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Les cavités occuppées de la fin de l'äge du fer au début du Moyen Âge dans les Pyrénées...

Date post: 10-Nov-2023
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Les cavités occupées de la fin de l'âge du fer au début du Moyen Age dans les Pyrénées occidentales Mémoire de MASTER 1 recherche Mention : Cultures, Arts et Sociétés Spécialité : Histoire, Archéologie et Anthropologie Parcours : Archéologie préventive Sous la direction de M. François RECHIN Année universitaire 2012-2013
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Les cavités occupées de la fin de l'âge du fer au début du Moyen Age dans les Pyrénées occidentales

Mémoire de MASTER 1 recherche

Mention : Cultures, Arts et SociétésSpécialité : Histoire, Archéologie et AnthropologieParcours : Archéologie préventive

Sous la direction de M. François RECHIN

Année universitaire 2012-2013

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REMERCIEMENTS

Je tient particulièrement à remercier François Réchin, archéologue et Maître de Conférences

à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, pour ses conseils avisés et m'avoir guidé tout au long

de mes recherches.

Je remercie également Mélanie Le Couédic, Ingénieur de recherche en analyse de sources et

membre du laboratoire ITEM, pour la création de mon SIG ; Alain Champagne, archéologue et

Maître de Conférences à l'UPPA, pour ses cours de méthodologie et d'aide à la rédaction du

mémoire ; Laurent Callegarin, numismate et Maître de Conférences en Histoire ancienne, pour

l'initiation à l'étude des monnaies ; Laurent Jalabert, professeur d'histoire contemporaine et directeur

de la spécialité Cultures, Arts et Sociétés à l'UPPA, pour avoir su motiver sa promotion.

Mes remerciements vont également à Alain Campo, Audrey Lahorgue et Benoit Pacé,

étudiants de seconde année de Master en Archéologie Préventive, pour leur aide précieuse dans la

recherche et la rédaction du mémoire.

Merci à Rémi Laffont qui rédige son mémoire auprès de Jacques Omnès pour m'avoir

transmis certains de ses ouvrages sur l'archéologie des Pyrénées ; Robert Vié pour m'avoir permis

de travailler sur du mobilier archéologique provenant de ses fouilles.

Jean-Luc Schenck, conservateur au musée Départemental de Saint-Bertrand de Comminges ;

les maires de Lortet, Germs-sur-l'Oussouet, Nistos pour leur collaboration.

Un grand merci à ma famille qui m'a soutenu tout au long de ces mois de recherche.

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS 3SOMMAIRE 4INTRODUCTION 9

PARTIE 1 Bilan historiographique 12 1 Un sujet déjà abordé 13

1.1. Publications sur les sites archéologiques pyrénéens 131.1.1. Rapports de fouilles des cavités, abris-sous-roche et grottes 131.1.2. Cartes Archéologiques de la Gaule des départements concernés :

Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques et Haute-Garonne 131.1.3. Bilans scientifiques régionaux : Midi-Pyrénées et Aquitaine 15

1.2. Consultations des ouvrages se référant aux populations pyrénéennes 171.2.1. Ouvrages synoptiques: histoire, géographie, archéologie 171.2.2. Études pyrénéennes 171.2.3. Études d'autres régions 18

1.3. Des recherches existantes 191.3.1. Thème de recherche privilégié des scientifiques 19

2. Les approches et les sources mobilisées 212.1. Les archives écrites 21

2.1.1. Qu'appelle-t-on une source historiographique ? 212.1.2. Les auteurs anciens 222.1.3. La cartographie 23

2.2. Interprétation du mobilier archéologique 242.2.1. Les vestiges d'une occupation des cavités dans les Pyrénées occidentales 242.2.2. L'importance de l'épigraphie... 252.2.3. … et de la toponymie pour ma recherche 26

3. Apports personnels aux études antérieures 283.1. Choix et approche du sujet 28

3.1.1. Pourquoi ce sujet de recherche ? 283.1.2. Mes recherches 28

3.2. Une perception géographique du sujet 293.2.1. La base de données 293.2.2. Le SIG 30

PARTIE 2 Catalogue des cavités 31 1 Les Hautes-Pyrénées 32

1.1. Bagnères-de-Bigorre : la grotte du Bédat 321.1.1. Historique 321.1.2. Vestiges archéologiques 321.1.3 Recherche toponymique et cartographique 33

1.2. Ardengost : la grotte du pylône 341.2.1. Découverte de la grotte 341.2.2. Mobilier archéologique 34

1.3. Beyrède-Jumet : la grotte aux Ours 351.4. Beyrède-Jumet : carrière de marbre 361.5. Campan : la grotte Françoise 36

1.5.1. Découverte du site 361.5.2. Mobilier archéologique 37

4

1.6. Campan : la grotte Chadefaux 371.6.1. Situation géographique 371.6.2. Ossements humains 371.6.3. Céramiques 38

1.7. Esparros : la crête de Sarramer et la grotte du Coustet 391.8. Germs-sur-l'Oussouet : la grotte de la Clique 391.9. Ilhet : la Tute de Barbecot et les grottes dites Hugué et André 39

1.9.1. Données scientifiques 391.9.2. Prospection de terrain 40

1.10. Lomné : la grotte de l'Homme-mort et lieu dit l'Ayguette 401.11. Lortet : Lieu dit Castet 411.12. Lortet: les grottes fortifiées 41

1.12.1. Les fortifications 421.12.1.1. Le logis 421.12.1.2. La tour-escalier 42

1.12.2. Mise en valeur du site fortifié 431.13. Banios : la grotte de Judéous 44

1.13.1. Mobilier archéologique 441.14. Lourdes : la grotte du Loup 44

1.14.1. Un lieu de curiosité pour les romantiques 441.14.2. Un ancien habitat troglodytique 45

1.15. Lourdes : la grotte des Espélugues 461.15.1. Situation géographique 461.15.2. Histoire du site 461.15.3. Mobilier archéologique 46

1.16. Lourdes : la grotte de la Chèvre et celle dite de la Citoyenne 471.17. Ségus : Abri-sous-roche de la Chapelle-au-moine, ou Espi de la Gaü 471.18. Agos-Vidalos : Gravière du Pibeste 471.19. Ouzous : grotte de la Gleysette 481.20. Viger : Massif d'Alian 48

1.20.1 Histoire et géographie de la cavité 481.20.2. Mobilier archéologique 49

1.21. Saint-Pé-de-Bigorre : Grotte Hayaou et la grotte de Saucet 501.21.1. Grotte Noëlle ou du Hayaou 501.21.2. Grotte de Saucet ou dite de Courau 50

1.22. Fréchet-Aure : la grotte du Lierre ou de Peyrère III 511.22.1. Mobilier archéologique 511.22.2. La « redécouverte » du site 51

1.23. Nistos : la grotte Mont-Mouch et de l'Espugue 521.24. La grotte de Tibiran 521.25. Troubat : Tuto de Santaraillo ou grotte de Sainte-Araille 52

2. Les Pyrénées-Atlantiques 532.1. Arudy : la grotte de Malarode I 53

2.1.1. Le mobilier présent dans la cavité 532.2. Arudy : la grotte dite Houn de laà 53

2.2.1. Une fouille ITEM 532.2.2. La salle 3 : aménagements de l'Âge du Fer au Moyen Age 532.2.3. Houn de Laà : une référence régionale « inédite » 54

2.3. Arudy : la grotte d'Espalungue 552.3.1. Historique et situation de la cavité 55

5

2.3.2. Les découvertes archéologiques 562.4. Arudy : lieu dit Lou-Bignalats 562.5. Biarritz : la grotte du Phare 56

2.5.1. Une cavité mentionnée dès 1913 562.5.2. Mobilier de la salle profonde du site 56

2.6. Saint-Martin-d'Arberoue : les grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya 572.6.1. Isturitz : grotte à vocation cultuelle ? 572.6.2. Oxocelhaya : l'exploration du meunier Etchegaray 58

2.7. Arette : la grotte du Pont-du-Fort 582.8. Sare : la grotte dite Urio-Beherea 592.9. Ibarolle : lieu dit Azarka 592.10. Lurbe-Saint-Christau : la grotte Bérénice et le lieu dit Castéra de Pérès 59

2.10.1. La grotte Bérénice 592.10.2. Le Castéra de Pérès ou Tutte de Carrelore 59

2.11. Sarrance : la grotte d'Apons 602.11.1. L'histoire de la découverte et la situation géographique du site 602.11.2. Une couche archéologique antique 60

2.12. Saint-Michel : la grotte d'Oyanbeltza 613. La Haute-Garonne 62

3.1. Malvézie : la grotte de Bau II 623.2. Lespugue : la grotte de la Vierge 623.3. Lespugue : la grotte des Harpons et celle des Bœufs 62

3.3.1. Grotte des Harpons 623.3.2. Grotte des Bœufs 62

3.4. Lespugue : la grotte des Rideaux et celle de Sous-Les-Rideaux 623.4.1. La grotte des Rideaux juste au-dessus... 62

3.4.1.1. Histoire et description de la grotte 623.4.1.2. Une stratigraphie de l'archéologue et préhistorien Saint Périer 63

3.4.2. … de l'abri Sous-les-Rideaux 633.4.2.1. Reprise de la stratigraphie de René Saint Périer 633.4.2.2. Le niveau de « remblais » 643.4.2.3. Les niveaux 0 et 1 643.4.2.4. Le niveau 2 : 370-450 ap. J.-C. 643.4.2.5. Niveau 3 64

3.5. Herran : le Puits de la poterie, le gouffre des deux Jean-Paul et la grotte Martin 65

3.6. Montmaurin : la grotte dite Coupe-Gorge 653.6.1. Situation géographique 653.6.2. Historique et description du site 653.6.3. Le niveau gallo-romain 66

3.7. Montmaurin : la grotte Boule 663.7.1. Monsieur Boule, premier scientifique sur le site 663.7.2. Les explorations archéologiques 66

3.8. Ganties : Spugo de Ganties 663.9. Montespan : la grotte des Tachouns 67

PARTIE 3 Inventaire du mobilier archéologique 681. Céramiques 69

1.1. Céramiques communes 691.1.1. Vases non-tournés 69

6

1.1.2. Vases tournés 691.1.3. Urne à fond plat 701.1.4. Terrines tronconiques 711.1.5. Cruche 71

1.2. Céramique fine 711.2.1. Céramique « luisante » 71

1.2.3.1. bol à marli 711.2.3.2. Bol guilloché 71

1.3. Sigillées 721.3.1. Sigillées africaines 72

1.3.1.1. Assiette Hayes 61 et plat à marli Hayes 59 731.4. Céramique campanienne 731.5. Lampe 741.6. Amphore 741.7. Céramique paléochrétienne 751.8. Céramique médiévale et moderne 76

1.8.1. Céramique grise 771.9. Verre 78

2. Objets métalliques 792.1. Les monnaies 79

2.1.1. Les sesterces sous les antonins 792.1.1.1. Trajan (98-117) 792.1.1.2. Hadrien (117-138) 792.1.1.3. Antonin le Pieux (138-180) 802.1.1.4. Marc-Aurèle (161-180) 802.1.1.5. Commode (180-192) 80

2.1.2. Le sesterce Sévère 802.1.2.1. Sévère Alexandre 80

2.1.3. Les antoninianus 812.1.3.1. Tétricus II (fils) 81

2.1.4. Les follis de Constantin II 812.1.5. Lot monétaire frappé entre 316 et 361 ap. J.-C. 822.1.6. Denier 822.1.7. Monnaie dite « celtiberienne » 82

2.2. Une crise monétaire et l'arrivée des monnaies en bronze 842.3. Armement 842.4. Parure 84

2.4.1. Habillement 842.4.2. Bijoux 85

2.5. Objets de la vie courante 852.5.1. Tôle 852.5.2. Rasoir 852.5.3. Pince ou forfex 862.5.4. Clous 862.5.5. Poids 862.5.6. Versoir 86

3. L'homme et son habitat 873.1. Les foyers 87

3.1.1. Structure foyère 873.1.2. Faune 87

7

3.2. Sépultures 873.2.1. Inhumation collective 883.2.2. Sépulture en coffre 88

3.3. Aménagements de l'habitat 893.3.1. Fortifications 89

3.3.1.1. Le logis 903.3.1.2. La tour-escalier 90

3.3.2. Terrasses nivelées 913.3.3. Murs 913.3.4. Tuiles 91

CONCLUSION 93BIBLIOGRAPHIE 96TABLE DES ANNEXES 100

8

INTRODUCTION

Le sujet traité pour les deux années de Master à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour

concerne l'occupation des cavités de la fin de l'âge du fer au début du Moyen Âge dans les Pyrénées

occidentales. Après deux stages archéologiques effectués dans des grottes (période moustérienne) et

après consultation des différents archéologues et enseignants de l'université, j'ai choisi de me

spécialiser dans la recherche des cavités, en accord avec mon directeur de mémoire,

F. Réchin.

Ce sujet, pour les périodes protohistorique, antique et médiévale, n'a jamais été étudié en

profondeur en Pyrénées occidentales. J'ai aussi accepté ce sujet car je souhaitais travailler sur du

mobilier archéologique provenant de ces sites. Étant native du piémont Pyrénéen, un sujet sur cette

région me motivait. J'ai pensé approfondir mes connaissances du terrain en acceptant de traiter de

l'occupation humaine des grottes du sud-ouest de la France, d'environ 450 av. J.-C. à environ 1050

ap. J.-C.

Les départements concernés (Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne et Pyrénées-Atlantiques)

pendant la période protohistorique étaient un territoire qui n'avait qu'une unité fictive. En effet, ce

territoire appartenait à un immense domaine de peuplements celtes s'étendant des îles britanniques

jusqu'au détroit du Bosphore.

Puis au cours du IVe siècle, pendant la Tène (450 av. J.-C. jusqu'à environ 52 av. J.-C.), les

migrations celtes s'accentuent en Gaule. Certains historiens spécialistes de la période antique,

pensent encore aujourd'hui que cette arrivée ne fut en aucun cas brutale. Elle serait le fruit de petits

groupes venus d'au-delà du Rhin qui s'implantèrent petit à petit en Gaule. Cela aurait amené un

développement des peuples à l'origine de la création de la Gaule telle qu'elle est présentée dans les

textes de César.

Les départements cités ci-dessus, dès les années 52 av J.-C., deviendront ce que les

archéologues nomment « province d'Aquitaine ». Ils désignent ainsi une des trois provinces

romaines (avec la Belgique et la Lyonnaise) créées par Auguste en 27 av. J.-C. et dont parle César

dans sa Guerre des Gaules :

« Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les

9

Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre,

Gaulois. Ces nations diffèrent entre elles par le langage, les institutions et les lois. Les Gaulois sont

séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine […] L'Aquitaine s'étend

de la Garonne aux Pyrénées, et à cette partie de l'Océan qui baigne les côtes d'Espagne ; elle est

entre le couchant et le nord ». (CESAR, BG I, 1).

Étymologiquement, Aquitaine vient du latin aqu-itan-ia, dérivé du terme aqua qui signifie

« eau ». Cette province est donc « le pays des eaux ». Selon Strabon dans son ouvrage Géographie,

l'Aquitania est située entre deux fleuves nommés Garounas et Liger : « Parlons à présent des

Aquitains et de ces quatorze peuples de race galatique ou gauloise, habitant entre le Garounas et le

Liger et en partie aussi dans la vallée du Rhône et dans les plaines de la Narbonnaise, qui ont été

réunis administrativement à l'Aquitaine. [Je dis administrativement,] car autrement et à prendre les

choses comme elles sont en réalité, les Aquitains diffèrent des peuples de race gauloise tant par

leur constitution physique que par la langue qu'ils parlent, et ressemblent bien davantage aux

Ibères. Ils ont pour limite le cours du Garounas et sont répandus entre ce fleuve et le mont Pyréné »

(Lien externe : remacle.org/bloodwolf/erudits/strabon/livre42.htm, consulté le 12 aout 2013).

Ce sont ces eaux qui, pendant des millénaires, ont creusées des galeries ou des abris servant

de refuge aux hommes sur les versant du « mont Pyréné ».

Mon sujet de mémoire de première année se concentre sur la recherche de ces cavités.

Quelles sont les cavités occupées de la fin de l'Âge du Fer au début du Moyen Âge dans les

Pyrénées occidentales ?

La finalité de ce projet d'étude est de créer une carte grâce au SIG ainsi qu'une base de

donnée de ces sites. Elle permettra aux archéologues, historiens et étudiants d'avoir accès à des

informations géographiques et archéologiques dans le cadre de leur recherche. Je ne traite pas ici

du pourquoi d'une telle appropriation de ces espaces montagnards (sujet de M2).

Passionnée par la recherche, j'ai débuté la prospection des données. Je me suis heurtée au

manque d'informations. Pour les données géographiques, après plusieurs entretiens téléphoniques

avec les mairies (canton d'Arreau, 65) ou les archéologues (responsables des chantiers comme

Vincent Mourre), il s'avère que certains élus ignorent l'existence de grottes sur leur propre commune

ou les nomment différemment que sur les cartes IGN ou archéologiques. Souvent, certains maires

ne savent plus se rendre sur les lieux de fouilles.

En ce qui concerne le mobilier archéologique, décrit dans les Cartes Archéologiques, Bilans

scientifiques, etc., la plupart aurait disparu. Je peux supposer que ce mobilier est « noyé » dans la

10

masse d'objets stockés en laboratoires ou aux archives des musées. Lors de mon stage au CERAC

(Gourjade, Castres, 81), j'ai pu constater que le mobilier archéologique de leur collection était

stocké dans des caisses sans aucune nomenclature depuis plusieurs années. Une autre hypothèse est

celle selon laquelle la quasi-totalité des cavités ont été fouillées par des archéologues (parfois

amateurs) spécialistes de la période préhistorique. Ce qui a favorisé la « disparition » des couches

protohistorique, antique et médiévale. Si du mobilier a été récupéré, il est généralement conservé 

dans des collections privées.

Ces contraintes rencontrées m'ont permis de mener des enquêtes plus approfondies. Malgré

ces inconvénients, mes recherches m'ont poussée à aller au-delà des simples sources littéraires et

cartographiques. Je me suis rendue sur quelques sites, j'ai demandé l'accès à des documents mais le

sujet n'intéressait pas les élus. Je n'ai donc pas obtenu de documentations. Grâce à ma ténacité, j'ai

finalement pu réaliser mon catalogue.

Pour mener à bien ce projet scientifique, j'ai tout d'abord réalisé un bilan historiographique.

L'historiographie tient une place majeure dans toutes recherches que ce soit en histoire, en

archéologie ou dans d'autres domaines. L'objectif de ce bilan est d’établir l’état des connaissances

dans le domaine de recherche de l'occupation des grottes dans les Pyrénées.

La première partie du mémoire est divisée selon les grands courants de la recherche

historiographique. Je présente la littérature historique existante pour savoir ce que l'on connaît déjà

du sujet. Ensuite j'étudie la façon dont les travaux réalisés ont traités le sujet. Je vais pour cela

énoncer quelques une des approches et des sources utilisées autrefois et dont je vais me servir. Puis

termine en situant ma propre recherche par rapport à l'historiographie existante.

Le catalogue des cavités, partie centrale de mon mémoire, consiste en un recensement des

sites des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques. J'ai procédé par

département en tentant d'intégrer des données comme le nom du site, sa position géographique, les

vestiges découverts, etc.

L'inventaire du mobilier archéologique est classé par catégories. Ce mode de classement me

paraissait le plus approprié étant donné le peu de vestiges recensés lors des fouilles de ces grottes.

J'ai tout de même répertorié le mobilier céramique, le mobilier métallique et les aménagements de

l'habitat grâce à des sources documentées.

11

PARTIE 1

Bilan historiographique

12

1 Un sujet déjà abordé

Pour entamer une réelle recherche historiographique, Emilien Ruiz (Lien externe :

devhist.hypotheses.org/ consulté le 3 juin 2013), historien, préconise de « connaître la littérature

historique existante sur le sujet ». Mon premier travail de recherche consiste donc en un examen

des études antérieures menées sur le sujet. Une de mes premières interrogations est donc de me

demander : Que sait-on sur le sujet ? Dans cette partie, je vais donc présenter les différentes

littératures existantes qui se rapportent à mon sujet et en puiser les informations nécessaires pour

mon enquête historique. Bien que certaines des informations recueillies datent de plusieurs

décennies j'ai réussi à les exploiter.

1.1. Publications sur les sites archéologiques pyrénéens

1.1.1. Rapports de fouilles des cavités, abris-sous-roche et grottes

Mes recherches débutent avec les rapports de fouille puisque la majeure partie des

renseignements scientifiques sur les sites eux-même s'y trouvent. Les archéologues doivent publier

ces rapports pour chaque opération dont ils ont la charge. Ces rapports sont tous consultables au

service Archéologie des Directions Régionales des Affaires Culturelles, sur internet au format PDF

et dans les bibliothèques spécialisées des universités. Le rapport de fouille archéologique est le

document primaire, produit par celui ou celle qui a conduit scientifiquement l’opération

archéologique. Quel que soit la période ou le contexte de réalisation, ce rapport ne doit traiter que

du chantier archéologique dont il est question sur le chantier. Premier témoignage de ce qui a été

mis au jour, il livre les toutes premières données du terrain et il est à la base de toutes les études et

publications qui suivront. En conséquence, la question de l'accès à ces données et des conditions de

communication semble stratégique. En effet, c'est sur la foi des informations contenues dans les

rapports et des résultats des études réalisées en laboratoire après la fouille, ainsi que des données

issues d’autres fouilles ou d’autres sources, que les archéologues et les historiens publient ensuite

articles et ouvrages, monographiques, thématiques ou de synthèse. Il est donc capital que ces

rapports rendent compte des opérations de fouille de manière complète et rigoureuse.

1.1.2. Cartes Archéologiques de la Gaule des départements concernés :

Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques et Haute-Garonne.

Lorsque j'ai commencé mes recherches, j'ai découvert La Carte Archéologique de la Gaule

(Lien externe : aibl.fr/travaux/antiquite/, consulté le 19 mai 2013). C'est une collection de

13

l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres lancée dans les années 1930, coéditée (depuis 1992)

avec la sous-direction de l’Archéologie (Direction de l’Architecture et du Patrimoine), le ministère

de la Recherche et la Maison des Sciences de l’Homme.

Cette collection est chargée de recenser, d’étudier et de publier, département par

département, l’ensemble des découvertes archéologiques de la France de l’âge du Fer au début du

Moyen Âge (c’est-à-dire de 800 av. J.-C. à 800 après J.-C.). Pour ce pré-inventaire, dressé dans

l’ordre alphabétique (I.N.S.E.E.) des communes, des équipes pluri-disciplinaires ont été (et sont)

recrutées dans chaque département, avec un (ou deux) responsable(s) du volume, placées sous le «

tutorat » d’une personnalité scientifique.

« La Bibliothèque d’étude propose une sélection de documents destinés à une première

approche de l’archéologie et de l’histoire ancienne […] comme la Carte archéologique de la Gaule

avec des guides archéologiques richement illustrés, rédigés par les membres des Écoles et Instituts

français d’archéologie ou par des spécialistes français ou étrangers » (article paru sur le site de la

Bibliothèque Nationale de France ( le 9 février 2011).

Ces auteurs, désignés par un Comité scientifique national, doivent dépouiller la totalité de la

documentation (imprimée ou manuscrite) disponible. Celle-ci est ensuite analysée, critiquée, datée

avant d’être utilisée pour une synthèse rigoureuse (à la fois synthétique, claire et précise) par site

archéologique. L’importance des notices est dictée par la documentation. Tous documents (plan,

photos, dessin) nécessaires à la compréhension du texte sont ajoutés. La bibliographie primaire

donnée dans l’ordre chronologique ainsi que les instruments de recherche sont systématiquement

indiqués de façon à retrouver les informations signalées. Chaque fois que cela est possible, la notice

de site est rédigée par l’auteur de la fouille. Placés à la fin, des indices (alphabétique et thématique)

avec les mots-clés employés dans le texte, permettent aisément de retrouver toute la documentation.

Quand le pré-inventaire départemental est réalisé, il est ensuite relu par des spécialistes des

diverses disciplines comme des épigraphistes, des numismates, des mosaïstes, des céramologues et

bien d'autres. Après cela, une synthèse générale fait le point (par période et par thème) de l’état des

connaissances scientifiques du département. De 1988 à 2007, la Carte Archéologique de la Gaule a

ainsi publié près d'une centaine de volumes (soit une moyenne d’environ six volumes par an) qui

concernent l’essentiel du territoire français.

Pour débuter mes travaux d'analyse des sources actuelles, je me suis donc procurée les cartes

archéologiques de la Gaule pour les départements des Hautes-Pyrénées, des Pyrénées-Atlantiques et

de la Haute-Garonne. Chacune d'entre elle a été dirigée par des personnes du domaine scientifique.

Agnès Lussault, lors de la parution de la carte des Hautes-Pyrénées, était archéologue au sein de

l'AFAN ; Georges Fabre était Professeur à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour lorsque la

14

carte des Pyrénées-Atlantiques est parue ; Julie Massendari était doctorante à l'Université de

Toulouse-Le Mirail et Robert Sablayrolles accompagné d'Argitxu Beyrie étaient professeur

d'archéologie et d'histoire ancienne au Mirail et docteur en archéologie. Ces derniers travaillèrent

sur la département de la Haute-Garonne en deux livres distincts : le premier ne traite pas du

Comminges ni de Toulouse.

Ces cartes me permettent de faire un premier bilan des sites faisant partie de mes recherches.

J'ai ainsi pu dresser un premier inventaire des cavités de ces départements. Mais comme les sites

répertoriés dans les cartes sont sélectionnés selon les datations, beaucoup n'y sont pas présents. En

effet, la plupart des cartes archéologiques n'ont recensés que des sites occupés de l'âge du Fer au

Moyen Age. Le problème étant que la majorité des sites qui concernent mon sujet de mémoire ont

été fouillés par des préhistoriens. De ce fait, ils ne sont pas inscrits dans ces publications. C'est pour

cela qu'il a fallu que je fasse appel à d'autres sources.

1.1.3. Bilans scientifiques régionaux : Midi-Pyrénées et Aquitaine

Sur le même principe que la Carte Archéologique de la Gaule, chaque année, les services

régionaux de l'archéologie de Midi-Pyrénées (Lien externe : http//www.midi-pyrenes.gouv.fr,

consulté le 15 mai 2013) et d'Aquitaine (Lien externe : aquitaine.culture.gouv.fr, consulté le 15 mai

2013) publient le bilan scientifique régional (appelé le plus souvent BSR) qui présente en de

courtes notices les premiers résultats des chantiers archéologiques en cours.

Le bilan scientifique régional a été conçu afin de permettre la diffusion rapide des résultats

des travaux archéologiques de terrain. Il s'adresse au service central de l'archéologie qui, dans le

cadre de la déconcentration, doit être informé des opérations en région (au plan scientifique et

administratif), aux membres des instances chargées du contrôle scientifique des opérations, aux

archéologues, aux élus, aux aménageurs et à toutes personnes concernées par les recherches

archéologiques menées dans sa région. Le dernier numéro paru concerne les résultats des travaux de

terrain de l'année 2004.

Par ailleurs, le service régional de l'archéologie publie ponctuellement des travaux de

synthèse relatifs à des opérations spécifiques (fouilles de l'Europort de Vatry, paru en 2005) ou à des

thématiques particulières (Images de l'archéologie rurale en Champagne-Ardenne, paru en 2006).

Cette publication annuelle permet au service de remplir une de ses missions principales, qui est de

diffuser le plus largement possible les connaissances issues de la recherche archéologique

contemporaine.

15

Figure 1 : les bilans scientifiques régionaux présentent département par département les sites fouillés. Celui présenté ici

montre un extrait du bilan de 1991 où j'y ai découvert le nom de grottes fouillées cette année là.

Je me suis donc procuré ces bilans qui m'ont permis de mieux cibler les sites qui vont faire

partie de mon catalogue et d'en tirer certaines informations scientifiques (datation, lieu de

découverte, altitude du site...).

16

1.2. Consultations des ouvrages se référant aux populations pyrénéennes

1.2.1. Ouvrages synoptiques1: histoire, géographie, archéologie

À la fin des Carte Archéologiques de la Gaule et de ces bilans scientifiques régionaux figure

une bibliographie très riche sur les sites décris. J'ai ainsi pu découvrir une littérature abondante en

ce qui concerne mon sujet de recherche et tout ce qu'il y a autour. De plus, comme vu

précédemment, les rapports de fouille offrent une documentation riche pour mener à bien des études

et aboutir à des publications. Les ouvrages énoncés dans ce paragraphe sont quelques exemples de

publications sur des thèmes de recherche approchant ma thématique.

En ce qui concerne l'histoire de la Gaule en général, j'ai utilisé le livre de Pierre Ouzoulias

intitulé Comment les Gaules devinrent romaines. Ce livre est paru en 2010 aux éditions la

Découverte (Paris). Cet ouvrage tend à prouver que les civilisations gauloises sont plus complexes

que ce que l'on pense et « dont on connaît mieux les villes et les campagnes, les techniques et

l'agriculture, la religion et la culture, et qui entretenait de longue date des liens politiques,

militaires, économiques et culturels avec Rome » (OUZOULIAS, 2010, p.12). Elles apparaîtraient

beaucoup moins « archaïques et barbares » selon l'auteur et des historiens chercheurs. Ce livre serait

donc une synthèse des connaissances sur la période de la conquête romaine de la Gaule, en

s'appuyant sur de nombreuses fouilles récentes en France, en Belgique, en Suisse et en Allemagne,

pour présenter un nouveau modèle de l'acculturation des Gaules. Ce livre m'a permis de comprendre

ce phénomène d'acculturation des Pyrénées Occidentales et d'en avoir une chronologie à mettre en

parallèle avec celle disponible dans le livre de Christian Rico.

1.2.2. Études pyrénéennes

Christian Rico est maître de conférence à l'université de Toulouse-Le Mirail et travaille au

pôle Histoire et Archéologie du métal. Son ouvrage, Pyrénées romaines : essai sur un pays de

frontière (IIIe siècle av. J.-C.-IVe siècle ap. J.-C.) centre son sujet sur les échanges technologiques

entre les populations pyrénéennes durant le premier millénaire av. J.-C. Il offre donc lui-aussi une

chronologie me permettant de les critiquer et de m'apporter des précisions sur l'aire historique qui

me concerne. De plus, ce livre redéfinit ce que sont les Pyrénées : « Dominant les espaces

occidentaux, les Pyrénées n'ont jamais été perçues autrement que comme une frontière. Rome en fit

une limite : limite de son expansion en Ibérie, puis limite administrative entre les provinces

gauloises et hispaniques[...] mais celle-ci fut loin de gommer entièrement la spécificité même des

Pyrénées : celle d'un pays de frontière, milieu profondément original, vivant non plus selon ses

propres lois mais conservant ses modes de vie, coutumes et traditions que la romanisation respecta,

1 Synoptiques : qui offre une vue générale d'un ensemble.

17

voire renforça » (RICO, 1997). Je doit donc interpréter les Pyrénées, et donc plus précisément les

cavités, comme des lieux de fusion entre les différentes civilisations de l'âge des métaux, romaine et

médiévale, et non comme un lieu figé.

C'est ce qu'expliquent aussi Rosa Plana-Mallart, François Quantin, Rodà Isabel en

collaboration avec Laurent Callegarin et François Rechin lors d'un colloque tenu à l'université de

Pau. Les interventions sont disponibles dans un ouvrage Espaces et sociétés à l'époque romaine :

entre Garonne et Ebre : actes de la table ronde de Pau, 26-27 janvier 2007 : hommage à Georges

Fabre. Les différentes études énoncées dans ce livre sont volontairement centrées sur les Pyrénées

et ses piémonts. Les chercheurs y décrivent « trois types d’espaces parfois juxtaposés mais plus

souvent imbriqués : l’espace urbain, l’espace rural et l’espace montagnard» (CALLEGARIN,

RECHIN, 2009, p.13).

La littérature existante touchant les Pyrénées de l'Âge de fer au Moyen-Age est donc

abondante. Je peux avoir une vision assez globale de ce qu'était cet espace géographique à

différentes époques, son évolution, l'occupation des espaces, la mobilité des populations... Mais je

ne doit pas m’arrêter qu'aux études réalisées dans le sud-ouest de la Gaule. D'autres archéologues

ou historiens étudièrent mon sujet au-delà des frontières qui me sont fixées et leurs résultats sont

très intéressant aussi pour mon travail.

1.2.3. Études similaires

L'un d'eux est Maxence Segard, auteur de Les Alpes occidentales romaines : développement

urbain et exploitation des ressources des régions de montagne (Gaule narbonnaise, Italie,

provinces alpines). Les sources antiques qu'il étudia le mena à voir les Alpes comme un espace dont

l'image est « associée au caractère hostile et répulsif de la montagne » (SEGARD, 2009, p.109).

Cette image qui tient du topos littéraire relève pourtant d'une réalité propre aux régions de

montagne : la difficulté d'accès et de franchissement, liée au relief et aux conditions climatiques.

Selon Maxence Segard, la principale caractéristique de la montagne serait la juxtaposition des zones

basses comme les vallées et des reliefs plus ou moins abrupts et élevés. Pour l'époque romaine, cette

juxtaposition se traduirait en termes d'opposition entre des « zones basses romanisées, et des

montagnes occupées par des populations indigènes peu civilisées ». Pour cette raison, les Alpes

seraient alors perçues comme une surface à franchir, « où s'arrêter ne présente aucun intérêt, et qui

peuvent même être dangereux ». Cette enquête propose donc de revoir cette image en suivant deux

directions distinctes. La première concerne l'urbanisation et, de façon plus générale, les modes

d'occupation des Alpes occidentales durant la période romaine. Le développement de villes et

d'agglomérations et l'émergence d'un réseau parfois dense d'établissements ruraux témoignent

18

d'évolutions majeures dans l'occupation des régions alpines. Le second axe de la recherche concerne

les ressources elles-mêmes, au centre des activités économiques des populations alpines. Devant la

rareté des données archéologiques, l'auteur recourt au paléoenvironnement pour rendre leur place à

deux activités caractéristiques des économies de montagne, le pastoralisme et l'exploitation des

mines. Ce livre est l'une des références de ma bibliographie et de ma recherche. En effet, Maxence

Segard mène la même enquête archéologique et historique que moi mais dans un autre espace

montagnard : les Alpes occidentales. Les problématiques qu'il pose sont proches des miennes et

pour y répondre je vais devoir m'inspirer de sa méthode d'analyse. Ainsi les résultats pourront se

compléter et agrandir le champ de vision de l'occupation de montagne à l'époque romaine.

Philippe Leveau et Georges Fabre, professeurs d’histoire ancienne, traitent de l'occupation

du sol dans la montagne méditerranéenne durant l'Antiquité. À l'issu de ce qui colloque s'est tenu à

Pau en mai 1990 sur le thème : La montagne dans l'Antiquité, une publication fut éditée en 1992.

Les intervenants apportent des informations archéologiques à l'histoire des paysages. Ils proposent

deux exemples que sont celui de l'Aurès et celui de la basse-Provence. Ces exemples illustrent une

recherche historique pure : rappels historiques, bilans des connaissances sur les habitats, les

occupations, les impacts des conquêtes romaines et grecques... Leur conclusion : l'empreinte de

l'habitat romain est profonde, même dans une zone montagnarde dite « hostile ». Tout comme

Maxence Segard, ils cherchent à démontrer que les zones de montagne ne sont pas inaccessibles.

Une des interrogations énoncée en faveur de cette hypothèse est une possible « route

transhumante » qui donna lieu à une « colonisation » des aires d'altitude. Par colonisation j'entends

des groupes d'individus qui se sont appropriés un espace et non une acculturation de celui-ci. Cette

enquête m’intéresse aussi du fait qu'elle offrirait une explication sur pourquoi les populations se

seraient installées dans les cavités des Pyrénées.

1.3. Des recherches existantes

1.3.1. Thème de recherche privilégié des scientifiques

Mon sujet de master concerne l'occupation des cavités de la fin de l'Âge du Fer au début du

haut Moyen-Age pour les départements des Hautes-Pyrénées, des Pyrénées-Atlantiques et de la

Haute-Garonne. Mes recherches historiographiques me permettent de constater que mon sujet

d'études a déjà été abordé, que ce soit dans mon aire géographique ou au-delà.

Après lecture des Cartes Archéologiques et des bilans scientifiques régionaux, je remarque

que beaucoup de sites y figurent. Et comme dit précédemment, ces recensements ne peuvent se

réaliser qu'à partir des rapports de fouilles des responsables des chantiers. Par conséquent, je peux

affirmer que beaucoup de chercheurs ont décidé de travailler sur ces grottes dans les trois

19

départements concernés, au vu du nombre important de sites répertoriés. Dans le cas du

département des Hautes-Pyrénées, des scientifiques ont décidés de réaliser des prospections au sol

afin d'inventorier les sites. C'est le cas de Cristina San Juan-Foucher, ingénieur d'études pour la

DRAC de Midi-Pyrénées. Dans le cadre de sa Carte Archéologique, le Conseil Général des Hautes-

Pyrénées et les responsables de la Carte Archéologique lui demandèrent de réaliser un Inventaire

archéologique des grottes et abris des Hautes-Pyrénées - Bilan sanitaire et actualisation

documentaire (SAN JUAN-FOUCHER, 1996, p.193). Le but de cette démarche était bien entendu

de dénombrer les sites mais aussi « d'analyser les causes de destructions de ce patrimoine

archéologique fragile » (Ibid., 1996). A ma connaissance, il n'existerait pas d'autres publications

montrant un réel travail de catalogue des grottes et abris en Pyrénées-Atlantiques et en Haute-

Garonne.

La densité de la littérature existante témoigne elle-aussi d'un réel engouement concernant le

sujet de l'occupation en zone de montagne. Les recherches menées dans les Alpes occidentales, dans

le sud-ouest de la Gaule ou encore dans les montagnes méditerranéennes tendent à le prouver.

20

2. Les approches et les sources mobilisées

Dans cette partie de mon bilan historiographique, j'étudie la façon dont les travaux existant

ont traités le sujet. Ainsi, je présente les outils et les méthodes qui dont se servirent les archéologues

et historiens et qui m'aideront dans ma propre recherche.

2.1. Les archives écrites

2.1.1. Qu'appelle-t-on une « source » en historiographie ?

Les historiens et archéologues ayant travaillé autour du sujet des cavités occupées de la fin

de l’Âge du fer au début du haut Moyen-Age ont utilisé et critiqué de nombreuses sources à leur

disposition. Mais qu'est-ce réellement qu'une « source » et pourquoi les employer ?

D'après les études menées par les historiens et les historiographes, la discipline historique

débute avec les premiers chroniqueurs antiques. À leur manière, ils écrivaient pour appréhender les

mythes de fondation en relatant des événements qui se seraient passés. Ces écrits sont donc perçus

depuis toujours comme les premières sources d'informations. Puis vient Hérodote d'Halicarnasse

Ve siècle av. J.-C., qui se distingue d'eux par sa volonté de distinguer le vrai du faux. Ainsi il mène

une véritable enquête (Enquête : à l'époque, le mot « histoire » (ἱστορία) n'a pas le même sens

qu'aujourd'hui : il signifie « enquête ») sur le passé. Cette enquête nous est parvenue par écrit par

des disciples à lui qui ont retranscrit ses paroles parfois après sa mort.

Florus, historien romain du IIe siècle, relate dans son ouvrage Histoire Romaine, livre III,

chapitre 11 que « César dut aussi employer une tactique différente selon la nature des peuples et

des lieux. Les Aquitains, nation rusée, se retiraient dans des cavernes ; il les y fit enfermer. Les

Morins se dispersaient dans les forêts, il y fit mettre le feu ».

L'histoire au Moyen-Age, selon Philippe Poirier dans son Introduction à l'historiographie

(éditions Belin, 2009) est d'abord au service de la théologie religieuse. Il faudra attendre le XIVe

siècle pour que les chroniqueurs s'intéressent au peuple, grand absent de la production de cette

période, par exemple avec Froissart. Dès ces années là, les chercheurs découvrent des éléments de

recherches nouveaux : le monde rural, l’occupation des terres... Les ouvrages de l'Antiquité

classique sont aussi abondamment redécouverts pendant tout le Moyen-Age. Et grâce à l'invention

de l'imprimerie, une plus grande diffusion des ouvrages gréco-romains durant la Renaissance et

jusqu'à nos jours est possible. C'est ainsi que les sources anciennes nous parviennent encore

aujourd'hui. Beaucoup furent réécrites, rééditées, réimprimées mais elles restent l'une des grande

source de documentation et d'informations pour les scientifiques. Les scientifiques peuvent ainsi

21

avoir accès à des informations importantes concernant leur sujet de recherche (historiques,

géographiques, géopolitique...) grâce aux archives écrites.

2.1.2. Les auteurs anciens

Pour ma part, mes investigations historiques m'ont amenées à prendre en compte plusieurs

auteurs anciens. En ce qui concerne les généralités concernant l'histoire romaine, je me suis inspirée

de celles écrites par Tite-Live : Ab Urbe condita libri. Son livre CIX-CXVI traite des débuts de la

guerre civile jusqu'à l'assassinat de Jules César.

Comme autres textes anciens, il y a ceux de Jules César lui-même qui retrace, dans sa

Guerre des Gaules, la conquête romaine de ce territoire et son organisation administrative.

« Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par

les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre,

Gaulois. Ces nations diffèrent entre elles par le langage, les institutions et les lois. Les Gaulois sont

séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. » (CESAR, 1995).

Cet extrait de l'ouvrage écrit par César permet donc une meilleure compréhensions du

système administratif de la Gaule. D'après des historiens spécialistes de la période romaine, à l'issue

des campagnes césariennes de 58 à 51 av. J.-C., la Gaule conquise fut intégrée à l'Empire de Rome.

César, qui semble être l'auteur de cette première réorganisation du territoire gaulois créa semble t-il

une province unique, Gallia comata (« Gaule chevelue ») possiblement dépendante de la province

de Gallia braccata (« la Gaule en braie », qui deviendra la Narbonnaise).

Lorsqu'en 27 av J.-C. Octave, devenu Auguste ; s’apprêtait à lancer une campagne contre la

Grande-Bretagne, il traversait la Gaule, qui avait dûment souffert de la conquête romaine, puis des

années de Guerres civile. Il se résolut alors à s'y fixer un temps et à réorganiser son territoire. Don

Cassius (Histoire Romaine, LIII,22) indique qu'il «  fit le dénombrement des Gaulois et régla leur

état civil et politique ». Une conférence est alors organisée à Narbo (Tite-Live, fragments de

Histoire romaine, CXXXIV) et conduit à la réorganisation de la Gaule transalpine.

La province de Gallia comata est dès lors divisée en trois entités (les trois gaules) décrites par Jules

César dans la Guerre des Gaule :

• la province de Lyonnaise (Lugdunensis) remplace la Gallia celtica avec pour capitale

Lugdunum ;

• la province d'Aquitaine (Aquitania), originellement limitée au sud de la Garonne, se voit

étendue jusqu'à la Loire et le Massif Central, sa capitale étant Mediolanum santonum

(Saintes) ;

• la province de Belgique (Belgica), s'étend désormais entre le nord de la Seine et le cour

22

inférieur du Rhin. La capitale était Durocortorum (Reims).

Quant à la province de Gallia braccata, elle devient la Narbonnaise (Narbonnensis) avec

pour capitale Narbo Martius (Narbonne).

Cette division de la Gallia comata en trois entités distinctes est très importante pour ma

recherche personnelle. Mon sujet concerne les départements des Hautes-Pyrénées, de la Haute-

Garonne et des Pyrénées-Atlantiques, pour les époques de l’Âge du Fer, de la période romaine et

celle du Haut Moyen-Age. Les textes anciens me permettent une meilleure vision de l'aire

géographique et chronologique qui me concerne et de les mettre en parallèle avec celles des

époques antérieures.

2.1.3. La cartographie

Pour cette première année de master, mon étude porte sur l'inventaire des cavités occupées

depuis la fin de l'âge du fer jusqu'au début du haut Moyen-Age dans les Pyrénées occidentales. La

cartographie tient donc une place importante dans mon travail de recherche car j'utilise des cartes

(IGN, Cassini, archéologiques...) mais j'en crée aussi de nouvelles qui m'aideront à répondre à

certaines problématiques (occupation de l'espace, mobilités des populations...). Comme l'explique

Xavier Rodier dans un article publié dans Mappemonde :

« En France, les rapports entre l'archéologue et la carte sont multiples mais ils peuvent être

abordés selon deux approches. La première concerne le lien entre l'archéologie et la cartographie

ou plutôt l'emploi et la production des cartes par les archéologues. La seconde concerne la place

faite à l'espace dans les études archéologiques » (RODIER In. Mappemonde.mgm.fr, consulté le 28

mai 2013).

Ces documents permettent de voir les sites ou lieux et de les situer géographiquement, mais

aussi de comprendre l'occupation des espaces par les populations. Et ces informations sont

primordiales pour la recherche que je mène. Il faut que je me serve de ces cartes comme d'une

source d’information déterminante. Il existe plusieurs types de documents cartographiés dont je vais

me servir dans mon étude.

Les cartes topographiques peuvent fournir des observations directes comme la position

planimétrique et altimétrique, la forme, la dimension et l'identification de phénomènes concrets

fixes et durables existant à la surface du globe. La carte topographique de base en France est celle

de l'IGN (institut national de l'information géographique et forestière). Je me suis aidée de quelques

documents anciens aussi. Les plans terriers, les plans cadastraux, les cartes anciennes sont autant de

sources qui, bien que produites à des fins différentes, livrent des informations sur l'occupation du

sol. En première année de Master à l'université de Pau et des Pays de l'Adour, des interventions et

23

des visites aux archives municipales et départementales de Pau sont au programme. J'y ai appris que

les cadastres napoléoniens y sont archivés et que ces cartes sont très importantes pour examiner les

espaces et les possessions de terrains. Ils sont aussi importants car ils peuvent aider à comprendre

l'organisation des territoires protohistoriques et antiques.

Figure 2 : extrait du cadastre napoléonien pour la grotte de Labastide (65) (Lien externe : archivesenligne65.fr ©) .

J'y ai découvert de nombreuses cavités concernant mon sujet grâce au cadastre mais aussi

grâce à d'autres documents anciens comme les cartes de Cassini (disponibles sur le site de

geoportail.fr). Les documents anciens sont le plus souvent utilisés de manière régressive. Les plans

terriers, les plans cadastraux, les cartes anciennes sont autant de sources qui, bien que produites à

des fins différentes, livrent des informations sur l'occupation du sol. Les scientifiques, ayant déjà

travaillés autour de mon sujet, se servirent eux-aussi de ces cartes lors des études qu'ils menèrent.

2.2. Interprétation du mobilier archéologique

2.2.1. Les vestiges d'une occupation des cavités dans les Pyrénées occidentales

Le mobilier archéologique qualifie l’ensemble des vestiges recueillis lors d’un chantier de

fouille et susceptibles d’apporter des renseignements sur un site archéologique donné. Le plus

souvent, il constitue, avec la documentation scientifique recueillie lors de l’opération

(documentation écrite, graphique, photographique…), un matériel précieux et unique pour l’étude

du patrimoine archéologique. En effet, ce matériel archéologique demeure le plus souvent le seul

témoin direct du site après les opérations de fouille. De fait, grâce aux services archéologiques et

patrimoniaux, la quantité de mobilier archéologique mis au jour a considérablement augmenté

depuis plus d'une trentaine d'années. Cette empreinte physique forme ainsi une importante banque

de données et qui permet, grâce au perfectionnement des techniques d’analyses scientifiques, des

24

études spécialisées plus fines (céramologie, mobilier lithique, instrumentum, etc).

Pour ma part, j'ai pu avoir accès à quelques vestiges archéologiques provenant des chantier

de la grotte Judéous à Banios (65) et celui de la grotte du Bédat à bagnères-de-Bigorre (65). Ce

mobilier m'a été confié par Robert Vié, géographe et archéologue. Après une analyse sommaire des

objets, j'ai réussi à en tirer des informations sur la typologie des céramiques, des datations

approximatives, des réponses sur la fonctions des sites... Par exemple, dans le mobilier de la grotte

du Bédat, il est noté la présence d'une lampe à huile moulée. Elle est presque entière, elle a un bec

rond et présente un décor formé de deux palmes symétriques encadrant le trou d'alimentation. Elle

porte aussi une inscription : C. OPPI. RES. D'après les études menées par les chercheurs

responsables du chantier, cette lampe moulée serait datée d'entre 90 et 140 apr. J.-C.

Figure 3 : lampe moulée découverte à la grotte du Bédat à Bagnères-de-Bigorre (90-140 apr. J.-C.). Carlet Laure © .

Cette lampe m'a donc permis d'avoir une possible datation de l'une des occupation de la

grotte mais aussi de connaître la typologie des lampes à huile durant cette période. Les objets

recueillis sur les chantiers sont donc essentiels pour la recherche et les chercheurs cités

précédemment n'ont pas omis de s'en servir.

2.2.2. L'importance de l'épigraphie...

L'épigraphie fait partie des sciences auxiliaires de l'histoire et est l'une des plus importante.

En effet, elle nous permettrait de mieux connaître les anciennes civilisations.

L'intérêt privilégié porté à l'épigraphie romaine s'explique par la variété et l'importance des

documents. Ceux-ci offrent parfois des séries suivies pour des civilisations où font défaut les

25

archives au sens moderne du mot. Les inscriptions antiques peuvent parfois nous renseigner

davantage que les œuvres littéraires.

Lors de cette première année de master, des cours ont étaient dispensés par Françoise des

Boscs (Maître de conférence en histoire romaine) et Georges Fabre sur le thème de l'épigraphie.

Selon eux, cette science permet de déchiffrer une source antique au contact direct avec son auteur.

De plus, elle permettrait de mieux appréhender l'histoire ancienne. Elle apportes des renseignements

sur l'histoire institutionnelle grâce à la tradition de l'archivage, sur l'histoire religieuses grâce aux

inscriptions sur les ex-voto envers les dieux ou déesses ou encore sur l'histoire économique avec les

inscriptions laissées par les douaniers. L'étude des épigraphes fait donc partie intégrante du travail

des scientifiques. Des inscriptions sont présentes sur des vestiges découverts dans des grottes de

mon catalogue mais sans en nommer une directement.

2.2.3. … et de la toponymie pour ma recherche

Lors de la Commission de toponymie du Québec, qui se déroula entre 1994 et 1996, Henri

Dorion parle de cette science ainsi : «[...] les noms géographiques ne constituent pas seulement des

codes de localisation des innombrables lieux et espaces qui composent un territoire [...], mais aussi

des témoins pour ainsi dire permanents de phénomènes naturels, d'événements ou de sentiments

individuels ou collectifs. De ce fait, la toponymie est comme une mémoire qui enregistre les

circonstances de la dénomination des lieux [...]. Rien d'étonnant, alors, que la toponymie constitue

une réserve très riche d'éléments d'illustration et d'explication de notre passé collectif, de notre

présent et même de notre vision du futur, simple ou antérieur. La toponymie est donc un mode

d'expression identitaire (...)» (DORION, 1994-1996).

Le premier emploi de la toponymie (Lien externe :

universalis-edu.com/encyclopedie/toponymie/, consulté le 30 mai 2013) est donc de décrire. Ce que

l'on nomme toponyme est un assemblage entre un nom commun (ou parfois des noms de lieux)

auquel peuvent s'ajouter les procédés habituels de dérivation (suffixes, etc.) et de composition avec

un déterminant (épithète, etc.). Quelle que soit sa formation, le toponyme peu à peu se fige sur un

unique objet, dans un contexte linguistique en constante évolution. Il est donc important pour les

chercheurs de remonter aussi loin que possible dans le processus de cette « lente pétrification »

(Ibid. 1994-1996), afin de retrouver à quel moment le toponyme était encore un mot vivant et, par

conséquent, à quelle couche de langage il appartient. Malheureusement, malgré cette observation

conjointe des formes anciennes, de la topographie, des données historiques et archéologiques, le

sens des toponymes n'est pas toujours déchiffré car plus on remonte dans le temps, plus la recherche

a un caractère incertain. De plus, il n'existerait pas encore de liste exhaustive des noms de lieux de

26

France, ce qui empêcherait d'établir des statistiques sérieuses dans la nomenclature actuelle. Mais

d'après Henri Dorion « il n'en reste pas moins qu'un certain nombre de critères linguistiques et

chronologiques ont pu être dégagés et que, appliqués à bon escient, ils peuvent suppléer le silence

ou l'absence des textes pour éclairer l'histoire du peuplement et des modes de vie » (Ibid. 1994-

1996).

Tout comme l'épigraphie, la toponymie est une source riche d'informations car lorsqu'il est

possible de remonter dans le temps, on peut comprendre pourquoi tel site se nomme ainsi. La

plupart des grottes et abris auxquels je me consacre ont des nomenclatures anciennes ou régionales.

J'ai pu traduire certains de ces noms comme pour la grotte des Espélugues à Lourdes. Selon le

Dictionnaire toponymique des Pyrénées, rédigé par Patrici Pojada (2009), Espélugues descendrait

d'Espelunga, espalungue, espugne et signifierait grotte, cavité. Ce serait donc « la grotte des

grottes ». La grotte de Malarode, sur la commune d'Arudy dans les Pyrénées-Atlantiques, vient de

la racine Mal- qui signifierait montagne rocheuse et -aroun qui serait rond. À Saint-Béat en Haute-

Garonne, une grotte est nommée Pujo du Géry. Le terme Pujo vient de puyo : petit sommet. Cette

cavité serait donc « le petit sommet du Géry ». Je vais pouvoir grâce à cette science, tenter de

traduire d'autres noms de lieux et peut être aussi savoir à quelle époque les noms ont étaient donnés.

27

3. Apports personnels aux études antérieures

Je termine la présentation de mon bilan historiographique en intégrant mes propres

recherches. Dans cette troisième partie, je détaille les moyens utilisés pour collecter les

informations relatives à mon sujet de recherche consacré aux cavités occupées de la Protohistoire à

la fin de l'Antiquité dans le sud-ouest de la France. Les résultats de mes travaux pourront être mis

en parallèle avec les travaux existants et complèteront la littérature existante.

3.1. Choix et approche du sujet

3.1.1. Pourquoi ce sujet de recherche ?

Après avoir lu l'article consacré à l'Exploration et choix du sujet de recherche de François

Dépelteau dans son ouvrage intitulé La démarche d'une recherche en sciences humaines : de la

question de départ à la communication des résultats (DEPELTEAU, 2000), j'ai compris que le

choix du sujet dépendait de plusieurs facteurs comme le vécu, l'utilité du sujet, l'état du

développement de la science ou encore un choix stratégique pour ma future carrière. Le sujet doit

être bien réfléchi et en accord avec le laboratoire de recherche auquel l'étudiant est rattaché. En ce

qui me concerne, je voulais travailler sur un sujet mêlant fortement l'histoire et l'archéologie, de

manière à être en accord avec le cursus universitaire suivi : Histoire, Archéologie et Anthropologie.

Je souhaitais avoir accès à des sources matérielles telles que du mobilier archéologique et

incorporer mon expérience personnelle sur le chantier de fouille. Après avoir consulté différents

scientifiques rattachés au laboratoire ITEM (Identités, Territoires, Expressions et Mobilités), mon

tuteur de mémoire et moi sommes parvenus à un accord sur le sujet lié aux cavités.

Ce choix d'occupation humaine des grottes des Pyrénées occidentales se rattache

parfaitement aux études menées par le laboratoire de l'ITEM. À ce jour, il n'y aurait pas de

catalogue existant des grottes habitées pour les périodes de la fin de l'Âge du Fer au début du

Moyen-Age pour les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées. Ce sujet paraît donc être  inédit et en

accord avec les investigations du laboratoire sur les mobilités et les échanges dans les Pyrénées

occidentales et leurs piémonts (titre de l'appel à projet lancé par François Réchin (2013).

3.1.2. Mes recherches

La nouveauté que je pourrais apporter aux enquêtes menées à l'université de Pau et des Pays

de l'Adour, ou à celles abordées dans d'autres comités scientifiques, serait une cartographie de ces

cavités grâce au système d'information géographique. En plus de la création de ce

28

géoréférencement, il devrait être possible d'analyser leur répartition, leurs rythmes de fréquentation

ainsi que leur fonction (habitat, grotte sépulcrale, zone militaire...). À la fin de mon cursus de

master, je devrais arriver à offrir une approche plus globale des modes d'habitations dans les zones

montagneuses aux époque protohistorique et antique. La base de donnée accompagnant la création

du SIG pourra aussi être diffusée afin d'intégrer des études sur les Pyrénées occidentales antiques.

Le laboratoire ITEM est constitué de chercheurs de disciplines scientifiques différentes dans

la méthode de travail. On y retrouve des historiens, des archéologues, des anthropologues avec

chacun une spécialité comme l'étude des monnaies (numismatie), celle des toponymes, la création

de SIG (Système d'Information Géographique), etc. Cette pluridisciplinarité devrait se retrouver

dans mon travail de recherche. Comme expliqué dans les paragraphes précédents, je vais également

exploiter les méthodes scientifiques trouvées dans les publications des chercheurs présents dans ma

bibliographie. Ce sont ces particularités qui devraient enrichir la connaissance du sujet.

3.2. Une perception géographique du sujet

3.2.1. La base de données

Avant d'en arriver à la création de ma propre carte, il faut tout d'abord finaliser le catalogue

de mes cavités. Pour cela, je classe les cavités et les informations qui les concerne sous la forme

d'un tableau. J'ai utilisé le logiciel OpenOffice.org Calc®. Ce tableau apparaît comme indispensable

car il va permettre l'élaboration d'une base de données. Pour Jean Denègre (Lien externe :

seig.ensg.ign.fr, consulté le 28 mai 2013), professeur à l’École Nationale des Sciences

Géographiques, c'est « un ensemble structuré et organisé permettant le stockage de grandes

quantités d'informations afin d'en faciliter l'exploitation (ajout, mise à jour, recherche de

données) ». L'utilisation des cartes prend ici un autre sens lorsqu'elles deviennent elles-mêmes une

source d'information. Il existe différents types de bases de données (hiérarchiques, relationnelles,

réseaux...) mais pour ma part celle dont je vais me servir est celle dite « géographique ». Ces bases

de données géographiques permettent de coordonner et de gérer l'information géographique sous

forme numérique. On forme alors des ensembles structurés de fichiers détaillant les objets ou

phénomènes localisés sur la Terre (avec leurs attributs et leurs relations nécessaires à la

modélisation de l'espace géographique). Ces ensembles sont munis d'un système de gestion aidant à

tenir les informations à jour, les archiver et les diffuser.

Ma base de données comporte des colonnes pour chaque information: le numéro ID, le nom

du site ainsi que celui de la commune où il se situe, le département, la datation, la superficie,

l'orientation, les X, Y et Z, la présence de foyer, la fonction, les vestiges découverts et la toponymie.

Cette base de données est transférée sur un logiciel de SIG sous le nom de table attributaire.

29

3.2.2. Le SIG

Un SIG (Lien externe : sig-pour-tous.forumactif.com, consulté le 5 juin 2013) est un outil

informatisé utilisé pour créer, transformer, afficher, analyser et stocker de l’information

géographique. De cette manière, il permet d'organiser et de présenter des données alphanumériques

spatialement référencées, en vue notamment de produire des plans et des cartes. Que contient

« l'information géographique » ? Selon Henri Pornon, l’information géographique contiendrait «  la

forme et la localisation de l’objet localisé, sous forme graphique ainsi que les caractéristiques

qualitatives et quantitatives caractérisant l’objet localisé, sous forme de tableau » (PORNON,

2011).

De ce fait, la vue (ou carte) donne l’aspect graphique et la table d’attributs l’aspect

descriptif. Chaque vue est donc toujours associée à une table d’attributs, qui peut contenir un

nombre très variable d’informations. La vue permettrait donc de répondre à une des problématiques

liée à mon sujet de recherche.

Les données du SIG sont structurées de deux manières distinctes. Il y a tout d'abord les

données graphiques que sont les données raster et les données vectorielles. Les données raster sont

des images avec pour unité de base le pixel. Quant aux données vectorielles, elles sont représentées

par les coordonnées X,Y et Z. Ils sont aussi constitués de trois types d’entités : point, ligne,

polygone. Toutes les données sont contenues dans un « fichier de formes » dont il existe plusieurs

formats. Pour ma part, j'utiliserai le format de fichier de formes d’arcview : le « shape » (.shp).

Figure 4 : exemples d'icônes shapes

Certains shapes sont disponibles dans le commerce, mais en ce qui me concerne je vais, pour

la plupart les créer avec l'aide de Mélanie le Couédic. Pour l'instant, celui que nous avons créé se

nomme grottes.shp (comme présenté ci-dessus) mais il devrait en arriver dans les prochains mois.

La table attributaire indique le nom du site, sa datation, l'année de découverte, les vestiges

retrouvés, etc.

30

PARTIE 2

Catalogue des cavités

31

1 Les Hautes-Pyrénées1.1. Bagnères-de-Bigorre : la grotte du Bédat

1.1.1. Historique

Selon une citation de Guillaume Mauran, dans le Sommaire description du païs et comté de

Bigorre : « Plus haut et à côté d’occident est la Montagne du Bedât, en laquelle y a une grotte fort

obscure et profonde ; Néanmoins, plusieurs s’y sont hasardés d’y aller avec des flambeaux, et y ont

rapporté y avoir trouvé quelques gros ruisseaux d’eau courante et quelques cambrures naturelles

qui seraient fort agréables si elles étaient éclairée ».

Cette grotte est citée dès les années 1610 par l'un des premiers historien de la Bigorre. Les

réelles fouilles archéologiques débutent dans les années 1866. L'une des premières équipes qui

fouille la grotte du Bédat de Bagnères-de-Bigorre est celle commandée par Célestin-Xavier

Vaussenat. Cet homme a été formé à la géologie à Grenoble et il vient à Bagnères-de-Bigorre pour

de l'exploitation minière pour la lignite d'Orignac et la galerie de Soulom. Selon les Bulletins

trimestriels de la Société Ramond, le 19 août 1864 à l’Hôtel des voyageurs au Cirque de Gavarnie,

Vaussenat est parmi les fondateurs de la société Ramond, société de savants et de montagnards, qui

aurait donné des fonds pour l'étude intitulée A propos des grottes des environs de Bagnères

(VAUSSENAT, 1866). C'est lors de cette prospection terrestre que les premiers relevés

topographiques de cette grotte sont réalisés. Elle est située aux abords du Mont Bédat (862 m) et

fait partie intégrale du patrimoine haut-bigourdan de par sa proximité avec la ville de Bagnères.

1.1.2. Vestiges archéologiques

Quelques années plus tard, en 1867, un foyer et des tessons de céramique grossière (de

couleur rouge et noire « jugée néolithique ») auraient été mis au jour lors de fouilles. Selon Jacques

Omnès (OMNES, 1987, p. 41) ce ne serait qu'une centaine d'années plus tard que les premiers

vestiges protohistoriques et gallo-romains seront mis au jour. D'après les Cartes Archéologiques de

la Gaule, des chercheurs auraient explorés des galeries encore inconnues dans la grotte du Bédat. Ils

y auraient trouvés, dans un réseau ayant pu être utilisé comme une carrière d'argile « un ensemble

homogène de vestiges, datés de la fin du Ier siècle ap. J.-C. » (CAG 65, 1997). On y trouverait en

effet « des traces d'exploitation d'argile fine (marques d'outils sur les parois), les vestiges

probables d'une passerelle (morceaux de bois tapissant le fond) et les restes d'un foyer situé à

proximité du mobilier découvert » (Ibid, 1997).

Lors de ces fouilles archéologiques, une lampe moulée presque entière a été retrouvée.

D'une longueur de quatre-vingt huit millimètres, d'un diamètre de près de soixante-quatre

32

millimètres et d'une hauteur de vingt-huit millimètres, elle présente un bec rond (en argile de

couleur beige rosée et un revêtement rouge brun avec traces « métallescentes ») ainsi qu'un décor

formé de deux palmes symétriques encadrant le trou d'alimentation. Sur la base de la lampe figure

la marque C. oppi. res. Si la provenance précise de la lampe n'a pu être établie, une datation autour

des années 90 à 140 ap. J.-C. a été proposée.

La fouille a mis également au jour un « vase tourné (en pâte beige rosée et dégraissant

sableux fin) ovoïde fermé, à engobe lustré noir de belle apparence, à fond plat et lèvre éversée

oblique à bout arrondi, présente par endroits sur la panse des traces de décors formés de cercles

concentriques, tandis que le fond comporte des stries en arcs de cercles » (Ibid, 1997). Ce vase fait

environ cent vingt-quatre millimètres de hauteur, soixante millimètres de diamètre du fond, quatre-

vingt douze millimètres d'ouverture et d'un diamètre de panse de près de cent trente millimètres.

Parmi le mobilier découvert figurent également un fragment de vase tourné de poterie grise

(à pâte brune et dégraissant sableux grossier) dont il manque la partie supérieure, mais dont

l'extérieur est peigné, ainsi qu'un second fragment de grand vase qui présente le même aspect mais

n'est pas tourné. Un foyer est découvert vers le centre de la grotte lors de fouilles dans les années

1985. Il serait d'origine antique ce qui attesterait de la réutilisation de l’abri à l'époque gallo-

romaine. Il a une « forme rectangulaire (long. 2 m ; larg. 1,60 m) et recèle en son centre une

couche de charbon de bois plus dense (de 70 cm sur 50 cm environ) et d'épaisseur irrégulière (4 à 5

cm maximum vers le nord) » (Ibid, 1997). Le mobilier découvert autour de ce foyer est daté de la

période gallo-romaine et comprend de nombreux tessons de verre de trois catégories différentes.

On retrouve des morceaux de verre décorés de minces lignes blanchâtres opaques parallèles,

très fortement oxydé, d'aspect légèrement verdâtre, avec de petites bulles visibles par transparence.

D'autres morceaux de verre sont d'une couleur bleuâtre assez mince. Enfin, quelques rares

fragments de verres sont d'une couleur translucide et légèrement oxydé. Ces derniers paraissent

beaucoup plus épais et présentent peu de défauts dans leurs structures.

Quant aux ossements, de rares fragments d'animaux ont été interprétés comme des déchets

de cuisine, confirmant l'utilisation de la grotte « au moins temporairement comme abri ». Un objet

métallique est représenté par un bijou partiellement fondu « assez mince et de forme ovale qui

pourrait être un chaton de bague » selon Robert Vié.

1.1.3 Recherche toponymique et cartographique

Bédat viendrait du latin vataer qui signifie interdire. De ce terme latin viendra l'expression

de terrain vété, à l'époque médiévale, qui signifie «  terrain interdit aux troupeaux ». En effet, cette

zone aurait été longtemps préservée et protégée par des édits royaux, ce qui n’empêchait pas la

33

population d’y aller se ravitailler en bois de chauffe et d’y faire la cueillette de champignons et de

châtaignes à la barbe des gardes.

La grotte du Bédat sur les cartes IGN, se situe dans une zone de moyenne montagne avec

beaucoup de végétation.

Figure 1 : extrait d'une carte IGN tirée du site géoportail.fr © , grotte du Bédat à Bagnères-de-Bigorre.

1.2. Ardengost : la grotte du pylône

1.2.1. Découverte de la grotte

La grotte du pylône est située à près de 950 m d'altitude aux environs du village

d'Ardengost. La cavité fait cent trente-quatre mètres de longueur pour cinq mètres de profondeur.

Lors de l'été 1990, une prospection de surface a été effectué et démontra l'existence d'un habitat de

la Basse Antiquité pouvant être daté des IVe et Ve siècles ap. J.-C. Cette datation fut possible à

réaliser grâce à la découverte de tessons de sigillées paléochrétiennes et des monnaies.

1.2.2. Mobilier archéologique

Selon Sylvain Doussau, archéologue autodidacte des Hautes-Pyrénées, celui-ci est

représenté par un lot monétaire dont  :

• Un follis réduit de Constance II = D/ D.n. Constantius p.f. aug. Tête diadémée à droite ;

R/ Fel. Temp. Reparatio. L'empereur perce de sa haste un cavalier ennemi tombé au sol (la

lettre N est visible entre l'empereur et le cavalier). Module : 16/18 mm ; axe des coins:12 h ;

poids : 1,28g ; date de frappe : 353/355.

• Un follis réduit de Constantin II : D/ D. gloria exercitus. Deux soldats casqués, debout, en

regard, tenant chacun une haste et appuyés sur leur bouclier, entre deux enseignes militaires.

Module : 18 mm ; axe des coins : 6 h ; poids : 2,2 g ; atelier : TR. S. : deuxième atelier de

Treves n°539.

34

Puis par «des clous, des fragments de vaisselle et de verre, des bijoux (médaille, bagues en

argent...) » (CAG 65, 1997) qui indiqueraient qu'il ne s'agirait pas d'une simple occupation

temporaire. Cette hypothèse est confirmée par les nombreux vestiges de foyers reconnus en surface.

De plus, « des restes de faune contemporains de la fréquentation de la grotte pendant la période

gallo-romaine étaient dispersés dans les quarante premiers mètres de la grotte à l'endroit où ont été

recueillis les tessons de poterie » (Ibid., 1997).

1.3. Beyrède-Jumet : la grotte aux Ours.

Figure 2 : texte extrait d'un article publié dans le Bilan Scientifique Régional de Midi-Pyrénées, 1995.

D'après le Bilan Archéologique Régional de Midi-Pyrénées publié en 1995, une fouille est

menée dans la grotte de l'Ours (ou aux Ours). Cette fouille est réalisée par Jean et Elizabeth

Barragué, spéléologues et collaborateurs de certains préhistoriens. Cette cavité est située selon eux

« sur la rive gauche de la Neste et elle s'ouvre sous la route qui relie Beyrède à Jumet » (BSR MP,

1995). Il existe peu de traces de passages ou d'habitations dans cette grotte car elle aurait était

« dévastée sur toute sa longueur » (Ibid., 1995). Dès lors, le responsable du S.R.A. Midi-Pyrénées

de cette année, M. Allard, propose d'établir un état des lieux du site. Pour éviter de nouveaux

pillages, l'accès à la grotte est strictement réglementé par arrêté municipal dont le texte est apposé

sur les parois du site.

Parmi les vestiges archéologiques recueillis; seuls quelques fragment de céramique non-

35

tournées, datés de l'Âge du Fer pourraient confirmer l'hypothèse d'une occupation temporaire du

site.

1.4. Beyrède-Jumet : carrière de marbre

Figure 3 : extrait du site internet geoportail.fr © . Carrière de marbre à Beyrède-Jumet.

Une carrière de marbre à pu être exploitée dès l'époque romaine (roche compacte, dure,

«  très belle », complexe par ses couleurs : fond gris avec surimpositions de taches rouges, couleurs

rencontrées : blanc, gris, taches orangées et blanches, veinules rouges et violacées) selon les propos

de Christian Costeodat. Dans cette même carrière, P. Claracq a mis au jour en 1979 un fragment de

bloc uniforme (haut. 56 cm ; larg. 66 cm) en granit sur lequel figurait une inscription : Calesi Bioi

point […] / Onien po […] / [… .

Des archéologues ont avancés l'hypothèse que la proximité de la carrière et de la grotte aux

Ours (cité précédemment) aurait favorisé la présence d'abris temporaires dans ces deux sites.

1.5. Campan : la grotte Françoise

1.5.1. Découverte du site

La grotte Françoise est une petite cavité d'une longueur de dix-sept mètres et d'une largeur

de sept mètres au maximum. Elle est ouverte à environ soixante mètres au-dessus du niveau de

l'Adour.

Au début du mois de septembre de l'année 1961 la grotte est fouillée pour la première fois.

Trois étudiants, moniteurs à la Colonie de vacances de l'Électricité de France dans la commune de

Campan font les premières découvertes archéologiques. Dès les premiers éléments de mobiliers

36

archéologiques prélevés, ils informent Norbert Casteret (spéléologue et écrivain), puis le Service

Régional de l'Archéologie. Ces étudiants cherchaient à occuper et distraire de jeunes colons et

avaient eu l'idée de rechercher des cavités aux alentours des bâtiments de leurs colonie.

Le succès ayant répondu à leur attente, chacun d'eux, Michel Denier, Bernard Lemière et

Jean-Pierre Blazin, avec le groupe d'enfants dont ils avaientt la charge, ont pris en mains la grotte

Françoise et y ont effectué des sondages.

1.5.2. Mobilier archéologique

Selon un article paru dans Gallia préhistoire en1963 et écrit par Louis Méroc, ces jeunes

fouilleurs n'auraient recueilli que des morceaux de céramiques :

• Le premier lot retrouvé serait composé, « d'une part de restes d'un gros vase, rougeâtre

extérieurement, noir intérieurement, épais à fond plat et écrasé (= débordant) ; d'autre part,

de fragments d'un petit récipient noir à bord droit et équarri » (MEROC, 1963). Les

chercheurs ayant travaillés sur cet ensemble de céramique le daterait du Bronze moyen ;

• Le second lot serait formé de plusieurs « fragments de poteries noires ou grises, sans autre

décor qu'un sillon périphérique » (Ibid, 1963). Cet ensemble posa des problèmes de

datations. En effet, il pourrait «  tout aussi bien appartenir à La Tène III qu'au Haut Moyen

Age » (Ibid, 1963). C'est la présence d'un fragment de versoir tubulaire cylindrique qui ferait

pencher pour une datation du Haut Moyen Age alors que celle de trois fragments de coupe

rappelleraient la poterie campanienne de la fin de l'Âge du Fer.

1.6. Campan : la grotte Chadefaux

1.6.1. Situation géographique

Ce même article de Louis Méroc paru dans Gallia préhistoire décrit la grotte Chadefaux.

Selon lui, elle s'ouvre à une quinzaine de mètres à l'amont de la grotte Françoise et à la même

altitude. Sa longueur est de vingt-six mètres pour une largeur maximum de huit mètres.

La Carte Archéologie des Hautes-Pyrénées indique que trois zones auraient été fouillées, mais que

le matériel prélevé aurait été inventorié sans qu'aucune distinction soit faite entre les provenances.

1.6.2. Ossements humains

Des trois points 1, 2 et 3 du plan ci-dessous proviendrait tout le matériel récolté. Mais c'est

le point 1 de ce paragraphe, consacré aux ossements, qui m'intéresse particulièrement. C'est dans

cette zone qu'aurait été découverte une inhumation collective de huit personnes. Dans cette

inhumation, les archéologues ont attribués des ossements à deux enfants de deux et cinq ans, deux

37

hommes qui devaient mesurés entre 1,65 m et 1,70 m et deux femmes qui devaient atteindre 1,40 m.

D'après les recherches de Louis Méroc, ces ossements sont à mettre en parallèle avec le lot de

céramiques de la Tène III décrit plus bas.

Figure 4 : plan de la grotte Chadefaux réalisée par les inventeurs tirée de l'article de Louis Méroc

dans Gallia préhistoire, 1963.

1.6.3. Céramiques

Les parties 2 et 3 de cette grotte Chadefaux ont quant à elles offertes un ensemble de

fragments de céramiques. Pour mes recherches, les éléments archéologiques correspondant à mon

38

sujet d'étude sont représentés par des céramiques à fonds plats, comme ceux réalisés à La Tène III

ou au Moyen Age. Deux fragments de poterie campanienne donneraient à penser « qu'il doit s'agir

de poteries indigènes de La Tène III, peut être attardée, encore inédite, de la magnifique grotte

sépulcrale de la Spugo de Ganties (commune de Ganties-les-Bains, Haute-Garonne) avec laquelle

nous croyons qu'elle peut être mise en parallèle » (MEROC, 1963). Les archéologues préconisent

de réaliser une « petite fouille de contrôle » (Ibid., 1963) qui permettrait de pouvoir tirer cette

question au clair et d'avoir une meilleure datation.

D'après mes recherches, le travail demandé n'aurait toujours pas fait l'objet d'une

publication.

1.7. Esparros : la crête de Sarramer et la grotte du Coustet

Au milieu des pâturages de la Crête de Sarramer, à 1240 m d'altitude, d'anciennes mines de

fer ont pu être exploitées à l'époque romaine. Cette hypothèse tire son origine d'une étude sur les

Exploitations antiques du fer dans les Baronnies. Selon Agitxu Beyrie, Jean-Marc Fabre et Robert

Sablayrolles, on trouverait aux alentours de la crête de Sarramer un «  ferrier d'une quinzaine de

mètres de diamètre sur près d'un mètre d'épaisseur » (BEYRIE, FABRE, SABLAYROLLES, 2000,

p.43).

Ils ont trouvés un « ensemble de mobilier céramique à paroi fine metallescente datable des

deux premiers siècles de notre ère » (Ibid., 2000, p.43). Sur la crête elle-même ont été mises au jour

des minières exploitées depuis l'époque antique ainsi qu'un habitat temporaire (1331 m d'altitude)

lié à cette activité économique. De nombreux tessons des époques gallo-romaine, médiévale et

moderne sont également récoltés à proximité de cette Crête de Sarramer et de la grotte du Coustet.

La présence humaine dans ces abris serait donc à mettre en relation avec l'exploitation minière

antique.

1.8. Germs-sur-l'Oussouet : la grotte de la Clique

La grotte de la Clique se situe sur les abords du pic de la Clique, tout près de la commune de

Germs-sur-l'Oussouet. La description de ce site dans la Carte Archéologique de la Gaule (65)

indique que les archéologues auraient récolté « un tesson de poterie grise d'époque gallo-romaine

probable » (CAG 65, 1997, p.143).

1.9. Ilhet : la Tute de Barbecot et les grottes dites Hugué et André

1.9.1. Données scientifiques

C'est dans « des grottes situées en amont de la tute que des tessons, dont certains pouvant

39

appartenir à l'époque médiévale ont été découverts par Jacques Jolfre » (CAG 65, 1997). Dans

l'ouvrage de Jacques Omnès, Préhistoire et Protohistoire des Hautes-Pyrénées, une « sépulture

collective avec couverture de dalles calcaires » (OMNES, 1987, p.77) est mise au jour et datée des

âges protohistoriques ou plus anciens. À ce jour, aucune datation plus précise n'a été donné par les

scientifiques.

D'autres grottes sont présentes sur la commune d'Ilhet comme celle dite grotte Hugué. Lors

de fouilles de surface dans les années 1989, les chercheurs ont récoltés de la « sigillée

paléochrétienne » (CAG 65, 1997, p. 154) datée des IVe-Ve siècles (dont un tesson de col de jatte

en poterie grise lustrée à l'extérieur avec un dégraissant fin).

Enfin, dans la grotte André, située à sept cent mètres d'altitude, en 1966, des tessons de

céramiques de la fin du Bronze ou du début de l'âge du Fer ont également été récoltés.

Pour ces sites, le manque d'informations provient d'une mauvaise dénomination toponymique.

1.9.2. Prospection de terrain

Lors de mon entretient avec M. Laffont, Maire de la commune d'Ilhet, j'ai appris que cet

ensemble de grottes ou d'abris portent le nom d'Artigalère, des Escargots ou de l'Ours.

Apparemment il pourrait s'agir soit du même groupe de grottes que celles de mon cataloguée, soit

de grottes différentes. Je ne peux pas dans l'immédiat apporter plus de précisions.

1.10. Lomné : la grotte de l'Homme-mort et lieu dit l'Ayguette

Dans la grotte de l'Homme-mort, situé sur la commune de Lomné, de nombreuses

interventions dans les années 1950, puis celle de Jacques Omnès en 1978 ont permis de mettre au

jour une « sépulture collective d'au moins sept sujets » (OMNES, 1987, p.90). Grâce à

l'anthropologie physique, nous savons que ces ossements appartiennent à deux enfants et cinq

adultes. Les os sont associés à des tessons de céramique du Bronze ancien ou du Bronze moyen.

Des foyers sont aussi visibles à proximité de la sépulture. La présence de faune holocène a été

relevée : cerfs, bouquetins, bœufs, renards... Pour mon étude, les traces archéologiques

correspondant à mon champ d'études de la fin de l'Âge du Fer au début du Moyen Age sont des

tessons de poterie du second âge du Fer parmi des fragments humains.

Le nom d'Ayguette vient de celui donné à un ruisseau qui coule sur la rive gauche de la

commune de Lomné. D'après Robert Vié, un abri se trouverait aux abords de ce court d'eau. Des

tessons de céramiques de la Tène y auraient été découverts.

40

1.11. Lortet : Lieu dit Castet

Au lieu-dit Castet se trouve un abri-sous-roche. Il est situé sur les pentes de l'éboulis, sous

les grottes fortifiées citées ci-dessous, datées du XIIe siècle. De la poterie à pâte beige rosé, un

fragment d'anse de la même amphore (probablement), un morceau d'anse d'amphore républicaine à

pâte beige rosé ; de la céramique commune rouge orangé ; des tessons de poterie grise commune

sont découverts. Un morceau de panse d'une grande poterie à pâte très dure, noire à l'intérieur et

beige à l'extérieur (épais. 1,2 cm) pourrait dater, selon les auteurs, de la Tène finale ou de l'époque

gallo-romaine. C'est à l'intérieur de la grotte, dans une faille, que fut découvert par M. Tixador un

antoninianus de Tétricus II (fils) (frappé en 267 ap. J.-C.) : D/ C. Pius. Esu. Tetricus Caes : tête

radiée à droite ; R/ Pietas Augustor : aspersoir, simpulum vase à sacrifier tourné à gauche, couteau

de sacrificateur et bâton d'augure, module : 18/19 ; axe des coins : 6h ; poids : 2,66g.

Une partie de ce mobilier pourrait provenir de la grotte fortifiée située quelques mètres au

dessus. Au moment des divers aménagements successifs de ces dernières, les déchets de

construction, mélangés et détériorés se seraient retrouvés dans l'abri-sous-roche au lieu-dit Castet.

Michel Sicard, maire de la commune, m'a expliqué que malheureusement l'ensemble des

grottes de Lortet ont été pillées et vandalisées au fil des années.

1.12. Lortet: les grottes fortifiées

Figure 5 : Les grottes fortifiées de Lortet, site géoportail.fr © .

Ces grottes font partie des sites peu nombreux ayant une documentation aussi importante.

41

Toutes les données archéologiques de ces grottes fortifiées sont extraites du Bilan Scientifique

Régional de Midi-Pyrénées publié en 1999, ainsi que de la Carte Archéologique de la Gaule

(Hautes-Pyrénées).

1.12.1. Les fortifications

1.12.1.1. Le logis

Les indices d'occupation de ces grottes proviennent de sondages réalisés au pied de la falaise

et dans les logis. Les fouilles révèlent des tessons de céramique de l'Âge du Fer ainsi que

l'identification du sol de circulation médiéval. Celui-ci est assimilé à un sol de cailloutis de petites

pierres calcaires qui serait « pris dans une terre organique brun clair » (BSR MP, 1999, p. 174)

situé à faible profondeur comprise entre cinq et dix centimètres. Catherine Boccacino et Bernard

Pousthomis remarquent qu'au niveau des entrées des galeries « ce sol est parfois percé de trous

destinés à caler les poteaux en bois verticaux qui constituaient le système de fermeture et de

cloisonnement des logis » (Ibid., 1999, p. 174).

Ces grottes, habitées depuis la période protohistorique, auraient fait l'objet de

réaménagements aux périodes postérieures, ce qui perturbe le travail des chercheurs car certains ne

se focaliseraient que sur l'aspect « fortification » du site.

Dans l'un des logis est mis au jour des trous de calage de poteaux qui pourraient être mis en

relation avec des encoches taillées dans la paroi rocheuse verticale. Ces poteaux auraient donc

soutenu les planchers des étages aménagés dans cette cavité, haute et étroite.

Pour terminer, les archéologues distinguent des vestiges maçonnés presque totalement

arasés. Ils permettraient de restituer l'emprise au sol du mur formant le « boulevard des

meurtrières ». On pourrait donc penser qu'il existait un caractère défensif de ces sites fortifiés. De

plus, ce caractère défensif est réévalué grâce la « découverte d'un fer de trait dans le sondage

ouvert sous l'une des dites meurtrières » (Ibid., 1999, p. 174).

1.12.1.2. La tour-escalier

Lors de fouilles archéologiques en 1988, Jacques Omnès réalise une première analyse de

cette tour-escalier. Catherine Boccacino et Bernard Pousthomis décident de reprendre l'analyse pour

tenter d'y apporter des précisions techniques complémentaires et une datation plus rigoureuse.

Actuellement haute de près de dix-sept mètres, la tour est bâtie dans « une cheminée

karstique ». selon les spécialistes du bâti, elle aurait été conçue pour utiliser au mieux la

topographie et la morphologie de la roche. À sa base, on «  trouve une porte étroite qui ouvre sur un

escalier droit à deux volées » (BSR MP, 1999, p. 174). Celui-ci est ensuite prolongé par une vis.

42

L'originalité de cet escalier en vis (diam : 161 cm) résiderait dans sa conception : un noyau

formé de tronçons de colonnes sur lequel prend appui une voûte en berceau hélocoïdal (qui a la

forme d'une hélice) ancrée dans la maçonnerie périphérique. Les reins de la voûte servent de

support aux marches bâties. Toutes les composantes de l'ouvrage ont été édifiées en même temps, la

voûte assurant le contreventement.

Bien que non pourvue de meurtrières, cette tour-escalier multiplie les éléments de

protection. À la base, un glacis taillé dans le massif calcaire rend quasiment impraticable son accès

sans l'aide d'un escalier de bois. La petite dimension de la porte et sa position sur-élevée, la faible

largeur des escaliers, et un débouché, au sommet, par une étroite trémie placée au centre d'une fosse

rendent les grottes inaccessibles. On peut, de plus, supposer l'existence d'ouvrages défensifs en

couronnement (crénelage, hourds).

Les parements de qualité, en moellons alternant le petit appareil rectangulaire et le moyen

appareil cubique, associés à un type d'escalier roman, sont dit escaliers à vis ou dit du début du XIIe

siècle, par référence avec des constructions similaires de la vallée rhodanienne. Les sources

historiques font défaut pour connaître le commanditaire d'un tel édifice. On en trouve dans les

montagnes d’Europe centrale et Méditerranéenne, ainsi qu’au Proche-Orient, mais elles sont

particulièrement nombreuses dans les Pyrénées Espagnoles, récemment étudiées en haute Ariège. Il

y a fort à parier qu'il s'agit d'un important seigneur local.

Cette tour n'est pas le seul élément de fortification des grottes de Lortet. Divers murs et

aménagements restent à étudier. Seule une analyse d’ensemble permettrait de mieux préciser

l'organisation de ce site que l'on peut assimiler à un château de falaise.

1.12.2. Mise en valeur du site fortifié

Ces grottes « s'inscrivent dans un programme de travaux défini par la Compagnie

d’Aménagement des Coteaux de Gascogne qui souhaite améliorée la mise en valeur et l'ouverture

au public de ce site » (BSR MP, 1999, p. 174). Ces travaux portent sur un site très important pour la

recherche archéologique, connu pour ses gisements préhistoriques magdaléniens comme dans la

grotte Piette (1874) et la grotte de l'Ours (1883). Il est aussi une trace non négligeable de

l'occupation médiévale dans les Hautes-Pyrénées. En effet, le site médiéval fortifié est composé de

quatre grandes cavités naturelles qui furent aménagées en logis.

Avant le commencement de ces travaux d'aménagements, le service archéologique de Midi-

Pyrénées confia à la société Hadès le soin de réaliser un diagnostic archéologique « afin d'évaluer

la profondeur et l'état de conservation des sols anciens » (Ibid., 1999, p. 174).

Ce n'est pas moins de «  trente mini-sondages d'un mètre carré en moyenne ont donc été ouverts,

43

dans la grotte des brebis, au pied de la falaise, où des traces d'occupation médiévale avaient été

signalés et dans les logis et dans les galeries supérieures » (Ibid., 1999, p. 174). Les archéologues

responsables de ce chantier de fouille ont aussi « débroussaillé et nettoyé » afin de mieux « étudier

et topographier les marches taillées dans le rocher » (Ibid, 1999, p. 174).

1.13. Banios : la grotte de Judéous

1.13.1. Mobilier archéologique

Les fouilles archéologiques débutent dès les années 1866 dans la grotte de Judéous située à

près de 1050 m d'altitude. On y découvre une sépulture collective et des céramiques qui sont datées

« de l'époque protohistorique » (CAG 65, 1997, pp. 107-108). Ce n'est que dans les années 1990

que Robert Vié trouve des vestiges datant de la fin de l'Âge du Fer et de l'époque gallo-romaine.

De la fin de l'âge du Fer, les archéologues ont trouvés une « sépulture en coffre » dans une

des salles de la grotte appelée salle Thierry Barragué. Cette sépulture a fourni deux urnes et des

tessons de céramiques de la Tène. Des tessons dispersés sur toute la surface de la salle datent de la

même époque. Dans un passage étroit, les archéologues ont découverts deux foyers répartis de part

et d'autre de l'entrée avec des tessons du deuxième Âge du Fer. Au nord de la salle Thierry

Barragué, se trouve un diverticule qui porte le nom de Costallat. Ce secteur est proche de l'entrée et

est fortement remanié par des fouilles anciennes. De nombreux éléments de mobilier céramique y

ont été recueillis et sont comparables à ceux de la salle Thierry Barragué.

D'autres vestiges sont quant à eux datables de l’Antiquité tardive. Il y aurait « un clou, une

boucle de ceinture en bronze, des fragments de céramique (mobilier entraîné par les écoulements

d'eau depuis la salle supérieure) » (Ibid., 1997, pp. 107-108). À cela s'ajoutent des ossements

d'époque indéterminée. Enfin, dans la partie haute (salle André Clot), un niveau de l'Antiquité

tardive comportait deux foyers et du mobilier varié : «  tessons de céramique, de très nombreux

clous en fer, une bague en bronze, des restes humains appartenant à plusieurs individus, et une

cinquantaine de monnaies frappées entre 316 et 361 […], une belle pointe de flèche en bronze et un

fond de récipient en alliage cuivreux d'époque gallo-romaine possible », d'après Robert Vié.

1.14. Lourdes : la grotte du Loup

1.14.1. Un lieu de curiosité pour les romantiques

D'après le Guide des cavernes, édité en 1970, le journaliste spéléologue Pierre Boulanger

écrit à propos de la grotte du Loup : « Découverte en 1908, la grotte du Loup dont l'entrée naturelle

a été agrandie, est de modestes proportions. Convenablement aménagée, éclairée, sa visite est

plaisante. Elle est admirablement bien placée ».

44

En fait, cette grotte visitée depuis des décennies par les Lourdais, était devenue durant

l'époque du romantisme, un lieu de curiosité apprécié des touristes se dirigeant vers Cauterets. C'est

ainsi que la grotte du Loup fut visitée en 1825 par Georges Sand. Dans une lettre à sa mère, cette

grande femme de lettre française raconte ses péripéties lors de ses visites des « Espeluches »

(Espélugues) et de la grotte du Loup : « En sortant de la grotte du Loup, nous entrâmes dans las

Espeluches. Notre savant cousin, M. Defos, vous dira que ce nom patois vient du latin. Nous

trouvâmes l'entrée de ces grottes admirables; j'étais seule en avant, je fus ravie de me trouver dans

une salle magnifique soutenue par d'énormes masses de rochers, qu'on aurait pris pour des piliers

d'architecture gothique, le plus beau pays du monde, le torrent d'un bleu d'azur, les prairies d'un

vert éclatant, un premier cercle de montagnes couvertes de bois épais, et un second, à l'horizon,

d'un bleu tendre qui se confondait avec le ciel, toute cette belle nature éclairée par le soleil

couchant, vue du haut d'une montagne, au travers de ces noires arcades de rochers, derrière moi la

sombre ouverture des grottes : j'étais transportée. Je parcourus ainsi deux ou trois de ces péristyles,

communiquant les uns aux autres par des portiques cent fois plus imposants et plus majestueux que

tout ce que feront les efforts des hommes ».

1.14.2. Un ancien habitat troglodytique

Selon les chercheurs et archéologues responsables des fouilles dans cette cavité, la grotte du

Loup aurait sans doute servie d'habitat troglodytique dès le Ier siècle av J.-C. Mais les nombreux

aménagements touristiques cités précédemment ont bouleversé le site. On y récupéra tout de même

une série de céramiques indigènes qui aurait été attribuée à la fin de l'Age du fer : grosses urnes à

fond plat, jatte à bord rentrant, coupe à décors peignés, etc.

Dès la fin de l'Antiquité, la grotte est réutilisée comme en témoigne la découverte d'un

ensemble de mobilier de la fin du IVe siècle et la première moitié du Ve siècle. Cette « occupation

de courte durée » révèle « un habitat saisonnier lié à des pratiques pastorales » ou « un site refuge

qu'il conviendrait de replacer dans le contexte des troubles que connaît la région durant le Ve

siècle ? ».

La céramique commune grise comprend essentiellement deux types dont le premier avec des

grandes urnes à fond plat et la seconde avec des terrines tronconiques. Les pâtes de ces deux types

de céramiques sont néanmoins « peu ou pas travaillées », parfois très grossières, extérieur souvent

rugueux, aspect général très fruste et dont les seuls décors consistent en hachures horizontales. Il y

aurait aussi deux fragments de cruches orangées à pâte fine retrouvés sur place.

45

1.15. Lourdes : la grotte des Espélugues

1.15.1. Situation géographique

La grotte des Espélugues se situe tout près de la grotte des Apparitions à Lourdes. Cette

cavité, comme d'autres grottes du pays lourdais, ont étaient d’une importance capitale dans

l’histoire de l’archéologie et de la paléontologie. Elles ont aussi été, pour le grand public des siècles

précédents, une curiosité spéléologique.

Ces grottes sont idéalement placées à mi-hauteur du flanc de la montagne, offrant ainsi une

protection contre les animaux sauvages. Tout est à portée de main pour assurer les besoins

nécessaires à la vie : eau, gibier et poisson.

1.15.2. Histoire du site

D'après mes recherches toponymiques, celui-ci serait un toponyme pléonastique (ce

toponyme comprend un pléonasme) ce qui est fréquent dans la région. En effet, Es Spélugues est un

pluriel en langue occitane du singulier speluca qui signifie « grotte ». La grotte des Espélugues

signifie donc « la grotte des grottes ».

Les premiers coups de pioches mirent au jour nombre de fragments d’os et de mâchoires,

principalement du cheval, de l’auroch et du renne. Puis sont découverts des outils comme de

grosses aiguilles, un foyer et quelques ossements humains des périodes protohistoriques et

historiques.

1.15.3. Mobilier archéologique

La Carte Archéologiques des Hautes-Pyrénées nous indique que lors de fouilles dans les

années 1882 « de nombreux restes humains vraisemblablement d'époques diverses » (CAG 65,

1997, p.177) sont dégagés . Selon Eugène Dufourcet, juge au tribunal de Lourdes et archéologue

amateur, ces objets sont récoltés et datés « du Paléolithique supérieur à l’Époque moderne » (Ibid.,

1997, p.177). Peu de Lourdais et de personnes en général sauraient que les grottes des Espélugues,

christianisées par les Sanctuaires, comptent parmi les premières grottes à avoir été fouillées par les

archéologues. Et ce, dès les années 1860. Certaines découvertes qui y ont été faites continuent

d’intriguer, plus d’un siècle plus tard, la communauté scientifique. Mais ces fouilles, réalisées par

un amateur, auraient entraîné de nombreuses protestations au sein du monde scientifique. Menées

sans aucune stratigraphie sérieuse, elles mélangèrent des couches de différentes époques, les

découvertes protohistoriques se mêlant à celles du magdalénien. Pour la petite histoire locale,

Eugène Dufourcet, dans son contrat avec les pères missionnaires, devait leur remettre la moitié de

ses trouvailles. Cela n'empêcha pas d'autres chercheurs de continuer leurs études scientifiques dans

46

cette grotte.

1.16. Lourdes : la grotte de la Chèvre et celle dite de la Citoyenne

Malgré les recherches que j'ai pu mener, peu d'informations sont disponibles sur ces sites. La

carte Archéologique des Hautes-Pyrénées reprend les notes apportées au livre de Jacques Omnès,

Préhistoire et Protohistoire dans les Hautes-Pyrénées. Il est mentionné que deux tessons auraient

été découvert dans la première cavité. La datation s'échelonne du Premier Âge du Fer à la transition

entre époque de la Tène et gallo-romaine. Sinon un autre tesson y fut retrouvé qui serait datable de

la transition âge du Bronze-premier Âge du Fer.

Dans la seconde cavité, de rares tessons de céramiques de la Protohistoire aux temps

modernes ont été trouvés parmi des déchets de cuisine et des outils en os d'époques antérieures. Une

pièce attire particulièrement mon attention : une fibule du Ier siècle ap. J.-C. trouvée au même

endroit.

1.17. Ségus : Abri-sous-roche de la Chapelle-au-moine, ou Espi de la Gaü

À la chapelle-au-moine ou Espi de la Gaü, l'abri-sous-roche a livré aux archéologues

plusieurs niveaux d'occupation, avec foyers mis au jour par désobstruction spéléologique.

Le mobilier est constitué de nombreux tessons de céramiques datés de l'âge du Fer, de

l'époque gallo-romaine et médiévale. On y a découvert des restes d'ossements humains dont un

fœtus, mais les travaux en laboratoire n'auraient pas donnés de datation précise.

La faune, quant à elle, est ainsi représentée : cerf élaphe abondant, bovidé de petite taille,

Cheval, Capridé, Mouton, Chevreuil, Isard, Sanglier, Loup, Blaireau. De très nombreuses coquilles

d'Hélix sont associées au foyer.

1.18. Agos-Vidalos : Gravière du Pibeste

La grotte fut découverte lors de travaux lancés à la gravière, dans les brèches périglaciaires

du Pibeste. Un sondage y fut alors pratiqué, qui livra des tessons de poterie médiévale, d'autres

gallo-romains dont un « fragment de panse d'amphore et un tesson à pâte grise supposé augustéen,

un silex taillé et un galet utilisé comme polissoir » (CAG 65, 1997, p. 75). Ces quelques vestiges

sont décrits dans un paragraphe du Bulletin de la Société préhistorique française, publié en 1973 à

Bagnères-de-Bigorre et le matériel a été déposé au Musée de Lourdes.

47

1.19. Ouzous : grotte de la Gleysette

Dans les ouvrages qui répertorient les sites des Hautes-Pyrénées comme celui de Jacques

Omnès ou celui d'Agnès Lussaut, la grotte de la Gleysette est inscrite dans la période allant du

Néolithique à l'Âge du Bronze.

Cette grotte fais partie de mon corpus car lors de fouilles dans les années 1982, les

scientifiques ont notés la présence « de céramique médiévale et gallo-romaine ».

1.20. Viger : Massif d'Alian

1.20.1 Histoire et géographie de la cavité

Les informations citées dans ce paragraphe proviennent d'un Bilan Scientifique Régional,

publié dans Gallia en 1992. L'article sur le site de Viger a été rédigé par Geneviève Marsan (BSR,

1992, pp. 121-122). C'est lors d'une prospection dans les années 1990 qu'une grotte est découverte

dans ce massif. Elle se situe à environs 990 m d'altitude. Elle est d'entrée exiguë (0,40 m * 0,30 m)

et de développement modeste ( 8 m * 5 m pour 3,5 m de haut). Cette cavité s'ouvre sur une pente du

Pic d'Alian, qui domine au nord la vallée de Batsuguère et au sud-est l'entrée de la vallée du

Lavedan.

48

Figure 6 : article tiré du Bilan Scientifique Régional de 1992 écrit par Geneviève Marsan.

1.20.2. Mobilier archéologique

La cavité recèle sur le sol argileux un dépôt d'origine funéraire homogène (essentiellement

localisé dans le secteur nord-ouest) « qui pourrait appartenir au haut Moyen Age (VIe-VIIIe

siècles) » d'après les notes de Guillaume Mauran (CAG 65, 1997, p. 267). Le mobilier est constitué

des restes humains partiels de trois individus jeunes ainsi que des pièces métalliques (boucle de

ceinture décorée en bronze et son ardillon scutiforme [qui a la forme d'un bouclier, d'un écusson] en

fer datée de l'époque mérovingienne VIe – VIIe siècles, clochette en fer et son battant, pointe à

douille en fer, disque conique en tôle de bronze finement perforé, plaque de fer et fragment de tige

plate recourbée), un silex retouché, un disque épais de céramique brune, largement percé

(fusaïole ?) et des fragments d'une urne grise à pâte blanche, tournée, à décor peigné, ondulé.

49

1.21. Saint-Pé-de-Bigorre : Grotte Hayaou ( ou dite Noëlle) et la grotte de Saucet

Carte tirée du site géoportail.fr. présentant la grotte Hayaou.

1.21.1. Grotte Noëlle ou du Hayaou

Les archéologues découvrent dans la grotte Noëlle (ou grotte du Hayaou) à Saint-Pé-de-

Bigorre, des « tessons de céramiques médiévales » (OMNES, 1987, p.130) d'après des fouilles

d'Alain Clot. J'ai tiré ce renseignement du livre de Jacques Omnès cité précédemment.

D'après les chercheurs, le site a été partiellement bouleversé par des clandestins. Il aurait

déjà livré, en surface et dans les déblais, des fragments de poteries du Haut Moyen Age, et quelques

ossements d'ours des cavernes. Un sondage a été effectué et a révélé un mélange de couches

historiques (tessons, pièce de monnaie) et de matériaux plus anciens (ossements d'ours des

cavernes, quelques quartz ou fragments de quartzites probablement taillés).

1.21.2. Grotte de Saucet ou dite de Courau

Cette cavité, décrite dans Préhistoire et Protohistoire des Hautes-Pyrénées (Ibid., 1987,

p.130) est connue pour avoir offert aux archéologues des vestiges de tessons de céramique de

différentes époques dont certains de l'Âge du Fer et de la période médiévale.

50

1.22. Fréchet-Aure : la grotte du Lierre ou de Peyrère III

Figure 7 : grottes de Peyrère dont celle du Lierre, site geoportail.fr © .

1.22.1. Mobilier archéologique

D'après le paragraphe consacré au site de la grotte de Peyrère III, Jacques Omnès explique

qu'il « découvrit des céramiques médiévales » (OMNES, 1987, p. 68).

Lorsque j'ai intégré l'équipe de Vincent Mourre (archéologue à l'INRAP) en 2012, j'ai fouillé

principalement la grotte de Peyrère I car Peyrère III était fermée cette année-là. J'ai demandé des

explications concernant cette fermeture et j'ai appris que lors de fouilles précédentes, un squelette

de nouveau-né y a été découvert. Aux premières constatations, les archéologues ont pensé qu'il

s'agissait d'une sépulture datant du haut Moyen Age. Les résultats ne sont pas encore communiqués.

1.22.2. La « redécouverte » du site

D'après Le Bilan Scientifique Régional publié en 1993 cette cavité est située à

près de 845 mètres d'altitude. Elle fais environs 19 m² dont 0,80 m de hauteur en moyenne. Elle

serait orientée plein sud et dominerait le cours de la Neste. Lors de sa découverte, elle présentait un

sol archéologique bouleversé et des niveaux sous-jacents stériles.

Selon un article écrit par Vincent Mourre sur le site internet hachereau.pagesperso-

orange.fr©, le site est connu depuis 1898. En effet, Armand Viré aurait publié un article dans l'un

de ses ouvrages intitulé Les Pyrénées souterraines. L'auteur y décrirait un certain nombre de cavités

dont sans doute celle de Peyrère III.

51

1.23. Nistos : la grotte Mont-Mouch et de l'Espugue

Dans les grottes du Mont-Mouch et de l'Espugue, les fouilleurs auraient retrouvé de la

céramique médiévale dont une partie dans une importante fosse à crémation.

À l'heure actuelle, la mairie de la commune ne m'a toujours pas communiqué les archives

concernant ces grottes.

D'après la mémoire collective, elles seraient connues depuis des décennies et auraient fait

l'objet d'enquêtes policières liées à des meurtres.

1.24. La grotte de Tibiran

Les informations sur ce site ne concernent que les vestiges archéologiques récoltés lors de

fouilles entre 1954 et 1968. On y retrouve une poterie de couleur noire et de forme hémisphérique.

Elle est largement ouverte et d'une hauteur de près de 135 cm.

Selon des chercheurs tels que M. Casteret, M. Sapene, M. Gavelle et M. Labrousse, elle est

datée de la période de l'Hallstatt tardif (OMNES, 1987, p.146).

André Clot a aussi recueilli dans la plus grande des salles deux tessons de poterie qui

seraient à rapporter à l'articulation entre l'Âge du Bronze et celui du Fer.

1.25. Troubat : Tuto de Santaraillo ou grotte de Sainte-Araille

Ce site présente de rares restes humains en surface mais avec des tessons de céramiques

abondants des époques protohistoriques et médiévales, dont des morceaux de tuiles.

De plus, Jean Barragué et André Clot expliquent que cette grotte a été aménagée car ils y ont

découvert la présence de planchers dans l'entrée de la grotte (Ibid, 1987, p. 148).

52

2. Les Pyrénées-Atlantiques2.1. Arudy : la grotte de Malarode I

Cette grotte est fouillée dès les années 1914. Les archéologues ont découverts une hache

plate et des ossements humains (péroné et fragment de mandibule). De 1976 à 1986, Geneviève

Marsan « reconnut six couches différentes allant du Magdalénien à l'époque Gallo-romaine » (Site

internet: ossau.net, consulté le 24 juin 2013). L'entrée de la cavité forme un abri dont l'ouverture

atteind les18 mètres.

2.1.1. Le mobilier présent dans la cavité.

La grotte de Malarode I, d'après les publications de Geneviève Marsan, offre du matériel

daté des âges des métaux et de l'époque « aquitano-romaine » (MARSAN, 1992, p. 102). Lors de

fouilles dirigées à partir de 1974, « la couche C1, reposant sous la couche superficielle CS, a livré

des charbons de bois, des restes d'animaux domestiques et des traces d'occupation (ou de

passage) » (Ibid, 1992, p.102).

La prise de possession de cette cavité seraient datables des époques médiévales et également

de «  l'époque romaine ». Quant à la couche du dessous, elle a fourni des charbons de bois, des

restes d'animaux domestiques et des « éléments céramiques de l'age du fer » (Ibid., 1992 p.102).

2.2. Arudy : la grotte dite Houn de laà

2.2.1. Une fouille ITEM

La grotte de Houn de Laà, conformément aux travaux de François Réchin et de Patrice

Dumontier est située au sud-ouest du village d’Arudy. Elle est fouillée depuis 2006 par une équipe

d'archéologues rattachés au laboratoire ITEM de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour.

Cette fouille programmée permet aux chercheurs de travailler sur différents secteurs de la

grotte pour « évaluer plus précisément le fort potentiel archéologique de cette cavité » (Lien

externe : www.adlfi.fr, consulté le 13 juillet 2013).

2.2.2. La salle 3 : aménagements de l'Âge du Fer au Moyen Age

Les fouilles se sont portées sur différents secteurs comme cité précédemment. Mais en ce

qui concerne l'ère historique de mon sujet d'étude les travaux réalisés dans la salle 3 de la cavité

sont plus pertinents. En effet, M. Réchin et M. Dumontier ont découvert des traces d'installation

humaine de l'époque du second Âge du Fer : « Nous avons étudié les aménagements apparus dans

le sondage 2006 sur 15 m² en conservant un témoin de 7 m² contre la paroi Est. Concernant les

53

formes qu’ont prises les différentes occupations de la grotte au cours du temps, l’avancement des

connaissances est très net. Les travaux d’aménagement réalisés au deuxième âge du Fer sont

remarquables, et particulièrement loquaces pour ce qui concerne le degré d’intensité d’occupation

de la cavité » (Ibid., 2008).

Ces chercheurs ont notés que des «  terrasses nivelées » avaient été construites à cette

époque. On peut supposer que les moyens économiques et techniques devaient être importants. De

plus, des foyers ont aussi été aménagés dans une zone connue pour être pentue alors que les

hommes pouvaient les réaliser sur une « surface plane assez vaste qui était disponible en

contrebas » (Ibid., 2008). Toutes ces constructions témoigneraient donc, selon les archéologues,

d'une occupation totale de l'espace disponible dans la cavité et ce à plusieurs reprises aux âges des

métaux.

En revanche, la fréquentation de la cavité tendrait à diminuer à partir de la conquête

romaine. Les scientifiques auraient remarqués que cette fréquentation deviendrait épisodique. Une

première étape serait datable de la fin du IIIe s. alors qu'une seconde daterait de la fin du IVe s. au

début du Ve s. Quant à la période médiévale, elle n'est marquée que par de rares tessons de

céramiques qui ont été introduits lors de passages de groupes d'individus.

2.2.3. Houn de Laà : une référence régionale « inédite »

D'après les résultats des recherches menées par les archéologues du laboratoire ITEM de

Pau, il est d'ores et déjà possible « d'établir un premier schéma général des différentes phases

d'occupation de la grotte » (Ibid, www.adlfi.fr, consulté le 13 juillet 2013).

Les fouilles permettent aussi de marquer l’intérêt de ce site : l'occupation inédite en

Aquitaine d'une grotte durant le second Âge du Fer. De ce fait, les couches stratigraphiques de cette

époque « pourraient servir de référence et de point de départ pour l'étude de cette période dans les

Pyrénées occidentales », selon François Réchin et Patrice Dumontier. En effet, cette époque serait

encore aujourd'hui peu documentée et trop peu de recherches sont menées par les historiens ou les

archéologues.

En ce qui concerne la période finale de l'époque antique, la présence humaine est elle aussi

assurée par différents niveaux archéologiques notables. Les responsables du chantier précisent tout

de même dans leur article paru dans la revue Aquitania, qu'il est préférable de parler de

«  fréquentation » (DUMONTIER, RECHIN, 2012) plutôt que d’occupation dès cette période. Cela

viendrait du fait que de rares vestiges archéologiques des époques antiques et médiévales furent

découverts.

54

2.3. Arudy : la grotte d'Espalungue

Figure 8 : plan de la grotte d'Espalungue, commune d'Arudy d'après les recherches de J.-P Besson

2.3.1. Historique et situation de la cavité

Le paragraphe consacré à la grotte d'Espalungue dans Gallia préhistoire (1986, vol. 29,

n°29-2, p.252), sur la commune d'Arudy, explique que dans les années 1983 à 1985, Geneviève

Marsan était la responsable du chantier de fouilles.

Cette cavité s'ouvre à 450 mètres d'altitude dans l'une des falaises du massif du Larroun.

L'entrée actuelle de la grotte se situe au nord-nord-est et domine d'une trentaine de mètres la vallée

du Gave d'Ossau. Geneviève Marsan la décrit dans un article paru dans le Bulletin de la Société

préhistorique française (MARSAN, 1980, pp. 181-182). Selon elle, la grotte paraît large, haute et

spacieuse, elle donne accès à une galerie longue de quelques trente mètres orientée au sud et

débouchant vers une grande salle. Les premières fouilles remontent à 1864, date de la première

mention écrite du site qui « depuis fort longtemps alimente la tradition orale de la vallée

ossaloise » (Ibid., 1980, pp.181-182).

Geneviève Marsan met l'accent sur une fouille organisée le 5 avril 1873. Ce jour-là, un

congrès scientifique de France est organisé à Pau et une excursion, menée par E. Cartailhac, est

conduite dans la caverne. Puis c'est Edouard Piette qui entame ses recherches archéologiques la

même année. Il a réussi à dégager la stratigraphie de la grande salle. Malheureusement, ce site

connait peu après de nombreux pillages. C'est pourquoi la municipalité d'Arudy décida en 1973 de

fermer l'accès à la grotte.

55

2.3.2. Les découvertes archéologiques

Geneviève Marsan décrit les nombreux vestiges que les archéologues ont mis au jour tout au

long des fouilles. Je ne me suis concentrée que sur le mobilier qui est en rapport avec mes périodes

historiques. Dans cette cavité sont retrouvés des « fragments de poteries romaines

(reconstituables) » (CAG 64, 1994, p.71). Ces vestiges correspondent à « un passage ou à une

réoccupation tardive du site » (Ibid. 1994, p.71).

Le reste du mobilier archéologique se rapporte aux périodes préhistoriques et

protohistoriques (Âge du Bronze).

2.4. Arudy : lieu dit Lou-Bignalats

Le responsable du chantier archéologique de Lou-Bignalats en 1967 était Georges Laplace,

d'après un article de Gallia préhistoire publié en 1972 sur la région Aquitaine.

Il réalise un sondage systématique qui a permit d'établir une stratigraphie fiable. La couche

la plus pertinente pour ma recherche est celle « brune superficielle » (Gallia préhistoire, 1972,

p.496). En effet, dans ce niveau, l'archéologue a retrouvé des céramiques « d'âges divers, Fer,

période historique » (Ibid., 1972, p.496).

2.5. Biarritz : la grotte du Phare

2.5.1. Une cavité mentionnée dès 1913

Pour cette cavité, j'ai trouvé de nombreuses publications dans le Bulletin de la Société

préhistorique française publié en 1984. L'auteur de cet article est Claude Chauchat, directeur de

recherche au CNRS et membre du Laboratoire Archéologie des Amériques à l'Université Paris X

Nanterre.

La grotte du Phare est longue de plus de cent mètres et elle s'ouvre sur la falaise du cap

Saint-Martin dans la commune de Biarritz. La première mention de cette cavité est repérée par

l'auteur Claude Chauchat dans des écrits de Ludovic Gaurier de 1913. Il en fait une brève

description et un plan détaillé. Par contre il ne fait aucune mention de fouilles archéologiques.

2.5.2. Mobilier de la salle profonde du site

Cette salle se situe à environ soixante mètres de l'entrée actuelle de la grotte. C'est à cet

endroit de la cavité que sont retrouvés les vestiges qui concernent mon ère chronologique.

Des observations réalisées par Claude Chauchat permettent « de reconnaître plusieurs

phases de remplissages » (CHAUCHAT, 1984, p.344). La couche notée 0 est la plus récente. C'est

elle qui présente « quelques rares artéfacts modernes » sur une épaisseur de trois à cinq

56

centimètres.

2.6. Saint-Martin-d'Arberoue : les grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya

Figure 9 : situation géographique des grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya dans les Pyrénées-Atlantique, carte tirée de

geoportail.fr ©

2.6.1. Isturitz : grotte à vocation cultuelle ?

Le paragraphe présent dans la Carte Archéologique de la Gaule ne mentionne que peu

d'informations concernant ces deux sites des Pyrénées-Atlantique. Par-contre, dans le Bulletin de la

Société préhistorique française paru en 1935, l'auteur, Raymond de Saint-Périer analyse des objets

archéologiques mis au jour lors de fouilles dans les années 1930.

Il donne une brève description de la situation géographique du site. La grotte se situe sur

deux communes : Saint-Martin-d'Arberoue et Isturitz dans les Basses-Pyrénées. La grotte se trouve

sur une colline et un affluent de l'Adour, l'Arberoue, l'a traversé. C'est ce cour d'eau qui a façonné

les différentes salles de la cavité.

Si les grottes d' Isturitz ne sontt pas fouillée avant 1930, ce serait parce qu'un esprit malin

nommé Laminen y serait installé. Cet esprit serait très important pour les populations basques et

personne ne devait le déranger. Cela aurait peut être un rapport avec un culte gallo-romain qui aurait

été présent dans cette grotte. Ce caractère cultuel de la cavité, hypothèse soutenue par l'auteur de

l'article, viendrait du mobilier archéologique provenant du site.

Les archéologues ont découverts cinq grands bronzes. Trois d'entre eux sont des frustes et

les bronzes représentent les empereurs Domitien, Hadrien, Marc-Aurèle en l'honneur de Faustine la

jeune (Fecunditas Augustae) et de Commode (Liberalitas Augusti). Tout ces bronzes constitue un

dépôt votif, accompagné de tessons de poteries « de caractère gallo-romain » (CAG 64, 1994,

p.96). La découverte est faite à l'entrée de la grotte dans les années 1936. C'est aussi à cet endroit

57

qu'aurait été découverte une monnaie frappée sous Alexandre Sévère.

2.6.2. Oxocelhaya : l'exploration du meunier Etchegaray

La grotte est aussi appelée grotte d'Haristoy du nom du moulin situé en contrebas. Elle a été

découverte en 1929 par le meunier Etchegaray (BSP, 1982, p. 133). Cet article a été publié en 1982

et se trouve dans le paragraphe nommé Actualité scientifique. Il m'apprend que la grotte

d'Oxocelhaya est située sur la commune de Saint-Martin-d'Arbéroue en Pays Basque.

C'est la présence de remarquables concrétions qui aurait incité M. Darricau à son

exploitation touristique. Ainsi, en 1953, pour faciliter les visites touristiques, les responsables de ces

deux grottes décident de créer une jonction entre elles. Mais afin de protéger le site, le 1er octobre

1953, les deux sites sont classés aux Monuments Historiques. Dorénavant, le site devient un lieu

scientifique et public.

Par la suite, une série de découvertes viennent alimenter l’importance archéologique du site.

Le 23 juillet 1955, à Oxocelhaya, Georges Laplace, Maître de recherche au CNRS, responsable

scientifique des grottes jusqu’en 1990, découvre, dans la galerie portant actuellement son nom, des

gravures et dessins de chevaux et bison. On y aurait aussi découvert un carreau d'arbalète datable du

haut Moyen Age. Les relevés sont réalisés en collaboration avec l’archéologue Ignacio Barandiaran.

2.7. Arette : la grotte du Pont-du-Fort

Dans la revue Gallia parue en 1971, Jacques Coupry rédigea un article concernant la grotte

du Pont-du-Fort. Il y explique que sur ce site, en 1969 et 1970, M. Boucher poursuivit la fouille de

la cavité qu'il avait découverte en 1966. Le mobilier archéologique est représenté par des ossements

humains, de la faune et des tessons de poterie. Malgré le peu de vestiges retrouvés dans la cavité,

les chercheurs confirment l'utilisation funéraire de cette cavité à l'Age du Fer.

Les recherches continuent en 1968 par M. Boucher, correspondant départemental du Service

des Antiquités dans la grotte. Elle a procuré d'abondants tessons de poterie avec empreintes de

cordes, incisions, traces de peigne, etc., ossements humains en grand nombre, dont certains avec

traces d'incinération.

Les archéologues ont également aussi mis au jour un antoninianus à l'effigie de l'empereur

Valens. Cette découverte amène donc une nouvelle hypothèse selon laquelle la grotte aurait été

utilisée de l'Âge du bronze au Bas-Empire (COUPRY, 1969, p.376).

58

2.8. Sare : la grotte dite Urio-Beherea

Lors de fouilles archéologiques menées en 1965, les scientifiques découvrent un lot

monétaire. Ce lot comporte quatorze sesterces : un de Trajan, trois d'Hadrien, cinq d'Antonin dont

un pour Faustine la jeune, deux de Marc-Aurèle pour Faustine la jeune, deux de Commode dont un

pour Marc-Aurèle divus et un dernier de Sévère Alexandre.

Ces monnaies sont des vestiges d'un dépôt votif postérieur à 233-235 ap. J.-C. Il est aussi

possible qu'une autre monnaie y aurait été retrouvée. Elle aurait été signalée par le chanoine

Daranatz et découverte « dans les grottes de Sare » (CAG 64, 1994, p.84).

2.9. Ibarolle : lieu dit Azarka

Dans cette commune, la Carte Archéologique de la Gaule indique qu'une grotte est

découverte en 1991 (CAG 64, 1994, p.94).

Celle-ci a livré quelques ossements d'animaux domestiques et sauvages ainsi que des

fragments de céramique « dont un bord supérieur de saloir à viande d'un type qui serait connu

depuis l'époque romaine jusqu'au Moyen Âge » (Ibid., 1994, p.94).

2.10. Lurbe-Saint-Christau : la grotte Bérénice et le lieu dit Castéra de Pérès

2.10.1. La grotte Bérénice

La grotte de Bérénice, d'après les informations tirées de la Carte Archéologique de la Gaule

des Pyrénées-Atlantiques, a été explorée en 1976. Elle a livré « outre une calotte crânienne, un

vase entier pourvu de deux anses et de deux mamelons alternés (ces quatre vestiges reliés par deux

cordons en relief) daté du premier ou du second age du fer » (CAG 64, 1994, p.148).

De la Tène finale date un « fragment de jatte carénée non tournée ni décorée et un fragment

d'un troisième vase assez semblable au précédent » (Ibid., 1994, p.148).

De plus, des restes de bovidés, d'un jeune mouton, de deux chiens et d'un cerf adulte ont été

retrouvés selon Jean-Philippe Rigaud.

2.10.2. Le Castéra de Pérès ou Tutte de Carrelore

Le Castéra de Pérès (ou Tutte de Carrelore) est une cavité dominant le Gave d'Aspe. Le site

présente « des retranchements peu visibles sur le terrain, et qui dateraient du Néolithique ou de la

Préhistoire » (Ibid., 1994, p.149).

Le matériel archéologique date pour l'essentiel de l'Azilien ( type culturel correspondant à la

période située entre le paléolithique et le néolithique.), mais il s'agit d'un site préhistorique réutilisé

à la période romaine. En effet, selon Georges Laplace-Jauretche, le castera contrôlait le débouché

59

de la vallée d'Aspe. Ce qui supposerait qu'un vieux chemin d'exploitation représenterait un des

tronçons de la route romaine d'Oloron à Saragosse. Il existerait même une inscription mentionnant

la voie romaine menant de Saragosse vers l'Aquitaine sur ce rocher dit Pène d'Escot.

2.11. Sarrance : la grotte d'Apons

2.11.1. L'histoire de la découverte et la situation géographique du site

La grotte d'Apons, sur la commune de Sarrance, domine le lit du Gave d'Aspe et est placée à

six mètres du chemin dit « d'Apons ». La grotte se situe à quelques trois cent mètres d'altitude. Dans

les années 1970, « cette petite cavité de six mètres de largeur au porche pour près de quatre mètres

cinquante » (DUMONTIER, 1999, p. 444-445) fit l'objet d'une fouille réalisée par un vétérinaire

d'Oloron-Sainte-Marie : M. Foache. Les données qu'il pu fournir avant son décès en 1984 permirent

aux archéologues de réaliser un sondage diagnostic en 1994, suivi d'une fouille programmée de

1995 à 1997.

La recherche toponymique menée par Philippe Biu, professeur certifié et docteur au Centre

de recherches en poétiques et histoire littéraire, nous apprend qu'Apons descendrait de ad pontes en

latin, ce qui signifierait « vers le pont ». Ce terme deviendra plus tard a ponts en Occitan

(DUMONTIER, RECHIN, 2012, p. 98) .

2.11.2. Une couche archéologique antique

D'après l'article paru dans Aquitania nommé ci-dessus, le site d'Apons, présenté comme

« un abri-sous-roche ouvert » (DUMONTIER, RECHIN, 2012, p.102), a connu plusieurs phases

d'occupation depuis le Néolithique. La phase la plus intéressante pour ma recherche correspond à

celle datée du Ier siècle av. J.-C. Cette occupation antique est visible dans le troisième niveau de la

couche stratigraphique notée C2.

De nombreux objets du mobilier archéologique de cette grotte ont été étudiés, dont une

partie par François Réchin, archéologue et professeur à l'université de Pau et des Pays de l'Adour.

Selon lui, un ensemble du mobilier est datable du premier siècle avant notre ère. À cette époque

« de l’extrême fin de la République ou au tout début du règne d'Auguste » (Ibid., 1999, p.444), un

groupe se s'est installé dans la cavité qui devait avoir un emplacement leur convenant. Ils ont laissés

du mobilier céramique varié dont de la vaisselle de table, de cuisine ou de conserves. D'autres

céramiques fines se trouvent parmi le mobilier dans des proportions « inhabituelles de même que

pour les céramiques tournées ».

On trouve également des monnaies dites celtiberiennes, frappées à Jaca, en Haut Aragon.

Cette découverte tend à prouver qu'il existe des liens forts entre la Gaule et l'Espagne à cette époque

60

là.

Outre les céramiques, du mobilier métallique se trouvait dans cet abri. Celui-ci se compose

de quelques «  instruments à vocation domestique » (Ibid., 2012, p.124) ou de toilette. Ces objets en

fer (rasoir, petite pince...) tendent à démontrer que « dans le contexte du début du Haut Empire, ces

objets relèvent d’un mode de vie somme toute raffiné, tel qu’il pouvait exister à cette époque dans

les groupes expatriés en Gaule ou dans les milieux les plus romanisés de cette province » (Ibid.,

2012, p.124).

Tous ces résultats concernant la grotte d'Apons prouveraient qu'un groupe d'individus serait

venu habiter ou s'abriter dès le Ier siècle av. J.-C.

2.12. Saint-Michel : la grotte d'Oyanbeltza

La grotte d'Oyanbeltza, ou grotte dite du bois noir, est été découverte en 1973 par un groupe

de spéléologues bayonnais, les « Ziloko Gizonak ». Ce sont eux qui font le premier schéma du vaste

réseau de la cavité.

La venue d'André Clot se fait après l'observation de différents couchages et griffures d'ours.

D'après le Bulletin de la Société préhistorique française (BSPF, 1983, p.165) publié en 1983, on y a

retrouvé des ossements humains et des tessons de poterie datés de la Tène jusqu'au haut Moyen

Âge.

61

3. La Haute-Garonne3.1. Malvézie : la grotte de Bau II

Dans la grotte de Bau II, au lieu dit Plan de Bau, des céramiques du second age du fer sont

déterrées lors de fouilles en 1986 par un fouilleur anonyme (CAG 31/2, 2006, p.185).

3.2. Lespugue : la grotte de la Vierge

La grotte de la Vierge est toute proche des ruines du Château de Lespugue et elle fait partie

de nombreux abris préhistoriques découverts dans les gorges de la Save. La première exploration de

la cavité a été réalisée en 1933 par René Saint Périer et fut reconnue dès lors comme foyer

paléolithique (Ibid, 2006, p.180).

Le mobilier archéologique est composé d'un vase daté de l'Âge du Fer. Ce vase serait une

« tasse tronconique » avec une anse latérale ronde. Ce type serait commun dans les sépultures du

plateau de Ger. Une occupation humaine à l’époque médiévale est également prouvée par la

présence de poteries à soixante centimètres de profondeur.

3.3. Lespugue : la grotte des Harpons et celle des Bœufs

3.3.1. Grotte des Harpons

La grotte des Harpons, sur la commune de Lespugue dans la Haute-Garonne, est décrite (de

manière assez sommaire) dans une publication du Bulletin de la Société préhistorique française

sortie en 1988 et dans la Carte Archéologique de la Gaule, le Comminges (31/2).

Lors de fouilles dans ce site, « des fragments de céramique commune gallo-romaine ont été

mis au jour en avant du surplomb rocheux » (CAG 31/2, 2006, p.181). Il s'agit de céramiques

tournées à pâte grise ou rose-jaunâtre d'après René de Saint Périer.

3.3.2. Grotte des Bœufs

L'archéologue et naturaliste René de Saint Périer a découvert dans une couche d'humus

« des tessons de céramique gallo-romaine et un denier frappé à l’effigie de Faustine » (CAG 31/2,

2006, p.181).

3.4. Lespugue : la grotte des Rideaux et celle de Sous-Les-Rideaux

3.4.1. La grotte des Rideaux juste au-dessus...

3.4.1.1. Histoire et description de la grotte

Les informations qui concernent ce site viennent principalement d'un article de René Saint

62

Périer dans le Bulletin de la Société de France. L'article fait référence à la Statuette féminine de

Lespugue (Haute-Garonne), mais il fait aussi référence à « un mélange d'objets paléolithiques avec

des instruments médiévaux » qui posait problème pour la réalisation de la stratigraphie.

La Grotte des Rideaux fut en 1911, la première grotte des gorges de la Save à être fouillée

par René de Saint-Périer. La Save creuse de bord en bord un massif rocheux danien entouré de

molasses miocène. La grotte des Rideaux est située dans un massif calcaire servant de base aux

ruines d'un château médiéval et elle doit son nom « aux saillies rocheuses présentent au plafond et

sur ses parois ressemblant à "des draperies de pierre" » (CANTET, SAN JUAN et FOUCHER,

2002, p.141).

La grotte a un accès « ouvert au nord assez difficile à atteindre car il domine la Save »

(Ibid., 2002, p.141). Le site est profond de près de dix-huit mètres trente-cinq et large de six à huit

mètres.

D'après les archéologues, les restes de poteries médiévales laissent à penser qu'une partie du

site fut utilisé pour les fortifications du château, situé juste au-dessus de la grotte. Cette hypothèse

se confirmerait aussi par la présence d'un mur maçonné qui était présent à l'entrée de la grotte.

Malheureusement, il a été détruit lors des fouilles de René Saint Périer.

3.4.1.2. Une stratigraphie de l'archéologue et préhistorien Saint Périer

René de Saint Périer, naturaliste, archéologue et préhistorien français, établit une

stratigraphie de grotte des Rideaux. C'est dans cette grotte qu'il découvre la Vénus de Lespugue.

Peu à peu, il a réussi à réaliser une stratigraphie du site. Mais étant un préhistorien, il ne

s'intéresse que très peu aux couches des époques protohistoriques et historiques. Pour lui, ces

couches « d'occupations gallo-romaines et médiévales perturbèrent celles préhistoriques ». Malgré

tout, sa stratigraphie laisse apparaître ces niveaux.

Sa stratigraphie se présente sous la forme de niveaux nommés par des chiffres. Ceux qui

concernent mon sujet d'étude sont les niveaux notés 3 et 4. celui noté 3 se retrouve dans la partie

moyenne et dans le fond de la cavité. Les fouilleurs découvrent de « nombreux tessons de poterie et

des objets gallo-romains » (lien externe: aurignacien.com). Puis le niveau noté 4 présente des objets

du Moyen Âge dans une couche d'argile rouge.

3.4.2. … de l'abri Sous-les-Rideaux

3.4.2.1. Reprise de la stratigraphie de René Saint Périer

La Note préliminaire sur l'abri Sous-les-Rideaux (Lespugue, Haute-Garonne), publiée en

2002 dans le Bulletin de la Société préhistorique française, m'a donnée des sérieuses indications à

63

propos de la stratigraphie.

Celle conçu par René Saint Périer paraissant « trop sommaire » pour les chercheurs Jean-

Pierre Cantet, Cristina San Juan et Pascal Foucher, elle est reprise et améliorée d'après les nouvelles

données archéologiques. Je décrit ci-dessous cette stratigraphie en précisant que les chercheurs ont

données des numéros aux couches allant de 0 à 9, du plus récent au plus ancien. Une exception

cependant pour la première couche qui est nommée « remblais ». Je ne me suis concentrée que sur

les couches archéologiques relatives à mon sujet d'étude : Âge du Fer, périodes romaine et

médiévale.

3.4.2.2. Le niveau de « remblais »

Le premier niveau de la grotte est celui des remblais, entre un et deux mètres de profondeur.

Ce niveau a fourni « un matériel archéologique riche et varié » (Ibid., 2002, p.141) daté d'entre le

XIIIe et le XVe siècles. Ce sont des objets qui auraient été emportés dans un éboulis de déblais

provenant du château juste au-dessus. Cet éboulis entraîna par ailleurs un remaniement complet de

ce niveau.

3.4.2.3. Les niveaux 0 et 1

Les niveaux suivant, selon l'article cité précédemment, sont le 0 et le 1 et font chacun près

de soixante centimètres d'épaisseur. Ce sont les premiers niveaux différenciés et datés du Moyen

Âge. Une datation précise au Carbone 14 est donnée pour des structures mises en évidence lors des

fouilles des années 2000 : une murette et plusieurs foyers datés de 894 à 1031 ap. J.-C.

3.4.2.4. Le niveau 2 : 370-450 ap. J.-C.

Ce niveau archéologique ne mesure qu'une vingtaine de centimètres d'épaisseur. Il date,

selon les spécialistes, de l'Antiquité tardive. En effet, le mobilier découvert sur le site « serait

datable d'entre 370 et 450 ap. J.-C. » (CANTET, SAN JUAN et FOUCHER, 2002, p.141). Les

auteurs de l'article ont remarqués lors de leurs travaux que ce niveau fut bouleversé à la période

médiévale.

3.4.2.5. Niveau 3

L'épaisseur de ce niveau est plus importante que celle du niveau précédent : trente

centimètres. On serait en présence d'un « niveau constituant une rupture dans la stratigraphie »

(op.cit., 2002, p.141). Le matériel archéologique de cette couche est peu abondante : quelques

tessons de céramiques « petits et usés, peu caractéristiques, avec des mélanges de plusieurs

64

périodes : médiévale, antique et protohistorique » (Ibid., 2002, p.141).

3.5. Herran : le Puits de la poterie, le gouffre des deux Jean-Paul et la grotte

Martin

Dans le Puits de la Poterie, trois tessons datant du second age du fer ou de l'époque gallo-

romaine ont été trouvés à la surface d'un éboulis de blocs de calcaire, à proximité d'os d'ours brun

(crane, mâchoire supérieur et vertèbres).

Dans le gouffre des deux Jean-Paul sont découverts un fragment de col et un fragment d'anse

d'un même vase. Les tessons présentent une pâte micassée de couleur gris clair et un décor réalisé

au cordon.

À L'intérieur de la grotte Martin, deux tessons de céramique, datant du second age du fer ou

de l'époque gallo-romaine, ont été mis au jour sous une couche d'éboulis fins.

3.6. Montmaurin : la grotte dite Coupe-Gorge

3.6.1. Situation géographique

La grotte de Coupe-Gorge à Montmaurin (Haute-Garonne) se situe dans une carrière à

vingt-cinq mètres au dessus du lit de la Seygouade, petit affluent de la Save. Celle-ci entaille, sur le

territoire de la commune de Montmaurin, un massif calcaire des Petites Pyrénées.

Dans une gorge rocheuse s'ouvrent de part et d'autre de nombreuses cavités dont un certain

nombre ont servi de lieux d'habitation tout au long des temps préhistoriques et jusqu'à la période

romaine.

La grotte de Coupe-Gorge, d'après l'Analyse pollinique de la grotte de Coupe-Gorge à

Montmaurin ( Haute-Garonne) (RENAULT-MISKOVSKI, 1979, p. 175-189) est présente sur la

rive droite de ce massif calcaire à près de trois-cent-trente mètres d'altitude. Son ouverture est

orientée au nord et présente deux entrées distinctes.

3.6.2. Historique et description du site

C'est en 1945 que cette grotte Coupe-Gorge est découverte. C'est un préhistorien amateur né

à Montans en 1905, Raoul Cammas (Lien externe : palladia.pagesperso-orange.fr, consulté le 1

juillet 2013), qui repère le site pour la première fois. Ce n'est que deux ans plus tard, en 1947,

qu'elle est réellement fouillée par un précurseur de la science archéologique et préhistorique : Louis

Méroc (Ibid., 1979, 176).

65

3.6.3. Le niveau gallo-romain

Cette grotte n'ayant été fouillée que par des préhistoriens, les couches les plus récentes

protohistoriques ou historiques ont été « abandonnées ».

Les scientifiques notent tout de même la présence de vestiges gallo-romains dans les

horizons de la couche notée 1 mais aucun prélèvement n'aurait été réalisé.

3.7. Montmaurin : la grotte Boule

3.7.1. Monsieur Boule, premier scientifique sur le site

C'est Marcellin Boule, paléontologue et paléoanthropologue français, qui s'intéresse le

premier à la grotte de Montmaurin. En 1902, il publie un inventaire faunistique qu'il réalise à partir

des ossements fossiles récoltés dans cette grotte. En 1945, c'est le comte Henri Bégouën, directeur

de la 4e circonscription préhistorique qui charge Louis Méroc d'aller visiter les carrières récemment

ouvertes sur la commune de Montmaurin (X CIRCONSCRIPTION, 1948, p.411).

Après de nombreuses difficultés face au maire du village qui s'opposait à ce que le gisement

soit classé, les premières fouilles ont lieu lors de la période de Pâques 1946. Dès 1947, les fouilles

de la grotte Boule sont ouvertes. Les fouilles de Montmaurin sont arrêtées durant l'année 1962 mais

les coupes stratigraphiques ont été rajeunies en 1969.

Les recherches sur le mobilier archéologique de Montmaurin ne reprendront que deux ans

plus tard. Louis Méroc, avant son décès, demande que le mobilier soit étudié de manière détaillé et

multidisciplinaire. Ce dernier a été l'un des précurseurs des méthodes scientifiques de fouilles, et en

particulier du repérage des objets dans l'espace grâce aux coordonnées cartésiennes. Sur ce site,

chaque objet a été préalablement répertorié dans un carnet afin de pouvoir le transposer

cartographiquement (Ibid., 1948, p.412).

La progression des travaux de même que les diverses observations et les réflexions qu'elles

suggèrent, sont notées dans un cahier de fouille qui permet aux chercheurs actuels d'en suivre avec

précision le déroulement.

3.7.2. Les explorations archéologiques

Cette cavité est constituée d'une salle de quelques mètres de diamètre. Elle est « située à

quelques quinze mètres au-dessus de la grotte Coupe-Gorge » (Gallia, 1948, P.411).

3.8. Ganties : Spugo de Ganties

La fouille de cette cavité par le spéléologue Norbert Casteret et l'archéologue Jean

Cazedessus révèle, outre une occupation magdalénienne de la grotte, une utilisation sépulcrale du

66

site à l'Âge du Fer. En effet, selon la Carte Archéologique de la Gaule (31/2, p.160), une sépulture

occupait à quatre mètres du sol « une niche naturellement creusée dans un ressaut de la paroi

rocheuse ».

Les ossements retrouvés par les chercheurs tendent à démontrer qu'il y a eu trois individus

présent : un vieillard, un adulte et un jeune enfant. Les ossements ont été dégagés sous une couche

de terre de dix centimètres environs. Ces ossements sont accompagnés de mobilier archéologique

comme des fragments de céramiques, une grosse tête d'épingle en fer et une fibule en Bronze.

Lors d'une nouvelle fouille en 1959, Jean Cazedessus découvrit un dépôt sépulcral datable

de la période de l'Âge du Bronze.

3.9. Montespan : la grotte des Tachouns

En occitan, tachouns signifie « clous » à tête rondes pour fixer les semelles aux sabots des

paysans dans les campagnes.

La grotte présente plusieurs entrées s'ouvrant au nord-ouest, à un peu plus de quatre-cent

vingt mètres d'altitude et se situe à mi-hauteur du petit massif qui sépare les communes de Ganties

et de Montespan, selon Yanick le Guillou.

Selon le Bilan Scientifique Régional de Midi-Pyrénées publié en 1998, cette cavité est

découverte lors d'une prospection spéléologique aux environs de la commune de Montespan

(Haute-Garonne).

L'un des spéléologues remarque la présence d'ossements dans le sédiment et alerte les

autorités ainsi que les services archéologiques du département.

Le matériel archéologique provient principalement de la partie située au nord de la cavité.

Celui-ci, précise les archéologues en charge du chantier, que le matériel « a été soigneusement et

systématiquement prélevé jusqu'à une maille du centimètre et situé en fonction d'une division de la

grotte par secteurs » (BSR 31, 1998, p.96). Le mobilier est découvert dans un sédiment argileux et

sa répartition paraît être « aléatoire ».

Le matériel prélevé comprend des ossements humains (adulte), des restes de faune, de

nombreux charbons de bois et quelques fragments de céramique dont un fond plat. Les

archéologues placent ces objets archéologiques autour de l'Âge du Fer. C'est pour cela que j'ai

décidé d'inclure ce site dans mon catalogue.

67

PARTIE 3

Inventaire du mobilier archéologique

68

Après avoir catalogué une soixantaine de cavités réparties sur les départements des Hautes-

Pyrénées, de la Haute-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques, occupées de la fin de l'âge du fer au

début du Moyen Age, je répertorie le mobilier archéologique découvert lors des fouilles. Ce

mobilier, principale source pour mes futures recherches de master 2, est classé par catégories :

céramiques, objets métalliques et aménagements humains. Ce mobilier m'apportera de nouvelles

indications concernant les modes d'habitats que ces cavités pouvaient offrir, qui les occupaient,

comment et pourquoi ?

1 Céramiques

1.1. Céramiques communes

La vaisselle céramique apparaît en archéologie « comme un témoin de la vie passée de nos

ancêtres » (Lien externe : archeologiesenchantier.ens.fr, consulté le 2 aout 2013). Sous le terme de

céramique, j'englobe la vaisselle de table et de cuisine, de transport et de stockage. Pour Marie-

Hélène et Jacques Santrot, la céramique commune désigne « toutes les variétés de récipients de

terre cuite, à l'exception de la céramique sigillée, des amphores, des vases peints de motifs figurés,

des lampes et figurines moulées, et de la céramique estampée paléochrétienne » (SANTROT, 1979,

p.5). Le matériau essentiel pour la réalisation d’une céramique est l’argile. Cette dernière a pour

propriété d’être malléable une fois humidifiée, donc facile à travailler, mais aussi de durcir de façon

irréversible à une certaine température.

1.1.1. Vases non-tournés

On reconnaît un vase tourné d'un vase non-tourné car il présente une allure générale lisse.

On peut parfois remarquer des traits ou des traces horizontales parallèles sur les parois intérieures et

extérieures les parois sont relativement régulières. Une poterie non tournée est généralement plus

« rustique », moins finie (traces de doigts), moins régulière, rugueuse et beaucoup plus fragiles car

moins cuites. Les productions ont été généralement réalisées par modelage, montage au colombin

ou par ajustement de parois à la barbotine afin d'obtenir de la céramique plus fine. Certains

éléments ont été finis à la tournette (petit tour sans vitesse). Selon Nicolas Prudhomme, (ancien

élève de l’Ecole polytechnique, diplômé de l’ESSEC, Ingénieur du Corps des Ponts et Chaussées,

auteur du site www.archeologie-et-patrimoine.com et également titulaire d’un diplôme universitaire

en archéologie) « ce qui apparait primordial pour les artisans potiers de la Tène c'est l’obtention et

la maîtrise de la forme » sans avoir recours au tour de potier.

69

À la grotte aux Ours (Beyrède-Jumet, 65), J. et E. Barragué ont récoltés quelques fragment

de cette céramique non-tournée et la date de l'Âge du Fer.

1.1.2. Vases tournés

À partir du IIe millénaire av. J.-C. apparaît le tour de potier. La technique du tour permet de

façonner des récipients plus grands, de typologies plus régulières. Le tour est composé « d’un

plateau en terre cuite, pierre ou bois qui tourne au-dessus d’un support » (Lien externe : art-

antiquites.eu, consulté le 2 aout 2013).

L’argile, préalablement lavée et tamisée pour la débarrasser de ses impuretés, est placée en

motte au centre du plateau. Tandis que le potier tourne le tour, il modèle cette matière première de

ses doigts et lui donne une forme précise en fonction de son usage.

Certaines céramiques, comme celles à anses, sont fabriquées en plusieurs parties et sont

donc assemblées au moyen d’argile liquide. Une fois l’objet terminé, le potier le met à sécher.

La décoration, quant à elle, est réalisée sur la surface brute ou sur un revêtement (l’engobe),

appliqué pour protéger le vase qui cuit ensuite dans un four.

Lors de fouilles à la grotte des Harpons (Lespugue, 31), quelques fragments de céramique

commune gallo-romaine ont été mis au jour. Il s'agit de céramiques tournées à pâte grise ou rose-

jaunâtre.

Un vase-tourné est aussi découvert à la grotte du Bédat (Bagnères-de-Bigorre, 65). Il est en

pâte beige rosée et dégraissant sable fin, ovoïde fermé, à engobe lustré noir de belle apparence, à

fond plat, à lèvre renversée oblique à bout arrondi. Il présente par endroit sur la panse des traces de

décors formés de cercles concentriques, tandis que le fond comporte des stries en arc de cercle. Il

fait environ cent-vingt quatre millimètres de hauteur, soixante millimètre de diamètres de fond,

quatre-vingt douze millimètres d'ouverture et d'un diamètre de panse de près de centre trente

millimètres (Annexe 1).

1.1.3. Urne à fond plat

La céramique commune grise de la grotte du Loup (Lourdes, 65) comprend de grandes urnes

à fond plat. La pâte de ce type de céramique apparaît peu ou pas travaillées, parfois très grossière,

extérieur souvent rugueux, aspect général très fruste1 et dont les seuls décors consistent en hachures

horizontales.

1 Fruste : se dit d'objets dont le relief est usé, à peine visible.

70

1.1.4. Terrines tronconiques

Des terrines tronconiques sont mises au jour. Leurs pâtes sont identiques à celle de l'urne à

fond plat de la grotte du Loup (Lourdes, 65). Ces récipients devaient servir à la préparation des

repas.

1.1.5. Cruche

Il y aurait aussi deux fragments de cruches orangées à pâte fine retrouvés dans la grotte du

Loup de Lourdes (65).

Selon Marie-Hélène et Jacques Santrot, dans leur ouvrage sur les Céramiques Communes

Gallo-Romaines d'Aquitaine, les cruches étaient « destinées à la conservation et au service des

liquides; contrairement aux pichets […] La panse est plus ou moins ovoïde ou tronconique et, dans

environ 60% des cas, le pied est annulaire » (SANTROT, 1979, p.171).

1.2. Céramique fine

La céramique fine présente un aspect plus soigné (cuisson de meilleure qualité, revêtement

et/ou décor rehaussant les parois des vases…).

La céramique dite « luisante » est représentée par un bol à marli et un bol à décor guilloché, datés

entre le IVe. et le début du Ve. siècle.

1.2.1. Céramique « luisante »

D'après Claude Raynaud dans un article tiré du site internet syslat.on-rev.com (RAYNAUD

(a), 1993, consulté le 29 juillet 2013), « la céramique luisante se distingue par une pâte beige à

orangé, fine mais souvent poreuse, par un revêtement mat ou semi-mat, fin et d’adhérence très

irrégulière, présentant de façon presque systématique des reflets métallescents qui lui ont valu sa

dénomination ».

1.2.3.1. Bol à marli

Le marli désigne l'espace entre l'aile d'un plat, bol, assiette et son fond. Un bol à marli est

découvert à la grotte du Loup à Lourdes, datée entre le IVe et le Ve siècle.

1.2.3.2. Bol guilloché

Le décor guillochis, selon Marie-Hélène et Jacques Santrot dans leur ouvrage intitulé

Céramiques Communes Gallo-Romaines d'Aquitaine (publié en 1979), est réalisé grâce à une lame

métallique formant un ressort et incisant la pâte fraiche de la céramique posée sur le tour. Un

71

exemplaire provient de cette même grotte à Lourdes.

1.3. Sigillées

Durant l'Antiquité romaine, la céramique sigillée (céramique fine) était destinée au service

de table. Elle se caractérise par un vernis rouge grésé cuit en atmosphère oxydante, plus ou moins

clair et par des décors en relief, moulés, imprimés ou rapportés. Plusieurs pièces portent des

estampilles d’où elle tire son nom. En effet, sigillée vient du latin sigillum, le sceau. Cette

céramique fut très populaire dans le monde méditerranéen et pyrénéen à partir du règne d'Auguste.

Plusieurs grands centres de production sont connus, comme celui de Montans (Tarn, 81). On peut en

retracer l'histoire, principalement grâce à leur diffusion vers les provinces romaines. Elle sont

facilement identifiables et datable. Les nombreux tessons de céramique sigillée trouvés permettent

une datation plus précises des couches stratigraphiques lors de fouilles archéologiques.

1.3.1. Sigillées africaines

Cette poterie, retrouvée lors des fouilles de la grotte du Loup (Lourdes, 65) et décrite par

Claude Raynaud dans un article nommé Céramique africaine Claire D, se distingue par la couleur

de sa pâte rouge à rouge brique.

La variante D1 est  une pâte orange fine et homogène ou très légèrement granuleuse, ou

parfois feuilletée. L'engobe de la même couleur, fin et opaque, d’aspect mat ou satiné couvrant

souvent seulement l’intérieur des vases » (RAYNAUD, 1993).

La variante D2 est orange foncé à rouge brique, plus grossière et granuleuse, avec des

cassures irrégulières et émoussées. Elle porte un engobe épais orange clair, rouge ou rose foncé,

brillant ou semi-mat tendant parfois à s’écailler, et s’apparente à la claire A/D dont on a souvent du

mal à la distinguer. Les formes les plus tardives ont un engobe peu épais, mat.

La diffusion de la vaisselle Claire D est la plus ample et la plus abondante des céramiques

fines tardo-antiques. Elle couvre l’ensemble du bassin méditerranéen, la côte atlantique du Maroc à

l’Aquitaine, le sud de la Bretagne, l’axe Rhône/Saône/Rhin, et pénètre largement toute la Gaule

méridionale et la péninsule ibérique.

Son répertoire morphologique est dominé, comme celui de la Claire C, par de grands plats simples

et fonctionnels à la décoration sobre mêlant moulures, impressions et matrices estampées.

Schématiquement, on peut distinguer trois groupes principaux d’associations de formes,

correspondants à trois temps forts de la production.

72

1.3.1.1. Assiette Hayes 61 et plat à marli Hayes 59

Ce type de céramique, retrouvé à Lourdes dans la grotte du Loup, est identifié par des

céramologues comme Claude Raynaud. L'une de ces publications s'intitule Céramiques africaines

Claire D (Lattara 6, 1993). Selon l'auteur, il existe deux faciès distincts de céramiques africaines.

Celles qui concernent mon inventaire sont dites Hayes 59 et 61. Ces poteries font partie de ce qu'il

nomme «  la première génération » (RAYNAUD (a), 1993, syslat.on-rev.com).

Les vases de cette génération regroupent les types du IVe s. et perdurent jusqu’au milieu du

Ve s. On y trouve «  les plats Hayes 58 et 59, majoritaires au IVe s. et connus sur tous les sites, ainsi

que les plats Hayes 61, 67, 68 et 76, un peu moins abondants » (Ibid. 1993).

Du point de vue stylistique, cette génération de céramiques se distingue par des formes

simples : fonds plats ou légèrement bombés, soulignés ou non d'une moulure et présentant parfois

un petit pied annulaire. Les décors les plus souvent remarqués sont des « motifs estampés très

simples: rosettes, rouelles, palmettes, plus rarement animaux, et exceptionnellement croix-

monogramme » (Ibid. 1993).

Cette céramique méditerranéenne connue un tel succès en Gaule qu'elle suscita de

nombreuses imitations, dans divers ateliers de production comme la céramique luisante, la

céramique estampée, etc.

Parmi les fragments d'assiette Hayes 61 et de plat à marli Hayes 59, retrouvés sur le site de

Lourdes, deux fonds portent des décors estampés de décors hachurés à bords dentelés disposés en

motifs concentriques.

1.4. Céramique campanienne

Cette céramique campanienne est étudiée dans une publication de Jean-Paul Morel intitulée :

Études de céramique campanienne, I : L'atelier des petites estampilles, publié en 1969.

Selon cet auteur, il existe différents facteurs conférant à ces poteries un intérêt particulier.

L'identification de ces céramiques est aisée lors de fouilles archéologiques « grâce à la constance

de leur forme et de leurs dimensions, grâce aussi à des traits marquants de leur décoration et de

leurs caractéristiques technique » (MOREL (a), 1969, p.60).

Une autre particularité de ces poteries vient de leur « origine probablement latiale, voire

romaine » (Ibid., 1969, p.60). Le nom de campanienne vient du nom de la région de Campanie en

Italie du sud.

La céramique campanienne est classée en plusieurs catégories :

• Campanienne A : pour Jean-Paul Morel ces poteries datées d'entre le IIIe et le IIe s. av. J.-C.

se caractérisent « par une pâte rouge-marron, par des formes empruntées essentiellement au

73

répertoire hellénistique, par des décors rudimentaires, et fait l’objet d’une production et

d’une exportation de masse » (MOREL (b), http://encyclopedieberbere.revues.org/, consulté

le 4 aout 2013).

• Campanienne B : dès le deuxième quart du IIe s., une nouvelle production originaire d'Italie

à vernis noir vient concurrencer la campanienne A appelée campanienne B.

Il s'agit souvent de très belles céramiques à pâtes claires (calcaire), « aux formes inspirées

de techniques métalliques, originaire de l’Etrurie septentrionale maritime » (MOREL (b),

2013).

• Campanienne C : c'est une céramique à vernis noir et pâte grise originaire de Sicile

(Syracuse). Elle connaitra une diffusion « universelle ».

Lors de fouilles dans la grotte Chadefaux (Campan, 65) deux fragments de poterie

campanienne datés de la Tène III sont découverts.

1.5. Lampe

Une lampe moulée presque entière a été retrouvée par M. et Mme Lara en 1983 (OMNES,

1987, p.40). Depuis les époques préhistoriques, les hommes s'éclairent. Grâce aux lampes qui sont

des récipients creux, contenant graisse ou huile et dans lesquelles on plonge une mèche. L'huile

monte par capillarité dans la mèche et est consumée par la flamme qui produit la lumière. Le terme

de lampe est dérivé du mot grec lampas, ce qui signifie la torche.

Celle découverte dans la grotte près de Bagnères-de-Bigorre est d'une longueur de quatre-

vingt huit millimètres, d'un diamètre de près de soixante-quatre millimètres et d'une hauteur de

vingt-huit millimètres, elle présente un bec rond (en argile de couleur beige rosée et un revêtement

rouge brun avec traces « métallescentes ») ainsi qu'un décor formé de deux palmes symétriques

encadrant le trou d'alimentation. Sur la base de la lampe figure la marque C. oppi. res. Si la

provenance précise de la lampe n'a pu être établie, une datation autour des années 90 à 140 ap. J.-C.

a été proposée.

Un autre fragment de lampe à huile est découvert sur le site de la grotte du Loup à Lourdes.

Il est qualifié de fruste et est daté de l'époque gallo-romaine, plus précisément du IVe s.

1.6. Amphore

Durant la période antique, l'amphore est le récipient le plus utilisé pour le transport de

produits de base tels que le vin, l'huile d'olive, la bière et les sauces de poissons. Des

amphorologues (spécialistes des amphores) en Méditerranée ont créés un catalogue des amphores

74

les plus connues de cette zone. Ils offrent aussi une brève description de ce que sont ces moyens de

stockage et de transport (Lien externe : anticopedie.fr/dossiers/dossiers-fr/amphora.html, conulté le

5 aout 2013).

D'un usage extrêmement courant dans les régions méditerranéennes, elle peut aussi « être

réutilisée, une fois broyée, en maçonnerie » (Ibid., consulté le 5 aout 2013). En effet, elle rentre

dans la composition de certains mortiers , de tuileau romain ou de canalisations. Parfois, elle sert de

cercueil pour une sépulture d'enfant.

Enfin, les débris sont souvent jetés dès que son contenu est consommé, ce qui peut

constituer une accumulation de débris, comme le mont Testaccio (Rome).

En archéologie, « l'amphorologie est une spécialité très dynamique » (Ibid., consulté le aout

2013). Le grand nombre de types répertoriés d'amphores, leur évolution sur une longue période et

leur diffusion dans une vaste zone géographie permet d'établir une datation par chrono-typologie.

Les amphores sont fabriquées à partir d'argile épurée. Le potier utilise aussi de l'au pour

délayer l'argile ainsi que du bois ou un autre combustible pour la cuisson. Pour le façonnage des

amphores, la « technique la plus souvent utilisée est celle du tournage » (Ibid., consulté le 5 aout

2013).Une fois le façonnage du fût terminé, le potier rajoute col, pointe et anses à l'amphore. Une

fois mise en forme, « elle est mise à sécher au soleil, ou à défaut dans un lieu ventilé » (Ibid.,

consulté le 5 aout 2013). Elle est ensuite mise à cuire pendant plusieurs heures.

Le « poissage ou le cirage est parfois utilisé pour la rendre plus étanche : on verse à

l'intérieur de la poix liquide ou de la cire, de manière à former un film imperméable » (Ibid.,

consulté le 5 aout 2013).

A la surface de certaines amphores sont peints des tituli picti. Ce sont des « inscriptions qui

donnent des informations sur leur origine, leur destination, le type de produit qu'elles

transportent » (Ibid., consulté le 5 aout 2013).

Quand au pied de l'amphore qui est en forme de cône, c'est « une poignée permettant une

troisième prise au creux de la main pour verser son contenu » (Ibid., consulté le 5 aout 2013).

Des fragments d'amphore ont été découverts au lieu dit Castet à Lortet (65). Ces fragments

ont une pâte de couleur beige rosé et sont composés de deux morceaux d'anse provenant de la même

amphore. Un autre fragment d'anse provient d'une amphore républicaine à pâte beige rosé.

1.7. Céramique paléochrétienne

Selon Claude Raynaud dans un article intitulé Céramique estampée grise et orangée dite

« dérivée de sigillée paléochrétienne » (RAYNAUD (b), 1993), «  l'ultime production de la famille

des vaisselles fines de Gaule méridionale, la céramique Estampée traditionnellement dénommée

75

“dérivée de sigillée paléochrétienne”, présente un aspect général voisin de celui des céramiques

Claire B et Luisante ». Ces poteries dites « paléochrétiennes » présentent des décors estampés sur

des pâtes calcaires fines de dureté moyenne, parfois tendre sur les produits de médiocre qualité. Un

engobe fin et souvent transparent ou parfois épais et qui s'écaille se retrouve sur des céramiques le

plus souvent orangées ou grises. Il est très fréquent de retrouver ces décors mais « affectent

différemment les catégories de vases » (Ibid., 1993). En effet, on les retrouve de manière presque

systématique sur des formes ouvertes tels que des assiettes et des bols. En revanche, ils sont moins

fréquents sur les formes fermées comme les urnes, les ollas et les cruches. Il est rare d'en retrouver

sur des mortiers.

En ce qui concerne la production aquitaine, Claude Raynaud la décrit comme « la plus

homogène et la plus restreinte, est toujours grise et semble provenir d’un seul atelier ou d’un

groupe restreint » (Ibid., 1993). les céramologues le situeraient à Bordeaux ou dans ses environs

mais ce n'est pas confirmé. Du point de vue typologique, cette céramique est caractérisée par « la

prédominance des formes ouvertes, plats et assiettes représentant les trois quarts de la production »

(Ibid., 1993). Chronologiquement, les spécialistes de la céramique dont Claude raynaud, la situe

généralement au VIe s., mais son évolution interne et ses termini restent à préciser.

C'est lors de fouilles archéologiques dans la grotte Hugué à Ilhet que fut découverte de la

sigillée paléochrétienne, datée des IVe et Ve siècles. Elle est représentée par un tesson de col de jatte

en poterie grise lustrée et au dégraissant fin.

1.8. Céramique médiévale et moderne

D'après une archéologue spécialiste du Midi médiéval, Isabelle Bonhoure, (Lien externe :

edition.lamuse.free.fr/ficheceramique.html, consulté le 5 aout 2013), les céramiques médiévales

occidentales « présentent une certaine unité, certaines caractéristiques qui tranchent résolument

avec celles des périodes antérieures » (Ibid., consulté le 5 aout 2013).

Les prémices de l'arrivée de la céramique médiévale se fait tout au long du haut Moyen Age

et surtout à l’époque carolingienne (entre le VIIIe et le Xe siècle). Cette longue période est celle

durant laquelle «  les techniques antiques sont progressivement abandonnées et où des

transformations se produisent pour aboutir aux productions spécifiquement médiévales » (Ibid.,

consulté le 5 aout 2013). Les productions glaçurées (le plus souvent la glaçure est au plomb) et les

faïences (céramiques émaillées nécessitant deux ou trois cuissons) se généralisent durant cette

période mais très peu en Occident. Ce qui fait que ce sont les poteries sans revêtement, à pâte claire

ou rouge et surtout à pâte grise, qui restent les plus nombreuses.

Tout au long du haut Moyen Age, la cuisson réductrice (donnant des pâtes grises) réussie

76

peu à peu à s'imposer. Au même moment, on assiste à la disparition de « la distinction entre la

vaisselle culinaire et la vaisselle de table » (Ibid., consulté le 5 aout 2013). Il n'existe dès lors que la

catégorie de la céramique commune. De même, il n’existe plus, ou très peu selon Isabelle Bonhoure

« de productions de céramiques de luxe et leurs importations sont globalement assez rares » (Ibid.,

consulté le 5 aout 2013).

Les formes que l'on retrouve durant la période antique tendent à s'effacer au profit de celles

venues des cultures barbares de l'Est. Ainsi :

• les formes ouvertes comme les bols, les assiettes, les plats divers se raréfient ;

• les formes carénées, typiques de l’Antiquité, disparaissent ;

• les panses des vases se font plus ventrues ;

• les fonds s’élargissent et se bombent plus ou moins, ce qui donne une grande stabilité sur un

foyer ;

• le col est peu à peu supprimé mais il reste bien marqué ;

• les cruches à bec ponté (becs tubulaires qui se soudent sur la lèvre) se multiplient.

Toutes ces transformations sont à mettre en parallèle avec «  l’apparition de nouveaux

centres de créations potières » (Ibid., consulté le 5 aout 2013). En effet, durant la période du Haut

Moyen Age on assiste à la naissance de plusieurs petits ateliers de potiers au détriment des grands

ateliers antiques. De plus, leur diffusion est le plus souvent locale même si parfois elle peut être

régionale. Pour Isabelle Bonhoure « il peut ainsi exister sur une grande région un seul type de

céramiques sans qu’il y ait une grande commercialisation des produits. En fait, l’aire stylistique

recouvre un ensemble de petits ateliers » (Ibid., consulté le 5 aout 2013).

1.8.1. Céramique grise

Ces céramiques sont à dater d'entre le Xe et le XIIIe siècle. Ce sont des poteries à pâte grise

et « pratiquement les seules productions existant dans les régions du sud de la Loire jusqu’au XIIIe

siècle » (Ibid., consulté le 5 aout 2013). Il s’agit d’une vaisselle commune assez fruste mais d’une

bonne qualité et bien adaptée à l'utilisation qu'on lui donnait. Cette vaisselle met en avant des

formes variables selon les régions et les époques mais elles restent d’une manière générale assez

peu nombreuses et elles évoluent lentement. De ce fait, les mêmes poteries servaient souvent à

différentes fonctions : cuisson ou conservation des aliments, cruches à liquide, etc. Les céramiques

les plus répandues sont représentées « par des pots de tailles diverses, souvent avec une anse,

parfois à bec verseur », selon Guillaume Huot-Marchand, docteur en céramologie médiévale, dans

un article publié sur le site 1186-583.org (consulté le 5 aout 2013). Pour lui, la forme typiquement

77

médiévale consiste en « un pot assez ventru, à large ouverture, sans col marqué et à fond plat ou

légèrement bombé pour mieux s’adapter sur les braises » (Lien externe : 1186-583.org, consulté le

5 aout 2013). Mais il existe d'autres formes de vases plus spécifiques : des marmites à fond rond,

quelques couvercles plats, plus rarement des bouteilles ou des gourdes et enfin quelques jattes ou

mortiers.

De cette céramique grise est retrouvée sur le chantier archéologique de la grotte du Massif

d'Alian à Viger (65). Elle est représentée par des fragments d'une urne grise à pâte blanche, tournée

et à décor peigné et ondulé.

1.9. Verre

Des morceaux de verre décorés sont retrouvés à la grotte du Bédat (Bagnères-de-Bigorre,

65). Les décors présents sur les fragments sont de plusieurs natures (Annexe 2) :

• minces lignes blanchâtres opaques parallèles, très fortement oxydée, d'aspect légèrement

verdâtre avec de petites bulles visibles par transparence ;

• d'autres morceaux assez minces sont de couleur bleuâtre ;

• les derniers fragments de verre sont d'une couleur translucide et légèrement oxydés. Ces

derniers fragments paraissent plus épais et ne présentent que peu de défauts dans leurs

structure.

Ces nombreux tessons de verre sont datés de la période gallo-romaine.

78

2. Objets métalliques2.1. Les monnaies

La science de la numismatie, du latin numisma signifiant « pièce de monnaie », a pour objet

l'étude des monnaies et médailles. Elle est depuis longtemps considérée comme une science

auxiliaire de l'histoire et est particulièrement importante pour les historiens de l'antiquité romaine ou

grecque. Elle sert aussi en archéologie, en particulier comme critère de datation.

Les monnaies romaines «  sont les monnaies qui ont été frappées entre 400 avant JC et les

IVème siècle après J.-C, d'abord par la République, puis par l'Empire Romain » (Lien externe :

sacra-moneta.com/Numismatique-romaine/MONNAIES-ROMAINES-tout-savoir-sur-les-

monnaies-romaines.html, consulté le 5 aout 2013).

2.1.1. Les sesterces sous les antonins

Le terme antonin désigne un des membres de la dynastie des Antonins, empereurs romains

gouvernant de 96 à 192 ap. J.-C. Tout au long du règne de Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin le Pieux,

Marc-Aurèle et Commode, Rome connue une période de tranquillité et de prospérité. Les empereurs

choisissent leur successeur en fonction de leurs qualités morales et politiques (et non par filiation).

Dans la grotte dite d'Urio-Beherea (Sare, 64) les archéologues découvrent un lot monétaire

de quatorze sesterces.

2.1.1.1. Trajan (98-117)

Parmi ce lot se trouvait un sesterce frappé à l'effigie de l'empereur Trajan. D'après Georges

Depeyrot dans son ouvrage intitulé Les Monnaies romaines, publié en 2006, les grands thèmes

monétaires de son règne sont « la défense de l'Empire et l'amélioration de la situation quotidienne

des Romains » (DEPEYROT, 2006, p.93). C'est une façon pour l'empereur de redonner à la pièce de

monnaie son rôle de propagande.

2.1.1.2. Hadrien (117-138)

Le lot de la grotte de Sare comporte aussi trois sesterces représentant l'empereur Hadrien. Ce

dernier fais frapper des monnaies présentant différents revers. Comme pour Trajan , Hadrien avait

comme thèmes majeurs la piété envers son père et son grand-père adoptif : Trajan et Nerva. Le

règne d'Hadrien est marqué par une période d'équilibre (économique et politique) car, selon Georges

Depeyrot « les alliages monétaires semblent être encore de bonne qualité » (Ibid., 2006, p. 98).

79

2.1.1.3. Antonin le Pieux (138-180)

Des monnaies frappées à l'effigie d'Antonin sont présentes parmi ces sesterces. Elles sont au

nombre de cinq dont une qui est frappée pour Faustine la Jeune. L'un des principale « changement

dans les frappes de monnaies est l'apparition de revers à l'effigie de membres de la famille  » (Ibid.,

2006, p.103). Ce fut le cas pour Antonin le Pieux qui fit frapper monnaie pour son épouse et sa fille

(Faustine I et II).

Faustine la Jeune (Annia Galeria Faustina, dite Faustina Minor ou Faustine la Jeune) était la

fille d'Antonin le Pieux et de Faustine l'Ancienne. Elle est promise à Lucius Verus mais épouse

finalement l'empereur Marc Aurèle, son cousin germain, en 145. Elle devient la mère du futur

empereur Commode en 161.

2.1.1.4. Marc-Aurèle (161-180)

Les deux sesterces, trouvés dans la grotte d'Urio-Beherea (64), frappés sous le règne de

Marc-Aurèle sont eux aussi à l'effigie de son épouse Faustine la Jeune.

Les émissions de monnaies sous Marc-Aurèle se distinguent peu de ceux d'Antonin le Pieux. Les

frappes « se caractérisent pour une longue titulature détaillée […] ce qui permet de dater de

manière précise ces émissions monétaires » (Ibid., 2006, pp.107-108).

2.1.1.5. Commode (180-192)

Deux sesterces de ce lot monétaire de Sare sont frappés sous l'empereur Commode, fils de

Marc-Aurèle et de Faustine la Jeune. Un de ces sesterces est d'ailleurs frappé à l'effigie de son père

Marc-Aurèle divus.

2.1.2. Le sesterce sous les Sévère

2.1.2.1. Sévère Alexandre

Le quatorzième sesterce du lot monétaire de la grotte d'Urio-Béhérea est frappé sous le

règne de Sévère Alexandre (222-235). Sévère Alexandre fait partie des derniers Sévères, selon

Georges Depeyrot. Durant cette période, on voit une régression de la figuration des titres impériaux.

Se développe alors «  des émissions portant le seul nom de l'empereur et au revers une figuration

ou une personnification sans élément de datation » (DEPEYROT, 2006, p. 133).

Une autre monnaies frappée sous Sévère Alexandre est retrouvée dans la grotte d'Isturitz

(Saint-Martin d'Arberoue, 64).

80

2.1.3. Les antoninianus

L'antoninien ou l'antoninianus (Lien externe : sacra-moneta.com/Nom-des-monnaies-

romaines/Une-monnaie-romaine-du-IIIeme-siecle-l-Antoninien-antoninianus.html, consulté le 5

aout 2013) est une « pièce de monnaie romaine d'une valeur de deux deniers, au début du IIIe

siècle au moment de sa création ». Au début de sa mise en circulation, l'antoninianus était en

argent. Puis il est très vite dévalué et devient une monnaie de billon. Il est possible de les

reconnaître à leurs particularités signalant une double valeur : empereur coiffé d'une couronne

radiée ou impératrice, le buste posé sur un croissant.

2.1.3.1. Tétricus II (fils)

Les monnaies des Tétricus père et fils sont particulièrement courantes. En raison de la crise

monétaire de l'époque les frappes officielles sont importantes. De plus, de faux monnayeurs

installent des ateliers clandestins et contribuent à la multiplication de ces monnaies. Selon Georges

Depeyrot « cette production d'imitations dura au-moins durant toute la période du IIIe siècle »

(2006, p. 150).

Celui retrouvé au lieu dit Castet à Lortet (65) est un Tétricus II (fils) (frappé en 267 ap. J.-

C.) : D/ C. Pius. Esu. Tetricus Caes : tête radiée à droite ; R/ Pietas Augustor aspersoir, simpulum

vase à sacrifier tourné à gauche, couteau de sacrificateur et bâton d'augure, module : 18/19 ; axe des

coins : 6 h ; poids : 2,66 g.

2.1.4. Les follis de Constantin II

Constantin II, né à Arles et appelé Constantin le Jeune pour le différencier de son père

Constantin le Grand est un empereur romain. En 335 il est fais césar alors agé d'un an. À la mort de

son père il reçoit les diocèses des Gaules, de l'Espagne, de la Bretagne insulaire. Il remet en cause

ce partage qu'il qualifie « de défavorisé » ce qui provoqua sa perte lors d'une embuscade près

d'Aquilée. Il est tué « par Constant Ier qui s'empare de ses territoires en Occident et réalise ainsi

pour son propre compte le projet de son frère défunt » (SCHMIDT, In. Encyclopédie Universalis,

consulté le 5 aout 2013). Constantin II, dit le Jeune, n'aura régné que trois ans.

C'est à Ardengost à la grotte du pylône que deux follis de Constantin II sont découverts :

• Un follis réduit de Constance II = D/ D.n. Constantius p.f. aug. Tête diadémée à droite ; R/

Fel. Temp. Reparatio. L'empereur perce de sa haste un cavalier ennemi tombé au sol (la

lettre N est visible entre l'empereur et le cavalier). Module : 16/18 mm ; axe des coins:12 h ;

poids : 1,28g ; date de frappe : 353/355 ;

• Un follis réduit de Constantin II = D/ D. gloria exercitus. Deux soldats casqués, debout, en

81

regard, tenant chacun une haste et appuyés sur leur bouclier, entre deux enseignes militaires.

Module : 18 mm ; axe des coins : 6 h ; poids : 2,2 g ; atelier : TR. S. : deuxième atelier de

Treves n°539.

2.1.5. Lot monétaire frappé entre 316 et 361 ap. J.-C.

Robert Vié indique dans La Carte Archéologique de la Gaule (65, pp.107-108) qu'une

cinquantaine de monnaies sont découvertes dans la grotte de Judéous. Elles sont datées d'entre 316

et 361 ap. J.-C.

2.1.6. Denier

D'après un article tiré de l'Encyclopédie Universalis de François Rebuffat, « le denier

romain fut, après la drachme grecque, la monnaie qui domina le monde ancien » (Lien externe :

universalis-edu.com/encyclopedie/denier-romain/, consulté le 5 aout 2013) et en particulier dans les

régions méditerranéennes. Dès lors, Rome imposa son numéraire à tous les peuples soumis.

La première pièce d'argent aurait été frappée peu avant 211. À cette date, « Rome doit

reprendre en main une situation monétaire rendue catastrophique par les dépenses colossales

qu'ont entraînées la deuxième guerre punique et les défaites devant le grand général carthaginois

Hannibal » (REBUFFAT, In : Encyclopédie Universalis consulté le 5 aout 2013). les tout premiers

deniers, pesant environs 4,5 grammes d'argent représentait « au droit, la tête de Rome casquée et,

au revers, les Dioscures à cheval, ces deux divinités qui, selon l'histoire légendaire, auraient

apporté une aide décisive aux Romains lors de la bataille du lac Régille en - 499 » (Ibid., consulté

le 5 aout 2013). Peu à peu, le titre du denier se détériore. La baisse de son poids permit ensuite à

Rome de faire face à des dépenses militaires de plus en plus lourdes et à une dette croissante.

On peut penser que le denier à l'effigie de Faustine trouvé à la grotte des Bœufs de

Lespugue (31), en l'absence de documentation précise, aurait été frappé pendant ou après le règne

de Marc-Aurèle.

2.1.7. Monnaie dite « celtiberienne »

Le terme de « celtiberienne » provient du nom Celtibère. Le territoire des Celtibéres se situe,

autour de la Province de Soria, sur une partie des territoires des Provinces de Burgos, La Rioja,

Sarragosse, Teruel, Cuenca, Valencia et Ségovie. C'est dans cette région ibérique que s'est

développée un système monétaire parallèle, copié des grecs et des romains. Cette monnaie est

« faite essentiellement de monnaies de bronze (certaines peuvent être assimilées aux quadrans,

semis, as et sesterces) et d'argent (des drachmes pour les régions proches des comptoirs grecs sur

82

les côtes méditerranéennes, des deniers sur les territoires plus influencés par Rome  » (Lien

externe : cercle-numismatique-dainvillois.fr, consulté le 5 aout 2013).

Il existe deux ordres de monnaies distinctes:

• Tout d'abord des monnaies des cités Ibériques. Certaines proviennent de cités dites

Celtibères, issues de peuples celtes influencés par les peuples ibériques. On reconnaît ces

monnaies du premier ordre à leur légende ibérique ;

• Le second ordre est celui des monnaies frappées sous Auguste ou Tibére, à légende latine :

ce sont des monnaies romano-ibériques.

Les fouilles menées dans la grotte d'Apons à Sarrance (64) ont permis la découverte d'un lot

monétaire important. Celui-ci est représenté par des monnaies celtiberiennes frappées à Jaca. Elles

sont décrites dans l'article intitulé Une grotte pyrénéenne occupée au début de l’époque romaine :

le site d’Apons à Sarrance (Pyrénées-Atlantiques, rédigé par Patrice Dumontier, François Réchin

et avec la collaboration de Laurent Callegarin, Jacques Dumonteil, Catherine Ferrier, Jérôme

Girodet, Amaïa Legaz (2012, p.123).

D'après Laurent Callegarin, archéologue et numismate à l'Université de Pau et des Pays de

l'Adour, « ces sept monnaies appartiennent toutes à la famille stylistique du monnayage de la cité

ibérique de Iaka (actuelle Jaca, province de Huesca, Aragon, Espagne) » (DUMONTIER,

RECHIN, 2012, p.123). Leur lecture apparaît être identique pour toutes les monnaies :

• D/ (= BON) derrière une tête masculine barbue à droite, le cou orné d’un collier ; devant le

visage, un dauphin (?).

• R/ (= IAKA) sous un cavalier lancé au galop à droite armé d’une lance.

Pour M. Callegarin, ces monnaies de bronze « ont été frappées à l’aide de deux paires de

coins monétaires différentes […] Si l’on met de côté l’action corrosive due à l’acidité du sol dans

lequel les pièces ont séjourné, le faible frai, observable sur les exemplaires a, b et c, permet

d’envisager un enfouissement ou une perte peu de temps après leur frappe » (Ibid. 2012, pp. 123-

126).

Les spécialistes en numismatie s'interrogent sur ce lot de monnaies. En effet, il n'existerai

que très peu de sources bibliographiques pour expliquer « leur graphisme et leur écriture très

stylisés » (Ibid., 2012, p.125). Ce seraient donc des exemplaires rares « militant en faveur d’une

émission très limitée et d’une période de fabrication extrêmement courte » (Ibid. 2012, p.125).

Le dépôt d'Apons semblerait avoir été constitué « au tout début de la réforme monétaire

augustéenne » (Ibid., 2012, p.129).

2.2. Une crise monétaire et l'arrivée des monnaies en bronze

83

Les archéologues ont découverts lors de fouilles archéologiques dans la grotte d'Isturitz

(Saint-Martin d'Arberoue, 64) cinq grands bronzes. Trois d'entre eux sont des frustes et les bronzes

représentent les empereurs Domitien, Hadrien, Marc-Aurèle en l'honneur de Faustine la Jeune

(Fecunditas Augustae) et de Commode (Liberalitas Augusti). Tout ces bronzes constitue un dépôt

votif, accompagné de tessons de poteries « de caractère gallo-romain » (CAG 64, 1994, p.96). La

découverte est faite à l'entrée de la grotte dans les années 1936. Il semblerait, selon Georges

Depeyrot, que ces monnaies « circulèrent durant tout le IIe siècle et le début du IIIe siècle »

(DEPEYROT, 2006, p.98-100). Les portraits impériaux, frappés sur ces monnaies, semblent être le

meilleur élément de datation.

2.3. Armement

Le 23 juillet 1955, à Oxocelhaya, Georges Laplace, Maître de recherche au CNRS,

responsable scientifique de la grotte jusqu’en 1990, découvre un carreau d'arbalète datable du haut

Moyen Age.

Une pointe de flèche en bronze est découverte dans la grotte de Judéous (Banios, 65).

Un fer de trait est trouvé dans les grottes fortifiées de Lortet (65). Le fer de trait est la partie

en fer forgé d'une lance ou d'une hallebarde.

2.4. Parure

2.4.1. Habillement

Une boucle de ceinture en bronze et de très nombreux clous en fer (probablement

d'ornementation) sont retrouvés lors des fouilles archéologiques de la grotte Judéous (Banios, 65).

Une fibule du premier siècle après J.-C. est retrouvée dans la grotte de la Citoyenne. La

fibule est le principal moyen pour agrafer les vêtements pendant près de deux milles ans. Une autre

fibule est découverte dans la grotte dite Spugo de Ganties (Ganties, 31). Elle est en bronze mais non

datée.

Boucle de ceinture décorée en bronze et son ardillon scutiforme (qui a la forme d'un bouclier

ou d'un écusson). Cette boucle est datée d'entre le VIe et le VIIe siècle. Cette boucle a été retrouvée

à Viger dans la grotte dite du Massif d'Alian.

Les parures mérovingiennes se composent « d’épingles, de fibules, de bracelets, de boucles

de ceintures, de bagues, de pendentifs, de chaussures, etc. » (Lien externe : archeologie-et-

patrimoine.com, consulté le 5 aout 2013). Autant les hommes que les femmes portent des ceintures

à large boucle. Chacun attache une grande importance à l’ornementation de la ceinture, avec de

grandes variétés de boucles et de plaques boucles, souvent complétées par des contre-plaques.

84

2.4.2. Bijoux

Un chaton de bague partiellement fondu est mis au jours à la grotte du Bédat à Bagnères-de-

Bigorre (65). Il est assez mince et de forme ovale.

À Ardengost aussi on a découvert des bijoux dont une médaille et des fragments de bague en

argent. Ils sont probablement datés d'entre le IVe et le Ve siècle apr. J.-C.

2.5. Objets de la vie courante

Les objets métalliques de la vie courante décrits dans ce paragraphe ont été trouvés lors de

fouilles à Sarrance dans la grotte dite d'Apons par Patrice Dumontier, Fraçois Réchin et leurs

collaborateurs. Celui-ci se compose de quelques «  instruments à vocation domestique »

(DUMONTIER. RECHIN, 2012, p.122) ou de toilette. Ces objets en fer (rasoir, petite pince...)

tendent à démontrer que « dans le contexte du début du Haut Empire, ces objets relèvent d’un mode

de vie somme toute raffiné, tel qu’il pouvait exister à cette époque dans les groupes expatriés en

Gaule ou dans les milieux les plus romanisés de cette province » (Ibid., 2012, p.122).

2.5.1. Tôle

Parmi ce mobilier métallique se trouve des fragments de tôle en bronze. Il est représenté par

une rondelle « d’un diamètre de 9 mm et de très faible épaisseur. Il s’agit d’une calotte de section

conique régulière, percée d’un trou central de diamètre régulier pouvant être fixée par un clou ou

un rivet » (Ibid., 2012, p.122).

On trouve également un morceau de tôle d'environ 50 mm de longueur et de 10 mm de

largeur environ. Les archéologues responsables du chantier précisent «  Un décor fruste constitué

de petits trous irréguliers est visible sous la pliure. Dans la partie inférieure, les lacunes laissent

deviner une dentelure qui se rapprocherait du décor à trous de la partie supérieure » (Ibid., 2012,

p.122).

2.5.2. Rasoir

Un « fragment d’un petit outil en fer de section rectangulaire mesurant 44 mm de long,

composé d’une lame et d’une soie » (Ibid. 2012, p.122) serait, d'après les archéologues, un rasoir.

2.5.3. Pince ou forfex

85

Selon le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio (1877-

1919, p.1241) un forfex serait à rattacher à un ciseau ou à un couteau double. Un fragment aurait été

découvert à Sarrance (64) mais il pourrait aussi s'agir d'une pince. L'objet en fer mesure près de 51

mm de long et «  l’une des deux branches est brisée au deux tiers de sa longueur » (Ibid., 2012,

p.122)

2.5.4. Clous

Une tige en fer en forme de losange et effilée de 53 mm de long, découverte à la grotte

d'Apons serait un clou.

Des clous sont aussi découverts à la grotte du pylône d'Ardengost (65) et à la grotte de

Judéous (Banios, 65, annexe 3).

L'usage de ces clous était très varié : habillement militaire, chaussures, architecture, etc.

2.5.5. Poids

Dès l'Antiquité, les populations se servent de système de pesée grâce à des poids suspendus

à des balances dites romaines (trutina et statera).

À Sarrance (64) « un morceau de fer de forme oblongue mesurant 141 mm de long, avec

une extrémité aplatie percée d’un trou de diamètre régulier » (Ibid., 2012, p.122) pourrait s'agir

d'un poids.

2.5.6. Versoir

Le versoir est une des parties de la charrue qui retourne la bande de terre que le soc détache

sur le côté. Un fragment de versoir tubulaire cylindrique est retrouvé à la grotte Françoise à Campan

(65) et daté du Haut Moyen Age.

86

3. L'homme et son habitat3.1. Les foyers

Le foyer est étymologiquement le lieu où brûle un feu, souvent situé à l'entrée ou au centre

des cavités. Les nombreux vestiges de foyers retrouvés dans les sites archéologiques énoncés dans

mon catalogue, prouvent qu'il y a eu occupation de ces sites.

3.1.1. Structure foyère

Un foyer de forme rectangulaire (long. 2 m ; larg; 1,60 m) est découvert vers le centre de la

grotte du Bédat (Bagnères-de-Bigorre, 65). Son centre recèle une couche de charbon dense,

d'environs soixante-dix centimètres sur cinquante centimètres et d'épaisseur irrégulière de quatre à

six centimètres. Son origine serait antique car le mobilier découvert autour du foyer est daté de la

période gallo-romaine.

D'autres foyers sont attestés dans la grotte de l'Homme-mort (Lomné, 65), du Pylône

(Ardengost, 65), de Judéous (Banios, 65) ou encore dans l'abri-sous-roche de la Chapelle au moine

(Ségus, 65) et à la grotte dite Houn de Laà (Arudy, 64).

Dans la grotte de Judéous, à Banios, deux foyers répartis de part et d'autre de l'entrée sont à

mettre en relation avec des céramiques datées du second Age du Fer.

Dans l'abri dit Sous-les-Rideaux de Lespugue (31) plusieurs foyers sont datés au Carbone 14

entre 894 à 1031 ap. J.-C.

3.1.2. Faune

Les ossements d'animaux sont retrouvés, pour la plupart, près des foyers.

Les restes de faune mis au jour dans la grotte du Bédat (Bagnères-de-Bigorre, 65) sont interprétés

comme des déchets de cuisine.

À Ardengost, dans la grotte du Pylône (65), sont découverts des restes de faune qui sont à

mettre en relation avec une fréquentation de la grotte à la période gallo-romaine.

Geneviève Marsan indique la présence d'ossements d'animaux domestiques à la grotte de

Malarode I à Arudy (64).

3.2. Sépultures

L’archéologie funéraire, selon Sylvain Perrot (Lien externe :

archeologiesenchantier.ens.fr/spip.php, consulté le 10 aout 2013) « consiste à étudier les restes

matériels de sépultures ou d’ensembles funéraires ». Les sépultures permettent aux archéologues

87

d'avoir des informations concernant l'individu et sa position sociale, l'environnement dans lequel il

vivait ou encore les coutumes funéraires.

3.2.1. Inhumation collective

Inhumer une personne revient à la mettre en terre avec les cérémonies d'usage.

Une inhumation collective est découverte dans la grotte Chadefaux à Campan (65). Elle

renferme les restes humains de huit personnes. Les chercheurs, tels que Louis Méroc, attribue ces

ossements à deux enfants de cinq et deux ans. Deux hommes devaient mesurées autour d'1,65 m et

1,70 m. Il y avait aussi deux femmes qui devaient atteindre près de 1,40 m. Ces ossements sont « à

mettre en parallèle avec le lot de céramiques de la Tène III » (MEROC, 1963, p.211) d'après Louis

Méroc.

Une sépulture collective est mise au jour à la grotte de Judéous de Banios (65) et datée de la

période protohistorique.

3.2.2. Sépulture en coffre

Une étude sur les rites funéraires en Auvergne (Lien externe :

http://www.arafa.fr/SPIP/spip.php?article35, consulté le 11 aout 2013) donne une définition de ces

sépultures en coffre. Des membres de l'Association pour la Recherche sur l'Âge du Fer en Auvergne

tels que Fabien Delrieu, Frédérique Blaizot ou encore Lionel Orengo indiquent « qu'en archéologie

du funéraire, les tombes à coffre sont des sépultures individuelles. Celles-ci dateraient en général du

premier Âge du Fer (VIIème siècle avant JC), à la différence des dolmens plus anciens et de taille

plus importante, qui servaient à inhumer plusieurs personnes ».

Ce que l'on désigne par le nom de coffre « sont des espaces de formes rectangulaires limités

par des dalles plantées de chant » (Lien externe : http://www.reveeveille.net/, consulté le 11 aout

2013). Elles contiennent généralement des ossements calcinés, quelques tessons de poteries et des

objets prélevés sur le bûcher funéraire. Une fois que les ossements sont déposés à l'intérieur du

coffre, cet espace est comblé avec des pierres et enseveli sous un tumulus. On parle aussi de ciste

dans le domaine archéologique. Ces sépultures sont généralement « destinées à ne servir qu'une

fois, les tombes à coffre n'ont pas de couloir d'accès vers l'extérieur. Dans l'esprit de leurs

bâtisseurs, ils sont fermés pour l'éternité » (Ibid., consulté le 11 aout 2013).

Les fouilles menées à la grotte de Judéous à Banios (65) permirent de mettre en évidence

une sépulture en coffre. Robert Vié la date de la fin de l'Âge du Fer.

88

3.3. Aménagements de l'habitat

Lors d'un colloque qui s'est tenu les 2 et 3 octobre 2010 à Saint-Martin-le-Vieil, des

archéologues médiévistes comme Marie-Elise Gardel (Docteur en histoire, archéologue médiéviste,

responsable du colloque) ou Dominique Allios (Maître de conférences en Archéologie Médiévale,

Université de Rennes II, CNRS, UMR 6566, Laboratoire Merlat, France) se penchèrent sur la

question des Grottes fortifiées et sites rupestres au Moyen Âge (Lien externe :

http://calenda.org/201942, consulté le 11 août 2013). D'après ces chercheurs, le sud de la France est

riche « de grottes fortifiées et de sites rupestres dont nombre ont été étudiés à travers des

préoccupations laissant trop souvent de côté une approche scientifique concernant le Moyen Âge ».

Mais depuis une vingtaine, les études qui concernent ce milieu rupestre se multiplient. Elles

apparaissent comme « l’œuvre de chercheurs ayant des optiques différentes : historiens, chartistes,

géographes, géologues, spéléologues ou archéologues » (Ibid., consulté le 11 aout 2013).

Leurs travaux ont pour but de mettre en évidence une utilisation fréquente des cavités dans

les fortifications ou les habitats médiévaux.

3.3.1. Fortifications

L'auteur du site internet rosalielebel75.franceserv.com/fortifications-historique-antiquite-

moyen-age.html (consulté le 11 aout 2013) indique « qu'avec les temps historiques apparaît la

guerre, et avec celle-ci la nécessité d'armer les hommes et de fortifier certains lieux ». L'idée de

fortification est à mettre en parallèle avec celle de la possession. De ce fait, les peuples de toutes

les époques ont un fait usage des fortifications pour défendre leurs personnes, leurs biens, leurs

territoires. La fortification a eu ainsi longtemps un rôle de protection. Puis plus tardivement, le rôle

de la fortification devient plus un rôle d'interdiction, « avec des forteresses dont le rôle était de

garder des points stratégiques, comme des voies de communications »( Ibid., consulté le 11 aout

2013).

Il existe deux sortes de fortifications : celles dites « passagères » pour renforcer des

positions militaires dont le rôle est accidentel et temporaire, ou au contraire celles dites

« permanentes », élevées dés la période de paix, et dénommées place fortes. Leurs rôles sont de

défendre des frontières, avoir un refuge, contrôler des points stratégiques, etc.

Pour ce paragraphe concernant les fortifications, je vais utiliser les informations recueillies

pour les grottes fortifiées de Lortet, fouillées par Bernard Pousthomis et Catherine Boccacino. Selon

eux « ces grottes sont habitées depuis la protohistoire mais ont subis des réaménagements à des

périodes différentes » (BSR MP, 1999, p.174). On aurait donc à faire ici à des fortifications qui

seraient dites « passagères ».

89

3.3.1.1. Le logis

Les indices d'occupation de ces grottes fortifiées proviennent de nombreux sondages réalisés

au pied de la falaise ainsi que dans le corps de logis. Ces fouilles ont révélées un sol de circulation

médiéval dans cet espace. Ce sol est assimilé à une couche de cailloutis de petites pierres calcaires.

Les archéologues médiévistes, responsables du chantier, remarquent aussi des traces de trous de

poteaux dans ce sol de circulation. Ces trous devaient être destinés « à caler les poteaux en bois

verticaux qui constituaient un système de fermeture et de cloisonnement du logis » (Ibid., 1999,

p.174).

D'autres trous de calage sont découverts dans le logis qui seraient à mettre en relation avec

des encoches taillées dans la paroi rocheuse verticale. Ces poteaux devaient servir à soutenir des

planchers des étages aménagés dans cette grotte.

Lors de ces fouilles sont aussi retrouvés des vestiges maçonnés presque entièrement arasés.

Il est possible de restituer l'emprise au sol du mur formant « le boulevard des meurtrières1 ». C'est

grâce à cette découverte qu'on pourrait voir un caractère défensif de ces grottes de Lortet (65).

3.3.1.2. La tour-escalier

Les informations archéologiques sur la tour-escalier proviennent des grottes fortifiées de

Lortet (65). Elle est aujourd'hui haute de près de dix-sept mètres et est bâtie dans une cheminée

karstique. Cette cheminée est dite karstique car c'est l'action de l'eau contre la paroi qui la façonna

au fil des années. Pourquoi utiliser cette cheminée karstique ? Selon les archéologues comme

Bernard Pousthomis, pour utiliser au mieux la topographie et la morphologie de la roche et ainsi

gagner de l'espace à vivre.

Au bas de cet escalier se trouve une porte qui ouvre sur un escalier droit à deux volées,

prolongé par une vis. Cet escalier est donc un escalier dit « escalier à vis ». Son diamètre est

d'environ cent-soixante et un centimètres. Son originalité vient de sa conception particulière. Son

noyau est formé de tronçons de colonnes sur lequel vient prendre appui une voûte en berceau

hélicoïdal (qui à la forme d'une hélice). Celle-ci est ancrée dans la maçonnerie et assure le

contreventement.

Au Moyen Âge, les architectes adoptent le système des escaliers à vis (Lien externe :

http://www.cosmovisions.com/monuEscalier.htm, (consulté le 11 aout 2013, consulté le 11 aout

2013). Leurs dimensions sont variables en fonction de l'utilisation qu'on en fait. Ces escaliers

1 Meurtrière : Ouverture pratiquée dans les murs d'une fortification et par laquelle on peut tirer à couvert sur les assiégeants. La meurtrière se distingue de l'embrasure, en ce que celle-ci est pour le canon et celle-là pour le fusil. Les meurtrières, au moyen âge, se nommaient archières ; elles n'apparaissent dans les fortifications qu'au commencement du XIIe siècle. (reverso.net, consulté le 11 aout 2013).

90

portent sur un noyau massif. Leur usage est tout à fait réfléchit notamment dans les constructions

militaires. En effet, ils offrent une défense facile, des espaces habitables plus vastes et peuvent se

réparer facilement.

La tour-escalier de Lortet (65) présente, à sa base, un glacis taillé dans le massif calcaire qui

rend presque impraticable son accès sans l'aide d'un escalier en bois. Le caractère défensif de

l'ouvrage en est ainsi renforcé.

3.3.2. Terrasses nivelées

Les fouilles menées par le laboratoire ITEM (Identités, Territoires, Expressions, Mobilités)

de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour dans la grotte de Houn de Laà (Arudy, 64) ont mis au

jour des terrasses nivelées. Elle auraient étaient construites au second Âge du Fer. Une campagne de

fouilles archéologiques menée en 2008 par Patrice Dumontier et François Réchin démontre que la

grotte est occupée pendant la période « d'époque romaine tardive » (Lien externe : adlfi.fr, consulté

le 22 aout 2013). En effet, les archéologues ont découverts une « terrasse déterminée de gros blocs

au-dessus d'un éboulis régularisé au bas de la pente qui marque les salles 1 et 3 ». Cette terrasse

donne des indications sur la façon dont les individus, qui ont fréquentés la grotte, ont pu aménager

leur habitat.

3.3.3. Murs

La grotte dite Sous-les-Rideaux de Lespugue (31) présente des vestiges d'une murette datée

d'entre 894 et 1031 ap. J.-C.

3.3.4. Tuiles

Des fragments de tuiles dites « canal » sont découverts à la grotte dite Tuto de Santaraillo à

Troubat (65). Ils sont probablement datable des périodes antique ou médiévale.

La tuile canal également nommée tuile ronde, tuile creuse ou tuile méditerranéenne est très utilisée

dans le sud de la France. Elle s'inspire des «  tuiles de l'époque romaine par leurs formes, leur

aspect » (Lien externe : http://chatel-medieval.fr/patrimoine/architecture/tuile.php, consulté le 11

aout 2013). Ces tuiles étaient de forme différente selon qu'il s'agissait de la tuile du dessous, plate

avec deux bords latéraux relevés, ou de celle de dessus, de section semi-circulaire (tegula et

imbrex). Les tuiles pour la période médiévale ont un profil de creux plutôt fort et même ogival, ou

assez aplati. Cela dépend de la région de provenance de ces tuiles.

91

Les objets archéologiques répertoriés dans cette partie du mémoire vont me servir à mieux

comprendre les modes d'habitats, le genre d'individus s'y réfugiant et leurs motivations. Pour la

plupart des cavités de mon catalogue des cavités, le manque d'informations sur le mobilier retrouvé

est pénalisant. Les grottes ayant été fouillées pour la plupart par des archéologues préhistoriens, les

couches protohistoriques, antiques et médiévales ont disparues.

Le peu de mobilier retrouvé et décrit dans les sources littéraires à ma disposition permettent

malgré cela d'avoir une vision d'ensemble de l'occupation et des occupants de ces cavités.

La catégorie la plus importante mise au jour dans des sites comme la grotte du Loup

(Lourdes, 65) ou la grotte des Harpons (Lespugue, 31) est celle des céramiques. Il est possible de

reconnaître leur typologie d'après leur fabrication (vases-tournés ou non-tournés, sigillées, etc.) ou

leur utilisation (transport, cuisson, conservation, etc.). Cette typologie permet également une

datation assez précise des poteries grâce à la matière première utilisée, aux méthodes de cuissons,

aux inscriptions ou encore leur provenance (ateliers, pays, etc.).

Une autre indication d'occupation des grottes est la présence de monnaies retrouvées sur

certains sites comme celui d'Apons (Sarrance, 64) ou celui de Judéous (Banios, 65). Après une

lecture de ces monnaies, les données chronologiques des périodes d'habitations sont plus précises.

Les portraits et figurations présents sur les avers et revers des pièces indiquent l'année de frappe

ainsi que la période de circulation.

Les traces archéologiques les moins présentes sur les sites de mon catalogue sont celles

concernant les aménagements de l'habitat en grotte. Les seuls vestiges exploitables encore présents

sont ceux des grottes fortifiées de Lortet (65) ou de Houn de Laa (Arudy, 64). Leurs architectures

démontrent une volonté de certains individus de s'approprier cet environnement.

Je conclurais en notant que les sources littéraires, souvent assez sommaires, doivent être

mises en relation avec celles archéologiques. Ces dernières, une fois analysées, peuvent approfondir

les connaissances sur les sites et en donner de nouvelles interprétations (scientifiques, historiques,

etc.).

92

CONCLUSION

Les cours de cette première année de Master Histoire, Archéologie et Anthropologie m'ont

permis d'acquérir une méthodologie de recherche scientifique dans chacun de ces domaines. Grâce

à ces techniques de travail, j'ai entamé mes investigations par l'analyse des sources existantes

(cartes, textes, etc.). Malgré des informations succinctes, voire inexistantes pour certains sites, j'ai

réussi à fournir un bilan historiographique, un catalogue et un inventaire des vestiges assez concis.

J'ai aussi entamé la réalisation d'une carte des grottes. À l'heure actuelle elle est incomplète car je

n'ai pas accès au logiciel Arcgis® en dehors du laboratoire ITEM (Annexe 4).

Le bilan historiographique m'a permis de découvrir l'essentiel de la littérature consacrée à

ma recherche. Je ne suis pas la seule scientifique à travailler sur l'archéologie de la montagne à

l'époque romaine. Mon but est d'apporter de nouvelles informations pour contribuer à

l'enrichissement de cette recherche historique. Pour ces deux années de master, mon étude se

rapporte aux occupations des cavités, grottes ou abris des Pyrénées occidentales de la fin de l'Âge

du Fer au début du Moyen Âge. Mon sujet d'étude est en relation avec les recherches menées par le

laboratoire ITEM auquel je suis rattaché. L'un de leur sujet de recherche est de mieux percevoir les

mobilités et les échanges dans les Pyrénées occidentales et son piémont comme avec des études

entamées depuis près de cinquante ans dans d'autres massifs montagneux (Alpes occidentales...).

C'est ce qu'à fais Mélanie le Couédic en traitant de l'Archéologie pastorale en vallée d'Ossau. Elle

travailla en collaboration avec Christine Rendu (Directrice de l'étude de prospections) et Carine

Calastrenc.

Les sources et les approches que les chercheurs ont utilisées vont me servir pour mes

travaux. Ma contribution à l'approfondissement de cette recherche historique sera d'innover en

recourant au système d'information géographique pour créer des cartes qui répondront à quelques

unes de mes problématiques.

93

D'après le Dictionnaire Larousse, le catalogue est un inventaire à données scientifiques et

une liste de documents ou d'informations classés selon un ordre déterminé, suivant des règles

préétablies pour en faciliter la recherche.

La seconde partie de mon mémoire concerne le catalogue des cavités occupées de la fin de

l'Âge du Fer au début du Moyen Âge et il est construit selon ce principe. J'ai divisé cette partie

suivant les départements concernés par mon sujet de recherche : Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne

et Pyrénées-Atlantiques. Je les ai intégrés au fur et à mesure des indications que j'ai trouvé dans mes

différentes sources.

Ce catalogue doit permettre la création d'une base de données scientifiques car chacun des

sites présente, plus ou moins, de la documentation historique, archéologique et géographique.

De ce fait, on retrouve des données sur le site en lui même dont son nom, son altitude, la

commune où il se situe, les archéologues qui ont découverts le site, l'année de découverte, les

coordonnées X, Y et Z, etc. J'ai également cité du mobilier archéologique dont j'ai fais un inventaire

plus détaillé dans ma dernière partie.

Sur le même principe que mon catalogue, j'ai présenté l'inventaire du mobilier archéologique

découvert sur les sites de mon sujet par catégories. La majorité de cet inventaire est consacré à la

céramique qui donne une datation précise et des indications sur le type d'occupation des grottes.

Une autre partie est consacrée aux objets métalliques aux utilisations différentes comme de

l'habillement, de l'armement, de l'agriculture ou de la vie courante.

Certains sites présentent des vestiges d'aménagements architecturaux avec des escaliers, des

plafonds, des fortifications, etc.

Je peux déplorer le vandalisme, les fouilles clandestines, etc., qui ont perturbé ma recherche

car je peux penser qu'il doit exister d'autres abris ou vestiges que l'historiographie ne cite pas.

Le mémoire présenté cette année sera la base de mes problématiques d'occupation des

cavités de la Fin de l'Âge du Fer au début du Moyen Âge dans les Pyrénées occidentales. Grâce à la

base de données et aux cartes de SIG, j'aurai une vision globale de la situation géographique des

sites ainsi que diverses informations archéologiques les concernant : leurs chronologies

d'occupation, leurs rapports avec l'environnement, les liens avec les villae ou les cités, etc. Tous ces

renseignements vont me permettre de mieux appréhender l'archéologie de la montagne pyrénéenne

ainsi que son appropriation par l'homme.

Pourquoi des groupes d'individus se sont-ils installés dans ce milieu montagnard

souvent hostile ? Pourquoi ont-ils occupés des cavités ?

94

Je tenterais de répondre à ces quelques questions grâce aux sources littéraires du bilan

historiographique et en l'enrichissant. Le catalogue et l'inventaire serviront à la création des cartes

SIG en réponses aux problématiques développées dans mon mémoire de Master 2.

95

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99

ANNEXE SOMMAIRE

Vase-tourné 101

Fragment de verre 102

Clous 103

Carte SIG (ébauche) 104

100

Annexe 1

Vase-tourné découvert à la grotte du Bédat (Bagnères-de-Bigorre, 65). Photo prise aux archives départementales de Tarbes. Carlet Laure©.

101

Annexe 2

Fragment de verre translucide et légèrement oxydé, grotte du Bédat (Bagnères-de-Bigorre, 65). Photo prise aux archives départementales de Tarbes. Carlet Laure©.

102

Annexe 3

Clous retrouvés à la grotte de Judéous (Banios, 65). Photo prise aux archives départementales de Tarbes.

Carlet Laure©.

103

Annexe 4

Ébauche de la carte des sites répertoriés dans le catalogue. Carlet Laure©

104


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