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Les injonctions normatives dans les catalogues de jouets

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n° 5 octobre 2009 RECHERCHES approches discursives en sociologie Éditorial Le profond renouvellement de ses membres dans lequel s’est engagé le Laboratoire Printemps ne l’empêche pas de rester attaché à des manières de « faire de la sociologie » qui sont inscrites de longue date au cœur de son projet scientifique. Parmi elles, l’attention portée aux pratiques langagières tient une place toute particulière. Elle a pu apparaître sous des formes diverses au fil des projets quadriennaux et des équipes de recherche : axe transversal, thématique privilégiée ; elle demeure toujours un élément constitutif de notre conception du travail sociologique. La prise en compte de la dimension langagière des phénomènes sociaux ne se réduit pas à constater que le langage est la forme première du lien social, elle ne se contente pas de traiter les pratiques langagières comme des supports ou des formes d’expression des phénomènes sociaux. Ces derniers ne sont pas des « faits objectifs » qu’il faudrait retrouver en écartant le rideau mouvant de la Bulletin du Laboratoire Printemps - Éditorial Charles Gadéa - Introduction Monique Sassier et François Leimdorfer - L’usage de l’exemple ou du cas particulier dans un entretien de VAE Marie-Hélène Delobbe - « Les expressions toutes faites » dans les entretiens de re- cherche Heini Martiskainen - Les injonctions normatives dans les catalogues de jouets Mona Zegaï - Enquête sur les termes rencontrés dans les discours d’agents thermaux Estelle Djibré - Construction de l’observation en sociologie du langage : le cas du stress professionnel Marc Glady - La contribution de la lexicométrie à une sociologie des points de vue en discours François Leimdorfer - Exemple de compréhension retardée Monique Sassier
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Bulletin du Laboratoire Printemps

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n° 5octobre 2009

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approches discursives

en sociologie

Éditorial

Le profond renouvellement de ses membres dans lequel s’est engagé le Laboratoire Printemps ne l’empêche pas de rester attaché à des manières de « faire de la sociologie » qui sont inscrites de longue date au cœur de son projet scientifique. Parmi elles, l’attention portée aux pratiques langagières tient une place toute particulière. Elle a pu apparaître sous des formes diverses au fil des projets quadriennaux et des équipes de recherche : axe transversal, thématique privilégiée ; elle demeure toujours un élément constitutif de notre conception du travail sociologique. La prise en compte de la dimension langagière des phénomènes sociaux ne se réduit pas à constater que le langage est la forme première du lien social, elle ne se contente pas de traiter les pratiques langagières comme des supports ou des formes d’expression des phénomènes sociaux. Ces derniers ne sont pas des « faits objectifs » qu’il faudrait retrouver en écartant le rideau mouvant de la

Bullet in du Laboratoire Pr intemps- ÉditorialCharles Gadéa- IntroductionMonique Sassier et François Leimdorfer- L’usage de l’exemple ou du cas particulier dans un entretien de VAEMarie-Hélène Delobbe- « Les expressions toutes faites » dans les entretiens de re-chercheHeini Martiskainen- Les injonctions normatives dans les catalogues de jouetsMona Zegaï- Enquête sur les termes rencontrés dans les discours d’agents thermauxEstelle Djibré- Construction de l’observation en sociologie du langage : le cas du stress professionnelMarc Glady- La contribution de la lexicométrie à une sociologie des points de vue en discoursFrançois Leimdorfer- Exemple de compréhension retardéeMonique Sassier

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parole. Les pratiques langagières, les actes de parole sont des faits sociaux, les relations dialogiques sont des relations sociales dont il s’agit de faire ressortir la logique propre.

L’équipe actuelle assume pleinement et continue à mettre en œuvre ces principes fondateurs, comme le montrent la richesse et la diversité des contributions recueillies dans cette édition du Bulletin du Laboratoire Printemps qui leur est consacré. Elle poursuit également le travail de développement d’outils lexicométriques comme le logiciel Alceste, conçu par Max Reinert, objet à la fois de perfectionnements techniques continus et d’analyses réflexives centrées autour de son usage, dont on trouvera également l’écho dans ces pages. À côté de chercheurs expérimentés comme François Leimdorfer, une pléiade de doctorants ou jeunes docteurs s’efforce attentivement de savoir ce que parler veut dire.

Le flux de départs et d’arrivée de nouveaux membres ne se tarit pas. Saluons l’arrivée d’une nouvelle chargée de recherches CNRS, Isabelle Fréchon, en attendant que deux postes vacants de professeur soient pourvus : celui de Catherine Rollet, qui devient professeur émérite et celui de Delphine Gardey, en détachement à l’Université de Genève. Le Laboratoire Printemps va également procéder au recrutement d’un maître de conférences sur une chaire CNRS qui s’est greffée sur le poste laissé vacant par Virginie de Luca, devenue professeur à Amiens.

Mais il y a un autre grand changement qui se prépare, et qui ne manque pas de susciter des regrets, c’est le départ de Didier Demazière, qui a dirigé le Laboratoire pendant huit années et qui a su lui insuffler la force et le rayonnement qui sont les siens aujourd’hui. Nous avons déjà eu l’occasion de lui exprimer notre reconnaissance et notre estime, nous voyons maintenant approcher la date du départ (fin 2009) avec appréhension, car outre le directeur performant, le collègue apprécié et pour beaucoup l’ami, c’est aussi un très brillant chercheur qui après une

douzaine d’années de présence, a souhaité changer d’horizon. Ce sera un énorme défi pour la nouvelle équipe : maintenir les recherches menées à Printemps au niveau de dynamisme et de qualité scientifique atteint avec la contribution et sous la direction de Didier Demazière.

Charles Gadéa

Introduction

Que le langage soit le lien fondamental qui relie les sujets sociaux, soit. Mais dans quelle mesure une analyse précise des faits langagiers permet-elle de nous apprendre quelque chose des acteurs et des groupes, des mouvements, des relations et des structures sociales ? Un des fondements de l’analyse de discours, sous ses différentes formes, est de poser que des faits sociologiques peuvent se dégager à partir des actes – ce que le discours fait – et des pratiques langagières.Les différentes analyses présentées ici, nécessairement courtes et concises, sont destinées à montrer que les approches du social par le langage sont multiples, et que les objets et relations sociologiques mis en évidence sont divers.Deux contributions relèvent d’un même type d’approche, abordant le corpus par une entrée particulière – l’utilisation de l’exemple ou la récurrence d’une petite phrase pour la présente livraison. Marie-Hélène Delobbe montre comment le recours à l’exemple, dans le cadre de la validation des acquis de l’expérience, permet à l’impétrant de mettre en avant son identité de professionnel, apportant par la diversité des cas évoqués la preuve de son « savoir agir en situation ». Heini Martiskainen montre comment le recours systématique à une formule toute faite permet tout à la fois de relativiser émotionnellement une expérience comportant des difficultés et de s’inscrire dans une norme comportementale attendue.Cette approche part d’une forme et cherche ce qui s’accomplit par elle ; on peut, à l’opposé, partir d’une notion, chercher comment elle s’exprime pour revenir ensuite à ce qui

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s’effectue ainsi. C’est ce que nous propose Mona Zegaï au travers de l’injonction dans les catalogues de jouets ; injonction à acheter, bien sûr, mais aussi injonction à intérioriser une certaine division sexuée des rôles sociaux.Estelle Djibré explore les manières de se dire et de dire son travail dans le secteur du thermalisme. Délaissant partiellement les dénominations officielles, les salariés usent de métaphores ou tentent des re-catégorisations pour exprimer leur ressenti dans l’activité au quotidien.La contribution de Marc Glady construit un programme complet d’analyse d’un corpus d’entretiens semi-directifs comportant plusieurs actes d’analyse distincts et complémentaires devant converger vers la caractérisation de positions sociodiscursives amenant à la problématisation de la question du stress professionnel.François Leimdorfer montre comment l’utilisation du logiciel Alceste permet la mise au jour de points de vue différenciés, mais en nombre limité, portés par des médecins hospitaliers interrogés sur leurs conditions de travail et sur les raisons de la dégradation de celles-ci.Monique Sassier illustre, sur la base d’une enquête auprès de lecteurs sollicités, le fait qu’une phrase, simple en apparence, peut donner lieu à des compréhensions diverses susceptibles d’induire des interprétations, en terme d’acte social, non seulement distinctes mais contradictoires.De l’ensemble de ces contributions, il ressort que l’analyse de discours n’est pas une méthode, avec un ensemble de procédures toutes faites à appliquer, mais d’abord un état d’esprit consistant à ne pas prendre pour argent comptant le sens immédiatement perçu d’un discours. Ce que nous propose la prise en compte du langage en sociologie est un vaste champ d’investigation et d’exercice rigoureux de réflexivité critique plutôt que d’application de grilles de lecture préétablies.

Monique Sassier et François Leimdorfer

L’usage de l’exemple ou du cas particulier dans un entretien de VAE

Au cours de l’observation d’une situation d’entretien visant à expérimenter la narration d’activités de travail comme mode de vali-dation des acquis de l’expérience (VAE), je notais, chez la personne en position « d’éva-lué », un usage fréquent de ce qui apparais-sait, a priori au moins, comme un exemple. L’entretien mettait face à face un carrossier expérimenté et deux formateurs en carrosse-rie. Ces derniers interrogeaient les pratiques du premier à des fins d’évaluation.Qualifier un énoncé d’exemple ne va pas de soi. Si l’exemple relève du cas ou du fait par-ticulier, il s’en distingue aussi :- Il sert à illustrer, confirmer ou préciser une idée présente dans le discours. Le simple cas particulier est, lui, susceptible d’introduire une nouvelle idée.- Il est repérable par la présence conjointe dans l’énoncé du général et du singulier.Ainsi, la réponse à la question portant sur l’endroit où le carrossier procède à la coupe dans le cas de changement « d’un partiel » comprend un exemple : « C’est l’endroit le plus accessible… par exemple, même si on a un renfort on reste sur le renfort… ». L’exemple cité illustre la proposition géné-rale qui précède.Malgré la présence de la locution adverbiale « par exemple », l’énoncé suivant émis par le carrossier en réponse à l’interrogation du formateur relative à la manière d’effectuer le devis, relève, lui, du seul cas particulier : « Beh… on voit déjà bon heu si par exemple heu bon les deux ailes sont HS bon déjà, ça à changer. » L’introduction du cas des deux ailes abimées intervient en l’absence d’une proposition générale qui viendrait répondre à la question posée.Nous allons interroger les enjeux identitaires associés à l’usage de l’exemple ou du cas particulier chez le professionnel.Le concept que l’exemple illustre ou précise concerne le plus souvent la description d’une opération relative à l’intervention du carros-sier peintre, des difficultés afférentes à celle-ci voire l’objet de l’intervention (le véhicule ou certaines de ses pièces) et ses caractéristi-

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ques. S’il procède d’une proposition générale énoncée sous la forme d’une prescription, d’une règle d’action partagée par les gens du métier ou relative aux propriétés génériques d’un véhicule ou d’une pièce, l’exemple, lui, peut référer à l’expérience singulière du locuteur. L’exemple peut aussi faire état de la manière dont se décline cette proposition générale dans différentes situations particu-lières.Dans la majeure partie des cas, l’exemple est, comme la proposition générale, énoncé sur un mode universel voire normatif.Cette forme énonciative concerne également le cas particulier qui, lui, apparaît en l’absen-ce de proposition générale et se substitue fré-quemment à elle. Le cas particulier reprend parfois un exemple déjà évoqué pour illustrer une idée non énoncée en tant que telle. Il peut faire l’objet d’une incise apportant des pré-cisions supplémentaires relatives au contexte de réalisation d’une opération en cours de description. Il peut constituer également une condition favorisant l’explicitation précise des tâches inhérentes à une intervention ou encore évoquer des circonstances particuliè-res à sa réalisation.En recourant à l’exemple ou au simple cas particulier, le carrossier met en avant son identité de professionnel. Il démontre qu’il est capable de faire face à tous types de situa-tion. L’évocation des caractéristiques précises de ces situations témoigne de leur diversité. Le professionnel apporte ainsi la preuve de ses compétences au sens aujourd’hui en vi-gueur de « savoirs agir en situation » : des si-tuations qui fondent l’expérience du locuteur où s’expriment à la fois les ficelles du métier et la singularité du savoir faire du profession-nel, sous une forme énonciative dénotant leur caractère exemplaire.

Marie-Hélène Delobbe

« Les expressions toutes faites » dans les entretiens de recherche

Il nous est souvent donné d’observer dans la vie sociale – et les entretiens de recherche ne font pas exception – des formules banales et

des petites expressions toutes faites (« c’est plus fort que moi », « c’est la vie »). Sur le terrain, de telles séquences verbales figées, reviennent parfois de manière obsédante sur un même thème. Élevées au rang d’outil d’analyse à part entière dans L’Entretien com-préhensif, Jean-Claude Kaufmann résume sa conviction à propos des phrases récurrentes ainsi : « ces fragments non personnalisés ou faiblement personnalisés ne circulent pas par hasard : ceux qui circulent ainsi, et qui restent inchangés d’un individu à un autre, corres-pondent à des processus sociaux sous-jacents essentiels »1.Quand lors d’une enquête auprès de jeunes mères finlandaises, la énième interviewée me fit part de l’assertion que le congé de mater-nité « c’est un temps si court », je fus frap-pée par ce qui m’apparût comme une contra-diction. Parmi les plus longs d’Europe, les congés autour de la naissance n’y ont eu de cesse de se prolonger2. C’est précisément cet-te particularité finlandaise qui avait été l’élé-ment déterminant dans le choix de ce pays pour une comparaison avec la France (où, comparativement, le congé de maternité se trouve être… court). Le contraste entre la lec-ture littérale de l’énoncé et le contexte extra-discursif – piqua ma curiosité.Après vérification, la phrase figurait dans un entretien transcrit sur trois. D’autres oc-currences furent repérées dans la presse ma-gazine et romans finlandais. Le résultat de l’analyse fut contre intuitif. Très souvent, les jeunes mères finlandaises n’étaient pas (du moins pas directement) en train de m’af-firmer que le congé de maternité : « c’est un temps si court ». Elles me relataient ce que quelqu’un d’autre leur avait dit. Dans ces oc-currences de discours rapporté, ce quelqu’un d’autre est une femme plus âgée. Lors d’une conversation entre mères, cette dernière pro-nonce l’expression toute faite en réponse à un propos x tenu par la jeune mère. Le relevé des passages qui précèdent et succèdent chaque occurrence dans les entretiens de recherche montre que le thème x abordé entre les deux femmes concernait les difficultés et contrain-1 Kaufmann J.-C., L’Entretien compréhensif, Nathan, coll. 128, 1996, p. 96.2 La durée moyenne des congés pris par les mères lors d’une naissance est actuellement de 18 mois.

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tes liées au maternage de jeunes enfants. Que fait-on donc en prononçant l’expression lors de ces interactions en face-à-face ? La suc-cession des types d’actes énonciatifs évoque (1) l’expression d’une « plainte » par la jeune mère et (2) la gestion de cette « plainte » par une mère plus expérimentée à travers la nor-malisation, la relativisation ou de l’euphémi-sation des contraintes vécues.La petite phrase suggère que la mère – seule responsable pour la garde de l’enfant pendant la durée du congé – peut adopter une attitude différente face à la situation dans laquelle elle se trouve. Est soulignée la nature passagère de cette période, « courte » à l’aune d’une vie. Ce faisant, on propose également une ré-solution à un conflit de valeurs : les enfants sont plus désirés et précieux que jamais, mais leur présence limite fortement l’autonomie des adultes, autre valeur prégnante de notre temps. Or, les congés développés dans les pays nordiques au nom de l’intérêt de l’en-fant et qui y sont devenus la norme, peuvent également avoir pour effet d’accentuer ce di-lemme. La phrase limite ainsi discursivement cette période de dépendance mutuelle et son coût pour la mère, principale bénéficiaire des congés, balayant les plaintes des mères novi-ces – ainsi que la division sexuée du temps parental – sous un tapis proverbial.Dans le contexte finlandais, l’expression tou-te faite paraît revêtir une fonction de gestion discursive de trajectoires institutionnalisées par la politique familiale et d’euphémisation d’expériences difficiles. Elle constitue une fenêtre sur la dimension normative de la vie sociale en ce qu’elle fournit une solution dis-cursive au dilemme de la parentalité contem-poraine. Asymétrique pour les hommes et les femmes, les parents et les grands-parents, la gestion de ce dilemme par une formule contribue au maintien d’un ordre génération-nel et sexué. Aussi, disponibilité de discours et interventions « proverbiales » constituent-elles deux mécanismes participant ensemble à la production collective de l’expérience et ses émotions.

Heini Martiskainen

Les injonctions normatives dans les catalogues de jouets

Les constructions discursives qui présentent les jouets dans les catalogues pour enfants sont parsemées d’injonctions dont les plus évidentes sont celles qui ont trait à l’incitation à l’achat, objectif premier de ce genre à visée persuasive. Il existe pourtant d’autres types d’injonctions dont la matérialisation discur-sive, plus implicite, peut être révélatrice d’un autre type d’incitation : celle à suivre certains modèles sociaux, à jouer certains rôles et à acquérir une certaine identité. Ces injonctions normatives ne résultent pas nécessairement d’une volonté délibérée des auteurs, contrai-rement aux marques d’incitation à l’achat qui renvoient à une stratégie commerciale maî-trisée. Certains énoncés peuvent ainsi être révélateurs de représentations sociales com-munément partagées ; celles se rapportant à l’ordre social sexué nous intéresseront plus particulièrement dans cette présentation.Certains énoncés ont une valeur directive, prescrivant ce qui doit être fait et/ou la ma-nière dont cela doit être fait. C’est à l’évi-dence le cas des constructions discursives qui impliquent une parole impérative : Lave ta dînette dans ton lave-vaisselle avec effets de rinçage réalistes (Rubrique « Filles »). Cependant, on sait qu’« il n’y a pas de cor-respondance biunivoque entre tel signifiant (forme déclarative, interrogative ou impéra-tive de l’énoncé) et tel signifié (valeur d’as-sertion, de question ou d’ordre)1 ». Le signi-fiant suivant : Sauras-tu dompter le terrible dragon cracheur de feu ? (« Garçons »), qui possède une forme interrogative, n’a pour-tant pas valeur de question car ce n’est pas une réponse qui est requise mais une preuve de sa capacité à dompter ce « terrible dragon cracheur de feu ». La réponse positive appa-raît comme une évidence tant la formulation implique la nécessité de relever le défi. Les incitations étant réalisées sous couvert d’une description neutre (ou dont la seule incitation apparente est l’incitation commerciale), sans marque discursive spécifique, les injonctions normatives restent à découvrir.

1 Charaudeau P., Maingueneau D., Dictionnaire d’analyse du discours, Seuil, 2002.

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Le recours à un lexique de spécialité non explicité ainsi qu’à des références culturelles spécifiques renvoie également à une norme sociale puisque ce procédé postule un univers nécessairement partagé de connaissances entre l’énonciateur et le destinataire : Subaru WRC 2003 au 1/14e ou Citroën C4 WRC au 1/14e – Voiture radiocommandée, système digital proportionnel. Fréquences interchangeables. Suspensions avant-arrière. Engrenage avec différentiel (« Garçons »). Cette injonction à une connaissance perçue comme évidente invite alors implicitement le profane à s’approprier le lexique et les références du champ en question (ici le modèle réduit et la mécanique). Ce procédé renvoie par ailleurs à une distinction des rôles assignés aux garçons et aux filles puisque le lexique de spécialité diffère selon le sexe des enfants à qui il s’adresse, le destinataire étant explicitement indiqué par les noms de rubrique « Garçons » et « Filles ».

Il y a, de la part des rédacteurs, une anticipation des attentes des enfants ou plus précisément de « l’effet plaisir apporté par la fonctionnalité décrite1 », et ce en fonction de leur sexe. Cela se manifeste notamment par l’emploi du futur périphrastique : Tu vas pouvoir emmener les chiots partout, pour exposer tes Puppy (« Filles » ; on peut sous-entendre : « tu vas enfin pouvoir faire ce que tu désirais tant »). Au-delà de l’évidente incitation à l’achat, ce procédé discursif favorise l’intériorisation par les enfants des attentes à leur égard en décrivant l’acceptable et le désirable pour chaque sexe. En orientant leur manière de percevoir la réalité, les argumentaires de vente des catalogues de jouets peuvent ainsi contribuer à la construction identitaire des enfants par un effet de prophétie auto réalisatrice.

Mona Zegaï

1 Fèvre-Pernet C., Onomastique commerciale et genre polysémiotique : les catalogues de jouets, Thèse de sciences du langage, Université de Toulouse – Le Mirail, 2007.

Enquête sur les termes rencontrés dans les discours d’agents thermaux

Il existe de nombreuses appellations officielles pour définir les salariés du secteur du thermalisme : agent thermal, agente, baigneur (se), argileur (se), boueuse, doucheur (se), manuluve, agent hydrothermal, hydrothérapeute, masseur, employé(e), technicien (ne), agent soignant thermal, agent de service thermal, soignant(e), etc. L’officialisation de ces termes dépend, de façon simultanée : de l’institutionnalisation du nom selon la variété des acteurs qui en font usage, du nombre d’occurrences et de la durée d’utilisation du nom au cours de l’histoire du métier. Par exemple, les termes agent thermal, agent soignant thermal, agent de service thermal sont dans la convention collective de la branche depuis 2001. Cependant, les vocables les plus couramment usités depuis 1960 franchissent rarement les stations balnéaires et proviennent, comme dans le monde ouvrier, du stock de capital technique nécessaire pour effectuer le soin : la baigneuse utilise les baignoires, la doucheuse dispense des douches, etc.On pourrait penser, au vu de la variété des noms officiels proposés, que les agents thermaux s’en accommoderaient. Pourtant lors des interviews sont apparus d’autres termes : infirmière, aide-soignante, ouvrière, femme de ménage, technicienne de surface, kinésithérapeute. Il semble évident que les noms officiels, aussi nombreux soient-ils, ne satisfont pas les agents. Pour expliquer leur quotidien, ces salariés préfèrent un vocable issu d’autres métiers et professions. Certains termes ne sont employés que par des agents féminins, c’est le cas d’infirmière, d’ouvrière, de femme de ménage, d’aide-soignante et de technicienne de surface. Alors que kinésithérapeute n’est usité que par les agents masculins.En focalisant l’attention sur ces nouveaux noms on découvre qu’ils participent d’une construction identitaire. La métaphore et la re-catégorisation en sont deux modalités rencontrées dans le corpus d’entretiens.Ainsi, quand certains agents féminins disent : « je suis comme une petite infirmière », elles

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expriment une métaphore. Elles imaginent que le contact qui se noue entre elles et les curistes durant le soin est le même que celui de l’infirmière avec ses patients. Les conditions d’énonciation de cette phrase donnent sens à l’énoncé : par l’usage de cette image elles se valorisent en sublimant leur activité. De la même manière quand elles disent « j’ai l’impression de passer ma vie à nettoyer derrière les gens, mon travail c’est ça, je suis comme une femme de ménage », c’est aussi une image. Elles ne sont pas des femmes de ménage mais s’identifient à elles par la récurrence de la pratique du nettoyage dans leur métier.Cette dévalorisation de l’activité se retrouve quand la locutrice dit « je suis une ouvrière, je fais un travail à la chaîne ». Le lien qu’elle établit entre le travail à la chaîne et le statut d’ouvrière correspond à un processus de re-catégorisation. Elle redéfinit son métier en fonction de la façon dont elle l’exerce. Processus de re-catégorisation que l’on reconnaît quand un agent masculin dit : « je ne devrais pas le dire car je n’ai pas le droit, mais je suis un kinésithérapeute, enfin tout comme ». Il nous explique qu’il exerce le travail d’un kinésithérapeute mais qu’il n’a pas les qualifications adéquates. Par conséquent il se revalorise à travers son activité.En conclusion, la passation d’entretiens a mis certains agents dans la position de chercher un moyen de m’expliciter les termes de leur fonction par le biais d’une désignation. Cette appellation peut être un miroir de leur réalité professionnelle ou une redéfinition profonde de leur activité. Leur intention est de me faire comprendre la réalité de leur métier que sous-tend une pratique professionnelle genrée. Les agents masculins se valorisent plus souvent que les féminins dans le choix de l’appellation, mais seules les femmes se déprécient.

Estelle Djibré

Construction de l’observation en sociologie du langage : le cas du stress professionnel

Soit un corpus d’entretiens semi-directifs (60) conduits dans divers services d’une banque d’affaires autour du stress au travail. Comment l’explore-t-on en mobilisant une sociologie du langage, dont on dira dans notre cas qu’elle n’est pas outillée par l’usage de logiciels de traitement et qu’elle privilégie plutôt une perspective énonciative et pragmatique ?En amont de toute présentation de résultats d’enquête, on entend réfléchir ici sur les « actes d’analyse » des matériaux langagiers.Un premier acte est de « regarder » le corpus constitué et plus généralement l’enquête comme un espace interdiscursif dans lequel des discours sont produits « en appui » ou « en écho » à d’autres : discours sociétal sur les risques psychosociaux au travail, discours circulants dans l’entreprise sur les causes organisationnelles, paroles rapportées de collègues, interventions de l’enquêteur en tant qu’il condense un espace de paroles produites ou à produire ! L’enjeu de cette analyse, qui passe par des repérages morphosyntaxiques et énonciatifs précis (traces de discours rapporté, thématisations, négations, ruptures énonciatives, etc.) est d’identifier des « effets de positionnement » liés à la circulation interdiscursive : la polyphonie est un outil de la construction discursive de l’image de soi et les micro-événements qui affectent la trame énonciative « dessinent » progressivement et de manière indicielle une représentation de locuteur plus ou moins soumis au stress professionnel et s’appuyant sur des « ressources symboliques » pour le gérer.Une logique distincte de la précédente intervient dans la construction de l’observation. Elle mobilise la gestalt de l’entretien, incluant l’ensemble des éléments de contexte. Les notes d’enquête, les fiches post-entretien, les journaux de terrain sont ici précieux… Se dégage, au regard de l’interaction sociale de l’entretien, une « impression générale » impliquant tout à la fois la valeur informationnelle du discours produit, le désir d’investissement dans

l’enquête, la dynamique de l’interaction et l’alliance de travail, l’appropriation des thèmes par l’interviewé, la congruence de l’énonciateur à son dire, les moments de rupture, la position idéologique de l’interviewé et sa plus ou moins grande distance à l’idéologie implicite du chercheur… Cette gestalt induit une « interprétation » du positionnement du locuteur : par exemple, une position de banalisation ou d’euphémisation du stress (« c’est comme dans tous les métiers »), de retournement en son contraire (le stress transformé en « bon » stress qui dynamise le travail), ou d’évitement (parler du stress des autres pour ne pas parler du sien, etc.). Une classification plus ou moins explicite guide alors les choix de traitements opérés.Un troisième acte d’analyse ouvre au repérage de récurrences langagières singulières : expressions figées, tics de langage, configurations syntaxiques ou structures argumentatives spécifiques, etc. Ces récurrences ne sont pas fortuites ; elles constituent des moments clés de la structuration des discours où s’expriment des dynamiques psychoaffectives, sociales ou idéologiques. Dans un des entretiens du corpus, la répétition de l’expression : « une fois de plus », marque par exemple la mobilisation d’un argument convoqué en début d’entretien et qui en sous-tend constamment l’avancement ; cet argument puise dans un interdiscours contestable selon lequel le stress est avant tout lié à des déterminants individuels et n’implique pas de responsabilité sociale de l’entreprise.Ces actes d’analyse distincts mais néanmoins complémentaires convergent vers la mise en évidence de positions sociodiscursives différenciées dont l’exploration alimente la problématisation de la question du stress. L’originalité de cette approche en sociologie compréhensive est qu’elle procède d’une étude des « mouvements » du discours pour restituer la pluralité des sens sociaux.

Marc Glady

La contribution de la lexicométrie à une sociologie des points de vue en discours

Le point de vue se définit ici comme une position dans un espace social à partir de laquelle un discours particulier se tient. On peut faire l’hypothèse que, par rapport à un objet donné et dans des conditions d’énonciation analogues, ces positions-points de vue sont en nombre limité et que certaines sont relativement stables.Le logiciel lexicométrique Alceste (M. Reinert) détermine des ensembles d’énoncés d’un corpus donné qui comportent des termes lexicaux identiques et établit les classes de mots spécifiques de ces ensembles. L’idée est de considérer ces classes comme un indicateur d’objets vus par un locuteur générique, et donc comme un indicateur de points de vue à reconstituer par analyse.La mise au jour d’hypothèses de points de vue demande, par induction-interprétation : 1/la mise en évidence de thématiques explicites et dominantes sur un objet donné à l’aide des classes d’Alceste ; 2/la reconstitution de faisceaux d’éléments définissant une position, dans un aller-retour entre les classes de mots, les éléments explicites d’énonciation (termes grammaticaux), les énoncés typiques des classes et le corpus entier. Il s’agit en somme de dessiner les implicites sociaux sous-jacents de la situation d’énonciation.Les réponses à une question ouverte d’un questionnaire comportant une centaine de questions fermées, rempli en ligne par des médecins salariés en 2007-2008 porte sur leurs conditions de travail1 : Qu’est-ce qui vous semble le plus pénible dans votre travail de façon générale et dans votre discipline ? Expliquez. L’analyse par Alceste donne 5 classes de tailles relativement égales. En se limitant aux mots les plus spécifiques, on peut établir cinq hypothèses de points de vue sur l’objet « pénibilité », ici regroupés en 3 ensembles synthétiques :* Point de vue I (1 classe opposée aux 4 autres) : La thématique porte sur la lourdeur des gardes et des astreintes, leurs effets 1 Enquête SESMAT, dirigée par M. Estryn-Behar, Coordination Centrale de la Médecine du travail, AP-HP. Plus de 2500 médecins de toutes disciplines ont répondu.

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physiques et psychologiques et sur la vie personnelle et familiale des médecins, dans la durée. L’énonciation est assertive, générale, temporelle, non relationnelle entre personnes. Le dispositif d’organisation du travail, ses contraintes et ses effets, est sous-jacent. Le point de vue est à la fois interne au travail et externe : il différencie la vie professionnelle de la vie personnelle.* Points de vue II (2 classes reliées) : Il s’agit de la difficulté à faire son métier, par des contraintes externes, soit de l’administration et des tâches afférentes, soit des conditions du travail sur un je qui ne peut plus faire. Il est interne à la profession.- La première thématique porte sur les charges et contraintes administratives, vues négativement et en progression. Le point de vue est assertif, généralisant, d’un je ou d’un nous qui subit et doit faire « de plus en plus ». Le point de vue est interne au travail médical, l’administration (acteur explicite) étant un obstacle à l’accomplissement du métier.- La deuxième thématique est centrée sur la difficulté de soigner, dans les conditions actuelles de travail : ne pas avoir le temps de, ne pas pouvoir faire. Le point de vue est centré sur des conditions générales qui empêchent de faire son métier. Le lieu est indéterminé, ainsi que la situation et le ressenti de celle-ci.* Points de vue III (2 classes reliées) : Il s’agit des relations avec les patients et les collègues, leur agressivité et leur manque de reconnaissance. La situation est interne à l’hôpital : en général, en consultation ou urgence.- La première thématique est centrée sur le manque (de matériel, de place, de personnel, etc.) et sur l’agressivité d’acteurs désignés (patients, familles, confrères). Le point de vue est relationnel entre médecins et patients et sur l’absence de bonnes conditions matérielles. Il se place dans une situation générale de consultation, de soin ou d’urgence.- La seconde thématique est centrée sur l’absence de reconnaissance et les conflits avec des acteurs désignés : collègues, hiérarchie, chefs, etc. Le point de vue est général, hors situation locale et temporelle de soins, il se fait sur un ressenti relationnel

des rapports et conflits entre collègues ; il est interne à l’hôpital, relationnel, hiérarchique.Nous avons donc trois positions dans le champ social, qui dessinent autant d’espaces et sont à l’origine de trois points de vue : celle qui se place à la limite des mondes professionnel et privé, qui ressent les effets des activités collectives sur l’individu ; celle qui se place dans un domaine d’activité et qui en dessine les frontières ; celle qui se place dans un espace professionnel et qui ressent les effets des relations entre acteurs.

François Leimdorfer

Exemple de compréhension retardée

La pratique de l’analyse de discours suppose une mise à distance de sa compréhension spontanée. Il ne s’agit pas de ne rien comprendre, mais de tenter de faire émerger ce que d’autres, avec d’autres connaissances, une autre histoire, auraient pu comprendre. Ensuite seulement on peut se demander si une interprétation est plus pertinente qu’une autre. Nous voulons ici donner un exemple de mise en œuvre de ce processus à partir d’une phrase issue d’un corpus extrait d’un journal syndicaliste paru de décembre 1929 à février 1932, intitulé Le Cri du Peuple :

« À en croire nos dirigeants fédéraux et confédéraux, rien ne se fait dans les organisations ouvrières qui ne soit inspiré du plus pur esprit démocratique. »

L’utilisation de l’indicatif présent (rien ne se fait) plutôt que du conditionnel (rien ne se ferait) m’est apparue comme trace d’un acte de langage à éclairer par contraste entre les deux formes. Pour ce faire, j’ai lancé une petite enquête auprès de personnes d’horizons divers (parmi lesquels les membres de Printemps) ; il en ressort une variété interprétative très intéressante dont je ne peux donner ici qu’un résumé succinct et analytique. Si l’ensemble des réponses livrant des éléments interprétatifs s’accordent sur l’idée que le présent de l’indicatif marque une affirmation alors que le conditionnel introduit un doute, il n’en est pas de même pour à en croire qui peut, soit marquer une

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distance énonciative, soit indiquer l’unicité de la source (humaine ou non) à laquelle le locuteur se réfère (exemple : « à en croire les fossiles que l’on y trouve, la mer recouvrait toute cette zone »). Dans le cas où la source est humaine, elle peut être interprétativement traitée comme un énonciateur (posé comme assumant son discours) ou pas (ce qui compte alors est le renseignement, référé à sa source, et non l’acte de le donner).Nous nous trouvons ainsi face à une double dichotomie : (1) un énonciateur unique (porté par le locuteur) ou (2) deux énonciateurs (portés respectivement par le locuteur et « nos dirigeants ») et à en croire marquant (a) une distance énonciative ou (b) une simple source d’information :

à en croire marquant une(a) distance énonciative (b) simple source d’information

(1)

énonciateur unique

Dans cette interprétation, la phrase à l’indicatif est ressentie comme moins cohérente que l’autre : on y voit la même personne dire, de manière dubitative, « à en croire » et affirmer que « rien ne se fait ».

Le renseignement emprunté à la source est avalisé (indicatif présent) ou mis en doute (conditionnel) par l’énonciateur unique.

(2)

deux énonciateurs

Qu’il y ait deux énonciateurs implique de voir croire comme introducteur de « discours rapporté » (pseudo-direct dans la phrase à l’indicatif, indirect dans l’autre).

L’entité nos dirigeants, étant à la fois simple source de renseignement et énonciateur, est vue comme prenant en charge le temps du verbe : les « dirigeants » sont alors posés, par le locuteur, comme imputant une attitude aux organisations ouvrières, avec une certaine prudence (conditionnel) ou pas (indicatif).

Les diverses interprétations qui en résultent pour l’attesté (à l’indicatif présent) peuvent être caricaturées par :(1a) - l’auteur de l’article maîtrise mal la langue ou manque de cohérence,

(1b) - il avalise le renseignement donné par nos dirigeants,(2a) - la phrase aurait pu être écrite : « À en croire nos dirigeants fédéraux et confédéraux : “rien ne se fait [...]”. »,(2b) - d’après l’auteur, les dirigeants imputent une attitude aux organisations ouvrières (ce qui implique qu’ils ne prennent aucune part à leur fonctionnement).

Ce qui importe ici n’est pas de déterminer « la » bonne interprétation mais de prendre acte de ce que chacune, séparément, a été ex-primée lors de l’enquête évoquée plus haut. Chaque lecture est légitime (et ressentie com-me évidente), mais une analyse qui ne se pose

pas la question de la possibilité d’autres lec-tures court le risque de ne se fonder que sur de l’interprétation sauvage.

Monique Sassier

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Derniers ouvrages publiés par les membres du Laboratoire

Deauvieau J., 2009, Enseigner dans le secondaire, Les nouveaux professeurs face aux difficultés du métier, Paris, La dispute.

Demazière D., Gadéa C., (dir.), 2009, Sociologie des groupes professionnels, Acquis Récents et nouveaux défis, Paris, La Découverte, « Recherches ».

Filhon A., 2009, Langues d’ici et d’ailleurs. Transmettre l’arabe et le berbère en France, Paris, Ined, « Les cahiers de l’Ined ».

Guérin-Pace F., Samuel O., Ville I. (dir.), 2009, En quête d’appartenance. L’enquête Histoire de vie sur la construction des identités, Paris, Ined, « Grandes enquêtes ».

Milburn P., 2009, Quelle justice pour les mineurs ? Entre enfance menacée et adolescence menaçante, Érès, « trajets ».

Nicourd S. (dir.), 2009, Le travail militant, Presses Universitaires de Rennes.

Roueff O., Pecqueux A., (dir.), 2009, Écologie sociale de l’oreille. Enquêtes sur l’expérience musicale, Paris, Éditions de l’EHESS.

Terrail J-P., 2009, De l’oralité. Essai sur l’égalité des intelligences, Paris, La Dispute.

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- p. 12 - Laboratoire Printemps - UFR des Sciences Sociales et des Humanités - Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines -

47 boulevard Vauban - 78047 Guyancourt CEDEX - Téléphone : 01 39 25 56 50 - Télécopie : 01 39 25 56 55 - Site Web : www.printemps.uvsq.fr

Professeurs et Directeurs de recherche CNRSMaryse BRESSON (PU), Philippe CIBOIS (PU émérite), Didier DEMAZIÈRE (DR) (B), Claude DUBAR (PU émérite), Charles GADÉA (PU) (D) (B), Delphine GARDEY (PU), Jacqueline HEINEN (PU émérite), Philip MILBURN (PU), Catherine ROLLET (PU), Jean-Pierre TERRAIL (PU émérite)

Maîtres de Conférences, Chargés de Recherche CNRS, IngénieursArpad AJTONY, Michel BASDEVANT, Jean-Marc BERTHET (PAST), Valérie BOUSSARD, Jérôme DEAUVIAU, Laure DE VERDALLE (B), Céline DUMOULIN, Alexandra FILHON, Morgan JOUVENET, Florence KERDONCUFF, Philippe LECORNU, François LEIMDORFER (DA) (B), Lamia MISSAOUI, Sandrine NICOURD, Anne PAILLET, Agnès PELAGE, Olivier ROUEFF, Olivia SAMUEL (B), François THÉRON, Sylvie VILTER (B).Associés : Catherine LENZI, Heini MARTISKAINEN, Laurence OULD-FERHAT, Emmanuelle POTTIER, Tristan POULLAOUEC, Max REINERT, Christiane ROLLE, Xavier ROUX, Monique SASSIER, Hélène STEVENS, Gabrielle VARRO, Paul WALD.

Doctorants et Post-DoctorantsCaroline ARNAL (B), Lucie BARGEL, Blandine BARLET, Marie CAUDAL, Julien CHAMBON, Géraldine COMORETTO, Céline CRAVATTE, Sofia CRUZ, Isabelle DUMONT, Nathalie GREBIL, Kenza HASSOUNI, Fabrice JUBERT, Julien KUBIAK, Isabelle LACROIX, Thiam MAR, Carine OLLIVIER, Nadine PELLEN, Sbeih SBEIH, Ariel SEVILLA, Benoit TINE, Jérémie VANDERBUNDER, Monika WATOR, Liu WEI.

Secrétaire-gestionnaireMargarette GUERCIN

Chargée de la communicationIsabelle LENDO (B)

(B) = membre du Bureau, (D) = Directeur, (DA) = Directeur adjoint

Sont membres du Printemps :


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