, de sécurité
alimentaire et de nutrition. Ce programme sera développé
conjointement avec la SADC, actuellement engagée à aider le
gouvernement dans l’amélioration du système d’analyse de la vulné-
rabilité alimentaire. Un Projet de décret du premier ministre est
en discussion pour instituer le Comite National d’Analyse de la
Vulnérabilité (VAAC). Il attribue à la FAO le secrétariat technique
du VAAC dont la Présidence est confiée à SNSA.
Le système d’alerte précoce sur la sécurité alimentaire basé sur le
Cadre Intégré de classification de la sécuri-
Cadre de Programmation Pays 2013-2017 13
té alimentaire (l’IPC), qui fournit régulièrement les données sur
les différentes phases de la sécurité ali- mentaire, sera intégrée
dans le Système national d’a- nalyse de la vulnérabilité
(VAAC).
Domaine Prioritaire 2 : Développement des filières végéta- les,
animales et halieutiques par l’ap- proche des chaînes de valeur et
de l’a- grobusiness.
Effet 2 : la productivité et la compétitivité des filiè- res
agricoles sont améliorées. Pour aider le gouvernement dans sa
stratégie de la relance de la production végétale, animale et
halieuti- que, la FAO appuiera le gouvernement à promouvoir le
développement progressif des filières agricoles commerciales, par
la promotion de l’accès aux semen- ces améliorées et aux géniteurs
performants, faciliter l’accès aux intrants et à la terre, aux
techniques amé- liorées. La FAO se propose de mettre à la
disposition des producteurs des techniques améliorées d’exploita-
tion végétale, animale et halieutique. Elle apportera également les
techniques de transformation conférant une valeur ajoutée à ces
produits en organisant le cir- cuit de commercialisation et en
accroissant les liens entre les différents maillons des filières.
Produit 4 : Les technologies appropriées de produc- tion sont
disponibles.
La stratégie de la FAO consistera à aider le gouverne- ment à
promouvoir l’évolution des unités de produc- tion familiales
caractérisées par leurs petites tailles, pratiquant l’itinérance
sur brûlis, vers l’adoption des systèmes de production adaptée et
durable. Il s’agit de mettre sur pied un modèle d’exploitation
familiale de taille optimale et viable sur le plan économique et
re- posant sur la gestion intégrée de la fertilité des sols, la
maitrise de l’eau et l’usage des intrants améliorés. La FAO, en
partenariat, avec les institutions des recher- ches étatiques et
privées ainsi que le Service National des Semences (SENASEM),
favorisera les organisa- tions d’agriculteurs et d’éleveurs à
développer des filières semencières et des géniteurs performants.
La FAO s’investira à aider le pays à se doter d’une loi semencière.
L’approche dans toutes les interventions de la FAO, se concentrera
sur l’émergence de l’appro- che économique dans la filière
semencière.
La stratégie consistera à appuyer le Conseil National Semencier
(CONASEM) et à étendre l’implantation des Conseils Provinciaux
Semenciers (COPROSEM), organe de concertation et de coordination du
secteur semencier dans l’ensemble des provinces. La stratégie
reposera sur le développement d’un réseau d’agri- multiplicateurs
semenciers professionnels agréés ca- pables de produire et de
commercialiser les semences certifiées. En plus de cette stratégie
d’amélioration de l’accès au matériel végétal et à la semence de
qualité, la FAO focalisera son attention sur la vulgarisation des
techniques de gestion intégrée de la fertilité des sols et de
protection intégrée contre contres les ravageurs des cultures et
les maladies animales, l’amélioration des techniques de pêche et de
pisciculture. La réponse à la vulnérabilité aiguë causée par les
conflits civils et armés ainsi que les catastrophes natu- relles,
consistera à rendre disponible, sur base des plans de contingence,
des kits agricoles d’urgence, des stocks stratégiques et des
réponses à des épizooties. L’utilisation de ces kits sera
strictement limitée à des opérations d’urgence sur demande du
gouvernement. Dans les zones post-conflit stables, la FAO initiera
avec les autres agences des Nations-Unies, des projets et
programmes de réhabilitation, de relèvement com- munautaire et de
développement. Produit 5 : Les infrastructures de transformation,
de conservation et d’accès au marché sont renforcées et
fonctionnelles. Dans le but de développer et de pérenniser les
chaines de valeur agricoles et les filières commerciales, la FAO
fournira une assistance technique spécialisée pour le développement
des systèmes de récolte/post-récolte, transformation,
conditionnement, commercialisation, grâces à des formations, des
voyages d’études et d’é-
Fonder la stratégie agricole sur la gestion intégrée de la
fertilité des sols et sur la maitrise de l’eau.
Fonder la stratégie agricole sur la gestion intégrée de la
fertilité des sols et sur la maitrise de l’eau.
14 Cadre de Programmation Pays 2013-2017
changes. Elle appuiera les Organisations Paysannes dans le
développement des capacités en matière d’étu- des et prospections
de marché, marketing et mise en relation commerciale, développement
de partena- riats public-privés; mise en place des systèmes de
groupage et contrat de vente. Des unités de transfor- mation, de
stockage et de conservation des produits agricoles seront mises à
la disposition des organisa- tions paysannes sur base des contrats
d’acquisition.
Un accent particulier sera mis sur la réduction des per- tes
post-récoltes et post-captures grâce au renforce- ment des
capacités en matière de stockage et vente groupées de la production
agricole ainsi que des trai- tements post-récoltes. La
vulgarisation des techniques performantes de transformation et de
conservation des produits horticoles, la dotation des OPA en aires
de séchage de grande surface et en équipements de transformation
des produits agricoles compléteront les orientations précédentes.
Produit 6 : Les PMEA, les organisations communau- taires des
producteurs du secteur, les collecteurs et transporteurs, les
organisations des vendeurs, béné- ficient des programmes de
renforcement des capaci- tés, de promotion de l’investissement et
de facilita- tion d’accès aux services financiers. A travers ce
produit, la FAO vise un appui institution- nel pour la
professionnalisation des organisations paysannes et coopératives
agricoles. En vue d’une re- lance durable de la productivité, de la
production et des revenus des petits producteurs, la FAO appuiera
le renforcement des capacités de ces derniers en utili- sant
l’approche CEP. Cet appui institutionnel sera ciblé, systématique
et de longue durée afin de faciliter l’émergence des unions et
coopératives agricoles. Un accent particulier sera accordé aux
questions du genre, notamment l’accès des femmes à l’information et
leur participation aux instances de décision à travers la promotion
des clubs d’écoutes communautaires. Le Programme développé par le
gouvernement, avec l’appui de la FAO, contribuera également au
dévelop- pement graduel de liens contractuels entre produc- teurs
et acheteurs, notamment à travers la recherche de partenariats
publics-privés.
Enfin, la mise en relation des OPA avec les institutions de
micro-finance et les banques commerciales sera financée et
développée graduellement jusqu'à leur mise à échelle. Dans le
domaine humanitaire, le pro- gramme développé se focalisera sur
l’organisation et le renforcement des capacités des communautés
afin d’accroitre leur résilience aux crises et catastrophes.
Domaine prioritaire 3: Protection de l’environnement et lutte
contre les changements climatiques.
La politique du Gouvernement dans ce domaine prio- ritaire vise à
(i) lutter contre la dégradation des forêts et des terres ; (ii)
protéger la biodiversité et promou- voir des variétés résistantes à
la sécheresse ; (iii) assu- rer la gestion intégrée des ressources
en eau avec un aménagement adéquat des infrastructures d’eau ; (iv)
développer l’accès à l’énergie, notamment des systè- mes
décentralisés d’énergie renouvelable ; (v) gérer des risques
naturels, à travers, principalement, le dé- veloppement du système
d’alerte précoce, le renforce- ment du cadre légal et
institutionnel ; (vi) lutter contre les érosions et les inondations
; (vii) renforcer les capa- cités des services météorologiques,
notamment, pour anticiper les évolutions du climat, de la
météorologie et gérer les épidémies, (viii) lutter contre les
maladies vectorielles et, enfin, (ix) réduire les émissions de gaz
à effet de serre par la réduction de la déforestation et de la
dégradation des forêts. Effet 3 : Les ressources naturelles
renouvelables sont gérées durablement.
A travers cet effet, le Gouvernement et la FAO s’enga- gent à
livrer 2 produits. Produit 7 : Les mécanismes de gestion
participative et de conservation de la biodiversité qui favorisent
la valorisation durable et économique des ressources foncières,
hydriques, forestières, et halieutiques sont renforcés. Le
Programme de la FAO appuiera la politique du Gouvernement visant à
évaluer les ressources en eau du pays, à accroître leur
valorisation et à assurer leur durabilité quantitative et
qualitative.
Cadre de Programmation Pays 2013-2017 15
Les actions spécifiques de la FAO consisteront dans sa
participation au renforcement de la coopération régio- nale pour
une gestion transfrontalière harmonieuse avec la Commission
Internationale du Bassin Congo- Oubangui-Sangha et l’Initiative du
Bassin du Nil et l’appui à l’élaboration de la politique nationale
de ges- tion des ressources en eau axée sur la GIRE. En ce qui
concerne la diversité biologique, l’action de la FAO se focalisera
sur l’appui à la partie nationale pour la mise en place des
mécanismes de gestion et de conservation de la biodiversité.
Cet appui vise à favoriser la valorisation durable et économique
des ressources forestières et halieutiques; le développement des
initiatives de conservation com- munautaire ; l’intégration
systématique des aspects de gestion durable des ressources
environnementales dans tous les projets et programmes du gouverne-
ment. Les interventions de la FAO se focaliseront sur l’appui à
l’administration publique, la société civile, aux communautés
locales et les aux autochtones. Elles se focaliseront sur le
développement des outils et ca- dres de gestion participative et
durable des ressources foncières, hydriques, halieutiques,
forestières en plus de la conservation de la biodiversité, en
particulier les mangroves, les miombos et l’appui au processus
FLEGT. Produit 8 : La stratégie de développement de villes vertes
est élaborée et mise en œuvre.
Pour aider le gouvernement à développer des villes vertes, le
Programme de la FAO sensibilisera les auto- rités urbaines à
intégrer dans leurs politiques et dans l'urbanisme, les nombreuses
solutions novatrices éma- nant des secteurs urbains pauvres qui
leur ont permis de consolider leurs communautés et d'améliorer
leurs conditions de vie. A travers des projets multidiscipli-
naires, la FAO offrira aux gouvernements provinciaux et aux
municipalités son assistance pour accroître l'ef- ficacité des
politiques, des structures institutionnelles, des services
logistiques et pour améliorer les systèmes de production
horticole.
Elle encouragera les cultures maraîchères commerça- bles et
irriguées dans la périphérie des villes et le dé- veloppement de
l’arboriculture fruitière dans les péri- phéries des grands centres
urbains du pays. Le pro- gramme de la FAO et les initiatives
similaires d'orga- nisations partenaires permettront de montrer
com- ment l'horticulture peut contribuer à rendre les pau- vres des
villes plus autonomes en matière de sécurité alimentaire et de
nutrition.
Il permettra également de relever les défis sociaux et
environnementaux, notamment, de la gestion des dé- chets urbains à
la création d'emplois et au développe- ment communautaire. L’action
de la FAO consistera, également, à renforcer l’encadrement
technique des maraîchers au niveau des organisations de produc-
teurs et des autres acteurs des filières légumières, l’in-
troduction d’innovations techniques par la recherche- développement
(variétés, techniques intégrées de pro- duction, de protection et
qualité de la production) et la mise à jour des référentiels
techniques ; la production de semences améliorées d’espèces
locales; le dévelop- pement de la petite mécanisation
intermédiaire
16 Cadre de Programmation Pays 2013-2017
A travers ce produit, la FAO et le gouvernement vi- sent à
restaurer la capacité nationale en matière d’utili- sation des
prévisions météorologiques spécialisées pour la lutte contre la
dégradation des terres et les inondations. L’agro-météorologie vise
également à promouvoir la protection de l’agro-biodiversité, la
diffusion des va- riétés résistantes à la sécheresse, la prévision
des ris- ques phytosanitaires et à adapter les périodes de culture
à la fluctuation des conditions météorologi- ques.
Cette promotion se fera par l’orientation des activités agricoles
en s’appuyant sur les expériences passées et le savoir paysan. La
FAO apportera son soutien à l’accroissement de la densité des
stations agro-météorologiques du pays afin d’améliorer la
résolution spatiale et la qualité des produits
agro-météorologiques. Elle soutiendra les formations au niveau
provincial, national et régional pour optimiser les services
agro-météorologiques du pays. Elle favorisera l’implantation d’un
réseau national de stations agro-météorologiques qui implique les
Servi- ces météorologiques et hydrologiques du pays, les
universités et les instituts impliqués dans la recherche agricole
et les Organisations Paysannes.
(pompes, motoculteurs); l’appui conseil technico- économique à la
demande des maraîcher (e) s ; et l’é- ducation nutritionnelle, la
protection et la sécurisation foncière des périmètres maraîchers.
Le programme de la FAO financera les actions de ren- forcement des
capacités et de promotion du recours au microcrédit pour aider les
agriculteurs à accroître leur production et à créer une nouvelle
entreprise. Effet 4 : Les effets des changements climatiques sont
atténués et des mesures d’adaptation sont disponi- bles. La gestion
durable des ressources naturelles de la RDC constitue un élément de
la stratégie nationale dans la contribution du pays à l’effort
global de la lut- te contre les changements climatiques au niveau
pla- nétaire. Elle représente, de ce fait, un levier important en
termes d’actions d’atténuation et d’adaptation aux- quelles les
interventions de la FAO contribueront.
Les interventions de la FAO dans ce domaine aideront les acteurs
nationaux et internationaux à s’attaquer aux causes profondes de la
déforestation et de la dé- gradation des forêts, (agriculture sur
brûlis, approvi- sionnement des villes en bois et charbon, chasse,
bra- connage, etc.). La FAO continuera à appuyer la stratégie REDD+
de la RDC qui a démarré la phase d’investissement, de mise en
œuvre. Produit 9 : Le système Monitoring, Reporting et Vé-
rification (MRV) national est opérationnel pour ali- menter la
stratégie nationale REDD+ Ce produit est un engagement de la FAO à
soutenir les stratégies développées par le Gouvernement Congolais
pour l’atténuation des effets des change- ments climatiques et
l’adaptation.
Particulièrement, les efforts qui visent à ralentir le rythme des
émissions issues de la déforestation et de la dégradation des
forêts et à accroitre la séquestration du carbone par la
reforestation et la conservation des forets (REDD+). L’intervention
de la FAO sera focali- sée sur l’amélioration de la mesure, du
rapportage et de la vérification des émissions du pays dans le
cadre de la REDD+ pour permettre au pays de prétendre aux
compensations financières basées sur l’obtention des résultats. Par
rapport à ses avantages comparatifs, la FAO ap- puiera
spécifiquement le Système national de surveil- lance des terres par
satellite (SSTS), le Système d’in- ventaire Forestier National
(IFN) et le Système natio-
nal d’inventaire des gaz à effet de serre (I-GES) du Ministère de
l’Environnement. Produit 10 : Le système national des prévisions
agro- météorologiques est restauré et renforcé.
Cadre de Programmation Pays 2013-2017 17
MODALITES DE MISE EN ŒUVRE
ET SUIVI-EVALUATION
L a FAO est engagée dans un processus transfor- mationnel qui
accorde une grande importance à la décentralisation de ces
opérations.
Dans ce contexte, les programmes de la FAO, notam- ment
urgence-réhabilitation et développement seront intégrés
La phase actuelle de stabilisation et de consolidation de la paix
en RD Congo sera l’occasion du passage graduel de l’urgence et de
la réhabilitation au déve- loppement dans un contexte de
continuum.
Elle sera, très certainement, une phase active de sou- tien au
développement de l’agriculture et à la gestion durable des
ressources naturelles pour relancer la croissance économique et
réduire la pauvreté, surtout en milieu rural où elle est
endémique.
Le besoin en ressources financières pour la mise en œuvre des
priorités retenues par le CPP est de l’ordre de 252 millions de
dollars E-U.
Le graphique ci-dessous montre la répartition globale du Budget (en
USD) par domaine prioritaire.
Graphique : Budget du CPP par domaine prioritaire en millions de
dollars E-U
Domaine Prioritaire 1: Amélioration de la gouver- nance des
secteurs de l'agri- culture, du développement
rural, des ressources naturelles renouvelables et de
la gestion des crises
Domaine Prioritaire 2 : Développement des filières
végétales, animales et halieutiques par l’approche des chaînes de
valeur et de
l’agrobusiness
et lutte contre les changements climatiques
TOTAL
18 Cadre de Programmation Pays 2013-2017
Le besoin en ressources financières pour la mise en œuvre des
priorités retenues par le CPP est de l’ordre de 252 millions de
dollars E-U
Cadre de Programmation Pays 2013-2017 19
Cette prévision budgétaire se base sur les prévisions budgétaires
de la FAO dans l’UNDAF qui s’élève à 216 millions de dollars, et
les nouveaux besoins huma- nitaires engendrés par la situation de
conflits armés à l’Est du pays. Comparativement à la capacité du
bureau pays de ces cinq dernières années en matière de mobilisation
des ressources avec une moyenne annuelle de 40 millions USD
mobilisés, à la capacité de Delivery, moyenne annuelle estimé à 35
millions d’USD, et prenant en compte les engagement des Bailleurs
des fonds au ni- veau de pays, ce niveau de prévision budgétaire
est réaliste et soutenable, Toutefois, ce budget exige des efforts
importants de mobilisation des ressources et un partenariat fécond
avec les partenaires techniques et financiers pour ré- pondre de
manière satisfaisante auxdites urgences.
Pour soutenir la mise en œuvre du programme, le bu- reau formulera,
une stratégie de mobilisation des res- sources qui sera fondée sur
(i) un engagement plus affirmé des pouvoirs publics pour le
financement ciblé des priorités qu’ils ont définies; (ii) une
présence équi- librée au sein des instances de décision des
ressources multi-donateurs gérées par le SNU (PCP, STAREC, etc.) en
faisant valoir les s