01 December 2015
Introduction aux modes islamiques de finance
Dr Abdelkader Chachi
Senior Training Specialist & Economist ResearcherInstitut islamique de recherche et de formation, Banque islamique de développement, Djeddah, Arabie Saoudite
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Présenté dans un cours de formation organiséentre le 7 et le 11 Décembre 2015 à Djibouti,
En collaboration avec le Fonds de Développement Économique de Djibouti (FDED)
Comme Sami Suweilem a souligné:
Le système financier islamique est basé sur
deux piliers:
Le domaine ou secteur à but lucratif
Le domaine ou secteur à but non-lucratif
L’Islam prend une approche équilibrée avec
les deux domaines
Les deux piliers de la finance islamique
01 December 2015
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*Sami Suweilem (2010) "Introduction to Islamic Finance", power point presentation
delivered to World Bank Staff through videoconferencing
Principes de base de la finance islamique
Permission de toutes les transactions qui n'impliquent pas une interdiction
Interdiction du Riba (intérêts / usure)
Interdiction du Qimar (jeux d’hazard), Iktinaz (thésaurisation), Ihtikar (Monopole), Israf(profusion), Fasad (corruption), Mujazafah (spéculation), Ghish (Déception) Tabdheer(gaspillage), Tadlees (tricherie), Tahreeb (contrebande), etc ..
Interdiction de transactions impliquant khamr (vin), Khinzir (porc) et toutes les transactions contraires à l'éthique, comme la prostitution, le vol, etc..
Interdiction de contrats impliquant Gharar (Risque excessive).
La vente des fruits avant qu'ils soient mûrs.
La vente de dettes.
La vente de ce qu’on ne possède pas.
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L'interdiction de l'intérêt et l’usure
L'Islam n'est pas la seule religion qui interdit l'intérêt et la considère comme Riba
(usure).
Avant l'abrogation de l'usure à la fin du Moyen Age en Europe, l'émergence de
nombreuses théories de la justifier, la révolution
industrielle et l'émergence du capitalisme, l'intérêt et l'usure ont été considérés par presque tous les chefs
religieux, les canonistes, les philosophes et les
économistes comme une surcharge sur les emprunts.
Les deux termes intérêt et usure étaient
interchangeables et considérés comme non
souhaitable.
L'interdiction de l'intérêt
Plato et Aristote, par exemple, étaient contre l'usure, sur la base que l'argent n'engendre pas d'argent, et que l’argent doit être un moyen d'échange et non
pas un moyen d'oppression et d'exploitation.
Bénéfice émanant du commerce, même si il n'a pas été apprécié par les Grecs, les Romains, et les
brahmanes indiens, il n'était pas en horreur, comme l'usure sur les prêts et les dettes.
Plato
Aristotle
L'interdiction de l‘usure Selon l’Ancien Testament
L'Ancien Testament mentionne trois types de versets qui traitent de l'usure.
Un type interdit l'usure en général, sans référence aux Juifs ou les non-juifs.
Un autre type interdit les Juifs de prendre l’usure des étrangers non-Juifs vivant parmi eux.
Une troisième série de versets interdit aux Juifs de prendre l'usure des autres Juifs, mais leur permet de prendre l'usure des non-juifs tels que: Deutéronome
23:19-20
"Vous ne devez pas charger des intérêts à vos compatriotes: les intérêts sur l'argent, la nourriture, ou tout ce qui peut être prêté à intérêt. Vous pouvez
charger des intérêts à un étranger, mais pas à vos compatriotes, de sorte que l'Éternel, votre Dieu, vous bénisse dans tout ce que vous vous engagez dans le
pays que vous êtes sur le point d'entrer à posséder ".
L'interdiction d'usure selon le Nouveau Testament
Le Nouveau Testament montre que le Prophète Jésus-Christ (saw) non seulement a interdit l'intérêt, mais il a demandé à ses partisans de ne pas reprendre même le
principal du prêt, et de prêter non seulement à des amis, mais même aux ennemis.
En vertu de cette interdiction; tout chrétien qui prendrait de l'intérêt au Moyen-âge était considéré
comme un hérétique et était sanctionné par l'Église en ne permettant pas son corps d’être enterré parmi les
tombes des chrétiens.
Le changement de l'interdiction de l'usure
• Nouvelles découvertes scientifiques ont été faites,
• La révolution industrielle a commencé,
• Le volume des transactions commerciales nationales et internationales a augmenté,
• De nouvelles théories justifiant l’intérêt ont apparu
Quand l'Église a commencé à perdre son autorité en vue de:
L’Église avait à faire des compromis dans la question de l'intérêt par permettre quelques exceptions au début, et finalement le reconnaitre par de facto.
Le Bénéfice émanant du commerce, même si il n'a pas été mentionné dans la littérature de l’Église et de clergé comme l'usure, il était permis.
Impacts de l'intérêt sur l'économie
l'inflation (hausse des prix des biens et services) puisque les fabricants augmentent leurs prix pour compenser les coûts
supportés au financier.
La faillite de nombreuses petites et moyennes entreprises financés avec intérêt dans le cas de l'échec à faire des
profits suffisants pour payer leurs dettes et les intérêts y afférents.
La propagation du chômage en raison des faillites et de la réduction du volume des investissements,
ce qui entrave la croissance et le développement économique.
Certains impacts de l'intérêt sur l'économie
La concentration des richesses entre les mains des riches à la suite d’indemniser les propriétaires de capitaux et de
punir les entrepreneurs.
l'incapacité à assurer une distribution équitable des richesses.
L'épuisement des fonds des pauvres, ce qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres plus pauvres.
L'intervention étrangère dans les affaires économiques des pays débiteurs.
Crises financières récurrentes.
Transactions Financières Islamiques
Transactions socialesde bienfaisance
Transactions Financières Islamiques
TransactionsCommerciales
• Murabahah• Ijarah• Salam• Istisna‘• Ju‘alah
• Nafaqah• Zakat• Sadaqah• Hibah• Waqf• Qard Hassan
Modes de Commercede rendement fixe
Modes partenariat de rendement variable
• Musharakah (Muwafadhah, • ‘inan, Abdan, Wujuh)• Mudarabah, Muzara‘ah• Mugharassah, Musaqah, etc..
Quatre types de transactions financières
Les Institutions financières islamiques font face dans le cadre
de leur travail à quatre types d'opérations financières:
Opérations basées sur les intérêts, qui sont
interdites.
Opérations basées sur la base de Commission qui sont acceptables.
Les transactions suspectes qui ne sont
pas claires si elles sont acceptables ou non.
Les opérations nouvelles pour remplacer l'intérêt tels que Mousharakah,
Moudarabah, etc.
Principes de base de la finance islamique à but lucratif
Mousharakah (partenariat). Un contrat dans lequel deux ou plusieurs investisseurs mettent en commun leurs fonds pour un projet et partager ses bénéfices ou pertes.
Moudarabah contrat en vertu duquel le Moudarib (entrepreneur) gère les fonds de Rabb al-Mal (l'investisseur) pour un pourcentage sur les profits réalisés. Les pertes financières devant être assumés par Rabb al-Mal.
Mouzara'ah partenariat dans l'agriculture pour partager la récolte ou les bénéfices d'une nouvelle plantation.
Mousaqat partenariat dans le secteur agricole pour partager le récolte ou les bénéfices des plantations existantes.
Principes de base de la finance islamique à but lucratif
Mourabahah un contrat de vente dans lequel le paiement est effectué peu après la livraison des marchandises à un prix convenu à l'avance entre l’acheteur et le vendeur.
Bay‘ Mu'ajjal vente sur paiement différé: permet à l'acheteur de payer pour les marchandises sur une série de versements.
Bay Al-Salam vente sur le paiement prépayé.
Ijarah location d'un bien pour un loyer convenu pour une durée déterminée.
Ijarah waqtina’ (location-vente) comme Ijarah, mais qu'à la fin du contrat, le bien loué devient la propriété du locataire.
Principes de base de la finance islamique à but lucratif
Jo'alah: une commission ou une récompense pour accomplir une tâche précise ou un service spécifique.
Istisna‘ une commande de fabrication sur-ordre dans lequel le fabricant conçoit et fabrique le produit, conformément aux souhaits de l'acheteur.
Tawarruq: L'achat d'un produit sur le paiement différé puis le vendre pour de l'argent à un autre acheteur que le vendeur d'origine.
Sukuk: Certificats d'investissement dans un projet pour une période déterminée avec une promesse d'une part du produit de l'investissement.
Principes de base de la finance islamique à but non-lucratif
Nafaqah: dépenses obligatoires pour les parents, famille et proches désignés.
Zakat (charité obligatoire) 2,5% de l'épargne décernés chaque année aux pauvres et aux nécessiteux. L'un des 5 piliers de l'Islam.
Sadaqah (Sadaqat) (charité volontaire) recommandé par l'Islam, en plus de la Zakat pour aider les pauvres et les indigents.
Waqf (Awqaf) (charité perpétuelle) très recommandée par l'Islam, en plus de la Zakat et des Sadaqat pour aider non seulement les pauvres mais aussi toute l’économie.
Takafol (mutuelle ou coopérative de solidarité ou d'assurance). Les participants mettent en commun leurs fonds comme une disposition contre toute perte de vie, la santé ou le bien que l'un d'entre eux peuvent en souffrir.
Qard Hassan et microfinance: prêt sans intérêt et microfinance
Conclusion
La finance islamique est
d'ordre éthique.
La finance islamique est
juste.
La finance islamique est
équilibrée.
La finance islamique est
viable.
La finance islamique est basée sur des
actifs réels
La finance islamique est plus stable.
181 December 2015
شكرا جزيالThank You very much
Merci Beaucoup
Muchas Gracias
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