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La séquence anthracologique de la grotte du Parco (Alòs de Balaguer, Espagne) : paysages et...

Date post: 09-Jan-2023
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Article original La séquence anthracologique de la grotte du Parco (Alòs de Balaguer, Espagne) : paysages et gestion du combustible chez les derniers chasseurs-cueilleurs The anthracological sequence of the Parco cave (Alòs de Balaguer, Spain): Landscapes and firewood management among the last hunter-gatherers Ethel Allué a, * ,b , Josep Maria Fullola c , Xavier Mangado c , Maria Àngels Petit c , Raül Bartrolí c , José Miguel Tejero c,d a Institut de Paleoecologia Humana i Evolució Social (IPHES), C/Marcel lí Domingo s/n Campus Sescelades URV (Edifici W3), 43007 Tarragona, Espagne b Àrea de Prehistòria. Universitat Rovira i Virgili, Avd. Catalunya, 35, 43002 Tarragona, Espagne c SERP, Departament de Prehistòria, Història Antiga i Arqueologia, Universitat de Barcelona, rue Montalegre 6, 08001 Barcelona, Espagne d UMR 7041 ArScAn, Équipe « Ethnologie préhistorique », CNRS (Centre national de la recherche scientifique), 21, allée de l’Université, 92023 Nanterre, France Disponible sur Internet le 18 septembre 2013 Résumé L’objectif de cet article est de présenter les données anthracologiques de la séquence de la grotte du Parco. Cette grotte, fouillée depuis plus de 25 années, montre une séquence stratigraphique allant du Paléolithique supérieur à l’Âge du Bronze. Les données anthracologiques que nous présentons ici appartiennent à la séquence intégrant des niveaux magdaléniens et épipaléolithiques. Les données anthracologiques montrent la dominance du pin sylvestre à la base et des genévriers au sommet de la séquence, suggérant une transformation du paysage au cours du temps. À partir de ces résultats nous discutons les aspects liés aux formations végétales pendant cette période. De même, cette étude a l’intention d’intégrer le registre anthracologique avec les données archéologiques qui ont déjà été publiées auparavant concernant la subsistance, la technologie et la paléoécologie, pour mieux comprendre le comportement humain pendant cette période. # 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Péninsule ibérique ; Tardiglaciaire ; Magdalénien ; Épipaléolithique ; Formations végétales ; Combustible www.em-consulte.com Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com L’anthropologie 117 (2013) 420435 * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Allué). 0003-5521/$ see front matter # 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.anthro.2013.08.003
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Article original

La séquence anthracologique de la grotte du Parco(Alòs de Balaguer, Espagne) : paysages et gestion du

combustible chez les derniers chasseurs-cueilleurs

The anthracological sequence of the Parco cave(Alòs de Balaguer, Spain): Landscapes and firewood

management among the last hunter-gatherers

Ethel Allué a,*,b, Josep Maria Fullola c, Xavier Mangado c,Maria Àngels Petit c, Raül Bartrolí c, José Miguel Tejero c,d

a Institut de Paleoecologia Humana i Evolució Social (IPHES), C/Marcel�lí Domingo s/n Campus Sescelades URV(Edifici W3), 43007 Tarragona, Espagne

b Àrea de Prehistòria. Universitat Rovira i Virgili, Avd. Catalunya, 35, 43002 Tarragona, Espagnec SERP, Departament de Prehistòria, Història Antiga i Arqueologia, Universitat de Barcelona, rue Montalegre 6,

08001 Barcelona, Espagned UMR 7041 ArScAn, Équipe « Ethnologie préhistorique », CNRS (Centre national de la recherche scientifique),

21, allée de l’Université, 92023 Nanterre, France

Disponible sur Internet le 18 septembre 2013

Résumé

L’objectif de cet article est de présenter les données anthracologiques de la séquence de la grotte du Parco.Cette grotte, fouillée depuis plus de 25 années, montre une séquence stratigraphique allant du Paléolithiquesupérieur à l’Âge du Bronze. Les données anthracologiques que nous présentons ici appartiennent à laséquence intégrant des niveaux magdaléniens et épipaléolithiques. Les données anthracologiques montrent ladominance du pin sylvestre à la base et des genévriers au sommet de la séquence, suggérant une transformationdu paysage au cours du temps. À partir de ces résultats nous discutons les aspects liés aux formations végétalespendant cette période. De même, cette étude a l’intention d’intégrer le registre anthracologique avec lesdonnées archéologiques qui ont déjà été publiées auparavant concernant la subsistance, la technologie et lapaléoécologie, pour mieux comprendre le comportement humain pendant cette période.# 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Péninsule ibérique ; Tardiglaciaire ; Magdalénien ; Épipaléolithique ; Formations végétales ; Combustible

www.em-consulte.com

Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com

L’anthropologie 117 (2013) 420–435

* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (E. Allué).

0003-5521/$ – see front matter # 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.http://dx.doi.org/10.1016/j.anthro.2013.08.003

Abstract

The objective of this paper is to present the anthracological data of the Parco cave sequence. This cave,excavated since the last 25 years, shows a stratigraphic sequence from the Upper Palaeolithic to the Bronze age.The anthracological data that we are presenting correspond to the sequence corresponding to the Magdalenianand Epipaleolithic layers. The anthracological data show a dominance of Scots pine at the bottom and ofjunipers at the top of the deposit, suggesting a landscape transformation though time. From these results wediscuss aspects related to the vegetal formations during this period. Moreover, this study has the intention ofintegration the anthracological record with the archaeological data already published concerning subsistence,technology and paleoecology to a better understanding to human behaviour during this period.# 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Iberian Peninsula; Tardiglaciar; Magdalenian; Epipalaeolithic; Vegetal formation; Firewood

1. Introduction

Le Paléolithique supérieur et l’Épipaléolithique sont des périodes d’importants changementsliés à l’organisation socioéconomique des groupes des chasseurs-cueilleurs (Vaquero, 2006 ;Vaquero et al., 2009 ; Petit et al., 2009). La discussion est centrée autour de l’évolution culturelleentre le Magdalénien final et le début de l’Épipaléolithique microlamellaire (Vaquero et al.,2009 ; Petit et al., 2009 ; Soler et al., 2009) ; cependant, dans la Péninsule ibérique, il existe peude séquences continues du Magdalénien moyen au Sauveterrien. En ce sens, les données fourniespar la grotte du Parco contribuent à une meilleure compréhension de cette période et de l’ampleurde ces transformations. Les niveaux magdaléniens et épipaléolithiques de la grotte du Parco nesont pas comparables en ce qui concerne la durée et la nature des occupations ; cet aspect est biendocumenté dans tout le registre archéologique (Fullola et al., 1990, 1997, 1998, 2004, 2006a,2006b, 2012 ; Mangado et al., 2006, 2007, 2010 ; Calvo, 2004 ; Tejero et Fullola, 2008 ; Tejeroet al., 2009 ; Estrada et al., 2010 ; Langlais, 2010 ; García-Argüelles et al., 2009). Les différencesentre les registres peuvent être dues aux divers types d’occupations (durée et nature desoccupations) et liées à des rapports différents avec le milieu.

Probablement, les contraintes environnementales conditionnent partiellement ceschangements ; d’une part, le changement climatique fournis un nouveau spectre de ressourceset, d’autre part, la propre évolution (technologique, sociale et culturelle) de ces groupes humainscontribue à des changements adaptatifs d’ordre différent. À partir de l’analyse anthracologique,deux approches qui contribuent à la compréhension de ces transformations peuvent êtredéveloppées. Nous pouvons reconnaître des formations végétales et leur transformation etcomprendre certains aspects de l’exploitation de ces ressources, spécialement du combustible.

Grâce à l’anthracologie, nous pouvons reconnaître les formations végétales de caractère localce qui contribue à une meilleure précision en ce qui concerne la composition floristique.Néanmoins, le caractère anthropique de ce registre peut provoquer certaines contraintes limitantles interprétations du paysage. Mais, si on fait attention à ces facteurs limitants, nous pouvonsconsidérer ces assemblages d’un point de vue paléoécologique en accord avec les prémissesétablies par la propre discipline (Chabal, 1997 ; Vernet, 1997 ; Chabal et al., 1999). De même,nous pouvons considérer d’un point de vue paléoéconomique des aspects culturels liés àl’exploitation des forêts par les chasseurs-cueilleurs (Hastorf et Popper, 1988 ; Piqué, 1999 ;Théry-Parisot, 2001 ; Théry-Parisot et Thiébault, 2005 ; Asouti et Austin, 2005 ; Allué et García-Antón, 2006 ; Théry-Parisot et al., 2009 ; Picornell, 2009).

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La séquence de la grotte du Parco est certainement singulière puisqu’elle embrasse une longueséquence où nous pouvons observer une continuité du Magdalénien moyen jusqu’auSauveterrien. De plus, la grotte du Parco nous offre de nouvelles données qui contribuent àla connaissance d’un territoire limité entre les pré-Pyrénées et la dépression de l’Ebre. L’objectifde ce travail est de présenter les données anthracologiques de la séquence de la grotte du Parco enl’intégrant dans le contexte plus général du Nord-Est péninsulaire. De même, l’objectif de cetravail est d’aborder certains aspects liés au comportement humain au travers de l’étude ducombustible.

2. Présentation du site

La grotte du Parco se trouve sur la commune d’Alòs de Balaguer, en Catalogne. Le dôme deSant Mamet, au sein duquel s’ouvre la cavité, est constitué de calcaires et conglomérats, quiforment des reliefs abrupts et escarpés, structurés par la rivière Segre. Cet affluent de l’Èbre, quidescend des Pyrénées selon une direction Nord-Sud, prend dans le secteur qui nous intéresse iciune direction Est-Ouest en traversant les « Serralades Marginals » des pré-Pyrénées avant dereprendre à nouveau – dans sa confluence avec la Noguera Pallaresa – une direction Nord-Sud,pour converger vers les plaines du bassin de l’Èbre (Fig. 1).

La grotte s’ouvre dans les conglomérats oligocènes du synclinal de la Massana. Elle estsituée à 420 mètres s.n.m et à 120 mètres au dessus du Segre actuel (Fig. 1). Il s’agit d’unepetite cavité (10,5 m de long sur 4,5 m de large dans la zone d’entrée) formée par une seulegalerie triangulaire. Cette grotte communique vers l’Ouest avec un grand abri de 5,5 m sur30 m (Fig. 1), fermé par un mur de pierre sèche ; l’abri ayant fonctionné comme bergerie dansdes périodes historiques. La végétation actuelle de la région est dominée en altitude par desforêts de chênes caducifoliés avec du buis (Conesa, 2001). Dans les zones plus proches de lagrotte, on trouve différents environnements, du fait de l’orographie, avec des maquis, deschênaies sclérophylles à chêne vert et chêne kermès, dénotant d’un paysage anthropisé(Conesa, 2001).

La grotte du Parco, découverte en 1974, a été tout d’abord fouillée par le Professeur JoanMaluquer de Motes (Fullola et al., 1990). Depuis 1987, la direction de la fouille est reprise par leSERP (Universitat de Barcelona) sous la direction des Professeurs Josep Maria Fullola, RaülBartroli et Xavier Mangado. Le site présente 15 niveaux sédimentaires qui correspondent auMagdalénien supérieur jusqu’à l’Épipaléolithique d’après le sondage réalisé au cour despremières campagnes de fouilles (Fullola et al., 1990 ; Bergadà, 1998). Une série de datationsC14 situe la séquence entre 10 190 � 290 BP (AA13410) (niveau Ia2 – supérieur –

Épipaléolithique géométrique) et 14 300 � 150 BP pour le niveau XI (GifA 95552) (Fullolaet al., 1997 ; Mangado et al., 2009).

Le matériel archéologique récupéré est abondant et a fourni de nouvelles données sur latechnologie en os et en pierre (Fullola et al., 1997, 1998, 2004, 2006a, 2006b ; Mangado et al.,2006, 2007 ; Mangado, 2005 ; Tejero et Fullola, 2008 ; Tejero et al., 2009 ; Langlais, 2010),l’approvisionnement en matières premières (Mangado, 2006 ; Mangado et al., 2007 ; Tejero etFullola, 2008 ; Estrada et al., 2010), l’utilisation des outils (Calvo, 2004 ; Langlais, 2010), lafaune (Nadal, 1998), les structures anthropiques (Fullola et al., 1990 ; Albert et al., 1997 ; Calvo,2004) et l’environnement (Bergadà, 1998 ; Bergadà et al., 1999). Ces données contribuent à uneconnaissance détaillée des activités des chasseurs-cueilleurs de la zone d’après les différentesperspectives de recherche (Fullola et al., 1997, 1998 ; Mangado et al., 2009, 2012 ; Petit et al.,2009).

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3. Matériel et méthode

Cette étude est basée sur l’analyse de 1461 restes de charbon de bois, provenant d’une partiede la séquence sédimentaire comprenant 11 des 15 niveaux sédimentologiques correspondant auMagdalénien supérieur, Magdalénien supérieur final, Épipaléolithique microlamellaire etÉpipaléolithique sauveterrien. Les charbons de bois viennent du ramassage systématique à lamain et par flottation des échantillons de sédiment. Pour cette étude, nous avons utilisé lesdonnées déjà obtenues par M.T. Ros dans les prélèvements de la coupe du sondage Maluquer de1984 (Fullola et Bergadà, 1990 ; Ros, 1997 ; Bergadà, 1998) et des nouveaux résultats de l’étudedes matériaux provenant de campagnes de fouille en extension de 1995 à 2008.

L’analyse des charbons de bois a été réalisée à l’aide d’un microscope métallographique àlumière réfléchi (Olympus BX41). Pour la détermination taxonomique, nous avons utilisé la

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Fig. 1. Localisation du site et plan de la grotte du Parco.Location of the site and plan of the Parco cave.

technique habituelle en anthracologie à partir de la fragmentation des charbons de bois avec lesdoigts et l’observation des trois sections anatomiques, qui permettent d’observer la structurecellulaire. De même, nous avons utilisé l’atlas d’anatomie des bois européens de Schweingruber(1990) et une collection de référence d’espèces actuelles. En ce qui concerne les catégories pourla détermination taxonomique, nous avons utilisé l’espèce, le genre ou la famille selon les taxons.Le choix de l’une de ces catégories dépend de la variabilité anatomique entre espèces d’un mêmegenre ou d’un genre différent, ou de la possibilité d’observer tous les caractères qui permettent dedéterminer une espèce.

Habituellement, le dénombrement des charbons est basé sur le nombre de fragments,lorsque c’est la manière la plus efficace pour évaluer et comparer les résultats (Chabal, 1988 ;Badal, 1992). Pour l’assemblage de la grotte du Parco, la quantification a été basée sur lenombre de fragments, mais aussi la présence–absence a été considérée dans les couches où lenombre de restes n’atteignait pas un nombre minimum de fragments d’après les paramètresanthracologiques.

4. Résultats

4.1. Les niveaux magdaléniens

Les données proviennent de 8 couches sédimentologiques (II, III, IV, V, VI, VII, VIII–X, XI),où nous avons identifié 5 taxons différents, Pinus type sylvestris représentant les pourcentages lesplus élevées (Tableau 1). Dans les couches inférieures (VII–XI), avec un nombre très bas derestes, Pinus type sylvestris est le seul taxon déterminé. En revanche, dans le reste des niveaux, ondétermine Acer et Prunus avec des pourcentages d’environ 10 % et Juniperus avec despourcentages de l’ordre de 10 % dans les couches II et III. Les valeurs de Juniperus augmententde la base au sommet de cette partie de la séquence. Finalement, on note la présence d’Ephedradans le niveau II. En ce qui concerne les taxons indéterminables, on les trouve en grande quantitédans le niveau II (19,7 %). Lorsqu’il s’agit de couches dominées par des conifères, évidemmentle nombre de conifères indéterminables est plus élevé que les angiospermes.

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Tableau 1Résultats des données anthracologiques des niveaux magdaléniens de la grotte du Parco.Anthracological data results from the Magdalenian levels from the Parco cave.

Taxon II III IV V VI VII VIII–X XI

n % n % n % n n n n n

Acer 4 1,4 1 0,3 3 1,1Ephedra 1 0,3Juniperus 61 20,7 38 10,4 4 1,4Pinus type sylvestris 138 46,9 291 79,3 239 86,3 3 8 7 10 8Pinus type uncinata 1 0,3 3 0,8 1 0,4Prunus 22 7,5 8 2,2 2 0,7Indéterminable 58 19,7 5 1,4 16 5,8 1 1 1Indéterminée 1 0,3Angiosperme indéterminable 2 0,7 3 0,8 1 0,4Conifère indéterminable 6 2,0 17 4,6 11 4,0 1 4 1cf. Ephedra 1 0,3Nombre de fragments 294 367 277 5 8 12 11 9

4.2. Les niveaux épipaléolithiques

Les niveaux appartenant à cette période sont Ia(2), Ib et Ic. Dans ces couches, nous avonsdéterminé 5 taxons différents dont le plus représenté dans la couche Ia(2) est Juniperus(Tableau 2). La couche avec un plus grand nombre de restes est le niveau Ia(2) où on déterminedes valeurs très importantes pour Juniperus, qui atteint 92,7 %, par contre Pinus, Hedera etAcer montrent des pourcentages inférieurs à 2 %. On note aussi l’absence de Prunus dans cettecouche. Le nombre des différentes catégories d’indéterminés est très bas. Dans le niveau Ib, ilfaut signaler la présence de Quercus sp. caducifolié et la dominance de Pinus type sylvestris.Dans le niveau Ic, avec un faible nombre de restes, on note la présence de Juniperus et du pin.Le plus significatif par rapport au nombre de restes, c’est que dans le niveau Ic le nombre derestes de pin et Juniperus est presque le même.

En ce qui concerne la variabilité de l’assemblage, nous trouvons différentes catégories quenous regroupons selon des caractères anatomiques semblables. Les catégories utilisées pourles déterminations sont en accord avec les conventions anthracologiques et avec les caractèrespropres aux charbons. En ce qui concerne Pinus sylvestris et Pinus uncinata, selon plusieursauteurs (Heinz, 1990 ; Euba, 2009), seule l’amplitude des anneaux de croissance permet deles distinguer. Chez le pin sylvestre, ils sont plus larges que chez P. uncinata. Néanmoins cecaractère est lié aux conditions environnementales et biogéographiques et peut affecterchacune de ces deux espèces. Dans la Péninsule ibérique, aujourd’hui, le pin sylvestre couvrede grandes extensions sur la Meseta Central et dans les Pyrénées, par contre Pinus uncinatapossède une localisation restreinte aux plus hauts reliefs des Pyrénées (Blanco et al., 1998).Dans les Pyrénées et pré-Pyrénées, on trouve aujourd’hui les deux espèces qui s’hybridententre elles. Les pinèdes climaciques boréales des pré-Pyrénées ont des sous-bois variablesavec des arbres ou arbustes comme le buis, le genévrier commun, la bruyère commune et lenoisetier entre autres (Folch, 1986).

En ce qui concerne le Juniperus, malgré des essais (Heinz, 1990), il est pour le momentimpossible de faire une différenciation anatomique entre les espèces. Cet aspect limite parfoisl’interprétation lorsqu’il s’agit d’un groupe d’espèces avec des tailles d’arbre et des caractèresécologiques différents. Dans la Péninsule ibérique, nous trouvons actuellement différentes

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Tableau 2Résultats des données anthracologiques des niveaux épipaléolithiques de la grotte du Parco.Anthracological data results from the Epipaleolithic levels from the Parco cave.

Taxon Ia(2) Ib IC

n % n % n

Acer 4 1,6 2Hedera 1 0,4Juniperus 227 92,7 2 1,1 27Pinus type sylvestris 3 1,2 161 96,4 26Prunus 1Quercus sp. caducifoliée 4 3,3Indéterminable 3 1,2 1Indéterminée 1 0,4Angiosperme indéterminable 1 0,4Conifère indéterminable 5 2,0 2Nombre de restes 245 167 59

espèces, dont les plus abondantes et caractéristiques sont Juniperus thurifera, Juniperuscommunis, Juniperus oxycedrus et Juniperus phoeniceae (Blanco et al., 1998).

5. Discussion

5.1. Description et interprétation des phases et des formations végétales

La description des phases (Fig. 2) est définie d’après l’absence–présence de taxons et deschangements importants de leur représentation. Dans le niveau Ia(2), le Juniperus dominelargement alors qu’à la base de la séquence c’est le Pinus type sylvestris qui domine. Ces deuxaspects permettent de définir deux phases qui représentent deux types d’exploitation desformations végétales. Malgré le nombre réduit de fragments dans seulement quelques niveaux,cette dynamique peut s’étendre aux niveaux proches. Le niveaux Ia(2) appartiendrait à la phase 2,et les niveaux inférieurs (Ib-XI), avec la seule présence de Pinus type sylvestris, appartiendrait àla phase 1.

La formation végétale reflétée dans la phase 1 est dominée par le pin sylvestre, qui peut formerhabituellement, dans cette région, des forêts très monospécifiques plus ou moins ouvertes.Actuellement, les forêts de pins sylvestres plus typiques des Pyrénées sont accompagnées d’unsous-bois de buis, de genévriers ou de rosacés avec un tapis de mousses (Folch, 1986). Lesarbustes qui accompagnent cette formation peuvent être variés mais, dans ce cas, on trouve des

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Fig. 2. Diagramme anthracologique de la grotte du Parco.Anthracological diagram from the Parco cave.

genévriers et des Prunus ainsi que d’autres espèces qu’on ne trouve pas dans le registreanthracologique. La présence d’Ephedra, qui est habituelle dans les registres polliniques decette période, dénote une ambiance ouverte et aride (Burjachs, 2009). Par contre, la présencede Quercus sp. caducifolié dans le niveau Ib indiquerait aussi l’existence d’aires d’influence plushumides et tempérées. Les chênes sont aussi présents de manière continue dans la séquencepollinique de la grotte du Parco (Bergadà et al., 1999).

En ce qui concerne la phase 2, nous pouvons observer clairement qu’il s’agit d’une phasedominée par les genévriers où les pins sont très peu représentés. Les formations végétalesavec une dominance du genévrier dans la Péninsule ibérique comptent du genévrier thurifère(Juniperus thurifera) et du genévrier de Phénicie (Juniperus phoeniceae). En accord avec lesdonnées paléoécologiques, le genévrier thurifère atteindrait son extension maximale pendant lespériodes glaciaires (Jalut et al., 2000 ; Carrión et al., 2003 ; Terrab et al., 2008). D’autre part, legenévrier commun et le genévrier oxycedre sont plutôt des arbres ou des arbustes quiaccompagnent les pinèdes ou d’autres formations (Blanco et al., 1998).

Les études palynologiques et géoarchéologiques de la grotte du Parco montrent deschangements environnementaux qui caractérisent une période humide et froide avec desfluctuations vers un environnement plus tempéré pour la base de la séquence (IV–XIII).Les niveaux III et IV marquent une période semi-aride et froide et le niveau II un environnementfroid et humide (Bergadà, 1998). D’après la palynologie (Bergadà et al., 1999), le domainedes NAP reflète un paysage de type parc avec des pins et des genévriers disséminés. Desfluctuations ponctuelles sont déterminées à partir de la présence de chênes, de noisetiers, desaules, de filaires, etc. Ces variations indiquent que, pendant cette période, il existe desfluctuations environnementales qui affectent probablement l’extension de la formation forestièredes pins ainsi que le développement des formations de mésophiles et de thermophiles.Néanmoins, aux travers de l’anthracologie nous observons nettement une domination du pinpendant toute la période magdalénienne. Cette formation ne change qu’à partir du Dryas récentd’une manière significative. Ce changement serait en accord avec les grands changementsenvironnementaux mis en évidence par la micromorphologie.

La présence de taxons thermophiles et mésophiles dans les séquences palynologiques depériodes froides est habituel. Au contraire, dans les données anthracologiques normalementces taxons sont peu représentés, probablement du fait d’une exploitation orientée vers desespèces plus abondantes. Ceci est dû au fait que ces taxons sont très pauvrement représentés etque seules les formations végétales plus étendues et proches du lieu d’habitat sont bien renduespar l’anthracologie. En particulier, il y a, à partir de la période comprenant le Dryas récent et lePréboreal, une dominance dans les séquences anthracologiques de taxons comme Prunus, Acer,Rhamnus cathartica/saxatilis et Juniperus qui montrent des formations pionnières caractéris-tiques pour la période. À l’exception du genévrier, la palynologie représente mal ces trois autrestaxons (González-Sampériz et al., 2005 ; Burjachs, 2009 ; Jalut et Turu-Michels, 2009), parcontre elles sont toujours présentes dans les séquences anthracologiques (Allué, 2009). Cecisuggère toujours un milieu en mosaïque tel que représenté dans les séquences anthracologiques etpalynologiques (González-Sampériz et al., 2005 ; Burjachs, 2009 ; Jalut et Turu-Michels, 2009 ;Allué, 2009 ; Carrión et al., 2010).

D’après les données paléobotaniques du Nord-Est de la Péninsule ibérique et du Sud de laFrance, le genévrier est présent surtout comme accompagnant des formations de pins. Seulementdans quelques séquences et périodes particulières, on trouve une dominance des genévriers,souvent accompagnés d’autres taxons mésophiles. En ce qui concerne les séquencesanthracologiques du Nord-Est péninsulaire, l’Abric Agut et Molí del Salt montrent des valeurs

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significatives pour les genévriers (Vaquero et al., 2006 ; Allué et al., 2010). Du côté français, lesniveaux mésolithiques de la grotte de l’Abeurador et les niveaux magdaléniens de l’abri deMoulin à Troubat présentent aussi des valeurs supérieures de genévrier par rapport au pin (Heinz,1990, 1995 ; Heinz et Barbaza, 1998). D’après ces études, la phase à genévriers possède unesignification climatique et annoncerait l’optimum climatique de la chênaie climacique (Vernet etThiébault, 1987 ; Heinz, 1990 ; Vernet, 1990 ; Heinz et Barbaza, 1998). Aussi dans le Levant de laPéninsule ibérique, les séquences anthracologiques de Santa Maira et Cova de les Cendres (Badalet Carrión, 2001) montrent une phase à genévriers qui se développe pendant la dernière phase duTardiglaciaire. Dans cette région plus méridionale, ce sont les chênes sempervirents qui sedéveloppent. Au contraire, dans d’autres séquences, comme Balma de Guilanyà (Allué et al.,2012) et Balma del Gai (Allué et al., 2007), les pourcentages de genévriers ne sont pas tellementélevés, probablement du fait du développement de formation végétale de caractère différent selonla localisation biogéographique avec plus d’humidité. Finalement, il faudrait signaler que laméconnaissance de l’espèce dont nous parlons empêche une interprétation plus précise sur cesujet. En ce qui concerne la palynologie, les séquences du nord des Pyrénées semblent enregistrerdes fluctuations climatiques pour la période comprise entre 16 900 et 11 700. La couverturearborée est continue mais la fluctuation AP–NAP permet d’identifier différentes phases quidéfont des paysages en mosaïque (Jalut et Turu-Michels, 2009 ; Carrión et al., 2010).

À partir de cet encadrement floristique, on pourrait discuter si ces transformations du paysagesont liées au changement climatique ou à la pression anthropique. Il semble clair que lesparallélismes avec d’autres séquences et les données que nous connaissons par rapport à ladémographie et les occupations saisonnières suggèrent qu’il s’agit d’une réponse à unchangement climatique (Heinz, 1990, 2005 ; Heinz et Thiébault, 1998 ; Vernet, 1997 ; González-Sampériz et al., 2005 ; Burjachs, 2009 ; Jalut et Turu-Michels, 2009). La pressiondémographique doit être beaucoup plus puissante pour montrer une transformation du paysagedue à l’exploitation du combustible chez des groupes chasseurs-cueilleurs (Samuels etBetancourt, 1982). De même, l’exploitation du combustible, basée sur la récolte des branches etnon pas sur la coupe d’arbres entiers ne serait pas suffisante pour provoquer un tel retrait desformations de pin prés de l’abri.

En somme, les données anthracologiques nous montrent un milieu végétal caractérisé parune formation forestière de pins sylvestres qui dû aux changements climatiques du débutde l’Holocène est remplacée par une formation de genévriers. Cette formation végétale devaitêtre localisée dans des zones d’influence aride. Dans d’autres aires du Nord-Est péninsulaire,avec une influence de l’humidité plus marquée, ce sont les taxons mésophiles (Acer, Rhamnuscathartica/saxatilis, Prunus) que nous trouvons dans les formations végétales (Vaquero et al.,2006 ; Allué et al., 2007 ; Allué, 2009).

5.2. La gestion du combustible : choix et approvisionnement

La collecte du combustible chez les chasseurs-cueilleurs semble constituer une des activitésquotidiennes indispensables. Dans des séquences paléolithiques, il existe les preuves dedifférences dans le choix de combustible (excréments, os ou graisse entre autres), néanmoins lebois est sans doute l’un des plus étendu et apprécié. L’absence d’une telle ressource, qui esthabituelle dans des régions à climats extrêmes (comme les déserts polaire ou aride) suppose desproblèmes de subsistance basique. Dans ces régions, la pénurie de biomasse forestière pourl’approvisionnement de combustible, pousse à l’utilisation de combustibles alternatifs (Heizer,1963 ; Théry-Parisot et al., 1996 ; Costamagno et al., 1999 ; Théry-Parisot, 2002 ; Albert et al.,

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2000 ; Théry-Parisot et al., 2009 ; Meignen et al., 2009). Dans le bassin méditerranéen, mêmependant les périodes froides impliquant un retrait de la forêt, l’approvisionnement en bois nesemble pas être un problème. Dans la Péninsule ibérique, même dans les zones avec desenvironnements extrêmes, voire froids, la continuité des formations forestières avec unebiomasse forestière abondante semble constante, au moins pendant la plupart de la périodefroide. De plus, les évidences de la présence de charbons de bois sont constatées dans toutes lesrégions depuis les Pyrénées jusqu’à la côte (Heinz, 1990 ; Heinz et Thiébault, 1998 ; Théry-Parisot, 2001 ; Allué, 2009).

À partir du registre archéologique (Smart et Hoffman, 1988 ; Piqué, 1999 ; Albert et al., 2000 ;Théry-Parisot, 2001 ; Théry-Parisot et Thiébault, 2005 ; Asouti et Austin, 2005 ; Allué et García-Antón, 2006 ; Théry-Parisot et al., 2009 ; Meignen et al., 2009) et des observationsethnographiques (Heizer, 1963 ; Shackleton et Prins, 1992 ; Henry et al., 2009), il apparaît quel’exploitation du combustible chez les chasseurs-cueilleurs est basée sur l’exploitation fortuite ducombustible disponible. Néanmoins, il y a certains choix en accord avec la proximité desressources, disponibilité, abondance, type de bois, qualité, qui n’est pas toujours marquée par unchoix d’espèce (Smart et Hoffman, 1988 ; Piqué, 1999 ; Théry-Parisot, 2001 ; Théry-Parisot etThiébault, 2005 ; Asouti et Austin, 2005 ; Allué et García-Antón, 2006 ; Henry et al., 2009).

Dans la grotte du Parco, le combustible principal est le bois ; pendant le Paléolithiquesupérieur il y a une exploitation dirigée vers le bois de pin, plus abondant et avec une productionde bois mort suffisant pour couvrir les besoins. Le retrait de la forêt à pin sylvestre produit descontraintes environnementales qui se traduisent par un changement dans la composition arborée.Ainsi au début du Mésolithique le genévrier est l’espèce la plus utilisée, étant toujours le bois decombustible principal. Cependant, il faudrait tenir compte d’autres éléments envisagés à partir del’étude de la faune (Nadal, 1998 ; Mangado et al., 2012) et des phytolithes (Albert et al., 1997),qui enregistrent des os brûlés et des taxons herbacées qui pourraient former une partie ducombustible utilisé. Notamment, dans les niveaux magdaléniens, on trouve des quantitéssignificatives d’os brûlés (Nadal, 1998) qui sont probablement liées plutôt aux activités deboucherie et de cuisine de la viande qu’à leur utilisation comme combustible. D’après Théry-Parisot (2002), s’il est vrai que l’os peut être utilisé comme combustible, il y a toujours besoin debois et, dans beaucoup de cas, la combustion des os est liée aux activités de nettoyage ou decuisine. De même, l’utilisation d’os et de bois permet d’allonger la durée du feu, ce qui peut êtreutile pour certain types d’activités et n’est pas nécessairement liée à la pénurie du bois (Théry-Parisot, 2002). Cependant, les combustibles osseux ne peuvent pas se substituer complètement aucombustible en bois (Théry-Parisot et Costamagno, 2005). Néanmoins, l’interprétation des restesosseux comme combustible doit être testée dans chaque cas particulier d’après la quantité d’osbrûlé et non brûlé, leur localisation et la description d’activités et de foyers (Costamagno et al.,2009 ; Mentzer, 2009).

Comme déjà signalés auparavant, d’autres éléments peuvent faire partie du combustiblecomme les herbacées, lesquelles ont été déterminées d’après l’étude des phytolithes des foyers duniveau II. Cette étude montre l’utilisation du bois mais aussi la présence avec des valeursimportantes de phytolithes d’herbes. D’après cette étude, la présence d’herbes peut être liées àl’activité de fumage des peaux (Albert et al., 1997).

Jusqu’à maintenant dans la grotte, plus de 40 foyers ont été fouillés, liés à des activités deboucherie décrites à partir de la tracéologie et de l’archéozoologie et le travail du bois de cerf etdes matières premières telle la production lithique, etc. (Albert et al., 1997 ; Nadal, 1998 ; Calvo,2004 ; Calvo et al., 2007 ; Tejero et Fullola, 2008 ; Tejero et al., 2009 ; Langlais, 2010). Lesdonnées tracéologiques montrent une utilisation spécifique des outils liés au travail de la peau,

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des os, de la viande et de l’ocre (Calvo, 2004). Le travail de la peau d’après Albert et al. (1997)impliquerait la fumée et, par conséquent, une utilisation spécifique des herbes et du bois. Leramassage du bois était donc une pratique quotidienne liée à la production du feu et ces autresactivités. Néanmoins, malgré la variabilité des activités, le combustible utilisé ne semble pasprésenter de différences entre les foyers, les données anthracologies apportant une distributiontaxonomiquement peu variable. En plus, les données de l’analyse de phytolithes des foyers duniveau II montrent aussi une dominance des herbes utilisées comme combustible (Albert et al.,1997). Il restera à montrer si les restes osseux formaient également partie du combustible danscertains cas liés à des activités spécifiques.

D’après les données de la grotte du Parco, on trouve deux types d’approvisionnement, d’uncôté l’approvisionnement en matières abiotiques et de l’autre l’approvisionnement en matièresbiotiques, notamment les ressources faunistiques (Mangado et al., 2007). En ce qui concernel’exploitation des matières premières lithiques, il y a une préférence du silex pour la fabricationd’outils (Mangado, 2006). Ces matériaux proviennent principalement de sources locales maisd’autres matières premières sont d’ordre régional (40 km) (Mangado, 2006). En ce qui concerneles restes faunistiques, il y a des restes alimentaires et des restes non alimentaires. Ces dernierssont des outils en os qui sont fabriqués et retravaillés pendant le Magdalénien (Tejero et Fullola,2008), des objets en os décorés sans fonctionnalité concrète, des coquilles fluviatiles et marineset des dents de cerf qui font partie de la symbolique et de l’ornementation (Tejero et Fullola,2008 ; Tejero et al., 2009 ; Estrada et al., 2010 ; Mangado et al., 2012). En ce qui concerneles restes animaux alimentaires, Capra pyrenaica est le plus représenté, ce qui constitueune spécialisation dans la chasse (Nadal, 1998). Ce scénario nous montre que, malgré lamobilité de ces groupes de chasseurs-cueilleurs, l’exploitation de toutes les ressources est plutôtde caractère local et saisonnier en relation avec les ressources biotiques (Nadal, 1998). Dansce sens, l’exploitation du combustible qui est surtout une ressource locale a aussi un caractèred’utilisation immédiate. C’est pour cela que l’on peut signaler qu’il y a certainement unestratégie d’approvisionnement du combustible liée à la proximité des ressources. Les espèceschoisies sont celles qui se trouvent plus proches du site, et éventuellement le ramassage estdirigé vers l’espèce la plus proche. Par conséquent, on ne retrouve pas les espèces de formationsqui pourraient être plus ou moins proches, comme celle du bord de la rivière. D’une part, du faitde sa pauvre qualité comme combustible et, d’autre part, de l’éloignement du lieu de ressource.Cela est aussi constaté par la palynologie qui présente du chêne, du saule et du noisetier, absentsdu registre anthracologique. Par contre, et comme cela a été déjà décrit auparavant, nousidentifions un changement important du taxon principalement exploité. Dans cette séquence,nous mettons en évidence un changement net dans la stratégie d’approvisionnement ducombustible marqué par le domaine du genévrier dans les niveaux épipaléolithiques et aucontraire par le domaine du pin dans les niveaux magdaléniens. Cela correspond à unapprovisionnement de l’espèce la plus abondante et du combustible de la meilleure qualitépossible par rapport aux ressources disponibles localement.

6. Conclusions

L’étude anthracologique de la grotte du Parco met en évidence certains aspects du paysagevégétal autour de la grotte et de la pratique du ramassage du bois. Cette analyse montreclairement les changements dans la couverture arborée caractérisée par une formation à pinsylvestre pendant le Paléolithique supérieur et par des genévriers à l’Épipaléolithique. En ce quiconcerne les aspects liés aux activités quotidiennes, nous avons pu constater que l’exploitation du

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combustible est basée sur la collecte des espèces de bois les plus abondantes et les plus proches dela grotte. Cette caractéristique est constante pour les phases épipaléolithiques et magdaléniennes,à la différence de l’approvisionnement pour d’autres ressources qui varient au Magdalénien et àl’Épipaléolithique microlamellaire ou géométrique en fonction du type d’occupation, de la duréeet de l’intensité de l’occupation témoignant d’une utilisation de la grotte et d’une gestion duterritoire différente selon les périodes.

Remerciements

Cette recherche a été financée par le Ministerio de Ciencia y Investigación HAR2011-26193,HAR2008-01984/HIST, NCGL2009-12703-C03-02/BTE ; le Ministerio de Economía yCompetitividad (CGL2012-38434-C03-03) ; et le Grup de Recerca de Qualitat de la Generalitatde Catalunya SGR2009-01145 et SGR2009-813. L’un des auteurs (J.-MT) a benéficié d’une aideà la recherche dans le cadre du Programa de ayudas de investigacion posdoctoral en Centrosextranjeros del Ministerio de educacion de España (conv. Orden EDU/3495/2010, de 16 dediciembre). Nous tenons à remercier Hugues-Alexandre Blain pour la révision du texte enfrançais et Jordi Nadal pour ses commentaires sur le texte. Notre reconnaissance va également àl’équipe des fouilleurs qui travaille chaque année dans le site.

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