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VI Foro Internacional de Especialistas en Enseñanza de Lenguas
“Gregorio Torres Quintero” Mayo de 2013
♦ Christelle Ferraris Facultad de Lenguas de la Universidad Autónoma del Estado de México (Toluca) [email protected] ♦ Mark Chang Centro de Enseñanza de Lenguas (CELe) de la Universidad Autónoma del Estado de México (Toluca) [email protected]
TRABAJO EN EXTENSO
Enrichir son vocabulaire avec la littérature contemporaine
Les romans de la littérature contemporaine sont une source extrêmement riche de
mots et d’expressions en contexte, excellente façon d’enrichir son vocabulaire dans
différents registres pour les locuteurs natifs ou non natifs d’une langue. En tant que
professeurs de français langue étrangère, l’avantage de réaliser des activités sur des extraits
de romans actuels sera de faire prendre conscience à nos étudiants que lire est d’abord une
activité agréable mais aussi, entre autres, une manière ludique d’apprendre du vocabulaire
dans tous les registres (formel, standard et relâché). L’objectif de l’atelier sera d’abord de
rappeler quelques stratégies et techniques pour l’enseignement/apprentissage du
vocabulaire puis de comment les appliquer dans des activités intéressantes pour la classe ou
le centre d’Auto-Accès de nos Institutions.
A propos de l’enseignement/apprentissage du vocabulaire, Beheydt (1987b cité par
Bogaards, 1994 :211) commente qu’« il est absurde d’apprendre les mots hors contexte,
puisque les mots isolés sont privés de leur versatilité polysémique et de la variation
sémantique liée au contexte qui constituent des caractéristiques fondamentales du mot ». Le
fait de présenter les mots en contexte aide probablement l’étudiant à comprendre et à retenir
leur sens plus rapidement, d’une part grâce à ses co-occurrents, qui lui indiquent d’abord la
fonction de ceux-ci dans la phrase (verbe, substantif, adjectif, etc.) et qui lui indiquent
également dans quel contexte les utiliser ; d’autre part, grâce à l’organisation logique qu’ils
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recevront dans la mémoire où ils se classifieront dans des champs sémantiques selon les
mêmes schémas qu’en langue maternelle.
D’autre part, les principes de l’approche lexicale proposée par Lewis (1993, 1997,
2000 cité dans Moore, Marín y Ferraris, 2013) postulent que le lexique est central dans la
création du sens, alors que la syntaxe et la morphologie servent uniquement de rôle
secondaire d’organisation. Cette approche gomme les frontières rigides prétendues entre
syntaxe et lexique pour créer un nouveau concept de lexico-syntaxe (lexicogrammar) qui
reconnait le fait que les locuteurs natifs tendent à utiliser le langage en blocs majeurs au
mot individuel ; quelques-unes de ces unités lexicales composées avaient déjà leur place
dans l’analyse morphosyntaxique traditionnelle comme les expressions imagées, les
proverbes, les collocations ; d’autres représentent des phrases communes ou des
connecteurs qui tendent à la cooccurrence mais sans pouvoir s’identifier dans cette
classification traditionnelle. Cette approche sur l’enseignement/apprentissage du
vocabulaire mettent l’accent sur un nouveau concept de lexico-syntaxe qui oriente la
création d’activités qui augmenteront la conscience de l’étudiant sur la nature lexicale du
langage et de sa construction grâce à des blocs lexicaux, ce qui l’obligera à s’approcher au
nouvel élément lexical dans plusieurs de ses dimensions phonologique, morphologique,
sémantique mais aussi pragmatique. Si l’on accepte cette prémisse, l’implication logique
est que nous devrions dédier la plupart du temps et des efforts de
l’enseignement/apprentissage de langues étrangères à appuyer l’apprenant dans le
développement d’un lexique intense y une plus petite partie à l’analyse des structures
grammaticales.
Apprendre du vocabulaire est une tâche de grande amplitude. C’est peut-être même le
plus grand défi pour un étudiant puisque la grammaire d’une langue se compose d’une série
limitée de règles alors que le vocabulaire parait ne jamais finir, même pour un natif
(Schmitt, 1997). De plus, Schmitt (2000: 35-36) souligne qu’il est improbable que tout le
sens et l’information du registre d’un élément lexical puissent être enseignés/appris en une
seule occasion car il est difficile que les étudiants absorbent tout à la première exposition
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du mot. Ceci suppose la nécessité d’expositions répétées au mot pour s’assurer sa complète
acquisition (2000: 137).
Le roman de la littérature actuelle parait alors être idéal pour répondre favorablement
à de nombreux aspects d’enseignement/apprentissage du vocabulaire à ne pas oublier. En
effet, le vocabulaire exposé en contexte dans les romans comportera les trois dimensions
nécessaires à la promotion de l’apprentissage autonome mentionnées par M-C.Tréville et
L.Duquette (1996 :97) :
- une dimension linguistique (aspects phonologiques, morphosyntaxiques et
sémantiques des mots)
- une dimension sociolinguistique (règles d’emploi des mots dans le discours en
fonction de la situation de communication et d’un groupe social déterminé)
- une dimension « stratégique » (axée sur les processus de compréhension, de
mémorisation et de compensation des lacunes).
D’autre part, grâce au contexte du roman, le lexique pourra être analysé en unités majeures
au mot isolé comme le suggère l’approche lexicale de Lewis et, finalement, il est probable
que lire le roman dans son intégralité aidera l’étudiant à retrouver les nouveaux mots vus
dans les activités dans d’autres cotextes, pour répondre à l’inquiétude de Schmitt de la
nécessité des expositions répétées au mot pour s’assurer sa complète acquisition.
Essayons donc maintenant de faire en sorte que nos étudiants prennent goût à la lecture
en leur proposant des activités attractives et qu’ils sachent comment tirer profit au
maximum de n’importe quelle lecture pour leur apprentissage de la langue. Nous
rappellerons d’abord les indispensables stratégies d’enseignement/apprentissage, nous
verrons ensuite la sélection du vocabulaire et des activités à faire, puis les principes de base
à respecter pour créer nous-mêmes des activités de vocabulaire. En guise d’exemple, nous
exposons enfin une activité créée à partir d’un extrait de roman de littérature actuelle en
français.
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1- STRATÉGIES D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE
Le professeur désireux de travailler avec des extraits de littérature dans son cours devra
essayer d’introduire le vocabulaire en s’aidant d’activités qui mettront en œuvre plusieurs
stratégies d’apprentissage. Les stratégies d’apprentissage du vocabulaire peuvent se référer
aux « actions et étapes conscientes et inconscientes, planifiées et non planifiées que les
étudiants utilisent pour découvrir et consolider la forme, le sens et l’utilisation des mots »
(Marín, 2005: 74). Cette définition cherche à intégrer les désaccords sur ce qui doit être
considéré comme une stratégie, c’est-à-dire, si celles-ci doivent être conscientes ou
inconscientes, délibérées ou non intentionnelles. D’autre part, « il ne suffit pas d’apprendre
des mots : il faut encore apprendre à apprendre des mots. C’est dans cette perspective aussi
qu’il faut voir la valeur de l’approche contextuelle » (Bogaards, 1994 : 180). Il est
important de mentionner que dans un contexte d’autonomie certaines stratégies peuvent
être enseignées, d’autres non. Certaines peuvent se développer chez l’étudiant pour qu’il
enrichisse son vocabulaire en autonomie. Le rôle de l’enseignant est alors de proposer un
entraînement pour que les apprenants développent des stratégies qui seront conscientes au
début de leur apprentissage mais qui devront idéalement devenir, par la suite, inconscientes
et automatiques.
Les stratégies d’enseignement/apprentissage directes et indirectes auront donc un rôle
important à jouer. Les activités devront amener les étudiants à réfléchir sur leurs stratégies
d’apprentissage telles que : (Marín, 2005)
- les stratégies d’inférence, qui décrivent la manière par laquelle les étudiants essayent
d’inférer le sens des mots nouveaux, par exemple en faisant attention à la structure interne
du mot, du contexte immédiat, du thème, etc.
- les stratégies d’omission intentionnelle, catégorie qui rend compte de deux situations
de lecture, une pour laquelle les étudiants décident de sauter un mot nouveau en espérant
inférer son sens plus tard et une autre quand ils décident simplement d’ignorer un mot
nouveau après avoir essayé d’inférer son sens sans succès.
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- les stratégies d’utilisation du dictionnaire, qui se réfèrent à l’utilisation des
dictionnaires monolingues et bilingues, en version papier ou électronique. Elles se réfèrent
également au type d’information que l’on cherche dans un dictionnaire, par exemple, le
sens, la prononciation ou des phrases d’exemple.
- les stratégies sociales de découverte, qui décrivent comment les étudiants ont recours à
d’autres personnes pour demander de l’information sur des mots nouveaux. Il résulte
important savoir à qui ils demandent ces informations (amis, famille, professeurs) ou à quel
type d’information (traduction en LM, définition en LE, prononciation, utilisation du mot
ou exemples)
- les stratégies de prises de notes, qui couvrent trois aspects principaux de la prise de
notes : le lieu où les apprenants prennent les notes (marges des méthodes, cartes, carnets
spéciaux pour le vocabulaire, posters, dans l’ordinateur) ; l’information enregistrée pour
chaque mot ou phrase (traduction, définition en LE, prononciation, exemples) et la manière
qu’ils organisent leurs notes (ordre alphabétique, par unité ou leçon, par thèmes ou selon
leur ordre d’apparition)
- les stratégies de répétition, qui ont à voir avec deux aspects de la mémorisation de
mots ou de phrases ; comment les étudiants utilisent la répétition (verbale, visuelle, par
écrit) et ce qu’ils répètent des mots (le mot seul, le mot et sa traduction, le mot et un
exemple). Il est important de mentionner que Schmitt (1997) ne considère pas la répétition
comme une stratégie de mémorisation mais comme une stratégie cognitive comme le fait
Oxford (1990).
- les stratégies d’association, celles que d’autres auteurs ont répertoriées comme les
stratégies de mémoire (Schmitt, 1997), de mémorisation (Nakamura, 2000). Cependant,
Marín (2005) a opté pour diviser en stratégies de répétition et d’association pour mettre
l’accent sur la différence entre des stratégies superficielles (simple répétition) et profondes
(utilisation des moyens mnémotechniques). Les stratégies d’association incluent la méthode
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des mots clés (Keyword Method), associations avec la langue maternelle, la langue cible ou
une autre langue étrangère.
- les stratégies de consolidation, qui décrivent ce que les étudiants font pour consolider
les mots qu’ils ont trouvés et notés dans le processus d’apprentissage, les stratégies pour
trouver des mots nouveaux, par exemple, utiliser les mots nouveaux dans des conversations
ou des écrits de la vie quotidienne, ou chercher des opportunités pour apprendre d’autres
mots nouveaux. Il est important de signaler que Ahmed (1988) les a catégorisées comme
des stratégies de pratique, Schmitt (1997) comme des métacognitives, Gu y Johnson (1996)
comme des stratégies d’activation, Stoffer (1995) comme des stratégies d’usage
authentique de la langue.
L’idéal serait également de prendre quelques minutes à la fin de chaque activité, chaque
cours ou de chaque unité d’apprentissage pour les entraîner aux stratégies métacognitives
indirectes ; pour qu’ils évaluent ce qu’ils ont appris, ce qui a bien ou peu fonctionné dans
une activité proposée en classe par une auto-évaluation de leur performance dans
l’apprentissage. Il s’agit de constater leur progrès en comparant, par exemple, leur niveau
actuel de compréhension à un niveau antérieur. (Tréville et Duquette, 1996)
N’oublions pas que plusieurs facteurs entrent en compte dans la probabilité de succès
d’inférence du mot en contexte. Entre autres, Schmitt (2000: 154-155 en Moore, Marín et
Ferraris, 2013) souligne qu’inférer le sens d’un mot dans un contexte n’est pas
nécessairement suffisant pour son apprentissage. Si un mot est facile à deviner alors
l’apprenant l’inférera rapidement avec peu de processus mentaux pour continuer à lire, ce
qui n’assure pas que le mot sera retenu. De la même manière, le contexte peut être
tellement riche d’autres pistes que le mot inconnu peut facilement être compris dans le
texte. En revanche, si le processus d’inférence requiert de plus d’efforts cognitifs, il y aura
alors plus de probabilité que le mot soit retenu. C’est ici qu’entre en jeu les activités qui
seront faites avec nos apprenants, d’abord avec eux en classe, pour qu’ils s’habituent à ce
genre d’exercices et deviennent conscients du processus d’apprentissage auquel ils sont
exposés.
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2- LE CHOIX DU VOCABULAIRE ET DES ACTIVITÉS À FAIRE
L’enseignant doit exposer l’apprenant à du vocabulaire mais surtout le guider à
apprendre du vocabulaire. Il ne s’agit donc pas de donner à l’apprenant une profusion de
documents authentiques et une dose massive de mots nouveaux mais plutôt à l’amener à
une réflexion d’ordre métalinguistique en l’entraînant à effectuer une variété d’exercices et
de pratiques qui lui donneront les moyens de s’emparer des mots et de les ancrer en
mémoire sur les schèmes déjà en place.
En tant qu’enseignants, nous avons au départ la lourde responsabilité de choisir le
vocabulaire que nous jugeons nécessaire à l’apprentissage de nos étudiants quand nous
voulons créer des activités ; il faut assumer la responsabilité de la sélection que nous allons
faire. Pour une bonne sélection « le matériau sélectionné doit être propre à susciter l’intérêt
de l’apprenant mais doit aussi activer ses stratégies d’apprenant ; la manière de présenter ce
matériau, à l’intérieur d’un cours de langue, devra tenir compte des différents styles
cognitifs des individus » (Tréville et Duquette, 1996 : 106). Les critères pris en compte
dans cette sélection sont souvent la fréquence des mots, les facteurs culturels, les besoins
des apprenants et leur niveau, et la convenance ou plutôt l’intérêt personnel des étudiants.
Par exemple, on peut facilement travailler sur les registres de langue, en particulier sur le
registre relâché (sur le vocabulaire populaire -argot, vocabulaire familier- et sur le
vocabulaire vulgaire –mots grossiers et insultes-, Ferraris, 2011) dont sont friands nos
étudiants ; sur les expressions idiomatiques en contexte en sélectionnant des passages
suffisamment longs pour les comprendre ; sur les amis et les faux-amis avec la langue cible
et la langue maternelle ; sur les familles de mots (champs lexicaux, sémantiques) ; sur les
collocations intéressantes et surtout sur les blocs lexicaux que proposent Lewis.
Ceci en favorisant des activités de repérage, de supposition, de relations mentales, de
corrélations, de regroupements de mots avec des associations paradigmatiques ou
syntagmatiques telles que synonymes, antonymes (simples, gradués, converses),
homonymes ou polysèmes (extension métaphorique, connotations), hyperonymes-
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hyponymes, holonymes-méronymes, paronymes, etc. On les incitera à regrouper le
vocabulaire nouveau sous forme de listes ou d’images mentales pour mieux le retenir en les
encourageant, par exemple, à se faire des fiches, des cartes ou des graphiques (cf. Buzan,
2002) sur les familles de mots ou à utiliser toute autre forme d’aide-mémoire.
Un autre point très important quand nous voulons créer des activités pour la classe ou le
Centre d’Auto-Accès de nos Institutions est de ne pas perdre de vue que nos étudiants sont
d’abord des humains, pas seulement des apprenants de langue. Il faudra donc prendre en
compte les principes de base que nous verrons ci-dessous.
3- PRINCIPES POUR LE CENTRE D’AUTO-ACCÈS ET LA CLASSE
Pour créer nous-mêmes des activités de vocabulaire, nous recommandons aux
enseignants de suivre autant que possible les principes de développement de matériel de
Centre d’Auto-Accès (CAA) exposés par Tomlinson (2010 : 72-86) ; avec des activités se
voulant intéressantes, pertinentes, divertissantes ; avec des types et des genres de textes
authentiques (extraits de littérature, de BD, d’articles de journaux) variés et souvent
controversés pour les atteindre affectivement et cognitivement et pour chercher en eux des
attitudes, des émotions positives et agréables face au processus d’apprentissage ; avec des
challenges expérimentaux et d’analyse accessibles (ce qui leur permet d’élever leur auto-
estime), avec leur implication dans la recherche de nouveau matériel authentique pour
découvrir encore plus de choses par eux-mêmes et les rendre de plus en plus indépendant ;
avec l’occasion de lire, d’écouter, de visionner, en bref, -d’expérimenter in extenso- le
matériel proposé avant de travailler le point particulier de langage (on les incite notamment
à lire les romans, les BD dans leur totalité avant ou après les activités pour qu’ils y prennent
du plaisir). Ce point est extrêmement important dans la mesure où le matériel devrait
d’abord offrir aux apprenants de l’expérience de langage en usage plutôt que des exemples
de langage… il faut les impliquer comme des êtres humains, pas seulement comme des
apprenants de langue. L’approche recommandée est donc plus humaine et développe en
même temps les connaissances déclaratives et procédurales. Il est finalement important que
le matériel de CAA leur propose une large gamme d’activités favorisant plusieurs styles
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d’apprentissage, que l’apprenant puisse sélectionner la route d’apprentissage qu’il préfère,
qu’il ait l’opportunité de travailler ce qu’il veut, au moment qu’il veut.
4- EXEMPLE D’ACTIVITÉ
Pour que tout ce que nous venons d’exposer soit appliqué en classe, il faut d’abord que
les enseignants en soient convaincus. Pour illustrer, nous présentons ci-dessous une des
activités de vocabulaire que nous découvrirons dans l’atelier.
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ACTIVITÉ DE LECTURE POUR AMÉLIORER MON VOCABULAIRE
Lis l’extrait suivant de Millénium 1 « Les hommes qui n’aimaient pas les femmes » de Stieg Larsson
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-Excuse-moi, Mikael, mais je ne suis pas d’accord avec toi, mais moi aussi j’ai le droit de
formuler une opinion. Mon avis est que cet article pue – et j’ai l’intention de bien clarifier ce
que j’en pense. Je suis malgré tout suppléant de Henrik à la direction de Millénium et à ce
titre je ne peux pas laisser passer ce genre d’insinuations.
- D’accord.
- Je vais donc demander un droit de réponse. Où je vais dépeindre Karlman comme un idiot.
Tant pis pour lui.
- Vas-y. Agis selon tes convictions.
- Pour moi, il est important aussi que tu comprennes réellement je n’ai rien à voir avec cette
attaque infâme.
- Je te crois, dit Mikael.
- De plus, je n’ai pas vraiment envie de discuter de cela maintenant, mais ceci remet sur le tapis ce que nous nous sommes déjà dit. Il est important que tu te réinstalles à la rédaction
de Millénium, pour que nous puissions montrer un front uni. Tant que tu seras absent les ragots continueront bon train. Je crois en Millénium et je suis persuadé que nous pouvons
gagner ce combat ensemble.
- Je comprends ton point de vue, mais maintenant c’est à mon tour de ne pas être d’accord
avec toi. Je ne peux pas rompre mon contrat avec Henrik et le fait est que je n’en ai pas envie
non plus. Je l’aime bien, tu sais. Et cette histoire de Harriet…
- Qui ?
- Je comprends que tu trouves ça pénible, je réalise que Henrik est obsédé par ça depuis des
années.
- Entre nous j’aime Henrik et il est mon mentor, mais en ce qui concerne Harriet, son
obsession a pris des allures de manies à avoir raison envers et contre tout.
- Quand j’ai commencé ce boulot, j’avais l’impression que c’était un gaspillage de temps.
Mais le fait est que contre toute attente nous avons trouvé du nouveau. Je crois que nous
sommes près de faire une percée. Et qu’il sera peut-être possible de répondre à la question
de ce qui est arrivé.
- Tu ne veux pas me dire ce que vous avez trouvé ?
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- Selon les termes du contrat, je ne dois pas discuter de cela avec qui que ce soit sans l’accord
personnel de Henrik.
Martin Vanger se tint le menton. Mikael lut du doute dans ses yeux. Puis Martin finit par se
décider.
- D’accord, dans ce cas le mieux que nous ayons à faire c’est de résoudre au plus vite
l’énigme de Harriet. On n’a qu’à dire : je te donne tout le soutien que je peux pour que tu
termines le travail aussi vite que possible d’une façon satisfaisante et qu’ensuite tu retournes
à Millénium.
- Bien. Je n’ai pas envie d’avoir à me battre contre toi aussi.
- Ça ne sera pas nécessaire. Tu as mon entier soutien. Tu peux venir me voir dès que tu veux
si tu rencontres des problèmes. Je peux faire pression sur Birger pour qu’il ne mette pas des bâtons dans les roues. Et je vais essayer de calmer Cecilia.
- Merci. Il faut que je trouve un moyen de lui poser quelques questions et elle ignore mes
tentatives de lui parler depuis un mois maintenant.
Martin Vanger sourit soudain.
- Vous avez peut-être d’autres choses à régler. Mais ce ne sont pas mes affaires.
- Ils se serrèrent la main.
1) Tu as affaire à un dialogue entre deux personnes qui discutent d’une question. Souligne
dans l’extrait toutes les expressions utilisées pour exprimer l’accord, le désaccord, la
formulation d’opinion. Fais-en la liste ci-dessous si tu le juges nécessaire ou utilise un
système de couleur quand tu les soulignes.
ACCORD DÉSACCORD FORMULATION D’OPINION
2) Trois expressions imagées ont été mises en gras dans l’extrait. A l’aide des images
proposées, essaye d’en retrouver le sens :
(Re)mettre (une affaire, un point, une
question) sur le tapis
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Les ragots continueront bon train
Les ragots continuent bon train :
(écris ici ton explication personnelle)
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Mettre des bâtons dans les roues (à
quelqu’un)
____________________________
____________________________
____________________________
____________________________
3) Relis l’extrait et cherche les verbes manquants dans ces collocations (mets le verbe à
l’infinitif) :
____________________________ ce genre
d’insinuations
____________________ quelqu’un comme un
idiot
__________________ un combat
_________________un contrat
________________ des allures
______________ raison
_____________ un gaspillage de temps (On
utilise aussi l’expression gaspiller du temps)
_______________ du nouveau.
_______________ une percée
_______________à la question
_____________ le menton
______________ du doute dans les yeux de
quelqu’un
______________ une énigme
_____________ des problèmes
______________ pression sur quelqu’un
_____________ des questions à quelqu’un
______________ des choses à régler
________________ la main
4) D’autres expressions utiles pour toi :
Tant pis pour lui (l.7)
Vas-y (l.8)
Je n’ai rien à voir avec tout ça (l.9)
Contre toute attente (l.26)
Qui que ce soit (l.30)
Le mieux que nous ayons à faire est de… (l.34)
On n’a qu’à dire : « … » (l.35)
Ce ne sont pas mes affaires (l.45)
♠ Qu’est-ce que tu pourrais faire des
expressions des questions 3 et 4 pour ne pas
les oublier ? (plusieurs réponses possibles)
� les traduire en espagnol
� écrire une explication de leur sens
� faire des associations avec quelque chose qui
te fait penser à elles
� essayer de les réutiliser en contexte dans une
Production orale ou une Production Ecrite le
plus vite possible pour ne pas les oublier
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5) D’après toi, que veulent dire les 2 mots soulignés dans l’extrait ? (ce sont 2 mots de
vocabulaire familier) ( )
- Pue : � est mauvais � est sans intérêt � est diffamatoire
- Boulot :
♠ Comment as-tu essayé de deviner les mots ou les expressions que tu ne connaissais pas ?
(plusieurs réponses possibles)
� J’ai fait attention à la structure interne du mot (préfixe, suffixe, racine du mot).
� J’ai sauté le(s) mot(s) inconnu(s) en pensant que je devinerais son sens plus tard.
� J’ai ignoré le sens des mots inconnus quand j’ai vu que je n’arrivais pas à deviner leur
sens.
� J’ai utilisé le dictionnaire et ça a été utile
� J’ai utilisé le dictionnaire mais ça n’a pas vraiment été utile
� J’ai demandé à quelqu’un : __________________
♠ Que penses-tu faire maintenant pour essayer de retenir les nouvelles expressions que tu as
apprises dans cette activité ?
(plusieurs réponses possibles)
� Les répéter à voix haute
� Les écrire dans un carnet spécial de vocabulaire
� Relire de temps en temps l’extrait de lecture et les activités que j’ai faites
� Utiliser des moyens de mémorisation pour essayer de les retenir plus facilement.
Lesquels ?
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_______________________________________________________________________
♠ Pour finir, je te propose de lire la quatrième de couverture du livre, j’espère que ça te donnera
envie de le lire en entier, il est génial ! BONNE LECTURE ☺
Et n’oublie pas de toujours lire pour le plaisir et ensuite de chercher du vocabulaire utile pour toi et ton apprentissage de la langue.
Résumé : Quatrième de couverture : Ancien rédacteur de Millénium,
revue d'investigations sociales et économiques, Mikael
Blomkvist est contacté par un gros industriel pour relancer
une enquête abandonnée depuis quarante ans. Dans le huis
clos d'une île, la petite nièce d’Henrik Vanger a disparu,
probablement assassinée, et quelqu'un se fait un malin
plaisir de le lui rappeler à chacun de ses anniversaires.
Secondé par Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et
perturbée. Placée sous contrôle social mais fouineuse hors
pair, Mikael Blomkvist, cassé par un procès en diffamation
qu'il vient de perdre, se plonge sans espoir dans les
documents cent fois examinés, jusqu'au jour où une
intuition lui fait reprendre un dossier. Régulièrement
bousculés par de nouvelles informations, suivant les
méandres des haines familiales et des scandales financiers.
Lancés bientôt dans le monde des tueurs psychopathes, le
journaliste tenace et l'écorchée vive vont résoudre l'affaire
des fleurs séchées et découvrir ce qu'il faudrait peut-être
ISBN: 978-607-9136-88-8
Le film :
taire. A la fin de ce volume, le lecteur se doute qu'il
rencontrera à nouveau les personnages et la revue
Millénium. Des fils ont été noués, des portes ouvertes.
Impatient, haletant, on retrouvera Mikael et sa hargne sous
une allure débonnaire, et Lisbeth avec les zones d'ombre
qui l'entourent, dans -Millénium 2 - La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette ; Millénium 3 -La Reine dans le palais des courants d'air.
__________________________________
En guise de conclusion, nous espérons que les professeurs seront convaincus de l’utilité
de travailler le vocabulaire grâce à la littérature, en suivant les principes de l’approche
lexicale de Lewis et de création de matériel de Tomlinson, d’abord dans la classe pour
rendre les étudiants conscients de leurs stratégies d’apprentissage pour apprendre et retenir
le nouveau vocabulaire, puis pour que les apprenants prennent conscience qu’ils peuvent
ensuite réutiliser ce savoir-faire dans des activités de lecture postérieures en autonomie .
Sans oublier de toujours privilégier une approche humaine, avec des occasions de prendre
du plaisir avec la langue en lisant les romans dans leur totalité pour ensuite seulement
reprendre un point de langue à travailler, ici du vocabulaire, avec des activités élaborées à
partir de matériel authentique attirant le plus possible leur attention.
Références Bogaards, P. Le vocabulaire dans l’apprentissage des langues étrangères. Collection LAL,
Hatier-Didier, 1994 Buzan, T. (2002) Cómo crear mapas mentales. El instrumento clave para desarrollar tus
capacidades mentales que cambiará tu vida. Barcelona: Urano, 2004, 126 p. Ferraris, C. (2011) « Vocabulaire familier, populaire, grossier, argot… Quelles différences ? dans Lengua y Voz, Año 1, Número 1, pp.20-35. Disponible en ligne : http://www.uaemex.mx/lenguayvoz/Revista/1/Articulos/Vocabulaire_familier.pdf
ISBN: 978-607-9136-88-8
Lewis, M. (1993) The Lexical Approach: The State of ELT and a Way Forward. Hove, Reino Unido: Language Teaching Publications.
Lewis, M. (1997) Implementing the Lexical Approach: Putting Theory Into Practice. Hove:
Language Teaching Publications. Lewis, M. (2000) Teaching Collocation: Further developments in the Lexical Approach,
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